Un très grand livre :" Une contre histoire de la colonisation française" de Driss Ghali

La liberté et l’intelligence courent le monde. Sauf dans les universités où coulent surtout la pensée unique socialiste et ses slogans. Cela a toujours été vrai de la Sorbonne et pratiquement de toutes les universités occidentales depuis 1945. On y préfère généralement un prêt à penser commode même faux à toute réflexion véritable. Parfois l’intérêt prime la vérité ou la passion ou même les deux.

Plusieurs études historiques universitaires ont été des puits de mensonges sur des sujets sensibles : la guerre d’Espagne ; les génocides socialistes comme Holodomor en Ukraine ou l’extermination des paysans chinois ; la colonisation…

Ce sont toujours des particuliers indignés qui prennent en main le travail nécessaire à rétablir un peu de vérité, d’ouverture, de respiration, sur ces sujets maudits. On leur reproche toujours les mêmes défauts : ils ne sont pas historiens professionnels ; ils sont tendancieux ; ils sont à la solde de je ne sais qui. Bref, ils sont à jeter dans les poubelles de l’histoire.

Jusqu’à ce que le vent change et que la vérité soit reconnue : ce qu’ils disaient était exact, censé, précis, descriptif et analytique.

Sur tous les sujets sensibles on trouve des auteurs qui ont été rejetés, mais qui ont réussi à percer un petit trou dans la muraille.

Kravchenko avait définitivement réglé son compte au stalinisme avant même Soljenitsyne.

Simon Leyss avait définitivement mis fin au culte de l’horrible criminel de masse, Mao Tsé Tong.

Pio Moa a définitivement coupé le cou à l’hydre colossale qui accumulait des mensonges éhontés sur l’histoire de la guerre d’Espagne.

Impossible de revenir en arrière. Le mensonge n’est qu’un mensonge. Il vit jusqu’à ce qu’on n’accepte plus de le tolérer. Et on trouve toujours une âme pure pour cette exécution. Lorsque l’œil est dessillé, il voit toujours la même réalité objective. Quel que soit l’observateur. Quelle que soit la violence perverse du tricheur qui croit encore devoir propager des slogans frelatés et intéressés.

Ce qui frappe, c’est le changement radical de l’opinion publique. Pour avoir, moi-même, écrit le seul livre français seulement consacré à Holodomor, refusé par tous les éditeurs sans exception, qui y voyaient comme une corruption du slogan socialiste dominant et « une forme d’auxiliariat des nazis petliouristes » (sic), j’ai vécu la dureté du combat contre ceux qui ne voulaient pas de la qualification de génocide. Mon ami Léon Chaix s’est fait virer de Wikipédia pour avoir porté cette idée On a vu le Parlement européen refuser la qualification de génocide en concédant le crime contre l’humanité. Sarkozy et Kouchner n’ont pas voulu entendre parler de génocide. Crime contre l’humanité d’accord. Mais pas génocide. La guerre en Ukraine a tout balayé. Tout le monde est d’accord pour qualifier Holodomor de génocide. L’affaire est close. C’était bien un génocide. On ne discute plus et on ne discutera plus. Tous savaient qu’ils mentaient. Mentir n’a plus d’objet.

Le livre de Driss Ghali est de la même veine. Il casse des mensonges indurés qu’on est censé ressasser comme des vérités absolues. Sa contre histoire de la Colonisation française est ce qui a été écrit de mieux sur le sujet depuis cinquante ans. Son livre est naturellement vomi au sein de l’université française et de l’Éducation nationale, alors qu’il devrait y être une bible.

Je ne connais pas l’éditeur, Jean-Cyrille Godefroy, mais grâce lui soit rendue d’avoir édité Driss Ghali.

Quelle est la force du livre de Driss Ghali ? Un rappel exact des faits et une analyse lumineuse des évolutions.

Qu’on me pardonne un souvenir personnel. En 1958, l’arrivée du Général de Gaulle s’est accompagnée dans les premiers temps d’une floraison d’images de fraternisation et de glorification de l’Algérie française. Parti dans un collège anglais à Tunbridge Wells, pour fortifier mon anglais, notre prof occasionnel était un de ces produits d’Oxford qu’on ne peut qu’admirer. De discussions passionnées sur la colonisation en discussions passionnées sur la décolonisation, j’en vins à son argument : la fraternisation n’était pas bidon, beaucoup d’Algériens étant à juste titre attachés à la France, mais l’indépendance était inévitable et viendrait vite.

Je retrouve dans le livre de Ghali toute la finesse de ces discussions impromptues et qui toutes pointaient que la colonisation s’est toujours imposée pour de mauvaises raisons et n’a jamais touché le cœur de la civilisation des peuples ou peuplades occupées. Les grandes puissances européennes se devaient d’avoir des colonies et un Empire parce que c’était facile et parce que sinon un autre le ferait.

La France battue par les Allemands en 1 870 et privée de l’Alsace et la Lorraine se devait de retrouver un moral et des vertus militaires. La gauche de l’époque a considéré la colonisation comme le moyen le plus simple. Paradoxe déjà relevé par Éric Zemmour, la colonisation, c’est la gauche ! Pour l’essentiel la colonisation française a eu lieu entre 1 880 et 1 914.

Cet aventurisme coûtait peu s’il s’agissait de briser les pouvoirs en place dans des sociétés souvent atroces, miséreuses et profondément injustes. En cassant des dominations et des pratiques odieuses, elles libéraient certains tout en ravalant d’autres. La France a toujours trouvé des alliés sur place justement chez ceux des peuples ou des groupes humains qui étaient maltraités depuis des lustres.

Mais il ne fallait pas prétendre apporter la civilisation. La France n’avait pas les ressources pour s’occuper du terrain et des gens. Les colonies françaises étaient à peu près vides de richesses. Le peuplement colonial a toujours été ralenti par l’inappétence des candidats, devant le peu de perspectives à espérer et le nombre des dangers à endurer notamment médicaux.

Les politiques coloniales ont toujours été des pratiques de comptoirs où seules comptaient les populations européennes, personne n’ayant le moindre moyen d’aller en profondeur dans les territoires, sauf quelques saints saisis d’évangélisme ou de recherche scientifique.

Lorsqu’après-guerre, sous la double pression des Américains et du communisme, les colonies devinrent l’objet de véritables politiques de développement, on comprit rapidement que la France n’en avait pas les moyens et que les dégâts de la défaite en Asie et en Europe avaient déconsidéré définitivement le colonisateur.

La décolonisation a donc été presque partout extrêmement facile, avec partout des élites plutôt bienveillantes pour l’ancien colonisateur. Bien sûr il ne fallait réclamer son éviction par la force. La Tunisie comme le Maroc ont payé le prix de répressions ponctuelles mais violentes. Mais en dehors de l’Algérie et du Vietnam, la fin de la colonisation s’est faite facilement.

En Asie l’affaire était devenue difficile du fait de l’humiliation de la France par les Japonais. L’action des communismes n’arrangeait pas les choses. La guerre s’est produite entre puissances étrangères qui ne représentaient pas et de loin la majorité des populations autochtones (ou indigènes comme on voudra). La France gagnera la guerre en Algérie à un prix démesuré pour les deux camps. L’indépendance sera octroyée dans les formes à des forces vaincues qui ne l’ont jamais digéré et se mirent aussitôt à multiplier les pires crimes. La France perdra pied en Indochine, bientôt remplacée par les Américains « décolonisateurs » pris à leur propre piège et bientôt écartés.

Pour la France, la colonisation a finalement été une mauvaise affaire globale mais avec des bénéfices qui ne sont pas ceux qu’on croit.

La colonisation a été une bénédiction lors des deux guerres mondiales en mobilisant des ressources humaines coloniales dont l’absence n’aurait pas permis de participer autant à la victoire. Pour le reste cela n’a été qu’une suite de désillusions et de coûts.

Pour les colonies elles-mêmes, le bilan est à la fois plus profond et moins circonstanciel, mais tout aussi ambigu. La France n’avait pas les moyens d’aller très loin dans la modernisation de la vie des populations sous protectorat. Elle manquait déjà de bras en métropole et elle a dû faire face à trois guerres terribles entre 1 870 et 1 940. Son implication n’a jamais pu aller très loin en faveur du gros de la population locale qui a été largement laissée à ses coutumes et modes habituels de fonctionnement. En revanche elle a réussi à créer par exemple en Afrique noire des élites favorables à la présence française et qui ont un temps regretté le désengagement trop rapide de leur mentor. Ils ont organisé une « décolonisation tranquille ».

L’auteur ajoute à l’histoire de la décolonisation, celle d’après qui voit les ex-populations colonisées coloniser à leur tour leur ancien tuteur en créant des diasporas qui vivent plus intensément que leurs aînés dans des comportements hostiles au pouvoir mais hors de chez eux. Les occupants, ce sont eux. Ils ne veulent pas s’assimiler et provoquent des difficultés chaque jour plus graves. Beaucoup se comportent contre les Français de souche sur leur territoire national, comme s’ils menaient un combat décolonial chez eux… D’autres défendent farouchement une France qui leur permet d’échapper au désastre qu’aura été la gestion des états anciennement décolonisés ravagés par les mafias, l’armée, le vol et l’extorsion, les guerres, l’Islam armé, avec une corruption massive et débilitante.

L’auteur montre avec juste raison que plus la gestion souveraine a été nulle après la décolonisation dans les pays « libérés » plus on souffle la haine du colonisateur. C’est frappant en Algérie où l’armée a tout pris, captant à la fois la rente pétrolière, et les meilleures terres de la Mitidja et se maintient, après une guerre civile atroce avec les islamistes, par la violence et la corruption tout en dénonçant inlassablement les Français. Rappelons que le Maghreb est indépendant depuis près de deux générations. Les combattants des années 55 à 60 sont tous morts ou presque et seuls quelques parents très âgés peuvent encore parler des années cinquante. Encore dix ans, et il ne restera plus personne qui peut se dire témoin de l’ancienne histoire coloniale qui devient une mémoire détournée, fantasmatique et intéressée.

Les repentances hémiplégiques ne servent aucune bonne cause pense l’auteur qui écrit : « au lieu de cracher sur des cadavres bien froids, hissons-nous à la hauteur des monstres qui dégradent l’humanité ici et maintenant ». « À la repentance il faut répondre par la transparence : tout dire, tout mettre sur la table, le meilleur comme le pire. La vérité est l’antidote au venin de la repentance ». « La vérité ou la guerre civile, telle est l’équation du moment » « L’histoire n’a pas commencé avec la colonisation et ne s’est pas terminée avec la décolonisation. Le mythe de la virginité rompue est une foutaise comme la thèse de la persistance d’un traumatisme colonial après les indépendances ».

Pour finir, dit l’auteur, la colonisation est une mauvaise idée qui a eu des effets inespérés. L’urgence actuelle est de régler les difficultés actuelles pas de ressasser des slogans avec cynisme et mauvaise foi. Ces difficultés sont urgentes et graves et peuvent unir tous les camps assoiffés de vérité et de progrès.

« Un livre épatant qu’éclabousse l’esprit dans ces temps de misère où la bassesse est reine » aurait dit Luther.

Didier Dufau

Une victoire tardive mais fort instructive

L’Assemblée nationale a fini par reconnaître que le massacre effroyable commis par l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques en Ukraine entre 1932 et 1934, était bien un génocide.

Avec mon ami Léon Chaix nous avons mené ce combat sur le WEB depuis 1997.

Léon était un haut fonctionnaire international spécialiste de l’agriculture. Il a toujours voulu écrire sous pseudo et nous respectons ce choix.  Toute son expérience lui avait appris des leçons très précises qui tranchaient avec celles en cours dans les milieux dirigeants et ses aphorismes étaient très clairs dès le départ.

-        La vraie misère est paysanne. La preuve, c’est que les campagnes se vident pour la ville.

-        Le socialisme a toujours considéré que les paysans étaient des ennemis impossibles à rallier et les plus grands crimes commis en son nom ont toujours frappé en priorité les paysans.

-        La faucille est incompatible avec le marteau.

-        L’intelligentsia a toujours considéré les paysans comme des primitifs attardés.

-        Les activistes de l’écologie vomissent les paysans

-        Les femmes en découvrant les facilités de la vie en ville ont précipité l’exode rural.

-        La gauche n’a toléré les paysans en Amérique du Sud que pour les enfants-soldats et la culture des drogues dures.

-        Le socialisme est la source principale de l’appauvrissement des pays qui se sont dégagés de la colonisation et leur absence de décollage.

-        Le socialisme a promu la violence et les violents partout où il a triomphé et créé aussitôt une économie de prédation irréformable sans convulsion.

Les 25 ans qui ont suivi n’ont fait que confirmer la solidité de son analyse.

Le massacre des paysans en URSS notamment en Ukraine a été un modèle de génocide qui a resservi partout où les révolutions socialistes ont eu lieu, avec un nombre de victimes hommes femmes et enfants vertigineux, plus de cent millions d’âmes.

Lorsque nous nous sommes rencontrés, Léon et moi, les préoccupations portaient principalement sur la crise des pays développés, avec la terrible récession de 1992-1993 et la politique d’abandon de l’industrie en France. L’agriculture, tout le monde s’en foutait en France. L’affaire avait été concédée à la CEE et les hauts fonctionnaires qui dirigeaient le pays considéraient en majorité que l’Europe en réduisant les dépenses pour l’agriculture rendait service à tout le monde.

Pour le Cercle que nous avons formé à son initiative, Léon apportait une vision qui nous manquait et l’expérience d’un acteur de toutes les actions mondiales menées en faveur de l’agriculture, leurs succès et leurs échecs.

Il avait créé une petite association qui menait des actions en Ukraine exclusivement en milieu rural. En 2 000, une paysanne y disposait d’un revenu disponible de 50 euros par mois environ ! La médecine et notamment la dentisterie étaient totalement absentes.

Au départ il avait un camion avec un cabinet de dentiste et des livres, des crayons et des cahiers pour les écoles. Ensuite il avait aménagé un cabinet médical et deux postes de dentisterie. Les queues dans les villages ukrainiens se formaient aussitôt et bientôt plusieurs centaines de gens attendaient. Son aventure s’est arrêtée lors d’un glissement de terrain provoqué par des pluies diluviennes qui l’a emporté et son camion avec lui.

Ensemble nous avions entamé une longue lutte pour la reconnaissance d’Holodomor en agissant sur les forums et sur Wikipédia. Personne ne voudra se souvenir des réactions haineuses que le fait d’associer simplement le mot génocide avec socialisme ou communisme pouvait susciter.

Léon avait défini la séquence défensive du génocidaire : occulter tant qu’on peut, nier quand on ne peut plus occulter, minimiser quand on ne peut plus nier, s’exonérer quand l’ampleur du phénomène atroce s’établit. Elle n’est pas propre aux génocides socialistes. On retrouve la séquence en Turquie sur l’affaire arménienne ou au Japon sur les exactions en Corée et en Chine. .

On ne s’imagine l’ampleur de la désinformation. Dans le livre d’histoire de mon fils, à Henri IV vers 2006 des dizaines de pages sur la Shoah, deux lignes sur le massacre des paysans ukrainiens en expliquant qu’ils étaient les premiers responsables de la famine qui les a décimés. Les victimes l’étaient d’abord d’elles-mêmes.

Léon sera viré de Wikipédia comme un malpropre. Le quarteron de censeurs communistes qui sévissaient pour empêcher tout article noircissant l’URSS a obtenu sa peau parce qu’il avait donné toutes les informations nécessaires sur Holodomor. Même le nom déplaisait à ces messieurs. Déjà dire la vérité ne pouvait être que l’œuvre de trolls au service de la mouvance ukrainienne nazie qui avait liquidé les juifs et commis tant de crimes en Ukraine. Crime contre l’humanité d’accord. Mais génocide : non !

Lorsque l’Ukraine libérée du joug russe a voulu faire reconnaître Holodomor comme un génocide, elle s’est heurtée à la Russie et ses affidés mais aussi à Israël qui, longtemps, a considéré qu’il n’y avait pas d’autres génocides que la Shoah. Il a fallu le massacre des Hutus par les Tutsis pour que soit admise l’idée que d’autres pouvaient avoir été victimes de génocides.

Sur le forum du Monde, en 1998, de nombreux intervenants pensaient encore que Katyn avaient été commis par les Allemands et vilipendaient quiconque bravait cet interdit. Alors évoquer Holodomor, un génocide ! Pas question. Lorsque les Polonais ont découvert à Bykivnia dans la banlieue de Kiev, les restes de nombreuses victimes de Katyn, le pape est venu sur place bénir les lieux. Pratiquement pas un mot dans les médias français. L’énorme charnier caché de la Guépéou avait reçu plusieurs centaines de milliers de cadavres, hommes femmes et enfants, tués après les millions de morts de la famine artificielle, par les services secrets staliniens. Ils ont tué environ 700 000 personnes jusqu’à l’entrée en guerre, en 1942 !

Dans le guide vert sur l’Ukraine et Kiev, un long texte sur le ravin de Babi Yar, où la population du  Shetl juif de Kiev a été massacré, et pas un mot sur Bikivnia. Nous avons écrit à l’éditeur pour signaler cette anomalie. 15 ans après, elle n’est toujours pas corrigée. S’il vient à tomber sur ce texte, qu’il médite que le temps est sans doute arrivé.

Une des graves erreurs de Nicolas Sarkozy et de l’étrange ministre des Affaires étrangères, le regrettable Kouchner, qu’il avait choisi, est d’avoir refusé absolument de reconnaître le génocide qu’est l’Holodomor. Cela avait la couleur du génocide, le goût du génocide mais ce n’était pas un génocide. Vive le génocide Canada Dry ! Honte à eux !

C’est à ce moment que je suis parti à Kiev pour rassembler toute la documentation sur Holodomor et écrire la seule monographie française sur le sujet, au format Que sais-je. Elle sera refusée par tous les éditeurs sollicités.

Les Français dans leur ensemble considéraient que les Ukrainiens étaient des Russes comme les autres. Ceux qui se piquaient d’en savoir un peu plus que les autres étaient amenés à conclure que depuis la révolution russe et les exactions des nationalistes ukrainiens notamment envers les Polonais et les Juifs, l’Ukraine était un pays bizarre avec des tendances nazies caractérisées. « Les victimes sont aussi des bourreaux, alors cela va bien comme cela ». Poutine a repris la chanson pour justifier par la chasse aux Nazis l’invasion brutale de son voisin rétif qui savait à quoi s’en tenir sur les bonnes intentions du nouveau Tsar biberonné à la mode du KGB.

Finalement le Parlement européen, en deux fois, puis les Allemands ont reconnu le génocide qu’était Holodomor. La France vient de s’aligner sur l’Allemagne, via un vote de l’Assemblée nationale. L’article de Wikipédia a été partiellement mis à jour mais reste toujours aussi cauteleux, la majorité du texte ayant pour but d’instiller le doute sur la qualification. Il y a quelques semaines Patrick Martin-Genier, expliquait sur LCI où il intervient très souvent comme « expert », que Holodomor n’était pas un génocide… On a les experts qu’on peut.

Désormais l’affaire est acquise pour tout le monde. C’est bien un génocide. Le Canard Enchaîné a donné son onction dans son dernier numéro. Encore une dizaine d’années et Le Monde fera un quatre- page sur le génocide indignement ignoré ! Après tout Simon Leys n’a attendu que 45 ans.

Il n’y a eu aucune réaction à la reconnaissance par l’Assemblée nationale. Seuls deux députés communistes ont voté non ! Stalinien un jour, stalinien toujours. Être hop ! Ce qu’il ne fallait pas dire était devenu la nouvelle vérité en une nuit !

Il aura fallu l’énorme émotion provoquée par l’invasion russe pour que se taisent tous ceux qui bloquaient les évidences. L’opinion a basculé définitivement.

Ce n’est pas la première fois. On se souvient qu’encore en 1960 la très grande majorité des Français était pour l’Algérie Française. Aujourd’hui non seulement plus personne ne l’est mais pire encore croit que la majorité était contre à l’époque…

La vérité est un combat et les méthodes de construction de l’opinion restent une question d’actualité. Il reste encore très difficile de faire valoir des réalités essentielles face à une opinion dite dominante mais en vérité construite par quelques-uns.

Aujourd’hui Léon Chaix aurait savouré la victoire de la vérité sur Holodomor, mais la manière dont sont traités, en France, les paysans et l’agriculture serait pour lui un sujet de rage. Jamais il n’aurait pu imaginer qu’on se tue pour une retenue d’eau et que des petits roquets urbains prétendument écologiques et en fait socialistes et gauchistes, puissent s’en prendre avec une telle violence à la paysannerie. On lui aurait dit que la France avait désormais une balance agricole négative, il ne l’aurait pas cru.

Quand le communisme a disparu en Russie et en Ukraine, ces deux pays sont devenus le grenier à blé du monde comme ils l’étaient avant la révolution russe. C’est bien la preuve que le « système socialiste réalisé » était le premier responsable de la catastrophe agricole. L’ennui est que l’on retrouve la même haine du koulak et la volonté de détruire la paysannerie dans les mouvements prétendument écologiques mais qui sont tous du rouge le plus vif et s’inscrivent dans l’idée d’un nouveau système agricole régressif qu’ils veulent accélérer, toujours au nom du salut de l’humanité.  Un nouveau combat commence contre ces nouveaux ignobles qui trompent à nouveau des naïfs, mentent comme ils respirent, détruisent l’économie et asphyxient la démocratie. Le bolchevique a troqué ses tenus rouges pour le vert intense de Savonarole (il fut un temps, jardinier à Bologne avant de se lancer dans la « cancel culture » avec le fameux Bûcher des vanités). La différence est cosmétique. Le résultat tout aussi déplorable.  La « cancel agriculture » n’est pas un avenir plein de promesses.

Il faut que d’autres Léon Chaix se lèvent et crèvent ce nouvel abcès. La vérité est un combat. La sottise violente est une hydre qui repousse toujours. Les « soft lies » de la Commission européenne et des ONG soi-disant écolos sont moins tragiques que les crimes commis au nom de la réalisation ici et maintenant du socialisme mais tout aussi délétères.

 

Didier Dufau

Président du Cercle des économistes e-toile.

Succès et chute du « néolibéralisme » ? Le type même d’une histoire falsifiée.

On pourrait sans doute évacuer la question du néolibéralisme en considérant qu’il s’agit d’un vocable de mépris inventé par la gauche socialiste ecclésiastique qui sait y faire pour dévaluer les idées qui la contrarient en créant des mots repoussoir. Libéralisme, c’était punissable de tous les péchés, mais le mot liberté y affleurait, et il fallait faire attention. Bien sûr, la liberté aussi pouvait être déplorée : « la liberté du renard dans le poulailler » a beaucoup servi. La puissance médiatique de la gauche est telle depuis 1945, que même les plus libéraux sont obligés à des contours, des prudences, des « je suis bien d’accord avec vous, c’est mal, mais tout de même ». Lorsqu’on a demandé à un membre de Renaissance si la politique du gouvernement était libérale, sa réponse a été très clairement obscurcie par le politiquement correct de gauche : « je n’aime pas ce mot qui est trop connoté ». Marion maréchal a dit à peu près la même chose il y a peu lors d’une longue interview. Libéralisme ? Attention, champ de mines ! Un peu comme « grand remplacement » est devenu une expression symbole d’un dérèglement de l’attitude tournant au fascisme invétéré, nourri par la xénophobie fanatique, le racisme induré et la glorification des années immondes qu’on croyait disparues.

Néolibéralisme est bien le type de vocable super connoté par la gauche vomitive et utilisable uniquement dans une phrase de dénonciation. Un peu comme un technocrate est un fonctionnaire vu par un poujadiste, un néolibéral est un prosélyte des libertés vu par ATTAC.

Il serait dommage d’en rester là. Les pensées dominantes sont en train de changer et il est important de mesurer la réalité et l’ampleur des glissements. Les historiens et les sociologues adorent prendre des bouts épars et en faire une parfaite construction, presque une volonté, appuyée sur un complot s’il s’agit d’un mouvement jusqu’ici marginal qui s’impose dans des circonstances mal comprises.

Alors aujourd’hui la mode est de s’interroger sur l’étonnante percée des idées libérales dans les cinquante dernières années et leur reflux soudain. Comme c’est aujourd’hui la règle, c’est dans le monde anglo-saxon qu’il faut chercher les initiateurs de cette réflexion. En France on ne pense qu’après et en réaction. Il eût été préférable qu’on s’y colle avant. Mais bon, on n’a plus d’universitaires de qualité. Ils se réservent pour les combats du Wokisme tels qu’ils étaient menés aux États-Unis il y a trente ans. Au moins cela les change de la glorification de la Commune.

Depuis « Rise and fall of the roman empire », la mode est aux « rise and fall » de tout et n’importe quoi. Gary Gerstle est un peu devenu le spécialiste du genre en histoire économique américaine. Après « Rise and Fall of the New Deal Order » il a écrit « Rise and Fall of Neoliberal Order ».

Il fallait s’attendre à un livre du même genre en France. David Cayla, présenté généralement comme « économiste hétérodoxe » (comme s’il y avait une économie alternative…), a sorti fin 2022 « Déclin et chute du Néolibéralisme » chez De Boeck Supérieur.

Impossible de savoir ce qui différencie vraiment un hétérodoxe d’un non orthodoxe, et un non orthodoxe anti libéral d’un socialiste bon teint. Il est vrai que les économistes étant désormais considérés comme des pestiférés, il faut prendre quelques précautions pour continuer à être entendu.

Notons au passage la difficulté d’être et de dire !

Serge Audier, un brillant normalien naturellement anti productiviste (du moment que son traitement public à la Sorbonne tombe régulièrement) avait ouvert la voie avec une série d’ouvrages sur le néolibéralisme. Une vraie obsession :

· Le Colloque Lippmann : aux origines du néo-libéralisme, Lormont,

- Néo-libéralisme(s) : une archéologie intellectuelle, Paris, Grasset,

- Penser le néolibéralisme : le moment néolibéral, Foucault et la crise du socialisme, Lormont, Le Bord de l'eau,

La difficulté est évidemment, dans le foisonnement des idées qui ont contesté le triomphe du New deal puis du Keynésianisme, avec des mouvements de pensée très hétérogènes, de trouver une unité puissante capable de créer la matrice d’une nouvelle domination intellectuelle embrassant et embrasant le monde y compris les socialistes de la New left aux États-Unis, ceux de la Deuxième gauche en France et ceux du blairisme au Royaume Uni.

Pour la gauche marxiste caricaturale, le sort du néolibéralisme est vite scellé : un complotisme financé par le grand capital et qui a réussi à pénétrer les arcanes du pouvoir élitiste, par dol, en imposant une doctrine de pouvoir obligatoire et généralisée via le lobbyisme et l’entrisme dans les lieux de pouvoirs. En gros, le néolibéralisme est un sale virus, échappé d’un laboratoire sordide, inoculé par ruse par des complotistes et dont il est difficile de se débarrasser mais heureusement, il est en train de mourir de sa propre vilenie. Si on n'obtient pas un prix de civisme après un tel travail de « démystification », voire de « démythification » et de nettoyage d’une poussée de pourriture, c’est évidemment à désespérer de tout et marquerait la force résiduelle du virus !

La droite n’en parle pas. Comme d’habitude. Prendre le risque d’une idée ! Vous n’y pensez pas !

Du coup, le domaine est plein de faux débats et d’erreurs terrifiantes.

La « généalogie » ou « l’archéologie » de n’importe quel système de pensée est devenue un exercice à la mode. À gauche, on mêle allègrement tout et n’importe quoi pour prouver des racines qui expliqueront l’arbre. Au prix de contorsions subtiles :

-        Sur le tronc du libéralisme, le néolibéralisme est-il un surgeon ou une totale mutation conduisant, par glissements successifs, du bien possible au mal exemplaire ?

-        Le néolibéralisme a-t-il réussi du fait de l’effondrement communiste, entraînant la chute de l’URSS et au capitalisme d’état en Chine ? Vu de gauche, le mal ne peut provenir de la chute de la bien-aimée URSS. Donc la généralisation de solutions moins collectivistes ne peut être que le fruit d’une intrigue complotiste. C.Q.F.D. !

Pour avoir participé pendant cinquante-cinq ans aux débats récurrents sur la science économique, il va de soi que cet esprit de système visant un complot machiavélique mondialisé ne correspond à rien de ce que j’ai pu connaître en France, en Europe et aux États-Unis. Il suffit de dépasser l’âge de 70 ans pour se rendre compte qu’on parle, dans les médias, des périodes que vous avez vécues dans votre jeunesse et que vous avez cru vivre passionnément, selon un « narratif » qui n’a que peu de rapport avec votre expérience. Aussi bien dans les généralisations que dans les épisodes montés en neige, vous ne reconnaissez pas cette histoire alléguée et reconstruite. Les mentalités collectives ont du mal à se transmettre et à être conservées. Le schématique l’emporte sur le réel.

Quiconque a lu avec attention « la théorie générale » de Keynes, sait que cela branle un peu partout dans le manche et qu’il était parfaitement normal que des auteurs le remarquent et en fassent la critique. Moi-même dès la première année de fac, je mettais en difficulté sans le vouloir le chargé de TD qui croyait expliquer les crises périodiques selon la doctrine keynésienne par la course-poursuite de l’épargne et de l’investissement, en faisant remarquer qu’épargne et investissement étaient égaux par construction, il était difficile de concevoir qu’ils puissent se courir après. Une bêtise assez populaire à cette époque-là et qui n'a plus cours aujourd’hui.

De même affirmer que les changes flottants étaient une doctrine à la mode au moment où elle a été mise en œuvre, est une énorme contrevérité. À part Milton Friedmann qui en avait fait une vague apologie dans un livre lointain, personne ne défendait vraiment les changes flottants. C’était une bizarrerie qui pouvait s’expliquer momentanément par des circonstances particulières, mais sinon, ce ne pouvait être qu’une erreur funeste. Pour s’en convaincre, prendre aux États-Unis le bréviaire des élèves d’économie qu’était le Samuelson ou en France le cours de Raymond Barre, et voir que les changes flottants y sont traités par prétérition ou en un quart de page… sur mille et quelques.

Ce n’est pas parce que « de vilains complotistes néolibéraux, intoxiqués par l’effroyable ami de Pinochet, le sinistre Milton Friedmann» que les changes flottants ont été instaurés mais parce que les États-Unis ne voulaient plus des contraintes de Bretton Woods et entendaient n’en faire qu’à leur tête. Qui se rappelle que ce sont les Allemands qui ont promu le flottement et que pendant longtemps la solution n’a été présentée que comme transitoire ? Friedmann a alors servi de caution intellectuelle et les banques centrales ont même cru devoir tenir compte de ses suggestions. Elles sont vite revenues en arrière. Aucun des avantages avancés par Milton ne s’est réalisé. Au contraire. Les changes flottants sont un abus de pouvoir des États-Unis et une erreur économique internationale. Pas un complot.

Alors on pourrait singer nos sociologues de pacotille et affirmer : « le néolibéralisme n’est pas le libéralisme habituel mais une doctrine prescriptive qui cherche à détruire toutes les institutions collectives visant le bien commun par l’application de l’idéologie des marchés libres et sans entraves. La destruction des changes par les complotistes américains vendus au néolibéralisme a permis les folies bancaires et rendu impuissant les états dont les élites n’avaient plus le choix que de s’adapter aux règles du néolibéralisme, la nouvelle gauche plongeant avec délices dans les méandres de la finance internationale garantie par les banques centrales au mépris des peuples ». Une belle carrière d’économiste à Libération et dans les chaînes publiques de télévision serait ouverte ! Mais quel rapport avec la réalité historique ?

Si l’Union soviétique s’est effondrée ce n’est pas à cause d’un complot néolibéral, mais sous le poids de ses tares intrinsèques. Et elle a bien fait ! Il suffit de regarder l’agriculture ! 75 ans de pénuries puis, après l’effondrement, la Russie et l’Ukraine en moins de 30 ans, sont devenus le grenier du monde ! Satanés complotistes néolibéraux !

Si l’Union Européenne a choisi, en créant un marché intérieur libre, de s’appuyer sur la liberté de circulation sans entraves des mouvements d’hommes, de capitaux et de produits ou services, c’est parce que telle est la règle à l’intérieur de chaque état et on a souhaité la généraliser dans la communauté. On ne peut pas intellectuellement concevoir un marché unique couvert de barricades.

Si Margaret Thatcher a voulu sortir le Royaume-Uni du socialisme, c’est d’abord parce que le pays ne pouvait pas supporter d’une part le poids de la hausse massive des coûts du pétrole et aussi le poids d’une économie administrée végétative et en pleine anarchie syndicale. Si Tony Blair a continué dans la même direction, c’est tout simplement parce que le RU rattrapait son retard.

Si la Chine s’est organisée autour d’un capitalisme débridé et sans entraves dans le cadre d’une dictature politique, c’est, ici encore, à cause du décrochage dramatique qui a suivi l’époque maoïste et la hausse des coûts du pétrole. Pas besoin de la main invisible du complotisme néolibéral. Quand le géant Chinois s’est aperçu qu’il était dépassé par la seule Corée du Sud, et bientôt par tous les tigres de la région, il a compris que son destin était scellé si un changement radical n’était pas opéré.

Si les Américains ont décidé de laisser la Chine entrer dans l’OMC, c’est par cupidité : ils pensaient que les entreprises qui tiendraient le haut de pavé dans le monde seraient celles qui domineraient le gigantesque marché chinois soudain ouvert. L’erreur, que nous avons dénoncée sur ce blog sans relâche, c’est que, sans correctif monétaire, des déficits et des excédents gigantesques en résulteraient qui ruineraient les classes moyennes des pays développés. Maurice Allais a écrit, à cent ans, un livre pour avertir le monde. On l’a traité de tous les noms ! Et c’était le Monde qui s’y collait avec tout le soutien de la « dream team » de Jospin. Pas de fantasmatiques néolibéraux !

Si après avoir nationalisé à 100 % tout et n’importe quoi, Mitterrand et ses socialistes ont commencé à tout dénationaliser y compris les vielles entreprises nationalisées depuis ou l’avant-guerre ou l’immédiat après-guerre, c’est simplement parce que sinon le traité de Maastricht n’aurait eu aucun sens. L’européisme imposait qu’on ne retrouve pas des molochs nationaux face à face, armés par des États. Pour le meilleur et pour le pire !

En France le néolibéralisme n’a jamais eu le moindre pouvoir. On voit que Sciences Po est un conservatoire du bureaucratisme et du keynésianisme, son surgeon économique, l’OFCE étant le défenseur permanent et absolu des impôts, de la dette et de la dépense publique. Ce sont les associations pro Wokistes qui y ont gagné, pas de dangereux complotistes néolibéraux.

La liberté d’immigration en Europe des Africains est dans tous les programmes de gauche alors que l’Europe se devait de défendre ses frontières contre l’immigration illégale. L’individualisme « marchandisé » est plutôt à rechercher du côté du Wokisme que de la réflexion économique libérale.

Il serait sage de se concentrer sur l’économie avec des yeux libres de préjugés, plutôt que se gargariser de mots autour du faux concept de néolibéralisme, qui n’est bien qu’une arme verbale de propagande d’inspiration un tantinet stalinienne dans son usage courant actuel.

Pour des raisons d’argent et de puissance, certains grands pays ont choisi des cartes biseautées qui les avantageaient, pensaient-ils. Au bout du jeu les résultats ne sont pas là. La panique conduit à des tentatives de retour en arrière. Ce n’est pas la fin d’une doctrine, ni d’une pratique, mais le constat d’un échec qu’il va bien falloir surmonter. L’illusion d’un financement de déficits perpétuels par la dette monétisée auprès des banques centrales est désormais intégrée par les élites, même si les grandes masses ne l’ont pas encore tout à fait admis. L’illusion qu’en prélevant dans le revenu d’autrui, on pourra indéfiniment financer son train de vie, n’existe pas réellement. « Les riches paieront » est le genre de simplismes qu’on aime bien répéter dans les manifs pour se défouler. Mais tout le monde sait que cela n’a jamais marché nulle part. En revanche c’est une adresse à ceux qui ont réussi à faire face : « ne nous laissez pas tomber, on a le pouvoir de vous nuire ! »

Faut-il leur répondre ?

Oui !

Mais, malheureusement, il n’y a plus de partis de gouvernement pour tenter de créer les évolutions nécessaires. On sait ce qu’il faut faire, mais les leviers manquent pour faire bouger les choses. Macron donne le sentiment de mépriser la base et de ne servir que lui-même et ceux qu’on imagine être ses amis financiers. Le PS et mort. La deuxième gauche est enterrée. LR préfère la lutte entre énarques pour la présidentielle et surtout se taire sur tout pour ne rien compromettre. Le néant d’abord, la réflexion plus tard ! Succès garanti…

Il ne reste que l’exécration en bas et des demi-sel de la sociologie caricaturale dans les allées du pouvoir et des médias, de l’écologie pervertie et de l’étatisme keynésien. La pensée  socialiste, qui est restée dominante en France tout en gagnant les États-Unis, mais qui a perdu beaucoup de sa séduction, cherche nerveusement à retrouver un peu de légitimité. Que cette gauche puisse croire qu’en terrassant par les mots un diable artificiel monté en marionnette, le néolibéralisme, construit à la va-comme-je-te-pousse comme l’auteur de tous les maux, indique assez l’ampleur de la déroute morale et intellectuelle dans laquelle elle se complaît.

Sa domination résiduelle dans tous les lieux où se construit l’opinion laisse peu d’espoir que la France cesse sa dégringolade dans le sous-développement et la soumission. Son succès aux États-Unis et par ricochet dans les institutions européennes sous forme d’un écolo-wokisme destructeur et outrancier couplé à une volonté de puissance, laisse le monde occidental dans un état étrange qui remet en cause la stabilité et la prospérité du monde.

Là est le vrai risque à dénoncer.

Et de vrais risques de marginalisation pour ceux qui le feront.

Un peu de courage intellectuel et de vérité, s’il vous plaît !

Pourquoi les économistes doivent s'investir massivement sur la question écologique

Nous sommes parfois interrogés sur le nombre des articles concernant l’écologie sur ce blog, en général orientés contre certaines des idées dominantes auxquelles se soumettent les politiques.

La raison est simple : l’enjeu des erreurs d’appréciation éventuelles est absolument fondamental presque vital pour le futur de l’économie française. Compte tenu des coûts phénoménaux, de toutes natures,  des mesures engagées ou envisagées, elles  peuvent tuer l’économie du pays et le renvoyer au statut peu enviable de pays en voie de sous-développement.  

Pendant longtemps les affirmations du GIEC, couplées avec des évènements météorologiques de grande ampleur, associées à une pratique de communication basée sur la peur et l’urgence panique venue d’en haut, et relayées par les institutions internationales, ont été acceptées sans difficulté par les gouvernements et les opinions publiques.

Puis on est passé à une phase de panique quasi religieuse avec bannissement des athées écologiques traités en voyous et en criminels.

Depuis deux trois ans la résistance s’organise et constate les biais invraisemblables qui défont la crédibilité de la cause écologique telle qu’elle s’exprime majoritairement dans les médias.

Le biais politique est apparu lorsque les Verts qui s’étaient identifiés à la cause se sont révélé exclusivement intéressés par l’anticapitalisme, le Wokisme  et la disparition du patriarcat.

Le biais énergétique est devenu flagrant lorsque la détestation religieuse de l’énergie atomique, la moins carbonée, a laissé la France en risque de délestages répétés en hiver et avec un coût du MWh effarant et intolérable pour l’industrie comme pour les consommateurs.

Le biais national a alors surgi, toutes les décisions échappant au peuple français, apparemment privé définitivement sur le sujet de toute souveraineté.

Le biais économique  s’est fixé sur deux constats: le mensonge éhonté selon lequel la perte de productivité liée à la conversion énergétique créerait de l’emploi ; l’impossibilité financière de faire face raisonnablement aux interdictions et proscriptions annoncées à échéances courtes. 

Mais le pire biais révélé ces dernières années a été le biais scientifique. La science a été instrumentalisée dans des conditions de malhonnêteté détestables et les auteurs réservés sur certaines conclusions ont été maltraités de façon indigne. Le devoir des scientifiques était de chanter la chanson du GIEC, sinon, pour eux le destin était d’être marginalisé par la coercition sociale, l’injure, le placardage, la mise en pièces par des meutes dans la presse d’influence, et lynchés sur les réseaux sociaux.

Aujourd’hui, les deux thèmes critiques sont :

Les décisions ruineuses qui commencent à nuire radicalement à certaines catégories d’agents économiques.

La remise en cause scientifique du rôle du CO2 dans le réchauffement et la mécanique de ce réchauffement.

On voit désormais en France l’Académie des Sciences s’interroger sur la qualité scientifique des développements qui sous-tendent les mesures de décarbonation de l’économie.

Il ya trois ans, nous avons demandé que la France utilise ses institutions scientifiques spécialisées pour donner un avis motivé sur les annonces du GIEC.  Nous disposons de l’Institut Géographique du Globe qui examine la terre sous toutes ses coutures depuis des décennies. Pourquoi ne pas l'entendre ?

Au lieu dde faire cette démarche élémentaire nous devions constater que Allègre, longtemps  son Président avant de se lancer dans la politique,  avait été mis sur la touche dans des conditions ignominieuses avant d’être frappé d’un AVC qui n’est sans doute pas sans lien avec la séquence de vilipendage qu’il a subie.  Son adjoint Vincent Courtillot avait suivi sur le pilori.

Aujourd’hui ces attaques ignobles ne résistent pas aux travaux que l’IGG a persisté à mener en liaison avec d’autres organismes d’étude de la terre.

Quel était le travail de l’IGG ?  Comprendre les influences qui agissaient sur les différents constituants de la terre : le noyau était sa spécialité. Mais les mers, l’atmosphère, les conditions climatiques terrestres dans différents endroits du monde, restait le corps des études où la question de la température était critique et centrale avec une théorie dominante basée sur l’activité solaire et les conditions astrophysiques des déformations du système solaire (éloignements et rapprochements de la terre du soleil, changements dans l’axe de la terre, …). Toute l'histoire climatique de la terre était fondée sur le soleil. Partout !

La théorie du réchauffement par le CO2 est venue de nulle part télescoper des théories stables et partagées. Le soleil était bien l’acteur principal des évolutions climatiques et notamment des phases de réchauffement et de refroidissement. Alors pourquoi faire intervenir un intru dont l’influence est apparemment mineure ? Un tableau, basé sur l’analyse des cercles sur les coupes de troncs d’arbres a été mis en avant  qui montrait une rupture totale du cycle des températures avec une formidable accélération dans les cent dernières années. Greenpeace s’est précipité. L’économie créait du CO2 et le CO2 tuait la terre et l’urgence était là si on ne voulait pas cuire.

L’ennui, c’est que l’analyse par les cernes sur les sections de troncs a été revue et corrigée. Elle était faussée par deux erreurs majeures : les arbres s’adaptent aux changements climatiques et la corrélation avec la température se perd. Le choix des arbres est fondamental et les résultats changent de façon significative en fonction de la sélection faite. La densité du bois sur une sélection correcte d’arbres donnait des résultats bien meilleurs. Une fois cette correction faite, l’évolution de la température dans l’histoire et la période moderne redevenait congruente avec ce que donnait les autres modèles et ne montrait aucune accélération jamais vue ni même historiquement exceptionnelle. Du coup on n’avait plus besoin du CO2 pour expliquer l’évolution du climat. Toutes les études sérieuses ont montré que la quantité de CO2 était une fonction décalée du changement de la température de la mer. C’est la mer qui agit sur le CO2 dans l’atmosphère et pas l’inverse. Le CO2 joue un rôle mais très mineur dans les évolutions climatiques ! L’activité humaine joue un rôle dans le gonflement du CO2. L’influence est réelle sur le climat mais infinitésimale.

Pire encore, les moyens de connaissances des paramètres terrestres ont évolué de façon fantastique depuis que les satellites font des mesures. Malheureusement les séries sont encore trop courtes. Il faudra encore une dizaine d’années et des investissements solides pour comprendre parfaitement les interactions entre toutes les forces en causes. Mais dès maintenant les données accumulées montrent une décroissance lente mais continue de la température mondiale. Adieu l’urgence absolue !

En tout état de cause les modèles mathématiques basés exclusivement sur le CO2 sans aucune prise en compte des causes majeures connues depuis des lustres, sont des fantaisies qui donnent des résultats constamment sans valeur. Donnons un exemple : La science dit que l’activité de l’estomac est directement fonction de ce qu’on ingurgite. Et des études innombrables ont décrits et expliqué des tas de conséquences de ce qui est ingurgité. Imaginons qu’une force externe s’exerce tout d’un coup pour expliquer que l’activité de l’estomac est liée au CO2, qui joue sur la température et l’appétit. Et que quiconque s’oppose à cette nouvelle théorie est un ignoble individu arcbouté sur des théories obsolètes.  Il est tout à fait certain qu’on ne mange pas la même chose en été qu’en hiver. Le CO2 ayant une influence infinitésimale sur la chaleur et la chaleur une influence infinitésimale sur l’appétit, l’effet sur l’estomac sera probablement indétectable mais réel. De là à arrêter la médecine et les études précédentes sur l’estomac au nom de cette certitude ! Et à tuer le malade !

Du coup, toutes les autorités scientifiques sérieuses recommencent à prendre en compte la climatologie d’avant Greenpeace et le CO2.  Il n’est plus jugé farfelu de penser que d’ici dix ou vingt ans, on pourra trancher définitivement la nature du cycle de température actuel et les phénomènes majeurs qui l’alimentent.

Se ruiner pour des théories qui sont désormais considérées par la science comme peu significatives et même vulgairement trompeuses, sans pouvoir espérer aucun résultats autres que négligeables, devient une folie économique majeure.

Oui, les économistes doivent s’investir massivement contre la politique absurde de décarbonation urgente et quoi qu’il en coûte.

Didier Dufau pour le Cercle des économistes "e-toile".

Les dix sujets nationaux critiques

"Quels sont selon vous les dix grands sujets nationaux critiques ?"

Cette redoutable question exige quelques clarifications préalables.

Pour les tenants convaincus d’une idéologie forte, la mise en œuvre de ses commandements est toujours prioritaire, mais ne parle qu’aux tenants de cette idéologie.

Pour les tenants d’une forte nostalgie, le retour aux moments bénis même fantasmés est prioritaire, mais ne parle qu’aux nostalgiques. Si on en appelle d’un grand déclassement, ou d’un grand effondrement, la bonne situation antérieure devient automatiquement un objectif en soi et appelle des tactiques réactionnaires ou de restauration.

Dans les urgences nationales, certaines sont circonstancielles et n’ont pas vocation à perdurer, même si elles concernent des faits gravissimes. La pandémie, ou la guerre de réannexion des pays libérés de l’emprise soviétique menée par la Russie sont des phénomènes graves dont il importe évidemment de peser les conséquences et les stratégies d’évitement.

Quiconque a participé au débat politique sait que la première question est toujours : d’où parles-tu et dans quelle intention ? L’analyse d’une erreur, l’observation critique d’un phénomène et de ses conséquences ou l’explication raisonnée d’un échec ne sont pas considérées, et généralement, au mieux, ramenées à l’expression de remarques techniques de spécialistes.

L’évacuation des grandes questions nationales du débat présidentiel est très significative. Les grands partis ne veulent traiter que de ce qui leur amène des votes et ne veulent froisser que leurs concurrents les plus dangereux. Alors ils ne parlent de rien et se contentent d’une compétition de personnalités autour de quelques lieux communs bien connotés.

Nous-mêmes sur ce blog avons considéré que nous devions observer les réalités, les comprendre et en tirer des conclusions, à charge pour chacun, en fonction de ses propres convictions d’en faire ce qu’il croit bon.

Par conséquent, pour nous, la question s’entend ainsi : quelles sont les grandes évolutions qui ont, pour le pays et pour les Français, un pouvoir de nuisance par rapport à des objectifs généralement acceptés. Quand ces évolutions sont, ou ignorées ou mises sous le tapis, ou incomprises, il nous paraît utile, dans la limite de nos propres capacités d’analyse, d’en faire l’exposé.

Voici donc dix grandes évolutions ou absences de d’évolution que nous trouvons fâcheuses et qui, selon nous, devraient commander, de la part des politiques, un constat, une réflexion, une politique.

-          L’effondrement démographique national

La dénatalité et le vieillissement de la population sont des poisons terribles. Après la défaite de 1 870 et celles de 1914, les autorités de droite comme de gauche, ont mené des politiques proactives pour redonner un dynamisme démographique au pays. Cette ambition a progressivement été abandonnée au profit d’approche individualiste et de préoccupation de genre. Les femmes proprement françaises (disons dont la lignée était là en 1 890) ne font guère plus de 1.4 enfants en moyenne et la population, non seulement, vieillit mais disparaît progressivement. Toutes les actions de promotion de la natalité, considérée par les féministes comme des actions sexistes qui ravalent les femmes à leur statut indigne de poule pondeuse, qu’elles récusent, ont été progressivement réduites au profit de la promotion de l’avortement et du planning familial. Peu de Français savent que par rapport à 1970 nous perdons environ 500 000 naissances potentielles par an. Elles sont compensées par l’immigration et la surnatalité des populations en provenance des pays à forte natalité. Mais cette solution, indolore et même bénéfique au départ, finit par poser de nombreux problèmes. Compter sur des étrangers qui parfois ont une culture incompatible avec la nôtre ou difficilement miscible, pour résoudre une difficulté nationale, est tout de même une lâcheté. Le vieillissement est extrêmement coûteux et crée des situations dommageables : on l’a vu avec le Covid qui a frappé fort en France principalement du fait du nombre de personnes de plus de 60 ans. Il s’accélère, laissant entrevoir de très graves difficultés dans beaucoup de domaines.

-          Les crises financières à répétition.

Depuis 1971, la France a subi des récessions sévères à répétition -73-74, 81-83, 92-93, début des années 2000, 2008-2009 avec un complément en 2011, toutes provoquées par des explosions financières. La manière dont a été gérée la crise du Covid a provoqué une récession provoquée, d’une autre nature. Ces crises ont eu un coût démentiel pour le pays et l’ont profondément atteint. Comprendre le mécanisme de ces crises et empêcher le retour des récessions devrait être une sorte d’urgence nationale provoquant des réflexions nombreuses et approfondies. Après tout le chômage et la pauvreté ne sont pas considérés, par personne, comme des avantages. On voit que tout cela est laissé hors du débat politique et que l’action gouvernementale ne s’attaque pas aux causes. On réduit les symptômes. Pour nous, c’est une honte. Nous avons bien ici deux difficultés majeures : les méfaits du système monétaire international et ceux du système de monnaie unique non régulé.

-          La crise démocratique et ses composantes.

Les deux campagnes dernières campagnes présidentielles ont été tellement minables et leurs résultats ont été si lamentables que plus personne ne nie la crise démocratique. Elle a plusieurs composantes principales :

- L’énarchie compassionnelle : la confiscation, désormais en famille, de la politique par une caste de hauts fonctionnaires ne permet plus de s’écarter des idées dominantes au sein de cette caste : étatisme, surfiscalité, normes contraignantes, bureaucratie, déficits, dépenses publiques outrées

- L’évacuation du débat français des questions désormais transférées à l’Europe.

- Le gouvernement des juges

- Le poids excessif des ONG et des institutions internationales qui développent leur propre idéologie sans frein.

- L’appauvrissement du débat, le vide de la presse sur certains sujets, les outrances judiciaires, le fanatisme, la méfiance contre les élites, le constat de l’impuissance des représentants du peuple et des gouvernements, la sur représentation des altérités et des préoccupations étrangères, en sont la résultante. La colère, le dégoût ou l’indifférence deviennent des éléments dominants et permanents du jeu politique et interdisent le jeu sain et normal de la démocratie. On finit avec plus de votes extrémistes que de votes raisonnables et les votants centristes sont animés par la peur. Lamentable !

-          La crise climatique

Nous ne sommes pas de ceux qui nient qu’il y ait une évolution climatique préoccupante, même si le caractère religieux qu’a pris la question est particulièrement perturbant. Nous avons donc à produire une action qui concilie à la fois, la nécessité d’une réduction décisive des différentes pollutions, défensive contre les différents risques de pénuries, et respectueuse des nécessités de la croissance.

Concilier économie et écologie est le grand défi du temps. On n’en prend pas le chemin.

La question pose des difficultés techniques, des problèmes de gouvernance, et une exigence de rythme. On ne discute de rien. On risque de terribles mécomptes.

-          La crise de la mondialisation

On a voulu ignorer les alertes tonitruantes de Maurice Allais sur les conséquences d’une ouverture totale des industries occidentales, européennes et naturellement françaises, à une compétition sans frein avec les pays émergents à très bas salaires. Conformément aux avertissements, la France a perdu son industrie et le revenu des classes populaires a stagné. La réaction populiste a été trop ample et trop générale pour que le moindre doute puisse subsister. Nous-mêmes sur ce site avons inlassablement alerté sur les dangers d’ouvrir l’OMC à la Chine et de laisser les frontières économiques totalement ouvertes. Nous avons totalement négligé le risque du retour de la Russie aux méthodes de l’URSS. Commercer et devenir dépendant de dictatures infâmes n’est pas sans inconvénients

-          L’effondrement des politiques publiques

Cet effondrement est désormais parfaitement reconnu alors que pendant longtemps il a été caché, nié et minimisé. Il est la résultante des autres crises et de la tentative imbécile de créer le socialisme en France, avec le programme commun puis les inepties de Jospin puis la catastrophe du quinquennat Hollande. Il touche aussi bien les fonctions régaliennes de sécurité intérieure et extérieure et de justice, que la santé, comme on l’a vu, l’enseignement public et les universités. Pour juguler cet effondrement, il faut agir sur tous les autres problèmes évoqués, qui ont tous une résultante sur les politiques publiques, et sortir du socialisme et de la démagogie de « droits-à ».

Telle est la vision que nous avons développée au sein de notre Cercle des sujets nationaux critiques

Il va de soi que les dernières évolutions radicales comme le Covid ou la guerre en Ukraine, sur un terreau aussi problématique, distendent un peu plus les parties qui brinquebalent depuis longtemps, l’inflation et la récession risquant à très court terme d’avoir des conséquences très graves, qu’on imputera naturellement à ces deux accidents mais qui sont surtout graves en France du fait des erreurs que nous accumulons sans réaction depuis des lustres. Les cinquante ans qui viennent de s’écouler n’ont pas été la période la plus glorieuse de la politique française.

Connaissez vous le ZAN ?

Quand la bureaucratie devient folle

La campagne électorale a fait émerger un thème récurrent : l’excès de bureaucratie et de normes en France. « Cesser d’emmerder les Français » est redevenu une idée forte. Les Français ont bien été obligés de constater que leur système de santé avait été ravagé par une bureaucratie envahissante et pléthorique qui met sous tutelle les médecins, et qu’il était dirigé par des camarillas sans mérite, installées là par l’intrigue et s’y maintenant avec des comportements de castes.

Comme en 2012, comme en 2017, les projets de débureaucratisation se débondent dans la campagne électorale.

Et il y a la réalité. Pendant que les nigauds s’amusent, les choses sérieuses continuent. À cinq semaines du premier tour, voici ce que fait par exemple l’ex-ministère de l’environnement dit aujourd’hui « de la transition ». Le verbiage débile, il n’y a que cela de vrai.

Le ministère de la Transition écologique a mis en consultation, jusqu'au 25 mars, les trois projets de décrets relatifs à l'artificialisation des sols prévus par la loi Climat et résilience, votée l'année dernière. Ceux-ci doivent permettre d'appliquer l'article L101-2-1 du code l'urbanisme, qui introduit cette notion d'artificialisation, ainsi que celles de désartificialisation et d'artificialisation nette, qui viendra remplacée (sic NDLR) la notion aujourd'hui utilisée de "consommation d'espaces agricoles, naturels ou forestiers" (Enaf). La loi Climat et résilience fixe ainsi comme objectifs la réduction par deux, sur les dix prochaines années, du rythme de consommation d'Enaf, puis l'atteinte, à horizon 2050, du principe de Zéro artificialisation nette (Zan).

 

Cette notion sera donc, à compter de 2031, centrale pour les projets de territoires, en déterminant quels espaces pourront être construits sans besoin de compenser par de la désartificialisation. La loi définie comme "artificialisée une surface dont les sols sont soit imperméabilisés en raison du bâti ou d'un revêtement, soit stabilisés et compactés, soit constitués de matériaux composites". Mais elle renvoie à un décret le soin de fixer ses conditions d'application, et notamment d'établir "une nomenclature des sols artificialisés ainsi que l'échelle à laquelle l'artificialisation des sols doit être appréciée dans les documents de planification et d'urbanisme".

C’est Batiactu, une sorte de Canard Enchaîné involontaire de la bureaucratie dans le bâtiment, qui publie cet article.

Désormais il sera interdit de construire en France, sauf sur des surfaces déjà construites ou en rendant des surfaces construites à la vie naturelle. C’est une atteinte prodigieuse aux droits des Français. Une interdiction aussi radicale devrait faire l’objet d’un formidable débat, surtout en pleine campagne électorale. Pas un mot.

On fait venir 2 millions d’étrangers par quinquennat en France (4 millions d’ici 2 032 et la pleine application de la loi) et on crée de ce fait une énorme pression pour construire mais on annonce : il faudra densifier les villes et les villages. Pas une parcelle de verdure pour ces gens-là ni pour ceux qui fuient leur futur voisinage ! Tous dans le béton ! Ah non, le béton est aussi interdit. Zut alors, on fait quoi ?

Le même ministère est chargé de construire 20 à 30 mille éoliennes de plus dans les « territoires », ce qui n’est évidemment pas « artificialiser » les campagnes et le plateau continental ! Il est vrai que l’emprise au sol d’un mât de plus de 100 mètres de haut est minime. Mais le champ de nuisance d’une éolienne de 2 MW est de cinq hectares au minimum, sans compter les effets sur la vue et les paysages. Il ne faut pas « consommer des Enaf » (sic) mais pourrir des centaines de milliers d’hectares de campagne est souhaitable !

On attend avec impatience la " nomenclature des sols artificialisés ainsi que l'échelle à laquelle l'artificialisation des sols doit être appréciée ». Cela s’annonce génial. Pensons à l’Énarque qui rédigera ce pensum dans l’hyper espace bureaucratique.

Ce qui est sûr c’est qu’il ne sera plus possible :

-          De construire des voies de chemin de fer

-          De construire des routes et des autoroutes

-          De construire des logements

-          De construire des usines

-          De construire de nouvelles centrales atomiques, sauf à les empiler les unes sur les autres.

-          De construire quoi que ce soit.

L’échelle, voilà la clé. L’échelle enfin ! Nous serons sauvés ! L’énarque Dugenou, à qui sera confié le rapport, aura paralysé toute la construction en France. On lui donnera sûrement une médaille. Pensez : il aura rédigé une « échelle d’appréciation ».

Vous avez bien lu : au moment même où se tient la campagne électorale présidentielle, un cabinet d’une ministre typique de l’emprise familiale de l’énarchie passe des décrets interdisant de construire, dans le pays le moins dense d'Europe, sans doute pour sauver la planète. On parle de réindustrialisations mais sans implantation d’usines ! On parle de tourisme, mais sans moyens de transport.

Pendant que les grandes villes deviennent invivables partout où les Verts ont pris le pouvoir, on exige que toute initiative nouvelle soit faite en ville par densification mais sans densifier les villes parce que les maires ne veulent pas (sauf pour avoir l’argent des promoteurs pour faire des pistes de vélos)

Dans le même temps, on veut fortement réduire les circulations et assigner les gens dans leur quartier sans bouger au-delà d’un transport d’un quart d’heure !

Les passe-co2 se multiplient dans les transports et dans la construction.

Ici et maintenant.

Sous nos yeux émerveillés.

Sans complexe.

Sans la moindre hésitation.

Dans le mépris absolu de l’opinion des Français qui découvriront bien plus tard qu’ils sont prisonniers de réglementations obscènes et attentatoires aux libertés et à la propriété.

Le ZAN aura vaincu ! Vive le ZAN ! Le ZAN : Chef-d’œuvre bureautique absolu.

Qui a dit qu’on nous prenait pour ce que nous sommes ?

Français, né malin, votez bien et dormez bien. Votre président vous protège.

Bureaucratie française malfaisante : une exemple pédagogique pour les incrédules

Pour ceux que la gestion bureaucratique amuse par l’extrême diversité de sa perversité, nous offrons ces deux articles parus dans Batiactu, un journal honnête qui donne toujours des informations instructives.

Premier article

EMPLOI. Le mouvement Symbiote estime à 13.000 le nombre de suppressions d'emploi du fait de la disparition progressive, depuis juillet 2021, du coup de pouce isolation financé par les certificats d'économie d'énergie (CEE).

CRISE. Les professionnels de l'isolation par ouate de cellulose en appellent à un geste du gouvernement dans les "trois à quatre semaines" à venir, pour éviter la mise à mal de toute une filière.

Second article

Batiactu : Depuis quand la gendarmerie nationale travaille-t-elle sur les réseaux d'éco-délinquance dans le secteur de la rénovation énergétique ? Comment a-t-elle été amenée à s'y pencher ?

 Analyste M.D. : La gendarmerie nationale dispose d'un service central de renseignement criminel qui est chargé, entre autres, de comprendre les phénomènes criminels et d'y apporter des solutions. Nous réalisons à ce titre des analyses sur les fraudes dans le secteur de la rénovation énergétique depuis 2019.

 Nous nous sommes intéressés à cette thématique depuis la mise en place du dispositif gouvernemental d'isolation à 1 euro qui a engendré de nombreuses plaintes. Pour notre service, l'élément d'alerte a été l'importance des signalements par les victimes des sollicitations téléphoniques, fruit de l'activité intense de centres d'appels ("call centers"). Elle a été confirmée par la présence de nombreux groupes de travailleurs étrangers en lien avec des chantiers d'isolation à 1 euro sur l'ensemble du territoire. Ces ouvriers travaillaient bien souvent en fausse sous-traitance. Ils n'étaient parfois pas déclarés, disposaient de conditions d'hébergement indignes, ne disposaient pas d'équipements de protection individuelle ni de carte BTP… Dans certains cas, cela peut même caractériser une situation de traite des êtres humains. Nous avons donc multiplié les contrôles et avons commencé à nous intéresser de plus près à ces structures. L'isolation à 1 euro a donné lieu à une véritable ruée vers l'or pour de nombreux escrocs, car cette période correspond au moment où les aides de l'État ont été les plus conséquentes.

Résumons-nous :

L’Enarchie bienveillante et compassionnelle qui veille sur nous a créé de toute pièce un marché artificiel et subventionné de rénovation énergétique, qui a provoqué une ruée des malfrats et des escrocs, au point que l’importance des fraudes et des vols a fini par émouvoir la gendarmerie. La délinquance massive comme conséquence des politiques administratives débiles, on ne peut rêver plus bel exemple.

Manquant de sous, elle a brusquement changé d’avis et détruit la filière, saine, créée pour alimenter le plan national de calfeutrement. Des milliers de chômeurs sont désormais à la recherche d’un boulot et les entreprises de fabrication de ouate de cellulose au bord de la faillite.

Tableau.

Rappelons que nous sommes à la veille de grands plans de réduction du CO2 en France à l’aide de passes contraignants pour vendre et louer.

Et vive la grande administration française que le monde entier nous envie.

Comprendre la destruction bureaucratique de la France

Une des banalités de l’époque est de constater que les Français pensaient disposer du meilleur système hospitalier du monde et qu’en fait il était en pleine déliquescence, avec des médecins plutôt désespérés et des personnels en voie d’évaporation, un recul technique rampant, la désertification des lieux de soins et un accès aux compétences de plus en plus long et complexe.

Le paradoxe est l’incroyable obsession de santé des Français dopés par la féminisation de l’espace public qui a eu des traductions politiques très concrètes. Toucher un tant soit peu à la Sécu tourne rapidement à l’émeute. On l’a vu lors de la candidature Fillon qui a perdu beaucoup dans les sondages entre décembre et janvier 1997 après avoir évoqué quelque rigueur. On l’a revu lorsque Macron a monté une campagne de haine contre les non vaccinés accusés d’empêcher des soins pour les autres. Cette saloperie a été cautionnée par une majorité de Français. « Ma santé ma santé », comme un avare pouvait dire naguère « ma cassette ma cassette ».

Les Français tiennent à leurs 35 heures, parfois 32 et même 28 et le départ à la retraite à 60 ans parfois moins. Cela a ruiné leur PIB par tête, le budget, la balance commerciale, l’emploi. Ils tiennent à leur Sécu qui est ravagée, largement à cause de la gratuité des soins et l’état des finances du pays. Mais ils ne voient pas le rapport.

Bossuet avait raison qui plaignait les gens qui déplorent les effets des causes qu’ils chérissent.

Personne ne se rend compte qu’on connaît le même processus de folie destructrice dans le logement. Le passe Co2 est en train de s’installer dans le silence et avec l’approbation des Français qui comme d’habitude refusent absolument de voir plus loin que leur bout du nez et sont prêts à nouveau à quelques mouvements de haine contre les autres qui pourraient à nouveau être attisés par un politique infect et sans scrupule.

Commençons par le plus comique. Posez la question autour de vous. Connaissez-vous le DPE, ce que cela veut dire et ce qu’il y a derrière comme contraintes ? Disons que 0.1 % de la population sait aujourd’hui de quoi il s’agit. Cela n’empêche pas Opinion Ways de délivrer un sondage qui annonce que les Français y sont extrêmement favorables. Il y a des contraintes pénales : formidable. On va bloquer la location de logements mal isolés. Oui ! Encore ! En fait il faut interpréter ce sondage comme la réponse à cette question : voulez-vous que les autres fassent des efforts à leurs frais pour sauver la planète et qu’ils soient durement sanctionnés pénalement et économiquement : Oui ! C’est que le Co2, c’est ma santé qui est en cause et on en revient aux premiers paragraphes.

Si on tient absolument à voir ce qu’est la folie bureaucratique, il faut suivre pas à pas l’action de Mme Wargon (on ne dit plus jargonner mais « wargoniser »), en sachant que c’était déjà pas mal avec NKM. Enarque ou polytechnicienne les enfants de hauts fonctionnaires ont très jeunes appris qu’on pouvait faire n’importe quoi avec les règlements, les subventions, les pénalités et les interdictions. Alors on est passé de RT12 au RE2022 sans que la presse générale n’entre trop dans les détails. Pour ceux que l’expérience tente, lire Bati-actu pendant une semaine est la solution. Pas un article sans que les cheveux ne se dressent sur la tête.

Prenez par exemple le désamiantage. Les normes sont épatantes. Il faut déclarer avant, pendant et après ses opérations sur une base de données. Et attention : si vous décalez votre planning d’un jour, il faut bien le signaler. Cela ne vous rappelle rien ? Mais, l’hôpital, ou les mêmes hauts fonctionnaires exigent des médecins qu’ils indiquent les actes qu’ils vont faire, avant, pendant et après, avec parfois des autorisations à obtenir avant et des réponses à apporter après. Du coup il faut que les artisans se dotent d’instruments informatiques pour enlever une cloison amiantée et y passent quelques heures pour faire un chantier qui du coup va voir ses coûts exploser. Formidable. Et beaucoup d’opérations se font au noir !

Autre exemple amusant : pour effectuer un DPE, c’est si complexe qu’il faut se doter d’un logiciel. Pas n’importe lequel. Un logiciel agréé et qui posera toutes les bonnes questions sous peine de ne pas fonctionner. Des questions dont on n’a en général pas la réponse bien sûr sauf travail considérable et un tas de connaissance inhabituelle dans le secteur. Alors il faut aussi des formations. Et des gens pour faire les essais et s’il n’y en a pas assez ? Alors on bloque le marché. Et si vous passez outre : prison ! Et le résultat est-il fiable ? Euh euh ! Comme pour tous les passes, la fraude guette.

Un dernier exemple pour la route. On fait un essai de maison à énergie positive. Le bilan est médiocre. Le tout électrique quand on ne peut pas stocker l’électricité est un leurre. Les gens étouffent un peu et ouvrent tout à tout va. Donc la consommation d’électricité augmente. Et dans la maison les applications exigeant de l’électricité se multiplient. On consomme bientôt plus d’électricité que pour le chauffage et la climatisation. Certains considèrent que l’énergie économisée permet de chauffer à 22°. L’habitabilité est mauvaise, les maisons mochouilles, les prix élevés, sauf pour des gourbis. Et tout l’habitat doit être à énergie positive en 2 050 (2 035 pour le neuf).

On pourrait continuer à l’infini. Tout se passe entre le ministère et les entreprises et quelques associations. Les particuliers apprendront à leurs frais qu’ils sont les dindons de la farce, mais plus tard. En attendant on interdit à la location des logements, on impose au propriétaire de faire des travaux sans hausse du loyer, on menace, on crée des tensions et des haines entre locataires et bailleur. La construction se tasse. Celle pour louer s’arrête. L’iFI, la taxe foncière et toutes les réglementations plus les passes co2, c’est trop surtout si les taux d’emprunt se tendent. Bonjour les dégâts !

Nul doute qu’un sondage viendra confirmer que les locataires exigent tout des propriétaires et que s’ils ne font rien ils doivent aller en prison !

Le Français est né malin. On ne peut déjà plus se loger dans bien des endroits en France. Comme on ne peut plus se soigner dans de nombreux endroits. Gageons que cela ne va pas s’arranger. Pour les automobiles on a annoncé en douce que 20 millions de propriétaires perdront leur voiture et que ceux qui la garderont devront réduire de 40 % leurs déplacements. Une paille. Mais dans le logement, personne n’ose dire qu’il faudra que 20 millions de logés perdent leurs logis ou que 20 millions de bailleurs perdent le fruit de leur investissement.

Alors de la haine il va y en avoir. De la belle, de la grandiose, celle qu’Emmanuel Macron aime attiser.

Tous les candidats crient Halte à la bureaucratie ! et la haute bureaucratie continue imperturbablement.

Tristes (futures) tropiques !

L'aspect essentiel de la crise des services publics français

On sait que la France a développé des services publics pléthoriques, de véritables Moloch, absorbant une part des richesses créées très au-dessus de nos voisins comparables et qu’ils sont dans un état déplorable. La justice est effondrée depuis des lustres. L’Éducation nationale s’effondre dans tous les classements avec des résultats déplorables. La santé est dans l’état que l’on voit. L’armée a des états d’âme, lassée de travailler avec des bouts de ficelles. La police n’y arrive plus.

Ce qui frappe en lisant les meilleurs livres écrits par des professionnels ou en discutant directement avec eux, c’est la constance de leur discours. Tous ces métiers sont « vocationnels ».

Le rapport entre les efforts nécessaires pour atteindre des postes intéressants et la rémunération est extravagant. Devenir Professeur de médecine demande beaucoup de temps et de qualité pour un poste public en hôpital dont la rémunération est faible par rapport au privé. Devenir agrégé d’une matière quelconque et l’enseigner au lycée montre aussi un rapport effort/rémunération très faible. Pour les juges, le parcours n’est pas plus facile et la rémunération peu attrayante. Les carrières policières demandent également beaucoup de qualités pour une rémunération faible. Ne parlons pas de l’armée.

Ce n’est pas tellement l’argent qui leur pose un problème, même si les syndicats ne cessent de bassiner le pays avec des demandes de reconnaissances et des désirs d’augmentation. C’est leur rôle. Certes, toute augmentation est bonne à prendre. En embrassant ces carrières, on sait qu’on ne va pas s’enrichir. Mais on a le sentiment d'être un pilier de la nation et que son rôle est majeur.

Bien sûr tous les métiers de ce type sont difficiles et les crises de vocation apparaissent un jour ou l’autre. Mais ce sont des métiers difficiles à quitter. Les crises sont généralement surmontées. L’armée sait que le moral des troupes est critique et doit être une préoccupation fondamentale. Il en va de même pour les agents et les cadres des différentes branches du service public.

Or qu’est-ce qui ressort aussitôt lorsqu’on écoute les meilleurs : ces métiers sont devenus sans intérêts.

Les juges sont dans leur très grande majorité des gens bien qui n’entrent pas dans les catégories détestables (juges bouffés par l’idéologie, juges nuls, etc.). Que disent-ils en privé ? Notre métier a cessé d’être méritoire et on n’a plus l’impression d’être vraiment utile. Le Code pénal est idéologique et la délinquance est devenue telle et tellement peu condamnable qu’on ne fait plus ce qu’on croit qu’on devrait faire. Il faut aller dans les tribunaux pour voir ces juges accablés par des milliers d’affaires en retards, toujours à la course, devant des délinquants étrangers qui ne parlent pas français et qu’il faut interroger avec des traducteurs, qui ne comprennent rien et dont on ne peut rien faire, tant les lois sont complexes et changeantes et tant les circuits d’internements sont bouchés. On a supprimé le couvercle qui limitait la délinquance dans les années soixante-dix. La noyade a suivi. Les juges ont en plus été mis sous tutelle du qu’en-dira-t-on gauchiste avec des pressions internes et externes fortes. Le tout crée une situation odieuse, oiseuse et inefficace qui dégoûte les professionnels qui ne peuvent plus travailler normalement.

La situation est exactement la même pour les médecins. Le pouvoir est passé aux mains de la bureaucratie qui gère en s’appuyant sur des « méthodologistes » qui n’ont jamais vu un malade, avec des conflits d’intérêts dramatiques avec Big Pharma. Le pouvoir médical n’est plus aux mains des praticiens au chevet du lit des malades. Ils doivent faire ce qu’on leur dit de faire et remplir avant, pendant et après, les dossiers qui permettent à la bureaucratie de tout surveiller. Pour toutes les maladies il y a des règles précises à appliquer sans réfléchir. L’enseignement est devenu navrant à base de QCM dont petites les réponses sont à connaître de tête. L’autonomie des médecins devient nulle et les structures de pouvoir peuvent les faire dérailler à tout moment ? Le métier n’a plus aucun intérêt et même peut devenir dangereux pour les malades. S’insurger ? On l’a vu : la répression arrive vite et est en général totalement inique. Un médecin devient un conformiste qui laisse filer mais qui finalement en vient à s’en foutre ou à chercher dans le privé les moyens de gagner un peu de sous.

La situation est exactement la même dans l’enseignement. Comment faire classe à des élèves de 20 ans, généralement des noirs baraqués, qui, en seconde, ne savent ni lire ni écrire, avec une emprise idéologique plus ou moins « woke » venant de l’administration et des syndicats qui servira éventuellement à vous juger et vous sanctionner si vous râlez un peu fort. Certaines classes de CM1 ou CM2 à Paris intra-muros accueillent dix nationalités avec des jeunes qui à 50 % ne parlent pas un mot de français et ne savent ni lire écrire. On fait quoi, sinon de la garderie ? On voit bien qu’à Trappes, l’enseignement du programme au lycée est impossible. Pas difficile, impossible. Là encore tout est fait pour interdire la rébellion. Alors on fait son métier comme on peut mais on ressent qu’il n’a strictement aucun intérêt : pourquoi professer si vous êtes certains de n’obtenir aucun résultat et que de toute façon tout le monde s’en fout tant que vous ne vous manifestez pas ?

Cette situation se retrouve partout dans les services publics qui sont de plus en plus désertés, notamment par les hommes, qui ne se retrouvent pas dans un exercice sans autonomie, où les décisions sont prises ailleurs et vous sont interdites, où rechercher des résultats est impossible, où tout est englué dans un politiquement correct qui pose des interdits, où exercer vraiment son métier est une source de répression.

La gravité de la situation des services publics français n’est pas tant leur misère financière que dans la perte de moral qui s’est installée puis généralisée partout.

Pour juger de l’effondrement des services publics français il faut d’abord s’intéresser à l’effondrement du moral des meilleurs. Faire le mal est une chose. Décourager du bien en est une autre, bien plus grave.                                                                                                                                                                                      

Les services publics à la française, Moloch impuissant et ruineux. Pourquoi ?

La discussion sur la nécessaire compression des effectifs des services publics à la française ne date pas d’hier. Dès la fin des années soixante, certaines voix se lèvent pour constater que les générations d’énarques doivent trouver du boulot et qu’on ouvre chaque année de nouvelles « politiques publiques » exigeant du personnel et des responsables d’unités administratives. C’est le moment par exemple où commence vraiment la colonisation du domaine de la culture par l’état, bien avant que J. Lang n’ouvre les vannes en grand, et que le désir de diriger des entreprises devient très fort. De même l’écologie passe d’une administration purement parisienne à la couverture de tout le territoire. C’est l’époque où des régiments d’énarques montent à l’assaut des partis, à droite puis à gauche, alors que l’entrisme à la tête de conseils municipaux était déjà fort. La santé, l’agriculture, le tourisme, le commerce, les assurances viennent prendre le relais des postes perdus de l’empire français disparu.

La première raison de la création des molochs administratifs en France est l’expansion de l’énarchie, rapidement devenue une « énarchie compassionnelle et bienveillante » qui, « seule désintéressée », se devait de coloniser à peu près tout avec de bonnes intentions. La première mesure pour dégonfler le Moloch, c’est de mettre un frein à la production excessive d’énarques colonisant le politique, l’économique, les bancaires et évidemment une administration de plus en plus pléthorique. Ils ont inventé le numerus clausus pour les médecins. Il faut un numerus clausus pour les énarques.

Tant qu’il était financé par la croissance rapide, ce gonflement ne paraissait pas avoir de conséquences budgétaires graves. Tout va changer avec la crise de 1973-1974. Pour la première fois une crise extérieure très sévère, liée aux changes flottants et une dépendance nouvelle et de longues durées à une énergie chère, provoque la prise de conscience qu’il ne faut pas aller trop loin dans la bureaucratie triomphante. Mais la crise est payée exclusivement par le privé. Les salaires publics rattrapent et doublent les salaires privés massacrés par la récession. Une partie croissante de la population cherche le salut dans la fonction publique et les postes protégés par l’état, notamment en province, où l’industrie faiblit un peu partout, dans les charbonnages, le textile, l’habillement, les chaussures, les jouets et l’électronique. Lip, Boussac, Charbonnage de France, la sidérurgie lorraine, s’effondrent dans les années soixante-dix. On s’attaque au revenu aux chirurgiens et aux architectes, et d’une façon générale aux grands sachants. On crée un numerus clausus pour les médecins. La haute administration triomphe. Elle, elle ne souffre pas, et ses réseaux enflent.

L’instauration d’un régime socialiste par Mitterrand, à l’envers de tous les autres pays, aboutit à une extension généreuse de toutes les politiques publiques avec la promotion d’hommes qui deviendront de véritables satrapes. Surtout Mitterrand promeut une vague d’énarques qui vont faire sauter tous les verrous. Aussitôt la croissance s’évanouit et on est au début du processus de grande stagnation qui fera qu’en 2020 le PIB par tête sera quasiment le même qu’en 1980. La décentralisation provoque un gonflement totalement inconsidéré des effectifs dans les collectivités locales. La dépense publique rejoint puis dépasse la valeur ajoutée du secteur privé.

La crise très dure de 93-94 en France (elle a commencé en 91 aux États Unis et éclaté en 92 au RU) ravage les comptes publics et impose qu’on remette de l’ordre. Mais comment demander aux Énarques qui ont gonflé le Moloch, ne serait-ce que pour avoir des places, de revenir en arrière ? L’énarchie décide qu’il faut priver encore plus « les sachants » de leur pouvoir au profit des managers publics, c’est-à-dire eux. Les médecins perdent le contrôle des hôpitaux, les architectes et les urbanismes le contrôle de l’urbanisme et de la construction. Seule la justice et l’enseignement résistent. Pas trop d’énarques mais des restrictions de moyens drastiques. La litanie des plans Juppé, x ou y, gagne la République, aussitôt contrés par les manifestations et les blocages de la CGT. Pas touche à notre vivier de fonctionnaires et d’agents publics ! En même temps la couverture réglementaire s'accroît partout, chaque secteur économique devant d’abord s’incliner devant sa « tutelle ». Les expressions « qu’en pense la tutelle » ou « que veut la tutelle », se retrouvent partout, de l’urbanisme commercial aux transports, de la construction de logements aux grands travaux, en fait partout. Le jeu c’est : réglementations, taxes et subventions. Même l'artisanat, via les Capeb, se voit chapeauté par l’énarchie et passe sous tutelle. Même la production artistique des peintres et des sculpteurs, désormais dépendante des FRAC, passe sous tutelle, après le théâtre, les maisons de la culture, le cinéma et l’art lyrique.

La crise de 1998 puis celle du début du XXIe siècle vont conforter toutes les tendances. On n’a plus de ressources. Les salaires reculent par rapport à l'étranger ; La France se paupérise. Les énarques commencent à chercher des carrières d’argent hors ou aux confins des emprises de l’état. Ceux qui restent passent leur temps à tenter des réformes pour contrôler l’envol des dépenses. Mais on ne peut pas confier à un énarque, qui a besoin de troupes, des politiques de contrôle en volume des effectifs, sans toucher aux missions. Les énarques ne sont pas des techniciens. Ils contrôleront les techniciens qui seront mis partout en situation difficile. La justice est effondrée dès la fin des années quatre-vingt-dix, comme l’enseignement qui est déjà à genoux, comme la médecine. L’armée fonctionne avec des bouts de ficelles.

Au terme de cette évolution, les énarques ne veulent pas qu’un tiers prenne les commandes présidentielles et cassent leur empire administratif et politique. Ils font un véritable pronunciamiento et portent au pouvoir l’énarque Macron qui gérera la France seule, avec dix copains énarques, 10 milliardaires et quelques beaux jeunes gens à yeux bleus, en ne s’occupant que de son narratif et en se garde bien de faire la moindre réforme touchant l’administration et ses effectifs qui continue à gonfler.

20 ans après les débats du forum du Monde qui portaient, dès 1998, largement sur la déchéance des services publics, tout s’est dégradé. Les comptes publics sont ravagés. La dette est effarante. La fiscalité est hystérique. Les réglementations sont extravagantes. La politique de santé publique est ce qu’on constate. L’enseignement est totalement déclassé (la suppression des mathématiques et la priorité donnée aux minorités agissantes, privent même les grandes écoles de …candidats). Le supérieur est devenu une foire d’empoigne Woke de très mauvaise qualité, pratiquement un mauvais lieu. Les arts sont en perdition. Le cinéma est minable. Le théâtre grotesque. La peinture et la sculpture ont disparu du décor. La place de Paris n’est plus tendance.

Jamais les politiques de dégonflement du Moloch administratif n’ont voulu contenir la demande de services publics. L’inondation de l’immigration pauvre a saturé tous les services concernés. Mais personne n’a réellement bloqué les flux entrants. On a cessé de poursuivre la « petite délinquance », elle a très normalement explosé en nombre. Si tout le monde est noyé c’est largement à cause de ce laxisme. En revanche on a criminalisé beaucoup d’aspects de la vie civile qui ne l’étaient pas, multipliant les besoins judiciaires. La haute administration a vu dans les associations des partenaires actifs et intéressés pour faire gonfler le champ et l’intensité des politiques publiques. Elles se sont énormément développées, souvent en liaison avec un champ réglementaire qui a élargi leurs pouvoirs.

Il va de soi que la réduction du temps de travail et de l’âge de départ à la retraite n’a rien arrangé. Il fallait plus de monde pour faire le même travail… dans le désordre.

On charge souvent l’Europe du crime d’avoir essayé de contenir les déséquilibres globaux en France et finalement d’avoir étouffé les services publics. Disons-le clairement : le Moloch administratif français est une création bien française et ne peut être réduit que par la diminution de la demande d’administration et une adaptation sévère des moyens (ce n’est pas en cachant les services derrière des barrières informatiques qu’on améliore quoi que ce soit).

Ajoutons que l’option socialiste qui a conduit au déclassement économique du pays a fait baisser drastiquement le niveau dans bien des secteurs, les meilleurs quittant la France pour l’étranger.

La spirale du déclin dans l’enseignement est bien connue : si le niveau baisse alors la prochaine génération d’enseignants aura un niveau en baisse etc. La fuite des excellents scientifiques et des bons techniciens est documentée. La grande médecine se fait désormais de plus en plus ailleurs qu’en France.

