Il y a des trous dans les mémoires politiques de Franz Olivier Giesbert

Disons-le franchement : jamais nous n’aurions créé le Cercle des Économistes e-toile si nous n’avions pas tous le sentiment en 1997-1998 que nous allions sombrer pour de bon si la politique française ne changeait pas de cap immédiatement. Clarifier les causes de l’effondrement qui s’est accéléré dans les 25 ans suivants a été le fil rouge de ce site. Aujourd’hui, plus personne ne conteste l’effondrement. Il est vrai qu’il touche tous les domaines.

Un des obstacles qui ont empêché la prise de conscience nécessaire a été la grande presse, dont FOG a été un des acteurs les plus notables, mais qui a participé au désastre presque malgré lui. On ne peut pas faire une grande carrière sur fond de catastrophe, sans en avoir été au moins un peu le complice.

Aujourd’hui il se fait le chroniqueur de l’effondrement, du fait de la place d’observateur privilégié qui a été la sienne. Sans s’en rendre compte, il finit par cautionner les causes des conséquences qu’il fustige.

Le cœur de l’affaire, est sa volonté de ne pas remettre en cause le système de caste qui s’est mis en place, l’énarchie compassionnelle et bienveillante, comme nous la baptisons ici, qui est un des trois causes majeures de notre glissade délirante, avec la tiers-mondisation heureuse et les désordres monétaires internationaux, sur fond de crise démographique nationale et d’abandon de notre identité, autonomie et originalité au sein de l’Euroland.

La capture de longue durée du pouvoir politique par la caste des hauts fonctionnaires, une spécificité exclusivement française (elle est interdite partout ailleurs) n’a pas été la cause unique de la déchéance mais un de ses facteurs nécessaires. Le haut fonctionnaire, étatiste (on dit keynésien) et socialiste (ont dit : arbitre neutre de la société) ne sait que réglementer, subventionner et imposer. Il cultive la dépense publique et la dette. Que nous soyons noyés par la bureaucratie et leader mondial de la fiscalité et de la dette 50 ans après que le couple Giscard-Chirac a inauguré le cycle de domination totale de la vile politique par l’énarchie n’est pas surprenant.

FOG a été le complice de cette prise de pouvoir. Son interview dans le FIGMAG du 27 octobre le prouve à chaque ligne ou presque.

« Pour Rocard et pour Juppé, j’ai beaucoup de considération. C’étaient des hommes d’Etat ». Justement non ! C’étaient des petits mecs qui se sont vus plus grand qu’ils n’étaient et qui ont fait beaucoup de tort au pays. Juppé crée le numerus clausus médical qui explique largement la situation actuelle de la médecine. Rocard a soutenu toutes les sottises et a profité de la haute conjoncture lorsqu’il était ministre pour accabler le pays de dépenses et d’impôts, dans l’imprévision la plus totale des conséquences qui ont été tragiques lors de la crise de 92-93.

« Lionel Jospin avait beaucoup de qualités à commencer par une réelle intégrité ». En gros s’il a été tragiquement destructeur c’est à cause d’Aubry. Tout cela est complètement faux. Lionel Jospin était un terrible aigri dans sa jeunesse, du fait de la collaboration de son père au régime de Vichy et son serment à Pétain. Il vomissait à 20 ans le bourgeois et l’héritier. Il ne jurait que par Henri Krasucky. Et il militait en secret dans la mouvance trotskiste, preuve d’une malhonnêteté de fond : il lui fallait se cacher pour devenir haut fonctionnaire. Rocard s’est lui vanté d’avoir porté les valises du FLN sous le nom de Servet. Pour la réelle intégrité on repassera !

La seule chose qui motivait le jeune Jospin était la revanche sociale et la preuve de sa prédestination. Les 35 heures avaient pour but d’en faire au moins le Blum des temps moderne. Là où Blum symbolisait les congés payés, Mitterrand la retraite à 60 ans, il y aurait Jospin et les 35 heures. Les 35 heures ce n’est pas Martine Aubry, mais Jospin, en recherche d’un acte symbolique fort pour se présenter aux Présidentielles. Il n’a pas compris son échec. Et il remâche sa déception en mangeant du homard au restaurant du Dôme, en jouissant de son appartement de luxe dans un hôtel particulier de la rive gauche et en allant dans sa maison à l’île de Ré. Bourgeois : « regarder mon mérite ! Je suis comme vous mais pas par héritage. Mais tout l’argent avec lequel je vis est celui de vos impôts et le pactole est sérieux vu tout ce que je cumule ».

Décidément pour l’intégrité on repassera.

Mitterrand est le prototype du pourrisseur. Il a tout pourri autour de lui et en particulier le socialisme. C’est son plus haut fait d’armes. Le programme commun de gouvernement était une horreur autant qu’une erreur. Exemple achevé du séducteur catastrophique pour qui se laisse piéger, il piégera FOG qui ne s’en est toujours pas remis. Il n’y a rien à sauver du Mitterrandisme. Le seul bénéfice que lui trouve la gauche est qu’il a peuplé tout l‘appareil d’état de socialistes qui le tiennent encore aujourd’hui, souvent en famille.

« Comment ne pas aimer Chirac ? » affirme FOG. On est passé de Facho-chirac au Grand Méchant Mou sans transition autre que l’ambition électoraliste. Il a fait élire Mitterrand, ce qui n’est pas particulièrement réjouissant et une fois au pouvoir à Paris, il s’est comporté en satrape inactif. À l’Élysée, il a renoncé à toute action corrective, choisissant des premiers ministres sans intérêt : Juppé qui l’enverra dans le décor avec la dissolution et les grandes grèves de la SNCF, Raffarin qui ne fera rien (Raffarien) et Villepin qui fera un discours à l’ONU sur demande de Chirac et mettra tout le monde dans la rue avec un Smic-jeune, bureaucratique et inconscient. On retrouvera cela avec Philippe et les Gilets jaunes.

FOG veut « réévaluer » Sarkozy et Hollande. Bon courage !

Sarkozy, alerté par nos soins de l’imminence d’une énorme crise économique à venir, a préféré crier que la croissance avec lui aller retrouver des nombres à deux chiffres ! Crétinos ! Il a fait venir Kouchner aux affaires étrangères, pour quêter un peu de soutien socialiste et pomper un peu de sa popularité médiatique frelatée. Zut, c’était le prototype de l’antigaullisme. On verra dans une affaire sordide qu’il était d’un métal plutôt répugnant.

Quant à Hollande ! Il s’est cru malin et il n’a été que ridicule.

Dans les deux cas il n’y a rien à réévaluer.

Quant à l’Europe : « Je ne me reconnais pas dans l’Europe de Charles Michel et d’Ursula van der Leyen. Elle est devenue un oxymore : une passoire dirigiste ».

Mais la faute à qui, cher FOG, sinon à la brochette de vos déplorables amis, dont Emmanuel Macron symbolise à lui seul tous les défauts cumulés et la marche vers l’effacement français définitif ?

« Il me semble qu’il n’y a jamais eu autant d’ectoplasmes et de zombies dans le paysage que sous Macron ». C’est vrai mais vous ne dénoncez pas l’essentiel : le triomphe de la caste des intouchables hauts fonctionnaires qui bloquent désormais toute entrée civile dans le monde politique exécutif.

Le plus drôle est que ce numéro du FIGMAG donne une parfaite illustration des méthodes de la caste énarchique. On y trouve un panégyrique saugrenu de Mme Pannier Runacher qui a été dépassée dans toutes les fonctions qu’on lui a confiées et s’en ait sorti en flottant comme un bouchon sur les vagues successives. Fille de haut fonctionnaire bientôt énarque comme il se doit, elle fait une carrière immédiate dans les cabinets ministériels. Tout d’un coup un article élogieux dans le Point attire l’attention du microcosme sur la prochaine élévation de la gamine. Et la voici secrétaire d’État puis bientôt ministre. L’article du Figaro annonce de nouvelles promotions.

L’exemple témoigne de l’intimité entre média et la classe politique. FOG, sans s’en rendre compte, pousse la démonstration à des sommets amusants.

Le moment est au triomphe des « filles-de », issues de la classe dirigeante socialiste et si possible énarchique : Aubry, Wargon, Runacher, Touraine, Parly 2, après la grande période des épouses et des maîtresses. (Hidalgo, Ségolène,…), Toutes ces demoiselles ont eu très tôt des rémunérations exceptionnelles de 300 000 à 1 million d’euros par an. Le cumul des statuts divers garantit des retraites pharamineuses.

Allez : Papa et Maman sont contents !

Pendant ce temps-là, la France s’effondre.

Oui, il y a des trous dans les mémoires de Franz Olivier Giesbert, témoin privilégié de la tutelle exercée par le pouvoir sur les grandes carrières journalistiques (qui ne sont possibles que si elles ont commencé à gauche).

 

 

Grand Mensonge Écologique et bureaucratie délirante

Nous avons évoqué dans une série d’articles comment l’information française était fabriquée et comment des mensonges parfois délirants avaient été imposés aux malheureux citoyens français. Ils sont considérés comme des veaux sans intérêt destinés à baisser la tête sans protester. Ils doivent absorber de grosses doses de mensonges dès le plus jeune âge et se contenteront plus tard de répéter des slogans de communicants, nervis modernes de l’étatisme et du sociétalisme gauchard.

Nous avons été également le seul groupe de réflexion qui a, continûment et sans concession, critiqué le triomphe délétère de « l’énarchie compassionnelle et bienveillante », qui a vu se constituer une caste népotique tenant à la fois le domaine de l’administration, ce qui est normal, et celui de l’ordre politique, ce qui ne l’est pas. Le résultat a été une dérive bureaucratique insensée et une montée continuelle de la dépense publique, des impôts, et de la dette. Le triomphe de l’Enarchie a été symbolisé par l’arrivée de Giscard à la Présidence et de Chirac au poste de premier ministre. Depuis, plus aucun budget n’a été en équilibre. La dette atteint 3 000 milliards d’euros, cinquante ans plus tard. Tous les services publics sont effondrés. L’Etat a perdu tout pouvoir, écartelé qu’il est entre l’Union Européenne et les collectivités locales, tout en ne respectant aucun des engagements pris avec chacun de ces pouvoirs de plus en plus gourmands.

La crise sanitaire a été l’occasion, pour le plus grand nombre, de prendre conscience des effets terrifiants de cette déchéance bureaucratique que, nous-mêmes critiquons depuis 1997…

Le mensonge a été permanent mais surtout, il s’est amplifié de façon délirante alors même que l’épidémie s’éteignait. Emmanuel Macron a osé déclarer qu’il voulait « emmerder » ceux qui résistaient au mensonge et virer les membres du corps médical qui n’obtempérait pas à ses oukases. Rappelons qu’il affirmait que le vaccin empêchait la diffusion du virus alors que toutes les études scientifiques déclaraient déjà le contraire. On n’a pas entendu d’excuses quand la vérité a fini par s’imposer à tous. On vient juste de réintégrer les membres du corps médical empêchés d’exercer !

Les Français ont eu tout le loisir de découvrir comment toute la médecine avait été surbureaucratisée, avec près de 35 % de ses effectifs employés exclusivement à des tâches administratives alors que le nombre de médecins s’évaporait, ceux qui étaient encore là étant accablés de sujétions et de tâches déclaratives avec un tarif de consultation au dixième du tarif d’intervention d’un plombier. En même temps les déserts médicaux s’étendaient à toute la France. En même temps il devenait presque impossible d’obtenir une consultation dans quelques domaines que ce soit à moins de trois mois. En même temps des spécialités médicamenteuses se trouvaient brusquement indisponibles. D’abord quelques cas, puis des dizaines en 2016, puis des centaines en 2022.

Du coup la CSG-RDS qui était censée financer ce désastre majestueux grimpait à des hauteurs pharamineuses et devenait un peu trop voyante. Comme cela ne suffisait pas on a été cherché des recettes alternatives partout. Les dépenses de sécurité sociale au sens large dépassent maintenant les 600 milliards d’euros, soit un doublement en 20 ans !

La démagogie régnante a voulu qu’on baisse de la part des cotisations des salariés dans le financement du régime général, passée de 23,9 % en 1980 à 12,8 % en 2000 et 8,9 % en
2 021. Parallèlement, la CSG représente 25,6 % des recettes du régime général en 2022 sur les revenus de remplacement (8 % en 2019, contre 4 % en 2000 et 5 % en 2009).

Les bureaucrates ont voulu que les cotisations salariales sur le travail baissent voire disparaissent sur les bas salaires, en transférant les sommes fortement accrues sur les retraités, la consommation et surtout, sur la consommation (14 % en 2019 contre 4 % en 1985), sur les revenus du capital (4 % en 2019, contre 0,8 % en 1985).

Comme le dit un rapport officiel :

« Fixés à un taux global de 17,2 % depuis le 1er janvier 2018, les prélèvements sociaux sont :
– la 
contribution sociale généralisée (CSG) de 9,9 %
– la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) de 0,5 %
– le prélèvement social au taux de 4,5 %
– la contribution additionnelle au prélèvement social de 0,3 %
– le prélèvement de solidarité de 2 %. »

Pour atteindre ce niveau global, les prélèvements sociaux ont vu progressivement chacune des contributions qui les composent augmenter. C’est en particulier le cas de la CSG, créée par la loi de finances pour 1991 à un taux originel de 1,1 %. Son niveau a par la suite été relevé à 2,4 % en 1993, 3,4 % en 1997, 7,5 % en 1998, 8,2 % en 2005 et 9,9 % compte tenu de la hausse de 1,7 point de CSG voulue par Emmanuel Macron ».

