Défausses et des fosses

Mai à octobre 2020 : bilan d’un semestre jupitérien

Alexis Brézet pose une bonne question dans le Figaro : qu’est-ce qui s’est passé au gouvernement pendant l’été ? Elargissons la question : qu’est-ce qui s’est passé depuis qu’Emmanuel Macron a décidé de « reprendre la main », dès mai 2020 ?

En mai, Emmanuel Macron explose d’irritation mal contenue. Il n’a plus la main et c’est Edouard Philippe qui fixe le tempo de la lutte contre la pandémie. Ses discours sont totalement décalés. Il choisit ses mots, fait des phrases, tente des postures, … et se ridiculise. Le Covid entrave son « narratif » . Il lui faut  éliminer cette contrainte et avec elle le Premier Ministre pour « reprendre la main », objectif ridicule, car la question du moment n’était pas de savoir si le Président a  la main ou non mais si le gouvernement affronte correctement les différentes crises.  Tel n’est pas la préoccupation du Président qui est d’éliminer d’abord l’obstacle électoral des Municipales : LREM s’étant ridiculisé à Paris, il fait élire Mme Hidalgo. Encore merci ! Il ne faut pas que « la droite » se remette sur pied en vue des présidentielles. Et déjà il songe à la faire perdre aux régionales ou à reporter ces élections. L’important, ce sont les Présidentielles et rien d’autre. Tout le « narratif » d’apparence puérile qui est construit patiemment par le verbe  est de mettre le candidat, comme la première fois, en situation d’avoir une presse chantant une geste glorieuse, avec ces dizaines de premières pages mettant en scène un héros. Cette démarche politicienne rationnelle se double d’une exigence pathologique à se voir lui-même en héros. Impossible pour lui psychologiquement comme politiquement d’accepter de voir Edouard Philippe tenir la vedette pendant qu’il s’enfonce dans les sondages.

Macron attend impatiemment de signer le déconfinement donc la fin, momentanée, de la crise du Covid et, définitive, de la parenthèse Philippe. Après avoir déclaré que tout était prêt pour une nouvelle flambée à l’automne (ce qui prouve au passage qu’elle était anticipée) et que les Français pouvaient retrouver toutes les joies d’une vie normale, il impose un sous-fifre qui ne lui fera pas d’ombre, M. Castex, énarque éteint, au poste Premier Ministre. Et le voici qu’il virevolte en jet-ski sous l’œil des caméras spécialement convoquées pour bien montrer que le temps était revenu du soleil, de la gaité et des belles vacances ! Une totale inconscience narcissique !

Le pays n’a strictement rien à faire de toutes ces simagrées qui ne correspondaient en rien aux nécessités nationales.

Mais voilà : « Il » avait repris la main. Le spectacle pouvait commencer. Pratiquement chaque jour le pays entendra une annonce sympathique : trois milliards pour machin ; cinq milliards pour trucmuche… Les cadeaux tombent comme à Gravelotte.  « Il » est au rendez-vous des récompenses et des prébendes.  Cet arrosage indécent précède le grand show.

« Mesdames et Messieurs, attention, tout va commencer ». Cela commence par le plan mirifique européen de 750 milliards d’euros, dont un enfant de trois ans peut constater qu’il coûtera à la France si tant est que les pays de l’Est le votent et acceptent des conditions insultantes pour leur démocratie.  Toute une presse européiste et énamourée chante la survenue du miracle : L’Union Européenne est enfin un Etat qui lève l’impôt ! Trois mois plus tard rien n’est toujours signé.

Ensuite on a droit au grand numéro libanais, où une explosion particulièrement terrifiante sert de décor à un exercice narcissique totalement délirant. Deux mois plus tard, le Liban est revenu à la situation initiale et s’est payé la tête du président français.

Et voilà le grand numéro du plan de relance à 100 milliards, affichage d’un « fléchage » parfaitement ridicule et politicien. Deux mois plus tard on en cause au Parlement mais c’est le reconfinement qui est là et qui balaie tout espoir de reprise par la relance.

Le « grand show » est plus qu’un échec, un bide dise les professionnels du spectacle, et qui va devenir sanglant après quelques épisodes grotesques.

Macron tente de reprendre son narratif pro vert et anti Gilets Jaunes, avec quelques mesures de sa convention citoyenne, cette fantaisie anti démocratique qui avait vu une centaine de volontaires charger la mule pour sauver la planète sans tenir le moindre compte des moindres réalités.  L’ennui c’est qu’il est impossible de mettre cette démagogie en œuvre. Alors Macron s’est fait tancer par les « conventionnels » et a dû assumer le ridicule de la situation. Après deux jours de débat, la question écologique est évacuée.  Ce n’est que le début des enterrements.

Un musulman Tchéchène, stimulé et guidé par une noria de musulmans déchaînés coupe la tête d’un malheureux professeur. Une monstruosité de plus ! Elle dévalorise tout le discours d’évitement tenu par Emmanuel Macron sur la sédition et la subversion musulmane, gonflée par une immigration qu‘il a laissé croître démesurément depuis qu’il est élu, tout en éludant  le harcèlement permanent des organisations musulmanes pour faire reconnaitre leurs mœurs et leur suprématie là où ils sont devenus majoritaires. Partout les institutions sont gangrenées, l’université d’abord et ensuite l’école, les hôpitaux, les entreprises. On voit des « élèves » désigner le prof condamné par une fatwa contre quelques centaines d’ euros, en même temps que des dizaines d’organisations mettent la pression sur le rectorat, une institution spécialiste de la lâcheté depuis des décennies, en appellent à la justice et aux droits de l’homme pour sanctionner le « coupable » et que des dizaines de milliers d’intervenants sur les réseaux sociaux harcèlent l’opinion et déversent des tonnes de haine religieuse et raciale.  

L’horreur stimule les finesses du langage macronien. Voici que le « narratif » compte un mot nouveau : séparatisme. Naturellement, pour la nouvelle propagande, il n’est le fait que d’une minorité « radicalisée » qu’il faut isoler et réduire.  Quand il a exalté les immigrés musulmans à Marseille, lors de la campagne présidentielle, ou quand il a expliqué que la France avait commis des crimes contre l’humanité vis-à-vis des peuples arabes, E. Macron n’a fait que conforter la haine de peuples bien décidés à prendre leur revanche sur la colonisation et l’échec historique musulman.  Accroitre l’irrédentisme musulman et le désir des noirs de seconde génération de ne sentir en rien concernés par la culture et les mœurs des « Gaulois » était une grave erreur nationale.

Cette tête d’enseignant roulant sur le sol, qu’a-t-il fait pour l’empêcher ? Rien. Ce n’était pas dans son narratif électoral. Quelques semaines avant, il avait nommé un Garde des sceaux critiquant le « sentiment d’insécurité » après que la sotte Belloubet eût fait sortir de prison pratiquement tous les prisonniers de droit commun, provoquant, à la rentrée, une hausse dramatique des agressions contre les biens et les personnes, l’impunité étant désormais garantie aux voyous. Pire encore elle avait accepté le retour de centaines de djihadistes, pendant que la Sécurité Sociale versait des pensions d’invalidité à ceux qui étaient rentré blessés. Il est vrai qu’elle n’avait pas cesser ses versements lorsqu’ils étaient au Moyen Orient à commettre les crimes les plus épouvantables. Le crime contre l’humanité subventionné par la Sécu, ça vous classe un pays et son président.

