Deux malédictions françaises : 1. le drame démographique

La démographie a sans doute été le prototype du Grand Mensonge Systémique dont nous avons fait la théorie sur ce blog, c’est-à-dire une vérité qui n’a pas pu éclore dans le système informationnel français. Nous avons montré qu’un GMS passait par les quatre étapes de la loi de Chaix ; occultation, négation, minimisation puis exonération. À chaque étape, le système d’information exclut toute action.

Un narratif s’est imposé dans les années soixante-dix : tout allait bien en la matière et la France faisait beaucoup mieux que tous les autres pays.

L’occultation de toute réflexion contraire a été vaincue par des moyens radicaux. Michel Debré a été affublé d’un entonnoir sur la tête symbole des fous. Alfred Sauvy a été refoulé hors des grands médias et a fini par exprimer ses craintes dans la petite presse marginale.

Que disaient-ils ? « Attention ! La pilule, l’avortement et la désacralisation du mariage et de la famille, puis une action féministe LGBT de plus en plus forcenée, engendrent les conditions d’un désastre démographique ». L’occultation par le système d’information a duré jusqu’à ce que la querelle du grand remplacement apparaisse et qu’une démographe courageuse alerte sur la disparition des enfants de la population. La phase négationniste s’est alors ouverte. Mais le débat a été faussé par la querelle de l’immigration. On s’est battu autour du concept de grand remplacement. Là où il fallait s’inquiéter de la baisse des naissances dans un contexte de vieillissement exceptionnel, le débat s’est perdu dans des excommunications au nom du racisme, de la xénophobie et du retour aux thèses nazies !

En 1997 notre cercle a commencé à reposer la question démographique, sans polémique, en cherchant à repartir du message d’Alfred Sauvy. On voyait poindre la catastrophe, en dépit de tous les moyens mis pour empêcher de bien cerner la réalité. L’avortement commençait à dépasser les 100 000 cas annuels (nous en sommes à plus de 220 000 !), le vieillissement était manifeste. L’action des associations de planning familial lourdement subventionnées complétait l’effet des avortements. Un féminisme anti-enfantement parlait de plus en plus fort sans qu’aucune voix contraire ne puisse s’exprimer. Les manifestations contre le mariage homosexuel et le pacs avaient été associées à un retour de l’Église catholique à un moment où certaines forces de gauche pensaient avoir gagné la bataille de la déchristianisation. Les mouvements résiduels en faveur de la natalité étaient assimilés à une « extrême-droite » fantasmée voire au nazisme et interdit de présence dans les grands médias. Il s’est avéré strictement impossible de faire paraître des messages d’alertes dans la grande presse. Les « forces d’occultation » étaient trop fortes.

Ni Chirac ni Sarkozy n’ont osé s’opposer à cette pression anti nataliste considérée par les mouvements féministes comme une atteinte à l’affranchissement de la femme. L’arrivée du Wokisme qui a associé féminisme, racisme anti occidental et anti blanc, disqualification du mâle blanc occidental, glorification des minorités raciales et sexuelles, escrologie, et antinatalisme forcené a aggravé les choses.

L’éjaculation masculine est devenue un « jet toxique ». L’insémination naturelle a ainsi été qualifiée de jet mortel, signification du mot toxique. Parfaite inversion du sens des mots ! Un livre a été publié sur l’enfer de l’enfantement, injustice faite aux femmes par la nature à corriger d’urgence. Certaines féministes sont allées jusqu’à parler « du grand génocide nataliste » en cumulant les effets de la mortinatalité dans le temps et dans l’espace. Les femmes occidentales ont été invitées à ne plus procréer de futurs pollueurs et à abandonner la natalité aux pays pauvres qui polluent moins. Les théories malthusiennes sur l’Univers tué par la prolifération des humains ont été reprises avec force. « Nous sommes trop sur terre ».

Le narratif officiel s’est imposé, répété par mille bouches : l’effondrement des naissances constaté un peu partout n’était pas grave car l’humanité s’était trop développée. Nous, en France, nous étions épargnés par la dénatalité. Tout allait bien !

Le retour des socialistes au pouvoir après la présidence de Nicolas Sarkozy a signé l’abandon des allocations familiales universelles par François Hollande. La promotion massive de l’homosexualité, commencée à Paris avec Bertrand Delanoë, a été continuée par Anne Hidalgo et son équipe arc-en-ciel « gay friendly » et étendue massivement aux sphères gouvernementales par Emmanuel Macron.

