L'état du monde en octobre 2014

Toutes les prévisions gouvernementales suivent, à peu près, le même cheminement : aujourd'hui, cela va mal, mais la reprise arrive l'année prochaine et dans deux ans ce sera magnifique. La reprise est toujours "au coin de la rue". Rien n'aurait donc changé depuis Hoover ? Lorsqu'on relit les analyses d'octobre 2013, on constate que l'année 2014 était annoncée comme un excellent cru économique et que l'année 2015 serait encore meilleure. Nous étions sceptiques.

Cet optimisme de circonstance s'est fracassé, comme d'habitude, sur des réalités plus puissantes que les vagues espoirs, plus ou moins honnêtes, de dirigeants déboussolés.

La difficulté de l'économie mondiale tient au fait qu'une masse de dettes délirante s'est accumulée en quarante ans, à un niveau tel que la production ne peut pas en assurer le remboursement et permet à peine le paiement des intérêts. Nous en sommes toujours, pour les pays de l'OCDE, à un taux de dettes globales situé quelque part entre 380 et 420% du PIB. Par rapport à la valeur ajoutée des entreprises de plus de une personne du secteur marchand non financier, le taux doit être plus proche de 800% que de 700%. Ce qui veut dire que les banques sont toujours virtuellement en faillite et que les détenteurs "d'actifs" sont dans l'angoisse permanente d'en perdre une partie plus ou moins conséquente.

Le mouvement naturel du commerce est entravé par cette situation d'enflure qui provoque des comportements de défense aussi bien des Etats que des banques, des entreprises et des particuliers. Qui dit défense dit contraction et repli. Les Etats ruinent leurs citoyens par l'impôt et/ou leurs entreprises par la contraction de la demande et des moyens d'investissement. Les entreprises restent infiniment prudentes, faute de marchés. Les énormes liquidités déversées sur les banques ne servent qu'à chercher les reliquats de plus-values ou les mini-bulles spéculatives que ce ruissellement peut engendrer.

L'examen du "Baltic dry index" montre un électroencéphalogramme commercial absolument plat, alors que les bourses ont grimpé un petit peu, en même temps que certains secteurs immobiliers comme en Irlande, à Berlin ou à Londres. Nous sommes toujours dans le type d'économie que nous avons qualifié de "baudruche", avec un ballon gonflé à l'hélium des banques centrales mais qui fuit de partout. Cette situation où tout le monde a le pied sur le frein pendant que les banques centrales appuient sur l'accélérateur est propice à tous les dérapages, surtout quand elles lâchent l'accélérateur. 

La volonté de la Chine de ne pas perdre trop sur son stock de dollars a animé, un temps, les marchés internationaux avec des achats de produits agricoles et de matières premières. La remontée du cours du dollar du fait de l'action de la BCE qui a fait fondre un peu l'Euro, a réduit cette pulsion. Alors tous les cours baissent. Déjà la menace d'une diminution du Quantitative Easing de la FED avait déréglé le marché des changes. Si le dollar remonte, les flux spéculatifs se réorientent. C'est la beauté des changes flottants avec refus de maîtrise des excédents et des déficits massifs de balances de paiements et liberté absolue des mouvements de capitaux. Les décisions ne sont plus corrélées aux productions et consommations mais à des spéculations massives sur des interprétations comportementales.

Le problème est que les Etats-Unis ne joueront pas le rôle qu'ils ont tenu à la fin des années 1990. Le retournement du change du dollar avait provoqué l'accélération de la spéculation sur les bourses américaines, confortée par la bulle sur le compartiment NTIC du Nasdaq,  et une spéculation sur le dollar lui-même, en même temps qu'une énorme création monétaire des banques d'affaires et commerciales, basée sur le recyclage des excédents Chinois et Allemands,  avait provoqué une flambée conjoncturelle très intense. Rien de tout cela n'est plus possible aujourd'hui. Les banques ont besoin de dégonfler leurs bilans et la consommation est asséchée par les impôts, notamment en France et plus généralement en Europe.

La chute des cours du pétrole prend acte du fait que la spéculation sur les cours n'a plus aucun rapport avec la consommation effective. Toutes les autres matières premières suivent le même chemin, sauf l'or qui frémit devant de nouveaux risques d'explosion de la zone Euro.

Alors, oui, nous sommes encore dans la phase "haute" du cycle, mais la hauteur en question est réduite par l'obligation générale de réduire les déficits publics et les en-cours bancaires. Le seul aspect positif est que la récession décennale devrait être modeste, la correction des excès de crédits se réduisant à la digestion d'erreurs spéculatives de petite amplitude. Sauf, naturellement si la baudruche perce massivement du fait de politiques trop gravement inconséquentes ou d'évènements extérieurs gravissimes. 

L'Afrique dont la croissance a été plutôt bonne du fait de l'arrivée massive de capitaux internationaux à bas prix et par les achats multiples de la Chine,  commence à tousser. L'Europe est toujours plus ou moins stagnante. Et les Etats-Unis, faute de marchés extérieurs, voient la reprise économique, réelle, s'étouffer lentement.  

Cette situation inquiète les grands maîtres de la spéculation internationale. Ils ont fini par conclure que les positions allemandes bloquaient tout le système et empêchaient de faire des affaires. Depuis juin 2014 les rumeurs signalent qu'ils vont provoquer une correction assez forte des marchés d'action, qui n'avaient pourtant grimpé en moyenne que d'une dizaine de pour cent en deux ans. Le but n'est pas très compliqué à comprendre :  provoquer la crainte d'une récession en l'Allemagne, où le système bancaire est très abimé, puis d'un nouveau Krach. Il fallait, pour que l'opération réussisse, que les indices cautionnent l'opération. On a attendu octobre pour la déclencher car tous les chiffres d'activités sont dans le rouge ou l'orange foncé et des aléas pèsent sur la fin de l'aide à la Grèce, et celle du Quantitative Easing de la FED. Les petites guerres en Europe, en Afrique  et en Orient ajoutent au climat. La baisse soudaine des bourses, amplifiée par les programmes informatisés, joue le rôle d'un avertissement. Tout est trop artificiel, trop lié aux banques centrales. Mais il faut que ces dernières ne renoncent pas à la création monétaire et que l'Allemagne cesse ses blocages.

Sans tomber dans le "complotisme", l'avenir nous révélera sans doute, comme d'habitude, que quelques dizaines de financiers se sont réunis dans un endroit sympa et discret en cette saison, comme Colorado Springs, pour réfléchir à l'avenir.

Ceux qui sont accrochés à la baudruche ne veulent pas d'un dégonflement cataclysmique. Ils pensent désormais qu'il faut que l'économie réelle reparte. Sans croissance, il est impossible de sortir de la situation. Ce en quoi ils n'ont pas tort.

L'expérience montre que le seul moyen d'obtenir une relance concertée qui ne sombre pas immédiatement dans les crises monétaires et financières est de recréer un système de changes fixes et défendus par des Etats conscients de leur responsabilité dans ce domaine. L'expérience des années 1944 à 71 montre qu'on peut, en même temps, faire baisser l'en cours de dettes global et créer une forte croissance.

