Conjoncture mondiale flageolante

L'inquiétude que nous exprimions en décembre 2013 et en janvier 2014 sur l'état de la conjoncture, à contrecourant des propos très optimistes qui étaient répétés dans la presse et relayés par les politiques, était malheureusement fondée.

Il n'y aura pas eu de reprise générale mondiale au premier semestre. La croissance est partout plombée. Le stock de dettes douteuses est encore si élevée que les banques ne peuvent pas relayer la croissance. La perspective des stress tests "réalistes" en Europe pèse sur les comptes des banques. Les pénalités phénoménales imposées par le gouvernement américain plombent encore un peu plus la situation.

Le secteur financier a perdu en huit plus de 100.000 salariés à travers le monde. L'hémorragie continue.

Quelques pays ont tiré leur épingle du jeu du fait d'un certain besoin de renouvellement de l'équipement. Pour beaucoup, il s'agit d'un renouvellement de machines retardé par la crise. Après 8 ans d'immobilisme, il était impossible de conserver un parc de machines obsolètes. C'est le même mécanisme qui touche le parc des voitures. Il ne peut pas vieillir indéfiniment (sauf à Cuba !). Le commerce international reste bas. La reprise de 2013 était principalement due aux achats de précaution des détenteurs de dollars.

Les pays très exportateurs à natalité basse comme l'Allemagne et le Japon sont confrontés à des difficultés internes croissantes du fait du vieillissement de la population et désormais du risque de contraction démographique.

La rente pétrolière étrangle toujours l'économie mondiale, mais les bénéficiaires voient leurs revenus stagner.

Tous les facteurs qui militent contre la croissance, démographie, rentes abusives, paralysie bancaire, excès de dettes notamment publiques, ajustement par la dépression en Europe,  sont pleinement actifs.

Ils empêchent la phase haute du cycle de se matérialiser. Comme dans les années 2006-2008 en Europe, où cette phase a été très molle, mais cette fois- ci c'est le monde entier qui est frappé. On risque d'entrer dans la crise décennale après un épisode de "haute conjoncture" particulièrement médiocre. C'est ce qui s'était passé en 1938.

Vent de panique à Bercy ?

L'argent ne rentre pas. Les avertissements circulent tous azimuts. Les augmentations d'impôt ont "tué" la base imposable. On va vers six mois de stagnation économique presque totale au premier trimestre 2014 qui met sous pression toutes les bases imposables tout en poussant à la dépense publique.

Seul le retour des petites fortunes qui ne sont plus protégées par le secret bancaire apporte des recettes en hausse. Mais les grosses ne rentrent pas. Les gros détenteurs sont partis rejoindre leur magot. L'inverse aurait été de meilleure politique. On sait que 10% des détenteurs de comptes à l'étranger possède environ 90% de la valeur. On a fait revenir 90% des petits détenteurs avec à la clef, lorsque les décomptes seront définitifs, près de 10 milliards d'Euros d'impôts cumulés recouvrés. On a raté les 50 milliards qui étaient à portée de mains. Et quelques milliards sont partis avec les exilés. Résultats nets ?  Rassurez vous, ils ne seront JAMAIS publiés.

Les mesures démagogiques annoncées  par Valls vont encore compliquer l'équation, si elles sont finalement votées après les élections européennes.

Le collectif de juin 2014 s'annonce problématique. 

L'économie française semble continuer à virevolter dans la spirale : plus d'impôts, moins d'activité, moins d'assiettes, moins de rentrées fiscales, plus d'emprunts, hausse des taux etc. On va droit vers les 100% d'endettement public, sans moyen d'infléchir le courant, sinon en 2014 du moins en 2015. 2014 verra une nouvelle baisse du revenu par tête et une nouvelle baisse de l'emploi marchand privé. On bat tous les records historiques (faillites, salaires impayés, baisse des investissements étrangers, effondrement des constructions neuves, ...).

7 ans après le début de la crise !

A noter : nous entrons dans la phase "haute" du cycle !  Dans la décennie 2000, cette phase (2006-2008) avait été très médiocre en France et s'était fini en drame. Dans la décennie 2010, la croissance va être encore plus médiocre. Et le retournement de conjoncture, en général entre deux et quatre ans près l'entrée en phase haute, n'arrangera pas les choses, même si un nouvel épisode de type 2008 n'est pas probable.

