Un outil d'analyse politique critique : Grand mensonge Systémique et loi de Chaix

L’analyse correcte de la situation politique et économique exécrable de la France exige d’introduire certains concepts nouveaux. Lorsque Michel Barnier s’est vu confié le poste de premier ministre éjectable, il a affirmé : « je dirai la vérité ». Sous-entendu : on vous « bourré le mou » en long en large et en travers pendant de longues années. Le mensonge est devenu depuis une catégorie politique officielle.

Les Français ne comprennent pas pourquoi le pays est assailli par autant de difficultés. La liste des crises est si longue qu’on ne comprend pas que le système d’information qui est la base de la démocratie n’ait pas permis à l’opinion de faire apparaître les solutions préventives et curatives en temps voulu.

Crise politique, crise institutionnelle, crise diplomatique, crise de la relation atlantique, crise démographique, crise boursière, crise identitaire, crise économique, crise budgétaire, crise militaire, crise sécuritaire, crise sociale, crise de l’hôpital, de la justice, de l’enseignement public, etc.

On peut expliquer cette liste pour le moins déprimante par des actions politiques erronées dont on n’a pas vue les conséquences ou par l’influence d’hommes détestables et incapables. Les historiens risquent de ne pas être très indulgents pour la capacité des présidents de la république française successifs de remplir leur rôle dans l’intérêt du pays. L’interrogation portera certainement sur les deux derniers, particulièrement lamentables.

Mais cela ne suffira pas. Certains phénomènes sont sous-jacents et imposent leur influence délétère pendant très longtemps. Ils jouent un rôle crucial dans l’explication des crises. L’un d’entre eux n’a pas été jusqu’ici analysé en profondeur :  le Grand Mensonge Systémique.

Lors que Cercle des Economistes e-toile s’est formé, l’idée était latente : certains faits et explications ne parviennent pas à s’exprimer dans le champ du système d’information. Notre rôle était d’en signaler quelques-uns, avant que les conséquences funestes ne se produisent.

Un grand mensonge systémique est une vérité en fait incontestée par quiconque viendrait à la chercher honnêtement et sans préjugé, qui ne parvient à s’exprimer dans le débat public et à féconder une politique utile.

Le regretté Léon Chaix, fondateur avec moi-même du Cercle  a formulé la loi qui s’applique idéalement au stade de développement d’un grand mensonge systémique :

Tout pouvoir, confronté à une vérité qui dérange, commence par l’occulter, puis il la nie, quand il ne peut pas l’occulter, puis il la minimise quand il ne  peut plus la nier, puis il s’exonére de toutes responsabilités quand il ne peut même plus la minimiser.

Un grand mensonge systémique peut être qualifié par son rang dans la loi de Chaix : occultation, négation, minimisation, exonération.

Spécialiste de l’agriculture, il avait été confronté aux gros mensonges communistes pendant toute sa carrière officielle et à leurs énormes dégâts. La famine artificielle organisée par Staline en particulier en Ukraine, avait été exemplaire de sa loi. Elle a été violemment occultée avant-guerre, puis niée jusqu’à la mort de Staline, puis minimisée jusqu’à la chute de l’URSS, avant que l’exonération s’impose : ce n’était pas le vrai communisme, et les Koulaks ont été victimes d’eux-mêmes, donc ne changeons rien. Et c’est comme cela que la famine organisée est devenue pour les mouvements révolutionnaires un moyen normal de domination des peuples, de Mao à Mengistu. Avec des dizaines de millions de morts supplémentaires

La gravité particulière des Grands Mensonges Systémiques est qu’ils durent longtemps et finissent par produire des conséquences dramatiques. Aurait-on pu imposer la vérité dans l’espace public qu’on aurait empêché bien des suites tragiques.

Un exemple frappant est la question démographique en France. 

La pilule, l’avortement gratuit, la destruction facilitée du mariage, les centres de « planning » familial (en fait d’encouragement à la contraception), et plus généralement le féminisme fanatique ont eu évidemment des conséquences démographiques extrêmement lourdes, très vite. La natalité s’est effondrée avec des conséquences tragiques.

Et pourtant la légende officielle qu’on retrouvait dans toutes les bouches est restée pendant des décennies : la France a conservé une formidable natalité, la meilleure du monde occidental. Tout va bien dans le meilleur des mondes. Ne changeons rien !  

Avec Alfred Sauvy et après sa mort, nous nous sommes constamment élevés contre ce mensonge. Rappelons que Michel Debré était affublé d’un entonnoir sur la tête,  symbole des fous, parce qu’il alertait sur les conséquences. L’occultation passe naturellement par des actions puissantes contre les malheureux qui voudraient forcer le blocus du mensonge. Le Bras, un condisciple du Lycée Henri IV, fera toute sa carrière sur la protection du mensonge. Entre 2000 et 2025 la France a perdu 12.500.000 enfants à naître. Et tout allait bien : « circulez il n’y a rien à voir ». Si vous remontez jusqu’à 1971, les chiffres deviennent affolants. Ils n’ont jamais affolé les maîtres de la doxa.

L’occultation a duré des décennies, puis on a passé les étapes négation, minimisation et exonération en trois ans ! Pourquoi ? Parce que les chiffres de 2023 ont montré que les décès étaient presqu’aussi nombreux que les naissances, en forte baisse, et que ceux de 2024 ont confirmé le resserrement, au point qu’il est probable que le non-renouvellement de génération s’opérera dès 2025. La réaction a été formidable : la constitutionnalisation du droit à l’avortement gratuit sans condition. Les lobbies féministes ont compris qu’on sortait du mensonge et qu’il fallait prendre des précautions. L‘inénarrable Macron a aussitôt indiqué la cause et la solution de ces problèmes démographiques ; il fallait accélérer le dynamisme du spermatozoïdes devenus un peu paresseux. Comme cela ne suffisait pas, il a créé un nouveau « bidule », le Haut-commissariat à l’enfance, confiée par M. Bayrou à une jeune cadre prometteuse de son microbique parti, une franco marocaine lesbienne qui avait eu le dynamisme de se faire faire un enfant par PMA. La seringue avec nous !

Les écoles ferment comme les maternités. Le régime des retraites par répartition s’effondre. On veut refaire une armée mais il n’y a plus de jeunes. Nous sommes un pays de vieux et de malades. On a compensé avec une immigration de masse, mais il ne fallait pas dire qu’il s’gissait d’un remplacement. La population historique de la France est en baisse probablement depuis le début des années 2000.

Mais tout va bien. Nous sommes entrés en pleine phase d’exonération ! Les vraies causes du phénomène sont sacrées et ne doivent être citées et encore moins corrigées. Tout va toujours bien. La presse explique de temps à autres que l’éjaculation est un jet toxique », l’édition rappelle dans plusieurs livres récents que l’enfantement est une horreur.

On trouve là un Grand Mensonge Systémique d’école !

Il en existe beaucoup d’autres.

En hommage à mon ami Léon, j’ai décidé d’écrire un livre sur les principaux Grands mensonges Systémiques en cours. Il devrait paraître en mai 2025. On constatera que les six qui y sont passés en revue expliquent en grande partie le désastre actuel.

Grands mensonges systémique et loi de Chaix forment un appareil d’analyse critique novateur et important pour ceux qui veulent analyser les difficultés françaises et trouver les bonnes solutions.

Didier Dufau

Comment interpréter la rupture du cadre économique global voulue par Trump ?

Il faut éliminer les explications vengeresses sur la folie subite, l’incompétence, la violence gratuite de l’équipe américaine. Les événements trahissent deux préoccupations que l’Etat américain peut difficilement éluder.

La première concerne le niveau de la dépense publique rapportée à la dette globale du gouvernement américain.  Le budget nécessaire pour rémunérer les 38 mille milliards de dettes est supérieur depuis quelques années à la dépense militaire. Cela signifie très concrètement… que le pays n’a plus les moyens de continuer à payer pour sa sécurité et celle du monde occidental !

La réponse de l’exécutif américain :

Il faut réduire la dépense militaire :

En mettant fin à la guerre d’Ukraine

En obtenant une réduction de la course à l’armement de la part de la Chine et de la Russie.

Il faut réduire la dépense publique tout court.

Il faut que nos alliés prennent leur part du fardeau, soulageant d’autant nos dépenses.

Il faut que les pays que nous aidons nous restituent une partie de l’aide que nous leur accordons.

Ce ne sont pas des demandes irrationnelles, compte tenu que les Etats-Unis ne peuvent plus assumer la charge.

Corollaire : ce n’est pas l’absence de volonté de nous défendre que nous devrions craindre, mais l’incapacité financière des Etats-Unis de le faire.

La seconde interrogation concerne la baisse relative de la prospérité américaine avec une atteinte très nette au niveau de vie de la classe moyenne.

Les Etats-Unis ne sont pas les seuls concernés. Tous les pays développés occidentaux sont dans ce cas.

Une observation simple montre que les déficits extérieurs américains vis-à-vis de pays pratiquant un mercantilisme exacerbé sont en effet hors normes. C’est la critique bien connue : on ne peut pas indéfiniment sous-traiter sa production et acheter ce dont a besoin à l’extérieur à crédit, sachant que la richesse est la valeur que l’on crée.

Les dirigeants américains cherchent donc :

A imposer aux exportateurs étrangers de produire sur le sol américain

A réduire les importations par les tarifs douaniers, définitivement ou comme arme de négociation temporaire, pour obtenir d’autres avantages.

A cesser les pratiques mercantilistes et les trop gros excédents.

 Ici à nouveau, la préoccupation est légitime et la situation était effectivement de plus en plus insupportable.

 La question n’est pas de savoir si Donald Trump joue les John Wayne ou s’il est fou. Mais de savoir :

Si les difficultés réelles que les Etats-Unis rencontrent peuvent se résoudre avec la méthode employée.

Si, confrontée en partie aux mêmes difficultés, la France et plus généralement l’Europe ne doit pas envisager de trouver également rapidement une solution à ce même problème.

Qui peut nier que le classe moyenne soit en souffrance et que la montée de LFI et du RN, traduit ce malaise ?

Il faut embrasser la situation globale de l’Occident industrialisé, pour se former une opinion sur ce que serait une bonne solution multilatérale à opposer au « big stick » un peu trop sommaire et contreproductif de Donald Trump, qui a choisi de frapper les flux physiques.

L’important est de ne jamais oublier que nous avons un problème de création de richesse en Occident et que le système global ne peut pas rester en l’état.

Nous allons essayer de cerner ces enjeux dans nos prochains messages. Ceux qui nous lisent depuis longtemps constateront que les avertissements que nous avons constamment repris depuis 25 ans, sont au cœur de la réponse.

Didier Dufau  

Défection américaine inattendue : pour l’Europe et la France, sortir de la nasse est impossible !

Depuis un siècle, l’Europe et les Etats-Unis n’ont jamais connu de relations tranquilles. Ces derniers ont empêché la France vainqueur de l’Allemagne en 1914 d’organiser la paix de façon durable, ce qui nous a valu Hitler, une défaite historique et une occupation sauvage vingt ans plus tard. L’éternelle gratitude que l’on doit aux alliés pour la libération de la France en 1944 est légitime. Mais il a fallu empêcher l’Amgot, c’est-à-dire l’imposition d’une monnaie américaine en France. Dès la fin de la guerre, la politique des Etats-Unis vise à détruire les empires européens. Elle bloque conjointement, déjà avec l’URSS, l’opération de récupération de nos droits sur le canal de Suez. Ensuite elle milite, toujours en liaison avec l’URSS, pour la destruction des empires, par la décolonisation, afin d’ouvrir ces marchés à leurs entreprises. L’Europe de Jean Monnet, pilotée par la CIA, a essentiellement pour but d’affaiblir la France, le Royaume uni et l’Allemagne, en les noyant dans un ensemble inoffensif. Surtout, le 15 août 1971, les Etats-Unis décident l’abandon unilatéral de leurs obligations monétaires internationales. Engagés à convertir à taux fixe le dollar en or, ils violent leur parole et l’argent des Européens et font sauter le système monétaire international décidé à Bretton Woods, accords qu’ils avaient déjà détournés à leur avantage par manœuvre astucieuse à la fin de la conférence, en imposant le dollar comme proxy de l’or dans le nouveau système.

Cette défaillance a conduit à l’énorme crise de 1973, au cartel pétrolier, et depuis, à une dégringolade ininterrompue des taux de croissance dans les pays développés, expliquée par les crises financières à répétition, moyennes, comme au début des années quatre-vingt et au début du siècle, extrêmement violentes, entre 1992-1994, puis en 2008-2009, dernière crise doublée par la crise de l’euro de 2011. Depuis cette date les pays européens vivent dans une stagnation de longue durée et depuis deux ans la France et l’Allemagne sont en récession, si on choisit, pour rendre les chiffres comparables, la méthode allemande de calculer l’inflation, sans que jamais un mot ne filtre dans la presse.

Le système des changes flottants sans aucune règle applicable aux grands excédents et aux grands déficits a provoqué pendant cinquante ans une suite de désastres économiques lamentables et créé une situation désormais pathétique, avec des niveaux de dettes ingérables.

Et voilà que, victimes également de ce système monétaire défaillant, les Etats-Unis de Donald Trump veulent une fois de plus frapper leurs partenaires de l’Alliance Atlantique au portefeuille pour régler ses propres problèmes. Soulignons l’incongruité de la position américaine qui veut à la fois battre monnaie mondiale et imposer le dollar, ce qui impose un déficit massif de sa balance des paiements, et taxer les excédents ainsi créés en contrepartie. Une parfaite injonction contradictoire. En refusant désormais de payer pour la sécurité de l’Europe et en essayant d’extorquer à l’Ukraine des ressources qui sont pour l’essentiel dans les zones conquises par la Russie, Trump se lance dans une seconde injonction contradictoire.

L’Europe à la fois abusive et portée à dépasser les limites des traités, et ectoplasme, de Mme Van der Leyen qui est structurellement alignée sur Washington et qui est devenue le vecteur du Wokisme, de l’immigration musulmane et africaine illimitée, du gouvernement des juges, et de l’explosion des nations par la création de régions autonomes, est devenue une machine soumise aux lobbies et créatrices de normes totalement asphyxiantes en tout domaine, d’une écologie anti-croissance encadrée par des échéances intenables, tout en laissant l’économie européenne décrocher par rapport au reste du monde. L’énorme extension du champ de l’Union a rendu la gouvernance problématique. Elle l’a rapprochée des frontières de la Russie qui a vu son glacis traditionnel fondre. L’Union Européenne s’est jointe aux Etats-Unis pour la réussite de la révolution Orange, un coup d’Etat tout de même. Elle a laissé le gouvernement ukrainien traiter brutalement les territoires de l’Est, russophones sinon russophiles provoquant la réaction que l’on sait, stoppée par les accords de Minsk, signés par Hollande et Merkel qui ont affirmé en rigolant qu’il s’agissait de gagner du temps pour armer l’Ukraine. La Crimée était récupérée au passage par Moscou sans presque coup férir.

Tout ceci n’était possible qu’à l’abri de l’Otan et des armées américaines, abri considéré comme éternel. Hollande du temps d’Obama, en Syrie, avait pourtant constaté que les Etats-Unis pouvaient lâcher l’Europe.

Le triomphe électoral de Trump a fait sauter les illusions. L’Europe seule est désarmée. Les Etats-Unis ont réclamé d’abord que l’Europe paie pour sa sécurité, ce qu’elle a commencé timidement à faire, avant de supprimer carrément la couverture militaire qu’elle assurait. Tout cela pour accentuer la pression sur l’Ukraine, sommée de cesser la guerre et d’accepter la pax americano-russe, c’est-à-dire la perte de ses provinces de l’Est.

Alimenter la guerre en Ukraine tout en essayant de minimiser sa vulnérabilité sur les multiples points de contacts avec la Russie est simplement impossible sans la couverture américaine.

La solution serait, selon les européistes, de créer une énorme dette européenne de 700 milliards d’euros permettant de se réarmer, de suppléer les Etats-Unis dans l’aide à l’Ukraine, de devenir autonome sur l’intelligence artificielle, tout en conservant le calendrier de décarbonation mis en place dans les conditions que l’on sait par M. Timmermans. On se contenterait de réduire un peu les contraintes écologiques. On n’est même plus dans l’injonction contradictoire mais dans la dinguerie pure.

Un point à noter qui a son importance : depuis sa réunification, l’Allemagne s’est autonomisée en Europe et revient à ses politiques anciennes notamment contre la France. Elle essaie depuis 25 ans de détruire notre énergie nucléaire. Les énormes excédents qu’elle accumule au détriment de tous ses « partenaires européens » et notamment de la France faussent totalement la gestion financière de la zone euro. Trois pays représentent 85 % des flux de la BCE, avec en tête l’Allemagne. Pratiquement tous les secteurs industriels français sont passés dans des mains allemandes. On voit que l’Allemagne prend ses décisions sans consulter personne, que ce soit l’accueil de plusieurs millions de Musulmans du Moyen-Orient et de la Turquie, ou de la brusque fermeture de ses frontières. Pour rappel, nous avons ici proposé un pacte de réduction des déséquilibres avec une taxe progressive sur les excédents, totalement ignorée par nos dirigeants dont la pauvreté d’esprit et de réflexion est consternante depuis bien longtemps.

Pour la France la situation est critique. Elle est dirigée par un foldingue narcissique et phraseur qui a bloqué les institutions politiques et qui parade en s’agitant dans le vide quand il ne va pas se faire rouler dans la farine et humilier à Washington ou à Moscou. Elle est soumise aux exactions de la « rue arabe » qu’elle a laissées se constituer et se fait humilier tous les jours par l’Algérie et les autres ex-colonies avec la bénédiction soumise d’Emmanuel Macron. Ses finances publiques sont dans un état désespéré et les hauts fonctionnaires qui ont capté toute la vie politique ne pensent qu’à de nouveaux impôts alors que nous sommes les premiers au monde pour les prélèvements. Notre balance commerciale est désespérément déficitaire.

Dans une telle situation que peuvent faire la France, l’Union Européenne et l’Europe au sens large ?

Pratiquement rien de ce qui aurait été efficace.

La France aurait dû rapidement sortir de son marasme politique actuel avec démission d’Emmanuel Macron, élection présidentielle et élections législatives. La seule force structurellement adaptée à la situation aurait été nécessairement de tradition gaulliste. Il ne dépendait que de LR de se reconstruire à l’époque des « conférences programmatiques » et ne pas se diluer plus longtemps dans le centrisme mou à la Lecanuet. La condition : éviter la soumission prolongée à Macron que symbolise le gouvernement Bayrou, après avoir débloqué la nécessaire loi budgétaire.

Militairement, il aurait fallu constituer une nouvelle alliance de défense européenne avec le Royaume-Uni, la Pologne, les pays baltes, la Finlande, éventuellement la Roumanie, avec renforcement des contingents sur la frontière russe. À plus long terme on peut imaginer que l’Allemagne rejoigne la coalition. Cette alliance militaire à très court terme avec deux puissances nucléaires et des forces au sol consistantes, aurait permis de faire face immédiatement à toute éventualité, quoi qu’il arrive en Ukraine et quelle que soit l’attitude américaine. Bien sûr, ces forces sont largement approvisionnées par les Etats-Unis et dépendant de beaucoup de systèmes américains. Mais rien n’interdisait les accords commerciaux pour les approvisionnements. Trump n’en est pas au point de renoncer à des achats européens, alors qu’ils représentent plus de 61 % des fournitures militaires de l’Europe.

Il aurait fallu prendre l’initiative sur le front financier et géopolitique, en proposant au monde une organisation monétaire basée sur les principes de Bretton Woods, mais sans le dollar, faisant une alliance entre Brics (sans la Russie), et Europe. Les piliers dans cette affaire auraient été l’Inde, la Chine, l’Amérique du Sud et les pays africains, sans les Etats-Unis. Les grands déficits et excédents auraient été bannis, règle qui aurait dû être imposée au sein de la zone Euro. Un nouveau Fonds monétaire mondial (FMM) aurait été constitué avec son siège à Paris pour faire respecter les règles de l’alliance monétaire mondiale. L’idéal aurait été d’obtenir l’accord du Japon et de la Corée du Sud. Mais leur dépendance aux Etats-Unis est telle que la chance d’un tel leur accord aurait été faible.

Dans les deux cas, ces nouvelles coalitions auraient eu du sens si elles avaient été montées par des états souverains disposant de leur monnaie. Hélas l’Europe a choisi de créer l’Euro, ce qui aurait impliqué la Commission, associant contre leur volonté des pays pro russe ou pro américain. La monnaie unique tue en fait tout espoir de mettre fin aux changes flottants dominés par le dollar ! Paradoxe !

Dans ces deux cas, les prétentions fédérales de l’Union européenne sont un obstacle à des solutions décisives pour faire bouger Trump.

Il est probable que l’Union européenne va une fois de plus prétendre évoluer vers un État fédéral souverain en profitant de la situation, d’une part en faisant entrer le militaire dans son rôle et ensuite en prétendant monter un plan d’emprunt massif pour faire pièce aux investissements américains, mais en restant dans l’OTAN et en faisant tout pour restaurer la « bonne entente » avec les Etats-Unis.

L’Allemagne bloquée à la fois dans ses exportations et ses approvisionnements serait néanmoins la championne du réarmement. Pays le plus peuplé, le plus central et bientôt le plus puissant en armement conventionnel, il deviendrait de facto le leader principal de l’UE. La France, même avec sa bombe atomique, est incapable de fournir une couverture de sécurité à l’ensemble de l’Europe continentale. Pour la France, c’est un désastre de plus. Elle va se retrouver avec une armée puissante à ses frontières dans cinq à dix ans. Retour du bon vieux temps.

 

La Russie peut-elle attaquer en Roumanie, en Suède ou dans les pays Baltes ? On a affirmé que Poutine avait tout raté en puisqu’il a réussi à faire entrer d’anciens pays neutres dans l’OTAN. Mais cette OTAN ne dispose plus désormais du chapeau américain. Un marché de dupes !

La France est dans une situation désespérée. Avec sa dette de 3 400 milliards, ses prélèvements de 1 650 milliards, qui sont égaux à la valeur ajoutée annuelle des entreprises commerciales et industrielles, sa démographie malade, sa transition énergétique destructrice avec la désagrégation de son industrie automobile et la crise immobilière, et depuis 2008 son état de stagnation voire de dépression économique, elle ne peut pas changer de politique militaire rapidement, même en prétendant être en guerre. Bercy ne voit dans la situation que des avantages : l’administration va pouvoir voler le capital accumulé des Français pour financer la dette en prétextant de l’état de guerre alors qu’on est en état de guère.

Politiquement Emmanuel Macron va prendre prétexte l’état de guerre pour tenter de se sauver de la situation ubuesque où il s’est mis tout seul. La table renversée par Trump bouleverse toute la vie politique en France.

Plus aucun parti n’a de programme. Ni même d’identité ou de projet. Les postures actuellement totalement formatées par des questions intérieures : immigration, sécurité, drogue, émeutes urbaines, Wokisme, prélèvements, sont totalement annihilées par les développements. Internationaux.

Le RN coincé par ses relations avec la Russie et son soutien à Trump, bientôt privé par la justice de Marine le Pen, a perdu tout discours.

LFI déconsidéré par son soutien au Hamas et aux dictatures sud-américaines, honni pour la virulence de son antisémitisme délirant, dont son égérie Rima Hassan est le plus parfait témoin, et prisonnier de son option pro russe, fille de son engagement trotskiste, n’est plus rien dans une situation où la perspective de guerre devient crédible.

Le couple Zemmour-Knafo maintient que le problème numéro 1 est la crise migratoire et continue son flirt avec Trump. Ses perspectives sont très incertaines.

Les Verts sont à découvert. Tout le monde a constaté que leur objectif était Wokisme, gauchiste, décroissant, révolutionnaire antitout, étouffant et idéologisé. L’écologie n’était qu’un prétexte et de toute façon la violence écolo n’est plus acceptable.

Le PS n’est plus rien. Comme le macronisme.

Il reste le Modem traditionnellement à la botte des Etats-Unis et européiste, dont on voit qu’il est aussi étatiste et socialisant. Sa vraie ambition est de détruire la Ve République. Toutes ses réformes visent à casser des mécanismes institutionnels.

LR ayant refusé de se structurer après les élections de 2022, est toujours un corps sans tête, largement dépecé, sans projet ni programme, alors qu’un « moment gaulliste » est en cours.

La politique n’est plus qu’une guéguerre féodale pour les postes entre princes, barons et comtes, dans le néant programmatique total. Postures, narratifs plus ou moins construits et éléments de langage de circonstances suffisent.

Quelles perspectives pour la France ? Silence général. Nous sommes en récession mais surtout n’en disons rien !

Elias, Elias, Elias

Une mairie fautive

Cette affaire Elias n’est pas seulement un drame privé, justifiant compassion et silence. C’est aussi un témoignage fort de la toxicité, pouvant aller jusqu’à la mort d’adolescents, d’une municipalité sous emprise de la « cancel culture », de la « dégentrification », de la haine des habitants, portée par des fanatiques mélangeant outrances post-soixante-huitardes, culte LGBT et écologisme anticapitaliste pénitentiel.

La municipalité du 14e arrondissement de Paris sous la direction de Mme Carine Petit a dérapé, dès son élection, dans la malveillance, la malfaisance et la maltraitance. Et la cupidité associée aux grandes opérations immobilières. Ce mélange entre goût de l’argent et urbanisme assassin est l’essence même d’une action toujours plus pénalisante pour les habitants, de la part d’une bande de provinciaux et de banlieusards qui a pris le pouvoir par la démagogie et développe une vision de la population locale parfaitement méprisante. Lorsqu’on voit Mme Carine Petit, petit fonctionnaire territorial, formée chez les communistes à Bagneux et originaire de Bourges a organisé sa liste électorale avec un communiste homosexuel mis en examen pour viol en réunion avec son conjoint sur un jeune militant communiste, et surtout avec Guillaume Durand (à ne pas confondre avec le journaliste homonyme), l’homosexuel fanatique de la « dégentrification » chargé par M. Belliard, également venu de l’est de la France de purger EELV à Paris de tous les non homosexuels mâles (Baupin, Placé, etc.).

On comprend mieux le mépris féroce pour les Parisiens et une absence totale de commisération pour ceux qui sont victimes des décisions destructrices accumulées dans le XIVe :

-            Riverains qui souffrent depuis près de huit ans de travaux toujours renouvelés et particulièrement insanes et polluants ;

-            Automobilistes contraints à des mobilités lentes et inconfortables,

-            Malades et accidentés qui perdent l’accès rapide aux soins,

-            Petits commerçants réduits à la faillite,

-            Piétons accidentés.

-            Cyclistes exténués par les travaux, les carrefours bloqués, les camionnettes qui pullulent et ne respectent pas plus les règles qu’eux-mêmes, les sols pleins de nids-de-poule, ou anormalement glissants ou irréguliers…

Le mépris pour la sécurité de cette municipalité est abyssal. La police municipale est détournée de son rôle normal de protection des populations, notamment contre les voyous. On préfère mobiliser une douzaine d’agents municipaux pour contrôler le respect des 30 km/h, sur le pont de cinq Martyrs du Lycée Buffon alors qu’une femme à 80 mètres de là vient de voir son collier arraché par un jeune noir, sans que qui que ce soit se croie obligé d’intervenir. La demande de caméras de surveillance sur une dalle proche de la gare, dont on sait les problèmes de sécurité, est systématiquement refusée. L’arrondissement est transformé sciemment en banlieue à problème. On multiplie les ghettos pour immigrés et on ouvre des mosquées. L’islamo-gauchisme s’en donne à cœur joie. Le gymnase de la rue Mouchotte est mis le samedi après-midi à la disposition d’une association de gauche chargée d’occuper une bande de voyous aux frais des honnêtes gens. Ils violentent la gardienne du seul immeuble d’habitation riverain (15 jours d’arrêt) et commencent à lui voler son téléphone. Les riverains demandent que le voyou qui a porté les coups (accompagné par les applaudissements de toute la bande à chaque brutalité) et qui a été identifié par une enquête… des riverains (la police ne se déplace pas pour si peu) soit exclu de ce service. Mme Petit refuse. Le voyou a continué à parader et faire des signes obscènes vers la loge de la gardienne. La justice n’a engagé aucune action connue depuis des mois. Personne ne veut rien dire de l’avancement de l’action judiciaire, dont la maire se contrefiche. Elle n’a pas cherché à changer le comportement de l’association concernée.

Un voyou, dans la mentalité municipale dévoyée, c’est mieux qu’un immeuble de sale bourgeois et que leur esclave « déconscientisée » par le salariat… Pire encore : ce n’est pas un voyou. Seulement un petit ange que la société aide à se nettoyer les ailes !

Dans cet esprit de « dégentrification », le conservatoire de musique de l’arrondissement a été renvoyé dans une zone dangereuse en bordure des boulevards extérieurs, alors qu’on sait que toute cette bordure sud est pourrie par la délinquance, les bandes, les trafics de drogue… Les populations « non bourgeoises » de la couronne doivent avoir l’avantage sur les enfants de bourgeois de centre-ville. L’ancien conservatoire en face de la mairie du 14e était d’accès parfaitement sûr. On l’a transféré. L’endroit choisi ne l’est plus. On s’en vantait et ridiculisait ces « C. de bourgeois frileux ». Jusqu’au meurtre d’un adolescent !

L’ancien local a été occupé par une association gauchiste toxique, et on essaie maintenant d’y implanter le service des jardins. L’agriculture avant la culture. De toute façon le piano et le violon, comme la danse classique, c’est bourgeois ! Vive le rap et le hip-hop !

Le meurtre du jeune Elias par deux adolescents criminels a eu justement lieu dans cette zone. On a alors appris qu’ils étaient des récidivistes du vol en réunion avec violence (comme la centaine de dealers et de voyous qui pourrissent le sud de l’arrondissement) et qu’ils étaient déjà suivis par la « justice » pour des actes similaires, au sein d’un groupe d’une douzaine de voyous du même acabit, bien répertoriés mais laissés libres, qui ont compris qu’une impunité totale leur était accordée. La maire connaissait les assassins et avait multiplié les actes bienveillants à l’égard de leurs deux familles. Pour ce genre de fanatiques, une famille criminelle doit être dorlotée, aidée, aimée, et protégée des réactions des victimes, afin que les « petits anges », bouleversés par tant d’humanité verte et socialiste, deviennent des exemples pour la communauté. L’ennui, c’est qu’ils finissent par tuer.

Qu’un salaud d’enfant de bourgeois du centre-ville, soit tué, n’a apparemment pour eux, aucune importance. C’est comme les écologistes quand un ours artificiellement réimplanté tue un cycliste qui passait par là. « On en a tué tellement qu’ils peuvent bien tuer un homme de temps en temps ». « Les vipères en tuent beaucoup plus ». « C’est nous les coupables par notre viol répété de notre mère la Nature ».

Lors de son passage devant les caméras, la maire a voulu bien marquer son territoire : elle a aimé la publicité donnée aux investissements sportifs du quartier et dénoncé la baisse des crédits de soutien aux délinquants. Autant de considération pour la famille de la victime que ce qu’on avait vu pour la pauvre « versaillaise » tuée au sortir de Dauphine dans le bois de Boulogne. Beaucoup de commentateurs ont été frappés par la froideur, l’indifférence du ton, la bêtise béate, et les propos « lunaires » de Madame Le Maire. Avoir de la peine pour le jeune Elias ? Ce serait nécessairement de la récupération digne de l’extrême droite nazie. Au moins n’a-t-elle pas proposé que la photo du cadavre soit punaisée sur un Mur des Cons, à la mairie. Là, c’est réservé aux magistrats « indépendants et conscientisés ».

Cette dame a commis naguère un livre sans intérêt intitulé « Ces douleurs que l'on cache ». Dans l’affaire Elias, elle a bien caché la sienne. Ce qu’elle n’avait pas fait peu avant, en inaugurant au milieu des sanglots une plaque commémorative pour les chevaux tués pendant la guerre de 14-18. Pauvre Elias, si seulement il avait été un cheval centenaire !

Tout a dysfonctionné dans l’affaire Elias, d’un bout à l’autre de la chaîne : la maire, la municipalité, la justice, la politique de sécurité, l’accès aux soins d’urgence et leur efficacité. Tout a été problématique. Il y avait des urgences beaucoup plus proches que l’hôpital des Enfants Malades qui n’est pas habitué des coups de couteau. Mme Petit a aidé M. Nadjovski, l’adjoint à la circulation de la mairie centrale, à verrouiller les traversées du 14e devenu impénétrable pour les véhicules, sauf embouteillages terrifiants. Elle a même mis sa « fierté » (sic) à créer dans un lieu déjà saturé un quasi de type Rungis en plein Montparnasse qui pourrit évidemment la vie de tous les riverains. Les hôpitaux n’ont pas cessé de fermer dans le 14e sans aucune réaction de la mairie. Auparavant il fallait 5 minutes pour aller à Cochin du lieu du drame. Combien de temps a-t-il fallu attendre une ambulance et combien de temps pour aller aux enfants malades dans le 15e, plusieurs fois plus loin ?

Il faut qu’une commission parlementaire se penche sur ces désordres. Elle a le pouvoir de contrôler les dysfonctionnements criminels de la chaîne pénale, d’investiguer les sales coups de la municipalité, de comprendre pourquoi la chaîne sanitaire a été si lente à intervenir et si inefficace.

Mme Carine Petit et son équipe municipale sont au cœur de ce drame. Sans les décisions qu’elles ont prises et celles qu’elles n’ont pas voulu prendre, ce meurtre odieux n’aurait pas eu lieu.

Pour le citoyen du 14e, victime permanente des exactions de cette municipalité malade de son idéologie anti-sécuritaire mortifère, et des décisions de la maire la plus insane de France (et il y a de la concurrence chez EELV), qui ne cache guère sa bêtise derrière un rire permanent de benêt, c’est la seule chose qui compte.

Tristes condoléances à la famille du petit Elias, un enfant de 12 ans.

Pendant ce temps là, faisant fi de toutes les règles de laïcité, Mme Carine Petit s'acharne à trouver un local de priére supplémentaire pour les musulmans qu'elle loge en masse dans les HLM qu'elle fait construire pour pérenniser sa clientèle électorale. Comme toujours elle ne répond à aucune des protestations qu'elle reçoit tous les jours. Il est vrai qu'imposer une mosquée dans un rez de chaussée d'immeuble habité par des résidents non immigrés lui donne des frissons de bonheur : les racisés ont tous les droits contre le français colonialiste et racistes structurel ! Pas de raison d'en tenir compte.  

Ce qui est clair,  c'est qu'en France la politique de la présidence de la République et du Parlement donne des hauts de coeur. Et celle d'une municipalité parisienne caricaturale fait carrément vomir, sur fond de meurtre et d'islamisation militante. 

Deux vérités qui sortent de l'occultation : le drame de la dénatalité ; le drame de l'énarchie

et des marchés administratifs artificiels

Si quelqu'un t'a offensé, ne cherche pas à te venger. Assieds-toi au bord de la rivière et bientôt tu verras passer son cadavre. Lao Tseu.

C’est pareil en matière d’idées et d’observations de la réalité. Si l’information publique a été offensante pour la vérité, ne cherche pas à la dénoncer ! Vis une vie tranquille et tu verras la vérité passer à la télévision comme si les mensonges précédents n’avaient jamais existé.

Notre Cercle est en train de vivre un moment tout à fait exceptionnel où beaucoup des observations que nous ressassons et des critiques que nous formulons, qui ont été exclues de l’information officielle pendant des décennies, deviennent des évidences qui ne prêtent même plus à discussions.

Le premier sujet qui vient de connaître son assomption soudaine comme révélation éclatante est le drame démographique. Depuis des lustres nous considérons devoir critiquer la mise au rancart d’Alfred Sauvy et la honte qui baigne les messages des démographes officiels (et notamment de l’INED) qui ont d’abord affublé Michel Debré de l’entonnoir de la folie sur la tête et qui, pendant 50 ans, ont répété que la France n’avait aucun problème démographique et faisait mieux que tout le monde. Surtout ne pas contrarier le mouvement féministe, la pilule, l’avortement, le contrôle des naissances, la destruction du mariage, la dénonciation de la « dictature de l’enfantement » et autres fariboles. La natalité se maintenait presque par enchantement. En fait la natalité de familles immigrées arrivant en masse expliquait les apparences de bonne santé démographique alors que le constat de la réalité était depuis au moins quarante ans et surtout depuis le tournant du siècle, absolument catastrophique.

Il était depuis longtemps évident que nous perdions 500 000 naissances par an ! Depuis l’an 2000 jusqu’en 2025, c’est près de 12.5 000,000 enfants à naître qui se sont évaporés, deux fois les victimes de la guerre de 14 dont le récent anniversaire de l’armistice a montré les conséquences délétères. La chute des naissances ? Aucun impact négatif ! On l’occulte, on la nie, on la minimise. On n’anticipe aucune conséquence. Pas un mot dans les médias. Rien, sinon des polémiques sur l’immigration et le grand remplacement, le tabou absolu. Le briser était devenir l’émule des chambres à gaz et d’Oradour sur Glane.

Tout a changé après une publication : la baisse des naissances était telle en 2023 que le solde démographique était descendu à 47 000. Le chiffre qui vient de sortir d’un excédent démographique de 17 000 seulement pour 2024 sonne une forme de tocsin. À ce rythme, la population en France, avant solde migratoire, baissera dès l’année prochaine. Cela fait mauvais genre

En vérité la population de souche, disons celle qui descend des familles présentes en 1890, baisse probablement depuis 2005 environ. Toute la hausse de la population provient de l’immigration installée, par ses naissances, ou s’installant  depuis cette époque. Désormais elle ne tient plus qu’au solde migratoire annuel.

Il est intéressant que pendant cette descente aux enfers démographiques, on a vu le président Hollande réduire les allocations familiales et son successeur Macron constitutionnaliser le droit à l’avortement gratuit sans condition. Le réarmement démographique par l’accélération des spermatozoïdes a été annoncé par lui en 2024, un haut-commissariat à l’enfance en 2025. Paroles, paroles, paroles… M. Bayrou négocie un abaissement de l’âge de départ à la retraite qui est déjà de 2 à 5 ans inférieur à celui des autres pays comparables. Une parfaite dinguerie.

Autant dire qu’après l’occultation, la négation, la minimisation, l’exonération triomphe. Surtout ne pas toucher aux vraies causes. Les vaches sacrées restent sacrées. Même si le désastre est désormais bien présenté par le système médiatique.

L’article de Pierre Vermeren dans le Figaro du 17 janvier témoigne qu’un autre pan de mensonge vient de tomber. Depuis la création du Cercle nous dénonçons, dans une grande solitude, le triomphe de l’Enarchie Compassionnelle et Bienveillante, caste désormais saisie par le prurit du népotisme et soucieuse de s’enrichir par le développement d’un capitalisme de connivence basé sur les « marchés administratifs », l’intermédiation dans la vente des pépites économiques nationales, la prise de commissions sur la souscription de dettes démesurées, et la captation de rentes de situation.

Vermeren explique, de façon inutilement complexe, qu’une noblesse d’état s’est constituée qui pompe les rentes et accumule les privilèges comme à la veille de la chute de l’Ancien Régime.

Il voit bien que la richesse va à ceux qui ont mis en place ce que nous appelons nous « des marchés administratifs » et qui vivent en consanguinité avec l’énarchie et les grands prêtres du mondialisme. « Plus ce secteur se développe, plus le secteur indépendant s’asphyxie ; l’agriculture, l’artisanat, l’industrie et le commerce s’étiolent ».

L’ennui de l’analyse de Vermeren est qu’elle est juste sur les constats et fausse sur les causes. Il n’aime pas les grandes villes et il vaticine souvent contre les services et la consommation, donc la grande distribution, ce qui affaiblit ses démonstrations.

Tout le monde se souvient (malheureusement) du livre Paris et le Désert Français d’un géographe nommé Jean-François Gravier, dont l’argumentaire était proche de la débilité totale, mais la coïncidence avec ce que les gens voulaient entendre presque parfaite. Il a cautionné les jérémiades de la Province et capitalisé sur le rejet de la grande ville, impopulaire dans ce pays de paysans que fut la France. Bientôt il ne fallait pas refaire Paris en province avec les capitales régionales. Bouh les vilaines ! C’est encore et toujours la bible de Vermeren, comme Onfray ou Lisnard.

On trouve donc un paragraphe à peu près incompréhensible sur l’Île de France. « L’ingénierie de l’économie de rente a offert une profitabilité inespérée au temps de l’économie de production. Mais si cette « reconversion industrielle » a permis de maintenir l’Île de France en région la plus riche d’Europe, les dégâts sont considérables ». « En développant l’informatique, les autoroutes de l’information et la net-économie nous aurions obtenu une profitabilité très supérieure ».

Si les grandes villes se sont développées partout après-guerre, cela tient d’abord au fait qu’elles permettent de se saisir d’opportunités de croissance dans une économie de la connaissance et du service. Comme le disait le regretté Léon Chaix, cofondateur du Cercle : « la vraie misère est paysanne. La preuve les pauvres viennent en ville ! ». La ville est un incubateur ; une couveuse, une serre, un amplificateur d’activités et d’innovations.

Si le bon Pierre Vermeren voulait quitter son confort intellectuel qui nage dans le brouillon et l’approximatif, il serait obligé de mettre en cause, comme nous :

-            La captation de l’État, de la politique, à tout échelon, des grands groupes d’Etat, de la banque, de l’assurance et de la presse par l’Enarchie. N’ayant aucune connaissance technique, les hauts fonctionnaires ont fait de la finance en s’assurant une part du gâteau au passage. Et organisé par la réglementation, la subvention et la taxation, des dizaines de marchés administratifs qu’ils ont captée pour eux et leur progéniture.

-            L’écologie : elle a servi de prétexte à la multiplication des marchés administratifs tout en tuant l’industrie, l’agriculture et la construction.

-            L’européisme qui a justifié de démanteler et privatiser, au profit de groupes d’oligarques et donner beaucoup de moyens aux destructeurs de l’économie nationale

-            Le socialisme et la démagogie des slogans « les riches peuvent payer » ou « la dette ce n’est pas grave »

-            Le féminisme et la destruction de la natalité et de la liberté d’organiser librement l’entreprise en France

-            La démagogie basée sur les cadeaux au peuple, la gratuité et l’achat de vote électoral

-            La « cancel culture » et le Wokisme qui ont tué l’école et les universités.

-            L’insouciance monétaire qui a conduit à mettre en place des systèmes délétères.

-            Le mondialisme sans régulation qui a mis le travailleur français en concurrence inégale avec les pays arriérés décidés à s’en sortir.

L’ennui, c’est que là, on n’est plus protégé par un langage abscons et il faut faire face aux intérêts puissants de tous ces gens-là qui ne font pas de cadeaux.

La lucidité des constats si elle ne s’accompagne pas d’une démarche de vérité sur  les causes ne sert à rien.

Les chiffres noirs qui endeuillent l’avenir de la France

2023, 2024, 2025 : la trilogie sinistre ?

L’année dernière, à la même période, nous avons refusé de souhaiter une bonne année car les nuages noirs étaient tellement noirs et tellement nombreux qu’il était certain que l’année 2024 serait funeste. L’année 2 024 restera comme une des pires années de l’après-guerre. La responsabilité en revient à 100 % à l’incapacité maladive d’Emmanuel Macron. Réélu sans débat approfondi sur les questions cruciales qui se posent aux Français, la guerre en Ukraine et la tactique de communication lui ayant permis « d’enjamber » les élections présidentielles, la victoire a réarmé son narcissisme tout en le confrontant au vide politique qui le caractérise. N’ayant aucun bilan, en dépit d’un narratif qui bassine le pays du contraire, et ayant déjà ruiné les finances du pays, il n’avait plus le choix : il fallait faire au moins une réforme sérieuse qui ne soit pas un faux-semblant. En même temps il fallait éviter que les conséquences de sa désinvolture vis-à-vis des paysans, des retraités et des propriétaires provoquent des réactions incontrôlables par l’Élysée. Impossible de réellement conduire un pays si on cède à tout dans l’Union Européenne, où seul le président a un pouvoir de blocage, même partiel, si le commerce extérieur élargit ses déficits, avec une part décroissante dans le commerce mondial, si la production ne suit pas et si le chômage reste structurel. Car alors, le budget devient ingérable et les fonctions régaliennes ne peuvent plus être assurées.

