Mixité, Parité, Gratuité : attention danger !

Chaque époque a ses fantaisies idéologiques. Jusqu'à récemment, les mots sacrés se terminaient en "isme" : socialisme, communiste, maoïsme, trotskisme, polpotisme, castrisme, chavisme, fascisme, national-socialisme. Il ne reste plus guère qu'islamisme pour qualifier une idéologie mobilisant sur la haine de l'autre et le sentiment, pour les adeptes, d'être dans le camp du bien et justifié de faire du tort à l'humanité toute entière.

Foin de cette brutalité ! Nous entrons dans l'ère du terrorisme doux. Il s'agit toujours d'obtenir quelque chose "des autres" vus comme des malsains attardés, mais Big Brother connait les manières. La terminaison en "té" était bienvenue.  Mixité, parité et gratuité sont devenus des éléments constitutifs d'un bien collectif irréprochable et qu'il serait malvenu de contester.

Malgré le culte révérencieux réservé à ces trois idoles, considérées comme sacrées, fondatrices du "vivre ensemble" et porteuses d'un devoir d'applaudissement presque mécanique, il faut rappeler que ces concepts sont extrêmement dangereux pour la démocratie et surtout l'économie qui nous préoccupe ici.

Les mots sont en eux-mêmes dangereux parce qu'ils sont détournés de leur vrai sens.  

Il n'y a pas de gratuité mais un paiement par la collectivité, ce qui est tout de même assez différent.

La parité est synonyme d'égalité (parus veut dire égal en latin). L'arithmétique divise les nombres entre pairs (divisibles par 2)  et impairs. L'économie dispose que la parité est le rapport de changes de deux devises. Les philosophes classiques affirmaient : "il n'y a aucune parité entre les hommes". Les critères de parité sont tellement nombreux qu'installer une parité générale multi-critères n'auraient aucun sens. Parité de genre, parité de race, parité de religion, parité de taille, parité de fortune, parité de nationalité, … On peut créer des milliers de binômes : Français et étranger, blanc et non blanc, pauvre et riche, homme et femme, etc.

La seule institution qui était fondée sur une parité obligatoire était le mariage qui imposait que le couple fut formé d'un homme et d'une femme. Cette parité a été détruite. Va-t-on parler d'un mariage binomial pour restaurer les anciennes règles ? Cette contradiction est un mauvais signe.

On a créé de toute pièce un concept de parité vue comme une égalité de résultat et non pas de droit entre homme et femme. Toujours ce vieux conflit entre "droit de" et "droit à" ! On a remplacé l'élu par le duo d'élus pour imposer une représentation mathématiquement égale dans les assemblées départementales. La femme et l'homme n'était plus simplement égaux en droit de se présenter mais en droit de revendiquer d'être en nombre égal dans les assemblées sans que l'électeur puisse intervenir dans ce choix. Certains veulent pousser la chose dans les régionales, les législatives, les européennes. Une élection n'aurait de valeur que si le résultat était la parité absolue de représentation des deux sexes. Là encore, pourquoi pas l'égalité mathématique dans la représentation des races, des couleurs de peau, des religions, des conditions sociales ? L'élection ne devient plus un choix politique mais une imagerie à plusieurs dimensions.

La mixité veut dire en latin mélange. En dehors de la salade mixte, le mot signifiait généralement qu'hommes et femmes n'étaient pas séparés dans certaines occasions de vie. L'école mixe, le sauna mixte, la gymnastique mixte, les camps de naturisme mixtes, telles étaient les expressions qui avaient du sens. Les nombres mixtes en arithmétique sont formés d'entiers et de fractions. Les mariages mixtes ne signifiaient pas qu'on mariait un homme et une femme, mais des conjoints ayant des religions différentes. Bref on emploie aujourd'hui le mot mixité dans un sens très différent : l'obligation pour les favorisés et les défavorisés de partager le même lieu de vie, les premiers payant  aux seconds le droit à l'égalité d'appartement, à l'égalité d'immeubles, à l'égalité de rue, à l'égalité de quartier et à l'égalité de ville.

Dans l'ancien régime, disons avant 1968, la société organisait des distinctions. L'homme et la femme avaient des rôles différents dans la société et dans le ménage. L'idée était qu'il fallait protéger l'enfant en assurant la protection familiale. On séparait les adolescents des adolescentes dans les institutions d'enseignement pour des raisons qui paraissaient évidentes : le redoutable effet sur les études  de l'effervescence sexuelle de ces années là et la dissipation qu'elle stimule. Le national n'était pas l'étranger. Le bourgeois n'était pas le prolétaire. L'homme bien habillé ne se mélangeait pas au vulgaire. Il y avait des escaliers de service pour éviter de mélanger les torchons et les serviettes. Les beaux quartiers marquaient une distinction, et l'hôtel particulier faisait la nique à l'appartement.

On a voulu culpabiliser (bientôt criminaliser ?) ces distinctions. Tout le monde il est beau, il est gentil, mixte et pair. La société n'a rien à dire aux individus, mais l'Etat si. Et les individus sont priés d'être conformes aux nouveaux dogmes.

La femme n'a pas de sentiment maternel !  Cette idée imposée par le mâle dominant à été "déconstruite". A lui de "torcher les gosses" et d'assister aux accouchements, avec la honte en plus de ne pas avoir à supporter les douleurs et les dangers de l'accouchement. Culpabilité quand tu nous tiens. Homme tu ne seras pas une femme comme les autres mais la femme doit être un homme comme les autres.  