La grosse ficelle : une hausse de 1.7 %, des taux, de 20 %, des recettes.

En fait une grosse partie des taxes, impôts et cotisations affectées a été transférée d’un prélèvement explicite (taxe d’habitation, cotisations sociales) à des impôts diffus payés le plus souvent par une minorité de Français ou sur la consommation payée par tous.

La caste des hauts fonctionnaires étatistes et pour beaucoup socialistes, a donc à la fois réduit les prestations et augmenté les recettes, tout en augmentant massivement le nombre de bureaucrates et en créant des agences qui permettent de bien vivre aux frais de la princesse : les limites de rémunération des hauts fonctionnaires n’y existent pas permettant de gagner « un pognon de dingues », pourvu qu’on ne déplaise pas « au-dessus » ! Une idée assez étrange de la démocratie sociale.

Cet exemple caricatural d’une politique de hauts fonctionnaires cupides, portée pendant des décennies avec un collapsus presque total au bout du chemin, sert de modèle depuis quelques années à une autre folie bureaucratique totale : la maîtrise des troubles climatiques.

Nous avons été pratiquement les seuls à décortiquer en temps réel et au moment où les décisions étaient prises, les mesures délirantes prises dans le secret des rapports entre tutelle et professionnels. Les conférences que nous avons pu faire sur le sujet nous ont montré une incroyable imprégnation du caractère religieux pris par ces questions. Le bourrage de crânes a été si fort et si prolongé, avec une action en France dès la maternelle, qu’il n’y a plus de citoyen : le veau est devenu un taurillon sectaire. Celui qui questionne les objectifs et les moyens de l’action climatique sont clairement ou des hérétiques à faire brûler sur des échafauds ou des malfaisants adeptes des « fakes news » qui veulent assassiner la terre.

En vérité, contrôler le chantage exercé par les pays pétroliers, réunis en cartel pour exiger une rançon exorbitante aux pays non producteurs, impose depuis 1973, une action continue pour réduire la consommation de pétrole. Cette action a été menée avec constance. Les domaines les plus difficiles, l’immobilier et la voiture, ont connu de nombreuses initiatives, qui sont essentiellement passées par des normes pour les constructions neuves, des interdictions de circuler pour des véhicules très polluants, et des incitations à faire mieux dans le bâtiment.

La situation a totalement dérapé avec l’arrivée de l’énarque Macron et de ses premiers ministres tous hauts fonctionnaires non techniques. Emmanuel Macron a toujours été obsédé de gouverner avec une poignée d’énarques travaillant en secret dans son immédiate proximité, tout en accordant des ministères à des personnalités d’affichage, comme Nicolas Hulot ou Barbara Pompili. Ils ont fini par se faire condamner pour inaction climatique.

Un vrai virage a été pris avec la nomination d’une Enarque, fille d’une Enarque travaillant avec Mme Hidalgo, une référence, et d’un polytechnicien, M. Stoleru, politicien à toute main et résistant fort bien aux changements politiques. Ce parfait produit de la caste est Mme Wargon.

Nous avons commenté en dû temps les extravagances de la dame, comme le montre cette longue liste.

La hiérarchie des causes de l’effondrement français (16 avril 2023 13:20)

(Désolés, pas de Bons Voeux possibles pour 2023 avec ceux qui nous dirigent vers le précipice. (6 janvier 2023 13:20)

Écologie délirante : entre boy scoutisme et bureaucratie (6 septembre 2022 15:23)

Et voici l’écologie pénitentielle coercitive. Elle ne s’arrêtera plus (26 août 2022 13:36)

Régime d’assemblée et Ve République - Il faut réformer d'urgence (5 août 2022 20:25)

Christian Gerondeau : l'indispensable trilogie sur la religion écologique (24 juillet 2022 11 h 55)

Oh ce joli Week-End de mai ! (2 juin 2022 00 h 27)

Passe-CO2 : le délire commence à se voir un peu trop ! (25 mai 2022 16:15)

Et voilà le passe-CO2 ! Merci qui ? (6 mai 2022 10:13)

Comprendre la destruction bureaucratique de la France (10 février 2022 19 h 05)

Sonnez Buccins,résonnez Trompettes : un nouveau service public est créé en date du 1er janvier 2022 (25 octobre 2021 11:25)

 Quand l’indécence bureaucratique et énarchique s’étale sans vergogne (17 octobre 2021 14:11)

"Super Pinel" , Hyper Bureaucratie, Népotisme énarchique (1 septembre 2021 11:54)

De quelques tares de l’époque et de l’analyse du Pr Maffesoli (27 juin 2021 10:02)

La fausse réforme de l’ENA (10 avril 2021 12:20)

Nous avons même écrit le livre Réconcilier Économie et Écologie, deux trains lancés l’un contre l’autre sur la même voie, dont la parution a été malheureusement compromise par la crise sanitaire, pour avertir les Français des folies qui se tramaient dans leur dos. En France comme au sein de l’Union Européenne gangrenée par les pires agents de Greenpeace.

 

Livre disponible sur la librairie en ligne de notre cercle : https://librairie-e-toile.fr

Aujourd’hui tout éclate. La loi ZAN, une folie qui a étendu la loi littorale à la France entière est remise en cause, car elle interdit toute relocalisation industrielle, ce qu’a pu vérifier M. Édouard Philippe qui a voulu cette loi. Cet ex-premier ministre a été le premier a mis la France à feu et à sang avec une série de mesures bureaucratiques prises sans concertation et gâchant la vie des Français.

Mme Borne, wokiste, féministe et écologiste affichée, se devait d’accélérer dans la sottise et la folie. Elle a confié à France stratégie, un ramassis de socialistes caricaturaux obsédés par les inégalités et le développement de la fiscalité et des dépenses publiques, le soin de demander à M. Pisani Ferry, un macroniste dont les rapports hystériques sont généralement sollicités pendant les périodes électorales et mis aussitôt au panier (un sort qu’il accepte parce qu’il se connaît), un rapport sur l’incidence économique de l’action pour le climat. Ce gugusse indique qu’il faut « taxer les riches » pour financer les centaines de milliards qui doivent être dépensés. Naturellement sans dire un seul mot sur l’impact sur la température moyenne du globe qui sera, selon tous les calculs sérieux, nuls au mieux !

Rappelons simplement l’ampleur de la coercition qui s’exerce déjà sur les propriétaires immobiliers et les perspectives folles déjà inscrites dans la loi.

-          Les propriétaires loueurs doivent faire établir une note écologique pour leur appartement et ne peuvent pas augmenter les loyers si la note est inférieure à E. Plus tard la note exigible sera plus forte.

-          Les copropriétés doivent selon un échelonnement arbitraire, faire exécuter un diagnostic thermique et énergétique qui va définir les travaux à faire pour être conforme aux normes les plus strictes. Il est prévu une exécution forcée selon un calendrier cadencé. Il s’agit naturellement de montants disproportionnés.

-          M. Amèrement et son directeur de cabinet, ancien directeur de Greenpeace Allemagne et foldingue de décroissance heureuse, ont fait voter au Parlement européen une directive encore plus folle : les propriétaires qui n’auront pas exécuté les travaux requis se verront privés en cas de vente de la contre-valeur des travaux restant à faire.

Vive le droit de la propriété !

Rappelons qu’en France, nous avons l’IFI, l’ISF immobilier, et des taxes foncières formidables. À Paris, la taxe foncière augmente de 62 %. Les revenus fonciers n’ont pas été plafonnés comme les revenus financiers avec une « flat tax » de 30 %. On arrive vite à 40 % d’IR et plus. Quand on déduit l’impôt sur le revenu, les charges de l’immeuble, l’IFI, les impôts et taxes locales, le rendement finit par être négatif. À Paris, les loyers sont en plus plafonnés. La contrainte est totale. Les lois du marché ont été totalement bannies.

Rappelons que l’immobilier appartient le plus souvent à des veuves ou tout le moins des retraités. Macron a opportunément augmenté leur CSG de près de 20 % en arrivant à la tête de l’État. Pourquoi se gêner ?

Évidemment quand on est logé à vie par l’État, cela paraît moins lourd !

Il fallait tout de même oser demander un rapport proposant d’aggraver la fiscalité sur l’immobilier !

Rappelons que les hauts fonctionnaires se sont fait une spécialité d’exiger des travaux monstrueux aux propriétaires :

-          Un ascenseur détruit par les habitants d’un HLM provoque un drame : tous les ascenseurs doivent être changés partout en France à grands frais !

-          Un enfant se noie dans une piscine : toutes les piscines doivent être mises aux nouvelles normes quoiqu’il en coûte.

-          Une nappe phréatique est polluée par un propriétaire indélicat : toute la législation change et impose des investissements massifs même quand tout marche très bien. Pire : la loi « littoral » et la loi sur l’eau se contredisent : il est impossible de savoir ce qu’il faut faire. Allons-y pour envoyer le vilain bloqué en correctionnelle ! Les lois contradictoires ne gênent jamais les fonctionnaires. Surtout quand on a créé un corps d’inspecteur que les propriétaires doivent payer. On voit l’ambition et la dignité de ce poste de petit flic. Les amendes sont évidemment supersoniques !

-          Des dispositifs de chauffage sont interdits.

-          Maintenir ceux qui existent devient un casse-tête.

-          Là encore les contradictions s’accumulent : il faut mettre en œuvre des pompes à chaleur subventionnées. Chouette ! Zut, elles sont interdites en zone « littoral ».

On sait par ailleurs que le calfeutrement du bâti n’a exactement aucune efficacité. Tous les rapports le montrent et surtout l’expérience allemande qui a dépensé plus de 1 000 milliards d’euros pour calfeutrer 40 % environ de son parc immobilier, pour une baisse de moins d’1 % de la consommation d’énergie (produite largement par des centrales à charbon, après la pénurie de gaz russe). Le bilan carbone est nul pour une dépense délirante.

Et il faut que la France y passe ? L’Allemagne l’exige.

Nous sommes dans la folie totale. On annonce des dépenses vertigineuses qu’on minore pour ne pas affoler :

-          Le calfeutrement général du bâti pour obtenir des notes B ou A coûterait au minimum 2 000 milliards d’euros selon notre propre chiffrage ! Il est souvent préféré d’annoncer des dépenses annuelles, en général fortement minorées. On dira par exemple que cela ne coûtera que 60 milliards par an ! Ce qui fait tout de même 600 milliards sur dix ans.

-          Tout le monde a bien compris que changer les 41 millions de voitures thermiques, dont le prix moyen a été calculé récemment à 55 000 euros pièce, cela fait 2 200 milliards d’euros.

Nous-mêmes estimons entre 8 et 12 mille milliards le coût de la décarbonation totale en France, à emploi égal.

En face de cette dépense inouïe qui représente les deux tiers de tout le capital accumulé en France depuis les Gaulois et environ 10 années de valeur ajoutée des entreprises, on n’indique aucun objectif de baisse des températures.

Ceux qui ont fait le calcul en utilisant les modèles du Giec aboutissent à un effet sur la température globale absolument ridicule. Les voitures interdites vont se retrouver en Afrique à qui l’industrie va continuer de vendre des voitures thermiques neuves ! Effet nul sur la température. Pour le bâtiment, l’effet direct est de moins d’un pourcent sur l’énergie mise en œuvre selon les résultats constatés en Allemagne. L’impact sur la température globale sera inexistant comme il l’a été en Allemagne de façon prouvée.

Mais on affole le monde avec le chiffre d’une hausse possible de « 4 degrés » sans dire par rapport à quoi et à quand, et sans faire un lien analytique entre les mesures décidées et un éventuel impact sérieux. On se contente d’un raisonnement primaire : tonnes de CO2 évitées, gains automatiques en termes de chaleur mondiale, avec des modèles mathématiques dont on sait qu’ils ne donnent pas de résultats fiables : pour une quantité de supplément de CO2, l’impact sur la température varie de 1 à 7 selon les modèles !

Comme on ne constate aucun gain lié au schéma théorique, on invente un chiffre sur la hausse qui aurait été évitée ! La preuve que cela marche c’est que cela aurait pu être pire !

 

out cela est de la folie pure ! Surtout dans un pays endetté jusqu’au cou et bientôt en faillite et ruiné.

Avec une colère sourde partout dans le pays qu’Emmanuel Macron hystérise par son comportement.

Est-ce que tout cela peut vraiment durer ?

La première victime est évidemment le marché locatif, suivi par la construction neuve, devenue d’un coût astronomique. Plus personne n’arrive à se loger en ville, dans les capitales régionales et dans la Capitale, où An Brossat a annoncé de sa tendre voix 40 % de logements sociaux, soit l’équivalent de 8 arrondissements sur 20, la plupart récupérés sur le logement « bourgeois » existant. Na ! Le PLU égrène des centaines d’adresses où les ventes seront préemptées pour virer les natifs et accueillir les migrants. D’une façon générale tout ce qui touche au logement social a été concédé au Parti Communiste avec un nombre considérable d’intervenants en provenance des banlieues communistes. Prendre au bourgeois la corde qui va les pendre, on en est resté là chez Mme Hidalgo…

À Paris, on fait fuir la population en s’attaquant de façon délirante à la voiture et à la propriété. D’ores et déjà ! Ce sont des dizaines de milliers d’habitants qui partent vidant les jardins d’enfants et les écoles

La coalition de fait entre l’Union Européenne, la classe des hauts fonctionnaires en France, et la coalition communiste, socialiste et Verts va totalement détruire l’immobilier français des grandes villes.

Encore bravo à tous ! La période restera dans l’histoire comme celle d’une destruction urbaine comme on en a rarement vu dans l’histoire depuis Néron, sauf pendant la grande peste et les grands incendies urbains du Moyen Âge.

