La France : un pays socialiste ?
Les faits électoraux sont clairs. Pour la première fois de son histoire, le Parti socialiste a tous les pouvoirs en France : la Présidence de la République, l'Assemblée Nationale, le Sénat (avec d'incommodes alliés), la quasi-totalité des Régions, la plupart des grandes villes y compris celles qui étaient considérées naguère comme imprenables comme Paris ou Lyon.
Pour la première fois un Président socialiste a pratiquement tous les pouvoirs avec la durée pour les exercer. Après une phase où il a consciencieusement démoli tout ce que son prédécesseur avait tenté de construire ou d'empêcher, il a asséné un tel choc fiscal ciblé sur les familles aisées, les entrepreneurs et les cadres supérieurs qu'il a bloqué net l'activité économique et démoralisé la nation toute entière.
On mesure aujourd'hui l'intensité de ce choc qui voulait frapper 10% de la population pour épargner les autres 90% et qu'on a aggravé par le climat insultant et haineux qui l'a accompagné. Le bâtiment s'est arrêté net. Les projets d'investissement ont stoppé. Les plans sociaux se sont accélérés. Les boutiques ont vu leur clientèle disparaître. Les gros investissements dans les voitures et l'ameublement ont été remis à plus tard. Le personnel de maison a été licencié. On a cessé d'embaucher. En six mois, des centaines de milliers de chômeurs en plus.
L'échec de cette politique a eu comme conséquence de rendre caduques toutes les prévisions du gouvernement et les engagements du Président. Il avait promis d'inverser la courbe du chômage fin 2013 : on sera bientôt à 11% avec près de 10 millions de foyers vivant en France uniquement de secours publics ou ses succédanés. Il s'était engagé à revenir sous la limite des 3% du PIB pour le déficit public à fin 2013. On sera plus près de 4%, annihilant les sacrifices fiscaux faits par les Français les plus actifs. Voilà maintenant qu'on va tenter de les priver en partie de ce pourquoi ils ont cotisé à taux majoré : les allocations familiales ; la retraite, les déductions pour enfants scolarisés etc.
Les promesses hollandaises de relance de la croissance ont tenu ce que durent les roses.
Du coup les Français commencent à s'interroger sur qui est vraiment ce François Hollande, grossier et désinvolte, qui rigole sur les ruines de leur patrimoine, de leur emploi et de leurs espoirs.
Est-il un simple fumiste qui a réussi un coup politique en bénéficiant des circonstances et qui fait n'importe quoi en ricanant une fois sur le trône républicain ?
Est-il un énarque politicien, culotté mais mal préparé, qui découvre les réalités et qui panique.
Est-ce un simple opportuniste qui joue la démagogie à fond, appuyé sur un quarteron de communicants ?
Est-il un socialiste conséquent, conscient qu'avec les moyens que la 5ème République lui donne, il peut profiter de la crise pour créer un vrai régime socialiste où la "bourgeoisie" serait balayée par l'impôt. Il entrerait ainsi dans le "Panthéon socialiste" pour avoir réalisé une révolution de velours par l'impôt, sans toucher aux droits fondamentaux, sauf celui de la propriété. L'article de Zbig Brataniec, sur ce site, évoque les ressemblances entre le discours Hollandais et celui qu'il a connu en Pologne au temps du "socialisme réalisé", façon soviétique. Va dans ce sens le fait qu'à 20 ans, F. Hollande, fils de "fasciste", adhérait à l'UNEF-Renouveau communiste et pas à l'UNEF socialiste.
La vérité est probablement un mélange des quatre, ce qui n'est pas reluisant. Et pose la question de savoir si les Français veulent réellement vivre dans une société socialiste.
