France 2023 : Rire ou Pleurer ?
Pour celui qui cherche à déterminer les voies et moyens d’une meilleure compréhension des phénomènes mondiaux, nationaux ou locaux, et veut proposer des objectifs et donc des solutions pour les atteindre, les deux mois qui viennent de s’écouler ont été tellement navrants et odieux, alors qu’il était tellement facile de faire autrement, que l plume en tombe.
La détermination des gens aux commandes à prendre des décisions absurdes ou même simplement contraires à leur intérêt ou à leurs objectifs est phénoménale. Nous venons de traverser la période la plus intensément ridicule de ces 30 dernières années avec un brio qui laisse perplexe sur la capacité de descendre plus bas dans le genre. Comme disait le père de San Antonio, « les imbéciles ne déçoivent jamais ». Ou Audiard : « les cons osent tout, c’est à cela qu’on les reconnaît ».
On a donc vu le gamin pervers et narcissique qui fait semblant de présider la République française lancer plusieurs projets successifs censés compenser son absence presque caricaturale de bilan à la fin de son premier quinquennat. La guerre en Ukraine lui a permis « d’enjamber l’élection présidentielle », sans aucun débat de fond sur aucun sujet, mais l’a laissé sans majorité au Parlement. Il a fait travailler son cabinet noir pour fixer la tactique de la première année. L’ordre de service : piéger et casser LR tout en se présentant comme le grand réformateur tous azimuts, celui qui ne craint aucun dossier, aussi bien dans les domaines économiques, régaliens ou sociétalistes. Tout était grossier et cousu de fil blanc. Pour ces gens, les Français sont des proies faciles à manipuler. La presse aux ordres accompagna l’opération, comme toujours. C’était tellement visible que cela en devenait du comique troupier.
Les dirigeants de LR après la catastrophe de Mme Pécresse et la déroute des Législatives, n’avaient plus guère le choix. Il leur fallait entreprendre ce qu’ils ne voulaient pas faire depuis l’échec de Sarkozy : revenir à l’essentiel en définissant le programme, le projet, l’identité, en un mot les raisons pour lesquelles ils devaient non seulement survivre mais prospérer. LR devait avoir quelque chose à dire et le dire d’une seule voie après avoir construit un projet adapté aux enjeux fondamentaux du pays et aux attentes impérieuses des électeurs. Au lieu de cela ce parti entreprit d’élire un président. Éric Ciotti gagna après avoir fait le choix de Wauquiez comme futur candidat à la présidence. Quelques élus de plus quittèrent le parti. Les candidats battus restèrent et continuèrent à se lancer dans des opérations personnelles. Le discours LR resta vide. C’était tellement risible que cela en devenait du comique goguenard.
Les dirigeants de la « gauche », réunis dans un foutoir nommé NUPES commencèrent à se battre comme des hyènes, femmes contre hommes, socialistes contre Verts LGBT+++, petits chefs contre Grand Chef et à dénaturer tous les débats du parlement. La haine et la médiocrité extrême, baignées dans une outrance fabriquée et enfantine, offrirent un spectacle tellement hideux qu’on ne pouvait s’empêcher d’en rire la résurrection du comique de clochards à la Bunuel.
Mme Van der Leyen donna la mesure de ce qu’elle était : une folle d’elle-même enfiévrée n’hésitant jamais devant une sottise à prononcer ou une outrecuidance à assumer. La voilà pérorant sur toutes les scènes en chef militaire des États-Unis d’Europe et en leader maxima sur tous les sujets hors de la compétence de la Commission. C’était tellement outré qu’on aurait pu s’attendre à quelques recadrages notamment venant du Président français. Rien ne vint et la pantine continu à s’agiter prouvant une fois de plus que le ridicule ne tue pas.
