Les propos de Paul Volker sur l'esprit de Bretton Woods
Les remarques de Paul Volker lors de la réunion annuelle du “Comité Bretton Woods”, à Washington, le 21 mai 2014.
Les difficultés actuelles de la zone euro, (l’équivalent d’une zone de changes totalement fixes), offrent quelques leçons intéressantes. Une zone de monnaie unique avec des flux financiers libres ne peut tout simplement pas se passer d’un système bancaire unifié et de mécanismes permettant de mener des politiques économiques disciplinées et cohérentes.
Voilà un bien longue introduction pour lancer notre appel en faveur d’un système monétaire international digne de notre temps.
Par quelle approche (ou mieux quelle combinaison d’approches) peut-on le mieux concilier des marchés raisonnablement libres et des politiques gouvernementales indépendantes tout en obtenant, au passage, le niveau de stabilité des marchés et des économies qui est dans l’intérêt de tous ?
La création du G.20 à l’échelon sommital des chefs d’Etat et de gouvernement a été une prouesse. L’accord sur une réforme de la gouvernance du FMI est important, car il permet de donner plus de légitimité aux décisions prises. Cela ne suffit pas. Tout cela n’a pas grand sens sans une réforme du système monétaire international et la mise en place d’un processus en ce sens.
Nous en sommes loin. Ce qu’on peut faire immédiatement, c’est lancer les études qui permettront d’identifier les causes des déséquilibres de balances de paiement et les moyens d’y parer. Nous devrions être en capacité de gérer, dans des limites larges, les taux de changes des six monnaies principales et de décourager les changements brutaux incompatibles avec l’ajustement ordonné des économies. Nous devons trouver les moyens d’encourager, et même un peu plus, l’équilibre des balances de paiements.
Je ne pense pas illégitime de reconsidérer l’usage d’une monnaie nationale comme instrument de réserve et comme base monétaire des échanges internationaux. Par exemple, voulons- nous ou non encourager des zones monétaires et commerciales régionales ?
Une nouvelle conférence de Bretton Woods est-elle souhaitable ? Nous en sommes très loin. Mais les événements récents, qu’on le veuille ou non, a reposé des questions fondamentales que nous évitons soigneusement depuis des dizaines d’années.
Ce qui s’est passé nous confirme dans notre crédo fondamental : il faut un système monétaire international innovant et stable pour que la liberté du commerce développe son potentiel de prospérité pour toutes les nations. Participer à un système de libre échange, très bénéfique et désormais international, exige d’assumer certaines responsabilités.
Pour relever ce défi, ne pourrions-nous pas nous inspirer de l’état d’esprit et des convictions que j’ai connus ici, il y a cinquante ans ? Ils ont caractérisé la préparation et la négociation des accords de Bretton Woods. Notre hôte du jour, le Comité Bretton Woods, a allumé la première bougie. Le chemin sera long.
Commentaires :
Ce texte éclairera ceux qui peuvent penser que nous proposons ici des idées farfelues et totalement hétérodoxes. Même aux Etats-Unis et dans la bouche de responsables de haut niveau, l’idée qu’on ne peut pas avoir de croissance équilibrée et durable sans un système de change rationnel et basé sur la coopération, est une évidence.
On peut même affirmer que l’idée que les changes flottants (autour d’un dollar géré uniquement dans l’intérêt de son émetteur) sont à la source de la crise actuelle, est dominante. Pas marginale, dominante.
On voit bien, aux précautions verbales employées par Paul Volker, qu’une partie du problème réside dans le fait que tout le monde a un bœuf sur la langue. Jacques Rueff avait déjà dû remiser ses critiques au début des années 70. On sait ce qu’il est advenu de Maurice Allais quand il a sorti le lance-flammes.
Si on traduit en clair le message de Volker, cela donne aussitôt ceci :
- Les Etats-Unis mésusent de leur monnaie qui ne doit plus être la base du système monétaire international.
- Les excédents phénoménaux et les déficits colossaux doivent être proscrits. Ils sont la cause de la crise actuelle.
- On ne peut espérer un retour à la prospérité que d’une réforme dans ces deux domaines et cette réforme doit s’inspirer de l’état d’esprit qui baignait la conférence de Bretton Woods.
- On ne peut pas gérer une zone de monnaie unique avec comme seuls instruments deux règles juridiques de déficit public et d’endettement public. Il faut une coordination forte des politiques économiques.
- Il ne peut y avoir de liberté totale des échanges sans cadre monétaire et financier solide. Des atteintes momentanées aux libertés commerciales et financières peuvent être nécessaires pour éviter les dérives monétaires.