Si on était dans un système de changes ajustables, le Yuan aurait été fortement réévalué, le Dollar dévalué, le DM fortement réévalué et le Franc fortement dévalué, mais de façon concertée, avec un fort accent mis sur la production et la productivité.  Une fois le nouvel équilibre institué, les entrepreneurs et les financiers auraient eu un horizon stable pour rechercher non pas une spéculation  artificielle sur une bulle monétaire ou immobilière quelconque mais des possibilités de flux de recettes liées à l'activité croissante.

L'action des banques centrales, associée à des traités intercontinentaux ne suffit pas, si on conserve un système de changes flottants avec irresponsabilité des Etats sur leurs excédents et déficits. "Nous sommes au bout des politiques monétaires", disent les banquiers centraux.

C'est le grand paradoxe de la situation actuelle. Les grands spéculateurs viennent de le faire savoir, avec leurs moyens : cela ne marche pas ; changez ! Mais pour que cela marche, il faut leur ôter un champ immense de la spéculation : les taux de changes et les taux d'intérêt. Et, de toutes façons, il faudra que l'endettement global redescende en dessous de 250%. Venant de 400 %, ce n'est pas simple et la crainte de la déflation ne sera jamais vaine dans les années à venir, comme depuis… 2007.

Face à cette évolution, l'Europe Unie est, comme toujours, ailleurs. Le gouvernement de nains qu'on appelle la Commission, conglomérat de représentants de pays minuscules, dirigée par un Luxembourgeois dont le pays vit de l'évasion fiscale, et sans programme connu, finit de jouer sa parodie de spectacle politique, dans son théâtre de démocratie factice.  Elle négocie en secret un accord transatlantique dont les peuples et même les gouvernements n'ont pas le droit de connaître les tenants et surtout les aboutissants.

La France de Hollande est la France de Hollande. Un immense cratère de démagogie dans laquelle la fortune historique de la France s'engloutit peu à peu. Ce minuscule président brise les tabous qui ne coûtent pas cher et permettent de durer, un peu, sur fond de ruine générale. Sa seule boussole est de tenir pour avoir une sortie un minimum honorable. Pour cela il ne faut pas que dans la rue se "coagulent les mécontentements" et que le flot d'emprunts coûte plus cher. C'est que la France doit emprunter chaque année 30% de la valeur ajoutée des entreprises non financières de plus de une personne, alors qu'on prélève chaque année, en impôts, la valeur de cette production ! Alors on aggrave encore les impôts mais sur ceux qui ne peuvent pas tenir la rue. Les familles, les "riches". On brûle la chandelle par les deux bouts. Ceux qui paient l'essentiel de l'impôt n'auront plus les mêmes droits que ceux qui en paient peu ou pas. Pour eux les services et prestations publiques seront "modulés", traduire : réduits ou supprimés ou rendus plus chers qu'aux autres,  en fonction du revenu brut. Mais pas du net !  Tous ceux qui connaissent la déclaration de revenu et d'ISF de la classe moyenne supérieure savent qu'elle doit puiser dans ses réserves pour payer l'impôt. Le net est souvent négatif. Cela ne les empêchera pas de payer plus cher pour les services de la Ville de Paris, dit Mme Hidalgo, maire très satisfaite d'elle-même et d'une gestion si dispendieuse que personne ne sait plus comment la financer. Boucler des budgets extravagants exige toujours plus de prélèvements. Il y a tant de mines prêtes à exploser que la situation n'est pas près de s'inverser (voir par exemple les incroyables dérives du grand auditorium de la Villette, impossible à rentabiliser et même à simplement occuper sauf à cannibaliser de façon mafieuse les autres enceintes, comme la Salle Pleyel).  

Entre panique et calcul politicien, la "France se suicide". Effectivement. C'est pour cela que les débats sur la consistance de ce qui faisait la force des Français et de la France est si vif. La ruse et la palinodie ont remplacé l'effort national concerté et partagé équitablement. Il suffirait d'une hausse à 4 ou 5% des taux d'intérêt pour qu'elle tombe dans le gouffre grec, et l'Europe à sa suite, provoquant un ressentiment mondial contre l'ineptie française, là où il y avait, naguère, envie et admiration.

Il ne manquerait plus que la Corse, le pays basque, la Bretagne, la Savoie, l'Alsace Lorraine, la Bourgogne, nos "possessions" extérieures, et le Comtat Venaissin, naturellement,  fassent sécession pour que nous ne soyons plus rien du tout.

Ce qui donne le ton de cet automne climatiquement doux, économiquement cruel et politiquement désastreux, c'est que les trois réformes indispensables, le retour à un système de monnaie fixes et de balances extérieures coordonnées, la construction d'un système européen respectueux des peuples et dont les ajustements économiques relatifs ne se font pas par la récession provoquée, la reconstruction d'une France dynamique et élitiste soulagée d'une fiscalité aberrante, ne connaissent strictement aucun progrès ni sur le plan théorique ni sur le plan pratique.

Qui peut s'étonner que sept ans après le démarrage de la phase chaude de la crise, avec le blocage en été 2007 du marché monétaire interbancaire global, le monde, l'Europe et la France en soient toujours, respectivement, à la stagnation, au blocage et à la nécrose ?

Didier Dufau pour les Cercle des Economistes E-toile.



A propos de deux succès de librairie (Zemmour-Treirweiler)

La rentrée 2014 est marquée par deux énormes succès de librairie. Le livre de la maîtresse répudiée du Président de la République est rejoint dans les gros tirages par celui de l'analyste politique Eric Zemmour. On pourra contester qu'on puisse mettre sur le même plan la réaction vengeresse d'une femme humiliée et le résultat achevé de quarante ans de réflexion sur la disparition d'un monde. Le fait que les deux livres soient condamnés avec la même hargne, allant jusqu'à la haine, par  la quasi-totalité des grands médias, de gauche comme de droite, les réunit dans une sorte d'enfer. Il ne faut pas les distribuer, disent les uns. Il ne faut pas les lire, disent les autres. Il faut mépriser les auteurs et leurs idées dit le chœur enchanté des vestales effarouchées d'un temple incertain. Car de quel temple au juste s'agit-il ? Nous avons des criailleries de cagots, des vitupérations de bien pensants. Mais de quelle pensée et de quelle église ?

Les deux livres sont vus comme une profanation. Alors que depuis mai 1968, jusqu'aux "Pussy Riots", en passant par "les Valseuses" et la "gay parade", la profanation fait partie du décor moral de la "société du spectacle" et de la consommation (la bonne boisson a un "goût sauvage", nécessairement sauvage), ces deux livres passent pour la profanation suprême, inacceptable, intolérable, …et se vendent comme des petits pains.

Ah ! Qu'il serait bon de pouvoir les chasser, les éliminer, les ostraciser, etc. De la bourgeoisie moderniste, au café du commerce, en passant par la sous-pensée journalistique et l'énervement boboïste, ce n'est qu'une condamnation radicale, du type dont les dévots ont le secret. 

Ces livre sont intolérables, mais lisons les vite, et en cachette.

"Bien sûr que j'ai lu le livre de Mme Trierweiler, mais gratuitement dans l'édition électronique qu'on m'a filé par mail". Transgression pour transgression. "Je ne vais comme même pas donner de l'argent à ce genre de fille". 

