Une autre manière d'analyser la situation économique mondiale

Un des drames de la réflexion économique est qu’elle manipule des valeurs consolidées en monnaie courante corrigées de l’inflation. Ce choix assez naturel masque la plupart des problèmes et provoque des incompréhensions majeures.

En géométrie, on aime bien les « transformées ». Aussitôt une figure en apparence très compliquée se simplifie et des démonstrations limpides peuvent être conduites. En économie aussi, il importe de se libérer des habitudes et de revoir les évolutions des grands agrégats en des unités de valeur différentes.

Appelons « valeur de référence » un panier d’objets qui représentent depuis toujours le bien patrimonial « qui ne ment pas », parce qu’il est rare. Mettons-y l’or, et éventuellement un autre métal rare, une matière première de nécessité absolue, disons le pétrole, et le m2 dans une ville monde (Paris, Londres, Tokyo, New York…). Le panachage est toujours arbitraire, mais on est surpris que les résultats ne dépendent pas tellement du choix des ingrédients de notre indice et de leur proportion quand on déflate les séries économiques sur une assez longue période, par exemple le demi-siècle.

Le graphique ci-dessous, fait à main levée, est une approximation grossière du résultat ( Nous suggérons aux nouveaux doctorants en économie de faire ls calculs exacts en imaginant quelques paniers de valeurs de référence).  Le graphique présenté commence en 1973 et se termine en 1922.

La ligne rouge fixe la valeur de référence par construction constante.

On voit que les prix courants s’effondrent sur une longue période calculée en valeur de référence.  Depuis 1971 et la fin du système de Bretton Woods, on est entré dans un système de monnaie fondante alimentée par les émissions massives de monnaies banques centrales et aussi par l’ouverture totale à la concurrence des pays très pauvres à forte population, et/ou à ceux des pays maintenus dans la déroute économique par le communisme pendant des décennies.

On voit également qu’en valeur de référence le PIB baisse, avec des accélérations dans la baisse à chaque crise décennale, 1973, 1992, 2001, 2 008… Les objets de luxe ont toujours l’air de fuir devant le revenu. Mais depuis 1973, la chute est devenue réellement importante. Une sacoche Hermès à deux soufflets est passée de 10.000 francs à 16.000 euros ce qui en francs fait plus de 100.000 Francs. Il ne reste plus que 10% de la valeur de la monnaie française par rapport à 1970. Le titre Hermès se porte très bien !

Comme les prix se sont effondrés plus encore, le pouvoir d’achat, qui a aussi baissé en valeur de référence, n’a pas baissé en valeur courante. Pour simplifier, il a augmenté en proportion de la baisse des prix liée aux importations chinoises.

En revanche, la hausse de l’immobilier est presque entièrement gommée dans notre graphique.  L’immobilier a conservé sa valeur intrinsèque.

Ce qui se passe à partir de 2020 c’est le blocage de la production et la désarticulation des flux de la mondialisation. On libère des sommes gigantesques de monnaies banque centrale sans production. La courbe des prix vient à croiser celle du PIB et efface toute hausse de pouvoir d’achat et au-delà. C’est ce qui explique l’irruption des mouvements violents, Gilets Jaunes, refus de la réforme des retraites etc.

Tant qu’on ne comprend pas la machinerie qui s’est mise en place à partir de l’instauration des changes flottants et de la suppression de l’obligation de contrôler les grands déficits et les grands excédents, on ne peut dire que des sottises majestueuses à partir d’apparences bizarres qui flottent allégrement dans une caverne platonicienne légèrement déjantée.

L’acceptation des grands déficits américains, pour fournir la monnaie internationale d’usage, entraîne automatiquement la création d’excédents équivalents. Le pays qui les accumule ne sait pas quoi en faire, puisqu’il est déjà hypercompétitif et en excédent. Le pays déficitaire voit ses entreprises chavirer et en manque de liquidité ne peut pas investir. Le système se retrouve en sous-investissement productif permanent. Les liquidités excédentaires cherchent des emplois qui ne se trouvent que dans des opérations financières et boursières, en un mot dans la spéculation, et dans des stratégies de défense patrimoniale comme l’immobilier.

Bien sûr, le transfert de la production vers les pays pauvres entraîne une hausse formidable du niveau de vie dans ces pays (au moins 400 000 000 de personnes sorties de la grande pauvreté depuis 50 ans) tout en enrichissant parfois de façon extravgante la petite élite qui s’est placée dans les circuits de la mondialisation et du recyclage des masses financières.

Les classes moyennes occidentales sont les premières victimes : la croissance s’arrête et le pouvoir d’achat ne dépend plus que des produits importés à bas prix.Cela ne suffit pas vraiment.  Il faut développer le crédit et les subventions pour maintenir une forme de croissance et une apparence de continuité dans la société d’abondance. La dette et les impôts deviennent critiques. Lorsque, comme en France, le système fiscal est globalement progressif on aboutit à cette situation intenable où il faut 1.9 % d’augmentation de la dette pour obtenir 1 % de hausse du PIB qui provoque une hausse de 1.7 % de hausse des impôts et prélèvements !

Jusqu’en 2020, une crise décennale venait purger les bulles financières provoquées par les excédents de balances de paiement. Les banques centrales rechargeaient la machine sans inflation grâce aux importations à bas coûts en provenance de la Chine et des pays à salaires extrêmement bas. On avait une inflation monétaire sans inflation des prix à la consommation, mais une hausse de la valeur de l'immobilier et de la bourse. La classe moyenne s’en sortait en allant chez Liedl puis Aldi, et en s’endettant sur des dizaines d’années !

La crise sanitaire puis la guerre en Ukraine ont détruit cette machinerie faussement vertueuse. Utiliser les banques centrales pour compenser le revenu perdu par la disparition de la production, alors que la perturbation des circuits logistiques de la mondialisation devenait critique, ne pouvait qu’entraîner une forte inflation non compensée par les importations à très bas prix. Le choc de la guerre sur les coûts énergétiques et la disponibilité de biens agricoles, a aggravé une situation déjà intenable. La poussée massive des prix commence trois-quatre mois avant le début de l’invasion Russe en Ukraine.

L’inflation excessive  a aussitôt obligé les banques centrales à freiner des quatre fers provoquant aussitôt des perturbations supplémentaires en mettant en défaut les entreprises trop endettées, les banques ayant prêté pour des opérations spéculatives et les pays qui avaient choisi la dette à outrance comme la France.

Pour corser la situation, une peur millénariste a été insufflée à partir de mouvements idéologiques américains relayant des passions anti capitalistes en déshérence depuis l’effondrement de l’Union soviétique et une religiosité également en jachère depuis l’effondrement du christianisme. Elle a diabolisé l’humanité et sacralisé la nature et l’animal. L’homme prométhéen avait volé le feu de l’Olympe et mit le feu à la terre. Il massacrait la faune sauvage sans vergogne et vidait les sous-sols de tout ce qu’il jugeait utile. Le CO2, qui touche absolument toutes les activités humaines, est devenu le vecteur de condamnation de la race humaine outrecuidante et folle. Démarrée aux Etats-Unis, l’idée saugrenue et scientifiquement fausse d’une influence radicale du CO2 sur le climat, au point de cuire la terre et de la faire se noyer sous l’élévation massive du niveau de la mer, s’est imposée dans les mouvements radicaux américains puis, peu après la conférence de Rio qui voulait dénoncer le rôle de l’homme sur l’avenir de la nature, dans les mouvances internationales et dans la tête des élites dirigeantes de nombreux pays. La propagande a été si forte, si générale, portée pendant si longtemps qu’une peur panique s’est emparé des esprits au pont de créer un état de sidération individuelle et d’hystérie collective. On se rappelle qu’à Carthage, lorsque le climat faisait des siennes, notamment avec des sécheresses calamiteuses, les élites offraient leurs filles vierges et pubères en sacrifice au Dieu Baal. Le spectacle de ces pauvres enfants drogués avant le supplice et brûlant allègrement dans des brasiers terrifiant était censé émouvoir les Dieux, une idée fréquente dans les sacrifices religieux, depuis l’origine de l’humanité, tout en calmant la révolte des administrés vis-à-vis des familles dirigeantes.  Aujourd’hui, sous l’influence des ONG, les instances internationales se sont mis en tête de réussir en quelques années une conversion totale des activités en supprimant toutes celles émettant du CO2. Ils ont eu surtout de l’écho en Europe où les gouvernements multiplient les règlements malthusiens et les dépenses contraintes infinançables. Et cela au moment même où le coût de l’argent pénalise les états ultra-dépensiers. C’est évidemment une totale folie irrationnelle, qui apparaîtra comme telle quand soudain les yeux se décilleront et que le sortilège s’évanouira, ce qui est le destin des peurs millénaristes. Mais que de dégâts sont à craindre ! 

On stigmatise allègrement les propriétaires « qui ont profité de la hausse phénoménale de l’immobilier ». Et on croit qu’ils pourront payer pour toutes les folies en cours. En termes d’unités de valeur de référence, les prix sont restés stables. Il est tout de même simple à comprendre que le propriétaire qui a acheté un appartement disons entre 1970 et 1990 a toujours le même appartement en 2023 et n’a pas augmenté ses possessions. En revanche il a perdu beaucoup de revenus avec tous les prélèvements accumulés sur l’immobilier : IFI, taxe foncière, frais de « notaire »,... , et l’accumulation des frais liés à des contraintes réglementaires effroyablement coûteuses. En revanche les étrangers, qui ne paient pas les mêmes taxes et qui se sont enrichis avec la mondialisation ont racheté une bonne part de l’immobilier le plus luxueux. Et l’État leur a consenti dans certains cas des dégrèvements fiscaux pour se faire. Bravo !

Les entreprises françaises qui n’ont pas fait faillite ont été rachetées par les entreprises des pays accumulant des excédents. Les Allemands ont racheté une part colossale du patrimoine d’entreprises Français. Sous-investissement, délocalisation, transfert de la propriété vers l’étranger ont été de règle depuis quarante ans !

Le secteur public a lui-même été ravagé par le sous-investissement. Certes on peut trouver des tee-shirts à quelques euros dans les surfaces commerciales qui cassent les prix, mais l’hôpital a souffert, la recherche s’est étiolée, les armées vivent de bouts de ficelles, les prisons nécessaires n’ont jamais été construites, les ponts ne sont plus maintenus sur les routes secondaires, la SNCF ne fonctionne plus, les aérogares sont devenues non fonctionnelles, l’université n’a plus que des locaux quasiment insalubres, les postes diplomatiques ont fondu, et plus rien ne marche.

On voit en observant ls courbes du graphique tout le risque qui pèse sur la « réindustrialisation ». Les prix nationaux de production en l’état des législations, sont de 2 à 10 fois ceux des produits importés. Sauf dans des cas très spéciaux, la relocation ne peut pas marcher sans d’énormes changements fiscaux et réglementaires. Au moment où les flux d’articles à bas prix se tariront, la courbe des prix recroisera celle du PIB et éliminera le pouvoir d’achat !

La seule solution pour l’Occident, qui globalement souffre des mêmes maux, avec moins d’acuité dans les pays où les dépenses et la dette ont été maîtrisées depuis 1990, est de revoir le mode d’organisation du système monétaire international et de l’Euroland. Il faut éviter les excédents systémiques et les déficits endémiques. En éliminant les déséquilibres, on retrouvera une logique de la production et de l’emploi plus maîtrisable. Notamment il redeviendra possible de parler en termes d’investissement productif et plus seulement en termes d’augmentation de la valeur des titres.

C’est le message fondamental que suggère le « graphique de Dufau », comme disait mes élèves. Je regrette d’en avoir réservé le commentaire à mes conférences. Il mériterait d’être recalculé avec plus de soin et utilisé à plus grande échelle pour sa vertu d’explication limpide de la situation mondiale . Quand la folie déclenchée par les gourous de la décarbonation totale à réaliser de toute urgence sera retombée, et en espérant que le champ de ruines ainsi créées ne soit pas trop étendu, il sera temps de penser à retrouver un peu de raison et de reconstruire un système mondial des échanges plus rationnel fondé sur l’équilibre des flux, plus que sur des rapports de force destructeurs même pour les pays qui croient posséder des capacités de domination.

 

Didier Dufau pour le Cercle des économistes e-toile



Impuissance des électeurs. La question des fuites démocratiques

De nombreuses évolutions problématiques ont aggravé la distance entre dirigeants et électeurs. On peut les appeler des « fuites démocratiques ».  Elles ont des conséquences très fâcheuses. Elles doivent être rebouchées.

 

La première fuite démocratique est le développement de l’Europe institutionnelle qui, à partir du traité de Maastricht, a capté une part croissante du domaine de la loi, la représentation nationale se devant d’inscrire les ordonnances dans la législation nationale sans les altérer. Un parti national n’aaucune influence sur le contenu des ordonnances qui seront proposées à sa guise par la Commission et votées par le Parlement européen, où les groupes partisans nationaux sont totalement noyés dans la masse, pourquoi se préoccuper de savoir si le programme convient au pays. Il ne sait même pas ce qui se passe à Bruxelles.

La seconde fuite démocratique est la capture du domaine journalistique et culturel, politique, économique et financier par la haute administration, déviation antidémocratique que l’on appelle ici l’Enarchie Compassionnelle et Bienveillante. Il en est résulté un blocage fondamental de la représentativité et l’impossibilité pour l’électeur de peser sur les choix fondamentaux. Une forme de caste a fini par s’emparer des partis de gouvernements, désormais en famille. Elle bloque toute carrière politique d’intrus venant du terrain en monopolisant les grands postes.

La tentation de la régionalisation a entraîné également un dessaisissement partiel du gouvernement. Son absence d’objet important stérilise le vote. La gestion matérielle des écoles ne mobilisent pas les foules.

Le droit a connu une double évolution également préjudicielle à la vie démocratique par les élections.  Les cours constitutionnelles ont pris le pouvoir législatif en interprétant les préambules consacrés aux droits de l’homme. En s’appuyant les unes sur les autres, CEDH, cours de justice Européenne, Conseil d’État, cour de Cassation, ont retiré aux parlementaires le monopole de l’effort nécessaire pour traduire concrètement t les espoirs portés par le concept de droit de l’homme et s’arrogent la mission de juger toutes les lois à l’aune des droits de l’homme, préférant toujours l’individu au groupe et empêchant souvent de régler efficacement diverses difficultés. Ces aspects sont désormais assez bien nommés et connus. Le suivant, pas du tout !  Une déviance judiciaire, au plus près des justiciables, la doctrine « justicialiste », s’est largement imposée dans le monde des juges. Elle prétend s’autonomiser par rapport à la loi par l’action syndicale, des tentatives jurisprudentielles ou des jugements politiquement orientés, et promeut une action discriminatoire en fonction de personnes mises en cause. Il devient difficile de savoir comment seront mises en œuvre les règles votées par le Parlement et même si elles le seront. On se souvient du refus général d’appliquer les peines planchers mises en place par la majorité qui soutenait Nicolas Sarkozy.

Devenir ministre est certes une belle promotion politique. Mais l’heureux promu constate vite une impuissance presque totale. Au dernier remaniement, les chefs de cabinets ont été choisis avant les ministres ! Du coup l’Enarchie triomphante ne considère pas anormal de choisir comme Premier ministre une fonctionnaire dirigeant une société d’autobus publique, et de la remplacer ce poste par le précédent premier ministre, également fonctionnaire. Personne ne relève cette stupéfiante situation. On ravale la nation à la RATP ! Et personne ne moufte ! La politique ne peut pas se réduire à un jeu de chaises musicales entre les différents postes politiques et administratifs.

Du fait de l’emprise quasi absolue aujourd’hui de la haute administration sur les choix politiques et leur mise en œuvre, la fiscalité, la dette et la réglementation détaillée et pointilleuse sont devenues le moyen d’expression préféré voire exclusif du gouvernement. Tout devient délit de façon tellement envahissante et contraignante que partout les amendes pleuvent et les décisions administratives contraignent. À tel point que tout le monde devient plus ou moins délinquant. On compte à Paris plusieurs millions de trajets automobiles tous les jours, qu’il s’agisse d’habitants intra-muros, de banlieusards ou de touristes. Qui peut dire qu’à chaque trajet le respect des 30 km/h a été effectif ? Voilà aussitôt des millions de délinquants routiers ! Ne parlons pas des cyclistes… l’incivilité qui pédale.

Tout est devenu pénal : les relations entre les différents moyens de transport, entre salariés et patrons, entre homme et femme, entre adultes et enfants, entre salariés et patron.

Des associations outrancières et maximalistes s’appuient sur des lois indéfiniment contraignantes pour faire régner une « pression sociale » illégitime et injuste, amplifiée par les réseaux sociaux et le vide politique.

La liberté et la fraternité se sont fracassées sur cette pression bureaucratique et idéologique délirante.

La démagogie ouverte des cadeaux catégoriels a tué l’idée d’une égalité des droits et des devoirs.

Des droits acquisitifs excessifs distribués sans contrepartie, accompagnés par l’abandon de toute répression des violences de masses venues des banlieues envahies par des millions d’immigrés Africains, près de 400 000 arrivées par an, ont conduit à la perte de contrôle de nos finances, de la délinquance et des services publics.

La dépense publique atteint l’équivalent de 56 % de la richesse produite, avec un financement qui repose majoritairement sur un tiers de la population assommée de prélèvements divers, et il faut trois mois pour avoir un passeport ou un rendez-vous avec un ophtalmo, et des mois voire des années pour obtenir un jugement, ou une réponse administrative sur des sujets qu’on a indéfiniment compliqués.

Le président Macron et Mme Borne, habitués des résidences publiques, ont décidé de faire passer sans crier gare une loi présentée ainsi : « Nous ne devons plus laisser la seule loi de l'offre et de la demande, conjuguée à la cupidité humaine traditionnelle, créer une bulle d'enrichissement de quelques-uns. Il faut un changement fondamental de paradigme sur le droit de propriété ».

Et hop : Foin d’un des droits de l’homme sacralisés par la Constitution

La nervosité a fini par gagner toute la population agacée dans tous les actes de la vie par des contraintes et des exactions excessives. La violence a fait des progrès spectaculaires dans la société. La révolte des « gilets jaunes » est venue d’une taxe et d’une interdiction de trop.

On comprend que s’est créé un énorme vide entre la population souveraine et une sphère politique tenue par une caste qui la gère désormais en famille.

La presse ne joue plus son rôle d’information et de médiation. Elle est tenue par huit milliardaires qui tous dépendent de l’État. L’énorme secteur public de l’information a été totalement colonisé par la gauche depuis la prise de pouvoir par F. Mitterrand. Tous les « déviants » ont été virés. Les équipes « de gauche » se sont installées en force d’une façon indéracinable et exclusive. Du coup la presse est devenue la caisse de résonance des opérations image de la petite caste dirigeante étatiste et socialisante, et de la propagande gauchiste. Elle a désormais décidé de purger le pays des esprits critiques. La liberté de penser et de s’exprimer connaît un recul inouï. L’affaire des vaccins contre le Covid a été très démonstrative.

Toutes ces évolutions posent de graves difficultés aux partis politiques de gouvernement. Ils doivent faire face à la triple accusation d’impuissance, de démagogie et de d’illégitimité démocratique. Comme il n’y a plus de carrière politique intéressante possible, sauf rare exploit, pour des non-fonctionnaires, dans les partis de gouvernement, les amateurs sont partis dans les partis « antisystème » qui eux ont ouvert la porte au peuple de base. On trouve peu d’Énarques au RN ou à LFI.

L’exceptionnelle réussite de la manipulation tentée par Emmanuel Macron qui a choisi d’unifier la Caste sous sa houlette et de lui permettre de prospérer en famille, est à souligner. Il est vrai que les nuances entre Chirac et Jospin, Fabius et Juppé, Rocard et Villepin, Hollande et Copé, etc. sont impossibles à définir. Ce sont des nuances de postures et de narratifs mais personne ne sait quelles différences programmatiques les séparent. S’il existe un expert capable de démêler ce qui distingue Mme Pécresse de Madame Borne, ou M. Wauquiez de Monsieur Philippe, cela prouverait qu’on a progressé dans le domaine de la microscopie de l’infiniment petit.

En réunissant tous les Énarques opportunistes et carriéristes, Emmanuel Macron a vidé de l’intérieur et le PS et LR.

Comment s’étonner que le triomphe pendant 50 ans de l’étatisme socialisant sans limite, qui est la religion commune des hauts fonctionnaires, ait produit une bureaucratie hors normes dans tous les domaines, une première place pour la fiscalité et les taxes, un excès de dettes colossal, le tout paradoxalement accompagné de la faillite des services publics et de tous les domaines régaliens sous la pression d’une immigration incontrôlée ?

Suturer les fuites démocratiques qui découragent l’électeur et l’empêche d’influencer les politiques conduites est une des urgences nationales critiques.

 

Les élites françaises ont-elles détruit la France ?

Plus personne n’a de doute aujourd’hui. La France n’a plus de véritable existence en tant que nation et en tant que projet identifiable.

C’est devenu un territoire d’où la population originelle s’efface par la dénatalité, où l’agriculture et l’industrie s’évaporent, où l’enseignement de la langue et de la culture se meurt lentement, où le niveau de vie est en état de baisse relative, où la sécurité intérieure n’est plus assurée.

Près de vingt millions d’habitants sont venus d’Afrique ou sont nés en France des familles immigrées correspondantes, sans trop de désir d’intégration avec pour une part notable et croissante d’entre eux, la haine au ventre contre les Français et le désir de se servir sur la bête par tout moyen.

En même temps la haute fonction publique a capté entièrement le pouvoir politique, économique, financier et médiatique, et entend continuer à se partager le pouvoir résiduel en famille. Cette caste a haussé la pression fiscale et les charges sociales au premier rang mondial tout en créant une bureaucratie effarante.

La venue au pouvoir présidentiel du lamentable Macron a été concomitante de la généralisation de chienlits multiformes et incontrôlables.

La gestion de Paris est une chienlit. Elle est actuellement organisée par une Espagnole qui a percé dans les alcôves de la direction du PS, épousé un énarque et demeure protégée par le clan. Emmanuel Macron lui a permis d’être réélue lorsque son candidat s’est autodétruit. Cette chienlit dure depuis 23 ans ! Et il n’y a aucun signe d’un quelconque ralentissement. Rendre irréversible les billevesées qui permettent de solidifier une pseudo-majorité, qui n’est qu’un regroupement de passions morbides et intéressées, voilà toute l’affaire. Et crève la ville lumière ! Cette chienlit se retrouve à Lyon, à Lille, à Bordeaux, à Grenoble, à Marseille, à Rennes, à Nantes. L’armature urbaine du pays est en voie de liquéfaction. Il n’y a strictement rien de positif à espérer de ses évolutions.

La gestion de la couronne de ces grandes villes est pire encore. Au prix de dizaines de milliards de subventions et d’allocations jetées par les fenêtres, on a cru possible d’y installer des immigrés africains, maghrébins d’abord, puis d’Afrique centrale, par millions. La délinquance et les trafics y sont la règle en même temps que l’islamisme y a pris un pouvoir désormais indéracinable. Les masses sont telles qu’elles sont devenues incontrôlables et y font ce qu’elles veulent quand elles veulent, désormais soutenues par une gauche opportuniste qui voit son salut dans l’exploitation de ce fumier, quelles qu’en soient l’odeur et l’absolue contradiction avec des « valeurs de gauche » brandies d’autant plus haut qu’elles sont en bas, totalement à l’abandon. L’État exalte son action à Marseille, action qui est liquidée en une nuit d’émeutes.

La gestion des campagnes est désormais soumise à la pression de bandes de voyous bien décidées à créer une chienlit totale. Le « zadisme « est-il autre chose qu’une forme de chienlit ? Un simplet, dans une « agence nationale », interdit un produit et risque de bloquer l’exportation de millions de tonnes de blé. Petite émotion et on contourne le problème sans le résoudre en attendant la prochaine initiative débilitante ! L’Europe qui en a « marre de payer pour l’agriculture française » annonce une réduction de l’activité agricole en France ! Pas de réaction de l’État français.

La gestion des transports est tout aussi calamiteuse. On a vu que l’activité portuaire a augmenté de 100 % depuis 1990 en Europe et de 1 % en France. L’industrie automobile est aux abois. Le transport ferroviaire est une catastrophe financière et technique. Les autoroutes sont une vache à lait sous-traitée aux copains. La France n’est même plus capable de tenir ses engagements sur l’aménagement des relations ferroviaires avec l’Italie. Des petits groupes de débiles bloquent des rues, des périphériques, des autoroutes, dans une chienlit manifeste. Pas de réaction de l’État français.

La gestion de la production d’énergie a été laissée à des incapables qui n’ont cessé de la massacrer et d’y créer le désordre et la confusion. La source nucléaire dont la production potentielle était de 500 TWh chaque année a été bridée pour ne représenter qu’à peine la moitié, alors qu’on dépense des sommes obscènes à accumuler des éoliennes et des panneaux solaires qui produisent de l’énergie à des moments où on n’en a pas besoin et n’en produisent pas toujours quand il en faut, déséquilibrant et la gestion des réseaux et les exportations rentables d’énergie et la gestion courante de l’équilibre des besoins. Avoir poussé au 100 % électrique en coupant par deux la production d’électricité est le genre d’exploit que l’énarchie compassionnelle et bienveillante est capable de réaliser, sans même anticiper la chienlit résultante. Le défilé des « c’est-pas-moi-c’est-l’autre » de ce politiciens idéologues ou issus de la bureaucratie la plus lâche, à la Commission d’enquête sénatoriale, est un documentaire sur l’irresponsabilité misérable des « élites » concernées.

Inutile de trop creuser la question des fonctions régaliennes de l’État. La chienlit y est partout.

L’armée française tient tout entière dans le Stade de France et serait incapable de tenir plus de quatre jours face à une agression un peu intense. La première action du nigaud qui préside le pays a été de virer le général qui signalait qu’on était à l’os dans les casernes. Il a aussitôt appelé la copine de caste, Parly II pour diriger l’armée avec le résultat que l’on sait : on s’est fait virer à coups de pied dans le derrière du… Mali, par… Prigogine ! Le taux de disponibilité des appareils de toute nature qui équipent nos forces est proche de zéro dans à peu près toutes les disciplines militaires. Le renseignement est par terre. Les Allemands se moquent ouvertement de la France qui s’abaisse à essayer de lui refiler ses perles résiduelles. La racaille dévalise les armureries. La gendarmerie est partout dépassée sauf pour les amendes de circulation sauf dans les zones de franchise abandonnées aux tribus. Comme le dit un observateur un doigt caustique : « on n’a plus d’état-major mais un état majorette surtout impliqué dans l’intégration confortable des femmes, des homosexuels et des transgenres dans les dortoirs ».

La santé publique : on a vu. Bureaucratie et syndicalisme ont conduit à la chienlit généralisée et à une violence d’Etat étonnante durant la période « Covid » avec abandon de tous les grands principes. Comment croire que la politique voulue face au Covid ait été : « restez chez vous et prenez du Doliprane » ! Le système est totalement ruiné par une gratuité intenable. Les pertes sont abyssales. La régression médicale commence à se voir très sérieusement. Partout c’est la chienlit, notamment aux urgences.

L’école et l’université ? N’insistons pas. L’université est pratiquement morte tuée par le wokisme. On y enseigne plus qu’une moraline frelatée et la soumission. Vols à répétition, occupations, etc. La chienlit est partout. Quant aux écoles maternelles ou aux études secondaires, mieux vaut ne pas en parler. La féminisation Neu-Neu, socialisante et Wokiste, règne sans limite, en symbiose avec les associations homosexuelles et les groupes de pression d’extrême-gauche, voire islamo-gauchiste. M. Macron a voulu montrer qu’il pérennisera cet égout en nommant un noir indigéniste à la tête du ministère. Son seul objectif est de créer la même chienlit dans l’enseignement privé que dans l’enseignement public…

La justice ? Le « mur des cons » n’a pas été détruit. Il n’y a plus de justice organisée en France. Le multirécidiviste triomphant est le héros d’un monde qui marche sur la tête. Ne pas réprimer ; ne pas mettre en prison ; s’attaquer d’abord aux cols blancs : salauds de bourgeois blancs. La délinquance généralisée, les pillages, les trafics en tout genre, les émeutes accompagnant une absence permanente de respect des lois, le crime à un niveau délirant, qu’est-ce que cela sinon une chienlit organisée ? Jouir sans entraves ! CRS-SS ! Non à la répression ! C’est gagné et on voit le résultat.

L’administration civile : incapable de fournir un passeport ou une pièce d’identité dans un délai raisonnable. Ne parlons du reste !

Les corps préfectoral et diplomatique sont liquidés par un président démiurge qui s’enivre de son propre pouvoir de destruction de la République française et de ses institutions.

Il est vrai que son objectif avoué est la dissolution de la France dans l’Europe, objet de son ambition suprême. Français ! Vous n’existez pas : vous êtes des individus indifférenciés dans la masse des populations qui grenouillent sur le sol européen. On panthéonise Monnet, un agent américain, une charmante danseuse américaine noire, un étranger militant communiste tué par les Allemands. L’idée qu’il puisse y avoir un « grand homme français » est passée dans l’idée des dirigeants français, obsédés par l’altérité heureuse. En revanche l’histoire française cesse d’être valorisée et devient un pot de chambre dont le contenu doit être déversé sur la tête de la jeunesse pour que jamais plus, elle ne pense à son surmoi historique français.

On a créé des régions parfaitement inutiles pour complaire à l’exigence européiste de destruction de l’État national. Ces nouvelles bureaucraties sont d’abord des planques publiques qui permettent de faire de l’argent sans responsabilité, en exaltant la démagogie. Jamais autant de Français vivent au crochet de l’État à ne rien faire d’utile que depuis l’instauration des régions ! La région, c’est une chienlit institutionnelle et structurelle. Cela ne rapporte rien et cela coûte très cher.

La citoyenneté abandonnée a laissé la place à un électoralisme sans objet sinon de fournir des places et de l’argent à des gens qui n’en valent pas la peine et entendent être élus par la démagogie la plus basse. Personne ne veut plus voter pour des vandales heureux de se faire un peu d’argent et de gloriole dans la chienlit générale.

Les dirigeants vivent au-dessus de ces chienlits multiples dans un état d’impuissance désormais visible et risible. Des médias dominants sous influence tentent de rendre invisible cette réalité d’une chienlit maîtresse de tous les lieux et construisent un mensonge dominant favorable à la caste dirigeante. Ils annoncent en permanence que le président Macron protège la France et les Français, et que s’il tripote régulièrement avec extase des noirs torse nu et siffle des bouteilles de bière dans les vestiaires, c’est la preuve de sa classe éclatante au service de tous les Français. Certains esprits régressifs et insensibles à cette épatante grandeur, considèrent qu’une chienlit narcissique verbeuse et irresponsable règne à l’Élysée.

Au moins y a-t-il une forme d’unité et de congruence dans ce qui reste de la France : la chienlit partout, du plus bas au plus haut, à tous les étages.

Giscard avant Mitterrand l’avait bien compris : exploiter personnellement et laisser courir ! Chirac l’a théorisé : le pays étant fragile, il était important de ne rien faire. Sarkozy a sombré en recrutant Kouchner et en voulant s’inscrire dans le bon sentiment général. Il a fini avec un bracelet électronique au pied, prisonnier à la maison. Hollande a voulu n’être rien et y a parfaitement réussi. L’ambition des places (et surtout de la place suprême) est devenue le cœur de la politique. Qu’importe si c’est pour présider à un désastre. La France, on s’en fout !

La conjonction de l’unique passion pour le poste de président, et des idéologies transnationales dominantes (écologisme, wokisme, européisme, mondialisme) ou nationales (étatisme, clientélisme, argent facile, fiscalisme, bureaucratie), conduit à la destruction de l’identité nationale, de la démocratie et de la prospérité.

Nous pouvons répondre à notre question initiale :

Oui la France a bien pourri par la tête et le triomphe de l’énarchie a été un facteur aggravant majeur, en empêchant les réactions du corps de la nation par la voie électorale. Née au lendemain de la déroute de mai quarante, la volonté de la classe des hauts fonctionnaires de mettre la main sur le pouvoir politique pour conduire « une vraie politique nationale de qualité », l’Enarchie a fini par être le levier principal  de la déroute actuelle.

Ce n’est pas le moindre paradoxe de la situation.

Petit résumé de l'état de la France

Au même moment où se déchaîne la communication du Président Emmanuel Macron, en pleine exaltation du « en même temps » sur à peu près tous les sujets qui se présentent, sans jamais dire après l’énoncé des objectifs contradictoires, comment on fait, il est intéressant de sortir du bol de Com’ pour regarder froidement dans les yeux la situation économique française. L’étalage délirant des « je veux » est tellement ridicule qu’il vaut mieux se concentrer sur les aspects critiques du statut économique français.

Pour 1 Euro de PIB nouveau en France il faut 1.8 euros d’emprunt.

Pour 1 euro de PIB en plus, le fisc ramasse 1.6 Euros de prélèvements. C’est le FIPECO cité par Jean Pierre Robin dans le Figaro qui le dit.

Tout est dit. Sauf le pourquoi !

Vous pouvez compléter avec la baisse du revenu par tête depuis 1981, relativement à la moyenne des autres pays développés, la montagne bureaucratique et règlementaire qui est montée jusqu’au ciel, les dépossession des propriétaires, l’effondrement des services publics, et tous les autres chiffres résultats.

Un pays qui se prélasse comme champion des prélèvements et de la dette tout en tuant ses productions, ne peut pas avoir d’autres résultats.

L’impôt est globalement progressif en France, comme nous l’avons démontré cent fois sur ce blog et l’élasticité du PIB à la dette pharamineux.  Tant que ces mécanismes n’auront pas été réparés, la France s’enfoncera. Tant que la haute fonction publique aura également capté la politique, la presse, l’économie, la banque etc., et l’administration, et dirigera tout dans notre pays, rien ne changera.

CQFD.

Rien n’est compliqué dans cette affaire.

Le retour des grandes lubies économiques

Un symptome post crise !

Le langage magique a encore de grands jours devant lui. La capacité de certaines officines au service soit de pouvoirs extérieurs soit d’idéologies délirantes, à propager des idées fausses gagées sur de fausses autorités ou celle d’officiels soucieux de leur carrière est tout à fait remarquable et par leur durée, parfois des décennies et par leur impossibilité à accepter tout débat. Cette propension invincible a ceci de désagréable que ces sottises interdisent d’établir les bons diagnostiques et les mesures salutaires.

Une des raisons pour laquelle notre petit club d’économistes s’est formé à la fin des années 1990 était de lutter contre le projet de taxe Tobin. Non pas que Tobin fût, pour nous, une personnalité problématique. Bien au contraire, c’était un analyste monétaire très fin, dont les analyses ont été évacuées et trahies pour ne garder que l’idée de la taxe. Il l’a lui-même affirmé !

Nous avons commencé à expliquer dès la fin du siècle dernier la réalité de la réflexion de Tobin : les changes flottants sont une catastrophe. Pour éviter le pire, si on ne revient pas sur cette organisation désastreuse, il faut domestiquer les flux financiers à court terme par une taxe terrible qui les étouffe.

À chaque crise financière, on a vu ressortir la taxe Tobin des placards.

En 2009 après que les méfaits du système des changes flottants eurent créé une nouvelle « crise pire que celle de 1929 », Sarkozy avait fait le malin, déjà avec Stiglitz comme conseiller, en parlant de taxe Tobin. On a vu la suite… Rien !

Nous avions alors précisé la position unanime de notre cercle :

http://cee.e-toile.fr/index.cfm/2009/12/19/Taxe-Tobin--la-position-du-Cercle-des-conomistes-etoile

Cela fait 26 ans qu’en dépit de toutes les preuves, de toutes les conséquences connues des erreurs systémiques imposées par les Américains et les Allemands en 1971, les économistes dans la mouvance des Américains et des cercles associatifs autour de l’ONU refusent de débattre du vrai problème pour promouvoir des expédients détournés du rôle qui leur était assigné par leur promoteur. Il est vrai que doter des organismes mondialisés de ressources indépendantes des nations, sinon pour la collecte des fonds, on comprend que cela aiguise les appétits. On constate le même phénomène à l’échelon des instances communautaires européennes. Obtenir des ressources propres distribuées à des associations avec lesquelles on a des relations très étroites, avec des jeux de chaises musicales entre dirigeants d’ONG et postes politiques, c’est le pied !

On notera dans les Échos du 6 juin 2023 l’article : « Le capitalisme de papier va-t-il partir en fumée ? » rédigé par un des éditorialistes du journal. Très justement, il fait droit à ce constat élémentaire : les émissions de monnaies banques centrales et de monnaies bancaires ont fait grimper les valeurs nominales des actifs (immobiliers et financiers) plus vite que le PIB. Il explique que ce mouvement s’est beaucoup accéléré dans les 20 dernières années. Parfait ! Mais pour la cause exacte, vous repasserez un jour quand on aura le temps d’y réfléchir. Les trois crises financières de 1997 à 2003 et les deux crises financières mondiales de 2008 et européennes de 2011 ont conduit à la fois à des récessions sévères et à des inondations de monnaie prodigieuses. Elles s’ajoutaient à la crise de 73, puis celle du début des années quatre-vingt puis celles de 92-93, toujours noyées sous la création de monnaies banques centrale. La même cinématique s’est répétée pendant 50 ans, sans qu’on y touche. Pourquoi ces inondations n’ont-elles pas créé d’inflation après la purge américaine du début des années 1980 ? L’arrivée de la Chine et l’ouverture mondiale à la concurrence ont évité toute inflation dans les biens de consommation courante. Pas d’inflation possible pour les prix à la consommation. L’argent est donc parti dans la survalorisation des actifs et évidemment de façon accélérée du fait de la montée de la Chine dans les échanges et de la gravité des dernières récessions.

La vérité est encore pire que cela : si au lieu de valoriser les actifs en utilisant les monnaies, on prenait un indice de valeurs de références (un panier de valeurs comportant des matériaux rares, l’immobilier de luxe et le pétrole, par exemple), il deviendrait évident que les salaires ont stagné voire baissé, mais pas le pouvoir d’achat du fait de la baisse des prix (en valeur de référence) encore plus rapide. En revanche les biens réels se sont réévalués mais, en valeurs de référence, très peu.

Le système a étrillé la classe moyenne dans les pays occidentaux sans véritablement enrichir les propriétaires (ils ont toujours le même bien).

Lorsqu’on inverse la grille de référence au lieu de se concentrer sur le bas de l’échelle, bien qu’elle se manifeste de façon tonitruante dans la rue, on fait une fixette sur la valeur patrimoniale et on dit des sottises. « Un logement qui doublé de prix n’engendre pas une production deux fois plus grande » ; Une entreprise deux fois plus chère en bourse n’est pas deux fois plus efficace ». Et alors ? N’importe quel bien qui coûte deux fois plus cher du fait de l’inflation n’apporte pas deux fois plus de satisfaction ! Ces truismes n’ont pas de sens. Nous n’avons pas un « patrimoine de papier », formule simpliste et trompeuse. Nous avons eu une inflation concentrée sur les biens durables, les prix à la consommation étant tenus en respect par le transfert de l’industrie mondiale à la Chine et aux pays pauvres. Du jour où, du fait du Covid, l’inflation des moyens de paiement a porté sur le maintien du revenu sans production en contrepartie, alors que les réseaux de transport étaient partiellement arrêtés, une inflation générale s’est produite, avec une baisse immédiate et visible du niveau de vie.

Les « experts » du McKinsey Global Institute, cités dans l’article des Échos, n’ont absolument jamais voulu se pencher sur les méfaits des changes flottants et ont constamment promu la mondialisation et le transfert à la Chine de l’industrie (des autres pays et partiellement des États-Unis), tout en acceptant que l’on abuse du dollar roi. Les solutions proposées excluent toujours de réformer les changes flottants. Résultat : des scénarios qui n’ont pas de sens et qui s’apparentent à du verbiage, un peu façon ChatGPT.

L’amusant est que l’article mitoyen titre : « Pas de transition climatique sans capital ». Alors : il faut plus de capitalisme de papier ? Tout cela est profondément affligeant.

Le pire reste l’éditorial de David Barroux : « Immobilier, vive la crise » bien que la construction neuve s’effondre (dans l’immobilier une baisse de 10 % est un retournement, de 20 % et une récession, de 30 % un effondrement). Pendant ce temps-là Mme Hidalgo propose un PLU basé sur l’arrêt de la construction et la conversion des bureaux en logements, la hausse de la taxe foncière, le blocage des loyers, la hausse des « frais de notaire », et la préemption systématique des logements mis en vente. Et la législation « climatique » conduit à envisager des dépenses démentes (parfois près de 10 fois les dépenses courantes). Rappelons que les logements ont été maintenus dans l’ISF et que les loyers sont intégrés plein pot dans le revenu imposable. L’occasion de rappeler que l’État s’est gavé sur la hausse de l’immobilier et que le pouvoir d’achat des propriétaires a baissé à proportion de la hausse des impôts et des taxes. Quant à celui des locataires, on verra quand ils pourront se loger.

On voit que ce n’est pas la mondialisation financière qui pose un problème aujourd’hui mais la gourmandise et le goût bureaucratique de l’état et des autorités locales. Cela s’appelle ruiner les locataires et les bailleurs ! Les Vivats sont de trop.

Quant aux taux d’intérêt, leur hausse soudaine à contretemps provoquant l’arrêt des prêts immobiliers et de gros s ressacs bancaires, ils sont la preuve de l’impasse où sont les banques centrales qui dans un système de changes flottants étaient censées réguler les marchés financiers. Elles ne peuvent pas à la fois gérer la guerre en Ukraine, la crise climatique, les récessions liées aux changes flottants et les conséquences d’une gestion folle du Covid.

L’économie mondiale ne peut fonctionner correctement si les échanges sont totalement déséquilibrés avec des excédents et des déficits monstrueux. La première conséquence est la disparition de l’investissement au profit de la spéculation : les pays en excédent sont compétitifs ils n’ont pas besoin d’investir dans la production. Les pays en déficits empruntent pour financer leurs déficits et n’investissent pas puisqu’ils sont en manque de compétitivité. Le sous-investissement devient permanent. L’argent va dans les bourses et l’immobilier et pas dans les prix puisqu’ils sont capés par les bas coûts de la Chine. On parle de sous productivité, au lieu de sous-investissement, éludant la cause pour faire le constat de l’effet. Au bout de quelques années une récession vient nettoyer les positions intenables. On appelle les banques centrales qui assument la perte pour les autres et on recommence. Ce système ne marche pas et ne peut pas marcher correctement.

La demande globale est d’abord de la responsabilité des États ainsi que l’évitement et la correction des récessions. Il n’y a eu aucune récession de 1948 à 1972. Seulement des ralentissements. Avec le plein-emploi et un enrichissement permanent des populations.

Nous avions dit qu’on entrait à partir de 2018-2019 dans le risque d’une récession de moyenne importance. L’arrosage inouï fait pour lutter contre le Covid a supprimé ce risque, ce qui nous a fait écrire qu’il n’y aurait pas de récession en France en 2022 contre l’avis quasi général. Je ne crois pas qu’il y aura un collapsus à court terme, sauf évènements imprévisibles sur le front Ukrainien. Tout le monde est gorgé de liquidité et les exportations chinoises ont repris et pèsent à nouveau sur les prix.

En revanche des circonstances locales peuvent provoquer des incertitudes graves et des situations de blocage avec des retournements conjoncturels. Les banques finançant à tombeau ouvert les sociétés numériques ont pris un coup de chaud. La méfiance des actionnaires et déposants du Golfe a eu la peau de Crédit Suisse. Les banques centrales ont déstabilisé l’industrie bancaire et le crédit, au risque de créer une récession ici ou là après avoir financé pendant deux ans des salariés qui ne produisaient pas !

Il n’y a plus de logique économique et aucune raison de se réjouir : la sottise est à la fois du côté d’Attac et des Échos. En même temps ! On peut tout de même s’inquiéter un peu !

Quand on lit que les écologistes femmes expliquent qu’il ne faut pas faire d’enfants pour sauver la terre, que des journaux économiques « informés » se réjouissent de la crise immobilière, que des bavards de TNT expliquent que ChatGPT va interdire tout emploi et qu’il faut passer aux 32 heures et peut-être 28, pour partager le travail qui restera, que les politiques indiquent qu’on va pouvoir « réindustrialiser » en créant du pouvoir d’achat, alors que l’effet sur les prix sera certains, et que les éoliennes sont la solution pour fournir de l’électricité sans dire ce qu’on fait pendant les phases d’intermittence, on reste interloqué. Il faut avaler que pour éliminer toute empreinte carbone en 2050, il suffira d’aligner 60 milliards d’euros par an soit au total 1 400 milliards, alors que changer totalement le parc automobile coûtera automatiquement plus de 2 mille milliards et qu’il faudra financer le reste, oui, quand on lit tout cela on peut dire que les lubies monstrueuses de bêtise satisfaite sont en pleine forme et qu’on ne risque pas de les voir disparaître à court terme.

Revenons à la taxe Tobin et notons qu’elle revient à chaque crise du système : 1 973-4, 1 993-4, 2 003-4, 2 013-4, 2 023-4. Surtout ne pas revenir sur les changes flottants ! La taxe reste un cache-misère intellectuel façon string qui laisse voir des zones intellectuelles franchement peu appétissantes au milieu des tatouages idéologiques.

Quand on voit les éditorialistes des Échos boire la même eau que Attac, il faut s’inquiéter des effets durables du marasme de la réflexion économique de base, sous la pression de ceux qui croient y avoir intérêt.

Amis économistes, posez-vous cinq minutes, oubliez votre carrière cinq secondes, respirez un bon coup et observer sans œillères la réalité. Et arrêter de cautionner n’importe quoi ! C’est ici et maintenant qu’il faut réformer le système monétaire international, sans attendre que cela tourne au pire à nouveau.

 

Didier Dufau

Pour le cercle des économistes e-toile.

La nouvelle Saint-Barthélemy des propriétaires qui s’annonce

En France on adore jouer les Sans-Culottes et chanter « ça ira, ça ira, les Aristos à la lanterne », et s’endormir en rêvant que l’on tient par les cheveux la tête séparée du corps de Marie-Antoinette, tout en suivant avec enthousiasmes les cérémonies royales britanniques. Mais on n’aime pas non plus être bourgeois, alors que l’essentiel de la population vit dans des villes. Plus récemment on a mis les paysans sur la sellette et les gens de l’Administration et des ONG leur infligent une mort lente à la chinoise, jusqu’à détruire des points d’eau en pleine sécheresse.

Le prurit révolutionnaire qui charrie tous les bas instincts, avec un contentement de soi incontrôlable et le sentiment réconfortant de baigner dans une unanimité rafraîchissante et exonératoire, celle qui unit aussi bien le Vert LGBT++++, le socialiste conscientisé à fond, le Communiste le moins primaire, l’extrême-Centriste le plus mou, le Zadiste le moins illuminé, le Normalien le plus frais émoulu et l’Énarque le plus compassionnel et bienveillant, l’Européiste le plus radicalement ouvert aux mondes, même à aux dépens de ses concitoyens et naturellement tous les types de Macronistes (preuve que l’ectoplasmie s’incarne), reste naturellement centré sur la haine méprisante sur propriétaire : « salauds de riches ! ».

Le riche n’est pas celui qui vit comme un prince nourri, logé, transporté par l’argent des autres, et qui ne crée rien sinon des contraintes pour les autres, tout en jouissant d’un bon réseau qui lui permet de passer par des postes bien rémunérés dans le privé pour quelques années (700 000 euros par an, ce n’est pas à négliger) puis revient comme Ministre, puis se replace dans des agences (à nouveau à plusieurs centaines de milliers d’euros), avant de gagner pour les plus astucieux, des postes où on cumule un pognon de dingue à l’âge où tout le monde est à la retraite, avec de surcroît des avantages en nature le plus souvent engrangés sans publicité excessive. Les têtes de MM. Jospin, Fabius, Juppé, ou de Mmes Parly, Wargon, Oudéa-Castera, ne sont jamais offertes au billot. Macron a bien compris la leçon et plus vite que Chirac qui a fini hébergé par un milliardaire libanais mais qui avait commis l’erreur du Château de Bity. Lui ne présente aucun patrimoine. Les milliards du passage chez Rothschild ? Évaporé !

Le riche n’est pas non plus l’artiste de cinéma, le peintre, le joueur de football, ou nulle autre vedette des médias. Les plus immenses fortunes leur sont pardonnées. Ils peuvent jouir à droite en bourgeois arrivés s’ils parlent à gauche avec conviction et frénésie. Il suffit de contempler le spectacle donné par les récipiendaires de palmes à Cannes et de Césars où on voudra. Tous vomissent aussitôt sur la richesse, la droite, et se mettent sous la protection de la défense des petits pauvres et des exigences mêmes les plus outrées des gauches malfaisantes. Comme l’avait un jour énoncé Jack Lang, peu après avoir emménagé place des Vosges, un lieu où il est assez difficile de loger sans moyens ; Reprocher à un socialiste d’être riche est absurde : il a double mérite, d’avoir réussi et aussi de rester socialiste. M. Mélenchon est bien d’accord. Être révolutionnaire bolivariste en signant son IFI est une satisfaction, certes un peu masochiste, mais jubilatoire tout de même.

Le riche impardonnable, c’est le propriétaire, surtout s’il a hérité. Lire depuis une vingtaine d’années les écrits de nos économistes français bien en cour et adulés dans les médias est très parlant. Il n’y a pas que Picketty ou Pisany-Ferry. Le vilain, c’est le propriétaire structurel du discours dominant en France depuis des lustres. Ne parlons pas des ONG, qui, quelle que soit la cause, considèrent que l’argent n’est pas un problème, puisqu’il n’y a qu’à le prendre là où il est sur le patrimoine des propriétaires.

On sait l’importance de l’emprise marxiste et communiste en France. On sait moins l’histoire du communisme soviétique, même si la vérité commence à percer par bribes. Les paysans ont été souvent les principaux soutiens de la révolution bolchevique. Avec au bout du chemin la perspective d’arracher un bout de terres aux latifondistes et aux boyards. La faucille avec nous. Ils sont devenus propriétaires et donc des koulaks. Lorsque Staline a voulu leur reprendre le bien volé à la révolution pour payer l’industrialisation à marche forcée, autant que par idéologie, ils n’ont pas vraiment compris. Staline en a exterminé 10 millions ! La faucille est restée au drapeau avec quelques gouttes de sang subliminales. La Chine semble avoir fait mieux. Quand la femme de Mao avait des règles douloureuses ou quand elle était folle de rage de voir son mari s’envoyer en l’air avec les blanches fournies opportunément par Philippe Solers qui vient de disparaître sous les compliments les plus mirifiques (on peut s’interroger sur les commentaires s’il avait fourni des femmes noires à Hitler !), elle allait monter les tentes d’un tribunal populaire et tuait un petit lot de paysans. Ça calme les nerfs Lucien a tout écrit sur ces scènes. Et les massacres de paysans n’ont jamais manqué à chaque nouvelle révolution en Afrique ou en Amérique du Sud.

En France les Zadistes et des Animalistes, ont repris à leur compte l’action violente contre les salauds de paysans propriétaires qui tue le climat et la biodiversité. Ils peuvent bien crever la bouche ouverte ! C’est une fois de plus pour la bonne cause.

Aujourd’hui, c’est tous les propriétaires immobiliers qui sont ciblés. Non seulement ils sont infects avec les locataires mais ils polluent la terre de leur émission de CO2. Il va falloir qu’ils crachent au bassinet. Quoi qu’ils leur en coûtent ! La loi ZAN interdit de construire en province (pardon dans les territoires !), Merci Mme Wargon ! Les loyers sont bloqués (on dit « régulés »), à Paris et dans les zones en tension. Les propriétaires doivent effectuer l’expertise de leur « passoire thermique » et on donne des notes. S’ils ont une mauvaise note ils ne peuvent plus augmenter les loyers quelle que soit l’inflation ! Les copropriétés doivent elles-mêmes faire réaliser des audits énergétiques globaux, sachant que les travaux, dont ils n’auront pas la décision, seront à faire de façon cadencée obligatoire. La commission européenne et le Parlement européen ont été encore plus loin. Si vous vendez votre bien et qu’il n’ait pas la note maximale A, le vendeur devra déduire de la valeur de la transaction la valeur des travaux nécessaires. Il ne reste pratiquement rien du droit de propriété, en ville comme à la campagne !

Emmanuel ne s’y est pas trompé : il est arrivé en détaxant la fortune mobilière et en s’acharnant sur la fortune immobilière et les retraités qui la possèdent. Possession vaut rente ! On se souvient qu’un économiste atterrant français proposait d’ajouter au revenu imposable les loyers que le propriétaire n’avait pas à payer ! Payer de l’impôt sur de l’argent qu’on n’a pas perçu, cela n’a pas fait vraiment frémir. Pas plus que les taxes sur les taxes, comme sur le pétrole. La haine justifie la déraison. Et réciproquement.

Aujourd’hui, une nouvelle fasse de destruction du capital immobilier est en cours au nom de la survie de la terre. C’est mieux encore que le triomphe de la révolution. Il ne s’agit pas de financer le paradis mais d’éviter l’enfer ! Qui osera protester. Les dégâts provoqués par les premières mesures sont désormais visibles. Les propriétaires loueurs vendent ou renoncent à louer ou passe à des formules de location type AIRBNB ou touristique qui leur évite les tracas. On ne trouve plus de logements à louer. Comme on ne trouve plus non plus de crédit pour acheter, les marchés sombrent. Le marché de la construction neuve de maisons individuelles est en chute libre. L’investissement dans l’immobilier locatif de logement s’effondre également. Des locataires de plus en plus nombreux voient leur contrat interrompu. La crise du logement devient voyante. On entre dans un cycle de destruction de la valeur du parc immobilier.

Ce n’est pas le premier. Il faut lire absolument le livre fondamental de J. Marseille, l’argent des Français chez Perrin. Certes il est écrit en 2009, mais pour une histoire qui couvre près de 200 ans, cela n’a guère d’importance. Ce qu’il étale devant les yeux ébahis du lecteur c’est l’incroyable maltraitance des propriétaires immobiliers depuis 1880, jusqu’au milieu des années quatre-vingt-dix qui a vu la valeur des logements s’envoler, jusqu’au recul de 2022. Pas question de résumer ici tous les faits accablants passés en revue.

Fixons quelques seulement repères. La valeur des successions était de 33 860 euros en 1902, 11 655 en 25 et 5 760 en 1949. En un demi-siècle la valeur patrimoniale au décès a été divisée par six. En 1954 les immeubles bâtis avant 1 870 représentaient 37 % du parc global et près de 40 % à Paris. De 1914 à 1935, celui qui aurait mis sa fortune dans la pierre aurait perdu 50 % du rendement de son investissement ! En 1939 le nombre de logements vétustes a dépassé le nombre de 2 800 000 contre 150 000 en 1911. Les charges fiscales portant sur la propriété bâtie s’élevaient à 14,1 % du revenu net imposable en 1914, 44 % en 1937. L’Abbé Pierre est le descendant direct des mesures prises contre les propriétaires « comme si la punition infligée aux détenteurs de patrimoine se retournait contre l’ensemble de la population », écrit l’auteur. L’énorme effort de construction d’après-guerre et les « Trente glorieuses » n’ont produit qu’une correction mineure du déclassement immobilier. « En 1975 la fortune privée moyenne par habitant, 41 495 euros, ne représentait que trois années de revenu national contre 9 années en 1900 ». On sait que Giscard a aussitôt créé un impôt sur les plus-values et envisageait, en cas de réélection, un impôt sur la fortune, qui sera mis en place par Mitterrand.

Néanmoins, la valeur du parc de logement a connu un formidable rattrapage dans les quarante dernières années. Jacques Marseille a calculé qu’en 2009, la valeur immobilière était au niveau de ce qu’elle aurait été si depuis 19 100 elle avait suivi la progression des revenus. On est en fait revenu à la normale, là où les Picketty de service voient une prédation énorme et abjecte des spéculateurs éhontés !

Il serait néanmoins un peu juste de ne voir dans la hausse des valeurs immobilières que l’effet d’un rattrapage « normal ». L’arrivée des changes flottants a entraîné une poussée gigantesque des inondations financières, produisant des crises à répétition. À partir des années quatre-vingt, ces inondations n’ont pas eu d’effets inflationnistes sur les prix à la consommation du fait de la mondialisation et de l’ouverture du commerce aux pays sous-développés. Le transfert partiel et parfois presque totale de l’industrie des pays développés vers ces pays a permis d’importer à bas prix et de faire pression sur les salaires. L’épidémie de Covid a montré que dès que ce flux pas cher était enrayé les prix explosaient surtout si on payait les gens à ne rien faire comme s’ils avaient travaillés !

L’argent ne s’investissant plus en Occident dans la production, il s’est dirigé vers les bourses et l’immobilier dont les prix se sont envolés, d’autant plus que le coût du crédit était devenu extrêmement faible. C’est la principale explication du mouvement de rattrapage qui n’a aucune cause interne. Au contraire, en taxant les plus-values et la valeur des immeubles, l’état a augmenté de façon prodigieuse ses recettes fiscales au détriment des propriétaires soumis par ailleurs à des dépenses forcées de plus en plus onéreuses. Ce qui fait qu’investir dans le logement n’a pas de rentabilité en France. Avec à Paris, avec la hausse annoncée de 62 % de la taxe foncière et les lois climatiques, elle est devenue potentiellement nulle et menace de devenir négative !

Au lieu de s’acharner à vomir sur les possesseurs de logements, les politiques devraient comprendre que ce qui se prépare c’est une nouvelle Saint-Barthélemy économique des propriétaires de même ampleur de celle qu’on a connue au vingtième siècle qui s’annonce, et une nouvelle crise massive et de longue durée du logement.

Grand Mensonge Écologique et bureaucratie délirante

Nous avons évoqué dans une série d’articles comment l’information française était fabriquée et comment des mensonges parfois délirants avaient été imposés aux malheureux citoyens français. Ils sont considérés comme des veaux sans intérêt destinés à baisser la tête sans protester. Ils doivent absorber de grosses doses de mensonges dès le plus jeune âge et se contenteront plus tard de répéter des slogans de communicants, nervis modernes de l’étatisme et du sociétalisme gauchard.

Nous avons été également le seul groupe de réflexion qui a, continûment et sans concession, critiqué le triomphe délétère de « l’énarchie compassionnelle et bienveillante », qui a vu se constituer une caste népotique tenant à la fois le domaine de l’administration, ce qui est normal, et celui de l’ordre politique, ce qui ne l’est pas. Le résultat a été une dérive bureaucratique insensée et une montée continuelle de la dépense publique, des impôts, et de la dette. Le triomphe de l’Enarchie a été symbolisé par l’arrivée de Giscard à la Présidence et de Chirac au poste de premier ministre. Depuis, plus aucun budget n’a été en équilibre. La dette atteint 3 000 milliards d’euros, cinquante ans plus tard. Tous les services publics sont effondrés. L’Etat a perdu tout pouvoir, écartelé qu’il est entre l’Union Européenne et les collectivités locales, tout en ne respectant aucun des engagements pris avec chacun de ces pouvoirs de plus en plus gourmands.

La crise sanitaire a été l’occasion, pour le plus grand nombre, de prendre conscience des effets terrifiants de cette déchéance bureaucratique que, nous-mêmes critiquons depuis 1997…

Le mensonge a été permanent mais surtout, il s’est amplifié de façon délirante alors même que l’épidémie s’éteignait. Emmanuel Macron a osé déclarer qu’il voulait « emmerder » ceux qui résistaient au mensonge et virer les membres du corps médical qui n’obtempérait pas à ses oukases. Rappelons qu’il affirmait que le vaccin empêchait la diffusion du virus alors que toutes les études scientifiques déclaraient déjà le contraire. On n’a pas entendu d’excuses quand la vérité a fini par s’imposer à tous. On vient juste de réintégrer les membres du corps médical empêchés d’exercer !

Les Français ont eu tout le loisir de découvrir comment toute la médecine avait été surbureaucratisée, avec près de 35 % de ses effectifs employés exclusivement à des tâches administratives alors que le nombre de médecins s’évaporait, ceux qui étaient encore là étant accablés de sujétions et de tâches déclaratives avec un tarif de consultation au dixième du tarif d’intervention d’un plombier. En même temps les déserts médicaux s’étendaient à toute la France. En même temps il devenait presque impossible d’obtenir une consultation dans quelques domaines que ce soit à moins de trois mois. En même temps des spécialités médicamenteuses se trouvaient brusquement indisponibles. D’abord quelques cas, puis des dizaines en 2016, puis des centaines en 2022.

Du coup la CSG-RDS qui était censée financer ce désastre majestueux grimpait à des hauteurs pharamineuses et devenait un peu trop voyante. Comme cela ne suffisait pas on a été cherché des recettes alternatives partout. Les dépenses de sécurité sociale au sens large dépassent maintenant les 600 milliards d’euros, soit un doublement en 20 ans !

La démagogie régnante a voulu qu’on baisse de la part des cotisations des salariés dans le financement du régime général, passée de 23,9 % en 1980 à 12,8 % en 2000 et 8,9 % en
2 021. Parallèlement, la CSG représente 25,6 % des recettes du régime général en 2022 sur les revenus de remplacement (8 % en 2019, contre 4 % en 2000 et 5 % en 2009).

Les bureaucrates ont voulu que les cotisations salariales sur le travail baissent voire disparaissent sur les bas salaires, en transférant les sommes fortement accrues sur les retraités, la consommation et surtout, sur la consommation (14 % en 2019 contre 4 % en 1985), sur les revenus du capital (4 % en 2019, contre 0,8 % en 1985).

Comme le dit un rapport officiel :

« Fixés à un taux global de 17,2 % depuis le 1er janvier 2018, les prélèvements sociaux sont :
– la 
contribution sociale généralisée (CSG) de 9,9 %
– la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) de 0,5 %
– le prélèvement social au taux de 4,5 %
– la contribution additionnelle au prélèvement social de 0,3 %
– le prélèvement de solidarité de 2 %. »

Pour atteindre ce niveau global, les prélèvements sociaux ont vu progressivement chacune des contributions qui les composent augmenter. C’est en particulier le cas de la CSG, créée par la loi de finances pour 1991 à un taux originel de 1,1 %. Son niveau a par la suite été relevé à 2,4 % en 1993, 3,4 % en 1997, 7,5 % en 1998, 8,2 % en 2005 et 9,9 % compte tenu de la hausse de 1,7 point de CSG voulue par Emmanuel Macron ».

La grosse ficelle : une hausse de 1.7 %, des taux, de 20 %, des recettes.

En fait une grosse partie des taxes, impôts et cotisations affectées a été transférée d’un prélèvement explicite (taxe d’habitation, cotisations sociales) à des impôts diffus payés le plus souvent par une minorité de Français ou sur la consommation payée par tous.

La caste des hauts fonctionnaires étatistes et pour beaucoup socialistes, a donc à la fois réduit les prestations et augmenté les recettes, tout en augmentant massivement le nombre de bureaucrates et en créant des agences qui permettent de bien vivre aux frais de la princesse : les limites de rémunération des hauts fonctionnaires n’y existent pas permettant de gagner « un pognon de dingues », pourvu qu’on ne déplaise pas « au-dessus » ! Une idée assez étrange de la démocratie sociale.

Cet exemple caricatural d’une politique de hauts fonctionnaires cupides, portée pendant des décennies avec un collapsus presque total au bout du chemin, sert de modèle depuis quelques années à une autre folie bureaucratique totale : la maîtrise des troubles climatiques.

Nous avons été pratiquement les seuls à décortiquer en temps réel et au moment où les décisions étaient prises, les mesures délirantes prises dans le secret des rapports entre tutelle et professionnels. Les conférences que nous avons pu faire sur le sujet nous ont montré une incroyable imprégnation du caractère religieux pris par ces questions. Le bourrage de crânes a été si fort et si prolongé, avec une action en France dès la maternelle, qu’il n’y a plus de citoyen : le veau est devenu un taurillon sectaire. Celui qui questionne les objectifs et les moyens de l’action climatique sont clairement ou des hérétiques à faire brûler sur des échafauds ou des malfaisants adeptes des « fakes news » qui veulent assassiner la terre.

En vérité, contrôler le chantage exercé par les pays pétroliers, réunis en cartel pour exiger une rançon exorbitante aux pays non producteurs, impose depuis 1973, une action continue pour réduire la consommation de pétrole. Cette action a été menée avec constance. Les domaines les plus difficiles, l’immobilier et la voiture, ont connu de nombreuses initiatives, qui sont essentiellement passées par des normes pour les constructions neuves, des interdictions de circuler pour des véhicules très polluants, et des incitations à faire mieux dans le bâtiment.

La situation a totalement dérapé avec l’arrivée de l’énarque Macron et de ses premiers ministres tous hauts fonctionnaires non techniques. Emmanuel Macron a toujours été obsédé de gouverner avec une poignée d’énarques travaillant en secret dans son immédiate proximité, tout en accordant des ministères à des personnalités d’affichage, comme Nicolas Hulot ou Barbara Pompili. Ils ont fini par se faire condamner pour inaction climatique.

Un vrai virage a été pris avec la nomination d’une Enarque, fille d’une Enarque travaillant avec Mme Hidalgo, une référence, et d’un polytechnicien, M. Stoleru, politicien à toute main et résistant fort bien aux changements politiques. Ce parfait produit de la caste est Mme Wargon.

Nous avons commenté en dû temps les extravagances de la dame, comme le montre cette longue liste.

La hiérarchie des causes de l’effondrement français (16 avril 2023 13:20)

(Désolés, pas de Bons Voeux possibles pour 2023 avec ceux qui nous dirigent vers le précipice. (6 janvier 2023 13:20)

Écologie délirante : entre boy scoutisme et bureaucratie (6 septembre 2022 15:23)

Et voici l’écologie pénitentielle coercitive. Elle ne s’arrêtera plus (26 août 2022 13:36)

Régime d’assemblée et Ve République - Il faut réformer d'urgence (5 août 2022 20:25)

Christian Gerondeau : l'indispensable trilogie sur la religion écologique (24 juillet 2022 11 h 55)

Oh ce joli Week-End de mai ! (2 juin 2022 00 h 27)

Passe-CO2 : le délire commence à se voir un peu trop ! (25 mai 2022 16:15)

Et voilà le passe-CO2 ! Merci qui ? (6 mai 2022 10:13)

Comprendre la destruction bureaucratique de la France (10 février 2022 19 h 05)

Sonnez Buccins,résonnez Trompettes : un nouveau service public est créé en date du 1er janvier 2022 (25 octobre 2021 11:25)

 Quand l’indécence bureaucratique et énarchique s’étale sans vergogne (17 octobre 2021 14:11)

"Super Pinel" , Hyper Bureaucratie, Népotisme énarchique (1 septembre 2021 11:54)

De quelques tares de l’époque et de l’analyse du Pr Maffesoli (27 juin 2021 10:02)

La fausse réforme de l’ENA (10 avril 2021 12:20)

Nous avons même écrit le livre Réconcilier Économie et Écologie, deux trains lancés l’un contre l’autre sur la même voie, dont la parution a été malheureusement compromise par la crise sanitaire, pour avertir les Français des folies qui se tramaient dans leur dos. En France comme au sein de l’Union Européenne gangrenée par les pires agents de Greenpeace.

 

Livre disponible sur la librairie en ligne de notre cercle : https://librairie-e-toile.fr

Aujourd’hui tout éclate. La loi ZAN, une folie qui a étendu la loi littorale à la France entière est remise en cause, car elle interdit toute relocalisation industrielle, ce qu’a pu vérifier M. Édouard Philippe qui a voulu cette loi. Cet ex-premier ministre a été le premier a mis la France à feu et à sang avec une série de mesures bureaucratiques prises sans concertation et gâchant la vie des Français.

Mme Borne, wokiste, féministe et écologiste affichée, se devait d’accélérer dans la sottise et la folie. Elle a confié à France stratégie, un ramassis de socialistes caricaturaux obsédés par les inégalités et le développement de la fiscalité et des dépenses publiques, le soin de demander à M. Pisani Ferry, un macroniste dont les rapports hystériques sont généralement sollicités pendant les périodes électorales et mis aussitôt au panier (un sort qu’il accepte parce qu’il se connaît), un rapport sur l’incidence économique de l’action pour le climat. Ce gugusse indique qu’il faut « taxer les riches » pour financer les centaines de milliards qui doivent être dépensés. Naturellement sans dire un seul mot sur l’impact sur la température moyenne du globe qui sera, selon tous les calculs sérieux, nuls au mieux !

Rappelons simplement l’ampleur de la coercition qui s’exerce déjà sur les propriétaires immobiliers et les perspectives folles déjà inscrites dans la loi.

-          Les propriétaires loueurs doivent faire établir une note écologique pour leur appartement et ne peuvent pas augmenter les loyers si la note est inférieure à E. Plus tard la note exigible sera plus forte.

-          Les copropriétés doivent selon un échelonnement arbitraire, faire exécuter un diagnostic thermique et énergétique qui va définir les travaux à faire pour être conforme aux normes les plus strictes. Il est prévu une exécution forcée selon un calendrier cadencé. Il s’agit naturellement de montants disproportionnés.

-          M. Amèrement et son directeur de cabinet, ancien directeur de Greenpeace Allemagne et foldingue de décroissance heureuse, ont fait voter au Parlement européen une directive encore plus folle : les propriétaires qui n’auront pas exécuté les travaux requis se verront privés en cas de vente de la contre-valeur des travaux restant à faire.

Vive le droit de la propriété !

Rappelons qu’en France, nous avons l’IFI, l’ISF immobilier, et des taxes foncières formidables. À Paris, la taxe foncière augmente de 62 %. Les revenus fonciers n’ont pas été plafonnés comme les revenus financiers avec une « flat tax » de 30 %. On arrive vite à 40 % d’IR et plus. Quand on déduit l’impôt sur le revenu, les charges de l’immeuble, l’IFI, les impôts et taxes locales, le rendement finit par être négatif. À Paris, les loyers sont en plus plafonnés. La contrainte est totale. Les lois du marché ont été totalement bannies.

Rappelons que l’immobilier appartient le plus souvent à des veuves ou tout le moins des retraités. Macron a opportunément augmenté leur CSG de près de 20 % en arrivant à la tête de l’État. Pourquoi se gêner ?

Évidemment quand on est logé à vie par l’État, cela paraît moins lourd !

Il fallait tout de même oser demander un rapport proposant d’aggraver la fiscalité sur l’immobilier !

Rappelons que les hauts fonctionnaires se sont fait une spécialité d’exiger des travaux monstrueux aux propriétaires :

-          Un ascenseur détruit par les habitants d’un HLM provoque un drame : tous les ascenseurs doivent être changés partout en France à grands frais !

-          Un enfant se noie dans une piscine : toutes les piscines doivent être mises aux nouvelles normes quoiqu’il en coûte.

-          Une nappe phréatique est polluée par un propriétaire indélicat : toute la législation change et impose des investissements massifs même quand tout marche très bien. Pire : la loi « littoral » et la loi sur l’eau se contredisent : il est impossible de savoir ce qu’il faut faire. Allons-y pour envoyer le vilain bloqué en correctionnelle ! Les lois contradictoires ne gênent jamais les fonctionnaires. Surtout quand on a créé un corps d’inspecteur que les propriétaires doivent payer. On voit l’ambition et la dignité de ce poste de petit flic. Les amendes sont évidemment supersoniques !

-          Des dispositifs de chauffage sont interdits.

-          Maintenir ceux qui existent devient un casse-tête.

-          Là encore les contradictions s’accumulent : il faut mettre en œuvre des pompes à chaleur subventionnées. Chouette ! Zut, elles sont interdites en zone « littoral ».

On sait par ailleurs que le calfeutrement du bâti n’a exactement aucune efficacité. Tous les rapports le montrent et surtout l’expérience allemande qui a dépensé plus de 1 000 milliards d’euros pour calfeutrer 40 % environ de son parc immobilier, pour une baisse de moins d’1 % de la consommation d’énergie (produite largement par des centrales à charbon, après la pénurie de gaz russe). Le bilan carbone est nul pour une dépense délirante.

Et il faut que la France y passe ? L’Allemagne l’exige.

Nous sommes dans la folie totale. On annonce des dépenses vertigineuses qu’on minore pour ne pas affoler :

-          Le calfeutrement général du bâti pour obtenir des notes B ou A coûterait au minimum 2 000 milliards d’euros selon notre propre chiffrage ! Il est souvent préféré d’annoncer des dépenses annuelles, en général fortement minorées. On dira par exemple que cela ne coûtera que 60 milliards par an ! Ce qui fait tout de même 600 milliards sur dix ans.

-          Tout le monde a bien compris que changer les 41 millions de voitures thermiques, dont le prix moyen a été calculé récemment à 55 000 euros pièce, cela fait 2 200 milliards d’euros.

Nous-mêmes estimons entre 8 et 12 mille milliards le coût de la décarbonation totale en France, à emploi égal.

En face de cette dépense inouïe qui représente les deux tiers de tout le capital accumulé en France depuis les Gaulois et environ 10 années de valeur ajoutée des entreprises, on n’indique aucun objectif de baisse des températures.

Ceux qui ont fait le calcul en utilisant les modèles du Giec aboutissent à un effet sur la température globale absolument ridicule. Les voitures interdites vont se retrouver en Afrique à qui l’industrie va continuer de vendre des voitures thermiques neuves ! Effet nul sur la température. Pour le bâtiment, l’effet direct est de moins d’un pourcent sur l’énergie mise en œuvre selon les résultats constatés en Allemagne. L’impact sur la température globale sera inexistant comme il l’a été en Allemagne de façon prouvée.

Mais on affole le monde avec le chiffre d’une hausse possible de « 4 degrés » sans dire par rapport à quoi et à quand, et sans faire un lien analytique entre les mesures décidées et un éventuel impact sérieux. On se contente d’un raisonnement primaire : tonnes de CO2 évitées, gains automatiques en termes de chaleur mondiale, avec des modèles mathématiques dont on sait qu’ils ne donnent pas de résultats fiables : pour une quantité de supplément de CO2, l’impact sur la température varie de 1 à 7 selon les modèles !

Comme on ne constate aucun gain lié au schéma théorique, on invente un chiffre sur la hausse qui aurait été évitée ! La preuve que cela marche c’est que cela aurait pu être pire !

 

out cela est de la folie pure ! Surtout dans un pays endetté jusqu’au cou et bientôt en faillite et ruiné.

Avec une colère sourde partout dans le pays qu’Emmanuel Macron hystérise par son comportement.

Est-ce que tout cela peut vraiment durer ?

La première victime est évidemment le marché locatif, suivi par la construction neuve, devenue d’un coût astronomique. Plus personne n’arrive à se loger en ville, dans les capitales régionales et dans la Capitale, où An Brossat a annoncé de sa tendre voix 40 % de logements sociaux, soit l’équivalent de 8 arrondissements sur 20, la plupart récupérés sur le logement « bourgeois » existant. Na ! Le PLU égrène des centaines d’adresses où les ventes seront préemptées pour virer les natifs et accueillir les migrants. D’une façon générale tout ce qui touche au logement social a été concédé au Parti Communiste avec un nombre considérable d’intervenants en provenance des banlieues communistes. Prendre au bourgeois la corde qui va les pendre, on en est resté là chez Mme Hidalgo…

À Paris, on fait fuir la population en s’attaquant de façon délirante à la voiture et à la propriété. D’ores et déjà ! Ce sont des dizaines de milliers d’habitants qui partent vidant les jardins d’enfants et les écoles

La coalition de fait entre l’Union Européenne, la classe des hauts fonctionnaires en France, et la coalition communiste, socialiste et Verts va totalement détruire l’immobilier français des grandes villes.

Encore bravo à tous ! La période restera dans l’histoire comme celle d’une destruction urbaine comme on en a rarement vu dans l’histoire depuis Néron, sauf pendant la grande peste et les grands incendies urbains du Moyen Âge.

Et tout le monde aura honte et se demandera comment on a pu en arriver là !

 

 

Les non-dits fondamentaux de la réforme des retraites

Certains journaux ont fini par se rendre compte que pour éviter de braquer les manifestants contre la réforme des retraites, ils avaient cessé de dire la vérité et mis sous le tapis nombre de constats essentiels qui délégitimaient les arguments avancés frénétiquement par les opposants à la réforme.

Très timidement, ils ont tenté au moins de revenir à un minimum de vérité sur certaines affirmations incendiaires mais fausses de façon tellement outrancière qu’elles devenaient contre-productives pour les tenants du maintien du système actuel.

Pour un esprit dégagé de tout engagement partisan sur la question, il serait juste d’affirmer que tout est faux dans la réclamation exigeant le statu quo ou le retour au départ à soixante ans. Tout !

Première erreur majeure : le but du système de retraite n’est pas un droit au farniente mais un système permettant aux personnes ne pouvant plus travailler du fait de leur âge de conserver des ressources. La retraite est un système de sécurité sociale, au même titre que le secours en cas de maladie ou d’invalidité ou de chômage. Quand on ne peut plus travailler et que l’âge vous prive de ressources, il faut le relais d’un système de prévoyance. Pas quand on ne veut plus !

Seconde erreur majeure : le financement n’est pas la question principale. Augmenter le temps où une personne est capable d’être actif et peut s’occuper elle-même de son revenu et celui de sa famille est un objectif politique central, afin de réduire la période d’assistance et son coût. Le premier indicateur critique pour un système d’assistance au handicap économique de l’âge est le temps passé en bonne santé à pouvoir travailler et donc à ne pas avoir besoin de secours. En un mot, les actes premiers qui conditionnent un système de retraite sont ceux de la santé publique, du chômage, de la sécurité au travail, de l’alcoolisme et des drogues, etc.

On comprend immédiatement cette question lorsqu’on regarde les accidents de la route. On était sur une croissance de la mortalité sur les routes terrifiantes. On avait passé les 10 000 morts, puis les 12. On pensait bientôt atteindre les 20 000. Cela impliquait des budgets hospitaliers faramineux et un essor des coûts d’assurances totalement impossible à financer.

On aurait pu, comme on le fait pour les retraites, engager des polémiques sur le financement juste, évidemment juste, de cette hausse des coûts, en exigeant que ce soit les riches qui paient, que les petits ne supportent pas de hausse, que plus la voiture était grosse plus les frais d’assurance devaient être sur majorés, que les femmes et les trans devaient avoir des avantages, que les fonctionnaires devaient disposer de privilèges etc. Ce genre de débat ne débouche que sur des sottises démagogiques et des injustices criantes.

On a préféré mener une politique de diminution des accidents en changeant la structure des voitures pour que l’énergie du choc se dissipe ailleurs que dans le corps des passagers, pour qu’elles soient plus sûres en tenue de route, tout en réduisant la vitesse et en améliorant le réseau routier, avec d’abord une extension des autoroutes, beaucoup plus sûres que les routes nationales et départementales. On a agi sur l’alcool au volant puis sur les différentes addictions, avec les lacunes qu’une affaire récente a bien soulignées. Bref, on a augmenté le temps disponible en bonne santé. Au passage on a réduit le besoin d’aide au moment des retraites.

C’est évidemment la bonne solution : réduire le besoin d’abord, penser au financement après. Et nous avons fait dans la prévention des décès et des usures physiques prématurés des progrès fondamentaux. Au lieu de dire : j’ai fait un travail qui m’a dézingué donc je dois partir tôt, il faut plutôt affirmer : supprimons les travaux qui vous dézinguent. Ce qui a été largement été fait dans la durée avec des résultats considérables.

Les ouvriers agricoles mouraient extrêmement tôt, encore dans les années cinquante. Pour avoir connu la vie à la ferme dans les environs de Paris entre 47 et 57, l’affaire est vite dite. Les ouvriers agricoles couchaient dans les granges et se lavaient au puit. Ils n’avaient guère plus que leur pantalon, leur chemise, leurs sabots et leur casquette en dehors d’une valise en carton pour les habits du dimanche. L’alcool était omniprésent. Peu atteignaient 60 ans. Le fermier lui-même est mort à soixante-trois ans. À cinquante ans tout ce petit monde en paraissait, aux normes d’aujourd’hui, plus de 70. Tout cela a quasiment disparu sauf dans des endroits hyperattardés devenus extrêmement rares. D’abord l’agriculture a vu ses effectifs fondre et ensuite la mécanisation, l’éducation, une meilleure hygiène a fait progresser et le niveau de vie et la durée de vie. La typhoïde, la tuberculose et les infections alimentaires qui dévastaient ont baissé dans des proportions inouïes.

Il s’est passé exactement la même chose dans tous les métiers industriels La politique de prévention des accidents du travail a été drastique. Toutes les tâches pénibles ont été facilitées et leur mode d’organisation changé afin qu’elles n’altèrent pas la santé des ouvriers. Horaires, pauses, cadencement, substitution de la machine et robotisation, ont eu un effet radical. Dès les années soixante-dix, on trouvait à Sochaux, des ouvriers lisant assis dans des pneus le vendredi parce qu’ils avaient déjà fini la tâche assignée. Et les générations qui ont commencé à travailler dans ces années-là n’ont pas connu de mortalité précoce.

Le secteur du bâtiment a connu exactement les mêmes évolutions et les mêmes résultats.

