UMP : une tension normale

Comment s'étonner des tensions extrêmes qui se manifestent à l'UMP ? En lançant une bataille de personnes avant une remise à plat des idées et doctrines du parti, il était évident qu'on assisterait à un conflit de postures. Alors qu'une certaine remise en cause des politiques suivies depuis quatre ans était nécessaire, elle n'a pu avoir lieu, l'un des candidats en ayant été l'exécuteur principal et l'autre se réclamant à corps et à cri de son amour du président sortant mais  battu, N. Sarkozy.

L'un a joué la pugnacité de l'opposant, l'autre la sagesse du recours.

Mais un opposant pour quelle alternative ? Mais un recours pour quand ? Cinq ans c'est long.

Il eût mieux valu commencer par faire l'aggiornamento de ce que pourrait être une alternative de droite républicaine à la sociale-démocratie-qui-n'est-pas-une-sociale-démocratie-mais-un-socialisme-intransigeant-mais-tout-de-même  de Hollande. Etant entendu que le gouvernement lui  est obligé à un aggiornamento  qui, volens nolens, ne fait que commencer.

Face à  la pédagogie par l'épreuve des faits qui va conduire la gauche républicaine, aurait du s'épanouir une réflexion à la fois critique et positive de la droite républicaine.

Sur quels thèmes ?

La droite républicaine a commis un certain nombre de pêchés capitaux. Sept comme il se doit.

- elle  n'a pas pris soin de moderniser la République, qui tourne à l'oligarchie, clientéliste et démagogique.

- Elle n'a pas pris soin de consolider la liberté d'expression, qui se judiciarise, donc se réduit, à toute vitesse

- Elle n'a pas cru devoir donner une explication convaincante de la crise globale , qui se poursuit et s'aggrave  sans remède annoncé

- Elle n'a offert aucune véritable perspective vis à vis de l'Union Européenne, qui est en crise et en phase de rejet populaire, en dépit de son activisme pour le Traité de Lisbonne.

- Elle n'a offert aucune véritable solution institutionnelle pour éviter une aggravation de la crise de l'Euro

- Elle n'a pas su juguler la dérive française vers une fiscalisation excessive et une dépossession des Français sur fond de dépenses publiques non contrôlées

- Elle n'a pas su marquer sa distinction ou sa rupture avec le  mélange d'énarchie compassionnelle et de travaillisme à la française qui est avec la prolongation du Ni-Ni, la marque de sa reddition intellectuelle et morale à son opposant  socialiste.

A ces sept pêchés capitaux correspondent sept piliers de la sagesse nationale à construire pour s'opposer à la dépression générale à laquelle nous convient malheureusement François Hollande, le PS et ses alliés, qui n'ont, sur ces sujets graves aucunes propositions convaincantes, du moins pour le moment. 

L'ennui, c'est que désormais on ne voit pas comment mettre réellement les partis de droite et de centre au travail sur des questions fondamentales qui exigent des critiques qui doivent être exprimées certes de façon modérée dans la forme mais qui conduiront nécessairement à des ruptures fortes.

Les futures élections risquent alors d'être du niveau des récentes présidentielles : moralement pitoyable, économiquement à côté de la plaque et politiquement sans orientation nationale, européenne et mondiale claire. 

Commentaire
Anormal's Gravatar Une tension "normale", comme notre président est "normal".

Dans une semaine "normale" :

- Pas d'accord sur la Grèce où la dette s'envole sans retour avec nos dizaines de milliards de caution, ce qui est dans l'ordre "normal" des choses"
- Nouvelle dégradation de notre "note" avec perspective négative, ce qui ne peut pas être considéré comme non "normal"
- Pas d'accord à Bruxelles sur le budget européen en croissance anormale , ce qui dans un contexte marqué par la rigueur"normale" dans chaque pays participants est "normal".
- Démontage "normal" par le gouvernement normal du camp protestataire normal mis en place pour empêcher normalement un projet normal d'un aéroport, qu'on devrait normalement appeler "aéroport normal Duflot".

