Un sujet fondamental : pourquoi 87 à 90% des juifs français n'ont pas été dépôrtés et ont survécu.

Paxton et Zemmour renvoyés dos à dos. Le livre fondamental de Jacques Semelin

Nous terminerons ce mois de juillet consacré aux livres importants qui remettent en cause soit des mensonges, soit des tabous, soit des erreurs d’appréciation dommageables, par le livre de Jacques Semelin « une énigme française » chez Albin Michel. Le fait que l’édition s’attaque à des sujets aussi difficiles est la preuve d’une réelle vitalité qu’il faut souligner. Bien sûr les trois auteurs que nous avons mis sur le pavois ne sont pas véritablement dans des filières officielles. Mais il est normal que la liberté interpelle d’abord en dehors des cadres trop enfermés par une doxa contrôlée de près par des groupes intéressés.

Après la Guerre d’Espagne, qui disparaît progressivement des esprits, et la transition énergétique, qui l’envahit, deux sujets où le mensonge règne en maître, il était intéressant de se pencher sur le sujet polémique suprême : la Shoah. On dira : après 50 ans de matraquage sur cet épisode terrible de la seconde guerre mondiale, reste-t-il encore quelque chose à dire de nouveau ?

Mais oui et l’aspect oublié que Jacques Semelin ajoute au débat national et international n’est pas mineur : pourquoi les trois-quarts des juifs en France n’ont pas été déportés, et, à l’intérieur de cette catégorie, pourquoi 87 à 90 % des juifs français ont-ils pu échapper à l’ambition exterminatrice de l’occupant ? L’historiographie s’est consacrée d’abord aux victimes déportées ou assassinées, ce qui est normal. Mais, le plan nazi étant d’exterminer le plus grand nombre de juifs, et l’antisémitisme de Pétain et de son gouvernement étant aggravé par sa collaboration active, comment se fait-il que la très grande majorité de la population juive présente en France soit restée indemne ?

La question est sensible. Mettre en avant ce fait peut passer pour exonératoire pour le régime de Vichy et déclencher des réactions mémorielles outragées. S’attaquer à un tel sujet prouve la force de caractère de J. Semelin mais aussi son esprit précautionneux. Il fallait déminer, déminer encore, et le mieux était encore de raconter l’histoire détaillée de sa réflexion historique pour éviter que la démarche ne soit immédiatement disqualifiée et considérée comme « nauséabonde ».

Le sujet a également un côté actuel à la suite de la campagne électorale de Zemmour. Ses propos contre l’approche de Paxton, considérée par lui comme un « french bashing » anglo-saxon particulièrement immonde, sont revenus à la surface pour le déconsidérer comme pétainiste pronazi d’extrême-droite.

Le livre permet à la fois de déterminer pourquoi Paxton est outrancier tout en condamnant la manière dont Zemmour a développé son argumentation, ici aussi, outrancière.

L’important dans la démarche historique de Semelin, c’est toute la partie recherche. Combien de juifs français en France en 1939, combien de survivants en 1945. Quelles ont été les stratégies d’évitement de la déportation ? Quelle a été l’attitude de la majorité des Français ? Qu’ont fait les autorités françaises ? Où, quand comment les Juifs ont-ils été capturés pour la déportation, par qui et comment ?

Ceux qui liront le livre apprendront des choses sidérantes : il y avait encore 40 000 juifs à Paris et se déplaçant avec leur étoile jaune en 1944 ! Sur les 320 000 israélites de 1939, les trois-quart ont survécu, quasiment le plus fort taux européen, égal à celui de l’Italie, qui ne recelait qu’une très petite population juive (40 000) et qui n’était pas sous la domination hitlérienne. Les enfants juifs étaient interdits d’école en Italie pas en France.

Ceux des Juifs qui ont réussi à échapper la volonté d’extermination d’Hitler ne le doivent pas à Pétain ni aux gouvernements de collaboration, bien qu’ils aient été plus que réticents à livrer des Français, et qu’ils aient commencé à partir de 1942 à résister aux demandes allemandes de déportations massives d’enfants, après l’occupation totale du pays, à cause des réactions de plus en plus critiques notamment des autorités religieuses françaises, qui ont longtemps accompagné le Maréchal. Il est clair que Zemmour s’est trompé en donnant l’impression qu’il voulait réhabiliter Pétain, alors qu’il souhaitait parer l’injure de Paxton contre la France et l’entièreté de la population française déclarée complice.

