Mauvaises nouvelles (suite)

4,3% de déficit public par rapport àun PIB qui comporte une grosse partie de la dépense publique.

93% de dettes publiques par rapport au PIB.

11% de taux de chômage.

Aucune perspective sérieuse de redressement.

Sept ans après le blocage du marché interbancaire.

La fiscalité excessive, le  "sociétalisme" agressif, et le discours méprisant contre des boucs-émissaires ont eu raison du "socialisme municipal". 

La fracture entre ceux qui paient et ceux qui reçoivent est devenue béante et publique,  créant des risques sociaux et politiques également béants.

Faire du tort aux Français, qui perdent revenu, emploi, espoir  et à la France qui ne tient aucun engagement et  s'efface dans la compétition mondiale, quel beau résultat !

La bataille se déplace vers l'Europe, le Traité, les trois libertés de circulation des capitaux, des personnes et des marchandises.

Personne ne regarde la vraie cause :

Sans retour vers un système monétaire international coopératif, à base de stabilité des changes , aucune solution n'est possible.

7 ans sans réflexion mais avec des réflexes politiciens minables.

Un désastre international, européen, français.

Un désastre intellectuel avant d'être économique et politique.

 

Prévoir les crises ou bâtir des scénarios ?

L’affaire est lancinante. La plupart des organismes officiels chargés de la prévision économique n’ont pas prévu la crise et ont même mis parfois du temps à reconnaître qu’elle existait : la notion de « trou d’air » n’est pas faite pour les chiens. 

Depuis la fameuse algarade lancée par la Reine d’Angleterre, nombreux sont les organismes ou les économistes qui se croient obligés d’aller de leur explication.

L’OCDE vient à son tour de faire son Mea Culpa Maxima, non pour la prévision de l’entrée de crise elle-même mais pour la suite des évènements, marquée  par une minoration de la prévision  des effets de la crise elle-même et une surestimation des possibilités de reprise.    

« Il a été extrêmement délicat de prévoir la chronologie, l’ampleur et les conséquences de la crise financière.  Parmi les difficultés spécifiques figuraient

 

-          L’identification des déséquilibres et autres phénomènes  non viables à l’entrée dans la crise,

-          La détermination du moment de leur résorption et des effets probables sur l’activité réelle.

 

Plusieurs éléments ont accentué ces difficultés :

 

-          L’interpénétration exceptionnellement rapide et profonde entre les sphères réelle et financière dans les différents pays,

-          La variabilité accrue de la croissance économique par rapport à la période antérieure à la crise, l’absence de données actualisées pour de nombreux facteurs financiers importants et la compréhension limitée des liens macro-financiers.

-          Tous ces éléments sont venus s’ajouter aux difficultés habituelles inhérentes à la formulation de prévisions autour des principaux points de retournement de l’activité économique ».

 

OECD (2014), “Prévisions de l’OCDE pendant et après la crise financière: un post mortem”,  Note de politique économique du département des affaires économiques de l'OCDE, No. 2, 3 février 2014.

 

 

En vérité l’OCDE, comme la plupart des institutions de prévisions, se sont trompés sur la sortie de crise pour les mêmes raisons qui expliquent qu’ils n’ont pas compris l’arrivée de la crise elle-même.

 

 

Prévoir l’arrivée de la crise n’était pas très difficile à condition d’avoir deux clés en main. La première est l’admission qu’il existe un cycle financier et bancaire quasi décennal ; la seconde qu’il est impossible de dépasser durablement un certain niveau d’endettement global. Une fois ces critères en tête, il était facile, comme nous l’avons fait, d’envisager une crise sévère en 2009-10 dès fin 2006, et dès le blocage du marché interbancaire en juillet 2007, de prévoir que la crise commencerait, plus tôt : nous avions écrit «  dès septembre 2008 ».

 

Avec un taux d’endettement global de plus de 400% pour l’ensemble des pays de l’OCDE et parfois de plus de 700%  et même de plus de 1000%, l’orage était inévitable. Un tel taux est parfaitement intenable. Il fallait simplement guetter les signes de l’explosion. On a su dès la fin 2006 que les prix de l’immobilier baissaient aux Etats-Unis une première depuis 1929, et que le marché hypothécaire, basé sur une hausse constante de ce prix allait être durement impacté. Dès l’été 2007 on pouvait constater que le marché interbancaire était arrêté. Les premières faillites bancaires ont commencé dès janvier 2008. Il ne fallait pas être grand clerc pour annoncer qu’une crise sévère allait frapper au plus tard en septembre 2008.

