Pendant la crise la spéculation sur les changes continue
Les changes flottants sont synomymes de spéculations et complexités. Toute transaction internationale ayant une dimension monétaire, il faut à chaque fois :
- apprécier les risques et opportunités sur l'objet visé par la spéculation
- apprécier les risques et les opportunités de change.
Vous empruntez dans une monnaie dont le taux vous parait sympa et vous voulez vous placer sur un marché quelque part dans le monde dont l'évolution vous parait prometteuse. La liberté intégrale des changes vous le permet. Mais cet arbitrage de taux a un petit risque sous-jacent : la variation des changes. Une opération rare ? Demandez à ceux qui empruntaient à quasiment zéro % en yen au Japon en donnant des dollars en caution pour investir en bath à la bourse de Thailande en 1977 ! On appellait cela le "pump priming". C'était amusant ; on gagnait beaucoup ; cela ne rimait à rien économiquement et quand le dollar a commencé à monter les emprunteurs thaîlandais en dollar n'ont plus pu rembourser, la bourse a dévissé et tout le chateau de cartes s'est écroulé.
Le dollar, le yen, le bath, toutes ses monnaies et au delà toutes celles qui conditionnent la valeur dui dollar, étaient indispensables à la bonne exécution de la spéculation. On voit la complexité. Alors on se couvre. Et l'ingénierie financière se met en place. Mais ses conditions de validité sont étroites. Tout choc, toute panique met l'affaire cul par dessus tête et l'ensemble des opérations financières se bloquent.
On ne peut donc jamais s'arrêter de spéculer sur les marchés des changes. La spéculation a continué de plus belle après l'accident de juillet 2007 qui marquait pourtant l'arrêt du fonctionnement régulier des crédits interbancaires et le début de la crise systèmique.On se rappelle la formidable spéculation sur le Real brésilien qui l'avait propulsé à des hauteurs statosphériques. Tout cela se dégonfle actuellement avec des variations considérables.
On parlait des dévaluations compétitives désastreuses des années trente. Il y en a aujourd'hui tous les jours. Elles ne sont pas le fait des gouvenrements. Mais qu'est ce que cela change ? Le risque que les variations de changes excessives entraînent des réactions de fermeture et de blocage est toujours présent. Beaucoup de pays vont voir leur monnaie fondre tellement bas que cela inacceptable pour elles. On le verra lorsque les Hedge Funds seront obligés de fermer beaucoup de leur fonds et de dénouer en catastrophes leurs opérations autour du 31.12.2008. Trop d'investisseur dans ces fonds veulent récupérer leurs mises. Notamment toutes les banques qui sont à court de capital.
Le système des changes flottants n'a aucun mécanisme intégré de retour à l'équilibre. Comme une passerelle en caoutchouc qui se met à osciller et à se tordre, elle renverse ceux qui l'utilisent.
Le jeu de quilles peut continuer avec non plus des banques mais des Etats en ligne de mire.
Le libre échange est menacé
V. Zeldenitz


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