A propos de deux succès de librairie (Zemmour-Treirweiler)
La rentrée 2014 est marquée par deux énormes succès de librairie. Le livre de la maîtresse répudiée du Président de la République est rejoint dans les gros tirages par celui de l'analyste politique Eric Zemmour. On pourra contester qu'on puisse mettre sur le même plan la réaction vengeresse d'une femme humiliée et le résultat achevé de quarante ans de réflexion sur la disparition d'un monde. Le fait que les deux livres soient condamnés avec la même hargne, allant jusqu'à la haine, par la quasi-totalité des grands médias, de gauche comme de droite, les réunit dans une sorte d'enfer. Il ne faut pas les distribuer, disent les uns. Il ne faut pas les lire, disent les autres. Il faut mépriser les auteurs et leurs idées dit le chœur enchanté des vestales effarouchées d'un temple incertain. Car de quel temple au juste s'agit-il ? Nous avons des criailleries de cagots, des vitupérations de bien pensants. Mais de quelle pensée et de quelle église ?
Les deux livres sont vus comme une profanation. Alors que depuis mai 1968, jusqu'aux "Pussy Riots", en passant par "les Valseuses" et la "gay parade", la profanation fait partie du décor moral de la "société du spectacle" et de la consommation (la bonne boisson a un "goût sauvage", nécessairement sauvage), ces deux livres passent pour la profanation suprême, inacceptable, intolérable, …et se vendent comme des petits pains.
Ah ! Qu'il serait bon de pouvoir les chasser, les éliminer, les ostraciser, etc. De la bourgeoisie moderniste, au café du commerce, en passant par la sous-pensée journalistique et l'énervement boboïste, ce n'est qu'une condamnation radicale, du type dont les dévots ont le secret.
Ces livre sont intolérables, mais lisons les vite, et en cachette.
"Bien sûr que j'ai lu le livre de Mme Trierweiler, mais gratuitement dans l'édition électronique qu'on m'a filé par mail". Transgression pour transgression. "Je ne vais comme même pas donner de l'argent à ce genre de fille".
Pour Eric Zemmour, l'affaire est plus subtile. C'est qu'il est dans l'air du temps, qu'il pense et que sa réflexion n'est pas marginale. Pour la société médiatique, l'affaire est vite vue : il permet de gagner de l'audience donc de l'argent. Comme le film porno de Canal +. Condamnons mais exploitons ! Avec toutes les pincettes nécessaires. Voici donc Zemmour partout mais encadré par les plus vigoureuses protestations, les précautions les plus cauteleuses, et une prophylaxie qu'on aimerait voir mise en œuvre contre le virus Ebola. On affichera le criminel Zemmour mais constamment face à un tribunal aussi injurieux que dépassé, parce que sans arguments. "L'homme qui n'aime pas la France" : tel est le bandeau qui l'annonce sur la 5 dans l'excellente émission d'Yves Calvi. Alors qu'il aime justement la France et qu'il se désole de sa mort programmée. L'éditorial de Delhommais, dans le Point de FOG-l'américain, pourtant excellent journaliste économique d'une façon générale, est un couinement étranglé de rage. Arrêtons-là !
Le premier livre est rejeté par un réflexe réactionnaire qui veut que la femme trompée, humiliée, ruinée et détruite de réputation, doit d'abord se taire avec dignité. Et surtout ne pas gagner d'argent ! Taiseuse et au ruisseau serait-elle adulée ? Même pas !
Le second est rejeté parce qu'il est réactionnaire et qu'il montre, pas à pas, comment les décisions "modernistes" qui ont mis le pays par terre ont été prises au fil du temps. Implacable !
Curieusement, l'affaire Trierweiler est le fruit direct des évolutions que dénoncent Eric Zemmour. Et la réprobation qui entoure la parution de son témoignage est, en fait, typiquement "zémourienne". Un Président qui n'a jamais voulu se marier (la famille beurk ! ), entre à l'Elysée avec une maîtresse, ce qui n'avait jamais été vu jusqu'ici mais est parfaitement conforme à "l'évolution des mœurs et des mentalités". La malheureuse qui a cru devoir casser sa première famille ("la famille doit désormais céder à la pulsion de l'ambition et du désir de la femme" écrit Zemmour) par passion pour lui, se heurte à la désinvolture manifeste de l'objet de sa flamme, défaut pathologique de ce président autoproclamé "normal". Après avoir atteint des sommets que son origine rendait improbables, elle est renvoyée chez les "sans dents", sans ménagements excessifs, sinon une dose massive de tranquillisants.
