Un chiffre cruel

En France en 2008, la valeur ajoutée par les entreprises, tous secteurs confondus et évidemment  administrations exclues, a été de 998 milliards  d'euros. La dépense publique, elle, a atteint 1.027 milliards d'euros.

Il en résulte que si  on n'avait en France qu'un seul impôt, la TVA, le taux en serait supérieur à ... 100%.

Chiffre cruel. Curieux que la presse ne le publie absolument jamais ! Il est vrai qu'il est de bon ton de crier Vive l'impôt dans les médias français.

En un mot, même en confisquant toute la valeur ajoutée par les acteurs économiques privés, on ne parvient pas à payer nos dépenses publiques.

On sait qu'en 2009 les chiffres ont évolué de façon néfastes : baisse de la valeur ajoutée et hausse des dépenses publiques. Il sera intéressant de les comprer dès qu'ils seront pubiés. Ils montreront probablement qu'une TVA à 110% serait nécessaire pour équilibrer la dépense publique et si on veut rembourser nos dettes disons en 5 ans, il est probable qu'il faudrait une TVA à 140-150%.

Les "sages" nous expliquent qu'il va bien falloir augmenter les impôts. La seule question qui se pose esst la suivante : comment fait-on pour payer plus d'impôts que nous ne créons de valeur  ?

On sait qu'on va faire payer le carbone  et  la spéculation, ces grands vilains.

Mais tout cela est-il bien sérieux ?

La cruelle vérité est qu'il faut retrancher entre 30 et 40% de la dépense publique ou accepter de descendre dans les enfers de la dette éternelle non remboursable et de nous jeter dans la stagnation de longue durée.

Qui osera le dire ? Qui osera le faire ?

 

Didier Dufau pour le Cercle des économistes e-toile.

 

 

 

Commentaire
vivien massot's Gravatar bonjour et meilleurs voeux au Cercle des économistes,
excellente mise en perspectives des futures difficultés de financement des dépenses publiques.
toutefois, il s'agit de milliards d'euros et non de millions !
bien cordialement
vivien
# Posté par vivien massot | 12/01/10 11:00
DD's Gravatar Merci ! merci ! C'est corrigé.

Malheureusement le fait que la dépense soit supérieure à ce qu'on crée comme valeur sera plus dure à corriger que les unités de compte !

DD
# Posté par DD | 12/01/10 18:03
DUTRIEUX Philippe's Gravatar http://weinstein-forcastinvest.net/lavenir-selon-r...

meilleurs vœux à toute l'équipe du cercle
je vous envoie un billet de M.Rocard qui ,à mon avis,a cerné le problème, mais apporte t' il pour autant les bonnes solutions ?
je n'en suis pas certain...
quoiqu'il en soit, votre avis sera sûrement intéressant
bonne lecture

Philippe
# Posté par DUTRIEUX Philippe | 14/01/10 18:36
DD's Gravatar @ Philippe Dutrieux

La dernière fois que j'ai vu Michel Rocard, c'était dans un palace corse, peu avant son remariage avec la douce Sylvie. Je lui ai rappelé que notre première rencontre avait eu lieu en 1966 dans une réunion houleuse où l'énarquillon socialiste qu'il était défendait... l'autogestion yougoslave. On sait ce qu'il en est advenu. Cela l'a fait rire, mais c'est plus qu'un symbole. Les énarques de gauche rêvait d'une France noyée d'impôts arbitrée par eux mêmes. C'était le début de ce que j'appelle depuis trente ans l'énarchie compassionnelle, dépassement des idéologies.

Ce qui est intéressant dans le texte cité, c'est la juste référence aux changes flottants comme source d'une financiarisation excessive et d'une économie casino.

Sinon que de non-dits et d'à peu près.

