Un sujet fondamental : pourquoi 87 à 90% des juifs français n'ont pas été dépôrtés et ont survécu.

Paxton et Zemmour renvoyés dos à dos. Le livre fondamental de Jacques Semelin

Nous terminerons ce mois de juillet consacré aux livres importants qui remettent en cause soit des mensonges, soit des tabous, soit des erreurs d’appréciation dommageables, par le livre de Jacques Semelin « une énigme française » chez Albin Michel. Le fait que l’édition s’attaque à des sujets aussi difficiles est la preuve d’une réelle vitalité qu’il faut souligner. Bien sûr les trois auteurs que nous avons mis sur le pavois ne sont pas véritablement dans des filières officielles. Mais il est normal que la liberté interpelle d’abord en dehors des cadres trop enfermés par une doxa contrôlée de près par des groupes intéressés.

Après la Guerre d’Espagne, qui disparaît progressivement des esprits, et la transition énergétique, qui l’envahit, deux sujets où le mensonge règne en maître, il était intéressant de se pencher sur le sujet polémique suprême : la Shoah. On dira : après 50 ans de matraquage sur cet épisode terrible de la seconde guerre mondiale, reste-t-il encore quelque chose à dire de nouveau ?

Mais oui et l’aspect oublié que Jacques Semelin ajoute au débat national et international n’est pas mineur : pourquoi les trois-quarts des juifs en France n’ont pas été déportés, et, à l’intérieur de cette catégorie, pourquoi 87 à 90 % des juifs français ont-ils pu échapper à l’ambition exterminatrice de l’occupant ? L’historiographie s’est consacrée d’abord aux victimes déportées ou assassinées, ce qui est normal. Mais, le plan nazi étant d’exterminer le plus grand nombre de juifs, et l’antisémitisme de Pétain et de son gouvernement étant aggravé par sa collaboration active, comment se fait-il que la très grande majorité de la population juive présente en France soit restée indemne ?

La question est sensible. Mettre en avant ce fait peut passer pour exonératoire pour le régime de Vichy et déclencher des réactions mémorielles outragées. S’attaquer à un tel sujet prouve la force de caractère de J. Semelin mais aussi son esprit précautionneux. Il fallait déminer, déminer encore, et le mieux était encore de raconter l’histoire détaillée de sa réflexion historique pour éviter que la démarche ne soit immédiatement disqualifiée et considérée comme « nauséabonde ».

Le sujet a également un côté actuel à la suite de la campagne électorale de Zemmour. Ses propos contre l’approche de Paxton, considérée par lui comme un « french bashing » anglo-saxon particulièrement immonde, sont revenus à la surface pour le déconsidérer comme pétainiste pronazi d’extrême-droite.

Le livre permet à la fois de déterminer pourquoi Paxton est outrancier tout en condamnant la manière dont Zemmour a développé son argumentation, ici aussi, outrancière.

L’important dans la démarche historique de Semelin, c’est toute la partie recherche. Combien de juifs français en France en 1939, combien de survivants en 1945. Quelles ont été les stratégies d’évitement de la déportation ? Quelle a été l’attitude de la majorité des Français ? Qu’ont fait les autorités françaises ? Où, quand comment les Juifs ont-ils été capturés pour la déportation, par qui et comment ?

Ceux qui liront le livre apprendront des choses sidérantes : il y avait encore 40 000 juifs à Paris et se déplaçant avec leur étoile jaune en 1944 ! Sur les 320 000 israélites de 1939, les trois-quart ont survécu, quasiment le plus fort taux européen, égal à celui de l’Italie, qui ne recelait qu’une très petite population juive (40 000) et qui n’était pas sous la domination hitlérienne. Les enfants juifs étaient interdits d’école en Italie pas en France.

Ceux des Juifs qui ont réussi à échapper la volonté d’extermination d’Hitler ne le doivent pas à Pétain ni aux gouvernements de collaboration, bien qu’ils aient été plus que réticents à livrer des Français, et qu’ils aient commencé à partir de 1942 à résister aux demandes allemandes de déportations massives d’enfants, après l’occupation totale du pays, à cause des réactions de plus en plus critiques notamment des autorités religieuses françaises, qui ont longtemps accompagné le Maréchal. Il est clair que Zemmour s’est trompé en donnant l’impression qu’il voulait réhabiliter Pétain, alors qu’il souhaitait parer l’injure de Paxton contre la France et l’entièreté de la population française déclarée complice.

Alors, si la France est le pays qui proportionnellement a subi le moins de pertes, alors qu’il a été dirigé par des autorités collaborationnistes et occupés partiellement puis totalement par les nazis, c’est que des forces au sein même du pays ont puissamment œuvré à limiter la déportation des juifs.

La tentative de Paxton d’essentialiser la population française comme antisémite et pro Shoah est grotesque. Une chose est de rappeler des vérités qu’on avait tendance à laisser dans le silence, dans l’historiographie officielle française, une autre de porter des accusations collectives incandescentes et calomniatrices.

Le livre permet d’aboutir au consensus sur d’autres questions importantes. Non, ce ne sont pas les 4 000 « justes » qui ont pu sauver quasiment 300 000 juifs ! Non, le discours de Chirac reconnaissant la responsabilité de la France tout entière, n’était pas juste ! Ce fut une erreur manifeste. Il fallait incriminer d’abord la faute des autorités de l’époque, c’est-à-dire le gouvernement de Vichy et son parti de collaboration, pas la France ni les Français.

Les juifs survivants ont bénéficié :

- Un moment, du fait qu’il restait un gouvernement national et une zone non occupée par les Allemands. La zone Nono a permis à des dizaines de milliers de juifs de s’éloigner des soldats allemands jusqu’en 1942.

- De la solidarité active de la très grande majorité des Français avec les Français déplacés, ruinés ou poursuivis, sans distinction. La solidarité et la bienveillance vis-à-vis des populations françaises atteintes par la guerre ont été générales et le plus souvent anonymes. La xénophobie des Français s’est exercée contre des populations étrangères qui se sont accumulées en France à la suite du pacte germano-soviétique et de la guerre d’Espagne. La solidarité a dominé entre Français et il n’y avait aucun antisémitisme notamment dans les campagnes, sauf quelques manifestations sans conséquences graves d’une partie du clergé catholique contre les « tueurs de Jésus ». Le nombre de lettres de dénonciations de juifs est ridicule dans le flot des dénonciations reçues par les Allemands.

- De l’intelligence des familles juives qui se sont organisées pour fuir la destruction et ont trouvé courageusement et intelligemment mille moyens pour se mettre à l’abri le plus souvent au vu et su de tout le monde et sans craindre l’attitude des populations locales. Les enfants ont été scolarisés sans difficultés. Même l’Église catholique, généralement vilipendée pour son attitude pendant cette période, a créé de nombreuses initiatives pour les familles juives. La solidarité avec les réfugiés français n’a jamais été sélective.

La vérité mémorielle sur l’ensemble de cette période est que les Français n’ont pas à rougir de la manière dont ils ont affronté les conséquences de leur échec à contenir les troupes nazies. La France et les Français ne se sont pas déshonorés sur la question juive, même si les gouvernements de Pétain ont mené des politiques injustifiables et criminelles justement dénoncées.

La gauche se considère comme la seule force morale, malgré ses fautes immenses, notamment celle des communistes qui ont endossé le pacte germano-soviétique et ont été les premiers à se lancer dans la collaboration avec Hitler, avant même l’occupation, jusqu’à l’invasion de l’URSS en 1942. Elle exploite la Shoah sans vergogne pour asséner de façon obsessionnelle des assimilations honteuses : droite = Pétain = nazisme = Shoah, avec des raccourcis curieux comme Papon = Nazisme, de Gaulle = Papon, de Gaulle égale nazisme. Tout cela parce que chacun sait depuis plusieurs publications, qu’une part essentielle de la collaboration était le fait de beaucoup d’anciens communistes (Déat, Doriot) et socialistes, souvent teintés de pacifisme (comme le père de Jospin).

Encore il y a deux jours, Clémentine Autain, passionaria communiste sans frein, devenue une égérie vieillissante à la Nupes et d’autant plus nerveuse, répétait Droite = Shoah = culpabilité = infamie !

Le livre de J. Semelin donne également beaucoup d’exemples d’amplifications politiques de la détestation de la droite au nom de la Shoah instrumentalisée par les journalistes, les hommes de lettres, et les gens de cinéma. C’est trop utile à tous ces gens dont un grand nombre a été complice de Staline et de Mao pour laver leur réputation.

Il y a donc fort à parier que la diffusion du livre de J. Semelin et de ses thèses restera marginale.

Un exemple de plus de l’emprise de la gauche sous tutelle communiste depuis la Libération pour perpétuer d’immondes mensonges et encadrer l’opinion publique, notamment à l’école et à l’université.

Raison de plus pour souligner ici qu’il a parfaitement raison et qu’il est l’honneur de l’historiographie de la seconde guerre mondiale.

La France doit redevenir une terre d’amour de la vérité.

Christian Gerondeau : l'indispensable trilogie sur la religion écologique

La fin de l'intox du GIEC

Lors que le 4 août 2021 j’ai abordé dans une conférence la question écologique, avec des interrogations fortes sur les idées dominantes défendues par le GIEC, les réactions ont été surprenantes ou terriblement pédagogiques comme on voudra. Il était facile de démontrer avec des opérations élémentaires dignes d’un élève de 7e et sur la base de chiffres qu’il suffisait de vérifier sur internet en trois secondes, que la politique proposée était strictement inutile d’un côté et impossible à mener de l’autre. Des réactions violentes se sont produites dans l’assistance, un phénomène jamais rencontrées depuis des années que je fais des conférences. Des jeunes filles indignées se sont levées et ont quitté la salle. Des adultes que je connaissais pour raisonnables ont durci leur visage en marque de réprobation. On entendait des « il ment », des « c’est faux », des « c’est scandaleux » etc. J’aurais expliqué à une assemblée de musulmans fanatiques que Mahomet était un farceur, la réaction n’aurait pas été plus vive ! Une partie de la salle ne voulait pas entendre ! Le dogme était sacré. L’écologie était clairement devenue une religion qui ne pouvait tolérer les sceptiques. À l’époque, le premier livre iconoclaste de Christian Gerondeau n’était pas encore paru (La religion écologique - L’Artilleur). La revue Causeur avait refusé de prendre un petit article sur le coût de la suppression du moteur thermique. Cette conférence a été un déclic. Les calculs les plus simples et les moins contestables étaient considérés comme faux et de mauvaise foi. « Je ne veux pas le savoir ». Vingt-cinq ans de propagande incessante avaient suggestionné et décérébré une partie très importante de la population qui ne voulait plus revenir sur son engagement, même au prix de la sottise la plus crasse.

J’ai donc entrepris d’écrire un livre explicitement centré sur les risques économiques de l’écologie prônée par le GIEC (Réconcilier Économie et Écologie – Deux trains lancés l’un vers l’autre sur la même voie, aux éditions du cercle des économistes e-toile). Malheureusement l’hystérie autour d’une nième vague de Covid et la volonté de Macron « d’emmerder les Français » rétifs à la nième vaccination n’a pas permis d’organiser quoi que ce soit et le sujet a été évacué totalement des élections présidentielles, puis législatives, entièrement préempté par l’Union européenne qui a imposé sans aucune étude d’impact la suppression du moteur thermique en 2 035.

Le temps était revenu d’aborder la question écologique. Malheureusement la guerre en Ukraine a, à nouveau, faussé toute la donne. Néanmoins, nous avons décidé de relancer le livre, encouragé par la parution de deux nouveaux livres de Christian Gerondeau, qui a complété son premier livre par « Les 12 mensonges du GIEC » et surtout l’indispensable « La voiture électrique et autres folies » que nous conseillons à tous les lecteurs de ce blog tant les chiffres donnés sont importants.

« Comment briser le mur de mensonge érigé par les tenants de la doxa aujourd’hui régnante qui les cache aux yeux du monde car ceux-ci ont tout fait, jusqu’à présent avec succès, pour empêcher toute confrontation avec ceux qui les contestent, parfois présentés comme des « adeptes de la terre plate » alors qu’ils portent la voix du bon sens »

J’aurais pu écrire la même phrase. Ce blog depuis presque 15 ans pose inlassablement la question de la défaite de la vérité sur un grand nombre de sujets économiques, monétaires, sociaux, historiques et écologiques. L’opinion se forme dans une toile d’araignée de mensonges ahurissants qu’il est interdit de balayer.

