Une réforme radicale de l'école
L’école est comme l’Eglise. La hiérarchie est courte : le maître, le directeur et le ministre (le curé, l’évêque, le pape) ; Moins on touche aux dogmes mieux l’enseignement passe.
De même que Vatican II a envoyé l’église catholique dans un déclin profond, l’abandon de l’instruction publique, basée sur les disciplines et l’effort, en vue de fournir le minimum de connaissances nécessaires à tous, tout en dégageant une élite indispensable à la nation, au profit d’une éducation nationale, qui n’a plus rien de national, qui n’a jamais éduqué, qui refuse de sélectionner au nom de l’égalité et de la fraternité et de sanctionner au nom des libertés, a lessivé une institution qui avait fait ses preuves depuis des lustres.
L’école comme l’église dépend de la qualité de sa piétaille. Le maître et le curé sont la base fondamentale. L’Eglise a toujours su que le séminaire était la clé de voute de l’institution. On y sélectionnait les meilleurs, venus de la plèbe en général. L’ascenseur social fonctionnait dans les clochers. Il fallait des esprits éclairés pour sortir des ténèbres un peuple de catéchumènes constamment renouvelés et des dialecticiens efficaces pour lutter contre les attaques de l’intérieur et de l’extérieur.
Il faut des esprits assez subtils pour expliquer comme Mgr Marty en son temps que l’Esprit Sain avait conduit les cardinaux à choisir un pape débile et mal portant pour permettre un peu plus tard de choisir un pape non italien ! Malgré tout, il vaut mieux ne pas changer de dogme lorsqu’on a fini de convaincre une classe de jeunes séminaristes que Jésus, Dieu et l’Esprit sain sont une même chose et que le premier a été enfanté par l’immaculée conception pratiquée sur Marie.
L’Eglise s’était emparée de l’enseignement. La République l’en a largement dessaisi. Elle a imité son modèle en prenant soin de former des instituteurs et des professeurs au meilleur niveau possible. L’école était sévère et son but était clair : les meilleurs passeront l’examen qui ouvre vers les études secondaires et supérieures ; les autres auront un certificat d’étude et se débrouilleront avec cela dans la vie active. Comme l’Eglise, les instituteurs prenaient bien soin des meilleurs, quelle que soit leur origine sociale, pour leur faire prendre l’ascenseur républicain ; les premiers de la classe ont rarement été les rejetons de la haute. La statistique et le nombre veulent cela.
Faute de bible et de saintes écritures, l’école républicaine s’est fondée sur la nation, ses hommes illustres, ses auteurs remarquables. Les Lumières étaient son socle comme la Lumère était celui de l’enseignement clérical.
Dans les deux systèmes la discipline et le respect étaient de rigueur. Personne n’était là pour rigoler. Personne n’était là pour arriver. Mais pour y arriver. Ecrire sans pâté ; comprendre le sens des mots ; utiliser le mot juste, en élargissant son vocabulaire par l’étude et la lecture ; comprendre l’orthographe et la grammaire ; compter bien et compter vite ; réciter de mémoire ; résoudre des « problèmes » ; exposer correctement par écrit.
L’école républicaine comme l’Eglise savaient que les disciplines de l’esprit n’étaient pas tout, ni qu’elles étaient à la portée de tous. Elles en concluaient toutes deux que seuls les esprits aptes aux études devaient les poursuivre au-delà du niveau de base indispensable. Il s’agissait avant tout d’une école d’intellectuels. Que la société civile s’occupe des non intellectuels, homme d’affaire, commerçants, artistes, artisans, paysans, marins, puis ouvriers.
L’une comme l’autre aussi savait qu’il fallait différencier l’enseignement des filles et celui des garçons à partir de la puberté. Elles ne partaient pas de préjugés mais d’une réflexion élémentaire sur l’incompatibilité des études intellectuelles et des travaux pratiques sexuels.
Distinctions de genre et d’esprit permettaient des filières efficaces. Un enseignement est toujours coûteux. Inutile de le dispenser à qui ne peut en profiter à un bon rythme. Le don et le travail étaient tous deux chéris. Il ne fallait pas gâcher ses dons. Les bonnes graines devaient s’épanouir.
Pour qu’elles le fassent, il fallait les protéger. Le lycée était sinon une caserne au moins un lieu protégé qui enfermait moins qu’il n’évitait l’intrusion de l’extérieur.
