Que pensez du nouveau gouvernement Barnier ?

Le rôle du Cercle est surtout n’analyser les causes des difficultés que la France, l’Europe et le monde doivent affronter et de dégager des solutions.

Le gouvernement Macron-Barnier s’analyse principalement  en termes politiques.

La responsabilité des gouvernements macronistes dans les dérives effarantes que nous traversons dans presque tous les domaines économiques, sociaux, démographiques, étatiques et sécuritaires est indéniable. La folle sottise politique et institutionnelle de la dissolution est de la responsabilité directe d’Emmanuel Macron.

La montée des extrêmes est le fruit de l’effondrement de la France dans le classement du PIB par habitant et par le grand remplacement d’une population qui vieillit et ne fait plus d’enfants par une immigration dont une partie de la composante musulmane entend imposer son système politico-religieux, en tuant s’il le faut.

La capture du champ politique par la haute administration depuis 50 ans explique notre leadership mondial dans les prélèvements et l’emprise bureaucratique réglementaire étouffante qui nous paralyse. Elle est confirmée dans le gouvernement Barnier, notamment aux Finances.

Le gouffre entre haute administration dirigeante qui accumule des privilèges hors normes et le gros de l’électorat qui subit sans arrêt oukases réglementaires et prélèvements a généré l’épanouissement de l’extrême-gauche et de l’extrême-droite qui proposent une gabegie insensée. Ce dont personne ne veut vraiment.

Les résultats électoraux peuvent s’analyser comme un rejet massif de l’extrême-centre macroniste, de l’extrême-droite Lepenienne et de l’extrême-gauche mélenchoniste. Et leur neutralisation réciproque.

Ne pouvait s’envisager qu’un gouvernement de gauche responsable (si le terme correspond à une réalité quelconque) ou de droite réaliste (si le terme couvre une réalité quelconque). La gauche n’a pas voulu y aller. Restait M. Barnier.

Il avait le choix entre une politique de rupture qui acte l’échec d’Emmanuel Macron, déconsidéré par la dissolution et l’énormité des déficits publics, et celle qui suppose d’être le représentant d’une version un peu plus droitière du macronisme. Il a choisi la seconde stratégie.

La première aurait voulu le non-renouvellement des ministres sortants, un discours actant l’échec terrible à surmonter, la marginalisation de Macron, et l’évitement de trop graves erreurs de casting.

Avoir choisi une formule qui remet Macron dans le jeu tout en transmettant le mistigri financier au LR, a conduit à quelques erreurs.

La joie obscène qui s’est manifestée pendant la transmission des pouvoirs entre Bruno Le Maire et son successeur inspecteur des finances, a signalé que l’énarchie compassionnelle et bienveillante restait au pouvoir et que l’image des sortants comme formidables gestionnaires ne serait pas entamée. Alors qu’ils ont ruiné le pays !

Ne pas unir sous la même ambition sécuritaire le ministère de l’Intérieur et celui de la justice garantit qu’il ne se passera rien sinon des accrochages en série arbitrées par les crimes que l’actualité découvrira. Et ce serait une surprise si le président désavoué ne persiste pas à refuser l’autorisation de lancer les référendums nécessaires au changement de politique d’immigration et de sécurité.

Quelques noms sont des erreurs de casting manifestes : Anne Genetet est un bon exemple d’une personnalité toxique associée à une incompétence absolue dont la présence répond à des influences inconnues. Elle peut décrédibiliser le gouvernement à elle seule.

Avoir choisi des noms de ministères qui flèchent non pas les fonctions régaliennes de l’État mais des intentions politiquement correctes est saugrenu et déplacé. Avoir créé un poste idiot pour Laurence Garnier stigmatisée par la gauche haineuse et exclut d’un ministère de la famille si nécessaire dans cette période de dénatalité suicidaire, est une faute politique.

Dans ce format, le gouvernement ne peut rien faire sinon augmenter les impôts en attendant le coup de poignard dans le dos de l’Assemblée nationale.

Ne parlons pas de notre place en Europe avec un plan Draghi dément fiscalement et financièrement (750 millions d’euros par an tout de même) et de sa compatibilité avec la situation française !

En acceptant de jouer ce jeu, LR s’est-il définitivement sorti du jeu politique ? Sa victoire circonstancielle est-elle à la Pyrrhus ? Nous verrons, mais entre un PS rallié honteusement à un Mélenchon et un LR rallié précautionneusement à un Macron, on crée une opportunité pour une Madame le Pen triomphante si la justice ne la met pas hors-jeu.

En attendant le glissement vers le grand abîme va quasi certainement continuer en dépit de quelques coups de frein.

Le gouvernement Barnier a raté l’occasion d’engager un vrai sursaut. On dira : mais qu’auriez-vous voulu qu’il fasse, sachant qu’il n’a pas de majorité à l’assemblée ?

Objection valable. Alors voici quelques lignes directrices de ce qui aurait pu être envisagé dans des circonstances plus favorables.

