Le faux diagnostic de Jérôme Fourquet sur la fin du " modèle français" Décrire ne suffit pas.

Il faut connaitre les causes et l'histoire. Première partie 1970-2000

L’époque ne s’intéresse plus aux économistes depuis la crise de 2008. On se souvient des propos de feu la reine Élisabeth d’Angleterre : « à quoi servent les économistes s’ils ne prévoient pas les crises ». Du coup le terrain a été occupé par les philosophes, les sociologues, les spécialistes des sondages et les géographes. À eux d’essayer de comprendre la société dans ses profondeurs comme dans ses excroissances.

Certains ont connu une belle notoriété comme Christophe Guilui. Il analyse la fuite de la classe ouvrière résiduelle vers le FN et la crise des Bonnets rouges puis des Gilets jaunes. Il forge le concept de « France périphérique » qui fait florès.

Jérôme Fourquet est un spécialiste des sondages, avec une formation dans un IEP de province et un DEA de géographie qui, à force de commenter ceux de l’IFOP, a fini par devenir un personnage médiatique décryptant la nouvelle société française. Il a, lui aussi, forgé sa terminologie autour du concept « d’archipélisation de la société ». Le livre qui explicite la notion et l’a particulièrement révélé comme penseur global et pas seulement commentateur de sondages est L'Archipel français : une nation multiple et divisée (Prix du livre politique 2 019), éditions du Seuil, février 2019, 384 P. (ISBN 978-2-02-140603-0).

Son dernier ouvrage, La France d'après : Tableau politique, Paris/impr. en Italie, éditions du Seuil, octobre 2023, 560 p. (ISBN 978-2021542493) a été abondamment cité dans la presse et les médias radiotélévisés.

Il vient de signer un très long article (deux pages entières du Figaro, ce qui est rare), dénonçant la faillite d’un modèle qu’il juge avoir dominé la politique française « quel que soit le gouvernement » : « L’état Guichet, un modèle à bout de souffle dans une France qui a cessé de produire ».

Il clôt par cette réflexion, qui se veut définitive, la phase d’indignation qui a suivi l’annonce d’un déficit budgétaire indécent de 5.5 % du PIB qui avait révélé une France incapable de sortir de son addiction pour la dépense publique et le bilan économique décevant d’Emmanuel Macron. Les résultats étaient exactement le contraire de ceux annoncés.

L’avantage des commentateurs des instituts de sondage, c’est leur apparente scientificité et neutralité. Ils révèlent une matière première sans eux inaccessible. Grâce leur soit rendue !

Le terrible diagnostic d’un modèle français tombant en quenouille a donc fait un grand effet et il a été repris et commenté à peu près partout. Venant d’un observateur neutre et nimbé de science sondagière, la vérité ne pouvait plus être contestée. La France est KO ! On ne pourra pas aller beaucoup plus loin avec le modèle qu’il nomme le « stato consumérisme ». L’avantage est de présenter un modèle méta politique : il est valablement explicatif sur des dizaines d’années avec des dizaines de gouvernements différents.

La leçon vaut pour tous les partis politiques de gouvernement sans exception. Donc aucun d’entre eux n’est vraiment responsable. Vive la neutralité. Comme les commentaires de sondages, le texte peut être lu par tout le monde sans se fâcher.

Ce n’est pas comme si on avait condamné le néolibéralisme, le socialisme, l’européisme, l’écologisme ou toute autre frange idéologique de l’opinion. Stato consumérisme, c’est plat, lisse, sans adhérences fâcheuses. On peut y aller.

Il n’y a rien à dire sur les longues descriptions des résultats désastreux qui défigurent la France. L’auteur reprend des chiffres souvent cités et que tout le monde connaît, notamment les lecteurs des ouvrages pour l’IFRAP d’Agnès Verdier-Molinié et … ceux de ce blog. L’originalité est de lier tous les développements sous une même bannière explicative : on a choisi de consommer et non de produire et cela se termine mal. Conclusion : il va falloir relever le défi de la réindustrialisation et tordre le cou à l’obsession du pouvoir d’achat. « Le guichet est fermé ! ».

Le constat n’est pas original. Il ne peut pas faire de mal. Le statut de l’auteur lui permet de le faire connaître au plus grand nombre de façon consensuelle. Parfait !

Eh bien non, ce n’est pas parfait et même en partie trompeur. Le constat lénifiant ne peut pas encourager les vraies solutions. Pourquoi ? Parce que les causes ne sont pas évoquées. On décrit, on nomme, on qualifie. On n’explique pas. Du coup on ne prend pas de risque, mais on ne risque pas non plus de trouver des solutions !