Nous avons vu dans un précédent article l’ampleur titanesque et forcenée du tissu de mensonges qu’est la présentation de la guerre d’Espagne en France. Un tel niveau de désinformation est presque égalé sur la question écologique. La France et l’Europe de l’Ouest sont devenus les nouveaux « pays du mensonge déconcertant » ! Comme c’est glorieux !

La force de Christian Gerondeau est qu’il prend les faits et présente des graphiques exacts. Ensuite il compare avec les affirmations du GIEC. Et on constate des présentations volontairement tronquées, disons même truquées, des changements d’unités qui ne permettent plus de comparer, des affirmations sans preuve, des attitudes de Savonarole énervé, des injonctions contradictoires, de la littérature de pure propagande, des mesures outrancières et débiles, la démoralisation des jeunes, la génération de comportements délirants chez des esprits fragiles.

Chaque jour démontre l’effet démoralisant des sottises intéressées du GIEC. Un homme annonçait hier encore devant les télévisions énamourées qu’il allait se faire stériliser pour ne pas encombrer la planète d’enfants gâtés qui provoqueraient le réchauffement climatique ! Lorsque la folie devient la règle, il est temps de quitter la nef des fous. Malheureusement il n’y a pas de véhicule de secours. Il faut donc bien attaquer de front les sottises mensongères du GIEC et s’attaquer aux abrutis qui ont cru bon par grégarisme inculte de mettre en application leur plan de régression mortelle de l’économie mondiale.

Les Français ne le savent pas encore, mais le temps est venu de faire sauter le carcan de l’inepte concept de la transition écologique avant la ruine définitive du pays et l’instauration d’une quasi-dictature climatique quand la situation sera devenue ingérable.

Il faut savoir que l’intoxication des consciences est telle que ce sera un travail politique colossal et il est compréhensible qu’aucune force politique ne veuille prendre le risque de s’approprier, même si c’est une nécessité nationale cruciale. L’opinion veut du greenwashing et on lui en sert des tonnes. Les entreprises ont décidé de ne pas résister et vomissent leur torrent d’inepties vertes ou LGBT pour soigner leur image et éviter d’être vilipendées par des dizaines d’associations militantes inondées d’argent.

Il va falloir braver toutes les forces « du bien » qui, dans les médias, les arcanes du pouvoir, à l’ONU, au sein de l’UE, et dans l’administration française qui cogère le pays avec des associations de fanatiques, accablent l’opinion de mensonges et de menaces intenses et diversifiées.

C’est beaucoup plus simple de se couler dans le politiquement correct pour gagner des places, du pouvoir et de l’argent. Aux États-Unis et dans de grands groupes mondialisés en Europe, on fait déjà signer des déclarations par lesquelles on se déclare parfaitement au courant des difficultés de genre ou climatiques, et qu’on adhère totalement à la nécessité d’être inclusif et de sauver la planète. Pas question de montrer de la tiédeur et de ne pas hurler avec les loups quand il faut éliminer un récalcitrant. En URSS, il fallait prouver sa parfaite connaissance du marxisme-léninisme pour postuler à quoi que ce soit. S’il fallait signer des formules comme Allah est le seul Dieu, tout le monde crierait à la dictature. Dans le domaine LGBT et écologiste, cela parait une simple bonne idée.

Le GIEC est désormais une institution non scientifique déconsidérée par quiconque s’intéresse au sujet. Christian Gerondeau n’a pas de difficulté à montrer les tricheries utilisées par cette machine à travestir.

Calculer la masse de CO2 autour de la planète en « ppm », unité incompréhensible du grand public et les flux de création de CO2 en tonnes ne permet aucune comparaison. C’est fait exprès. Car dès qu’on parle en tonnes on voit que le stock de CO2 est tel que la suppression des flux de CO2 liés à la voiture en France n’en représente que le 10.000ième ce qui interdit tout espoir d’un effet quelconque sur le climat, même en utilisant les modèles les plus extravagants du GIEC.

De même trafiquer la courbe sinusoïdale de l’évolution de la température terrestre, qui oscille avec une périodicité d’environ 60 ans depuis des lustres, en droite quasiment verticale est un exploit dans la malhonnêteté tout à fait remarquable. Là aussi la tricherie est volontaire. La préméditation est impossible à cacher.

Comme nous l’avons fait également, avec une autre approche, Christian Gerondeau apporte la preuve que la disparition du moteur thermique en Europe ne se fera pas parce qu’il est tout simplement impossible. Nouveauté, Il prouve en s’appuyant sur l’aveu d’Elan Musk, que la voiture électrique est incompatible avec un réseau d’autoroutes et la volonté d’aller en famille en vacances… Désormais les Californiens riches prennent leur quatre-quatre pour aller en vacances un peu lointaines !

Comme nous le faisons sur ce site en critiquant ouvertement toutes les mesures prises par Mme Wargon, Christian Gerondeau n’a pas de difficulté à prouver que la conversion du parc de bâtiments en blockhaus thermiques est un gâchis infernal et strictement inutile.

La partie le plus intéressante et originale est celle qui démontre qu’en réalisant une maintenance finalement peu coûteuse du parc de centrales atomiques existantes, il est parfaitement inutile d’en construire d’autres. Nous avions nous-mêmes rappelé que Giscard avait lancé le TGV et le chauffage électrique des nouveaux immeubles parce qu’il anticipait que les centrales nucléaires produiraient un excès d’électricité. Et il est vrai que nous avons exporté de l’énergie pendant des décennies jusqu’à ce que le programme nucléaire sous la pression des Verts tourne de l’œil. Gerondeau rappelle que depuis 2000 la consommation d’électricité baisse en France, ce que personne ne sait car personne ne le dit dans les médias. Les capacités nucléaires étaient donc de plus en plus excédentaires. Construire la Hague n’avait en fait aucun intérêt. Cette baisse de la consommation électrique est due à un simple phénomène de saturation des marchés maintenant que tout le monde est équipé en réfrigérateur, lave-linge, lave-vaisselle, télévision et autres applications électroniques. Elle est là pour durer.

Le programme ruineux de construction d’éoliennes a créé quelques super fortunes opportunistes avec de l’argent public c’est-à-dire les impôts payés par les autres, mais en forçant à utiliser en priorité l’énergie éolienne, on a freiné les centrales qui ont fini par fonctionner de façon bancale. On n’avait aucunement besoin de cette nouvelle source d’énergie.

De même le pays se ruine avec ses politiques ferroviaires à l’échelon régional et local autant que national. L’investissement est colossal, la recette comptée ridicule. Le tout ne fonctionne qu’à perte. Et on affirme, encore un mensonge, que la SNCF peut faire des bénéfices, alors qu’elle entraîne chaque année au minimum 14 milliards de pertes et qu’elle est responsable d’une grosse partie de la dette colossale du pays. Là aussi, nous avons écrit sur ce sujet dans tous nos livres et plusieurs articles sur ce blog. Notons que ce n’est pas Mme Borne qui va changer le cours des choses. Elle est entièrement mouillée dans la politique folle des transports que nous avons connue.

On voit que dès qu’on part des réalités, les vues convergent. Les constats sont les constats.

La nécessité aujourd’hui est de contrer la religion d’état qu’est devenue la religion écologiste qui s’est imposée d’en haut, à partir des quelques fanatiques Verts allemands, d’abord à l’ONU puis dans les instances européennes puis partout dans les médias. Il faut gagner une bataille de faits et d’opinion.

Et bien sûr il faudra ensuite bâtir une stratégie alternative, car des difficultés écologiques, il y en a, principalement des risques de pénuries, et il faut les anticiper. Construire une croissance plus équilibrée, moins intensive en destruction de ressources non renouvelables est un bon objectif. Il est nécessaire de réserver les ressources rares qu’il nous reste à des investissements bien choisis et optimisés, de même que les obligations réglementaires doivent être soigneusement pesées. Le gaspillage éperdu et intenable actuel, sans aucune efficacité, doit être totalement arrêté. Nous risquons un collapsus économique irrattrapable créant de surcroît un chaos politique difficile à maîtriser.

Le risque des politiques écologistes irrationnelles menées à la suite des gourous allemands de la décroissance heureuse est d’une part de succomber aux mesures folles de transition qu’on veut imposer sans raison au pays mais aussi de décourager de faire les réformes économiques et sociales nécessaires pour retrouver la prospérité, stagnante depuis 1981.

On voit que LR pourrait tenir là une opportunité de retrouver un rôle fondamental dans la défense et l’illustration de la Ve République. Les trois autres mouvements sont trop engagés dans la dégringolade actuelle pour pouvoir freiner et plus encore moins imaginer un demi-tour.

Mais qui osera en son sein se dresser avec le drapeau de la révolte et engager une bataille de fond pour informer le grand public, faire apparaître l’imbécillité honteuse de la voie qu’on impose à la France, et la nécessité de faire autrement ?

Gageons que le projet inique de l’union Européenne de faire payer aux Français les erreurs allemandes au nom de la solidarité en bridant leur consommation et leur consommation d’énergie, sera un puissant levier. La politique allemande menée depuis que les Grünen se sont imposées au pouvoir en Allemagne est une absurdité dommageable que les Allemands doivent assumer seuls. Personne ne les a forcés à organiser une dépendance organique de la Russie et du gaz, tout en poussant une politique démente de création d’éoliennes intermittentes. Que les auteurs de cette sottise l’assument et ne cherchent pas à mouiller les autres à leur place.

Jusqu’ici, il paraissait seulement important d’attirer l’attention sur tel ou tel aspect problématique de la politique écologique imposée par le GIEC. Mais au vu des conséquences de plus en plus dramatiques et de la folie qui règne désormais, il faut aller plus loin.

Un grand plan de redressement national passe OBLIGATOIREMENT par un changement de cap radical en matière d’action écologique. C’est l’urgence nationale des cinq prochaines années.

 

Didier Dufau

Enfin un livre de vérité sur la guerre d'espagne - Pio Moa- les mythes de la guerre d'espagne

Toute l’histoire officielle de l’entre-deux guerres à laquelle les Communistes ont été mêlés n’a été longtemps qu’un tissu de mensonges parfaitement éhontés. Non seulement une histoire entièrement inventée a été bâtie par les thuriféraires du communisme, mais la gauche en général a considéré qu’il fallait sinon totalement adhérer au mensonge du moins empêcher « les forces réactionnaires et bourgeoises » de profiter de l’indignation que le seul récit exact des atrocités commises ne pouvait qu’exacerber. En un mot, il fallait pousser inlassablement les feux sur les braises des crimes « fascistes », sous-entendu, de la bourgeoisie fasciste (en France, on ajoute pétainiste) et détourner les esprits d’une réflexion sur les atrocités ignobles commises par des mouvements qualifiés « de gauche » en fait socialistes et anarchistes. Pour avoir écrit la seule monographie de langue française sur Holodomor, le terrifiant génocide des populations ukrainiennes organisé par Staline, j’ai pu me confronter au « mur de la honte » qui se dresse aussitôt pour empêcher toute diffusion, toute discussion, toute émergence de la vérité. Individuellement, tout le monde est accueillant. L’ouvrage est neutre, bien documenté, uniquement basé sur des faits vrais mille fois vérifiés. Tous vous l’accorde dans la relation bilatérale. Mais n’allez pas plus loin. N’essayez pas d’implanter la moindre vérité dans le domaine public qu’il s’agisse de l’édition, de la presse, de l’université, des conférences, de Wikipédia.

Là s’applique la « loi de Chaix », énoncée dès 1999 par mon regretté ami Léon Chaix : « confrontée à une ignominie intolérable la gauche tente toujours la même séquence de propagande : occulter le plus longtemps possible. Nier quand on ne peut plus occulter. Minimiser quand on ne peut plus nier. Exonérer la cause lorsqu’on ne plus minimiser. L’important est que le « vrai socialisme » sorte indemne de la mésaventure et puisse se présenter comme la seule force vraiment morale du champ politique. « C’est que nous sommes le camp du bien Monsieur et que nous entendons le rester ».  A chaque stade les moyens employés sont abjects : attaques ad hominem ; tombereau d’injures ; ouvrages bidon rédigés d’un peu partout et présentés comme universitaires alors qu’il ne s’agit que de brûlots. Que celui qui cherche à briser l’omerta, nécessairement un salaud, soit lui-même brisé et sorti du champ des audibles et ostracisé. Pas de carrière envisageable à l’université ou dans l’école. Pas d’écho y compris dans la presse de droite, terrorisée à l’idée de se faire traîner dans la boue par les gardiens de l’idéologie socialiste.

