Une poussée de lectures révélatrice

Ce blog a connu une poussée  exceptionnelle de lecture en juillet et en août, deux mois où traditionnellement  la lecture des blogs connait un fort ralentissement. Alors qu'en 2008 et 2009 on avait compté pour ces deux mois moins de 500 lectures, il y en a eu 5.000 en 2010 portant le nombre de lectures des articles de ce blogs a plus de 40.000 à fin août contre 35.000 à fin juin. 

Nous accueillons ce décuplement évidemment avec plaisir surtout quand on sait l'aridité de notre sujet et de notre propos. 

Mais nous interprétons  ce gonflement soudain et imprévu comme la marque de l'inquiétude qui s'est à nouveau emparée des Français.  On leur avait dit : ce sont les subprimes ! Eliminons ces actifs toxiques et tout ira bien. On voit bien que ce prognostic comme le diagnostic était faux. Puis on leur a fait croire que la reprise était là et qu'on était sorti d'affaire grâce aux mesures prises.

Les plans de relance ont fait long feu. Ils ont porté à des limites impossibles l'endettement des états. L'alimentation en liquidité des banques centrales a permis aux banques de rétablir leur profitabilité (avec des ressources gratuites ce n'était pas bien dur) et de "porter" une large partie de leurs encours très partiellement provisionné.

Les banques ont poussé devant elles le nuage de dettes. Mais elles sont toujours là. Le transfert vers les états n'a fait que mettre ces derniers en première ligne comme nous l'avions écrit il y maintenant bien longtemps. 

Les économistes officiels et médiatiques après avoir ignoré la crise qui s'annonçait et avoir été pris par surprise ont repris leur babillage mais toujours à côté de la plaque.

Les Français n'y comprennent plus rien. Ils sont à nouveau nerveux : la zone Euro peut toujours exploser ; la reprise a fait long feu ; les politiques économiques en Europe seront déflationnistes ; les entreprises ne voient pas trop de perspectives ; les échéances politiques vont être difficiles un peu partout.

Où va-t-on ? A-t-on fait le nécessaire ? Ces questions ne sont pas traitées dans la presse. 

Il n'est pas anormal que le bouche à oreille conduise ceux qui s'intéressent à ces questions à conseiller notre site quand ils l'ont découvert.  Rien de ce qui se passe actuellement ne peut surprendre nos lecteurs.

Il y a en effet trop de non dits, trop de tabous, trop d'approximations dans le traitement de la crise par les économistes de médias qui sont aujourd'huio décrédibilsés. Aujourd'hui même les conseillers qui orientent l'action des politiques sont "paumés".

Ils voient bien que les problèmes sont là et qu'ils restent sans solution. Ils voient bien que la manière d'aborder intellectuellement les faits connus ne colle pas avec les dits faits.

Moi-même avec Lewis Holden nous avons participé à une petit réunion d'économistes universitaires américains amis  il ya quelques jours. Notre exposé : l'article fondamental de Didier Dufau sur les causes du gonflement inouï des endettements depuis 1971.

L'exposé a laissé les auditeurs pantois : ils n'avaient même pas réalisé les sommets d'endettement globaux auxquels toutes les économies et notamment les Etats Unis étaient arrivés.   Ils n'avaient aucune explication ; aucun remède. Ils sont restés comme assommés. Une fois la discussion mise sur ces bases tous les exposés prévus sont rentrés dans les cartables (e-book, e-pad etc.). Ils paraissaient tellement décalés qu'il aurait été ridicule deles présenter !   Pour dire le degré de désarroi certains ont même admis que le dollar monnaie mondiale et les changes flottants étaient de mauvaises solutions...

C'est par la vérité et la pertinence que cette crise sera jugulée. Nous voyons dans ce surprenant succès d'été de notre blog la marque d'un soucis croissant pour une réelle expertise.

Nous n'appartenons à aucun camp. Nous n'avons aucune position idéologique à défendre. Nous n'avons aucune position officielle à chercher. Nous ne sommes prisonnier de rien. Le caractère international de notre groupe nous évite les explications nationales trop courtes. Jusqu'ici toutes nos analyses ont été  confirmées par les faits et nous prenons le risque d'annoncer les écolutions avant qu'elles ne soient entièrement connues.Un démenti des faits serait pour nous uniquement une occasion de chercher mieux  et de comprendre mieux.

Nous espérons que c'est cette probité fondamentale qui dans la période dangereuse que nous traversons a fait soudain grimper notre lectorat.

Sylvain Dideudonné pour le Cercle des Economistes E-toile