La lecture mélange tout allégrement, les périodes, les circonstances, les gouvernements comme s’ils avaient tous la même caractéristique : défendre le consommateur et lui seul quitte à ruiner la production et les équilibres fondamentaux.

M. Fourquet n’est pas économiste et ne connaît pas bien l’histoire des 55 dernières années qui forment pour lui une espèce de magma homogène de mesures consuméristes constantes. Ces « choix collectifs ont traversé ces dizaines d’années sans être remis en cause ». Quand les a-t-on formalisés et qui ? Silence : on parle des quarante dernières années, mais aussi des cinquante. La fin du siècle est semble-t-il critique. Tout flotte dans le flou.

Finalement aucune des vraies causes de difficultés françaises n’est réellement évoquée. Le silence sur les causes semble d’or. Du coup on sombre dans un verbiage incantatoire décalé des réalités.

Commençons par les années soixante-dix. Fourquet n’a littéralement rien compris à la période 1973-1980.

La destruction par les Américains du système de Bretton Woods provoque la chute du dollar et une crise économique sévère, larvée et américaine jusqu’en fin 1972 et mondiale début 73. Fin 73, en réponse à l’effondrement du cours du dollar, un cartel pétrolier se forme qui assomme le monde d’une augmentation outrancière du prix du pétrole. L’inflation explose et les économies occidentales se grippent encore plus.

Pour la France le coup est inopiné et violent ! Giscard et Chirac tentent une relance « keynésienne » sans savoir que la technique ne marche pas en système de changes flottants. L’expérience échoue et on appelle Raymond barre qui n’est pas exactement un pro consumériste. La purge fera perdre les élections présidentielles, d’autant plus que les États-Unis lancent une politique sévère de lutte contre l’inflation qui provoque une récession mondiale à partir de 1980.

La capture de la politique par les hauts fonctionnaires, un régime que nous appelons « l’énarchie compassionnelle », est désormais installée. Giscard ne pense que fiscalité. Elle va exploser. TVA, plus-value, etc. L’ISF était dans les tiroirs de Giscard. Ce sont les énarques de Mitterrand qui la mettront en place… Ils ne pensent qu’à des mesures administratives. L’autorisation préalable de licenciement est une erreur bureaucratique prodigieuse. Le but est d’éviter après les affres de mai 1968 l’apparition de formes révolutionnaires alors que la coalition socialo communiste menace de prendre le pouvoir. La multiplication des mesures « sociétalistes » et l’ouverture à une gauche modérée sont également une volonté politique d‘assouplir les tensions nées à gauche en mai 1968. Il faut « se réconcilier avec la société et les jeunes ». La théorie du bloc central chère à Minc prend forme. Giscard entend gouverner au centre.

Mais derrière ces approches politiciennes, qui sont du domaine du discours, Giscard apporte une réponse très forte au chantage des pays pétroliers : l’atome et le TGV ainsi que des investissements industriels dans tous les secteurs en retard (téléphonie, informatique etc.). Où voit-on une politique consumériste ? Où voit-on une politique dominée par le court terme ? Giscard a travaillé pour le demi-siècle à venir.

Les années soixante-dix sont politiquement sous la pression du gauchisme soixante-huitard, et économiquement sous la domination américaine qui impose les changes flottants, une inflation démente et la pire récession depuis 1929 ! Le tout est aggravé par la poussée des pays arabes pétroliers et leur volonté d’écraser Israël quitte à faire sombrer le monde entier dans le terrorisme.

Impossible de retrouver dans la période un « modèle d’état guichet ». Bien sûr, il y a de la démagogie. La possibilité de passer deux ans au chômage avec 90 % du salaire est une erreur dramatique. Dans l’entreprise américaine où je suis devenu directeur général adjoint, je dois faire face à la demande d’un ingénieur en chef qui exigence de bénéficier du nouveau licenciement économique. Il pourra finir à Nantes ses études de doctorat tout en faisant le moniteur de voile sur les plages en été et le moniteur de ski en hiver. Mon refus est vu comme de la malveillance : c’est l’État qui paie. Pourquoi refuser ? Les clients ? Rien à battre. Ne rien foutre pendant deux ans en gagnant plus qu’en travaillant, cela ne peut se refuser.

La poussée féministe en faveur du divorce, de l’avortement et du contrôle des naissances lance la destruction de la natalité française, alors que le regroupement familial provoque une invasion migratoire. Plusieurs fonctions régaliennes critiques font les frais des restrictions imposées par la récession. La santé connaît un numerus clausus très restrictif avec laminage de la fortune des médecins et surtout des chirurgiens. L’armée devient une armée de métier pour éviter les « comités de soldats » qu’essaient d’imposer Edwy Plenel et les trotskistes révolutionnaires ainsi que le droit de grève. L’éducation nationale sombre avec le collège unique de M. Haby. La sécurité publique sombre également avec la généralisation du justicialisme dans les tribunaux et la création du syndicat de la magistrature.

