Le retour de l'inquisition : exemple pratique , le "décret tertiaire".

Pour ceux qui ne savent à quelles extrêmités réglementaires la folie écologique a entraîné nos élites énarchiques, voici un exemple de courrier reçu par un propriétaire loueur de bureau.
 
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Messieurs, 

Le décret n°2019-771 du 23 juillet 2019 dit « Décret tertiaire » est entré en vigueur le 1er octobre 2019.

Son objectif est de réduire le niveau de consommation d’énergie du bâtiment d’au moins 40% d’ici 2030, 50% d’ici 2040 et 60% d’ici 2050, par rapport à une année de référence qui doit être choisie par le Propriétaire. 

Les immeubles concernés doivent répondre à deux conditions cumulatives d’usage et surface, à savoir : 

-           le bâtiment hébergeant exclusivement des activités tertiaires sur une surface cumulée supérieure ou égale à 1.000 m² (les surfaces accessoires aux activités tertiaires étant prises en compte sur la base de la définition de l’entité fonctionnelle fixée à l’article 2 de l’arrêté « Méthode ») ;

-           le bâtiment à usage mixte hébergeant des activités tertiaires sur une surface de plancher cumulée supérieure ou égale à 1.000 m² ;

-           le bâtiment faisant partie d’un ensemble de bâtiments situés sur une même unité foncière ou sur un même site hébergeant des activités tertiaires sur une surface de plancher supérieure ou égale à 1.000 m².

Pour le suivi de cet objectif, l’ensemble des données de consommation énergétique annuelle des bâtiments concernés devront être déclaré sur une plateforme numérique spécialement créé à cet effet, appelé OPERAT. 

Ces obligations de déclaration et réduction des consommations d’énergies concernent autant les propriétaires que les preneurs à bail des bâtiments ou parties de bâtiment assujettis

Et chacun pourrait être visé par les sanctions fixées en cas de non-déclaration / inaction face aux objectifs fixés, notamment via une amende administrative (1 500 € par personnes physiques, et jusqu’à 7 500 € par personnes morales et par site), ainsi qu’un système de « name and shame » qui impliquera la mise en ligne publique des mauvais élèves, tant pour les propriétaires que les locataires). 

Pour mémoire, une société filiale du Groupe EMERIA occupe les locaux sis 98 avenue Saint Mandé à PARIS. 

En votre qualité de bailleur, nous vous saurions gré de bien vouloir nous indiquer si les locaux loués entrent dans le périmètre d’une des trois catégories. En effet, les clauses du bail ne nous permettent pas d’identifier ce point. Si vous ne disposez pas de ses informations il vous est possible de vous rapprocher de vos interlocuteurs privilégiés immobiliers (syndic représentant le conseil des propriétaires, Président du conseil syndical, ASL, AFUL, gestionnaire, property Manager/gestionnaire technique, etc.) lesquels disposent des données exactes ou plus précises sur le bâtiment dont fait partie le local. Pour conclure, nous vous remercions de nous donner les informations suivantes, à l’adresse mail indiquée en tête des présentes :

-       Si l’immeuble entre dans le champ d’application du Décret tertiaire ;

-       Dans l’affirmative, merci de nous confirmer qu’une démarche globale est menée par vous-même, votre gestionnaire, ou par le syndic, relative à :

(i)            La déclaration de l’immeuble sur la plateforme OPERAT pour renseignement des données relatives à l’immeuble (activités tertiaires exercées, surfaces etc.). En nous notifiant une fois ces démarches effectuées pour parfait suivi.

(ii)           L’année de référence que vous aurez choisie, en fonction des critères posés par le décret tertiaire, et nous préciser votre choix ;  

(iii)          La communication des consommations de référence (pour répondre aux objectifs de réduction énergétique) et des consommations annuelles, par type d’énergie. Et s’il s’agira de l’ensemble des consommations de l’immeuble, tant privatives que communes, ou uniquement de celles relatives aux parties communes de l’immeuble.  

 En effet, il est impératif que nous puissions obtenir ces informations rapidement, afin de nous organiser suffisamment tôt pour respecter les exigences du décret dans le délai qui nous incombe (soit pour rappel avant le 30 septembre).


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On notera que le propriétaire doit choisir une année de référence : sur quels critères ? La perplexité est de mise.

Il lui faut réduire le niveau de consommation d’énergie du bâtiment d’au moins 40% d’ici 2030, 50% d’ici 2040 et 60% d’ici 2050, par rapport à cette année de référence.

On ne dit pas que la norme au m2 est ceci ou cela. On dit que même si la consommation esst parfaitement optimisée depuis la création de l'immeuble, il faudra qu'il fasse des gains effectif de consommation de 60%.  Comment ? On ne sait pas ! La part du propriétaire, du syndicat de l'immeuble et du locataire ? On ne sait pas !

Les sanctions sont terrifiantes et concernent toutes les parties prenantes. En cas de non-déclaration / inaction face aux objectifs fixés, notamment: une amende administrative (1 500 € par personnes physiques, et jusqu’à 7 500 € par personnes morales et par site).

