Changes et libre échange
Jamais la faille institutionnelle européenne n'aura été plus béante.
Nos lecteurs savent que la crise économique absurde dans laquelle nous nous débattons a été provoquée par les défauts structurels du système monétaire international et l'absurdité des changes flottants de monnaies administratives.
Les produits ne s'échangent plus contre des produits mais des bouts de papier dont le commerce interdit de juguler les déficits et les excédents monstrueux que le système génère. On n'échange plus de l'emploi contre de l'emploi. L'échange mondialisé n'est pas l'occasion d'une création de richesses mais d'un transfert de travail en contrepartie de dettes incertaines.
Créer les conditions d'une liberté totale des échanges alors que les économies sont très différentes, tout en laissant s'échanger en apparence librement les monnaies-papier, n'aboutit qu'à des déséquilibres plus graves.
Le libre échange est une excellente chose mais pas à n'importe quelles conditions. La convertibilité des monnaies est une excellente chose mais pas à n'importe quelles conditions.
Dans le domaine du monde physique, ce genre de remarques ne poserait aucune difficulté. L'eau est une réalité merveilleuse. L'inondation ne l'est pas. L'irrigation, avec ses canaux et ses écluses est une des activités géniales de l'homme depuis des millénaires. Il ne viendrait à l'esprit de personne de casser les digues et les écluses au prétexte que la fluidité de l'eau est par nature bienfaisante.
Dans le domaine économique, qui suppose un peu plus d'abstraction, on ne peut pas compter sur l'évidence. La bêtise et l'incompréhension restent de règle car elles accompagnent des phénomènes de puissance et d'idéologie.
Que constatons nous en ce début 2013 ? Cinq ans après le début d'une crise qui n'en finit pas, l'économie mondiale est en pleine difficulté, stimulée à la baisse par la récession européenne volontaire. Tous les Etats qui le peuvent manipulent à nouveau leur monnaie. Les Etats-Unis font plonger le Dollar. Les Japonais ont non seulement renoncé au Yen fort mais le font sombrer dans des proportions jamais vues. La Livre est maintenue aussi bas que possible. La Suisse renonce à son "peg" et voit sa monnaie s'envoler. L'Euro, monnaie d'une zone en crise gravissime, passe de 1.25 dollar à 1.35 et hop !
La récession européenne en est aggravée. Le commerce mondial ne reprend pas. L'Inde est en difficulté conjoncturelle alors qu'on la présente comme la future troisième puissance économique mondiale en construction. L'Argentine s'effondre. Le Brésil tousse. L'Indonésie triomphe grâce à une monnaie gardée très faible par un gouvernement nationaliste.
L'Europe devrait réagir.
Certes on s'agite un peu. M. Hollande, ce politicien malin qui dit tout et son contraire dans la même phrase et persiste à s'égosiller à ne rien dire de concret tout en lançant à la cantonade l'expression de ses meilleurs intentions, n'a pas tort de préciser à Strasbourg qu'il faut réformer le système monétaire international. Nous l'avions d'ailleurs félicité il y a cinq ans quand il avait dit la même chose. Comme Nicolas Sarkozy en son temps. Mais comme Sarkozy il ne précise ni le sens des réformes voulues ni leurs modalités. On applaudit du bout des doigts, en espérant mieux sans trop y croire.
Que font les pouvoirs européens à Bruxelles ?
Ils font ce qu'ils veulent et ce pourquoi ils sont programmés dans l'indifférence totale des nécessités de chaque état et des préoccupations de leurs dirigeants légitimes : ils négocient des abaissements de droits de douane et l'élargissement du libre échange. Après l'Afrique du Nord, nous voici en pourparlers avec la Corée du Nord et on parle d'une grande zone de libre échange avec les Etats Unis.
Il devrait être parfaitement clair que la négociation commerciale doit être synchronisée avec la négociation monétaire. Si les Etats Unis font sombrer le dollar et privent les détenteurs d'avoirs en dollars de la réalité de leur avoir, s'ils imposent une compétition-prix faussée, à quoi sert le libre échange ?
La France, en déficit effroyable, sera mise en compétition aggravée du fait de conditions monétaires déloyales. Aucun des bénéfices réels de l'échange économique libre ne pourra apparaître.