On retrouve aussitôt les arguments qui sont constamment défendus sur ce site par les économistes du Cercle e-toile. Une fois encore, ces idées ne sont pas marginales. Elles sont au cœur même des solutions à mettre en œuvre et à la base du consensus masqué des meilleurs spécialistes.
Le vrai problème est de faire apparaître au grand jour ce consensus d’abord sur le plan intellectuel et ensuite de lui donner un débouché politique et diplomatique.
Le rôle des institutions internationales comme la BRI, le FMI, l’OCDE et même le Conseil économique et social français devrait être central.
Malheureusement pour être nommé et survivre dans ces instances il faut éviter de défendre ses idées communes et la fermer.
Ou, comme Volker, utiliser un langage tellement codé et diplomatique qu’on en retient généralement la force du couvercle qui le stérilise plutôt que celle des idées sous jacentes.
Jamais on n’aura autant parlé de stabilité, de coopération, d’ouverture alors que nous vivons très exactement dans un système fondé sur la dissymétrie, les abus de position dominante, le chacun pour soi et l’absence à peu près totale de coopération. Avec à la clé un désastre économique durable.
L’Europe pourrait être autre chose que ce chat châtré qui se couche et accepte d’être le paillasson du monde et la variable d’ajustement des désordres internationaux.
Elle pourrait dire : pas de négociation commerciale sans réforme préalable du système monétaire international. Cette simple prise de position entraînerait aussitôt un débat utile et probablement des modifications substantielles des comportements.
Mais qu’espérer d’une Europe, à on ne sait plus combien de pays, dirigée par l’insignifiant Juncker, dont même le petit Luxembourg ne veut plus comme premier ministre, alors que des dizaines de commissaires vont être nommés et que la France propose sans rire JM. Ayrault comme nouveau président du bazar et M. Moscovici comme responsable des finances !
Mais qu’espérer d’une France dirigée par le médiocre et sinistre Hollande, tout heureux d’être là où il est et qui se moque comme de sa première maîtresse de ce qui peut bien arriver à la France ? « Tiens, il n’y a pas de croissance et le chômage monte ! C’était la faute à Sarko. Argument usé ? Alors c’est la faute à la déflation. Terrible cette déflation. Je la dénonce, entre deux opérations image façon inauguration des chrysanthèmes ».
Après deux années de hausses hystériques des impôts, d’absence radicale de toute réforme significative, et de laisser aller général sur les dépenses, nous nous retrouvons avec des déficits aggravés et une dette qui va sans doute atteindre les 2000 milliards d’euros en octobre.
Alors la France ne peut que se taire.
La France sombre. L’Europe végète dans le n’importe quoi. L’Occident n’est plus véritablement dirigé par les Etats-Unis. Mais partout les abus perdurent, avec les mauvaises habitudes et les facilités qui vont avec.
Avec le recul, Obama apparait pour ce qu’il est : un bavard inconsistant, façon prédicateur d’église américaine qui embarrasse ses alliés sans faire peur à ses ennemis. L’Europe est à peu près totalement décrédibilisée. La France est sortie de l’histoire et se contente de la compétition d’image de conducteurs de scooter, l’un casqué et l’autre pas.
Les vraies questions sont traitées par prétérition dans une langue de bois systématique. Nous l’avons vu avec la position de la Banque des règlements internationaux, nous le revoyons avec le texte de Volker.
Tout le monde sait ce qu’il faut faire. Mais chut il ne faut pas le dire. Ou de façon tellement édulcoré que cela devient gênant de lire ces afféteries prudentes.
Pendant ce temps là la Chine réarme en masse et se met en position d’influence militaire. Elle n’a choisi le capitalisme d’Etat que pour ne pas être dépassée par les Tigres et les Dragons. Elle était en train de devenir un nain en Extrême Orient. Les imbéciles lui ont confié l’industrie du monde en affirmant que la Chine était de tout temps pacifique. La voilà qui se remet à la parade militaire.
Le Japon sort de sa léthargie et « réinterprète » sa constitution avec un objectif à deux ans : avoir la bombe atomique.
Les pays du Bric créent une BIRD à eux, loin du grand frère américain.
La Russie retrouve son rêve impérial, annexe la Crimée et met l’Ukraine cul par-dessus tête.
L’islamisme remplace le communisme comme fléau du siècle.
En un mot nous avons cru qu’en dissolvant toute organisation, en supprimant toute discipline, en battant notre coulpe et en glorifiant nos ennemis, nous triompherions, dans la gloire du politiquement correct.