M. Zemmour qui est un commentateur politique normal explique que Copé, grâce au petit pain au chocolat, a normalement contré Fillon, icône normale des "élites mondialisées", féminisées et devenues centristes et incapables de sentir le peuple.

Vous mêmes qui êtes des économistes normaux trouvez normal que le mépris absolu des grandes questions normales du pays conduise à une impasse électorale même dans le cadre d'une aussi petite élection que celle d'un président de parti.

Pôvre militant d'un parti sans laisser d'adresse, pôvre citoyen d'un pays en deshérence, pôvre européen d'une Europe en voie d'effondrement, pôvre humain d'un monde qui ne tourne pas rond ni ovale, vous me permettrez de penser que tout le monde est devenu fou et qu'on marche sur la tête.
# Posté par Anormal | 24/11/12 12:12
jacques's Gravatar Entièrement d'accord avec les 7 péchés capitaux: c'est un formidable résumé de la situation actuelle!
# Posté par jacques | 26/11/12 01:37
Micromegas's Gravatar Je confirme. C'est exactement cela. Les "sept péchés capitaux" sont centraux et concernent également la gauche non socialiste.

A droite avec ce qui se passe, on risque d'attendre longtemps avant que quiconque puisse passer au confessionnal et commencer à réciter un autre crédo que "Moi Je, président de l'UMP".

A gauche "Moi Je, Président", va être obligé d'ondoyer sous la force des nécessités. Il se passera une éternité avant que les 7 questions posées aient une réponse claire.

Pendant ce temps là, la France commence à s'effondrer et les tensions vont s'exacerber.
# Posté par Micromegas | 26/11/12 12:59
Le Furet's Gravatar Oh Oh ! Il y aurait donc un endroit où l'on s'intéresse au fond des choses et non à l'écume des jours ?
# Posté par Le Furet | 26/11/12 13:24
Le Dentu's Gravatar Vous faites semblant de croire qu'il y a une "logique de situation". Vous commettez la même erreur que Zemmour qui pense que le combat entre les candidats est le reflet de sa thèse sur l'écart entre les exigences droitières du peuple et les réalités centristes de l'UMP. Dès que Copé s'est déclaré élu, il a renié l'ensemble de ses thèses "militantes" de campagne. Il s'est replacé aussitôt dans le consensuel mou, orienté centriste encore plus mou.

La vérité est purement politique au sens le plus bas du terme. Copé a manipulé le système électoral en profitant de sa position administrative dans le parti. Il ne l'a pas fait qu'un peu. Si un jour on sait vraiment ce qui s'est passé on constatera qu'il a tripatouillé plusieurs milliers de votes. Son positionnement n'avait qu'un seul but : donner une apparence militante à une manipulation. Son équipe, constituée de doublures et de médiocres, pour ne pas dire de véritables minables, avait également le même but : faire croire que son élection était le fait des "petits", des sans-grade, des "vrais" militants, opposés aux "notables".

C'est la raison pour laquelle il a changé de cap aussitôt après son apparence d'élection. Et qu'il s'est proposé en meneur des réflexions de fond nécessaires à la construction d'un programme électoral.

Les commentateurs politiques cherchent toujours peu ou prou une logique dans des évènements politiques qui sont souvent purement politiciens et masquent le fond des choses plutôt qu'ils ne le révèlent.

Les commentateurs politiques ont par exemple trouvé que les dernières élections présidentielles ont été positives et révélatrices. Tout le monde a vu qu'il s'est agi de la pire élection politicienne possible où toutes les difficultés nationales ont été masquées aussi bien par le clan Sarkozy que par le clan Hollande.

Vous voyez du fond là où il n'y a que des masques.

Vous avez raison de mettre en avant les "sept péchés capitaux". Tous ces sujets sont en effet la toile de fond de l'avenir français et européen. Vous avez tort de croire que ces idées seront jamais portées par les clans politiques. Ils feront tout pour éviter toute clarté. La clarté est politiquement trop dangereuse.

