LR : comment empêcher le retour de la « machine à perdre » ?

Le président des LR, M. Christian Jacob exulte : LR a gagné successivement les élections municipales, les départementales et les régionales. Tout va donc très bien Madame la Marquise. Une décision a été prise sur un calendrier de départage entre candidats du parti avec une incertitude sur le mode de désignation finale en novembre. M. Xavier Bertrand prétend être candidat quoi qu’il arrive et ne participera pas. Mme Pécresse est hors parti, mais est prête à participer. M. Wauquiez est là mais où exactement, on ne sait pas, et a accumulé des rancunes féroces au sein des LR. M. Barouin se cache derrière une attitude taiseuse mais en mode tonitruant. M. Retailleau ne se satisfait pas d’un processus qui empêcherait de réellement parler des choses. C’est que lui travaille. Le Président Larcher contemple la « morne plaine » d’un futur Waterloo présidentiel avec gourmandise en se disant qu’il faudra bien tôt ou tard un arrangeur. L’ex LR juppéiste, Édouard Philippe, monte dans les sondages après s’être compromis dans un macronisme sans intérêt national et une gestion de la crise sanitaire apocalyptique, marquée par la peur, l’impuissance et une litanies de mensonges. L’ex LR Darmanin, offre sa caution à la politique pseudo-sécuritaire d’Emmanuel Macron et fait sa cour à Xavier Bertrand, rejoint par l’ex-numéro 2 des LR. L’ex LR, Bruno Le Maire offre sa caution bourgeoise à la politique économique follement démagogique du même Emmanuel Macron et son clientélisme illimité et sans vergogne. D’autres lorgnent vers marine le Pen qui n’est pas avare de promotion d’anciens UMP.

Plus personne ne sait à quelle politique correspondrait l’affiliation à LR et quelle solidité de conviction habite ses élites actuelles ou passées. Un programme inexistant avec des hommes incertains et se divisant facilement en camps irréconciliables ne fait pas un parti attrayant. L’aventure était arrivée au parti Radical, dominant sous la Troisième, incertain sous la Quatrième, cinquième roue du carrosse sous la Cinquième, disparu depuis l’an 2000, mais qui prétend toujours être un grand parti du fait de son implantation locale qui reste notable et à base de notables.

Plus généralement, personne ne sait plus à quelle politique conduirait la prise de pouvoir par n’importe lequel des partis en lice. Tout le monde a compris que Le Pen, LCI, les Verts et le PS détruiraient à peu près totalement le pays si par malheur ils arrivaient à la tête de l’État. On sait que l’expérience Macron est un ratage total qui ne mène à rien d’autre que de panser les plaies psychologiques du Sieur, qui se guérit en nourrissant son « narratif » stupide, tout en accumulant les postures et les embrouilles politiciennes, sans aucun souci de l’avenir d’un pays « sans culture » et voué à se diluer dans l’ensemble européen où il vise la place de premier président élu par tous les Européens. Une place formidable où il serait possible de pérorer en se rassurant sur la réalité de son « jupitérisme » maladif sans être responsable de rien. L’ennui, c’est qu’attendant il n’attaque aucun des problèmes cruciaux du pays et ajoute ses incendies de pompier pyromane à tout propos. Bien sûr la crise sanitaire brouille les cartes et empêche de bien cerner le bilan catastrophique de l’OVNI politique Macron, mais surtout elle lui permet de se cacher derrière les largesses de la BCE pour arroser à mort toutes les clientèles tout en laissant filer les déficits publics monstrueux. Pas un jour sans une gâterie aux uns ou aux autres. Après le souci des menstrues difficiles des étudiantes voilà la prime aux fonctionnaires de catégorie C. Cela fait deux ans qu’il peaufine cette dernière année et le sac à malices est plein.

Le résultat est le mépris du pays pour ses élites politiques et l’abstention massive.

Pour les LR, la situation est en vérité tragique. Deux candidats et c’est la mort assurée. Considérer que les Présidentielles sont un simple match entre des personnes, sous la forme d’un concours de beauté, est suicidaire.

Les primaires ouvertes ont montré leur nocivité. Certes il y a une créativité programmatique améliorée. Mais chacun s'applique à détruire le programme de l’autre et les vaincus refusent de s’aligner derrière le vainqueur. Comment le feraient-ils, puisque le programme du vainqueur a été jugé inepte pendant tout le temps des primaires ? Les primaires sont une machine à faire exploser un parti. L’expérience récente de LR et du PS est tout de même assez claire.

À un moment où le seul rôle utile des Présidentielles est de faire apparaître aux yeux du pays les moyens de sortir du déclassement déplorable où il se trouve, la seule stratégie utile et gagnante des LR repose sur trois piliers :

-        La formulation d’un programme efficace portant sur les 7 ou 8 questions fondamentales qui conditionnent le futur du pays, l’efficacité pouvant appeler à des remises en cause très importantes des habitudes imposées par la pensée dominante.

-        La manifestation d’un soutien soudé de l’ensemble des ténors du parti, sans acceptation de dissidence et affirmation de leur volonté exclusive de soutenir ce seul programme.

-        La nomination du candidat est secondaire, puisque la majorité qui se dégagera des urnes aux législatives imposera qu’on ne s’écarte pas du programme retenu, le président étant appelé à jouer le rôle prévu par la Constitution : apprécier les nouvelles circonstances qui pourraient survenir, tenir compte du pays réel, assurer la position diplomatique du pays.