Bien sûr, Macron n’est pas le seul à être pris à revers par ces évènements tragiques. Tous les mouvements de professeurs de gauche qui ont milité contre les expulsions d’élèves venant de famille en situation d’expulsion, se retrouvent souillés par le sang d’un martyr qui doit beaucoup à leurs erreurs. En culpabilisant la prudence et l’éviction de familles venues en fraude et incapables de s’intégrer dignement et dans le respect des règles de la République Française, ils ont déculpabilisé le passage à l’acte des musulmans violents. Des affaires « Léonarda » il y en a eu des centaines depuis, le rite de bonne conscience devenant routinier dans l’Education Nationale. Juste un exemple pour illustrer ce constat : « Une centaine de personnes se sont mobilisées ce lundi 27 mai, vers 18h devant le collège des Provinces de Cherbourg (Manche).  Professeurs, personnel du collège, parents d'élèves, élus locaux ...  Tout un collectif pour soutenir une famille du quartier, originaire d'Albanie, menacée d'expulsion ». Il suffit de consulter internet pour trouver une véritable litanie d’exemples de ce type.

Parler de « séparatisme » permet d’éviter « d’essentialiser » la critique des attitudes musulmanes et de tomber sous le coup des lois dangereuses destinées à ruiner la liberté d’expression et la manifestation d’inquiétudes, en interdisant la « stigmatisation » à caractère racial ou religieux. Les musulmans restent des gentils qui sont « les premières victimes de l’islamisme ». Tout la presse qui n’osait plus évoquer quoi que ce soit sur les comportements collectifs des associations et des groupes musulmans, peuvent enfin se revancher sur les « séparatistes » et faire valoir un peu de la réalité dramatique qui s’est imposée partout sous la pression musulmane. Le mot bien sélectionné ne correspond à aucune réalité mais permet à Macron de ne pas nommer l’adversaire et de se défausser. A côté de la fosse où le corps supplicié sera enterré, avec naturellement force discours et pleurs !  Depuis rien n’a changé vraiment. Ce serait contraire au « narratif » macronien !  

Sur les différents fronts diplomatiques, Macron perd. L’Allemagne est devenue la seule force dominante en Europe. La Turquie n’en fait qu’à sa tête et l’insulte à loisirs. Il faut dire qu’il a manqué de courage lorsqu’un bâtiment français a été « illuminé » par une frégate turque.  C’est la France qu’on nargue et pas seulement le président qu’on insulte. Ne parlons plus du Liban.  Et toutes les nations musulmanes se mettent à conchier la France tout en encourageant leurs ressortissants en France à persévérer dans leur « séparatisme » et à perpétrer de justes représailles contre les attitudes impies des Frankaouis.

Et voilà que le Covid frappe à nouveau. On l’avait éliminé du décor et il refait surface. On était prêt ! Et tout sombre ! Qu’a-t-on fait depuis mai et le déconfinement pour se préparer ? Rien, puisqu’on était prêt. Macron a fait une scène inouïe en septembre à ses ministres pour qu’ils ne prennent pas de positions publiques parce que cela nuisait à son message génial et à l’expression de sa politique phénoménale de triomphateur cosmo planétaire.  Le Covid il ne voulait pas en entendre parler, comme en janvier et février.  Alors les ministres sont rentrés à la niche, laissant le terrain à Jupiterino-le-communiquant.

Tout le monde savait qu’il fallait se préparer intelligemment, régler la question des vaccins contre les autres virus, revoir les stratégies et agir vite en cas de reprise selon des plans préparés à l’avance. D’accord, mais on a eu le changement de gouvernement qui a occupé toutes les énergies jusqu’à la fin des vacances, et l’interdiction de se mettre en travers le la Geste Géniale Du Grand Macron. Les camarillas sanitaires ont continué à se tirer dans les pattes. Aucune politique de santé n’a été élaborée. Et les morts recommencent à s’accumuler et il n’y a plus rien à faire que de reconfiner.

A nouveau va falloir que le Président se défausse devant les fosses mortuaires. Macron a tenu compte des leçons médiatiques du premier épisode. Il ne faut pas laisser d’espace à son premier Ministre ou à ses ministres. Le maître de la parole c’est lui et lui seul. Son seul but est de « sauver son narratif et son image ». Sa psychologie problématique et son projet politique l’exigent. Le reste ne compte pas.

On assiste alors à une parodie ridicule. Depuis l’épisode lamentable des élections municipales, Macron veut faire endosser les décisions difficiles qui l’arrangent par les oppositions, de manière à les évacuer de son bilan. Mais pas question de dialogue véritable et de cogestion de la décision. Il s’agit uniquement d’apparences douteuses destinées au grand public via les médias consentants. Alors on convoque les partis d’opposition à une réunion où M. Castex, premier de cordée macroniste choisie pour sa faiblesse, en vient à indiquer que lui-même ne sait rien de ce que va dire le Président qui s’est réservé le beau rôle et l’entièreté de la communication. Malheureusement la droite classique s’est prêtée au jeu sans vraie réaction : il fallait partir et dénoncer. On reste et on geint. C’est peu. Bien trop peu. Toute l’action des médias est de faire converger les Français vers l’écoute de la déclaration jupitérienne. Elle va être intégralement pesée au trébuchet pour tenter d’exonérer Jupiter de tout reproche et de cibler des clientèles pour qu’elles soient anesthésiées et cessent de se révolter contre les résultats ineptes de la politique narcissique menée par le Président qui a abandonné pendant six mois les grandes nécessités nationales à la diligence incertaine de sous-fifres.

C’est que tout le pays se demande ce qui a bien pu être fait par le gouvernement pendant ces six mois pour parer à la recrudescence automnale des virus que tout le monde a annoncé. On sait que le virus, presque disparu à la fin du confinement précédent, est revenu par les étrangers. Une variante peu dangereuse s’est installée à Marseille avant de disparaître. Mais une variante dangereuse s’est réimplantée en provenance du nord de l’Europe. Aucune mesure n’a été prise pour éviter que les étrangers venant du nord et de l’est ne recontaminent les Français. Aucun contrôle n’a été organisé aux aéroports. Toutes les frontières sont restées béantes alors même que d’autres pays réduisaient l’accès à leur pays notamment en provenance de France.  Le retour de la pandémie ne pouvait être jugulé que par une politique stricte de détection ciblée, de traitement précoce et d’isolement des malades, en même temps qu’on réglait la question des vaccins anti grippaux et qu’on organisait mieux l’éventuelle remontée des hospitalisations.