Le baccalauréat était le passeport pour la vie active un peu ambitieuse. Seule une fraction s’engageait dans une vie universitaire qui avait pour but singulier de fournir des cadres de bons niveaux d’abord à l’enseignement et à la Science, puis aux missions publiques : le droit, la santé.
Systèmes républicain et clérical étaient délicieusement coupés de toute préoccupation mercantile. Les curés avaient fait vœux de pauvreté et les instituteurs ne gagnaient guère plus que la parentèle de leurs ouailles. Les professeurs, issus de l’enseignement supérieur et de l’agrégation, étaient des petits bourgeois et entendaient bien le rester. Proviseurs et inspecteurs du ministère comme les évêques se considéraient comme une élite sociale.
Ce système a parfaitement fonctionné jusque dans les années cinquante. Sur une génération de 800.000 jeunes, presque tous parvenaient au certificat d’étude, permettant d’alimenter les écoles normales en solides futurs instituteurs. 80.000 passaient le bac et près de 8.000 achevaient des études supérieures, permettant de fournir un nombre adapté de professeurs du secondaire et du supérieur.
Le système scolaire fonctionnait largement en vase clos. Il fournissait les cadres de sa propre reproduction. Ce qu’on appelait l’ascenseur social était le passage d’un fils de paysans, d’artisans ou de femmes de ménage au statut d’instituteur, de professeur et, rarement, de « docteurs ».
L’école publique comme l’école religieuse n’a jamais su faire que cela : donner le minimum intellectuel à tous et dégager des élites intellectuelles pour les propres besoins de sa propre reproduction.
Ce système correspondait assez bien à une économie où la majorité des emplois, dispersés sur tout le territoire, étaient dans l’agriculture, l’artisanat et le commerce. Le niveau de vie était bas et la croissance qui ne dépassait pas 1% par an au dix-neuvième siècle, révolution industrielle ou pas, n’avait pas encore commencé son abrupte montée.
Le niveau du certificat d’étude était largement suffisant pour ces secteurs, la piétaille militaire, le bâtiment, le travail en usine et les services domestiques.
La notion de « cadre » était peu nette. L’entreprise d’avant-guerre était majoritairement le fait de commerçants qui avaient réussi et dont le niveau dépassait rarement celui du certificat d’étude. Même si la « grande industrie » avait ses connexions avec la haute société et la haute banque. La majorité de la progéniture de la « haute » s’abstenait de faire des études supérieures, perte de temps et d’argent.
Il faut comprendre pourquoi ce bel édifice a sombré.
Les premiers facteurs sont démographiques :
- La France, spécialiste du malthusianisme qui permettait de transmettre le capital paysan et commercial, a connu une hécatombe de ses mâles lors de la guerre de 14-18. Lors de la suivante, quatre générations d’hommes ont été se clochardiser dans des camps de prisonniers, juste à l’âge de la grande bascule scolaire, universitaire et professionnelle. De pareils retards ne se rattrapent jamais complètement. Le résultat a été de bloquer le système de reproduction du système scolaire. Le corps des instituteurs très masculins, du fait de la répartition autoritaire des postes sur le territoire, qui déplaisait aux femmes, s’est féminisé. La maîtresse a supplanté le maître. Pour les mêmes raisons, le personnel des lycées s’est fortement féminisé. On trouvera là la principale raison de la suppression de la mixité. On ne trouvait plus assez de professeurs pour les lycées de garçons. La féminisation et la mixité ont eu des conséquences graves. Chahut généralisé, violence jusqu’à la délinquance, irrespect, compétition pour le partenaire, irruption des marques, démotivation des garçons. En cassant les « casernes » pour des ensembles ouverts à tout vent, on a aggravé les choses. Trafics et rackets ont fait leur apparition. La triste affaire Russier a montré que la mixité pouvait entraîner quelques désordres.
- Le baby boom a aggravé les choses ; Associé à la volonté de massifier l’enseignement secondaire, il a cassé la chaîne d’alimentation du système scolaire en professeurs en nombre et qualité suffisants. Les mots traduisent bien la chose : les enseignants prennent le pas sur les professeurs. Au final il ne s’agira plus que de « mettre un adulte en face des élèves ». Le phénomène est aujourd’hui particulièrement sensible en mathématiques où on trouve, même dans les grands lycées parisiens, des incapables et même des fous. Mais il touche toutes les grandes disciplines universitaires boudées par les femmes. Les lettres, le latin et le grec ont longtemps résisté, avec des femmes compétentes et bien formées. Mais pratiquement plus un homme.