Narcisse a alors voulu narguer et provoquer tout le monde en forçant une réforme des retraites qu’il avait lui-même dénigrée lorsqu’il défendait une réforme par points, impraticable, qui est tombée à l’eau après cinq ans d’atermoiements et non à cause du Covid. La preuve, il n’a pas repris le projet ! Jamais une réforme critique n’a été si mal préparée et si mal conduite, dans un climat hystérisé par le Président lui-même. La réforme sera imposée au forceps et entraînera une forme de révolte populaire sous forme de casserolades et de propos injurieux. L’attitude habituellement méprisante du chef de l’Était a fait le reste. Pour résister, il a organisé des opérations images ridicules, où le Président embrassait des bébés devant quelques femmes énamourées qui roucoulaient, entourées de caméras et pas de grand-chose d’autre. Gare aux photos à plan large… Le but unique : construire un narratif où le président voyageait partout au milieu des embrassades et des applaudissements, sans le moindre bruit de casseroles. En fait on a continué la seule politique constante qu’a jamais conduite l’équipe de l’Élysée : bâtir et sauvegarder le narratif hors-sol du président ! La France, pendant ce temps-là, pouvait s’enfoncer.

Préparer la suite, c’était marquer un changement de cap pour bénéficier de la prime attendue des élections européennes. Alors on demande à Attal et Séjourné de se « dépacser » pour être prêt au renouvellement de l’équipe gouvernementale, prévu en début d’année, au prix de l’évacuation sans délicatesse de Mme. Borne, jugée sinistre et incompatible avec l’image recherchée par le Président. Avant même que l’Ange Gabtiel et son joli minois ne soient nommés, l’ensemble de l’Europe agricole s’est mis en mouvement. Elle est ruinée par le Greendeal, construit en particulier par Pascal Canfin président de la commission de l’environnement au Parlement européen avec l’aide d’Emmanuel Macron, totalement responsable d’un « deal » qu’il aurait dû bloquer comme Président. On sait de quelle grotesque façon l’affaire s’est finie au Salon de l’Agriculture où le président a expliqué aux agriculteurs ce qu’ils devaient faire, bien caché par un parterre de CRS.

Dans ce maelström, personne n’a eu l’occasion de s’inquiéter les résultats budgétaires détestables (et minorés) de l’année 2023, plombant toutes les perspectives ni de s’inquiéter surtout les chiffres tragiques de la natalité, en forte baisse et laissant un solde démographique national presque ridicule de 46 000 personnes, avec la menace d’un chiffre négatif à très courte échéance.

Malgré les efforts de communication délirants pour essayer de faire de Gabriel Attal une esquisse de premier ministre, en vain, la campagne pour les Européennes se présentent bientôt sous les pires auspices. D’erreur de casting en erreur de message, la cote de l’inconnue choisie pour mener la liste européenne de Renaissance, nouveau nom des macronistes, ne cessera de chuter au point d’atteindre un niveau ridicule qui sera une terrible gifle pour un Narcisse blessé. On connaît la suite : une décision de dissolution vengeresse et irresponsable, six mois de chaos et une fin d’année lamentable où aucun des problèmes nationaux n’a pu connaître le début d’une solution. Le bilan de ce second quinquennat est, au bout de deux ans, accablant. L’accumulation des situations critiques est sans fin :

-        Crise institutionnelle depuis la dissolution folle d’Emmanuel Macron au sortir de son échec terrible aux Européennes

-        Crise démographique à un moment où les courbes de décès rejoignent les courbes de naissances, et pointent vers une baisse de la population

-        Crise de l’énergie avec des coûts extravagants provoqués par la casse de notre système nucléaire et la volonté européenne de pousser des énergies erratiques et incontrôlables.

-        Crise du secteur automobile prié de se convertir dans des délais farouches à l’électricité et démoli par les réglementations, les taxes, les injonctions diverses. On parle de 700 000 chômeurs de plus en Europe.

-        Crise inédite de l’immobilier, accablé de taxes, d’impôts, de réglementations extrêmes à mettre en œuvre dans l’urgence.

-        Crise de l’aménagement du territoire avec une loi Zéro Artificialisation Nette qui paralyse tout le monde.

-        Crise des finances publiques et du budget en déficit incontrôlable

-        Crise agricole, provoquée par des politiques coercitives malthusiennes fondées sur la folie bureaucratique, la jachère et la substitution des importations à la production nationale.

-        Crise sociale avec la stagnation des revenus et de l’emploi des classes moyennes provoquant une revendication hagarde de pouvoir d’achat.

-        Crise des politiques publiques, avec une Justice effondrée, une école en déshérence, une université qui a sombré dans le Wokisme le plus débilitant et un secteur de la santé ravagé par la bureaucratie tatillonne et l’étouffement syndical et financier.

-        Crise nationale, avec le développement de conflits raciaux et religieux que l’on croyait éliminés à jamais et l’envahissement des villes et des villages par des masses africaines et musulmanes qui haïssent pour beaucoup d’entre eux le pays d’accueil, et renient tous les principes qui fondent sa démocratie.

-        Crise sécuritaire, avec la multiplication des crimes de sang, la peur partout, le vol généralisé, la violence des jeunes, le refus de respecter quelles que règles que ce soit.

-        Crise de la drogue, avec un pays en voie de « mexicanisation » et un début de généralisation de la corruption des acteurs publics, par la peur ou par le gain.

-        Crise européenne, déclassée économiquement loin derrière la Chine et les États-Unis, et qui voit les institutions de l’UE échapper à tout contrôle, alors que des pays clés comme l’Allemagne et la France sont en récession.

-        Crise diplomatique, alors que flambe la guerre sur le sol européen.

-        Crise militaire où l’on constate que notre armée « échantillonnesque » qui tient tout entière dans le Stade de France, ne nous protège plus et serait incapable de mener une guerre de type classique plus de 2 jours.

-        Crise climatique, avec des phénomènes brutaux, dont l’explication « anthropique » laisse à désirer

-        Crise du système de retraite détruit par la démagogie d’un âge de départ intenable, par le vieillissement et l’absence d’enfants

-        Crise du système scolaire et universitaire.

On ne voit pas comment on aurait pu faire pire. La crise des institutions paralyse l’amélioration de la situation dans tous les autres domaines. La France va à vau-l’eau et coule doucement.

La France vient de vivre une année complète de paralysie gouvernementale. Le premier trimestre a été stérilisé par la crise agricole et le changement de gouvernement, le second par la préparation des élections européennes. On a géré les affaires courantes le reste de l’année 2024 et on recommence en 2025.

Certains tabous et mensonges tombent brutalement dans ces périodes de crise.

En deux ans le grand mensonge démographique a été balayé. Depuis des années les médias nous abreuvent de mensonges sur la situation démographique, bien aidés par des piliers de l’INED comme Le Bras et quelques autres. Tous les hommes politiques qui ont tenté de conserver une politique nataliste ont été présentés comme des fous. On se souvient de Michel Debré affublé d’un entonnoir sur la tête, symbole de folie. Alfred Sauvy a été marginalisé et son message occulté. Tout allait bien en France, alors que partout ailleurs les difficultés s’accumulaient. C’était une fable ! La pilule, le divorce facile, le pacs, l’avortement, le planning familial, un féminisme militant remettant en cause les femmes au foyer, l’intérêt du double salaire, le refus de considérer l’enfantement autrement que comme un acte individuel de la femme concernée, jusqu’aux délires actuels faisant de l’accouchement une « servitude », du sperme une substance toxique, de l’homme un violeur structurel, ont évidemment altéré en profondeur la natalité. La femme n’est pas une poule pondeuse et son rôle n’est pas de fournir de la chair à canon ! Qu’on se le dise ! En 2 024, on a constitutionnalisé le droit à l’avortement gratuit inconditionnel. À l’unanimité ! Alors qu’on sait que tout vote à l’unanimité est la preuve qu’on fait une sottise.

Sans remonter jusqu’aux années soixante-dix, remarquons que depuis le début 2000 on a procédé à 5 millions d’avortements à 700 euros l’acte, soit près de 3.5 milliards d’euros consacrés à éliminer des enfants à naître, pardon des « boules de molécules ». C’est plus que les pertes démographiques de la guerre de 14. Et on croit que cela n’a pas eu d’importance ?

Lorsqu’on compare le ratio naissances sur population de 1971 à celui de 2023, on voit qu’avec notre population actuelle nous devrions avoir 500 000 enfants DE PLUS par an que les naissances actuelles. Depuis l’an 2 000, nous avons perdu 12 500 000 naissances, dont 5 millions par avortement. Cela correspond à la population de l’île de France.

Ce désastre pouvait être constaté d’année en année depuis les années quatre-vingt. Pas un mot. Tout allait bien. Il a fallu qu’en début 2024 on constate pour 2023 que le solde entre naissances et décès était devenu ridiculement petit, annonçant un croisement des courbes et le non-remplacement générationnel à très court terme, pour que tout le monde se réveille. 2 024 s’annonce déjà pire que 2 023. Et il n’y a aucune raison que cela s’arrête. Déjà les statistiques par département montrent que dans les départements à faible niveau d’immigrés, les décès l’emportent sur les naissances et que les courbes s’écartent de plus en plus et très rapidement.

Globalement les décès concernent à 90 % des Français « de souche » et les naissances correspondantes en concernent moins de 60 %. Cela signifie que la population française traditionnelle diminue d’environ 300 000 personnes par an. Puisque la population continue de grossir par l’immigration, cela signifie qu’une substitution de population a bien lieu. Formulation totalement taboue.

Qu’importe, puisque la population augmente par l’immigration. Le problème est que la population immigrée a un taux de productivité faible et un taux d’emploi faible, donc un impact sur la production très faible. Outre les questions diverses que pose une immigration massive, elle ne suffit pas à compenser les pertes, tout en embolisant les services sociaux qui sont à l’agonie (urgences, logement d’urgence, HLM, préfectures) et en bousculant police, justice et système pénitentiaire.

Donc les résultats sont désastreux.

D’après le livre de Nicolas Baverez, Sursaut (l’Observatoire), immigration comprise, la population devrait augmenter jusqu’à 69 millions jusqu’en 2 044 et régresser ensuite. La part de plus de 65 ans passera les 30 % dès 2030. La population active stagnera autour de 30 millions.

Sur ces bases, tous les autres déclassements s’amplifient. Le rang de la France pour le PIB, le PIB par tête, la part des fonctionnaires, le montant de la dette, le déficit commercial, les parts de marché internationaux, tout s’aggrave. Les entrepreneurs, les ingénieurs et les chercheurs quittent la France, comme les personnes riches et les artistes : « Ce n’est plus en France que cela se passe ! », la phrase qu’on entend partout dans le monde.

Macron a tenté de tenir en soutenant la consommation par la dette. On est au bout de ce chemin. Son « idée », en fait cette facilité démagogique, de couper les financements naturels (taxe d’habitation, charges et impôts sur certains salaires) sans leur substituer d’autres recettes, a accéléré le développement d’une dette insoutenable.

Il devient impossible de recruter des salariés correctement formés. Les taux de chômage sont les mêmes qu’en 2007 avant la crise mais on crie qu’on a vaincu le chômage structurel alors que c’est un gros mensonge.

L’écologisme et ses prescriptions fondées sur un narratif scientifique incertain, manipulé par l’ONU et l’Union Européenne, ont un coût démesuré pour des résultats climatiques nuls. Les taxes, la bureaucratie et l’écologisme ont tué le marché immobilier. Agriculture et industrie sont en régression rapide et massive.

L’année 2025 s’engage sous des auspices catastrophiques, sans possibilité d’obtenir un gouvernement digne de ce nom et capable d’une véritable action de longue durée, alors que la France n’a plus de diplomatie, d’armée adaptée aux besoins, ni d’influence en Europe où l’Allemagne a pris le pouvoir ou en Afrique dont elle est éjectée manu militari au profit de la Russie et de la Chine !

Dire qu’Emmanuel Macron a amplifié tous les facteurs de déclassement est un euphémisme. L’ennui provient de l’absence de substitut crédible. Au fond du trou, on ne trouve que des vers de terre, pas les moyens d’un rebond. Pour le sursaut, M. Baverez, on attendra !

Les Français veulent plus de dettes, plus de vols fiscaux pour « les autres », moins travailler et moins longtemps, avec moins d’enfants et plus de gratuités. Les nourrir de démagogies systématiques leur va très bien et ils en redemandent. Vive les grèves et les manifs violentes ! Alors pourquoi se gêner ? On a les Macron qu’on mérite !

Bonne Année 2025 !

Trump et l’Union Européenne : les injonctions économiques contradictoires ne mènent à rien.

D’accord, depuis la terrible récession mondiale de 2008 et l’apostrophe de feu la Reine d’Angleterre sur leur inutilité, s’ils ne savent plus prévoir ce genre d’évènements, les économistes ont été largement remplacés dans les médias par les philosophes, les sociologues, les décrypteurs politiques de toute obédience, les militants de tout bord, les porte-parole associatifs, …  C’est fort intéressant, assez chaotique, mais plus propice à l’affirmation d’appartenances idéologiques et politiques radicales que lourd de solutions. Surtout, l’exclusion du minimum de compréhension des règles économiques de base conduit à ne pas voir les « éléphants dans la pièce » selon l’expression que l’on retrouve désormais partout. Osons cet exercice désormais devenu désuet et suspect mais qui n’est pas totalement inutile !

Continuons dans l’accord : tout le monde a compris que l’évolution du monde depuis 50 ans a basculé dans des chemins qui ont conduit à une forme d’impasse. Pour l’Occident développé, l’étape actuelle est douloureuse, avec des résultats économiques et sociaux catastrophiques et un dur déclassement des différentes classes moyennes nationales, la rupture entre la base populaire et les élites, le trouble dans les habitudes de la pensée dominante.

Quelle est la cause principale de cette évolution délétère alors que nous étions parvenus tous en Occident et dans les pays alliés, à une croissance « glorieuse » au sortir de la terrible guerre mondiale de quarante, et avions empêché que le conflit avec le monde communiste obère cette croissance historique ?

Sous la pression des États-Unis, l’Occident a mis au panier en 1971 les Accords de Bretton Woods qui ont accompagné les Trente Glorieuses. Il n’a pas fallu deux ans pour que cet abandon provoque la première récession mondiale d’après-guerre. Les troubles nés de cette décision ont étendu la crise proprement américaine à l’ensemble du monde. Le dollar s’est effondré. Les pays pétroliers ont été privés de ressource. Ils ont réagi en fin 1973, alors que la crise avait près d’un an, par la hausse massive de prix cartellisés, donc en infligeant une rançon permanente aux pays sans pétrole comme la France. La crise de 1973 n’est pas une crise du pétrole, mais une crise du système des changes qui a provoqué, comme première conséquence, une crise du pétrole qui a détruit largement les perspectives mondiales de croissance.

On est passé d’un système où les changes étaient régulés par les États, sous la surveillance du FMI, avec interdiction des grands déficits et des grands excédents. Les pays en excédent devaient hausser leur taux de change, les pays en déficits dévaluer, mais, dans tous les cas, sous contrôle pour éviter les guerres de changes qui avaient provoqué les troubles économiques désastreux de l’entre-deux-guerres.

Les accords de la Jamaïque ont décidé que les cours de changes seraient libres et que les banques centrales deviendraient les régulateurs monétaires de marchés commerciaux et financiers rendus les plus libres possible. Que chacun fasse ce qu’il veut et Dieu reconnaîtra les siens !

Quelles ont été les conséquences presque immédiates de ce nouveau « non-système » du chacun pour soi et les banques centrales pour tous ?

-            Les excédents et les déficits de balances commerciales et de paiement ont explosé.

-            Les relances dites keynésiennes n’ont plus fonctionné

-            Les monnaies ont commencé à fondre

-            La financiarisation et la recherche de valeur ont remplacé l’investissement productif, cassant le socle de la croissance.

-            Les crises mondiales à répétition se sont installées, alternant crises moyennes (1981-1983, 1998-2001), et crises très sévères, (1992-1993, 2008-2010), avec en prime une crise propre à l’Euroland en 2011.

Il faut bien comprendre pourquoi les grands excédents et les grands déficits sont intrinsèquement déplorables et porteurs de désastres. L’explication est élémentaire et elle a été donnée par les plus grands économistes en particulier français comme Jacques Rueff et Maurice Allais, notre premier « Nobel » d’économie.

Lorsqu’un pays connaît un énorme excédent, il détient des masses de monnaies étrangères. Que peut-il en faire ? Garantir la création de monnaie nationale pour investir ? Oui, sans doute. Mais le secteur exportateur est en pleine forme et n’a nul besoin d’investissements supplémentaires de masse. L’investir à l’étranger ? Certes, mais dans quoi puisque les pays en déficits sont peu compétitifs et leurs entreprises vacillent et n’ont pas les moyens d’investir et d’emprunter ? Une seule issue : la spéculation, c’est-à-dire l’investissement en Bourse et dans l’immobilier, et le financement de la dette des états et de la consommation. Mais le ciel a ses limites. Au bout d’un cycle de hausses hors sol, la correction arrive et elle est sévère. D’où les crises mondiales à répétition.

Les États se retrouvent avec des possibilités de dépenser sans compter. La France l’a bien compris. Elle se retrouve avec 3 250 000 euros de dette publique ? Pas grave, puisqu’on peut trouver des ressources sur les marchés pour la financer. Jacques de la Rosière2 a plus que raison de critiquer ce mécanisme dans son dernier livre. Et personne ne pourra contester sa compétence ! Les politiciens les plus cyniques se font élire sur leurs largesses et gratuités. Mais là aussi les dettes ne peuvent pas aller jusqu’au ciel. Voici venus les plans de rigueur à répétition, mais sans employer le mot juste ! Le pays est nerveux, restons prudents !

Les pays excédentaires se voient très beaux dans leur miroir, mais meurent de trouille que la masse de monnaies accumulées, qui se comptent en milliers de milliards de dollars, perde toute valeur si le dollar s’effondre. Qui se souvient qu’en 1980 l’Allemagne et ses excédents colossaux se trouvent déjà dans les pires difficultés ? Qui se souvient que le Japon, dans les années quatre-vingt-dix, se trouve dans des transes terribles ? Il avait placé ses excédents dans à peu près n’importe quoi, comme des clubs de golf en France qui feront faillite. Désormais c’est la Chine qui craint pour ses milliers de milliards de dollars et qui les placent partout dans le monde tout en cherchant à remplacer les dollars dans ses réserves et dans ses excédents monétaires, en organisant par exemple les Brics ou en achetant de l’or.

Au lieu de se mobiliser pour réformer le système monétaire international, les États-Unis ne le souhaitant pas, et une partie des élites occidentales trouvant son bonheur dans la ponction sur les flux monétaires ou les flux de la mondialisation heureuse, on a cherché à masquer les effets délétères qui lui collent au dos comme une tunique de Nessus. La récession de 1973 est devenue « la crise pétrolière ». La crise de 1992 celle « des ordinateurs ». Celle de 2008, « la crise des subprimes ». Rien de systémique, et on s’en sortira nouvelle fuite en avant, qui, à chaque fois,  alimentera la crise suivante.

Voici que Donald Trump est élu et qu’il reprend la querelle américaine qui dure depuis 50 ans en des termes qui lui sont propres, donc violents voire insupportables. En sommant tous les pays de supprimer leurs excédents vis-à-vis de son pays sous peine de droits de douane exorbitants, tout en voulant perpétuer le monopole de la création de liquidité mondiale en dollars qui impose des déficits extérieurs américains et donc des excédents réciproques à l’étranger, il milite pour deux exigences parfaitement incompatibles et formule grossièrement des injonctions contradictoires.­

Autre paradoxe, Trump a compris que le système actuel pénalisait les classes moyennes américaines tout en permettant de sortir des millions de personnes de la misère dans des pays qui détestent l’Occident. Il a très bien vu que le pays excédentaire pouvait acheter le capital américain, notamment ses entreprises et que l’énorme marché chinois permettait de créer des trusts encore plus gros que les siens tout en investissant en masse dans le militaire.

Malheureusement, Il n’en tire pas toutes les conséquences et se contente d’expédients délétères. Son instinct est certes primaire mais supérieur à l’incapacité de l’Union Européenne à formuler une politique viable. Il est clair que le fait que M. Macron se voit en T-Rex et exige des autres dirigeants européens  de ne pas être des herbivores ne témoigne pas non plus d’une ambition intellectuelle et technique forcenée.

Le problème de fond est que l’Euroland n’a pas proscrit non plus les grands déficits et les grands excédents. Les flux financiers des trois pays les plus excédentaires représentent presque 90 % de l’activité de la BCE. Les effets délétères des excédents au sein de la zone Euro ont rejoint les effets délétères des changes flottants. L’Allemagne a pu racheter une bonne part des industries résiduelles dans les pays européens tout en s’inquiétant de voir la Chine s’emparer ce son Mittelstand. Jusqu’à ce que la guerre en Ukraine désorganise tout son système économique, écologique et diplomatique, au point que son gouvernement explose et que ses intérêts sont devenus totalement divergents des intérêts français. Adieu le couple franco-allemand ! Les mythes n’ont qu’un temps.

L’inflation est partout du fait des conséquences du Covid et de la guerre en Ukraine, mais il faut garder à l’esprit que nous sommes dans un système global de monnaies fondantes. Les lecteurs âgés par exemple du journal le Monde le savent bien : il valait 50 centimes de Franc le numéro à la fin des années soixante et 360 cents d’Euro aujourd’hui, en attendant mieux, soit environ 360x7 = 2 520 centimes de Franc. La valeur de la monnaie a été divisée par 7 en cinquante ans et ne conserve que 14 % de sa valeur dans cette unité. Quand on prend d’autres valeurs de référence, on est plus près de 4 à 5 % que de 14 %. La valeur du Monde a finalement assez bien résisté !

Il serait sans doute utile que les yeux se descellent une fois pour toutes. La solution n’est pas dans des affrontements stériles au sein de l’Occident, ni dans la démondialisation malheureuse.

Il faut réformer les systèmes monétaires déficients et régressifs, aussi bien les changes flottants autour du dollar que les mécanismes de la monnaie unique européenne au sein de l’Euroland, qui ne permettent aucun rééquilibrage par les ajustements monétaires. La croissance mondiale ne peut être assurée que par un meilleur équilibre général des changes (par l’ajustement des changes contrôlé collectivement) et le retour à l’investissement productif, et non au placement financier ou à la recherche de la hausse permanente illusoire de la valeur des actifs.

C’est la seule sortie collective par le haut à notre disposition. Au travail ! Même s’il faut sortir pour cela du langage de Jurassic Park !

 Didier Dufau

Président du Cercle des Économistes « e-toile ». Auteur de « La Monnaie du Diable », une histoire de la monnaie de 1919-2019, aux Editions du Cercle.

 Le déclin français est-il réversible – Odile Jacob Jacques de la Rosière

Le retour du mensonge économique décomplexé

Alors que la procédure budgétaire se termine, les postures politiciennes reprennent de plus belle pour sortir de là avec une image pas trop abîmée. Du coup, les interventions dans les médias reprennent tous les mensonges, toutes les approximations, tous les bidonnages habituels. C’est surtout vrai du côté de ce qui reste de Macronistes, qui tentent par tout moyen d’échapper à l’accusation d’avoir non seulement créé une crise institutionnelle grave mais d’avoir détruit peu à peu l’économie qu’ils déclaraient comme leur point fort. Dans ce processus, l’ancienne porte-parole Prisca Thévenot s’est mise en valeur. Il est vrai que pour elle il ne s’agit que de répéter avec détermination les sottises bien apprises et régurgitées pendant des années. On trouve également des intervenants sur les chaînes d’information de la TNT qui sont ou partisans ou totalement nuls en économie. Le mensonge qui a été le compagnon de toute la présidence Macron revient à toute force.

Quelques exemples :

-            Nous avons réduit le chômage structurel en France ! Pas de chance, le taux de chômage en juin 2024 était exactement le même qu’en juin 2008 juste avant la grande récession. En vérité la situation est pire car la France ne fait plus d’enfants et on a accepté une immigration de peuplement et non de travail.

-            L’attractivité de la France a été fortement améliorée comme en témoignent les investissements étrangers en France. Oui, il y a eu des opérations- image en ce sens incessantes, dès avant même que Macron se présente aux Présidentielles ! En fait, nos déficits gigantesques ont permis aux pays en excédent et aux grosses entreprises financières de solder beaucoup de ce qui nous restait d’entreprises efficaces ou non. L’affaire du Doliprane, après mille autres, a montré que les prédateurs raflaient et que la création de richesses en France n’était jamais au programme. Transformer une prédation incontrôlée mais sur laquelle quelques membres des élites administratives touchent, en investissement productif est sans doute le pire mensonge macronien car il a accompagné toute sa trajectoire jusqu’au désastre final.

-            Nous ne sommes pas en récession et notre politique de l’offre marche. Seuls les Allemands sont en récession depuis deux ans. La vérité : nous sommes exactement dans la même situation que celle des Allemands. En dépit de dépenses publiques phénoménales, la stagnation annoncée par l’INSEE de façon malhonnête s’est transformée avec les chiffres corrigés en récession. Le changement de premier Ministre puis la campagne hystérique pour les Européennes ont été entièrement montés pour cacher la réalité de la récession dans un brouillard de propagande hors-sol.

-            Le délire d’annonces de retour phénoménal de l’activité s’est fracassé sur la réalité des énormes restructurations de grosses entreprises, des milliers d’emplois supprimés, de la hausse vertigineuse des faillites. Le bâtiment et l’immobilier sont ravagés ; le secteur de l’énergie est ravagé ; l’agriculture est ravagée ; presque tous les faux marchés basés sur la subvention sont mourants ; le secteur automobile est entièrement asphyxié. L’Europe est largement en cause mais Emmanuel Macron, le seul qui pouvait bloquer certaines décisions intolérables, n’a rien fait. Sa responsabilité personnelle dans la crise immobilière est totale.

-            On nous répète que Macron a baissé les impôts. Jamais le niveau de prélèvements n’a été aussi haut avec des déficits inimaginables. Supprimer une forme de prélèvement sans toucher aux besoins qu’il finance, n’aboutit qu’à la hausse d’autres sources de prélèvements ou à de la dette.

-            On nous explique que la productivité du salarié français est supérieure à celle de l’ouvrier allemand. C’est une farce. En chargeant à mort pendant des décennies les prélèvements sur le travail, on s’est privé de tous les emplois à faible productivité et fait monter le chômage structurel. Les seuls emplois restant imposent une forte productivité. Les autres emplois ont été sacrifiés. Les coups de pouces au SMIC se sont arrêtés. Et les dirigeants depuis des lustres ont essayé de baisser les charges sur le travail en les déplaçant ailleurs dans l’économie. Cette politique de Sapeur Camembert, creuser un trou pour en boucher un autre, a toujours été un échec. L’énormité du secteur administratif local, régional et national, couplé à une réglementation démente, est une source de perte de productivité globale non maîtrisée et qui ne le sera jamais tant que les hauts fonctionnaires garderont le pouvoir politique.

-            Le fret ferroviaire est aussi l’occasion d’affirmer n’importe quoi. La crise de 73 a imposé que le gouvernement français se penche enfin sur le désastre de la gestion de la SNCF depuis la Libération. Giscard a accepté de lancer le TGV contre des réformes de fond et la fin de la gabegie dans les pratiquement tous les domaines. Il a fallu se séparer des agences de location de voitures, qui perdaient tout l’argent qu’on voulait, contrôler les filiales maritimes, qui perdaient au moins tout ce que les syndicats volaient, revenir sur les dessertes innombrables et sans rentabilité, et contempler le désastre du fret. Première règle : aucun propriétaire de camions ne laissera sa machine et son contenu à la CGT ! Seconde règle : un quai de fret pour les mouvements de marchandises lourdes (billes de bois, charbon, billes d’aciers, liquides divers, exige qu’il y ait encore des entreprises capables de les financer et de la rentabiliser, des horaires pour faire marcher les trains, des voies de liaison qui ne sont pas celles des TGV., etc. Et une rentabilité du service. Tout cela était manquant. La désindustrialisation se propageant et l’option du tout TGV inlassablement confirmée, le réseau de fret de la SNCF a été réduit comme une peau de chagrin et presque intégralement remplacé par des camions de plus en plus gros. La volonté non contrariée de l’Europe de casser les monopoles nationaux a fait le reste.

-            Une autre grosse ficelle de la propagande est de vouloir toujours associer moment de la prise de retraite et pénibilité. Héritage des grandes grèves Juppé du siècle dernier, l’idée de pénibilité, venue du centrisme mou, est venue s’installer dans le débat politique sur des bases totalement politiciennes. La pénibilité n’est là que pour permettre aux cheminots et autres employés des entreprises publiques de réseau de conserver leur privilège et de sauver un régime dérogatoire qui n’a aucune justification, sinon le chantage. Le travail sur la pénibilité est fait au jour le jour justement pour éviter les postes trop pénibles ou ayant une action pénalisante sur la santé et le vieillissement. Les lois du travail ont pratiquement tout résolu dans le domaine depuis des lustres. Le bon état à l’âge de la retraite n’est pas du ressort de la retraite. Quand en finira-t-on avec ce lâche message politicien totalement honteux et ridicule.

Un des intérêts du gouvernement Barnier était qu’il pouvait enfin libérer l’information de cette chape de plomb de sottises et de propagandes mensongères. La prise de conscience a partiellement eu lieu. La Macronie est en train d’organiser l’étouffement de ce message, en profitant de ne plus être totalement aux manettes. Les autres doivent s’organiser pour dire : stop au retour du mensonge ! Et appuyer vraiment là où cela fait mal. Les conseillers de Macron lui suggèrent depuis le départ qu’un mensonge répété et relayé, dans un pays sans connaissances économiques, devient une réalité perçue comme telle par l’électorat. Ce système doit être dénoncé férocement.

La réalité se venge toujours.

 

Didier Dufau

-             

Régression néonatale : Le professeur Minkowski ne serait vraiment pas content !

Qui se souvient d’Alexandre Minkowski aujourd’hui ? Personne, naturellement. Il était l’exemple même d’un modèle quasiment disparu : le grand médecin, comme aussi Pierre Debray-Ritzen. Ils étaient désintéressés et attachés à faire progresser leur domaine. Minko avait les yeux rivés sur les accidents médicaux liés à la natalité.   Réduire de façon exemplaire la mortinatalité était son domaine.  Avec en prime une vision humaniste du monde. Point important pour moi, il aimait les boucles de la Seine, au Bec-Hellouin, boucles dont je suis également amateur. Debray-Ritzen était aussi un vrai médecin qui n’a pas hésité à virer la lamentable Françoise Dolto de l’hôpital des Enfants malades où elle faisait des dégâts.  Point important,  il avait subi un choc émotionnel devant la Vue de Delphes de Vermeer, circonstance que j’ai également vécue et qui m’a immobilisé pendant deux heures à 14 ans devant cette œuvre magistrale. Tous les deux avaient une passion : soigner l’enfant ! Minkowski était le pape de la réduction de la mortinatalité, le plus grand succès de la médecine qui a révolutionné le cours de la démographie. Le taux de mortinatalité qui était de dix enfants pour 1000 naissances vivantes en 1980, en baisse prodigieuse par rapport au XIXe siècle devait baisser jusqu’à deux. La France devait donner l’exemple et caracoler en tête ! Telle fut l’action et tel reste le message de Minkowski.

Les chiffres les plus récents viennent de tomber dans l’indifférence presque générale. La France est au double de la mortinatalité des meilleurs, qui ont atteint la cible de 2 (2.1 en finlance) et en moyenne les pays européens font mieux qu’elle. Elle régresse maintenant en valeur absolue comme en valeur relative.

Honte à nos dirigeants et à ceux qui ont créé les conditions de cette défaite ignominieuse, alors que tous chantaient la médecine française comme la meilleure du monde. On commence le siècle en ayant massacré près de cinq millions de bébés à naître depuis 2000. On finit par laisser se dégrader la santé à la naissance des survivants.  

L’Inserm et le CNRS sont devenus des institutions pourries par la politique et les querelles de clans. La posture y a remplacé la science, l’excellence et la volonté de maintenir la France dans l’élite médicale mondiale.

Le mensonge est désormais la norme en France. Les combattants de l’excellence des résultats ont laissé la place à des chevaliers de la moraline, version politiquement correcte. Ils ne cherchent plus l’excellence mais des places, des honneurs et de l’argent, le plus possible.

On s’apprête à ouvrir la voie au suicide assisté de convenance personnelle, remboursé par la sécurité sociale.  Gageons que cela ne va pas arranger la gériatrie ! Que les vieux meurent sans soins sur des brancards aux urgences ne gênent plus personne. Ils ont été triés ! Sans scrupules ni discussion. Ils le seront de plus en plus.

La France vient de découvrir la dénatalité, une réalité tue ou minorée, avec des mensonges de communication qui font qu’encore dans les médias on nous fait croire à un taux de 1.8% alors que le vrai est de 1.67% plongeant vers le 1.5% à court terme.  On commence à remarquer que notre mortinatalité décroche de la performance des meilleurs. L’INSEE se veut lénifiante comme toujours. Ce n’est qu’une stagnation pas un recul… Comme la croissance !

Ces deux grands professeurs étaient juifs. Alexandre Minkowski avait pris parti pour un état palestinien et militait pour la paix.  Ils seraient sidérés de constater l’ampleur de l’antisémitisme qui sévit en France aujourd’hui, alimenté par la gauche et les étudiants militants, dans le cadre d’un islamo-gauchisme d’opportunité politicienne délirant. Pour les adeptes de Mélenchon on rappellera qu’au Venezuela il y avait 15 décès pour 1 000 naissances vivantes en 2008 et qu’on en est aujourd’hui à plus de 22.

Tout de même : quelle ignominie !

Didier Dufau

 

Budgets irresponsables : bataille instructive entre deux hauts fonctionnaires

La crise démocratique déclenchée par la dissolution irresponsable voulue par l’énarque névrosé Emmanuel Macron a provoqué une conséquence imprévue : les déficits budgétaires et extérieurs permanents ont perdu leur écran médiatique et sont apparus en pleine lumière. Non seulement, ils étaient gigantesques et sans comparaison avec la situation des autres pays européens ou autres, mais leur dérive naturelle les emmenait vers une crise de la dette potentiellement désastreuse. L’idée que la gestion des gouvernements Philippe, Castex, Borne et Attal, sous la férule du Président et de son conseil, Alexis Kohler, avait été sciemment mensongère dans la durée, avec une prime pour l’Énarque Bruno Lemaire, resté sept ans aux Finances, s’est imposée aux yeux ébahis de l’opinion publique. Indirectement les hauts fonctionnaires qui ont capté tout le pouvoir politique ont été interpellés voire inculpés. Cette catégorie est-elle devenue une engeance et est-elle désormais incapable, irresponsable et irrespectueuse vis-à-vis de la Nation qu’elle envoie dans le fossé avec une désinvolture systématique et pratiquement atavique ? Le choc est rude.

Jacques de la Rosière accepte l’accusation et prononce le diagnostic : depuis des lustres la haute fonction publique, dont notamment les inspecteurs des finances, a fait son miel d’une affirmation : les déficits ne sont plus graves, puisqu’on peut les financer par l’emprunt indéfiniment, depuis l’ouverture mondiale des marchés de capitaux. L’important est de stimuler la demande et de couvrir à court terme les plaies sociales d’argent presque gratuit. Pourquoi se gêner puisqu’on peut le faire ? le résultat est naturellement des impôts hors normes, des dettes abyssales et des déficits extérieurs colossaux, avec un taux de chômage structurel élevé et des difficultés croissantes dans tous les secteurs régaliens, constamment sous la pression des déficits.

À 94 ans, Jacques de la Rosière a eu le temps d’être Directeur du Trésor, de la Banque de France, du FMI, de la BCE et de la Berd, ce qui lui donne une vision complète du terrain international et des latitudes nationales.

Il connaît parfaitement les mécanismes qui se sont mis en place après que les Américains eurent détruit les Accords de Bretton Woods au profit des changes flottants. De Jacques Rueff à Maurice Allais, ce système dangereux a été parfaitement analysé. L’accumulation des excédents dans une monnaie étrangère pose un dilemme au pays bénéficiaire : il n’a nul besoin d’investissements productifs puisqu’il est incroyablement compétitif. Investir dans le pays concurrent en difficulté ? Ridicule. Alors il faut placer l’argent dans des espoirs spéculatifs : la bourse et l’immobilier, et financer à moindre risque les États déficitaires. Les salles de marché s’ouvrent dans les banques dès 1975, date à partir de laquelle plus aucun budget français ne sera proche de l’équilibre ! Les États n’ont plus à gérer le cours de leur monnaie, les banques centrales ont pris le relais. La philosophie est de maintenir au plus bas les taux d’intérêt et au plus haut les « valeurs ». L’argent gratuit provoque le vol des épargnants qui ne reçoivent presque rien pour leur épargne qui est captée et détournée vers la spéculation. L’investissement productif s’étiole. Le chômage et la désindustrialisation s’accumulent dans les pays en déficit. Les comptes publics se dégradent. Mais les masses de capitaux disponibles permettent de financer les déficits étatiques. Alors, une fois de plus,  pourquoi se priver ? Une des raisons est à chercher du côté des récessions à répétition, qui creusent les déficits nationaux et entraînent des hausses de dettes majeures. L’Euro n’a pas plus de dispositifs qui permettent de réduire déficits et excédents. La BCE a été forcée par les récessions internationales et le krach de l’Eurosystème en 2011 à un laxisme total, symbolisé par le « quoi qu’il en coûte » de Mario Draghi. L’Europe et les pays occidentaux ont alors choisi d’abandonner la production à la Chine et aux Dragons d’extrême orient, à l’Inde, à la Turquie, au Mexique, sortant de la misère des centaines de millions d’habitants de cette sphère-là mais en cassant leur classe moyenne et en se privant de leur industrie et de leur agriculture.

La démagogie des politiques et la complicité d’une information malhonnête et construite dans les médias, ont conduit les Français à voter pour des mesures calamiteuses :  la surfiscalisation, les retraites trop précoces, les 35 heures, la généralisation des fausses gratuités. Le résultat est sous nos yeux interdits : tiers-mondisation, désindustrialisation, destruction de notre patrimoine de production agricole, crise du bâtiment, retraites perpétuellement déficitaires, classe moyenne en lambeaux, fonctionnaires indemnes, dépenses publiques effrénées et endettement massif et de moins en moins contrôlable.

Nous sommes au bout de ce chemin-là. Le gouvernement Barnier a eu raison pour la première fois d’affirmer qu’on était au bout de ce chemin et qu’il fallait désormais restaurer un esprit de responsabilité avant la chute. Si les marchés ne financent plus nous verrons notre PIB baisser d’environ 40 % avant de pouvoir reprendre sur de meilleures bases !

Que nenni ! affirme un ancien haut fonctionnaire au ministère des finances, un certain Louis Boillot, qui propose dans une tribune au « Monde », « d’associer les citoyens contribuables à un débat budgétaire sur les objectifs à atteindre plutôt que sur des ajustements comptables ». Cet illustre inconnu représente parfaitement les options socialisantes et étatiques des "trois corps de hauts fonctionnaires français qui forment une caste qui s'est approprié l’État", comme on dit à Marianne qui rappelle la définition d’une caste : « Groupe qui se distingue par ses privilèges et son esprit d'exclusive à l'égard de toute personne qui n'appartient pas au groupe ».

Pas de constats, pas de diagnostic, pas de chiffres, pas de prévisions dans l’article que le Monde met en valeur. Les faits, on s’en moque. Il s’agit de contrer le blasphème Barnier qui a découvert le pot aux roses des dérives budgétaires incontrôlables et l’a mis en pleine lumière.

Pour cela M. Boillot fait venir à la barre… des psychologues. La psychologisation de l’ennemi est une arme de propagande issue du monde soviétique. Comme l’affirmait Muyzenberg, la vérité et le mensonge sont sur un pied d’égalité dans un débat devant des gens ignorants des sujets. Il vaut mieux mentir et s’attaquer à l’adversaire par une accusation basée sur la psychologie ou l’injure excommunicatrice et infâmante.

Il va donc rechercher des doctrines initiées « en 1979 par les psychologues américains Amos Tversky et Daniel Kahneman (Prix Nobel d’économie 2 002), également développé par le sociologue Gérald Bronner dans La Démocratie des crédules (PUF, 2 013), l’ « effet d’ancrage » est un concept clé de psychologie comportementale. Il renvoie à la situation où les participants à une discussion ont tendance à ne se positionner qu’à partir de la position du premier qui s’est exprimé. Tous les processus de décision publique, des procès pénaux aux mécanismes de gouvernance locale, peuvent y être sujets ».

M. Louis Boillot est un lanceur d’alerte : attention des salopards qui connaissent les bonnes méthodes vous manipulent !

« Le gouvernement aura au moins réussi un effet d’ancrage puissant sur le débat public. Aujourd’hui, toutes les forces politiques et groupes de pression se positionnent sur la manière de trouver les fameux « 60 milliards d’économies pour 2025 », l’objectif annoncé par le premier ministre, Michel Barnier. Face à la situation financière dégradée, «  l’ ancre » a donc pris la forme d’une équation financière à une seule inconnue. En réalité, ces 60 milliards d’euros d’économies renvoient à un écart escompté pour 2025 par rapport à une situation où aucun effort budgétaire particulier ne serait fourni (« toutes choses égales par ailleurs . Le gouvernement présente donc plusieurs potions amères – ici un impôt en plus, là une baisse de dépenses – à partir d’un scénario bien choisi. Les oppositions y répondent par le refus de voter telle ou telle disposition – s’appuyant sur l’argument tautologique que celle-ci ferait des perdants – ou par des propositions alternatives de nouveaux impôts permettant de tenir jusqu’à 2025. Sans remettre vraiment en cause la dynamique générale ».

ET hop ! Passez muscade !  Les déficits publics et commerciaux depuis 1974 ? Les décisions de supprimer des prélèvements sans toucher aux dépenses qu’ils financent (taxe d’habitation, redevances pour les médias publics, cotisations sur le SMIC ? Chut. Les récessions à répétition ? Chut ! L’étouffement bureaucratique par une fonction publique gigantesque ? Chut !

«Ne voyez-vous pas que vous êtes victime d’un ancrage ! Bande de naïfs ! Des psychologues nobélisés vous l’affirment par ma bouche, nous dit ce Monsieur Boillot.

Que doivent donc faire les vrais conscientisés qui savent que les hauts fonctionnaires ont toujours raison. Simple : s’élever au-dessus des contingences vulgaires et le tripotage de la fiscalité. Au-dessus des faits, il y a l’ascèse et la montée dans les hauteurs de la politique des revenus.

La politique des revenus est une vaste foutaise née des suites de mai 1968 au sein de la haute fonction publique socialiste et étatiste lorsqu’on croyait encore, à gauche, à la planification soviétique.

Elle se présente toujours comme un choix de victimes expiatoires. L’argent des Français est à disposition des hauts fonctionnaires qui savent ce qu’il fut en faire.

« Est-il juste que les retraités aient en moyenne un revenu supérieur à celui des actifs ». Salauds de retraités ! Au lieu de s’interroger sur l’augmentation des revenus des actifs, entravés par la mondialisation en mode sous compétitif, par le poids des charges, par l’accablement des réglementations de tout genre, il faut s’attaquer à une partie de la population essentialisée comme abusive et kleptomane.

Le Monde qui ne cesse de militer contre l’essentialisation des femmes, des noirs, des juifs, des musulmans, des homosexuels, des immigrés, accepte sans difficulté qu’on essentialise les retraités. On peut les maltraiter collectivement comme une masse dangereuse. Et il faut le faire. À quel titre ? Les aigreurs de M. louis Boillot sont une raison suffisante, en s’appuyant sur une vision élémentaire de la morale et la justice. Que sait-il des parcours individuels, des mérites, des courages, des contributions positives ? « On s’en fout. Au hachoir fiscal et plus vite que cela ». Au passage frappons les héritiers. Encore des salauds abusifs. La propriété privée familiale ? Cela n’existe pas. Les épargnants : » ils mettent de côté 17 % de leur revenu. Intolérable. Il va falloir taper là-dedans ».