Pratiquement rien ne sera fait, tout le monde étant mobilisé par le changement de gouvernement et la course aux places ou aux lots de consolation. On dispose de 16.000 femmes fonctionnaires de catégorie A au ministère de la santé, dont personne ne comprend ce qu’elles peuvent bien fricoter. On pouvait légitimement penser qu’elles seraient mobilisées pour éteindre les clusters en organisant la détection, les soins, les confinements et leur surveillance. Pas du tout ! « Et les vacances alors et ce n’est pas notre rôle. Nous sommes de la catégorie A, on ne va pas s’abaisser à identifier et surveiller les cas contacts et organiser les mises en quarantaine individuelles ».  Alors on a donné le rôle à la Caisse nationale de maladie, plus répartie sur le terrain mais sans effectif suffisant et plus habituée à distribuer sans limite même en fraude des droits qu’à exercer un contrôle quelconque. Et puis il y avait les vacances et les syndicats. Du coup, à part quelques réussites limitées, toute la politique de tester, soigner, isoler a été un effroyable échec, comme en Mars, et la pandémie a flambé.  Quant aux urgences, au nom desquelles on mesure toute la politique sanitaire (« elles ne doivent pas être saturées pour éviter les tris indignes de malades dans la confusion générale) » qu’a-t-on fait en six mois ? On a arrosé d’argent les « soignants » avec des inégalités choquantes entre les différentes catégories mais on n’a rien fait de sérieux pour élargir l’offre en cas de reprise de la pandémie.

Emmanuel Macron, lui qui avait annoncé que l’on ne confinerait jamais plus, lui qui avait affirmé qu’on était prêt dès juillet à faire face à toute reprise de la pandémie, lui qui avait tout chamboulé pour reprendre la main et redevenir le maître de la parole, est aux abois. Tout se retourne ! Il risque  à nouveau de perdre la main. Il a tergiversé des semaines durant avant de réagir. Jusqu’à ce qu’il ne soit plus possible de traîner.  

Cela a donné l’intervention télévisée du 28 octobre 2020, un chef d’œuvre de défausse et de communication politique trompeuse.

La crise sanitaire qui repart : ce n’est pas lui ! Lui il a été impeccable. Ce sont les Français qui en sont la cause. Quelle indiscipline ! De toutes façons c’est partout la même chose en Europe. Alors comment aurait-il pu, seul, échapper à l’aggravation automnale du virus ? Tout procès de ce qu’il a fait ou pas fait est indécent en cette période où il faut se serrer les coudes. L’opposition de droite est inutilement malveillante et ne propose rien.

Tel est le thème de com’ qui alimentera tous les éléments de langage : « je ne suis ni responsable ni coupable et il est interdit de me critiquer sans malséance ». Même si cela ne dupe que la moitié de la population c’est toujours cela de pris. « Ce pov’ Macron si dynamique, qui parle si bien avec ses beaux yeux bleus, que les temps sont durs avec lui ! ». La pleurnicherie gagne les médias et une partie du bon peuple.

Toute responsabilité étant évacuée, il faut éviter que les mesures prises ne nuisent au futur candidat. Le plan est tout simple : les circonstances lui imposent un confinement mais on va le faire mieux que les autres en évitant bien des tracas. Regardez comme il est gentil : il ne confinera pas les vieux. Merci Monsieur ! Il ne frappera pas l’économie : on continuera de travailler dans les administrations et les entreprises ! Merci Monsieur. Il ne frappera pas l’école : elles resteront ouvertes jusqu’au lycée.  Merci Monsieur. On ne frappera pas le bâtiment qui pourra continuer les travaux. Merci Monsieur. Donc on ne confinera que les vieux dont on vient de dire qu’ils ne seront pas ciblés ! Fa Tutto !  Tout le discours n’est qu’une suite d’oxymores où tout est dit et et son contraire,  « en même temps » comme c’est son habitude et ce qu’il croit être son habileté. 

Macron annonce que le virus ne sera pas jugulé et qu’il faudra vivre très longtemps avec lui. Il faut traduire : « Maintenant que j’ai parlé, ne venez plus m’embêtez avec cela jusqu’aux Présidentielles. Voyez avec les sous-fifres surtout si vous n’avez rien compris de ce qui va se passer concrètement après avoir entendu mon discours. Je sais que Castex est trop transparent pour me faire la même ombre que Philippe. Moi je retourne à mes casseroles et d’abord aux élections régionales qu’il importe de reporter puisque je n’ai aucun moyen de les gagner ».

Le jour même où il avait annoncé le « couvre-feu », toute sa journée avait été consacrée à la manière de traiter le cas des élections régionales. La manœuvre : faire assumer le report aux partis. Le lendemain même de sa martiale déclaration de confinement, il nomme Jean-Louis Debré pour obtenir ce résultat. Il n’y avait guère de doute sur son refus possible : il ne fait que moquer la droite depuis qu’il a été remplacé au poste de président du Conseil Constitutionnel.

Et voilà que des musulmans fanatiques frappent à nouveau en tuant trois personnes dans une basilique à Nice dont une vieille dame décapitée.  

Et voilà que les morts d’accumulent dans les hôpitaux, bientôt mille par jour.

La défausse tombe à plat devant les fosses qui s’ouvrent et se remplissent.  Ce semestre « jupitérien » n’a été qu’un épisode nullissime, loin des nécessités nationales et débouchant sur l’horreur.

Oui : le semestre de reprise en main jupitérienne aura été un désastre. Ce Président à la psychologie difficile qui vit inlassablement dans la quête de lui-même, entre affirmation de soi outrancière et esquives récurrentes, refuse absolument de se salir les mains en s’attaquant à fond à l’essentiel. Pour lui, ce serait « gâcher mon narratif et renoncer à un second mandat ». Ces six mois d’hyper narcisissme à côté de la plaque ont plombé la France un peu plus. Une totale perte de temps gouvernementale. On n’ose imaginer ce que vont être les six mois à venir.

Les Français doivent réclamer dès maintenant, et imposer dès que possible, un gouvernement d’unité nationale et de salut public qui mette en œuvre les solutions radicales qui s’imposent sans se préoccuper des problèmes d’ego d’un président à la psychologie dangereuse et encore moins de la cohérence de son insupportable « narratif ».

France : le drame s'installe

Nous avons connu le temps des incapables. Allons-nous connaître le temps des assassins ?  

Alors que la première phase de l’épidémie commençait, la ministre socialiste de la santé, Agnès Buzin, interdisait la prescription d’hydroxy chloroquine aux médecins généralistes avec interdiction aux pharmacies d’honorer les prescriptions utilisant ce produit. En même temps, sous la pression de la société américaine Gilead, exercée notamment par la rémunération d’un grand nombre d’experts un peu partout et particulièrement en France, elle autorisait des essais dits « randomisés », dont son mari, Yves Lévy devenu président de l’Inserm après avoir dirigé l’ANRS, était un grand promoteur, pour tenter d’imposer le médicament de cette firme milliardaire, le Remdesivir.

Le laboratoire Gilead a fixé le coût d’un traitement de 5 jours avec ce produit à 2.000 euros. On sait le résultat de ces soins : une certaine baisse de la prolifération du virus au sein du malade si la prise se fait aux premiers symptômes, avec aucune influence sur la létalité, le tout s’accompagnant de risques secondaires d’atteinte au foie imposant un protocole de traitement compliqué et restrictif. Gilead Sciences, c’est 22 milliards de chiffre d’affaires en 2019 et 94 milliards de dollars de capitalisation boursière, près de 5 fois son chiffre d’affaires.  Le cours de l’action, monté jusqu’à 112 dollars, en mai 2015, se situe autour de 60 et se traîne à ce niveau depuis des mois faute de résultats probants, alors que le cours avait connu à la fin de 2019 un fort rebond avec l’annonce en Chine d’une nouvelle pandémie prometteuse pour l’anti viral.