La Liberté de pensée est le dernier soucis des électeurs. Ils veulent eux mêmes éviter tous les sujets qui fâchent. Il faut être gentil. Avec tout et tous. Les minorités,étrangères à l'ancien consensus national, doivent être sacralisées. Plus de tension svp.
La République est captée par les énarques ? Et alors ? Ne sont-ce pas les mieux formés pour gérer de façon neutre les affaires publiques ? Evitons les réalités sociales françaises qui sont souces de tension.
La crise ? C'est notre faute. Bénissons le ciel de nous punir. Cette croissance oiseuse qui détruit la planéte et les petits oiseaux ; ce report sur les générations futures de nos paresses et nos soins, c'est mal. La France est le pays des pénitents.
L'Europe ? C'est le bien , l'Europe, la fin d'un nationalisme nécessairement étroit et criminel. Vite du vrai fédéralisme et payons pour tout ce qu'on nous demande.
L'Euro ? C'est le bien l'Euro, si symbolique de l'union des peuples, comme Schengen. On doit souffrir pour l'Euro dont Delors dit aujourd'hui même dans la presse que c'est le chemin de l'union nécessaire, le précurseur obligé de la vraie union européenne. Cela fait mal ? Mais c'est pour notre bien.
La fiscalité ? Bien sûr on a plumé tout le monde et un peu plus que les autres les familles aisées. Mais c'est bien. C'est le bien. Elles seront toujours plus riches que les pauvres. Il faut être gentil avec les pauvres. Payons mes frères.
Le socialisme ? Il a commis les pires crimes. Il pousse aux pires sottises. Quelle importance ? Il suffit de ne pas regarder. Etre verbalement pour les masses populaires et non pas pour les élites bourgeoises est nécessaire. D'abord pour éviter la révolution. Sacralisons donc le socialisme pour éviter la révolution. Nos petits vieux ne veulent pas de révolution.

Toutes ces fadaises sont colportées aussi bien à droite qu'à gauche.

Les politiciens sont obligés d'en tenir compte. D'où les masques. Les ambitions personnelles qui sont la base de la prise du pouvoir politique n'ont strictement aucun rapport avec les nécessités nationales, européennes ou autres. Ce sont des jeux de rôle, pilotés par des spécialistes de la communications, où l'on saute de bonne conscience en voeux pieux, de révérences pour les causes et de pleurs pour les conséquences.

Le chômage explose ? L'Euro implose ? Le monde repart sans nous ? Notre industrie disparait ? L'avenir de notre jeunesse est menacé ? Les retraités sont en danger de paupérisation ? Notre culture s'évanouit ? Nos joyaux hérités du passé passent dans des mains étrangères ? La clochardisation de la société progresse inexorablement ?

Les Français s'en moquent. Il faut être gentil et pénitent. Donc les politiciens s'en moquent.

Vous aurez toujours plus de lois liberticides ; plus de captation de la République ; moins d'explications sur la crise globale ; aucune contestation des mécanismes faussés de l'Union européenne ; aucune vraie réforme de la zone Euro ; un culte aggravé de la fiscalité confiscatoire ; et une énamouration sans jugement pour le socialisme qui n'aime pas les riches.

Ce pays de vieillards veut du consensuel. Au prix de sa mort économique et culturelle.

Nous assistons à un suicide en direct.

Les politiques ne font que refléter la tendance. Le suicide en direct de l'UMP est en congruence avec celui de la Nation.

Ce qui étonne c'est qu'il y est encore un site français qui aille à rebours de ces évolutions. On n'ose pas trop vous dire Bravo ! Car c'est un combat perdu d'avance.

Bon courage tout de même.
# Posté par Le Dentu | 28/11/12 13:54
DD's Gravatar @Le Dentu

Terrible commentaire que le vôtre, à joindre à la liste des ceux que le "billet d'humeur" de notre ami Sylvain avait suscité.