 

La vraie question devient : pourquoi les prévisionnistes officiels n’ont-ils pas eu ces réflexes et cette démarche ?

 

La réponse n’est pas non plus très compliquée.

 

-          La dette globale n’est pas un indicateur normalisé qui parait clairement avec toutes ses composantes dans les statistiques de base. Reconstituer la dette globale est un exercice difficile et le faire pour plusieurs états est encore plus redoutable. En France l’INSEE ne présente que des résultats partiels avec des échelles différentes. L’endettement des ménages sera rapporté au Revenu national. L’endettement de l’Etat au PIB. Celui de la banque centrale ne sera pas présenté du tout. Comment le rapporter au PIB national ?

 

-          Non seulement la dette globale n’est pas bien connue mais la théorie n’a pas donné d’outils pertinents pour en faire l’analyse. Quel niveau de dettes globales peut-on accepter ? Quelles sont les conséquences d’une dette globale trop haute ? La seule dette réellement analysée est la dette d’Etat. Pourtant il n’est pas indifférent de comprendre les effets d’une situation où la banque centrale possède une dette de 50% du PIB, le système financier à nouveau 50%, les ménages près de 100%, les entreprises 75%  et l’Etat près de 100%.

 

-          Il est de bon ton de nier l’existence du cycle décennal. Ce cycle existe depuis 200 ans et peut être décrit extrêmement facilement. Mais voilà : depuis le début des années 70, l’étude du cycle a disparu. Elle implique qu’il existe des facteurs endogènes, principalement dans le secteur financier, qui provoquent régulièrement des difficultés. On n’a voulu voir que des « chocs externes ». Imbibés du modèle walraso-parétien, les économistes en cour expliquaient comment, après un ébranlement extérieur, les choses revenaient miraculeusement à « l’équilibre » pourvu qu’on laisse libre cours aux forces du marché.

 

-          Le secteur financier et la banque sont des champs mal traités de la science économique. La plupart des économistes n’y comprennent exactement rien. La monnaie et notamment la monnaie internationale sont des mystères pour probablement 99% des économistes officiels qui ne savent même pas lire un bilan bancaire.  Les crises décennales se détectent d’abord dans les bilans bancaires qui ne sont qu’en apparence équilibrés. Bien sûr il y a toujours une créance en face d’une création de monnaie de banque. Mais que vaut-elle ?  Quand la valeur s’écarte d’un flux de trésorerie enraciné dans le PIB pour s’auto justifier par des anticipations de sur-valorisation d’actifs, on entre dans la fantasmagorie.  Le château de cartes devient de plus en plus branlant. L’économiste de base ne le voit pas et prend la carte branlante pour une brique solide.

 

-          Une des méthodes les plus sûres de ne pas comprendre le cycle est de s’asphyxier avec des constats idiots du genre : « Il y a eu 154 crises financières et boursières en 10 ans » ! Ce ne sont pas les aléas des bourses qui comptent mais le comportement global de l’économie. Le profil d’une crise décennal ne peut pas se manquer.

 

-          Le crédo en faveur des changes flottants, merveille des merveilles, et de la sagesse des marchés de capitaux flottants, interdit toute compréhension de la double pyramide des crédits mise en lumière par J. Rueff. Les flux sont bons et rationnels par nature et cette bonté ne peut être altérée que par de mauvais comportements.  Le FMI était organisé par pays. Les relations inter pays, notamment via la monnaie et les flux de capitaux, n’étaient tout simplement pas prises en compte car incompatibles avec l’organisation du travail des économistes de l’organisation de Washington.

 

Il est parfaitement normal qu’une crise décennale explicable par les désordres  monétaires internationaux  et l’enflure d’une dette croisée phénoménale, associés à des déficits et excédents eux-mêmes colossaux et jamais dénoncés, ne soit pas anticipée et comprise par des économistes qui ne croient pas au cycle et ne connaissent pas le monde bancaire.