Quant aux postes tertiaires, ils n’ont jamais présenté que le risque de la sédentarité.

Une population rajeunie et plus riche, s’organisant mieux, a réussi des prodiges qui ont autorisé des vies plus longues en bonne santé, réduisant le besoin de secours précoce pour compenser l’impossibilité de travailler dues au vieillissement, et, en prime, les pensions ont été revalorisées.

Évidemment, c’est ce qu’il faut s’acharner à améliorer encore.

Face à ces évolutions très bénéfiques, la démagogie du Programme commun, chef-d’œuvre de démagogie infâme pour faire élire M. Mitterrand, a été totalement absurde et contre-productive. La retraite à 65 devenait de plus en plus facile à atteindre et avec des pensions améliorées. Il fallait continuer dans ce sens en attendant que de nouveaux progrès permettent de passer à 66 ou 67 ans avec satisfaction.

Au lieu de cela, au nom d’un socialisme ravalé à un électoralisme démagogique et pervers, on a détruit la croissance et la natalité, poussé à mort les dépenses et la fiscalité, abandonné notre indépendance, au moment où la fin des accords de Bretton Woods rétablissait les crises financières à répétition, que l’Euro poussait à la stagnation et où l’OMC ouverte aux Chinois détruisait notre classe moyenne ! Les grèves de 96 ont déjà été le témoin des effets du cocktail tragique « crises mondiales à répétition », « mesures socialistes démagogiques ». Celles du jour en sont la suite évidente

Pire encore, un certain nombre de changements dans l’organisation du travail a remis en cause les acquis de l’après-guerre, en matière de santé. Les jeunes noirs souvent drogués qui livrent des plats le soir à vélos pour satisfaire des bobos qui ne peuvent plus sortir de chez eux à cause des blocages de Mme Hidalgo ne se préparent pas une retraite heureuse !

 

Du coup les débats deviennent forcément mensongers.

La pénibilité n’a pas à être prise en compte dans l’âge de la retraite. Elle n’a été prise en compte dans le débat uniquement pour permettre de garantir à certains salariés du secteur public qu’ils pourraient garder leur privilège d’un autre temps. Depuis plus d’un demi-siècle on ne met plus de charbon à la main dans la chaudière des locomotives, et les durées et conditions de travail des cheminots ont été extrêmement « adaptées ». On voit des conducteurs de plus de 60 ans sur toutes les lignes qui ne sont plus exclusivement gérées par la SNCF, sans que cela ne scandalise personne. C’est plutôt la marque d’un progrès formidable dans les conditions de travail ferroviaire qui devrait être célébré comme tel.

De même il est parfaitement scandaleux de considérer qu’un jeune qui ne veut ou ne peut pas faire d’études et qui commence à travailler tôt doit avoir un avantage par rapport à un jeune qui a la capacité de faire des études longues et qui va contribuer plus à la croissance économique, sociale, médicale, au prix d’un sacrifice de revenu. 63 ans de cotisation entraînent pour la plupart de diplômés un départ à 67 et plus sans que cela ne trouble personne. Les intervenants qui pleurent sur les carrières longues au prétexte que, eux, travaillent au sec dans des bureaux font de la démagogie à trois balles. Ils ne savent même pas les conditions qui prévalent désormais dans les usines (qui ont presque disparu) ou sur les chantiers.

Les incroyables avantages de la fonction publique ne sont pas liés à une justice quelconque, mais au fait que la haute fonction publique n’a pas voulu s’accrocher au régime général de la sécurité sociale après-guerre.

De même l’ouverture de droits à un financement de leur inactivité de grand âge aux parents d’immigrés venus par le regroupement familial est une mesure démagogique pure qui ne s’inscrit dans aucune doctrine rationnelle de la retraite.

Quant aux carrières hachées, dans la pratique, elles sont mises en avant surtout pour les femmes qui doivent en effet porter des enfants et s’absenter à ce titre. Avoir tué l’institution du mariage et les pensions de réversion a créé un problème insoluble qui aggrave la tentation de ne plus faire d’enfants. Ce n’est pas par les mécanismes de financement de la retraite qu’on résoudra cette question. Mais par une politique familiale.

Mener une vraie politique de gestion de la retraite, c’est mettre fin aux crises périodiques, rétablir l’équilibre des échanges avec les pays à bas salaires, augmenter la durée de travail en bonne santé, éviter de distribuer des subsides au monde entier, réduire le trop-plein de dépenses sociales, éviter la mort programme de l’économie par les éco-irresponsables, sortir du socialisme, rétablir la natalité et s’enchanter de voir que l’amélioration des conditions de travail permet de travailler plus longtemps.

Si des particuliers souhaitent à titre personnel cesser de travailler tôt, soit. Qu’ils s’organisent pour cela ! Si des groupes veulent cesser de travailler tôt : d’accord mais qu’ils en assument eux-mêmes les frais. Si collectivement, les citoyens souhaitent passer de longues périodes sans travailler en fin de vie, qu’ils vérifient d’abord que cette ambition est financée par leurs cotisations sans affaiblir les entreprises. Après tout si les cheminots veulent payer 75 % de leurs salaires en cotisation retraite pour partir à 50 ans, pourquoi pas. L’important reste que les bénéficiaires soient les payeurs.

Il est clair qu’on ne verra jamais un Macron, ou n’importe quel leader, tenir ce même langage.

À force de se crisper sur les moyens de faire cracher le voisin pour son propre avantage, le Français né malin, en prend plein la poire et va se retrouver dans des tourments qu’il n’imagine même pas.

Quant aux grands médias à force de pleurnicher avec les abusifs, ils ne grandissent pas le débat et font tout pour obscurcir l’avenir des Français, qui depuis 1981 est entré dans une phase d’appauvrissement relatif et de reculs économiques, le pire cadre pour gérer bien la période où l’âge ne vous permet plus de satisfaire par le travail vos besoins.

Il n’y a pas de tiers-mondisation heureuse.

Succès et chute du « néolibéralisme » ? Le type même d’une histoire falsifiée.

On pourrait sans doute évacuer la question du néolibéralisme en considérant qu’il s’agit d’un vocable de mépris inventé par la gauche socialiste ecclésiastique qui sait y faire pour dévaluer les idées qui la contrarient en créant des mots repoussoir. Libéralisme, c’était punissable de tous les péchés, mais le mot liberté y affleurait, et il fallait faire attention. Bien sûr, la liberté aussi pouvait être déplorée : « la liberté du renard dans le poulailler » a beaucoup servi. La puissance médiatique de la gauche est telle depuis 1945, que même les plus libéraux sont obligés à des contours, des prudences, des « je suis bien d’accord avec vous, c’est mal, mais tout de même ». Lorsqu’on a demandé à un membre de Renaissance si la politique du gouvernement était libérale, sa réponse a été très clairement obscurcie par le politiquement correct de gauche : « je n’aime pas ce mot qui est trop connoté ». Marion maréchal a dit à peu près la même chose il y a peu lors d’une longue interview. Libéralisme ? Attention, champ de mines ! Un peu comme « grand remplacement » est devenu une expression symbole d’un dérèglement de l’attitude tournant au fascisme invétéré, nourri par la xénophobie fanatique, le racisme induré et la glorification des années immondes qu’on croyait disparues.

Néolibéralisme est bien le type de vocable super connoté par la gauche vomitive et utilisable uniquement dans une phrase de dénonciation. Un peu comme un technocrate est un fonctionnaire vu par un poujadiste, un néolibéral est un prosélyte des libertés vu par ATTAC.

Il serait dommage d’en rester là. Les pensées dominantes sont en train de changer et il est important de mesurer la réalité et l’ampleur des glissements. Les historiens et les sociologues adorent prendre des bouts épars et en faire une parfaite construction, presque une volonté, appuyée sur un complot s’il s’agit d’un mouvement jusqu’ici marginal qui s’impose dans des circonstances mal comprises.

Alors aujourd’hui la mode est de s’interroger sur l’étonnante percée des idées libérales dans les cinquante dernières années et leur reflux soudain. Comme c’est aujourd’hui la règle, c’est dans le monde anglo-saxon qu’il faut chercher les initiateurs de cette réflexion. En France on ne pense qu’après et en réaction. Il eût été préférable qu’on s’y colle avant. Mais bon, on n’a plus d’universitaires de qualité. Ils se réservent pour les combats du Wokisme tels qu’ils étaient menés aux États-Unis il y a trente ans. Au moins cela les change de la glorification de la Commune.

Depuis « Rise and fall of the roman empire », la mode est aux « rise and fall » de tout et n’importe quoi. Gary Gerstle est un peu devenu le spécialiste du genre en histoire économique américaine. Après « Rise and Fall of the New Deal Order » il a écrit « Rise and Fall of Neoliberal Order ».

Il fallait s’attendre à un livre du même genre en France. David Cayla, présenté généralement comme « économiste hétérodoxe » (comme s’il y avait une économie alternative…), a sorti fin 2022 « Déclin et chute du Néolibéralisme » chez De Boeck Supérieur.

Impossible de savoir ce qui différencie vraiment un hétérodoxe d’un non orthodoxe, et un non orthodoxe anti libéral d’un socialiste bon teint. Il est vrai que les économistes étant désormais considérés comme des pestiférés, il faut prendre quelques précautions pour continuer à être entendu.

Notons au passage la difficulté d’être et de dire !

Serge Audier, un brillant normalien naturellement anti productiviste (du moment que son traitement public à la Sorbonne tombe régulièrement) avait ouvert la voie avec une série d’ouvrages sur le néolibéralisme. Une vraie obsession :

· Le Colloque Lippmann : aux origines du néo-libéralisme, Lormont,

- Néo-libéralisme(s) : une archéologie intellectuelle, Paris, Grasset,

- Penser le néolibéralisme : le moment néolibéral, Foucault et la crise du socialisme, Lormont, Le Bord de l'eau,

La difficulté est évidemment, dans le foisonnement des idées qui ont contesté le triomphe du New deal puis du Keynésianisme, avec des mouvements de pensée très hétérogènes, de trouver une unité puissante capable de créer la matrice d’une nouvelle domination intellectuelle embrassant et embrasant le monde y compris les socialistes de la New left aux États-Unis, ceux de la Deuxième gauche en France et ceux du blairisme au Royaume Uni.

Pour la gauche marxiste caricaturale, le sort du néolibéralisme est vite scellé : un complotisme financé par le grand capital et qui a réussi à pénétrer les arcanes du pouvoir élitiste, par dol, en imposant une doctrine de pouvoir obligatoire et généralisée via le lobbyisme et l’entrisme dans les lieux de pouvoirs. En gros, le néolibéralisme est un sale virus, échappé d’un laboratoire sordide, inoculé par ruse par des complotistes et dont il est difficile de se débarrasser mais heureusement, il est en train de mourir de sa propre vilenie. Si on n'obtient pas un prix de civisme après un tel travail de « démystification », voire de « démythification » et de nettoyage d’une poussée de pourriture, c’est évidemment à désespérer de tout et marquerait la force résiduelle du virus !

La droite n’en parle pas. Comme d’habitude. Prendre le risque d’une idée ! Vous n’y pensez pas !

Du coup, le domaine est plein de faux débats et d’erreurs terrifiantes.

La « généalogie » ou « l’archéologie » de n’importe quel système de pensée est devenue un exercice à la mode. À gauche, on mêle allègrement tout et n’importe quoi pour prouver des racines qui expliqueront l’arbre. Au prix de contorsions subtiles :

-        Sur le tronc du libéralisme, le néolibéralisme est-il un surgeon ou une totale mutation conduisant, par glissements successifs, du bien possible au mal exemplaire ?

-        Le néolibéralisme a-t-il réussi du fait de l’effondrement communiste, entraînant la chute de l’URSS et au capitalisme d’état en Chine ? Vu de gauche, le mal ne peut provenir de la chute de la bien-aimée URSS. Donc la généralisation de solutions moins collectivistes ne peut être que le fruit d’une intrigue complotiste. C.Q.F.D. !

Pour avoir participé pendant cinquante-cinq ans aux débats récurrents sur la science économique, il va de soi que cet esprit de système visant un complot machiavélique mondialisé ne correspond à rien de ce que j’ai pu connaître en France, en Europe et aux États-Unis. Il suffit de dépasser l’âge de 70 ans pour se rendre compte qu’on parle, dans les médias, des périodes que vous avez vécues dans votre jeunesse et que vous avez cru vivre passionnément, selon un « narratif » qui n’a que peu de rapport avec votre expérience. Aussi bien dans les généralisations que dans les épisodes montés en neige, vous ne reconnaissez pas cette histoire alléguée et reconstruite. Les mentalités collectives ont du mal à se transmettre et à être conservées. Le schématique l’emporte sur le réel.

Quiconque a lu avec attention « la théorie générale » de Keynes, sait que cela branle un peu partout dans le manche et qu’il était parfaitement normal que des auteurs le remarquent et en fassent la critique. Moi-même dès la première année de fac, je mettais en difficulté sans le vouloir le chargé de TD qui croyait expliquer les crises périodiques selon la doctrine keynésienne par la course-poursuite de l’épargne et de l’investissement, en faisant remarquer qu’épargne et investissement étaient égaux par construction, il était difficile de concevoir qu’ils puissent se courir après. Une bêtise assez populaire à cette époque-là et qui n'a plus cours aujourd’hui.

De même affirmer que les changes flottants étaient une doctrine à la mode au moment où elle a été mise en œuvre, est une énorme contrevérité. À part Milton Friedmann qui en avait fait une vague apologie dans un livre lointain, personne ne défendait vraiment les changes flottants. C’était une bizarrerie qui pouvait s’expliquer momentanément par des circonstances particulières, mais sinon, ce ne pouvait être qu’une erreur funeste. Pour s’en convaincre, prendre aux États-Unis le bréviaire des élèves d’économie qu’était le Samuelson ou en France le cours de Raymond Barre, et voir que les changes flottants y sont traités par prétérition ou en un quart de page… sur mille et quelques.

Ce n’est pas parce que « de vilains complotistes néolibéraux, intoxiqués par l’effroyable ami de Pinochet, le sinistre Milton Friedmann» que les changes flottants ont été instaurés mais parce que les États-Unis ne voulaient plus des contraintes de Bretton Woods et entendaient n’en faire qu’à leur tête. Qui se rappelle que ce sont les Allemands qui ont promu le flottement et que pendant longtemps la solution n’a été présentée que comme transitoire ? Friedmann a alors servi de caution intellectuelle et les banques centrales ont même cru devoir tenir compte de ses suggestions. Elles sont vite revenues en arrière. Aucun des avantages avancés par Milton ne s’est réalisé. Au contraire. Les changes flottants sont un abus de pouvoir des États-Unis et une erreur économique internationale. Pas un complot.

Alors on pourrait singer nos sociologues de pacotille et affirmer : « le néolibéralisme n’est pas le libéralisme habituel mais une doctrine prescriptive qui cherche à détruire toutes les institutions collectives visant le bien commun par l’application de l’idéologie des marchés libres et sans entraves. La destruction des changes par les complotistes américains vendus au néolibéralisme a permis les folies bancaires et rendu impuissant les états dont les élites n’avaient plus le choix que de s’adapter aux règles du néolibéralisme, la nouvelle gauche plongeant avec délices dans les méandres de la finance internationale garantie par les banques centrales au mépris des peuples ». Une belle carrière d’économiste à Libération et dans les chaînes publiques de télévision serait ouverte ! Mais quel rapport avec la réalité historique ?

Si l’Union soviétique s’est effondrée ce n’est pas à cause d’un complot néolibéral, mais sous le poids de ses tares intrinsèques. Et elle a bien fait ! Il suffit de regarder l’agriculture ! 75 ans de pénuries puis, après l’effondrement, la Russie et l’Ukraine en moins de 30 ans, sont devenus le grenier du monde ! Satanés complotistes néolibéraux !

Si l’Union Européenne a choisi, en créant un marché intérieur libre, de s’appuyer sur la liberté de circulation sans entraves des mouvements d’hommes, de capitaux et de produits ou services, c’est parce que telle est la règle à l’intérieur de chaque état et on a souhaité la généraliser dans la communauté. On ne peut pas intellectuellement concevoir un marché unique couvert de barricades.

Si Margaret Thatcher a voulu sortir le Royaume-Uni du socialisme, c’est d’abord parce que le pays ne pouvait pas supporter d’une part le poids de la hausse massive des coûts du pétrole et aussi le poids d’une économie administrée végétative et en pleine anarchie syndicale. Si Tony Blair a continué dans la même direction, c’est tout simplement parce que le RU rattrapait son retard.

Si la Chine s’est organisée autour d’un capitalisme débridé et sans entraves dans le cadre d’une dictature politique, c’est, ici encore, à cause du décrochage dramatique qui a suivi l’époque maoïste et la hausse des coûts du pétrole. Pas besoin de la main invisible du complotisme néolibéral. Quand le géant Chinois s’est aperçu qu’il était dépassé par la seule Corée du Sud, et bientôt par tous les tigres de la région, il a compris que son destin était scellé si un changement radical n’était pas opéré.

Si les Américains ont décidé de laisser la Chine entrer dans l’OMC, c’est par cupidité : ils pensaient que les entreprises qui tiendraient le haut de pavé dans le monde seraient celles qui domineraient le gigantesque marché chinois soudain ouvert. L’erreur, que nous avons dénoncée sur ce blog sans relâche, c’est que, sans correctif monétaire, des déficits et des excédents gigantesques en résulteraient qui ruineraient les classes moyennes des pays développés. Maurice Allais a écrit, à cent ans, un livre pour avertir le monde. On l’a traité de tous les noms ! Et c’était le Monde qui s’y collait avec tout le soutien de la « dream team » de Jospin. Pas de fantasmatiques néolibéraux !

Si après avoir nationalisé à 100 % tout et n’importe quoi, Mitterrand et ses socialistes ont commencé à tout dénationaliser y compris les vielles entreprises nationalisées depuis ou l’avant-guerre ou l’immédiat après-guerre, c’est simplement parce que sinon le traité de Maastricht n’aurait eu aucun sens. L’européisme imposait qu’on ne retrouve pas des molochs nationaux face à face, armés par des États. Pour le meilleur et pour le pire !

En France le néolibéralisme n’a jamais eu le moindre pouvoir. On voit que Sciences Po est un conservatoire du bureaucratisme et du keynésianisme, son surgeon économique, l’OFCE étant le défenseur permanent et absolu des impôts, de la dette et de la dépense publique. Ce sont les associations pro Wokistes qui y ont gagné, pas de dangereux complotistes néolibéraux.

La liberté d’immigration en Europe des Africains est dans tous les programmes de gauche alors que l’Europe se devait de défendre ses frontières contre l’immigration illégale. L’individualisme « marchandisé » est plutôt à rechercher du côté du Wokisme que de la réflexion économique libérale.

Il serait sage de se concentrer sur l’économie avec des yeux libres de préjugés, plutôt que se gargariser de mots autour du faux concept de néolibéralisme, qui n’est bien qu’une arme verbale de propagande d’inspiration un tantinet stalinienne dans son usage courant actuel.

Pour des raisons d’argent et de puissance, certains grands pays ont choisi des cartes biseautées qui les avantageaient, pensaient-ils. Au bout du jeu les résultats ne sont pas là. La panique conduit à des tentatives de retour en arrière. Ce n’est pas la fin d’une doctrine, ni d’une pratique, mais le constat d’un échec qu’il va bien falloir surmonter. L’illusion d’un financement de déficits perpétuels par la dette monétisée auprès des banques centrales est désormais intégrée par les élites, même si les grandes masses ne l’ont pas encore tout à fait admis. L’illusion qu’en prélevant dans le revenu d’autrui, on pourra indéfiniment financer son train de vie, n’existe pas réellement. « Les riches paieront » est le genre de simplismes qu’on aime bien répéter dans les manifs pour se défouler. Mais tout le monde sait que cela n’a jamais marché nulle part. En revanche c’est une adresse à ceux qui ont réussi à faire face : « ne nous laissez pas tomber, on a le pouvoir de vous nuire ! »

Faut-il leur répondre ?

Oui !

Mais, malheureusement, il n’y a plus de partis de gouvernement pour tenter de créer les évolutions nécessaires. On sait ce qu’il faut faire, mais les leviers manquent pour faire bouger les choses. Macron donne le sentiment de mépriser la base et de ne servir que lui-même et ceux qu’on imagine être ses amis financiers. Le PS et mort. La deuxième gauche est enterrée. LR préfère la lutte entre énarques pour la présidentielle et surtout se taire sur tout pour ne rien compromettre. Le néant d’abord, la réflexion plus tard ! Succès garanti…

Il ne reste que l’exécration en bas et des demi-sel de la sociologie caricaturale dans les allées du pouvoir et des médias, de l’écologie pervertie et de l’étatisme keynésien. La pensée  socialiste, qui est restée dominante en France tout en gagnant les États-Unis, mais qui a perdu beaucoup de sa séduction, cherche nerveusement à retrouver un peu de légitimité. Que cette gauche puisse croire qu’en terrassant par les mots un diable artificiel monté en marionnette, le néolibéralisme, construit à la va-comme-je-te-pousse comme l’auteur de tous les maux, indique assez l’ampleur de la déroute morale et intellectuelle dans laquelle elle se complaît.

Sa domination résiduelle dans tous les lieux où se construit l’opinion laisse peu d’espoir que la France cesse sa dégringolade dans le sous-développement et la soumission. Son succès aux États-Unis et par ricochet dans les institutions européennes sous forme d’un écolo-wokisme destructeur et outrancier couplé à une volonté de puissance, laisse le monde occidental dans un état étrange qui remet en cause la stabilité et la prospérité du monde.

Là est le vrai risque à dénoncer.

Et de vrais risques de marginalisation pour ceux qui le feront.

Un peu de courage intellectuel et de vérité, s’il vous plaît !

Un article formidablement révélateur du Financial Times

L’actualité est sympathique pour ce blog. Elle nous permet d’aborder des thèmes fondamentaux qui ont été à l’origine de la formation du Cercle des économistes e-toile. Après le drame de la démographie française et les méfaits de l’énarchie compassionnelle, il est temps de commenter une réalité jamais traitée : la quasi-identité de destin économique déplorable de la France et du Royaume Uni qui souligne l’évidence d’une cause commune. Malgré les différences apparentes très fortes entre un pilier du néolibéralisme fortement anti syndical et rétif à l’assistanat et un pilier de la bureaucratie socialisante, entre un pays qui a choisi le Brexit et un pays aplati devant Bruxelles, entre un pays aligné sur Washington et un pays qui fait semblant de goûter les effluves résiduels du gaullisme diplomatique, l’évolution globale depuis 1971 est globalement la même. Les mouvements profonds l’emportent sur les apparences idéologiques ou les traditions nationales.

Vérifions que l’évolution économique et sociale a bien été la même. Le Financial Times nous apporte tous les éléments de réponse grâce à l’excellent article de Tim Harford, dans d’édition du 22 janvier 2023. Son titre dit déjà beaucoup : « Est-ce que la vie au Royaume-Uni est réellement aussi mauvaise que les chiffres le suggèrent ! Oui, absolument ! ».

Tim Harford a écrit trois livres absolument formidables, « The Undercover Economist » en 2007, « Freakonomics « en 2009, et « Why Nations fails », son chef-d’œuvre de connaissances et de réflexion en 2013.

Son approche est exactement celle qui nous a motivés à créer le Cercle des économistes e-toile : couvrir des domaines abandonnés, en montrant qu’on y trouve beaucoup de faits majeurs dont l’explication est indispensable et que les clés de l’avenir y sont présentes dans l’indifférence générale. La différence est qu’il le fait dans la presse et plus encore dans une presse anglo-saxonne où beaucoup de ses réflexions défient la pensée dominante.

Il a un peu dérivé vers le « spectacle » ces derniers temps avec :

Fifty Things That Made the Modern Economy (2 017). Little, Brown. ISBN 978-1408709115

The Next Fifty Things that Made the Modern Economy (2 020). The Bridge Street Press. ISBN 978-1408712665

How to Make the World Add Up : Ten Rules for Thinking Differently About Numbers (2 020). Little, Brown. ISBN 978-1408712245

Ces livres sont en fait des compilations de « podcasts » télévisés de 9 minutes sur une variété d’objets qui ont révolutionné notre vie courante et dont on n’imagine pas la puissance. C’est amusant et curieux, et correspond à l’humour anglais, un peu dans le style du patron qui candidate dans sa propre entreprise.

Le côté « Entertainment » n’est pas à négliger mais manque un peu de fond, ce qui n’est pas le cas de l’article dont nous parlons.

Après avoir cité une étude qui donne des prévisions peu amènes (la perte récente de 7 % du revenu moyen ne sera pas corrigée avant cinq ans), il démontre que ce qui devrait réellement nous épouvanter est moins le désordre circonstanciel actuel mais la longue descente aux enfers des dernières quinze années qui n’ont pas vu de croissance mais une longue stagnation qui contraste avec le quasi-doublement de 1978 à 2008 suivant le triplement entre 1948 et 1978. Au lieu de voir son revenu augmenter le travailleur britannique constate que depuis 15 ans il ne bouge plus, alors qu’il croissait de 40 % en moyenne tous les trente ans depuis l’après-guerre. En un mot : "Amis britanniques vous êtes entrés dans une phase longue de stagnation structurelle dont vous ne parlez pas alors que vous vous inquiétez pour des difficultés certes agaçantes mais momentanées".

Il souligne avec gourmandise qu’un bon gouvernement est celui qui propose d’excellents services publics, une pression fiscale basse et un endettement faible. Comme en France,  il est bien obligé de constater que c’est exactement l’inverse qui se passe depuis de longues années et qu’il est strictement impossible même de l’espérer. L’hôpital est par terre en France, comme l'est le NHS, le service national de santé. Le reste est à l’avenant. Là où on connaît une vraie différente, elle n’est pas de nature mais de proportion. Notre auteur signale que la dépense publique est plus haute de 4 points de PIB par rapport à la moyenne des périodes précédentes, mais le taux n’est que de 37 %. En France il est de 47 % ! On se souvient que le Général de Gaulle voulait dans les années soixante qu’il reste autour de 32 % et que ni Pompidou ni Giscard (surtout ce dernier), n’ont voulu respecter ce vœu. Et la situation est la même au Royaume Uni et en France pour l’école et les services sociaux.

Ne parlons pas de la dette. La situation est catastrophique dans les deux pays avec une dette qui monte inexorablement, des intérêts dont le service n’a jamais été aussi haut dans l’histoire et des déficits majeurs partout et jamais comblés.

Le résultat est le développement de la pauvreté à la base avec une partie croissante de la population qui a du mal à finir le mois. Une étude a montré qu’un quart de la population ne parvenait plus à mettre 10 livres de côté chaque mois, alors que la proportion était de 3 à 8 % il y a quelques années. Près de 10 % de la population déclare avoir eu faim à un moment ou un autre dans les trente jours précédant l’étude.

L’auteur remarque que des pays comme la Suisse, la Norvège et les États-Unis ont désormais un revenu très supérieur à celui des Britanniques qui a chuté de façon relative sinon en valeur absolue. Comme en France où la situation aux frontières est devenue caricaturale, comme nous l’avons prouvé ici dans de nombreux articles. Pour marquer l’opinion il montre que le revenu des dix pour cent les moins riches est plus bas qu’en... Slovénie !

Le paradoxe affirme Tim Harford est que nous ne sommes pas en récession que l’emploi est au plus haut et qu’il ne faut rien attendre d’un retournement conjoncturel formidable. L’affaire est bien structurelle et non conjoncturelle. Et le devoir des politiques est de l’acter et de la comprendre pour commencer à prendre les mesures structurelles qui s’imposent.

Tout le monde voit bien que c’est exactement la même situation en France alors que les dosages idéologiques médiatiques sont extrêmement différents dans les deux pays.

L’auteur n’ose pas aller jusqu’au diagnostic et aux suggestions de redressement. Mais un autre article dans le même journal quelques pages plus loin, fournit une clé d’interprétation.

Un premier graphique montrer la baisse tendancielle du PIB depuis la crise de 2008, par rapport à la tendance 1990-2007 qui était déjà en baisse. Le Japon et l’Allemagne ont bien résisté avec une baisse inférieure à 15 %, la France est à 20 % de baisse et le Royaume Uni à 30 % comme l’Italie. La baisse de la productivité a été très forte en France dans les dix premières années du siècle, mais dans les dix suivantes, l’effondrement a surtout eu lieu aux États Unis, en Italie et au Royaume-Uni.

Regardons les choses avec un peu plus de hauteur :

La crise commence au tournant des années 1970 avec une forte baisse de la croissance qui s’accélère à partir des années quatre-vingt-dix qui s’effondre depuis 2008. La productivité devient structurellement problématique à partir du début du siècle. En fait cette réalité est vraie pour tout le monde avec des différences de situation mais autour d’un même mouvement général dans les pays développés.

La raison principale est l’introduction des changes flottants qui permet les énormes déficits et les excédents de même ampleur. Il s’est ensuivi une suite de récessions périodiques de plus en plus graves (73-74, 92-93, 2 008 2 009) avec des crises intercalaires moins sérieuses mais qui ont eu leurs conséquences. La crise de 2008 a particulièrement ravagé les pays les plus engagés dans la folie financière, les États-Unis et le Royaume-Uni, alors que l’introduction de l’Euro provoquait des crises structurelles dans les « pays du Club Med ». L’ouverture totale du commerce mondial à la concurrence de pays à très bas de revenu, sans obligation d’équilibre des balances extérieures, a détruit les classes moyennes dans les pays développés. Les pays sages et compétitifs ou jouant le rôle de havre fiscal, comme le Luxembourg, ont mieux résisté. Ceux qui ont joué à fond la carte démagogique de l'état providence, sont les plus atteints.

Nous retrouvons là le triptyque que nous dénonçons depuis 25 ans et dont l’évocation était strictement interdite dans les pays anglo-saxons. Il est bon que le Financial Times grâce à un de ses meilleurs journalistes fasse déjà le constat du désastre. Il ne reste qu’à donner les explications de fond. Quand le fait est acté il n’a pas rare que l’explication suive. Et on parvient généralement à écarter les explications creuses (Covid, riches qui ont fait sécession et autres tue l’esprit).

Rappelons que tout cela a été déjà été écrit dans notre livre l’Étrange Désastre, il y a maintenant huit ans !

Tout le système de « welfare » mis en place après-guerre n’est possible qu’à deux conditions : une bonne natalité et une croissance continue. Les forces qui à l’heure actuelle tuent à la fois la natalité et jusqu’à l’espoir d’une croissance militent en fait pour la destruction de l’État Providence. Ce qui se vérifie dans l’actualité française avec la question des retraites, dont le système de répartition est directement indexé sur la croissance et sur la pyramide des âges. Sans croissance et sans enfants, il saute et gare aux tâches !

Pourquoi et comment le RPR et le PS ont-ils sombré ?

Une des grandes curiosités du temps a été l’effondrement concomitant des deux grands partis de gouvernement français, le PS, dominant dans les années cinquante, hégémonique dans les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix, puis à partir de 2012, le RPR, sous divers acronymes, l’étant dans les années soixante et soixante-dix, puis dans les années 2000. On peut dire que tous les gouvernements de 1956 à 2017 ont été dominés par l’un de ces deux partis, soit près d’un demi-siècle. L’explosion radicale se produit en une seule élection, les deux partis laissant la place à cette variante du néant qu’on appelle momentanément et par politesse le « macronisme ».

Les politologues aiment bien expliquer les grandes ruptures par des effets circonstanciels venant aggraver des difficultés de fond, offrant des possibilités de promotion à des acteurs sortis du néant et qui s’en saisissent soudain. Les partis de droite ont tendance comme les partis de gauche à se madériser au pouvoir et ils finissent par être tournés par les extrêmes. Le parti radical a été remplacé par le PS, qui aujourd’hui est tourné sur sa gauche par le mélenchonisme. L‘UNR à fini, de mutation en mutation, en parti centriste tourné sur sa droite par le RN. Rien de nouveau sous le soleil ! Circulez il n’y aurait rien à voir ! Une analyse sans doute un peu courte !

La rupture de la Quatrième République par le gaullisme a été favorisée par la crise algérienne devant laquelle les gouvernants semblaient impuissants. La rupture socialiste de 1981 a été favorisée par la récession majeure de 1973-1974 et la répétition des chocs pétroliers. Le premier effondrement socialiste se produit avec la récession mondiale de 1992-1993. La crise de 2008-2009 ,accompagnée de son surgeon européen en 2011, liquide Sarkozy et Hollande en léger différé.

On notera le rôle des crises périodiques dans les alternances. Mais alternance n’est pas effondrement et élimination. Les catastrophes venues d’ailleurs peuvent conforter des gouvernements et des majorités. Alors que s’est-il passé ?

On est obligé d’envisager le rôle de facteurs de décomposition internes. La pomme pourrit par le ver qui s’y est introduit. PS et LR auraient -ils été pourris par le même ver ?

Quand on cherche, on trouve. Le triomphe de « l’énarchie compassionnelle », a provoqué la même autodestruction à l’intérieur des deux partis.

La tentation de ne pas laisser le pouvoir à des politiciens militants élus généralement grâce à la pire des démagogies et qui ne connaissent rien à l’ensemble des disciplines nécessaires à une bonne gestion de la nation, qu'il s'agisse de la diplomatie, de la sécurité publique, de la politique industrielle, de la macroéconomie, de l’aménagement du territoire, est ancienne. Elle s’est activée dans le camp des hauts fonctionnaires entre les deux guerres. Pour simplifier disons qu’elle s’active de façon intense à la suite de la déroute en quinze jours des armées françaises en mai juin quarante. Les mêmes hauts fonctionnaires qui conseillaient le front populaire se sont retrouvés dans le premier gouvernement Pétain puis au conseil national de la résistance pour organiser la grande prise en main de la République par leur caste. Blum, Pétain, de Gaulle, ce n’était pas important. Il fallait réorganiser la haute administration de la France et prendre le pouvoir politique. La sécurité sociale et le keynésianisme deviennent le credo unitaire de la haute fonction publique non technique. La création de grands monopoles publics s’affirme dans la banque, la gestion portuaire, le chemin de fer et l’énergie, l’aviation et la construction aéronautique civile et militaire, l’information etc. L’organisation de l’économie en « fascios », toutes les professions étant rattachées à « la Tutelle », commencée sous Pétain, n’a pas cessé de s’approfondir ensuite, la distribution d’argent supposant automatiquement le contrôle des hauts fonctionnaires. La partie proprement régalienne qui aurait dû être l’apanage de la haute fonction publique, deviendra marginale dans l’encadrement total de la société dès la fin des guerres coloniales.

L’assaut pour la domination politique commence avec Mendes France puis Bourgès-Maunoury et Félix Gaillard. Il se renforce avec Giscard qui devient envahissant dès le début des années 1960. Pompidou promeut une garde de jeunes hauts fonctionnaires, Chirac, Toubon, Charbonnel, Guéna, avant les Juppé, Séguin, Balladur, Villepin, Copé etc. D’autres rejoindront la gauche, souvent après quelques hésitations (Fabius, Hollande, Jospin, Rocard, Ségolène Royal, Aubry, Guigou, Bianco…). Le triomphe absolu arrive en 74 avec le couple Giscard Chirac. Il ne cessera plus. Il devient caricatural avec Macron et ses premiers ministres Philippe, Castex ou Borne. Les cinquante dernières années ont été pilotées presqu’intégralement par des hauts fonctionnaires, même quand le président ne l’était pas (exemple de Sarkozy).

Ce phénomène impose de comprendre comment ce microcosme fonctionne.

La haute fonction publique se considère comme une société de secours mutuel et de réassurance. L’important est de ne pas se faire prendre à découvert par une erreur magistrale, une action stérile, une opération qui a mal tourné. Il faut éviter tout écrit qui pourrait compromettre, toute phrase qui pourrait vous dénoncer, toute circonstance qui pourrait vous mettre en difficulté. La règle : pas d’idée ; pas d’expression qui ne soit pas ambiguë, à double sens et en fait totalement neutre, inodore et sans saveur. Parler pour ne rien dire. Ne rien dire pour ne pas se compromettre. Mais le faire avec art et toujours après avoir pris soin de ménager ses arrières, d’avoir eu le viatique des piliers de la caste, de savoir qu’en cas d’ennui on sera rapidement sauvé.

Les hauts fonctionnaires ne connaissent que peu de moyens d’action : la taxation et les impôts ; la dépense et la règlementation ; la bureaucratie régulatrice.

Ils détiennent un privilège phénoménal : celui d’être prémuni de tout risque électoral et de tout risque économique. On peut donc faire carrière dans la politique et au moindre ennui revenir doucement dans la haute fonction publique.

L’autre avantage extrême est de ne jamais être sanctionné pour un échec. Chacun étant alternativement acteur et contrôleur, il faut réserver l’avenir et de soi-même et de la caste. Paul Antoine Martin dans un ouvrage récent rappelle par exemple que l’activité des ports français a crû de 0.25 % quand le commerce international a explosé avec une croissance de 100 % ! Un échec et un drame national ! Aucune importance pour la carrière des hauts fonctionnaires concernés. Il faudrait avoir, en plus, tué père et mère pour être lâché par la secte pour résultats catastrophiques.

La subversion du PS et du RPR par les Énarques a été rapide et totale. Des querelles de chefs sont arrivées très vite en leur sein entre anciens élèves de l’ENA. On se souvient de la guerre entre Jospin et Fabius, entre Chirac et Giscard, puis Balladur. Le RPR comme le PS sont devenus des nids d’équipes présidentielles énarchiques en lutte les unes contre les autres ou contre les intrus. Le militantisme s’est bloqué net, chacun sachant qu’il n’avait aucune chance de monter vers les sommets politiques s’il n’était pas haut fonctionnaire, sauf quelques cautions d’apparence, en général jetables. Les hauts fonctionnaires se sont mis en tête de tout conquérir, de la mairie la plus humble à la région la plus ample, sans par des institutions européennes. Avec des réticences : c’est loin du centre vital, Bruxelles. L'affaire Loiseau a bien montré que la morgue du haut fonctionnaire à la française, adorée en France dans le microcosme,  plaisait moins ailleurs.

Même si l’idéologie et les préférences doctrinales existent entre membres de la classe des hauts fonctionnaires, la tradition est de les gommer au service de l’État, où une certaine forme de neutralité est requise. Dans la pratique tout le monde partage des convictions communes : rôle intense de l’État et keynésianisme, interventionnisme, bureaucratie, fiscalité et taxation sans limite, Europe, soumission à l’étranger puissant, exclusion des questions difficiles, immigration, absence de prises de risques et conformisme etc.

Trouver des différences entre Mme Guigou et M. Copé, entre MM. Juppé et Macron, entre M. Castex et Mme Borne relèverait de l’entomologie au microscope électronique de dernière génération.

Les partis de gouvernement sont devenus des lieux de chasse pour écuries énarchiques présidentielles, faisant, d’équipes en équipes, à peu près la même politique. Jusqu’à ce que les circonstances, en l’occurrence une prestation présidentielle de F. Hollande minable, permettent à un Macron de proposer l’Union des Énarques Politiques derrière lui. Aussitôt on a vu, de droite comme de gauche, le ralliement des écuries soucieuses de ne pas passer cinq ans voire dix dans l’opposition. Les partis de gouvernement se sont comme vidés de toute substance, non pas cannibalisés par quelques tribus aux dents longues, mais par simple émigration massive des hauts fonctionnaires désirant se regrouper avec la caste dans un mouvement unitaire ad hoc.

La pensée de M. Macron est l’incarnation presque parfaite de la mentalité de la caste : aucune conviction sur rien ; « en même temps salvateur » ; parler pour ne rien dire ; tergiverser indéfiniment dans l’ambiguïté, pas d’objectifs pour le pays mais, pour lui-même, une intrigue permanente ; réassurance européenne ; bureaucratisation cynique ; impôts et taxes accrus en disant le contraire ; plan com’ prioritaire ; satisfaction des besoins du clan, avec de fausses mesures en sens contraire pour donner le change.

L’effondrement français qui s’est produit à partir de 1974, lorsque l’Enarchie a pris le pouvoir au sein des partis de gouvernement est considéré comme une « fake news » par la caste et la doctrine officielle dans le milieu interdit toute remise en cause. Toute idée contraire ne peut être émise que par de vilains populistes d’extrême droite ou d’extrême gauche.

Il est vrai que Marine Le Pen, après avoir cru bénéficier de l’apport de l’énarque Philippot l’a expulsé du mouvement et lui a évité d’être évidé à terme comme les partis de gouvernement. Le mouvement Vert s’est appuyé sur des associations certes de gauche voire d’extrême gauche mais avec des militants étranges, généralement homosexuels et/ou tarés, appuyés sur des financements venant de l’étranger. Les Enarques n’y ont pas trouvé leur place. Non pas qu’il n’y ait pas d’homosexuels dans la caste, on l’a bien vu avec l’évolution de Sciences-po. Et ne parlait-on pas du "conseil des tatas "! Chez les Verts, la pression LGBT a fait du tort aux carrières de mâles blancs hétérosexuels, jusqu’au caricatural comme à Paris. Ce n’était pas admissible au sein de la caste.

Un des aspects peu agréables de l’évolution de l’énarchie compassionnelle (et désormais bienveillante) est à trouver dans une double évolution récente :

-        Le népotisme incroyablement accéléré par la parité, avec création de carrières improbables pour des enfants ou des maîtresses.

-        La montée de l’esprit de lucre, avec la création d’agences nationales qui permettent de dépasser toutes les limites de salaires des services publiques, les parcours juteux pendant quelques années dans des fausses sociétés privées,(comme Air France ou la SNCF), des banques, ou des sociétés d’assurances. Un autre symptôme est le développement du lobbying  (Cf. Édouard Philippe) ou des postes dans des cabinets de conseils ou d’avocats ancrés dans le carnet mondain des collègues hauts fonctionnaires.

Aujourd’hui LR vit toujours une bataille entre Enarques, Laurent Wauquiez étant redevenu le « candidat annoncé » d’un parti dirigé par Éric Ciotti, qui se refuse absolument d’avoir la moindre idée et le moindre programme pour ne pas lui créer d’obstacles futurs dans sa lutte annoncée av ec Edouard Philippe.  Le PS, lui, n’est quasiment plus rien. Ses dirigeants, noyés dans la NUPES n’ont plus aucun discours audible. Le triomphe de l’Enarchie a tué et LR et le PS. La folle Hidalgo produit typique de l’énarchie copulatoire, et la petite bande de débiles profonds qu’elle a réunie autour d’elle pour assassiner la Capitale, symbolise la déchéance du PS. La querelle non soldée Wauquiez – Pécresse symbolise la déchéance de LR et l’impossibilité qui est la sienne de se reconstruire réellement.

On est en train de vivre la fin de l’illusion des Inspecteurs des finances de 1938-1940. La prise de pouvoir par la haute fonction publique accompagne la déchéance du pays en l’accélérant, alors qu’elle était censée l’empêcher.

Les désordres dans la filière de formation des hauts fonctionnaires annoncent que la nouvelle génération sera encore moins capable de faire face aux nécessités nationales.

Un des défis français sera de relever le gant, puisque cette voie autrefois prometteuse s’avère une impasse.

La mesure constitutionnelle à prendre est toute simple : interdire d’abord qu’un fonctionnaire puisse être élu dans une assemblée qui fixe ses conditions d’emplois et ensuite les doubles rémunérations publiques, l’une administrative l’autre politique. C’est une règle qui existe à peu près partout dans les pays occidentaux. La situation française est totalement dérogatoire aux règles habituelles concernant la haute fonction publique.

Reste à trouver le moyen de rassembler des forces suffisantes pour faire passer la mesure et construire au moins un parti à idées et à ambition programmatique, cherchant l’arrêt de la chute et le redressement, avec un minimum de courage et de crédibilité.

Ceux qui ont pu penser un temps que LR pourrait devenir ce vecteur politique en sont pour leurs frais. Ciotti se charge de conserver un minimum de cohérence et de durée pour mettre Wauquiez en situation. Plus question de programme, d’idées, de rénovation en profondeur. Vivoter au parlement et ne rien faire qui pourrait accélérer la casse, en verrouillant tout ! Et c’est tout !

Entre la Nupes, Renaissance, le RN, Reconquête dont Zemmour a commis l'erreur de faire le croupion du RN, et un parti LR tellement attentiste et anémié qu’il en devient larvaire, la France semble tout de même assez mal partie.

Difficile de l’accepter. Alexandre Jardin après une excellente description de la chute en cours croit au printemps des magiciens, après mise à l’écart de la « paléo-bureaucratie qui ne pense qu’à alourdir les codes, empiler les normes, ciseler des masses de décrets, multiplier les injonctions contradictoires » pour finir par un grand ratage catastrophique. Il espère que les maires « qui conservent un lien réel avec le fleuve puissant du peuple sorti de son lit » seront la solution.

Michel Onfray appelle également une révolution des saints démarrant par le bas, au plus près de la démocratie locale, après dissolution de l’Europe de Maastricht.

Les deux pensent également que si cela pète ce sera « le crépuscule des technos et du centralisme », même si Front Populaire attache plus de poids à un souverainisme précis, celui de la constitution gaulliste non modifiée, qui permet de « sculpter le peuple ». Pour ce mouvement le risque létal serait le démantèlement européiste, une forme de tilt.

D’autres imaginent que la contrainte écologique et les innovations numériques vont mener tout droit à une variété de dictatures partielles et une régulation étatique ou sociale fanatique permettant de limiter la casse climatique.

Autant dire qu’après l’échec énarchique, la promotion des sculpteurs de peuple, des adeptes des magiciens et des Savonarole climatiques, l’avenir français s’annonce étrange.

Pulsion d'autodestruction au LR

L'économie française en deshérence face aux calculs politiciens

Une opération de bourrage crânes de grande ampleur est lancée dans les médias qui consistent à convaincre LR de voter la loi sur les retraites. Pas un seul média écrit ou parlé qui n’encense un parti cohérent qui votera une loi nécessaire en toute responsabilité et qui marque l’intelligence de dirigeants certes soumis mais pour la bonne cause.  Le Figaro, l’Opinion, les Echos par exemple en remettent tous les jours sur ce thème grandiose.

La réforme des retraites est nécessaire, sans conteste possible et il est tout à fait clair qu’elle ne passera pas sans le vote LR. L’affaire n’est pas close pour autant. A court terme, elle est surtout nécessaire à Emmanuel Macron qui sait que s’il ne fait pas quelques réformes symboliques, du même bois que la réduction du champ de l’ISF, un tabou que les LR n’ont pas osé transgresser avec Sarkozy, il sera tout nu face à son absence de majorité au Parlement.

La mise en première urgence de la loi sur les retraites et la sécurité est le piège imaginé par l’équipe Macron pour tuer LR. En les enfermant dans l’alternative « collaboration ou irresponsabilité », ils savent qu’ils jouent sur du velours.

La vraie tactique était, pour LR, de mettre une condition préalable à sa collaboration : le retour à un marché national de l’énergie ne dépendant plus du système totalement artificiel et désastreux pour la France mis en place à Bruxelles. Exiger à une loi sur l’énergie permettant de revenir à un coût national autour de 100 euros le MWh, sachant qu’on le produit à moins de 50 euros, est la seule urgence absolue, toute la vie économique et sociale en dépendant étroitement.  Cette urgence est comprise par tous en France et il n’y a plus une seule voix pour défendre le démantèlement du système français opéré par l’Union Européenne sous influence allemande et par idéologie néolibérale impulsée de l’extérieur, par les lobbies de la mondialisation heureuse confortant les intérêts américains, et par la logique propre de la construction européiste d’abaissement des systèmes nationaux.  

Même si, encore une fois, c’est le malheureux Sarkozy, père des nombreuses erreurs qui ont découragé durablement les électeurs traditionnels du RPR, qui a accepté ce système débile, il n’est plus un seul commentateur pour le soutenir. L’horreur absolue des conséquences et l’absence à peu près totale de justifications rationnelles ont fini par cristalliser l’opinion. Même le grand Jocrisse qui fait le Guignolo à la tête de l’Etat a été obligé d’annoncer lors de ses vœux qu’il changerait le système.  

Il suffisait de le prendre au mot et de rétablir la bonne échelle des urgences. LR ne peut se redresser qu’en proposant une alternative fondamentale à l’absence de décence globale et d’efficacité de la politique voulue par M. Macron depuis des années.  Exister en politique cela veut dire pour un parti, penser, agir et savoir manœuvrer pour contrer les initiatives des forces politiques hostiles.

Après 5 ans d’atermoiements, la loi sur les retraites peut encore attendre six mois. Quant à celle sur la sécurité elle est pourrie par des dragées au poivre qui la rende problématique.

Il était extrêmement facile de mettre en place le contrefeu indispensable :  une conférence de presse avec Ciotti, Marleix et Retailleau à la même table, annonçant à la fois qu’ils chercheront à améliorer des lois nécessaires sur la retraite et la sécurité en dû temps  mais qu’ils exigeaient que l’urgence de la réforme de l’énergie soit prise en compte préalablement et sans attendre.

Tous les Français savent que la vraie urgence est le prix de l’énergie qui liquide le pouvoir d’achat et nourrit l’inflation. Les dirigeants LR auraient suivi sans difficulté. La posture sociale des LR aurait été conforté ainsi que son poids auprès des PME du quotidien, tout en ayant le soutien des grandes entreprises. Mme Borne aurait été prise à contrepied et obligé d’expliquer pourquoi des mesures indéfiniment retardé devraient passer avant l’urgence absolue du moment. Dur, Dur. Macron serait passé pour ce qu’il est, pris au piège de son pseudo engagement européen et de ses propres annonces.

Tout le débat actuel serait centré sur une question vitale qui exige simplement du courage.

Au lieu de cela, LR passe pour des mollusques, collabos dans l’âme et qui prendront leur part des révoltes populaires contre les lois-piège mises en avant par E. Macron.

LR associe sa réputation au chaos social qui s’annonce et s’enfonce dans la même stratégie qu’Edouard Philippe.  Le ralliement à Macron était responsable et je me prépare pour la suite. Sauf que Philippe n’a pas de troupe au Parlement.

C’est la mort politique assurée à termes maintenant assez courts.

Curieux pour un Gaulliste de voir la pulsion de mort s’imposer sur tous sujets en France. L’esprit général privilégie l’euthanasie, l’assistance au suicide, l’avortement, le divorce, la glorification des transgenres stériles, la destruction des hommes blancs hétérosexuels en préalable à celle de la race humaine, coupable de tout. Voici venu le temps de la contestation de la démocratie au profit de l’action directe, des actions factieuses, de la soumission au pire, de l’élimination des vieux devenus inutiles (Attali), de la création d’un purgatoire sur terre avec sociétés de vertu et compliance obligatoire et organisée. On crée des postes de surveillantes de vertu dans les entreprises avec licenciement immédiat des insoumis. Un cléricalisme presque pire que celui des Mollahs, si possible, se met en place pour tuer à la racine et dans les branches tous les comportements et les pensées déviantes. La vérité permise est contrôlée par des magnats possédant des réseaux sociaux.

Au lieu de s’emparer de la nécessaire pulsion de vie et de résistance, LR se dissout dans l’insignifiance des querelles de personnes et de postures, sans idée, sans programmes, sans leaders, et dans la collaboration suicidaire avec  un régime aux abois.

Plusieurs voix se sont élevées pour affirmer que LR se suicidait en direct. On peut le craindre en effet.

En tout cas voici LR empêtré dans la tourmente pour six mois au moins et sans aucune perspective de reconstruction.

Refabriquer un programme complet et solide et montrer des capacités manœuvrières politiques étaient la seule voie raisonnable de redressement.

Désolé de constater que la pulsion de mort a encore frappé.

Jours de travail perdus à la SNCF

Les vrais chiffres

Le Figaro a fait paraître un intéressant article comptant le nombre de journées de travail perdues par la SNCF du fait d'une emprise excessive des syndicats gréviculteurs, encouragés par leur position stratégique pour la vie des Français.

Il s'agirait de 30 millions de jours perdus. C'est beaucoup ! C'est lamentable ? C'est inique d'accord !

Mais une fois de plus c'est regarder le problème par le petit bout de la lunette. Le vrai chiffre important est ailleurs et bien pire : la SNCF a traîné depuis 1947 un sureffectif perpétuel, dépassant pendant des décennies 300.000 salariés. Un drame national en même temps qu'une calamité pour l'entreprise.  Là le nombre de jours perdus pour l'économie française est de l'ordre de 3.000 millions, soit cent fois plus que les jours perdus par les grèves.

Le 1% était scandaleux. Mais les 99% ont été une longue honte qui a été nourrie par la totalité des gouvernements depuis 1947.

La Sncf a toujours fait l'objet d'un traitement de faveur qui continue. On risque de manquer d'électricité. Une manière d'éviter le pire serait de ralentir les TGV. Pas question ! Un TGV à 300 km/h, c'est 20 KWh par kilomètre. On évoque le chiffre de 10 millions de Km parcourus chaque année par les TGV. Il est assez facile de calculer la consommation d'énergie électrique. Sachant que revenir temporairement à 150 km/h diviserait la facture par 4, on vérifiera que l'économie est tout de même solide.

On pourrait aussi demander aux voitures électriques de rester au garage.

C'est curieux, on pense surtout à limiter la vitesse sur autoroute pour tous ceux qui ne roulent pas à l'électrique.

Les débats en France, sont toujours, un poil, biaisés. 99% de fantaisies bien construites imposées par les médias. 1% de vérité !

Bravo !

L’option problématique du tout électrique

En matière d’énergie, toute l’histoire de l’humanité est marquée par l’exploitation simultanée de nouvelles formes d’énergie. La croissance économique est entièrement corrélée à la disposition d’énergie et à son coût. Énergie abondante et peu coûteuse ? Croissance. Énergie rare et coûteuse ? Décroissance. Cette réalité est indiscutable. C’est une loi fondamentale de notre condition humaine.

Lorsque la production de pétrole a été cartellisée et que son prix est devenu le fruit d’un racket, l’économie mondiale est entrée dans une ère de croissance ralentie. Pour les pays qui comme la France n’ont pas de pétrole et peu de gaz, la situation est devenue critique. Le réflexe a été de construire une industrie nucléaire importante. En fait trop importante. Il fallait caler la ressource sur la pointe de consommation, ce qui veut dire de longues plages de surcapacités inutilisées. Alors, principalement sous Giscard, on a poussé à une certaine surconsommation électrique dans les transports et dans le bâtiment. Bien sûr le but était de limiter le recours aux énergies importées, en réduisant le chauffage au fuel d'un côté et les coûts en kérosène du transport aérien en poussant le transport rapides alternatif, le TGV.

Le chauffage par le sol et la très haute vitesse des trains, après la disparition des locomotives utilisant charbon et diesel, ont été des sources d’utilisation massive d’énergie électrique, tournant au gaspillage. Mais cela créait un fond de consommation constant de jour comme de nuit, favorable à l’amortissement des centrales nucléaires. L’excès de production offrait également des possibilités d’exportation des excédents. Moins d’importations, plus d’exportations, une indépendance nationale renforcée et une énergie pas chère, le pari n’était pas pascalien. On pouvait annoncer qu’il serait gagnant et il l’a été. Si la désindustrialisation a eu lieu, l’énergie n’est pas en cause mais les politiques menées en France, (dont le Cercle des Économistes e-toile a dénoncé dès sa création les effets délétères).

La France s’est retrouvée au début des années quatre-vingt avec une industrie nucléaire légèrement surdimensionnée avec des secteurs poussés à une haute consommation. Mais on savait que le développement de l’informatique comme on disait alors, du numérique, comme on dit maintenant, ainsi que la généralisation de l’équipement de maison, allait exiger de plus en plus d’électricité. La surcapacité n’était que temporaire et offrait un prix compétitif qui serait de toute façon favorable à la croissance.

Il serait faux de penser que les considérations écologiques n’aient pas eu d’influence dans les années soixante-dix. C’est à ce moment qu’on crée le premier ministère de l’environnement. Les normes de construction neuves sont toutes revues pour obtenir une meilleure isolation. Les industries sont chassées de la capitale par la Datar et envoyées en province. Ce qui impliquait plus de transports… mais la polluion urbaine pouvait baisser drastiquement.

Lorsque le « programme commun » est mis en place qui va ruiner le pays, la situation énergétique de la France est presque excellente. Quelles sont les réserves ?

Le coût du TGV, en termes d’infrastructures, est colossal et impossible à amortir, sauf sur un minuscule tronçon entre Paris et Lyon. Le transport de marchandises par la SNCF est progressivement abandonné. La mentalité, les statuts et les sureffectifs sont tels que les énormes déficits s’enchaînent depuis la création de la SNCF. Mais le TGV n’arrange rien. Une ligne TGV comme Paris Strasbourg est structurellement déficitaire et la recette comptée nette est négative et ne permet même pas d’envisager d’amortir les frais colossaux de la création et de l’entretien de la ligne qui, après l’effondrement des industries lorraines, traverse un quasi désert économique.

Dans l’immobilier le chauffage par le sol est rapidement arrêté, mais on oublie de mettre en œuvre une politique d’isolation des immeubles anciens. On pense qu’une énergie électrique abondante et économique suffit. On recommencera plus tard avec les subventions aux pompes à chaleur. Installer ces systèmes sans isoler en même temps de bâtiment concerné est un piège. En cas de pic de chaleur ou de froid, la consommation devient gigantesque en général au moment où on approche des pics de consommation. Le reste du temps la baisse de la facture permet des écarts dans la frugalité.

Un des trous dans la raquette est le transport routier qui consomme une bonne partie de l’énergie fossile importée. La France complète à grands frais sa couverture autoroutière et passe au diesel, en même temps que la vitesse est limitée et les normes de consommation et de pollution des voitures mises en place. Pas de développement sans autoroutes ! On ne voit pas deux inconvénients : le coût d’investissement est très important ; l’utilisation moyenne hors des périodes vacancières est faible ; elle est le fait des camions ; les voies françaises servent beaucoup à un transit international nord sud, vers l’Espagne et l’Italie et sud nord. La logistique par les canaux est quasi abandonnée.

La situation énergétique est donc satisfaisante mais marquée par les contradictions et fragiles. Ses deux faiblesses principales sont le manque de fiabilité de la SNCF dirigée de fait par la CGT et qui prend en otage les clients, ce qui est la source principale de l’abandon du transport de marchandises ferroviaire qui entraîne le développement massif du transport par camion, et le manque de volonté de progresser dans l’isolation du bâti ancien.

Le second choc pétrolier n’a pas eu du tout les mêmes conséquences que le premier. La France est à l’abri d’un choc énergétique pour de longues années et peut envisager l’avenir avec confiance.

Elle va commettre plusieurs erreurs majeures : le programme commun socialo communiste, l’abandon de la souveraineté monétaire, l’abandon de la souveraineté dans les échanges internationaux, l’abandon de sa souveraineté énergétique. Ouverte à tout vent sans moyen de réagir, elle va perdre sa compétitivité et son industrie, s’engouffrer dans le piège d’une dette incontrôlable, associée à ses déficits internes et externes qui explosent.

La conséquence va être un manque tragique de capacités d’investissement, l’accumulation des politiques contradictoires et le démantèlement de sa filière nucléaire, en même temps qu’une folie écologiste, initiée par Greenpeace à l’ONU submerge toutes les instances internationales sur le thème de l’urgence climatique et la mort de la terre à cause des méfaits de l’homme omnipotent et de la course à la consommation.

Dans la pratique, on veut que tout le transport devienne électrique et l’UE interdit le moteur thermique pour la production de voiture neuve dès 2 035 tout en envisageant la conversion totale du parc pour 2 050. La France ne peut rien faire. Elle a délégué totalement la politique énergétique et son président ne veut pas contredire l’Europe pour des raisons que nous avons explorées ailleurs sur ce blog.

Le tout électrique avec abandon de toutes les autres énergies est une folie furieuse si l’on exclut l’énergie nucléaire, abandon exigée par les mouvements qui sont à la source de la panique mondiale sur le réchauffement anthropique. Tous les calculs montrent que nous aurons à peine la capacité d’augmenter de 20 % notre capacité de production électrique d’ici 2035 et à peine plus en 2 050. Impossible d’alimenter ce qui existe et une croissance quelconque !

Aujourd’hui toute la mythologie sur les éoliennes et les panneaux solaires s’effondre, simplement parce que tout le monde voit qu’il faut l’accompagner d’une énergie pilotable que seul le nucléaire peut fournir si on veut garder un minimum de souveraineté énergétique.

Pour les promoteurs de la guerre contre l'économie, le gaz serait la solution. Éolienne plus gaz était le cocktail magique que les Grunen allemands avaient mis en place en Allemagne, mais au prix d’une dépendance totale vis-à-vis de la dictature russe.

La guerre en Ukraine a fait sauter tout cela. Plus de gaz, plus d’énergie en Allemagne et des coûts électriques qui s’envolent d’autant plus qu’une organisation absurde a été mise en place en Europe.

À 287 €/MWh, cours spot de ce jour, avec un marché à terme pour 2023 à 400 euros, l’ensemble des utilisateurs d’électricité sont KO. Rappelons quel était le coût du MWh il y a une dizaine d’années. « D'après la Commission de Régulation de l'Énergie (CRE), les prix moyens de l'électricité sur les marchés de gros ont connu une hausse de 10,4 % en 2010 par rapport à 2009, pour atteindre 47,5€/MWh ». Rappelons également qu’au plus gros de la panique, le cours spot a atteint 1 100 euros, vingt fois plus que dix ans plus tôt !

Créer une économie dépendante à cent pour cent de l’électricité dont le cours au moindre accident géopolitique peut être multiplié par 10  ou même 20 n’est pas sérieux, même si la diversification des sources de fabrication de l’énergie électrique minimise partiellement la difficulté.

De même appliquer une idéologie de marché « concurrentiel » sur un tel marché, basé sur des réseaux unifiés et d’anciens monopoles d’Etat, comme l’a voulu l’Union Européenne, avec création de mesures totalement artificielles et en liant le prix de l’énergie d’une filière dans un pays avec celle d’une autre énergie ailleurs était une absurdité. Ce n’est pas être ultragauchiste de l’affirmer. La France est obligée de payer son énergie au prix du gaz en Allemagne qui n’en pas ! Et l’Allemagne l’empêche la France de sortir du piège pour maintenir sa domination commerciale.

Le pire, c’est l’attitude de l’abominable Maire de Paris, Mme Hidalgo qui veut augmenter massivement le prix de la vapeur produite et distribuée par le CPCU à Paris qui n’a strictement aucun rapport avec les prix spot du gaz allemand ! Il est vrai qu’avoir ruiné Paris la pousse à rechercher à tout va des hausses de recettes. Bien entendu la hausse ne sera vraisemblablement applicable qu’aux « bourgeois » !

Globalement, quelles que soient les erreurs collatérales, la destruction de notre industrie nucléaire par des fous furieux nous ruine littéralement.

La course accélérée à l’éolien ne mène qu’à une dépendance encore plus grande au pilotable qui n’est plus disponible à bas coûts à courts termes.

Le plus comique ou tragique, comme on voudra, serait l’obligation d’exiger que les vélos et les voitures électriques restent au garage, qu’on ralentisse les TGV à 100 km/h, et que l’état pilote directement via les compteurs Linky le chauffage et l’éclairage dans les logements.

On voit que le tout électrique exige aussi l’interdiction des grèves dans le secteur de la production électrique. Qui peut admettre que trois grévistes puissent couper la totalité de la production ou de la distribution d’électricité ?

La SNCF est obligée d’augmenter massivement ses tarifs qui vont rapidement devenir prohibitifs. Entre janvier et avril de cette année, l'Insee calcule une hausse de 15,3 %, en même temps que les déficits de l’entreprise deviennent abyssaux.

Le plus délirant est l’invective des Grünen allemands qui expliquent que si l’Allemagne souffre, c’est parce que la production nucléaire française est insuffisante ! « Scheisse mensch, erinnere dich an Fessenheim“.Ceux qui annoncent qu’il faut une petite voiture électrique pour les usages courants à la campagne et des vélos électriques dans les grandes villes, le TGV étant la solution pour les vacances, et ils sont très nombreux ces dernières heures,sont particulièrement pertinents !

Au prix de la voiture électrique et de l’électricité, il est sûr que le populo va se précipiter.

Les convaincus disent : c’est temporaire, c’est la guerre en Ukraine. Après notre vérité sera la vérité mondiale et éternelle.

La vérité immanente est différente : il faut un mix énergétique et permettre non une réduction de la production d’énergie mais une hausse. Il faut donner du temps au temps mais lancer d’urgence les études d’impacts que l’Union européenne n’a pas voulu faire. Si le gain en température de la politique actuellement suivie est nul, ce que tout laisse envisager, il est inutile de se ruiner pour rien.

Si on veut accélérer sur les éoliennes, alors il faut se mettre à exploiter le gaz de schiste ! Et cesser d’enrichir de façon grotesque les entreprises qui ont capté ce marché purement administratif.

Si on veut mettre le paquet sur l’isolation des logements, alors il faut mettre fin aux pertes délirantes de la SNCF, et augmenter la productivité globale du pays pour trouver les ressources nécessaires, en commençant à réduire drastiquement la bureaucratie, en augmentant le temps de travail et en réduisant les transferts sociaux délirants en France. Il faut spécifiquement abaisser la fiscalité sur le bâti pour permettre aux propriétaires de financer l’isolation et non faire exactement le contraire avec l’IFI et la hausse des taxes foncières, tout en réduisant le gain locatif par le blocage des loyers. Oui, il faut fFaire l’exact contraire et ce constat donne une idée de l’effondrement de la réflexion politique en France et la nullité qui règne dans les milieux politiques.

Si on veut limiter la circulation des camions dont on sait qu’ils ne rouleront jamais à l’électricité et que le seul substitut est l’hydrogène avec des coûts déments et des risques d’accidents graves gigantesques, il faut mettre une taxe carbone aux frontières et sortir le transport ferroviaire de marchandise des mains de la CGT.

On voit que nous sommes passés d’une situation relativement bonne et cohérente en 1980, en dépit des crises financières liées aux changes flottants et du laxisme post-soixante-huitard, à un champ de mines où les contradictions se multiplient, les gaspillages sur des marchés purement administratifs explosent, la dépendance à l’extérieur devient calamiteuse, et où les conséquences sociales s’aggravent de façon inquiétante.

Avec un exécutif totalement prisonnier de ses propres contradictions, suffisances et insuffisances, l’avenir est sombre.

Le tout électrique est mort en Ukraine ! Il faut une indépendance énergétique nationale avec un mix énergétique varié qui permet une certaine autonomie des citoyens. Certaines des tares françaises doivent être enfin corrigées. Se donner uniquement des objectifs de moyens sans tenir compte des résultats et des dégâts collatéraux est absurde. Le faire dans des délais intenables est une folie. Nous devons faire très attention au tempo, alors que nous sommes un des pays qui présente le bilan carbone le meilleur.

La France a gâché ses chances à cause de passions politiques malsaines et aujourd’hui obscènes. Il aurait suffi de maintenir l’effort nucléaire pour passer le cap actuel sans graves difficultés. La tentation du tout électrique reste néanmoins une idée fausse car irréalisable et même, par certains de ses aspects, peu souhaitable. Le citoyen doit garder des possibilités de choix pour ne pas être mis totalement sous tutelle.

 

Didier Dufau pour le Cercle des économistes e-toile

Macron : une chance pour lui-même, pas pour la France

Alors que la France s’enfonce un peu plus dans les différences déchéances qui l’accablent, on ne peut échapper à la question de la mal gouvernance qui s’y est installée depuis tant d’années et qui prend, avec Emmanuel Macron, réélu facilement pour un second mandat, une ampleur nouvelle.

Ce résultat est paradoxal, tant le premier mandat a été négatif pour le pays. L’étonnante absence de résultats pourrait être considérée comme décevante mais circonstancielle. Ce serait charitable mais éluderait le fond du problème. Des échecs constants à peu près dans tous les domaines sont présentés comme des exploits mirifiques voire quasiment inespérés dont la contestation ne peut provenir que d’un esprit incompétent ou chagrin. Non seulement l’échec n’est jamais admis mais il est transformé en succès certes partiel mais obtenu face à l’adversité du moment ou aux conséquences d’un passé qui se vengerait dans le présent. 

Comment ne pas voir qu’on est très au-delà des dérobades habituelles. La politique annoncée cherche seulement à obtenir un effet médiatique ou électoral à court terme, en s’inscrivant dans la préoccupation du moment. Les résultats n’ont pas d’importance en eux-mêmes. Il est inutile d’analyser les échecs pour corriger le tir vers une cible de circonstance. Il n’y a jamais d’échec, puisqu’il n’y a pas de volonté d’obtenir un résultat quelconque, mais une posture utile à un moment donné. La blanche colombe virevolte au-dessus du marécage, en évitant les coups de fusils. Le but est de survivre jusqu’au lendemain et personne ne doit s’interroger sur la direction imprimée à chaque cabriole.

A part la transgression fondamentale qu’ont été la conversion de l’ISF, rétrécie en IFI, et la suppression de l’imposition forfaitaire des produits de l’épargne financière, l’annonce réformatrice macronienne a disparu dans les méandres du n’importe quoi et de l’insignifiance, alors que la jactance et les caprices devenaient les ressorts fondamentaux de l’inaction présidentielle surmédiatisée.

Rappelons sans se lasser l’incroyable liste des échecs régaliens et l’aggravation des risques pour notre pays qui commence à trembler sur ses bases.

-        Corruption : Le nouveau président s’est drapé dans l’idée qu’il fallait mettre fin à la corruption. Dans la pratique l’ennui a commencé dès le premier jour avec son allié centriste prisonnier d’un scandale dans l’utilisation détournée de l’argent européen. La campagne de type « mani pulite » s’achève sur l’inculpation du Ministre de la Justice, une première dans l’histoire de la Vème République et celle du principal conseiller et porte-parole du Président, celui qu’on appelle son second cerveau. L’interdiction du cumul députation et mairie a décharné la vie politique, les députés devenant des inconnus hors sol et largement dépourvus de rôle réel, et les Maires s’accrochant à leurs pouvoirs excessifs et les renforçant. Echec total. 

-        Militaire : Nous sommes virés par un « roi nègre » putschiste qui introduit des mercenaires russes pour remplacer la France. Notre armée vit avec des bouts de chandelles. Nous serions incapables de faire face à un envahissement russe. Nous sommes désormais totalement vassalisés. Notre industrie militaire est saccagée et le risque de soumission à des tiers prend corps. Echec total.

-        Diplomatie : Pas un succès. Le français et la France culturelle reculent partout. On ferme en masse les institutions françaises qui faisaient notre influence. La formation des diplomates est cassée. La France ne  joue aucun rôle utile en Ukraine et se fait tancée par tout le monde tout en laissant à Mme Van der Leyen un pouvoir qu’elle n’a pas statutairement. Echec total.

-        Finances publiques : la démagogie a entraîné une hausse gigantesque des dettes dont on doit payer les intérêts démesurés aujourd’hui. Et nous restons le premier pays du monde pour les prélèvements. Echec total.

-        Santé : l’hôpital est effondré et tout le système médical est à bout de souffle. Le virus n’a fait que mettre en lumière le phénomène. Aucune réforme de fond. La situation s ‘aggrave. On meurt sur des civières faute de traitement aux urgences. Echec total.

-        Education nationale : nous nous effondrons dans tous les classements de la maternelle à l’université. Le Wokisme envahit tout et la science disparait au profit de propagandes partisanes idéologiques importées. Macron n’a même pas osé interdire l’écriture genrée. Il a cédé sur tout ce qui concerne les transgenres. La drogue, la pornographie et les jeux addictifs gangrènent la jeunesse. Et on nomme un indigéniste américanophile noir comme ministre. Echec total.

-        Energie : tout l’effort construit depuis un demi-siècle a été ruiné. Echec total.

-        Climat : la France est condamnée pour inaction et la souveraineté française a disparu. On se lance sous l’influence de l’ONU et de la Commission européenne, dans une « transition » dont personne n’a évalué les conséquences pour la France. Aucune étude d’impact et « on accélère », avec la destruction programmée d’industries entières.  Echec total.

-        Agriculture : la France était le grenier agricole de l’Europe. Elle est désormais en déshérence et perd son rang chaque année un peu plus. La France est devenue importateur net de denrées agricoles ! Echec total.

-        Sécurité : échec total.

-        …

Les perspectives ne sont guère réjouissantes. On ne voit pas ce qui pourrait aller mieux dans les trois années à venir sans quelques changements radicaux. Mais on voit s’esquisser ce pourrait aller plus mal.

Les manigances présidentielles s’ajoutent aux inquiétantes menaces de Poutine, au lieu d’armer la résistance aux chocs multiples qui s’accumulent. 

Si, comme il se confirme tous les jours, l’ambition unique d’Emmanuel Macron est d’être le premier président élu d’une union européenne fédérale, et que la politique étrangère de l’Europe, à sa demande, est définie par la majorité atlantiste, la France en tant qu’état souverain qui compte par son passé et ses traditions gaullistes disparaîtra. Il s’agit bien d’une politique létale pour une certaine idée de la France.

La France risque de disparaître en tant qu’Etat souverain, désossée en tant que puissance industrielle et agricole, détruite financièrement et économiquement, épuisée socialement, territorialisée bêtement, avec des tentations séparatistes, colonisée par une immigration incontrôlée, socialement à bout, culturellement bouffée par les outrances américaines et politiquement livrée aux extrêmes.

Penser qu’une telle constance dans l’échec, avec des conséquences d’une telle amplitude, est indépendante de la psychologie problématique de celui qui a réussi à se placer sur le pavois est tout de même un peu aventuré. L’élévation de Macron se fait sur l’abaissement de la France. Certains diront : ce n’est que concomitant. D’autres qu’il y a un lien de cause à effet.

On peut craindre que ces derniers aient raison. Non, Emmanuel Macron ne nous protège pas : Il mène une quête psychologique personnelle qui le rend indifférent au pays et propice aux échecs majeurs sur la quasi-totalité des questions nationales. Ses failles lui font envisager sans frémir la fin de la France comme nation libre et souveraine. Il la laissera au milieu du chaos sans frémir.  

Bâtir une alternative est l’urgence du moment. En espérant que la nation ne disjoncte pas avant qu’elle ne soit prête.

La bulle de sottise écologiste commence-t-elle enfin à percer ?

L’histoire de l’hystérie générée par Greenpeace et d’autres associations du même tabac, encadrées par quelques milliardaires en mal d’un rôle en rapport avec leur fortune délirante, sera un jour contée dans les écoles pour montrer aux enfants comment le monde peut devenir fou non pas pour de mauvais sentiments mais pour de bons. Cette vaccination sera aussi utile et peut-être plus que celle contre le Covid ou n’importe laquelle de ses variantes.

Comme toujours c’est un drame qui permet soudain aux yeux de se dessiller et au voile rose sur les consciences de se déchirer. Comme toujours l’opération est délicate. La femme envoûtée un temps par le gourou et qui se retrouve un soir, violée et ruinée au bord du chemin, sait ce qu’est un grand moment de solitude. Pour les peuples ce n’est guère plus réjouissant. La guerre classique d’envahissement imposé par un tyranneau nourri à l’impérialisme soviétique et au nationalisme slave, provoque la prise de conscience d’une évidence : sans énergie pas de prospérité ! Et en fait, rien que d’incommensurables ennuis !

Emmanuel Macron, dans la lignée du PS, associé aux Verts pour des raisons électoralistes est entièrement responsable de la destruction du potentiel énergétique de la France. Le gouvernement allemand, pour les mêmes raisons d’association électoraliste avec les Grünen, a décidé de supprimer l’électricité nucléaire et de faire le pari de l’éolienne associé au gaz russe. On voit aujourd’hui la pertinence de ce choix.

Tous les gouvernements européens occidentaux, pour masquer leur aveuglement et leurs inconséquences, ont décidé de jouer la carte écologique pour se dédouaner des conséquences d’une crise énergétique sévère qui provoque inflation démesurée et pénuries. « C’est au nom de la survie de la terre qu’il va falloir vous priver ! Et attendez : ce n’est qu’un début, parce qu’il va falloir que vous soyez extrêmement frugaux pour échapper à pire et pendant longtemps ».

Le calcul politicien rejoint l’hystérie mensongère venue de l’ONU, amplifiée par des organes internationaux irresponsables comme la Commission Européenne de la va-t-en-guerre Van der Leyen qui se croit présidente d’une union européenne qui ne cherche qu’à multiplier ses pouvoirs. Pendant longtemps, ce délire de faux bons sentiments n’a fait que ricaner. Communier dans une fausse religion, quand cela ne vous coûte rien, n’a qu’une importance secondaire. Le rôle des grandes fortunes du net a été et reste délirant. Ces milliardaires, qui ne savent même plus quoi faire de leurs dizaines de milliards de dollars, veulent prouver qu’ils ne sont pas totalement illégitimes. Alors ils matraquent la bonne parole.

Quand on constate que Microsoft, producteur de jeux addictifs, inflige aux centaines de millions de personnes qui jouent au Solitaire 20 second de morale bidon mais agressive dispensée par des membres de minorités LGBT + sans qu’il soit possible de passer outre, c’est pire que le Muezzin hurlant du haut de son minaret.  

Pas une banque qui ne prêche la vertu verte de son activité. Pas un vendeur de voitures qui ne mette en scène une jolie blonde séduite par un noir au volant d’un engin polluant mais vertueux. La vertu, dans sa version occidentale du moment, est désormais servie par des milliards déversés partout.  Et pas question qu’une parole contraire s’exprime sur les médias « main stream » !

Le seul problème : les opinions ne suivent plus autant et commencent à se cabrer, malgré le matraquage général.

Supprimer les baignoires, pisser sous la douche, supprimer la lumière dans les lieux publics, geler dans un appartement mal chauffé, est une chose : perdre son emploi, sa voiture, son logement, ses moyens d’existence, ses possibilités de consommer, de voyager, de produire, en est une autre. Vivre sous la férule d’une propagande qui s’insinue dans tous les replis de votre vie personnelle et de vos choix les plus élémentaires et sous la menace de sanctions de plus en plus injustifiables et perverses, l’affaire est saumâtre et inacceptable, même dans un pays de « veaux », comme la France à certains moments de son histoire.

Alors la bulle menace d’éclater. Simplement parce que personne n’a envie d’être ruiné pour rien !

Il y a un an, lorsque d’une conférence sur l’état du pays, j’ai pu constater que le seul fait de présenter quelques calculs éclairant la difficulté écologique, des multiplications du niveau de l’examen de sixième, engendrait des réactions totalement extravagantes de rejet, de dégoût, de mépris, comme si vous aviez émis les pires insanités. Pour être clair rappelons les deux calculs (légèrement modifiés pour tenir compte des dernières informations connues) qui avaient provoqué cette fureur assez générale et totalement outrancière :

-         41 millions de véhicules circulent en France. Le prix moyen d’une voiture électrique pour une puissance comparable au parc actuel est de 50 000 euros. Le remplacement du parc coûte donc plus 2 000 milliards. Ce qui est impossible à financer.

-         La quantité d’essence consommée en France par l’automobile actuellement chaque année est de 60 millions de m3. Sachant qu’un litre d’essence permet d’obtenir de 11 à 12 kWh, il est assez facile de calculer la quantité d’énergie à produire pour basculer vers le tout électrique. C’est plus que ce que nous produisons actuellement d’électricité. Or on sait qu’il est impossible de doubler la production électrique et de la distribuer au point de charge sans investissements colossaux, déclarés comme impossibles par RTE qui annonce que la production électrique en 2035 sera à peine supérieure à celle d’aujourd’hui.

Depuis, le chiffrage de l’effet sur les températures de la suppression des voitures à moteur thermique a été révélé par Christian Gérondeau et jamais contesté. Baisser d’un dix millième du stock actuel les rejets de CO2 n’aura strictement aucun effet sur la température moyenne du globe. Aucun !

Le bon Français, ahuri, voit aujourd’hui se préparer des dépenses colossales qui, si on les chiffrait correctement, dépasseraient certainement pour la France les quatre mille milliards d’Euros, des chiffres qui rendent l’affaire impossible, pour des gains en température nuls.

En même temps les mesures coercitives commencent à tomber, comme l’obligation de diagnostics thermiques incertains dans leur calcul mais odieux dans leurs conséquences, comme l’interdiction d’appliquer le contrat signé avec un locataire immobilier éventuel. Des voitures sont désormais interdites d’accès dans certaines villes et cela va se généraliser. On doit changer de chaudière, de voiture, de mode de vie, et tout cela pour… rien ou pour compenser les décisions destructrices prises par quelques dirigeants félons aux intérêts de la nation.

Face à ces réalités, l’attention aux discours moralisateurs se dilue et la colère monte. La bulle de soumission aux âneries écologistes s’effrite et va se déchirer au fur à mesure que les « passes-co2 » et la coercition vont monter avec les coûts, les dépenses forcées, et les pénuries.

Les injonctions contradictoires c’est bien, mais attention au retour de bâton. La bonne volonté des gens a ses limites.

Dire qu’il ne faut aller vers un emploi quasi exclusif de l’électricité et ne plus avoir d’électricité ou à des prix extravagants, cela pose tout de même question. Faudra-t-il arrêter en 2023 les voitures électriques, bloquer les vélos électriques, suspendre le service des bus électriques, ralentir les TGV à 120 km/h, demander aux malheureux qui ont été séduits par le chauffage électrique de ne pas se chauffer entre 18 et 22 heures ?

