Réflexion sur le SMIC
Le SMIG a 65 ans. Cette règle sociale fait encore discussion.
Les partisans du socialisme en font une conquête sociale marquante qu’il s’agit de conserver, perfectionner et étendre, parce qu’elle évite que le loup libre mange les poules libres dans le poulailler libre et qu’il y a quelque décence à ne pas faire travailler un citoyen à un salaire de misère.
Les économistes partisans des thèses libérales soulignent que le marché à un prix d’équilibre qui permet d’employer le plus possible de facteurs de production. Le travail est un facteur de production comme les autres. Forcer un prix au-dessus de la valeur d’équilibre du marché ne provoque que du chômage.
Nous reconnaissons un de ces faux-débats dont les Français sont friands. Tout est évidemment controuvé dans cette manière de voir les choses.
D’abord tout ce qui concerne le SMIGa été mis en place par la droite. C’est une loi Pleven qui créé le SMIG. Ce sera la droite qui unifiera les différents SMIG en 68 et qui créera le SMIC (on passe d’une indexation sur les prix à une indexation sur la croissance). C’est encore la droite qui initiera la politique des « coups de pouce » au SMIC.
Le Parti Communiste, sous la direction directe des soviétiques, mènera une lutte acharnée contre « cette ruse du capitalisme honni», la SFIO multipliant les réserves.
Il est vrai que Pleven a présenté cette mesure comme un moyen de lutter contre le communisme. Ce qui fait écrire aux communistes que sans leur pression, la mesure n’aurait pas été prise …
En vérité le SMIG avait une double fonction :
- Sortir des blocages de la guerre qui ont perduré bien après la défaite de l’Allemagne. Salaires eet prix étaient administrés.
- Eviter que l’inflation ne ruine les bas salaires.
Le salaire minimum inter-professionnel était fixé bas, parce qu’il appartenait aux acteurs sociaux de définir des minima par branche. Les conventions collectives proposaient obligatoirement des minima qui étaient différents d’un secteur à l’autre.
Les SMIG étaient régionaux (une vingtaine de zones) parce que le coût de la vie n’était pas les mêmes partout et parce que les niveaux de salaires historiques étaient trop divergents d’une région à l’autre. « Placer le SMIG en Lozère au niveau de celui de Paris n’avait pas de sens », selon l’expression de l’époque, « et serait désastreux pour la Lozère dans le cadre de la politique de décentralisation ». C’était l’époque où le livre ridicule d’un certain Gravier (Paris et le désert Français) était à la mode. Bientôt le Plan deviendra une « ardente obligation ».
Sagement, on avait créé un salaire minimum agricole plus bas que le SMIG général.
Une fois le « miracle français » réalisé et les « glorieuses » bien mûres, l’idée générale dans les sphères politiques et administratives étaient de « faire dépérir le SMIG ». Comme il n’était pas indexé sur la croissance mais seulement sur les prix, son importance relative par rapport aux minima de branche qui eux étaient révisés par la négociation chaque année s’accusait de plus en plus.
Preuve qu’un système de salaires minimum n’est pas en soi contraire au plein emploi si on le gère intelligemment.
Certains se demandaient même s’il ne fallait pas abroger les différents SMIG qui ne servaient pratiquement plus à rien sauf dans des cas très marginaux, du fait du quasi plein emploi. Le SMIG servait essentiellement à condamner les employeurs au noir un peu comme la législation sur la taille minimum des pièces à louer sert à coincer les « marchands de sommeil ». Avec à peu près les mêmes résultats.
Mai 1968 est arrivé, et « l’énarchie compassionnelle » a considéré que la paix sociale exigeait que l’on remette sur le métier un instrument d’affichage social de portée national permettant au complexe politico-administratif de montrer sa belle âme et continuer de régner comme avant.
On a donc commencé par supprimer les 20 zones de SMIG, sans grand dommage, puisque les minima par branche étaient tous supérieurs au plus haut des SMIG. L’ennui, c’est que l’instrument devenait national et permettait au politique d’agir facilement et globalement sans avoir à mener des discussions locales.
