Explosion du lectorat de ce blog : 336.000 lectures cumulées

Effet probable de la conjonction d'une crise dont on ne sort pas, faute d'avoir pris les mesures qui s'imposaient comme nous le répétons inlassablement, et d'une élection présidentielle désastreuse tant elle a été biaisée par l'électoralisme le plus cynique, le lectorat de ce site a littéralement explosé dans l'année écoulée.

Depuis sa création en juin 2008, le nombre de lectures cumulées des articles de ce blog a évolué comme suit :

- Juin 2008-Juin 2009 :                   11.300 lectures

- Juin 2009 - Juin 2010 : 35.000 lectures

- Juin 2010- Juin 2011 :                  81.800 lectures

- Juin 2011 - Juin 2012 :             336.800 lectures.

Les articles les plus lus ont connu entre 2000 et 4000 lectures. Chaque article a été lu en moyenne par presque mille internautes différents.

Au total près de 35.000 lecteurs différents ont lu au moins un article. Une centaine de lecteurs ont lu tous les articles. Sur cette seule année le site a connu plus de 255.000 lectures, dont 221.000 ont eu lieu au premier semestre 2012.

Marquée par de lourdes inquiétudes économiques, l'élection présidentielle a probablement exacerbé un besoin de comprendre hors des canaux habituels les explications qui n'étaient pas données dans la presse et les médias audiovisuels. Notre lectorat est retombé à ses étiages habituels dès la fin du premier tour, lorsque tout était joué.

Beaucoup ont désormais intégré que la blogosphère était une source d'expertise plus ouverte et moins manipulée que la presse. Les journaux sont sensibles à leur positionnement et à leur viabilité économique. Le conformisme et l'urgence y règnent en maîtresses  exigeantes. Ces défauts deviennent criants lors des périodes électorales.

L'inconvénient des élections, pour les rédacteurs d'un blog économique qui entend d'abord décrypter les phénomènes économiques constatés  sans se préoccuper des positionnements partisans, c'est que des observations libres peuvent être justement considérées comme partisanes. Compte tenu de l'importance prise par l'Etat dans l'économie, cette dernière peut pâtir de mauvaises politiques. Elles sont portées par des partis. Les critiquer peut naturellement froisser ceux des lecteurs qui les soutiennent par principe. Il va de soi que les programmes électoraux sont le plus souvent parfaitement cyniques. Il faut tout de même dire que l'on a atteint lors de ces élections un sommet dans le genre. Comment ne pas les dénoncer ?

Le plus grave reste l'inconscience. Lorsque, sur la durée, les gouvernements et la cohorte de leurs conseillers ne comprennent pas le pourquoi ni le comment d'une crise économique gravissime et que le milieu médiatique, en France entre quelques mains seulement, ne fournit pas à l'opinion publique les explications qui lui permettraient au moins de savoir où l'on va, un sentiment d'accablement et de colère vous envahit.

Pendant quatre ans nous avons fait la chronique de cette inconscience.

Qui se rappelle qu'au début de l'été 2008  le monde politico médiatique dans son ensemble considérait qu'il n'y aurait pas de crise et que de nombreux économistes officiels niaient qu'il puisse seulement y en avoir une, écartant d'un revers de la main tous les indices, alors que nous égosillions à dire que la crise était pour septembre et qu'elle serait très grave ?  Après avoir annoncé que la crise était localisée sur une toute petite partie de la finance américaine, ils ont affirmé que la crise était purement américaine, puis purement anglo-saxonne, puis purement immobilière, puis…

Puis rien. Par un changement totale de perspectives les mêmes ont alors déclaré que la crise était inévitable, que la zone Euro était une structure malade etc.  

Nous avons été le miroir, autant que les contempteurs,  de cette ineptie récurrente dominante dans les médias.  

Qui se rappelle qu'à l'automne 2008 et au premier semestre 2009 le nouveau G.20 ne se préoccupait que du bonus des "traders", des règles comptables bancaires, des "subprimes" et autres fariboles ?

Qui se rappelle que certains voulaient des plans de relance gigantesques sans avoir fait le diagnostic que la crise était déjà une crise de la dette et que l'accroissement de la dette globale et son transfert sur les états les mettraient en grand danger?

Qui se rappelle…

Ce blog n'aura été qu'une longue chronique d'un désastre annoncé. Après quatre années de mesures d'urgence, de tentatives de calmer des paniques au lieu de régler les problèmes de fond, des pays entiers vivent un enfer économique. La France prisonnière d'une dépense publique démente et d'un sous emploi massif sort de l'histoire par la petite porte. L'Euro est à deux doigts de éclatement du fait de ses défauts de structure qu'il était interdit de signaler dans la presse tant la pression européiste était forte, juste qu'au virement de bord à 180°. Le monde stagne alors que des déséquilibres phénoménaux se sont accumulées et que la puissance américaine interdit qu'on en discute au fond.

