L'aphorisme économique le plus stupide

Combien de fois lisons-nous ou entendons-nous que le change entre deux monnaies "représente la valeur respective de deux économies".

Le graphisme donné ci dessous, réalisé par le journal Le Monde, nous indique  une autre chanson.  La valeur respective de deux économies aussi grosses que la zone Euro et les Etats unis ne changent pas du simple au double toutes les trois minutes.  Les changes  oui.

En changes flottants le cours de deux devises est déterminées par des humeurs (à5%)  qui sont amplifiés par des ordinateurs (à 95%). Le résultat est une forme de mouvement brownien activé par la peur.

A chaque fois que la bêtise est répétée par les mille et un perroquets de la presse, de l'enseigmenet ou de l'économie en générale il faudrait prélever 10 Euros.

Avec cette cagnotte le monde ne mettrait guère de temps à rembourser ses dettes.



Commentaire
Micromegas's Gravatar On peut déjà mettre à l'amende le G.20 :

article 3 du communiqué : "enhancing exchange rate flexibility to better reflect underlying economic fundamentals"

L'idée que les changes flottants reflètent correctement la force respective des économies, qui est effectivement une sottise, y règne en maîtresse exigeante.
# Posté par Micromegas | 21/02/11 08:02
Micromegas's Gravatar Et la suite est encore meilleure : on constate que les changes sont "désalignés" de façon persistante.

Il faudrait savoir : on aligne ou on fait flotter ?

4. The international monetary system (IMS) has proven resilient, but vulnerabilities remain, which raise the need to improve it in order to ensure systemic stability, promote orderly adjustment, and avoid disruptive fluctuations in capital flows, disorderly movements in exchange rates -- including advanced economies with reserve currencies being vigilant against excess volatility -- and persistent misalignement of exchange rates.
# Posté par Micromegas | 21/02/11 08:06
Sarton du Jonchay's Gravatar Le graphique montre excellemment la contradiction de l'aphorisme avec la réalité visible. Une certaine science économique dominante ne paraît pas se soucier de décrire et comprendre la réalité monétaire. L'hypothèse d'un équilibre naturel des changes sans régulation extra-financière est manifestement actuellement contredite par l'accumulation sans limite de dettes internationales et la flambée des prix à terme et de plus en plus comptant.

Ces constats sont reconnus aujourd'hui par beaucoup (et vous n'y êtes pas pour rien). Mais quelles sont les alternatives ? L'étalon or ou le panier de matières premières a pour conséquence d'immobiliser des matières physiques dans la garantie de la monnaie. Ces immobilisations renchérissent artificiellement la matière étalon par rapport aux autres actifs et la garantie de la monnaie reste étroite par rapport à toutes ses contreparties possibles. Inversement "l'étalon rationnel" qui résulte d'une négociation internationale entre experts financiers et politiques semble inaccessible tellement les intérêts nationaux et catégoriels sont divergents et irréconciliables.

Je vous soumets la proposition suivante : étalonner la monnaie par un marché international unifié d'option qui crée un lien fixe entre des objets concrets, leur contrat de négociation à terme et le prix attribué au contrat. Au lieu de choisir entre une définition de la monnaie par la matière physique et la définition par la rationalité économique ou financière, on définit la monnaie par une relation stable dans le temps entre une certaine matière économique négociable par un marché transparent et une certaine rationalité formalisée dans des nominaux d'option.

La définition de la monnaie comme unité de compte sous-jacente à des options cotées rend les sources de la masse monétaire lisibles et ajustables dans le temps selon les anticipations financières explicites d'un marché régulé par la matérialité-même des nominaux monétaires subordonnés à la garantie apportée par les investisseurs et épargnants. Dans la note jointe (http://sycomore.site90.com/Pdf/MonnaieDemocratie.p...), je montre comment l'Union Européenne constitue le cadre politique et juridique à un tel marché.