Après avoir été débarrassée de la guerre d'Algérie, la France a voulu montré sa volonté d'en finir avec les tensions qui avaient marqué les 100 années précédentes et conduit à des catastrophes humanitaires sans précédent. En risquant la simplification, on peut affirmer qu'elle a considéré qu'elle devait pacifier ses relations avec tout ce qu'une société qualifiée de "bourgeoise" avait défendu avec une certaine énergie. Elle a voulu faire droit aux revendications :
- de la communauté juive, martyrisée par les Nazis, mais avec la complicité de Vichy et qui se considérait encore victime d'un certain antisémitisme latent en France
- de la communauté homosexuelle, mis au ban de la bonne société pendant longtemps et qui se présentait comme persécutée
- des femmes qui revendiquaient la parité, et présentaient également une réclamation victimaire
- des noirs et des arabes victimes du racisme et de la colonisation
- des classes sociales défavorisées qui exigeaient une meilleure prise en considération
- des travailleurs travailleuses, avec qui on cherchait la paix et la fin de la lutte des classes en acceptant la promotion du discours syndicaliste, une grande mansuétude devant la délinquance en col rouge et un arrosage systématique d'avantages divers et pas toujours justifiés
- de la demande de paix générale en Europe via la construction de l'Europe communautaire.
- de la nature martyrisée par les pollutions diverses.
- des délinquants "victimes d'une société répressive"
En gros, les Français ont voulu couper avec une tradition de bourgeois mâles blancs, dominants, productivistes, n'hésitant pas à la conquête et, s'il le fallait, à la répression.
Presque tous les films français depuis 70 montre des bourgeois corrompus, assassins à l'occasion, prêts à tout pour du fric. Il est intéressant de noter que les deux grands succès récents montrent pour l'un que la vraie vie se passe à l'étage des bonnes espagnoles, pas à l'étage du bourgeois sordide et son épouse lamentable et, pour l'autre, que le blanc riche, paralysé à la suite d'une activité sportive à haut risque, choisie probablement pour masquer la vacuité d'une vie bourgeoise et friquée, avait besoin d'un noir de banlieue pour retrouver une existence humaine.
Le Français a voulu devenir politiquement correct, gentil, prêt à toutes les bonnes actions et prêts à encaisser tous les coups que pourraient lui asséner ses anciennes "victimes", du moment que cela ne lui coûte pas grand-chose d'autre que de modestes génuflexions et un peu d 'argent.
Fini le bourgeois, le beauf, le fasciste. La France a vécu 40 années de réaction anti-bourgeoise, dans un consentement progressif mais finalement assez général. Il a été rendu plus facile par l'effondrement du communisme. On oublie souvent que, malgré bien des apparences, Mai 68 a été un mouvement largement anti-communiste.
Nous pouvons apporter ici une explication à Zbig Brataniec de la raison pour laquelle les drames qui ont ravagé les Pays de l'Est, et notamment son pays , la Pologne, ont été gommés. On ne pouvait pas à la fois "pacifier" nos relations avec les syndicats et la classe ouvrière tout en assimilant la droite à l'antisémitisme d'Etat et au génocide, en ouvrant un front moral contre les génocides commis au nom de l'instauration violente du socialisme. On les a donc escamotés.
On dira : vous décrivez la tentative de la gauche et généralisez abusivement à la France entière !
Certes la gauche actuelle couvre assez bien l'ensemble du champ de cette réaction antibourgeoise, et on a vu M. Hollande réactiver tous ses codes, avec le droit de vote aux étrangers, le mariage homosexuel, la politique laxiste de Mme Taubira vis-à-vis des criminels, le discours vis-à-vis de l'Afrique et de l'Algérie etc.
En fait, elle été plutôt absente sur la question des femmes et le mouvement homosexuel ne sera pris en compte qu'assez tard : l'affaire du sang contaminé et l'inculpation de Fabius marque la césure. De même la conversion écologique a été lente.
La gauche politique a été plus opportuniste que motrice. La gauche culturelle a été à la manœuvre.
Rappelons que G. Pompidou, jeune, se voulait socialiste, comme le révèle d'Ormesson dans un livre récent ; R. Barre déclare dans ses mémoires avoir mené une politique "social-démocrate". J. Chirac voulait illustrer un "travaillisme à la Française". Giscard prétendait avoir un cœur, et a inventé "l'énarchie compassionnelle", tout en interprétant mieux que les socialistes nombres d'éléments d'une politique d'ouverture sociétale, notamment vis-à-vis des femmes. L'église elle-même s'est voulue repentante et décidée à se montrer ouverte à bien des nouveautés qu'elle combattait jusque là.