On aboutit, dans le cas du génocide Ukrainien de 32-34 à ce chef d’œuvre de désinformation construite à l’intention des lycéens français  : 40 pages dans leur manuel d’histoire de seconde pour les 6 millions d’assassinés de la Shoah, une ligne (oui : une) pour les assassinés d’Holodomor, 6 millions aussi, et encore en précisant bien qu’ils sont morts de leur propre fait. En fait les victimes étaient les auteurs de leur propre malheur...

Le système d’information français est, sur certains sujets,  entièrement bâti sur des séries de  mensonges éhontés qu’il est interdit de braver et de briser, sauf, quand, après trente ou quarante ans de combats menées par des minoritaires obsédés par la vérité et ayant accepté d’être vilipendés, les organes qui tiennent l’information autoproclamée « de gauche », à peine 20 personnes, trouvent qu’il est temps de dire la vérité et tout soudain s’enorgueillissent de la dire alors qu’ils ont menti, exorcisé, ostracisé, pendant des décennies, sans la moindre vergogne.

L’idéologie Woke a marié cette attitude marxiste-léniniste de combat mise en place avec virtuosité par Willy Münzenberg avec le besoin cagot de la religion protestante dominante aux Etats-unis pour inventer ce concept moderne d’ostracisme social qui veut que quiconque ne chante pas la bonne chanson soit confronté à la mort sociale sans passer par la phase de dictature institutionnelle.

Nous sommes donc au cœur de la vie démocratique en Occident, atrophiée depuis des lustres par le mensonge « de gauche ».  Et voici que sort enfin un livre fondamental pour les amoureux de la vérité historique sans fard, « Pio Moa - Les mythes de la guerre d’Espagne 1936-1939 ». Chez L’artilleur.

Moi-même j’avais constaté depuis longtemps que tout ce qui était écrit en France sur la Guerre d’Espagne était faux. Pas un peu faux. Pas un peu abîmé par le mensonge. Non Intégralement faux. J’avais eu l’occasion en 1961 de connaître les massacres abominables et lâches commis à Ibiza par le Frente popular et constaté comment tout l’épisode était sorti du débat par les historiens français. Depuis, il ne m’avait pas été difficile de démonter l’ensemble de la machinerie de reconstruction d’une histoire de la guerre d’Espagne dénonciatrice et fausse enseignée sans aucune opposition.

J’invite le lecteur français à lire et relire l’introduction du livre, écrite par Arnaud Imatz, qui fait l‘histoire détaillée de la désinformation en France sur la guerre d’Espagne. Il démontre tous les moyens employés pour mettre la vérité au banc et chasser de la communauté des bien-pensants les auteurs tentés par l’histoire vraie. La loi de Chaix en mondovision, sans qu’il ne manque la moindre saloperie !

Prévenons le lecteur : il va avoir un choc. Biberonné au mensonge depuis toujours, il ne peut même pas imaginer que la réalité soit différente de ce qu’on lui a fourré dans la tête. Pire encore, c’est un terrible vertige pour lui de constater que tout est absolument faux dans ce qu’on lui a raconté. Il n’y a pas une once de vérité dans l’historiographie de gauche concernant la guerre d’Espagne ! Pas un mot de vrai du début jusqu’à la fin de tout ce qu’il a pu lire ou entendre. Il subit le choc du croyant qui s’aperçoit que les dogmes de sa foi sont peut-être une peu trop éloignés de la vérité mais qui ne veut pas quitter le monde des croyants.

Alors oui, répétons-le : l’histoire officielle, en France, de la guerre d’Espagne, est intégralement controuvée. C’est là le côté effarant. Même pas une poussière de vérité : un simple manuel de propagande sans scrupule, visant à glorifier la révolution, le parti communiste et la « gauche », tout en accablant l’autre camp.

Alors oui prévenons le lecteur : il va voir s’écrouler une pyramide immense de mensonges, chacune des quasi 700 pages du livre en abattant à foison.  

L’Espagne a été l’objet d’une tentative sauvage d’instauration criminelle d’une dictature communiste, sur le modèle soviétique, par la violence la plus intense, et un déferlement d’assassinats et de meurtres abjects. Elle n’a survécu à cette tentative que par une guerre civile provoquée par les forces révolutionnaires de gauche, qui a pu être finalement gagnée par les opposants à la révolution sociétique.  L’échec de l’URSS a été un bienfait pour l’Europe et notamment pour la France qui sinon se serait retrouvé encadré par le pacte germano-soviétique en 1939 qui aurait empêché toute possibilité d’armistice et de créer la zone non occupée. Une Espagne sous forme de démocratie populaire de type soviétique aurait interdit toute construction européenne.

L’extrême gauche mélenchoniste après avoir longtemps prospéré sur une histoire fantasmée de la Commune essaie d’utiliser les méthodes de débordement des institutions républicaines du Frente Popular pour créer les conditions d’une révolution, en prenant modèle sur la guerre d’Espagne et les exactions et méthodes de ce mouvement.  Les différents reliquats de partis socialistes l’ont rejoint pour sauver les meubles électoraux et sont maintenant entraînés dans le maelström délétère des exactions jusqu’ici verbale de la NUPES. Mais on ne doit pas s’y tromper. Il s’agit bien comme en 34 et surtout en 36 d’instaurer par la ruse et la force un nouveau régime en France qui mette à bas " les restes hideux de la république bourgeoise ".

Le livre de Pio Moa a, pour les Français, un second intérêt : bien comprendre les méthodes de prise de pouvoir aimées par les « socialistes révolutionnaires" de toujours et les "mélenchono-bolivariens » d'aujourd'hui. Il ne faut pas oublier que le Frente Popular a surtout eu des enfants en Amérique du Sud et on voit aujourd’hui le succès de ces entreprises qui ont, comme en Espagne, ruiné radicalement les pays qui se sont laissé avoir par ces idéologies toxiques, tout en faisant disparaître les libertés républicaines au profit de dictatures violentes, bavardes et nulles, provoquant la fuite éperdue des populations dépouillées et affamées.

Après la lecture du livre, le lecteur pourra constater le barrage mis en place en France pour empêcher la diffusion et même seulement la connaissance du livre. Il ne trouvera que des articles prophylactiques (à commencer par la fiche sur Wikipedia concernant l’auteur du livre) pour expliquer que l’auteur n’est pas un historien, que le monde entier réfute ses thèses et que le croire serait tomber dans la fiente fasciste, la collusion avec le grand capital, la haine vis-à-vis des martyrs de la révolution, le soutien des grands propriétaires et du clergé le plus réactionnaire du monde, etc.

On trouve là l’étalage parfait des méthodes de désinformation de masse utilisée en France par la gauche socialisante. Tant qu’on n’aura pas créé un mémorial des génocides socialistes et national-socialistes, destiné à faire comprendre à la jeunesse l’ensemble des crimes commis par les révolutionnaires socialistes et les méthodes employées pour les cacher, cette désinformation ne cessera jamais.  

C'est vrai, il ne fautjamais dire jamais.

Le mécanisme de restauration de la vérité sur la guerre d’Espagne démarre. Il lui faudra des années mais dans dix ans, dans trente ans, la vérité redeviendra la règle.  Et Moa fera l’objet de la même restauration d’image et sanctification que Simon Leys vilipendé pour avoir dénoncé le maoïsme qui a exalté la gauche extrême française de 1965 à 1985 en dépit de ses dizaines de millions d’assassinats ciblés contre la population. Un peu de patience.  Pour Simon Leys l’article du Monde signalant sa réhabilitation pleine et entière n’a attendu que 45 ans ! 

Gardons à l’esprit que sur le forum du Monde en 2000, il était encore impossible d’écrire que le massacre de Katyn avait été commis par les Soviétiques et non par les Allemands, alors que le crime avait été reconnu par les Russes dès 1992 et que les preuves étaient désormais impossibles à nier après la découverte de corps polonais tués à Katyn dans différents charniers secrets ukrainiens du NKVD (Vinnitsia et Bykovnia).

Pour les lecteurs pressés, recommandons la seule lecture de l’histoire du bombardement de Guernica. Ils constateront que tout, absolument tout ce qui a été écrit et qui continue de l’être sur cet évènement est faux. Pas un peu faux. Totalement et irrémédiablement faux. Un triomphe du mensonge intéressé.  Petit florilège :

Guernica aurait été décidé entre Hitler et Franco pour terroriser les masses. Un raid sans objectifs militaires aurait été lancé contre un bourg qui aurait été rasé avec 9.000 morts à la clé. La disproportion entre les forces aériennes du Frente popular et de Franco n’aurait pas permis d’empêcher ce crime contre l’humanité, le premier du genre, qui, de surcroît voulait atteindre des symboles basques.

Revenons aux faits : Il n’y a pas eu de dialogue entre Franco et Hitler. Franco était totalement opposé à cette action qui pour lui n’avait plus de sens militaire compte tenu de l’évolution de ses plans militaires.

Von Ritchhofen qui dirigeait l’aviation allemande, la légion Condor, trouvait le temps long pour ses troupes pas assez occupées. C’est lui qui a pris, seul, l’initiative du raid avec comme objectif de faire sauter le pont qui permettait aux troupes du Frente Popular de se masser sur le flanc des troupes franquistes, pas pour terroriser la population. Malgré trois passages les avions n’ont pas réussi à détruire le pont mais ont mis le feu à un village très resserré composé de maisons de bois. Le feu n’a pas été combattu par les pompiers qui devaient venir et tout le village a lentement brûlé. Les décomptes sérieux montrent que le raid a fait entre 100 et 120 morts. Les forces aériennes socialistes et communistes grâce à l’appui soviétique étaient très supérieures aux forces aériennes de Franco, même avec l’appui allemand. De très nombreux raids de l’aviation du Frente Popular ont fait des centaines de victimes dans la population civile.

Dans toute guerre, la désinformation est une des armes lourdes.  Le bombardement de Guernica a été utilisé par les journalistes anglais et par Churchill à Londres pour alerter massivement la population anglaise contre les risques que lui faisaient courir les Nazis, ce qui était prémonitoire. Le Blitz est l’enfant naturel de Guernica. « Bomber Harris » aussi, qui allait ravager les villes allemandes en faisant des centaines de milliers de morts. Il y aura Dresde puis Hiroshima.  Guernica est plus que le symbole frelaté de la nature intrinsèquement mauvaise du franquisme. Le bombardement marque que les populations sont devenues les premières victimes dans les guerres modernes qui sont « totales ». Ici et maintenant, le développement de l’emploi des fusées en Ukraine et des tapis de bombes contre les villes par les Russes provoquent beaucoup plus de victimes civiles que les opérations militaires ne tuent de soldats.

La légende de Guernica est un tissu serré de mensonges hallucinants mais son symbole porte une vérité qui concerne l’ensemble de l’humanité. Ce n’est pas la seule leçon prémonitoire qu’offre la guerre d’Espagne. La liquidation de plus de 9000 membres du clergé catholique sans procès et parfois avec une horreur sans nom, marque que désormais on peut liquider des groupes entiers de civils pour des considérations religieuses. Ce massacre entrerait aujourd’hui dans le cadre de la définition du génocide. Il fait le pont symbolique entre Holodomor et la Shoah, même si les aspects quantitatifs sont sans rapport.  

La guerre d’Espagne est une horreur extrêmement lourde de leçons et son histoire vraie se doit d’être connue et bien analysée. Naturellement, il appartenait d’abord aux Espagnols de dépasser les rancœurs nées de ce drame vécu il y a maintenant  près de 90 ans. Tous les acteurs sont morts. Pour la France, sortir d’une historiographie purement politicienne et propagandaire est une simple question de dignité. Le but de l’histoire est de savoir et de comprendre pour prévenir.