Alors que s’accélère une seconde phase de la pandémie, nous voici, en octobre 2020, avec un nouveau ministre de la santé, tout aussi socialiste que le précédent, qui interdit, purement et simplement, via l’agence du médicament, la fourniture de l’hydroxy chloroquine. L’IHU de Marseille qui applique et promeut un traitement basé sur cette molécule, avec des résultats manifestes, est désormais en risque de pénurie d’approvisionnement avec arrêt des soins concernés et donc un risque d’augmentation des décès alors que la contagion flambe.

Quels sont les résultats manifestes de l’hydroxy chloroquine ? L’antiviral, qui ne coûte rien et n’a pas de contre-indications graves (elles existent mais sont facilement prises en charge) prescrit tôt permet de diminuer la masse virale, raccourcit les temps où les personnes touchées sont contagieuses, réduit le temps d’hospitalisation, mais ne guérit pas la maladie une fois qu’elle est installée et frappe des sujets fragiles. Une politique de diagnostic précoce accompagnée d’un traitement précoce permet d’obtenir de meilleurs résultats qu’une absence totale de traitement.  Paris qui ne faisait pas de dépistages ni de traitements précoces a montré des résultats très inférieurs à ceux obtenus par Marseille.

Pour simplifier : l’application de la solution marseillaise aurait sans doute permis d’économiser des milliers de morts, sans ruiner la sécu pendant la première phase. Alors que les juges d’instruction perquisitionnent le bureau du ministre de la santé et le domicile de M. Véran, était-il intolérable de laisser un second constat identique s’imposer lors de la seconde phase ? Toujours est-il que quasiment le même jour où un confinement partiel était imposé sous forme de « couvre-feu », Gilead faisait savoir qu’à la suite des commandes du gouvernement français, le laboratoire pouvait fournir « gratuitement » un nombre illimité de doses de Remdevisir. Le même jour !

Le calcul est évident : « j’ai rendu le traitement « Raoult » impossible mais j’ai permis qu’on le continue avec une autre molécule que j’ai rendue gratuite aux hôpitaux » mais pas aux Français (la commande à Gilead en nombre de doses et en coût n’est pas connue). Les effets secondaires ? Cette fois-ci rien à battre !

En même temps on voyait, aux Etats-Unis, une offensive formidable en faveur de Gilead menée notamment par la Maison Blanche de façon tonitruante et par tous les médecins stipendiés par le laboratoire de façon plus secrète via les réseaux d’influence.

En France, ce qui est clair, c’est que la pandémie est à nouveau très active et recommence à tuer, avec plusieurs milliers de victimes à craindre dans les prochains mois (on parle de 50.000 victimes cumulées à la fin mars s’il n’y a pas de nouveau confinement total).  Et que pour la seconde fois, des mesures sont prises par la petite coterie qui tient le pouvoir en France depuis des années dans le domaine de la santé, pour favoriser à grands frais Gilead et exclure, cette fois-ci radicalement, les traitements alternatifs qui ont fait leur preuve.   

Ne parlons pas des conséquences sur l’économie de cette seconde phase non anticipée par un Président uniquement obsédé par son « narratif » et ses manœuvres électoralistes en vue des présidentielles et qui a fait perdre cinq mois au pays par un changement de gouvernement particulièrement mal venu à la fois dans  son « timing » et son « casting ».

Explosion de la délinquance avec choix d’un Garde des Sceaux qui reparle d’un sentiment d’insécurité alors que les délinquants arrachent le collier des vieilles dames jusque dans les couloirs de leurs appartement, assassinat de professeur par des musulmans intolérants , alors que depuis son élection Macron refuse de prendre la moindre de mesure pour juguler les conséquences pour la démocratie française et pour la patrie de la dissidence massive d’une population musulmane immigrée en forte croissance, pitreries au Moyen Orient qui se traduisent par des insultes répétées contre notre pays avec des risques aggravés d’implication dans des conflits armés, soutien à l’élection de Mme Hidalgo et des Verts à Paris dont on a vu qu’ils menaient une véritable politique de destruction de la ville et de son économie, la situation en France est devenue une catastrophe désormais gigantesque et probablement irrattrapable.

M. Macron qui avait été vu par trop de personnes à droite comme un bouclier contre l’emprise délétère des socialistes se révèle être un incapable pervers et  destructeur qui laissera l’économie du pays ruinée et endettée pour des décennies, la population sous la quadruple menace de la violence irrédentisme musulmane, des pandémies, du chômage et de la misère, la diplomatie et l’image de la France en lambeaux, sa capitale massacrée par des  sectaires incultes ivres d’une victoire tronquée,  et sa démocratie ruinée par l’emprise détestable de coteries de hauts fonctionnaires socialistes ou socialisants.

Mais oui ! Nous sommes les spectateurs atterrés de ce qu’il faut bien appeler l’assassinat d’une grande nation. L’attaque ne détruit pas seulement la santé, la sécurité et l’activité des habitants actuels mais aussi tout un patrimoine légué :  les villes, l’école, la culture, la souveraineté et jusqu’à l’histoire.

Quel amoureux de la France pardonnera-t-il jamais la séquence mortelle de socialisme exalté ou larvé qui s’ouvre avec l’élection de Mitterrand et qui se termine au fond du précipice avec Macron ?  

Paris : la Capitale déclassée dans l'indifférence générale

Qu’est donc devenue la rive droite « chic » de la Madeleine à la place Vendôme en passant par la rue de Rivoli et la rue du Faubourg Saint Honoré sous la double attaque des saccages de Mme Hidalgo et sa fine équipe et des effets de la crise sanitaire ?

Six des hôtels de luxe de l’endroit sont soit fermés soit en voie de l’être du fait d’une fréquentation qui se situe au mieux à 10 %. Le Saint James et Albany tourne avec moins de 3 % de chambres occupées à cause de l’étranglement de la rue de Rivoli par les aménagements de la mairie de Paris ! L’annonce du couvre-feu et de la flambée d’infection nouvelle a stoppé net le peu de tourisme qui restait.