C’est donc Chaban-Delmas (assisté de Delors), qui va remettre en selle une institution sans danger et utile marginalement pour éviter des abus, dans le cadre de la « nouvelle société ».
On quitte alors le concept de « minimum vital » pour celui de petits salaires devant participer à la croissance générale. On est en pleine réflexion au Club Jean Moulin sur la politique des revenus. Les énarques commencent à croire que leur devoir est de régler la répartition des revenus créés par l’entreprise, qu’ils entendent également « réformer » (Le livre de Bloch Lainé, « Pour une Réforme de l’Entreprise », est aujourd’hui illisible sauf pour son comique involontaire).
On est à la fin des « trente glorieuses » mais on ne le sait pas. La crise du syndicalisme est manifeste en France où la négociation ne fonctionne pas ou très mal. La CGT refuse toute « collaboration » avec le capitalisme honni et tient les autres organisations syndicales sous sa pression.
Il est intéressant de noter que le passage au SMIC ne soulève pratiquement aucune objection dans les milieux patronaux. Il s’agit d’être « moderne » et de ne pas « injurier le futur ». La paix sociale d’abord.
L’histoire ultérieure du SMIC sera celui d’une catastrophe politique et économique. Une véritable leçon de chose de démagogie à effets pervers.
Disposant d’un instrument national à fort affichage politique (« le salarié pauvre » va faire son apparition dans le vocabulaire politique, au même titre que le chômeur comme objet de cadeau au peuple), les politiques vont commencer une saga qui, avec le recul, prend l’allure d’un délire.
D’abord, on va « charger » le SMIC. Progressivement les charges vont représenter plus que le net. Au sommet de l’évolution, quand une entreprise payait net 100 F au salarié, les prélèvements complémentaires étaient à 120-130.
Ensuite on va vicier le mécanisme de croissance du SMIC en le faisant croitre plus vite que le PIB. Cette démagogie va commencer avec Giscard d’Estaing et s’amplifier sous Mitterrand, et grimper sous Chirac jusqu’à un pic délirant sous Jospin.
Seulement voilà : les trente glorieuses sont mortes en 1971 avec le changement de système monétaire international. Dix années de « Stagflation », mise sur le dos du pétrole, et le programme Commun de la gauche, ont mis l’économie française par terre. Elle ne va plus se remettre.
Le résultat est radical :
Le SMIC dépasse puis laisse sur place tous les minima prévus dans les conventions collectives qui du coup laissent les partenaires sociaux sans « grain à moudre ». La négociation sociale perd tout contenu.
La hiérarchie des salaires s’écrase au point que l’essentiel des salariés est payé au SMIC.
Sous le double effet du chargement du SMIC et de la hausse de son taux, le chômage devient massif. On passe de quelques centaines de milliers à quelques millions.
Le SMIC aura été l’instrument privilégié de la préférence pour le chômage. Jospin complètera le dispositif avec les trente-cinq heures et le blocage administratif de la vie sociale dans l’entreprise.
On construit cette horreur au moment même où Delors et les Enarques de gauche considèrent qu’il faut faire entrer l’économie française dans une concurrence mondiale totale.
La contradiction entre des coûts d’emploi aggravés et une concurrence terrible des pays à bas salaires, est évidente, avant même les mesures Schroeders qui, elles, dopent la concurrence d’un pays exportateur du fait de la puissance de son industrie. La compétitivité des activités de main d’œuvre française s’effondre.
En 2000, le « manque à gagner » dans les effectifs salariés privés atteint près de 10.000.000 d’emplois, en dépit de la très forte hausse mondiale de l’emploi des années 97-99. Le chiffre est facile à calculer : il suffit de faire le ratio entre population totale et population salarié dans les 5 pays du monde les plus efficaces et de l’appliquer à la France. Pour 62 millions d’habitants on devrait avoir entre 25 et 28 millions de salariés. On en a entre 15 et 18 selon les chiffrages.
