Quand les moteurs de recherche évoluent bizarrement ...

Dans un monde largement virtuel dominé par des technologies et l’algorithmique, il est normal que des instruments qui ont été à la base de la révolution numérique évoluent profondément.

Deux évolutions sont largement visibles : l’appauvrissement informationnel des moteurs de recherche classique. Google Yahoo et les autres ont été gâchés par le mercantilisme. En associant les priorités de recherche à ceux qui payaient pour être en tête de liste des réponses, le commerce est devenu non seulement omniprésent mais exclusif. Une question ? Le système recherche d’abord les commerces qui peuvent être concernés et priorisent ceux qui peuvent être attachés à des recettes pour le moteur de recherche. Compte tenu des volumes d’information concernés, les informations sans « valeur marchande » immédiate ne sont même plus indexées. L’utilisateur n’a accès qu’à une information limitée. De plus en plus limitée. La gratuité et l’honnêteté qui étaient le mythe agissant d’Internet disparaissent dans le silence presque général. En histoire, en économie, on trouve moins d’information qu’il y a vingt ans ! Et à chaque fois, il faut éliminer des couches entières d’à peu près commercial considéré comme liés à la question posée. Donnons un exemple. J’ai un intérêt personnel pour la Bucovine. Personne n’est parfait. Si vous tapez : Bucovine : les grandes dates, vous avez comme première réponse « Amazon les grandes dates (marques) ». Les dates de solde l’emportent sur tout le reste. Ensuite des annonces pour du tourisme en Roumanie arrivent en masse. Cette obsession commerciale occulte tout le reste. Un peu comme aux Jeux Olympiques modernes, l’amateurisme a disparu.

C’est comme cela. Mais qu’on nous permette de le regretter. L’utopie d’un accès libre et universel à la connaissance s’effrite et tend même à disparaître.

La seconde évolution est l’intelligence artificielle générative couplée ou non à l e recherche classique sur le WEB. On peut être bluffé par la qualité rédactionnelle des textes produits. C’est clair, bien fait, sans faute d’orthographe ni de syntaxe. On peut l’être aussi par les notices qui sont produites qui parfois peuvent être très intéressantes, si le fond de documents qui est traité par l’IA est important. La règle : « plus l’information est grande et peu polémique plus la synthèse est satisfaisante » n’est pas absolue mais se vérifie souvent.

Nous avons essayé gratuitement un nouveau moteur de recherche qui s’appelle Brave où existe une fonction d’IA générative qui vous fournit une notice sur le sujet demandé et des pistes de recherche annexes permettant d’approfondir le sujet.

Pour l’architecte Pierre Dufau, le résultat est excellent et même bluffant. L’IA a reconnu un des mots-clés de son œuvre « le caractère cistercien » et fournit une réponse détaillée à une question secondaire non posée : en quoi l’œuvre architecturale de cet architecte est cistercienne. Exact et brillant.

Une question relative au Cercle des économistes e-toile, a donné des résultats particulièrement mauvais. On apprend que nous sommes inspirés par Marx, ce qui est une grande nouvelle ! On voit bien le mécanisme qui a emballé les algorithmes : nous sommes plutôt libéraux, donc économie classique, donc Ricardo donc Marx. Avec ce genre de glissements on aboutit rapidement à n’importe quoi. Le programme détecte bien que nous sommes contre les changes flottants mais se montre incapable d’expliquer pourquoi et en mélangeant critiques et soutiens aux changes flottants trouvés sur le WEB pour faire sa soupe, il finit par écrire (bien) n’importe quoi. L’ennui tient à cette réalité que pour un lecteur non averti, l’information reçue ne peut être critiquée et des analyses fausses peuvent devenir l’opinion officielle pour ceux qui n’approfondissent pas. Il n’y a naturellement aucun mécanisme de correction.

Les fiches Wikipedia qui fonctionnent un peu sur le même modèle du plus petit commun dénominateur commun politiquement correct peuvent être totalement bidonnées et biaiseuses, mais on peut protester un peu (en vain généralement). La notice fugace obtenue par l’IA est plus perverse : elle peut donner un résultat controuvé impossible à corriger, avec éventuellement L’aspersion sur une personne d’une coloration adjectivale négative et insultante. Exemple : Éric Zemmour « polémiste d’extrême-droite condamné pour racisme » et non « journaliste inquiet par l’invasion démographique musulmane en France et en Europe et les méthodes violentes des partisans d’une Oumma féroce et dominatrice n’hésitant pas à tuer pour imposer leurs mœurs ». Laurent Obertone : « Les opinions de Laurent Obertone sont controversées et ont suscité des critiques pour son langage et ses thèses jugées réactionnaires et sexistes ». Brave penche à gauche et du côté du politiquement correct.