On traite parfois de bobos tous ces Français bien intentionnés, qui grosso modo ont adhéré plus ou moins consciemment à cette réaction anti-bourgeoise. Ils n'aiment pas cela parce que justement ils ne se croient pas bourgeois et ils sont rarement bohèmes : le plus souvent ils sont fonctionnaires ! Le PS est indiscutablement plus en phase avec leur sensibilité aujourd'hui, surtout depuis que Nicolas Sarkozy a décidé, en partie, de revenir sur certains de ses développements. Il amorcé une réaction contre la réaction. Il n'est pas difficile de constater que de l'UDI de Borloo aux différents courants anti-sarkosistes de l'UMP (Mme Bachelot, la dénommée NKM, …), il existe une forte assimilation des thèmes de la réaction "anti-bourgeoise" et anti répressive au sein même de l'UMP. Cette contre réaction ne passe pas facilement au sein de la droite de gouvernement.
Nous assistons depuis une quinzaine d'années à une prise de conscience progressive que cette attitude bonasse a favorisé des abus et des dérives qui deviennent criants. Beaucoup se demandent si le balancier n'a pas été trop loin.
Renoncement au nationalisme d'accord et vive l'Europe ! Mais depuis Maastricht la rupture entre l'Europe des fédéralistes et le peuple est devenue une véritable fracture. On le voit en Italie, ce jour même, avec le résultat des élections, mais c'est la même chose en France.
Renoncement à l'antisémitisme d'accord, mais nous ne pouvons plus suivre la politique d'Israël quand elle alimente une guerre perpétuelle avec le monde musulman ponctuée de crimes et de massacres. Le succès phénoménal du livre de Hessel, mort aujourd'hui, est là pour témoigner de ce revirement. La compétition mémorielle qui sévit désormais entre noirs, arabes, juifs, homosexuels, etc., toujours sur le dos de la France, commence à sévèrement agacer les Français.
L'insécurité est devenue incontrôlable. Un livre récent (Orange Mécanique : l'ensauvagement de la France) révèle que "l'ensauvagement de la France "est désormais sans solutions.
La paix sociale est plébiscitée, mais pas quand elle est détournée pour simplement donner des avantages extravagants aux diverses fonctions publiques, et laisser se développer des pratiques choquantes (Ouvriers du Livre, Marins de Seafrance, Dockers, intermittents du spectacle etc.).
La générosité sociale est admise mais pas quand toute la charité publique est faite sur emprunt tout en créant une fiscalité confiscatoire. L'hyper-fiscalité française ne passe plus. Le sondage de Marianne de cette semaine le montre bien.
Quant à l'altération de règles millénaires comme celles de la filiation pour complaire à 0.3% des couples, parce qu'ils sont homosexuels, elle a fait réagir des centaines de milliers de Français.
Nous sommes certainement en plein retour de bâton, le fameux "backlash" des anglo-saxons. La politique de Hollande n'est plus en phase avec l'opinion. Il en fait trop. L'effondrement économique français et le climat d'hystérie qu'il entretient vont accélérer "la réaction contre la réaction".
Le mouvement "pacificateur" n'a en fait rien pacifié. Il a multiplié les contradictions et créé les conditions de nouvelles tensions.
Pacifier les relations avec les ouvriers ? Il n'y a plus d'ouvriers. En revanche le chômage va dépasser 11% de la population active.
Pacifier les relations en Europe ? Jamais elles n'ont été plus tendues.
Etc.
Les Français s'aperçoivent qu'on leur demande de refaire des combats historiques clos depuis des décennies. L'esclavage ? Le colonialisme violent et répressif? L'antisémitisme génocidaire nazi ? Toutes ces batailles sont closes depuis des lustres sans que personne ne demande à les reprendre. C'est à l'époque qu'il fallait se battre contre les idéologies ou les intérêts qui les avaient suscités.