Ne parlons pas de la Ville de Paris et de la bande de foldingues amassés par Mme Hidalgo dans une sorte de cages aux folles, qui a fait du rat et de la leptospirose, associés à deux slogans sommaires, dégentrification et dictature du vélo, la base d’une gestion ruineuse, malveillante et malfaisante. L’accumulation de milliers de tonnes d’ordures commence à inquiéter les organisateurs des Jeux Olympiques de Paris. Avoir cru qu’on pouvait confier les jeux olympiques à une ville dirigée par cette équipe de pitres navrants est le genre de déni de la réalité qui peut tuer un évènement même mondial et de l’importance des Jeux. Certains imbéciles se jugent importants à proportion des dégâts qu’ils créent. Ils commencent à devenir tels que plus personne ne rit.
Plus on descend les étages du pouvoir, plus les occasions de rire ou de pleurer s’accumulent. La décision délirante des instances incontrôlables de l’Union Européenne, la Commission et le Parlement, d’interdire la vente de voitures à moteurs thermiques d’ici à 2035 sans aucune étude d’impact et sans objectif chiffré en matière de température moyenne du globe, paraissait devoir passer comme une lettre de bons sentiments à la poste des bisounours. Mais voilà que les Allemands regimbent. Depuis que les deux Allemagne se sont réunifiées, le nouveau moloch teutonique n’a plus besoin de personne pour se refaire une réputation, en tout cas pas de la France qui croit encore aux beautés du couple. Ses excédents commerciaux faussent toute l’économie financière de la zone Euro, sa politique chinoise multiplie les blocages, sa volonté antinucléaire fait tout dépendre du gaz russe. Bref, on retrouve l’Allemagne de toujours qui met la paix, la prospérité, l’identité européenne en difficulté en se moquant totalement des autres pays. Et voilà qu’on veut toucher à son noyau dur : ses firmes automobiles, ses centaines de milliers de salariés, ses exportations, Nein ! Nein ! Nein !
La Commission européenne envoie dans les médias français son commissaire français, Thierry Breton, le plus beau brushing de Bruxelles, déminer le terrain médiatique. Nous avons alors droit à cette époustouflante déclaration : les voitures d’occasion finiront en Afrique qui ne passera évidemment pas à l’électrique et les entreprises automobiles allemandes pourront continuer à y exporter des voitures thermiques. Comme l’Afrique aura bientôt une population de 2 milliards de consommateurs, les marchés seront là pour le « thermique » et tout le monde sera bien content. Ouf, il l’a dit : l’objectif de réduction du réchauffement climatique tout le monde s’en fout à Bruxelles. « Cette histoire de CO2, c’est juste un levier pour créer les États-Unis d’Europe et montrer qu’on possède désormais tous les pouvoirs. On le fait au nom du bien et en associant Greenpeace à notre projet européiste. On est malin, non ? ». La tête consternée d’Apolline de Malherbes qui joue les questionneuses-roquets sur on ne sait plus quelle chaîne et au bout d’on ne sait plus quelle laisse, est des plus rigolotes. Dire des conneries d’accord, favoriser des projets foireux d’accord, mais s’associer à un pareil cynisme c’est pousser la soumission un peu loin. Le profil du larbin éructant contre les méchants mais obligé de cautionner un mensonge aussi énorme, cela peut donner le vertige même à une journaliste bien installée dans le système. Un peu le même mécanisme mental que celui du truand d’honneur qui devient un simple donneur ! Merci à ces deux-là, de ce moment de vérité à se rouler par terre de rire. Bifurquons, bifurquons comme la lune !