Assez spontanément, les chinois qui émigrent tendent à se regrouper dans des quartiers où ils retrouvent des congénères. Ce fut vrai partout aux Etats Unis ou à Paris aujourd'hui. Personne n'y voyait mal. Juste un peu d'exotisme. Le quartier du sentier à Paris rassemblait les familles juives en grand nombre, sans que personne n'y trouve à redire. Les Bretons s'installaient à Montparnasse et ouvraient des crêperies. Pourquoi pas ? La mixité des origines nationales, provinciales ou raciales n'étaient pas un objectif. Le marais aujourd'hui concentre la gens homosexuelle sans qu'on y trouve à redire. Le quartier latin attirait les professeurs. La bohème aimait Montparnasse et Montmartre.

La mixité sociale du passé, souvent allégué comme un retour au paradis perdu, est un mythe total. Il y avait à Paris le plus souvent trois cours. La partie sur rue était considérée comme la seule digne et elle avait son étage noble. On ne se mélangeait pas avec la seconde cour et encore moins avec la troisième. A l'intérieur même des parties bourgeoises on séparait les escaliers pour justement rappeler chacun aux nécessaires distinctions. Et on mettait "abonné au gaz" sur sa carte de visite  et même à l'entrée noble de l'immeuble quand on logeait sur la rue. Les autres étaient à la lampe à huile ou à la chandelle.

C'était vrai à Paris et encore plus en province. Il aura fallu la guerre de 14 pour que l'avoué de Beaune consentit à serrer la main du fils du tonnelier qui travaillait dans son arrière cour. Il est vrai qu'il était alité dans la même chambre d'hôpital que son fils, blessés l'un et l'autre dès les premiers jours de la guerre. Ce fut vécu comme un évènement inouï par tous les présents. Et ne résista pas à la fin des hostilités.

A la campagne c'était bien pire (tout est toujours bien pire à la campagne !).  L'ouvrier agricole couchait dans le foin dans la grange et se lavait au puits (quand la patronne était exigeante). Et on ne cherchait pas la parité et la mixité dans le foin que dans des cas particuliers sur lesquels nous ne nous étendrons pas.

Aujourd'hui on a voulu évincer ces attitudes qui ne sont ni "cool" ni conformes à l'égalité et la fraternité inscrites sur nos frontons.

On veut donc régenter les mœurs, comme l'Eglise naguère. Et forcer les natures. Quand on viole les réactions intimes des gens, les effets pervers suivent toujours.

Nous avons déjà ici dénoncé les danger de la fausse gratuité. Elle se traduit TOUJOURS par la mise sous tutelle des producteurs, la surveillance des consommateurs et la ruine générale. La gratuité du pain castriste était un merveilleux exemple. Le pain gratuit fut immédiatement donné aux cochons. L'état se trouva rapidement dans l'impossibilité de subventionner le gâchis. On fusilla quelques paysans qui "cachaient les grains". On surveilla et rationna la consommation de pain. Finalement le système fut heureusement abandonné. Toute l'histoire soviétique est nourrie d'histoires comme cela. Le système n'arrivera jamais à nourrir sa population.  

Notre système de sécurité sociale est ce qui se rapproche le plus d'un système soviétique. Il devient impossible de se soigner dans certains coins de France. Les délais pour avoir un rendez-vous ou pour fixer une opération deviennent déments. On recrute des "producteurs" étrangers à bas coûts en espérant réduire les déficits. On commence à être coercitifs vis-à-vis des malades. Et le système est ruineux et ruiné. 

On veut assurer la quasi gratuité de la "culture". La recette  payée devient ridicule par rapport aux coûts engagés. Le système devient ruineux pour tout le monde. Nous n'avons plus d'artistes mais des intermittents du spectacle, plus de peintres mais des subventionnés des Frac, plus de créateurs, mais des chercheurs musicaux qui ne trouvent pas grand chose. Gratuité implique bureaucratisation, fausses gloires et vrais impôts.  

La ruine financière n'est pas le seul effet pervers de cette volonté de rendre les gens bons et conformes.

On constate aussi une perte de sens. La parité implique un choix quantitatif là où le qualitatif règne en maître. Il n'y a qu'un chef. Un binôme paritaire de direction construit sur une base sexuelle n'a aucun sens dans la théorie des organisations. Pas plus que n'aurait un oukase exigeant une parité sur la race, la religion  et la couleur de peau. On voit bien que si on croise les critères de parité alors le système devient inextricable. Comment imposer une parité homme/femme, blanc/non blanc, Catholique/Non catholique, dans un conseil d'administration ?

Et surtout pourquoi ? Certains institutions doivent être représentatives, certes, mais la plupart ont un rôle opérationnel. On ne voit pas pourquoi le genre, la race, la couleur de peau ou la religion auraient la moindre pertinence.  

Reste la fraternité ! Croire que financer à très grands frais des logements pour les immigrés pauvres dans les quartiers les plus huppés des villes  entraîne la fraternité est une de ces idioties qui laissent toujours pantois. Le voisin qui, à force de travail et réussite, a réussi à y loger au prix d'impositions meurtrières est-il ébahi de bonheur fraternel quand il voit débarquer sur ses impôts une population allogène qui représente pour lui une régression vers les pires moments du XIXème siècle ?  Le Kosovar ruiné par le régime pourri et violent qui règne là-bas attend-il vraiment d'être logé rue du Dragon ?  Symbole et provocation ne sont pas des solutions.