Le parcours solitaire des Etats-Unis n’a abouti qu’à un échec économique et diplomatique dramatique. Le n’importe quoi européen n’a abouti qu’à créer des situations économiques et sociales désastreuses. L’effondrement français était au bout de l’énarchie compassionnelle aggravée par le socialisme fiscal à la française.
Au final Obama est désormais méprisé. On ne peut pas vouloir assurer le leadership du monde et ne rien faire. Ce leadership ne s’exerce désormais que contre ses alliés pour leur imposer des abus, comme le système monétaire international absurde qui est à l’origine de la crise.
L’Europe de Bruxelles est méprisée. Elle est pour tout ce qui est contre et contre tout ce qui est pour. Son déficit démocratique est criant. On élit des gens qui en sont à se demander plusieurs mois après leur élection ce qu’ils pourraient bien proposer. Sa carence face à la crise économique globale n’est pas seulement criante. Elle est d’une indécence rare. Capter les pouvoirs des nations et les abandonner au bord du chemin est plus qu’une sottise. Un crime contre l’Europe.
La France a fini par se mépriser tellement qu’elle met Marine le Pen et ses troupes en tête de tous les scrutins.
Le chagrin et la pitié, c’est ici et maintenant.
Alors qu’on sait parfaitement ce qu’il faudrait faire et qu’un coup de pied bien appliqué au fond où nous sommes nous permettrait de remonter très vite à la surface.
Cela fait maintenant dix sept ans que nous répétons sur tous les tons qu’il faut :
- Réformer le système international en revenant à des changes fixes et ajustables, dans le cadre d’accords coopératifs avec un FMI régulateur fort.
- Réformer l’Europe dans un sens démocratique avec une véritable cellule de pilotage de la zone Euro maintenant qu’on a voulu cette organisation monétaire dangereuse
- Faire sortir la France de l’hystérie fiscale et du malthusianisme économique associé, dans lesquels elle de roule comme dans la fange depuis des années.
Au lieu de cela nous ne cessons de subir les défauts irrécupérables du système des changes flottants, les inconvénients pervers d’une absence de gestion quasi-totale de la zone Euro et les conséquences dramatiques de la répression fiscale stupide qui détruit la France.
Comment s’étonner de la rupture entre les élites et le pays réel pratiquement partout en Occident ? Oui la politique est désormais vue comme un théâtre d’ombres où ne s’affrontent que des ambitions personnelles d’une extrême médiocrité (Sarkozy, puis Hollande, présidents successifs de la France. Tout de même !).
L’Occident, L’Europe, la France ont perdu la volonté de créer une civilisation, ce qui supposerait des disciplines et des résultats. Ils se contentent du statu quo et glissent sur le toboggan du déclin en savourant les délices propres à cet exercice.
Certains pensent qu’il faut attendre la décomposition totale pour espérer un sursaut salvateur. Cette position est cynique. Que restera-t-il à sauver ?
Aussi « techno » que cette proposition puisse paraître, l’acte un du renouveau serait une conférence nouvelle à Bretton Woods qui acterait comme sa devancière les erreurs dommageables de la situation actuelle, et proposerait les solutions associées à ce diagnostic.
Oui, le commerce international doit être le plus libre possible mais dans un cadre monétaire coopératif et le plus stable possible.
Oui ce cadre monétaire doit être structuré autour de changes fixes mais ajustables par consensus.
Non la monnaie internationale ne doit pas être une monnaie nationale.
Nul ne peut espérer bénéficier du commerce libre avec d’autres sans respecter certaines règles et en particulier celle de ne jamais accumuler déficits ou excédents monstrueux.
La rente pétrolière doit être contre balancée par des achats équivalents dans les pays sans pétrole. Accumuler des excédents et racheter le capital des victimes n’est pas la solution.
La Chine doit équilibrer sa balance commerciale comme les Etats-Unis, en sens inverse.
Le paritarisme doit être la base des statuts du fonds monétaire international, sans droit de véto ni pouvoirs spéciaux pour un pays donné.
La finance internationale doit être asservie à ces objectifs.
Ce qu’on aimerait c’est que même Paul Volker qui est totalement d’accord avec ce programme le dise clairement, haut et fort et même de façon tonitruante.
Et que tous ceux qui craignent pour leur poste et leur carrière trouvent enfin le courage de dire : c’en est assez de ce silence embarrassé. Disons la vérité et agissons. Ils constateront alors qu’ils sont majoritaires et que les quelques nigauds qui croient encore aux vertus des changes flottants ne représentent qu’eux-mêmes, c'est-à-dire rien.
