M. Hollande : "J'aime la droite". Vers un gouvernement Valls 3 ?
Après la déclaration d'amour de M. Valls aux entreprises ("j'aime l'entreprise") et celle de M. Hollande ("j'aime la droite"), des discussions sont menées pour déterminer les contours du nouveau gouvernement Valls 3 qui devrait être annoncé après la nouvelle bérézina socialiste aux élections régionales. Il est vrai que 300.000 nouveaux chômeurs se seront ajoutés aux millions d'anciens , que le mur des 2.500.000.000.000 d'Euros de dette d'Etat aura été allègrement enjambé et que les taux d'intérêt auront commencé à remonter.
Nous avons récupéré chez Mediapart la copie volée du projet de discours de M. Hollande.
"Moi, Président, je reste Président de la République, mais pour inaugurer les chrysanthèmes. J'ai découvert cela au printemps 2014 et , après plusieurs mois de cette intense activité, je confirme que j'aime cela. Bien sûr, j'animerai mon domaine réservé, mais je serai un Président normal au format Troisième République, que j'ai aussi redécouvert en commémorant la guerre de 14. Oui on a calomnié le Président Deschanel ! On a bien le droit de descendre d'un train en marche ! On sait par ailleurs mon admiration pour mon exemple : l'exceptionnel procrastinateur, M. Queuille.
J'ai demandé à M. Valls de former un nouveau gouvernement de droite homogène. Il m'a proposé la composition suivante :
Ministre du Budget : Collomb (il va découvrir un nouveau continent de dettes) .
Ministre des finances, de l'économie, de la fonction publique et de la réforme de l'Etat : Fillon (il a des idées)
Ministre de l'intérieur : Juppé (j'aime les bruits de botte)
Ministre de l'Education Nationale, des universités, de la recherche : Pécresse (sait faire)
Ministre des armées : Le Drian (sait faire)
Ministre de la population civile (famille, sport, anciens combattants etc.) : Chatel (un job fait pour lui)
Ministre de l'Ecologie : Ségolène (je lève mon casque à la mère de mes enfants)
Ministre des Affaires étrangères : Fabius (sait faire)
Ministre des relations avec l'Union Européenne : Wauquiez (il rassurera sur notre dynamisme institutionnel pour une Europe élastique)
Ministre des affaires sociales et de la santé publique: Bayrou (peut faire ses preuves)
Ministre de l'industrie, de l'agriculture et de la pêche : Bertrand (il pourra arrêter sa cure d'amaigrissement)
Ministre de la Justice et garde des sceaux : Bilger (Il saura effacer "le mur des c…" et restaurer un minimum la dignité de la fonction)
Ministre du commerce et de l'artisanat : Placé (ainsi placé il ne peut pas faire de mal et pourrait cesser d'être déplacé)
Ministre de la Culture : Pellerin (elle joue d'un instrument de façon intermittente et il faut une place pour la diversité)
Porte parole du gouvernement : Lemaire (Le masque et la plume).
Les quatre anciens premiers ministres (Fillon Valls, Fabius et Juppé) auront naturellement rang de Ministre d'Etat.
Je promet que je ne me représenterai plus jamais à une quelconque élection, que j'ai vendu mon scooter et que j'aurai un rôle consensuel et responsable pour l'unité générale de l'équipe. Je m'engage à ne plus sourire comme un benêt à la moindre occasion et de changer de conseiller en tenues et maintien.
Une grande conférence va être réunie, un "grenelle de la droite efficace", pour détailler le contenu de la réforme constitutionnelle, et des quatre ordonnances indispensables.
Sarkozy gardera sa barbe de trois jours et fera des conférences lucratives. Il aime tchacher et n'est pas Thatcher. M. Mélenchon et Mme Le Pen aboieront au passage de la caravane. Et alors ?
Quand nommerai-je le gouvernement Valls 3 : immédiatement après l'échec aux régionales du PS qui marquera une défiance définitive vis-à-vis de moi-même comme ancien président "de gôche" et amateurs de provocs minables. Il sera temps d'être moi-même, Président, certes, mais de droite. J'assume.