Qu'eussions-nous voulu qu'elle fit ? Un gentil suicide romantique ? Le retour "normal" en silence vers la première famille, après avoir quitté le président "normal" ? Après que ce couple fumeux se fût donné en spectacle, avec explosion finale, la société du spectacle a compris tout ce qu'elle pouvait tirer comme bénéfice de l'affaire. Normal, dirons-nous. Elle fait donc "du fric" mais en l'entourant de la pudibonderie nécessaire. L'hypocrisie est parfaite. Où serait le plaisir de la transgression rentable s'il n'y avait pas une forme de bondieuserie pour déculpabiliser l'opération ?
Le livre a-t-il le moindre intérêt ? Il donne une étude de l'intérieur de la personnalité et de la psychologie du dirigeant suprême du pays. Il confirme ce que les actes avaient déjà enseigné. Un petit malin roublard et sans états d'âme, désinvolte non seulement vis-à-vis des femmes mais vis-à-vis de tout le monde, de toutes les idées, de toutes les organisations, y compris celles qui l'ont porté à leur tête, et en particulièrement de la France et de l'intérêt général, obsédé par son image et par la peur d'un clash avec la rue, gouverne la France.
Narcissique, indifférent et manœuvrier, tel est le portrait qui ressort du livre. Mais on pouvait déjà le tracer à partir des actes commis et de leurs résultats. Curieux, ce Président, en haut de l'échelle politique, mais méprisé et injurié par tous ceux qui l'ont côtoyé, dans la vie intime comme dans la vie publique. La haine que trahissent le livre de Mme Duflot, ministricule ridicule, qui a pondu une loi grotesque, ou celui de Mme Batho, ou les propos de l'ancien conseiller Aquino Morelle, évincé pour une histoire de chaussure cirée, ou ceux du couple énamouré Philippetti-Montebourg, est fascinante. Le Narcisse ne respecte rien ni personne . Pas même lui-même. Ce qui parfume d'irritation toutes les relations proches, à un moment ou un autre. Alain Duhamel qui est toujours très doux avec les politiciens suprêmes trouve qu'il n'aura pas été président avant la conférence de presse du début d'année 2014. Il rejoint les conclusions de Mme Trierweiler, même s'il la méprise.
On comprend mieux la campagne d'injures lancée en 2012 pour masquer les exactions fiscales commises alors. L'anomie est la compagne obligée du Narcisse. On comprend mieux le mensonge généralisé : "la croissance est au bout de la rue" ; "l'inversion de la courbe du chômage a commencé", "la reprise est là" et autres fadaises. Et les inversions politiques à 180%. Rien ne compte que durer. A n'importe quel prix. Même celui de la désacralisation de la fonction. On reproche à la maîtresse du prince d'avoir désacralisé le poste de Président de la République. Qui avait commencé ?
Dans la pratique on sait maintenant ce que la politique de M. Hollande sera : pas de manifestations dures qui risquent de coaguler les mécontentements. L'aveu de Mme Trierweiler est immédiatement corroboré par le Canard Enchaîné qui montre un Président obsédé par la crainte de la rue et son questionnement incessant : "risque-t-on une vraie révolte massive ?" Il cède aussitôt devant les camionneurs qui menacent de bloquer les routes en octobre. Même pas une seconde de résistance. Mais cachons cette lâcheté par des attaques permanentes contre ceux qui ne peuvent rien dire, "les riches", "la famille". La "Manif pour tous" met du monde dans la rue. Mais ce sont des "Versaillais" ; des "cathos passéistes". Ils ne sont pas dans l'air du temps. On peut y aller. Les thuriféraires du régime le savent : rien ne coalisera autour d'eux. Aucune importance, donc. L'important c'est de céder aux syndicats, de céder aux professions dangereuses par les dommages qu'elles peuvent causer. La France en crève ? Qu'importe ! Finir ce quinquennat et briguer le prochain, voilà l'essentiel ! Trente ans d'ondoiements réussis au sein des clans socialistes vous donnent des certitudes sur vos capacités de manœuvre et de survie. Et la France dans tout cela ? Quelle France ?