On a démontré ces derniers jours que les microparticules donnent le cancer. Mais où sont les microparticules en densité dangereuse : dans le métro et les transports en commun, sacralisés et désormais dysfonctionnels la plupart du temps, à peu près partout. Que ceux qui en doute se penche sur la desserte du plateau de Saclay !

On demande d’arrêter toute construction dans les zones dites naturelles par la loi dite de « zéro artificialisation nette », mais on fait venir par millions des immigrés qui ne peuvent que s’entasser dans ou sur le bâti existant. Sauf si on les envoie à la campagne ce qu’a demandé le génie de la mesure extravagante, Emmanuel Macron. On se souvient que l’Abbé Grouas, dit Pierre, avait exigé que l’on construise sur un terrain lui appartenant sa future cité radieuse. Le terrain était insalubre et en pente.  Il n’y avait pas de transports publics. Personne n’a voulu venir, ce qui n'a pas été trop ébruité, compte tenu de l’émotion extraordinaire qu’il avait su provoquer. Les gens s’implantent là où le bassin d’emploi est actif, c’est-à-dire actuellement dans les grandes villes qui cumulent les emplois nouveaux. Le travail en « distantiel », c’est bien mais restera réservé aux employés riches. Comme dans le même temps, on force les classes moyennes à s’exiler du centre des grandes villes, bloquées par la politique absurde des Verts et de leurs alliés, la densification à mort des périphéries sera la vraie norme des temps nouveaux où construire à la campagne une route, une voie de chemin de fer, un lotissement, un centre commercial, un centre de loisirs, sera strictement interdit

Nous sommes le pays le plus fiscalisé, et il n’y a pas un jour sans qu’un abruti réclame encore plus d’impôts sur les autres que lui naturellement.

Et tous les jours on condamne une possession, un achat, une consommation, un service, une activité ludique, comme productrice de CO2 en traitant les impétrants de tueurs de la terre.

Naturellement un pays qui n’a pratiquement plus de services publics depuis près de trente ans, avec un effondrement de la justice, de l’enseignement public, de la santé, de l’armée et de la police, trouvera toutes les ressources voulues pour payer les milliers de milliards nécessaires pour la prétendue transition énergétique, en fait une régression énergétique et économique définitive !

Les discours publics deviennent totalement oniriques et mêmes cinglés. Le « bullshit » règne partout à des niveaux d’intensité extrêmes. « Nous allons accélérer », tel est le slogan du gouvernement français totalement enlisé dans sa démagogie et les pénuries qu’il a lui-même créées ! Pour prouver qu’il n’est pas seulement le destructeur de Fessenheim, Emmanuel Macron va inaugurer une monstrueuse installation d’éoliennes(toutes  importées de l’étranger)  qui saccagent sur des kilomètres carrés le plateau continental, artificialisé, comme ils disent, c’est-à-dire nuisant aussi bien à la vie naturelle qu’aux activités humaines. Personne n’a rappelé ce que ce monstre a coûté aux contribuables français, quel déficit de la balance des paiements français cela suppose, quelle contribution minime à la réduction de production de CO2 cela représente, sachant que l’énergie produite se substitue à une énergie nucléaire qui ne produit pas de Co2. Et on veut multiplier ces monstres marins tout en accélérant la construction d’éoliennes terrestres.  Tout cela pour permettre au triste sire qui préside aux destinées du pays d’avoir un discours vis-à-vis de l’Allemagne nécessaire à ses ambitions futures.

Les banques centrales sont paralysées par des injonctions également contradictoires. Comment lutter contre l’inflation, l’objet de l’institution, et lâcher des milliers de milliards en monnaie banque centrale sans contrepartie de production pour financer les déficits publics abyssaux, en partie générés par les questions énergétiques et la fumeuse « transition « ?

L’Union Européenne s’approprie des domaines entiers d’activité qui ne sont pas dans les traités et prétend régenter les bonnes pensées et les bonnes pratiques dans tous les États même sur des sujets où elle n’a aucune autorité pour se faire. L’Édition se révolte car la Commission a décidé de régenter le fonctionnement même de leurs entreprises, répartissant le pouvoir au gré de leur humeur en faisant fi de tous les arrangements nationaux difficilement mis en place. Emmanuel Macron qui base sa stratégie personnelle sur un projet européiste de présidence européenne élue au suffrage universel, pour se reclasser après son dernier quinquennat « local », laisse faire ou favorise.

Les Français qui ne constatent pas qu’on marche sur la tête sont une espèce en voie de disparition. La bulle de sottise écolo est en train de percer. Jusqu’ici, des trous d’épingles laissaient fuir un minimum du stock d’imbécillité. Maintenant les canifs sont entrés en action. Les sabres sont sortis des fourreaux. Les canons viendront.

Le processus est enclenché en France. Les Français sont sans doute des veaux, mais les politiques devraient commencer à se méfier du brutal coup de pied en vache programmé, beaucoup plus cuisant qu’une simple giflette spontanée.

Écologie délirante : entre boy scoutisme et bureaucratie

Le néo komsomolisme contre les néo koulaks

Beaucoup d’auteurs se rendent compte qu’on est en train de revenir à la situation d’avant-guerre.

Ne parlons pas ici de la guerre en Ukraine et de la montée vers une nouvelle guerre mondiale qui en est la manifestation la plus douloureuse. Non ! Nous voulons évoquer une situation la plus sournoise, celle qui pourrit réellement tout. Le ver qui s’attaque aux poutres d’une maison est moins visible que le feu ou l’eau qui peuvent ravager à l’occasion, mais son travail de sape est constant et dure des années. Le résultat est pire, car c’est tout un parc d’immeubles qui succombe.

Entre les deux guerres, la mode était à la mobilisation de la jeunesse. L’URSS ayant créé les Komsomols chargés de chanter dans la joie et l’allégresse les victoires du socialisme réalisé, l’Occident avait créé toute une gamme d’institutions équivalentes, allant du boy scoutisme de Baden Powell au Chantiers de la jeunesse.

Nous marchons en chantant vers un temps de bonheur

Nous chantons en marchant vers les plus grands malheurs

Car évidemment, l’exaltation bénie-oui-oui de la jeunesse encadrée était parallèle au Goulag. Mais ces parallèles pouvaient se rencontrer à l’occasion, comme l’envoi des Komsomols dans les campagnes pour corriger les paysans. Ces troïkas n’ont cessé de commettre les crimes les plus abjects et ont fini par tuer 10 millions de personnes. En chantant !

Les boy-scouts étaient censés ne faire de mal à personne, et ce sont plutôt eux qui ont subi les attaques de prêtres lubriques, avant que l’enrichissement général ne pousse la jeunesse vers d’autres activités moins collectives et moins religieuses.

La nouvelle religion écologique qui remplace l’utopie socialiste et le christianisme effondré, veut revenir aux jolis temps des extases du bon sentiment encadré. C’est qu’il faut sauver le monde des vilains capitalistes qui la détruisent pour le plus vil profit. Les nouveaux Koulaks sont les propriétaires et les riches. Alors on vilipende autant qu’on prêche.

Comme toujours ce genre d’exaltation cache une réalité plus saumâtre. En France on ne tue pas les Koulaks. On les ruine seulement en les couvrant de charges et d’opprobres administratifs, avec à l’occasion quelques sanctions pénales bienvenues. La bureaucratie la plus délirante accompagne le néo komsomolisme vert.

Prenons ce titre d’un média du bâtiment : « DIAGNOSTIC DE PERFORMANCE ENERGETIQUE. La nouvelle méthode de calcul du DPE a fait bondir le nombre de logements classés F et G, d'après les derniers chiffres de l'Observatoire national de la rénovation énergétique. La France compte 5,2 millions de passoires énergétiques sur 30 millions de résidences principales, plus que lors de la précédente estimation en 2018 ».

On sait que M. Macron a chargé Mme Wargon de faire passer une loi infecte qui interdit d’augmenter les loyers et bientôt qui interdira de louer tout court des logements disqualifiés sous le nom de « passoires thermiques ». Quand on veut tuer son chien on dit qu’il est galeux. Des passoires thermiques ? Beurk ! Frappons-les et forts. En vérité une passoire thermique est un bâtiment construit selon les normes de l’époque d’avant ! Mais il faut disqualifier, avilir, détruire l’image, pour mobiliser en faveur des actions brutales. On provoque de la haine, ce qui normalement est condamnable. Là pas de problème. On se rappelle le coup des « marchands de sommeil » qui a accompagné l’impossibilité de louer de petits espaces. Des salauds bien sûrs !

Évidemment les fameux DPE, diagnostics de performance énergétique, sont devenus obligatoires et là, horreur ! Vous le faites faire par deux « experts » certifiés et vous avez deux résultats différents. Grands Dieux ! Alors on a encore complexifié la chose, bien sûr avec des exigences bureaucratiques encore plus serrées. On ne s’occupe plus seulement de la consommation d’énergie mais aussi de la production de CO2. D’où la hausse du nombre de bâtiments traités en pollueur au CO2 autant qu’en passoire thermique, alors que les bâtiments chauffés à l’électricité sont incapables de dire d’où vient l’électricité (centrales, nucléaires ou reproductibles). Un appartement parfaitement isolé mais chauffé au fuel deviendra impossible à louer et bientôt à vendre. Et la hausse du coût du DPE s’envole car il faut s’occuper de plein de critères, et avec un logiciel agréé, svp ! Personne n’a fixé de tarifs. Bon ! D’accord ! L’administration est un peu lente pour les agréments. On manque donc de spécialistes conformes. Vous n’allez tout de même pas demander à l’administration d’être rapide.

Ensuite vous avez créé une activité commerciale encadrée totalement artificielle qui ne fonctionne que par la force de la loi. Et une pléthore de rigolos ont décidé de mettre ce marché en coupe réglée.

Du coup il a fallu contrôler. Bonjour la DGCxxxx et ses contrôleurs motivés.

« La proportion d'établissements [parmi les sociétés contrôlées] dont les pratiques commerciales contreviennent à la réglementation demeure importante à 52 %, quoiqu’en légère baisse par rapport à 2020 (53,5 %). À ce stade, les résultats font état de 135 avertissements, 118 injonctions administratives, 36 procès-verbaux administratifs et 94 procès-verbaux pénaux."

On a créé un marché de voyous qui profitent de l’obligation pour faire n’importe quoi et plumer les propriétaires loueurs qui doivent tous faire un DPE avant de faire jouer les clauses d’indexation. Les délais explosent. Les coûts explosent. Les résultats sont vaseux. Les propriétaires vendent. Salauds de koulaks. L’appartement ou la maison est repris par un futur propriétaire habitant. Le marché de la location s’évapore. On s’en fout : yaka confisquer les locaux vides ! On vous aura salopards de riches propriétaires.

Le Komsomol des temps modernes n’a plus qu’à faire chauffer la colle contre le vilain et exalter les passions des pauvres hères qui ne parviennent plus à se loger.

Ah oui, mais voilà ! Le Koulak n’était pas qu’un riche propriétaire de latifundia. Les propriétaires de « passoire thermique » sont le plus souvent des gens de la classe moyenne inférieure. Attention au syndrome Gilets jaunes !

Alors on a créé une administration nouvelle chargée de distribuer les subventions avec des noms ridicules comme Maprim ‘renov, non racoleur débile typique de la nouvelle administration conscientisée et communicante.

Allons-y dans de nouvelles complications : à qui, quand, comment, combien distribuer la manne ? Un champ entier d’exaltation bureaucratique est ouvert en grand… au grand dam de la cour des Comptes qui y voit un gouffre financier sans fond. Et qui multiplie les investigations contre le nouveau Moloch.

Evidemment, personne ne chiffre les résultats attendus d’une telle politique. C’est bien connu les petits ruisseaux font les grandes rivières. Alors ne mesurons pas la taille du ru.

L’effet sur le réchauffement climatique ? Nul, au mieux ! L’impact social, fiscal, économique ? Pas évalué. Si les troïkas qui ont détruit les Koulaks avaient dû s’embarrasser des conséquences…

Allons-y gaiment et égosillons-nous à hurler le chant des partisans écologiques !

« Nous marchons en chantant vers un temps de bonheur.

   Nous chantons en marchant vers les plus grands malheurs ».

Quand le journal le Point divague avec des économistes socialistes

Le Point vient de faire paraître une intervention d’Olivier Blanchard et de Jean Tirole, « pour en finir avec les bobards ». Il est utile de faire quelques remarques pour en finir avec les jobards, qui dans la presse, croient qu’ils sont des économistes de référence.

Olivier Blanchard le dit clairement : il est plus à gauche que Macron qui suit une stricte politique à la Hollande gaucharde mais pas trop qui explique les 3 000 000 milliards de dettes, l’effondrement des services publics, des déficits extérieurs jamais vus, 85 milliards d’achats de votes pour la réélection etc. Jean Tirole n’ose pas l’avouer aussi directement  mais il est tout aussi socialiste, comme en témoigne ses suggestions.

En fait ces deux-là n’ont eu de carrière que par leur révérence aux idées dominantes. Ils ont dit oui à toutes les erreurs qui ont été faites et justifient qu’on en commette d’autres.

Écoutons ces augures :

-        Il ne faut pas mettre fin à la mondialisation, sinon on va perdre un facteur de croissance. Toutes les voies de réapprovisionnement sont en difficulté et la vulnérabilité vis-à-vis de partenaires dictatoriaux est devenue patente. Les classes moyennes occidentales sont au bout du rouleau. Mais chut ! On ne change pas un système qui perd.

-        Le dollar va être menacé dans son hégémonie. OK mais on aimerait des précisions sur les conséquences.

-        « Il est important de souligner que l’Europe importe une grosse partie de son énergie » ; Il fallait au moins un O. Blanchard pour nous prévenir. Et en effet, il faut savoir qui va payer. Les truismes les plus énormes sont les plus beaux. Il va falloir réduire notre consommation assez vite. De combien et pour quel résultat ? Pas un mot. Yaquafaukon.

-        Il faut augmenter les impôts des plus riches. Ben voyons !

-        Il faut laisser les prix jouer leur rôle de répulsifs de la consommation. OK. C’est le choix de la Suisse.

-        Il faut créer une taxe carbone pour accroître le répulsif mais pas à la frontière parce que cela va être compliqué ! Les entreprises françaises seraient donc seules à la payer en concurrence avec le monde

-        Il ne faut pas indexer les salaires sur les prix. OK on sait où cela mène. Mais attention aux retraites.

-        Il ne faut pas bloquer les prix. OK. Tout le monde le sait sauf les démagogues.

-        Pas de taxe additionnelle sur les profits sauf pour Total-énergies. Pourquoi elle seulement ?

-        Le problème n’est pas qu’on dépense trop mais mal (rappel : nous sommes les champions du monde de la fiscalité et des charges et tous nos services publics sont effondrés).

-        La cote d’alerte pour notre dette n’est pas atteinte. On peut investir avec de nouvelles dettes. Et allons-y ! Jusqu’où ?

-        La dette italienne ne posait pas de problème avec Draghi et en posera avec tout autre. Vade retro Meloni l

-        Les banques centrales devront se poser la question : réduire l’inflation ou non. Belle analyse originale…

-        La réforme de l’ISF a été une erreur. Pardi ! Les riches doivent payer.

-        Mais vaut mieux taxer les multinationales ! Au boulot ! Elles peuvent partir, elles.

-        Il faut inciter les Français à travailler plus longtemps en réduisant les maladies chroniques et en augmentant la formation. Les fonctionnaires tremblent déjà ! Les éboueurs et les employés de piscine de la mairie de Paris aussi.

-        Il faut mettre en œuvre la réforme des retraites par point. Après cinq ans d’atermoiements et de crispations, qui ont montré la quasi-impossibilité politique de mettre en œuvre une réforme aussi globale, ils en sont encore là !

-        Il faut des incitations financières pour travailler plus longtemps. Ah oui ! Mais lesquelles ? Mais surtout pas de pression pour retourner plus vite au boulot.

-        Où sont passés les travailleurs de l’hôtellerie-restauration ? Une fois qu’on saura,  on pourra trouver des réformes. En attendant ne touchons pas à l’indemnisation du chômage. Le fait de conserver 5 millions de chômeurs alors que les entreprises ne trouvent personne quand elles recrutent ne pousse ces gens à aucune réflexion. Un petit budget de recherche est toujours bon à prendre. Vive la dépense efficace…

-        Il faut faire correspondre les formations aux besoins de l’entreprise. Super ! Quels experts !

-        Vive la taxe carbone réservée aux Français. Bis repetita.

-        Il faut des interdictions pour lutter contre le réchauffement. Voici qui est clair. On peut avoir la liste ?

-        Croire que la transition n’affectera pas la croissance est espérer le beurre et l’argent du beurre. D’accord. Mais quelle perte de croissance et de prospérité ? Chut ! Et pour quels résultats sur la température ?

-        La « carte carbone » signée Piketty est impraticable. La taxe carbone donnera à l’état de l’argent à redistribuer. Taxer, taxer, taxer… mais plus simplement.

-        Taxons les riches mais avec des moyens simples. Ben voyons, il n’y a pas d’impôts en France.

-        Il faut augmenter l’impôt sur l’héritage et la transmission. Il faut redistribuer le capital financier pour répartir le capital culturel. Encore et toujours. Salauds de riches. Importons des millions d’immigrés et le capital des riches permettra de les mettre à niveau. Chouette !

-        Le programme de la Nupes conduit à la sortie de l’Europe. Donc c’est mal. Socialiste d’accord mais pas contre l’Union Européenne. Ce serait le seul problème ?

 

Les résultats économiques de la France sont désastreux. L’indigence de nos économistes officiels socialistes n’y est pas pour rien. Nous présenter ce tissu de banalités et de pétitions de principe en faveur de la mondialisation, de l’Union européenne, des taxes, et des impôts sur les riches comme un livre de référence écrit par des économistes de classe mondiale est le plus grand bobard du Point.

Et voici l’écologie pénitentielle coercitive. Elle ne s’arrêtera plus

Le chaos de la décroissance est au bout du chemin

Ça y est ! Les lois anti-propriétaires commencent à s’appliquer. Les propriétaires qui louent un bien immobilier sont tenus à prouver leur vertu et c’est à eux de faire les frais de la transition énergétique. Bien sûr l’enflure mortifère des actions mises en œuvre par des filles de famille issues de l’énarchie et de la nomenklatura d’Etat a été à la hauteur de leur irresponsabilité. Bien calées dans les rémunérations étatiques et ses avantages, capables par leur réseau de virevolter dans des organisations sous dépendances, elles pouvaient y aller franco. Sauver la terre pour ces fillettes privilégiées et garanties de fortes rémunérations et avantages de leur adolescence jusqu’à la fin de leur vie, méritait tous les sacrifices des autres. La bureaucratie a trouvé dans l’écologie le moyen de carrière avantageuse et de domination sans égale de la société.

Mmes NKM puis Wargon ont été avec quelques autres les promotrices de cette action coercitive. Mme Panier-Runacher, énarque et épouse d’énarque, est chargée de la transition énergétique, donc de l’application de toutes les règles coercitives déjà engagées et sans pouvoir de conception puisque toute la politique énergétique est dirigée de Bruxelles. Les ministres français sont là pour faire avaliser les directives européennes et ne mettent leur grain de sel qu’en compliquant et aggravant les choses par des décrets ineptes et ravageurs.

Voici donc les appartements désormais labellisés comme poubelles thermiques de plus ou moins bonne qualité et les coercitions commencent : interdiction de maintenir la valeur locative en fonction de l’inflation ; bientôt interdiction de louer. Pourquoi le locataire bénéficie-t-il d’un avantage de revenu au nom de l’écologie ? Personne ne l’a jamais expliqué. Pourquoi priver d’argent celui qui doit faire les investissements d’isolation ? Silence ! La logique imbécile de gribouilles administratifs torturés par ses années à l’ENA ?

Naturellement les modalités sont totalement folles. Tout étant irrationnel et injuste dans cette affaire, les décrets ont tout aggravé. Il faut faire étalonner son bien. L’ennui, lorsque vous le faites faire par deux « experts » différents, vous avez deux appréciations différentes et pas qu’un peu. En fait tout est arbitraire dans la procédure et totalement éloignés des réalités de terrain. Il faut des cohortes délirantes de testeurs de les « former » à une discipline vaseuse à l’extrême conçue par des imbéciles stipendiées à cet effet et qui en ont remis dans la sottise et la complexité. In fine vous laissez à un technicien à la formation et à la compétence approximatives le soin de décider si le locataire gagnera de l’argent et si le propriétaire sera lésé. Avec une inflation de 10 % par an on voit les dégâts. Rappelons que les périodes d’hyperinflation ne sont pas toujours courtes : pensons aux années soixante-dix. Imaginons la situation au bout de trois ans. Le locataire se retrouve avec une ristourne de 30 % sur son loyer. Le loueur a perdu un tiers de la valeur locative. Sur un dire de vérificateur en général incapable structurellement d’appliquer utilement les décrets. Où est la justice ? Où est le sérieux ?

« Il n’a qu’à faire les travaux d’isolation, ce connard de propriétaire abusif qui jouit d’une poubelle ! » Cette jolie phrase trouvée sur les réseaux sociaux trahit la pensée profonde de beaucoup Français. Rien à cirer des gens qui ont un patrimoine, ne serait-ce qu’une poubelle thermique ! Qu’ils paient ou qu’ils vendent !

Mais là les affaires se compliquent joliment. Vous pouvez transformer votre appartement en bunker thermique, et même en producteur net d’électricité, vous n’aurez pas votre beau certificat d’honneur de propriétaire citoyen conscientisé et labellisé, digne de recevoir une rémunération décente de votre investissement. La dépense thermique prise en référence est celle de l’immeuble. Si vous êtes seul à faire les rénovations nécessaires, aucun moyen d’avoir une bonne lettre. Les copropriétaires occupants n’ont aucun intérêt à faire des travaux gigantesques non rentables. Cela revient à interdire la location dans les immeubles collectifs où ils sont majoritaires.

Ne vous inquiétez pas, les textes seront aggravés pour faire sauter ce bouchon un jour ou l’autre. En attendant, les propriétaires vendent après avoir mis fin aux locations. Il devient de plus en plus dur de trouver une habitation en location. Pour acheter, les conditions de crédit deviennent très restrictives. Les prix du neuf eux sont aggravés de plus de 10 %, hors inflation, par les contraintes nouvelles imposées aux constructeurs. Les prix déjà inaccessibles grimpent encore un peu plus. Allons, en route en chantant vers une crise du logement !

Mais non disent nos Énarques étatistes (ils le sont tous peu ou prou par vocation ou intérêt). On va faire des logements sociaux. Ceux-là ont tous les budgets nécessaires pour se mettre aux normes écolos. Ce sont les bourgeois qui paieront. Ces salauds de propriétaires auront la triple peine, perdre de la valeur locative, perte sur le prix de vente et impôts aggravés sur le revenu. Parfait ! Une belle société qui fait face avec astuce à ses besoins sociaux et écolos ! Quand verra-t-on l’ENA adhérer à la Nupes ?

L’ennui c’est que le parc de « poubelles thermiques » appartient généralement à la classe moyenne moyenne et inférieure. Souvent le bien leur est revenu par un petit héritage et ils ont payé des droits. Parfois ils se sont endettés pour des années pour avoir un revenu de complément pour leur retraite. Mais avec les emprunts ils sont à la limite. ILS SONT PARFAITEMENT INCAPABLES DE PAYER ET LE CERTIFICAT ET LES TRAVAUX D’ISOLATION. Si les revenus locatifs baissent, ils sont coincés et doivent vendre. Adieu le petit patrimoine, et le revenu de complément ! Quand on connaît les perspectives de la France en matière de retraite, personne ne rit. L’Énarque s’en fout. Il aura lui une très belle retraite publique agrémentée de tous les ajouts faits à l’occasion de pantouflages ou d’allers et retours au gouvernement et au parlement.

Ils ont une réponse toute faite : « on a créé sur le modèle de la sécurité sociale une administration nouvelle tout entière dévouée à fournir des ressources aux propriétaires nécessiteux : Ma prim’renov ».

Indépendamment du nom racoleur et grotesque pour publiciste déjantée, constatons qu’une nouvelle branche administrative a poussé sur le dos des Français et de leurs revenus. Des cohortes de fonctionnaires vont aider les pauvres propriétaires, façon gilets jaunes, à passer le cap. Les budgets prévus sont tellement lourds et les résultats tellement incertains que la Cour des Comptes frémit d’horreur. Elle exige des évaluations régulières ! Personne n’a chiffré de façon convaincante les gains en Co2 des efforts demandés aux loueurs de logement. Encore moins en température. Rassurons tout le monde, il est exactement nul.

Des dizaines de milliards d’euros et de nombreuses vies gâchées vont joncher le parcours anti propriétaires de nos énarques adorés, bienveillants et indispensables. Ce n’est pas la triplette Macron (qui ne possède rien et n’a pas employé les fortunes qu’il a gagnées chez Rothschild pour créer du logement locatif), Borne et Panier-Runacher, qui peuvent simplement imaginer qu’il y a un problème.

Pertes de valeur, rancunes et haine, impôts, bureaucratie violente, régression pour aucun résultat. Ce n’est pas pour demain. C’est ici et maintenant ! Et les veaux broutent ce qu’il leur reste d’herbe en courbant l’échine. Et ils seront tout surpris quand ils seront frappés, eux qui se croyaient à l’abri. Quoi ? Cela ne concerne pas que les autres. Ils iront alors à la Nupes ou au FN.

La transition énergétique bidon nous enferme dans la triplette : parti bureaucratique, partis contestataires. Il n’y a rien de positif à attendre de cette horreur.

Ce premier acte de l’écologie coercitive et dommageable sera suivi de bien d’autres de plus en plus punitifs et de plus en plus ruineux, au fur et à mesure que l’inefficacité sur la réduction des difficultés climatiques sera de plus en plus avérée et que la ruine guettera le système. Nous venons de mettre le pied dans la machine à broyer définitivement le pays.

C’est aujourd’hui qu’il faut réagir.

Premier acte de santé écologique : mettre fin à l’énarchie compassionnelle bienveillante, écologique et népotique, en interdisant aux hauts fonctionnaires l’accès aux fonctions politiques. Écarter les Borne, les Macron, les Panier Runachier, les Wargon de l’espérance du pouvoir est le seul moyen que les questions qui touchent aussi radicalement le corps social soient correctement traitées.

S’ils avaient travaillé toute leur vie au service de l’économie, donc de la collectivité, pour disposer d’un petit logement et éventuellement d’un studio en location, encore en cours remboursement des crédits, pour améliorer leur faible retraite, ils sauraient ce qu’on pense quand on voit se construire en face de chez soi des logements sociaux bien isolés et quasi gratuits pour immigrés au chômage statutaire, que son quartier est devenu la proie des vols et des provocations islamiques, avec des tirs de bombes d’artifice, et qu’on doit payer pour isoler son propre appartement et perdre la location bienvenue qui mettait un peu de beure sur les épinards, alors qu’on est évidemment exclu des subventions qui ne couvrent qu’une fraction infime des coûts, quand il est possible de faire les travaux.

Après avoir dépensé pour 85 milliards de cadeaux électoraux, Emmanuel Macron est descendu de son jet ski et prend la pose du tragédien pour dire aux Français que la fête est finie et qu’il va falloir qu’ils travaillent, eux, pour payer les différentes factures accumulées par sa gestion et qu’ils auront, eux, à subir les efforts de la transition énergétique, et la guerre en Ukraine.

Le manque de scrupule, la morgue et le mépris de ce président problématique dépassent l’entendement. Les Français, nés malins, applaudissent leur sauveur ! On les a fait voter en stimulant leur peur. On va les faire payer en stimulant leurs craintes. Tableau !

Français, n’ayez pas peur. Il faut stopper le mécanisme infernal qui se met en place et qui ruinera définitivement la France et ce qu’on appelle de plus en plus inexactement les Français.

Santé : Petite histoire d’une décadence programmée

Impuissance et démagogie des ministres de la santé

Un journal du soir a eu la très bonne idée de questionner une brochette de ministres de la santé qui ont accompagné ces quarante dernières années l’effondrement de l’hôpital français et plus généralement du système de santé. On est épaté, à chaque ligne, par l’impuissance benoîte qu’exsudent ces propos glaçants de bonne conscience. Le numerus clausus ? Le diable initial mais qu’on n’a jamais voulu vraiment annuler. La tarification à l’acte à l’hôpital ? Quelle horreur ! Mais on l’a gardée. L’Europe qui nous impose la « fin du trou de la sécu » ! Mais on a gardé ! Le secteur privé : la source de bien des maux, fin des gardes, corporatisme. Mais attention à la puissance électorale des médecins. Le secteur public : une guerre infâme des mandarins, alors il a fallu que Sarkozy s’en mêle et impose le directeur fonctionnaire et tout puissant au risque d’une bureaucratisation qui « nous a fait prendre dix ans de retard ». Mais on n’a rien fait pour changer quoi que ce soit dans les dix ans suivants. Les revendications salariales avec la cogestion avec les syndicats revendicateurs ? Justes et excellentes mais Bercy ne voulait rien entendre. Alors on n’a rien fait sinon accepter les 35 heures et la retraite précoce pour la fonction publique hospitalière et tardive pour les grands chefs, avec beaux reclassements dans des sinécures publiques pour les médecins collaborant sans réticences avec l’Enarchie.

Nous avions des ministres formidables et bien intentionnés, mais que faire contre Bercy, Bruxelles, le vilain secteur privé, les affreux mandarins, les présidents touche à tout, la volonté de transformer l’hôpital en entreprise de marché… Alors inutile de faire valoir des réalités dommageables : une masse de médecins et de lits d’hôpital unique au monde mais un taux d’activité constamment déséquilibré bien que fort ; la bureaucratisation excessive avec des taux d’administratifs dans le système de santé de 10 points supérieurs au reste des pays comparables ; les méfaits de la gratuité généralisée ; et l’ouverture des soins gratuits et même des prothèses au monde entier ; un coût extravagant.

De 1974 à 2022, les équipes politiques ont toutes fait la même politique. C’est donc que quelques forces telluriques sous-jacentes ont influencé durablement les pouvoirs de façon coercitive.

La première est naturellement le changement radical du rythme de la croissance à partir de 1971. L’accroissement très rapide de la richesse pendant les Trente Glorieuses dans un système d’impôt progressif a noyé de ressources les gouvernements, notamment à partir de 1958. L’argent a coulé à flots et permis de créer un nombre colossal d’hôpitaux eux-mêmes colossaux (« les cathédrales des temps modernes ») et de multiplier les effectifs, les recherches et les équipements dans le secteur médical.

Simultanément la démagogie s’est emparée du dossier car elle était facilement financée dans un moment où les découvertes scientifiques permettaient à la médecine de traiter efficacement de plus en plus de maladies, de mieux en mieux identifiées et comprises. Le nombre des médecins a littéralement explosé. Nous sommes toujours aujourd’hui le pays ayant le plus de médecins pour 100 000 habitants (plus de 6 contre une moyenne de 5 en Europe et 3 dans les pays un peu développés) et celui avec les plus larges capacités hospitalières (même si les cathédrales sont amiantées…) et une dépense de soins par habitant supérieure à quasi-tout le monde. « En France, la dépense de santé au sens international (DCSi) – qui recouvre la CSBM mais également les dépenses de soins de longue durée, de prévention et celles liées à la gouvernance du système de santé – s’établit à 11,3 % du PIB en 2018 [1], soit 1,4 point de plus que la moyenne de l’UE 28 ». La France dispose malgré toutes les mesures prises depuis 50 ans de deux fois plus de lits disponibles que les États-Unis et le Royaume uni.

Cette énorme machine construite pendant les Trente Glorieuses va être remise en cause par la stagnation économique qui suit la destruction des Accords de Bretton Woods, qui provoque la crise de 1973 qui ravage le monde et provoque la crise du pétrole qui elle-même change radicalement le cours de la croissance.

La France qui n’a pas de pétrole, est prise à la gorge. L’inertie fantastique du système de dépenses publiques empêche d’arrêter le train en quelques mois. La récession frappe et tous les comptes tournent au rouge. On découvre avec horreur qu’en système de changes flottants les relances keynésiennes ne marchent pas. Plus jamais le secteur médical ne retrouvera le flot d’argent qui l’a inondée pendant trente ans. C’est cette transformation-là qui est le cœur des difficultés subséquentes. C’est naturellement l’explication fondamentale et elle n’est pas donnée.

Deux autres forces systémiques se mettent en place qui vont aggraver les conséquences du changement de contexte économique.

La première est l’arrivée à maturité et au pouvoir de « l’Enarchie Compassionnelle ». La haute fonction publique a enfin réussi à capter la politique en plus de l’État. Le symbole de ce triomphe est le couple Giscard, Chirac. L’ENA gouverne et tient absolument tout. Elle ne sait que céder, arroser de subventions, fiscaliser et réglementer et éventuellement bloquer. Cela ne cessera plus jamais.

La seconde est la généralisation de la gratuité. La santé doit être totalement gratuite et tous doivent avoir exactement les mêmes accès aux soins, sans tenir compte de rien d’autre. On dirait aujourd’hui : quoi qu’il en coûte. Or on sait quelle est la tare inséparable de la gratuité : le gaspillage, les comportements irresponsables, l’envol des coûts, la répression de producteurs, la répression des malades, la ruine générale du système. La bataille de la gratuité a eu lieu pendant la Quatrième République autour de celle du « petit risque ». Elle n’a jamais cessé d’être menée, aboutissant à la prise en charge gratuite de la santé des étrangers venant à se trouver en France et mille autres générosités coûteuses.

La dénatalité, qui se marque dès le milieu des années soixante-dix et le vieillissement de la population, vont également jouer le rôle d’un tsunami lent, entraînant à la fois une hausse de besoins médicaux de tout en réduisant la part des actifs dans la société, donc les moyens de payer.

Si on se place en 1976, la France est au bord du gouffre sanitaire. On ne peut plus payer ! Personne n’a rien anticipé, analysé, prévu, préparé. On va donc détricoter le système de santé à la petite semaine, dans le silence le plus complet des hommes politiques et des médias qui vont devoir illustrer un mensonge de plus en plus flagrant : « nous avons l’hôpital et le système de santé le plus performant du monde ».

Lorsqu’en 1971, un premier numerus clausus est institué en fin de première année d'études médicales, il s’agit de canaliser les entrées qui explosent avec l’arrivée des classes nombreuses. Les autorités médicales prétendent que la masse va empêcher la qualité de l’enseignement. L’objectif reste la qualité de l’enseignement et des soins.

Avec le plan Barre, l’esprit change. Le fait que nous soyons le pays disposant du nombre de médecins par habitant le plus élevé du monde est jugé anormal avec un nombre de lits colossal et le plus souvent mal géré par des collectivités locales parfois irresponsables. Les syndicats médicaux n’aiment pas la concurrence, ce qui crée une connivence. Et le trou de la sécu devenait béant. « Claude Got, conseiller technique des décrets d'application de la loi de 1979 sur la réforme des études médicales, publiés en mai 1980, et instaurant véritablement l'application du numerus clausus dans l'admission aux études de santé françaises ». Il faut réduire la course à la dépense dans le secteur médical et on pense qu’en réduisant l’offre, et en encadrant les rémunérations, on réduira la demande. Une erreur courante dans un système de gratuité. La répression de la dépense va être un chantier continu jusqu’à nos jours. Pour donner une idée de l’encadrement des rémunérations, on peut prendre l’exemple de la lettre-clef K opératoire, celle des chirurgiens, dont le tarif depuis que la convention médicale a vu le jour dans les années soixante, n’a pas du tout suivi le coût de la vie au point qu’il faudrait le multiplier par quatre pour revenir au niveau de 1965. Les médecins sont une corporation très disparate qui, en vérité, s’est très mal défendue, contrairement aux dentistes, profession homogène, qui ont réussi à rester hors des pattes de la sécurité sociale. Dans la durée, la profession s’est féminisée, les femmes acceptant des salaires plus faibles, mais en refusant les horaires qui ne permettent pas de maintenir une vie familiale. Adieu les gardes et les sujétions d’antan. On retrouve la même situation que dans l’Éducation nationale ou la Justice. Certaines branches de la médecine très contraignantes ne trouvent plus assez de candidats. Le ministère de la santé et les ARS vont développer une bureaucratie à 80 % féminine mais au plus haut de la hiérarchie des salaires publics (quasiment tout le monde en catégorie A), dont on sait qu’ils n’ont pas été divisés par quatre !

Le trou de la sécu et la surmédicalisation française ne reculant pas, rien ne changera pendant les 40 années suivantes, jusqu’à l’effondrement récent provoqué par l’épidémie de Sars-cov-2 et la panique qui s’est ensuivie.

Avant cela, l’arrivée, avec l’élection de F. Mitterrand, de la coalition socialiste communiste va stopper tous les efforts macroéconomiques jusqu’au « tournant de la rigueur », mais personne n’osera toucher au numerus clausus dont le problème est qu’il ne réduit pas l’effectif au travail pendant toute une génération qui vieillit jusqu’au jour où elle part à la retraite. Alors il n’y a plus personne. C’est la situation actuelle.

En revanche on s’attaque au mandarinat ! Les chefs de service sont déclarés divas capricieux et « fascisants ». Heureusement tous les projets les plus dramatiques des excités du PS seront mis progressivement à la poubelle : tous les chefs de service étaient socialistes ou presque ! En revanche la cogestion avec les syndicats est quasiment instituée comme dans l’Éducation Nationale. C’est avec Juppé que la bureaucratie commence à s’implanter. Mais c’est avec Jospin que les 35 heures viennent mettre part terre l’hôpital. Il est intéressant de noter qu’aucun des ministres conviés par le journal Le Monde n’a osé parler de la durée du travail alors qu’une bonne partie des difficultés vient de là. Les chefs de service sont mis sous tutelle avec des services aux horaires devenus rigides avec des réglementations et des normes coercitives. On verra à Saint Malo un chirurgien recoudre un malade en cours d’opération, avant de faire les actes importants, parce qu’une infirmière a décidé de partir à la fin de son horaire légal ! On arrête un service complet parce qu’il manque un médecin ou une infirmière. En même temps on ferme les services qui n’ont pas « assez d’activité » et on veut créer un grand service public du transport médical pour aller vers les nouvelles usines à traiter. Une pure folie de type Gosplan ! Il faudra la révolte des taxis pour mettre fin à cette tentative d’esprit soviétique.

Le gros des pleurnicheries dans l’article porte sur la tarification à l’acte. C’est le prototype du faux problème. Dans un système administré, et marqué par la gratuité des soins aux malades, les prix ne jouent pas leur rôle de régulateur. Ce sont de simples conventions pour redistribuer les budgets. Parler de rentabilité des hôpitaux publics est aussi stupide que parler de bénéfices à la SNCF !

Si vous rémunérez une équipe sans se préoccuper des actes qu’elle fait, le risque est le farniente qu’il faut compenser par des régulations délicates. Si vous le faites à l’acte, sans se préoccuper de rien d’autre, vous voyez les actes se multiplier et les mieux rémunérés plus vite que les autres. Il faut là aussi contrer ces dérives par des régulations nécessaires.

La dualité entre secteur public et secteur privé aggrave les choses. Le secteur privé est toujours rémunéré à l’acte ou au traitement qui est une série d’actes. Qu’il s’agisse de médecins de ville ou de cliniciens. La concurrence se fait sur la qualité, les prix étant uniformisés. La vraie responsabilité de la clinique, c’est d’obtenir des intervenants de grande réputation qui assurent l’activité et l’image de l’institution. Mais il aura nécessairement spécialisation, multiplication des actes et concentration sur les actes les mieux rémunérés. Il faut donc chiffrer la valeur des actes. Il n’y a pas de choix, puisqu’ils sont remboursés intégralement.

Dans le secteur public qui ne peut pas refuser de patients et qui doit couvrir tout le spectre des affections possibles, la situation est différente mais aucune doctrine n’est franchement meilleure qu’une autre. La meilleure est sans doute d’affecter un budget à un service, associé à un contrôleur de gestion indépendant et mettre en œuvre une politique de comparaison des résultats (benchmarking) avec les services comparables.

Mais la facturation à l’acte reste indispensable pour les services utilisant des matériels et les journées d’hospitalisation, la question étant ce qu’on facture, le lit et son assistance ou le lit et le traitement dans le cadre d’un forfait.

Le pire système est de fixer des canevas de traitement fixes contrôlés du début à la fin par ordinateur avec un contrôle bureaucratique permanent, en laissant la bureaucratie parasiter la totalité du système en créant des arrêts pour décision bureaucratique dans tous les processus.

Ce qui frappe dans l’article, c’est l’impuissance des Ministres. On ne comprend pas le contexte et les causes. On réagit dans la panique à chaque récession qui ruine les recettes. On comprime et on bureaucratise, sans jamais s’attaquer aux causes. Et on est toujours dépassé. La bureaucratie réagit en fixant des normes encore plus sévères et en réduisant les lits sous différents prétextes, tout en cherchant des solutions absurdes d’étatisme comme le service public des transports à l’hôpital. On crée des émeutes. Alors on lâche un peu, on cède et on reprend. Rien n’avance. Et on finit par un monde hospitalier où chacun ne cherche plus qu’à se garer des accidents tout en gagnant le plus possible ou en travaillant le moins possible, et en se localisant dans les endroits les plus valorisants.

Du coup les politiques ont accepté leur impuissance et ont choisi de l’accompagner par de la démagogie en étendant les droits-à, tout en réduisant l’offre par des contingentements, des regroupements, des durées de travail réduite, des effectifs contraints etc. On aboutit à cette situation ubuesque où nous avons un service de santé pléthorique, ruineux et surdimensionné mais qui fonctionne mal, maltraite les professionnels et les malades et donne une impression de manque à tous les étages.

En cela le secteur médical rejoint la totalité des services publics, hypertrophiés, ruineux, bureaucratisés, noyés et inefficaces, travaillant peu d’heures, et qui ponctionnent une part grotesquement élevée des ressources nationales. On ne peut pas avoir des services publics qui marchent lorsque les prélèvements, à l’échelon national, représentent quasiment la valeur ajoutée globale des entreprises.

Si vous voulez un bon service de santé, il faut d’abord de la croissance et de l’argent, avec un maximum de responsabilisation de tous les acteurs et une forte concurrence des institutions. Si tout est gratuit et qu’il n’y a plus de croissance, avec une emprise bureaucratique et normative envahissante, vous n’avez plus de système de santé mais un machin déréglé qui ne fonctionne que parce qu’il y a quelques saints à quelques carrefours.

Notons que la prétendue « transition écologique » va créer un nouvel âge de restrictions avec une probable décroissance, qui aura encore plus de conséquences terribles sur le secteur médical. Ce troisième âge de la médecine depuis la guerre de Quarante s’annonce comme une terrible régression ! Le Dr Raoult dénonçait inlassablement qu’en matière de recherche médicale la France était devenue un pays du tiers-monde. Ce n’est que le début ! Les Français tiennent incroyablement à leur santé. F. Fillon a commencé à faiblir dans les sondages lorsqu’il a dévoilé qu’il voulait réduire drastiquement le mammouth médical. On a vu la facilité d’E. Macron à attiser et exploiter électoralement la haine des non vaccinés par des foules inquiètes d’être contaminées.

Les Français veulent sauver l’environnement et la terre avec ferveur. Ils adorent les causes de leurs futurs malheurs en glorifiant les restrictions écologistes Ils ne se rendent absolument pas compte de ce que cela signifie comme réductions… des dépenses de santé !

Trente glorieuses ! Cinquante piteuses ! Cent calamiteuses ? Avec une classe politique et médiatique dominante totalement dépassée et impuissante, forcée au mensonge systématique (le plus souvent par omission) et qui a concédé sa souveraineté à des instances internationales incontrôlables, le chemin de la décadence médicale est fort bien balisé.

Régime d’assemblée et Ve République - Il faut réformer d'urgence

L’Assemblée nationale est entrée en crise avec d’une part l’élection du Président de la République au suffrage universel, privant les grands électeurs de leur rôle, d’autre part l’organisation des élections législatives dans la foulée des présidentielles et enfin et surtout le transfert vers l’Union européenne d’une grosse part de la législation.

En vérité, le triomphe de » l’Enarchie compassionnelle et politiquement correcte » a joué un rôle essentiel. Si les hauts fonctionnaires tiennent à la fois le politique et l’administratif, il n’y a plus de division du pouvoir. Le politique devient un concours d’écuries pour savoir quel clan d’énarques va diriger.

Le népotisme et la facilité règnent alors en maîtres. On vit en famille de glorieux allers et retours entre ministères, postes lucratifs dans des agences, passages par le privé comme lobbyiste, avant de rejoindre le corps des élus puis en cas d’échec de nouvelles promotions dans des lieux de pouvoirs et d’argent, comme la Cour des comptes ou le Conseil d’État au tour extérieur.

Mme Wargon, fille d’énarques et d’homme politique à toute main ayant fait l’X, entre dans les arcanes du pouvoir à la mairie de Paris, puis dans les postes d’assistants politiques avant de rejoindre le gouvernement, comme secrétaire d’État puis ministre et avant de se planter dans une élection législative. Dès qu’il le faut la voilà reclassée à la tête d’une agence avant de recommencer un cycle à un niveau plus haut. Beaucoup d’argent très jeune et du pouvoir et de la visibilité. Parfait. L’ennui c’est que toutes les mesures bureaucratiques prises par Mme Wargon, qui n’a jamais travaillé et ne sait même pas ce que la vie économique veut dire, ont lamentablement foiré et doivent être détricotées. Les sénateurs veulent revoir de Zéro Artificialisation Nette, d’autres repousser le diagnostic obligatoire des appartements, d’autres… Comment voulez-vous qu’avec un tel profil la bureaucratie ne soit pas envahissante ?

Mme Parly, dite Parly II, a une trajectoire encore plus caricaturale avec des rémunérations extravagantes. Elle a fait des passages rémunérateurs dans des sociétés liées à l’État, et va accéder après son passage au ministère des armées, à la tête d’Air-France KLM. Toutes ses nominations n’ont conduit qu’à des désastres. Comme ministre des Armées, elle a conduit les armées françaises à être vidées comme un malpropre du Mali. On voit avec la guerre en Ukraine combien nous sommes mal équipés et en retard de conception et de stratégie sur tout. Ses deux mamelles nourricières précédentes ont connu les pires résultats. la SNCF n’a pas cessé de crouler sous les dettes et Air France sous les mauvais résultats lorsqu’elle y était. Ce n’est pas polémique : juste objectif.

Comme Wargon, ce sont des « filles-de », qui ont profité de la parité pour faire des carrières étincelantes au milieu des désastres qu’elles ont créés et en gagnant, du moins pour Parly, des sommes absolument folles, jamais liées à des résultats quelconques. En 20 ans on parle de dizaines de millions d’euros pas de dizaines ni de centaines de milliers.

On pourrait continuer avec Mme Panier Runacher qui avait réussi à se ménager une petite vie à 500 000 euros par an sans mérite particulier, tout en faisant du saute-mouton entre privé, public, législatif et exécutif. Elle fait carrière ès qualités d’énarque-HEC, de femmes bénéficiant de la parité, mais jamais pour ses résultats étincelants. Elle multiplie les casseroles et a même fini par être élue Casserole d'or de l'association de lutte contre la corruption, Anticor. Cela ne l’empêche pas de parader sous les ors de la République comme « responsable » de la transition écologique en remplacement d’une autre abusive, sèchement recalée par le suffrage universel, comme d’ailleurs Nicolas Bays avec lequel elle vit et qui multiplie les situations douteuses.

L’Assemblée Nationale n’est vue par ces gens-là, que comme une source d’argent et d’élévation dans la hiérarchie politique. On n’y fera rien, de toute façon. Les décisions sont prises ailleurs. Mais on cumulera les rémunérations avec les activités privées, les conseils d’administrations, les postes dans de grandes ONG, etc.

Avec Macron, le système a été poussé à l’incandescence, le Président prenant toutes les décisions avec son secrétaire général, et laissant faire l’Europe sans vraie résistance. Le Parlement français n’existait plus que comme un élément routinier et formel dans la décision.

Jusqu’à ce que ses palinodies finissent par irriter tellement de Français qu’ils ont envoyé au Parlement deux partis extrémistes qui lui ont fait perdre sa majorité. Beaucoup de Français sont heureux de cette situation. Ils ont tort. Le retour à l’esprit de la IVe République n’annonce rien de bon. La preuve : le parlement est redevenu une machine à distribuer des bonbons démagogiques à la place du président ou en concurrence avec lui.

Si on veut donner à l’Assemblée nationale son vrai rôle, c’est d’autres pistes qu’il faut suivre.

D’abord assurer la séparation entre la haute administration et la politique. Nul ne peut être élu dans une assemblée qui détermine ses conditions de vie. Pas de fonctionnaire au parlement, sauf s’il a démissionné de son statut.

Ensuite introduire un débat au Parlement français sur toutes les grandes directives européennes avant le vote au Parlement européen. Tout ce qui se passe à Bruxelles échappe au débat en France alors que c’est le rôle du parlement de vérifier la position de l’exécutif et de donner des orientations sur ce que veulent les Français aux députés européens.

Enfin doter les parlementaires d’une fonction impératives de contrôle des dépenses, avec une administration en conséquence, afin de réduire la dépense publique (faux paradoxe), en donnant mission constitutionnelle de ne jamais dépasser 35 % du PIB en prélèvement et 100 % en dettes publiques. Ils ne pourront jamais voter une dépense si la dépense publique dépasse 35 % du PIB, sauf une majorité qualifiée de 75 % des élus dans les deux assemblées.

Permettre à nouveau d’être député-maire, mais interdire de l’être dans les 12 plus grandes villes de France et dans les assemblées et exécutifs régionaux. Faire en sorte que les régions et les villes en déficit excessif soient mises sous surveillance du Parlement national, avec l’obligation d’un accord préalable du parlement selon des majorités fortes pour des dépenses hors normes et dans le cadre d’un budget d’exception borné.

Il faut évidemment mettre fin aux abus jupitériens qui mutualisent les cabinets et qui font tout dépendre du président. Il faut une pratique présidentielle qui abandonne les excès notamment de Macron. Tout en laissant au président le soin de mener la politique générale du pays sans entraver le cours normal des institutions par des crises ministérielles.

Évidemment, faire passer de telles évolutions dans des organisations politiques qui ont multiplié les nominations d’énarques à tous les carrefours de leurs institutions et qui mènent tous des écuries présidentielles, c’est quasiment impossible. Mais c’est ce qu’il faut faire.

La France n’est plus en démocratie véritable mais sous tutelle d’une mafia invasive qui se moque de l’indépendance nationale et de la qualité des politiques menées. Des places, de l’argent, des décorations, du pouvoir. Le reste ? Quel reste ?

On dira : vous discutez institutions, pas économie. Faux. C’est l’Assemblée nationale qui a la clé pour éviter qu’on maintienne une dépense publique hors norme qui tue notre économie. Réviser son mode de fonctionnement fait partie du cœur d’un projet de grand redressement.

 

Didier Dufau

Christian Gerondeau : l'indispensable trilogie sur la religion écologique

La fin de l'intox du GIEC

Lors que le 4 août 2021 j’ai abordé dans une conférence la question écologique, avec des interrogations fortes sur les idées dominantes défendues par le GIEC, les réactions ont été surprenantes ou terriblement pédagogiques comme on voudra. Il était facile de démontrer avec des opérations élémentaires dignes d’un élève de 7e et sur la base de chiffres qu’il suffisait de vérifier sur internet en trois secondes, que la politique proposée était strictement inutile d’un côté et impossible à mener de l’autre. Des réactions violentes se sont produites dans l’assistance, un phénomène jamais rencontrées depuis des années que je fais des conférences. Des jeunes filles indignées se sont levées et ont quitté la salle. Des adultes que je connaissais pour raisonnables ont durci leur visage en marque de réprobation. On entendait des « il ment », des « c’est faux », des « c’est scandaleux » etc. J’aurais expliqué à une assemblée de musulmans fanatiques que Mahomet était un farceur, la réaction n’aurait pas été plus vive ! Une partie de la salle ne voulait pas entendre ! Le dogme était sacré. L’écologie était clairement devenue une religion qui ne pouvait tolérer les sceptiques. À l’époque, le premier livre iconoclaste de Christian Gerondeau n’était pas encore paru (La religion écologique - L’Artilleur). La revue Causeur avait refusé de prendre un petit article sur le coût de la suppression du moteur thermique. Cette conférence a été un déclic. Les calculs les plus simples et les moins contestables étaient considérés comme faux et de mauvaise foi. « Je ne veux pas le savoir ». Vingt-cinq ans de propagande incessante avaient suggestionné et décérébré une partie très importante de la population qui ne voulait plus revenir sur son engagement, même au prix de la sottise la plus crasse.

J’ai donc entrepris d’écrire un livre explicitement centré sur les risques économiques de l’écologie prônée par le GIEC (Réconcilier Économie et Écologie – Deux trains lancés l’un vers l’autre sur la même voie, aux éditions du cercle des économistes e-toile). Malheureusement l’hystérie autour d’une nième vague de Covid et la volonté de Macron « d’emmerder les Français » rétifs à la nième vaccination n’a pas permis d’organiser quoi que ce soit et le sujet a été évacué totalement des élections présidentielles, puis législatives, entièrement préempté par l’Union européenne qui a imposé sans aucune étude d’impact la suppression du moteur thermique en 2 035.

Le temps était revenu d’aborder la question écologique. Malheureusement la guerre en Ukraine a, à nouveau, faussé toute la donne. Néanmoins, nous avons décidé de relancer le livre, encouragé par la parution de deux nouveaux livres de Christian Gerondeau, qui a complété son premier livre par « Les 12 mensonges du GIEC » et surtout l’indispensable « La voiture électrique et autres folies » que nous conseillons à tous les lecteurs de ce blog tant les chiffres donnés sont importants.

« Comment briser le mur de mensonge érigé par les tenants de la doxa aujourd’hui régnante qui les cache aux yeux du monde car ceux-ci ont tout fait, jusqu’à présent avec succès, pour empêcher toute confrontation avec ceux qui les contestent, parfois présentés comme des « adeptes de la terre plate » alors qu’ils portent la voix du bon sens »

J’aurais pu écrire la même phrase. Ce blog depuis presque 15 ans pose inlassablement la question de la défaite de la vérité sur un grand nombre de sujets économiques, monétaires, sociaux, historiques et écologiques. L’opinion se forme dans une toile d’araignée de mensonges ahurissants qu’il est interdit de balayer.

Nous avons vu dans un précédent article l’ampleur titanesque et forcenée du tissu de mensonges qu’est la présentation de la guerre d’Espagne en France. Un tel niveau de désinformation est presque égalé sur la question écologique. La France et l’Europe de l’Ouest sont devenus les nouveaux « pays du mensonge déconcertant » ! Comme c’est glorieux !

La force de Christian Gerondeau est qu’il prend les faits et présente des graphiques exacts. Ensuite il compare avec les affirmations du GIEC. Et on constate des présentations volontairement tronquées, disons même truquées, des changements d’unités qui ne permettent plus de comparer, des affirmations sans preuve, des attitudes de Savonarole énervé, des injonctions contradictoires, de la littérature de pure propagande, des mesures outrancières et débiles, la démoralisation des jeunes, la génération de comportements délirants chez des esprits fragiles.

Chaque jour démontre l’effet démoralisant des sottises intéressées du GIEC. Un homme annonçait hier encore devant les télévisions énamourées qu’il allait se faire stériliser pour ne pas encombrer la planète d’enfants gâtés qui provoqueraient le réchauffement climatique ! Lorsque la folie devient la règle, il est temps de quitter la nef des fous. Malheureusement il n’y a pas de véhicule de secours. Il faut donc bien attaquer de front les sottises mensongères du GIEC et s’attaquer aux abrutis qui ont cru bon par grégarisme inculte de mettre en application leur plan de régression mortelle de l’économie mondiale.

Les Français ne le savent pas encore, mais le temps est venu de faire sauter le carcan de l’inepte concept de la transition écologique avant la ruine définitive du pays et l’instauration d’une quasi-dictature climatique quand la situation sera devenue ingérable.

Il faut savoir que l’intoxication des consciences est telle que ce sera un travail politique colossal et il est compréhensible qu’aucune force politique ne veuille prendre le risque de s’approprier, même si c’est une nécessité nationale cruciale. L’opinion veut du greenwashing et on lui en sert des tonnes. Les entreprises ont décidé de ne pas résister et vomissent leur torrent d’inepties vertes ou LGBT pour soigner leur image et éviter d’être vilipendées par des dizaines d’associations militantes inondées d’argent.

Il va falloir braver toutes les forces « du bien » qui, dans les médias, les arcanes du pouvoir, à l’ONU, au sein de l’UE, et dans l’administration française qui cogère le pays avec des associations de fanatiques, accablent l’opinion de mensonges et de menaces intenses et diversifiées.

C’est beaucoup plus simple de se couler dans le politiquement correct pour gagner des places, du pouvoir et de l’argent. Aux États-Unis et dans de grands groupes mondialisés en Europe, on fait déjà signer des déclarations par lesquelles on se déclare parfaitement au courant des difficultés de genre ou climatiques, et qu’on adhère totalement à la nécessité d’être inclusif et de sauver la planète. Pas question de montrer de la tiédeur et de ne pas hurler avec les loups quand il faut éliminer un récalcitrant. En URSS, il fallait prouver sa parfaite connaissance du marxisme-léninisme pour postuler à quoi que ce soit. S’il fallait signer des formules comme Allah est le seul Dieu, tout le monde crierait à la dictature. Dans le domaine LGBT et écologiste, cela parait une simple bonne idée.

Le GIEC est désormais une institution non scientifique déconsidérée par quiconque s’intéresse au sujet. Christian Gerondeau n’a pas de difficulté à montrer les tricheries utilisées par cette machine à travestir.

Calculer la masse de CO2 autour de la planète en « ppm », unité incompréhensible du grand public et les flux de création de CO2 en tonnes ne permet aucune comparaison. C’est fait exprès. Car dès qu’on parle en tonnes on voit que le stock de CO2 est tel que la suppression des flux de CO2 liés à la voiture en France n’en représente que le 10.000ième ce qui interdit tout espoir d’un effet quelconque sur le climat, même en utilisant les modèles les plus extravagants du GIEC.

De même trafiquer la courbe sinusoïdale de l’évolution de la température terrestre, qui oscille avec une périodicité d’environ 60 ans depuis des lustres, en droite quasiment verticale est un exploit dans la malhonnêteté tout à fait remarquable. Là aussi la tricherie est volontaire. La préméditation est impossible à cacher.

Comme nous l’avons fait également, avec une autre approche, Christian Gerondeau apporte la preuve que la disparition du moteur thermique en Europe ne se fera pas parce qu’il est tout simplement impossible. Nouveauté, Il prouve en s’appuyant sur l’aveu d’Elan Musk, que la voiture électrique est incompatible avec un réseau d’autoroutes et la volonté d’aller en famille en vacances… Désormais les Californiens riches prennent leur quatre-quatre pour aller en vacances un peu lointaines !

Comme nous le faisons sur ce site en critiquant ouvertement toutes les mesures prises par Mme Wargon, Christian Gerondeau n’a pas de difficulté à prouver que la conversion du parc de bâtiments en blockhaus thermiques est un gâchis infernal et strictement inutile.

La partie le plus intéressante et originale est celle qui démontre qu’en réalisant une maintenance finalement peu coûteuse du parc de centrales atomiques existantes, il est parfaitement inutile d’en construire d’autres. Nous avions nous-mêmes rappelé que Giscard avait lancé le TGV et le chauffage électrique des nouveaux immeubles parce qu’il anticipait que les centrales nucléaires produiraient un excès d’électricité. Et il est vrai que nous avons exporté de l’énergie pendant des décennies jusqu’à ce que le programme nucléaire sous la pression des Verts tourne de l’œil. Gerondeau rappelle que depuis 2000 la consommation d’électricité baisse en France, ce que personne ne sait car personne ne le dit dans les médias. Les capacités nucléaires étaient donc de plus en plus excédentaires. Construire la Hague n’avait en fait aucun intérêt. Cette baisse de la consommation électrique est due à un simple phénomène de saturation des marchés maintenant que tout le monde est équipé en réfrigérateur, lave-linge, lave-vaisselle, télévision et autres applications électroniques. Elle est là pour durer.

Le programme ruineux de construction d’éoliennes a créé quelques super fortunes opportunistes avec de l’argent public c’est-à-dire les impôts payés par les autres, mais en forçant à utiliser en priorité l’énergie éolienne, on a freiné les centrales qui ont fini par fonctionner de façon bancale. On n’avait aucunement besoin de cette nouvelle source d’énergie.

De même le pays se ruine avec ses politiques ferroviaires à l’échelon régional et local autant que national. L’investissement est colossal, la recette comptée ridicule. Le tout ne fonctionne qu’à perte. Et on affirme, encore un mensonge, que la SNCF peut faire des bénéfices, alors qu’elle entraîne chaque année au minimum 14 milliards de pertes et qu’elle est responsable d’une grosse partie de la dette colossale du pays. Là aussi, nous avons écrit sur ce sujet dans tous nos livres et plusieurs articles sur ce blog. Notons que ce n’est pas Mme Borne qui va changer le cours des choses. Elle est entièrement mouillée dans la politique folle des transports que nous avons connue.

On voit que dès qu’on part des réalités, les vues convergent. Les constats sont les constats.

La nécessité aujourd’hui est de contrer la religion d’état qu’est devenue la religion écologiste qui s’est imposée d’en haut, à partir des quelques fanatiques Verts allemands, d’abord à l’ONU puis dans les instances européennes puis partout dans les médias. Il faut gagner une bataille de faits et d’opinion.

Et bien sûr il faudra ensuite bâtir une stratégie alternative, car des difficultés écologiques, il y en a, principalement des risques de pénuries, et il faut les anticiper. Construire une croissance plus équilibrée, moins intensive en destruction de ressources non renouvelables est un bon objectif. Il est nécessaire de réserver les ressources rares qu’il nous reste à des investissements bien choisis et optimisés, de même que les obligations réglementaires doivent être soigneusement pesées. Le gaspillage éperdu et intenable actuel, sans aucune efficacité, doit être totalement arrêté. Nous risquons un collapsus économique irrattrapable créant de surcroît un chaos politique difficile à maîtriser.

Le risque des politiques écologistes irrationnelles menées à la suite des gourous allemands de la décroissance heureuse est d’une part de succomber aux mesures folles de transition qu’on veut imposer sans raison au pays mais aussi de décourager de faire les réformes économiques et sociales nécessaires pour retrouver la prospérité, stagnante depuis 1981.

On voit que LR pourrait tenir là une opportunité de retrouver un rôle fondamental dans la défense et l’illustration de la Ve République. Les trois autres mouvements sont trop engagés dans la dégringolade actuelle pour pouvoir freiner et plus encore moins imaginer un demi-tour.

Mais qui osera en son sein se dresser avec le drapeau de la révolte et engager une bataille de fond pour informer le grand public, faire apparaître l’imbécillité honteuse de la voie qu’on impose à la France, et la nécessité de faire autrement ?

Gageons que le projet inique de l’union Européenne de faire payer aux Français les erreurs allemandes au nom de la solidarité en bridant leur consommation et leur consommation d’énergie, sera un puissant levier. La politique allemande menée depuis que les Grünen se sont imposées au pouvoir en Allemagne est une absurdité dommageable que les Allemands doivent assumer seuls. Personne ne les a forcés à organiser une dépendance organique de la Russie et du gaz, tout en poussant une politique démente de création d’éoliennes intermittentes. Que les auteurs de cette sottise l’assument et ne cherchent pas à mouiller les autres à leur place.

Jusqu’ici, il paraissait seulement important d’attirer l’attention sur tel ou tel aspect problématique de la politique écologique imposée par le GIEC. Mais au vu des conséquences de plus en plus dramatiques et de la folie qui règne désormais, il faut aller plus loin.

Un grand plan de redressement national passe OBLIGATOIREMENT par un changement de cap radical en matière d’action écologique. C’est l’urgence nationale des cinq prochaines années.

 

Didier Dufau

Les effets pervers de l’impôt progressif

Il est des vérités que vous pouvez ressasser indéfiniment. Elles glisseront sur l’opinion comme la pluie sur une aile de canard. Personne n’en tiendra jamais compte, alors que l’effet sur « la vie quotidienne des Français » et « le pouvoir d’achat » est absolument fondamental.

Si on peut pardonner de citer quelques expériences personnelles, la première fois que j’ai été confronté aux effets pervers de l’impôt progressif ne date pas d’hier. Lorsqu’en 1969 je travaillais ma thèse sur la prévision à long terme, j’étais un peu déconfit de constater qu’elle était à peu près impossible, sauf partiellement, dans le domaine démographique. En revanche il était facilement prévisible que la progressivité fiscale entraînerait mécaniquement une hausse de la part des impôts dans le PIB.

En fait il s’agit d’une loi d’airain ; un pilier ; une réalité impossible à masquer.

Si vous mettez en place une fiscalité non proportionnelle au PIB, c’est-à-dire avec alourdissement plus que proportionnel en fonction du revenu, en cas de croissance économique la part de l’impôt augmente que vous le vouliez ou non si vous ne créez pas de mesures de correction.

Ce mécanisme est aggravé par l’inflation, la progressivité s’appliquant à la hausse fictive du revenu.

Il l’est aussi par un mécanisme un peu plus subtil mais à peine : la croissance est toujours une succession de phases d’accélération et de récession. Après l’arrêt des politiques de stabilité mise en place par les accords de Bretton Woods, le cycle récessions, emballements est revenu, au départ avec une inflation forte. Les phases d’emballement ont entraîné des croissances très fortes des recettes fiscales, justifiant des dépenses insensées : c’est le mécanisme de la « cagnotte ». Les mauvais dirigeants en ont toujours profité pour dépenser à tout va. Mais la récession suivante mettait tous les comptes à découvert : la progressivité joue aussi à l’envers. Du coup il fallait emprunter et éventuellement aggraver la fiscalité. Lors de la reprise suivante la double progressivité jouait : celle de base plus celle des nouveaux impôts avec une aggravation immédiate du taux de prélèvements.

Le Général de Gaulle a demandé à George Pompidou de conserver le taux de prélèvement autour de 32 % et il a commencé à s’énerver lorsqu’il a atteint 35 %. Il est vrai que la croissance était de 3.5 à 4 %, ce qui entraînait une croissance de la recette fiscale de près de 7.5 %. Giscard était du côté de la fiscalité aggravée. Mai 1968 allait mettre l’exigence de Gaulle à la poubelle. Le Septennat Giscard sera entièrement un septennat fiscal avec l’effet de l’inflation (à 15 %, soit 20 % de recettes fiscales en plus), du reliquat des trente glorieuses et un accablement permanent d’impôts nouveaux. Arrive alors le programme Commun d’aveuglement et de fiscalité. La pression fiscale dépasse les 40 puis atteint 45 % du PIB.

Le tournant reste le gouvernement Chirac Balladur de première cohabitation. Pour la première fois, le gouvernement supprime des impôts et cherche à réduire la dépense publique devenue folle. Catastrophe, Mitterrand et réélu. Nous aurons bientôt Rocard, l’imbécile le plus surestimé de l’histoire récente, qui va profiter de la reprise forte de la croissance pour non seulement encaisser les surplus fiscaux de la progressivité revenue à sa pleine production mais créer des impôts supplémentaires lourds et débrider totalement les dépenses. Un total inconscient révéré par quelques idiots pour des raisons obscures. C’est le pire gouvernement de la cinquième république. Tout est aggravé. Lorsque la récession arrive en 93, tout explose. Balladur est obligé de laisser filer la dette. Chirac se trompe sur tout et avec Juppé ne voient pas arriver la reprise de 97. Ils dissolvent l’assemblée à contretemps. Jospin gâche les dernières chances du pays de revenir à la normale. Il encaisse tous les fruits de la haute conjoncture en matière fiscale tout en réduisant le temps de travail et en aggravant les relations du travail. La cagnotte fait son entrée dans le langage commun. Tous les énarques socialistes se vautrent dans la dépense à tout va.

Le taux de prélèvement finira par culminer à 47.5 % du PIB en 2020. L’INSEE en reste à 45 % mais son calcul est biaisé. Celui d’Eurostat est plus complet et donc meilleur.

Il faudra la terrible récession de 2020 à 2022 pour faire revenir le taux autour de 44 % avant de remonter malgré les rodomontades d’Emmanuel Macron qui met en avant ses baisses d’impôts en trompe-l’œil et en attrape gogo. La reprise rapide de la croissance par simple rebond, accrue par une poussée jamais vue de l’endettement et de la dépense publique, provoque une croissance massive des rentrées fiscales, 20 % plus rapide en 21 comme en 22 que la croissance du PIB.

Le « fiscaliste caché » a encore frappé. La pression fiscale est à nouveau sur le chemin des 45 % (INSEE), 48 % (Eurostat) en attendant mieux.

Cela fait désormais un demi-siècle qu’à titre personnel je cherche à convaincre

-        Qu’un système progressif doit être accompagné par des stabilisateurs automatiques de la pression fiscale

-        Qu’un retour à l’organisation mise en place à Bretton Woods pour éviter le stop and go et la succession de croissances trop rapides et de récessions est souhaitable.

-        Qu’il faut mettre un terme à l’anomalie française de « l’énarchie compassionnelle », les hauts fonctionnaires tenant à garder perpétuellement le mécanisme qui aggrave la pression fiscale.

Ces trois mesures vont ensemble. Elles forment l’armature de la démarche de notre cercle.

Rappelons que les trente glorieuses sont basées sur un taux de prélèvement de 20 à 25 % qui était déjà considéré comme excessif. Un Etat fort n’a pas besoin de plus de 20 % du PIB pour faire face à ses besoins régaliens en régime de paix. 47 % c’est de la démence pure. On ne cherche plus à produire mais à arracher des parts du gâteau fiscal. Tout le monde attend le Godot de la cagnotte. Un peuple de feignasses qui attend tout de l’argent des autres en créant les conditions du déclassement économique et social du pays donne une image de lui-même proche de l’abjection.

D’autant qu’il est assez facile d’imaginer des solutions.

Le retour à la proportionnalité, seule réellement constitutionnelle, est une première solution. Un impôt unique de 20 % est un choix radical mais efficace.

Si on tient à conserver la progressivité, il suffit de mettre en place des mécanismes compensateurs :

-        La surcroissance des recettes peut être donnée à un fonds souverain, qui restituera tout ou partie de l’argent à l’état en cas de récession et d’inversion du mécanisme fiscal. Ce fonds ne devra pas dépasser une certaine importance et l’argent de l’excédent doit être restitué. L’ennui de la solution est qu’il stérilise une partie des revenus de la croissance et fausse l’équilibre économique.

-        Tous les seuils peuvent être automatiquement corrigés du taux de croissance. La progressivité demeure mais au profit de l’État.

-        Etc. Il y a des milliers de formules.

Ce n’est pas ce que le débat public fait apparaître. La course au faux pouvoir d’achat distribué par l’État reste l’obsession psychiatrique de la société française alimentée par l’information construite voulue par l’Enarchie.

Personne ne veut voir que l’effondrement de la Santé, de la Justice, et de l’Enseignement accompagne non pas une volonté de rigueur, mais la conséquence même du taux de 47 % de prélèvement. Quand on prélève pour des dépenses improductives la moitié du PIB, et qu’on ajoute 3 000 milliards de dettes, il est impossible que quoi que ce soit ne fonctionne. Impossible !

La question posée par les mécanismes délétères associés dans la durée de la progressivité n’est pas dans le débat public et n’y viendra pas.

50 ans de censure des débats sur ce sujet ont prouvé que la haute administration ne lâchera jamais.

Suicide français ?

Oui !

Le Français né malin…

 

Didier Dufau pour le Cercle des économistes e-toile



Le drame de la désindustrialisation en France

Jean-Pierre Robin, un des derniers journalistes ayant de véritables compétences économiques, pose parfaitement la question dans le Figaro daté du trente mai 2022 : « les déboires industriels de la France se comparent à la défaite de quarante ». Il cite l’ouvrage de Nicolas Dufourq qui note qu’en vingt ans la France a perdu la moitié de ses usines. Depuis 2008, 936 usines de plus de 50 salariés ont fermé.

On pourrait en effet envisager un tribunal pénal pour ce crime contre l’humanité productive. Il est agréable pour notre cercle de voir que ses diagnostics sont totalement confirmés. Ceux qui nous lisent régulièrement savent que nous défendons la thèse que trois causes externes et trois causes internes expliquent la dégringolade annoncée, ré-annoncée, ré-ré-annoncée pendant 25 ans sans aucun écho, tant l’élite dirigeante était imperméable à toute observation et analyse utiles.

Nous disions (avec Maurice Allais) :

-        Que les changes flottants permettaient l’accumulation de déséquilibres provoquant régulièrement des récessions sévères et de plus en plus sévères. Il a fallu la récession de 2008, attribuée bêtement aux subprimes, pour qu’on commence à réfléchir un peu. On n’a pas voulu toucher à la racine du problème alors on a complètement bureaucratisé et enfermé l’activité des banques.

-        Que l’Euro a un caractère structurellement récessif, ce qu’on a vu en 2011, avec la crise spécifique de la zone Euro et qu’il fallait ajouter un mécanisme permettant d’éviter les macro excédents comme les macrodéficits. On n’a rien fait de structurel. On a simplement violé toutes les règles initiales pour permettre à la BCE de créer des flots délirants de monnaie sans contrepartie de production.

-        Que l’entrée de la Chine dans l’OMC et une politique d’ouverture totale à la concurrence des pays à bas salaire allaient liquider l’industrie et déclasser la classe moyenne des pays développés, dans le cadre des systèmes monétaires défaillants. L’affaire est désormais évidente pour tout le monde.

Mais si le monde occidental s’est mis à croître moins vite que le reste du monde, que l’Europe a commencé à aller moins vite que le reste du monde occidental, il y avait aussi cette composante française qui nous mettait à la traîne dans l’union européenne.

C’était la preuve qu’il y avait une composante proprement française de la décrépitude économique.

Nous avons alors insisté sur les trois causes fondamentales du déclin spécifiquement français, qu’on pourrait reformuler ainsi :

-        L’énarchie compassionnelle, c’est-à-dire le développement d’une classe dirigeante de plus en plus népotique, incapable de comprendre les questions de productions, tournée vers les solutions bureaucratiques et l’encadrement millimétriques des activités, et obsédée par la fiscalité intensive.

-        Le socialisme, marqué par le pouvoir donné totalement aux syndicats, la chasse aux patrons et au capital, et la distribution de « droits acquisitifs », ces fameux droits-là opposables qui impliquent de plus en plus de gratuités infinançables. La « gratuité de la vie » et la machine à distribuer les « cadeaux au peuple » à crédit a rendu la redistribution sociale française unique au monde par son ampleur, comme la dette, étant entendu qu’on y incluait le monde entier.

-        Le féminisme outrancier qui entraînait la disparition des enfants dans la population native et créait une crise démographique telle qu’il devenait indispensable d’importer des millions d’immigrés.

Ces trois causes se cumulent facilement. L’étatisme adore le socialisme, le féminisme et toutes les incitations à augmenter son rôle.

On constate qu’avec Macron, l’énarchie népotique, compassionnelle et bienveillante a complètement détruit la démocratie. Il a dépensé 40 milliards en 2021 et quarante milliards en 2022 pour se faire réélire sans faire campagne. Pendant cinq ans il a gouverné avec une poignée de condisciples. Toutes les conséquences ont été aggravées. Aucune vraie réforme n’a été entreprise. Le pays a sombré dans l’abstention ou le vote vomitif. La déchéance est totale.

La démagogie des gratuités et des droits-à a tout emporté avec un syndicalisme de blocage et de destruction. Encore hier une grève de la RATP, exprès lors d’un grand moment festif a aggravé la destruction de la finale de la coupe d’Europe de football. Tout le monde s’en fout. On attend les jeux olympiques d’un pied syndical ferme ! Thatcher avait compris, elle, qu’il fallait remettre les syndicats à leur place de façon ferme et définitive. Le désordre atteint désormais toutes les couches de la société.

Le féminisme a tourné au Wokisme et au fascisme ordinaire, avec le développement de la coercition sociale qui exclut tout opposant à une forme ou une autre de politiquement correct. La presse, la loi, les juges veillent à ce que tous les angélismes destructeurs produisent tous leurs effets. Le gauchisme a emporté toutes les digues d’un socialisme un doigt raisonnable. Il n’y a

plus d’ordre public mais un lacis d’ignominies quotidiennes, sur fond d’écologisme primaires anti économique, de disparition de la natalité, de sans frontiérisme absolu, d’amour de la mort de tout ce qui est un petit peu discipliné et actif.

Ce qu’omet, provisoirement j’espère, l’ami Jean Pierre-Robin, c’est que la conjonction des six causes foncières avec le triomphe de l’écologie religieuse, mortifère, intouchable et sacrée, ne va pas faire renaître l’industrie mais tuer l’ensemble de l’économie. Nous sommes à la veille d’une régression phénoménale que personne ne veut voir, comme on ne voulait pas voir la mort imminente de l’industrie, comme on ne voulait pas voir la mort de la filière nucléaire, abandonnée et déclarée nuisible depuis des lustres.

Les grands prêtres de l’écologie sacrée vont annoncer demain avec une pompe à faire frémir les mânes de l’Église romaine catholique, que le moteur thermique aura disparu en 2035, soit moins de treize ans. Aucun chiffrage des coûts, aucune idée sur les financements, aucune estimation du gain de température globale.

Les calculs que nous avons faits montrent qu’il faut doubler la création d’électricité pour alimenter un parc identique de voitures faisant la même quantité de kilomètres. Le budget global est d’environ de 6 milliards d’euros pour la France soit 5 ans environ de valeur ajoutée des entreprises. L’impact sur la pollution est nul puisque, si les voitures thermiques sont interdites de circuler, elles ne sont pas détruites et vont partir vers l’Afrique où elles produiront la même pollution.

Nous allons donc fêter des objectifs intenables et sans résultats sur le réchauffement avec une outrance de « green washing » et de bonnes intentions affichées. Ah que nous nous voyons beaux dans notre miroir aux alouettes !

La Datar dans les années soixante-dix a viré toutes les industries de Paris intra-muros. La planification à la française les a envoyées en province où elles ont toutes disparu. Paris a perdu 200 000 habitants, ouvriers et salariés de l’industrie avec leur famille. La tarée Hidalgo continue sur la lancée et va encore vider un peu plus la capitale avec des projets qui atteignent le sommet des contradictions et de la folie verte atrabilaire.

Alors, un tribunal pénal pour sanctionner la mort économique de la France ? Une idée à creuser, comme on creuse la tombe de notre prospérité depuis 50 ans.

 

Didier Dufau

Passe-CO2 : le délire commence à se voir un peu trop !

Dans le quasi-silence des grands médias, et sans qu’un seul mot n’en soit dit pendant la campagne présidentielle, le premier grand Passe-CO2 a été mis en place à compter du premier janvier 2022 et les premières protestations s’élèvent.

Une écologie basée sur la tyrannie et la pénurie s’est mise en place en douce, les grands partis politiques refusant de se saisir de la question devant l’opinion tant le Green Washing et la peur qui a été instillée dans les cerveaux par les campagnes délirantes organisées, ont rendu la question politiquement correcte et indiscutable. Toute objection vaut à son auteur la mort sociale. Un dirigeant de grande entreprise américaine vient d’être viré comme un malpropre pour avoir émis des doutes sur certains aspects de la propagande en faveur de la réduction de la prospérité pour cause climatique. Pas de prêts, pas de postes, pas de locations, pas de ventes, pour qui ne chante pas la bonne chanson. Acceptez tout ou disparaissez ! On en revient aux bûchers des sorcières.

« La réforme du DPE n'a pas fini de faire parler d'elle. Devenu obligatoire et opposable depuis le 1er janvier, le diagnostic de performance énergétique a vu son mode de calcul totalement refondu, dans le but de le rendre uniforme et plus fiable. Dans le cadre de la montée en puissance progressive de l'interdiction de louer des passoires et la mise en place d'un audit énergétique au moment de la vente des biens peu performants, le DPE devient un élément fondamental de la valeur des logements et la "valeur verte" des biens est en plus en plus prise en compte lors des transactions. C'est dans ce contexte que le magazine 60 millions de consommateurs publie, dans son numéro de juin, une nouvelle enquête sur la fiabilité des diagnostics réalisés sur le terrain. L'association a fait réaliser, sur quatre maisons dans différents… » (source Batiactu)

 

Et là le drame : on est dans l’arbitraire le plus total. Autant d’estimation que d’estimateur. Cette folie administrative qui fait supporter au propriétaire toute la charge de la prétendue transition énergétique, alors que la France est un des pays qui chargent le plus d’impôts et de taxes la possession d’un appartement, réduisant à presque rien la rentabilité, qui répriment le moins le squat, qui a mis des pouvoirs exorbitants aux locataires qui ne paient pas et détruisent le bien loué, est en marche dans l’arbitraire absolu.