Tous les ministres choisis sont à peu près justifiés à leur poste. On n'aura plus l'impression pénible actuelle de ministres qui flottent dans le costume. Bilger est incontrôlable et incontrôlé mais il a du bon sens et se trouve hors du champ clos des conflits politiciens. Tous et toutes ont les capacités et le bagage nécessaires pour travailler efficacement. Ségolène est le maillon faible. Mais j'ai bien le droit d'avoir des faiblesses résiduelles.
Honnêtement, la France n'a pas besoin de Belkacem ou de Taubira, de Dati ou de Morano, de Sarkozy ou de Copé, de Montebourg ou de Hamon, d'Hortefeux ou d'Estrosi.
Moi Président de droite, je pourrai être moi-même, au lieu de me perdre dans les plans com' ratés, les petites manœuvres politiciennes de m…, les arrangements de premier secrétaire de parti (sans laisser d'adresse), et les provocs inutiles.
On dira qu'on laisse le champ libre aux extrêmes. Que l'UMPS fantasmé deviendra une réalité qui fait le lit des Le Pen. Que l'extrême-gauche sera revigorée.
Cette Union sera pour deux ans. Elle aura rasséréné le pays et permis probablement de prendre des mesures indispensables que tout le monde connait et attend et qui ne sont bloquées que par des positionnements politiciens ridicules.
Je ne vois pas, dans cette équipe, de conflit potentiel insurmontable sur la politique économique, sécuritaire, étrangère, et européenne. Aussi bien, les questions de santé publique et d'éducation sont quasi consensuelles si on supprime les excès idéologiques.
Les principales difficultés porteront sur la nouvelle géométrie de l'Etat, la réduction drastique des dépenses publiques, la reconfiguration de relations plus sereines et équilibrées entre les différents acteurs économiques avec suppression des hystéries et des abus.
Mais l'échec prévisible de l'action du gouvernement Valls 2 d'ici huit mois, forcera tout le monde à de nouvelles concessions. J'aurai dfinitivement prouvé qu'une gouvernance de gauche menait à la faillite. Cela dégage le terrain.
Oui il faut une révision de la Constitution pour restaurer la souveraineté nationale sur les droits fondamentaux, comme en Allemagne et refuser "le gouvernement des juges" étrangers. Le Conseil Constitutionnel doit seul dire ce qui est conforme à notre Constitution. Je soutiendrai les initiatives en ce sens de M. Cameron dans les instances concernées. Il faut réduire le mille feuilles administratif en supprimant des échelons ; interdire les rémunérations publiques multiples, assurer la priorité du droit à la continuité du service public sur le droit de grève, introduire une responsabilité pénale des juges pour les actes répétés de violation du droit au nom d'un justicialisme de pacotille, ou pour incompétence notoire, forcer le regroupement des communes, interdire la compétence générale aux régions, et réduire l'ampleur des deux assemblées, tout en supprimant le CES. Nul ne pourra se faire prélever plus de 50% de son revenu. La Constitution le dira. On peut espérer que les milliers de fortune qui se sont exilées pourront revenir. Nous avons besoin d’elles.
Oui il faut quatre ordonnances :
- Une ordonnance sociale portera sur l'organisation du travail et la retraite. Un système de retraite unique sans autre exception que le régime des militaires, sera mis en place. La retraite à point, avec départ à 67 ans, à taux plein pour 45 années de cotisation, sera instaurée. La durée du travail sera portée à 40 heures par semaine, avec liberté de modification par accord de branche ou d'entreprise. Des mesures seront prises pour libérer l'emploi salarié des mille et une contraintes qui l'asphyxie. Les seuils seront naturellement revus. On a été beaucoup trop loin dans la protection du salarié qui désormais cherche à gagner de l'argent par l'abus et non plus par le travail. J'en suis le meilleur exemple.