 

C’est parce qu’ils n’ont rien compris aux causes de la crise que les experts de l’OCDE se sont si largement trompés sur l’évolution postérieure. Le crédit crunch international a été phénoménal. Le refinancement des banques entre elles s’est trouvé gelé. Le financement du commerce international s’est purement et simplement arrêté. Toutes les banques sont revenues à toutes jambes dans leur pré carré national. L’arrêt des financements et le blocage du commerce international n’ont pas été compris et leurs conséquences ont été minorées.  Les paniques successives n’ont certes pas rendu la prévision facile.  En considérant qu’il s’agissait d’une crise « comme les autres » qui se géreraient comme d’habitude avec des injections de monnaie et des déficits budgétaires, les experts n’ont pas vu la réelle nature de la crise.

 

Depuis 1974, on sait que les relances keynésiennes ne fonctionnent pas. Depuis les inondations Greenspan, on sait que juguler les crises par des émissions massives de liquidité ne fait qu’armer la prochaine crise. Tous les économistes officiels ont fait semblant de ne pas le voir.

 

Revenons sur l’auto diagnostic de l’OCDE.

 

 

-          « L’identification des déséquilibres et autres phénomènes  non viables à l’entrée dans la crise » a été défaillante ».

 

C’est de la langue de bois.  Un endettement global de 400% était clairement intenable. L’OCDE doit être plus explicite : pourquoi ne l’avoir pas compris et dénoncé ?  

 

 

-          « La détermination du moment de leur résorption et des effets probables sur l’activité réelle ».

 

L’arrêt du marché interbancaire signifiait une crise de liquidité phénoménale pour le système bancaire  en même temps qu’il annonçait un tout aussi phénoménal credit crunch. L’arrêt des crédits a une conséquence immédiate sur « l’économie réelle ».  

 

-           « L’interpénétration exceptionnellement rapide et profonde entre les sphères réelle et financière dans les différents pays »,

 

L’interpénétration est une constante depuis au moins 150 ans ! La réalité n’a pas foncièrement changée. Mais on ne voulait pas la voir, ce qui est bien différent.

 

-          « La variabilité accrue de la croissance économique par rapport à la période antérieure à la crise, l’absence de données actualisées pour de nombreux facteurs financiers importants et la compréhension limitée des liens macro-financiers ».

 

Phrase redondante vis-à-vis de la précédente. L’absence de compréhension des liens macro financiers se traduit en bon français par : « on ne connaissait pas l’économie de la monnaie que nous avons totalement sous estimée ».

 

-          Tous ces éléments sont venus s’ajouter aux difficultés habituelles inhérentes à la formulation de prévisions autour des principaux points de retournement de l’activité économique ».

 

Cette phrase est très discutable. Il est plus facile de repérer les changements de cap négatifs que quoi que ce soit d’autre. Nous-mêmes avons prévu sans difficultés les crises de 74, de 93, de 2001 et de 2008.  Pour cela il faut en guetter les signes en connaissant bien les causes du cycle décennal bancaire. 

 

Les méthodes et les modèles existants sont toujours des extrapolations de composantes majeures du PIB en partant pour l’essentiel du passé. On extrapole toujours une continuation jamais une rupture. La seule alerte valable aurait été de bien comprendre que les déficits et excédents massifs de balances extérieures  étaient condamnables « per se ». Du coup il fallait s’attaquer aux Etats-Unis. Qui aurait osé à l’OCDE ?

 

Quels conseils donner à l’OCDE ?

 

-          D’abord se doter des outils statistiques et intellectuels pour bien connaître la dette globale, son évolution et ses conséquences pratiques sur le cycle des affaires.

 

-          Ensuite réintégrer l’économie bancaire dans l’analyse de l’économie générale

 

 

-          Enfin faire justice des erreurs d’organisation : l’organisation des changes internationaux est un non sens économique dangereux, comme l’est l’organisation de la zone euro.

 

On ne peut pas être bon  prévisionniste si on n’est pas d’abord un économiste généraliste compétent.

 

La crise actuelle est d’abord une crise de l’intelligence. JP Robin dans le Figaro a ajouté quelques commentaires sur :

 

-          Le grégarisme des experts.