La raison voudrait que les autorités économiques européennes négocient avec en main les deux cartes : libre échange et système monétaire. Ces autorités n'existent pas. La BCE ne s'occupe que du niveau de prix interne de la zone Euro. Ce sont ses statuts. Les changes ne sont gérés par personne. La négociation commerciale est monopolisée par des personnes nommées qui vivent en vase clos et sont baignées par une idéologie d'ouverture à tout crin. Les travaux au sein de l'Assemblée Européenne ne sont qu'un cache misère, destiné à faire valoir un faux semblant de démocratie. Le lien avec les peuples européens est nul.
Une institution de pleine souveraineté économique n'aurait de toute façon de sens que si elle s'appuyait sur un projet et une doctrine. Pour nous, ce projet est le retour à une gestion concertée des monnaies dans un système de type Bretton-Woods amélioré par la suppression de toute référence à une monnaie nationale dominante. Comme tous les traités d'après guerre le prévoient, les excédents et les déficits excessifs seraient purement et simplement bannis. Les changements de parité monétaire seraient modestes et concertés. Il appartiendrait aux Etats de maîtriser la valeur externe de leur monnaie et le caractère raisonnable de leurs déficits ou excédents extérieurs.
L'idéologie malsaine des changes flottants interdit de comprendre la crise actuelle tout en empêchant la conception de solutions efficaces.
Comme des zombies, les institutions partielles qui sévissent en Europe s'activent dans le néant intellectuel et dans la catastrophe économique, accumulant contradictions insolubles, passivité et désastre social.
On ne sortira de ce désordre délétère qu'en agissant sur deux fronts :
- doter l'Europe d'une politique intégrée de change et de relation économique extérieure, avec les organes ad hoc
- refonder la doctrine économique fondamentale dans un sens qui élimine les changes flottants et les guerres de monnaies au profit de solidarités monétaires et commerciales actives et concertées.
Il est extraordinaire qu'en bientôt six ans de crise désastreuse, strictement aucun progrès n'ait été fait en ce sens.
Zeus aveugle ceux qu'il veut perdre. Cela fait 2500 ans qu'on sait cela ! Et la pauvre Europa ne s'est pas si bien trouvée que cela de la rencontre avec le Grand Dieu. Elle ne sera honorée par les autres Dieux qu'à sa mort, ce qui n'est pas terrible comme perspective.
En attendant les déficits se creusent, les dettes ne baissent pas assez, les entreprises ferment et le chômage grimpe à raison de 60.000 chômeurs de plus par trimestre.
Et les Ouvriers du Livre ruinent les journaux de la PQN.
Didier Dufau pour le Cercle des Economistes e-toile
Le cercle des économistes regroupés dans E-TOILE autour de Didier Dufau, Economiste en Chef, aborde des questions largement tabous dans les media français et internationaux soit du fait de leur complexité apparente, soit parce que l'esprit du temps interdit qu'on en discute a fond. Visions critiques sur les changes flottants, explications sur le retard français, analyses de la langueur de l'Europe, réalités de la mondialisation, les économistes d'E-Toile, contrairement aux medias français, ne refusent aucun débat. Ils prennent le risque d'annoncer des évolutions tres a l'avance et éclairent l'actualité avec une force de perception remarquable. Association loi 1901 |
On nous propose habituellement comme (une des) explication(s) à notre manque de compétitivité et à notre déficit du commerce extérieur le manque de productivité (ratio financier ?) du travail, justifiant ainsi la nécessité d'une baisse du coût du travail (salaire et/ou cotisations).
Mais un euro à un niveau de change "raisonnable" ne serait-il pas une solution plus efficace à cette compétitivité, car moins nuisible au niveau de vie et à la consommation intérieure dans laquelle les TPE et PME trouvent, je crois, l'essentiel de leurs marchés ?
