Jours de travail perdus à la SNCF

J'ai fait parti un temps des consultants choisis par le gouvernement pour moderniser la SNCF. C"était l'époque de l'aérotrain de l'ingénieur Bertin, mort-né après les hausses colossales du prix du pétrole fin 1973. La Sncf pariait sur le TGV. Giscard a dit d'accord mais faite des économies de personnel. En trois jours j'avais trouvé des services entiers qui ne servaient à rien et un potentiel de 10.000 postes de travail inutiles. Trois jours. Ce n'était pas un exploit, dans un excédent de 300.000 personnes.

Giscard pensait que l'énergie atomique aurait besoin pour bien fonctionner d'avoir une forte demande constante. Il a donc suggéré que les TGV dans les transports, et le chauffage électrique dans les habitations, notamment par le sol seraient deux mesures gourmandes propices à cet objectif. On a construit sans doute un peu trop de centrales nucléaires, et pousser un peu trop au gâchis électrique. Air Inter s'est alors organisé en hub, avec des fréquences réglées comme du papier à musique pour faire face à cette concurrence. Le programme d'autoroute s'est envolé ! Comme celui de la téléphonie. Tout cela a été financé par une hausse d'impôts exceptionnelle. La baisse des effectifs de la SNCF a commencé mais à un rythme ridicule compte tenu de l'impossibilité de licencier. C'est à ce moment là qu'il aurait fallu changer le statut des cheminots. On a préféré faire une alliance avec les syndicats : grèves symboliques contre acceptation du changement. Le coût des lignes de TGV s'est révélé extravagant, rendant toute rentabilité impossible sauf sur le tronçon Paris Lyon. La recette comptée sur la ligne Strasbourg Paris ne permet même pas de payer le personnel et l'électricité. Ce qui explique le peu de lignes de TGV construites à travers le monde.
Après cela il y a eu Mitterrand et le programme commun de la gauche, puis la crise de 1992-93, très dure., puis l'arrivée de Juppé et les grèves que l'on connait. Puis la destruction de la filière nucléaire, puis la généralisation du chauffage électrique. Des contradictions insurmontables.
La France de de Gaulle et Giscard se différencie par le fait que de Gaulle ne voulait pas qu'on dépasse 32 à 35% de prélèvements sur le PIB tout en modernisant le pays. Giscard a cru qu'en ouvrant un chapitre sociétaliste et en poussant les impôts, il créerait une société "moderne". Il n'a fait que servir à la Nupes de l'époque le moyen de s'approprier toutes les places, en ruinant le pays, l'Europe étant chargée de calmer les excités. Chirac pour être élu s'est rangé à cette tactique. Il a laissé Jospin détruire l'industrie nucléaire. Et tout s'est délité. Ne sont restés que les dettes et la fiscalité. La SNCF s'est réorganisé pour être une société aérienne comme les autres tout en intégrant une société low cost dans son système. Le démantèlement des grands monopoles publics par l'idéologie européiste a fait le reste. Saccager ce qui restait d'EDF et de la SNCF ne demandait aucun effort. La doxa du moment est de prendre ses vacances en France en utilisant des petits véhicules électriques au départ et à l'arrivé d'un voyage central en TGV. Sauf que nous n'avons plus d'électricité et que les sources intermittentes ne peuvent pas fournir le courant nécessaires. Dettes, impôts, destructions, restrictions, impossibilités, subventions, le mur de la sottise est devenu aussi massif que les déséquilibres et les blocages. Macron promettait du Giscard (sociétalisme contre un petit peu de modernisation) avec un minimum de paix sociale. Il n'a jamais eu de politique industrielle. Tout cela a tourné à la passivité avec distribution de chèques, explosion de la dette et de la pression fiscale, démantèlements divers sans investissements. EDF et la SNCF sont essorées et ne peuvent plus s'en sortir. Les Français sont amenés à passer à la caisse. On leur fait peur et on leur affirme que la solution c'est eux. Le nombre des agents de la SNCF a recommencé à augmenter. Les grèves à durcir.

Cette histoire est révélatrice de la folie française depuis mai 68.

A noter (pour copier D. Dufau) : Jospin, Chirac, Aubry, Juppé, Hollande, Royal, tous Enarques ! Pas un ingénieur. Ils n'ont pas fait que détruire la filière. Ils ont aussi peuplé les instances de contrôles d'écolos antinucléaires qui ont mis une barre impossible pour des raisons bidons de sécurité nucléaire. De même qu'Air-Parif à Paris a été peuplé de militants écologistes. Le fonctionnaire n'a que trois modes d'actions : la réglementation jusqu'à l'interdiction, la subvention et l'imposition. Plus les nominations et le mariage. Il a la trouille en permanence et souhaite durer sans ennui. Il ne s'échappe jamais du discours dominant à condition qu'il ne touche pas la caste. Les connaissances techniques et scientifiques sont inexistantes. Le fonctionnement en clans, désormais familiaux est la norme. On cède toujours. La com' remplace la raison et l'action politique. Les combines ne sont pas rares à mesure de l'imbrication avec les grandes forces économiques et de syndicats patronaux qui ne représentent plus leurs mandants. On vend Alstom en lui garantissant qu'il aura les turbines de la centrale de Fessenheim qu'on va fermer. On ne peut plus rouvrir rapidement à cause de ce manque de turbines. Il faudrait racheter Alstom et être sûr que les turbines sont toujours là. S'ajoute le mode de direction de Macron qui ne prend jamais le moindre problème à fond. Tactique défensive, manœuvres, coups de com', tout sauf diriger. C'est lui qui fait les cadeaux mais il n'est jamais responsable de rien. On cherche à accélérer des sources d'énergies éoliennes et solaires qui ne fournissent pas en hiver ! Demandez quelle a été le production de la semaine dernière ! Et pour le reste on demande aux Français d'éviter les douches et l'emploi de leurs machines domestiques ! A vomir.