Les ONG maîtresses absolues des institutions européennes : un colloque révélateur et inquiétant

À l’invitation du Laboratoire d’analyse des idéologies contemporaines, s’est tenu à la Maison de l’Amérique Latine un colloque sur la perméabilité des institutions européennes à l’islamisme et aux théories Woke. Inscrite dans le monde universitaire, cette petite organisation tranche nettement avec le reste du milieu qui se vautre sans vergogne dans les ravages de l’autodestruction de la civilisation européenne, le masochisme anti occidental, et les théories du genre et de l’intersectionnalité. L’invité d’honneur était Xavier François Bellamy, leader des LR au Parlement européen.

L’idée directrice : oser voir ce qu’on voit, le décrire, le juger. Le résultat est effarant. Les institutions européennes sont gangrenées en profondeur par les idéologies les plus hostiles et sont capables de soumission absolue et vibrante aux institutions qui les portent. La vingtaine d’exemples donnés fait frémir. Il est vrai que le même jour la commissaire Dalli et la commissaire Johansson s’étaient fait remarquer l’une et l’autre pour leur soumission à l’idéologie « diversitaire et intersectionnelle » et leur volonté d’ouverture totale à l’immigration musulmane.

Un des aspects importants est la différence de traitement entre les lobbies et les ONG. Les premiers, innombrables, sont réglementés. Ils doivent être déclarés et les interactions entre les instances européennes et leur représentant doivent être publiques. La défense d’intérêts généraux ou particuliers est légitime mais doit être transparente. Néanmoins que Bruxelles loge la masse de lobbyistes la plus grande du monde (près de 16 000) interroge tout de même un peu. En revanche les ONG sont absolument libres de toutes contraintes et règnent à tous les étages de la machinerie bruxelloise, alors que la majorité d’entre elles sont des faux nez défendant des intérêts particuliers. C’est du lobbyisme pur mais avec l’apparence de l’idéal. On aboutit à une telle interpénétration que certains textes européens sont directement écrits par des ONG et mis en œuvre sans retouche. Rien de cette infection n’est connu dans les Etats membres, où la couverture politique et médiatique de ce qui se passe à Bruxelles est inexistante. Cette occultation est encore aggravée par les techniques mises en place par certaines ONG qui au nom de la lutte contre la « haine » rend impossible d’évoquer le scandale et l’indécence de certaines conséquences. Qui veut parler est systématiquement renvoyé devant les tribunaux.

Le colloque s’est particulièrement penché sur l’état de la recherche scientifique. Pendant longtemps les politiques français se sont attachés à disposer d’une force de recherche scientifique, basée essentiellement sur le CNRS, le CEA et l’INSERM, avec, pour la recherche universitaire, une instance de validation des compétences par des pairs, le CNU. L’auditeur aura été consterné d’apprendre que CNRS et Inserm sont à l’abandon et que les budgets viennent de l’Europe et qu’ils sont tellement gras que tout chercheur pour vivre ou survivre doit aller y pomper ses ressources. La surprise est grande de lire quels sont les critères exigés, qui traduisent intégralement les pires exigences de certaines ONG diversitaires. Les textes fixent le vocabulaire et précisent sans vergogne les résultats que la recherche doit atteindre en matière d’idéologie. Seront privilégiées les recherches portant sur la théorie du genre, l’intersectionnalité et l’inclusion ! Si vous voulez dégueuler sur l’Occident et l’homme blanc dominateur et indécrottable, à vous les 150 000 euros d’un beau contrat antiscientifique et partisan. 40 % des projets financés appartiennent à cette catégorie de projets et n’ont aucun caractère scientifique. Les Etats financent de la pure propagande. La conjonction de l’abandon de la politique nationale de recherche en France et du détournement infâme qui se produit à Bruxelles aboutit à un véritable abandon de compétences scientifiques. Le fait que tout se passe désormais en anglais a découragé beaucoup de scientifiques français d’intervenir dans les institutions européennes.

La partie faible du colloque a été évidente au moment de répondre à la question clé : quoi faire pour corriger ces déviances ? Quand un corps est à peu près totalement gangrené et depuis longtemps, et que personne n’a le moindre pouvoir, de Paris, pour lutter contre des ONG gavées de ressources, notamment les ONG islamistes financées par le Qatar et d’autres pays musulmans, qui n’hésitent pas à corrompre les élus et la bureaucratie, la situation est insoluble. La seule proposition concrète est de créer un CNU européenne. L’Europe ne marche pas ; faisons plus d’Europe ! Hum ! Hum ! Cette CNU fera l’objet de pressions majeures comme les comités et les agences actuelles.