 

Il est vrai que la valeur des biens immobiliers a été poussée au plus haut par les politiques monétaires suivies depuis des années. Les crises financières à répétition ont poussé au plus haut les comportements de défense et de protection. La liberté absolue des mouvements de capitaux a permis à l’épargne des gagnants de la mondialisation de s’investir dans tous les plus beaux biens immobiliers français, qui sont passés largement notamment à Paris dans des mains étrangères qui ne subissent pas la pression fiscale française. Les désordres se cumulent. On a même organisé des exemptions fiscales pour de riches arabes, russes et chinois afin qu’ils investissent dans le marché immobilier français. Leurs sociétés ne paient pas l’IFI. À Paris et dans le Sud méditerranéen, ils détiennent désormais une part colossale des meilleurs biens. Mais on les retrouve partout, y compris en Bretagne. C’est dire !

Pour le propriétaire d’un bien de qualité, ce qu’il doit payer pour garder son bien a doublé en dix ans, alors que le bien lui-même est toujours le même.

Et voilà la schlague écologique qui se met en place, armée par la haine provoquée par la stagnation du pouvoir d’achat et attisée par les conséquences de la gestion démente de l’épidémie de Covid et de la guerre en Ukraine.

Une première version du Passe-CO2 immobilier avait provoqué le blocage des locations en été 2021 y compris dans le secteur des HLM ! La Marie-Chantal de l’écologie dans le logement, Mme Wargon, magnifique exemple de népotisme énarchique, et de reproduction en famille des élites, a créé une petite crise médiatique pour avoir indiqué que « le pavillon, c’est fini », alors qu’elle vit dans un pavillon de luxe. Cela lui a valu de ne pas figurer dans le nouveau gouvernement en attendant un joli reclassement. Mais personne n'avait contesté, sauf nous sur ce blog, la méthode.

Voici que désormais, en partant du bas, c’est-à-dire du consommateur, que la révolte s’installe. L’arbitraire de mesures destinées d’abord à « emmerder les Français », en les ruinant, devient tellement criant que cela ne peut plus être caché. « Mais il faut sauver la terre » crient à nouveau les bien-pensants. « C’est urgent. Les propriétaires on s’en fout ! Ce sont des vieux privilégiés enrichis par la spéculation ». Tous les Savonarole et les grenouilles de la sacristie verte hurlent à la mort sociale et économique des propriétaires !

Mais la majorité de ce qui est appelé par mépris intéressé des « passoires thermiques » (qui ne sont que des bâtiments respectant les normes des années de leur construction) appartient à des familles qui sont loin d’être riches. Plus les biens sont modestes plus ce sont des passoires thermiques. Alors on prétend aider les plus pauvres. Mais un propriétaire est-il un pauvre ? Les aides ne concernent que les familles ne disposant que de 2000 euros de revenus par mois. Et elles sont soumises à un tel pilonnage de sociétés d’escrocs qui mettent en avant des gratuités pour faire un business juteux sans rien respecter que cela commence à inquiéter la Justice qui est débordée par les contentieux !

Le résultat de ces folies, ce sera évidemment la fin des maisons et des appartements à louer et une difficulté croissante pour se loger. L’extrême gauche a déjà sa solution : la réquisition ! En route vers de pires exactions !

Comme il va falloir « planifier » (cela promet), la transition énergétique, on commence à parler de chiffrage du coût dans les différents domaines. Des chiffres bidon sont publiés de façon anecdotique par des comités Théodule et repris par des politiciens sans scrupule, comme Monsieur Macron. La vérité est qu’il s’agit de milliers de milliards d’euros, pas de centaines de milliards. Nous-mêmes avons estimé, en ne s’intéressant qu’aux grosses masses, qu’il faudrait consacrer 40 % de la valeur ajoutée des entreprises françaises jusqu’en 2 050 pour obtenir une réduction significative des émissions de CO2, qui n’aurait, de toute façon, aucun impact sur le réchauffement global du fait que la Chine et les principaux pollueurs ont annoncé qu’ils ne feraient rien de significatif avant cette date. On va se ruiner pour permettre à nos concurrents de nous avaler !

La France a la grande chance d’avoir une tradition religieuse tragique, avec guerres de religion, outrance, bûchers, cagots énervés, etc. Avec une tradition révolutionnaire antibourgeoise, irresponsable, criminelle, outrancière, etc. Avec une tradition bureaucratique phénoménale, désormais népotique, hors de contrôle et follement coûteuse. Avec un tropisme européiste qui lui a fait accepter sa totale dépossession démocratique au profit de pseudo-élite faisant carrière sur le politiquement correct hystérique. Avec une soumission à l’américanisme qui l’a fait accueillir en chantant tous les excès du Wokisme. Avec une mauvaise conscience de gauche qui lui fait tolérer tous les excès de l’altérité fantasmée et se soumettre sans résistance à l’islamisme. Avec une habitude de soumission à toutes les démagogies qui passent et ceux qui les exploitent sans vergogne, comme ce monsieur Macron qui vient de déchaîner l’achat de vote et les cadeaux au peuple comme jamais aucun de ses prédécesseurs n’avait osé le faire : quarante milliards en 2021 et quarante nouveaux milliards en 2022, records battus !

Toutes ces traditions tragiques se concentrent sur la question écologique pour pourrir l’affaire et la rendre tragique, alors que le vote présidentiel a montré que la France était divisée comme jamais entre pétochards et hystériques.

Qui peut accepter que les Français se montrent ainsi sous leur jour le plus honteux, en taurillon immature manié à la cape rouge et se tuant tout seul, sans même avoir besoin d’un matador ?

Le premier grand Passe-CO2 est en train de montrer sa perversité intrinsèque. Le second Passe-CO2, le ZAN, zéro artificialisation nette, en langue administrative délirante, qui promet de bloquer totalement toute construction dans tout l’espace non encore construit en France, sauf pour les éoliennes bien sûr, reste encore hors du débat et de l’intérêt en France. Cela doit être bien puisque c’est écolo, et de toute façon nous sommes en train de multiplier à toute vitesse l’urbanisation des bords de mer jusqu’à cinq kilomètres à l’intérieur des terres ! Alors profitons maintenant en nous taisant ! On verra plus tard. Cela ne tiendra pas…

 On a tué le système sanitaire français par des mesures malthusiennes et une bureaucratie sans nom. Il ne fallait pas le dire. Maintenant le drame est quasiment insoluble et personne ne veut en assumer la responsabilité. On a tué l’industrie. Il ne fallait pas le dire. Maintenant la situation est quasiment jouée définitivement. Il ne fallait pas le dire. Les coalitions roses-verts-rouges sont en train de détruire les grandes villes françaises de façon irréversible. Il ne faut pas le dénoncer puisqu’ils font des pistes de vélos et créent des jardins pourris à base de salades cuites, en attendant les forêts urbaines et ils permettent de mettre des tchadors de baignade et autorisent les seins nus dans les piscines publiques. C’est bien non ? On a tué la natalité française, et il fallait surtout ne rien dire. Les démographes carriéristes ont menti comme jamais un universitaire marxiste n’aurait osé mentir sauf Madame Riz Lacroix. La situation est désormais irrattrapable et implique une immigration de masse avec ses conséquences désormais bien connues. Il ne fallait surtout rien dire et même la grande voix d’Alfred Sauvy a été mise sous l’éteignoir. On a tué la Justice en France entraînant une montée historique de la délinquance violente. Il ne fallait rien dire et chanter la chanson de la lutte contre la délinquance en col blanc et les féminicides, toute en luttant contre la récidive en ne réprimant plus. On est en train de tuer le logement, et il ne faudrait même pas le montrer. D’ailleurs il n’y a même plus de ministre du logement dans l’équipe qui vient d’être annoncé. Emmanuel Macron ne possède rien. Il n’a pas d’enfant. Alors, où est le problème ?

 La crise énergétique est déjà là. Nous sommes à la limite de la rupture de production électrique alors que nous poussons à mort le chauffage électrique, la propulsion électrique et les applications électriques avec la numérisation forcenée de tout ce qui peut l’être. Avoir mis au gouvernement des écologistes de pacotille pendant des décennies, tous antinucléaires, et avoir cédé à tous les antitout, crée un déséquilibre énergétique immédiat que nous ne savons pas compenser. Il n’est même pas sûr que nous puissions nous chauffer l’année prochaine. Alors la tentation de la violence va être chauffée à blanc (mais cela ne produit pas de CO2). La gauche est devenue une extrême gauche dès aujourd’hui. L’anticapitalisme et la haine du bourgeois ont des beaux jours devant eux. L’extrême-droite au crâne rasé et aux idées courtes, voulue comme adversaire privilégié par Macron, car en fait un simple repoussoir, n’a jamais été aussi haut dans les votes. Et on accuse les « boomers » de tous les mots pour créer une guerre des générations, en prime.

Dormez tranquille ! Tout va bien. L’Enarchie compassionnelle appuyée sur les associations gorgées d’argent public, international, européen et national, promouvant le politiquement correct, et soumise totalement aux oukases de ses mandataires, va faire ce qu’il faut.

Vous avez aimé le passe sanitaire puis vaccinal et soutenu le désir présidentiel « d’emmerder les non vaccinés ». Vous adorez aujourd’hui de ne plus avoir aucun service d’urgence en service normal cet été ! Vous allez adorer les Passe-CO2 et l’exaltation réglementaire et fiscale de la passion antibourgeoise qui domine en France depuis toujours.

 

La ruine définitive, nous voilà ! Même pas besoin d’attendre les mesures « bolivariennes » de M. Mélenchon. Et tous les médias sont concentrés sur les capacités de viol d’un handicapé désarticulé qui fait carrière politique sur l’affichage de son handicap et qui a trahi son camp politique pour un ministère inespéré ! On n’est jamais trop pressé quand on a aucun autre argument à faire valoir qu’un affichage symbolique : être une femme ; être un noir ; être une arabe ; être un handicapé ; appartenir à une minorité quelconque à valoriser.

Le Français, né malin, aime les Fa-Tutto qui mènent le pays à son autodestruction…

Jusqu’à quand ?

Didier Dufau

 

Annexe : Une alerte professionnelle très instructive.

« Fédération lancée en décembre dernier, le Syndicat Interprofessionnel du Diagnostic Immobilier, de l’Analyse et de la Numérisation de l’Existant (SIDIANE), auquel appartient Diagamter, a demandé le report au 1er janvier 2023 de la réforme de l’audit énergétique, qui sera obligatoire pour les biens ayant obtenu l’étiquette « F » ou « G » pour un DPE.

Les données observées par les membres de SIDIANE, qui rassemble les majors du diagnostic immobilier, montrent clairement qu'il existe aujourd'hui, en mai 2022 une part plus importante de biens « F » ou « G » qu'avant la réforme de juillet 2021, et ce en dépit des corrections apportées en octobre 2021. C’est particulièrement vrai pour les maisons (55 % du parc de logements) et les appartements de petite surface (1 à 2 pièces). »

Cette alerte confirme qu’on a créé un corps de vérificateurs qui sera incapable de faire face à la demande et que le gros du travail concernera des maisons individuelles provinciales ou banlieusardes et de petits appartements, pas les appartements de luxe des très riches !

Il faut noter que si ce syndicat est contre un démarrage brutal alors que personne n’est prêt, il n’est pas contre la création d’une nouvelle administration de vérificateurs et un marché protégé à caractère administratif entièrement fondé sur la contrainte (et la subvention) dont ses membres veulent profiter. Ce capitalisme étatisé de connivence ne gêne nullement les syndicats professionnels. Ce n’est que la partie « contrôle » et ses conséquences pénales qui les intéressent. Et ils sont comme les autres secteurs : en panne de candidats pour les postes qu’ils proposent. L’enquête de 60 millions de consommateurs ne fait que confirmer  qu’ils emploient les quelques incapables qui font n’importe quoi qu’ils ont trouvés ! Alors ils veulent qu’on calme un peu le jeu pour éviter que, par révolte, on abandonne tout ce fatras dément qui va leur rapporter gros. Nos nouveaux milliardaires français, soutenus par Macron, sont tous des gens qui se sont imposés sur des marchés de ce type, fondés sur la contrainte et un cadre subventionné par l’État. Il suffit de voir l’éolien ! Mais pas seulement. On a vu ce qui s’est passé dans le médicament, les tests, et la lutte contre le Covid, où l’inefficacité s’est conjuguée avec des fortunes colossales faites par quelques-uns. La corruption désormais règne dans l’État français

L’article de Jean Peyrelevade sur la « renaissance de la social-démocratie ».

  1. L’article constate la perte de cohérence de la gauche et son incapacité à revenir au pouvoir. Mais n’en donne aucune explication. La société est déclarée fracturée mais le rôle des politiques socialistes en faveur de cette fracturation n’est pas évalué. Idem pour le déclin de l’économie, idem pour les déficits des finances publics. Comme si « Touche pas à mon pote », le programme commun, puis la poussée de dépenses publiques du gouvernement Rocard puis la folie des 35 heures, puis la débauche de mesures prises par les gouvernements du quinquennat Hollande, n’avaient pas joué leur rôle. Du coup on affirme que la social-démocratie est la solution sans apporter la moindre preuve. C’est une pure pétition de principe.
  2. L’article souligne que le pouvoir est capté par une « minorité réduite ». Mais il n’y a pas d’analyse de cette minorité réduite : il s’agit essentiellement de la génération socialiste promue par Mitterrand et qui prospère en famille, en s’appuyant considérablement sur l’énarchie compassionnelle et les équipes rassemblées par Delanoë. Il s’agit d’une caste socialiste-compatible, étatiste, bureaucratique, fiscaliste, européiste, partiellement genrée. L’homogénéité est dans l’illibéralisme et la préférence social-démocrate pour la fonction publique. La fusion récente de la haute fonction publique qui tient l’état, et les équipes qui tiennent la politique, est la cause des maux soulignés. Ce qui n’est pas diagnostiqué.
  3. Macron est un social-démocrate qui a tout centralisé entre ses mains en violant l’esprit et la lettre de la constitution. On peut dénoncer la pratique sans demander le retour au septennat et la déconnexion des élections présidentielles et législatives.
  4. La décentralisation est un sujet compliqué. Dire qu’il faut simplifier et généraliser la décentralisation n’a pas de sens global. Il faut regarder dans le détail. C’est aussi sot que d’affirmer qu’il faut faire tout remonter à Bruxelles. La vérité est que l’État est désormais largement impuissant, écartelé par le haut et par le bas ; cette impuissance est une des causes principales de la crise démocratique. Ne pas évoquer les moyens de retrouver de la puissance souveraine sur les grands sujets et au contraire toujours favoriser ce qui aggrave la difficulté n’est pas une approche sérieuse.
  5. Il faut passer d’un capitalisme actionnarial à un capitalisme de codécision écrit M. Peyrelevade. En route pour les fadaises Woke. Les entreprises agissent dans un véritable réseau de contraintes judiciaires et administratives. Leur donner une responsabilité politique pour éviter les fractures sociales est indécent : il appartient aux politiques de gérer l’unité du pays, pas aux agents économiques qui peuvent agir à leur guise dans le cadre des lois. En leur demandant d’assumer le travail de l’État, on prouve seulement que le socialisme et la social-démocratie sont impuissants sur cette question. Ajouter qu’on les prive de leur capacité de décision au profit de comités sociaux va encore plus loin dans l’impossibilité de tenir les objectifs de réindustrialisation, de retour à la compétitivité, etc. qu’on déclare indispensables par ailleurs.
  6. Le rapport suggère d’améliorer la formation des Français. Mais rien n’est dit des causes de l’effondrement de l’Éducation nationale qui sont très liées au travail de sape des socialistes qui ont cautionné les lubies « déconstructives » des gauchistes excités et de leur association.
  7. Il faut en revenir à la planification centrale pour tenir compte des tâches exorbitantes de l’époque : réindustrialisation, transition énergétique, recréation de services publics fonctionnels. On contredit les propos précédents sur la décentralisation.
  8. La crise climatique exige de baisser le niveau de consommation des Français y compris les plus pauvres qui vont souffrir. « Il ne faut pas faire rêver les Français sur des hausses utopiques de niveaux de vie ». Mais il faut néanmoins les protéger et avec eux les travailleurs indépendants. Comment ? En augmentant les impôts par une réforme fiscale « structurelle » ! L’adjectif n’a pas de sens et propose une manière édulcorée d’affirmer que les riches doivent payer. C’est une idée tellement éculée qu’il faut changer le vocabulaire. Alors que les petits riches sont les plus taxés du monde ! Mais le symbolique évitera la révolution. Alors le grand retour de l’ISF est nécessaire, structurellement ! Naturellement. Le sauvetage de notre patrimoine commun exige la taxation du patrimoine ! Ça, c’est de la pensée sociale-démocrate moderne. Alors que les propriétaires vont être soumis à des contraintes extrêmement coûteuses, il faut en plus les taxer à mort et les priver des ressources nécessaires à la tâche de conversion énergétique des immeubles ! Très rocardien, comme objectif !
  9. Naturellement il faut renforcer l’Union Européenne, aller vers un fédéralisme plus profond, et élargir ses ressources et ses responsabilités. Cela va en effet renforcer la crédibilité des élites et l’information des Français. Tout sujet transféré à l’UE, et ses exécutifs non élus, quitte la presse et sort du débat national. Cela va certainement renforcer la démocratie.

Conclusion

Il est facile de constater que M. Peyrelevade est prisonnier des conceptions qui depuis Giscard et Mitterrand, ont détruit la prospérité française et conduit aux désastres polymorphes actuels. On peut noter le peu de différences avec le programme Macron, aux seules postures électoralistes et de triangulation près. Cette tentation social-démocrate et européiste habite totalement Macron et explique ses très médiocres résultats sur la majorité des grandes difficultés nationales.

Notons que le rapport est incapable de parler des 35 heures et de la retraite, deux mesures « techniques » mais qui sont tout de même importantes, non ? Tout est noyé dans le verbiage.

Au total ? Au total, rien. Du blabla et du néant. Du vrai rocardisme suranné et pitoyable.

Les dix sujets nationaux critiques

"Quels sont selon vous les dix grands sujets nationaux critiques ?"

Cette redoutable question exige quelques clarifications préalables.

Pour les tenants convaincus d’une idéologie forte, la mise en œuvre de ses commandements est toujours prioritaire, mais ne parle qu’aux tenants de cette idéologie.

Pour les tenants d’une forte nostalgie, le retour aux moments bénis même fantasmés est prioritaire, mais ne parle qu’aux nostalgiques. Si on en appelle d’un grand déclassement, ou d’un grand effondrement, la bonne situation antérieure devient automatiquement un objectif en soi et appelle des tactiques réactionnaires ou de restauration.

Dans les urgences nationales, certaines sont circonstancielles et n’ont pas vocation à perdurer, même si elles concernent des faits gravissimes. La pandémie, ou la guerre de réannexion des pays libérés de l’emprise soviétique menée par la Russie sont des phénomènes graves dont il importe évidemment de peser les conséquences et les stratégies d’évitement.

Quiconque a participé au débat politique sait que la première question est toujours : d’où parles-tu et dans quelle intention ? L’analyse d’une erreur, l’observation critique d’un phénomène et de ses conséquences ou l’explication raisonnée d’un échec ne sont pas considérées, et généralement, au mieux, ramenées à l’expression de remarques techniques de spécialistes.

L’évacuation des grandes questions nationales du débat présidentiel est très significative. Les grands partis ne veulent traiter que de ce qui leur amène des votes et ne veulent froisser que leurs concurrents les plus dangereux. Alors ils ne parlent de rien et se contentent d’une compétition de personnalités autour de quelques lieux communs bien connotés.

Nous-mêmes sur ce blog avons considéré que nous devions observer les réalités, les comprendre et en tirer des conclusions, à charge pour chacun, en fonction de ses propres convictions d’en faire ce qu’il croit bon.

Par conséquent, pour nous, la question s’entend ainsi : quelles sont les grandes évolutions qui ont, pour le pays et pour les Français, un pouvoir de nuisance par rapport à des objectifs généralement acceptés. Quand ces évolutions sont, ou ignorées ou mises sous le tapis, ou incomprises, il nous paraît utile, dans la limite de nos propres capacités d’analyse, d’en faire l’exposé.

Voici donc dix grandes évolutions ou absences de d’évolution que nous trouvons fâcheuses et qui, selon nous, devraient commander, de la part des politiques, un constat, une réflexion, une politique.

-          L’effondrement démographique national

La dénatalité et le vieillissement de la population sont des poisons terribles. Après la défaite de 1 870 et celles de 1914, les autorités de droite comme de gauche, ont mené des politiques proactives pour redonner un dynamisme démographique au pays. Cette ambition a progressivement été abandonnée au profit d’approche individualiste et de préoccupation de genre. Les femmes proprement françaises (disons dont la lignée était là en 1 890) ne font guère plus de 1.4 enfants en moyenne et la population, non seulement, vieillit mais disparaît progressivement. Toutes les actions de promotion de la natalité, considérée par les féministes comme des actions sexistes qui ravalent les femmes à leur statut indigne de poule pondeuse, qu’elles récusent, ont été progressivement réduites au profit de la promotion de l’avortement et du planning familial. Peu de Français savent que par rapport à 1970 nous perdons environ 500 000 naissances potentielles par an. Elles sont compensées par l’immigration et la surnatalité des populations en provenance des pays à forte natalité. Mais cette solution, indolore et même bénéfique au départ, finit par poser de nombreux problèmes. Compter sur des étrangers qui parfois ont une culture incompatible avec la nôtre ou difficilement miscible, pour résoudre une difficulté nationale, est tout de même une lâcheté. Le vieillissement est extrêmement coûteux et crée des situations dommageables : on l’a vu avec le Covid qui a frappé fort en France principalement du fait du nombre de personnes de plus de 60 ans. Il s’accélère, laissant entrevoir de très graves difficultés dans beaucoup de domaines.

-          Les crises financières à répétition.

Depuis 1971, la France a subi des récessions sévères à répétition -73-74, 81-83, 92-93, début des années 2000, 2008-2009 avec un complément en 2011, toutes provoquées par des explosions financières. La manière dont a été gérée la crise du Covid a provoqué une récession provoquée, d’une autre nature. Ces crises ont eu un coût démentiel pour le pays et l’ont profondément atteint. Comprendre le mécanisme de ces crises et empêcher le retour des récessions devrait être une sorte d’urgence nationale provoquant des réflexions nombreuses et approfondies. Après tout le chômage et la pauvreté ne sont pas considérés, par personne, comme des avantages. On voit que tout cela est laissé hors du débat politique et que l’action gouvernementale ne s’attaque pas aux causes. On réduit les symptômes. Pour nous, c’est une honte. Nous avons bien ici deux difficultés majeures : les méfaits du système monétaire international et ceux du système de monnaie unique non régulé.

-          La crise démocratique et ses composantes.

Les deux campagnes dernières campagnes présidentielles ont été tellement minables et leurs résultats ont été si lamentables que plus personne ne nie la crise démocratique. Elle a plusieurs composantes principales :

- L’énarchie compassionnelle : la confiscation, désormais en famille, de la politique par une caste de hauts fonctionnaires ne permet plus de s’écarter des idées dominantes au sein de cette caste : étatisme, surfiscalité, normes contraignantes, bureaucratie, déficits, dépenses publiques outrées

- L’évacuation du débat français des questions désormais transférées à l’Europe.

- Le gouvernement des juges

- Le poids excessif des ONG et des institutions internationales qui développent leur propre idéologie sans frein.

- L’appauvrissement du débat, le vide de la presse sur certains sujets, les outrances judiciaires, le fanatisme, la méfiance contre les élites, le constat de l’impuissance des représentants du peuple et des gouvernements, la sur représentation des altérités et des préoccupations étrangères, en sont la résultante. La colère, le dégoût ou l’indifférence deviennent des éléments dominants et permanents du jeu politique et interdisent le jeu sain et normal de la démocratie. On finit avec plus de votes extrémistes que de votes raisonnables et les votants centristes sont animés par la peur. Lamentable !

-          La crise climatique

Nous ne sommes pas de ceux qui nient qu’il y ait une évolution climatique préoccupante, même si le caractère religieux qu’a pris la question est particulièrement perturbant. Nous avons donc à produire une action qui concilie à la fois, la nécessité d’une réduction décisive des différentes pollutions, défensive contre les différents risques de pénuries, et respectueuse des nécessités de la croissance.

Concilier économie et écologie est le grand défi du temps. On n’en prend pas le chemin.

La question pose des difficultés techniques, des problèmes de gouvernance, et une exigence de rythme. On ne discute de rien. On risque de terribles mécomptes.

-          La crise de la mondialisation

On a voulu ignorer les alertes tonitruantes de Maurice Allais sur les conséquences d’une ouverture totale des industries occidentales, européennes et naturellement françaises, à une compétition sans frein avec les pays émergents à très bas salaires. Conformément aux avertissements, la France a perdu son industrie et le revenu des classes populaires a stagné. La réaction populiste a été trop ample et trop générale pour que le moindre doute puisse subsister. Nous-mêmes sur ce site avons inlassablement alerté sur les dangers d’ouvrir l’OMC à la Chine et de laisser les frontières économiques totalement ouvertes. Nous avons totalement négligé le risque du retour de la Russie aux méthodes de l’URSS. Commercer et devenir dépendant de dictatures infâmes n’est pas sans inconvénients

-          L’effondrement des politiques publiques

Cet effondrement est désormais parfaitement reconnu alors que pendant longtemps il a été caché, nié et minimisé. Il est la résultante des autres crises et de la tentative imbécile de créer le socialisme en France, avec le programme commun puis les inepties de Jospin puis la catastrophe du quinquennat Hollande. Il touche aussi bien les fonctions régaliennes de sécurité intérieure et extérieure et de justice, que la santé, comme on l’a vu, l’enseignement public et les universités. Pour juguler cet effondrement, il faut agir sur tous les autres problèmes évoqués, qui ont tous une résultante sur les politiques publiques, et sortir du socialisme et de la démagogie de « droits-à ».

Telle est la vision que nous avons développée au sein de notre Cercle des sujets nationaux critiques

Il va de soi que les dernières évolutions radicales comme le Covid ou la guerre en Ukraine, sur un terreau aussi problématique, distendent un peu plus les parties qui brinquebalent depuis longtemps, l’inflation et la récession risquant à très court terme d’avoir des conséquences très graves, qu’on imputera naturellement à ces deux accidents mais qui sont surtout graves en France du fait des erreurs que nous accumulons sans réaction depuis des lustres. Les cinquante ans qui viennent de s’écouler n’ont pas été la période la plus glorieuse de la politique française.

Et voilà le passe-CO2 ! Merci qui ?

"RÉGLEMENTATION. Les textes encadrant l'obligation d'un audit énergétique pour les logements énergivores à vendre sont parus au Journal officiel, ce 5 mai 2022. Les logements en mono propriété classés F et G sont concernés dès le 1er septembre prochain.

Deux textes, un décret et un arrêté, sont parus au Journal officiel du 5 mai 2022. Très attendus, ils complètent la série de textes ayant réformé le diagnostic de performance énergétique (DPE), désormais harmonisé, obligatoire et opposable, et sont issus de la loi Climat et résilience, qui pose également l'interdiction progressive de louer les passoires énergétiques.

L'audit énergétique s'ajoute au DPE, lorsque celui-ci fait apparaître de piètres performances, exprimées dans le classement de A à G. Il s'applique, au moment de la vente, aux maisons individuelles et aux appartements situés en mono propriété, à l'exclusion, donc des logements situés dans une copropriété. Il vise à aller plus loin que le DPE dans l'analyse précise des caractéristiques énergétiques, et à proposer des travaux d'améliorations des performances."

Contraintes sur contraintes ; coûts s'ajoutant aux coûts ; avec une inflation majeure sur les matériaux à utiliser. On crée des cohortes à financer d'experts de tout poil et de toutes compétences dont le coût s'ajoutera à celui de la construction.

Avec la loi ZAN on étend progressivement la loi « littoral » jusqu'aux frontières du nord et de l'est. Avec l'interdiction progressive d'utiliser du béton, de l'acier, ou ce qu’on voudra, au profit de matériaux "biosourcés" en pénurie totale. On ruine des pans entiers de l'industrie tout en augmentant drastiquement les coûts et les délais.

En rendant invendables ou à prix bradés des logements qui ont satisfait des générations de français, on organise une pénurie artificielle, déjà amorçée avec le blocage des locations complété aujourd'hui par celui des ventes. 

On est en train d'organiser dans les transports, le logement et l'industrie un système de bureaucratie asphyxiante tuant toute rentabilité, ruinant les activités et empoisonnant la vie des habitants, tout en laissant filer les subventions démentes et les déficits.

Et pas une discussion dans les médias, pas un débat public, rien. Seulement des messes anti co2 qui ont pour but de faire peur et de donner bonne mine aux politiciens au pouvoir.

Au premier tour de la présidentielle pas un mot sur l'écologie. Pas un. On n'a parlé que de pouvoir d'achat. Avec le passe-co2 le pouvoir d'achat va en prendre un coup phénoménal. Pas un mot.

Une fois l'élection passée, nouvelle intervention du GIEC, proposition d'une planification écologique et publication d'une volée de règlements coercitifs.

En même temps on accueille tous les réfugiés et migrants du moment. On les met où ? À Marseille des Nigérians attaquent à la machette les résidents d'HLM et les expulsent pour squatter leurs appartements. Pas une réaction des "autorités". Le sujet serait « complexe ».

Vertu coercitive et laxisme régalien reportent sur le populo les conséquences de l'inconséquence dans des proportions jamais vues en temps de paix. On voudrait organiser la guerre entre les logés et les non logés, les locataires et les propriétaires, les habitant des villes et ceux des campagnes, on ne s'y prendrait pas autrement.

L'énarchie compassionnelle et bienveillante, a le visage de plus en plus terrifiant d'Emmanuel Macron dont le regard trahit une évolution mentale de plus en plus problématique (il n'y a pas que Poutine pour présenter des signes de délire) et les folies bureaucratiques de Mme Wargon, l'équivalent en jupon du terrifiant M. Véran.

Lorsque les Français vont réaliser à quel point la liberté a été corsetée et leur vie entravée, ils réagiront, mais trop tard. On leur dira que c'est pour leur bien et celui de la terre. Qu'ils sont des mauvais citoyens et des Gaulois ingouvernables. Peut-être déclarera-t-on à nouveau qu'on a envie de les emmerder.

Toute cette enflure bureaucratique stérilisante vient de la Commission et des députés à l'assemblée européenne directement inspirés par l'ONU et les ONG. Tout ce qui descend de ce ciel-là n'est plus discuté. Les médias chantent la belle chanson de la nécessité et oublient de discuter des moyens.

Le processus de décision bruxellois se fait intégralement en dehors de toute discussion en France. On vient de le voir avec la réglementation des cryptomonnaies. Tout a été fait dans le dos des Français qui ne sont mis au courant, trois secondes, que du résultat. L'Union européenne a contribué à assécher quasi totalement le débat politique national. On n'entend pas parler des sujets qui s’y traitent et on demande de mettre en œuvre ce qui a été entériné dans le silence des médias.

On dira : les médias n'ont qu'à se saisir des débats européens, à la Commission comme au Parlement européen. Ils ne le font pas pour deux raisons techniques et une raison politique. Première raison technique : la procédure bruxelloise est longue, largement faussée par le jeu des lobbies et assommante. On ne saurait quoi dire qui intéresse les lecteurs sur ces procédures qui durent des années. Seconde raison technique : il faudrait s'intéresser aux positions en vogue dans les autres pays et les Français s'en foutent royalement. Que pensent les Autrichiens de la preuve de travail de l'Ethereum ? Rien à f…

La pire raison est purement politique. Si la couverture politique des journaux se mettait à couvrir les débats européens sur les questions vitales ou annexes alors plus personne ne comprendrait à quoi peuvent bien servir le président, les députés et les sénateurs. L'appareil démocratique devenu une chambre d'enregistrement qui attend le verdict européen paraîtrait sans objet.

Cela se termine avec un Michel Onfray qui refuse de voter dans une France Maastrichienne, 56 % des votes qui se portent sur des partis extrémistes, et un président élu par moins de 40 % des inscrits et probablement 33 % des Français en possibilité de voter, le tout sans rien dire de son programme puisqu'il est honnête de ne pas en avoir : l'Europe y pourvoit.

L'important politiquement est de chanter des cantiques :

Bienvenue dans le monde du bien, sa désolation démocratique, sa bureaucratie irradiante, sa sottise débilitante !

Et regardez bien l'image associée à ce texte : la grandeur architecturale de la France est en train de s'exalter !



Les prélèvements ont cru 20% plus vite que le PIB en 2021 !

alors qu'on prétend avoir baissé les impôts...

« Si les comptes publics ont un peu meilleure mine en 2021, cela s'explique essentiellement par le fort rebond de 7% l'économie française après la récession historique de 8% subie par la France en 2020 à cause de la crise sanitaire. Cette reprise a notamment permis aux recettes de l'État et des administrations de rebondir « vigoureusement » de 8,4%, souligne l'Insee, soit 101,8 milliards d'euros. »

L’Insee vient de produire une première révision de l’état économique de la France pour 2021. Il y en aura d’autres. Il faut attendre en général deux à trois ans pour savoir exactement ce qui s’est passé réellement dans le pays, une réalité qui surprend toujours les étudiants quand on met le doigt concrètement sur cette réalité. Des croissances deviennent des décroissances ; des défaillances étaient en fait des rétablissements. Le temps long de l’économie est une des affaires les plus compliquées à expliquer au profane à qui les journaux servent une bouillie toute chaude, souvent corsée de propagande intéressée, mais hautement provisoire, en évitant soigneusement de revenir sur le plat quand il a tiédi et que son vrai goût apparaît.

Le commentaire purement conjoncturel cité révèle un élément structurel de l’économie française :  les recettes fiscales vont plus vite que la croissance du PIB ! Notre système fiscal est globalement progressif. Et pas qu’un peu ! Toute croissance du PIB se traduit par une augmentation de la pression fiscale, donc des dépenses publiques, dans la mentalité d’assisté qui caractérise le français moyen, donc déficits accrus dès qu’il y a freinage et descente aux enfers dès qu’il y a récession. La réaction de notre Etat géré par la haute fonction publique politisée est alors d'accroître les impôts. Les cycles économiques en France conduisent automatiquement à un sur-accroissement fiscal. Cette mécanique funeste a fait de la France le premier pays mondial pour la fiscalité et les taxes et naturellement un des plus endettés. Elle a pesé sur la croissance jusqu’à la stagnation de longue durée.

En cas de chocs exogènes, la situation devient aussitôt catastrophique. On va encore le voir avec les conséquences de la guerre en Ukraine.

La progressivité fiscale peut se discuter dans son principe mais même si on adhère à sa justification morale, sociale ou politique, personne n’a jamais théorisé qu’elle devait servir à accroître indéfiniment la part du revenu captée par l’Etat. Il faut donc rendre régulièrement le trop-perçu global de la progressivité fiscale aux Français.

Faut-il s’extasier sur le fait qu’après une récession de 8%, l’économie ne rebondisse que de 7% alors que les prélèvements, eux, ont cru de 8,4%, soit 20% plus fort que la base fiscale. Selon quelles justifications ?

N’attendons pas des nuances de l’énarchie « compassionnelle et bienveillante », en vérité socialiste et étatiste, regroupées presque totalement autour d’Emmanuel Macron, qu’elles remettent en cause ce mécanisme pervers qui leur assure un pouvoir constamment accru. La presse inféodée n’en dira mot. Les quelques milliardaires qui tiennent la presse ont obtenu les moyens d’une dé-progressivité de fait et font leurs bénéfices majoritairement hors de France ! Mme Pécresse, énarque, n’en dira mot. M. Dupont Aignan est énarque. Mme Le Pen se voit en populiste socialisante. Toutes les candidatures de gauche sont pour l’accroissement sans limite de la pression fiscale. Quant à Eric Zemmour qui pourrait être intéressé par ce thème, il est trop pressé par les médias de s’excuser de tout et de rien pour avoir le temps d’évoquer cette question critique.

C’est comme cela qu’on finit par décourager les Français de voter.

Une facilité condamnable : décharger et défiscaliser des revenus sans toucher à la dépense.

Transférer n'est pas réduire !

Que la France soit devenue le leader mondial de la fiscalité et qu’il faille ambitionner de régresser dans ce classement mondial là, pas de doute ! De même, faire payer à l’entreprise l’essentiel du secteur social en ouvrant le pays à la concurrence mondiale, où pratiquement aucun pays ne pratique cet exercice, est une folie. Baissons donc les impôts sur les particuliers et les charges sur les entreprises !

La vérité est que personne ne prétend les baisser et tous proposent seulement de les transférer. C’est la grande mode depuis maintenant des décennies avec un résultat globalement tragique sur ka dette, le sous-investissement, l’emploi, le revenu et… les impôts.

Si on veut des résultats, il faut baisser le besoin de financement d’abord et ensuite, et ensuite seulement, organiser la collecte des financements le plus intelligemment possible.

Nous avons un état moloch, avec des effectifs pléthoriques et aucune des administrations ne fonctionne bien. C’est un premier paradoxe. Tout le monde peut comprendre qu’il faut d’abord savoir pourquoi, dans chaque secteur de la politique publique, on aboutit à une situation aussi déplorable.

Dans le secteur de la justice on a levé le couvercle répressif qui était mis sur la délinquance par une justice très sévère jusqu’en 1968. En plus on a judiciarisé des pans entiers de la vie sociale, économique et politique qui ne l’étaient pas. La délinquance a flambé et le besoin de jugements aussi. On a alourdi toutes les procédures et on a permis de rejuger la chose jugée aux assises (coût jamais évoqué). L’immigration de masse a conduit également à une augmentation de la délinquance. La justice est noyée alors que la délinquance est au plus haut. Pour réduire la pression, il faut agir sur la répression et le champ de la délinquance. Tout en revenant à des jugements définitifs en première instance aux assises sauf vice de ceci ou de cela. Et il faut réussir l’informatisation du système. Comme on fait tout l’inverse, le secteur est noyé, inefficace et gangrenée par la politique et l'idéologie.

Dans le secteur de la médecine on a développé une pression bureaucratique délirante tout en freinant l’expansion des personnels médicaux, en réduisant les lieux de soins, en modifiant la médecine de ville, tout en généralisant la gratuité et l’achat de produits au rabais dans des pays à bas salaires. Il faut à l’évidence réduire le personnel administratif, réduire les actes inutiles par une franchise médicale sur le petit risque, et augmenter le nombre des soignants. Il faut aussi changer la collecte des fonds correspondants. Le système suisse est le meilleur : les particuliers paient directement leurs cotisations maladie à des caisses agréées et concurrentes. Ce n’est pas le rôle des entreprises. Pas de monopole public ; une pression des assurances pour contrôler les frais médicaux ; les particuliers font attention à ne pas réclamer n’importe quoi car l’effet est immédiat sur leur facture. C’est entre 400 et 500 euros par mois et par personne, avec des tarifs bas pour les enfants (une centaine d’euros). Les cas d’exonérations ou de réduction sont étroitement restreints temporairement aux cas douloureusement problématiques. Le grand âge et l’absence d’enfants créent des difficultés comme partout mais le moindre citoyen comprend les problématiques.

Dans le secteur de l’enseignement, on a voulu toute une génération au bac et pourquoi pas à la maîtrise, rendre toutes les classes mixtes, caserner les collèges et les lycées, tout en acceptant de faire venir dans les classes des cohortes massives d’immigrés en provenance de dizaines de pays étrangers et en refusant la sélection. On a assigné à l’école le soin d’inculquer des thèmes sociétalistes et moralisateur, biaisés par la gauche, au détriment de l’enseignement lui-même et des disciplines. Le système est par terre. Il faut faire baisser la pression migratoire, éliminer la pression sociétaliste et rétablir la sélection. Il faut également réduire le côté non-enseignant de l’école : voyages, sorties, périscolaires. Et concentrer les disciplines au lieu d’en ajouter constamment. On a fait tout le contraire. Avec des résultats dramatiques.

Sans action d’abord sur les politiques suivies, impossible de réduire le besoin de financement.

Pour la retraite, la réduction de la durée hebdomadaire de travail et les retraites prises avant 65 ans se sont cumulées avec l’augmentation de la durée de vie pour rendre la situation ingérable. Si on travaille moins longtemps on perd des recettes. Si la dépense, elle, augmente massivement on se ruine, car le résultat ce sont des cotisations en hausse et de la dette si on n’ose pas les augmenter. Inutiles de transférer les cotisations si on n’étend pas la durée du travail et si on ne retarde pas l’âge de départ en retraite.

Affirmer : « je ne fais rien parce que les Français ne veulent pas mais je supprime les cotisations et la fiscalité sur tel ou tel revenu » revient à transférer des cotisations ou des dépenses individualisées sur l’impôt général. Comme on ne veut pas toucher à la TVA (parce que les Français ne veulent pas) alors c’est l’impôt sur le revenu qui trinque qui n’est payé que par 47 % des Français. Comme pour la taxe d’habitation. L’IR ou la dette récupèrent le bébé et l’eau du bain. Ce débat fondamental est escamoté.

On a déjà basculé sur la fiscalité générale toutes les cotisations sur les bas salaires, ce qui est totalement injuste ET inefficace. On veut étendre à l’infini des transferts de ce genre par démagogie. C’est totalement absurde ET inique. Pas un candidat qui ne se livre à ce petit exercice ! Pas un mot de contestation dans la presse et dans les médias. Et on ne réduit aucune dépense par une rectification des politiques menées.

On nage dans la démagogie pure et on déshonore la politique.

Revenir à la semaine de 40 heures et passer à la retraite à 67 ans pour tous, voilà la première action à mener.

Redonner la responsabilité de la politique médicale aux médecins à l’hôpital dans le cadre d’un simple contrôle de gestion, chaque service gérant son budget, est obligatoire, comme l’est le démantèlement de tout le contrôle tatillon et exhaustif préalable et a posteriori des actes, avec un retour de la responsabilité médicale.

Rétablir une responsabilité des assurés sur leurs dépenses avec la hausse du reste à charge pour le petit risque est tout aussi nécessaire pour éviter les visites gratuites de pur confort, et l’utilisation abusive de la carte de sécurité sociale.

Rétablir le couvercle sur la délinquance comme avant 1970 et réduire le champ pénal tout en sanctionnant le justicialisme et en simplifiant la procédure pénale, est une nécessité absolue. Quand quelqu’un se noie, on le sort de l’eau d’abord et on ne songe pas à augmenter la taille de ses poumons.

Etc. Etc.

Ce n’est pas si difficile de construire un programme de sortie du déclassement.

Si on veut optimiser les modes de collecte des fonds nécessaires, il faut transférer la CSG en partie sur les particuliers comme en Suisse et en partie sur la TVA pour les exonérations sociales ciblées, ce qui permet de faire assumer une partie des frais par les produits importés. Idem pour certains impôts de production qui ne sont directement associés à une production effective. De même il faut supprimer les impôts qui coûtent plus cher que ce qu’ils ne rapportent. IFI et impôts sur les successions sont symboliques et peuvent être totalement supprimés provoquant un choc de confiance et une envie d’investir en France et de créer du capital et de la production. Ils représentent 1.6 % des prélèvements ! Moins que la perte de valeur de la monnaie chaque année.

Une telle politique n’est possible que si le monde politique n’est pas dirigé par une cohorte de hauts fonctionnaires étatistes et socialisants travaillant en famille sur plusieurs générations. Un minimum de profondeur démocratique suppose que ce sont des citoyens ne dépendant pas des subsides de l’état pour leur carrière qui doivent proposer ou voter les lois. Les fonctionnaires doivent montrer leur compétence en trouvant les voies et les moyens d’influencer les dirigeants politiques et de mettre en œuvre correctement les décisions prises. Nul ne peut donc être élu dans une instance qui fixe sa rémunération et les moyens de son activité. Et nul ne peut recevoir deux rémunérations de l’État.

Cela fait maintenant depuis plus de 20 ans que tout ceci est ressassé et devrait être mis en œuvre. Pendant 10 ans la droite ne l’a pas fait et pendant 10 autres la gauche ne l’a pas fait.

Et en privé tous disent : il n’y a pas de doute c’est ce qu’il faut faire. Sinon on continuera à sombrer.

Oui : tous. Mais…

L’énarchie préfère conserver ses privilèges. On a le grand combat entre Macron et Pécresse, énarque l’un et l’autre, avec l’exutoire commode Le Pen. La haute finance compte sur l’Europe pour contrôler ce qui doit l’être. La dette permet de faire taire les pires démagogues. L’émigration est plus facile à organiser que de susciter un renouveau des naissances indigènes.

Eric Zemmour joue à son tour le jeu des exonérations et des défiscalisations sans toucher aux besoins de financement. L’audace sur l’immigration dans la continuité démagogique sur le reste…

Comment corriger un débat présidentiel si débilitant ?  D’où peut venir le salut français et la fin d’une autodestruction débilitante ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sélection LR : les aspects regrettables du débat sur BFM

On savait qu’un débat sur BFM balancerait entre l’insipide et l’odieux. La direction de cette chaîne impose un soutien indéfectible à Emmanuel Macron, pour les raisons de gros sous de la maison mère, avec des faux journalistes aboyeurs comme la dénommée Malherbe, qui a fait de son agressivité sélective la forme ultime de son travail de propagande active pour le politiquement correct, sur le modèle France-Inter.

On voyait bien, qu’une fois de plus la seule préoccupation des organisateurs, était de tenter d’amalgamer LR et Zemmour ou Le Pen pour pouvoir classer tout ce petit monde dans l’extrême droite fascisante qui nous ramène aux heures sombres etc. Tout le temps passé à essayer de décoller le sparadrap Zemmour sera autant de gagné pour éviter d’aborder les vrais problèmes.

LR est tout aussi responsable de la situation. Lorsqu’on écoute les concurrents, on voit bien qu’il n’y a que des différences artificielles de « sensibilité » sur les grands problèmes de l’heure et qu’ils sont obligés de forcer le trait pour se distinguer. En revanche « valeurs » et « sensibilité » empêchent de présenter des choix clairs au pays. On croyait en écoutant Christian Jacob qu’un travail de fond excellent et radical avait été fait au sein du parti LR et que le programme LR était là et bien là. Personne n’a vu le début de ce programme commun approfondi dans les débats. Du coup rien de fondamental n’est tranché et sur tous les sujets on a vu que les candidats disant presque pareil mais différemment et que les grandes options qui fâchent étaient prudemment laissées de côté.

Il fallait évidemment que sur les sept ou huit questions fondamentales où les nœuds gordiens sont tellement serrés qu’ils empêchent toute politique sérieuse, LR fasse des conventions thématiques publiques tonitruantes avec, sur chaque sujet une politique tranchée susceptible d’être promue et défendue par tous les candidats potentiels. À raison de 15 jours par grandes questions nationales, les Français auraient pu voir de quel métal était composée l’offre LR et quel avenir ses candidats proposaient aux Français.

Au lieu de cela on voit un concours de beauté, où aucune ligne directrice politique ferme ne se dégage et où aucune des grandes causes du déclassement français n’est abordée à la hauteur nécessaire.

La stagnation de 40 ans imposée à la France par le choix du programme commun et les options internationales que nous subissons n’a fait l'objet d’aucune analyse. Il fallait acter que certains choix gouvernementaux de droite s'accommodant finalement des dérives socialistes, européistes et mondialistes étaient délétères et qu’il fallait désormais revenir à une politique sévère de correction.

Croire que les classes populaires n’ont pas compris que le socialisme conduit à la misère, que l’européisme qui prône l’ouverture aux salariés pauvres des pays de l’est et du sud et à une immigration massive les mettait en difficulté et que le mondialisme qui les expose directement à la concurrence des travailleurs pauvres chinois leur nuisait, est pour le moins un aveuglement.

En ne s’attaquant pas de front à ces trois défis, on se coupe automatiquement des masses populaires et on laisse leur vote à d’autres. Les sondages parlent d’un taux de soutien de 2 à 5 % de LR dans les classes populaires. Dans le monde des fonctionnaires et des associations, le soutien est à peu près du même ordre. Chez les jeunes à qui on n’offre aucune perspective, c’est à peine mieux. Il reste qui ?

LR ne s’en sortira qu’en donnant des preuves qu’il a compris et qu’il a le diagnostic, le pronostic et le traitement.

On n’a entraperçu chez l’un ou chez l’autre des éléments du diagnostic, du pronostic et du traitement, mais si peu et de façon si timide que personne ne sait la politique qui sera suivie avec la force du soutien des militants.

Nous avons un pays dirigé exclusivement par des hauts fonctionnaires qui ont capté la politique, mis sous tutelle tous les « sachants » ayant une compétence professionnelle, en médecine, dans l’enseignement, dans toutes les fonctions régaliennes et créé une bureaucratie effarante et disproportionnée, unique au monde, qui étouffe tout le monde. Jamais des présidents énarques entourés par une bande d’énarques ne toucheront à ce monopole mortifère. La preuve en a été administrée pendant dix ans d’abord par Hollande puis par Macron. Alors on ne propose plus de hauts fonctionnaires comme candidats. Et on explique comment on va redonner du sens aux politiques publiques et du pouvoir aux vrais professionnels disposant d’une capacité technique.

Au lieu de se laisser piéger par un discours inquiétant pour les fonctionnaires en poste, plein de menaces et d’imprécation, il n’est pas trop difficile d’affirmer que les fonctions régaliennes de l’état sont effondrées et qu’elles doivent être restaurées, redonnant du sens à ceux qui choisissent les fonctions d’état, et libérant les autres de tutelles infernales.

Que faut-il à la France dans le domaine sanitaire : réduire à 15 000 au lieu de 18 000 les fonctionnaires catégorie A, à 3 000 euros nets par mois, et fournir du travail à 5 000 infirmières de plus à 2000 euros nets par mois, ou proposer l’inverse ou même maintenir le statu quo ? L’arbitrage est entre les fonctions purement administratives et les fonctions opérationnelles. C’est vrai aussi pour la police, pour la justice, pour l’école, pour l'université, pour l’armée…

Il n’est tout de même pas bien sorcier de réconcilier l’appel urgent de Juvin à sauver l’hôpital public et les services publics en général et le besoin de dégraisser le mammouth, en réduisant la pression fiscale et réglementaire sur le pays.

Le débat sur le pouvoir d'achat a été lamentable avec un concours Lépine de mesures de transfert de charges pour faire apparaître une générosité sociale illusoire. En fait tout le monde est d’accord pour renvoyer les charges sociales sur la CSG, la TVA et l’impôt sur le revenu. Ce qui veut dire qu’on transfère sur ceux qui paient le plus d’impôts la gratuité des soins, les retraites trop longues, les transports indéfiniment allongés, l’habitat social gonflé à mort, et les mille actions financées actuellement par les cotisations patronales et salariales. Du coup la hausse de la pression fiscale devient obligatoire et massive, alors qu’on laisse entendre qu’on va la limiter. Quelle différence avec la politique socialiste de transfert sur les plus actifs et l’impôt de la satisfaction électoraliste de tous les besoins des gens qui espèrent ne pas  gagner leur pain à la sueur de leur front ? Nous sommes bien le dernier pays authentiquement marxiste-léniniste du monde, avec une droite qui se coule dans les raisonnements et pratiques de cette idéologie mortifère !

Aucun auditeur de la séance de sélection d’hier soir ne sortira de là en ayant compris que la France s’est tuée depuis 1981 avec un programme marxiste-léniniste débilitant, une captation de la démocratie par la haute fonction publique et l’envahissement de la bureaucratie.

Aucun électeur n’aura compris ce que LR propose pour en sortir. Emmanuel Macron est exactement sur la même ligne !

Cela vide l’exercice de toute valeur.

Une fois de plus on pourra regretter que LR n’ait pas mis la priorité sur le programme et laisse un simple concours de beauté montrer son insignifiance.

Pour sortir du piège, il faudra que le candidat retenu, quel qu’il soit, reprenne à son compte la question du programme national, soutenu par tous, y compris les alliés de LR, qu’il faut au pays, en acceptant que ses propres conceptions ne soient pas nécessairement prioritaires et en voulant arriver à un consensus sur une politique énergique de grand redressement dans son camp avant de la proposer au pays. Cela peut se faire en trois mois laissant tout le temps nécessaire à un rush électoral final convainquant.

Utinam…

Le très révélateur rapport écolo de RTE

La question du coût de la conversion énergétique au tout électrique de l’automobile n’est pas très complexe.

Nous en connaissons presque tous les paramètres.

Le parc : 55 000 000 millions de voitures. Prix moyen d’une voiture électrique de puissance moyenne répliquant la structure du parc actuel : 40 000 euros. Coût de la conversion : 2 200 milliards d’euros

La consommation de carburant : 50 millions de m3 ; 50 milliards de litres. Énergie d’un litre : 10 kWh.

Énergie électrique à produire pour le même usage de la voiture : 500 milliards de kwh.

Pertes en ligne entre éoliennes et lieu d’utilisation : 5 %

Production primaire d’électricité à prévoir : 500 milliards de kwh

Capacité d’énergie pilotable pour compenser l’intermittence des éoliennes : 500 Twh.

Nombre de points de recharge :

Privés : 34 millions

Publics : 16 millions

Prix d’un point de recharge : 9 000 euros si pas puissants 40 000 si puissants. Coût : 800 milliards d’euros.

Réseau de transport : doit se connecter à toutes les éoliennes en allongeant démesurement le cablage vu la dispersion et doubler la quantité d’énergie transportée par rapport au réseau actuel. Coût 1 000 milliards euros (chiffres RTE).

Triplement de la capacité de production électrique : nucléaire ou renouvelable. Les chiffres ont été donnés par la cour des comptes :

Les montants calculés avec précision concernent les coûts passés et actuels de la filière électronucléaire. Environ 188 milliards d'euros ont été dépensés entre 1945 et 2010 :

La mise en place et la contruction de la filière nucléaire française   (58 réacteurs pour une puissance totale de 62,510 MW) a nécessité un investissement de 121 milliards d'euros ;

La recherche a quant à elle bénéficié de 55 milliards d'euros (1 milliard en moyenne par an), auquel s'ajoutent 12 milliards pour la construction, le fonctionnement et l'arrêt de Superphénix.

Le nouvel EPR de Flamanville coûtera sans doute autour de 12 milliards d’euros à son achèvement.

C’est un réacteur à eau pressurisée de 3e génération dont la puissance nette atteint près de 1 660 MW, avec une durée de production annuelle d’environ 200 jours.

Le parc actuel d’éoliennes a une puissance de 2 Watt. Les plus grosses qui coûtent près de 350 000 euros pièces, sont à 2 MW. Mille fois plus tout de même.

Selon vos goûts, répartissez les constructions entre éoliennes et EPR , sachant que les petites centrales atomiques ne seront pas disponibles avant 2 035.

Maintenant tous à vos calculettes en faisant attention entre les Méga et les Tera, entre les watts et les watt heures.

Et tentez d’expliquer pourquoi le rapport n’envisage que 1 000 milliards d’euros pour la conversion du parc automobile alors que les estimations minimales aboutissent à 5 fois plus (vous pouvez vérifier par vous-mêmes).

Il est vrai que le rapport ne tient compte que de 35 millions de voitures et d’une utilisation diminuée de 40 %. Le genre d’information qui usuellement ne fait pas l’objet d’une grande diffusion, vu les conséquences sociales et la limitation extrême imposée aux populations. Il ne reste que 38 % de l’énergie à fournir. C’est tout de même plus simple. Mais, même comme cela, on ne trouve pas mille milliards d’euros mais bien plus.

Comme les résultats de production d’électricité propre annoncés paraissent très difficiles à atteindre même avec une cible fortement limitée, il faut donc conclure que la transition dans les délais prévus est impossible sauf mesures draconiennes contre la population.

Les Français vont donc connaître à la fois de terribles restrictions et des pertes de revenus terrifiantes. Le rapport RTE n’a pas chiffré le résultat en température en considérant que suivre la trajectoire du Giec suffisait à notre bonheur. En fait tout le monde sait qu’il sera nul.

Le Point publie ce jour une interview de Jancovici, dont les efforts en économie n’ont pas encore atteint le niveau souhaitable, mais qui sait faire des additions et qui écrit : « même en s’appuyant sur les avancées techniques sur lesquelles on peut compter, dont le développement du nucléaire et de l’électrification, la vitesse où il faudrait aller pour conserver tout ce que nous avons aujourd’hui tout en nous débarrassant totalement des combustibles fossiles est trop grande pour qu’on puisse espérer l’atteindre ».

Exactement ce que j’ai pu écrire dans mon livre « Sortir du désastre » et dire lors de conférences en suscitant une indignation épouvantée d’une partie de la salle. « Ce n’est pas vrai » ; « il ment ! » « les chiffres sont faux » ; « c’est un climatosceptique ». Nous sommes dans la religion avec des grenouilles de bénitiers très sensibles.

Christian Saint-Etienne ce jour explique dans le Figaro que les Verts-Rouge-Woke, français culpabilisent les Français pour leur faire avaler une décroissance massive. Il signale lui aussi que le rapport de RTE prévoit une baisse colossale de la production et de la consommation dans tous ses scénarios. Tout cela pour rien puisque l’enjeu climatique est ailleurs et notamment en Chine et aux Etats-Unis. Se ruiner pour ne contribuer qu’à 0.2 % de la production de CO2, un chiffre insignifiant, est absurde.

La bataille qui s’ouvre est celle qui voit s’affronter d’un côté les tenants d’une décroissance forte menée par des néofascistes puritains à coups de taxes et d’interdiction, pour aucuns résultats autres que politiques et idéologiques et  sans aucun effet réel sur le climat et le réchauffement,  et une attitude réaliste qui parie sur un maintien de la prospérité en agissant de façon moins radicale et plus étalée dans le temps.

Se mettre en position de perdre un combat impossible à gagner n’est pas une politique digne. Mentir et dissimuler en permanence pour faire semblant que c’est possible est une politique peu honorable. La France a tout à perdre dans ce tunnel de bêtise malveillante et les Français risquent d’y laisser leurs libertés et leur prospérité.

Il faut arrêter cela. L’urgence est là !

Sonnez Buccins,résonnez Trompettes : un nouveau service public est créé en date du 1er janvier 2022

Ca manquait aux Français.

La campagne présidentielle est bien commencée et un des thèmes principaux est de contenir l'extrême création d’emplois dans le Service Public. L’échec dramatique du système médical français, incapable de sortir un vaccin, incapable de fournir des masques, des respirateurs, des produits de première nécessité médicale, a été justement imputé à l’incroyable poussée de la bureaucratie créée par l’Énarchie compassionnelle et bienveillante, avec ses 35 % de bureaucrates là où tout le monde se contente de 20 à 25 % dans les pays développés. Les Français ont tout d’un coup réalisé qu’ils nourrissaient grassement un troupeau de 18 000 fonctionnaires catégorie A au ministère de la Santé et dans les ARS, incapables du moindre reste médical et que l’on avait empêché de former des médecins français par le numerus clausus ce qui faisait qu’on allait les chercher en Algérie ou en Roumanie. Les médecins ont expliqué qu’ils étaient obligés de remplir des papiers, avant, pendant et après tout geste médical, ce qui ralentissait leur travail devenu à la fois assommant et burlesque. On a vu avec Mme Buzin et M. Véran, s’étaler le clanisme familial et politique, associé à une morgue et une incompétence parfaite jusqu’au caricaturale, qui produit les dirigeants de ce foutoir politico-administratif de pétochards à la fois fourbes, lâches, violents et cupides.

C’était tellement gênant que l’énarque Macron, entouré par une garde extrêmement réduite de copains énarques, et bien décidé à transformer la fonction présidentielle en investissement résidentiel, par une pestilentielle démagogie, a décidé de supprimer le nom de l’ENA pour une école de service public qui empêche de nommer facilement le viol de la démocratie par l’entriste cumulatif des hauts fonctionnaires, sans changer rien à cet abus.

Tout le monde constate, ahuri, le niveau totalement hystérique de l’achat de votes pratiqué par l’équipe de hauts fonctionnaires hors sol au pouvoir. Mais personne ne souligne ce qui se passe au ras du sol. Là, le rêve, c'est de créer des nouveaux services publics avec des noms bucoliques de plus en plus « com’ débile » et « novlangue ». Ah ! créer des machins nationaux capables de devenir des verrues administratives de type cancérigène, il n’y a que cela de vrai. On se souvient que Chirac étant président et Jospin premier ministre, Mme Aubry ministre, tous énarques, et M. Kouchner, illustration de la bienveillance médiatisée et clanique à toutes mains, mais en manque de retraite solide, secrétaire d’État à la santé, ce petit monde avait essayé de créer un « grand service public du transport médicalisé ». Ils étaient tombés sur une réaction sauvage des chauffeurs de taxi, dont l’activité médicalisée représentait jusqu'à 40 % du chiffre d’affaires en province, et avaient été obligés de reculer. L’Énarque recule toujours devant les jacqueries quitte à revenir à la charge plus tard.

Là nous voyons l’énarque Macron, avec son premier ministre (paraît-il) l’énarque Castex, mettre en place avec l’énarque Wargon, qui se signale beaucoup ces derniers temps en Marie-Chantal de caricature (fille de polytechnicien ministre de gauche et de droite et inversement et d’une mère énarque fonctionnant sous Hidalgo, preuve d’une docilité remarquable et d’un manque de souci de l’intérêt public assez remarquable) décider de créer quoi ? Vous ne voyez pas ? Allons ! Allons ! Que peut créer une troïka de hauts fonctionnaires énarques en folie ? Mais si, ils ont osé : oui, ils ont créé un « nouveau service public », à la française et comme on ne parle plus le français chez ces gens-là, on l’a appelé « France’renov ». Maprim’Renov mais cela faisait petit bras.

Cette nouvelle fonction publique va conduire le changement climatique en France, c’est-à-dire jouer les scouts de la distribution des fonds immenses que l’on compte mettre à la disposition des Français, fonds qu’on a pris dans leur poche, ou à la BCE, à charge de remboursement, pour qu’ils respectent les différents « passes CO2 » qu’on commence à leur imposer. « France rénov' aura pour but d'informer, conseiller et accompagner les ménages dans leurs travaux de rénovation". Ces débiles n’auraient rien pu faire sans la douce intervention d’un nouveau service publique.

Pour les amateurs de sottise administrative sotte et invasive, nous laissons goûter ce passage de cette littérature de compétition :

« Un numéro de téléphone et une plateforme web uniques seront créés, de manière à ce que l'utilisateur ait accès facilement à des informations sur les aides, un simulateur, l'adresse de l'espace conseil le plus proche, ainsi que la liste des artisans labellisés Reconnu Garant de l'Environnement (RGE). Le dispositif s'appuiera sur les réseaux Faire et les points rénovation info service de l'Anah, soit 450 guichets sur le territoire ; ceux-ci deviendront des "espaces France rénov'". "Ce réseau continuera de grandir pour couvrir tous le territoire, cofinancé par les CEE via le programme Sare et les collectivités locales", ajoute le ministère. "Cela constitue une simplification pour les ménages, puisqu'il existait auparavant deux réseaux s'adressant à des publics différents."

Si vous saviez qu’il y avait deux réseaux existants, vous êtes très au-dessus du lot. Si vous savez ce que sont les financements CEE (non ce n’est pas l’Europe) vous atteignez les sommets.

En revanche si vous ne sentez pas la fierté qui va habiter les artisans dotés du label RGE et ne comprenez pas l’immense avantage de tout cela pour les ménages vous êtes un fieffé imbécile, réactionnaire et climatosceptique.

La phrase clé : « Ce réseau continuera de grandir ». Un foyer parkinsonien de croissance administrative vient d’être créé pour les mille ans à venir. Le CO2 n’a qu’à bien se tenir.

Les architectes et autres professionnels n'avaient donc pas la capacité de jouer ce rôle ? Distribuer l’argent des autres ne présente en général pas grandes difficultés. Pas question on ne craint pas leur réaction.

Nous voici avec un nouveau service public, s’appuyant sur des législations kilométriques, mettant sous tutelle tous les acteurs qui savent faire, et qui devront comme les médecins obéir à des sous-fifres incultes et incapables au moins dans les disciplines du bâtiment, et distribuant un « pognon de dingue ». M. l’énarque Macron avait promis 120 000 fonctionnaires de moins. Certains ne s’étaient pas écroulés de rire en entendant ces fadaises pour électeurs débiles. On finira l’année 2022 avec 65 000 postes de plus (on en est déjà à 45 000). Dans cinq ans la Cour des Comptes, pour faire la nique aux conseillers d’état qui dominent actuellement, pondra un rapport sanglant sur les mécomptes et les gaspillages de France Renov’. Il ne se passera rien. Mais tout le monde aura « fonctionné », c’est-à-dire brasser du vent et l’argent des contribuables actuels ou futurs.

Et le dindon de la farce sera toujours le même : le crétin de base qui doit travailler avec compétence pour vivre. Il doit faire face à la concurrence des entrepreneurs opportunistes qui rassemblent des Africains et des Moldo-valaques sur tous les marchés artificiels subventionnés, et se faufiler entre les « passes » (un mot évocateur bien choisi) divers et les diverses conséquences d’un réchauffement climatique qui ne va pas s’atténuer le moins du monde.

Si un fonctionnaire savait faire baisser la température, on vivrait en France dans des igloos depuis longtemps. Sans subvention.

De quelques tares de l’époque et de l’analyse du Pr Maffesoli

Il est amusant de lire et d’écouter le Pr. Maffesoli expliquer que nous sommes dans une période qui marque la fin d’une époque, au sens grec des deux mots. La modernité perdrait définitivement ses oripeaux :

L’individuel laisserait la place au « nous », et, en un mot, on passerait des « droits de » de l’individu, aux « droits à » de groupes.

La rationalité serait délaissée au profit de l’émotionnel. L’image et l’exaltation utopique l’emporterait sur les faits bruts et leur raffinage par la pensée.

Le progressisme et l’idée de l’homme puissant allant collectivement constamment vers une société meilleure par la démocratie, alimentée par le débat, serait caduque et remplacée par on ne sait trop quoi entre vitalisme et constantes de l’humanité animale.

Notre professeur déclare observer et ne pas juger cette destruction du « modernisme », de noter l’émergence « obligée » de soulèvements (mais sans les encourager) du type de celui des gilets jaunes, qui aurait été provoqué par la contradiction entre des élites bloquées dans le modernisme et l’instinct vital des différentes « tribus » qui se seraient reformés. Ces élites seraient en fait mortes et ne le sauraient pas.

Cette analyse est apparemment  corroborée par de nombreux « faits massifs », comme le record d’abstention aux dernières élections départementales et régionales. 2/3 d’abstention sur des listes incomplètes du fait du record de non-inscription de personnes pouvant voter, phénomène jamais dénoncé, et dans des lieux où une grande quantité de population n’a pas le droit de vote, cela veut dire des élites politiques élues par une fraction dérisoire des populations vivant sur un territoire. La perte de sens démocratique est délirante.

Pour avoir voulu être assesseur lors du dernier vote, les observations qu’on peut tirer de l’expérience sont étonnantes. Le bureau de vote est dans une école où 95% des élèves sont d’origine étrangère, principalement africaine et principalement noire. Une seule personne noire s’est présentée dans l’isoloir. Pas deux : une.  Ce n’est plus un contraste. C’est un abîme.  Le personnel politique du bureau de vote ne se différencie pas par les idées. Ils sont jeunes, ambitieux, sympathiques et ne savent rien. Absolument rien. Ils répètent des mantras, censés être représentatifs de leurs « valeurs ». La discussion de la jeune femme socialiste (?) tenant le bureau, cadre dans une instance sociale, et d’un jeune homme, en voie d’être cadre dans un machin se voulant dans le coup, et se retrouvant à LREM, a porté sur le salaire net d’un conseiller de Paris et d’un conseiller régional. Ajouter à son salaire (médiocre) deux rémunérations publiques électives vous fait doubler votre rémunération totale, sans grand travail supplémentaire, même s’il faut participer à quelques corvées. Aucun des deux ne formulent aucune critique de rien. L’important est de faire carrière et de ne pas être éjectée. Donc surtout pas d’idées. Pas de risque.

Dans tous les partis, la peur d’exprimer quoi que ce soit tenaille. Surtout ne rien dire. Laisser les affiliations « naturelles » jouer sans rien dire, mais en accumulant les postures. Jouer les valeurs et les signes, en se calant sur l’émotion, sur le nous, sur la société que « nous » voulons. Le fait que l’on aille vers l’abîme ne gêne personne : c’est comme cela ! On ne va pas entrer dans ce trou noir et proposer quoi que ce soit.

En revanche les élites dirigeantes resteraient bloquées dans le rationalisme, et autres attributs du modernisme décadent et provoqueraient des « soulèvements » successifs de la part de telle ou telle tribue.  

Ils seraient donc vains d’essayer de mettre un peu de raison et de respect des électeurs dans la politique, et absurde de penser l’avenir pour qu’il soit « positif ». L’homme est un animal inconscient et plutôt mauvais en soi qui courre à sa perte dans la festivité en étant sensible au marketing de la marginalité et du non essentiel.

L’avenir serait donc à une bestialité, neu-neu, au sein d’archipels bestialisés, soudés par des appartenances, et mus par les passions de mini foule et non par la raison, se soulevant de temps à autres contre une cléricature enfermée dans la rationalité, la promotion de l'individualisme et le progressisme.

L’écologie telle qu’elle est transcrite dans la politique est une assez belle illustration de ces hauts concepts professoraux.

Tout est faux ou controuvé lorsqu’on entre dans le détail de cette querelle politique qu’est l’écologie délirante. Le livre essentiel de Christian Gérondeau (La religion écologique) le prouve facilement. Il est inattaquable. Première imbécillité : le CO2 mortifère à court terme de la planète. Nous avons un stock de CO2 dans l'atmosphère qui est extrêmement bas, quasiment le plus bas de l’histoire vivante de la planète. Au temps des dinosaures et de la luxuriance de la végétation, le stock était 250 fois plus gros.  Là où il était à mille nous sommes à quatre et on nous explique qu’en passant à 6 ou 8, la terre serait morte…  Deuxième imbécillité : l’homme est responsable de l’accumulation de CO2 dans l’atmosphère et donc de la mort de la planète. En vérité les activités humaines n'ajoutent qu’un pour cent par an à la masse de CO2 existante. Par conséquent, réduire de moitié notre production n’aura aucun effet significatif sur le stock. Et le stock doublerait-il, il serait toujours 125 fois plus petit que ce que la terre a connu pour le plus grand bonheur de la vie. Car le CO2 est notre meilleur fertilisant. Troisième imbécillité : la corrélation CO2, température, pertes d’espèces vivantes, serait prouvée. Elle ne l’a jamais été. C’est la hausse explosive des populations dans certaines parties du monde, comme le Nigeria et les pays musulmans, qui pose problème, et les pratiques désastreuses mises en œuvre par ces populations pour survivre, alors qu’elles sont mal pourvues en énergie. Mais là, c’est le silence.  Quatrième imbécillité :  nous pouvons atteindre la « neutralité carbone ». En fait c’est totalement impossible et cela n’arrivera pas. D’abord parce que seule l’Europe se sent obligée de tenter ce pari stupide, et notamment l’Allemagne qui s’est enfoncée dans une impasse dramatique qui ne peut que provoquer un « backlash », un effet retour imposé par les nécessités. Cinquième imbécillité : les énergies renouvelables peuvent représenter la totalité des productions énergétiques. Tout examen un peu rationnel prouve que c’est strictement impossible. Elles peuvent atteindre mondialement au maximum 15 à 20 pour cent de l’énergie électrique qui elle-même est une fraction minoritaire du besoin énergétique global. Sixième imbécillité : convertir tout le parc automobile et tout le chauffage à l’électricité mène directement à une pollution en CO2 pire que l’ancienne et à des frais tellement énormes qu’ils ne seront jamais supportables économiquement. Septième imbécillité : la perte de productivité crée de l’emploi. Huitième imbécillité : les Français qui sont en avance mondiale sur la question du CO2 doivent faire plus que les autres et tuer leurs paysages, artificialiser leur plateau continental, et détruire la beauté construite par des générations, pour atteindre des objectifs sans intérêts et ruineux, tout en perdant tout emploi et toute liberté.

Nous sommes face à une escroquerie et contrairement à ce que dit le Pr Maffesoli, cela provient des élites, pas du terrain. Dans cette affaire, elle a totalement renoncé au progrès, à la rationalité et à l’individualisme, qui sont selon lui les dimensions du modernisme. L’escroquerie écologique a été montée à l’ONU, désormais tenue par les ONG et par Greenpeace, s’est amplifiée par la transmission des instances internationales, puis par les états. En Europe la BCE, la Commission Européenne, les grandes agences internationales sont les fers de lance de l’offensive pour « la transition vers le zéro carbone ». Cette folie vient d’en haut et elle est amplifiée par des élites dirigeant par la peur.

Il en est de même du Wokisme et de la Cancel culture, créés aux Etats-Unis et relayés par toutes les instances internationales comme LA VERITE qu’il faut imposer au monde, via leurs dirigeants et une masse médiatique contrôlée qui aboie aux ordres.

En France, le pays et la majorité de sa population a des aspirations différentes et on cherche à leur imposer des vues qui ne sont pas les leurs. Le slogan, au ras de l’électeur, c’est « liberté et prospérité ». La perte des libertés est colossale et celle de la prospérité suit.

Les crises des bonnets rouges et des gilets jaunes ne sont pas liées au conflit entre modernisme finissant et nouveau monde. Dans un pays où le PIB par tête est quasi le même qu’en 1980, 40 ans de stagnation, la perspective d’une perte massive de revenu, de liberté, de vie et d’autonomie a été ravageuse. La bureaucratie qui dirige la France n’a rien vu parce qu’elle ne peut rien voir. Si toute la politique se résume à 100 personnes issues de la haute administration, cannibalisant une classe politique devenue népotique du fait de la « parité », qui a permis aux enfants de l’énarchie de prendre le pouvoir sans effort (pensons à Marisole Touraine, Parly II, Wargon, etc), on retrouve en pire les cent familles, car passer un examen administratif c’est moins méritant que de créer une industrie et des millions d’emplois.

Les nécessités du moment sont la rationalité, pour contrer les erreurs gigantesques de l’écologie, la nation, pour éviter le naufrage de l’éclatement tribal et la perte du sentiment national, la restauration de la liberté  formelle, en empêchant les dresseurs de piloris et le Klux Klan Woke, mais aussi de la liberté réelle fondée sur la prospérité, en cassant toutes les forces qui ont conduit à la stagnation, avant de s'engager directement dans l’effondrement volontaire, ce qui demande de réfléchir un peu et de faire de la politique.

M. Maffesoli, la France aujourd’hui a besoin de Descartes et de ce que vous appelez le modernisme. Le premier acte est de virer Macron qui symbolise l’effondrement et le déclassement du pays et la ridiculisation de la France, et le second de forger des politiques fondamentales sur les grandes questions clés, en refusant oukases irrationnels et les politiques autodestructrices et malthusiennes, et folies pures et simples, tout en développant une diplomatie de la prospérité.

L’urgence n’est pas de théoriser un changement d’époque vers un magma autodestructeur qui s’imposerait « volens nolens », alimentée par des peurs irrationnelles créées par une oligarchie minuscule venant d’en haut et vivant à l’écart de la démocratie. Nous n’avons pas à avoir peur de la démocratie. Les Français savent très bien ce qu’ils veulent et ils attendent qu'on les respecte et qu’on leur tienne un langage de vérité. C’est aux partis de gouvernement de le vouloir au lieu de s’affoler à l’idée d’avoir seulement une idée.  On a vu que l’aventurisme narcissique d’Emmanuel Macron ne débouchait sur rien sinon le pire. Il faut rebâtir une aventure collective. Et sortir du trou. On ne saurait trop conseiller au professeur Maffesoli de contribuer à ce mouvement de sauvetage plutôt que de commenter le naufrage.  

Le livre de Michel Hau et Félix Torrès, « Le Virage Manqué », entre décapages et dérapages

La société des Belles Lettres a eu la bonne idée d’éditer l’ouvrage de deux membres éminents de notre université qui ont l’avantage d’être d’une génération proche de celle des membres de notre petit groupe et qui ont donc tout connu de l’époque qu’ils décrivent : 1974- 1984 (ce qui laisse la place pour une suite). Ils cherchent dans cette histoire une clef qui permette de comprendre nos difficultés actuelles.  Pour avoir commis une livre, « l’Etrange désastre » qui traitait en partie de cette période, je trouve excellent que l’on revienne inlassablement sur les causes du naufrage économique français et il est vrai que les années soixante-dix ont été un moment critique.

Les auteurs ont connu tous les événements dont ils parlent. En plus de leurs études, ils ont nécessairement une impression existentielle du sujet. Les auteurs de notre génération tiennent pour acquis des connaissances et des faits qui se sont totalement en fait évaporés dans les limbes de l’oubli collectif et qui demandent aux jeunes générations un effort de connaissance alors que beaucoup laisse aller leur imagination et pensent selon les préjugés de l’époque actuelle.  Les aider à une connaissance fondée est essentiel surtout quand on le fait honnêtement et à des fins explicatives.

Le livre est construit de manière simple et efficace : Il développe une thèse centrale, véritable fil rouge sur lequel va s’accrocher un inventaire d’une particulière exhaustivité de toutes les attitudes et de toutes les politiques qui en justifient la justesse et l’importance.

La thèse est connue et déjà généralement acceptée. Beaucoup trouvent opportun de la laisser sous le tapis ou de ne pas trop insister, « pour ne pas décourager ce qu’il reste de Billancourt » ? C’est-à-dire rien. Qu’affirme le livre : en voulant faire concourir les entreprises françaises dans une compétition mondiale totale avec des boulets aux pieds, les dirigeants français ont ruiné l’industrie du pays. L’avantage de ne servir qu’une seule idée dans un livre est que le clou finit par être bien enfoncé dans la tête du lecteur. Le risque est évidemment de vouloir trop prouver et d’ignorer des facteurs tout aussi importants pour la compréhension de la période couverte.

Pour les auteurs, le décrochage s’explique par l’accumulation de charges sur l’entreprise, qui l’ont empêché d’être compétitive à l’extérieur. Le keynésianisme des élites politiques françaises plus la démagogie socialiste sont les causes de cette évolution mortifère. Seul Raymond Barre, dont les auteurs sont visiblement énamourés, aurait pu remettre les choses en place avant qu’il ne soit trop tard. Mais l’élection de Mitterrand a tué la seule chance de changer de cap. Le grand virage se place dans les années 1974 -1975, où Giscard et Chirac se lancent dans une relance keynésienne folle sans se rendre compte qu’un monde nouveau était en train de s’installer et qu’il fallait se mettre en situation de s’adapter intelligemment, ce que beaucoup de pays ont fait mais pas la France qui au contraire, a pris le chemin contraire et l’a payé de sa prospérité.

L’ouvrage vaut pour la compilation qu’il propose des propos et des mesures qui ont conduit certains à ne pas prendre le bon virage et d’autres à le faire. C’est une bibliothèque de référence à lui tout seul. Pour celui qui s’intéresse à l’histoire des idées et des pratiques économiques dominantes en France depuis 1974, c’est un travail monumental et formidable. Bravo !

Sur le fond, il n’y a strictement aucun doute que la France a voulu un système de concurrence mondiale tout en empêchant ses entreprises d’y gagner. Ce qui est une politique schizophrène manifeste, de longue durée, partagée par tous les grands dirigeants successifs et impardonnable, nul doute là-dessus. La compétitivité d’une économie est largement liée à la manière dont elle est gouvernée. Tout a été fait pour que l’entreprise française lutte avec des handicaps insurmontables.

Ce diagnostic est en fait partagé par presque tout le monde et depuis longtemps. Il faut dire que les résultats sont particulièrement navrants depuis également très longtemps. Nous sommes le pays en tête de classement mondial pour les dépenses de redistribution et la fiscalité, mais notre revenu moyen a stagné en valeur absolue et s’est étiolée par rapport à presque tous les autres pays. Nous avons un moloch étatique phénoménal et plus aucune fonction régalienne ne fonctionne. La Justice, la police, l’enseignement national, la santé, tout est à plat. L’armée fonctionne avec des bouts de ficelle et dans la dépendance.  L’entreprise doit vivre avec les charges les plus lourdes du monde, des salariés qui travaillent souvent peu, qui sont souvent absents et qui partent tôt à la retraite. Les soldes extérieurs sont catastrophiques. Nous n’investissons quasiment plus. Le chômage devenu structurel est à des hauteurs extrêmes. Les Français méprisent désormais leurs élites politiques. Oui la France a décroché et elle est même tombée. La crise sanitaire n’a rien arrangé. A-t-elle point que l’avenir est désormais très incertain avec des risques de collapsus importants.  

L’originalité du livre est d’avoir très justement réparti la responsabilité aussi bien sur la droite que sur la gauche. L’effondrement des deux partis de gouvernement dominants jusqu’en 2017 a assez prouvé que les électeurs français s’étaient approprié le constat.