Merci
Dans le système de l'Euro, tout désajustement global impose la déflation, ce que personne n'avait voulu voir ni annoncer au moment de Maastricht. Jospin n'a pas compris que dans un tel cadre on ne pouvait pas augmenter de 11% les coûts salariaux et laisser filer les dépenses publiques notamment régionales, tout en paralysant l'entreprise dans une réglementation soi disant protectrice du salarié. Toutes ces mesures ont pris leur plein effet à partir de la crise décennale du début des années 2000 et ont littéralement bloqué la reprise. L'Euro a permis que les gouvernements de droite évitent de prendre les mesures correctrices immédiatement. Le Ni Ni chiraquien et le n'importe quoi Sarkozy n'ont pas permis de compenser la perte de compétitivité globale générée par les mesures Jospin, sur un fond antérieur globalement désastreux. La gestion de l'Euro n'a pas permis ensuite de jouer sur la monnaie pour éviter une perte d'emplois trop importante. Depuis 2000 la France se vide de ses entreprises.
Cela dit la dévaluation n'est pas une panacée : c'est une perte de valeur en jouant sur le nominal sans toucher à la réalité vécue. Elle est donc assez indolore à court terme. Mais compte tenu de l'imbrication des économies ,le renchérissement des produits importés qui entrent dans les coûts, a tendance à rapidement contrebalancer la protection initiale. la perte de valeur dévient toujours réelle mais de façon plus indolore.
Ce qui est clair :
L'action globale de l'Etat qui croit pouvoir prélever toujours plus et "protéger" les "victimes" de l'opression capitaliste par des enchérissements de coûts, est toujours problématique. La vérité de l'emploi est au coeur des entreprises qui doivent obligatoirement rester compétitive pour augmenter les salaires et financer les prélèvements tout en maintenant son attractivité vis à vis des investisseurs.
Dès que de l'extérieur ont intervient dans le moteur pour le freiner ou pour le pousser par des manipulations monétaires on provoque des difficultés.
Les Etats doivent tenter de mettre hors jeu la valeur externe de leur monnaie si on veut que la compétition internationale soit juste et globalement créatrice de richesses. Ils ont la responsabilité de tenir par tout moyen cette valeur externe. Pour cela ils ne peuvent pas de lancer dans les déficits ou dans un mercantilisme débridé. Il faut qu'ils fassent un minimum attention. Les changes flottants les dispensent de cette contrainte mais provoque du coup des désordres permanents.
Les Etats en changes fixes mais ajustables se doivent d'éviter absoluement les chocs de coûts et de fonctionnement du secteur privé. En change flottant ils bénéficient de facilités qui finissent par se retourner contre eux : voir l'Argentine.
Un socialisme vu comme une suite de cadeaux et de protections fournies par des fonctionnaires à des salariés fantasmés est toujours une catastrophe. Ce n'est pas le fonctionnaire socialiste qui crée la richesse. Donc il ne distribue au final que du sous emploi. Avec maintenant près de 10 millions de Français vivant pratiquement totalement de l'aide publique, on est au bout de cette logique. Jamais les aides n'ont été aussi élevées et le chômage aussi haut. La dépense publique et les prélèvements sont désormais supérieurs à la valeur ajoutée des entreprises. Une situation intenable !
Il ne faut certainement pas croire qu'on pourrait continuer cette politique socialisante en s'aidant de la dévaluation. Cela donnerait le péronisme et une ruine définitive du pays.
La vérité est toute simple :
- Les Etats ont une responsabilité.
- Ouverture commerciale et stabilité monétaire vont ensemble
- Les cadeaux au peuple sont absurdes
- L'emploi est le coeur du moteur. L'échange permettant la croissance mutuelle des emplois est le seul utile.
- Le monde s'est trompée en acceptant de mettre en l'air Bretton Woods en 71 et le paie tous les jours.
- La zone Euro s'est trompée en créant une zone de rigidité monétaire absolue sans créer les moyens d'une gestion effective des conditions internes et externes de l'emploi.
- La France s'est trompée en croyant qu'il fallait qu'elle "se réconcilie" avec les ouvriers en les éliminant et en les mettant au chômage et en traquant fiscalement et judiciairement le capitaliste.
Le seul probléme est que la France cumule tous les désavantages sans pouvoir en règler un seul.
Le désastre social d'un chômage simplement inimaginable il y a trente ans est la sanction.
On ne pourra pas en sortir par des expédients mais par des réformes coordonnées dans les trois domaines français européens et mondial. On n'en prend pas le chemin.