La place Vendôme est totalement saccagée par les travaux mis en œuvre par la mairie qui semble avoir eu comme idée de porter son effort de destruction sur toutes les places de Paris. Elles sont toutes en travaux, non pas pour les embellir mais pour y ruiner la circulation générale. Une cabine de toilette mobile traîne au pied de la colonne Vendôme, porte ouverte. Après le plug anal, les chiottes… On sait le nombre d’homosexuels qui peuplent l’équipe municipale (les lesbiennes de la majorité municipales parlent de « pedoland », ce qui aurait amené un mâle blanc en correctionnelle mais a permis de la promotion de l’Eructatrice). Ce qui explique peut-être cette obsession anale caractérisée qui persiste dans la durée. On est heureux finalement qu’il n’y ait pas de touristes. Partout sur la place on a installé des blocs de béton colorés en blanc ou rouge qui canalisent on ne sait quoi. L’accès au parking se fait en concurrence avec le passage des piétons dont le passage est bloqué par les travaux. Pratiquement toutes les boutiques de luxe sont fermées et celles qui restent ouvertes sont vides de clients. Personne dans la rue de la Paix également ravagée par les travaux. Les rares cafés ouverts sont aux trois quarts vides à l’heure du déjeuner. Le bas de la perspective vers la rue de Rivoli est vide, les voitures ne pouvant plus y circuler. De l’avenue de l’Opéra aux Tuileries, c’est un total désastre urbain et une ambiance sinistre. Total ? Non ! Il y a pire. La rue des Pyramides n’existe plus comme ensemble urbain. Sous les arcades Est tout est fermé et des clochards dorment ou discutent en buvant. Il reste une ou deux boutiques ouvertes sans client sur la face ouest. Ce sont les seules âmes vivantes. Pas un piéton. Autour de la statue de Jeanne d’arc un café est resté ouvert avec une cliente qui pianote sur un portable (il est maintenant près d’une heure de l’après-midi et il fait un temps magnifique), à moins que ce ne soit la patronne qui en profite pour faire un tour sur internet.

La rue du Faubourg Saint Honoré est en travaux. Beaucoup de boutiques sont fermées. Celles d’Yves Saint Laurent et de Vuitton sont vides. Le personnel de quatre à cinq personnes dans chacun d’entre elles attend en vain un visiteur. L’ambiance est mortuaire.

Et la rue de Rivoli ? Là, c’est la fin du monde. Les boutiques sont presque toutes fermées comme les hôtels. Les changeurs ont déménagé. Les boutiques de souvenir sont un souvenir. Le reste périclite quand il n’a pas déjà fermé. Pas un passant. Pourquoi passerait-on par-là ?

La destruction de la rue de Rivoli se veut une grandiose réalisation des tordus qui règnent à l’Hôtel de Ville. La sottise et la méchanceté satisfaites, la hargne et la bassesse idéologiques, tous ces beaux sentiments qui animent cette équipe de malfaisants sont présents dans les décisions qui ont été prises. On n’a pas décidé de faire plus de place au vélo. On a supprimé tout stationnement et stérilisé une voie large au milieu de la chaussée. Le but de l’aménagement n’est pas de favoriser le cyclisme mais de supprimer la voiture le plus possible. Alors, sur le principal axe Est Ouest de la capitale, on n’a laissé qu’une voie pour la circulation et on y a interdit les voitures particulières et elles seules, sauf celles des riverains !

Le comptage des véhicules est intéressant.

Sur cette voie unique de circulation générale on compte 85 % de camionnettes, 8 % de taxis et Bus (les VTC sont interdits) et 7 % de voitures particulières qui violent l’interdiction volontairement ou se retrouvent là en errant dans le labyrinthe créé au nord de la rue de Rivoli.

Sur 100 cyclistes il y a 70 % de femmes, dont la majorité en groupe, qui visitent les lieux pour s’amuser, 10 % de livreurs et 20 % d’hommes plus ou moins pressés.

Le trafic en milieu de journée est très faible. L’essentiel est constitué par des deux-roues motorisés et des camionnettes (95 % des véhicules comptés, vélos inclus). La pollution est donc là et bien là. Mais tout le monde s’en fout, de la pollution. Ce n’est pas le problème. Il faut des actes symboliques contre la bagnole, c’est tout. Une obsession !

On constate beaucoup d’indiscipline. La voie stérilisée au milieu de la rue est utilisée par les gendarmes, la police, des vélos et des motos.

Inutile d’essayer de traverser, si vous êtes piéton. Vous êtes à peu près sûr d’être renversé.

Pas de stationnement possible. Quelle importance ? Tous les commerces sont pratiquement fermés.

On a achevé par la destruction de la circulation ce que le Covid avait commencé. La Ville peut être fière de sa politique.

Pour s’échapper de cette trappe à automobilistes, il n’y a qu’une solution, aller vers le nord et traverser à nouveau des places ravagées par les travaux de voiries et des rues parsemées de chantiers divers, avec des stationnements en double file partout de camions et de camionnettes.

La malveillance municipale est partout. Les pauvres gens qui essaient de s’en sortir font grise mine dans ce chaos. Ne parlons pas de l’Avenue de l’Opéra et des grands Boulevards, ni des Grands Magasins. Partout la grisaille de la crise économique, les affres de la crise sanitaire et les déjections de la politique municipale.

Jamais une municipalité n’a été aussi nocive pour la ville qu’elle gère. Jamais une capitale n’a été traitée ainsi par ce qu’il faut bien appeler une bande de voyous et d’iconoclastes. Jamais Paris n’avait été aussi abîmé volontairement depuis le Commune.

Honte et tristesse !

Comment les Parisiens ont-ils pu revoter pour cette bande de minables, odieux et incultes ? Il est vrai que l’élection a été biaisée et que l’équipe retenue n’a même pas convaincu 20 % des inscrits. Paris est violé mais aussi les règles élémentaires de la démocratie.

On peut déjà deviner le mépris de fer de ceux qui auront plus tard à écrire l’histoire de cette période affreuse, de ce saccage organisé, de ce véritable assassinat urbain mené de sang-froid et sans support populaire et démocratique vrai, par des minorités coalisées guidées par une Espagnole arrivée par l’alcôve et promue par quelques sommités reconnaissantes du Parti socialiste.

Au moins on sait que l’épidémie de Covid s’arrêtera dans les deux ans mais pas le saccage de Mme Hidalgo qui va encore continuer six longues années. Que restera-t-il alors du Paris que le monde entier aimait ?

On veille en ce jour de deuil national une victime de la violence horrible et conquérante des musulmans récemment immigrés massivement en France aux applaudissements des Islamogauchistes, des amateurs de « créolisation », et des tenants d’un politiquement correct à l’américaine.

On assassine aussi la Capitale. Et cette décapitation-là, celle de la capitale de la France, n’est même pas citée dans les médias et encore moins condamnée.

Les banques centrales tentées par la monnaie numérique.

Aujourd’hui, il existe deux types de monnaies : la monnaie créée par les banques centrales, dite monnaie banque centrale et la monnaie créée par les banques de crédits dite monnaie de banque. La monnaie banque centrale est détenue sous deux formes :

-        Des comptes ouverts à la banque centrale par les banques de crédit

-        Des espèces : billets et pièces.

La monnaie de banque est inscrite dans les registres des banques qui en garantissent l’existence et en assure la conversion en espèces sur simple demande ou le transfert à une autre banque, en compensation directe ou via leur compte à la banque centrale.