- L’immigration massive a provoqué l’apparition d’élèves, intégrés d’office en venant d’ailleurs, dans des classes que beaucoup ne pouvaient pas suivre. L’âge des élèves par classe s’est élevé au point que l’on trouve des adultes dans le secondaire. Le mélange des races et des origines, s’est ajoutée à la mixité pour compliquer sensiblement la tâche des « enseignants ». On est arrivé au stade où, dans certaines classes, il n’y a plus un blanc et des élèves de couleurs, provenant d’une dizaine d’origines nationales et ethniques différentes. Comme dans bien des cas les parents n’ont pas souhaité apprendre le Français, et que beaucoup arrivent pour la première fois dans le système français, faire la classe devient un exercice d’équilibriste. Les autochtones fuient ces classes comme la peste, ce qui aggrave encore le phénomène. Bien entendu, races, couleurs de peau, origines n’ont pas une importance dirimante du point de vue du devoir d’enseigner ni même du point de vue du résultat de l’enseignement. Un enfant qui a fait toutes ses études dans le système, hors contexte familial et social, peut en bénéficier de la même façon quelle que soit son origine. Dans la pratique, on constate que les enfants d’immigrés nés en France, intégrés de façon minoritaire dans des classes normales réussissent très bien. En revanche, ceux qui ont fait une partie de leurs études (ou de leur absence d’études) ailleurs et qui intègrent des écoles entièrement composées d’immigrés (parce que tel est le quartier ou la ville) ont beaucoup de mal. C’est évidemment l’honneur des enseignants de faire face bravement à cette situation. Mais rapproché de la féminisation et de la déqualification du corps, les conséquences ne sont pas fameuses.
La seconde série de facteurs dérangeants tient à l’évolution de l’économie :
- Urbanisation et tertiairisation, accompagnant la chute de l’agriculture, du petit commerce et de l’artisanat, puis les besoins de reconversion des sites textiles et extracteurs a déraciné l’essentiel de la population qui s’est retrouvé sans autre capital que le capital-compétence largement fourni par l’enseignement. Le système scolaire n’avait plus seulement à fournir une élite nationale et une alimentation de qualité du système scolaire.. Il lui fallait offrir de la compétence professionnelle. Issu de l’enseignement ecclésiastique, le système scolaire est totalement incapable de répondre à cette demande.
- L’internationalisation provoque un nouveau défi. Pour la même raison que précédemment le système est capable de fournir de bonnes études littéraires dans une culture différente à une élite scolaire mais strictement incapable d’enseigner les langues vivantes.
- La structure professionnelle s’est complétement transformée, avec de plus en plus de postes dans les médias, les arts et le sport, où la compétence que fournit l’éducation nationale n’a pas de pertinence ; De même le besoin en techniciens supérieurs a explosé, dans tous les domaines. Et l’éducation nationale est strictement incapable de former des techniciens de qualité. L’informatique en est un des exemples les plus frappants et ne parlons pas de l’économie de l’internet. Contrairement à l’Allemagne, la France ne sait pas former son middle management. On passe directement de l’OS à l’ingénieur. En même temps les produits sont de plus en plus abstraits et demande une capacité de conceptualisation forte, rendant les formations intermédiaires délicates. Ce sont les ingénieurs qui finissent par occuper les places de programmeurs ou d’encadrement intermédiaire, lorsqu’ils sont stagiaires. La banque et les services financiers sont totalement étrangers à l’éducation nationale.
On est donc arrivé à cette curiosité que le système scolaire français a sombré dans ce qu’il avait de fort et a été incapables de trouver les solutions là où il était faible ou inexistant. Cette dégringolade est ennuyeuse parce qu’elle est cumulative. Plus le système est mauvais plus les enseignants sont mauvais etc.
Comment se sortir de ce mauvais pas ?
Il faut à la fois restaurer le système scolaire classique pour qu’il puisse perfectionner son système de reproduction, alimenter les facultés, l’encadrer l’Etat, et fournir une élite intellectuelle aux grandes professions. Cela veut dire que l’on doit porter 25 à 30% d’une classe d’âge au niveau d’un bac classique sérieux et 10% à 15% au niveau de licences et masters de qualité sans parler des grandes écoles.