Passons au summum de ce grand moment d’intelligence française : la réforme des retraites du privé sans toucher aux privilèges des retraites du secteur public. Cinq ans après avoir choisi une option totalement irréaliste qui n’a évidemment débouché sur rien, le Président annonce une nouvelle réforme pour se rétablir comme l’homme nécessaire qui agit et pour démantibuler LR, sommé de se rallier à un projet « qui est le sien ». LR aurait pu et dû réagir en prenant une position claire : le vote de cette loi est nécessaire, mais après cinq ans d’atermoiements, elle n’a pas d’urgence absolue, alors qu’il y a la guerre en Ukraine et le feu sur le marché de l’énergie et une inflation incontrôlée. « Nous exigeons que plusieurs initiatives urgentes soient prises par le gouvernement : la première est la facturation de l’électricité au coût de notre production et la fin du cauchemar des indexations européennes qui ont multiplié les prix par dix ! C’est la première urgence. Elle est cruciale pour tout le monde. Il faut agir immédiatement. La seconde est la reconnaissance par le parlement et le gouvernement français du caractère génocidaire d’Holodomor et la création au Trocadéro d’un mémorial des génocides socialistes et national- socialistes. La troisième urgence et de voter une loi de défense de la langue française qui entre autres mesures interdira l’emploi de l’écriture genrée ou inclusive, ainsi que l’interdiction de la propagande homosexuelle et trans à l’école et dans les sphères publiques ». On n’imagine qui que ce soit avoir le courage tranquille de prononcer ces paroles ? Le courage tranquille : voilà un bon slogan pour les prochaines Présidentielles.
Cette position aurait eu l’avantage de porter le trouble chez tous les adversaires de LR et de remettre le parti en ligne avec l’opinion.
Le prix de l’énergie est bien l’urgence absolue. En se concentrant sur le sujet, le support du pays était acquis. Et il était facile pour le LR de charger la barque sur la destruction du nucléaire organisée par les verts, le PS et Macron. Cela frappait et la NUPES et les Macronistes.
L’Allemagne et le Parlement européen ont reconnu le caractère génocidaire d’Holodomor. La même reconnaissance est bloquée en France par les Socialistes et les Communistes depuis des lustres. Il fallait saisir l’occasion de la guerre en Ukraine et ses atrocités pour sortir du déni et commencer à focaliser l’opinion et notamment celle de la jeunesse sur les génocides socialistes. Cela permettait de porter des coups à la NUPES et à l’influence communiste dans les médias et le monde de la culture, tout en démontrant la mollesse dans ce domaine de Macron dont les grands principes s’arrêtent aux frontières du « qu’en-dira-t-on » de gauche. Quant à la sauvegarde de la langue française elle permettait, outre de faire voter une loi indispensable, de mettre en difficulté le Wokisme de la Nupes et des équipes Macron, avec des retombées sur la mairie de Paris « féministe et gay friendly ».
On ne voit pas trop pourquoi LR s’est privé d’une stratégie gagnante et a refusé de reprendre la main sur le calendrier et les sujets législatifs. Si E. Macron passait outre, on le laissait faire sans participer à ce combat que les moyens constitutionnels lui permettaient de gagner. La blanche colombe aurait voleté au-dessus de ce nœud de serpents, lovés dans les tas d’ordures accumulées.
Au lieu de cela LR s’est associé au bras de fer mis en place par l’orgueilleux et immature Macron avec l’Assemblée et les syndicats. Le pompier incendiaire a voulu encore s’exalter. Croire qu’arracher des correctifs démagogiques ferait du bien aux LR était une folie pure. Elle a permis aux vaincus de l’élection à la tête de LR de faire leur numéro. Voir l’ex parti gaulliste défendre les carrières longues, des mesures spéciales pour femmes, la pénibilité, l’index senior, qui ne sont que des fausses solutions à dimension électoraliste de bas étage, a quelque chose de tragicomique. Aucune de ses mesures n’est autre chose qu’une démagogie en faveur d’une catégorie. Et voici que le 49.3 balaie cette compromission et prouve que toute cette collaboration était suicidaire. Et tous les porte-voix du Président s’acharnent sur LR en affirmant que c’est la faute de LR s’il a fallu recourir au 49.3.
Faut-il en rire ? La rue flambe et fait flamber les ordures. Poutine se tient les côtes.
Faut-il en pleurer ? Il faudra plus que des « rencontres citoyennes bidon » pour sortir de la situation qui commence à ressembler à une guerre civile larvée.