Pour Eric Zemmour, l'affaire est plus subtile. C'est qu'il est dans l'air du temps, qu'il pense et que sa réflexion n'est pas marginale. Pour la société médiatique, l'affaire est vite vue : il permet de gagner de l'audience donc de l'argent. Comme le film porno de Canal +. Condamnons mais exploitons ! Avec toutes les pincettes nécessaires. Voici donc Zemmour partout mais encadré par les plus vigoureuses protestations, les précautions les plus cauteleuses, et une prophylaxie qu'on aimerait voir mise en œuvre contre le virus Ebola. On affichera  le criminel Zemmour mais constamment face à un tribunal aussi injurieux que dépassé, parce que sans arguments. "L'homme qui n'aime pas la France" : tel est le bandeau qui l'annonce sur la 5 dans l'excellente émission d'Yves Calvi. Alors qu'il aime justement la France et qu'il se désole de sa mort programmée. L'éditorial de Delhommais, dans le Point de FOG-l'américain,  pourtant excellent journaliste économique d'une façon générale, est un couinement étranglé de rage. Arrêtons-là !

Le premier livre est rejeté par un réflexe réactionnaire qui veut que la femme trompée, humiliée, ruinée et détruite de réputation, doit d'abord se taire avec dignité. Et surtout ne pas gagner d'argent ! Taiseuse et au ruisseau serait-elle adulée ? Même pas !

Le second est rejeté parce qu'il est réactionnaire et qu'il montre, pas à pas, comment les décisions "modernistes" qui ont mis le pays par terre ont été prises au fil du temps. Implacable !

Curieusement, l'affaire Trierweiler est le fruit direct des évolutions que dénoncent Eric Zemmour. Et la réprobation qui entoure la parution de son témoignage est, en fait, typiquement "zémourienne". Un Président qui n'a jamais voulu se marier (la famille beurk ! ), entre à l'Elysée avec une maîtresse, ce qui n'avait jamais été vu jusqu'ici mais est parfaitement conforme à "l'évolution des mœurs et des mentalités". La malheureuse qui a cru devoir casser sa première famille ("la famille doit désormais céder à la pulsion de l'ambition et du désir de la femme" écrit Zemmour) par passion pour lui, se heurte à la désinvolture manifeste de l'objet de sa flamme, défaut pathologique de ce président autoproclamé "normal". Après avoir atteint des sommets que son origine rendait improbables, elle est renvoyée chez les "sans dents", sans ménagements excessifs, sinon une dose massive de tranquillisants.

Qu'eussions-nous voulu qu'elle fit ? Un gentil suicide romantique ? Le retour "normal" en silence vers la première famille, après avoir quitté le président "normal" ? Après que ce couple fumeux se fût donné en spectacle, avec explosion finale, la société du spectacle a compris tout ce qu'elle pouvait tirer comme bénéfice de l'affaire. Normal, dirons-nous. Elle fait donc "du fric" mais en l'entourant de la pudibonderie nécessaire. L'hypocrisie est parfaite. Où serait le plaisir de la transgression rentable s'il n'y avait pas une forme de bondieuserie pour déculpabiliser l'opération ? 

Le livre a-t-il le moindre intérêt ? Il donne une étude de l'intérieur de la personnalité et de la psychologie du dirigeant suprême du pays. Il confirme ce que les actes avaient déjà enseigné. Un petit malin roublard et sans états d'âme, désinvolte non seulement vis-à-vis des femmes mais vis-à-vis de tout le monde, de toutes les idées, de toutes les organisations, y compris celles qui l'ont porté à leur tête, et en particulièrement de la France et de l'intérêt général, obsédé par son image et par la peur d'un clash avec la rue, gouverne la France.

Narcissique, indifférent et manœuvrier, tel est le portrait qui ressort du livre. Mais on pouvait déjà le tracer à partir des actes commis et de leurs résultats. Curieux, ce Président, en haut de l'échelle politique, mais méprisé et injurié par tous ceux qui l'ont côtoyé, dans la vie intime comme dans la vie publique. La haine que trahissent le livre de Mme Duflot, ministricule ridicule, qui a pondu une loi grotesque, ou celui de Mme Batho, ou les propos de l'ancien conseiller Aquino Morelle, évincé pour une histoire de chaussure cirée, ou ceux du couple énamouré Philippetti-Montebourg, est fascinante. Le Narcisse ne respecte rien ni personne . Pas même lui-même. Ce qui parfume d'irritation toutes les relations proches, à un moment ou un autre. Alain Duhamel qui est toujours très doux avec les politiciens suprêmes trouve qu'il n'aura pas été président avant la conférence de presse du début d'année 2014. Il rejoint les conclusions de Mme Trierweiler, même s'il la méprise.

On comprend mieux la campagne d'injures lancée en 2012 pour masquer les exactions fiscales commises alors. L'anomie est la compagne obligée du Narcisse. On comprend mieux le mensonge généralisé : "la croissance est au bout de la rue" ; "l'inversion de la courbe du chômage a commencé", "la reprise est là" et autres fadaises. Et les inversions politiques à 180%. Rien ne compte que durer. A n'importe quel prix. Même celui de la désacralisation de la fonction. On reproche à la maîtresse du prince d'avoir désacralisé le poste de Président de la République. Qui avait commencé ?

Dans la pratique on sait maintenant ce que la politique de M. Hollande sera : pas de manifestations dures qui risquent de coaguler les mécontentements. L'aveu de Mme Trierweiler est immédiatement corroboré par le Canard Enchaîné qui montre un Président obsédé par la crainte de la rue et son questionnement incessant : "risque-t-on une vraie révolte massive ?" Il cède aussitôt devant les camionneurs qui menacent de bloquer les routes en octobre. Même pas une seconde de résistance. Mais cachons cette lâcheté par des attaques permanentes contre ceux qui ne peuvent rien dire, "les riches", "la famille".  La "Manif pour tous" met du monde dans la rue. Mais ce sont des "Versaillais" ; des "cathos passéistes". Ils ne sont pas dans l'air du temps. On peut y aller. Les thuriféraires du régime le savent : rien ne coalisera autour d'eux. Aucune importance, donc. L'important c'est de céder aux syndicats, de céder aux professions dangereuses par les dommages qu'elles peuvent causer. La France en crève ? Qu'importe ! Finir ce quinquennat et briguer le prochain, voilà l'essentiel ! Trente ans d'ondoiements réussis au sein des clans socialistes vous donnent des certitudes sur vos capacités de manœuvre et de survie. Et la France dans tout cela ? Quelle France ?

C'est justement la question que pose Eric Zemmour : quelle France ? Il n'y a plus de France, dissoute, atomisée, anéantie par la pensée dominante et les actes correspondant qui se sont succédés depuis mai 1968. Quelle est  dure et énervante, pour ses détracteurs, cette histoire imagée d'une descente aux enfers ! Le simple fait de revenir sur chaque propos et chaque acte de l'histoire des quarante dernières années et de constater leurs effets sur la société française doit être un supplice horrible. La compilation est précise, documentée, honnête. Même les détracteurs les plus farouches ne peuvent s'empêcher de dire : lisez le livre ! Il apprendra beaucoup à plusieurs générations récentes qui n'ont strictement aucune idée de ce qui s'est passé il y a plus de dix ans. Un cours d'histoire long et documenté, même si chaque évènement est analysé selon les critères particuliers de l'auteur.