Et il faut inventer un système qui permette de donner de vraies perspectives professionnelles (petits entrepreneurs, techniciens moyens et supérieurs, encadrement, artistes, grands professionnels du sport, e l’rtisant, de l’informatique etc.) aux autres, sachant bien qu’il restera une frange qui malheureusement restera employée dans les postes d’exécution, que ce soit dans les services à la personne, la distribution, l’agriculture et l’industrie, le service aux entreprises, la restauration etc.
La difficulté est d’éviter que le passage dans les filières professionnalisantes ne soit considéré comme un rejet dans des poubelles stériles pour nullards déclassés, comme il l’est actuellement.
Il faut prendre acte que le système scolaire public actuel n’est pas capable de s’occuper de sport, de langues vivantes, de matières manuelles, d’enseignement artistique, de langues vivantes, d’informatique…
Sur ces bases, que faire ?
Laissons de côté l’école primaire.
Le système secondaire sera séparé en deux parties :
- La filière classique, dans la grande tradition française, chargée de façonner une classe intellectuelle littéraire et scientifique et de dégager les élites dont la nation a besoin.
- Cette filière classique sera aménagée en :
- Un système de lycée d’état de la 5ième à la terminale
- Un système équivalent mais régional.
Les programmes sont exactement les mêmes. Les lycées d’Etat rassemblent l’élite scolaire et dispose des meilleurs professeurs (essentiellement des agrégés). Les lycées régionaux regroupent le reste. Des passerelles sont aménagées entre les deux ensembles. On entre en cinquième dans les lycées d’Etat sur concours avec présentation par les établissements primaires. On entre sur dossier dans les établissements régionaux.
Un lycée classique est séparé, à partir de la seconde, en filière scientifique et en filière littéraire.
Plus original, l’activité d’enseignement purement intellectuel, que le système sait faire de tradition, est séparée des activités de « gymnase », qui n’ont pas de finalité élitistes.
Activités de lycée :
- Lettre (français, latin, une seconde langue majeure, grec ancien), mathématiques, physique-chimie, sciences de la vie, histoire et géographie, économie…
Activités de gymnase :
- Sports, arts (chants, musiques, peinture, danse, etc.) , disciplines ludiques (échecs, aéromodélisme…), informatique, mécanique, électricité, plomberie, cuisine, couture et autres artisanats, langues vivantes, cours de rattrapage …
Chaque groupe d’activité est calé sur une demi-journée.
L’enseignement classique occupe cinq fois quatre heures dans la semaine. Le gymnase se fait dans des locaux distincts de ceux du lycée. Chaque établissement travaille en continu avec une fournée du matin et une fournée de l’après-midi. Permettant l’optimisation de l’emploi des locaux.
Les activités de gymnase répondent à un état d’esprit totalement différent de celui du lycée. Les matières y sont choisies par l’élève. Il doit progresser avec des grades qui lui permettre de se situer dans l’acquisition d’une discipline. Les activités de gymnase sont obligatoires mais ne sont pas sanctionnées par des examens de passage. En revanche l’assiduité et le sérieux dans les activités de gymnase comptent pour le passage à une classe de lycée supérieure.
L’enseignement des activités de gymnase n’est pas codifié comme celuidu lycée. L’anglais pratique peut être enseigné par quiconque peut prouver au responsable qu’il en est capable. Pareil pour le sport. C’est la responsabilité des chefs de cellules de trouver les bons professionnels. Des clubs privés peuvent être sollicités, notamment pour le sport, ou des académies pour les arts, voire des conservatoires. Les activités de gymnase ne sont pas nécessairement totalement gratuites. Les cellules pourront faire appel aux dons et prévoir des cotisations. Des systèmes de bourse seront mis en place.
Les gymnases sont partagés par tous les circuits scolaires disposant d’une telle filière, c’est à dire la majorité d’entre elles, permettant un mélange des origines et des groupes. On peut être excellent en mécanique et nul en sport, très bon pianiste et nul en latin etc. L’émulation dans les activités n’est plus fondée sur la sélection intellectuelle, mais sur les dons et l’application de chacun.