La guerre d’Espagne est une scène de crimes, un cold case, comme on dit maintenant. L’affaire a été tellement ignoble, des deux côtés, que la vérité doit être privilégiée. Le but est de connaitre et d’interpréter correctement les évènements pas de refaire la guerre de propagande de l’époque, comme dans un jeu de rôle.   Le livre de Moa nous invite à cet effort. Qu’il en soit félicité et que les historiens français sortent enfin définitivement du bureau des légendes.  

 

Didier Dufau

Quelle statégie pour LR ? suite

L’effondrement de LR est un cas d’école pour la science politique, comme l’est de déclassement français. Plus d’hôpitaux, plus de justice, plus de police, plus d’école, plus d‘université. À peine d’armée. La bourse s’effondre. Les marchés immobiliers et autres se bloquent. La construction automobile est arrêtée. On sait déjà que la France ne sera pas chauffée l’hiver prochaine. L’inflation flambe. La dette flambe. Plus personne ne dirige rien. L’Allemagne privée d’énergie par l’effet de l’imprévoyance des Grünen est en grand risque d’un collapsus économique brutal. L’Euro s’effondre. Mme Hidalgo n’en finit pas de ruiner la capitale. Tout va très bien Madame la Marquise.

On peut penser que réfléchir au sauvetage de LR fait partie de ces distractions qui signalent l’esprit curieux mais un peu décalé. Après tout, ce qui peur arriver à un parti qui s’est condamné tout seul et qui se retrouve à l’état de carcasse vide est anecdotique. D’autres forces se sont implantées. Malheur aux vaincus !

Après avoir rappelé les méthodes employées pour sombrer examinons s’il reste des possibilités de revenir dans le grand jeu, c’est-à-dire de retrouver une majorité nationale.

Il faut tenir compte de l’adversaire. Emmanuel Macron n’a jamais eu l’intention de diriger le pays. Il a merveilleusement manœuvré pour conquérir le pouvoir mais il a été entravé pendant deux par les conditions mêmes de sa réussite présidentielle. Début 2020, il est sans bilan et mortifié. Il est sauvé par la crise du Covid. Mais les deux années sont occupées exclusivement à distribuer des cadeaux aux électeurs pour se faire réélire. Plus de 85 milliards de cadeaux au peuple. Du jamais vu ! Une fois élu, aucun programme, aucune idée de gouvernement ! Rien, comme d’habitude de la com’, des postures et des mensonges éhontés. Et des habiletés d’évitement : maintenant que je suis élu, ne comptez plus sur l’argent magique. Il va falloir que VOUS SOYEZ ÉCONOMES ET SOBRES. Plus cynique, on ne peut pas ! On mélange allègement les contraires lors de l’interview du 14 juillet : nous relançons le charbon, mais personne n’a fait plus que moi pour l’écologie et on va accélérer. Enfin surtout vous parce que moi je n’ai plus rien à donner. Bien sûr qu’il faut du pouvoir d’achat : au pays d’aller le chercher en travaillant plus. Maintenant il va falloir que tout le monde soit responsable sauf moi. Moi je règne sans diriger. Blablabla ! »

« Et je vais continuer à crâner et à en faire qu’à ma tête : le parlement devra avaler mon initiative de créer une chambre de la reconstruction « associant les forces vives ». Que le Parlement se débrouille. Et j’organiserai des référendums sur les sujets qui m’amuseront et qui embêteront mes adversaires. »

L’important pour Emmanuel a toujours été la posture : « Je suis en charge, institutionnellement, de l’avenir d’un grand pays qui a de grands atouts et qui y arrivera. Je donnerai des leçons à tous et à tout moment. Sauf grosse catastrophe, mais j’ai averti qu’elle arrivait, donc je ne crains rien. Ce seront les Français et l’opposition qui seront responsables ».

La tactique de Mme Le Pen, dédiabolisation et caresses à ses chats, tout en offrant ses services pour sortir du blocage institutionnel à la « chambre », ressuscitée, a ceci de cruel que toute personne qui prétend avoir une idée passe aussitôt pour être un foldingue à la droite de la droite. Le RN en grand modérateur, on aura tout vu. Mais c’est la garantie du gain de la future présidentielle pour madame le Pen. Macron ne protégeant rien ni personne, le vote utile sera pour quelques dizaines de millions d’électeurs de se mobiliser contre le néocommunisme mélenchonien en ralliant la famille de Montretout. À chaque fois que Macron voudra prendre la main au parlement, « elle dira mais oui je vote à deux mains » laissant aux autres « l’irresponsabilité » supposée.

Un tel contexte tactique à l’Assemblée nationale est très difficile pour LR.

La minuscule phalange des LR de l’Assemblée est piégée. Elle n’a que deux solutions ; accepter le piège ; ne pas entrer dans le piège.

Accepter le piège est évidemment de jouer le rôle de parti charnière décidant projet par projet, ce que sera la politique, en cogestion avec le pouvoir. LR assumera aussitôt la responsabilité de la situation exécrable que tous constateront à la fin de l’année et pire encore pendant l’hiver. Irresponsables et coupables !

M. Luc Ferry et d’autres militent en ce sens. Faites un pacte de gouvernement, même simili ! Exigez quelques têtes et quelques mesures farouches ! Prenez des places ! Et adieu va ! Si Emmanuel Macron veut faire le malin il sera facile de le renvoyer dans les cordes. Une fois. Deux fois. Mais à la longue c’est lui qui tient le revolver. LR va s’user sans gloire à faire passer les mesures les plus difficiles qui ont été différées pendant 5 ans.

Faute d’avoir voulu bâtir un vrai projet, LR n’a rien à négocier sinon des questions de personnes qui n’intéressent qu’elles seules.

Compte tenu des circonstances, entrer dans le piège est beaucoup trop risqué et ne peut apporter que des mécomptes.

Mais comment échapper au piège sans perdre sa réputation dans les difficultés du moment et en l’absence de majorité parlementaire pour le gouvernement ?

La seule solution, c’est de sonner le tocsin et de montrer que la gestion erronée et démagogique de M. Macron va conduire à une situation dramatique dès l’hiver prochain. Oui, On va vers le drame. Le rôle de LR est de montrer qu’Il appartient au gouvernement de prendre conscience de la situation et de présenter un véritable plan pour surmonter les erreurs qu’il a commises pendant les deux dernières années et qui s’aggravent.

LR doit indiquer que le parti n’a aucune responsabilité dans cette situation dramatique qui est la conséquence directe de la gestion cynique et démagogique de M. Macron et de son impéritie. Il lui appartient désormais de présenter au Parlement un plan de sauvetage et d’en assumer la violence. Il dispose de tous les pouvoirs constitutionnels nécessaires pour assumer son devoir. Si après 5 ans d’inaction il considère que les Français doivent partir à la retraite à 66 ans et travailler 40 heures par semaine, qu’il lance un referendum. S’il faut désormais imposer une frugalité terrible après tant de chèques et de gratuités, il dispose du 49.3.

Que M. Macron et son étrange gouvernement assument leurs responsabilités et affrontent l’hiver économique qu’ils nous ont préparé sans demander de supplétifs. Une autre politique aurait été souhaitable. Maintenant que les dégâts sont là, que les responsables les réparent !

De leur côté les LR doivent entrer en loge pour redéfinir et leur identité et leur projet et leur nom et leurs structures et leur programme de redressement national, tout en valorisant les équipes solides qui auront à prendre le relais. Il lui faudra à peu près 18 mois à compter de septembre 2022.

Dès 2023, LR sera capable de proposer un plan alternatif de redressement, ajustable en fonction des résultats de l’évolution de la situation. Et se présentera comme étant prêt à faire face à toutes éventualités. Si la dissolution est devenue inéluctable, LR sera là. Si le gouvernement est exsangue et qu’il faut un gouvernement d’union nationale ; LR sera là et en demandera la direction.

Mais il va falloir travailler et sortir du néant identitaire et programmatique.

Selon quelles grandes directions ?

  1. LR est d’abord une union pour la Ve République et la défense des institutions est son domaine privilégié. Les partis centristes et socialistes ont voulu abîmer cette constitution, en même temps que le souci de renforcer l’idée fédérale en Europe l’a partiellement privée d’efficacité.

La solidité française et la force de son avenir passent par une défense et un renforcement des institutions, permettant une gestion responsable dans la durée, tout en assurant que la souveraineté nationale peut s’exercer.

Les institutions de la Ve République sont un bien commun et elles doivent être protégées et restaurées. Qu’on cesse de les détruire ou de les dénaturer soit par des réformes dangereuses soit par des comportements dangereux.

  1. LR est le parti des grandes questions régaliennes d’abord. La France n’est pas rien et n’entend plus laisser des irresponsables la plonger dans la poussière du déclin systémique.

Restaurer une armature régalienne forte est la vocation spécifique de LR contre des partis qui veulent continuer leur travail délétère de destruction de la justice, de l’enseignement, de l’armée, de la police, de la paix civile, de la souveraineté.

  1. La seconde orientation est complémentaire de la précédente. LR doit convaincre que lui ,et lui seul, porte un espoir de redressement national. Ce qui veut dire que sur toutes les grandes questions nationales, le parti doit avoir un diagnostic clair et des propositions dont l’efficacité ne peut pas être contestée. Ayant enfin un propos fort à tenir, il faut des porte-voix convaincus et qui savent argumenter sans faiblesse. La chanson précède le chanteur. Mais quand elle est là elle doit être chantée haut et fort et par tous.
  2. Lorsque les conséquences des inconséquences seront patentes, c’est-à-dire cet hiver, on verra que la situation est grave et que la question nationale ne dépend plus de mesurettes et de démagogies diverses. On est sur un chemin de guerre civile et d’effondrement. La question de savoir s’il faut être modéré ou non ne se posera plus parce que la situation ne sera pas modérée et les apaisements verbaux ne fonctionneront plus.
  3. Il faut dès aujourd’hui acter que le socialisme à la Hollande ou à la Macron, comme le centrisme délétère et l’européisme fanatique ont conduit à une impasse nationale tragique qui engage les auteurs de ces politiques et au premier chef Emmanuel Macron, LREM, et les pitoyables ralliés LR qui ont cru devoir s’associer au désastre par ambitions personnelles. Il faut inlassablement marteler « la responsabilité des irresponsables » qui nous gouvernent depuis plus de dix ans. Ils ont réussi à tromper les Français mais maintenant la réalité est là.
  4. Il faut également marteler que si des erreurs gravissimes nous ont conduit dans le trou, les corriger nous permettra d’en sortir. Les erreurs doivent être dénoncées sans faiblesse. Et la démonstration doit être faite qu’en les arrêtant la situation s’améliorera.
  5. LR ne pourra pas faire l’économie de mesures fortes et symboliques qui fixeront solidement dans l’opinion l’armature de son identité et de son ambition. Les LR ne doivent pas avoir peur du « qu’en-dira-t-on ? » de gauche et assumer de grands choix critiques parce que justement ils sont critiques et qu’on ne peut passer outre sans se priver des seuls moyens nécessaires au redressement.

Sur tous les grands sujets, il faut qu’un congrès passe en revue toutes les options et tranche explicitement après des débats approfondis, prenant le temps nécessaire. Il n’est pas question d’établir un catalogue a priori mais de poser le problème, de lister les solutions, de déterminer celles qui seront les plus efficaces et de décider ce qu’on accepte de faire ou de ne pas faire en fonction du niveau de pourrissement constaté.

Donnons trois exemples.

Acquisition de la nationalité : compte tenu de l’importance nouvelle prise par les migrations et les mouvements de population, est-il justifié de conserver les procédures basées sur le droit du sol ?  Pourquoi ne pas édicter qu’on ne devient français automatiquement que par filiation, c’est-à-dire lorsqu’on est enfant d’au moins un parent Français ? Naturellement on peut toujours devenir français par naturalisation. Alors où est le changement ? Seulement la suppression de l’automatisme de l’acquisition de la nationalité française par des enfants nés en France de parents étrangers  même si le droit de la nationalité de leurs parents leur donne automatiquement une nationalité étrangère.