Il m'ennuie dans la mesure où je crains que vous n'ayez raison.

Promouvoir la liberté d'expression ? On voit bien qu'il y a "des vérités interdites" ou qu'on s'interdit de dénoncer des anomalies criantes pour montrer sa sympathie pour telle ou telle minorité maltraitée dans le passé. Toute transgression vaut des remarques attristées ou des accusations haineuses. Pourtant le débat est une nécessité presque constitutionnelle en France.

Promouvoir la république et lutter contre toutes les formes de captations ou d'oligarchie devrait paraître naturel. Mais non. C'est aussitôt vu comme une forme de poujadisme honteux.

Remettre en cause des formes inefficaces d'organisation internationale parait un exercice sain et nécessaire. Pas du tout si on met les pieds dans des plats qui ont leur officiant bien calibrés. On n'est discernable que par ses appartenances, pas par ses idées ou ses observations. Ayant exprimé devant une assemblée d'économistes anglo-saxons les réserves que nous inspirent les changes flottants, nous eûmes droit à quelques égards même si on prenait leurs conceptions à contre pied. Le même propos devant des économistes français suscita des critiques étonnantes soit d'anti américanisme forcené soit de non appartenance coupable au clan des keynésiens socialisants !

Indiquer que l'Union Européenne part à la dérive vous vaut aussitôt de la part des fédéralistes des remarques incendiaires. Il faut plus d'Europe, plus d'Europe, plus d'Europe. Essayer de montrer qu'on peut aller vers plus de respect de l'opinion des peuples et plus de démocratie devrait être un exercice apprécié. Pas du tout. Vous devenez un ennemi.

Montrer que l'Euro était une mauvaise idée mais qu'on pourrait en sortir par des changements intitutionnels importants vous vaut aussitôt la vindicte des europhiles et le mépris des europhobes.

Affirmer que la folie fiscale est un meurtre national absurde vous vaut aussitôt des réactions de haine de ceux qui considérent qu'il est excellent et normal que le fisc garde les dents serrées sur la gorge des familles aisées. Pourtant il est sain et raisonnable d'indiquer qu'il n'y a aucun avenir possible si on prend 100% du revenu de certains citoyens (et qu'il s'agit d'une rupture républicaine) et si les prélèvements représentent 100% de la production du secteur marchand.

Signaler le caractère singulier d'une France qui reste seule, avec la Corée du Nord, la Chine et Cuba, à révérer le socialisme violent vous vaut aussitôt des diatribes insensées : individu d'extrême droite, fasciste, etc. Pourtant il n'y a rien de plus normal et de plus nécessaire que de dénoncer les idées qui on été à la base de massacres qui représentent aux derniers décomptes 15 Shoah. Il n'y a pas de bons et de mauvais génocides. Et l'échec du socialisme réalisé doit être compris et porter leçon. Pourquoi la France devrait être le pays où il y a 5 partis trotskistes ou communistes avec un Front de gauche pratiquant des formes de "racisme social" totalement inadmissible ? Est-ce sur ces idées là que nous construirons un avenir ?

Une France volontaire et positive, valeureuse et ouverte, ne peut pas s'enfermer dans un régime oligarchique tenu par une poignée de hauts fonctionnaires, ne peut pas fermer tous les débats au nom d'une volonté de n'indisposer personne, ne peut pas accepter un système de relations commerciales et monétaires qui conduit à des crises économiques terribles et au ralentissement de la croissance mondiale, ne peut pas accepter un système européen totalement coupé des peuples et de la démocratie, ne peut pas se satisfaire d'une déflation hargneuse comme mode de gestion de l'Euro, ne doit pas accepter la spoliation fiscale là où il faut la contribution, dans un contexte de dépense publique aberrante, ne doit pas se complaire dans l'idée que la France est le seul pays qui fait fuir ses citoyens compétents, et ne doit pas se signaler comme le dernier espace où on voue un culte particulier et presqu'exclusif à un socialisme qui a commis des actes regrettables et qui ne mène nul part.

