Les exactions monétaires américaines continuent

Depuis disons la guerre de 40, la monnaie est un levier de puissance diplomatique pour les Etats-Unis et utilisé sur le mode massue. La taille de la massue n’a cessé de grandir et le matraquage est devenu délirant. L’Union Européenne, au lieu de « faire la force », est couchée et regarde son maître avec un regard de chien battu mais consentant. La France de Macron est totalement inexistante comme toujours. Tout à son narratif de malade mental, le président Français passe son temps à tomber et à s’extirper des pièges qu’il ne cesse de semer sous ses pieds, un spectacle de pompier pyromane qui laisse pantois ses malheureux concitoyens. Son obsession des présidentielles de 2022 le rend aveugle et sourd à tout ce qui est important et urgent.

Entre quarante et quarante-quatre, le Trésor américain prépare la conférence qui aura lieu à Bretton Woods de construction d’un nouvel ordre monétaire et économique mondial fondé sur un étalon de change dollar et l’interdiction de toute entrave à la puissance commerciale américaine. Churchill se cabre lorsqu’on veut faire payer l’aide américaine par la disparition de la préférence impériale. Il gagne en menaçant de ne pas paraître à Bretton Woods !

En faisant du dollar la clé du système, les accords de Bretton Woods signent un défaut majeur qui va finir par devenir destructeur. Rapidement, les Américains qui disposent d’un avantage « dissymétrique » comme on dit maintenant, en abuse et des tensions apparaissent dès 1958. La valeur entre or et dollar vacille. Les Etats-Unis exigent que ses partenaires gardent en vie artificiellement la parité du dollar ! Eux se lancent dans la frénésie de Kennedy : plan civil extrêmement coûteux, guerre au Vietnam, course à la lune. En 71, tout craque. Les Etats-Unis font défaut sur leur engagement à l’été 1971. Ils imposent les changes flottants, c’est-à-dire un étalon flottant dollar, qui se révéleront une catastrophe. Plus aucun engagement multilatéral ne contient les grands déficits et les grands excédents. Les Etats-Unis imposent une financiarisation débile de l’économie mondiale, avec domination des banques américaines. De crise en crise on aboutit à la catastrophe de 2008 !

Au lieu d’acter le caractère malsain et générateur de crises des changes flottants, les Etats-Unis, ivres de leur puissance empêtrée, décident que leur droit s’imposera au monde. Une de fois de plus leurs déficits extérieurs ne sont pas de leur fait. Les vilains ce sont les autres, les pays en excédent. En vérité il est impossible de fournir des dollars au monde entier sans mettre sa balance des paiements en déficit. Les excédents sont les contreparties du déficit ! Les deux vivent en symbiose.

Les Américains s’en moquent : ils se croient les plus forts et font du dollar la justification d’exactions contre ses propres alliés. Le droit américain est considéré comme le droit international avec des milliards de sanctions imposées un peu partout, les procureurs américains devenant des piliers de la guerre économique extérieure menée par les Etats-Unis. Ils créent avec le TFTEA une législation qui permet en permanence de condamner les partenaires excédentaires des Américains.

C’est comme cela que les Allemands et subsidiairement les Français, ont été condamnés à des sanctions économiques astronomiques, après la Chine.

Le Temps d’aujourd’hui précise que c'est désormais le tour de la Suisse : « La publication du rapport semestriel du Trésor américain était prévue cet automne. Il est tombé mercredi et n’a pas pris grand monde de court en annonçant que, cette fois-ci, la Suisse entrait bel et bien dans sa liste noire des pays manipulateurs de devises. Trop d’interventions sur le marché des changes, trop de déséquilibres dans les flux financiers et commerciaux entre les deux pays. Voilà ce qui a poussé Washington à sanctionner la Suisse, mais aussi le Vietnam. »

Nous avons été pratiquement les seuls à dénoncer la désastreuse loi TFTEA, votée sous Obama, dès 2015, cinq ans déjà, qui installaient cette machine à extorsion de fonds international.

La pure violence du rapport de force règne depuis sur les relations économiques internationales. En cinq ans, les médias dominants ont été pratiquement totalement silencieux sur le TFTEA. On sait désormais, qu’ils ne cherchent pas vraiment à informer la population mais à construire ou déconstruire ce que ses membres pourraient penser. La crise sanitaire et les campagnes de mensonges organisées, sont passées par là.