Le livre vient donc au secours d’un constat désormais largement partagé dans l’opinion publique, en donnant au citoyen qui le voudra, le moyen de mieux comprendre « comment on en est arrivé là ». On sait malheureusement qu’il y aura toujours en France une fraction de la population pour penser qu’étatisme et socialisme sont les mamelles nécessaires de la politique française et que la démagogie empêchant de s’attaquer trop directement à l’électeur, c’est toujours sur le créateur de richesses que l’on s’abat. L’expérience de l’action des gouvernements depuis 2001, période non couverte par le livre, montre que tous ont été conscients qu’il fallait décharger l’entreprise, tous, mais qu’ils n’ont jamais pu aller très loin dans cette direction, tant le pays est peu disposé à en accepter les conséquences. La France est dans une impasse. Et ce n’est pas la crise sanitaire qui a entraîné une poussée invraisemblable des aides publiques tout en prouvant la nécessité de réinvestir dans la santé et les politiques régaliennes, qui offrira de sitôt un terreau favorable à des réformes fondamentales.

Le risque est donc grand que le livre passe aux oubliettes, écarté avec une belle unanimité par des factions politiques qui toutes considèrent que la conquête du pouvoir passer par des cadeaux sociaux au peuple.

Comme nous l’avons dit d’entrée de jeu, le livre, centré sur une explication unique, occulte certains faits ou néglige certaines situations, ce qui poussent les auteurs à des commentaires un peu trop à l’emporte-pièce ou à ne pas comprendre certaines dynamiques fondamentales.

Les auteurs expliquent que les Trente Glorieuses ne le sont pas tant que cela et que beaucoup d’erreurs y trouvent naissance. La dynamique politique de l’Etat providence, dite keynésienne, qui a poussé à des dépenses sociales publiques excessives, ne s’explique que par la crise de 1929 et les effets de la guerre. On a soldé l’avant-guerre dans l’immédiate après-guerre. La pression soviétique qui menaçait les démocraties européennes de l’intérieur et de l’extérieur imposait également une action sociale qui évite le succès du communisme. Comme la guerre avait liquidé les fortunes, l’argent ne pouvait être trouvé que sur la valeur ajoutée là où elle apparaissait : dans l’entreprise.

Il aurait été intéressant que les auteurs analysent un peu plus pourquoi cela n’a pas empêché une croissance d’une rapidité historique. Une réponse est timidement tentée : les Trente Glorieuses seraient le fruit d’une circonstance particulière : l’exode rural qui a donné des bras par millions aux forces nouvelles de l’économie. Cela nous change des affirmations surjouées qui font soit de la reconstruction, soit de la quasi-gratuité du pétrole, soit du développement de la « bagnole, soit du Plan Marshall, la raison également fortuite et de court terme de la croissance rapide d’après-guerre. Cela reste un simplisme. 

Les auteurs ont choisi de laisser totalement de côté, comme on le faisait chez les économistes dominants des années 1960, la notion de cycle et le rôle de l’organisation monétaire. Tout à leur démonstration que ce sont les contraintes réelles, au sein de marchés réels, qui ont provoqué la bascule de 74-75, ils ne voient pas l’extraordinaire importance d’une part des accords de Bretton Woods dans la croissance internationale d’après-guerre, ni réciproquement le rôle de leur destruction dans la crise du début des années 70. Si la relance de Giscard Chirac a échoué, c’est parce qu’en régime de changes flottants, toute relance finit par un chaos monétaire et doit être arrêtée d’urgence. De même, tout à sa mono explication par les charges publiques sur les entreprises, des malheurs du temps, les auteurs minimisent le poids sur la croissance de la hausse drastique du prix du pétrole. Du coup toute leur analyse des années 75-76 manquent de poids, car si ce qui est montré n’est pas faux, la démonstration est largement décalée des vrais mécanismes à l’œuvre.

De même il est impossible de comprendre la période sans tenir compte de mai 68 et de la poussée d’une influence socialiste qui menace de tout emporter. Les vents contraires politiques ont joué un rôle et il était évident que tout gouvernement se devait d’en tenir compte.  Les poussées ultérieures de dépenses publiques seront d’abord conditionnées par les crises mondiales décennales à répétition, alors que les auteurs décrient les analyses relatives aux crises périodiques. Ces crises touchent gravement, plus que la France, l’Allemagne, début 80, le Japon, début 90, les économies émergentes début 2000 et tout le monde en 2008.  Mais la France en subi à chaque fois les conséquences politiques après les affres économiques.

Ces lacunes affaiblissent partiellement le propos du livre. L’option prise de monter en épingle un seul phénomène considéré comme central a cet inconvénient.

On aurait aimé que soit analysée plus profondément la terrible difficulté de revenir en arrière. Décharger l’entreprise c’est d’abord charger les particuliers sauf à réduire drastiquement les dépenses publiques. On a vu avec les APL ce que provoquait le transfert de quatre euros ! Tous les gouvernements, quelle que soit leur orientation politique, savent très bien depuis Maastricht qu’ils doivent restreindre les déficits publics. Ils ne le font pas parce que la caste qui a pris le pouvoir, l’Enarchie Compassionnelle, ne veut pas le faire au détriment des fonctionnaires et de leur propre pouvoir.  Ils respectent les GOPE, les ordres budgétaires de la Commission Européenne, mais sans jamais toucher aux effectifs proprement administratifs. On l’a vu dans le domaine de la santé où on a réduit l’offre de soins mais jamais l’effectif pléthorique de 16.000 femmes fonctionnaires de catégorie A du ministère de la santé, qui, elles, ne soignent pas. Les différentes crises périodiques ont été supportées uniquement par le secteur privé, jamais par le secteur public. De même les hauts fonctionnaires qui nous dirigent ont laisser supporter à la SNCF un sureffectif de plus de 350.000 personnes pendant des décennies et ont baissé les bras à la première longue grève, lorsqu’ils ont souhaité recadrer, un peu,  cette machine à faire des pertes et à trahir les usagers.

Le livre de Hau et Torrès est indispensable par sa belle compilation des mentalités qui rendent aveugles et des erreurs politiques qui ont été commises.  Envoyer  au casse-pipes nos entreprises dans la compétition mondiale en les chargeant à mort est bien une dimension de la folie française qui a conduit la France là où elle est.  La démonstration reste trop partielle pour bien cerner les mécanismes qui conduiront à la forme de chaos économique actuel.

Aujourd’hui il faut aller plus loin. Hollande avec le CICE et la loi El Khomry, Macron avec ses propres lois et ses promesses électorales, ont tout deux essayé, bien que socialistes, de faire baisser les charges sur les entreprises et de leur rendre la compétition moins déloyale. Le premier a vu la dissidence d’une partie de ses troupes. Le second a connu les Gilets Jaunes et les black blocks. La France est depuis gouvernée par les GOPE européens qui fixent ce qu’on attend d’elle comme réformes. Les Français ont le sentiment qu’une politique de rigueur permanente imposée par l’Union Européenne brise leur système de santé et de protection sociale. Les électeurs donnent la prime aux extrêmes ou à l’abstention.  Ils méprisent désormais des élites qui ne les protègent plus. L’opposition se voit sommée par quelques jeunes loups d’entrer dans le grand jeu de la démagogie et des promesses inconsidérées, façon hausses imassives du Smic et « restauration du pouvoir d’achat ». Pourquoi ne pas proposer « l’abaissement de l’âge de la retraite des travailleurs manuels, la recréation de l’autorisation administrative de licenciement, le retour de la garantie à 90% pour deux ans des allocations chômage, l’élargissement du champ de la Sécurité sociale à n’importe qui, le relèvement du minimum vieillesse. Face à la crise qui s’installe, au chômage qui progresse, l’Etat Providence ne doit-il pas renforcer sa protection ? »  C’était le programme travailliste à la française de Chirac en 1975 ! Il reste des nostalgiques. Quant à Macron il a repris à son compte le plan vanté par Giscard : "la planification, qui doit rester l'outil essentiel de notre développement économique à moyen terme, doit connaître une profonde adaptation dans ses méthodes et ses objectifs… Le Plan devra assurer à la fois la modernisation de notre appareil productif, le développement des équipements collectifs, une meilleure utilisation des ressources publiques et une accentuation de nos efforts en vue d'une meilleure répartition des richesses… La finalité profonde du Plan devra être de rendre les Français plus heureux." Il suffirait d’ajouter la réduction du réchauffement climatique pour que le propos soit totalement actuel.

Les mentalités qui ont provoqué les défaillances de 74-75 sont encore bien vivaces. Ne parlons ni de Mélenchon ni de Le Pen ! 

Trouver la martingale politique qui permettra de sortir de cette impasse, au-delà du diagnostic, est la vraie énigme du moment.

Naufrage français et mal-gouvernance

La France est déchirée par des évolutions délétères. Plusieurs sont liées à des évènements extérieurs : les systèmes monétaires international et européens sont viciés et provoquent des déséquilibres incontrôlables qui à leur tour génèrent des crises financières, la ruine de la prospérité, la stagnation du pouvoir d’achat dans tous les pays qui n’ont pas contrôlé strictement leur productivité. L’Europe s’avère être un capharnaüm où plus aucune décision n’est facile à prendre et toute législation inappropriée impossible à corriger. La pandémie originaire de Chine traumatise étrangement toute l’économie occidentale. La fureur islamiste, soutenue par la tradition de la violence criminelle et les pétrodollars, excitée un peu par la volonté d’Israël d’annexer la Palestine et accroître son Lebensraum et beaucoup par la concurrence entre factions chiites et sunnites, est devenue le nouveau fascisme criminel et la source d’un terrorisme généralisé largement tourné contre l’Occident en général et l’Europe en particulier. L’inconséquence américaine tourne au n’importe quoi et nuit à l’Europe et à l’ensemble du monde occidental. La hausse inconsidérée de la démographie dans les pays africains et son effondrement en Europe est une catastrophe. Partout les déséquilibres économiques et démographiques aggravent les difficultés climatiques et environnementales.

Dire que ce contexte est lourd et implique pour la France des conséquences extrêmement difficiles est peu dire.

Encore faudrait-il que la France se soit mise en position de force pour y faire face. Ce que nous constatons est une véritable tragédie. Le pays sombre et cela est dû largement à la mal-gouvernance qui y règne, au nihilisme qui règne dans certains esprits et au goût de destruction des institutions de certains mouvements d’extrême gauche.

L’élévation présidentielle d’Emmanuel Macron est comme l’éclosion d’une fleur vénéneuse sur le fumier idéologique et bureaucratique qui ruine la mentalité et la prospérité française.

Alors que l’ampleur des pressions extérieures devrait conduire l’exécutif à faire face au scalpel aux difficultés de fond de la société française, la personnalité problématique d’Emmanuel Macron, de plus en plus évidente et reconnue pour sa dangerosité, provoque des crises artificielles qui viennent aggraver les choses et mobiliser nos forces dans des chemins de traverse.

Pour s’en tenir à l’année 2020, on commence par voir un président longtemps indifférent à la crise sanitaire qui s’annonce, et qui n’est obsédé que par ses plans vaseux pour faire face à la crise des Gilets Jaunes qu’il a lui-même provoqué et la crise électorale des Municipales pour LREM.  Obligé de ronger son frein pendant quelques mois, il se ridiculise dans des homélies télévisées ridicules censées sauvées un « narratif », dont tout le monde se fiche et qui est totalement hors de propos. Il reprend la main en virant le Premier Ministre et nommant une personnalité faible, tout en faisant preuve d’un laxisme sanitaire total. « Jupiter » doit montrer à nouveau sa magnificence et étincelante expression. La France perd quatre mois à remettre en place un gouvernement à peu près opérationnel pendant que Macron enchaîne initiatives incertaines et caprices. Hystérie européiste, avec un plan de relance qui ne peut que s’avérer ruineux pour la France et provoquer une tension majeure avec les pays de l’Est ; épisode maladif dans l’affaire libanaise ; injures tout azimuts qui provoquent en retour des injures contre la France et son Président ; faiblesse insigne vis-à-vis de la Turquie qui ose « illuminer » un navire de guerre français sans réponse adéquate ; réponse alambiquée et contreproductive  aux attentats terroristes commis par des musulmans qui n’auraient jamais dû parvenir sur le sol français ;  incapacité de faire régner un minimum d’ordre et laissant la rue aux manifestants de toute obédience ; loi anti séparatiste fumeuse et mal centrée qui provoque des débats inutiles, lois sécuritaire, dont l’article 24 est inutile et mobilise ;  réponse incertaine aux provocations organisées par les migrants et leurs associations ; réduction à trente fidèles la fréquentation des messes dans les cathédrales ; stations de ski ouvertes mais sans remontées mécaniques …

La séquence de reprise en main du narratif présidentiel se termine dans le ridicule et les manifestions. Plus personne n’a plus confiance.  

Tout ce que représente le Président va à l’encontre des nécessités nationales.

-        La France souffre d’un détournement de pouvoir du fait d’une bureaucratie étouffante dont les élites se sont emparées du pays et le dirigent dans leur intérêt propre.  Ce moloch qui ruine les Français, en a fait le leader mondial de la dictature fiscale, et entraîne l’économie dans une stagnation telle que le revenu moyen est aujourd’hui le même qu’en 1980. Il a montré son incapacité devant la crise virale où la France présente les résultats sanitaires et économiques parmi les pires. Il fallait que le Président réduise l’Enarchie au lieu de la magnifier, décentralise le pouvoir et le canalise de pouvoir au lieu de tout concentrer dans 20 mains de hauts fonctionnaires et qu’il freine la gabegie et la sottise qui s’étalent dans certains villes comme le montre la situation municipale à Paris.

-        Il fallait montrer une volonté farouche d’empêcher tous les mouvements extrémistes de gauche qui ont décidé de mettre la France à feu et à sang en permanence. En baissant pavillon à Notre-Dame des Landes, Macron a signé son impuissance et tous les malfaisants ont compris qu’on pouvait y aller sans risque.

-        La volonté de mettre fin à l’invasion étrangère, fondée sur l’abus de toutes les procédures bienveillantes qui sont une tradition française et les concessions permanentes à des hors-la-loi, alors même qu’une exaltation criminelle traverse le monde musulman, s’est trouvée empêchée par le « narratif » présidentiel qui a d’abord glorifié les groupements étrangers abusifs installés sur le sol français, puis accusé la France de crimes contre l’humanité et appelé à la repentance. Il en est résulté à la fois une anarchie presque complète dans les zones tenues par les populations musulmanes qui y sont majoritaires, des attentats terroristes et la mise en cause de la France par tous les dictateurs des pays musulmans. En pleine crise économique et sanitaire la France a continué d’être envahie avec une accélération de l’immigration légale et illégale. Un climat pestilentiel de mauvaise conscience artificielle a été imposé alors que des Français étaient victimes de crimes musulmans atroces.  

-        Les déséquilibres européens qui entraînent à la fois le sur-chômage français, la captation de ses ressources, et sa ruine financière, du fait des excédents allemands, auraient dû conduire à une politique réaliste en Europe. Macron a voulu donner dans l’exaltation avec la multiplication des discours éthérés. Le résultat : la France se retrouve ruinée et isolée, sa souveraineté n’existe plus, et l’influence de la France n’a jamais été aussi basse. Au lieu de comprendre qu’il s’engageait dans une impasse, la folie européiste d’un président muré dans la défense de son narratif narcissique l’a conduit à un enfermement idéologique qui s’est révélé dramatiquement contreproductif.

-        La déliquescence économique et sociale de la France aurait dû être prise en compte avec un mélange de souci pour ceux qui sont en difficulté et de politique de désenchaînement des forces productives. Propos méprisant d’un côté et morgue bureaucratique de l’autre, ont conduit à la colère de beaucoup de Français et à un endettement absolument faramineux dont plus personne ne sait comment sortir. Emmanuel Macron n’a aucun affect, aucun souci de la vérité, aucune vraie conviction et ne raisonne qu’en fonction de ces calculs et de son fameux narratif.

-        Au lieu d’être menée avec une volonté farouche de sortir au mieux la France et les Français du gouffre où le socialisme mitterrandien les a mis, gouffre  aggravé par les Enarques socialistes inconscients qui se sont succédés au pouvoir, Chirac et Juppé faisant visiblement partie du lot, la France est dirigée par un homme malade d’un égotisme maladif qui s’appuie sur l’Enarchie et les fonctionnaires socialistes qui ont pris la main sur presque tous les leviers de la République depuis près de 40 ans, comme on le voit dans le domaine sanitaire, où tous les dirigeants administratifs ou médicaux sont socialistes, parfois en famille, l’exemple Buzin-Lévy étant caricatural.

On voit le résultat : tous les secteurs régaliens sont malades ; l’école et la santé sont en déshérence ; la justice est effondrée et dirigée par des juges partisans ; l’information publique est entièrement entre les mains des socialistes et des gauchistes les plus caricaturaux où ils font chauffer la colle contre la société ; l’économie est en crise catastrophique ; la diplomatie française est clochardisée et en déshérence.

Les Français ont cru qu’en balayant les partis traditionnels complétement carbonisés après 50 ans de déclin français, de perte de souveraineté et d’indigence économique et sociale, et en nommant un jeune Président en apparence moins lié par des conventions et des tabous délétères, et plein d’ouverture et de bonne volonté, il redonnerait de l’élan au destin français.

C’est l’inverse qui s’est produit, parce que, justement, tout le « narratif » macronien le fait aller contre les nécessités nationales et que sa psychologie particulière le prive d’affect et d’objectivité, et l’empêche de changer d’objectifs et de méthodes.

Alors que la France sombre dans le chaos sous les attaques de la pandémie, de l’islamiste terroriste, des délires politiquement corrects américains importés en France, de la crise économique,  de la crise européiste, de la crise démographique,  de la crise bureaucratique sur fond d’effondrement de l’Etat, de la crise générale de l’autorité, de la pression du gauchisme  nihiliste, de la crise de la dette, de la crise fiscale, la seule réelle préoccupation de Macron est la sauvegarde de son narratif pour gagner les élections présidentielles de 2022.  Toute sa réflexion pour 2021 est électoraliste et vise à faire tomber la droite aux élections régionales et départementales, et se présenter comme le dernier espoir d’empêcher l’arrivée au pouvoir de Mme Le Pen !

Ce quinquennat aura été un désastre. On ne peut pas continuer sur cette lancée-là. Jamais la France ne s’est trouvée aussi bas en période de paix. Jamais la jeunesse n’a été si mal traitée et si mal inspirée. Jamais l’espoir n’a été si empêché. Jamais il n’a été plus urgent de penser autrement l’avenir de la France et de redonner confiance aux Français. Jamais les forces politiques n’y ont été moins prêtes, pourries qu’elles sont par l’opportunisme et les ambitions personnelles délirantes (Mme Hidalgo se voit présidente !), comme si la France n’était plus rien et que n’importe quel médiocre démago pouvait prendre le pouvoir.

La seule bonne nouvelle est que l’opinion longtemps macroniste ou neutre bascule sous nos yeux et que les soutiens « inconditionnels » commencent à se poser des questions.  

Un scandale honteux : quand la grande presse nationale baisse pavillon devant l'Enarchie

Mort du journalisme et de la démocratie

Un nouveau stade de l’Enarchie a été atteint.

On sait que nous défendons ici l’idée que la République a été à peu près totalement subvertie par l’Enarchie compassionnelle, qui règne sans partage sur une France rétrécie par sa dissolution dans un ensemble européen en perpétuelle « construction ». L’élection de Macron, dans le cadre de ce qu’il fait bien appeler un pronunciamiento de hauts-fonctionnaires, avec une direction du pays réduite aux élucubrations d’une dizaine d’Enarques bien en cours, et la folle concentration des pouvoirs entre les mains d’un président au psychisme problématique, ne pouvait qu’aggraver le phénomène.  La presse, en faillite et ne tenant que par les aides d’Etat, vient de prouver qu’on entrait dans un nouveau monde. Ce ne sont plus les ministres qui expliquent dans la presse ce qu’ils vont faire (la bande d’inconnus, choisis parce qu’ils ne sont rien, ne fait que chanter la geste présidentielle) mais les fonctionnaires eux-mêmes qui se sont totalement autonomisés.  

La crise sanitaire a montré la formidable indigence du système de santé français, entièrement phagocyté par une bureaucratie terrifiante et incapable qui empêche les vrais professionnels d’exercer leur métier, sous la direction de familles de fonctionnaires socialistes gavées depuis l’arrivée au pouvoir de Mitterrand. Le symbole de cette dérive est naturellement cette extraordinaire prolifération de postes de fonctionnaires féminins de catégorie A, le sommet salarial de la hiérarchie des fonctionnaires) : 16.000 femmes fonctionnaires du ministère de la santé sans aucune connaissance médicale à Paris et dans les régions, dont personne ne sait à quoi elles peuvent bien passer leur temps et qu’on préférerait voir remplacer par 6.000 spécialistes et 10.000 généralistes ! Après tout, eux soignent des malades. La crise a aussi montré l’hostilité de ces fonctionnaires aux médecins « libéraux », tenus à distance, au profit des structures publiques, toutes à la dérive.

Lisons le Figaro du 4 septembre 2020. Qui nous explique ce que va être la politique de la Sécurité Sociale ? Le Ministre de la santé ? Oh que non ! Il a trop à faire à chasser le Marseillais. M. Fatome (Thomas) présente l’action de la CNAM directement, loin de la « tutelle ». Qui est M. Fatome nouveau patron de la Sécurité Sociale ? Un énarque de la promotion Averroes qui a fait une longue carrière dans les cabinets ! Quelle surprise ! Que va faire ce Monsieur ? « Emmerder les médecins libéraux », aurait dit George Pompidou ! C’est bien l’urgence. On veut d’abord les forcer à entrer dans un machin, les CPTS, dont ils ne veulent pas. Que cache ce sigle bureaucratique en diable : les « communautés professionnelles territoriales de santé », une forme de kolkhoze médical. Ensuite on leur demande de rentrer dans la SAS, un service d’accès aux soins qui a pour but de faire absorber aux libéraux l’échec de l’hôpital public qui est totalement désorganisé par les 35h notamment aux urgences. Les malheureux qui travaillent 50 heures par semaine doivent prendre en charge ce que les fonctionnaires aux 35 heures ne veulent plus traiter. Dernière méchanceté : la CNAM en a assez de payer le prix fort pour des visites aux médecins. Ils pourraient se contenter de faire de la télémédecine à trois balles, ce qui réduirait les besoins de financement !  Après avoir tué l’hôpital et la médecine publique l’ENA , s’inquiéte de tuer la médecine libérale !

Qui osera dire que ce Monsieur Fatome devrait être renvoyé à coup de pied aux fesses et obligé à faire des ménages à l’hôpital public pendant 20 ans pour lui apprendre ce qu’est la vraie vie ?

On progresse ! Sur fond de désastre sanitaire, la bureaucratie est triomphante et sans remors.

Heureusement, nous avons Le Monde. Dans le numéro du même 4 septembre 2020, une date à immortaliser, est publié à la page 23, un article d’une page entière, sur quatre colonnes, censé expliquer comment la santé publique doit être rénovée pour bénéficier d’un nouveau souffle (sans respirateur allemand). Les malades intubés apprécieront.

Qui rédige l’article ? Madame Marie-Caroline Bonnet-Galzy. Eh oui : les femmes modernes sont désormais affligées en majorité de nom double, ce qui complique le travail des commentateurs. Qui est cette bonne dame d’œuvre sanitaire ? La présidente d’un organisme public : Santé publique France, l’ancienne Agence Nationale de la Santé publique. Là il a un truc : quand on parle de santé publique il faut comprendre Santé Publique France. L’organisme précède la fonction. Améliorer la santé publique, c’est renforcer lourdement l’organisme bureaucratique. C’est que notre Marie-Caroline n’est pas n’importe qui ! Comme Hollande, elle a fait HEC puis l’ENA. Elle est Conseiller d’Etat en service extraordinaire.  Elle a travaillé à Lille avec Mme Aubry. Elle est 100 % socialiste école mitterrandiste.

Que propose ce génie de la santé et de l’éthique qui avait pour mission d’avertir de la pandémie et de s’y préparer et qui n’a rien fait du tout, (vraiment rien du tout) avec les conséquences que l’on sait. L’échec l’encourage à écrire qu’il donne « une occasion unique de faire progresser les deux piliers de la santé publique », en un mot la prévention et le soin. Nous avons été nuls : donnez-nous des moyens supplémentaires. Mais surtout pas de règlement de compte. Nous n’en avons aucun à rendre. Suit un inventaire à la Prévert de tous les domaines de la prévention où il faudrait redoubler de postes et de dépenses. Tous les ministères devraient avoir une cellule santé publique prévention, avec évidemment toutes les déclinaisons locales souhaitables. Sur des dizaines de sujets de la pédo psychiatrie à la prévention des risques sanitaires des adolescents, il faut E-T-O-FF-ER les effectifs. En allant loin dans le régional et le local, bien sûr (tout service départementalisé voit ses effectifs multiplier par cent). Prévision et prévention doivent voir exploser les moyens humains et financiers. Toutes les filières (sciences humaines, dures, santé, politique, économie, sociologie et surtout les trois petits points de rigueur puisqu’on vous a dit TOUTES  …). Et attention : l’inégalité ! Il faut l’étrangler à la racine. Il faut : yaka ! Et « au plus profond des territoires » !

Naturellement l’organisation chargée de la prévention (on a vu) et de l’organisation des traitements (on a vu aussi) serait la principale bénéficiaire des nouveaux fonds et effectifs pléthoriques. Parkinson était un gamin. Pourquoi pas recruter 16.000 nouvelles femmes fonctionnaires cat A ?

Un gouvernement normal aurait licencié les incapables qui, à la tête des institutions de veille sanitaire, auraient autant failli. En particulier nos deux auteurs d’articles de journaux. Mais entre Enarques, cela ne se fait pas. Surtout entre énarques socialistes nommés par Marisol Touraine et adoubés par Mme Buzin.

Irresponsables et coupables ! Pourquoi se gêner ? Et ne pas en redemander ?

Le plus grave est l’état où en est réduitla PQN qui laisse désormais ses colonnes directement entre les mains des énarques fonctionnaires nommés. La politique ne se fait plus au parlement. Elle se décide entre condisciples sur le banc gauche de l’école nationale d’administration et s’expose sans frein dans des colonnes abandonnées par le journalisme pour devenir de simples vitrines pour fonctionnaires cupides et avides d’effectifs et de budget. Il n’y a ni commentaire ni avertissement.

Voir d’anciens grands journaux devenir des bulletins paroissiaux de l’ENA a quelque chose de répugnant. On comprend pourquoi plus personne ne vote. Ce qu’on voit disparaître en ce début d’été, c’est tout simplement la démocratie.

Il appartient aux partis de digérer les rapports des hauts fonctionnaires et de les transformer en politiques proposées au pays. Pour cela il faut que les fonctionnaires ne tiennent pas les partis et interdire l’élection des fonctionnaires dans les assemblées qui fixent leur rémunération. Il faut que les fonctionnaires incapables soient sanctionnés.  

L’encadrement mortifère de la médecine libérale est une politique qui doit se discuter au parlement, au minimum avec une couverture journalistique de qualité. Les organismes de veille sanitaire qui ont failli doivent être dissouts et leurs dirigeants renvoyés. Jamais des dirigeants fonctionnaires ne doivent s’adresser directement à la presse sauf pour répondre à des critiques ou des observations médiatisées par les politiques.

N’attendons évidemment pas cela ni de Macron ni de Castex. Mais qu’au moins la PQN fasse attention à ne pas sombrer aussi bas dans les bras de cette « énarchie compassionnelle » pantagruélique, qu’il faut détruire !

Oui il faut séparer le politique et la haute administration. La Nation n’a pas à être à ce point au service d’une secte qui a montré une incompétence et une avidité pharaoniques depuis 40 ans, avec ce merveilleux triomphe qu’aura été la prévention et la gestion de la crise sanitaire.  

La farce du "Ségur de la santé"

Combattre furieusement l'idée d'agences départementales de santé

Lorsqu’une réforme de l’Etat est rendue nécessaire par un constat affligeant de carence ou d’abus administratifs, on confie le travail à ceux-là mêmes qui ont créé la situation. Il devient certain que rien ne changera vraiment et que, pire, le résultat sera une aggravation bureaucratique. Il faut toujours chercher dans les plans proposés, dont malheureusement la presse n’est saisie que de la partie émergée, la mesure clé qui permettra le tour de passe-passe. Elle est en général noyée dans un flot de bonnes intentions et conforme à l’idée de manœuvre qui plaît sur le moment. Quelques années plus tard seulement on découvre que la réforme a aggravé sensiblement la bureaucratie.

Les ARH puis les ARS avaient témoigné de ce mécanisme. Comme on l’a vu le Ministère de la santé cumule désormais près de 10 000 fonctionnaires, à 80% femmes catégorie A, ET à l’échelon central ET à l’échelon régional. Les hauts fonctionnaires avec le plan Juppé avaient réussi à détruire définitivement le pouvoir médical, liquider les « Mandarins » au nom d’une bonne gestion des « soignants », et à créer des milliers de postes de fonctionnaires très bien rémunérés à s’agiter et contraindre, sans aucune capacité médicale.

La grande question du Ségur était de savoir si on allait s’attaquer réellement à ce détournement de pouvoir, d’argent, de temps, d’efficacité. Nous avons la réponse. Non seulement on ne touche à rien mais on pense à tripler le système en créant des ADS, des agences départementales de la santé, « plus proche des réalités et répondant à la demande de plus de décentralisation ». Tous les ministres des finances savent qu’il faut éviter absolument de départementaliser une administration, parce que le multiplicateur est effarant : il y a 101 départements. Il faut un chef, et des sous-chefs par secteurs, des locaux, des ordinateurs, des employés, etc. Un foyer parkinsonien effarant et incontrôlable, chaque budget complétant la dotation départementale.

Comme pour la décentralisation régionale, qui n’a pas vu de baisse significative des effectifs centraux, mais une simple stagnation, la décentralisation départementale ne fera en rien baisser les effectifs des ARS. Mais on va recruter 5.000, puis X.000 personnes de plus pour doter les départements ! Pour les évaluations, prendre l’exemple du ministère de l’environnement dont la départementalisation a conduit à la création de dizaines de milliers de postes de fonctionnaires locaux. Les effectifs totaux doivent aujourd’hui frôler les 57.000, partant de zéro, auxquels il faut ajouter ceux des dépendances directes des régions et des municipalités, des personnels de l’administration du littoral etc.

Dans 20 ans, à la prochaine crise, on se demandera comment on a pu laisser faire une pareille sottise. Mais ce sera trop tard : les fonctionnaires ne peuvent pas être licenciés. L’emploi à vie signifie l’erreur d’organisation administrative à vie.

Il faut donc s’élever furieusement contre les projets de d’agences départementales de la santé et exiger que l’on démantèle les ARS en supprimant les textes qui ont imposé de créer tellement de postes de bureaucrates, et en reclassant les fonctionnaires ailleurs ou en leur proposant une prime pour quitter la fonction publique.   

Comme la représentation nationale est peuplée de fonctionnaires et l’Etat dirigé par un Président et un Premier Ministre énarques que la presse dépend des subventions d’Etat, que les journalistes se veulent « de gauche » donc pro-fonctionnaire, que les partis d’opposition n’ont plus de têtes et encore moins d’opinions fermes, ce « combat furieux » n’aura pas lieu et le pays sera couillonné comme devant, dans le silence total des médias. Et son système de santé finira ruiné un peu plus. Et les finances nationales ruinées un peu plus. La santé n’a pas de prix mais les fonctionnaires inutiles en ont un. Inutile ? Mais oui. Il faut savoir qu’une ARS, comme la majorité des services de la fonction publique,  travaille largement pour elle-même, en cycle fermé. Si le lecteur veut s’en convaincre, qu’il lise le compte-rendu des réunions avec les syndicats. Il sera édifié. Il n’y a aucun « populisme » à ce constat. Juste un peu de lecture !

Lorsqu’un débat aura lieu et qu’une personne raisonnable pensera qu’il faut réduire la dépense publique de santé,  le pseudo journaliste perroquet chargé de l’interview dira : « Vous voulez encore vous en prendre aux infirmières. La leçon du Covid ne vous a pas éclairé ? ». Cette personne raisonnable ne saura rien répondre comme d’habitude parce qu’elle ne connait pas la réalité administrative qui est généralement sinon cachée du moins assez difficile à reconstituer. S’il vient à éructer : « mais nous avons autant de fonctionnaires au ministère de la santé, de fonctionnaires dans les ARS, de fonctionnaires dans le ADS que de médecins généralistes, ce n’est pas possible », le journaliste détournera le débat en protestant qu’il devient trop technique et que cette manie de mettre en cause les fonctionnaires est du pur populisme.

C’est comme cela que fonctionne la France, sous domination de la haute fonction publique depuis 1974 et le couple Giscard-Chirac. La première réforme du système de santé français à mettre en œuvre, c’est la séparation entre la haute fonction publique et la politique,  interdisant toute carrière politique à un Enarque sauf s’il a démissionné de son statut, et en ôtant les réformes organisationnelles des mains des bénéficiaires eux-mêmes de l’organisation fautive.  

Les Enarques face à la contestation de la bureaucratie française

Depuis qu’ils ont imposé Macron au pouvoir, par les moyens, que l’on sait, contre un insolent qui prétendait réduire drastiquement le nombre des fonctionnaires et modifier leurs statuts et conditions de carrière, l’Enarchie a été secouée par les Gilets Jaunes et la montée des « populismes » qui n’acceptent plus la « dictature des élites », en fait des hauts fonctionnaires. La crise sanitaire explose et tout d’un coup la scène médiatique s’emplit du spectacle sinistre d’une France bureaucratique au dernier degré et plutôt inefficace, alors que la dépense publique est au plus haut mondial et dans des proportions éhontées.

Cela chauffe pour la réputation de l’Enarchie qui avait l’habitude d’imposer aux médias un discours permanent sur la « merveilleuse fonction publique que le monde nous envie », dont la déclinaison médicale, « le merveilleux système hospitalier que le monde nous envie », a explosé en plein vol sous l’effet du virus. Lorsqu’on a cassé l’abominable ORTF, le mensonge sur « les merveilleux techniciens que le monde nous envie » avait pareillement éclaté. L’Etat, depuis la défaite de mai-juin 40, sous Pétain puis à la Libération, a pris la main sur toute la société et imposé sa chanson mensongère sur les bienfaits illimités de la bureaucratie française.  

Chirac avait proposé à Giscard par une lettre dont le contenu n’est plus facile à trouver sur le net, de ne pas tenir compte des esprits chagrins qui trouvaient qu’on allait trop loin dans l’intervention de l’Etat. Il fallait ignorer ces réclamations et avec un peu de doigté l’énarchie était là pour mille ans. Mitterrand n’a fait que reprendre la chanson, en poussant l’aile gauche de l’Enarchie.

Depuis les années 1990, les deux pentes idéologiques se sont rejointes pour défendre leurs intérêts communs. Ces hauts fonctionnaires savent parfaitement que les différences entre eux sont minimes. Le « en même temps » de Macron traduit cette quasi-identité. Comme l’énarchie a capturé le pouvoir politique et détient, structurellement, le pouvoir administratif, il ne reste plus que la rue et Internet à ceux qui n’acceptent pas le régime résultant.

Le problème est que le résultat global, pour la France, de cette mainmise, est catastrophique. L’affaire devient fâcheuse, car cela se voit. D’éminents représentants de la caste interviennent dans la presse pour contrer des réactions qui pourraient devenir gravement dommageables pour son monopole.  Nous avons déjà commenté un premier effort, ridicule. En voici un second, pire encore.

Un certain Jean-Ludovic Silicani prend la plume dans le Figaro du jour pour recadrer le bien penser. L’angle d’attaque est une plainte contre la mauvaise information des Français. Ils ne se rendent pas compte, les vilains, de la belle réalité que l’on doit aux hauts fonctionnaires. Cet énarque, ancien commissaire à la réforme de l’Etat, avec les merveilleux résultats que l’on sait, trouve abominable qu’on puisse penser que la France et ses élites administratives… cherchent à imposer un système anglo-saxon fondé sur la rentabilité. Il ne faut pas confondre Thatcher et leur action, tout de même. La preuve : l’Etat français est le grand champion en matière d’impôts et de dépenses publiques, d’effectifs publics et d’aides publiques. C’est bien la preuve que l’énarchie est sympa non ? On pensait que c’était une difficulté. Mais non ! Le vrai problème, pour un haut fonctionnaire, c’est que l’extrême gauche parle de thatchérisme !  

Notre auteur veut que nous  gardions à l’esprit que notre leadership fiscal mondial n’est pas le fruit d’un étatisme de mauvais goût. L’état français, proprement dit, n’est pas plus lourd que partout ailleurs.  L’Etat est une arroseuse mais pas pour les fonctionnaires. En fait on a fait le choix d’en recruter beaucoup mais sans les payer bien. Les fonctionnaires travaillent pour le bien commun avec de petits salaires. Ils se dévouent pour les autres sans en trouver une grande satisfaction financière. Admirez leur vertu ! Si les dépenses sont hautes, c’est parce qu’on gave d’argent cash les Français. La dépense publique, c’est à 60 % des redistributions d’argent. Si vous voulez réduire, tapez dans ce paquet-là,  svp, nous suggère notre auteur ! En vous rappelant l’injustice des propos des Gilets jaunes sur l’abandon de la France périphérique : l’essentiel des redistributions concernent les pauvres et les régions. On est si gentil ! 32% du PIB et 5 points de mieux qu’en 2000, voilà la réalité du système redistributif français. Les gentils fonctionnaires sous-payés s’acharnent seulement à bien distribuer le tout.

La seule chose qu’un ancien commissaire à la réforme de l’Etat ait à dire tient dans le message suivant : « sabrer si vous le voulez dans les dépenses de redistribution mais pas dans celles de l’administration ». On comprend pourquoi le RGPP et toutes les initiatives de ce genre n’ont eu aucune efficacité.

Alors oui, par rapport à l’Allemagne toutes nos politiques sont plus coûteuses de plusieurs points de PIB. C’est bien la preuve qu’on n’a pas choisi la voie anglo-saxonne de la rentabilité, non ? Cesser de nous reprocher de ne pas faire ce qu’il faut. Nous, bons énarques, nous faisons tout pour vous satisfaire.

La solution de l’énarchie militante : conserver notre niveau élevé de dépenses publiques, certes sans l’augmenter trop. Car les Français aiment cela et c’est notre ADN national.  « Demande forte de la nation et ciment national », on ne peut pas toucher au sacré ! Surtout que dans presque tous les domaines, cela ne marche pas terrible, terrible. La santé, l’école, etc., on est mal. Le but est de faire mieux mais sans réduire quoi que ce soit naturellement. Pour cela « il faut moderniser en profondeur la formation, les missions, les parcours professionnels et les rémunérations » des agents publics. Et comme il y a une certaine incompréhension des administrés, il faut déconcentrer au plus près.

Résumons : « nous hauts fonctionnaires, nous sommes formidables. On n’est pas du tout animé par l’idée de profit et de résultats à l’anglo-saxonne. Nous sommes nombreux mais pas chers. On se sacrifie pour les autres. Si vous n’êtes pas contents, réduisez les redistributions mais ne touchez à rien chez nous. Et laissez-nous nous auto-organiser à notre guise pour vous servir ».  CQFD !

Aucune réflexion sur les motifs qui font que les grandes fonctions publiques sont à la dérive. L’excès de bureaucratie est présenté comme la preuve positive qu’elle n’est pas animée de prurit anglo saxon mais pas comme un problème ! L’excès de redistribution, d’impôts et de taxes qui ont conduit à la stagnation du salaire moyen pendant quarante ans, et au recul français dans presque toutes les industries ? Pas un mot.  Le temps de travail trop faible des agents, leur productivité insuffisante, leur tendance à paralyser la vie par des réglementations toujours plus nombreuses, enchevêtrées et complexes ? Pas un mot. Certes les infirmières sont les plus mal payées d’Europe, mais pourquoi le Ministère de la santé et les ARS concentrent-ils 20.000 fonctionnaires, alors qu’il n’y a que 30.000 médecins de ville généralistes de moins de 60 ans ? Que l’administration représente 35% des postes en France dans la santé contre 25% en Allemagne, avec des résultats qualitatifs en matière de soins défavorables à la France ?

Ce monsieur Silicani se garde bien de préciser quelles réductions il proposerait dans les redistributions d’argent en cash. 

La conclusion est évidente : il ne faut pas réduire le champ de l’administration, ni ses effectifs. Ne touchons pas aux exécutants sur le terrain. On doit simplement les aider à travailler plus et mieux.

On ne peut pas se moquer du monde plus gracieusement.

La première mesure fondamentale est de séparer le politique et l’administratif en France et casser l’énarchie compassionnelle dominante. La mentalité des trop nombreux Silicani en France interdit toute réforme utile. Ce n’est pas à eux qu’il faut confier la réforme de nos politiques publiques. Ils devront l’exécuter, sous la tutelle étroite du politique donc des citoyens. Et obéir. Les vertus qu’on attend d’eux est l’efficacité dans l’application des décisions politiques. Pas la défense et l’illustration des ravages qu’ils causent depuis qu’ils ont pris le pouvoir en 1974, avec le couple Giscard- Chirac, dommages qu’on voit si bien avec le couple Macron- Philippe, près de 45 ans plus tard, alors que le pays est à genoux. 

L’Union Européenne et l’exploitation du virus Sars-cov-2

Un des côtés franchement odieux des européistes est l’opportunisme qui les animent à chaque fois qu’une crise touche le monde pour arracher aux Etats plus de pouvoirs et de moyens, alors que rien ne prouve jamais que les démembrements obtenus auraient eu un avantage quelconque. La crise de  2008 a vu une extension considérable du rôle de la BCE dans le contrôle des banques, sans réel bénéfice pour personne.              

Ce soir, l’interview de Thierry Breton est annoncée et on nous promet un discours en faveur d’une extension du rôle de l’UE dans la santé. L’Europe institutionnelle avait-elle un rôle à jouer face à l’épidémie de coronavirus et a-t-elle eu une attitude utile et efficace ?  Tout le monde a constaté que non, mais la réponse immédiate a été : « normal, ce n’est pas une compétence de l’Union Européenne ».

Ce qui est partiellement faux.

La Commission et le Parlement, depuis le catastrophique traité de Lisbonne, se sont vus attribués la possibilité d’agir à peu près dans tous les domaines, même et surtout dans tous ceux qui ne sont pas de la compétence exclusive de la Commission. Il faut se souvenir que le traité de Lisbonne accorde des compétences exclusives à la Commission mais a supprimé les politiques exclusives des états.

« Il existe des défis transnationaux, communs à tous les Européens, sur lesquels avoir une vision d’ensemble devient un atout. Dans ces cas, l’action de l’Union européenne vient compléter celle des Etats ». Comme il n’y a guère de sujets où de tels défis ne peuvent pas se trouver, tout est ouvert à des « politiques complémentaires » pou « d’appui » dont le développement pourra, à terme, créer les conditions d’un nouveau monopole d’initiative de la Commission. C’est la politique dite du rhizome, née à l’extrême-gauche, reprise par les Islamistes et idéale pour les européistes, tendance Jean Monnet et comité Delors : des racines souterraines se développent partout, se joignent et finissent par créer un tissu inexpugnable.

L’exemple de la politique de santé le démontre avec la plus grande clarté. Qui sait qu’il y a une politique de santé publique européenne ? Personne à part quelques initiés. La presse quotidienne nationale n’en parle pas. Les grands médias télévisés encore moins. Même les professionnels de la politique dans les partis n’en savent en général rien. Lors d’une récente l’émission Zemmour & Naulleau personne ne paraissait même le savoir, alors qu’il s’agit de journalistes plutôt bien informés.

Le traité sur le fonctionnement de l'UE (TFUE) lui donne pourtant, à l'article 168, une base pour intervenir dans les domaines (très larges) suivants :

    L'amélioration de la santé publique ;

    L'information et l'éducation en matière de santé ;

    La prévention des maladies et des causes de danger pour la santé physique et mentale ;

    La lutte contre les grands fléaux, en favorisant la recherche sur leurs causes, leur transmission et leur prévention ;

    La surveillance, l'alerte et la lutte contre les menaces transfrontières graves sur la santé ;

    La réduction des effets nocifs de la drogue sur la santé.

 

On voit que la « surveillance et l’alerte contre les menaces transfrontalières graves sur la santé » sont dans la liste et que le Sars-Cov-2 a dû être immédiatement ciblé par la cellule « d’appui » (sic) européen, comme menace grave transfrontalière. En vérité, il ne s’est rien passé du tout et les Etats ont pris leur responsabilité et fermé leurs frontières dès qu’ils ont compris la nature de la menace, sauf naturellement E. Macron pour qui l’idéologie européiste est un réflexe plus solide que la crainte des effets d’un virus sur la population du pays qu’il dirige. 

Certains diront : peut-être l’administration de cette fonction d’appui n’avait-elle pas pu être effectivement mise en œuvre. Pas d’effectif ; pas de budget ; pas d’action. Normal !

Faux une fois de plus. 

« L'UE agit dans le cadre d'une programmation pluriannuelle, mise en œuvre par l'Agence exécutive pour les consommateurs, la santé et l’alimentation (CHAFEA). Actuellement inscrit dans la stratégie globale Europe 2020, le Programme Santé pour la période 2014-2020 poursuit "quatre objectifs spécifiques dans 23 domaines prioritaires" :  

    "Prévenir les maladies et favoriser des modes de vie sains" ;

    "Protéger les citoyens des menaces transfrontières graves" ;

    "Contribuer à des systèmes de santé innovants, efficaces et viables" ;

    "Faciliter l’accès des citoyens à des soins de santé sûrs et de qualité".

Pour réaliser ces objectifs, des appels à propositions, appels d'offres et appels pour des actions conjointes sont lancés par la CHAFEA. Les financements sont attribués en fonction des priorités et des critères redéfinis chaque année avec les Etats membres dans un "plan de travail annuel". Le premier programme Santé (2003-2007) de l'UE bénéficiait d'une enveloppe de 353,77 millions d'euros, le deuxième (2008-2013) de 321,50 millions d'euros. Le programme actuel est quant à lui doté d'un budget de 449,4 millions d'euros. »

Donc, nous trouvons bien une administration, la CHAFEA, et d’un budget d’un demi-milliard d’euros, ce qui n’est pas rien, qui aurait été très utile pour acheter des masques, des tests et des respirateurs. 

Il existe deux autres instances :

- le Direction Générale de la Santé (DG Santé), qui dépend du commissaire européen à la santé

- la Direction Générale de la recherche (DG Recherche), qui dépend du commissaire européen à la recherche.

De ces instances, seule DG Recherche, gérant la contribution financière des états membres et finançant les projets clefs, a un réel pouvoir. DG santé n'est absolument pas habituée à intervenir en cas de crise et est d'ailleurs incapable de le faire, simplement par qu’elles sont privées de compétences médicales.

« Toutes ces directions sont truffées de bureaucrates qui ne connaissent qu'une chose : la novlangue bureaucratique ; ils ont une idée totalement floue de la réalité. Dans une période comme celle que nous vivons ils sont complètement perdus », dira en démissionnant le président du Centre Européen de Recherche.

Impact de ce budget, de ce plan d’action et de cette administration sur la politique contre le virus ? Nul. De l’argent fichu en l’air. Mais quelques prébendiers ont été et restent bien rémunérés et une racine a été plantée pour expliquer que l’Union aurait dû être à la tête de la lutte contre le virus, qu’il faut lui donner plus de moyens, qu’il faut une « vraie » politique de santé publique européenne, avec un budget réellement conséquent, d’au moins x% du PIB global etc. Telle est l’éternelle réclamation des européistes : l’Union européenne a été défaillante, il faut lui donner plus de pouvoirs et d’argent. 

Des exemples comme celui-ci, il y en a des dizaines, avec à chaque fois une enflure des programmes et des dépenses au fur et à mesure que le temps passe, dans le silence médiatique total, avec des résultats nuls, sinon celui de déresponsabiliser les Etats, confrontés à mille luttes analogues,  portés par des groupes de pression, des élus européens qui se croient titulaires de la politique à y mener, des associations militantes ou des clubs subventionnés par l’UE et qui militent inlassablement pour « toujours plus d’Europe ».

Comme l’écrit Giscard : « La seule démarche fédérative qui peut aboutir en Europe n’est pas la démarche imposée du haut vers le bas, de type napoléonien, vouée à l’échec, mais celle conduite avec réalisme du bas vers le haut, par le jeu du transfert de compétences ! » Surtout si ces transferts sont cachés à l’opinion.

En attendant la Commission, le 7 avril, entendait jouer la mouche du coche sur le déconfinement : « Demain (mercredi 8) la Commission va adopter des orientations, sa vision sur comment les États membres devraient de manière coordonnée mettre en œuvre, le moment venu, des mesures pour sortir de cette période de confinement et, de manière générale, des autres mesures prises dans ce contexte », a annoncé mardi son porte-parole Eric Mamer. « Nous pensons qu'il est important de sortir avec ces propositions maintenant puisque certains Etats membres commencent déjà à annoncer des premiers pas dans cette direction pour les semaines à venir, et il nous a semblé très important que cela puisse se faire de manière coordonnée », a-t-il précisé.

Pour ceux qui ne le savent pas, il existe un service des porte-parole, avec chef et chefs adjoints et 12 porte-parole, plus une flopée de secrétaires et administratifs, dans plusieurs centaines de m2, avec informatique, bureautique, etc. Personne ne tient compte de ce qu’ils peuvent bien dire. La PQN française ne rapporte JAMAIS les propos de ce service.

Les bureaucrates restent et Mauro Ferrari, le président du centre de recherche européen, a remis sa démission. Servir de caution à un « machin » au milieu d’une catastrophe sanitaire ne lui a pas paru digne. Bravo !

Il serait peut-être utile de tirer définitivement la leçon de cet échec cinglant.

Il vaut mieux ne pas créer d’institutions ni de budget s’ils ne servent qu’à faire semblant et à grignoter du pouvoir sur les Etats, et éviter de les peupler de bureaucrates incapables (mais super bien rémunérés et/ou en argent et/ou en honneurs). 

Les Européistes, eux, sont déjà en chasse. L’institut Jacques Delors l’affirme : « L’UE ne dispose que d’une compétence d’appui, qui prévoit pour l’essentiel des actions de coordination et de coopération. Une fois passée, la crise liée au Covid-19 devra être l’occasion de revoir les dispositifs existants et de réfléchir à la mise en place d’une véritable politique commune européenne de la santé, y compris sur le plan de la production industrielle. Plus que jamais, les citoyens demandent à l’Europe de les protéger, sur le plan sanitaire comme dans d’autres domaines ».

L’Europe protectrice ? Elle a tout cédé à la mondialisation version américaine, supprimé le tarif extérieur commun, accepté des traités commerciaux inégaux, toléré des sanctions américaines de D. Trump sans vraie réaction, imposé une croissance faible dans le cadre de budgets cadenassés, refusé de contrôler les mouvements de populations problématiques, interdit de créer des grandes entreprises européennes capables de résister aux molochs américains et Chinois, etc.

La seule chose quoi intéresse l’UE et les mouvements européistes, c’est d’arracher le plus de pouvoir et d’argent possible aux Etats nationaux, éclatés par la régionalisation, et devenus un ensemble de « territoires » sans force et sans âmes, afin, à terme, de créer une Europe fédérale de type américaine et sous domination américaine, parlant anglais et gérant pratiquement toutes les politiques au profit de grands intérêts étrangers, tout en faisant droit à mille lobbies et groupements militants.  

Une fois une fonction captée, impossible de revenir en arrière. Le fait que  les socialistes, de Mitterrand à Hollande aient détruit le système de santé français, avec l’appauvrissement des médecins et chirurgiens libéraux, l’installation d’une bureaucratie terrifiante, incapable et paralysante (35% d’administratifs en France contre 24% en Allemagne) ,  les 35 heures et la retraite à 60 ans, l’imposition d’une cogestion avec les syndicats,  la sous-traitance au moins disant mondial pour les médicaments et les équipement médicaux, l’envahissement des structures par des immigrés, légaux ou non, avec le triomphe de la sottise tous azimuts avec Marisol Touraine, incapable notoire,  imposée pendant 5 ans à des professionnels de santé catastrophés, ne justifie pas qu’on transfère la politique de santé à l’Union Européenne.

Non, il faut simplement l’arracher au socialisme et à l’énarchie, pour la rendre aux professionnels de santé.

Sauvy ! Reviens ! La réflexion démographique se meurt, comme la natalité française !

La démographie est aujourd’hui plus que jamais un terrain miné, ce qui n’aurait pas surpris Alfred Sauvy qui, le premier et dès l’entre-deux guerres, a été confronté à l’envie de non-dit et surtout à la propagation d’erreurs tragiques mais que certains souhaitaient entendre et diffuser.

Les statistiques démographiques sont aujourd’hui ou interdites ou torturées lorsqu’on évoque le vieillissement et le « grand remplacement », c’est-à-dire la substitution de la population indigène par des groupes venus massivement d’ailleurs et qui sont d’ores et déjà devenus majoritaires dans certaines parties de la France. Certains groupes, dès qu’ils sont majoritaires, écartent les mœurs locales et veulent imposer leurs propres conceptions dont certaines sont plutôt éloignés du modèle français de démocratie et de liberté.

La négation démographique pèse lourd dans les phénomènes politiques et économiques. Elle crée des contradictions insurmontables entre doctrines et effets de l’application des doctrines. Elle obère gravement la manière d’observer et d’interpréter la réalité. Certains démographes sont devenus d’incontournables « menteurs compulsifs » et imposent l’histoire rêvée que le politiquement correct du moment exige, qui est actuellement « de gauche ». Donc les faits sont « fascistes », comme on disait à l’Odéon en 1968, et ne doivent pas empêcher de penser bien. Vis à vis de telle réalité la gauche bien-pensante, à la remorque des socialistes révolutionnaires (Trotskistes et Communistes résiduels, Marxistes indécrottables, hyper-gauchistes, Verts anti-capitalistes, Anarchistes violents, technicien de la révolution pour la révolution,  ex-Maoïstes regrettant leur jeunesse où ils applaudissaient aux exécutions de masse en Chine de « mandarins » par leur propre enfant et la Révolution Culturelle…) a toujours appliqué la séquence popularisée par Léon Chaix : occultation, le plus longtemps possible, négation, quand on ne plus cacher, minimisation quand on ne peut plus nier et exonération quand les faits s’étalent dans leur splendeur. Cette manière de faire protège son magistère et sa domination de l’opinion.

Nous sommes de ceux qui ne comprennent pas vraiment pourquoi on devrait accepter une telle obfuscation de l’observation et de la réflexion sur des faits de sociétés majeurs.

Le plus gros mensonge est d’avoir fait croire pendant des décennies que la natalité « française », contrairement aux autres pays se maintenait fort correctement. L’Italie, le Japon, l’Allemagne et les pays de l’Est récemment libérés du joug communiste faisaient figure de cas maladifs, avec  des taux de fécondité très en dessous des seuils de renouvellement de la population, et des baisses effectives de la population globale dans certains pays, très visibles comme au Japon.

En vérité, le phénomène a été exactement le même en France pour les Français de souche. Comment le savoir puisque les statistiques de ce type sont interdites ? Rien de plus simple. Certains sites de généalogie présentent des statistiques totalement publiques sur les lignées proprement françaises, c’est-à-dire sur les noms de famille prévalents en France depuis 1890. En suivant la natalité de ces lignées, on obtient des évolutions frappantes par leur convergence.

On connait par exemple pour les dix noms les plus répandus actuellement en France et l’évolution des naissances par tranches de 25 ans (1890-1915, 1916-1940,1941-1965, 1966-1990). Malheureusement il manque la séquence 1990-2015, le site (philae)  ayant voulu montrer les résultats sur un siècle seulement.

Pour les confinés curieux qui ont du temps à utiliser intelligemment, il suffit de prendre soit les 10 premiers noms, soit les 100 premier, soit cent noms au hasard, et de faire les additions et les comparaisons.  Nous l’avons fait et il n’y a pratiquement pas de variations dans les résultats. Il est donc peu probable qu’en faisant une addition exhaustive ont trouve une variation significative.

Donnons ici les résultats sur les dix premiers noms puisque tout le monde peut faire la vérification en moins d’une demi-heure.

C’est une population d’environ 1.200.000 personnes que l’on peut suivre sur un siècle. L’étiage 1890-1915 est très bas, avec moins de 210.000 naissances en une génération. Le malthusianisme du XIXe siècle est bien connu. Il a été accusé par la grande stagnation de la fin du siècle, après la défaite de 1870 et la perte des réserves d’or de la France, qui a permis à l’Allemagne de fonder le Mark, mais assommé l’économie française.  Après la saignée de 14-18, la courbe des naissances se redressent de 25% avec autour de 262.000 naissances. Ce n’est pas un « boom » mais les mesures natalistes et les alertes démographiques commencent du fait des pertes de la guerre et du grand nombre de femmes qui ne peuvent pas trouver mari. « Sans doute, l'opinion française n'a-t-elle pas encore saisi la liaison étroite, directe, entre les difficultés aiguës que nous connaissons actuellement et le mal chronique, indolore à ses débuts, qui nous touche depuis plus d'un demi-siècle... » écrit Sauvy, sans distinguer entre la première et la seconde partie de ce demi-siècle. Le boom arrive entre 1941 et 1965, avec plus de 355.000 naissances soit une hausse de près de 40% sur le quart de siècle précédent et près de 70% par rapport à la fin du 19e siècle.

Rappelons qu’il s’agit de lignées proprement françaises, portant les noms les plus portés il y a plus de cent ans et probablement depuis plusieurs siècles. La lignée des Martin remonte aux Romains !  

Que se passe-t-il entre 1966 et 1990 ? Le chiffre baisse ! On ne constate plus que 321.000 naissances. La baisse est de 10%, ce qui peut paraître faible. Compte tenu de la diminution de la mortalité, il est probable que le nombre de membres des lignées concernés à continué de croître. Mais la chute a commencé, sous l’effet de mai 1968, de la légalisation de l’avortement, de la destruction du mariage, de la « pilule » qui permet la liberté sexuelle des femmes sans le risque d’enfantement et de l’action des mouvements féministes qui refusent que la femme soit considérée autrement que comme un homme comme les autres et exigent qu’elle s’éloigne des nécessités de l’enfantement et de la famille. Dès les années 70, on ridiculise le discours nataliste. Michel Debré est caricaturé avec un entonnoir sur la tête comme un foldingue du « natalisme » qui renverrait les femmes à leur rôle primaire de poule pondeuse et à leur fonction sociale de maîtresse du gynécée.  Les démographes qui dans la foulée de Sauvy, avaient souligné l’importance d’une natalité forte sont écartés au profit des servants du nouveau discours.  Il n’y a aucun problème démographique ! Pas d’inquiétude ! Certes les femmes ne font plus d’enfants aux âges habituels mais elles le feront plus tard. Ce discours tenu par exemple par Le Bras dès le début des années 80 s’est sublimé sur la côte Ouest des Etats-Unis où les post modernistes suggèrent que les femmes congèlent leurs ovules pour faire des enfants lorsqu’elles seront à la retraite !

La femme au foyer se retrouve bientôt seule, sans repères sociaux et ridiculisée par les journaux féminins qui jusque-là valorisaient ses tâches traditionnelles. Des journaux comme Marie-Claire migre vers les bons conseils érotiques et abandonnent les aiguilles à tricoter, comme les recettes de cuisine. Cosmopolitain, sous inspiration féministe américaine, est une revue entièrement tournée vers les exigences de la nouvelle femme qui se comporte comme un homme, trompe son mari sans vergogne, se réalise sur tous les plans, aspire à l’égalité des salaires plus qu’à créer une atmosphère aimante dans sa famille, etc. Le taux de divorce augmente rapidement et atteint près de 50% des ménages mariés à Paris dès les années 80 (on n’en est aujourd’hui à près de 75%) . Giscard est passé par là et Mitterrand accélère la cadence.

Ce changement de paradigme est l’explication majeure de la chute de la natalité, alors que la mortinatalité, encore forte au lendemain de la guerre, devient très faible.

Une baisse de la natalité de notre échantillon parait faible mais le taux de 10% est trompeur car le nombre des femmes en âge de procréer ayant augmenté de 40%, on aurait dû retrouver une hausse, même plus faible. . En fait le trou entre la valeur qu’aurait donné la prolongation de la tendance précédente et le chiffre réel se situe sans doute entre 40 à 50%. Il s’agit bien d’une rupture significative et d’une grande ampleur.

On ne connait pas les chiffres de l’échantillon pour la période 1990 à nos jours, mais on sait quel a été le désastre global. Selon l’Insee le « taux de natalité » qui était de 20.6 pour mille en 1950 et passé à 11.8, soit une baisse de moitié. L’indicateur de fécondité est descendu à 189 venant de 294, en tenant compte des naissances de mères immigrées, donc là encore il s’agit d’une baisse de près de 50% pour les autochtones. Tout s’est accéléré.  On sait les mesures antinatalistes assumées prises par Hollande et Macron. Désormais et depuis désormais plusieurs années, le nombre des naissances globales baisse, de plus en plus lourdement, alors que les chiffres tiennent compte de la surnatalité des familles immigrées venues par le regroupement familial, l’immigration légale et illégale.

La rupture constatée en 1990 est donc devenue « une descente aux enfers » et il est désormais certain que la population globale de notre échantillon a commencé sa baisse et pas seulement celui de ses naissances. Ajoutons que la surmortalité des personnes âgées due au Sars-Covid-2 va frapper principalement les populations enracinées qui ont plus subies le vieillissement que les nouveaux entrants.  

Si on tient à une bonne appréciation démographique, il faut donc admettre qu’on assiste aujourd’hui à la réduction progressive mais accélérée des lignées françaises anciennes, qui ont dû atteindre leur pic autour de l’an 2000, au profit des populations immigrées puisque la population globale continue à augmenter en France. La seule incertitude n’est pas de savoir si les populations natives deviendront minoritaires mais si elles le seront en 2060 ou en 2100.

Il reste à déterminer si la substitution de population dans une ancienne « patrie » devenue un « territoire » avec des archipels ethniques ou culturels en tension, est une bonne perspective ou non. Le politiquement correct du moment exige qu’on affirme que oui mais ne veut pas qu’on sache que l’affaire est en cours, sorte d’hommage du vice à la vertu. L’instinct patriotique stipule que non, mais est encouragé à se taire. Il y aurait quelque honte passéiste à s’en prévaloir. Un tel déchirement est pénible car ce débat n’a rien de vénéneux et porte sur des aspects réellement fondamentaux de ce qui fonde l’organisation sociale, la nation et le régime politique.

Il est clair qu’un pays qui se ferme et ne fait plus d’enfants va faire face à de graves inconvénients. Au Japon, les économistes ont déjà calculé que certaines villes ne pourront bientôt plus faire face à leur entretien. Comme les grands châteaux qui étaient fait des villes associées à un régime social sont tombés en désuétude puis en ruine, des villes entières subiront le même sort.  Au Japon la population a baissé d’environ 2.000.000 de personnes depuis son pic, soit une ville comme Paris. L’Allemagne a une population stagnante et même légèrement déclinante depuis longtemps. La population de la Turquie qui était à peu près le quart de celle de l’Allemagne il y a cinquante ans est désormais quasiment la même. En termes de pouvoir politique et de diplomatie, l’effondrement démographique a un impact violent, comme on le voit dans les discussions Merkel Erdogan.

 

Du point de vue des libertés individuelles, il n’y a guère débat. La possibilité offerte à chacun de ne se pas se heurter à des interdictions de séjour et de contrat est une extension des possibilités de se réaliser. C’était le fondement de la Communauté européenne : « Je ne te crains pas, voisin européen et je t’accorde chez moi, les « droits de » qu’exercent à mes propres citoyens ». Il y a juste un hic : « est-ce qu’il est légitime que je ne te craigne pas ? »  Le Royaume-Uni entrant que nation souveraine a jugé au vu de l’expérience qu’il y avait beaucoup à craindre.

Du simple point de vue économique, il n’y a pas plus de question non plus. L’économie ne distingue pas le genre, la nationalité, l’origine ethnique des acteurs, qu’ils produisent, consomment ou épargne. Dans un pays en épuisement démographique, l’apport quantitatif de l’immigration peut être très bénéfique, avec un vieillissement global retardé, l’élargissement du marché intérieur, la disposition de plus de salariés, une plus grande énergie, liée à la jeunesse. La baisse de la natalité comme au Japon, a des effets au début très favorables (le capital se retrouve dans moins de mains, avec un effet richesse), mais à terme, on tombe obligatoirement dans la régression économique.  Là aussi, il y a juste un hic : que le pays reste concurrentiel et conserve son plein emploi, sa croissance et ses réserves de précaution.

Du coup le débat se déplace sur le terrain du système politique et social. Faut-il des politiques publiques et si oui, comment résistent-elles à une extinction graduelle de la population soit à la substitution d’une population par une ou plusieurs autres ?  La question est d’autant plus forte si on a construit un état-providence, qui risque de devenir un open bar pour le monde entier.   

Si le système social pousse à l’intégration immédiate de l’immigration par le travail avec une volonté de minimiser les inconvénients d’une immigration de peuplement, dans une économie compétitive et florissante, réticentes à distribuer le fruit du travail des uns pour satisfaire le besoin de consommation des autres, mêmes inactifs, le doigt est constamment sur la jauge et sur les flux, l’immigration peut être un moyen de compenser les chutes de naissances. Mais faut-il abandonner tout objectif nataliste national de redressement de la fécondité et laisser aller les choses jusqu’au remplacement de population ?  

En choisissant l’offuscation au détriment de la réflexion, les politiques Français stérilisent un débat fondamental et certains peuvent penser que la France a perdu toute chance de convertir l’immigration en force complémentaire de son propre dynamisme au nom d’une forme de nihilisme individualiste porteur des pires maux.

Aujourd’hui le pays voit son « stock » dévitalisé, comme disent les éleveurs de chevaux, et remplacé progressivement par un stock extérieur qui n’a pas été mis en position d’être pleinement utile à la nation, alors qu’il subit de plein fouet les effets délétères de ses options socialistes ou social-démocrates, bureaucratiques et gauchistes, en matière de santé publique, d’éducation, de justice, d’activité économique, de fiscalité et d’endettement etc.

C’est sur cette base démographique hasardeuse que le pays, ruiné, affronte le drame humain vécu par la partie âgée et l’effondrement économique en cours, du fait du Sars-Cov-2, dans l’imprévoyance totale de ses dirigeants.

Il est regrettable que les préoccupations démographiques qui, sont une réalité profonde à larges effets et qui impacte la plupart des grandes questions nationales, soient à ce point mis sous le boisseau et écartées du débat public, alors qu’elles conditionnent largement la conception des politiques à conduire.

L’étonnante convergence des idées économiques et monétaires saugrenues

Profitons des derniers instants où l’on peut parler économie avant que le coronavirus emporte tous les esprits. Nous vivons une de ces périodes d’après récession, dont on sait qu’elles sont propices aux repentances, aux remises en cause, à l'aggravation des tensions de toute nature et à la libération des esprits excités. Ce qui était foldingue avant devient naturel après et réciproquement.

Faute d’avoir compris (ou voulu admettre) les causes de la crise de 2008, et de son intégration dans la séquence de crises à répétition depuis 1971, on a assisté à une fuite en avant dans les solutions officielles les plus aventurées, débouchant sur une stagnation tellement molle que le monde entrait en récession sans même s’en rendre compte. Quand on n’agit pas sur les causes, on est obligé à des mesures symptomatiques comme disent les médecins, ou non conventionnelles comme disent les banquiers centraux.

Les écoles de management se sont mises à la charité expressive et à dégouliner de bons sentiments, les banques ne s’occupent plus d’argent mais de causes gracieuses, baignant dans le politiquement correct le plus gras. On invite Mlle Tombèrent à Davos. Le vert est mis partout, en même temps que la cause féministe. Il faut sauver dans les larmes de la compassion la mondialisation, qui comme Sophie, connaît de bien grands malheurs, évidemment totalement imprévisibles.

Le coronavirus arrive juste à temps : c’est lui qui aura provoqué la récession et peut-être aidé à cacher cette vérité sournoise : quand on remplace une crise de conjoncture par une crise de structure, les résultats ne sont jamais à la hauteur des espérances.

Du coup les aventuriers de l'économie foldingue se sentent des ailes et on assiste à une formidable convergence des idées économiques radicalement disruptives avec un début d’intégration dans les réflexions officielles.

Quelles sont les lignes de pensées qui convergent :

-          Les jetons électroniques à prétention monétaire, basés sur le mode de gestion de fichiers décentralisés et dupliqués sur le WEB, dit de « chaîne de bloc », comme le Bitcoin, ont partiellement sombré dans la mauvaise réputation tant les vols, les escroqueries, et les manipulations de marchés ont été virulents. Mais voilà que les banques centrales se sentent l’envie de créer des monnaies électroniques officielles.

-          Les banques dont la frénésie de prêts spéculatifs a largement contribué à la gravité de la crise se voient à la fois confortées dans leur envie de supprimer le cash, qui est une « fuite » qui les gêne dans leur circuit monétaire et les rend dépendantes des banques centrales. En même temps leur pouvoir de création monétaire est menacé et leur rôle même est vu par certains comme inutile, puisque l’intelligence artificielle partagée sur le Net permettra de sélectionner les risques et donc les placements bien mieux que les comités de crédits bancaires dont on a vu les limites.

-          La taxation des flux financiers, et non plus des transactions économiques, autrefois appelées taxe Tobin, et reprise par tous les mouvements d’extrême gauche depuis au moins 20 ans, se conjugue avec la perte de recettes des flux d’achat passant par le Net, et l’endettement désespéré des Etats, pour renaître comme moyen magique de régler tous nos problèmes.

-          Le revenu universel de base, considérée au départ comme un moyen de résoudre la question immanente de l’inégalité dans une économie marquée par la globalisation des bénéfices et le nivellement des niveaux de vie entre Nord et Sud, s’étend comme solution générale à tous nos problèmes y compris écologiques et de santé publique.

-          Le bon Milton Friedman avait discuté naguère de la possibilité de faire voler un « hélicoptère à monnaie », image résumant une politique de distribution directe de monnaie par les banques centrales non plus aux banques (on a vu que cela ne marchait pas) ou à l’état (on a vu à quel niveau d’endettement on se retrouve) mais aux ménages.

Quel est le produit intellectuel de cette convergence ?

-          Le revenu universel ne serait plus versé par redistribution fiscale mais par la création de monnaie par les banques centrales. L’hélicoptère à monnaie financerait le revenu universel. En fonction de la conjoncture le versement serait plus ou moins généreux. Plus de dettes, puisque cela serait de la monnaie perpétuelle donc plus d’intérêts à payer par les Etats. On pourrait simplifier les politiques de redistribution devenues des monstres de complication. Certains disent même : le revenu universel remplace toutes les autres aides. Maintenant que vous avez l'essentiel et que vous pouvez vivre, débrouillez-vous pour l’accessoire. On assiste du coup à la rencontre saugrenue des pires socialistes et des libéraux absolus.

-          Les banques centrales supprimeraient le cash en imposant une monnaie électronique d’état. Chaque résident se verrait imposer un portefeuille électronique, substitut des comptes en banque, dotés par exemple dans la zone Euro d’EuroBits (si on ose dire, en ces temps de grivoiserie). Toutes les transactions deviendraient lisibles par l’état qui du coup pourrait supprimer tous les impôts pour les remplacer par une taxation progressive sur le niveau des mouvements de fonds. On sait que de tout temps les Etats ont essayé de se brancher sur une ressource universelle et facile à capter, impôt sur le sel, impôt sur l’énergie etc. Là nous aurions un impôt sur la monnaie. Tobin est enfoncé dans les profondeurs de sa naïveté : Moloch est arrivé, en se pressant et en pressurant. Plus de fraude possible ! L’impôt est versé dès que l’argent rentre (la philosophie actuelle) mais aussi dès qu’il sort. Fortiche !

-          Les banques offriraient non plus du crédit mais des instruments de placement en concurrence avec les produits de même nature disponibles par le Net. Les agences bancaires de toute façon sont vouées à disparaître.

-          Les flux avec les pays étrangers pourraient être surtaxés dès que les échanges deviendraient déséquilibrés. Il suffirait d’augmenter la taxe sur la monnaie en fonction de l’origine des produits : fastoche !

-          Le FMI pourrait même créer sa monnaie électronique transnationale basée sur un panier de valeurs de références et imposer aux banques centrales de faire leurs transactions réciproques et vis-à-vis de la BRI ou du FMI dans cette monnaie qui n’impose pas de gestionnaire commun. Tout cela serait géré sur la blockchain. C’est une idée que nous avons évoquée sur ce blog depuis longtemps, en l’associant avec un retour aux changes fixes et ajustables.

Cette nouvelle utopie commence à faire chauffer les esprits au sein des gouvernements, des banques centrales, des professeurs d’économie en mal de reconnaissance, des associations onusiennes en mal de fiscalité non conventionnelle, des socialistes de différentes nuances de rose et de rouge, de certains penseurs libéraux. En gros : est-ce réalisable et est-ce que les résultats seront à la hauteur des espérances sociales, écologiques, étatistes, écologiques de notre âge transhumaniste de dernière génération ?

Vous avez quatre heures ! La meilleure réponse aura le prix Nobel d’économie (ou ce qui fait fonction)  et un lot de masques anti-coronavirus.

Didier Dufau pour les cercle des Economistes E-toile

Le mystère de Macron’s Island

On connait l’émission télévisée : le mystère d’Oak’s Island, où d’épisode en épisode, on attend la découverte d’un fabuleux trésor, en employant un déluge de moyens très coûteux et, à chaque fois, on ne trouve que des bouts de bois ou des bouts de fer sans aucun intérêt. Le feuilleton que nous offre Emmanuel Macron est du même ordre. Depuis sa candidature à l’élection présidentielle, la perplexité est de mise. « Attendons pour voir !». La preuve de l’utilité de tout ce cirque est constamment remise au lendemain.  D’énormes espoirs sont soulevés qui se terminent en mesures dérisoires ou inverses des objectifs affichés.

Jupiter allait moraliser la République. Il a choisi Bayrou pour le faire. Le dit est inculpé pour détournement de fonds publics avec toute son équipe politique. Elle tenait dans une cabine téléphonique, ce qui était préférable à une cellule à Fresne. Tout le chantier sur la moralisation de la vie publique s’est enfoncé dans le mépris avec l’affaire Benalla et depuis dans l’indifférence. Le choix d’un candidat également dans la tourmente judiciaire au poste de commissaire européen n’a fait qu’aggraver les choses.

Il a été ensuite classé « président des riches » pour avoir pris deux mesures partielles mais absolument indispensables : la réduction du champ de l’ISF et le forfait fiscal pour les rendements des produits de placement. Mais l’IFI, accompagné de la suppression des mesures d’atténuation des conséquences de l’ISF a vu son rendement grimper de plus de 2 milliards d’Euros, pendant que la réforme de la collecte d’impôts, organisée à la source, a offert à l’Etat 7 milliards de plus collectés principalement sur les riches.  On a réduit de 4.5 milliards « l’impôt des riches » pour en créer 9 milliards, exactement le double ! Faut-il en rire ?

Les élus locaux et régionaux, qui font flamber la dépense publique et la dette depuis les réformes de décentralisation de Deferre, l’homme qui faisait une grande fête à chaque fois que sa fortune grossissait d’un « milliard » (d’anciens francs, il n’était plus si jeune !) allaient voir ce qu’on allait voir. Les Gilets Jaunes ont mis fin à cette saga et voilà qu’on nous chante les louanges de ces élus locaux indispensables et découragés qui vont à nouveau faire flamber toutes les dépenses, les dettes, les impôts.

L’hyper bureaucratie qui gouverne la France a cru pouvoir décréter sans discussion la baisse de la vitesse sur route, avec une augmentation prévisible et gigantesques des amendes, la hausse des taxes sur le carburant en plus de la hausse du brut sur le marché international, l’obligation de remplacer ses chaudières et sa voiture. Un festival qui a motivé la haine de tout un pays provincial, surendetté, surfiscalisé, désindustrialisé, privé de services publics, vivant sur la corde raide et bien incapable de sortir 10 mille d’euros pour une chaudière et 10 mille d’euros pour une nouvelle voiture, tout cela à très court terme, alors qu’il manque 100 euros à chaque fin de mois. La saga des jaunes samedis a commencé et a duré. Le Président pour calmer l’incendie qu’il avait lui-même allumé a lâché 17 à 20 milliards d’Euros de dépenses publiques en plus et créé un comité de 150 tirés au sort chargés de faire monter « le peuple » dans le bateau. Il a promis à ce panel d’individus qui ne représentent qu’eux-mêmes d’imposer les solutions qu’ils auront élaboré ! Si c’est vrai, c’est la démocratie élective qui aura été violée. Si c’est faux, ce sont les 150 gogos sélectionnés qui auront été manipulés. Dans tous les cas, l’affaire est une singerie problématique de communiquant.

La SNCF allait voir ce qu’on allait voir. Le statut de cheminot ? Terminé, ratiboisé, aux poubelles de l’histoire ! Comme ce fut le cas avec Sarkozy, la réforme tourne à l’eau de boudin avec des coûts annexes terrifiants et une mise en œuvre tellement tardive qu’elle n’a plus de sens.

L’auteur de Révolution se lance alors dans une réforme gigantesque de l’ensemble des régimes de retraite, là où la nécessité se serait contentée d’une réforme des retraites statutaires pour les rendre proportionnelles au temps passé effectivement dans la fonction et d’un alignement à 66 ans de l’âge de départ à la retraite, avec des amodiations en fonction de contraintes et suggestions particulières.  Emmanuel Macron a voulu noyer le poisson dans une réforme générale qui transformait la réforme des régimes spéciaux en minuscule cas particulier d’une solution générale. Les syndicats remobilisés par le triomphe des Gilets jaunes en ont profité pour se lancer dans une série d’actions destructrices pour le pays afin d’obtenir au moins la même chose voire plus. Vanité exige ! La France aura perdu entre 3 et 5 milliards d’euros dans l’affaire. On ne parle que des pertes des commerçants qui sont fabuleuses. Mais tous les musées, tous les spectacles, toutes les opérations culturelles de toute nature, ont sombré dans l’indifférence générale. Naturellement, le gouvernement a été obligé de céder. On est passé des « régimes spéciaux » au « régimes particuliers », la réforme est reportée si loin dans le temps que personne ne la verra de son vivant, les mesures d’âge sont mises au placard, la pénibilité, cette sottise qui ne sert qu’à justifier et pérenniser les abus de la SNCF, de la RATP et d’EDF, ressort du placard. La grande réforme du siècle accouche d’une souris et d’un déficit nouveau à combler de 20 milliards d’euros. Bien joué !  

Les Français se sont montrés prêts à suivre Emmanuel Macron s’il mettait réellement fin à la dérive fiscale et aux folies socialistes qui se sont accumulées avec Mitterrand et surtout ses successeurs socialistes, l’alternance d’une droite bureaucratique et finalement gauchisante ne permettant pas d’y mettre fin ou si peu. Mal élu, au terme d’un second tour sans signification, avec une impressionnante abstention, fruit de la malhonnêteté de la cabale honteuse menée contre F. Fillon, et des rancunes socialistes après sa trahison de F. Hollande, le voilà doté d’un parlement introuvable composé d’un mélange improbable de militants à toute cause, d’excitées aux dents longues, de renégats fringants, et d’illustres inconnus tout surpris de se retrouver là. Clair sur sa tactique politicienne, mais sans aucune ligne directrice solide sur les grandes questions du temps, il s’est retrouvé seul devant le pays sans trop savoir où il voulait aller.

On allait voir ce qu’on allait voir avec un club de hauts fonctionnaires peu nombreux et décidés, dépassant un clivage droite-gauche sans signification depuis des décennies. L’Enarchie compassionnelle, menée de main de maître, allait, enfin sans entraves, montrer ce qu’elle savait faire.

Nous vivons la faillite de cette illusion.

Quoi qu’on pense d’Emmanuel Macron, en bien ou en mal, il est difficile de ne pas voir qu’il a créé lui-même et les conditions de son succès initial et les difficultés où il s’est fourré à répétition.  Il tente avec une noble énergie de surfer sur les vagues qu’il a provoquées, également tout seul, devant un parterre de citoyens qui se tapotent le menton en craignant le pire à l’arrivée.

Acteur solitaire d’un théâtre d’ombres qu’il a lui-même construit, il ne cesse d’entrer côté cour et de sortir côté jardin, entre trois tirades et deux acrobaties, en ignorant la perplexité de la foule tenue d’assister à ses spectacles. Le badaud oscille entre un étonnement goguenard devant les facéties espiègles de l’artiste amateur, et la volonté de jeter avec vigueur des œufs pourris sur le guignol improvisé qui commence franchement à agacer. Il n’en a que faire et poursuit ses virevoltes, avec la bonne conscience et l’impudence de l’amateur doué qui se croit meilleur que les professionnels. 

Comme à Oak’s Island, les espoirs de trésor caché enfin à portée de mains se transforment en feuilleton à épisodes ridicules, dont les promoteurs vivent bien mais dont les spectateurs grugés finissent par se lasser.

Le trésor de Macron’s Island n’existe pas.