Cet enfermement est identique à celui du malade de la maladie de Parkinson : on subit stoïquement en ne pouvant pas bouger.

Vous nous dites : ce sont les Français qui veulent celà, pas les politiques. Ils adorent les politiques qui leur font le pire mal et qui signe la mort à terme de leur nation.

C'est une religion d'autant plus terrible qu'elle est basée sur les bons sentiments. L'enfer est pavé de bonnes intentions.

Vous nous dites que personne ne voudra changer et que tous vilipendront ceux qui dérangeront leur confort intellectuel, même si la ruine et l'insignifiance nationale est au bout.

Au fond nous ne serions que des apostats d'une religion incertaine du type "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil" et nous ne mériterions que des propos outrageants, là où nous nous voyons comme de gentils observateurs prêts à rendre service à la communauté.

Disons le clairement : nous continuerons.

Renoncer aux libres débats
Renoncer à perfectionner la République,
Renoncer à proposer un meilleur cadre économique et financier mondial
Renoncer à proposer plus de démocratie dans l'Union Européenne
Renoncer à proposer une gestion non dépressive et répressive de la zone Euro
Renoncer à condamner la folie fiscale française et ses corrolaires
Renoncer à expliquer que l'avenir n'est pas dans les formes socialistes les plus aggressives

serait pour nous une grande faute, marquant une rupture déplaisante (et suicidaire pour le pays) avec le meilleur des traditions de gauche (en matière de liberté de parole et de démocratie) et le meilleur des succès économiques des siècles passés.

Même si cela doit faire un peu crier dans le Landerneau et s'agiter dans quelques bénitiers.

On a même bien envie d'en faire un livre.
# Posté par DD | 28/11/12 18:30
Le Dentu's Gravatar Je n'ai aucune hostilité à ce que vous écrivez. Au contraire. Mais vous vous attaquez à des forces invincibles.

La limitation du droit au débat concerne presqu'exclusivement des minorités. On confondra votre volonté de liberté avec l'hostilité à la cause des minorités.

On confondra votre volonté de lutter contre l'oligarchie avec une haine du fonctionnaire.

On confondra votre refus du système de changes flottants avec un anti américanisme primaire.

On confondra votre volonté de mieux d'Europe avec une contestation de l'idée fédérale

On confondra votre volonté d'une meilleure gestion de l'Euro avec un désir d'en finir avec la construction européenne classique.

On confondra votre refus des impôts spoliateurs avec une égoïsme bourgeois forcené.

On confondra votre rupture avec les violences socialistes historiques avec une haine de l'ouvrier en lutte, même s'il n'y a plus d'ouvrier.

Et pourtant vous avez raison, je le crois. Si on opérait en France un retour sur toutes les déviations que vous citez tout irait mieux. Une fois de plus ne croyez pas que je sous estime votre volonté de bien faire et le caractère sensé et humain de votre approche.

Mais les obstacles psychologiques, idéologiques, politiques, et géopolitiques sont trop hauts.

Vous aurez à lutter contre une intelligentsia médiatique qui veut tout sauf que l'on "désespère Billancourt" surtout maintenant qu'il s'agit d'une friche et qui aime la fiscalité abusive. Vous ne serez rien contre la toute puissance administrative en France. L'Europe des cabris et de l'Euro est extrêmement puissante et a su se bunkerisée. Les Etats-Unis et leurs alliés anglo saxons ou autres ne voudront jamais revenir sur les changes flottants.

Si les politiques courbent l'échine pour passer sous tous ces plafonds de verre c'est parce qu'ils savent qu'ils ne peuvent rien dire ni rien faire.

C'est bien cela : les politiques sont impuissants et incapables de se livrer aux sept péchés capitaux.
# Posté par Le Dentu | 28/11/12 19:47
dd's Gravatar Avec de tels raisonnements on ne ferait jamais rien. La liberté de parole n'a rien à voir avec la défense des positions de "beaufs". Vouloir une République convenable n'est ni un anti parlementarisme ni une volonté de nuire aux fonctionnaires. Etc.