Alors, si la France est le pays qui proportionnellement a subi le moins de pertes, alors qu’il a été dirigé par des autorités collaborationnistes et occupés partiellement puis totalement par les nazis, c’est que des forces au sein même du pays ont puissamment œuvré à limiter la déportation des juifs.

La tentative de Paxton d’essentialiser la population française comme antisémite et pro Shoah est grotesque. Une chose est de rappeler des vérités qu’on avait tendance à laisser dans le silence, dans l’historiographie officielle française, une autre de porter des accusations collectives incandescentes et calomniatrices.

Le livre permet d’aboutir au consensus sur d’autres questions importantes. Non, ce ne sont pas les 4 000 « justes » qui ont pu sauver quasiment 300 000 juifs ! Non, le discours de Chirac reconnaissant la responsabilité de la France tout entière, n’était pas juste ! Ce fut une erreur manifeste. Il fallait incriminer d’abord la faute des autorités de l’époque, c’est-à-dire le gouvernement de Vichy et son parti de collaboration, pas la France ni les Français.

Les juifs survivants ont bénéficié :

- Un moment, du fait qu’il restait un gouvernement national et une zone non occupée par les Allemands. La zone Nono a permis à des dizaines de milliers de juifs de s’éloigner des soldats allemands jusqu’en 1942.

- De la solidarité active de la très grande majorité des Français avec les Français déplacés, ruinés ou poursuivis, sans distinction. La solidarité et la bienveillance vis-à-vis des populations françaises atteintes par la guerre ont été générales et le plus souvent anonymes. La xénophobie des Français s’est exercée contre des populations étrangères qui se sont accumulées en France à la suite du pacte germano-soviétique et de la guerre d’Espagne. La solidarité a dominé entre Français et il n’y avait aucun antisémitisme notamment dans les campagnes, sauf quelques manifestations sans conséquences graves d’une partie du clergé catholique contre les « tueurs de Jésus ». Le nombre de lettres de dénonciations de juifs est ridicule dans le flot des dénonciations reçues par les Allemands.

- De l’intelligence des familles juives qui se sont organisées pour fuir la destruction et ont trouvé courageusement et intelligemment mille moyens pour se mettre à l’abri le plus souvent au vu et su de tout le monde et sans craindre l’attitude des populations locales. Les enfants ont été scolarisés sans difficultés. Même l’Église catholique, généralement vilipendée pour son attitude pendant cette période, a créé de nombreuses initiatives pour les familles juives. La solidarité avec les réfugiés français n’a jamais été sélective.

La vérité mémorielle sur l’ensemble de cette période est que les Français n’ont pas à rougir de la manière dont ils ont affronté les conséquences de leur échec à contenir les troupes nazies. La France et les Français ne se sont pas déshonorés sur la question juive, même si les gouvernements de Pétain ont mené des politiques injustifiables et criminelles justement dénoncées.

La gauche se considère comme la seule force morale, malgré ses fautes immenses, notamment celle des communistes qui ont endossé le pacte germano-soviétique et ont été les premiers à se lancer dans la collaboration avec Hitler, avant même l’occupation, jusqu’à l’invasion de l’URSS en 1942. Elle exploite la Shoah sans vergogne pour asséner de façon obsessionnelle des assimilations honteuses : droite = Pétain = nazisme = Shoah, avec des raccourcis curieux comme Papon = Nazisme, de Gaulle = Papon, de Gaulle égale nazisme. Tout cela parce que chacun sait depuis plusieurs publications, qu’une part essentielle de la collaboration était le fait de beaucoup d’anciens communistes (Déat, Doriot) et socialistes, souvent teintés de pacifisme (comme le père de Jospin).

Encore il y a deux jours, Clémentine Autain, passionaria communiste sans frein, devenue une égérie vieillissante à la Nupes et d’autant plus nerveuse, répétait Droite = Shoah = culpabilité = infamie !

Le livre de J. Semelin donne également beaucoup d’exemples d’amplifications politiques de la détestation de la droite au nom de la Shoah instrumentalisée par les journalistes, les hommes de lettres, et les gens de cinéma. C’est trop utile à tous ces gens dont un grand nombre a été complice de Staline et de Mao pour laver leur réputation.

Il y a donc fort à parier que la diffusion du livre de J. Semelin et de ses thèses restera marginale.

Un exemple de plus de l’emprise de la gauche sous tutelle communiste depuis la Libération pour perpétuer d’immondes mensonges et encadrer l’opinion publique, notamment à l’école et à l’université.

Raison de plus pour souligner ici qu’il a parfaitement raison et qu’il est l’honneur de l’historiographie de la seconde guerre mondiale.

La France doit redevenir une terre d’amour de la vérité.

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