Il faut une nouvelle architecture économique en France. Ce n'est pas l'équipe navrante de petits apparatchiks socialistes de cellule qui nous gouverne qui sera capable de la concevoir et de la mettre en oeuvre avec succès.

Elle va faire "de la politique" selon l'expression du secrétaire du PS. Ce n'est pas ce qu'on lui demande.

Les grelots sonnent à Bercy. Mais c'est le tocsin qu'il faut sonner en France.

Les élections au Parlement Européen en 10 questions

1. Citez dix mesures adoptées par le Parlement Européen lors de la dernière législature.

Si vous avez réussi à en citer

                -Aucune :                           vous marquez zéro

                - Une :                                 Vous marquez cinq

                - Deux                                  Vous marquez dix

                - Trois                                   Vous marquez trente

                - Plus de trois                    Vous marquez cinquante.

 2. Citez dix mesures qui seront en discussion lors de la prochaine législature

Si vous avez réussi à en citer

                -Aucune :                           vous marquez zéro

                - Une :                                 Vous marquez cinq

                - Deux                                  Vous marquez dix

                - Trois                                   Vous marquez trente

                - Plus de trois                    Vous marquez cinquante.

 

3. Quelles différences programmatiques voyez-vous entre MM. Schulz et Juncker ?

Si vous avez réussi à en citer

                -Aucune :                           vous marquez zéro

                - Une :                                 Vous marquez cinq

                - Deux                                  Vous marquez dix

                - Trois                                   Vous marquez trente

                - Plus de trois                    Vous marquez cinquante.

 4. Quelles ont été les actions du député Européen pour lequel vous aviez voté lors des élections précédentes

Si vous avez réussi à en citer

                -Aucune :                           vous marquez zéro

                - Une :                                 Vous marquez cinq

                - Deux                                  Vous marquez dix

                - Trois                                   Vous marquez trente

                - Plus de trois                    Vous marquez cinquante.

 

5. Quelles sont les mesures que s'apprêtent à voter le candidat que vous avez choisi pour les présentes élections européennes ?

Si vous avez réussi à en citer

                -Aucune :                           vous marquez zéro

                - Une :                                 Vous marquez cinq

                - Deux                                  Vous marquez dix

                - Trois                                   Vous marquez trente

                - Plus de trois                    Vous marquez cinquante.

 6. Une décision a été prise d'interdire l'arrestation des immigrés clandestins.

A-t-elle été prise :

- Par le Parlement Européen

- Par la Cour de justice Européenne

- Par la commission des droits de l'homme de l'ONU

- Par la CEDH.

Si vous êtes absolument sur de vous, marquez 50.

Si vous imaginez savoir, marquez 20

Si vous n'en avez aucune idée, marquez zéro.

 

7. Le Parlement Européen a décidé de refuser la qualification de génocide au massacre de plusieurs millions d'Ukrainiens au début des années trente au nom du "socialisme réalisé", ce qui n'est pas sans conséquences sur le crédit européen en Ukraine.

- Si vous avez entendu parler de cette décision, marquez 10

- Si vous savez quand elle a été prise, marquez 20

- Si vous savez ce qu'a voté le candidat que vous avez choisi, marquez 50.

- Sinon marquez zéro.

 

8. De quelles directives le Parlement Européen a-t-il pris l'initiative ?

- Si vous en citez  une ou plus  marquez 50.

- Sinon marquez zéro.

 9. Soucieuse de respecter l'idée de subsidiarité promue lors du traité de Lisbonne, La Commission Européenne a élaboré un modèle d'horodateur pour voiture, normalisé pour toute l'Europe.

 - Si vous savez quand le débat est passé au Parlement Européen vous marquez 50.

- Sinon vous marquez zéro.

10. Le Parlement s'est saisi des inquiétantes dérives bureaucratiques européennes et notamment du doublon entre établissements nationaux et institutions européennes ayant exactement le même rôle, provoquant l'apparition d'un mille feuilles administratif européen peu souhaitable

- Si vous savez quand le Parlement Européen a voté une motion demandant plus de sérieux vous marquez 50.

- Si vous ne savez pas,  vous marquez zéro.

 

Résultats du quiz :

 - Si vous avez zéro, vous êtes un européen normal

- Si vous avez 500 vous êtes un menteur compulsif

- Si vous avez entre zéro et 500 vous avez bien du mérite.

