Hommage à Christian Saint-Etienne

Il nous arrive ici de critiquer vertement certains économistes "officiels" ou parlant ex cathedra.  Raison de plus pour rendre hommage à la démission parfaitement justifiée de Christian Saint Etienne du CAE, ce machin créé  par Jospin pour amuser ses copains.

Il critique le retour aux 60 ans pour une partie des retraités. Il a raison.

Il critique l'abandon de la TVA sociale : il a raison.

Il critique la relance par la consommation avec le paiement cash de la rentrée. Il a raison.

Il critique le "choc fiscal" que prépare Hollande et son équipe dans un pays qui est au sommet de l'imposition possible : il a raison.

Il critique l'impôt "symbolique"  à 75% (110%) sur les "riches". Il a raison. 

Il est inquiet et attristé par les perspectives françaises. Il a raison.

Il le dit : il a raison.

Il en tire les conséquences : il a raison.

Il donne par constraste une image totalement irresponsable de Christian de Boissieu, Patrick Arthus, JP Berbèze, A.Bénazy-Quéré, Michel Didier, Jean-Paul Fitoussi, Michel Godet (qu'on avait connu mieux inspiré), Mathilde Lemoine et l'inénarrable Jean-Hervé Lorenzi. Faute de pensée enracinée dans les faits, faute de capacité d'analyser les causes de la crise, ils ont été absents de l'alerte en temps utile. Le plus souvent stipendiés par des banques, ils ont préféré la bonne soupe grasse et les postes officiels à la simple vérité depuis longtemps. Aujourd'hui ils cautionnent le plan Hollande qui est grotesque, politicien  et totalement contreproductif.  Honte à eux !  Et bravo à Christian Saint Etienne.

Mais l'alouette ne fait pas le printemps.

Commentaire
kleber's Gravatar Critiquer ou condamner les mesurettes électoralistes pour le deuxième tour, pourquoi pas.
Mais que proposent les "éminents" économistes qui ne sont d'accord sur rien pour rétablir la situation financière de la France et re développer ses exportations sans chercher de faux boucs émissaires à l'extérieur (monnaies, changes et marchés).
Réduire les dépenses de l'état, c'est une incantation à la mode facile mais inutile si on ne remet pas à plat tout le système étatique français, et là comment ferra t on avec les électeurs qui n'accepteront pas, encouragés par les politiques et pseudo- économistes de l'autre bord qui expliqueront qu'une autre solution soft est possible.
Il me semble que le système économique néo libéral avec le règne de l'argent pas cher et facile (sub-primes et politiques d'endettement des états) ainsi que la gouvernance laxiste de nos dirigeants politiques sont les principales causes de notre quasi faillite.
Alors que propose le cercle, en dehors des critiques stériles?
# Posté par kleber | 21/06/12 11:46
DD's Gravatar "Alors que propose le cercle, en dehors des critiques stériles?"

Nous avons la particularité d'avoir expliqué en long en large et en travers ce qu'il fallait faire, à notre humble avis, avant la crise, au moment du déclenchement de la crise, pendant les principales phases de la crise et encore il y a peu à la veille des élections françaises. Il suffit de lire.
Nous avons créé ce blog justement pour "prendre l'histoire à témoin". C'était un risque. Nous avons affirmé à chaque étape : si on fait ceci voilà ce qui va se passer ! Si on ne fait pas cela, voilà ce qui risque de se passer ! Exposer à l'avance dans ces affaires c'est s'exposer. Nous aurions pu être totalement démentis par les faits. Je laisse les lecteurs juges : tout est écrit et public. Honnêtement nous avons la faiblesse de penser que les faits ont confirmé à chaque fois et totalement nos prévisions explicites et publiques.

Certaines de nos affirmations qui étaient hétérodoxes il y a quatre ans sont aujourd'hui dans le domaine public comme des vérités éternelles. D'autres restent bloquées et ne débouchent pas encore dans le débat politique et médiatique. Nous ne doutons qu'elles deviendront avec le temps et l'échec des idées contraires des évidences futures. C'est pour cela que nous les défendons inlassablement.