Et tout le monde aura honte et se demandera comment on a pu en arriver là !

 

 

Bécassine et la méga bassine.

Sottise et contextualisation

Lorsqu’on examine les réclamations violentes portées par les mouvements autoproclamés de sauvegarde de la terre contre les méchants inconscients qui veulent la tuer et avec elle toutes les beautés animales de la création, on trouve toujours des prémisses acceptables, presque raisonnables. Mais dès qu’on creuse un peu, on entre dans le monde fantasmagorique de la bêtise délirante aux conséquences navrantes voire abominables.

Prenons le discours hostile aux « méga bassines », ces retenues d’eau destinées à l’agriculture. « Pourquoi devrait-on accepter que l’on crée à grands frais des retenues d’eau pour 12 agriculteurs qui n’en paieront rien, au mépris des zones naturelles qui seront gâchées et perdront une partie de leur diversité, 12 exploitants qui iront chercher l’eau dans les nappes phréatiques, qui est un bien commun qui devient rare, au détriment du reste de la population et tout cela pour fabriquer du maïs qui sert à l’élevage de vaches qui pètent et qui rotent, et produisent du méthane, le pire gaz à effets de serre, aggravant la crise climatique provoquée par l’homme en stimulant une surconsommation dommageable aux individus comme à la planète ».

Tout cela paraît plutôt raisonnable. La grande presse, toujours mobilisée pour servir le bien de l’humanité, a repris ce discours avec une bienveillance totale et répétitive, sans aucune discussion ni réserve.

Créer un écosystème fondé sur la subvention et pas sur la rentabilité est discutable.

Détruire des biens communs mal renouvelables, comme l’eau des nappes phréatiques pour des intérêts particuliers est discutable.

Investir tant d’argent public pour 12 personnes, c’est discutable.

Manger trop de viande est bien mauvais pour la santé, c’est indiscutable.

Il serait impossible de fournir de la viande à l’ensemble de la population mondiale si elle monte à 10 ou 12 milliards d’individus, c’est indiscutable.

On pourrait en rester là, empêcher de construire la bassine et partir se coucher, heureux et le cœur léger d’être aussi bon et conscientisé, dans un nid douillet en centre-ville !

Un détail reste à régler : pourquoi toutes les autorités de régulation ont-elles choisi après moult discussions et arbitrages de se lancer dans l’opération récemment contestée violemment et pourquoi s’apprêtent-elles à multiplier ces équipements ?

Là intervient le gros mot qui fait peur : contextualisation. Toute action s’inscrit dans un contexte. Ignorer le contexte interdit de comprendre (cum prehendere) la situation et des évidences peuvent alors devenir des sottises éhontées, source de comportements ignominieux.

Considération n° 1 : L’Union européenne est la première puissance agricole mondiale. En 2019, la production agricole du continent représente environ 418 milliards d’euros, selon un rapport de la Commission européenne. L’État y contribuant le plus est la France (18 % du total de l’UE), suivie de l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, les Pays-Bas, la Pologne et la Roumanie. Ensemble, ces sept États membres représentent plus des trois quarts de la production agricole totale de l’UE.

L’agriculture est donc un secteur stratégique pour l’Europe et pour la France. Attention !

Considération 2 : Céréales, produits laitiers, bovins vivants, sucre, les grands postes d'exportation ont régressé face à une production étrangère qui progresse en qualité et volume. Pour la première fois depuis la guerre, le solde des échanges agroalimentaires de la France avec le reste de l’Union européenne est devenu négatif, selon l’Inra. Avec 38,1 milliards d’euros d’exportation (21,7 milliards hors UE) en 2018, l’hexagone est parvenu à un plateau (+2 % depuis 2011) alors que les importations en provenance des pays voisins ont progressé de 24 % (38,4 milliards d’euros).

La France perd des parts de marché agricole et sa compétitivité internationale baisse. Attention !

Considération 3 : Depuis 1950, la surface agricole utilisée (SAU) de la France recule (- 17 %). Le nombre de paysans est passé de 1 400 000 à 400.0000 entre 1960 et aujourd’hui. Dans les 20 dernières années le recul de la population vivant de l’agriculture a été de 50 %. La désertification de régions entières est devenue préoccupante. Pour conserver un revenu comparable à celui des urbains, les agriculteurs sont obligés à un double mouvement : étendre la taille des exploitations et devenir plus productifs. Les femmes ont largement déserté les campagnes et l’âge moyen des exploitants est de 50 ans. À chaque décès, la propriété se concentre. À horizon court, près de la moitié des exploitants va disparaître et le remplacement n’est pas acquis.

Les 12 agriculteurs seront 6 en 2040, 3 en 2060, 2 en 2 080 et 1 en 2100, horizon bien connu des écologistes du Giec. Ou zéro à court terme si on ne laisse pas un chemin d’augmentation de revenu aux exploitants. En vérité, l’évolution est plus compliquée que cela : l’exploitation familiale est remplacée par des entreprises qui embauchent des salariés permanents ou saisonniers. Le nombre des salariés agricoles baisse beaucoup moins que celui des exploitants familiaux. Le culte du paysan familial, petit exploitant sacré et protégé par les juges et le régime quasi communiste mis en place à la Libération est une foutaise. La ferme où l’auteur de ses lignes allait dans les années cinquante possédait trois hectares dans des zones difficiles, 2 chevaux de trait et 10 vaches. Les trois champs sont en jachère, les vaches et les chevaux ont disparu et la ferme est devenue une part de lotissement. En 10 ans la taille d’une exploitation moyenne est passée 55 à 69 hectares. En 2050, on sera sans doute à 100 hectares gérés par une entreprise ou un ou groupement quelconque. En 2100, l’exploitation de moins de 200 hectares sera l’exception.

Considération 4 : 450 milliards de m3 d’eau pleuvent sur la France en un an dont 10 % environ sont prélevés. Une retenue d’eau comme celle qui est contestée à Sainte Soline contient 627 868 m3. On peut penser qu’environ 200 retenues d’eau de ce genre seront mises en place en France dans les 5 années à venir, qui concerneraient 140 millions de m3 soit 0,3 % de la ressource pluviométrique annuelle. C’est minuscule. Si les retenues n’existaient pas il faudrait prendre tout dans la nappe phréatique ! Ou arrêter l’exploitation.

Considération 5 : la construction de retenues d’eau est acceptée en contrepartie de nombreuses conditions portant à la fois sur les aménagements complémentaires et les conditions de l’exploitation, afin d’obtenir des produits plus sains en abîmant moins le territoire agricole et les environs.

Résumons-nous : l’agriculture est un des gros actifs européens et français. Ce trésor s’érode et en France il est menacé par une mauvaise compétitivité, l’exode rural, et la prolétarisation de l’exploitation familiale traditionnelle. Dans ce contexte, il devient nécessaire d’organiser une gestion de la propriété et de l’utilisation des ressources différente du modèle historique, avec des entreprises agricoles de grandes tailles garantissant le revenu des acteurs, des moyens productifs et une meilleure récupération des eaux pluviales. Sinon, c’est l’effondrement d’une activité nationale stratégique et la généralisation de zones agricoles prolétarisés et désertées. Une meilleure capture de l’eau de pluie est indispensable en temps de réchauffement climatique, en même temps qu’une amélioration des pratiques.

Une politique de retenue d’eau est donc raisonnable et ses inconvénients pratiquement nuls. Ne pas le faire serait une catastrophe qui ruinerait un peu plus le pays sans raison valable. Toutes les filières agricoles ont leur intérêt et doivent être renforcées le plus possible.

La contextualisation permet de recentrer les débats sur les questions fondamentales. Ce qui, à vue de nez était de l’ordre de la réflexion légitime, avec une vision plus large, devient une option désastreuse à éviter absolument. Quand, de surcroît, ces sottises sont exprimées avec des violences inacceptables et provoquent des blessés et des dégâts, on entre dans le monde de l’ignominie anti démocratique et la haine des Savonarole, exploitée par des mouvances anticapitalistes d’extrême-gauche, hostiles à la liberté et à la prospérité, qui reprennent à leur compte l’action des troïkas lancées par Staline contre le monde paysan. Rappelons qu’entre 1929 et 1934, ces salopards ont tué environ 10 millions de paysans et ruiné l’agriculture de l’Ukraine et de la Russie pour 75 ans. Le régime communiste est tombé : l’agriculture est redevenue triomphante.

On part d’un meilleur régime alimentaire avec moins de protéines animales et le respect des grenouilles et des vers de terre, et on en revient à l’histoire du pire génocide du XXe siècle !

C’est tout le problème écolo : on passe de Greenpeace et la prétendue défense globale du bien de l’humanité à EELV et l’extrême gauche anti capitaliste, révolutionnaire et violente, en trompant Bécassine qui ne sait pas trop reconnaître des mégas fascistes de la plus belle eau !

Reprenons en chœur : « Bécassine c’est ma copine. Elle en veut, des mégas bassines ! »

Les paniques émotionnelles provoquées, fléau d’une civilisation sur-désinformée.

L’avantage de ne pas être un perdreau de l’année, c’est qu’on a vécu des tas d'évènements qui ne sont pas des ouï-dire. Cela permet de relativiser des évolutions contemporaines qui sont vécus par les jeunes comme des nouveautés alors qu’elles ne sont que la répétition de mécanismes mentaux collectifs récurrents à travers l’histoire.

Qui se souvient que de 1947 à 1975, la crainte panique était celle d’une nouvelle glaciation ?

« 15 décembre 1946-10 mars 1947 : hiver très rigoureux96. Il désorganise l’appareil productif au Royaume-Uni (2,3 millions de personnes en chômage technique en février) et fragilise l’économie ».

Si on pardonne cette remarque personnelle, c’est en 1947 que mon père achète un phénoménal meuble chauffant à huile qui permettait de maintenir la température dans la chambre des enfants que nous étions pour que nous ne gelions pas ! Les Allemands ayant volé le charbon et détruit les mines, on manquait de moyen de chauffage.

« Le terrible hiver est le nom donné à une période de trois mois de l'hiver 1950-1951 durant laquelle une série de 649 avalanches a provoqué la mort de plus de 265 personnes dans les Alpes, en Autriche, en Suisse et en Italie ». Wikipédia. L’article de Wikipedia en anglais parle de l’hiver de terreur. https://en.wikipedia.org/wiki/Winter_of_Terror?oldid=609658876

1956 est à nouveau un terrible hiver. « Février 1956, ou le mois le plus froid du XXe siècle, avec un déficit thermique de plus de 10 °C. Deux ans après l'hiver 1954, déjà très dur et marqué par l'appel de l'Abbé Pierre. Entre le 31 janvier et le 28 février 1956, une vague de froid (et de neige) s’abat sur la France et l’Europe, vitrifiant la Côte d’Azur jusqu’à l’Italie et recouvrant la côte Atlantique d’un manteau neigeux ». Bordeaux est paralysé sous la neige et la glace, avec des voitures abandonnées dans les champs de neige que sont devenues les rues. https://www.sudouest.fr/2016/02/19/retour-sur-le-terrible-hiver-1956-dans-le-sud-ouest-2274388-706.php?nic On comptera 147 morts en France. Du 1er au 27 février, les températures descendent largement sous le zéro, atteignant durablement -20 °C à Paris et jusqu’à -35 °C en Corrèze. La neige atteint 1,20 m en Normandie et 50 cm dans le Var. La moitié des cultures sont détruites.

1 954 est marquée par un hiver très froid et l’appel de l’Abbé Groués, dit abbé Pierre. "Mes amis, au secours… Une femme vient de mourir gelée, cette nuit à trois heures, sur le trottoir du boulevard Sébastopol, serrant sur elle le papier par lequel, avant-hier, on l'avait expulsée… []Chaque nuit, ils sont plus de deux mille recroquevillés sous le gel, sans toit, sans pain, plus d'un presque nu. []La météo annonce un mois de gelées terribles ». Le gel a été la principale explication de l’extraordinaire élan de solidarité qui s’est mis en marche, premier exemple d’un tsunami émotionnel qui fait bouger des millions de personnes qu’on retrouvera avec l’incendie de Notre-Dame de Paris, ou lors du tsunami bien réel qui a terrorisé les touristes potentiels que nous sommes devenus tous devant le contraste terrifiant entre une vague monstrueuse qui allait tout emporter en Thaïlande et l’inconscience de baigneurs qui sourient à la caméra.

Mon père ayant été chargé par le ministère de la Construction de piloter la construction d’une cité d’urgence au Plessis Trevise pour répondre au grand mouvement de solidarité initié par l’abbé Grouès, qui malheureusement avait exigé qu’elle soit construite sur un terrain marneux, en pente et loin de tout transport public mais lui appartenant, j’ai bien connu la suite : pas de candidats pour venir s’installer là ! Un accord pris avec la communauté Rom. La grève des bénévoles lorsque les ROMs sont venus leur demander de se dépêcher et ont refusé d’aider… L’abandon progressif des lieux etc. Lors d’un dîner de dons chez mes parents, le téléphone a soudain sonné vers 10 heures J’ai eu l’honneur de décrocher le téléphone qui était dans la cuisine (à cette époque on ne mettait pas de téléphone dans les salons). C’était Martine Carole, une starlette de l'époque qui exigeait qu’on lui passe « le Saint » qui avait laissé ce numéro pour l'appeler. Le départ brusqué du solide et sensuel abbé pour rejoindre « le sein » a fait rire un peu jaune sur le coup les riches donateurs présents.