Eloge de l'écluse

La vie est un flux d'énergie. La vie économique est un flux de production, qui s'est transformé en flux de monnaie et en flux de consommation ou d'épargne. Un flux de production est lui-même un flux des facteurs de production : capitaux, travailleurs, matières premières ou intermédiaires. Freiner les flux réduit l'énergie et l'économie. Le froid absolu est quand rien ne bouge plus.

Le courant passe toujours lorsqu'il y a une différence de potentiel. Le courant économique n'échappe pas à la règle. Les facteurs de production sont aimantés vers les lieux où le besoin se fait sentir. La production s'aimante vers les lieux où les facteurs sont abondants et peu chers.

Les capitaux sont aimantés par les rendements élevés, tempérés par le risque.

Toutes ces images sont à la base de l'idée que la liberté absolue de circulation des biens, des capitaux et des personnes est le fondement d'une économie dynamique et prospère.  

Une autre image, parfaitement traduite par le modèle walraso-parétien, est que l'exercice libre des flux naturels réduit les différences de potentiel et ramène à l'équilibre. Si des blocages circonstanciels ont créé des différences de potentiel importantes, la libération des forces contenues sera bénéfique et amènera automatiquement un nouvel équilibre assurant le plein emploi des ressources.

Le rôle de la technologie et de créer de nouvelles différences de potentiel. Les start-up le savent bien. Il faut des barrière à l'entrée pour permettre de maintenir la différence de potentiel et produire les bénéfices escomptés suffisamment longtemps.

En économie la différence de potentiel est la plus value escomptée. Pas de plus-value en vue,  pas de flux économique.

La méta doctrine qui baigne depuis 40 ans les règles internationales est qu'il faut laisser entièrement libre les acteurs économiques, producteurs, consommateurs, épargnants, afin que la totalité des gains potentiels puissent être obtenue. Le guide, dans la recherche de la plus value, est naturellement le prix. Les marchés fournissent les prix qui orientent la recherche des plus values et ils doivent être laissés totalement libre. Le prix des facteurs de production (monnaies, capitaux,  salaires, matières premières, produits demi finis) doivent être laissés le plus libre possible ainsi que les prix des produits de consommation.

Alors la croissance sera à son optimum.

L'ennui est que depuis qu'on a entrepris de mettre en œuvre cette doctrine mondialement et surtout dans le cadre de l'Union Européenne, on constate qu'à chaque décennie le trend de croissance a baissé un peu plus. Les tenants de la doxa étaient prêts à accepter que leur doctrine se traduise par plus de volatilité. Pas à une baisse du rythme de la croissance qui devait être optimisé donc accru par rapport à la situation antérieure.

Quelle explication donner à cet inquiétant paradoxe ? Il n'y a que deux voies d'exploration possibles. Soit la doxa est fausse. Soit la pratique est entravée.

Il est parfaitement juste de penser que le flux est fonction de la différence de potentiel. Ce qui ne l'est pas est l'idée qu'il est inutile de canaliser l'énergie  et de la laisser libre de passer de son état latent à son état exprimé dans n'importe quelles conditions. Une libération trop violente de l'énergie latente est destructrice.

L'eau descend les pentes. Il n'y a aucun doute la dessus. Mais il vaut mieux la canaliser pour éviter que des événements torrentiels emportent tout. Un barrage est ennuyeux : il bloque. La vanne libère, avec le débit souhaitable.

Il faut exploiter les différences de potentiel mais éviter qu'elles ne deviennent explosives.

Naturellement si on  pompe l'eau du canal à des fins différentes de celles qui ont conduit à la création du canal, on l'assèche et il ne fonctionne plus. De même si on l'encombre de rochers qui empêchent l'eau de circuler.

L'exercice, difficile en économie, qui traite d'objets psychologiques et sociaux, est de bien identifier les prédateurs et les empêcheurs, tout en clarifiant bien la nature des pentes et des écluses. Et il faut veiller à ce que les dispositifs embellissent l'environnement et ne le détruise pas.

Promouvoir la liberté absolue des mouvements de capitaux, de personnes et de marchandises (qui comprennent aussi les services), en comptant exclusivement sur les différents marchés pour éclairer les rationalités nécessaires, est aussi stupide que d'espérer que la pluie fertilisera naturellement les cultures de façon optimum sans organisation de l'irrigation.