La confrontation entre intention et résultats, elle, est tragique. Eric Zemmour n'a pas beaucoup de mal à démontrer que la réalité étant ce qu'elle est, il est nécessaire de la nier, pour que les adeptes du nouveau cours des choses puissent survivre.  L'inversion des valeurs n'est possible que si l'on en nie radicalement les conséquences. On est prié de penser que "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil". Mais l'auteur rappelle inlassablement que l'histoire, elle, est tragique.

En ces temps de crise économique générale, de guerres régionales ouvertes et de menaces diverses, il n'est pas trop difficile de relier la déconstruction de nos sociétés à l'effet des doctrines dominantes et des différents courants qui ont parcourus le monde ces dernières décennies : communisme résiduel, féminisme, politiquement correct à l'américaine, capitalisme marchand débridé, finance en folie, européisme sous influence américaine, justicialisme etc.

Le résultat est plutôt brutal à entendre pour les âmes sensibles.

Le mariage est mort dès lors que la primauté virile a été supprimée. L'égalitarisme homme-femme est la cause immédiate de la disparition du mariage qui n'intéresse plus guère que les homosexuels  et les curés défroqués. Le même jour où il prononçait ouvertement à la télévision cette "vérité zemmourienne", une présidente d'assemblée infligeait une amende démentielle à un parlementaire qui l'avait interpellé sous le vocable : "Madame le Président"…

Le commerce de centre ville est mort dès lors qu'on a accepté de libre service dans des hypermarchés.

La nation est morte dès lors qu'il n'y avait plus de préférence nationale et l'Europe a disparu en même temps que le tarif extérieur commun.

La patrie est morte dès lors que l'assimilation a été abolie et que l'immigré a été idéalisé contre le "beauf cocardier et raciste". 

La sécurité a disparu dès lors que le condamné était la victime et la victime, "le con", emblématique de l'époque Taubira.

L'état lui-même est mort depuis qu'il a été privé de tout pouvoir par la décentralisation, la subordination à des cours judiciaires extérieures ou à la Commission Européenne, et par la dépossession monétaire.

Dès lors, l'élection de nigauds peut commencer puisque, de toute façon, l'élu n'aura que le pouvoir de nuire, soit en contraignant le corps social par des normes comportementales de plus en plus sévères, soit en déresponsabilisant les masses noyées sous les subventions diverses et interdites d'emplois, soit en ruinant les Français par l'impôt.

"Avant, on élisait des énarques. Maintenant des candidats qui ont raté l'ENA".  Il a un peu de retard, l'ami Zemmour : ce sont des étudiants qui ont trainé pour avoir une licence minable et fait toute leur carrière dans les AG estudiantines gauchistes et dans le socialisme municipal qui se croient aptes à gouverner par la haine et la manipulation démagogique.   

C'est là que les réflexions de Zemmour recoupe les conclusions de Madame Trierweiler.

Elle montre que le contempteur des "sans dents" injurie les riches et met en scènes son impuissance par la détestation des minorités non agissantes tout en se planquant et en refusant d'intervenir contre les puissances qui peuvent bloquer la rue. Le menteur compulsif, qui ne dit jamais la vérité à personne, et ne vise que sa propre carrière personnelle dans le mépris complet de tout le reste, qu'avait déjà dépeint Claude Allègre, et que confirme l'auteur de "Merci pour le moment", fait intervenir toutes les bouches à feu de son équipe " de minables" pour crier qu'il fait des économies historiques alors que le budget 2015 annoncé et simplement identique au budget précédent. Les éléments de langage ont remplacé l'explication politique. Rappelons que pour l'Etat lui-même, la dépense prévue en 2015 est de 378.9 milliards d'Euros contre 379 cette année.  Ces 0.1 milliards nous valent des rodomontades délirantes de la part de toutes les éminences médiatiques du régime, applaudissant le "gigantesque" effort d'économie fourni !"

Tout cela n'est pas grave, dirait Zemmour, parce que de toute façon, "le minable clown qui s'agite sur la scène avec ses palinodies grossières" (propos lu dans un Tweet) n'a aucun pouvoir. Il est un pseudo président d'un pseudo état, élu par une pseudo nation de pseudo-français, ou de pseudo cadres mettent au chômage de pseudo ouvriers et où de pseudo professeurs (devenus des "enseignants" depuis qu'ils sont des assistants de vie et n'enseignent plus de savoirs)  s'occupent de pseudos élèves qui ne s'intéressent qu'au jeux électroniques puis au réseaux sociaux. Les pseudos juges s'occupent eux, à éviter tout désagrément aux vrais délinquants tout en dressant des "murs de cons". La capacité de M. Hollande à résoudre les difficultés de la France dont il nie les causes et se moquent éperdument des conséquences, sont exactement nulles.

Tableau !

La limite de ces deux livres est qu'ils se contentent d'un constat. D'accord M. Hollande traite les gens d'une façon détestable et se fait détester de tous ceux qui l'ont servi "un moment". Et alors ?

D'accord la "déconstruction" de la société bourgeoise a été menée à son terme. Mais on reconstruit quoi ?

Les deux livres tendent un terrible miroir à la société française (ou ex-française, selon Zemmour). Gageons que, comme on l'y encourage dans tous les médias, de gauche et de droite, elle se contentera de détourner la tête comme Narcisse, qui détestait à en mourir les rides qui troublaient l'eau du lac. 

La difficulté pour Zemmour comme pour d'autres est de tenter d'expliquer le pourquoi de cette évolution. Maurice Druon voyait les politiques "aux ordres d'un cadavre". On avait cédé aux communistes à la Libération. Leurs syndicats avaient fini par prendre la main sur l'enseignement, la justice, les médias, la banque, l'assurance, la vie locale et imposer leur propre doctrine marxisante d'égalitarisme à tout crin. Nous serions une "société socialiste qui a réussi"…à être exsangue.

Eric Zemmour, lui, croit aux succès du capitalisme anglo-saxon qui aurait eu besoin pour se développer d'infantiliser le citoyen dans une société du désir et de la consommation, et des nations canalisées dans des structures d'asservissements mais "soft" où des oligarchies cooptées assureraient la "pax américana" et le triomphe du marché sans entraves. Une vision typiquement marxiste qui fait de la "superstructure" la conséquence de "l'infrastructure".

Lorsqu'on en arrive à ce débat, Mme Trierweiler est déjà couchée, en train de pleurer sur son grand amour gâché.  

Le drame est que la solution ne peut plus être "nationale", "blanche" et "virile", comme l'espère sans doute Eric Zemmour.

Et que la difficulté n'est pas seulement française.  Comme le reconnait Daniel Cohn-Bendit, l'Europe s'est aussi "déconstruite" et déconsidérée dans la crise. L'Euro fait problème dans son mode de pilotage actuel. La surprime donnée aux petits pays, au seul avantage du géant Allemand réunifié, en fait un grand corps malade, sous influence et impuissant. Le "soft power" apparait comme une absence de pouvoir depuis l'agression russe contre l'Ukraine. Les politiques de lutte contre toutes entraves aux mouvements de marchandises, de capitaux et de personnes provoquent des réactions qualifiées de "populistes" mais qui commencent à avoir un  effet électoral très fort. L'asservissement du droit à l'interprétation de quelques juges cooptés et adeptes de l'interdiction d'interdire et de frapper les asociaux et trublions divers, ruine le champ du législatif national. La suractivité réglementaire de la Commission accumule doublons dans la dépense et étouffements dans la recette.