Lorsque la Ville de Paris a décidé de faire cohabiter sur le même palier le clochard irrécupérable à 4 Euros le m2 par mois  et la jeune secrétaire à 24 Euros, il a rendu folle la secrétaire sans rien changer de la condition du clodo qui jette ses poubelles par la fenêtre et vomit dans l'escalier. Sans parler des odeurs comme disait Chirac. Croire que la fraternité va naître de l'insertion des Anneaux de Bicêtre au sein des quartiers bobos ou du triangle d'or parisien est parfaitement grotesque. On sait qu'il s'agit à Paris simplement de créer une "majorité sociologique" pour le PS. Tout cela a un prix. Les nouveaux programmes sont grevés du coût du pourcentage de logement social imposé. Les acheteurs subissent une double peine : un mauvais voisinage et des frais supplémentaires.

Les Français qui ne voulaient pas vivre dans des banlieues devenues dangereuses et peuplées de populations sans rapport avec la population d'origine est partie dans le périurbain. Dans tous les systèmes politiques violents, les gens votent avec leurs pieds. Les Juifs de Sarcelles, harcelés par les arabes nouvellement installés et devenus majoritaires fuient, parfois jusqu'en Israël.

Croire qu'en mettant les contraires dans une même bassine tout le monde va devenir libre, égal et fraternel est, au mieux, une fantaisie.

La gratuité devient rapidement ruineuse, la parité oiseuse et la mixité haineuse. Mieux vaut la patience et la prudence sociale et économique que des règlementations nourries de force et de rage.  Les plafonds de verre ne se soulèvent pas par la violence politique et règlementaire. Quand on les brusque ce ne sont pas eux qui cassent.

Les postes de direction doivent être dotés des meilleurs dirigeants possibles. Le sexe, les origines, la race ou les religions n'ont rien à faire dans ce choix. Les postes politiques doivent refléter l'opinion des citoyens. On choisit des personnes en lesquelles on a une (relative) confiance. Le sexe, la race, la religion peuvent entrer en jeu sur une base individuelle. Mais pas collective et encore moins coercitive.

Croit-on qu'une entreprise serait mieux gérée parce que la loi imposerait qu'on vote pour une équipe binomiale homme-femme ? Et quel serait le coût à moyen terme si on le faisait ?

Là où la compétence (c'est-à-dire la capacité de réussir et de gagner) est indispensable, la décision ne doit pas être perturbée par des considérations accessoires et sans pertinence.  

Là où des coûts sont engagés, il faut rapprocher le plus possible le payeur et le bénéficiaire. Sinon le bénéficiaire qui ne paie pas ruine celui qui paie et/ou le producteur, et le système s'effondre de lui-même.

Gratuité, parité, mixité,  signifient en fait : paiement par les autres, égalité mathématique forcée et mélange obligatoire, le tout imposé par l'Etat sur la base de son monopole de la violence. Le fait d'avoir mis en avant un vocabulaire obscur ou trompeur, détourné de son usage, montre bien que les promoteurs de ces idées ne jouent pas franc jeu. Ces trois objectifs ne sont l'avenir ni de la démocratie ni d'une économie efficace et prospère.

Roustes électorales et fiscalité

Une des dimensions toujours "oubliées" par les commentateurs lors des déroutes électorales est le rôle du ressentiment fiscal. Le "politiquement correct" interdit ce genre d'analyses. L'impôt, en France, c'est sacré. Evoquer la responsabilité de l'impôt dans les réactions des Français serait leur faire injure. Alors on tricote des explications plus ou moins fumeuses pour éviter les évidences qui fâchent.

Cela fait des années maintenant que nous expliquons que la montée du FN est entièrement due au ressentiment fiscal. Il nait avec la création de l'IGF, le prédécesseur de l'ISF. Il prospère aujourd'hui sur les taux confiscatoires mis en place par F. Hollande. On dira: le chômage a poussé la fuite de l'électorat populaire vers le FN et "l'invasion musulmane" n'a pas arrangé les choses. La poussée du FN dans les départements en difficulté économique ou soumis à des substitutions de populations est évidente. L'analyse fine des cantons montre une réalité moins systématique. Le FN gagne le canton du Médoc où le nombre d'immigrés n'est pas particulièrement élevé et la crise peu marquée par rapport à d'autres cantons en reconversion.

Le passage à l'acte du vote en faveur du FN suppose qu'on brave un interdit. Il faut une grande force de ressentiment pour le motiver. Cette force est alimentée par la spoliation fiscale. Les niveaux d'imposition actuels peuvent être assimilés à un vol pur et simple des citoyens par la puissance publique. L'électeur a voulu donner une rouste au voleur.

La surprenante défaite de Giscard en 1981 s'explique principalement par le ressentiment devant un septennat qui aura été fiscal de bout en bout, avec la généralisation de la TVA et la fin des "forfaits" protecteurs et l'impôt sur les plus-values. La déroute socialiste de Bérégovoy s'explique également largement par le ressentiment fiscal. Celle de Juppé est due en quasi-totalité à l'hystérie fiscale qui l'avait saisi , allant jusqu'à lui faire sauter le plafonnement de l'ISF. Pour la première fois, des citoyens étaient privés de la totalité de leur revenu par l'impôt. Fabius sait très bien qu'il a souffert à la fin de son mandat de premier ministre d'un accès de rejet fiscal qui le conduira à réclamer une baisse fiscale à Jospin qui, sous l'influence de DSK, avait continué le matraquage engagé par Juppé. Trop peu, trop tard.  