De ce point de vue le laisser-faire  promu et mis en œuvre par  l'Union Européenne est désastreux. Il empêche toute organisation rationnelle et confond ruissellement sauvage et irrigation.

Oui l'idéal de liberté qui veut que chaque pays de l'Union dise aux citoyens des autres pays membres : "Nous ne vous craignons pas et nous vous traiterons comme nous nous traitons nous-mêmes" doit être défendu. C'est un progrès humain extraordinaire.  Ne pas croire que ce progrès doive  être canalisé, et que la route doive être rendue carrossable, est la marque d'un juridisme absurde et destructeur.  

Le risque du n'importe quoi essentialiste est d'aboutir à des régressions de civilisation. Déstructurer une civilisation, qui a construit un jeu de règles sociales fondées presque toujours sur des solidarités et des respects, donc des contraintes acceptées du fait de l'affectio societatis,  base des nations, ne saurait être un progrès.

Il n'est même pas sûr que la convergence soit un objectif louable. Des collectivités peuvent souhaiter des règles qui leur soient propres. C'est la base même du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. La tolérance, qui est la faculté d'accepter que d'autres pratiquent d'autres règles, n'est possible qui si des flux torrentiels ne viennent pas tout emporter.  

On pourrait penser qu'une forme de neutralité sociologique et politique de l'économie rendrait la difficulté de la "mondialisation" moins grande dans ce domaine. Ce serait à nouveau une grave erreur. Toute économie est politique. Que reste-t-il de l'économie lorsqu'on enlève la dimension budgétaire et règlementaire de l'Etat, et les lois sociales ?

Dans la pratique, on voit bien les erreurs qui ont été faites.

Croire qu'on pourrait laisser les changes absolument libres et les taux d'échanges des monnaies guidées par les marchés, a été une erreur monstrueuse. Nous avons vu que cela permis à certains états d'accumuler des déficits ou des excédents illimités avec des conséquences immédiates sur le taux global d'endettement qui s'est mis à grimper jusqu'à dépasser les 400%, ce qui était intenable. L'inondation monétaire a fini par provoquer des dégâts irréparables.

Il faut une canalisation.  

Pour le monde, un système de changes fixes mais ajustables, avec interdiction des grands déficits et des excédents colossaux, est le seul convenable aujourd'hui.

Pour l'Europe une monnaie unique avec des Etats indépendants, poursuivant leurs politiques internes sans considération des autres, est une contradiction interne.  Soit on en revient à un système de monnaie de compte unique avec des monnaies nationales rattachées selon un mode fixe mais ajustables, la solution que nous défendions au moment de Maastricht, soit on crée un chancelier de la zone Euro, avec des formes de contrôles démocratiques à définir et une articulation à imaginer avec les politiques nationales.  Avoir supprimé les instruments de politique monétaire à l'échelon des nations sans les utiliser à l'échelon européen est une faute lourde. 

Dans les autres domaines de l'économie, notamment les mouvements des personnes, des marchandises et des capitaux, il faut également mettre en place des canalisations, éventuellement temporaires, mais qui évitent des concurrences intenables, des phénomènes de destruction sociale ou des régressions de civilisation.  

La France, elle, ne peut pas, dans le même mouvement, accepter l'ouverture totale des mouvements de personnes, de marchandises et de capitaux  et continuer à croire qu'elle peut construire un château de cartes social totalement contradictoire.

La notion de solidarité nationale s'efface dans un cadre  de liberté absolue des mouvements de personnes à l'échelon européen et mondial.

Une des victimes de la liberté absolue des mouvements de capitaux, de marchandises et des personnes est la gratuité institutionnelle. Le prix est un élément de canalisation. L'absence de prix crée un flux éventuellement torrentiel. La gratuité de l'école, la gratuité des soins, la gratuité de la vie des personnes en état d'inaptitude au travail et maintenant la gratuité de la vie des personnes en capacité de travailler, crée automatiquement des appels migratoires qui mettent à l'épreuve les systèmes concernés.

On voit bien que les défis du moment proviennent pratiquement tous de la nécessité de préserver le dynamisme associé aux libertés fondamentales, qui permet d'exploiter les différences de potentiel donc de créer du flux économique, tout en canalisant les forces qui s'exercent et remettent en question des modes d'organisation antérieurs qui peuvent être jugés légitimement comme nécessaires.