Jean Royer se fait un nom en dénonçant l’abandon de la poursuite des délinquants notamment mineurs, et la politique de l’excuse systématiquement mise en place dans les tribunaux. Il ne veut pas de la pornographie et dénonce la pédophilie qui à l’époque est portée par quelques intellectuels de gauche, dont Cohn Bendit pour qui la sexualité des jeunes est réprimée à tort. Il est aussitôt classé fasciste et coursé à chaque manifestation publique par l’extrême gauche, un peu comme Zemmour aujourd’hui. Il est effaré par l’exode rural et le développement de la grande distribution qui tue le commerce de centre-ville en province. La loi Royer lutte contre l’extension des grandes surfaces. Pas de chance pour Jérôme Fourquet, le gouvernement mène dans ce domaine une politique anti consumériste qui verra bientôt le fils Leclerc se lever contre « cette attaque contre le pouvoir d’achat ».

Si on hiérarchise les causes du désastre que sera cette période, on aboutit à cette liste :

-            L’instauration des changes flottants qui provoquent à nouveau des récessions mondiales majeures périodiques et font chuter la croissance à long terme. Merci les États-Unis.

-            La poussée violente des états musulmans, avec le cartel pétrolier et le terrorisme mondialisé

-            Le dévoiement de la cinquième République où le domaine politique est absorbé par les hauts fonctionnaires (l’énarchie compassionnelle) qui ne pensent qu’en termes de taxes et d’impôts, de règlements, de subventions

-            La pression sociétaliste gauchiste et socialo communiste.

Alors oui, des mesures démagogiques sont prises (contrôle stupide des prix, blocage des loyers, les deux années de chômage à 90 % du salaire, l’autorisation administrative de licenciement.) Il fallait faire face dans la panique aussi bien au choc de la récession qu’à la pression politique.

Giscard a multiplié les erreurs graves mais personne ne peut l’accuser d’avoir bradé la production, les transports, et l’industrie. La grande distribution naît à la fin des années soixante, en pleine phase de croissance pour étendre la prospérité à toutes les couches de la population désormais propriétaire de voitures et bancarisées et les gouvernements tentent de freiner le mouvement. La hausse massive du pétrole ne va pas faire du bien à la grande distribution. Les fusions de la fin des années soixante-dix marquent la difficulté du secteur. Quant à l’agriculture, devenue la principale activité de la Commission européenne, elle fait l’objet de réformes à cause de la récession. L’extension des jachères date de là. La grande préoccupation européenne devient monétaire. Que devient le système de péréquations européen en système de changes flottants et comment résister au dollar ? L’ouverture de la finance à la spéculation date du milieu des années soixante-dix avec l’ouverture des grandes salles de marché. Le bâtiment lui s’effondre et ne reprendra vie qu’à la fin des années quatre-vingt.

L’analyse simpliste de Jérôme Fourquet est totalement inappropriée pour la période 73-80. Elle n’a même pas de sens. Elle ne désigne aucune des sources de malheur. Elle ne permet aucune prise de conscience. Elle n’incrimine aucun des acteurs ou des modes de pensée responsables. L’auteur ne tient pas compte de la réalité historique au profit d’une construction intellectuelle artificielle.

Giscard le Fat se fait photographier en bellâtre en maillot de bain sur le bord de la piscine de Kingston à la Jamaïque, alors qu’il y signe l’acceptation de la mort des accords de Bretton Woods qui ont été la condition des « trente glorieuses ». Là, il faudrait sortir la mitrailleuse. Pas un mot de Fourquet pour qui le rôle crucial du système monétaire international est visiblement inconnu.

Si on prend la période 1981-1993, c’est en gros le règne mitterrandien. Mitterrand est un politicien habile et sans scrupule et, humainement un pourrisseur. Il va détruire l’économie française et la société française, aussi bien que son entourage et finalement provoquer le déclassement durable du pays et la perte de sa prospérité comme de son indépendance.

Le Programme Commun, est simplement dément. On nationalise à 100 % des secteurs entiers qu’il faudra dénationaliser plus tard. L’énarchie s’empare de tous les leviers économiques et politiques. L’entreprise est saccagée par la fiscalité et les lois Auroux. La justice se met à enfermer les cadres et les dirigeants d’entreprises à larges poignées. L’ISF est mis en place. La fuite des capitaux commence et ne s’arrêtera plus. On détruit l’hôpital en voulant casser du mandarin. L’emprise de la bureaucratie commence. Tous les secteurs publics ou parapublics sont livrés aux syndicats. Les réglementations explosent.