Oh oui ! On s’élève à des hauteurs suprêmes ! La phobie des retraités, des familles aisées, des héritiers, des épargnants, manière de voir les gens qui accompagne en général les catégories « essentialisés » mène la danse. On peut, suggère l’auteur, monter des comités citoyens qui, activement conscientisés par les hauts fonctionnaires non déviants, qui savent ce qui est bien et moral, et moyennant un conditionnement adéquat basé sur les travaux de psychologues comportementaux, pousseront à la haine sociale et à la maltraitance fiscale des autres avec frénésie.

Un peu comme Mme Hidalgo a demandé aux piétons et aux cyclistes s’ils étaient d’accord pour frapper les SUV !

La politique de revenu a toujours laissé entendre aux masses qu’elles pourraient trouver avantage à profiter de l’argent des autres. Il suffit de bien flécher la discussion : ancrer la discussion sur la taxation des riches avec sous-variétés. Pas même besoin de psychologues nobélisés pour justifier la pire démagogie régulée par la haute fonction publique qui garderait naturellement tous ses privilèges. M. Boillot ne semble pas savoir que les revenus à la retraite de MM Jospin, Juppé, Fabius, etc. sont en moyenne plusieurs dizaines de fois plus élevés que celle des anciens propriétaires de PME qui ont réussi à survivre quelques décennies. Et que les revenus d’activité de par exemple Madame Parly (2) ou Madame Wargon, sont indécemment plus élevés que le salaire moyen des Français actifs ordinaires (et des retraités moyens), en n’ayant accumulé que des échecs sanglants dans les fonctions où elles ont transité.

Jacques de la Rosière l’emporte par KO sur ce Louis Boillot caricatural dont les attaques sociales grotesques stigmatisent toute la caste à laquelle il appartient. Le Monde a perdu une bonne occasion de redorer son image perdue en n’ouvrant pas ses colonnes à un parasite social poly phobique et donc porteur de haines multiples totalement condamnables.

 

Didier Dufau pour le cercle des économistes e-toile

Erreurs évitables et déficits abyssaux : la fin de la désinvolture ?

En ce début d’automne, les mauvaises nouvelles tombent en France plus abondamment que les feuilles mortes.

On découvre soudain qu’un gouffre budgétaire s’est ouvert sous nos pieds dont l’ampleur est réévaluée d’heure en heure jusqu’à atteindre des niveaux improbables, alors que nous pensions remonter la pente depuis l’été 2022 et la fin du Covid. On visait un déficit budgétaire autour de 4 % du PIB en attendant les 3 % canoniques. Le chemin inverse a été emprunté de façon inopinée en 2023 et voici que le gouvernement tout soudain annonce des déficits de 5 % puis 6 % et peut-être 7 % pour 2025 ! Les économies de dépenses publiques devaient porter sur vingt milliards, puis trente, puis quarante. Nous voici à 60 milliards de ressources à trouver alors que nous sommes le premier pays du monde pour la fiscalité et les prélèvements de tout genre. Pire ; beaucoup d’économistes pensent qu’il faut obtenir environ 330 milliards d’euros d’économies budgétaires ou d’augmentation fiscales, en trois ans, pour revenir à une situation qui cesse de glisser vers les abîmes…

Il a fallu bien de la désinvolture pour avoir désinformé les Français aussi longtemps et aussi complètement alors qu’on les menace désormais d’une nouvelle raclée fiscale.

Il a fallu bien de la désinvolture vis-à-vis du monde paysan pour créer un cadre réglementaire et économique aussi précaire et démoralisant pour l’ensemble de la profession. Les caprices météo et les épidémies ont achevé le travail. Les récoltes sont historiquement basses, les élevages sont ravagés. Une société décide d’un trait de plumes de ruiner des centaines d’élevages laitiers. Et la Commission européenne ne pense qu’à revenir au « green deal » sans les concessions faites à la suite des manifestations paysannes européennes du début d’année.

Il a fallu bien de la désinvolture pour détruire notre base industrielle dans les proportions que nous constatons aujourd’hui avec une loi ZAN qui étouffe tout projet nouveau.

Il a fallu bien de la désinvolture pour détruire partiellement notre filière nucléaire et énergétique et mettre le pays dans la situation de payer son électricité à peu près deux fois plus cher que ce qu’il était possible d’envisager.

Il a fallu bien de la désinvolture pour laisser la natalité s’effondrer au point que le remplacement générationnel soit compromis. Si nous avions conservé le ratio naissance/population de 1970, nous aurions 500 000 naissances chaque année presque le double qu’actuellement.

Il a fallu bien de la désinvolture pour laisser une immigration de peuplement, majoritairement musulmane et souvent anti française, atteindre en 2023 les 500 000 entrées par an, alors que la revendication islamiste n’hésite pas à tuer et que certains veulent importer " l’intifada", c'est à dire la guerre ethnique et religieuse, en France même.

Il a fallu bien de la désinvolture pour laisser croire que les soldes migratoires effaceraient les soldes démographiques internes.

Il a fallu bien de la désinvolture pour laisser s’effondrer l’Éducation Nationale, la Justice et la Santé.

Il a fallu bien de la désinvolture pour laisser les médias publicsmettre en scène inlassablement des idéologues qui ont répété ad nauseam que la dépense publique illimitée était indispensable et que la dette n’avait jamais eu la moindre importance.

Il a fallu bien de la désinvolture pour faire dépendre tout notre développement économique futur d’une inculpation outrée du CO2 comme source principale des évolutions climatiques (une affirmation qui est aujourd’hui considérée comme aventurée et même carrément fausse par nombre de scientifiques incontestables). Se concentrer sur cette sottise empêche d’agir efficacement sur une multitude de difficultés écologiques qui restent sous-estimées.

Il a fallu bien de la désinvolture pour désigner les propriétaires immobiliers comme des vaches à lait inépuisables et accumuler sur leur tête l’IFI, les impôts fonciers, les impôts sur les plus-values, les impôts de succession, les blocages de loyers, les taxes sur les bureaux, les surtaxes sur les appartements vides, les interdictions de louer, le risque du squat et désormais des obligations réglementaires insupportables, provoquant dans un contexte de hausse des taux d’intérêt et d’inflation, une récession terrible du secteur, pouvant aller jusqu’à 50 % dans certains segments du marché.

Il a fallu bien de la désinvolture aux Français pour se laisser largement convaincre qu’ils pouvaient vivre mieux et travailler moins avec l’argent des autres.

Il a fallu bien de la désinvolture pour ne jamais évoquer la question des récessions à répétition. Pourquoi les énormes excédents et déficits de balances de paiements sont-ils si dangereux ? Pour une raison élémentaire : les milliards de milliards de dollars accumulés dans des pays excédentaires ne peuvent pas s’investir utilement, puisque les pays endettés perdent leur industrie et que celle du pays en excédent est déjà en pleine forme. Cet argent est donc employé dans l’immobilier étranger,dans les bourses internationales et dans le financement des dettes publiques et privées (un cercle vicieux). Les valeurs ne pouvant monter jusqu’au ciel, elles décrochent périodiquement en provoquant des récessions. Jusqu’en 1971, sous le régime de Bretton Woods, grands déficits et grands excédents étaient proscrits. Les récessions ont alors disparu, remplacées par de simples ralentissements, jusqu’à 1971. On connaît la suite.

Il a fallu bien de la désinvolture pour ne pas voir que l’Euro ne permettait plus les ajustements au sein de l’Euroland et que trois pays excédentaires représentaient près de 90 % des flux de la BCE, en général pour investir dans l’immobilier méditerranéen et diverses spéculations (dont on a vu la pérennité et la sagresse lors de la crise spécifique de l'Euro en 2011).

Il a fallu bien de la désinvolture pour laisser Mme Lagarde littéralement étrangler la croissance en 2023 par une élévation des taux d’intérêt disproportionnée, alors que l’inflation était totalement circonstancielle, importée et rapidement en voie de réduction.

Il a fallu bien de la désinvolture au président Macron pour se tenir coi sur ces questions et finir par candidater sur un projet monétaire anti occidental monté par les Brics et se voir claquer la porte au nez !

Il a fallu bien de la désinvolture pour provoquer une dissolution absurde et scandaleuse qui a entraîné le blocage du Parlement et la nomination du gouvernement précaire actuel, dont l’extrême faiblesse est la seule force.

Il a fallu bien de la désinvolture au gouvernement Barnier pour expliquer quasiment dans la même heure que la crise sera payée par 0,3 % de la population (une cynique astuce politicienne de garçon de bain) et indiqué qu’il allait prélever 4 milliards d’euros sur les 17 millions de retraités et augmenter des taxes sur l'électricité qui frapperont tout le monde.

Renoncer à la désinvolture, c’est indiquer aux Français qu’ils doivent, dans les trois à cinq ans qui viennent,  produire environ 600 milliards de valeur ajoutée dont la moitié servira à sortir le budget de son impasse et à sauver le système social. Ce n’est possible que si on renonce aux t"rente-cinq heures" et à une retraite trop précoce qui nous a valu 75 % de la dette extravagante actuelle.

Renoncer à la désinvolture, c'est rétablir la démocratie, en rendant impossible le régime actuel d'Enarchie compassionnelle où les hauts fonctionnaires ont capté toute la vie politique, en rétablissant l'indépendance française sur les décisions fondamentales à son avenir, en mettant en tête des proccupations l'effondrement de la natalité et la destruction autoentrenue de l'enseignement, en supprimant la dictature d'un politiquement correct qui a sombré dans le deshonneur au sein de tous le système d'information publique et en contenant avec hauteur de vue le "gouvernement des juges".

Renoncer à la désinvolture, c'est s'interdire les politiques folles de gratuité, généralement non financées, les relances qui ne marchent pas en régime de changes flottants, la généralisation des catégories victimaires avec subventions et droits acquisitifs, la création de marchés entièrement dépendants de l'argent public, l'accumulation de strates administratives nationales et internationales, et le maintien sans révision des "crédits votés" à des politiques qui ont perdu leur intérêt ou ne rendent pas les services attendus à un coût raisonnable. 

Oui, Français, osons enfin renoncer à la désinvolture !

Enfin un prix "Nobel" d'économie qui le mérite

"Le Nobel d’économie 2024 (plus précisément prix de la Banque de Suède en mémoire d’Alfred Nobel) a été attribué, lundi 14 octobre, à Daron Acemoglu (États-Unis/Turquie), Simon Johnson (Grande-Bretagne/États-Unis) et James A. Robinson (GB/États-Unis). Le trio est récompensé pour des travaux sur les différences de prospérité entre les pays."
 
On pouvait craindre que lesjurés de prix, très sensibles au wokisme et au politiquement correcte, continuera à se soumettre à cette idéologie mortifère et primerait des études sans intérêts reliées au féminisme ou à la diversité.
 
Daron Acemoglu et James A. Robinson ont publié un premier livre formidable, découvert par hasard "Les origines économiques de la dictature et de la démocratie".  Le second était encore meilleur : Why Nations Fail. Je ne sais pas s'ils ont été traduits. Mais je recommande aux anglophones de lire au moins le second.
 
Les exemples étudiés sont passionnants souvent totalement inconnus dans la littérature française et propre à dessiner facilement une charte des erreurs à ne pas commettre  si on tient à la propérité d'une nation.
 
Ils pourront bientôt ajouter la France dans la liste des nations qui ont sacrifié bêtement leur prospérité.
 
De tels livres se résument difficilement. Même si les auteurs essaient de tirer des lois générales, ils ne proposent pas de livre de recettes. Mais l'étude comparée de nombreux cas historiques fait apparaître des attitudes et des aptitudes qui vont tout conditionner. Souvent elles sont inscrites dans les insitutions officielles et les règles invisibles partagées. Au fil de la lecture, on voit une analogie évidente avec une situation qu'on a rencontré ou une mésaventure contemporaine.
 
Ayant voulu se comporter en historiens autant qu'en économistes, les auteurs se moquent des querelles idéologiques du genre néo libéralisme vs socialisme. Ils montrent des situations, leur dynamique, leurs résultats. Et quand les conclusions s'imposent elles sont toujours centrées autour de systèmes déviants manifestes. Par exemple on va parler de socialisme de prédation ou de capitalisme de connivence, sans considérer qu'en eux même capitalisme et socialisme sont mauvais. 
 
On voit bien qu'en France, à la suite de récessions et d'agressions diverses, venant de l'intérieur et de l'extérieur, socialisme de prédation et capitalisme de connivence ont pris leur aise, avec la bénédiction de l'Enarchie Compassionnelle et Bienveillante. Ce cadre exclusivement prédateur précipite le pays dans la ruine et le déclassement.
 
Didier Dufau pour le Cercle des Economistes e-toile

Quelques livres à lire sur la crise et ses solutions

Alors que la France se trouve confrontée à une des pires périodes de son histoire récente, avec des risques sérieux de chaos politique, économique et social, tenter d’en éclairer les causes et les moyens d’y échapper devient un exercice indispensable.

L’affaire dure depuis longtemps. Notre Cercle y a consacré trois livres : L’étrange désastre, La Monnaie du diable et Sortir du désastre, et 1 070 articles depuis que notre blog a été créé. Il avertissait dès juin 2008 de l’arrivée d’une crise terrible, annoncée pour septembre 2008, alors que l’inconscience était générale. Ce sera la pire récession mondiale des 75 dernières années.

La littérature économique non partisane et non idéologique sur les causes de l’effritement de l’Occident, la perte de boussole de l’Europe et le déclassement français a été faible et peu relayée dans les grands médias, concentrés entre des mains soucieuses de complaire aux puissants qui détiennent les pouvoirs et de maintenir un optimisme propice à l’activité commerciale de ses annonceurs. Certains ont même forgé le terme excommunicateur de « décliniste », une sale engeance, qui ne pensait qu’à dénigrer pour d’obscures raisons une situation finalement pas si grave que cela.

L’analyse critique des effets d’erreurs répétés depuis 1971 ne pouvait être que le fait d’auteurs de mauvaise intention qui ne méritaient pas qu’on les considère. L’américanisme de principe, l’européisme de bonne volonté, la mondialisation heureuse, le socialisme soft, l’écologisme hard, et des formes nouvelles de sociétalisme malthusien se sont donné la main pour enclencher des processus délétères qui ont fini par détruire la base de la prospérité générale. L’opinion était chargée d’adhérer malgré les dégâts de plus en plus visibles.

Aujourd’hui la réalité ne laisse plus de place au doute : l’Occident sous conduite américaine et agressivement mondialiste a perdu de son lustre, probablement de façon définitive ; l’Union Européenne tourne au fiasco, avec un classement économique qui s’effondre ; la France est en plein déclassement et se trouve confrontée à une crise de régime particulièrement inquiétante, avec un risque de chaos à court terme si elle ne parvient pas à maîtriser une dette qui s’affole alors qu’il n’y a plus de majorité parlementaire.

Nous sommes particulièrement sensibles à cette situation, puisque le Cercle a été créé à la fin des années quatre-vingt-dix justement pour alerter sur les erreurs économiques commises depuis 1971 et leur persistance. L’effritement de l’Occident, l’erreur européiste et le déclassement français nous paraissaient incompris et nous voulions alerter notamment sur les risques supplémentaires courus par notre pays, en pleine dégringolade.

La littérature économique publiée a été largement à côté de la plaque, car le plus souvent, constitué d’ouvrages américains traduits qui ne reflétaient que le débat entre néolibéraux et keynésiens. Les Américains étant à la source de la catastrophe générale, avec la décision de sortir des règles de Bretton Woods en faisant défaut sur ses obligations, les efforts livresques ont été très idéologisés entre une gauche particulièrement radicale sombrant bientôt dans le Wokisme et les promoteurs d’un système mondial régulé par les marchés et les banques centrales. L’européisme, largement basé sur l’américanisme a conduit l’édition à se concentrer sur les conséquences de Maastricht et de l’Euro. La chute de l’URSS a provoqué un déplacement de l’idéalisme militant qui est resté néanmoins totalement anticapitaliste et violent. De « Thatcher la salope » et « Reagan le clown » à Mélenchon et au révolutionnarisme bolivarien décidé à créer une intifada nationale, le combat idéologique en France s’est totalement perdu dans la grossièreté et la sottise. Des mouvements comme Attac ou les Économistes Atterrés symbolisent cette déviance. Davos en fait le pendant.

Autant dire que le brouhaha intéressé qui sévit depuis 50 ans n’a pas permis au plus grand nombre, et aux hommes politiques, de prendre conscience de la nature calamiteuse des processus en cours et que les Français, consternés, découvrent qu’on marche sur la tête et qu’on risque très gros sans avoir jamais avoir reçu une information pertinente des grands médias et des gouvernements. Certains parlent de désinformation volontaire et une Commission parlementaire sera sans doute formée sur ce thème.

Depuis quelques années, l’édition commence à comprendre qu’il faut donner de l’audience à des analyses sérieuses permettant de changer les attitudes et les politiques.

Premier livre à prendre en considération : Le virage manqué, 1974-1984 : ces dix années où la France a décroché, de Michel Hau et Félix Torrès. 2020, Aux éditions Les belles lettres- Manitoba. Les auteurs ne sont pas des économistes mais des professeurs agrégés d’histoire. On trouve beaucoup d’erreurs d’analyse économique dans le livre, passé totalement inaperçu, qui a néanmoins un immense mérite : rappeler que tout ce que nous vivons dépend d’un grand virage qui a eu lieu dans les dix ans qui ont suivi la crise de 1973 et donner nombre de statistiques qui éclairent les évolutions délétères dont on ne parvient pas à sortir. Ils voient très bien que la perte de l’investissement productif de longue durée est au cœur des déclassements qui se sont produits. « De 1968 à 1973 la formation de capital fixe avait continué à progresser plus vite que la consommation des ménages (6.5 % par an contre 5,39 %). À partir de 1974 c’est l’inverse ». On retrouve ces éclairs de vérité un peu partout dans ce livre imposant et bien référencé. L’essentiel de la critique porte sur une analyse classique de l’impossibilité en France d’envisager des réformes de structures du fait de diverses imprégnations dirigistes, socialistes, démagogiques. Le livre s’attarde sur le fait que le « Welfare state » a été mis à charge de l’entreprise et que cette configuration lui a fait rater la mondialisation et a entraîné la désindustrialisation massive. Tout cela est juste et fait comprendre pourquoi tout finit aujourd’hui dans la stagnation économique et le déclassement avec une dette abyssale qui peut faire chuter ce qui reste de l’édifice.

André-Victor Robert (l’Artilleur), a proposé : La France au bord de l’abîme. Les chiffres officiels et les comparaisons internationales. Ce gros livre de 450 pages, s’est donné comme mission de faire des constats sur tous les sujets qui fâchent et de les agrémenter lorsqu’elles étaient disponibles de comparaisons avec les autres. Cet aspect documentaire est ce que livre propose de plus précieux. On accède très vite aux chiffres critiques et c’est une aide considérable pour celui qui veut se pencher sur les difficultés de l’emploi, de l’immigration, de l’éducation nationale, du budget et des impôts etc. Ces chiffres sont presque toujours déjà connus mais il est bien qu’ils soient rassemblés et facilement consultables. L’analyse est du type « tel est la solution de bon sens au vu des faits » et ne creuse pas toujours les causes et les modalités de changement avec beaucoup de profondeur. Affirmer qu’il faut des professeurs mieux formés, plus de discipline dans les classes et le développement du goût de l’effort chez les élèves ne surprendra personne. Pas plus qu’une régulation de l’immigration basée sur le refus des clandestins, des progrès dans l’assimilation tout en réduisant l’attractivité comparative de la France ne paraîtra une recommandation d’une exceptionnelle originalité. Le livre a ses propres options : on oublie complètement le rôle des changes flottants dans les récessions mais on est très dur contre l’euro.

Le livre offre donc une énumération de mesures souvent présentes dans le débat public mais dont la nécessité est argumentée avec le secours des chiffres.

Jacques de la Rosière ancien dirigeant de la banque de France et du FMI signe pour sa part un petit livre percutant chez Odile Jacob : Le déclin français est-il réversible ? Pas de fioritures ni de grandes phrases : quelques chiffres clefs ; quelques raisons majeures ; quelques solutions inévitables ! Il n’y a pas dans ce texte une seule chose que nous n’aurions pu écrire sur ce blog. La vraie force de cette fessée magistrale, c’est la radicalité de la mise en cause. « Ni la conscience collective ni les médias ne réalisent l’intensité du mal qui nous ronge ». « Nous ne sommes pas loin de frôler la propagande ». « Sur ce fond de démission intellectuelle notre pays décline dangereusement ». « Le déclin est de notre fait ». Évidemment ce spécialiste ne manque pas de rappeler le rôle essentiel des questions monétaires et financières dans les mécanismes qui conduisent à l’effondrement industriel et aux déficits extérieurs. Les inondations successives de crédit entraînent des tsunamis d’importations mais ne financent pas l’investissement. « La France a systématiquement favorisé et stimulé la demande intérieure par une politique de déficits budgétaires et de hausse du crédit. » Le résultat inévitable : « la dégradation de la balance des paiements ». Après avoir rappelé tous les chiffres critiques sur la gestion budgétaire insensée que nous menons depuis des lustres, il cite Eurostats : « le déficit de nos administrations est entièrement structurel », par accumulation « de mesures discrétionnaires et non de mauvaise conjoncture ». Du coup « la croissance est compromise ». C’est dans les services votés qu’il faut frapper. On voit que le projet Barnier ne présente aucune remise en cause de ce type. On préfère comme d’habitude augmenter les impôts. Et on ne veut pas toucher à ce qui est vraiment grave : par exemple les engagements liés aux retraites des fonctionnaires de l’État et autres catégories publiques qui dépassent… 1 600 milliards d’euros. Une autre analyse surprendra bien des observateurs : « le fait pour les banques centrales d’avoir maintenu les taux d’intérêt à zéro en termes réel a significativement creusé les inégalités sociales. » La fin des contraintes de Bretton Woods a fait disparaître les « cordes de rappel » selon la terminologie de l’auteur, disons plus simplement la crainte de la dévaluation et les avantages de la dévaluation. L’adaptation monétaire étant exclue depuis l’euro c’est toute l’économie qui doit s’affaisser pour revenir dans les clous. Et personne n’a le courage d’une telle politique. « La mauvaise gouvernance pouvait fleurir ». L’accident Macron a marqué le sommet du genre. Arrêtons ce résumé sur la question qui est en pleine actualité : « Nos dépenses publiques de 1 500 milliards d’euros doivent être réduites à 1 293 milliards d’euros ». Notons également l’explication de la médiocrité de nos hommes politiques par l’extension des politiques d’argent facile. N’importe quel bavard imbécile est capable de distribuer de l’argent à tout va.

La lecture ne serait-ce que de ces trois livres interdit d’affirmer qu’on ne sait pas ce qu’il faut faire et où sont les failles dans l’action publique. La crise institutionnelle créée artificiellement par Emmanuel macron, le Jupiter de l’argent magique et de l’illusion que tout s’arrangera avec l’argent des autres, complique la situation. On voit bien que le plan Barnier est purement fiscal et ne marque aucune rupture.

Le glissement vers le pire continue.

Mais les solutions existent. Que les Français s’en saisissent au lieu de cautionner les pires démagogies.

Didier Dufau pour le Cercle des Economistes e-toile.

Impôts et dépenses publiques : l'urgence absolue d'éviter le gouffre.

Nous avons toujours défendu sur ce blog un retour à la normalité fiscale en France. Nous considérons au vu des derniers chiffres cataclysmiques sur les différents déficits qu’il est inévitable de collecter un minimum d’impôts supplémentaires pour passer le cap. Ce paradoxe exige quelques explications. La première est la raison des déficits extravagants que l’on constate et les stratégies d’atténuation à disposition.

Les besoins budgétaires des sociétés qui ont voulu de créer un « welfare state » sont infinis. La volonté des politiques de satisfaire des demandes insatiables est de tout bord extrêmement forte.

Keynes, en légitiment l’idée que l’Etat devait suppléer les marchés et relancer la machine économique par la dépense publique, sert à justifier, en dehors de tout cadre rationnel, l’idée que la dépense publique est non seulement légitime mais indispensable, comme l’est le corps de hauts fonctionnaires chargé de réguler la manne et de diriger une méga structure administrative pour la distribuer.

L’idée égalitariste poussée à son extrême, prétend que tout le monde a le droit à la même chose et qu’il faut donc prendre ce qu’il faut aux « riches » pour satisfaire la quête de justice sociale. Le concept a été poussé, là aussi, jusqu’à son extrême. Un enfant doit avoir les mêmes facilités qu’un bourgeois pour les livres scolaires, les voyages initiatiques, les petits cours, etc. Les parents sont vus comme les agents infligeant à l’école les miasmes d’une inégalité choquante et doivent être laissés de côté. En France dans l’Éducation nationale, l’excellence et le respect de la langue ont tous deux été dénoncés comme des barrières à l’égalité. Les résultats de l’action publique ont alors cessé d’être positifs, du fait d’une recherche active du nivellement. La dégringolade dans les classements PISA a été rapide et auto entretenue, en dépit de budgets considérables.

Une nouvelle vague de dépense est née du succès des mouvements qui souhaitent venir en aide à l’altérité victimaire. La notion de victimes de la société a fini par s’ouvrir à de très nombreuses catégories de la population : les pauvres, les immigrés, les condamnés ayant fait de la prison, les jeunes délinquants, les femmes, les minorités sexuelles, l’étudiante et l’étudiante, Il ne s’agit plus d’une petite fraction de la population : on atteint près de 80 % des résidents ! Les besoins à satisfaire sont évidemment sans limite.

La tendance politique va être de créer pour ces populations des droits acquisitifs et multiplier de très nombreuses gratuités dans tous les domaines : logements, culture, alimentation, avortement et plus généralement médecine, avec disparition des « modérateurs » de consommation. Le droit-à, éventuellement constitutionnalisé, devient une créance invincible et perpétuelle sur l’argent des autres. On est passé ainsi de quelques milliers d’avortements à 100 000 puis 200 000 puis 300 000 et on va atteindre bientôt les 400 000. On finance à 100 % un acte dont le prix de revient complet dépasse les 1 000 euros, en pleine déconfiture des naissances. Le budget augmentera encore régulièrement de plusieurs centaines de millions d’euros. On trouve les mêmes mécanismes pour le droit opposable au logement, l’AME etc. Ce sont des droits à la gratuité qui provoquent un gonflement permanent de la dépense. On pensait que l’AME ne coûterait que quelques dizaines de millions d’euros : les immigrés clandestins ne sont-ils pas jeunes et dynamiques. On va bientôt atteindre deux milliards !

S’est ajouté dans les dernières années l’exigence climatique et le culte de la nature, devenue objet de droits. On réclame le remboursement d’une « dette écologique » (Sic) et la restauration de l’intégrité de la nature. L’inculpation du CO2 qui touche absolument toutes les activités humaines a lancé une quête d’économies d’énergie astronomiques dans absolument tous les domaines, sans certitude de résultats positifs pour le climat, mais d’un coût qu’on refuse d’évaluer honnêtement tellement il est élevé et croissant (le coût de l’économie d’émission supplémentaire est fortement croissant).

Nouveauté coûteuse : le concept « d’empowerment » qui renvoie sur les acteurs de la vie sociale et économique l’obligation de « faire le bien » qu’il s’agisse d’agir pour la diversité ou pour la réduction des pollutions. Cette méthode est une forme de « do it yourself » qui crée des devoirs et des coûts sans impliquer l’intervention autre que punitive des autorités. Cela devient une « dépense publique » invisibilisée. Cette méthode vient compléter d’autres techniques de camouflage de la dépense publique : le transfert aux associations, chargées de suppléer une administration dont les privilèges sont trop coûteux, l’obligation faite aux promoteurs de financer des politiques d’aménagements dont les coûts sont transférés de façon occulte aux acheteurs de logements ou de locaux professionnels.

Pour gérer cet immense déploiement de dépenses publiques il faut naturellement une énorme armature administrative. En France ce besoin a été encore amplifié par la volonté de créer de nombreux étages de décision qui dépendent les uns des autres : mairies, groupements, districts, régions, états, agences techniques diverses, institutions européennes, autres institutions internationales. Cette ambition a conduit à des hausses massives de recrutement, le plus souvent de personnels protégés qui ne peuvent pas être licenciés et qui seront à charge le reste de leur vie.

La question s’est donc posée dans tout l’Occident dès la Libération : comment financer cette énorme masse de dépenses qui n’a de limites que la disponibilité des ressources nécessaires.

La période qui va de la guerre à la crise de 1973 a connu une réponse simple : une très forte croissance qui a permis, notamment en France, la reconstruction puis l’extension du « welfare state ». La France se couvre d’hôpitaux, de lycées et collèges, d’ouvrages routiers et d’infrastructures de chemin de fer. La fiscalité et en forte hausse mais on reste dans des limites non pénalisantes : les prélèvements sont entre 32 et 35 % du PIB.

À partir de la crise mondiale de 1973, extrêmement grave, et de l’apparition d’une rançon pétrolière exigée par les pays pétroliers coalisés, avec une hausse délirante du prix de l’énergie, la croissance rapide s’arrête, les comptes tournent au rouge, la pression fiscale augmente ainsi que l’inflation.

En France le septennat de M. Giscard d’Estaing est un formidable moment fiscal, alors que dès 1975, le budget est en déficit important (et il n’y aura plus jamais de budget équilibré jusqu’à aujourd’hui). On impose la TVA, la taxation des plus-values, la non-déduction de nombreuses dépenses de l’I ou de l’IR. On sait que le projet d’un impôt sur la fortune était en préparation en cas de réélection ! C’est également l’époque où l’on contingente l’offre : le numerus clausus en médecine devient draconien. Des professions complexes, comme les architectes et les chirurgiens, cessent de pouvoir s’enrichir par divers procédés d’encadrement de leurs actes. La haute fonction publique s’empare des postes politiques.

Les Etats-Unis et le Royaume-Uni lancent un moment de révolte à la fin des années 1980. Ronald Reagan et Margaret Thatcher remettent en cause leur « welfare state » et cassent la résistance aux réductions de dépenses, en s’attaquant notamment à la pression des syndicats. D’autres pays suivront comme la Suède, la Hollande, le Canada, l’Australie et la Nouvelle Zélande.

La France se singularise par une politique inverse intenable. Les gouvernements socialistes de M. Mitterrand gaspillent l’argent public et cassent la compétitivité de l’industrie française. Le gouvernement Jospin commence à détruire l’industrie nucléaire et prend la pire décision possible : les « 35 heures » sont associées à la retraite à 60 ans, aussi bien dans le secteur public et dans le secteur privé. Le cumul de ces mesures anti productives aboutit à la désagrégation de l’industrie et aux déficits extérieurs et intérieurs permanents.

L’euro pèse également sur la croissance française depuis 1984. Les deux récessions mondiales sévères de 1992-1993 et 2008-2009, complétée par la crise purement européenne de 2011 affectent durablement les possibilités de croissance. La très forte augmentation des taux d’intérêt de la BCE, dont Mme Lagarde s’est vantée en 2022-2023, va être la cause première de l’effondrement du secteur immobilier et pousser l’Union Européenne vers une stagnation économique de longue durée. L’Euro nous protège est un slogan qui n’a plus de sens aujourd’hui.

Résultat de ces évolutions : le financement de dépenses publiques massives par la croissance cesse d’être possible. Ne restent que les prélèvements et la dette ou chercher de réelles économies. Les grandes orientations de dépenses décrites au début de cette note continuant à provoquer une fuite en avant qui devient de plus en plus automatique et incontrôlable, prélèvements et dettes ont littéralement explosé.

Une autre source de financement qui a été longtemps à la mode depuis l’effondrement de l’URSS en 1989, est l’idée des « dividendes de la paix ». On diminue drastiquement le budget et les effectifs de l’armée, qui devient en France une armée légère et mobile pour des opérations « coups de poing » à l’extérieur de nos frontières, et qui cesse d’être capable de mener un conflit traditionnel de haute intensité. Le parapluie nucléaire est réputé suffisant. La guerre d’agression des Russes en Ukraine a montré les limites de cette conception. Les autorités militaires, en phase de réduction générale des budgets, ratent diverses novations militaires, notamment les drones et la lutte contre les agressions numériques.

Autre idée proposée notamment par la gauche socialiste : « taxer les riches ». On croit qu’imposer très fortement les entreprises, la fortune et les hauts revenus aura un effet magique. Dans la pratique, notons que les Socialistes feront principalement l’inverse. La création de la CSG par M. Rocard et de la CRDS, est typique : cette fiscalité devenue gigantesque touche tout le monde. La recette de TVA dans les 15 dernières années est passée de 161 milliards d’euros à 286. La CSG, CRDS est passée en dix ans de moins de 99 milliards d’euros à 156 milliards soit une hausse massive en dix ans. Ces 442 milliards d’euros concernent tout le monde. La droite en revanche n’a pas hésité à créer des impôts très ciblés : Le gouvernement Fillon surimpose les hauts revenus. Aucun des gouvernements dits « de droite » n’est revenu sur l’ISF. On sait qu’aujourd’hui avec « la taxation des morts », les impôts sur la succession, les impôts sur la fortune, les impôts sur la cession du patrimoine, la taxe foncière, la taxe sur l’enlèvement des ordures, même pour un simple parking, la taxe sur les bureaux, la taxe sur les locaux vides, etc. la France a fini par devenir le premier pays du monde qui écrase d’impôts à ce point son capital immobilier. « Ils ne peuvent pas partir » ! Tel est le slogan à Bercy. Sauf que beaucoup de ventes forcées ont pour clients des étrangers qui eux ne paient pas les mêmes impôts que les Français. Vendre le capital de la France à des étrangers pour se financer est une conception détestable.

L’intégration des revenus financiers dans l’IR voulue par le président Hollande a eu des conséquences immédiates : le taux marginal d’imposition des fruits de l’épargne a atteint, cumulés avec la CSG-CRDS près de 60 %. Avec les rendements très bas du capital, dus aux crises successives et aux inondations monétaires associées, ce taux marginal spoliateur a eu des conséquences immédiates : pour ceux qui sont frappés par l’ISF à plus de 1 %, le rendement effectif de l’épargne est devenu nul ou négatif.

Surprise ! L’argent a commencé à fuir la France, d’autant plus facilement que la liberté des mouvements de capitaux a été instaurée dans l’Union Européenne.

Nous vivons nécessairement mal dans un pays où la dépense publique égale la valeur ajoutée des entreprises commerciales. Du coup le scénario d’augmentation des prélèvements mis en œuvre aussi bien par la gauche, le centre ou la droite s’est durablement installé : on commence par afficher des mesures symboliques contre les riches et on finit par des mesures qui frappent directement ou indirectement la majorité des ménages français. Les gouvernements Macron utiliseront à fond cette technique.

La réduction de l’ISF est « vendue » au public en « supprimant » la taxe d’habitation, qui touche pratiquement tout le monde. Il n’y a pas de réduction de la fiscalité locale, seulement un transfert. Ce jeu de bonneteau n’a que des inconvénients. La taxe d’habitation est un impôt de proximité décidé par les maires, qui est plutôt bien accepté. Participer en fonction de son empreinte sur la ville aux dépenses municipales dont on bénéficie au quotidien est parfaitement normal. Si on trouve que les coûts sont excessifs, il suffit de voter pour une autre politique.

Ces services étant maintenus, ils doivent bien être payés. La taxe d’habitation n’est pas supprimée mais transférée. Sur qui ? Ce n’est pas dit ! Les mairies augmenteront leur recette en tapant sur la taxe foncière qui explose. À Paris, Mme Hidalgo qui a promis de ne pas hausser les impôts augmente la taxe foncière de plus de 50 % ! On maintient la taxe d’habitation pour les maisons de campagne. Ceux qui en profitent le moins paieront plus que ceux qui en profitent le plus. Une démagogie anti-riche proche de l’abjection totale s’est installée. Et de rire ! Voyez que je ne suis pas le « président des riches ».

En revanche la « flat tax » sur les revenus du capital et la suppression d’un impôt sur le capital financier, sont deux mesures indispensables à mettre au crédit d’Emmanuel Macron : l’épargne financière était en train de quitter la France. Son court passage chez Rothschild avait alerté très concrètement M. Macron sur les conséquences.

Mais là encore, pour se garder de l’accusation de « président des riches » qui est un des leviers médiatiques traditionnels des mouvements de gauche, on accable les propriétaires immobiliers qualifiés de rentiers. Ils se trouvent que les énormes déséquilibres financiers liés aux systèmes monétaires défaillants provoquent un besoin de recyclage des excédents, devenus monstrueux, des balances des paiements. La seule piste est la bourse et l’immobilier. Les bourses sont dépendantes des récessions périodiques qui sont revenues hanter l’Occident depuis 1973. L’immobilier parait une valeur sûre. Les prix en unité monétaire flambent mais pour le propriétaire de l’appartement, seuls les impôts sur le capital flambent : lui a toujours le même appartement !

Les villes profitent à plein de la manne de la fiscalité immobilière qui leur permet de dépenser sans faire appel à des impôts plus sensibles.

En même temps on crie haro sur le retraité, considéré comme un abusif et dont le nombre explose par le vieillissement de la population. La CSG pour eux est augmentée de 26 % dès l’arrivée au pouvoir de M. Macron.

Le krach immobilier qui va s’étendre un peu partout en Occident et particulièrement en France va avoir d’immenses conséquences. Sa cause principale est naturellement la hausse des taux d’intérêt provoqués par les politiques restrictives des banques centrales après le retour d’une inflation massive liée à la guerre en Ukraine et à la crise sanitaire. Elle se cumule en France avec la concentration des mesures fiscales portant sur le capital : taxes foncières ; IFI ; droits de timbres ; droits de succession etc. L’ajout de contraintes de réduction massive et rapide d’émission de CO2, sera le coup de grâce. L’extension réglementaire devient littéralement ahurissante. Le secteur bascule dans une récession générale extrêmement violente, avec des baisses d’activité pouvant aller jusqu’à 50 % dans certains segments. Le dernier rapport de l’INSEE justifie les déficits par cette baisse d’activité la montée des déficits. Sans dire qui en est responsable.

Le propriétaire immobilier comme vache à lait disparaît ! Encore une source facile de financement de la dépense publique qui s’évapore.

Reste l’endettement. Le passage à l’euro permet d’éviter les tourments qu’a connus le gouvernement Mauroy avec son contrôle des changes radical et les dévaluations successives du Franc. En apparence, on peut emprunter à la BCE sans limites malgré la pression des pays européens peu enclins à cet exercice. Après la crise spécifique de l’Eurozone en 2011, M. Draghi qui remplace M. Trichet indique qu’il fera « ce qu’il faut quoi qu’il en coûte » pour sauver l’Euro. Les inondations monétaires vont permettre à la France d’emprunter sans limite au point que son endettement atteint désormais plus de 3 200 milliards d’euros, dont 1 200 milliards depuis l’arrivée de M. Macron.

Ici aussi, on a atteint le bout du chemin. La gabegie des dépenses aux frais des générations futures, a gonflé le montant des intérêts à verser (ne parlons pas du remboursement) jusqu’à devenir quasiment le premier poste budgétaire.

Cette facilité n’est désormais plus disponible.

Un à un, les robinets qui devaient financer des dépenses délirantes se sont fermés. On arrive au bout d’un chemin.

Pour ne pas avoir à assumer son échec sanglant lors de la procédure budgétaire de 2024 et après avoir subi un revers électoral violent aux Européennes, Emmanuel Macron a choisi de renverser la table avec une dissolution folle qui ne pouvait que bloquer la situation politique et créer une crise de régime. Réaction passionnelle d’un malade mental ou piège d’un petit machiavel déchaîné ? Qu’importe : c’est un drame !

La question budgétaire est désormais aux mains d’un gouvernement dirigé par un parti de droite minoritaire, alors que tous les expédients et autres astuces politiciennes sont désormais impraticables.

Comment peut-on sortir du piège de dépenses publiques intenables alors que le pays est désormais à bout de nerfs et s’inquiète pour son épargne et le niveau de ses pensions ? Avec deux forces aux Parlements proposant un programme d’autodestruction du pays menant tout droit au chaos définitif ?

L’essentiel des difficultés françaises provient spécifiquement de deux mesures totalement démagogiques : les 35 heures qui ont cassé la compétitivité des entreprises exportatrices, provoquant un déficit extérieur colossal et jamais vu, tout en rendant impossible le bon fonctionnement des services publics, et la retraite à 60 ans qui est le responsable principal de l’endettement massif de l’Etat (75 % de la dette). C’est le grand legs de F. Mitterrand avec Maastricht, l’abolition des frontières et la fin de l’indépendance française.

Nicolas Sarkozy a fait semblant d’agir, avec un premier effort sur les retraites privées. Emmanuel Macron a tergiversé pendant six ans avant de tenter une augmentation de l’âge de la retraite au forceps sur des bases qu’il avait lui-même condamnées, avec des réactions sauvages des syndicats et de la rue. Rien n’a été fait pour revenir sur les 35 heures, sinon interdire les 32 heures pratiquées par certaines mairies…

Pour éviter un krach à la grecque ou à la libanaise, aujourd’hui, il faut trouver à peu près 300 milliards de ressources nouvelles, en cinq ans, soit par diminution des dépenses soit par des impôts nouveaux. Oui, la France est confrontée au risque d’un effondrement économique massif. Rappelons que le PIB grec a baissé de plus de 30 % après le krach.

La presse a détaillé les différentes modalités possibles de cet effondrement. Notons seulement que si la voie de l’emprunt massif est fermée, et si donc on ne peut pas faire « rouler » la dette, on se retrouve dans l’impossibilité de payer la fonction publique, les juges, le monde médical, les enseignants, les militaires et les retraites. En plus il faut rembourser le capital de la dette !

Le gouvernement Barnier retombe dans les mêmes affres que l’on connaît depuis les années 1980 : trouver des mesures symboliques contre les riches pour faire passer une diminution introuvable de dépenses intenables. Soyons clair : la disparition ou la réduction les niches fiscales et autres mesurettes de ce type sont totalement dérisoires. Les médias acceptent de parler la langue du ministre du budget en utilisant le vocable de « dépense fiscale » pour des exemptions qui ont été concédées lors de la création d’impôts ou de leur aggravation massive. Pour les fonctionnaires du Budget tout l’argent des Français appartient à l’Etat puisque, sans lui, il n’existerait pas. Le revenu net est une concession révocable. Ne pas le taxer est une « dépense fiscale », la concession d’un revenu qu’on n’a pas pu encore saisir. Cette conception intéressée rejoint l’idée socialiste qui veut que la propriété privée ne soit qu’un abandon précaire et révocable de la propriété de l’Etat. Bonjour la dictature ! La propriété est un droit constitutionnel pour de bonnes raisons. L’effondrement de l’Union Soviétique n’a servi à rien.

La « taxation des riches » ne peut pas atteindre les niveaux de ressources recherchés sans provoquer une fuite générale de l’assiette de l’impôt. Toutes les mesures « symboliques » ne masqueront pas la nécessité de taper lourdement sur la classe moyenne supérieure qui paie l’essentiel de l’impôt en France, si on veut épargner le plus grand nombre par démagogie ou crainte de troubles sociaux.

La seule solution, au vu des montants astronomiques à trouver, est d’une part de s’attaquer aux dépenses publiques de façon soutenue et d’augmenter temporairement de façon faible mais générale les grands impôts existants (IR, CSG et TVA). De même, on peut imaginer de généraliser la taxation forfaitaire aux revenus immobiliers et d’augmenter légèrement le taux des deux taxes forfaitaires d’un ou deux pour cent.

Ces augmentations seront sans conséquences graves sur l’activité à condition qu’on retarde l’âge de la retraite à 66 ans et qu’on rétablisse la durée du travail à 40 heures par semaine. De même on peut créer deux tranches supplémentaires pour les revenus supérieurs à 500 000 euros par an, sans que les effets soient perceptibles.

Ce noyau dur indispensable n’est pas populaire. Mais c’est le seul disponible.

Il faut surtout suturer toutes les hémorragies de dépenses provenant de libéralités sans limites ni frein.