Si les Etats-Unis se comportaient mal, c’était la faute de Trump le populiste. Pas de chance, la loi TFTEA datait d’Obama et continue à s’appliquer le jour même où Biden est nommé président des Etats-Unis.

Le déni médiatique continue donc. Macron n’a jamais osé prendre position sur les sanctions américaines contre la France., ce qui l’aurait obligé à parler des défauts de l’Euro et de l’excédent global de la zone Euro, ce qui aurait troublé son « narratif » de débile. Le pseudo « couple franco-allemand », serait également sur la sellette du fait des excédents ahurissants de l’Allemagne au sein même de l’Euroland. « Crève la France plutôt que mon narratif » est donc le modus operandi de ce précisent qui ne préside rien d'autre qu’à sa réélection.

On a donc vu l’insignifiant ministre des affaires étrangères soigner une lettre oiseuse avec son homologue allemand pour faire leur soumission à Biden. Ces bourgeois de Calais vont la corde au cou demander qu’on les épargne. Une honte pure ! Le témoignage d’une Europe lavette avec une France lavette. Ils vont à Canossa comme d’autres allaient à Sigmaringen. Tout cela est à vomir.

Rappelons donc l’essentiel de notre article prémonitoire de 2017, en regrettant que le débat public n’ait pas flambé sur ce scandale absolu que sont la loi TFTEA et l’abjecte relation de force qu’impose le Big Stick américain.

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Personne en France ne connaît la Section 701 du Trade Facilitation and Trade Enforcement Act de 2015. Le TFTEA est sans toute la législation américaine la plus significative de l’effondrement du monde rooseveltien mis en place à la fin de la guerre de quarante. Il annonce Trump avant Trump. Si vous en parlez, sans préciser les dates, vous constaterez la même réaction : « Ce Trump quel sale type, il est en train de tout casser ». L’ennui est qu’il s’agit d’une loi Obama. La seule nouveauté est l’annonce par Trump qu’il va s’appuyer sur ses dispositions pour attaquer les pays avec qui les Etats-Unis ont un déficit afin de pouvoir les soumettre à des sanctions diverses.

Il est à noter qu’aucun organe de presse français, ni aucun des médias radiodiffusés ou télévisés n’ont jamais parlé de ce texte, en dépit de son caractère totalement abusif, nationaliste et hystérique. Seul Le Temps aura eu la bonne idée de soulever ce lièvre, parce que la Suisse se retrouve aujourd’hui dans le collimateur.

Que dit donc ce TFTEA ?

La loi prévoit des outils de reporting et de monitoring qui permettent de mesurer et de sanctionner les pays qui pratiquent une politique de change que les Etats-Unis considèrent comme nuisibles aux intérêts américains. En fait, compte tenu du caractère structurellement déficitaire des comptes extérieurs américains, la seule question qui est examinée est la sous-évaluation alléguée de certaines monnaies. Le but est de forcer le « partenaire » en excédent à prendre lui-même des mesures visant à brider son excédent vis-à-vis des Etats-Unis.

Les pays qui ne se soumettent pas peuvent faire l’objet plusieurs types de sanctions :

- Arrêt des financements américains

- Arrêt des achats dans le pays

- Action auprès du FMI

- Blocage des négociations commerciales tant que la question monétaire n’est pas réglée

Un conseil de neuf membres est chargé de faire des observations en fonction des statistiques et des faits relevés.

Ce texte a été voté définitivement le 24 février 2016 et donc a force de loi depuis un an exactement.

Ce texte en apparence peu problématique pose deux questions fondamentales :

- Il appartient normalement au FMI de surveiller les relations monétaires internationales. Pourquoi faut-il qu’un pays particulier double son action ?

- Les statuts du FMI condamnent et les gros déficits et les gros excédents. Pourquoi a-t-on toléré qu’ils enflent pendant quarante-cinq ans et pourquoi les Etats-Unis ne parlent-ils que des pays en excédent ?

Même si le texte fait sa génuflexion devant les règles du FMI, il montre que les Etats-Unis sont prêts à imposer leur propre interprétation et veulent pouvoir agir de leur propre chef en dehors de tout contexte multinational. C’est une violation totale de l’esprit du monde voulu par Roosevelt à la fin de la seconde guerre mondiale. Le multilatéralisme est remplacé par l’analyse et l’action unilatérales des Etats-Unis.