Face au désastre, on commence à revenir en arrière avec des mesures de plus en plus imbéciles.
On détaxe les bas salaires pour leur rendre un minimum de cohérence avec les valeurs du marché. Mais les charges globales elles ne baissent pas : le massacre fiscal des entreprenants peut commencer ; on tuera l’investissement après avoir tué l’emploi salarié.
On détaxe les heures supplémentaires, jolie démagogie Sarkozienne car il faut répondre à la question du consumérisme électoral :
- « Qu’allez-vous faire pour le (mon) pouvoir d’achat ? »
Mais qui paie cette libéralité ?
On détaxe les emplois familiaux. Même questions : qui paie ?
Qui paie, sachant que, déjà, il faut payer pour financer les trente-cinq heures ?
La France s’enfonce dans le chômage de masse, l’hyperfiscalisation, les artifices politiciens démagogiques, le sous-investissement, les déficits commerciaux.
Avec l’énarque Hollande, on passe à la dimension supérieure : l’asphyxie totale du pays.
La France passe au 7ème rang des pays pour le PIB. Elle s’enfonce dans la dette (près de 100% du PIB) et le chômage (plus de 5 millions). L’hystérie fiscale bloque tous les marchés : le bâtiment s’effondre, l’immobilier suit, l’investissement industriel est ridicule, les entrepreneurs fuient.
La totale.
Devant un désastre devenu indécent, un nouveau changement à 180% se produit. Voilà Macron, en majesté, une réforme microscopique et un « pacte » qui redonne en partie ce qui avait été pris mais sans toucher aux vaches sacrées : SMIC en folie ; blocage social ; hyper-fiscalité aggravée etc.
Que conclure ?
Un salaire minimum n’est pas une catastrophe si on respecte quelques conditions :
- Pas de gestion politique nationale
- Codécision patronat syndicat par branche
- Garantie de pouvoir d’achat (smig et pas smic) et valeur nettement supérieure aux garanties chômage minimales et aux minima sociaux.
- Nombreuses dérogations pour aider les populations fragiles à trouver de l’emploi.
- Filet de sécurité, certes, mais par zones géographiques en fonction du niveau des prix locaux. Paris n’est toujours pas la Lozère.
- Revalorisation négociée et tenant compte du cycle et du nombre de chômeurs.
- Révision de la notion de charges sociales pour un concept de salaire différé, avec baisse du salaire différé par rapport au disponible.
Le drame actuel c’est qu’on considère les salaires minima comme des variables globales d’ajustement international. On dit : l’Allemagne doit créer des salaires minima pour diminuer ses excédents. On demande à la Grèce de diminuer les salaires minima pour faire face à ses dettes.
Le SMIC devient un instrument global d’ajustement macroéconomique.
Alors qu’il doit être une valeur de contrôle des abus salariaux éventuels et géré dans la microéconomie au plus près des branches d’activité et des réalités régionales.
Tous ceux qui ont cru qu’ils pouvaient jouer au Monopoly avec les grandeurs essentielles de l’économie, soit par idéologie, soit par démagogie, soit même par l’effet de bons sentiments, n’ont commis que des catastrophes. L’effet pervers est quasiment automatique. Le progrès social passe par une politique macroéconomique qui favorise et une micro-économie qui enrichit.
On peut constater que les cadres macroéconomiques qui ont été mis en place depuis 1971 aussi bien dans l’organisation mondiale, qu’européenne et française sont dépressifs et que la micro-économie a été mise sous tutelle au point de l’étouffer, ou sous des tensions telles qu’elle a fini par craquer.