Un SCHEMA explicatif fondamental

Comprendre l'actualité économique et politique

Le graphique qui explique tout

 

Ce schéma n’est pas une statistique mais une approche de ce qui s'est passé depuis l’effondrement des accords de Bretton Woods en été 71. La référence, base 100 dans le graphique et ligne rouge, est la valeur d’un panel de biens dont la valeur est sinon stable du moins représentative d’une certaine permanence. À 50 %, on retrouve la valeur du m2 moyen dans cinq grandes villes du monde (New York, Tokyo, Londres, Paris et Shanghai). Les autres 50 % sont constitués d’or, de diamant, de terres rares et de pétrole. Les autres courbes sont bien connues. On a pris celles de la France depuis 1971. Après avoir été lissées par moyenne mobile sur dix ans, elles ont été réduites à une ligne droite et déflatée par l’indice de référence.

On voit apparaître l’évolution des courbes en « valeur stable de référence » (VSR) et non en monnaie. Les résultats sont spectaculaires et surtout expliquent bien des évènements actuels.

La monnaie : la valeur de la monnaie s’est effondrée. Le Franc (puis l’Euro) a perdu presque 97 % de sa valeur en VSR, comme le Dollar et pratiquement toutes les monnaies administratives.

Les prix : Les prix ont baissé plus vite que le revenu. Ce qui veut dire qu’il y a eu hausse du pouvoir d’achat apparent mais une baisse forte en VSR qui n’est pas perçue, les gens raisonnant en monnaie courante.

Les impôts : La fiscalité a cru plus vite que le revenu, ce qui a entraîné une régression fréquente du revenu net disponible. En s’accrochant au patrimoine des assujettis, l’impôt des personnes payant l’ISF a pu dépasser 100 % de leur revenu, ce qui était intenable à terme.

La dette : La dette en VSR a baissé compte tenu de l’effondrement de la valeur de la monnaie mais elle a cru plus vite que la fiscalité, et que le revenu. Les classes moyennes ont maintenu leurs dépenses par l’endettement, comme l’État.

Les gros patrimoines : étant investi largement en valeurs de référence, la valeur patrimoniale des très très riches n’a pas baissé en VSR.

Le luxe : le très grand luxe, comme toujours, a fui devant la fortune.

Les champions de la mondialisation, propriétaires d’entreprises mondialisées, ont vu leur patrimoine s'accroître, même en VSR

Quatre points spectaculaires : la baisse relative du niveau de revenu par rapport à l’immobilier ; la baisse du revenu moyen par rapport au patrimoine des « vainqueurs de la mondialisation » : le rôle phénoménal de la dette ; la hausse déraisonnable de l’impôt par rapport au revenu.

Une fois ce tableau en tête, on peut mieux analyser et les causes et les conséquences de ces évolutions.

La cause principale : La conjonction de l’effondrement du communisme et d’un système monétaire international déséquilibré.

Le système mis en place après 1971 (change flottant et liberté du commerce international) a permis à la Chine et aux autres pays sortis du communisme de rejoindre la mondialisation, sans aucune contrainte d’équilibre commercial. L’effet négatif sur le revenu a été massif dans les pays développés, alors que la mondialisation permettait aux gros salaires liés à la mondialisation de se maintenir. En faisant sauter l’obligation de maintenir des comptes équilibrés, les changes flottants ont permis à la Chine d’accumuler des excédents monstrueux alors que le système de Bretton-Woods aurait imposé une réévaluation. Le recyclage de ces excédents a provoqué une hausse phénoménale de l’endettement et l’effondrement de la valeur de la monnaie. Les crises à répétition liées également aux défauts des changes flottants, ont entraîné des dépenses d’état qui ont été payées par l’impôt et la dette.

Il faut ajouter l’effet de l’irrédentisme musulman et sa tentation terroriste, associée à sa longue maîtrise des puits de pétrole qui a naturellement eu un effet sur la croissance par la hausse induite du coût de l’énergie.

Les conséquences deviennent lisibles.

Lorsque, au moment des manifestations des Gilets Jaunes, on entend : « avant on était pauvres mais on s’en sortait maintenant c’est fini », cela tient à la hausse globale de pression fiscale (aggravée par la violence administrative et l’extension sans fin des mesures bureaucratiques coûteuses et dont l’effet n'est jamais évalué) et à la difficulté de se loger compte tenu du prix relatif de l’immobilier.

Les salariés ne parviennent plus à payer leur loyer sur leur revenu. Ils doivent donc emprunter à mort et les taux négatifs répondent à cette exigence.

En vendant leurs biens immobiliers pour des résidences plus modestes ou en région, les retraités disposant préalablement d’un patrimoine sont parvenus à s’en sortir. La chute de la natalité induit que les héritages sont relativement plus positifs s’ils sont en biens stables en VSR. Ils permettent aux héritiers une certaine aisance de consommation, compte tenu de la baisse des prix en VSR. Du coup les fiscalistes socialistes étatistes s'excitent à l’idée de leur piquer cet « avantage » dans la décrépitude générale.

L’extension du « populisme », c’est-à-dire du rejet des élites par la classe moyenne, tient au fait que la hausse relative du revenu par rapport au prix, une fois déduit les impôts et les frais incompressibles, est très faible pour les petits revenus. Savoir que les classes moyennes des pays ex-communistes se sont fortement enrichies les laisse parfaitement indifférent.

Ajouter à des perspectives de restriction à la croissance et à la mobilité, une politique de dépenses publiques nouvelles indéfinies avec des hausses fiscales associées gigantesques ne peut que provoquer que des réactions violentes de rejets. Tout le monde a compris que le bonneteau fiscal auquel s’amuse le gouvernement n’est pas une vraie baisse, la dépense publique augmentant plus que le revenu moyen. Une perspective de baisse massive des retraites ajoute nécessairement à la peur et à la colère. Plus personne n’a de perspectives positives.

La gauche fiscaliste, bureaucratique et antinationale, qui accepte des règles de mondialisation qui ne protègent pas, n’est plus admissible pour la classe ouvrière et les classes moyennes, notamment dans les zones en déclin structurel. Son adhésion à la dépression écologique aggrave les choses.

La droite mondialiste, celle qui n’a aucune explication des crises et aucune politique pour les prévenir, et qui laisse la concurrence ruiner le revenu des classes moyennes, tout en acceptant de céder la souveraineté à l’Europe en externe et à la bureaucratie énarchique à l’intérieur, n’est plus écoutée.

Le « macronisme » qui a été vu par une droite menacée et une gauche en désarroi comme une manière de protection contre le populisme de droite et de gauche n’a pas de solution. Il a provoqué une crise de confiance majeure en n’ayant aucune vision extérieure, et aucune prise en compte des causes fondamentales de la crise structurelle de la mondialisation démarrée en 1971 (au contraire, on se fait botter le c… par les États-Unis sans réagir) et en aggravant les mesures bureaucratiques violentes et coûteuses, tout en inquiétant l’ensemble des Français sur un projet de retraite d’inspiration bureaucratique et qui noie le poisson des vraies inégalités, dans un océan incertain et anxiogène de régression à long terme.

En raisonnant en VSR en non plus en monnaie courante, la situation s’éclaire avec une netteté frappante, aussi bien sur le terrain politique qu’économique et social.

 



Comment on a démoralisé les Français

Nous sommes sur le chemin d’un nouvel échec majeur d’un couple d’Enarques. Après Giscard-Chirac, après Chirac-Juppé, voici Macron-Philippe !

Intelligents, bien formés aux questions politiques et de management d’un Etat, bien intentionnés, propres sur eux et sans convictions politiques partisanes trop marquées, calés sur la recherche du bien commun bureaucratique, interchangeables dans toutes les configurations politiques dites « responsables », les Enarques qui ont choisi la carrière politique ne parviennent pas à comprendre pourquoi et comment ils se plantent lamentablement avec une si belle régularité, avec des conséquences si pénibles pour la nation.

 L’Enarque Minc l’a dit ce matin : Philippe, au sein d’un discours formidable, a fait une erreur inadmissible. Il a parlé « d’âge pivot » franchissant une « ligne rouge » syndicale qu’il fallait absolument respecter. La langue fourche et patatras. La CFDT non élue doit diriger le pays ? Non ! Mais il faut farder, ruser, faire de la sémantique etc.

Il nous semble que l’explication est tout de même un peu plus profonde que çà.

Premier repère : les trois échecs viennent après trois crises économiques graves. La récession de 73-74, celle de 92-93 et en fin celle gravissime de 2008 -2009 forment le décor des trois échecs. Malheur circonstanciel et fortuit ? Non : les crises étaient toutes les trois évitables. A-t-on entendu un mot des trois couples cités expliquant la cause des crises, désignant les responsables, et définissant les lignes d’une correction possible des erreurs fâcheuses qui les ont provoquées ? Jamais. Nous prétendons ici qu’il s’agit d’une faute impardonnable. Ces crises sont la cause première de tous les désordres qui frappent le pays. Ne pas tenir un discours crédible sur les causes des crises à répétition qui ont ravagé le pays et ne rien proposer de crédible pour y mettre fin signent le caractère illégitime et artificiel des équipes qui se déclarent dirigeantes et qui ne dirigent rien. Les « élites » politiques, qui se positionnent comme capables, offrent le constat qu’ils sont impuissants, donc incapables.  

Second repère : les trois échecs surgissent après trois séquences de trahison. Chirac trahit les siens et Giscard trahit son projet en humiliant Chirac. Chirac se présente comme le réducteur d’une fracture sociale et l’homme capable de mettre fin aux excès du socialisme destructeur, et il trahit toutes ses paroles. Avant lui Balladur avait aussi trahi sa parole en trahissant Chirac. Juppé lui trahit le gaullisme pour faire entrer le centrisme en force dans le mouvement. Macron trahit Hollande pendant que Philippe trahit son camp. Le pays profond constate les dégâts et s’emplit d’un mépris qu’on ne veut pas voir ni explorer, naturellement, mais qui devient himalayen.  Ces écuries d’opportunistes sont non seulement des incapables mais ils ne s’intéressent qu’au pouvoir présidentiel et aux postes et se permettent toutes les trahisons.  A la démoralisation économique s’ajoute la démoralisation politique.

Troisième repère : les trois échecs s’imposent après des hausses délirantes de la fiscalité. Le septennat de Giscard aura été un septennat purement fiscal. La TVA, les plus-values, la fin du forfait, la hausse de tous les taux et l’extension de toutes les assiettes forment le décor de l’échec giscardien. L’échec de Chirac-Juppé provient après une bordée de hausses fiscales impulsées par Rocard et que Juppé entend aggraver.  L’échec de Macron-Philippe suit les hausses imbéciles du quinquennat Hollande et le triomphe de l’énarchie qui a fini par faire de la France le premier pays du monde pour les impôts et les prélèvements. Macron propose un jeu de bonneteau démagogique plus qu’une véritable réduction. A la démoralisation économique et la démoralisation politique s’ajoute la démoralisation fiscale.

Quatrième repère : Les trois échecs viennent à la suite de concessions qui réduisent l’indépendance nationale gravement. Giscard va faire des effets de maillot de bain autour d’une piscine à Kingston en même temps qu’il cède tout aux américains qui imposent l’étalon dollar et la financiarisation excessive du monde, tout en annonçant que la France, moyenne puissance, doit s’effacer dans l’Europe. La suite montrera qu’il voulait une vraie disparition nationale de la France.  Chirac renonce à bloquer l’évolution vers l’Euro qui est un abandon national majeur qui interdira à la France toute autonomie économique, diplomatique et politique et qui la mettra dans la dépendance totale de l’Allemagne, elle-même dans la dépendance totale des Etats-Unis. Macron crie « Europe, Europe, Europe », comme un cabri, et annonce une forte augmentation de la fiscalité européenne au moment même où le Royaume-Uni cesse de contribuer… A la démoralisation économique et la démoralisation politique et la démoralisation fiscale s’ajoute la démoralisation nationale.

Cinquième repère : les trois échecs proviennent après que les dirigeants ont prouvé leur volonté de rester dans le cadre d’un socialisme burlesque, démagogique et à contre-courant. Pas d’ennemi à gauche ! Ce socialisme de fond s’accompagne d’un goût éhonté pour la bureaucratie qui envahit tout à des niveaux jamais vus. Giscard fausse toute l’économie du bâtiment par une efflorescence des règles totalement ahurissantes. Le droit du travail sous Chirac-Jospin devient un traquenard, Chirac faisant savoir que Jospin est son meilleur premier ministre. Les lois kilométriques de Macron et leur génuflexion devant toutes les exigences des comités Théodule empoisonnent le pays. La surgescence d’une contrainte écologique débilitante, à laquelle on cède aussitôt aggrave les choses. Il devient impossible d’agir et de réussir en France, pays où tout est interdit et où toute réussite est vilipendée à des niveaux qui n’ont été atteint qu’en Union Soviétique. A la démoralisation économique et la démoralisation politique et la démoralisation fiscale et la démoralisation nationale s’ajoute la démoralisation individuelle : je n’ai plus d’espoir de réaliser une vie pleine car le socialisme tue la « vie des autres » et aussi la mienne.    

En France, le moi et le surmoi sont atteints, corrodés jusqu’à la racine.

Les Gilets jaunes ont fait passer le message : « Macron tu es un guignol. Tes impôts, tes règlements, tes amendes tu peux t’asseoir dessus. » Jupiter est descendu de son rêve pour causer au peuple comme un Fidel Castro d’opérette. Les syndicats font passer le message : « Macron tu es un guignol. Tes réformes tu peux t’asseoir dessus ». Les très riches sont partis et n’ont pas l’intention de revenir. L’Europe lui a signifié : rien à faire de tes bouffonneries.  Les Etats-Unis frappent la France à coups redoublés.

La France était un pays à l’arrêt avant même que des voyous décident de le bloquer radicalement. Plus d’enfants, plus de qualité, plus de compétence, plus de services publics, plus de langue, plus de respect pour rien. Un effondrement pratiquement total qui nous voit rejoindre le niveau d’un pays du tiers monde dans l’ébahissement de nos amis étrangers qui voient l’exemple français disparaître dans un marécage méphitique.

Le Français, né malin…

En regardant les défilés qui passent

Ce qui frappe dans le désordre actuel, c'est la malfaisance de longue durée de mesures comme les 35 heures, la retraite à soixante ans, le pouvoir de blocage donné aux syndicats, l'abandon de la répression du crime, avec suppression de la Cour de sûreté de l'État et le laxisme généralisé devant la délinquance habituelle, le refus de la discipline et de l'effort dans les établissements scolaires, la surfiscalité, la renonciation à la nation, avec le double mouvement de décentralisation et d'intégration dans une zone européenne, la dévalorisation du travail et la surestimation de la fête et des loisirs, voire de la drogue, la dissolution de la France dans un ensemble où ses vertus n'ont plus de sens.

Le triomphe de ces lubies lors des deux septennats de Mitterrand a provoqué à la fois la démoralisation en profondeur du pays et sa déréliction économique de longue durée.

Sur un tel terreau, une caste s'est imposée, qui a compris qu'elle n'avait aucun intérêt à s'opposer à ce flot et qu'il suffisait, pour elle, "d'arbitrer la société" par la fiscalité et la réglementation. Sans se rendre véritablement compte des ruptures fondamentales que ces mesures de plus en plus invasives provoquaient dans la société.

Cet équipage branlant a été incapable de faire face aux trois évolutions internationales dangereuses qui ont été le délire de puissance américain, avec la destruction du système monétaire international et le retour des crises à répétition, l'effondrement communiste et l'arrivée massive sur le marché de centaine de millions de gens affamés de croissance, et la poussée islamiste, exaltée par la possession du plus gros des champs pétrolifères.

Sous-jacente à ces évolutions, la démographie s'est mise de la partie, avec un vieillissement majeur et une dénatalité suicidaire dans les pays développés, et une explosion démographique en Afrique et en Asie.

Tout aussi sous-jacente, l’emprise de la pollution et de la surconsommation de ressources non renouvelables, a fini par faire constater ses effets, entraînant une véritable hystérie.

La France qui avait réussi à tirer son épingle du jeu de façon remarquable, sombre désormais de la même façon remarquable. Le miterrandisme a été une porte ouverte sur le néant et ce pervers narcissique le savait pertinemment. Il savait qu’il faisait du tort au pays, mais cet habitué des cimetières y trouvait une sorte de satisfaction morbide. Les suicides de Grossouvre et Bérégovoy, tout autant que la manière dont il a traité sa femme, méprisée au point d’être chassée de sa tombe, donnent la tonalité de la mentalité qui animait ce politicien désastreux pour le pays : « qu’il meurt si je suis le dernier président de plein exercice ».

Depuis un quart de siècle, les dirigeants français essaient tant bien que mal de sortir du piège où Mitterrand a fourré le pays. Une retraite par répartition à 60 ans dans un pays qui vieillit et qui est confronté à des récessions périodiques, c’est injouable. Ce l’était déjà quand la mesure a été prise. Les 35 heures avec des charges massives sur l’emploi, en économie ouverte, c’était injouable. Ce l’était déjà quand la mesure a été prise. Les Français n’ont jamais voté pour devenir les champions de l’impôt, mais ils le sont devenus faute de pouvoir se décrocher de toute la démagogie post-soixante-huitarde, et pour avoir cédé le pouvoir à la bureaucratie. L’Euro était une option dangereuse, surtout si on cessait d’avoir une influence sur les erreurs d’organisation extérieures. La dissolution nationale dans un ensemble où l’Allemagne retrouvait son imposante intégrité était un risque majeur.

Les évènements en cours sont très révélateurs. On apprend qu’il y a à la SNCF une « social room » chargé de la com’ avec les réseaux sociaux. La « société nationale » parle anglais jusqu’au plus bas du trivial. Les Français ont pris leur RTT ! « Après tout qu’ils bloquent le pays pendant quelques jours, on s’en fout ! » Le commerce est en pleine catalepsie. C’est normalement le moment du chargement des stocks de Noël. Mais il y a Internet et les plateformes. Et les clients ne peuvent plus bouger. Entravées par les jaunes samedi, de nombreuses boutiques sont à deux doigts de la faillite. Tout le monde s’en fout : les vendeurs sont des immigrés et on peut acheter ailleurs. Les immigrés n’ont qu’à se faire livreurs. Ce qu’ils font. Une bande d'excités cassent des milliers de patinettes électriques en toute impunité. Leurs promoteurs, adeptes du « free floating disruptifs », avaient considéré que ces engins pouvaient squatter les trottoirs impunément. Les « circulations douces et apaisées » s'avèrent un champ de bataille où il n’y a plus de lois ni de civilité. Les syndicats eux, veulent prouver qu’ils sont plus puissants que les Gilets jaunes. Ces derniers ont obtenu 20 milliards. Nous, on en veut le double sans cela « gare » ! Enfin quand on dit « gare » ! C’est le moment de les visiter. Un sentiment étrange a envahi ces nefs vides.

Pendant ce temps-là, les taux d’intérêt sont négatifs, une curiosité légèrement anxiogène tout de même ; La crainte d’une chute économique imminente est partout. La peur du déclassement règne dans les profondeurs du pays. Le chômage structurel reste autour de 8 % de la population dite active. Tous les services publics, sauf le fisc, sont par terre. Le revenu de presque tous dépend d’un surendettement colossal.

Le président de la République qui a voulu se mettre en scène comme Jupiter passe pour un guignol impuissant, bavard et odieux. Il paie certes une situation largement héritée, mais aussi les erreurs majeures commises pour être élu. La hausse massive de la CSG, la suppression annoncée de la taxe d’habitation, la liquidation de la politique familiale, les projets de réforme qui se veulent habiles en noyant le poisson et qui ne sont que de lâches échappatoires bureaucratiques et politiciennes, c’est lui et lui seul. L'obsession de la réélection l’empêche de réellement gouverner.

Il fallait avoir le courage de dire : la retraite c’est 66 ans pour tous dans les cinq ans et la durée de travail légal hebdomadaire, c’est 40 heures tout de suite. Ceux qui veulent faire autrement le peuvent mais à leur compte et pas aux frais de la nation. Les régimes de retraites des fonctionnaires doivent s’aligner dans la mesure où les sujétions particulières le permettent, sur le régime général. La retraite des hauts fonctionnaires ne doit plus s être statutaires mais dépendre du prorata temporis de l’emploi dans la fonction. Cette bataille simple et directe aurait dû être menée en arrivant. Aujourd’hui on n’en parlerait plus. De même que la nécessaire réforme de l’indemnisation chômage vient de passer comme une lettre à la poste sans que personne ne s’en rende vraiment compte.

Le danger de la pensée macronienne est qu’elle est le fruit de quatre tendances, toutes dangereuses :

-          La mise en scène de lui-même devenu le deus ex machina universel, bien calé derrière un politiquement correct sans faille (Tout le monde il est beau, il est gentil) ;

-          L’énormité des affichages ;

-          Le dévergondage législatif avec des lois kilométriques ;

-          La préoccupation presque exclusive de la prise ou de la conservation du pouvoir.

Ce qui frappe, c’est la placidité et même l’indifférence des Français. Ils considèrent tout cela comme du théâtre. Du mauvais. C’est un pays de retraités, et de rentiers publics. On ne comprend pas qu’il n’y a plus guère que 10 millions de Français de souche qui travaillent effectivement dans le privé, contre 15 millions de retraités, 5 millions d'assistés divers et 5 millions d’employés du secteur étatique ou para-étatique.

Il est parfaitement normal que les deux tiers des Français soient d’accord avec la grève : c’est une pure conséquence de la sociologie. Mais ils ne veulent pas que cela aille trop loin, car si l’argent public vient à manquer, c’est la ruine, comme dans les pays socialistes.

L’analyse qui fait florès de « l’archipélisation » de la France, autour du livre de Fourquet, est trop fine par rapport aux noyaux durs de la réalité. La majorité des Français vit majoritairement à crédit et sur le dos des autres, dans un malthusianisme total. La spirale ne peut que finir mal, d’autant plus que le surmoi national a été détruit. Les « bénéficiaires » le sentent bien. Alors ils ont peur et en même temps ils sont blasés. Ils sont pleins de rancœurs, mais en même temps ils s’en foutent un peu. Ils en veulent à leurs dirigeants mais ils savent bien que qu’ils ont accepté tout ce gâchis.

Ils pensent majoritairement que le mol édredon du laxisme leur permettra d’absorber tous les chocs. Ils ne sont pas particulièrement inquiets de la grève en cours. Ils font des stocks. Ce sont les vraiment faibles qui paieront : le personnel de maison qui ne peut plus faire ses heures, alors que le revenu est au cordeau ; l’artisan ou le commerçant qui ne peut plus travailler. À terme ce sont les petits qui demanderont de l’ordre et qui voteront populiste.

Évidemment, il ne faudrait pas qu’une nouvelle récession s’enclenche. Là, les conséquences pourraient être sérieuses. Et dans tous les débats actuels, on ne trouvera rien, mais vraiment rien, sur le diagnostic des difficultés passées et sur les réformes collectives de la mondialisation, sinon des éructations.

Une nation fragile et vieillie dont les dirigeants ont perdu le contrôle dans pratiquement tous les domaines, peut casser.

« Il pleut de la boue »

On connaît la phrase de Luther : « Es regnet drecks », traduit généralement par : « il pleut de la boue ». Tout ce qui tombe du ciel n’est pas toujours sanctifié ! Pour ceux qui ont connu, en Europe centrale, la double ignominie du nazisme et du communisme, l’expression était d’une banalité quotidienne. La violence et la rancune, la haine et la bêtise, la bassesse et l’envie, sont les composantes de cette boue collective.

Ventilées par le vent mauvais d’une crise économique ouverte en 1973 et qui n’en finit pas, ces réactions méphitiques emportent l’ambiance en ce début de mois de décembre 2019. Il « pleut de la boue en France », plus que jamais.

Dîner, il y a quelques jours avec un préfet en fonction. L’état de la France est présenté comme catastrophique et aux limites de l'incontrôlable. L’effondrement de la Justice et de l’école, allié à la crise économique, entraîne la République dans les abysses.

Les « territoires perdus de la République » sont déjà passés à autre chose. Devant des crimes et des délits, la justice a choisi de ne plus sévir. Par idéologie, en partie. Par manque de moyens d’incarcération. En partie. Mais surtout désormais par peur. On ne veut plus réprimer de peur de l’embrasement et les voyous sont armés. Il y a des dizaines de milliers d’armes dans ces territoires dont beaucoup de Kalachnikov. Et la peur de la police a disparu. Le juge déclare routinièrement au prévenu : « Est-ce que vous savez que vous risquez 15 ans de prison pour vos actes ? Je vous condamne à 2 ans ». Et le condamné ne fera pas de prison. En revanche la profession se défoulera sur un Balkany qui sera condamné pour crime de fraude fiscale à 5 ans ferme et pour recel de fraude fiscale à également 5 ans ferme. 10 ans pour la même faute, découpé en deux. Alors la police a des ordres. Laissez faire les rodéos. Ne cassez pas les trafics. Ne réprimez pas les Barbus. Laissez la drogue financer le djihadisme. On déverse des subventions indécentes à de fausses associations qui sont de vrais nids de délinquants. La paix sociale, la paix sociale. Envoyez le mol édredon. Alors aujourd’hui que d’autres secteurs se sont mis en branle, on panique que les fameux territoires entrent en sécession violente. Car on n’a pas les moyens de faire face.

Les « Gilets jaunes » ? Personne n’a vraiment voulu vraiment en étudier la sociologie. Ce sont tous des petits patrons, des indépendants, des salariés du secteur public, des femmes isolées qui ne vivent que de subventions, des Rmistes professionnels. On a parlé de l’essence, des amendes, de la perte de services publics. On a oublié un détail : tout ce petit monde vit à crédit et ne se prive en fait de rien. La « télé gilet jaune » est un concept un peu particulier mais couvre une réalité que tout le monde connaît : on achète à crédit les plus gros modèles de télé. Parce qu’on le vaut bien. Et à crédit. La « voiture gilet jaune » est presque toujours un SUV. Qu’on regarde les modèles à succès de Peugeot. Parce qu’on le vaut bien et à crédit. Si vous touchez au prix de l’essence, à la vitesse, aux amendes, aux impôts, dans un monde à la limite du surendettement vous créer une réaction terrible. Avec des gens qui veulent vous faire la peau.

Les privilégiés des services publics ? Tous savent que leur situation est totalement anormale et qu’ils vivent en parasites sur le dos d’un pays ruiné par la crise et les années Giscard-Mitterrand. Ce parasitisme était toléré tant que le salaire moyen dans ces secteurs était fortement inférieur aux salaires du privé. Mais lorsque sous l’influence d’un côté, de la crise économique larvée de longues durées qui a frappé d’abord les salariés du privé, et de l’autre du socialisme mitterrandien et de l’ivresse de « l’énarchie compassionnelle », les rémunérations publiques ont commencé à dépasser puis à larguer les rémunérations privées. Alors que tous les services publics sombraient, la tolérance à l’abus a brusquement cessé. Le vieillissement a aggravé les choses. Tout le monde voit bien qu’un retraité de la RATP gagne trois à quatre fois plus qu’un retraité moyen du secteur privé, alors qu’il a cotisé beaucoup moins, avec une retraite beaucoup plus longue. L’injustice est radicale. Mais on a accepté de ne pas réprimer le détournement de pouvoir de syndicats qui utilisent les biens publics mis à leur disposition pour les retourner contre la nation. Comme on a tout cédé récemment aux Gilets Jaunes, les syndicats du secteur public veulent leur revanche et sont prêts à aller loin probablement jusqu’à l’insurrectionnel pour qu’on les prenne aux sérieux. Ils savent qu’il n’y aura pas de répression.

Il ne manque au tableau que l'insurrection des banlieues.

Si cela part sur les trois fronts, notre préfet est formel. On ne sait pas faire.

Alors il faut souhaiter qu’il ne pleuve que de la boue.

 

Un cycle infernal français : démagogie, dépenses publiques, dettes, communication niaiseuse,

reprise des dettes

Belle négociation à la SNCF, il y a quelques mois, qui se termine par… la reprise de la dette de la SNCF.

Belle négociation avec les hôpitaux publics français qui se termine par… la reprise de la dette des hôpitaux publics.

La SNCF se prépare à une grève désastreuse, début décembre, ce qui créera de la dette alors qu’on vient de reprendre la précédente.

Nul doute que le procédé sera le même dès que le gouvernement aura bien cédé sur tout aux syndicats de la santé publique.

Le caractère particulier de l’affaire hospitalière est qu’on avait dit aux dirigeants d’hôpitaux publics : « soyez responsables ! L’argent public n’est pas infini. Il importe que vous assuriez la cohérence entre besoin et ressources, sachant que le niveau de ressources que nous vous garantissons est parmi les plus élevés du monde ».

Dans ce cadre, certains hôpitaux ont été très bien gérés et d’autres ont laissé filer leurs dettes sans vergogne, considérant qu’ils n’avaient pas à se laisser impressionner par la peur du qu’en-dira-t-on des instances politiques, qui en France sont les mêmes que les instances administratives.

En reprenant les dettes des mauvais gestionnaires, Emmanuel Macron ridiculise les bons et signe la déresponsabilisation totale des dirigeants de la sphère médicale. Simultanément il se moque des contraintes globales qu’impose un trop haut taux de dettes nationales. Il s’abaisse ainsi au niveau d’une Hidalgo et des équipes qui ont porté la dette à Paris à 7 milliards d’euros en attendant mieux, tout en doublant la pression fiscale locale. Pourquoi se gêner ?

La France continue de se laisser aller à la pire démagogie tout en ne réglant aucun problème de fond, une stratégie qui lui a permis de devenir championne du monde des prélèvements tout en voyant la totalité de ses services publics sombrer dans la déréliction.

Les causes des difficultés du service public des hôpitaux sont faciles à comprendre et toute l’action de communication des pouvoirs et des médias consistent à éviter de les voir. Pourquoi ? Parce qu’elles impliquent des politiques dont on se sent incapables, soit parce qu’elles nous échappent, soit parce qu’on ne veut pas les mener.

Première vérité : les ressources du secteur de la santé dépendent directement de la prospérité du pays. Un pays qui va de crise en crise, qui n’est plus compétitif et qui n’a plus de poids pour provoquer les changements globaux qui sont nécessaires, qui est gangrené par des prédations massives a, nécessairement, dans un contexte de vieillissement et de technicité accrue des traitements, un drame à gérer.

Pour l’éviter, il faut avoir une politique macroéconomique de croissance c’est-à-dire d’abord exiger des réformes lourdes dans le système mondial et européen des monnaies et des échanges. Des crises telles que celle de 2008 et 2011 sont totalement destructrices. Pas de santé publique saine sans économie globale saine. Une des fautes de l’Enarchie Compassionnelle qui nous dirige depuis 50 ans est d’avoir baissé pavillon dans ce domaine macroéconomique. Les changes flottants et la monnaie unique sont des échecs sanglants, mais il ne faut JAMAIS en parler ni rien proposer. Si les besoins croissent de 2 à 4 % par an et les ressources globales de 1.2 à 1.5 %, vous aurez mécaniquement une difficulté gravissime à surmonter. On ne peut pas sortir de cette réalité : une médecine de plus en plus coûteuse suppose une croissance rapide des revenus globaux, afin de consacrer les sommes nécessaires la stabilisation et l’extension des progrès médicaux. Il n’y a pas de décroissance heureuse dans le domaine de la santé publique !

Seconde vérité : les causes internes de la crise des hôpitaux proviennent principalement de décisions politiques intenables qu’on ne souhaite pas remettre en cause.

-          Gratuité des soins et de plus en plus de la périphérie des soins (transport, hébergement, etc.).

-          Bureaucratie gigantesque et hypercentralisation provoquant des rigidités insurmontables

-          Réduction massive de la durée de travail des personnels médicaux

-          Omnipotence des syndicats et disparition d’une vision sacrificielle des métiers médicaux issue du temps où on soignait autant la détresse et la misère (morale, sociale, physique) que la maladie.

-          Envahissement par des « patients » étrangers

-          Absence de médecin du fait du numerus clausus

-          Disparition de la médecine de dispensaire

-          Réduction de la médecine de ville

Nous avons abordé souvent le thème de la destruction sociale par la gratuité. Les politiques publiques de gratuité, sauf dans des cas très précis et fort peu nombreux, aboutissent nécessairement à la répression de l’offre et de la demande, et au mécontentement général, car les ressources gratuites conduisent automatiquement à des gaspillages terrifiants et non finançables.

La bureaucratie française est sans limite. Nous avons, en matière de santé publique, un système soviétique, avec tous les défauts d’un système soviétique

La réduction, d’en haut, de la durée de travail hebdomadaire a tué l’hôpital français. Cela a été prouvé par mille études. Elle a été aggravée par le laxisme en matière d’absences et la féminisation massive du corps médical (arrêts maternité – Obligations maternelles – approche du métier différente) . La retraite trop précoce a fini le travail.

La syndicalisation a provoqué une forme de cogestion basée sur l’interdiction d’interdire et de diriger fermement. Elle permet les mobilisations massives et les luttes collectives pour arracher toujours plus d’avantages à un État dirigé par des fonctionnaires qui lâchent tout systématiquement.

L’envahissement de notre système par des prédateurs étrangers a trop fait débat pour insister ici, sauf pour dire que ceux qui savent, savent que c’est bien pire que tout ce qui a été avoué par les médias. Le système bureaucratique de la santé a un intérêt objectif à servir gratuitement n’importe qui pour obtenir plus de revenus et plus de moyens. L’envahissement se fait avec la complicité assez générale des médecins publics et des ARS.

Le numerus clausus est une des nombreuses sottises de Giscard. Cette décision est fondée sur un double calcul : pour les médecins, la réduction de l’offre permet de maintenir de hauts revenus ; pour la SS, cela permet de contenir les actes vus comme à la discrétion du médecin : une forme de répression du producteur par euthanasie ! Ce genre de mesures a toujours des conséquences désastreuses. Elles sont pleinement visibles.

La notion de dispensaire était très importante : elle permettait de « dispenser » une médecine aux catégories les moins fortunées, ou spéciales, dans des conditions de coût et d’exercice adaptées. Par idéologie on a voulu un accès généralisé à une médecine « bourgeoise » uniforme. Le résultat se voit aux Urgences.

La médecine de ville a été ruinée par différents dispositifs globaux ou spécifiques. Deux exemples auxquels on ne pense jamais : le blocage de la circulation à Paris, associé à une tarification indigne, a fait quasiment disparaître la médecine à domicile. La hausse prodigieuse des coûts immobiliers par rapport aux honoraires médicaux empêche l’installation de cabinets médicaux en ville. Paris est devenu un désert médical !

Comme on le constate, chacune de ces réalités a été construite par les politiques. Personne ne veut réellement corriger ces constructions désastreuses comme on l’a dit soit par impuissance soit par démagogie.

Ce naufrage ne nous permet pas d’aborder de façon raisonnable les deux évolutions très favorables que sont le vieillissement et le meilleur traitement des maladies et des malades. Atteindre 80 ans en bonne santé, cela aurait fait rire en 1950. Aujourd’hui, plusieurs milliers de personnes de plus de 90 ans conduisent encore leur voiture !

La technicité entraîne des coûts aggravés au fur et à mesure que de nombreuses maladies deviennent l’objet d’un traitement. Les traitements s’améliorent avec parfois des médicaments extrêmement chers. En sens inverse, la démographie baisse et la prévention réduit des risques qui étaient auparavant très présents. Mais de façon très inégale avec parfois des remontées brusques dans certaines pathologies. La chronicité pose un défi supplémentaire puisque certains traitements vont accompagner un « malade » pendant 20 ou 40 ans.

L’avenir est donc à la fois très prometteur (dans ses résultats) et très préoccupant (dans son mode de production et de financement).

Une bonne maîtrise de la santé publique suppose d’abord une bonne économie générale, un état non prédateur qui n’étouffe pas la croissance et une gestion quotidienne souple et correctement financée.

Si, dans le monde entier, et spécifiquement en Europe, de mauvais systèmes monétaires provoquent des crises à répétition, si, comme en France, les erreurs économiques s’accumulent et si l’organisation des soins est soviétisée, alors le système de soins se dégrade, accumule dettes et déficits, traite de moins en moins bien et s’effondre doucement mais sans fin.

On observera que la dégradation ne provient pas au premier chef du personnel hospitalier même si des mutations démographiques compliquent les choses.

Des évolutions, qui auraient été indolores à un rythme lent, deviennent des casse-tête à un rythme élevé. Comme le disait récemment un ami chirurgien, « la probabilité d’être traité par un noir, un Arabe, un étranger ou une femme devient très grande, pour la même raison que les curés sont désormais noirs dans l’Église catholique française ! Cela ne change pas nécessairement les traitements, mais sûrement le climat général et surtout la confiance des malades ». Une partie de la clientèle des hôpitaux publics fuit vers des cliniques privées, exactement comme une partie des Français privilégient les écoles privées. Alors qu’en vérité les difficultés de recrutement y sont exactement les mêmes, du fait du profil de la démographie française.

Il faut en finir avec la gratuité totale, c’est-à-dire le transfert sur la collectivité des dépenses individuelles. Le petit risque ne doit pas être couvert à 100 % si on veut que le gros risque reste accessible au plus grand nombre. Sauf cas rares, il appartient à chacun de gérer ses transports. Créer un service national de gratuité des transports hospitaliers est une folie furieuse. Mieux vaut financer un scanner que l’accès gratuit à l’hôpital par taxi pour tous ! Arrêtons le misérabilisme. Les maladies au long cours genre diabète 2 ne doivent pas être remboursées à 100 %. L’étranger doit faire financer par son pays l’accès au soin en France, sauf lorsqu’il cotise à un système français. La prévention doit être une priorité nationale. Il n’est pas choquant que les assureurs paient en totalité les soins associés aux accidents, et qu’il y ait un malus pour les intoxiqués (fumeurs de substances diverses, alcooliques, etc.).

Si on déclinait l’ensemble des mesures de ce genre on aboutirait à des économies comprises entre 50 et 80 milliards d’euros par an. Ce n’est pas rien.

Mais c’est surtout par une réorganisation du système que les gains les plus importants seraient faits.

Quelqu’un qui se présente aux urgences pour avoir un certificat médical ou une consultation doit être systématiquement éjecté des urgences hospitalières. Il faut séparer les urgences « maladie » et les urgences « blessures » ou « crise », où le patient ne tient pas debout, qui ne peuvent pas se gérer de la même façon.

En Suisse, dans une station de sport d’hiver, vous n’allez pas aux urgences pour une fracture simple, mais dans un cabinet. Il y en a toujours plusieurs et l’un fait la garde de nuit pour les fractures par glissages. À Paris une entorse ou une petite fracture est toujours gérée par les urgences. Alors qu’on pourrait les faire traiter routinièrement par des cabinets privés spécialisés. Plus généralement, il faut prévoir des structures par spécialité dans les grandes villes, avec un débouché ultérieur garanti sur des lits de traitement ou de convalescence hospitaliers. Ce système où tous les services d’urgence font tout avec réorientation après attente désespérée pendant des heures est absurde.

Les grippes et les malaises cardiaques doivent être également pris en compte dans des structures spécialisées. Il est absurde de faire venir en masse des grippés dans des services d’urgences où traînent des malades fragiles qui vont attraper la grippe et parfois en mourir.

Il y a beaucoup trop de rigidité entre les services. Un service qui marche au ralenti ne cédera jamais un lit ou une infirmière à un service momentanément saturé. Chacun dans son silo. Les normes sont de plus en plus kafkaïennes. On peut fermer un service entier parce qu’il manque une infirmière. Un service en sous-emploi peut gonfler l’occupation des lits en hospitalisant des personnes dans l’attente d’examens qui auraient pu être faits avant l’hospitalisation. Les litiges interpersonnels prenant une place souvent disproportionnée. Les syndicats jouent un rôle d’activateur de conflits et de rigidité. À la fin, tout le monde est découragé du bien.

Moins de normes, plus de souplesses, moins de bureaucratie, plus des responsabilités, moins de blocages syndicaux, moins d’ARS, moins de présence des politiques, moins de rigidités dans les définitions de poste et dans l’organisation quotidienne du travail, moins de vols, moins de gabegie, plus d’autorité, plus de cohérence dans les politiques suivies, tout cela est possible et indispensable. Si la pharmacie centrale n’a pas les médicaments qu’il faut au moment utile, si les instruments ne sont pas stérilisés au bon moment, si le savon manque pour se laver les mains, bref si l’intendance ne suit pas, les conséquences sont sévères et coûteuses. La logistique est critique dans un hôpital et bien trop souvent l’intendance ne suit pas. Une bonne part des maladies nosocomiales y trouve sa cause.

Les politiques ont renoncé à réellement intervenir pour remettre sur pied le système français.

Ils ont accepté le poids excessif des syndicats. Ils ont voté le numerus clausus. La bureaucratisation a été poussée d’abord par eux avec une vision d’énarque compassionnel. Ils ont réduit le temps de travail et poussé aux gratuités. Ils ont organisé la saturation des systèmes de soin.

Et ils cèdent sur tout après avoir fait un peu de cinéma. Macron a fait semblant de reprendre en main les abus massifs constatés dans le domaine des soins aux étrangers en situation irrégulière ou sans droit, tout cela pour préparer le terrain à la reprise des dettes hospitalières par l’état donc par l’impôt, tout en lâchant sur à peu près tous les sujets mis en avant par les syndicats.

Le résultat est à prévoir : plus d’impôts dans le pays leader mondial des prélèvements ; donc moins de prospérité et moins d’argent pour la santé ; et une constriction larvée des soins gratuits puisqu’on ne parvient pas à dégager les ressources suffisantes. Accompagnée d’une dette à nouveau croissante, jusqu’à la prochaine reprise par l’État.

Où est la nouveauté de la politique Macron ? On en revient au cycle énarchien de base : démagogie, fausse réforme, baisse rapide de culotte, n’importe quoi, bla bla bla, dette, impôts.

Pik(pock)etty – saison 2

Thomas Piketty publie une nouvelle somme "capital et idéologie". L’immense succès du précédent  livre publié sous sa direction impose le respect.  L’énormité des tirages et son extension à l’univers tout entier nimbent d’une autorité planétaire  son auteur principal. Piketty est sans doute le seul économiste au monde vraiment « bankable ». Bravo !

 Certains se contentent d’ironiser sur la fortune nouvelle de celui qui veut taxer les fortunes et renoncer à la propriété mais pas à ses droits d’auteur. Nous pensons de meilleure  méthodologie de se pencher sur le phénomène, sans trop s’attacher au côté « livre des records ».

Le livre précédent de l’équipe Piketty a rencontré une forte demande  pour deux raisons principales :

-          Beaucoup  y ont vu un atlas, fruit d’un travail universitaire important susceptible de leur apporter des informations jusqu’ici indisponibles.

-          Le thème des inégalités est très prégnant depuis la crise de 1992-93 qui avait été très profonde et avait suscité une littérature « anticapitaliste » intense (Rappelons-nous de l’Horreur Economique de Viviane Forrester, des grands jours du mouvement ATTAC contre le « néolibéralisme » etc.). La crise de 2008 a aggravé le phénomène. La cible a changé, passant  des grandes entreprises aux profiteurs du capitalisme, grands bourgeois enrichis par la mondialisation et faisant leur rupture avec leur patrie. La croissance des inégalités est devenue le leitmotiv à gauche, et surtout dans toutes les ONG internationales, comme dans la droite zemmourienne, sans parler de Marianne de Natacha Polony et son héritage d’extrême centre.

Disposer d’un travail universitaire de type encyclopédique sur les inégalités était « une attente du marché ».  C’est l’aspect atlas qui a séduit. En revanche la méthodologie a très vite été contestée et à juste titre.  L’ouvrage  n’était pas un véritable travail universitaire, rigoureux et scientifique, mais une sorte de machine de guerre idéologique.

Il nous avait  paru à l’époque étrange qu’un livre sur les inégalités ne traite pas prioritairement du véritable phénomène  de dimension historique  qu’a été  la sortie de la pauvreté presque totale de centaines de millions de personnes victimes des régimes communistes. La plus grande inégalité après la révolution russe, puis la colonisation soviétique de l’Europe de l’est, puis la révolution chinoise, aura été de naître dans des pays soumis au régime communiste.

Oui, en matière d’inégalité, les trente dernières années ont vu la chute du communisme et la plus extraordinaire des corrections d’inégalités. Les malheureux citoyens sous régime communiste accèdent enfin à la consommation et  à un niveau se rapprochant de celui des pays capitalistes développés.  Ce rattrapage s’est malheureusement fait aux frais des salariés dans les pays développés.

Sur le front des inégalités, le reste n’a pas vraiment d’importance. Que des très grandes fortunes se soient faites et d’autres défaites   ne concerne qu’une frange infime de la population et n’explique pas les énormes frustrations des classes moyennes des pays développés frappées par la crise et maintenues dans une stagnation de l’emploi et des salaires par la concurrence des ex-pays socialistes. Pour nous, tout le travail tendancieux de Piketty n’a pas réellement d’importance ni de pertinence. L’ouvrage  a  été beaucoup acheté et peu lu. Il n’est plus une référence, sauf pour les anticapitalistes impénitents.

Le livre qui vient de paraître accuse malheureusement les défauts du premier.  On est passé de l’atlas géographique à l’atlas historique, toujours proposé sur une base « universitaire », mais là, plus personne n’y croit.  Il s’agit d’un pamphlet orienté et non d’un travail « objectif » d’universitaires soucieux d’indépendance d’esprit et de vérité scientifique.

Les grands auteurs anticapitalistes ont souvent été tentés par les énormes essais historiques et géopolitiques pour prouver que le régime ensoleillé du socialisme réalisé était le fruit d’une intense nécessité.  Pensons plus à Eric Hobsbawm qu’à Karl Marx.  Sa trilogie est une œuvre remarquable, tendancieuse naturellement, controuvée à maints égards mais magnifiquement écrite et capable de stimuler l’intelligence des situations même si ce n’est pas dans le sens des préférences  du lecteur.

Piketty se voit en un nouvel Hobsbawm, mais qui aurait largué le communisme et sa violence.  Supériorité du King’s College sur l’Ecole Normale Supérieure, Piketty ne tient malheureusement pas la comparaison.

On aime Michel Onfray ou pas, on accepte ses idées ou non, mais c’est un esprit qui est capable de se porter au niveau des auteurs qu’il commente, encense ou démolit.  Dès lors qu’on se porte sur le terrain de l’idéologie, même s’il s’agit d’idéologie économique et surtout s’il s’agit d’idéologie économique, où les auteurs sont nombreux et parfois géniaux,  il faut avoir une densité de connaissance et de pensée, une qualité de formulation et de conception, une force intellectuelle, toutes de qualité supérieure.

On regrette d’avoir à le dire mais l’aspect « idéologie » du livre est extrêmement médiocre, on pourrait même dire bétassin. Il se trouve que notre  premier contact avec le livre s’est fait dans une librairie de gare par la lecture d’une page centrale sur laquelle le livre s’était spontanément ouvert.  Elle concernait les vues de M. Piketty sur le Venezuela de Maduro : un texte au-delà du médiocre, carrément ridicule.  C’est souvent l’impression que l’on a quand on lit les articles de Piketty dans le journal Le Monde : vide et parti pris. Eric Piketty est un auteur politique sans portée. Ce qui explique largement que même au parti socialiste, on ait refusé de mettre en programme ses propos.

Reste donc l’aspect encyclopédique, la dimension atlas universitaire. Elle est beaucoup moins nette cette fois-ci, même si l’inventaire qui est fait de nombreux systèmes économico-politiques peut être parfois intéressant. 

La jonction entre l’aspect atlas et l’aspect étude idéologique est fragile, du fait de la faiblesse  de ce domaine du livre.

Le propos est beaucoup moins en phase avec la situation actuelle du monde, contrairement au thème de l’inégalité, même si ce dernier  reste prédominant dans ce nouveau livre.

Du coup le lecteur se décourage vite.  Rien n’accroche.  Les démonstrations sollicitent trop les faits pour convaincre. Les slogans glissent comme un pet sur une toile cirée. 

 

Une fois de plus, l’auteur ne tient pas compte des leçons de l’échec du système socialiste.  On en apprend plus en lisant le journal de Sandor Marai, portant sur les années 1943 à 1948 que dans le fatras pikettien.

Cet auteur Hongrois était l’exemple même du bourgeois  en rupture de ban, typique des années trente, proche du socialisme, tenté par le communisme en dépit de tout, refusant d’assimiler le national-ocialisme et le communisme dans la même réprobation, obligatoire devant tant de crimes abjects, et qui voit tout sombrer autour de lui, la Hongrie, sa patrie, désossée par le Traité de Versailles,  sa population martyrisée en partie par les Nazis qui liquident les juifs et les communistes,  sa classe sociale vilipendée et ruinée par les communistes, sa réputation anéantie par le régime communiste dès lors qu’il ne s’y est pas rallié.  Il faut lire ces pages où la survie dépend des reliquats de capital qui ont pu être sauvés.  Un pays où tout dépends des tiers et des instances publiques s’avère invivable. Il n’y reste que « des salauds et des esclaves ».  Le capital, c’est capital. Parce que c’est la liberté des projets, la possibilité d’une vie meilleure et aussi  indépendante que possible.

Il faut aussi comprendre que le communisme culturel et la dépendance où il a tenu l’édition en France,  mais aussi dans l’ensemble de l’Europe, jusqu’à une libération partielle et récente, ont prolongé la misère de Marai, qui triomphe aujourd’hui, mais qui est mort suicidé.

Lire Marai est le meilleur antidote aux sottises de la gens qui trouvent en Piketty l’espoir de leur idéologie. On ne peut pas dire qu’il soit tendre pour l’argent.  « Quel est le péché originel français ? La cupidité ».  Il aurait aussi pu dire l’envie, qui est la forme la plus basse de la cupidité, celle qui espère s’alimenter de l’argent des autres, c'est-à-dire de « la vie des autres », titre d’un film qu’il faut avoir également avoir vu avant de lire Piketty.

Affirmer qu’on renie les conséquences du communisme sans en renier les causes, considérer que la kalachnikov fiscale est le moyen le plus doux de réaliser la mort du « propriétarisme », sans voir que c’est aussi la mort des libertés et de la possibilité d’une vie,  est une entreprise inexcusable, surtout après les leçons que l’histoire du XXème siècle nous a laissées.  Elle symbolise, par son succès même,  la mort de l’économie universitaire en France. Sur ce point, Alain Minc a parfaitement raison.

Espérons néanmoins un succès mondial  à son auteur qui permettrait de financer une petite part de nos déficits extérieurs, permanents depuis la mise en œuvre du Programme Commun de la gauche. Les droits d’auteur, le capital littéraire, seront alors une forme d’hommage du vice à la vertu.

 

Pompidou, Chirac, Giscard et la naissance de l'Enarchie Compassionnelle (suite)

Eléments d'histoire 1967-1974

L’article précédent a mis en perspective la lettre que Chirac a écrite à Giscard au moment où il devient le premier ministre du nouveau président. Il faut bien comprendre le contexte de ce courrier qui, pour nous, marque la naissance de ce que nous appelons l’Enarchie Compassionnelle.

Peu avant, pour faire pièce aux Gaullistes un peu secoués par sa candidature à la présidentielle puis son élection, marquée par une forme de mépris pour le général de Gaulle, traité en Has Been, Pompidou a accéléré le recours à des jeunes Énarques qu’il poussait déjà lorsqu’il était Premier Ministre : Chirac, Guéna, Charbonnel se voient promus (les laissés pour compte iront chez Mitterrand). Chirac est d’abord secrétaire d’État de Giscard : formation du couple. Et premières envolées technocratiques. Un livre de 1972, signé Jean Larteguy, Lettre ouverte aux bonnes femmes, bien oublié depuis, en donne, en passant, une parfaite illustration. « Qu’on paie une redevance pour avoir une télévision sans publicité et qu’on autorise soudain cette publicité tout en augmentant la redevance, histoire de promouvoir l’audiovisuel contre la presse écrite, quitte à aider par la suite cette presse pour l’empêcher de crever ; rien que de très normal ». On en est toujours là. En pire.

On voit une bureaucratie sans limite qui fait tout et l’inverse tout en accumulant les dégâts et les correctifs mais toujours en aggravant le système. On comprend mieux les 90 mécanismes d’aide au cinéma évoqués dans les commentaires à l’article précédent. Et ses résultats, magnifiquement décrits par Eric Neuhoff dans son dernier livre : (Très) cher cinéma français. « Le cinéma français agonise sous nos yeux. Il est à peine l’ombre de lui-même ».

Tuer par des taxes et tenter de faire renaître par des subventions est la base de la bureaucratie. La taxe et la subvention sont les deux mamelles de l’action publique dévoyée par la bureaucratie et/ou la démagogie. Rajouter les réglementations excessives et changeantes, vous n’êtes plus en démocratie, mais dans « l’esclavagisme à visage démocratique ». La création de statuts intenables et injustifiables, comme le régime du chômage des intermittents du spectacle, complète le tableau. Il est naturellement irréformable alors qu’il s‘agit d’un pillage pur et simple de l’argent d’autrui, sans aucune justification sinon les menaces et les gesticulations d’une catégorie habituée aux postures théâtrales et qui sait faire… du cinéma.

Au début de la carrière de Jacques Chirac, l’hystérie soixante-huitarde conduit à une aggravation subite du phénomène.

Avec le gouvernement Chaban et l’arrivée de Delors qui se lance dans une « nouvelle société » qui n’est qu’une nouvelle bureaucratie, se produit une réaction au sein des Gaullistes qui commencent à dénoncer cette emprise bureaucratique. À la mort de Pompidou, lorsque Chirac trahit son parti pour rallier Giscard, en sabotant la candidature de Chaban, il est certes soutenu par Juillet et Garaud mais ces derniers font déjà le procès de l’européisme, du bureaucratisme et du fiscalisme de Giscard.

Chirac écrit sa lettre pour confirmer à Giscard qu’il n’est pas sur cette ligne-là et que la fiscalité comme la réglementation resteront foisonnantes et qu’il n’est pas dans son intention de réduire la dépense publique. Giscard s’était opposé frontalement à de Gaulle qui voulait que la dépense publique reste inférieure à 32 % du PIB (on en est à 54 %). Il avait laissé filer les dépenses sans le moindre scrupule et sans tenir compte des ordres. Pompidou n’a pas arbitré. Il considérait que les conceptions de De Gaulle et de son conseiller, Jacques Rueff, étaient réactionnaires et opposées aussi bien à la finance moderne qu’à l’Atlantisme. Rappelons que Pompidou était banquier.

Ensuite, mai 1968 et le déséquilibre massif des comptes ont rendu toute tentative de maîtrise des dépenses vaines. En 1971, Pompidou accepte l’évolution vers les changes flottants qui seront validés définitivement en 73 et surtout, sous Giscard, à la Jamaïque. On se souvient de sa performance médiatique au tout début janvier 2016 où il répondait aux questions sur le bord de la piscine de Kingston, validant, en caleçon et avec des grâces de starlette, la pire décision de politique économique internationale de son septennat. Il les accumulera, les erreurs. Pratiquement toutes les évolutions fâcheuses qui sont dénoncées pour leurs résultats catastrophiques dérivent de décisions giscardiennes, soutenues par Chirac qui ne démissionnera qu’en août 2016. Il est donc totalement associé à ces décisions. Les deux années de son premier gouvernement seront une véritable tragédie bureaucratique et fiscale, Giscard ne trouvant aucun contrepoids en face de lui mais un auxiliaire convaincu de son concept de « travaillisme à la française » (alors que le travailliste Wilson ruinait au même moment le Royaume-Uni et allait provoquer la réaction Thatchérienne).

Il est vrai que la crise mondiale a frappé en 1973 et que tout part en sucettes en 1974. Des actions extrêmement violentes sont conduites par des mouvements gauchistes couplés à des syndicats voyous se prétendant dépassés par la base et les coordinations : Mutinerie sur le paquebot France, capture du bateau, et séquestration des passagers retenus comme otages ; affaire LIP (une mise au pilori abjecte associée à un vol) ; viols et destructions par le feu en Lorraine. Le tout sans poursuites, cela va sans dire : « fi de l’ordre bourgeois, ma chère ; et en plus je vais en basket à l’Opéra. Na ! ». L’économie et le social en pleine crise poussent au laxisme.

Mais, depuis, la « crise » n’a pas cessé, pas plus que le laxisme. Giscard et Chirac sont bien les pères d’une extension maladive de l’énarchie, le prétexte de la crise lui prêtant une aura de bienfaisance et faisant apparaître le concept d’énarchie « compassionnelle », et une pratique qui sera amplifiée par Fabius, Rocard, Juppé, Jospin, Villepin, Hollande. Elle se trouve à son acmé avec le couple Macron-Philippe.

La France doit absolument se guérir de cette maladie. Elle a fait de nous le pays champion des prélèvements sans que jamais personne ne l’ait demandé. Elle a totalement étouffé les libertés et cassé le droit de propriété (qui est de la liberté construite). Elle amène la France au bord de la guerre civile. Elle est à évolution lente mais mortelle. Comme le tabac. Après 50 ans !

Octobre 2019 : quelques instantanés significatifs

1)      Examen de la vente d’un studio à Paris : l’acquéreur dispose d’un prêt (300.000 E) supérieur à ce que touche le vendeur en net (270.000 E). Il y a près de 30.000 euros de frais. Le dossier de vente fait près de 300 pages. Merci Mme Duflot et la loi Alur. Notaire, agents immobiliers, et syndics se sucrent sur l’abus de paperasserie. Leçon :

  1. La bulle immobilière à Paris ressemble à la bulle de 1992 où les banques prêtaient non seulement le prix d’achat à 100% mais les frais et une partie de la plus-value espérée. 
  2. L’amortissement d’un tel achat ne peut se faire sur la location compyr tenu  de la loi sur les loyers. Restent Airbnb et l’espoir d’une plus-value.
  3. Le blocage de la construction par Mme Hidalgo qui préempte tout alimente la spéculation
  4. Avec des taux d’emprunt à 1%, la tentation est grande pour un jeune cadre d’investir en empruntant sans capital sur 25 à 30 ans.  L’IFI qui devait prévenir le goût pour l’immobilier n’a eu aucune influence, sauf de doubler les recettes fiscales de l’ISF sur la partie immobilière.
  5. On était censé détricoter la loi Alur et ses folies bureaucratiques. Rien à faire en régime d’Enarchie Compassionnelle.

2)      Un juge rouge décide que l’état de nécessité justifie des actes illégaux qui visent à ridiculiser le président de la République. Leçon :

  1. Le justicialisme, cette doctrine de gauche qui veut qu’un juge doit utiliser les fonctions qu’il a réussi à obtenir dans l’Etat pour servir la cause et non pas le droit, est une des tares récurrentes du système judiciaire français et doit être réformé sans pitié. Il prive le législateur de toute légitimité et la victime de toute défense.
  2.  « Le gouvernement des juges » est une des causes du Brexit et alimente une rumeur de sortie de la Grande Bretagne du cadre juridique non seulement de l’Union Européenne mais aussi du conseil de l’Europe.  
  3. La renonciation au droit du sol en Italie part du même sentiment.
  4. Les peuples veulent retrouver une souveraineté juridique perdue de l’intérieur et de l’extérieur.

3)      Orange à qui l’installation d’une box sur fibre optique a été commandée, va commettre une suite ininterrompue d’erreurs plus ahurissantes les unes que les autres, concernant aussi bien la fourniture des matériels que leur installation.  Trois erreurs de livraison (dont une livraison en province pour une installation à Paris) puis trois erreurs de rendez-vous (avec un appel d’un installateur errant en Charente Maritime !). Au final l’installateur qui trouve enfin le bon endroit constate que c’est un câblage Free et que le nécessaire n’a pas été fait auprès de cette entreprise avant de venir installer. Installation retardée…d’un mois supplémentaire. Au total près de trois mois pour installer une box alors que tous les câblages sont faits !  Leçon :

  1. Orange a atteint le degré absolu de la désorganisation
  2. Le client est resté un usager à qui on peut tout faire subir.
  3. Le bourrage de raccordements sur les câbles entraîne des écarts immenses avec les performances théoriques des réseaux.
  4. Les programmes qui tournent sur la box n’ont d’intérêt que pour Orange et peuvent déranger gravement le client.  Si le Wifi est saturé les programmes ne marchent plus.  
  5. La dénationalisation des esprits prend plus de temps que celle du capital.

4)      La réduction de l’ISF aux seuls biens immobiliers, a fait l’objet d’une « évaluation ». Il appert que le coût de la mesure est moitié moindre que ce qu’on a annoncé, que la part de taxation de l’immobilier a un rendement doublé. En évitant le départ fiscal de centaines de « riches » qui sont restés dans le système fiscal français, la mesure n’a en fait pas eu de conséquences pour le budget.  Leçon :

  1. Le fisc reprend toujours ce qu’il a donné
  2. On exige une évaluation pour une baisse d’impôts sur les riches jamais pour une hausse même massive (par exemple plus de 40% sur l’IR en quelques années, ou un doublement de l’impôt foncier à Paris).
  3. La suppression de l’ISF n’a pas à être « justifiée » par des questions d’efficacité fiscales. Cet impôt était par nature innommable et honteux.   Supprimer une saloperie discriminatoire et spoliatrice pour une catégorie de la population se justifie en soi par respect des Français. C’est l’éthique démocratique qui est en cause.

5)      La réforme des retraites est justifiée, elle, pour des raisons éthiques alors que le problème fondamental est économique.  Un système unifié serait une opération de justice. En vérité il est très facile de savoir où sont les avantages les plus iniques. Les hauts fonctionnaires peuvent cumuler leur retraite statutaire et mille autres retraites acquises dans l’exercice d’une fonction élective, à la tête d’entreprises d’états, ou après un saut dans des entreprises privées.  Rendre la retraite statutaire prorata temporis serait un premier pas rapide à faire. Les fonctionnaires ont un système beaucoup plus généreux que les salariés du privé. Rendre les conditions identiques ne représente pas un énorme effort.  Pour le reste tout le monde sait qu’il faut revenir a minima à un départ à 65 ans et plus sérieusement à 67 ans. Leçon :

  1. L’Enarchie qui gouverne ne veut pas remettre en cause ses privilèges est espère un traitement de faveur pour encore très longtemps en se cachant derrière les autres catégories de personnel public.
  2. On complique pour noyer le poisson, alors que ces complications ne sont nullement nécessaires et encore moins souhaitées. C’est la méthode Macron avec ses lois kilométriques
  3.  Affirmer que la réforme a un but de justice alors que ce sont les déficits qui comptent et le coût démesuré d’une retraite à 60 ans est de la tactique politicienne débile.
  4. Une fois de plus les réserves de la retraite des cadres et des professions libérales seront volées malgré les dires contraires.
  5. Rappelons que les Cadres, s’ils avaient pu librement cotiser à un système de retraite par capitalisation, auraient aujourd’hui, pour les mêmes versements, près du double de pension avant impôt!

6)      On a donné au FMI une présidente bulgare et pour cela on a changé les règles d’ancienneté. L’institution sera toujours dirigée dans les faits par les Etats-Unis et par une femme, selon la grande règle des minorités agissantes : dès qu’on a eu un poste, on le conserve.  Leçon :

  1. Créé pour gérer les changes fixes et ajustables, le FMI n’a pas de rôle réel en régime de changes flottants.
  2. Le poste de directeur général est donc de pure représentation.
  3. Le FMI ne sert plus qu’à des bricolages diplomatiques et symboliques.

7)      La bourse frémit dans l’hystérie la plus totale. Elle atteint les plus hauts et dégringole aussitôt. Ce n’est plus de la « volatilité » mais de la peur panique. Si les robots des ETF déclenchent leurs triggers, on va vers une baisse très brutale.  Leçon :

  1. Les déversements massifs de liquidités banque centrale ont permis une spéculation boursière intense.
  2. La spéculation massive finit toujours assez mal.

8)      Greta Thunberg, six ans d’âge mental, poursuit la France en justice, en déformant de haine sa pauvre figure, alors qu’en matière de gaz a effets de serre elle a une des meilleures situations mondiales.  Leçon :

  1. La sagesse ancestrale veut qu’on ne confie pas à un enfant le soin de faire honte à des adultes et encore moins à des nations.
  2. C’est maintenant que Greta a du souci à se faire et pour elle-même. Apparemment elle a des parents indignes.

9)      Donald Trump taxe sans vergogne l’Europe en fonction de son bon plaisir après avoir rendu impossible tout jugement de l’OMC (en bloquant la nomination des juges).  Les dommages pour la France seront sérieux.  La guerre commerciale fondée sur un constat monétaire (l’existence d’excédents faramineux au profit de l’Europe), et la France est piégée dans l’affaire à cause des Allemands ! Leçon :

  1. Les excédents sont condamnables dans tous les traités d’après-guerre. Il aurait été bon Que l’Europe s’en avise en temps utile. Mais chut !
  2. La responsabilité allemande est écrasante. Mais chut !
  3. Le système des changes flottants est responsable. Mais chut !
  4. L’Eurosystème est responsable. Mais chut !

 De chut en chut jusqu’à la chute finale ?  

Unibail sur Seine – Quand Paris n’est plus Paris

Non, décidément, Paris n’est plus Paris. Tous ceux qui suivent les affaires municipales le constatent : Hidalgo a livré Paris aux intérêts privés les plus bas, se mettant dans les pas de son prédécesseur Delanoë. Quand on évoque Topaze on se dit qu’il s’agit d’un roman et qu’il concerne quelques villages de province particulièrement mal embouchés.

Mais Paris ? Paris occupé ! Paris outragé par une municipalité sans foi ni loi qui s’est lancée de façon forcenée dans la marchandisation, dans la densification, dans l’immobilisation, dans la fiscalisation, dans l’envahissement par les immigrés, les clochards et les junkies et dans le pourrissement général de la vie du Parisien, avec une énergie malsaine dont la seule caractéristique est d’être unique au monde.

Les bobos crédules avaient cru élire une femme raisonnable, avec une équipe de braves gens, qui feraient une politique gentillette. Ils n’ont pas compris que l’équipe en question était un ramassis de représentants d’intérêts privés, de foldingues bouffés par l’idéologie, de sous-secrétaires du parti socialiste dans les tendances les plus saugrenues et de représentants emblématiques de minorités caricaturales. Ces gens sont tous des survivants de cellules d’extrême-gauche, habitués aux manipulations, aux coups tordus, aux conflits internes. Il faut les entendre : nous faisons de la politique ! Comprenez : on est capable de toutes les démagogies, de toutes les violences, de toutes les dépenses, de toutes les irrationalités. Notre but est d’être réélus en nous cachant derrière des causes plus grandes que nous et qui masqueront notre incompétence, notre indifférence aux effets pervers et notre absence totale de résultats. Notre discours est facile : morts aux bourgeois et aux bagnoles. Vive l’impôt, vive la dette, vive les contraintes insensées imposées à la population. Et comme ces c… d’électeurs peuvent tout de même nous virer à coups de pieds dans le train, créons mille faits accomplis pour que jamais on ne puisse revenir en arrière.

Une municipalité a quelques objectifs simples, usuellement.

La propreté par exemple. Mais pour ces excités, la propreté est « fasciste ». Elle traduit une préoccupation hygiéniste petite bourgeoise digne de Hitler. Alors vive les rats. Vive le retour des maladies qui avaient disparu du territoire. Vive les clochards qui se permettent désormais tout et à qui il est interdit d’interdire quoi que ce soit. Vive la mendicité agressive, éventuellement avec enfants. De toutes façons le bourgeois est sale. On a payé des copains installés en masse dans les services pléthoriques de communication de la mairie pour le lui dire. La campagne a été gratinée : si la ville est sale c’est parce que vous êtes sales. Nous, à l’extrême-gauche et dans l’écologie rouge-vert, nous n’avons pas à laver vos cochonneries. Cela salit l’eau !

L’embellissement est aussi une fonction généralement admise. Là, rien. Des immeubles immondes comme celui de la RIVP au coin de la rue Vercingétorix et du périphérique, ont été généralisés. Vous avez l’impression qu’il n’est pas fini, cet immeuble et qu’on va mettre une façade. Mais non. Il restera comme cela, une vraie tâche dans le décor. Juste un exemple en passant. La RIVP, la première administration à supprimer à Paris tellement elle est nulle.

Rendre la vie économique et sociale la plus fluide et dynamique possible ne saurait être un objectif pour cette équipe d'extrémistes. On va ruiner la ville avec des milliers de chantiers dont le but est d'empêcher toute circulation tout en laissant pourrir les chaussées. Les médecins, les pompiers, les ambulances, ne peuvent plus circuler. Notre-Dame a flambé parce que l’accès à l’île était entravé par les énormes travaux visant à créer les autoroutes à vélos qui enfermeront l’île. Les pompiers n’arrivent pas à vélos !

Finie la bagnole. Finis les artisans qui ne peuvent plus venir de banlieue et stationner. Finies aussi les possibilités de se transporter au gré des besoins. Les jeunes entreprises partent. Tout le monde est dégoûté de la vie à Paris. La ville comme capitale et comme centre national de production mourra mais guérie.

C’est qu’il faut tuer le propriétaire. Il est riche le propriétaire. On peut lui tomber dessus à volonté. Surtout qu’il n’essaie pas de louer à la classe moyenne. Tous les immeubles qui se libèrent sont préemptés pour construire du logement social à 15.000 euros le m2. A Bamako, on se frotte les mains. Ce qui n’empêchent nullement des bandes d’immigrés haineux de se former et de faire régner leurs lois. Des parties entières de Paris sont désormais des banlieues à l’ancienne. Alors on voit les quartiers historiques partir aux mains de l’étranger et le reste s’essayer à la location temporaire. Les loyers sont non seulement bloqués mais réduits parfois de 50%. Le mauvais payeur peut rester dans les lieux trois ans sans payer. Cinq ans en jonglant un peu. Le squatt n’est plus poursuivi. On voit des avocats spécialisés dans la négociation : tu paies et mon client part. C’est cela où la perte de ton bien, connard ! Le vol à la tire explose. Ce sont désormais des centaines de milliers d’affaires chaque année.

Exemple vécu : des Coréens viennent à un mariage mixte en France. Volés deux fois en deux jours ! Ils sont repérés dès l’aéroport.

Les demandes de papiers ont explosé à Paris. Tant de sacs sont arrachés ou leur contenu pillé…  

Le seul vainqueur est la location temporaire. Les habitations qui passent à Airbnb croissent en nombre plus vite que les logements sociaux ! Plus personne ne peut plus se loger à Paris.

Alors la ville se vide en pourrissant. Elle n’apparaît dans aucun classement sur les lieux où il est agréable de vivre. Les étrangers de qualité qui vivaient à Paris partent partout en Europe sauf en France.

Mais tout cela, ce n’est que de la broutille. Toute cette équipe aime le pognon et veut du pognon. L’arrivisme va bon train. Alors il s’agit d’être gentil avec quelques grands intérêts qui comptent.

Le cas le plus emblématique est Unibail-Rodamco. Cet immense monopole financier qui a réussi à racheter à peu près tout ce qui compte en matière de centres commerciaux dans la région parisienne, n’est même plus en terrain conquis. Ce mammouth fait ce qu’il veut quand il veut sans se préoccuper le moins du monde d’autre-chose que de son intérêt propre. Lorsqu’on fait la liste des opérations gigantesques que ses liens avec l’équipe municipale lui ont permis d’entreprendre, on reste sidéré. Tous les énormes chantiers sont pour Unibail. Les pauvres idiots qui veulent agir de leur côté sont constamment embêtés, contraints, réduits, taxés, certains ruinés. Mais là, on entre dans la magie. Tout, absolument tout, est possible. Comme dit l’un de ses représentants : vous n’allez tout de même pas nous reprocher d’avoir des amis et de vouloir gagner de l’argent !

Le forum des Halles : Unibail. Dans des conditions tellement détestables pour la Ville de Paris que le Canard Enchaîné, un bel été (tous les mauvais qu'opus d’Hidalgo se font l’été), dénonce le pot aux roses : « Le Canard enchaîné dénonce les conditions hallucinantes accordées à la société Unibail-Rodamco … tout cela sur le dos des Parisiens qui en paieront le prix pendant des dizaines d’années ! » écrit le Parisien. Il s’agit d’un actif de plusieurs milliards d’euros avec des coûts pour la ville qui dépasseront le milliard. Miam-miam et merci !

Ce n’était qu’un début.

Parmi les cadeaux faits à Unibail-Rodamco : la tour Triangle, dans des conditions invraisemblables.

- aucun appel d’offres pour un projet à 500 millions d’euros !!!

- une part fixe de loyer sous-estimée (2 M€ / an au lieu de 2,5 à 3,20 M€) soit un nouveau cadeau de 40 à 96 M€ !

- des loyers indexés sur la moitié de l’inflation, soit un cadeau de plusieurs dizaines de millions d’euros !

- aucun concours d’architecture.

 

Troisième cadeau : la gestion de la porte de Versailles. « Le Canard enchaîné dénonce une mécanique hallucinante qui a permis à Unibail-Rodamco de prolonger en toute simplicité sa concession de 40 ans !! tout en évinçant ses concurrents ! Selon Hervé Martin, Journaliste Le Canard Enchaîné que nous remercions pour son enquête d’investigation et sauf erreur d’interprétation de notre part :

- Acte 1 : malgré les conditions très avantageuses obtenues pour le Forum des Halles, Unibail aurait exercé dès 2008 un chantage si un effort n’était pas consenti côté Parc des Expositions

- Acte 2 : un audit aurait alors été réalisé sur mesure (!) pour conclure qu’il fallait rénover le parc et pour cela accorder une nouvelle concession !

- Acte 3 : pour éviter qu’un concurrent ne remporte la concession, Unibail et la Mairie de Paris auraient décidé qu’une indemnité de 263 M€ serait payée cash à Unibail ! Evidemment la seule société en mesure de les payer n’est autre que… Unibail-Rodamco qui remporte la nouvelle concession !

- A suivre : Unibail aurait maintenant pour objectif de remplacer le Parc des Expositions par un quartier de bureaux : opération très rentable qui permettrait de déplacer les salons actuels vers le Parc de Villepinte… géré également par Unibail !!! »

Ne parlons pas de la Porte Maillot, où Unibail entreprend également avec le soutien de la mairie une opération d’embellissement de son patrimoine tout à fait sympathique.

Pour l’avoir côtoyé pendant maintenant trois ans (et il y en a encore pour au moins deux ans) nous avons eu l’occasion de voir comment travaille une boîte comme Unibail. La règle : tout est permis puisqu’on a le soutien de la mairie. Le respect des riverains ? Ne connais pas ! Le mensonge par dissimulation : la seule méthode.

Phase un : les riverains se voient présentés avec moult égards un projet, certes inutilement lourd et dense, mais en apparence tolérable. On présente un beau dessin du futur, on esquisse des emprises légères sur la rue, on parle d’un gentil planning.

Phase 2 : Le projet est changé en douce en plein été avec un permis de construire où il est pratiquement impossible de comprendre, qu’avec l’aide de la mairie,  Unibail va construire une véritable autoroute à camions souterraine entre la rue Mouchotte et la rue Vercingétorix. Un chantier monstrueux. Des dizaines de milliers de tonnes de béton à casser et à recouler. Un enfer pendant les travaux et un enfer après. Car le sieur Missika, communiquant mis à l’urbanisme, un vrai choiix symbolique,  n’a pas souhaité connaître le nombre de camions qu’il faudra prévoir pour alimenter un centre commercial de plus de 120 boutiques dont le plus gros centre bio de France, signé Leclerc. Voilà les habitations entourées par une noria de camions à vie.

Phase 3 : le chantier prenant du retard, la ville accepte que le chantier occupe tous les trottoirs, puis une voie de circulation puis deux. On finit par en demander trois, sur quatre cents mètres de long en privant de trottoirs les habitants pendant deux ans ! Une dinguerie totale jamais vue à Paris. Oui mais c’est Unibail et les liens avec Hidalgo et Missika sont ce qu’ils sont.

On se dit : mais à quoi rime cette démence ? C’est tout simple : outre le décuplement de la zone commerciale, 13.000 m2 carrés de bureaux près de la gare. Un joli cadeau de plus, à près de 200 millions d’euros.

Là encore, à Montparnasse, le trust s’assure un actif de plusieurs milliards d’euros, avec des cadeaux qui se chiffrent en centaines de milliards. Comme dans tous les projets précédemment cités. Que les riverains se débrouillent avec cette gigantesque densification et marchandisation. A eux les cars, les camions, les voitures de locations, les VTC et les taxis ! Aucun chiffrage ne sera jamais fait. Aucune vraie étude d’impact. Pourquoi faire ? C’est Unibail.

Depuis des lustres la municipalité parisienne tentait de faire échapper le quartier Mouchotte au destin d’un quartier de gare. C’est redevenu un quartier de gare, quelque part entre Rungis, la Courneuve et les anneaux de Bicêtre.

La mairie décide de monter une réunion d’information des riverains. Unibail développe ses « slides ». Pour le côté qui nous intéresse, dit l’exposé, c’est terminé et le calme va revenir (aux camions près). Oui, mais l’exposé est mensonger. Dès le surlendemain un agencement non prévu est installé sur le parvis qui relit immeubles de logements et hôtel : une énorme centrale de ventilation et de réfrigération est installée sous les balcons des riverains et devant une cour d’école « pour un an » !

« On ne savait pas » dit le représentant d’Unibail. Comme si une installation de ce genre s’était faite à l’insu de son plein gré et ne demandait pas des mois de préparation, d’accords divers, d’autorisations. Ne serait-ce que pour modifier des façades publiques. Plus c’est gros plus c’est censé passer avec Unibail. Demandes à la mairie : avez-vous autorisé tout ce bazar et pourquoi acceptez-vous des exposés mensongers dans des réunions publiques ? Réponse : pas de réponse.

Lorsqu’on a été chef de sous-section trotskiste aux Parti Socialiste, la dissimulation est comme une seconde nature.

Notons qu’alors qu’il est pratiquement impossible d’obtenir un accord pour des transports lourds par hélicoptères à Paris, Unibail a pu utiliser ce genre d’engins sur son chantier Montparnasse, quitte à réveiller en WE tout le voisinage et en bloquant totalement les rues. Puisqu’on vous dit que la Ville de Paris n’a rien à refuser à Unibail.

Le plus drôle est que la municipalité a lancé un grand projet de réfection du pied de la tour Montparnasse, et y a joint, sans raison explicite, la rue Mouchotte. L’équipe gagnante vient d’être choisie. En plein été, quand tout le monde est en vacances. C’est la méthode Hidalgo. Elle a exigé qu’on y supprime les voies de circulation (il y en a six actuellement, pour faire face aux cycles de la gare, aux cycles du centre commercial de la gare et de celui d’Unibail, aux cycles des hôtels, avec leurs 1500 chambres au total, et à celui de la gare routière Air France). Un jour il peut y avoir 20 cars, un autre quatre transporteurs de voitures de locations qui déchargent, un autre des centaines de taxis en action de dépose sauvage. Et maintenant nous avons à envisager des dizaines de camions et de camionnettes de jour et de nuit. Le projet prévoit une voie descendante interdite à la circulation générale à partir de l’avenue du Maine (l’accès au centre de Paris sera interdit aux voitures particulières). Et une voie montante qui ne pourra être embouquée que par les cars et les bus. Comment les riverains sortent-ils de leur parking ? Mystère. Surtout comment sera alimentée en camions l’autoroute à camions ? Mystère. Comment les cars circuleront pour approvisionner en touristes l'hôtel de mille chambres ? Mystère également. Pour l’équipe d’architectes, il ne s’agissait que de gagner le concours. Alors on a mis du vert partout et supprimé les voies de circulation. Ce n’était pas dur. Ouf, on a gagné ! Il faut bien vivre.

Si le projet est réellement fait sur ces bases, c’est la mort pour… le centre commercial d’Unibail et un enfermement total des riverains. Mieux vaudra ne pas avoir à appeler une ambulance !

Alors les négociations de coulisses vont commencer avec une victime expiatoire probable : les riverains.

Notons tout de même que les intérêts d'Unibail Rodamco à Paris, c’est entre 5 et 7 milliards d’actifs et que la dette qui s’annonce pour Paris, c’est également 7 milliards, soit sept milliards d’impôts de plus à venir. Le bobo parisien est aussi un gogo. Il en redemandera.  

A noter que le Maître Jacques d'Unibail actuel, celui qui donne toutes les autorisations et qui permet tout, l’ineffable Missika, a rejoint Macron de façon très opportune (business first), sachant que le candidat de Macron et de LREM (Les requins en marche) est Benjamin Griveaux, l’ancien directeur lobbyiste et de la communication… d’Unibail Rodamco. Mettre un ancien salarié au poste de maire de Paris, ce serait la consécration.

Encore quelques milliards, mon bon Benjamin !

Qui a honte ?

PS : Pas un mot dans la presse et les grands médias télévisés. Chut. Chuttt !!!!!! Heureusement, le Canard a toujours ses plumes.

Loi Elan : le grand bond (immobilier) en arrière

« CONJONCTURE. La chute des constructions de logements se poursuit inexorablement : entre février et avril 2019, les autorisations ont reculé de 2 % par rapport aux 3 mois précédents, et les mises en chantiers se sont rétractées de 6,6 %. De mai 2018 à avril 2019, 444 200 logements ont été autorisés, soit une baisse de 8,7 % en comparaison aux 12 mois précédents. »

On connaît la détermination sans faille d’Emmanuel Macron pour sanctionner les propriétaires immobiliers, victimes de choix avec les retraités (c’est souvent les mêmes) de la vindicte fiscale du « start-up président ».