Conclusion :

Si on veut contrôler les molochs administratifs français, il faut :

-        Sortir du socialisme et chercher le grand redressement

-        Sortir de la maîtrise du politique par la haute administration, en créant une cloison étanche entre politique et haute administration.

-        Sortir de l’élargissement sans fin du champ des politiques publiques

-        Redonner le pouvoir aux sachants tout en créant un contrôle de gestion sérieux et pas nécessairement public.

-        Supprimer le statut de fonctionnaire pour la majorité des postes d’exécution comme ils l’ont fait en Suisse. On ne peut pas réformer un monde d'employés qu’on ne peut pas virer.

-        Casser la folie réglementaire et restreindre l’emprise des associations.

-        Réduire les doublonnages entre mairies, départements, régions, état, Europe.

-        Chercher d’abord à réduire les besoins de politique publique avant de s’attaquer aux moyens.

-        Donner au parlement les moyens d’un contrôle efficace des politiques publiques comme aux États-Unis.

-        Réduire drastiquement les « droits à » surtout constitutionnalisés.

-        Réduire d’abord les impôts et adapter l'appareil bureaucratique au niveau fiscal nécessaire.

-        Créer un plafond d’endettement comme aux États-Unis, qui ne peut être levé que par un vote des deux chambres.

Il est simpliste de se contenter de dire que l’administration a trop de gras et pas assez de muscle. Elle est bien trop musclée sur bien trop de sujets. Et trop paresseuse structurellement également en bien trop d’endroits. C’est pour cela qu’elle étouffe et ruine le pays. Hier les juges lillois proposaient de ne travailler que six heures par jour en dépit des milliers de dossiers en souffrance ! Avec un taux d’absentéisme de 20 % ? S’il y a trop de travail, on ne peut pas travailler c’est bien connu. Quand a-t-on entendu les syndicats de juges exiger qu’on limite la pénalisation de la vie sociale de façon outrancière ? Qu’on limite l’explosion de la demande pénale ? Qu’on simplifie la procédure pénale ? Qu’on sanctionne plus et plus vite les délinquants d’habitude ? Rions ensemble mes bien chers frères en bureaucratie militante !

Dans mon livre Sortir du désastre j’ai donné un exemple vécu du laxisme des procureurs lorsqu’il s’agissait de sanctionner des escrocs d’habitude. Au lieu de bloquer un délinquant dès le départ on le laisse multiplier les escroqueries indéfiniment et après on s’étonne d’être envahi par les dossiers !

Toute la dérive des 50 dernières années se trouve résumée dans la lettre que l’énarque Chirac a envoyée à l’énarque Giscard, pour se partager le pouvoir, dont on ne trouve plus nulle part le texte, longtemps sur internet, et qui est pourtant si révélateur. Il lui proposait de s’entendre entre énarques pour dominer perpétuellement la politique. De mémoire, une des propositions était de se moquer des demandes de réduction du nombre de fonctionnaires et de continuer à renforcer le Moloch !

Hier soir l’énarque Macron, l’hyper narcissique qui ne pense maladivement qu’à son narratif et au destin de sa petite personne, a confirmé qu’il ne fallait surtout rien faire qui touche l'administration et ses effectifs. Giscard, Chirac, Fabius, Rocard, Jospin, Aubry, Villepin, Hollande, Philippe, Castex, Macron… Le Moloch vous salue bien !

Sélection LR : les aspects regrettables du débat sur BFM

On savait qu’un débat sur BFM balancerait entre l’insipide et l’odieux. La direction de cette chaîne impose un soutien indéfectible à Emmanuel Macron, pour les raisons de gros sous de la maison mère, avec des faux journalistes aboyeurs comme la dénommée Malherbe, qui a fait de son agressivité sélective la forme ultime de son travail de propagande active pour le politiquement correct, sur le modèle France-Inter.

On voyait bien, qu’une fois de plus la seule préoccupation des organisateurs, était de tenter d’amalgamer LR et Zemmour ou Le Pen pour pouvoir classer tout ce petit monde dans l’extrême droite fascisante qui nous ramène aux heures sombres etc. Tout le temps passé à essayer de décoller le sparadrap Zemmour sera autant de gagné pour éviter d’aborder les vrais problèmes.

LR est tout aussi responsable de la situation. Lorsqu’on écoute les concurrents, on voit bien qu’il n’y a que des différences artificielles de « sensibilité » sur les grands problèmes de l’heure et qu’ils sont obligés de forcer le trait pour se distinguer. En revanche « valeurs » et « sensibilité » empêchent de présenter des choix clairs au pays. On croyait en écoutant Christian Jacob qu’un travail de fond excellent et radical avait été fait au sein du parti LR et que le programme LR était là et bien là. Personne n’a vu le début de ce programme commun approfondi dans les débats. Du coup rien de fondamental n’est tranché et sur tous les sujets on a vu que les candidats disant presque pareil mais différemment et que les grandes options qui fâchent étaient prudemment laissées de côté.

Il fallait évidemment que sur les sept ou huit questions fondamentales où les nœuds gordiens sont tellement serrés qu’ils empêchent toute politique sérieuse, LR fasse des conventions thématiques publiques tonitruantes avec, sur chaque sujet une politique tranchée susceptible d’être promue et défendue par tous les candidats potentiels. À raison de 15 jours par grandes questions nationales, les Français auraient pu voir de quel métal était composée l’offre LR et quel avenir ses candidats proposaient aux Français.

Au lieu de cela on voit un concours de beauté, où aucune ligne directrice politique ferme ne se dégage et où aucune des grandes causes du déclassement français n’est abordée à la hauteur nécessaire.

La stagnation de 40 ans imposée à la France par le choix du programme commun et les options internationales que nous subissons n’a fait l'objet d’aucune analyse. Il fallait acter que certains choix gouvernementaux de droite s'accommodant finalement des dérives socialistes, européistes et mondialistes étaient délétères et qu’il fallait désormais revenir à une politique sévère de correction.

Croire que les classes populaires n’ont pas compris que le socialisme conduit à la misère, que l’européisme qui prône l’ouverture aux salariés pauvres des pays de l’est et du sud et à une immigration massive les mettait en difficulté et que le mondialisme qui les expose directement à la concurrence des travailleurs pauvres chinois leur nuisait, est pour le moins un aveuglement.

En ne s’attaquant pas de front à ces trois défis, on se coupe automatiquement des masses populaires et on laisse leur vote à d’autres. Les sondages parlent d’un taux de soutien de 2 à 5 % de LR dans les classes populaires. Dans le monde des fonctionnaires et des associations, le soutien est à peu près du même ordre. Chez les jeunes à qui on n’offre aucune perspective, c’est à peine mieux. Il reste qui ?

LR ne s’en sortira qu’en donnant des preuves qu’il a compris et qu’il a le diagnostic, le pronostic et le traitement.

On n’a entraperçu chez l’un ou chez l’autre des éléments du diagnostic, du pronostic et du traitement, mais si peu et de façon si timide que personne ne sait la politique qui sera suivie avec la force du soutien des militants.

Nous avons un pays dirigé exclusivement par des hauts fonctionnaires qui ont capté la politique, mis sous tutelle tous les « sachants » ayant une compétence professionnelle, en médecine, dans l’enseignement, dans toutes les fonctions régaliennes et créé une bureaucratie effarante et disproportionnée, unique au monde, qui étouffe tout le monde. Jamais des présidents énarques entourés par une bande d’énarques ne toucheront à ce monopole mortifère. La preuve en a été administrée pendant dix ans d’abord par Hollande puis par Macron. Alors on ne propose plus de hauts fonctionnaires comme candidats. Et on explique comment on va redonner du sens aux politiques publiques et du pouvoir aux vrais professionnels disposant d’une capacité technique.

Au lieu de se laisser piéger par un discours inquiétant pour les fonctionnaires en poste, plein de menaces et d’imprécation, il n’est pas trop difficile d’affirmer que les fonctions régaliennes de l’état sont effondrées et qu’elles doivent être restaurées, redonnant du sens à ceux qui choisissent les fonctions d’état, et libérant les autres de tutelles infernales.

Que faut-il à la France dans le domaine sanitaire : réduire à 15 000 au lieu de 18 000 les fonctionnaires catégorie A, à 3 000 euros nets par mois, et fournir du travail à 5 000 infirmières de plus à 2000 euros nets par mois, ou proposer l’inverse ou même maintenir le statu quo ? L’arbitrage est entre les fonctions purement administratives et les fonctions opérationnelles. C’est vrai aussi pour la police, pour la justice, pour l’école, pour l'université, pour l’armée…

Il n’est tout de même pas bien sorcier de réconcilier l’appel urgent de Juvin à sauver l’hôpital public et les services publics en général et le besoin de dégraisser le mammouth, en réduisant la pression fiscale et réglementaire sur le pays.

Le débat sur le pouvoir d'achat a été lamentable avec un concours Lépine de mesures de transfert de charges pour faire apparaître une générosité sociale illusoire. En fait tout le monde est d’accord pour renvoyer les charges sociales sur la CSG, la TVA et l’impôt sur le revenu. Ce qui veut dire qu’on transfère sur ceux qui paient le plus d’impôts la gratuité des soins, les retraites trop longues, les transports indéfiniment allongés, l’habitat social gonflé à mort, et les mille actions financées actuellement par les cotisations patronales et salariales. Du coup la hausse de la pression fiscale devient obligatoire et massive, alors qu’on laisse entendre qu’on va la limiter. Quelle différence avec la politique socialiste de transfert sur les plus actifs et l’impôt de la satisfaction électoraliste de tous les besoins des gens qui espèrent ne pas  gagner leur pain à la sueur de leur front ? Nous sommes bien le dernier pays authentiquement marxiste-léniniste du monde, avec une droite qui se coule dans les raisonnements et pratiques de cette idéologie mortifère !

Aucun auditeur de la séance de sélection d’hier soir ne sortira de là en ayant compris que la France s’est tuée depuis 1981 avec un programme marxiste-léniniste débilitant, une captation de la démocratie par la haute fonction publique et l’envahissement de la bureaucratie.

Aucun électeur n’aura compris ce que LR propose pour en sortir. Emmanuel Macron est exactement sur la même ligne !

Cela vide l’exercice de toute valeur.

Une fois de plus on pourra regretter que LR n’ait pas mis la priorité sur le programme et laisse un simple concours de beauté montrer son insignifiance.

Pour sortir du piège, il faudra que le candidat retenu, quel qu’il soit, reprenne à son compte la question du programme national, soutenu par tous, y compris les alliés de LR, qu’il faut au pays, en acceptant que ses propres conceptions ne soient pas nécessairement prioritaires et en voulant arriver à un consensus sur une politique énergique de grand redressement dans son camp avant de la proposer au pays. Cela peut se faire en trois mois laissant tout le temps nécessaire à un rush électoral final convainquant.

Utinam…

Le très révélateur rapport écolo de RTE

La question du coût de la conversion énergétique au tout électrique de l’automobile n’est pas très complexe.

Nous en connaissons presque tous les paramètres.

Le parc : 55 000 000 millions de voitures. Prix moyen d’une voiture électrique de puissance moyenne répliquant la structure du parc actuel : 40 000 euros. Coût de la conversion : 2 200 milliards d’euros

La consommation de carburant : 50 millions de m3 ; 50 milliards de litres. Énergie d’un litre : 10 kWh.

Énergie électrique à produire pour le même usage de la voiture : 500 milliards de kwh.

Pertes en ligne entre éoliennes et lieu d’utilisation : 5 %

Production primaire d’électricité à prévoir : 500 milliards de kwh

Capacité d’énergie pilotable pour compenser l’intermittence des éoliennes : 500 Twh.

Nombre de points de recharge :

Privés : 34 millions

Publics : 16 millions

Prix d’un point de recharge : 9 000 euros si pas puissants 40 000 si puissants. Coût : 800 milliards d’euros.

Réseau de transport : doit se connecter à toutes les éoliennes en allongeant démesurement le cablage vu la dispersion et doubler la quantité d’énergie transportée par rapport au réseau actuel. Coût 1 000 milliards euros (chiffres RTE).

Triplement de la capacité de production électrique : nucléaire ou renouvelable. Les chiffres ont été donnés par la cour des comptes :

Les montants calculés avec précision concernent les coûts passés et actuels de la filière électronucléaire. Environ 188 milliards d'euros ont été dépensés entre 1945 et 2010 :

La mise en place et la contruction de la filière nucléaire française   (58 réacteurs pour une puissance totale de 62,510 MW) a nécessité un investissement de 121 milliards d'euros ;

La recherche a quant à elle bénéficié de 55 milliards d'euros (1 milliard en moyenne par an), auquel s'ajoutent 12 milliards pour la construction, le fonctionnement et l'arrêt de Superphénix.

Le nouvel EPR de Flamanville coûtera sans doute autour de 12 milliards d’euros à son achèvement.

C’est un réacteur à eau pressurisée de 3e génération dont la puissance nette atteint près de 1 660 MW, avec une durée de production annuelle d’environ 200 jours.

Le parc actuel d’éoliennes a une puissance de 2 Watt. Les plus grosses qui coûtent près de 350 000 euros pièces, sont à 2 MW. Mille fois plus tout de même.

Selon vos goûts, répartissez les constructions entre éoliennes et EPR , sachant que les petites centrales atomiques ne seront pas disponibles avant 2 035.

Maintenant tous à vos calculettes en faisant attention entre les Méga et les Tera, entre les watts et les watt heures.

Et tentez d’expliquer pourquoi le rapport n’envisage que 1 000 milliards d’euros pour la conversion du parc automobile alors que les estimations minimales aboutissent à 5 fois plus (vous pouvez vérifier par vous-mêmes).

Il est vrai que le rapport ne tient compte que de 35 millions de voitures et d’une utilisation diminuée de 40 %. Le genre d’information qui usuellement ne fait pas l’objet d’une grande diffusion, vu les conséquences sociales et la limitation extrême imposée aux populations. Il ne reste que 38 % de l’énergie à fournir. C’est tout de même plus simple. Mais, même comme cela, on ne trouve pas mille milliards d’euros mais bien plus.

Comme les résultats de production d’électricité propre annoncés paraissent très difficiles à atteindre même avec une cible fortement limitée, il faut donc conclure que la transition dans les délais prévus est impossible sauf mesures draconiennes contre la population.

Les Français vont donc connaître à la fois de terribles restrictions et des pertes de revenus terrifiantes. Le rapport RTE n’a pas chiffré le résultat en température en considérant que suivre la trajectoire du Giec suffisait à notre bonheur. En fait tout le monde sait qu’il sera nul.

Le Point publie ce jour une interview de Jancovici, dont les efforts en économie n’ont pas encore atteint le niveau souhaitable, mais qui sait faire des additions et qui écrit : « même en s’appuyant sur les avancées techniques sur lesquelles on peut compter, dont le développement du nucléaire et de l’électrification, la vitesse où il faudrait aller pour conserver tout ce que nous avons aujourd’hui tout en nous débarrassant totalement des combustibles fossiles est trop grande pour qu’on puisse espérer l’atteindre ».

Exactement ce que j’ai pu écrire dans mon livre « Sortir du désastre » et dire lors de conférences en suscitant une indignation épouvantée d’une partie de la salle. « Ce n’est pas vrai » ; « il ment ! » « les chiffres sont faux » ; « c’est un climatosceptique ». Nous sommes dans la religion avec des grenouilles de bénitiers très sensibles.

Christian Saint-Etienne ce jour explique dans le Figaro que les Verts-Rouge-Woke, français culpabilisent les Français pour leur faire avaler une décroissance massive. Il signale lui aussi que le rapport de RTE prévoit une baisse colossale de la production et de la consommation dans tous ses scénarios. Tout cela pour rien puisque l’enjeu climatique est ailleurs et notamment en Chine et aux Etats-Unis. Se ruiner pour ne contribuer qu’à 0.2 % de la production de CO2, un chiffre insignifiant, est absurde.

La bataille qui s’ouvre est celle qui voit s’affronter d’un côté les tenants d’une décroissance forte menée par des néofascistes puritains à coups de taxes et d’interdiction, pour aucuns résultats autres que politiques et idéologiques et  sans aucun effet réel sur le climat et le réchauffement,  et une attitude réaliste qui parie sur un maintien de la prospérité en agissant de façon moins radicale et plus étalée dans le temps.

Se mettre en position de perdre un combat impossible à gagner n’est pas une politique digne. Mentir et dissimuler en permanence pour faire semblant que c’est possible est une politique peu honorable. La France a tout à perdre dans ce tunnel de bêtise malveillante et les Français risquent d’y laisser leurs libertés et leur prospérité.

Il faut arrêter cela. L’urgence est là !

La dépossession totale de la France de sa politique énergétique

En dehors des tares traditionnelles de l’économie mondiale, les changes flottants, la gouvernance de l’euro et la Chine dans l’OMC, tares qui ont rythmé les récessions décennales, la sur récession de 2011 et l’évaporation de l’industrie dans les pays occidentaux, le risque externe le plus important pour l'économie française est le risque de pénurie de matières premières et les conséquences mondiales des déchets. Il est clair qu’une trajectoire de croissance des revenus n’est possible que si la production peut suivre et ne provoque pas de catastrophes naturelles désastreuses.

Pour la France la situation est particulière parce qu’il s’agit d’un risque externe (elle ne représente que 2.8 à 3 % de la production mondiale et seulement 1 % des pollutions au CO2) mais qu’elle entend mettre en interne des politiques volontaires de restriction., qui mal calibrées, peut la ruiner plus radicalement encore que le climat lui-même.

La question de la stratégie française en matière de contrôle des pénuries et des pollutions globales est donc critique. Tout le monde peut voir qu’elle n’est pas traitée dans la campagne présidentielle telle qu’elle se déroule en ce moment. Les Verts ne s’intéressent pratiquement pas à la question en dépit de leur assimilation d’image avec la défense de la vie saine et heureuse, notamment dans la jeunesse. Le débat interne a porté uniquement sur la question Woke. Devait-elle être dominante et affichée quitte à perdre les élections ? Devait-elle être caché et permettre de tromper les électeurs afin de permettre de gagner, d’abord en devançant grandement la candidate du PS, Mme Hidalgo, dans les sondages afin d’obtenir un ralliement de dernière minute pour former un bloc écologique et social dans le dernier round avant le vote. L’idée qui a gagné est qu’il fallait continuer la stratégie gagnante des municipales : se cacher derrière la verdure et une fois au pouvoir s’occuper de la révolution culturelle néomaoïste qui seule les intéresse.

Les autres partis n’ont aucun discours sur la manière de gérer intelligemment et sans trop graves contradictions les différentes questions portant sur la croissance et les questions environnementales. Le rejet des éoliennes est le seul thème un peu net qui se dégage.

On pourrait se scandaliser de cette étonnante défection, à un moment où on se rengorge sur la nécessité d’un débat permettant d’éclairer les réalités d’aujourd’hui et les risques futurs. Mais il est juste de constater qu’elle est absolument normale. Toute la question a été prise en main par la Commission européenne non élue qui mène sa propre diplomatie et sa propre politique totalement en dehors des peuples et de leur opinion publique. Aucun média ne rend compte réellement de ce qui se passe dans les sphères transnationales. Là, dans une atmosphère purgée des miasmes de la démocratie et du populisme, s’élabore ce que les élites immarcescibles pensent devoir imposer aux différents territoires sur lesquels s’agitent de façon rigolote quelques débiles à la chasse aux places dont le sort n’a strictement aucune importance. Leur état a été rendu importent. Il faudra qu’il applique les directives. Le vocabulaire ne ment pas. La direction est balisée et les Etats devront filer doux.

Protestation exagérée ? Lisons le communiqué de presse du 24 septembre 2021 émis par la Commission à Bruxelles. « Transition énergétique : la Commission annonce trois pactes énergétiques lors du dialogue de haut niveau des Nations unies à New York ». Saviez-vous que trois pactes étaient en préparation et leurs contenus envisagés ? La presse a-t-elle couvert cette formidable avancée idéologique, technique, économique et politique ? C’est qu’il ne s’agit pas d’un seul pacte. Trois d’un coup. Formidable. Et la France dans tout cela ? La France rien du tout, car dès qu’ils sont élus les membres de la commission n’ont de compte à rendre à personne. Ils font absolument ce qu’ils veulent dans leur domaine de compétence. On l’a bien vu avec la suite ininterrompue d’accords de libre-échange négociés par l’UE sans aucun frein en dépit des éclats politiques dans les pays membres.

Donc voilà. La France est tenue de respecter trois pactes dont personne n’a parlé en France dans les milieux politiques et encore moins dans la presse. Ce n’est pas caché. Il n’y a pas de complot. Nous avons abandonné la décision. Donc on s’en fout. On subira plus tard. Pas la peine de s’embarrasser d’un débat maintenant sachant qu’en l’état des institutions, on ne saurait rien faire d’une volonté de contredit. Puisque je suis sans pouvoir, n’en parlons pas. À quoi cela servirait-il ?

C’est dommage parce que les décisions qui sont prises sont majeures.

« Lors du dialogue de haut niveau sur l'énergie organisée cette semaine par les Nations unies à New York, Frans Timmermans, vice-président exécutif chargé du pacte vert pour l'Europe, et Kadri Simson, commissaire à l'énergie, ont présenté trois pactes énergétiques, en partenariat avec l'Agence internationale de l'énergie et l'Agence internationale pour les énergies renouvelables. Jouant respectivement le rôle de champion de l'accès à l'énergie et de championne de la transition juste dans le cadre de ce processus des Nations unies, le vice-président exécutif et la commissaire ont souligné la volonté de l'UE d'être à la pointe des efforts mondiaux déployés pour parvenir à un accès universel à l'énergie d'ici 2 030 et accélérer la transition vers une énergie propre, et ils ont montré le rôle concret joué sur la scène mondiale par le pacte vert pour l'Europe. »

Ce texte est fort intéressant.

D’abord par les personnes concernées : Franciscus Cornelis Gerardus Maria Timmermans est le prototype du Hollandais disposant d’une forte assise politique dans son pays et entièrement tourné vers l’Europe et la Commission qu’il pratique depuis des lustres. Il paraît que de Gaulle voulait que l’Europe soit le cheval et la France le cavalier. La Hollande a réussi ce tour de force. Pays microbique, son rôle européen est disproportionné. Le bon Frans possède à la fois la faconde du bon politicien et les manières de la diplomatie. Sa boussole : la Hollande. Son maître : les Etats-Unis et son coadjuteur allemand. ? C’est sympa la France mais c’est comme l’Italie, cela ne compte pas

Kadri Simson est une charmante quadragénaire estonienne, (l’Estonie est avec la Hollande un des pays les plus petits d’Europe et dont l’importance industrielle et économique est absolument négligeable) qui comme ministre de l’Énergie de ce pays a utilisé le gaz de schiste et le charbon pour obtenir l’indépendance énergétique du pays. Elle était donc parfaitement qualifiée pour gérer le pacte vert et signer des pactes internationaux colossaux ! La France ? « Ne connais pas ! J’ai fait mes études à Londres ». Tous les pays Baltes penchent vers Londres et l’Otan.

« Le débat a été de haut niveau ».. On ne va pas se commettre dans des débats de bas niveaux. Ça, c’est pour les « territoires », lors de leurs minables élections locales où on cause entre crétins. L’Europe est présentée comme une championne. À quand la sélection pour les jeux olympiques ?

Ensuite quel vocabulaire : « transition juste ». On croirait du Ségolène ! « Accès universel à l’énergie ». C’est qu’ils sont gentils en plus. Sans eux pas d’accès à l’énergie. La propreté est leur nouveau dogme. Tout cela pue les éléments de langage en pleine contradiction avec la réalité du jour. Les éoliennes dont on a poussé la construction à grands frais et au mépris des paysages et de la vie locale ne tournent plus faute de vent. Le gaz est devenu rare. Les prix de l’énergie s’envolent. En France, 60 % en un an. Une paille ! Et on a fermé Fessenheim, ce qui fait qu’on est totalement dépourvu. Le résultat est une perte en France de l’accès « juste » à l’énergie et celle qu’on obtient est moins propre que ce qu’elle était !

Que peut faire la France : rien ! Ce n'est pas là que cela se passe. Alors Macron l’Européen fou balance les chèques de 100 euros ou 200 euros. Un cautère sur une jambe de bois. Et une préfiguration de ce qui va se passer dans les années à venir : une politique décidée ailleurs que l’on va subir sans tenir aucun compte de nos réalités.

La mauvaise odeur d’éléments de langage s’amplifie avec les fameux pactes.

« Premièrement, un nouveau projet avec l'Agence internationale de l'énergie (AIE) établira, pour les pays dépendants du charbon, des feuilles de route pour une énergie à émissions nulles.
Ces feuilles de route proposeront des trajectoires inclusives de décarbonation du système énergétique, assurant une transition juste et socialement équitable ».

Il va donc y avoir des feuilles de route. Les politiques français devront prendre la route sans regimber. Mais puisque cela va être juste, inclusif et équitable, il le fera dans le bonheur total. Les yeux encore plus brillants que les pèlerins sur le chemin de Compostelle !

Notons-le bien : c’est l’AIE et la Commission qui décident.

« Deuxièmement, nous coopérerons avec l'Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) afin d'élaborer des perspectives régionales en matière de transition énergétique (Energy Transition Outlooks) pour l'Afrique, l'Amérique latine, les Caraïbes et l'Europe. Elles contiendront des recommandations politiques concrètes pour atteindre l'objectif de développement durable (ODD) en matière d'énergie, dans l'optique de la limite de 1,5 degré fixée par l'accord de Paris. »

Là encore, la France n’est rien dans le processus.

Troisièmement, nous travaillerons avec le Danemark, l'Allemagne, l'IRENA et d'autres partenaires sur un catalogue d'engagements dans le cadre du pacte pour l'hydrogène vert. Là encore la France n’est pas là. Le plus drôle est qu’une étude vient de montrer que l’hydrogène vert est un mythe et en vérité une solution pire que le mal. C’est un « enfumage » de pays qui veulent garder des industries sous-jacentes très polluantes. La France est très peu concernée.

Lors de leurs deux interventions, nos deux compères : « ont souligné l'ambition du pacte vert pour l'Europe de faire de l'Europe le premier continent neutre sur le plan climatique d'ici à 2 050 et de parvenir à une réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre dans l'UE d'ici à 2030, présentée dans un ensemble ambitieux de propositions législatives le 14 juillet 2021. »

Le règlement sur la répartition de l'effort assigne à chaque État membre des objectifs renforcés de réduction des gaz

le règlement sur l'utilisation des terres, la foresterie et l'agriculture établit, pour l'Union, un objectif global d'absorption de carbone par les puits naturels équivalant à 310 millions de tonnes d'émissions de CO2 d'ici à 2030. Les objectifs nationaux imposeront aux États membres de préserver et développer leurs puits de carbone

La directive sur les énergies renouvelables relèvera l'objectif de production de telle sorte que la part de l'énergie produite à partir de sources renouvelables atteigne 40 % d'ici à 2030. la directive sur l'efficacité énergétique fixera, au niveau de l'Union, un objectif annuel contraignant plus ambitieux en matière de réduction de la consommation d'énergie.

Des normes plus strictes en matière d'émissions de CO2 pour les voitures et les camionnettes accéléreront la transition vers la mobilité à émissions nulles en imposant une réduction des émissions moyennes des voitures neuves de 55 % à partir de 2030 et de 100 % à partir de 2 035.

Une révision de la directive sur la taxation de l'énergie propose d'aligner la taxation des produits énergétiques sur les politiques de l'Union en matière d'énergie et de climat, en promouvant des technologies propres.

À noter que pour l’Europe du Nord, d’où viennent nos deux clowns, le nucléaire n’est pas propre.

Arrêtons là. Toute la politique énergétique est dictée d’en haut par l’ONU et la Commission. Rien n’est décidé en France qui comme d’habitude sera saisie à la fin du processus avec un choix impossible : où céder ou tout casser, ce qui est quasiment impossible, d’autant plus que l’assemblée européenne fantoche aura dit oui.

On peut se demander sur cette question qui est absolument cruciale, à quoi sert notre élection présidentielle. On a voulu être des nains. Nous voilà en tutelle.

Nous n’aurons strictement aucun poids pour définir la politique qui nous fait courir le plus de risques économiques et sociaux dans les 30 ans à venir.

Bravo !

L'excellent livre du professeur Peyromaure

pourquoi les soins sont-ils partis en déshérence en france ?

Disons le d’emblée, s’il n’y avait qu’un livre à lire sur la crise de l’hôpital ce serait celui, exceptionnel, du Pr Michaël Peyromaure. Pourquoi est-il exceptionnel ? Parce qu’il décrit la réalité et ne s'embarrasse pas des prudences habituelles ni surtout des allégeances faciles. Qu’on me permette d’ajouter qu’il rejoint des analyses que nous avons faites ici depuis de début de ce blog, le premier article concernant le traitement ridicule des ALD, affection de longue durée, prises en charge à 100 % sans raison majeure, d’autres articles ayant dénoncé le service universel de transport vers l’hôpital et retour, scandaleux gaspillages pourris de fraudes diverses, d’autres encore le développement vertigineux de la bureaucratie, et la soviétisation du système de soins, particulièrement à l’époque de Mme Bachelot, mais en fait depuis Alain Juppé avec un point culminant avec Marisol Touraine, sotte prodigieuse et témoin des dérives disons familiales de la classe dirigeante, notamment socialiste, pour ne pas parler de consécration d’un népotisme crapoteux.

Pour avoir, à deux reprises, été appelé à intervenir dans des difficultés d’organisation hospitalière, j’ai une petite expérience des particularités du milieu et il faut le dire, ces difficultés viennent de partout, et en particulier du corps médical lui-même. Ce que j’admire chez le Pr Peyromaure, c’est justement sa capacité à ne pas rejeter uniquement sur « les autres » toutes les fautes et à prendre sa part de critiques. Il n’y a aucune idéologie et aucun esprit de clan dans son livre. Il admet les défauts du système purement mandarinal ; il reconnaît la nécessité du contrôle de gestion ; Il sait la complexité des questions et quels équilibres fragiles sont en cause.

Pour être d’une génération précédant la sienne, j’ai mieux connu la période précédant son arrivée à l’hôpital et pourrais compléter sa connaissance sur les bizarreries qu’il fallait affronter encore au milieu des années soixante-dix. Il n’imagine sûrement pas qu’à l’AP-HP, la tenue des comptes devait être effectuée en couleur, tous les soldes débiteurs étant inscrits sur les registres en rouge. Les imprimantes de l’époque étant monocolores, cela interdisait l’informatisation de la comptabilité ! Pour changer ce petit problème, il fallait une loi ! Cette sottise durera près de sept ans avant d’être levée. Juste au moment où les imprimantes devenaient multicolores !

Dans les années quatre-vingt une nouvelle difficulté s’est révélée avec l’arrivée des micro-ordinateurs. Certains médecins se sont mis en tête de réaliser soit avec des L4G du marché soit des tableurs, et sur les systèmes qu’ils considéraient les meilleurs, des programmes informatiques plus ou moins intéressants et toujours totalement incompatibles avec quoi que ce soit, qu’ils jugeaient naturellement sublimes. Il est vrai que l'administration s’entêtait à concevoir des usines à gaz vieillottes et consternantes parfois sous-traitées à des sociétés intermédiaires « familiales », chut, et qui n’avaient strictement aucun intérêt pour les services hospitaliers sinon de bien nourrir quelques intermédiaires disons amis.

Aujourd’hui, l’informatisation des actes de l’hôpital est « fascisante » : vous ne pouvez rien faire qui ne soit pas conforme à une norme, et il faut demander à la machine le droit de pouvoir agir et consigner à la machine le résultat de vos actes. Le médecin comme l’infirmière sont totalement déresponsabilisés au nom d’une meilleure médecine, comme il y a un meilleur des mondes et surtout du principe de précaution qui pousse surtout à éviter toute responsabilité. Alors on utilise l’informatique non pas pour soigner le malade mais pour protéger le système.

Certains aspects de la réalité échappent partiellement à la sagacité de notre auteur. Il n’est pas économiste même s’il s’intéresse à la discipline et en suit bien des aspects. Il ne peut pas voir que la grosse différence entre les années soixante-quatre vingt et maintenant, c’est que le PIB par tête a doublé dans la première période et est restée stagnant dans la seconde. Le développement médical et notamment hospitalier a été foudroyant dans la première, extrêmement compliqué dans la seconde.

Il faut comprendre quelle a été la macroéconomie des décisions prises par le système politique dans un contexte de stagnation pour comprendre la situation médicale actuelle.

Première décision : limiter l’offre de soins.

Seconde décision : privilégier l’administration et la bureaucratie

Troisième décision : opter pour la démagogie électoraliste des gratuités généralisées à tout et à tous.

Ces « décisions » n‘ont jamais été assumées, de même que jamais le système n’a cherché à comprendre les causes de la stagnation économique. C’est la raison profonde de la création de notre petit cercle qui a dès le départ voulu donné une explication globale des crises à répétition, des causes particulières de l’effondrement français, et des aggravations dues aux politiques européistes. Il a par ailleurs privilégié la compréhension du phénomène de capture bureaucratique (l’énarchie compassionnelle) et les effets délétères des gratuités électoralistes, dans de nombreux domaines, dont celui de la santé.

Le Dr Peyromaure a parfaitement raison de signaler la responsabilité des Français eux-mêmes. On leur a servi la politique qu’ils voulaient et qui était suicidaire. L’échec de François Fillon a commencé lorsque les Français ont compris qu’il y aurait sans doute un peu moins de gaspillage et de gratuité dans la santé. « Ma santé, c’est sacré ». Gare au politique qui ne tient pas compte de cette constante notamment dans le corps électoral féminin. L’obsession de la santé est bien connue des éditeurs et du monde des médias. Disparition du ticket modérateur, CMU, gratuité tous azimuts, couverture médicale des étrangers venus spécialement pour cela ou immigrés clandestins, extension des gratuités, etc. Les politiques ont accepté de jouer le jeu de consacrer une partie du budget qui allait à la médecine aux aides à la population. Dans une ambiance de stagnation du PIB par tête, cela veut dire que la quantité d’argent mis sur les soins, par tête, a BAISSE. Comme la médecine a fait d’énormes progrès, de plus en plus ailleurs qu’en France, faute d’argent, et qu’elle coûte de plus en plus cher, la restriction de la part donnée au soin et à des soins plus chers, a eu un effet constrictif considérable porté pendant quatre décennies. Comme une partie du budget médical est partie vers la bureaucratie, la constriction est devenue encore plus violente.

Du coup tous ceux qui cherchent à faire progresser la médecine, comme connaissance et comme pratique de soins, considèrent la France comme un pays sous-développé. Quarante d’erreur, c’est long ! L’échec de la recherche médicale française dans les vaccins anti Covid a achevé de rendre cette réalité « incontournable ». L’effondrement est désormais palpable dans le domaine médical comme dans beaucoup d’autres.

Le livre de notre professeur, « Hôpital, ce qu’on ne vous a jamais dit », (Albin Michel, 2020, Isbn 978-2-226-44785-2) est plein de suggestions de réformes intéressantes.

Qui peut nier qu’il faut casser la bureaucratie, ce qui implique de mettre fin au scandale de « l’énarchie compassionnelle » et qu’il faut restaurer le pouvoir des chefs de service en centrant l’hôpital autour de l’amélioration des soins et la politique sanitaire autour de la médecine et non de la gratuité de l’accès à la médecine.

L’horreur de la situation est que la politique médicale ne peut progresser que si la partie soin reprend de l’ampleur, ce qui implique automatiquement de la croissance, et une restriction considérable dans le domaine des gratuités tous azimuts. Entre le pouvoir de l’Énarchie, triomphant avec Macron, la montée de l’écologie restrictive qui bloque toute croissance au nom de la survie de la terre, la résistance des équipes socialistes qui ont tout noyauté, partout mais notamment dans le domaine médical, l’exaltation du « tout pour ma gueule de l’électeur consommateur désireux que tout soit gratuit », la crise du Covid et les dégâts financiers économiques de la politique irresponsable qui a été menée, les folies européistes, la chance que le budget proprement consacré l’amélioration de la dispense de soins meilleurs, par tête, augmente, est nul.

Aucune mesure n’a été prise pour réduire les 16 000 femmes fonctionnaires de catégorie A dont personne ne sait ce qu’elles peuvent bien faire au sein du Ministère de la santé et des ARS. Aucune mesure n’a été prise pour réduit les 20 % de médecins qui a l’hôpital ne font aucun soin. Aucune mesure n’a été prise pour réduire les 35 % de temps pris par les actes bureaucratiques dans l’emploi du temps des personnels (médecins et infirmières) effectuant des soins. Aucune mesure n’a été prise pour augmenter l’offre de soins d’urgence malgré la certitude de la relance de-là pandémie.

Cette carence fondamentale n’a pas été secouée le moins du monde par l’urgence de la pandémie. Autant dire que rien ne la fera reculer. Les Français ont-ils cédé aux sirènes de l'abandon et de l'effondrement et conditionné les médias et les politiques à leur servir ce qu’ils aiment quelles que soient les conséquences ?

M. Véran se vante d’avoir limité le nombre des morts de plus de 80 ans en les vaccinant quitte à sacrifier la jeunesse. Et on vient de dépasser les 100.000 morts (en fait les vrais chiffres seront plus près de 100.000. Le ministère de-là santé annonçait 50.000 en fin d’année alors que les chiffres de l’INSEE sont à 75.000 au 31 décembre 2020 ! ).

M. Macron veut la gratuité des lunettes et des pareils dentaires. Il offre des garnitures menstruelles gratuites aux jeunes filles. Il pense à son tour à créer un quatrième risque, finançable, pour couvrir les frais de fin de vie.

Mme Hidalgo fait campagne en proposant plus de gratuités, dans tous les domaines.

D’innombrables imbéciles se déchaînent pour demander plus d’Europe dans la gestion de la santé, garantie d’encore plus de bureaucratie, de coûts, d'éloignement des décisions et d’infirmité dans les soins.

L’Union Européenne est incapable de proposer un plan de relance adaptée. Mais elle exige que des missi dominici européens suivent pas à pas les politiques qu’elle impose à la France dans sa politique de démantèlement de ce qui marche encore un peu.

D’autres déments hurlent à la mort pour obtenir une aggravation des impôts, la réduction des horaires de travail, l'extension des subventions à tous les stades de la vie,  l’extension du contrôle social de la population.

On notera qu’Emmanuel Macron cède à toutes ces demandes de démagogie et ne s’occupe que de sauver son narratif et son élection, tout en soignant les aspects psychiatriques de sa psychologie.

Faire bouger l’opinion et les forces politiques semble impossible, alors que le pire est au bout du chemin.

Merci au Professeur Peyromaure, d’avoir éclairé un peu plus la réalité. Au moins lui le fait d’abord pour améliorer le traitement des malades et des maladies.

Il y a 11 ans : le H1N1

qu'est-ce qui a vraiement changé ?

La santé publique entre laisser faire et Gosplan : les leçons du H1N1.

L'économie de la santé est une partie de l'économie générale.  La question est de savoir si elle doit être organisée de la même façon que le reste de l'économie ou faire l'objet d'un traitement particulier.

Le virus H1N 1 a au moins l'avantage de mettre à nu les mentalités qui fertilisent les politiques actuelles dans ce domaine.

En Italie, le gouvernement a décidé qu'il fallait laisser la grippe se développer.  On ne ferme aucune école . Les médecins ne se déplacent même pas en cas de déclenchement de la grippe. Rien n'est remboursé à personne.  Tout le nord de la péninsule a été infecté en quelques semaines à partir du début novembre 2009. 

Il n'y a eu  aucune information sur les victimes éventuelles, comme il est d'usage pour la grippe saisonnière.  L'économie ne s'est pas arrêtée. Pour la quasi totalité  des victimes trois jours de fortes fièvres puis quelques semaines de toux.  On peut parler d'une véritable politique de laisser faire et laisser passer.  Et à Dieu va !

Le résultat a été le déclenchement rapide de la grippe en Suisse qui a été contaminée à partir du nord de l'Italie et une exportation en France. qui est désormais soumis à la contamination exponentielle et incontrôlable.

En France la santé est un secteur qui répond en partie au canon de l'économie administrée façon Gosplan.

On a donc fait face à l'épidémie façon Gosplan.  Le Ministère a pris les choses en main avec les méthodes d'un ministère.

Premier objectif : protéger le ministre.  Pas question de se retrouver devant un tribunal comme pour le sang contaminé dès que l'épidémie aura fait quelques victimes.   Donc on a  fait des stocks de Tamiflu, rapidement devenu introuvable en pharmacie et on a commandé des millions de doses de vaccin.

Second objectif : éviter les procès d'intention  sur les inégalités devant le traitement.  On met donc en place un système de rationnement avec des règles de priorités.  Façon 1940 !

Troisième objectif : éviter de payer trop cher malgré tout.  Si le milliard d'euros payé pour les vaccins et les études doit se doubler d'un enrichissement des médecins libéraux  remboursés par la Sécurité sociale, cela ne saurait être accepté.

Les modalités  du plan d'action vont se dégager par la vertu propre des décisions administratives de ce type.
Les vaccins seront disponibles en emballage pour dix doses. 

C'est moins cher.

La vaccination aura lieu dans des gymnases ou des centres de vaccination.

La population sera convoquée et devra se rendre  avec cette convocation au centre indiqué.

Des vagues successives de strates de la population seront traitées au fur et à mesure.

On peut être sûr que dans les bureaux se merveilleux plan  a empli de fierté tous ceux qui l'ont conçu.  En Union soviétique les plans agricoles étaient toujours merveilleusement calculés  et faisaient l'objet des déclarations les plus tonitruantes.  Des experts dans les bureaux faisaient les plus subtils calculs, prévoyant tout dans le plus petit détail. Pas un unité de tracteur, de pneu, d'engrais ne manquaient sur le papier, et les matrices faisaient apparaître des flots de blé et d'avoine.

Et tout le monde, en bas,  a toujours crevé de faim dans le paradis socialiste réalisé.

Le plan Bachelot suit la même logique fatale. Rien ne se passe jamais comme prévu.

Les centres de vaccination sont d'abord restés vides.  Les informations contradictoires sur les dangers respectifs de la grippe et du vaccin avaient troublé les pauvres citoyens.  Il n'y avait même pas sur le net une liste par ville des centres de vaccination.  A Paris, le 23 novembre, le seul centre documenté sur internet, par une association, pas par le gouvernement, était le centre du 14ième arrondissement.

Puis les centres  furent brusquement saturés.  On s'aperçut qu'il fallait faire la queue des heures et qu'aucune chaise n'avait été prévue.  Les femmes enceintes  convoquées prioritairement se retrouvèrent donc debout dans le froid à attendre l'éventuel vaccin.    Le Gosplan décida qu'il fallait "cadrer le dispositif" : un plan central "chaises" fut aussitôt  concocté !  Mais comment disposer de chaises sur les trottoirs ?  Heureusement le temps était plutôt doux. On échappa à un plan "poêles et braseros".

En même temps ceux qui n'avaient pas reçu le sésame administratif commencèrent à s'inquiéter.  Pourquoi pas moi ?  Les médecins généralistes ne tardèrent pas  à être accablés de coups de téléphone de clients inquiets se sachant gros, en difficulté respiratoire, diabétique, etc.  Comment les bureaux ont ils fait pour déterminer les  personnes prioritaires ?  Qui les a informé ? Comment faire rectifier les erreurs  éventuelles ?  Chut !!!!!!!!!!!!!

Les médecins qui venaient en général de recevoir leurs bons de vaccination  avec convocation dans les gymnases (à la queue comme tout le monde)  répondirent qu'ils n'étaient pas concernés par la vaccination et qu'il fallait regarder le journal télévisé et attendre son petit papier.  Ils confirmèrent que les papiers reçus étaient bourrés d'erreurs.  Noms écorchés, prénoms fantaisistes, âges flottants, sexe pas toujours très conforme, adresse incertaine.

Personne n'eut le culot d'expliquer à la population comment on avait fait pour déterminer dans les fichiers de la SS les prioritaires et les autres.  Les gens commencèrent à téléphoner en masse pour savoir pourquoi ils n'étaient pas encore convoqués alors que leur médecin leur avait déclaré qu'ils étaient en effet plutôt à risque. 

Ils se demandaient pourquoi ceux qui sont chargés de les suivre au jour le jour,  et étaient les seuls aptes à un jugement éclairé,  avaient été éliminés du circuit.  On leur répondit, avec la bonne conscience du nomenklaturiste  habitué à répondre aussitôt à toute demande : "y-a-ka aller dans votre centre d'allocation familial, on vous répondra" !  Evidemment personne ne fréquente cet endroit là de façon générale et faire les recherches  pour savoir où aller était au dessus de la force de la majorité des intéressés.   Nul doute que ceux qui se sont risqués à cette aventure auraient des choses intéressantes à raconter.

Pendant ce temps là des centaines d'écoles étaient fermées pour une semaine pour ralentir le développement de l'épidémie. En vain naturellement.  Et à la grande joie des personnels syndicalisés qui aussitôt décidèrent d'une grève.

Certaines voix s'étant élevées pour s'étonner de l'absence des médecins généralistes dans le système, en même temps que les files d'attente se développaient,   le Gosplan sut réagir avec célérité.  Pas questions de vacciner en cabinet. Mais si certains généralistes voulaient bien se présenter aux gymnases, on trouverait bien à leur donner quelques compensations financières.

On s'aperçut alors que le Gosplan avait planifié de longue date la réduction du nombre des médecins et que le numérus clausus avait parfaitement fonctionné : le malthusianisme est la seule chose que le Gosplan sait gérer.  Depuis longtemps les délais s'allongent pour les spécialistes et depuis quelque temps pour les généralistes. La plupart essaient de ne plus se déplacer, de prendre leurs week-end et leurs vacances,  d'éviter les gardes de nuit.  Aucun n'était prêt à abandonner leur cabinet et leurs patients habituels  pour aller faire le vaccineur public occasionnel  de gymnase.

Le ministre, Mme Bachelot, connue pour ses tailleurs aux couleurs explosives et  ses réparties sympathiquement décalée,  se répandit dans les medias.  Les vaccins étaient sans danger. Il y avait un pilote dans l'avion.  La logistique était parfaitement sous contrôle.  La France et son gouvernement, une de fois de plus était exemplaire et pouvait en remontrer au monde entier.
Heureusement, la grippe était virulente mais assez bénigne. 
Le laisser faire total des Italiens et l'inefficacité totale du gosplan français étaient l'un et l'autre sans réelle importance.

Tant mieux.

Personne ne saura ce qu'aurait été la maîtrise de l'épidémie si on avait laissé les médecins  traiter leurs patients.  Si les doses avaient été individuelles.  Si les pharmacies avaient eu le contrôle de leurs stocks.  Si le rôle de l'état avait été incitatif et non pas logistique.

Mais quel coup de projecteur sur la mentalité française !

Et quelle cacophonie en Europe !

Covid : il n'y a plus de gouvernement ! Macron seul sur sa planète narcissique.

« Le Covid brouille les plans d’Emmanuel Macron », écrit en grand titre de première page le Figaro du lundi 3 octobre 2020.  En fait c’est l’exact contraire : « Les manœuvres politiques d’Emmanuel Macron brouille la lutte contre le Covid » et c’est la seconde fois.

 

En février 2020 Emmanuel Macron était à la manœuvre pour sortir du piège des Gilets Jaunes et se rendre sympathique aux Ecolos. Il voulait également mener le combat municipal.  Pour lui l’annonce des effets brutaux d’une pandémie nouvelle venant de Chine était un non-évènement tant il était désireux de reconstruire son image de super héros dont la brillance est un besoin psychologique lancinant pour sa psychologie problématique.  C’est qu’il en avait des nouveautés à faire valoir : la commission citoyenne sur le climat ; la liquidation de la révolte des Gilets jaunes après son exercice brillant de conférences régionalisées de plusieurs heures et un arrosage de milliards d’euros ; la « réconciliation » avec les maires méprisés dans son programme initial.

Comme les psychanalystes, Macron ne sait régler que les problèmes qu’il a lui-même créé », et en faisant payer cher le pays. Son « narratif » et les virevoltes contradictoires que lui donne une aventure égotiste et vide de sens national est pour lui la seule chose qui compte.

Mme Buzyn et son mari ont certainement bien des choses à se reprocher, mais on peut les croire lorsqu’ils affirment avoir alerté le sommet de l’état sur les difficultés considérables que poserait la pandémie. Et ils se sont certainement heurtés à un mur d’indifférence. Le Président avait d’autre affaire à penser. Le fait qu’il ait changé de Ministre de la Santé pour tenter de se sortir de la mauvaise affaire de son candidat à Paris, Griveaux, et envoyé Mme Buzyn candidater à sa place  en dit long sur le peu d’intérêt qu’il portait au Covid et l’échelle de ses priorités.  

La première phase du Covid sera totalement aberrante mélange d’impréparation, de rouerie de communicant, d’improvisation dantesque, de confusion et de retard accumulés.  Après la déroute électorale du premier tour aux Municipales, c’est le Premier Ministre qui a la main. Il reste la posture au Président. De mars à mai il va jouer la mouche du coche, laissant les ministres porter les mauvaises nouvelles, essayant de s’approprier les bonnes. Il essaie de se faire voir en chef de guerre puis en philosophe de l’espoir national. Ses discours dont totalement à côté de la plaque. Jupiter est ridicule. Les Français ne voit qu’un Narcisse dépassé et il sombre dans les sondages alors que son premier Ministre monte au firmament.

A partir de fin mai, il n’y tient plus. Il a un nouveau plan pour retrouver son rôle de super héros jupitérien et de se mettre en position favorable pour les Présidentielles. Il va changer le premier Ministre et se faire voir tous les jours à la télé pendant les vacances dans le cadre d’une communication frénétique. Pendant 4 mois il n’y a plus de gouvernement. Jusqu’à la nomination de Castex, toute le monde se préoccupe de son avenir. Après il y a les vacances et il faut se remettre en route. Macron a choisi un Premier Ministre remarquablement terne et sans charisme. Ce n’est qu’en septembre qu’on commence à se poser des questions sur l’éventualité d’une reprise massive de l’épidémie. Une fois de plus c’est le grand n’importe quoi. On n’a pas changé l’organisation médicale des urgences. Il n’y a pas de plan pour faire face à une nouvelle virulence. On a arrosé les personnels médicaux pour calmer le jeu et c’est tout. Les « il faut vraiment » et les « nous allons » se sont multiplié alors qu’on ne faisait rien. L’enjeu du « tracer, tester, isoler » est pris en compte dans les mots et c’est le grand n’importe quoi dans les faits. La politique de test est incohérente et coûteuse. Il attendre pour être testé, attendre pour avoir le résultat. Parfois jusqu’à deux semaines. Cela ne sert plus à rien. On ne sait pas traiter les clusters. L’isolement reste un slogan. Rien n’est prévu. Dans les aéroports italiens, on ne fait monter que des gens « tamponnés » et sans fièvre. On ne rentre dans le pays qu’après un nouveau test avec un résultat dans l’heure et une politique de confinement prévue et organisée. En France, on ne fait rien ou on agit dans la plus totale incohérence. De toute façon, par idéologie, Macron veut que la France soit ville ouverte pour tous les européens. Personne n’a synchronisé la politique d’accueil des écoles et universités, des entreprises, des transports. Plus personne ne sait plus qui fait quoi. Des demandes de décisions urgentes aux ARS et au ministre de la santé restent lettre morte pendant des semaines. L’indécision et la gabegie bureaucratique gangrènent tout. Castex ne pilote rien. Macron va faire le clown grotesque au Liban en même temps qu’il engage la France pour 40 ans dans un plan délirant européen à 750 milliards dont la France finira par être un payeur net et non un bénéficiaire net. Et la presse aux ordres crie au miracle. Quel génie, il sauve le monde ! L’Europe, le Moyen-Orient, il règle tout.

Un mois après c’est la panique. Les universités sont paralysées par la pandémie. On ne sait quoi faire dans les écoles, les collèges et les lycées. Les hôpitaux sont à nouveau congestionnés. Les morts remontent en flèche. Le journal Le Monde se moque de Bolsonaro qui ne fait rien au Brésil contre la pandémie alors que plus de 11000 cas d’infections nouvelles sont constatées chaque jour dns ce pays. Il ne se rend pas compte que la France en est à 16.000 à peine quelques jours plus tard ! Télétravail ou non ? Fermetures des bars des restaurants, des attroupements sportifs et culturels ? Ou non ?  Cela patine partout. Rien n’est clair. Pour se débarrasser du problème, Macron croit avoir la solution : on va confier la patate chaude aux maires et aux préfets, devenus de vrais copains.  Là-dessus le Ministre de la Santé, le médiocre Véran, petit médecin socialiste qui se pousse du col depuis des lustres auprès de Hollande et de la mitterandie, rate la marche : il prend sans concertation et sans passer par le préfets et les maires, des mesures unilatérales draconiennes à Marseille qui entraînent une majestueuse bronca. Tout part en quenouille dans la confusion. La population s’inquiète. On laisse des gens comme Hidalgo bloquer la circulation générale pour mener un combat idéologique et politicien contre la mobilité et la voiture. Alors qu’il fallait réduire au minimum l’usage des transports publics.

Les postures de l’été sombrent dans le ridicule : le plan de 750 milliards est bloqué par les pays à qui on veut faire la morale en contrepartie du pognon. Le plan de 100 milliards fait ricaner. Au Liban le Hesbollah fait sombrer toutes les velléités de compromis de Macron. La Geste Géopolitique Géniale tourne à la farce et au bide. Castex n’a pas le poids pour diriger la pétaudière ni, comme l’a fait Edouard Philippe après quelques années d’entraînement et contourner son patron, bien qu’il le sache uniquement préoccupé du « narratif » qui doit le reconduire à sa réélection et d’aucune aide pour la gestion des difficultés qui s’aggravent.

Comme en février et en mars, Macron se retrouve bloqué. Il voit tout lui filer dans les doigts et son plan de bataille pour 2021 est à remiser. Darmanin tente de jouer les Sarkozy à l’intérieur et écope d’un nouvel attentat islamiste et d’actes de guerres urbaines. LeMaire attrape le Covid. Le nouveau Ministre de la Justice essuie tempêtes sur tempêtes. La médiocre Pompili, crieuse d’écologie, doit accepter le retour des substances dangereuses dans les champs de betteraves. Il faudra abandonner une partie des merveilleuses sottises que l’inutile et dangereuse Commission citoyenne sur l’écologie a cru devoir mettre en avant. Alors que le Covid tue désormais par dizaines tous les jours, la question de la publicité perturbe le landerneau. Sans pub pour les voitures et les voyages, les journaux meurent ! Ah zut ! 

Alors oui, c’est bien la politique et l’attitude de Macron qui gênent l’action contre le Covid et pas l’inverse. Et c’est un nouveau scandale. Ce Président qui ne préside que son narratif et ne cherche qu’à régler ses difficultés psychologiques, est un danger public. Il n’y a plus de gouvernement.

Un scandale honteux : quand la grande presse nationale baisse pavillon devant l'Enarchie

Mort du journalisme et de la démocratie

Un nouveau stade de l’Enarchie a été atteint.

On sait que nous défendons ici l’idée que la République a été à peu près totalement subvertie par l’Enarchie compassionnelle, qui règne sans partage sur une France rétrécie par sa dissolution dans un ensemble européen en perpétuelle « construction ». L’élection de Macron, dans le cadre de ce qu’il fait bien appeler un pronunciamiento de hauts-fonctionnaires, avec une direction du pays réduite aux élucubrations d’une dizaine d’Enarques bien en cours, et la folle concentration des pouvoirs entre les mains d’un président au psychisme problématique, ne pouvait qu’aggraver le phénomène.  La presse, en faillite et ne tenant que par les aides d’Etat, vient de prouver qu’on entrait dans un nouveau monde. Ce ne sont plus les ministres qui expliquent dans la presse ce qu’ils vont faire (la bande d’inconnus, choisis parce qu’ils ne sont rien, ne fait que chanter la geste présidentielle) mais les fonctionnaires eux-mêmes qui se sont totalement autonomisés.  

La crise sanitaire a montré la formidable indigence du système de santé français, entièrement phagocyté par une bureaucratie terrifiante et incapable qui empêche les vrais professionnels d’exercer leur métier, sous la direction de familles de fonctionnaires socialistes gavées depuis l’arrivée au pouvoir de Mitterrand. Le symbole de cette dérive est naturellement cette extraordinaire prolifération de postes de fonctionnaires féminins de catégorie A, le sommet salarial de la hiérarchie des fonctionnaires) : 16.000 femmes fonctionnaires du ministère de la santé sans aucune connaissance médicale à Paris et dans les régions, dont personne ne sait à quoi elles peuvent bien passer leur temps et qu’on préférerait voir remplacer par 6.000 spécialistes et 10.000 généralistes ! Après tout, eux soignent des malades. La crise a aussi montré l’hostilité de ces fonctionnaires aux médecins « libéraux », tenus à distance, au profit des structures publiques, toutes à la dérive.

Lisons le Figaro du 4 septembre 2020. Qui nous explique ce que va être la politique de la Sécurité Sociale ? Le Ministre de la santé ? Oh que non ! Il a trop à faire à chasser le Marseillais. M. Fatome (Thomas) présente l’action de la CNAM directement, loin de la « tutelle ». Qui est M. Fatome nouveau patron de la Sécurité Sociale ? Un énarque de la promotion Averroes qui a fait une longue carrière dans les cabinets ! Quelle surprise ! Que va faire ce Monsieur ? « Emmerder les médecins libéraux », aurait dit George Pompidou ! C’est bien l’urgence. On veut d’abord les forcer à entrer dans un machin, les CPTS, dont ils ne veulent pas. Que cache ce sigle bureaucratique en diable : les « communautés professionnelles territoriales de santé », une forme de kolkhoze médical. Ensuite on leur demande de rentrer dans la SAS, un service d’accès aux soins qui a pour but de faire absorber aux libéraux l’échec de l’hôpital public qui est totalement désorganisé par les 35h notamment aux urgences. Les malheureux qui travaillent 50 heures par semaine doivent prendre en charge ce que les fonctionnaires aux 35 heures ne veulent plus traiter. Dernière méchanceté : la CNAM en a assez de payer le prix fort pour des visites aux médecins. Ils pourraient se contenter de faire de la télémédecine à trois balles, ce qui réduirait les besoins de financement !  Après avoir tué l’hôpital et la médecine publique l’ENA , s’inquiéte de tuer la médecine libérale !

Qui osera dire que ce Monsieur Fatome devrait être renvoyé à coup de pied aux fesses et obligé à faire des ménages à l’hôpital public pendant 20 ans pour lui apprendre ce qu’est la vraie vie ?

On progresse ! Sur fond de désastre sanitaire, la bureaucratie est triomphante et sans remors.

Heureusement, nous avons Le Monde. Dans le numéro du même 4 septembre 2020, une date à immortaliser, est publié à la page 23, un article d’une page entière, sur quatre colonnes, censé expliquer comment la santé publique doit être rénovée pour bénéficier d’un nouveau souffle (sans respirateur allemand). Les malades intubés apprécieront.

Qui rédige l’article ? Madame Marie-Caroline Bonnet-Galzy. Eh oui : les femmes modernes sont désormais affligées en majorité de nom double, ce qui complique le travail des commentateurs. Qui est cette bonne dame d’œuvre sanitaire ? La présidente d’un organisme public : Santé publique France, l’ancienne Agence Nationale de la Santé publique. Là il a un truc : quand on parle de santé publique il faut comprendre Santé Publique France. L’organisme précède la fonction. Améliorer la santé publique, c’est renforcer lourdement l’organisme bureaucratique. C’est que notre Marie-Caroline n’est pas n’importe qui ! Comme Hollande, elle a fait HEC puis l’ENA. Elle est Conseiller d’Etat en service extraordinaire.  Elle a travaillé à Lille avec Mme Aubry. Elle est 100 % socialiste école mitterrandiste.

Que propose ce génie de la santé et de l’éthique qui avait pour mission d’avertir de la pandémie et de s’y préparer et qui n’a rien fait du tout, (vraiment rien du tout) avec les conséquences que l’on sait. L’échec l’encourage à écrire qu’il donne « une occasion unique de faire progresser les deux piliers de la santé publique », en un mot la prévention et le soin. Nous avons été nuls : donnez-nous des moyens supplémentaires. Mais surtout pas de règlement de compte. Nous n’en avons aucun à rendre. Suit un inventaire à la Prévert de tous les domaines de la prévention où il faudrait redoubler de postes et de dépenses. Tous les ministères devraient avoir une cellule santé publique prévention, avec évidemment toutes les déclinaisons locales souhaitables. Sur des dizaines de sujets de la pédo psychiatrie à la prévention des risques sanitaires des adolescents, il faut E-T-O-FF-ER les effectifs. En allant loin dans le régional et le local, bien sûr (tout service départementalisé voit ses effectifs multiplier par cent). Prévision et prévention doivent voir exploser les moyens humains et financiers. Toutes les filières (sciences humaines, dures, santé, politique, économie, sociologie et surtout les trois petits points de rigueur puisqu’on vous a dit TOUTES  …). Et attention : l’inégalité ! Il faut l’étrangler à la racine. Il faut : yaka ! Et « au plus profond des territoires » !

Naturellement l’organisation chargée de la prévention (on a vu) et de l’organisation des traitements (on a vu aussi) serait la principale bénéficiaire des nouveaux fonds et effectifs pléthoriques. Parkinson était un gamin. Pourquoi pas recruter 16.000 nouvelles femmes fonctionnaires cat A ?

Un gouvernement normal aurait licencié les incapables qui, à la tête des institutions de veille sanitaire, auraient autant failli. En particulier nos deux auteurs d’articles de journaux. Mais entre Enarques, cela ne se fait pas. Surtout entre énarques socialistes nommés par Marisol Touraine et adoubés par Mme Buzin.

Irresponsables et coupables ! Pourquoi se gêner ? Et ne pas en redemander ?

Le plus grave est l’état où en est réduitla PQN qui laisse désormais ses colonnes directement entre les mains des énarques fonctionnaires nommés. La politique ne se fait plus au parlement. Elle se décide entre condisciples sur le banc gauche de l’école nationale d’administration et s’expose sans frein dans des colonnes abandonnées par le journalisme pour devenir de simples vitrines pour fonctionnaires cupides et avides d’effectifs et de budget. Il n’y a ni commentaire ni avertissement.

Voir d’anciens grands journaux devenir des bulletins paroissiaux de l’ENA a quelque chose de répugnant. On comprend pourquoi plus personne ne vote. Ce qu’on voit disparaître en ce début d’été, c’est tout simplement la démocratie.

Il appartient aux partis de digérer les rapports des hauts fonctionnaires et de les transformer en politiques proposées au pays. Pour cela il faut que les fonctionnaires ne tiennent pas les partis et interdire l’élection des fonctionnaires dans les assemblées qui fixent leur rémunération. Il faut que les fonctionnaires incapables soient sanctionnés.  

L’encadrement mortifère de la médecine libérale est une politique qui doit se discuter au parlement, au minimum avec une couverture journalistique de qualité. Les organismes de veille sanitaire qui ont failli doivent être dissouts et leurs dirigeants renvoyés. Jamais des dirigeants fonctionnaires ne doivent s’adresser directement à la presse sauf pour répondre à des critiques ou des observations médiatisées par les politiques.

N’attendons évidemment pas cela ni de Macron ni de Castex. Mais qu’au moins la PQN fasse attention à ne pas sombrer aussi bas dans les bras de cette « énarchie compassionnelle » pantagruélique, qu’il faut détruire !

Oui il faut séparer le politique et la haute administration. La Nation n’a pas à être à ce point au service d’une secte qui a montré une incompétence et une avidité pharaoniques depuis 40 ans, avec ce merveilleux triomphe qu’aura été la prévention et la gestion de la crise sanitaire.  

Dégringolade

Il y a des jours comme çà. Tout dérape. Tout part en quenouille. Les yeux se décillent. Les illusions s’évaporent. Les béquilles usuelles qui nous permettent de ne pas tomber, se cassent. Nos bouées morales se dégonflent. Un océan de sottises emporte tout en tsunami. Comme ces touristes surpris par la grosse vague terrifiante qui s’approche, et dont l’œil vire sous l’effet de la terreur, nous commençons à cavaler dans nos têtes de façon éperdue, en cherchant un coin de survie morale.

Quel beau jour que celui où notre presse bien aimée nous a gâté par l’affichage raffiné d’un bouquet de nouvelles épatantes :

-        La Turquie, notre « alliée », s’installe en Lybie, après avoir annexé une partie de la Syrie. Que la diplomatie française est belle et efficace !

-        Mme Hidalgo annonçe avec son air de fouine réjouie habituel que la vitesse à Paris serait réduite partout à 30Km/h et que toutes les voitures diesel seraient interdites avant la fin de son prochain mandat.

-        Le conseil des 150 imbéciles tirés au sort par Macron-le-petit-malin, publiait 150 mesures plus débiles les unes que les autres. A quand un conseil tiré au sort pour régler tous les problèmes qui nous accablent ?  Quand on demande à des inconnus ignorants de régler les problèmes du monde, ils choisissent les mesures les plus radicales sans mesurer les impacts. Passons à 300 membres : on est sûr qu’on aura 300 sottises.

-        Pendant quatre jours une guerre urbaine avec armes à feu a eu lieu entre musulmans tchéchènes et musulmans arabes. « Chef, nous sommes deux contre 150 et ils sont armés. Qu’est-ce qu’on fait, chef ? ». On passe le bac (dévalué) mais La BAC, elle, est dépassée.

-        La statue du Général de Gaulle était couverte de peinture rouge et des manifestations nombreuses demandaient de supprimer les statues des « grands hommes français ». Les minorités étrangères et raciales se sentent majoritaires. La pavane anti-française s’organise sans obstacle.

-        Le Ministre de l’intérieur, ancien traîne latte de salles de jeux et du demi-monde de la nuit, reconverti dans le socialisme méditerranéen, explique que l’émotion doit l’emporter sur la loi !  « Castaner+Idiotie » sous Google, cela fait 4.500 messages !

-        On pleure sur le sort d’une « infirmière héroïque applaudie à 20h » qui a balancé un pavé de 2 kilos sur les agents et qui s’est fait embarquée sans trop de ménagement. Elle soignait son asthme au gaz lacrymogène !

-        L’ancienne procureur qui a inculpé Fillon plus vite que son ombre, explique qu’elle a subi d’énormes pressions mais que non, finalement, on l’a mal comprise.

-        Toute la presse bruisse d’articles à la gloire de MM Kohler et Ribadeau-Dumas, les figures caricaturales du pays profond énarchien.

-        M. Macron pense remplacer l’énarque masculin Philippe par l’énarque féminin Parly 2 à la tête des ministres. Quelle audace ! Quel président !  Quelle réinvention ! Finalement il choisira un énarque sinistre à accent du territoire. Cela vaut bien une femme énarque.

-        On a dépassé les 300 femmes violées dans le 14e arrondissement de Paris et la 5000ième agression contre une femme, depuis la dernière élection municipale, du fait de la substitution de population et d’un urbanisme criminogène. Au même moment Mme Schiappa, candidate « féministe » dans l’arrondissement expliquait que les électeurs locaux étaient des buses et qu’il ne fallait pas tenir compte de leur bêtise.

-        Un commentateur particulièrement fringant, connu pour toutes les erreurs de prévisions qu’il accumule depuis au moins 20 ans, explique que l’Europe vient d’être sauvée par la Commission grâce à un emprunt conçu d’une façon telle que la France devra rembourser 100 milliards pour les autres pays de l’Union ! Dans la même phrase, il explique que cet emprunt était la « dernière chance de l’UE ». Cet emprunt sauve -t-il les Français ou le projet fédéraliste européen ?

-        M. Macron, « le penseur de l’impensable », impose que le Doliprane soit fabriqué en France ! Non mais ! Et tous les fabricants de masques français, applaudis et encouragés dans l’émotion, se retrouvent avec des stocks invendables du fait des importations massives en provenance de la Chine. Le monde appartient aux lève-tôt… en attendant que les autres arrivent. La production appartient aux Français en attendant que la Chine les livre.

-        M. Trump roule dans la farine M. Le Maire. On ne taxera pas les Gafa. L’OCDE, créée pour répartir les prêts du plan Marshall, se survit comme une énorme bureaucratie et ne sert rigoureusement à rien. Mais les places sont bien rémunérées. Ne touchons à rien.

-        Un policier noir français se fait insulter comme traître à sa race et collabo des blancs racistes.

-        …

Heureusement le Français est né malin. Il a la déconfiture pétocharde et heureuse. Il n’y a plus de nation, plus d’état, plus de diplomatie, plus d’économie, plus de police ni de justice, plus d’enseignement, plus d’artistes, plus de cinéma, plus de littérature, plus de goût, plus de santé. Il n’a plus d’homme d’état ni de journalistes de qualité.

Bientôt on organisera devant les grands bâtiments que le monde nous envie des espaces d’agenouillement et de contrition.  La Sorbonne deviendra un lieu d’expiation collective, retrouvant sa fonction de régulation religieuse historique. Mme Hidalgo triomphalement réélue a renoncé à un objectif « ambitieux » de 2 vaches sur chaque toit à Paris d’ici 2024, à cause des effets de serre de leur gaz. Une réduction de la vitesse des métros à 20 km/h, puisque ce sont eux qui polluent le plus a été également écartée, comme la fermeture du périphérique pour implanter 50.000 fermes collectives vouées à la permaculture. Mais on y reviendra. On cessera de recruter des policiers blancs et on réservera les logements sociaux et les aides aux minorités agissantes. L’impôt sur les riches passera à 90% de leur revenu et l’ISF rétabli sera porté à 4% sur leur patrimoine. Faut c’qui faut !

Heureusement, on peut aller au Louvre, quand les fonctionnaires n’exercent pas leur droit de retrait, c’est-à-dire rarement, pour contempler le radeau de la Méduse.

Et personne n’a honte ?

Les Enarques face à la contestation de la bureaucratie française

Depuis qu’ils ont imposé Macron au pouvoir, par les moyens, que l’on sait, contre un insolent qui prétendait réduire drastiquement le nombre des fonctionnaires et modifier leurs statuts et conditions de carrière, l’Enarchie a été secouée par les Gilets Jaunes et la montée des « populismes » qui n’acceptent plus la « dictature des élites », en fait des hauts fonctionnaires. La crise sanitaire explose et tout d’un coup la scène médiatique s’emplit du spectacle sinistre d’une France bureaucratique au dernier degré et plutôt inefficace, alors que la dépense publique est au plus haut mondial et dans des proportions éhontées.

Cela chauffe pour la réputation de l’Enarchie qui avait l’habitude d’imposer aux médias un discours permanent sur la « merveilleuse fonction publique que le monde nous envie », dont la déclinaison médicale, « le merveilleux système hospitalier que le monde nous envie », a explosé en plein vol sous l’effet du virus. Lorsqu’on a cassé l’abominable ORTF, le mensonge sur « les merveilleux techniciens que le monde nous envie » avait pareillement éclaté. L’Etat, depuis la défaite de mai-juin 40, sous Pétain puis à la Libération, a pris la main sur toute la société et imposé sa chanson mensongère sur les bienfaits illimités de la bureaucratie française.  

Chirac avait proposé à Giscard par une lettre dont le contenu n’est plus facile à trouver sur le net, de ne pas tenir compte des esprits chagrins qui trouvaient qu’on allait trop loin dans l’intervention de l’Etat. Il fallait ignorer ces réclamations et avec un peu de doigté l’énarchie était là pour mille ans. Mitterrand n’a fait que reprendre la chanson, en poussant l’aile gauche de l’Enarchie.

Depuis les années 1990, les deux pentes idéologiques se sont rejointes pour défendre leurs intérêts communs. Ces hauts fonctionnaires savent parfaitement que les différences entre eux sont minimes. Le « en même temps » de Macron traduit cette quasi-identité. Comme l’énarchie a capturé le pouvoir politique et détient, structurellement, le pouvoir administratif, il ne reste plus que la rue et Internet à ceux qui n’acceptent pas le régime résultant.

Le problème est que le résultat global, pour la France, de cette mainmise, est catastrophique. L’affaire devient fâcheuse, car cela se voit. D’éminents représentants de la caste interviennent dans la presse pour contrer des réactions qui pourraient devenir gravement dommageables pour son monopole.  Nous avons déjà commenté un premier effort, ridicule. En voici un second, pire encore.

Un certain Jean-Ludovic Silicani prend la plume dans le Figaro du jour pour recadrer le bien penser. L’angle d’attaque est une plainte contre la mauvaise information des Français. Ils ne se rendent pas compte, les vilains, de la belle réalité que l’on doit aux hauts fonctionnaires. Cet énarque, ancien commissaire à la réforme de l’Etat, avec les merveilleux résultats que l’on sait, trouve abominable qu’on puisse penser que la France et ses élites administratives… cherchent à imposer un système anglo-saxon fondé sur la rentabilité. Il ne faut pas confondre Thatcher et leur action, tout de même. La preuve : l’Etat français est le grand champion en matière d’impôts et de dépenses publiques, d’effectifs publics et d’aides publiques. C’est bien la preuve que l’énarchie est sympa non ? On pensait que c’était une difficulté. Mais non ! Le vrai problème, pour un haut fonctionnaire, c’est que l’extrême gauche parle de thatchérisme !  

Notre auteur veut que nous  gardions à l’esprit que notre leadership fiscal mondial n’est pas le fruit d’un étatisme de mauvais goût. L’état français, proprement dit, n’est pas plus lourd que partout ailleurs.  L’Etat est une arroseuse mais pas pour les fonctionnaires. En fait on a fait le choix d’en recruter beaucoup mais sans les payer bien. Les fonctionnaires travaillent pour le bien commun avec de petits salaires. Ils se dévouent pour les autres sans en trouver une grande satisfaction financière. Admirez leur vertu ! Si les dépenses sont hautes, c’est parce qu’on gave d’argent cash les Français. La dépense publique, c’est à 60 % des redistributions d’argent. Si vous voulez réduire, tapez dans ce paquet-là,  svp, nous suggère notre auteur ! En vous rappelant l’injustice des propos des Gilets jaunes sur l’abandon de la France périphérique : l’essentiel des redistributions concernent les pauvres et les régions. On est si gentil ! 32% du PIB et 5 points de mieux qu’en 2000, voilà la réalité du système redistributif français. Les gentils fonctionnaires sous-payés s’acharnent seulement à bien distribuer le tout.

La seule chose qu’un ancien commissaire à la réforme de l’Etat ait à dire tient dans le message suivant : « sabrer si vous le voulez dans les dépenses de redistribution mais pas dans celles de l’administration ». On comprend pourquoi le RGPP et toutes les initiatives de ce genre n’ont eu aucune efficacité.

Alors oui, par rapport à l’Allemagne toutes nos politiques sont plus coûteuses de plusieurs points de PIB. C’est bien la preuve qu’on n’a pas choisi la voie anglo-saxonne de la rentabilité, non ? Cesser de nous reprocher de ne pas faire ce qu’il faut. Nous, bons énarques, nous faisons tout pour vous satisfaire.

La solution de l’énarchie militante : conserver notre niveau élevé de dépenses publiques, certes sans l’augmenter trop. Car les Français aiment cela et c’est notre ADN national.  « Demande forte de la nation et ciment national », on ne peut pas toucher au sacré ! Surtout que dans presque tous les domaines, cela ne marche pas terrible, terrible. La santé, l’école, etc., on est mal. Le but est de faire mieux mais sans réduire quoi que ce soit naturellement. Pour cela « il faut moderniser en profondeur la formation, les missions, les parcours professionnels et les rémunérations » des agents publics. Et comme il y a une certaine incompréhension des administrés, il faut déconcentrer au plus près.

Résumons : « nous hauts fonctionnaires, nous sommes formidables. On n’est pas du tout animé par l’idée de profit et de résultats à l’anglo-saxonne. Nous sommes nombreux mais pas chers. On se sacrifie pour les autres. Si vous n’êtes pas contents, réduisez les redistributions mais ne touchez à rien chez nous. Et laissez-nous nous auto-organiser à notre guise pour vous servir ».  CQFD !

Aucune réflexion sur les motifs qui font que les grandes fonctions publiques sont à la dérive. L’excès de bureaucratie est présenté comme la preuve positive qu’elle n’est pas animée de prurit anglo saxon mais pas comme un problème ! L’excès de redistribution, d’impôts et de taxes qui ont conduit à la stagnation du salaire moyen pendant quarante ans, et au recul français dans presque toutes les industries ? Pas un mot.  Le temps de travail trop faible des agents, leur productivité insuffisante, leur tendance à paralyser la vie par des réglementations toujours plus nombreuses, enchevêtrées et complexes ? Pas un mot. Certes les infirmières sont les plus mal payées d’Europe, mais pourquoi le Ministère de la santé et les ARS concentrent-ils 20.000 fonctionnaires, alors qu’il n’y a que 30.000 médecins de ville généralistes de moins de 60 ans ? Que l’administration représente 35% des postes en France dans la santé contre 25% en Allemagne, avec des résultats qualitatifs en matière de soins défavorables à la France ?

Ce monsieur Silicani se garde bien de préciser quelles réductions il proposerait dans les redistributions d’argent en cash. 

La conclusion est évidente : il ne faut pas réduire le champ de l’administration, ni ses effectifs. Ne touchons pas aux exécutants sur le terrain. On doit simplement les aider à travailler plus et mieux.

On ne peut pas se moquer du monde plus gracieusement.

La première mesure fondamentale est de séparer le politique et l’administratif en France et casser l’énarchie compassionnelle dominante. La mentalité des trop nombreux Silicani en France interdit toute réforme utile. Ce n’est pas à eux qu’il faut confier la réforme de nos politiques publiques. Ils devront l’exécuter, sous la tutelle étroite du politique donc des citoyens. Et obéir. Les vertus qu’on attend d’eux est l’efficacité dans l’application des décisions politiques. Pas la défense et l’illustration des ravages qu’ils causent depuis qu’ils ont pris le pouvoir en 1974, avec le couple Giscard- Chirac, dommages qu’on voit si bien avec le couple Macron- Philippe, près de 45 ans plus tard, alors que le pays est à genoux. 

Le gouffre

La mode, dans les organes de presse de gauche et les médias macronistes, est de juger que la manière française de gérer la crise sanitaire est certes peu engageante mais somme-toute du niveau de ce qui a été pratiqué ailleurs avec des résultats comparables.

La vérité est tout autre. La France a fait face avec les réflexes d’un pays qui a accepté depuis Giscard de se livrer à une bureaucratie unique au monde et a considéré, depuis Mitterrand, que la rémunération des personnes qui y résident devait non plus dépendre de son travail mais d'allocations arrachées à d’hypothétiques « autres », traqués et fiscalisés de façon hystérique.

Une bureaucratie politisée et idéologisée, déraisonnable par son ampleur et son coût, a pris le pouvoir dans tous les rouages de la société française. Tout le monde voit que la multiplication des échelons administratifs, leurs chevauchements, leur irresponsabilité, le tricotage d’un maillage réglementaire inextricable avec un degré de détail délirant, associé à une posture idéologique « anti-bourgeoise » (voir les promotion Robespierre ou Jean Jaurès à l’ENA), ont créé une inefficacité effarante, la restriction et presque l’évanouissement des compétences, qui deviennent résiduelles.  Qu’il s’agisse de la santé, des transports, de l’école, et d’une façon générale de toutes les fonctions civiles de l’Etat, les Enarques à l’écoute des ONG les plus actives et hystériques, ont verrouillé l’action des Français dynamiques et entravé voire chassé du pays les plus utiles, ceux qui montraient des qualités exceptionnelles et du mérite dans des conditions le plus souvent difficiles.  

On le voit aujourd’hui dans le domaine de la santé, devenu un bunker bureaucratique où les médecins sachants ont été mis sous tutelle, au profit d’un écheveau de structures politisées comme les ARS et d’une règlementation laissée à des clans socialistes ayant choisi la politique avant la médecine, façon Lévy-Buzin. Cet énorme Moloch a été totalement surpris par le virus Sars-Cov-2 et lorsqu’on fera le bilan, on verra se dessiner une véritable horreur, qu’il est impossible de décrire totalement aujourd’hui pour ne pas paniquer le pays.

L’esprit qui a présidé en 1981 à la prise de pouvoir des socialistes, coalisés avec les communistes staliniens ou trotskistes, sans compter les opportunistes prêts à pactiser pour de l’argent, et une partie des chrétiens démocrates saisis par des variantes de la théologie de la révolution-libérartion, est une autre dimension du drame français. D’un côté les méchants bourgeois, à nouveau, qu’il s’agissait de réduire à quia et de l’autre, les salariés, ces malheureuses victimes qu’il s’agissait de caliner, de protéger, d’aider, de satisfaire par tous les moyens de la loi et du fisc. Alors la machine à créer des « droits à » s’est emballée, en même temps qu’on limitait les « droits de », infâme relique du monde bourgeois honnis.  Il en est résulté un endettement colossal et une pression fiscale de champion du monde, avec des distributions d’allocations sociales, de soins, de logements, d’éducation (parait-il !) qui fait que nous survolons les pics de la générosité sociale à des hauteurs ici encore uniques au monde.

Le résultat :  les Français ont cessé de rattraper le niveau de vie américain dès 1982 et perdent du terrain par rapport aux meilleurs à un rythme accélérée depuis. On sait que depuis 2002, les Allemands ont gagné 15% de plus de revenu moyen que les Français. Et sur tout sujet on voit que l’Etat français ruiné est passé du côté des pays sous développé sur tous les financements internationaux. Il suffit de constater qu’un seul homme, Bill Gates, contribue plus que la France au budget de l’OMS !

Ces deux tendances maladives, bureaucratie triomphante et redistribution incontrôlable, correspondent désormais à une demande profonde de l’opinion publique, biberonnée dès l’école au lait frelaté de ces idéologies délétères, et abreuvée ensuite dans le même sens par les médias dominants. Beaucoup trop d’ayant-droit-à, français ou non, attendent désormais des autres l’essentiel de leur revenu et se considèrent comme « clients » de la politique, en fait de la bureaucratie répartitrice. 

Emmanuel Macron symbolise parfaitement ce double ancrage dans la bureaucratie dominante et dans la sociale démocratie infantilisante, appuyée sur les médias et la com’. Face à la crise sanitaire, sa réaction ne pouvait être que bureaucratique et « généreuse », au sens d’un « coût démesuré ».

La décadence du système de la santé français totalement bureaucratisé est maintenant parfaitement claire, analysée et actée. Elle est symbolisée d’une part par le scandale de l’absence de masques qui prouve que le « j’menfichisme » irresponsable règne sans partage et secondairement par l’interdiction de prescription de la chloroquine par les médecins de ville, qui démontre les guerres de clans assassines, dans l’indifférence des besoins réels. Le taux de décès dans les services d’urgence, quand on osera en parler, est tellement terrifiant qu’il faudra bien un jour ou l’autre l’affronter les yeux ouverts.  On n’applaudira pas toujours à 20 h le transfert à Rungis de près de la moitié des malades hospitalisés avec un syndrome respiratoire aigu dans la Région Parisienne !

C’est dans les résultats économiques que la folie de la tradition française d’hyper générosité sociale apparaît déjà dans toute sa perversité. Les travailleurs-travailleuses se sont précipités dans un système où ils recevaient 85% de leur salaire sans travailler. Ils ont « adoré » !  Les syndicats ont refusé toutes les solutions de travail résiduel possible. « Le grand capital veut nous faire mourir pour ses seuls profits ». Ce qui s’est passé aux PTT est absolument honteux.  Mais on a retrouvé la même mentalité presque partout.