Les mesures les plus efficaces sont :

Le non-remplacement de fonctionnaires partant à la retraite, cohérent avec le retour aux 40 heures

La suppression du statut de fonctionnaire jusqu’à la catégorie A au profit d’une contractualisation. L’emploi à vie, c’est fini.

Quatre jours de carence universels pour les absences de courte durée.

Le rétablissement d’un reste à charge pour le petit risque 15 à 20 %.

La fin de la gratuité totale dans les multiples domaines où on l’a instauré.

Le report des réglementations les plus coûteuses en vue de la décarbonation totale de la vie économique et familiale.

La réduction significative des allocations pour les étrangers (AME, aides au développement etc.).

La taxation du revenu des grandes associations.

L’interdiction des cumuls de rémunérations publiques par les hauts fonctionnaires qui ne pourront cumuler emploi de fonctionnaire et emplois politiques.

La réduction drastique du nombre des agences qui se sont multipliées.

La réduction du mille-feuilles administratif et politique.

La suppression d’institutions qui doublonnent avec les institutions européennes.

La suppression du système de financement des Enr qui est ruineux.

La suppression des politiques sans intérêt comme les Frac au ministère de la culture. Il ne s’agit pas de diminuer les subventions mais de les supprimer complètement. Il en existe des dizaines qui consomment 500 000 euros par ci, 1 million d’euros par là.

Faut-il désindexer les retraites et l’IR ? Ce sont des mesures discriminatoires et attentatoires à la confiance, et elles sont violentes. Elles représentent des baisses de revenus disp

Que pensez du nouveau gouvernement Barnier ?

Le rôle du Cercle est surtout n’analyser les causes des difficultés que la France, l’Europe et le monde doivent affronter et de dégager des solutions.

Le gouvernement Macron-Barnier s’analyse principalement  en termes politiques.

La responsabilité des gouvernements macronistes dans les dérives effarantes que nous traversons dans presque tous les domaines économiques, sociaux, démographiques, étatiques et sécuritaires est indéniable. La folle sottise politique et institutionnelle de la dissolution est de la responsabilité directe d’Emmanuel Macron.

La montée des extrêmes est le fruit de l’effondrement de la France dans le classement du PIB par habitant et par le grand remplacement d’une population qui vieillit et ne fait plus d’enfants par une immigration dont une partie de la composante musulmane entend imposer son système politico-religieux, en tuant s’il le faut.

La capture du champ politique par la haute administration depuis 50 ans explique notre leadership mondial dans les prélèvements et l’emprise bureaucratique réglementaire étouffante qui nous paralyse. Elle est confirmée dans le gouvernement Barnier, notamment aux Finances.

Le gouffre entre haute administration dirigeante qui accumule des privilèges hors normes et le gros de l’électorat qui subit sans arrêt oukases réglementaires et prélèvements a généré l’épanouissement de l’extrême-gauche et de l’extrême-droite qui proposent une gabegie insensée. Ce dont personne ne veut vraiment.

Les résultats électoraux peuvent s’analyser comme un rejet massif de l’extrême-centre macroniste, de l’extrême-droite Lepenienne et de l’extrême-gauche mélenchoniste. Et leur neutralisation réciproque.

Ne pouvait s’envisager qu’un gouvernement de gauche responsable (si le terme correspond à une réalité quelconque) ou de droite réaliste (si le terme couvre une réalité quelconque). La gauche n’a pas voulu y aller. Restait M. Barnier.

Il avait le choix entre une politique de rupture qui acte l’échec d’Emmanuel Macron, déconsidéré par la dissolution et l’énormité des déficits publics, et celle qui suppose d’être le représentant d’une version un peu plus droitière du macronisme. Il a choisi la seconde stratégie.

La première aurait voulu le non-renouvellement des ministres sortants, un discours actant l’échec terrible à surmonter, la marginalisation de Macron, et l’évitement de trop graves erreurs de casting.

Avoir choisi une formule qui remet Macron dans le jeu tout en transmettant le mistigri financier au LR, a conduit à quelques erreurs.

La joie obscène qui s’est manifestée pendant la transmission des pouvoirs entre Bruno Le Maire et son successeur inspecteur des finances, a signalé que l’énarchie compassionnelle et bienveillante restait au pouvoir et que l’image des sortants comme formidables gestionnaires ne serait pas entamée. Alors qu’ils ont ruiné le pays !

Ne pas unir sous la même ambition sécuritaire le ministère de l’Intérieur et celui de la justice garantit qu’il ne se passera rien sinon des accrochages en série arbitrées par les crimes que l’actualité découvrira. Et ce serait une surprise si le président désavoué ne persiste pas à refuser l’autorisation de lancer les référendums nécessaires au changement de politique d’immigration et de sécurité.

Quelques noms sont des erreurs de casting manifestes : Anne Genetet est un bon exemple d’une personnalité toxique associée à une incompétence absolue dont la présence répond à des influences inconnues. Elle peut décrédibiliser le gouvernement à elle seule.

Avoir choisi des noms de ministères qui flèchent non pas les fonctions régaliennes de l’État mais des intentions politiquement correctes est saugrenu et déplacé. Avoir créé un poste idiot pour Laurence Garnier stigmatisée par la gauche haineuse et exclut d’un ministère de la famille si nécessaire dans cette période de dénatalité suicidaire, est une faute politique.

Dans ce format, le gouvernement ne peut rien faire sinon augmenter les impôts en attendant le coup de poignard dans le dos de l’Assemblée nationale.

Ne parlons pas de notre place en Europe avec un plan Draghi dément fiscalement et financièrement (750 millions d’euros par an tout de même) et de sa compatibilité avec la situation française !

En acceptant de jouer ce jeu, LR s’est-il définitivement sorti du jeu politique ? Sa victoire circonstancielle est-elle à la Pyrrhus ? Nous verrons, mais entre un PS rallié honteusement à un Mélenchon et un LR rallié précautionneusement à un Macron, on crée une opportunité pour une Madame le Pen triomphante si la justice ne la met pas hors-jeu.

En attendant le glissement vers le grand abîme va quasi certainement continuer en dépit de quelques coups de frein.

Le gouvernement Barnier a raté l’occasion d’engager un vrai sursaut. On dira : mais qu’auriez-vous voulu qu’il fasse, sachant qu’il n’a pas de majorité à l’assemblée ?

Objection valable. Alors voici quelques lignes directrices de ce qui aurait pu être envisagé dans des circonstances plus favorables.

Urgences budgétaires :

Recettes

-            Introduction de la « flat tax », taxation forfaitaire, pour les revenus immobiliers avec suppression de l’IFI et de l’impôt de succession sur le domicile principal.

-            Remontée provisoire de 2 points du taux de la « flat tax » généralisée à toute l’épargne.

-            Deux tranches supplémentaires de l’IR sur les revenus annuels supérieurs à 500 000 euros annuels et 1 000 000 d’euros.

-            Hausse d’un point de la TVA pour un an et seulement un an.

-            Taxes augmentées sur les tarifs d’autoroute.

-            Retarder de 5 ans les lois Wargon.

-            Taxer à 10 % les recettes des grandes ONG internationales et les associations recevant de l’argent public.

Cet ensemble permet une hausse temporaire des recettes tout en rétablissant le marché immobilier et en redonnant du dynamisme à tous les marchés d’épargne.

Dépenses :

-            Arrêter immédiatement les subventions aux éoliennes et au système ruinant EDF pour satisfaire ce lobby. Le saignement de dépense publique doit s’arrêter immédiatement.

-            Interdire le cumul de pensions publiques aux hauts fonctionnaires, et revenir pour tous les emplois dépendant de l’argent public à la rémunération statutaire des fonctionnaires

-            Supprimer dans chaque ministère des organismes qui ne servent à peu près à rien. Par exemple supprimer les Frac au ministère de la culture ; réduire de moitié les effectifs des ARS au ministère de la santé et des Dresst au ministère du travail en réduisant la complexité administrative et en redonnant de la responsabilité directe aux détenteurs de l’autorité ; unifier les élus locaux et régionaux comme le voulait Sarkozy, au ministère de l’intérieur ; aligner le régime des arrêts de travail avec un délai de non-indemnisation porté à quatre jours dans le privé et le public ; pénaliser lourdement les maires ne respectant pas la durée minimum de travail ; associer toute hausse de rémunération au passage à une durée de travail de 38 heures. Rétablir une participation aux dépenses de pharmacie, avec un reste à charge de 15 %, sauf protocole long négocié avec les mutuelles. Encadrer le rachat de locaux immobiliers par les municipalités. Imposer que les hausses fiscales dans les villes, départements et région restent dans la limite de la croissance du PIB, toute exception étant débattue au Parlement. Cette mesure ne touche pas à l’indépendance des choix de dépenses des municipalités, mais assure que collectivement elles ne vont pas mettre le pays par terre, avec un plan de rigueur pour celles qui se sont surendettées récemment comme Paris.

La majorité de ces mesures peuvent être prises par décret en dans le cadre d’un seul train législatif de mesures d’urgence.

Rendez-vous donné en septembre 2025 pour évaluer les résultats. Tous les impacts des mesures peuvent justement être évaluées facilement.

On notera que l’on taxe des abus : cumuls de rémunérations publiques ; excès d’arrêts maladie ; excès de dépenses de médicaments, rémunérations abusives dans le cadre de marchés arbitraires liés à la réglementation, excès d’une classe de hauts fonctionnaires qu’il faut séparer de la classe politique.  

Les hausses d’impôts sont temporaires et étalées sur des grosses assiettes avec des hausses faibles, en cassant le moins possible le dynamisme économique. Pression et mise pour plus de travail et de compétitivité et plus de mobilisation de l’épargne. La réduction des comportements de fuites devant l’impôt ;se cumulent avec la réduction des fuites d’argent dans des marchés administratifs artificiels et intenables dans la durée.

L’acceptation d’un vrai caractère temporaire des hausses doit être garantie avec engagement formel pris du retour à la normale dans un an.

En évitant que les hausses soient concentrées sur les traditionnelles vaches à lait de la démagogie, on évite des spoliations et des effets contraires à long terme aux besoins de la croissance.

le gouvernement Barnier est dans les circonstances un  moindre mal et quasiment la seule solution praticable. Il veut concilier les contraires pour avancer un peu, sans faire du « en même temps ». Bonjour la complexité ! Le marigot politicien est plein de crocodiles prêts à le déchiqueter et la France avec. Les écuries présidentielles piaffent un peu partout. Nulle part les partis n’ont de véritables programmes de salut public. Certains partis professent sans honte une volonté de destruction des institutions et de la richesse résiduelle du pays.

Qu’Emmanuel Macron ait conduit le pays dans cette impasse est un scandale purulent qui ne cessera qu’avec l’éviction de ce Narcisse manipulateur bavard et incapable. Tout le monde comprend que la solution ne pourra venir que de la reconstruction d’une droite de gouvernement unie et porteuse d’un programme complet et précis. Il faudrait également un Parti social-démocrate dégagé de Mélenchon et des Vert-de-gris. On a le droit de rêver.

Le chemin politique pour y parvenir reste à tracer. Il faut s’y mettre. Rien ne serait plus sot qu’abandonner le terrain aux cirons et aux mérules politiques qui veulent effondrer définitivement la charpente du pays.

De la nuisance des « marchés administratifs » à la mésaventure du Gouvernement Barnier.

Étendons pour les besoins de la démonstration la notion de marché administratif à toute activité qui dépend directement de la réglementation et/ou de l’argent public. Ils ne sont pas nés de la confrontation directe d’une demande et d’une offre privées, mais des impulsions et des contraintes de la puissance publique. Nous constatons aussitôt que la presque totalité des emplois sont accrochés au service de tels marchés. L’État a réussi à glisser son doigt, puis sa main, puis ses gros paturons dans pratiquement tous les secteurs. Ils sont devenus accros à un dégrèvement, à une subvention, à un financement particulier de la commune, du département, de la région, de l’État et de l’union européenne. Et ils sont entièrement dépendants d’un changement de règles bureaucratiques ou d’oukases provenant des milliers d’agences de régulation qui sévissent en France.

Évidemment pour « réguler » ces marchés ventripotents il a fallu créer une bureaucratie de plusieurs millions d’administratifs qui a son coût, ses exigences et ses lubies. La haute administration en a profité pour mettre la main sur le politique et créer des instances qui permettent de s’affranchir des limitations de salaire et de multiplier les cumuls de rémunérations publiques.

La réglementation a fait exploser les « dépenses contraintes ». Nous avons déjà discuté sur ce blog de la beauté du « revenu net, net, net ». Il faut lui enlever les charges sociales, les impôts et taxes et les dépenses contraintes. Selon les cas, il ne reste que 50 à 20 % du revenu. Dans le silence général. Il n’y a pas de statistiques sur la question et désormais l’INED ou l’INSEE acceptent la « désinformation utile » et des présentations falsifiées. Voir par exemple la disparition de la statistique la plus importante pour suivre l’état de l’économie : la valeur ajoutée du secteur marchand dont on dispose les chiffres le 15 du mois suivant. La dernière estimation publiée de cet indicateur vital : 2 021 ! Félicitations à tous !

Ces marchés administratifs couvrent absolument toutes les activités.

Les Fonds régionaux d’action culturelle achètent des œuvres par l’intermédiaire des galeries d’art qui dépendent du flux de recettes correspondant. Ces œuvres d’art n’ont en général aucune vraie valeur et tout cela s’apparente à un marché aux voleurs. Pour permettre à quelques élus de jouer au Médicis du pauvre, on gaspille l’argent public exactement pour rien. Il n’y a plus de grands peintres en France depuis que le marché de l’art est devenu administratif.

Le Centre des monuments nationaux a vu, entre 2014 et 2023, ses ressources augmentées de 157 %, soit un total de 220 millions d'euros : 135 millions d'euros supplémentaires en dix ans, y compris pendant la période de COVID et alors que les emprunts explosaient. Emmanuel Macron est directement responsable de cette dérive.

La presse est entièrement entre les mains de l’État et de l’argent public. On subventionne les journaux sans lecteurs, les sites internet des grands journaux , la formation, les licenciements, la distribution… Que resterait-il de Libé sans ces subventions ? France Inter est entre les mains de voyous gauchistes qui paradent en toute impunité.

Ne parlons pas du statut des intermittents du spectacle et plus généralement du cinéma entièrement dessiné par l’argent public. Le théâtre subventionné de gauche est devenu une plaie financière béante.

Tout le secteur de l’énergie et du transport dépend de l’argent public. Actuellement pour le pire.

Tout le secteur de la construction dépend de l’argent public. Et Macron l’a détruit sans vergogne en ruinant tout le monde parce qu’il avait décrété que l’immobilier c’était mal ! Sauf quand il s’attribue abusivement l’usage de la Lanterne !

Toute l’agriculture dépend de la réglementation et de l’argent public.

Ne parlons pas de la santé et de l’enseignement. Nous l’avons analysé sur ce blog : les ARS sont un foyer parkinsonien du type Frac mais avec près de 10 mille fonctionnaires, à 80 % des femmes et pour beaucoup des épouses de fonctionnaires. On a fini par voir le ministre de la santé cohabiter avec son conjoint à la tête de la plus grosse des ARS. Pourquoi se gêner ? Le népotisme énarchique est une dimension du déclin de la démocratie en France. On aurait mieux fait de créer 18 000 postes de médecins et d’auxiliaires médicaux.

Etc. Ad libitum et illimitum.

Cette extension illimitée des marchés administratifs a poussé à instituer une fiscalité hors norme et une dette démesurée. Associée aux cadeaux électoraux au peuple qui réduisent drastiquement la production dans un environnement ouvert et concurrentiel, cette pratique d‘emprise de la haute fonction publique sur tous les départements de la vie économique a débouché sur une impasse structurelle dont on ne peut plus sortir sans immenses réactions.

Toute réduction des subventions casse un marché administratif, met en difficulté des entreprises et des emplois, donc globalement des revenus. Sauf naturellement ceux des administratifs qui ont la garantie de l’emploi comme leurs maîtres.

La haute fonction publique s’étant emparé de tous les leviers politiques, il est naturellement impossible de toucher au bloc administratif. Les réductions se font toujours sur le capital et le revenu privé, en aggravant la situation.

Ce merveilleux système que nous dénonçons inlassablement est actuellement en état de faillite après avoir entraîné le déclassement massif de la France dans tous les compartiments de la vie économique et sociale. Et on voit qu’une Van der Leyen se permet d’humilier la France sans aucune réaction de la tête de l’État. Déclassement et marginalisaton.

On demande maintenant à un cadre segondaire d’un parti qui a fait 5 % des voix aux élections législatives de sortir le pays de l’impasse. Il annonce aussitôt qu’il va conserver des membres du gouvernement précédent, associés directement au désastre et augmenter les impôts tout en n’annonçant rien pour réduire le système d’encadrement administratif autre que verbalement.

Son projet consiste à accorder aux Macronistes la moitié des postes de ministres. Il indique qu’il veut conserver Mme Dati qui aurait pu supprimer à la culture d’un trait de plume les Fracs et réformer le statut du cinéma et des intermittents du spectacle. Rien que sur ce ministère on peut obtenir très facilement 10 milliards d’euros d’économie sans que personne ne soit réellement touché dans le pays. Elle est donc activement responsable de la perte de contrôle des finances publiques. Il est vrai qu’elle a voulu changer de ministère ! En vain.

En fait ce gouvernement a été modelé par le président désavoué, alors que rien n’obligeait Michel Barnier à l'accepter. Ce dernier parle de dette écologique, alors que les oukases de Bruxelles ont eu des impacts délétères sur les finances publiques françaises. Il évoque plus de justice fiscale, l’autre nom de l’augmentation de la pression fiscale sur les mêmes vaches à lait.

Le couple Retailleau à l’Intérieur et Migaud à la Justice, sous la tutelle d’un président qui refusera tout referendum permettant de rétablir la souveraineté française sur l’immigration et sur les sanctions pénales, n’a strictement aucune chance de changer quoi que ce soit à une réalité sécuritaire abjecte.

On retrouve la promotion d’inconnus et de copains-copines sans réel poids politique.

Européisme, fiscalisme, écologie anti économique, étatisme paralysant, ça, c’est du chargement qui va nous sortir de l’impasse budgétaire, économique, sociale et sociétale !

On parle de sincérité et de vérité alors qu’on reste dans la gestion du pays par des Macronistes socialisants aidés par des auxiliaires de droite qui ont laissé s’enfoncer le pays jusqu’à la limite extrême du naufrage définitif.

La vérité est qu’il faut augmenter toutes les durées du travail et mettre fin à la gratuité de la vie à base d’allocations de la naissance à la mort. On connaît la solution : centraliser les aides et les rendre temporaires, conditionnelles et révocables. Elles peuvent alors être désindexées sans dommage.  Et rendre le système de subventions à la personne et  public et transparent. Il faut mettre fin à la dérive de l’assistanat.

La vérité est que la sécurité ne sera assurée en France que par le retour de la Cour de sûreté de l’État, la « débadintérisation » et les sanctions graduées qui peuvent aller jusqu’à la perte des droits sociaux et ultimement de la nationalité pour les délinquants récidivistes qui plongent dans le trafic de drogue, les émeutes, les agressions contre les forces de l’ordre, la propagande pour la prise de pouvoir islamiste…

La vérité est qu’Il faut démanteler les marchés administratifs et l’énorme machine administrative mise en place pour la gérer. Il faut en particulier que les hauts fonctionnaires ne puissent pas gagner plus que leur salaire statutaire, et qu’on supprime tous les cumuls de rémunérations publiques. Leur retraite doit être la retraite statutaire sans ajouts. Évidemment cela risque de changer le revenu de Monsieur Fabius ou celui de M. Hollande ou celui de M. Juppé. Mmes Parly ou Wargon seront moins riches. Et alors ? L’économie sera immédiate et s’élèvera à plusieurs dizaines de milliards d’euros. Instantanément. Sans rien changer au dynamisme national. Et naturellement il faut faire sortir du statut de la fonction publique toutes les catégories A et inférieures. Tout doit être contractualisé avec possibilité de licenciement.

Revenons sur le cas Hollande ; il cumule plusieurs retraites, jouit du statut très rentable d’ancien président de la République et touche désormais son budget de député. On aimerait bien qu’un journaliste fasse le calcul de la facgture pour les Français et la présente aux Français. Ce Monsieur depuis son entrée à l’ENA a toujours vécu de l’argent public et se présente en cumulard indécent qui ne craint pas de se mettre sous les ordres  et désordres de M. Mélenchon tout en disant le contraire.  Et personne ne s’insurge.

Voici que Mario Draghi, après une génuflexion aux États-Unis, propose de passer au fédéralisme intégral avec 750 milliards de dépenses publiques européennes chaque année et une fiscalité propre pour les institutions européennes ! Et la france ne se retrouverait pas avec plus d'impôts et plus de dettes ?

Les deux partis protestataires qui exploitent le désastre économique et social auquel la France est confrontée interdisent toute action gouvernementale d’ampleur.

Les verrous énarchiques, européistes, socialistes, écologiques, islamiques, wokistes, corporatifs et mondialistes sont tous bien fermés.

Le mépris qui nimbe l’image grotesque du président actuel de la République, désavoué par les électeurs et rendu infâme par la destruction des équilibres financiers du pays et le blocage du Parlement, pèse des tonnes sur la santé mentale et politique de la nation. Elle compromet l’avenir du pays.

Pauvre France. On ne met pas au pouvoir des Mitterrand, des Rocard, des Jospin, des Fabius, des Hollande et des Macron sans conséquences gravissimes.

Puisse les Français le comprendre un jour ! La désinvolture, à ce niveau, est de l’imbécillité pure et du masochisme. Toujours plus pour obtenir toujours moins ! Quelle intelligence !

Le pseudo-gouvernement Barnier a été construit par Emmanuel Macron pour ne rien faire d’utile et pour disparaître sur un bruissement de vent politique. Michel Barnier a laissé faire. Il ne peut même plus prétendre situer sa démarche dans une logique quelconque.

Il lui fallait marquer son indépendance totale vis-à-vis du président déchu et de son parti, souligner l’état morbide de la situation française, justifiant qu’on ne reprenne aucun ministre du gouvernement précédent. Il fallait choisir dans les groupuscules qui soutenaient le macronisme, les personnalités ayant marqué sinon leur dissidence au moins leur réserve. Il fallait imposer LR à la justice et l’intérieur pour pouvoir refaire une chaîne pénale digne de ce nom.

On a préféré la petite magouille politicienne. Le nouveau gouvernement est donc perçu comme la continuation du précédent et d’une droite qui au pouvoir se croit obligée d’être de gauche.

Caramba encore raté !

On a ouvert la porte à une prise de pouvoir de Mme Le Pen en laissant la rue et les médias publics à M. Mélenchon qui ne pense qu’à créer les conditions d’une guerre civile. Le super bonheur !

Qui peut surmonter une forte envie de vomir ?

Tout cela est insupportable et impardonnable.

Didier Dufau pour le Cercle des économistes e-toile.

 

France et Europe : la fin de la désinvolture ou le début de la folie sans fin ?

Deux évènements majeurs pèsent sur l’avenir immédiat et à plus long terme de la France. Tous les deux signent les conséquences d’une grande désinvolture des élites françaises et européennes. Mais la suite n’est pas engageante. Tout le monde comprend qu’on a accepté de glisser dans la régression relative ou absolue, selon les domaines. Le blocage politique s’ajoute pour la France à la défaillance de l’union européenne.

La désinvolture  a fini de développer ses miasmes. Nous avons écrit en fin d’année :

« Quelle descente aux enfers, tout de même ! Avec d’un côté une nouvelle crise économique et de l’autre une crise démocratique majeure, sans parler de la crise environnementale et démographique et sociale et sociétale, et financière et économique, et agricole, et scolaire, et sécuritaire, et culturelle, et sanitaire et énergétique etc., 2 024 s’annonce très bien ». (http://cee.e-toile.fr/index.cfm/2023/12/27/Des-voeux-problmatiques-pour-2024)

Les pires scénarios se sont mis en marche avec pour finir , en France, cette dissolution inepte voulue par un président irresponsable et en Europe le troisième épisode de la saga Draghi, qui, après avoir été chercher l’onction des américains, on n’est jamais trop prudent, a rédigé la « feuille de route » impérieuse de l’Union Européenne vers un état fédéral de pleine souveraineté.

Au cœur du maelstrom, trois tourments majeurs :

 Le PIB en Europe stagne alors que le reste du monde reste en croissance et la France, en Europe, dévale la pente encore plus vite que la moyenne européenne.  

La natalité s’effondre partout en Europe et la France qui se déclarait immune de ce travers grâce aux « fake news « de l’INED découvre que bientôt les morts seront plus nombreuses que les naissances, qu’il y a grand remplacement et que le vieillissement remet en cause à peu près totalement son modèle social.

L’immigration musulmane massive remet en cause la sécurité et les mœurs des pays européens, avec, en France, un Mélenchon qui fait de la retape outrancière dans ces milieux-là, au prix d’un antisémitisme intense et débridé. Il pense pouvoir amorcer une guerre civile heureuse comme la guerre d’Espagne ou la Commune pour assoir son rôle personnel dans l’histoire.

Sur cette toile de fond, l’Assemblée nationale française est bloquée par le triple rejet signifié par l’électorat : non à Macron, non à Le Pen et non à Mélenchon ! Ces trois rejets sont légitimes. Emmanuel Macron s’est révélé un dirigeant indigne et dangereux.  La famille le Pen tient une place hypertrophiée dans la vie politique Française depuis trop longtemps. Mélenchon devrait être en prison pour atteinte à la sécurité de l’Etat et subversion.

On en arrive à cette situation baroque la nomination d’un Premier ministre issu des LR ayant fait 5% des votes aux dernières élections et choisi après deux mois de tergiversations. On pense qu’il pourra présenter son gouvernement trois semaines après sa nomination.  Un gouvernement qui sera heureux de durer plus que quelques mois.

Il est chargé de faire face à une impasse budgétaire de près de 50%. En clair, les recettes ne couvrent que la moitié des dépenses. Revenir à l’équilibre par la fiscalité supposerait de doubler les impôts et taxes. Nous sommes déjà le pays le plus imposé du monde. Pire, la dépense publique est égale à la valeur ajoutée des entreprises du secteur marchand ! Jouer sur les prélèvements n’est plus possible sans sombrer dans la confiscation générale. Avec une dette qui représente deux fois la valeur ajoutée de ces mêmes entreprises du secteur marchand, on voit l’horreur de la situation ! En dépit de budgets gigantesques et d’effectifs supérieurs à tous les pays voisins, tous les services publics sont à l’agonie. L’armée tient dans le stade de France (les dividendes de la paix…). La Santé est ruineuse et ruinée. La sécurité n’est plus assurée. La justice, noyautée et « badintérisée », ne fonctionne pratiquement plus.

En sept ans Macron a fait entrer en France près de 3.500.000 étrangers en majorité des Africains et Maghrébins dont le taux d’emploi n’atteint pas 40% et ils déstabilisent tous les services sociaux. Ils ont détruit pour des milliards d’euros lors des émeutes de juin 2023. Les leaders islamistes dans l’indifférence générale appellent à une » intifada » en France. Madagascar est en ruine et laissée quasiment à l’abandon, après là aussi quelques milliards euros de destruction.  

La croissance est quasi à l’arrêt avec des secteurs dans un marasme jamais vu comme l’immobilier qui signe des baisses d’activités jusque 48% dans certains de ses secteurs. Le reste de l’économie stagne ou s’enfonce. Le chômage, massif structurellement en France, remonte.

 Depuis 1997 et spécialement depuis ce blog ouvert en juin 2008 pour annoncer la grande récession de 2008, le Cercle des économistes e-toile dénonce inlassablement les causes de cette situation, suivant les leçons d’Alfred Sauvy et de Maurice Allais qui avaient déjà tout annoncé. « Ce qui doit arriver arrive ! »

Que pourra faire Barnier et son gouvernement ? Qu’au moins il acte le désastre Macron en ne reprenant aucun ministre du gouvernement précédent !  Il faut en finir avec la désinvolture qui règne depuis 7 ans à la tête de l’Etat et dans les partis et dans trop de segments du corps électoral.

Quant à l’Europe institutionnelle quel désastre également. L’échec de l’Allemagne et celui de la France, fait de l’ensemble un machin malade et en danger.

Soudain on s’extasie. Formidable : Draghi est arrivé ! Le héros du « quoi qu’il en coûte » pour sauver l’Euro va maintenant sauver l’union Européenne. N’a-t-il pas écrit un rapport de plusieurs centaines de pages !  Il a d’abord présenté ses réflexions aux Etats-Unis comme il se doit. Il arrive en messie en cet automne avant l’heure comme la clé du miracle européiste nouveau.

Ce plan est ridicule. L’Europe a échoué donc il faut plus d’Europe. L’Europe grandit, donc il faut une autre gouvernance. Celle d’un état fédéral de plein droit avec des emprunt annuels de plus de 700 milliards d’euros. La France et ses 3200 milliards de dettes devra contribuer à un endettement supplémentaire du double en dix ans ! Nous sommes sauvés !

Nous copions le merveilleux texte en anglais sur la partie énergétique du rapport. Plus obscur et technocratique, on ne peut pas.

 « The EU should also put in place a common trading rulebook applying to both spot and derivatives markets and ensure integrated supervision of energy and energy derivatives markets. Finally, the EU should review the “ancillary activities exemption” to ensure that all trading entities are subject to the samesupervision and requirements.At the same time, transferring the benefits of decarbonisation requires policies to better decouple the price of natural gas from clean energy. The EU should decouple the remuneration of renewable energy and nuclear from fossil-fuel generation by building on the tools introduced under the new Electricity Market Design – such as PPAs and two-way CfDs – and progressively extending PPAs and CFDs to all renewable and nuclear assets in a harmonised way. The marginal pricing system should be used to ensure efficient balance in the energy system.

Voilà la solution ; l’extension des « PPAs and two-way CfDs ». On allait le dire !

Tout le reste est de la même eau.

La France dans ce projet ? Quelle France ?

N’essayez par de trouver une quelconque référence aux difficultés cruciales provenant du mauvais fonctionnement des systèmes monétaires mondiaux et européens. Les changes flottants et le recyclage d’immenses déficits et d’immenses excédents ? Pas de problème. Il faut simplement unifier le marché financier gonflé de façon artificielle par des déséquilibres de balance de paiement ! Tu es diabétique ; mange du sucre, mais en masse !

M. Draghi honore les vaches sacrées et veut en développer le troupeau, alors que Bruxelles est déjà devenue une machine incontrôlable aux mains des associations et des ONG, toutes faux-nez d’intérêts particuliers.

France et Union Européenne sont en train de sombrer.

On aurait aimé la fin de la désinvolture. On constate le début d’une folie sans fin !

 

Didier Dufau, pour le Cercle des économistes « e-toile ».

 

Interdire d'urgence de monoxyde de dihydrogène ?

En 1997, Nathan Zohner, 14 ans, a présenté son projet d’expo-sciences à ses camarades de classe, cherchant à interdire un produit chimique très dangereux pour son utilisation quotidienne.

Le produit chimique en question ? Le monoxyde de dihydrogène.

Tout au long de sa présentation, Zohner a fourni à son auditoire des preuves scientifiquement correctes expliquant pourquoi ce produit chimique devrait être interdit.

Il a expliqué que le monoxyde de dihydrogène :

  • Peut provoquer de graves brûlures sous forme gazeuse,
  • Corrode et rouille le métal,
  • Tue d’innombrables personnes chaque année,
  • Se trouve couramment dans les tumeurs, les pluies acides, etc.,
  • Provoque une miction excessive et des ballonnements si on le consomme.
  • Est un très puissant gaz à effet de serre (plusieurs fois le CO2)

Zohner a également noté que le produit chimique est capable de vous tuer si vous en dépendez et que vous subissez ensuite un arrêt prolongé.

Il a ensuite demandé à ses camarades de classe s’ils voulaient réellement interdire le monoxyde de dihydrogène.

Ainsi, 43 des 50 enfants présents ont voté pour interdire ce produit chimique manifestement dangereux.

Cependant … ce produit chimique n’est généralement pas considéré comme toxique du tout.

En fait, le monoxyde de dihydrogène est tout simplement un nom non conventionnel pour l’eau.


L’expérience de Nathan Zohner n’était pas une tentative légitime d’interdire l’eau, mais plutôt une expérience pour avoir une idée sur la crédulité des gens.

De plus, tous les points que Zohner a utilisés pour transmettre son point de vue étaient 100% corrects sur le plan factuel ; il a simplement faussé toutes les informations en sa faveur en omettant certains faits.

Un journaliste a finalement qualifié cet événement de « Zohnérisme », où les faits réels sont utilisés pour induire les gens en erreur vers de fausses conclusions.

Et cela se produit beaucoup plus souvent que vous ne le pensez, en particulier lorsque les politiciens, les journalistes, etc., utilisent des faits prouvés pour persuader les gens à croire à de fausses allégations.

 

Reproduit de Climat et Vérité

Quelques maximes pour les temps nouveaux

Les blocages et délires de l'époque moderne ne permettent plus de médire. Restent les maximes.

 

Les « cadeaux au peuple » séduisent le court instant d’une élection puis détruisent indéfiniment la nation.  

La démagogie est la tunique de Nessus de la démocratie

Le paradoxe de ceux qui, après s’être servis, prétendent faire vivre le peuple avec l’argent des autres, est d’empêcher ces derniers d’en gagner.   

Les hauts fonctionnaires prétendent arbitrer la nation. L’ennui est que l’arbitre ne marque pas de buts.

Dépenser sans compter en période de haute conjoncture, garantit de prélever sans compter dans la période de base conjoncture qui suivra.  

Préférons dépenser un peu pendant les phases de basse conjoncture et rembourser beaucoup pendant la phase de haute conjoncture suivante.

Le drame de la dette, pour un particulier comme pour une nation, est d’être à la fois le moyen de la richesse et celui de la misère radicale.

Le paradoxe de la promesse de « l’homme nouveau », enfin réellement libre, du communisme au wokisme, est de justifier toujours de nouvelles servitudes.

Déifier la nature est déifier une marâtre.

Quand les élites sont impuissantes, elles exigent du peuple de la vertu.

La vertu est une dimension de l’âme inaccessible à la loi.

La noblesse de la loi est de valoriser des buts. Sa déchéance est d’imposer des moyens qui contredisent ces buts.

Asservir la science à la morale fait stigmatiser des méchants là où on moquait des fous.  

Un des paradoxes de la déchristianisation de la société occidentale est la prolifération de  curés médiatiques et politiques  servant une foi de substitution mais sans vœu de  chasteté ni de pauvreté.  

On ne dira jamais assez combien l’olympisme maltraite le sein des athlètes féminines, disparu sous des compressions vestimentaires radicales.

 
 
 
Didier Dufau

Le bel été 2024

Lors des vœux de fin d’année nous avions fait montre du plus sombre pessimisme. La situation de la France, de l’Europe et du monde nous paraissait grevée par les plus sombres perspectives. Le déclin de l’Occident était évident. Il a voulu mondialiser ses entreprises et exploiter à fond la main-d’œuvre des pays pauvres. Il a transféré son industrie, assommé ses classes moyennes, ruiné tous les équilibres financiers et sociaux pour courir derrière une chimère qui se retourne contre lui. Le doux commerce est impuissant contre les dictatures les plus brutales. L’union Européenne a voulu transférer la richesse des pays les plus développés pour élever le niveau de vie dans les pays de l’est et du sud qui étaient très en retard. Dans le contexte global, c’était une double peine pour les pays les plus développés, chargés finalement de sortir de la pauvreté des millions de gens ailleurs que chez eux. La France, prise en main par la haute fonction publique qui est étatiste, interventionniste et socialiste presque par défense corporative a fait le choix de réduire sa natalité, la durée du travail, en poussant la dépense publique, la fiscalité et la dette à des sommets insurpassables. Les services publics sont en sureffectifs, dépensent à tout va et… ne fonctionnent plus. Le déclassement est général : enseignement ; PIB par tête ; revenu ; brevets… La natalité s’est effondrée.

Tout cela avait été parfaitement prévu par Alfred Sauvy et Maurice Allais dont nous avons tenté de reprendre le message sur ce blog. Sauvy avait été marginalisé dès de début des années quatre-vingt. Allais délivrera son message d’avertissement alors qu’il avait presque cent ans ! Il sera renvoyé à sa géhenne sans ménagement.

Installer un système de changes flottants totalement déséquilibré offrait la certitude de crises à répétition : 1973-1974, 1988-82, 1992-1993,1998-2001, 2008-2009… Les récessions n’ont pas cessé de s’enchaîner avec des effets délétères notamment en France où elles ont été payées uniquement par le secteur privé productif.

Installer la Chine au cœur du dispositif commercial international était une folie. On enrichissait une dictature infâme et dangereuse en tuant sa propre industrie.

Vouloir casser les nations européennes dans un semblant de système fédéral privait les politiques nationales de moyens d’action indépendants, ralentissait toutes les décisions, et les rendait dépendantes de l’influence américaine, des ONG et des bureaucraties. La surenchère écologique avec des délais de « transition » non étalonnés par des études d’impact et lancés à la cantonade de façon irresponsable par des démagogues format Timmermans, qui avait besoin du vote écolo pour ses ambitions personnelles en Hollande, est tragique. L’effondrement énergétique qui a suivi a été révélé par l’invasion russe en Ukraine qui a montré à la fois la collusion des élites européennes avec les ressources russes, et l’imbécillité profonde de la réforme voulue par l’Europe du marché de l’énergie.

Dans la foulée de la crise financière mondiale de 2008 et de celle, européenne de 2011, la gauche socialiste française a pris le pouvoir et a tout aggravé. Elle a décidé non seulement de baisser culotte devant les exigences de l’Oumma islamiste, mais de se recentrer politiquement dans l’antisémitisme fanatique et assumé. Elle ne parle que d’actions contre les riches et d’impôts encore plus stupéfiants contre ceux qui produisent. En choisissant d’importer le mouvement d’autodestruction venu des États-Unis qu’on appelle Wokisme, elle aggrave le désarroi moral des Français actifs et décidés à bâtir sur les fondements laissés par des grands hommes et de grands penseurs pour se livrer à des contestations mortifères, débouchant sur la « cancel culture », un suicide culturel et social totalement fou.

La sottise narcissique du pervers narcissique que la gauche a fait élire président en 2017, a fini de détruire les équilibres français. La dissolution, acte ultime du Narcisse blessé qui tue le système qui l’a imposé au pouvoir par morve et dépit, a créé une situation politique désastreuse, dans un pays qui est sous surveillance européenne pour ses déficits et qui ne fait exactement rien pour sortir du piège où l’a fourrée la démagogie névrotique de la gauche et ses hauts-fonctionnaires d’élite.

La guerre est désormais présente partout, nourrie par la richesse transférée par l’Occident à des pays violents et dictatoriaux. La Russie gorgée de ressources captées par des voyous envahit l’Ukraine, détruit la Géorgie, menace les Pays baltes. La Chine gorgée par les milliers de milliards de dollars  accumulés grâce à l’ineptie du système de changes flottants menace et corrompt partout. La Turquie dopée par les transferts de production européens menace l’Europe. Ses drones ont détruit la présence chrétienne dans le Haut Karabakh où elle se maintenait depuis des millénaires. Sans un mot de l’Europe ! Le nettoyage ethnique est correct lorsqu’il est pratiqué par des pays musulmans. Des centaines de milliers de morts s’accumulent en Afrique dans l’indifférence générale. On fait d’un tueur génocidaire comme Kagamé quasiment un héros.

Dans ce contexte magnifique, le bel été des médailles olympiques est un écrin qui permet, en France, de penser à autre chose. Il suffit d’un mouvement de main méprisant pour rejeter les horribles nouvelles qui s’accumulent sans aucune réaction de personne.

Routine du désastre énergétique : le prix spot de l’électricité en Europe était au début du mois d’Août à 34 euros le MWh, avec un prix de rachat par EDF de 72 euros et un prix pour les particuliers de 200 euros… Un racket et un suicide. On donne par ce mécanisme des milliards d’euros aux producteurs d’ Enr en ruinant EDF, mais la facture est rejetée sur les Français et leurs entreprises. Les Enr produisent une énergie folle au moment où on n’en a pas besoin. L’Europe a condamné à des milliards d’euros d’amendes la France pour son retard dans les Enr. Des décisions radicales mais simples permettraient de revenir en une seconde au tarif de 100 euros pour les particuliers redonnant à nos industries un peu de compétitivité et aux Français du pouvoir d’achat. Non : L’Europe, c’est sacré ! Les tabous sont faits pour être respectés.

Routine de la dette qui s’accumule à raison de centaines de millions d’euros par jour, avec la stimulation des jeux olympiques entièrement financés par la dette pour des sommes non encore définitives et qui dépasseraient les dix milliards d’euros.

Routine de l’effondrement démographique, avec une nouvelle baisse des naissances de près de 3 % au premier semestre.

Sur ce fond permanent, des éclairs menaçants zèbrent le ciel immaculé des médailles.

Une banque luxembourgeoise ne peut plus garantir le remboursement des fonds qui lui ont été confiés. Des dizaines de milliers d’épargnants sont sous la menace de perdre leur patrimoine. On disait que le Luxembourg était un endroit sûr, en tout cas plus sûr. Le craquement commence dans le pays considéré comme le plus sûr. Chut !

Le Japon connaît un accident boursier comme on n’a jamais vu, avec une baisse de 12 % en une journée suivie aussitôt d’une hausse de 11%. La bulle qui avait emporté le cours de certaines valeurs technologiques perce avec des reculs monstrueux. Cela rappelle la bulle de 2006-2007.

L’Angleterre réagit à un effroyable attentat qui voit une classe de danse de petites filles décimées par un fils d’immigré du Rwanda ! L’immigration musulmane asiatique et africaine est devenue tellement énorme en Angleterre avec tellement de drames à la clé, que la légendaire patience britannique n’a plus tenue. La télévision française ne montre que de sages Anglais qui affirment leur amour pour les musulmans, « nos voisins » qu’il s’agit de défendre contre « l’extrême-droite ». Évidemment ! Le Royaume-Uni a connu de sales moments mais jamais le massacre d’une classe de danse au couteau. Comme la ratonnade de Crépol, le crime marque un tournant dans l’acceptation d’une immigration africaine incontrôlée et qui détruit tous les repères.

En Nouvelle Calédonie quelques milliers de Kanaks ont détruit pour plusieurs milliards d’euros de biens divers. Rien ne bouge. Les désordres continuent.

En France même, des équipements de la SNCF ont été détruits par des terroristes français. Le sabotage et l’action directe sont de nouveau au programme. Surtout ne pas parler d’extrême gauche. C’est sûrement une provocation de Darmanin comme l’a affirmée une jeune sotte récemment !

Ne parlons pas des développements des différentes guerres en cours qui comme toujours en été prennent leur essor.

Faut-il rappeler que nous n’avons pas de gouvernement en France, que les questions de fond ne sont plus abordées, et que le moyen et long terme ont disparu des radars. La seule question qui est débattue est la taxation des riches pour passer le cap du budget 2 025. Ah ! La joie et le bonheur du retour d’un ISF complet, des impôts immobiliers extravagants ! Créons la taxation mondiale qui permettrait de taxer les Français partout dans le monde, sauf s’ils abandonnent leur nationalité. Pouvoir ruiner les « riches » sans possibilité de fuir et se cacher ! Le rêve français.

Mme Van der Leyen a été renommée à la tête de la Commission et a aussitôt affirmé que les atermoiements liés à la révolte agricole du début d’année n’étaient plus de saison. Le « green deal » sera remis en place comme prévu initialement et tant pis pour les paysans. M. Pascal Canfin, le si nuancé écolo, a d’ailleurs été nommé coordinateur des politiques écologiques. Les élections européennes, qui sont une farce anti démocratique, n’ont servi à rien.

Cette année 2024 continue de déployer les effets désastreux de causes chéries des élites dévoyées et aveugles, dans le monde, en Europe et surtout en France. Cela craque partout aux coutures. Lorsque l’explosion aura lieu, on nous expliquera à nouveau que rien n’était prévisible.

Bravo à tous !

 

Didier Dufau pour le Cercle des Économistes e-toile.