La désaffection profonde pour les élections au Parlement Européen provient naturellement du fait que l'institution joue contre toute canalisation et promeut un juridisme essentialiste destructeur sans jamais tenir compte des conséquences. Le fait que les partis n'ont pas proposé le moindre programme est révélateur. Personne ne sait de quoi le Parlement va causer, pas plus de quoi il a causé lors de la dernière session. Et pour cause : toute l'initiative des directives est entre les mains de la Commission. Cette initiative ne peut pas être attribuée au Parlement Européen. Les Parlements doivent  contrôler, améliorer et voter les textes. Ils ne peuvent en avoir l'initiative car cela tournerait aussitôt à la pétaudière. Peut-être faudrait-il la transférer au Conseil Européen, la Commission n'ayant qu'un rôle d'élaboration et de contrôle.

L'important est qu'il y ait en Europe un architecte, un constructeur des écluses nécessaires, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur.

L'organisation est aujourd'hui l'élément critique. Il faut défendre l'idée d'un système monétaire basé sur des monnaies fixes mais ajustable. Quelle est en Europe l'institution qui doit prendre en main ce projet et qui a la visibilité internationale nécessaire ?  

Qui est chargé de gérer les nécessaires convergences et qui garantit les nécessaires différences culturelles et civilisationnelles  issues de l'histoire des peuples et auxquelles ces peuples tiennent ?   

Le scrutin sera désastreux pour l'idée européenne parce qu'il n'y a pas de réponse à ces questions dans le champs politique et institutionnel actuel.

Les libertés s'organisent. Que vienne le temps des organisateurs  et vive les écluses ! 

Didier Dufau pour le Cercle des économistes e-toile.

 

Effectif municipal comparé Paris et Tokyo

Tokyo : 13 millions d'habitants - 13.000 Employés municipaux soit    1 pour 1000

Paris    :  2 millions d'habitants - 54.000 employés municipaux. soit 27 pour 1000

Avec les associations gérant des missions de la Ville de Paris :  > 75.000

Mme Hidalgo :"«Dans certains secteurs comme la propreté, la petite enfance, la prévention et la sécurité, j'ai même l'intention de recruter. Il y aura des redéploiements au fur et à mesure des départs en retraite, mais il est possible qu'au final le nombre d'agents de la ville augmente».

 

Sans commentaire.

 

 

Crises périodiques et inégalités

Une des manières les plus anciennes et les plus fausses d'interpréter les crises périodiques est de penser qu'elles aient été provoquées par les inégalités de revenus.

Le raisonnement est toujours le même. Il part d'une forme ou d'une autre de la loi des débouchés de Say : le circuit économique de production secrète "normalement" le pouvoir d'achat nécessaire à sa consommation. S'il n'y a pas eu bouclage, c'est qu'il y a eu des fuites dans le circuit. La production ne peut plus s'écouler et on aboutit à une crise de "surproduction".

Toute la littérature sur les crises est pleine du mot surproduction jusqu'aux trente glorieuses.

Deux doctrines s'affrontaient alors :

- le malthusianisme implicite ou explicite qui expliquait qu'il fallait réduire la production jusqu'à ce que les prix remontent provoquant une nouvelle spirale haussière de la production. Cette pratique allait de pair avec le mot surproduction et paraissait "naturelle", surtout dans un monde dominée par l'agriculture. L'autre issue était l'aventure coloniale, censée apporter de nouveaux débouchés.

- le marxisme implicite ou explicite qui expliquait que la fuite provenait de la croissance des inégalités, structurelles dans le capitalisme,  source obligée d'une paupérisation absolue et relative du prolétariat.  La solution ne pouvait venir que de la redistribution des richesses.  

L'école malthusienne est aujourd'hui reprise par le mouvement écologiste  et les tenants de la décroissance. La crise est liée à une surconsommation frénétique qui nuit à la planète. Les "Trente Glorieuses" doivent être revues comme un crime contre l'humanité. L'Hubris d'une humanité aveuglée provoque des crises également démesurées. Revenons à la mesure et tout ira mieux.