Le régime fiscal, délirant, prend, en moyenne, quasiment tout le rendement de la location immobilière et, dans les hautes impositions au revenu, entraîne une perte. Quand vous êtes au plafond de l’ISF-Immobilier, et dans la tranche haute de l’impôt sur le revenu, si vous ajoutez les charges collectives de l’immeuble, la taxation foncière, éventuellement la taxe sur les bureaux et l’inflation, plus l’amortissement des inévitables rafraîchissements des locaux (pannes, vieillissement etc.) et qu’en plus vous tenez compte de l’inflation, vous perdez autour de 5 % par an sur votre capital. Alors bien sûr, comme toujours en Enarchie, on crée des régimes particuliers pour « favoriser l’investissement ». Ces régimes sont changeants, complexes, pervers dans bien de leurs mécanismes. On en vient à construire n'importe quoi à des endroits où nuls besoins n’existent. Les banquiers et les promoteurs captent la rente fiscale en trompant l'investisseur naïf. On gâche du bon argent.

À chaque fois, une voix s’élève pour dire : mais Messieurs, pourquoi ne pas créer un cas général bénéfique et supprimer les exemptions et les subventions. Impossible. Notre Enarchie Compassionnelle ne le comprendrait pas. La tutelle de la construction doit être tenue ferme, avec ses arrangements, ses combines et son désastre global. On se retrouve à l’époque soviétique en matière d’agriculture. Le système global était infect mais on permettait de petites exceptions pour ne pas crever de faim.

Le Français, né malin, est capable de ruiner son immobilier de la même façon, sans même le secours de Marx et de Lénine.

L’homme politique français est encore plus malin. La loi Elan le prouve. Il a décidé de remettre ses pas dans ceux de Mme Duflot, qui a laissé une trace indélébile comme symbole de la bêtise démagogique la plus folle. Les équipes LREM ne pouvaient pas laisser à cette pauvre fille le monopole de l'imbécillité crasse. Alors on a décidé de contrôler le prix des locations avec une sectorisation totalement arbitraire des zones permettant d’établir « les moyennes » qu’on imposera au loueur.

À Paris dans le XIVème, une des Zones à Détruire (ZAD) préférée de Mme Hidalgo et de quelques foldingues de sous-sections trotskistes de Générations (si, si, cela existe et ce n’est pas triste !), la sectorisation va de Montparnasse à la porte de Vanves ! On moyenne entre les logements insalubres du bord du périph et les immeubles bourgeois de Montparnasse. Résultat, une location à Montparnasse de 900 euros se retrouve plafonnée à 400 ! Ce n’est pas du social çà ? En revanche le polack qui louait sa misère à 200 euros dans un galetas se retrouve à 400 euros aussi. Ce n’est pas du très social çà ?

Dans un même immeuble, un studio infect de rez-de-chaussée côté cour est traité de la même façon qu’un studio magnifique en étage plein sud avec vue grandiose. Les juges sont naturellement mis du côté du locataire indélicat.

L’effet pervers de ces mesures n’est pas très difficile à comprendre. Les beaux biens sortent du marché locatif. L’offre d’appartement se réduit. On a aggravé le problème qu’on voulait réduire. Les propriétaires se lancent dans le Airbnb. Merci pour les touristes. Dommage pour les hôtels. Dans les immeubles le va-et-vient de touristes hagards gâche la vie des résidents.

Alors on taxe les appartements vides de façon confiscatoire, on préempte tout ce qui se vend. Contraintes et fiscalité deviennent délirantes. Un fils de trotskistes président de la LCR, homosexuel marié et inscrit au Parti Communiste (complice des plus grands génocides de l’histoire, 100 millions de morts tout de même), fait des mines et montre ses oreilles décollées, au milieu de ce désastre.

La bassesse, l’ignominie, l’abus, la bêtise crasse, l’inconséquence, deviennent les ferments d’une situation invivable.

Quelques péronnelles macronistes viennent chanter dans le poste les merveilles du retour aux lois Duflot, en même temps que quelques économistes dégénérés viennent expliquer que ce n’est qu’un début et qu’il faut taxer les propriétaires sur le loyer qu’ils n’ont pas à payer. Des excités prétendument insoumis viennent crier que ce n’est pas assez, continuons le combat. Des excités prétendument iconologistes, viennent réclamer la fin de la construction des parkings dans les nouveaux immeubles et l’hypertaxation de ceux qui existent, à reconvertir en champignonnières. La Ville de Paris réquisitionne pour loger des immigrés et des clochards, rendant la vie dans les immeubles frappés, disons différente. Avec un peu de chance, une salle de shoot viendra peut-être agrémenter les lieux.

Formidable Elan ! Penser que cette pauvre bête tire sans conséquences le chariot du Père Noël paraît un peu excessif. La Zone à Détruire de Paris s’effondre selon les plans. Encore dix ans comme cela et la ville est morte.

La poussée des partis écolo-gauchiste et du thème du « changement de système », alliée avec la démagogie opportuniste d’E. Macron, la ténacité des minables qui tenaient les rouages de la Ville de Paris, enrobé dans les voies de faits de l’Enarchie Compassionnelle, laissent même prévoir une accélération du phénomène.

Il n’y a pas que le toit de Notre-Dame qui a cramé !

Enarchie Compassionnelle – Le faux projet de réforme

Nous sommes depuis plus de vingt ans les contempteurs vigilants de ce que nous avons appelé l’Enarchie Compassionnelle, une verrue antidémocratique greffée sur la démocratie française par la haute fonction publique, et qui a fini par dénaturer totalement la Cinquième République.

La démocratie est faussée par l’alternance des clans des classes d’Enarques, chaque banc rival arrivant successivement au pouvoir sans réels soucis des Français ni même de la France. L’important est d’atteindre le Saint Graal de la Présidence. Tout le reste est accessoire. 

L’effondrement démographique, industriel, économique et social d’une France vouée à devenir un territoire dont la population d’origine sera évincée dans les cinquante prochaines années, et dont le seul titre de gloire sera d’être le numéro un des prélèvements, au milieu des cris mille fois répétés de Vive l’Impôt, Vive l’impôt, stimulés par des entrepreneurs-acteurs de spectacles télévisés malhonnêtes ou débiles qui leur permettent de gagner des millions, alors que la culture française est abandonnée au profit des grands machins américains et que l’université sombre dans le politiquement correct le plus sectaire et le plus infect, en même temps que l’emprise islamiste s’étend au milieu de crimes plus ignobles les uns que les autres.

Il en est résulté une méfiance vis-à-vis des « élites » qui vire à la haine dans les profondeurs du pays. Chaque alternance montre que le clan vainqueur n’a aucune envie de faire quelques réformes que ce soit. Après Hollande et ses dizaines de milliards d’impôts supplémentaires dans les deux premières années de son mandat, voilà Macron avec encore plus de dizaines de milliards d’impôts supplémentaires dans les deux premières années de son mandat. Eliacin a succédé à Bidochon, mais rien n’a changé.

L’Enarchie Compassionnelle n’est pas un accident provisoire de l’histoire. C’est un système fondé sur une idéologie et une pratique.

L’idéologie prétend que seuls les Enarques, élites formées et sélectionnées, sont capables de diriger le pays, leur rôle étant d’arbitrer les conflits de la société. Patrons et salariés, actifs et inactifs, hommes et femmes, homosexuels et hétérosexuels, malades et bien portants, jeunes et vieux, producteurs et commerçants, terriens et iliens, pêcheurs et agriculteurs, hexagonaux et ultramarins, délinquants et honnêtes gens, piétons et automobilistes, immigrés et nationaux, rien ne doit échapper à l’Enarque bienveillant. Un Enarque est objectif et au-dessus du lot. Lui seul sait. Lui seul est légitime pour agir.

Agir, c’est tout noyer sous la réglementation et les subventions, donc sous les impôts.  Tout est devenu interdit ou contraint en France. Les libertés sont étouffées. Nous triomphons comme les champions du monde des prélèvements.

Commencée sous Pétain, notamment en juillet 1940, avec la création de la direction du Trésor qui va progressivement placer les siens dans tous les rouages de l’Etat, prolongée à la Libération, où la haute fonction publique impose au pays des systèmes de sécurité sociale dont ils se dispensent au profit de solutions beaucoup plus favorables à eux-mêmes, épanouie à la fin de la Quatrième où des Inspecteurs des finances accèdent enfin au poste de Président du Conseil, partiellement contenue par le Général de Gaulle qui néanmoins leur offre l’élection présidentielle et un but, l’Enarchie s’envole avec Pompidou mais surtout avec Giscard et Chirac, premier couple de hauts fonctionnaires disposant de toutes les manettes du pouvoir. Depuis Chirac, Balladur, Fabius, Rocard, Juppé, Jospin, Villepin ont tenu le rôle de premier ministre, Chirac et Hollande celui de Président.

L’Enarchie ne se contente pas d’annexer les postes politiques nationaux de premiers plans. La voilà qui s’étend partout, dans les assemblées, les régions, les grandes municipalités, et même les plus dérisoires mairies. Chirac tient la mairie de Paris, Juppé celle de bordeaux, Philippe celle du Havre, Aubry celle de Lille, Copé … celle de Meaux.

En même temps la haute administration commence ses allers et retours dans les grandes entreprises publiques, particulièrement les banques, mais aussi la SNCF, Air France, etc. Certains hauts postes européens sont aussi tentants. L’argent coule à flot.

L’affaire se complique avec la féminisation de la haute fonction publique. L’Enarchie se pratique en couples qui s’enrichissent à vue d’œil, en croisant les carrières administratives, politiques, et privées.  On l’a vu avec Hollande, Royale et ses autres maîtresses qu’il a voulu placer aux plus hautes responsabilités. Le cas de Florence Parly est le plus clair. Parly II, la fille de Parly I, se devait d’avoir une carrière fulgurante. On commence par un passage au gouvernement. Puis on tente l’élection législative. On se retrouve à la municipalité de Paris. Puis on part à Air-Fance et à la Sncf et on revient au gouvernement comme ministre. Et on a épousé un haut fonctionnaire qui fait lui une carrière au sein de l’Etat, un temps aux participations de l’Etat ce qui facilite la carrière de sa femme. Le couple se retrouve avec des rémunérations qui dépassent tout ce que le bon peuple peut imaginer, en dépit des révélations du Canard enchaîné. Certains parlent en privé de plus de 10 millions d’euros la meilleure année. Le couple Fillon peut aller se faire rhabiller chez Arnys. Hidalgo, fonctionnaire élevée par la  grâce d’une fréquentation assidue des litières énarchiques les plus élevées, avec son haut fonctionnaire de mari, se sont enrichis de façon extrême.    

Les systèmes particuliers que se sont concocté les hauts fonctionnaires, dans ce contexte, deviennent incroyablement choquants. C’est le cas des retraites.  On revient dans le statut du corps cinq jours avant la date limite et on touche non pas une retraite au prorata du temps passé mais au taux plein, même si on a travaillé moins d’un an à des fonctions administratives dans toute sa carrière.  On peut cumuler des retraites privées, des retraites européennes, des retraites de députés ou de sénateurs, des retraites municipales, ou de conseils généraux, des retraites présidentielles, des indemnisations ministérielles, etc. etc. Pour les grands seigneurs du milieu des planques permettent de toucher rémunérations et avantages annexes jusqu’à des âges très avancés (Jospin, Fabius et Juppé au Conseil constitutionnel sont les exemples les plus caricaturaux, mais Rocard et Ségolène au Pôle Nord, ce n’est pas triste non plus).

Ce réseau de prébendes totalement injustifiés, de couples d’abusifs incroyablement enrichis, d’avantages gigantesques et souvent secrets obtenus sans mérite excessif, ont fini par dégoûter le pays.  D’autant que ces privilégiés se sont tous plus ou moins réclamés du socialisme le plus rouge et n’ont que le mot égalité à la bouche.  Un Jean-Claude Trichet qui cumule les retraites statutaires, celle de la Banque de France et celle de la BCE a eu des responsabilités considérables, avec les rémunérations associées légitimement. Mais il a finalement nui au plus grand nombre, notamment en cautionnant une politique qui a poussé le chômage au plus haut. On peut comprendre qu’une personne qui, du fait de son chômage durable, a une retraite misérable, proche de 450 euros par mois, trouve que le train de vie de retraité de Trichet est légèrement abusif.

La vraie solution est connue. Il faut dissocier totalement le secteur administratif et le secteur politique.  Article constitutionnel N°1 : nul ne peut être élu dans une assemblée ou dans un exécutif qui fixe sa propre rémunération et ses conditions d’emploi. Article 2 : nul ne peut recevoir deux rémunérations de l’Etat ni cumuler rémunération d’état et celle d’une organisation internationale.

La retraite des hauts fonctionnaires doit être versée prorata temporis du travail effectué et non pas en fonction du statut.

Si un haut fonctionnaire veut faire carrière hors du service public, soit il démissionne, soit il opte pour le système qu’il juge le meilleur, mais il ne cumule pas. Une législation plus ferme sur les conflits d’intérêts qui naissent du fait de la généralisation des couples de hauts fonctionnaires doit être mise en place.

Lorsqu’on prend la vraie dimension du problème anti démocratique que représente l’Enarchie Compassionnelle en tant que système, on comprend qu’Emmanuel Macron, qui en symbolise la quintessence, ne règle pas le problème. Le faux semblant est total, l’hypocrisie majuscule et éhontée.

Arrivé au pouvoir par un pronunciamento mis en œuvre par des hauts fonctionnaires félons à leurs devoirs, entouré d’une garde proche d’Enarques, conforté par une premier Ministre énarque, un Ministre des Finances énarque, un ministre de la défense énarque, gardé à Bruxelles par un commissaire énarque qui dialogue avec un ministre de l’Europe énarque et tête de liste aux européennes, jamais l’Enarchie n’a été poussée à un tel point.

Changer le nom de l’école pour qu’on ne puisse plus parler d’énarchie est une subtilité de communiquant.  Déplacer le problème en n’évoquant que la question de l’accès à la haute fonction publique, censé ne pas faire une place suffisante aux enfants non issus de la bourgeoisie socialiste, permet de cacher la réalité.

Il faut un bon recrutement, donc sélectif, pour la haute fonction publique et la meilleure formation, et un avancement qui permet seulement après avoir fait ses preuves d’intégrer les grands corps et d’accéder aux hautes responsabilités.

Mais il faut veiller à ce que ne se crée pas, par extension abusive, un Etat dans l’Etat.

L’Enarchie Compassionnelle doit être détruite en tant que système abusif. On n’en prend pas le chemin. Quand on présente un faux diagnostic on appliquera nécessairement des faux remèdes.

Le triomphe d’Emmanuel Macron, qui appelle aussitôt Edouard Philippe, qui l’un et l’autre ont décidé d’être renégats vis-à-vis des mouvements qui les ont mis en selle, a été l’acmé du système énarchique. Lorsque nous avons vu, après quelques mois, la machine bureaucratique et fiscale s’emballer, nous avons pris le soin de la signaler sur ce blog. Ils se croyaient tout permis. Et je limite les vitesses dans demander à personne. Et je dresse un plan vélo, un plan truc, un plan machin. Pas un aspect de la vie des gens qui puisse échapper à la folie bureaucratique en pleine surchauffe. Et j’augmente les impôts et les taxes à tout va. Jusqu’à dire aux Français que l’énergie serait taxée toujours plus, qu’il faudra qu’ils changent de voitures, de chaudières… Nous avons écrit : attention à la colère du peuple.

Plus rien n’était audible dans les bureaux de Matignon et de l’Elysée. Et on a fini par découvrir que le revenu disponible, ce n’était pas le brut moins les prélèvements moins les impôts et moins les taxes, mais ce solde diminué de toutes les dépenses contraintes par la bureaucratie et les réglementations ineptes et effroyablement coûteuses.

On eut les Gilets Jaunes et le blocage des ronds-points avec l’assentiment général de la population aux premières heures du mouvement.

Macron leur livre un changement de nom de l’ENA, comme on lance un nonosse au chienchien pour qu’il cesse d’aboyer. Sans toucher à l’essentiel. Il s’agit bien d’un faux projet de réforme.

L’Etat dans l’Etat se croit assez fort pour perdurer dans son être. Il est vrai que l’opposition est muselée : Wauquiez, Philippot, Dupont-Aignan, Asselineau sont des Enarques…  Restent les extrémistes de droite et de gauche. Macron leur demande de se lever comme des orages désirés. En faisant semblant de protéger la République contre les violents, on défend en fait l’Etat dans l’Etat qu’est l’Enarchie.

Tout cela est pitoyable et n’a rien à voir avec l’intérêt général.

Le Grand Débat : Un exemple au cœur de la « démocratie de l’informe ».

Il faut toujours témoigner aussitôt d’un moment historique, même s’il s’agit de la petite histoire. On oublie vite et surtout on perd le climat psychologique qui se dissipe très vite.

Le débat est organisé dans une ville industrieuse de bord de mer mondialement connue qui mélange gastronomie, tourisme, repli des retraités en quête d’une vie éloignée des grandes villes. Le maire a bien fait les choses. Quelques petits fours. Quatre zones destinées aux débats sur chacun des grands thèmes choisis par M. Macron. Quatre ordinateurs, avec rétroprojecteur et grand écran, pour inscrire les suggestions. Après des consignes de convivialité, les débats commencent. Environ cinquante personnes se trouvent dans la salle, dont une dizaine de personnes travaillant pour la mairie ou membre du conseil municipal. Les participants se dirigent principalement vers le pôle impôts et le pôle écologie. Le pôle « politique publique » reçoit une dizaine de personnes. Le pôle citoyenneté est boudé, avec 5 participants dont un Irlandais résidant en France et y passant sa retraite : « on mange mieux qu’en Irlande ! » précise-t-il.

L’assistance est principalement constituée de retraités. Deux jeunes de moins de trente ans. Quelques quadragénaires.

Nous décidons de gonfler les effectifs du pôle citoyenneté.

Le débat va porter sur une question imprévue. Deux représentantes d’associations veulent qu’on témoigne une reconnaissance financière aux bénévoles. Elles précisent : nous avons de plus en plus de délégations de service public et nos bénévoles sont amenés à faire de longues et fréquentes formations. Ils sont devenus de vrais fonctionnaires et ne sont plus des bénévoles à l’ancienne. Mais ils ne gagnent rien. C’est choquant moralement puisqu’ils donnent beaucoup à la collectivité et remplacent en fait des fonctionnaires. Si cela continue ainsi, nous n’aurons plus de volontaires et la suppression des emplois aidés nous a assommés. Avec la baisse des subventions municipales, et la complexité et le nombre des contraintes réglementaires, nous ne pourrons bientôt plus travailler. Il faut un statut du bénévole, comme il faut aussi un statut des élus, dont le plus grand nombre est bénévole. L’ennui, c’est qu’un bénévole qui n’est plus bénévole n’est plus un bénévole. La discussion s’enlise.

Ce que les participants ne savent pas c’est que l’emploi dans les associations a gonflé de 1 250 000 depuis Mitterrand. L’État Moloch qui a gagné également plus de 1 million d’emplois publics ne sait plus comment faire avec les 35 heures, la retraite à 60 ans, l’absentéisme majeur, et l’extension infinie de ses attributions. Alors il sous-traite à tout va. Et le système explose. Il fonctionne à base de retraités et de jeunes soutenus artificiellement. Et surtout de bénévoles. Mais quand c’est trop c’est trop. La vraie solution c’est de renoncer à la retraite à 60 ans pour une retraite à 67 ans et de revenir aux quarante heures, tout en transférant vers le privé les mille captations faites par l’État de façon abusive dans tous les domaines. Il faut également réduire les règles tatillonnes qui interdisent tout ou obligent à des dépenses folles et sans rapport avec leur objet. Sans le savoir, nos deux animatrices d’associations ont mis le doigt sur une tare française que Mitterrand, ses sbires et ses successeurs ont définitivement aggravé. Ces femmes de bien ne peuvent évidemment pas concevoir que la solution de leur malheur n’est pas dans plus de subventions mais dans plus de travail et moins d’interventions de l’État. L’argent public c’est le bien. L’État c’est le bien. Moins travailler, c’est bien. Partir tôt à la retraite c’est normal. Mais au bout du chemin, c’est la faillite, y compris pour les associations. Les deux à trois millions d’emplois directs et indirects créés dans les associations et les différentes fonctions publiques sont à très faibles productivités. Du coup la France n’est plus compétitive. Mais ces questions-là passent au-dessus de la tête du débat et la phrase affreuse vient naturellement : « les pauvres gens, qu’est-ce qui va se passer quand on fermera ! ».

Le vote obligatoire fait l’objet d’une analyse intéressante de notre Irlandais. L’abstention provient des jeunes, de moins en moins nombreux et des immigrés, de plus en plus nombreux. Le seul moyen de les faire venir est de rendre le vote obligatoire. Cela a été fait en Australie dans le cadre de l’action en faveur des indigènes et cela eut « des résultats intéressants ». Le seul « jeune » qui avait soudain pointé son nez proteste : « les élus sont tous des pourris et ne se font élire que pour l’argent et les avantages. Dès qu’ils sont élus, ils abusent. Ce n’est pas la peine de voter Tous pourris. Action directe ». « Voyez-vous un élu pourri dans cette salle ? » questionne un participant. Le jeune part en maugréant.

Personne ne s’intéresse au RIC, ni à l’élection par tirage au sort. La proportionnelle d’accord mais il faut qu’il y ait une majorité. Faut-il comptabiliser les votes blancs ? Oui dit la jeune en contrat aidé qui est censée enregistrer les débats et qui, depuis le début, montre qu’elle ne comprend rien, ne sait pas écrire une phrase et fait une erreur d’orthographe par mot. Ce serait juste car ces gens se sont déplacés. D’accord mais quelles conséquences ? Grand silence. Lorsqu’il est expliqué que cette prise en compte a uniquement pour but de rendre impossible l’élection et que partout où la solution est essayée, des dispositifs contrariant cet effet pervers ont été mis en place, le silence se fait.

Quelle morale tirée de cette partie du débat ? D’abord l’effondrement de l’enseignement de base. Ces deux jeunes ne savent rien et en particulier ni écrire ni parler. Ils tentent de retarder indéfiniment leur engagement, en matière économique comme en matière politique. Tout en éructant. Des Tanguy, comme on dit maintenant ou des enfants perturbés par la disparition du foyer parental.

Pour le reste, d’une façon générale on ne considère pas que les changements institutionnels soient indispensables. Nous mettons à la discussion trois thèmes qui nous sont chers : interdire d’être élus dans une assemblée qui décide de votre statut et de votre rémunération. Interdire de cumuler deux rémunérations publiques et plus. Retraite statutaire modifiée pour tenir compte du temps effectif passé dans les fonctions administratives, hors détachement. Tout le monde est d’accord. « Cela tombe sous le sens ». Mais cela ne viendra pas dans les conclusions du Grand Débat. On parie ?

Tout le monde se quitte bons amis.

Tourner manège. Nous allons vers la zone action publique, les impôts et l’écologie faisant à nouveau le plein des présents. Nous sommes quatre. L’animatrice liste les « suggestions » faites lors de la session précédente.

Surprise encore. L’essentiel du débat a porté autour d’Internet et de la généralisation forcée des « process » basés sur l’emploi de cette technique. EDF, Orange et les différentes administrations (permis de conduire, carte d'identité, carte grise, passeport, subventions diverses). C’est intolérable. Cela ne marche pas. On perd un temps fou. Il y a des bugs et après on ne peut plus s’en sortir. Internet est dangereux avec des chantages et des vols de données. La couverture 4G est pleine de trous et on ne peut pas utiliser internet partout. L’administration se cache derrière Internet. Les procédures de rendez-vous sont une catastrophe. Et il n’y a pas eu une seule réduction d’effectif dans la fonction publique inamovible. On se fout de nous. Ras le bol de ce pseudo-modernisme. Et cela conduit à plus de dépense parce que les mairies doivent maintenant mettre en place des maisons citoyennes avec des aides et des machines. Et il faut y aller en voiture !

Comme il s’agit d’une petite ville de province la discussion a également inlassablement porté sur les modalités de regroupement des communes qui font perdre leur pouvoir aux maires des petites communes au profit des plus gros bourgs tout en multipliant les postes. Au lieu de consolider en les étendant les structures, il aurait mieux valu continuer avec des mises en commun des actions du genre Sirvom. Chaque besoin aurait fait l’objet d’un organisme communautaire ad hoc (ordures ménagères, transports scolaires, salle de spectacle, patinoire ou piscine, terrains de sport, entretien es jardins…) à chaque fois que des économies auraient été certaines. La complexité du système de subventions est mise en avant. Il y en a trop et personne ne comprend le qui, quand, comment. Peu de gens en bénéficient, « sauf les secrétaires de mairie qui savent tout ». L’étouffement administratif, caché sous la prétention moderniste d’internet, et l’arrosage électoraliste avec trop de mesures sélectives dont les modalités sont incompréhensibles, sont les deux mamelles de la dépense publique locale avec les oukases administratifs dont certains sont totalement ruineux pour les communes. Ce n’est pas en rendant impossible le dialogue direct avec l’administration qu’on rendra les choses plus faciles, ni en cumulant les structures, ni en multipliant les contraintes administratives.

Peu de participants mais beaucoup de bon sens.

Tourner manège. Nous voici dans la zone de discussion Impôts.

Un seul cri : trop c’est trop ! L’État nous ruine. La hausse des impôts a été terrifiante. Surtout pour les classes moyennes. Comme le revenu n’a pas beaucoup augmenté, cela fait mal. En fait il a baissé (le PIB par tête baisse depuis 2008). Non seulement la hausse des impôts, mais aussi les coûts directs et indirects des contraintes administratives, ruinent les plus modestes. Limitation de vitesse, c’est aussi plus d’amendes et plus de frais pour retrouver des points. Changer de voiture et de chaudières, réduire les pertes énergétiques de son appartement ou de sa masure, c’est extravagant car sans rapport avec le revenu disponible.

Du coup, il n’y a pas d’amateur pour plus d’impôts quel qu’en soit le genre. Personne ne demande le retour de l’ISF. Une hausse du Smic ? De combien la souhaitez-vous ? 5 % ! Alors travailler 38 heures et vous aurez votre augmentation. Personne n’a tellement envie de jouer au mécano fiscal. Une voix s’élève : il faut que tout élu, à chacun des étages politiques, proposant ou votant une gratuité soit mis en prison pour 5 ans et inéligible à vie. Car il n’y a pas de gratuité. Simplement du gâchis et de la répression. En fait tout le monde est d’accord que la gratuité est purement démagogique et coûte trop cher. Des suggestions fusent : il faut qu’en cas de remboursement de la sécurité sociale, soit marqué le niveau de la dépense prise en charge, surtout pour les hospitalisations. En fin d’année tout citoyen devrait savoir ce qu’il a payé et ce qu’il a reçu. Un bilan fiscal comme on a le bilan carbone…

Comme tout le monde est bon, on s’interroge sur la TVA zéro sur les biens de première nécessité. Mais voilà, comment la définit-on ? La voiture n’est-elle pas, pour les infirmières qui vont à l’hôpital à 40 km, un engin de première nécessité ? Taxer plus le luxe ? Oui mais nos artisans sont les champions du luxe. Alors non.

Une de fois de plus la majorité des présents fait l’erreur classique : la TVA est payée par le consommateur, les charges patronales par le patron. En fait toutes les deux entrent dans les prix aux consommateurs. L’avantage de la TVA, c’est que l’impôt n’est payé que dès qu’on est sûr d’une recette ; pas les charges patronales qui ne sont pas payées par les concurrents étrangers et qui le sont en France dès la fabrication. Une absurdité, en système ouvert.

Une voix raconte pourquoi il y a deux fois de plus de fonctionnaires en France qu’en Allemagne par citoyen. L’hécatombe de jeunes allemands a conduit à envoyer travailler en usine les survivants. Mais les millions de jeunes français enfermés dans les stalags ont perdu 5 ans et leur employabilité. On en a fait des fonctionnaires. Sourires gênés dans l’assistance. « Maintenant ils sont morts » Cela clôt le débat.

Un autre pousse à l’extension des dégrèvements sur les heures supplémentaires. Et si on dégrevait d’abord les premières heures plutôt que les heures supplémentaires. Pour disposer d’aides publiques il faudrait au minimum fournir ces heures défiscalisées et dégrevées de charges sociales. Là on aiderait l’emploi. Ahurissement silencieux sur toutes les chaises. L’animateur reste sans voix.

Le manège s’arrête. Il n’y aura pas de nouvelle rotation. Il faut regarder sur l’écran les suggestions en matière d’écologie. Que du classique ! On est « pour », mais commençons par les vrais pollueurs (avions, bateaux) et mettons des taxes sur ce qui vient de très loin. Les hypertaxes au prétexte d’écologie, cela suffit. Peu d’accord sur les éoliennes qui devraient être écartées loin sur la mer pour qu’on ne les voit pas. Et encore uniquement si c’est rentable. Si on diminuait les importations chinoises, on réduirait la pollution. Un capitaine de la marine marchande en retraite précise que les efforts faits dans le domaine maritime payent et qu’au KG, le transport maritime ne pollue pratiquement pas, contrairement à l’avion. Le vélo, tout le monde commence à en avoir ras le bol, comme les impôts. Suffit les Cyclofascistes ! Les voies cyclistes protégées sont pour les touristes, un mois par an et coûtent cher aux locaux sans rien leur rapporter. Il faudrait des péages. Bref, l’écologie oui, mais changer radicalement et à grands frais de mode de vie, non !

Fin du Grand débat local. Au troisième tour il ne restait plus qu’une vingtaine de personnes.

Qu’en retenir ?

Convivialité, gentillesse de fond et bonne volonté. Mais « ils ont été trop loin » avec les impôts et les contraintes, contre les seniors et contre les maires. Ce qui reste pour vivre est trop faible au bas de l’échelle. Pour le reste l’ignorance des chiffres qui éclairent les grands enjeux est abyssale. Quand on signale que la dépense publique est égale à la valeur ajoutée des entreprises, c’est l’ahurissement. On ne veut pas entendre parler de la hausse de l’âge de départ à la retraite ni des trente-cinq heures. « Après tout ici cela ne va trop mal ! »

Tout le monde a constaté l’absence de gilets jaunes ou de jeunes voire de travailleurs-travailleuses. Pas un immigré. Mais ici il n’y en a pas. À part quelques Normands…

« Tout ce blabla cela ne sert à rien », entend-on, alors que tout le monde rejoint sa voiture. On veut plus de croissance, moins d’emmerdements administratifs, des services publics qui marchent et des impôts qui baissent. Ce sont les élites qui doivent être efficaces et obtenir des résultats, pas nous qui n’avons rien entre les mains pour savoir, comprendre et décider. La Crise, ce n’est pas nous.

Que remontera-t-il de ce débat qui pourrait être pris en compte dans une compilation ? Rien. Rien, en tout cas, qu’on ne savait déjà. Il n’y aura pas que l’intelligence qui sera artificielle dans le dépouillement des cahiers de doléances. « L’arbre de la connaissance [qui ressortira du dépouillement] veut saisir toute la subtilité de la pensée des Français » dit la société chargée du travail. Ceux qui ont lu Escarpit se souviendront du Litteratron, cette machine à analyser les pensées des électeurs et qui avaient accouché de phrases types sympathiques : « Plus cela change plus c’est la même chose. Si on fraudait moins il n’y aurait pas de déficit. C’est toujours les mêmes qui paient. Etc. »

Comme le dit Le Goff, « la politique n’est pas seulement affaire de bonnes intentions et de débat perpétuel ». « La crise ne provient pas du manque de débats mais de l’impuissance des politiques ». Le risque est la dissolution de ce qui reste dans une « démocratie de l’informe ».

Difficile, en sortant de ce genre de réunion, de lui donner tort.

L'affligeant spectacle médiatique de certains économistes universitaires français

Pour un grand nombre de Français, les économistes sont une sous-catégorie de clowns blancs qui ne font pas rire, de guignols pleins de morgue alors qu’ils véhiculent un faux savoir, d’abusifs qui passent leur temps à se chamailler, d’incapables qui au nom d’une fausse science ont entraîné le pays dans la déréliction. « L’économisme » est une tare et les économistes des pelés et des galeux qu’il faut reléguer dans les poubelles de l’histoire.

La situation est presque normale puisque depuis 50 ans déjà le monde a basculé dans la baisse continuelle de la croissance, dans la hausse de la dette et, dans le cas français, dans le délire de la dépense publique et des impôts. Le titre de champion du monde des prélèvements finalement n’emplit de joie exubérante ni les stipendiés ni les pressurisés. Pendant dix ans le PIB par tête a baissé dans une France qui a perdu l’essentiel de sa souveraineté, à l’extérieur en la transmettant à la Commission de bruxelles, à l’intérieur en cédant tous les pouvoirs du peuple à une camarilla d’Énarques prédateurs.

On s’attendrait à voir les économistes professionnels, le plus souvent stipendiés par l’État et ses dépendances nationales et internationales, et notamment les économistes universitaires, s’attaquer le plus savamment et le plus honnêtement possible à ces graves problèmes. Pas du tout. Ils campent dans des camps idéologiques qui s’affrontent de façon généralement grotesque et loin des réalités. Ou alors ils servent leur maître, l’État, dans l’attente des postes et des honneurs qu’ils espèrent.

Les médias se croient obligés d’ouvrir leurs colonnes ou leurs tribunes à ces perroquets débiles qui assoient leur notoriété en répétant des mantras.

Prenons deux professeurs qui prennent bien soin d’annoncer qu’ils sont « émérites » ou « honoraires », et qu’ils ont été rattachés à des universités françaises ou des instituts qu’ils pensent de renom. Oublions leur nom qui n’a pas d'importance dans cette réflexion. Des économistes officiels de cet acabit, on en trouve des dizaines, presque tous sur le même format. Honneur et Mérite ne sont malheureusement pas au rendez-vous.

L’un se croit intelligent de livrer un article, consternant de banalité et de soumission, qui affirme : « les dépenses publiques sont une richesse pas une charge pour l’économie ».

On sait que la France dépense l’équivalent de la valeur ajoutée de ses entreprises industrielles et commerciales : environ 1 300 milliards d’euros en 2018. Cette réalité n’est pas une chance mais un terrible défi pour la nation, qu’il s’agisse de ses entreprises, ou de ses assujettis fiscaux. On sait qu’une partie importante des charges est portée par les entreprises qui, confrontées à un marché ouvert, ne peuvent plus être suffisamment compétitives. Les déficits extérieurs témoignent de ce manque de compétitivité. Ils se sont encore aggravés en 2018. Les Français accablés de charges et d’impôts soit fuient, soit cessent d’investir (à quoi bon, si tout est repris ?). N’oublions pas que sous Hollande, près de 10 000 Français ont payé plus de 100 % d’impôts. La dette française est maintenant à 100 % du PIB. La dette globale est à 400 %. À Paris la fonctionnaire espagnole, femme d’énarque, qui dirige la mairie pousse l’endettement vers les 9 milliards d’Euros après que les impôts ont été quasiment quadruplés depuis l’arrivée des socialistes-verts-rouges et arc-en-ciel. Un adjoint du maire précise qu’il y a encore de la marge pour les impôts. Allons-y gaiement !

Dans ces conditions, le vrai devoir des économistes est de tenter de comprendre comment on peut se sortir de ce piège. Pour notre auteur ce n’est pas un piège mais un bonheur incoercible. Toutes les esquives convenues pour ne pas traiter du fond s'accumulent dans l’article. La dépense d'état finance l’offre « non-marchande » qui est un bienfait en soi et n’a donc pas à faire l’objet d’une approche comptable. Elle n’est pas marchande donc elle n’a pas de prix. On peut foncer. Elle paie aussi les transferts sociaux, par nature bénéfique, et, dans ce domaine, on ne fait jamais trop. Gavés de produits non marchands et d’allocations, les Français ne peuvent être qu’épanouis et heureux. Qu’ils ne le comprennent pas est incroyable et il faut leur faire comprendre de force leur bonheur. Les « théoriciens libéraux », une sous-race honteuse de la classe des tenants de « l’économisme », voient dans l’importance des prélèvements et de la dette une cause du chômage de masse français. Mon Dieu, quels abrutis ! Ces taux extravagants n’ont pas d’importance. Ils signalent simplement que la France, heureusement, a socialisé plus que les autres des tas de dépenses. Et c’est bien, très bien, la socialisation massive. Cela permet de contenir les inégalités et la pauvreté. Enfin en principe. Car avec l’affaire des Gilets jaunes, les faits et les principaux concernés n’ont pas l’air de s’accorder avec ce constat socialo-bisounours. L’enfer s’annonce pour ceux qui ne voudraient pas le comprendre. Le secteur public a besoin d’être bien payé pour être efficace (et j’en fais partie dit l’auteur qui ne semble juger sa contribution qu’à l'aune de son salaire public). Comme si l’énorme extension des emplois publics (deux fois plus par tête qu’en Allemagne) n’avait pas été déjà prolétarisé (voir le cas de l’enseignement, de la justice ou de la police). Comme si l’enseignement supérieur public n’était pas une vaste poubelle en même temps qu’un puits sans fond. Si on réduit le moins du monde les allocations il en résultera une « explosion » des inégalités. Comme si le chômage de masse n’était pas déjà une explosion des inégalités. La solution : transférer sur l’impôt progressif la TVA, la CSG etc. Les classes supérieures aisées, comme on dit maintenant, doivent tout payer. Et la dette. Aucune importance la dette. Il ne faut pas accélérer le remboursement. Comme si l’éminent professeur n’avait pas remarqué qu’on se contente de refinancer la même dette perpétuellement depuis au moins 50 ans tout en l’aggravant et sans jamais rien rembourser. Bien sûr il faudrait faire des économies (dont on ne précise rien) mais pour accélérer la transition écologique. On l’attendait celle-là.

Comment commettre un article si décalé des réalités ? Au lieu de faire face aux difficultés qui s’accumulent et que tout le monde voit, il suffit d’aller encore plus loin dans la transition fiscale de dimension digne du communisme, ce paradis où toute la production était non marchande et « l’égalité réelle » garantie, comme on l’a vu après la chute du socialisme réalisé. Il fallait au moins être émérite pour écrire de telles fadaises. Comment éviter que le mépris n’entoure la profession d’économiste, si c’est pour entendre ce genre de léchecuteries pour énarque socialiste (pléonasme fiscal) en difficulté devant la rébellion populaire.

L’endettement n’est pas un problème : nous le verrons quand les taux remonteront. Actuellement ils sont négatifs !

La surfiscalisation n’est pas un problème et il suffit d’aggraver les prélèvements sur les riches ? La fuite des victimes s’aggravera interdisant tout investissement privé en France, déjà quasiment effondré.

Comment fait-on vivre bien une énorme partie de la population sur des transferts si le nombre de gens productifs diminue ? Heu ! heu !

Nous ne sommes déjà plus compétitifs. On le sera encore moins. Mais ce n’est pas grave.

Face aux « logiques comptables » (il y avait longtemps qu’on n’en avait pas entendu parler), nécessairement « à court terme », il faudra « réhabiliter cette idée pourtant simple selon laquelle les dépenses publiques sont une richesse économique et non un coût ». C’est sûr : dans le pays numéro un dans le monde pour la dépense publique, il faut certainement la réhabiliter ! Urgence absolue ! Encore, encore, encore ! Vive l’impôt, Vive l’impôt, vive l’impôt. Vive la dette ! Vive la dette, Vive la dette ! Mort aux riches et aux théoriciens libéraux qui nous ont fait tant de mal !

Le discours serait exactement le même avec 25 % de taux de prélèvements ou 95 %, ou même 150 %. On a vu en Grèce, qui a financé par la dette généreusement octroyée la création de postes de fonctionnaires et la production épatante de « biens collectifs », les résultats mirifiques de cette création magique. 50 Milliards de PIB en 1981 ; 365 milliards de dettes en 2019.  On pourrait aussi demander aux ex-habitants des pays soviétisés ce qu’ils pensent des merveilleux biens collectifs prodigués avec tant de profusions pendant 75 ans ! Surtout aux paysans.

La question n’est évidemment pas de savoir si par la dépense publique peut être utile. Mais de déterminer à quel niveau on doit la fixer, avec quel contenu et quel type de financement. Quand les dépenses publiques sont égales à la valeur ajoutée des entreprises industrielles et commerciales, que la dette publique représente deux fois cette valeur ajoutée et la dette totale huit fois, on peut se poser une seconde et réfléchir.

Pas quand on est un professeur agrégé émérite. On pourrait utilement fermer les universités qui ont conduit à la promotion de personnel aussi désastreux. Elles produisent des « biens non-marchands » frelatés.

S’il n’y avait qu’un seul exemplaire de ce genre d’économistes sous-marxistes débilitants, éperdus de répéter inlassablement les mantras de son milieu ! Quasiment le même jour (19 février et 21 février), le Temps, un ancien journal suisse de qualité, qui sombre depuis sa dernière réorganisation (les bons sont partis ou ont été licenciés) publie un autre article tout aussi convenu, en associant « gilets jaunes » et « dogme néolibéral ».

S’y exprime un vrai dogme, socialiste celui-là, calibré et répétitif, comme dans l’article que nous venons de commenter. Le moulin à prières bien huilées, à cent lieues des réalités, ne se lasse pas de dévider ses lamentations.

Lisons les propos de ce « Professeur honoraire et directeur de l’EHESS » (Ecole des hautes études socialistes sectaires).

Ce que cette crème de l’intelligence conteste, c’est la phrase du Président Macron qui dans sa lettre aux Français a osé écrire : « L’impôt, quand il est trop élevé, prive notre économie des ressources qui pourraient s’investir utilement dans les entreprises ». « On aura reconnu l’énoncé de l’un des dogmes [ ] animé par le néolibéralisme ». Il faut bien être directeur de l’EHESS pour voir le diable habillé en néolibéral et pas seulement en Prada. Rien que cette phrase nous annonce toute la suite. Pas besoin de lire. Comme précédemment la litanie va se développer sans aucune originalité. La disqualification est totale. Beurk, Macron est un néolibéral !

« Le CICE n’a créé que moins de 100 000 emplois ». « Les inégalités n’ont fait que progresser ». Lesquelles à part celles liées au chômage qui lui a baissé ? On ne précise pas. Pas besoin. C’est un verset de la Bible socialiste. La preuve n’est pas nécessaire. Seulement la foi militante aigrie des catéchumènes.

On a pratiqué « la dévalorisation du principe de l’impôt », en devenant les champions du monde des prélèvements ! On retrouve la brillante intelligence et le sens de la réalité de notre précédent professeur émérite. Ce Monsieur Macron est certainement un véritable salaud au sens sartrien du terme : il s’attaque lâchement aux merveilleux « services publics » et aux précaires. Tous les services publics français sont à la ramasse depuis Mitterrand et la précarité n’a cessé de croître depuis le programme commun de gouvernement, mais on ne va pas s’abaisser à comprendre pourquoi. Toute personne qui ose dire qu’il faut repenser la manière dont sont gérés les services publics et remettre quelque forme que ce soit des transferts sociaux est un ignoble individu. Cela ne se discute pas. Un grand Beurk remplace toute discussion, tout débat. Alors que les solutions sont si faciles : les 56 milliards de profits du CAC représentent une proportion massive du déficit de 79 milliards. Qu’on pique tout et ce sera formidable. Ce n’est pas dit comme cela mais fortement suggéré. Les déficits, la dette, tout cela ce sont des faux problèmes. On retrouve une fois encore notre précédent professeur émérite. L’originalité est dans ce reproche fait au président français : les sans-papiers n’auront pas accès aux RIC ce referendum d'initiative populaire tellement indispensable. Pour le coup ça c'est bien vrai : tout entrant illégal a bien le droit de voter, non ? Là, on voit qu’on tient un grand penseur. La conclusion s’impose : « pouvait-on attendre davantage du jeune associé gérant dans la banque d’affaires Rothschild » ! Un peu d’antisémitisme pour finir c’est tout ce qu’il faut. Et il n’a même pas un gros nez et la lippe tombante, ce Macron et ne fume pas un gros cigare. Quelle tromperie honteuse !

Nous avons tiré ces extraits, avec gants et pincettes, tant ils sont consternants. Vous avez le droit d’écrire dans la PQN franco-suisse n’importe quoi si vous cautionnez un clan. La prétention de certains journalistes à ne voir que dans les « réseaux sociaux » un déferlement de pourriture et de propos débiles et injurieux, est un plaidoyer pro domo. Depuis des lustres on lit de pareilles sottises tous les jours dans la presse qui se dit exemplaire et « sérieuse ». On voit également le caractère lamentable de l’économie universitaire française, pratiquement totalement dominée par des partisans débiles. Ils sont inutiles à la science économique. L’explication des vrais problèmes du monde, de l’Europe et de la France est totalement absente, remplacée par un prêchi-prêcha marxiste effronté et sans limite, qu’on retrouve perpétuellement par exemple sur les chaînes de la TNT.

Si Macron avait un minimum de cran, il supprimerait l’EHESS, à titre prophylactique, et demanderait à son directeur de gagner sa vie en travaillant humblement et jusqu’à son dernier souffle, à vider les latrines publiques, comme on faisait dans la Chine de Mao, pour réduire l’hubris des communistes trop arrogants. Voilà une fourniture de « bien collectif » indiscutable. Mao, c’était bien, non ? Demandez à Sollers !

Disons-le clairement : on n’a pas besoin d’un clergé subventionné de ce type dans l'éducation nationale supérieure française.

La responsabilité des économistes universitaires n’est pas de rentrer dans des coteries idéologiques mais de s’attaquer le plus objectivement possible à l’explication des difficultés économiques. C’est difficile. C’est incertain. On peut se tromper. Cela demande de la ténacité, des qualités dont le courage. Réciter des mantras marxisants est un exercice qui doit se faire en dehors de toute subvention ou rémunération publique. Les honneurs accordés à ces deux idéologues donnent la mesure de l’effondrement de l’enseignement et de la recherche économique en France.

Pour ne pas accabler le lecteur on ne commentera pas l’article du principal conseiller économique d’E. Macron, sur une page entière dans un titre éminent de la PQN française. « Vive l’impôt ; Vive la dette ; Vive la dépense publique ; Mort aux riches ; sus au CAC ; taxons lourdement les successions » ! C’est le même qui avait proposé d’intégrer dans le revenu soumis à l’IR la valeur locative des appartements occupés par leur propriétaire.  

Voilà où on en est arrivé en France. Voilà aussi pourquoi nos économistes universitaires sont devenus collectivement la risée du monde.

L’opportune confession d’un haut fonctionnaire macroniste

«Les Gilets Jaunes protestent parce que leur revenu disponible est devenu minime et que la violence réglementaire a entamé durement ce qui reste.  Il faut comprendre que pour l’Etat français, c’est-à-dire pour nous, hauts fonctionnaires, la définition du revenu disponible est simple : tout revenu est une « dépense fiscale », c’est-à-dire une niche concédée à ceux qui créent de la valeur ajoutée pour la société. Selon notre doxa, ils ne le font que  « grâce à la société » et ils n’ont rien à dire. La négation de l’individu, chez nous, est totale. Un assujetti n’est pas l’enfant de ses parents et de ses œuvres mais un produit de la société qui doit se fondre dans la masse dès que l'intérêt de la société l’exige. Tout patrimoine et tout revenu sont des concessions.

Il s’agit d’un totalitarisme, avouons le, puisque nous voyons le citoyen comme totalement sous domination. La violence n’est pas révolutionnaire mais civile, basée d’abord sur la fiscalité et justifiée par un alibi égalitariste. « Tu n’es rien sans l’Etat à qui tu dois tout et qui ne te doit rien. Ton revenu est n’est pas le droit du créateur de valeur mais une redistribution selon les critères de l’Etat et des hauts fonctionnaires qui prétendent le régenter. Comme groupe, nous les Hauts Fonctionnaires, nous pensons que nous avons le droit d’en faire ce que nous voulons. Pour flatter notre égo, nous disons même parfois : le devoir».

Nous avons réussi à faire que la dépense publique soit  à peu près égale à 100% de la valeur ajoutée produite par les entreprises du secteur marchand industriel et commercial. Bientôt, grâce à Internet nous tiendrons la totalité du comportement des citoyens.

L’impôt des « riches » est donc, pour ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas fuir, entre 80 et 120% de leur revenu brut.  Ceux qui fuient cette merveille sont des « salauds », au sens de Bercy ! « On les aura » !

Mais tout de même, il faut faire attention. Car qui va payer nos rémunérations phénoménales et imméritées ?  C’est que nous, hauts fonctionnaires influents, nous avons réussi, sans aucune création de richesses, à capter entre 400 à 800.000 Euros par an de rémunérations. Elles sont nettes puisque le plus souvent nous avons trouvé un poste qui assure les frais de la vie courante. Nous cumulons tout sans vergogne avec des systèmes différents de ceux du vulgaire.  En pouvoir d’achat, nous arrivons même à obtenir des trains de vie correspondant à un revenu privé avant impôts de 4 à 5 millions d’euros. Epouser une « haute fonctionnaire » que l’on a placée, grâce à la parité, dans la politique et les entreprises sous dépendance d’Etat est la solution la plus simple pour s'enrichir vite. L’Enarchie aime les couples d’Enarques !  

Mais il ne faudrait tout de même pas tuer le veau d’or.

Merci Emmanuel, d’avoir réussi le magnifique pronunciamiento qu’a été l’élection présidentielle. On n’allait pas laisser un butor, tenté absivement d’être aussi riche que les meilleurs d’entre nous, mettre à bas l’Enarchie Compassionnelle, cette dictature nécessaire qui s’appuie sur le Trésor, les banques aux ordres, et la presse dans l’attente de nos subventions. La crise de 2008 a merveilleusement favorisé nos plans. Voici le citoyen littéralement ratiboisé par le fisc et taxé à mort par les banques. Il est asphyxié par les sottises déversées à gros bouillon par les chaînes de la TNT, selon nos désirs. La totale. Oui, il s’agit bien d’un totalitarisme.

Tout allait bien. Nous avions trompé le petit peuple avec des promesses de transfert fiscal, pendant qu’on esquivait les débats en les déviant vers la lutte contre le retour de « Herr Hitler et des pensées nauséabondes ».  C’est que nous, les Hauts Fonctionnaires, on est fortiche : on sait jouer au bonneteau fiscal. Vous voulez du pouvoir d'achat : en voilà ! On va le prendre à d’autres, c’est tout.

Notre problème, à nous qui sommes tentés par le pouvoir absolu et les grandes rémunérations injustifiées, ce sont les deux bouts de la chaîne. Il faut que ces c… d’entrepreneurs croient qu’ils vont pouvoir faire quelque chose et créent de quoi payer nos rentes. Il faut que le bas peuple ne se révolte pas.  Pour cela, on lui a collé Cyril Hanouna et des redistributions massives. Du pain et des jeux, c’est une formule un peu ancienne, mais elle a du bon.

Alors Emmanuel et Edouard, nos deux proconsuls du moment, sous le regard énamouré de Jospin, mis à la tête du Conseil Constitutionnel où il cumule toutes les retraites possibles et les grasses rémunérations du poste, et de Juppé, maire de Bordeaux où il cumule toutes les retraites possibles avec les gras avantages du poste, ont cru que c’était arrivé. Le royaume de l’Enarchie Compassionnelle Millénaire était en marche. Ah, ce Jospin, qui dans les années 60 crachait sur le bourgeois honni et qui finit sur la rive gauche de Paris à 25.000 euros le m2,  avec un appartement rue du Regard,  et une villa sur l’île de Ré ! Otes-toi de là que je m’y mette ! Grand slogan trotskiste de toutes les générations !  Et ce Juppé qui n’a jamais craché sur les petits à côté de la République et qui a été condamné pour cela mais qui n’en a jamais fini de cracher sur le bourgeois franchouillard de base, le « beauf » comme on aime à dire entre nous, avant de finir à la tête de la ville la plus bourgeoise de l’hexagone !

Emmanuel et Edouard, ils pouvaient être contents. Après une année de réformettes tranquilles et sans aucune importance réelle, ils pouvaient reprendre les affaires comme avant. En route, le rouleau compresseur à « emmerder les Français » ! Bonjour les « plans vélos », les « plans construction », les plans… Enfin, des plans quoi, dans tous les domaines avec des contraintes délirantes pour les malheureux assujettis, d’accord, mais nous, on s’en fout.  Avec des impôts et des taxes.  La violence administrative n’est jamais dénoncée.  Mais à force de céder à tous les groupes de pression qui exigent de « vraies solutions » avec de « vrais » moyens, c'est-à-dire des impôts colossaux en PLUS, on a créé un système ahurissant de contraintes administratives et fiscales.  

Au fond, la violence administrative, on aime ça. Cela fait sentir notre pouvoir. Les libertés ont été tuées ou marginalisées. La liberté n’est pas notre truc, du moment qu’on conserve la nôtre.

En revanche, l’entreprise privée, nous n’aimons pas, sauf quand elle nous fait des ponts d’or pour avoir du poids auprès des hauts-fonctionnaires tyranneaux. Tyranniser, tyranniser, il en restera toujours quelques beaux postes « d’influenceurs » et de « facilitateurs », mots doux pour celui un peu moins flatteur de « racketteur »,  avec belles rémunérations et une retraite qui s’ajoutera à notre retraite statutaire.    

Pas une mesure en faveur de la productivité. Alors évidemment les déficits extérieurs ont fâcheusement dérivé. On y arrive, aux 100 milliards d’euros de déficits annuels dans nos échanges et à 100% de dettes par rapport au PIB. La dépense publique ? Elle s’est accrue, bien sûr, puisqu’on n’a réduit aucune dépense. Et qu’il a bien fallu charger la barque pour répondre aux clientèles administratives (le social, la justice, l'armée, la police, l’enseignement, la culture, tout, quoi !).

Les mille administrations ont sorti leurs vieux dossiers et la valse des dépenses et des contraintes a repris de plus belle.  Des lois bavardes et kilométriques les ont mis en musique. Et tournez manèges !

Le problème avec les hauts fonctionnaires hégémoniques et dictatoriaux, c’est qu’ils ont la vue basse.  Je le sais. J’en suis.

Ils n’ont pas compris ce qu’est réellement le revenu disponible. Ce n’est pas la rémunération brute. Ce n’est pas non plus ce qui reste après avoir enlevé les impôts et les taxes. C’est le moignon d’argent qui reste après avoir payé aussi les dépenses incompressibles, qui sont souvent des dépenses impulsées par l’Etat et ses réglementations.  Les frais de logement et de transports forment l’essentiel de ces dépenses. Bien sûr on peut les compresser, mais en changeant de vie, ce qui n’est jamais facile surtout si le train de vie  roule vers le bas.  Ces dépenses ruinent votre vie si elles deviennent top lourdes aussi sûrement que les impôts.

Nos administrations ont toujours refusé de voir cette évidence et elles ont chargé la barque sans vergogne.

L’automobile a été lourdement taxée. L’essence a été matraquée. Les points enlevés sont une menace quotidienne et imposent des frais énormes pour les petits revenus net net. Il faut repasser son permis ou aller regagner des points dans des séances nullissimes et inutiles qui nourrissent quelques parasites. Le contrôle technique devient hors de prix. Le coût d’une carte grise est extravagant (jusqu’à 11.000 Euros, le prix d’une voiture). Et voilà que ce Monsieur Philippe décide autoritairement et sans concertation, en vertu de sa haute conscience de lui-même, de réduire de 11% la vitesse sur route. Il sait que cela va augmenter de 40 à 50% les amendes automatiques, supprimer quelques dizaines de milliers de permis, emmerder des millions d'utilisateurs obligés. Qu’à cela ne tienne !

Et comme ce Monsieur Philippe a une âme écolo, et qu’il faut bien compenser le départ en vacances de longue durée de M. Hulot, il décide de frapper d’obsolescence programmée et les véhicules et les chaudières. Voici des millions de Français confrontés à des budgets de 10 à 20.000 euros à dépenser à très court terme.

Et comme ce Monsieur Philippe a une âme sérieuse et européiste, il décide d’un trait de plume de faire baisser les retraites en jouant avec l’inflation chaque année (2.2 à 2.4 % en 2018 selon les chiffres provisoires), inflation que la BCE s’efforce de faire remonter par des injections de monnaies démentielles depuis 2011.

Le programme démagogique du candidat Macron avait ciblé les retraités et les propriétaires. A eux l’augmentation absurde de la CSG et le maintien de l’IFI dans des conditions pires que l’ancien ISF. Le revenu disponible des retraités a rétréci comme une peau de chagrin. On avait promis à une partie d’entre eux de leur faire grâce de la taxe d’habitation. Mais la promesse avait été saucissonnée dans le temps. Alors bonjour la baisse radicale du revenu disponible. Et la colère des maires.

Dans l’euphorie du triomphe de l’Enarchie Compassionnelle, baignée d’écologisme intéressé, nos deux compères ont même été plus loin. Ils ont affirmé, la main sur le cœur : ce n’est qu’un début. Continuons le combat écolo ! Ces taxes, nous allons les augmenter indéfiniment et très fort. Qui c’est-y qui va sauver le monde sinon l’Enarque français ! Hein !

Et nous eûmes les Gilets Jaunes. Ils avaient fait leur calcul de revenu disponible. La coupe était sèche et menaçait de s’aggraver constamment.  "Le patrimoine était devenu si étique, si souffreteux, si chétif, si diaphane qu'on voyait la misère au travers (Eugène Sue - Atar-Gull 1831). La litanie des jaunes samedis commença.

Emmanuel annonça : il faut qu’on cause. Alors il cause. De tout et de rien, avec qui veut bien. Après avoir suspendu les mesures de taxation à prétention écolo. Une vraie diarrhée verbale.

Les Gilets jaunes disent : « aboule le fric et plus vite que ça. Y a qu’à le prendre aux riches ! Sinon casses toi pauvre c… et les jaunes samedi deviendront une institution nationale comme le Tour de France, mais à périodicité hebdomadaire ».   Les chaines d’info (?!) continue se frottent les babines. Suivre un numéro de cirque de Macron pendant sept heures ou un cortège étique de gilets jaunes pendant la même durée, ce n’est pas cher et cela rapporte gros.  La téléréalité, il n’y a que cela de vrai.

La panique conduit les Hauts Fonctionnaires à envisager de donner des satisfactions aux révoltés. On ne peut rien leur donner de plus que les 10 milliards déjà distribués. Alors on va leur servir de la haine en boite. On va augmenter les impôts des riches ! Ah ça que l’idée, elle est nouvelle et quelle est bonne ! Hollande sort de ce corps on t’a reconnu.

Les Français aisés sont comme les autres Français. Ils ont été étrillés par la crise de 2008 et ont perdu beaucoup. Tous les retraités un peu fortunés (c’est-à-dire ayant un appartement à Paris et une maison de campagne), savent bien qu’ils ont dû taper dans les réserves pendant dix ans pour payer les impôts démentiels qu’on leur a mis à charge. Leur revenu disponible a suivi celui des autres. Il a fondu vertigineusement. 100% de hausses d’impôt à Paris depuis Delanoë. Des lois démentes leur imposant des opérations hyper coûteuses dans leurs logements. Les contraintes continuelles dans tous les domaines. La perte constante de libertés. Les vols.  On masque cette réalité dominante par un discours abject selon lequel les « triomphateurs de la mondialisation » se seraient « gorgés de fric » de façon indécente et refuseraient désormais les solidarités les plus élémentaires.   Il y a certes, heureusement, quelques milliers de Français qui ont gagné beaucoup d’argent, en général pour avoir réussi à s’intégrer dans des entreprises mondialisées. S’ils ne sont pas partis de France, ils ont payé beaucoup d’impôts.  Et pratiquement tous peuvent partir dès demain sans grand dommage. Vouloir saquer ces quelques milliers de gens est sans intérêt. Ratatiner à nouveau les 10 millions de foyers aisés (pour un haut fonctionnaire on est aisé à partir de 2000 euros par mois) ne mènera à rien.

La haute fonction publique croit, comme la royauté sous l’ancien régime, qu’elle pourra survivre en jouant le haut de panier et les classes populaires les uns contre les autres. En Urss et en Chine, on a très bien compris que le régime socialiste ruinant le pays, les seules satisfactions qu’on pouvait donner au peuple, pour le calmer, était de mettre en prison voire de fusiller quelques abusifs.  Xi Jin Pin connaît le truc parfaitement. Il fonctionne tous les jours sur ce mode délicieux. Hollande avait cru qu’il suffirait d'injurier quelques riches pour calmer les masses. Grosse erreur !

Alors tous les ralliés « ni de gauche ni de droite » de LREM  font leur Xi Jin Pin de pacotille. Sortir de la crise des Gilets Jaunes, c’est si simple : on va taxer les riches, car les « cadeaux » qu’on leur a faits étaient conditionnels. La condition c’est que nous soyons réélus. Leur argent est notre argent. Il suffit de prélever un peu plus à la source : il leur restera ce que nous voulons bien. Et nous voulons bien prendre le maximum, mais il faut qu’ils rentrent à la niche, sans les niches».

L’ennui, c’est que ce qui reste du revenu net, net, net (après avoir enlevé les impôts, les charges, et les conséquences des milles mesures de contraintes prises à l’encontre de tout ce qui bouge et de tous ceux qui font), ce n’est presque rien.

L’Enarchie Compassionnelle veut se sauver par des mesures « symboliques » qui achèveront le pays.

Pendant ce temps-là, aucun des graves dangers extérieurs qui contribuent à affaiblir l’économie française n’est discuté.

La France a disparu comme entité identifiable et respectable, dissoute de l’intérieur et de l’extérieur. Même un médiocre absolu comme l’italien Di Maio, une sorte de Benalla trouvé dans une poubelle de la banlieue napolitaine, croit pouvoir l’écraser comme une crotte de pigeon sur la place Saint Marc.

Alors, je l’avoue, j’ai honte ».

Pcc  A. K.

La leçon de Thiberville

Thiberville est une charmante petite ville de Normandie, connue pour l’intégrisme de son clergé, l’ampleur de son monument aux morts et l’existence de 127 cavités souterraines. Elle est en train de revoir son Plan Local d’Urbanisme et nous permet d’obtenir une statistique locale, qui, en ces temps de Gilets Jaunes, nous offre une leçon particulièrement pertinente.

Le nombre d’habitants par foyer est en moyenne de 2.4 ; le nombre de voitures par foyer de 2.9 !

Ces chiffres résument tout de la situation française.

En moyenne un foyer n’a que 0.4 enfants. Certes il faut tenir compte des grands parents qui restent hébergés par leurs enfants et des foyers de célibataires. Mais la vérité est là : on ne renouvelle pas les générations. On sait que la moyenne est 1.2 à 1.3 enfants par femme en âge de procréer de race blanche. Dans les bourgs de province, c’est bien plus bas. Le vieillissement local est d’ores et déjà terrifiant, et il est aggravé par l’arrivée de retraités qui fuient les grandes villes trop chères, rendues invivables par les contraintes et les abandons, et envahies par les immigrés.

Le second aspect est qu’il y a plus de voitures que d’enfants dans les maisonnées du bourg.  Tous les membres de la famille ont une voiture, comment faire autrement ? Qu’il s’agisse d’un couple avec un enfant de plus de 18 ans, ou d’un autre hébergeant un grand parent, chacun a sa voiture.

A part quelques commerces, il n’y a pas d’emplois à Thiberville et de toute façon pas de jeunes gens à qui les proposer. On y trouve nombre de retraités, quelques femmes isolées avec enfants, des couples de fonctionnaires travaillant  en local, au Collège, à la mairie ou au Gymnase ou, dans une autre ville du coin. Le RSA n’est pas rare. Bien sûr, il y a des commerces qui craignent les centres commerciaux qui pullulent à proximité, en particulièrement un Carrefour City à moins de 5 km. N’oublions pas Amazon. Surtout garder la poste ouverte !  

Ne pas croire, surtout,  qu’il n’y a pas d’emplois dans le pays d’Auge ! Il y en a trente qui attendent que quelqu’un se décide à traverser la rue (Vous vous rendez compte Mme Michu : trente pour tout le pays d’Auge !). Pour les deux tiers ce sont des postes d’aide familiale. Le reste se partage entre des petits métiers artisanaux (couvreur débutant, pâtissier/tourier, commis de cuisine, aide menuisier, cariste) et des postes de serveurs. A noter la fascinante perspective de devenir un « animateur senior ».  Si la préférence pour l’animation des ronds-points vient à disparaître…

Tous ces postes sont au SMIC quand ce sont des CDI. Les autres sont payés à l’heure ou à l’acte. Les quelques jeunes disponibles ont envie de tout sauf de se lancer dans ces métiers exaltants.  Alors ils vivotent avec des aides comme la prime d’activité, ou ils partent chercher fortune ailleurs.

L’essentiel de la population vit de la redistribution (retraites, allocations, RSA)  et de postes publics ou subventionnés. Mais les habitants possèdent le plus souvent leur maison. Ah ! Satané héritage. Et les taux d’emprunt sont si bas ! La population vieillissante s’inquiète surtout pour sa santé et la baisse de l’argent qui reste, une fois payées les dépenses contraintes.  L’administration est absente et tout doit se faire par ordinateur, ou ailleurs où il faut aller en voiture. On peut aussi aller ailleurs après avoir pris rendez-vous par ordinateur, dans trois mois,  et toujours en voiture!  Alors le budget essence est essentiel, comme celui du chauffage et du complexe téléphone-TV-internet. Pour le reste l’accès aux gratuités et aux aides est important. Il y en a tant ! Notamment la pharmacie et les soins. C’est qu’on n’a plus vingt ans ! Pour l’hôpital c’est Bernay qui n’est pas fameux ou Lisieux qui est sinistre. 20 Km,  aller et retour.  Il y a deux pharmacies dans la ville, une pour 900 habitants ! Alors qu’on ne peut ouvrir normalement une pharmacie que dans les bourgs de plus de 2500 habitants (ces satanées normes constamment violées).  

Bien sûr il y a les mille et unes règles qui accablent tous ceux qui veulent faire quelques chose. De l’hôtel qui ne parvient pas à se mettre aux normes « handicapé-es », à l’épicier qui n’a pas respecté une des 1257 règles nouvelles qui concernent à peu près tout dans son magasin, au promoteur qui a baissé les bras devant les contraintes nouvelles de construction et qui se demandent  si en les violant un peu, beaucoup, passionnément, il arriverait à gagner un peu d’argent magnifiquement taxé et débouchant sur une hausse de l’impôt sur les successions, au paysan qui médite sur le meilleur moyen de se suicider,  les entrepreneurs accablés se demandent pourquoi  et surtout pour qui ils continuent. 

La conception du nouveau PLU a été confiée à une société d’études. Son représentant s’appelle Boursier. Un bon présage.  L’avenir est assuré. On va mettre un parking devant le gymnase et le collège. Cela va attirer du monde. On va empêcher la construction le long des routes qui relient la ville aux hameaux avoisinants et devenir « économe en espace » en préservant les « espaces agricoles ».  Ah « l’espace » ! C’est mieux qu’un champ ou un pré, non ?   Et c’est riche « d’un potentiel de valeur ajoutée ».  Ce Monsieur Boursier est venu de la ville avec le langage codé des aménageurs d’espaces : « la mixité fonctionnelle et sociale » sera renforcée, en diminuant naturellement « les gaz à effet de serre » (surtout sur le nouveau parking…).  On va densifier le centre ville en « encadrant le bâti » (traduire : en refusant le permis de construire) ailleurs. Les deux pharmacies seront renforcées par l’implantation d’une maison médicale (on paie les murs mais pour le reste c’est la sécu qui paie et on trouvera peut-être un médecin, sur un malentendu). On va créer un musée du Landau. Evidemment il n’y a plus d’enfants alors les landaus sont disponibles.   Le «tourisme vert-gîtes » sera « promu ». Les clients viendront en voiture naturellement. Comment faire autrement ? Mais ils disposeront sur place de chemins de randonnées. Le bol d’air et le bol de calva. Il n’y a que cela de vrai. En attendant on devra faire en sorte qu’il n’y ait plus que deux habitants par logement ! Ca c’est chic. Avec trois places de parkings ?

Qu’il était dynamique M. Boursier, de la société Auddicé, moderne Ulysse apportant l’avenir radieux à une ville de « Bouzeux » en souffrance. « Le flux touristique conduira à un développement économique certain » dit la presse locale qui fait état de sa conférence d’information suivie tout de même par 50 personnes, tout requinquées par « une présentation dynamique ».  On a échappé au musée de la tétine, du biberon et de la couche-culotte, avec arrêt de cars de Chinois et de Japonais, mais de peu.

C’est en se penchant sur le cas de ces petites villes qu’on se rend compte de l’inanité du discours macronien et des colères qu’il peut faire naître.

Limitation de vitesse à 80km/h avec son lot de points en moins et d’amendes en plus. Hausse perpétuelle du coût de l’essence avec interdiction du diesel à terme. Obligation de changer de chaudière. Hausse des assurances. Augmentation de la CSG et désindexation des retraites. Alors oui, il y a la suppression de la taxe d’habitation. Mais beaucoup sont propriétaires. Et nombre de maisons sont des résidences secondaires qui resteront taxées. La pression pour vendre est forte. La demande de rachat faible. Surtout si la maison n’est pas isolée et si elle chauffée au fioul.  Alors les habitants regardent la rémunération nette, une fois payée les dépenses incompressibles qui incluent la voiture, les amendes, la téléphonie, les frais d’entretien, l’eau, l’électricité, … Elle baisse depuis 10 ans et elle va encore plus baisser avec les mesures Macron telles qu’elles étaient portées avant la révolte des Gilets Jaunes. Elles ne laissaient plus aucun espoir, puisque les hausses vertigineuses étaient annoncées comme devant s’accélérer avec le temps, pour la continuation des siècles.

La lettre aux Français a du passionner les habitants de Thiberville, surtout ceux qui font la fête sur les ronds-points près de Lisieux (on y mange, on y boit, on y cause, et même plus si affinité. Meetic peut aller se rhabiller).  Ils ont appris qu’ils étaient « fiers » et « impatients » et que bientôt ils n’auront plus besoin de « réseauter » pour trouver du boulot en traversant le rond-point. Fini le piston et les aides de toute nature que pourraient apporter les relations de la famille.  Et la consultation permettra de dégager des « idées claires ». Comme ils sont contents !

En fait, à Thiberville, on a déjà les idées claires. Les retraités ne veulent plus de la hausse de la CSG et de la désindexation des retraites. Les paysans veulent une augmentation des aides, comme les femmes isolées et les personnes « aux minima sociaux ». Le maire veut  plus de pognon. Les profs et employés publics veulent plus de pognon. Tous veulent la suppression promise de la taxe d’habitation et une hausse équivalente des subventions venant de l’Etat à condition que les impôts spient p^ris sur "les autres". Tous veulent encore plus de soins gratuits et la prise en charge totale des transports AR à l’hôpital. Surtout ils ne veulent plus d’amendes et de pertes de points et qu’on leur laisse le libre usage de leurs bagnoles et de leur chaudière. Le prix de l’énergie devrait baisser : suffit d’enlever les taxes grotesques qui en grèvent le coût naturel.  Quand aux accès Internet, ils sont saturés et cela ne marche pas. Qu’on force les opérateurs Telecom à offrir un minimum d’efficacité. Car sinon, toutes les administrations étant désormais cachées derrière Internet, comment on va faire pour la carte grise !

Un habitant n’avait plus internet. Il est passé par la procédure automatique du fournisseur d’accès. On lui a dit qu’il y avait panne sur sa ligne et un rendez-vous a été pris. Le jour dit, l’intervenant appelle : il est à la Roche sur Yon !  Les automates c’est bien mais quand tout le monde se cache derrière des « process » imbéciles, on aboutit au n’importe quoi généralisé. Et il faudra 10 appels et une visite à la boutique Orange, à 20 Km, pour dénouer le sac de nœuds avec un différent qui va encore prendre du temps pour savoir qui va payer les 69 Euros.

Alors, oui, ces ringards de Thiberurbains campagnards savent assez bien ce qu’ils veulent : « pas touche à notre Poste et à notre Collège ». Quant aux radars on sait bien que celui de Heudreville, pas si loin,  a flashé 17 000 fois en 2016 et 25  000 fois en 2017. Avec les 80 Km/h on s’attend à 35.000 fois en 2018. Pour 1.200 Euros, un mois de la retraite moyenne touchée par les séniors de la ville, on pourra suivre un stage qui vous en redonnera six.  Comme on est content, surtout quand tous les points perdus correspondent à un dépassement de moins de 10 km/h, à l’occasion d’un changement de panneau de vitesse autorisée (parfois cinq changements en moins de 5 km).    

Alors suivez notre regard : il est très clair, très, très clair sur nos intentions ! « Fatiguer la maréchaussée nous a permis de détruire la moitié des radars du coin. On peut faire mieux. En attendant aboulez le pognon  et cessez de nous emm…! » .

2018 : l’explosion des contradictions !

Sur beaucoup de sujets, l’année 2017 s’était terminée de façon plus qu'interrogative. Trop de contradictions, sur trop de sujets, laissaient supposer qu’à un moment ou à un autre, les voiles se déchireraient, laissant apparaître l’incohérence de trop de situations. Les fils à nu ont provoqué de nombreux courts-circuits.

À l’international, tous les foyers de tension se sont enflammés éclairant un nombre étonnant de faux-semblants.

La Chine de Xi Jin Pin est bien une dictature agressive à vocation impérialiste. Toute l’année 2018 a vu le leader assurer son emprise sur l’appareil et opérer une conversion brutale de l’orientation du pays, bien décidé à faire valoir immédiatement sa nouvelle puissance économique. Sa dernière phrase de 2018 a été de menacer Taïwan d’une colonisation militaire ! L’idée saugrenue que la Chine était rentrée de bonne foi dans le jeu gentillet de la mondialisation est désormais caduque.

Les États-Unis se sont comportés comme des cow-boys et Donald Trump se trouve bloqué dans quasiment toutes ses initiatives, ou ses « tweeteries », comme on voudra. Le monde d’après-guerre qui se déglinguait depuis 1971 sans qu’on ose le dire trop franchement est désormais enterré.

La Russie s’est beaucoup agitée, stabilisant la Syrie et déstabilisant l’est européen. Il fallait bien viriliser le Satrape pour détourner le pays de ces immenses difficultés.

L’Arabie Saoudite est apparue pour ce qu’elle était. Une dictature moyenâgeuse, foyer d’un intégrisme du même acabit. Les objectifs tyranniques de l’Iran sont devenus évidents, foyer d’un intégrisme tout aussi rétrograde mais mortellement opposés au précédent. Israël et sa politique de force et d’annexion se trouvent affaiblis. Les Kurdes sont menacés par la Turquie. Et les États-Unis sont rentrés chez eux. La Turquie était, paraît-il, un allié avec, paraît-il, un régime politique islamo-démocrate sur le modèle chrétien-démocrate. Tout cela fait rire aujourd’hui.

L’Europe a montré son inexistence politique, diplomatique et militaire.

L’Amérique du Sud a fini de crever de l’influence révolutionnaire imposée par l’URSS et Cuba pendant des décennies. Les prises de pouvoirs des socialistes non violents ont sombré dans la corruption et la mauvaise gestion de l’économie. Les socialismes violents ont trouvé avec Maduro et son régime « chaviste » leur parc d’attractions : misère, fuite de la population par millions, disparition des soins,  hyperinflation… Et le  soutien des « forces socialistes de progrès » françaises ! L’article de Wikipédia sur le Venezuela, décalque de la propagande chaviste, est une merveille de propagande, typique d’une belle aventure qui sombre pour avoir été noyautée.

L’ONU ? Quelle ONU ? Le multilatéralisme a continué de s’évanouir.

L’économie mondiale était présentée à la fin de 2017 comme en pleine forme et devant retrouver toute sa vigueur d’antan, la crise de 2007-2017 étant désormais surmontée. Ravagée par les déséquilibres majeurs, et soutenue par des mesures d’inondations monétaires, l’économie mondiale a brinquebalé. La question était de savoir si l’étouffement des banques avait mis fin au cycle du crédit ou si la période d’euphorie, de type 97-99, avait été simplement retardée par la profondeur de la crise et pourrait commencer à se déliter en 2018. On peut penser que l’effondrement boursier de fin d’année donne un début de réponse. Nous aurons sans doute en 2019 une perte de croissance de moyenne importance.

L’année 2017 s’était terminée sur le triomphe des prétendues « cryptomonnaies ». L’année 2018 se termine sur l’avilissement de ce marché qui a perdu 85 % de sa valeur et probablement le reste de sa crédibilité. Les jetons internet cryptés sont des jetons internet cryptés ! On chantait l’ubérisation de la société. On ne parle plus de l’ubérisation de la société. On préfère entonner de nouvelles chansons comme le triomphe de l’intelligence artificielle. Il est vrai qu’on ne parle plus de programmation mais de codage, plus d’informatique mais de numérisation. Les vieilles Lunes de la fin des années soixante-dix tournent toujours autour de la sottise 3.0.

En France, le charme mystérieux de la victoire d’Emmanuel Macron s’est évaporé. Trois bêtises insondables ont fait rouler plus bas que terre la réputation du président : les drag-queens à l’Élysée, pour la fête de la musique, la présence douteuse du beau et viril Benalla au cœur de l’Élysée, la photo extatique aux bras de deux petites frappes au doigt d’honneur dressé. Pire que la photo grotesque de Hollande sur son scooter ! La politique étrangère du Président, mélange de discours creux et de mises en cause violentes, se retrouve bloquée partout. La déception à l'étranger est immense tant l’attente d’un président digne était forte et l’espoir mis en Macron intense. Sa politique intérieure a été mise à bas par les conséquences mêmes de son programme électoral, totalement démagogique et intenable. Chef de la Caste, il a cru pouvoir établir une république énarchique basée une augmentation massive de la pression fiscale, les finasseries du « story telling », et l’exaltation des mesures de contraintes sociales par la bureaucratie. Son premier ministre, copié-collé d’Alain Juppé, n’a pas arrangé les choses. Les grandes réformes menées au pas de charge n’ont été que symboliques et ont évité les grands choix décisifs. Détricotées par Bercy, qui a étalé dans le temps les mesures d’achat de vote à l’exception de la réforme de la fiscalité du capital et de l’épargne, il est vrai absolument capitale, la politique électoraliste dite de « pouvoir d’achat », a sombré dans les virevoltes peu convaincantes. La taxe d’habitation est le seul impôt qui s’impose à tous. Vouloir en exonérer 80 % de la population était ouvrir une boîte à chagrin. Demander aux retraités de financer la hausse des salaires de salariés au travail était habile électoralement, débile dès qu’il s’agit de gouverner. Sur fond de crise européenne et après 10 ans de baisse du PIB par tête, cette politique a engendré les Gilets Jaunes. On découvre que les Marcheurs sont une scolopendre. Et que la France est à feu et à sang. L’Énarchie manœuvre. Et rien ne répond.

Un des aspects idéologiques les plus frappants est la remise en question radicale de la pratique  par les médias d’une bien-pensance débilitante. La reconstruction permanente de la réalité par un discours médiatique de gauche stérilisant, ignorant et malhonnête ne passe plus, d’autant qu’il a été largement phagocyté par le « politiquement correct » américain, qui est totalement contraire à la tradition française. L’hystérisation par les réseaux sociaux et les télévisions d’information (! ?!) continue, qui avait été révélée par la campagne présidentielle, s’est encore développée et aboutit à la sorte de prise de conscience qui précède les remises en cause. La presse est ruinée et déconsidérée. Le mouvement, commencé par l’effondrement du journal Le Monde perdu de réputation par Edwy Plenel, touche désormais tout le monde. Or la démocratie a besoin pour s’exercer que les grandes questions soient traitées honnêtement et largement, dans un souci de vérité. Nous avons là un débat qui concerne aussi la « blogosphère ».

L’évidence des difficultés provoquées par la surexploitation des ressources naturelles et l’importance des rejets de l’activité humaine s’est imposée en 2018. On est passé du scepticisme volontairement ignorant, à une véritable religion de la Planète Terre, avec la frénésie de catéchumènes toujours prêts à faire brûler quelques nouvelles sorcières. L’écologisme politique qui a toujours été grotesque et bouffi en France a vu ses sectateurs s’armer de l’idée que leurs « ennemis » étaient en fait des tueurs de l’humanité qu’il fallait traiter comme tel. L’agression des bouchers par les « Véganes » est un de hauts faits de 2018. Il suggère que la raison n’aura guère de place dans les débats futurs. La voie fiscale et réglementaire (ruineuse) s’est révélée être une impasse sociale.

Les contradictions ont agi et interagi si fortement en 2018, que les scènes mondiale, européenne, française, sur tous les plans politiques, idéologiques, économiques, diplomatiques et sociaux, se retrouvent bouleversées avec peu de perspectives claires et heureuses.

Inquiétudes et incertitudes sont la marque de ce début d’année 2019.

 

Bonne Année à tous nos lecteurs et commentateurs. Merci de votre fidélité.

 

PS : Le nombre de lectures (ou hits) cumulées a atteint 1 600 000, avec un rythme annuel d’environ 300 000.