 

Pour m’être personnellement brouillé avec B. De Jouvenel parce que je contestais la méthode Delphi d’anticipation du futur par accord des experts, je ne doute pas que le grégarisme soit un défaut. Mais le grégarisme n’est pas la cause des erreurs. C’est l’ignorance et la méconnaissance qui sont ennuyeuses et qui doivent être corrigées.  On peut faire des diagnostics généralement partagés et justes !

 

-          Rôle des « cygnes noirs »

 

Il y a toujours eu des ignorants pour prétendre que le chaos règne et que les équations de Schrödinger seraient sans doute très utiles pour faire face aux situations détestables que nous vivons. La crise que nous connaissons serait en fait le fruit d’une « vague scélérate » imprévisible qui aurait tout balayé à l’improviste. Les faits explicatifs sont tellement évidents, patents, répétitifs et sans ambigüité que l’on préférerait que l’esprit s’attarde à l’examen des mécanismes simples avant d’aller chercher des aléas tarabiscotés comme facteur explicatif. 

 

 

-          L’imprévisibilité des politiques publiques. 

Dans un mode d’organisation  économique où les Etats capturent l’essentiel du PIB,  et concentre via la banque centrale, le budget et les actions sectorielles tous les moyens de la conjoncture,  ce qu’ils vont faire ou ne pas faire compte évidemment beaucoup.  Du coup ce n’est plus la prévision qui compte mais le scénario.

Là on touche l’essentiel. Le but de l’OCDE n’est pas de faire de la prévision mais de proposer des scénarios qui permettent d’éviter les conséquences d’erreurs d’organisation ou de politique. L’économiste ne peut pas ne pas être normatif. Prévoir pour prévoir n’a pas de sens pratique et n’a exactement servi à rien.

L’OCDE doit devenir un lieu d’intelligence économique, pas nécessairement de prévision.

Comme je l’ai dit lors d’une de mes conférences chez nos amis anglos-saxons il y a quelques années : « rebrain not retrain ». Le désastre ne servira à quelque chose que si on passe à niveau supérieur d’analyse et de connaissance. Les améliorations cosmétiques des méthodes de prévision n’ont aucune importance.

 

Didier Dufau pour le Cercle des économistes E-toile

Sexe des anges bancaires européens et risques systèmiques

La zone Euro a unifié la création de la monnaie "banque centrale"  de ses membres. La crise financière a conduit a l'idée en apparence rationelle  d'une unification de la supervision de la création de la monnaie de crédit, qui est, en valeur, infiniment plus importante. On parle donc d'Union Bancaire Européenne, avec une supervision centralisée à la BCE et un mécanisme de résolution des difficultés bancaires.

La gestion de tous les types de  monnaies serait donc totalement fédérale.

A l'occasion de cet effort fédéraliste, conduit totalement à l'abri du regard des peuples, une idée a surgi : les banques doivent financer elles-mêmes la survie du système bancaire en crachant régulièrement  une forme de prime d'assurance tout en sachant que ce sont les actionnaires, les prêteurs obligataires et une partie des avoirs déposés qui seront impactés en cas de faillite.

On souhaite abonder un fonds de 50 Milliards d'euros à terme pour compléter le dispositif.

La bataille, essentialiste et non technique, oppose actuellement les Etats, et notamment l'Allemagne, qui souhaitent conserver un oeil sur l'avenir de ses banques et ne pas tout laisser à la BCE, sachant qu'in fine c'est le contribuable  qui servira  de financier de dernier ressort pour le système bancaire européen dans son ensemble, et les européistes qui veulent immédiatement un système totalement fédéral et mutualisé.

En un mot le Parlement crie "l'Europe, l'Europe, l'Europe" comme un cabri et comme un seul homme, alors que le Conseil est sur une ligne plus réaliste, compte tenu des enjeux.

Gardons quelques ordres de grandeur en tête :

- Le fonds de garantie vise à récolter ( à terme !)  50 milliards d'Euros.

- Les fonds d'Etat mobilisés depuis 2007 pour sauver le système bancaire européen : 1.600 milliards d'Euros.

- Sauver le système financier (banques, assurances, etc.) a mobilisé près de 15% du PIB européen et 20% du PIB marchand. 

- Essayer de mettre fin aux conséquences de la crise de la dette  aura mobilisé en pertes cumulées pour les ménages et les entreprises, sur la période 2007-2017, probablement l'équivalent global d'une année de PIB. 