Il fallait à l’évidence, en sachant et la durée et l’ampleur de la crise, assurer la matérielle des personnes privées de travail, en utilisant les congés payés, les RTT et des subventions bien moins élevées que les 85% des temps normaux. Si six des huit semaines de confinements avaient été payés par les congés et les RTT, le solde aurait plus raisonnable à financer. Et ce solde, avec une prestation réduite d’un tiers, aurait moins gravement détruit nos comptes publics. Bien sûr, il aurait été normal de baisser d’une même proportion les rémunérations des fonctionnaires ou assimilés qui ne travaillaient pas. Au lieu de cela on parle d’une prime pour ceux qui ont continué de travailler et partout on plaint les malheureux confinés qui ont besoin de vacances et on refuse le retour rapide des élèves dans les écoles et les universités (alors qu’ils ne risquent pratiquement rien).

Le résultat devient évident. La France est le pays dont le PIB a le plus diminué au premier trimestre : 5.8%. A peine le triple des pays les mieux gérés ! Rions ensemble mes biens chers frères ! Et il n’y avait que 15 jours de blocage de la production.  Le second trimestre va être délirant. On court à une perte de PIB sur l’année de plus de 300 milliards, compensée actuellement par la dette et la création monétaire. Comme nous l’avions estimé dès février, nous serons bien autour de 3.000 milliards de dettes publiques à fin 2021, pour 1.2 à1,5 milliards de valeur ajoutée des entreprises. Avec un taux de production moindre que celui des autres La France a accru son déficit commercial pendant la période. En chantant des louanges à la « relocalisation ». Le crétinisme économique a de beaux jours devant lui en France.

Reste à savoir comment se passera la suite. Le tourisme et les points forts de l’industrie française, sont touchés pour longtemps. Tout le culturel est anéanti. Sauf les professionnels dépendant de contrats publics permanents. Mais l’Etat est ruiné pour tellement longtemps qu’il serait étonnant qu’ils puissent continuer à payer tant de monde.

Si les Français ne se rendent pas compte, et vite, qu’il faut, pour sortir d’un trou de production, travailler plus, plus longtemps, avec moins de redistribution, moins de largesses, moins de récriminations, moins de « droit à » et plus « d’obligation de », on va vers 20 ans de tourments gravissimes. Rappelons qu’on ne s’est toujours pas remis de la crise de 1973-1974 (50 ans déjà) ni de l’arrivée au pouvoir du Programme Commun de la Gauche.

On ne prend visiblement pas le chemin de la prise de conscience. Une calino-thérapie pour débiles est à l’œuvre, avec, en bouquet, 50 euros pour réparer son vélo ! Quand le Medef a parlé de travailler un peu plus, son Président a été raillé et renvoyé aussitôt à ses fantasmes. « Indécent » voilà le mot qui a été répété à l’envi par absolument tout le monde dans les médias et les partis politiques. On verse 9 milliards à une entreprise, Air Grève qui en vaut 1.4 et qui est ruinée depuis longtemps par la rotation des hauts fonctionnaires dans ses instances de direction (cf Parly II), et des grèves à répétition des pilotes, tout lui interdisant les vols intérieurs. On annonce des milliards de subventions nouvelles pour la SNCF, structurellement ruinée depuis longtemps et qui annonce juste après que l’Etat a repris sa dette qu’elle vient de perdre 3 milliards en attendant mieux.  On confirme ou au promet de fantastiques augmentations de salaires pour les « soignants » et les « enseignants » (les mots médecins et professeurs ont disparu du langage depuis longtemps. La compétence, on vous le dit, n’est plus ce qui compte).

Bref la France veut, sous la houlette de l’Enarchie Compassionnelle, gérer la crise et l’après crise comme elle a géré la France précédemment.  Nous disons ici que cette démarche est suicidaire.  Le seul résultat sera une nouvelle perte de respectabilité et d’influence internationale, et, à l’intérieur, un nouvel effondrement de sa prospérité, de ses capacités et de son dynamisme, avec une formidable régression de l’espoir et des libertés.

Le Français, né malin, ferait bien de se réveiller rapidement. Il n’y a pas d’avenir au bout du chemin sur lequel il se laisse entraîner. Quand on est au bord du gouffre, il est dangereux de crier : « en avant comme avant ! »

L’Union Européenne et l’exploitation du virus Sars-cov-2

Un des côtés franchement odieux des européistes est l’opportunisme qui les animent à chaque fois qu’une crise touche le monde pour arracher aux Etats plus de pouvoirs et de moyens, alors que rien ne prouve jamais que les démembrements obtenus auraient eu un avantage quelconque. La crise de  2008 a vu une extension considérable du rôle de la BCE dans le contrôle des banques, sans réel bénéfice pour personne.              

Ce soir, l’interview de Thierry Breton est annoncée et on nous promet un discours en faveur d’une extension du rôle de l’UE dans la santé. L’Europe institutionnelle avait-elle un rôle à jouer face à l’épidémie de coronavirus et a-t-elle eu une attitude utile et efficace ?  Tout le monde a constaté que non, mais la réponse immédiate a été : « normal, ce n’est pas une compétence de l’Union Européenne ».

Ce qui est partiellement faux.

La Commission et le Parlement, depuis le catastrophique traité de Lisbonne, se sont vus attribués la possibilité d’agir à peu près dans tous les domaines, même et surtout dans tous ceux qui ne sont pas de la compétence exclusive de la Commission. Il faut se souvenir que le traité de Lisbonne accorde des compétences exclusives à la Commission mais a supprimé les politiques exclusives des états.

« Il existe des défis transnationaux, communs à tous les Européens, sur lesquels avoir une vision d’ensemble devient un atout. Dans ces cas, l’action de l’Union européenne vient compléter celle des Etats ». Comme il n’y a guère de sujets où de tels défis ne peuvent pas se trouver, tout est ouvert à des « politiques complémentaires » pou « d’appui » dont le développement pourra, à terme, créer les conditions d’un nouveau monopole d’initiative de la Commission. C’est la politique dite du rhizome, née à l’extrême-gauche, reprise par les Islamistes et idéale pour les européistes, tendance Jean Monnet et comité Delors : des racines souterraines se développent partout, se joignent et finissent par créer un tissu inexpugnable.

L’exemple de la politique de santé le démontre avec la plus grande clarté. Qui sait qu’il y a une politique de santé publique européenne ? Personne à part quelques initiés. La presse quotidienne nationale n’en parle pas. Les grands médias télévisés encore moins. Même les professionnels de la politique dans les partis n’en savent en général rien. Lors d’une récente l’émission Zemmour & Naulleau personne ne paraissait même le savoir, alors qu’il s’agit de journalistes plutôt bien informés.

Le traité sur le fonctionnement de l'UE (TFUE) lui donne pourtant, à l'article 168, une base pour intervenir dans les domaines (très larges) suivants :

    L'amélioration de la santé publique ;

    L'information et l'éducation en matière de santé ;

    La prévention des maladies et des causes de danger pour la santé physique et mentale ;

    La lutte contre les grands fléaux, en favorisant la recherche sur leurs causes, leur transmission et leur prévention ;

    La surveillance, l'alerte et la lutte contre les menaces transfrontières graves sur la santé ;

    La réduction des effets nocifs de la drogue sur la santé.

 

On voit que la « surveillance et l’alerte contre les menaces transfrontalières graves sur la santé » sont dans la liste et que le Sars-Cov-2 a dû être immédiatement ciblé par la cellule « d’appui » (sic) européen, comme menace grave transfrontalière. En vérité, il ne s’est rien passé du tout et les Etats ont pris leur responsabilité et fermé leurs frontières dès qu’ils ont compris la nature de la menace, sauf naturellement E. Macron pour qui l’idéologie européiste est un réflexe plus solide que la crainte des effets d’un virus sur la population du pays qu’il dirige. 

Certains diront : peut-être l’administration de cette fonction d’appui n’avait-elle pas pu être effectivement mise en œuvre. Pas d’effectif ; pas de budget ; pas d’action. Normal !

Faux une fois de plus. 

« L'UE agit dans le cadre d'une programmation pluriannuelle, mise en œuvre par l'Agence exécutive pour les consommateurs, la santé et l’alimentation (CHAFEA). Actuellement inscrit dans la stratégie globale Europe 2020, le Programme Santé pour la période 2014-2020 poursuit "quatre objectifs spécifiques dans 23 domaines prioritaires" :  

    "Prévenir les maladies et favoriser des modes de vie sains" ;

    "Protéger les citoyens des menaces transfrontières graves" ;

    "Contribuer à des systèmes de santé innovants, efficaces et viables" ;

    "Faciliter l’accès des citoyens à des soins de santé sûrs et de qualité".

Pour réaliser ces objectifs, des appels à propositions, appels d'offres et appels pour des actions conjointes sont lancés par la CHAFEA. Les financements sont attribués en fonction des priorités et des critères redéfinis chaque année avec les Etats membres dans un "plan de travail annuel". Le premier programme Santé (2003-2007) de l'UE bénéficiait d'une enveloppe de 353,77 millions d'euros, le deuxième (2008-2013) de 321,50 millions d'euros. Le programme actuel est quant à lui doté d'un budget de 449,4 millions d'euros. »

Donc, nous trouvons bien une administration, la CHAFEA, et d’un budget d’un demi-milliard d’euros, ce qui n’est pas rien, qui aurait été très utile pour acheter des masques, des tests et des respirateurs. 

Il existe deux autres instances :

- le Direction Générale de la Santé (DG Santé), qui dépend du commissaire européen à la santé

- la Direction Générale de la recherche (DG Recherche), qui dépend du commissaire européen à la recherche.

De ces instances, seule DG Recherche, gérant la contribution financière des états membres et finançant les projets clefs, a un réel pouvoir. DG santé n'est absolument pas habituée à intervenir en cas de crise et est d'ailleurs incapable de le faire, simplement par qu’elles sont privées de compétences médicales.

« Toutes ces directions sont truffées de bureaucrates qui ne connaissent qu'une chose : la novlangue bureaucratique ; ils ont une idée totalement floue de la réalité. Dans une période comme celle que nous vivons ils sont complètement perdus », dira en démissionnant le président du Centre Européen de Recherche.

Impact de ce budget, de ce plan d’action et de cette administration sur la politique contre le virus ? Nul. De l’argent fichu en l’air. Mais quelques prébendiers ont été et restent bien rémunérés et une racine a été plantée pour expliquer que l’Union aurait dû être à la tête de la lutte contre le virus, qu’il faut lui donner plus de moyens, qu’il faut une « vraie » politique de santé publique européenne, avec un budget réellement conséquent, d’au moins x% du PIB global etc. Telle est l’éternelle réclamation des européistes : l’Union européenne a été défaillante, il faut lui donner plus de pouvoirs et d’argent. 

Des exemples comme celui-ci, il y en a des dizaines, avec à chaque fois une enflure des programmes et des dépenses au fur et à mesure que le temps passe, dans le silence médiatique total, avec des résultats nuls, sinon celui de déresponsabiliser les Etats, confrontés à mille luttes analogues,  portés par des groupes de pression, des élus européens qui se croient titulaires de la politique à y mener, des associations militantes ou des clubs subventionnés par l’UE et qui militent inlassablement pour « toujours plus d’Europe ».

Comme l’écrit Giscard : « La seule démarche fédérative qui peut aboutir en Europe n’est pas la démarche imposée du haut vers le bas, de type napoléonien, vouée à l’échec, mais celle conduite avec réalisme du bas vers le haut, par le jeu du transfert de compétences ! » Surtout si ces transferts sont cachés à l’opinion.

En attendant la Commission, le 7 avril, entendait jouer la mouche du coche sur le déconfinement : « Demain (mercredi 8) la Commission va adopter des orientations, sa vision sur comment les États membres devraient de manière coordonnée mettre en œuvre, le moment venu, des mesures pour sortir de cette période de confinement et, de manière générale, des autres mesures prises dans ce contexte », a annoncé mardi son porte-parole Eric Mamer. « Nous pensons qu'il est important de sortir avec ces propositions maintenant puisque certains Etats membres commencent déjà à annoncer des premiers pas dans cette direction pour les semaines à venir, et il nous a semblé très important que cela puisse se faire de manière coordonnée », a-t-il précisé.

Pour ceux qui ne le savent pas, il existe un service des porte-parole, avec chef et chefs adjoints et 12 porte-parole, plus une flopée de secrétaires et administratifs, dans plusieurs centaines de m2, avec informatique, bureautique, etc. Personne ne tient compte de ce qu’ils peuvent bien dire. La PQN française ne rapporte JAMAIS les propos de ce service.

Les bureaucrates restent et Mauro Ferrari, le président du centre de recherche européen, a remis sa démission. Servir de caution à un « machin » au milieu d’une catastrophe sanitaire ne lui a pas paru digne. Bravo !

Il serait peut-être utile de tirer définitivement la leçon de cet échec cinglant.

Il vaut mieux ne pas créer d’institutions ni de budget s’ils ne servent qu’à faire semblant et à grignoter du pouvoir sur les Etats, et éviter de les peupler de bureaucrates incapables (mais super bien rémunérés et/ou en argent et/ou en honneurs). 

Les Européistes, eux, sont déjà en chasse. L’institut Jacques Delors l’affirme : « L’UE ne dispose que d’une compétence d’appui, qui prévoit pour l’essentiel des actions de coordination et de coopération. Une fois passée, la crise liée au Covid-19 devra être l’occasion de revoir les dispositifs existants et de réfléchir à la mise en place d’une véritable politique commune européenne de la santé, y compris sur le plan de la production industrielle. Plus que jamais, les citoyens demandent à l’Europe de les protéger, sur le plan sanitaire comme dans d’autres domaines ».

L’Europe protectrice ? Elle a tout cédé à la mondialisation version américaine, supprimé le tarif extérieur commun, accepté des traités commerciaux inégaux, toléré des sanctions américaines de D. Trump sans vraie réaction, imposé une croissance faible dans le cadre de budgets cadenassés, refusé de contrôler les mouvements de populations problématiques, interdit de créer des grandes entreprises européennes capables de résister aux molochs américains et Chinois, etc.

La seule chose quoi intéresse l’UE et les mouvements européistes, c’est d’arracher le plus de pouvoir et d’argent possible aux Etats nationaux, éclatés par la régionalisation, et devenus un ensemble de « territoires » sans force et sans âmes, afin, à terme, de créer une Europe fédérale de type américaine et sous domination américaine, parlant anglais et gérant pratiquement toutes les politiques au profit de grands intérêts étrangers, tout en faisant droit à mille lobbies et groupements militants.  

Une fois une fonction captée, impossible de revenir en arrière. Le fait que  les socialistes, de Mitterrand à Hollande aient détruit le système de santé français, avec l’appauvrissement des médecins et chirurgiens libéraux, l’installation d’une bureaucratie terrifiante, incapable et paralysante (35% d’administratifs en France contre 24% en Allemagne) ,  les 35 heures et la retraite à 60 ans, l’imposition d’une cogestion avec les syndicats,  la sous-traitance au moins disant mondial pour les médicaments et les équipement médicaux, l’envahissement des structures par des immigrés, légaux ou non, avec le triomphe de la sottise tous azimuts avec Marisol Touraine, incapable notoire,  imposée pendant 5 ans à des professionnels de santé catastrophés, ne justifie pas qu’on transfère la politique de santé à l’Union Européenne.

Non, il faut simplement l’arracher au socialisme et à l’énarchie, pour la rendre aux professionnels de santé.

Sauvy ! Reviens ! La réflexion démographique se meurt, comme la natalité française !

La démographie est aujourd’hui plus que jamais un terrain miné, ce qui n’aurait pas surpris Alfred Sauvy qui, le premier et dès l’entre-deux guerres, a été confronté à l’envie de non-dit et surtout à la propagation d’erreurs tragiques mais que certains souhaitaient entendre et diffuser.

Les statistiques démographiques sont aujourd’hui ou interdites ou torturées lorsqu’on évoque le vieillissement et le « grand remplacement », c’est-à-dire la substitution de la population indigène par des groupes venus massivement d’ailleurs et qui sont d’ores et déjà devenus majoritaires dans certaines parties de la France. Certains groupes, dès qu’ils sont majoritaires, écartent les mœurs locales et veulent imposer leurs propres conceptions dont certaines sont plutôt éloignés du modèle français de démocratie et de liberté.

La négation démographique pèse lourd dans les phénomènes politiques et économiques. Elle crée des contradictions insurmontables entre doctrines et effets de l’application des doctrines. Elle obère gravement la manière d’observer et d’interpréter la réalité. Certains démographes sont devenus d’incontournables « menteurs compulsifs » et imposent l’histoire rêvée que le politiquement correct du moment exige, qui est actuellement « de gauche ». Donc les faits sont « fascistes », comme on disait à l’Odéon en 1968, et ne doivent pas empêcher de penser bien. Vis à vis de telle réalité la gauche bien-pensante, à la remorque des socialistes révolutionnaires (Trotskistes et Communistes résiduels, Marxistes indécrottables, hyper-gauchistes, Verts anti-capitalistes, Anarchistes violents, technicien de la révolution pour la révolution,  ex-Maoïstes regrettant leur jeunesse où ils applaudissaient aux exécutions de masse en Chine de « mandarins » par leur propre enfant et la Révolution Culturelle…) a toujours appliqué la séquence popularisée par Léon Chaix : occultation, le plus longtemps possible, négation, quand on ne plus cacher, minimisation quand on ne peut plus nier et exonération quand les faits s’étalent dans leur splendeur. Cette manière de faire protège son magistère et sa domination de l’opinion.

Nous sommes de ceux qui ne comprennent pas vraiment pourquoi on devrait accepter une telle obfuscation de l’observation et de la réflexion sur des faits de sociétés majeurs.

Le plus gros mensonge est d’avoir fait croire pendant des décennies que la natalité « française », contrairement aux autres pays se maintenait fort correctement. L’Italie, le Japon, l’Allemagne et les pays de l’Est récemment libérés du joug communiste faisaient figure de cas maladifs, avec  des taux de fécondité très en dessous des seuils de renouvellement de la population, et des baisses effectives de la population globale dans certains pays, très visibles comme au Japon.

En vérité, le phénomène a été exactement le même en France pour les Français de souche. Comment le savoir puisque les statistiques de ce type sont interdites ? Rien de plus simple. Certains sites de généalogie présentent des statistiques totalement publiques sur les lignées proprement françaises, c’est-à-dire sur les noms de famille prévalents en France depuis 1890. En suivant la natalité de ces lignées, on obtient des évolutions frappantes par leur convergence.

On connait par exemple pour les dix noms les plus répandus actuellement en France et l’évolution des naissances par tranches de 25 ans (1890-1915, 1916-1940,1941-1965, 1966-1990). Malheureusement il manque la séquence 1990-2015, le site (philae)  ayant voulu montrer les résultats sur un siècle seulement.

Pour les confinés curieux qui ont du temps à utiliser intelligemment, il suffit de prendre soit les 10 premiers noms, soit les 100 premier, soit cent noms au hasard, et de faire les additions et les comparaisons.  Nous l’avons fait et il n’y a pratiquement pas de variations dans les résultats. Il est donc peu probable qu’en faisant une addition exhaustive ont trouve une variation significative.

Donnons ici les résultats sur les dix premiers noms puisque tout le monde peut faire la vérification en moins d’une demi-heure.

C’est une population d’environ 1.200.000 personnes que l’on peut suivre sur un siècle. L’étiage 1890-1915 est très bas, avec moins de 210.000 naissances en une génération. Le malthusianisme du XIXe siècle est bien connu. Il a été accusé par la grande stagnation de la fin du siècle, après la défaite de 1870 et la perte des réserves d’or de la France, qui a permis à l’Allemagne de fonder le Mark, mais assommé l’économie française.  Après la saignée de 14-18, la courbe des naissances se redressent de 25% avec autour de 262.000 naissances. Ce n’est pas un « boom » mais les mesures natalistes et les alertes démographiques commencent du fait des pertes de la guerre et du grand nombre de femmes qui ne peuvent pas trouver mari. « Sans doute, l'opinion française n'a-t-elle pas encore saisi la liaison étroite, directe, entre les difficultés aiguës que nous connaissons actuellement et le mal chronique, indolore à ses débuts, qui nous touche depuis plus d'un demi-siècle... » écrit Sauvy, sans distinguer entre la première et la seconde partie de ce demi-siècle. Le boom arrive entre 1941 et 1965, avec plus de 355.000 naissances soit une hausse de près de 40% sur le quart de siècle précédent et près de 70% par rapport à la fin du 19e siècle.

Rappelons qu’il s’agit de lignées proprement françaises, portant les noms les plus portés il y a plus de cent ans et probablement depuis plusieurs siècles. La lignée des Martin remonte aux Romains !  

Que se passe-t-il entre 1966 et 1990 ? Le chiffre baisse ! On ne constate plus que 321.000 naissances. La baisse est de 10%, ce qui peut paraître faible. Compte tenu de la diminution de la mortalité, il est probable que le nombre de membres des lignées concernés à continué de croître. Mais la chute a commencé, sous l’effet de mai 1968, de la légalisation de l’avortement, de la destruction du mariage, de la « pilule » qui permet la liberté sexuelle des femmes sans le risque d’enfantement et de l’action des mouvements féministes qui refusent que la femme soit considérée autrement que comme un homme comme les autres et exigent qu’elle s’éloigne des nécessités de l’enfantement et de la famille. Dès les années 70, on ridiculise le discours nataliste. Michel Debré est caricaturé avec un entonnoir sur la tête comme un foldingue du « natalisme » qui renverrait les femmes à leur rôle primaire de poule pondeuse et à leur fonction sociale de maîtresse du gynécée.  Les démographes qui dans la foulée de Sauvy, avaient souligné l’importance d’une natalité forte sont écartés au profit des servants du nouveau discours.  Il n’y a aucun problème démographique ! Pas d’inquiétude ! Certes les femmes ne font plus d’enfants aux âges habituels mais elles le feront plus tard. Ce discours tenu par exemple par Le Bras dès le début des années 80 s’est sublimé sur la côte Ouest des Etats-Unis où les post modernistes suggèrent que les femmes congèlent leurs ovules pour faire des enfants lorsqu’elles seront à la retraite !

La femme au foyer se retrouve bientôt seule, sans repères sociaux et ridiculisée par les journaux féminins qui jusque-là valorisaient ses tâches traditionnelles. Des journaux comme Marie-Claire migre vers les bons conseils érotiques et abandonnent les aiguilles à tricoter, comme les recettes de cuisine. Cosmopolitain, sous inspiration féministe américaine, est une revue entièrement tournée vers les exigences de la nouvelle femme qui se comporte comme un homme, trompe son mari sans vergogne, se réalise sur tous les plans, aspire à l’égalité des salaires plus qu’à créer une atmosphère aimante dans sa famille, etc. Le taux de divorce augmente rapidement et atteint près de 50% des ménages mariés à Paris dès les années 80 (on n’en est aujourd’hui à près de 75%) . Giscard est passé par là et Mitterrand accélère la cadence.

Ce changement de paradigme est l’explication majeure de la chute de la natalité, alors que la mortinatalité, encore forte au lendemain de la guerre, devient très faible.

Une baisse de la natalité de notre échantillon parait faible mais le taux de 10% est trompeur car le nombre des femmes en âge de procréer ayant augmenté de 40%, on aurait dû retrouver une hausse, même plus faible. . En fait le trou entre la valeur qu’aurait donné la prolongation de la tendance précédente et le chiffre réel se situe sans doute entre 40 à 50%. Il s’agit bien d’une rupture significative et d’une grande ampleur.

On ne connait pas les chiffres de l’échantillon pour la période 1990 à nos jours, mais on sait quel a été le désastre global. Selon l’Insee le « taux de natalité » qui était de 20.6 pour mille en 1950 et passé à 11.8, soit une baisse de moitié. L’indicateur de fécondité est descendu à 189 venant de 294, en tenant compte des naissances de mères immigrées, donc là encore il s’agit d’une baisse de près de 50% pour les autochtones. Tout s’est accéléré.  On sait les mesures antinatalistes assumées prises par Hollande et Macron. Désormais et depuis désormais plusieurs années, le nombre des naissances globales baisse, de plus en plus lourdement, alors que les chiffres tiennent compte de la surnatalité des familles immigrées venues par le regroupement familial, l’immigration légale et illégale.

La rupture constatée en 1990 est donc devenue « une descente aux enfers » et il est désormais certain que la population globale de notre échantillon a commencé sa baisse et pas seulement celui de ses naissances. Ajoutons que la surmortalité des personnes âgées due au Sars-Covid-2 va frapper principalement les populations enracinées qui ont plus subies le vieillissement que les nouveaux entrants.  

Si on tient à une bonne appréciation démographique, il faut donc admettre qu’on assiste aujourd’hui à la réduction progressive mais accélérée des lignées françaises anciennes, qui ont dû atteindre leur pic autour de l’an 2000, au profit des populations immigrées puisque la population globale continue à augmenter en France. La seule incertitude n’est pas de savoir si les populations natives deviendront minoritaires mais si elles le seront en 2060 ou en 2100.

Il reste à déterminer si la substitution de population dans une ancienne « patrie » devenue un « territoire » avec des archipels ethniques ou culturels en tension, est une bonne perspective ou non. Le politiquement correct du moment exige qu’on affirme que oui mais ne veut pas qu’on sache que l’affaire est en cours, sorte d’hommage du vice à la vertu. L’instinct patriotique stipule que non, mais est encouragé à se taire. Il y aurait quelque honte passéiste à s’en prévaloir. Un tel déchirement est pénible car ce débat n’a rien de vénéneux et porte sur des aspects réellement fondamentaux de ce qui fonde l’organisation sociale, la nation et le régime politique.

Il est clair qu’un pays qui se ferme et ne fait plus d’enfants va faire face à de graves inconvénients. Au Japon, les économistes ont déjà calculé que certaines villes ne pourront bientôt plus faire face à leur entretien. Comme les grands châteaux qui étaient fait des villes associées à un régime social sont tombés en désuétude puis en ruine, des villes entières subiront le même sort.  Au Japon la population a baissé d’environ 2.000.000 de personnes depuis son pic, soit une ville comme Paris. L’Allemagne a une population stagnante et même légèrement déclinante depuis longtemps. La population de la Turquie qui était à peu près le quart de celle de l’Allemagne il y a cinquante ans est désormais quasiment la même. En termes de pouvoir politique et de diplomatie, l’effondrement démographique a un impact violent, comme on le voit dans les discussions Merkel Erdogan.

 

Du point de vue des libertés individuelles, il n’y a guère débat. La possibilité offerte à chacun de ne se pas se heurter à des interdictions de séjour et de contrat est une extension des possibilités de se réaliser. C’était le fondement de la Communauté européenne : « Je ne te crains pas, voisin européen et je t’accorde chez moi, les « droits de » qu’exercent à mes propres citoyens ». Il y a juste un hic : « est-ce qu’il est légitime que je ne te craigne pas ? »  Le Royaume-Uni entrant que nation souveraine a jugé au vu de l’expérience qu’il y avait beaucoup à craindre.

Du simple point de vue économique, il n’y a pas plus de question non plus. L’économie ne distingue pas le genre, la nationalité, l’origine ethnique des acteurs, qu’ils produisent, consomment ou épargne. Dans un pays en épuisement démographique, l’apport quantitatif de l’immigration peut être très bénéfique, avec un vieillissement global retardé, l’élargissement du marché intérieur, la disposition de plus de salariés, une plus grande énergie, liée à la jeunesse. La baisse de la natalité comme au Japon, a des effets au début très favorables (le capital se retrouve dans moins de mains, avec un effet richesse), mais à terme, on tombe obligatoirement dans la régression économique.  Là aussi, il y a juste un hic : que le pays reste concurrentiel et conserve son plein emploi, sa croissance et ses réserves de précaution.

Du coup le débat se déplace sur le terrain du système politique et social. Faut-il des politiques publiques et si oui, comment résistent-elles à une extinction graduelle de la population soit à la substitution d’une population par une ou plusieurs autres ?  La question est d’autant plus forte si on a construit un état-providence, qui risque de devenir un open bar pour le monde entier.   

Si le système social pousse à l’intégration immédiate de l’immigration par le travail avec une volonté de minimiser les inconvénients d’une immigration de peuplement, dans une économie compétitive et florissante, réticentes à distribuer le fruit du travail des uns pour satisfaire le besoin de consommation des autres, mêmes inactifs, le doigt est constamment sur la jauge et sur les flux, l’immigration peut être un moyen de compenser les chutes de naissances. Mais faut-il abandonner tout objectif nataliste national de redressement de la fécondité et laisser aller les choses jusqu’au remplacement de population ?  

En choisissant l’offuscation au détriment de la réflexion, les politiques Français stérilisent un débat fondamental et certains peuvent penser que la France a perdu toute chance de convertir l’immigration en force complémentaire de son propre dynamisme au nom d’une forme de nihilisme individualiste porteur des pires maux.

Aujourd’hui le pays voit son « stock » dévitalisé, comme disent les éleveurs de chevaux, et remplacé progressivement par un stock extérieur qui n’a pas été mis en position d’être pleinement utile à la nation, alors qu’il subit de plein fouet les effets délétères de ses options socialistes ou social-démocrates, bureaucratiques et gauchistes, en matière de santé publique, d’éducation, de justice, d’activité économique, de fiscalité et d’endettement etc.

C’est sur cette base démographique hasardeuse que le pays, ruiné, affronte le drame humain vécu par la partie âgée et l’effondrement économique en cours, du fait du Sars-Cov-2, dans l’imprévoyance totale de ses dirigeants.

Il est regrettable que les préoccupations démographiques qui, sont une réalité profonde à larges effets et qui impacte la plupart des grandes questions nationales, soient à ce point mis sous le boisseau et écartées du débat public, alors qu’elles conditionnent largement la conception des politiques à conduire.

Le mystère de Macron’s Island

On connait l’émission télévisée : le mystère d’Oak’s Island, où d’épisode en épisode, on attend la découverte d’un fabuleux trésor, en employant un déluge de moyens très coûteux et, à chaque fois, on ne trouve que des bouts de bois ou des bouts de fer sans aucun intérêt. Le feuilleton que nous offre Emmanuel Macron est du même ordre. Depuis sa candidature à l’élection présidentielle, la perplexité est de mise. « Attendons pour voir !». La preuve de l’utilité de tout ce cirque est constamment remise au lendemain.  D’énormes espoirs sont soulevés qui se terminent en mesures dérisoires ou inverses des objectifs affichés.

Jupiter allait moraliser la République. Il a choisi Bayrou pour le faire. Le dit est inculpé pour détournement de fonds publics avec toute son équipe politique. Elle tenait dans une cabine téléphonique, ce qui était préférable à une cellule à Fresne. Tout le chantier sur la moralisation de la vie publique s’est enfoncé dans le mépris avec l’affaire Benalla et depuis dans l’indifférence. Le choix d’un candidat également dans la tourmente judiciaire au poste de commissaire européen n’a fait qu’aggraver les choses.

Il a été ensuite classé « président des riches » pour avoir pris deux mesures partielles mais absolument indispensables : la réduction du champ de l’ISF et le forfait fiscal pour les rendements des produits de placement. Mais l’IFI, accompagné de la suppression des mesures d’atténuation des conséquences de l’ISF a vu son rendement grimper de plus de 2 milliards d’Euros, pendant que la réforme de la collecte d’impôts, organisée à la source, a offert à l’Etat 7 milliards de plus collectés principalement sur les riches.  On a réduit de 4.5 milliards « l’impôt des riches » pour en créer 9 milliards, exactement le double ! Faut-il en rire ?

Les élus locaux et régionaux, qui font flamber la dépense publique et la dette depuis les réformes de décentralisation de Deferre, l’homme qui faisait une grande fête à chaque fois que sa fortune grossissait d’un « milliard » (d’anciens francs, il n’était plus si jeune !) allaient voir ce qu’on allait voir. Les Gilets Jaunes ont mis fin à cette saga et voilà qu’on nous chante les louanges de ces élus locaux indispensables et découragés qui vont à nouveau faire flamber toutes les dépenses, les dettes, les impôts.

L’hyper bureaucratie qui gouverne la France a cru pouvoir décréter sans discussion la baisse de la vitesse sur route, avec une augmentation prévisible et gigantesques des amendes, la hausse des taxes sur le carburant en plus de la hausse du brut sur le marché international, l’obligation de remplacer ses chaudières et sa voiture. Un festival qui a motivé la haine de tout un pays provincial, surendetté, surfiscalisé, désindustrialisé, privé de services publics, vivant sur la corde raide et bien incapable de sortir 10 mille d’euros pour une chaudière et 10 mille d’euros pour une nouvelle voiture, tout cela à très court terme, alors qu’il manque 100 euros à chaque fin de mois. La saga des jaunes samedis a commencé et a duré. Le Président pour calmer l’incendie qu’il avait lui-même allumé a lâché 17 à 20 milliards d’Euros de dépenses publiques en plus et créé un comité de 150 tirés au sort chargés de faire monter « le peuple » dans le bateau. Il a promis à ce panel d’individus qui ne représentent qu’eux-mêmes d’imposer les solutions qu’ils auront élaboré ! Si c’est vrai, c’est la démocratie élective qui aura été violée. Si c’est faux, ce sont les 150 gogos sélectionnés qui auront été manipulés. Dans tous les cas, l’affaire est une singerie problématique de communiquant.

La SNCF allait voir ce qu’on allait voir. Le statut de cheminot ? Terminé, ratiboisé, aux poubelles de l’histoire ! Comme ce fut le cas avec Sarkozy, la réforme tourne à l’eau de boudin avec des coûts annexes terrifiants et une mise en œuvre tellement tardive qu’elle n’a plus de sens.

L’auteur de Révolution se lance alors dans une réforme gigantesque de l’ensemble des régimes de retraite, là où la nécessité se serait contentée d’une réforme des retraites statutaires pour les rendre proportionnelles au temps passé effectivement dans la fonction et d’un alignement à 66 ans de l’âge de départ à la retraite, avec des amodiations en fonction de contraintes et suggestions particulières.  Emmanuel Macron a voulu noyer le poisson dans une réforme générale qui transformait la réforme des régimes spéciaux en minuscule cas particulier d’une solution générale. Les syndicats remobilisés par le triomphe des Gilets jaunes en ont profité pour se lancer dans une série d’actions destructrices pour le pays afin d’obtenir au moins la même chose voire plus. Vanité exige ! La France aura perdu entre 3 et 5 milliards d’euros dans l’affaire. On ne parle que des pertes des commerçants qui sont fabuleuses. Mais tous les musées, tous les spectacles, toutes les opérations culturelles de toute nature, ont sombré dans l’indifférence générale. Naturellement, le gouvernement a été obligé de céder. On est passé des « régimes spéciaux » au « régimes particuliers », la réforme est reportée si loin dans le temps que personne ne la verra de son vivant, les mesures d’âge sont mises au placard, la pénibilité, cette sottise qui ne sert qu’à justifier et pérenniser les abus de la SNCF, de la RATP et d’EDF, ressort du placard. La grande réforme du siècle accouche d’une souris et d’un déficit nouveau à combler de 20 milliards d’euros. Bien joué !  

Les Français se sont montrés prêts à suivre Emmanuel Macron s’il mettait réellement fin à la dérive fiscale et aux folies socialistes qui se sont accumulées avec Mitterrand et surtout ses successeurs socialistes, l’alternance d’une droite bureaucratique et finalement gauchisante ne permettant pas d’y mettre fin ou si peu. Mal élu, au terme d’un second tour sans signification, avec une impressionnante abstention, fruit de la malhonnêteté de la cabale honteuse menée contre F. Fillon, et des rancunes socialistes après sa trahison de F. Hollande, le voilà doté d’un parlement introuvable composé d’un mélange improbable de militants à toute cause, d’excitées aux dents longues, de renégats fringants, et d’illustres inconnus tout surpris de se retrouver là. Clair sur sa tactique politicienne, mais sans aucune ligne directrice solide sur les grandes questions du temps, il s’est retrouvé seul devant le pays sans trop savoir où il voulait aller.

On allait voir ce qu’on allait voir avec un club de hauts fonctionnaires peu nombreux et décidés, dépassant un clivage droite-gauche sans signification depuis des décennies. L’Enarchie compassionnelle, menée de main de maître, allait, enfin sans entraves, montrer ce qu’elle savait faire.

Nous vivons la faillite de cette illusion.

Quoi qu’on pense d’Emmanuel Macron, en bien ou en mal, il est difficile de ne pas voir qu’il a créé lui-même et les conditions de son succès initial et les difficultés où il s’est fourré à répétition.  Il tente avec une noble énergie de surfer sur les vagues qu’il a provoquées, également tout seul, devant un parterre de citoyens qui se tapotent le menton en craignant le pire à l’arrivée.

Acteur solitaire d’un théâtre d’ombres qu’il a lui-même construit, il ne cesse d’entrer côté cour et de sortir côté jardin, entre trois tirades et deux acrobaties, en ignorant la perplexité de la foule tenue d’assister à ses spectacles. Le badaud oscille entre un étonnement goguenard devant les facéties espiègles de l’artiste amateur, et la volonté de jeter avec vigueur des œufs pourris sur le guignol improvisé qui commence franchement à agacer. Il n’en a que faire et poursuit ses virevoltes, avec la bonne conscience et l’impudence de l’amateur doué qui se croit meilleur que les professionnels. 

Comme à Oak’s Island, les espoirs de trésor caché enfin à portée de mains se transforment en feuilleton à épisodes ridicules, dont les promoteurs vivent bien mais dont les spectateurs grugés finissent par se lasser.

Le trésor de Macron’s Island n’existe pas.

Un bilan de l'entrée de la Chine dans l'OMC

L’année 2020 commence bien avec la lecture d’un ouvrage anglais gentiment offert par un ami : « China, Trade and Power », écrit par Stewart Paterson, un illustre inconnu, dans une maison d’édition à compte d’auteur !   Paterson fait partie de ces gens qui, comme les membres de notre petit groupe e-toile, ne se retrouvent pas dans l’économie officielle. Après une formation économique supérieure, il a eu des responsabilités à travers le monde et notamment en Asie. Il connait le terrain, « voit ce qu’il voit » et considère qu’il est important de le commenter. Les non-dits et les soumissions ont totalement anesthésié les articles d’économie dans les médias. Ce n’est pas vrai qu’en France.  Alors pourquoi se taire ?

Auteur sans marquage évident, il est impossible de se livrer à cet exercice dont les Français raffolent : d’où parle-t-il ? Est-il légitime ? Il faut uniquement se concentrer sur ce qui est écrit. Ce que tout le monde devrait faire et qu’on ne fait plus en France depuis longtemps, où le procès d’intention est de règle et où la parole n’est acceptée que si elle a été préalablement légitimée et son auteur jugé digne de s’exprimer, quelles que soient la précision et l’exactitude de son discours.

Le livre est une monographie sur un sujet tout simple : l’admission de la Chine au sein de l’Organisation Mondiale du Commerce, le 11 décembre 2001, a-t-elle été une bonne chose, dont les résultats sont conformes aux espoirs qui avaient justifié cette admission ?

C’est un sujet que nous avons traité à plusieurs reprises dans ce blog (par exemple : Faut-il traiter la Chine en interlocuteur "normal" ? ( http://cee.e-toile.fr/index.cfm/2018/11/23/Fautil-traiter-la-Chine-en-interlocuteur-normal-). Nous sommes donc très heureux de connaître la réaction d’un « anglo-saxon », même marginal et hors de la pensée économique officielle. On notera l’absence totale de couverture du sujet dans les médias et dans l’édition française.

Les premiers chapitres racontent le processus qui a conduit les Etats-Unis à promouvoir la Chine dans l’OMC.

Première remarque : la France est totalement absente et de la réflexion et de la décision. Pendant qu’un couple d’Enarques nocifs s’entendaient à ruiner le pays (Chirac et Jospin), la France n’avait pas droit au chapitre, l’affaire étant réservée à la seule Commission Européenne qui détient par traité le monopole absolu des discussions commerciales. L’affaire n’a eu aucun retentissement médiatique en France, la question ne concernant pas directement les politiques français. De tradition, les grands quotidiens français ne couvrent pas les affaires européennes. Un pays sans souveraineté ne s’occupe plus des grandes affaires du monde et n’a plus d’officiels qui s’en préoccupent, à l’exception de deux ou trois spécialistes délégués auprès de Bruxelles. La France, sur les grandes questions mondiales économiques et monétaires, a, au mieux désormais, l’influence du Luxembourg. Jean Monnet a gagné. L’Europe a châtré totalement les ex grands empires européens et les Américains règnent en maîtres absolus. La politique, la presse et l’université ne préparent plus à la maîtrise des grandes questions du monde. On s’occupe des inégalités hommes-femmes en basse Lozère, en pleurant avec Greta Thunberg sur les malheurs de Gée…

Seconde remarque : la cupidité des grandes entreprises américaines l’a emporté sur tout le reste. Être leader mondial supposait de tenir le marché Chinois et ses centaines de millions de consommateurs. La bave qui coulait aux commissures des managers de grands groupes mondialisés a tout emporté. Aucune autre considération ne devait être prise en compte.  C’est le gouvernement démocrate de Clinton qui une fois de plus allait tout céder au Big Business et aux cartels financiers. L’idée dominante : la Chine, une fois embarquée dans le commerce international et la croissance de la consommation, ne pourra plus être une dictature et se libéralisera. Un ordre libéral s’installera partout dans le monde. « Nous créerons par le commerce une nouvelle harmonie mondiale ». Et nos trusts seront encore plus forts. Donc les Américains plus riches. Les oppositions sont venues des ONG et des syndicats habitués à l’outrance perpétuelle. Du coup leurs réserves ont été noyées dans la masse de leurs « déchaînements habituels » et n’ont pas trouvé d’oreilles attentives. Le fait que la Chine soit une dictature infecte ne devait pas troubler. « En entrant dans l’OMC, elle devra respecter des règles. On mettra fin aux scandales justement dénoncés : dumping, vols des brevets, copies illicites, produits toxiques, fraudes à tout va ».  Comment traduit-on « wishful thinking » ?

En France une voix s’est élevée,  dont ne parle pas le livre (La France, c’est où ?) : celle de Maurice Allais qui a dénoncé une mesure dont on pouvait comprendre immédiatement qu’elle irait magistralement contre les intérêts des ouvriers français et qu’elle entraînerait un chômage massif. Bien avant notre auteur, il avait compris que faire entrer dans la compétition 750 millions de travailleurs potentiels payés le prix d’un bol de riz, sans que les entreprises n’aient à se préoccuper de quelques charges ou règlements que ce soit, ne pouvait pas avoir d’effets bénéfiques pour les salaires et l’emploi en Occident, et surtout en France où les salaires étaient grossis de charges uniques au monde qui en doublaient le coût pour les entreprises. On sait qu’il a été traité en vieux machin fasciste par la PQN française, notamment Le Monde. Les politiques l’ont totalement ignoré ou vomi. 20 ans après, tout le monde voit qui avait raison. Qu’on ne dise pas qu’en France, il n’y a pas eu d’alerte et « qu’on ne savait pas ». Le risque était gigantesque, les pares-feux inexistants. Les constructeurs de l’opinion publique française avaient décidé que les Français n’avaient pas à le savoir ou s’en inquiéter. De toute façon la décision était à Bruxelles.

L’ouvrage regarde ensuite les effets de la décision. Ils sont terribles pour l’Occident et son économie, et incroyablement favorable au Parti Communiste Chinois.

A partir du 11 décembre 2001, date de l’admission de la Chine à l’OMC, la fausse sécurité offerte par le traité entraîne un déversement hystérique de capitaux et de partenariats qui permettent à l’économie chinoise de devenir l’atelier du monde. Mais le Parti Communiste Chinois a bien étudié son affaire. La seule chose qui l’intéresse sont les investissements dans les produits d’exportation. Pas question de laisser le moindre accès à son marché intérieur qui est totalement bridé et sous contrôle. La banque, l’assurance, les marchés publics restent totalement entre les mains du Parti. Le message est : enrichissez-vous en créant les conditions d’une exportation massive. On garantit aux entreprises des conditions sociales inexistantes, des impôts et des taxes faibles, des règlementations laxistes et une population illimitée de travailleurs dénués de tout. L’auteur rappelle que dans certaines parties de la Chine en 2000, certaines familles de paysans n’avaient même pas de quoi vêtir toute la famille. Les vêtements étaient portés alternativement. Les enfants se noircissaient le corps au charbon pour faire semblant d’avoir un pantalon et une chemise ! Le genre d’information interdite de publication en France où le communisme, malgré ses crimes et ses conséquences sociales abominables, devait rester une option noble et possible, majorité plurielle oblige.

Le PCC a voulu une industrie exportatrice massive et rien d’autre. L’argent gagné sera utilisé à calmer le peuple et à conforter le régime tout en lui permettant de se réarmer lourdement et de retrouver une place géostratégique perdue depuis des siècles.

Le livre décrit très bien comment les Communistes s’y sont pris. Nous renvoyons le lecteur à cette partie du livre.

Les résultats ont été stupéfiants et totalement imprévus en Occident. Les chiffres laissent songeur. « Les exportations ont cru au rythme de 30% par an pendant les six années suivant l’adhésion. La part de la Chine dans la production industrielle du monde a été quadruplée. » En dix ans la Chine est devenue l’exportateur mondial numéro 1 devant les Etats-Unis. Les seules exportations dépassaient en 2010 le PIB de 2000. Elles sont passées de 300 millions de dollars à 2.500 milliards en 2014. Le PIB est passé de 1.700 milliards à 11.500 milliards de dollars. Rappelons que le PIB français est actuellement autour de 2.500 milliards de dollars. La Chine a créé quatre économies françaises en 20 ans !

Les Etats-Unis comptaient pour 6% de la population et 37% du PIB mondial en 1969. En 2016 sa part du PIB mondial était réduite à 25%. Elle s’est encore réduite depuis.

La Chine a réussi à capter 25% des bénéfices de la croissance mondiale de 2001 à 2008 et 50% dans les années suivantes jusqu’à aujourd’hui.

L’industrie occidentale a perdu près de 25% de sa production industrielle en 16 ans. En fait dans certains secteurs l’érosion a été encore plus forte. Les Etats-Unis qui pensaient que les exportations vers la Chine de produits américains permettraient de supprimer ses déficits extérieurs se sont retrouvés avec des déficits encore aggravés.

Le triomphe communiste chinois a été total. Le régime a réussi son pari de justifier sa terreur par ses bons résultats, alors que la gauche française  ne cesse d’expliquer que la seule justification du capitalisme « est ses bons résultats pour la classe ouvrière ». Il fallait simplement remplacer capitalisme par « communisme parasitaire accroché au capitalisme mondial » pour être dans le vrai. Du coup, aucune des évolutions attendues vers plus de liberté et plus de rapprochement avec le modèle occidental ne s’est produite. Au contraire, comme on pouvait s’y attendre, la Chine utilise sa nouvelle puissance pour s’imposer dans le concert mondial et faire plier ses voisins à ses vues.

Ajoutons au livre les développements les plus récents : Il y a quelques jours, la Chine participait à des manœuvres dans le golfe persique avec l’Iran et la Russie, au même moment où elle réduit les habitants de Hong Kong à quia.

Les yeux ne se sont décillés que tard et partiellement aux Etats-Unis. Les études américaines ont fini par faire droit à quelques idées évidentes : la Chine totalitaire n’a respecté aucune des règles de l’OMC et les Etats-Unis ont perdu leur influence dans le processus multilatéral de cette institution. Le vol des brevets a continué sans limite et l’obligation de sociétés mixtes a permis de récupérer toute la technologie occidentale qui passait par là. Les achats d’Etat faits avec les dollars accumulés ont tous été léonins : « on vous achète mais vous transférez la technologie ». L’économie de la Chine n’est toujours pas une « market economy » au sens de l’OMC. Le rôle de l’Etat et du parti est écrasant et la sécurité juridique est nulle. La finance locale est entièrement contrôlée par l’Etat et ne finance que des plateformes d’exportation. La consommation interne est négligée. On mobilise partout des paysans pour en faire des ouvriers à bas prix.  Les considérations raciales jouent comme le montre l’exemple récent du travail forcé des musulmans.

L’illusion aura été qu’une dictature meurtrière, ayant commis les pires massacres de la seconde partie du XXème siècle, dont l’atroce génocide des paysans lors du Grand Bond en Avant, les crimes de masse de la Révolution Culturelle et le massacres des étudiants de Pékin sur la place bien connue, jouerait selon les règles. Le marché intérieur a été largement fermé. Tout l’effort a porté sur une politique mercantiliste de captation de la richesse occidentale pour la mettre au service du Parti Communiste Chinois et servir des intérêts nationaux et socialistes. Face à une telle dictature, que compte l’OMC ?

Il est facile de comprendre que la déloyauté chinoise n’est pas accidentelle. On s’est illusionné par cupidité en croyant qu’un état de droit et une compétition honnête était possible en Chine. L’Etat Chinois a partout imposé un partage de technologie avec possibilité ultérieure de concurrencer le fournisseur. Il a maintenu une offre de travail artificiellement peu coûteuse et l’a spécialisée dans la capture de l’industrie mondiale.

Les effets macroéconomiques du mercantilisme chinois ont été tragiques. Il a entrainé une déflation continue en Occident, aggravée en Europe par la création de la zone Euro. Il a poussé à un gonflement sans limite de la création monétaire artificielle et sans autre objet que la spéculation faute d’opportunité d’investissement dans les pays déficitaires. L’apparente contradiction entre déflation salariale et inflation monétaire n’en est pas une. Si, par la disparition de près du quart de l’industrie occidentale, vous maintenez des salaires très bas et si votre compétitivité est constamment mauvaise, les prix des biens de consommation ne peuvent pas monter. Au contraire ils baissent. En valeur de référence (panier de biens rares), la baisse est très forte. Comme la monnaie perd toute valeur, les prix en valeurs faciales ne donnent pas l’impression de baisser mais les produits qui sont incorporés dans la valeur de référence montent prodigieusement. Voir l’or, les terres rares et l’immobilier de grandes villes.

Il est impossible de s’adapter à une telle pression. Détruire les systèmes sociaux issus de l’après-guerre de 40 n’est pas une solution acceptable.  Les conséquences politiques sont commentées aujourd’hui tous les jours. Les « élites » qui ont laissé faire ce massacre industriel sont perdues de réputation. Les grandes entreprises qui avaient cru triompher dans la mondialisation et qui sont désormais en difficulté face à leurs concurrents chinois, qui ne jouent pas avec les mêmes règles, en reviennent.

Dès le TFTEA du temps d’Obama, les Etats-Unis se préparent à une contre-attaque. C’est Trump qui la mène devant, à la fois les excédents démentiels chinois et la fermeture de facto de leur marché intérieur. Mais il réalise que les Chinois ont du répondant. Il est tard, peut-être trop tard. Les réserves chinoises en dollars se comptent en millier de milliards. Elles permettent d’acheter des bonnes volontés un peu partout.

Le projet de route de la soie est la confirmation que Pékin ne souhaite qu’une chose : maintenir sa domination dans les exportations, sans faire droit à sa demande intérieure. L’argent afflue hors de Chine dans des zones ciblées qui craquent facilement. Des pays ruinés par la concurrence chinoise accepte qu’on investisse sur leur sol sans se soucier de comprendre que cela va aggraver cette situation !

La situation devient intolérable sur tous les plans, moraux, sociaux, économiques et politiques. Même l’Allemagne est obligée de se fâcher quand elle constate que les Chinois utilisent leurs immenses réserves pour tenter d’acheter les perles de son Mittelstand.

En manipulant sa monnaie, la Chine peut contrer les taxes américaines qui n’ont aucun effet sinon de rendre les économies occidentales plus fragiles. Big business craint la récession. Les articles intéressés se multiplient, expliquant que contrer la Chine est un combat perdu d’avance, que taxer les exportations chinoises perturbe les exportations américaines, que les excédents sont un signe de noble compétitivité, etc.

Des personnages stipendiés jouent à fond la carte chinoise. On le voit avec Raffarin en France. Beaucoup font semblant de croire que les objectifs de l’entrée de la Chine dans l’OMC progressent. Mais non. Xi joue la même carte violente et truquée indéfiniment. Il craint d’être viré des marchés mondiaux. Alors il pratique la séduction adossée à ses réserves et montre ses dents militaires. Trump n’a pas de réponse. Il annonce en ce début d’année un accord réglant toutes les questions en suspens. Ce n’est qu’une nouvelle illusion, si ce n’est pas qu’un minuscule calcul électoral.

Sur tous les sujets Trump a facilité le diagnostic et compliqué la solution. L’Iran, la Russie, la Turquie, la Chine, la Corée du Nord s’amusent presque à montrer son indigence stratégique, tout en espérant que la force réelle des armes américaines ne se déclenchent pas vraiment. Et tout le monde se fiche du diagnostic. L’affaire Suleiman (l’assassinat ciblé d’un général des gardiens de la révolution iranienne par un drone américain) montre que les illusions sont partout et que la puissance américaine n’est pas un vain mot.

L’Europe est totalement absente. L’Allemagne qui pratique la même politique mercantiliste que la Chine ne peut pas la condamner. Elle lui vend machines et voitures. L’Europe n’existe plus dans la géopolitique mondiale. La France s’enfonce dans le bourbier des grèves politiques et des manifestions de « Gilets Jaunes ». Elle se débat entre déficits intérieurs et extérieurs, dettes et chômage. Elle est devenue l’exemple repoussoir d’un leader mondial de la fiscalité abusive avec un niveau de criailleries gauchistes qu’on ne trouve plus guère que dans certains pays d’Amérique du Sud travaillées par le castrisme et le révolutionnarisme bolivarien.

Toutes les monographies ont le même inconvénient. Au bout de l’effort, l’auteur finit par tenter de tout expliquer par son thème majeur.  Souvent en outrant les raisonnements. L’auteur n’a pas de vision globale des difficultés économiques depuis l’été 1971. Il n’a pas de théorie générale de la crise. L’affaire de l’intégration de la Chine dans l’OMC est un sous phénomène dans un phénomène plus large qui n’est pas analysé. C’est au moment de trouver des solutions que la carence apparaît nettement. Que faire ?

L’auteur considère qu’il suffirait d’imposer à la Chine de pratiquer les changes flottants pour que cela aille mieux.  Il ne comprend pas que le non-système monétaire international, imposé par les Etats-Unis et qui lui a permis de participer à la grande fête des fonds de placements, est basé sur l’idée que « tout le monde fait ce qui veut et que le meilleur gagne », sachant que l’alimentation en dollars du monde suppose des déficits américains et donc des excédents quelque part. Le mercantilisme chinois n’aurait pas été possible en régime de changes fixes et ajustables sous surveillance du FMI quand les grands déficits et les grands excédents étaient proscrits. Les Etats-Unis n’ont pas voulu accepter cette contrainte et ont fait sauter le système. Ils s’aperçoivent que les Allemands et les Chinois après les Japonais, les Coréens et quelques autres ont fini par leur tailler des croupières.  La fin des systèmes de « socialisme réalisé » a considérablement aggravé les choses en empêchant de réguler le rattrapage. 

Paterson ne comprend pas la dimension monétaire globale de la crise et sans réforme du système monétaire international, il n’a pas de solution autre que d’exclure la Chine au prix d’une récession mondiale forte.

Son livre est une lecture indispensable, puisque ce sujet n’a fait jusqu’ici, à notre connaissance, l’objet d’aucune enquête aussi fouillée. En révélant indirectement l’effondrement géopolitique de la France, et la mort de la réflexion globale des journalistes de la PQN et des élites universitaires, il rend spécialement service aux Français.  En montrant que l’Euro a aggravé les choses, il est également fort utile.

Malheureusement il démontre aussi que les meilleurs esprits anglo-saxons n’ont toujours pas compris les méfaits du système des changes flottants et qu’il n’y aura pas de solution aux effets tragiques justement soulignés des excédents chinois sans retour à un système organisé des changes et des relations commerciales. Monnaie et commerce sont les deux faces d’une même réalité. 

En laissant la monnaie aux banques centrales et le commerce à l’OMC, on a créé une fausse dichotomie ingérable. Il n’y a pas de bon commerce sans bonne monnaie. Et réciproquement.

Et il n’y a pas de bonne coopération économique possible avec une dictature socialiste génocidaire.

 

Didier Dufau pour le Cercle des économistes e-toile

  

 

 

 

 

 

 

La France et l'Argentine

"La dette argentine publique se monte à quelque 330 milliards de dollars, soit près de 90% du PIB"

La dette française vient de dépasser 100% du PIB  et 2.500 milliards d'Euros.

 

Comme dirait Fillon, l'Argentine joue petit bras.

Pour la France, ces éléments complémentaires

Investissement des entreprises, hors construction (en% ) :
 
2017 : 5,2,
2018 : 4,6
2019 : 3,0
 
Exportations (en%)
 
2017 : 4,5
2018 : 3,7
2019 : 3,6

En gros : la dette devient incontrôlable pendant que les investissements et les exportations baissent. La dépense publique, elle, continue d'augmenter.

En un mot : le post hollandisme est un hollandisme.

 

 

Comment on a démoralisé les Français

Nous sommes sur le chemin d’un nouvel échec majeur d’un couple d’Enarques. Après Giscard-Chirac, après Chirac-Juppé, voici Macron-Philippe !

Intelligents, bien formés aux questions politiques et de management d’un Etat, bien intentionnés, propres sur eux et sans convictions politiques partisanes trop marquées, calés sur la recherche du bien commun bureaucratique, interchangeables dans toutes les configurations politiques dites « responsables », les Enarques qui ont choisi la carrière politique ne parviennent pas à comprendre pourquoi et comment ils se plantent lamentablement avec une si belle régularité, avec des conséquences si pénibles pour la nation.

 L’Enarque Minc l’a dit ce matin : Philippe, au sein d’un discours formidable, a fait une erreur inadmissible. Il a parlé « d’âge pivot » franchissant une « ligne rouge » syndicale qu’il fallait absolument respecter. La langue fourche et patatras. La CFDT non élue doit diriger le pays ? Non ! Mais il faut farder, ruser, faire de la sémantique etc.

Il nous semble que l’explication est tout de même un peu plus profonde que çà.

Premier repère : les trois échecs viennent après trois crises économiques graves. La récession de 73-74, celle de 92-93 et en fin celle gravissime de 2008 -2009 forment le décor des trois échecs. Malheur circonstanciel et fortuit ? Non : les crises étaient toutes les trois évitables. A-t-on entendu un mot des trois couples cités expliquant la cause des crises, désignant les responsables, et définissant les lignes d’une correction possible des erreurs fâcheuses qui les ont provoquées ? Jamais. Nous prétendons ici qu’il s’agit d’une faute impardonnable. Ces crises sont la cause première de tous les désordres qui frappent le pays. Ne pas tenir un discours crédible sur les causes des crises à répétition qui ont ravagé le pays et ne rien proposer de crédible pour y mettre fin signent le caractère illégitime et artificiel des équipes qui se déclarent dirigeantes et qui ne dirigent rien. Les « élites » politiques, qui se positionnent comme capables, offrent le constat qu’ils sont impuissants, donc incapables.  

Second repère : les trois échecs surgissent après trois séquences de trahison. Chirac trahit les siens et Giscard trahit son projet en humiliant Chirac. Chirac se présente comme le réducteur d’une fracture sociale et l’homme capable de mettre fin aux excès du socialisme destructeur, et il trahit toutes ses paroles. Avant lui Balladur avait aussi trahi sa parole en trahissant Chirac. Juppé lui trahit le gaullisme pour faire entrer le centrisme en force dans le mouvement. Macron trahit Hollande pendant que Philippe trahit son camp. Le pays profond constate les dégâts et s’emplit d’un mépris qu’on ne veut pas voir ni explorer, naturellement, mais qui devient himalayen.  Ces écuries d’opportunistes sont non seulement des incapables mais ils ne s’intéressent qu’au pouvoir présidentiel et aux postes et se permettent toutes les trahisons.  A la démoralisation économique s’ajoute la démoralisation politique.

Troisième repère : les trois échecs s’imposent après des hausses délirantes de la fiscalité. Le septennat de Giscard aura été un septennat purement fiscal. La TVA, les plus-values, la fin du forfait, la hausse de tous les taux et l’extension de toutes les assiettes forment le décor de l’échec giscardien. L’échec de Chirac-Juppé provient après une bordée de hausses fiscales impulsées par Rocard et que Juppé entend aggraver.  L’échec de Macron-Philippe suit les hausses imbéciles du quinquennat Hollande et le triomphe de l’énarchie qui a fini par faire de la France le premier pays du monde pour les impôts et les prélèvements. Macron propose un jeu de bonneteau démagogique plus qu’une véritable réduction. A la démoralisation économique et la démoralisation politique s’ajoute la démoralisation fiscale.

Quatrième repère : Les trois échecs viennent à la suite de concessions qui réduisent l’indépendance nationale gravement. Giscard va faire des effets de maillot de bain autour d’une piscine à Kingston en même temps qu’il cède tout aux américains qui imposent l’étalon dollar et la financiarisation excessive du monde, tout en annonçant que la France, moyenne puissance, doit s’effacer dans l’Europe. La suite montrera qu’il voulait une vraie disparition nationale de la France.  Chirac renonce à bloquer l’évolution vers l’Euro qui est un abandon national majeur qui interdira à la France toute autonomie économique, diplomatique et politique et qui la mettra dans la dépendance totale de l’Allemagne, elle-même dans la dépendance totale des Etats-Unis. Macron crie « Europe, Europe, Europe », comme un cabri, et annonce une forte augmentation de la fiscalité européenne au moment même où le Royaume-Uni cesse de contribuer… A la démoralisation économique et la démoralisation politique et la démoralisation fiscale s’ajoute la démoralisation nationale.

Cinquième repère : les trois échecs proviennent après que les dirigeants ont prouvé leur volonté de rester dans le cadre d’un socialisme burlesque, démagogique et à contre-courant. Pas d’ennemi à gauche ! Ce socialisme de fond s’accompagne d’un goût éhonté pour la bureaucratie qui envahit tout à des niveaux jamais vus. Giscard fausse toute l’économie du bâtiment par une efflorescence des règles totalement ahurissantes. Le droit du travail sous Chirac-Jospin devient un traquenard, Chirac faisant savoir que Jospin est son meilleur premier ministre. Les lois kilométriques de Macron et leur génuflexion devant toutes les exigences des comités Théodule empoisonnent le pays. La surgescence d’une contrainte écologique débilitante, à laquelle on cède aussitôt aggrave les choses. Il devient impossible d’agir et de réussir en France, pays où tout est interdit et où toute réussite est vilipendée à des niveaux qui n’ont été atteint qu’en Union Soviétique. A la démoralisation économique et la démoralisation politique et la démoralisation fiscale et la démoralisation nationale s’ajoute la démoralisation individuelle : je n’ai plus d’espoir de réaliser une vie pleine car le socialisme tue la « vie des autres » et aussi la mienne.    

En France, le moi et le surmoi sont atteints, corrodés jusqu’à la racine.

Les Gilets jaunes ont fait passer le message : « Macron tu es un guignol. Tes impôts, tes règlements, tes amendes tu peux t’asseoir dessus. » Jupiter est descendu de son rêve pour causer au peuple comme un Fidel Castro d’opérette. Les syndicats font passer le message : « Macron tu es un guignol. Tes réformes tu peux t’asseoir dessus ». Les très riches sont partis et n’ont pas l’intention de revenir. L’Europe lui a signifié : rien à faire de tes bouffonneries.  Les Etats-Unis frappent la France à coups redoublés.

La France était un pays à l’arrêt avant même que des voyous décident de le bloquer radicalement. Plus d’enfants, plus de qualité, plus de compétence, plus de services publics, plus de langue, plus de respect pour rien. Un effondrement pratiquement total qui nous voit rejoindre le niveau d’un pays du tiers monde dans l’ébahissement de nos amis étrangers qui voient l’exemple français disparaître dans un marécage méphitique.

Le Français, né malin…

En regardant les défilés qui passent

Ce qui frappe dans le désordre actuel, c'est la malfaisance de longue durée de mesures comme les 35 heures, la retraite à soixante ans, le pouvoir de blocage donné aux syndicats, l'abandon de la répression du crime, avec suppression de la Cour de sûreté de l'État et le laxisme généralisé devant la délinquance habituelle, le refus de la discipline et de l'effort dans les établissements scolaires, la surfiscalité, la renonciation à la nation, avec le double mouvement de décentralisation et d'intégration dans une zone européenne, la dévalorisation du travail et la surestimation de la fête et des loisirs, voire de la drogue, la dissolution de la France dans un ensemble où ses vertus n'ont plus de sens.

Le triomphe de ces lubies lors des deux septennats de Mitterrand a provoqué à la fois la démoralisation en profondeur du pays et sa déréliction économique de longue durée.

Sur un tel terreau, une caste s'est imposée, qui a compris qu'elle n'avait aucun intérêt à s'opposer à ce flot et qu'il suffisait, pour elle, "d'arbitrer la société" par la fiscalité et la réglementation. Sans se rendre véritablement compte des ruptures fondamentales que ces mesures de plus en plus invasives provoquaient dans la société.

Cet équipage branlant a été incapable de faire face aux trois évolutions internationales dangereuses qui ont été le délire de puissance américain, avec la destruction du système monétaire international et le retour des crises à répétition, l'effondrement communiste et l'arrivée massive sur le marché de centaine de millions de gens affamés de croissance, et la poussée islamiste, exaltée par la possession du plus gros des champs pétrolifères.

Sous-jacente à ces évolutions, la démographie s'est mise de la partie, avec un vieillissement majeur et une dénatalité suicidaire dans les pays développés, et une explosion démographique en Afrique et en Asie.

Tout aussi sous-jacente, l’emprise de la pollution et de la surconsommation de ressources non renouvelables, a fini par faire constater ses effets, entraînant une véritable hystérie.

La France qui avait réussi à tirer son épingle du jeu de façon remarquable, sombre désormais de la même façon remarquable. Le miterrandisme a été une porte ouverte sur le néant et ce pervers narcissique le savait pertinemment. Il savait qu’il faisait du tort au pays, mais cet habitué des cimetières y trouvait une sorte de satisfaction morbide. Les suicides de Grossouvre et Bérégovoy, tout autant que la manière dont il a traité sa femme, méprisée au point d’être chassée de sa tombe, donnent la tonalité de la mentalité qui animait ce politicien désastreux pour le pays : « qu’il meurt si je suis le dernier président de plein exercice ».

Depuis un quart de siècle, les dirigeants français essaient tant bien que mal de sortir du piège où Mitterrand a fourré le pays. Une retraite par répartition à 60 ans dans un pays qui vieillit et qui est confronté à des récessions périodiques, c’est injouable. Ce l’était déjà quand la mesure a été prise. Les 35 heures avec des charges massives sur l’emploi, en économie ouverte, c’était injouable. Ce l’était déjà quand la mesure a été prise. Les Français n’ont jamais voté pour devenir les champions de l’impôt, mais ils le sont devenus faute de pouvoir se décrocher de toute la démagogie post-soixante-huitarde, et pour avoir cédé le pouvoir à la bureaucratie. L’Euro était une option dangereuse, surtout si on cessait d’avoir une influence sur les erreurs d’organisation extérieures. La dissolution nationale dans un ensemble où l’Allemagne retrouvait son imposante intégrité était un risque majeur.

Les évènements en cours sont très révélateurs. On apprend qu’il y a à la SNCF une « social room » chargé de la com’ avec les réseaux sociaux. La « société nationale » parle anglais jusqu’au plus bas du trivial. Les Français ont pris leur RTT ! « Après tout qu’ils bloquent le pays pendant quelques jours, on s’en fout ! » Le commerce est en pleine catalepsie. C’est normalement le moment du chargement des stocks de Noël. Mais il y a Internet et les plateformes. Et les clients ne peuvent plus bouger. Entravées par les jaunes samedi, de nombreuses boutiques sont à deux doigts de la faillite. Tout le monde s’en fout : les vendeurs sont des immigrés et on peut acheter ailleurs. Les immigrés n’ont qu’à se faire livreurs. Ce qu’ils font. Une bande d'excités cassent des milliers de patinettes électriques en toute impunité. Leurs promoteurs, adeptes du « free floating disruptifs », avaient considéré que ces engins pouvaient squatter les trottoirs impunément. Les « circulations douces et apaisées » s'avèrent un champ de bataille où il n’y a plus de lois ni de civilité. Les syndicats eux, veulent prouver qu’ils sont plus puissants que les Gilets jaunes. Ces derniers ont obtenu 20 milliards. Nous, on en veut le double sans cela « gare » ! Enfin quand on dit « gare » ! C’est le moment de les visiter. Un sentiment étrange a envahi ces nefs vides.

Pendant ce temps-là, les taux d’intérêt sont négatifs, une curiosité légèrement anxiogène tout de même ; La crainte d’une chute économique imminente est partout. La peur du déclassement règne dans les profondeurs du pays. Le chômage structurel reste autour de 8 % de la population dite active. Tous les services publics, sauf le fisc, sont par terre. Le revenu de presque tous dépend d’un surendettement colossal.

Le président de la République qui a voulu se mettre en scène comme Jupiter passe pour un guignol impuissant, bavard et odieux. Il paie certes une situation largement héritée, mais aussi les erreurs majeures commises pour être élu. La hausse massive de la CSG, la suppression annoncée de la taxe d’habitation, la liquidation de la politique familiale, les projets de réforme qui se veulent habiles en noyant le poisson et qui ne sont que de lâches échappatoires bureaucratiques et politiciennes, c’est lui et lui seul. L'obsession de la réélection l’empêche de réellement gouverner.

Il fallait avoir le courage de dire : la retraite c’est 66 ans pour tous dans les cinq ans et la durée de travail légal hebdomadaire, c’est 40 heures tout de suite. Ceux qui veulent faire autrement le peuvent mais à leur compte et pas aux frais de la nation. Les régimes de retraites des fonctionnaires doivent s’aligner dans la mesure où les sujétions particulières le permettent, sur le régime général. La retraite des hauts fonctionnaires ne doit plus s être statutaires mais dépendre du prorata temporis de l’emploi dans la fonction. Cette bataille simple et directe aurait dû être menée en arrivant. Aujourd’hui on n’en parlerait plus. De même que la nécessaire réforme de l’indemnisation chômage vient de passer comme une lettre à la poste sans que personne ne s’en rende vraiment compte.

Le danger de la pensée macronienne est qu’elle est le fruit de quatre tendances, toutes dangereuses :

-          La mise en scène de lui-même devenu le deus ex machina universel, bien calé derrière un politiquement correct sans faille (Tout le monde il est beau, il est gentil) ;

-          L’énormité des affichages ;

-          Le dévergondage législatif avec des lois kilométriques ;

-          La préoccupation presque exclusive de la prise ou de la conservation du pouvoir.

Ce qui frappe, c’est la placidité et même l’indifférence des Français. Ils considèrent tout cela comme du théâtre. Du mauvais. C’est un pays de retraités, et de rentiers publics. On ne comprend pas qu’il n’y a plus guère que 10 millions de Français de souche qui travaillent effectivement dans le privé, contre 15 millions de retraités, 5 millions d'assistés divers et 5 millions d’employés du secteur étatique ou para-étatique.

Il est parfaitement normal que les deux tiers des Français soient d’accord avec la grève : c’est une pure conséquence de la sociologie. Mais ils ne veulent pas que cela aille trop loin, car si l’argent public vient à manquer, c’est la ruine, comme dans les pays socialistes.

L’analyse qui fait florès de « l’archipélisation » de la France, autour du livre de Fourquet, est trop fine par rapport aux noyaux durs de la réalité. La majorité des Français vit majoritairement à crédit et sur le dos des autres, dans un malthusianisme total. La spirale ne peut que finir mal, d’autant plus que le surmoi national a été détruit. Les « bénéficiaires » le sentent bien. Alors ils ont peur et en même temps ils sont blasés. Ils sont pleins de rancœurs, mais en même temps ils s’en foutent un peu. Ils en veulent à leurs dirigeants mais ils savent bien que qu’ils ont accepté tout ce gâchis.

Ils pensent majoritairement que le mol édredon du laxisme leur permettra d’absorber tous les chocs. Ils ne sont pas particulièrement inquiets de la grève en cours. Ils font des stocks. Ce sont les vraiment faibles qui paieront : le personnel de maison qui ne peut plus faire ses heures, alors que le revenu est au cordeau ; l’artisan ou le commerçant qui ne peut plus travailler. À terme ce sont les petits qui demanderont de l’ordre et qui voteront populiste.

Évidemment, il ne faudrait pas qu’une nouvelle récession s’enclenche. Là, les conséquences pourraient être sérieuses. Et dans tous les débats actuels, on ne trouvera rien, mais vraiment rien, sur le diagnostic des difficultés passées et sur les réformes collectives de la mondialisation, sinon des éructations.

Une nation fragile et vieillie dont les dirigeants ont perdu le contrôle dans pratiquement tous les domaines, peut casser.

Un cycle infernal français : démagogie, dépenses publiques, dettes, communication niaiseuse,

reprise des dettes

Belle négociation à la SNCF, il y a quelques mois, qui se termine par… la reprise de la dette de la SNCF.

Belle négociation avec les hôpitaux publics français qui se termine par… la reprise de la dette des hôpitaux publics.

La SNCF se prépare à une grève désastreuse, début décembre, ce qui créera de la dette alors qu’on vient de reprendre la précédente.

Nul doute que le procédé sera le même dès que le gouvernement aura bien cédé sur tout aux syndicats de la santé publique.

Le caractère particulier de l’affaire hospitalière est qu’on avait dit aux dirigeants d’hôpitaux publics : « soyez responsables ! L’argent public n’est pas infini. Il importe que vous assuriez la cohérence entre besoin et ressources, sachant que le niveau de ressources que nous vous garantissons est parmi les plus élevés du monde ».

Dans ce cadre, certains hôpitaux ont été très bien gérés et d’autres ont laissé filer leurs dettes sans vergogne, considérant qu’ils n’avaient pas à se laisser impressionner par la peur du qu’en-dira-t-on des instances politiques, qui en France sont les mêmes que les instances administratives.

En reprenant les dettes des mauvais gestionnaires, Emmanuel Macron ridiculise les bons et signe la déresponsabilisation totale des dirigeants de la sphère médicale. Simultanément il se moque des contraintes globales qu’impose un trop haut taux de dettes nationales. Il s’abaisse ainsi au niveau d’une Hidalgo et des équipes qui ont porté la dette à Paris à 7 milliards d’euros en attendant mieux, tout en doublant la pression fiscale locale. Pourquoi se gêner ?

La France continue de se laisser aller à la pire démagogie tout en ne réglant aucun problème de fond, une stratégie qui lui a permis de devenir championne du monde des prélèvements tout en voyant la totalité de ses services publics sombrer dans la déréliction.

Les causes des difficultés du service public des hôpitaux sont faciles à comprendre et toute l’action de communication des pouvoirs et des médias consistent à éviter de les voir. Pourquoi ? Parce qu’elles impliquent des politiques dont on se sent incapables, soit parce qu’elles nous échappent, soit parce qu’on ne veut pas les mener.

Première vérité : les ressources du secteur de la santé dépendent directement de la prospérité du pays. Un pays qui va de crise en crise, qui n’est plus compétitif et qui n’a plus de poids pour provoquer les changements globaux qui sont nécessaires, qui est gangrené par des prédations massives a, nécessairement, dans un contexte de vieillissement et de technicité accrue des traitements, un drame à gérer.

Pour l’éviter, il faut avoir une politique macroéconomique de croissance c’est-à-dire d’abord exiger des réformes lourdes dans le système mondial et européen des monnaies et des échanges. Des crises telles que celle de 2008 et 2011 sont totalement destructrices. Pas de santé publique saine sans économie globale saine. Une des fautes de l’Enarchie Compassionnelle qui nous dirige depuis 50 ans est d’avoir baissé pavillon dans ce domaine macroéconomique. Les changes flottants et la monnaie unique sont des échecs sanglants, mais il ne faut JAMAIS en parler ni rien proposer. Si les besoins croissent de 2 à 4 % par an et les ressources globales de 1.2 à 1.5 %, vous aurez mécaniquement une difficulté gravissime à surmonter. On ne peut pas sortir de cette réalité : une médecine de plus en plus coûteuse suppose une croissance rapide des revenus globaux, afin de consacrer les sommes nécessaires la stabilisation et l’extension des progrès médicaux. Il n’y a pas de décroissance heureuse dans le domaine de la santé publique !

Seconde vérité : les causes internes de la crise des hôpitaux proviennent principalement de décisions politiques intenables qu’on ne souhaite pas remettre en cause.

-          Gratuité des soins et de plus en plus de la périphérie des soins (transport, hébergement, etc.).

-          Bureaucratie gigantesque et hypercentralisation provoquant des rigidités insurmontables

-          Réduction massive de la durée de travail des personnels médicaux

-          Omnipotence des syndicats et disparition d’une vision sacrificielle des métiers médicaux issue du temps où on soignait autant la détresse et la misère (morale, sociale, physique) que la maladie.

-          Envahissement par des « patients » étrangers

-          Absence de médecin du fait du numerus clausus

-          Disparition de la médecine de dispensaire

-          Réduction de la médecine de ville

Nous avons abordé souvent le thème de la destruction sociale par la gratuité. Les politiques publiques de gratuité, sauf dans des cas très précis et fort peu nombreux, aboutissent nécessairement à la répression de l’offre et de la demande, et au mécontentement général, car les ressources gratuites conduisent automatiquement à des gaspillages terrifiants et non finançables.

La bureaucratie française est sans limite. Nous avons, en matière de santé publique, un système soviétique, avec tous les défauts d’un système soviétique

La réduction, d’en haut, de la durée de travail hebdomadaire a tué l’hôpital français. Cela a été prouvé par mille études. Elle a été aggravée par le laxisme en matière d’absences et la féminisation massive du corps médical (arrêts maternité – Obligations maternelles – approche du métier différente) . La retraite trop précoce a fini le travail.

La syndicalisation a provoqué une forme de cogestion basée sur l’interdiction d’interdire et de diriger fermement. Elle permet les mobilisations massives et les luttes collectives pour arracher toujours plus d’avantages à un État dirigé par des fonctionnaires qui lâchent tout systématiquement.

L’envahissement de notre système par des prédateurs étrangers a trop fait débat pour insister ici, sauf pour dire que ceux qui savent, savent que c’est bien pire que tout ce qui a été avoué par les médias. Le système bureaucratique de la santé a un intérêt objectif à servir gratuitement n’importe qui pour obtenir plus de revenus et plus de moyens. L’envahissement se fait avec la complicité assez générale des médecins publics et des ARS.

Le numerus clausus est une des nombreuses sottises de Giscard. Cette décision est fondée sur un double calcul : pour les médecins, la réduction de l’offre permet de maintenir de hauts revenus ; pour la SS, cela permet de contenir les actes vus comme à la discrétion du médecin : une forme de répression du producteur par euthanasie ! Ce genre de mesures a toujours des conséquences désastreuses. Elles sont pleinement visibles.

La notion de dispensaire était très importante : elle permettait de « dispenser » une médecine aux catégories les moins fortunées, ou spéciales, dans des conditions de coût et d’exercice adaptées. Par idéologie on a voulu un accès généralisé à une médecine « bourgeoise » uniforme. Le résultat se voit aux Urgences.

La médecine de ville a été ruinée par différents dispositifs globaux ou spécifiques. Deux exemples auxquels on ne pense jamais : le blocage de la circulation à Paris, associé à une tarification indigne, a fait quasiment disparaître la médecine à domicile. La hausse prodigieuse des coûts immobiliers par rapport aux honoraires médicaux empêche l’installation de cabinets médicaux en ville. Paris est devenu un désert médical !

Comme on le constate, chacune de ces réalités a été construite par les politiques. Personne ne veut réellement corriger ces constructions désastreuses comme on l’a dit soit par impuissance soit par démagogie.

Ce naufrage ne nous permet pas d’aborder de façon raisonnable les deux évolutions très favorables que sont le vieillissement et le meilleur traitement des maladies et des malades. Atteindre 80 ans en bonne santé, cela aurait fait rire en 1950. Aujourd’hui, plusieurs milliers de personnes de plus de 90 ans conduisent encore leur voiture !

La technicité entraîne des coûts aggravés au fur et à mesure que de nombreuses maladies deviennent l’objet d’un traitement. Les traitements s’améliorent avec parfois des médicaments extrêmement chers. En sens inverse, la démographie baisse et la prévention réduit des risques qui étaient auparavant très présents. Mais de façon très inégale avec parfois des remontées brusques dans certaines pathologies. La chronicité pose un défi supplémentaire puisque certains traitements vont accompagner un « malade » pendant 20 ou 40 ans.

L’avenir est donc à la fois très prometteur (dans ses résultats) et très préoccupant (dans son mode de production et de financement).

Une bonne maîtrise de la santé publique suppose d’abord une bonne économie générale, un état non prédateur qui n’étouffe pas la croissance et une gestion quotidienne souple et correctement financée.

Si, dans le monde entier, et spécifiquement en Europe, de mauvais systèmes monétaires provoquent des crises à répétition, si, comme en France, les erreurs économiques s’accumulent et si l’organisation des soins est soviétisée, alors le système de soins se dégrade, accumule dettes et déficits, traite de moins en moins bien et s’effondre doucement mais sans fin.

On observera que la dégradation ne provient pas au premier chef du personnel hospitalier même si des mutations démographiques compliquent les choses.

Des évolutions, qui auraient été indolores à un rythme lent, deviennent des casse-tête à un rythme élevé. Comme le disait récemment un ami chirurgien, « la probabilité d’être traité par un noir, un Arabe, un étranger ou une femme devient très grande, pour la même raison que les curés sont désormais noirs dans l’Église catholique française ! Cela ne change pas nécessairement les traitements, mais sûrement le climat général et surtout la confiance des malades ». Une partie de la clientèle des hôpitaux publics fuit vers des cliniques privées, exactement comme une partie des Français privilégient les écoles privées. Alors qu’en vérité les difficultés de recrutement y sont exactement les mêmes, du fait du profil de la démographie française.

Il faut en finir avec la gratuité totale, c’est-à-dire le transfert sur la collectivité des dépenses individuelles. Le petit risque ne doit pas être couvert à 100 % si on veut que le gros risque reste accessible au plus grand nombre. Sauf cas rares, il appartient à chacun de gérer ses transports. Créer un service national de gratuité des transports hospitaliers est une folie furieuse. Mieux vaut financer un scanner que l’accès gratuit à l’hôpital par taxi pour tous ! Arrêtons le misérabilisme. Les maladies au long cours genre diabète 2 ne doivent pas être remboursées à 100 %. L’étranger doit faire financer par son pays l’accès au soin en France, sauf lorsqu’il cotise à un système français. La prévention doit être une priorité nationale. Il n’est pas choquant que les assureurs paient en totalité les soins associés aux accidents, et qu’il y ait un malus pour les intoxiqués (fumeurs de substances diverses, alcooliques, etc.).

Si on déclinait l’ensemble des mesures de ce genre on aboutirait à des économies comprises entre 50 et 80 milliards d’euros par an. Ce n’est pas rien.

Mais c’est surtout par une réorganisation du système que les gains les plus importants seraient faits.

Quelqu’un qui se présente aux urgences pour avoir un certificat médical ou une consultation doit être systématiquement éjecté des urgences hospitalières. Il faut séparer les urgences « maladie » et les urgences « blessures » ou « crise », où le patient ne tient pas debout, qui ne peuvent pas se gérer de la même façon.

En Suisse, dans une station de sport d’hiver, vous n’allez pas aux urgences pour une fracture simple, mais dans un cabinet. Il y en a toujours plusieurs et l’un fait la garde de nuit pour les fractures par glissages. À Paris une entorse ou une petite fracture est toujours gérée par les urgences. Alors qu’on pourrait les faire traiter routinièrement par des cabinets privés spécialisés. Plus généralement, il faut prévoir des structures par spécialité dans les grandes villes, avec un débouché ultérieur garanti sur des lits de traitement ou de convalescence hospitaliers. Ce système où tous les services d’urgence font tout avec réorientation après attente désespérée pendant des heures est absurde.

Les grippes et les malaises cardiaques doivent être également pris en compte dans des structures spécialisées. Il est absurde de faire venir en masse des grippés dans des services d’urgences où traînent des malades fragiles qui vont attraper la grippe et parfois en mourir.

