ISF : un impôt irréformable à jeter aux poubelles de l'histoire
Nous avons toujours et inlassablement combattu l'ISF qui est un impôt indéfendable, quelque soit l'échelle de critères que l'on retient. Impôt basé sur la haine, impôt honni par ceux qui le subissent, l'expérience a montré qu'on ne pouvait pas le réformer. Dès qu'on essaie de le faire on stimule la haine et on ne diminue en rien la rancœur des assujettis. Il faut donc jeter intégralement l'ISF dans l'enfer des impôts immondes et passer à autre chose.
Il serait bon que cette leçon soit comprise par Nicolas Sarkozy et son équipe. Comme on le sait Nicolas Sarkozy aime ménager la chèvre et le chou et "faire semblant de réformer sans réformer tout en réformant". C'est tout le thème de la "fausse rupture". Les yeux rivés sur les sondages lui et son équipe adorent s'emparer d'un sujet et se lancer dans des réformes qui ensuite, lors des négociations, finissent par aller dans le sens inverse de ce qui serait souhaitable et même des objectifs annoncés.
Le livre de Sophie Coignard, "Le Pacte Immoral" chez Albin Michel, le démontre abondamment dans le domaine de l'enseignement. Mais sur tous les sujets, c'est la même chose : un diagnostic en général clair et vrai, généralement partagé par la majorité des gens qui réfléchissent, mais une pratique de réforme ondoyante, même pas arbitrale, plutôt de type tango, un pas à droite, deux pas à gauche, et au final on ne sait même pas ce qui a été réellement fait tant le brouet est confus et les vraies décisions de détail occultées.
Le calendrier de Nicolas Sarkozy étant uniquement électoral, il s'agit de donner des gages et des moyens à la Com'.
Cette méthode a inspiré la première réforme de l'ISF. Elle a abouti à un discrédit supérieur. Inutile de persister. On a voulu pérenniser l'impôt, considéré comme intouchable pour des raisons électorales depuis l'échec de Chirac aux élections présidentielles qui ont vu la reconduite de François Mitterrand, tout en supprimant la partie à vrai dire abjecte de l'ISF, la confiscation de la totalité du revenu de milliers de contribuable et la vente forcée de leur patrimoine. Comme pour les 35 heures, on a gardé le système en tentant de le vider partiellement de l'intérieur. Rapidement les faux semblants sont devenus évidents et au final la confusion s'est imposée.
Lors que M. Baroin explique qu'il n'est pas question de supprimer l'ISF mais de le réformer, conformément à l'optique sarkozienne du "mais oui, mais non, je t'embrouille", il s'engage dans une voie sans issue. Exclure la résidence principale ? C'est créer une niche de plus sans rien changer de fondamental. Réduire le nombre d'assujettis ? On reviendrait aux "200.000 familles" là où l'absurdité de l'impôt avait fini par en créer 500.000. Quelle est la valeur morale et républicaine d'un impôt qui cible et stigmatise un extrême minorité ? Est-ce qu'une abjection de principe est réduite parce qu'elle s'applique à moins de victimes et qu'elle sera honnie par moins de monde ?
Le débat entre fortune acquise et fortune en voie de constitution est sans objet. Toutes les fortunes acquises ont été en voie de constitution. Il vaut mieux frapper une fois le revenu lorsqu'il se crée que l'emploi de ce revenu indéfiniment et à des taux qui peuvent priver le contribuable concerné de la totalité de son revenu résiduel. Tous les ménages subissant l'ISF vous le diront : on préfère un impôt initial, même s'il nous force à canaliser notre consommation, plutôt qu'un impôt polymorphe qui tente de vous faire vendre votre capital, une fois constitué, à la première difficulté. Toute forme d'ISF restera honnie par ceux qui le subissent et provoquera des décisions antinationales : fraude, évasion, expatriation.
La raison en même temps que le sentiment républicain et national suggèrent de supprimer l'ISF et de créer un jeu d'imposition conforme à la règle d'or de la bonne fiscalité :
- Une imposition large, sans échappatoire, à faible taux et acceptée par les citoyens.