Sur le fond, la tentative soixante huitarde réactionnaire vis à vis de la société bourgeoise du XIXème siècle décidant d'une pacification générale de la société en inversant tous les codes n'a abouti qu'à sortir le pays de l'histoire et le salarié de l'emploi. Le bourgeois honni était aussi le moteur, l'entrepreneur, le savant qui faisait progresser la société et avait permis à la France et à l'Empire Français d'être jusqu'en 1930 la première nation du monde. Les trente glorieuse avait permis de retrouver le chemin des sommets. En moins d'un demi siècle tout aura été balayé.
Une des questions de fond qui se pose est de savoir si des mesures techniques seules permettront d'inverser la courbe. On peut craindre que non. Il faut une nouvelle révolution culturelle en France. En France ou en Europe. La question reste ouverte.
Mais quel désastre !
La PQN a été ruinée par cette fausse bonhommie couverte par les subventions et les impôts des autres.
Le club de milliardaires qui dirigent la presse française a cru que la lâcheté couverte par la subvention publique leur permettrait d'avoir une danseuse et de l'influence sans trop avoir à se battre. La vérité : il faut se battre si on veut survivre et pas trop compter sur l'Etat. Le gogo est le lecteur... et le contribuable.
Alain Duhamel si propre sur lui, si consensuel, avec la gauche, si beau propagandiste du pacte nouveau entre le socialisme "intelligent" et les patrons-"mais", peut se lâcher contre les vilains cégétistes du livre. Que n'a-t-il lancé les chiens contre les dockers, les intermittents du spectacles, les syndicalistes voyous qui ruinent l'industrie, les politiciens socialistes qui les couvent et leur donnent leurs moyens de destruction massive.
Il faut des capitalistes en France qui se salissent les mains et tapent dur contre les abusifs qui les ruinent. L'union sacrée des milliardaires, du fisc et des syndicats les plus violents doit voler en éclat.
Si Hollande n'était pas Hollande il ferait prendre aussitôt deux mesures chocs :
- suppression de toutes les subventions à la presse
- interdition des closed shop et dissolution des syndicats du livre.
Sûr qu'il va le faire. La vainqueur de Tombouctou a de gros biceps. Vous allez voir çà.
Comme par hasard on verrait l'affaire prendre une toute autre tournure. Les milliardaires auraient peur pour leur fric. Les ouvriers du livre pour leur survie économique. L'état s'en laverait les mains. Comme par miracle des solutions s'esquisseraient.
On parie ?
"Chacun est maître dans son royaume
La BCE n'est manifestement pas prête à entrer dans la «guerre des monnaies», un terme que Draghi a lui-même utilisé, mais pour dédramatiser les intentions prêtées à certains de ses homologues, tel le gouverneur de la Banque du Japon. «Les évolutions des taux de changes ne sont pas des mouvements délibérés et ciblés, (comme le seraient) des dévaluations compétitives, mais l'effet des politiques monétaires». Et il a cité le changement d'objectif d'inflation (annoncé récemment par la Banque du Japon), ainsi que l'annonce faite précédemment par la Fed des États-Unis de maintenir pendant une longue période des taux d'intérêts bas.
Mario Draghi estime donc que ces décisions de ses homologues américain et japonais sont tout à fait légitimes en soi. Chacun est maître dans son royaume.
Toutefois il a ajouté que «si les effets ne sont pas conformes à l'analyse du G20, il faudra agir». Autrement dit si les politiques monétaires des grands acteurs nationaux conduisent à des taux de change qui ne reflètent pas les fondamentaux des économies nationales respectives, les chefs d'État ou de gouvernement qui siègent au G20 devront se mettre d'accord entre eux pour corriger les excès. François Hollande est prié de s'adresser donc à ses homologues du G20.""
Tout est dit :
- Oui les autres pays décident comme ils le souhaitent de leur politique de change
- La BCE a un effet sur les changes mais n'entend pas officiellemen, l'exercer
- Il n'y pas d'organes européens pour gérer les changes
- Si des pays européens ne sont pas contents, ils ont le G.20.
Si le G.20 voulait réellement tenir des équilibres il aurait fait le choix des changes fixes et ajustables.
On "stabilise dans les mots. Mais chacun fait ce qu'il veut.
Tout le reste est du blabla.
La fiction de marchés monétaires libres associés à des marchés de marchandises libres est suffisament facile à voir pour être dénoncée.