Le cercle des économistes regroupés dans E-TOILE autour de Didier Dufau, Economiste en Chef, aborde des questions largement tabous dans les media français et internationaux soit du fait de leur complexité apparente, soit parce que l'esprit du temps interdit qu'on en discute a fond. Visions critiques sur les changes flottants, explications sur le retard français, analyses de la langueur de l'Europe, réalités de la mondialisation, les économistes d'E-Toile, contrairement aux medias français, ne refusent aucun débat. Ils prennent le risque d'annoncer des évolutions tres a l'avance et éclairent l'actualité avec une force de perception remarquable. Association loi 1901 |
La réglementation du minima salarial facteur de chômage ! Interrogez, Thomas Piketty sur le manque de répartition des richesses source de nuisance économique. Dans quel cadre raisonnez-vous monsieur Dufau ? celui ultralibéral de Bruxelles ? là où il est dit que le plein emploi nuit aux profits, là où l'on raisonne NAIRU 'non accelerating inflation rate of unemployement'. Le taux de chômage conseillé pour la france étant de 9.5% et pas plus bas, sinon l'inflation pourrait dépasser les taux plancher recommandés. Vous préférez prendre l'argent de leur travail aux hyper-pauvres les smicards, (les minimas sociaux étant pour moi des oboles de la « mort en sursis ») qui n'ont quasiment rien pour assurer leurs besoins d'évolution, que de remettre en question la façon fraduleuse avec laquelle s'est mise en place la redistribution du labeur de ceux qui travaillent, vers le monde de la finance et de l'actionnariat ! et bien évidemment la stupidité et la cruauté de votre raisonnement macro-économique n'a pas une once d'imagination en faveur de l'innovation sociale. Pensez-vous que l'on va vers le développement de l'emploi avec les imprimantes 3D et tout ce qui se profile ; c'est à dire l'automatisation qui devait permettre à l'homme de faire des travaux beaucoup plus intéressants en assurant le développement de son bien-être. Au fait parlez-vous souvent du plein emploi dans vos pages ? et comment faites-vous pour l'obtenir sans indiscrétion ? Vous prêchez pour la jungle Cher Monsieur économiste ! Surtout ne changez rien !
Instaurer un SMIC revient simplement à interdire aux personnes dont la productivité du travai lest faible d'avori un emploi et de progresser, instaurer un SMIC revient à plonger dans la misère et l'assistanat les plus faibles.
Pas besoind'un SMIC pour prévenir les abus, il suffit que la concurrence soit assurée, et les abus disparaitront, un salarié mal payé n'est pas un majeur sous tutelle ou un demeuré, il fait jouer la concurrence lui aussi.
La loi d'airain des salaires de Lasalle n'a jamais été vérifiée.
Un SMIC en sert à rien, sauf à répendre la misère pour les plus faibles.
"demander plus d'intervention de l'état, c'est demander toujours plus de contraintes et toujours moins de Liberté" Ludwig Von Mises.
Le commentaire d'Isabelle est un magma de phraséologie marxiste, elle est un "idiot utile" comme disait ce "brave" Lénine...
Exact et ce qui donne la chose suivante : les entrepreneurs des pays à haut salaires déplacent les entreprises dans les pays à bas salaires et les salariés des pays a bas salaires se déplacent vers les pays a haut salaires. Et on refait un tour de manege.
La Suisse (et l'Allemagne) ont compris depuis longtemps quelque chose qui tombe sous le sens et que les fonctionnaires français n'ont soit pas compris soit pas le courage politique de reconnaître (et qu'Isabelle Bouraux n'a visiblement pas compris non plus) : il faut choisir entre des priorités mutuellement incompatibles :
1) Augmenter les salaires, et en particulier les bas salaires correspondant à des emplois peu qualifiés, plus vite que les gains de productivité,
2) Diminuer la durée du travail en baissant l'âge légal de la retraite (65 ans en Suisse...) et la durée hebdomadaire du travail (42 heures en Suisse...), augmentant ainsi le coût du travail,
3) Etendre le champ des prestations sociales et de la dépense publique, poussant ainsi la fiscalité vers des niveaux parmi les plus élevés du monde,
4) Engager le pays dans la mondialisation, y compris avec des pays ayant des salaires 10 fois moins élevés, des charges salariales 2 fois moins élevées, des durées de travail 40% plus élevées, une fiscalité 50% moins élevée, sans s'assurer que les parités de change seraient bien fixées à des niveaux équilibrant les balances commerciales (et donc les balances en emplois),
5) Engager le pays dans l'Euro, se privant ainsi de toute possibilité d'ajustement par le taux de change,
6) Créer des emplois.