L'échec de Sarkozy s'explique très largement par son incapacité à convertir l'ISF en impôts sur le revenu en début de mandat et par les hausses d'impôts continuelles des deux dernières années de son quinquennat.

La névrose fiscale française est la base des déroutes systématiques des gouvernements en place depuis les années 1970.

Le gouvernement actuel essaie de contenir la dépense publique. Mais il ne veut pas restructurer le champ de l'action de l'Etat, ni mettre fin aux politiques de gratuité incontrôlables dans des secteurs entiers comme la Santé ou la Culture. Il pensait qu'en évitant de s'attaquer trop à son cœur de cible électoral, il résisterait mieux. L'idée hollandaise de leur prendre un peu pour donner un minimum aux entreprises, lessivées par la fiscalité, est vécue comme une raclée fiscale imméritée. Les fonctionnaires voudraient qu'on cesse de les ruiner et qu'on cesse de ruiner les entreprises, les deux choses en même temps. Paradoxe ? Pas nécessairement. Faire comprendre à ce groupe massif (près de 10 millions de ménages sont accrochés à la dépense publique en France, hors retraite) comment on peut sauver leur prospérité alors qu'on reconfigure les missions de l'Etat pour baisser la fiscalité sera un des défis les plus difficiles pour la droite. Il a été la roche tarpéienne du PS, alors même que la reconfiguration de l'Etat n'a même pas été essayée.

Benoît Hamon, militant insignifiant et puceron politique qui se croit digne d'être président de la république (beaucoup au PS se disent que "si Hollande l'a été  pourquoi pas moi !" ), croit que le PS s'en sortira en augmentant encore massivement les impôts sur les riches et en alignant les cadeaux électoraux aux pauvres. Il veut reprendre la stratégie qu'Hollande a tenté en deux phases : la phase initiale où l'on frappe "les riches", puis la phase des cadeaux électoraux aux clientèles. Il a échoué parce qu'une réponse uniquement fiscale aux exigences de désendettement de l'Europe, alors que la France avait déjà trop d'impôts, a bloqué l'activité économique. La phase des cadeaux ne peut plus s'enclencher sauf à tuer le malade. Hollande attend le Grouchy de la croissance tirée par l'extérieur, pour retrouver un peu d'oxygène électoral.  Se lancer dans les deux ans à venir dans une surenchère fiscale destructrice en écartelant un peu plus la France entre clientèles et pigeons à plumer serait aussi suicidaire pour le pays que pour le PS. Hollande attendra la campagne électorale pour faire des annonces de ce type pour ne pas avoir à en affronter les conséquences avant les élections. Elles bloqueraient tout espoir de participer si faiblement que ce soit à la possible reprise et le priverait de sa tactique : transférer la responsabilité du chômage sur les entreprises.

Bien sûr le ressentiment fiscal n'est pas le seul moteur des déroutes électorales. Mais l'ignorer totalement comme le font les commentateurs et les politiques (de moins en moins à droite) est une des sottises de notre temps. Le long moment du "vive l'impôt" est passé en France.

Nous avons écrit que l'année 2015 serait un balancier permanent entre espoir de reprise et ressentiment.

Nous avons eu le ressentiment musulman. Nous vivons le ressentiment fiscal.

Gageons que l'on va maintenant nous bassiner avec l'espoir de la reprise.

Faut-il le leur dire en vers ?

Ce 21 mars 2015 est la journée mondiale de la poésie. Ils ne veulent pas comprendre en prose. Présentons en alexandrins. La poésie n'est pas faite pour le sentiment mais la compréhension et la persuasion, avant l'action.

 

 

L’Euro vacille un peu. Certains le voient mort-né.  

La révolte vous plait, peuples abandonnés

Aux caprices bancaires, aux produits frelatés,

Aux Etats démagogues jusqu’au cou endettés.

Pourquoi doit-on garder un ouvrage imparfait,

Qui gonfle le chômage, cet immense forfait ?

Les pères de l’Euro, ont-ils voulu cela ?

Non ! Disent-ils. Jamais. La paix nous appela.

Deux guerres abominables  acharnées à détruire,

Laissèrent à la fin une Europe à construire.

L’unification passait par  la monnaie.

L’Euro est nécessaire, comme l’a dit Monnet.

Pourquoi  avoir conçu cette étrange machine

Qui étouffe les hommes et leur brise l’échine ?

Jamais ils n’ont voulu un Euro orphelin !

Une monnaie se pilote. Il n’est pas très malin

De croire qu’il suffit pour la faire régner,

De règles ridicules si faciles à renier.

En mettant la charrue sur le devant des bœufs

Elles furent piétinée, faisons ici l’aveu.  

Avions-nous le choix ? Il fallait avancer.

L’Europe était bloquée. Il fallait la pousser.

Il faut couper les roses quand elles ont des épines

Nous n’étions pas guidés par l’esprit de rapines.

Nous savions les risques.  Mais aussi notre force,

Nos vouloirs, nos avoirs qu’il fallait qu’on renforce.

Lancer le mouvement, éviter le blocage,

N’impliquait nullement  l’économique outrage

Un système bancal peut-être corrigé.

 Doit-on dès le départ,  l’absolu exiger ?

Faut-il charger l’Euro des défauts politiques

Qui créèrent des dettes de façon endémique ?

Ce n’est pas en Europe que la crise naquit,

De bulles financières et de biens mal acquis.

Pour armer le dollar, on fit flotter les changes

La spéculation supplanta  les échanges.