Didier Dufau pour le Cercle des economistes e-toile.
Le cercle des économistes regroupés dans E-TOILE autour de Didier Dufau, Economiste en Chef, aborde des questions largement tabous dans les media français et internationaux soit du fait de leur complexité apparente, soit parce que l'esprit du temps interdit qu'on en discute a fond. Visions critiques sur les changes flottants, explications sur le retard français, analyses de la langueur de l'Europe, réalités de la mondialisation, les économistes d'E-Toile, contrairement aux medias français, ne refusent aucun débat. Ils prennent le risque d'annoncer des évolutions tres a l'avance et éclairent l'actualité avec une force de perception remarquable. Association loi 1901 |
Il est tout à fait compréhensible que cela soit frustrant pour ceux qui, comme vous, poussent ces mêmes idées avec beaucoup de force, de pédagogie et de patience, à rebrousse poil de la vulgate dominante.
Cela dit, la forme sous laquelle le message doit être délivré pour avoir l'impact maximum n'est pas aussi secondaire qu'il peut a priori paraître à ceux qui s'intéressent d'abord et avant tout aux fondamentaux.
Ainsi, Maurice Allais reconnaissait lui même avoir négligé les relations publiques et il est clair en lisant ses ouvrages grand public que son sens du marketing n'était pas à la hauteur de son exceptionnelle réflexion économique. Son ton brusque et provocateur ("il est impossible de faire voir les aveugles et entendre les sourds") n'a pu que braquer l'establishment qui reste le principal faiseur d'opinion et nuire ainsi à la bonne réception de son mesage. La forme est la politesse du fond.
Mais alors comment faire si ni la méthode douce ni la méthode forte ne marchent ? Des blogs comme le vôtre sont déjà des actions très positives pour faire avances ces idées cruciales. Mais il faudrait arriver à sortir du cercle restreint des spécialistes et des gens curieux qui cherchent à comprendre et atteindre l'opinion tout entière. Après tout, les enjeux sont phénoménaux : on parle du bien-être de milliards de personnes !
Il faudrait donc trouver le moyen de prendre directement l'opinion à partie. Certainement en adoptant les techniques du marketing virales propres à internet. Et surtout le faire de façon positive, sur le thème "Voilà comment améliorer la situation économique de la France, de l'Europe et du monde dans l'intérêt de tous". Et aussi le faire sous une forme accessible : le chômage et les impôts, ça parlent aux gens mais il ne font absolument pas le lien avec le système commercial et monétaire international. Peut être sous forme d'une vidéo dont le titre et le format - à imaginer - se préteraient idéalement au "buzz". Scorcese a bien réussi à faire du "Loup de Wall Street" un succès d'audience malgré une histoire relativement médiocre ; il doit bien être possible d'en faire autant avec la palpitante histoire de "Comment sauver l'économie mondiale".
En France, la meilleure fenêtre pour ce faire serait la rentrée de septembre 2015 afin de marquer l'opinin avant le début de la campagne présidentielle de 2017, et avant même la désignation des candidats, et ainsi monopoliser le débat sur le thème du redressement économique du pays.
La seule question qui vaille est de savoir s'il avait raison ou non. Il avait raison. Son annonce reste prémonitoire : ce qui devait arriver est bien arrivé. D'accord il s'est trompé sur la date. Il a cru que la crise dite à tort des pays émergents était "the big one". Ce n'était qu'une crispation du système des changes flottants. Il a fallu attendre la crise périodique dure du cycle pour que l'explosion ait lieu.
Mais il était clair dès 1993 que le système était condamné à une crise grave. Pour la seconde fois le monde connaissait "la plus grave crise depuis 1929" et il était facile de voir pourquoi les crises s'aggravaient à chaque tour du cycle. Nous même avons écrit dès 1997 que la future crise cyclique décennale grave (le cycle voit une alternance de crises graves et moins graves) probablement vers 2010, serait terrible. On sauvait le système en armant la prochaine crise et en aggravant les déséquilibres.
La seule chose : personne ne veut entendre. Les changes flottants sont considérés comme un acquis de civilisation. Le libre échange intégral non corrigé par la surveillance des déficits et excédents extérieurs n'a pas de sens. Mais les Etats sont absolument heureux de ne plus avoir à s'occuper des changes. Donc les économistes officiels le sont aussi. Les Etats-unis et les anglo-saxons en général (nous voyons sur ce fil que certains, non négligeables, ne suivent pas cette conception), considèrent tout effort de coordination des changes comme un menace contre le système qu'ils dominent et le ridiculisent. Seule la pédagogie de la crise pourrait avoir un effet. Mais même l'horreur économique du moment ne permet pas de vaincre la tyrannie du système existant.