Et tout ce passe comme si les grands médias considéraient cette fiction comme une réalité qui s'impose et ne doit pas être discutée.
Il serait faux de coire que la prise de conscience ne se fait pas. Les commentateurs financiers , comme les banquiers, sont du genre moutonnier. Si un bouc reconnu du troupeau permet d'ouvrir une porte, les autres s'y engoufrent.
La mode de ces quelques derniers jours est à souligner les "aspects négatifs d'une excessive volatilité des changes". M. Draghi qui prend chaque jour plus l'aura d'un Greenspsan a fait baisser l'Euro en quelques mots sur ce thème. Un article d'une Dame Farine dans le Temps va dans le même sens :
"Il n’y a pas de guerre des monnaies, affirme le président de la Banque nationale suisse. Il n’est pas seul. En réalité, ce n’est qu’un débat sémantique, qui n’écarte pas le vrai problème.
Certes, les banques centrales répondent à des enjeux nationaux de manière parfaitement justifiée. C’était par exemple le cas de la Suisse, dont l’appréciation de la monnaie menaçait l’ensemble de l’économie.
Il ne s’agit pas d’actes belliqueux en soi. Mais ils font des victimes. C’était déjà vrai lorsque la Réserve fédérale américaine a commencé à inonder le marché de liquidités qui ont ensuite artificiellement gonflé des bourses de pays émergents ou des prix de matières premières. Aujourd’hui, ce sont à nouveau les pays émergents, dont les monnaies se sont appréciées, qui en pâtissent. De même que la zone euro, dont la banque centrale ne s’est pas lancée comme nombre de ses pairs des pays développés, dans des politiques susceptibles de faire baisser la monnaie. Pourtant, pour les pays de la périphérie de la zone, la monnaie unique apparaît surévaluée. Devront-ils faire pression sur la BCE pour affaiblir leur monnaie?
Peu importe le nom qu’on lui donnera, cette politique du chacun pour soi pose problème. Surtout parce qu’elle se fait aux dépens des autres. "
Fin de citation.
Unification des marchés et indépendance monétaire sont incompatibles. Il est clair pour tout le monde depuis des décennies que l'ouverture économique entre Etats ne peut se faire que sur des modes coopératifs et non pas exclusivement compétitifs. Seulement voilà : depuis 1971 les Etats-Unis ne veulent plus jouer le jeu pour profiter de la puissance du dollar. Alors on dit sans dire, on fait sans faire. La lâcheté intellectuelle et politique règne en maîtresse exigeante.
La réforme numéro un à faire en cet an 5 de la crise provoquée justement par les changes flottants et les défauts structurels du système monétaire mondial, c'est d'annoncer en grandes pompes au G.20 un retour aux changes concertés, avec interdiction des excédents et des déficits excessifs sauf à être exclus du jeu coopératif économique mondial.
Les banques centrales sont comme les psychanalystes : elles ne peuvent guérir que les maladies qu'elles ont provoquées. L'intervention concertée des Etats sur des objectifs macro économiques vitaux est indispensable.
Lorsqu'on entend différents crétins, politiciens français de hauts rangs, hélàs, expliquer que les changes flottants ont permis aux Etats de se débarasser de la désagréable obligation monétaire, on croit entendre un malade expliquant que c'est formidable de ne pas prendre ses médicaments !
La leçon de chose d'une réalité qui résiste à toutes les sottises finira par convaincre de la nécessité d'une reforme moéntaire internationale. On y est toujours pas. Mais les esprits commencent à bouger.
Un peu.
Et à quel prix !
Cela dit, le Cercle évoque une nouvelle organisation de la zone Euro. Est-ce qu'il serait possible d'avoir des précisions ?
Merci et encore bravo pour votre site.
- Jean Pierre Robin dans le Figaro du 13 février : "les grands argentiers dont Pierre Moscovici excluent tout encadrement des cours des monnaies" ;
-"Fançois Hollande : nous devons faire en sorte que les parités ne soient pas utilisées à des fins commerciales".
Pendant que le Président annoce l'objectif, son ministre des finances lui ôte tout moyen d'action.
On retrouve les contradictions de l'époque Sarkozy.
On ne peut pas exiger la coopération dans un système non coopératif.