Ces formules de droit du sol (issues de l’ancien régime et bannies à la révolution) ont été ajoutées en France pour faire face aux pertes liées aux guerres napoléoniennes puis au déficit démographique du XIXe siècle. Rien que de très circonstanciel.  Ensuite, dans ce pays de conscription, il était anormal que les enfants d’étrangers ayant toujours vécu en France ne fassent pas leur service militaire. Mais il n’y a plus de service militaire en France ! Les difficultés d’intégration des enfants d’immigrés notamment musulmans, réduisent l’intérêt d’une démographie importée automatique. Les régimes sociaux qui permettent « la gratuité de la vie », de la naissance à la mort, ne peuvent survivre que s’ils ne s’adressent qu’à des nationaux. La suppression des frontières, de jure à l’intérieur de l’Europe, de facto à l’extérieur, et l’extension des flux démographiques temporaires, pour le plaisir ou pour le travail, se conjuguent pour alimenter un maelström démographique déstabilisant. Une procédure de naturalisation après vérification d’intégration paraît une bien meilleure solution qu’un quasi-automatisme de principe.

Une autre raison à l’ajustement de la législation sur l’acquisition de la nationalité tient à « transition énergétique » qui conduit à des politiques extrêmement restrictives et coûteuses, notamment en matière d’occupation des sols (le « zéro artificialisation nette ») qui interdisent la couverture de milliers d’hectares de constructions neuves dans les campagnes autour des villes. Il va falloir construire les villes nouvelles sur les villes anciennes, ce qui est incompatible avec une immigration de masse et la distribution de « droits-à » au monde entier.

Dernière dimension : le vieillissement et la dénatalité des nationaux. Le développement des avortements et du soutien à une contraception active a provoqué une évaporation de nouveaux français : une perte de près de 500 000 par an. Le chiffre est facile à calculer : vous prenez le nombre des naissances rapporté à la taille de la population en 1970 et vous l’appliquez à la population actuelle. C’est un déficit tragique. Nous avons une obligation de restaurer une meilleure natalité nationale, ce qui implique de soutenir la natalité nationale de façon différenciée de la natalité étrangère, avec des aides massives à la naissance du troisième enfant.

On voit que dès qu’on laisse de côté la langue de bois et qu’on s’attaque aux difficultés concrètes, sans se préoccuper d’autre chose que de l’intérêt national, aussitôt des cohérences s’imposent, des justifications se mettent en place et un discours cohérent et défendable peut être tenu aux Français. L’unité du parti ne se fait plus autour de slogans mais d’une politique concrète qu’il s’agit de défendre et de valoriser auprès de l’opinion. Lorsqu’on a commencé à tirer le fil, vient la corde, puis le câble, puis la chaîne puis tout le croiseur lourd armé pour mener une politique de redressement national.

Deuxième exemple : la France a laissé filer la délinquance et, débordée, ne parvient plus à assurer la sécurité des biens et des personnes. Cela date des années soixante dix et du succès du slogan : il est interdit d’interdire. On a retiré le couvercle qui était mis sur la délinquance et on a désarmé la justice sur la délinquance de rue pour la concentrer sur la « délinquance bourgeoise », celle des hommes, des puissants, des notables. Nous avons désormais une justice de classe et de genre qui a abandonné la petite délinquance, refusé de lutter durement contre les exactions violentes contre les biens et les personnes, proscrit l’emprisonnement, laisser les récidivistes récidiver à l’infini. La doctrine justicialiste règne un peu partout dans le pays et dans les instances judiciaires. La rue est redevenue dangereuse, avec des dizaines de milliers d’actes de « dépouille » en réunion, le sommet du genre ayant été le couloir de la honte à la sortie du Stade de France lors d’une finale européenne de football, avec des centaines de voyous délestant violemment les spectateurs sur le chemin du métro, en toute impunité. Le trafic de drogue n’est plus contrôlé. On circule à moto avec des Kalachnikov à Grenoble, avec la bénédiction de l’extrême-gauche qui a gagné la mairie.

LR s’est interdit toute action autre que verbale (le Karcher sarkozien) à l’instar du centrisme mou façon LREM.  Emmanuel Macron ne cesse d’annoncer des places de prison jamais construites. On a laissé tout le discours sécuritaire au petit parti de la famille Le Pen qui en a fait son fonds de commerce sur le mode protestataire et outrancier.

C’est d’autant plus choquant que la Vème République s’est construite autour de la volonté de sortir de la guerre civile et de mettre fin aux exactions des factions algériennes et de l’OAS. L’ordre public est un pilier de l’action gaulliste. Dans une période où une partie des musulmans revendiquent leur droit d’imposer le Coran et la charia au monde entier, si nécessaire par la violence et l’assassinat, et tuent des Français sans vergogne, le retour à l’ordre n’est pas une option pour LR. Nécessité fait loi et n’avoir dans ce domaine qu’un étalage de postures sans aucun discours construit est une honte.

Si LR doit être le parti de la Ve République et du redressement national, il faut revenir aux fondamentaux et tenir un discours fort, argumenté et justifié. Le premier acte fort est de proposer le retour à la Cour de sureté de l’Etat. Les atteintes graves à la sécurité de l’état doivent faire l’objet d’un traitement fort et sans pitié. Sans simagrées. C’est la cour de sureté de l’état qui a permis de vaincre et l’OAS et les factions algériennes en conflit sur notre territoire. C’est à cet instrument d’éradiquer la violence systémique et les acteurs de la guerre civile portée par les islamistes. La Cour de sureté de l’état est un gage de sécurité publique et non le symbole d’une absence de droit. Les grands délinquants savent à quoi s’en tenir comme les blackblocs et autres mouvements trotskistes de destruction de l’état afin de préparer la révolution.

La gauche a détruit les instruments permettant de maintenir l’ordre public et rendu la société vulnérable à ses ennemis et à la délinquance violente de masse. Il n’y a aucune raison que le parti de la Vème République n’en fasse pas le constat et ne propose pas de revenir aux institutions mises en place par le Général de gaulle. Ce n’est ni Macron, ni Le Pen ni la Nupes qui viendront sur ce terrain. LR a donc une spécificité à défendre qui correspond aux nécessités impérieuses du moment.

Restaurer la Cour de sécurité permet de reconstruire totalement la politique judiciaire et de répression de la délinquance. Le but est de construire une politique complète, dont presque tous les éléments sont connus mais que la crainte du qu’en dira-t-on de gauche fait mettre de côté pour ne pas être « extrêmisé ». L’important est de revenir à une sécurité intérieure manifeste et assurée. Le reste, ce ne sont que des criailleries gauchardes.

Troisième exemple : la législation européenne et la question de la perte de souveraineté française sur des sujets vitaux.

Nous venons de vivre une séquence absolument ahurissante. Quelle est la décision récente la plus impliquante pour l’avenir français, celle qui aura le plus de conséquences éventuellement tragiques pour la vie quotidienne des citoyens et les plus grave pour l’avenir commun ? C’est évidemment la décision d’abandonner radicalement à court terme le moteur thermique. Ce projet a-t-il fait l’objet d’une discussion pendant la campagne présidentielle ? Pas un mot. La discussion at-elle eu lieu pendant la campagne législative ? Pas un mot non plus. Le parlement européen a validé le plan de la Commission mais les électeurs, lors des élections européennes ne savaient rien des projets que ses délégués auraient à discuter. 71% des Français, selon un sondage Harris, s’oppose à la disparition des voitures thermiques !

Ce qui frappe, c’est l’absence totale d’étude d’impact. Quel le coût de cette mesure pour la France ? Quelles sont les conséquences sur la balance des paiements ? Quelles sont les impacts sur l’emploi ? Les finances publiques en sortent dans quel état ? Où vont le PIB et l’inflation ? Quel résultat réal sur la température et le dérèglement climatique ? La France n’a-t ‘elle pas des spécificités à faire valoir ? Pas un mot !  Silence !

L’Union Européenne pour toutes les parties de la législation qu’elle s’est octroyée, et par grignotage, c’est devenu quasiment tout, est un gigantesque trou noir qui absorbe tous les débats et les sort du débat public en France. La presse ne couvre rien de la procédure européenne. Les politiques sont contents de ne pas avoir à prendre parti sur des questions difficiles. L’abandon de souveraineté est caricatural. L’électeur n’a plus aucun pouvoir d’orientation des politiques suivies. On ne crie plus Europe ! Europe ! Europe ! comme un cabri. On se tait comme un ver de terre content de son enfouissement en sous-sol.

Si LR croit que cette attitude de vermine terrifiée lui donne une aura quelconque, l’avenir de ce parti est glauque. Nous avons-nous même essayé de chiffrer avec les moyens du bord le coût de cette politique démentielle : près de 6 mille milliards au minimum, soit 5 ans de valeur ajoutée du secteur marchand français, à financer sur 13 ans. Une absolue impossibilité !

Impact sur le réchauffement climatique : nul au mieux et probablement une aggravation tant le bilan carbone des solutions à mettre en place est mauvais.

Bilan : perte de souveraineté ; ruine ; bilan carbone exécrable. Entendons-nous bien : personne ici ne nie le réchauffement climatique ni la nécessité d’y faire face par une multitude de moyens. Mais quel effroyable bilan ! Et il n’y aurait rien à dire ni rien à faire ?

LR comme héritier du parti qui a créé la Vème république devrait à l’origine et à la tête d’un mouvement massif de contestation de cette horreur majeure qui porte atteinte à l’avenir français. Mais non. Une fois de plus c’est le silence de plomb. Rien à dire. Rien à proposer. Aucune alternative à faire valoir. Rien ! Comme si le néant était une solution d’avenir pour ce parti. Pire encore, à Paris, les instances de LR vont dépenser 45.000 euros pour écouter comme des moutons bien tondus la bonne parole écologiste. Se mettre à la remorque ; baisser la tête ; voilà ce qu’on propose aux cadres de LR à Paris. Exaltant de sottise.

Quelle aurait dû être la position de LR et quel devrait être sa position politique ?

D’abord constater que la perte de souveraineté est excessive, fausse le jeu démocratique et détourne du vote des citoyens rendus impuissants. Il n’est pas possible que des législations aussi contraignantes n’aient pas fait l’objet du moindre débat approfondi en France et qu’une position française n’ait pas été élaborée et défendue. A un moment où la défiance du peuple vis-à-vis des élites et l’abstention spectaculaire, ne rien faire est accepter que les partis ne servent à rien.

Alors, on peut crier à l’abandon de l’Europe de Maastricht comme Michel Onfray, cet abstentionniste structurel. Mais cela n’a pas de sens. La France peut prendre une mesure simple comme bonjour qui ne demande aucune renégociation de traités européens, qui ne présente aucune difficulté constitutionnelle ou autre et qui peut être mise en œuvre extrêmement rapidement : l’obligation d’un débat préalable parlementaire sur les grandes propositions présentées au vote au parlement européen.

C’est le seul moyen d’obtenir une couverture médiatique en France. C’est le seul moyen de provoquer un débat approfondi préalable au vote du Parlement Européen. Cela oblige l’exécutif à présenter sa position et ses justifications. Cela permet d’imposer une étude d’impact national préalable. Cela force les partis à déterminer leur position vis-à-vis de mesures concrètes. Cela force le gouvernement à dialoguer avec la représentation nationale. On ne voit guère les inconvénients.

Imaginons simplement que LR ait choisi de porter simplement ces trois défis devant la nation. Aussitôt l’oreille de la nation se dresserait. Quoi ? Il y aurait encore une pensée et une volonté dans ce parti moribond et avec des idées directrices fortes qui sont dans son ADN de pilier de la 5e République et qu’il est seul à défendre bec et ongles avec des arguments sensés et forts qui partent de la réalité et entendent la corriger.

Les effets pervers de l’impôt progressif

Il est des vérités que vous pouvez ressasser indéfiniment. Elles glisseront sur l’opinion comme la pluie sur une aile de canard. Personne n’en tiendra jamais compte, alors que l’effet sur « la vie quotidienne des Français » et « le pouvoir d’achat » est absolument fondamental.

Si on peut pardonner de citer quelques expériences personnelles, la première fois que j’ai été confronté aux effets pervers de l’impôt progressif ne date pas d’hier. Lorsqu’en 1969 je travaillais ma thèse sur la prévision à long terme, j’étais un peu déconfit de constater qu’elle était à peu près impossible, sauf partiellement, dans le domaine démographique. En revanche il était facilement prévisible que la progressivité fiscale entraînerait mécaniquement une hausse de la part des impôts dans le PIB.