François-Xavier Bellamy s’est signalé par une analyse qu’on peut juger bizarre et contre-productive. Sa mandature a été marquée par un changement important dans le comportement de la délégation LR qui jusque-là était composée soit d’européistes à tous crins soit de recalés du suffrage universel à qui il fallait trouver une planque juteuse en attendant mieux, ce qui se traduisait par une absence totale d’intervention significative. Il a agi et parlé avec détermination et effectivement décrit ce qu’il voyait sans fard ni artifice. On comprend mal ce qui l’a conduit à considérer que le politique ne pouvait rien et que la bataille culturelle était la seule voie possible.

Dans le système européen actuel, une seule personne peut changer les choses : le président de la République. Lorsque la Commission et le Parlement européen ont voulu aligner la définition du viol pour toute l’Europe, ce qui est totalement hors des pouvoirs accordés par les traités, Emmanuel Macron a dit non. On en est resté là. On se souvient aussi de la politique de la chaise vide du Général de Gaulle sur la question agricole. Donc les politiques peuvent quelques choses et il importe d’inscrire ces questions dans l’action politique.

Un des intervenants a rappelé que la commission « constitutionnelle » du Parlement européen (une curiosité : il n’y a pas d’autres parlements avec une commission constitutionnelle dans le monde) a voté en octobre pour un projet d’Etat fédéral de plein exercice, et que ce mardi l’Assemblée plénière a voté à la majorité ce projet, avec le soutien du président Macron. Les institutions européennes et une partie des Etats Membres, dont la France, vont pousser à un « Maastricht 2, le retour », toujours au même prétexte : l’élargissement de l’Union impose un approfondissement de son régime fédéral. Tout le premier trimestre va être ainsi consacré à des questions européennes : renouvellement du parlement ; passage à 35 membres ; nouvelle « constitution ». Compte tenu du noyautage des ONG, notamment islamique, cette évolution est évidemment folle : plus personne ne pourra intervenir, même pas les chefs d’Etat.

François-Xavier Bellamy a cru devoir répliquer que ce n’était pas grave, qu’il ne fallait pas s’énerver et que la réaction contre certains excès ne devait pas conduire à d’autres excès ! Le projet était une simple déclaration d’intention et que tout cela resterait dans les limbes européens sans concrétisation.

Son intervention a paru lunaire compte tenu de toutes les horreurs qui avaient été décrites pendant le colloque. Après coup, il est apparu qu’il avait en tête les interventions du RN sur les réseaux sociaux menant campagne en affirmant que les décisions de referendum européen et de suppression du droit de veto avaient été prises et étaient devenues opérationnelles. Il est vrai qu’il ne s’agit jusqu’ici que d’un projet. Mais ce n’est pas qu’un vœu pieux. Une procédure politique est en route avec un calendrier qui apparaîtra sous peu. Éviter de voir sa parole parasitée par les manipulations du RN est une chose. Une autre est de ne pas voir que les politiques ont une capacité d’intervention actuellement même si Macron ne l’exerce pas contre les interférences islamistes et Woke (le wokisme est l’américanisme des imbéciles). Et que le projet fédéral qui progresse du Parlement européen la supprimera.

Cette mollesse insigne vis-à-vis d’un projet fou, qui signifie la mort de la France comme patrie, comme histoire et comme acteur mondial significatif, jette un voile (si on ose dire) sur l’action européenne de LR.

L’Europe est devenu un grave problème plus qu’une solution. Les traités de Maastricht et de Lisbonne ont été des erreurs majeures qui ont détruit l’originalité et la force du projet européen. Loin des électeurs et dans le silence des médias la foire aux ONG qu’est devenue Bruxelles est une horreur. La France et les Français y perdent lourdement.

Il faut encourager les efforts universitaires pour que l’on regarde les réalités et qu’on publie ce qu’on voit. Le combat culturel est indispensable. Mais la grande bataille est politique ! Là il va falloir des combattants pas seulement des élus commentateurs menant des combats d’arrière-garde, quel qu’en soit le mérite.

 

Didier Dufau pour le Cercle des économistes e-toile.