La France qui avait été de toutes les percées technologiques, automobile, cinéma, aviation, grande distribution, banque est incapable désormais de se hisser en tête des combats de titans de la mondialisation. Nos grandes réussites, L'Oreal, Publicis, LVMH, sont toutes des entreprises qui sont nées avant guerre.
La France bourgeoise a été d'un dynamisme industriel, commercial, militaire, intellectuel, culturel extrêmement fécond. En 1930, la France était la première nation du monde. Aujourd'hui elle est insultée par le premier histrion venue et fait rire dans tous les cénacles.
En voulant pacifier, harmoniser, tranquilliser, on a fini par châtrer le pays. La castration a été d'abord fiscale mais aussi morale : on a cultivé la volonté d'impuissance, au prétexte que la puissance froissait des élytres et réprimait.
Maintenant nous en sommes au point où nous constatons l'impuissance de la volonté.
Oui nous sommes impuissants contre la délinquance, nous sommes impuissants contre les mouvements migratoires non désirés, nous sommes impuissants contre l'Europe de Bruxelles ou contre la politique impossible de Mme Merkel, nous sommes impuissants face au délire monétaire américain, nous sommes impuissants face au mercantilisme de la Chine, nous sommes impuissants face à la toute puissance des hauts fonctionnaires, nous sommes impuissants contre les nouvelles oligarchies régnantes, nous sommes impuissants dans la mondialisation.
Nous-mêmes, nous défendons depuis près de 20 ans toujours les mêmes trois grands thèmes :
- l'organisation monétaire internationale défaillante et voulue par les américains tue le capitalisme. Mais la France est muette.
- l'inorganisation de la zone Euro et sa gestion par la norme et la déflation tuent l'Europe. Mais la France n'a aucune doctrine à opposer.
- l'hyper-fiscalité française et la captation du pays par l'énarchie compassionnelle forment les conditions d'un drame qui voit la France sortir des pays dynamiques. Mais la dénonciation des entrepreneurs et des fortunes attise la haine fiscale contre les entreprenants et ceux qui réussissent.
C'est parce que la France a cessé de vouloir et de combattre que nous nous sommes laissés enfermer. C'est parcequ'elle récuse la nécessité d'un corps important de "bourgeois" efficaces, c'est à dire de personnes qui gagnent et investissent et qui sont prêts à prendre des risques pourvu qu'on ne les plume pas, qu'elle s'enferme dans le recul et le déclin.
Le refus d'une structure sociale complète et d'une société sans trop de complaisance, explique la déchéance de la volonté française. Elle est la base de sa déréliction économique.
La médiocrité des présidents récents et notamment celle de N. Sarkozy et de F. Hollande sont des marqueurs de l'effondrement de la volonté française.
La France n'est pas socialiste. La suite le montrera.
Mais en voulant faire l'ange, elle a fait la bête. Et elle le paie.
Didier Dufau pour le Cercle des Economistes e-toile.
Le cercle des économistes regroupés dans E-TOILE autour de Didier Dufau, Economiste en Chef, aborde des questions largement tabous dans les media français et internationaux soit du fait de leur complexité apparente, soit parce que l'esprit du temps interdit qu'on en discute a fond. Visions critiques sur les changes flottants, explications sur le retard français, analyses de la langueur de l'Europe, réalités de la mondialisation, les économistes d'E-Toile, contrairement aux medias français, ne refusent aucun débat. Ils prennent le risque d'annoncer des évolutions tres a l'avance et éclairent l'actualité avec une force de perception remarquable. Association loi 1901 |
Les Français ont plus subi que voulu.
Le PS n'est parvenu au pouvoir que rarement et difficilement. Il a fallu que Chirac fasse battre Giscard pour que Mitterrand passe et de très peu, après qu'une campagne peu élégante sur les diamants ait détruit l'image de son adversaire. Jospin n'est arrivé par surprise au pouvoir qu'à la suite de la crise de 93 et du choc fiscal de Juppé après que Chirac ait fait une erreur politique magistrale. Hollande ne s'est imposé, une fois de plus de peu, qu'après une campagne de haine contre Sarkozy comme on n'en avait rarement vu, et parce que la crise avait fait des dégâts notamment dans la clientèle de droite.