Mais la dominante, en matière économique, reste l'échec : échec de la conception ; échec de la perception ; échec des médias à parler correctement de la crise ; échec des politiques à la juguler.

Alors nous avons essayé de couvrir la totalité du spectre des raisons de cet échec.

- S'agit-il de l'échec des économistes, pervers stipendiés ou nullité au pseudo savoir autoproclamé ?
- S'agit-il d'un échec global du capitalisme ?
- Est-ce la faute de la banque et de la finance ?
- Est-ce la faute des politiques ou de certains courants idéologiques politiques ?
- Est-ce la faute des médias ?
- Est-ce la faute des immigrés, du commerce international, de la mondialisation, du libre échange absolu, du consensus de Washington ?
-Est-ce la faute de l'Euro et de la manière dont la zone est gérée ?
- Est-ce la faute des Français ? Des Grecs ? Des Allemands ? Des Chinois ?
- Est-ce la faute d'une oligarchie, ayant érigé en France un système "l'énarchie compassionnelle" qui vide de sa substance le débat démocratique en imposant toujours les mesures qui servent le système au détriment de la France et des Français, par delà les clivages politiques artificiels ?

Il est vrai que nous avons cherché dans les écrits et les actes des uns et des autres des explications. Comme la politique suivie à tous les niveaux, mondial, européen et français aura été un échec total, il est vrai que nous sommes parfois critiques, parfois même, quand il s'agit d'énormités, cinglants.
Nous ne sommes pas que critiques. Nous avons montré que des thèses correctes avaient été avancées dans bien des livres, articles, propos publics. Ce qui nous intéresse c'est pourquoi ils n'ont pas permis d'aller jusqu'à leur cible : une meilleure perception de la part du pays, des commentateurs, des politiques.

Dans le cas de la France, le système électoral de la cinquième république impose l'émergence de deux blocs alternants qui font peu ou prou la même politique. Si on critique certaines erreurs on tape automatiquement en même temps sur le PS et l'UMP. On agace simultanément et les gens de droite et les gens de gauche.

Les clivages utiles du point de vue de la réflexion économique ne sont plus gauche-droite.
Nous sommes contre la libéralisation financière basée sur l'absence de coopération internationale effective et des monnaies administratives flottantes. Ce système a été adoubé d'abord par Giscard et ses hauts fonctionnaires aujourd'hui à la tête des grandes banques françaises et poussé à son extrême par les hommes du PS, Mitterrand, Delors et Bérégovoy en tête. Il est intimement intégré dans le cortex de Hollande comme il l'était dans celui de Sarkozy. Sur ce sujet que faire sinon frapper dur à la tête de l'Etat français ?

Nous sommes contre une Europe abstraite gérée par la norme avec une Euroland concrète gérée par personne et qui s'effondre. L'UMP et le PS en sont les défenseurs acharnés. Sur ce sujet que faire sinon frapper dur à la tête de l'Etat français ?

Nous sommes opposés à une France victime d'une névrose fiscale tournant à l'épisode psychiatrique extrême, alimentée par un dépense publique d'un niveau intenable et créant de surcroit une dette intolérable. L'UMP et le PS en sont les défenseurs acharnés. Sur ce sujet que faire sinon frapper dur à la tête de l'Etat français ? Honnêtement comment ne pas rire des émois de l'UMP devant une taxation de 75% de la tranche supérieure à 1 million d'euro quand la fiscalité moyenne des riches est déjà supérieure à 75% en moyenne ? Tout cela est dérisoire.

Les positions en trompe l'œil du PS et de l'UMP ne doivent pas tromper. Hollande a gagné en achetant plus cher que son concurrent le vote des Français. Qu'il soit méprisé pour cela est tout à fait normal. Sarkozy essayait aussi d'acheter le vote des Français, mais moins cher et après avoir pris quelques bonnes mesures comme la TVA sociale. Ce sont des nuances.