Nous-mêmes avions commencé à chiffrer le manque à gagner d’enfants à naître, tenant compte de l’immigration. Et nous avons vu apparaître le chiffre terrifiant de 500 000 naissances de moins, par an ! Un gouffre, alors que le vieillissement commençait à prendre des proportions gigantesques. Cette double évolution était porteuse des pires malheurs.

Dès 2015 il était possible de prévoir la hausse des plus de 60 ans et la régression des moins de 60 ans. Les moins de 20 ans ont connu une baisse continue de 2015 à 2025. Les 20-60 ans également, quoiqu’un peu moindre. Les plus de 60 ans ont vu l’apparition de 3 500 000 personnes à pensionner. La contradiction était énorme et aurait mérité une alerte rouge de la part des politiques avec aussitôt la mise en œuvre de plans d’urgence. En 2015 ! Alors que nous aurions dû réagir dès 2000.

N'hésitons pas à répéter l’équation à résoudre par les Français : absorber 3 500 000 vieillards de plus sans augmentation de la population en âge de travailler et avec une perspective d’aggravation, façon spirale, de la dénatalité.

Nous avons eu droit à un silence total, radical et absolu, avec uniquement des mesures antinatalistes et une aggravation de la mortinalité, domaine où la médecine française avait été à la pointe pendant des lustres.

Le problème, comme celui du retour des récessions périodiques, dans le monde et spécifiquement en Europe, n’a jamais évoqué par aucun des partis en compétitions et des candidats en course pour la Présidentielle. Les deux questions nationales les plus graves ont été esquivées et mises sous le tapis. Une lâcheté caricaturale qui a détruit en profondeur le respect pour la classe dirigeante.

Comment faire pour payer les rentes des nouvelles personnes âgées avec une population en âge de travailler stagnante ou en légère baisse ? Comment faire pour augmenter la population active si les jeunes générations sont en forte baisse ? Nous avons tout de même perdu entre 10 et 12.5 millions d’enfants à naître depuis 2000, par rapport aux taux de naissances du début des années soixante-dix. Et nous n’avons plus que 17 000 000 de moins de 20 ans alors que nous aurions pu et sans doute dû en obtenir 28 000 ou 30 000 000 !

Mais voilà ! Il était et reste interdit de facto par le système d’information de poser clairement la question démographique ! Les gouvernements ont certes été contraints de réagir. Tardivement, insuffisamment et hypocritement, en essayant de ne pas affronter directement les oukases féministes, et Woke. Le gouvernement Fillon a réussi à allonger de deux ans la vie active. Le taux d’emploi des plus de 50 ans a été amélioré, comme celui des 20-30 ans. L’immigration a continué, même si, malheureusement, on ne l’a pas centrée sur le travail. L’indemnisation du chômage a été moins généreuse. Emmanuel Macron a joué avec une réforme des retraites trop ambitieuses pendant 5 ans avant de vouloir faire passer au forceps une réforme dont il avait lui-même condamné les modalités !

Et c’est tout ! On a vu les conséquences : 2 000 000 milliards de dettes supplémentaires ; 400 milliards d’impôts de plus ; un déclassement économique massif et une montée de la pauvreté.

Au lieu de regarder la question démographique droit dans les yeux, les forces dominantes dans le système d’information ont privilégié le socialisme slumdog millionnaire : prendre au capital et aux riches. « Ils peuvent payer » ! Alors que nous étions déjà le premier pays au monde pour les prélèvements obligatoires ! Vive Picketty. Pardon Picpocketty.

2 024 a marqué un tournant. La baisse des naissances était si massive que nous allions clairement vers une baisse globale de la population malgré l’immigration décrétée massive, bien qu’incapable d’enrayer la perte de naissances.

Le système d’information est entré dans sa phase « minimisation ». « Oui on avait un problème mais il n’était pas grave ». D’abord « on faisait mieux que les autres » et ensuite « les naissances n’étaient pas moindres mais décalées ». Les femmes enfantaient plus tard, un point c’est tout. Dormez tranquille ! M. Macron a décidé d’accélérer la vitesse du sperme qui avait un peu ralenti ! Sans évoquer la moindre piste en ce sens, aux milieux des rires moqueurs. C’était une fois de plus ridicule.