Il y a beaucoup trop de rigidité entre les services. Un service qui marche au ralenti ne cédera jamais un lit ou une infirmière à un service momentanément saturé. Chacun dans son silo. Les normes sont de plus en plus kafkaïennes. On peut fermer un service entier parce qu’il manque une infirmière. Un service en sous-emploi peut gonfler l’occupation des lits en hospitalisant des personnes dans l’attente d’examens qui auraient pu être faits avant l’hospitalisation. Les litiges interpersonnels prenant une place souvent disproportionnée. Les syndicats jouent un rôle d’activateur de conflits et de rigidité. À la fin, tout le monde est découragé du bien.

Moins de normes, plus de souplesses, moins de bureaucratie, plus des responsabilités, moins de blocages syndicaux, moins d’ARS, moins de présence des politiques, moins de rigidités dans les définitions de poste et dans l’organisation quotidienne du travail, moins de vols, moins de gabegie, plus d’autorité, plus de cohérence dans les politiques suivies, tout cela est possible et indispensable. Si la pharmacie centrale n’a pas les médicaments qu’il faut au moment utile, si les instruments ne sont pas stérilisés au bon moment, si le savon manque pour se laver les mains, bref si l’intendance ne suit pas, les conséquences sont sévères et coûteuses. La logistique est critique dans un hôpital et bien trop souvent l’intendance ne suit pas. Une bonne part des maladies nosocomiales y trouve sa cause.

Les politiques ont renoncé à réellement intervenir pour remettre sur pied le système français.

Ils ont accepté le poids excessif des syndicats. Ils ont voté le numerus clausus. La bureaucratisation a été poussée d’abord par eux avec une vision d’énarque compassionnel. Ils ont réduit le temps de travail et poussé aux gratuités. Ils ont organisé la saturation des systèmes de soin.

Et ils cèdent sur tout après avoir fait un peu de cinéma. Macron a fait semblant de reprendre en main les abus massifs constatés dans le domaine des soins aux étrangers en situation irrégulière ou sans droit, tout cela pour préparer le terrain à la reprise des dettes hospitalières par l’état donc par l’impôt, tout en lâchant sur à peu près tous les sujets mis en avant par les syndicats.

Le résultat est à prévoir : plus d’impôts dans le pays leader mondial des prélèvements ; donc moins de prospérité et moins d’argent pour la santé ; et une constriction larvée des soins gratuits puisqu’on ne parvient pas à dégager les ressources suffisantes. Accompagnée d’une dette à nouveau croissante, jusqu’à la prochaine reprise par l’État.

Où est la nouveauté de la politique Macron ? On en revient au cycle énarchien de base : démagogie, fausse réforme, baisse rapide de culotte, n’importe quoi, bla bla bla, dette, impôts.

Pompidou, Chirac, Giscard et la naissance de l'Enarchie Compassionnelle (suite)

Eléments d'histoire 1967-1974

L’article précédent a mis en perspective la lettre que Chirac a écrite à Giscard au moment où il devient le premier ministre du nouveau président. Il faut bien comprendre le contexte de ce courrier qui, pour nous, marque la naissance de ce que nous appelons l’Enarchie Compassionnelle.

Peu avant, pour faire pièce aux Gaullistes un peu secoués par sa candidature à la présidentielle puis son élection, marquée par une forme de mépris pour le général de Gaulle, traité en Has Been, Pompidou a accéléré le recours à des jeunes Énarques qu’il poussait déjà lorsqu’il était Premier Ministre : Chirac, Guéna, Charbonnel se voient promus (les laissés pour compte iront chez Mitterrand). Chirac est d’abord secrétaire d’État de Giscard : formation du couple. Et premières envolées technocratiques. Un livre de 1972, signé Jean Larteguy, Lettre ouverte aux bonnes femmes, bien oublié depuis, en donne, en passant, une parfaite illustration. « Qu’on paie une redevance pour avoir une télévision sans publicité et qu’on autorise soudain cette publicité tout en augmentant la redevance, histoire de promouvoir l’audiovisuel contre la presse écrite, quitte à aider par la suite cette presse pour l’empêcher de crever ; rien que de très normal ». On en est toujours là. En pire.

On voit une bureaucratie sans limite qui fait tout et l’inverse tout en accumulant les dégâts et les correctifs mais toujours en aggravant le système. On comprend mieux les 90 mécanismes d’aide au cinéma évoqués dans les commentaires à l’article précédent. Et ses résultats, magnifiquement décrits par Eric Neuhoff dans son dernier livre : (Très) cher cinéma français. « Le cinéma français agonise sous nos yeux. Il est à peine l’ombre de lui-même ».

Tuer par des taxes et tenter de faire renaître par des subventions est la base de la bureaucratie. La taxe et la subvention sont les deux mamelles de l’action publique dévoyée par la bureaucratie et/ou la démagogie. Rajouter les réglementations excessives et changeantes, vous n’êtes plus en démocratie, mais dans « l’esclavagisme à visage démocratique ». La création de statuts intenables et injustifiables, comme le régime du chômage des intermittents du spectacle, complète le tableau. Il est naturellement irréformable alors qu’il s‘agit d’un pillage pur et simple de l’argent d’autrui, sans aucune justification sinon les menaces et les gesticulations d’une catégorie habituée aux postures théâtrales et qui sait faire… du cinéma.

Au début de la carrière de Jacques Chirac, l’hystérie soixante-huitarde conduit à une aggravation subite du phénomène.

Avec le gouvernement Chaban et l’arrivée de Delors qui se lance dans une « nouvelle société » qui n’est qu’une nouvelle bureaucratie, se produit une réaction au sein des Gaullistes qui commencent à dénoncer cette emprise bureaucratique. À la mort de Pompidou, lorsque Chirac trahit son parti pour rallier Giscard, en sabotant la candidature de Chaban, il est certes soutenu par Juillet et Garaud mais ces derniers font déjà le procès de l’européisme, du bureaucratisme et du fiscalisme de Giscard.

Chirac écrit sa lettre pour confirmer à Giscard qu’il n’est pas sur cette ligne-là et que la fiscalité comme la réglementation resteront foisonnantes et qu’il n’est pas dans son intention de réduire la dépense publique. Giscard s’était opposé frontalement à de Gaulle qui voulait que la dépense publique reste inférieure à 32 % du PIB (on en est à 54 %). Il avait laissé filer les dépenses sans le moindre scrupule et sans tenir compte des ordres. Pompidou n’a pas arbitré. Il considérait que les conceptions de De Gaulle et de son conseiller, Jacques Rueff, étaient réactionnaires et opposées aussi bien à la finance moderne qu’à l’Atlantisme. Rappelons que Pompidou était banquier.

Ensuite, mai 1968 et le déséquilibre massif des comptes ont rendu toute tentative de maîtrise des dépenses vaines. En 1971, Pompidou accepte l’évolution vers les changes flottants qui seront validés définitivement en 73 et surtout, sous Giscard, à la Jamaïque. On se souvient de sa performance médiatique au tout début janvier 2016 où il répondait aux questions sur le bord de la piscine de Kingston, validant, en caleçon et avec des grâces de starlette, la pire décision de politique économique internationale de son septennat. Il les accumulera, les erreurs. Pratiquement toutes les évolutions fâcheuses qui sont dénoncées pour leurs résultats catastrophiques dérivent de décisions giscardiennes, soutenues par Chirac qui ne démissionnera qu’en août 2016. Il est donc totalement associé à ces décisions. Les deux années de son premier gouvernement seront une véritable tragédie bureaucratique et fiscale, Giscard ne trouvant aucun contrepoids en face de lui mais un auxiliaire convaincu de son concept de « travaillisme à la française » (alors que le travailliste Wilson ruinait au même moment le Royaume-Uni et allait provoquer la réaction Thatchérienne).

Il est vrai que la crise mondiale a frappé en 1973 et que tout part en sucettes en 1974. Des actions extrêmement violentes sont conduites par des mouvements gauchistes couplés à des syndicats voyous se prétendant dépassés par la base et les coordinations : Mutinerie sur le paquebot France, capture du bateau, et séquestration des passagers retenus comme otages ; affaire LIP (une mise au pilori abjecte associée à un vol) ; viols et destructions par le feu en Lorraine. Le tout sans poursuites, cela va sans dire : « fi de l’ordre bourgeois, ma chère ; et en plus je vais en basket à l’Opéra. Na ! ». L’économie et le social en pleine crise poussent au laxisme.

Mais, depuis, la « crise » n’a pas cessé, pas plus que le laxisme. Giscard et Chirac sont bien les pères d’une extension maladive de l’énarchie, le prétexte de la crise lui prêtant une aura de bienfaisance et faisant apparaître le concept d’énarchie « compassionnelle », et une pratique qui sera amplifiée par Fabius, Rocard, Juppé, Jospin, Villepin, Hollande. Elle se trouve à son acmé avec le couple Macron-Philippe.

La France doit absolument se guérir de cette maladie. Elle a fait de nous le pays champion des prélèvements sans que jamais personne ne l’ait demandé. Elle a totalement étouffé les libertés et cassé le droit de propriété (qui est de la liberté construite). Elle amène la France au bord de la guerre civile. Elle est à évolution lente mais mortelle. Comme le tabac. Après 50 ans !

Unibail sur Seine – Quand Paris n’est plus Paris

Non, décidément, Paris n’est plus Paris. Tous ceux qui suivent les affaires municipales le constatent : Hidalgo a livré Paris aux intérêts privés les plus bas, se mettant dans les pas de son prédécesseur Delanoë. Quand on évoque Topaze on se dit qu’il s’agit d’un roman et qu’il concerne quelques villages de province particulièrement mal embouchés.

Mais Paris ? Paris occupé ! Paris outragé par une municipalité sans foi ni loi qui s’est lancée de façon forcenée dans la marchandisation, dans la densification, dans l’immobilisation, dans la fiscalisation, dans l’envahissement par les immigrés, les clochards et les junkies et dans le pourrissement général de la vie du Parisien, avec une énergie malsaine dont la seule caractéristique est d’être unique au monde.

Les bobos crédules avaient cru élire une femme raisonnable, avec une équipe de braves gens, qui feraient une politique gentillette. Ils n’ont pas compris que l’équipe en question était un ramassis de représentants d’intérêts privés, de foldingues bouffés par l’idéologie, de sous-secrétaires du parti socialiste dans les tendances les plus saugrenues et de représentants emblématiques de minorités caricaturales. Ces gens sont tous des survivants de cellules d’extrême-gauche, habitués aux manipulations, aux coups tordus, aux conflits internes. Il faut les entendre : nous faisons de la politique ! Comprenez : on est capable de toutes les démagogies, de toutes les violences, de toutes les dépenses, de toutes les irrationalités. Notre but est d’être réélus en nous cachant derrière des causes plus grandes que nous et qui masqueront notre incompétence, notre indifférence aux effets pervers et notre absence totale de résultats. Notre discours est facile : morts aux bourgeois et aux bagnoles. Vive l’impôt, vive la dette, vive les contraintes insensées imposées à la population. Et comme ces c… d’électeurs peuvent tout de même nous virer à coups de pieds dans le train, créons mille faits accomplis pour que jamais on ne puisse revenir en arrière.

Une municipalité a quelques objectifs simples, usuellement.

La propreté par exemple. Mais pour ces excités, la propreté est « fasciste ». Elle traduit une préoccupation hygiéniste petite bourgeoise digne de Hitler. Alors vive les rats. Vive le retour des maladies qui avaient disparu du territoire. Vive les clochards qui se permettent désormais tout et à qui il est interdit d’interdire quoi que ce soit. Vive la mendicité agressive, éventuellement avec enfants. De toutes façons le bourgeois est sale. On a payé des copains installés en masse dans les services pléthoriques de communication de la mairie pour le lui dire. La campagne a été gratinée : si la ville est sale c’est parce que vous êtes sales. Nous, à l’extrême-gauche et dans l’écologie rouge-vert, nous n’avons pas à laver vos cochonneries. Cela salit l’eau !

L’embellissement est aussi une fonction généralement admise. Là, rien. Des immeubles immondes comme celui de la RIVP au coin de la rue Vercingétorix et du périphérique, ont été généralisés. Vous avez l’impression qu’il n’est pas fini, cet immeuble et qu’on va mettre une façade. Mais non. Il restera comme cela, une vraie tâche dans le décor. Juste un exemple en passant. La RIVP, la première administration à supprimer à Paris tellement elle est nulle.

Rendre la vie économique et sociale la plus fluide et dynamique possible ne saurait être un objectif pour cette équipe d'extrémistes. On va ruiner la ville avec des milliers de chantiers dont le but est d'empêcher toute circulation tout en laissant pourrir les chaussées. Les médecins, les pompiers, les ambulances, ne peuvent plus circuler. Notre-Dame a flambé parce que l’accès à l’île était entravé par les énormes travaux visant à créer les autoroutes à vélos qui enfermeront l’île. Les pompiers n’arrivent pas à vélos !

Finie la bagnole. Finis les artisans qui ne peuvent plus venir de banlieue et stationner. Finies aussi les possibilités de se transporter au gré des besoins. Les jeunes entreprises partent. Tout le monde est dégoûté de la vie à Paris. La ville comme capitale et comme centre national de production mourra mais guérie.

C’est qu’il faut tuer le propriétaire. Il est riche le propriétaire. On peut lui tomber dessus à volonté. Surtout qu’il n’essaie pas de louer à la classe moyenne. Tous les immeubles qui se libèrent sont préemptés pour construire du logement social à 15.000 euros le m2. A Bamako, on se frotte les mains. Ce qui n’empêchent nullement des bandes d’immigrés haineux de se former et de faire régner leurs lois. Des parties entières de Paris sont désormais des banlieues à l’ancienne. Alors on voit les quartiers historiques partir aux mains de l’étranger et le reste s’essayer à la location temporaire. Les loyers sont non seulement bloqués mais réduits parfois de 50%. Le mauvais payeur peut rester dans les lieux trois ans sans payer. Cinq ans en jonglant un peu. Le squatt n’est plus poursuivi. On voit des avocats spécialisés dans la négociation : tu paies et mon client part. C’est cela où la perte de ton bien, connard ! Le vol à la tire explose. Ce sont désormais des centaines de milliers d’affaires chaque année.

Exemple vécu : des Coréens viennent à un mariage mixte en France. Volés deux fois en deux jours ! Ils sont repérés dès l’aéroport.

Les demandes de papiers ont explosé à Paris. Tant de sacs sont arrachés ou leur contenu pillé…  

Le seul vainqueur est la location temporaire. Les habitations qui passent à Airbnb croissent en nombre plus vite que les logements sociaux ! Plus personne ne peut plus se loger à Paris.

Alors la ville se vide en pourrissant. Elle n’apparaît dans aucun classement sur les lieux où il est agréable de vivre. Les étrangers de qualité qui vivaient à Paris partent partout en Europe sauf en France.

Mais tout cela, ce n’est que de la broutille. Toute cette équipe aime le pognon et veut du pognon. L’arrivisme va bon train. Alors il s’agit d’être gentil avec quelques grands intérêts qui comptent.

Le cas le plus emblématique est Unibail-Rodamco. Cet immense monopole financier qui a réussi à racheter à peu près tout ce qui compte en matière de centres commerciaux dans la région parisienne, n’est même plus en terrain conquis. Ce mammouth fait ce qu’il veut quand il veut sans se préoccuper le moins du monde d’autre-chose que de son intérêt propre. Lorsqu’on fait la liste des opérations gigantesques que ses liens avec l’équipe municipale lui ont permis d’entreprendre, on reste sidéré. Tous les énormes chantiers sont pour Unibail. Les pauvres idiots qui veulent agir de leur côté sont constamment embêtés, contraints, réduits, taxés, certains ruinés. Mais là, on entre dans la magie. Tout, absolument tout, est possible. Comme dit l’un de ses représentants : vous n’allez tout de même pas nous reprocher d’avoir des amis et de vouloir gagner de l’argent !

Le forum des Halles : Unibail. Dans des conditions tellement détestables pour la Ville de Paris que le Canard Enchaîné, un bel été (tous les mauvais qu'opus d’Hidalgo se font l’été), dénonce le pot aux roses : « Le Canard enchaîné dénonce les conditions hallucinantes accordées à la société Unibail-Rodamco … tout cela sur le dos des Parisiens qui en paieront le prix pendant des dizaines d’années ! » écrit le Parisien. Il s’agit d’un actif de plusieurs milliards d’euros avec des coûts pour la ville qui dépasseront le milliard. Miam-miam et merci !

Ce n’était qu’un début.

Parmi les cadeaux faits à Unibail-Rodamco : la tour Triangle, dans des conditions invraisemblables.

- aucun appel d’offres pour un projet à 500 millions d’euros !!!

- une part fixe de loyer sous-estimée (2 M€ / an au lieu de 2,5 à 3,20 M€) soit un nouveau cadeau de 40 à 96 M€ !

- des loyers indexés sur la moitié de l’inflation, soit un cadeau de plusieurs dizaines de millions d’euros !

- aucun concours d’architecture.

 

Troisième cadeau : la gestion de la porte de Versailles. « Le Canard enchaîné dénonce une mécanique hallucinante qui a permis à Unibail-Rodamco de prolonger en toute simplicité sa concession de 40 ans !! tout en évinçant ses concurrents ! Selon Hervé Martin, Journaliste Le Canard Enchaîné que nous remercions pour son enquête d’investigation et sauf erreur d’interprétation de notre part :

- Acte 1 : malgré les conditions très avantageuses obtenues pour le Forum des Halles, Unibail aurait exercé dès 2008 un chantage si un effort n’était pas consenti côté Parc des Expositions

- Acte 2 : un audit aurait alors été réalisé sur mesure (!) pour conclure qu’il fallait rénover le parc et pour cela accorder une nouvelle concession !

- Acte 3 : pour éviter qu’un concurrent ne remporte la concession, Unibail et la Mairie de Paris auraient décidé qu’une indemnité de 263 M€ serait payée cash à Unibail ! Evidemment la seule société en mesure de les payer n’est autre que… Unibail-Rodamco qui remporte la nouvelle concession !

- A suivre : Unibail aurait maintenant pour objectif de remplacer le Parc des Expositions par un quartier de bureaux : opération très rentable qui permettrait de déplacer les salons actuels vers le Parc de Villepinte… géré également par Unibail !!! »

Ne parlons pas de la Porte Maillot, où Unibail entreprend également avec le soutien de la mairie une opération d’embellissement de son patrimoine tout à fait sympathique.

Pour l’avoir côtoyé pendant maintenant trois ans (et il y en a encore pour au moins deux ans) nous avons eu l’occasion de voir comment travaille une boîte comme Unibail. La règle : tout est permis puisqu’on a le soutien de la mairie. Le respect des riverains ? Ne connais pas ! Le mensonge par dissimulation : la seule méthode.

Phase un : les riverains se voient présentés avec moult égards un projet, certes inutilement lourd et dense, mais en apparence tolérable. On présente un beau dessin du futur, on esquisse des emprises légères sur la rue, on parle d’un gentil planning.

Phase 2 : Le projet est changé en douce en plein été avec un permis de construire où il est pratiquement impossible de comprendre, qu’avec l’aide de la mairie,  Unibail va construire une véritable autoroute à camions souterraine entre la rue Mouchotte et la rue Vercingétorix. Un chantier monstrueux. Des dizaines de milliers de tonnes de béton à casser et à recouler. Un enfer pendant les travaux et un enfer après. Car le sieur Missika, communiquant mis à l’urbanisme, un vrai choiix symbolique,  n’a pas souhaité connaître le nombre de camions qu’il faudra prévoir pour alimenter un centre commercial de plus de 120 boutiques dont le plus gros centre bio de France, signé Leclerc. Voilà les habitations entourées par une noria de camions à vie.

Phase 3 : le chantier prenant du retard, la ville accepte que le chantier occupe tous les trottoirs, puis une voie de circulation puis deux. On finit par en demander trois, sur quatre cents mètres de long en privant de trottoirs les habitants pendant deux ans ! Une dinguerie totale jamais vue à Paris. Oui mais c’est Unibail et les liens avec Hidalgo et Missika sont ce qu’ils sont.

On se dit : mais à quoi rime cette démence ? C’est tout simple : outre le décuplement de la zone commerciale, 13.000 m2 carrés de bureaux près de la gare. Un joli cadeau de plus, à près de 200 millions d’euros.

Là encore, à Montparnasse, le trust s’assure un actif de plusieurs milliards d’euros, avec des cadeaux qui se chiffrent en centaines de milliards. Comme dans tous les projets précédemment cités. Que les riverains se débrouillent avec cette gigantesque densification et marchandisation. A eux les cars, les camions, les voitures de locations, les VTC et les taxis ! Aucun chiffrage ne sera jamais fait. Aucune vraie étude d’impact. Pourquoi faire ? C’est Unibail.

Depuis des lustres la municipalité parisienne tentait de faire échapper le quartier Mouchotte au destin d’un quartier de gare. C’est redevenu un quartier de gare, quelque part entre Rungis, la Courneuve et les anneaux de Bicêtre.

La mairie décide de monter une réunion d’information des riverains. Unibail développe ses « slides ». Pour le côté qui nous intéresse, dit l’exposé, c’est terminé et le calme va revenir (aux camions près). Oui, mais l’exposé est mensonger. Dès le surlendemain un agencement non prévu est installé sur le parvis qui relit immeubles de logements et hôtel : une énorme centrale de ventilation et de réfrigération est installée sous les balcons des riverains et devant une cour d’école « pour un an » !

« On ne savait pas » dit le représentant d’Unibail. Comme si une installation de ce genre s’était faite à l’insu de son plein gré et ne demandait pas des mois de préparation, d’accords divers, d’autorisations. Ne serait-ce que pour modifier des façades publiques. Plus c’est gros plus c’est censé passer avec Unibail. Demandes à la mairie : avez-vous autorisé tout ce bazar et pourquoi acceptez-vous des exposés mensongers dans des réunions publiques ? Réponse : pas de réponse.

Lorsqu’on a été chef de sous-section trotskiste aux Parti Socialiste, la dissimulation est comme une seconde nature.

Notons qu’alors qu’il est pratiquement impossible d’obtenir un accord pour des transports lourds par hélicoptères à Paris, Unibail a pu utiliser ce genre d’engins sur son chantier Montparnasse, quitte à réveiller en WE tout le voisinage et en bloquant totalement les rues. Puisqu’on vous dit que la Ville de Paris n’a rien à refuser à Unibail.

Le plus drôle est que la municipalité a lancé un grand projet de réfection du pied de la tour Montparnasse, et y a joint, sans raison explicite, la rue Mouchotte. L’équipe gagnante vient d’être choisie. En plein été, quand tout le monde est en vacances. C’est la méthode Hidalgo. Elle a exigé qu’on y supprime les voies de circulation (il y en a six actuellement, pour faire face aux cycles de la gare, aux cycles du centre commercial de la gare et de celui d’Unibail, aux cycles des hôtels, avec leurs 1500 chambres au total, et à celui de la gare routière Air France). Un jour il peut y avoir 20 cars, un autre quatre transporteurs de voitures de locations qui déchargent, un autre des centaines de taxis en action de dépose sauvage. Et maintenant nous avons à envisager des dizaines de camions et de camionnettes de jour et de nuit. Le projet prévoit une voie descendante interdite à la circulation générale à partir de l’avenue du Maine (l’accès au centre de Paris sera interdit aux voitures particulières). Et une voie montante qui ne pourra être embouquée que par les cars et les bus. Comment les riverains sortent-ils de leur parking ? Mystère. Surtout comment sera alimentée en camions l’autoroute à camions ? Mystère. Comment les cars circuleront pour approvisionner en touristes l'hôtel de mille chambres ? Mystère également. Pour l’équipe d’architectes, il ne s’agissait que de gagner le concours. Alors on a mis du vert partout et supprimé les voies de circulation. Ce n’était pas dur. Ouf, on a gagné ! Il faut bien vivre.

Si le projet est réellement fait sur ces bases, c’est la mort pour… le centre commercial d’Unibail et un enfermement total des riverains. Mieux vaudra ne pas avoir à appeler une ambulance !

Alors les négociations de coulisses vont commencer avec une victime expiatoire probable : les riverains.

Notons tout de même que les intérêts d'Unibail Rodamco à Paris, c’est entre 5 et 7 milliards d’actifs et que la dette qui s’annonce pour Paris, c’est également 7 milliards, soit sept milliards d’impôts de plus à venir. Le bobo parisien est aussi un gogo. Il en redemandera.  

A noter que le Maître Jacques d'Unibail actuel, celui qui donne toutes les autorisations et qui permet tout, l’ineffable Missika, a rejoint Macron de façon très opportune (business first), sachant que le candidat de Macron et de LREM (Les requins en marche) est Benjamin Griveaux, l’ancien directeur lobbyiste et de la communication… d’Unibail Rodamco. Mettre un ancien salarié au poste de maire de Paris, ce serait la consécration.

Encore quelques milliards, mon bon Benjamin !

Qui a honte ?

PS : Pas un mot dans la presse et les grands médias télévisés. Chut. Chuttt !!!!!! Heureusement, le Canard a toujours ses plumes.

Loi Elan : le grand bond (immobilier) en arrière

« CONJONCTURE. La chute des constructions de logements se poursuit inexorablement : entre février et avril 2019, les autorisations ont reculé de 2 % par rapport aux 3 mois précédents, et les mises en chantiers se sont rétractées de 6,6 %. De mai 2018 à avril 2019, 444 200 logements ont été autorisés, soit une baisse de 8,7 % en comparaison aux 12 mois précédents. »

On connaît la détermination sans faille d’Emmanuel Macron pour sanctionner les propriétaires immobiliers, victimes de choix avec les retraités (c’est souvent les mêmes) de la vindicte fiscale du « start-up président ».

Le régime fiscal, délirant, prend, en moyenne, quasiment tout le rendement de la location immobilière et, dans les hautes impositions au revenu, entraîne une perte. Quand vous êtes au plafond de l’ISF-Immobilier, et dans la tranche haute de l’impôt sur le revenu, si vous ajoutez les charges collectives de l’immeuble, la taxation foncière, éventuellement la taxe sur les bureaux et l’inflation, plus l’amortissement des inévitables rafraîchissements des locaux (pannes, vieillissement etc.) et qu’en plus vous tenez compte de l’inflation, vous perdez autour de 5 % par an sur votre capital. Alors bien sûr, comme toujours en Enarchie, on crée des régimes particuliers pour « favoriser l’investissement ». Ces régimes sont changeants, complexes, pervers dans bien de leurs mécanismes. On en vient à construire n'importe quoi à des endroits où nuls besoins n’existent. Les banquiers et les promoteurs captent la rente fiscale en trompant l'investisseur naïf. On gâche du bon argent.

À chaque fois, une voix s’élève pour dire : mais Messieurs, pourquoi ne pas créer un cas général bénéfique et supprimer les exemptions et les subventions. Impossible. Notre Enarchie Compassionnelle ne le comprendrait pas. La tutelle de la construction doit être tenue ferme, avec ses arrangements, ses combines et son désastre global. On se retrouve à l’époque soviétique en matière d’agriculture. Le système global était infect mais on permettait de petites exceptions pour ne pas crever de faim.

Le Français, né malin, est capable de ruiner son immobilier de la même façon, sans même le secours de Marx et de Lénine.

L’homme politique français est encore plus malin. La loi Elan le prouve. Il a décidé de remettre ses pas dans ceux de Mme Duflot, qui a laissé une trace indélébile comme symbole de la bêtise démagogique la plus folle. Les équipes LREM ne pouvaient pas laisser à cette pauvre fille le monopole de l'imbécillité crasse. Alors on a décidé de contrôler le prix des locations avec une sectorisation totalement arbitraire des zones permettant d’établir « les moyennes » qu’on imposera au loueur.

À Paris dans le XIVème, une des Zones à Détruire (ZAD) préférée de Mme Hidalgo et de quelques foldingues de sous-sections trotskistes de Générations (si, si, cela existe et ce n’est pas triste !), la sectorisation va de Montparnasse à la porte de Vanves ! On moyenne entre les logements insalubres du bord du périph et les immeubles bourgeois de Montparnasse. Résultat, une location à Montparnasse de 900 euros se retrouve plafonnée à 400 ! Ce n’est pas du social çà ? En revanche le polack qui louait sa misère à 200 euros dans un galetas se retrouve à 400 euros aussi. Ce n’est pas du très social çà ?

Dans un même immeuble, un studio infect de rez-de-chaussée côté cour est traité de la même façon qu’un studio magnifique en étage plein sud avec vue grandiose. Les juges sont naturellement mis du côté du locataire indélicat.

L’effet pervers de ces mesures n’est pas très difficile à comprendre. Les beaux biens sortent du marché locatif. L’offre d’appartement se réduit. On a aggravé le problème qu’on voulait réduire. Les propriétaires se lancent dans le Airbnb. Merci pour les touristes. Dommage pour les hôtels. Dans les immeubles le va-et-vient de touristes hagards gâche la vie des résidents.

Alors on taxe les appartements vides de façon confiscatoire, on préempte tout ce qui se vend. Contraintes et fiscalité deviennent délirantes. Un fils de trotskistes président de la LCR, homosexuel marié et inscrit au Parti Communiste (complice des plus grands génocides de l’histoire, 100 millions de morts tout de même), fait des mines et montre ses oreilles décollées, au milieu de ce désastre.

La bassesse, l’ignominie, l’abus, la bêtise crasse, l’inconséquence, deviennent les ferments d’une situation invivable.

Quelques péronnelles macronistes viennent chanter dans le poste les merveilles du retour aux lois Duflot, en même temps que quelques économistes dégénérés viennent expliquer que ce n’est qu’un début et qu’il faut taxer les propriétaires sur le loyer qu’ils n’ont pas à payer. Des excités prétendument insoumis viennent crier que ce n’est pas assez, continuons le combat. Des excités prétendument iconologistes, viennent réclamer la fin de la construction des parkings dans les nouveaux immeubles et l’hypertaxation de ceux qui existent, à reconvertir en champignonnières. La Ville de Paris réquisitionne pour loger des immigrés et des clochards, rendant la vie dans les immeubles frappés, disons différente. Avec un peu de chance, une salle de shoot viendra peut-être agrémenter les lieux.

Formidable Elan ! Penser que cette pauvre bête tire sans conséquences le chariot du Père Noël paraît un peu excessif. La Zone à Détruire de Paris s’effondre selon les plans. Encore dix ans comme cela et la ville est morte.

La poussée des partis écolo-gauchiste et du thème du « changement de système », alliée avec la démagogie opportuniste d’E. Macron, la ténacité des minables qui tenaient les rouages de la Ville de Paris, enrobé dans les voies de faits de l’Enarchie Compassionnelle, laissent même prévoir une accélération du phénomène.

Il n’y a pas que le toit de Notre-Dame qui a cramé !

Haro sur le libre échange !

Dans la confusion générale qui marque l’année 2019 et qui s’aggrave de semaines en semaine, la TNT devient un robinet à vomissements permanents, les commentaires vaseux alternants avec les pires éructations, dans un concours permanent à qui serait le plus bas, le plus vil et le plus caricatural. La presse quotidienne s’enfle également d’articles dérisoires où chacun vaticine sans frein ni recherche de cohérence. A chacun de s’y retrouver. Comme si personne n’avait plus de colonne vertébrale et s’effondrait de façon ectoplasmique sous le poids de ses renoncements à réfléchir plus loin que le bout de ses passions tristes.

Dans ce bouillon informe fermentent des jugements à l’emporte-pièce, repris comme des versets du Coran, en secouant la tête comme devant le Mur des lamentations.  Les bouts d’ânerie s’enchaînent avec des points de suspension à chaque rebondissement médiatique, et finissent par faire une forme de banderole de certitudes populaires contre lesquelles il serait prudent de ne pas s’insurger.  

Cette unanimité d’apparence et de désespoir, restera un grand moment d’effondrement de l’esprit français. Un peu comme le toit de Notre-Dame de Paris, qui certes laisse passer désormais un peu de lumière mais a vu son plomb fondu couler dans tous les cœurs. 

Les simulacres de débats qui eurent lieu en 1968 à l’Odéon était de la même espèce. On pouvait dire n’importe quoi et chacun hochait la tête en ricanant devant tous les franchissements et dérapages de demi-intellectuels allumés, pendant que les Katangais mettaient les lieux à sac, comme à la Sorbonne. Aujourd’hui, le délire est médiatique, et les Black-blocs tiennent le rôle des Katangais.

Plus aucun dialogue, plus aucune réflexion partageable ne sont possibles. « Les faits sont fascistes » disaient les « penseurs cosmo planétaires » de l’Odéon. Aujourd’hui ce sont les voies-de-fait des Gilets Jaunes qui le sont et  qui ont pris le relais. Et on tend religieusement des micros complaisants pour recueillir la substantifique moelle de la divine coalition des mécontentements.

Voici les petites filles s’en mêlent. Et font la grève des cours pour pousser les gouvernements à agir pour la sauvegarde de la terre meurtrie définitivement par les ébats des adultes consentants. 

Parmi les victimes collatérales de ce déluge d’infantilisme et de démagogie, on trouve le corps, fumant et survivant à peine, de l’idée du libre-échange.

Plus personne ne défend le libre-échange, qu’il s’agisse des relations internes de l’Europe ou du commerce mondial.

L’extrême droite qui pense, façon Club de l’Horloge, accumule les livres et les programmes qui condamnent le libéralisme, et notamment les libertés marchandes, vues comme destructrices des solidarités et des identités « naturelles ».

Parmi les penseurs qui font la liaison entre extrême-droite et droite, on voit aussi bien M. Eric Zemmour que Mme Natacha Polony s’élever contre un libre-échange qui déstabilise la paie des braves travailleurs et la tire vers des niveaux si bas que les plus pauvres doivent être subventionnés par une prime dite d’activité.

La gauche, dans toutes ses variantes, est traditionnellement contre la « marchandisation » du monde et le commerce qui crée des inégalités en gavant des multinationales incontrôlables. Marx et ses apôtres n’ont jamais cessé de considérer que l’extension commerciale était un malheur nécessaire pour la survie du capitalisme.

S’ajoute maintenant tous les sauveurs de la planète qui considère qu’un produit qui vient de l’étranger effondre le bilan carbone et doit être prohibé au profit d’une production plus sobre et plus proche. Manger des kiwis et des bananes devient inciviques, de même que les escapades touristiques. Stop au « bougisme » ! Vive le localisme.

Naturellement, aucune des personnes remontées ainsi contre le libre-échange ne renonce en quoi que ce soit à l’achat et l’utilisation d’objets qui proviennent à 80% de l’étranger sans aucun espoir d’une production locale, ni à ses vacances lointaines. Les mêmes ont renoncé à compter les postes de travail concernés par les exportations, le tourisme faisant partie des exportations, qui seraient menacés par leurs doctrines. La question des coûts n’est jamais posée, ni celle de l’impact sur le revenu disponible. Une entreprise qui n’a aucune chance d’exporter dans le monde, n’a aucune chance de connaître un vrai succès. Le national-écologisme créerait une miraculeuse économie-verte, une forme d’oxymore d’autant plus créatrice d’emplois que la productivité serait plus basse ! Les villes n’auront même plus besoin des campagnes. Tout sera produit sur les toits et les balcons. Les relations verticales supplanteront les circulations horizontales (pas de mauvais esprit, SVP). Mais on maintiendra les services publics dans les villages vidés par la dénatalité et la concentration de la production au sein des villes-monde.

Que toutes les voix qui s’expriment, pratiquement sans exception, prêchent pour l’autarcie et la sobriété, voir la belle privation volontaire de l’anachorète, est tout de même un spectacle assez terrifiant. Et hypocrite.

On chérit la liberté en France en asphyxiant toutes les libertés concrètes.

Comme toujours les libertés s’organisent et les relations économiques internationales doivent s’exercer dans un cadre approprié et cohérent. Nous avons écrit un article précis sur cette question pour cerner justement les modalités problématiques et voir les solutions possibles ( voir http://cee.e-toile.fr/index.cfm/2018/6/12/Monnaie-et-libre-change ).

Le climat délétère qui s’est instaurée en France et cette quasi-unanimité des philosophes, des sociologues, des médias, et des forces politiques contre une liberté fondamentale, celle de contracter librement dans le monde, ont quelque chose de terrifiant. La France qui se voyait comme le phare immense de la liberté dans le monde souffle énergiquement sur ce qui reste de son moignon de bougie libérale.

Osons dire que c’est lamentable, consternant, inacceptable, condamnable, ridicule, minable, indigne, sot, déraisonnable, …, et dangereux. Le commerce international n’est pas une maladie mais une bénédiction, pas une contrainte mais un droit et même un devoir.

Pierre Viansson-Ponté disait en 1967 : la France s’ennuie. On a vu le résultat. En 2019, elle disjoncte et sombre dans l’insignifiance et les gamineries, sur fond de violence.  

Il serait peut-être temps de réagir.

L'affligeant spectacle médiatique de certains économistes universitaires français

Pour un grand nombre de Français, les économistes sont une sous-catégorie de clowns blancs qui ne font pas rire, de guignols pleins de morgue alors qu’ils véhiculent un faux savoir, d’abusifs qui passent leur temps à se chamailler, d’incapables qui au nom d’une fausse science ont entraîné le pays dans la déréliction. « L’économisme » est une tare et les économistes des pelés et des galeux qu’il faut reléguer dans les poubelles de l’histoire.

La situation est presque normale puisque depuis 50 ans déjà le monde a basculé dans la baisse continuelle de la croissance, dans la hausse de la dette et, dans le cas français, dans le délire de la dépense publique et des impôts. Le titre de champion du monde des prélèvements finalement n’emplit de joie exubérante ni les stipendiés ni les pressurisés. Pendant dix ans le PIB par tête a baissé dans une France qui a perdu l’essentiel de sa souveraineté, à l’extérieur en la transmettant à la Commission de bruxelles, à l’intérieur en cédant tous les pouvoirs du peuple à une camarilla d’Énarques prédateurs.

On s’attendrait à voir les économistes professionnels, le plus souvent stipendiés par l’État et ses dépendances nationales et internationales, et notamment les économistes universitaires, s’attaquer le plus savamment et le plus honnêtement possible à ces graves problèmes. Pas du tout. Ils campent dans des camps idéologiques qui s’affrontent de façon généralement grotesque et loin des réalités. Ou alors ils servent leur maître, l’État, dans l’attente des postes et des honneurs qu’ils espèrent.

Les médias se croient obligés d’ouvrir leurs colonnes ou leurs tribunes à ces perroquets débiles qui assoient leur notoriété en répétant des mantras.

Prenons deux professeurs qui prennent bien soin d’annoncer qu’ils sont « émérites » ou « honoraires », et qu’ils ont été rattachés à des universités françaises ou des instituts qu’ils pensent de renom. Oublions leur nom qui n’a pas d'importance dans cette réflexion. Des économistes officiels de cet acabit, on en trouve des dizaines, presque tous sur le même format. Honneur et Mérite ne sont malheureusement pas au rendez-vous.

L’un se croit intelligent de livrer un article, consternant de banalité et de soumission, qui affirme : « les dépenses publiques sont une richesse pas une charge pour l’économie ».

On sait que la France dépense l’équivalent de la valeur ajoutée de ses entreprises industrielles et commerciales : environ 1 300 milliards d’euros en 2018. Cette réalité n’est pas une chance mais un terrible défi pour la nation, qu’il s’agisse de ses entreprises, ou de ses assujettis fiscaux. On sait qu’une partie importante des charges est portée par les entreprises qui, confrontées à un marché ouvert, ne peuvent plus être suffisamment compétitives. Les déficits extérieurs témoignent de ce manque de compétitivité. Ils se sont encore aggravés en 2018. Les Français accablés de charges et d’impôts soit fuient, soit cessent d’investir (à quoi bon, si tout est repris ?). N’oublions pas que sous Hollande, près de 10 000 Français ont payé plus de 100 % d’impôts. La dette française est maintenant à 100 % du PIB. La dette globale est à 400 %. À Paris la fonctionnaire espagnole, femme d’énarque, qui dirige la mairie pousse l’endettement vers les 9 milliards d’Euros après que les impôts ont été quasiment quadruplés depuis l’arrivée des socialistes-verts-rouges et arc-en-ciel. Un adjoint du maire précise qu’il y a encore de la marge pour les impôts. Allons-y gaiement !

Dans ces conditions, le vrai devoir des économistes est de tenter de comprendre comment on peut se sortir de ce piège. Pour notre auteur ce n’est pas un piège mais un bonheur incoercible. Toutes les esquives convenues pour ne pas traiter du fond s'accumulent dans l’article. La dépense d'état finance l’offre « non-marchande » qui est un bienfait en soi et n’a donc pas à faire l’objet d’une approche comptable. Elle n’est pas marchande donc elle n’a pas de prix. On peut foncer. Elle paie aussi les transferts sociaux, par nature bénéfique, et, dans ce domaine, on ne fait jamais trop. Gavés de produits non marchands et d’allocations, les Français ne peuvent être qu’épanouis et heureux. Qu’ils ne le comprennent pas est incroyable et il faut leur faire comprendre de force leur bonheur. Les « théoriciens libéraux », une sous-race honteuse de la classe des tenants de « l’économisme », voient dans l’importance des prélèvements et de la dette une cause du chômage de masse français. Mon Dieu, quels abrutis ! Ces taux extravagants n’ont pas d’importance. Ils signalent simplement que la France, heureusement, a socialisé plus que les autres des tas de dépenses. Et c’est bien, très bien, la socialisation massive. Cela permet de contenir les inégalités et la pauvreté. Enfin en principe. Car avec l’affaire des Gilets jaunes, les faits et les principaux concernés n’ont pas l’air de s’accorder avec ce constat socialo-bisounours. L’enfer s’annonce pour ceux qui ne voudraient pas le comprendre. Le secteur public a besoin d’être bien payé pour être efficace (et j’en fais partie dit l’auteur qui ne semble juger sa contribution qu’à l'aune de son salaire public). Comme si l’énorme extension des emplois publics (deux fois plus par tête qu’en Allemagne) n’avait pas été déjà prolétarisé (voir le cas de l’enseignement, de la justice ou de la police). Comme si l’enseignement supérieur public n’était pas une vaste poubelle en même temps qu’un puits sans fond. Si on réduit le moins du monde les allocations il en résultera une « explosion » des inégalités. Comme si le chômage de masse n’était pas déjà une explosion des inégalités. La solution : transférer sur l’impôt progressif la TVA, la CSG etc. Les classes supérieures aisées, comme on dit maintenant, doivent tout payer. Et la dette. Aucune importance la dette. Il ne faut pas accélérer le remboursement. Comme si l’éminent professeur n’avait pas remarqué qu’on se contente de refinancer la même dette perpétuellement depuis au moins 50 ans tout en l’aggravant et sans jamais rien rembourser. Bien sûr il faudrait faire des économies (dont on ne précise rien) mais pour accélérer la transition écologique. On l’attendait celle-là.

Comment commettre un article si décalé des réalités ? Au lieu de faire face aux difficultés qui s’accumulent et que tout le monde voit, il suffit d’aller encore plus loin dans la transition fiscale de dimension digne du communisme, ce paradis où toute la production était non marchande et « l’égalité réelle » garantie, comme on l’a vu après la chute du socialisme réalisé. Il fallait au moins être émérite pour écrire de telles fadaises. Comment éviter que le mépris n’entoure la profession d’économiste, si c’est pour entendre ce genre de léchecuteries pour énarque socialiste (pléonasme fiscal) en difficulté devant la rébellion populaire.

L’endettement n’est pas un problème : nous le verrons quand les taux remonteront. Actuellement ils sont négatifs !

La surfiscalisation n’est pas un problème et il suffit d’aggraver les prélèvements sur les riches ? La fuite des victimes s’aggravera interdisant tout investissement privé en France, déjà quasiment effondré.

Comment fait-on vivre bien une énorme partie de la population sur des transferts si le nombre de gens productifs diminue ? Heu ! heu !

Nous ne sommes déjà plus compétitifs. On le sera encore moins. Mais ce n’est pas grave.

Face aux « logiques comptables » (il y avait longtemps qu’on n’en avait pas entendu parler), nécessairement « à court terme », il faudra « réhabiliter cette idée pourtant simple selon laquelle les dépenses publiques sont une richesse économique et non un coût ». C’est sûr : dans le pays numéro un dans le monde pour la dépense publique, il faut certainement la réhabiliter ! Urgence absolue ! Encore, encore, encore ! Vive l’impôt, Vive l’impôt, vive l’impôt. Vive la dette ! Vive la dette, Vive la dette ! Mort aux riches et aux théoriciens libéraux qui nous ont fait tant de mal !

Le discours serait exactement le même avec 25 % de taux de prélèvements ou 95 %, ou même 150 %. On a vu en Grèce, qui a financé par la dette généreusement octroyée la création de postes de fonctionnaires et la production épatante de « biens collectifs », les résultats mirifiques de cette création magique. 50 Milliards de PIB en 1981 ; 365 milliards de dettes en 2019.  On pourrait aussi demander aux ex-habitants des pays soviétisés ce qu’ils pensent des merveilleux biens collectifs prodigués avec tant de profusions pendant 75 ans ! Surtout aux paysans.

La question n’est évidemment pas de savoir si par la dépense publique peut être utile. Mais de déterminer à quel niveau on doit la fixer, avec quel contenu et quel type de financement. Quand les dépenses publiques sont égales à la valeur ajoutée des entreprises industrielles et commerciales, que la dette publique représente deux fois cette valeur ajoutée et la dette totale huit fois, on peut se poser une seconde et réfléchir.

Pas quand on est un professeur agrégé émérite. On pourrait utilement fermer les universités qui ont conduit à la promotion de personnel aussi désastreux. Elles produisent des « biens non-marchands » frelatés.

S’il n’y avait qu’un seul exemplaire de ce genre d’économistes sous-marxistes débilitants, éperdus de répéter inlassablement les mantras de son milieu ! Quasiment le même jour (19 février et 21 février), le Temps, un ancien journal suisse de qualité, qui sombre depuis sa dernière réorganisation (les bons sont partis ou ont été licenciés) publie un autre article tout aussi convenu, en associant « gilets jaunes » et « dogme néolibéral ».

S’y exprime un vrai dogme, socialiste celui-là, calibré et répétitif, comme dans l’article que nous venons de commenter. Le moulin à prières bien huilées, à cent lieues des réalités, ne se lasse pas de dévider ses lamentations.

Lisons les propos de ce « Professeur honoraire et directeur de l’EHESS » (Ecole des hautes études socialistes sectaires).

Ce que cette crème de l’intelligence conteste, c’est la phrase du Président Macron qui dans sa lettre aux Français a osé écrire : « L’impôt, quand il est trop élevé, prive notre économie des ressources qui pourraient s’investir utilement dans les entreprises ». « On aura reconnu l’énoncé de l’un des dogmes [ ] animé par le néolibéralisme ». Il faut bien être directeur de l’EHESS pour voir le diable habillé en néolibéral et pas seulement en Prada. Rien que cette phrase nous annonce toute la suite. Pas besoin de lire. Comme précédemment la litanie va se développer sans aucune originalité. La disqualification est totale. Beurk, Macron est un néolibéral !

« Le CICE n’a créé que moins de 100 000 emplois ». « Les inégalités n’ont fait que progresser ». Lesquelles à part celles liées au chômage qui lui a baissé ? On ne précise pas. Pas besoin. C’est un verset de la Bible socialiste. La preuve n’est pas nécessaire. Seulement la foi militante aigrie des catéchumènes.

On a pratiqué « la dévalorisation du principe de l’impôt », en devenant les champions du monde des prélèvements ! On retrouve la brillante intelligence et le sens de la réalité de notre précédent professeur émérite. Ce Monsieur Macron est certainement un véritable salaud au sens sartrien du terme : il s’attaque lâchement aux merveilleux « services publics » et aux précaires. Tous les services publics français sont à la ramasse depuis Mitterrand et la précarité n’a cessé de croître depuis le programme commun de gouvernement, mais on ne va pas s’abaisser à comprendre pourquoi. Toute personne qui ose dire qu’il faut repenser la manière dont sont gérés les services publics et remettre quelque forme que ce soit des transferts sociaux est un ignoble individu. Cela ne se discute pas. Un grand Beurk remplace toute discussion, tout débat. Alors que les solutions sont si faciles : les 56 milliards de profits du CAC représentent une proportion massive du déficit de 79 milliards. Qu’on pique tout et ce sera formidable. Ce n’est pas dit comme cela mais fortement suggéré. Les déficits, la dette, tout cela ce sont des faux problèmes. On retrouve une fois encore notre précédent professeur émérite. L’originalité est dans ce reproche fait au président français : les sans-papiers n’auront pas accès aux RIC ce referendum d'initiative populaire tellement indispensable. Pour le coup ça c'est bien vrai : tout entrant illégal a bien le droit de voter, non ? Là, on voit qu’on tient un grand penseur. La conclusion s’impose : « pouvait-on attendre davantage du jeune associé gérant dans la banque d’affaires Rothschild » ! Un peu d’antisémitisme pour finir c’est tout ce qu’il faut. Et il n’a même pas un gros nez et la lippe tombante, ce Macron et ne fume pas un gros cigare. Quelle tromperie honteuse !

Nous avons tiré ces extraits, avec gants et pincettes, tant ils sont consternants. Vous avez le droit d’écrire dans la PQN franco-suisse n’importe quoi si vous cautionnez un clan. La prétention de certains journalistes à ne voir que dans les « réseaux sociaux » un déferlement de pourriture et de propos débiles et injurieux, est un plaidoyer pro domo. Depuis des lustres on lit de pareilles sottises tous les jours dans la presse qui se dit exemplaire et « sérieuse ». On voit également le caractère lamentable de l’économie universitaire française, pratiquement totalement dominée par des partisans débiles. Ils sont inutiles à la science économique. L’explication des vrais problèmes du monde, de l’Europe et de la France est totalement absente, remplacée par un prêchi-prêcha marxiste effronté et sans limite, qu’on retrouve perpétuellement par exemple sur les chaînes de la TNT.

Si Macron avait un minimum de cran, il supprimerait l’EHESS, à titre prophylactique, et demanderait à son directeur de gagner sa vie en travaillant humblement et jusqu’à son dernier souffle, à vider les latrines publiques, comme on faisait dans la Chine de Mao, pour réduire l’hubris des communistes trop arrogants. Voilà une fourniture de « bien collectif » indiscutable. Mao, c’était bien, non ? Demandez à Sollers !

Disons-le clairement : on n’a pas besoin d’un clergé subventionné de ce type dans l'éducation nationale supérieure française.

La responsabilité des économistes universitaires n’est pas de rentrer dans des coteries idéologiques mais de s’attaquer le plus objectivement possible à l’explication des difficultés économiques. C’est difficile. C’est incertain. On peut se tromper. Cela demande de la ténacité, des qualités dont le courage. Réciter des mantras marxisants est un exercice qui doit se faire en dehors de toute subvention ou rémunération publique. Les honneurs accordés à ces deux idéologues donnent la mesure de l’effondrement de l’enseignement et de la recherche économique en France.

Pour ne pas accabler le lecteur on ne commentera pas l’article du principal conseiller économique d’E. Macron, sur une page entière dans un titre éminent de la PQN française. « Vive l’impôt ; Vive la dette ; Vive la dépense publique ; Mort aux riches ; sus au CAC ; taxons lourdement les successions » ! C’est le même qui avait proposé d’intégrer dans le revenu soumis à l’IR la valeur locative des appartements occupés par leur propriétaire.  

Voilà où on en est arrivé en France. Voilà aussi pourquoi nos économistes universitaires sont devenus collectivement la risée du monde.

La faute première d’Emmanuel Macron

Pour ceux qui, comme nous, cherchent à alerter sur les effets délétères de certains dysfonctionnements globaux de l’organisation économique et sur les travers de la mal gouvernance, il n’y a aucune joie à constater que « ce qui doit arriver arrive ». Au contraire, il est parfaitement évident que les récessions les plus graves provoquent des troubles durables et activent des mouvements réactionnaires ou réactionnels comme on voudra qui mettent en cause les institutions politiques.

Nous avons écrit il y a bien longtemps que les « printemps arabes » étaient fils de la crise. Les réactions électoralistes partout dans le monde vers ce qu’on appelle « le populisme », et le durcissement des régimes peu démocratiques pour y faire face, sont des formes du même phénomène.

Si tous ces mouvements « facilitent le diagnostic », ils « compliquent la solution ». Dans le gilet jaune seules les bandes blanches réfléchissent. Aucune solution réellement positive ne peut sortir des petites têtes et des gros bras qu’on exhibe à la télévision au milieu des excités politiques d’extrême gauche et d’extrême droite, et à qui on cherche à faire éructer un programme et qui n’ont rien d’autre à dire que « crachons sur les riches » et « écoutez-nous ou on casse tout ».

Les émeutiers, c’est une longue tradition, n’entendent rien, ne comprennent rien et ne savent causer que des dégâts. La révolution française, ce sont des massacres et des génocides où on tuait des gens pour ce qu’ils étaient et non pas pour ce qu’ils avaient fait. On est passé directement de Robespierre à Bonaparte. La Commune, c’est une ignominie qui s’est terminée dans le sang. Le Front populaire s’est terminé par l’Occupation et la collaboration où se sont retrouvés pratiquement tous les excités du socialisme violent. Mai 1968 a débouché sur un déclin irrattrapable du pays qui n’a plus compté dans le monde depuis. Le mitterrandisme s’est terminé dans le fiscalisme délétère, le chômage de masse permanent, et l’abandon de la souveraineté française dissoute dans une union Européenne qui se montre assez peu décidée à payer les frasques politiciennes françaises.

Seulement voilà :

-          Si les instances internationales spécialisées, comme le FMI et l’OCDE, refusent d’alerter sur les dysfonctionnements manifestes du système global, si un pays, les États-Unis, refuse d’écouter par passion pour son intérêt national propre, si personne ne veut voir ni expliquer que la croissance baisse régulièrement depuis 1971 et que les crises s’aggravent chaque fois plus, alors cela finit par la crise de 2008, totalement prévisible malgré les dénégations de ceux qui se sont bouché les yeux et les oreilles pour faire carrière ou parce qu’ils sont des économistes politiciens.

-          Si l’Europe se construit sous forme d’un monstre administratif où le pouvoir est abstrait, piloté par des inconnus apatrides non élus, autour d’une monnaie unique dont personne, au pouvoir, n’a voulu voir les défauts majeurs et dont personne ne peut plus prévoir un avenir radieux, avec comme mode de fonctionnement la menace de la BCE sur les comptes bancaires des particuliers et des entreprises, tout en ouvrant les frontières à tout va,

Alors aucune « solution » n’est possible.

L’Union Européenne s’est vue comme un bouclier contre la crise et a dû subir une crise financière spécifique en lieu et place qui a aggravé la crise initiale. Les Élections Européennes n’ont jamais eu le moindre sens, puisqu’il n’y a ni programme ni responsabilité à la clé. C’est la Commission non élue qui choisit le programme d’action qui sera proposée (elle seule a le droit d’initiative). Personne ne sait à l’avance ce qu’il sera. Les parlementaires avalisent massivement parce qu’ils ont été candidats pour la plupart parce qu’ils étaient « proeuropéens » et que les majorités dans cette assemblée n’ont aucune armature. Les autres institutions n’ont pour but que d’imposer un gouvernement des juges qui empêchent les initiatives nationales qui vont contre l’idéologie globale de liberté absolue des mouvements de personnes, de capitaux et de marchandises, à l’intérieur comme vis-à-vis de l’extérieur.

On voit bien que les prochaines élections européennes n’auront aucun sens pour quiconque en France. Le projet macronien qui est de se présenter comme le parangon de la vertu européenne contre les vilains, s’est effiloché sur les ronds-points et dans les diatribes avec l’Italie et quelques autres ! Comment dit-on « french bashing » en italien ? On n’a jamais vu cela depuis l’avant-guerre de 1940. Les salves de Salvini sont reprises et amplifiées par tous les journaux du pays.

L’énarchie qui règne en France, baignée dans un reliquat de vomissements soixante-huitard (qu’on pense au « Mur des cons » que la justice fait semblant de juger ces jours-ci), et incapable de revenir sur les formes diverses du gâchis mitterrandien, repris et amplifié par Jospin et Hollande, a fait de la France « l’homme malade de l’Europe ». De Giscard-Chirac à Macron-Philippe, l’énarchie s’est complu dans l’augmentation de la dépense publique. Elle s’enorgueillit d’avoir fait de la France le champion du monde des prélèvements, tout en effondrant les services publics. La France est devenue une forme de repoussoir à l’étranger. L’incapacité du pouvoir français à faire respecter la loi fait craindre le pire en Europe. La crédibilité du pays est devenue à peu près nulle.

Les Énarques ont cru qu’ils pourraient garder le pouvoir en appuyant la geste macronienne. Dès la parution du livre Révolution, il était certain que l’aventure finirait mal.

Certains avaient des doutes dès le départ sur Emmanuel Macron, pour des raisons tenant plus de l’analyse psychologique que de l’étude du programme. Ce beau gosse, marié à sa prof deux fois plus âgée que lui, à l’époque, et suspecté d’homosexualité, leur faisait anticiper le pire.

Pour ceux qui résistaient à l’emprise d’un psychologisme que la singularité du cas pouvait en effet enflammer, certains signes étaient encourageants : il piétinait les icônes socialistes, n’hésitait pas à avoir un diagnostic ferme sur certaines des tares nationales et proposait un style direct qui ne manquait pas de panache. Il n’était fermé sur rien, contrairement à la plupart des socialistes du gouvernement et paraissait devoir un tant soit peu accélérer les mises à jour nécessaires.

Le livre programme de Macron, Révolution, sera un choc. Malgré le chic guévariste du titre, c’était déjà du pur « storytelling ». C’est un livre attrape-tout marqué par l’électoralisme et un affichage diffus de mesures contradictoires, où on affirme un « en même temps » qui deviendra célèbre, mais qui masque plus qu’il ne révèle. « Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ! » On connaissait. Nous avons cessé, le jour même de cette lecture, d’espérer du macronisme.

Nous venions d’écrire sur ce blog, alors que la campagne présidentielle allait commencer : « on ne peut que regretter l'inertie mise à sortir de la crise économique provoquée par des institutions internationales et européennes dysfonctionnelles. Il faut se méfier de la colère du peuple d'abord et avant tout parce qu'elle donne du grain à moudre aux activistes des "avant-gardes" menant des combats d'arrière-garde, en pariant sur le pourrissement judiciaire, culturel, national, politique, économique et social du pays ».

Le 19 novembre 2016 nous écrivions un article encore plus explicite : « attention à la colère des peuples ». Il y était écrit : « Depuis huit ans déjà nous supplions les grands dirigeants occidentaux de faire" attention à la colère des peuples". Le "bénign neglect" n'est pas seulement dans l'attitude américaine vis-à-vis du dollar. Il l'est aussi dans l'attitude des "élites gouvernementales" et leur support dans les médias vis-à-vis des classes populaires et des nouveaux entrants sur le marché du travail, pas seulement en Occident. Le retard colossal de niveau de vie accumulé par les pays ex-socialistes a créé une telle différence de coût avec l'Occident capitaliste et libéral, qu'il était tentant de l'exploiter. Mais cela ne pouvait pas se faire au détriment des masses dans les pays industrialisés. Il fallait que le rattrapage nécessaire se fasse par imitation, non par substitution. »

Un peu plus tard nous mettions en garde contre la réaction énarchienne menée par l’équipe de hauts fonctionnaires entourant E. Macron : « La novation tout à fait extraordinaire que révèle l'affaire Fillon, est la cristallisation de l'inquiétude de l'Énarchie devant la défiance populaire et sa volonté de maintenir son pouvoir coûte que coûte au mépris de tout respect démocratique. L'Énarchie montre, soudain et explicitement, un caractère factieux. »

Avant le vote nous reprochions amèrement au candidat Macron deux mesures folles :

« L’idée d’Emmanuel Macron d’exonérer 80 % de la population de la taxe d’habitation est de l’achat de vote pur et simple. Affirmer que seul 20 % de la population doit la payer est indigne. Créer une république censitaire à l’envers est la certitude d’aller vers le chaos ».

« La suggestion, par le même Macron, que la hausse des rémunérations des salariés ne sera pas obtenue par un progrès de la production mais par la taxation des retraités est également de l’achat de vote. La spoliation fiscale ciblée n’a pas pour but de concourir aux charges de la nation mais de donner de l’argent à des masses électorales ».

 

Cela ne pouvait que tourner mal. D’abord parce qu’il y avait des victimes expiatoires et qu’on leur cachait l’énormité de la hausse. Ensuite parce qu’on suggérait qu’on pouvait enrichir une catégorie de la population en lui transférant le revenu d’une autre. « Y a ka prendre à Pierre pour habiller Paul ».

Après la nomination d’E. Philippe, nous confirmions :

« Puisqu’on entre dans le concret de la nouvelle gestion publique, il devient néanmoins nécessaire de revenir sur la malfaisance et la mauvaise inspiration de certaines mesures. Il ne s’agit pas de combat électoral mais de simples réflexions économiques et « citoyenne » comme on dit aujourd’hui. Parmi les mesures honteusement démagogiques développées pendant cette campagne, deux ont été portées par le nouveau Président énarque et son Premier Ministre énarque vient d’indiquer qu’il allait les mettre en œuvre bien qu’il les ait combattues lorsqu’il n’était pas en marche vers une jolie promotion. La première est une vraie honte : pour avoir une sucette à proposer aux salariés, donc aux personnes en emploi, une forme de privilégiés en ces temps de chômage de masse, la démagogie électorale sans scrupule a conduit à proposer de transférer les cotisations salariales maladie et chômage sur… les retraités. La seconde mesure électoraliste honteuse est l'exonération de taxe d’habitation pour 80 % des assujettis. Il s’agit du même registre électoraliste : il faut donner du cash aux classes nombreuses pour répondre à la question clé de l’électeur consumériste : « que ferez-vous pour mon pouvoir d'achat » ? Que la majorité des Français ne paient en apparence aucun impôt direct, voilà l’idée ! On récupère tout sur la CSG et la TVA, impôts invisibles. Tel est le rêve des Inspecteurs du Trésor depuis des lustres. On taxe à mort les riches, qui ne peuvent pas fuir, en épargnant les très-très riches, plus mobiles, et on libère, en apparence, « les masses » de tout effort fiscal. »

Le 7 juin : « L’affaire de l’exonération de charges sociales salariales et de l’exonération de l’impôt local n’a aucun intérêt national et n’aura que des effets négatifs à court, moyen et long terme. »

La révolte sera armée psychologiquement lorsqu’il s’agira de désindexer les retraites, avec cumul avec hausse de la CSG, alors que Edouard Philippe avait, dès son arrivée, essayé de renvoyer en fin de quinquennat l’exonération de taxe d’habitation. Finalement elle sera phasée sur l’ensemble du quinquennat.

La révolte sera chauffée dans les provinces par la disparition programmée de la taxe d’habitation qui a entraîné une fronde des maires et « du terrain ». Le tout aggravé par Edouard Philippe qui a cru bon, par décret divin jamais discuté, de diminuer la vitesse à 80 km/h, gênant des millions de provinciaux parfaitement conscients que cela ferait s’envoler les amendes automatiques. Qui en effet explosèrent.

La mise en œuvre d’une fiscalité prohibitive sur le carburant avec annonce de l’interdiction de certains modèles de voitures ou de chaudières,  et la promesse que cela allait encore augmenter massivement pendant des années, ont déclenché la révolte.

La gestion de la première année du couple Macron Philippe, aura été un record absolu d’augmentation d’impôts, aucune économie, des contraintes administratives multipliées, 45 000 fonctionnaires en plus, et une dépense supplémentaire annoncée chaque jour.

La baisse du pouvoir d’achat pour tous, c’est maintenant ! Alors que la baisse de l’ISF et de la fiscalité sur l’épargne c’était aussi tout de suite.

Merci pour l’émeute !

Les solutions mises en avant pour calmer les émeutiers sont du pur jus énarchique : des exonérations de charges ou d’impôts ciblés, avec des versements cash. Mais in fine qui paiera ?

Les récupérateurs d’extrême gauche ont vite trouvé le slogan : ISF !

Puisqu’on peut augmenter le niveau de vie des uns en prenant aux autres, allons-y !

Tout le « storytelling » de Macron se retourne contre lui. Obligé de reconnaître que son système ne tient pas et s’en excusant platement, il donne raison à tous ceux qui, comme nous, pensaient qu’il était délétère et dangereux. Aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur, son approche en trompe-l’œil (et trompe couillons) s’effondre.

La difficulté est maintenant d’en finir avec les Gilets Jaunes, les émeutiers, les pillards, alors qu’en plus le terrorisme s’exerce.

Le vice de l’élection présidentielle tous les 5 ans c’est de pousser au clientélisme électoral répétitif. Il faut avoir une réponse sur le pouvoir d’achat indépendamment des résultats de la production effective. La tentation du cadeau au peuple est très grande chauffée par les médias où on met le candidat devant un panel de Français qui disent : regarder comme je suis malheureux, qu’allez-vous faire pour moi ?

Cela se termine par plus de dépenses publiques, plus d’impôts, et une grogne fiscale générale.

La Saga Macron dans sa variante électorale initiale est terminée. Il lui faudra sans doute sacrifier Edouard Philippe qui a beaucoup fait pour casser le « storytelling » de son chef par une attitude juppéiste d’étatisme mécanique et sans pitié absolument consternant. Il a été choisi comme fusible pour reporter sur la droite les tourments prévisibles du pouvoir. Abandonné par des poids « lourds (?) » de son gouvernement et sans réserve de personnalités politiques de poids, le Président n’a personne sous la main pour le remplacer, même si Bayrou pense le contraire, lui qui se voit en sauveur du sauveur.

Il faudra bien que le cliquet politique s’enclenche pour éviter que la rue reste à l’émeute. Un couple d’Énarques, dont l’un des membres virevolte et satisfait son goût du théâtre, et l’autre décline, à tous les temps, un programme purement étatique étalé dans toutes les directions, cela n’a pas marché et ne marchera pas.

Admettons tout de même que tout cela était révisible et presque automatique. Donc évitable.

Qu’on ne parle pas de surprise, même si le moment et la forme étaient imprévisibles.

Ce qui doit arriver arrive

Retour sur l'article "Plus cela change, plus c'est la même chose"

Alors que la France s'enfonce dans la révolte, il est intéressant de republier ce que nous écrivions il y a exactement un an. L'article : "plus cela change plus c'est la même chose" a été lu plus de 4.100 fois. Difficile de ne pas relier le diagnostic qu'il faisait de la réalité d'aujourd'hui.

- Il montrait que la pauverté s'étendait et que la hausse de la fiscalité et l'extension des mesures coercitives prises à la volée par les hauts fonctionnaires qui ont capté le poouvoir politique créait une situation inacceptable.

- Il insistait sur la question de la voiture et du logement, à la quelle les classes populaires et moyennes étaient attachées  étaient matraquées.

- Il dénonçait l'hystérie médiatique irresponsable qui avait été manifeste avec l'affaire Fillon et que l'on a retrouvé avec l'affaire Benalla puis la couverture inflammatoire des exactions depuis le début de l'affaire des Gilets Jaunes.

- Il notait que la vindicte contre "les riches" était la seule réponse aux interrogations qui remontaient du terrain.

- Il regrettait que les élections étaient vidées de tout sens.

Le train bureaucratique a continué sa route : 80khm/h, contraintes partout, privations de liberté caractérisée, hausse record des prélèvements, nouvelles privations de revenu pour les retraités, bavardages, échecs diploimatiques, la diplomatie étant réduite à un bavardage...

Ce qu'on pouvait craindre est arrivée, selon des modalités et à une date imprévue. La révolte des Gilets Jaunes, comme Trump, "facilite le diagnostic et complique la solution". Faire rentrer le dentifrice dans le tube n'est jamais facile. Croire qu'on va s'en sortir en hystérisant la révolte contrfe les riches est ridicule.  Evidemment, les révoltés n'ont pas de solutions, ni diagnostic de la situation. "Des sous Manu et qu'on arrête de nous emmerder". Tous les socialistes révolutionnaires sont à la manoeuvre pour exploiter "la révolte du peuple". Nos Lénine de sous- préfecture se voiuent aux portes du pouvoir. Ils n'(ont qu'un seul pouvoir : aggraver la situation.

Hélàs, comme disait maurice Allais, que personne n'a voulu entendre, "ce qui doit arriver arrive". La France, elle, sombre. Suicide d'un nation dominée par une classe énarchique  qui n'a rien vouolu entendre et qui a mis par terre sa prospérité, son identité, son rayonnement  et ses institutions démocratiques. Qu'on ne dise pas qu'on ne savait pas.

 

Didier Dufau pour le Cercle des Economistes E-toile

 

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PLUS CELA CHANGE, PLUS C'EST LA MEME CHOSE !

A un moment où une sorte d’extase s’empare des médias français, il est intéressant de se poser quelques questions sur l’état réel du pays.

On connaît le livre de Robert Escarpit, le Littératron,  Flammarion, 1964, chef d’œuvre méconnu de la littérature politique dont l’actualité ne saurait être trop soulignée.

Un ordinateur est gorgé des phrases que les Français adorent entendre. On choisit un individu à peu près débile et on le présente à une élection. Il se contente de débiter les phrases creuses recombinées par l’ordinateur. Il est élu haut la main.

Toute ressemblance avec la campagne d’Emmanuel Macron et le vote massif pour les inconnus de LREM ne saurait être qu'accidentelle.

L’ère des bons sentiments intéressés, la bienveillance obligatoire, le politiquement correct, le ressassement médiatique des mêmes slogans jusqu’à l’indigestion par des journalistes-perroquets, le resserrement de la richesse autour des obligés du pouvoir, la confiscation du dit-pouvoir par la noblesse étatique, ont pris une extension telle qu’il est presqu’interdit aujourd’hui de ne pas chanter les louanges du jeune Dieu qu’un destin heureux a mis à la tête de la France en le nimbant d’une vertu essentielle, la Baraka. En deux coups de serre cuillère et en un coup de Trump, il a restauré l’image de la France, enchanté l’Europe, réglé la question du Liban et recréé une dynamique économique basée sur l’optimisme et la confiance, en dépit des croassements des Insoumis déprimés par l’effondrement des mobilisations syndicales abusives et de quelques retraités grognons échaudés par la hausse massive de la CSG.  

Quelle est réalité de la situation, telle qu’on peut la voir quand on s’affranchit de considérations politiques, des transports psychologiques et des manipulations médiatiques ?

Elle est d’abord dans le ralliement presque total au « macronisme » de toute la communauté politique fermée des hauts fonctionnaires. Celui d’Alain Juppé, après celui de son protégé, Philippe, clôt la série. Symétriquement, la diabolisation de l’Enarque Wauquier, qui a le mauvais goût de ne pas se rallier, va bon train. La France vit l’acmé de l’Enarchie Compassionnelle.

Cela veut dire des impôts. En masse. 26% d’augmentation de la CSG, ce n’est pas un grignotement. Mais un coup de massue. Une hausse minimisée comme d’habitude en ne parlant que de la hausse des taux sans parler des montants globaux concernés. Regarder ma main droite : 1.7%. Ne regarder pas ma main gauche, encore des dizaines de milliards de prélèvements de plus.  Et dans les municipalités, privées des recettes de la taxe d’habitation du plus grand nombre ? Hausse de 2% dans beaucoup d’entre elles « pour compenser ». 2% ? Non, bien sûr ! Cela c’est l’augmentation du taux. Mais quel est le taux qui s'accroît ainsi : ah il était à 14% ? 2/14 = 14,28% d’augmentation. Pour ceux qui conserveront l’impôt. Merci pour eux. Pas un mot de protestation. Les retraités concernés n’ont droit qu’au silence. Ils ne sont pas représentés. « Ce sont des privilégiés qui se sont gavés tout en tuant la planète et en endettant leur progéniture», énoncera doctement sur les antennes une jeune sotte de LREM particulièrement inspirée.  Qu’ils ne se plaignent pas !

Cela veut dire du chômage. En masse. L’Insee a donné les chiffres. Ils sont malheureusement sans complaisance. Depuis l’élection de Mitterrand, la France a perdu 2.8 millions d’emplois dans le secteur marchand, principalement dans l’industrie. Et a recruté 2.7 millions de fonctionnaires sans productivité. Les hauts fonctionnaires qui dirigent la France ont fait face aux crises internationales et aux mesures prises par les socialistes élus par réaction à ces crises, les deux tares majeures de l’époque pour la France, en recrutant des fonctionnaires et en taxant. Dans la pratique les faits sont plus graves que cela. Compte tenu de l’augmentation de la population, le manque à gagner en termes d’emplois privés se situe quelque part entre 5 et 10 millions. Comment s’étonner que nous ayons 7 millions de pauvres et 5 millions de chômeurs ? Les chiffres publiés sur le chômage du troisième trimestre montrent …une augmentation. Quant aux prélèvements, ils atteindront un record en 2017 et égaleront le niveau de la valeur ajoutée du secteur marchand non financier. 100% de prélèvements ! Et ne parlons pas de la dette qui a encore augmenté massivement.

Pour faire passer la pilule on recourt aux mêmes astuces qu’en 2012 : l’injure et la mise en accusations des « riches ». Pas un instant de répit sur tous les médias. Il faut détacher l’infâme étiquette que la gauche tente de coller sur le dos du Président-gourou : Président des riches ! Vous vous rendez compte !  Macron fait du Hollande sans vergogne.  Mais sans injurier nominalement tel ou tel. Sacré progrès ! Alors qu’une des causes du Brexit est l’indignation du gouvernement anglais devant la prétention des instances judiciaires européennes de l’empêcher de supprimer les droits civiques aux condamnés aux plus lourdes peines, on voit des députés LREM, sortis tout droit du Littératron, variante 2017, proposer de supprimer les droits civiques des fraudeurs fiscaux.  C’est qu’il ne s’agit pas de voleurs de pommes, M’sieurs-dames, mais des plus grands délinquants de l’époque.  Qu’on se le dise et qu’on lise les Panama’s papers !  

De tous les bords, lors de la campagne, les candidats, tous les candidats,  y compris Emmanuel Macron, ont répété qu’ils avaient compris que les Français étaient accablés de normes, de règles, d’obligations ruineuses ou étouffantes. A peine élus, le discours change. L’isolation des appartements ne sera plus seulement encouragée mais imposée, car « les propriétaires n’ont pas à faire subir des frais de chauffage exorbitants aux locataires », comme l’affirme sur tous les antennes une ancienne socialiste ralliée à LREM et bien décidée à améliorer l’image sociale du chef.  Satané propriétaire, « tu vas voir ta gueule à la récrée ». Quant à la bagnole, ce symbole infect du beauf petit bourgeois, nécessairement petit bourgeois, acharné à défendre son surmoi mécanique, fini le diesel. « N’espère pas revendre la voiture que tu as mis tant de temps à t’acheter ».  Retour au prolback à vélo, gapette et pinces de pantalon incluses, pendant que les bobos qui le peuvent rouleront en voiture électrique coûteuse. « Les jeunes ne sont pas attachés à la propriété mais à l’usage ». Fini l’esprit de propriété bourgeoise. On va pouvoir fêter dignement les 50 ans de mai 68 ! Mais quelqu’un possède bien ce dont on fait usage et il n’entend pas y perdre…

Le nouveau mal français, aux Editions de l’observatoire, par Sophie Coignard et  Romain Gubert, fait le même constat.  Entre les observations de Peyrefitte d’il y a près de 50 ans, et la réalité d’aujourd’hui, il n’y a eu ni prise de conscience ni changement. Les exemples s’accumulent chapitre après chapitres.  Des livres déprimants de ce type, les divers éditeurs en ont produit des milliers depuis Giscard. Pour rien. Ils ne servent à rien. Les élus, une fois en place, veulent avoir la paix avec leurs subordonnés. Alors ils lâchent tout et n’importe quoi. Ne pas compromettre la réélection ! Incapables d’agir sur quoi que ce soit, ils multiplient les petits avantages.  Le Point de cette semaine faisait le recensement des avantages grotesques accordés par des municipalités à leurs salariés. On y travaille peu et pas souvent, tout en bénéficiant de mille petits avantages et de quelques gros privilèges.

La seule solution envisageable, pour un politicien français, c’est d’arracher aux propriétaires et aux riches les conditions de sa réélection. Vive l’impôt ! Si on essaie de revenir à la normale : on prend aux pauvres. Il faut dire qu’ils n’ont jamais été aussi nombreux. Pour le reste, rien ne compte. Plus rien ne marche en France. Tout le secteur public est à peu près effondré. Le j’menfoutisme est partout. Pas moyen d’espérer qu’un transport public fonctionne correctement. La banque est devenue un champ de ruines, pourri de formulaires et d’exactions contre le déposant.  Plus personne ne parvient à faire travailler correctement des salariés de plus en plus souvent étrangers, mal formés, sans éducation et rétifs. Les ascensoristes ne gèrent plus que des incidents. Les garagistes ne savent plus réparer les voitures. Les sociétés informatiques sont noyées sous les bogues. On vole et on agresse partout, généralement sans aucune sanction.  Les rues sont immondes. La compétence part à l’étranger. Une « décivilisation » s’est mise en place.

Et inlassablement le même cri retentit : « salauds de riches ; salauds de propriétaires ; vive l’impôt ; il faut savoir la société que l’on veut et nous voulons une antisociété ». La séquence budgétaire en France de septembre à décembre, est le moment à la fois le pire, tant l’espace médiatique est polluée par la propagande fiscaliste,  et le plus révélateur de ce que ce pays est devenu : un vagissement indigne, sur fond de déréliction économique désormais probablement irrattrapable. 

L’Enarchie Compassionnelle a ruiné le pays. Le triomphe de la manœuvre Macron lui permet de survivre en s’exaltant : jamais le pays n’est à ce point entre les mains des hauts fonctionnaires. Jamais la désinformation du grand public n’a été plus totale. Jamais la paralysie n’a été plus grande. Jamais les vrais problèmes n’ont été moins évoqués. Sous le joug des Enarques, la France « dénonce ses porcs » et accueille, les bras ouverts et la bouche close  les centaines de djihadistes de retour d’exactions et de crimes abjects en Syrie et en Irak.  Des victimes, parait-il ! Qui elles aussi dénoncent le porc.

L’Europe, à la suite du monde, connait une petite reprise. La France est incapable d’en profiter. Impossible de recruter malgré les millions de chômeurs. Impossible d’exporter. Et cela justifie de ne rien réformer sérieusement.  Alors les déficits se creuseront, alors que mécaniquement ils sont censés se réduire.

Pour finir, nous publions ci-dessous une photo qui résume parfaitement l’état de la France. Elle a été prise au musée Pompidou, dans le local des toilettes hommes. On y voit trois portes.  La première porte est celle qui donne accès aux toilettes des fonctionnaires, car en France, les fonctionnaires ont le droit à des toilettes spéciales, comme pour  les régimes de retraite.  Pas question de se mélanger, culotte baissée,  avec le vulgaire. Pas question d’attendre. La seconde porte concerne les handicapés. La compassion par les toilettes, il n’y a que cela de vrai. La troisième est destinée au vulgum (lotus) pecus. Mais les toilettes ne fonctionnent pas. Et cela fait plusieurs semaines que cela dure.  Et tout le monde s’en fout.

A quelle heure le musée Pompidou ouvre-t-il ses portes un samedi lors d’un grand Week-End où Paris est plein d’étrangers ?  A 11 heures. On suppose que l’on est en train de négocier 14 heures, avec une fermeture à 16 heures…

Rien ne presse. Si on ose dire. De toute façon, les musées se mettent en grève lors des périodes de pointes touristiques. Alors …

Ainsi va l’Enarchie Compassionnelle triomphante en France et ainsi meurt un grand pays.

Le « macronisme » sera-t-il une nouvelle perte de temps ?  L’automne 2017 en France ressemble un peu trop à l’automne 2012 pour qu’on ne s’inquiéte pas.  

« Plus cela change, plus c’est la même chose » énonçait doctement le Littératron.



Supplique

Laissez-nous vivre !

De temps à autres sonne une heure de vérité. Le complet malentendu entre la classe de hauts fonctionnaires qui a usurpé le pouvoir en France et le pays « profond » ne pouvait pas indéfiniment perdurer sans réactions. Le « dégagisme » de l’élection présidentielle signifiait que le pays en avait assez de la surenchère d’énarques de gauche contre les énarques de droite. Ce message a été gommé par les conditions lamentables de l’élection. Aujourd’hui les Français qui manifestent après une nième augmentation d’impôts « pour votre bien » sont traités de fascistes et les hauts fonctionnaires au pouvoir tente de désamorcer ce qu’ils appellent la grogne en rejouant le second tour de l’élection présidentielle et en proposant des petits cadeaux au peuple.

Et curieusement, ces Français disent : on ne veut pas de votre argent et de vos bonnes idées. Laissez-nous vivre et bas les pattes ! C’est déjà assez dur comme cela, alors que toutes les décisions que vous avez prises depuis 1973 l’ont été à notre détriment. Vous nous avez mis en concurrence avec la Chine et les pays à très bas salaires ; nous n’avez vu arriver aucune crise ; vous avez créé des millions de postes de fonctionnaires ou de salariés subventionnés dans les associations ; vous avez constamment aggravé les privilèges de l’administration ; vous avez constamment accru le domaine de l’action publique ; vous avez encadré nos vies avec un détail et une persévérance digne d’une meilleure cause. Les libertés en France se sont réduites comme une peau de chagrin. 

Vous vous êtes cru malin de chevaucher la mondialisation financière, à notre détriment puisque nous sommes en déficit partout depuis 1973.  Vous avez cru astucieux de créer Europe, Europe, Europe, comme un cabri, et vous voulez même créer un impôt européen gigantesque. Vous avez laissé entrer des millions d’immigrés pauvres, en déstabilisant tous les systèmes sociaux et en leur accordant des avantages phénoménaux, comme ces logements à 12.000 euros le m2 dans les zones les plus chères de Paris ; Plus aucune administration ne fonctionne ; La justice  est débordée par la délinquance qu’elle ne poursuit même plus ; les armées jouent leur rôle avec des bouts de ficelles et les munitions fournies par l’étranger ; notre diplomatie a disparu depuis longtemps ; on tue dans nos villes .

Et maintenant voilà que vous enfourchez les thèmes écologiques pour vous attaquer à nos biens, qu’il s’agisse de nos maisons et de nos voitures et de notre travail, au moment même où vous décidez de donner des droits hystériques à toutes les minorités qui le demandent.  

Foutez-nous la paix !

Tout est dur dans nos vies.

Nous n’avons plus de médecins proches et ils sont de plus en plus étrangers ; les médicaments essentiels sont de plus en plus souvent en rupture de stocks ; les vols sont répétés avec des voyous jamais condamnés malgré des dizaines d’exactions ; notre travail et notre revenu, faible, demandent une énergie et une détermination sans faille, alors que nous voyons trop de petits malins vivre uniquement avec l’argent public. Chaque jour, près de chez nous, une entreprise ferme, concurrencée par des produits chinois à prix cassés vendus par Amazon ou la grande distribution.  Chaque jour l’école, l’hôpital, l’administration s'éloignent un peu plus. Vous exigez de passer par Internet alors que les réseaux sont totalement insuffisants et les progiciels publics immondes de bêtises, de bugs, d’incompréhension des besoins des usagers. Avoir un passeport et une carte d’identité, c’est quatre mois ! Perdre son permis de conduire : quatre à six mois ! Il n’y a plus personne qui réponde dans les services administratifs, bien qu’ils soient souvent pléthoriques. On y travaille peu, avec un absentéisme insoutenable, et une présence le plus souvent à côté de la machine à café.

Sur tous les sujets où on vous attend, sécurité, dynamisme économique, santé, école, vous n’êtes pas là ou de moins en moins là.  Mais pour les amendes, les contrôles, les impôts, les taxes, c’est tous les jours la fête.

Alors oui, bas les pattes !