Les espèces sont anonymes et non traçables. Les banques ne les aiment pas, car elles les obligent à faire intervenir leur compte à la banque centrale, ce qui a un coût et représente une « fuite » dans leur écosystème. En cas de perte de confiance du public, elles peuvent être ruinées par un « bank run », une panique bancaire qui voit tous les clients retirer leur argent en compte pour les convertir en espèces. L’Etat ne les aime pas non plus car ils permettent évasions fiscales et transactions interdites. La suppression du billet de 500 euros en témoigne. Le rôle des monnaies en métaux précieux a été progressivement réduit et lor a disparu de la poche des particuliers depuis la guerre de 14-8, puis des transactions internationales entre banques centrales, de facto en 71, puis de jure en 1976. Nous sommes en régime de « Fiat Money », ou monnaie administrative,  assis sur le pouvoir libérateur général accordé par l’Etat à la seule monnaie officielle contrôlée par l’institut d’émission.

Pourquoi diable vouloir ajouter une « monnaie numérique » ?  Le terme n’est pas clair. A l’exception des billets et pièces, toutes les monnaies sont tenues dans des registres électroniques et manipulées majoritairement à partir de terminaux numériques. Ce sont donc des monnaies « numériques » par construction.  La nouveauté, radicale, serait qu’on en finisse avec les espèces, ce qui, associé à la disparition du chèque, créerait un système monétaire entièrement numérique.

. Quels en seraient les modalités et l’intérêt ?

Plusieurs banques centrales s’étant engagées dans des réflexions qui ne sont pas toutes les mêmes et que nous n’avons pas le loisir de détailler ici, disons que l’idée commune semble être de créer, à l’instar du Bitcoin, un système de comptes décentralisés (c’est-à-dire non stockés sur les ordinateurs de la banque centrale) fiabilisés par le cryptage, accessibles en mode « pair à pair », sans centralisation auprès d’un « intermédiaire de confiance » et totalement anonymes. Les moyens de paiement modernes pourraient se brancher sur ces comptes pour les achats de produits de consommation, l’investissement dans des actifs réels ou financiers, le financement de prêts ou de dons etc.

Quand on y regarde d’un peu plus près, les suggestions balancent entre deux conceptions :

-        Organiser un simple « porte-monnaie numérique » ne permettant que des mouvements de fonds limités

-        Se débarrasser des espèces et permettre un usage illimité de la monnaie numérique.

A notre avis, un système de simple porte-monnaie électronique n’a pas à être géré par les banques centrales mais par les banques commerciales. Elles ont montré avec les cartes bancaires qu’elles savaient mettre en place des systèmes de paiements novateurs.  Les banques centrales ont pris peur lorsqu’elles ont vu que Visa entrait dans le projet Libra qui lui, était basé sur un panier de monnaies et donc surpassait la monnaie officielle des Etats. Si le danger de Libra est reconnu, il suffit de l’interdire et de laisser les banques s’organiser selon les règles officielles et autour d’une monnaie officielle. Le changement sera cosmétique, comme l’a été le passage des paiements du chèque à la carte de crédit ou de la carte de crédit au téléphone portable.

Si, en revanche, on crée une monnaie numérique banque centrale que les utilisateurs peuvent utiliser sans limitation, l’affaire devient une révolution.  

Ce dispositif peut présenter, selon ses adeptes, plusieurs intérêts :

-        La suppression des billets et des pièces est source d’économie pour les banques centrales. En France on peut supprimer la fabrication du papier monnaie à Vic le Compte et des Billets à Chamalières, deux sites forts coûteux. Cela évite de gérer la qualité des billets, en les collectant, les comptant, les triant, avec remplacement des billets usagers. Le transfert de liquidité par des camions sécurisés disparaît. Les commerçants n’ont plus à verser leurs encaisses à la banque, pour alimenter leurs comptes bancaires ni à chercher périodiquement des espèces en fonction des besoins d’encaisse. L’activité des agences bancaires deviennent très restreintes. On peut supprimer tous les GAB. Les faussaires et les voleurs de liquidités devront changer de méthode. Les frais de transaction deviennent apparemment très faibles : le coût d’un mouvement électronique sous internet. Les frais de stockage de la monnaie numérique sont réels mais totalement distribués et marginaux.  Les monnaies numériques privées, par nature volatiles et instables, perdront de leur intérêt, puisqu’on pourra faire tout ce qu’on pouvait envisager de faire avec elles mais pour une valeur stable en monnaie de référence. On pourra étouffer gentiment dans l’œuf un projet aussi dangereux que celui de Libra.   

Ces avantages ne sont pas nuls, même si les coûts sociaux sont considérables et la syndicalisation du secteur étouffante, à la Banque de France par exemple. Mais les gains sont répartis sur toute l’Europe et cela finit par faire des sommes colossales quand on a autant de banques centrales concernées.

Pour les usagers de monnaies de poche, l’utilisation d’une monnaie numérique n’a pas beaucoup d’intérêt. Elle exige des outils numériques, des comptes ouverts sur Internet et des connexions téléphoniques. La disponibilité de petite monnaie est dépendante au bon fonctionnement du système global. On crée une fragilité systémique.

Pour ceux qui paient déjà par téléphone, le gain est nul.

Pour les banques de crédit, s’ouvre un gouffre dans leur modèle économique. Les déposants peuvent préférer garder leur liquidité loin des risques bancaires, couramment ou à l’occasion de crises du type de celle de 2008. S’ils le font, les crédits qu’elles distribuent  devront être couverts à 100% par de la monnaie banque centrale. Leur pouvoir de création de monnaie de façon presqu’indépendante devient nul. On peut même se demander à quoi servirait d’ouvrir un compte. Pendant des lustres, la majorité des transactions se sont faites loin des banques et la « bancarisation » est finalement très récente (en France, la généralisation du compte chèque date des années 60). Les banques dites de crédit veulent qu’on limite drastiquement le porte-monnaie en monnaie numérique directement émis par la banque centrale et qu’on leur en confie le chargement et la gestion. On les comprend. Mais le pouvoir de création de monnaie ex nihilo par les banques est condamné depuis longtemps par de nombreux économistes qui ont largement démontré  que la plupart des récessions récentes ont une origine dans la création intempestive de monnaie par le système bancaire.

Pour l’Etat lui-même, la question est un peu gênante : si les revenus sont versés dans des comptes numériques anonymes et si les paiements d’achat ou de placement sont faits de façon anonyme toutes les fonctions Tracfin confiées aux banques tombent. L’argent peut partir partout dans le monde et vivre sa vie loin des yeux du Trésor. Il est donc intéressé, lui aussi, à limiter l’emploi des liquidités en monnaie numérique au strict minimum.

Pour les entreprises, la question est de savoir comment elles se financeront dans un tel système. Pour les capitaux longs il faudra passez par les bourses comme d’habitude, mais pour le crédit à court terme, l’affaire est plus complexe. Il faudra obtenir des financements via Internet, ce qui ne posera pas de problème si l’intelligence artificielle permet de faire un screening efficace des risques, sinon ce sera le rôle des fonds de placements, ou de banques qui devront collecter l’épargne mais cette fois-ci en rémunérant les dépôts. On peut donc certainement s’attendre à une certaine hausse structurelle des taux d’intérêt, ce qui dans le climat actuel de dettes astronomiques ne sent pas très bon pour les pays et les sociétés trop endettés. Si on ne crée qu’une « porte-monnaie » en monnaie centrale numérique, rien ne change. 