La Suisse et l'Allemagne ont donné la priorité à la création d'emploi (6) au détriment du "social" (1-2-3) en acceptant la compétition mondiale (4) et, pour l'Allemagne, l'Euro (5).
Il est immédiatement visible que 1-2-3 sont incompatibles avec 4-5.
La France a donné la priorité à 1-2-3-4-5 au détriment de 6. Les politiques français auraient voulu détruire l'emploi et augmenter le chômage en France qu'ils s'y seraient pris très exactement de la manière dont ils s'y sont pris, droite et gauche confondus. Il est quasiment impossible de penser rationnellement que ce n'était pas bel et bien le but recherché.
Il est bien exact que le creusement des inégalités de revenus et de richesses au delà de ce qui est légitime compte tenu des inégalités de compétence, d'esprit d'entreprise, de prise de risque, de force de travail, de créativité, etc ont des conséquences économiques néfastes. Il y a en revanche une totale méprise sur les causes du creusement des inégalités depuis 35 ans et cette incompréhension apparaît flagrante dans le commentaire d'Isabelle Bouraux. Sur ce sujet, puis-je vous renvoyer à mon commentaire de l'article de Monsieur Dufau de mai 2014 intitulé "Crises périodiques et inégalités" sur ce site ou encore à mon commentaire de l'article "L'économie à l'abandon" de juillet 2014 ?
Il est totalement consternant de voir ceux qui se réclament - en mots - de la cause des travailleurs français, leur causer - dans les faits - un tort aussi considérable.
Vous semblez avoir voulu "déstructurer" le langage de propagande d'une certaine extrême-gauche socialiste et en faire un cas d'école.
Prenez cette assertion : "La réglementation du minima salarial facteur de chômage ! Interrogez, Thomas Piketty sur le manque de répartition des richesses source de nuisance économique."
Vous illustrez un procédé trotskiste bien connu : mettre en rapport deux choses qui n'ont aucun rapport. M. Picketty a voulu prouver que les nouveaux riches actuels sont plus riches que les anciens nouveaux riches, du moins en dehors de la France. On ne voit pas très bien le rapport avec le salaire minimum. C'est là votre amusante supercherie.
Vous continuez avec cet autre piège :
"Le taux de chômage conseillé pour la France étant de 9.5% et pas plus bas, sinon l'inflation pourrait dépasser les taux plancher recommandés."
Naturellement personne n'a jamais ni conseillé ni imposé à la France un taux de "9.5%" et la préoccupation évidente en ce moment est plutôt d'éviter la déflation que l'inflation. Votre procédé a juste pour but, à nouveau, de faire paraître débile vos éventuels opposants.
Que lisons nous ensuite ?
"Vous préférez prendre l'argent de leur travail aux hyper-pauvres les smicards'.
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Là vous avez voulu prouver que les socialistes ne savent qu'injurier en projetant sur leurs adversaires des intentions ignobles. En faisant semblant de vous faire traiter de monstre, vous saviez que vous n'auriez aucun mal à prouver le contraire.
Ou encore :
"les minimas sociaux étant pour moi des oboles de la « mort en sursis »".
Belle trouvaille de contre-propagandiste.
Si vous n'aviez pas mis cette phrase en exergue, dans quel guêpier ne vous seriez vous pas mis ?