 

 

 

 

 

 

 

 

 



La faute première d’Emmanuel Macron

Pour ceux qui, comme nous, cherchent à alerter sur les effets délétères de certains dysfonctionnements globaux de l’organisation économique et sur les travers de la mal gouvernance, il n’y a aucune joie à constater que « ce qui doit arriver arrive ». Au contraire, il est parfaitement évident que les récessions les plus graves provoquent des troubles durables et activent des mouvements réactionnaires ou réactionnels comme on voudra qui mettent en cause les institutions politiques.

Nous avons écrit il y a bien longtemps que les « printemps arabes » étaient fils de la crise. Les réactions électoralistes partout dans le monde vers ce qu’on appelle « le populisme », et le durcissement des régimes peu démocratiques pour y faire face, sont des formes du même phénomène.

Si tous ces mouvements « facilitent le diagnostic », ils « compliquent la solution ». Dans le gilet jaune seules les bandes blanches réfléchissent. Aucune solution réellement positive ne peut sortir des petites têtes et des gros bras qu’on exhibe à la télévision au milieu des excités politiques d’extrême gauche et d’extrême droite, et à qui on cherche à faire éructer un programme et qui n’ont rien d’autre à dire que « crachons sur les riches » et « écoutez-nous ou on casse tout ».

Les émeutiers, c’est une longue tradition, n’entendent rien, ne comprennent rien et ne savent causer que des dégâts. La révolution française, ce sont des massacres et des génocides où on tuait des gens pour ce qu’ils étaient et non pas pour ce qu’ils avaient fait. On est passé directement de Robespierre à Bonaparte. La Commune, c’est une ignominie qui s’est terminée dans le sang. Le Front populaire s’est terminé par l’Occupation et la collaboration où se sont retrouvés pratiquement tous les excités du socialisme violent. Mai 1968 a débouché sur un déclin irrattrapable du pays qui n’a plus compté dans le monde depuis. Le mitterrandisme s’est terminé dans le fiscalisme délétère, le chômage de masse permanent, et l’abandon de la souveraineté française dissoute dans une union Européenne qui se montre assez peu décidée à payer les frasques politiciennes françaises.

Seulement voilà :

-          Si les instances internationales spécialisées, comme le FMI et l’OCDE, refusent d’alerter sur les dysfonctionnements manifestes du système global, si un pays, les États-Unis, refuse d’écouter par passion pour son intérêt national propre, si personne ne veut voir ni expliquer que la croissance baisse régulièrement depuis 1971 et que les crises s’aggravent chaque fois plus, alors cela finit par la crise de 2008, totalement prévisible malgré les dénégations de ceux qui se sont bouché les yeux et les oreilles pour faire carrière ou parce qu’ils sont des économistes politiciens.

-          Si l’Europe se construit sous forme d’un monstre administratif où le pouvoir est abstrait, piloté par des inconnus apatrides non élus, autour d’une monnaie unique dont personne, au pouvoir, n’a voulu voir les défauts majeurs et dont personne ne peut plus prévoir un avenir radieux, avec comme mode de fonctionnement la menace de la BCE sur les comptes bancaires des particuliers et des entreprises, tout en ouvrant les frontières à tout va,

Alors aucune « solution » n’est possible.

L’Union Européenne s’est vue comme un bouclier contre la crise et a dû subir une crise financière spécifique en lieu et place qui a aggravé la crise initiale. Les Élections Européennes n’ont jamais eu le moindre sens, puisqu’il n’y a ni programme ni responsabilité à la clé. C’est la Commission non élue qui choisit le programme d’action qui sera proposée (elle seule a le droit d’initiative). Personne ne sait à l’avance ce qu’il sera. Les parlementaires avalisent massivement parce qu’ils ont été candidats pour la plupart parce qu’ils étaient « proeuropéens » et que les majorités dans cette assemblée n’ont aucune armature. Les autres institutions n’ont pour but que d’imposer un gouvernement des juges qui empêchent les initiatives nationales qui vont contre l’idéologie globale de liberté absolue des mouvements de personnes, de capitaux et de marchandises, à l’intérieur comme vis-à-vis de l’extérieur.

On voit bien que les prochaines élections européennes n’auront aucun sens pour quiconque en France. Le projet macronien qui est de se présenter comme le parangon de la vertu européenne contre les vilains, s’est effiloché sur les ronds-points et dans les diatribes avec l’Italie et quelques autres ! Comment dit-on « french bashing » en italien ? On n’a jamais vu cela depuis l’avant-guerre de 1940. Les salves de Salvini sont reprises et amplifiées par tous les journaux du pays.

L’énarchie qui règne en France, baignée dans un reliquat de vomissements soixante-huitard (qu’on pense au « Mur des cons » que la justice fait semblant de juger ces jours-ci), et incapable de revenir sur les formes diverses du gâchis mitterrandien, repris et amplifié par Jospin et Hollande, a fait de la France « l’homme malade de l’Europe ». De Giscard-Chirac à Macron-Philippe, l’énarchie s’est complu dans l’augmentation de la dépense publique. Elle s’enorgueillit d’avoir fait de la France le champion du monde des prélèvements, tout en effondrant les services publics. La France est devenue une forme de repoussoir à l’étranger. L’incapacité du pouvoir français à faire respecter la loi fait craindre le pire en Europe. La crédibilité du pays est devenue à peu près nulle.

Les Énarques ont cru qu’ils pourraient garder le pouvoir en appuyant la geste macronienne. Dès la parution du livre Révolution, il était certain que l’aventure finirait mal.

Certains avaient des doutes dès le départ sur Emmanuel Macron, pour des raisons tenant plus de l’analyse psychologique que de l’étude du programme. Ce beau gosse, marié à sa prof deux fois plus âgée que lui, à l’époque, et suspecté d’homosexualité, leur faisait anticiper le pire.

Pour ceux qui résistaient à l’emprise d’un psychologisme que la singularité du cas pouvait en effet enflammer, certains signes étaient encourageants : il piétinait les icônes socialistes, n’hésitait pas à avoir un diagnostic ferme sur certaines des tares nationales et proposait un style direct qui ne manquait pas de panache. Il n’était fermé sur rien, contrairement à la plupart des socialistes du gouvernement et paraissait devoir un tant soit peu accélérer les mises à jour nécessaires.

Le livre programme de Macron, Révolution, sera un choc. Malgré le chic guévariste du titre, c’était déjà du pur « storytelling ». C’est un livre attrape-tout marqué par l’électoralisme et un affichage diffus de mesures contradictoires, où on affirme un « en même temps » qui deviendra célèbre, mais qui masque plus qu’il ne révèle. « Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ! » On connaissait. Nous avons cessé, le jour même de cette lecture, d’espérer du macronisme.

Nous venions d’écrire sur ce blog, alors que la campagne présidentielle allait commencer : « on ne peut que regretter l'inertie mise à sortir de la crise économique provoquée par des institutions internationales et européennes dysfonctionnelles. Il faut se méfier de la colère du peuple d'abord et avant tout parce qu'elle donne du grain à moudre aux activistes des "avant-gardes" menant des combats d'arrière-garde, en pariant sur le pourrissement judiciaire, culturel, national, politique, économique et social du pays ».

Le 19 novembre 2016 nous écrivions un article encore plus explicite : « attention à la colère des peuples ». Il y était écrit : « Depuis huit ans déjà nous supplions les grands dirigeants occidentaux de faire" attention à la colère des peuples". Le "bénign neglect" n'est pas seulement dans l'attitude américaine vis-à-vis du dollar. Il l'est aussi dans l'attitude des "élites gouvernementales" et leur support dans les médias vis-à-vis des classes populaires et des nouveaux entrants sur le marché du travail, pas seulement en Occident. Le retard colossal de niveau de vie accumulé par les pays ex-socialistes a créé une telle différence de coût avec l'Occident capitaliste et libéral, qu'il était tentant de l'exploiter. Mais cela ne pouvait pas se faire au détriment des masses dans les pays industrialisés. Il fallait que le rattrapage nécessaire se fasse par imitation, non par substitution. »

Un peu plus tard nous mettions en garde contre la réaction énarchienne menée par l’équipe de hauts fonctionnaires entourant E. Macron : « La novation tout à fait extraordinaire que révèle l'affaire Fillon, est la cristallisation de l'inquiétude de l'Énarchie devant la défiance populaire et sa volonté de maintenir son pouvoir coûte que coûte au mépris de tout respect démocratique. L'Énarchie montre, soudain et explicitement, un caractère factieux. »

Avant le vote nous reprochions amèrement au candidat Macron deux mesures folles :

« L’idée d’Emmanuel Macron d’exonérer 80 % de la population de la taxe d’habitation est de l’achat de vote pur et simple. Affirmer que seul 20 % de la population doit la payer est indigne. Créer une république censitaire à l’envers est la certitude d’aller vers le chaos ».

« La suggestion, par le même Macron, que la hausse des rémunérations des salariés ne sera pas obtenue par un progrès de la production mais par la taxation des retraités est également de l’achat de vote. La spoliation fiscale ciblée n’a pas pour but de concourir aux charges de la nation mais de donner de l’argent à des masses électorales ».

 

Cela ne pouvait que tourner mal. D’abord parce qu’il y avait des victimes expiatoires et qu’on leur cachait l’énormité de la hausse. Ensuite parce qu’on suggérait qu’on pouvait enrichir une catégorie de la population en lui transférant le revenu d’une autre. « Y a ka prendre à Pierre pour habiller Paul ».

Après la nomination d’E. Philippe, nous confirmions :

« Puisqu’on entre dans le concret de la nouvelle gestion publique, il devient néanmoins nécessaire de revenir sur la malfaisance et la mauvaise inspiration de certaines mesures. Il ne s’agit pas de combat électoral mais de simples réflexions économiques et « citoyenne » comme on dit aujourd’hui. Parmi les mesures honteusement démagogiques développées pendant cette campagne, deux ont été portées par le nouveau Président énarque et son Premier Ministre énarque vient d’indiquer qu’il allait les mettre en œuvre bien qu’il les ait combattues lorsqu’il n’était pas en marche vers une jolie promotion. La première est une vraie honte : pour avoir une sucette à proposer aux salariés, donc aux personnes en emploi, une forme de privilégiés en ces temps de chômage de masse, la démagogie électorale sans scrupule a conduit à proposer de transférer les cotisations salariales maladie et chômage sur… les retraités. La seconde mesure électoraliste honteuse est l'exonération de taxe d’habitation pour 80 % des assujettis. Il s’agit du même registre électoraliste : il faut donner du cash aux classes nombreuses pour répondre à la question clé de l’électeur consumériste : « que ferez-vous pour mon pouvoir d'achat » ? Que la majorité des Français ne paient en apparence aucun impôt direct, voilà l’idée ! On récupère tout sur la CSG et la TVA, impôts invisibles. Tel est le rêve des Inspecteurs du Trésor depuis des lustres. On taxe à mort les riches, qui ne peuvent pas fuir, en épargnant les très-très riches, plus mobiles, et on libère, en apparence, « les masses » de tout effort fiscal. »

Le 7 juin : « L’affaire de l’exonération de charges sociales salariales et de l’exonération de l’impôt local n’a aucun intérêt national et n’aura que des effets négatifs à court, moyen et long terme. »

La révolte sera armée psychologiquement lorsqu’il s’agira de désindexer les retraites, avec cumul avec hausse de la CSG, alors que Edouard Philippe avait, dès son arrivée, essayé de renvoyer en fin de quinquennat l’exonération de taxe d’habitation. Finalement elle sera phasée sur l’ensemble du quinquennat.

La révolte sera chauffée dans les provinces par la disparition programmée de la taxe d’habitation qui a entraîné une fronde des maires et « du terrain ». Le tout aggravé par Edouard Philippe qui a cru bon, par décret divin jamais discuté, de diminuer la vitesse à 80 km/h, gênant des millions de provinciaux parfaitement conscients que cela ferait s’envoler les amendes automatiques. Qui en effet explosèrent.

La mise en œuvre d’une fiscalité prohibitive sur le carburant avec annonce de l’interdiction de certains modèles de voitures ou de chaudières,  et la promesse que cela allait encore augmenter massivement pendant des années, ont déclenché la révolte.

La gestion de la première année du couple Macron Philippe, aura été un record absolu d’augmentation d’impôts, aucune économie, des contraintes administratives multipliées, 45 000 fonctionnaires en plus, et une dépense supplémentaire annoncée chaque jour.

La baisse du pouvoir d’achat pour tous, c’est maintenant ! Alors que la baisse de l’ISF et de la fiscalité sur l’épargne c’était aussi tout de suite.

Merci pour l’émeute !

Les solutions mises en avant pour calmer les émeutiers sont du pur jus énarchique : des exonérations de charges ou d’impôts ciblés, avec des versements cash. Mais in fine qui paiera ?

Les récupérateurs d’extrême gauche ont vite trouvé le slogan : ISF !

Puisqu’on peut augmenter le niveau de vie des uns en prenant aux autres, allons-y !

Tout le « storytelling » de Macron se retourne contre lui. Obligé de reconnaître que son système ne tient pas et s’en excusant platement, il donne raison à tous ceux qui, comme nous, pensaient qu’il était délétère et dangereux. Aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur, son approche en trompe-l’œil (et trompe couillons) s’effondre.

La difficulté est maintenant d’en finir avec les Gilets Jaunes, les émeutiers, les pillards, alors qu’en plus le terrorisme s’exerce.

Le vice de l’élection présidentielle tous les 5 ans c’est de pousser au clientélisme électoral répétitif. Il faut avoir une réponse sur le pouvoir d’achat indépendamment des résultats de la production effective. La tentation du cadeau au peuple est très grande chauffée par les médias où on met le candidat devant un panel de Français qui disent : regarder comme je suis malheureux, qu’allez-vous faire pour moi ?

Cela se termine par plus de dépenses publiques, plus d’impôts, et une grogne fiscale générale.

La Saga Macron dans sa variante électorale initiale est terminée. Il lui faudra sans doute sacrifier Edouard Philippe qui a beaucoup fait pour casser le « storytelling » de son chef par une attitude juppéiste d’étatisme mécanique et sans pitié absolument consternant. Il a été choisi comme fusible pour reporter sur la droite les tourments prévisibles du pouvoir. Abandonné par des poids « lourds (?) » de son gouvernement et sans réserve de personnalités politiques de poids, le Président n’a personne sous la main pour le remplacer, même si Bayrou pense le contraire, lui qui se voit en sauveur du sauveur.

Il faudra bien que le cliquet politique s’enclenche pour éviter que la rue reste à l’émeute. Un couple d’Énarques, dont l’un des membres virevolte et satisfait son goût du théâtre, et l’autre décline, à tous les temps, un programme purement étatique étalé dans toutes les directions, cela n’a pas marché et ne marchera pas.

Admettons tout de même que tout cela était révisible et presque automatique. Donc évitable.

Qu’on ne parle pas de surprise, même si le moment et la forme étaient imprévisibles.

Ce qui doit arriver arrive

Retour sur l'article "Plus cela change, plus c'est la même chose"

Alors que la France s'enfonce dans la révolte, il est intéressant de republier ce que nous écrivions il y a exactement un an. L'article : "plus cela change plus c'est la même chose" a été lu plus de 4.100 fois. Difficile de ne pas relier le diagnostic qu'il faisait de la réalité d'aujourd'hui.

- Il montrait que la pauverté s'étendait et que la hausse de la fiscalité et l'extension des mesures coercitives prises à la volée par les hauts fonctionnaires qui ont capté le poouvoir politique créait une situation inacceptable.

- Il insistait sur la question de la voiture et du logement, à la quelle les classes populaires et moyennes étaient attachées  étaient matraquées.

- Il dénonçait l'hystérie médiatique irresponsable qui avait été manifeste avec l'affaire Fillon et que l'on a retrouvé avec l'affaire Benalla puis la couverture inflammatoire des exactions depuis le début de l'affaire des Gilets Jaunes.

- Il notait que la vindicte contre "les riches" était la seule réponse aux interrogations qui remontaient du terrain.

- Il regrettait que les élections étaient vidées de tout sens.

Le train bureaucratique a continué sa route : 80khm/h, contraintes partout, privations de liberté caractérisée, hausse record des prélèvements, nouvelles privations de revenu pour les retraités, bavardages, échecs diploimatiques, la diplomatie étant réduite à un bavardage...

Ce qu'on pouvait craindre est arrivée, selon des modalités et à une date imprévue. La révolte des Gilets Jaunes, comme Trump, "facilite le diagnostic et complique la solution". Faire rentrer le dentifrice dans le tube n'est jamais facile. Croire qu'on va s'en sortir en hystérisant la révolte contrfe les riches est ridicule.  Evidemment, les révoltés n'ont pas de solutions, ni diagnostic de la situation. "Des sous Manu et qu'on arrête de nous emmerder". Tous les socialistes révolutionnaires sont à la manoeuvre pour exploiter "la révolte du peuple". Nos Lénine de sous- préfecture se voiuent aux portes du pouvoir. Ils n'(ont qu'un seul pouvoir : aggraver la situation.

Hélàs, comme disait maurice Allais, que personne n'a voulu entendre, "ce qui doit arriver arrive". La France, elle, sombre. Suicide d'un nation dominée par une classe énarchique  qui n'a rien vouolu entendre et qui a mis par terre sa prospérité, son identité, son rayonnement  et ses institutions démocratiques. Qu'on ne dise pas qu'on ne savait pas.

 

Didier Dufau pour le Cercle des Economistes E-toile

 

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PLUS CELA CHANGE, PLUS C'EST LA MEME CHOSE !

A un moment où une sorte d’extase s’empare des médias français, il est intéressant de se poser quelques questions sur l’état réel du pays.

On connaît le livre de Robert Escarpit, le Littératron,  Flammarion, 1964, chef d’œuvre méconnu de la littérature politique dont l’actualité ne saurait être trop soulignée.

Un ordinateur est gorgé des phrases que les Français adorent entendre. On choisit un individu à peu près débile et on le présente à une élection. Il se contente de débiter les phrases creuses recombinées par l’ordinateur. Il est élu haut la main.

Toute ressemblance avec la campagne d’Emmanuel Macron et le vote massif pour les inconnus de LREM ne saurait être qu'accidentelle.

L’ère des bons sentiments intéressés, la bienveillance obligatoire, le politiquement correct, le ressassement médiatique des mêmes slogans jusqu’à l’indigestion par des journalistes-perroquets, le resserrement de la richesse autour des obligés du pouvoir, la confiscation du dit-pouvoir par la noblesse étatique, ont pris une extension telle qu’il est presqu’interdit aujourd’hui de ne pas chanter les louanges du jeune Dieu qu’un destin heureux a mis à la tête de la France en le nimbant d’une vertu essentielle, la Baraka. En deux coups de serre cuillère et en un coup de Trump, il a restauré l’image de la France, enchanté l’Europe, réglé la question du Liban et recréé une dynamique économique basée sur l’optimisme et la confiance, en dépit des croassements des Insoumis déprimés par l’effondrement des mobilisations syndicales abusives et de quelques retraités grognons échaudés par la hausse massive de la CSG.  

Quelle est réalité de la situation, telle qu’on peut la voir quand on s’affranchit de considérations politiques, des transports psychologiques et des manipulations médiatiques ?

Elle est d’abord dans le ralliement presque total au « macronisme » de toute la communauté politique fermée des hauts fonctionnaires. Celui d’Alain Juppé, après celui de son protégé, Philippe, clôt la série. Symétriquement, la diabolisation de l’Enarque Wauquier, qui a le mauvais goût de ne pas se rallier, va bon train. La France vit l’acmé de l’Enarchie Compassionnelle.

Cela veut dire des impôts. En masse. 26% d’augmentation de la CSG, ce n’est pas un grignotement. Mais un coup de massue. Une hausse minimisée comme d’habitude en ne parlant que de la hausse des taux sans parler des montants globaux concernés. Regarder ma main droite : 1.7%. Ne regarder pas ma main gauche, encore des dizaines de milliards de prélèvements de plus.  Et dans les municipalités, privées des recettes de la taxe d’habitation du plus grand nombre ? Hausse de 2% dans beaucoup d’entre elles « pour compenser ». 2% ? Non, bien sûr ! Cela c’est l’augmentation du taux. Mais quel est le taux qui s'accroît ainsi : ah il était à 14% ? 2/14 = 14,28% d’augmentation. Pour ceux qui conserveront l’impôt. Merci pour eux. Pas un mot de protestation. Les retraités concernés n’ont droit qu’au silence. Ils ne sont pas représentés. « Ce sont des privilégiés qui se sont gavés tout en tuant la planète et en endettant leur progéniture», énoncera doctement sur les antennes une jeune sotte de LREM particulièrement inspirée.  Qu’ils ne se plaignent pas !

Cela veut dire du chômage. En masse. L’Insee a donné les chiffres. Ils sont malheureusement sans complaisance. Depuis l’élection de Mitterrand, la France a perdu 2.8 millions d’emplois dans le secteur marchand, principalement dans l’industrie. Et a recruté 2.7 millions de fonctionnaires sans productivité. Les hauts fonctionnaires qui dirigent la France ont fait face aux crises internationales et aux mesures prises par les socialistes élus par réaction à ces crises, les deux tares majeures de l’époque pour la France, en recrutant des fonctionnaires et en taxant. Dans la pratique les faits sont plus graves que cela. Compte tenu de l’augmentation de la population, le manque à gagner en termes d’emplois privés se situe quelque part entre 5 et 10 millions. Comment s’étonner que nous ayons 7 millions de pauvres et 5 millions de chômeurs ? Les chiffres publiés sur le chômage du troisième trimestre montrent …une augmentation. Quant aux prélèvements, ils atteindront un record en 2017 et égaleront le niveau de la valeur ajoutée du secteur marchand non financier. 100% de prélèvements ! Et ne parlons pas de la dette qui a encore augmenté massivement.

Pour faire passer la pilule on recourt aux mêmes astuces qu’en 2012 : l’injure et la mise en accusations des « riches ». Pas un instant de répit sur tous les médias. Il faut détacher l’infâme étiquette que la gauche tente de coller sur le dos du Président-gourou : Président des riches ! Vous vous rendez compte !  Macron fait du Hollande sans vergogne.  Mais sans injurier nominalement tel ou tel. Sacré progrès ! Alors qu’une des causes du Brexit est l’indignation du gouvernement anglais devant la prétention des instances judiciaires européennes de l’empêcher de supprimer les droits civiques aux condamnés aux plus lourdes peines, on voit des députés LREM, sortis tout droit du Littératron, variante 2017, proposer de supprimer les droits civiques des fraudeurs fiscaux.  C’est qu’il ne s’agit pas de voleurs de pommes, M’sieurs-dames, mais des plus grands délinquants de l’époque.  Qu’on se le dise et qu’on lise les Panama’s papers !  

De tous les bords, lors de la campagne, les candidats, tous les candidats,  y compris Emmanuel Macron, ont répété qu’ils avaient compris que les Français étaient accablés de normes, de règles, d’obligations ruineuses ou étouffantes. A peine élus, le discours change. L’isolation des appartements ne sera plus seulement encouragée mais imposée, car « les propriétaires n’ont pas à faire subir des frais de chauffage exorbitants aux locataires », comme l’affirme sur tous les antennes une ancienne socialiste ralliée à LREM et bien décidée à améliorer l’image sociale du chef.  Satané propriétaire, « tu vas voir ta gueule à la récrée ». Quant à la bagnole, ce symbole infect du beauf petit bourgeois, nécessairement petit bourgeois, acharné à défendre son surmoi mécanique, fini le diesel. « N’espère pas revendre la voiture que tu as mis tant de temps à t’acheter ».  Retour au prolback à vélo, gapette et pinces de pantalon incluses, pendant que les bobos qui le peuvent rouleront en voiture électrique coûteuse. « Les jeunes ne sont pas attachés à la propriété mais à l’usage ». Fini l’esprit de propriété bourgeoise. On va pouvoir fêter dignement les 50 ans de mai 68 ! Mais quelqu’un possède bien ce dont on fait usage et il n’entend pas y perdre…

Le nouveau mal français, aux Editions de l’observatoire, par Sophie Coignard et  Romain Gubert, fait le même constat.  Entre les observations de Peyrefitte d’il y a près de 50 ans, et la réalité d’aujourd’hui, il n’y a eu ni prise de conscience ni changement. Les exemples s’accumulent chapitre après chapitres.  Des livres déprimants de ce type, les divers éditeurs en ont produit des milliers depuis Giscard. Pour rien. Ils ne servent à rien. Les élus, une fois en place, veulent avoir la paix avec leurs subordonnés. Alors ils lâchent tout et n’importe quoi. Ne pas compromettre la réélection ! Incapables d’agir sur quoi que ce soit, ils multiplient les petits avantages.  Le Point de cette semaine faisait le recensement des avantages grotesques accordés par des municipalités à leurs salariés. On y travaille peu et pas souvent, tout en bénéficiant de mille petits avantages et de quelques gros privilèges.

La seule solution envisageable, pour un politicien français, c’est d’arracher aux propriétaires et aux riches les conditions de sa réélection. Vive l’impôt ! Si on essaie de revenir à la normale : on prend aux pauvres. Il faut dire qu’ils n’ont jamais été aussi nombreux. Pour le reste, rien ne compte. Plus rien ne marche en France. Tout le secteur public est à peu près effondré. Le j’menfoutisme est partout. Pas moyen d’espérer qu’un transport public fonctionne correctement. La banque est devenue un champ de ruines, pourri de formulaires et d’exactions contre le déposant.  Plus personne ne parvient à faire travailler correctement des salariés de plus en plus souvent étrangers, mal formés, sans éducation et rétifs. Les ascensoristes ne gèrent plus que des incidents. Les garagistes ne savent plus réparer les voitures. Les sociétés informatiques sont noyées sous les bogues. On vole et on agresse partout, généralement sans aucune sanction.  Les rues sont immondes. La compétence part à l’étranger. Une « décivilisation » s’est mise en place.

Et inlassablement le même cri retentit : « salauds de riches ; salauds de propriétaires ; vive l’impôt ; il faut savoir la société que l’on veut et nous voulons une antisociété ». La séquence budgétaire en France de septembre à décembre, est le moment à la fois le pire, tant l’espace médiatique est polluée par la propagande fiscaliste,  et le plus révélateur de ce que ce pays est devenu : un vagissement indigne, sur fond de déréliction économique désormais probablement irrattrapable. 

L’Enarchie Compassionnelle a ruiné le pays. Le triomphe de la manœuvre Macron lui permet de survivre en s’exaltant : jamais le pays n’est à ce point entre les mains des hauts fonctionnaires. Jamais la désinformation du grand public n’a été plus totale. Jamais la paralysie n’a été plus grande. Jamais les vrais problèmes n’ont été moins évoqués. Sous le joug des Enarques, la France « dénonce ses porcs » et accueille, les bras ouverts et la bouche close  les centaines de djihadistes de retour d’exactions et de crimes abjects en Syrie et en Irak.  Des victimes, parait-il ! Qui elles aussi dénoncent le porc.

L’Europe, à la suite du monde, connait une petite reprise. La France est incapable d’en profiter. Impossible de recruter malgré les millions de chômeurs. Impossible d’exporter. Et cela justifie de ne rien réformer sérieusement.  Alors les déficits se creuseront, alors que mécaniquement ils sont censés se réduire.

Pour finir, nous publions ci-dessous une photo qui résume parfaitement l’état de la France. Elle a été prise au musée Pompidou, dans le local des toilettes hommes. On y voit trois portes.  La première porte est celle qui donne accès aux toilettes des fonctionnaires, car en France, les fonctionnaires ont le droit à des toilettes spéciales, comme pour  les régimes de retraite.  Pas question de se mélanger, culotte baissée,  avec le vulgaire. Pas question d’attendre. La seconde porte concerne les handicapés. La compassion par les toilettes, il n’y a que cela de vrai. La troisième est destinée au vulgum (lotus) pecus. Mais les toilettes ne fonctionnent pas. Et cela fait plusieurs semaines que cela dure.  Et tout le monde s’en fout.

A quelle heure le musée Pompidou ouvre-t-il ses portes un samedi lors d’un grand Week-End où Paris est plein d’étrangers ?  A 11 heures. On suppose que l’on est en train de négocier 14 heures, avec une fermeture à 16 heures…

Rien ne presse. Si on ose dire. De toute façon, les musées se mettent en grève lors des périodes de pointes touristiques. Alors …

Ainsi va l’Enarchie Compassionnelle triomphante en France et ainsi meurt un grand pays.

Le « macronisme » sera-t-il une nouvelle perte de temps ?  L’automne 2017 en France ressemble un peu trop à l’automne 2012 pour qu’on ne s’inquiéte pas.  

« Plus cela change, plus c’est la même chose » énonçait doctement le Littératron.



La première défaite de l’Énarchie Compassionnelle

Attention à la colère du peuple, disons-nous depuis 1997.

En 1974, il s’est instauré en France une oligarchie administrative, les énarques de droite (Giscard-Chirac-Balladur-Juppé-Séguin, Toubon, Wauquiez…), alternant avec les énarques de gauche (Fabius-Rocard-Jospin-Hollande-Aubry), et finalement les énarques de partout et de nulle part (Philippe-Macron). Aujourd’hui, même l’opposition populiste est peuplée d’énarques, comme Dupont Aignan, Philippot, Asselineau etc.

Il aura fallu attendre 2018, c’est-à-dire 44 ans pour que ce système qui se croyait invincible connaisse sa première défaite en rase campagne.

Une démocratie qui se réduit à des combats entre militant de l’Ena est nécessairement bancale. L’Énarchie Compassionnelle comme nous appelons ce régime est fondée sur une idéologie : l’énarque a le droit d’arbitrer la société et de « dépasser les clivages habituels ». Il le fait avec les deux moyens qu’il connaît : la dépense publique et les impôts.

Cinquante ans après, les effectifs publics sont tellement gigantesques, et le système de redistribution tellement enflé, que plus personne ne peut les payer. La France est championne du monde des prélèvements. Et aucun service public ne fonctionne plus correctement.

On dira : vous oubliez Mitterrand et le socialisme qui ont fait un mal considérable au pays. C’est vrai. Mais même le socialisme a été phagocyté par des énarques et de plus en plus médiocres, à tel point que le pauvre Hamon a disparu des radars politiques aux dernières présidentielles.

Certes Nietzsche a dit avec justesse : « La décision des socialistes de trouver le monde laid et mauvais a rendu l'émonde laid et mauvais ». Il suffit pour s’en convaincre de contempler le désastre de la gestion socialiste de Paris, avec la flambée des impôts, des dettes, des dépenses en même temps qu’on stérilise les investissements du passé, qu’on laisse pourrir les équipements existants et qu’on pousse la marchandisation et la densification pour financer la création d’appartements à 12 000 euros le m2 pour loger une clientèle immigrée captive. Et le féminisme outrancier, les immigrés de seconde génération et la pédérastie militante ont plus d’influence que les anciens élèves de l’ENA. Paris est devenu une ville laide et rongée par la délinquance, envahie par les touristes, les mendiants et les traîne lattes de toute obédience.

Craint celui qui se dit ton bienfaiteur et qui agit contre ton goût, ton esprit, ton intelligence et ta dignité. C’est pire qu’un Tartuffe : un lamentable pervers polymorphe incapable de sentir, un Narcisse amoureux de lui-même et qui se sent injurié par la moindre critique, un incapable qui n’entend apporter de réponse qu’aux questions où il a une réponse, en général toute faite.

Où un pervers cynique, Comme Mitterrand qui se moque du monde et qui y trouve plaisir, qui détruit avec la satisfaction que son successeur n’aura rien de ce qui lui a été octroyé par le peuple et qui considère que son destin, et la publication de ses lettres d’amour, vaut bien la ruine du pays.

Voici donc le système par terre. Dire aux retraités : « vous êtes des privilégiés ; on va vous imposer plus, réduire vos pensions par l’inflation, et taxer vos déplacements, augmenter radicalement les coûts de votre maison, et vous empêcher de prendre votre voiture, indéfiniment, car les taxes écolos vont augmenter indéfiniment et massivement pour votre bien », ne gênait ni Philippe, ni Macron, et encore moins les ralliés de 25e heure, le fourbe Le Maire et le guignol Darmanin. C’était autrement plus facile que de réduire le champ d’une étatisation délirante. Alors les retraités se sont mis en marche. Et ils sont près de 15 millions. Ah zut !

Dire aux artisans, aux mille et une personnes qui travaillent soit à leur compte, soit au petit bonheur la chance dans les régions sinistrées : « l’écologie, c’est pour ton bien, alors raque à mort et restreint toi encore plus », cela ne les a pas gênés non plus.

Dire à ceux qui passent leur vie sur la route pour leur travail : « on limite la vitesse à 80 km/h pour ton bien et on va faire bombance avec une augmentation massive des amendes », on était prêt à l'assumer vaillamment. On était même fier comme Artaban de tant de courage.

On l’est moins. Les réseaux sociaux permettent les mobilisations et les émeutes. On l’a vu dans tout le monde arabe, mais on a cru que, comme c’était des Arabes, c’était autre chose.

Alors une année à accroître encore la dette, les dépenses publiques et le taux de prélèvement, a créé un terrain miné. Prétendre que désormais non seulement on allait continuer au nom de l’écologie et de l’Europe (et son nouveau budget pharamineux, alors qu’on n’a pas considéré qu’il fallait réduire le niveau des dépenses européennes après le départ des Britanniques) mais qu’on allait s’attaquer aux biens que les Français ont eu tant de mal à se procurer, la voiture et le domicile, a fait exploser le baril de poudre.

Vous avez dit inconscience ? La bonne conscience fiscale des Énarques a toujours été de l’inconscience.

Alors voilà que tout ce qui compte d’économistes dans l’équipe Macron, les Pisany Ferry, les Aghion, se mettent à crier c homme des cabris : faites payer les riches. Vive l’ISF. Sus à ses salopards ! Détourner la colère du peuple sur des boucs émissaires, c’est le principe même de toute monarchie et de toute oligarchie. En URSS ou en Chine, l’habitude était de jeter aux chiens quelques oligarques pour donner à la meute quelque chose à se mettre sous les crocs.

On a ruiné le pays avec ce genre de sottise. Plus personne ne peut investir avec une imposition marginale sur le revenu de plus de 65 % et d’une imposition globale qui pouvait être proche ou supérieure à 100 %. Il était légitime de supprimer l’ISF et de revenir à une taxation plus raisonnable des revenus d’épargne. Le faire en taxant les retraités à la CSG était une sottise. Nous l’avons écrit ici même dès novembre 2017.

L’Énarchie a voulu un narratif pour calmer les masses. Ils ont récolté les Gilets Jaunes.

Emmanuel Macron, mal conseillé par des économistes partisans et nullissimes, et prisonnier de ses propres « narratifs », n’a pas profité de l’embellie conjoncturelle internationale pour réduire drastiquement la dépense publique dès la première année et rétablir la compétitivité du pays. Il a mené de petits combats sur des questions non prioritaires. Augmenter l’âge de la retraite, réduire le champ de l’action de l’État, plafonner les très hauts salaires de la fonction publique, qui se sont emballés, rétablir les quarante heures par semaine pour tous, telles étaient les urgences de la première année, empêcher l’envol des subventions à des catégories de population non prioritaires, revoir les dysfonctionnements européens et exiger que la perte des recettes britanniques soit compensée par une baisse du budget européen, mener une diplomatie de la prospérité en évitant que les pays à gros excédents ne provoquent crises financières et chômage de masse, voilà où on l’attendait.

Bavasser sur la Pnyka, c’est bien : l’écho est venu des ronds-points, symbole d’une des folies du temps et d’une tenue ridicule dont l’achat été imposé par l’Europe (norme européenne EN 471) à des dizaines de millions de gens, au nom de leur bien supposé, grand symbole avec les horodateurs normalisés et les drapeaux bleus, des bienfaits radicaux de l’Union Européenne.

Et maintenant ? On va où ?

Supplique

Laissez-nous vivre !

De temps à autres sonne une heure de vérité. Le complet malentendu entre la classe de hauts fonctionnaires qui a usurpé le pouvoir en France et le pays « profond » ne pouvait pas indéfiniment perdurer sans réactions. Le « dégagisme » de l’élection présidentielle signifiait que le pays en avait assez de la surenchère d’énarques de gauche contre les énarques de droite. Ce message a été gommé par les conditions lamentables de l’élection. Aujourd’hui les Français qui manifestent après une nième augmentation d’impôts « pour votre bien » sont traités de fascistes et les hauts fonctionnaires au pouvoir tente de désamorcer ce qu’ils appellent la grogne en rejouant le second tour de l’élection présidentielle et en proposant des petits cadeaux au peuple.

Et curieusement, ces Français disent : on ne veut pas de votre argent et de vos bonnes idées. Laissez-nous vivre et bas les pattes ! C’est déjà assez dur comme cela, alors que toutes les décisions que vous avez prises depuis 1973 l’ont été à notre détriment. Vous nous avez mis en concurrence avec la Chine et les pays à très bas salaires ; nous n’avez vu arriver aucune crise ; vous avez créé des millions de postes de fonctionnaires ou de salariés subventionnés dans les associations ; vous avez constamment aggravé les privilèges de l’administration ; vous avez constamment accru le domaine de l’action publique ; vous avez encadré nos vies avec un détail et une persévérance digne d’une meilleure cause. Les libertés en France se sont réduites comme une peau de chagrin. 

Vous vous êtes cru malin de chevaucher la mondialisation financière, à notre détriment puisque nous sommes en déficit partout depuis 1973.  Vous avez cru astucieux de créer Europe, Europe, Europe, comme un cabri, et vous voulez même créer un impôt européen gigantesque. Vous avez laissé entrer des millions d’immigrés pauvres, en déstabilisant tous les systèmes sociaux et en leur accordant des avantages phénoménaux, comme ces logements à 12.000 euros le m2 dans les zones les plus chères de Paris ; Plus aucune administration ne fonctionne ; La justice  est débordée par la délinquance qu’elle ne poursuit même plus ; les armées jouent leur rôle avec des bouts de ficelles et les munitions fournies par l’étranger ; notre diplomatie a disparu depuis longtemps ; on tue dans nos villes .

Et maintenant voilà que vous enfourchez les thèmes écologiques pour vous attaquer à nos biens, qu’il s’agisse de nos maisons et de nos voitures et de notre travail, au moment même où vous décidez de donner des droits hystériques à toutes les minorités qui le demandent.  

Foutez-nous la paix !

Tout est dur dans nos vies.

Nous n’avons plus de médecins proches et ils sont de plus en plus étrangers ; les médicaments essentiels sont de plus en plus souvent en rupture de stocks ; les vols sont répétés avec des voyous jamais condamnés malgré des dizaines d’exactions ; notre travail et notre revenu, faible, demandent une énergie et une détermination sans faille, alors que nous voyons trop de petits malins vivre uniquement avec l’argent public. Chaque jour, près de chez nous, une entreprise ferme, concurrencée par des produits chinois à prix cassés vendus par Amazon ou la grande distribution.  Chaque jour l’école, l’hôpital, l’administration s'éloignent un peu plus. Vous exigez de passer par Internet alors que les réseaux sont totalement insuffisants et les progiciels publics immondes de bêtises, de bugs, d’incompréhension des besoins des usagers. Avoir un passeport et une carte d’identité, c’est quatre mois ! Perdre son permis de conduire : quatre à six mois ! Il n’y a plus personne qui réponde dans les services administratifs, bien qu’ils soient souvent pléthoriques. On y travaille peu, avec un absentéisme insoutenable, et une présence le plus souvent à côté de la machine à café.

Sur tous les sujets où on vous attend, sécurité, dynamisme économique, santé, école, vous n’êtes pas là ou de moins en moins là.  Mais pour les amendes, les contrôles, les impôts, les taxes, c’est tous les jours la fête.

Alors oui, bas les pattes !

Et démission ! Retournez dans vos administrations et essayez d’y être un peu utile., au lieu de nous pourrir la vie en gros et en détail.

 

Pcc Un Gilet Jaune

Gilets Jaunes et Énarchie Compassionnelle

Les « réseaux sociaux » ont croisé un mécontentement de fond qui a mis dans la rue avec des gilets jaunes 200 à 300 mille citoyens français. Il s’agit bien d’une forme inédite de jacquerie, évènement improbable et imprévisible. Option 1 : « Une révolte ? Non, Sire, une révolution ». Option 2 : « Un énervement, Sire ; même pas une émotion ». On verra bien.

Mais que les explications sont faciles à trouver. Internet est souvent le moyen de mesurer les passions qui secouent un pays. Il révèle des attitudes et des ressentiments. Le billet le plus lu sur ce blog, ces derniers mois, dans des proportions réellement anormales était intitulé : « Plus cela change, plus c’est la même chose » (http://cee.e-toile.fr/index.cfm/2017/11/21/Plus-cela-change-plus-cest-la-mme-chose). Cet article qui date d’exactement un an a atteint 3 955 lectures alors que l’article le plus lu après lui n’en dépasse pas 1 000.

Ce sentiment est d’abord le fruit d’une élection présidentielle escamotée. Il n’y a pas eu de campagne électorale, sinon, de façon partielle, au moment des primaires. L’échec de Juppé et Sarkozy signifiait qu’à droite on voulait une vraie rupture, notamment dans le domaine fiscal et économique. Le trouble à gauche paraissait suicidaire (http://cee.e-toile.fr/index.cfm/2017/1/5/Socialisme--la-dcomposition-dlirante).

La réaction populaire très négative aux projets allégués de réforme de la sécurité sociale avait sonné une sorte de tocsin. Le pays devenait plus que chatouilleux sur ses droits. La santé, c’est sacré, surtout si on est pauvre.

Ensuite tout s’est arrêté. L’affaire Fillon a bloqué tous les médias dans le délire et l'antinazisme bidon a créé un faux débat ridicule au second tour, aggravé par l’effondrement radical de la candidate du FN lors du débat, surprise à dire littéralement n’importe quoi en matière monétaire. Le résultat a été un record d’abstentions.

Il faut garder à l’esprit que depuis 2008, le revenu par tête française a constamment baissé. Nous verrons bientôt si c’est encore le cas en 2018. Le phénomène est majeur. La première crise de ras-le-bol fiscal, dite des bonnets rouges ou des pigeons, selon les modalités qu’on privilégie, avait montré que le pays n’acceptait plus d’être tondu ras par des hauts fonctionnaires politiciens. L’Énarchie est d’abord un excès fiscal majeur. Son triomphe a valu à la France d’être le pays le plus taxé du monde. Bravo ! Mais gare ! Il est interdit de trop insister sur la grogne fiscale dans les médias (gavés de subventions publiques). Les Français savent compter. Le décalage entre la chanson des médias et le ressenti de la population est devenu abyssal.

Dans la confusion de la campagne présidentielle, les Français ne se sont pas rendu compte des dangers de la démagogie du candidat Macron qui avait choisi cyniquement une option « d’achat de vote » sans vergogne. Le pays a peu réagi à une hausse de la CSG qu’on leur présentait comme microscopique et ciblée alors qu’elle était massive et générale. Mais l’idée de ne plus pays de charges sociales sur le salaire ni de taxe d’habitation, a fait saliver les babines. D’autant qu’on gratifiait le pays de nouveaux remboursements gratuits pour les lunettes et les sonotones.

Cette démagogie a payé à court terme mais c’est révélé désastreuse aussitôt après l’élection.

Ces mesures ne pouvaient pas avoir d’effet économique majeur parce qu’elles ne renforçaient pas la compétitivité. Il fallait comme nous l’avons indiqué, transférer sur la TVA une partie des charges patronales (celles concernant la maladie) et cesser de parler de charges salariales et patronales pour un concept de charges sociales uniques. L’effet aurait été celui d’une minidévaluation. En supprimant complètement l’ISF sans se laisser aller à un « storytelling » débile qui sépare la bonne finance et la vilaine tentation immobilière, on ajoutait une prime à l’investissement. Dans la phase haute du cycle où nous sommes depuis 2016, cette politique aurait permis des résultats immédiats. Les indispensables mesures que sont la taxation forfaiture des revenus du capital (qui aurait dû être étendu à la rente immobilière) et une moindre pénalisation des relations sociales dans l’entreprise, dans un contexte favorable d’intérêts très bas et de prix du pétrole au plancher, auraient aidé à obtenir des résultats encore meilleurs

Au lieu de cela, le Trésor a repris la main et a commencé à jouer au bonneteau fiscal en matraquant les propriétaires, les retraités et les automobilistes.

Au lieu des cadeaux attendus (bêtement), les Français, notamment dans la France la moins bien dotée en matière de revenu et d’emplois, ont vu une dégelée d’impôts, taxes et oukases divers pleuvoir sur leur vie quotidienne.

Pour les classes moyennes, la voiture et la maison sont les deux actifs fondamentaux. Ils sont achetés à crédit. Le poids des remboursements pèse lourdement sur le ménage et crée une dépense fixe incompressible importante.

Si on aggrave les impôts en période de hausse des cours internationaux, du pétrole, en annonçant que cette aggravation continuera et s’amplifiera dans les années suivantes, tout en précisant que la voiture qu’on a ou qu’on vient d’acheter perdra bientôt toute valeur à la revente, alors que l’emprunt court, on crée une haine farouche. Ajoutons un Oukase jamais débattu nulle part qui réduit de 10 km/h la vitesse sur route, et vous touchez à l'intime une grosse partie de la population, surtout en province où les points ont commencé à disparaître à grande échelle (d’après les on-dit, chaque utilisateur régulier de sa voiture en province aurait déjà perdu deux points depuis la mise en place de la mesure).

Quand vous alourdissez massivement les coûts de chauffage, annoncez qu’il faudra remplacer la chaudière au fuel qui sera interdite à court terme, tout en imposant des normes hypercoûteuses, tout en aggravant les impôts locaux et l’IFI (l’exonération de taxes d’habitation étant réparti dans le temps pour ceux qui l’espèrent), vous reperforer l’intime des ménages.

La bagnole et la maison sont les deux armatures du bonheur populaire. C’est la garantie de ne pas être à la rue et de pouvoir travailler. Sans maison ni voiture, on entre dans la précarité.

Pour les retraités qui voient la CSG augmenter massivement, qui constatent que les retraites ne sont pas revalorisées, alors que l’inflation repart, que leurs coûts d’habitation augmentent et que leur voiture va bientôt leur être arrachée (alors qu’ils n’ont aucun moyen de faire face à la hausse de coûts des nouvelles voitures fortement aggravées par une fiscalité verte débridée), alors que l’IFI rode sur le patrimoine qu’ils ont pu accumuler, la situation est infâme.

Les médias ont tort de voir uniquement l’aspect « pouvoir d’achat » ; L’aspect « patrimoine » est tout aussi important. Pour les ménages pauvres ou au bas de l’aisance, les deux réalités sont confondues.

Macron s’est mis dans les pas de Hollande. « C’est Hollande sans l’extrême gauche » répètent les observateurs, avec un tabassage fiscal initial encore supérieur. Naturellement, aucun des Énarques qui nous gouvernent n’a songé à baisser la dépense publique. Au contraire on l’augmente !

Devant la grogne, ils ressortent le vieux truc de la compassion et de l'insuffisance de communication. L’Énarchie compassionnelle n’est pas un vain concept. Cela fait maintenant 45 ans que cela dure. Edouard Philippe en est l’acteur le plus caricatural. Droit dans ses bottes comme son mentor Juppé, il décide seul souverainement de mesures qui impactent directement la vie des Français. La limitation à 80 km/h, c’est lui. L’impôt à la source c’est toujours lui. La suppression à terme des chaudières et des voitures diesel, c’est encore lui. L’Énarque est l’arbitre de la société. Face à la grogne il propose des subventions, augmentant à la fois les impôts et les cadeaux, (une technique qui a tué le bâtiment). Toujours la même méthode. On impose et on lâche du lest. Ensuite on déclare que le lest est une dépense fiscale qu’il faut supprimer. La technique, institutionnalisée depuis juillet 1940 et la création de la direction du Trésor, est parfaitement au point.

Le joli pronunciamiento réussi par l’Énarchie, les achats de votes cyniques mais réussi du candidat Macron, le retour aux pratiques détestables qui ont conduit la France dans le déclin et la dérive fiscale absolue, collent si étroitement à l’équipe d’énarques qui gouvernent qu’ils ne peuvent pas s’en dédouaner sur un quelconque bouc émissaire. Le gilet jaune leur colle au dos comme la tunique de Nessus.

La jacquerie peut s’étioler et finir en eau de boudin. Mais désormais un fond de haine traîne dans toutes les couches de la population contre les dirigeants fonctionnaires qui accaparent le pouvoir et considèrent que les biens et le revenu des Français leur appartiennent et qui pensent pouvoir multiplier les contraintes contre leurs administrés. Elle est là pour longtemps.

Comme nous l’avons déjà écrit souvent, c’est l’immense erreur de LR d’avoir mis à sa tête un Énarque, antipathique de surcroît. La droite ne peut se reconstituer qu’avec un autre modèle de gouvernance que celui proposé depuis 1974 avec Giscard et Chirac, et repris aujourd’hui par Macron et Philippe.

Au moment où Énarchie et anarchie se rejoignent, il n’y a plus d’opposition raisonnable possible.

Quel gâchis ! La seule solution durable serait l'éviction d’Edouard Philippe et de l’équipe qui gère les finances (Le Maire et Darmanin) et leur remplacement par de nouvelles têtes capables de porter un message de retraite fiscale. Un nouveau Monory, qui s’était révélé excellent.   Sinon, on peut craindre que ce soit Macron qui soit totalement démonétisé et conduit plus ou moins rapidement à la paralysie.  

Agnès Verdier-Molinié : « en marche vers l’immobilisme »

Agnès Verdier-Molinié, la directrice de l’Ifrap, publie chez Albin Michel : « En marche vers l’immobilisme ».  C’est le quatrième volet de notre réflexion sur la malgouvernance en France, après la mise en cause de la gestion de la Capitale Française par le groupuscule rassemblée autour d’Anne Hidalgo, les éléments de réflexion sur le « destin français » d’Eric Zemmour, et les inquiétudes démographiques et civilisationnelles autour d’un « grand remplacement »exprimées par L. Obertone.

L’Ifrap est une institution que nous approuvons et soutenons et dans sa démarche et dans ses résultats. Beaucoup de ce que nos intuitions suggèrent ou font craindre se trouve confirmé par les études de l’Ifrap. L’équipe est bien informée et sa directrice est une fille crane et courageuse qui n’hésite pas à se livrer à un exercice d’expression publique qui lui vaut insultes et crachats. Il faut du courage dans ce genre d’entreprise et la tenace Agnès en a. Bravo !

Le livre confirme ce que nous avons anticipé dès la campagne électorale d’E. Macron. On fera peu et relativement insignifiant, même si quelques mesures vitales seront tout de même prises. Pour l’essentiel, l’équipe d’Enarques réunie par l’Enarque Macron aura plus de mal à se sortir des conséquences de sa démagogie électorale,  et à se dépatouiller des médias, qu’il ne passera de temps à atteindre les objectifs quantifiés qui avaient été annoncés pour contrer les annonces de F. Fillon.

Sept ministres dont trois d’Etat ont démissionné, dans des conditions le plus souvent bizarres voire franchement déplorables, soit parce qu’ils étaient rattrapés par leurs propres turpitudes après avoir appelé à laver plus blanc que blanc, soit parce qu’ils voyaient bien que la fine équipe d’énarques qui dirigeaient tout ne leur laissait aucun espace d’action. Quant aux programmes, on voit qu’ils sont d’abord et avant tout des affichages, la réalité révélant une suite infinie de petites mesures ou de demi-mesures. 

Il était strictement indispensable de revenir sur l’ISF et de remettre une taxation forfaitaire sur l’épargne. Au lieu de défendre ces mesures simplement  en expliquant que les gouvernements socialistes avaient été trop loin et que les effets pervers étaient accablants et irresponsables, E. Macron a tenté de justifié une demi mesure de libération fiscale sur l’épargne en accablant l’immobilier. C’était du n’importe quoi démagogique. Il a tenté d’expliquer qu’il donnait du pouvoir d’achats aux pauvres, avec les mesures d’achat de votes démagogiques sur les cotisations sociales des salariés et la suppression de la taxe d’habitation sur une partie des assujettis. Cette farce se retourne contre lui au point qu’il vient dans son dernier discours d’avouer qu’il n’était pas en son pouvoir d’enrichir et de rendre heureux chaque Français !

Ce que montre le livre de notre auteur, c’est que dans le fatras de mesures qui ont été prises, rien de permet d’atteindre les objectifs affichés. Non, il n’y a pas de baisse des prélèvements ; non il n’y a pas de baisse de l’endettement ; non les réformettes prises n’ont pas les effets prévus car presque toutes laissent la place à des préoccupations corporatistes qu’on considère normal de prendre en compte. Le nombre des fonctionnaires ne baissent pas. Les syndicats bloqueurs bloquent toujours à peu près tout. On voit avec l’affaire qui secoue la tête de FO que les mauvaises habitudes ont la vie dure : népotisme, détournement de l’argent public, méthodes infectes.

Les économies sont fictives. Le prélèvement à la source est un voyage en Absurdie administrative. La réforme du CESE est une farce (l’auteur dit un trompe-l’œil). Les abus dans les collectivités locales sont toujours majeurs. AVM a beau jeu de montrer que dans la ville natale du Président, Amiens l’absentéisme est toujours stratosphérique : 49 jours ouvrés, s’ajoutant à un temps de travail quotidien faible et une durée annuelle très basse. Quand, de façon régulière, une partie des salariés publics ne travaillent que 6 mois payés 12, avec une rémunération moyenne supérieure à celle du privé, nous ne sommes plus en république.  L’accès aux données est toujours aussi bloqué. On ne doit pas savoir. Quant on voit que le président du syndicat FO, principal syndicat de la fonction publique, se met en congé maladie parce qu’on a découvert quelques unes de ses turpitudes, on comprend tout.

La grande affaire qui s’annonce est la réforme des retraites. Tout le monde sait que le système de retraite des fonctionnaires est totalement abusif. Le livre donne les chiffres et ils sont à frémir d’indignation : les fonctionnaires ont un avantage de 21% en montant  par rapport au privé, avec une retraite moyenne de près de 28.000 euros contre 22.000 pour le privé. Et la manière dont la réforme est conduite aboutira nécessairement sur un nouveau « trompe l’œil ».

Les « rentiers de la République laissent les citoyens dans l’illusion du redressement économique. Avec le risque majeur de dérouler le tapis rouge aux populistes autres bonimenteurs ». « Nous vivons en plein choc de complexité avec ce qui va de pair, l’opacité reine ». « Le risque est de dégoûter nos concitoyens de la démocratie ».

C’est là qu’on rejoint la malgouvernance parisienne, parodie de démocratie, les livres de Zemmour et d’Obertone et plus encore celui de Yascha Mounk « le peuple contre la démocratie (L’observatoire),». « Pour sauver la démocratie, nous avons besoin d’unir les citoyens autour d’une vision commune de leur nation, de restaurer leur espoir en l’avenir économique  et des rendre plus résistants aux mensonges et à la haine qu’ils rencontrent tous les jours sur les réseaux sociaux ». Nous-mêmes, depuis 1977, ne cessons de répéter dans l’indifférence générale : « attention à la colère des peuples ».  La malgouvernance générale et les dysfonctionnements économiques jamais réparés ont un coût qui n’est pas seulement économique.

Maintenant les avertissements viennent de partout. Il est bien tard.

 

Hidalgo : la prise en grippe (espagnole)

La démission de Bruno Julliard, promu au PS pour sa conduite de grèves de scolaires, l’animation des CAL et la direction du syndicalisme étudiant politisé, caution « jeunes » du minuscule appareil Hidalgo et symbole de l’homosexuel marié, est moins symptomatique par elle-même que pour la manière dont elle a été accueillie par la Maire de Paris et ses sbires. On connait la manie de l’excommunication et du pilori qui défigure la gauche depuis sa fusion avec les extrêmes gauches communistes et trotskistes. Le pauvre Bruno Julliard est donc devenu, selon les extraits donnés par la presse :

-          Un « sale petit ambitieux qui comme les rats quitte le navire pour rejoindre Macron »

-          Un « traître de comédie » qui se désolidarise par opportunisme d’une politique qu’il n’a pas cessé de cautionner.

-          Un « lâche », dont « la démission ne témoigne pas d’un grand courage dans l’adversité ».

-          Une forme de « néant » (« même pas un Hulot », c’est dire ;  Ce qui rappelle Mme Chirikou dénonçant l’extrême brutalité de ses opposants d’extrême gauche ; N’avaient-ils  pas été jusqu’à la comparer à une « Rachida Dati de gauche » ?

-          Un « agresseur caractérisé et isolé » animé par la volonté de nuire et la haine 

-          Un « fou » qui a des « problèmes psychologiques ».

-          Un « paumé ».

-          Un « inconnu ».

-          Un « bourgeois » qui retrouve son milieu et ses inclinations pétainistes. 

-          Un traître à la « classe ouvrière » poignardant dans le dos les progressistes.

-          Un « type violent et sournois ».

-          Un ambitieux frustré « qui n’a pas eu sa Rolex à quarante ans et qui considère qu’il a raté sa vie ».

-          « Un type qui refuse mon autorité et qui doit faire face à sa conscience.  Un déloyal qui craque avant la bagarre ». (Mme Hidalgo)

-          …

Ces insultes, toutes extraites de différents journaux, ne sont pas le fait exclusif des « porte-flingues » de l’équipe municipale, mais aussi de Mme Hidalgo elle-même, pour qui les propos injurieux et les pleurnicheries victimaires, sont une habitude. Le plus souvent réservées à une opposition inexistante (Mme Hidalgo aime le shadow-boxing), ces injures violentes déclassent cette municipalité en secte et l’abaissent autant que les échecs à répétitions des initiatives mises en œuvre de façon non concertée et violente.

Mme Hidalgo, française récente, avait choisi un noyau dur lui-même composé d’étrangers devenus récemment français et sans passé national ni même parisien : l’homme de communication Jean Louis Missika et l’homme sans communication, un certain Nadjovski, connu pour avoir « un petit vélo dans la tête ». Pour le reste elle s’était calée avec des nominations politiciennes : Un fils d’ancien dirigeant de la LCR, communiste de banlieue monté à Paris et homosexuel marié (une véritable icône de la bien-pensance) ; plus quelques comparses censés représenter qui, l’aile gauche du parti socialiste, qui, les associations homosexuelles ; qui les artistes engagés ; qui les copains ; qui l’animation de la clientèle du PS.

Les Parisiens n’ont pas vu que les mairies locales étaient, elles, laissées à des hommes et des femmes d’extrême gauche. Ils ont voté pour une femme et des bobos et ils ont récolté ce qui se fait de pire en partisans( anes) exaltés-es vindicatifs-ives.

Comme toutes les sectes, celle montée par Hidalgo est fondée :

-          Sur l’excès de pouvoir permanent du chef, enfermé et solitaire, qui considère que « ses » troupes doivent marcher au pas de l’oie espagnole.

-          Sur le secret.

-          Sur le n’importe quoi.

-          Sur les changements de cap à 180°.

-          Sur la communication la plus dévoyée. On déforme le vocabulaire pour masquer les objectifs réels ou les résultats désastreux des mesures prises.

-          Sur l’absence totale de dialogue avec les représentants de la population concernée avec une imagination dans la fausse concertation digne d’un meilleur objet. Faire dire ce que les « gens » veulent à de faux enquêteurs qui ne tiennent compte que des « éléments de langage » préétablis qu’il s’agit de faire passer pour la volonté des Parisiens, demande un peu de savoir faire. « On fait de la politique et on n’a pas besoin d’être idiot ». On pourrait aussi être honnête, disons intellectuellement, mais c’est un mot qui n’existe pas à la ville de Paris, où le faux semblant et la tromperie arrogante sont de règle.

On le voit par exemple sur les initiatives grotesques censées être symboliques comme ces « Urinalgos », ces pissotières fleuries qui voient des hommes se débraguetter en public et pisser devant les badauds effarés.  Quel pédéraste inspiré a-t-il inventé cette saloperie ? Toujours est-il que France 3 a trouvé le moyen d’interviewer un touriste italien totalement émerveillé par l’audace dégoulinante de cette innovation sordide. Evidemment personne n’a sollicité l’avis des Parisiens ni avant la mise en œuvre de ces urinalgos ni après. « J’ai de l’instinct politique » affirme Mme Hidalgo, un instinct « forgé par ses rencontres avec des intellectuels et des artistes ».  Et des énurésiques.  L’instinct hidalgien l’a conduit à tout oser. On se rappelle la phrase d’Audiard sur « ceux-celles qui osent tout ».  L’urinalgo est l’œuvre suprême de Mme Hidalgo, celle qui restera comme son écusson, son symbole, l’exemple parfait de sa gestion municipale, vulgaire, énervée, déplaisante, capricieuse, perverse, déplacée et finalement ruineuse car ces pissotières d’un nouveau genre finiront nécessairement à la poubelle (ou à Beaubourg).

Le propre des dirigeants inaptes est de se cacher derrière des projets plus grands qu’eux et de promouvoir des « audaces » d’autant plus perverses qu’elles sont conduites par des gens qui se croient tout permis. Naturellement ces projets sont menés dans la précipitation et le secret, afin de créer des faits accomplis irréversibles, avec pléthore d’effets pervers que l’on nie et qu’on laisse s’épanouir. Les protestations sont considérées comme des fautes impardonnables de vilains réactionnaires infects qui s’opposent pour des intérêts particuliers ou parce qu’ils « sont » ce qu’ils sont, des machistes, des amoureux de la bagnole, des bourgeois, des homophobes, des racistes, des xénophobes, des pétainistes d’extrême droite, des pinochétistes et des génocidaires qui ne pensent qu’à Hitler, ... la « reductio ad hitlerum » est un réflexe mécanique, chez Mme Hidalgo.

La réélection est la seule motivation. Elle qui s’est beaucoup enrichie et qui, selon les rumeurs et témoignages, se fait construire un appartement Bd Raspail de 300m2 dont la valeur de marché est de 4.500.000 Euros, sans familles noires de 15 enfants sur le palier, sans centre de shoot à l’étage, sans clochards devant la porte, sans bandes de voyous dealers dans les couloirs. Mme Hidalgo aime les sorties avec les grands et les riches de ce monde. Cela flatte son côté « immigrée qui a réussi ». Bien sûr sa carrière doit tout à son intimité avec quelques énarques bien placés et pas grand-chose à des succès professionnels antérieurs qui auraient prouvé une compétence quelconque. Elle se pousse du col dans les réunions internationales et rêve d’un triomphe encore plus grand : la présidence de la République française, alors que ses administrés préféreraient la voir ambitionner un poste de conseiller municipal à, par exemple, Valladoid , si elle en est capable.

Pour continuer à jouer dans la cour des grands, elle ne compte plus sur l’alcôve mais la démagogie la plus totale. Voici un livre qui répète : la santé c’est moi. Alors qu’aucune de ses mesures n’a eu un effet quelconque sur la santé des Parisiens. Au contraire jamais on n’a compté autant d’accidents à Paris du fait de la généralisation des deux roues et la suppression des feux rouges qu’elle impose.  Mais là silence sur les chiffres. Elle ne voulait pas de jeux olympiques, la voici en tête des fans ; elle ne voulait pas de police municipale, elle parle déjà de les armer ; elle bloque les rues, avenues et boulevards en divisant par deux le nombre des voies de circulation, mais elle impose des centres commerciaux gigantesques et la création d’hôtels qui imposeront une circulation de camions et de cars aggravés. L’incohérence est partout. La raison nulle part. Seulement des petits calculs politiciens. Attitude et inaptitude ; posture et imposture !

La voilà bien seule : Missika, son Maître Jacques, lorgne vers Macron et se concentre sur la promotion de son livre ; Le communiste homosexuel marié, Ian Brossat, se recase au Parlement de Strasbourg après avoir ruiné la ville par ses rachats d’immeubles effroyablement coûteux pour installer des immigrés dans les beaux quartiers. « Il me reste mes maires de quartiers », affirme Hidalgo : souvent des idéologues psycho-rigides et narcissiques qui se sont vu attribuer des places inespérées et qui savent aujourd’hui qu’elles n’ont plus d’avenir électoral, après avoir multiplié les décisions détestables et rendus fous leurs concitoyens.

Que dit Bruno Julliard : la gestion « instinctive », entièrement faite de petits calculs d’Hidalgo et de grands désastres qui ruinent des siècles d’investissement et d’effort, « témoigne d’un déficit d’échange et d’écoute dans la prise de décision. C’est aussi vrai dans le rapport aux Parisiens. Un maire doit rassembler pour avancer. Les crispations générées par nos choix sont inévitables. Face aux mécontentements  j’ai eu l’occasion de regretter  un déficit d’humilité  et de compréhension. J’y vois un manque d’authenticité  dans le rapport à l’altérité démocratique ».

En un mot Mme Hidalgo est une virago qui veut n’en faire qu’à sa tête et qui se moque totalement des conséquences de ces actes, tout en insultant toute personne qui émet une réserve et une critique. 

Résultat plus personne ne moufte et les maires locales deviennent à leur tour des viragos sournoises qui se cachent et ne cherchent même plus à prendre à bras le corps les conséquences sinistres des foucades de leur patronne, conséquences souvent aggravées par leurs propres délires, comme dans le XIVème arrondissement de Paris, devenu une sorte de ZAD (Zone à Détruire) où les habitants sont devenus des PMR (Parisiens à mobilité réduite), majoritairement immigrés, abandonnés aux provocations islamistes, aux clochards, aux bandes de voyous, aux camions  et à une saleté repoussante.  Au nom de l’urbaculture et des petits oiseaux.

Rien n’est plus important que l’alternance à Paris. Près de 21 ans de gestion par la gauche socialiste puis l’extrême gauche, ont changé le visage de Paris et pas en bien.  La saleté est partout. Les chaussées, percées de partout par les nids de poule, sont laissées à l’abandon. Les trottoirs sont noyés sous les mauvaises herbes, la pisse de chien (pas seulement) et les chewing-gums, les Roms en famille, les clochards et les deux roues en stationnement illégal. Les équipements publics sont en panne et jamais réparés. Partout des travaux délirants bloquent la circulation et gâchent la vie de quartier. Les étrangers regrettent d’être venus dans une ville qu’on leur annonçait comme « lumière » et qui est devenue indigne de son passé. Il a fallu mettre une cellule psychologique pour les touristes japonais frappés au cœur par la saleté et l’insécurité. Les transports privés sont devenus très lents ou dangereux. Les transports publics sont des égouts. Les rats sont partout.

Les rats et les urinalgos, quel legs aux Parisiens et à la Capitale de la France !

La mal gouvernance municipale parisienne et la maltraitance des administrés par des malfaisants qui se cachent constamment derrière des causes exaltées, qu’ils ne font jamais progresser du fait d’une mentalité qui les rend inaptes à toute réelle réflexion et à toute modeste concertation, est une des dimensions du « suicide français ».

Mme Hidalgo et ses équipes laisseront une ville abîmée, répugnante, répulsive et une population écœurée qui ne reconnaît plus dans ce qu’elle devient, et dont un nombre croissant de ses membres traditionnels ne songent plus qu’à partir, laissant la place aux embouteillages monstres, aux immigrés et aux touristes. Des équipes municipales pléthoriques et inefficaces abandonnées aux mains des syndicats, un budget délirant et une dette abyssale sont la conséquence logique de cette absence totale de sérieux et de dignité des dirigeants municipaux. L’esprit partisan de manipulateurs qui ont rodés leur ascension dans les mouvements trotskistes, communistes ou socialistes, interdit tout espoir d’amélioration.

On pourrit toujours par la tête. Pas besoin de dicton chinois pour le constater. Paris, capitale de la France, doit être sauvé. Si la Capitale est abaissée plus avant, alors c’est tout le pays qui sombrera avec elle.

Fluctuat et Mergitur.

Sirius



L’effondrement de la gouvernance politique

La démission de Bruno Julliard, après celle de Nicolas Hulot et avant celle de Gérard Collomb, marque l’effondrement accéléré de la gouvernance politique. Alain Duhamel a de nouveau (Zemmour et Naulleau du 3 octobre 2018) constaté que le niveau et la qualité des politiques avaient chuté dans des proportions spectaculaires et que la politique n’attirait plus les meilleurs. Les explications sont controversées, pas le constat.

Il est clair que la politique de quota pour les femmes a provoqué l’apparition de candidates élues plus par la force de la loi et l’opportunisme que par l’attrait de la compétence. Beaucoup d’entre elles ne se comportent pas comme des édiles, des députés ou des ministres ayant choisi un parcours politique long. L’émergence d’une forte minorité homosexuelle pratiquement dans tous les rouages politiques joue dans le même sens. Le genre l’emporte sur la politique. De même, la « diversité » incorporée pour des questions d’image et d’affichage, ne produit pas véritablement des politiques mais trop souvent de l’insuffisance (par exemple Harlem Désir à gauche) et de la suffisance (par exemple Rama Yade à droite).

Il est tout aussi clair que l’impuissance qui frappe désormais les exécutifs locaux, régionaux et nationaux, du fait, globalement de la mondialisation incontrôlée et des grignotages de l’Europe institutionnelle et du gouvernement des juges, a accusé le phénomène. Des politiques faibles ont permis aux juges, aux journalistes, aux lobbies, aux minorités agissantes d’occuper le terrain. L’apparition des « réseaux sociaux », appuyés sur l’instantanéité des images et des sons, et les forces de l’émotion, joue désormais son rôle dans l’abaissement général par « la médiasphère ».

La politique française est dominée par la corporation des Énarques, totalement à l’échelon national et presque totalement aux échelons importants des collectivités territoriales (voir Le Havre et Bordeaux). Les préoccupations de caste l’emportent le plus souvent sur le reste.

Les électeurs ont été abaissés à un magma de clientèles fragmentées sans pouvoir autre que de protester, de gémir et de réclamer des prébendes. La honte qui s'empare de beaucoup d’entre eux devant la médiocrité des candidats, de la faiblesse de leurs projets et souvent du caractère douteux de leurs procédés, a conduit à une montée gigantesque de l’abstention.

L’effet de cet effondrement est parfaitement visible à l’échelon national avec les résultats dramatiques de la gestion centrale du pays en termes de chômage, d’exportation, de dettes, d’impôts, d’immigration, de démographie. Tous les ministères sont peu ou prou en catalepsie et ceux qui résistent le font dans l’hostilité et avec des bouts de ficelle. L’effondrement de la gouvernance est particulièrement marqué à Paris, où la gestion municipale s’apparente à la destruction de la capitale de la France par des minorités agissantes, des abusifs, et une clique qui marque tous les jours son mépris pour les habitants (sales, amoureux de leur bagnole, racistes, xénophobes, bourges, etc.), population infecte qu’il faut redresser par des mesures violentes et non concertées.

Le résultat est le triomphe de la malhonnêteté intellectuelle, des coups dans le dos, et des comportements violents et injurieux. Il n’y a plus de dignité politique.

Un Ministre de l’Écologie qui démissionne à la radio en laissant entendre qu’avant d‘entrer dans le studio il n’était pas vraiment décidé à partir et qu’il n’a prévenu personne, quel abaissement de la fonction !

Un Président de l’Assemblée Nationale qui après avoir constaté l’inanité du rôle de second personnage de l’État préfère être ministre dans une fonction secondaire par les moyens qu’on y met, traduit également une forme de difformité démocratique.

Comble des combles, un ministre de l’intérieur quitte son poste dans des conditions conflictuelles pour retrouver un poste de maire, tout en expliquant que le pays est en proie à un début de guerre civile, la république n’étant plus dominante dans de nombreux quartiers, tout en expliquant qu’il n’a aucun conflit avec l'exécutif…

La République du « quand je veux, si je veux », impuissante au pouvoir mais cherchant des postes par caprices, vanité ou intérêt, et les quittant par caprice, vanité ou intérêt, offre un visage déplorable. Les conséquences sont désastreuses aussi bien au niveau local que national.

On définit des projets électoraux entièrement construits sur la com’ et la démagogie à court terme. On méprise l’électeur dès le départ. Il vous le rend bien. Alors on essaie de l’entortiller dans une fausse démocratie collaborative honteusement hypocrite et racoleuse concentrée sur la crotte de chiens. Ou on lui la baille belle avec des discours enchantés alors que ces églogues s'avèrent totalement impuissantes à faire avancer utilement quelque projet que ce soit.

Le règne des effets pervers est devenu absolu. L’écart entre projets et réalité est devenu abyssal. Il déchaîne la susceptibilité des élus, tellement médiocres qu’ils ne comprennent pas pourquoi la réalité tourne au cauchemar, ce qui les conduit à se cacher encore plus derrière la com’, le déni et finalement l’injure. Si un observateur sérieux constate : c’est nul, ils traduisent : « il m’a traité de nul ». Faisons-le taire ! Abattons-le ! S’il ajoute : regarder les conséquences dramatiques ! Alors c’est un infâme ennemi. Déshonorons-le afin que sa voix ne porte pas.

Les piloris s’élèvent partout au milieu des décombres. L’injure et l’injustice ne viennent pas de la base mais du sommet, à la mesure de la faible qualité effective et objective des dirigeants et l’impropriété de leurs ambitions et projets. On l’avait bien vu avec Hollande qui, de son cabinet, avait lancé des campagnes de haine, relayées par les médias, contre des personnalités (Arnault, De pardieu). On le revoit dans la manière injurieuse dont Mme Hidalgo traite la démission de son principal adjoint.

Ces tendances malsaines empêchent tout réel débat sur des questions fondamentales de démographie, de prospérité économique ou d’aménagement urbain. C’est la pensée, le savoir, l’esprit critique, son compagnon naturel et  la compétence qui sont étouffés. La politique perd alors tout sens. M. Macron court après les conséquences de la démagogie qu’il a mis en avant pour se faire élire. La hausse de la CSG associée à l'exonération de la taxe d’habitation et d’une partie des charges salariales était un cocktail électoral habile mais un drame national dont il ne parvient plus à sortir. La destruction de la mobilité à Paris tout en densifiant à mort, avec des projets pharaoniques et en rachetant à prix d’or des immeubles dans les endroits les mieux situés pour loger des immigrés africains, a non seulement poussé les impôts parisiens à des sommets, mais accru la dette de façon irresponsable, au point que la ville est asphyxiée de partout, alors que les fonctions municipales de base ont été abandonnées. La seule chose qui compte est la réélection et on écrit des livres en se présentant comme le sauveur de la santé de la population, alors que cette dernière fuit ou vit dans le dégoût.

Il faut mettre fin à cette course sans fin entre démagogie et effets désastreux. L’affaissement de la gouvernance aussi bien à la tête du pays qu’à celle de la Capitale est inacceptable, en soi et pour ses résultats.

Nous avons donc décidé d’ouvrir le blog à l’analyse des trois livres quasiment proscrits et à la mise en cause de l’action municipale telle qu’elle est menée dans la capitale. Bien entendu, les positions parfois sévères qui y sont exprimées, et parfois sous une forme tonique, ne correspondent pas nécessairement à toute la pensée des membres de notre Cercle mais tous sont d’accord sur cette évidence qu’il faut en finir avec la mal gouvernance publique aux échelons supérieurs du pays.

Il faut maintenant sonner le tocsin.

Avec force.

 

Admin

Impôts à la source : une réforme mal intentionnée ; le symbole d’une France perdue ;

La première grande erreur d'Emmanuel Macron

L’impôt à la source n’a strictement aucun intérêt pour le citoyen. Le seul gagnant à cette mesure est la direction du Trésor. 

Il est logique que le citoyen constate d’abord son revenu et son avoir puis paie sur ces bases établies sa contribution. Il s’agit bien de SON revenu et de SON avoir. Il a le droit d’en disposer comme il l’entend jusqu’au moment de payer son écot. Il fait une déclaration, qui sera vérifiée, et il paie.

Nous sommes là dans la normalité républicaine la plus absolue.

Changer ce système fait entrer dans l’anormalité tout aussi absolue. L’idée du Trésor est de cacher au contribuable son revenu, pour qu’il ne raisonne plus que sur le net. On l’a fait avec les cotisations sociales et la CSG ; On continue avec l’impôt sur le revenu. La TVA, l’impôt le plus lourd, était déjà caché. Un citoyen qui ne connaît que son revenu net-net (net des charges et des impôts) et des prix TTC, voilà l’idéal du Trésor.  Habituez-vous, cher citoyen contribuable à penser dans le cadre étriqué de ce qui vous reste. Et surtout ne vous occupez plus de rien. C’est nous, les hauts fonctionnaires que le monde nous envie, qui feront tout à votre place.  

On sait que les prélèvements en France sont les plus élevés du monde. On nous rabâche, dans la presse dans la dépendance de l’Etat, c’est-à-dire l’ensemble des journaux, revues, radios, télévisions, combien nous devons être heureux de ce record fantastique. Vive l’impôt ; Vive l’impôt ; Vive l’impôt. Le journaliste cabri, inféodé à Bercy, et doté d’exemptions fiscales, ne manque jamais de souligner combien il est indigne de ne pas crier ce slogan formidable ; L’égoïsme petit-bourgeois fait vomir ses dames et ses messieurs bien payés et favorisés, qui savent que s’ils ne crient pas avec les loups de Bercy leur carrière est sans issue. Contester quoi que ce soit de fiscal est une impropriété, presqu’un crime.

L’impôt, c’est le bien collectif ; le revenu des plus faibles ; le bonheur des malades et des gens âgés ! Contester la spoliation fiscale ?  C’est tuer le malade, réduire la gamelle du pauvre, supprimer des enseignants. Salauds de riches qui « ont fait leur sécession » vis-à-vis de la société !   

Alors cachons qu’en France le prélèvement global est égal à la valeur ajoutée des entreprises du secteur industriel et commercial (hors secteur financier et autoentrepreneurs). Ils prennent TOUT ce que nous appelons couramment « les entreprises » créent comme valeur. TOUT.   On a caché cette réalité en comparant toujours les prélèvements avec le PIB qui contient … une partie de la dépense publique. Bien que l’on prenne TOUT, il faut tout de même emprunter.  Et la dette d'état représente deux fois la valeur ajoutée des entreprises.  DEUX ANNEES PLEINES DE PRODUCTION !

Il s'agit d’une invraisemblable gabegie. Une véritable honte nationale déguisée en formidable aventure collective.  On voit que l’Enarque Macron, avec l’Enarque Philippe, n’ont strictement aucune envie de réduire la dépense publique.  Comme avant eux l’Enarque Giscard et l’Enarque Chirac, et tout le paquet de petits maîtres de l’ENA qui ont fricoté dans l’entre deux. L’impôt est la maladie mentale de l’Enarchie.

Son rêve se réalise enfin. Le Trésor touchera le revenu français avant les citoyens. Qu’ils se débrouillent avec le reste. De toute façon leur agent est une concession, une libéralité fiscale, une « dépense fiscale » comme on dit à Bercy, que l’on peut révoquer à tout moment. Ce sera facile : ils ne verront que du feu. Ils ne sauront même plus qu’elle était leur revenu initial, ces moutons tondus et consentants.

Vous avez un locataire. L’impôt mensuel ou trimestriel, on vous laisse le choix, sera prélevé le 1er du mois. Votre locataire a jusqu’aux 15 pour payer. Et parfois il ne paie pas ou avec retard.  Tant pis pour ce salopard de propriétaire. Il sera directement prélevé sur son compte en banque (on a pris soin que tout passe par les banques où une pompe automatique peut être branchée). Mais il s’agit d’un prélèvement sans cause ! Tant pis. Faudra discuter.  Tant pis si cela met votre compte dans le rouge et risque de faire de vous un interdit bancaire. Vous devez l’impôt sur un revenu virtuel et prévisionnel. Vous imaginez que partout dans la presse on s’inquiéte de cette abomination. Pas du tout. Pas un mot. L’impôt à la source c'est bien et tout le monde fait comme cela. Les éléments de langage vous sont régurgités sans l’emballage par des perroquets qui se croient journalistes. On dirait les poupées fardées qui présentent le journal télévisé nord-coréen.

Lorsque l’Enarque Hollande, avec l’Enarque Moscovici et l’Enarque Macron, avaient proposé la retenue à la source tout le monde avait remarqué, sans être contredit, qu’il s’agissait d’un premier pas vers la fusion avec la CSG.

Jean-Marc Daniel, dans son dernier livre, qui vient de paraître, pense que l’opération globale serait excellente si on renonçait à la progressivité.  Renoncer à la progressivité !!!!!!!!!!  Mon cher Daniel, vous rêvez tout debout. Nous aurons la fusion avec la progressivité. Ce n’est qu’une question de temps.

On peut toujours rêver d’un impôt unique de 25% sur toutes les formes de revenus et une TVA à 25% sur toutes les formes de dépenses, avec suppression de l’ensemble des autres impôts et prélèvements, sinon une surtaxe de 5% pour les très riches.  Mais cela signifie pratiquement que l’on baisse des deux tiers la dépense publique, alors qu’on n’est même pas capable de revenir à 50% du PIB (comprenant une part de la dépense publique).

Alain Minc a raison. Le prélèvement à la source est une énorme erreur et une marque indélébile de l’effondrement français. Et irrattrapable. Car il ne peut pas y avoir de retour en arrière.  La première victime sera le Président de la République. Sa prétention hypocrite à « donner » de l’argent aux Français, alors qu’il ne fait que transférer d’un groupe à un autre dans le plus parfait arbitraire, ne résistera pas à la baisse que les salariés verront sur leur feuille de paie.  La baisse c’est « ici et maintenant ». Le reste ? Quel reste&nb