Pour faire apparaître un minimum de vérité, il faut vaincre toutes les bouches à feu qui crient en France "vive la dépense publique, vive l'impôt", c'est-à-dire tout le bloc de l'énarchie compassionnelle , en Europe "vive l'euro", "vive le plus d'Europe", c'est-à-dire toute l'influence européiste dominante dans les médias,   dans le monde "vive la liberté totale des mouvements de capitaux", "vive les changes flottants", c'est-à-dire la toute puissance américaine mobilisée autour du dollar et du triomphe de la finance anglo-saxonne.

C'est beaucoup. On peut même dire que la tâche est impossible.

La seule solution était de prendre l'histoire à témoin, de la mettre avec soi au service de la vérité. Les résultats économiques ne mentent pas. Les erreurs de diagnostics et les mesures improvisées à courte vue ont été le quotidien de ces quatre dernières années. On voit les résultats aujourd'hui :

- La rigueur sans espoir en France, avec en prime  la destruction fiscale de la classe de ses entrepreneurs sous les applaudissements des imbéciles,

- Le désastre de la zone Euro, engagée dans une spirale déflationniste dans fin, avec des fédéralistes à la manœuvre pour rendre l'affaire définitivement intolérable.

- La stagnation et la récession menaçante partout dans le monde faute d'avoir réformé le système monétaire international et mobilisé les Etats sur des objectifs communs, avec la persistance d'une vulgate économique intéressée et débile imposée par les Etats-Unis et les anglo-saxons en général. .   

Aujourd'hui le Cercle des économistes e-toile, comme annoncé, prend un peu de recul. Nos thèses sont connues. Elles ont, croyons nous, reçu une confirmation expérimentale pendant ces quatre années. Nos billets sur ce blog  vont s'espacer en même temps que nous allons chercher d'autres formes d'influence.

Nous remercions les centaines d'entre vous qui nous ont soutenu par la fidélité de leur lecture pendant ces quatre années.   

Nous espérons que ceux qui voudront se pencher sur ces quatre années désespérantes et chercheront à comprendre ce qui s'est passé trouveront dans nos billets des éléments de réflexions et des constats intéressants. Nous avons à plusieurs reprises essayé de traduire le sentiment public tel qu'il était perceptible à certains moments de cette longue crise. Ces sentiments sont fugaces et si rapidement oubliés qu'on n'imagine pas qu'ils aient été possibles. Oui, à un moment, les Français regardaient la crise comme on regarde un défilé d'un balcon : les yeux étaient écarquillés mais le spectacle ne les concernait pas vraiment. Aujourd'hui alors qu'ils sont étrillés fiscalement, que le chômage atteint à nouveau 10% d'une population ,active comptée au plus juste,  que leur épargne est par terre, que même les fonctionnaires vont subir dans leur pouvoir d'achat une érosion certaine,  le sentiment de la crise devient psychose. Ceux qui étudieront la crise dans les années prochaines ne pourront pas percevoir ces évolutions de l'air du temps. Nous en avons conservé quelques volutes.

Nous avons pris à partie un certain nombre de personnalités, non pas pour elles-mêmes, mais pour la pédagogie que pouvaient recéler leurs erreurs manifestes. Quand on expose on s'expose et quand on se trompe parfois de façon caricaturale le commentaire critique peut être un peu raide. Qu'ils sachent tous ici que ce sont les idées exprimées qui ont été critiquées et non pas leur personne, pour laquelle nous avons presque toujours la plus grande considération.

Merci enfin à ceux qui nous ont encouragés de leur commentaires parfois depuis les tout premiers articles.

Didier Dufau économiste en chef du cercle des économistes e-toile.



Commentaire
Lécuyer's Gravatar Ancien lecteur de votre blog (pas de la première heure mais depuis fin 2008, début 2009) je ne peux que vous soutenir dans votre projet de vous voir chercher d'autres formes d'influence que vos billets sur le blog. Par exemple des interventions à travers un club qui avec des soutiens pourraient représenter une forme d'influence plus visible serait pour moi un de ces moyens. Par contre je réagis aussi pour vous encourager à poursuivre la parution régulière des articles qui sont et vont demeurer importants dans cette période où une profusion d'informations ne clarifie rien et tout au contraire engendre de la confusion. Il faut maintenir ce "fil conducteur" de théories sensées appliquées régulièrement au décryptage de l'actualité. Je vous adresse mes encouragements et un soutien à l'avance pour vous future projets.
# Posté par Lécuyer | 13/07/12 15:26
Le blog du cercle des économistes e-toile

Le cercle des économistes regroupés dans E-TOILE autour de Didier Dufau, Economiste en Chef,   aborde des questions largement tabous dans les media français et internationaux soit du fait de leur complexité apparente, soit  parce que l'esprit du temps interdit qu'on en discute a fond. Visions critiques sur les changes flottants,  explications  sur le retard français,   analyses de la langueur de l'Europe,  réalités de la mondialisation,  les économistes d'E-Toile, contrairement aux medias français, ne refusent aucun débat. Ils prennent le risque d'annoncer des évolutions tres a l'avance et éclairent l'actualité avec une force de perception remarquable.

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