Il aurait fallu expliquer qu'un foyer de deux smicards avec deux enfants , si on ajoute les charges sociales (que vous avez appelé ici, je crois, salaire différé), les transferts sociaux et les gratuités, dispose en moyenne de 5.500 Euros de revenus mensuels en France. Alors qu'un jeune couple de paysans biélorusses avec deux enfants, dispose d'environ 200 Euros, pour la même période, grâce à l'acquis de 75 ans de "socialisme réalisé". Ou rappeler qu'en 1914 le même couple de paysans français avec deux enfants vivait avec à peu près la même somme de 200 E.
Oui nous sommes tous des "morts en sursis", mais tout de même, avant l'issue fatale, assez privilégiés en France.
Vous charriez encore avec cette phrase, un peu facile dans la caricature tout de même.
"Vous préférez prendre l'argent de leur travail aux hyper-pauvres les smicards" (plutôt que) "de remettre en question la façon frauduleuse avec laquelle s'est mise en place la redistribution du labeur de ceux qui travaillent, vers le monde de la finance"
Tous ceux qui vous lisent savent que vous dénoncez l'économie "baudruche"; selon votre terme favori et le détournement de l'économie réelle liée au travail et à la production vers une économie de pure spéculation. Vous voulez faire croire que vos critiques ne vous lisent pas. C'est pas bien !
Prenez encore cette phrase : "Pensez-vous que l'on va vers le développement de l'emploi avec les imprimantes 3D ? ".
Ne craignez vous pas que votre procédé ne vous entraîne un peu trop loin dans la dénonciation facile de la bêtise crasse.
Bien sûr, vous pouvez laisser croire que le socialiste conscientisé n'a pour politique de l'emploi que l'augmentation du SMIC et l'interdiction des imprimantes 3D. Mais tout de même !
Et cette phrase finale : "vous prêchez pour la jungle".
Croyez vous que tous les socialistes extrémistes ne vivent qu'avec en tête les livres de Berthold Brecht : "dans la jungle des villes" et "mère courage".
Demandez à dJack. Lang et à son intéressante épouse qui selon le Canard Enchaîné a exigé d'un sous-traitant de sa planque de l'Institut du Monde Arabe des repas gratuits (même pas Hallal) pour eux et leurs copains , ou à la Mme Haigneré, socialo-compatible, selon M. Cambadelis, dont une partie du salaire est exonéré d'impôts. Les avantages indus de ce genre expliquent plus que la vilénie des méchants employeurs l'énormité des prélèvements et la perte de pouvoir d'achat correspondantes, source de difficultés d'emplois et donc de relative stagnation du SMIC.
Bien sûr, vous auriez plus aller plus loin. Exigez plus d'immigration, plus de mendiants roumains dans les rues , un meilleur accueil des nautes courageux qui visent Lampedusa ; vous auriez pu dénoncer les ghettos où on enferme par un apartheid féroce les noirs et les musulmans, (et un peu les jaunes tout de même). Et affirmez qu'avec un SMIC à 50 000 euros par ans, il n'y aurait plus de trafics et moins d'armes de guerre dans les zones de non droit françaises.
Parce que la jungle, elle est là, avec quelques bêtes fauves qui se sont signalées récemment, hors de leur tanière.
Vous auriez pu facilement exploiter le thème "Je suis Charlie, et je veux une hausse du SMIC" ("Subventions Maousses Inondant Charlie").
Vous vous êtes contenu. Mais pas assez. Messieurs les économistes, sortez du corps du Bourreau et de la Bouraux, on vous a reconnus.
Je reste d'accord avec les derniers mots : "Surtout ne changez rien !" Encore une minute Madame la Bouraux !
LOL, mais Nous ne sommes pas derrière le nom d'Isabelle Bouraux.
Giscard commet quatre erreurs graves :
- Il admet le passage aux changes flottants et finit par essayer de la contrer avec la monnaie unique. On a vu les résultats
- Il bloque l'immigration (dans les mots) et ouvre le regroupement familial avec les résultats que l'on voit qu'il finit par dénoncer (son article sur "l'invasion")
- Il crée l'Assemblée Européenne et se plaint d'un récent "coup d'état" de ladite
- Il détruit le mariage classique et se plaint que l'on aboutisse au mariage pour tous.