Dans la pratique nous aurions eu une dégelée fiscale de plus avec un peu, trop peu, de réformes de la dépense publique. En Europe la politique de la France aurait été exactement la même.
L'inexistence de toute proposition de réforme mondiale aurait été exactement identique. Rien ne ressemble plus au néant que le néant, com' et histoire de bonnes-femmes comprises.

Il nous reste à traiter sur le fond une question importante : est-ce que la science économique existe ou la vulgate actuelle est-elle totalement controuvée ? Ce sera le thème ultime de ce blog dans les jours à venir.
# Posté par DD | 21/06/12 13:09
kleber's Gravatar Je suis bien d'accord, halte aux dépenses publiques de l'état (et des collectivités locales qui elles aussi dépensent à tout va) et halte aux hausses d'impôts. Mais il faut pour cela réformer,et c'est là que c'est mission impossible sauf s'il y a un vrai leader autoritaire à la direction des affaires du pays.
Mais il faut aussi une certaine équité. Des écarts de salaires de 1 à 100 dans les entreprises, ce n'est plus acceptable. La récompense du leader c'est le pouvoir, c'est suffisant.
Parallèlement, il faut une vraie gouvernance européenne avec, en contrepartie,abandon de pouvoirs des pays membres ; là aussi mission impossible, les dirigeants politiques ne vont pas scier la branche qui les porte.
Pour fédérer les états d' Amérique du Nord, il a fallu A Lincoln et la guerre de Sécession.
Pour fédérer l'Allemagne, il a fallu Bismark
Pour redresser la France, il a fallu deux fois De Gaulle
Pour unifier la Chine, il a fallu la dictature de Mao;
etc
Pour fédérer l'Europe, il en faudra d'autres que Merkel, Hollande,....
# Posté par kleber | 22/06/12 19:38
Tom Hirschowitz's Gravatar "Les clivages utiles du point de vue de la réflexion économique ne sont plus gauche-droite."

Oui, et c'est terrible. Pire: ne comprenant pas grand-chose techniquement, le seul clivage que je perçois est celui entre ceux qui réfléchissent et les autres. Où a lieu le débat?
# Posté par Tom Hirschowitz | 30/06/12 11:41
Observateur attentif's Gravatar Vous faites bien d'encenser Christian Saint-Etienne, qui reprend pratiquement toutes vos thèses, ce qui m'a fait penser un instant que vous ne faisiez qu'un.

Je lis dans le Figaro du jour :

"La suppression de la TVA sociale fait craindre une augmentation singificative des restructurations et une baisse de l'emploi marchand". C'et un de vos dadas, non ?

"La violence des critiques du gouvernement à l'égard des entrepreneurs crée un climat détestable". N'est-ce pas vous qui pronez un pacte avec les forces entrepreneuriales ?

"La cotisation exceptionnelle d'impôt sur la fortune pour 2012 a déjà multiplié les cas d'imposition supérieure au revenu déclaré". N'est-ce pas vous qui vous insurgez contre la confiscation de 100% du revenu de certains contribuables ?
# Posté par Observateur attentif | 01/08/12 17:42
DD's Gravatar On a une petite difference sur les zones monétaires optimales
# Posté par DD | 03/08/12 15:42
Le blog du cercle des économistes e-toile

Le cercle des économistes regroupés dans E-TOILE autour de Didier Dufau, Economiste en Chef,   aborde des questions largement tabous dans les media français et internationaux soit du fait de leur complexité apparente, soit  parce que l'esprit du temps interdit qu'on en discute a fond. Visions critiques sur les changes flottants,  explications  sur le retard français,   analyses de la langueur de l'Europe,  réalités de la mondialisation,  les économistes d'E-Toile, contrairement aux medias français, ne refusent aucun débat. Ils prennent le risque d'annoncer des évolutions tres a l'avance et éclairent l'actualité avec une force de perception remarquable.

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