La transcription des débats de Bretton Woods retrouvée

Grâce aux effort de Kurt Schuler et d'Andrew Rosenberg nous disposons désormais de la transcription des journées de travail de la conférence de Bretton Woods.   L'essentiel peut être consulté sur le site du  Center for Financial stability  à  l'adresse http://www.centerforfinancialstability.org/brettonwoods_docs.php

 

Nous invitons les curieux à s'intéresser à ces textes qui prouvent qu'en 1944 on avait une claire conscience des nécessités de la stabilité financière et de la coopération interétatique.

Le refus d'excédents ou de déficits excessifs est absolu.

Le FMI est bien une institution keynésienne mise en place pour à la fois éviter les erreurs de la fin de la première guerre mondiale et surtout éviter une seconde crise de 1929.

Le tout a fonctionné cahin-caha  pendant 26 ans pour le bien commun.  Jusqu'au jour où le chacun pour soi a été rétabli avec la mise en place du système absurde de monnaies administratives  dont la valeur externe est laissée aux pulsions de marchés financiers et monétaires prétendument libres.

L'introduction des changes flottants est une des erreurs majeures de notre temps.

Relire les motivations qui ont poussé à créer un système de changes fixes et ajustables de façon concertée  est la manière la plus sûre de comprendre pourquoi le système actuel ne fonctionne pas et pourquoi le  retour à une concertation des Etats autour de changes fixes mais ajustables, sans déficits et excédents majeurs, est la priorité absolue.

Faute de l'avoir compris les dirigeants qui se rencontrent en vain au G.20 ont empêché toute solution de la crise économique actuelle.

Il faut en revenir à un Bretton Woods, mais sans monnaie nationale pivot, et sans droit de veto des Etats-Unis.

 

Cercle des économistes E-toile.   

 

 

A lire :

The Bretton Woods Transcripts

Edited by Kurt Schuler and Andrew Rosenberg

 

Commentaire
woerth's Gravatar malheureusement, votre préconisation est une utopie; dans le monde actuel, un consensus est impossible. les financiers de Wall street qui gouvernent le monde occidental n'accepteront jamais tout ce qui pourrait limiter la prédominance du dollar.
# Posté par woerth | 28/10/12 11:23
DD's Gravatar Une idée partique juste et fondée sur la coopération ne peut être utopique. La durée de la crise et son absence de solution conduiront nécessairement aux prises de consciences nécessaires. La question n'est plus de savoir si on en reviendra à une coopération monétaire internationale mais quand. Le plus tôt sera le mieux.
# Posté par DD | 28/10/12 12:01
stephane's Gravatar non, la fin de bretton woods n'a pas laissé les valeurs des monnaies aux "pulsions" des méchants marchés financiers et monétaires, mais à la folie des dirigeants des différentes banques centrales.

Cen'est pas le marché qui fixe la valeur de la monnaie, c'est la banque centrale par ses interventions sur les marchés....
# Posté par stephane | 07/11/12 10:29
DD's Gravatar @Stéphane

Vous avez parfaitement raison de dire que dans le monde idéal de Milton Friedman les monnaies auraient du être émises non pas par des banques centrales mais par des banques multi centriques indépendantes et trouver leur valeur sur les marchés. Pour la France cela veut dire qu'il y aurait un Euro BNP, un Euro-Crédit Lyonnais etc. A charge pour chaque établissement d'avoir suffisamment de crédit pour qu'on veuille utiliser ces monnaies. En théorie l'obligation prudentielle éviterait les désordres et notamment ceux qu'on vient de connaître.

Le seul problème vient des risques d'une ruée sur les comptes pour retirer ses avoirs en dépôt. On les retire pour les convertir en quoi ? Dans la monnaie d'une autre banque. Mais si elle ne veut pas ? On fait quoi du papier monnaie BNP ? Rien. On perd ses dépôts.

Il faut de toute façon un dispositif d'escompte qui permet de faire face à une ruée. Il est vrai que rien n'impose que cet organisme soit unique et d'état. Mais l'expérience a prouvé qu'un tel système était d'une extrême fragilité.

C'est pour cela que Milton Friedman a plutôt parlé d'une politique d'émission AUTOMATIQUE de la FED. Cette expérience a été tentée aux début des années 80 aux Etats Unis avec des effets immédiatement désastreux et a été abandonné.

Un système de monnaies privées dont la valeur interne d'échange serait variable comme la valeur externe, ne peut pas fonctionner correctement. La monnaie n'est pas une marchandise comme les autres. C'est une institution sociale et économique. Elle peut être naturellement détournée de son rôle par des conceptions ou des pratiques dangereuses, comme c'est la cas pour la FED (benign neglect) comme pour la BCE (indifférence constitutionnelle à la question des changes et du plein emploi).

Mais l'histoire ne repasse pas les plats. L'idée de monnaies privées trouvant leur rôle et leur crédit par les seules forces de libres marchés est terminée comme principe opératoire réaliste.

Il faut donc réformer le système de monnaies administratives pour le rendre le plus favorable possible à une croissance durable et au plein emploi. La spécialisation bancaire en interne et les changes fixes et ajustables en externe sont les deux voies les plus faciles à emprunter pour atteindre ces objectifs.
# Posté par DD | 08/11/12 13:08
Le blog du cercle des économistes e-toile

Le cercle des économistes regroupés dans E-TOILE autour de Didier Dufau, Economiste en Chef,   aborde des questions largement tabous dans les media français et internationaux soit du fait de leur complexité apparente, soit  parce que l'esprit du temps interdit qu'on en discute a fond. Visions critiques sur les changes flottants,  explications  sur le retard français,   analyses de la langueur de l'Europe,  réalités de la mondialisation,  les économistes d'E-Toile, contrairement aux medias français, ne refusent aucun débat. Ils prennent le risque d'annoncer des évolutions tres a l'avance et éclairent l'actualité avec une force de perception remarquable.

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