- Une ordonnance fiscale permettra de remettre de l'ordre, de la simplicité , de la justice et de la continuité dans les règles fiscales. L'ISF sera supprimé. Une taxation appropriée de l'épargne et de l'immobilier sera recréée. Conformément à la nouvelle constitution, nul ne pourra plus se voir prélever plus de 50% de son revenu. La question des revenus en provenance de pays multiples sera réétudiée.
- Une ordonnance visant la réduction drastique et prolongée de la dépense publique stipulera une réduction de la couverture du petit risque, le plafonnement de la dépense par tête dans les collectivités locales, la réduction de l'emprise des missions de l'Etat avec suppression de pans entiers de secteurs subventionnés, la spécialisation des subventions par étage administratif (pas de subvention conjointe), la temporalisation et fusion des diverses aides sociales, avec publicité des allocations et justification des décisions portant sur les dossiers d'aide, introduction d'une "entrance tax" ou d'un délai de contribution active, avant de pouvoir bénéficier de secours publics. Le plan portera sur une réduction de près de 120 milliards d'euros de dépenses publiques par an.
- Une ordonnance définira les nouvelles règles d'ordre public et de "retour à la civilisation". Elle empêchera tout risque de "justicialisme", cette doctrine empoisonnée qui veut que le juge n'applique pas la loi mais prend des décisions en fonction de son idée des rapports de force nécessaires dans la société et de ses options politiques. L'entreprise ne doit plus être considérée comme une vache à lait judiciaire. Le champ pénal sera fortement réduit dans le droit des affaires.
Je donnerai mon accord à ces ordonnances si elles vont vraiment au fond des choses et changent profondément la donne pour revenir à plus d'indépendance, de prospérité et de sécurité dans le pays.
Françaises, Français, Moi Président, j'ai l'impression de faire enfin mon boulot. Quand je regarde mes premières années aux manettes, je suis scandalisé de ce que j'ai fait. M. Depardieu, je vous demande de m'excuser d'avoir monter l'opération d'insultes qui vous a frappé. Je fait mes excuses à la Nation tout entière.
J'espère que le nouveau des choses rétablira autant que faire ce peut mon bilan aux yeux des Français et que la faillite de la France, que mon action initiale préparait, pourra être évitée. J'avais dit que je mettrai mes pied dans les traces de Mitterrand. Il s'est vanté d'avoir détruit le communisme. Moi-même j'aurais détruit le socialisme. Qui le regrettera ?
Voilà. Maintenant j'ai quelques emplettes à faire chez les fleuristes agréés de la Présidence de la République et je dois chercher un bon parapluie. J'en ai marre de dégommer un costume à chaque visite officielle. Il faut montrer l'exemple de la réduction de la dépense publique."
VZ
Le cercle des économistes regroupés dans E-TOILE autour de Didier Dufau, Economiste en Chef, aborde des questions largement tabous dans les media français et internationaux soit du fait de leur complexité apparente, soit parce que l'esprit du temps interdit qu'on en discute a fond. Visions critiques sur les changes flottants, explications sur le retard français, analyses de la langueur de l'Europe, réalités de la mondialisation, les économistes d'E-Toile, contrairement aux medias français, ne refusent aucun débat. Ils prennent le risque d'annoncer des évolutions tres a l'avance et éclairent l'actualité avec une force de perception remarquable. Association loi 1901 |
Il reste amusant de constater que le blairisme semble avoir été attendu et espéré de tout temps par toute la classe médiatique de gauche .... et une bonne partie des bloggers de cette mouvance. Bientôt ils vont nous expliquer qu'ils étaient tous et depuis toujours pour l'entreprise, la croissance, la prospérité solidaire mais pas coercitive, la fiscalité raisonnable etc.
- Les chances d'un succès aux régionales pour le PS sont quasi nulles, du fait d'une conjoncture encore aggravée dans les mois à venir. Le Président a donc devant lui deux échecs probables : la perte du Sénat et celle des régions. Il est à 17% d'opinions positives. Il n'est plus pertinent politiquement.