Quand à la mondialisation, elle est rien moins qu'heureuse. La "déconstruction" du système monétaire international a produit depuis 1971 un ralentissement constant de la croissance, l'enflure d'un stock de dettes colossal, l'aggravation des crises décennales, pour finir par une crise financière hors normes.

Comme nous l'avions nous-mêmes démontré, la crise ne provient pas de l'action des méchants, mais plutôt des chevaliers du bien. Nous sommes plus dans "l'enfer est pavé de bonnes intentions" que dans la conspiration machiavélique des méchants. Les Français, sous la double influence des défaites (1940, décolonisation, perte de l'influence de la langue etc.) et de certaines idéologies (communisme larvé et politiquement correct américain) ont choisi d'être gentils et repentants. Ils ont voulu faire la paix avec tous les démons qui impliquaient une volonté, une action, une répression. On ne se bat pas avec la "classe ouvrière", donc on cède à ses représentants. On ne réprime plus les exactions syndicales. On arrose et on se tait en glorifiant la "paix sociale".  On ne se bat plus avec les européens. Vive l'Europe des technocrates. Ils font ce qu'ils veulent hors de tout contrôle. La France est dissoute dans un ensemble où elle n'a plus d'influence structurelle majeure. On s'en fiche. Vive la paix des nations européennes. On ne se bat plus avec les immigrés. On arrose et on se tait, dans la repentance et l'ouverture christique à l'autre. On ne se bat plus avec la délinquance. La répression soulève le cœur. On ne se bat plus pour rien. L'anomisme devient la règle. Tout se vaut. Rien ne mérite d'être défendu. On est bon et gentil. Donc sans volonté et sans pouvoir. Tous ceux qui s'inquiètent sont "des cons" à épingler au mur, mais pas à coller au poteau tout de même. Cela ne serait pas gentil. Il faut simplement les dénoncer et les mettre au pilori. Et quiconque résiste est un malade mental qui a du avoir des problèmes dans sa jeunesse, qui l'ont conduit à la haine de soi et des autres.

Ce qu'on constate aujourd'hui, c'est que cette approche du monde, façon "puceau mystique gauchiste", fait de nous une nation gentille mais éventrée. "Parce que le monde est tragique" et qu'on l'a oublié. Qui fait l'ange fait la bête. Le quinquennat agressivement benêt de F. Hollande, symbolisé par Mmes Belkacem et Taubira, s'est voulu "pacificateur", c'est-à-dire que toutes les ultimes concessions ont été faites aux pédérastes, aux immigrés, aux délinquants, aux Roms, aux islamistes, à l'altérité, aux mauvais élèves décrocheurs, aux drogués, aux Jean-foutre de tout poil et de toutes plumes, avec battage de coulpe et génuflexion. Sans se rendre compte que l'éventration nationale, sociale, économique avait mis les boyaux de la France à l'air libre et que les rapaces commençaient à les déchiqueter avec rage.

Il ya cinq millions de chômeurs et sept millions d'inactifs sous assistance publique,  mais on ne trouve plus un instituteur, plus un professeur (un vrai, pas un gardien d'enfants), plus un anesthésiste, plus un ouvrier qualifié, plus un grand talent. L'hystérie fiscale (il faut bien payer la bonté généralisée et l'absence de toute contrainte énergisante) fait fuir les talents qui restent.

Dans une société hédoniste, femelle et atomisée, où le père, le patron, le chef ont disparu, triomphe le "coach" qui vous prend la montre pour vous dire l'heure. Si cela va mal, c'est de votre faute, puisque "les autres" sont sacralisés. L'incapable est un coupable coaché. Le coach qui coûte une fortune remplace le directeur de conscience gratuit des femmes conscientes de leur rôle social et du besoin de leur salut, au sein d'une société médiatique où le journaliste de gauche, nécessairement de gauche, en phase avec les courants d'air qui ventile les neurones résiduels de la société, devient, non pas un auxiliaire qui vous montre le monde tel qu'il est, mais un cureton sans exemplarité chargé de vous faire prendre des vessies  pour des lanternes. 

La solution : changer de mentalité et de mode d'organisation.

Le livre de Mme Trierweiler est le témoignage même d'une déchéance de presque tout au sommet de l'Etat et vaut pour son caractère intimement contre-exemplaire.

Le livre de M. Zemmour raconte en détail comment on en est arrivé là et ne farde pas la réalité.

Ils peuvent, associés à quelques délocalisations, annexions, prédations et décapitations pédagogiques, faire évoluer les mentalités.

Reste à trouver de nouvelles formes d'organisation, en France, en Europe et dans le monde.

Le temps des organisateurs et des réalistes est-il arrivé  ? Ou la nuit des démagogues ?

Difficile à dire.  Mais quelle dégringolade !

Aphorisme fiscal

"Si tu bouges, tu es mort. Si tu meurs, tout bouge. "

 

La France est à l'arrêt et certains pensent qu'elle se suicide. Mourir pour Bercy ! Une ambition nationale ?

Faut-il vomir les « élites » ?

Les Français sont fâchés. Des impôts confiscatoires et ruineux, une croissance inexistante, un chômage de masse, la crainte de l’avenir, pour eux-mêmes et surtout leurs enfants,  ont eu raison de leur sérénité.

Une bonne partie de cette mauvaise humeur se retourne contre les « élites » défaillantes, nécessairement défaillantes. N’était-ce pas leur rôle de faire en sorte que le navire national  navigue bien et arrive à bon port ? Et le voilà encalminé sur des hauts fonds, en attendant éventuellement de sombrer. L’annonce par l’INSEE d’une prolongation de la stagnation dans l’année qui vient et par l’Unedic de l’arrivée de 150.000 nouveaux chômeurs,  ne laisse aucun espoir. Nous aurons prélevé pour rien 60 à 70 milliards d’Euros sur les Français. La dette explose. Le taux de déficit public par rapport au PIB reste au-dessus de 4%.  L’impasse budgétaire est toujours aussi élevée. Aucune réforme de structure n’est engagée et le livre de Mme Trierweiler ne laisse aucun doute : M. Hollande ne veut pas se mettre à dos les organisations syndicales  et ne fera rien sinon de l’agitation  malsaine contre des boucs émissaires ou des groupes de Français diabolisés pour une raison ou une autre mais sans capacité de bloquer le pays.

On aboutit  à ce commentaire radical d’Éric Zemmour, dans une livraison récente du Figaro.

