Les leçons de l’affaire des taxis « médicalisés »
Pour la troisième fois en 25 ans, une grève massive et dure des taxis embrase le pays. Le sujet est toujours le même. La bureaucratie qui nous gouverne depuis l’installation de l’Énarchie compassionnelle aux commandes de la France a d’abord décidé de raréfier l’offre de soins pour tenter d’endiguer les méfaits de la gratuité généralisée du système médical. On a vu apparaître cette idée intéressée que seuls les spécialistes réalisant au moins 300 actes dans une spécialité étaient réellement opérationnels. On a donc concentré les soins et notamment les hôpitaux, maternité, etc.
L’éloignement des centres de soin a aussitôt posé problème et on a donc créé un « droit-à » la gratuité du transport vers ces lieux et retour. Ce magnifique « marché administratif » a naturellement prospéré et les transports médicalisés sont devenus une proportion parfois gigantesque de la recette des taxis. En province notamment, cette recette peut dépasser 40 % de la recette.
Nous ne citerons pas cette ville de Bretagne où la société de taxis avait deux véhicules jusqu’à la loi de gratuité du transport. Ensuite on l’a vu gonfler : trois puis quatre puis cinq taxis, puis une ambulance puis deux. Les transports médicalisés sont devenus un moyen régulier de faire ses courses dans les grandes villes. Le médecin (gratuit) prescrit un examen qui ne peut se faire qu’à la ville, et l’aller et retour (gratuit) correspondant. Tout le monde se sert, le médecin, la société de taxis, le poste à essence local, le garagiste… Une activité entièrement « administrative » liée à la gratuité se met en place.
Le blocage de la circulation dans les grandes villes entraîne ses conséquences. Une ambulance va faire moins de transport dans la journée, ce qui aggrave les coûts pour la partie publique de cette activité.
Que ce soit le gonflement des courses ou celui du coût de chaque course, tout concourt à une dépense incontrôlable.
Alors le gouvernement Jospin a eu l’idée géniale : on va créer un grand « service public » du transport médical. Fini, l’usage de taxis privés. Des fonctionnaires, avec des syndicats, utilisant des véhicules propriétés de l’Etat ! On voit déjà les grèves dans le nouveau service public, « dans l’intérêt des malades », l’absentéisme habituel, etc.
Résultat : une grève massive et violente des intéressés, privés d’une partie considérable de leur chiffre d’affaires. Ce scénario se répète inlassablement. La bureaucratie étatiste et socialisante veut créer son service public. Les bénéficiaires de ce marché administratif protestent sauvagement.
L’emprise de la bureaucratie est telle en France qu’il ne reste plus que des marchés administratifs fondés ou sur la gratuité ou sur des aides, ou sur des obligations réglementaires.
La gratuité n’existe pas puisque le coût existe. Le transfert du financement loin du bénéficiaire et du professionnel entraîne aussitôt la gabegie. La gabegie devient infernale et on veut couper l’offre et réduire les coûts. Une spirale s’enclenche. On obtient la ruine, la règlementation, le désordre.
La gratuité est un instrument idéal de destruction massive. On peut tout démolir en instituant des « gratuités » c’est-à-dire en cachant le coût aux bénéficiaires. Quand les dépenses explosent, il ne reste plus qu’à exiger que « les riches paient plus » et instituer des carcans administratifs. Un règlement, c’est un fonctionnaire pour le faire vivre et un fonctionnaire pour le contrôler. Une hausse des impôts, ce sont encore des fonctionnaires collecteurs de plus et des contrôleurs de plus. C’est comme cela que les postes administratifs représentent 35 % du secteur hospitalier contre 25 % en Allemagne et 15-20 % au Danemark.
La domination de l’Etat en France par l’Énarchie compassionnelle et bienveillante a ruiné radicalement le pays en créant des situations intenables toutes fondées sur la gratuité, le contrôle, la subvention, l’accord systématique avec les revendications syndicales, la fiscalité abusive, le socialisme, l’étatisme, la bureaucratie triomphante et les restrictions d’offres.
On a vu le résultat pour la mortinatalité. Nous avions les meilleurs résultats en 1995. Nous sommes à la traîne dans les classements. Et la situation se dégrade ! Et l’Arcom donne des amendes extravagantes contre ceux qui tentent d’expliquer les causes. Notamment ceux qui prétendent qu’il vaut mieux traiter les naissances que les avortements -220 000 à 700 euros : 154 millions d’euros qui seraient mieux utilisés à accompagner les parturientes.
Évidemment s’il faut faire 60 km pour aller accoucher dès les premiers signes d’une naissance imminente, le risque d’accoucher dans la voiture n’est pas mince. Surtout si sur place on manque d’infirmières, de gynécologues et que la salle d’opération n’est pas disponible pour faire face à une urgence.
On voit se développer l’idée de financer un séjour « gratuit » à l’hôtel près de la clinique ou de l’hôpital dans la période finale… Financer naturellement par un retour de l’ISF et l’augmentation des droits de succession !
Les hauts fonctionnaires créent le désordre et ensuite tente de la « réguler ». Cela donne les ZFE contre les gueux, les grèves de taxis, les gilets jaunes etc.
Il faut mettre dans la constitution que les gratuités sont interdites. Et séparer la haute fonction publique et les postes politiques. La haute fonction publique a pris le pouvoir et se gave avec une hausse de leur pouvoir et de leur rémunération et avoir, de plus en plus en famille. C’est de la corruption institutionnelle.
Tout service doit être d’abord payé par son bénéficiaire, soit directement, soit par un système assurantiel. Sinon on finit à 3.4 et bientôt 5 mille milliards de dettes. Et la destruction de la qualité des services.
En attendant le cumul des manifestations et des travaux de Mme Hidalgo à Paris, crée une situation dantesque alors même que le surtourisme commence à se déverser. La vie à Paris devient intolérable.
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Le cercle des économistes regroupés dans E-TOILE autour de Didier Dufau, Economiste en Chef, aborde des questions largement tabous dans les media français et internationaux soit du fait de leur complexité apparente, soit parce que l'esprit du temps interdit qu'on en discute a fond. Visions critiques sur les changes flottants, explications sur le retard français, analyses de la langueur de l'Europe, réalités de la mondialisation, les économistes d'E-Toile, contrairement aux medias français, ne refusent aucun débat. Ils prennent le risque d'annoncer des évolutions tres a l'avance et éclairent l'actualité avec une force de perception remarquable. Association loi 1901 |
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