Les Etats-Unis ne retiennent des statuts du FMI qu’une seule face : les gros excédents vis-à-vis d’eux. Mais ils laissent de côtés les gros déficits. Or les gros excédents et les gros déficits vont ensemble et ils sont le fruit à la fois de décisions dans le pays excédentaire et dans les pays déficitaires. Une politique équilibrée est d’agir sur les deux côtés à la fois. La loi viole les statuts du FMI tout en faisant semblant de les appliquer. Plus hypocrite, on ne peut pas !

C’était au FMI d’agir. Il en a les moyens. Mais depuis l’abandon des accords de Bretton Woods, après la voie de fait commise par les Américains qui ont refusé d’honorer leur engagement de conversion en or des créances internationales en dollar, ce qui s’appelle un défaut, les changes flottants sont censés fixer le cours des devises. En vérité le marché des devises est totalement entre les mains d’un très petit nombre d’opérateurs comme quelques scandales récents l’ont montré, et la flottaison créée une instabilité artificielle.

Si les résultats ne sont pas conformes aux intérêts américains, c’est, pour les Etats-Unis, qu’un pays voyou trouble le libre jeu du marché. Tout cela est une fable puisque le dollar est la monnaie du monde et finance les transactions internationales. Il faut donc un déficit américain pour fournir la liquidité internationale. Ce défaut est structurel et non lié à l’action de vilains à sanctionner.

Les Américains se croient suffisamment forts pour avoir le beurre et l’argent du beurre : la monnaie internationale qui leur permet de financer leur déficit dans leur monnaie ; l’obligation pour les autres de corriger inlassablement la contrepartie de ce laxisme abusif. De même qu’ils se savaient assez forts pour imposer au monde le non-remboursement en or de leurs dettes. Au passage, si un pays quittant l’euro proposait de rembourser sa dette internationale dans sa monnaie nationale, ce serait faire exactement comme les Américains en 1971.

Conformément à la loi les autorités américaines viennent de produire leur première revue du comportement de leurs « partenaires ». On peut le lire à l’adresse ci-dessous.

https://www.treasury.gov/resource-center/international/exchange-rate-policies/Documents/2016-10-14%20%28Fall%202016%20FX%20Report%29%20FINAL.PDF

Plusieurs pays ont été ciblés dont la Suisse et l’Allemagne. On sait que Schaüble, le ministre des finances allemand, a déjà répondu au rapport en expliquant que le change de l’Euro lui échappait complètement. La BCE est indépendante, n’est-ce pas ? La Suisse, elle, déjà lourdement sanctionnée à plusieurs titres par le gouvernement américain, s’inquiète sérieusement.

Très clairement une guerre est en cours qui vise à imposer aux partenaires créditeurs des Etats-Unis d’accroître de facto leurs importations américaines.

Plus grave, les Américains se flattent d’avoir imposé leurs vues aussi bien au FMI, que dans les différents G, G7, G8, G20, ainsi que lors de la discussion de plusieurs traités comme le Traité Transatlantique.

Nous considérons cette soumission à la puissance américaine comme choquante et inacceptable.

La bonne réaction devrait être la suivante :

- Nulle monnaie nationale ne peut être la monnaie de facto du monde, car sinon les déficits deviennent automatiques

- Les changes flottants ne fonctionnent pas et ont permis d’énormes excédents et d’énormes déficits conjoints, en violation des statuts du FMI. L’idée que les marchés donnent une image pure et vraie des changes est totalement fausse et le sera toujours quand une banque centrale peut émettre un montant de monnaie supérieur au PIB d’un pays et que l’Etat collecte plus ou moins la moitié du PIB.

- L’effort doit venir également des pays en déficits et de ceux en excédents

- Il faut recréer un système monétaire basé sur les changes fixes et un mécanisme automatique de sanction des grands excédents et des grands déficits. Par exemple 15 % de l’excédent serait prélevé par le FMI et 10 % des déficits. Les sommes collectées serviraient à alimenter un fonds de stabilisation permettant de vaincre toute spéculation.