Les effets macro-économiques dans chaque zone monétaire, sont plus difficiles à cerner. Le risque le plus important est celui de la thésaurisation. Lorsqu’un déposant bancaire décide de laisser ses liquidités inertes, cela n’empêche pas la banque de travailler. Si elle les laisse dormir dans un compte numérique décentralisé, ce capital est stérilisé de la même façon qu’un tas d’or caché dans le matelas.    

Pour la banque centrale, il devient impossible de collecter des taux d’intérêt négatifs sur la monnaie numérique, comme elle le fait sur les dépôts des banques de crédit, sauf si on renonce à l’anonymat.

Les effets sur le marché des changes sont difficiles à évaluer. Il y aura une moindre « intermédiation », probablement des coûts de transaction plus faibles. Il est clair que l’interconnexion des marchés monétaires mondiaux sera profondément changée.

Les conséquences écologiques peuvent être terrifiantes ou non. Cela dépendra de la technique retenue. On fera cuire la terre si on utilise la technique du minage liée à la blockchain pour valider les transactions, même si on noie les centres au fond des océans ou dans les glaces de l’Antarctique.

On peut s’amuser dans le climat actuel d’épidémie à estimer l’impact de la monnaie numérique sur la transmission du virus. Médicalement, la monnaie centrale numérique a un impact. Le coronavirus a accéléré le souci d’une monnaie qui ne puisse pas transporter la peste. Il est certain que pièces et billets sont des objets qui circulent et qui sont particulièrement sales. Surtout le billet de cinq euros qui reste dans les encaisses des commerçants et ne revient pas aussi souvent que les autres coupures à la banque d’émission pour échange avec des billets neufs et qui est un cluster à microbes et virus à lui tout seul !

Juridiquement il faudra des modalités adaptées pour d’une part assurer la preuve des transactions et des avoirs, avec un toilettage des textes.  

Si, pour réduire les inconvénients, on renonce à l’anonymat, le projet perd l’essentiel de son intérêt : cela revient à ouvrir des comptes courants à la banque centrale au lieu des banques de dépôts. On conserve au Bitcoin le monopole du secret. Les monnaies numériques privées indépendantes des autorités reprennent de leur intérêt.

En attendant les projets de Central Banks Digital Currency, CBDC pour les anglophiles, MNBC, Monnaie Numérique de Banque Centrale, pour les autres, se multiplient. Qui passera à l’acte le premier ?  Avec ou sans blockchain ? Avec ou sans anonymat ? Avec ou sans conservation des pièces et des billets ? Avec ou sans interdiction des systèmes analogues de monnaies privées ? Sous forme de simple porte-monnaie ou en autorisant des volumes d’épargne libres ? La question qui était encore largement confinée à quelques têtes pensantes il y a deux ans prend de l’ampleur même si le grand public est encore largement tenu à l’écart.

Le fond de l’affaire est de bien définir les objectifs et les moyens. Pour le moment, l’ambiguïté règne et aucune solution un minimum consensuelle et partagée par l’ensemble des banques centrales ne s’est imposée.

La Chine prétend émettre son crypto-yuan extrêmement rapidement pour faire la guerre au dollar. Rien que cela !  « Les premiers tests de cette monnaie numérique souveraine ont été annoncés officiellement le 8 juillet 2020 par le géant du VTC chinois Didi Chuxing et la Banque centrale du pays. Didi Chuxing va donc tester pour la première fois l’utilisation d’une monnaie virtuelle créée par le gouvernement chinois » indique un site spécialisé.

Les petites îles habituées aux mouvements bancaires peu surveillés annoncent des mises en place encore plus proches, mais, pour ce qu’on en connait, il s’agit plus de porte-monnaie électroniques, de monnaies faibles avec des montants limités.

« L’Europe est en retard » dit Mme Lagarde, au même moment ou le Président de la Banque de France s’active dans les médias sur le sujet.

Le Royaume-Uni a une curieuse position qui laisserait une chance au Libra comme monnaie concurrente de la sienne propre ce qui serait une erreur gigantesque. En revanche elle ne veut pas se faire dicter une technique.  L’esprit du brexit est toujours là !

L’année 2021 sera sans doute un tournant sur le sujet.

Notre position est plutôt flottante sur les aspects techniques mais claire sur les objectifs acceptables d’une monnaie numérique banque centrale.  

-        S’il s’agit de créer un simple porte-monnaie électronique avec un logiciel de paiement, les banques de crédit sont bien capables de s’en occuper, comme elles le font pour les cartes bancaires. L’intervention de la BCE dans le processus n’a aucun intérêt.

-        S’il s’agit de créer un actif anonyme, garantie par la BCE, alimentant des comptes numériques sans plafond de montant, permettant de conserver de façon sécurisée ses encaisses, et de les utiliser à toutes fins facilement, et d’un coût énergétique maîtrisé, pourquoi pas Mais les gains seront nuls si on conserve les billets et les pièces, ce qu’il faudra bien faire au moins pendant une longue période de transition.   

-        Il faut interdire absolument la Libra.

-        Il faut exiger des banques centrales et des ministres des finances que dans ce dossier ils parlent clair, aussi bien sur les objectifs que sur les moyens.

Affaire à suivre.

Covid : il n'y a plus de gouvernement ! Macron seul sur sa planète narcissique.

« Le Covid brouille les plans d’Emmanuel Macron », écrit en grand titre de première page le Figaro du lundi 3 octobre 2020.  En fait c’est l’exact contraire : « Les manœuvres politiques d’Emmanuel Macron brouille la lutte contre le Covid » et c’est la seconde fois.

 

En février 2020 Emmanuel Macron était à la manœuvre pour sortir du piège des Gilets Jaunes et se rendre sympathique aux Ecolos. Il voulait également mener le combat municipal.  Pour lui l’annonce des effets brutaux d’une pandémie nouvelle venant de Chine était un non-évènement tant il était désireux de reconstruire son image de super héros dont la brillance est un besoin psychologique lancinant pour sa psychologie problématique.  C’est qu’il en avait des nouveautés à faire valoir : la commission citoyenne sur le climat ; la liquidation de la révolte des Gilets jaunes après son exercice brillant de conférences régionalisées de plusieurs heures et un arrosage de milliards d’euros ; la « réconciliation » avec les maires méprisés dans son programme initial.

Comme les psychanalystes, Macron ne sait régler que les problèmes qu’il a lui-même créé », et en faisant payer cher le pays. Son « narratif » et les virevoltes contradictoires que lui donne une aventure égotiste et vide de sens national est pour lui la seule chose qui compte.

Mme Buzyn et son mari ont certainement bien des choses à se reprocher, mais on peut les croire lorsqu’ils affirment avoir alerté le sommet de l’état sur les difficultés considérables que poserait la pandémie. Et ils se sont certainement heurtés à un mur d’indifférence. Le Président avait d’autre affaire à penser. Le fait qu’il ait changé de Ministre de la Santé pour tenter de se sortir de la mauvaise affaire de son candidat à Paris, Griveaux, et envoyé Mme Buzyn candidater à sa place  en dit long sur le peu d’intérêt qu’il portait au Covid et l’échelle de ses priorités.  