Dès 1984 après de multiples dévaluations, l’ordre est donné à la banque de France de préparer le passage à la monnaie unique en pratiquant une politique monétaire restrictive. En contrepartie on lâche tout dans le domaine sociétaliste. Surtout on réduit la durée hebdomadaire de travail et on avance de cinq ans l ‘âge de départ à la retraite. On cesse quasiment de réprimer la délinquance en dénonçant la prison criminogène, et on s’enivre de la suppression de la peine de mort. La délinquance explose et ne sera plus jamais contrôlable. La corruption embrase toute la vie politique. Il n’y a qu’à se servir. M. Defferre fête chaque nouveau milliard gagné à Marseille. Et de rire.

Le bilan économique est tragique. Toutes les industries traditionnelles sombres : textile, sidérurgie, le Nord et la Lorraine sont désormais sinistrés à perpétuité. Je suis dans le restaurant où Fabius fête au champagne sa nomination comme premier Ministre. À son arrivée tous les convives marquent leur mépris en tapant sur leur verre. L’après-midi il est venu à la télévision pour pleurer sur la fin de la sidérurgie lorraine… Pleurs au journal télévisé, champagne une heure après ! Les braves gens !

Politiquement Mitterrand crée la fortune de Le Pen, un de ses anciens copains, qu’il enfonce profondément dans le flanc de la droââââte. On rigole bien à l’Elysées. Pas dans le pays. Ce sera la cohabitation. L’énarchie de droite prend le pouvoir avec Chirac et Balladur. Cette période sera la dernière où les grandes préoccupations nationales seront prises un peu en compte par le pouvoir politique. On supprime l’ISF et remet à peu près en place une vraie gouvernance. Mais on ne touche pas à la bureaucratie et aux mesures délirantes. Le sociétalisme reste en place. L’affaire du décès de Malek Oussékine et la révolte étudiante gâchent les chances électorales de Chirac à la présidentielle suivante. L’école peut finir de sombrer.

Le second septennat de Mitterrand est une simple horreur. Il est malade et ne fait plus rien que d’essayer d’avoir un bilan européen. Maastricht devient la grande affaire et avec elle la perte définitive de toute indépendance pour la France. On laisse la place à la finance. Les Oligarques commencent à fleurir. Mitterrand se flatte d’avoir été le dernier président de plein exercice ! Et il est déifié par une coterie !

Le bilan économique des deux septennats est terrifiant. La France n’est plus compétitive et embarquée dans la concurrence internationale avec des fers aux pieds. L’élévation de Bernard Tapie avant sa chute brutale symbolise des années fric, où la spéculation est partout et l’économie nulle part.

Le désordre international lié aux changes flottants continue à faire ses dégâts. Une nouvelle énorme crise financière est en formation. Elle explose en 1992-1993. Elle est sauvage. La France subit un nouveau choc terrible, plus fort qu’en 1973, sans cette fois-ci de réaction sur les prix du pétrole. Mais elle est terriblement affaiblie par 11 ans de mitterrandisme socialo communiste. C’est la catastrophe. La gestion de Rocard a été pitoyable et il a poussé la dépense publique et la fiscalité au plus haut pendant la phase haute du cycle. La récession laisse hagard ses successeurs.

Retour à la situation de 73-74, mais en pire. La France est littéralement ruinée et sommée après le référendum sur le traité de Maastricht de préparer l’Euro et un nouveau moment fédéral européen. Chirac se fait élire et pousse Juppé et ses mesures purement bureaucratiques. Chirac dissout à contretemps et se voit infliger 5 années Jospin et une « dream team » fantasmée qui ruine définitivement l’école, l’entreprise, la sécurité, le bourgeois. L’instauration des 35 heures alors que l’OMC s’ouvre à la Chine et que la mondialisation des échanges devient le mantra de l’époque signe le déclassement radical inéluctable du pays. Il n’y a plus d’hôpital public asphyxié par la bureaucratie. L’éducation nationale sombre définitivement. L’immigration sauvage s’amplifie sans limite. La fiscalité est oppressive. Le secteur nucléaire est attaqué. L’écologisme anticapitaliste est promu. La désindustrialisation triomphe avec la nomination d’un l’énarque socialiste à la tête de l’OMC. Les socialistes commencent à théoriser la perte de la classe ouvrière à remplacer par le nouveau prolétariat : les immigrés musulmans.