Ne changeons surtout rien, alors que les comptes publics étaient ravagés par les déficits. L’année 2 024 s’est révélée pire : il devenait inévitable que dès 2025 le remplacement générationnel ne se ferait pas. En fait, dès mai 2025, sur un an, on n’a pas connu de renouvellement générationnel sur un an. On est alors entré dans la phase exonération. « Oui, c’est vrai. Nous avons un problème et il est grave mais il ne faut toujours pas s’attaquer aux causes ». Emmanuel Macron crée un Haut-Commissariat à l’Enfance mais nomme comme présidente une homosexuelle ayant eu un enfant par PMA. Rassurons tout de suite les wokistes et le mouvement LGBTIA ++. Rien ne changera ! Le Parlement, devenu n’importe quoi après la dissolution maladive de juin 2024, a cru devoir aussitôt constitutionnaliser l’avortement sans limite et gratuit. Avec moult festouilles et même le soutien des illuminations de la tour Eiffel. Quelle belle fête !

Aujourd’hui la situation est quasiment désespérée. On ne peut accroître ni la fiscalité ni la dette sans risque désormais de destruction du pays. Il faut prendre des mesures terriblement impopulaires pour casser la tendance et sortir, par le haut, c’est-à-dire par la production du piège qui s’est refermée sur la France, menacée clairement de faillite financière et budgétaire mais aussi de disparition comme nation avant même la fin du siècle en cours !

Pas plus qu’en 2015, on ne fait aujourd’hui, dans l’exécutif ou dans les partis politiques, l’exercice la projection démographique sur les dix ans à venir et tous refusent d’en tirer les conséquences. L’INED est bloqué dans ses mensonges. L’INSEE vient d’être pris la main dans le sac d’une tentative de manipulation des chiffres pour minorer le choc de la vérité. Les partis politiques regardent ailleurs avec obstination. La presse refuse tout article d’alerte. Toute la presse. Essayez, vous serez vite consterné. Le débat s’ouvre un peu dans les radios et les chaînes de la TNT mais biaisé par les accusations de virilisme et de racisme. Certains nazifient les débats avec une belle détermination et obstination.

Le drame est là : nous ne savons pas comment franchir les dix années prochaines en restant dans les emprises idéologiques, judiciaires et politiques dominantes.

On « euphémise » la difficulté en tentant de montrer que la femme française est toujours désireuse de faire suffisamment d’enfants et qu’il ne s’agit que d’accepter quelques ajustements dans les horaires, l’organisation des crèches et dans le comportement… des hommes pour que tout rentre dans l’ordre. C’est la phase d’exonération. Tout est vrai, mais il est inutile d’en tenir vraiment compte.

La première remise en cause est culturelle.

On est passé de la divinisation de la naissance à sa diabolisation. Qui imaginerait de peindre des nativités aujourd’hui. Il passerait pour un nazi qui entend rétablir la domination des mâles par les moyens douteux du retour à l’obscurantisme religieux honni. Du moins s’il est catholique. La volonté musulmane de l’Oumma de recoloniser l’Occident par le ventre des femmes, elle, est occultée, niée, minimisée et exonérée par l’idéologie dominante.

Sans rétablir une image heureuse et grandiose de la naissance, et sans recréer un nid familial protecteur, rien ne sera possible. La nomination de Mme El Haïri ne suffira pas… La natalité est une cause nationale et dépasse le strict champ des choix individuels. Les aides ciblées, présentées évidemment comme inefficaces, doivent être reprises mais dans un cadre général différent.

La seconde action est évidemment d’augmenter massivement la part des gens au travail dans la population, en dépit du vieillissement et de la disparition des enfants. Il faut obtenir que 60 à 70 % de la classe d’âge 60-66 ans reste au travail. Et il faut réduire drastiquement la part des personnes qui ne travaillent pas ou peu, ou à des tâches stérilisantes, dans la tranche 20 à 60 ans. Cela impose des réformes terriblement difficiles à faire admettre à la population.

-            Le RSA doit disparaître et être remplacé par des allocations temporaires conditionnelles financées par des cotisations. Allocation temporaire d’urgence ou allocation temporaire de soutien doivent remplacer la gratuité de la vie devenue un droit de l’homme inconditionnel. Certains veulent que toutes les aides soient centralisées à un même guichet, plafonnées pour ne pas dépasser une fraction du revenu du travail et rendues publique nominativement. Pourquoi pas !

-            La Solidarité nationale, qui doit être maintenue pour les cas d’urgence et d’extrême difficulté, doit être réservée aux nationaux, par définition.

