Commerce extérieur français en déficit : une surprise ?
Le commerce extérieur français continue sur sa belle trajectoire de déficits. Quelle est la cause première de ces déficits récurrents ? Le manque de compétitivité et de productivité. Quelle est la cause de ces manques : la réduction administrative du temps de travail et l’excès de dépenses publiques et d’impôts.
En dépit de tous les articles et éructations, sur la TNT, des collectifs d’économistes socialisants, l’effondrement du commerce extérieur suit inéluctablement le passage forcé aux trente-cinq heures. Dans un pays où l’Etat collecte près de cent pour cent de la valeur ajoutée des entreprises non financières de plus d’une personne, ce qu’on appelle les entreprises, et détourne à son propre profit et celui de ses agents, l’essentiel de la richesse produite, il est normal que la production vienne pour une bonne part de l’étranger et que l’exportation soit difficile. Pour corser l’affaire, sous l’influence des communistes depuis la Libération, le gros des charges sociales et de l’impôt pèse sur la production. On importe des produits sans charges sociales contre des produits avec charges sociales. Si celles-ci étaient faibles, ce serait déjà un problème, mais ce sont les plus lourdes du monde. On a par ailleurs chassé « les riches », mettant notre industrie entre les mains de l’étranger.
Comme nous sommes nés malins, nous avons multiplié l’importation d’étrangers inactifs en faisant fuir nos actifs nationaux. Nous avons confié les règles du commerce extérieur à des étrangers, via l’Union Européenne qui n’a d’autre envie que de passer des contrats de libre échange qui met nos industries directement en concurrence avec des pays à salaires misérables et population innombrable, et ceux techniquement les plus avancés.
Il faut bien voir que des déficits commerciaux se traduisent par la captation de l’épargne nationale par l’étranger ce qui nous impose, pour maintenir notre niveau de vie, de recourir massivement à l’emprunt. Emprunt de l’Etat éternellement en déficit et des particuliers qui n’ont pas le choix. Heureusement, pour sauver les banques de l’explosion de l’économie baudruche mise en place en 1971, la BCE maintient depuis des années les taux à un niveau ridiculement bas, propice à toutes les bulles. Il permet à l’étranger de piller ce qui reste de nos entreprises.
La France dispose donc d’une économie totalement voilée, faussée, la production suivant les dépenses publiques plus que les besoins exprimés par la population. Quand on sert la dépense publique on n’exporte pas. Quand on construit des milliers de ronds-points, on n’exporte pas. Quand on investit indéfiniment à pertes dans des lignes de chemins de fer sans rentabilité, on n’exporte pas. Quand on cherche à réduire les dépenses de santé « gratuites », en allant importer des pays à bas salaires la presque totalité des spécialités, on détruit son industrie du médicament et on n’exporte pas.
Il est désormais parfaitement clair que le gouvernement actuel est ce que nous dénonçons depuis le début : le champs clos de l’Enarchie Compassionnelle triomphante, qui a gagné la dernière présidentielle grâce à une démagogie sans limite et l’astucieuse destruction orchestrée du candidat Fillon.
Depuis maintenant un an, aucune mesure de fond permettant de restaurer la compétitivité et réduire la dépense publique n’a été prise. Aucune sérieuse.
On parle de quelques centaines de postes de fonctionnaires supprimés. La dépense publique a fortement augmenté. Aucun effort de réduction des charges sociales portant sur l’entreprise (on a évacué sur les retraités une partie des charges sociales salariales). Les grandes entreprises publiques du passé (Air France, EDF, France Telecom, la Poste, la SNCF, la SNCM…) restent des boulets syndicalisés qui multiplient les pertes et les exactions contre les Français. Les prélèvements fiscaux de cette première année sont supérieurs à ceux de la première année de l’hystérique fiscal Hollande ! Personne au gouvernement ne sait comment se sortir du piège de la suppression de la taxe d’habitation et de la révolte des collectivités locales accros depuis des années à des dépenses démagogiques sans limite, voire à une hystérie vélo-bobo-socialo-gaucho destructrice, comme à Paris.