Entre l’inutilisable et l’utilitarisme forcené, l’évolution des moteurs de recherche peut être vue comme particulièrement négative.

Nous avons posé une question de plus à Brave :

Comment être plus utile en étant moins utilitariste

L’utilitarisme, qui vise à maximiser le bien-être global, peut être limitant car il ne prend pas en compte les valeurs et les principes éthiques plus larges. Pour être plus utile en étant moins utilitariste, il est important de considérer les suivants :

Les besoins fondamentaux : au-delà du bien-être matériel, il est essentiel de répondre aux besoins fondamentaux tels que la dignité, la justice, la liberté et la solidarité.

Les valeurs éthiques : il est important de prendre en compte les valeurs éthiques telles que la compassion, la justice, la responsabilité et la vérité, qui dépassent les considérations purement utilitaristes.

La dignité de l’individu : il est essentiel de respecter la dignité de chaque personne, même si cela signifie ne pas maximiser le bien-être global.

La complexité de la réalité : il est important de reconnaître que la réalité est complexe et que les choix éthiques ne se résolvent pas toujours à une simple équation utilitariste.

Stratégies pour être plus utile en étant moins utilitariste

Focaliser sur les besoins communs : plutôt que de chercher à maximiser le bien-être global, concentrez-vous sur les besoins communs et les valeurs partagées.

Prioriser les actions qui répondent aux besoins fondamentaux : mettez en avant les actions qui répondent aux besoins fondamentaux tels que la dignité, la justice et la liberté, même si cela signifie ne pas maximiser le bien-être global.

Développer des compétences et des connaissances : investissez dans votre propre développement pour être plus efficace et plus utile dans votre domaine, sans nécessairement chercher à maximiser le bien-être global.

Collaborer avec d’autres : travaillez en équipe avec d’autres pour atteindre des objectifs qui dépassent les considérations purement utilitaristes.

Évaluer les conséquences à long terme : prenez en compte les conséquences à long terme de vos actions et de vos choix, au-delà des considérations purement utilitaristes.

En résumé, pour être plus utile en étant moins utilitariste, il est important de considérer les besoins fondamentaux, les valeurs éthiques, la dignité de l’individu et la complexité de la réalité. Il est également essentiel de développer des stratégies qui répondent à ces considérations, telles que la focalisation sur les besoins communs, la priorisation des actions qui répondent aux besoins fondamentaux, le développement des compétences et des connaissances, la collaboration avec d’autres et l’évaluation des conséquences à long terme.

Intégration de considérations non-utilitaristes dans les stratégies et pratiques des organisations et institutions

Les organisations et institutions peuvent intégrer des considérations non-utilitaristes dans leurs stratégies et pratiques en adoptant les approches suivantes :

Définir des objectifs plus larges : au-delà des objectifs de performance et de rendement, définir des objectifs qui prennent en compte les valeurs éthiques, la dignité de l’individu et les besoins fondamentaux.

Intégrer des principes éthiques : incorporer des principes éthiques tels que la justice, la compassion, la responsabilité et la vérité dans les processus de prise de décision et les pratiques quotidiennes.

Favoriser la participation et la consultation : impliquer les parties prenantes, notamment les communautés ciblées, dans la définition des objectifs et des stratégies, pour prendre en compte leurs besoins et leurs valeurs.

Développer des indicateurs de performance éthiques : créer des indicateurs de performance qui évaluent la mise en œuvre des objectifs éthiques et non-utilitaristes, en plus des indicateurs traditionnels de performance.

Investir dans la formation et le développement : fournir des formations et des ressources pour aider les employés à comprendre et à intégrer les considérations non-utilitaristes dans leur travail.

Créer des espaces de dialogue et de réflexion : mettre en place des espaces pour encourager la réflexion et le dialogue sur les valeurs et les principes éthiques, ainsi que sur les implications de ces considérations dans les pratiques quotidiennes.

Sans commentaire ! Mais à bon entendeur, salut !

Didier Dufau pour le Cercle des économistes e-toile.

Commentaire
Le blog du cercle des économistes e-toile

Le cercle des économistes regroupés dans E-TOILE autour de Didier Dufau, Economiste en Chef,   aborde des questions largement tabous dans les media français et internationaux soit du fait de leur complexité apparente, soit  parce que l'esprit du temps interdit qu'on en discute a fond. Visions critiques sur les changes flottants,  explications  sur le retard français,   analyses de la langueur de l'Europe,  réalités de la mondialisation,  les économistes d'E-Toile, contrairement aux medias français, ne refusent aucun débat. Ils prennent le risque d'annoncer des évolutions tres a l'avance et éclairent l'actualité avec une force de perception remarquable.

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