La terrible réalité française

Ordres de grandeur significatifs :

- Valeur ajoutée des entreprises du secteur marchand hors finance :  950 milliards d'Euros

- Dépenses publiques : 1.300  MME - Prélèvements : 1.100 MME.  (soit plus que la valeur ajoutée des entreprises)

- Dettes publiques : 1.800  MME, soit deux années de valeurs ajoutée, avec un besoin de financement annuel de 180 MME . Dettes privées, hors système bancaire et banque centrale 2.700 MME. Total : 4.500 MME.

Ces trois horreurs sont à rapprocher des autres grandes estimations :  

Effectifs du secteur marchand :

                Propriétaires, dirigeants et cadres supérieurs : 300.000, dont gagnant plus de 200.000 Euros /an : 30.000.

                Salariés : 16.000.000

Résidents français dépendant  quasi entièrement de l'Etat pour leur revenu : 20.000.000 (dont 4.5 millions de chômeurs déclarés et 7 millions de fonctionnaires ou personnels à statut).

En 2012 les dirigeants privé ont payé entre 75 et 100% de leur revenu en impôt. Plus de 5.000 ont payé plus de 100%. Une cinquantaine de chefs d'industrie se sont exilés.

Les différentes mesures prises ont préempté à peu près 40% de leurs avoirs, qui ira à l'Etat encas de vente ou de succession. La motivation d'investir à disparu.

 

Conclusions :

Les entreprises du secteur marchand sont dans l'incapacité absolue de résorber le chômage. Il faudrait qu'elles augmentent leurs effectifs de près de 4 millions de personnes ce qu'elles n'ont pas fait en 50 ans ! Compte tenu de la compétition et des gains de productivité, il faudrait  un croissance globale de 30% à 50%  de leur chiffre d'affaire dans les cinq ans à venir. . Alors que beaucoup d'entre elles sont à moins 20%, moins 30%.

La France ne peut pas rembourser sa dette. En imaginant une maturité moyenne de 10 ans et un taux de 5%,sachant que le besoin de financement serait stabilisé à 180 MME, on aboutit si on veut amortir la dette actuelle sur 10 ans, on aboutit à un flux de paiement de près de plus  500 MME par an, soit 50% de la valeur ajoutée des entreprises du secteur privé, dont 100% sont nécessaires pour équilibrer la dépense publique, même réduite de 25%

Impossible.  

Les perspectives sont donc entièrement bouchées, sauf, changement de cap radical.

Si la France avait été  bien gérée depuis 1974 elle aurait 25 à 30.000.000 de salariés, 500.000 chômeurs et 2.500.000 fonctionnaires ou assimilés. Et pas plus de 200 MME de dettes globales

Sa préférence pour l'emploi public, l'impôt, le chômage, l'assistance, la gratuité généralisée et la dépense publique, l'a amputée des deux bras et d'une jambe.  

MM. Hollande et Eckert sont en train d'écraser les moignons d'économie dynamique qui nous restent, et tentent d'arracher la dernière patte valide.

La jeunesse diplômée et active est désespérée.

Le revenu par tête baisse.

Bravo à tous.  

 

Commentaire
DvD's Gravatar Quelle est la logique économique d'exclure la valeur ajoutée du secteur financier marchand et quel est le montant de la valeur ajoutée totale du secteur marchand y compris secteur financier ? Je comprends que ça ne change pas fondamentalement le raisonnement et qu'il risque en effet d'être difficile d'infléchir la trajectoire du paquebot France alors que l'iceberg se profile à l'horizon. Merci.
# Posté par DvD | 28/02/13 22:44
DD's Gravatar La logique est toute simple. Le produit net bancaire est basé principalement sur des estimations de valeurs de titres. On sait ce qu'il en est actuellement. Si toutes les dépréciations étaient faites, les banques n'auraient plus de capital. Les banques vont dégonfler inlassablement pendant les quelques années à venir.

L'entreprise commerciale classique qui vend des produits qu'elle fabrique, importe, transforme etc. est celle à laquelle les politiciens et le grand public pensent quand ils évoquent "l'entreprise" qui doit pourvoir à l'emploi et à la valeur ajoutée. Peu d'entre eux se rendent compte qu'ils parlent d'une fraction du PIB (50% seulement ! Ce qui est un chiffre accablant et qui mériterait d'être commenté dans la presse et dans les manuels d'économie) . Si la dépense publique dépasse la valeur des entreprises ainsi définies, cela veut dire qu'il faut prendre les recettes ailleurs : sur la fonction publique ? sur les institutions financières ? Sur les auto-entrepreneurs ?
La fonction publique est une dépense publique, elle ne peut la réduire par sa production ! Les institutions financières sont en phase de sauvetage par l'état et donc par des prélèvements. Elles ne seront pas un sauveur net. Quant aux entreprises individuelles ...

Donc le vrai combat c'est l'entreprise au sens restreint adopté.

Le constat : l'ampleur du dérapage est tel qu'on ne peut plus espérer qu'elle assume seule les redressements nécessaires. Quelque soient les rodomontades de Montebourg ou les opérations de Com' sur la formation, ou l' "acheter français" ou le crédit d'impôt.
# Posté par DD | 28/02/13 23:06
Georges Verchery's Gravatar Une question pas directement liée au billet : comment trouver et suivre mois par mois les informations sur les rentrées fiscales en 2013, spécialement les encaissements de TVA et les acomptes d'IS ? Je n'arrive pas à trouver sur les sites publics, finances ou INSEE, les informations, qui doivent cependant exister. Vous êtes sans doute plus au fait et pouvez me guider dans cette recherche.
La chute probable de ces rentrées (en raison de la baisse importante des bénéfices 2012 annoncée par les entreprises du CAC 40, et de la baisse de la consommation) va compromettre ces postes qui sont les deux tiers des recettes de l'état : 10% de moins = 1 point de PIB de plus pour le déficit.
# Posté par Georges Verchery | 29/03/13 13:10
Le blog du cercle des économistes e-toile

Le cercle des économistes regroupés dans E-TOILE autour de Didier Dufau, Economiste en Chef,   aborde des questions largement tabous dans les media français et internationaux soit du fait de leur complexité apparente, soit  parce que l'esprit du temps interdit qu'on en discute a fond. Visions critiques sur les changes flottants,  explications  sur le retard français,   analyses de la langueur de l'Europe,  réalités de la mondialisation,  les économistes d'E-Toile, contrairement aux medias français, ne refusent aucun débat. Ils prennent le risque d'annoncer des évolutions tres a l'avance et éclairent l'actualité avec une force de perception remarquable.

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