C'est justement la question que pose Eric Zemmour : quelle France ? Il n'y a plus de France, dissoute, atomisée, anéantie par la pensée dominante et les actes correspondant qui se sont succédés depuis mai 1968. Quelle est dure et énervante, pour ses détracteurs, cette histoire imagée d'une descente aux enfers ! Le simple fait de revenir sur chaque propos et chaque acte de l'histoire des quarante dernières années et de constater leurs effets sur la société française doit être un supplice horrible. La compilation est précise, documentée, honnête. Même les détracteurs les plus farouches ne peuvent s'empêcher de dire : lisez le livre ! Il apprendra beaucoup à plusieurs générations récentes qui n'ont strictement aucune idée de ce qui s'est passé il y a plus de dix ans. Un cours d'histoire long et documenté, même si chaque évènement est analysé selon les critères particuliers de l'auteur.
La confrontation entre intention et résultats, elle, est tragique. Eric Zemmour n'a pas beaucoup de mal à démontrer que la réalité étant ce qu'elle est, il est nécessaire de la nier, pour que les adeptes du nouveau cours des choses puissent survivre. L'inversion des valeurs n'est possible que si l'on en nie radicalement les conséquences. On est prié de penser que "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil". Mais l'auteur rappelle inlassablement que l'histoire, elle, est tragique.
En ces temps de crise économique générale, de guerres régionales ouvertes et de menaces diverses, il n'est pas trop difficile de relier la déconstruction de nos sociétés à l'effet des doctrines dominantes et des différents courants qui ont parcourus le monde ces dernières décennies : communisme résiduel, féminisme, politiquement correct à l'américaine, capitalisme marchand débridé, finance en folie, européisme sous influence américaine, justicialisme etc.
Le résultat est plutôt brutal à entendre pour les âmes sensibles.
Le mariage est mort dès lors que la primauté virile a été supprimée. L'égalitarisme homme-femme est la cause immédiate de la disparition du mariage qui n'intéresse plus guère que les homosexuels et les curés défroqués. Le même jour où il prononçait ouvertement à la télévision cette "vérité zemmourienne", une présidente d'assemblée infligeait une amende démentielle à un parlementaire qui l'avait interpellé sous le vocable : "Madame le Président"…
Le commerce de centre ville est mort dès lors qu'on a accepté de libre service dans des hypermarchés.
La nation est morte dès lors qu'il n'y avait plus de préférence nationale et l'Europe a disparu en même temps que le tarif extérieur commun.
La patrie est morte dès lors que l'assimilation a été abolie et que l'immigré a été idéalisé contre le "beauf cocardier et raciste".
La sécurité a disparu dès lors que le condamné était la victime et la victime, "le con", emblématique de l'époque Taubira.
L'état lui-même est mort depuis qu'il a été privé de tout pouvoir par la décentralisation, la subordination à des cours judiciaires extérieures ou à la Commission Européenne, et par la dépossession monétaire.
Dès lors, l'élection de nigauds peut commencer puisque, de toute façon, l'élu n'aura que le pouvoir de nuire, soit en contraignant le corps social par des normes comportementales de plus en plus sévères, soit en déresponsabilisant les masses noyées sous les subventions diverses et interdites d'emplois, soit en ruinant les Français par l'impôt.
"Avant, on élisait des énarques. Maintenant des candidats qui ont raté l'ENA". Il a un peu de retard, l'ami Zemmour : ce sont des étudiants qui ont trainé pour avoir une licence minable et fait toute leur carrière dans les AG estudiantines gauchistes et dans le socialisme municipal qui se croient aptes à gouverner par la haine et la manipulation démagogique.
C'est là que les réflexions de Zemmour recoupe les conclusions de Madame Trierweiler.