S'il y a des confusions nous les dissiperons.

Mais la France ne peut plus rester dans cet état végétatif et dans l'emprisonnement intellectuel et économique.

La déchéance n'est pas la solution.
# Posté par dd | 29/11/12 11:36
Micromegas's Gravatar On sent bien que dans tous les domaines que vous citez, on a été trop loin. Et que cela nous retombe sur la tête. Toute réforme entraîne des criailleries parce que justement les erreurs ont été commises plutôt de bonne foi.

La bonne foi du pécheur ne suppose pas la mauvaise foi du directeur de conscience !

En France nous sommes arrivés dans une impasse ; En Europe également. Et ne parlons pas de l'économie mondiale.

Ces trois crises se conjugent.

On peut s'interroger sur leur dangerosité mais pas sur leur réalité et leur intensité.

La France comme dernier pays aggressivement socialiste du monde, est une anomalie. L'Union Européenne qui marche à côté de ses pompes démocratiques comme un somnanbule, et l'Euro qui sombre dans la dépression organisée sont des anomalies. L'économie monde à l'arrêt ravagée par la peur et les troubles financiers et monétaires, est une anomalie.

On ne voit pas pourquoi dénoncer ces anomalies serait un problème même si les intérêts coalisés sont d'une force énorme. Le bloc financier anglo saxon est une force énorme. La coalition des hauts et des petits fonctionnaires avec des bobos cultureux dépendant de la puissance publique en est une autre. Rappelons qu'en Ancien Régime la puisance coalisé de l'Eglise et des nobles paraissait invicible.

Le désir de liberté de penser et de libération de sujétions ruineuses a fini par l'emporter.

Ne peut-on pas imaginer que ce désir soit resté aussi fort ? Le socialisme comme les formes extrêmes de nationalisme ou d'internationalisme monétaire et financier étouffent les libertés et les gâchent.

Marquer sa dissidence au profit des libertés ne peut pas être une attitude suspecte. Une société policée au point que tout propos qui égratigne un faux consensus puisse être sanctionné et où tout succès devient pendable, est une dictature molle. Molle et insidieuse. Mais dictature tout de même.

Combattre pour permettre à des hommes énergiques et ouverts de dire et créer à loisir est simplement revenir à la France des Lumières et du dynamisme et du rayonnement.

Vive le Tiers Etat !

Une fois de plus bravo pour votre combat. Ne vous laissez pas abattre.
# Posté par Micromegas | 30/11/12 10:47
Le Furet's Gravatar J'aime assez votre idée que les erreurs commises ces 30 dernières années ont été bien intentionnées. C'est la conséquence de tout "politiquement correct". Mais il est difficile de s'attaquer aux formes les plus débiles de politiquement correct. Le Dentu a raison sur ce point.

Comment montrer le caractère correct d'une proposition qui serait "politiquement incorrecte" ?
# Posté par Le Furet | 30/11/12 16:29
Julien L.'s Gravatar @Furet

Quel politiquement correct ?

Dénoncer les pressions déflationniste de la zone Euro ? Politiquement incorrect ?
Dénoncer la démagogie et le vol des familles aisées ? Politiquement incorrect ?
Dénoncer la captation de la République par une oligarchie ? Politiquement incorrect ?
Dénoncer etc.

Lors que des politiques aboutissent à des échecs lamentables et des anomalies de fonctionnement consternantes, il n'y a guère qu'une solution : combattre.
# Posté par Julien L. | 30/11/12 16:48
dd's Gravatar Il ne s'agit ici ni d'incorrection ni même d'impropriété. Politiques ou non.

Mettre fin à des abus ou à des dysfonctionnements graves est tout sauf incorrect, surtout s'ils aboutissent à des cauchemars pour les citoyens français.