Alors tout le monde emprunte et importe, sans le savoir. 18 ans de ce régime a mis la France au rang de puissance marginale et la phrase la plus entendue dans les milieux qui ont les moyens de compter est : « la France, c’est fini ; ce n’est plus là que cela se passe ».
Nos exportations sont le plus souvent le fait de grands marchés vulnérables. Dassault est sous la menace d’un embargo américain sévère, comme Airbus. L’affaire iranienne montre la vulnérabilité de Total et des constructeurs automobiles français. Comme nous avons systématiquement empêché les PME de grossir, du fait des effets de seuils et des prélèvements abusifs sur la réussite, même petite, nous n’avons pas de Mittelstand permettant d’exporter des produits ciblés et mondialisés. Nous avons été sortis et depuis longtemps des marchés technologiques de pointe.
Virés de l’informatique, virés d’internet, virés de la téléphonie mobile, virés de la mécanique, virés de l’électronique, virés des réseaux sociaux, absents des technologies vertes, ridiculisés par les Chinois dans le nucléaire, anglosaxonisés et marginalisées dans l’industrie musicale et plus généralement la Culture, où est donc la France qui innove et qui prend des places de n° 1 mondial ? L’édition proprement française est quasi morte comme la presse d’ailleurs. L’agriculture française commence à montrer des béances de compétitivité, du fait de son organisation presque purement administrative, voire communiste (Modev etc.). Même l’agroalimentaire, le vin, la mode, le luxe et le tourisme commencent à souffrir. La plupart de nos grands hôtels appartiennent désormais à l’étranger. Les grands groupes qui marchent vivent la main dans la main, et la main dans la bourse, de l’Etat et des collectivités locales, ou ont été rachetés par l’étranger ou sont à la veille de l’être.
Quant à nos grandes administrations, elles sont toutes dans le désarroi depuis longtemps. La justice est effondrée sans espoir depuis qu’elle s’est mise au service de la délinquance (qui n’est coupable de rien puisque victime de la société bourgeoise) et a choisi de chasser le bourgeois (la source de tous les maux) ; l’école n’est pas loin du néant comme l’université ; la police est dépassée par la délinquance des vrais voyous; les armées fonctionnent avec des bouts de ficelle (et des fournitures venant de l’étranger ; la diplomatie française gère la fermeture de toutes les institutions qui faisaient notre rayonnement et accélère la marginalisation du français comme langue utile. Notre langue cesse même d’être une langue enseignée dans de multiples pays. C’est peu dire que le régalien en France est à la dérive. Quant aux naissances, elles ont commencé leur baisse historique, à force de démanteler les dispositifs natalistes.
On dira : M. Blanquer a commencé à redresser l’école. On a supprimé quelques abus avec la nouvelle loi sociale. On a supprimé pour l’avenir (lointain) le statut de cheminot. On a réduit l’ISF en IFI. Le forfait sur les revenus de l’épargne a mis fin à une mesure dramatique pour l’épargne. C’est vrai, c’est bien, mais c’est peu.
Compte tenu du coût aberrant des réactions syndicales communistes, il aurait peut-être mieux valu aller beaucoup plus loin tout de suite, après avoir réformé lourdement le droit de grève et les financements syndicaux.
La haute fonction publique qui tient l’Etat et la Nation, en les ruinant tous les deux, à la manière de l’aristocratie d’ancien régime, est d’abord soucieuse de sa propre conservation. Elle considère qu’elle ne passe pas par une meilleure productivité du pays, trop rugueuse à imposer tant les remises en cause sont nombreuses et importantes.
Nous conserverons donc des millions de chômeurs et des millions de fonctionnaires ou de personnes dépendant directement de la dépense publique (près de 15 millions de foyers tout de même, sans compter les retraités, plus de trente millions avec).
Notre déficit extérieur restera, pour sa part, majestueux. Un pays qui n’a jamais su avoir des finances publiques équilibrées depuis le triomphe des Enarques lors de l’élection de Giscard comme Président de la République et de la nomination de Chirac comme Premier Ministre, jusqu’à l’élection de Macron à l’Elysée et de Philippe à Matignon, ne peut pas espérer avoir un poids économique mondial positif. Supprimer les déficits abyssaux, les impôts confiscatoires, les dépenses folles, la cogestion syndicale des administrations, de la santé, de l’agriculture, de la culture serait, pour l’Enarchie, la même horreur que vider l’eau du bocal pour le poisson rouge.