Si on regarde les grandes causes du désastre de la période, on retrouve :

-            Les changes flottants, source de récessions mondiales toujours plus graves

-            Le socialisme et les cadeaux au peuple

-            L’extension de la variante malthusienne et antinucléaire de l’écologisme

-            Le triomphe de l’énarchie compassionnelle

-            Le poids de la perspective de création de l’euro qui implique des finances répressives et des taux d’intérêt forts.

En attendant, toutes les fonctions régaliennes sont en grande détresse ; justice, éducation nationale et recherche, sécurité intérieure et extérieure, rayonnement de la France, santé, tout est en train de sombrer. La natalité est en berne, l’immigration au plus haut. On a commencé à détruire notre socle nucléaire, le seul avantage compétitif qui nous reste. Superphoenix est arrêté.

Voilà ceux qui détruisent le pays et sa prospérité.

Le Cercle des économistes e-toile se crée à ce moment pour dénoncer ce qui s’annonce : un désastre.

Il ne s’agit pas de dénoncer un système de guichet mais directement les erreurs tragiques qui vont signer le déclassement tragique du pays.

-            La mondialisation déséquilibrée avec deux systèmes monétaires défaillants le futur euro et les changes flottants

-            Une France dont la démocratie a été captée par l’Enarchie et la bureaucratie, acceptant un étatisme et un fiscalisme délirants

-            Le reliquat de socialo gauchisme et la poussée sociétaliste débilitante qui tue la natalité et laisse le pays envahi par une immigration incontrôlable.

-            Une poussée malthusienne liée à l’écologie qui menace toute croissance.

Cela va tout de même bien plus loin qu’un simple modèle de guichet « statoconsumériste ». C’est le pouvoir d’achat lui-même et la croissance qui sont gravement menacés. La France est en danger.

(à suivre)

Commentaire
F. Letellier's Gravatar Jolie fresque des ennuis subis par les Français depuis 50 ans.

Le rythme est donné par les récessions mondiales qui provoquent des changements de majorité. Giscard est l'enfant de la crise de 73, Mitterrand celui de la récession du début des années 80, Chirac 1 celui de la crise de 93, Chirac 2 de la crise du début des années 2000, Hollande celui des années 2008 et 2011. Seuls Sarkozy et Macron sont élus "normalement" sans grosses interférences extérieures.

La démence du programme commun s'inscrit dans le paysage entre deux crises mondiales et laisse la France KO. La société française devient fragile et réactive. On cherche à éviter les conséquences. Mais on ne veut pas voir les réalités et on aggrave les choses. Le quinquennat Jospin après l'épouvantable gâchis de Rocard laisse la France sans industrie, pourrie d'impôts et sans travail. L'effondrement peut s'accélérer.

L'Europe dans cette affaire vient comme un cheveu sur la soupe, comme la réaction écologique anticapitaliste. Les deux mouvements contribuent à noircir les perspectives. L'Union Européenne devient un objectif en soi mais sans apporter quelques solutions que ce soit tout en aggravant la dépossession démocratique, la bureaucratisation et l'emprise des ONG. L'écologie anticapitaliste, comme dit M. Dufau ajoute ses tourments.

La démographie prend une tournure étrange avec à la fois la sacralisation des mesures qui provoquent l'effondrement de la natalité et la glorification de l'immigration et de l'altérité.

Ce cumul d'idéologies hystériques et de destruction de la prospérité, s'accompagne en effet en France d'une capture de la sphère politique par les hauts fonctionnaires qui transforme la France en repoussoir fiscal à force de taxes, d'impôts, de charges, de dépense publique, de subventions.

La France est un pays stagnant qui n'a plus les moyens de ses infrastructures sociales et régaliennes. Et de moins en moins de chances de s'en sortir bien. L'arrêt du déclassement n'est pas pour demain.

Face à ces réalités, l'analyse de Fourquet est faible. Tenté de calmer une population qui souffre et qui s'appauvrit tout en s'anémiant est une conséquence pas une cause jusqu'à l'arrivée de Macron. En suite cela devient un procédé politicien grotesque et déplorable. Fourquet devrait le dire clairement : Emmanuel Macron est dans le mur et son système ne peut plus durer. Il est aussi honteux qu'inefficace. Mais les causes du déclassement radical du pays ne sont pas celles qu'il décrit.

L'ennui, c'est qu'on ne voit pas tellement où sont les leviers pour reprendre l'avenir du pays et sa prospérité en main sérieusement. Ni les équipes capables de les manier.
# Posté par F. Letellier | 16/05/24 09:10
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