Comme lors du tsunami thaïlandais, les sommes reçues dépassaient les besoins et on ne savait pas trop quoi en faire. Le mythe créé par l’Abbé Pierre est encore aujourd’hui enseigné à l’école et on vote des lois sur le droit au logement en se cachant sous le béret de l’abbé. L’émotion de 54 est encore exploitée aujourd’hui !

En 1958 SOS météores, une BD de Black et Mortiner, s’ouvre sur une série de manchette de journaux annonçant les pires catastrophes climatiques avec une glaciation dramatique, « des inondations en Allemagne », un héros qui espère que la neige ne l'empêchera pas de faire les dix kilomètres qui le séparent de son rendez-vous !

En 1961 il gelait en septembre à Beaune en Bourgogne. Les journaux locaux craignaient pour l’avenir des vignes.

« Les grands froids de l'hiver 1962 – 1963, eux, sont les plus longs depuis la fin du XIXe siècle en Europe et les plus rigoureux après ceux de 56 ».

Et cela continue jusqu’en 1973 où Time magazine sur sa couverture du 3 décembre annonce The Big Freeze. La grande glaciation !

Cela veut dire que les trente glorieuses ont été vécues comme une période de refroidissement terrible alors que les émissions de CO2 n’ont jamais été aussi massives. Sur ce blog un correspondant nous reprochait de parler de croissance car « les Trente Glorieuses avaient tué le climat et probablement la vie sur terre ». Ce jeune homme, probablement un « millenial » ne savait rien de l'opinion dominante de cette époque où l’on croyait que la bombe atomique avait déréglé le climat. À l’époque les « scientifiques » parlaient de grandes glaciations à venir ! Giscard en imposant les centrales atomiques à grande échelle voulait que les appartements soient chauffés à l’électricité pour faire face au froid en toutes circonstances !

Tout cela va durer jusqu’en 1976 où l’Europe entière jaunit sous la sécheresse. Là un certain tournant est pris dans les ONG antinucléaires. Elles veulent contrer cette idée diabolique que le nucléaire pouvait régler le problème du froid. La sécheresse leur offre le moyen de dénoncer « un argument spécieux ».

Pas de chance. Lors de l’hiver 1978-1979 « une vague de froid arrive brutalement fin décembre. La France connaît la plus grande panne d’électricité de son histoire. La nuit de la Saint Sylvestre transforme la région parisienne en patinoire et la neige atteint 30 cm à Auxerre ». Cela ne s’arrêtera pas là. « 1985 : Coup de froid très sévère entre le 3 et le 17 janvier. Il fait -15 °C en moyenne, -41 °C dans le Jura. Le 20 janvier, on compte 150 morts ».

Récemment SUD Ouest écrivait : « comme le martèlent notamment les experts du Giec (Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat), la tendance est bien au réchauffement depuis 1 850. Et cela s'accélère depuis 1950 ». De 50 à 79, les scientifiques disaient exactement le contraire et soulignaient qu’on avait connu cinq pics de froids hivernaux. Notons au passage que le Giec n’est composé d’aucun scientifique mais de diplomates auprès de l’ONU. On n’y trouve pas plus d’experts que de beurre en branche. Le nom anglais est : Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC). La traduction française est une escroquerie volontaire : Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat. Sauf qu’il n’y a pas d’experts. Il y avait tellement d’évidence du refroidissement qu’il aurait été vain d’essayer de convaincre les gens que le climat était détraqué dans le sens du réchauffement et nom de la glaciation. Il faudra du temps pour obtenir la grande conversion de l’opinion publique.

Certains commencent à écrire l’histoire de ce grand revirement, qui part de la panique climatique d’une grande glaciation et se termine par la panique du réchauffement incontrôlable tuant à court terme toute vie sur terre. Le rôle de l’ONU et des grandes ONG comme Greenpeace est évident. Le sur-développement des médias joue également un rôle. La canicule de 2003 sera un évènement très fort, du fait du nombre des morts, sur la modification de l’opinion. Des campagnes comme celle qui a créé une panique sur le trou de l’Ozone et l’obligation de supprimer l’émission de gaz détruisant l’ozone, ont créé les conditions d’une adhésion quasi automatique des États devant des oukases venant de l’ONU et des ONG. Plus personne ne parle du trou de l’ozone ! On a supprimé le fréon et autres gaz de ce type, et le trou de l’ozone est toujours là qui s’ouvre et se referme avec une grande constance. Il n'est plus dans l’actualité. On laisse croire que le problème est réglé alors que la réalité ne montre pas une éradication du problème allégué. « Le trou dans la couche d'ozone au-dessus de l'Antarctique, a battu un record en 2020 ». Mais tout le monde s’en fout. La grande trouille du CO2 s’est substituée à celle du trou de l’ozone. Les mouches médiatiques ont changé d’âne.

Personne ne tente d’expliquer pourquoi la période des Trente glorieuses a été froide, alors que depuis que le taux de croissance mondial s’est ralenti depuis 2008 la période est chaude. La pensée est congelée par deux graphiques : l’un qui montre une hausse rapide et en rupture historique de la température moyenne globale terrestre, si ce concept a un sens, et un autre qui tente de démontrer les corrélations entre CO2 et température. Ensuite mille graphiques tentent de montrer que la hausse de la température moyenne provoquera des conséquences rendant impossible la vie sur terre.

Le tout conclut logiquement à l'obligation de tuer l’économie pour sauver la terre. Mais comme c’est un message impossible à faire passer, on explique qu’une transition est possible vers un nouvel état neutre en carbone, et effaçant les perspectives sinistres, en investissant massivement dans les énergies renouvelables. La moindre estimation montre que le remplacement de toutes les machines utilisant de l’énergie « renouvelable » est politiquement, techniquement et financièrement impossible à l’échelle de la planète. Et que même en cas de succès l’influence climatique serait, au mieux, insignifiante.

La France, pays leader en matière de frugalité en production de CO2, se ruine pour obtenir des résultats qui ne représentent pas le centième des augmentations de production de C02 constatées ailleurs.

Stop ou encore ?

Ce qu’on appelle la transition écologique est en France la pire menace sur la prospérité et la paix sociale. Les paniques émotionnelles intentionnelles, sont bien le fléau d’une civilisation « sur-désinformée ». Gageons que la question ne sera même pas posée lors des prochaines Présidentielles.

Les dures leçons de la crise sanitaire

Nous sommes à peu près à l’anniversaire du début de la pandémie de Sars-Cov-2, à Wuhan dans le Hubei, en Chine. Nous ne savons toujours pas l’origine du virus nouveau. Trois affirmations ont été lancées par des sources officielles. La première, par la Chine parle d’une contamination par les Américains lors de jeux militaires organisés à Wuhan. L’institut Pasteur associé au laboratoire biologique de Wuhan a déclaré détecter des éléments de virus issu de la chauve-souris et du pangolin dont la source possible aurait été un marché vendant ces animaux, hypothèse qui n’a pas été démontrée, une étude récente relevant que de nombreux cas initiaux ne fréquentaient pas cet endroit. Plusieurs journaux se sont fait l’écho d’un rumeur qui suspecte depuis l’origine une contamination involontaire provenant dudit laboratoire, dénoncé par un rapport américain récent comme mal géré et dangereux. Pire encore, le soupçon que la diffusion aurait pu être volontaire, ne peut pas être totalement écarté. La Chine a cantonné l’épidémie au Hubei et préparé aussitôt un vaccin. La campagne de vaccination a commencé dès l’été et plus d’un million de Chinois ont déjà été vaccinés, tout Chinois allant à l’étranger pour affaire devant l’être obligatoirement pour ne pas réimporter la maladie et se faisant tester et isoler au retour. L’activité économique est repartie en Chine à un rythme convenable.

On n’a pas avancé d’un pouce sur la question de l’origine du virus, la seule information nouvelle donnée par une spécialiste dont on ne sait pas si on peut la considérer comme une source sérieuse, est que si on avait voulu activer un virus en laboratoire pour être contagieux sur l’homme, on l’aurait fabriqué comme il l’est.  

Un an après, par contraste avec la Chine, le monde occidental est dans le chaos économique. Pas un seul des grands pays occidentaux n’a réussi à dominer l’épidémie qui reste active partout. Les finances publiques sont partout fortement altérées et des secteurs économiques entiers sont sinistrés.

En écho à l’énormité des gains potentiels, s’agissant d’une pandémie mondiale ouvrant des marchés  colossaux à Big Pharma, une  corruption correspondante s’est installée marquée d’abord  par le rôle de Gilead qui a réussi à payer suffisamment d’experts et de politiques pour se faire acheter pour plusieurs milliards de dollars le Remdesivir, une molécule coûteuse, tout en prenant des mesures peu recommandables pour retarder le plus possible le constat inéluctable de la parfaite inefficacité de la molécule contre le Sars-Cov-2 et en empêchant le constat de l’efficacité partielle de substances abondantes et peu coûteuses. Des coups de bourse à plusieurs milliards de dollars et des marchés d’achat douteux  ont permis aux soutiens de Gilead de gagner des fortunes.

Les fédéralistes Européens se signalent par leur éternelle volonté d’utiliser toutes les crises pour renforcer la captation des fonctions nationales. L’EMA, l’agence européenne des médicaments, donne son feu vert pour commercialiser l’antiviral de Gilead le 25 juin, alors que toutes les études depuis mars montrent que le médicament n’a aucun effet.  La corruption systémique qui règne dans ces milieux a eu la conséquence première que l’on sait : début Août, au moment même où l’inefficacité du Remdesivir de Gilead est enfin acté par la communauté scientifique, la Commission en achète 33.380 doses pour 63 millions d’euros.

Pire encore, en octobre 2020, alors qu’il n’y a vraiment plus aucun doute sur non seulement son inefficacité mais aussi sur sa nocivité, la Commission achète du Remdesivir pour plus d’un milliard d’euros.  « ! Errare humanum est ; Perseverare diabolicum ».

On croit rêver en lisant ce communiqué de l’Union Européenne. « Mme Stella Kyriakides, commissaire à la santé et à la sécurité alimentaire, a déclaré ce qui suit : « Aujourd’hui, nous sécurisons l’accès au Remdesivir pour traiter jusqu’à 500 000 patients dans le besoin. Nous déployons tous nos efforts pour garantir la disponibilité de traitements sûrs et efficaces contre la COVID-19. Grâce à nos achats conjoints dans l’UE, nous donnons aux pays de toute l’Europe les moyens d’unir leurs forces et d’avoir accès aux équipements et aux médicaments essentiels. Nous sommes toujours plus forts ensembles. Telle est la solidarité européenne dans la lutte contre la COVID-19 ».

Nous avons corrigé les fautes d’orthographe.  On notera les mots « Sécurisons », « traitements sûrs et efficaces », « médicaments essentiels », « union fait la force ». Tout est non seulement faux mais gravement contraire à l’intérêt des Européens. On les ruine pour un médicament dangereux et inutile, qui n’est essentiel que pour des corrompus. 

Il est intéressant de noter ces éléments de langage. Ils se retrouveront dans toute la presse pour saluer cette farce concussionnaire. Les Echos du 7 octobre : « Face à la pénurie, la Commission européenne commande plus de 500.000 doses de Remdesivir à Gilead. La Commission européenne tente de venir en aide aux pays européens qui éprouvent des difficultés à s'approvisionner en Remdesivir, un traitement expérimental contre le coronavirus. Les Etats-Unis ont raflé une grande partie du stock mondial de cet antiviral. » Tout est controuvé dans cette information ; on y va à fond sans scrupule. On laisse entendre que ce traitement est efficace alors qu’il est établi scientifiquement depuis longtemps (dès février 2020 !) qu’il ne l’est pas. Une fake news officielle de première grandeur !  L’Europe nous sauve alors que le vilain Trump voulait nous priver de la merveille. En vérité Gilead ne sait plus quoi faire de ses stocks depuis des mois et les brade, voire les donne. Les Etats auraient pu tous en avoir en quantité illimité. Affirmer que la Commission « vient au secours des Etats » est un mensonge grotesque. Pire encore, il apparaît que ce médicament a des conditions d’administration dangereuses puisqu’il faut installer pendant quinze jours une perfusion dans le bras du malade ce qui peut déclencher des complications graves. Les fédéralistes européens ont payé un médicament non seulement sans effet mais dangereux. Ils ont fait du tort à des milliers de malades.

L’Express écrit le 17 octobre : « La semaine dernière, alors que plusieurs pays faisaient face à des pénuries sur ce médicament la Commission européenne a annoncé avoir réservé 500 000 traitements de Veklury, le nom donné par le laboratoire américain Gilead au Remdesivir, et utilisé comme traitement contre le Covid-19 ». L’élément de langage « pénurie » réapparaît. Heureusement l’article souligne que l’efficacité du traitement est problématique et s’inquiéte de ce que va faire la France de ce « cadeau ».

Le Figaro reprend le communiqué de la Commission sans s’étendre trop sur les éléments de langage : « Tous les pays de l'UE, les pays membres de l'Espace Économique Européen, le Royaume-Uni et six pays candidats (Albanie, Macédoine du Nord, Monténégro, Serbie, Kosovo et Bosnie-Herzégovine) bénéficient de ces achats. «Le Veklury est, à ce stade, le seul médicament bénéficiant d'une autorisation de mise sur le marché conditionnelle dans l'UE pour le traitement de patients ayant besoin d'un apport en oxygène», précise la Commission européenne.

La Commission est aux ordres de Gilead et contrôle les achats de dizaines de pays sans aucun contrôle des peuples ni du Parlement européen dont Philippe de Villiers dira fin novembre que 200 députés sont carrément « achetés ». Il est vrai que le lendemain on pouvait lire dans la presse : « Vendredi 27 novembre au soir, la police a mis fin à un « gang bang », un genre de pratique orgiaque avec changement de partenaire, en plein cœur de Bruxelles. Parmi eux se trouvait un député européen ». La police bruxelloise n’a pas encore mis la main sur les commissaires européens faisant un « gang bang orgiaque » avec Gilead.