« Éric ZEMMOUR. - À mon sens, il y a un fil rouge de l'histoire de la France et de l'Europe depuis la Révolution de 1789 : les élites n'ont jamais digéré la souveraineté populaire. L'Europe a été le moyen de s'en débarrasser. Quand Philippe Séguin en 1992 explique que Maastricht sera l'anti-1789, il a raison. Qui gouverne aujourd'hui? Une oligarchie européenne façonnée par l'oligarchie française. Il y a derrière toute une élite. Il faut lire à ce sujet l'analyse de Rawi Abdelal de la Harvard Business School, qui explique que ce sont des Français, MM. Lamy, Delors, Camdessus, qui ont inventé cette libéralisation du mouvement des capitaux. Lawrence Summers, conseiller de Bill Clinton, décrit ce mouvement en des termes très clairs : «Ces élites sans patrie qui ont fait allégeance à la mondialisation économique et à leur propre prospérité plutôt qu'aux intérêts de la Nation.» À partir de là, les gouvernements ne peuvent plus gouverner. Ils n'ont plus la souveraineté monétaire et n'ont plus le moyen de contrôler le capitalisme libéralisé. Ils sont donc devenus des pantins. Donc quand on leur dit qu'il faut réformer, ils ne réforment que dans les intérêts de cette oligarchie. »   

Faut-il remonter ainsi jusqu’à la rupture qu’aura été la Révolution française ? 

Il suffit de prendre en compte le grand mouvement idéologique qui a embarqué la société française après mai 68, mélange d’influence américaine et d’idéologie marxisante libérée du communisme.

Du « ni Dieu ni Maître » pré-marxiste, on est passé à une théorie de la libération qui postule que toute répression et toute domination doit être condamnée ontologiquement, avec une traduction dans la condamnation du passé des « dominants », et élimination future de tout mécanisme de contrainte, au nom des dominés.

George Pompidou avait très bien perçu le danger du « non à toute répression ». On n’est pas sorti de Normale Sup sans quelques réflexes.  Dans un entretien à la télévision qui avait fait un flop mémorable, il avait rappelé que toute volonté implique une contrainte. Une volonté de civilisation entraîne une contrainte au minimum morale et éventuellement plus lourde encore lorsqu’elle est menacée.

Lors de son investiture, il s’était engagé à « maintenir la dignité de la France ». Comme animateur du conseil des ministres, il rappelait toujours qu’il ne fallait pas rapetasser  mais penser et anticiper les problèmes, avec la volonté d’agir fermement pour les surmonter. L’action supposait la réflexion collective dans la conception  mais l’unité dans l’exécution. A plusieurs reprises, il avait souligné que ce sont les Français qui font la France et que le rôle de l’Etat était d’abord et avant tout de les aider.

En résumé : un Etat décidé et actif dans ses attributions, dignes dans ses représentants mais au service des Français et de l’unité nationale. En cas de difficulté, tout le monde s’y mettait. Et en cas de succès tout le monde en profitait avec une prime pour ceux qui étaient le plus en difficulté.

Tout cela allait se dissiper après lui pour quasiment disparaître avec le président actuel.  Plus de cap, plus de dignité, plus d’unité nationale, les Français étant divisés entre bons et mauvais, au point que la répression fiscale chasse une partie des élites du pays.

La vraie question n’est pas de savoir, comme le pense Eric  Zemmour, comment de nouveaux vilains ont voulu se venger de 1789, mais pourquoi et par quels mécanismes nous avons sombré de 1974 et 2014, au degré d’abjection où se trouve désormais le pays.

La nouvelle théorie de la libération postulait au début des années 70,  que le faible avait toujours raisons contre le fort. Il fallait donc supprimer les structures de domination et empêcher leur « appareil de répression ».

C’est par la Justice que le pourrissement est venu. Elle ne devait plus être « au service de la répression bourgeoise ».

Nous avons eu l’avantage d’entendre une nouvelle race de procureurs et de juges expliquer qu’il fallait favoriser le dominé contre le dominant donc favoriser

-          la femme contre l’homme

-          l’enfant contre les parents

-          l’élève contre le maître

-          le salarié contre le patron,

-          le pauvre contre le riche,

-          le locataire contre le propriétaire

-          le fonctionnaire contre l’Etat

-          etc.

Les lois ? On s’en moque. On est passé de la Justice, juste appréciation de l’application des lois dans des cas d’infractions particulières, au justicialisme, emploi de la force publique contre des réprouvés idéologiques en fonction de leur condition.

La production culturelle a cherché à démontrer que le bourgeois était un simple « salaud au sens sartrien du terme ».

Tous les films des années 70 montrent des bourgeois corrompus qui évitent la sanction de leur faute, manipulent le pouvoir politique et les juges,  ou violent les petites filles.

En même temps des actions provocatrices se multiplient pour « supprimer le respect  dû aux valeurs et aux personnes bourgeoises ». Gramsci avec nous !  Dans l’affaire du paquebot France les syndicats piratent le navire et prennent en otage  les passagers.  Interdiction de sanctionner, même une prise d’otages, si elle est d’origine  syndicale. Rappelons que ce genre de comportement est condamné à la pendaison, cinquante ans plus tôt. Lorsqu’en Moselle, des syndicalistes violent deux touristes et mettent le feu à divers bâtiments, aucune sanction ne suit.  Un tribunal refuse de sanctionner un gréviste qui avait crevé l’œil de son patron pendant une « occupation » d’usine. « Sa colère était légitime ».  L’affaire Lip montre un Fred Lip  ridicule et odieux. Un véritable massacre d’image totalement abusif.  On s’amuse à encenser le vol des montres effectué par Piaget, un syndicaliste sympathique totalement dépassé par l’arrivée de dizaines d’intellectuels de gauche dans les locaux occupés. Le musée automobile des frères Schlumpf est littéralement volé. L’affaire du notaire de Bruay-en-Artois  présente un bourgeois caricatural comme un violeur de petite fille et un assassin. Un notaire !

Il ne faut pas croire que ce mouvement se soit arrêté.  Le film « Intouchables » montre un bourgeois rendu impuissant par sa propre sottise (donc tolérable)  et sauvé par un noir de banlieue, tous les infirmiers blancs étant profondément nuls et ridicules.  Un film sur les bonnes espagnoles montre des patrons bourgeois intolérables qui les laissent croupir dans la m…, l’homme bourgeois mais repentant, étant sauvé par l’amour d’une prolétaire espagnole.  La grève des intermittents et les élucubrations qu’elle a suscitée lors des différents festivals a permis d’entendre comment  les « cultureux conscientisés et subventionnés » voyaient leur rôle : « dénoncer la domination économique bourgeoise et émanciper le peuple de leur emprise ».  « Si tout cela n’est pas politique ! lance Olivier Py. Si le théâtre n’est pas une victoire sur le monde marchand, sur un monde qui ne donne pas la parole aux gens, qui ne sont que des objets qui achètent des objets ! »   (Avignon 2014).  « Ces gens-là » n’ont pas la parole mais doivent payer et vite et beaucoup ! Fournir la corde avec laquelle on va les pendre symboliquement !