 

 

 

 

 

 

La courbe de Dufau

De nombreuses questions nous sont parvenues sur la question de la « courbe de Dufau. » Nous avons demandé à Serge Hansen qui a creusé cette question d’en faire une rapide synthèse. Article original : http://cee.e-toile.fr/index.cfm/2023/8/30/Une-autre-manire-danalyser-la-situation-conomique-mondiale

 

Ce qu’on appelle la courbe de Dufau, ou graphique de Dufau et qu’on devrait appeler les courbes de Dufau, est une approche de présentation statistique qui évalue toutes les séries économiques en « valeurs de référence » et non en monnaie plus ou moins purgée de l’inflation selon des méthodes différentes d’une institution à une autre.

Le premier concept est celui de valeur de référence. Pendant longtemps, l’or a tenu cette fonction avec ou sans association à l’argent. Certains ont proposés l’énergie et notamment le pétrole comme unité de valeur. Mais ces produits ont tous des variations de cours qui dépendent ou de considérations techniques ou d’effets institutionnels. Pour parer cet inconvénient, Didier Dufau a proposé de prendre un panier de produits représentatifs de la richesse. Par exemple, on peut associer le prix du m2 dans le triangle d’or à Paris, un panel de métaux rares, ou la valeur moyenne de certains produits de luxe. On peut construire des indices nationaux, régionaux ou globaux.

La première question est la faible dispersion espérée des évolutions des différents panels pour garantir que la valeur de référence construite est bien stable. On appelle cela la sensibilité de l’indice. Le calcul montre que le choix du panel interfère peu avec les résultats. La prise en compte d’éléments variés dans le panel donne globalement à peu près les mêmes résultats. En faisant varier dans des proportions raisonnables les composants de l’indice et leur poids dans l’indice, on ne modifie pas les conclusions que permet de tirer leur application aux grandes séries économiques.

En déflatant toutes les séries économiques avec l’indice retenu de valeur de référence, on obtient des courbes très différentes de celles qu’on publie généralement. Si on prend par exemple l’immobilier, il évolue de façon stable alors que les courbes en monnaie courantes flambent. Un appartement est un appartement. Il n’a pas changé de valeur intrinsèque, même si la monnaie a été dévaluée massivement par ailleurs.

En revanche toutes les séries classiques, PIB, revenu, valeur de la monnaie, piquent du nez en valeur de référence. Une vraie croissance verrait ces séries monter en valeur de référence, prouvant une augmentation de richesses incontestables. Si toutes baissent, cela veut dire qu’on vit dans un système de monnaie fondante. Nous vivons depuis 1973 dans un système de monnaie fondante accélérée. La plupart des monnaies ont perdu de 90 à 95% de leur valeur estimée en valeur de référence depuis 1970.   

La comparaison des courbes estimées en valeurs de référence permet de tirer des conclusions très claires. On constate que l’essentiel du gain de revenu est lié à la baisse des prix des produits de consommation courante ! La mondialisation a fait baisser dans des proportions drastiques le prix de nombre de produits en activant une population gigantesque et très peu chère, dans des pays où la réglementation n’était pas contraignante. On ne voit pas bien ce phénomène lorsqu’on utilise des séries classiques l’inflation masquant beaucoup de chose. Il est évident en valeur de référence.

Dans les pays développées le revenu a baissé en valeur de référence (oui baissé !) mais les prix des produits de consommation courante ayant encore plus baissés, compte tenu de la mondialisation, le revenu disponible apparent a augmenté, masquant la baisse en valeur. En revanche, le revenu nde permet plus au plus grand nombre d’accéder à des biens durables dont la valeur est restée constante. Pour stabiliser leurs recettes certains états ont cherché à taxer les produits à valeur constante. L’ISF en est un des bons exemples.

Les courbes de Dufau permettent aussi de comprendre certains dangers de la fin de la globalisation. Le prix des biens de consommation courante sont renchéris en valeur de référence et peuvent croiser la courbe des revenus. Le maintien du pouvoir d’achat passe alors par une redistribution monétaire et non plus par le travail, l’échange et la production. Les hausses massives de prix liés à la guerre ou aux épidémies jouent le même rôle. La hausse des coûts de productions associées aux politiques dites « climatiques » ou « écologiques » jouent aussi dans ce  sens.

Du coup les mouvements « populistes » dans les pays développés s’expliquent aisément. Ainsi que la tentation de s’emparer des biens de valeur de référence stable pour la taxation ou la redistribution. Mais cela contribue à leur disparition ce qui détruit en profondeur le pays qui se lance dans ce périple sans retour.   

Les courbes de Dufau sont un instrument magique pour mieux comprendre instantanément les enjeux de la période. La méthode est décapante et permet d’échapper aux illusions monétaires. Mais elles gênent les dirigeants habitués à des présentations ambiguës ou justifiant des démagogies faciles.

Dire à un dirigeant politique : il n’y a de croissance réelle qu’en valeur de référence, est une manière de lui mettre le couteau sous la gorge. Imposer aux organismes statistiques d’introduire des estimations en valeur de référence serait de salut public.

Hélas personne ne veut s’y risquer.

Les scandaleuses décisions de l'Arcom et l'emprise antidémocratique de la haute fonction publique

L’Arcom, autorité indépendante de contrôle des médias, est censée garantir la liberté de l’information. Elle s’est signalée récemment à deux  reprises en avertissant ou en sanctionnant lourdement des chaînes dela TNT pour avoir invité des personnalités qui contestent les conclusions du GIEC.

L’invitation de Jacques Gervais, un scientifique auteur de nombreux livres, (dont le dernier, "L’urgence climatique est un leurre » chez l’Artilleur- 2020) où il présente ses arguments en les basant sur des données publiées et des calculs détaillés (offrant la possibilité d’être facilement démontés s’ils sont faux), a valu à une chaîne un avertissement. La seule présence  d’un critique des conclusions du GIEC vaut blâme.  

La justification est effarante : « des déclarations venaient contredire ou minimiser le consensus scientifique existant sur le dérèglement climatique actuel, par un traitement manquant de rigueur et sans contradiction ».

Contredire un consensus scientifique : toute l’histoire des sciences est fondée sur une suite infinie de contestations des certitudes d’un moment qui ont fini par être totalement remises en cause. La notion de consensus scientifique n’existe pas

L’Arcom ne cite d’ailleurs pas les propos qu’elle jugerait litigieux. On ne conteste ni un calcul, ni une affirmation particulière dont il sera facile pourtant de montrer la fausseté, puisque les justifications alléguées sont écrites, publiques et détaillées.   

Par ses statuts le GIEC ne finance que des travaux qui doivent mettre en avant la responsabilité de l’homme dans des évolutions écologiques éventuellement dangereuses. Si vous acceptez un contrat, et l’argent correspondant, c’est pour essayer de prouver la responsabilité de l’homme. Et jamais, un scientifique subventionné par le Giec n’acceptera de travailler sur des travaux qui n’ont pas cette ambition ou qui critiquent la main qui les nourrit.  Se trouver coincé par un argument irréfutable allant contre le parti-pris du Giec lui vaudrait aussitôt son exclusion. Les calculs de Gervais, dont nous ne connaissons personnellement  pas la valeur scientifique,  n’ont donc jamais été réfutés. L’unanimité des scientifiques subventionnés pour démontrer la responsabilité anthropique est structurelle. Sinon : pas d’argent ! Cela ne fait en aucun cas un consensus scientifique global, notion de toute façon des plus précaires.  

Le pire des tribunaux de l’inquisition se sentait obligé de déclarer la partie qu’il jugeait fausse et condamnable. Pas l’Arcom. Le seul fait de contester une vérité officielle est un acte de quasi délinquance potentiellement condamnable, même si l’argument est fondé et inattaquable. De toute façon, ce ne sont pas MM Roch Olivier Maître, énarque cour des Comptes, ou M. Alban de Nervaux, énarque Conseil d’Etat, qui peuvent en juger : leur culture scientifique est inexistante, comme l’est celle des membres du conseil politique prétexte qui a été installé auprès d’eux.

Il s’agit simplement d’un jugement politique. On ne doit pas contredire le Giec ! La vérité officielle s’impose sous peine de sanction. En France ! Pays théorique de la parole libre. Et on paie une administration de 355 agents à 50 millions d’euros pour ce résultat. 140 mille euros par salarié. C’est tout bon ! La loi de parkinson s’applique avec toute sa force. Renforcer et étendre les missions ; augmenter sans fin les budgets et les effectifs ; multiplier les services ; décentraliser et créer des cellules qui,elles-mêmes, deviendront proliférantes. On connait le mécanisme. Nous l’avons dénoncé sur ce blog en analysant un autre système d’agences: les ARS, agences régionales de Santé.

L’Arcom emploiera mille personnes  dans quelques années  avec un budget de 200 millions d’euros. Qui s’y opposera alors que la haute fonction publique a absorbé le politique ?

Il faut de la rigueur, affirme l’Arcom. Ce qui signifie quoi ? Le jugement ne le dit pas. Une interview par un journaliste n’est pas un tribunal scientifique. Il pose des questions. L’invité réponds. Il peut challenger éventuellement telle ou telle réponse. Mais il ne peut pas trancher. La rigueur, cela ne peut que signifier : « ne pas inviter des «climatosceptiques », notion polémique qui n’a aucun sens scientifique ou juridique.

En tout cas, ne pas laisser librement la parole  à un contestataire des conclusions du Giec sans faire venir aussi un contradicteur porteur de la bonne parole et qui réduira à zéro aussitôt s’il en a le talent ou la hargne les effets possibles de l’interview de l’invité. Le cordon sanitaire d'abord. Le contenu on s'en fout !

L’ennui, c’est qu’il est impossible de trouver un tel canard à cinq pattes. Les partisans du GIEC ne veulent pas s’y coller. Si l’affaire tourne mal, ils perdraient leurs subventions ! Personne ne veut s’y frotter.

En revanche un représentant du Giec comme l’effarant Jean Jouzel peut être interviewé tout seul sans contradicteur pendant une heure quand il professe ses théories sur la responsabilité du capitalisme dans la catastrophe climatique, opinion qui n’a rien de scientifique mais qui dit tout de son engagement marxiste de toujours.  Affirmer que tous ceux qui ne sont pas d’accord avec lui sont des complotistes délivrant des « fake news », et de l’espèce climatosceptique la pire, permet de le laisser développer sans frein un message politique marxiste oublieux du désastre qu’a été le Communisme. Là ce n’est plus grave du tout et on peut y aller à loisir. L’Arcom ne dira rien. Cent millions de morts ? Une fois de plus l'Arcom s’en fout ! Mais démontrer que l'explication exclusive des variations de températeure par le Co2 branle dans le manche, là on entre dans l'enfer peuplé de diables qu'il s'agit de réduire à n"ant.

Pour l’Arcom, c’est très clair : il y a une vérité officielle qui peut s’étaler sans limite sur les ondes.  Quiconque la conteste ne doit pas être invité sauf dans des conditions où son message peut être anéanti et où le risque de remise en cause du « consensus » soit nul.

Nous voici devant le contraire exact de la liberté de parole.

L’Arcom a récidivé peu après en infligeant une énorme amende à Cnews qui avait invité un jeune économiste jusque-là plutôt bien accueilli par les médias mais qui, comme beaucoup d’économistes, a compris que la politique écologique voulue par l’Europe conduit à organiser une régression économique irrattrapable.  « Le réchauffement climatique anthropique est une escroquerie et un mensonge ». L’assertion est radicale et accusatoire. On sent une virulence, équivalente à celle qu’on constate tous les jours lorsqu’on invite des militants de l’écologie anticapitaliste.  

Pour l’Arcom, « l’intervenant a pu exprimer une thèse controversée et non vérifiée par les données acquises de la science sans que la position qu’il défendait ne soit mise en perspective et sans qu’une contradiction sur ce sujet ne soit exprimée à la suite de ces propos ». On retrouve les mêmes sornettes : « les données acquises de la science » sont une resucée du concept boiteux de « consensus scientifique ».

Or cela constitue un manquement aux obligations de la chaîne qui « est tenu[e] d’assurer une présentation honnête des questions prêtant à controverse, en particulier en assurant l’expression des différents points de vue ».

Autre affirmation contestée par l’Arcom :  « les modèles climatiques reposent sur de simples hypothèses statistiques et ne marchent pas. Ce ne sont pas des lois de la science », là, on n’est plus dans l’opinion militante. L’intervenant n’a fait que reprendre les conclusions de dizaines d’études et de quelques livres qui constatent l’échec de ces modèles mathématiques exclusivement basés sur le facteur Co2.

Toutes les prévisions d’évolution des température basées sur les modèles du Giec se sont révélées, à ce jour, fausses. Toutes !  Et dans des proportions inquiétantes.  Les modèles de prévision de température basés sur le seul CO2 ne sont pas solides et donnent des résultats qui diffèrent énormément. On sait que les prévisions d’augmentation de la température moyenne de la terre en cas de doublement du CO2 dans l’espace varient de -1° à plus 5° selon le modèle économétrique choisi.  C’est comme si on avait trouvé un modèle de calcul des distances de Paris à Marseille qui donnerait ou 500 kms, ou 2500 kms. On en ferait quoi ? Où sont donc, dans l’affaire, « les certitudes acquises de la science ».

Henri Masson, un scientifique belge vient de faire ses propres calculs :

Si on accepte la démonstration que « l’augmentation de la concentration atmosphérique en CO2 résulte du déséquilibre entre les flux totaux de CO2 entrant et sortant dans l’atmosphère, dont la contribution anthropique représente 3 %, le résultat obtenu par une politique zéro carbone serait alors de 0.93 % de 3 % soit environ de trois dixièmes d’un  millième de  degré centigrade, et cela au bout de quelques siècles d’efforts, de sacrifices  et d’insécurité énergétique (risque de black-out), le photovoltaïque et l’éolien étant des sources d’énergie intermittentes et surtout imprévisibles ».

On peut essayer de contredire ce raisonnement, chercher l’erreur, prouver qu’il est faux. Mais personne ne l’a fait et ne le fera. On peut imaginer que ce professeur serait désormais interdit de parole dans les médias.  La contribution du CO2 aux évolutions du climat n’est pourtant pas une terre de certitude scientifique. Les explications simplistes du début ont dû être retirées. Les objections étaient trop fortes. On a d’urgence fait intervenir des « rétroactions » qui ne convainquent que ceux qui veulent y croire. Heureusement que les contestataires étaient là !

Oui, les propos tenus par l’invité de Cnews étaient peu nuancés. Sont-ils faux ? C’est une autre affaire.

L’inquisition par des Enarques abusifs richement rémunérés pour jouer des juges approximatifs et les serveurs de consensus politiques bidons n’est pas qu’une curiosité.  Elle suggère qu’il y aurait une foi commune qui ne peut être remise en cause !  

Nous ne parlerons pas ici des exploits de l’Arcom qui a durement sanctionné une chaîne où un intervenant avait osé parler « d’immigration qui tue ». Heureusement l’égorgement de petites filles pendant leur cours de danse par un fils de Rwandais immigrés a eu lieu en Angleterre. Pour couvrir ce drame, certain ont choisi de donner la parole à un gentil garçon qui voulait protéger la mosquée de son quartier et qui a crié : « ce sont mes voisins ». C’était beau comme un jugement de l’Arcom.  Une information édifiante voilà le but ! Egorger des petites filles pendant un cours de danse : des blanches, pas d'importance. S'en prendre à l'immigration, pas question. La diversité c'est sacré.

On persiste dans l’abus de contrôle de la parole qui s’est installé lors de la pandémie de Covid. Contester un élément de la politique médicale choisie était considéré comme une faute sanctionnable alors qu’on constate à peine deux ans plus tard qu’à peu près tout était controuvé dans le discours officiel et que les critiques étaient fondées. Le « consensus » médical s’est effondré et quelques réputations avec. Mais pas l’idée que les médias doivent s’obliger à respecter le dire de l’Etat, alimenté par quelques experts médicaux.  

Il faut en finir avec l’Enarchie compassionnelle envahissante et anti démocratique et avec les innombrables AAI et ATI, des agences qui démembrent et dépolitisent l’action publique ad infinitum, Leur proliférations permet certes à de nombreux Enarques de toucher des rémunérations extravagantes fort éloignées des tarifs statutaires et d’employer des milliers d’incapables abusifs, pour souvent empêcher l’exercice des talents et des droits. La liberté d’action et d’expression est étouffée, noyée, sanctionnée, …   

Imposer que tout fonctionnaire sous statut ne puisse prétendre qu’à une seule rémunération de l’Etat : celle de l’indice de son statut quelle que soit la fonction qu’il occupe et le lieu où il l’occupe, serait une mesure de salut public.   On ferait aussitôt quelques milliards d’économies et on ne verrait plus des hauts fonctionnaires dont le salaire indiciel ne dépasse pas 4.000 euros par mois se goberger avec des rémunérations ou des compensations de frais annexes qui se cumulent et finissent pas dépasser le million d’euros par an. Les frais de l’Elysée, du gouvernement du conseil constitutionnel, de l’Assemblée nationale du Sénat connaitraient une vraie baisse systémique. Comme le budget des agences qui ont proliféré.

On trouverait un peu moins de hauts fonctionnaires décidés à jouer au Premier ministre ou au Président, ou au dirigeant abusif d’officines inutiles. Le tout en famille. Et toujours à la limite de la loi de séparation des pouvoirs. Les Français ont pu constater que Mme Castets, énarque, militante lesbienne de LFI, exigeant de l’énarque Macron qu’il la nomme à Matignon, est aussi directrice des finances de la ville de Paris dont on connaitles déséquilibres financiers monstrueux. La gabegie avec nous ! Ruinons et taxons tant qu’on peut ! Il suffit de constater ce qui se passe à Sciences-po, pour comprendre qu’il ne s’agit pas d’une exception individuelle mais bien d’une loi du genre. Et le genre commence à puer vraiment !

La liberté de penser et de s’exprimer doit l’emporter sur l’emprise abusive de la haute administration qui mélange le législatif, le réglementaire, le juridique et l’exécutif en dépit de toutes les règles et à son seul profit familial et de caste. Les libertés d’agir et de posséder sont entravées de la même manière.  « On ne peut plus rien dire, rien faire, rien posséder » en France sans que l’Etat de mille manières décide de vous mettre des bâtons dans les roues par l’intermédiaire de hauts fonctionnaires qui sont quasiment tous étatistes, fiscalistes, socialisants et parfois gauchistes jusqu’au mélenchonisme, l'anticapitalisme et l’antisémitisme.

Une honte !

Didier Dufau pour le Cercle des économistes e-toile.

France : conservatoire honteux de la violence révolutionnaire sacralisée

On voit arriver dans le vocabulaire français la notion d’ultra-gauche. Elle caractérise les saboteurs, comme on le voit aujourd’hui à la SNCF paralysée par un acte infâme le premier jour des JO. Rappelons que la SNCF prétend faire des bénéfices avec 20 milliards de subventions d’état, un régime de retraites frelaté qui coûte plus de 3 milliards aux Français et qui s’est délivré des contraintes de l’allongement légal de l’âge de la retraite, par une magouille. Plus rien ne marche dans cette entreprise totalement gangrenée par le reliquat d’activisme communiste et l’esprit d’action directe du fait du radicalisme assumée des mouvances syndicales dominantes qui nourissent des opérations extra syndicales illégales pour ne pas tomber sous le coup de la loi. .

Après la dissolution irresponsable et scandaleuse de l'Assemblée nationale imposée par E. Macron, dans des conditions extravagantes et pas seulement "inédites", la poussée du parti LFI, nourrie par la volontée de faire front face au "fascisme " fantasmé du RN, a magnifié le rôle d’un Mélenchon dans la vie politique et parlementaire.

L'immonde Mélenchon s’est fait le théoricien d’une révolution bolivarienne incarnée par la prise de pouvoir de Chavez puis Maduro au Venezuela. Il s'agit de la mettre en oeuvre en France par tout moyen. Personne ne souhaite creuser ce bel exemple venezuelien dans les médias orientés et dominateurs qui nous imposent leurs narratifs partisans et l'occultation des faits qui les gênent. Il est pourtant très révélateur.

Le Venezuela était un magnifique pays, prospère et riche d’une industrie pétrolière inespérée basée sur les plus grandes réserves connues du monde, avec d’immenses ressources naturelles et une élite bien formée. La « révolution bolivarienne » menée par Chavez et poursuivie par Maduro a provoqué la perte de 80 % du revenu national et a conduit un quart de la population du pays à fuir à l’étranger. Le régime politique est une dictature sordide où quelques militaires et satrapes socialistes accaparent ce qu’ils peuvent des ressources qui restent et empêchent le fonctionnement démocratique, tout en laissant en place un théâtre d’ombres électoral, comme en Iran ou en Russie. C’est l’exemple le plus frappant d’une ignominie politique, économique et sociale sans aucune justification. Le pire du pire : l’autodestruction nihiliste sans aucune perspective positive, basée sur une propagande permanente haineuse, les abus violents de pouvoir et la destruction obstinée de tout espoir de changement.

Le rapport 2 026 d’Amnesty international est clair : « Des personnes critiques à l’égard du président Nicolás Maduro ont été arrêtées arbitrairement, soumises à des disparitions forcées et torturées avec l’assentiment de l’appareil judiciaire. Le gouvernement a reconnu 455 cas de disparition forcée signalés depuis 2015, non résolus pour la majorité d’entre eux. Les exécutions extrajudiciaires perpétrées par les forces de sécurité restaient impunies. Malgré quelques libérations à la fin de l’année, les détentions arbitraires à caractère politique étaient toujours monnaie courante. La mission d’établissement des faits sur le Venezuela a mis en lumière des crimes contre l’humanité, demandé que des enquêtes soient menées sur les politiques répressives de l’État, et observé que la majorité de ses précédentes recommandations n’avaient pas été respectées. La CPI a poursuivi son enquête sur les crimes contre l’humanité commis au Venezuela, bien que le gouvernement ait tenté de suspendre le processus. Les conditions de vie en prison, où il était notamment difficile d’accéder à l’eau et à la nourriture, se sont encore détériorées ».

L’école est morte : « Selon l’organisation de la société civile HumVenezuela, 18 % de la population mineure n’est pas allée à l’école en 2023 et 44,8 % s’y est rendue de manière irrégulière ».

Le système de santé est mort : « Près des trois quarts (72,4 %) des centres de santé publics étaient touchés par des pénuries de médicaments, d’équipements et de personnel, et 88,9 % des services de santé publique étaient inopérants. »

Le système social est mort : « le coût du panier alimentaire de base mensuel pour une famille de cinq personnes au Venezuela équivalait en octobre à environ 494 dollars des États-Unis, tandis que le salaire mensuel minimum s’établissait à 3,67 dollars. »

La monnaie est morte : « Au 20 août 2019, c'est-à-dire un an après son introduction, le bolivar souverain avait perdu 99,97 % de sa valeur par rapport à celle qu'il avait initialement8. Fin novembre 2020, le taux face au dollar américain dépasse 1 million de bolivars pour 1 dollar. Cette monnaie est à ce moment-là, la plus faible en circulation dans le monde » (Wikipédia). Cela ne s’est pas arrangé depuis.

Les retraités sont ruinés.Le fonds de pension auquel avaient cotisé les dizaines de milliers d’ouvriers du pétrole a été volé par les Chavistes et la corruption organisée. « Pour survivre, Marlon Bermudez, 59 ans, va vendre sa maison, fruit de 30 ans de travail dans la plus grande raffinerie du Venezuela. Comme beaucoup de retraités du jadis florissant secteur pétrolier, il n'a pas assez pour vivre ». Le Point 2023.

Le bolivarisme ? Une dictature infâme ayant tout détruit au Venezuela et se maintenant au pouvoir par des exactions violentes extrajudiciaires ET judiciaires, voilà la réalité sans fards.

On aurait pu penser qu’une telle ignominie politique serait condamnée par tous les partis politiques français.

Pas du tout !

On trouve un chef de parti (une bande de quelques ligueurs sectaires entièrement soumis au grand chef) qui propose le chavisme en exemple. Vous rêvez ? Non ! Non !

Nous avons un Mélenchon en France !

Et son abject parti a réussi à obtenir des dizaines d’élus à l’Assemblée nationale, pour la plupart des gueulards sinistres et hideux à la bouche sale. Utilisant toutes les recettes qui ont permis à des sectes minoritaires communistes de trouver le chemin du pouvoir, prônant de façon ouverte la méthode qui a conduit à la guerre d’Espagne, monstrueuse guerre civile allumée par toutes les sectes socialistes et basée sur les exécutions extrajudiciaires et les massacres, il instrumentalise la rue arabe qui s’est implantée sans limite en France et fait d’une dénonciation outrancière et haineuse d’Israël le moyen de capter le vote islamiste, chauffé à blanc, au prix d’une relance inédite de l’antisémitisme criminel.

Et tous les partis de la mouvance dite « de gauche » croient nécessaire de se rallier à cette raclure révolutionnaire criminelle pour avoir des postes de députés. Effarant !

Tout ce petit monde se gargarise de retraite à 60 ans, de retour des services publics au top niveau, d’enrichissement des pauvres. En s’appuyant sur les méthodes qui, en 25 ans de bolivarisme, ont tout ruiné radicalement dans ces domaines au Venezuela ?

Que la France soit tombée si bas, en particulier sa frange gauche, qu’elle en soit à voter massivement pour un allumé prônant la « révolution bolivarienne » est un signal terrible.

Pour comprendre une pareille ignominie qui fait de la France une nation suicidaire largement peuplée d’aveugles politiques, il faut lire le dernier livre fondamental et définitif de Thierry Wolton : Le Retour des Temps Barbares - Grasset février 2024.

L’auteur est sans doute un des auteurs qui connaît le mieux le monde communiste et les attitudes occidentales et françaises vis-à-vis du communisme et du révolutionarisme violent.

« Un vent mauvais souffle sur le monde » écrit-il. Aussi sur la France !

Il n’y a pas eu de Nuremberg du Communisme ni de révulsion définitive contre ce système entièrement criminel, sur le modèle du refus du nazisme. Des franges entières de l’intelligentsia française ont donc développé indéfiniment une vision complètement fantasmée de l’URSS et des pays occupés de l’Est et une incompréhension totale de ce qui se passait dans la tête des populations victimes. Les cent millions de victimes innocentes qui ont payé l’affaire de leur vie ? On s’en tape. Les milliards de vies gâchées ? On s’en tape encore plus. Les centaines de millions de personnes qui ont subi en plein cette dictature et qui aspirent aujourd'hui à en sortir : qu’ils pensent ce qu’elles veulent, on s’en fout !

Ceux qui ont fait leurs études supérieures entre 1965 et 1975, savent l’ampleur de l’emprise communiste sur la manière d’enseigner en France l’histoire, la géographie, l’économie, sans parler de la sociologie.

Jean-Marie Vincent, Charles Bettelheim, Pierre George, Henri Denis ou A. Hirschman ont maquillé à l’envi la réalité soviétique tout en détruisant de façon débile et délétère la qualité de l’enseignement sur ces sujets pendant deux décennies au sein de l’Université et des écoles supérieures comme Sciences-po, déjà ! Ne parlons pas de Mmes Annie Lacroix Riz ou Michèle Riot-Sarcey, qui enseignent impunément avec l’argent public un communisme malhonnête à front bas. N’évoquons pas la tambouille du CNRS et de l’INSEM à l’époque Jospin qui a distribué des laboratoires importants aux Communistes.

Pour donner une idée des méthodes employées, je témoigne que Denis ne posait qu’une question à l’oral : théorie de la valeur. Si vous répondiez valeur travail la note était 18, valeur utilité vous valait un joli 2. Tout le monde le savait. Et les étudiants étaient contraints à répondre contre éventuellement leur propre analyse et forcés à être malhonnêtes. Pas une seule au rectorat informé de ces faits. Vincent et George étaient réellement toxiques et pouvaient vous valoir des ennuis. Bettelheim avait une rigidité marxiste assez bien maîtrisée et donnait des textes d’apparence solide mais, en fait, bouffés par l’idéologie. Hirschman était plus dans les techniques de la propagande et dans la recherche de moyens dialectiques de multi culpabiliser les oppositions au communisme. Il a fait école en France.

Finalement, critiquer l’URSS était la marque d’un anticommunisme primaire de mauvais aloi. Sur le forum du monde entre 1997 et 2002, alors que l’URSS était tombée depuis des années, les crimes de masse avoués et les dégâts du communisme mieux connus, des intervenants, intervenant en meutes, restaient attachés aux mensonges éhontés des années soixante. On expliquait encore que Katyn, c’était les Allemands ; que parler de génocide en Ukraine était une ignominie, etc. Il a fallu attendre l’invasion de l’Ukraine par la Russie pour que la France consente à qualifier Holodomor de génocide.

Pour ceux qui comme moi ont été sur le terrain pour étudier les génocides socialistes notamment en Ukraine, ce qui me conduira à écrire la première monographie en France sur Holodomor, l’évidence du refus des éditeurs français d’accepter un texte de vérité s’est toujours vérifiée. De même, nous savions le désarroi des habitants dans ces pays devant le refus de comprendre, à l’ouest, ce qu’ils avaient subi et de partager leur préoccupation. Le plus dur était de voir certains d’entre eux venus en France, masquant leurs vrais sentiments et constats pour ne pas heurter la pensée dominante en France et mieux s’intégrer. Quand on les interrogeait, ils répondaient : « je n’ai pas le choix. Ils ne veulent rien comprendre. Ils savent mieux que nous. Si on insiste on est nazifié ». Déjà en 2010 ! Poutine n’a rien inventé. Le refus de traiter Holodomor comme génocide dure encore et vaut toujours à ceux qui défendent cette vérité incontournable d’être traités d’auxiliaire des forces ukrainiennes qui ont rejoint Hitler lors de Barbarossa.

Thierry Wolton n’a aucun mal à montrer que l’on a totalement raté toute la phase de décomposition de l’URSS. Comme on fantasmait la réalité, on ne l’a pas comprise et nous avons été incapables d’apprécier correctement de ce qui se passait sur le terrain. Les erreurs énormes se sont accumulées. Laissons au lecteur le soin de découvrir dans toute son ampleur ce parcourt oiseux et délétère.

La relation avec la Chine, l’inde, l’Afrique, avec tous les rebondissements que l’on a constatés, a été entièrement viciée par des attitudes qui auraient été très différentes si les génocides socialistes avaient été dénoncés et condamnés de la même façon que la Shoah.

Wolton explique de façon forte et incontestable que l’attitude occidentale est une des causes du retour des « temps barbares ». Le succès intolérable et grotesque d’un Mélenchon et de la meute de sordides qu’il a réussi à faire élire en est une des formes intérieures qui se cumulent avec les dérives extérieures.

Sur la base d’une erreur d’appréciation collective provoquée par la prégnance socialiste violente dans le monde culturel français depuis l’entre-deux guerre et surtout après la Libération, l’abomination propre à Mélenchon est d’avoir convaincu des électeurs qu’une pratique qui ruinerait l’économie, le social, la nation, l’État, les services publics, dans des proportions littéralement démentes, était non seulement souhaitable mais à portée de main, quitte à finir de dégueulasser les institutions et à promouvoir l’antisémitisme.

Cela ne peut pas être pardonné.

Didier Dufau, auteur de « Holodomor », le second génocide européen. https://librairie-e-toile.fr/

Quand les moteurs de recherche évoluent bizarrement ...

Dans un monde largement virtuel dominé par des technologies et l’algorithmique, il est normal que des instruments qui ont été à la base de la révolution numérique évoluent profondément.

Deux évolutions sont largement visibles : l’appauvrissement informationnel des moteurs de recherche classique. Google Yahoo et les autres ont été gâchés par le mercantilisme. En associant les priorités de recherche à ceux qui payaient pour être en tête de liste des réponses, le commerce est devenu non seulement omniprésent mais exclusif. Une question ? Le système recherche d’abord les commerces qui peuvent être concernés et priorisent ceux qui peuvent être attachés à des recettes pour le moteur de recherche. Compte tenu des volumes d’information concernés, les informations sans « valeur marchande » immédiate ne sont même plus indexées. L’utilisateur n’a accès qu’à une information limitée. De plus en plus limitée. La gratuité et l’honnêteté qui étaient le mythe agissant d’Internet disparaissent dans le silence presque général. En histoire, en économie, on trouve moins d’information qu’il y a vingt ans ! Et à chaque fois, il faut éliminer des couches entières d’à peu près commercial considéré comme liés à la question posée. Donnons un exemple. J’ai un intérêt personnel pour la Bucovine. Personne n’est parfait. Si vous tapez : Bucovine : les grandes dates, vous avez comme première réponse « Amazon les grandes dates (marques) ». Les dates de solde l’emportent sur tout le reste. Ensuite des annonces pour du tourisme en Roumanie arrivent en masse. Cette obsession commerciale occulte tout le reste. Un peu comme aux Jeux Olympiques modernes, l’amateurisme a disparu.

C’est comme cela. Mais qu’on nous permette de le regretter. L’utopie d’un accès libre et universel à la connaissance s’effrite et tend même à disparaître.

La seconde évolution est l’intelligence artificielle générative couplée ou non à l e recherche classique sur le WEB. On peut être bluffé par la qualité rédactionnelle des textes produits. C’est clair, bien fait, sans faute d’orthographe ni de syntaxe. On peut l’être aussi par les notices qui sont produites qui parfois peuvent être très intéressantes, si le fond de documents qui est traité par l’IA est important. La règle : « plus l’information est grande et peu polémique plus la synthèse est satisfaisante » n’est pas absolue mais se vérifie souvent.

Nous avons essayé gratuitement un nouveau moteur de recherche qui s’appelle Brave où existe une fonction d’IA générative qui vous fournit une notice sur le sujet demandé et des pistes de recherche annexes permettant d’approfondir le sujet.

Pour l’architecte Pierre Dufau, le résultat est excellent et même bluffant. L’IA a reconnu un des mots-clés de son œuvre « le caractère cistercien » et fournit une réponse détaillée à une question secondaire non posée : en quoi l’œuvre architecturale de cet architecte est cistercienne. Exact et brillant.

Une question relative au Cercle des économistes e-toile, a donné des résultats particulièrement mauvais. On apprend que nous sommes inspirés par Marx, ce qui est une grande nouvelle ! On voit bien le mécanisme qui a emballé les algorithmes : nous sommes plutôt libéraux, donc économie classique, donc Ricardo donc Marx. Avec ce genre de glissements on aboutit rapidement à n’importe quoi. Le programme détecte bien que nous sommes contre les changes flottants mais se montre incapable d’expliquer pourquoi et en mélangeant critiques et soutiens aux changes flottants trouvés sur le WEB pour faire sa soupe, il finit par écrire (bien) n’importe quoi. L’ennui tient à cette réalité que pour un lecteur non averti, l’information reçue ne peut être critiquée et des analyses fausses peuvent devenir l’opinion officielle pour ceux qui n’approfondissent pas. Il n’y a naturellement aucun mécanisme de correction.

Les fiches Wikipedia qui fonctionnent un peu sur le même modèle du plus petit commun dénominateur commun politiquement correct peuvent être totalement bidonnées et biaiseuses, mais on peut protester un peu (en vain généralement). La notice fugace obtenue par l’IA est plus perverse : elle peut donner un résultat controuvé impossible à corriger, avec éventuellement L’aspersion sur une personne d’une coloration adjectivale négative et insultante. Exemple : Éric Zemmour « polémiste d’extrême-droite condamné pour racisme » et non « journaliste inquiet par l’invasion démographique musulmane en France et en Europe et les méthodes violentes des partisans d’une Oumma féroce et dominatrice n’hésitant pas à tuer pour imposer leurs mœurs ». Laurent Obertone : « Les opinions de Laurent Obertone sont controversées et ont suscité des critiques pour son langage et ses thèses jugées réactionnaires et sexistes ». Brave penche à gauche et du côté du politiquement correct.

Entre l’inutilisable et l’utilitarisme forcené, l’évolution des moteurs de recherche peut être vue comme particulièrement négative.

Nous avons posé une question de plus à Brave :

Comment être plus utile en étant moins utilitariste

L’utilitarisme, qui vise à maximiser le bien-être global, peut être limitant car il ne prend pas en compte les valeurs et les principes éthiques plus larges. Pour être plus utile en étant moins utilitariste, il est important de considérer les suivants :

Les besoins fondamentaux : au-delà du bien-être matériel, il est essentiel de répondre aux besoins fondamentaux tels que la dignité, la justice, la liberté et la solidarité.

Les valeurs éthiques : il est important de prendre en compte les valeurs éthiques telles que la compassion, la justice, la responsabilité et la vérité, qui dépassent les considérations purement utilitaristes.

La dignité de l’individu : il est essentiel de respecter la dignité de chaque personne, même si cela signifie ne pas maximiser le bien-être global.

La complexité de la réalité : il est important de reconnaître que la réalité est complexe et que les choix éthiques ne se résolvent pas toujours à une simple équation utilitariste.

Stratégies pour être plus utile en étant moins utilitariste

Focaliser sur les besoins communs : plutôt que de chercher à maximiser le bien-être global, concentrez-vous sur les besoins communs et les valeurs partagées.

Prioriser les actions qui répondent aux besoins fondamentaux : mettez en avant les actions qui répondent aux besoins fondamentaux tels que la dignité, la justice et la liberté, même si cela signifie ne pas maximiser le bien-être global.

Développer des compétences et des connaissances : investissez dans votre propre développement pour être plus efficace et plus utile dans votre domaine, sans nécessairement chercher à maximiser le bien-être global.

Collaborer avec d’autres : travaillez en équipe avec d’autres pour atteindre des objectifs qui dépassent les considérations purement utilitaristes.

Évaluer les conséquences à long terme : prenez en compte les conséquences à long terme de vos actions et de vos choix, au-delà des considérations purement utilitaristes.

En résumé, pour être plus utile en étant moins utilitariste, il est important de considérer les besoins fondamentaux, les valeurs éthiques, la dignité de l’individu et la complexité de la réalité. Il est également essentiel de développer des stratégies qui répondent à ces considérations, telles que la focalisation sur les besoins communs, la priorisation des actions qui répondent aux besoins fondamentaux, le développement des compétences et des connaissances, la collaboration avec d’autres et l’évaluation des conséquences à long terme.

Intégration de considérations non-utilitaristes dans les stratégies et pratiques des organisations et institutions

Les organisations et institutions peuvent intégrer des considérations non-utilitaristes dans leurs stratégies et pratiques en adoptant les approches suivantes :

Définir des objectifs plus larges : au-delà des objectifs de performance et de rendement, définir des objectifs qui prennent en compte les valeurs éthiques, la dignité de l’individu et les besoins fondamentaux.

Intégrer des principes éthiques : incorporer des principes éthiques tels que la justice, la compassion, la responsabilité et la vérité dans les processus de prise de décision et les pratiques quotidiennes.

Favoriser la participation et la consultation : impliquer les parties prenantes, notamment les communautés ciblées, dans la définition des objectifs et des stratégies, pour prendre en compte leurs besoins et leurs valeurs.

Développer des indicateurs de performance éthiques : créer des indicateurs de performance qui évaluent la mise en œuvre des objectifs éthiques et non-utilitaristes, en plus des indicateurs traditionnels de performance.

Investir dans la formation et le développement : fournir des formations et des ressources pour aider les employés à comprendre et à intégrer les considérations non-utilitaristes dans leur travail.

Créer des espaces de dialogue et de réflexion : mettre en place des espaces pour encourager la réflexion et le dialogue sur les valeurs et les principes éthiques, ainsi que sur les implications de ces considérations dans les pratiques quotidiennes.

Sans commentaire ! Mais à bon entendeur, salut !

Didier Dufau pour le Cercle des économistes e-toile.

Eléments pour comprendre la descente aux enfers française

Pendant que les politiciens s’amusent, la dégringolade économique s’étend dans le silence des médias.  Souvent la question revient dans les conversations : pourquoi nous sommes-nous enfoncés ainsi ? Les réponses sont presque toujours à côté de la plaque et traduisent la perméabilité aux narratifs usuels plus qu’une connaissance, même minimum, des faits.

Beaucoup des difficultés actuelles proviennent de décisions prises à la Libération. Le programme du CNR, Conseil national de la résistance, très à gauche, si glorifié qu’il soit aujourd’hui, a considéré qu’il fallait mettre en œuvre le plan Beveridge d’état providence mais en chargeant les entreprises et non les particuliers.  

-            1. L’impôt sur le revenu a toujours été le moins progressif et le moins lourd de tous les pays homologues, ce qui surprend toujours les expatriés français. Et le nombre d’assujettis n’a cessé de diminuer, jusqu’à devenir inférieur à la moitié des contributeurs potentiels.

-            2. La sécurité sociale a été mise prioritairement à charge de l’entreprise avec une multitude de taxes annexes et de contributions locales ou spécialisées, avec la double conséquence d’un manque systémique de rentabilité en interne et d’une absence remarquable de compétitivité vis-à-vis des autres pays n’ayant pas fait cette erreur. On s’étonne toujours du taux ridicule de chômage des Suisses : mais la sécurité sociale est à la charge principale des particuliers qui paient chaque mois une contribution très forte mais qui peuvent choisir leur organisme de rattachement. Il n’y a pas de Moloch comme l’Urssaf.

-            3. L’égalitarisme forcené a voulu que tous puissent bénéficier des mêmes avantages que les fortunés. Il a donc fallu imposer la fortune durement pour redistribuer un peu. Ce faisant on a frappé l’investissement qui est la clé de l’emploi. En considérant de plus en plus  que l’élitisme favorisait le bourgeois, on a tué progressivement l’école. Sans emploi qualifié, pas de croissance saine.

-            4. La volonté d’assurer la « gratuité de la vie », de la naissance à la mort, avec des allocations maternelles à l’enfance, puis l’allocation vieillesse, puis des aides aux étudiants, puis aux immigrés, puis à tout le monde, avec le RSA, a détruit le ressort de l’emploi. On peut vivre sans rien faire de la naissance à la mort en France pourvu qu’on se contente d’une consommation comprise entre 700 et 1.000 euros par mois.

-            5. La crise démographique n’est pas à imputer, elle, au CNR. Grâce à des gens comme Alfred Sauvy, la politique française a été nataliste jusqu’au début des année 70. Le retournement  a été provoqué par le « féminisme libérateur», 500 000 enfants en moins chaque année tout de même, et  a privé de bras l’économie, qui, du coup, les a cherchés à l’extérieur. Echec : l’immigration n’a pas été fléchée vers l’emploi mais vers le regroupement familial assisté. Cela n’a donc servi à rien d’autre que d’aggraver l’endettement.

-            6. La crise politique s’est accentuée à partir du moment où la haute fonction publique a réussi à dominer totalement la sphère politique. Ce mouvement initié dès la défaite de Quarante, imputée aux parlementaires ignorants et médiocres, s’est installé dès la IVe République et s’est amplifié dans la suivante, avec comme symbole le duo Giscard-Chirac, et son aboutissement tragique avec Macron et des hauts fonctionnaires sans représentativité   passant de la direction d’une société d’autobus public à la tête du gouvernement et retour.

-            7. L’idée qu’il fallait travailler le moins possible s’est installée avec la retraite à 60 ans et les 35 heures, sans vouloir comprendre qu’on baissait automatiquement les revenus de près de 20 % par rapport aux autres et qu’on privait de ressources la pompe à fric branchée sur l’activité des entreprises, tout en détruisant la balance commerciale.

-            8. Des secteurs entiers de l’économie sont passés sous l’autorité de la « tutelle » qui les a transformés en marchés administratifs. Les ports français ont ainsi connu une croissance de moins de 2% quand tous les ports européens voyaient leur trafic augmenter de 100 %. Tout le secteur de l’écologie climatique est noyé par des marchés artificiels pilotés par l’argent public ou parapublic. Le bâtiment est totalement sous l’influence de réglementations folles.

-            9. L’état moloch a décidé d’abandonner de plus en plus de missions à des ONG et des sociétés non commerciales, créant un secteur social démesuré, parfaitement maquereauté et inefficace, détruisant peu à peu les services publics. L’informatisation a été déplorable sauf à la DGI et le passage à Internet raté presque partout dans le domaine public.