Si les juges fonctionnaires considérent qu'ils doivent pacifier les débats et fixer ce qu'il est licite de dire et de ne pas dire, en fonction des ressentiments créés par la parole libre, il n'y aura plus de parole libre. Défendre la liberté de parole et d'expression est un combat noble et traditionnel. Cette liberté est la condition de la dénonciation des erreurs et de leur explication. Sans débat, pas d'avancée vers la vérité. La tendance générale est vers moins de liberté de parole ce qui est exécrable. Elle est conduite par la tendance à l'émotionnel pur. La chaleur remplace les lumières. Ou les lumières sont éteintes par la chaleur. On ne peut plus rien dire sans risque d'émouvoir tel ou tel réseau. La rationalité quitte les débats pour les sentiments et les impressions. Pour ne troubler personne on finit par ne plus rien dire. Comment diagnostiquer ? Comment réformer ?

Eviter que la République tourne à l'oligarchie est une démarche tout à fait correcte de démocrate exigeant. Elle est d'autant plus urgente que les moyens de communication modernes parmettent de tromper ou de manipuler les "masses". Ces manipulations peuvent être contraires à l'intérêt général. En France où l'information est tenue par un très petit nombre de personnes, l'orientation de la pensée générale est facilitée. La haute fonction publique tient la banque, l'état et la politique. Et les médias. Il devient difficile de remettre en cause son pouvoir. Eric Fottorino en a fait les frais lorsque le Monde a écrit sur Pébereau. Vidé instantanément. Il y a eu toute une meute pour faire virer des médias un Zemmour, peu enclin à soutenir l'Euro et l'ouverture compléte aux mouvements de marchandises, de capitaux et de personnes en Europe. Etc.

Or on peut parfaitement soutenir que la classe des hauts fonctionnaires pratique une forme de lutte des classes. Lévy Lang le fait dans un article récent des Echos où justement il met en cause le piège tendu par les experts de la DGI sur le traitement des plus values latentes qui si le dispositif est maintenu liquidera l'épargne française en très peu de temps. Il suspecte que la classe des hauts fonctionnaires, après avoir porté la dépense publique à des sommets impossibles et laissé la dette s'envoler, souhaite désormais liquider le gros de la dette sur le dos du patrimoine des Français aisés, pour ne pas avoir à remettre en cause l'énorme poids qu'ils ont imposé à l'économie française. De ce point de vue là Hollande n'est que le continuateur de Giscard, Rocard, Juppé et Chirac. Dégager la France de cette emprise est politiquement très correct. Mieux : nécessaire. La haute fonction publique ne peut pas à la fois tenir l'Administration et les instances qui pilotent et controlent l'administration, la banque, les médias etc.

Le reste est la conséquence des éléments précédents.

Pourquoi ne remet-on JAMAIS en cause les changes flottants et les déséquilibres épouvantables qui sont à l'origine de la récession actuelle ? Parce que les changes flottants dégagent l'Etat de toute responsabilité sur des variables cruciales comme le taux de change et les comptes extérieurs. Donc les fonctionnaires qui sont au contact des places dans les instances internationales ou qui pilotent l'économie nationale. On dit, nous disons, que revenir sur les changes flottants exigent de s'affronter avec la finance anglo saxonne qui évidemment résiste. Mais ce n'est pas elle qui bloque. La haute fonction publique française ne veut pas mener ce combat là, trop difficile et trop lourd. Les politiques lambda eux ne comprennent même pas de quoi il s'agit. Alors naissent les tabous médiatiques.

Pourquoi n'y a -t-il jamais de vraies remises en cause des modalités actuelles de l'Union Européenne ? Vraie, c'est à dire avec une chance réelle d'aboutir. Tout le monde sait que le déficit démocratique est effarant et que le monopole d'initiative des commissaires européens associé au fait qu'ils aient arraché un droit d'interprétation des traités détruit la responsabilité politique effective. Les élections européennes n'ont pas de sens politique. Personne ne sait pour QUOI il vote, à peine pour quel camp, puisque les groupes se recomposent dans des groupes qu'on ne songe même pas à présenter aux Français dès le vote effectué.