Chirac renonce à supprimer l'ISF puis les 35 heures. Finalement il ne fait plus rien.
Sarkozy met en place un agenda purement politique en scandant des réformes à destination de la clientèle électorale de gauche (suppression de la double peine, réduction des effectifs policiers, RSA, grenelle de l'environnement etc.). Il renonce à supprimer les 35 heures et l'ISF. Il fait un pacte avec la CGT.
Juppé qui pense être le futur président a expliqué qu'il trouvait que le RMI et l'ISF auraient du être inventés par la droite même si aujourd'hui il se démarque de ses positions passées pour avoir quelque chose à dire à droite.
Même Madame Le Pen vient sur le terrain de la gauche et même de la gauche de la gauche, en réclamant plus de services publics, plus de protection sociale, une hausse massive du SMIC etc.
Isabelle Bouraux devrait se réjouir : nous avons une droite de gauche et une extrême-droite d'extrême-gauche !
Quant aux partis politiques traditionnels, il me semble qu'en refusant de se saisir des thèmes discutés par Monsieur Dufau (coordination économique de la zone Euro, système coopératif de taux de change fixes mais éventuellement révisables visant à éviter au plan mondial le développement de déséquilibres de balances courantes et la duplication de crédit qui en résultent), ils sont en train de perdre toute pertinence et d'ouvrir un boulevard aux extrêmes : Syriza en Grèce, peut-être Podemos en Espagne en décembre prochain, peut être le FN en France en 2017.
Au moins les extrêmes - quoi que l'on puisse penser de leurs idées dans les domaines économiques et non économiques - sont-ils un peu plus cohérents que les partis traditionnels en rejetant la mondialisation et l'Euro (4-5) au profit du "social" (1-2-3-6) alors que les partis traditionnels continuent à promettre des choses incompatibles entre elles (1-2-3-4-5-6) et s'enfoncent donc dans la marginalité.
Tout ceci n'est pas de très bonne augure.
Mais bien sûr, 90 % des salariés français sont salariés dans des PME, et les PME, c'est bien connu, se déplacent partout dans le monde pour chercher les salaires les plus faibles.
Ah oui mais non, en fait ce sont les grandes entreprises !!! Mais bien sûr, c'est bien connu, L'Oréal ou Sanofi préfère employer des employés à forte valeur ajoutée chinois que français ?
Soyons réalistes, les entreprises embauchent des gens en fonction de leur productivité, voilà pourquoi les français gagnent plus que les chinois : ils sont plus productifs.
Mais alors, pourquoi un coiffeur chinois, qui a la même productivité (quasiment) qu'un coiffeur français, est bien moins payé ?
Car le coiffeur français bénéficie de la forte accumulation de capital de l'économie française pour que les gains de productivité des autres professions ruissellent vers sa profession qui n'en connait pas (par le jeu de la concurrence des employeurs : si je ne paye pas un coiffeur assez cher, il cherchera un autre emploi mieux rémunéré dans un autre secteur d'activité).
Ce qui crée le chomage en France, c'est la réglementation étatique et ce qui appauvrit les français, c'est la volonté étatique d'empécher l'accumulation de capital dans ce pays ...
On va bientôt s'en rendre compte, quand on ne pourra plus se cacher derrière l'endettement ...
Bien cordialement,
oui mais pas n'importe laquelle.
"ce qui appauvrit les français, c'est la volonté étatique d'empécher l'accumulation de capital dans ce pays ..."
revoir la fiscalité sur ce plan est surement necessaire, mais ce n'est pas seulement au niveau français que cela s'averera suffisant.