Yves Thréard parle de « goût de l’échec, où le ridicule le dispute à la vulgarité ». Tiens, Macron ne nous protège plus…
« Cette réforme n’était pas la mer à boire », écrit-il. Mais elle était l’amer à boire à un moment où l’urgence était ailleurs. C’est cette amertume qui plaisait à un Macron qui se flatte de vouloir « emmerder » des catégories de Français.
Voilà notre pays qui dérive un peu plus à vau l’eau et menace de sombrer au son de l’orchestre rouge.
Non, décidément ! Pas quoi rire !
Le cercle des économistes regroupés dans E-TOILE autour de Didier Dufau, Economiste en Chef, aborde des questions largement tabous dans les media français et internationaux soit du fait de leur complexité apparente, soit parce que l'esprit du temps interdit qu'on en discute a fond. Visions critiques sur les changes flottants, explications sur le retard français, analyses de la langueur de l'Europe, réalités de la mondialisation, les économistes d'E-Toile, contrairement aux medias français, ne refusent aucun débat. Ils prennent le risque d'annoncer des évolutions tres a l'avance et éclairent l'actualité avec une force de perception remarquable. Association loi 1901 |
Ce sont des mesures qui font consensus, non ?
Sur la pénibilité je renvoie à nos articles de 2009 :
http://cee.e-toile.fr/index.cfm/2009/6/23/Retraite...
et de 2014 :
http://cee.e-toile.fr/index.cfm/2014/6/24/Pnibilit...
Le mot d'ordre de prise en compte de la pénibilité ne correspond à aucun concept. Aucune définition objective de la pénibilité n'est possible. Il n'est entré dans la sphère politique que dans le cadre d'un accord entre politique et syndicats : la pénibilité permettra de maintenir les avantages odieux des privilégiés des services publiques et principalement celui des agent de la SNCF ! La lâcheté politicienne est le moteur de toute l'affaire. Écrit par notre regretté ami Sylvain Dieudonné, il a connu plus de 4600 lectures. Il notait : "En deux ans les thèses socialistes sont devenus des évidences de droite !". Maintenant ce sont les éditorialistes de Cnews qui chantent les vertus de la "pénibilité", 20 ans plus tard. Ce faux concept est entré dans l'esprit du grand public. Hélas ! On a inventé depuis la clause du grand père qui fait que toute réforme dans le secteur public ne peut s'appliquer que pour les nouveaux entrant, retardant de plusieurs décennies l'effet de réformes nécessaires.
La discussion sur les carrières prétendûment longues est du même tabac. Le concept implique que le travail sans salaire des meilleurs dans le cursus universitaire ne représente aucune pénibilité et permet de se mettre les pieds en éventail. Le mérite ne compte pas. La nullité travaillée doit l'emporter. Rappelons tout de même que quiconque fait des études longues ne peut envisager de partir à la retraite avant 67 ans et qu'on parle d'un départ à 59 ans des "travailleurs longs". Ce n'est pas ridicule, c'est une démagogie honteuse.
De même faire intervenir des considérations de genre est pervertir le sens même du concept de retraite.
De même l'index sénior est une création des mouvements qui cherchent à annuler de prétendues "inégalités" par des grilles contraignantes. Index de femmes , index d'immigrés, index pour handicapés... La mise à l'index de la société est une manie de gauche et notamment du mouvement LGBT.
Voir les LR se lancer dans cette perspective est consternant. L'art des partis de droite de se couler dans les erreurs conceptuelles proposées par la gauche est remarquable. Il suffit de diriger une entreprise 3 minutes pour comprendre que les structures d'âge, de genre, d'origine, sont le plus souvent liées à un empilage de décisions et de contrats dépendant beaucoup plus des circonstances historiques que d'une volonté délibérée de la direction.
Si les entreprises liquident facilement les séniors ce n'est pas pour recruter des jeunes pas chers. Il n'y a plus de jeunes ! C'est pour pouvoir survivre à la concurrence étrangère généralement en déplaçant les productions. Si les entreprises du textile n'emploient pas de seniors c'est que 97% de l'activité a quitté le sol français. Index seniors ou pas.