L'école marxiste est reprise par les économistes socialistes de l'inégalité et de la fiscalité, qui examinent à la loupe les évolutions relatives des revenus et considèrent, que sauf guerres, la tendance à capter abusivement la richesse mondiale est structurelle et qu'il faut donc appliquer massivement des impositions punitives.

Jacques Attali va jusqu'à expliquer que le progrès technique est si rapide que désormais la richesse produite n'a plus le temps de "cascader" vers les classes laborieuses. Jospin a commis l'erreur d'écouter Fabius. Il aurait du augmenter les impôts plutôt que les réduire. Pick(pock)etty conclut une étude fouillée de l'évolution des avoirs sur plusieurs siècles par la nécessité d'un impôt sur le capital frénétique. Si on ne le fait pas, alors on se trouve dans la situation actuelle : panne de la consommation, sauf dette publique, et difficultés économiques récurrentes.

Ces doctrines sont étayées par des études d'ONG comme OXFAM qui publient des chiffres terrifiants sur la concentration de richesses.

Dans un cas comme dans l'autre, les solutions sont anti-productives. Qu'il y ait excès de revenus pour quelques uns ou excès de production, on en revient toujours à des formes de sanctions politiques provoquant des restrictions économiques.

Ces débats font obstacle à une véritable compréhension des mécanismes et donc à l'élaboration de solutions non pénalisantes.

Il est certain qu'une crise ne peut se produire que si la loi de Say est mise en défaut. Nous ne sommes pas des partisans farouches du modèle walraso parétien  qui suppose un équilibre, parfois troublé, mais qui se rétablit toujours si on laisse jouer les marchés sans entraves. Mais il est clair qu'il existe des circonstances où le circuit de production et de consommation est mis en péril.

De Copernic à Juglar, une lignée de penseurs ont constaté que les mécanismes de la monnaie et du crédit étaient  les  responsables majeurs des crises économiques.  Pour nous, ils ont parfaitement raison. La crise décennale est TOUJOURS provoquée par un excès de crédits  qu'il faut résorber d'une façon ou d'une autre.

Prenons la situation actuelle : l'endettement global est toujours autour de 400% du PIB en moyenne dans les pays de l'OCDE. Cela veut dire qu'au dessus de la couche de la production réelle (100%) flotte une super couche de 300% d'actifs financiers contreparties de l'endettement (ou du crédit, c'est la même chose).

Ce ne sont pas les 100% du bas qui font problème. Il n'y a aucune crise de surproduction. Mais les 300% du dessus.

Rappelons que si la maturité moyenne des emprunts est à 5 ans et le taux d'intérêt de 5%, un taux de 400% d'endettement par rapport au PIB implique que l'amortissement de la dette prenne 80% du PIB et les intérêts 20%. Il faudrait que toute la richesse produite serve à l'amortissement de la dette et au service des intérêts. Vous avez pensé : IMPOSSIBLE. Hé oui, c'est im-pos-si-ble.

La mousse de crédits, dès qu'on dépasse 200% du PIB, ne peut plus être amortie par le PIB. Par quoi alors ? Par la plus value sur actif, que l'on anticipe à tort ou à raison. Si la création monétaire permet de financer l'inflation des actifs, la plus value existera. Jusqu'au jour où les acteurs s'apercevront qu'ils ont fait pousser un monstre hors-sol et que le tout s'esclaffera dans un patatras désastreux.

Comme les pauvres n'ont pas d'épargne, la boursouflure des actifs concerne exclusivement les possédants.  La hausse de richesse est une pure apparence monétaire. Si vous possédez un appartement qui a triplé de valeur, vous avez toujours le même appartement. Un impôt sur le capital progressif vous ruine, c'est-à-dire vous force à vendre, car le revenu qui suit le PIB n'a pas évolué dans la même proportion.  La vente provoque une cascade  d'imposition sur les plus values monétaires. Au final vous vous retrouvez dans un appartement qui ne fait plus qu'une fraction  de la surface précédente, comme Françoise Hardy s'en est plainte chez Ruquier, provoquant force lazzis.

La grande question est donc de savoir comment peuvent se créer ces énormes bulles monétaires qui changent l'échelle des valeurs des actifs et qui, quand elles crèvent, viennent charger les flux  du PIB.