Ce qui veut dire que tout ce qui se discute en ce moment et qui mobilise les idéologues, n'a strictement aucun sens pratique et porte un risque systèmique colossal.

Croire qu'avec le dispositif en cours de discussion on pourra réellement éliminer pour les Etats le soucis du système bancaire et d'un éventuel nouveau sauvetage est un énorme leurre. Croire que ce dispositif apporte une solution pérenne est une idiotie.

On l'a bien vu : la source de la difficulté n'est pas dans la banque mais dans un système global qui provoque mécaniquement un accroissement irresponsable de la dette. Ce sont les défauts cumulés d'un système monétaire mondial trop souple, basé sur les changes flottants et les marchés, sans contrôle des déficits et des excédents monstrueux de balances de paiement, et d'un système trop rigide en Europe qui ne permet pas les ajustements interétatiques dans la zone Euro, qui posent problème.

Ces deux causes majeures ne sont pas traitées. Et on croit que les mesures envisagées sont à la hauteur des risques ?

Les pertes  mondiales  associées à l'effondrement da la pyramide de crédits dégagés de tout rapport avec la production ont excédé 10.000 milliards de dollars.  Ce qui veut dire que tout le système bancaire a été et reste en faillite virtuelle. On évite par des procédés d'urgence que cette faillite soit actée. Mais le sousjacent est malheureusement fort clair. 

Les risques associés à une nouvelle crise sont de même ampleur voire plus élevés.On a vu que les mécanismes d'assurances crédit mis en place, notamment les CDS,  concentraient les risques chez les gros assureurs et les fonds de pension. Ce n'est pas la petite prime de risque envisagée, d'un niveau ridicule par rapport aux échelles de pertes potentielles, qui aura la moindre importance.

En revanche revenir sur la doctrine qui a été la base du FDIC aux Etats-Unis, à savoir que l'effondrement successif des banques est automatique si on ne garantit pas les dépôts, est extrêmement dangereux.

Considérons bien la situation :

- on ne traite pas les causes de la crise

- on met en place un cautère pour jambe de bois

- on supprime le traitement  qui avait montré son efficacité.

En revanche on s'affronte sur le sexe des anges européens, entre Etats qui savent bien qu'au final ce sont les contribuables qui seront sollicités, notamment dans les grands pays, et européistes à tout crin  qui veulent profiter de la crise pour créer un "fait accompli fédéral".

Cela rappelle facheusement tout le débat sur Maastricht. Pas une réflexion sur la manière dont une zone de monnaie unique peut créer des dangers supplémentaires et notamment comment on règle la question du change extérieur et des déséquilibres intérieurs. En revanche on livre farouchement une bataille essentialiste entre souverainistes et fédéralistes.

Naturellement, pas un vrai débat technique dans les média. Il ne faut pas ennuyer l'auditeur.

Disons le clairement : tout ce qui concerne l'Union Bancaire Européenne est pour le moment une énorme farce mais avec bombes à retardement incorporées.

Le seul vrai débat qui compte est de savoir comment on peut éviter à l'avenir qu'on se retrouve avec la valeur d'un PIB compromise par des défauts majeurs d'organisation  des systèmes monétaires. Se concentrer sur l'amplificateur des crédits, les banques, ne suffit pas. Il faut s'attaquer aux sources d'émission primaire de la dette globale. Et on ne le fait pas. En revanche, on crée de nouveaux risques pour permettre un accord fédéraliste.

Tout faux.

Comme pour Maastricht, c'est 20 ans plus tard qu'on s'en rendra compte. 20  ans trop tard.

 

 

 Didier Dufau pour le Cercle des Economistes e-toile.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le blog du cercle des économistes e-toile

Le cercle des économistes regroupés dans E-TOILE autour de Didier Dufau, Economiste en Chef,   aborde des questions largement tabous dans les media français et internationaux soit du fait de leur complexité apparente, soit  parce que l'esprit du temps interdit qu'on en discute a fond. Visions critiques sur les changes flottants,  explications  sur le retard français,   analyses de la langueur de l'Europe,  réalités de la mondialisation,  les économistes d'E-Toile, contrairement aux medias français, ne refusent aucun débat. Ils prennent le risque d'annoncer des évolutions tres a l'avance et éclairent l'actualité avec une force de perception remarquable.

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