On peut évidemment compter sur le rejet des autres candidats et sur sa propre bonne mine ou son culot pour être élu. Totorin-ne 1er-1ère est élu-e d’une courte tête pour son brushing ou son ultime manœuvre, dans une atmosphère vide de toute idée concrète sauf quelques cadeaux au peuple ou quelques gadgets publicitaires. Imaginez qu’il en sortira quoi que ce soit d’utile est idiot.

La destruction de la France comme nation, de l’économie comme source de richesse, de la liberté comme source de la légitimité et de la grandeur française, de la sécurité comme base du lien social, voilà de quoi il s’agit lors de ses prochaines élections présidentielles.

La France comme nation est menacée dans ses fondements démographiques, culturels, juridiques et diplomatiques. Il s’agit bien d’une probable disparition par dilution et domination extérieure.

La France comme puissance économique et sociale est menacée par les désordres monétaires internationaux, ses politiques internes délétères, l'accroissement démesuré de ses dépenses publiques et de ses dettes, et surtout par les risques tragiques d’une application bornée de l’oukase foldingue de décarbonation totale. Nous avons réussi à revenir au niveau du PIB par tête de 1980. On continue ? On vise quoi ? Le PIB par tête de 1930 ou celui de 1 890 ?

Comme au rugby, la cohésion et la force du pack sont prépondérantes dans la victoire politique. Même les trois quarts doivent être une muraille avant d’être des perceurs de coffres-forts.

Tant que LR ne sortira pas du silence, et se contentera d'essayer de ne pas faire de faute de communication tout en organisant un concours de beauté grotesque pour sélectionner son candidat, ses efforts seront inutiles à la France et probablement couronnés par une défaite qui précipitera son éclatement et sa disparition comme réelle option nationale, son fond se diluant dans les conseils locaux ou régionaux comme l’ex-parti radical.

La clé de la Présidentielle pour LR est dans la formulation d’un programme fondamental de grand redressement et nulle part ailleurs.

Et dans le soutien collectif sans faille de tout le parti au moment de son élaboration et de la phase de présentation au pays. Il faut aller vers une conquête et ne pas s’enfermer dans la défense d’un pré-carré envahi et défoncé de toute part.

Cela ne veut pas dire, comme s’acharne à le répéter les commentateurs de TNT, que les candidats LR déclarés ou potentiels soient des nains politiques, des nuls, des demi-portions, etc. On prétend naniser les hommes politiques actuels en les comparant à ceux du passé. C’est idiot. Valérie Pécresse vaut bien Roger Duchet, Bruno Retailleau le Chanoine Kir, Laurent Wauquiez Laniel, Xavier Bertrand Guy Mollet, François Barouin René Coty.

Le problème du moment, c’est le grand redressement, son analyse, sa formulation, son endossement. Pas de grand projet dans ce domaine fondamental, pas de politique, pas de soutien populaire, pas d’efficacité à prévoir et, au bout, la poursuite du grand déclassement.

Commentaire
Le Pecqueur's Gravatar Le problème de LR est d'abord la déception des électeurs traditionnels du RPR et de l'UMP. Chirac a été "un roi fainéant", a déclaré qu'il s'entendait mieux avec Jospin qu'avec son parti, a défendu la candidature de Hollande contre Sarkozy. Sarkozy a abandonné l'expulsion des étrangers délinquants condamnés et fait venir, sans l'avoir annoncé, des socialistes caricaturaux dans son gouvernement, notamment Kouchner dont la politique étrangère était l'inverse de celle de de Gaulle. Une fraction des LR a rejoint ou Le Pen ou Lrem. Franchement, LR c'est d'abord un ressentiment des électeurs qui devraient être son socle électoral. Là, on voit qu'ils ont peur de leur ombre et se livre à des concours de bonne mine avec positionnements plus ou moins artificiels. Croyez-vous vraiment pouvoir les entraîner vers une marche uni vers le redressement basé sur un programme sérieux donc difficile à assumer face au politiquement correct ?
# Posté par Le Pecqueur | 08/07/21 09:51
DD's Gravatar Si on ne fais rien on n'obtient rien. LR a tellement peur d'exploser s'il prend une décision quelconque qu'il vide ceux qui se croient en mesure d'exprimer une idée. Il faut une action programmatique collective sinon c'est à nouveau une campagne pour rien comme la précédente et une gestion subséquente effectuée par moins de dix personnes avec une obsession de réélection qui domine tout.

Alors nous lançons une pétition : Le programme d'abord.

https://www.mesopinions.com/petition/politique/pro...

Soutenez la pétition !
# Posté par DD | 09/07/21 00:43
Le blog du cercle des économistes e-toile

Le cercle des économistes regroupés dans E-TOILE autour de Didier Dufau, Economiste en Chef,   aborde des questions largement tabous dans les media français et internationaux soit du fait de leur complexité apparente, soit  parce que l'esprit du temps interdit qu'on en discute a fond. Visions critiques sur les changes flottants,  explications  sur le retard français,   analyses de la langueur de l'Europe,  réalités de la mondialisation,  les économistes d'E-Toile, contrairement aux medias français, ne refusent aucun débat. Ils prennent le risque d'annoncer des évolutions tres a l'avance et éclairent l'actualité avec une force de perception remarquable.

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