- L'épreuve du budget va être dès l'automne 2014 une épreuve de vérité qu'Hollande ne va pas affronter de face. Ceux qui croient qu'il y a eu un virage se trompent. Il y a eu un zig en attend le futur zag. Opérations de com' et clientélisme électoral ne vont pas cesser. Pratiquement rien de ce qu'il faut faire ne peut l'être dans le cadre actuel.
- L'opposition sera inaudible. Aucun de ses leaders n'est en mesure de s'imposer dans discussion. Aucun. Pourtant, ils sont presque d'accord sur tout et les nuances entre les propositions sont minuscules. La plupart de ces mesures ne correspondront à rien en 2017. Il sera trop tard. A droite aussi la multiplication des positionnements et des plans com' est mortifère.
- La dissolution à ce stade n'aurait pas de sens. Personne ne veut de cohabitation et rien ne peut faire démissionner le Président.
- Contrairement à ce que tout le monde dit, c'est par le haut que la solution devra venir. Des négociations dans les entreprises corrigées dans les négociations de branche, puis dans les discussions nationales puis modifiées par les députés, cela ne marche pas.
- Il faudrait mettre les Français dans le jeu par un referendum constitutionnel portant sur des aspects importants. Ceux cités par Valentin le sont. On peut imaginer d'utiliser aussi le referendum sur quelques sujets controversés. Plus les Français auront la parole par les urnes moins ils la prendront par la rue. Mais Hollande en est incapable et le faire en 2017 sera trop tard.
- Le pivot de la manoeuvre de la solution Valentin aurait été un discours de Hollande annonçant "J'ai échoué ; Une politique partisane est désormais artificielle et dangereuse. Je ne peux renoncer à mon mandat et créer un vide politique pour le moment ; mais je renonce à animer une politique personnelle. J'exercerai naturellement mon rôle dans le domaine qui est réservé au président de la République et qui, pour l'essentiel, est consensuel et majoritaire. Pour le reste le gouvernement de salut national dirigera effectivement la politique du pays et je renonce à me représenter. Je quitterai la vie politique à la fin de mon mandat". La psychologie de Hollande rend cette hypothèse impossible. Il suffit de voir les nominations provocantes du gouvernement Valls 2 pour s'en convaincre. Désinvolture et vanité ne font pas un président sacrificiel. Surtout s'il s'agit d'un résidu de président.
- La position de la France vis à vis de l'Europe aurait aussitôt été plus solide dans l'idée de Valentin : la France serait redevenu un bloc et difficile à entâmer. Sa voix aurait mieux porté et il n'y aurait plus de doute sur le sérieux et la profondeur des réformes. De même son langage aurait mieux été compris des prêteurs en cas de gouvernement de salut national.
Mais rien de tout cela ne verra le jour. Valls ne peut rien seul. Il n'a exactement rien fait pendant quatre mois. Son budget sera politicien et très insuffisant. Ses réformes seront trop tardives et trop minimes. Et il sera trop léger pour affronter les tempêtes. Hollande l'est déjà en dépit des institutions...
Avec 17% d'opinions favorables, il a la crédibilité d'un canard qui continue à courir après qu'on lui ai coupé la tête. Il est isolé partout, en Europe comme dans le monde, où il fait plutôt rire. Sa seule victoire est d'avoir réussi en deux ans de campagne et deux ans de mandats de ne jamais rien dire du détail des économies dont il rebat les oreilles des Français. Or tout passe par là.
Sarkozy ne peut que créer de la confusion supplémentaire. Une ambulance qui tire sur une ambulance, cela n'a de sens qu'à Donetsk.
Les belles paroles valsiennes n'auront pas d'effet durable. On peut craindre une certaine nervosité sur le terrain. Les Français découvrent des hausses d'impôts proprement ahurissantes sur les feuilles qu'ils reçoivent à l'heure actuelle.
La préparation des élections présidentielles de 2017 dans tous les camps leur paraît une perspective complètement décalée par rapport à ce qu'ils vivent.
Cela sent vraiment mauvais.
La France est dans la nasse. Il n'y a pas trop de quoi rire.