-            10.Progressivement ruiné par ses dépenses, l’État a alors décider de transférer directement sur les Français le soin de mettre en œuvre des politiques contraignantes avec obligation de résultat sous peine de sanctions considérables. On a vu apparaître le concept de revenu net-net-net, c’est-à-dire net des charges sociales, net des impôts, et net des contraintes imposées.

-            11. On a ainsi abouti à ce que la dépense publique ajoutée à la dépense privée imposée, excède la valeur ajoutée des entreprises. Plus de 100 % en effet ! Ce qui explique un endettement de 3 200 milliards d’euros et toujours en expansion. Quand on dépense la totalité de la valeur ajoutée des entreprises, impossible de ne pas emprunter.

-            12. Pour corser l’affaire, on a mis les entreprises et leurs salariés en compétition avec le monde entier. L’industrie a sombré la première. Le reste suit.

-            13. La politique d’Emmanuel Macron a tout aggravé, en multipliant les cadeaux électoraux ciblés à des catégories. « Personne ne vous a donné plus que moi », voilà le narratif qu’il voulait tenir à quiconque dans la rue. Et il a fini en cassant le cadre politique par dépit. En transférant la taxe d’habitation sur les Français surtaxés, il a poussé la démagogie aux limites de la déraison. On ne supprime pas des impôts quand on ne fait que transférer des financements. Et la progressivité structurelle de l’impôt français en cas d’inflation et de croissance même ralentie garantit un taux de prélèvement constamment croissant. Ce mécanisme a fait passer la dépense publique de 25% à plus de 50% du PUB  en un demi-siècle.

-            14. La construction européenne a été le prétexte d’un début de  destruction de quelques points forts français comme le nucléaire et l’agriculture, tout en aliénant totalement la décision politique.

Le résultat, on le connaît. Chaque Français était plus riche que n’importe lequel de ses voisins en 1967, aux termes du « miracle français ».  Il est maintenant déclassé, avec un tiers à un demi de revenu moyen de moins, en attendant pire. Ne parlons pas de la menace que fait peser la dette et les risques de survenue d’une situation à la grecque ou à la libanaise !

Et il ne s’agit ici que des causes internes d’effondrement. Les crises à répétitions provoquées par les changes flottants et la rançon exigée des producteurs de pétrole n’ont rien arrangé, pas plus que le transfert de richesses vers la Chine, L’inde, la Turquie. L’Occident global flanche et l’Union Européenne est conquise par les ONG wokistes et islamistes.  Bravo à tous !

La grande question est évidemment de trouver le moyen d’en sortir. Nous avons essayé dedégager des pistes dans notre livre Sortir du Désastre. Écrit trop vite dans la perspective des élections présidentielles, il a été mal relu et a laissé la place à de nombreuses imperfections de texte. Mais sur le fond, il n’y a rien à y changer.

Certains s’étaient étonnés de la place démesurée à leurs yeux accordés à la dénonciation de l’esprit et des résultats de l’action d’Emmanuel Macron. On voit aujourd’hui que c’était prémonitoire. Il ne fallait pas réélire cet irresponsable. Plus personne ne doute qu’il fait partie du passif dont il faut se débarrasser.

Sur les treize autres causes, on voit la difficulté qu’il y a à agir. Comme en Grèce ou comme en Union Soviétique, casser le système imposera une phase initiale très dure.

Dire à la dizaine de millions de personnes qui vivotent aux crochets des autres que c’est terminé et qu’il leur appartient de trouver du travail et 400 à 500 euros par mois pour financer la sécurité sociale comme en Suisse, est un risque politique évident.

Dire aux nombreuses entreprises qui survivent dans le cadre de marchés administratifs subventionnés par l’État que c’est fini, est un risque politique et économique évident.

Dire aux syndicats des grandes entreprises publiques que la cogestion abusive, c’est fini, c’est un risque évident pour la paix civile.

Dire aux hauts fonctionnaires qu’ils doivent rester dans la sphère publique et ne peuvent accéder à la sphère politique ou privée qu’en démissionnant, c’est une belle aventure.

Dire aux Français que la retraite est à 67 ans au taux plein et la durée du travail normale de 40 heures par semaine, y compris dans les différentes fonctions publiques, cela peut difficilement être applaudi par les personnes concernées.

Affirmer aux milieux financiers anglo-saxons que les changes flottants et le privilège du dollar cela suffit, bon courage.

Dire aux juges et aux cours que les droits de l’homme sont l’affaire des politiques et pas des juges, pas si facile.

Dire à l’Europe qu’elle doit demeurer dans le cadre strict des traités et de la subsidiarité en évacuant de ses instances tout l’entrisme des ONG et l’influence Woke ou communautarisme, c’est mal parti.

Dire aux femmes que le sperme n’est pas un liquide toxique, l’enfantement n’est pas seulement une torture physique et élever des enfants une tyrannie sociale et qu’elles ont une responsabilité vis-à-vis de la collectivité, courage fuyons !

Dire au monde des enseignants politisés que leur rôle est d’améliorer la performance des élèves et non pas de jouer les nounous et les guides politiques, dans un nouveau cadre porté vers l’élitisme et la sélection des meilleurs, cela va tanguer !

Dire aux délinquants de tout âge et de toute condition que le laxisme et la compréhension, c’est fini et que désormais ils jouent leur peau ou le reste de leur vie dans la misère, il faudra pour cela s’essuyer les pieds sur le badintérisme qu’on veut panthéoniser.

Tous les nœuds gordiens se sont entrelacés pour éviter qu’on ne les tranche. 60 % des élus à l’Assemblée Nationale sont membres de mouvements protestataires mobilisés contre les résultats déplorables mais qui n’ont que des solutions vengeresses qui aggraveraient la situation. Le marais central est surtout décidé à ne rien dire et ne rien faire tout en essayant de sauver la carrière des barons et leurs divers et nombreux petits avantages.

La crise n’est pas que parlementaire. Elle est nationale, européenne et occidentale. Mais la France y a mis du sien pour qu’elle soit de plus en plus grave.

Il suffit de constater les réactions dans tous les camps, y compris ceux qui vous sont proches lorsque vous faites des propositions de bon sens sur des sujets graves.

En matière de sécurité on peut par exemple revenir sur à la pratique ancienne d’un seul procès d’assises. Le double procès n’a strictement rien apporté sinon des revenus pour les avocats et des embouteillages pour la justice. On doublerait sans frais la capacité de juger et on débloque la situation actuelle, sans aucune conséquence négative.

On peut même rétablir la peine de mort pour les meurtriers en série, les meurtriers de policiers et les incendiaires qui tuent six personnes pour des raisons de guerre des gangs de trafiquants de drogue. Coût zéro. Et on retourne la peur vers les assassins. De même vous pouvez engager la responsabilité des juges qui font de la politique et dissoudre le syndicat de la magistrature déshonoré par le « mur des cons » et définir un crime de justicialisme (détournement de pouvoir spécifique à des fins politiques en refusant d’appliquer les lois et en créant d’autres interprétations sur le terrain) jugé par une nouvelle Cour de sûreté de l’État. De même on peut interdire à des associations d’ester et réserver ce droit aux seules victimes.

Tout cela a existé longtemps et montré son efficacité sans vrais inconvénients. Cela ne coûte rien sinon aux délinquants et aux avocats pénalistes. On a mis fin aux exactions de l’OAS et du FLN et d’Action directe. La pression terroriste islamique, l’extension du narcotrafic, les destructions urbaines massives et les ratonnades anti blancs, peuvent-elles être maîtrisées autrement ? Non !  Le mol édredon judiciaire et l’invocation des mânes de Badinter n’ont jamais entravé le moindre crime et quand la massification du crime a commencé, elle est très difficile à éliminer. Parlez-en aux 85.000 victimes annuelles d’agression au couteau !

Essayer de proposer cela au sein d’un des partis existants en France ! Impossible ! Alors vous dites : que proposez-vous ? La réponse est toujours la même : rien, chut ! Vous ajoutez : alors cela va continuer ? Oui chut ! Il faudrait que les médias se taisent car ils poussent au crime en le révélant… N’oublions pas ce qu’écrit aujourd’hui même Wikipedia sur le livre de Laurent Obertone sur la France Orange Mécanique, écrit en 2013 : C’est un « essai contesté et controversé qui fait beaucoup penser à Éric Zemmour ». Le lecteur doit savoir que c’est un livre réprouvé et indigne qui unit le lecteur à des gens immondes comme Zemmour. Beurk ! Le jugement de valeur l’emporte sur l’information.

Des actes élémentaires réprimant efficacement des crimes abjects sont considérés comme tabous, sans la moindre alternative.

Vous prenez nos treize causes d’effondrement et vous aboutissez exactement à la même situation. Il est strictement interdit de remettre en cause… les causes !  C’est sacré, c’est tabou. En revanche, hurler contre les conséquences, c’est facile et recommandé.

On en revient à Créon et au fait que le pouvoir cela tache souvent et que c’est parfois un peu plus que sale. Comme la guerre. Il n’y a pas de guerre propre. On ne demande pas aux dirigeants d’être des saints aux mains blanches mais de réduire l’effet des tares, les actes des malfaisants, et les conséquences de diverses démagogies perverses.

Nos politiques sont désormais des fantômes impuissants qui s’accommodent de cette impuissance et ne formulent plus de projets. Ils préfèrent honorer des valeurs et jouir des postes conquis tout en excommuniant les oppositions ramasse-colère.

La France enfermée dans des dogmes n’est pas seulement en voie de paupérisation et de marginalisation. Elle peut s’effondrer et ne plus jamais se remettre.

L’Union Soviétique était exactement dans la même situation. Nous avons souvent ici cité l’exemple de l’agriculture. On y a tenté de multiples expérimentations pour mettre fin à l’inefficacité de l’agriculture. Elles ont toutes réussies. Elles ont toutes été arrêtées car elles contrevenaient aux dogmes et en montraient la stupidité.  Aujourd’hui Ukraine et Russie sont redevenues des greniers à blé dès l’effondrement du communisme.

Le couple dogmes paralysants- effondrement par la dette est un chemin parfaitement balisé.

La France est bien sur le toboggan.

 

Pierre Manent et l’explication de la crise politique française

Que nous traversions une crise politique depuis le traité de Maastricht, il est difficile de ne pas le voir surtout depuis cette indigente et scandaleuse dissolution qui a provoqué la panique et le n’importe quoi au milieu de différents sauve-qui-peut, le débranchement du président et un Assemblée Nationale sans majorité. Pierre Manent dans un article du Figaro datée du 18 juillet 2024 a tenté d’en analyser les causes et certains ont jugé cet article « définitif » sur la question.

Pour lui, l’état normal des institutions est l’alternance droite-gauche. C’est une différence avec l’analyse de Bourlanges que nous avons examinée précédemment sur ce blog qui considère que depuis la fin de la guerre de Quarante, c’est le centre qui a produit les accommodements nécessaires. Manent explique alors pourquoi cet affrontement droite gauche s’est vidé de sa substance. La raison principale : la dissolution du concept de nation et la création de l’Europe supranationale. Il ne reprend pas l’expression qui dit que, depuis Maastricht, droite et gauche sont deux détaillants qui se fournissent auprès du même grossiste. Mais c’est le sens de sa démonstration. Il parle de « religion européenne ». Chirac avait compris : plus de discours de Verdun et de Pierre Juillet ni de Marie-France Garaud : la présidence de la République Française n’est possible qu’au prix d’une révérence au fédéralisme européen. Du coup le député national n’a plus guère de pouvoir et d’importance. La division gauche droite se dilue. L’opinion se détourne. Le député européen lui est un inconnu qui s’active dans une sphère dont la presse ne parle jamais et qui n’a aucune vraie influence. F.X. Bellamy vient d’en faire la cruelle expérience. Mme Van der Leyen qui s’est comportée en présidente abusive d’une Europe fédérale inexistante a été réélue. Le plus actif et intelligent de nos élus est en fait impuissant ! C’est structurel.

L’Europe religion a une conséquence immédiate : on ne discute pas de projets mais de valeurs. Le bien et le mal triomphe du discours projets contre projets. Les élus européens ne savent pas sur quels projets ils seront sollicités de réfléchir : la Commission en a le monopole. Les élections européennes ne tranchent jamais rien et pulvérisent les représentations nationales en minorités sans pouvoir. Le peuple ne tranche aucune option majeure. On lui demande simplement de faire une révérence aux « valeurs européennes de paix, de bonté, d’ouverture » tout en renforçant d’autres religions comme la nouvelle religion de la Nature Reine, ou de la nouvelle religion wokiste. Trois religions d’un coup remplaçant Don Camillo et Peppone.

Autre aspect que détaille Pierre Manent : puisqu’il y a désormais nombre de religions du bien, il y a mécaniquement des Satan. Les discours des gouvernants deviennent totalement indigents : d’accord les difficultés s’amoncellent et les Français trinquent, mais nous au moins on n’est pas des méchants et des vilains. Le Satan principal est le FN de Jean-Marie Le Pen, parti protestataire attrape-tout, et sa variante féminine avec chats qu’est le RN de Marine. « Ce qui frappe dans le parti-exclu c’est le contraste entre sa paresse intellectuelle, la rareté et la pauvreté de ses initiatives et ses succès électoraux presque continuellement croissant ».

On t’offre du "bien" moral et verbal avec des "emmerdements croissants". Tu réagis en votant pour le diable puisqu’il est devenu impossible de faire valoir ton désaccord avec la dégringolade du pays dans tous les classements et sur tous les sujets.

« Présenter la configuration politique présente comme une confrontation entre la démocratie et le populisme/nationalisme, entre la démocratie et ses ennemis, est grossièrement partial et surtout superficiel » écrit Manent. « Au lieu de la catharsis liée à la bataille civique, l’exorcisme par l’exclusion laisse le vaincu insulté et offensé et le vainqueur exposé à l’objection paralysante : nous n’avons pas voté pour toi mais contre l’autre ». Le Nouveau front populaire en sait quelque chose depuis hier et l’échec de son accession au perchoir de l’Assemblée nationale.

« Que nous est-il arrivé pour que nous nous obligions à l’unanimisme des valeurs de la République ? » et à penser qu’il valait mieux remettre notre destin à des « administrations impartiales, européennes ou internationales suggérant que la République et en général la politique était une passion inutile et même dangereuse ».

Mélenchon en appelant à la création d’un nouveau peuple, « notre peuple » dans son verbiage, place la querelle israélo-palestinienne au cœur de son projet, aliénant totalement la dimension proprement nationale et faisant d’un conflit extérieur la base essentialisée du conflit intérieur !

Toutes les forces politiques sont devenues aliénées d’une façon ou d’une autre. Ce qui se traduit dans le langage populaire par : "on marche sur la tête".

Il manque à cette analyse, brillante par ailleurs, plusieurs dimensions :

-            « L’énarchie compassionnelle » et la capture du pouvoir politique par la haute fonction publique en France. Les hauts fonctionnaires sont étatistes et socialistes presque par construction (ils ne créent aucune richesse) et fonctionnent comme une société de secours mutuel devenue népotique. Ils se voient « neutres » par rapport aux rapports d’argent donc seul dignes « d’arbitrer la société ». Le bien et le mal font leur affaire. Ils sont les prêtres des religions nouvelles ce qu’a bien compris Sciences-Po. Tout en faisant main basse sur les grandes entreprises et les lieux d’argent. Ils ne savent que réglementer, taxer, subventionner et produire de la dette. Et vendre le carnet d’adresses résultant.

-            Le gouvernement des Juges et le justicialisme. En s’attribuant un pouvoir de censure législatif par l’interprétation de la déclaration des droits de l’homme, la CEDH, la Cour de Justice européenne, le Conseil constitutionnel, le Conseil d’État, etc. ont contribué à vider de leur pouvoir et l’exécutif et le législatif. En laissant des clans de juges à l’échelon des cours de jugement fixer des jurisprudences indépendantes des règles voulues par le législateur, et renforcer l’action d’ONG partisanes, on a détruit la sécurité intérieure et extérieure.

-            La remise systématique des fonctions administratives à des ONG partisanes, liées aux juges déviants, disloque totalement l’action administrative sur le terrain. Ce phénomène a été aggravé par l’Union Européenne qui subventionne en fonction de critères wokistes.

-            Les crises économiques à répétition, toujours plus graves, qui provoquent un phénomène de pauvreté aggravé en France par la faiblesse des temps de travail et la lourdeur des prélèvements qui asphyxient la croissance.

-            La crise démographique qui a vu la disparition de 500 000 enfants par an.

-            Le poids dément des injonctions d’une nouvelle religion écologiste anti humaniste qui détruit les villes et les campagnes tout en ruinant l’économie et les finances.

La conséquence politique, on la voit bien. Une bataille d’Eunuques impuissants tentant de gagner par la démagogie la plus pure et la plus destructrice, alors que plus rien ne fonctionne sur le terrain.

Pendant  que nous sommes en récession !

Pierre Manent nous appelle à « revenir à la maison » et « à nous gouverner nous-mêmes ».

Il oublie de nous dire comment on fait.

Didier Dufau pour le Cercle des économistes e-toile

Le naufrage de l’extrême centre : le faux diagnostic de Jean-Louis Bourlanges

M. Macron fait de l’acrobranche au-dessus de la mêlée politique depuis sa première élection, en balançant à l’occasion des noix de coco sur tout ce qui se trouve en dessous. C’était consternant mais on faisait, dans les médias, semblant de croire que « Jupiter » était un président de la République. Soudain, il change de munition et troque les noix de cocos pour des grenades dégoupillées. Au sol c’est la débandade. Le camp macroniste est réduit de près de moitié au Parlement avec des centaines de soutiens du Président sur le carreau et tenus en route pour Pôle Emploi, si tel est encore le nom de l’institution. La colère monte de partout. Les responsables de groupe ne décolèrent pas. Beaucoup de cadres centristes cessent de considérer que Macron est leur chef. Tous les échecs successifs pointent vers la personne d’Emmanuel Macron, l’homme le plus détesté de France et désormais même de la mouvance centriste qui voit en lui une personnalité consternante à dimension psychiatrique.

Et voilà que ce dément revient à Paris, après une réunion de l’Otan où il a dû faire profil bas, pour ricaner et assommer son camp d’une nouvelle claque : « Renaissance donne un spectacle désastreux ». Évidemment puisque Renaissance en majorité désormais pense que Macron nous a offert un spectacle désastreux. Ce degré de mépris et de cynisme est proprement ahurissant. Mettre au tombeau un mouvement qu’on a affublé du nom de renaissance, c’était déjà fort, mais ajouter : « j’irai cracher sur vos tombes » est d’une élégance ahurissante.

L’interview fleuve de Jean-Louis Bourlanges dans le Figaro du juillet 2024 essaie d’expliquer le désastre du Centre. Et il pointe aussitôt vers Emmanuel Macron. L’erreur est d’avoir recherché l’unité d’un mouvement vertical et centralisé sans permettre aux identités composantes de former des groupes. Comme si un Macron avait besoin de reconnaître des factions alors qu’il est Jupiter omniscient et omnipuissant. C’est un infâme partisan du « parti unique ». Une contradiction dans les termes avec le gentil groupement de partis pleins de douceur et de bonne volonté que doit être le centrisme. Avoir mis 7 ans de réflexion à constater la faille n’est pas un bon point pour M. Bourlanges. Il est vrai que la soupe était bonne.

Macron aurait ainsi donné du corps à une notion d’extrême centre qui se retourne contre lui. Le concept d’extrême centre est évidemment un oxymore. Créé par Alain-Gérard Slama le mot a été capté et le concept travaillé bien plus tard par un certain Pierre Stora qui a réussi à faire admettre sa paternité abusive sur le mot par Wikipedia.

L’extrême centre est entre les mains « des maîtres de certitude qui agitent les clés de la Raison et de la Morale pour monopoliser le pouvoir au détriment du jeu normal de la démocratie », disait Slama.

Le Centre extrémiste se veut la mesure de toute chose et chasse du cercle de la raison ceux qui ne partagent pas leur idéologie de l’à peu près et du réversible. Certains objets politiques sont sacralisés : L’Europe ; l’Otan ; l’étatisme socialisant mais pas trop ; la proportionnelle et les combinaisons gouvernementales façon troisième et quatrième république. Tous les autres doivent être exclus de la réflexion. À force d’évacuation des difficultés, les extrêmes à droite et à gauche deviennent menaçants. Le centre devient alors un extrême centre défensif qui aggrave tout.

Les observateurs constatent que cet extrême centre vient de s’effondrer en mettant le pays sous la menace des deux autres extrêmes, avec, pour les électeurs un travail compliqué pour les sortir du jeu. L’extrême droite est désormais hors de la perspective immédiate du pouvoir. L’élimination de LFI est le travail en cours.

Pour Jean Louis Bourlanges, le centre doit sortir immaculé de la séquence.

Son article commence par lui attribuer les Trente Glorieuses ce qui est parfaitement abusif. Rappelons que le centre a été radicalement exclu de tout le processus qui a conduit aux accords de Bretton Woods qui ont mis fin aux errements de l’entre-deux-guerres et permis une croissance rapide sans récession entre 1947 et 1971 date où les États-Unis sont alors sortis brutalement des Accords provoquant la grande récession de 1973, la chute du dollar et la création d’un cartel pétrolier qui a tout aggravé. Mais comme les différentes variantes de centristes sont toutes inféodées aux États-Unis, cette mauvaise manière tragique des Américains ne sera jamais dénoncée. « La vraie barrière n’est pas entre la droite et la gauche modérées mais entre celles-ci et ceux qui regardent vers Moscou ou Caracas. ». L’Atlantisme est tout ce qui compte. De Gaulle, connais-pas ! On croirait lire du Lecanuet. Et donc vive une Union européenne sacralisée, dépassement idéal des vieilles nations épuisées.

« Ce sont les libéraux, les démocrates-chrétiens et les socialistes qui ont su offrir aux Français et aux Européens un niveau de liberté, de justice sociale et de sécurité géopolitique, sans précédent dans l’histoire ». Giscard le centriste poussera la dépense publique au plus haut tout en accablant d’impôts les Français. Mitterrand détruira l’économie française qui ne se remettra jamais du Programme Commun de gouvernement. Jospin finira le travail avec les trente-cinq heures. Maastricht entraînera la dépossession des parlementaires français et la tutelle du pays, avec au bout du compte la terrible récession de 2008 et celle spécifiquement européenne de 2011. En cinquante ans de centrisme et de socialisme, sous-direction américaine et européiste, la France a vu son PIB par tête chuter par rapport à tous les autres pays au point d’être devenu un pays en voie de sous-développement. Rappelons qu’en 70 nous avions quasiment rattrapé le revenu par tête des États-Unis, que nous dépassions celui des Britanniques et des Allemands, et même de la Suisse. Actuellement le revenu suisse est le double du nôtre, celui du Luxembourg du triple, celui des Allemands de 30 % plus haut et celui des Américains 50 %. Même les Britanniques nous ont dépassés.

Notre auteur n’a rien compris à la réaction anti socialiste qui s’est produite partout en Occident, sauf en France, à partir de la fin des années soixante-dix. Le pouvoir accablant des syndicats, la dépense de redistribution portée à des niveaux intolérables, la gestion bureaucratique constamment aggravée, des impôts prohibitifs, ont fait exploser le modèle socialo centriste. La France, seule, a continué avec le résultat qu’on voit de prôner le toujours plus social sans substrat de production et de compétitivité.

Les sept années macronistes ont été perdues. Elles se terminent dans le mépris et la dette. Pas de quoi se vanter, M. Bourlanges. Le déclassement a nourri la montée aux extrêmes.

Non ! affirme notre centriste qui cherche des dizaines d’excuses à ce désastre. « La crise est anthropologique » marquée par l’affaiblissement structurel de l’Europe, la crise de la foi religieuse ou sociale, la promesse d’apocalypse climatique, les mutations technologiques incessantes, la crise de la transmission, l’isolement numérique, la fragmentation de la société. Tout cela crée l’angoisse, l’insatisfaction et finalement le populisme et la violence ».

Voilà : c’est dit. La crise, ce n’est pas nous. Elle s’impose à nous.

Notons l’absence de deux mots-clés : la dénatalité (nous avons perdu 500 000 naissances autochtones chaque année) et l’immigration (500 000 étrangers qui débarquent chaque année). Comme il ajoute qu’il ne faut pas commettre de déni de réalité, cela commence bien !

« Ce n’est pas notre faute ». Alors qui sont les responsables ?  Les autres, tous les autres. « Le bloc central est un aigle aux ailes rognées sur sa droite et sur sa gauche ». Les socialistes ne font pas leur boulot et la droite de gouvernement non plus, abandonnant l’excellence centriste à son triste sort. Le bloc central ne peut avoir tort, c’est une victime de ceux « qui veulent jouer dans leur bac à sable ».

La solution : la proportionnelle et le retour à l’instabilité de la IVe République.

Plus nulle comme analyse du désastre et de la défaite macroniennes, on ne peut pas trouver.

La défaite de Macron et sa mise hors-jeu, comme celle du centrisme qui lui est associé, montre que ce qui reste de parlementaires centristes après la dérouillée voulue par Macron doit désormais se sortir des griffes du Président en voie de marginalisation et s’aligner sous l’aile de la seule force qui garantit la solidité des institutions : les fondateurs de l’actuelle république. Le centre éclaté en minuscules chapelles sans autres idées communes que la dépense publique, l’Europe et la soumission atlantiste, doit venir à Canossa et conforter le passage de témoins à une droite de gouvernement qui seule peut empêcher que le pays ne s’effondre sous le poids des dépenses socialistes et les conséquences de durées de travail ridicules, sur fond de vieillissement de la population et de submersion migratoire qui sature tous les services publics désormais en déshérence.

La révolution libérale qu’on aurait dû faire dans les années 1970-1990 pour rester au sommet, et que beaucoup de pays même socialistes ont faite, reste à faire en France, après 45 ans de retards désastreux, qui ont poussé à l’ampleur des votes extrémistes.

Brèves de comptoirs - Le samedi avant les résultats

En cette veille de chaos électoral, il est intéressant d’écouter ce qui se dit autour des zincs. Les brèves de comptoirs sont généralement assez justes ou bien ajustées, comme on voudra.

« Nous savions que nous avions un mauvais président. Maintenant la clarification est faite : il est totalement fou ».

« Ils ont confondu clarification et scarification ».

« Macron a la défaite mauvaise, comme certains d’entre nous ont le vin mauvais ».

« Le cabaret Michou, le temple des travestis, vient de fermer. Heureusement il leur reste les écoles maternelles à Paris ! ». « Normal, vélos et travelos, cela rime »

« Les Républicains ont le front bas ».

« Obono, Rousseau et Caron ont été élus au premier tour. Le Covid a laissé des traces ».

« Minc : la bête immonde nous a échappé ». Marine le Pen et Mélenchon aussi. Les zoos ne sont plus aussi sûrs qu’avant. Espérons qu’ils ne mordent pas comme le lion de Thoiry ».

« Quand on voit Mélenchon et les sbires qui l’entourent, on se demande s’il ne faut pas rétablir le délit de sale gueule ».

« Macron est un général post-moderne : il organise des batailles pour liquider ses troupes. Un exemple avancé de Cancel Culture assumée ».

« Macron a pris dix ans en un mois. Madame a plutôt rajeuni. Tout s’arrange. »

« Nous avions « Moi ou le chaos ». Nous voici avec « Moi et le chaos ». »

« Avec les 900 millions d’euros touchés de Carlos Goshn, Rachida Dati est surtout la ministre de la culture du pognon »

« En France on est riche à 4.000 euros par mois.  En Suisse, c’est le salaire minimum. A quand un prélèvement vexatoire et confiscatoire sur les riches suisses ? »

« Le macrono-mélenchonisme est une énarchimère ».

« Edouard Philippe est passé de Alopécie à Allo PC ».

« Quand les naufrageurs sont pris pour des marins, les récifs aiguisent leur dent ».

« Quand les politiques font des blocs, ils débloquent ».

« Hidalgo a pris au Hamas le goût de creuser des tunnels ».

« Les élections européennes n’ont rien changé en Europe et tout bouleversé en France. Chercher l’erreur ».

« Depuis quelques temps la Seine charrie des seringues. Les jeux olympiques approchent. »

« Hidalgo a toujours eu du mal à se mettre en Seine »

« Depuis que Macron fait de la triangulation, il y a beaucoup de triangulaires »

« Les calculs primaires ne sont pas secondaires quand on parle de triangulaires ».

Ils osent appeler cela « programmes »

La France est en difficulté depuis 1 968 et surtout 1 973.

Après 25 ans de croissance forte qui a vu la France accumuler les excellents résultats sur tous les fronts (démographie, industrie, commerce, agriculture, divertissement, sécurité, paix, santé, équipements), la France des grandes villes a considéré qu’il était temps de s’en prendre définitivement à la « bourgeoisie » et ses « horreurs » et d’achever l’Église catholique qui y mettait du sien depuis Vatican II.

Juste au moment où la France était saignée par une rançon pétrolière scandaleuse et périlleuse, l’élite culturelle qui tient l’opinion via des médias de plus en plus investis par la Pub putassière et les idées « progressistes », entre les mains de l’État et de quelques milliardaires, a décidé de jouer le jeu de la fin de l’indépendance française et de la prospérité française et de la sécurité en France et de la natalité française, et de l’identité française.

Sur tous les fronts où la France avait réussi à retrouver des couleurs, une cinquième colonne indéfinie nourrie de marxisme débile et de démagogie facile s’est employée à tout inverser. Au lieu de maintenir et d’amplifier les acquis, la rage de les détruire s’est emparée des « élites ».

On a tué la natalité. Nous avons perdu 500 000 naissances en 2023 par rapport à 1970. En dix ans la population proprement française de deux villes comme Paris disparaît.

On a tué l’industrie et on essaie d’achever l’agriculture.

On a tué la prospérité : le revenu des Français est au tiers de celui des Luxembourgeois, la moitié des Suisses, les trois quarts des Américains (alors qu’on était quasiment revenu à parité).

On a démantelé la répression de la délinquance, avec Badinter et toutes les lois bannissant jusqu’à l’hypothèse de la prison. La grande folie du justicialisme a emporté la sécurité des citoyens. Il fallait désormais frapper le grand bourgeois et foutre la paix aux délinquants.

On a tué la démocratie en transférant pratiquement tout le domaine de la loi à l’Union européenne, en acceptant la constitution d’un gouvernement des juges et en poussant des associations délétères, les prétendues ONG, à construire la loi à la place des citoyens dans des enceintes extérieures à la France.

La haute fonction publique a réussi à capter entièrement le champ du politique et expulsé tout ce qui n’était pas conforme au « cercle de la raison », en multipliant les déraisons. Giscard pousse la fiscalité au plus haut. Rocard aggrave les dépenses publiques en plein cycle haut de la conjoncture internationale, au moment où il fallait commencer à rétropédaler sérieusement. Jospin croit que sa destinée et le souvenir de son passage sur terre passent par la sottise des 35 heures qui va liquider la compétitivité du pays et il flingue par opportunisme électoral la base nucléaire de la politique énergétique française. En prime il accepte l’entrée de la Chine dans l’OMC dirigé par un socialiste français. Il est tout surpris de ne pas entrer au Grand Paradis Des Dieux Socialistes et d’être viré par le peuple comme un malpropre. Chirac avec Juppé et Villepin sombrent dans le centrisme mou, l’européisme intensif et la bureaucratie administrative et fiscale.

On découvre que Sarkozy n’avait aucun programme et que tous les éléments de langage qu’il brassait étaient des attrape-nigauds. Ce faisant il tue l’UMP devenue LR et bientôt plus rien du tout. Il garde l’ISF, les 35 heures, et retouche à la marge la retraite à 60 ans, sans remettre en cause le pouvoir des syndicats dans le secteur public qui reste privilégié dans tous les domaines. Il est dégagé par la crise de 2008, mondiale, qu’il n’a pas compris et celle de 2011, proprement européenne, qu’il n’a pas vu venir.

Débarque Bidochon, un Énarque connu pour ses petites blagues et ses escapades en Vespa. Il est incapable de gouverner. Il aggrave donc toute la fiscalité, notamment avec l’intégration des revenus du capital dans le revenu fiscal où ils sont frappés à un taux marginal si élevé qu’il ne reste plus qu’à fuir le pays pour les grands capitaux. Espérer un rendement de 2 % frappé de 80 % d’impôts, avec plus de 2 % d’inflation, et 1 % d’ISF en prime, c’est renoncer à tout investissement et envoyer les « riches » investir ailleurs.

Le sinistre quinquennat gâché par les dissidences et les attaques islamistes, montre qu’à gauche, l’idéologie a explosé avec les deux bombes à retardement que sont l’alliance avec les islamistes de Mélenchon et le retour de l’Action directe, le tout mélangé au nitrate d’ammonium formé par l’indécente Cancel Culture Woke et l’écologie anticapitaliste de destruction massive.

L’idée se fait jour au sein de l’Enarchie triomphante que la seule défense, c’est de se cacher derrière l’Union Européenne et de souder les sociaux-démocrates résiduels et le centre, tout en acceptant des traîtres venant de l’ancienne majorité gaulliste. L’énarchie étatiste et socialiste opte en faveur d’Emmanuel Macron qui prétend représenter un hypercentre, marqué par des mesures de libération économique (la réduction de l’ISF aux seuls biens immobiliers et la Flat Tax sur les revenus mobiliers). On annonce même l’élévation de l’âge de départ à la retraite, la réduction des allocations-chômage, la moralisation de la vie publique, etc. L’attrape-nigaud est un cadeau au peuple comme toujours : la suppression de la taxe d’habitation, seul impôt touchant tout le monde et une économie directement sensible pour l’électeur.

Depuis 1981, la règle est bien établie : ne jouer que les Présidentielles et toujours présenter un « cadeau au peuple » de belle qualité. Hausse massive du SMIC et Retraite à 60 ans, 35 heures, défiscalisation des heures supplémentaires, Suppression de la taxe d’habitation. Pour le reste, ne jamais travailler en profondeur, entre deux élections et en liaison avec les militants, les mesures à prendre pour cesser de s’enfoncer dans tous les domaines.

Avec Macron la prise du pouvoir par l’Enarchie est totale : les trois premiers ministres successifs sont énarques ; le ministre des Finances est énarque. Le reste… Quel reste ?

La « Flat Tax » était indispensable. Plus aucun investissement n’était possible ! L’IFI est déjà une demi-mesure. Il fallait supprimer l’ISF et inclure les revenus immobiliers dans la taxation forfaitaire. Mais on spécule sur la haine du possédant qui s’enrichit en dormant pour faire passer la flat tax.

Toutes les autres mesures s’avéreront détestables et contre-productives.

Pendant 5 ans le gouvernement cherchera comment on peut mettre en place une « retraite par points » considérée comme miraculeuse. En vain ! C’était un pari de songe creux qui traînait dans les arrière-cours mais qui faisait moderne et dynamique pour les crétins.

L’interdiction du cumul des mandats allait transformer le Parlement en chambre hors sol où toutes les conneries pourront être dites sans vergogne, avec des députés de la majorité vides de toute représentativité et de connaissances politiques utiles.

La suppression de la taxe d’habitation, le seul impôt réellement juste et universel, tournera au n’importe quoi avec un transfert massif sur l’impôt foncier qui s’ajoutera à l’IFI pour provoquer la crise du bâtiment.

Ne parlons pas de la reprise du plan énergétique de Hollande et le massacre de l’énergie atomique.

Lorsque la réélection sera en vue, Macron distribuera pour près de 80 milliards d’euros de « cadeaux catégoriels au peuple » et éludera le premier tour pour se concentrer sur la lutte contre le fascisme au second.

Tout cela finira dans la stagnation économique, les déficits sociaux et commerciaux, une impasse budgétaire effarante et une dette abyssale de plus de 3 000 milliards d’euros avec la baisse des notes des instituts de notation. Plus une mise en demeure de l’Union Européenne sur les déséquilibres des finances publiques françaises.

La vérité toute nue est éclatante : Emmanuel Macron n’avait aucun programme de gouvernement seulement un plan média pour prendre le pouvoir. L’expérience constante est que le pouvoir conquis n’est pas le lieu où un programme peut s’élaborer, pour peu qu’on le désire.

Jean Cau disait : « au pouvoir, on n’agit pas, on réagit ». Et on essaie de survivre.

Lorsqu’on regarde le déroulement de la campagne législative en cours, on voit que les programmes sont inexistants. Comme pour les Européennes le pays veut coller une raclée à l’abruti qui par vanité et même par folie a décidé de se lancer dans un bras de fer narcissique avec le peuple. Le RN qui avait promu repoussoir en chef, pour faciliter la réélection sans discussion d’un homme qui au fond de lui-même se sait incapable, est désormais l’instrument de la claque phénoménale que le pays veut à nouveau asséner « au gamin immature qui se croit tout permis et pérore sur un tas de fumier ». Autant dire que son programme n’a aucune importance. Ce n’est qu’un rassemblement d’éléments de langage ciblé visant des clientèles. La perspective d ‘une arrivée au pouvoir conduit à arrondir les angles. Rien de plus.

Du côté de la « gauche », un « comité de sales gueules » rameutées par le sinistre Mélenchon, au mieux cinq personnes, veut en profiter pour prendre des places et se faire un peu d’argent. Le programme est un ramassis de slogans plus indignes les uns que les autres, dont le mantra est comme toujours basé sur la haine : « Bourgeois, on aura ta peau. Riche, on aura ton fric. » L’effondrement de l’URSS n’aura servi à rien ni le dévoilement des massacres terrifiants et stériles conduits par les révolutionnaires devenues des dictateurs sanglants. Une coalition d’intérêts électoraux joue à la révolution en se déshonorant. Que reste-t-il de François Hollande, qui se rallie à un homme qui joue son destin sur l’antisémitisme d’une rue arabe chauffée par la guerre à Gaza ?

Les Français veulent se venger. La croissance s’est envolée. Les services publics essentiels sont cul par-dessus tête. Les entreprises sont étranglées. La natalité s’est évanouie. Le discours public est infâme à l’école et au sein de l’université. Et on veut leur coller sur le dos la « restauration de la nature » et le « sauvetage du climat » tout en sabotant leur culture et leurs mœurs. Et ils jugent que la submersion incontrôlée du pays par des Noirs et des Arabes le plus souvent musulmans changent radicalement l’identité du pays. Désormais on viole des femmes de 90 ans ! On arrache les bijoux de cou des vieilles dames dans la rue et jusque dans les lieux d’habitation. On viole des enfants de 13 ans parce qu’elles sont juives. On accepte des ratonnades antifrançaises. On tolère le développement de cartels de la drogue. On refuse de sanctionner. Le pays par saccades est à feu et à sang. Et l’armée française se fait virer d’Afrique sans réaction par des putschistes cupides qui bradent leur pays à la Chine et à la Russie en échange de leur garantie de survie.

Eh oui, les Français violentés et appauvris veulent se venger. Ils attendent depuis trop longtemps qu’on prenne en charge les difficultés du pays avec de vrais programmes établis au sein de partis de gouvernement réfléchis et allant au fond des choses et dont on sait qu’ils seront mis en œuvre loyalement avec le désir de réussir.

Le mouvement issu du gaullisme est dénaturé par des politiciens sans envergure et il n’a pas su entreprendre ce travail. Plus il rétrécissait, plus le nombre d’écuries présidentielles augmentait. « Seules les Présidentielles comptent et j’ai mes chances ». Pour quoi faire ? Heu ! Heu ! Il séduit aujourd’hui 7 % des électeurs, disent les sondages. Il est écartelé. Bref il est quasi mort. L’extrême centre est antinational. La social-démocratie est lessivée faute d’accepter de faire les constats nécessaires et de renoncer à la haine de l’autre qui est son fonds de commerce et à l’idée qu’il suffit de ruiner les gens qui réussissent pour tout régler. Le mouvement est mort.

Reste la vengeance. Elle s’oriente d’abord contre le président de la République, violent en parole et méprisant, de surcroît incapable et qui veut gagner son bras de fer narcissique contre le pays réel.

Avoir créé cette situation disqualifie à vie la parenthèse ‘Macron’qui n’aura été qu’une odieuse bouffonnerie depuis le début et dont on ne voit pas très bien l’épilogue.

Tant qu’un parti sérieux n’aura pas défini un vrai programme de sortie de crise et de déclassement permettant d’obtenir des résultats et de restaurer la confiance entre le pays et les dirigeants, le désordre continuera.

Les médias prétendent décortiquer des programmes. Il n’y a aucun programme nulle part. Seulement des éléments de langage et de la communication électorale qui n’ont exactement aucune signification réelle.

Il ne s’agit pas d’une élection mais d’une convulsion.

Imposer un tel stress au pays, ce n’est pas gouverner. C’est prouver sa folie. Ne jamais réfléchir en profondeur aux solutions, par peur de son ombre électorale, du qu’en-dira-t-on, des initiatives du voisin, de l’état de droit supposé, des règles européennes ou autres bloquants du même tabac, est la garantie de la carence future de l’action gouvernementale.

Et de l’effondrement continuel du pays.

Exiger la neutralité politique et idéologique des sujets des épreuves du BAC

Pendant très longtemps, en gros de Jules Ferry à Giscard, l’école fuyait absolument l’actualité et les conflits politiques. Tout ce qui pouvait faire dissension et remettre en cause l’engagement des enfants et des parents dans l’école était fui.

Tous les sujets étaient apolitiques. En histoire on privilégiait la connaissance des faits, l’intelligence des causes, l’analyse des résultats. Elle s’arrêtait opportunément à des dates qui étaient suffisamment anciennes pour être neutres. En philosophie, le sens, la connaissance des écrits étaient privilégiés.

Tout a changé progressivement après mai 1968 et la volonté de certains enseignants et cadres du Ministère de participer à la formation politique des élèves, à traquer les inégalités, à favoriser le politiquement correct de gauche. L’enseignement s’est effondré. On est revenu au temps des écoles religieuses, où la connaissance du dogme valait qualité et bonnes notes. Maintenant les notes ont disparu. Et en partie l’enseignement des disciplines.

La pensée des élèves est encadrée pour leur montrer où est le bien, toujours de gauche et socialiste, et le mal, le bourgeois et le capitalisme. Cela donne le classement Pisa qui marque l’effondrement à peu près total du système scolaire. Cela a donné les grèves d’élèves avec occupation, puis le beau spectacle que donne aujourd’hui l’université.

En bas de l’échelle de la honte il y a les spectacles de travelos avec plume dans le fion pour enfants de 5 à 8 ans, comme à Paris 14e, pour « casser les préjugés de genre ». En haut, les procédés sont plus subtils. On le voit avec les sujets de philosophie présentés cette année 2024.

  • Dissertation n° 1 : La science peut-elle satisfaire notre besoin de vérité ?
  • Dissertation n° 2 : L'État nous doit-il quelque chose ?
  • Commentaire de texte : Simone Weil, La Condition ouvrière (1 943)

Tous les sujets se ressentent de l’ombre portée d’un débat actuel.

Dissertation 1 : faut-il accepter qu’on ne partage les conclusions du GIEC qui définissent une vérité dont la contestation est condamnable.

Dissertation 2 : Faut-il contester les droits-à qui remplacent chaque jour plus les droits-de, et en payer le prix en endettement et fiscalité ?

Dissertation 3 : N’êtes-vous pas d’accord que le travail salarié en usine est aliénant, rend stupide (la pensée se rétracte) et force à s’auto justifier de faire des choses emmerdantes ?

Un élève sait qu’il ne peut pas traiter à fond ses sujets sans faire très attention. S’il porte atteinte au consensus scientifique, à la gloire de la distribution sociale et conteste le désastre du travail ouvrier il sait qu’il prend un risque. Il ne sait pas comment il va être noté en fonction des choix politiques et idéologiques du correcteur.

Bien sûr il reste possible de contrôler l’expression et les connaissances de l’élève et cela jouera dans la note. Mais en jetant le doute sur l’appréciation idéologique de l’élève, on fausse le système.

On aurait pu facilement modifier l’intitulé des sujets pour les rendre neutres :

-          Les théories scientifiques peuvent-elles changer de conclusions ?

-          La dépense publique doit-elle être sans limite ?

-          Pourquoi l’emploi industriel a-t-il tant diminué en France. Avec un texte qui donne les statistiques et les commente.