Elle montre que le contempteur des "sans dents" injurie les riches et met en scènes son impuissance par la détestation des minorités non agissantes tout en se planquant et en refusant d'intervenir contre les puissances qui peuvent bloquer la rue. Le menteur compulsif, qui ne dit jamais la vérité à personne, et ne vise que sa propre carrière personnelle dans le mépris complet de tout le reste, qu'avait déjà dépeint Claude Allègre, et que confirme l'auteur de "Merci pour le moment", fait intervenir toutes les bouches à feu de son équipe " de minables" pour crier qu'il fait des économies historiques alors que le budget 2015 annoncé et simplement identique au budget précédent. Les éléments de langage ont remplacé l'explication politique. Rappelons que pour l'Etat lui-même, la dépense prévue en 2015 est de 378.9 milliards d'Euros contre 379 cette année. Ces 0.1 milliards nous valent des rodomontades délirantes de la part de toutes les éminences médiatiques du régime, applaudissant le "gigantesque" effort d'économie fourni !"
Tout cela n'est pas grave, dirait Zemmour, parce que de toute façon, "le minable clown qui s'agite sur la scène avec ses palinodies grossières" (propos lu dans un Tweet) n'a aucun pouvoir. Il est un pseudo président d'un pseudo état, élu par une pseudo nation de pseudo-français, ou de pseudo cadres mettent au chômage de pseudo ouvriers et où de pseudo professeurs (devenus des "enseignants" depuis qu'ils sont des assistants de vie et n'enseignent plus de savoirs) s'occupent de pseudos élèves qui ne s'intéressent qu'au jeux électroniques puis au réseaux sociaux. Les pseudos juges s'occupent eux, à éviter tout désagrément aux vrais délinquants tout en dressant des "murs de cons". La capacité de M. Hollande à résoudre les difficultés de la France dont il nie les causes et se moquent éperdument des conséquences, sont exactement nulles.
Tableau !
La limite de ces deux livres est qu'ils se contentent d'un constat. D'accord M. Hollande traite les gens d'une façon détestable et se fait détester de tous ceux qui l'ont servi "un moment". Et alors ?
D'accord la "déconstruction" de la société bourgeoise a été menée à son terme. Mais on reconstruit quoi ?
Les deux livres tendent un terrible miroir à la société française (ou ex-française, selon Zemmour). Gageons que, comme on l'y encourage dans tous les médias, de gauche et de droite, elle se contentera de détourner la tête comme Narcisse, qui détestait à en mourir les rides qui troublaient l'eau du lac.
La difficulté pour Zemmour comme pour d'autres est de tenter d'expliquer le pourquoi de cette évolution. Maurice Druon voyait les politiques "aux ordres d'un cadavre". On avait cédé aux communistes à la Libération. Leurs syndicats avaient fini par prendre la main sur l'enseignement, la justice, les médias, la banque, l'assurance, la vie locale et imposer leur propre doctrine marxisante d'égalitarisme à tout crin. Nous serions une "société socialiste qui a réussi"…à être exsangue.
Eric Zemmour, lui, croit aux succès du capitalisme anglo-saxon qui aurait eu besoin pour se développer d'infantiliser le citoyen dans une société du désir et de la consommation, et des nations canalisées dans des structures d'asservissements mais "soft" où des oligarchies cooptées assureraient la "pax américana" et le triomphe du marché sans entraves. Une vision typiquement marxiste qui fait de la "superstructure" la conséquence de "l'infrastructure".
Lorsqu'on en arrive à ce débat, Mme Trierweiler est déjà couchée, en train de pleurer sur son grand amour gâché.
Le drame est que la solution ne peut plus être "nationale", "blanche" et "virile", comme l'espère sans doute Eric Zemmour.
Et que la difficulté n'est pas seulement française. Comme le reconnait Daniel Cohn-Bendit, l'Europe s'est aussi "déconstruite" et déconsidérée dans la crise. L'Euro fait problème dans son mode de pilotage actuel. La surprime donnée aux petits pays, au seul avantage du géant Allemand réunifié, en fait un grand corps malade, sous influence et impuissant. Le "soft power" apparait comme une absence de pouvoir depuis l'agression russe contre l'Ukraine. Les politiques de lutte contre toutes entraves aux mouvements de marchandises, de capitaux et de personnes provoquent des réactions qualifiées de "populistes" mais qui commencent à avoir un effet électoral très fort. L'asservissement du droit à l'interprétation de quelques juges cooptés et adeptes de l'interdiction d'interdire et de frapper les asociaux et trublions divers, ruine le champ du législatif national. La suractivité réglementaire de la Commission accumule doublons dans la dépense et étouffements dans la recette.