Quant à la France, la pandémie a révélé l’incroyable descente aux enfers du pays depuis qu’il a été livré globalement aux mains de l’énarchie et de la bureaucratie, que son monde médical a été détruit sans vergogne et que ses institutions sont dominées par des clans socialistes, ethniques et népotiques, et ayant abandonnés la médecine depuis longtemps pour la politique et l’accumulation des meilleures places dans le fromage sanitaire. On découvre que la corruption y règne de façon invraisemblable. L’affaire de la Chloroquine montre des haines ahurissantes et déplacées qui explosent à la figure du public quand le couple Buzyn-Lévy s’en prend au Docteur Raoult et fait interdire dans des conditions dont on espère qu’elles seront examinées par la justice, le traitement par la chloroquine, en classant ce produit comme poison puis en supprimer l’AMM, l’autorisation de mise sur le marché.  Le grand public voit, effaré, que l’ensemble de la recherche française est désormais affermée aux grands laboratoires étrangers (ils le sont désormais tous !) et que les conflits d’intérêts sont majeurs et non déclarés.

Le personnel des institutions médicales centrales qui s’est imposé dans la foulée de l’arrivée au pouvoir de Mitterrand est socialiste dans sa quasi-totalité. Il est toujours là. Il contrôle tout. Un moloch administratif de 16.000 femmes fonctionnaires catégorie A, le sommet des rémunérations publiques, a envahi le ministère de la santé à Paris et en province via les ARS. Ces chefs et ces masses ont étouffé l’hôpital, ôté le pouvoir médical aux médecins et prolétarisé les auxiliaires de santé. Des vedettes !

Les Français découvrent ébahis que leur système de santé, présenté comme le meilleur du monde est en ruine et incapable de faire face : pas de masques, pas de blouses, pas de respirateurs, pas de lits, pas d’infirmières, pas de curare, pas de tests, … A cette occasion ils s’aperçoivent que la presse traditionnelle, écrite ou radiodiffusée ou télévisée, ne cherche pas à les informer mais à construire ce qu’ils doivent penser, en multipliant sans vergogne tous les mensonges possibles et imaginables.

Un an plus tard la France est un des pays qui ont connu les pires résultats sanitaires et économiques. L’institut pasteur a été incapable de produire un vaccin et sera bon dernier dans cette course-là.  Notre plan de sortie du « second épisode » tourne à la farce. La honte !

La crise sanitaire a révélé le poison de l’énarchie tentaculaire qui a envahit le pays avec sa bureaucratie extravagante et paralysante, la corruption effarante des pseudos élites mises en place par le Mitterrandisme dont Emmanuel Macron est le protecteur, l’affaissement moral et patriotique associé à l’Europe supranationale née de Maastricht, le parti pris radical de la presse, aux mains de moins de dix personnes,  devenue une sorte « propaganda staffel » aux services d’intérêts privés et d’un politiquement correct importé.

Quel spectacle indigne ! Que de travail pour reconstruire !

Pendant ce temps-là, Xi Jinping ne se contente pas d’assoir son autorité sur les petites chinoises farceuses envoyées en internement psychiatrique pour s’être filmée en train de jeter de l’encre sur son portrait et commence à exploiter le pouvoir économique qu’on lui a concédé sottement pour avancer ses pions sur terre avec ses armes et ses dollars et dans les airs, avec la reconquête de la lune et la militarisation de l’espace.   

Délire américain, corruption européenne, naufrage français, tapis rouge déployé devant le dictateur d’un immense empire ! Au moins la crise sanitaire aura-t-elle permis un diagnostic sans échappatoire.

Retour sur le chômage structurel en France

La loi El Khomri et les déchaînements qu'elle provoque sont fort instructifs. Nous redonnons ci-dessous l'article de fond sur le pourquoi du chômage structurel de la France, écrit en 2012, juste après l'arrivée de F. Hollande au pouvoir. Il n'y rien à en retirer.

Devant la catastrophe provoquée par sa politique initiale, qui aggravait tout, Hollande a compris qu'il fallait rebrousser chemin. On verra dans les débats actuels beaucoup de références aux idées exprimées dans l'article. Mais il n'a aucune légitimité ni majorité pour mener une politique exactement inverse à celle qu'il avait annoncée.

Nous avions conclu de façon désabusée :

"Nous allons donc consolider le non-emploi en France, sur fond de crise aggravée. Certains croient que la pyramide des âges, marquée par le vieillissement de la population, va nous sauver. Moins de candidats à l'activité, donc plus de chances de trouver du boulot pour ceux qui restent ! C'est exactement l'inverse. Sauvy l'a parfaitement démontré.

Le chômage structurel va donc encore croître et embellir, désagrégeant le tissu social".

Trois ans et demi après, nous y sommes en plein et les syndicats socialistes ainsi que toutes les mouvances "vraiment socialistes"  sont vent debout contre le moignon de réforme proposé par leur chef.

Pour ceux que le chômage structurel intéresse et accessoirement pour les candidats au remplacement de Hollande à la tête de l'Etat, nous nous devons de renvoyer à une lecture complémentaire : celle du livre de Bernard Zimmern "A tout fonctionnaire son chômeur", chez Odilon Media et notamment à sa quatrième partie "La classe dominante" (ISBN 2 84213 027 S). Le livre a été écrit il y a presque 20 ans. Il n'a pas pris une ride. Nous mettons en graphique joint le tableau de l'annexe 8 qui montre la corrélation directe entre effectif de la fonction publique et chômage.

Bernard Zimmern montre qu'un emploi de fonctionnaire de plus créé un chômeur de plus. Ce ratio était un mantra de Raymond Barre dans les années 70. En vérité, avec la crise, et compte tenu du vieillissement de la population française, nous avons déterminé dans notre livre L'étrange désastre, qu'on en était arrivé à un ratio plus près de 2 chômeurs de plus pour une création de poste de fonctionnaires.

La grande question est finalement la suivante : pourquoi les prises de conscience ne sont que si partielles et n'aboutissent finalement à rien ? Nous avons notre réponse "L'Enarchie Compassionnelle", un système oligarchique qui empêche toute réforme et qui dépasse de loin la question socialiste (le socialisme est mort avec la chute de l'URSS et la conversion au capitalisme de la Chine). Bernard Zimmern fait exactement la même analyse avec d'autres mots. Il décrit l'omnipotence d'une nouvelle classe dominante qui appuie son pouvoir sur l'absence de contrôle, le secret et la maîtrise des médias. Il propose de sortir de la bureaucratie oligarchique avec trois séries d'action : réapprendre à la fonction publique à vivre en démocratie, ce qui suppose d'en reprendre le contrôle, et de dégager toute l'activité économique de l'emprise de l'Etat.

Le drame psycho politique socialiste actuel montre qu'il est IMPOSSIBLE de faire conduire une telle politique par des hauts fonctionnaires. Dans la livraison du Point de cette semaine, Franz Olivier Giesbert se livre à une déclaration d'amour totalement débridée à Alain Juppé. S'il avait voulu montrer la dépendance absolue de la presse, même en apparence critique vis-à-vis de l'Enarchie, il n'aurait pas pu faire mieux.

Pour assoir son pouvoir l'Enarchie a besoin de dominer les esprits par la propagande et l'intox. La presse est dans un tel état financier qu'elle ne peut que jouer le jeu. Elle ne survit que par l'argent public. L'esclave lèche constamment la botte du maître. C'est vrai dans la presse écrite, mais plus encore dans les médias radiophoniques et télévisés. Pratiquement toutes les sociétés de presse sont possédées par des milliardaires dépendant directement de l'Etat ou par l'Etat lui-même directement ou indirectement. On peut se moquer de l'Ukraine ou de la Russie.

Il est vrai que les medias ont besoin de l'émotion pour vendre. L'émotion conduit à la l'indignation et appelle l'action de l'Etat. Il suffit d'entendre les sujets serinés dans les radios ce matin même : scandale de non-dénonciation de pédophilie à Lyon, scandale de la retenue d'une enfant envoyée sans droit en France, scandale de la brutalité policière, scandale des armées qui violent en Centrafrique, scandale de la mal Bouffe et de son Héro décédé, scandale des abattoirs, scandales…Avec toujours la même antienne : que fait l'Etat ! Vite plus d'argent, vite plus de réglementations, vite, plus de sanctions

"L'une des grandes fibres qu'aiment à faire jouer les médias : la compassion", écrit Zimmern. Mais oui. C'est pour cela que cette association "classe dominante de fonctionnaire - presse compassionnelle" nous a suggéré le vocable d'Enarchie Compassionnelle. Les journalistes sont presque tous à gauche (et même pour la "vraie gauche") et la presse presque en totalité pour "plus d'Etat", avec glorification permanente de notre glorieux système social français qui est si fragile qu'on ne doit pas y toucher sinon il va s'effondrer.

L'échec de la microtentative de l'énarque Hollande et de ses compagnons de la promotion Voltaire, pour atténuer l'effet d'étouffement de l'économie des mesures qu'eux-mêmes et leurs congénères ont prises et surtout essayer de faire perdurer un système qu'ils dominent, dont ils veulent garder les privilèges insensés et dont ils ont compris qu'il était en train de sombrer, démontre qu'il ne faut pas élire à la tête du pays un nouvel Énarque.

La cote sondagière de Juppé est totalement artificielle. Toute la presse est pour Juppé et matraque qu'il est seul "en position". L'esclave a besoin d'un nouveau maître qui ne mettra pas fin aux subventions et continuera à assurer sa survie. Les instituts de sondage vivent du pouvoir et seulement du pouvoir. Qu'on relise dans le dernier livre du Maître du Puy du Fou, les lignes consacrées à son traitement médiatique et à la manière dont sa cote a évolué dans les sondages. Tout est lumineux dans ces lignes.

Pour l'observateur un peu attentif, il existe un signe de l'aplatissement général de la presse devant l'énarque Juppé, nouvel espoir de l'oligarchie et futur garant des ressources de la presse.

Lorsqu'un journaliste connu s'attaquera aux conditions dans lesquelles Alain Juppé, à l'instar de ses commensaux, a obtenu le niveau de retraite qui est le sien ainsi qu'aux conditions de son revenu et de sa fortune, alors on pourra dire que quelque chose a changé en France.

Qu'on réduise la question à celle-ci : combien de temps Alain Juppé a-t-il travaillé dans son corps administratif. Sa retraite a-t-elle été versée prorata temporis des droits économiques acquis, ou à 100% statutaire ? Combien d'autres retraites cumule-il ? Que seront sa fortune et son revenu à la fin de son mandat présidentiel éventuel ? Est-ce que cette privilégiature est justifiable et doit être conservée ?

Si Juppé est haut dans les sondages ce n'est que parce que les mouches ont changé d'âne et que l'énorme cohorte des fonctionnaires a remis son destin entre ses mains plutôt que dans celle de Hollande et que les médias se chargent de l'avant vente, comme ils se chargeront, un temps de l'après vente. Un temps parce que les conséquences sur le chômage seront telles, faute de mise au pas radicale de l'oligarchie, que l'émotion de la presse sera sollicitée et qu'il faudra promouvoir un autre Juppé.

Et le chômage dans tout cela ? La presse comme l'énarchie compassionnelle s'en moque éperdument.

18 ans après le livre de Zimmern rien n'a changé, sinon une hausse majeure de la précarisation et du chômage qui est au maximum historique. On attend encore 20 ans ?

Ou on casse ce système suicidaire ?

 Didier Dufau pour le Cercle des économistes e-toile.

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Le Chômage structurel en France

http://cee.e-toile.fr/index.cfm/2012/6/2/Le-chmage-structurel-en-France

Il existe en France un chômage structurel important qui a commencé à s'installer à partir de 1968 et qui a atteint aujourd'hui des proportions gigantesques.

Si on regarde le cycle économique de 8-10 ans, on s'aperçoit que désormais, en phase haute, on ne parvient pas à descendre au-dessous de 7 % de chômage (définis en termes officiels). En phase de récession on monte à 10 %. En un mot les taux de croissance les meilleurs ne permettent pas de baisser de plus de trois points le chômage. Les catégories au chômage sont toujours les mêmes : les faibles (jeunes, vieux, immigrés, femmes).

Autre regard sur la même réalité, le nombre de salariés dans l'économie française se situe entre 15 et 16 millions selon les statistiques et les définitions. Pour une population de 65 millions d'habitants nous devrions, aux taux usuels rencontrés dans les pays comparables, en avoir entre 22 et 27 millions. Il nous manque donc structurellement entre 5 et 10 millions d'emplois salariés.

Dernier regard sur la même réalité, on constate qu'il y a en France environ 7 millions de personnes en âge de travailler qui vivent en général dans la pauvreté aux marges du système, le plus souvent aux crochets de l'état.

Cette situation est évidemment dramatique et explique en partie le poids de la dépense publique, de la dette, des déficits extérieurs, etc.

Quelles sont les explications possibles de ce chômage structurel ?

1. La préférence pour le non-travail et le travail public

- La préférence pour le non-travail

Bien que l'habituelle compassion explique que le chômage est toujours subi, il est tout à fait clair que la décision de travailler ou non est largement rationalisée par les ménages concernés. On l'a vu avec l'échec du RSA. Différentes populations préfèrent une vie certes modeste mais sans travail, plutôt que les risques et peines d'une situation où l'on travaille sans gagner plus et en perdant divers avantages. On évoque des ménages étrangers qui viennent pour les allocations diverses : ils gagnent généralement plus à ne rien faire en France qu'à travailler dans leur pays. Mais la majorité des ménages qui font ce calcul sont bien français. Une des catégories les plus importantes est formée par les femmes isolées avec enfants qui s'installent dans une vie presque entièrement subventionnée sans chercher de travail sinon au noir.