Faire des clins d’œil gauchistes dans les épreuves du bac et créer le doute dans l’esprit des élèves est une ignominie qui devrait être lourdement condamnée par l’opinion publique et les commentateurs.

Blessure narcissique, chantage, menaces, chaos : la descente aux enfers d'Emmanuel Macron.

Le Président Macron ne gère que lui-même et n’a que faire ni de ceux qui ne le soutiennent ni des Français ni même des formes de la démocratie ni même de la France. Tout le monde l’a compris depuis longtemps.

Son livre « révolution » annonçait par son titre qu’il ne respecterait rien ni personne et par son contenu, de la pisse d’âne de consultant, qu’il ferait tout et l’inverse de tout, et réciproquement, et en même temps. Sa méthode pour prendre le pouvoir a été la séduction factice, et la trahison. Sa méthode pour le conserver a été l’instrumentalisation des peurs et des grandes causes, et la destruction directe ou indirecte des forces d’alternance. Sa boussole : ne jamais admettre la moindre restriction de son bon plaisir ; ne jamais tenir compte des réactions du pays ; ne jamais se sentir entravé par la décence, le respect, l’idée du bien commun, ou quoi que ce soit d’autres.

N'ayant ni bilan ni amis, mais les grands pouvoirs qu’offre la Constitution, il a cru pouvoir tirer sur la corde de l’infamie sans aucune restriction. Et la corde a fini par casser. Il a perdu la majorité et au Sénat et à l’Assemblée nationale. Il a fait le lit des extrêmes : l’ignominie sordide de Mélenchon, trotskiste révolutionnaire hypercynique, qui instrumentalise le racisme et l’antisémitisme, accompagnée par les manifestants factieux qu’il a refusé de combattre dès son arrivée au pouvoir ; Le RN, instrumentalisé par tout moyen et mis au centre du jeu politique afin de disposer d’un repoussoir facile.

L’important, dans son calcul politique, a toujours été de faire disparaître les deux menaces capables d’exploiter son vide programmatique :  la droite de gouvernement et la gauche sociale-démocrate. Pas de restriction sur les moyens : l’arrosage systématique au prix d’un endettement colossal ! Pas de crainte devant l’effondrement des exportations, celui de la natalité ; le recul dans tous les classements sur tous les sujets et l’abandon du régalien.

Depuis l’été 2023, il cherche avec ses têtes pensantes, comment il pourrait finir son mandat, alors qu’il est largement méprisé dans le pays, que la situation économique s’aggrave, que le budget et les comptes publics sont à la dérive et que les exactions de juin 2023 ont montré que les casseurs pouvaient détruire le pays sans que le pouvoir puisse l’empêcher. Ce qui sera confirmé en Nouvelle Calédonie, quelques mois plus tard. La violence explose dans la société avec des dizaines de milliers d’affrontements au couteau et le retour du grand banditisme.

L’attitude de Macron va sombrer dans le pire et prendre l’aspect d’un comportement de traqué. Plus aucune mesure ! La fuite en avant dans le désastreux à tout risque pour le pays. Reprendre la main par tout moyen même les pires, même les plus risqués ! Voilà le projet. La France ? Il s’en fout. Il  l’a tellement vilipendée, et de l’étranger pour corser l’affaire,  qu’on ne va pas la prendre en considération. L’Europe fédérale voilà une première échappatoire. La confrontation outrancière avec le RN, voilà le levier. Il faut se retrouver en mai 2024 comme le leader de l’antifascisme et le sauveur de l’Europe contre la peste brune.

Comme toujours le plan est caché, n’a été discuté avec personne dans son camp et surtout pas avec ses propres troupes. L’idée de manœuvre est de reprendre la haute main sur tout à l’été 2024 au moment des jeux Olympiques. Le moyen : pousser le RN au plus haut et se présenter comme l’ultime rempart contre le fascisme lors des élections européennes.

Ce plan narcissique et dangereux va foirer lamentablement.

Emmanuel-le-manipulateur, n’a pas compris que l’Union européenne est sur la sellette sur trois dossiers fondamentaux pour la vie quotidienne des Français :

-          La facture énergétique est ingérable pour une majorité des Français et il est évident que les oukases de la Commission et les flottements de Macron sont en cause dans le désastre.

-          La pression de l’écolofascisme névrotique sur les paysans et les propriétaires est intolérable, alors que partout dans le pays l’effondrement de l'immobilier s’amplifie.

-          La volonté européenne d’accepter une immigration de masse avec répartition des illégaux dans les villes et villages, reprise et amplifiée par Macron, sans jamais qu’on ne justifie cette invasion, commence à fâcher sérieusement depuis que les tueries musulmanes ont recommencé.

L’absence de réalisme est une composante du désordre mental d’Emmanuel Macron. Il ne peut pas avoir tort. Il doit toujours avoir raison. La réalité n’existe pas quand elle renvoie une image épouvantable des conséquences de ses actions et inactions. Quand la réalité se rebiffe, c’est la faute « à Jules » et il faut « qu’il fasse tout lui-même » pour redresser la situation. Tant pis pour le Premier ministre et le gouvernement.

Le plan a été exécuté.

-          L’Europe est devenue un objet déifié et la « souveraineté européenne » l’avenir du territoire franchouillard. Lors de la présidentielle initiale, elle avait été largement abandonnée mais il allait arranger cela. Désormais elle était en danger mais il allait la sauver. Fa Tutto !

-          Le RN ne devait plus être injurié au titre de la seconde guerre mondiale. Mais comme complice des Russes en Ukraine. Du coup Macron s’est cru devoir prendre une attitude de chef de belligérance contre la Russie, inquiétant tout le monde, et rappelant aux sceptiques qu’il s’était couché contre les milices russes en Afrique et que les armées françaises s’étaient fait virer à coups de pied au derrière par de vils dictateurs assis sur des coups d’État sutenus par Wagner.

-          Attal, le beau jeune homme, devait entrer en scène en début d’année pour incarner le renouveau macronien, et sacraliser l’option homosexuelle provocante du Président. Le couple Séjourné-Attal a donc été sollicité dès septembre de se dépacser en vitesse pour être prêts pour le début d’année. L’idée était de contrer la jeunesse de Bardella, le candidat du RN.

-          L’agitation médiatique, les commémorations, les ordres du jour provocateur à l’Assemblée nationale, les conférences à grand battage, l’exploitation sans vergogne des passages télévisés sans aucun vrzi contradicteur, les visites locales magnifiées, les conférences et commémorations internationales, tout a été bon pour se trouver en première page.

Et ce fut le grand ratage

-          La colère populaire depuis l’allongement imposé brutalement de la durée de vie au travail, selon une formule qu’il avait lui-même condamnée, n’est jamais retombée.

-          La stagnation économique associée à l’inflation effrénée et les hausses d’impôts camouflées ont nourri un peu plus la colère.

-          Le manque de courage dans la répression de la délinquance et le laxisme du ministère de la Justice sont devenus une fable, dont l’épilogue sera le meurtre d’un enseignant et la fusillade de policiers par des truands lors du transport d’un truand dangereux.

-          Le manque de courage après le carnage du 7 octobre 2023 et le développement effréné de l’antisémitisme ont caractérisé la vision cynique d’un Macron permettant à l’extrême gauche de créer une peur politique dont il comptait faire son miel.

-          La révolte paysanne partout en Europe a souligné le rôle de l’action du clan Macron à Bruxelles disant une chose aux Français et faisant autre chose au sein des institutions européennes. L’ennui est venu du caractère général de la révolte interdisant de se dédouaner sur des vilains Français. L’épisode du salon de l’agriculture a été tragique pour l’image d’Emmanuel Macron et celle de son premier ministre.

Quand les sondages ont montré que le RN était loin en tête, à des sommets imprévus, et que la pauvre Hayer, candidate de fortune, sombrait chaque jour un peu plus, le président s’est déchaîné, forçant Attal et les ministres à s’engager à fond, monopolisant la parole dans les médias, exploitant tout ce qu’il pouvait.

Le résultat final a été une baffe terrifiante pour l’aventurier de l’arche européenne perdue et une blessure narcissique phénoménale. Macron le névrosé a été incapable de dominer l’évènement. Sa stratégie de promotion des extrêmes à droite et à gauche, et de destruction des partis de gouvernement pour garder son rôle sacré de président de l’arc de raison contre les vilains a totalement dérapé.

Dans la virtualité hallucinée dans laquelle s’exalte Emmanuel Macron, rien n’était ni compréhensible ni digne d’intérêt sinon les moyens de se venger et vite, tout en essayant de sauver son rôle jupitérien, les chances de succès fussent-elles faibles voire nulles.

Impossible pour le stratège déconfit et le tacticien humilié de concéder quoi que ce soit. La décision sage était de faire le mort, de laisser passer l’été et les jeux Olympiques, puis d’aviser. Il serait temps de démissionner ou de nouer un pacte parlementaire pour garantir à un gouvernement les moyens d’une gestion stable mais évidemment différente du pays. Après tout, les élections européennes avaient montré qu’une partie des socialistes ne voulaient plus être entraînée dans les ignominies de Mélenchon. Et que la poussée du RN marquait surtout la défiance du pays contre celui qui ne prenait aucune mesure contre les atteintes à leur vie quotidienne et à leur idée de la France.

Le giflé aurait pu aussi faire amende honorable et avancer des lignes directrices plus conformes aux désirs des Français. Il aurait eu le temps de réfléchir plus posément à son avenir personnel.

Il a préféré se précipiter dans l’inconnu en comptant sur sa bonne étoile, tout en faisant instantanément prendre au pays le chemin du chaos.

Certains prétendent que dès l’été 2023 la dissolution était prévue, que le gouvernement Attal avait vocation de durer six mois, pas plus, et que dans le chaos résultant, il était raisonnable qu’il puisse sauver son leadership pour finir commodément son second quinquennat, en comptant sur la peur du vide des Français.

La dissolution n’aurait pas été l’acte fou d’un malade narcissique traumatisé par une défaite imprévue, mais la décision mûrie de loin, d’un génie politique ayant tout compris avant tout le monde et bien décidé à faire don de sa personne à la Patrie pour empêcher la victoire des extrêmes.

Quels sont les éléments de rationalité électorale et politique de cette hypothèse ?

L’affaire électorale est vite vue : la France est coupée en deux.

Dans les grandes villes, la gauche domine et peut tout emporter en cas de front électoral avec LFI.

Dans le reste du pays, le RN domine massivement mais reste tributaire d’alliances pour augmenter le nombre de ses sièges, sans pouvoir de toute façon obtenir une majorité parlementaire. Même sans alliance, le RN va se retrouver souvent en compétition avec la nouvelle Nupes et peut gagner ce genre de duels. Il aurait un peu moins de sièges qu’avec une alliance mais elle ne pouvait déjà pas lui permettre de  briguer la majorité.

Il n’y a aucune chance pour que les extrêmes puissent obtenir une majorité pour gouverner.

Seconde certitude, la dissolution va détruire le PS social-démocrate et LR. Le pauvre Raphaël Glucksmann, qui a obtenu un rééquilibrage à gauche et arraché des voix à Renaissance, est renvoyé à son néant. LR ne peut pas sauver ses sièges sans un accord avec le RN. Si sa direction s’y essaie, elle devra faire face à une insurrection des tenants du cordon sanitaire, notamment des candidats à la Présidentielle future et de ceux qui ne risquent rien comme les Sénateurs et les présidents de région qui seront encore là pour quelques années.

Comme les partis n’ont que quelques jours pour se déclarer, Macron sait qu’il impose des accords électoraux signés dans la précipitation et qu’il pourra alors intervenir à la télévision comme chef de l’Etat et bouclier contre les entreprises nauséabondes et demander aux Français de se déjuger et de le rejoindre dans la lutte contre les vilains.

C’est manifestement ce qui est train de se dérouler sous nos yeux.

Peut-il gagner ?

C’est très peu probable en lisant les sondages du jour. Il lui faudrait pour cela mobiliser l’essentiel des abstentionnistes et retourner une partie du vote qui a fui sa liste européenne. Tout se jouera dans la première semaine de juillet quand les Français commenceront à être en vacances et ques enjeux du second tour seront précis.

La suite deviendra alors dangereuse et nébuleuse.

Le camp macroniste sait qu’il va laisser des plumes et sera incapable de gouverner On parle de la perte du tiers à la moitié de ses élus. Aucun camp n’aura de majorité. On ne pourra plus dissoudre.

Personne n’est capable d’écrire la suite. Sauf peut-être le génial Macron, le nouveau Grand Conducator qui va sauver l’Europe, vaincre Poutine en Ukraine et remobiliser autour de lui toutes les forces vives et craintives du politiquement correct et de la bienséance de gauche.

Lors de sa conférence de presse du 12 juin 2024, Macron, déplore les conséquences du désastre français sans s’attarder sur les causes. En tout cas lui a tout bon et en appelle aux Français qui ne veulent pas du chaos qu’il a lui-même créé. « Les masques sont tombés », « la clarification est faite » : tous les ignobles sont désormais à découvert. Je n’ai rien à vous proposer de nouveau mais si vous voulez éviter le chaos corrigez votre vote des Européennes et offrez-moi une victoire. Sinon vous serez responsables, bandes d’irresponsables.

Moi ou le chaos dans une forme caricaturale ! Pendant un mois toute la question sera de savoir si la peur conduit l’électorat et si les forces politiquement correctes à droite et à gauche, sur la ruine de leur parti, joueront le jeu. Lui va se retirer sous sa tente en organisant des opérations image symboliques. Aux autres de se positionner. Si cela ne frémit pas ? Saint Macron interviendra lors du second tour pour accentuer la pression. Si cela frémit, il triomphera lors de la campagne de second tour en faisant des annonces d’union nationale avec les bons.

Emmanuel Mcron s’est lancé dans un bras de fer avec les électeurs. C’est une attitude de proxénète. « Tu travailles pour moi sinon c’est la croix des vaches ».

Le peuple se laissera-t-il intimider ? Où jouera-t-il à fonds la carte d’un changement radical pour mettre fin au déclassement en cours ?

LR veut virer Ciotti et l’accord avec le FN. S’ils réussissent, qui va diriger et sur quelle ligne ? Soutenir Macron contre le fascisme ? Combien d’élus sur cette base ? Que restera-t-il du parti après cela ? Surtout si les Français ne suivent pas ? C’est le grand silence. Si Ciotti survit ou prend la tête d’un éclat du parti, où pourra-t-il aller au soir de l’élection ?

Si une majorité d’Union des droites se crée, quel avenir pour Macron le maître chanteur ? Suicide, démission, article 16 ?

Fallait-il vraiment allumer la bombe ? Une blessure narcissique méritait-elle toute cette ignominie sans espoir ?

Non ! Quelle irresponsabilité et quelle honte !

Tic tac, tic tac, tic tac…

 

Didier Dufau

Aux sources de l'écologie anticapitaliste et malhonnête - L'ozone et le Giec. (suite et fin)

Les années 1985-1992 vont voir un basculement complet des conceptions et des actions en matière d’environnement, une discipline qui va éclater radicalement entre trois domaines :

-          La lutte traditionnelle contre les pollutions : on corrige au fur et à mesure les difficultés provoquées par la production et la consommation.

-          L’idéalisation de la nature et du monde animal, qui s’incarne dans la lutte pour la biodiversité, pour elle-même, et dans celle pour la « restauration » de la nature, victime digne d’intérêt indépendamment de son utilité pour l’homme. 

-          Le nouveau domaine de la lutte contre le dérèglement climatique dont l’urgence est justifiée par le risque de disparition du vivant sur terre à court terme.

L’irrationalité, la violence et le sectarisme extrême vont s’installer et s’amplifier constamment dans les deux derniers segments, au fur et à mesure de leur triomphe d’abord auprès des instances internationales puis, un peu plus tard , par  l’exploitation systématique des catastrophes météorologiques constamment expliquées par un allégué « dérèglement climatique ».

On a vu en première partie que les conventions environnementales  précédentes ont déterminé que la sphère terrestre était en équilibre fragile qui pouvait être déstabilisée par l’action humaine et que dans ce cas une réponse universelle devait être mise en place pour rétablir la situation. Deux évènements, suscitées par la même équipe, vont concrétiser cette approche : le protocole de Montréal sur l’ozone et la création du GIEC.

Tout part du Canada où un certain nombre d’activistes se regroupent autour d’un certain Maurice Strong.  De la fin 1970 à la fin 1972, il est secrétaire général de la Conférence des Nations unies sur l'environnement. C’est un homme de conviction et d’influence. Il connait par cœur et les institutions onusiennes, et le circuit des donateurs milliardaires, tout en pratiquant les arcanes politiques. Depuis de longues années, diverses études s’intéressaient à la diminution de l’épaisseur de la couche d’ozone. Pas de certitudes avérées au départ mais un risque déjà très clair : sans ozone les risques de cancer seront importants. On sait déjà que des substances agissent en laboratoire sur l’ozone. Voilà le moyen d’installer sur la peur un consensus international.

 « Ayant présentes à l'esprit les études qui se déroulent concernant la couche d'ozone », une conférence plénipotentiaire est organisée à Vienne (mars 1985). Elle ne décide rien mais stipule qu’il faut faire de nouvelles recherches et protéger la santé humaine.  Le petit groupe canadien s’empresse d’utiliser cette première victoire pour mettre en route la négociation du protocole de Montréal. Il s’agit d’interdire toutes les substances ayant un impact sur l’ozone (CFC etc.).  Ces substances sont remplaçables et n’impactent que très peu d’acteurs. Il est donc facile de demander leur remplacement. Les coûts sont très faibles et très localisés. Par rapport aux risques cités, difficile de ne pas être d’accord. D’autant plus que la Nasa découvre, pendant les travaux, un « trou dans la couche d’ozone », avec belles photos en prime. L’affaire fait le tour du monde. Le protocole de Montréal est aussitôt signé en septembre 1987. Le monde entier paraphera (cela ne coûte rien). La lutte réussie contre le trou dans la couche d’ozone devient une légende qu’on enseigne aux enfants sans discontinuer depuis. Il faut bien ancrer dans l’esprit des jeunes que l’industrie peut créer des dégâts mondiaux et que l’action des organisations mondiales appuyées sur la science permet d’obtenir des résultats formidables.  « L’histoire de la couche d’ozone continue à montrer l’exemple, déclare en 2024 Tina Birmpili, chef du secrétariat de l'ozone hébergé par l’ONU Environnement, organisme sous lequel se trouve le protocole. Il est la preuve de ce qui peut être fait lorsque nous écoutons les scientifiques et que nous mettons nos différences de côté afin d’agir pour la planète. Mais cela ne doit pas être une exception ».

Le leitmotiv est bien installé. L’affaire quitte l’actualité jusqu’en novembre 2022 où la Nasa découvre que le trou de l’Ozone n’a jamais été aussi grand ! La plupart des médias refuse d’en informer leurs lecteurs, sauf parfois en tout petit. Ils attendent la réaction du laboratoire chargé de la question, qui reçoit des subventions très importantes pour surveiller le trou et qui n’a rien vu venir.  La réponse se fera attendre des mois. Une note précisera que c’est le réchauffement climatique (sic) qui explique le trou devenu énorme en concentrant malencontreusement les gaz à effets de serre qui mettent du temps à disparaître ! Le laboratoire demande plus d’argent pour parfaire ses recherches ! En 2024, ces dernières semaines, c’est la sarabande des médias : oui le trou de l’ozone se referme et disparaîtra…dans trente ans. Ouf ! On peut rechanter la belle chanson sur la merveille politique qu’aura été la convention de Montréal. Comme il n’y a qu’une seule source, personne ne vérifiera rien. Espérons que le trou de l’ozone ne prendra pas une ampleur disproportionnée en 2052 expliquée par la dernière lubie de l'époque...

Revenons à Strong et son réseau. Le succès de Montréal lui démontre qu’il est temps de passer à la vitesse supérieure. On va étendre la méthode « ozone » au « CO2 anthropique » et pour cela créer le GIEC.

Nous reprenons ici un court extrait d’un texte paru sur le site Vérité et Climat :

« Le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) est un organisme créé par l’ONU après sa résolution 43/53 de décembre 1988 qui mentionnait « l’évidence que le réchauffement climatique pourrait être dû à la croissance des gaz à effet de serre ». Il a été créé pour « mieux comprendre les fondements scientifiques des risques liés au changement climatique d’origine humaine. ». D’après l’article premier de la convention qui l’a créé, « on entend par changements climatiques des changements du climat qui sont attribués directement ou indirectement à une activité humaine. » Les causes naturelles étaient exclues. Dès l’origine, sa mission obligeait donc le GIEC à ignorer les causes naturelles du réchauffement climatique, et à systématiquement écarter tous les scientifiques, informations et articles qui en faisaient état. Les représentants des 195 pays qui l’ont créé, généralement des fonctionnaires des ministères de l’Environnement de ces pays, approuvent ses rapports à l’unanimité. Ils n’ont pas le choix. Aucune dissidence n’est tolérée. Tous doivent professer une foi quasi-religieuse en deux affirmations simples :

  1. Les émissions humaines de CO2, dues à la combustion des combustibles fossiles (charbon, pétrole et gaz), ont causé la totalité de l’accroissement depuis 1850 du taux de COde l’atmosphère, un accroissement de 280 à 420 ppm, soit 140/420 = 33 % du taux actuel.
  2. Cet accroissement du taux de CO2 est la cause de la totalité du réchauffement climatique depuis 1850 (environ 1°C). »

Fin de citation.

Notons la date : 1 988. Membre fondateur du GIEC, Strong est désigné secrétaire général du Sommet de la Terre, et préside ainsi la Conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement, à Rio en 1992.

On voit l’influence d’un seul homme sur tout le processus. Le coup double ozone & CO2, c’est lui ! On est très, très loin des peuples et des opinions publiques. Tout cela se passe entre diplomates et délégués écologiques, grands donateurs milliardaires, mondialistes heureux comme Schwab, qui préside à Davos le forum éponyme, grandes ONG mondialisées, politiciens bien introduits et ambitieux comme Al Gore.   Les sherpas du G7 « vendent » aux présidents concernés les idées qui règnent dans ces milieux, à cheval sur la science et la politique internationale. C’est par le G7 que se décide en vérité le GIEC.

Le fait dramatique et porteur d’immenses conséquences détestables est très clair et facilement vérifiable :   l’objet statutaire de l’institution est de mettre en cause les conséquences de l’activité des hommes sur le climat et elles seules. Ce n’est pas une réflexion sur le climat qui est organisée par le GIEC en finançant tous les aspects de la recherche scientifique, comme on le croit généralement. Le GIEC ne finance que les études mettant en lumière des causes anthropiques et exclut radicalement tout examen des causes naturelles de l’évolution du climat.  Evidemment lorsqu’on interroge les scientifiques subventionnés à ce seul effet, ils répondent tous sans exception que « oui le changement climatique a une cause anthropique ». Sinon l’arrêt des subventions du GIEC serait automatique. « La science a parlé » ? Non. Les scientifiques que nous payons exclusivement à mettre en cause l’homme ont parlé. « Nos subventions ont parlé ».

C’est pour cela que le Cercle des économistes e-toile défend l’idée minimale d’une conférence climatique officielle ouverte à toutes les recherches scientifiques et pas seulement à celles prétendant mettre en cause la seule responsabilité anthropique qui est préjugée par le statut du GIEC. Une suggestion maximale est la dissolution du GIEC actuel et la construction d’une nouvelle instance de synthèse de tous les travaux sur le climat sans le cadrage limitatif qui est à son origine.

Ce que l’on va constater ensuite, c’est la mise en cause parfois ignoble de tous ceux qui travaillaient sur le climat en suivant d’autres chemins. Traditionnellement la température terrestre est expliquée par des phénomènes cosmologiques et physiques. Le rôle du soleil et de son positionnement, des mouvements erratiques de la terre en fonction de son parcours, des phénomènes comme les tâches solaires, et sur terre l’activité sismique, ou l’arrivée inopportune de météores sont au cœur des recherches. Les géographes localisent les bons effets de l’agriculture sur la température et les erreurs terribles qui poussent à la désertification, comme en URSS où l’écologie a été totalement ignorée au nom du productivisme scientifique marxiste.

Non seulement ces chercheurs vont être écartés des subventions mais ils vont être vilipendés et traités de tous les noms quand ils vont critiquer l'absence de sérieux de l'inculpation du CO2 dans l'étude du climat. Il suffit de voir le traitement infligé à Maurice Allègre puis à Vincent Courtillot pour en prendre pleine conscience. Valérie Masson Delmotte est une centralienne qui a rejoint le CEA (qui a été forcé d'accueillir des écolos dans ses équipes et d'ajouter l'écologie à sa vocation). Elle va être l’injurieuse en chef et le Fouquier Tinville dans cette affaire.  Remarquée par Jean Jouzel , contempteur du capitalisme, un des piliers du GIEC, elle devient coprésidente du Groupe 1 pendant huit ans de 2015 à 2023, elle va animer des mobilisations de masse dans les journaux de gauche pour casser l’influence de deux spécialistes historiques des sciences de la terre et de sa couronne gazeuse qui ont remarqué très vite les mensonges éhontés qui sont publiés par les scientifiques subventionnés par le GIEC. On y retrouve notamment la hausse des mers à des niveaux ridicules qui sera démentie par les faits, et la négation du rôle utile du CO2 et le fait qu’il a atteint dans le passé des proportions beaucoup plus importantes sans effets majeurs sur la température. Plus personne ne défend ces élucubrations aujourd’hui. Dans l’hystérie qui commence à recouvrer cette partie de la science, l’institut de Physique du Globe qui représente la tradition de la recherche voit ses deux directeurs traités de tous les noms, et mis au banc de déshonneur. Cette exclusion aura lieu un peu partout en Occident.  On casse tous les scientifiques de renom au nom d’une nouvel classe de scientifiques mieux conscientisés. Les femmes sont très souvent à la manœuvre dans cette « cancel culture ».  Elles jouent facilement le rôle de passionaria, surnom aussitôt accordé à Mme Masson Delmotte. Pour ceux qui voudrait une confirmation récente, qu’ils analysent le rôle d’une historienne de l’art, Laurence Bertrand Dorleac, devenue présidente de la FNSP qui pilote Sciences-Po où sa spécialité n’était jusqu’ici non présente, dans l’exclusion de Pascal Perrineau... 

Le refus absolu de tenir compte d’autre chose qu’une explication anthropique par le CO2 va finir par créer une très forte et durable réaction qui elle-même sera contrée par une propagande « politiquement correcte » abjecte faisant de tout contestataire un « platiste », un complotiste, un climatosceptique intéressé, une nullité scientifique, une horreur dont la parole ne doit pas être reproduite en attendant d’être sanctionnée. Diabolisation et parfois nazification des incroyants  sont à l'ordre du jour dans les milieux "progressistes" avec dressage de piloris.

Revenons à 1992. Maurice Strong et son clan triomphent avec la conférence de RIO de 1992 et ils vont faire tout basculer pour trois décennies dans la folie et la rage de la propagande officielle et dans les décisions délirantes. Lui trône en majesté au milieu de 120 chefs d’Etat et il a rassemblé des milliers de représentants d’ONG et de groupes de pression.  Il ne faut pas hésiter à relire les principes proposés.

PRINCIPE 1 : Les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable. Ils ont droit à une vie saine et productive en harmonie avec la nature.

PRINCIPE 4 : Pour parvenir à un développement durable, la protection de l'environnement doit faire partie intégrante du processus de développement et ne peut être considérée isolément.

PRINCIPE 5 :  Tous les Etats et tous les peuples doivent coopérer à la tâche essentielle de l'élimination de la pauvreté, qui constitue une condition indispensable du développement durable, afin de réduire les différences de niveaux de vie et de mieux répondre aux besoins de la majorité des peuples du monde.

PRINCIPE 6 : La situation et les besoins particuliers des pays en développement, en particulier des pays les moins avancés et des pays les plus vulnérables sur le plan de l'environnement, doivent se voir accorder une priorité spéciale.

PRINCIPE 8 : Afin de parvenir à un développement durable et à une meilleure qualité de vie pour tous les peuples, les Etats devraient réduire et éliminer les modes de production et de consommation non viables et promouvoir des politiques démographiques appropriées.

PRINCIPE 10 : La meilleure façon de traiter les questions d'environnement est d'assurer la participation de tous les citoyens concernés, au niveau qui convient. Au niveau national, chaque individu doit avoir dûment accès aux informations relatives à l'environnement que détiennent les autorités publiques, y compris aux informations relatives aux substances et activités dangereuses dans leurs collectivités, et avoir la possibilité de participer aux processus de prise de décision. Les Etats doivent faciliter et encourager la sensibilisation et la participation du public en mettant les informations à la disposition de celui-ci. Un accès effectif à des actions judiciaires et administratives, notamment des réparations et des recours, doit être assuré.

PRINCIPE 11 : Les normes appliquées par certains pays peuvent ne pas convenir à d'autres pays, en particulier à des pays en développement, et leur imposer un coût économique et social injustifié.

PRINCIPE 12 : Les Etats devraient coopérer pour promouvoir un système économique international ouvert et favorable, propre à engendrer une croissance économique et un développement durable dans tous les pays, qui permettrait de mieux lutter contre les problèmes de dégradation de l'environnement. Les mesures de politique commerciale motivées par des considérations relatives à l'environnement ne devraient pas constituer un moyen de discrimination arbitraire ou injustifiable, ni une restriction déguisée aux échanges internationaux. Toute action unilatérale visant à résoudre les grands problèmes écologiques au-delà de la juridiction du pays importateur devrait être évitée. Les mesures de lutte contre les problèmes écologiques transfrontières ou mondiaux devraient, autant que possible, être fondées sur un consensus international.

PRINCIPE 13 : Les Etats doivent élaborer une législation nationale concernant la responsabilité de la pollution et d'autres dommages à l'environnement et l'indemnisation de leurs victimes.

PRINCIPE 14 : Les Etats devraient concerter efficacement leurs efforts pour décourager ou prévenir les déplacements et les transferts dans d'autres Etats de toutes activités et substances qui provoquent une grave détérioration de l'environnement ou dont on a constaté qu'elles étaient nocives pour la santé de l'homme.

PRINCIPE 15 : Pour protéger l'environnement, des mesures de précaution doivent être largement appliquées par les Etats selon leurs capacités. En cas de risque de dommages graves ou irréversibles, l'absence de certitude scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte pour remettre à plus tard l'adoption de mesures effectives visant à prévenir la dégradation de l'environnement.

PRINCIPE 16 : Les autorités nationales devraient s'efforcer de promouvoir l'internalisation des coûts de protection de l'environnement et l'utilisation d'instruments économiques, en vertu du principe selon lequel c'est le pollueur qui doit, en principe, assumer le coût de la pollution, dans le souci de l'intérêt public et sans fausser le jeu du commerce international et de l'investissement.

PRINCIPE 17 :  Une étude d'impact sur l'environnement, en tant qu'instrument national, doit être entreprise dans le cas des activités envisagées qui risquent d'avoir des effets nocifs importants sur l'environnement et dépendent de la décision d'une autorité nationale compétente.

PRINCIPE 20 : Les femmes ont un rôle vital dans la gestion de l'environnement et le développement. Leur pleine participation est donc essentielle à la réalisation d'un développement durable.

PRINCIPE 21 : Il faut mobiliser la créativité, les idéaux et le courage des jeunes du monde entier afin de forger un partenariat mondial, de manière à assurer un développement durable et à garantir à chacun un avenir meilleur.

PRINCIPE 22 : Les populations et communautés autochtones et les autres collectivités locales ont un rôle vital à jouer dans la gestion de l'environnement et le développement du fait de leurs connaissances du milieu et de leurs pratiques traditionnelles. Les Etats devraient reconnaître leur identité, leur culture et leurs intérêts, leur accorder tout l'appui nécessaire et leur permettre de participer efficacement à la réalisation d'un développement durable.

PRINCIPE 23 : L'environnement et les ressources naturelles des peuples soumis à oppression, domination et occupation doivent être protégés.

Nous donnons ces textes parce qu’ils sont très révélateurs. Les principes des conférences précédentes sont rappelés mais l’évolution est frappante : on se fiche de la science. Le principe de précaution emporte tout. La loi doit réprimer et les états doivent organiser l’accès aux tribunaux aux ONG.  Désormais tout le monde a le droit à une vie saine et si les Etats ne font pas ce qu’il faut ils doivent être condamnés. La nouvelle jurisprudence de la CEDH s’appuiera sur ces principes pour condamner la Suisse qui n’a pas compté le volume de gaz à effet de serre … en 2024. La propagande devient indispensable. Elle doit être développée pour mobiliser…les femmes (coucou les wokistes) et les jeunes. Le prêchi prêcha bien intentionné va s’épanouir.  Des termes comme « élimination » apparaissent : les Etats devraient réduire et éliminer les modes de production et de consommation non viables et promouvoir des politiques démographiques appropriées. On ne précise pas ce qu’est une production et une consommation non viable ni une politique démographique inappropriée.  On veut éliminer l’excès de bébés là où il en a trop. Retour du malthusianisme le plus infect.

Sanctions et propagande sont les deux mamelles de la nouvelle action pour l’environnement. Ce n’est pas la science qui commande. Fini l’encouragement libéral à trouver des solutions. Il faut imposer un narratif et sanctionner. L’écologie répressive vient de naître. Elle n’a plus à composer avec les oppositions scientifiques. En prime des juges, la coercition sociale est souhaitables par les "peuples" eux-même (c'est la conception wokiste de l'empowerment, largement reprise du maoïsme où les enfants des mandarins étaient sollicités de crever les yeux de leurs pères en public pour montrer le chemin du salut révolutionnaire. Du Garde rouge au Khmer vert, le chemin est bien balisé).

On dira : mais où est la mise en cause du CO2 et le réchauffement climatique ? Pas d’inquiétude : Strong a prévu un cheminement spécial : la Convention Cadre des Nations-Unis sur les Changements Climatiques.  Ses définitions sont comme, pour le statut du GIEC, totalement biaisées.  On entend par « changements climatiques » des « changements de climat qui sont attribués directement ou indirectement à une activité humaine ». Pas question de prendre en compte des changements climatiques d’origine naturelle. Pas d’échappatoire, l’homme seul est coupable et c’est à ses faits et gestes qu’on va s’attaquer.

Il s’agit bien de la suite de l’opération réussie à Montréal par Strong et ses amis qui étendent à tous les gaz non encore surveillés les mêmes procédures obligatoires. « Toutes les Parties établissent des inventaires nationaux des émissions anthropiques de gaz à effet de serre non réglementés par le protocole de Montréal et les mettent à disposition.  Ils établissent des plans nationaux visant à atténuer les conséquences de l’émission de gaz à effet de serre non réglementés par le protocole de Montréal ».

On impose le financement de la science (encadrée) et de l’endoctrinement (encadré) du grand public et d’abord les enfants avec des programmes obligatoires à construire à cet effet. Evidemment c’est l’Occident développé qui est chargé de payer pour les pays en développement. Et il faut naturellement mettre fin à tous les obstacles commerciaux qui nuiraient aux pays en développement… Mondialisation du commerce et lutte contre les gaz à effet de serre doivent aller de concert. Contradiction ? Pas du tout ! On verra le résultat après l’entrée de la Chine dans l’OMC.

Pour les initiés s’ouvrent d’énormes marchés administratifs subventionnés qui vont faire quelques fortunes remarquables. Des ONG, des politiciens, des milliardaires, de grandes entreprises vont se battre pour capter cette manne.

On ne s’étonnera pas d’apprendre que Maurice Strong est un corrompu. Il démissionne de ses fonctions à l’ONU avant d’être condamné pour avoir reçu 988 885 $ d’argent détourné. Plus tard on apprendra qu’AL Gore a gagné plus de 330 millions de dollars avec ses différentes sociétés chargées d’exploiter le filon ouvert à RIO. L’énorme lobby des énergies renouvelables et ses ONG associées sont à la fête.   

Il faut constater que c’est en 1992 que se structure définitivement le thème de la protection de la diversité biologique et de restauration de la nature sauvage abîmée par l’ignominieuse humanité.  Le prétexte du développement saute.  La nature est une victime. Notre devoir est de lui porter secours. Les moyens peuvent être violents comme contre le nazisme. La réclamation victimaire pour des non humains entre dans l’histoire. Les animaux et les insectes deviennent des sujets de droits. Pas question d’ironiser : un professeur de droit qui se moque de cette tendance sera éjecté de l’université à Paris ! Contester devient un délit ! Finie, la liberté de parole et de jugement !

La particularité de RIO est là : la fin de la liberté de penser, le mensonge et l’irruption de la répression.

Aux sources de l'écologie anticapitaliste et malhonnête. Première partie : 1970-1982/

Il est intéressant de suivre l’évolution des positions de l’ONU en matière d’environnement depuis le début des années soixante-dix. Les surprises sont nombreuses et les changements d’optique écologique radicaux. La plupart des Français ne savent pas grand-chose de cette histoire qui s’est déroulée très largement en vase clos et avec une couverture médiatique au départ très faible et rapidement biaisée. Nous avons voulu noter les points de repère les plus significatifs. Ils aident à comprendre les dérives qui ont abouti aux folies du moment.

La conférence de Stockholm de 1972 ouvre la séquence des conférences mondiales sur l’environnement. Elle met en forme des principes qu’il est utile de relire.

Principe 13

Afin de rationaliser la gestion de ressources et ainsi d'améliorer l'environnement, les États devraient adopter une conception intégrée et coordonnée de leur planification du développement, de façon que de leur développement soit compatible avec la nécessité de protéger et d'améliorer l'environnement dans l’intérêt de leur population.

Principe 14

Une planification rationnelle est un instrument essentiel si l'on veut concilier les impératifs du développement et la nécessité de préserver et d'améliorer l'environnement.

Principe 15

En planifiant les établissements humains et l'urbanisation, il faut veiller à éviter les atteintes à l'environnement et obtenir le maximum d'avantages sociaux, économiques et écologiques pour tous. À cet égard, les projets conçus pour maintenir la domination du colonialisme et du racisme doivent être abandonnés

 

Pourquoi faut-il rationaliser et planifier la gestion des ressources à l’échelon de l’ONU ? Pour obtenir un progrès maximum pour tous. Cela traduit les conceptions de l’époque :

-          Les pays riches doivent enrichir les pays dits en développement et cesser d’être des abusifs qui « pillent leurs ressources naturelles ».

-          Ils ne doivent plus être dominants.

-          Le développement reste l’objectif prioritaire (il est vrai que le CNUCED est à la manœuvre comme organisateur de la conférence), qu’il faut concilier cette orientation avec la défense de l’environnement.

La pression postcolonialiste pour prendre la main sur le pétrole et l’exportation des ressources naturelles est la querelle de l’époque. L’ONU commence à être dominée par les pays du tiers-monde, plus nombreux, une tendance qui trouve son parachèvement ces dernières années.

On ne parle pas du tout du « CO2 anthropique » ni de son rôle dans « le dérèglement climatique qui va emporter la vie sur terre si nous ne réagissons pas d’urgence ». Le « Club de Rome » qui publie ses travaux à la même époque évoque la pénurie de ressources naturelles si la croissance se poursuit et des risques de famine liés à la croissance démographique. On retrouve ces préoccupations dans les principes votés par la conférence.

Principe 3

La capacité du globe de produire des ressources renouvelables essentiellement doit être préservée et, partout où cela est possible, rétablie ou améliorée.

Principe 4

L'Homme a une responsabilité particulière dans la sauvegarde et la sage gestion patrimoine constitué par la flore et la faune sauvage et leur habitat, qui sont aujourd'hui gravement menacés par un concours de facteurs défavorable. La conservation de la nature, et notamment de la flore et de la faune sauvages, doit donc tenir une place importante dans la planification pour le développement économique.

Principe 5

Les ressources non renouvelables du globe doivent être exploitées de telle façon qu'elles ne risquent pas de s'épuiser et que les avantages retirés de leur utilisation soient partagés par toute l'humanité.

 

La flore et la faune sauvage sont considérées sans justifications particulières comme nécessaire au développement. On n’en est pas encore tout à fait au culte du sauvage per se. On croit devoir justifier cette politique au nom du développement. On surveille la disparition progressive des ours et des loups, en règlementant la chasse ou en l’interdisant comme en Suisse. Mais on ne songe pas à en réintroduire artificiellement. Le lien avec le développement est inexistant et le slogan sur la « restauration de la biodiversité » n’existe pas encore. Ressources renouvelables et sagesse dans l’utilisation des ressources naturelles qui s’épuisent sont bien présentes même si on ne voit pas comment le prélèvement de ressources non renouvelables « raisonnable » peut éviter leur disparition à plus ou moins long terme. Cela ressemble aux slogans modernes. Mais le sens n’est pas le même, car tout le monde a bien vu le bénéfice des Trente Glorieuses et ses différents « miracles » et on entend, surtout à l’ONU, que le miracle se produise dans le tiers-monde :

« Les déficiences de l'environnement imputable à des conditions de sous-développement et à des catastrophes naturelles posent des problèmes graves, et le meilleur moyen d'y remédier est d'accélérer le développement par le transfert d'une aide financière et technique substantielle pour compléter l'effort national des pays en voie de développement et l'assistance fournie en tant que besoin. »

On considère que l’Occident fait ce qu’il faut pour lui-même mais que le néocolonialisme empêche les pays émergents de sortir de la pauvreté et que les conséquences sur l’environnement sont le fait de leur pauvreté. Ce qui est explicitement affirmé dans un principe :

« Pour les pays en voie de développement, la stabilité des prix et une rémunération adéquate pour les produits de base et les matières premières sont essentielles pour la gestion de l'environnement, les facteurs économiques devant être retenus au même titre que les processus écologiques. »

Plus explicite encore :

« La liberté est un droit fondamental pour l'Homme, l'égalité et des conditions de vie satisfaisantes aussi, dans un environnement dont la qualité lui permette de vivre dans la dignité et le bien-être. Il a le devoir de protéger et d'améliorer l'environnement pour les générations actuelles et futures. De ce fait, les politiques qui encouragent le racisme, l'apartheid, la discrimination, les formes coloniales et autres oppression et domination étrangères doivent être éliminées après condamnation ».

L’ONU en 1972 fait coexister colonialisme, oppressions étrangères, racisme, discrimination et …l’environnement. Les prémisses du wokisme sont déjà incorporées au discours onusien.

Un des aspects les plus intéressants concerne la volonté des organismes internationaux de contrôler l’information :

« Il est essentiel aussi que les moyens d'information de masse évitent de contribuer à la dégradation de l'environnement et, au contraire, diffusent des informations de caractère éducatif sur la nécessité de protéger et d'améliorer l'environnement afin de permettre à l'homme de se développer à tous égards ».

On voit apparaître le discours qui va prendre un envol surprenant : l’information doit servir la vertu en proscrivant les mauvaises pensées et en promouvant les bonnes, définies par les instances internationales. L’esquisse d’un « gouvernement mondial » supranational affleure qui serait l’inspirateur de la Vertu, Etats, institutions et individus étant priés de donner des marques de révérence et preuves concrètes d’action vertueuse.

L’idéologie qui allait fonder ce que certains appellent « la plus grande escroquerie mondiale de tous les temps après le marxisme » était déjà en formation en 1972. Ce n’est pas une dérive des dernières années. Mais les thèmes sont très différents de ceux qui triomphent actuellement.

Le CO2 « anthropique » n’est pas encore en cause ni le réchauffement climatique. L’année 1973 est considérée comme le début d’une terrible glaciation et la page de couverture du Times Magazine montre un humain quasiment congelé. La séquence : annonce scientifique désastreuse, obligation de l’intervention de l’ONU, manipulation de l’opinion terrorisée est déjà en place, mais à l’époque c’est la glaciation le thème majeur, pas le réchauffement. Oublions charitablement ? Pas trop vite !

Il est intéressant de relire le Message de Menton, bien trop oublié. Cette déclaration a été publiée dans le Courrier de l’UNSECO en 1971. Elle a également été publiée dans Le Monde et le New York Times. Elle a obtenu le support de 2 200 scientifiques, rien que cela ! Thème : « Face à ce grave danger général [le développement des technologies], qui porte en lui les prémisses d’une extinction de l’espèce humaine, il se pourrait bien que, de notre réaction commune, naisse un véritable lien entre tous les hommes. Le combat pour la survie de l’humanité ne peut être mené que grâce à un mouvement concerté de toutes les nations. »

Le thème malthusien de la famine généralisée à cause de la démographie est repris avec l’annonce qu’il est impossible de nourrir plus de 6 milliards d’êtres humains. « La famine menace en dépit de quelques progrès institutionnels ». Rappelons que nous sommes actuellement 9 milliards d’humains et en route vers les 10 ou 11 assez rapidement.