Et démission ! Retournez dans vos administrations et essayez d’y être un peu utile., au lieu de nous pourrir la vie en gros et en détail.

 

Pcc Un Gilet Jaune

Gilets Jaunes et Énarchie Compassionnelle

Les « réseaux sociaux » ont croisé un mécontentement de fond qui a mis dans la rue avec des gilets jaunes 200 à 300 mille citoyens français. Il s’agit bien d’une forme inédite de jacquerie, évènement improbable et imprévisible. Option 1 : « Une révolte ? Non, Sire, une révolution ». Option 2 : « Un énervement, Sire ; même pas une émotion ». On verra bien.

Mais que les explications sont faciles à trouver. Internet est souvent le moyen de mesurer les passions qui secouent un pays. Il révèle des attitudes et des ressentiments. Le billet le plus lu sur ce blog, ces derniers mois, dans des proportions réellement anormales était intitulé : « Plus cela change, plus c’est la même chose » (http://cee.e-toile.fr/index.cfm/2017/11/21/Plus-cela-change-plus-cest-la-mme-chose). Cet article qui date d’exactement un an a atteint 3 955 lectures alors que l’article le plus lu après lui n’en dépasse pas 1 000.

Ce sentiment est d’abord le fruit d’une élection présidentielle escamotée. Il n’y a pas eu de campagne électorale, sinon, de façon partielle, au moment des primaires. L’échec de Juppé et Sarkozy signifiait qu’à droite on voulait une vraie rupture, notamment dans le domaine fiscal et économique. Le trouble à gauche paraissait suicidaire (http://cee.e-toile.fr/index.cfm/2017/1/5/Socialisme--la-dcomposition-dlirante).

La réaction populaire très négative aux projets allégués de réforme de la sécurité sociale avait sonné une sorte de tocsin. Le pays devenait plus que chatouilleux sur ses droits. La santé, c’est sacré, surtout si on est pauvre.

Ensuite tout s’est arrêté. L’affaire Fillon a bloqué tous les médias dans le délire et l'antinazisme bidon a créé un faux débat ridicule au second tour, aggravé par l’effondrement radical de la candidate du FN lors du débat, surprise à dire littéralement n’importe quoi en matière monétaire. Le résultat a été un record d’abstentions.

Il faut garder à l’esprit que depuis 2008, le revenu par tête française a constamment baissé. Nous verrons bientôt si c’est encore le cas en 2018. Le phénomène est majeur. La première crise de ras-le-bol fiscal, dite des bonnets rouges ou des pigeons, selon les modalités qu’on privilégie, avait montré que le pays n’acceptait plus d’être tondu ras par des hauts fonctionnaires politiciens. L’Énarchie est d’abord un excès fiscal majeur. Son triomphe a valu à la France d’être le pays le plus taxé du monde. Bravo ! Mais gare ! Il est interdit de trop insister sur la grogne fiscale dans les médias (gavés de subventions publiques). Les Français savent compter. Le décalage entre la chanson des médias et le ressenti de la population est devenu abyssal.

Dans la confusion de la campagne présidentielle, les Français ne se sont pas rendu compte des dangers de la démagogie du candidat Macron qui avait choisi cyniquement une option « d’achat de vote » sans vergogne. Le pays a peu réagi à une hausse de la CSG qu’on leur présentait comme microscopique et ciblée alors qu’elle était massive et générale. Mais l’idée de ne plus pays de charges sociales sur le salaire ni de taxe d’habitation, a fait saliver les babines. D’autant qu’on gratifiait le pays de nouveaux remboursements gratuits pour les lunettes et les sonotones.

Cette démagogie a payé à court terme mais c’est révélé désastreuse aussitôt après l’élection.

Ces mesures ne pouvaient pas avoir d’effet économique majeur parce qu’elles ne renforçaient pas la compétitivité. Il fallait comme nous l’avons indiqué, transférer sur la TVA une partie des charges patronales (celles concernant la maladie) et cesser de parler de charges salariales et patronales pour un concept de charges sociales uniques. L’effet aurait été celui d’une minidévaluation. En supprimant complètement l’ISF sans se laisser aller à un « storytelling » débile qui sépare la bonne finance et la vilaine tentation immobilière, on ajoutait une prime à l’investissement. Dans la phase haute du cycle où nous sommes depuis 2016, cette politique aurait permis des résultats immédiats. Les indispensables mesures que sont la taxation forfaiture des revenus du capital (qui aurait dû être étendu à la rente immobilière) et une moindre pénalisation des relations sociales dans l’entreprise, dans un contexte favorable d’intérêts très bas et de prix du pétrole au plancher, auraient aidé à obtenir des résultats encore meilleurs

Au lieu de cela, le Trésor a repris la main et a commencé à jouer au bonneteau fiscal en matraquant les propriétaires, les retraités et les automobilistes.

Au lieu des cadeaux attendus (bêtement), les Français, notamment dans la France la moins bien dotée en matière de revenu et d’emplois, ont vu une dégelée d’impôts, taxes et oukases divers pleuvoir sur leur vie quotidienne.

Pour les classes moyennes, la voiture et la maison sont les deux actifs fondamentaux. Ils sont achetés à crédit. Le poids des remboursements pèse lourdement sur le ménage et crée une dépense fixe incompressible importante.

Si on aggrave les impôts en période de hausse des cours internationaux, du pétrole, en annonçant que cette aggravation continuera et s’amplifiera dans les années suivantes, tout en précisant que la voiture qu’on a ou qu’on vient d’acheter perdra bientôt toute valeur à la revente, alors que l’emprunt court, on crée une haine farouche. Ajoutons un Oukase jamais débattu nulle part qui réduit de 10 km/h la vitesse sur route, et vous touchez à l'intime une grosse partie de la population, surtout en province où les points ont commencé à disparaître à grande échelle (d’après les on-dit, chaque utilisateur régulier de sa voiture en province aurait déjà perdu deux points depuis la mise en place de la mesure).

Quand vous alourdissez massivement les coûts de chauffage, annoncez qu’il faudra remplacer la chaudière au fuel qui sera interdite à court terme, tout en imposant des normes hypercoûteuses, tout en aggravant les impôts locaux et l’IFI (l’exonération de taxes d’habitation étant réparti dans le temps pour ceux qui l’espèrent), vous reperforer l’intime des ménages.

La bagnole et la maison sont les deux armatures du bonheur populaire. C’est la garantie de ne pas être à la rue et de pouvoir travailler. Sans maison ni voiture, on entre dans la précarité.

Pour les retraités qui voient la CSG augmenter massivement, qui constatent que les retraites ne sont pas revalorisées, alors que l’inflation repart, que leurs coûts d’habitation augmentent et que leur voiture va bientôt leur être arrachée (alors qu’ils n’ont aucun moyen de faire face à la hausse de coûts des nouvelles voitures fortement aggravées par une fiscalité verte débridée), alors que l’IFI rode sur le patrimoine qu’ils ont pu accumuler, la situation est infâme.

Les médias ont tort de voir uniquement l’aspect « pouvoir d’achat » ; L’aspect « patrimoine » est tout aussi important. Pour les ménages pauvres ou au bas de l’aisance, les deux réalités sont confondues.

Macron s’est mis dans les pas de Hollande. « C’est Hollande sans l’extrême gauche » répètent les observateurs, avec un tabassage fiscal initial encore supérieur. Naturellement, aucun des Énarques qui nous gouvernent n’a songé à baisser la dépense publique. Au contraire on l’augmente !

Devant la grogne, ils ressortent le vieux truc de la compassion et de l'insuffisance de communication. L’Énarchie compassionnelle n’est pas un vain concept. Cela fait maintenant 45 ans que cela dure. Edouard Philippe en est l’acteur le plus caricatural. Droit dans ses bottes comme son mentor Juppé, il décide seul souverainement de mesures qui impactent directement la vie des Français. La limitation à 80 km/h, c’est lui. L’impôt à la source c’est toujours lui. La suppression à terme des chaudières et des voitures diesel, c’est encore lui. L’Énarque est l’arbitre de la société. Face à la grogne il propose des subventions, augmentant à la fois les impôts et les cadeaux, (une technique qui a tué le bâtiment). Toujours la même méthode. On impose et on lâche du lest. Ensuite on déclare que le lest est une dépense fiscale qu’il faut supprimer. La technique, institutionnalisée depuis juillet 1940 et la création de la direction du Trésor, est parfaitement au point.

Le joli pronunciamiento réussi par l’Énarchie, les achats de votes cyniques mais réussi du candidat Macron, le retour aux pratiques détestables qui ont conduit la France dans le déclin et la dérive fiscale absolue, collent si étroitement à l’équipe d’énarques qui gouvernent qu’ils ne peuvent pas s’en dédouaner sur un quelconque bouc émissaire. Le gilet jaune leur colle au dos comme la tunique de Nessus.

La jacquerie peut s’étioler et finir en eau de boudin. Mais désormais un fond de haine traîne dans toutes les couches de la population contre les dirigeants fonctionnaires qui accaparent le pouvoir et considèrent que les biens et le revenu des Français leur appartiennent et qui pensent pouvoir multiplier les contraintes contre leurs administrés. Elle est là pour longtemps.

Comme nous l’avons déjà écrit souvent, c’est l’immense erreur de LR d’avoir mis à sa tête un Énarque, antipathique de surcroît. La droite ne peut se reconstituer qu’avec un autre modèle de gouvernance que celui proposé depuis 1974 avec Giscard et Chirac, et repris aujourd’hui par Macron et Philippe.

Au moment où Énarchie et anarchie se rejoignent, il n’y a plus d’opposition raisonnable possible.

Quel gâchis ! La seule solution durable serait l'éviction d’Edouard Philippe et de l’équipe qui gère les finances (Le Maire et Darmanin) et leur remplacement par de nouvelles têtes capables de porter un message de retraite fiscale. Un nouveau Monory, qui s’était révélé excellent.   Sinon, on peut craindre que ce soit Macron qui soit totalement démonétisé et conduit plus ou moins rapidement à la paralysie.  

Éric Zemmour, le destin français et l’économie

On connaît Éric Zemmour. Son mérite, immense, est d'avoir accepté de se faire injurier, excommunier, ostraciser pour introduire un peu de réalité dans le discours bien-pensant médiatique. Il a pris sur lui moralement, financièrement, juridiquement, de dénoncer une dérive de la société française qu’il considère, avec quelques arguments, contraire à la grandeur et au destin de la France. Ce courage a été récompensé puisque, dans le fond et le tréfonds du pays, son propos a trouvé de l’écho. L’énorme succès du livre « Suicide Français » a été la récompense de son acharnement et de son talent, car il n’y a aucun doute qu’Éric Zemmour représente une forme haute du talent journalistique.

Que Zemmour soit réactionnaire, aucun doute non plus. Il est en réaction contre la féminisation de la société. Il est en réaction contre l’islamisation de la société et plus généralement contre le grand remplacement de la nation blanche par l’immigration africaine ; il est en réaction contre le masochisme de la société française qui ne cesse d’accepter de faire pénitence ; il est en réaction contre les « pédagogues » qui ont détruit l’école de la République Française ; il est en réaction contre le consumérisme de la société ; il est en réaction contre le politiquement correct américain ; il est en colère contre les conséquences économiques pour la classe moyenne de l’ouverture de nos frontières à une concurrence dommageable ; il est en réaction contre le gouvernement des juges ; il est en réaction contre la dissolution de la souveraineté française du fait de la construction européenne. Pour synthétiser le tout, il est contre les trois libertés de circulation des hommes, des marchandises et des capitaux qui forment le credo moral du moment et le pilier juridique des institutions, françaises, européennes et onusiennes.

Il est naturellement en colère contre tous ceux qui promeuvent ce contre quoi il est en réaction. Il le leur dit, en face et sans douceur. La classe journalistique s’étant trouvée heureuse de jouer les curés chargés de prévenir les mauvais instincts des lecteurs et des auditeurs, et d’occulter tout ce qui pourrait leur donner de mauvaises pensées, cette rébellion a été jugée dans le milieu comme une diablerie. Il était bon pour l’audience qu’on lui laisse une petite place mais juste suffisante pour alimenter et justifier un boniment politiquement correct sourd et aveugle aux réalités françaises. La presse écrite, radiophonique et télévisée s’est mise à considérer le lecteur auditeur comme un Dupont-la-joie incorrigible, dont il était important qu’il paie pour les faire vivre, mais qui devait être morigéné et corrigé de sa « beaufitude ».

Ils ont repris une partie du discours et la totalité de la méthode des contempteurs socialistes du capitalisme mais qui eux, avaient leurs saintes écritures dans l'œuvre de Marx, Lénine et Engels et des saints, certes aux mains rouges du sang de dizaines de millions de victimes innocentes, mais dont on se devait d'admirer le rôle méritoire dans l’accélération d’une évolution scientifique du sens de l’histoire. Naturellement nos journalistes curetons, n’ont, eux, aucune bible à disposition sinon le devoir « de ne pas faire le jeu du Front national », un peu comme les précédents ne voulaient pas « désespérer Billancourt ».

L’Église considérait qu’il fallait donner une longue formation à des jeunes sélectionnés et formés dans des séminaires avant de leur donner le droit de prêcher. Et, en contrepartie, elle leur demandait un sacrifice, pour prix de leur crédibilité. Savoir et souffrance comme sources de la transmission de la foi ! Elle a abandonné le prêche, laissant vide la Chaire. La chair s'est vengée. L’église meurt, déconsidérée. Elle laisse les Chrétiens en mal d’un message qui parle du bien, et beaucoup gobent le prêchi-prêcha médiatique dominant même s’il s’est affadi en un simple politiquement correct qui admet l'incorrection des mœurs et qui les rejette dans un ghetto obscurantiste et dévoyé.

Les « cultureux » de gauche (désolé pour le pléonasme) ont fait, pour aider Zemmour, leur part de travail, d’abord en transfigurant le « bourgeois » en salaud incorrigible dont il fallait dénoncer en permanence la noirceur. Puis ils ont pris le tournant qui fâche notre auteur : c’est à la destruction du mâle blanc qu’ils se sont attelé, tueur de femmes, violeur d’enfants, colonisateur, belliqueux, nationaliste, pétainiste et émule d’Hitler même quand il dit le contraire, voire quand il l’a combattu. Comme disait le premier numéro de Hara-Kiri, avec une quatrième page évocatrice, « nous sommes heureux de vous offrir cette page de vomi ». Mais le vomi n’est pas une référence très porteuse.

Contre cet affaissement, Eric Zemmour a voulu montrer que lui avait une bible. Destin Français, son dernier livré rassemble ses Saintes Écritures. Les Français doivent savoir que ce qu’ils entendent de lui n’est que la partie émergée de l’iceberg. La partie immergée est bien plus profonde et bien plus dense. Alors il a sorti sa lampe de poche et il nous fait parcourir le labyrinthe sacré, celui qui doit conduire la France à cette prise de conscience : la France a un destin. On ne peut galvauder l’héritage dont nous sommes les insouciants bénéficiaires. Une somme pour nous sommer d’être français au lieu de disparaître.

Disons-le : la promenade est passionnante et apprendra beaucoup à bien des lecteurs. L’auteur ne se préoccupe pas d’être gentil. Ce qui nous vaut des portraits sans grâce et même plus que chargés de tous ceux qu’il considère comme les fossoyeurs du Destin français. On lira avec délectation celui de Germaine de Staël. Zemmour a la détestation féroce. Il a le panégyrique moins facile. On trouvera logiquement plus de déboulonnages que d’élévations sur piédestal. Certains portraits à charge sont ridicules, comme celui d’Eiffel. D’autres très bien vus comme ceux conjoints de Sartre et de Simone de Beauvoir. Certaines réflexions sont mieux qu’excellentes, comme son retour sur le message de Bossuet ou l’analyse de l’échec de Maupeou.

Le risque de ces fresques est évidemment la simplification. On ne glisse pas à travers les siècles sans dérapages et imprécisions avec des raccourcis certes saisissants mais tellement marqués de généralisation et de sélection qu’ils deviennent sinon des anathèmes du moins des affirmations pour le moins sans nuance. Par exemple :

« Les nouvelles élites (celles qui se succèdent après l’élimination du général de Gaulle – N.D.L.R.) seront aux antipodes de ceux qui l’avaient suivi : des enfants de la paix et non de la guerre ; des enfants du monde et non de la patrie ; des enfants du plaisir et non du devoir ; des enfants de la géographie et non de l’histoire. Plus férus d’économie que de stratégie ». « Si l’ingratitude est le propre des grands, cette génération est immense. Pour affirmer son autorité sur le pays, elle se prête à tous les reniements. Pour mieux remplacer son adversaire, l’élite gaulliste issue des combats de la résistance, elle la traitera de « fasciste » et de « pétainiste ». Produit du plus grand effort éducatif réalisé par la nation, elle s’empresse une fois aux commandes de désagréger le système éducatif ». « Elle va fermer la porte des hautes sphères aux classes populaires ». « Ces élites profitent de leur puissance de feu financière, culturelle et médiatique, de leurs réseaux et de leur influence, pour pousser en avant leur propre descendance ». « Le système économique mondialisé accentue cette reproduction sociale » [et] « fabrique une société d’héritiers. Une société que la révolution avait abolie ».

Ce genre d’analyse est trop globalisante. Il faut dire qui, pourquoi et comment. Les retournements ne se sont pas faits tout seuls. Giscard a été une catastrophe, surtout par peur de l’arrivée des socialistes, mais pas seulement. Mitterrand, qui a été l’accélérateur de tout ce que regrette Zemmour est un jeune pervers avant-guerre, un prisonnier de guerre intrigant bientôt pétainiste à Francisque pendant, un pur intrigant pendant la quatrième et un pourrisseur une fois au pouvoir. Étendre à toute la classe dirigeante une condamnation qui concerne essentiellement une partie de la gauche et quelques zozos nourris à la même source idéologique, en la mélangeant avec tous les lieux communs sur l’économie des socialistes d’extrême gauche, qui crient inlassablement à l’inégalité, ne fait pas un discours cohérent mais une sorte d’imprécation.

Le risque de la méthode de Eric Zemmour est bien là. L’imprécation le guette. Et l’envie de faire feu de tout bois, quand cela paraît servir sa cause. De ce côté-là, Eric Zemmour ressemble un peu à Marine le Pen : il ne domine pas ses dossiers économiques et il ne faut trop creuser.

Le chapitre sur Méline, réhabilité comme héros de la croissance saine et nationale, frontière fermée, est drôle par la candeur de l’auteur qui visiblement se raccroche aux branches comme il peut pour analyser les succès de son héros. Là où il faut des connaissances, de la nuance et une vraie force d’analyse pour ne pas dire trop de bêtises, l’auteur se contente de citer des auteurs qui selon lui, pensent comme lui, sans jamais faire intervenir, sur la même période, ceux qui sont résolument à l’opposé. On accumule des bribes de discours à charge contre le libre-échange, on compacte le tout et cela devient une clef universelle d’interprétation. À chaque paragraphe, le lecteur se dit : « attention tu n’as pas compris », ou « tu oublies ça, » ou « trop rapide » ou « tu simplifies à l’excès ». Zemmour, en économie, cherche des armes là où il peut en trouver et se saisit de tout ce qui passe à portée de ses lectures. En matière d’économie, Eric Zemmour a un esprit de système sans le système. C’est une horloge qui veut donner l’heure mais sans mécanisme d'horlogerie. Quand le petit oiseau sort et siffle, l’heure est rarement exacte car, quand elle parle, l’horloge donne toujours la même heure. Il est dans le vrai une fois sur douze ! On dira que, par rapport aux économistes officiels, c’est déjà beaucoup…

Zemmour cite ce que dit Lyautey de Clemenceau : « il nous mène au jour le jour en frappant du poing, faisant des mots et injuriant ses adversaires pour tout argument ». Eric nous mène un peu de la même façon, à la ligne la ligne, en tapant du stylo, en faisant des mots et en vilipendant ses adversaires. L’avantage est qu’on sort des révérences confites et des images saintes. Un peu de vent frais époussette les lieux communs et décape les fausses gloires. L’inconvénient est qu’on n’est plus souvent intéressé ou amusé que fondamentalement convaincu.

On comprend mieux la société actuelle et les enjeux culturels et politiques qui la traversent. Ce qui est beaucoup. On ne voit pas trop les solutions. Toute la faiblesse de Eric Zemmour est dans la réponse à la question : et alors ? Oui la France de 66 millions d’habitants dans un monde de 7 milliards d’humains n’est plus dans la position de force démographique de la France napoléonienne ? On fait quoi ? Non, nous ne pourrons plus construire un empire français mammouth et empêcher l’Allemagne prussienne de coloniser nos marches. Que proposez-vous ?

Les cris de désespoir sont certes salutaires mais ils n’éclairent pas nécessairement le chemin du salut.

Hidalgo : la prise en grippe (espagnole)

La démission de Bruno Julliard, promu au PS pour sa conduite de grèves de scolaires, l’animation des CAL et la direction du syndicalisme étudiant politisé, caution « jeunes » du minuscule appareil Hidalgo et symbole de l’homosexuel marié, est moins symptomatique par elle-même que pour la manière dont elle a été accueillie par la Maire de Paris et ses sbires. On connait la manie de l’excommunication et du pilori qui défigure la gauche depuis sa fusion avec les extrêmes gauches communistes et trotskistes. Le pauvre Bruno Julliard est donc devenu, selon les extraits donnés par la presse :

-          Un « sale petit ambitieux qui comme les rats quitte le navire pour rejoindre Macron »

-          Un « traître de comédie » qui se désolidarise par opportunisme d’une politique qu’il n’a pas cessé de cautionner.

-          Un « lâche », dont « la démission ne témoigne pas d’un grand courage dans l’adversité ».

-          Une forme de « néant » (« même pas un Hulot », c’est dire ;  Ce qui rappelle Mme Chirikou dénonçant l’extrême brutalité de ses opposants d’extrême gauche ; N’avaient-ils  pas été jusqu’à la comparer à une « Rachida Dati de gauche » ?

-          Un « agresseur caractérisé et isolé » animé par la volonté de nuire et la haine 

-          Un « fou » qui a des « problèmes psychologiques ».

-          Un « paumé ».

-          Un « inconnu ».

-          Un « bourgeois » qui retrouve son milieu et ses inclinations pétainistes. 

-          Un traître à la « classe ouvrière » poignardant dans le dos les progressistes.

-          Un « type violent et sournois ».

-          Un ambitieux frustré « qui n’a pas eu sa Rolex à quarante ans et qui considère qu’il a raté sa vie ».

-          « Un type qui refuse mon autorité et qui doit faire face à sa conscience.  Un déloyal qui craque avant la bagarre ». (Mme Hidalgo)

-          …

Ces insultes, toutes extraites de différents journaux, ne sont pas le fait exclusif des « porte-flingues » de l’équipe municipale, mais aussi de Mme Hidalgo elle-même, pour qui les propos injurieux et les pleurnicheries victimaires, sont une habitude. Le plus souvent réservées à une opposition inexistante (Mme Hidalgo aime le shadow-boxing), ces injures violentes déclassent cette municipalité en secte et l’abaissent autant que les échecs à répétitions des initiatives mises en œuvre de façon non concertée et violente.

Mme Hidalgo, française récente, avait choisi un noyau dur lui-même composé d’étrangers devenus récemment français et sans passé national ni même parisien : l’homme de communication Jean Louis Missika et l’homme sans communication, un certain Nadjovski, connu pour avoir « un petit vélo dans la tête ». Pour le reste elle s’était calée avec des nominations politiciennes : Un fils d’ancien dirigeant de la LCR, communiste de banlieue monté à Paris et homosexuel marié (une véritable icône de la bien-pensance) ; plus quelques comparses censés représenter qui, l’aile gauche du parti socialiste, qui, les associations homosexuelles ; qui les artistes engagés ; qui les copains ; qui l’animation de la clientèle du PS.

Les Parisiens n’ont pas vu que les mairies locales étaient, elles, laissées à des hommes et des femmes d’extrême gauche. Ils ont voté pour une femme et des bobos et ils ont récolté ce qui se fait de pire en partisans( anes) exaltés-es vindicatifs-ives.

Comme toutes les sectes, celle montée par Hidalgo est fondée :

-          Sur l’excès de pouvoir permanent du chef, enfermé et solitaire, qui considère que « ses » troupes doivent marcher au pas de l’oie espagnole.

-          Sur le secret.

-          Sur le n’importe quoi.

-          Sur les changements de cap à 180°.

-          Sur la communication la plus dévoyée. On déforme le vocabulaire pour masquer les objectifs réels ou les résultats désastreux des mesures prises.

-          Sur l’absence totale de dialogue avec les représentants de la population concernée avec une imagination dans la fausse concertation digne d’un meilleur objet. Faire dire ce que les « gens » veulent à de faux enquêteurs qui ne tiennent compte que des « éléments de langage » préétablis qu’il s’agit de faire passer pour la volonté des Parisiens, demande un peu de savoir faire. « On fait de la politique et on n’a pas besoin d’être idiot ». On pourrait aussi être honnête, disons intellectuellement, mais c’est un mot qui n’existe pas à la ville de Paris, où le faux semblant et la tromperie arrogante sont de règle.

On le voit par exemple sur les initiatives grotesques censées être symboliques comme ces « Urinalgos », ces pissotières fleuries qui voient des hommes se débraguetter en public et pisser devant les badauds effarés.  Quel pédéraste inspiré a-t-il inventé cette saloperie ? Toujours est-il que France 3 a trouvé le moyen d’interviewer un touriste italien totalement émerveillé par l’audace dégoulinante de cette innovation sordide. Evidemment personne n’a sollicité l’avis des Parisiens ni avant la mise en œuvre de ces urinalgos ni après. « J’ai de l’instinct politique » affirme Mme Hidalgo, un instinct « forgé par ses rencontres avec des intellectuels et des artistes ».  Et des énurésiques.  L’instinct hidalgien l’a conduit à tout oser. On se rappelle la phrase d’Audiard sur « ceux-celles qui osent tout ».  L’urinalgo est l’œuvre suprême de Mme Hidalgo, celle qui restera comme son écusson, son symbole, l’exemple parfait de sa gestion municipale, vulgaire, énervée, déplaisante, capricieuse, perverse, déplacée et finalement ruineuse car ces pissotières d’un nouveau genre finiront nécessairement à la poubelle (ou à Beaubourg).

Le propre des dirigeants inaptes est de se cacher derrière des projets plus grands qu’eux et de promouvoir des « audaces » d’autant plus perverses qu’elles sont conduites par des gens qui se croient tout permis. Naturellement ces projets sont menés dans la précipitation et le secret, afin de créer des faits accomplis irréversibles, avec pléthore d’effets pervers que l’on nie et qu’on laisse s’épanouir. Les protestations sont considérées comme des fautes impardonnables de vilains réactionnaires infects qui s’opposent pour des intérêts particuliers ou parce qu’ils « sont » ce qu’ils sont, des machistes, des amoureux de la bagnole, des bourgeois, des homophobes, des racistes, des xénophobes, des pétainistes d’extrême droite, des pinochétistes et des génocidaires qui ne pensent qu’à Hitler, ... la « reductio ad hitlerum » est un réflexe mécanique, chez Mme Hidalgo.

La réélection est la seule motivation. Elle qui s’est beaucoup enrichie et qui, selon les rumeurs et témoignages, se fait construire un appartement Bd Raspail de 300m2 dont la valeur de marché est de 4.500.000 Euros, sans familles noires de 15 enfants sur le palier, sans centre de shoot à l’étage, sans clochards devant la porte, sans bandes de voyous dealers dans les couloirs. Mme Hidalgo aime les sorties avec les grands et les riches de ce monde. Cela flatte son côté « immigrée qui a réussi ». Bien sûr sa carrière doit tout à son intimité avec quelques énarques bien placés et pas grand-chose à des succès professionnels antérieurs qui auraient prouvé une compétence quelconque. Elle se pousse du col dans les réunions internationales et rêve d’un triomphe encore plus grand : la présidence de la République française, alors que ses administrés préféreraient la voir ambitionner un poste de conseiller municipal à, par exemple, Valladoid , si elle en est capable.

Pour continuer à jouer dans la cour des grands, elle ne compte plus sur l’alcôve mais la démagogie la plus totale. Voici un livre qui répète : la santé c’est moi. Alors qu’aucune de ses mesures n’a eu un effet quelconque sur la santé des Parisiens. Au contraire jamais on n’a compté autant d’accidents à Paris du fait de la généralisation des deux roues et la suppression des feux rouges qu’elle impose.  Mais là silence sur les chiffres. Elle ne voulait pas de jeux olympiques, la voici en tête des fans ; elle ne voulait pas de police municipale, elle parle déjà de les armer ; elle bloque les rues, avenues et boulevards en divisant par deux le nombre des voies de circulation, mais elle impose des centres commerciaux gigantesques et la création d’hôtels qui imposeront une circulation de camions et de cars aggravés. L’incohérence est partout. La raison nulle part. Seulement des petits calculs politiciens. Attitude et inaptitude ; posture et imposture !

La voilà bien seule : Missika, son Maître Jacques, lorgne vers Macron et se concentre sur la promotion de son livre ; Le communiste homosexuel marié, Ian Brossat, se recase au Parlement de Strasbourg après avoir ruiné la ville par ses rachats d’immeubles effroyablement coûteux pour installer des immigrés dans les beaux quartiers. « Il me reste mes maires de quartiers », affirme Hidalgo : souvent des idéologues psycho-rigides et narcissiques qui se sont vu attribuer des places inespérées et qui savent aujourd’hui qu’elles n’ont plus d’avenir électoral, après avoir multiplié les décisions détestables et rendus fous leurs concitoyens.

Que dit Bruno Julliard : la gestion « instinctive », entièrement faite de petits calculs d’Hidalgo et de grands désastres qui ruinent des siècles d’investissement et d’effort, « témoigne d’un déficit d’échange et d’écoute dans la prise de décision. C’est aussi vrai dans le rapport aux Parisiens. Un maire doit rassembler pour avancer. Les crispations générées par nos choix sont inévitables. Face aux mécontentements  j’ai eu l’occasion de regretter  un déficit d’humilité  et de compréhension. J’y vois un manque d’authenticité  dans le rapport à l’altérité démocratique ».

En un mot Mme Hidalgo est une virago qui veut n’en faire qu’à sa tête et qui se moque totalement des conséquences de ces actes, tout en insultant toute personne qui émet une réserve et une critique. 

Résultat plus personne ne moufte et les maires locales deviennent à leur tour des viragos sournoises qui se cachent et ne cherchent même plus à prendre à bras le corps les conséquences sinistres des foucades de leur patronne, conséquences souvent aggravées par leurs propres délires, comme dans le XIVème arrondissement de Paris, devenu une sorte de ZAD (Zone à Détruire) où les habitants sont devenus des PMR (Parisiens à mobilité réduite), majoritairement immigrés, abandonnés aux provocations islamistes, aux clochards, aux bandes de voyous, aux camions  et à une saleté repoussante.  Au nom de l’urbaculture et des petits oiseaux.

Rien n’est plus important que l’alternance à Paris. Près de 21 ans de gestion par la gauche socialiste puis l’extrême gauche, ont changé le visage de Paris et pas en bien.  La saleté est partout. Les chaussées, percées de partout par les nids de poule, sont laissées à l’abandon. Les trottoirs sont noyés sous les mauvaises herbes, la pisse de chien (pas seulement) et les chewing-gums, les Roms en famille, les clochards et les deux roues en stationnement illégal. Les équipements publics sont en panne et jamais réparés. Partout des travaux délirants bloquent la circulation et gâchent la vie de quartier. Les étrangers regrettent d’être venus dans une ville qu’on leur annonçait comme « lumière » et qui est devenue indigne de son passé. Il a fallu mettre une cellule psychologique pour les touristes japonais frappés au cœur par la saleté et l’insécurité. Les transports privés sont devenus très lents ou dangereux. Les transports publics sont des égouts. Les rats sont partout.

Les rats et les urinalgos, quel legs aux Parisiens et à la Capitale de la France !

La mal gouvernance municipale parisienne et la maltraitance des administrés par des malfaisants qui se cachent constamment derrière des causes exaltées, qu’ils ne font jamais progresser du fait d’une mentalité qui les rend inaptes à toute réelle réflexion et à toute modeste concertation, est une des dimensions du « suicide français ».

Mme Hidalgo et ses équipes laisseront une ville abîmée, répugnante, répulsive et une population écœurée qui ne reconnaît plus dans ce qu’elle devient, et dont un nombre croissant de ses membres traditionnels ne songent plus qu’à partir, laissant la place aux embouteillages monstres, aux immigrés et aux touristes. Des équipes municipales pléthoriques et inefficaces abandonnées aux mains des syndicats, un budget délirant et une dette abyssale sont la conséquence logique de cette absence totale de sérieux et de dignité des dirigeants municipaux. L’esprit partisan de manipulateurs qui ont rodés leur ascension dans les mouvements trotskistes, communistes ou socialistes, interdit tout espoir d’amélioration.

On pourrit toujours par la tête. Pas besoin de dicton chinois pour le constater. Paris, capitale de la France, doit être sauvé. Si la Capitale est abaissée plus avant, alors c’est tout le pays qui sombrera avec elle.

Fluctuat et Mergitur.

Sirius



L’effondrement de la gouvernance politique

La démission de Bruno Julliard, après celle de Nicolas Hulot et avant celle de Gérard Collomb, marque l’effondrement accéléré de la gouvernance politique. Alain Duhamel a de nouveau (Zemmour et Naulleau du 3 octobre 2018) constaté que le niveau et la qualité des politiques avaient chuté dans des proportions spectaculaires et que la politique n’attirait plus les meilleurs. Les explications sont controversées, pas le constat.

Il est clair que la politique de quota pour les femmes a provoqué l’apparition de candidates élues plus par la force de la loi et l’opportunisme que par l’attrait de la compétence. Beaucoup d’entre elles ne se comportent pas comme des édiles, des députés ou des ministres ayant choisi un parcours politique long. L’émergence d’une forte minorité homosexuelle pratiquement dans tous les rouages politiques joue dans le même sens. Le genre l’emporte sur la politique. De même, la « diversité » incorporée pour des questions d’image et d’affichage, ne produit pas véritablement des politiques mais trop souvent de l’insuffisance (par exemple Harlem Désir à gauche) et de la suffisance (par exemple Rama Yade à droite).

Il est tout aussi clair que l’impuissance qui frappe désormais les exécutifs locaux, régionaux et nationaux, du fait, globalement de la mondialisation incontrôlée et des grignotages de l’Europe institutionnelle et du gouvernement des juges, a accusé le phénomène. Des politiques faibles ont permis aux juges, aux journalistes, aux lobbies, aux minorités agissantes d’occuper le terrain. L’apparition des « réseaux sociaux », appuyés sur l’instantanéité des images et des sons, et les forces de l’émotion, joue désormais son rôle dans l’abaissement général par « la médiasphère ».

La politique française est dominée par la corporation des Énarques, totalement à l’échelon national et presque totalement aux échelons importants des collectivités territoriales (voir Le Havre et Bordeaux). Les préoccupations de caste l’emportent le plus souvent sur le reste.

Les électeurs ont été abaissés à un magma de clientèles fragmentées sans pouvoir autre que de protester, de gémir et de réclamer des prébendes. La honte qui s'empare de beaucoup d’entre eux devant la médiocrité des candidats, de la faiblesse de leurs projets et souvent du caractère douteux de leurs procédés, a conduit à une montée gigantesque de l’abstention.

L’effet de cet effondrement est parfaitement visible à l’échelon national avec les résultats dramatiques de la gestion centrale du pays en termes de chômage, d’exportation, de dettes, d’impôts, d’immigration, de démographie. Tous les ministères sont peu ou prou en catalepsie et ceux qui résistent le font dans l’hostilité et avec des bouts de ficelle. L’effondrement de la gouvernance est particulièrement marqué à Paris, où la gestion municipale s’apparente à la destruction de la capitale de la France par des minorités agissantes, des abusifs, et une clique qui marque tous les jours son mépris pour les habitants (sales, amoureux de leur bagnole, racistes, xénophobes, bourges, etc.), population infecte qu’il faut redresser par des mesures violentes et non concertées.

Le résultat est le triomphe de la malhonnêteté intellectuelle, des coups dans le dos, et des comportements violents et injurieux. Il n’y a plus de dignité politique.

Un Ministre de l’Écologie qui démissionne à la radio en laissant entendre qu’avant d‘entrer dans le studio il n’était pas vraiment décidé à partir et qu’il n’a prévenu personne, quel abaissement de la fonction !

Un Président de l’Assemblée Nationale qui après avoir constaté l’inanité du rôle de second personnage de l’État préfère être ministre dans une fonction secondaire par les moyens qu’on y met, traduit également une forme de difformité démocratique.

Comble des combles, un ministre de l’intérieur quitte son poste dans des conditions conflictuelles pour retrouver un poste de maire, tout en expliquant que le pays est en proie à un début de guerre civile, la république n’étant plus dominante dans de nombreux quartiers, tout en expliquant qu’il n’a aucun conflit avec l'exécutif…

La République du « quand je veux, si je veux », impuissante au pouvoir mais cherchant des postes par caprices, vanité ou intérêt, et les quittant par caprice, vanité ou intérêt, offre un visage déplorable. Les conséquences sont désastreuses aussi bien au niveau local que national.

On définit des projets électoraux entièrement construits sur la com’ et la démagogie à court terme. On méprise l’électeur dès le départ. Il vous le rend bien. Alors on essaie de l’entortiller dans une fausse démocratie collaborative honteusement hypocrite et racoleuse concentrée sur la crotte de chiens. Ou on lui la baille belle avec des discours enchantés alors que ces églogues s'avèrent totalement impuissantes à faire avancer utilement quelque projet que ce soit.

Le règne des effets pervers est devenu absolu. L’écart entre projets et réalité est devenu abyssal. Il déchaîne la susceptibilité des élus, tellement médiocres qu’ils ne comprennent pas pourquoi la réalité tourne au cauchemar, ce qui les conduit à se cacher encore plus derrière la com’, le déni et finalement l’injure. Si un observateur sérieux constate : c’est nul, ils traduisent : « il m’a traité de nul ». Faisons-le taire ! Abattons-le ! S’il ajoute : regarder les conséquences dramatiques ! Alors c’est un infâme ennemi. Déshonorons-le afin que sa voix ne porte pas.

Les piloris s’élèvent partout au milieu des décombres. L’injure et l’injustice ne viennent pas de la base mais du sommet, à la mesure de la faible qualité effective et objective des dirigeants et l’impropriété de leurs ambitions et projets. On l’avait bien vu avec Hollande qui, de son cabinet, avait lancé des campagnes de haine, relayées par les médias, contre des personnalités (Arnault, De pardieu). On le revoit dans la manière injurieuse dont Mme Hidalgo traite la démission de son principal adjoint.

Ces tendances malsaines empêchent tout réel débat sur des questions fondamentales de démographie, de prospérité économique ou d’aménagement urbain. C’est la pensée, le savoir, l’esprit critique, son compagnon naturel et  la compétence qui sont étouffés. La politique perd alors tout sens. M. Macron court après les conséquences de la démagogie qu’il a mis en avant pour se faire élire. La hausse de la CSG associée à l'exonération de la taxe d’habitation et d’une partie des charges salariales était un cocktail électoral habile mais un drame national dont il ne parvient plus à sortir. La destruction de la mobilité à Paris tout en densifiant à mort, avec des projets pharaoniques et en rachetant à prix d’or des immeubles dans les endroits les mieux situés pour loger des immigrés africains, a non seulement poussé les impôts parisiens à des sommets, mais accru la dette de façon irresponsable, au point que la ville est asphyxiée de partout, alors que les fonctions municipales de base ont été abandonnées. La seule chose qui compte est la réélection et on écrit des livres en se présentant comme le sauveur de la santé de la population, alors que cette dernière fuit ou vit dans le dégoût.

Il faut mettre fin à cette course sans fin entre démagogie et effets désastreux. L’affaissement de la gouvernance aussi bien à la tête du pays qu’à celle de la Capitale est inacceptable, en soi et pour ses résultats.

Nous avons donc décidé d’ouvrir le blog à l’analyse des trois livres quasiment proscrits et à la mise en cause de l’action municipale telle qu’elle est menée dans la capitale. Bien entendu, les positions parfois sévères qui y sont exprimées, et parfois sous une forme tonique, ne correspondent pas nécessairement à toute la pensée des membres de notre Cercle mais tous sont d’accord sur cette évidence qu’il faut en finir avec la mal gouvernance publique aux échelons supérieurs du pays.

Il faut maintenant sonner le tocsin.

Avec force.

 

Admin

Impôts à la source : une réforme mal intentionnée ; le symbole d’une France perdue ;

La première grande erreur d'Emmanuel Macron

L’impôt à la source n’a strictement aucun intérêt pour le citoyen. Le seul gagnant à cette mesure est la direction du Trésor. 

Il est logique que le citoyen constate d’abord son revenu et son avoir puis paie sur ces bases établies sa contribution. Il s’agit bien de SON revenu et de SON avoir. Il a le droit d’en disposer comme il l’entend jusqu’au moment de payer son écot. Il fait une déclaration, qui sera vérifiée, et il paie.

Nous sommes là dans la normalité républicaine la plus absolue.

Changer ce système fait entrer dans l’anormalité tout aussi absolue. L’idée du Trésor est de cacher au contribuable son revenu, pour qu’il ne raisonne plus que sur le net. On l’a fait avec les cotisations sociales et la CSG ; On continue avec l’impôt sur le revenu. La TVA, l’impôt le plus lourd, était déjà caché. Un citoyen qui ne connaît que son revenu net-net (net des charges et des impôts) et des prix TTC, voilà l’idéal du Trésor.  Habituez-vous, cher citoyen contribuable à penser dans le cadre étriqué de ce qui vous reste. Et surtout ne vous occupez plus de rien. C’est nous, les hauts fonctionnaires que le monde nous envie, qui feront tout à votre place.  

On sait que les prélèvements en France sont les plus élevés du monde. On nous rabâche, dans la presse dans la dépendance de l’Etat, c’est-à-dire l’ensemble des journaux, revues, radios, télévisions, combien nous devons être heureux de ce record fantastique. Vive l’impôt ; Vive l’impôt ; Vive l’impôt. Le journaliste cabri, inféodé à Bercy, et doté d’exemptions fiscales, ne manque jamais de souligner combien il est indigne de ne pas crier ce slogan formidable ; L’égoïsme petit-bourgeois fait vomir ses dames et ses messieurs bien payés et favorisés, qui savent que s’ils ne crient pas avec les loups de Bercy leur carrière est sans issue. Contester quoi que ce soit de fiscal est une impropriété, presqu’un crime.

L’impôt, c’est le bien collectif ; le revenu des plus faibles ; le bonheur des malades et des gens âgés ! Contester la spoliation fiscale ?  C’est tuer le malade, réduire la gamelle du pauvre, supprimer des enseignants. Salauds de riches qui « ont fait leur sécession » vis-à-vis de la société !   

Alors cachons qu’en France le prélèvement global est égal à la valeur ajoutée des entreprises du secteur industriel et commercial (hors secteur financier et autoentrepreneurs). Ils prennent TOUT ce que nous appelons couramment « les entreprises » créent comme valeur. TOUT.   On a caché cette réalité en comparant toujours les prélèvements avec le PIB qui contient … une partie de la dépense publique. Bien que l’on prenne TOUT, il faut tout de même emprunter.  Et la dette d'état représente deux fois la valeur ajoutée des entreprises.  DEUX ANNEES PLEINES DE PRODUCTION !

Il s'agit d’une invraisemblable gabegie. Une véritable honte nationale déguisée en formidable aventure collective.  On voit que l’Enarque Macron, avec l’Enarque Philippe, n’ont strictement aucune envie de réduire la dépense publique.  Comme avant eux l’Enarque Giscard et l’Enarque Chirac, et tout le paquet de petits maîtres de l’ENA qui ont fricoté dans l’entre deux. L’impôt est la maladie mentale de l’Enarchie.

Son rêve se réalise enfin. Le Trésor touchera le revenu français avant les citoyens. Qu’ils se débrouillent avec le reste. De toute façon leur agent est une concession, une libéralité fiscale, une « dépense fiscale » comme on dit à Bercy, que l’on peut révoquer à tout moment. Ce sera facile : ils ne verront que du feu. Ils ne sauront même plus qu’elle était leur revenu initial, ces moutons tondus et consentants.

Vous avez un locataire. L’impôt mensuel ou trimestriel, on vous laisse le choix, sera prélevé le 1er du mois. Votre locataire a jusqu’aux 15 pour payer. Et parfois il ne paie pas ou avec retard.  Tant pis pour ce salopard de propriétaire. Il sera directement prélevé sur son compte en banque (on a pris soin que tout passe par les banques où une pompe automatique peut être branchée). Mais il s’agit d’un prélèvement sans cause ! Tant pis. Faudra discuter.  Tant pis si cela met votre compte dans le rouge et risque de faire de vous un interdit bancaire. Vous devez l’impôt sur un revenu virtuel et prévisionnel. Vous imaginez que partout dans la presse on s’inquiéte de cette abomination. Pas du tout. Pas un mot. L’impôt à la source c'est bien et tout le monde fait comme cela. Les éléments de langage vous sont régurgités sans l’emballage par des perroquets qui se croient journalistes. On dirait les poupées fardées qui présentent le journal télévisé nord-coréen.

Lorsque l’Enarque Hollande, avec l’Enarque Moscovici et l’Enarque Macron, avaient proposé la retenue à la source tout le monde avait remarqué, sans être contredit, qu’il s’agissait d’un premier pas vers la fusion avec la CSG.

Jean-Marc Daniel, dans son dernier livre, qui vient de paraître, pense que l’opération globale serait excellente si on renonçait à la progressivité.  Renoncer à la progressivité !!!!!!!!!!  Mon cher Daniel, vous rêvez tout debout. Nous aurons la fusion avec la progressivité. Ce n’est qu’une question de temps.

On peut toujours rêver d’un impôt unique de 25% sur toutes les formes de revenus et une TVA à 25% sur toutes les formes de dépenses, avec suppression de l’ensemble des autres impôts et prélèvements, sinon une surtaxe de 5% pour les très riches.  Mais cela signifie pratiquement que l’on baisse des deux tiers la dépense publique, alors qu’on n’est même pas capable de revenir à 50% du PIB (comprenant une part de la dépense publique).

Alain Minc a raison. Le prélèvement à la source est une énorme erreur et une marque indélébile de l’effondrement français. Et irrattrapable. Car il ne peut pas y avoir de retour en arrière.  La première victime sera le Président de la République. Sa prétention hypocrite à « donner » de l’argent aux Français, alors qu’il ne fait que transférer d’un groupe à un autre dans le plus parfait arbitraire, ne résistera pas à la baisse que les salariés verront sur leur feuille de paie.  La baisse c’est « ici et maintenant ». Le reste ? Quel reste ?

Le ras le bol fiscal toujours minoré, jamais évoqué (sinon pour le nier ou le condamner dans les débats bienséants de la TNT et dans les articles de presse) est latent. Le retournement cyclique de la conjoncture a été retardé, il n’a pas été supprimé. On va donc vers une situation extrêmement difficile, entre hystérie fiscale et abandon de toute dimension nationale.  Le citoyen français est en train de perdre la France, devenue un magma informe livrée sans limite au gauchisme antinational, à la substitution de population et à l’islamisme militant. 

Et notre président exige qu’on crée un impôt européen majeur, en plus !

Européisme fiscalisant, prélèvement des ressources avant que les Français ne les touchent, allocation universelle pour les millions de personnes qui ne travaillent pas et attendent des autres leurs consommations, refus de la baisse des dépenses publiques en même temps que tous les services publics vitaux sont effondrés, changement désormais définitif de population à Paris, islamisme non combattu, soumission totale aux Etats-Unis, insouciance vis à vis des manœuvres de la Chine, …

Si la récession périodique, même faible, frappe, que deviendra ce fatras ? Si l’Europe et l’Euro vacillent alors que la convalescence des finances européennes n’est pas achevée, comment ferons-nous ? Si les tensions internationales s’aggravent encore, où serons-nous ?

 Le Français né malin, et qui était encore, il y a peu, universellement admiré pour sa société et son apport à la civilisation, et qui est devenu un peu partout un objet de risée et d'indifférence, ressemble de plus en plus à ce clochard de Buñuel qui se masturbait dans une robe de mariée au milieu des rires gras, trop contents de mettre en pièce ce qui faisait la force et la grâce du pays.

Il ne peut plus y avoir de suicide français : il n’y a plus de France ni de Français.  On célèbre les traîtres membres de réseaux communistes qui tuaient des Français ; on commémore la victoire de 1918 en passant « ad nauseam » la chanson Le Déserteur de Boris Vian et en rigolant des chansons antimilitaristes chantées sous le manteau à l’époque. Il n’y a plus en France que des assujettis qui fêtent leur effondrement.  Les Français étaient une source où s’abreuvait le monde. Ils ne sont qu’un puits où s’abreuvent le fisc et avec lui tous les prédateurs.

Emmanuel Macron, en acceptant une mesure qui n’est pas à son programme et qui ne lui apporte exactement rien, vient de faire sa première grande faute. Il laisse penser que la seule chose qui l’intéresse, lui, son Etat, ses dirigeants, sa presse, est le format et la nature de la pompe à fric qu’on ne met même plus dans la poche du citoyen, mais partout où il le faut pour lui prendre l’argent avant même qu’il ne le touche.

Le retour de bâton sera sévère.

Macron : une politique économique obscurcie par l’électoralisme

Le Président de la République a donc fixé les grandes lignes de son action économique et fiscale pour 2019. Comme en 2017 et 2018, il est prisonnier des moyens employés pour être élu et contraint par ceux qu’il veut mettre en place pour être réélu.  Le « story telling » électoral devient obsessionnel depuis la réduction à 5 ans de la durée du mandat présidentiel. Macron s’est engagé à augmenter le pouvoir d’achat « des masses », conformément au clientélisme politique le pire qui veut que l’électeur soit une sorte d’ayant-droit de la République, un consommateur de biens distribués d’en haut. 

La sagesse et le réalisme s’associent dans l’idée que le niveau de vie dépend principalement de l’activité économique et qu’il faut pour l’accroitre, une bonne conjoncture nationale et internationale, qui échappe largement aux autorités. La démagogie veut qu’on puisse enrichir la majorité soit en s’endettant soit en prenant l’argent de minorités. La France est le premier pays au monde à capter presqu’exactement ce que ses entreprises du secteur marchand privé créent comme valeur ajoutée.  Ses dettes sont colossales. Cela ne laisse que peu de place pour la démagogie socialiste classique, surtout dans l’environnement contraint de la monnaie unique et des traités qui l’enserrent.  Hollande l’a essayé et le ras le bol fiscal en retour lui a explosé à la figure, le forçant à une retraite piteuse.

Emmanuel Macron a tenté et réussi le coup de l’augmentation du « pouvoir d’achat octroyé », en supprimant la taxe d’habitation et en transférant sur les retraités certaines des charges pesant sur les salariés en poste. Ces deux mesures sont absurdes. Les salariés sont ceux dont le revenu est assuré et en croissance. Dès que la conjoncture se redresse, les salaires montent. En France, les salaires ont plutôt monté plus que la mauvaise conjoncture l’aurait justifié. Les entreprises ont préféré restreindre leurs investissements et maintenir leurs marchés principaux en retenant les meilleurs et en soignant les rémunérations et les actionnaires (voir l’article sur les rachats d’actions).  Il n’y avait donc aucune nécessité proprement économique d’ajouter des bonus fiscaux, surtout en les prenant sur les retraités, dont le revenu diminue régulièrement du fait de la non indexation ou de l’indexation partielle des pensions sur les prix. De même, la taxe d’habitation, qui devrait financer les tâches municipales de base, est le seul impôt dont il est juste qu’il soit payé par la quasi-totalité de la population.

La difficulté pour l’Enarque Macron est l’Inspection des finances. Elle veut que les impôts gigantesques escroqués aux pays soient le plus indolores possibles, c’est-à-dire le moins visibles possibles.  Elle se dit, à juste titre, que si les Français savaient vraiment que les hauts fonctionnaires qui gouvernent le pays prennent 55% de l’argent des pauvres et parfois plus de 100% du revenu des riches, ils les mettraient au bout d’une fourche. Elle exige depuis longtemps l’impôts à la source qui permet à l’Etat d’être le premier servi, avant même le producteur, sur tout gain de revenu. Le salarié regarde son net et ne sait même pas ce qu’il a perdu.

La contradiction est totale entre effort d’invisibilité et nécessité électoraliste d’un affichage de libéralités.

Le président est donc incité à remettre au pot pour que ses « cadeaux au peuple » restent crédible, sachant que la reprise d’une inflation significative, en route vers les 3%, mord gravement le revenu de tous mais surtout celui des victimes expiatoires du régime, les retraités. D’où la reprise de l’idée honteusement démagogique de Nicolas Sarkozy d’exonérer les heures supplémentaires. L’état des finances du pays étant ce qu’elles sont, on ne le fait qu’à moitié, en laissant les impôts mais en supprimant les charges. On espère que les intéressés ne s’apercevront pas du tour de passe-passe.

Nous avons toujours affirmé ici que le dégrèvement sélectif sur les heures supplémentaires était une hérésie économique et une absurdité en termes d’emploi.  Redistribution à l’envers d’un côté, et inversion de la progressivité de l’autre, sapent toutes les bases du pacte économique et social qui est défendu par ailleurs. On le voit quand on compare la situation du salarié à celle du travailleur indépendant qui, lui, reste surtaxé quand il dépasse 35 heures de travail. Notre solution serait plutôt de défiscaliser et décharger les dix et même vingt premières heures de travail, quelque soit le mode d’organisation du travail.  

Si on estime nécessaire de restituer du pouvoir d’achat en diminuant les impôts, la vraie solution est de baisser la dépense publique, ce qui ne peut venir que d’une réduction drastique du champ d’intervention de l’Etat et des collectivités locales qui s’est étendu de façon totalement déraisonnable, et la remise en cause des vaches sacrées que sont le pouvoir syndical, les 35 heures, la retraite à 60 ans, les privilèges de la haute fonction publique, les diverses gratuités, etc. Ce n’est pas en donnant un troisième nom à la RGPP qu’on obtiendra le moindre résultat.

Comme toujours avec Emmanuel Macron, on trouve « des petits pas dans la bonne direction », qui laissent entendre que l’avenir sera tout de même meilleur que ce que les débuts pénibles et mollassons ne le laissent penser. Les collectivités locales sont bien obligées de réduire leur train de dépense qui s’était emballé. On a supprimé le seuil réglementaire des 20 salariés et on a considéré qu’il fallait avoir passé 5 ans au moins au-dessus des autres seuils pour que les effets se déclenchent. Il faut se rappeler que ces seuils concernent des financements imposés à l’entreprise pour des dépenses qui ne sont en général pas de son ressort et dont les entreprises du monde entier se passent. Les transports publics et l’habitat ne doivent pas être financés par les entreprises, au-delà des paiements faits au titre des impôts locaux. De même, il importe aux syndicats, politisés comme ils le sont en France, de se financer et de s’organiser par eux-mêmes sans dépendre de l’argent des entreprises ni de l’Etat. On a bien vu que le paritarisme sous égide publique ne menait qu’à un gaspillage inouï des ressources et à l’organisation de mafias. L’Etat s’est arrogé de prendre en charge directement ce qui faisait le fond de sauce des négociations sociales, le salaire minimum, la durée du travail, la longueur des vacances. Les socialistes ont par ailleurs rendu presque tout pénal, dans la vie de l’entreprise et mis les juges au service des salariés abusifs. On voit que la suppression des seuils implique une toute autre dimension de réflexion. Dans un monde où on a voulu que les entreprises françaises soient en compétition avec le monde entier, la seule solution est de cesser de charger la mule. 

On fait évidemment le contraire. Le cas du financement du Grand Paris est typique. Ce projet dément est évidemment incontrôlable. Les coûts dérapent dans des proportions terrifiantes sans que personne ne soit en mesure d’empêcher que cela ne se poursuive au même rythme. Plutôt que de remettre en cause ce qui ne marche pas et ne marchera jamais, on parle de « ressources nouvelles ». Eh oui ! C’est nouveau, la ressource nouvelle.  On va donc charger la mule une fois de plus en s’en prenant aux bureaux. La taxe sur les bureaux, qui n’a aucun sens économique et aucune logique quelconque, sinon de trouver une nouvelle assiette pour des impôts, va donc doubler et s’étendre aux parkings. En même temps la folle Hidalgo a demandé à un nègre de justifier par un livre débile sa politique de suppression de la voiture (donc du besoin de parking). Financer par une chose qu’on supprime des réseaux d’avenir, là est le génie de l’Enarchie soutenue par la démagogie des pseudos économistes socialistes. Il est étonnant qu’un quelconque Pisani Ferry n’ai pas encore proposé qu’on crée un impôt progressif sur les parkings en fonction de leur proximité de la Seine et du numéro de leur arrondissement. Rappelons qu’un parking, à Paris, paie la taxe spécifique d’enlèvement… des ordures ménagères.

Dans le même ordre d’idée, le départ de la grande Bretagne de l’Union Européenne crée un trou béant dans le budget de Bruxelles. La sagesse serait de redimensionner les budgets européens pour tenir compte de cette baisse. Pas question ! Il va falloir se retourner vers « des ressources nouvelles et novatrices ».

Au total, la politique économique d’Emanuel Macron devient illisible. L’obsession du « story telling » politicien se mêle aux bonnes habitudes de l’Enarchie et de la direction du Trésor, pour faire perdurer un système incohérent, antiéconomique et mortifère.

Si, comme c’est probable, la récession périodique usuelle se produit, même légère et retardée, avec chute de la bourse et hausse des taux d’intérêt, on regrettera que le temps des réformes ait été celui des illusionnistes de l’énarchie compassionnelle aggravée et triomphante.

L’affaire Macron n’aura démontré qu’une chose : si on ne peut pas extirper du corps électoral l’idée qu’il doit recevoir des cadeaux en contrepartie de son vote, alors il est juste de ne jamais tenir ses promesses électorales…

Deux expériences socialistes très pédagogiques

Le retour des hyperinflations

Dans un monde de changes flottants qui s’internationalise brutalement depuis 1971, certaines expériences font figure de leçons de choses monétaires.

Le Zimbabwe, de tous les pays de l’Afrique australe, est celui qui est sorti de la guerre d’indépendance avec les meilleures chances de prospérité. L’ex-Rhodésie est un pays riche. Salysbury, devenue Harare, sa capitale, est une ville charmante, bien desservie et moderne. L’agriculture est prospère, équilibrée entre production vivrière et productions exportatrices. Elle couvre les besoins alimentaires du pays et peut même participer aux plans mondiaux de fourniture assistée de nourriture. Sa place dans la vente de tabac sur le marché international est importante. Le pays est, malgré les drames de la guerre d’indépendance, comme une sorte de Suisse africaine avec un climat favorable et de très bonnes terres.  Les ressources naturelles sont gigantesques et intéressantes parce que largement inexploitées, en dehors du zinc et de l’or, dont on sort des tonnes chaque année d’un sous-sol prodigue. Robert Mugabe, le dirigeant du parti dominant qui avait guerroyé contre les colonisateurs britanniques, et représente l’ethnie principale, se pose en modéré et dispose dans les milieux de gauche, notamment français, d’une mansuétude tout à fait exceptionnelle.  La transition est bien organisée par la Grande Bretagne, avec une apparence de bonne volonté générale qu’on retrouvera plus tard en Afrique du Sud.

Tout le monde croit un instant que la transition vers une démocratie qui tienne compte de la majorité noire sans rejet de la minorité blanche va bien se passer. Le rêve ne durera pas.

Le « progressiste » Mugabe va se transformer rapidement en tyranneau africain caricatural, riche à milliards et cherchant d’inlassables réélections par la force et les exactions. Tout commence par un génocide atroce, la race minoritaire qui avait fourni sa quote-part du mouvement indépendantiste est décimée. La Corée du Nord fournit, contre rémunération, les cadres techniques militaires de ce génocide. Par intérêt personnel, l’équipe Mugabe se mêle de la guerre au Congo en contrepartie de mines (une mine de zinc lui est offerte à titre personnelle !) et d’argent. Le régime s’attaque ensuite aux Blancs, propriétaires de la majorité des exploitations. On en tue une partie tout en expropriant les autres. Les meilleures terres sont confisquées par la famille de Mugabe et des dirigeants proches. Les milices du Zanu-PF, le parti du président, sont dirigées par un reître répondant au nom évoczteur de « Hitler ». Evidemment tout s’écroule. Les mines ne produisent plus. Les champs deviennent stériles. Entre un quart et un tiers de la population fuit le pays et sa misère pour tenter sa chance ailleurs.  La planche à billets est mise contribution.  L’inflation qui oscillait entre 20 et 50% passe soudain le cap de 100% en 2001. On est à plus de 1000 % en 2006, 66.000 % en 2008 et finalement 80 milliards % en novembre 2008. Le tout forme le plus bel exemple d’hyper inflation depuis celle qui a ravagé l’Allemagne un siècle plus tôt. Les institutions internationales chargées à la fois d’éviter les génocides, d’aider au développement et d’assurer la stabilité monétaire ont été totalement impuissantes.  Le régime vend alors des pans du pays à la Chine, pour maintenir les revenus somptuaires de ses dirigeants. Gorgée de réserves en dollars, grâce aux changes flottants et l’acceptation par la communauté internationale de ses énormes excédents, réserves dont elle craint la volatilité, la dictature communiste Chinoise s’installe et commence à récupérer les richesses du pays, pratiquement sans utiliser aucune main-d’œuvre locale. Le dollar devient la monnaie du pays. Mugabe, devenu un vieillard sénile, sera forcé à la démission lorsque sa femme, beaucoup plus jeune, entendra lui succéder. Ce sera un des responsables du génocide initial qui parviendra au pouvoir.

Retenons les caractéristiques de cette histoire : génocide et crimes contre l’humanité, fausse démocratie et vraie dictature, appel à des dictatures communistes pour installer son pouvoir, épuration ethnique et sociale, corruption absolue, ruine du pays, crise humanitaire, émigration de masse des populations, hyperinflation, et finalement affermage partiel du pays à la Chine pour sauver la fortune des dirigeants. Cette descente aux enfers sera presque totalement occultée par la presse française, jusqu’à un revirement récent, Robert Mugabé trouvant en permanence des soutiens actifs auprès de la presse de gauche, plus soucieuse de stimuler la repentance occidentale vis-à-vis des « victimes de la colonisation blanche, génocidaire et inexcusable » que de faire connaître et condamner les dérives ignobles d’une figure idéalisée du tiers-mondisme africain.

On retrouve exactement les mêmes caractéristiques dans l’évolution de la situation du Venezuela. Le pays est extrêmement riche. Il dispose de réserves pétrolières gigantesques. Son potentiel agricole est excellent, avec des possibilités vivrières pour la consommation locale et des produits d’exportation. La hausse vertigineuse des prix du pétrole après 1973 offre au Venezuela la possibilité d’une prospérité unique.  Après l’élection de Chavez, un ancien dirigeant des mouvements révolutionnaires communistes, le pays se lance dans la construction d’un « socialisme bolivarien » assis sur la rente pétrolière.  Le chavisme détruit progressivement la démocratie et la propriété privée. Il arme des milices. Les entreprises étrangères sont nationalisées. La destruction de la production, le développement de l’insécurité, les exactions répétées du pouvoir, finissent par avoir raison de la prospérité du Venezuela. Chavez a fait appel à la dictature cubaine pour épurer l’armée et en contrôler les rouages de commandement. Les nouvelles entreprises nationalisées sont incapables de maintenir la production. Rapidement tout manque dans un pays où la rente pétrolière permettait naguère de fournir à la population les produits de première nécessité qui n’était pas produit localement. Lors que le cours du pétrole s’effondre, le régime est pris de panique. Chavez décide de s’affranchir de toutes les règles et institutions internationales. Il quitte le FMI et met la banque centrale sous tutelle du gouvernement. La planche à billet commence à tourner à plein régime. Les prix enflent en même temps que les pénuries s’aggravent. A sa mort, le pouvoir passe à son adjoint Maduro qui aggrave tout.  Il met fin de facto à la démocratie en imposant une chambre constitutionnelle dictatoriale, élue dans des conditions telles que les députés pro-régime ne pouvaient être que majoritaires. La misère commence à s’installer en même temps qu’une émigration de masse commence. Plus de deux millions de personnes fuient un pays où la sécurité disparait. La criminalité explose. Les meurtres sont quotidiens. Le gouvernement est aux abois. L’inflation s’installe et s’emballe. Elle tourne à l’hyper inflation à partir de 2017. En 2018, elle atteint un million de pourcent. Les dirigeants « socialistes bolivariens » se tournent vers la Chine qui fournit les dollars nécessaires à la survie du régime, contre pétrole et matières premières.  Contrairement à Mugabe, Maduro décide d’innover en créant à l’été 2018 une « crypto-monnaie », le Petro, dont le prix unitaire est celui d’un baril de pétrole, et un Bolivar dit souverain « basé » sur le Pétro. On en est là, avec une crise humanitaire et une émigration qui déstabilise les pays voisins, notamment le Brésil et la Colombie.

On notera aussi ici le soutien indéfectible des médias socialistes et tiers-mondistes français à cette nouvelle expérience socialiste tragique et criminelle, au point qu’un candidat à l’élection présidentielle française de 1917 crut devoir se déclarer un partisan farouche de la « révolution bolivarienne ».  

Il est vrai que les deux « expériences » socialistes présentent d’autres parentés : même ruine du pays ; même destruction de la démocratie ; même émigration ; même recours aux militaires de dictatures communistes pour mater le pays (Corée du nord ou Chine) ; même hyperinflation ; même recours final à une Chine gorgée de dollars par ses énormes excédents ; même haine des pays occidentaux qui avaient fait la richesse des deux pays ; même impuissance des institutions internationales.

Ces deux histoires sont sordides. En dehors des aspects idéologiques et politiques de ces désastres, une réflexion s’impose sur les conséquences du système monétaire international boiteux qui a été mis en place et l’effondrement des institutions multilatérale mises en place par Roosevelt. L’évolution interne des deux pays est certes dictée principalement par les mouvements politiques qui s’y déroulent et la logique de destruction de l’économie et de la démocratie qui est le propre de ces expériences socialistes radicales, mais le système global, totalement déséquilibré, qui s’est mis en place à partir de 1971, a aussi un rôle. Les deux pays étaient parfaitement insérés dans l’économie mondiale et prospères. Ils étaient membres des institutions internationales. Merveilleusement dotés par la nature pour triompher dans la mondialisation, ils devraient être aujourd’hui des exemples de réussite sociale et économique. L’intégration des populations noires et indiennes et leur promotion sociale auraient été faciles à réaliser dans le cadre des Trente Glorieuses.  

Le fait que le monde soit entré dans un système qui a vu une baisse constante du taux de croissance mondial, le déchaînement de crises périodiques de plus en plus graves et la concentration d’excédents massifs dans certains pays, ont eu des conséquences aggravées dans les pays ayant fait le choix d’un socialisme radical. Les crises ont permis l’arrivée démocratique de partis qui ne l’étaient pas ou ont entraîné les dictateurs à rechercher des moyens de faire face à des pertes qui affectaient directement leur fortune et leur maintien au pouvoir. Les deux hyperinflations surviennent après que le chaos sur la scène internationale se soit installé. La Chine n’aurait pas pu mener sa politique actuelle si on lui avait interdit d’accumuler des excédents monstrueux en dollars.

Logiquement, les pays qui ont réussi à sortir du socialisme ont vu leur niveau de vie augmenter et ceux qui ont été forcés à y entrer se sont retrouvés dans la misère.  

Les institutions multilatérales se sont montrées totalement incapables de juguler l’effondrement démocratique et économique des malheureux pays concernés. L’ONU, la Bird, le FMI, le Tribunal Pénal international ont été aux abonnés absents.

Les deux exemples cités sont aussi symptomatiques d’une double faillite du système monétaire international et de du multilatéralisme. Ces deux drames méritent mieux qu’une simple dénonciation de dirigeants-voyous et de leur idéologie délétère. Une économie mondiale mieux organisée et une action internationale plus ferme, excluant de ses instances les nations tentées par ces expériences et interdisant à ses membres tout commerce et aides financières, auraient permis de sauver du drame humanitaire généralisé que l’on constate les populations civiles sacrifiées.

Commerce extérieur français en déficit : une surprise ?

Le commerce extérieur français continue sur sa belle trajectoire de déficits. Quelle est la cause première de ces déficits récurrents ? Le manque de compétitivité et de productivité. Quelle est la cause de ces manques : la réduction administrative du temps de travail et l’excès de dépenses publiques et d’impôts.

En dépit de tous les articles et éructations, sur la TNT, des collectifs d’économistes socialisants, l’effondrement du commerce extérieur suit inéluctablement le passage forcé aux trente-cinq heures. Dans un pays où l’Etat collecte près de cent pour cent de la valeur ajoutée des entreprises non financières de plus d’une personne, ce qu’on appelle les entreprises, et détourne à son propre profit et celui de ses agents, l’essentiel de la richesse produite, il est normal que la production vienne pour une bonne part de l’étranger et que l’exportation soit difficile. Pour corser l’affaire, sous l’influence des communistes depuis la Libération, le gros des charges sociales et de l’impôt pèse sur la production. On importe des produits sans charges sociales contre des produits avec charges sociales.  Si celles-ci étaient faibles, ce serait déjà un problème, mais ce sont les plus lourdes du monde. On a par ailleurs chassé « les riches », mettant notre industrie entre les mains de l’étranger.

Comme nous sommes nés malins, nous avons multiplié l’importation d’étrangers inactifs en faisant fuir nos actifs nationaux.  Nous avons confié les règles du commerce extérieur à des étrangers, via l’Union Européenne qui n’a d’autre envie que de passer des contrats de libre échange qui met nos industries directement en concurrence avec des pays à salaires misérables et population innombrable, et ceux techniquement les plus avancés.  

Il faut bien voir que des déficits commerciaux se traduisent par la captation de l’épargne nationale par l’étranger ce qui nous impose, pour maintenir notre niveau de vie, de recourir massivement à l’emprunt. Emprunt de l’Etat éternellement en déficit et des particuliers qui n’ont pas le choix. Heureusement, pour sauver les banques de l’explosion de l’économie baudruche mise en place en 1971, la BCE maintient depuis des années les taux à un niveau ridiculement bas, propice à toutes les bulles. Il permet à l’étranger de piller ce qui reste de nos entreprises.

La France dispose donc d’une économie totalement voilée, faussée, la production suivant les dépenses publiques plus que les besoins exprimés par la population. Quand on sert la dépense publique on n’exporte pas. Quand on construit des milliers de ronds-points, on n’exporte pas. Quand on investit indéfiniment à pertes dans des lignes de chemins de fer sans rentabilité, on n’exporte pas.  Quand on cherche à réduire les dépenses de santé « gratuites », en allant importer des pays à bas salaires la presque totalité des spécialités, on détruit son industrie du médicament et on n’exporte pas.

Il est désormais parfaitement clair que le gouvernement actuel est ce que nous dénonçons depuis le début : le champs clos de l’Enarchie Compassionnelle triomphante, qui a gagné la dernière présidentielle grâce à une démagogie sans limite et l’astucieuse destruction orchestrée du candidat Fillon.

Depuis maintenant un an, aucune mesure de fond permettant de restaurer la compétitivité et réduire la dépense publique n’a été prise.  Aucune sérieuse.

On parle de quelques centaines de postes de fonctionnaires supprimés. La dépense publique a fortement augmenté. Aucun effort de réduction des charges sociales portant sur l’entreprise (on a évacué sur les retraités une partie des charges sociales salariales). Les grandes entreprises publiques du passé (Air France, EDF, France Telecom, la Poste, la SNCF, la SNCM…) restent des boulets syndicalisés qui multiplient les pertes et les exactions contre les Français.  Les prélèvements fiscaux de cette première année sont supérieurs à ceux de la première année de l’hystérique fiscal Hollande !  Personne au gouvernement ne sait comment se sortir du piège de la suppression de la taxe d’habitation et de la révolte des collectivités locales accros depuis des années à des dépenses démagogiques sans limite, voire à une hystérie vélo-bobo-socialo-gaucho destructrice, comme à Paris.  

Alors tout le monde emprunte et importe, sans le savoir. 18 ans de ce régime a mis la France au rang de puissance marginale et la phrase la plus entendue dans les milieux qui ont les moyens de compter est : « la France, c’est fini ; ce n’est plus là que cela se passe ».

Nos exportations sont le plus souvent le fait de grands marchés vulnérables. Dassault est sous la menace d’un embargo américain sévère, comme Airbus. L’affaire iranienne montre la vulnérabilité de Total et des constructeurs automobiles français. Comme nous avons systématiquement empêché les PME de grossir, du fait des effets de seuils et des prélèvements abusifs sur la réussite, même petite, nous n’avons pas de Mittelstand permettant d’exporter des produits ciblés et mondialisés. Nous avons été sortis et depuis longtemps des marchés technologiques de pointe.

Virés de l’informatique, virés d’internet, virés de la téléphonie mobile, virés de la mécanique, virés de l’électronique, virés des réseaux sociaux, absents des technologies vertes, ridiculisés par les Chinois dans le nucléaire, anglosaxonisés et marginalisées dans l’industrie musicale et plus généralement la Culture, où est donc la France qui innove et qui prend des places de n° 1 mondial ? L’édition proprement française est quasi morte comme la presse d’ailleurs. L’agriculture française commence à montrer des béances de compétitivité, du fait de son organisation presque purement administrative, voire communiste (Modev etc.). Même l’agroalimentaire, le vin, la mode, le luxe et le tourisme commencent à souffrir. La plupart de nos grands hôtels appartiennent désormais à l’étranger. Les grands groupes qui marchent vivent la main dans la main, et la main dans la bourse, de l’Etat et des collectivités locales, ou ont été rachetés par l’étranger ou sont à la veille de l’être.

Quant à nos grandes administrations, elles sont toutes dans le désarroi depuis longtemps. La justice est effondrée sans espoir depuis qu’elle s’est mise au service de la délinquance (qui n’est coupable de rien puisque victime de la société bourgeoise)  et a choisi de chasser le bourgeois (la source de tous les maux) ; l’école n’est pas loin du néant comme l’université ; la police est dépassée par la délinquance des vrais voyous; les armées fonctionnent avec des bouts de ficelle (et des fournitures venant de l’étranger ; la diplomatie française gère la fermeture de toutes les institutions qui faisaient notre rayonnement et accélère la marginalisation du français comme langue utile.  Notre langue cesse même d’être une langue enseignée dans de multiples pays.  C’est peu dire que le régalien en France est à la dérive. Quant aux naissances, elles ont commencé leur baisse historique, à force de démanteler les dispositifs natalistes.

On dira : M. Blanquer a commencé à redresser l’école. On a supprimé quelques abus avec la nouvelle loi sociale. On a supprimé pour l’avenir (lointain) le statut de cheminot. On a réduit l’ISF en IFI. Le forfait sur les revenus de l’épargne a mis fin à une mesure dramatique pour l’épargne. C’est vrai, c’est bien, mais c’est peu.

Compte tenu du coût aberrant des réactions syndicales communistes, il aurait peut-être mieux valu aller beaucoup plus loin tout de suite, après avoir réformé lourdement le droit de grève et les financements syndicaux.   

La haute fonction publique qui tient l’Etat et la Nation, en les ruinant tous les deux, à la manière de l’aristocratie d’ancien régime, est d’abord soucieuse de sa propre conservation. Elle considère qu’elle ne passe pas par une meilleure productivité du pays, trop rugueuse à imposer tant les remises en cause sont nombreuses et importantes.

Nous conserverons donc des millions de chômeurs et des millions de fonctionnaires ou de personnes dépendant directement de la dépense publique (près de 15 millions de foyers tout de même, sans compter les retraités, plus de trente millions avec).

Notre déficit extérieur restera, pour sa part, majestueux. Un pays qui n’a jamais su avoir des finances publiques équilibrées depuis le triomphe des Enarques lors de l’élection de Giscard comme Président de la République et de la nomination de Chirac comme Premier Ministre, jusqu’à l’élection de Macron à l’Elysée et de Philippe à Matignon, ne peut pas espérer avoir un poids économique mondial positif. Supprimer les déficits abyssaux, les impôts confiscatoires, les dépenses folles, la cogestion syndicale des administrations, de la santé, de l’agriculture, de la culture serait, pour l’Enarchie, la même horreur que vider l’eau du bocal pour le poisson rouge.

La réforme de la Constitution est désormais morte avant d’être enterrée. Il est vrai qu’elle ne servait à rien. Elle n’aurait eu de sens que si ces trois articles avaient été ajoutés :

-        Nul ne peut être élu dans une assemblée qui fixe l’essentiel de sa rémunération et de ses conditions d’emploi.

-        Nul ne peut bénéficier de deux rémunérations de l’Etat ni cumuler une rémunération d’Etat et une rémunération privée.  

-        Ne peuvent bénéficier d’un statut de fonctionnaire que les très hauts fonctionnaires dont l’emploi par l’Etat est discrétionnaire et qui doivent être protégés du risque politique (soit pas plus de quelques milliers, tous les autres devenant contractuels).

A la benne Benalla et la réforme constitutionnelle ! Pendant ce temps-là M. Juncker, sans mandat, va à Canossa-Washington négocier avec M. Trump.  Le story telling avait été grandiose : « on ne pouvait rien espérer. Mais un accord miraculeux a été signé. Merci qui ? ». Communication quand tu nous tiens ! Comment peut-on représenter en même temps les intérêts d’un pays excédentaire jusqu’à l’indécence et la France ? La question ne sera pas posée.

Dans ces conditions, comment croire que les comptes extérieurs français se corrigent tout seuls ?

Trois exemples de ce qui ne va pas en France.

Le ridiculetue mais lentement.

Tout le monde vous le dira : nous sommes entrés dans un nouveau monde, peuplé d’êtres nouveaux, pour qui le bien commun, le souci de la nature, le respect des bêtes et des minorités, la moraline suave, la mentalité des bisounours les mieux maternés et la repentance vis-à-vis des péchés de l’Occident, forment la base d’une bouleversante nouvelle humanité française.

Depuis que la contestation, c’est-à-dire la protestation gratuite et moralisante, a été doublée par la défense judiciaire et administrative des « faibles », le devoir politique est de les « affranchir », c’est-à-dire de leur redonner la supériorité dans le « rapport de force », par la loi et le règlement, par le fonctionnaire et par le juge.  Une situation hypocrite s’est ainsi crée où toutes les relations entre fausses « victimes » et faux « puissants » deviennent problématiques et malhonnêtes. En même temps, les élus s’octroient le pouvoir de nuire à des catégories de population d’une façon haineuse et radicale. Le citoyen blanc indigène de centre ville, le propriétaire, le conducteur automobile, l’employeur sont des « salauds au sens sartrien du terme » qui doivent savoir qu’on ne leur fera aucun cadeau, au nom du bien commun naturellement.  On voit sortir de nulle part des excités, souvent français récents, qui se font élire sur des programmes de haine dont ils attendent argent et pouvoir, inaccessibles sur leurs capacités propres.  Ils ne savent rien mais ne doutent de rien. Leur seule préoccupation est de forcer les décisions les plus saumâtres, tout en essayant par mille combines de sauver leur siège. « L’ais-je bien descendu » est leur questionnement unique, en parlant du bourgeois naturellement, pas de l’escalier des Folies Bergère.

Après 40 ans de ces délicieux délires, la situation de la France est naturellement totalement désespérée. Chômage de masse, déficits monstrueux, productivité évaporée, relations sociales épouvantables, fuite des cerveaux, exil fiscal, intégration impossible, tous les symboles d’un pays malade sont affichés en France. Les Britanniques qui avaient le français en seconde langue l’abandonne (pour l’espagnol), constate la Presse du jour, comme d’ailleurs tous les autres pays qui avaient fait du français une langue de culture indispensable. Aux Etats-Unis, la France est devenue « irrelevant ». En un mot, les Français font rire tout le monde et la prétention de son Président d’en faire le pays phare de la galaxie, grâce à cette administration que tout le monde nous envie, paraît pour le moins farfelue. D’objectifs diplomatiques affichés de façon grandiloquente en claques diplomatiques reçues à répétition, nos dirigeants énarques font visiter sans grands résultats le patrimoine historique aux grands dirigeants mondiaux en tentant d’expliquer qu’eux-mêmes en sont les dignes héritiers.

Trois exemples du jour prouvent que cet optimisme est légèrement abusif.

A Nantes, les « quartiers » flambent.   Il faut lire les pleurs de crocodile de Ouest-France, Ouest-plouc pour les intimes, temple de la bisounurserie christo-socialiste, découvrant avec horreur que la Nantes socialiste de Jean-Marc Ayrault, ce premier ministre flamboyant que tout le monde regrette au Nouvel Obs et à Libération, possède une banlieue africaine inflammable comme les autres grandes villes françaises.  Bien sûr, le journal regrette, comme la famille du dénommé Aboubakar Fofana, tué malencontreusement en tentant de fuir un contrôle de police, que les médias osent dire qu’il s’agit d’un voyou en fuite après une suite infinie de délits. Non pas que cela soit faux. Mais pourquoi « stigmatiser » ? Ah ! Que la ville des immigrés était belle avec ces centaines de bâtiments rénovés, ces équipements publics du dernier cri, ses associations bienveillantes gorgées de subvention ! Les voilà tous brulés comme les 200 voitures de voisins. Détruite l’école, la bibliothèque, la mairie annexe, la Poste. Même le bar PMU a brulé. Ils ont raté la station essence. La Mairie de Paris aurait été plus efficace. On observe tout d’un coup que la ville n’est plus seulement victime des Zadistes et autres extrèmistes de gauche, « qui ne s’en prenaient qu’aux abribus ». Des gentils, quoi ! La Maire socialiste ne comprend pas : « La maison de quartier de Malakoff, entièrement rénovée à grands frais est détruite ! ». Le quartier avait vue sur la Loire et n’avait rien à envier aux quartiers « bourgeois ».  Loger luxueusement des populations immigrées africaines ne suffirait donc pas ?  

On avait pourtant laissé une rue totalement libre pour les trafiquants. Sympa non ? Les chefs des trafics n’ont pas admis qu’on tue l’un des leurs.  Si une ville ne peut plus être épargnée par ces gens alors que la mairie est socialiste, béni-oui-oui, et pleine d’argent à mettre à disposition des immigrés, où va-t-on ? Ils n’ont pas de reconnaissance pour les gentils ?  Les « Fascistes auraient donc raison. Les banlieues en folie ne le seraient pas pour des questions sociales mais pour un sentiment de rejets du Gaulois par des immigrés musulmans devenus majoritaires et méprisants pour les « croisés » et ses lois ? ». Sidérant ! Mais la bondieuserie d’Ouest-France reste ferme sur ses a priori : grâce au football et aux performances de l’équipe majoritairement noire de la France, « le baume tricolore sur les cicatrices sera une première étape vers la guérison nationale » (sic). Car la crise des banlieues africaines des grandes villes française est une maladie de la nation blanche qu’on se le dise. Heureusement que le mot race disparaît de la Constitution ! Et tendons la joue indemne, s’il en reste une.  

Passons à un autre exemple de dériv et d’effet pervers.