Nous avons à trouver en recettes alternatives un pourcentage infime de la collecte fiscale. Les prélèvements obligatoires ont du se situer en 2010 autour de 850-900 milliards d'Euros. Il faut trouver 3 milliards d'Euros, soit 0,3% de la masse globale. C'est un chiffre ridicule.
Il faut trouver des assiettes larges qui concernent effectivement "les possédants". La solution est évidente : augmenter faiblement les impositions portant sur le revenu, en agissant sur les tranches hautes et rétablir plus d'égalité entre les rémunérations du capital, détenu en France par une minorité de la population, et la rémunération du travail.
Créer une tranche supplémentaire sur les très hauts revenus avec un taux de 45% environ, augmenter d'un point ou deux la tranche précédente, ne pose strictement aucun problème. Payer IR et CSG sur ces très hauts revenus aboutira à un prélèvement de 55%. C'est beaucoup. L'effet d'affichage n'est pas beau. Mais les assujettis préfèreront toujours cela à l'ISF.
Faire en sorte que des rémunérations régulières (dividendes, intérêts etc.) soient taxées au-delà des forfaits organisés jusqu'ici ne posent pas plus de problèmes.
Supprimer les diverses solutions mises en place pour ne pas faire fuir les plus riches (droits à l'image, stock options, fiscalité particulière des parachutes dorés, etc.) , pouvait de faire sans drame dans la mesure où la contrepartie était la suppression d e l'ISF. La meilleure preuve c'est qu'on l'a fait. Mais sans contrepartie !
Il eut mieux valu faire un paquet de toutes ces mesures et équilibrer ainsi la suppression de l'ISF.
Certes, on s'apercevra au bout du processus que l'imposition en France est absurdement haute. Il faudra bien un jour décider de réduire à la hache et pas de façon cosmétique les dépenses publiques.
Mais au moins on aura supprimé de la fiscalité française une verrue hideuse et anti républicaine par sa volonté de stigmatisation, et destructrice et antinationale dans ses déplorables modalités.
Quand une mesure permet d'allier et la morale républicaine et l'efficacité économique , il ne faut surtout pas se priver.
Le cercle des économistes regroupés dans E-TOILE autour de Didier Dufau, Economiste en Chef, aborde des questions largement tabous dans les media français et internationaux soit du fait de leur complexité apparente, soit parce que l'esprit du temps interdit qu'on en discute a fond. Visions critiques sur les changes flottants, explications sur le retard français, analyses de la langueur de l'Europe, réalités de la mondialisation, les économistes d'E-Toile, contrairement aux medias français, ne refusent aucun débat. Ils prennent le risque d'annoncer des évolutions tres a l'avance et éclairent l'actualité avec une force de perception remarquable. Association loi 1901 |
Qu'on le remplace par un impôt sur l'abjection : il y aura une proportion d'assujettis beaucoup plus importante et la ressource est inépuisable !
.
Il était si simple de supprimer l'ISF et de rétablir l'équilibre budgétaire par une hausse de l'impôt sur le revenu (tranche à 45%) et la réintégration de tous les revenus du capital dans ce revenu. Le principe d'identité de traitement entre tous les revenus est simple à comprendre.
On préfère la complexité qui rend plus facile les coups d'assomoir. Qui a dit dans la presse que la taxe sur les bureaux, type même de l'imposition du capital sans raison économique vient d'augmenter de... 44%.
Le complexe politico-administratif en France est incorrigible. L'attitude de N. Sarkozy totalement incompréhensible. Celle des députés honteuse.
On ne peut pas aller ainsi de fausse réforme en fausse réforme. N'y aura-t-il pas un Fabius de droite pour écrire ans le Monde un papier sur le mur fiscal sur lequel la majorité va se fracasser ?
Il n'est pas difficile de prévoir qu'une nouvelle fuite de forces vives va se produire. Le découragement et le sentiment que la France, c'est maintenant sans espoir, se généralise et la jeunesse ne pense plus qu'à une chose : se barrer. La France est en train de devenir une sorte d'Albanie Fiscale.
Impôt anti-constitutionnel par nature, il perdure en France depuis 30 ans, mais que fait le conseil constitutionnel ?????
Désormais il y a une limite aux prélèvements. Mais elle est excessivement haute. Elle n'empêche pas que certains Français paient plus de 80% d'impôts, si toutes les sources de prélèvements sont prises en considération.