Notre explication : la bulle est provoquée par les changes flottants et l'abandon de l'obligation de maintenir les équilibres de balances de paiements et de balances commerciales. Il est bien certain que si la richesse part vers un pays qui replace les excédents dans le pays déficitaire, une double bulle de crédits s'amorce qui va faire monter indéfiniment le taux d'endettement global par rapport au PIB. Ensuite tout s'effondrera.

Il s'agit bien d'une rupture de la loi de Say : les biens entre pays structurellement déficitaires et excédentaires ne s'échangent plus contre des biens, ni le travail contre le travail. L'écart nourrit une enflure monétaire qui se retrouve dans toutes les classe d'actifs et accuse les différences monétaires de fortune entre riches pauvres.

La solution n'est évidemment pas de réduire la production ni de ponctionner les actifs réels, mais de faire progressivement dégonfler la liquidité abusive en mettant d'abord fin aux sources de déséquilibres.    

L'acte un n'est pas de mettre en œuvre un impôt sur le capital progressif et punitif, ni d'organiser la décroissance heureuse, mais de mettre fin aux déséquilibres de balances extérieures, et de résorber les excédents passés, ce qui ne peut se faire que par une doigt d'inflation et une forte croissance.

Didier Dufau pour le Cercle des économistes e-toile.

Indécrottables ?

Quel est le mouvement général de l'opinion, en ce printemps 2014  ? Mettre fin aux abus !

- Ras le bol fiscal !

- Ras le bol devant l'accumulation des normes, paralysantes et coûteuses

- Ras le bol devant le sans-gêne des politiques qui s'octroient  des sinécures grassement payées en multipliant les "mille feuilles".

Pas un jour sans qu'un politique vienne nous expliquer que désormais c'est différent ; qu'ils ont compris ; qu'on est entré dans un monde de simplification (on se tend pour faire faire face au choc de simplification !), de baisse des impôts et de réduction des échelons administratifs abusifs.

Et on regarde la réalité.

- On vient de voter une taxe sur les transactions financières, donc un impôt nouveau.  L'achat et la vente d'actions seront taxés. La belle affaire. Juste au moment où on se vantait de redonner du dynamisme aux entreprises. Un capitalisme sans capitaux et sans capitalistes, il n'y a que cela de vrai. Et les ONG qui espéraient la manne brament : "toujours plus  et pour nous svp !"

- Les sottises ahurissantes de la loi Duflot commencent à faire sentir leurs effets délétères depuis qu'une partie des décrets d'applications sont sortis. On savait que la Ministre était une incapable. Une licenciée en géographie qui place le Japon dans l'hémisphère sud ! Avec son armée de fonctionnaires et de partisans en folie elle a pondu une loi littéralement monstrueuse. Il faut un fournir un kilo de documents pour qu'une promesse de vente soit valable ; les syndics exigent d'augmenter de 20% leurs honoraires compte tenu des nouvelles charges qu'on impose aux copropriété ; le statut des concierges, pardon gardiennes, est devenu kafkaïen. Toute souplesse a disparu. Il va falloir investir dans de nouvelles normes comme des détecteurs d'incendie dans les appartements, les calfeutrements divers, les diagnostics de ceci et de cela…  En attendant la France est à vendre. Des dizaines de milliers de maisons et d'appartements sont à vendre partout en France notamment sur le littoral. Et la construction neuve est au plus bas des 25 dernières années.

- Les députés européen sortants non réélus vont disposer d'un golden parachute qui se situe entre 85 et 230.000 Euros, alors qu'ils ont gagné en moyenne 180.000 Euros nets d'impôts par an pendant leur mandat. Personne ne sait ce qu'ils ont fait à part voter des normes dont on constatera 5 à 10 ans après qu'elles sont catastrophiques. L'impôt ? Connait pas ! Pour peu qu'ils aient été fonctionnaires, ils reviendront dans l'administration d'origine avec tous les avantages afférents. Et ils cumuleront les retraites. Miam Miam ! Qui connait les sortants et les entrants ? Qui dénonce ce "régime spécial" très spécial ?

- La BCE double ses effectifs en doublon parfait avec les banques nationales. Le mille feuille a de beaux jours devant lui. Exemple à ajouter aux milles institutions européennes qui doublent ou qui triplent les mêmes instances nationales, régionales ou départementales.