Impossible de vendre un immeuble sans vendre le gardien avec, quand il y en a un. La loi est devenue tellement favorable à cette catégorie sociale, que tout est verrouillé en sa faveur, à charge pour les propriétaires de payer et de subir.  Et désormais, s’il n’est pas d’accord, impossible de vendre l’immeuble ce qui donne au gardien un pouvoir de négociation totalement disproportionné. Que faire quand l’acheteur exige que le sieur en question soit licencié avant l’achat ? Pas fou, l’acheteur : il ne veut pas reprendre l’ancienneté, les frais de départ à la retraite etc. Ce qu’il veut est simple : recruter des intérimaires et ne jamais garder le même plus de six mois. « La loi est intolérable ; alors soyons encore plus intolérables ». Le malheureux qui croyait avoir été merveilleusement servi par les gouvernements socialistes et ses « cadeaux au peuple » ne se rend pas compte que la précarité en a été l’effet pervers obligé. Que faire du gardien ? Négocier. Il est d’accord : il peut espérer un gros chèque et trois ans de chômage payé. Et c’est l’état qui paiera sous forme d’un accord négocié. Le vendeur jure mais un peu tard qu’il aurait du prendre des intérimaires au lieu de rechercher une relation de longue durée avec un salarié compétent et connaissant l’immeuble. Çà c’était l’ancien monde et ce paternalisme odieux que tout le monde méprise. Une vision bourgeoise du plus mauvais ton. Voici un chômeur de plus et un trou pour la sécurité sociale et les finances de l’Etat. On travaillera moins et mal en bas d’immeuble. Tout le monde haïra tout le monde : Les utilisateurs de l’immeuble qui n’auront plus le service d’un gardien efficace ; L’intérimaire qui passera son temps à se demander ce qui va lui arriver à la fin du contrat. Le gardien fainéant et cupide qui se retrouvera sans perspective d’emploi à la fin de sa longue période de chômage.  On a décrit l’hypothèse heureuse. Car si le gardien est teigneux ce seront les juges et les avocats qui pendant des années prendront le haut du pavé avec des frais et des charges considérables qui décourageront finalement les investisseurs loueurs.  Et n’oublions qu’une mairie inspirée pourrait préempter l’immeuble pour en faire des appartements pour immigrés à 1 millions d’euros l’unité, après conversion des bureaux en logement sociaux, ce qui aura l’effet d’endetter la ville pour des décennies tout en la privant des recettes associées à l’activité de bureaux. Qui a parlé de la préférence française pour le chômage et l’endettement ? Le nouveau « monde bienveillant » a fait décidément une rupture heureuse avec ces terribles bourgeois qui aimaient la discipline, cultivaient le respect des personnes et de la propriété et repoussaient la dette comme un expédient diabolique. 

Restons dans l’urbanisme pour un troisième exemple.

La Ville de Paris, toujours à l’affût d’initiatives anti-bourgeoises, mais propres à stimuler les démarches dites « citoyennes », un synonyme en novlangue pour « attrape-couillons », vient de lancer un vaste projet de « re-création » (on ne rénove pas un passé révolu, on recrée une ville enfin pertinente, sociale, écologique, etc.) du quartier Montparnasse, à Paris. Mme Hidalgo et sa garde rapprochée d’opportunistes, de fils à papa chrétiens de gauche, d’apparents malades mentaux, ou de rejeton du trotskisme banlieusard à tendances pédérastiques assumées, savent qu’ils sont haïs à hauteur du mépris qu’ils ont prouvé à l’égard d’à peu près toutes les catégories de la population parisienne. Tous les médiocres en difficulté croient qu’ils ne s’en sortiront qu’en se cachant derrière des projets plus grands qu’eux. Ils confondent audace et démesure, volonté et hubris, petits calculs et grands desseins.

Pour une bonne partie de la zone de « recréation », les choix urbains sont déjà faits et ils sont catastrophiques. La mairie veut interdire la voiture, électrique ou non, à Paris et pour cela a déjà entrepris deux types de suppressions de voies de circulation même lorsqu’il s’agit de grands boulevards :

-        Par élargissement des trottoirs,

-        Par création de double-voies de circulation réservées aux cyclistes.

De subtiles inversions de sens unique de circulation permettent de créer des trappes à voitures. Par exemple la place de Catalogne s’est retrouvée impraticable en supprimant une voie de circulation sur la rue Alain et la rue Vercingétorix.  On ne peut plus prendre ce chemin pour sortir commodément de Paris. Le trajet pour rejoindre le périphérique prend actuellement trois fois plus de temps qu’avant et bientôt quatre avec les nouveaux investissements prévus. Du coup la place est bloquée à certaines heures avec pollution sonore et gazeuse : merci pour les riverains, dont on se moque totalement. Eux-mêmes ne peuvent plus sortir travailler en banlieue.  Ils sont enfermés dans leur quartier. La mobilité n’est plus une fonction urbaine !

En même temps la municipalité a accepté la création, dans un tout petit espace, de 226 boutiques dont un centre Leclerc, de deux hôtels et demi de plus, avec une augmentation de près de quarante pour cent du trafic gare (autocars, voitures de locations, taxis, VTC, …) et un quintuplement du trafic du livraison des magasins, soit 200 camions en pointe dont un « 19 tonnes » tous les quarts-d ’heure, sans prévoir où les camions en attente de livraison stationneront. En vérité ils bloqueront les voies uniques de circulation imposées par la mairie. Plus rien ne sera possible pour personne. Le risque est de tuer les centres commerciaux après avoir fait fuir les habitants.

Toujours égaux à eux-mêmes, les sieurs Missika et Nadjovski, un opportuniste assumé et un autiste content de son petit vélo dans le ciboulot, les deux adjoints emblématiques de Mme Hidalgo, ont annoncé aux foules émues qu’ils envisageaient de mettre tous les boulevards avoisinants sur une voie, y compris l’avenue du Maine qui est une voie entrante stratégique pour Paris.  Réduire les voies de circulation de moitié en multipliant les besoins de transport est le genre de politique qui laisse des doutes sur la santé mentale des dirigeants parisiens. Il faut dire qu’ils veulent faire une autoroute à vélos, centrale, dans la rue du Ct Mouchotte. Du coup cette rue de 400 mètres où débouchent 5 ou 6 parkings, deux hôtels, une gare, une station d’autocar Air France, et deux centres commerciaux majeurs sera inutilisable pour complaire à 4% des usagers de la voirie. Les riverains ? Quels riverains ?

Tous les efforts faits depuis des dizaines d’années pour éviter que le quartier ne soit « un quartier de gare mal famé et répugnant » et pour qu’il devienne un quartier urbain et civilisé, seront réduits à néant.

Pratiquement toutes les décisions sont déjà prises, même si elles ont été partiellement remises à plus tard faute d’argent. L’équipe Hidalgo a ruiné la ville. On court vers les 7 milliards de dettes en dépit d’une hausse catastrophique des impôts depuis l’arrivée des socialistes. On maintient pour 2 millions d’habitants une équipe municipale (fonctionnaires et associations liées) de plus de 50.000 personnes là où Tokyo et ses 12 millions d’habitants se contentent de 12.000 employés municipaux.

Alors à quoi rime de faire appel à une société d’animation et d’enquête censée déterminer les desiderata de la population ?  Ce genre de sociétés vit dans la mouvance des mairies socialistes à l’aide de contrats plus ou moins fantaisistes mais dont la rondeur d’honoraires n’est pas perdue pour tout le monde. Technicité égale à zéro ; honnêteté à prouver. Voici donc quelques militantes socialistes, ex militantes probables des Cal, comité d’action lycéennes, auto bombardées « urbanistes » et organisant des visites à pied et des « réunions citoyennes ».

Ceux qui auront la chance inouïe de participer à ces « ateliers » (seuls les initiés les connaissent) verront avec envie les relevés de conclusion qu’on leur sert. Pas une contestation des projets réels (il faut conserver « la confiance de la mairie » qui a des politiques impopulaires à justifier et qui paie ces sottises). On apprend que les premiers « dialogues » ont montré que les vélos sont mal traités notamment sur la place de Catalogne (qui vient d’être saturée par les aménagements malthusiens de la rue Alain, mais cela il ne faut pas le dire et encore moins l’écrire). Ordre a visiblement été donné par la mairie de justifier l’autoroute à vélos que tout le monde juge désastreuse. Au terme de l’étude elle sera naturellement le fruit « d’un désir manifeste de la population » et les « citoyens » se seront exprimés de façon « unanime ». Quiconque s’exprime dans ces ateliers qui connait un peu les projets « doit laisser parler les autres », qui eux visiblement ne savent rien de ce qui est déjà décidé. On évoque la suppression totale de la circulation dans la rue de la Gaîté (Merci pour les riverains dont aucun n’est présent et qui découvriront bientôt qu’ils veulent unanimement la fermeture). En revanche on rétorque que les boutiques pornos de la rue sont du folklore local sympathique et que si les magasins de légumes de proximité ont disparu, c’est que c’est comme çà. On n’aura donc parlé, officiellement, que de limitations de circulation et de priorité aux vélos. Deux gugusses qui se font remarquer par leur soutien sans faille au discours de la mairie, s’ils ne sont pas en mission commandée et payée, font seuls « la réponse citoyenne à la démarche novatrice de consultation des Parisiens » qui fera l’objet d’un relevé de conclusions.  

Faut-il en rire ?

Un intervenant rappelle que la gare a été cachée justement pour éviter que le quartier ne souffre des troubles habituels du voisinage d’une gare et contredit l’affirmation de l’animatrice selon laquelle, il y a peu d’habitants. En fait il y en a plus de15.000 dans la zone de consultation, dont 4000 dans la seule rue Mouchotte. L’urbaniste ne le savait pas. Les droits de ces riverains ? Rien à cirer. Parlons plutôt des initiatives de culture agricole coopérative sur les trottoirs !

Cette enquête est une farce de bout en bout et une tentative frelatée de la mairie de tenter de justifier ses âneries idéologiques par la « volonté populaire » recueillie par une société amie financée par elle-même. 

Une malhonnêteté politique de plus de la part d’une mairie méprisant profondément les habitants (ses dirigeants n’ont aucune racine dans la Capitale, ni même en France d’ailleurs).

Ces trois exemples touchent à la ville et sont fort significatifs. Voici comment est gouvernée la France, dans la moiteur du bel été 2018 selon les méthodes du nouveau monde. Délitement social, immobilier et urbain sont les trois aspects de la même approche post soixante-huitarde, anti bourgeoise et socialisante.

On préfèrera nettement « l’ancien monde ». Jamais les effets pervers des nouvelles politiques des émules de Zazie, celle qui voulait être institutrice « pour faire ch… les mômes », n’ont été plus flagrants. Jamais les tentatives de faire oublier ces âneries n’ont été plus manifestes dans certains milieux politiques et médiatiques. Jamais la population, massivement trompée, n’a jamais été plus loin des prises de conscience nécessaires et des changements de cap indispensables.

Pour leur suicide collectif les Français ont choisi la mort lente. Le ridicule tue tout de même, mais à petit feu.

Macron : la difficile levée des hypothèques électoralistes

Le problème des processus électoraux est toujours la liquidation des promesses inconsidérées qu’on se croit obligé de faire, surtout quand on a fait sien le mantra : « j’ai dit ce que je ferai et je le fais », une grave erreur de gouvernance.

Cela parait loin aujourd’hui mais la faute démagogique originelle du candidat Macron, du point de vue national, même si le résultat électoral a été obtenu, est d’avoir faussé le vote avec deux promesses qui étaient deux achats de votes caractérisés, moralement et politiquement condamnables .

-          La suppression de la taxe d’habitation, pour 80 % de la population, afin de « donner du pouvoir d’achat », était une infamie que nous avons dénoncée comme telle dès son annonce. Elle lançait une dynamique incontrôlable, faussant des principes simples et admis (on doit contribuer au moins tous aux charges locales du lieu où l’on vit), des principes constitutionnels (égalité devant l’impôt, autonomie des collectivités locales) et creusant des déficits tous azimuts.

Emmanuel Macron ne parvient pas à dominer cette dynamique qui avale toutes ses tentatives de déboucher sur quelque chose de convenable. Il est coincé par le Conseil Constitutionnel qui n’admet pas que l’impôt soit payé par seulement 20 % des contribuables locaux ; il est coincé par le trou financier creusé, les tentatives de le compenser par des taxes nouvelles ayant périclité. La dette va s'accroître.

-          Le transfert des retraités vers les actifs est le genre de solution qui n’a aucun fondement rationnel. Dire, dans un pays où on a imposé un système de répartition qui veut que les actifs paient pour les retraités, que les retraités doivent restituer l’argent pour donner du pouvoir d'achat à ceux qui travaillent est une parfaite incohérence. Soit on recule l’âge de la retraite, avec une baisse des cotisations, soit on associe baisse des cotisations et baisses des retraites, soit on fait les deux, mais on ne prend pas le chemin injuste et stigmatisant qui a été choisi par pur électoralisme. Les retraités voient le pouvoir d’achat de leurs retraites baisser chaque année du fait de la non-indexation des retraites. Le retour d’une inflation supérieure à 2 % signifie une accélération de cette baisse. Agiter de surcroît, la perspective de la baisse importante des pensions de réversion, seules ressources des femmes qui ont choisi de rester au foyer, et qui sont généralement très basses, revient à ajouter l'infamie à l’électoralisme. On sait que la natalité baisse et que le remplacement des générations ne se fait plus, même avec les classes immigrées que l’on a massivement fait venir. Dire aux jeunes femmes : travaillez car sinon vous n’aurez pas de retraites est un message plus que discutable. Tout le monde sait, en matière de retraite, qu’il faut passer la date de départ à 66 ou 67 ans tout de suite, et supprimer tous les régimes spéciaux qui ne correspondent pas à des sujétions très particulières (essentiellement l’armée et la police). Au lieu d’attaquer bille en tête ces sujets cruciaux, le gouvernement a d’abord augmenter de façon totalement inconsidérée la CSG et il tente de faire passer l’idée que la hausse de pouvoir d’achat est bien effective pour la clientèle électorale qu’elle a séduite, en dépit du passage au prélèvement à la source, une redoutable imbécillité imposée par le Trésor et qui n’a aucun intérêt national.

L’achat de votes a été efficace. Les gogos ont voté. Mais ces mesures étaient malheureuses et il est politiquement moral qu’elles se retournent contre les équipes qui ont cru bon de les mettre en œuvre.

Comme d’habitude les élections présidentielles ont coûté entre 30 et 40 milliards d’euros aux Français et 2 018 après 2 017 verront encore une augmentation de la dépense publique et de la pression fiscale. Il est même annoncé que la période 2 017-2 018 verra une augmentation des impôts supérieure à la période 2 012-2 013, chef-d'œuvre de bouffonnerie antiéconomique de F. Hollande.

Ce désastre qui pèse naturellement sur tous les comportements actuels et pèsera encore plus dans le futur, ne peut pas être effacé par des exercices de Com’.

Toute la gymnastique présidentielle actuelle dans ce domaine est désarticulée.

Le service national d’un mois est une farce sinistre.

La construction de piscine à Brégançon est ridicule.

L’effort vers les d’jeuns lors de la fête de la musique était grotesque.

L’idée que la télévision publique a pour objet de développer le politiquement correct et proposer des images d'Épinal bien intentionnées, a été considérée comme une copie servile et inutile de l'Amérique. À juste titre.

La révision constitutionnelle tourne au ridicule avec des inclusions qui n’ont pas lieu d’être et l’absence des vraies réformes qui changeraient réellement quelque chose. Nous proposons depuis des lustres d’ajouter deux lignes :

-          Nul ne peut être élu dans une assemblée qui détermine sa rémunération et ses conditions d’emplois

-          Nul ne peut recevoir deux rémunérations de l’État ou des organismes recevant des fonds publics.

Morigéner les Italiens et accueillir au compte-gouttes des migrants, alors que l’Europe sombre dans l’insignifiance, était ridicule.

Le projet de budget européen massif, dont Merkel aurait actouillé le principe sous bénéfice d'inventaire, est injouable tant que la France maintiendra ses déficits budgétaires et commerciaux, et tant que les réformes fondamentales de la zone Euro n’auront pas été mises en œuvre.

La réponse à Trump, à Poutine et à l’ensemble des tyranneaux du moment (de Damas à Pékin) patine dans le verbiage et dans l’inefficacité à peu près totale. Le couple tant vanté Franco-Allemand se bloque du fait de l’excédent commercial allemand supérieur à 8 % qui est totalement contraire à la légalité internationale, et de l’absence presque totale de réduction de la dépense publique en France.

L’idée se développe que Macron parle trop là où il est impuissant et n'agit pas assez là où il en a le pouvoir.

On raconte dans les médias que les troupes LREM sont désorientées, car elles ne comprennent plus où l’on va. Elles ont bien raison. La liquidation boiteuse de promesses électoralistes ne fait pas une politique. Les beaux discours dans des lieux inspirés non plus. Emmanuel Macron a pris trois demi-mesures indispensables mais trop faibles :

-          Il a supprimé partiellement l’IF et liquidé l’intégration des revenus du capital financier dans l’impôt sur le revenu. Ces deux mesures étaient strictement indispensables. Vous n’investissez plus quand on vous prend les deux tiers du gain potentiel et que le résultat résiduel sera repris pourcent par pourcent le reste de votre vie. Tout le monde comprend qu’il aurait fallu totalement supprimer l’ISF et sortir les revenus locatifs de l’IR avec les mêmes règles que pour les revenus du capital financier. L’opposition entre capital financier bénéfique et capital immobilier néfaste est totalement ridicule. Tenter de raconter et justifier médiatiquement cette histoire est un effort désespéré et perdu d’avance.

-          Les socialistes depuis Mitterrand, avec aggravation sous Jospin et Hollande, ont bloqué les relations entre employeurs et salariés, sous prétexte d’un affranchissement qui n’avait pas de sens, en mettant les juges au côté des salariés abusifs. Emmanuel Macron a partiellement levé cette mise sous tutelle abusive. Mais là encore, trop peu, tout en cédant à la démagogie des ONG partisanes.

-          Le statut de cheminots qui permet de maintenir des sureffectifs démesurés qui tuent l’entreprise devait être supprimé. On ne l’a fait que pour les nouveaux entrants. Ce qui est une demi-mesure. Même si elle va « dans le bon sens ».

Les difficultés de la France sont si importantes, avec un risque si grand de retour de bâton violent dès qu’on quittera le sommet du cycle conjoncturel, et que les taux d’intérêt se remettront à la hausse, qu’il est plus que regrettable que les grandes mesures de fonds n’aient pas été prises.

-          Oui, il faut revenir aux quarante heures

-          Oui, il faut passer l’âge de la retraite à 66 ou 67 ans, tout en alignant tous les régimes de retraite sur celui du privé, sauf rares exceptions.

-          Oui, il faut revoir le droit de grève et le financement syndical

-          Oui, il faut empêcher que les municipalités puissent endetter massivement leurs administrés tout en poussant à des niveaux absurdes les prélèvements locaux, comme à Paris.

-          Oui, il faut réduire drastiquement le nombre des contrats de fonctionnaires, en renvoyant à la contractualisation l'ensemble des personnels actuels, sauf le 1 à 2 % d’encadrement stable qu’il faut maintenir et renforcer.

-          Oui, il faut réduire de plus de 250 000 unités en cinq ans les effectifs publics et parapublics.

-          Oui, il faut réformer lourdement le financement du chômage qui maintient trop de personnes trop longtemps dans la trappe à pauvreté subventionnée.

-          Oui, il faut réformer la couverture du petit risque et réduire les abus de la gratuité (personnes allant voir 30 ou quarante fois par an un médecin sans être malade ; abus d’arrêts de travail, médecine du travail inutile et trop coûteuse ; etc.).

-          Oui il faut réformer la gouvernance soviétique du secteur médical en France, avec un gonflement gigantesque des postes fonctionnels au détriment des postes opérationnels.

-          Oui, il faut déplacer massivement le financement de la sécurité sociale de l’entreprise vers les ménages, comme en Suisse. Un citoyen doit savoir dès le départ qu’il aura à payer quoi qu’il en pense et sa taxe locale et sa sécurité sociale mutualisée.

-          Oui il faut supprimer le SMIC national et revenir à des minima par branches et régionalisés, négociés par les parties prenantes, supprimant toute tentation d’augmentations politiques.

-          Oui, il faut transférer sur la TVA une bonne part des charges patronales.

-          Oui il faut baisser massivement les taux et étendre à tous l’assiette de l’IR.

-          Oui il faut se mettre en position de mener une diplomatie de la prospérité ce qui implique d’avoir des propositions de réformes lourdes de la zone euro (avec confiscation des trop gros excédents) et du système monétaire international.

-          Oui, il faut reprendre une politique nataliste en France.

A cela devrait s’ajouter quelques mesures de souveraineté afin de pouvoir retrouver la possibilité d’agir au lieu de subir.

-          Oui, il faut revoir le code de la nationalité et le code des étrangers, pour permettre une véritable intégration sans substitution de population, tout en palliant partiellement la crise de natalité.

-          Oui, il faut mettre fin au « gouvernement des juges », au « justicialisme » et à la pénalisation sans fin de la vie courante des Français.

-          Oui, il faut donner au souverain le pouvoir de surpasser les règles énoncées par le CEDH

Au lieu de se lancer franchement sur ces pistes où des réformes massives sont indispensables sous risques proches d’effondrement lors du retournement de conjoncture et de la hausse des taux, Emmanuel Macron fait du surplace tourne en rond. Sa boussole s’affole. Ses partisans sont désorientés. Les citoyens attendent, avec de moins en moins de bienveillance.

Macron paie sa campagne électorale démagogique et comme Hollande, la mollesse des réformes entreprises sous fond d’emprise aggravée de l’Énarchie Compassionnelle et de fiscalité aggravée de façon démentielle. Il doit donc s'exprimer devant le Congrès pour fixer un nouveau cap. Gageons qu’il essaiera à nouveau de gommer son image de « président des riches », et qu’il cédera à ceux qui lui demandent de marcher sur une jambe de droite mais surtout une jambe de gauche. Malheureusement la jambe de gauche est un pilon qui s’enfonce dans la bouillasse de la pauvreté et du chômage. Et la droite, affolée d’avoir été éjectée par des mesures totalement démagogiques qu’elle n’avait pas osé suggérer, tente de se relancer par plus de démagogie encore, comme ce coup de pouce au Smic qui a fait tant de mal à l’emploi dans ce pays.

Nous ne pouvons que lui suggérer d’ignorer ces approches de petite politique. La vraie question est de sortir la France de ses tares anciennes et de faire face aux nouvelles menaces qui sont déjà actives.

Plus questions d’enfantillages.

Argentine : monnaie et mensonges

La monnaie argentine est à nouveau sur le toboggan.  Comme d’habitude, l’examen de cette nième catastrophe monétaire ne fait pas l’objet d’une vraie analyse mais de postures. L’historien-économiste officiel Mario Rapoport en donne une nouvelle illustration. Il ment effrontément dans son analyse du passé comme dans son explication du présent.

Prenons le premier mensonge avéré qui concerne l’effondrement monétaire de la fin de siècle dernier. Les marxistes tiers-mondistes et les nationalistes argentins, deux composantes essentielles de l’opinion publique argentine, se sont mis d’accord pour affirmer que le FMI et les monétaristes américains, Milton Friedman en tête, le « pinochétiste » bien connu,  étaient la cause de ce grand malheur.  Tout le monde sait que nous ne faisons pas beaucoup de concessions au FMI depuis l’abandon des accords de Bretton Woods et que nous contestons beaucoup des suggestions de Milton Friedman et notamment sa défense des changes flottants.  Dans le cas d’espèce, il faut les réfuter les accusations qui les concernent.  

Il faut savoir qu’au début des années 70, l’inflation était telle, et la volonté d’en gérer les effets par des blocages divers tellement folklorique, qu’on en était arrivé à des situations totalement ridicules. Par exemple le prix des voitures étaient bloqués mais pas celui des volants. On vendait donc, à part, la voiture, au prix bloqué, et le volant, au prix libre, et le volant valait le même prix que la voiture. Naturellement on imposait que le volant soit acheté en même temps que la voiture. Le pays était hors de tout commerce international autre que de troc (on appelait cela la « compensation »)  et le marché des capitaux était totalement local, personne ne voulant risquer un sou dans une économie de ce type.

Pour mettre fin à cette situation et après les évènements politiques que l’on sait, les jeunes dirigeants formés à l’étranger qui prirent le pouvoir, au tournant des années 90,  décidèrent de mettre en place un « currency board », en s’appuyant sur les suggestions d’un économiste américain qui n’avait rien à voir avec Milton Friedman. L’idée, radicale et exotique, était d’éviter par ce moyen le retour à un financement monétaire exagéré de la dépense publique par la banque centrale.  Ce système très particulier et dangereux, imposait une parité fixe entre peso et dollar, la création de monnaie étant régulée par la balance des paiements. Le système a commencé par marcher très bien. L’inflation a cessé. Les exportations ont repris. L’Argentine est entrée dans la finance internationale avec de nombreux investissements étrangers. La prospérité a commencé à s’installer. Il faut savoir que l’essentiel des ressources d’exportation  provient, en Argentine, du Campo et qu’elles se finançaient depuis toujours en dollar, compte tenu de la faiblesse récurrente du peso. Peu à peu, les grands commerçants ont cessé de mettre leur fortune à l’abri aux Etats-Unis et une certaine normalité s’est installée en Argentine.

Qu’est-ce qui a fait sauter le système ? Les changes flottants. Dans un système de changes fixes, du type Bretton Woods, le « currency board » avait une chance. Lorsque le dollar a été projeté vers les sommets avec la crise faussement appelée « des pays émergents », les monnaies faibles ont successivement dévalué. Le real brésilien s’est effondré. Du coup, les prix, en dollar, des produits du campo devinrent impraticables pour exporter vers le Brésil, principal débouché. L’arrêt des exportations a provoqué l’arrêt de la création monétaire. Une déflation mortelle s’est installée en Argentine, avec des contournements folkloriques comme l’Argentino.

Pour essayer de tenir malgré tout, le temps que le dollar redescende, ce qu’il ne manquerait pas de faire, les autorités ont demandé l’aide du FMI qui au départ ne voulait pas y aller. Le « currency board » n’avait jamais été son idée. Et il n’y avait aucune logique à compenser un défaut structurel par des mesures conjoncturelles, traditionnellement associées à une déflation contrôlée, alors que le pays était déjà en déflation. Le currency board n’a pas de porte de sortie. On sait y entrer mais non en sortir, comme dans le cas de l’Euro.  La seule solution était une dévaluation massive du peso pour rendre à nouveau compétitif le campo. Les comptes en dollars ont été convertis de force en compte en pesos, après un épisode de « corralito » qui ressemble beaucoup à la situation imposée aux banques grecques, contingentant les sorties en numéraires. Puis on a tout cassé. Les investisseurs étrangers ont perdu très gros, de nombreux argentins ont été ruinés par la perte de la quasi-totalité de leurs avoirs, mais la dévaluation a permis de relancer les ventes du campo. Après un moment d’euphorie, le populisme a repris ses droits et nous sommes arrivés à nouveau à la situation traditionnelle en Argentine, après le règne détestables des Kirchner, qui se sont formidablement enrichis (les mauvaises langues les décrivent comme « pourris jusqu’à l’os », ce que nous nous ne permettrons pas de penser),  d’un pays sans monnaie avec fuite des capitaux et dévaluations ravageuses.   Et qui fait appel au FMI qui n’a strictement aucune autre solution à proposer, sauf à alimenter un puits sans fond, que de mettre sous contrôle la dépense publique.

Plutôt que de s’interroger sur les vraies causes des difficultés argentines, une ambiance populiste et socialiste qui n’accepte que des dépenses publiques non financées et espère s’en tirer avec l’argent des autres, après avoir vilipendé les investisseurs et les donateurs, avec une frénésie médiatique anticapitaliste, et une corruption majestueuse, les économistes officiels se croient constamment obligés par nationalisme étroit, d’entrer dans un travail de dénonciation totalement arbitraire de boucs émissaires étrangers. Diabolisation et mauvaise foi sont les deux mamelles de cette attitude qui ne mène strictement à rien.

L’Argentine est d’abord la victime d’elle-même et ensuite du système des changes flottants. Le FMI qui avait, rappelons le, comme seul rôle, de gérer les changes fixes, n’a rien à faire dans ce contexte.  Nous sommes à nouveau dans une phase de dollar fort. Les taux d’intérêts américains remontent. Le FMI ne dit rien. Mme Lagarde se contente de discours sur la libération des femmes dans le monde. On ne sache pas que la femme argentine soit particulièrement maltraitée. En intervenant en Argentine, le FMI servira à nouveau de bouc émissaire et permettra d’évacuer la tension politique liée à la gestion économique désastreuse qui y prévaut. Alors on veut que le FMI donne de l’argent, sans espoir de retour et surtout sans conditions. « Aboule le fric et tais-toi, pour la suite on te conchiera et on verra ce qu’on fait ». Voilà le résumé exact de la pensée forte de ce M. Rappaport.

Les journalistes français, conditionnés aux dénonciations du FMI, et capables de répéter comme des perroquets les pires articles de propagande, pourvu qu’elles sentent bon l’anticapitalisme primaire tiers-mondiste (il n’y a plus de couverture correcte de la situation de l’Amérique Latine depuis plus de soixante ans dans les journaux français,  le ton des élégances étant donné par le Monde Diplomatique dont on connaît l’inspiration fraîche, joyeuse et totalement indépendante du marxismes léniniste tiers-mondiste), répètent et répéteront encore les analyses des Rappaport du moment, sans jamais se soucier ni des réalités locales, ni des aspects délétères de la propagande qui règnent sur tous les sujets économiques dans ce continent, ni des mensonges caractérisés qui y sont régulièrement diffusés.

Dans un système mondial de changes flottants, il ne sert à rien de demander à la collectivité mondiale de financer un pays dont la politique malsaine, faite toute entière de dépense publique incontrôlée, conduit à une fuite devant la monnaie. Il faut exiger une réforme du système mondial des changes et imposer des règles de gouvernance strictes aux pays qui ont fait du laxisme pseudo social un mode de fonctionnement permanent.

Plus précisément la bonne attitude serait de s’opposer aux dérives de la politique mondiale des Etats-Unis et à la « chienlit socialisante et populiste », comme on commence à le dire devant les jolies photos des Black Blocs. Comment voulez-vous qu’un économiste officiel se risque dans une telle aventure qui le met en face des deux puissances majeures du moment ?  Et plus encore, un journaliste…

L'Administration française à l'épreuve de la digitalisation

Un exemple

Rien n’est plus curieux que la dérive des mots qui suivent des modes pas toujours parfaitement compréhensible. Prenez l’adjectif difficile, il est presque totalement remplacé par compliqué.  

« Macron fait face à une situation compliquée à la SNCF ».

« Pour les anciens taulards, la réinsertion est compliquée ».

« Eviter la relégation en seconde division  sera compliqué ».

« Depuis qu’il a perdu son permis, sa vie professionnelle est devenue compliquée ».

« Il n’aurait pas dû frapper son patron. Maintenant c’est plus compliqué ».

Pour vaincre la difficulté il fallait avoir des qualités. Seuls le mérite permet de vaincre ce qui est difficile. « Il a réussi quelque chose de vraiment difficile ». La complication mérite moins de vertus. Il doit y avoir une solution. Il suffit de trouver la clé.  Compliqué est politiquement correct car c’est à la portée de tout le monde avec un peu d’astuce et d’assistance.

Deux autres mots, récents ceux là, sont en train de sortir du dictionnaire des mots usités. Informatique et programmeur ont muté en digitalisation et codeur.

Pas un homme politique, ou un journaliste, qui, pour paraître branché, n’accable l’assistance sur les bienfaits du codage « qui doit être enseigné dès l’école primaire voire la maternelle» et les risques « de la digitalisation » qui est certes « la clé de l’avenir » mais « va faire disparaître de nombreux emplois ». Le nuage est la limite, s’il ne nous tombe pas sur la tête. L’algorithmique pour les nourrissons et l’intelligence artificielle (prononcez « aïyé » svp !) pour tous, telle est la voie de l’avenir. Et la voix des Macronistes soucieux d’imposer la transformation par la digitalisation à rythme forcé notamment à l’administration.  Celle-ci devra marcher au digit et à l‘œil.   Enfin à l’œil si l’on veut. Il est vrai que l’action syndicale exige désormais des larmes à tous les étages. Le personnel est épuisé. On se suicide tout le temps. Le climat social est de plus en plus susceptible de s’enrhumer.  On avait la langue de bois syndicale ; voici l’œil de bois syndical.  

Ce qui est sûr est que l’Administration se met très généralement le digit dans l’œil dès qu’elle s’auto digitalise. Certains ministères n’ont jamais été capables de mettre ne place un programme qui marche : la santé, la justice, les armées, les affaires étrangères donnent ainsi le spectacle de désastres aussi consternants que spectaculairement « disruptifs », autre mot qui est entré récemment dans le vocabulaire de l’homme de média conscientisé. Le Ministère de l’intérieur vient de s’y mettre avec une réforme brillante, digitalisé et tout et tout,  de la gestion des passeports et des cartes grises.

Plus question de guichetier  avec ces files d’attente intolérables où des assujettis accablés regardaient nos braves préposés discuter sans complexe de leur Week End, des prochaines vacances ou de la prochaine fête, pardon manif, en laissant les sièges vides derrière les guichets, sauf une malheureuse, accablée de travail, qui seule bravait l’afflux des numéros. Désormais tout cela a été codé, par des gens dont l’intelligence était sans doute un peu artificiellement gonflée, surtout quand on sait qu’ils ont choisi ANTS (fourmis en anglais) comme nom de site cloudesques (ou clownesques comme on voudra).

La petite histoire suivante donnera un aperçu des bienfaits de la digitalisation administrative à la française.

La scène se passe dans une mairie de province, pardon, « en région ».

-          Bonjour Madame, c’est ici les passeports ?

-          Oui Monsieur, bonjour, installez-vous. Quel est votre problème ?

« NB : dans notre monde compliqué, on a des problèmes. Des blèmes pour simplifier, probablement par ce que c’est la couleur du visage de l’impétrant au guichet) ».

-          Mon passeport est périmé et je souhaiterais le changer.

-          Mais Monsieur, la procédure est désormais sur internet. Il faut aller sur le site ad hoc.

-          Oui, je sais. J’y suis allé.

-          Vous avez pris votre rendez-vous ?

-          Non, car le programme a crashé et quand j’ai voulu recommencer, le système n’arrêtait pas de me demander un numéro de dossier que je n’ai jamais vu. Je suis bloqué.

-          Ah oui, ça arrive. Vous n’êtes pas le premier.

-          C’est pour cela que je suis venu avec toutes les pièces du dossier. J’ai tout : formulaire, timbre fiscal, photos, certificat de domicile récent, ancien passeport et carte d’identité récente, tout.

-          Mais je ne peux pas recevoir ce dossier.

-          Pourquoi ?

-          Parce qu’il faut passer par la procédure de rendez-vous digitalisée.

-          Pourquoi ?

-          Le système a été mis en place pour éviter des files d’attente épouvantables. Les flux sont régulés et mon chef est absolument impératif : pas de rendez vous, pas de traitement.

-          Mais je ne fais pas la queue. Nous sommes tous les deux seuls. Votre chef ne vous verra pas.

-          Ce n’est pas possible.

-          Vous êtes sûr que le système a été mis en place pour éviter les queues ?

-          Bien sûr. Vous constatez vous-mêmes qu’il n’y a plus de queue. Alors traiter mon dossier puisque ce brillant résultat a été atteint.

-          Mais ne soyez pas insistant. S’il n’y a pas de queue, c’est justement parce que le système l’évite. Alors il faut le respecter.

-          Mais puisqu’il n’y a personne et que le dossier est complet, vous l’avez-vous-même gentiment vérité. Il suffit de le transmettre.

-          Vous ne comprenez pas. Je n’ai pas le droit de le faire et mon programme me demandera un numéro de dossier qui devra avoir été créé par la procédure.

-          Votre programme ne vous permet pas de travailler même quand il n’y a pas de queue ?

-          C’est cela.

-          D’accord. Pourriez-vous me donnez un rendez-vous par la procédure qui évite de faire la queue.

-          Oui, bien sûr. Mais je crains que, vue la saturation générale, le rendez-vous soit éloigné dans le temps.

-          Quelle saturation générale ? Ce n’est pas le cas ici.

-          Oui, mais vous ne voyez pas ce qui est derrière l’écran. Ah voilà. Nous sommes le 12 mars, le programme me propose le 3 mai.  

-          Vous voulez que je revienne le 3 mai, presque deux mois, avec le même dossier ?

-          Oui, comme cela vous ne ferez pas la queue. Mais pas tout à fait avec le même dossier. Faites attention à votre quittance d’électricité. Vérifier qu’elle est suffisamment proche de la date du dépôt. Comme la photo.

-          Et il faudra combien de temps pour avoir le passeport ?

-          Je regarde. Il faudra environ un mois un mois et demi, après la date de dépôt.

-          Vous voulez dire qu’un passeport dont le dossier est prêt début mars ne pourra être disponible qu’à la mi-juin ? Quatre mois ! Et ce document coûte désormais 86 Euros !

-          Oui la digitalisation permet des progrès mais c’est cher.

-          Je pourrais passez quand je veux ?

-          Non la procédure vous enverra un jour et une heure de rendez-vous. Pour vous éviter de faire la queue.

-          On peut la changer, car je ne peux pas toujours prendre une journée de congés comme aujourd’hui ?

-          Oui mais il faudra attendre que l’ordinateur vous donne un nouveau rendez-vous. Si vous le faites en juin, vous risquez d’être convoqué en septembre.

-          Il faut que je prenne mes vacances en juin pour ne pas risquer d’avoir à les prendre en septembre ?  

-          C’est vous qui voyez.

-          Bon. Puis-je vous poser une autre question ?

-          Naturellement.

-          J’ai une vieille voiture qui ne peut plus retourner à Paris. Ais-je une solution ?

-          Oui. Prendre une carte grise voiture de collection si elle remplit les critères.

-          Quand elle est avec une plaque collection elle pollue moins ?

-          Non, mais elle est autorisée.

-          D’accord.

-          Mais j’attire votre attention sur le fait que le système des cartes grises est totalement défaillant. Des centaines de milliers de dossiers sont en attente.

-          Pour éviter aux demandeurs de faire la queue ?

-          On ne nous a rien dit. Mais avoir une carte avant septembre, c’est quasiment impossible.

-          Alors que faut-il faire ?

-          C’est réglé : rentré chez vous, vous prenez un rendez-vous  par ordinateur, ensuite vous suivez la procédure.

Macronisme : un curieux fond de sauce

Labellisé « président des riches » pour avoir pris une demi-mesure sur l’ISF et forfaitisé la taxation de l’épargne, Emmanuel Macron se tortille dans tous les sens pour décoller ce vilain sparadrap. Le fait de s’attaquer à la forteresse syndicale communiste qu’est la SNCF, aggrave encore les convulsions. LREM étant, pour les deux tiers, une organisation d’anciens socialistes, il n’est pas difficile de trouver en son sein abondant des candidats convulsionnaires pour lancer des ballons d’essais. Les soutiens initiaux étaient en général des socialistes durs, comme Pisani Ferry, et leurs idées particulièrement toxiques.

Le tout fait un fond de sauce assez peu appétissant. Trois mesures aussi vite annoncées que retirées en donnent le remugle.

-          Intégrer dans le revenu imposable la valeur locative de leur appartement pour les propriétaires ayant économisé pendant toute leur vie pour se loger était l‘étendard sacré de Pisani Ferry. Il a fallu éteindre l’incendie dès la campagne électorale présidentielle.

-          Remplacer la taxe d’habitation calculée sur l’empreinte économique de son habitation dans la commune par une taxation sur le revenu a tout d’un coup surgi sur la surface des eaux médiatiques, avant de d’être rapidement mis sous le tapis. Il est vrai qu’il faut bien transférer sur quelqu’un la « suppression » de l’imposition ancienne pour 80 % de la population, « cadeau électoraliste » fait sans scrupule lors de l’élection. Impraticable pour les étrangers, cumulative pour tous les multipropriétaires, et provoquant donc une exaction fiscale délirante, la mesure a été rapidement retirée.

-          Supprimer le quotient familial vient juste d’arriver pour être immédiatement ravalé devant le scandale. La natalité est désormais sur le toboggan grâce aux mesures Hollande contre la famille. Dans quelques années notre population va baisser. Et la seule chose que trouve à écrire, probablement sur ordre, un marcheur ex-socialiste de LREM, c’est : « Je suis Chiche de supprimer le quotient familial », symbole de la politique nataliste d’après-guerre déjà bien malmené par les hauts fonctionnaires qui considèrent que l’argent des Français est une « dépense fiscale » douteuse qu’il faut réduire. Dès l’origine il était parfaitement clair que la politique familiale n’avait pas un but redistributif. Il fallait casser ce tabou. Absolument ! Trois secondes pour obtenir un effet médiatique d’image. Avant que l’actualité ne passe à autre chose.

Ces trois bubons sont significatifs. Le fond de sauce macronien n’est pas très sain et la propension du Président à croire qu’il peut tout imposer pour de simples questions d’image est préoccupante. Bien sûr, ces trois mesures ont été rapidement éliminées du décor médiatique. Savoir que des mesures de ce genre bouillonnent dans le cerveau reptilien du macronisme n’est tout de même pas très rassurant.

Les Intouchables d’État de Vincent Jauvert - Robert Laffont

Depuis des lustres nous combattons la dérive antidémocratique gravissime qu’est devenue l’Énarchie Compassionnelle, c’est-à-dire la prise du pouvoir par les hauts fonctionnaires non seulement sur les rouages de l’État mais sur l’ensemble du champ politique et économique. Depuis des lustres nous militons pour que soient intégrés dans la Constitution Française deux articles fondamentaux :

-          Nul ne peut recevoir deux rémunérations de l’État

-          Nul ne peut être élu dans une assemblée qui fixe ses conditions d’emploi et de revenu.

Depuis que le couple d’Énarques Giscard-Chirac a pris les choses en main, la conquête de la sphère politique par les hauts fonctionnaires n’a jamais cessé. Il en est résulté trois conséquences :

-          La France a décroché par rapport au reste du monde de façon de plus en plus accélérée

-          Les taux de prélèvements sont devenus les premiers du monde, avec une dépense publique incontrôlable et les dettes en rapport.

-          Nous avons fait fuir les élites non-fonctionnaires et accumulé un chômage structurel phénoménal.

Nous avons montré dans de nombreux articles comment s’était faite cette transmutation de la France en bureaucratie invoquant en permanence les bons sentiments et son caractère irréformable. Le « coup d’État » qu’aura été l’élection d’Emmanuel Macron, basée sur l’exploitation d’informations confidentielles par des hauts fonctionnaires félons pour tuer la candidature Fillon, est en quelque sorte l'acmé de cette évolution.

Il était donc inévitable qu’assez vite paraissent un flot de livres qui feraient l’inventaire de l’incroyable privilégiature qui s’est installée dans le fromage de la République comme des rats repus et sans vergogne.

Les intouchables d’État de Vincent Jauvert - Robert Laffont, est un des plus complets, car il ose donner les noms, les montants, les mécanismes. « Je ne m’attendais pas à découvrir un tel déclin de l’esprit public, un tel mépris des règles éthiques ». Il ne s’attendait surtout pas à voir les revenus extravagants que certains couples, toujours autodéclarés « de gauche », ont réussi, sans mérite ni risque, à accumuler. Le couple Hidalgo se fait construire un appartement de 300 m2 Bd Raspail (valeur 4 500 000 euros). Le couple Parly a probablement accumulé en 17 ans plus de 10 millions d’euros de revenus. Globalement la haute fonction publique qui gagnait moins que les ténors du privé a pris sa revanche. De même que la rémunération médiane du secteur public est passée devant celle du privé (« les crises ? Connais pas »), celle des 1 000 hauts fonctionnaires les mieux rémunérés est également supérieure à celles 1 000 cadres privés les mieux payés. Et cela d’autant plus que la connivence entre finance, grandes entreprises du CAC et hauts fonctionnaires est devenue organique, les énarques prenant carrément la direction de la plupart des grands groupes français.

L’auteur est le premier à montrer combien la féminisation de la haute fonction publique a changé le décor. Le népotisme, les relations familiales, les amitiés sexuelles, les clans, ont remplacé les relations fonctionnelles. Ces clans familiaux enrichis qui se reproduisent de mère en fille (Parly puis Parly II) ou de père en fils (les Rocard naguère), se sentent totalement au-dessus de tout. Leurs membres passent de l’État aux entreprises parapubliques et retour, cumulant les rémunérations et les retraites, comme de l’administration à la politique, comme du public au privé. On les retrouve dans les instances dirigeantes des partis et aux sommets des postes politiques. Jamais on ne pose la question de la compétence. Jamais on ne sanctionne les dérives. L’argent vient de postes qui sont disponibles par la faveur du clan.

Le parcours de Parly II est tellement significatif. La voilà projetée par la faveur familiale au gouvernement. Elle tente une élection à la députation qu’elle rate. On la retrouve à la mairie de Paris avec Sautter. Puis elle file à Air France, où son mari a de l’influence. Elle finit par y gagner des sommes fabuleuses alors qu’elle n’y a rien fait de remarquable (52 000 euros par mois). Elle est recyclée aux Chemins de fer où elle dirige des finances qui se sont totalement effondrées sous son règne. Qu’importe ! La voilà Ministre des Armées. Elle fait comme son mari parti de tout ce qui compte comme comité Théodule  d’influence. Elle est lancée en ville comme l'était une Nahed Ojjeh !

On les retrouve partout. Rien ne leur échappe : la politique nationale, régionale, municipale, les groupes parapublics, les postes publics. Et la retraite du corps qui continue de s’accumuler, ce qui fait qu’à la fin des fins, on vivra bien. Sans avoir jamais montré la moindre qualité par des résultats probants.

Évidemment on n’évoque les personnes ici que pour ce qu’elles représentent de démonstratif. Mme Parly II est certainement très charmante et ne manque certainement pas de vista ni d'entregent.

Naturellement cette capture de l’ensemble de la sphère politique et économique supérieure, en sus de la sphère administrative, se fait dans le secret. Alors que les rémunérations sont devenues publiques pour le CAC 40, tout est secret dans la haute administration alors qu’on sait que les rémunérations de plus de 200 000 euros sont légion et que de très nombreuses organisations parapubliques, permettant de s’affranchir de toutes contraintes, ont été créées pour gagner encore plus d’argent.

Alors le livre a beau jeu de passer au laminoir les conseillers d’État qui monnaient leur carnet d’adresses, les hauts fonctionnaires du trésor qui se font recruter dans le privé pour expliquer comment ne pas payer d’impôts, les membres de la cour des comptes qui se répartissent les postes culturels les mieux rémunérés, les inspecteurs des finances qui deviennent banquiers d’affaires, les énarques dont les erreurs de gestion coûtent des milliards d’euros et qui ne sont jamais sanctionnés, des chefs de grands corps qui verrouillent tout pour éviter qu’on touche à leur privilège, les couples qui se font la courte échelle tout au long de leur carrière avec succès…

On a honte pour la France au sortir de cette lecture.

L’élévation de Macron, après celle de Hollande, est en quelque sorte le triomphe de cette main mise.

Ce que le livre ne dit malheureusement pas, c’est que l’effondrement français a été largement provoqué par cette dérive bureaucratique et la création d’une aristocratie prédatrice et népotique, obsédée par l’argent et le pouvoir, masquée derrière des postures compassionnelles ou socialistes, et à peu près totalement indifférente au pays.

Avec E. Macron nous sommes entrés dans l’ère de la pub à haute dose, de la communication permanente, de l’optimisme obligatoire contre les esprits chagrins, dans la mise en scène des succès formidables de l’Énarchie compassionnelle et suintante de démagogie, du triomphe joyeux des petits-maîtres et de la confusion des genres.

La haute fonction publique va vous en donner pour votre argent. Et s'enrichir à tout va sans rien réformer de profond.

Tout obstacle, toute initiative qui ne vient pas d’elle, sera mis sous le tapis. Aucune mesure réellement difficile ne sera prise. Adieu Fessenheim sacrifié pour rien (des milliards), adieu Notre Dame des Landes (un milliard), adieu L’expo Universelle. Dès que c’est chaud on laisse tomber. Pas une baisse de la dépense publique ! Pas une réduction d’effectif ! Pas une réforme de la démocratie française à espérer et surtout aucune remise en cause du pouvoir gangréneux et cancérigène des métastases de la haute fonction publique hors de son domaine réservé.

Derrière tout le cinéma et toute l’anglophonie macronienne, se cachent un grand vide national et la confirmation de l’étouffement et la mise à sac du pays par un clan et désormais par des familles abusives.

On peut se moquer du Maroc, de l’Iran et de Poutine.

Delenda est.

En écoutant Louis Gallois

Louis GALLOIS, qui va fêter ses 74 ans, n’est pas seulement le titulaire des plus belles oreilles de toute la communauté des Énarques. Il en est aussi un des éléments les plus brillants. D’une famille militaire installée à Montauban par son père et issu de la bonne bourgeoisie juridique du sud-ouest par sa mère, il entre à HEC puis à l’ENA avant de devenir administrateur du Trésor. Il joue la carte socialiste, entre au PS et connaîtra le coup de booster provoqué par l’élection de F. Mitterrand, bien qu’il opte vite pour le clan Chevènementiste, le moins cynique et le plus pragmatique. Il devient Directeur de l’Industrie, un poste crucial en France, pour le carnet d’adresses qu’il fournit. Passant par toutes les cases du mécano industriel parapublic français, de la Snecma à Airbus et à la SNCF, il est devenu président du Conseil de Surveillance de Peugeot, désormais dans le giron du gouvernement et du capital Chinois.

Ses options socialistes n’ont eu que d’heureuses conséquences sur sa carrière qui a été autant soutenue par le PS que par Chirac, Juppé et Sarkozy pour s’épanouir à gauche avec Hollande et aujourd’hui Macron. L’Énarchie ne connaît pas les frontières politiques. Les étiquettes ne concernent que les électeurs qui veulent bien y croire. La haute administration affichée « de gauche » et socialiste est trans-politique. De ce point de vue-là, l'élection d’E. Macron a rendu officielle une connivence qui était factuelle depuis des décennies.

Toutes ces carrières sont menées ès qualités et jamais en fonction des résultats. La SNCF accumulera les retards qui sont aujourd’hui dénoncés. Airbus connaîtra les difficultés que l’on sait. La SNCM coulera corps et biens après Seafrance. Le fret de la SNCF s’effondrera, ainsi que la santé de la majorité des autres filiales. L’image de sérieux de Louis Gallois n’en sera pas une seconde affectée.

Son engagement précoce dans le syndicalisme, à la CFDT, lui permet une connivence assez grande avec les syndicats. La consigne gouvernementale donnée est toujours la même  : pas de vagues. Il saura ne jamais faire de vagues.

Mais pas d’énarchie réussie sans compassion. Louis Gallois va devenir à la fois un des PDG les mieux payés de France et le plus engagé dans les causes sociales, suivant l’exemple de Louis Schweitzer, qui lui aussi a cumulé son engagement à gauche avec la direction très rémunératrice de Renault avant de prendre la tête de la Halde. Les deux se sont d’ailleurs succédé à certains postes. Sa vocation compassionnelle, Louis Gallois l’exerce en prenant la tête de la FNARS, fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale, qui se signale ces derniers jours en refusant l’enregistrement des immigrés clandestins qui séjournent dans ses centres.

Louis Gallois est un homme affable et sympathique, ouvert et abordable ; il n’a pas du tout l’orgueil délirant d’un Haberer par exemple.

C’est un haut fonctionnaire qui a tenu récemment un rôle éminent dans la formulation de la politique économique générale, puisque le Rapport portant son nom a fixé en partie les règles du jeu économique des gouvernements Hollande et qu’il était de la commission d’experts chargés de proposer les réformes du secteur bancaire.

Alors qu’une reprise économique modeste mais certaine est en cours, il était intéressant de l'entendre exposer ses positions sur une question qui intéresse presque exclusivement les Français et les instances économiques animées par des Français : la prospérité supporte-t-elle l’inégalité ?

La conférence a été aimable et rapide. Le thème principal : même si nous nous plaçons hors de tout contexte moral, la croissance doit être inclusive et ne laisser personne le long du chemin. Plus la croissance est lente, plus il faut être égalitaire. L’expression de M. Macron sur les « premiers de cordée » est mal venue. La théorie du ruissellement qui veut que la richesse parte de ceux qui la créent pour cascader est fausse. Il faut que la rémunération les pauvres soit toujours associée à un travail même minime car les tâches utiles sont en nombre infini, si on les subventionne, donc les sorties Hamon et Dray sont ridicules. Par exemple on peut remettre en marche les mirabelliers non rentables de la région de Metz et faire des confitures puisque les alcooliers ne veulent pas qu’on touche à leurs droits de distillation. Dans le Sud on peut faire essarter la garrigue. Ce faisant on peut éviter le chômage total de longue durée et permettre aux personnes de garder leur image d’eux-mêmes, en dépit des difficultés. Pour le reste il faut avouer qu’on a été jusqu’au bout du bout en matière de baisse des charges sociales sur le SMIC et que pourtant l’emploi ne croît pas au rythme de la reprise parce que l’enseignement et la formation professionnelle sont défaillants. Il ne faut pas cependant se décourager car même dans les banlieues il y a des tâches de dynamisme, comme Uber l’a montré. En revanche l’inégalité qui a été signalée par des rapports de l’OCDE et le FMI limite la croissance. La France n’a jamais su s'adapter depuis la crise du pétrole à la mondialisation. Cela explique l’effondrement de nos campagnes et petites villes qui ne vivent plus guère dans de nombreuses parties de la France que de transferts. Même aux États-Unis, le revenu de la classe moyenne inférieure a diminué. Donc il faut réfléchir aux inégalités et travailler à les réduire. Vive l’impôt et la solidarité et "à titre personnel, conclut le conférencier, je suis pour un impôt plus important sur les successions". La richesse doit aller à ceux qui la produisent mais pas à leurs enfants.

C’est tout ? C’est tout.

C’est gentil, mais c’est tout.

Rappelons que Louis Gallois est ce qui se fait de mieux en matière d’élite nationale, en même temps que d’énarchie compassionnelle. On est loin des petits-maîtres cupides, souvent en ménage, qui font carrière entre les postes publics, parapublics et privés, tout en cumulant tous les prébendes et privilèges possibles et imaginables, sans aucun mérite autre que de faire partie des bonnes sectes et des bons clans, parfois avec un zeste de népotisme pour corser l’affaire. On est loin des mêmes qui portent leur socialisme en bandoulière pour masquer ou alimenter leur carriérisme et leur cupidité. La sincérité de Gallois ne saurait être mise en doute. Ce brave homme veut le bien public. Nul doute là-dessus.

Comment se fait-il qu’on sorte aussi totalement déconcerté d’une telle conférence ? Après tout un petit prêche de temps à autre ne peut pas faire de mal. Qui ne peut être d’accord sur le fait que la croissance doit profiter à tous et qu’il faut faire des efforts pour atteindre cet objectif qui ne va pas de soi ?

La première raison est terrifiante : même le gratin de l’élite la plus en prise sur la formation de la décision publique n’a rien compris à la crise qui s’est formée au tournant de 1971. Rien ! Rien du tout ! ILS NE COMPRENNENT RIEN !

La baisse tendancielle de la croissance chaque décennie depuis les années soixante-dix ? « L’effet d’une baisse générale de la productivité ». C’est tout ? C’est tout ! Mais pourquoi diable la productivité se serait mise à baisser tout d’un coup ? Mystère. L’économie aurait été saisie de langueur, une forme de dépression dont on ne saurait comprendre les ressorts et qui s’imposent à l’observateur comme au dirigeant.

L’effondrement du monde communiste et la libération soudaine de milliards d’êtres humains désireux de participer à la fête économique de « l’après-guère » ? Connais-pas !

La conjonction des deux phénomènes, avec l’apparition de déficits colossaux et d’excédents parallèles, marquant un déménagement trop rapide des moyens industriels vers les pays d’Asie et de l’est européen et l’apparition d’une économie baudruche fragile et explosive ? Sais pas !

Du coup tout devient obscur et on multiplie les contradictions.

L’effet de contagion de richesses à partir des pays riches vers les ex-pays pauvres, avec le double mouvement d’imitation et de substitution, a bien provoqué une réduction phénoménale des inégalités. Le revenu en Pologne a été multiplié par quatre chez les diplômés. Le salaire ouvrier qui était de 100 euros environ en Tchécoslovaquie est désormais de 500 euros en Tchéquie. En Chine un directeur informatique à Shanghai gagne l’équivalent de 5 000 dollars par mois, quand son homologue militaire des années quatre-vingt était à 80 dollars. La croissance massive dans ces pays a bien réduit massivement les inégalités. Le revenu médian en Pologne est revenu au tiers de celui des Français.

Cet effet de réduction des inégalités a bien eu un effet de bascule. L’occident industriel a perdu une grande partie de son industrie qui s’est concentrée notamment en Allemagne et au Japon, avant de migrer vers les Chine, les dragons asiatiques et en partie l’Inde. Et il explique pour une bonne part la baisse relative des revenus des classes moyennes aux États-Unis et en Europe. Ouvrir totalement les échanges lorsqu’il existait une telle différence de potentiel garantissait cette évolution.

Avoir mis en place un système monétaire qui a multiplié les dettes et les fait gonfler l’offre monétaire à des sommets historiques ne pouvait qu’aggraver les choses. Du coup, les salaires étant bloqués par la compétition des émergents, cette création monétaire a inondé les « actifs », faisant s’envoler les prix de l’immobilier et les cours de Bourse comme des valeurs refuges, et provoquant des crises périodiques gravissimes qui ont tout aggravé.

Pas besoin d’aller chercher plus loin la stagnation relative de l’investissement qui explique la perte de productivité., résultante plutôt que cause.

Si les « possédants » voient leurs actifs grimper en valeur du fait des déséquilibres majeurs du système financier international, vous obtenez mécaniquement une croissance de l’inégalité de fortune avec ceux qui n’ont pas d'épargne.

Les salariés des groupes qui se sont mondialisés et surtout leurs équipes dirigeantes, qui ont branché leur rémunération sur les cours de Bourse, ont vu leur revenu grimper à des sommets vertigineux alors que le salaire de base croissait beaucoup plus faiblement.

Ces inégalités auraient été bien moins grandes si la croissance mondiale n’avait pas été gâchée par les errements du système monétaire international, si les pays émergents avaient dû maintenir des balances extérieures équilibrées, ou moins déséquilibrées et si les crises périodiques avaient été moins graves.

Militer pour une réduction des inégalités revient donc d’abord à professer des réformes du système monétaire international sur une base plus équilibrée et plus coopérative.

Mais là, il n’y a plus un Énarque. Et adieu la vraie compassion.

Il ne sert à rien de constater que la croissance s’est concentrée dans les grandes villes et de retomber dans les sornettes du livre de Gravier sur Paris et le Désert Français. Ce qu’on y constate, c’est une croissance résiduelle et résistante. Si l’organisation mondiale précédente avait pu être corrigée à temps, on aurait constaté une croissance bien plus grande et une meilleure tenue de la « France périphérique » comme on dit maintenant et une moindre difficulté pour les classes moyennes.

Il ne sert à rien de constater que partout en Occident les classes moyennes inférieures ont souffert. Mises en concurrence directe avec le milliard de personnes qui dans le monde sont sorties de l’extrême pauvreté, sans aucun frein ni aucune frontière, il ne pouvait en aller autrement.

De même la création d’une monnaie unique sans mettre en place les conditions organisationnelles d’un tel système ne pouvait qu’accroître les déséquilibres et donc les inégalités. Si d’un côté l’Allemagne prend des mesures radicales de redressement de la productivité pendant que la France fait exactement l’inverse, on s’aperçoit vite des conséquences : une pleine santé économique du côté de l’effort et un désastre du côté de la démagogie.

Le plus grand paradoxe est que Louis gallois est bien obligé de constater que le pays qui s’en est le plus mal sorti est justement celui qui a décidé de devenir le plus lourdement imposé et qui s’est doté d’un quadrillage administratif d’une taille obscène, associé à une réglementation étouffante.

Il a bien vu les méfaits de la surimposition des capitalistes français puisqu’il dirige le conseil de surveillance d’une grande entreprise familiale dont l’actionnariat familial a été ruiné par l’impôt et qu’il a fallu faute de capitaux locaux, aller chercher du capital chinois pour relever l’entreprise, avec le secours de l’état, ce qui a permis à l’énarque Gallois de disposer d’un poste, disons, bien rémunéré, qu’il n’aurait peut-être pas pu envisager dans un autre contexte fiscal.

Ne parler des inégalités qu’à l’intérieur d’un pays, sans voir la réduction des inégalités entre pays est déjà une forme de myopie. Ne pas voir que le socialisme a été la source principale de la pauvreté et des énormes inégalités de revenu dans le monde et en France, est un aveuglement. Ne pas comprendre que les délires monétaires ont jeté les économies occidentales dans des phénomènes spéculatifs grotesques et qu’il faudrait peut-être commencer à réfléchir à quelques réformes, est une forme d’inconscience. Ne pas voir que la surfiscalité française n’a profité qu’à la classe des fonctionnaires et des hauts fonctionnaires en particulier, et venir donner des leçons de morale aux « riches » est un miracle d’obscurantisme intéressé, quand ce n’est pas du cynisme.

Le ménage Parly, énarques claniques qui n’ont jamais rien prouvé, ni rien fait de particulièrement méritant, a probablement accumulé entre 500 000 et un million d’Euros de revenu pendant près de 15 ans. Sans prendre le moindre risque. Le ménage Hidalgo, selon le Parisien, a réussi à accumuler de quoi acheter un appartement boulevard Raspail de 300 m2. Valeur : 4 à 4.5 millions d’euros. Ces couples s’affichent naturellement « vraiment socialistes ». Naturellement les personnes ne sont pas en cause. Seuls comptent ici les mécanismes qui ont permis d’accumuler des fortunes sans risques ni mérites particuliers. Pour ne s’en tenir qu’à F. Parly, elle est parachutée aux élections législatives qu’elle perd. Pas de conséquence : elle revient dans le giron public. Elle va faire fortune à Air France, en quasi-faillite permanente où elle touche jusqu’à 52 000 par moi. Son mari gère les participations de l’État, dont Air France ! Conflits d'intérêts ? Elle entre à la SNCF où sous sa direction financière les dettes s’accumulent à un niveau intenable. Une hésitation de carrière ? Pas du tout. La voilà à la tête de la division « voyageurs ». Un bref instant puisque la voilà Ministre des armées. On a moqué Fillon et son épouse. Mais en comparaison, ce sont des bricoleurs et ils n’avaient pas de parachute doré en cas d’échec politique.

Les hauts fonctionnaires ne peuvent plus comme naguère, prétendre qu’ils gagnent moins que dans le privé. Ils se sont gorgés d’argent et de sinécures, simplement par captation parce que l’Énarchie est parvenue à tenir et le politique et l'administratif., ce qui est une atteinte massive à la démocratie. De même que tout le monde sait que les trois grandes crises de 74, 93 et 2 008 ont été payés par le secteur privé, le haut secteur public ayant continué à se goberger comme si de rien n’était.

En 1970 la rémunération moyenne des fonctionnaires était inférieure à celle du privé. Elle est désormais très supérieure. De même pour les très autres rémunérations. Si on enlève les quelques entreprises du CAC 40 (où les hauts fonctionnaires sont souvent dans les conseils d’administration), les rémunérations de la haute fonction publique sont supérieures à celle des patrons, avec la particularité d’être constamment croissante et de correspondre à des fonctions sans risques.

Si on veut mener une politique de réduction des inégalités en France, il faut commencer par une réforme de la Constitution qui sépare la haute administration de la politique. On ne peut pas être élu dans une assemblée qui fixe vos conditions de rémunération et de travail.

La seconde condition est de sortir de la surfiscalité et de la suradministration, avec une réduction progressive mais massive des fonctions publiques et la suppression de statuts tellement privilégiés qu’ils font honte à ceux qui en profitent.

La troisième est de réformer le système monétaire international et le régime des échanges pour imposer qu’aucun pays n’accumule des milliers de milliards d’excédents ou de déficits.

Un chauffeur de taxi marocain expliquait ainsi la nervosité des jeunes au Maroc : quelques familles verrouillent tous les secteurs. Rien à faire pour créer son entreprise sans se heurter à ces familles. Un autre, iranien explique les désordres actuels par le verrouillage de l’économie par quelques clans d’imams qui ont fait fusiller des dizaines de propriétaire de PME pour capter leur business. Plus moyen de créer quoi que ce soit sans se heurter à ces abusifs violents. La France est entrée dans ce mécanisme de frustration générale où quelques dizaines de familles de hauts fonctionnaires verrouillent tous les postes importants et règnent en plus sur le gouvernement, avec un cynisme clanique sans limite. De plus en plus d’élèves de l’ENA se marient entre eux. On devient énarque de père et de mère en fils et en fille. Le népotisme remplace progressivement la méritocratie. Hollande se faisant une coquetterie de tenter de placer ses maîtresses aux principaux postes de l’État est-ce vraiment mieux que Weinstein ?

Le sociologue politique qui se penchera sur l’histoire de la France entre 1970 et 2020 verra que ce demi-siècle aura permis à une mini classe de hauts fonctionnaires de s’emparer de l’argent et du pouvoir sur fond de déréliction nationale presque totale.

Il faut mettre fin à cette dérive. L’élection d’Emmanuel Macron qui est le symbole même de cette capture antidémocratique n’en montre pas le chemin.

Un aspect du drame français : l'agriculture

La télévision permet parfois d’ouvrir une fenêtre sur les difficultés de fond de la société française. Lors de l’émission L’Angle Eco, de F. Lenglet, on présente une ferme en Ukraine dirigée par quatre paysans français, exploitants d’une très grande exploitation de Haute-Marne, si mon souvenir est exact.

Dans l’esprit de déréliction et de médiocrité qui baigne l’information et la politique française, l’idée que des paysans français aient pu réussir en Ukraine est une éclaircie.

J’étais sur place à Kiev, au début des années 2000, lors d’un congrès rassemblant une multitude de paysans français qui avaient fait le voyage pour étudier les possibilités locales. Déjà, à l’époque, tous plaisantaient qu’on ne pouvait plus rien faire en France, et que le salut était là où le socialisme avait enfin disparu et où les possibilités étaient donc immenses.

Pour avoir écrit un livre sur la grande famine génocidaire de 1932 en Ukraine, il se trouve que je connaissais bien l’histoire de ces campagnes. Avoir réussi à faire des terres noires de tchernoziom, parmi les plus riches du monde, une zone de famine où moururent des millions d’enfants, de femmes, d’hommes et… d’animaux, seuls le Socialisme Réalisé pouvait le faire. Ce crime immense est caché en France et la seule préoccupation des historiens officiels n’est certes pas d’en parler mais d’éviter la qualification de génocide, tout en expliquant que le drame, surjoué, a été provoqué par les paysans eux-mêmes. C’est le fameux syndrome de Léon Chaix : occulter, nier minimiser, s’exonérer. Dans tous les cas mentir pour sauver la cause et de pas laisser d’arguments aux vilains.

L’agriculture ukrainienne, ancien grenier à blé du monde, ne s’est jamais remise de ces crimes atroces prolongés sur des décennies. Rappelons qu’il y eut une première famine en 1916-2017, puis une seconde en 1932-1934, puis une troisième en 1947. Au total, selon les chiffrages entre 6 et 10 millions de morts sur une population de 25 millions de paysans. Seul, Mao Tse Dong réussit à faire mieux lors du Grand Bond en Avant. Toutes proportions gardées, c’est comme si un « Vrai socialisme vraiment de gauche » avait liquidé toute la Région Parisienne, pour apprendre à vivre aux Franciliens. Un rien qui ne mérite évidemment pas un commentaire, jamais, nulle part.

L’agriculture ukrainienne en est restée comme pétrifiée. L’Urss a importé du blé américain. À La chute du régime génocidaire socialiste, les terres ont été réparties., dans des conditions pas toujours très nettes. Les Chefaillons du Parti en ont profité un peu plus que les autres. Tout le monde s’est mis d’accord sur un principe. On ne règle pas la question de la propriété de la terre. On accorde simplement un droit d’exploitation. Impossible d’exploiter utilement ces parcelles. Les nouveaux ayant droit n’avaient ni les capitaux, ni le savoir, ni les débouchés, ni les surfaces, pour mener une exploitation rentable.

La seule solution : permettre la constitution d’énormes fermes louées à des étrangers. On aboutit à cette situation étrange : les étrangers exploitants en apportant tous les capitaux et les savoirs utiles ; les locaux touchent les royalties en ne faisant rien. Les Ukrainiens intelligents travailleurs et motivés, souvent venus des villes, deviennent les techniciens locaux nécessaires pour faire fonctionner l’ensemble. Des multinationales achètent le blé, comme avant 1914, où une société comme Dreyfus pouvait acheter toute une récolte annuelle ukrainienne.

Ce qui frappe, lors du reportage, c’est la liberté. Ces paysans sont libres. Enfin libres. Il s’agit ici des paysans français. Ils peuvent enfin réfléchir, agir, réagir seuls devant les nouvelles réalités humaines et techniques. Et cela marche.

La France ? C’est foutu la France. « D’ailleurs notre exploitation ukrainienne a dépassé maintenant de façon irrattrapable notre exploitation française qui s’effondre progressivement ». Le socialisme et l'étatisme délirant français ont réussi, sans assassinat, à obtenir les mêmes résultats que les Bolcheviks. Ils sont fortement aidés par les Écologistes qui sont parvenus à tout bloquer. La France qui était le grenier agricole de l'Europe de l'Ouest n’est plus la première puissance du secteur. Elle commence à être dépassée de partout, y compris par les Allemands qui ont des sols pauvres. La Hollande, l’Italie, l’Espagne lui taillent des croupières épatantes. La grande distribution étrangle ce qui reste. La mondialisation a bon dos. Les paysans et les politiques ont voulu un régime totalement cadenassé. Ils l’ont. Les juges ruinent les propriétaires non paysans. Il n’y a aucune vraie liberté nulle part dans le petit monde de l’agriculture. On vise bas. On subventionne. On empêche. On subventionne. On surréglemente. On subventionne. Les paysans se pendent. On subventionne. Tout le monde s'effondre au milieu des applaudissements des Jocrisse. On vous explique que les Énarques Chirac et Lemaire étaient « a-do-rés » par le monde agricole. Et on espère que l’Europe va payer.

Avez-vous écouté les radios ce matin ? Mille voix viennent vous expliquer qu’il est formidable que le projet d’aéroport nantais soit arrêté, mais que l’inquiétude se porte sur le phalanstère de trois ou quatre familles qui se sont installées sans droit sur des terres où se pratique une formidable agriculture d'avenir. Refaire le Larzac en permettant à de nouveaux Bové de ne pas élever de beaux veaux…

L'agriculture-socialo-misérabiliste alternative et illégale, voilà ce qui arrache des larmes à nos journalistes. Et surtout pas de répression. Si on ne peut plus squatter et menacer en France, même quand les électeurs ont tranché, où irait-on ? Élections pièges à cons ! Tout le monde sait cela par cœur, dans les salles de rédaction.

Laissons ces sornettes pour revenir à nos paysans. L’affaire est claire. Aucun enfant ne reprendra de terres en France. Trop de haine, trop de passions politiques, trop de réglementations, changeantes qui plus est, trop de personnes qui vous disent ce que vous devez faire, trop de menaces, trop de contraintes de tout genre, trop de fiscalités, une MSA à caractère « fasciste », trop de complexité. Aucune liberté.

Pour Notre Dame des Landes, la solution est toute trouvée. Distribuer gratuitement des lopins aux Zadistes. Qui, comme en Ukraine, les feront exploiter par de vrais paysans organisés. Rien de tel que de transformer un militant en rentier, pour qu’il se mette soudain à défendre sa rente avec encore plus d’énervement que son idéologie partisane passée !

Mais pour cela, il faudrait sortir du justicialisme, dans notre système judiciaire, de l’étatisme, du socialisme larvé, des prélèvements sociaux hystériques et de la fiscalité confiscatoire.

Ce n’est pas pour tout de suite. Il faut encore quelques degrés d’effondrement.

En attendant nous pouvons tirer une leçon très utile et si simple : l’importance de l’organisation.

En Ukraine nous avons vu un grenier à blé devenir une terre stérile avec une organisation désastreuse. Toutes les réformes ont été essayées. Elles ont toutes marché. À chaque fois elles ont été abandonnées car contredisant trop l’idéologie du régime. On change de système et voilà que cela repart.

En France nous sommes en train de saler nos champs avec une énergie bureaucratique et socialiste phénoménale qui nous expulse du marché agricole mondial, où nous reculons chaque année avec des frémissements de bonheur en pensant à tout ce que les Zadistes vont pouvoir faire pour nous.

Et nous arriverons à faire de cette terre de paysans un désert aussi stérile que la campagne ukrainienne soviétique.

Encore un effort !

“Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes.”

Lorsqu’en 1997, j’ai sorti cette citation de Bossuet sur le forum du Monde, elle n’était pas aussi connue qu’aujourd’hui, reprise qu’elle l’a été, par exemple, par Eric Zemmour. Il est amusant ou consternant, comme on voudra, de se rappeler qu’elle accompagnait une réflexion sur certains sujets qui sont aujourd’hui encore au cœur de l’actualité.

-          Le SMIC

Le SMIC est une machine à créer du chômage structurel. Il fallait rester dans la philosophie de SMIG par branche et décentralisée par bassin d’emplois. Pourquoi ? D’une part pour laisser ces discussions au dialogue entre patronat et syndicats salariés. En transférant la fixation des minima aux gouvernements, on privait de matière première le dialogue social et on se mettait entre les mains de la démagogie. Les démagogues du « coup de pouce » n’ont pas tardé à se manifester et le salaire a cessé d’être le prix d’équilibre du marché du travail. Cela d’autant plus qu’on n’a pas cessé de le « charger », avant de cesser les coups de pouces devant les conséquences, et de le « décharger » artificiellement, en transférant les charges à d’autres. Le coût de la vie n’est pas du tout le même en province et à Paris et dans les autres zones de haut revenu. La conjoncture varie. Il est tout à fait normal que les décisions soient prises à l’échelon le plus opérationnel où le contact avec la réalité est le plus net.

-          La retraite

Il fallait revenir le plus vite possible à la retraite à 65 ans puis la porter à 67 ans. Cela fait maintenant quarante ans qu’on tergiverse. En ruinant le pays et maintenant les retraités, soumis à la double peine CSG augmenté de 26 % et inflation qui remonte à 2 %. 28 % de baisse de revenu en une année ! Et ceux qui avaient investi dans la pierre pour compléter leur retraite seront massacrés. Bravo pour la justice sociale !

-          La gratuité de la sécu

Tout le monde devrait savoir que la fausse gratuité, en vérité la séparation entre les payeurs et les bénéficiaires, aboutit automatiquement à un déchaînement des dépenses qui devient vite intolérable. Il suffit de se remémorer « la gratuité du pain » édictée par Fidel Castro pour montrer que le socialisme c'était la fin de la faim. Au bout de trois jours, les paysans ont commencé à donner du pain à leur cochon et d’une façon générale la demande s’est envolée. Le gouvernement n’a plus pu payer. On a condamné à mort et exécuté quelques paysans et quels consommateurs abusifs, et on a mis fin au système. Ce type de gratuité a toujours le même effet : constriction du producteur et disparition de l’offre ; débordement de la consommation que le payeur public ne peut plus payer. Ajouter une organisation soviétique et vous mettez par terre le secteur où s’exerce la gratuité. Voici donc qu’il n’y a plus de médecins, qu’on attend des mois une visite chez les spécialistes, que les erreurs médicales deviennent légion, qu’on accouche à 40 km de chez soi, que tous les médicaments sont produits à l’étranger selon des normes qu’on préfère ne pas trop regarder de près (L’Inde et la Chine ont désormais le monopole des excipients et d’une bonne partie des molécules), alors que les populistes vomissent la mondialisation (sauf quand elle permet de retarder l’explosion de la sécu).

L’attaque de Juppé contre la partie sécu du plan Fillon a montré que toucher à cette vache sacrée avait des effets électoraux monstrueux. Alors laissons mourir en paix le remarquable système de soins mis en place depuis le XIXe siècle.

-          L’orthographe

Depuis mai 1968, elle est « fasciste » et le moyen de la « reproduction sociale » et « du gonflement des inégalités ». À peine 10 ans après 68, à l’Institut d’Etudes Politiques de paris, les maîtres de conférences et professeurs ont reçu une directive de la direction exigeant de ne plus tenir compte des fautes d’orthographe. Maintenant on ne veut plus de dissertation parce que les élèves n’ont pas été instruits de cette discipline. Il est vrai que les dernières que j’ai pu corriger présentaient des défauts incroyables : jusqu’à 50 fautes dans 8 pages ; pas de plan ; des fautes de français à n’en plus finir ; des mots à la place d’autres. Quand on se rappelle des règles « zéro pour 5 fautes », « pas de correction après la dixième faute », cela faisait bizarre.

Nous avions dit en 1997 que le système scolaire était dans une spirale descendante, les nuls engendrant de plus nuls encore dans le corps enseignant. Aujourd’hui la masse des « enseignants ignorants » veut mettre à l’index ceux qui ont de l’orthographe et qui sont un reproche quotidien ! On s’est effondré dans tous les classements. Et les demi-intellectuels (demi est plutôt emphatique) de gauche qui peuplent les médias continuent à chanter à tue-tête : « reproduction sociale » et « gonflement des inégalités » pour critiquer et empêcher toute mesure de redressement.

Sur ces quatre sujets la classe médiatique et les politiques ne veulent pas céder, alors que le gouffre s’est ouvert sous leurs pieds (chômage délirant, déficits abyssaux, déserts médicaux, ruine des retraites, dégringolade culturelle absolue et relative).

Tout était connu il y a vingt ans. Mais dès 68, il y a un demi-siècle, on savait quelles seraient les conséquences. Comme on savait que le déchaînement de la pornographie et de la libération sexuelle se retournerait contre les enfants et les femmes. Il y a eu Dutroux et la réaction contre la pédophilie. Désormais on « dénonce son porc » et on fait des reportages télévisés sur les « frotteurs du métro », en même temps que les suprémacistes musulmans dénoncent la société occidentale corrompue et fait sécession.

Mais oui, l’immense Bossuet, probablement le dernier grand maître de la langue française, qui savait dire en dix lignes ce qui prend un livre entier aujourd’hui, avait raison. Dieu rit peut-être. Pas nous !

Perseverare diabolicum !

Amen.

Les Énarques compassionnels : de sacrés fortiches

On assiste, en ce moment, à une propagande hyperbolique soulignant que l’action des Énarques qui nous gouvernent « nous font passer dans une nouvelle ère » et que des problèmes anciens seront bientôt totalement résolus, comme le déficit de la Sécu (grâce à la hausse du prix de vente du tabac et à la suppression des allocations familiales aux riches !) et que contrairement à ce que prédisaient les grincheux, nous entrons dans l’ère de l’Europe qui protège (les détachements de salariés aux conditions du pays d’origine, se feront d’année en année et non plus tous les deux ans, ce qui ne change exactement rien : on fera deux contrats au lieu d’un !).

On serait donc passé une nouvelle fois de l’ombre à la lumière. Avant, ces propos outranciers jusqu’au ridicule étaient tenus par des hommes politiques un peu trop inspirés. Ils le sont toujours. Maintenant les journalistes flagorneurs ont pris le même pli. Ils chantent les louanges du nouveau Messie Interplanétaire sans qu’on les sollicite. L’affaire serait charmante si quelques réalités saumâtres ne venaient troubler ces marivaudages.

La pénurie de lait.

On a du mal à croire que la France des torrents de lait européens soit désormais privée de lait, de beurre et de fromage. Mais si, mais si ! On a même réussi cela ! Nos félicitations aux petits-maîtres en France comme en Europe qui nous ont concocté cette singularité.

La pénurie de médecins

Évidemment, lorsqu’on méprise et que l’on saque les médecins, ils finissent par disparaître. Le tiers payant est la goutte qui fait déborder le vase. Il est devenu absurde d’être médecin généraliste. Alors on voit les calicots fleurir partout, notamment en Bretagne : « on cherche médecin ; nombreux avantages ». Si on veut payer le médecin libéral moins que le plombier, comment croire que les vocations vont se multiplier ?  La gratuité, sur tout marché, conduit à la répression du producteur et la constriction du consommateur. La collectivisation des coûts de médecine et leur gestion soviétisée ont abouti à la disparition des généralistes. Nos félicitations aux petits-maîtres qui nous ont concocté cette particularité.

L’excès d’éoliennes

Tous les spécialistes savent que les éoliennes sont un désastre à multiples facettes. La technique n’est pas rentable. Le coût de la puissance installée est sans rapport avec la production utile, c’est-à-dire utilisable au moment où on en a besoin (on stocke très difficilement l’électricité). Le fait de l’acheter à tarif fixe subventionné, même quand on n’en a pas besoin, ruine le pays. Les paysages sont gâchés sans raison, comme la vie du voisinage. Tout le monde a compris en Europe qu’on ne peut guère dépasser la satisfaction de quelque pourcent des besoins. Avoir fait une loi imposant la construction de machines importées en quasi-totalité, et assurant des rentes de situations aux paysans, est une saumâtre imbécillité à laquelle il serait heureux de renoncer sans délais. Les escroqueries sur ce marché sont d’ailleurs la règle. Cela moraliserait l’ambiance.

On cite le cas du Danemark pour montrer un, pays qui a réussi sa « conversion au renouvelable ». L’exemple n’est pas significatif car toute l’énergie non éolienne provient des… pays voisins. Le pourcentage d’éolien dans la puissance installée, dans ce cas, n’a strictement aucun sens.

Le cycle du feu rouge à Paris

De 1960 à nos jours, on a vu fleurir à Paris des feux à tous les carrefours, puis au milieu des tronçons de boulevards et de rues. Un marché juteux, réservé aux mêmes qui touchaient une belle rente de situation et une pratique qui alimentait la rumeur de commissions aux édiles de la ville de Paris (ce que nous ne pouvons croire). Seulement voilà : on n’a plus le moindre endroit où coller un feu. Que faire pour ne pas perdre ce juteux machin ? Facile : il suffit de les désinstaller progressivement. Faire et défaire, c’est toujours faire. La Mairie d’Hidalgo, la foldingue inspectrice du travail devenue mairesse par une étrange faveur hollandaise, a compris le système et pris les décisions en conséquence.

Au passage notons que l’appartement de 300 m2 Bd Raspail de notre charmante immigrée espagnole de première génération témoigne qu’on peut gagner très gros en politique (à 15 000 euros du m2, on voit la belle pelote que représente un appartement de 300 m2) même quand on est un fonctionnaire de bas niveau, (mais le mari est un énarque) ; gageons qu’il n’y aura sur le palier ni immigrés, ni Roms, ni alcooliques dignes des Anneaux de Bicêtre,

Remplacer des taxes abusives par de nouveaux abus

Comme nous le savons tous, nous avons l’inspection des Finances la plus majestueuse et révérée en France. On nous l’envie dans le monde surtout lorsqu’il s’agit du sein immaculé des saints : le Trésor. Le malin Eckert, petit prof de maths de province voulait être ministre. Nommé (parce qu’il avait une grande gueule sur un corps épais et qu’il dégueulait avec énergie contre le capitalisme infâme) à la tête de la Commission des Finances de l’Assemblée, il y fit passer un amendement qui aujourd’hui coûte 10 milliards à l’État français. Nommé au budget où il a été silencieux comme une carpe pendant toute sa tenure, il n’a évidemment rien fait pour arrêter les frais au plus vite. Tous les Énarques du trésor se sont couchés à plat ventre comme des limandes. Ils se demandent seulement par quel nouvel abus on pourrait éviter de rembourser (ou comment faire payer le remboursement par quelques autres victimes). Les braves gens ! Dix milliards, c’est cinq années d’Impôt sur la fortune immobilière …

Les nouveaux malheurs de Sophie (chez nos bien-aimés dirigeants)

J’espère qu’un écrivain de talent racontera l’histoire étonnante de la très intéressante Nahed Ojjeh qui couvre toute la période de Mitterrand à nos jours. Fille du Général Tlass, un boucher syrien qui a commis quelques crimes contre l’humanité pour établir et maintenir le pouvoir des Assad, le responsable des services secrets du régime et à ce titre principal parrain de la Bekka, pour toutes sortes de trafics et notamment la drogue, la belle Nahed avait épousé Akkram Ojjeh, d’âge avancé, principal acteur dans le jeu des commissions entre la France et le Moyen-Orient sunnite. Lorsque l’Alzheimer frappa ce grand humaniste, l’épouse éplorée chercha à Paris, dans notre belle administration médicale, un éminent neurologue pour expliquer qu’il fallait lui confier désormais les rênes à elle, au détriment des autres ayant droit. Un don colossal de la part d’une de ses fondations et quelques suaves satisfactions données à un fonctionnaire médecin chercheur plus tard, l’affaire été réglée.