Quand à la mondialisation, elle est rien moins qu'heureuse. La "déconstruction" du système monétaire international a produit depuis 1971 un ralentissement constant de la croissance, l'enflure d'un stock de dettes colossal, l'aggravation des crises décennales, pour finir par une crise financière hors normes.
Comme nous l'avions nous-mêmes démontré, la crise ne provient pas de l'action des méchants, mais plutôt des chevaliers du bien. Nous sommes plus dans "l'enfer est pavé de bonnes intentions" que dans la conspiration machiavélique des méchants. Les Français, sous la double influence des défaites (1940, décolonisation, perte de l'influence de la langue etc.) et de certaines idéologies (communisme larvé et politiquement correct américain) ont choisi d'être gentils et repentants. Ils ont voulu faire la paix avec tous les démons qui impliquaient une volonté, une action, une répression. On ne se bat pas avec la "classe ouvrière", donc on cède à ses représentants. On ne réprime plus les exactions syndicales. On arrose et on se tait en glorifiant la "paix sociale". On ne se bat plus avec les européens. Vive l'Europe des technocrates. Ils font ce qu'ils veulent hors de tout contrôle. La France est dissoute dans un ensemble où elle n'a plus d'influence structurelle majeure. On s'en fiche. Vive la paix des nations européennes. On ne se bat plus avec les immigrés. On arrose et on se tait, dans la repentance et l'ouverture christique à l'autre. On ne se bat plus avec la délinquance. La répression soulève le cœur. On ne se bat plus pour rien. L'anomisme devient la règle. Tout se vaut. Rien ne mérite d'être défendu. On est bon et gentil. Donc sans volonté et sans pouvoir. Tous ceux qui s'inquiètent sont "des cons" à épingler au mur, mais pas à coller au poteau tout de même. Cela ne serait pas gentil. Il faut simplement les dénoncer et les mettre au pilori. Et quiconque résiste est un malade mental qui a du avoir des problèmes dans sa jeunesse, qui l'ont conduit à la haine de soi et des autres.
Ce qu'on constate aujourd'hui, c'est que cette approche du monde, façon "puceau mystique gauchiste", fait de nous une nation gentille mais éventrée. "Parce que le monde est tragique" et qu'on l'a oublié. Qui fait l'ange fait la bête. Le quinquennat agressivement benêt de F. Hollande, symbolisé par Mmes Belkacem et Taubira, s'est voulu "pacificateur", c'est-à-dire que toutes les ultimes concessions ont été faites aux pédérastes, aux immigrés, aux délinquants, aux Roms, aux islamistes, à l'altérité, aux mauvais élèves décrocheurs, aux drogués, aux Jean-foutre de tout poil et de toutes plumes, avec battage de coulpe et génuflexion. Sans se rendre compte que l'éventration nationale, sociale, économique avait mis les boyaux de la France à l'air libre et que les rapaces commençaient à les déchiqueter avec rage.
Il ya cinq millions de chômeurs et sept millions d'inactifs sous assistance publique, mais on ne trouve plus un instituteur, plus un professeur (un vrai, pas un gardien d'enfants), plus un anesthésiste, plus un ouvrier qualifié, plus un grand talent. L'hystérie fiscale (il faut bien payer la bonté généralisée et l'absence de toute contrainte énergisante) fait fuir les talents qui restent.