Quant à votre exemple des petites pme, c'est clair mais ou sont partie les emplois industriel. Est-ce que adidas, lacoste, etc...fabrique encore en France ? Au moment ou la révolution informatique s'est mise en place ce sont les grosses entreprise qui on profité des gains de productivité à cause de leur taille, elles ont débauché et ont laissé les petites payer les augmentations de charges, elles ont par la suite poursuivie en délocalisant ce qu'elle pouvaient , c'est le jeu économique normal. Allez dans les super-marché et vous verrez qu'il y a des caisses auto, une caissiere surveille 5 a 7 caisses et il y en a 10000 en france. Il ne s'agit pas de revenir en arriere mais de faire les bons constats. Meme en abaissant le smic vous n'arriverez pas à modifier durablement et de maniere substanciel le chomage. C'est mon avis :)
Trouvez moi une réglementation étatique qui crée de l'emploi. Les 35h peut-être ?
:-)
Si on revoit la fiscalité et la réglementation au niveau français, alors la situation de la France s'améliorera, sans avoir besoin d'un niveau supérieur au niveau français.
Pour la révolution informatique, la baisse du smic, les supermarchés, il vous faut lire "ce qui se voit et ne se voit pas" de Frédéric Bastiat, plus précisément le chapitre intitulé : "Les machines".
Toutes les réponses à vos questions sont là.
On en fabrique plus de polos lacoste en France ? il y a moins de petits commerces ? grâce à l'informatique, la productivité a été décuplée ?
Mais tout cela crée de l'emploi, cela n'en détruit sûrement pas, et tous les français s'enrichissent grâce à ces phénomènes !!!!
Relire "Les machines" pour comprendre.
Bien cordialement,
"La crise des capitalismes historiques que nous attribuons à une ponction excessive de richesse de la part du Top Ten s’applique clairement à la plupart des pays capitalistes historiques. Les élites économiques portent dans ces pays la responsabilité de la crise. L’insuffisance de l’investissement a nui à ses pays, le stock de capital y est trop faible, l’endettement public et privé l’a dissimulé longtemps en tirant la croissance par la haut. La dépression agit comme un révélateur des insuffisances du tissus productif des pays dominants de la zone atlantique et du Japon à l’exception toute relative de l’Allemagne qui a joué astucieusement sa partie."
http://criseusa.blog.lemonde.fr/2013/07/04/inegali...
En 2014, les suisses refusaient par referendum l'instauration d'un salaire minimum légal. Il faut dire que, du fait d'un code du travail suisse de 130 pages contre 3500 en France, de l'absence de toute législation sur un quelconque salaire minimum légal et d'un système éducatif adapté et de qualité par rapport au système français totalement inadapté et en plein déclin, les suisses ont les salaires parmi les plus élevés du monde avec un taux de chômage de 3% parmi les moins élevés du monde.
Voilà que nos amis suisses remettent ça en refusant le week-end dernier - toujours par referendum - un nouvel impôt sur les successions. Il faut dire que, le peuple suisse décidant par lui même de sa fiscalité - ce qui est tout de même le B-A-BA de la démocratie -, les budgets sont équilibrés et la dette fédérale inexistante et il n'est donc nullement besoin d'un nouvel impôt.
Le contraste entre le système démocratique suisse et le système de dictature du fonctionnariat français ne saurait être plus marqué (le dernier referendum français remonte à 2005 si ma mémoire est bonne et, malgré le "non", la constitution européenne a tout de même été imposée au peuple français par le traité de Lisbonne, montrant par là même tout le cas que l'on fait de son opinion souveraine). L'écart de qualité du système éducatif suisse et français se mesure d'ailleurs très facilement : un élève de maternelle suisse a déjà compris que le système suisse est meilleur ; un élève de l'ENA en France pense toujours après 20 d'études que le système français est meilleur...
Que Piketty ait raison ou non, pour savoir quelle fiscalité est la plus souhaitable, rien de plus simple : il suffit de demander, le peuple répondra toujours bien mieux qu'une clique de fonctionnaires qui n'ont absolument aucun droit de décider de ce qui ne les regarde pas.