On vit une singulière coutume se répandre dans le tout-Paris. Lorsqu’un homme en vue se mettait à porter des chemises roses, on savait que la belle avait fait une nouvelle conquête. Certaines de ces personnalités des affaires, du journalisme ou de la politique ont été cités dans la presse comme ayant fait un bout de chemin. Rien que du premier choix, souvent énarque ou fonctionnaire mais pas seulement. Après le moment d’égarement, ont suivi hélas, dans bien des cas, des revers familiaux ou professionnels bien tristes. Merci pour le moment !

Nahed a toujours été une convive parfaite et ses salons ont été fréquentés pendant des lustres par tout ce qui compte à Paris. Elle a, par ses dons, honoré la France et pas seulement quelques Français, de sa fortune.

Seulement voilà : la Syrie est en guerre et le statut diplomatique de la belle, vivant à Paris en franchise de tout et notamment d’impôts, a disparu. La Dame a donc demandé la nationalité française. Un cas unique pour une milliardaire. Elle lui a été refusée, après quarante années de services rendus « de vivo et de argento ». Et voilà qu’on inculpe son frère comme intermédiaire dans l’affaire Daesh-Lafarge. Il est vrai que la famille Tlass était au carrefour de tous les intérêts croisés entre la France et la Syrie et possédait des parts de la filiale locale de Lafarge. Nahed est fâchée. Très fâchée. On le comprend. Tant d’assiduité en vain, c’est moche. Il paraît que Valls est à la source de ces difficultés. Que s’est-il passé ?

Souhaitons le meilleur à Nahed, car elle a beaucoup donné. Mais quel éclairage détonnant sur la vie des élites administrativo-médiatico-politiques qui nous dirigent et la facilité extrême avec laquelle ses membres se laissent, disons, séduire, voire griser.  Puis jettent au panier ce qu’ils ont adoré au temps où il y avait quelque chose à gagner.

Le retour du complexe de Zorro

La cote de popularité d’Emmanuel Macron s’effondre au fur et à mesure que la démagogie exagérée de sa campagne apparaît à tous, y compris aux niais qui ont voté les yeux fermés, sans rien lire de son programme. La hausse gigantesque  de 25 % de la CSG apparaît pour ce qu’elle est : une hausse de plus de la pression fiscale. Les contreparties démagogiques qu’il avait annoncées, autant d’achats de vote, s’effilochent au fil du temps. On est revenu au Hollandisme de base : raboter les dépenses et éviter toute réforme de structure, tout en lançant du sable aux yeux des nigauds.

Les Français ne voulaient plus d’une alternance gauche droite, avec des mesures de plus en plus radicales divisant de plus en plus profondément le pays. C’est vrai. Emmanuel Macron a exploité parfaitement ce sentiment.

Le risque, on le voit est celui de la pusillanimité.

Les socialistes, lors de leurs quatre passages, ont mis l’entreprise sous la tutelle des salariés, en leur donnant le renfort institutionnel des juges, dont on sait que nombre d’entre eux sont « rouges », plutôt vifs. Un salarié malveillant ou simplement mal embouché peut agir contre l’entreprise à peu près totalement à sa guise. Le congé maladie bidon, les menaces pénales pour harcèlement, l’impossibilité de sanctionner l’indiscipline, la paresse et même le vol (des juges ont refusé de poursuivre une comptable dans l'entreprise que je dirigeais qui était partie avec la caisse !), ont tout autant que l'impossibilité de licencier sauf à se ruiner, mis KO bien des PME. La vraie réforme est de supprimer la notion de délit de licenciement. Licencier est normal, soit que les projets tournent mal ; soit que l’attitude du salarié est intolérable. Au même titre que recruter. Que l'on demande à l’entreprise une participation aux frais de reclassement est une chose. Transformer les relations sociales en terrain de jeu pour les juges en est une autre. Barémiser la « faute », en fait inexistante, est une manière de dire au salarié douteux : voilà ce que tu toucheras de façon certaine. L’incertitude de la justice limitait un peu les abus. La certitude d’un gain quasi automatique les multipliera. La pusillanimité est de faire semblant d'annoncer un changement radical alors qu’on ne fait qu’entériner un abus général, en interdisant simplement les jugements intolérables.

La question de la directive des travailleurs détachés est du même tonneau. Les effets nets négatifs de la directive n’ont jamais réellement été évalués. Les « dommages » sont probablement nuls et l'effet sur le chômage est non évalué précisément et sans doute inexistants, en tout cas minimes par rapport à d’autres causes. Passer de deux ans à un an la durée d’un détachement ne changera exactement rien. Cela ne vaut certainement pas une crispation diplomatique avec la Pologne, avec le degré de violence verbale que l’on constate.

Dans les deux cas on soulève des problèmes doctrinaux fondamentaux : ici le sens profond du droit du travail ; là l’Europe « protectrice ». Pour accoucher de minuscules souris. On se gardera bien d’évaluer les conséquences. En France, on ne parle d’une difficulté que lorsque le gouvernement a décidé de faire une réforme. On l’a encore vu avec le RMI ; intouchable sauf quand on a voulu créer le RSA. Et on ne cherche jamais à savoir l’effet réel d’une mesure. Les objectifs du RSA ont été totalement perdus de vue. L’argent coule à flots. Le pays coule. Tout le monde s’en fiche. On découvrira que le RSA est une trappe à chômage de longue durée lorsqu’on inventera un RAST (revenu à vie sans travailler).

Claude Allègre avait souligné le « complexe de Zorro » qui semblait animer Sarkozy qui s’était lancé en début de mandat dans une série de combat douteux, les infirmières bulgares ou surtout la TVA des restaurateurs. « Quels résultats ? On ne sait pas ! Passons à autre chose ». 

Jouer au fortiche en début de mandat n’est pas la marque des forts.

Le rôle des politiques n’est ni de complaire ni de se faire plaisir mais de trouver de vraies réponses à des problèmes difficiles. La politique n’a pas besoin de marqueurs mais de résultats.

Plutôt que de dégoiser pendant des heures sur les conséquences sur la communication du Président et son image des derniers évènements, les radios et télévision devraient plutôt documenter et éclairer les difficultés et les solutions possibles. On ne moque totalement de savoir si la cote du Président sera un peu plus négative ou un peu plus positive. Mais on aimerait bien qu’on nous chiffre l’effet d’un raccourcissement à un an des détachements (sachant que deux détachements d’un an font un détachement de deux ans !). Ou qu’on nous explique pourquoi licencier est un acte pénalisable, si recruter ne l’est pas. Le « recrutement à vie sauf sanction » est une absurdité digne d’un adepte de la Révolution Bolivarienne, pas d’un pays à l’origine de bien des innovations et longtemps conquérant.  

On aurait pu faire l'économie de tout ce cinéma.

En relisant « La mondialisation heureuse » d’Alain Minc

Lorsque les mouches ont changé d’âne, après avoir compris qu’Alain Juppé était hors course et qu’il fallait se précipiter vers Emmanuel Macron, un des premiers migrants fut Alain Minc, légèrement décrié pour un amour de la mondialisation, puis étrillé par la dépression de 2008-2009 et la stagnation qui s’en est ensuivie. La réaction « populiste » de droite comme de gauche exigeait d’ériger un rempart et vite.

Ce goût pour les Énarques politiciens est tout à fait étrange pour qui s’amusera à relire « La mondialisation heureuse », paru chez Plon en 1997, 20 ans déjà.

« La mondialisation impose sa dynamique : davantage de marché, des États sur le recul, ». Pas de chance une grave crise du système des changes flottants se déclenche peu après la parution du livre, appelée à tort « crise des pays émergents », alors que c’était une première explosion de l’économie baudruche qui affolée s’était repliée à toute vitesse vers le dollar, provoquant une réappréciation totale du rôle des marchés financiers dans moult pays et une première intervention massive des banques centrales, c’est-à-dire de l’État. La crise de 2001 et surtout la récession suivante allaient provoquer l'effondrement des marchés et le cadenassage de la finance par les États. Jamais l’emprise des États par la monnaie, la réglementation et les impôts n’a été plus sévère.

On pourrait récrire la phrase : « la dynamique détestable d’un système monétaire dysfonctionnel a provoqué le contrôle serré des marchés et une extension massive du rôle de l’état ».

Alain Minc poursuit : « L’avenir n’appartient ni aux emplois publics ni à la gestion administrée ni aux bureaucraties, ni aux mécanismes centralisés. Et nous seuls au monde à accroître le poids des emplois publics ». « Le pays unanime s'enorgueillit de son service public à la française, sans s’étonner de voir la SNCF crouler sous les dettes au moment même où la Bundesbahn va être privatisée ».

Cette remarque est, elle, parfaitement fondée. Malheureusement les Présidents Énarques Chirac et Hollande, aggraveront tout, le malheureux Sarkozy s’épuisant dans des demi-mesures d’apparence ou de détail. Entre un million et un million cinq cent mille emplois publics ou « quasi publics » pour reprendre la terminologie d’Alain Minc, seront créés dans les 20 années suivant la parution du livre. La France se retrouvera à 56 % du PIB de dépenses publiques (120 % de la valeur ajoutée du secteur marchand), un niveau de prélèvement fiscal communiste, et une dette irrécouvrable de 100 % du PIB pour la partie publique et 400 % pour la dette globale, avec 5 à 6 millions de chômeurs.

Quant à la SNCF, qui croule sous un statut des cheminots et des pratiques managériales qui interdisent tout espoir de productivité, sans parler de rentabilité, elle s’effondre sous la direction d’un dirigeant qui ne dirige rien (sa seule mission est d’éviter la grogne sociale, c’est-à-dire les grèves Juppé), multipliant les accidents, les retards, les abandons de lignes, le pourrissement du réseau francilien, et les dettes. L’incident du Week-End qui a vu une gare bloquée pendant quatre jours lors du moment de pointe des migrations vacancières est une forme de feu d’artifice dans le domaine de l'incompétence technique et de la faillite commerciale.

Du coup on ne comprend plus très bien les choix politiques d’Alain Minc. « Plus jamais d’Énarques » aurait dû être son slogan. En choisissant Emmanuel Macron, il a soutenu le pronunciamiento des hauts fonctionnaires et l’énarchie triomphante est partout. Mme Parly, Ministre de la guère (comme on dit dans les casernes), faisait carrière à la SNCF où elle a couvert de sa sagacité la dérive financière mortelle de la société publique. La ministre des transports a exactement le même profil, mélangeant l’engagement socialiste et les carrières à cheval entre haute fonction publique et entreprises nationales. On s'étonne du manque de réaction de l’une comme de l’autre devant les problèmes dramatiques que posent d’un côté le sur engagement de nos forces militaires et de l’autre la consternante panne de la gare Montparnasse, ainsi que de la réaction poussive et convenue d’un Edouard Philippe qui lui a virevolté entre le socialisme et sa variante juppéiste, des engagements bidon dans une entreprise publique et le carriérisme local.

Cet étonnement frappera d’étonnement ceux qui savent comment fonctionnent les hauts fonctionnaires.

Une des curiosités du temps, est qu’on juge le mouvement En Marche, comme naguère nos journalistes et universitaires jugeaient l’Union Soviétique : uniquement sur les intentions. Pendant 75 ans on a présenté en Occident l’univers soviétique sans tenir compte une seule seconde de la réalité. Les quelques rares voix qui disaient la vérité étaient immédiatement écartées comme « fascistes » ou « faisant le jeu des fascistes » ou « victime d’un anti communisme viscéral et primaire ». Après l’effondrement du régime monstrueux, on a dû constater à regret que c’était pire que le pire. Mais on rechigne à l’écrire. On aurait l’air trop stupide.

Pour En Marche, c’est la même chose. « Ils le feront… un jour ». Attendre avec la foi chevillée au corps, tel est le mantra. Faire confiance car cela va se faire, compte tenu du pouvoir politique obtenu des urnes et qui sera conforté bientôt au Sénat.

La réalité est moins glorieuse : la poursuite de la politique de F. Hollande, sans les cris d’orfraies de la gauche du PS. On rabote la dépense sans mesures de structure. On augmente massivement les impôts (+25 % sur la CSG). Pour le reste, il faut s’extasier sur la fin des emplois familiaux en politique.

À nouveau on explique que l’important est… l’explication. Il ne s’agit pas de discuter de mesures mais de mettre l’inaction gouvernementale « en perspective ». Le discours avant l’action, à la place de l’action.

En attendant Godot : c’est-à-dire une croissance importée de l’extérieur.

Alain Minc va pouvoir écrire un nouveau livre : « la Macronisation heureuse ».

Enarchie : le sinistre retour aux vieilles habitudes

Le Macron de première génération, révolté par les blocages du gouvernement socialiste auquel il participait, était intéressant. Sur de nombreux sujets, il rejoignait nos critiques incessantes. Perte de compétitivité liée aux 35 heures ; découragement de l’investissement par l’ISF ; excès de protection des salariés permettant aux plus malhonnêtes de ruiner les PME ; excès du nombre de fonctionnaires ; excès d’impôts ; excès de parlementaires ; excès de dépenses publiques ; surréglementations pénalisantes ; blocages de la loi Duflot ; etc.

Le second Macron, l’auteur du livre Révolution, commençait à l’être moins. Le livre était incantatoire, moralisateur, attrape tout, tenté par l’oxymore à chaque paragraphe et ne proposait plus rien de vraiment concret et d’important. On sentait une volonté de « dépasser le clivage gauche-droite pour que sautent les blocages qui nous nuisent tant et depuis si longtemps », mais rien de radical n’était dit sur les actions concrètes à mener.

Le troisième Macron, le candidat à programme, s’avérait un vil démagogue, pratiquant l’achat de vote sans vergogne (http://cee.e-toile.fr/index.cfm/2017/3/2/Que-penser-du-programme-Macron- …). Il s’agissait de dire à chacun ce qu’il voulait entendre et de laisser croire à tous que ce serait bon pour le pays. On ne supprimait plus l’ISF, on ne supprimait plus les 35 heures. On distribuait l’argent des uns aux autres en fonction de leur poids électoral présumé. Pas une aspérité. Sur tous les sujets qui fâchent, RSI défaillant, pérennité du CICE, heures supplémentaires défiscalisées, la réponse était toujours : oui, oui, oui. Et encore oui.

Monsieur OUI et sa Youpee attitude, ont gagné. De peu. Il s’en est fallu que du déplacement de 2.5 % des votes de droite.

Marquées par une abstention jamais vue (et porteuse de graves inquiétudes), les élections législatives ont vu ce léger ébranlement se traduire en un glissement gigantesque du terrain politique, sans aucun débat, sur aucun sujet, les retournements de veste suffisant à nourrir les gazettes. Avec l’adhésion de 12 % des inscrits, l’Énarque Macron, après avoir trahi son mentor énarque, est Président de la République et dispose d’une chambre jaune, mais sans mystère, pléthorique et malléable. Au nom de la morale on voit l’Assemblée Nationale présidée par un renégat, discutant avec un Premier Ministre énarque renégat, d’un budget présenté par un Ministre des Finances énarque renégat, alors que tout le pouvoir est concentré à l’Élysée qui est devenu, comme jamais, un terrain de jeu de l’Énarchie. « Il y a des Énarques partout », remarque un « visiteur du soir » à l’ancienne mode. Normal, puisque la victoire a été obtenue à la suite d’un pronunciamiento d’Énarques dévoyés.

Comme Giscard, un ex-jeune Énarque adepte du changement dans la continuité, le nouveau Président « fait de la communication ». Un peu de prestance comme Giscard et d’abus, comme Giscard, mais bien plus vite. On n’a pas encore les airs d’accordéon et l’invitation faite aux éboueurs, mais on sent que cela vient. On a déjà le président en sportif, sur les quais, façon Poutine, mais sans les pectoraux. Giscard avait invité son premier ministre à Brégançon avec son prof de tennis (qu’il omettait de payer tout en exigeant de lui fournir à chaque leçon des balles neuves). Macron s’invite à Versailles un jour avant le discours d’investiture du Premier Ministre dont la volte politique disgracieuse et opportuniste ne lui permet plus de se plaindre des couleuvres qu’on sera amené à lui faire avaler à répétition. Nemo auditur suam propram turpitudinem allegans.

On entend de façon subliminale ce beau discours à Édouard Philippe :

-        « Cause toujours mon lapin à ton troupeau de communiants, menés à l’Assemblée par mon copain disqualifié Ferrand, mutualiste tendance « poulettes et cupidité ». C’est moi, Macron, qui a désormais toutes les clés, tous les pouvoirs. Mesure ta chance : les retraites, dont on n’a jamais parlé pendant la campagne électorale sombrent dans le déficit ? Pas une remarque dans la presse. Le chômage qu’on disait maîtrisé, monte à 6 600 000, mesuré par les inscriptions à Pôle emploi. Un record historique : pas un mot négatif dans la presse. Les comptes publics étaient totalement dévoyés dans leur présentation, comme l’affirmait le candidat Fillon. Confirmation : 9 milliards de chutes la première année, 18 milliards la seconde. Pas la moindre réaction dans la presse. Ces idiots commentent ma photo photoshopée et pourrie de symboles de gamin. Et bientôt mon fanion présidentiel ou la dernière tenue de Brizitte. C’est ta chance. Laisse-moi faire et obéit ».

On retrouve la même technique employée par tous les démagogues depuis des lustres en France : les promesses n’engagent que ceux qui y croient et la belle excuse fonctionne toujours : « les circonstances me conduisent à différer car mes prédécesseurs m’ont laissé un terrain miné et moi je suis un type bien et responsable. Je ne vais pas faire n’importe quoi, je veux dire, appliquer mon programme ». Comme disait Edgar Faure : « Le contexte nuit aux textes cons ». Il aurait pu ajouter à la Audiard : « C’est comme cela qu’on les reconnaît ».

Alors qu’on se souvient des rodomontades des candidats aux deux primaires : l’important c’est de dire avant ce qu’on va faire et de tenir après. « Les vilains démagogues façon Hollande et Sarkozy qui ont fait le contraire de ce qu’ils ont promis, c’est fini ! », disait-on.

Voici donc le premier ministre brandissant un prétendu sens des responsabilités pour reporter en bloc tout ou presque du programme électoral du candidat Macron, sauf les mesures franchement démagogiques qui ne coûtent rien aux hauts fonctionnaires, comme « donner du pouvoir d’achat aux salariés avec l’argent des indépendants et des retraités » et qui aideront à faire passer la pilule.

On va donc faire voter des lois poudre aux yeux comme celle sur la moralisation de la vie publique, comme si la démagogie et le retournement de veste étaient des attitudes morales (tous les auteurs de coups d’État prétendent à la pureté retrouvée), et celle sur le droit du travail, dont on prétend qu’elle libérera l’emploi, alors qu’elle est totalement insignifiante et ne concerne que les grands groupes, qui de toute façon ont un régime fiscal dérogatoire et peuvent délocaliser à volonté (et bientôt pour moins cher).

Comme Hollande, comme Chirac, comme Giscard, comme tous les énarques, Macron cède aux « sociétalisme » qui valorisent l’image « moderniste » et réformatrice, et ne coûte en apparence rien à l’État. Toutes les revendications immigrationnistes, multiculturalistes, homosexuelles portées par des minorités agissantes reviennent au premier plan. Pour les revendications européistes, il va falloir la jouer fine. Le départ des britanniques et diverses dérives conduisent la Commission à réclamer un impôt européen massif (on parle de démarrer à 80-100 milliards avec un doublement en cinq ans). Le triomphe du « sympathique Macron » au dernier conseil européen n’a été perçu que par la presse française. Elle n’a pas voulu s’étendre sur son premier grand échec : sa demande de modification de la directive emploi détaché a été platement éconduite. Même triomphe que Hollande dans sa renégociation du traité Merkozy ! Le goût pour les normes coûteuses et excessives devait être maîtrisé. On maintient des interdictions qui vont au-delà des normes européennes (en important des produits qui ne les appliquent pas). On découvre, sans réagir, que 4.5 milliards d’euros, non financés, devront être dépensés par les collectivités locales pour se mettre aux normes de chauffage. Les fonctionnaires arbitrent la société pour le bien commun et coûte que coûte. Qu’on se le dise !

Tout continue comme avant. Impôts, dépenses, normes, contraintes, soumission à l’Europe, armes rendues devant les groupuscules : du Hollande 2012 pur jus.  

On ne fera aucune des réformes de fond qui auraient un véritable effet sur les causes des difficultés françaises et dont aucun aspect n’a été débattu depuis décembre 2016 pendant la campagne électorale.

Le Macron de l’été 2017 est le même que le conseiller de Hollande de l’été 2012, avec le même système : pour commencer, un coup de matraque fiscale ciblée (ici avec la CSG, augmentée de plus de 12 %), tout en faisant de la com’. Pour le reste on bloque tout, notamment les dépenses d’investissement, on pose, on jacte et on laisse la piétaille En Marche piétiner comme les soldats d’opérette qui chantent « en avant, c’est nous l’avenir » en restant sur place.

Le Français est né malin, comme chacun sait. Il jure mais un peu tard qu’on ne l’y reprendra plus ! C’est promis, la prochaine fois il votera pour le candidat le plus sérieux qui a un vrai programme de rupture et qui ne se laisse pas aller à la démagogie.

Si l’Énarchie le veut bien et si M. Mélenchon ne casse pas les urnes.

En attendant : Wet and sea.

Les impôts - Histoire d'une folie française de Jean Marc Daniel

60 ans de matraquage fiscal - Tallandier

Cette histoire des impôts en France durant les dernières soixante années est un passage obligé pour qui veut comprendre l’état de déliquescence du pays. Comment un peuple qui a fait la Révolution pour des raisons principalement fiscales (Les Etats Généraux avaient été convoqués pour augmenter les prélèvements) a-t-il pu, en si peu de temps, accepter que la prédation publique passe de 31% à 45%  du PIB ?  

Cette folie, car il s’agit bien d’une folie comme le titre le suggère et pas seulement pour attirer le chaland, est une des dimensions fondamentales de l’effondrement français. On sait que la stagnation multiséculaire de la Chine provient d’un taux de prélèvement confiscatoire de près de 50% mis en œuvre sans faiblesse par une armée de fonctionnaires. La disparition de la France des radars économiques, avec en prime fuite des capitaux et des Français aisés, et l’achat majoritaire du capital français par des étrangers moins taxés, est une des aberrations  les plus phénoménales de son histoire. Comment en est-on arrivé à un point où tous les histrions des chaînes de télévision publiques, riches à millions, crient tous les jours « Vive l’Impôt » à destination d’un peuple qui n’en peut plus des exactions de l’Etat contre ses biens (avec en prime l’acceptation du squat, la dépénalisation massive du vol  et les  atteintes répétées au droit de propriété) ? Comment se fait-il qu’un pays qui a connu autant d’alternances politiques ait pu continûment s’enfoncer dans ce piège mortel ?

Jean marc Daniel a produit un livre informé et d’une lecture plutôt agréable, compte tenu du sujet.C’est une narration qui n’oublie rien d’important.On y voit des figures particulièrement épouvantables et d’abord celle de Giscard qui aura pendant près de 20 ans enfermé la France dans une taxation délirante. Il a réussi à contourner les réticences du Général de Gaulle qui voulait que l’on ne dépasse pas 35%. Il y a un avant et un après Giscard. C’est lui qui a tout encadré, tout verrouillé.  La TVA et l’impôt sur les plus values sont son œuvre. Plus aucun flux n’échappe aux prédations étatiques. Cela finira en 1981 dans le mépris public de l’homme aux diamants de Bokassa. Non pas que l’affaire eut été d’importance. Mais qui eût pu croire  que les tondus du giscardisme eussent pu pardonner à ce fat et à cet obsédé fiscal, connu pour avoir balancé personnellement des contrôles fiscaux aux personnes qu’ils avaient pu envier ou craindre, des richesses abusives ? C’est le premier d’une liste de Présidents de la République  Française rejetés pour leur agressivité fiscale, le dernier en date étant François Hollande. Le choix des Français de sanctionner les effets des trois grandes récessions (73-74, 92-93, 2008-2009) en confiant les rênes du pouvoir aux socialistes, n’a rien arrangé. Ils ont apporté d’abord la taxation des stocks et pas seulement des flux, puis l’idée d’un transfert direct  et sans vergogne de l’argent des uns dans la poches des autres.  L’impôt ne servait plus à couvrir les besoins régaliens mais à assurer des gratuités intenables, dont la gratuité de la vie à tout âge pour tout individu venant à se trouver sur le territoire. Michel Rocard, avec le rétablissement de l’ISF, l’instauration de la CSG, en même temps que du concept d’une allocation à vie sans réelle contrepartie, est le prototype du foldingue fiscal encensé par les imbéciles. La figure d’Alain Juppé s’impose immédiatement après avec le déplafonnement de l’ISF et son refus de le supprimer, accompagnant la hausse massive de bien des impôts. Il faudra attendre ensuite le sinistre François Hollande et ses idées personnelles sur la fiscalité. Les délires de ses deux premiers budgets resteront dans l’histoire comme la marque d’une hystérie incontrôlable.  

Lauré et Giscard, Rocard, Juppé, Hollande : l’énarchie est d’abord une prédation fiscale. L’Assemblée Nationale  ne devrait pas être composée majoritairement de personnes dont la rémunération et le cadre de vie dépendent des impôts qu’ils votent, à l’initiative de présidents issus de la haute administration !   

En mettant en œuvre la décentralisation, l’énarchie a ouvert un champ nouveau d’emplois publics ; l’Europe a été une nouvelle aubaine. L’emploi associatif, moins cher que l’emploi public, a permis d’étendre le domaine financé par l’Etat.  Tout cela représente des millions d’emplois à productivité très faible, financés par des impôts sur les emplois à productivité forte et créant le double de chômeurs depuis 1974 : 3 millions d’emplois créés  financés par l’Etat ; 6 millions de chômeurs, indemnisés par la dépense publique. Merci l’Enarchie !

Si la narration de J.M. Daniel est sans faute, elle souffre sans doute d’un manque d’explications analytiques.

La notion de prélèvements est beaucoup plus trompeuse qu’il ne le dit. Nous rappelons toujours la parabole de l’esquimau lors que nous abordons ces sujets. Un esquimau sur la banquise pêche un poisson. PIB compté par l’Insee de la banquise : 1 poisson. Un type avec un fusil prend le poisson en disant : je te protège des ours blancs. La même Insee dit : production (de sécurité) de l’Etat : 1 poisson. PIB total : 2 poissons. Taux de prélèvements : ½ = 50%.  On se rend compte qu’un taux de 44 ou 45%, que nous vivons grâce à Hollande,  est une quasi-prédation totale de l’économie marchande. Il suffit de prendre les valeurs absolues de la valeur ajoutée du secteur marchand et des dépenses publiques  pour comprendre le problème : environ 1.250 milliards d’euros pour la dépense (probablement nettement plus en 2017) et 1.200 milliards d’euros pour la valeur ajoutée marchande. En France, l’Etat dépense plus que ce que le secteur privé marchand ne produit !

De même il oublie un phénomène fondamental : si la fiscalité est globalement progressive, le trend de croissance conduit automatiquement à une aggravation de la pression fiscale. Les pays agressivement  progressifs dans leur fiscalité ont connu cette mésaventure : plusieurs décennies de croissance rapide ont conduit à l’étouffement fiscal du pays et il a fallu rétropédaler avec force.  La Suède, le Canada, le Royaume uni, la Nouvelle Zélande ont su stopper cette folie et faire machine arrière.

Le rôle des trois grandes récessions est aussi dirimant : C’est à la suite de chacune d’entre elle que les gouvernements se sont retrouvés dans d’énormes déficits qu’ils ont cherché à compenser d’abord et presqu’exclusivement par l’impôt. Les grands coupables sont ceux des gouvernants qui, en période de vaches grasses et de haute conjoncture internationale, ont fait le pari d’aggraver encore la fiscalité, alors que la progressivité s’appliquant à des impôts aggravés, les recettes prenaient l’ascenseur quand la production prenait l’escalier ! Rocard et Jospin, et dans une moindre mesure Hollande, seront les principaux criminels, Rocard étant largement le roi de cette triplette tragique.

Bien sûr, tout le monde a compris qu’on était allé beaucoup trop loin en matière fiscale. Comme nous l’avons démontré ici à de multiple reprise, des milliers de Français paient plus de 100% de leur revenu en impôts ce qui est une violation du pacte républicain. Comme J. P. Robin, au Figaro, le rappelait récemment, la fortune des Français installés à l’étranger est désormais très supérieure à la fortune des Français restés au pays !

L’étouffement fiscal est tel que depuis la crise de 92 et la montée à des hauteurs insupportables du chômage, beaucoup de voix considèrent qu’il faut mettre fin à l’exception française qui a mis l’essentiel des prélèvements sous forme de charges salariales. Mais au niveau de prédation atteint, cela signifie une fiscalité coercitive sur les particuliers et la fin du consentement à l’impôt.

La démagogie électoraliste fait qu’on achète le vote des masses électorales par des mesures ciblées. L’Enarchie qui voyait ses positions de plus en plus vulnérables, a décidé de réagir en portant sur le pavois Emmanuel Macron, après avoir piégé François Fillon qui menaçait directement son pouvoir.  On sait que les deux mesures du président désormais élu sont la suppression de la Taxe d’habitation pour 80% des citoyens, (52% des dits ne paient pas l’impôts sur le revenu, 90% ne paient pas l’ISF)  et la hausse de 1.7% de la CSG pour donner un supplément de rémunération aux actifs du secteur privé, tout en faisant passer le taux marginal d’imposition à près de 70% !

Bientôt il y aura deux France : celles qui paient quasiment tous les impôts et prélèvements et qui n’a droit à rien (car on veut, en plus, lui faire payer les services gratuits pour les autres), et les autres Smicards et RMISTES, ou intermittents du travail.  

Jean Marc Daniel remarque justement  que la signification de l’impôt est perdue. La discussion fiscale se traduit désormais en terme électoral par : arrachons notre train de vie dans le portefeuille des autres, tant qu'il y reste aulque chose.   

Il rappelle que toutes les institutions internationales mondiales comme le FMI ou européenne comme l’OCDE ou la Commission pressent la France de faire la seule réforme utile : baisser massivement la dépense publique.  Comme cettl'annoncer a été liquidé électoralement en moins de deux.

Il y a désormais 16 millions de retraités, près de 6 millions de chômeurs, près de 6 millions de fonctionnaires, deux millions de personnes qui vivent de la charité publique et des allocations sans même chercher du travail, quelques centaines de milliers de malades et d’handicapés…

30 millions de vies accrochées aux impôts pour 15 millions de salariés du secteur privé ! Equation insoluble !  Il faut désormais ajouter ceux qui, au travail,  reçoivent un complément de rémunérations versé directement par l’Etat (prime pour l’emploi etc.) !

Le coup d’état des Enarques qui vient de propulser à la Présidence un Inspecteur des Finances, ne permet pas d’envisager une baisse de la frénésie fiscale, sauf pour les rémunérations de la haute finance. On parle désormais ouvertement d’un nouvel impôt européen et d’un nouvel impôt destiné aux collectivités locales  (après la suppression de la taxe d’habitation pour 80% des citoyens). Le principe de la taxation identique pour les revenus du travail et du capital n’est pas remis en cause, pas plus que la surtaxation de l’immobilier qui fait perdre tout intérêt à l’investissement locatif et pénalise les familles nombreuses.  L’enflure sans limite des dépenses médicales « gratuites » dans un contexte de vieillissement accéléré de la population n’est pas près de s’arrêter après la crise de nerf nationale autour des annonces de François Fillon sur la Sécurité Sociale. Qu’importe qu’il n’y ait plus de médecins ni de production nationale de médicament, et que le parc hospitalier public se clochardise de plus en plus.

L’annonce d’une baisse de 120 milliards d’euros  par le mouvement En marche, à la Saint Glinglin, est un enfumage. L’Enarchie n’a pas voulu qu’on touche aux effectifs publics qu’elle dirige en propre, ni à son statut. Elle ne prendra que des mesures cosmétiques qui ne remettent pas en cause ses privilèges tout en essayant d’éviter de tuer la bête qui la nourrit. C’est une stratégie parasitaire logique.

Cette caste énarchique et la folie fiscale française qu’elle organise depuis 60 ans, sont bien une des causes essentielles de la déchéance française.

Cela va durer.

Didier Dufau pour le Cercle des Economistes E-toile.

 

Jean Marc Daniel - Les Impôts- Histoire d’une folie française. Soixante ans de matraquage fiscal -  Taillandier - ISBM  979-10-210-2055-9

Un débat présidentiel ? Vraiment ?

Démocratie de basse saison

Réunir les onze candidats dans une parodie de sommet électoral, sur une chaîne étrangère partisane, désireuse de « faire du fric » tout en soutenant le souteneur du patron, ne pouvait pas élever le niveau des confrontations.

Le débat a été bas. Très bas. Significativement bas. Éructation n’est pas raison. Comme les échanges hystériques de forum ou de réseau sociaux, il n’a apporté aucune lumière sinon un éclairage indirect sur les haines qui traversent la société.

Depuis des lustres, la France se singularise par le nombre de ses candidats trotskistes et communistes. Les militants PS avaient cru bon de montrer leur attachement à un socialisme vraiment socialiste qu’ils ne retrouvaient ni dans Hollande ni dans Valls. Les voilà face à l’ancien Trotskiste et riche propriétaire, M. Mélenchon, flanqué des deux extrémistes habituels. La langue de bois est tellement cramée qu’on dirait du charbon. Le noir est mis.

Il est vrai que le drapeau isochrome commence vraiment à flotter sur beaucoup de marmites et que l’impudence de certains dirigeants de mastodontes mondialisés est devenue presque infinie. Comment justifier les hausses vertigineuses de rémunération du dirigeant suprême d’une banque universelle française condamnée de toute part, sauvée par les impôts, et qui licencie à tout va ? Où les accords passés avec Daesh par un cimentier ex-français spécialiste des murs en tout genre, de l’organisation Todt à Trump ?

Le paradoxe est que les dénonciations socialistes portent sur la concurrence « déloyale » des Européens de l’Est qui ont pris un retard colossal pendant tout le temps où ils ont subi le régime préconisé par le marxisme le plus éminent et qui tentent de rattraper le peloton. Entre la fuite en avant institutionnelle d’un Mélenchon, le néant verbeux d’un Hamon et l'anticapitaliste primaire des deux autres, il n’y a rien à attendre de l’avenir ni même du passé. L’intérêt de ces diatribes, c’est qu’elles posent tout de même la question d’un système économique global qui ne fonctionne pas. Si quelques pustules ont été grattées, il n’est apparu aucune vraie réflexion sur les causes ni aucune solution sérieuse. Ce sera toujours le drame du socialisme militant. Le Mur est tombé et tout le monde a vu ce qu’il y avait derrière. Ne reste que la détestation.

Nous avons écrit que l’irruption des « petits candidats » se traduirait par une mise en cause virulente de l’Europe, et des trois libertés de circulation, (personne, capitaux, marchandises). Huit sur onze des postulants sont antieuropéens et les trois autres ont des réserves plus que sérieuses. C’est le signe que le système européen actuel est dysfonctionnel et ne produit pas les résultats attendus. Les extrémistes veulent partir sans s’expliquer sur les conséquences : « n'ayez pas peur ; on veut vous terroriser mais tout se passera bien ». Jocrisses !

L’énigmatique Monsieur Macron et ses bagues à chaque main, signe d’un syncrétisme polyvalent, a crié Europe, Europe, Europe comme un cabri, tout en expliquant que sur toutes les conséquences fâcheuses du système actuel on pourrait trouver une demi-mesure qui devrait suffire. La demi-mesure est devenue sa signature. Mais vote-t-on pour un demi-président à bagouses poly ciblées ?

Fillon n’a rien dit sinon que la France pourrait toute de même faire mieux dans le cadre actuel et que tant qu’elle ne se sera pas redressée, elle n’aura aucune influence en Europe. L’Europe pour lui doit être forte et indépendante. L’Euro doit faire la nique au dollar. Mais il n’y a pas de vraie analyse critique du système européen actuel et faute d’un diagnostic précis, il n’y a pas de solution ciblée, seulement des incantations.

Le seul moment utile aura été le rappel par F. Fillon que l’État français est vulnérable avec ses 2.2 mille milliards de dettes publiques. La rage s’est emparée du plateau. « La dette n’existe pas ». Vade rétro. Y-A-KA l’intégrer dans les comptes de la BCE et ne plus y toucher.

Il aurait dû rappeler les deux chiffres clés :

-        * Les prélèvements publics dépassent la valeur ajoutée des entreprises du secteur privé marchand non financier, ce qu’on appelle « les entreprises ».

-        * La dette globale selon l'INSEE représente 400 % de cette valeur ajoutée.

La dette passée n’est que le commencement de la dette future.

Ces parlotes n’ont donc eu aucun sens. Au lieu de l’appel des sommets, on a eu la pelle du sommet de la démagogie.

Le seul résultat est probablement d’avoir donné envie de quitter la France à quelques centaines de milliers de personnes. 60 000 millionnaires ont quitté la France depuis 2010. La moitié des milliardaires recensés en 2013 sont partis. 600 000 Français n’ont aucun intérêt à gagner un euro de plus car sinon il leur serait immédiatement confisqué. Avec la hausse de la CSG Macron, on passerait à 900 000. La chasse aux riches est l’ambition majoritaire qui s’est dégagée de l’exaltation électoraliste des candidats.

Le haut clergé énarchique laisse du champ à la bacchanale électorale après avoir lancé les chiens de la presse et du syndicat de la magistrature sur celui qui pouvaient mordiller ses talons.

Pendant ce temps, dans la fameuse « île de la Guyane » chère à E. Macron, c’est la révolte. Ce territoire avait fourni un garde des Sceaux à la République, prompt à demander la fermeture des prisons « qui poussent à la récidive » et la non-exécution des peines de prison grâce à des mesures alternatives, l’ouverture généreuse aux migrants de toutes origines. Les manifestants exigent, et en vitesse, des frontières protégées, un tribunal, des policiers, des juges répressifs et des prisons car il n’y a plus de sécurité et que la situation est dix fois pire qu’à Marseille. La presse n’en avait rien dit. Bien sûr. Le territoire est en déshérence, comme une grande partie du territoire national. Quand le centre tousse, la périphérie crache le sang. Dix ans de baisse continuelle du revenu par tête, après quarante ans de baisse du trend, ne pouvaient pas rester sans conséquences.

Haine et ricanements, à Paris, haine et vociférations en Guyane. Consternation et dégoût partout.

Posture et imposture dans le milieu politique, médiatique et étatique. Aucun vrai diagnostic. Aucune vraie solution. Le dérisoire partout.

Oui, nous sommes bien dans une basse saison de la démocratie française.

Présidentielles 2017 : Les quatre propositions démagogiques les plus basses

La démagogie est la maladie honteuse de la démocratie. Le démagogue veut acheter le vote d’une majorité d’électeurs avec l’argent des autres qu’il doit abaisser dans l’opinion pour faire accepter leur rôle de victime expiatoire.  Le démagogue est toujours abject : il projette vers le bas et le processus électoral et l’électeur.  La démarche démagogique revient toujours à nuire à un bouc émissaire en laissant croire que les autres s’en trouveront bien, alors qu’il n’y a aucune chance que cela marche. Mais on aura gagné, ce qui, pour ces gens là, est l’essentiel. Le cynisme est toujours le compagnon du démagogue. La malfaisance, elle,  est toujours au bout du chemin.

Dans les pays socialistes violents, le mensonge et la violence étaient obligatoires. C’était le seul moyen de calmer les envies de révolte « des masses » devant une misère constante et sans espoir.  On tuait ou emprisonnait  quelques cadres  du régime pour montrer qu’on avait le nez propre et qu’on faisait la chasse aux vilains profiteurs. En France, le mensonge éclate dans les trois  mois qui suivent l’élection avec une chute vertigineuse et définitive dans les sondages, mais la violence fiscale reste. Et les résultats désastreux.

Il est donc nécessaire de dénoncer la démagogie et dans le cas présent de distinguer les quatre plus graves manifestations de cette pratique honteuse et porteuse de lendemains sinistres.

  1. A tout seigneur tout honneur : le Front national se refuse à proposer quoi que ce soit de sérieux tant qu’on n’a pas pris de mesures contres les immigrés. Croire qu’on peut financer le renouveau « patriotique » en se servant sur les immigrés est une chimère autant qu’une saleté que l’on tartine sur la tête de boucs émissaires.  La démagogie va ici jusqu’au refus de penser.
  2. L’idée  d’Emmanuel Macron d’exonérer 80% de la population de la taxe d’habitation est de l’achat de vote pur et simple. Il est parfaitement normal que la population dans son ensemble contribue aux charges locales de proximité. Affirmer que seul 20% de la population doive le faire est indigne. Pourquoi pas 10 ou 5%. Comme les 80% sont la majorité électorale, cela veut dire qu’elle peut imposer aux autres des dépenses sans fin sans même se rendre compte du caractère ingérable de la situation. La mesure est inconstitutionnelle puisque chacun doit contribuer « à proportion de ses ressources ».  Créer une république censitaire à l’envers est la certitude d’aller vers le chaos, ne serait-ce qu’avec les effets de seuil : le passage dans la catégorie des 20%, dont on se demande comment elle sera calculée,  entraînera une perte de niveau de vie ahurissante dont on cherchera inlassablement à se prémunir.
  3. La suggestion, par le même Macron,  que la hausse des rémunérations des salariés ne sera pas obtenue par un progrès de la production mais par la taxation des retraités est également de l’achat de vote.  La spoliation fiscale ciblée n’a pas pour but de concourir aux charges de la nation mais de donner de l’argent à des masses électorales pour arracher leur vote. L’idée qui consiste à augmenter de 1.7% la CSG sur les 40% de retraités les plus aisées afin de donner quelques centaines d’euros à chaque salarié  est tout aussi inconstitutionnelle que la précédente. On ne contribue plus « à proportion de ses ressources » à des charges collectives. Comme précédemment les 40% les plus riches sont totalement arbitraires. Pourquoi pas les 20, les 10, les 5% ? Le calcul est infaisable dans la durée. Les effets de seuils sont les mêmes. Le mensonge est d’affirmer qu’1.7%,  ce n’est presque rien. En vérité, les ménages concernés paient déjà l’impôt et ont de frais fixes d’existence, ne serait-ce que les frais de logement. Tous ceux qui connaissent les ressources nettes-nettes des ménages retraités savent qu’une grande partie d’entre eux sont obligés depuis  2008 à puiser dans leur épargne pour boucler leurs fins de mois. Il leur faut souvent vendre ce qu’ils avaient mis une vie à acquérir.  La taxation nouvelle va aggraver ce phénomène tout en privant de 15 à 30% de leur revenu disponible les 20% les moins exposés.  Le tout alors qu’on tient en France à un régime de retraites  par répartition financé par les actifs. La mesure revient donc à baisser le prélèvement sur les salariés pour diminuer les ressources des retraités. Incohérence et injustice sont toujours au rendez vous de la démagogie et de terribles difficultés en vue pour les victimes expiatoires retraitées qui n’ont aucun moyen de s’en sortir sinon fuir dans des pays qui exonèrent les retraités comme le Portugal.
  4. Le revenu universel pour tous sans conditions est également le genre de folies démagogiques qui ne peuvent aboutir qu’au désastre,  dans la mesure où l’incitation à la production disparaît, ce qui laisse le financement de l’affaire aux imbéciles qui croiront utiles de travailler pour les autres, et qu’on  aggrave le système en proposant de l’appliquer à quiconque viendrait à se trouver sur le territoire « national » et notamment l’ensemble des migrants du tiers monde, pour qui le montant envisagé représente 5 à 6 fois ce qu’ils peuvent espérer gagner en travaillant chez eux, s’ils trouvent du travail.

Le monde dominant de la finance mondialisée, de la haute fonction publique, des médias sous dépendance d’intérêts privés ou de leurs banquiers,  veut un second tour entre Mme Le Pen et M. Macron, garantissant la victoire de ce dernier, fut-ce que prix d’une crise morale et institutionnelle. Il est à noter que trois sur quatre des pires propositions démagogiques  sont le fait de ces deux candidats.  Indépendamment des méthodes employées pour aboutir à ce second tour,  qui marquent à jamais ces élections d’un signe de bassesse indélébile, et a déshonoré un quarteron de hauts fonctionnaires et une partie de la presse,  l’ampleur de la démagogie  est telle qu’elle pose la question de la survie de la France comme puissance mondiale, comme nation unie, comme démocratie réelle  et  comme foyer actif de prospérité économique générale.  

En 2012 nous avions déjà dénoncé la nullité de la campagne électorale et le risque de son résultat.

Une analyse brève du scrutin présidentiel français

Cela a fini par le mépris généralisé contre un Président qui n’a même pas pu se représenter en fin de mandat, avec un bilan national exaltant : 5.5 millions de chômeurs, 2 150 milliards de dettes, 2 millions d’adolescents à la rue, 7 à 9 millions de pauvres.  Et cela sans crise économique extérieure.

Jusqu’où descendrons-nous, sachant qu’on risque pour bientôt une nouvelle crise générale ?

Des chiffres catastrophiques

Le risque est désormais l'effondrement


 

 

 

Une hystérie bien française : la santé gratuite !

Il se trouve que le premier message publié sur ce blog concernait la sécurité sociale (Sécurité sociale : la réforme impossible - http://cee.e-toile.fr/index.cfm/2008/6/26/Scurit-sociale--la-rforme-impossible). Il est amusant d'en recopier ici le début :

"La France est un pays incorrigible : il est impossible d’y débattre. De rien. Et surtout pas des réformes nécessaires".

"Le dernier exemple nous est fourni par le « scandale » de la proposition de réforme des remboursements de médicaments nécessités par les maladies au long cours. Un dirigeant de la sécurité sociale vient expliquer la réflexion qui est la sienne : les maladies de longues durées coûtent de plus en plus cher et sont responsables de l’essentiel e la dérive des dépenses. Impossible donc de revenir à un équilibre des comptes sans revoir les politiques actuelles.

Il distingue deux types d’affections : les affections graves qui utilisent des médications lourdes dont il faut absolument maintenir la couverture à 100 %. Les affections moins graves pour lesquelles il existe des médicaments plus légers et moins chers mais qui concernent des cohortes très nombreuses (près de 4 millions de personnes).

Il suggère alors qu’on arbitre en faveur des médications lourdes en réduisant à 35 % le remboursement par la SS des autres sachant que les mutuelles pourraient couvrir les médicaments de moindre importance. Il fait sa proposition dans le cadre d’un colloque et il semble utile que des débats puissent avoir lieu sur des sujets de ce genre.

D’autant plus que sa suggestion est plus que raisonnable : elle s’inscrit dans un mouvement de pensée qui dit que les « consommations » ne peuvent pas faire l'objet d'une assurance, valable pour les "accidents de santé", catégorie où entrent sans discussion les maladies lourdes. La gratuité des consommations conduit à un niveau de dépenses insupportable. Donnons un exemple : un diabétique léger va se voir prescrire deux comprimés par jour de Metformine faiblement dosée. Ce n’est pas une molécule chère. En même temps il doit réduire ses aliments gras et sucrés. Globalement entre médicaments et aliments, le budget global est pratiquement le même. Pourquoi ne pas réduire le support de la nation à une part de 35 % sur le médicament ?

Le débat est légitime. Va-t-il s’ouvrir ? Non ! Tous les médias se mettent à rugir le même message : le gouvernement a l’intention de ne plus rembourser les médicaments des maladies longues comme le cancer et le sida ! On tend les micros aux Ministres qui répondent tous : "de quoi s’agit-il "? Puis « Il n’y a pas de projet en ce sens ». Les députés fulminent. À gauche, le même prêchi-prêcha inlassable ressert à nouveau : la droite s’attaque aux pauvres et malades en plus. Ils sont rejoints par des députés de la majorité : il est scandaleux qu’une mesure pareille puisse être prise dans notre dos ! Le tohu-bohu augmente, excellent pour l’audience des émissions polémiques de la TNT. Le gouvernement souligne que jamais une telle décision ne sera prise par ses soins. Le silence retombe.

Il aura été impossible de débattre d’une mesure sans doute raisonnable et même nécessaire."

Huit ans plus tard, Alain Juppé en grand danger de perdre de façon humiliante la primaire de la droite et du centre dont il était le grand favori des médias et de la gauche, dégaine le Mistigri : Mon concurrent veut en finir avec le remboursement des soins pour les pauvres. Ce coup de pied de l'âne, ne grandit pas son auteur. Même s'il n'est pas le seul à droite, depuis mai 1968, à refuser les réformes pour éviter les réactions de la gauche médiatique, syndicale et politique. .

Dans un article concernant Madelin et Cicurel, nous écrivions sur ce blog :

"On voit bien se dessiner la ligne de fracture principale à droite. D’un côté ceux qui veulent réellement sortir du schéma délétère qui nous a mis dans un trou profond où la plus grande part de la population se débat sans espoir. Seule une certaine radicalité permet d’espérer des résultats conséquents. De l’autre, ceux qui pensent que « le pays est fragile » et qu’il ne faut agir qu’à la marge en desserrant subrepticement l’étau posé par les socialistes sur le cou des « très riches », mais bien se garder d’agiter des chiffons rouges devant les yeux des masses, tranquillisées par la belle figure romaine d’un président digne et droit dans ses bottes devenues bienveillantes, par un discours optimiste sur l’avenir radieux qui s’annonce et par l’absence de toutes réformes qui agiteraient les « forces sociales » (en un mot les syndicats et les fonctions publiques).

Il existe bien une droite prudente qui veut qu'on n'agite pas de muleta devant les yeux du bon peuple quitte une fois au pouvoir à faire en cachette quelques réformes utiles à la population vraiment très fortunée.

Alain Juppé a déclenché une nouvelle hystérie avec exactement les mêmes ingrédients :

- Personne ne sait exactement les mesures proposées par le candidat Fillon : elles n'ont jamais été abordées au fond lors des débats. On n'argumente pas. On condamne a priori.

- Le mensonge est le même qu'il y a huit ans : le gouvernement ne remboursera plus les médicaments contre le sida et le cancer. Le plan Fillon non plus ne propose rien de tel…

- L'ensemble des médias va à la curée en même temps et Le tohu-bohu est excellent pour les chaînes de la TNT.

– La gauche qui parle de forfaiture sociale et qui vomit sur "une droite qui s'attaque aux pauvres, malades en plus".

- Ils sont rejoints par une partie de la droite et du centre

La seule nouveauté est à chercher dans les maux de ventre de Mme Le Pen, dont la fleur bleue semble inefficace comme tisane digestive en cas de crise de foie.

Il s'agit bien d'une hystérie, car sinon pourquoi ne pas débattre ? On attend de François Fillon qu'il cède et que le débat se referme au plus vite. Et que le silence retombe. Ce serait une grave erreur. La réforme structurelle des conditions de gestion de la maladie en France est absolument nécessaire. Vitale même. Sauf à contredire tout le chemin parcouru pendant la primaire, François Fillon ne doit pas céder, même s'il touche un nerf à vif dans l'électorat français.

Déjà il y a six ans nous écrivions :

20 février 2010

" Il faut se méfier comme la peste des gratuités. Elles ne sont pas inscrites dans le patrimoine génétique de l'économie mais plutôt dans celui des démagogues. Au nom de la gratuité s'est créée en France une situation intenable dont on aura le plus grand mal à sortir. Il faudrait que les politiques se réveillent et évitent de s'embarquer trop lourdement dans l'idée que la gratuité est l'esprit du temps et qu'il faut lui accorder des espaces nouveaux. La gauche doit faire extrêmement attention : la pratique du "cadeau électoral au peuple visible et valorisant" qu'elle a pratiqué sous Rocard puis Jospin (puis Hollande N.D.L.R.) était une erreur dramatique. Il apparaît dans certains travaux que "le thème de la gratuité est le vrai clivage postmoderne entre droite et gauche". Ce n'est pas vrai : la droite politique aime tout autant la distribution d'avantages démagogiques que la gauche. L'importance de la dette a été en France aggravée par l'extension à l'infini des gratuités publiques collectivement très coûteuses. Elles rendent la sortie de récession plus que problématique. La France n'échappera pas à un grand débat sur la gratuité."

Oui le grand débat sur la gratuité, le mode de couverture du risque de maladie et l'organisation de la médecine doit s'ouvrir. Pierre Antoine Delhommais souligne dans la dernière livraison du Point que la France est devenue la championne mondiale de la dépense sociale et qu'elle est le seul pays qui fait supporter aux générations futures le paiement des soins de la génération actuelle, en les payant par la dette. Il ne précise pas que ce sont les effectifs de la fonction publique hospitalière qui ont le plus augmenté ni que la CSG en étant affecté au social a été l'occasion d'une immense gabegie en même temps que d'une hausse massive de la pression fiscale globale.

L'organisation du secteur public de la santé est de type soviétique. Il ne s'agit pas d'adjectif qualificatif. Mais d'un constat organique. La bureaucratie y est de plus en plus forte ; la prise de responsabilité des praticiens de moins en moins possible. Lorsque François Fillon explique qu'il y a de plus en plus de bureaucrates et de moins en moins de médecins, il a parfaitement raison. Les bureaucrates raisonnent comme des bureaucrates. On l'a vu avec Mme Bachelot et sa gestion ahurissante du risque hypothétique d'un virus asiatique. L'affaire s'est finie avec quelques milliards de pertes. On le voit tous les jours avec l'organisation des Agences régionales de santé. Ces "machins bureaucratiques" se sont vu attribuer des pouvoirs gigantesques dans la gestion des hôpitaux privés et publics et se sont auto saisi de la surveillance des parcours de soins, dépossédant un peu plus les médecins qui doivent rendent des comptes de leurs actes à des bureaucrates en général embusqué dans les ARS parce qu'ils sont de parfaits incapables. Soigner est difficile, surtout s'il faut guérir le malade. Emmerder le médecin traitant en toute irresponsabilité est tout de même plus confortable.

Ce sont ces imbéciles, (oui les ARS sont peuplés d'imbéciles et d'incapables, il n'y a aucune réserve à avoir sur ce sujet ; ce sont les malfaisants du système, comme les fonctionnaires du Gosplan étaient les malfaisants de l'économie soviétique) qui ont fixé des normes intenables, concentré la médecine dans d'énormes Kombinats, provoqué la gabegie des transports gratuits vers ces Kombinats, essayé de créer un "service public fonctionnarisé du transport médical (qui a provoqué le blocage de Paris et des grandes villes par les chauffeurs de taxi et les ambulanciers privés) etc.

Beaucoup de livres récents ont porté témoignage de la folie administrative qui règne à l'hôpital public, en même temps que les cliniques privées étaient asphyxiées. Personnellement j'ai été témoin de plusieurs incidents très révélateurs.

Hospitalisé dans un service, il arriva que le nombre requis d'infirmières présentes n'était plus atteint. Le règlement est le règlement : il faut fermer le service "pour des raisons de sécurité". L'idée de recruter temporairement une infirmière libérale ? Pas question, les syndicats ne le voudront jamais. Que faire des malades ? Les transporter en ambulances dans des services respectant les normes ! Mais tout de même, les médecins au courant des traitements ne vont pas se déplacer ! La rupture de soin va être dommageable. "Rien à cirer" dit l'ARS locale à la direction de l'hôpital. La solution fut trouvée par un chef de service malin : il fit occuper les lits vides par des malades en fin de vie dont le ratio administratif d'infirmières n'était apparemment pas le même. Et hop ! Vive la bureaucratie.

L'autre incident concerne l'AME. Couché dans une salle d'urgence en attendant qu'un lit se libère, j'entends une voix qui explique à la personne attendant dans la stalle mitoyenne, séparée par un simple rideau, comment s'y prendre pour bénéficier de l'AME quand on n'y a pas droit. La jeune femme ivoirienne venait d'arriver de Roissy. Accidentée quelques mois plutôt, elle avait perdu la rate et des complications étaient survenues qu'il fallait traiter. Les traitements en Côte d'Ivoire étaient efficaces mais coûteux. En France cela pouvait être gratuit. La voix explique donc à la gente malade comment se faire rembourser gratuitement : ce qu'il faut dire ; ce qu'il ne faut pas dire etc. Il était le représentant d'un réseau qui se chargeait moyennant finances "au noir" de faire venir tous les malades africains en France pour traitement, dans la mesure où ils ont assez d'argent pour payer l'avion et le service. Au petit matin, la donzelle a répété son boniment. La personne qui l'a recueilli n'était pas dupe. Mais que faire. Je lui ai demandé par curiosité le budget prévu pour lesdits traitements : 37 000 euros (deux opérations lourdes par des équipes nombreuses et des dizaines de jours d'hospitalisation à 1 000 euros l'une !) et le nombre de cas de ce genre : pas plus de deux ou trois par semaine (c'était en 2002 !). Allez, on est bien content pour notre charmante malade et pour les autres.

Le troisième incident vécu n'a pas été médical mais concerne l'informatisation des hôpitaux. Ma première intervention dans ce domaine date de la fin des années soixante-dix ! J'ai pu voir de près comment se prenaient les décisions d'informatisation et comment elles s'exécutaient. Tous les défauts de la bureaucratie se retrouvent concentrés en bouquet : querelles de chapelles ; intervention d'intérêts à peine cachés (des structures intermédiaires montées par des épouses, par exemple), désir de fabriquer des cathédrales monstrueuses, au lieu de fixer des normes d'interconnexion, budgets gigantesques et incontrôlables, erreurs de conception, retards continuels, incapacité à constituer les fichiers historiques, choix techniques aventurés, exigences saugrenues (imprimer en rouge les comptes débiteurs, la mode :" on veut des Mac, c'est plus ergonomique", même si les outils de développements sont insuffisants…) L'informatisation du domaine de la santé est un Titanic qui malheureusement n'a pas coulé à la première traversée. Le cimetière des éléphants blancs est gigantesque.

Dernier exemple : la découverte un beau jour que ma propre secrétaire de direction allait deux fois par semaine chez le médecin, alors qu'elle était intelligente, jeune et en parfaite santé. Interrogée sur cette curieuse pratique, la réponse fusa : "c'est gratuit ; j'y ai droit ; et je veux à tout prix éviter d'être malade". Imparable.

Inutile de dire que les 35 heures, le tiers payant total et le matraquage des médecins et des chirurgiens libéraux, le numerus clausus, la désorganisation des urgences, l'arrivée de population islamisée violente, refusant certains types de soins, et toutes les mesures à l'avenant ont fini par avoir des conséquences extrêmement nocives : baisse du niveau d'expertise, par le recours à des étrangers n'ayant pas suivi les mêmes études que les Français, délais d'attente considérables pour certains actes, pénurie de médicaments, déserts médicaux ; maladies nosocomiales, hôpitaux disproportionnés et sous staffés, énormes citadelles à soins amiantées,

Tout cela représente des dizaines de milliards de gaspillages qu'on a cru contrôler en rationnant les soins, en encadrant les médecins, ou en chargeant la mule de dettes et de prélèvements sans fin et jamais suffisants. Au point qu'aujourd'hui les mutuelles remboursent de plus en plus mal. Les dentistes savent bien que leur clientèle y réfléchit désormais à plusieurs fois avant de s'engager dans un implant et que beaucoup vont voir dans les Pays de l'Est ou au Maroc où les prix sont moins chers.Et la SS paie ! Merci pour nos bons docteurs étrangers. Le tourisme médical se porte bien, subventionné par la sécurité sociale.

M. Fillon, il ne faut pas vous laisser impressionner. Si vous cédez, vous céderez sur tout. Il faut être ferme et clair. Le but est de sauver un système de santé menacé. Lorsque la Grèce est tombée en faillite, les hôpitaux ont cessé d'être approvisionnés en médicaments ; les draps ont cessé d'être lavé ; les cantines n'étaient plus approvisionnées ; certains personnels hospitaliers ont cessé d'être payés ; les retraités du secteur médical ont vu leur retraite réduite de plus de moitié !

Il faut reconstruire un système efficace et juste, qui n'entraîne pas la Nation par le fonds du fait de sa gabegie financière. Il faut expliquer et le pourquoi et le comment avant l'élection. L'hystérie retombera. Et vous pourrez agir.

La grande surprise des récentes élections

Le charme des élections est le nettoyage des mentalités qu'elles permettent. Des époques se ferment, d'autres naissent.

L'élection de Trump traduit de façon sévère la déception économique et sociale d'une globalisation où le bénéfice des grands groupes mondialisés, dégagés de toutes entraves, s'accompagne d'une stagnation redoutable dans les pays développés. Perfectionner à l'infini les trois libertés de mouvements de capitaux, de marchandises et de personnes, vocation que se sont attribuée de multiples organisations internationales et différents groupements d'élites qui se considèrent transnationaux par intérêt et par philosophie, n'est plus le mantra des peuples.

Le Brexit marque la volonté populaire des Anglais de ne plus voir le pays envahi par des hordes d'étrangers et de retrouver sa souveraineté sur les questions d'organisation de la société. Le Royaume-Uni, théoriquement le grand vainqueur de la mondialisation financière, ne trouve pas son compte dans l'exclusif succès de la City, surtout quand il se traduit par des pertes abyssales et une montée sans précédent du chômage, des dettes et des impôts.

La remarquable percée de François Fillon, grande surprise des primaires pour ceux qui ne veulent rien voir, dans un autre genre, marque la fin de la complaisance de la droite pour une gauche, dont l'assujettissement au marxisme-léninisme s'étiole sans fin depuis la chute de l'URSS, et dont la nécessité politique a disparu depuis qu'elle a abandonné sans vergogne les classes populaires. L'énarchie compassionnelle marquée par l'étatisme envahissant, la complaisance vis-à-vis des fonctionnaires et de leurs syndicats, la fiscalité confiscatoire, s'est mariée trop longtemps avec un "sociétalisme pour bobos post-soixante-huitards", venu des Etats-Unis. Appuyé sur des slogans creux, le "politiquement correct de l'altérité", avec la glorification de l'autre, censé porter toutes les vertus, et la culpabilisation du cœur de la nation, considéré comme un ramassis de "beaufs moisis", a fini par faire sombrer la nation dans le chômage de masse, le remplacement de la population, un niveau de dettes insupportables, l'exil des entrepreneurs et des familles aisées et le développement de hordes de personnels à statut dont le poids est devenu insupportable.

Le choix final de la "primaire de la droite et du centre" tranchera la question de savoir si la droite persiste dans sa soumission au politiquement correct gauchiste et sa complaisance vis-à-vis de la haute fonction publique, transpartisane, arquée sur ses propres privilèges extravagants et prête à tous les compromis sur le dos de la nation pour conserver lesdits privilèges.

Peut-on encore accepter qu'une caste administrative se soit approprié le champ du politique, multipliant les conflits d'intérêts, en cherchant sa survie dans le discours politiquement correct, les cadeaux au peuple et la fiscalité confiscatoire ? la France a globalement choisi pendant quarante ans de financer par la dette une extension démentielle des effectifs publics. Nous avons montré ici que la situation française s'apparente à celle de la Grèce avec les mêmes effets. Et un risque pour l'énorme masse des fonctionnaires de se retrouver en première ligne en cas de hausse des taux d'intérêt. Les retraités grecs de la fonction publique ont subi deux réductions successives de près de quarante pour cent de leurs retraites. Les écoles et les hôpitaux ont cessé d'être approvisionnés. Quand un état n'a plus d'argent, il n'a plus d'argent et les premiers à souffrir sont les fonctionnaires. Qui peut douter que nous nous rapprochons tous les jours de la falaise grecque ?

Il est donc tout à fait normal que l'arbitrage se fasse à droite autour de la question en apparence "comptable" des effectifs rémunérés exclusivement par l'état. Il faut ajouter aux effectifs sous statuts des fonctions publiques, les contractuels et surtout les innombrables employés des associations qui se sont substituées à la fonction publique pour exécuter des politiques publiques.

La croissance des effectifs salariés des associations a été longtemps supérieure à celle des fonctionnaires proprement dits. On parle d'un recrutement sur 20 ans de plus de 1 200 000 personnes.

Ce phénomène se voit bien quand on regarde le cas de Paris : 55 000 fonctionnaires plus 20 000 salariés d'associations entièrement financés par la Ville. 75 000 personnes pour gérer une ville de 2 000,0000 d'habitants, alors que Tokyo se contente de 12 000 employés municipaux pour 12 000 000 d'habitants. Et Paris est devenu une porcherie repoussante, sans autre attractivité qu'un tourisme qui se dérobe du fait des attentats et de l'état lamentable de la ville.

Plus généralement, l'emploi nouveau se concentre sur les lieux de retraite agréables d'un côté, et les grandes villes universitaires de l'autre. Certaines villes de province ne vivent plus que des activités financées par l'argent public. Limoges et surtout Vienne, visitée récemment, sont typiques d'une évolution extrêmement dangereuse. Si l'Etat fait face, comme en Grèce à une asphyxie financière, ces villes seront étranglées. Et, on en trouve désormais des dizaines.

Il est normal que le conflit entre Fillon et Juppé se cristallise sur la question des effectifs de la fonction publique. Fillon devrait profiter du ralliement de Bruno Le Maire pour annoncer dès aujourd'hui la séparation de la politique et de la haute fonction publique en proposant comme nous le demandons depuis 20 ans que nul ne puisse recevoir deux rémunérations de l'Etat et qu'on ne puisse pas être élu dans une assemblée qui fixe votre rémunération et vos conditions d'emplois. L'intégration de la fonction publique dans la sécurité sociale normale est indispensable. On sait que les hauts fonctionnaires ont commencé sous Pétain à construire un système pour les autres en évitant soigneusement d'en faire partie. Il faut ajouter la suppression du statut d'emploi à vie, sauf pour des catégories très spéciales de hauts fonctionnaires dont l'emploi doit être protégé des alternances brutales, en gros la catégorie A + . Dans ce moignon résiduel, il faut réduire drastiquement le nombre des statuts différents. On doit également empêcher la cogestion des ministères par les syndicats qui n'ont strictement aucune raison de définir les politiques publiques. Le droit de grève doit disparaître dans les fonctions publiques, comme cela se fait partout ailleurs. On ne peut pas à la fois donner des statuts protecteurs à des personnes à qui on confie l'Etat et leur permettre de se retourner contre l'Etat.

À partir de ce socle, il deviendrait possible de réduire le périmètre de l'Etat à des politiques publiques essentielles.

On sait que pour Juppé, qui était en communion totale d'idée avec Rocard, un tel programme est intolérable. Mais il a tort de le dire impossible. L'attrition des effectifs sous contrats d'état peut concerner plus d'un million d'équivalents temps plein. Le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux, permet, joint à une augmentation du temps de travail et à un allongement de l'âge de la retraite, d'atteindre l'objectif de réduction globale du nombre de personnes intégralement payées par l'Etat tout en assurant le nécessaire rajeunissement de la pyramide des âges de la fonction publique. Bien sûr ce sont des chiffres globaux. La pyramide des âges n'est pas la même dans toutes les parties de l'appareil d'Etat. Certains secteurs doivent être poussés d'autres réduits plus brutalement.

Cette politique est difficile, parce que la hausse de la durée de travail va entraîner des coûts à court terme élevés. Mais on oublie de dire qu'un poste de salarié à vie du secteur public implique aujourd'hui le paiement d'une retraite d'en moyenne 25 ans. 500 000 emplois publics en moins, c'est la possibilité de payer 500 000 personnes pendant 25 ans avec le même budget étatique. Comme la dette des retraites d'Etat n'est jamais évaluée et publiée officiellement, le grand public ne comprend pas que le recrutement de 2 000 000 de personnes sous contrat public a eu des effets monstrueux sur l'emploi non public, la croissance et l'endettement. Il vaut mieux avoir cinq millions de fonctionnaires travaillant un peu plus que cinq millions cinq cent mille. C'est meilleur pour la dette, c'est meilleur pour l'emploi, c'est meilleur pour la productivité globale, c'est meilleur pour le pouvoir d'achat, c'est meilleur pour réduire la pression fiscale, c'est meilleur pour la rémunération des fonctionnaires et leur avenir professionnel

Le pays peut-il continuer à être dirigée par un haut fonctionnaire lorsqu’on sait qu'il faut absolument corriger les effets pervers délétères de quarante années d'énarchie compassionnelle ?

Une fois ce problème tranché, il faudra s'attaquer aux deux grandes questions totalement absentes du débat en cours.

La première est le rôle de l'Euro dans la déréliction française. Ce sera le combat du second tour de la présidentielle. Il ne pourra pas être escamoté. Faut-il comme le disent Mme Le Pen et M. Dupont Aignan, sortir de l'Euro ? Ou peut-on se contenter de réformes plus ou moins profondes de la gestion de la zone Euro ? On trouve là un champ de réflexions considérable. Il va bien falloir en parler au fond. Le "Hourra Euro !", c'est fini.

La seconde est le rôle du système monétaire international dans la crise à un moment où les Etats-Unis prétendent avec Trump faire marcher ses alliés à la baguette et remettent eux-mêmes en cause les bases du système actuel. Il est compréhensible que les primaires de la droite et du centre aient escamoté la question. Il va bien falloir, volens nolens, qu'elle se retrouve au centre de l'agora à un moment ou à un autre.

Changer la "globalisation" ?

L'explosion en plein vol de l'économie baudruche qui a gonflé inlassablement à partir de l'abandon des disciplines de Bretton Woods en 1971 a eu comme première conséquence, que nous n'avons cessé de souligner dès 2008 et qui a été totalement sous-estimée par les commentateurs, l'arrêt des financements internationaux, chaque banque cherchant son salut dans son pré carré national et ses autorités de tutelles. L'arrêt de l'énorme spéculation sur les matières premières internationales, y compris le pétrole, associé au repli des banques, a désorganisé les flux commerciaux usuels.

Comme souvent, les mentalités ont été en retard sur les faits. On demande de partout une "pause dans la globalisation" alors qu'elle est largement arrêtée depuis plusieurs années !

Tout le monde n'a pas été aveugle :

"Le ralentissement prononcé de la globalisation est en partie conjoncturel, lié aux effets de la crise, ainsi qu’au ralentissement de l’économie chinoise". « Il est aussi le résultat de la multiplication des barrières aux échanges et du protectionnisme ainsi que des limites atteintes par la baisse des coûts du transport », ajoute Thomas Held, auteur d’un article annonçant en 2012 que « la déglobalisation a commencé ».

La campagne réussie de Donald Trump, venant après le Brexit, met à mal une autre vue conventionnelle : la "mondialisation néolibérale" aurait été une exigence des "Anglo-saxons". Pour une bonne partie des observateurs dans les médias ou les institutions officielles, "l'horreur de la globalisation" est née de l'élection de Thatcher et Reagan. Et on nous annonce une "horreur de la déglobalisation" associée à l'élection du "monstre" Trump…

Du coup, voilà qu'on demande de partout une "nouvelle globalisation". En France et à gauche, c'est Picketty qui s'y colle dans un article du Monde.

Pour lui il ne faut pas revenir au temps des replis, identitaires et économiques, mais lier les négociations multilatérales commerciales avec "des objectifs plus élevés". Le commerce : pouah ! Mais, puisqu'il en faut, assujettissons à son développement des objectifs dignes d'une humanité supérieure. Dans son esprit, la lutte contre le réchauffement climatique et les inégalités.

Il se trouve que nous-mêmes proposons depuis très longtemps de lier l'ouverture des échanges internationaux à une  autre réforme : celle du système monétaire international. La solution est logique : un achat est toujours constitué d'un mouvement de monnaie et d'un mouvement de marchandise. On ne peut pas s'intéresser à un seul pan de la transaction, en imaginant que la monnaie est un "voile", une huile de graissage, permettant de faciliter les échanges. Si les échanges sont très déséquilibrés cela veut dire que des stocks d'excédents monétaires se forment et on sait très bien, notamment depuis Rueff, qu'ils provoquent des doubles hélices de crédits et poussent l'économie mondiale dans le fameux mode baudruche que nous avons connu pendant quarante ans, avec explosion finale. On doit donc associer le développement des échanges internationaux avec des institutions et des règles qui permettent la stabilité relative des changes, l'absence de spéculation désordonnée sur les monnaies, et l'atténuation des déséquilibres des échanges. Oui, CETA et TAFTA auraient dû être associés à une refonte du système monétaire international.

Pour Picketty, obsédé par le contenu de l'assiette du voisin, ces questions ne se posent pas. Les inégalités sont le problème fondamental. Mais voilà, la globalisation a provoqué  une réduction des inégalités :

« La globalisation a fortement réduit la pauvreté dans le monde et accru le niveau de vie dans tous les pays ouverts aux échanges, en particulier en Suisse. C’est elle qui a permis d’atteindre les objectifs de développement des Nations unies », renchérit Martin Eichler, chef économiste de BAK Basel.

Il est très difficile, pour un socialiste, de constater que les Républiques Socialistes de l'Est et de l'Orient avaient réduit leurs peuples à la misère de masse. Lorsque ces régimes sont tombés, comme l'URSS, ou se sont profondément réorganisés, comme la Chine et l'Inde, un énorme écart est apparu entre les niveaux de vie occidentaux et ceux de ces pays. Une femme vivant à la campagne en Ukraine ne gagnait pas plus de 100 euros par mois ; une paysanne collectivisée chinoise pas plus de 50. La fin des guérillas communistes dans les pays pauvres d'Afrique et d'Amérique du sud, a également permis une reprise de la prospérité. On a donc assisté à un rattrapage économique dans toutes ces nations qui s'est traduit globalement par une réduction massive de la pauvreté et des inégalités. Il faut vivre dans une bulle obsessionnelle pour ne pas voir que la globalisation est, historiquement, une baisse massive des inégalités mondiales  et que ce rattrapage a eu pour conséquence des difficultés certaines pour les secteurs ouvriers occidentaux, mis en concurrence avec des pauvres bien décidés à rattraper leur niveau de revenu et de consommation. On peut analyser en partie le rejet de la mondialisation dans les pays développés comme une révolte des classes moyennes mises en concurrence avec les parties plus pauvres du monde. Si on n'avait pas connu 75 ans de socialisme, le besoin de rattrapage aurait été moindre et les tensions en Occident moins sensibles. C'est malheureusement le genre de constat , en dépit de l'énormité de son évidence, qui ne peut pas être simplement imaginé par un socialiste marxisant.

Non M. Picketty la question de la mondialisation n'est pas la création d'immenses inégalités, puisque ce sont les immenses inégalités imposées par le socialisme violent qui s'estompent avec la globalisation !

Quant au réchauffement climatique, il tient à tellement de comportements qui n'ont rien à voir avec les échanges commerciaux, qu'on ne voit pas ce qu'ils devraient faire dans une négociation commerciale. On retrouve là la tentation permanente des ONG de l'ONU de faire de la morale avec des instruments qui n'ont rien à voir. On l'avait déjà constaté avec la taxe Tobin, sujet technique, transformé, avec mauvaise foi, en instrument de financement de toute une série d'objectifs d'abord sociaux puis écologiques. Dans sa dernière formulation elle devrait permettre de financer la transition énergétique des pays du sud. Sortir le monde de la pauvreté d'un claquement de doigt n'est plus à la mode !

La COB 21 a démontré que des conférences internationales ad hoc avaient leur efficacité. Pourquoi détourner d'autres négociations pour traiter des mêmes questions ? Lorsqu’on parle d'échanges de produits, il est vrai que les normes de production interviennent, qu'elles soient de santé publique ou sociales (travail des enfants par exemple). Mais les négociations actuelles entre Occidentaux concernent essentiellement le secteur des services qui n'a aucune influence climatique avérée. Quant à la Chine, la question actuelle est de savoir s'il faut lui reconnaître le statut d'économie de marché, avec des conséquences de compétition aggravée et dans le système actuel, un risque aggravé de déséquilibres massifs. L'écologie n'a pas sa place dans cette discussion. En revanche les énormes excédents chinois, leur formation et leur emploi, ainsi que le choix de la monnaie internationale à utiliser en Europe pour échanger avec la Chine, sont des thèmes de discussions aussi majeurs que totalement mis à l'écart. Là est le scandale.

Il faut associer la relance de l'économie internationale à une refonte profonde du système monétaire international, avec condamnation effective des gros excédents et des gros déficits. Mais, décidément non. Il ne faut pas fourvoyer les discussions sur le commerce international et la globalisation des échanges dans des discussions qui ressortissent d'un autre registre.

Si on avait, dès le changement de stratégie économique de la Chine, imposé un contrôle de l'équilibre des échanges commerciaux et évité les énormes déficits américains et leurs excédents symétriques en Chine, la Chine aurait cru un peu moins vite et en contrôlant mieux sa pollution et les classes moyennes américaines auraient moins souffert, avec un dérapage moindre des inégalités de rémunérations. Les classes moyennes européennes aussi. Ce qui vaut pour la Chine vaut aussi pour tous les pays à rattrapage.

Réformer le système monétaire va donc dans le sens d'une moindre pollution et de moindres inégalités dans les pays développés. C'est à cette bataille-là que Picketty devrait se joindre, car là est le chemin.

 

Didier Dufau pour le Cercle des Economistes e-toile

Rencontres économiques d’Aix en Provence : une certaine pusillanimité.

Les rencontres économiques d’Aix-en-Provence sont une initiative sympathique qui doit être encouragée.  La difficulté est dans le choix de la programmation : faut-il chercher le consensuel sans aspérité ou attaquer les vraies difficultés à la racine ? La volonté d’institutionnalisation de l’évènement  pousse à la première approche. Les nécessités intellectuelles de l’expertise plutôt à l’autre.

Quelles sont les grandes questions économiques de l’époque ?

Incontestablement, la baisse tendancielle de la croissance depuis 1971 est le défi principal, avec ses deux compagnons, un endettement croissant et des crises périodiques de plus en plus graves.

La réorganisation de la zone Euro est l’autre question de fond qui demande des idées neuves et précises.

La méthode d’élimination des conséquences de l’explosion de 2008 est l’énigme à court terme, avec ses excès de dettes et d’impôts.

Il aurait été courageux de s’attaquer à au moins un de ces thèmes. Au lieu de cela, un thème étrange a été choisi : « qu’attend-on d’un pays ?» avec une traduction anglaise qui ne correspond pas « What is a nation for ?  ».

On sent qu’il a fallu éviter le titre naturel : que peut faire un Etat national dans une ordo-économie ouverte et fondée sur des règles micro économiques quand rien ne va et que les régulateurs des marchés, comme les banques centrales, sont impuissantes ?

La réponse serait naturellement : tenter de changer le cadre institutionnel international fautif, ce qui implique de lourdes remises en cause intellectuelles et un gros problème diplomatique.

Au lieu de cela, on laisse croire que le cadre est bon et qu’il faut s’adapter, c’est à dire que les acteurs économiques  d’un « pays » doivent accepter  de « s’améliorer » individuellement, en « faisant des efforts ».  Cela va de pire en pire, mais ce n’est pas grave : adaptons-nous de plus en plus.

Le thème induit la litanie des suggestions finales, toutes parfaitement vaines mais consensuelles :

A l’échelle du monde

  1. 1.       Faire émerger de nouvelles formes de coopération mondiale associant négociations entre Etats et acteurs de la société civile 

Puisque les « acteurs de la société civile » sont les seuls vecteurs sollicités, il est normal qu’on les associe.  Pour faire quoi ? Bof !

  1. Créer une autorité internationale de protection et de sécurité des données personnelles

Créer un nouvel organe de régulation des marchés, est dans l’esprit général. Des individus mondialisés en compétition dans le cadre de règles. L’ordo-libéralisme est bien à l’ordre du jour.

A l’échelle de l’Europe

  1. Insister fermement pour que les négociations avec le Royaume-Uni s’entament rapidement et avoir pour objectifs le maintien de la cohésion de l’Union et l’ancrage des Britanniques au continent

C’est çà : soyons ferme et gentils. Les bisounours avec nous.

  1. Entériner le principe d’une Europe à plusieurs vitesses et réserver des politiques de plus forte intégration, notamment le policy mix, à un noyau dur représenté par la zone euro

Plus d’Europe est nécessaire puisque l’Europe ne marche pas.

  1. Relancer l’Union européenne autour de 4 axes : fiscalité, gestion des frontières, innovation, défense

Plus d’Europe est nécessaire puisque l’Europe ne marche pas.

  1. Créer un espace culturel européen à travers la mobilité

Chouette ! On est sauvé.

Plus de banalité, on ne peut pas. Dans le consensuel mou européen, dispensateur de places, et de subsides européens, on atteint une forme de perfection.

A l’échelle de la France

  1. Donner la priorité absolue à l’éducation et la formation

Ce ne serait donc pas le cas ?

  1. Faire de la politique du logement un vecteur d’intégration et de lutte contre les inégalités

Nous avons le taux de prélèvement et de dépense le plus lourd du monde.

  1. Mettre en place une fiscalité favorisant l’épargne longue et l’initiative entrepreneuriale

Nous sommes recordman du monde des prélèvements sur l’entreprise et le capital et le revenus du capital. Il ne s’agit pas de « favoriser » mais d’empêcher l’effondrement.

  1. Lancer les bases d’une « société de la seconde chance »

Bla bla bla pour faire social et se faire pardonner le point précédent.

  1. Créer un contrat de travail unique, équilibré, à droit progressif 

Y a pu ka.

  1. Instaurer l’obligation d’évaluer toutes politiques publiques et d’instaurer un débat public sur les résultats

Bla bla bla. Le rôle des économistes est déjà d’évaluer les résultats économiques et les causes de leur faiblesse. Pas d’obtenir des places dans des comités d’évaluations des politiques publiques ;

 Au total, ce tissu de banalités conformistes n’apporte strictement rien.

Dommage. Suggérons aux organisateurs de prendre un peu plus de risques intellectuels lors de la prochaine édition.

La France face à la crise - les 8 dernières années

On connait généralement une première approximation des résultats d’une année, avec six mois de retard, avec corrections des années précédentes. L’occasion est bonne regarder derrière son épaule.

Le chiffre le plus important pour définir le dynamisme des entreprises est la valeur ajoutée des entreprises non financières du secteur marchand. On se rappelle que cette valeur était en 2008 d’un peu plus de 1.000 milliards d’euros. En 2016, l’INSEE annonce provisoirement  1.109 milliards. Malgré la récession mondiale, les entreprises ont créé près de 100 milliards de richesses nouvelles. La croissance exacte en 8 ans est de 8.19%, soit un taux de croissance annuelle absolument ridicule qui s’apparente à la stagnation.  Il est à noter que sur la période plus  70 milliards ont été à des transferts sociaux et 40 milliards à des augmentations d’impôts sur le revenu.   En un mot l’Etat a tout pris et plus encore puisque la dette, elle, s’est envolée.  Simultanément la dette publique est passée de 1.300 milliards en 2008  à 2.300 environ en 2015, soit un accroissement de 1.000 milliards.

Il est vrai que l’ensemble des dépenses publiques ont augmenté de 12% quand celle de la production ne l’a fait que de 8% sur la période 2008-2015. Les dépenses de fonctionnement proprement dites ont,-elles, augmentées, de 11%. Ce qui veut dire que sur l’ensemble de la période, il n’y a eu aucun ajustement de la dépense  de l’Etat pour lui-même au rythme de la croissance.

Il est clair que les dramatiques massacres à la petite semaine commis par des  musulmans hystérisés qui se sont répétés ont éliminé l’économie de la campagne présidentielle pour 2017.

Mais il serait tout de même bon que l’on inscrive sur le fronton des édifices publics ces quelques considérations  :

-          La dépense publique avec 1243 milliards d’Euros dépasse la production marchande  de près de 100 milliards.