Dans une société hédoniste, femelle et atomisée, où le père, le patron, le chef ont disparu, triomphe le "coach" qui vous prend la montre pour vous dire l'heure. Si cela va mal, c'est de votre faute, puisque "les autres" sont sacralisés. L'incapable est un coupable coaché. Le coach qui coûte une fortune remplace le directeur de conscience gratuit des femmes conscientes de leur rôle social et du besoin de leur salut, au sein d'une société médiatique où le journaliste de gauche, nécessairement de gauche, en phase avec les courants d'air qui ventile les neurones résiduels de la société, devient, non pas un auxiliaire qui vous montre le monde tel qu'il est, mais un cureton sans exemplarité chargé de vous faire prendre des vessies pour des lanternes.
La solution : changer de mentalité et de mode d'organisation.
Le livre de Mme Trierweiler est le témoignage même d'une déchéance de presque tout au sommet de l'Etat et vaut pour son caractère intimement contre-exemplaire.
Le livre de M. Zemmour raconte en détail comment on en est arrivé là et ne farde pas la réalité.
Ils peuvent, associés à quelques délocalisations, annexions, prédations et décapitations pédagogiques, faire évoluer les mentalités.
Reste à trouver de nouvelles formes d'organisation, en France, en Europe et dans le monde.
Le temps des organisateurs et des réalistes est-il arrivé ? Ou la nuit des démagogues ?
Difficile à dire. Mais quelle dégringolade !
Le cercle des économistes regroupés dans E-TOILE autour de Didier Dufau, Economiste en Chef, aborde des questions largement tabous dans les media français et internationaux soit du fait de leur complexité apparente, soit parce que l'esprit du temps interdit qu'on en discute a fond. Visions critiques sur les changes flottants, explications sur le retard français, analyses de la langueur de l'Europe, réalités de la mondialisation, les économistes d'E-Toile, contrairement aux medias français, ne refusent aucun débat. Ils prennent le risque d'annoncer des évolutions tres a l'avance et éclairent l'actualité avec une force de perception remarquable. Association loi 1901 |
"Tous ceux qui s'inquiètent sont "des cons" à épingler au mur, mais pas à coller au poteau tout de même. Cela ne serait pas gentil. Il faut simplement les dénoncer et les mettre au pilori. Et quiconque résiste est un malade mental qui a du avoir des problèmes dans sa jeunesse, qui l'ont conduit à la haine de soi et des autres."
Ce qu'on lit dans l'Obs aujourd'hui :
"Mazarine Pingeot a dit ce que personne n'ose dire. Que Zemmour est une petite boule de haine, travaillée par une psyché torturée, un surmoi terrifiant, et qu'il déplace son ressentiment, sa haine, son affect, sa mésestime de lui-même sur autrui."
Eclairant, non ?
Qui a voulu détruire l'emploi ? L'entrée dans le grand jeu économique des populations sous le joug asphyxiant et criminel du communisme, dont le niveau de vie était au dixième à peine des populations sous régime plus libéral ne pouvait que provoquer un choc majeur dans les relations économiques et dans l'emploi. On a voulu tenter une libéralisation totale des mouvements de marchandises, de personnes et de capitaux à un mauvais moment, au prix de déséquilibres monstrueux.
C'est un moment de l'histoire où il fallait des écluses et des règles globales féroces en matière des déficits et d'excédents de balances de paiement.
Ce ne sont pas des vilains qui ont créé la situation actelle par un complot sournois. Mais des politiques à courte vue.
La réunification allemande a coûté la valeur d'un PIB annuel (2.000 milliards d'euros), largement supporté par l'ensemble de la zone Euro. La remise à niveau partielle du reste de l'Europe libérée du soviétisme a coûté pas loin de la même somme. Ce sont des coûts terribles qui ne pouvaient rester sans conséquences.
Quant à la sottise de laisser toute l'énergie capitaliste filer vers la Chine, on n'a pas fini de la payer.
Certaines institutions, comme les accords de Bretton-woods et la fixité des cours de changes, auraient permis d'éviter la brutalité des mouvements de correction. Elles avaient été détruites dès 71. La création d'une monnaie unique était prématurée et dangereuse dans un système global de changes flottants.
Nous vivons une double correction : celle des propres erreurs du camp occidental qui s'est désorganisé (le monde) ou surorganisé (l'Europe) sans raison, auxquelles se sont ajoutés les effets de l'effondrement du socialisme.
L'idée française de se lancer dans un socialisme fiscal hystérique dans ce contexte général a fait le reste.