En fait il s’agit d’une loi d’airain ; un pilier ; une réalité impossible à masquer.

Si vous mettez en place une fiscalité non proportionnelle au PIB, c’est-à-dire avec alourdissement plus que proportionnel en fonction du revenu, en cas de croissance économique la part de l’impôt augmente que vous le vouliez ou non si vous ne créez pas de mesures de correction.

Ce mécanisme est aggravé par l’inflation, la progressivité s’appliquant à la hausse fictive du revenu.

Il l’est aussi par un mécanisme un peu plus subtil mais à peine : la croissance est toujours une succession de phases d’accélération et de récession. Après l’arrêt des politiques de stabilité mise en place par les accords de Bretton Woods, le cycle récessions, emballements est revenu, au départ avec une inflation forte. Les phases d’emballement ont entraîné des croissances très fortes des recettes fiscales, justifiant des dépenses insensées : c’est le mécanisme de la « cagnotte ». Les mauvais dirigeants en ont toujours profité pour dépenser à tout va. Mais la récession suivante mettait tous les comptes à découvert : la progressivité joue aussi à l’envers. Du coup il fallait emprunter et éventuellement aggraver la fiscalité. Lors de la reprise suivante la double progressivité jouait : celle de base plus celle des nouveaux impôts avec une aggravation immédiate du taux de prélèvements.

Le Général de Gaulle a demandé à George Pompidou de conserver le taux de prélèvement autour de 32 % et il a commencé à s’énerver lorsqu’il a atteint 35 %. Il est vrai que la croissance était de 3.5 à 4 %, ce qui entraînait une croissance de la recette fiscale de près de 7.5 %. Giscard était du côté de la fiscalité aggravée. Mai 1968 allait mettre l’exigence de Gaulle à la poubelle. Le Septennat Giscard sera entièrement un septennat fiscal avec l’effet de l’inflation (à 15 %, soit 20 % de recettes fiscales en plus), du reliquat des trente glorieuses et un accablement permanent d’impôts nouveaux. Arrive alors le programme Commun d’aveuglement et de fiscalité. La pression fiscale dépasse les 40 puis atteint 45 % du PIB.

Le tournant reste le gouvernement Chirac Balladur de première cohabitation. Pour la première fois, le gouvernement supprime des impôts et cherche à réduire la dépense publique devenue folle. Catastrophe, Mitterrand et réélu. Nous aurons bientôt Rocard, l’imbécile le plus surestimé de l’histoire récente, qui va profiter de la reprise forte de la croissance pour non seulement encaisser les surplus fiscaux de la progressivité revenue à sa pleine production mais créer des impôts supplémentaires lourds et débrider totalement les dépenses. Un total inconscient révéré par quelques idiots pour des raisons obscures. C’est le pire gouvernement de la cinquième république. Tout est aggravé. Lorsque la récession arrive en 93, tout explose. Balladur est obligé de laisser filer la dette. Chirac se trompe sur tout et avec Juppé ne voient pas arriver la reprise de 97. Ils dissolvent l’assemblée à contretemps. Jospin gâche les dernières chances du pays de revenir à la normale. Il encaisse tous les fruits de la haute conjoncture en matière fiscale tout en réduisant le temps de travail et en aggravant les relations du travail. La cagnotte fait son entrée dans le langage commun. Tous les énarques socialistes se vautrent dans la dépense à tout va.

Le taux de prélèvement finira par culminer à 47.5 % du PIB en 2020. L’INSEE en reste à 45 % mais son calcul est biaisé. Celui d’Eurostat est plus complet et donc meilleur.

Il faudra la terrible récession de 2020 à 2022 pour faire revenir le taux autour de 44 % avant de remonter malgré les rodomontades d’Emmanuel Macron qui met en avant ses baisses d’impôts en trompe-l’œil et en attrape gogo. La reprise rapide de la croissance par simple rebond, accrue par une poussée jamais vue de l’endettement et de la dépense publique, provoque une croissance massive des rentrées fiscales, 20 % plus rapide en 21 comme en 22 que la croissance du PIB.

Le « fiscaliste caché » a encore frappé. La pression fiscale est à nouveau sur le chemin des 45 % (INSEE), 48 % (Eurostat) en attendant mieux.

Cela fait désormais un demi-siècle qu’à titre personnel je cherche à convaincre

-        Qu’un système progressif doit être accompagné par des stabilisateurs automatiques de la pression fiscale

-        Qu’un retour à l’organisation mise en place à Bretton Woods pour éviter le stop and go et la succession de croissances trop rapides et de récessions est souhaitable.

-        Qu’il faut mettre un terme à l’anomalie française de « l’énarchie compassionnelle », les hauts fonctionnaires tenant à garder perpétuellement le mécanisme qui aggrave la pression fiscale.

Ces trois mesures vont ensemble. Elles forment l’armature de la démarche de notre cercle.

Rappelons que les trente glorieuses sont basées sur un taux de prélèvement de 20 à 25 % qui était déjà considéré comme excessif. Un Etat fort n’a pas besoin de plus de 20 % du PIB pour faire face à ses besoins régaliens en régime de paix. 47 % c’est de la démence pure. On ne cherche plus à produire mais à arracher des parts du gâteau fiscal. Tout le monde attend le Godot de la cagnotte. Un peuple de feignasses qui attend tout de l’argent des autres en créant les conditions du déclassement économique et social du pays donne une image de lui-même proche de l’abjection.

D’autant qu’il est assez facile d’imaginer des solutions.

Le retour à la proportionnalité, seule réellement constitutionnelle, est une première solution. Un impôt unique de 20 % est un choix radical mais efficace.

Si on tient à conserver la progressivité, il suffit de mettre en place des mécanismes compensateurs :

-        La surcroissance des recettes peut être donnée à un fonds souverain, qui restituera tout ou partie de l’argent à l’état en cas de récession et d’inversion du mécanisme fiscal. Ce fonds ne devra pas dépasser une certaine importance et l’argent de l’excédent doit être restitué. L’ennui de la solution est qu’il stérilise une partie des revenus de la croissance et fausse l’équilibre économique.

-        Tous les seuils peuvent être automatiquement corrigés du taux de croissance. La progressivité demeure mais au profit de l’État.

-        Etc. Il y a des milliers de formules.

Ce n’est pas ce que le débat public fait apparaître. La course au faux pouvoir d’achat distribué par l’État reste l’obsession psychiatrique de la société française alimentée par l’information construite voulue par l’Enarchie.

Personne ne veut voir que l’effondrement de la Santé, de la Justice, et de l’Enseignement accompagne non pas une volonté de rigueur, mais la conséquence même du taux de 47 % de prélèvement. Quand on prélève pour des dépenses improductives la moitié du PIB, et qu’on ajoute 3 000 milliards de dettes, il est impossible que quoi que ce soit ne fonctionne. Impossible !

La question posée par les mécanismes délétères associés dans la durée de la progressivité n’est pas dans le débat public et n’y viendra pas.

50 ans de censure des débats sur ce sujet ont prouvé que la haute administration ne lâchera jamais.

Suicide français ?

Oui !

Le Français né malin…

 

Didier Dufau pour le Cercle des économistes e-toile



Quelle stratégie pour LR ?

Le parti LR est considéré comme moribond et à classer, comme bien d’autres avant lui qui eurent aussi leur moment de gloire, dans la catégorie des survivances. 320 députés en 2007, 112 en 2017, dix ans plus tard. 61 aujourd’hui. 8 % des voix aux Européennes, 4 % aux Présidentielles. Une telle dégringolade est considérée par beaucoup d’analystes politiques comme irrattrapable.

Les causes perdues sont rarement les plus belles. Mais existe-t-il une voie pour rétablir le parti fondateur de la Ve république dans la capacité de gouverner à nouveau ?

Les élections récentes ont fait apparaître un parti triomphant : les non-inscrits sur les listes électorales, près de 10 millions, et les abstentionnistes, la moitié du corps électoral, près de 25 millions, soit au total 35 millions de personnes qui n’ont pas souhaité participer au jeu démocratique.

Surnageant sur ces ruines, on trouve un homme seul et sans doctrine, élu sur la peur et une désinformation médiatique bien construite. Il a enjambé l’élection et prétend régner sans gouverner. Il n’a pas d’autre objectif que lui-même. Son premier mandat montre un bilan où l’actif est pauvre et le passif impressionnant.

Deux chiens courants mordillent ses mollets. Une gauche devenue la caricature d’elle-même depuis la chute du « socialisme réalisé », a été rameutée par un vieux mitterrandiste déjanté et malin qui veut allier Marx et Bolivar en s’appuyant sur le vote islamique. Un programme de grand foutoir pour esthète trotskiste, maintenant que le grand soir n’est plus d’actualité. À l’autre bord de la banquise de la démagogie, règne une famille étrange, rodée à l’exécration politique depuis le poujadisme des années cinquante, qui s’agite sans autre boussole que l’exploitation électorale des rancœurs des uns et des autres. Les rancœurs montent. La famille prospère. Mme Le Pen avec ses chats serait devenue la personne politique la plus aimée des Français.

Qui peut espérer que cette troïka hétéroclite et tiraillée par des préoccupations assez éloignées du bon sens et de l’intérêt général puisse imaginer et conduire la moindre politique utile au pays et à ses citoyens, alors que partout les marques d’un déclassement significatif de la France émergent progressivement et indignent ceux qui gardent un reste d’ambition pour un pays qui jusqu’ici, n’avait jamais été insignifiant ?

Qui ne comprend qu’il n’y a pas d’avenir du côté des trois forces actuellement dominantes dans un champ électoral dépeuplé ? L’avenir n’est pas non plus ouvert à des aventures individuelles basées sur des clans plus ou moins influents sur fond de désordre et de mépris.

La situation dans les cinq années qui viennent va se compliquer des conséquences parlementaires du résultat des législatives, des décisions écologiques prises par l’Union européenne et des multiples crises qui agitent les relations internationales.

La France a besoin que s’étoffe un parti chargé du redressement national, et qui élève son message d’une façon assez claire et profonde pour que tous, y compris les abstentionnistes et les non-inscrits, comprennent sans hésitation qu’il propose une ambition nationale positive, efficace et forte. La jeunesse doit être mobilisée autour d’un projet créatif et de qualité qui l’éloigne du renoncement morose et de l’exaltation du n’importe quoi et du nihilisme.

Seul LR peut aujourd’hui être le levier de cette ambition. Son ancêtre, l’UNR, est né en 1958 de la même nécessité. Et tout le monde se souvient que sa représentation parlementaire, depuis la torpille électorale des apparentements, était un croupion tenté de jouer les partis charnières, en se noyant dans la décrépitude de la quatrième République. Mais qu’un combat inlassable était mené par ses principaux militants, notamment Michel Debré, pour créer les conditions d’un retour à la grande politique.

Il est légitime d’espérer de LR reprenne ce type de flambeau, et que des voix puissantes issues de ses rangs se mettent au travail en ce sens. Tous les militants gardent en eux la même foi dans l’avenir et dans le rôle crucial que peut jouer LR. Ils veulent être mobilisés.

Naturellement, il faut d’abord comprendre les erreurs qui ont mis le parti d’origine gaulliste au fond du trou. Il est facile de tomber, plus difficile de se relever. Alors, oui, il faut le dire, il y a mille moyens de trahir les espoirs des sympathisants et de déclencher la méfiance des électeurs. LR s’est piégé à de multiples reprises et pendant longtemps. Il faut désormais s’interdire les attitudes et les choix mortifères qui ont rétréci à ce point son rôle dans la vie démocratique de la nation.

La première erreur insigne est de n’avoir d’idée précise sur rien. « On ne sort de l’ambiguïté qu’à ses dépens ». On connaît la formule du Cardinal de Retz, reprise ad nauseam depuis les mandatures Mitterrand. « Il n'est pas de problème dont une absence de solution ne finisse par venir à bout ». Cette maxime attentiste de Queuille en fait le pendant. Ne rien dire pour ne rien faire serait la clef des grands succès politiques. Une doctrine de roi fainéant !

Il suffirait d’une bonne image, nourrie par la communication, associée à une démagogie bien ciblée vers des clientèles diversifiées. Cette absence de discours devrait s’accompagner de l’éviction de toute idée polémique, sinon pour vilipender des ennemis abstraits ou convenus.