-            Les Cours de justice ne doivent plus faire ou interdire la loi. Les droits de l’homme sont des principes qu’il appartient aux instances politiques représentatives élues de mettre en œuvre en tenant compte des circonstances. Ce n’est pas au Conseil d’Etat de stipuler que les maladies subies pendant les vacances sont opposables aux entreprises qui doivent financer des vacances supplémentaires. Ce n’est pas au Conseil constitutionnel de réguler le regroupement familial. Ce n’est pas à la Cour de Justice de l’union européenne de décider les règles d’immigration. Ce n’est pas à la CEDH de créer un droit-à l’écologie.

-            Les métiers peu productifs doivent être réduits et les plus productifs soutenus.

-            Les 35-heures doivent disparaître comme tous les régimes anticipés de retraite. Le critère de pénibilité est hors de propos et doit disparaître. Il n’est là que pour céder aux syndicats.

-            Il faut compter sur l’épargne placée à l’étranger et financée par le travail étranger

-            Il faut revoir totalement le système d’éducation pour le rendre efficace et propre à dégager les élites professionnelles, techniques et managériales nécessaires. Le recul général dans les classements Pisa est une honte.

-            Il faut réduire drastiquement l’empilement des institutions délibératives, de contrôles, ou réglementeuses.

-            Les hauts fonctionnaires ne doivent plus pouvoir cumuler les rémunérations publiques. Il ne faut pas restreindre leurs choix de carrière mais les obliger à choisir la rémunération publique unique qu’il leur convient le mieux. Les agences ne servent actuellement qu’à verser des rémunérations doubles ou triples des maxima statutaires à des centaines de membres de la caste de l’Enarchie Compassionnelle et Bienveillante.

-            Le taux de fonctionnaires dans la population doit revenir dans la moyenne européenne au forceps, sans clause du grand-père. Il faut donc abandonner le statut jusqu’à la classe A + et contractualiser, avec une fluidité maximale entre secteur public et privé.

-            L’immigration doit devenir une stricte immigration de travail. La participation d’enfants à la chaîne du narcotrafic et aux émeutes urbaines doit entraîner pour les parents responsables la perte du logement social et des droits sociaux et pour les étrangers naturalisés récemment (dans les cinq ans) la perte de la nationalité avec effet en chaîne sur les personnes ayant acquis la nationalité par lien du sang. « Tu « chouffes » ? Ta famille perd son logement social et toutes allocations pendant une certaine période. Elle peut même être expulsée de France, en cas de récidive, en perdant avec tous ses descendants la nationalité française. »

-            Toutes les lois doivent être étalonnées en fonction de leur contribution à la production.

-            L’Europe est un foyer de hausse des prélèvements. La volonté exprimée de doubler le budget européen est intolérable, sauf à trouver l’équivalent en économies sur le système étatique national. Au travail…

-            Les régions peuvent disparaître ou être fusionnées avec les départements. L’évolution de leurs dépenses doit respecter une loi simple : pas plus que la hausse du PIB.

-            La productivité doit devenir un devoir national et être recherchée partout, par tous et tout le temps.

-            Les gratuités doivent être totalement proscrites.

-            Le financement des allocations sociales doit être intégralement sorti de l’entreprise comme en Suisse et être basé sur les cotisations individuelles. On doit casser le moloch de la sécurité sociale et établir trois à quatre piliers concurrents avec différenciation des choix pour la couverture des soins ou de la retraite avec des « paniers incompressibles ».

-            Le système fiscal doit être entièrement tourné vers la production et l’investissement. Ce qui impose de tout chambouler. Plus d’impôts sur la consommation. Moins sur les revenus, bénéfices et plus-values et plus du tout sur la fortune et la succession.

-            …

On voit qu’elles contredisent intégralement le discours dominant.

Sinon quoi ?

La mort de la nation dès 2 040 ! Juste çà, sans aucune dramatisation polémique. Juste les faits.

Que ceux qui sont pour lèvent le doigt !

Le Cercle des économistes e-toile est contre. Depuis 25 ans ! Et il persiste dans sa dénonciation d’un véritable scandale national. Le déclassement général associé à l’effondrement démographique est intolérable. Réagissons !

Commentaire
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Le cercle des économistes regroupés dans E-TOILE autour de Didier Dufau, Economiste en Chef,   aborde des questions largement tabous dans les media français et internationaux soit du fait de leur complexité apparente, soit  parce que l'esprit du temps interdit qu'on en discute a fond. Visions critiques sur les changes flottants,  explications  sur le retard français,   analyses de la langueur de l'Europe,  réalités de la mondialisation,  les économistes d'E-Toile, contrairement aux medias français, ne refusent aucun débat. Ils prennent le risque d'annoncer des évolutions tres a l'avance et éclairent l'actualité avec une force de perception remarquable.

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