La réforme de la Constitution est désormais morte avant d’être enterrée. Il est vrai qu’elle ne servait à rien. Elle n’aurait eu de sens que si ces trois articles avaient été ajoutés :
- Nul ne peut être élu dans une assemblée qui fixe l’essentiel de sa rémunération et de ses conditions d’emploi.
- Nul ne peut bénéficier de deux rémunérations de l’Etat ni cumuler une rémunération d’Etat et une rémunération privée.
- Ne peuvent bénéficier d’un statut de fonctionnaire que les très hauts fonctionnaires dont l’emploi par l’Etat est discrétionnaire et qui doivent être protégés du risque politique (soit pas plus de quelques milliers, tous les autres devenant contractuels).
A la benne Benalla et la réforme constitutionnelle ! Pendant ce temps-là M. Juncker, sans mandat, va à Canossa-Washington négocier avec M. Trump. Le story telling avait été grandiose : « on ne pouvait rien espérer. Mais un accord miraculeux a été signé. Merci qui ? ». Communication quand tu nous tiens ! Comment peut-on représenter en même temps les intérêts d’un pays excédentaire jusqu’à l’indécence et la France ? La question ne sera pas posée.
Dans ces conditions, comment croire que les comptes extérieurs français se corrigent tout seuls ?
Le cercle des économistes regroupés dans E-TOILE autour de Didier Dufau, Economiste en Chef, aborde des questions largement tabous dans les media français et internationaux soit du fait de leur complexité apparente, soit parce que l'esprit du temps interdit qu'on en discute a fond. Visions critiques sur les changes flottants, explications sur le retard français, analyses de la langueur de l'Europe, réalités de la mondialisation, les économistes d'E-Toile, contrairement aux medias français, ne refusent aucun débat. Ils prennent le risque d'annoncer des évolutions tres a l'avance et éclairent l'actualité avec une force de perception remarquable. Association loi 1901 |
L'instauration et le maintien de l'euro (monnaie de l'étranger) permet la tenue du bastringue jusqu'à la saint glin glin
Seule la restauration d'une monnaie nationale peut faire revenir à la réalité tout le pays.... avec la perte de pouvoir d'achat qui va avec.
Au final, on voit que le projet européen et l'euro ne sont qu'une machine à piller les richesses françaises et d'Europe du Sud par les pays du Nord et les US.
Je ne vois pas ce qui peut mettre un terme à ce petit jeu car tant qu'il y a qq'un pour financer le déficit, la musique continuera. Quand je vois le Japon, je pense que ça peut durer longtemps. Les taux d’intérêts ne remonteront jamais car c'est la faillite du Nord assuré. Ils sont pas fous ces esclavagistes.
Dans 10 ou 20 ans la France aura le niveau de vie du Portugal aujourd'hui, dans 50 ans celui de la Roumanie.
Notre salut ne viendra que d'un choc exogène sur le pétrole ou autre qui ramène une majorité de francais à la réalité du déclassement économique... et encore.
Je me demande si l'importation à grand frais de tant d'habitants du tiers n'est pas cohérente dans ce contexte car ces derniers ne se révolteront jamais contre la misère, pourquoi ? ils ne le font pas chez eux. La France pourra devenir une grande latifundias pour les propriétaires du Nord, les natifs auront le rôle de contremaitre ! Bel avenir pour nous
Que viennent faire les Etats-Unis là-dedans ? Ils ne siègent dans aucun conseil européen, ne sont partie à aucun traité européen ? Bref quel est le rapport entre l’euro, la situation française et les Etats-Unis dans votre esprit ?