Pour les tenants de cette tactique, toute idée précise et de nature à changer la réalité existante est un boulet. Il faut s’embêter à l’élaborer et à la défendre. Elle crée naturellement des oppositions. Pourquoi s’embarrasser ? L’électorat ne comprend pas grand-chose à la technicité et à la complexité des affaires politiques, diplomatiques, économiques et sociales. Porter un programme est vain. De toute façon l’électeur vote au dernier moment sur la bonne mine des candidats et en fonction d’incidents de campagne plus ou moins délétères. L’image finale est ce qui compte. Le communicant et le petit malin l’emportent sur les porteurs de projets raisonnables surtout s’ils sont difficiles et supposent du courage. On a vu le résultat de ces subtiles analyses « réalistes » lors des dernières élections. Elles n’étaient que paresseuses.

La seconde erreur est de dire qu’on a réalisé un travail programmatique formidable, alors qu’on a fui tout effort en ce sens et réalisé des catalogues obscurs de mesurettes sans importance qu’on n’a même pas pris soin de porter vers le public. Une élection se construit dans la durée. Ne rien faire et ne rien dire dans l’opposition jusqu’à ce que s’ouvre la campagne électorale est absurde. Le travail dans l’opposition assure la solidité du môle et la notoriété des candidats.

La troisième erreur est de considérer qu’on ne peut atteindre la majorité qu’avec un discours attrape-tout. Lorsque le candidat LR à la députation à Paris explique dans une réunion publique que l’exemple à suivre est l’union des contraires pratiquée par Nicolas Sarkozy, qui a rassemblé de M. Kouchner à Mme Boutin, on voit que cette erreur est encore bien présente chez certains cadres de LR. La moindre réflexion montre que les choix de Sarkozy lui ont coûté sa réélection et ont éloigné durablement une partie des électeurs UMP. Le candidat dont on parle a perdu dans une circonscription imperdable. Surprise ! Surprise !

La quatrième erreur est d’affirmer : « on est d’accord sur tout, l’important est de trouver le bon chef ». Les questions de personnes avec toutes les haines qui l’accompagnent deviennent centrale et cruciales. Les vaincus du processus se vengent en créant des structures concurrentes ou en détruisant le parti. Les chapelles se multiplient avec des clans minuscules mais prêts à toutes les manœuvres. Toutes les primaires ont été des « concours de miss » désunissant le parti et dispersant les sympathisants. L’heureux sélectionné déboule dans le champ politique nimbé d’hostilité et sans programme. La campagne finit dans les simplismes et le blabla sur soi-même. Mon ramage et mon plumage ne sont-ils pas les garants d’une victoire facile ? Et on termine à 4 %. Non, les militants et surtout les cadres de LR ne sont pas d’accord sur tout !  Il faut donc clarifier la ligne politique pour savoir la profondeur des divisions sur des points très précis et fondamentaux pour l’avenir du pays, sans craindre l’éclatement. Le stoïcisme est la vertu du militant ! Quand une ligne intelligente, sincère et efficace apparaît, ceux qui en différent dans l’immédiat peuvent en percevoir la valeur plus tard. Ils ne se sentent pas obligés de partir sur un coup de tête. Le général de Gaulle est passé du « je vous ai compris » à l’indépendance de l’Algérie sans que l’UNR perde ni ses cadres ni ses militants, alors que beaucoup d’entre eux étaient favorables à l’Algérie française. Mais nécessité fait loi. Un parti sans militants tourmentés est un parti mort.

La cinquième erreur est d’accepter d’aller au combat enfermé dans le vocabulaire de l’adversaire. Il est amusant mais inquiétant d’entendre des analyses du type : « La division droite gauche n’a aucun sens. C’est une vision polémique de gauche ». Une idée très juste, aucun des grands sujets actuels ne pouvant s’apprécier à l’aune de ce critère polémique. Mais pourquoi continuer en affirmant : « Je suis pour une droite « décomplexée », « forte », « assumée » ». Se coller spontanément l’étiquette « de droite » voulue par l’adversaire est une attitude étrange. Rappelons-le : Les difficultés ne sont ni de droite ni de gauche ; Les actions à mener ne sont ni de droite ni de gauche. S’étiqueter de droite ou de gauche ne donne aucune indication sur le programme à mettre en œuvre pour faire face aux défis du moment ou construire un meilleur avenir. Se qualifier de droite est le pire cache-misère pour un parti sans identité. S’adresser au pays comme un parti « de droite » génère aussitôt l’hostilité des ceux qui se pensent « de gauche » mais avec mille nuances. L’espace politique est empli de partis vides de programme, qui se disent de droite. L’étiquette n’apporte que de l’ambiguïté et une réduction des adhésions possibles. Une sottise presque parfaite !

La sixième erreur est de concentrer son discours sur d’évanescentes et improbables « valeurs ». La politique n’est pas la morale. Un parti n’est pas un clergé. L’action efficace exige parfois de forcer les lignes du politiquement correct. On ne milite pas avec une simili bible à la main. Si l’obtention ou la défense de places prennent naturellement une importance certaine, un parti devrait agir d’abord  pour obtenir des résultats souhaités ou pour empêcher des politiques que le groupe  trouve nocives. L’action politique est d’obtenir l’assentiment général des électeurs alors que les autres forces politiques travaillent à vous en empêcher. Si on n’a rien d’autre à afficher que des valeurs pour convaincre, on reste sur la touche. Surtout quand nombre de hauts dirigeants du parti ont été condamnés lourdement, et que des cadres importants ont trahi leurs électeurs en ralliant l’adversaire pour des objectifs personnels. Valeurs, écornifleurs, voleurs, … 

La septième erreur est de croire qu’on va pouvoir parler à chacun dans une société fractionnée et dominée par des préoccupations purement individuelles et des particularismes religieux, raciaux, nationaux, sexuels ou sociaux. Une cuillère de potion politique pour les musulmans, les juifs, les catholiques, les riches les pauvres, les femmes, les hommes, les noirs, les jaunes, les blancs, les handicapés, les malades, les paysans,  les salariés, les travailleurs-travailleuses, les immigrés… Le marketing et la communication adorent les segmentations. La politique cherche l’intérêt commun. Cette contradiction est insurmontable. Il faut donc parler à tous, mais en n’oubliant personne. On n’est pas obligé d’être idiot.

La huitième erreur est d’attendre le tout dernier moment pour se réveiller et proposer en urgence un candidat qui ne peut s’appuyer sur aucun travail porté dans la durée et sans le support d’un mouvement d’opinion global. Quelle que soit la qualité du candidat, sans rien de collectif pour s’appuyer, il aura du mal à convaincre. L’enracinement local ne suffit pas. « Donnez-moi un levier et je soulèverai le monde ». Bâtir le levier est le rôle d’un parti ayant une couverture nationale et envisageant de diriger le pays.

La neuvième erreur est de toujours rester sur un acquis ancien sans prendre en compte les grands mouvements d’opinion ou les innovations techniques ou les nouvelles tendances. Le discours devient daté, réactionnaire, décalé des réalités, stérile. Les réalités changent. Il faut les observer et les juger. Et définir un cadre d’analyse qui permet de séparer le bon grain de l’ivraie.

La dixième erreur est de cumuler les neuf premières erreurs et de refuser d’acter celles qui vous ont fait perdre le pouvoir, la dernière fois où vous l’avez exercé. Le devoir d’inventaire s’impose en cas de défaite. Certes il faut éviter la délectation morose mais, tout le monde le sait, sans diagnostic, pas de cure.

Chacun en fonction de son expérience vécue, peut comprendre avec cette grille de lecture comment on passe du statut de parti dominant à celui de mauvais quatrième.

Certains diront : « le succès de nos adversaires a été obtenu sans tenir compte de vos règles. Emmanuel Macron n’a pas cessé de faire du clientélisme, avec de l’achat de vote segmenté, afin de pouvoir affirmer à chaque groupe : personne n’a fait plus que moi pour vous. Son projet global est inconnu. Sa posture attrape tout, basé sur la triangulation, a fait merveille. Il a été réélu avec 58 % des voix ».

Ce n’est pas faux, mais cela ne vaut que pour la réélection et il n’a pas réussi à avoir, pour la première fois dans l’histoire de la Cinquième, une majorité parlementaire dans la foulée de sa reconduction présidentielle.

Rappelons qu’il a surgi dans la vie politique française en s’appuyant sur l’expression d’une idée de la nécessité nationale. : arrêter les fausses alternances de partis faisant la même politique et obligés de céder, malgré tout, dans un sens puis dans l’autre, à la surenchère des extrémistes de leur parti. Il l’a accompagné d’une mesure radicale sur un sujet tabou : la suppression de l’ISF et de la taxation des revenus de l’épargne à l’impôt progressif. Il vit encore politiquement sur cette seule bravade qui lui a apporté la droite sans lui faire perdre la gauche. Il appartenait à Nicolas Sarkozy de le faire. L’UMP a fini par être considérée comme incapable de briser les tabous socialistes. Bien sûr le reste était un potage attrape-tout politiquement correct, et de la posture. Mais il a tenu bon et cela reste son seul actif. En politique il est toujours mauvais de faire semblant. Dans le cas d’espèce, il est sorti de l’ambiguïté à son avantage.

En revanche, homme seul, manœuvrier mais manquant de fond, il a fini par se dévoiler en pompier pyromane exclusivement motivé par lui-même et son destin électoral. Le pays n’a pas voulu lui signer de blanc-seing. La parenthèse Macron se referme.

La Nupes pourrait servir aussi de contre-exemple à nos analyses. Le chef charismatique y est (presque) tout. Le programme est inexistant. Le clientélisme est forcené, avec un appel non voilé aux masses immigrées. La tactique électorale est oiseuse sur le fond et mélange les pommes de terre mangées par les doryphores et les navets les moins appétissants. Le résultat aux élections présidentielles a été mauvais et celui des élections législatives excellent mais insuffisant. La gauche, en voix n’a pas progressé et reste éloignée du pouvoir, sans grand espoir de changement. Cette opposition-là va être tonitruante mais va vite fatiguer le pays.

Dans le cas de Zemmour, le chef était clair, la pensée aussi avec un programme réduit mais affirmé. La campagne a été superbe. Mais les erreurs ont été trop nombreuses. La première a été de vouloir faire l’union des droites, un concept qui n’a pas de sens. La seconde est de s’être positionné à droite de Madame le Pen. Il n’y a pas d’électeurs à droite de Mme le Pen. Et on ne sauve pas la France en cherchant à être député à Saint Tropez.

En revanche il a fait progresser la prise en compte de réalités mises sous le tapis et effectué des démonstrations qui gardent leur valeur et peuvent éclairer le programme de LR sur certains de ses aspects.

Marine Le Pen capitalise les ressentiments sociaux et les récriminations de tout genre mais n’a aucun programme de gouvernement. Mitterrand a utilisé son père pour se faire réélire. Le pays vient de l’utiliser pour faire perdre sa majorité au président réélu. C’est un parti auxiliaire qui n’a aucun projet réel qui lui soit propre, sinon de faire vivre la boutique familiale. Excellente animatrice de karaoké (elle connaît le répertoire des chansons des quarante dernières années), plutôt sympathique, assez fine politique, aimant les chats, Marine Le Pen  sait qu’elle n’est là que comme thermomètre des colères tout en attirant des couches populaires qui admirent sa résilience.

Espérons que le lecteur de cette adresse est désormais convaincu que la seule chance de LR est de se comporter réellement comme un grand parti de gouvernement dont la vocation est de déterminer et de conduire les politiques correspondant à la nécessité nationale.

LR doit construire cette capacité, et d’abord définir les nécessités nationales à courts et longs termes puis élaborer les mesures cadres propres à aller dans le sens nécessaire au grand redressement d’un pays qui actuellement s’étiole quand il ne dégringole pas.

Elle ne l’a pas fait alors que s’ouvre au Parlement une période difficile pour LR du fait de l’absence de majorité présidentielle. Le Président qui n’a défini aucun projet national et ne gère que sa propre image rend toute perspective d’accord politique de gouvernement impossible. Élu en avril en activant les peurs on ne sait toujours pas un trimestre plus tard ce qu’il veut faire. Le Président est absent et prend la pose en suggérant que s’il est empêché c’est la faute aux autres. De la com’, de la com’, de la com’. Com’ d’habitude !