La première phase du Covid sera totalement aberrante mélange d’impréparation, de rouerie de communicant, d’improvisation dantesque, de confusion et de retard accumulés.  Après la déroute électorale du premier tour aux Municipales, c’est le Premier Ministre qui a la main. Il reste la posture au Président. De mars à mai il va jouer la mouche du coche, laissant les ministres porter les mauvaises nouvelles, essayant de s’approprier les bonnes. Il essaie de se faire voir en chef de guerre puis en philosophe de l’espoir national. Ses discours dont totalement à côté de la plaque. Jupiter est ridicule. Les Français ne voit qu’un Narcisse dépassé et il sombre dans les sondages alors que son premier Ministre monte au firmament.

A partir de fin mai, il n’y tient plus. Il a un nouveau plan pour retrouver son rôle de super héros jupitérien et de se mettre en position favorable pour les Présidentielles. Il va changer le premier Ministre et se faire voir tous les jours à la télé pendant les vacances dans le cadre d’une communication frénétique. Pendant 4 mois il n’y a plus de gouvernement. Jusqu’à la nomination de Castex, toute le monde se préoccupe de son avenir. Après il y a les vacances et il faut se remettre en route. Macron a choisi un Premier Ministre remarquablement terne et sans charisme. Ce n’est qu’en septembre qu’on commence à se poser des questions sur l’éventualité d’une reprise massive de l’épidémie. Une fois de plus c’est le grand n’importe quoi. On n’a pas changé l’organisation médicale des urgences. Il n’y a pas de plan pour faire face à une nouvelle virulence. On a arrosé les personnels médicaux pour calmer le jeu et c’est tout. Les « il faut vraiment » et les « nous allons » se sont multiplié alors qu’on ne faisait rien. L’enjeu du « tracer, tester, isoler » est pris en compte dans les mots et c’est le grand n’importe quoi dans les faits. La politique de test est incohérente et coûteuse. Il attendre pour être testé, attendre pour avoir le résultat. Parfois jusqu’à deux semaines. Cela ne sert plus à rien. On ne sait pas traiter les clusters. L’isolement reste un slogan. Rien n’est prévu. Dans les aéroports italiens, on ne fait monter que des gens « tamponnés » et sans fièvre. On ne rentre dans le pays qu’après un nouveau test avec un résultat dans l’heure et une politique de confinement prévue et organisée. En France, on ne fait rien ou on agit dans la plus totale incohérence. De toute façon, par idéologie, Macron veut que la France soit ville ouverte pour tous les européens. Personne n’a synchronisé la politique d’accueil des écoles et universités, des entreprises, des transports. Plus personne ne sait plus qui fait quoi. Des demandes de décisions urgentes aux ARS et au ministre de la santé restent lettre morte pendant des semaines. L’indécision et la gabegie bureaucratique gangrènent tout. Castex ne pilote rien. Macron va faire le clown grotesque au Liban en même temps qu’il engage la France pour 40 ans dans un plan délirant européen à 750 milliards dont la France finira par être un payeur net et non un bénéficiaire net. Et la presse aux ordres crie au miracle. Quel génie, il sauve le monde ! L’Europe, le Moyen-Orient, il règle tout.

Un mois après c’est la panique. Les universités sont paralysées par la pandémie. On ne sait quoi faire dans les écoles, les collèges et les lycées. Les hôpitaux sont à nouveau congestionnés. Les morts remontent en flèche. Le journal Le Monde se moque de Bolsonaro qui ne fait rien au Brésil contre la pandémie alors que plus de 11000 cas d’infections nouvelles sont constatées chaque jour dns ce pays. Il ne se rend pas compte que la France en est à 16.000 à peine quelques jours plus tard ! Télétravail ou non ? Fermetures des bars des restaurants, des attroupements sportifs et culturels ? Ou non ?  Cela patine partout. Rien n’est clair. Pour se débarrasser du problème, Macron croit avoir la solution : on va confier la patate chaude aux maires et aux préfets, devenus de vrais copains.  Là-dessus le Ministre de la Santé, le médiocre Véran, petit médecin socialiste qui se pousse du col depuis des lustres auprès de Hollande et de la mitterandie, rate la marche : il prend sans concertation et sans passer par le préfets et les maires, des mesures unilatérales draconiennes à Marseille qui entraînent une majestueuse bronca. Tout part en quenouille dans la confusion. La population s’inquiète. On laisse des gens comme Hidalgo bloquer la circulation générale pour mener un combat idéologique et politicien contre la mobilité et la voiture. Alors qu’il fallait réduire au minimum l’usage des transports publics.

Les postures de l’été sombrent dans le ridicule : le plan de 750 milliards est bloqué par les pays à qui on veut faire la morale en contrepartie du pognon. Le plan de 100 milliards fait ricaner. Au Liban le Hesbollah fait sombrer toutes les velléités de compromis de Macron. La Geste Géopolitique Géniale tourne à la farce et au bide. Castex n’a pas le poids pour diriger la pétaudière ni, comme l’a fait Edouard Philippe après quelques années d’entraînement et contourner son patron, bien qu’il le sache uniquement préoccupé du « narratif » qui doit le reconduire à sa réélection et d’aucune aide pour la gestion des difficultés qui s’aggravent.

Comme en février et en mars, Macron se retrouve bloqué. Il voit tout lui filer dans les doigts et son plan de bataille pour 2021 est à remiser. Darmanin tente de jouer les Sarkozy à l’intérieur et écope d’un nouvel attentat islamiste et d’actes de guerres urbaines. LeMaire attrape le Covid. Le nouveau Ministre de la Justice essuie tempêtes sur tempêtes. La médiocre Pompili, crieuse d’écologie, doit accepter le retour des substances dangereuses dans les champs de betteraves. Il faudra abandonner une partie des merveilleuses sottises que l’inutile et dangereuse Commission citoyenne sur l’écologie a cru devoir mettre en avant. Alors que le Covid tue désormais par dizaines tous les jours, la question de la publicité perturbe le landerneau. Sans pub pour les voitures et les voyages, les journaux meurent ! Ah zut ! 

Alors oui, c’est bien la politique et l’attitude de Macron qui gênent l’action contre le Covid et pas l’inverse. Et c’est un nouveau scandale. Ce Président qui ne préside que son narratif et ne cherche qu’à régler ses difficultés psychologiques, est un danger public. Il n’y a plus de gouvernement.

Le blog du cercle des économistes e-toile

Le cercle des économistes regroupés dans E-TOILE autour de Didier Dufau, Economiste en Chef,   aborde des questions largement tabous dans les media français et internationaux soit du fait de leur complexité apparente, soit  parce que l'esprit du temps interdit qu'on en discute a fond. Visions critiques sur les changes flottants,  explications  sur le retard français,   analyses de la langueur de l'Europe,  réalités de la mondialisation,  les économistes d'E-Toile, contrairement aux medias français, ne refusent aucun débat. Ils prennent le risque d'annoncer des évolutions tres a l'avance et éclairent l'actualité avec une force de perception remarquable.

Association loi 1901

  
BlogCFC was created by Raymond Camden. This blog is running version 5.9.002. Contact Blog Owner