 D’immenses déficits, et de gras excédents

Provoquèrent aussitôt d’énormes accidents. 

Artificielles bulles, finances faisandées,

Laissèrent indifférent un FMI guindé.

Se gonfla bientôt une énorme baudruche

Qui explosa soudain au centre de la ruche.

Il fallut en urgence l’Euro rapetasser.

La Grèce avait menti et follement dépensé.

Les pertes étaient partout. Surtout  chez les Français.

Ils crurent se sauver en votant pour Hollande.

Le pays aussitôt redonna de la bande.

Le malin annonça : « la crise est surmontée ».

Le chômage explosa. Nous fûmes   surendettés.

On fit de quelques sots un faux  gouvernement

Qui jura d’aggraver tous les prélèvements.

Il le fit sans vergogne, pour ruiner le bourgeois.

Dressant des piloris, insultant dans la joie,

Acteurs reconnus et chefs d’entreprises.

Il fallut supporter l’ivresse de la prise.

On crut bon d’accorder aux futurs chômeurs

De quoi se soulager de leur forte rancœur.

Rien ne fut réformé. On laissa tout filer.

On régla des ministres le triste défilé.

Ayrault sombra. Valls suivit. Les déficits aussi.

On cria aussitôt : « social-démocratie » !

La France encalminée n’en fut guère éblouie.

Des mots empoisonnés, elle protégeait son ouïe

Le président sombra dans un profond mépris

Quand avec sa maîtresse il fut,  au lit, surpris.

Il fallut un grand crime pour qu’enfin, un instant,

Le peuple de réveille, se montre en résistant,

Et fasse d’un ridicule enfin un président,

Et non le ricaneur qui parlait des sans dents. 

Les Grecs avaient menti pour rejoindre une zone

Qui n’était pas trop faite pour aider les Evzones.

Ils s’étaient gobergés au mépris des traités.

Ils se virent assez vite plus que surendettés.

Et voilà qu’ils votaient  pour de vrais démagos

Qui voyaient en Merkel  un énorme magot.

On découvre à nouveau que des Etats épars

Ne peuvent partager  sans de solides espars

Une monnaie commune, des dettes entrelacées.

Une banque centrale, cela n’est pas assez,

Moins encore un traité et des  règles de droit.

Une monnaie se pilote. Nous l’avons dit je crois.

Il faut un Chancelier,  et tous les instruments

Qui parent  au jour le jour,  les risques, les tourments,

Qui naissent au dehors ou frappent du dedans.

Soyons organisés  sans être outrecuidants

Vis-à-vis de pays  qui aiment depuis longtemps

La vie démocratique et qu’on prenne le temps

D’informer les esprits, de respecter les âmes

Sans chercher le secours de  manœuvres infâmes.

Bien sûr, on peut encore l’Euro abandonner,

A tous les démagogues,  notre Europe donner. 

Et remettre à jamais les chances de l’Union

Jetée au grand fossé, pelée comme un ognon.

L’Euro avait besoin d’une France exemplaire,

D’un nœud  franco allemand devenu statutaire,

Revendiquant du monde des changes pacifiés

Et des pays du sud des comptes à qui se fier.

La France déclassée, comptant sur Syrisa,

Pour ruiner la rigueur. Vraiment est-ce que c’est çà

Qu’un président normal doit offrir aux Français ?

Est-ce bien la rigueur que l’on doit dénoncer ?

Un pays malheureux  de tant d’incohérence,

Et qui voit en Hollande une triste malchance 

Doute de l’avenir  entre chaos social,

Impôts, assassinats, échec commercial.

Tous les Européens s’enferment dans la peur.

Dans les tréfonds bouillonnent des zestes de fureur.

Pour les  esprits chagrins changer devient détruire.

Alors qu’il faudrait  achever  de construire.

L’Euro est en danger. Faut-il fêter la mort,

D’une idée généreuse  mais qui a de grands torts ?

« Le savoir à la fin dissipant l’ignorance

Fit voir  de ce projet  la dévote imprudence. »

Les mots de Bossuet,  serviront de linceul,

Il sait comment parler au plus près d’un cercueil.

Podemos,  Syrisa, ce sont eux les dévots

Qui parlent aux citoyens, comme on traite des veaux.

Le savoir, en monnaie, n’est pas trop établi.

Il se forme en marchant et non à l’établi.

La voie la plus facile est trop souvent indigne.

L’échec en bout du compte en est souvent le signe.

Innovons, progressons, sur la ligne de faîte.

Un Euro bien géré  jamais ne sera fête.

Produire est la richesse et non pas la monnaie.

Décroitre n’est pas  là où il faut nous mener.

Que la France, un jour,  se donne le projet

De ne plus cultiver  le plaisir des rejets,

Des haines débordantes,  de la cupidité,

En espérant de l’autre  ses propres satiétés.

Socialisme fat, frontistes encouragés

Sont la mort d’un pays,  par le fisc égorgé.

De ces tristes sottises, éloignons-nous sans trêve.

Ne croyons pas non plus à la force des grèves.

Intelligence extrême et énergie féroce

Sont le seul moyen de doper le négoce

Qui nous fera sortir  des sinistres impasses

Où un peuple détruit  se dissout et trépasse.

La France doit tenir  et son rang et son rôle.

Il faut un président. Pas seulement un drôle.

Redonnons aux Français  toutes les libertés

Qui font qu’on entreprend. C’est la propriété

Garantie  par l’Etat, qui fait que l’on prospère.