Pourquoi personne n'a jamais rien dit des risques techniques de l'Euro que tout le monde fait semblant de découvrir aujourd'hui ? On a eu un débat sur la souveraineté pas sur la solidité technique de la solution. Faut-il accepter qu'il ne reste plus aucun moyen de lutter réellement contre les effets d'une crise que par la déflation ? Est-il normal que 95% des opinions exprimées par les médias est qu'il faut plus d'Europe et un budget européen énorme avec des redistributions énormes ? Croit-on que ces sottises viennent toute seules sous la plume des commentateurs et que les autres idées peuvent s'exprimer réellement dans la PQN ?

Pourquoi la France est elle devenue le seul pays au monde où le fisc fait fuir des milliers de citoyens en leur prenant tout leur revenu et en forçant les Français aisés à liquider leur patrimoine ? Avec des histrions qui à chaque carrefour médiatique exigent que l'on crie Vive l'impôt ? Pourquoi la France est-elle le dernier pays en Europe où l'on conserve un culte pour les formes socialistes les plus violentes avec un parti socialiste et un parti communiste qui ne veulent absolument pas changer de nom et entendent s'inscrire dans une tendance révolutionnaire et aggressive dont le moins qu'on puisse dire est qu'elle a eu des conséquences aussi massives que franchement inhumaines ?

Qui peut craindre aujourd'hui un peuple de Français libres, non anesthésiés par les milles prêchi- prêchas qui dessinent le citoyen sous forme d'un mouton tondu du ras, obligés de répondre à mille obligations, et encore plus d'interdictions. Il ne doit plus fumer, plus gagner de l'argent, plus conduire vite, plus vivre dans une maison non isolée (30% plus chère), plus acheter des oeufs pondus sans respecter des normes ridicules qui ont fait grimper les prix de 50%, plus laisser sa piscine sans lourds investissements de sécurité, plus utiliser ses ascenseurs avant qu'ils respectent de nouvelles normes hyper couteuses etc.

Il ne doit plus s'inquiéter que son emploi disparait, que son revenu disponible baisse, que l'avenir de ses enfants soit compromis. Il doit être toujours gentil tout plein, ne pas corriger les gosses, plier le genou devant toutes les minorités agissantes, et craindre tout, tout le temps sous l'oeil menaçant du Moloch :

- La pollution, les Ogm
- Le rechauffement climatique
- Le plombier polonais
- Ses mauvais instincts
- Son patron
- La concurrence étrangère
- Le gaz de schiste
- M. Mittal,
- Les radards automatiques et les voitures de police banalisées
- La vérité.

Ce système qui fait du peuple français un troupeau de bein pensants châtrés, nous a mis collectivement dans une situation extrêmement difficile et qui s'aggrave. Les forces qui ont imposé ce système dans leur intérêt s'arqueboutent pour éviter toute remise en cause.

Or justement les remises en causes sont nécessaires et légitimes. Il va bien falloir trancher des noeuds gordiens, mettre en cause les modes de pensée qui expliquent qu'on en soit là, réformer les institutions qui ont contribué à l'émergence de cette situation.

Avoir cette ambition est correct. Très correct. C'est même la seule véritablement politiquement correcte.
# Posté par dd | 01/12/12 19:18
Le blog du cercle des économistes e-toile

Le cercle des économistes regroupés dans E-TOILE autour de Didier Dufau, Economiste en Chef,   aborde des questions largement tabous dans les media français et internationaux soit du fait de leur complexité apparente, soit  parce que l'esprit du temps interdit qu'on en discute a fond. Visions critiques sur les changes flottants,  explications  sur le retard français,   analyses de la langueur de l'Europe,  réalités de la mondialisation,  les économistes d'E-Toile, contrairement aux medias français, ne refusent aucun débat. Ils prennent le risque d'annoncer des évolutions tres a l'avance et éclairent l'actualité avec une force de perception remarquable.

Association loi 1901

  
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