Les hauts fonctionnaires créent de leur côté « l’énarchie compassionnelle ». Elle s’appuie sur le mouvement sous-jacent mais l’interprète à sa manière. Le haut fonctionnaire, et lui seul, est détaché des considérations malsaines de l’argent. Lui seul est en charge de l’intérêt général. Il lui revient donc d’arbitrer la société.  On va arbitrer donc tous les conflits  On retrouve la litanie des fausses oppositions :

- femmes contre hommes, jusqu’à l’aboutissement d’une parité  imposée

- pauvres contre riches : jusqu’au financement du non travail à vie

- voleurs contre volés : jusqu’à la non sanction jusqu’à deux ans de prison ferme

- salariés contre entrepreneurs, avec des lois qui finiront par bloquer l’entreprise et l’emploi

- locataires contre propriétaires, avec des lois qui finiront par tuer le marché de la location

- l’immigré contre le national, avec l’affaire Léonarda en point d’orgue

Etc.

L’énarchie compassionnelle permet à une minorité restreinte de hauts fonctionnaires de capter l’Etat et le politique. Naturellement, arbitrer veut dire arroser les tensions d’argent pris au citoyen.  Donc on développe  une fiscalité dévoyée qui finit par être confiscatoire et par faire fuir les entrepreneurs et les familles aisées.

La conjonction d’un mouvement idéologique post-soixante-huitard, de la cupidité d’une classe intellectuelle soucieuse d’argent public et d’une haute administration désireuse de prendre le pouvoir, explique l’évolution constatée. Inutile de remonter à 1789 qui avait vu le triomphe de la bourgeoisie contre la noblesse et le clergé.  Qui seraient donc les nostalgiques du pouvoir perdu ? Le clergé catholique ? Il n’existe presque plus, comme d’ailleurs la noblesse. Alors les bourgeois ? Alors qu’on est justement en pleine réaction anti-bourgeoise. Cela ne tient pas debout.

Un autre élément, extérieur celui-là, provient de la politique extérieure des Etats-Unis, voulue par Roosevelt, animée par Cordell Hull et mise en place par une administration sûre d’elle-même et dominatrice.  L’idée est de casser les puissances européennes. Elles doivent d’abord décoloniser. Puis se fondre dans un ensemble multinational qui privilégiera les régions. C’est le rôle assigné à Jean Monnet.  Il faut casser les anciennes « grandes puissances européennes ».  De même qu’on avait tué l’Autriche-Hongrie, il fallait dissoudre l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni dans un magma dont elles ne se relèveront jamais.

Le piège se referme doucement. Le referendum Ecossais, le mouvement des « Bonnets Rouges », les indépendantismes corse, basque, catalan, la liquidation de la Tchécoslovaquie, l’éclatement de la Yougoslavie, le séparatisme belge, sont renforcés par l’idéologie européiste et l’action de l’Union Européenne qui prétend avoir un rapport direct avec les régions par-dessus les Etats. On aboutit à la Commission actuelle où les grands Etats sont totalement noyés dans la représentation des petits. Le président de la commission et 7 vice-présidents sur 8, sont les mandataires de tout-petits pays sans aucune importance stratégique et capables de rien sur le plan international.  

L’Union Européenne a adopté l’idéologie américaine de liberté absolue des mouvements de marchandises, de personnes et capitaux. Les américains  n’appliquent pas cette idéologie pour eux-mêmes. Mais elle sert leurs intérêts à l’extérieur. Le tarif extérieur commun saute dès le début des années 70. On en est au traité de libre-échange transatlantique, dont les citoyens ne doivent rien savoir tant qu’il n’est pas arrêté.

L’affaire de l’Euro est plus complexe. Contrairement  à l’idée véhiculée par de nombreux commentateurs qui font de l’Euro une création de F. Mitterrand, l’Union Monétaire Européenne remonte à la conférence de La Haye, en 1969, si nous ne nous trompons pas. D’ores et déjà, on appelle dans les milieux européistes à l’unité monétaire. Le projet sera retardé par la rupture des Accords de Bretton-Woods. L’Euro n’est en rien une volonté américaine ou anglo-saxonne. C’est un levier voulu par les européistes qui savent que l’Union monétaire impliquera automatiquement, à plus ou moins long terme, l’union économique et donc politique. Il est clair que l’Euro a privé les pouvoirs nationaux de l’essentiel de leurs prérogatives régaliennes.  Un Etat qui ne contrôle ni son budget ni sa monnaie n’est pas un état mais un croupion.

Sur ce point Zemmour a parfaitement raison.

La conjonction des différents mouvements idéologiques, corporatistes, européistes, a fini par dissoudre toute volonté nationale.

Lorsque M. Hollande prétend « réconcilier » les Français, il commence par insulter différents boucs émissaires et prend à bras le corps le salut :

-          des homosexuels

-          des fusillés de la guerre de 14,

-          des prostituées dont il faut sanctionner le client

-          des délinquants prisonniers maltraités par la prison

-          des fainéants de l’administration libérés de la contrainte  d’une journée de franchise

-          des immigrés

-          des locataires indélicats

-          des roms

-          …

La relance politique de M. Valls vise à masquer de nouvelles hausses fiscales ciblées en s’attaquant directement aux taxis, aux notaires (encore), aux huissiers, aux pharmaciens et autres « salauds de riches ».

L’idée républicaine du « tous ensembles », à proportion de ses moyens, s’est vue abandonnée au profit  de l’idée fascisante  du : « seuls les riches paieront ».  La famille, vue comme une institution bourgeoise résiduelle, est la cible première des mesures de rabot. La famille, base de toute société ...

On aboutit à cette situation qu’une femme seule qui gagne 8.000 euros par mois termine avec 1000 euros disponibles et devra payer à Paris crèches, cantines et activités avec un surcoût lié à sa rémunération avant impôt…On brûle la chandelle fiscale par les deux bouts. Féminismes et socialisme, où est votre victoire ?

Dans le même temps le peuple a été privé du droit de décider lui-même du détail de l’application des droits de l’homme, au profit de la CEDH, constitué majoritairement de juges provenant d’Etats microscopiques, qui n’ont pas craint de juger contraire aux Droits de l’Homme la condamnation d’un quidam qui,  ayant insulté le chef de l’Etat, avait été "sanctionné" par une amende de 70 euros !

Comment s’étonner que la France connaisse un léger problème d’identité quand on demande aux Français qu’ils se repentent :

-          De la colonisation

-          Des guerres nationales

-          De l’esclavagisme

-          De la répression sociale

-          D’avoir été majoritairement catholiques

-          D’avoir été dominés par une classe bourgeoise abusive

-          De leur rejet des immigrés

-          De leur volonté de sanctionner les criminels

-          D’être des « Français de souche »

-          D’être des parents violents

-          Ou des maris tueurs

-          …

Il leur est demandé de ne plus avoir aucune volonté nationale.

Alors la délinquance explose, alors des musulmans exaltés coupent la tête d’un ressortissant français, alors la rue devient un lieu infect pourri de mendicité et de vols à la tire, alors il n’y a plus d’emplois, plus d’usines, plus de croissance, plus de fierté, plus rien.

Oui, on assiste bien au suicide d’une nation.

Mais s’agit-il d’une trahison des élites ?

Ce qu’une idéologie a fait une autre peut le défaire.