C’est le libre contrat   qui fait que l’on espère,

Monnayer ses talents, son cerveau  et ses mains.

Non l’impôt ou la dette, vecteurs de lendemains

Qui déchantent toujours. Des voisins l’assiette

Parait toujours garnie.  L’Etat goulu l’émiette

Au profit de personne.  Voler le possédant

Suppose qu’il existe.  Egaux entre sans dents

Comme les soviétiques,  tel serait l’accident

Qui ruinerait la France  et ferait des Français

Un peuple enfin soumis,  abattu, défoncé

Sans aucune importance, avili et moqué,

Proie enfin désarmée de sinistres roquets.

Nous devons  à la fin  devenir exemplaires

Et aux règles voulues par les traités  complaire.

Notre passé oblige.  Et aussi le futur.  

En redressant nos comptes,  en réglant nos factures.

En cessant de laisser  à nos petits enfants

Le souci de payer un Etat éléphant,

D’excessives retraites,  des soins extravagants,

Des  créances abusives que l’on croit élégant

De payer sans limite, à quiconque présente

Une gamelle à remplir,  une dette indécente,

Dont aucun résident  que l’on compte en la France

N’a jamais ni voulu ni connu l’existence.

Ce n’est pas en criant : « vive la république ! »

Ni en intoxiquant  les medias publiques,

De théories morbides  accusant les Français

Tous les jours accusés, tous les jours dénoncés,

D’être les plus hostiles, aux plus pauvres des Roms,

Aux autres étrangers, à la Mecque et à Rome.

« Vénère le sang noir, dont tu fis des esclaves,

Même s’il  t’injurie au sein de ton enclave. » .

« Vénère enfin l’Arabe,  par toi colonisé.

Même s’il t’assassine et veut t’islamiser ».

Tu te croyais chez toi et avoir quelques droits,

A choisir tes voisins et  mêmes les endroits

Où tu  souhaites vivre sans jamais t’exciter

A l’idée de subir l’étrange  « mixité »

Qu’un Valls  halluciné prétend  nous imposer

Contre la volonté, de tous ceux des Français

Qui ont fui la banlieue pour un périurbain

Vierge de délinquance,  et loin des  maghrébins,

Qui saignent les moutons pour fêter un  prophète

Dont ils veulent cacher et les traits et la tête.

« Français tu es un « beauf », un vrai antisémite,

Complice des nazis,  un tueur d’annamites,

Qui a tué sans vergogne, les arabes rétifs,

Révoltés, insurgés dans les rues de Sétif.

Ces fautes impardonnables  te condamnent à jamais ».

Veux-tu vraiment céder, à l’éternelle armée

De tous les quémandeurs  qui au nom de leur vice,

Veulent mettre ton argent à leur seul service.

Un instant on a cru, dimanche en janvier

Que la France éternelle n’avait plus à envier

Les nations solides qui savent imposer

Ce qu’ils sont aux entrants,  et peuvent maitriser

La pression de ceux  qui abusent de l’Etat

Pour  imposer leur loi, leurs abus, leur état.

A tous ceux qui travaillent et font  continument

Des efforts  très nombreux  pour que normalement,

La vie qu’ils se construisent, au bout de leur travail

En dépit des impôts  et des lâches  trouvailles

Qu’un Etat excessif,  gras et ventripotent

Croit devoir imposer pour se voir important,

Il faut maintenant dire : C’est assez ! C’est assez !

Les chaînes qui vous lient, peuvent être cassées.

Ce président minable dont la désinvolture

Mène la République vers des aventures

N’en a plus pour longtemps.  On saura le chasser.

Il faut encore deux ans le laisser jacasser.

Mais il faut travailler à construire un futur

A donner à la France  sa place et sa stature.  

Le monde est abîmé ; l’Europe encalminée.

Tout pourra se changer si la France renait.

C’est à elle de montrer, qu’on peut par la vertu

Réduire  le chômage,  les dettes qui non tuent,

Ressouder les Etats  d’une Europe éclatée

Autour d’une croissance  qu’elle devra mériter

Et convaincre à la fin,  que les changes flottants

Créent partout des dommages qui nuisent tout le temps,

Aux Etats, au commerce,  aux hommes d’entreprises

Et génèrent des dettes  qui mettent sous emprise

Mondialisation, coopération

Liberté confiante et association.

Le drame est dans les hommes qui mènent les partis,

Qui ne croient qu’aux postures, qu’à séduire les petits

En comptant sur la com’,  ou la démagogie,

Ou les sinistres lois d’une idéologie.

Français, par millions, vous avez su marcher,

Quand votre liberté se voyait arrachée

Par les balles insanes  d’infâmes assassins.

Vous devez aujourd’hui trouver en votre sein

La même énergie, la même indignation,

Pour que vive à nouveau votre fière nation.

Aux armes, citoyens ! Il faut que nous marchions.

Nos armes sont des idées,  bientôt les actions,

Qu’un peuple éminent se doit de proposer

Discuter, travailler mais aussi d’imposer.