Commentaire
Raphael's Gravatar Cher Monsieur Dufau , vous etes perspicace et puisque Macron vient d'annoncer qu'il aura un prochain rendez-vous avec la nation , je subodore qu'il s'agira de " renforcer l'europe sans laquelle la France pèserait peu " ...Macron pratique le mensonge éhonté et je ne vois pas qui d' ici a 2027 peut faire dérailler ce funeste projet . Les LR sont vélléitaires, le calendrier politique est lointain , seul un R.I.P pourrait peut etre freiner la course au suicide .
# Posté par Raphael | 10/12/23 04:43
DD's Gravatar Le "rendez-vous avec la Nation", après la gifle reçue de l'Assemblée, risque d'être un peu compliqué.
Notons que le vote du PE exige de la Commission qu'elle lance la procédure de réforme des traités propre à passer à un état fédéral intégral. Et pourtant, c'est le silence total en France où tout le monde, y compris François-Xavier Bellamy, semble songer que tout cela n'a aucune importance, alors que le Président Macron a donné à ses troupes l'ordre de voter ce projet de constitution fédérale...
Ce grand écart entre une minorité parlementaire arrogante sans justification et qui perd, et un Président qui gère son avenir sans souci de vérifier qu'il a l'agrément du pays alors que c'est l'existence souveraine de la France qui est en cause, est assez effarant.
Mais pourquoi le silence des autres ? Il y a là une abstention fort intrigante. Si c'est le bon mot.
# Posté par DD | 11/12/23 23:12
H27's Gravatar L'entrisme des ONG dans les instances internationales est structurel. Elles sont en fait créées pour cela. Dans l'immense majorité, elles défendent des intérêts particuliers. Ce sont des lobbies avec une image de défense de l'intérêt général. Il n'existe pas de législation de transparence pour cette forme de lobbies qui, loin des peuples, peuvent travailler avec des fonctionnaires internationaux loin de tout contrôle. Beaucoup d'ONG sont des faux nez de grands groupes ou d’États. Beaucoup d'entreprise scientifiques ou non sont subventionnées qui produisent des études-choc et le plus souvent très contestables qui vont permettre de faire progresser dans les médias les thèmes favoris des ONG. Personne n'ira vérifier. La caution des grandes ONG suffit à justifier la couverture médiatique. Les sommes manipulées se comptent en centaines de milliards. Les ONG travaillent en sifflet : ONU, puis Union Européenne, puis États, puis régions etc. Les Universités sont particulièrement visées et la recherche. Il suffit de constater le nombre d'ONG à la COB en cours. Elles fournissent à peu près 100% des interviews faites sur place et diffuser par les grandes agences et forcent le jugement sur le travail en cours. Elles fonctionnent pour l'essentiel avec de l'argent défiscalisé et des subventions publiques, avec des financements de lobbies pour boucler les fins de mois. Les liaisons avec le politique sont de plus en plus fréquentes. Des ministres deviennent dirigeant d'ONG et réciproquement. Beaucoup de cabinets politiques et gouvernementaux sont peuplés de militants. Comme certaines ONG sont des émanations d’États, on finit par laisser entrer dans les cabinets politiques des agents de l'étranger. Tout cela se passe sans contrôle, les ONG se présentant comme le bien commun incarné. En vérité, une partie de la perte de contrôle démocratique provient des ONG. En France la haute administration a choisi de sous traiter à de nombreuses associations une partie des tâches qui sont normalement du ressort de l'administration. C'est moins cher et cela évite de se salir les mains. Ces associations font de l'entrisme dans les partis. La démocratie est alors attaquée par le haut et par le bas. L'électeur n'est au courant de rien. Une grande partie de la dissolution des nations occidentales et du chaos qui y règne provient de ces déviances anti démocratiques.
# Posté par H27 | 13/12/23 09:23
Siem's Gravatar Les ONG et les associations sont vues comme des acteurs en faveur du bien commun. Ce n'est pas le cas. Dans la majorité des cas, il s'agit, pour les plus importantes d'entre elles, de faux nez pour des lobbies ou des groupes de pression idéologiques qui veulent conquérir un espace d'influence loin des électeurs, près de la démocratie et idéalement avec le support des juges.
C'est comme cela que les Salafistes ont pris en main les institutions européennes, et créer le délit d'islamophobie qui permet ensuite d'intimider tous ceux qui s'opposent à son influence.

Idem pour le féminisme et les homosexuels.

Etc.

Il va falloir certainement se donner les moyens d'affaiblir leur influence en les traitant comme des lobbies.
# Posté par Siem | 13/12/23 20:09
DD's Gravatar Merci à H27 pour la pertinence de son commentaire qui vient d'avoir une confirmation éclatante dans l'entourage même d'Emmanuel Macron qui lors du salon de l'agriculture avait proposé une réunion avec une association écolo-fasciste qui essaie de détruire des exploitations agricoles. On s'est aperçu que le sieur Canfin ne s'était pas contenté de cancériser la délégation au Parlement européen mais avait des "potes" comme conseillers directs de Élysées dont le front était visiblement assez bas. Rappelons qu'il a fait parti du WRI américain et qu'il a été directeur général du WWF. Politique et ONG ont quasiment fusionné avec désormais des mesures de militants dominant le débat législatif et réglementaire et dans une certaine mesure les cours de justices (conseil d'état etc.). On voit avec les affaires successives qui s'abattent sur l'IEP que ce mélange des genres commence avant même d'entrer dans l'administration. On a séparé l'Etat de l'Eglise. Il faut désormais le séparer des ONG, ces églises modernes.
# Posté par DD | 16/03/24 09:26
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