Urgences budgétaires :

Recettes

-            Introduction de la « flat tax », taxation forfaitaire, pour les revenus immobiliers avec suppression de l’IFI et de l’impôt de succession sur le domicile principal.

-            Remontée provisoire de 2 points du taux de la « flat tax » généralisée à toute l’épargne.

-            Deux tranches supplémentaires de l’IR sur les revenus annuels supérieurs à 500 000 euros annuels et 1 000 000 d’euros.

-            Hausse d’un point de la TVA pour un an et seulement un an.

-            Taxes augmentées sur les tarifs d’autoroute.

-            Retarder de 5 ans les lois Wargon.

-            Taxer à 10 % les recettes des grandes ONG internationales et les associations recevant de l’argent public.

Cet ensemble permet une hausse temporaire des recettes tout en rétablissant le marché immobilier et en redonnant du dynamisme à tous les marchés d’épargne.

Dépenses :

-            Arrêter immédiatement les subventions aux éoliennes et au système ruinant EDF pour satisfaire ce lobby. Le saignement de dépense publique doit s’arrêter immédiatement.

-            Interdire le cumul de pensions publiques aux hauts fonctionnaires, et revenir pour tous les emplois dépendant de l’argent public à la rémunération statutaire des fonctionnaires

-            Supprimer dans chaque ministère des organismes qui ne servent à peu près à rien. Par exemple supprimer les Frac au ministère de la culture ; réduire de moitié les effectifs des ARS au ministère de la santé et des Dresst au ministère du travail en réduisant la complexité administrative et en redonnant de la responsabilité directe aux détenteurs de l’autorité ; unifier les élus locaux et régionaux comme le voulait Sarkozy, au ministère de l’intérieur ; aligner le régime des arrêts de travail avec un délai de non-indemnisation porté à quatre jours dans le privé et le public ; pénaliser lourdement les maires ne respectant pas la durée minimum de travail ; associer toute hausse de rémunération au passage à une durée de travail de 38 heures. Rétablir une participation aux dépenses de pharmacie, avec un reste à charge de 15 %, sauf protocole long négocié avec les mutuelles. Encadrer le rachat de locaux immobiliers par les municipalités. Imposer que les hausses fiscales dans les villes, départements et région restent dans la limite de la croissance du PIB, toute exception étant débattue au Parlement. Cette mesure ne touche pas à l’indépendance des choix de dépenses des municipalités, mais assure que collectivement elles ne vont pas mettre le pays par terre, avec un plan de rigueur pour celles qui se sont surendettées récemment comme Paris.

La majorité de ces mesures peuvent être prises par décret en dans le cadre d’un seul train législatif de mesures d’urgence.

Rendez-vous donné en septembre 2025 pour évaluer les résultats. Tous les impacts des mesures peuvent justement être évaluées facilement.

On notera que l’on taxe des abus : cumuls de rémunérations publiques ; excès d’arrêts maladie ; excès de dépenses de médicaments, rémunérations abusives dans le cadre de marchés arbitraires liés à la réglementation, excès d’une classe de hauts fonctionnaires qu’il faut séparer de la classe politique.  

Les hausses d’impôts sont temporaires et étalées sur des grosses assiettes avec des hausses faibles, en cassant le moins possible le dynamisme économique. Pression et mise pour plus de travail et de compétitivité et plus de mobilisation de l’épargne. La réduction des comportements de fuites devant l’impôt ;se cumulent avec la réduction des fuites d’argent dans des marchés administratifs artificiels et intenables dans la durée.

L’acceptation d’un vrai caractère temporaire des hausses doit être garantie avec engagement formel pris du retour à la normale dans un an.

En évitant que les hausses soient concentrées sur les traditionnelles vaches à lait de la démagogie, on évite des spoliations et des effets contraires à long terme aux besoins de la croissance.

le gouvernement Barnier est dans les circonstances un  moindre mal et quasiment la seule solution praticable. Il veut concilier les contraires pour avancer un peu, sans faire du « en même temps ». Bonjour la complexité ! Le marigot politicien est plein de crocodiles prêts à le déchiqueter et la France avec. Les écuries présidentielles piaffent un peu partout. Nulle part les partis n’ont de véritables programmes de salut public. Certains partis professent sans honte une volonté de destruction des institutions et de la richesse résiduelle du pays.

Qu’Emmanuel Macron ait conduit le pays dans cette impasse est un scandale purulent qui ne cessera qu’avec l’éviction de ce Narcisse manipulateur bavard et incapable. Tout le monde comprend que la solution ne pourra venir que de la reconstruction d’une droite de gouvernement unie et porteuse d’un programme complet et précis. Il faudrait également un Parti social-démocrate dégagé de Mélenchon et des Vert-de-gris. On a le droit de rêver.

Le chemin politique pour y parvenir reste à tracer. Il faut s’y mettre. Rien ne serait plus sot qu’abandonner le terrain aux cirons et aux mérules politiques qui veulent effondrer définitivement la charpente du pays.

Commentaire
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