 

Didier Dufau

Le bilan économique de 2014 s'affine

A l'automne 2013, après un an et demi de délire tous azimuts, de campagnes d'insultes menées de l'Elysée,  de hausses d'impôts délirantes, de mesures coercitives contre "la bourgeoisie honnie" et les vilains entrepreneurs, renards en liberté dans le poulailler socialiste, la politique socialisante de M. Hollande s'était fracassée sur la révolte des "bonnets rouges".  Et, toute honte bue,  il avait fallu rebrousser chemin. Le changement de politique fut annoncé lors des vœux le 31 décembre 2013 et concrétisé lors d'une conférence de presse psychédélique où un président surpris au lit avec une starlette et qui avait du "virer la légitime pas si légitime" hors du palais présidentiel,  sous anesthésique, relooké de frais avec une teinture noir corbeau et des lunettes de notaire , avait expliqué qu'il brisait les tabous socialistes pour se lancer dans une "politique de l'offre" basée sur l'accroissement de la fiscalité des ménages aisés au profit de la trésorerie des entreprises.

Un an plus tard, où en est-on ? Les chiffres sortent les uns après les autres.

Le taux de chômage dépasse les 10% (10.4% selon les derniers chiffres de l'Insee, un record), avec près de 200.000 chômeurs supplémentaires.  Alors que les pays les mieux gérés sont redescendus autour de 5%.

Les déficits publics n'ont pas été réduits et au contraire se sont aggravés avec un taux supérieur à 4% (alors qu'il fallait redescendre à 3% en …2013). L'Allemagne présente des excédents.

La dette atteint les 2.000 milliards d'euros, et les des dépenses publiques 1.000 milliards d'Euros environ,  alors que la valeur ajoutée des entreprises de plus de 1 personne du secteur non financier peine à dépasser 1.200 milliards.

Les prélèvements cumulés sur le pays atteignent 90 milliards supplémentaires en cumulés depuis l'arrivée des socialistes au pouvoir. L'Etat emprunte à peu près cette somme chaque année. Les Français sont donc punis fiscalement ici et maintenant. De plus  on aggrave la pression sur les générations futures.

L'immobilier a sombré dans la crise et la construction neuve est à son plus bas depuis des décennies grâce à des lois imbéciles (Pinel et Duflot).

Le revenu par tête a de nouveau baissé.  

Le nombre de résidents gagnant moins de 777 euros par mois a encore augmenté.

Qu'a donc fait cette présidence depuis 18 mois ? Rien, sinon des bavardages , de la comm'et des opérations politiciennes.

On a changé le gouvernement. M. Valls a remplacé l'insignifiant M. Ayrault qui n'aura laissé aucune trace.  M. Valls, minoritaire dans son parti, est en recherche perpétuelle d'une légitimité qu'il tente de conforter par des éclats politiciens et des mouvements de menton. On assiste donc peu après la formation de son premier gouvernement à une première crise qui voit l'exclusion de trois ministres frondeurs. Sans majorité certaine depuis qu'il a perdu l'appui des communistes et de l'extrême gauche, puis des écologistes, puis des frondeurs de son propres parti, il en vient à utiliser le 49.3 honni pour faire passer une loi sans importance mais censée marquer la nouvelle orientation sociale libérale du gouvernement.

Tout le monde a pu voir que cette loi dite "Macron" était d'une pauvreté absolue.  Son impact sur la croissance a pu être chiffrée à +0.1%. Un pas dans la bonne direction, certes, mais de type lilliputien. Elle va maintenant servir encore de fond de débat jusqu'à l'été.  Dans cette loi la seule mesure représentant une vraie rupture est l'autorisation théorique du transport interurbain en autocar. On verra ce qu'il en restera dans la pratique en 2016 et surtout 2017.  

En fait M. Hollande, comme dit le secrétaire du PS, M. Cambadelis, "fait de la politique".

Le canevas initial était d'assommer d'impôts les Français, surtout aisés, et de les priver le plus possible des prestations publiques, pour se débarrasser de la pression de Bruxelles, puis de lâcher la bride dans la seconde partie du quinquennat afin de se représenter,  aidé par des "achats de votes" massifs, le tout enveloppé  dans un brouillard "sociétaliste" et "républicain" , censé mettre dans la poche du président toutes les associations et "pacifier" la société.

Le fiasco est total.

La société est tellement apaisée qu'elle a choisi de faire du FN le parti majoritaire (les intentions de vote pour les prochaines élections évoquent le fait qu'un tiers des électeurs voteraient Le Pen, un taux historique), remettant radicalement en question un  multiculturalisme fondé sur le dénigrement national permanent et les revendications communautaristes qui la choque dans ses profondeurs.   Le PS a perdu la classe ouvrière. Parmi  les candidats aux prochaines élections dites départementales il n'y a pas un seul ouvrier sur les listes d'un parti qui était naguère la section française de l'internationale ouvrière.  Il faut dire qu'en France végètent des millions de personnes au dessous d'un revenu  mensuel de 1000 Euros et que l'emploi ouvrier disparait.

L'Europe et tellement apaisée par les enfumages successifs de l'ancien député de la Corrèze,  qu'elle somme la France d'agir enfin  par des mesures de réduction de la géométrie de l'Etat obèse et inefficace qui écrase le pays et l'empêche de se redresser.  Les pertes gigantesques d'Areva, près de 5 milliards tout de même,  soulignent un peu plus la déréliction des sociétés nationales, EDF faisant payer ses retraites abusives  aux salariés du secteur privé, la SNCF sombrant dans le n'importe quoi,  les organismes de transports publics régionaux étant des gouffres insondables pour des prestations dont l'intérêt n'est jamais évalué. Pour les Ministères, c'est encore pire. L'Education Nationale est en détresse aggravée. La Santé est un secteur en voie de dégringolade programmée. La justice est sinistrée depuis tellement longtemps qu'on ne voit même plus l'ampleur de la casse. La police est en plein désarroi et on tire à la Kalachnikov à Marseille quand le premier ministre y apparait.  L'armée, est trop sollicitée et fait de son mieux avec pratiquement des bouts de ficelles. Ne parlons plus de l'enseignement !