-          La dette d’Etat va bientôt atteindre le double de la même production.

-          Tout le surcroît de production passe en dépense publique.

La France pourrait-elle surmonter dix années de plus comme celles qu’on vient de vivre ?  La réponse est non.  C’est im-pos-sible !

Toutes les équipes de campagnes devraient  être  dans la recherche désespérée d’un nouveau modèle d’action publique avant l’effondrement fatidique. Pour le candidat Hollande, « tout va mieux » et « je tiens ma campagne : conchier Sarkozy et les plans de réformes de la droite qui vont faire peur ». Un programme de Bidochon politicien de sous-préfecture, Lou Ravi de lui-même,  qui devrait passer en Cour de Justice de la République pour démagogie aggravée et achat de vote.  A droite seul Fillon a pris la mesure de la menace. Mais la presse ne cesse de répéter qu’il est « inaudible ». Les autres sont dans l’image et la posture à court terme.

Quant à la presse, elle se contente de répéter les éléments de langage du gouvernement sur la réforme de l’impôt désormais payé à la source. L’impôt c’est bien. La dépense publique est nécessaire. Même le FMI e dit. Allons-y gaiement !  La campagne présidentielle risque de nous coûter à nouveau 40 milliards d’euros de sottises démagogiques diverses et de retarder de deux à trois ans les possibilités de changer le cours des choses. D’autant que la récession décennale arrive.  La phase de « haute » conjoncture de l’économie marchande se termine. Là où en dépassait les 7%, on est à 2.5% sur l’année finale précédent le renversement. En un mot la phase dynamique a été  faiblarde et ses gains entièrement captés par l’Etat. Le renversement conjoncturel sera faible. Mais il étranglera un peu plus l’économie française qui risque de se retrouver dans la situation grecque.

Ne parlons pas du risque politique.

Rappelons que personne ne songe plus, nulle part,  à donner une explication de la « crise » que nous définissions comme la conjonction  d’une baisse tendancielle de la croissance, de l’aggravation des crises périodiques et de la monté colossale de la dette. Aucune réforme n’est à espérer du système monétaire international qui est le moteur de la crise globale ni de la gestion de l’Euro qui marque la stagnation européenne.  Et la France s’apprête à nouveau à révérer son merveilleux système l’écrasement fiscal qui lui interdit toute sortie durable de ses  tourments. Comme on sait le Français est né malin.

Bravo à tous !

Baltic index : Est-il significatif ?

On lit et on entend dans les milieux qui se croient au top de la compréhension du monde qu'il ne faut pas s'occuper du Baltic Dry Index qui ne serait pas significatif compte tenu des énormes investissements faits dans le domaine du chargement maritime, bien au delà des nécessités.

Les deux graphiques que nous donnons ci-dessous prouvent exactement le contraire. Bien sûr les indicesde prix sont plus volatils que les statistiques en volume, mais cette sensibilité ne les rend pas inutiles, bien au contraire.

Nous avions appuyé en partie en juin 2006 notre prévision qu'une crise gigantesque allait se produire justement en analysant d'une part l'énormité de la poussée des prix, absolument intenable et d'autre part sur la violence du retournement prévisible.

En début 2015, nous avions alerté que "l'alignement des planètes" qui générait à l'époque des espoirs infinis (certains écrivaient même que Hollande était un génie d'avoir prévu que la courbe du chômage allait s'inverser toute seule en 2015 lui offrant un trône pour cinq ans de plus !) était sans doute intéressant mais que l'atonie du commerce international était un signe inquiétant. Croisé avec d'autres indicateurs comme celui des prix marchands, cette évolution marquait que nous étions en plein dégonflement de l'activité de panique des Chinois qui avait animé le commerce international résiduel de ses actions de précaution vis à vis du dollar. La baisse du pétrole s'inscrivait non pas dans le cadre d'un surplus d'offre comme tous les analystes moutonniers l'affirmaient en s'appuyant sur le phénomène du schiste américain  mais d'abandon de la demande spéculative, comme pour l'ensemble des matières premières.

En un mot, 2015 était encore une année de résorption de la crise violente de 2008, dont le premier effet était, comme nous l'avons écrit dès la fin 2008, le blocage du commerce international. Les émergents n'ont connu de belles croissances post 2008 que parce que la Chine sécurisait son stock de dollar en achetant partout des vivres et des matières premières. Les Etats-Unis s'en sortaient mieux que les autres parcequ'ils payaient tout en dollars, leur monnaie émise ad libitum. L'Allemagne profitait à plein de la dévaluation de l'Euro et des déficits des autres pays de la zone euro. En un mot : le désordre post récession,  les défauts structurels du système monétaire mondial et de l'euro et la malgouvernance de certains pays clés, s'alliaient non pas pour séparer des pays vertueux et admirables  et des pays du Club Med et de l'indécence économique, mais pour générer des spasmes qu'il ne fallaient pas confondre avec des sursauts de l'économie.

Il semble en ce début d'année, que cette analyse ait été la bonne. Les spasmes continuent, avec des révisions constamment à la baisse de la croissance.

Sommes-nous entré dans la phase de récession "décennale" mondiale ? Rappelons qu'elle commence TOUJOURS par un choc boursier aux Etats-Unis. Le Dow Jones est à un niveau totalement surévalué et intenable, reflétant la trouille des investisseurs mondiaux et le repli dans la cour du château du seigneur. On y est pas tout à fait. Mais cela se rapproche.

Hélàs.

Et aucune réforme de quoi que ce soit n'est en vue. L'idée même que ces réformes soient nécessaires n'existe médiatiquement nulle part. Les deux seules réflexions en cours au FMI, qui trône sur ce désastre et manque totalement à ses devoirs, concernent le perfectionnement du système  : rendre le Yuan bien flottant, réussir le traité transatlantique sur plus de libre échange. Les Etats-Unis en restent à leur doxa : sanctionner les vilaines banques qui ont pu faire croire que le système était mauvais. Le Ru tente de sauver leur poumon financier qui respire les bulles comme d'autres la marijeanne.  Les Allemands profitent. L'Europe stagne dans la douleur et la morosité, à peine troublée par quelques farces et attrapes maghrébines, et l'aimantation des migrants. La France s'enfonce dans le chômage, les dettes et l'abaissement politicien de troisième ordre. 

Jamais le décalage entre la simple observation des faits et la réflexion publique, noationale, européenne et mondiale n'a été plus grand.

Didier Dufau pour le Cercle des Economistes E-toile

 



Trois drames en cours.

Mugabe, sinistre vieillard, ancienne icône de la gauche conscientisée, et tyranneau sanguinaire, avait déjà défrayé la chronique en assassinant quelques blancs, en en volant quelques milliers d'autres, en créant les conditions d'une famine et en prenant la responsabilité de la dernière hyper inflation connue. Il vient de passer un contrat avec une société israélienne pour truquer les élections bidons qui donnent une apparence de légitimité à son pouvoir absolu. Ce contrat a été payé "rubis sur l'ongle"… en diamants volés. Le système monétaire international progresse.

Il est vrai qu'en Namibie, un exemple de démocratie à l'occidentale, la petite oligarchie formée au carrefour du tribalisme et du capitalisme entend bien désormais éviter les inconvénients de l'anarchie créative associée au libéralisme politique et économique. Son gouvernement vient de demander à la Chine, le pays bien connu des droits de l'homme, de construire son nouveau régime juridique. La Chine veut s'emparer des ressources de l'Afrique en utilisant les excédents majeurs de devises fortes accumulées grâce aux défauts du système monétaire international et qui représentent un multiple du PIB de nombreux pays africains. Pour cela elle est prête à rendre des services, comme celui de supprimer la démocratie. Le système monétaire qui a permis cela est sûrement parfait.

Puisqu'on parle de la Chine, notons qu'elle vient de passer avec l'Argentine des accords  bilatéraux à dimension monétaire, économique et politique marquée. On sait qu'une bizarrerie fait qu'un "hedge fund" qui avait racheté à bas prix de la dette argentine entend désormais se faire rembourser et a obtenu d'un juge américain une condamnation du gouvernement argentin à se faire. On se rappelle que l'Argentine, détruite par un péronisme irresponsable (il fallait éviter Evita !), avait tenté de s'en sortir en créant un "currency board", où sa monnaie était strictement liée à la monnaie américaine alors que le système mondial était fondé sur le change flottant.  Ce système aurait pu fonctionner dans un régime de changes fixes mais ajustables. Dans un système de changes flottants, la hausse verticale du dollar à la fin des années 1990 avait mis à l'arrêt les exportations argentines et brésiliennes. Le Brésil avait craqué le premier, dévaluant fortement sa monnaie, le Real. L'Argentine, dont le Brésil était le principal partenaire, s'était retrouvée à sec de devises donc en état de déflation monétaire radicale. Le "currency board" avait explosé et les créanciers de l'Argentine furent ruinés.  Voilà donc la Chine qui crée des accords de swap avec ce pays privé désormais d'accès au marché international des capitaux. Elle fournira des dollars à l'Argentine en contrepartie de quoi ? Ben heu ! On ne sait pas trop. L'explication publique : nourrir la Chine grâce aux exportations du "campo". Elle pouvait le faire en achetant directement en dollar la production. Alors quoi ?  Evidemment, le but est de sortir une partie des ressources de l'Argentine du "marché" pour le réserver à la Chine. Le système monétaire qui a permis cela est sûrement parfait.

Ces trois exemples sont pris dans le même numéro du Temps, journal suisse dont on ne dira jamais assez la qualité, du moins le lundi, jour des articles sur la finance et l'économie. Pour l'observateur le moins averti, ces signes témoignent que le système monétaire des changes flottants est non seulement responsable de la grande crise de la dette que nous connaissons mais destructeur de toutes les valeurs de liberté qui ont été portées par l'Occident.

On dira : vous exagérez l'exemplarité du Zimbabwe, de la Namibie et de l'Argentine ! Tout cela est du détail, et concerne des pays sans importance.

Tout de même. La Rhodésie était la Suisse du continent africain. L'Argentine est restée longtemps le symbole même de la richesse. La Namibie était le rare exemple d'une démocratie réussie en Afrique.  Avoir permis à une dictature communiste de capter les réserves de devises mondiales et l'industrie occidentale pour la laisser pourrir toutes les situations, ou autoriser un pays qui se réclame des valeurs occidentales, et vit du support américain, à pratiquer des transactions en diamants à finalité douteuse avec une dictature africaine caricaturale, sont la preuve d'un désordre international total.

Quand il n'ya plus d'ordre monétaire, il n'y a plus d'ordre politique. C'est une des lois de l'histoire.

Les élections au Parlement Européen en 10 questions

1. Citez dix mesures adoptées par le Parlement Européen lors de la dernière législature.

Si vous avez réussi à en citer

                -Aucune :                           vous marquez zéro

                - Une :                                 Vous marquez cinq

                - Deux                                  Vous marquez dix

                - Trois                                   Vous marquez trente

                - Plus de trois                    Vous marquez cinquante.

 2. Citez dix mesures qui seront en discussion lors de la prochaine législature

Si vous avez réussi à en citer

                -Aucune :                           vous marquez zéro

                - Une :                                 Vous marquez cinq

                - Deux                                  Vous marquez dix

                - Trois                                   Vous marquez trente

                - Plus de trois                    Vous marquez cinquante.

 

3. Quelles différences programmatiques voyez-vous entre MM. Schulz et Juncker ?

Si vous avez réussi à en citer

                -Aucune :                           vous marquez zéro

                - Une :                                 Vous marquez cinq

                - Deux                                  Vous marquez dix

                - Trois                                   Vous marquez trente

                - Plus de trois                    Vous marquez cinquante.

 4. Quelles ont été les actions du député Européen pour lequel vous aviez voté lors des élections précédentes

Si vous avez réussi à en citer

                -Aucune :                           vous marquez zéro

                - Une :                                 Vous marquez cinq

                - Deux                                  Vous marquez dix

                - Trois                                   Vous marquez trente

                - Plus de trois                    Vous marquez cinquante.

 

5. Quelles sont les mesures que s'apprêtent à voter le candidat que vous avez choisi pour les présentes élections européennes ?

Si vous avez réussi à en citer

                -Aucune :                           vous marquez zéro

                - Une :                                 Vous marquez cinq

                - Deux                                  Vous marquez dix

                - Trois                                   Vous marquez trente

                - Plus de trois                    Vous marquez cinquante.

 6. Une décision a été prise d'interdire l'arrestation des immigrés clandestins.

A-t-elle été prise :

- Par le Parlement Européen

- Par la Cour de justice Européenne

- Par la commission des droits de l'homme de l'ONU

- Par la CEDH.

Si vous êtes absolument sur de vous, marquez 50.

Si vous imaginez savoir, marquez 20

Si vous n'en avez aucune idée, marquez zéro.

 

7. Le Parlement Européen a décidé de refuser la qualification de génocide au massacre de plusieurs millions d'Ukrainiens au début des années trente au nom du "socialisme réalisé", ce qui n'est pas sans conséquences sur le crédit européen en Ukraine.

- Si vous avez entendu parler de cette décision, marquez 10

- Si vous savez quand elle a été prise, marquez 20

- Si vous savez ce qu'a voté le candidat que vous avez choisi, marquez 50.

- Sinon marquez zéro.

 

8. De quelles directives le Parlement Européen a-t-il pris l'initiative ?

- Si vous en citez  une ou plus  marquez 50.

- Sinon marquez zéro.

 9. Soucieuse de respecter l'idée de subsidiarité promue lors du traité de Lisbonne, La Commission Européenne a élaboré un modèle d'horodateur pour voiture, normalisé pour toute l'Europe.

 - Si vous savez quand le débat est passé au Parlement Européen vous marquez 50.

- Sinon vous marquez zéro.

10. Le Parlement s'est saisi des inquiétantes dérives bureaucratiques européennes et notamment du doublon entre établissements nationaux et institutions européennes ayant exactement le même rôle, provoquant l'apparition d'un mille feuilles administratif européen peu souhaitable

- Si vous savez quand le Parlement Européen a voté une motion demandant plus de sérieux vous marquez 50.

- Si vous ne savez pas,  vous marquez zéro.

 

Résultats du quiz :

 - Si vous avez zéro, vous êtes un européen normal

- Si vous avez 500 vous êtes un menteur compulsif

- Si vous avez entre zéro et 500 vous avez bien du mérite.

Effectif municipal comparé Paris et Tokyo

Tokyo : 13 millions d'habitants - 13.000 Employés municipaux soit    1 pour 1000

Paris    :  2 millions d'habitants - 54.000 employés municipaux. soit 27 pour 1000

Avec les associations gérant des missions de la Ville de Paris :  > 75.000

Mme Hidalgo :"«Dans certains secteurs comme la propreté, la petite enfance, la prévention et la sécurité, j'ai même l'intention de recruter. Il y aura des redéploiements au fur et à mesure des départs en retraite, mais il est possible qu'au final le nombre d'agents de la ville augmente».

 

Sans commentaire.

 

 

Paris : un déclin programmé ?

Paris : la mort lente.

 

Les recettes fiscales ne rentrent pas. Les projets cachés sortent à nouveau des tiroirs.

Depuis des lustres les plus excités des socialistes veulent rendre progressives la taxe foncière et la taxe d'habitation. Au lieu d'un droit proportionnel à la valeur du bien, ils veulent une taxation différentielle qui fait  payer beaucoup plus le "salaud de riches". Pour les socialistes de sous-section, aggraver sélectivement les impôts est, avec l'ouverture de "nouveaux droits à", le code génétique qui doit s'exprimer en priorité.

L'état d'esprit qui a conduit à inclure dans la base de revenu taxable annuellement les revenus de l'épargne et les plus-values des transactions lourdes et rares  portant sur des biens familiaux pérennes, exige d'aggraver la progressivité sur les impôts locaux d'usage qui sont détournés de leur mission, financer les services municipaux, pour participer à l'effort global de destruction des fortunes afin d'instaurer un socialisme de l'égalité par le bas. La préoccupation électoraliste de donner du revenu aux couches électoralement utiles, l'achat de vote, pour résumer,  n'est évidemment pas absente.

Actuellement les villes sont touchées par l'effondrement des commerces. Les boutiques tombent en faillite les unes après les autres. Les grossistes disparaissent. Tout le commerce lié à l'habitation est sinistré. L'alimentaire connait de graves difficultés, même dans les grandes surfaces, ce qui est une première depuis la guerre de 40.  

Paris a longtemps été épargné par la force de l'esprit centralisateur des Français. Maintenant ce n'est plus le cas. Au contraire, les évolutions négatives sont désormais voyantes.

Paris, devenue une ville de vieux encore un peu fortunés, en vérité une ville  de vieilles ayant récupéré la fortune familiale et la liquidant progressivement, au gré des augmentations d'impôts vertigineuses de M. Delanoë, voit disparaître progressivement toutes ses activités.

Les faillites de boutiques à Paris ont atteint des sommets historiques en 2013.    

Un parc de grands appartements à vendre, gigantesque si on le compare aux situations habituelles, s'est constitué dans les anciennes parties bourgeoises de la ville de Paris , notamment dans le XVIème arrondissement. L'étranger, qui achetait les plus beaux pieds à terre,  commence à refluer. Vivre périodiquement à Paris devient prohibitif en prix d'acquisition d'appartement d'une part, mais aussi en coût d'usage.

Ne parlons pas des entreprises. Elles fuient Paris à toutes jambes. Les sièges sociaux sont en constant repli. Les grandes entreprises partent en Hollande, les holdings au Luxembourg et les PME à Londres. Certaines activités qui prospéraient à Paris comme l'édition sont sinistrées.     

Paris est une ville de vieux et de touristes, et une capitale administrative stagnante, à proportion de la réduction et de la déconcentration des services centraux de l'Etat.

La seule branche d'activité qui prospère est l'administration locale et l'accueil des populations pauvres de France et du Monde. Plus de 10.000 emplois municipaux créés par Delanoë ; des centaines d'appartements rachetés parfois au prix de l'or, pour loger des copains et un électorat considéré comme captif ;  75.000 personnes directement payées par les impôts parisiens sur 2.000.000 d'habitants ! C'est comme si dans un ensemble immobilier de 400 personnes, il y en avait 15 pour s'occuper à plein temps  de la collectivité !  Lorsque les bornes sont franchies, il n'y a plus de limites.  Près de 300.000 familles dans des logements à statuts ou conditions spéciales, sur 800.000 mille ! Voilà pourquoi le PS croit dur comme fer à sa victoire : les ayants-droit voteront bien !

Moins de la moitié des Parisiens ont encore une voiture. Les enfants disparaissent progressivement des rues, les familles nombreuses ne trouvant plus à se loger à bon prix.

L'impôt local progressif va finir le travail d'éradication en cours.  Paris ne sera même pas Kyoto. On se dirige vers une ville poubelle. Elle est déjà d'une saleté répugnante, les socialistes ayant considéré comme honteusement bourgeoise l'idée de propreté et hautement antisocial d'exiger que le travail de nettoyage soit fait. Ils se sont amusés à faire tourner les voitures poubelles entre 6 et 8 heures du soir dans les rues les plus étroites, comme la rue de la Petite Roquette, pour ne citer qu'un exemple,  pour décourager l'usage de l'automobile. Les poubelles restent dehors toute la journée où elles sont fouillées par des milliers de pauvres hères. Plus personne ne songe à contrôler le travail des "techniciens de surface".  Pas de harcèlement anti syndical ! Voilà le mot d'ordre.

La part des subventions aux "associations", généralement des véhicules de la corruption municipale, est passée de 4% à la fin des années Tiberi à 28% aujourd'hui. Cela veut dire que l'on a multiplié par environ 14 en valeur les sommes versées compte tenu de l'augmentation phénoménale du budget parisien. On fait même porter par des associations les dettes de la ville pour les dissimuler. Alors que les effectifs cotisants du PS à Paris et le nombre des militants est très bas (le socialisme à Paris, c'est à peine 1.500 personnes), près de 15.000 familles sympathisantes ont touché des avantages de la gestion Delanoë. Du poste au service communication de la ville de Paris pour famille bobo socialiste en difficulté, à la subvention pour la fête des voisins, dans un immeuble tenu par des socialistes en carte,  en passant par le racket des activités "culturelles", le jet continu des subventions, des postes, des avantages, souvent croisés avec ceux offerts par la Région,  arrose tout un monde grouillant d'affidés.

Le sourire de Mme Hidalgo est là pour verrouiller médiatiquement le couvercle sur la soupière. Les vrais pouvoirs sont ailleurs.

Pour le PS la bataille de Paris est gagnée et il faut maintenant  s'assurer les places et les revenus de la nouvelle structure de gestion du Grand Paris, la Métropole. Encore des centaines de places en vue.

Il est fascinant de voir l'ancienne capitale du monde civilisée livrée ainsi à la rapacité d'un parti qui tourne à une forme de mafia vivant sur la bête et  uniquement intéressée à sa propre survie. Son programme consiste à gérer une image de bon samaritain,  facilitant la mendicité, laissant faire les syndicats et multipliant les mesures coûteuses donnant l'impression d'une action sociale et culturelle dynamique. L'économie ? Quelle économie ? Tous ces gens qui dirigent Paris  sont des fonctionnaires ou des professionnels vivant en liaison avec le pouvoir.  Ce n'est pas une situation propre à Paris. Depuis la dernière vague rose, 55% environ des postes de maires sont détenus par des fonctionnaires !  

L'impôt devient la seule préoccupation. Car seul l'impôt permet de maintenir un tel programme.

La progressivité devient l'arme essentielle. On voit donc revenir le projet d'une intégration du revenu dans la taxe d'habitation. Quid des étrangers qui possèdent une part très importante de certains quartiers ? On va leur demander leur déclaration de revenu ?   Les Quataris qui s'installent en masse dans les anciens palais parisiens ne paient pas d'impôts sur le revenu ! On fait quoi ?

Réponse : "On s'en fout des Quataris. De toutes façons ceux qui s'installent le font en vertu d'accord où ils ne paient pratiquement aucun impôt ! L'important est qu'on puisse faire un geste vers la catégories qui nous intéresse en frappant les riches. La baisse des uns ne compensera pas la hausse des autres. Mais ce n'est pas grave. On aura accru ou rassuré notre clientèle et c'est la seule chose qui compte".

Amuser la galerie avec l'installation de Roms dans le XVIème arrondissement ou la destruction de l'avenue Foch ne suffit pas. La provocation n'a pas d'effets durables. En revanche laisser croire à une partie de la population qu'elle va pouvoir mieux vivre avec l'argent des autres, c'est électoralement solide et durable, surtout quand on  sait la part des habitants parisiens qui dépendent des différentes fonctions publiques ou des subventions ou avantages. 

En attendant, pour le PS, il faut gagner les élections parisiennes. La candidate de droite, NKM, est passée à la télévision ce dimanche. 90% des questions ont porté sur autre chose que Paris. Surtout ne pas parler concrètement de Paris, avec, pour les "journalistes", un certain nombre "d'éléments de langage" qui ont pour but d'éviter tout débat : la sécurité, ce n'est pas l'affaire de la mairie ; la fiscalité ? Pas grave puisque le taux est moins élevé à Paris qu'ailleurs. Etc.

Rendre progressif les taux de la taxe d'habitation, en incluant les revenus, tout en réévaluant les assiettes, portera l'impôt sur les parisiens actifs à des taux encore plus insupportables. Tous les propriétaires d'appartement de valeur significative vont bientôt être au plafond de l'ISF. Les augmentations ne les toucheront plus sauf à faire sauter le plafonnement. Rappelons que les impôts indirects sont une part très minoritaires des impôts globaux. Lorsqu'on paie 75% d'impôt direct on dépasse automatiquement 100% d'imposition globale.

Alors il se produira ce qui est inévitable : l'aggravation de la fuite hors de Paris et probablement de la France d'une part croissante de Parisiens  qui iront chercher fortune ailleurs ou qui chercheront à maintenir leur fortune ailleurs. Des centaines d'appartements de plus de 250m2 sont actuellement à vendre. Avec la progressivité de la taxe d'habitation, le nombre va encore croître.  Les autochtones ont été pratiquement chassés d'une grande partie de la banlieue parisienne, où s'est produit une substitution de population. Une involution du centre ville, à l'américaine est en-cours, en même temps que le péri-urbain explose et les temps d'accès au travail.

Etat, région, département, métropole, ville et arrondissement sont accrochés fiscalement à la bourgeoisie parisienne  qu'ils détruisent à petit et à grand feu, dans une ville où on n'investit plus, où on ne construit plus, où plus rien ne se passe et qui perd progressivement tous ses centres d'activité à vocation nationale et internationale. Il ne restera bientôt plus que le tourisme, la politique et les activités subventionnées.

Paris est en danger de mort. De mort lente, certes, mais de mort certaine comme foyer de rayonnement créatif mondial et centre de pouvoir économique. 

Parions que cette campagne municipale éludera une nouvelle fois toute vraie question sur le développement de Paris, son rôle et son avenir. Comme la campagne électorale présidentielle a gommé toute préoccupation nationale (celui qui a gagné a nié la crise) et comme les élections européennes seront comme d'habitude un exercice de style entre fédéralistes et anti fédéralistes, sans que personne ne sache exactement quel aura été le travail fait lors de la mandature qui s'achève et sans savoir ce qui se fera dans la prochaine.

La vie publique en France est devenue intellectuellement vide, socialement illisible et économiquement déficiente.  Avec de tristes conséquences à tous les échelons.

Devises : un faux marché !

Combien de fois avons-nous entendu ou lu que le marché des devises, et a fortiori son résultat, les taux de changes, était le prototype d'un vrai "marché" où des millions de décisions venaient se confronter permettant aux libertés économiques de jouer pleinement et d'exercer leur pouvoir bienveillant, guidées par la "main invisible" de l'intérêt.

Les changes flottants, c'est-à-dire le cours des monnaies laissé à la libre appréciation des agents économiques "sans intervention" des Etats, sont désormais considérés dans la presse comme un état de nature, au-delà de toute critique. Aucune appréciation contraire n'est acceptée dans les médias de la PQN. Le sujet est non seulement peu vendeur mais tabou. Pas un "prix Nobel d'économie", pas un "grand économiste" qui s'écarte de cette idée : "nous ne sommes pas capables de définir à priori le cours d'une devise. Seul le marché a raison. Les Etats qui interviennent n'ont rien compris car on ne peut rien contre les marchés qui sont plus forts que tous les Etats, même le plus grand".

Ces doctrines tournent à la farce. Tout est faux, de A jusqu'à Z.

On le voit très bien en ce moment pour peu qu'on se donne la peine de regarder.

Il se trouve que les autorités de contrôle, un peu partout en Occident, ont fini par se rendre compte que tous les marchés monétaires et financiers avaient été largement manipulés. Ils ont enquêté et confirmé qu'il y avait bien eu manipulation. Tiens-donc : les "millions d'intervenants" pouvaient donc être  manipulés par quelques banques alors que les Etats seraient impuissants ?  Bizarre ? Non, pas bizarre. Car on s'est vite aperçu que le marché des changes était tenu par trois banques réalisant 50% des transactions et que 90% de leurs transactions étaient le fait d'ordinateurs et de progiciels de gestion instantanée des tendances. En un mot, trois gus avec leur ordinateurs réalisent 50% des transactions.

Là-dessus on a vu la BNS doubler ses encours d'émission de FS pour contrer la hausse de la devise, et la Banque du japon effondrer sa monnaie. On a vu qu'un seul propos de la FED pouvait amorcer une dégringolade des devises des pays émergents avec des chutes plus que significatives puisque dépassant 40% dans bien des cas comme la Roupie indonésienne ou le mois dernier le peso argentin, la banque centrale argentine intervenant pour mettre fin à la spirale descendante. On a vu qu'un discours de M. Draghi pouvait arrêter durablement un train de spéculation sur l'Euro. Une voix serait plus forte que "des milliards d'actes quotidiens".

Bref, on a vu que le marché des changes étaient tout sauf un marché parfait. C'est un marché de spéculateurs et de régulateurs où la manipulation est partout présente et qui ne correspond à rien sinon à donner l'exemple caricatural d'une instabilité chronique associée à des marchés purement spéculatifs et dotés d'instruments de spéculation concentrés entre quelques mains.

L'Europe a renoncé à utiliser le levier des changes et le change de l'Euro est la variable d'ajustement de toutes les spéculations et manipulations qu'elles proviennent des états ou des intervenants principaux.

Il s'agit d'une faute contre l'esprit autant qu'une sottise économique.

Certains ont affirmé que contrôler les grandes opérations contre les monnaies était impossible. Si la loi internationale  interdisait le "short" des monnaies à partir de fonds rassemblés à cet effet (en général des crédits bancaires atteignant des montants fous) avec des sanctions extrêmement lourdes pour tous les complices, il n'y aurait pas de nouveaux Soros se vantant d'avoir fait fortune sur le dos de la Livre anglaise.

L'examen de la réalité, et il n'y a pas besoin de microscopes, montre bien que toute la théorie qui fonde actuellement la gestion internationale des monnaie est substantiellement fausse et controuvée. Rappelons que la double hélice des crédits qui est à l'origine du gonflement maladif des dettes globales ans le monde, elles mêmes responsables du désastre économique actuel, est la fille des théories sur la nécessaire abstention des Etats dans la gestion des balances de comptes extérieurs.

C'est tout un pan du credo qui prévaut depuis 1971 qui est à démolir et à reconstruire sur des bases différentes.

Volcker vient de dire qu'il fallait une monnaie mondiale. C'est l'idée que nous avons exprimée dans notre article "en route vers le Mondio", il y a 5 ans maintenant. La monnaie unique montre bien que cette idée, pour être efficace, doit être complétée par des modes de gestion opérationnels permettant un pilotage au jour le jour. Les normes ne suffisent pas.

Malgré l'évidence, rien ne bouge sur ces sujets essentiels. La leçon fondamentale de la crise n'est pas tirée.

 

Didier Dufau pour le Cercle des économistes e-toile.

Le blocage incompris du marché interbancaire Chinois

Le 8 mars 2009,  nous avions tenté de faire comprendre que la CHINE était plus un problème qu’une solution (voir   http://cee.e-toile.fr/index.cfm/2009/3/8/Non-la-Chine-ne-nous-sauvera-pas-). A cette époque, dans le désarroi intellectuel général, certains commentateurs « autorisés » avaient repris les inepties de quelques analystes qui pensaient que les réserves chinoises allaient servir à relancer l’économie mondiale.  

Il y aura toujours, en toute époque, et à tout moment, de fins esprits pour croire que l’abondance de liquidité est la garantie d’une reprise rapide de l’activité. La Chine était gorgée de liquidités : la reprise serait là  et se ferait par-là ! En vérité, la Chine, après le Japon, après l’Allemagne, découvrait que l’accumulation d‘actifs en dollars la rendait vulnérable à des pertes abyssales. Elle allait donc gigoter dans tous les sens pour ne pas trop perdre, déstabilisant de nombreux marchés sans permettre de vraies reprises des échanges.

Il ne faut pas confondre panique et commerce.

Aujourd’hui les mêmes analystes restent sans voix : pourquoi le système bancaire chinois, gorgé de liquidité, est-il en grand danger ? Ils n’ont pas la clé d’interprétation d’un phénomène qu’ils ont pourtant devant les yeux depuis 2007, et qu’ils n’ont jamais voulu comprendre.

Alors ils développent les mêmes arguments que lors de la crise appelée à tort « des pays émergents ». On se souvient qu’à l’époque il était de bon ton de critiquer le « cronyism » supposé des systèmes financiers émergents. S’ils étaient en crise, c’était de leur faute et ils n’avaient qu’à mettre de l’ordre dans leur système. En fait la crise de 98 était une crise du dollar dans un environnement de changes flottants et de mouvements de capitaux à court terme totalement libres. Craignant l’Asie et surtout le Japon après le tremblement de terre de kobé, les spéculateurs étaient revenus en masse sur le dollar provoquant une double spéculation sur le dollar et sur la bourse américaine, notamment pour les valeurs technologiques. Rien à voir avec la gouvernance des banques des pays émergents qui seront VICTIMES dans cette affaire et traitées en voyous.

D’où la conclusion de l’article du Monde : « selon les analystes seules de vraies réformes structurelles du système bancaire…avec épuration des créances douteuses  et lutte contre la corruption, permettront d’éloigner vraiment le risque de crise ».

On a envie de demander à Marie Charrel, qui signe l’article, qui sont ces « analystes ».  On sait bien que ce sont les mêmes qu’en 1998 : les analystes des banques anglo-saxonnes en général et des banques américaines en particulier qui prêchent pour leur paroisse.

 

La crise actuelle en Chine est exactement du même type que la crise de 2007 dans les pays de l’OCDE. Le marché interbancaire s’est bloqué, comme en juillet 2007, au moment où les banques ont soudain compris que leurs partenaires étaient vulnérables et que tout prêt était en danger de ne jamais être remboursé. En 2007, après des mois d’incompréhension, la cause avait été trouvée : « ce sont les subprimes » !  Comme nous l’avons rabâché depuis, les « subprimes » ont joué le rôle d’allumettes mais la masse explosive venait d’ailleurs et était ailleurs.  

Notre thèse, reprenant les observations de Jacques Rueff, était que le blocage provenait de la double hélice de crédits qu’avaient permis le système des changes flottants, associés à la liberté totale des mouvements de capitaux.

Si un pays accumule des déficits colossaux, un autre pays accumule des excédents colossaux. Que faire de ces excédents ? La tentation est de les replacer dans le système bancaire du pays déficitaire. La nouvelle liquidité reçue génère une augmentation du crédit dans le pays déficitaire qui le devient de plus en plus. L’augmentation des actifs bancaires dans le pays excédentaire y permet le développement du crédit. L’endettement global ne cesse plus d’augmenter.

Pour les pays de l’OCDE, le taux d’endettement global est passé de moins de 200% à plus de 400%, créant une situation d’explosion, en dépit des purges périodiques provoquées par les crises décennales fortes (73-74, 92-93).

Regardons la réalité chinoise : le Monde du 24 décembre 2013, reprenant les informations du FMI,  la montre dans fard. « Les prêts classiques et les « crédits non traditionnels » s’élèvent aujourd’hui à 200% du PIB contre 130% en 2008 ». L’effet de la double hélice de crédits, en l’absence de toute réforme, continue à s’exercer. L’endettement américain a été soutenu par le « Quantitative Easing » aux Etats-Unis. La Banque de Chine  lâche 300 milliards de Yuan pour éviter le blocage du marché interbancaire Chinois. Le parallélisme est saisissant, même si les faits sont décalés du fait de l’administration stricte de la finance chinoise par les autorités.

La Chine confrontée à la fois aux risques de ses avoirs en dollars et aux effets de la création monétaire induite par les excédents est en difficulté.

Automatiquement en difficulté.

Il ne peut y avoir de surprise.

Les changes flottants sont un système nocif qui n’a jamais marché, ne marche pas et ne marchera jamais. C’est cela que la réflexion devrait commander d’écrire à Marie Charrel. Elle ne le fera pas. Elle tient à sa place. On peut la comprendre.

Mais quel désastre intellectuel !

Des idées qui font leur chemin ?

Comme chacun sait nous défendons ici trois explications de la crise et les solutions qui devraient être mises en œuvre :

- La crise du gonflement global des dettes des pays de l'OCDE au-delà de 400% est entièrement provoquée depuis 1971 par le système des changes flottants associés à la liberté totale des flux de capitaux, le pivot du système étant la double pyramide d'endettement théorisée par J. Rueff.

- La crise de l'Euro est entièrement dans l'utopie qu'il y a à créer une zone  de monnaie unique sans aucun organe de pilotage mais seulement deux normes. Des instruments essentiels de pilotage conjoncturel comme la politique du change ont été abandonnés sans raison. Une banque centrale autonome est incapable de sortir de la crise. L'absence de pilote conduit à des disparités intolérables et à des ajustements par la récession qui sont socialement intolérables.

- La crise française est entièrement due à son syndrome d'hyperfiscalité délirante qui fait que depuis maintenant des lustres les Français actifs paient en moyenne plus de 80% de leur revenu en impôts, et que la dépense publique correspond grosso modo à la valeur ajoutée des entreprises du secteur marchand, ce qui est une configuration structurellement intenable et qui a mis la France dans une situation presque désespérée lorsque la crise a éclaté en 2007.  

Ce diagnostic, formulé pour la première fois publiquement en 1997, n'a jamais été remis en cause.

A ces trois causes correspondent trois remèdes :

- Il faut mettre fin au système des changes flottants de monnaies administratives gérées de façon pseudo indépendante par des gnomes non élus et revenir à un système global coopératif, non fondé sur une monnaie nationale, qui exclut les grands déficits et les grands excédents, conformément aux règles définies après guerre, lorsque les leçons de la crise de 29 étaient encore chaudes. Les Etats doivent être à nouveau responsabilisés et les mouvements de capitaux à court terme doivent être contrôlés à cette fin autant que de besoin. Le FMI doit retrouver un rôle global et doit cesser d'être une institution sans objet qui travaille en contradiction avec ses statuts.

Nous avons souligné la faute inouïe du G.20 d'avoir écarté en novembre 2008 cette solution simple et efficace : les trente glorieuses ont montré qu'on pouvait éliminer un tas de dettes trop volumineux par la croissance coopérative.  On a préféré le chemin d'une relance débridée de la finance sans aucune réforme autre que de détail. 5 ans après, la crise est toujours là. La crise a été plus longue qu'en 1929 !

- La zone Euro a le choix.  Soit elle disparait et on revient au système sensé des changes fixes et ajustables avec unité de compte commune ; soit on crée ce que nous avons appelé un Chancelier de la zone Euro, supervisant les Trésors nationaux et la BCE. Cela suppose une construction démocratique renforcée que nous ne voyons pas dans le renforcement de la Commission, mais dans des organes ad hoc.  On s'est contenté d'un traité renforçant les normes, sans aucune option d'organisation. La zone Euro se porte mal et risque toujours gros 5 ans après le déclenchement de la crise.

- La France devait faire le choix de la production et de l'emploi privés en créant les conditions d'une économie entrepreneuriale renforcée. Il fallait supprimer l'ISF et faire rentrer l'argent qui avait fui à l'étranger (100 milliards d'Euros) et recréer les conditions d'une rentabilité des entreprises privées. Le transfert vers la TVA de l'essentiel des charges patronales était indispensable. En même temps il fallait réduire le champ des actions de l'Etat, spécialiser et réduire les institutions publiques, tout en se donnant des règles stables de construction des budgets à tous les étages. En particulier des normes auraient du être établies pour éviter les dérapages de dépenses et de prélèvements tels que ceux constatés à Paris.  Il fallait revenir au quarante heures et à la retraite à 65 ans. Seul le travail peut nous permettre de nous en sortir.

Malheureusement la Présidence Sarkozy n'a pas voulu voir venir la crise et a fait un plan de première année décalé par rapport aux nécessités. La suite a été une histoire de demi mesures et une gestion de la panique, finissant par une frénésie fiscale. La présidence Hollande est pire encore, le PS considérant qu'il doit profiter de la crise pour mener une politique de destruction sociale "définitive" absolument contraire aux besoins de la nation. On n'est même plus dans l'hystérie fiscale mais dans l'exaction et la destruction du pacte républicain, avec un début de révolte générale de la part des entreprenants.

Comme nous l'avons prédit l'absurde plan Hollande de l'automne 2012 a provoqué l'arrêt de l'économie française en 2013 avec un record de 40.000 faillites, 100.000 emplois perdus, le blocage du commerce et de la distribution, des baisses de 20 à 30%  dans la majorité des secteurs économiques, la fuite accélérée de milliers de ménages hors de France (100.000 depuis 2007), le gaspillage de l'épargne française, le non respect des objectifs sur lesquels la France s'était engagée, le gonflement de la dette à près de 100% du PIB, et deux fois la valeur ajoutée des entreprises et l'arrêt des transactions immobilières et de la construction. Naturellement aucune réforme permettant de réduire la dépense publique n'a été entreprise.  Le plan Hollande a sinistré le pays déjà durement frappé et a été à l'inverse exact des nécessités.

 

Sur ce fond désastreux, voit-on apparaître des fissures dans les blocs de certitude ou les habitudes de pensée acquises ?

Le drame qui se joue actuellement dans les pays dits émergents renforce le camp de ceux qui pensent que les changes flottants sont une mécanique suicidaire et incontrôlable. L'échec de la FED a sortir le pays de la crise montre bien que l'affaire n'est pas uniquement une question de banque centrale. La spéculation dirigée par les grandes banques américaines est partout revenue à des niveaux intolérables et dangereux et jouent contre la croissance mondiale.   

En quelques jours, un livre, une émission de télévision et un article ont bien montré que la source principale des difficultés actuelles est à chercher dans le grand tournant de 1971. On n'en est plus à l'explication par les subprimes et c'est un bien. Le seul inconvénient est que ces trois documents y voient essentiellement le début d'une finance débridée porteuse de tous les maux. Les mécanismes d'endettement croisés sont totalement ignorés. On retombe sur la condamnation de la vilaine finance sans compréhension des mécanismes globaux de la montée absurde de l'endettement global. Et naturellement, cette erreur ne permet aucune politique de sortie de crise.

ll n'y a donc pas de réel progrès dans l'idée qu'il faut mettre fin aux changes flottants. En revanche cette solution ne trouve plus de défenseur sur un plan purement intellectuel.

En Europe, plus personne ne nie les problèmes posés par la non gestion d'une zone de monnaie unique. Les excédents allemands commencent à faire mauvais genre.  Les fédérolâtres s'agitent en criant : il faut plus d'Europe. Mais les aspects techniques sont éludés. La question démocratique aussi. Tout le monde crie que l'Euro est trop fort, ce qui est vrai, notamment pour la France. Mais personne ne cherche à savoir qui est responsable du change de l'Euro. Normal, il n'y a  personne. 'idéologie des changes flottants s'établissant "librement" sur un marché parfait n'est pas remise en cause  dans les milieux européistes. On pleure donc des conséquences dont on chérit les causes. Comme d'habitude. L'impuissance et le déni de démocratie restent les deux mamelles du drame de la zone Euro.

Quant à la France, les évènements récents ont montré que le ras le bol fiscal devenait explosif. A-t-on pour autant renoncé au "vive l'impôt" qui est le leitmotiv de tous les énarques de gouvernement depuis des lustres ? Pas du tout. Le projet politicien de "grand soir fiscal" se place dans la même perspective démagogique perceptible depuis l'élection présidentielle : on va faire du tort aux riches pour calmer les autres. La reprise des idées folles de Picketty ne garantit rien d'autre qu'une nouvelle fuite  des entreprenants et une destruction quasiment définitive du système entrepreneurial français. On saccage la vie de boucs émissaires pour des raisons purement politiciennes sans aucun effet positif pour la nation.  1914 confirmera cette évolution délétère.  

Au final sur les trois fronts qui nous intéressent, on voit bien s'affirmer des "ça suffit comme cela", des "arrêtons ces sottises", des "cela ne peut pas marcher comme cela".  Plus personne ne croit qu'un approfondissement des changes flottants, qu'un surcroit de normes autour de l'Euro et qu'un surcroit d'impôts en France apporteront quelques solutions que ce soit. L'effondrement intellectuel qui est à la base des constructions délétères mises en place dans le monde l'Europe et la France est total et désormais irrattrapable.

Il n'y a plus d'avocats pour ces mauvaises causes. Mais il n'y en a pas non plus en situation d'influence pour construire un meilleur futur.

La politique du rat crevé au fil de l'eau continuera donc dans le monde, dans la zone Euro et en France.

Avec les résultats merveilleux que l'on constate depuis 5 ans.

2014 : septième année de crise avec aucune solution en vue.

Pour la France, c'est une décennie perdue qui s'annonce avec une véritable destruction du pays, probablement impossible à réparer tant la volonté rageuse de rendre définitives les destructions est forte au sommet de l'Etat.

 

Didier Dufau, pour le Cercle des Economistes e-toile.

Une si jolie petite crise de changes !

Rien n’est plus amusant que l’hypocrisie générale que l’on trouve dans la presse et dans les déclarations officielles des uns et des autres quand une crise concernant des monnaies, et mettant en cause directement le  système monétaire international basé sur les changes flottants, balaie le monde.

Dans les milieux anglo-saxons le commentaire est toujours le même : c’est la faute de la victime ! En 1998, la précédente crise des changes provoquée par une hausse rapide du dollar, l’explosion des systèmes de changes de nombreux pays  a été expliquée par le règne des « cronies » dans les gouvernements des pays concernés.  On l’a appelé : crise des pays émergents  alors qu’il s’agissait d’une crise liés  aux  capitaux mobiles dans un système de changes flottants, une nième crise du Dollar.

Dans les autres parties du monde on constate et condamne une instabilité « chronique », « dévastatrice », « incontrôlable », « irrationnelle », et on aspire à un peu de calme. Les plus audacieux parlent de « guerre menée par le dollar contre le monde », de « déviation non coopérative », « d’absurde guerre des monnaies ». Chacun de nos lecteurs remettra ces fortes assertions dans la bouche de leur auteur.  Il suffit de lire le journal. On en trouve tous les jours.

Et voilà qu’à Saint-Pétersbourg se tient un G.20, chargé de la prospérité économique du monde.

Devant la manifestation si éclatante que le système des changes flottants est dysfonctionnel,    il a sans doute mis immédiatement une réforme en chantier.

Pas du tout ! Après que le mot « stabilité » a été chanté dans les vingt langues avec la tête de circonstances, personne n’a cru devoir signaler que si les changes sont flottants, ils flottent, c'est-à-dire qu’ils subissent les foucades des capitaux à court terme qui vont et viennent dans l’irrationalité la plus totale.

 Il suffirait donc d’un mot de M. Bernanke pour que la crise frappe les pays dits « émergents », sans doute parce que leur monnaie plonge.  De même qu’une phrase de M. Draghi avait changé radicalement le climat financier en été 2012.

La langue qui tue et la langue qui adoucit seraient la « magna ratio » de l’économie mondiale. On voit comme tout cela est sérieux.

La Chine a confirmé qu’elle laisserait flotter un poil sa monnaie dans l’espace limité de la zone franche de Shanghai.

Vive les changes flottants et  à bas les changes qui changent brutalement !  Chantée dans la même phrase par les membres du G.20, la chanson est tout de même un peu contradictoire.

On nous disait : avec les changes flottants, on verrait des transitions beaucoup moins brutales. Jamais les transitions n’ont été plus brutales (voir le triste destin de la Roupie indonésienne) .

On nous disait : on n’aurait moins besoin de réserves de changes. Et voilà que les Brics veulent créer un fond commun de gestion de réserves de change, indépendamment du FMI. Et tous les commentateurs d’expliquer que la crise sera surmontée  parce que les pays en question ont accumulé, instruits par la crise précédente, d’énormes réserves de changes.

Comme tout cela est rationnel et cohérent.

Au passage, celui qui découvrira dans la presse française une observation sur les méfaits des changes flottants, en tant que système,  éprouvera la joie de la découverte d’espèces  hyper –rares.

Pour les amateurs de mythes et de tabous, la séquence monétaire en cours donne une leçon de chose particulièrement remarquable.

Les changes flottants, même en pleine crise mondiale des changes, ne peuvent pas être remis en cause dans un média qui a son quant-à soi.

Le système est au dessus de toute critique.  Cela ne trahit pas la nullité des journalistes mais le fait que personne n’a envie de colleter avec cette difficulté et qu’ils n’ont rien à colporter ni à commenter.  Le silence de l’Eurogroupe sur cette crise est tonitruant, comme d’habitude. M. Moscovici, lui a autre chose à faire : augmenter gravement les impôts en jurant que c’est pour la dernière fois et que cela ne touchera que 10% de la population.

Et on découvre que le nombre de personnes exonérées d’IR s’est fortement réduit et que des petits retraités qui tirent le diable par la queue vont devoir s’acquitter d’un impôt sur le revenu d’un mois de revenu.

Quelle est la bouche la pire : celle qui ment ou celle qui se tait ?

A notre avis les deux sont consternantes. Mais le cumul du mensonge et du silence pour un Ministre des Finances Français, ce n’est guère glorieux.

Encore quelques mois et on s’apercevra que la crise des « pays émergents » bis a eu quelques conséquences sur la situation française.  Sans  doute vers le moment où, ayant prélevé près de 100 milliards d’Euros d’impôts supplémentaires (10% de la valeur ajoutée des entreprises non financières) tout en laissant aller la dette publique à près de 100% du PIB et 200% de la même valeur ajoutée des entreprises non financières que nous aimons prendre en référence, les spécialistes de la Com’ gouvernementale  chanteront les immenses victoires  économiques  de la France.

Rappel : nous prétendons que nous sommes victimes de trois organisations dysfonctionnelles :

-          Un système de changes flottants structurellement néfastes

-          Une Europe de la monnaie unique sans organe de pilotage des changes et de la monnaie à l’échelon européen

-          Une France étouffée par une dépense publique et une fiscalité déraisonnables.

On notera que rien n’a été fait pour réduire les inconvénients de ces trois dérives. On compte plus que jamais  sur des  Commissaires  pour gérer l’Europe par la surveillance de normes.  Les impôts battent tous les records historiques en France. Les changes flottants ? Ah bon, ils flotteraient ? Et alors ?

A force de faire l’inverse de ce qu’il faudrait, on entre dans la septième  année de crise depuis le blocage du marché interbancaire en Août 2007 !  Bravo à tous !

Questions d’actualité – 22 août 2013

En économie politique, le mois d’Août est toujours plein d’enseignements.

Il est particulièrement riche, cette année, en questions déjà traitées sur ce site et qui refleurissent allègrement.


1.       Les pays en voie de développement vacillent

Dans plusieurs articles nous avons critiqué les essayistes qui tentaient de nous faire croire que le salut viendrait des pays en voie de développement. Comme toujours, c’est le centre qui compte et non la périphérie. La Chine connait de graves difficultés dont elle sort en boitillant. Les taux de croissance affichés ne doivent pas tromper l’observateur. La croissance chinoise est entièrement dépendante de la folie occidentale qui, un moment, a imaginé que tout devait être produit en Chine pour que leurs champions soient « leaders mondiaux » de leur spécialité. La stagnation européenne signe celle, relative, de la Chine. De même l’Inde se débat, comme d’habitude, dans des problèmes de balances commerciales et d’inflation qui déstabilisent les grands espoirs mis dans sa croissance. Le Brésil n’est guère mieux loti. L’Afrique commence à peiner. La Russie devient nerveuse. Le Mexique vient de connaître un trimestre de recul industriel.

Le Bric se délite un peu, beaucoup, passionnément.

Leçon : ce sont les Européens, les Américains et les Japonais qui font la conjoncture, pas la périphérie !

Rappelons que les « printemps arabes » ont tous été provoqués par la récession mondiale de ces dernières années. Quand le fort tousse, le faible meurt.

2.       L’instabilité monétaire aggrave tout

Depuis que la FED a annoncé un tournant moins laxiste dans sa politique monétaire, des tourbillons agitent le milieu de la finance et de la monnaie.

Le Japonais ABE a décidé de violer le faux consensus autour de l’affirmation que ce sont les marchés qui donnent la valeur des devises. Cette fiction a été écartée d’un revers méprisant de la main. Le Japon a fait sombrer sa monnaie pour reprendre la main dans le commerce mondial et mettre fin à 20 ans de stagnation déflationniste. Rappelons que cette déflation a commencé quand les énormes réserves en dollars ont été partiellement détruites par un mouvement de baisse soudaine du dollar lors de la crise de 92-93, en même temps que diverses bulles locales, dont l’immobilier, éclataient. Le système bancaire s’est trouvé ruiné et d’expédients en expédients, la crise a duré 20 ans.

Oh surprise, les "Abenomics" marchent au grand scandale du Financial Times !

Pendant ce temps-là,  la Roupie indienne sombre, comme la Lire turque, la Roupie indonésienne, ou le Rouble. La situation à Taïwan n’est pas meilleure.  Les taux d’intérêt montent partout pour défendre des monnaies en passe de se dévaluer trop fortement. Les réserves fondent. Les investisseurs qui avaient cherché de la rentabilité à court terme se replient.

Les changes flottants malheureusement flottent entraînant à leur suite des désordres aggravés. La liberté totale des mouvements de capitaux à court terme est  destructrice.

Une fois de plus la nocivité du système monétaire international explose à la figure de tous. Mais il est interdit dans la presse de le critiquer. Alors on cherchera des explications vaseuses. Comme d’habitude. Pourquoi pas les « cronies » pendant qu’on y est ?

3.       Le cycle existe même si la prétention du président Hollande de le chevaucher est ridicule.

Le cycle de 8-10 ans est une réalité. Il est attesté depuis deux siècles et demi. On a donc toujours une phase de reprise à un moment donné, tout simplement parce que la mauvaise graisse a fondu, que  la productivité des entreprises survivantes est meilleure, que des besoins de renouvellement se font jour et que la technologie offre de nouveaux débouchés.

Nous avons écrit ici, que le PIB était le pire indicateur de conjoncture. Nous renvoyons à cet article. Le PIB n’est pas un constat mais une évaluation en mouvement dont beaucoup de composantes sont purement et simplement estimées. Il faut attendre pratiquement deux ans pour avoir un PIB définitif. Et les corrections ne sont pas minces. 0.5% de PIB, dans ces conditions, cela ne veut très exactement rien dire. Il se peut qu’en 2015, date où les chiffres seront stabilisés, on soit à 0% ou à 1%. Compte tenu de ce qu’on connait de la saison touristique et de la production industrielle, il est probable que le chiffre sera rétabli à la baisse. Quand on gigote dans l’épaisseur du trait, tout est possible. 

Il y aura une reprise mondiale quelque part entre 2016 et 2018. La reprise est souvent forte après une récession forte.   Ce fut le cas après la crise sévère de 92-93, à partir de 97.  Cette année-là nous n’arrêtions pas de crier « la reprise est là », sur le Forum du Monde, au milieu des indécrottables sceptiques.

Prétendre qu’elle touchera la France de façon forte est une autre affaire. L’étouffement par la fiscalité est total. Une fois de plus les socialistes vont augmenter les impôts et rester, malgré les affirmations contraires, dans le régime : 90% d’effort fiscal, 10% de réduction de dépense publique, verbalement par diminution des libéralités prétendument faites aux « riches », mais on parle d’une hausse de la CSG et des charges salariales puir faire une réforme de façade des retraites, ce qui aura un effet direct sur le pouvoir d’achat de tous les Français.  Les retraités vont perdre plusieurs points de pouvoir d’achat avec les diverses mesures prises pour les faire cracher au bassinet, même si, comme d'habitude on annonce des prélèvements catastrophique sur lesquels on revient, tout en faisant passer une hausse drastique, lorsque tout le monde souffle.

L’étouffement de l’immobilier par la loi Duflot (un flot de bêtise crasse) va rendre ce marché encore plus étroit. Mettre en place une assurance-loyers forcée payée par les propriétaires est le type même de la fausse bonne idée politicienne. La rentabilité de la location, déjà ridicule, voire négative hors dispositifs ad hoc, s’en trouvera réduite. L’aléa moral sur le locataire va s’accroître.  On risque de voir une explosion des impayés. D’autant plus que le gouvernement a annoncé des mesures visant à empêcher les expulsions. On est dans la gaminerie gauchiste… et la disparition de l’investissement locatif. la baisse des mise en chantier est supérieure à 20%. Un désastre ! 

Sans investissement, sans immobilier, sans revenu, et sans pouvoir d’achat, sans compétitivité extérieure, une France accablée d’impôts ne saurait repartir allègrement. La « boîte à outils » de M. Hollande n’est pas grotesque, mais les tours de passe-passe qui consistent à dire « je te rends de la main gauche ce que je t’ai pris de la main droite » ont un sens modeste en économie. On peut même avancer que prendre l’argent des entreprises et leur dire : « Je vous le rends à conditions que… », tout en aggravant les charges sociales, est digne de Guignol.

La hausse des taux d’intérêts à long terme ne va pas arranger les choses.

Il faut un changement radical d’état d’esprit et de pratiques, et des réformes lourdes de l’Etat obèse.

On verra si cela se produit.

En attendant, on petu se tapoter légèrement le menton.

Mais oui, le cycle existe et il y aura sans doute une reprise forte dans les années à venir, …ailleurs.

4.       Le retour d’une escroquerie politicienne : retraite et pénibilité

A chaque fois que se profile une réforme un peu " pénible" , politiquement,  des retraites, les gouvernements sortent la négociation sur une prétendue pénibilité de leur boîte de farces et attrapes politiciennes. La pénibilité n’a strictement rien à voir avec les retraites. Lorsqu’un travail est pénible, la simple décence conduit à prendre trois types de mesures :

-          Le supprimer (presque toutes les tâches réellement pénibles ont disparu depuis longtemps) ou les aménager pour qu’elles ne soient plus pénibles.

-          Réduire le temps de travail aux postes difficile pour qu’ils ne pénalisent pas  la santé

-          Augmenter la rémunération pour compenser la difficulté résiduelle éventuelle.  

Ajouter un avantage de retraite n’a exactement aucun sens. Ce serait même parfaitement amoral : « je t’amoche mais tu pourras partir en retraite avant les autres, mais  bien amoché).

La retraite, avec les cotisations et les règles de solidarité qui vont avec,  compense une incapacité à produire donc à « gagner sa vie ».  En toute justice la retraite ne devrait être possible que lorsqu’une incapacité de travailler est devenue manifeste !

Il est clair qu’il y a eu longtemps une différence marquée entre l’espérance de vie des manuels et celle des employés de bureau. De même les femmes vivaient plus longtemps que les hommes. Les enseignantes, au début des années 60, atteignaient 80 ans quand les ouvriers agricoles ne dépassaient guère les 65 ans.  De même les cadres qui vivaient dans des bureaux, se soignaient nettement mieux que le reste de la population, mangeaient mieux et profitaient de leur retraite bien plus longtemps que les ouvriers.

Tant que les métiers les moins nobles ont eu pour seul objet de fournir de l’énergie, et qu’il fallait  trimer dur, avec des durées quotidiennes et hebdomadaires de travail longues, et avec de courtes vacances, la retraite des personnels concernés était courte, la résistance physique ayant ses limites.

Aujourd’hui pratiquement tous ces métiers ont disparu. La longévité est plus liée à des caractères génétiques ou à la consommation, notamment de vin ou de drogues douces ou dures, qu’à la dureté physique du travail. Les ouvriers ne travaillent guère plus de 1.500 heures par an, contre à peu près le double en 1935. L’hygiène et la sécurité ont été constamment améliorées.

Quel rapport entre un cheminot d’aujourd’hui et un chauffeur qui alimentait la chaudière en charbon avec une pelle pendant toute la durée d’un trajet, de nuit ou de jour, en plein air, qu’il fasse froid, qu’il vente ou qu’il pleuve ou neige ?  Il travaille à peine 29 heures par semaine, assis, à la température idéale. Il bénéficie de longs congés. Le faire partir à 50 ans est grotesque. Partout ailleurs dans le monde les conducteurs de locomotive conduisent jusqu’à 65 ans, si leur aptitude est confirmée. Comme les routiers. Comme les pilotes d’avion.

Pourquoi parle-t-on de « pénibilité » ? Pour une seule et unique raison : créer une nouvelle charge sociale pour doter un fond qui servira à protéger les adhérents des syndicats les plus durs, notamment ceux de la SNCF et d’EDF, voire de l’Education Nationale. C’est si pénible de s’occuper des mioches des autres ! Aucun autre pays au monde n'a créé un droit à une retraite compensatrice de pénibilité. Cela devrait faire un peu réfléchir les gogos.

Les privilèges de la caste des super-syndiqués des entreprises publiques ou de l’Etat ne peuvent plus être aussi facilement justifiés quand tous les autres voient leur retraite fondre en montant et en durée.

Alors on a inventé la pénibilité, pour maintenir des avantages indus et des retraites longues, aux super-syndiqués.  Une superbe escroquerie politique. Et on peut parier que le gouvernement ne touchera pas aux privilégiés de la retraite !

5.       La subite gloire médiatique du Bitcoin

Nous avons récemment écrit un article de fond sur « les monnaies électroniques sans intermédiaire de confiance » et notamment le Bitcoin. Il est amusant de voir quelques semaines plus tard le Figaro et le Canard Enchaîné s’emparer en même temps de ce sujet.

Avec un peu trop de sensationnalisme. On  exagère un peu en prétendant que les banques centrales s’inquiètent du phénomène. Ce sont plutôt le fisc et la police qui s’interrogent.

6.       La fatigue du hanneton

Alors que gouvernement et Président rabâchent ad nauseam que la crise de l’Euro et des banques est derrière nous, la réalité prend constamment sa revanche. Le gouvernement allemand constate qu’il faudra encore un nouveau plan pour sauver la Grèce qui ne parvient naturellement pas à faire face à un endettement colossal avec une économie en récession depuis quatre ans. Le gouvernement espagnol est bien obligé de noter que les banques du pays sont gavées de mauvais crédits qu’il faudra bien passer un jour en pertes et profits. Il s’agit de solides dizaines de milliards d’Euros, venant après d’autres et qui en précèdent d’autres.

Nous avons comparé la gestion des excès de dettes à la stratégie du hanneton qui pousse sa boule de crottin devant lui. Périodiquement, il fatigue. Rappel : dès août 2007 il était devenu clair que le système bancaire mondial était en faillite « virtuelle » : entre 8 et 15.000 milliards de dollars de créances étaient douteuses, un chiffre sans comparaison avec le très faible montant du capital des banques. Grâce à l’inflation et aux pertes constatées, on a déjà réduit la dette globale de quelques milliers de milliards.  Il reste encore une bonne partie des pertes initiales auxquelles se sont ajoutées les pertes de crédits liées à la crise.  Au rythme actuel, etdans le système actuel, il faudra trente ans pour se débarrasser du fardeau !

Il faut s’attendre encore à quelques crises de fatigue du hanneton, de ci de là.

 7.       Les effets de bord désastreux de l’Exit-tax

Nous devons cette taxe idiote à M. Sarkozy. Le résultat, non annoncé lors de la discussion parlementaire, est d’imposer des à des taux inouïs, pouvant aller jusqu’à 63% des investissement, à toute entreprise qui veut implanter une filiale  à l’étranger. L’Exit-tax conduit mécaniquement à l’impossibilité de croissance des PME-PMI françaises. Encore bravo !  Le principe même de l’Exit-tax est absurde. Ce qui explique qu’on n’ait pas créé son pendant logique : l’Entrance tax, qui aurait plus de justification (en Suisse, il faut acheter sa « bourgeoisie »). Les taux d’imposition sont devenus tellement hauts et la complexité fiscale si intense, que toute création d'impôts nouveaux  conduit inéluctablement à des conséquences aussi imprévues que désastreuses.

8.       Quand  « notre Gégé » redeviendra  « national »

 

Avec l’arrivée des rôles d’imposition définitifs pour 2012, qui marquent une perte de pouvoir d’achat pour des millions de foyers, les grandes manœuvres de communication du pouvoir  socialiste se déploient sur toutes les chaînes médiatiques. Bientôt, le PS sera le parti des anti-impôts ! Comme il se prétend le parti de la « vraie » sécurité publique. Les quelques impôts qu’il a dû levés, c’était uniquement pour solder des sottises du vilain Sarko. Mais maintenant, on va voir que la reprise est là et que « la boîte à outils du Père François » est d’une efficacité parfaite. Non seulement on rasera gratis et  le bonheur reviendra dès 2025, avec la joie d’entrer dans ses meubles garantie par Mme Duflot, mais les impôts seront fortement diminués, sauf pour les riches naturellement. 

Gérard Depardieu, en pleine opération de reconquête de l’opinion, après les quelques secousses que l’on sait, en a rajouté une couche en douceur, sur sa protestation de l’automne. Désormais il en est à 102% d’impôts et ce n’est pas tenable !  Il le dit et il a parfaitement raison.

Mais puisqu’on vous dit que ce n’est pas le socialisme hollandais qui y tient et qu’il a augmenté les impôts à l’insu de son plein gré ! Ah ! S’il n’y avait pas eu cette droite inconsciente ! On n’en serait pas  à créer une taxe carbone de plus, à prendre  une fraction de point de plus de CSG, et à chercher les quelques milliards de plus de prélèvements qui permettront de calmer une Commission européenne, accommodante mais pas au point de laisser perdurer un an de plus un déficit à 4% du PIB et monter le taux de dettes publiques aussi près des 100%, alors que lems taux d'intérêt à 10 ans remontent.

Le taux des dettes françaises à 10 ans  a pris 1 point de plus. Il aura doublé à l’automne sur ce qu’il était un an avant. Payer nos dettes publiques risque de coûter 1 à 2 % de PIB de plus. 

Il va falloir que les « spin doctors » soient super doués pour gommer ces réalités de l’esprit des Français.

Faisons leur confiance. Encore un an de communication imaginative de tous et de chacun et Gégé sera à la « garden-part(ie)y de l’Elysée », et vantera les mérites du grand rédempteur fiscal !  

La Chine et l'or

L'attitude des autorités chinoises vis-à-vis de l'or est une des clés de l'avenir du système monétaire international.

Le premier stade de la stratégie chinoise a été la capture de l'économie mondiale par une politique de monnaie alignée sur le dollar à un niveau très bas. L'entrée dans l'OMC lui a permis l'accès aux marchés occidentaux sans trop de contreparties ni  sans grandes obligations. La Chine n'est pas un état de droit et permet de ne pas respecter les règles usuelles de propriété industrielle. Elle protège efficacement son pré carré en privilégiant ses sociétés nationales et en forçant les entreprises étrangères à prendre des associés locaux qui n'hésitent pas à voler à l'occasion leurs partenaires.

Les excédents étaient replacés majoritairement en bons du trésor américain où il dopaient les prêts qui permettaient d'acheter en Chine. Cette spirale a provoqué l'émergence de déséquilibres mondiaux intenables. On lui doit la croissance globale de l'empilement de dettes de plus en plus fragiles et l'effondrement du système.

La Chine se retrouve avec une masse de dollars dont elle craint une perte de valeur verticale. Elle est soumise à la pression des Etats-Unis pour faire monter le cours de la monnaie chinoise à un niveau qui évite les excédents trop massifs.  Comme tous les créanciers elles craint la carence de son débiteur. Elle suit donc une politique de louvoiement, espérant pouvoir se décrocher un jour du dollar, mais le soutenant pour éviter les pertes radicales.  Elle cède,  tout en ne cédant en fait rien sur le cours de sa monnaie qui s'est à peine appréciée en 10 ans.

Comme le commerce international est stagnant, la stratégie de l'emploi des réserves devient crucial. La Chine achète du solide : des terres, des mines, des infrastructures.

Le cœur de la nouvelle étape est de mettre l'or au cœur de son système monétaire.

L'or permet de faire face à deux évolutions contraires.

Soit la Chine cède aux sirènes de l'internationalisation de sa monnaie, auquel cas elle aura besoin de plus des 1000 tonnes d'or  et quelques qu'elle possède pour stabiliser la confiance internationale.  

Soit on va vers une réforme du système monétaire international et l'or y jouera un rôle crucial.

Son intérêt stratégique est donc d'accumuler de l'or, en forçant sa production qui est déjà la première du monde, en achetant des mines étrangères,  comme Barraks Mines, en permettant à ses particuliers de détenir de l'or, en convertissant ses réserves progressivement en or. 

On peut penser que la Chine vise un stock d'or de près de 4 mille tonnes avant de faire quelques pas que ce soit sur le plan monétaire.

Le taux des intérêts versés par le Trésor américain est si faible que le potentiel de plus value sur l'or  rend équivalent le rendement à moyen terme.

L'Euro joue un rôle marginal dans l'affaire. La Chine sait qu'à terme il faudra pour maintenir ses relations avec une Europe malade accepter une hausse de sa monnaie par rapport à l'Euro.  Actuellement elle agit pour éviter que l'Euro s'effondre. Il s'agit de tactique.

On va donc quasi mécaniquement  vers un cours de l'or au dessus de 2.000 dollars l'once.

La question qui est posée aux Etats Unis et à l'Europe est de savoir qu'elle est LEUR stratégie. Pour l'Europe, c'est simple, elle n'en a aucune. Ce qui peut être considéré comme fâcheux. Pour les Etats Unis la question est de savoir si elle a encore le pouvoir de ruiner ses créanciers sans conséquences.  Il semble bien que non. La folie d'un système de déséquilibres cumulatifs entre la Chine et les Etats-Unis n'est pas viable. Il a explosé. Il marche sur une jambe et celle-ci est malade.

Cette analyse souligne la carence du G.20 dans la conception d'un nouvel ordre monétaire international.

Le système non coopératif actuel a échoué.  Les stratégies  actuelles des grands blocs  sont lourdes de conflits explosifs.

L'heure est-il à la réforme du système monétaire international ?  

La Chine n'est pas prête. Elle considère ne pas disposer d'assez d'or et  ne veut pas être prise immédiatement dans la nécessité de rééquilibrer ses balances extérieures.

Les Etats-Unis ne le sont pas plus. Ils espèrent encore imposer le dollar au monde et ne veulent pas entendre parler d'un rééquilibrage de leurs balances extérieurs

L'Europe est inexistante, comme d'habitude.

Elle est pourtant la clé de voute de la solution.  Si l'Euro s'effondre, alors l'or prendra tout son sens dans le sauf qui peut général.  Les banques américaines seront ruinées. La Chine sera durement touchée.  Si l'Euro perdure ce ne peut être que par la création de ce que Didier Dufau dans son nouveau livre, Le Manifeste, appelle une "Chancellerie de l'Union Monétaire Européenne".

Il deviendra évident qu'il faut que les trois blocs s'entendent et coopèrent pour éviter l'effondrement définitif du commerce mondial .

Le temps sera venu pour une conférence de type Bretton-Woods qui acte la fin des monnaies administratives flottantes et marque la volonté de restaurer la confiance, la croissance, le plein emploi et la liquidation des dettes globales accumulées.

Il se peut que la pédagogie de l'aggravation de la crise en 2013 permette cette évolution en 2014-2015.

En attendant que la Chine accumule un peu d'or monétaire ne peut qu'aller dans le bon sens.

L'Europe en revanche et particulièrement la France peut regretter d'avoir galvauder ses réserves.

 

 Lewis Holden pour le Cercle des Economistes E-toile.

Explosion du lectorat de ce blog : 336.000 lectures cumulées

Effet probable de la conjonction d'une crise dont on ne sort pas, faute d'avoir pris les mesures qui s'imposaient comme nous le répétons inlassablement, et d'une élection présidentielle désastreuse tant elle a été biaisée par l'électoralisme le plus cynique, le lectorat de ce site a littéralement explosé dans l'année écoulée.

Depuis sa création en juin 2008, le nombre de lectures cumulées des articles de ce blog a évolué comme suit :

- Juin 2008-Juin 2009 :                   11.300 lectures

- Juin 2009 - Juin 2010 : 35.000 lectures

- Juin 2010- Juin 2011 :                  81.800 lectures

- Juin 2011 - Juin 2012 :             336.800 lectures.

Les articles les plus lus ont connu entre 2000 et 4000 lectures. Chaque article a été lu en moyenne par presque mille internautes différents.

Au total près de 35.000 lecteurs différents ont lu au moins un article. Une centaine de lecteurs ont lu tous les articles. Sur cette seule année le site a connu plus de 255.000 lectures, dont 221.000 ont eu lieu au premier semestre 2012.

Marquée par de lourdes inquiétudes économiques, l'élection présidentielle a probablement exacerbé un besoin de comprendre hors des canaux habituels les explications qui n'étaient pas données dans la presse et les médias audiovisuels. Notre lectorat est retombé à ses étiages habituels dès la fin du premier tour, lorsque tout était joué.

Beaucoup ont désormais intégré que la blogosphère était une source d'expertise plus ouverte et moins manipulée que la presse. Les journaux sont sensibles à leur positionnement et à leur viabilité économique. Le conformisme et l'urgence y règnent en maîtresses  exigeantes. Ces défauts deviennent criants lors des périodes électorales.

L'inconvénient des élections, pour les rédacteurs d'un blog économique qui entend d'abord décrypter les phénomènes économiques constatés  sans se préoccuper des positionnements partisans, c'est que des observations libres peuvent être justement considérées comme partisanes. Compte tenu de l'importance prise par l'Etat dans l'économie, cette dernière peut pâtir de mauvaises politiques. Elles sont portées par des partis. Les critiquer peut naturellement froisser ceux des lecteurs qui les soutiennent par principe. Il va de soi que les programmes électoraux sont le plus souvent parfaitement cyniques. Il faut tout de même dire que l'on a atteint lors de ces élections un sommet dans le genre. Comment ne pas les dénoncer ?

Le plus grave reste l'inconscience. Lorsque, sur la durée, les gouvernements et la cohorte de leurs conseillers ne comprennent pas le pourquoi ni le comment d'une crise économique gravissime et que le milieu médiatique, en France entre quelques mains seulement, ne fournit pas à l'opinion publique les explications qui lui permettraient au moins de savoir où l'on va, un sentiment d'accablement et de colère vous envahit.

Pendant quatre ans nous avons fait la chronique de cette inconscience.

Qui se rappelle qu'au début de l'été 2008  le monde politico médiatique dans son ensemble considérait qu'il n'y aurait pas de crise et que de nombreux économistes officiels niaient qu'il puisse seulement y en avoir une, écartant d'un revers de la main tous les indices, alors que nous égosillions à dire que la crise était pour septembre et qu'elle serait très grave ?  Après avoir annoncé que la crise était localisée sur une toute petite partie de la finance américaine, ils ont affirmé que la crise était purement américaine, puis purement anglo-saxonne, puis purement immobilière, puis…

Puis rien. Par un changement totale de perspectives les mêmes ont alors déclaré que la crise était inévitable, que la zone Euro était une structure malade etc.  

Nous avons été le miroir, autant que les contempteurs,  de cette ineptie récurrente dominante dans les médias.  

Qui se rappelle qu'à l'automne 2008 et au premier semestre 2009 le nouveau G.20 ne se préoccupait que du bonus des "traders", des règles comptables bancaires, des "subprimes" et autres fariboles ?

Qui se rappelle que certains voulaient des plans de relance gigantesques sans avoir fait le diagnostic que la crise était déjà une crise de la dette et que l'accroissement de la dette globale et son transfert sur les états les mettraient en grand danger?

Qui se rappelle…

Ce blog n'aura été qu'une longue chronique d'un désastre annoncé. Après quatre années de mesures d'urgence, de tentatives de calmer des paniques au lieu de régler les problèmes de fond, des pays entiers vivent un enfer économique. La France prisonnière d'une dépense publique démente et d'un sous emploi massif sort de l'histoire par la petite porte. L'Euro est à deux doigts de éclatement du fait de ses défauts de structure qu'il était interdit de signaler dans la presse tant la pression européiste était forte, juste qu'au virement de bord à 180°. Le monde stagne alors que des déséquilibres phénoménaux se sont accumulées et que la puissance américaine interdit qu'on en discute au fond.

Pour faire apparaître un minimum de vérité, il faut vaincre toutes les bouches à feu qui crient en France "vive la dépense publique, vive l'impôt", c'est-à-dire tout le bloc de l'énarchie compassionnelle , en Europe "vive l'euro", "vive le plus d'Europe", c'est-à-dire toute l'influence européiste dominante dans les médias,   dans le monde "vive la liberté totale des mouvements de capitaux", "vive les changes flottants", c'est-à-dire la toute puissance américaine mobilisée autour du dollar et du triomphe de la finance anglo-saxonne.

C'est beaucoup. On peut même dire que la tâche est impossible.

La seule solution était de prendre l'histoire à témoin, de la mettre avec soi au service de la vérité. Les résultats économiques ne mentent pas. Les erreurs de diagnostics et les mesures improvisées à courte vue ont été le quotidien de ces quatre dernières années. On voit les résultats aujourd'hui :

- La rigueur sans espoir en France, avec en prime  la destruction fiscale de la classe de ses entrepreneurs sous les applaudissements des imbéciles,

- Le désastre de la zone Euro, engagée dans une spirale déflationniste dans fin, avec des fédéralistes à la manœuvre pour rendre l'affaire définitivement intolérable.

- La stagnation et la récession menaçante partout dans le monde faute d'avoir réformé le système monétaire international et mobilisé les Etats sur des objectifs communs, avec la persistance d'une vulgate économique intéressée et débile imposée par les Etats-Unis et les anglo-saxons en général. .   

Aujourd'hui le Cercle des économistes e-toile, comme annoncé, prend un peu de recul. Nos thèses sont connues. Elles ont, croyons nous, reçu une confirmation expérimentale pendant ces quatre années. Nos billets sur ce blog  vont s'espacer en même temps que nous allons chercher d'autres formes d'influence.

Nous remercions les centaines d'entre vous qui nous ont soutenu par la fidélité de leur lecture pendant ces quatre années.   

Nous espérons que ceux qui voudront se pencher sur ces quatre années désespérantes et chercheront à comprendre ce qui s'est passé trouveront dans nos billets des éléments de réflexions et des constats intéressants. Nous avons à plusieurs reprises essayé de traduire le sentiment public tel qu'il était perceptible à certains moments de cette longue crise. Ces sentiments sont fugaces et si rapidement oubliés qu'on n'imagine pas qu'ils aient été possibles. Oui, à un moment, les Français regardaient la crise comme on regarde un défilé d'un balcon : les yeux étaient écarquillés mais le spectacle ne les concernait pas vraiment. Aujourd'hui alors qu'ils sont étrillés fiscalement, que le chômage atteint à nouveau 10% d'une population ,active comptée au plus juste,  que leur épargne est par terre, que même les fonctionnaires vont subir dans leur pouvoir d'achat une érosion certaine,  le sentiment de la crise devient psychose. Ceux qui étudieront la crise dans les années prochaines ne pourront pas percevoir ces évolutions de l'air du temps. Nous en avons conservé quelques volutes.

Nous avons pris à partie un certain nombre de personnalités, non pas pour elles-mêmes, mais pour la pédagogie que pouvaient recéler leurs erreurs manifestes. Quand on expose on s'expose et quand on se trompe parfois de façon caricaturale le commentaire critique peut être un peu raide. Qu'ils sachent tous ici que ce sont les idées exprimées qui ont été critiquées et non pas leur personne, pour laquelle nous avons presque toujours la plus grande considération.

Merci enfin à ceux qui nous ont encouragés de leur commentaires parfois depuis les tout premiers articles.

Didier Dufau économiste en chef du cercle des économistes e-toile.



L'effondrement du Baltic dry index

Le Baltic dry index qui donne le coût du frêt est passé d'un plus haut de 12800 à 647, soit une baisse de 95%.

La reprise qui s'annonçait a été cassée et désormais tout est à l'arrêt côté commerce international. 

On dira : l'index n'a plus de valeur. La production massive de "freighters" en décalage avec la conjoncture a créé un marché du frêt en crise de surproduction de moyens de transport. Les cours ont de ce fait cessé d'être significatifs.

Nous pensons que cette explication est fausse. Il a bien arrêt du commerce mondial. Cet arrêt est l'explication majeure de l'effondrement de l'indice. Les difficultés du transport maritimes se retrouvent dans le transport par avion. Les compagnies fragiles font faillite les unes après les autres.  Le blocage de la croissance dans les pays en développement en Afrique et en Amérique du sud n'est pas un mythe.

Comme en automne 2008, le commerce international est bloqué par les différentes incertitudes financières et la rétractation des politiques des Etats, y compris celle que l'on constate en Chine.

Tous ceux qui croyaient trouver de la croissance dans les pays en rattrapage sont obligés de tourner les yeux vers les Etats-Unis. Une légère reprise y a lieu. Mais elle est financée à nouveau par des déficits extérieurs et intérieurs.

Les schémas déflationnistes, l'absence de réelle coopération internationale, le désordre des changes flottants, ont bloqué la reprise modiale des affaires.

La masse des dettes accumulées dont chacun sait qu'elle n'est pas totalement remboursable pèse sur tous les marchés.

La machine s'arrête.   



Reprise par l’ Asie ?


Dans la torpeur d’un été orageux la nouvelle fait sensation : la fin de la récession est là et la reprise se fait en Asie.
La suite confirmera la réalité de ce redémarrage. En attendant on peut faire quelques remarques :
-    Les statistiques chinoises de PIB ont ceci de particulier qu’elles sont en général des plus douteuses. La Chine est un état totalitaire qui dirige son information. La captation de l’industrie occidentale fait l’objet d’un plan organisé qui a été largement orchestré par la propagande :  « Elle est inévitable » ; « venez vite avant que vous soyez balayé » ; "les chinois sont des commerçants dans l’âme et ils vont tout maîtriser : travaillez avec eux ou périssez" », …
-    L’Allemagne est le principal fournisseur de machines à la Chine. Ses exportations n’ont pas reprises dans la proportion de la croissance indiquée par la Chine.
-    Le Baltic index stagne à un niveau bas ce qui n’indique aucune réelle reprise significative du commerce international.
Les chiffres indiqués laissent entendre qu’une croissance endogène serait en cours qui fertiliserait uniquement le bassin proche, ce qui supposerait que la Chine importe plus qu’elle n’exporte. Or elle accumule à nouveau des réserves importantes. Sachant que la demande extérieure est faible,  on entre dans des contradictions insolubles sauf à imaginer un afflux de capitaux internationaux en Chine pour nourrir une bulle boursière ou immobilière. Ou dans l’attente d’une revalorisation du Yuan.
Tout cela est profondément étrange.  Et probablement malsain.
Wait and see !

Des nouvelles de Chine

L’index de la production est passé de 54.6 en septembre à 44.3 en octobre 2008.  Une baisse  et de quasiment 20%  et en UN mois !  Un effondrement  comme on n’en voit quasiment jamais sur un indice de production  et qui signifierait sur une base annuelle une glissade qu’on n’ose même pas imaginer !  Les marchés de production ne sont pas comme les bourses où un affolement peut conduire à des baisses de 80% en quelques jours. 

Pour donner un élément de comparaison la récession de 93 (la seule jusqu’ici depuis la guerre de 40)  en France avait vu une première régression annuelle de sa production industrielle de 20% puis l’année suivante une autre de 20% soit 30% de baisse cumulées sur deux ans. 

Autant pour ceux qui pensaient,  il y a encore quelques semaines,  que la Chine et l’Inde, sans parler des pays d’Afrique, tireraient la croissance aux Etats-Unis et en Europe, ou qu’au pire il ne s’agissait que d’un ralentissement d’une croissance restant comparativement très forte.

L’index des commandes nouvelles lui est passé de 51.3 à 41.7, ici encore une baisse de 20%. L’index des exportations est passé de 48.8 à 41.4, une baisse de seulement 15%.

On constate une baisse de l’achat des produits manufacturés partout dans les pays développés, avec une prime à la baisse à ceux qui sont généralement vendus à crédit.  Comment pouvait-on rêver qu’elles ne seraient pas répercutées vers le principal fournisseur actuel de ces produits ?

Plus intéressant encore, la crise de la Chine n’est pas seulement tirée par la baisse des exportations : elle est également interne.  Le marché intérieur chinois se contracte encore plus vite que le marché mondial même si le différentiel entre commande et exportations peut ne marquer qu'une différence de phase les exportations actuelles correspondant aux commandes passées, ce qui n'augure rien de bon pour la suite. 

La violence de ces baisses ne traduit pas tant une baisse du désir de consommer qu’un blocage des crédits.   La confiance manque ainsi que les commandes, mais surtout « crédit est mort » !

Le blog du cercle des économistes e-toile

Le cercle des économistes regroupés dans E-TOILE autour de Didier Dufau, Economiste en Chef,   aborde des questions largement tabous dans les media français et internationaux soit du fait de leur complexité apparente, soit  parce que l'esprit du temps interdit qu'on en discute a fond. Visions critiques sur les changes flottants,  explications  sur le retard français,   analyses de la langueur de l'Europe,  réalités de la mondialisation,  les économistes d'E-Toile, contrairement aux medias français, ne refusent aucun débat. Ils prennent le risque d'annoncer des évolutions tres a l'avance et éclairent l'actualité avec une force de perception remarquable.

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