Un bel exemple des limites des sciences sociales.
http://www.zerohedge.com/news/2014-08-11/former-ba...
Puisque tout le monde est apparemment d'accord, il suffirait juste qu'ils le disent AVANT d'être à la retraite. C'est comme si quelque chose les retenait ...
- la politique monétaire n'est plus la politique pertinente. Nous disons depuis le début que les banques centrales ne sont pas capables à elles-seules de résoudre les difficultés accumulées. (voir : les quatre erreurs à éviter au début de ce blog)
- On ne peut plus laisser s'accumuler d'énormes excédents. Il oublie d'ajouter : ni d'énormes déficits.
Mais il n'ose pas dire : les changes flottants et la liberté totale des marchés de capitaux doivent être réformés dans le sens d'une organisation coordonnée des politiques économiques permettant de mettre fin aux déficits et excédents extravagants et de liquider par une action coordonnées vers la croissance, les dettes accumulées. D'accord c'est en creux dans son discours mais cela irait mieux en le disant.
Question : pourquoi sont-ils incapables de vaincre le tabou alors qu'ils sont à la retraite ?
Répondre : parcequ'ils seraient immédiatement marginalisés et classés dans les vieux croûtons dont la parole est gâtée par l'âge. Finis les keynotes, les avis sollicités, les belles invitations, les conférences juteuses.
Question : pourquoi seraient-il ainsi maltraités ? Parce que les intérêts américains sont catégoriques et que trop d'intermédiaires se gavent dans le système des changes flottants et des marchés financiers et monétaires dérégulés. Axe de la réponse automatique des petits robots de la presse anglo saxonne et ceux qui ont été imprimés jusqu'à l'os : encore un abruti fétichiste qui croit que l'or serait la solution. Même s'il ne parle pas de revenir à l'étalon or. Ensuite vient le soupçon d'anti-américanisme primaire. La ficelle, amène la corde qui fait venir le filin, qui apporte la chaîne et le paquebot : vous seriez pas communiste par hasard ou néo-lepéniste? Sans les américains vous seriez allemand maintenant,Monsieur et peut être sous la botte d'un Staline. Traître ou vieux con. Le choix est réduit. Discuter est impossible.
Alors qu'il est dans l'intérêt des Etats-Unis comme de tous les autres de mettre fin à un système qui coule aussi leur économie. J'avais écrit celà textuellement en 1998 sur le forum du Monde. Il fallait comprendre la crise dite faussement des "pays émergents" pour commencer à réformer pour éviter le krach du système... Commentaire : qui est ce débile qui ne voit qu'on est dans un nouveau paradigme de croissance perpétuelle sans crise périodique du fait qu'il n'y a plus de stock ! Internet plus Greenspan dans un système de marchés monétaires entièrement libres et innovants sont les garants d'une expansion soutenue et sans limite.
Les Etats-Uni ont attendus quelques années pour sanctionner de façon ridicule les banques survivantes. La raison : le système est bon. Il a été perturbé par des vilains qui doivent payer. Une fois sanctionner, le sytème redeviendra ce qu'il aurait dû toujours être : le meilleur des systèmes possibles. Aucune réforme n'est nécessaire.
Briser cette énorme calotte de certitudes qui baigne tous les milieux et qui est défendue comme un credo religieux par les catachumènes et tous les responsables aux commandes est une gageure.
Le plus curieux est qu'en privé tous les responsables politiques ou bancaires finissent par admettre que le responsable principal de la montée constante du taux de dettes global depuis 1972, du ralentissement du trend, de la violence des crises décennales et de l'explosiion final est l'abandon des disciplmines de Bretton Woods. Tous. Volens nolens. Parce que la démonstration est imparable et les laisse absolument sans réplique. Je l'ai vérifié en France, en Suisse et aux Etats-Unis via notre correspondant local.
Mais dès qu'il s'agit d'agir ne serait-ce qu'en prenant la parole, tout le monde s'écrase. Soutenir des positions hétérodoxe sur ce sujets est pire que de croire aux thèses de Copernic et Galilée en leur époque.
Il faudrait trouver un levier. Oui mais lequel si la crise elle même et son explication rationnelle ne suffisent pas ?