Toutes les activités d’enseignement autres que les lycées classiques sont sorties du système de l’éducation nationale et deviennent de la responsabilité des régions et des professions.
On créera des lycées mixtes mélangeant une partie de disciplines intellectuelles et une partie de disciplines techniques. Ces établissements gardent des passerelles avec les lycées classiques régionaux pendant au moins deux années. Ils disposent d’activité de gymnase comme les autres lycées. Ils débouchent sur des métiers de techniciens et sont organisés en stage d’entreprise en fin de circuit. Le but est de fournir le contingent nécessaire de techniciens intermédiaires et supérieurs dont la nation a besoin.
Pour ceux qui ne peuvent intégrer ces filières, on prévoira une formation générale courte et des filières professionalisantes. Allant du plus simple au plus pointu. On veillera sans cesse à garantir que ces élèves savent parfaitement écrire, lire et compter. L’analphabétisme doit être éradiqué, avec des cellules pour se faire. Les activités de gymnase seront un peu différente : certes conserve les arts et le sport, mais on met l’accent sur des ateliers de renfort des disciplines intellectuelles de base, enseignées avec des méthodes plus concrètes et plus adaptées).
La différenciation des approches est la clé. Si une immigré arrive d’un pays où il a suivi une filière générale mais parle très mal le français, tout en ayant le niveau requis dans les autres disciplines, les activités de gymnase seront orientées vers un rattrapage de la langue. D’une façon générale tous les cours de rattrapage deviennent du ressort du gymnase.
Un tel cadre suppose la disparition du ministère de l’éducation nationale comme on le connait. Toutes les activités de gymnase et tout ce qui n’est pas national lui échappe, sauf les programmes des lycées classiques et les concours d’entrée.
Le recrutement des professeurs se fait par un comité de sélection sous la direction du chef d’établissement qui peut se débarrasser des enseignants qu’ils jugent insuffisants. La qualité de l’enseignement est de la responsabilité du conseil de surveillance de l’établissement qui peut être composé pour moitié par des personnalités venus de l’extérieur de l’institution.
Tous les personnels d’entretien sont gérés directement par les régions.
A chacun selon ses capacités sans que tout soit joué sur le seul brio intellectuel et la capacité de soutenir des études difficiles de lettres et de sciences.
Meilleur brassage social avec partage d’enseignement de gymnase.
Possibilité de pratiquer une discipline technique, sportive, artisanale, pratique ou artistique très tôt et de façon continue pendant les études générales, afin d’arriver à un excellent niveau à la majorité.
Variété et choix personnalisé des disciplines de gymnase.
Emulation et mise sous tension positive partout.
Un matheux binoclard doit pouvoir être gradé en peinture et en plomberie tout en sachant jouer du violon.
Un littéraire peut savoir faire la cuisine, piloter des drones et être un roi de la programmation internet.
Une latiniste distinguée peut être en même temps une coureuse de fond, une infirmière qualifiée et une excellente pianiste.
Un futur polytechnicien peut se révéler un yogiste magistral, un hyperdoué des robots, et un golfeur émérite.
Un littéraire attiré par l’étude et non par les sports et les activités manuelles pourra parler sept langues et chanter parfaitement dans une chorale.
Le côté sympa de la chose est qu’un classique qui aura choisi la mécanique pourra être cornaqué par un élève du lycée technique qui en saura un peu plus que lui dans sa discipline.
L’unité et la fraternité ne viendra pas de s’être vautré en traînant les pieds (on voit l’image) dans des classes de formation purement intellectuelle où tout le monde est un gêneur pour son voisin tant les niveaux et les ambitions sont différents. Mais du respect que l’on acquiert pour celui qui fait mieux que vous et qui vous perfectionne.
L’efficacité viendra de l’homogénéité des classes et de la qualité des professeurs, une fois rétabli le circuit de reproduction des personnels de qualité dans le système scolaire.
La beauté du résultat sera une meilleure insertion dans la vie tout court et dans la vie professionnelle de tous.