Que la gauche ait réussi à intimider la droite, c'est certain. Mais c'est tout de même la gauche qui a fait les très grandes erreurs et des forces de gauche qui interdisent toute réforme. La surfiscalisation française est due à l'ISF et à la CSG. Les 15 points de PIB volés en trente ans aux Français viennent de là. Le revenu perpétuel de non travail via le RMI et les 35 heures ce n'est pas la droite. Sarkozy a tenté de contourner ces écueils.
Vous donnez une importance au "sociétal" dans les difficultés économiques qui me parait excessive. Les subprimes n'ont pas de rapport direct avec la parité pour les femmes et le mariage homosexuel !
Quant aux intentions du sieur Hollande, on peut se demander si elles sont aussi structurées que vous l'imaginez. C'est une gestion plus politicienne qu'idéologique, sauf erreur toujours possible de ma part. L'homme est plus désinvolte, me semble-t-il, que décidé à un basculement de régime par l'impôt. Vous voyez idéologie là où je vois dévergondage, démagogie et facilité.
Le problème de l'Europe est plus lié à un élargissement non contrôlé qu'à autre chose.
Pour l'Euro en revanche vous avez raison. C'est bien une gestion par la déflation qui s'est mise en place et c'est criminel, car douloureux et largement inefficace. Maintenant que la France est entrée dans le cycle, austérité, perte de PIB, pertes de recettes fiscales, austérité plus grande, on va souffrir.
Sur les défauts du système monétaire international je vous donne aussi entièrement raison, mais il n'a rien à voir avec les bons sentiments éventuels des Français qui n'y comprennent rien. Ces enjeux les dépassent complètement.
Quant à l'impuissance générale on ne peut que vous accorder le point. Nous sommes devenus impuissants. Mais comment retrouver de la puissance sans souveraineté ?
"Les Français ont plus subi que voulu" ?
Le fait que toutes les élections ont été gagnées par le PS dément cet optimisme. Cela ne veut pas dire que les Français veulent le socialisme, la révolution, la disparition de l'entreprise privée. Pas du tout. Ils veulent la paix sociale et que tout le monde "il soit beau et il soit gentil". Le succès de DSK, jusqu'à ce que sa nature passe au premier plan, venait qu'il incarnait cela : "vous nous évitez les grosses bêtises socialistes et on accepte tous les apaisements que vous voudrez". Les Français voulaient la bonne conscience sociale et la prospérité.
"Vous donnez une importance au "sociétal" dans les difficultés économiques qui me parait excessive".
Le sociétal a été l'occasion de culpabiliser la droite assimilée à un ramassis de beaufs et de "fascistes". Il a permis d'hystériser la politique. Pas de risque dans ces conditions qu'une Thatcher ou un Reagan français se lève pour éviter l'étouffement économique par la fiscalité et des législations par trop contraignantes. L'intimidation a fonctionné. Elle fonctionne encore. Ce ne sont pas les mesures elles mêmes prises dans le cadre des différentes réformes de société qui comptent que la démoralisation constante de la droite traditionnelle. Une nouvelle bigoterie s'est mise en place qui interdit de toucher à l'ISF, aux trente cinq heures, aux abus syndicaux divers, et de réformer quoi que ce soit. On le voit bien avec l'affaire Peillon.
(Hollande) "est plus désinvolte, me semble-t-il, que décidé à un basculement de régime par l'impôt".
On verra. On ne peut que constater qu'il a cassé les reins du capitalisme français avec une fiscalité tellement confiscatoire que plus rien n'est possible. Il n'y était pas obligé. La France est à l'arrêt et ne peut pas repartir dans le cadre actuel surtout s'il l'aggrave encore. Pourquoi avoir agi ainsi ? Par réflexe d'un politicien de terroirs qui sait qu'il faut matraquer fiscalement en arrivant et lever le pied sur les impôts en fin de mandat ? Je crains que cela n'aille au-delà de cela. Le fait que ce soit à l'Elysée que l'on ait concoté la campagne d'injures contre Depardieu donne une clé.
" Le problème de l'Europe est plus lié à un élargissement non contrôlé qu'à autre chose".
