Trois Vœux dans l’esprit du temps
Laurent Wauquiez
Françaises, Français,
Je suis conscient de mes devoirs vis-à-vis du mouvement qui m’a élu à sa tête, dans un moment de tristesse et de déroute. Je suis soucieux des exceptionnelles difficultés qui accablent le pays.
Elles viennent largement de la gestion inepte du pays par une équipe présidentielle qui a sombré dans un méli-mélo d’étatisme tatillon, de folie fiscale et réglementaire et d’opérations de communication perverses. Le résultat est contraire aux libertés et ruineux. Les défaillances répétées de comportement de celui qui est à sa tête, humiliant et compromettant la première figure de la République avec la lie de la société, a tout aggravé.
Je vois bien les risques nouveaux que font courir l’éclatement de l’Union européenne en clans, comme le montre la dissidence des pays de l’accord de Visegrad et les troubles électoraux qui accablent tant de nos voisins. Je constate avec colère que les instances européennes persistent dans une politique européiste autiste et indifférente à l’opinion des peuples et se félicitent des échecs mêmes dont témoignent la gestion de la zone euro, vouée aux déséquilibres internes et externes massifs, et à une stagnation mortifère quasiment structurelle, en dépit d’une émission monétaire déraisonnable et d’une inondation de dettes. Je prends acte avec consternation des dérives d’un pouvoir américain qui, après avoir détruit la prospérité d’après guerre en laissant flotter le dollar et en créant une situation économique internationale constamment plus mauvaise, prétend désormais trouver son salut en attaquant ses alliés. Je vois même se dessiner à nouveau le visage hideux d’une nouvelle crise économique et financière, entièrement liée aux désordres d’un système monétaire international délétère.
Est-ce que mon profil politique personnel est le meilleur, alors que s’amoncellent les difficultés et que l’impatience de la rue et le rejet des élites politiques viennent saper les fondements de la République ? Je suis assez lucide pour répondre non à cette question et jamais l’idée m’est venue que mon ascension politique pouvait se faire sur l’abaissement du pays, comme un vulgaire Mitterrand. Le temps n’est pas non plus à l’ambition de quelque Enarque en mal de reconnaissance politique. Tous, nous voyons bien, avec le désastre où nous a conduit le dernier et l’avant dernier présidents énarques, que ce n’est pas la voie que recherche le pays.
Après avis des instances du parti que je dirige, j’ai pris la décision de démissionner de mes fonctions de Président des Républicains. J’assumerai, à la tête de la région qui m’a élu, les responsabilités cruciales de cette fonction.
J’ai demandé à Monsieur le président du Sénat, Gérard Larcher, de bien vouloir présenter sa candidature au poste de Président des Républicains. Second personnage de l’Etat, il saura, en cas de démission probable car souhaitée par les Français de l’inconsistant et décrié Président de la République actuel, prendre toutes les mesures nécessaires à la sauvegarde de la République.
Il a bien voulu accepter ces très lourdes responsabilités. Je vous demande, Françaises et Français, et vous tous mes amis Républicains, de vous rassembler derrière lui pour affronter les dangers immédiats et graves qui menacent la République.
Vive la République, vive la France.
==========
Emmanuel Macron
Françaises, Français, l’heure est grave.
Il n’y a pas de carrière politique qui vaille, si elle doit compromettre le destin national.
La politique que j’ai présentée au pays n’a pas été comprise. Je le déplore même si j’admets mon entière responsabilité dans cet échec. Je prends acte que je ne dispose plus de l’appui du pays pour faire face aux graves menaces intérieures et extérieures qui s’accumulent.
Je présente, en même temps que mes vœux sincères pour la nouvelle année à chacun d’entre vous, ma démission du Président de la République Française. Cette décision prendra effet ce soir même à 20h30.
Vive la république. Vive la France.
===============
Gérard Larcher
Françaises, Français
L’année 2018 s’achève sur la démission de Monsieur Emmanuel Macron, qui, à cette heure, n’est plus président de la République. Responsable de par les pouvoirs constitutionnels qui me sont concédés, de l’intérim de la Présidence de la République, j’ai pris dès la première seconde mes fonctions.