Nous ne croyons pas du tout que les règles économiques de base soient fondamentalement changées. Nous n'entrons pas plus dans un nouveau monde aujourd'hui qu'en 1950 ou 1930 ou 1880, ou 1715.
L'orientation générale vers plus de libertés internationales est excellente. Mais elle aurait du être mieux organisée, surtout après la chute du socialisme., à un moment où le vieillissement des populations occidentales transformait le contexte général.
Se concentrer sur le progrès technique (qui changerait totalement la donne) et l'inéluctabilité de la mondialisation comme vecteur de toutes les opportunités et de tous les dangers est réducteur.
La vraie erreur aura été de détruire des modes d'organisation efficaces dans le camp occidental sans comprendre que l'effondrement socialiste allait créer des tsunamis difficiles à maîtriser qu'il fallait canaliser et non pas renforcer.
Hé oui au nom de la croissance ! Regle de l'économie capitaliste, qui en se mondialisant s'est donner les moyens de ne plus tenir compte des contextes locaux.
L'affaire des 400 sieges sociaux au Luxembourg (110.000 habitants ) en est un bel exemple, d'autant plus qu'il y a surement dans ces derniers un certain nombre d'entreprise qui sont délocalisés dans les pays a bas cout, voir des pays ou les enfants travaillent.
Donc d'un coté on maximise les profits et de l'autre on évite les taxations, évidemment c'est le role des entrepreneurs, il n'y a pas besoin d'y voir un complot mais constater juste que les politiques n'assument pas les conséquences, voir accompagne le mouvement.
Mais ou sont donc les économistes ? S'il y a science économique cela devrait quand meme etre à eux de pointer les problemes de cet ordre, pas aux journalistes.
- Augmenter le pouvoir d'achat, c'est à dire les salaires, et en particulier le salaire minimum correspondant à des emplois faiblement qualifiés,
- Diminuer la durée du travail en baissant la durée hebdomadaire et l'age de départ à la retraite, augmentant ainsi le coût du travail,
- Etendre le champ des prestations sociales et de la dépense publique en poussant ainsi la pression fiscale vers les niveaux les plus élevés du monde,
- Engager la France dans la mondialisation - y compris avec des pays ayant des salaires 10 fois moins élevés, des charges 2 moins élevées, des durées du travail 30% plus élevées, une fiscalité 2 fois moindre que la France - sans s'assurer que les taux de change compenseraient bien les différences relatives de coût et de productivité du travail entre tous les pays,
- Engager la France dans l'Euro, se privant ainsi de toute possibilité d'ajustement par les taux de change,
- Créer des emplois et réduire le chômage.
Ces objectifs sont mutuellement INCOMPATIBLES entre eux. De fait, les choix faits ces 40 dernières années reviennent effectivement à considérer la destruction d'emplois comme la principale variable d'ajustement du système, même s'ils proclament tous le contraire. Bien sûr, tout promettre à la fois est le moyen le plus efficace de se faire élire. Par contre, ça devient franchement compliqué pour durer 5 ans, comme le montre la situation quelque peu délicate de Hollande (ne le plaignons, il est normal qu'il y ait quelque inconfort à se présenter quand on n'a manifestement aucune idée de ce qu'il convient de faire...). Bref, le moment est maintenant venu de CHOISIR.
Pour l'instant, en France comme dans les autres pays concernés, les seuls partis politiques à avoir fait un choix clair sont les extrêmes : on abandonne l'euro et on restaure les protections douanières. Il n'est donc pas surpenant, quoi qu'on puisse penser de ces solutions et quoi qu'on puisse penser des extrêmes sur les sujets autres que strictement économiques, que les extrêmes aient le vent en poupe. En France, c'est plutôt l'extrême droite avec le FN. En Espagne, par exemple, c'est plutôt l'extrême gauche avec Podemos.
Refuser le débat est compréhensible - mais totalement futile - pour ceux qui portent une part de responsabilité dans la situation actuelle ou qui ont une fidélité personnelle (à l'égard de François Mitterand par exemple). Mais, cela revient en fait à abandonner le débat et le terrain aux extrêmes, ce qui est fort regretable.