Pendant ce temps là Bruxelles travaille depuis plusieurs semaines sur une zone de total libre échange avec les Etats-Unis, qui, comme par hasard, est dans le discours sur l'état de l'Union d'Obama.
Le principal manipulateur de monnaie veut enfoncer un coin dans l'Europe convalescente.
Pour notre part nous défendons plusieurs thèses :
- Il ne peut pas y avoir de zone Euro sans un "chancellier" Européen chargé de la politique de change et de la cohérence des politiques économiques, monétaires, financières et budgétaires.
- On ne peut pas déconnecter la question des échanges de biens et de services des questions monétaires
- La doctrine qui veut que les marchés monétaires soient libres et sans entraves alors que les principaux intervenants sur ce marché sont des mastodontes nationaux dont les banques centrales est une fumisterie.
- La politique des banques centrales doit être asservie à des objectifs de croissance et de plein emploi et pas seulement de niveau interne de prix.
- Seule la coopération des Etats dans un cadre institutionnel comme les accords de Bretton Woods rénovés permettra d'atteindre des objectifs de croissance et de désendettement coordonnés.
Cette conception se heurte à :
- une réalité politique : les Etats-unis veulent assurer la suprématie du Dollar au prix d'un abaissement de la zone Euro.
- une réalité doctrinale : la théorie économique dominante qui veut que l'économie soit une somme de marchés coordonnés en équilibre et s'ajustant par les prix à tout choc externe, est fausse.
Les deux vont ensemble.
Dans un marché des capitaux internationaux concentré et alimenté par un flot continu de monnaie banque centrale excessif, le crédit ne va plus à l'économie mais à la spéculation. Un euro prêté va à l'économie quand 9 euros prêtés vont à la spéculation.
C'est automatique lorsqu'il n'y a pas de mécanismes forts permettant de maintenir les déficits et les excédents dans des limites raisonnables. Les banques qui ont des liquidités dans les pays en excédent ne parviennent pas à les investir localement ; elles les replacent auprès des pays endettés qui s'endettent encore plus. L'argent en retour ne peut s'investir dans des économies qui ne produisent plus. Donc on spécule sur tout ce qu'on peut.
On n'a pas compris les causes de la crise. On ne veut pas heurter de front la puissance américaine. l'Europe est entre les mains des amis des Etats-unis ou même de ses larbins. Toute la sphère économique et financière s'arcqueboute sur l'idéologie des changes flottants.
La crise est terrible. La perte de PIB en Grèce est inimaginable.
Elle dure de façon excessive.
Il faut faire sauter les deux verrous majeurs :
- les Etats Unis doivent redevenir un pair et non un leader faisant ce qu'il veut.
- il faut se débarrasser de l'idéologie délétère qui asphyxie la pensée et étouffe les actions utiles.
Continuons le combat ! n
«Le message semble être «surveille tes paroles», interprète Ray Attrill, de la National Australia Bank, cité par l’AFP. «En clair, les mouvements de taux de change provoqués par des politiques monétaires et budgétaires appropriées sur le plan national ne seront pas critiqués, mais toute allusion directe au niveau des monnaies en tant qu’objectif politique le sera.»
Plus hypocrite on ne peut pas. La preuve que le système des changes flottants est une sottise.
Rappelons que nous vivons de facto depuis 1971, de jure depuis 73 dans un système qui veut que les banques centrales soient indépendantes et que les changes se fixent au grè de l'humeur des "marchés".
Rappelons que nous vivons depuis ces dates au milieu de déclarations de principes sur la nécessaire stabilisation du système financier sans que quelqu'un nous explique comment on stabilise sur des sables mouvants.
Le G.20 ne cesse d'appeller à la coopération dans un système qui lui même par structure n'est pas coopératif.
Rappelons enfin que depuis la mise en place de ce merveilleux système le taux de croissance mondial a baissé à chaque décennie au point que la décenie en cours montrera une croissance globale misérable.
Invitons aussi nos élèves économistes à se plonger dans les manuels d'économie majeurs tels qu'ils étaient jusqu'en 1971. Qu'il cherche le chapitre ; changes flottants. S'ils en trouvent un, il ne dépassera pas en général 10 lignes et elles seront probablement méprisantes.