Le non-dit principal c'est l'asphyxie par l'impôt et les systèmes "de régulation" de nombreux pays dont la France. Le RU a le premier réagi au "suicide" du pays dénoncé par Koestler, ce qui lui a permis largement de renverser le déclin qui frappait le pays. De même le système suédois a été confronté à une crise sévère qui a amené des changements notables. De très nombreux pays ont suivi. La crise de l'état providence social démocrate a eu lieu et a provoqué des changements importants de trajectoires. Sauf en France. La France dépense publiquement plus que le secteur productif ne produit de valeur ajoutée ! En bonne partie à cause de Rocard. Et nous sommes quasiment paralysé par la dette. Car tout s'est fait à crédit.

Milton Friedman a bon dos. Et pourtant chacun sait combien nous critiquons ses visions monétaires. La baisse relative des salaires par rapport au gains du capital capital n'est pas expliquée et surtout pas corrigée des effets fiscaux. Le pouvoir d'achat a incroyablement grimpé dans les couches laborieuses...mais pas en France. La précarité est largement due notamment en France où elle est très élevée, à la règlementation socialisante.

Quant au crédit généralisé, c'est une politique soutenue par la gauche comme par la droite et qui ne date pas de Milton Friedman.

Le paradoxe de la situation actuelle c'est que les schémas de pensée traditionnels sont largement faillés.

Notre cercle est plutôt libéral, au sens liberté et "droit de", et réticent devant la bureaucratisation, la fiscalisation et judiciarisation des activités économiques, mais en même temps défenseur de l'idée de la responsabilité des gouvernements en matière d'emploi et de stabilité financière. Nous sommes à la fois contre les trusts et pour certains ancrages stabilisants.

A l'inverse les socialistes se rendent compte que l'économie bureaucratique et syndicalisée à outrance, cela ne marche pas, mais persiste dans le déploiement des "droits à" et d'une fiscalité paralysante et désormais démente. Tout en renonçant à un vrai discours monétaire et en acceptant en fait l'irresponsabilité des états qui est la marque de notre époque notamment en Europe.

L'analyse droite gauche n'a plus aucun sens. Et le pas de deux Sarkozy-Rocard le prouve bien. Sarkozy multiplie les "droits à" et la dette. Il renâcle face aux réformes profondes tout en les appelant de ses vœux. Comme Rocard.

Et ils sont incapables de présenter un champ cohérent et mondialement acceptable des réformes visant à mettre fin aux changes flottants. Le propos de Rocard cité est éclairant sur ce point : pas une seule seule mesure proposée sauf le mot valise de régulation qui en lui même ne veut rien dire.

DD
# Posté par DD | 20/01/10 10:05
SD's Gravatar Le ministère des finances français vient d'annoncer les nouveaux chiffres (provisoire) pour 2009 : un PIB à 1.918 MM, des dépenses publiques à 1.055 MM, et des recettes à 800 MM. Un déficit rapporté au Pib de 7.5% et une dette de 1.500 M, soit 77.36 % du PIB et quasiment 200% des recettes fiscales ! Si on prend toute la valeur ajoutée des entreprises on ne paie pas les dépenses et il faudrait confisquer plusieurs années de revenus national pour rembourser nos dettes.

Et de quoi parle-t-on ? Du "bouclier fiscal" dont le coût est de l'ordre de de 580 millions d'euros soit 1/2000ième de PIB.
# Posté par SD | 01/04/10 19:09
Le blog du cercle des économistes e-toile

Le cercle des économistes regroupés dans E-TOILE autour de Didier Dufau, Economiste en Chef,   aborde des questions largement tabous dans les media français et internationaux soit du fait de leur complexité apparente, soit  parce que l'esprit du temps interdit qu'on en discute a fond. Visions critiques sur les changes flottants,  explications  sur le retard français,   analyses de la langueur de l'Europe,  réalités de la mondialisation,  les économistes d'E-Toile, contrairement aux medias français, ne refusent aucun débat. Ils prennent le risque d'annoncer des évolutions tres a l'avance et éclairent l'actualité avec une force de perception remarquable.

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