La France a créé 4.500.000 postes de fonctionnaires et 1.000.000 de salariés dans les ONG financées par l'impôt et les subvention pour la quasi-totalité de leurs ressources pendant qu'elle perdait 2.500.000 postes dans l'industrie et il manque entre 5 et 10 millions de salariés dans le secteur privé.

La presse, pardon, le support de com', nous a mis en musique le retour en grâce du couple indispensable : Mme Sinclair a eu droit à une catharsis à la télévision où on a bien voulu faire croire qu'il s'agissait d'une oie blanche et d'une victime.  Les communicants de DSK eux ont fait le même travail avec leur client dont la tronche hilare s'étale en première page de l'Express.  C'est qu'il gagne beaucoup d'argent dans la finance, l'ennemi de son parti,  et peut se payer une campagne d'image.

M. Franz Oliver Giesbert, FOG pour les intimes, a bravement expliqué que quiconque n'était pas un fédéraliste européen était par nature un salopard indigne. L'Europe n'a pas un bonne image : c'est la faute de ce con de peuple.

M. Hollande après un joli couac du côté de Jaurès, et des ouvriers sacrifiés sur l'autel de la libre circulation des personnes et des biens, a monté une opération-image du côté des immigrés et ressorti son projet de quasi citoyenneté pour les immigrés. Au moment même où toutes les structures d'accueil sont saturées et que Pole Emploi croule sous les demandes d'inscription des Roms.

M. Hollande laisse passer ce message que si l'emploi venait à remonter alors il serait automatiquement le légitime candidat à sa réélection, une grosse astuce quand on sait que de tout temps l'emploi fluctue, comme l'économie.

Le Conseil d'Etat, lui, vient de prendre un arrêt qui remet en cause dix années de donations partage ! Au moment même où on dénonce l'instabilité fiscale.    

En vérité pour les hauts-fonctionnaires et les politiciens, le slogan reste : la crise connait pas.  

Un aimable salut à Mme Hidalgo qui a pris une mesure de bon sens en réduisant drastiquement, du moins en apparence, le "distributeur de pognon aux copains" à la Ville de Paris.  

"Une délibération prochainement soumise au vote des conseillers de Paris proposera de faire passer de 40 à 32 le nombre maximal de collaborateurs du maire, a affirmé à l’AFP le directeur de cabinet d'Anne Hidalgo, Mathias Vicherat, qui occupait déjà cette fonction auprès de l’ancien maire socialiste Bertrand Delanoë. Le nombre de collaborateurs des adjoints de la maire passe quant à lui de 130 à 99, a-t-il précisé. Comme elle s’y était engagée, Anne Hidalgo a réduit le nombre d’adjoints de 36 à 21, auxquels se rattachent cinq conseillers délégués. Un effort a également été demandé aux maires d’arrondissement, dont «l’enveloppe collaborateurs» a été réduite de 10%.Au total, ce resserrement de la masse salariale représente une économie d’au moins 25 millions d’euros sur la mandature."

Cela peut être lu à l'envers, comme les communiqués de guerre :

"On a gaspillé 50 millions pour des gens qui n'en valaient pas la peine pendant les deux dernières mandatures."

Un autre aimable salut rétrospectif à Robert Escarpit qui avait tout prévu, il y a un demi siècle,  avec son  Litteratron.  On se rappelle que cet ancêtre de la communication politique assistée par ordinateur avait déterminé qu'il suffisait pour entrer en résonnance avec l'électeur de répéter les phrases suivantes :

«La politique, plus ça change, et plus c'est la même chose. C'est tout copain, fripouille et compagnie. Les plus intelligents, c'est bien les plus bêtes. Les petits trinquent et les gros échappent. Si on en pendait quelques-uns, ça irait mieux...».

L'ennui c'est que le Litteratron avait raison !

Le blog du cercle des économistes e-toile

Le cercle des économistes regroupés dans E-TOILE autour de Didier Dufau, Economiste en Chef,   aborde des questions largement tabous dans les media français et internationaux soit du fait de leur complexité apparente, soit  parce que l'esprit du temps interdit qu'on en discute a fond. Visions critiques sur les changes flottants,  explications  sur le retard français,   analyses de la langueur de l'Europe,  réalités de la mondialisation,  les économistes d'E-Toile, contrairement aux medias français, ne refusent aucun débat. Ils prennent le risque d'annoncer des évolutions tres a l'avance et éclairent l'actualité avec une force de perception remarquable.

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