Les Etats-Unis ont imposé ce système absurde parcequ'il voulait sauver leur stock d'or, en même temps qu'ils annonçaient que l'or n'était plus que de la vile marchandise industrielle. Ils l'ont fait simplement pour exploiter la position mondiale du dollar qui leur permet de commercer dans leur monnaie et de régenter le monde avec leur papier monnaie.
Un système de domination et d'abus est présenté comme une merveille économique. On fonctionne depuis de contradictions théoriques en désastres pratiques.
Et M. Moscovici, Ministre des Finances socialistes français bêle que les changes sont fixés par les marchés ou doivent l'être.
Et l'Europe ne dispose d'aucun organe gérant le taux de change de l'Euro.
Et la BCE dont la politique est un des éléments déterminants du change, se contente d'objectifs de prix moyennisés sur des pays dont les taux d'inflation sont très différents.
Anatomie d'un désastre intellectuel, économique et politique. La leçon de chose est parfaite.
Amicalement vôtre.
Freddy
Le voici cité dans un article d'Alain Faujas dans le Monde date du 21 février 2013, quatre ans et demi plus tard, où il précise : "Coïncée entre les Etats-Unis et le Japon qui dévaluent de facto et le refus de l'Allemagne d'emboiter le pas, l'Europe est le dindon de la farce".
4 ans et demi plus tard, il vient de comprendre que "les marchés" dans le domaine monétaire, cela n'existe pas !
Allez, encore un effort, Charles, dans 4 ans et demi l'idée que les changes flottants sont une catastrophe aura fini de percer dans les brumes du lac Léman !
"Que n'a-t-il lancé les chiens contre les dockers, les intermittents du spectacles, les syndicalistes voyous qui ruinent l'industrie, les politiciens socialistes qui les couvent et leur donnent leurs moyens de destruction massive.
Il faut des capitalistes en France qui se salissent les mains et tapent dur contre les abusifs qui les ruinent."
Quel déchaînement de haine ! C'est un discours d'économie ça ?
Je ne suis pas impressioné par la technique habituelle à une certaine gauche de considérer que toute observation un peu ferme est la marque d'une violence extrême, éventuellement contaminée par des relents etc. C'est de propagande et de la technique de combat pas de discussion.
Comment justifier que la collectivité, car il s'agit bien de la collectivité, soit mise en coupe réglée par des syndicats comme ceux du Livre, les Dockers ou des Intermittents du spectacle. Ils tirent leurs avantages de la violence que vous semblez condamner. Et ils pillent les autres, notamment les pauvres, car tout le mond de paye pour leurs privilèges insensés. Curieux de savoir comment vous, vous défendez ces abusifs et la violence qu'ils emploient. Au nom de la loi du plus fort ?
Titre :
"Le gros con et la haine de la France" - Maurice Szafran, Marianne, datée du 1er mars 2013
Développement :
"Disons le d'emblée : le PDG du groupe pneumatique américain Titan , Maurice Taylor, est un gros con"
Un certain Accoyer, a précisé que "l'analyse du gros con n'est pas totalement infondée". "Il n'a pas eu le réflexe de siffler le gros con".
"M. Accoyer ne serait-il pas sinon un gros con, au moins un petit".
Conclusion :
"Un gros con vous dis-je !", réitère le Szafran, convaincu qu'un gros con peut en cacher un autre.
Il devrait se méfier.
La condamnation de ce nouveau taylorisme est liée au fait que Titan aurait bien aimé racheter une usine où les ouvriers travaillent plus de 3 heures par jour, et qu'ils ne soient plus cornaqués par un syndicat CGT jusqu'au-boutiste et suicidaire.
PS 1 : Le délégué CGT a bien confirmé que le temps de travail moyen était de 3 heures par jour. Très supérieur à celui des Ouvriers du livre et des dockers cégétistes dont la plupart sont payés sans travailler du tout.
PS 2 : Depuis que les Chinois ont repris la moitié du port du Pirée, les dockers travaillent et l'activité a doublé. Peut être que si Taylor s'était appelé Li Chong Hu ou Li Peng Wu, il n'aurait pas été szafranisé ... Jaune sur jaune c'est rarement raccord.
C'était notre chapitre : seuls les salauds de riches et les capitalistes cupides sont " violents et haineux ".