La régulation financière de la monnaie et des prix se définit alors comme la délimitation consolidée de l'offre et de la demande par un marché inscrit dans un État de droit explicitement commun à tous les opérateurs. Le prix devient un outil de médiation entre une réalité objective physique et une réalité de droit régie par la politique. Permettez-moi de vous suggérer ici les prémisses de la théorie de la monnaie que vous appelez de vos vœux. Quelle en est votre appréciation ?

Je serais honoré de pouvoir participer à une discussion critique de ces propositions sur votre Blog.

Discussion sur le Blog de Paul Jorion : http://www.pauljorion.com/blog/?p=21547
Cotation des risques de modèle par un marché d'option : http://www.pauljorion.com/blog/?p=21547#comment-152878
Structuration du financement de la démocratie par le marché : http://www.pauljorion.com/blog/?p=21547#comment-153410
# Posté par Sarton du Jonchay | 02/03/11 18:34
DD's Gravatar @Sarton du Jonchay
Votre idée se tient. Elle se heurtera à la rugosité des choses. Il faut obtenir que les pays visent le plein emploi en défendant la valeur externe de leur monnaie., jusqu'à ce que l'harmonisation des conditions permettent des ensembles où les libertés économiques puissent être plus poussées. Il s'agit bien de politique, façon sueur et sang. Des ponts et des écluses sont nécessaires. Les marchés d'options que vous évoquez en sont dans leur genre. Mais gare aux illusions technicistes. Ce sont les Etats, qui canalisent les pulsions des peuples, et pas les marchés qui peuvent engager les puissances publiques vers un objectif commun en respectant un minimum de règles. .
# Posté par DD | 03/03/11 10:01
Sarton du Jonchay's Gravatar Nous sommes bien d'accord. Il s'agit bien de politique, façon sueur et sang. Des ponts et des écluses sont nécessaires. Il faut donc bien entendre par marché, la réalité concrète du lieu où on se voit, où on négocie, où on se jauge pour finalement conclure à un intérêt réciproque à transiger par un paiement en monnaie contre une évaluation de compromis de ce qu'on échange.

L'idée est ici de mettre les États eux-mêmes dans un marché où ils négocient, par leurs représentants investis, à égalité de droit dans un espace non national avec des personnes physiques, la valeur des lois, des régulations et des décisions collectives qu'ils mettent en œuvre. Les États canalisent les pulsions des peuples par les dirigeants que les peuples se donnent par leur État de droit. Si ces dirigeants se retrouvent sur un même marché régi par les mêmes règles confrontés à leurs citoyens sur un même plan d'économie hors de l'ordre juridictionnel national, alors tout engagement financier, quelle que soit la taille de la société qui le couvre, trouve un prix objectif dans le nominal d'une option. La prime d'option est le prix variable de la subjectivité personnelle qui garantit la réalisation de l'engagement financier nommé en monnaie commune internationale.

La proposition est bien de substituer à un étalonnage matériel ou conceptuel de la monnaie, un étalonnage politique qui attribue un prix au vivre ensemble des différentes sociétés humaines, universelle, nationales, entrepreneuriales, multinationales... Le marché international ouvert et transparent d'option est un pont réel, économique et financier entre la politique dans toutes ses formes nationales et la responsabilité humaine personnelle. Comme le marché dans la démocratie d'Aristote qui est le lieu d'échange des idées et des décisions en même temps que des objets matériels.

Comment pouvons-nous pousser ces propositions dans le débat politique et financier international ?
# Posté par Sarton du Jonchay | 03/03/11 11:53
Le blog du cercle des économistes e-toile

Le cercle des économistes regroupés dans E-TOILE autour de Didier Dufau, Economiste en Chef,   aborde des questions largement tabous dans les media français et internationaux soit du fait de leur complexité apparente, soit  parce que l'esprit du temps interdit qu'on en discute a fond. Visions critiques sur les changes flottants,  explications  sur le retard français,   analyses de la langueur de l'Europe,  réalités de la mondialisation,  les économistes d'E-Toile, contrairement aux medias français, ne refusent aucun débat. Ils prennent le risque d'annoncer des évolutions tres a l'avance et éclairent l'actualité avec une force de perception remarquable.

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