Obama a raison

Oui il faut interdire certaines opérations aux banques recevant des dépôts du public. Oui il faut réduire la taille des banques. Nous ne cessons de l'expliquer ici.

Obama a raison.

La France muette et colbertiste croit encore au gigantisme de quelques molochs vivant en consanguinité avec l'Etat.

Elle a tort.

Commentaire
Sarton du Jonchay's Gravatar Oui, oui et oui. On rentre dans le vif du sujet.
# Posté par Sarton du Jonchay | 22/01/10 13:51
SD's Gravatar Et Trichet es qualité de président de la BCE exige également une diminution du risque systémique porté par les trop grandes banques et le mélange des genres qu'elles pratiquent.

Il est des sujets qui font pratiquement l'unanimité dans les discussions privées et qui ont le plus grand mal à "sortir" dans les medias, parfois à cause de la pression publicitaire, mais plus souvent parce que les journalistes attendent un signe fort d'une autorité reconnue. Il est plus facile de commenter la parole d'autrui que de se placer en première ligne sur un sujet technique.

Il a fallu l'intervention d'Obama pour libérer la parole. Résultat on ne trouve personne pour justifier que l'argent des déposants soient risqués dans des spéculations pour compte propre ou pour nier les multiples conflits d'intérêts qui naissent au sein de ces moloch qui peuvent jouer entre les différentes divisions pour leur propre intérêt au détriment de celui des épargnants et des déposants.

Il est remarquable qu'en France le silence soit total : l'oligarchie bancaire s'est renforcée pendant la crise et tient la presse et le gouvernement.

Il l'est tout autant de constater que personne ne souhaite aller jusqu'à la racine des choses : pourquoi le secteur bancaire et plus généralement financier s'est à ce point gonflé et peut capter une part si grande des profits.

Tout le monde a le mot stabilité à la bouche et personne ne parle du flottement des monnaies source principale d'instabilité.

Jusqu'au jour où une autorité dira : les changes flottants ce n'est vraiment pas possible. Mais là ce ne sera pas Obama : les Etats Unis croient encore que les changes flottants favorisent leur économie malgré l'évidence du contraire.

Et si ce n'est pas Obama, alors qui ?

On va encore s'égosiller dans le désert pour un moment !

Sylvain
# Posté par SD | 31/01/10 10:04
DD's Gravatar Les responsables des Etats et les grands régulateurs comme les banques centrales ont tous compris que ce qui s'est passé ne doit pas se reproduire. Mais le consensus sur ce qui doit être fait n'existe pas. Or aucune législation n'a de sens si elle n'embrasse pas le monde entier.

C'est le système global qui doit être repensé pas la législation bancaire individuelle de chaque pays.

L'importance de la déclaration d'Obama ne doit pas être sous estimée mais la surestimer serait une erreur. Son initiative a été aussitôt qualifiée de "populiste" et la marque de quelqu'un qui vient de perdre une élection cruciale et qui cherche un bouc émissaire pour se redonner du tonus.

Du coup la suspicion a été jetée et le caractère vague de sa proposition a provoqué des salves de réactions tous azimuts qui l'ont enterrée sous des monceaux de vérités premières... et de contrevérités flagrantes.

Et chacun continue de faire cuire son petit brouet de réformes dans son coin sans se soucier des autres.

En vérité il ne sert strictement à rien de vouer les banques au rôle de bouc émissaire. L'explication de la crise par des comportements est une grave erreur. Les comportements s'expliquent par la nature du système global. Sans une vision de ce que doit être le système global on ne fait rien d'utile.

Les soviétiques ont lancé mille réformes de l'agriculture collectivisée. Et n'ont jamais réussi à nourrir leur population sans recours à l'extérieur. C'était la collectivisation le problème. Tant qu'on restait à l'intérieur de ce cadre rien ne pouvait être durablement amélioré.

Les système bancaires et financiers fonctionnent à l'intérieur d'un cadre plus large qui sont les changes flottants dans une économie mondiale où les mouvements de capitaux sont totalement libres. Ce système ne fonctionne pas. Son instabilité est structurelle. Il conduit automatiquement à la spéculation, à la déconnexion entre économie réelle et économie financière, à la complexité des dispositifs et des contrats, à la constitution de géants planétaires dépassant la capacité de surveillance des pays.

En essayant de façon parcellaire et nationale de trouver des solutions partielles à l'intérieur d'un tel système, sans le remettre en cause, on n'aboutira à rien.

La réforme des banques n'est pas seulement liée à la crise économique. Les considérations d'équité sont tout aussi dirimantes. La banque universelle cartellisée et oligopolistique vole le citoyen. L'efficacité et la stabilité générales seraient-elles assurées, il faudrait de toute façon s'interroger sur les conflits d'intérêts et la malhonnêteté structurelle de cette forme d'organisation.

DD
# Posté par DD | 31/01/10 10:59
Karl Peiper's Gravatar Nous autres allemands avons un système bancaire très déconcentré et le blocage du marché interbancaire a eu aussi des conséquences ravageuses. En Russie à l'inverse, les dépôts se concentrent à plus de 70% dans une même banque et elle a tenu.

La vraie question est en effet de comprendre pourquoi le marché interbancaire s'est bloqué et il n'y a pas de doute que l'endettement global était devenu tel que les mauvais crédits ne pouvaient que bloquer le système, subprimes ou pas subprimes. Le credit crunch était inévitable. La question était de savoir quand il allait se produire et ce que serait son ampleur. Le château de cartes a tremblé pendant tout 2007, laissant tomber
les cartes les plus hautes puis il s'est effondré en 2008.

Les structures bancaires sont importantes. Mais d'accord la vraie question est de comprendre pourquoi il y a eu une extension aussi déraisonnable de l'endettement global.

Et là c'est en effet le grand silence des autorités.

KP
# Posté par Karl Peiper | 31/01/10 12:44
Le blog du cercle des économistes e-toile

Le cercle des économistes regroupés dans E-TOILE autour de Didier Dufau, Economiste en Chef,   aborde des questions largement tabous dans les media français et internationaux soit du fait de leur complexité apparente, soit  parce que l'esprit du temps interdit qu'on en discute a fond. Visions critiques sur les changes flottants,  explications  sur le retard français,   analyses de la langueur de l'Europe,  réalités de la mondialisation,  les économistes d'E-Toile, contrairement aux medias français, ne refusent aucun débat. Ils prennent le risque d'annoncer des évolutions tres a l'avance et éclairent l'actualité avec une force de perception remarquable.

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