On ne s'indigne même pas que le Conseil de l'Europe s'occupe des fessées aux bambins, pendant que la Russie annexe  une partie de l'Ukraine dans des conditions abjectes de guerre civile.  Et on se gaussait  des idiots qui débattaient du sexe des anges pendant que les barbares étaient à leurs portes !

La position de la France en Europe a été réduite àune portion plus que congrue. Elle est marginalisée dans toutes ses institutions et ne pèsent plus, sauf lorsqu'on peut embarquer avec elle Mme Merkel. .

La défense de la culture française est partout battue en brèche dans le monde. La France elle-même cesse défendre en interne sa langue et sa culture.

Peut-on simplement imaginer un désastre pire ?

Qui aurait simplement osé croire qu'on en serait là au début 2015 ?  Sur la seule lancée des mesures fiscales prises 'ici aux élections présidentielles c'est à nouveau 90 à 100 milliards d'Euros qui vont être prélevés de force sur la nation par ce pouvoir dénaturé.  On attend 200 à 300.000 chômeurs de plus.  La dette dépassera les 10% du PIB.  Aucune réforme structurelle réelle n'est même envisagée.

Pendant ce temps là un président responsable de ce désastre  pavoise et pérore, tout heureux d'être là où il est  et où il n'aurait jamais du être, requinqué par des attentats qu'il n'a pas su éviter, triomphant sur les ruines fumantes  de l'économie du pays et tremblant d'espérance que la croissance des pays courageux et non conduits par des guignols, le sortira d'affaire et lui permettra de retenter  sa chance aux élections présidentielles. Il chante "la reprise est là" comme il l'a fait tous les ans depuis son élections. Il est vrai qu'elle est là : chez les autres !

Est-ce que les Français savent simplement l'effort qu'il faudra faire pour sortir de ce drame ? Auront-ils compris ce que coûtent l'élection de démagogues, incapables, impréparés et nocifs ? Ou choisiront-ils la surenchère dans ce domaine, avec le Front National ?

Une fois de plus, des erreurs économiques majeures, et on connait le triptyque que nous dénonçons comme responsable de la crise qui nous frappe, n'ont servi qu'à provoquer  des secousses politiques aggravantes, en donnant leur chance à des politiques démagogiques, égotistes et finalement parfaitement stupides. 

Les leçons de l'histoire ne sont jamais retenues.

En attendant les Français vont se venger aux prochaines élections départementales.

Nous avions dits que l'année 2015 serait constamment dans un aller et retour entre ressentiments et signaux optimistes.

Les attentats, l'élection de Syrisa et bientôt le triomphe électoral du FN , devenu premier parti de France,  marquent les effets du ressentiment.    

Les signes que le monde est entré dans les deux années de croissance accélérée de fin de cycle se multiplient. Mais la reprise est faible et  déséquilibrée dans le monde, encore plus faible dans la zone Euro et inexistante pour le moment  en France.  Le vent ne suffit pas à faire avancer le bateau, et encore moins dans la bonne direction. Il faut des voiles. On a cassé le mat et affalé les voiles en France. Le courant peut nous propulser et nous donner l'impression d'avancer, justifiant de  rien faire d'autres que des gestes électoralistes.

Le retour de bâton sera d'autant plus fort lorsque la crise décennale frappera, même si ce sera la variante "faible" qui s'annonce. Rappelons que la reprise qui a suivi 1968 a sombré dans la crise de 73-74 ; celle de la fin des années 80 dans les affres du programme commun, celle de la fin des années 80 dans la crise de 92-93, celle de la fin du siècle dans la crise de 2001-2002, celle des années 2005-2007 dans la crise en cours.  La dernière phase de reprise avait connu des taux de croissance ridicules en France.

Ce n'et pas parce que le cycle  a une phase haute qu'il ne faut pas réformer le système monétaire international, la gestion de la zone Euro et  la folie démagogique française.

Nous le disions en 1999, à ceux qui pensaient que le monde avait trouvé le chemin d'une croissance perpétuelle, que l'Euro était une promesse d'un avenir heureux et que la France jospinienne avait été dirigée par une "dream team".

Seize  ans après nous sommes obligés de le répéter à ceux qui pensent que l'organisation monétaire et financière  mondiale est juste parfaite, maintenant que la crise "d'exubérance" est surmontée,  que la BCE ,ne peut être l'organe de pilotage exclusif de la zone Euro, et qu'il suffit de rien faire en France pour que les problèmes se règlent par magie.

Décidément certaines leçons fondamentales  ne seront jamais tirées !

 

Didier Dufau pour le Cercle des économistes e-toile

Le blog du cercle des économistes e-toile

Le cercle des économistes regroupés dans E-TOILE autour de Didier Dufau, Economiste en Chef,   aborde des questions largement tabous dans les media français et internationaux soit du fait de leur complexité apparente, soit  parce que l'esprit du temps interdit qu'on en discute a fond. Visions critiques sur les changes flottants,  explications  sur le retard français,   analyses de la langueur de l'Europe,  réalités de la mondialisation,  les économistes d'E-Toile, contrairement aux medias français, ne refusent aucun débat. Ils prennent le risque d'annoncer des évolutions tres a l'avance et éclairent l'actualité avec une force de perception remarquable.

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