On appréviera le système de « name and shame » qui impliquera la mise en ligne publique des mauvais élèves, tant pour les propriétaires que les locataires).

Il faut s'affilier à la base de données OPERAT. Chouette !

Et tout cela avant le 30 septembfe 2023. Formidable !

Que chacun se regarde deux secondes et se dise je vais réduire ma consommation en la déclarant à l'administration de 60% en quelques années sous peine d'exposition déshonorante en place publique (on n'a pas pensé à raser le crâne des femmes propriétaires) et d'amendes prédatrices ! 

S'il ne se dit pas : nous sommes en Iran sous le régime du Parti de la Vertu, c'est grave. 

Nous sommes en France en Aout 2023 ! L'inquisition est revenue ! 

Quelle honte !

Commentaire
DD's Gravatar C'est une loi 100% macroniste que Julien Denormandie a fait passée au nom d'une "politique active du logement". Fonctionnaire agronome, fils d'une famille qui semble historiquement bien implantée dans la franç-maçonnerie politique dans la zone agricole de Cahors, les bureaux, c'est une saloperie qu'on peut gêner au maximum. Selon la presse, dépité de ne pas remplacer Castex et recalé pour le remplacement de Borne , ce garçon qui n'envisageait que le poste de premier Ministre, bien qu'il n'ait pas gérer de société d'autobus et de métro, il a décidé de "faire du fric" sur le marché administratif de pilotage de la baisse de la consommation d'énergie dans les bureaux !

Je crée une pompe à fric obscène et je m'installe sous la pompe à fric que j'ai créée. Un petit conflit d'intérêt tout de même ? On se souvient de la volonté de pureté qui accompagnait la création de LREM par Denormandie. Eh bien non, comme pour Castera Oudea, comme pour Wargon- Stoleru, comme pour Parly 2. Vive le népotisme des hauts fonctionnaires.

Le fric : Le fric ! Le fric ! En famille. Il n'y a que cela de vrai.

En général les partis politiques qui se basent sur la Vertu sont les pires. Nous avons une belle démonstration.

Bureaucratie et cupidité ; "shaming" et népotisme.

A vomir.
# Posté par DD | 22/08/23 11:36
Siem's Gravatar Tout cela est assez répugnant.
# Posté par Siem | 22/08/23 16:22
DD's Gravatar Rapport Paul Deheuvels* sur les liens entre CO2 et température.

*Normalien (promotion S1967), agrégé de mathématiques (1969), docteur d’État ès sciences mathématiques (1974), il est professeur de statistique à l'université Pierre-et-Marie-Curie (devenue Sorbonne Université) depuis 1974. Il est élu membre de l'Académie des sciences (section des Sciences mécaniques et informatiques) en novembre 2000 (il en était correspondant depuis mars 1994).

5. Conclusion.

La manière dont le carbone a été instrumentalisé dans le cadre des études sur le climat est un véritable scandale scientifique et humain. Les démocrates américains, avec des personnalités comme Al Gore, ont fait du carbone un outil financier propre à servir leurs intérêts, sans aucun respect pour les populations qui sont victimes de leurs agissements. Tout le temps passé dans les entreprises pour établir des « bilans carbone » des « empreintes carbone », quand ce n’est pas pour acheter des « quota carbone » ou pour payer une « taxe carbone » n’est qu’une immense usine à gaz, coûteuse et inutile, qui ne sert à rien pour contrôler le climat. La seule utilité de cette construction monstrueuse est d’abonder les caisses des états qui prélèvent les taxes, ou encore de servir les intérêts de ceux qui contrôlent le marché du carbone.Tout cela ne sert à rien. Le climat évolue en suivant d’autres règles et d’autres cycles. Le fait de prétendre le gouverner en limitant les émanations de CO2 est profondément inepte.
# Posté par DD | 23/08/23 13:48
Siem's Gravatar Si on comprends bien, un membre de l'Académie des sciences !

Qui peut douter qu'on vive une période sensationnelle ? La France par suivisme infantile va se ruiner pour toujours ... et pour rien ! Magnifique !

Et on commence à imposer de "faire honte publiquement" (shaming) dans la loi !

Bêtise et abjection seraient-elles les deux mamelles de l'époque ?
# Posté par Siem | 23/08/23 16:10
Le blog du cercle des économistes e-toile

Le cercle des économistes regroupés dans E-TOILE autour de Didier Dufau, Economiste en Chef,   aborde des questions largement tabous dans les media français et internationaux soit du fait de leur complexité apparente, soit  parce que l'esprit du temps interdit qu'on en discute a fond. Visions critiques sur les changes flottants,  explications  sur le retard français,   analyses de la langueur de l'Europe,  réalités de la mondialisation,  les économistes d'E-Toile, contrairement aux medias français, ne refusent aucun débat. Ils prennent le risque d'annoncer des évolutions tres a l'avance et éclairent l'actualité avec une force de perception remarquable.

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