Pas d'accord. L'Europe de Bruxelles empêche plus qu'elle ne construit, et abaisse les Etats. Elle suit son idée absolument sans s'occuper des peuples. L'affaire du libre échange total avec les Etats-Unis est significatif. Cameron a raison de parler de crise de légitimité démocratique. Et vous soulignez vous-même que la question de la souveraineté est importante. L'extension des pouvoirs de contrôle de la zone Euro à Bruxelles est une grosse erreur. L'humiliation subie par Monti en Italie est tout de même fort parlante.
Heureux que nous soyons d'accord sur le reste.
En réaffirmant toutes les codes de cette nouvelle bien pensance et en les gravant dans le marbre de la loi, Hollande laverait cet affront et jetterait à la figure de la droite : "C'est fini, on ne reviendra plus jamais en arrière ? Le lasso socialiste serré sur le cou de la nation ne pourra plus jamais être déserré. Maintenant, on peut y aller à fond les ballons. Je ne suis pas désinvolte, je me fous de vous et de vos tentatives de vous décrocher d'un système qui désormais vous détruit. Je vous piétine et j'aime çà. Le peuple de gauche aime cela et la sarabande n'est pas près de s'arrêter. Sarkozy, t'es mort et tu ne reviendras pas !".
Je suis comme Julien L. Je ne pense pas que les Français voulaient ce déchaînement. Hollande ferait tout de même bien de se méfier. Ce qu'il fait subir à ses ennemis politiques, il pourrait bien le subir un jour ou l'autre.
En tout cas, je ne vois pas comment la France peut bénéficier de cette politique qui ne mène nulle part, sinon à des divisions graves dans l'opinion et à la haine. Barre était un ricaneur. Il n'a jamais pu faire une vraie grande carrière politique. L'insolence méprisante de Hollande n'avait pas été comprise par les Français qui le croyaient un peu niais et gentillet.
Elle risque de lui revenir en pleine figure un jour ou l'autre.
La psychologie particulière de François Hollande est un vrai problème. Elle lui interdit de changer de cap, au contraire de Mitterrand, en dépit de tous les échecs, de tous les engagements non tenus, du désastre social dont les chiffres du chômage (plus de 300.000 chômeurs de plus depuis septembre) donnent l'indication.
Le Mur de Hollande n'est pas encore fissuré !
On est dans le mur. La fragilité de notre situation et de celle de l'Europe est réellement préoccupante. Il n'y a aucune perspective claire à court ou à moyen terme. Les imbéciles réclament une "vraie réforme fiscale", c'est à dire encore plus d'injustice vis à vis des actifs.
On multiplie les mesures symboliques socialistes tout en bloquant tout. Il n'y a pas d'opposition.
Du temps de Mitterrand il y avait le problème du change. Le thermomètre a vite montré le niveau de la fièvre. Mais là ? Qu'est-ce qui peut déclencher un arrêt des sottises ? Le chômage cat A à 3.5 Millions ? Même pas. Alors quoi ?
M. Hollande est en train de désespérer les Français.
La réaction "anti bourgeoise" dont on parle ici a exactement la même vocation ou en tout cas le même effet.
La société est totalement éclatée. La "bonne société", elle, quitte la France.
L'Etat français est hypertrophié mais c'est un obèse impotent qui ruine le pays et ne le sert plus.
L'économie : en loques.
La justice : elle marche à l'envers et les délinquants de tout poil pavoisent.
La civilisation ? On parle d'ensauvagement de la France.
Le socialisme hollandais ne vaut pas mieux que le communisme. Il devrait méditer cette autre phrase de Revel : "le parti-état s'écroula quand il n'y eut plus rien à détruire".
On peut se demander si fin 2014 il restera encore quelque chose à détruire
Oui il faut comprendre que l'on leur a vendu l'Europe qui devait améliorer les choses, mais le probleme c'est que la réalité ne suivant pas il a fallut se rabattre sur le "traitement social" pour continuer à faire passer la marche en avant. C'est loin d'une réaction anti-bougeoise d'ailleurs au 1°tour des élections la gauche ne totalisait que 44%