Quand vous dites pays du Nord, vous voulez dire pays d’Europe du Nord ? Si c’est le cas, beaucoup ne font pas partie de l’Euro (Norvège, Suède, Danemark, Angleterre). A quel(s) pays pensez vous donc ? L’Allemagne peut être ? Pourquoi les choses se sont elles passées ainsi à votre avis ? Pourquoi à votre avis la France, pays fondateur initial, n’a t elle pas pu tirer un meilleur parti du projet européen dont l’un des principaux architectes Jacques Delors est un de ses imminent citoyen ? La faute des Etats-Unis ? Vraiment ? Rien d’autre ?
- Voulez-vous dire que les Etats-Unis sont en excédent extérieur avec la France depuis l’Euro et / ou que cet excédent s’est accru depuis l’Euro ? Si c’est bien ce que vous voulez dire, c’est faux, les États Unis sont en déficit extérieur avec la France et ce déficit s’est accru depuis l’Euro (les données sont ici : https://www.census.gov/foreign-trade/balance/c4279...).
- Si ce n’est pas ce que vous vouliez dire, pouvez-vous préciser exactement ce que vous voulez dire par l’Euro est une machine à piller les richesses françaises pour les États-Unis ?
Quant aux US, je vous laisse googleiser la chose, l'UPR en parle assez bien sans avoir été démenti.
Le privilège exorbitant du dollar a besoin d'une monnaie forte pour garantir les bilans des entreprises US qui investissent en Europe, avec l'Euro, peu de risque de dévaluation et de claque dans les actifs.
Je vous rappelle que les US ont la possibilité de s'endetter indéfiniment, je crois que le CAC est détenu à majorité par des fonds anglo saxons... mais c'est le fruit du hasard... ou le "manque d'épargne" en France comme le disent certains économistes à la gomme.
Certes les ont un double déficit mais payé par les autres... ou la FED sans risque de banqueroute, c'est la monnaie du monde.
Enfin, ne confondez pas le peuple américain avec l'oligarchie américaine, le premier à les dettes, l'autre les créances.
Enfin, pour rappel : la France a un déficit commercial avec les USA...
Le diable est dans les détails
L'euro nous garantit nos achats externes à moindre coût et le cout de nos dettes mais, revers de la médaille, il nous fait vivre au dessus de nos moyens, d'où des dettes toujours croissantes. Au final, le pays s'appauvrit car son tissu économique n'est pas protégé par une monnaie en rapport avec sa productivité. Je pense que sur ce dernier point, on est en phase ? Vous pouvez faire toutes les réformes publiques ou fiscales en France, la situation crée par cette monnaie empêchera toujours un changement quelconque structurellement parlant, nous aurons toujours une productivité moindre que l'Allemagne ou la Chine.
Pour information, l’Autriche est en Europe de l’Est, pas en Europe du Nord.
C’est naturellement à vous que je demande pourquoi l’Euro est une machine à piller les richesses françaises pour les Etats-Unis car c’est vous qui l’affirmez. Et je viens de le démentir très facilement en vous montrant les données indiquant que les Etats-Unis sont en déficit commercial vis à vis de la France et que ce déficit s’est creusé depuis l’Euro.
Les Etats-Unis ne peuvent pas s’endetter indéfiniment, cf. 2008.
Les fonds de pension américains détiennent une partie du CAC 40, oui, comme les fonds de pension du monde entier et d’innombrables fonds souverains (Qatar, Singapour, ...), les encours des fonds américains pris ensemble étant simplement plus importants. Je ne vois toujours pas le rapport avec le pillage des richesses françaises car les mêmes fonds de pension américains détiennent aussi des parts du capital de la plupart des multinationales de la planète quel que soit le pays d’incorporation des dites entreprises et que ce pays utilise ou non l’euro. Cette situation n’est pas spécifique à la France. Les fonds de pension américains sont davantage investis dans le DAX que dans le CAC donc dans cette logique, l’euro devrait être une machine à piller les richesses allemandes au profit des Etats-Unis. Mais ce n’est pas ce que vous dites, vous dites que c’est une machine à piller les richesses françaises. Du coup, on ne comprend pas. Et vous avez beaucoup de mal à expliquer.
Bien sûr, aucun fonds de pension américain n’est signataire du traité instituant la monnaie unique européenne. La France elle est signataire. Pour s’auto-piller ses richesses ?