À l'autre bout de l'échelle on trouve des ménages qui font le choix temporaire de la non-activité en profitant des allocations reçues. Il est devenu très rentable en France de se faire licencier avec des fortes indemnités, qui jusque récemment n'étaient même pas considérées comme des revenus dont non soumises à impôt. On voit donc des cadres même supérieurs, même surdiplômés, même dans des âges de pleine activité, se mettre en année sabbatique payée par les indemnités pour une voire deux années.

- La préférence pour l'emploi public

C'est devenu depuis la crise de 74 la tare française. L'essentiel des gros bataillons de l'université cherche son salut dans l'emploi public. Le clientélisme régional et le népotisme jouent dans le même sens dans les provinces. Le député, le conseiller général, le conseiller régional, le maire sont devenus les pourvoyeurs d'emplois locaux où l'on travaille peu pour des rémunérations plus que sérieuses. On sait qu'à Paris les fonctionnaires travaillent environ un jour ouvrable sur deux et qu'on peut se poser des questions sur la réalité de ce travail. Quand on est 50 000 à faire un travail qui n'exigerait pas plus de 15 000 emplois, on ne se foule pas trop. Mais le jardinier municipal de Toulouse n'est pas non plus cassé par un travail excessif. Surtout quand la chasse est ouverte ou quand il faut aller aux champignons.

Cette préférence est symbolisée par le nombre des candidats, et leur niveau, qui concourent aux examens pour certains postes publics. L'ampleur des candidatures pour être postier, avec de nombreux bac +4 ou 5, en témoigne. On forme jusqu'à 25 ans et à grands frais des gens dont l'aspiration est de porter des lettres de boîte en boîte. Du temps de "jour de fête", c'était l'idiot du village qu'on mettait à ce travail par compassion. Maintenant à moins d'une maîtrise de psychologie, il n'y a rien à faire pour avoir le poste !

Une règle de pouce veut qu'un emploi public tue deux emplois privés. Il faut évidemment le financer et qui paie sinon in fine le système non public ? Le secteur public ne se nourrit pas en autarcie.

Le résultat est connu : nous avons un secteur public totalement disproportionné qui consomme une part déraisonnable de nos ressources. La régionalisation a de plus permis un empilement de doublons administratifs sans limite. Près de deux millions d'emplois publics ont été créés depuis 1974 quand on tient compte des postes dans les associations directement subventionnées par les politiques. En même temps l'emploi marchand a quasi stagné.

 

2. Le SMIC et la surfiscalité

- Le SMIC et les coups de pouce

Nous renvoyons aux autres articles que nous avons écrits sur ce blog sur la question du SMIC. Un salaire minimum n'est pas en soi une catastrophe. S'il a pour but la protection contre certaines formes de prédations, il est même indispensable. La France avait mis en place, sous l'influence de la droite, un salaire minimum garanti, qui était indexé sur l'inflation et régionalisé. Ce système ne posait pas de problème. En maintenant un avantage de compétitivité il favorisait la décentralisation. Et l'abus restait sous contrôle avec une borne suivant l'inflation. Ce filet de sécurité n'était pas le plus important. Ce sont les accords de branche qui fixaient, en fonction des réalités du terrain, les salaires minima professionnels qui étaient réajustés par négociation en cas d'accord général des parties prenantes.

Le drame viendra du changement de philosophie : le salaire minimum ne devait plus être simplement une sécurité mais un moyen de politique de revenu et un élément majeur de l'énarchie compassionnelle et de la démagogie politique avec les célèbres "coups de pouces". La droite, car c'est toujours la droite qui a été à la manœuvre dans ces affaires, a alors pris toute une série de mesures dramatiques pour l'emploi. L'indexation n'a plus été faite sur les prix mais sur la croissance. Le salaire minimal est devenu national. Chaque élection a été l'occasion d'un cadeau national aux salariés. Du coup près du tiers des salariés du privé se sont retrouvés au SMIC ! Toute la hiérarchie des salaires s'est trouvée écrasée. Les conventions collectives se sont trouvées déclassées, les salaires conventionnels traînant très loin en dessous des valeurs du SMIC. Le dialogue social sur les salaires a disparu. "Tous smicards", tel était le slogan vécu par les salariés.

L'ennui c'est que le salaire étant l'assiette de très forts prélèvements, le salaire net du smicard était accompagné d'un coût du même montant en charges. Le "double fiscal du salarié français" coûtait aussi cher que le travailleur.

Pour le politique c'était tout bénéfice : il passait pour un gentil et "achetait" le vote des petits salariés. Dans le même temps il réduisait les déficits de la sécurité sociale et engrangeait des ressources fiscales.

Le coup de ciseau sur l'emploi était phénoménal. Pendant trente ans, jusqu'à la détaxation partielle des bas salaires, cette machine à créer du chômage structurel a fonctionné à plein régime.

 

- L'hyper fiscalité

Nous venons de voir que l'emploi salarié était, de tradition en France, surtaxé. La France ruinée par la guerre ne pouvait prélever que sur la richesse en train de se faire. Elle a pris l'argent à la source : sur l'entreprise.

Tant que le prélèvement global est resté à 30-35 % du PIB, l'effet sur l'emploi n'était pas trop grave. Mais nous sommes passés après le septennat fiscal de Giscard et après le programme commun de gouvernement socialo communiste à 45 % du PIB. L'énormité de ce prélèvement, compte tenu de sa concentration sur l'entreprise et l'entrepreneur, a rendu impossible toute politique de développement économique et réduit comme une peau de chagrin les capacités d'emplois nouveaux.

Compte tenu de son coût le poste de travail devait désormais être fabuleusement productif pour se justifier.

Et l'entrepreneur avait de moins en moins de ressources disponibles pour son entreprise.

Le capitalisme français était devenu un capitalisme sans capitaux et sans emploi. Inutile d'aller très loin pour comprendre pourquoi il manque 5 à 10 millions d'emplois salariés en France et que nous n'avons pas de Mittelstand à l'allemande, un réseau serré de grosses PME de 500 à 5 000 emplois. Et oublions les PME exportatrices.

 

5. La surprotection de l'emploi salarié et les 35 heures

Une des curiosités françaises est le goût pour le salarié, objet de toutes les tendresses alors que le travailleur indépendant est laissé à la dureté des conditions. L'idée, grotesque, que le salarié est dans une situation de domination et doit grâce à la puissance publique se dégager de ce servage par des mesures outrancières de protection a fait des ravages. Au lieu que l'entreprise soit un lieu de contrat libre, entre un employeur disposant temporairement d'un emploi possible et d'un employé désireux de le satisfaire pour la durée possible, c'est devenu un enfer où tout engagement vaudrait à vie sauf indemnisation délirante, étant bien entendu que le salarié aurait toujours raison et ne pourrait pas être réellement commandé, sous peine de risquer la prison pour harcèlement moral.  

La situation est d'autant plus grotesque que l'emploi est concentré pour les raisons dites plus haut sur la qualification, seule condition de la compétitivité, et que le drame des entrepreneurs a toujours été et reste de trouver des collaborateurs compétents et motivés, alors que les talents ont tendance à sauter d'une entreprise à l'autre. La mondialisation a aggravé le phénomène, la compétition pour les talents devenant mondiale.

Un chef d'entreprise aujourd'hui n'est pas un garde-chiourme s'appuyant sur des porions pour exercer d'abusives pressions sur de malheureux esclaves. Il remet sans arrêt sur le métier la composition d'une équipe gagnante sur des marchés en hyperconcurrence.

Les tracasseries administratives et sociales sans limites qui accablent l'entreprise ont eu immédiatement un effet pervers : la fin des CDI ! Les contrats à durée indéterminée ont rétréci au profit des solutions temporaires : CDD, intérim, faux stagiaires, travail au noir etc.

Quand l'emploi est laissé à l'appréciation des fonctionnaires-juges, il n'y a plus de politique de l'emploi, mais un sauve-qui-peut général.

Du coup on retrouve à la marge des conditions d'exploitation exécrables, l'absence d'emplois conduisant les candidats au travail à accepter l'inacceptable. Qui ne connaît des stagiaires (le stage est devenu obligatoire dans le cursus universitaire, fournissant une masse de candidats) travaillant 12 heures par jours et sollicités sous peine d'exclusion de venir travailler gratuitement la nuit, le samedi, le dimanche et les jours fériés ? Certaines entreprises ont ainsi créé des parcs à stagiaires corvéables à merci faisant du travail à bas prix à la place d'emplois normaux. Quel progrès ! Ne parlons pas des parcs à intérimaires etc.

Sur les 35 heures, mesure dramatique et dont nous ne cessons de payer le prix, nous ne reviendrons pas ici. Tout est dit et connu.

Encore bravo à tous ceux qui ont conduit ses politiques ! Le non-emploi a gagné : le manque à gagner en création d'emplois se compte par millions, pas par dizaines. Mais les manques à gagner ne se voient pas et sont donc hors du champ médiatique et politique.

 

4. Les conséquences d'une mondialisation sans écluses

L'ouverture totale à la concurrence des pays à bas salaire qui a été le credo invincible des européistes depuis 1973 a été particulièrement problématique pour la France dont la fiscalité pesait majoritairement sur les entreprises. Elle s'est retrouvée sans possibilité de combattre à armes égales avec les autres.

Ajoutons les contraintes d'un Euro globalement flottant et néanmoins globalement surévalué et le drame de l'emploi français est noué.

Il nous reste un quarteron d'entreprises internationales qui font l'essentiel de leurs bénéfices à l'étranger, avec des rémunérations folles pour leurs dirigeants. Et une cohorte éparse d'entreprises étranglées, globalement sans trésorerie, avec des taux de marges très faibles, harassées par les normes, les contraintes, les réglementations, les surprotections, dont les propriétaires sont accablés d'impôts qui les forcent à vendre leurs biens et à ne pas investir, alors que la crise les ruine et que le crédit devient impossible.

Alors les usines ferment les unes après les autres. Le patrimoine français passe aux mains de l'étranger.

Le Français, né malin applaudit des deux mains et crie vive l'impôt ! non à l'entreprise privée ! vive l'état ! vive les postes de fonctionnaires !

La France, elle, crève.

 

Peut-on hiérarchiser les causes du non-emploi massif que connaît la France avec ce manque à gagner colossal de 5 à 10 millions d'emplois marchands ?

On l'a vu. Toutes ces causes se combinent pour créer un chômage structurel que même la croissance ne pourrait entamer sérieusement.

Pour le réduire il faudrait donc frapper tous azimuts et simultanément.

- Il faut revenir à une notion de salaire minimum de protection négocié par branche et hors des pattes des énarques qui nous gouvernent. La politique salariale doit être laissée à la libre négociation entre les partenaires sociaux sans intervention de l'état.

- Il faut revenir à une notion de l'emploi très simple : l'entreprise ne doit que le salaire du salarié tant qu'elle peut l'employer. Les indemnités de licenciement, qui sont une aide sociale au reclassement, doivent être fixées nationalement à trois mois indépendamment de toute autre considération. Si l'entreprise veut aller plus loin pour finaliser une sorte de "golden hello" propre à fidéliser les talents qu'elle emploie, c'est son choix et cela doit rester à la libre appréciation des parties.   

- Il faut indemniser le chômage de façon temporaire et non pas pérenniser les aides permanentes au non-emploi.

- Il faut transférer sur la consommation l'essentiel des charges qui pèsent sur l'emploi

- Il faut réduire la part du secteur non marchand dans l'emploi et donc impôts et dettes.

- Il faut revenir aux quarante heures, ne pas hésiter pour une retraite par points à 67 ans et laisser le reste aux discussions au sein de l'entreprise.

- Il faut un tarif extérieur commun intelligent aux frontières de l'Europe

- Il faut un Euro compétitif.

- Il faut réduire massivement l'état (central et région) et les institutions de sécurité sociale. Faisons baisser les besoins de financement public qui capturent l'essentiel des ressources du pays et le forcent à vendre ses actifs à l'étranger.

- Il faut arrêter la gestion par des normes absurdes qui, comme dans le cas de la poule pondeuse, conduise à casser l'emploi pour rien de sérieux.

Diverses mesures ont été dans le bon sens ces dix dernières années. Mais il y en a eu si peu et si timides !

Le nouveau gouvernement arrête toutes les mesures timides prises par le gouvernement précédent ou en prend leur contre-pied (retour sur la retraite à 62 ans, fin de la RGPP, recrutement massif dans l'éducation nationale etc.). On accélère la décentralisation. On reparle des coups de pouces "raisonnables" au SMIC. On se lance dans des "ratonnades fiscales" contre les "riches".

Personne n'a honte.

Nous allons donc consolider le non-emploi en France, sur fond de crise aggravée. Certains croient que la pyramide des âges, marquée par le vieillissement de la population, va nous sauver. Moins de candidats à l'activité, donc plus de chances de trouver du boulot pour ceux qui restent ! C'est exactement l'inverse. Sauvy l'a parfaitement démontré.

Le chômage structurel va donc encore croître et embellir, désagrégeant le tissu social.

 



Le chômage structurel en France

Il existe en France un chômage structurel important qui a commencé à s'installer à partir de 1968 et qui a atteint aujourd'hui des proportions gigantesques.