- Ce même mécanisme doit être instauré au sein de la zone Euro : avec une pénalisation un peu plus forte compte tenu de la difficulté des ajustements (on ne peut plus dévaluer). Des pénalités de 30 % pour les gros excédents et 15 % pour les pays avec de gros déficits seraient raisonnables.

En attendant, il faut cesser de passer tout accord commercial tant que l’objectif monétaire n’est pas atteint. C’est pour cela que l’affaire du CETA est grave. La France et l’Europe n’ont rien fait ni rien dit et cette soumission a empêché que la question monétaire soit posée.

Les Etats-Unis ne peuvent pas dire que l’Europe n’a pas le droit de lier monnaie et commerce : leur propre texte institue cette règle !

Il y a bien là une voie de sortie de la crise.

Personne dans les médias français n’en parlera. Je ne suis même pas sûr que, dans les allées des pouvoirs européens, il existe une seule personne sensibilisée à cette problématique. Ignorance et soumission sont les tétons de la France et les mamelles de l’Europe.

 

 

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Commentaire
Raphael's Gravatar Jacques Rueff contre John M.Keynes , le débat est ancien et remonte a 1928 a propos des réparations allemandes . Seul de Gaulle avait eu la lucidité d'exiger des USA le règlement de leurs dollars en or . Giscard s' est écrasé en aout 1971 tout comme tous ses successeurs . Et ici , Macron s' écrase devant Merkel et son surplus permanent . La loi du plus fort ....as usual .
# Posté par Raphael | 20/12/20 11:17
david's Gravatar Bon rappel de ce que sont les relations internationales en 2020.
Vu de ma fenêtre, la menace des US envers la Suisse est juste un coup de pression de plus pour que cette dernière achète des avions de chasse US dans l'appel d'offre en cours (avec décision imminente). C'est le rafale qui était pressenti ... Il faudrait que Micron passe un coup de fil à Sleepy Joe pour régler le problème... je plaisante évidemment.
Par ailleurs, ma vision de la double pyramide de crédit de Rueff est que c'est justement parce que les déficits ou excédents génèrent des crédits mirobolants que l'économie mondiale en a besoin. Les banquiers et les politiques sont main dans la main sur ce point. Qui a envie que la masse monétaire flanche ou même stagne ? Oui cela génère de l'inflation, des dettes et tout le toutim mais ce système permet au Japon ou à la France de vivre au dessus de ses moyens sans souci majeur.
Les seuls risques sont : Risque d'un défaut majeur un jour (faible) et surtout ; figeage de la société, les riches restent les riches, les pauvres restent les pauvres, mais qui ça gène chez les dominants ?
# Posté par david | 20/12/20 18:30
michel's Gravatar Bonjour
Pourriez vous rédiger un article sur votre vision de la théorie monétaire monétaire moderne dite néo-chartaliste ?
Merci d'avance
# Posté par michel | 20/12/20 18:33
DvD's Gravatar Il est toujours surprenant de voir le Trésor américain partir en guerre contre les conséquences inévitables ... de ses propres décisions.

Mauvaise décision en 1944 à Bretton Woods.

Mauvaise décision en 1971 avec Nixon.

Mauvaises décisions à tous les rounds de libéralisation et globalisation commerciale sous leadership américain jusqu’au climax de Clinton qui fait entrer la Chine dans l’OMC en 2001 sans conditions de taux de change permettant l’équilibre des balances courantes.

Depuis 76 ans, les Etats-Unis sont l’architecte en chef du système commercial et monétaire international. Si celui-ci s’avère systématiquement en défaveur des Etats-Unis, cela ne peut avoir que deux explications : soit les représentants américains dans ces négociations sont des traîtres au service de puissance étrangère (White, le représentant américain à Bretton Woods, a été suspecté d’être un agent soviétique), soit ils sont incompétents. Dans les deux cas, c’est aux Etats-Unis de régler le problème qu’ils se sont auto-infligés.
# Posté par DvD | 21/12/20 17:59
DD's Gravatar @Michel