DD
Le cercle des économistes regroupés dans E-TOILE autour de Didier Dufau, Economiste en Chef, aborde des questions largement tabous dans les media français et internationaux soit du fait de leur complexité apparente, soit parce que l'esprit du temps interdit qu'on en discute a fond. Visions critiques sur les changes flottants, explications sur le retard français, analyses de la langueur de l'Europe, réalités de la mondialisation, les économistes d'E-Toile, contrairement aux medias français, ne refusent aucun débat. Ils prennent le risque d'annoncer des évolutions tres a l'avance et éclairent l'actualité avec une force de perception remarquable. Association loi 1901 |
- Il ne casse pas l'hydre qu'est le ministère dit de l'éducation nationale. Et ne s'appuie pas sur les régions.
- Il met sous forme d'options ce que nous mettons dans les activités de "gymnase" sans s'inquiéter du fait que l'EN est incapable de les enseigner bien et à bas coût.
- Il n'assure pas le brassage social que nous mettons dans le gymnase.
- Il ne crée pas de tension positive entre filières classiques nationale et régionale. Hors cette tension est nécessaire pour polariser le primaire et susciter l'émulation dans le secondaire.
- Il ne crée pas de filière mixte associant "technique" et général allégé
- Il ne dit pas grand chose sur les filières courtes à base professionalisante.
Il y a 20 ans, il ne fallait pas s'inquiéter de l'essor commercial de la Chine avec son coût du travail unitaire 30 fois moins élevé que la France au taux de change pratiqué, car elle allait se cantonner aux productions "à faible valeur ajoutée" alors que la France allait se spécialiser dans les productions apportant un surcroît de valeur ajoutée. Quand vous voyez l'ardeur avec laquelle les familles chinoises poussent leur enfant (souvent unique), à étudier et le niveau d'ensemble très relevé des étudiants chinois, il n'est guère surprenant de constater 20 ans plus tard que l'inverse s'est produit : les productions et les salaires chinois n'ont cessé de monter rapidement en gamme avec les qualifications des personnels alors que le chômage des jeunes a explosé en France à mesure que le niveau de leur éducation baissait et que le dit surcroît de valeur ajoutée était taxé à 100%. Faut-il rappeler à nos dirigeants qu'ils sont engagés à promouvoir les intérêts supérieurs de la France, pas ceux de la Chine ? Ni des autres "partenaires commerciaux" d'ailleurs. Faut-il rappeler à tous ces hiérarques de l'éducation nationale que brasser du vent à longueur de réunions stériles et déclamer de l'acronyme pour se donner de l'importance ne remplace en rien le vide sidéral de vision (transmettre quelque chose d'utile à chaque jeune selon ses capacités et ses intérêts), d'ambition (le faire du mieux possible dans toutes les filières) et de capacité d'action (le faire de façon compétente et professionnelle, jour après jour, enfant par enfant, sur tout le territoire, sans absentéisme, sans congé formation bidon les jours de cours, sans grève indue, avec engagement et responsabilité).
Dans tous les domaines concernés, mais surtout et avant tout dans l'éducation, on attend en France une qualité de service public au bénéfice des citoyens autrement meilleure. On en est aujourd'hui à des années-lumières. Et à moindre coût aussi : les services publics, quand bien même leur qualité serait excellente, ce qui est très loin d'être le cas, ne sauraient absorber 100% de la valeur ajoutée produite par le secteur privé, sous peine d'enrayer le mécanisme même qui permet leur financement et donc leur existence. Pour cela, le mammouth doit arrêter d'engraisser dans des tâches purement bureaucratiques auto-entretenues et sans la moindre finalité éducative. Pour cela, le cadre institutionnel doit effectivement être radicalement changé. Comme vous le proposez.
Ne doutons pas un seul instant que ces réflexions resteront lettre morte. Dans l'éducation, comme dans les autres domaines, nos soit-disant élites politiques et administratives se fichent de l'efficacité et de l'équité comme de leur premier meeting. Seul les intéressent le slogan accrocheur et mystificateur qui les servira au mieux dans leur conquête et leur consolidation du pouvoir et dans la sécurisation et l'agrandissement de leur rente de monopole bureaucratique. Ils ne servent pas la République, contrairement à ce qu'ils affirment (en mots en tout cas car, pour les faits, ils sont un peu à court de résultats probants). Ils se servent d'elle. Aussi, le seul moyen de pouvoir reconstruire sans attendre préalablement que tout se soit effondré, est de boycotter massivement les élections de façon à en rendre le résultat illégitime et à renverser ainsi pacifiquement un régime politique qui ne représente plus que lui-même et n'est plus capable de représenter l'intérêt général du pays.