Si on regarde le cycle économique de 8-10 ans, on s'aperçoit que désormais, en phase haute, on ne parvient pas à descendre au dessous de 7% de chômage (définis en termes officiels). En phase de récession on monte à 10%.  En un mot les taux de croissance les meilleurs ne permettent pas de baisser de plus de trois points le chômage. Les catégories au chômage sont toujours les mêmes : les faibles (jeunes, vieux, immigrés, femmes).

Autre regard sur la même réalité, le nombre de salariés dans l'économie française se situe entre 15 et 16 millions selon les statistiques et les définitions. Pour une population de 65 millions d'habitants nous devrions, aux taux usuels rencontrés dans les pays comparables, en avoir entre 22 et 27 millions. Il nous manque donc structurellement entre 5 et 10 millions d'emplois salariés.

Dernier regard sur la même réalité, on constate qu'il y a en France environ 7 millions de personnes en âge de travailler qui vivent en général dans la pauvreté aux marges du système, le plus souvent aux crochets de l'état.

Cette situation est évidemment dramatique et explique en partie le poids de la dépense publique, de la dette, des déficits extérieurs, etc.

Quelles sont les explications possibles de ce chômage structurel ?

1. La préférence pour le non travail et le travail public

- La préférence pour le non travail

Bien que l'habituelle compassion explique que le chômage est toujours subi, il est tout à fait clair que la décision de travailler ou non est largement rationalisée par les ménages concernés. On l'a vu avec l'échec du RSA. Différentes populations préfèrent une vie certes modeste mais sans travail, plutôt que les risques et peines d'une situation où l'on travaille sans gagner plus et en perdant divers avantages. On évoque des ménages étrangers qui viennent pour les allocations diverses : ils gagnent généralement plus à ne rien faire en France qu'à travailler dans leur pays. Mais la majorité des ménages qui font ce calcul sont bien français.  Une des catégories les plus importantes est formée par les femmes isolées avec enfants qui s'installent dans une vie presqu'entièrement subventionnée sans chercher de travail sinon au noir.

A l'autre bout de l'échelle on trouve des ménages qui font le choix temporaire de la non activité en profitant des allocations reçues. Il est devenu très rentable en France de se faire licencier avec des fortes indemnités, qui jusque récemment n'étaient même pas considérées comme des revenus dont non soumises à impôt. On voit donc des cadres même supérieurs, même sur-diplômés, même dans des âges de pleine activité, se mettre en année sabbatique payée par les indemnités  pour une voire deux années.

- La préférence pour l'emploi public

C'est devenu depuis la crise de 74 la tare française. L'essentiel des gros bataillons de l'université cherche son salut dans l'emploi public. Le clientélisme régional et le népotisme jouent dans le même sens dans les provinces. Le député, le conseiller général, le conseiller régional, le maire sont devenus les pourvoyeurs d'emplois locaux où l'on travaille peu pour des rémunérations plus que sérieuses. On sait qu'à Paris les fonctionnaires travaillent environ un jour ouvrable sur deux et qu'on peut se poser des questions sur la réalité de ce travail. Quand on est 50.000 à faire un travail qui n'exigerait pas plus de 15.000 emplois, on ne se foule pas trop. Mais le jardinier municipal de Toulouse n'est pas non plus cassé par un travail excessif. Surtout quand la chasse est ouverte ou quand il faut aller aux champignons.

Cette préférence est symbolisée par le nombre des candidats, et leur niveau, qui concourent aux examens pour certains postes publics. L'ampleur des candidatures pour être postier, avec de nombreux bac+4 ou 5, en témoigne. On forme jusqu'à 25 ans et à grands frais des gens dont l'aspiration est de porter des lettres de boîte en boîte. Du temps de "jour de fête", c'était l'idiot du village qu'on mettait à ce travail par compassion. Maintenant à moins d'une maîtrise de psychologie, il n'y a rien à faire pour avoir le poste !

Une règle de pouce veut qu'un emploi public tue deux emplois privés. Il faut évidemment le financer et qui paie sinon in fine le système non public ?  Le secteur public ne se nourrit pas en autarcie.

Le résultat est connu : nous avons un secteur public totalement disproportionné qui consomme  une part déraisonnable de nos ressources.  La régionalisation a de plus permis un empilement de doublons administratifs sans limite.  Près de deux millions d'emplois publics ont été créés depuis 1974 quand on tient compte des postes dans les associations directement subventionnées par les politiques. En même temps l'emploi marchand a quasi stagné.

 

2. Le SMIC et la surfiscalité

 - Le Smic et les coups de pouce

Nous renvoyons aux autres articles que nous avons écrit sur ce blog sur la question du SMIC.  Un salaire minimum n'est pas en soi une catastrophe. S'il a pour but la protection contre certaines formes de prédations, il est même indispensable. La France avait mis en place, sous l'influence de la droite, un salaire minimum garanti, qui était indexé sur l'inflation et régionalisé. Ce système ne posait pas de problème. En maintenant un avantage de compétitivité il favorisait la décentralisation. Et l'abus restait sous contrôle avec une borne suivant l'inflation. Ce filet de sécurité n'était pas le plus important. Ce sont les accords de branche qui fixaient, en fonction des réalités du terrain, les salaires minima professionnels qui étaient réajustés par négociation en cas d'accord général des parties prenantes.

Le drame viendra du changement de philosophie : le salaire minimum ne devait plus être simplement une sécurité mais un moyen de politique de revenu et un élément majeur de l'énarchie compassionnelle et de la démagogie politique avec les célèbres "coups de pouces". La droite, car c'est toujours la droite qui a été à la manœuvre dans ces affaires, a alors pris toute une série de mesures dramatiques pour l'emploi. L'indexation n'a plus été faite sur les prix mais sur la croissance. La salaire minimal est devenu national. Chaque élection a été l'occasion d'un cadeau national aux salariés. Du coup près du tiers des salariés du privé se sont retrouvés au SMIC ! Toute la hiérarchie des salaires s'est trouvée écrasée. Les conventions collectives se sont trouvées déclassées, les salaires conventionnels trainant  très loin en dessous des valeurs du SMIC. Le dialogue social sur les salaires a disparu. "Tous smicards", tel était le slogan vécu par les salariés.

L'ennui c'est que le salaire étant l'assiette de très forts prélèvements, le salaire net du smicard était accompagné d'un coût du même montant en charges. Le "double fiscal  du salarié français" coûtait aussi cher que le travailleur.

Pour le politique c'était tout bénéfice : il passait pour un gentil et "achetait" le vote des petits salariés. Dans le même temps il réduisait les déficits de la sécurité sociale et engrangeait des ressources fiscales.

Le coup de ciseau sur l'emploi était phénoménal. Pendant trente ans, jusqu'à la détaxation partielle des bas salaires, cette machine à créer du chômage structurel a fonctionné à plein régime.

 

- L'hyper fiscalité

Nous venons de voir que l'emploi salarié était, de tradition en France, surtaxé. La France ruinée par la guerre ne pouvait prélever que sur la richesse en train de se faire. Elle a pris l'argent à la source : sur l'entreprise.

Tant que le prélèvement global est resté à 30-35% du PIB, l'effet sur l'emploi n'était pas trop grave. Mais nous sommes passés après le septennat fiscal de Giscard et après le programme commun de gouvernement socialo communiste à 45% du PIB. L'énormité de ce prélèvement, compte tenu de sa concentration sur l'entreprise et l'entrepreneur, a rendu impossible toute politique de développement économique et réduit comme une peau de chagrin les capacités d'emplois nouveaux.

Compte tenu de son coût le poste de travail devait désormais  être fabuleusement productif pour se justifier.

Et l'entrepreneur avait de moins en moins de ressources disponibles pour son entreprise.

Le capitalisme français était devenu un capitalisme sans capitaux et sans emploi. Inutile d'aller très loin pour comprendre pourquoi il manque 5 à 10 millions d'emplois salariés en France et que nous n'avons pas de Mittelstand à l'allemande, un réseau serré de grosses PME de 500 à 5000 emplois.  Et oublions les PME exportatrices.

 

5. La surprotection de l'emploi salarié et les 35 heures

Une des curiosités françaises est le goût pour le salarié, objet de toutes les tendresses alors que le travailleur indépendant est laissé à la dureté des conditions. L'idée, grotesque, que la salarié est dans une situation de domination et doit grâce à la puissance publique se dégager de ce servage par des mesures outrancières de protection a fait des ravages.  Au lieu que l'entreprise soit un lieu de contrat libre, entre un employeur disposant temporairement d'un emploi possible et d'un employé désireux de le satisfaire pour la durée possible,  c'est devenu un enfer où tout engagement vaudrait à vie sauf indemnisation délirante, étant bien entendu que le salarié aurait toujours raison et ne pourrait pas être réellement commandé, sous peine de risquer la prison pour harcèlement moral.    

La situation est d'autant plus grotesque que l'emploi est concentré pour les raisons dites plus haut sur la qualification, seule condition de la compétitivité, et que le drame des entrepreneurs a toujours été et reste de trouver des collaborateurs compétents et motivés, alors que les talents ont tendance à sauter d'une entreprise à l'autre. La mondialisation a aggravé le phénomène, la compétition pour les talents devenant mondiale.  

Un chef d'entreprise aujourd'hui n'est pas un garde chiourme s'appuyant sur des porions pour exercer d'abusives pressions sur de malheureux esclaves.  Il remet sans arrêt sur le métier la composition d'une équipe gagnante sur des marchés en hyper concurrence.

Les tracasseries administratives et sociales sans limites qui accablent l'entreprise ont eu immédiatement un effet pervers : la fin des CDI ! Les contrats à durée indéterminée ont rétréci au profit des solutions temporaires : CDD, intérim, faux stagiaires, travail au noir etc.  

Quand l'emploi  est laissé à l'appréciation des fonctionnaires-juges, il n'y a plus de politique de l'emploi, mais un sauve qui peut général.

Du coup on retrouve à la marge des conditions d'exploitation exécrables, l'absence d'emplois conduisant les candidats au travail à accepter l'inacceptable.  Qui ne connait des stagiaires (le stage est devenu obligatoire dans le cursus universitaire, fournissant une masse de candidats) travaillant 12 heures par jours et sollicités sous peine d'exclusion de venir travailler gratuitement la nuit, le samedi, le dimanche et les jours fériés ?  Certaines entreprises ont ainsi créé des parcs à stagiaires corvéables à merci faisant du travail à bas prix à la place d'emplois normaux. Quel progrès !  Ne parlons pas des parcs à intérimaires etc.

Sur les 35 heures, mesure dramatique et dont nous ne cessons de payer le prix, nous ne reviendrons pas ici. Tout est dit et connu.

Encore bravo à tous ceux qui ont conduit ses politiques! Le non-emploi  a gagné : le manque à gagner en création d'emplois se compte par millions, pas par dizaines. Mais les manques à gagner ne se voient pas et sont donc hors du champ médiatique et politique.   

 

4. Les conséquences d'une mondialisation sans écluses

L'ouverture totale à la concurrence des pays à bas salaire qui a été le credo invincible des européistes depuis 1973 a été particulièrement problématique pour la France dont la fiscalité pesait majoritairement sur les entreprises. Elle s'est retrouvée sans possibilité de combattre à armes égales avec les autres.

Ajoutons les contraintes d'un Euro globalement flottant et néanmoins globalement surévalué et le drame de l'emploi français est noué.

Il nous reste un quarteron d'entreprises internationales qui font l'essentiel de leurs bénéfices à l'étranger, avec des rémunérations folles pour leur dirigeants. Et une cohorte éparse d'entreprises étranglées, globalement sans trésorerie, avec des taux de marges très faibles, harassées par les normes, les contraintes, les règlementations, les surprotections, dont les propriétaires sont accablés d'impôts qui les force à vendre leurs biens et à ne pas investir, alors que la crise les ruine et que le crédit devient impossible.

Alors les usines ferment les unes après les autres. Le patrimoine français passe aux mains de l'étranger.

Le Français, né malin applaudit des deux mains et crie vive l'impôt !,  non à l'entreprise privée ! , vive l'état !, vive les postes de fonctionnaires !

La France, elle, crève.

 

Peut-on hiérarchiser les causes du non emploi massif que connait la France avec ce manque à gagner colossal de 5 à 10 millions d'emplois marchands ?  

On l'a vu. Toutes ces causes se combinent pour créer un chômage structurel que même la croissance ne pourrait entamer sérieusement.

Pour le réduire il faudrait donc frapper tout azimut et simultanément.

- Il faut revenir à une notion de salaire minimum de protection négocié par branche et hors des pattes des énarques qui nous gouvernent. La politique salariale doit être laissée à la libre négociation entre les partenaires sociaux sans intervention de l'état.

- Il faut revenir à une notion de l'emploi très simple : l'entreprise ne doit que le salaire du salarié tant qu'elle peut l'employer. Les indemnités de licenciement, qui sont une aide sociale au reclassement, doivent être fixées nationalement à trois mois indépendamment de toute autre considération. Si l'entreprise veut aller plus loin pour finaliser une sorte de "golden hello" propre à fidéliser les talents qu'elle emploie, c'est son choix et cela doit rester à la libre appréciation des parties.     

- Il faut indemniser le chômage de façon temporaire et non pas pérenniser les aides permanentes au non emploi.   

- Il faut transférer sur la consommation l'essentiel des charges qui pèsent sur l'emploi

- Il faut réduire la part du secteur non marchand dans l'emploi et donc impôts et dettes.

- Il faut revenir aux quarante heures,, ne pas hésiter pour une retraite par points à 67 ans et laisser le reste aux discussions au sein de l'entreprise.

- Il faut un tarif extérieur commun intelligent aux frontières de l'Europe

- Il faut un euro compétitif.