J’ai demandé au gouvernement d’assurer les affaires courantes. De nouvelles élections présidentielles et législatives auront lieu dans les délais légaux.
Je suis conscient du trouble et des divisions dans lesquels se trouve le pays. J’appelle toutes et tous à la réserve et à la responsabilité. Le temps n’est plus aux manifestations ni aux troubles.
J’ai engagé le processus qui doit conduire la France à s’unir à nouveau et à faire front aux difficultés qui l’assaillent. J’ai reçu les plus hautes autorités civiles et militaires. Elles m’ont assuré de leur totale loyauté à la République. Elles sont prêtes à faire face à toute menace et à tout désordre. La France surmontera cette difficulté.
Mon parti, les Républicains, m’a demandé de les conduire à la prochaine élection présidentielle. Je le ferai en m’efforçant de rassembler le maximum de Français de bonne volonté, loin des surenchères et des activismes dévoyés. La France a besoin de réfléchir à son destin dans la paix et la sérénité.
Tout ce qui a fait le socle de la politique française est aujourd’hui menacé. La population française de souche se rétracte, au point que certains peuvent craindre de devenir minoritaires dans leurs pays à brève échéance. La prospérité française a été compromise par un étatisme excessif et un socialisme fiscal débridé. Les Français qui devraient attendre tout d’eux-mêmes, de leur dynamisme, de leurs capacités, en sont venir à croire qu’ils vivraient mieux en prenant aux autres ce qu’ils sont devenus incapables de produire. Jouer sur cette illusion à conduit le président précédent à la démission et son prédécesseur à un retrait honteux du jeu politique. L’Union Européenne est en crise, du fait des dysfonctionnements de la zone euro et des graves divisions que son extension sans prudence et sans limite ont produite. Le temps n’est plus de crier, Europe, Europe, Europe, comme un cabri, alors que les instances européennes suivent leur propre cours sans se soucier de l’intérêt des nations et des peuples au service desquels elles devraient être. L’Alliance atlantique est fortement dégradée par le comportement inadmissible du président américain. Les relations commerciales et financières internationales sont troublées par le système inepte qui régit ses monnaies et le non respect de règles fondamentales inscrites dans tous les traités, comme celle de ne pas laisser s’accumuler des excédents monstrueux et des déficits structurels inconsidérés. Le monde musulman est travaillé par des tensions internes terrifiantes, et par un prurit religieux fondamentaliste inacceptable pour les non musulmans. Certains groupes islamistes ignobles et lâches mais habiles à endoctriner les voyous récidivistes sans avenir et les simples d’esprit, n’hésitent pas à tuer et à terroriser, en s’attaquant aux civils pacifiques, innocents et sans défense, musulmans compris.
Il nous faut aussi réparer les fausses oppositions entre campagne et ville, retraités et actifs, investisseurs mobiliers et propriétaires immobiliers, fonctionnaires centraux et fonctionnaires locaux, classe moyenne et classe moyenne supérieure, hommes et femmes, entrepreneurs et salariés, qui ont été la curieuse méthode du président démissionnaire.
Sous la pression de mouvements venus de l’Amérique pudibonde et politiquement correcte, ou des quelques restes pourris jusqu’à l’os qui surnagent sur la mare de sang communiste qui a assombri la lumière du siècle passé, on voit mille mouvements chercher à asservir les médias et l’opinion par d’hystériques revendications qui toutes abaissent la France au prétexte de sauver quelques minorités ou quelques fractions de la population ou pour promouvoir quelques causes jugées par ces groupes comme prioritaires pour une raison ou pour une autre, en général présentée de façon outrancière.
Nous Français, enfants d’une longue histoire, savons que rien ne peut sortir de bon d’un combat de Gorgone, têtes contre pieds, ventres contre bras, jambes contre mains. Un corps national qui se déchire n’est bientôt plus rien qu’un déchet ouvert à tous les mauvais coups de l’étranger.
Alors oui, je combattrai avec tous ceux d’entre vous qui veulent de bonne foi l’avenir de la nation.
Françaises, Français, vous pouvez compter sur moi.
Vive la République.
Vive la France