Les premiers textes proposés sont démagogiques jusqu’à l’outrance.

Ce piège doit être éventé. La meilleure solution est de dénoncer l’absence totale de projet concret de la part d’un président qui prétend qu’il en a un, et clair, alors que l’obscurité règne partout. Qu’il annonce d’abord ses lignes directrices et ses options sur les grands sujets. Que son propos concerne la France plutôt que de se contenter de manœuvres d’image.

Lorsque ce projet sera connu, il sera temps pour LR de définir sa contribution éventuelle à ce projet en fixant clairement ce qu’elle récuse et qui entraînera immédiatement la fin de toute collaboration et ce qu’elle exige au minimum et dont la prise en compte peut seule justifier un accord.  On voit l’inconvénient de n’avoir aucun programme sur les questions fondamentales.

Devenir la béquille du Président Macron à la petite semaine pour faire avancer quelques textes difficiles n’a strictement aucun sens pour LR. Cette leçon a été très bien comprise et exposée par MM. Retailleau et Marleix, les présidents de groupe au Sénat et à l’Assemblée nationale. Ils doivent désormais exiger que M. Macron sorte du bois. Quelles sont les dix mesures critiques qu’il compte faire passer dans les deux ans ? Quelles sont les mesures qu’il récuse absolument ?

À lui de prendre ses responsabilités.

Cette conjoncture particulière impose au LR d’activer dès septembre un processus de sortie du néant programmatique où se trouve le parti. LR n’a pas voulu l’organiser avant la Présidentielle. L’élection a été perdue. Ne recommençons pas les mêmes erreurs.

Il faut prendre acte de la responsabilité d’Emmanuel Macron dans la situation actuelle et ne pas participer aux palinodies et aux délires démagogiques qu’elle engendre. La démagogie électoraliste est la seule action concrète du président réélu depuis le renvoi d’Édouard Philippe. La stratégie LR est de se mettre en position de gouverner en sachant que la question peut se poser à court terme en cas de dissolution et que la situation sera mauvaise. La préparation de cette alternance est son principal sujet, car elle et la seule force d’alternance raisonnable. Sa responsabilité propre est de réussir cette alternance.

En un mot, il ne faut pas préparer la collaboration mais l’alternance. Ce sera extrêmement difficile. Mme Le Pen a réussi à dédiaboliser le Rassemblement national et à obtenir des adhésions fortes dans le pays et elles ne sont pas seulement populistes. « Le seul parti qu’on n’a pas encore essayé » est plus dangereux pour les LR que la Nupes qui est un conglomérat fragile de doctrines et de personnes déconsidérées. Le centrisme coalisé avec des îlots de dissidents de LR et des débris du PS ne représente rien. Édouard Philippe est populaire parce qu’il a été viré comme un malpropre. Il sera pris dans la tourmente de l’effondrement de Macron, barbe blanche ou pas. Les crises vont être si sévères que les postures ne résisteront pas.

Plus rien ne tient et les crises vont désormais se cumuler. Le logement pique du nez. L’agriculture pique du nez. L’industrie ne repart pas et sans énergie elle est asphyxiée. Les services publics s’effondrent et ce ne sont pas les hausses délirantes de salaires qui vont améliorer les choses. La fiscalité est débilitante et tenter de l’accroître sera très risqué. La dette explose et son coût avec elle. La natalité s’effondre. L’insécurité est devenue structurelle et à des niveaux jamais vus. L’hiver 2022-2023 sera difficile et l’hiver 23-24 encore plus. La correction des marchés boursiers va continuer. Partout émergent des mesures coercitives d’urgence qui compromettent l’avenir. La prétendue transition énergétique va accroître les contraintes à un niveau insupportable reléguant le passe-sanitaire au rayon des petites blagues. Déjà chaque Français est sommé de tout changer, son logement, sa voiture, son emploi, ses habitudes, ses plaisirs. Et même son genre !

Ce qui nous attend est tellement grave, que s’associer en force d’appoint à un gouvernement indigent et impuissant n’a aucun sens sinon celui de la sortie du et de la disparition pure et dure.

Se donner comme mission de faire face aux défis qui vont nous accabler est prométhéen. C’est vrai ! Qui peut nier qu’elle est nécessaire ? Qui peut contester que LR doit se mettre en position de tenir un rôle central dans le processus ?

C’est la seule perspective digne pour LR, un parti dont il serait heureux de changer le nom creux dont Sarkozy l’a affublé. Être républicain, cela n’identifie aucun projet quand la République est installée depuis des lustres. Les mots évanescents à la mode ne servent à rien. Le sigle doit porter la cible et s’adresser à tous. Par exemple : Union Populaire pour la Prospérité et la Sécurité. Les spécialistes trouveront mieux. Mais l’important est dans les termes :

-        Union : marque la volonté d’association et d’ouverture

-        Populaire : ne laisse pas les masses au PC ou à Le Pen. Marque la différence avec le macronisme. Peuple signifie aussi nation, donc des réserves sur l’effondrement de la souveraineté dans l’Europe et dans la mondialisation.

-        Prospérité : une autre manière plus intelligente et moins racoleuse de parler du pouvoir d’achat. Le terme marque bien  qu’on veillera à ne pas entraîner le pays dans la décroissance et la perte de revenu. Permet de rappeler les résultats du socialisme sur la prospérité notamment dans les pays « bolivariens ».

-        Sécurité : la France est menacée de l’intérieur et de l’extérieur.

Sur ces cinq thèmes Macron es

La dénatalité en Occident : la vraie solution pour sauver la planète ?

Nous venons de rencontrer M. Antoine Bueno dans la revue Front populaire (voir notre précédent article). Nous le retrouvons dans le Figaro magazine. Lorsqu’un inconnu perce ainsi dans les médias, on sait qu’on en a pour des lustres. Pensons à BHL, Minc ou Miller. Ce Monsieur est donc un penseur multicibles qui a un avis sur presque tout et naturellement l’exercice n’a de sens que s’il est provocateur et confus, la confusion permettant de laisser un peu de mystère dans l’ombre de l’irrationalité publicitaire du petit malin.

La thèse qu’il exprime est, pour simplifier, qu’un couple occidental qui a deux enfants est un tragique salaud qui tue la planète alors qu’un Africain qui en a douze ne peut rien se voir reprocher. S’il faut faire baisser les températures et empêcher la dégradation du climat, il faut cesser de faire des enfants dans les pays riches.

Une crise démographique aggravée dans les pays développés permettra de chasser la crise climatique. C.Q.F.D. ! C’est le pendant à l’international de l’aphorisme qui veut que les riches en Occident doivent réduire leur pollution de 80 % pendant que les pauvres peuvent se contenter de perdre 4 % de leur pouvoir d’achat. On précise seulement que le pauvre occidental doit en plus cesser d’avoir des enfants !

Après le péril jaune, voici le péril blanc. Le malthusianisme renaît sous des auspices pâlichons. Le vieillissement est vu comme une formidable opportunité : « la silver économie » serait un âge d’or ! Pas besoin de croissance. On se partage le gâteau à moins : c’est tout bénef ! Et puis on peut importer des hommes, augmenter le taux d’emploi, partager le travail, mécaniser les tâches. Rien que du bonheur ! Rien que des sottises dénoncées sur tous les tons depuis plus de soixante-dix ans par ceux qui traquent l’erreur économique des philosophes moralisateurs aux idées courtes et adeptes de simplismes terrifiants de sottise.

Alfred Sauvy doit faire des sauts de cabri dans sa tombe. Pour lui, tout ce qu’affirme notre jeune (Kinder ?) Bueno, philosophe, est criminellement faux.

Le vieillissement et la décroissance démographique n’apportent de satisfactions qu’à très court terme. La citation de Bodin qui déclare qu’il n’y a de richesse que d’hommes est certes galvaudée. Mais elle est exacte. Tout dynamisme, toute tension créatrice, dépendent d’une jeunesse bouillonnante et disponible. La vieillesse est un naufrage personnel, le vieillissement un naufrage national.

La dénatalité est un fait dans les pays développés. Les femmes ne font plus assez d’enfants pour atteindre le remplacement de la population. Sans apports extérieurs, la démographie s’effondre. On le voit au Japon où désormais la baisse de la population se compte en millions d’âmes mais aussi presque partout en Europe. Elle baisse aussi dans les pays émergents. Certains démographes imaginent que même les pays actuellement très prolifiques, principalement du fait de la réduction massive de la mortinatalité, rejoindront le mouvement assez vite après un temps d’adaptation. On va donc naturellement vers un pic de la population mondiale qui diminuera ensuite. Peut-être dès 2 100.

Nous avons montré sur ce blog que la population des personnes en provenance de familles portant un nom existant en 1 880 a commencé à baisser. Les lignées historiques françaises sont en régression après avoir vu leur effectif se redresser faiblement à la fin du 19e et de plus en plus vite jusqu’en 70. Globalement la France aurait 500 000 enfants de plus chaque année si on avait gardé la natalité de 1970. On subventionne la destruction de plus de 200 000 fœtus chaque année, une pratique que M. Macron qui n’aura jamais d’enfants, veut constitutionnaliser. M. Bueno doit être satisfait, lui qui a réussi à passer entre les arcanes serrés du planning familial.

Cela n’empêche pas la France d’avoir une croissance minable, de n’être plus compétitive, de présenter des services publics sinistrés, de connaître un chômage structurel massif et supérieur à tout le monde, et d’avoir un Etat Moloch qui ne survit que par l’impôt et la dette, sur un mode délirant. À un moment où en Occident les pénuries de main-d’œuvre et de personnels bien formés sont patentes avec un effondrement des capacités de faire, culpabiliser la natalité et organiser la dénatalité, particulièrement en France, forment les deux pendants d’une erreur tragique. Nous la poursuivons avec ténacité depuis les années soixante-dix. Alfred Sauvy avait prévu les conséquences et n'en avait rien caché. On l’a fait taire. Le résultat est devant nos yeux stupéfaits.

Nous suivons les conseils de M. Bueno depuis près de 50 ans. Mais avec mauvaise conscience. Le seul apport de ce monsieur est de le faire avec bonne conscience et d’aimer les conséquences hideuses que nous constatons tous les jours, tout en nous flagellant.

Quand les presses de gauche et de droite ouvrent leur colonne simultanément à des auxiliaires du suicide national, on mesure où est tombée la réflexion en France. Les intellectuels ont quasiment disparu. Voici que les adeptes du Borniol Circus tiennent les rênes de la vie culturelle française !

Dire aux Africains qui partout dévastent leurs territoires, anéantissant ce qu’il reste de nature et provoquant des pandémies soudaines, croissez et multipliez car en restant pauvres vous ne tuerez pas la planète est totalement irresponsable. Dire aux Français et aux Occidentaux, décroissez et crevez parce que votre bilan carbone par personne est infect, est immonde.

Suggérons à Front Populaire et au Figaro magazine d’envoyer ce M. Bueno vivre une vie d’anachorète au Sahara avec un pagne en alignant son propre bilan carbone sur celui du plus modeste des Africains. Et ouvrez-lui vos colonnes dans une vingtaine d’années.

Son témoignage sera sans doute plus intéressant.

En attendant, le seul langage utile et digne est de dire aux Français : redressez votre natalité, car vous êtes en train de disparaître et ce suicide national a assez duré. Et aux pays à la démographie encore galopante : freinez et ne comptez pas sur les pays développés pour vous sauver.

Faire le malin et jouer les provocateurs sur des sujets aussi graves est indigne. Donner de la présence à cette infamie dans la presse une curiosité morbide.

 

Didier Dufau

Pour le Cercle des économistes e-toile.

Le blog du cercle des économistes e-toile

Le cercle des économistes regroupés dans E-TOILE autour de Didier Dufau, Economiste en Chef,   aborde des questions largement tabous dans les media français et internationaux soit du fait de leur complexité apparente, soit  parce que l'esprit du temps interdit qu'on en discute a fond. Visions critiques sur les changes flottants,  explications  sur le retard français,   analyses de la langueur de l'Europe,  réalités de la mondialisation,  les économistes d'E-Toile, contrairement aux medias français, ne refusent aucun débat. Ils prennent le risque d'annoncer des évolutions tres a l'avance et éclairent l'actualité avec une force de perception remarquable.

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