- Il faut réduire massivement l'état (central et région)  et les institutions de sécurité sociale. Faisons baisser les besoins de financement public qui capturent l'essentiel des ressources du pays et le forcent  à vendre ses actifs à l'étranger.

- Il faut arrêter la gestion par des normes absurdes qui, comme dans le cas de la poule pondeuse, conduise à casser l'emploi pour rien de sérieux.   

Diverses mesures ont été dans le bon sens ces dix dernières années. Mais il y en a eu si peu et si timides !

Le nouveau gouvernement arrête toutes les mesures timides prises par le gouvernement précéédent ou en prend leur contrepied  (retour sur la retraites à 62 ans, fin de la RGPP, recrutement massif dans l'éducation nationale etc.). On accélère la décentralisation. On reparle des coups de pouces "raisonnables" au SMIC. On se lance dans des "ratonnades fiscales" contre les "riches". 

Personne n'a honte.

Nous allons donc consolider le non-emploi en France, sur fond de crise aggravée. Certains croient que la pyramide des âges, marquée par le vieillissement de la population,  va nous sauver. Moins de candidats à l'activité donc plus de chances de trouver du boulot pour ceux qui restent ! C'est exactement l'inverse. Sauvy l'a parfaitement démontré.

Le chômage structurel  va donc encore croître et embellir, désagrégeant le tissu social.

Crise mondiale : trois ans de blog , 277 messages et 81.800 lectures après !

Cela fait exactement trois ans que le Cercle des économistes e-toile a ouvert ce blog pour faire entendre des analyses solides qui ne se retrouvent généralement pas dans le débat public, soit parcequ'elles sont réputées trop techniques, soit parce qu'elles ne correspondent pas à l'esprit du temps ou aux idées des puissances dominantes.

Exposer c'est s'exposer. Nous n'avons refusé aucun débat, aucune prise de position. Notre originalité c'est de l'avoir fait avant que l'histoire ne tranche les questions posées.

En juin 2008 la question était de savoir si nous allions vers "une crise". Nous avons répété que bien sûr nous y allions et qu'elle serait exceptionnellement sévère, tout en refusant de parler de retour à 1929 et à la dépression.  

Nous en avons donné le diagnostic dès avant que la chute de Lehman Brothers ne vienne déclencher la prise de conscience générale que nous n'échapperions décidemment pas à une récession  mondiale.

Nous ne lassons pas de le répéter car il n'est toujours pas compris ni exposé dans les grands médias ni lors des grandes réunions internationales.

La grande récession est à la fois une récession classique du cycle quasi décennal qui existe depuis plus de deux cent ans,  et la conséquence des défauts rédhibitoires  du système monétaire international des changes flottants, aggravés par les politiques détestables suivies d'une part par les Etats unis, dont la FED a pratiqué un "benign neglect" monétaire dramatique  et d'autre part  par des pays mercantilistes comme la Chine, le Japon et l'Allemagne.

Elle comporte donc un aspect cyclique dont l'étude n'est plus faite  depuis des lustres, tant la conviction abusive et illusoire s'est installée  qu'on avait trouvé le secret d'une croissance sans crise, un aspect institutionnel, le désordre monétaire international des changes flottants, et un aspect géopolitique, les pratiques inconsidérées des puissances.

Nous prétendons qu'un régime de monnaies administratives nationales ou régionales, dont les états ne sont pas responsables, et dont la valeur s'établit sur des marchés dérégulés de changes ne fonctionne pas. La théorie proposée par Milton Friedman s'est révélée désavouée par les faits.  Alan Greenspan après avoir beaucop fauté l'a finalement reconnu.  Rien ne marche comme la théorie le laissait entendre et au contraire les effets pervers se sont multipliés et ont manqué emporter l'édifice.

L'Europe qui a cru pouvoir établir une zone monétaire sur la force d'un simple traité et d'une banque centrale indépendante, dont l'objectif est exclusivement le niveau des prix,  s'est retrouvée structurellement  en défaut.  Sans une politique et sans doute des institutions centralisées aptes à prendre des décisions au jour le jour, dont celle d'émettre des emprunts collectifs en Euro, l'Euroland, dans un système de changes flottants est une institution fragile, vouée au sous emploi et aux tensions internes et externes.

On a bati l'Euro sur une théorie fausse et on essaie de colmater les brèches institutionnelles sans discuter la théorie sous-jacente.

On a admis d'échanger des biens et des services, de même que des produits financiers,  dans le cadre des changes flottants sur une  théorie fausse qui montrent tous les jours ses lacunes gravissimes.

Depuis 1971 ce système absurde va de crises en crises. Chaque crise est réglée  en créant les conditions d'une crise plus grave un peu plus tard. Vous aviez aimé 1974, vous avez eu 1993. Vous n'aviez pas encore digéré ni 74 ni 92 et vous avez eu 2009 !  A chaque fois la récession a été "la pire depuis 1929".

Et qu'avez-vous fait ? Rien.

Pas le moindre diagnostic, pas la moindre réforme de structure.  Les gouvernements ont géré l'urgence. Les déficits publics ont explosé. Les dettes qui avaient grossi de façon monstrueuses depuis trente ans  ont atteint un tel niveau du PIB   que partout, on ne sait plus comment s'en débarasser.

Les pays qui comme la France sont en déficit publics depuis 1974 , ont constamment augmenté impôts et dépenses publiques tout en chargeant la barque des emprunts,  et appartiennent à une zone monétaire  déflationniste  se retrouvent sans emplois, suradministrés  et surdendettés.  

Malheureusement la classe politique toute entière en France reste intoxiquée à la dépense publique ; ses medias crient sans arrêt : vive l'impôt. La justice est assimilée à la sanction des riches et des entrepreneurs.  Le désastre est assignés  à tort sur des fantômes vides de sens concret comme "l'étranger", "la compétition internationale" et "la mondialisation libérale".  Et on veut instituer un salaire maximum ! La "loi du maximum" devrait plutôt rappeler de vilains souvenirs en France !  

Faute d'avoir des idées claires et précises sur des défauts cruciaux et des processus délétères bien cernés, intellectuels et politiques se concentrent sur des débats idéologiques absolument fumeux et sans  pertinence.

Ce n'est guère mieux ailleurs.

Le G.20 et ses dépendances ont établi un diagnostic faux. La crise serait  le fait des banques. Donc on doit réformer les banques. On a insisté : c'est le marché des subprimes qui a mis le feu partout.  Mais a-t-on réformé le marché des subprimes aux Etats-Unis ? Pas du tout.  On donne des contraintes de capîtal aggravé aux banques en tentant d'en limiter la croissance.  Sus à la "grande banques systèmique".   Sus aux bonus des traders.

A-t-on remis en cause les monnaies adminsitratives errantes ?  Chut ! N'en parlez surtout pas.

A-t-on acté que les changes flottants sans concertation d'aucune sorte sinon des jeux de puissance délètères étaient désastreux et devaient être supprimés ? Chut ! N'en parlez surtout pas.

Pas un jour sans qu'un responsable n'évoque d'un air pénétré "la stabilité" financière si nécessaire. Mais il accepter sans bargouiner  des mouvements erratiques de change pilotés par des programmes informatiques   qui auto entretiennent l'instatibilité.

Pas un jour sans qu'un homme politique européen ne critique la valeur trop haute de l'Euro (tout en s'inquiétant de la fragilité de l'Euro, dire deux choses absolument contradictoires dans la même phrase ne semble inquiéter personne).  Mais pas un mot sur les changes flottants qui expliquent cette hausse.

Pas un jour sans qu'un homme politique européen n'affirme que le Yuan est sous évalué de façon grotesque, provoquant délocalisation et stagnation de l'emplopi et du revenu en Europe. Pas un seul qui critique réellement le mercantilisme chinois et qui s'étonne qu'on puisse pratiquer le mercantilisme et la monnaie administrée dans un pseudo système monétaire international de changes flottants.

Pas un jour sans qu'on s'étonne de la dette grecque et de son ampleur par rapport au PIB du pays. Mais en valeur relative elle est du même ordre ou inférieure à celle de pratiquement tous les autres pays industrialisés du monde (Japon, Etats Unis, etc.). Et en valeur relative elle est d'un montant ridicule.

On nous explique que par un effet papillon un pays qui représente un pouième de PIB mondial va mettre le sytème par terre, de même que par le même effet papillon le marché des subprimes américains, quelques pouièmes du marché immobilier mondial, avait déclenché la pire crise depuis 1929 !

Tant d'ignorance et de sottise finit par agacer.

La seule méthode pour sortir d'une crise mondiale de surdendettement (environ 2.000 milliards de crédits sont aujourd'hui gagés sur aucun retour suffisant pour payer principal et intérêt),  est la croissance, après avoir jugulé les causes du désastre.  C'est la croissance qui permettra d'amortir les pertes. C'est la croissance qui permettra de rétablir la rentabilité de certains projets.  Et il faudra bien ruiner partiellement les créanciers. L'euthanasie du créancier doit être douce et progressive.  La  croissance sera l'anti douleur.

Il n'y aura pas de décroissance  heureuse. Il n'y aura pas de solution par la déflation.

Il n'y a aura pas de solution durable sans revenir à la garantie par les états de la valeur extérieure de leur monnaie par rapport à un étalon international  et par des engagements fermes d'équilibres de balances commerciales.  

Des changes fixes et concertés, éventuellement modulables par accords conjoints, surveillés par un FMI rénové et retrouvant son rôle de Bretton Woods, mais épuré des anomalies de 1944 (le droit de veto américain, l'hypertrophie du rôle du dollar), la maîtrise des mouvements de capitaux à court terme, ces mesures seules et seulement ces mesures, permettront de faire face à la situation.

Dans la seconde où un tel système sera mis en place la peur cédera au calcul économique.  La reflation concertée des économies par les états, les banques centrales étant associées a mouvement et se voyant attribuées de nouvelles règles de gestion,  entraînera une croissance non pas sectorielle mais générale.

Malgré la contrainte éconologique qui existe mais qui doit être traitée sans malthusianisme, une nouvelle période de "trente glorieuses" s'ouvrira pendant laquelle les dettes des trente minables seront progressivement éliminées, comme le monde avait&éliminé en trente ans les dettes de la guerre de 40.

A un moment où l'Europe se déchire, où la France se défait, où les Etats Unis vascillent, où les pays émergents voudraient bien confirmer leur sortie de chrysalide, où la Chine abuse,  où les institutions internationales sont frappés par le discrédit et l'impuissance,  faute de diagnostic clair et de volonté d'assumer des solutions pertinentes ,   rien ne dit qu'on ne retombe pas sur une période troublée du style de l'entre deux guerre qui avait coûté le même prix à la France que la guerre de 14-18, rappelons le.

Ce n'est pas le scénario le plus probable. Il est même très facile à éviter.

Que l'ont sorte enfin de la sclérose intellectuelle qui fait taire les vraies causes de la crise et interdit de construire les solutions durables dont le monde a besoin !

Depuis trois ans la pédagogie tragique des réalités aurait du faire son oeuvre.  Combien de désastres faudra-t-il encore subir, combien de centaines de millions d'emplois gâchés, de centaines de millions de carrières brisées, de centaines de millions de pauvres  désespérés, pour que la cécité qui frappe nos élites fasse place à une minimum de courage, de compétence, de pertinence et de connaissances ?

Oui nous déclarons que le G.20 est composé de lâches et d'incapables qui ne voient pas plus loin que leurs idéologies, leurs espoirs nationalistes et leurs petits calculs géostratégiques.   Non Monsieur Sarkozy, il ne fallait pas en même temps parler d'un nouveau Bretton Woods et affirmer qu'il fallait garder le rôle du dollar et les changes flottants. Non Monsieur Obama, il ne fallait pas  prétendre que le flottement général des monnaies dont la monnaie chinoise règlerait la question de l'avenir des échanges financiers internationaux.  Non, Monsieur Hu Jintao  il ne fallait pas déclarer  que la Chine avait le droit d'accumuler des milliers de millards de dollards d'excédents monétaires sans les remettre en circulation dans les économies partenaires en les dépensant au lieu de les placer avec la trouille au ventre que ces trésors se dévaluent.  L'Europe pour sa part s'est tue. Elle se tait tout le temps et accepte d'être la 27ième roue du carosse, alors que tous les fédérolâtres expliquent que sans l'Europe notre voix ne serait pas  entendue !  

Oui nous déclarons que cette crise immense, déclarée sottement imprévisible, n'a pas fait l'objet du diagnostic qu'il convient et que de ce fait toutes les poilitiques lancées n'ont pas de pertinence ni même de sens commun .

Le monde s'engage dans le n'importe quoi  comme en 1974, comme en 1993.  Il espère un miracle. Il ne viendra pas.  

On peut craindre que dans trois ans on ne soit amené une nouvelle fois à le constater si ce blog dure jusque là.

En attendant merci à ceux qui ont eu le courage de ces 80.000 lectures qui nous honorent et qui nous obligent.

Didier Dufau pour le Cercle des économistes e-toile.



Le blog du cercle des économistes e-toile

Le cercle des économistes regroupés dans E-TOILE autour de Didier Dufau, Economiste en Chef,   aborde des questions largement tabous dans les media français et internationaux soit du fait de leur complexité apparente, soit  parce que l'esprit du temps interdit qu'on en discute a fond. Visions critiques sur les changes flottants,  explications  sur le retard français,   analyses de la langueur de l'Europe,  réalités de la mondialisation,  les économistes d'E-Toile, contrairement aux medias français, ne refusent aucun débat. Ils prennent le risque d'annoncer des évolutions tres a l'avance et éclairent l'actualité avec une force de perception remarquable.

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