Nous craignons de vous décevoir. Nous avons créé ce blog pour permettre à certaines observations, généralement ignorées et parfois occultées, de faire surface et d’être discutées publiquement. Nous ne disposons pas du confort que présenterait le rattachement à une obédience particulière. Les électrons libres sont souvent capables de s’opposer à tel point de doctrine dans chacune des écoles de pensée et de trouver excellentes certaines analyses également dans chacune d’entre elles.
Décourageant pour qui cherche une « autorité ».
En matière de monnaie, où les erreurs sont les plus courantes et où l’enseignement universitaire est parfois à la limite de l’acceptable, nous avons des idées propres du fait d’une longue passion et d’une expérience multidécennale. À titre personnel je me suis spécialisé il y a longtemps dans l’histoire des monnaies, qui était dans un état assez lamentable, pour challenger un enseignement universitaire qui a longtemps été totalement faux. Tous les cours qui commençaient par : « avant il y avait le troc puis le progrès décisif de la monnaie frappé a changé l’économie du monde », répétaient une erreur majeure, car ils n’avaient aucune idée de l’organisation économique réelle des premières civilisations structurées, ni des sociétés primitives. J’avais à l’époque cherché à prouver (sans pouvoir convaincre) que la monnaie était née non pas du monde marchand mais de l’action concertée du sabre et du goupillon. Les religions ont été très vite intéressées par un moyen de dévotion qui n’exigeait pas de sacrifices humains ou animaliers. Les dons religieux ont été incroyablement simplifiés par des pièces en métaux précieux certifiés. L’exercice de la justice aussi. L’indemnisation des victimes se faisait par compensation, et était graduée en unités diverses : le bœuf, la fourniture d’une fille pendant une durée particulière, des servitudes diverses. La monnaie a permis une gradation beaucoup plus souple des peines. La rémunération des soldats a été facilitée. L’argent revenait au temple par les prostituées, qui en étaient proches et notamment des marchands du temple. À partir de là, la boule de neige a enflé. Mais les Phéniciens ont mis deux cents ans, comme Sparte, à accepter la monnaie. Il est amusant de constater que les Physiocrates avaient sur la monnaie à peu près l’avis de Sparte ! Les premiers économistes sont intervenus d’abord pour réguler la relation entre les états, abusifs, et la monnaie. Copernic est un grand penseur monétaire. On lui doit la loi dite de Gresham bien avant Gresham. L’apport classique a été de montrer que la monnaie n’était pas la richesse. Ce qui très exact. Mais du coup, ils en ont fait un voile sans influence « réelle », ce qui est parfaitement faux. Ensuite, les débats entre Currency principles et banking principles sont devenus critiques. Ils laissaient l’état totalement en dehors du coup, à tort. À partir du moment où après la guerre de 14-18, le monde est passé aux monnaies de confiance, d’Etat ou bancaires, sans support de valeur, cela a automatiquement redonné du crédit aux théories chartalistes. Le néo chartalisme tel que je le comprends s’attache surtout au rôle des banques centrales et de leurs rapports avec les banques, les taux d’intérêt et l’Etat. Il est devenu un peu pinailleur et se prétend l'entièreté de la théorie monétaire moderne. Il se flatte un peu. La vraie question est la régulation des grands excédents et des grands déficits de balance des paiements et la banque centrale prétend ne pas s’intéresser à la question qui est en effet largement hors de son pouvoir, la fixation des cours de change d’équilibre leur échappant. Le Bitcoin à 25 000 dollars nourrit aussi la réflexion sur des monnaies privées, et on voit comment le Libra fait peur aux États et aux banques centrales qui ont posé un contre-feu en créant des esquisses de monnaies numériques. Sur ces questions le fatalisme, néo ou canal historique, est muet et même pris à contre-pied.
# Posté par DD | 22/12/20 16:59
DD's Gravatar Chartalisme pas fatalisme. Mon correcteur d'orthographe est très créatif...
# Posté par DD | 23/12/20 12:56
Le blog du cercle des économistes e-toile

Le cercle des économistes regroupés dans E-TOILE autour de Didier Dufau, Economiste en Chef,   aborde des questions largement tabous dans les media français et internationaux soit du fait de leur complexité apparente, soit  parce que l'esprit du temps interdit qu'on en discute a fond. Visions critiques sur les changes flottants,  explications  sur le retard français,   analyses de la langueur de l'Europe,  réalités de la mondialisation,  les économistes d'E-Toile, contrairement aux medias français, ne refusent aucun débat. Ils prennent le risque d'annoncer des évolutions tres a l'avance et éclairent l'actualité avec une force de perception remarquable.

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