La dérive justicialiste  s’est brisée sur le « mur des cons ». Le culte des minorités s’est fracassé sur la défense de la famille,  venue d’un corps social qui considère qu’on ne peut pas trifouiller la millénaire filiation. L’abaissement devant les revendications multi-culturalistes se heurte aux décapitations musulmanes.  L’effacement national dans une Europe du « soft power », c’est-à-dire de l’impuissance essentialiste, révulse car l’action diplomatique traditionnelle des grands Etats n’est pas relayée. L’Union prétendument « européenne » qui laisse faire, sans pouvoir bouger autre chose que des lèvres gercées, les manœuvres de Poutine ou qui subit sans broncher les dictats américains (Fatca, Traité transatlantique etc.), n’a pas besoin d’élites. L’impuissance peut se contenter de tristes incapables, comme hier Mme Ashton ou M. Rompuy, et aujourd’hui deux nouvelles insignifiances, qui feront à nouveau rire le maître du Kremlin, le nouveau calife Musulman ou Obama.   

Le Français se retrouve nu et à découvert dans un monde où il n’a plus de rôle. Dirigé actuellement  par des fonctionnaires et des militants  socialistes pitoyables, des incapables verbeux et intolérants, bouffés par des ambitions misérables et les idéologies sus décrites, il se trouve ruiné et au chômage.  Avec aucune perspective sinon plus d’impôts, plus de chômage, plus de dettes.

Voici la France à nouveau en campagne électorale, avec des journalistes qui expliquent qu’il ne faut pas avoir de programme mais créer une belle image par un bon positionnement com’, des européistes qui expliquent que l’abaissement de la France est tout à fait normal ou qu’il faut créer Europa, des cultureux subventionnés qui expliquent qu’il faut encore et toujours en finir avec le bourgeois, et des fonctionnaires et des salariés sous statuts qui bloqueront toute réforme, crève le pays.

Refaire les élections de 2012 qui furent  les pires qu’on puisse imaginer et augurer malheureusement de la suite sinistre que nous connaissons ?

La vérité est qu’il faut reconstituer une élite et non pas la condamner comme coupable de la crise actuelle.  Il faut à nouveau accepter d’avoir des pouvoirs et de supporter les contraintes de leur exercice, pourvu que ce soit pour le bien général.  Donc qu’il y ait un cadre de responsabilité où ce bien général puisse être piloté.

La question des minorités agissantes n’est rien par rapport au retour d’une masse populaire en position de compétence et d’action.

L’hyper-protection de pseudo-dominés n’est plus la question du jour.  L’énarchie compassionnelle est hors sujet. Le développement d’un secteur public tellement hypertrophié qu’il dépasse désormais en taille le secteur privé puisqu’il s’assure de plus 100% de la valeur ajoutée des entreprises non financières de plus d’une personne, avec un million de fonctionnaires territoriaux recrutés pour pratiquement rien en quelques années, est hors-jeu. Le détournement des ressources nationales au profit d’immigrés ou d’étrangers toujours plus nombreux et souvent inemployables ne peut plus être une cause centrale.

Il faut donc régler deux difficultés cruciales : une faillite démocratique qui touche la France l’Europe et l’ensemble du monde ; une faillite économique qui touche également la France, l’Europe et  le monde.  

En France la question démocratique sera réglée en empêchant la haute fonction publique de coloniser le politique. Nul ne doit être élu dans une assemblée qui fixe son salaire et ses conditions de travail. Nul ne doit être élu plus de deux mandats. Nul ne peut toucher plus d’une seule rémunération publique. Il ne faut plus faire fuir les actifs qui réussissent, redonner du pouvoir aux décideurs, éventuellement en rognant sur les protections déraisonnables accordées abusivement aux salariés et à leurs syndicats et qui sont  vecteurs d’impuissance. Ceci est vrai dans le privé comme dans le public.

En Europe, il faut briser la surreprésentation des petits pays. La Commission doit être composée au prorata des populations et non pas selon la règle du « un pays, un commissaire ».  Les pays sans budgets de défense et sans armée doivent être tenus de financer la sécurité commune sur la base d’une contribution per capita.

De même le collège des juges de la CEDH doit être pourvu au prorata des tailles de pays. Il est intéressant de noter la composition de la présidence et des vice-présidents de cette institution : Président, Luxembourg, vice-président n° 1, Andorre, n°2, Italie, n°3 Lettonie, n°4 Liechtenstein, n°5, Monaco !  Toute ressemblance avec la composition de l’UE ne serait que pure coïncidence ! Evidemment, cela n’a aucune importance de mettre un juge du Syndicat de la magistrature qui joue aux fléchettes sur un « mur de cons » sous la dépendance d’un « juge » du Liechtenstein, nommé par copinage par Hans-Adam II, Prince  fantomatique d’un coin de terre vivant de la fraude fiscale.  Mais on comprend que le Premier Ministre britannique s’étrangle en voyant ce curieux aréopage décider du statut civil des criminels condamnés à des années de prison, en lieu et place du peuple britannique.  

A quel titre le microscopique Luxembourg préside-t-il la Commission et le CEDH ? En quoi un représentant du Liechtenstein est-il qualifié à imposer ses vues personnelles alors qu’il ne représente absolument rien, (pour le coup rien du tout), à des peuples de plusieurs dizaines de millions d’habitants ?

Qu’est-ce que l’on veut, à la fin : que la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni soient représentés par leurs régions principales dans une Europe à 100 membres ? Alors la Corse, la Bretagne, la Savoie, le Pays de Galles, la Bavière, la Sicile  etc. auraient un commissaire à Bruxelles et un juge à la CEDH ? Chaque représentant prendrait à son tour la « présidence de l’Union » ?

Le Royaume-Uni et la France, démembrés, n’aurait plus aucune armée possible, plus aucun poids diplomatique, plus rien d’états souverains mobilisant des élites.

Tout cela est risible. Et rendrait encore plus  l’Europe inexistante et impuissante. Atomisée façon puzzle.

Il faut réformer profondément les institutions Européennes. L’idée de Roosevelt d’édenter l’Europe en noyant les grandes nations dans une flopée de petites ne doit pas être conservée.

Dans la zone Euro, il ne faut plus admettre qu’on fonctionne sur la base de deux « normes » sans aucun instrument de pilotage et sans pilote. Nous appelons de nos vœux un « chancelier de la zone Euro », appuyé sur des instances de contrôle démocratique spécifiques.

Dans le monde, on ne peut plus admettre l’organisation monétaire actuelle. Les Etats doivent redevenir responsables vis-à-vis des autres de l’équilibre de leurs balances extérieures. Donc avoir des cadres compétents et responsables.

En un mot il faut des élites, les plus compétentes possibles. Oui des ELITES, des vraies ! Avec des pouvoirs. Les élites, qu’elles soient militaires, sportives, artistiques, médicales, scientifiques, administratives ou civiles,  sont faites pour progres

Le blog du cercle des économistes e-toile

Le cercle des économistes regroupés dans E-TOILE autour de Didier Dufau, Economiste en Chef,   aborde des questions largement tabous dans les media français et internationaux soit du fait de leur complexité apparente, soit  parce que l'esprit du temps interdit qu'on en discute a fond. Visions critiques sur les changes flottants,  explications  sur le retard français,   analyses de la langueur de l'Europe,  réalités de la mondialisation,  les économistes d'E-Toile, contrairement aux medias français, ne refusent aucun débat. Ils prennent le risque d'annoncer des évolutions tres a l'avance et éclairent l'actualité avec une force de perception remarquable.

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