La technologie est remise en cause et ses formes « extrêmes » : « Plus alarmantes encore, certaines expériences technologiques nouvelles (par exemple, les transports supersoniques et la prolifération des centrales d’énergie atomique), lesquelles négligent absolument les effets possibles qu’elles peuvent avoir à long terme sur l’environnement ».

« []Les barrages[] et autres pratiques d’exploitation imprudentes, voire stériles, ont contribué à créer un déséquilibre écologique dont les effets catastrophiques se sont manifestés dans certaines régions et qui, à long terme, pourraient gravement compromettre la productivité dans de vastes régions du monde ». On n’en est pas encore à la condamnation des « mégabassines ». Ce sont les barrages qui inquiètent. Il est vrai que la catastrophe de l’effondrement du barrage de Malpasset est encore dans tous les esprits et qu’il y a eu en Italie à Vajont en 1963 un glissement de terrain ravageur qui a provoqué le débordement d’un barrage et 1 900 morts.

Évidemment aucune des prévisions tragiques de ce groupe de 2 200 « scientifiques » n’a eu le moindre début de réalisation. Se pose déjà la question du consensus scientifique et de la raison qui poussent certains à sortir de leur laboratoire pour crier leur inquiétude de façon outrancière. Il s’agit toujours de l’extinction de la race humaine ! Rien de moins. Une partie de la science s’insurge contre la technologie qui est son débouché pratique. Mais regrouper des masses de « scientifiques » ne dit rien sur la vérité et l’opportunité de leurs conclusions. La vraie science est toujours en mouvement et conflictuelle. Combien de progrès scientifiques ont été critiqués, entravés, maudits avant de s’avérer exacts et utiles ? Pratiquement tous. De Galilée à Pasteur, d’Einstein à la découverte microbienne de l’ulcère de l’estomac !

Le 7 janvier 1971, un communiqué du président de la République, Georges Pompidou, annonçait la création d’un tout nouveau ministère, celui de la Protection de la nature et de l’Environnement dont la charge était confiée à Robert Poujade. Georges Pompidou, à Chicago, le 28 février 1970 avait déclaré :

« La nature nous apparaît de moins en moins comme la puissance redoutable que l’Homme du début de ce siècle s’acharnait encore à maîtriser, mais comme un cadre précieux et fragile qu’il importe de protéger pour que la Terre demeure habitable à l’Homme. »

C’est le début de la déification de la nature comme objet sacralisé ayant une valeur per se disjointe de l’affaire humaine qui va se développer inlassablement jusqu’à devenir la religion moderne que l’on connaît avec son lot de violences délirantes et de crétins fanatisés et cherchant le martyr. Le Dieu Baal et ses exigences n’étaient pas encore revenus parmi nous en 1971.

La culpabilisation est latente dans tous les textes de l’ONU du début des années soixante-dix. Mais aucunes des menaces qui devaient tuer l’homme à plus ou moins court terme ne se réaliseront. Pas de chance ! Et on voit, aujourd’hui où le CO2 est devenu l’ennemi public n° 1 et avec lui le « réchauffement lié au dérèglement climatique » que les anciennes mesures proposées sont l’inverse de celles proposées aujourd’hui.

Oui, l’inverse ! Ce qui devrait faire réfléchir sur les prétendues « certitudes immanentes et présentes de la Science ».

Le temps qui passe est toujours cruel pour les idéologies et les fanatismes.

La période allant de 1940 à 1976 a été très froide. Le succès de l’Abbé Pierre est lié au froid mortel qui régnait cette année-là. Depuis la fin de la guerre, les opinions vivent dans l’effroi des bombes atomiques et de leur pouvoir de destruction. L’homme est vu comme un démiurge capable de liquider l’humanité. Science sans sagesse n’est que ruine de l’âme. La technologie devient ravageuse. Se mêle une inquiétude millénariste : le passage à l’an 2000 ne va-t-il pas signifier la fin du monde ? On voit partout des signes qui confirmeraient des prédictions catastrophiques, comme celles de Nostradamus. Des sectes s’organisent pour sauver leurs membres de la fin de la terre quitte à organiser des suicides collectifs en attente de résurrection (Parmi d’autres Le temple solaire). Pour les peurs millénaristes voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_pr%C3%A9dictions_de_la_fin_du_monde.

La bande dessinée est très instructive : Hergé sort l’Etoile Mystérieuse dès 1941 où on voit un vieil homme qui alerte avec son tambourin que la fin du monde est proche. Quelques dessins plus loin c’est un scientifique qui confirme : « oui c’est la fin du monde ». On trouve un schéma qui va devenir envahissant : le lanceur d’alerte et le scientifique qui confirme. L’irrationnel et le rationnel se mélangent et s’épaulent. SOS météores, un Black et Mortimer, sort en 1958. Dès les premiers dessins, tout est perturbé par le froid et la peur s’installe devant des phénomènes cosmiques qui menacent l’humanité. On pourrait citer mille exemples de ce type.

La presse a besoin d’intéresser par l’exhibition de catastrophes ou en exploitant la peur de catastrophes possibles. Des terreurs et des paniques en découlent parfois. La peur du débarquement des « aliens » et « des petits hommes verts », les Martiens, est partout présente.

Une forme de satiété inquiète s’installe en Occident depuis le milieu des années soixante, en particulier en France, alors que partout le niveau de vie y a beaucoup augmenté et que la paix règne depuis la fin de la guerre d’Algérie. Souvenir personnel : en « prépas » des professeurs évoquent la fin du travail, la nécessité du plaisir, tous les plaisirs. Le temps platonicien arrive d’une vie matérielle suffisante pour se dégager des contraintes matérielles et laisser la pensée et les arts s’épanouir. Cela finira par « les faits sont fascistes », il est « interdit d’interdire » et le ministère des loisirs. Les idées de 68 étaient déjà en place au début des années soixante. Le mouvement hippy commencera peu après, précédé par le bikini et la minijupe. Sus au bourgeois qui met partout des entraves ! Retrouver la nature et les petites fleurs loin des villes polluées est un thème très présent pendant toutes les années soixante.

On oublie souvent que le nouveau ministère de l’environnement français de Pompidou est aussi celui de la nature.

Il ne faut pas croire que la préoccupation de l’environnement était absente précédemment. Elle prenait simplement des formes différentes. Des politiques de santé publique étaient conduites pour faire face aux maladies professionnelles (silicose, dans les mines, saturnisme lié aux canalisations en plomb, etc.). L’alimentation a fait l’objet d’améliorations majeures pendant les années cinquante : on supprime l’abattage des particuliers pour créer des abattoirs très surveillés. On fait très attention à l’eau et à l’air pour faire face à des maladies endémiques typhoïdes et tuberculose, les deux terreurs des années quarante et cinquante. On développe les toilettes et les salles de bains tout en liquidant les galetas et les bidonvilles qui se sont installés comme à Nanterre.

La science médicale a fait des progrès sensibles et on sait faire le lien entre certaines d’entre elles et des substances dangereuses. Le cancer est le vecteur de nombreuses recherches sur ses causes environnementales. On craint d’en parler tant elle terrorise.

Certains affirment que la politique environnementale de l’époque concerne surtout l’agriculture et les nouveaux modes de production à base de tracteurs et d’engrais chimiques. Pas du tout. La Datar évacue à la fin des années soixante et au début des années soixante-dix la quasi-totalité des industries installées à Paris. Les deux expulsions les plus symboliques, sont à l’ouest l’évacuation des usines automobiles et à l’est l’expulsion de l’usine de Kodak Pathé à Vincennes. Cela conduira au départ de dizaines de milliers de Parisiens appartenant aux couches populaires. Les ouvriers, dehors ! Ce n’était que le début.

1 974 c’est le moment où s’installe en France la domination de « l’Énarchie compassionnelle ». La haute fonction publique absorbe le monde politique avec le couple d’Enarques Giscard- Chirac et elle a l’intention de dire le bien. En route pour l’envahissement du pays par des réglementations toujours plus nombreuses et contraignantes avec l’explosion des mesures qui sont l’apanage des hauts fonctionnaires : la levée de taxes et d’impôts, les subventions, les interdictions. Ce petit groupe minoritaire se voit comme une aristocratie qui a vocation « d’arbitrer la société ». La pensée générale est encore hygiéniste. Et on n’hésite pas à assainir des milliers d’hectares dans le Sud en passant tout au DTT pour supprimer les moustiques et la prévalence des maladies correspondantes. De même on drague et on canalise les cours d’eau à hauteur des besoins. La nature, oui, mais pas contre les nécessités de l’homme et du développement.

Nous sommes encore dans les années soixante-dix, dans la foulée des Trente Glorieuses : on a obtenu des résultats miraculeux mais attention à la technologie qui risque d’aller trop loin, à une économie qui enrichit mais crée un monde inégalitaire où la vie sociale devient de plus en plus solitaire. Le Tiers-Monde réclame sa part et la lutte des organismes internationaux pour le développement est conçue comme une machine à demander des pays riches qu’ils s’occupent des pays pauvres. Pour beaucoup les « miracles économiques » sont vus comme un bienfait qui risque de se payer plus tard comme il est de règle. « Trop beau pour être vrai sans s’inquiéter et pour durer ! ». Ce thème affleure dans toute une littérature plus ou moins philosophique et surtout sociologique.

Personne ne sait encore que le système économique va basculer avec la crise de 73, ses conséquences sur la formation du cartel du pétrole et la promotion des mouvements islamistes. Cette bascule va tuer l’URSS et provoquer des conséquences géopolitiques majeures partout, notamment en Chine et en Inde, tout en mettant l’Occident sur une trajectoire de croissance lente et déséquilibrée.

Dans les 15 ans qui suivent, il se passe peu de choses sur le front de l’environnement. La récession a été terrible et on panse ses plaies. Pompidou pense à la nature mais lance un plan électronucléaire massif et entend adapter la France aux nécessités du transport automobile. Giscard, freine sur ce dernier aspect, pour limiter l’impact de la rançon pétrolière voulue par le cartel et pousse sur le TGV qui artificialise des surfaces terrifiantes et consomme beaucoup d’une électricité qui est encore largement produite par le charbon. En revanche il laisse filer l’industrie textile.

La conférence de Nairobi annoncée à Stockholm passe inaperçue. On reprend seulement les thèmes développés 10 ans avant, en annonçant que la situation s’aggrave. Les tenants de l’action mondiale pour l’environnement gomment totalement cette conférence considérée comme un échec. Un point intéressant : il n’est toujours pas question de la responsabilité du CO2 ni de dérèglement climatique. On ne parle plus de glaciation. La calotte glaciaire arctique commence en effet à fondre après la grande sécheresse de 1976.

Néanmoins il faut noter le début des carottages dans les calottes polaires, qui permettent de tenter une histoire longue des températures et de connaître l’évolution de la composition de l’atmosphère. Ils apportent de la matière pour définir une nouvelle science.  Wikipedia le rappelle :  « L'Organisation météorologique mondiale (OMM) discute dès 1977 de l'élaboration d'un programme international de recherche sur le climat, nommé World Climate Programme (WCP). Il doit s'inscrire dans la continuité du Global Atmospheric Research Program (GARP), un programme similaire créé en 1967 et géré par l'OMM et le Conseil international pour la science (ICSU)3,5. L'OMM et l'ICSU organisent en 1979 la Première Conférence mondiale sur le climat, première conférence scientifique consacrée à la variabilité du climat et au changement climatique anthropique, qui a pour objectifs d'établir un état des connaissances scientifiques sur ces sujets et d'identifier les efforts de recherche nécessaires (par exemple en océanographie1), afin d'élaborer les bases de ce que sera le WCP. Le WCP est formellement créé au huitième congrès de l'OMM, qui se déroule quelques mois après la conférence, en mai 1979 ; son nom officiel en français est Programme climatologique mondial ».

A ce stade il ne s’agit que de donner des moyens nouveaux à la science. Tout est nouveau. Tout est incertain. Il faut de l’argent pour la recherche. Tout le monde est d’accord. Il y a certes déjà beaucoup d’assertions, mais tout le monde les considère comme des conjectures. Les relevés par satellites commencent et apportent encore des moissons de données. Il y a du travail sur la planche. Il est à noter que ce sont les météorologues, spécialistes des 5 jours à venir, qui s’investissent dans le nouveau domaine qui couvre décennies et millénaires.   

Dans les années quatre-vingt, un changement radical va se produire qui va tout bouleverser. Il est intéressant de repérer comment ce changement s’est opéré. C’est le Canada qui s’y colle !

(à suivre)

 

Discrédit des hommes politiques : pourquoi ? Le triste exemple de Christophe Béchu.

Tout le monde le constate à l’occasion de la campagne des Européennes : les candidats récitent des éléments de langage. Ces constructions n’ont aucun intérêt de fond et empêchent ceux qui les utilisent de présenter une réflexion personnelle sur les problématiques sous-jacentes ou d’une actualité chaude. Du coup, pourquoi les écouter ? Un porteur d’éléments de langage est totalement interchangeable et annule sa personnalité. Certains croient que leurs prestations oiseuses leur apporteront de la notoriété. Sans se rendre compte que le mépris est plus sûrement au bout du chemin pour un zozo sans importance puisqu’il n’a aucune réflexion personnelle pour fixer l’intérêt d’un auditeur et susciter un engagement.

Il est intéressant de constater ce phénomène sur certains sujets cruciaux où on attend des dirigeants qu’ils prouvent leur maîtrise et leur pertinence. Par exemple, le Figaro Magazine a permis sur une page à M. Béchu, Ministre de la transition écologique, de fixer sa réflexion sur les objections qui se multiplient contre les affirmations du GIEC.

Ce Monsieur Béchu est intéressant. Comme Mme Meloni en Italie, il appartient à ce petit nombre de politiciens qui ont connu très jeunes des succès électifs remarquables et qui donc ont une pâte politique bien pétrie au fond de leurs tripes. Il est élu conseiller municipal à 21 ans puis rapidement conseiller général. À 29 ans il est le plus jeune président d’un Conseil général. Il devient maire d’Angers à quarante ans. Il a été député européen et sénateur français. Après avoir trahi l’UMP, avant même le premier tour des élections présidentielles, il devient ministre délégué puis ministre dans les gouvernements Macron, tout en prenant la présidence du mouvement Horizons du maire du Havre, Édouard Philippe. Il se pense en bonne voie d’une carrière encore plus éblouissante au départ de Macron. Pourquoi pas premier Ministre du président Philippe ? En attendant mieux. En 2 037 il sera dans la soixantaine épanouie. La présidence lui tend les bras. Il n’est pas Énarque, même s’il a fait Sciences Po et un DEA de droit public. Il n’est donc pas totalement formaté et prisonnier d’un esprit de corps. Mais il a compris qu’il fallait rester dans le sillage des Énarques avec Macron et Philippe, Castex et Borne. Sarkozy et Fillon lui ont paru sans assise assez solide pour ancrer sa carrière. Il les a donc trahis sans frémir.

Le trouble qui commence à s’établir sur le sérieux des politiques délirantes de « transition » vers une France « totalement décarbonée » dès 2050, concerne son ministère au premier chef. L’absence de toute étude d’impact aussi bien par la Commission Européenne que par le gouvernement français, l’incapacité d’évaluer les coûts et les autres conséquences économiques et sociales, le refus d’annoncer des résultats en matière de température justifient de larges inquiétudes légitimes qui se concentrent dans sur la formule : Ne pas se ruiner pour rien au profit des autres.

La dérive infernale des comptes publics sous la présidence Macron et l’obligation européenne de corriger le tir met évidemment les dépenses extravagantes engagées dans ladite « transition » en tête des économies à faire. Ce que souligne avec précision Christian Gerondeau dans le numéro concerné du FIG Mag.

Nous touchons là un aspect de la politique publique qui est au cœur de l’avenir du pays. On attend du Ministre une réponse des plus sérieuses.

Et il nous sert les « éléments de langage » les plus plats qu’on puisse imaginer. Il s’est installé dans la nullité triomphante. Écoutons le Ministre :

Argument n° 1 : » N’importe quel scientifique sérieux démontrera sans peine le caractère fallacieux de l’argumentation de M. Gerondeau ». On insulte son contradicteur : ce n’est pas un scientifique sérieux ; Le plus nul des scientifiques le balaierait de la scène. On affirme sans preuve : en indiquant que la réfutation se ferait « sans peine », on nullifie la prétention de le contredire. Mais M. Béchu, derrière ces inepties d’autorité, n’apporte aucune preuve de ce qu’il avance. Il aurait pu dire : la question est sérieuse ; je l’ai fait étudier ; le rapport « Machin » est disponible. Voilà ce qu’il conclut sur le sujet ». Mais non ! Il suffit de dire qu’on a affaire à un affabulateur qui fait rire les « vrais » scientifiques.

Argument n° 2 : « Ce type de démonstration pseudoscientifique vient nourrir un discours politique mêlant déclinisme, relativisme, voire complotisme ». À nouveau on insulte sans preuve : « pseudoscientifique » ? Où est la preuve ? En partant des modèles du Giec, M. Gerondeau n’a pas beaucoup de mal, comme d’autres, à démontrer que la suppression de l’émission de CO2 en France (1 % des émissions mondiales) ne peut pas avoir un impact de plus d’un dixième de degré sur la température mondiale et aucun impact sur le climat. Si c’était faux nous disposerions de dizaines de textes scientifiques pour le dire. Où sont-ils ? Nulle part ! Au contraire des dizaines d’études ont montré la nullité de l’impact des mesures envisagées. L’une d’entre elles précise notamment que si on réduisait de moitié la couche mondiale de CO2 on aboutirait à une baisse de température de 0,4 à 0,5°. Négligeable !

M. Béchu s’abaisse à une autre manipulation : le reproche la mauvaise intention et d’appartenance à des mouvances condamnables. Voici Gerondeau décliniste, relativiste et complotiste. Le contradicteur du ministre est un délinquant multiple ! l’inculpation est sans preuve : les insultes sont gratuites.

Argument 3 : « Ce discours doit être combattu sans états d’âme car il est contraire à l’intérêt national et à la vérité scientifique ». On cite la vérité scientifique mais sans avoir fait la moindre étude d’impact alors que M. Béchu en a tous les moyens. On est à nouveau dans l’affirmation sans preuve et dans l’insulte. On évoque en plus une atteinte à l’intérêt national. Tout le monde comprend que les dépenses inconnues mais vertigineuses du plan de décarbonation totale d’ici 2 050 peuvent avoir des conséquences nationales désastreuses. Le Ministre n’a rien fait pour les évaluer et concevoir les moyens de les réduire. Il serait légitime de lui retourner le compliment. Béchu dégage une image d’irresponsabilité injurieuse particulièrement méphitique.

Argument 4 : « M. Gerondeau a fait sans le savoir œuvre utile : il offre aux vrais patriotes… une synthèse des contrevérités à abattre ». Une fois de plus on insulte son contradicteur, parfait imbécile antipatriotique qui ne se rend compte de rien. En revanche, pas un argument qui pourrait contrer ceux de M. Gerondeau. Le bon peuple doit savoir qu’il faut simplement les « abattre. » La menace de violences extrêmes est désormais en plein centre du débat : il faut abattre ce gêneur et ses fariboles ». Oui : abattre ! M. Béchu veut manier la tronçonneuse !

M. Béchu est ministre. Il fuit le débat mais surtout la réflexion sur les questions qui se posent. Là où il devrait être extrêmement motivé par la recherche de la vérité et des éléments critiques de la décision, au cœur de ses responsabilités de Ministre, il se contente d’éléments de langage répulsifs, outrés et dérisoires. « Ne l’écoutez pas c’est un vilain qui a la gentillesse de nous dire ce qu’il faut absolument réfuter ». Mais que nous ne réfuterons pas avec des vrais arguments. Les insultes suffisent.

On retrouve la morgue insultante d’un Pascal Canfin ou d’une Valérie Hayer. La méthode Macron a cascadé au plus bas de la pyramide LREM, disqualifiant toute la mouvance.

Pour l’observateur, les conclusions sont faciles.

Les ministres de M. Macron ne gouvernent pas. Pour gouverner il faut avoir une réflexion et une action, une ligne politique, des arguments, une ossature programmatique avec des fins annoncées et le moyen clair de les atteindre ; avec le souci de cerner constamment l’évolution des réalités.

Le débat est rendu impossible par la systématisation des « éléments de langage » voulus par la Com’.

Il ne reste que des insultes et des sottises.

Et des mouvements de masse qui seuls sont entendus quand la sottise de certaines politiques pique un peu trop.

Comment éviter dans ces conditions le discrédit des hommes politiques ?

Qu’est-ce qui peut justifier qu’un Béchu se laisse aller ainsi ? L’explication est à chercher dans l’impuissance des Ministres maintenant que leurs responsabilités ont été transférées massivement à d’autres et notamment à la Commission européenne.

Faire semblant d’exister par des postures n’est que ruine de la politique. La gesticulation et la Com’, les deux mamelles du macronisme, abîment tous ceux qui se sont arrimés à cette sinistre farce.

Et cela abîme la France qui glisse sur une pente fatale sans réagir.

Il faut absolument sortir de cette emprise.

Didier Dufau, pour le Cercle des économistes e-toile.

Article de Jérôme Fourquet - Seconde partie 2000-2024

La période 2 000 – 2 011 va se révéler tragique pour le pays.

La crise boursière du début des années 2000 signe la mort des ambitions de Lionel Jospin, qui a fini par indisposer les électeurs. Il se voulait de la lignée des saints socialistes qui ont donné au peuple des droits nouveaux, Jaurés, Blum, Mitterrand et maintenant lui ! Il est balayé comme Jocrisse, trotskiste trop longtemps caché, borné et antipathique. Ceux qui l’ont connu au début des années soixante se souviennent de sa haine contre les bourgeois et surtout leurs héritiers, entre deux saluts à Krasucky ! Il finira dans un appartement bourgeois dans un hôtel particulier rive gauche, une maison à l’île de Ré et des régalades au restaurant du Dôme. Plus bourgeois, tu meurs. Et fort riche. Mais seulement avec de l’argent public. Un sale type envieux et cupide qui a lourdement aggravé la ruine de la France.

Chirac, qui préférait Jospin à tout autre, ne sait pas quoi faire de sa victoire facile contre le Pen. Il confirme son tropisme centriste et l’abandon de toute volonté particulière. Il reconstitue avec Villepin une doublette énarchienne à la tête de l’État. Il n’a plus de pouvoir monétaire. Les européistes poussent à adopter une constitution fédéraliste autour de ce qu’on appelle, à tort, une constitution que Giscard est chargé de rédiger. Le temps est à l’effacement des frontières, à l’extension des limites de l’Europe, à la liberté de circulations des hommes, des capitaux, des marchandises et des services. La spéculation financière internationale s’emballe. L’industrie française finit de sombrer. On cherche à tout prix à faire baisser le coût du travail. On met fin aux coups de pouce au Smic. On commence à envisager la défiscalisation et l’exonération de charges sociales sur les bas salaires. Surtout on voudrait permettre à la jeunesse de trouver du travail en créant un SMIC jeune, facilitant l’emploi des centaines de milliers d’adolescents laissés pour compte et commençant à entrer dans la spirale de la violence et de la drogue.

L’attentat contre les tours jumelles de New York marque un tournant. L’Oumma s’est donné un mouvement de conquête à partir du mouvement de Ben Laden enfant du conflit soviéto-afghan puis de Daesh. Le Moyen Orient devient critique ! L’Iran triomphe et arme les mouvements anti-israéliens.

La Chine devient l’usine du monde. Une entreprise qui n’est plus mondialement compétitive est bientôt morte. L’industrie française fond jusqu’à quasi disparaître.

Chirac devient le Grand Méchant Mou, et s’enfonce dans la dépression puis la maladie. Les conséquences des 35 heures, de la retraite à 60 ans, de la surfiscalité, des politiques restrictives de l’Euro, de la dénatalité, d’une immigration incontrôlée commencent à être tragiques. La France dégringole dans tous les classements.

La période est marquée par la passivité centriste. Chirac a théorisé la fragilité du pays. Il ne fait plus rien. « Facho Chirac » est devenu « le roi fainéant » !

Il ne remet rien en cause des stupidités jospiniennes. Juppé s’est grillé les doigts avec l’annonce d’un changement du système de retraite à la SNCF qui a provoqué la grève la plus longue qu’on ait connue dans la période moderne. On ne l’y prendra plus. Le RPR devenu UMP est devenu un parti invertébré, sans doctrine et noyé par le centrisme. On ne voit plus très bien les frontières avec le PS qui conserve son monopole sur les médias et l’Éducation Nationale.

La France sombre doucement sans rien dire et sans se fâcher. Les tares accumulées montrent leurs effets délétères sans que personne ne bouge. Il serait bien aventureux de voir dans la période le règne de l’état guichet. C’est surtout un état impuissant qui ne voit pas que se forme un prolétariat provincial qui ne survit de facto que par les allocations publiques. On se dirige vers les Gilets Jaunes et la France Périphérique angoissée et nerveuse.

La foudre tombe à Wall-Street. La crise majeure annoncée par notre « prix Nobel » d’économie national, Maurice Allais (et par nous-mêmes), étale ses effets à la mi-septembre 2008. Ils sont terrifiants. La France, économiquement désarmée, est anéantie financièrement et économiquement. Il faut déployer tous les mécanismes de survie. Trichet à la BCE résiste et crée artificiellement une sur-crise européenne en 2011. C’est la Bérézina. Sarkozy qui n’avait pas voulu entendre les avertissements portant sur la gravité de la crise à venir, trahit ses électeurs et fait venir une bande de socialistes au pouvoir pour préparer sa réélection. Il ne tient aucune de ses promesses sur l’ISF, les 35 heures et la retraite à 65 ans, mais promeut Kouchner !

Hollande est facilement élu avec un programme grotesque qui fait la part belle aux écologistes, à la fiscalité répressive, au sociétalisme. Tous les services publics s’effondrent. Les riches partent en courant. Les retraités qui le peuvent filent au Portugal pour fuir les impôts et la vie chère. Les attentats musulmans massacrent des centaines de Français. La délinquance triomphe. Le socle de l’énergie nucléaire est cassé et commence à sombrer. La loi SRU et le blocage des loyers montrent le retour de solutions dont tout le monde sait qu’elles sont contre-productives. La bureaucratie explose avec des textes de plus en plus coercitifs. Il y a tant de victimes à protéger, de « droits-de » à brider, de « droits-à » à distribuer !

Hollande, surnommé élégamment Bidochon, dévalorise la présidence française au-delà de toute limite. La droite, déconsidérée par Sarkozy et ses trahisons, n’en profite pas.

La place est libre pour un opportuniste. Emmanuel Macron est élu sur la double promesse de faire les réformes fiscales que Sarkozy n’a pas voulu faire et de revenir sur les excès socialistes et fiscaux de Hollande et du PS, travaillés par des dissidents gauchistes et l’émergence d’un parti Vert copié sur l’Allemagne et qui promeut une écologie anticapitaliste faisant la part principale aux revendications sociétalistes des minorités.

Inutile de revenir sur le bilan des sept années de sa présidence. Le déclassement est généralisé et aucune des causes du malheur français n’a été contrariée.

L’énarchie compassionnelle triomphe avec la nomination de deux énarques puis d’une femme fonctionnaire au poste de premier ministre. Il est considéré comme normal pour un haut fonctionnaire d’être président d’une société publique d’autobus et de métro puis chef de gouvernement. Ou de faire le chemin inverse.

L’action publique est cette fois-ci conforme au scénario de Jérôme Fourquet : un guichet ouvert, quoi qu’il en coûte. La tactique électorale d’Emmanuel macron est claire : pouvoir dire à chaque français « j’ai fait pour toi plus que quiconque avant moi ». Le clientélisme électoral devient sans limite. Il est aggravé par la crise sanitaire après l’affaire des Gilets jaunes et avant la guerre en Ukraine.

Les élites découvrent, tout d’un coup, l’état de la France « périphérique » et la montée de la pauvreté. Beaucoup en province survivent grâce aux allocations et aux activités soutenues par la dépense publique. On s’est beaucoup préoccupé des banlieues sans se rendre compte qu’une France tranquille était en train de sombrer dans la pauvreté.

Le pays découvre avec le Covid que ce qu’on leur présentait comme le système médical le meilleur du monde est totalement en déshérence. Les médecins y ont perdu le pouvoir au profit des dizaines de milliers de fonctionnaires. L’intenable gratuité a fini par ruiner le système. D’autant plus qu’on ouvre le guichet à des étrangers même en situation irrégulière. La « sécu » est une gabegie et en même temps un échec de plus en plus grave, l’accès aux soins de qualité devenant de plus en plus difficile.

La guerre en Ukraine montre la nullité militaire du pays qui n’a pu les moyens d’une guerre classique de forte intensité et s’est fait virer à coups de pied au derrière de l’Afrique. L’inflation prend à revers les banques centrales qui sont obligées de déclencher une récession pour éviter la perpétuation d’une inflation majeure.

Macron est en fait un impuissant qui ne survit que par la com’ et l’endettement massif. « Tu pues la mort » lui dira un manifestant énervé lors d’une opération image menée en province pour mettre fin aux casserolades. Du coup il constitutionnalise le droit à l’avortement et prépare un droit au suicide assisté par l’État…

Une fois de plus, regardons les causes majeures de la situation désastreuse où se trouve la France au terme de la période 2013-2023.

-            La crise structurelle des deux systèmes de changes internationaux, les changes flottants et les dysfonctionnements de la monnaie unique sont centraux. On a jugulé les banques en multipliant les contraintes administratives et bureaucratiques et en réduisant les libertés. Mais les tares sont toujours là.

-            L’Europe a ajouté une couche supplémentaire de réglementation notamment en faisant la promotion du malthusianisme écologique. La France a voulu surajouter sa propre bureaucratie. Les lois Wargon doivent être systématiquement déconstruites pour avancer.

-            Le niveau de vie relatif des Français a décroché.

-            Il n’y a plus d’enfants dans un pays vieilli.

-            L’insécurité est devenue incontrôlable aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur.

-            Il n’y a plus de majorité de gouvernement et la montée des extrêmes bat tous les records. Ils détiennent plus de la moitié des votes du corps électoral.

La responsabilité personnelle d’Emmanuel Macron est directement engagée. Fourquet ne le dit pas expressément, alors que la politique du guichet, c’est largement lui qui l’a portée aux niveaux insensés actuels, notamment l’année précédant sa réélection aux présidentielles avec près de 75 milliards de cadeaux au peuple.

Soyons clairs : en ne mettant pas en avant les vraies causes du désastre et en refusant de désigner clairement des coupables, l’article de Fourquet est finalement parfaitement creux. S’il n’y a pas de causes ni de responsables, il n’y a pas de solutions. L’article ne propose aucune mesure, sinon de mettre fin à une politique de guichet dont il ne voit pas pourquoi elle a été mise en œuvre ni par qui, spécifiquement.

La déchéance française est tellement avancée, l’impuissance de l’État français est tellement majeure, avec des pouvoirs néfastes tellement difficiles à vaincre et installés dans des sinécures abusives tellement difficiles à prendre, et les forces extérieures sont tellement contraignantes, qu’il est difficile d’envisager un plan de redressement acceptable pour un pays saccagé par tant d’années d’impéritie et qui flirte maintenant avec le tiers-monde.

Trois récessions mondiales majeures et trois autres moins graves, des dizaines d’années de socialisme débridé, la menace des écologistes anticapitalistes et de l’extrême gauche, l’envahissement islamique, la perte de souveraineté en Europe, la déconfiture des services publics alors que l’énarchie compassionnelle a pris le pouvoir politique et renoncé à sa vocation première, la dénatalité, relayée par le Wokisme, voilà les causes de notre effondrement. La France a des ennemis faciles à désigner et des mesures à prendre pour éviter qu’ils ne lui nuisent. Cela suppose des inculpations précises, une vision claire des causes et un plan d’action sans faiblesse.

L’article de Jérôme Fourquet ne prépare rien de tout cela. Il ne s’agit plus d’être faussement neutre et de disculper tout le monde en inculpant une mauvaise habitude qui arrange tout le monde. Mais de comprendre que le pire est à venir si nous ne réagissons pas. En dénonçant une France à bout de souffle l’article donne certes un peu d’air à ceux qui depuis des lustres avertissent dans le désert. Mais il faut aller beaucoup plus loin.

Le désastre a des causes. C’est sur elles qu’il faut agir.

Il n’est que temps ! L’écroulement guette.

 

Didier Dufau, pour le Cercle des économistes e-toile.

Le faux diagnostic de Jérôme Fourquet sur la fin du " modèle français" Décrire ne suffit pas.

Il faut connaitre les causes et l'histoire. Première partie 1970-2000

L’époque ne s’intéresse plus aux économistes depuis la crise de 2008. On se souvient des propos de feu la reine Élisabeth d’Angleterre : « à quoi servent les économistes s’ils ne prévoient pas les crises ». Du coup le terrain a été occupé par les philosophes, les sociologues, les spécialistes des sondages et les géographes. À eux d’essayer de comprendre la société dans ses profondeurs comme dans ses excroissances.

Certains ont connu une belle notoriété comme Christophe Guilui. Il analyse la fuite de la classe ouvrière résiduelle vers le FN et la crise des Bonnets rouges puis des Gilets jaunes. Il forge le concept de « France périphérique » qui fait florès.

Jérôme Fourquet est un spécialiste des sondages, avec une formation dans un IEP de province et un DEA de géographie qui, à force de commenter ceux de l’IFOP, a fini par devenir un personnage médiatique décryptant la nouvelle société française. Il a, lui aussi, forgé sa terminologie autour du concept « d’archipélisation de la société ». Le livre qui explicite la notion et l’a particulièrement révélé comme penseur global et pas seulement commentateur de sondages est L'Archipel français : une nation multiple et divisée (Prix du livre politique 2 019), éditions du Seuil, février 2019, 384 P. (ISBN 978-2-02-140603-0).

Son dernier ouvrage, La France d'après : Tableau politique, Paris/impr. en Italie, éditions du Seuil, octobre 2023, 560 p. (ISBN 978-2021542493) a été abondamment cité dans la presse et les médias radiotélévisés.

Il vient de signer un très long article (deux pages entières du Figaro, ce qui est rare), dénonçant la faillite d’un modèle qu’il juge avoir dominé la politique française « quel que soit le gouvernement » : « L’état Guichet, un modèle à bout de souffle dans une France qui a cessé de produire ».

Il clôt par cette réflexion, qui se veut définitive, la phase d’indignation qui a suivi l’annonce d’un déficit budgétaire indécent de 5.5 % du PIB qui avait révélé une France incapable de sortir de son addiction pour la dépense publique et le bilan économique décevant d’Emmanuel Macron. Les résultats étaient exactement le contraire de ceux annoncés.

L’avantage des commentateurs des instituts de sondage, c’est leur apparente scientificité et neutralité. Ils révèlent une matière première sans eux inaccessible. Grâce leur soit rendue !

Le terrible diagnostic d’un modèle français tombant en quenouille a donc fait un grand effet et il a été repris et commenté à peu près partout. Venant d’un observateur neutre et nimbé de science sondagière, la vérité ne pouvait plus être contestée. La France est KO ! On ne pourra pas aller beaucoup plus loin avec le modèle qu’il nomme le « stato consumérisme ». L’avantage est de présenter un modèle méta politique : il est valablement explicatif sur des dizaines d’années avec des dizaines de gouvernements différents.

La leçon vaut pour tous les partis politiques de gouvernement sans exception. Donc aucun d’entre eux n’est vraiment responsable. Vive la neutralité. Comme les commentaires de sondages, le texte peut être lu par tout le monde sans se fâcher.

Ce n’est pas comme si on avait condamné le néolibéralisme, le socialisme, l’européisme, l’écologisme ou toute autre frange idéologique de l’opinion. Stato consumérisme, c’est plat, lisse, sans adhérences fâcheuses. On peut y aller.

Il n’y a rien à dire sur les longues descriptions des résultats désastreux qui défigurent la France. L’auteur reprend des chiffres souvent cités et que tout le monde connaît, notamment les lecteurs des ouvrages pour l’IFRAP d’Agnès Verdier-Molinié et … ceux de ce blog. L’originalité est de lier tous les développements sous une même bannière explicative : on a choisi de consommer et non de produire et cela se termine mal. Conclusion : il va falloir relever le défi de la réindustrialisation et tordre le cou à l’obsession du pouvoir d’achat. « Le guichet est fermé ! ».

Le constat n’est pas original. Il ne peut pas faire de mal. Le statut de l’auteur lui permet de le faire connaître au plus grand nombre de façon consensuelle. Parfait !

Eh bien non, ce n’est pas parfait et même en partie trompeur. Le constat lénifiant ne peut pas encourager les vraies solutions. Pourquoi ? Parce que les causes ne sont pas évoquées. On décrit, on nomme, on qualifie. On n’explique pas. Du coup on ne prend pas de risque, mais on ne risque pas non plus de trouver des solutions !

La lecture mélange tout allégrement, les périodes, les circonstances, les gouvernements comme s’ils avaient tous la même caractéristique : défendre le consommateur et lui seul quitte à ruiner la production et les équilibres fondamentaux.

M. Fourquet n’est pas économiste et ne connaît pas bien l’histoire des 55 dernières années qui forment pour lui une espèce de magma homogène de mesures consuméristes constantes. Ces « choix collectifs ont traversé ces dizaines d’années sans être remis en cause ». Quand les a-t-on formalisés et qui ? Silence : on parle des quarante dernières années, mais aussi des cinquante. La fin du siècle est semble-t-il critique. Tout flotte dans le flou.

Finalement aucune des vraies causes de difficultés françaises n’est réellement évoquée. Le silence sur les causes semble d’or. Du coup on sombre dans un verbiage incantatoire décalé des réalités.

Commençons par les années soixante-dix. Fourquet n’a littéralement rien compris à la période 1973-1980.

La destruction par les Américains du système de Bretton Woods provoque la chute du dollar et une crise économique sévère, larvée et américaine jusqu’en fin 1972 et mondiale début 73. Fin 73, en réponse à l’effondrement du cours du dollar, un cartel pétrolier se forme qui assomme le monde d’une augmentation outrancière du prix du pétrole. L’inflation explose et les économies occidentales se grippent encore plus.

Pour la France le coup est inopiné et violent ! Giscard et Chirac tentent une relance « keynésienne » sans savoir que la technique ne marche pas en système de changes flottants. L’expérience échoue et on appelle Raymond barre qui n’est pas exactement un pro consumériste. La purge fera perdre les élections présidentielles, d’autant plus que les États-Unis lancent une politique sévère de lutte contre l’inflation qui provoque une récession mondiale à partir de 1980.

La capture de la politique par les hauts fonctionnaires, un régime que nous appelons « l’énarchie compassionnelle », est désormais installée. Giscard ne pense que fiscalité. Elle va exploser. TVA, plus-value, etc. L’ISF était dans les tiroirs de Giscard. Ce sont les énarques de Mitterrand qui la mettront en place… Ils ne pensent qu’à des mesures administratives. L’autorisation préalable de licenciement est une erreur bureaucratique prodigieuse. Le but est d’éviter après les affres de mai 1968 l’apparition de formes révolutionnaires alors que la coalition socialo communiste menace de prendre le pouvoir. La multiplication des mesures « sociétalistes » et l’ouverture à une gauche modérée sont également une volonté politique d‘assouplir les tensions nées à gauche en mai 1968. Il faut « se réconcilier avec la société et les jeunes ». La théorie du bloc central chère à Minc prend forme. Giscard entend gouverner au centre.

Mais derrière ces approches politiciennes, qui sont du domaine du discours, Giscard apporte une réponse très forte au chantage des pays pétroliers : l’atome et le TGV ainsi que des investissements industriels dans tous les secteurs en retard (téléphonie, informatique etc.). Où voit-on une politique consumériste ? Où voit-on une politique dominée par le court terme ? Giscard a travaillé pour le demi-siècle à venir.

Les années soixante-dix sont politiquement sous la pression du gauchisme soixante-huitard, et économiquement sous la domination américaine qui impose les changes flottants, une inflation démente et la pire récession depuis 1929 ! Le tout est aggravé par la poussée des pays arabes pétroliers et leur volonté d’écraser Israël quitte à faire sombrer le monde entier dans le terrorisme.

Impossible de retrouver dans la période un « modèle d’état guichet ». Bien sûr, il y a de la démagogie. La possibilité de passer deux ans au chômage avec 90 % du salaire est une erreur dramatique. Dans l’entreprise américaine où je suis devenu directeur général adjoint, je dois faire face à la demande d’un ingénieur en chef qui exigence de bénéficier du nouveau licenciement économique. Il pourra finir à Nantes ses études de doctorat tout en faisant le moniteur de voile sur les plages en été et le moniteur de ski en hiver. Mon refus est vu comme de la malveillance : c’est l’État qui paie. Pourquoi refuser ? Les clients ? Rien à battre. Ne rien foutre pendant deux ans en gagnant plus qu’en travaillant, cela ne peut se refuser.

La poussée féministe en faveur du divorce, de l’avortement et du contrôle des naissances lance la destruction de la natalité française, alors que le regroupement familial provoque une invasion migratoire. Plusieurs fonctions régaliennes critiques font les frais des restrictions imposées par la récession. La santé connaît un numerus clausus très restrictif avec laminage de la fortune des médecins et surtout des chirurgiens. L’armée devient une armée de métier pour éviter les « comités de soldats » qu’essaient d’imposer Edwy Plenel et les trotskistes révolutionnaires ainsi que le droit de grève. L’éducation nationale sombre avec le collège unique de M. Haby. La sécurité publique sombre également avec la généralisation du justicialisme dans les tribunaux et la création du syndicat de la magistrature.

Jean Royer se fait un nom en dénonçant l’abandon de la poursuite des délinquants notamment mineurs, et la politique de l’excuse systématiquement mise en place dans les tribunaux. Il ne veut pas de la pornographie et dénonce la pédophilie qui à l’époque est portée par quelques intellectuels de gauche, dont Cohn Bendit pour qui la sexualité des jeunes est réprimée à tort. Il est aussitôt classé fasciste et coursé à chaque manifestation publique par l’extrême gauche, un peu comme Zemmour aujourd’hui. Il est effaré par l’exode rural et le développement de la grande distribution qui tue le commerce de centre-ville en province. La loi Royer lutte contre l’extension des grandes surfaces. Pas de chance pour Jérôme Fourquet, le gouvernement mène dans ce domaine une politique anti consumériste qui verra bientôt le fils Leclerc se lever contre « cette attaque contre le pouvoir d’achat ».

Si on hiérarchise les causes du désastre que sera cette période, on aboutit à cette liste :

-            L’instauration des changes flottants qui provoquent à nouveau des récessions mondiales majeures périodiques et font chuter la croissance à long terme. Merci les États-Unis.

-            La poussée violente des états musulmans, avec le cartel pétrolier et le terrorisme mondialisé

-            Le dévoiement de la cinquième République où le domaine politique est absorbé par les hauts fonctionnaires (l’énarchie compassionnelle) qui ne pensent qu’en termes de taxes et d’impôts, de règlements, de subventions

-            La pression sociétaliste gauchiste et socialo communiste.

Alors oui, des mesures démagogiques sont prises (contrôle stupide des prix, blocage des loyers, les deux années de chômage à 90 % du salaire, l’autorisation administrative de licenciement.) Il fallait faire face dans la panique aussi bien au choc de la récession qu’à la pression politique.

Giscard a multiplié les erreurs graves mais personne ne peut l’accuser d’avoir bradé la production, les transports, et l’industrie. La grande distribution naît à la fin des années soixante, en pleine phase de croissance pour étendre la prospérité à toutes les couches de la population désormais propriétaire de voitures et bancarisées et les gouvernements tentent de freiner le mouvement. La hausse massive du pétrole ne va pas faire du bien à la grande distribution. Les fusions de la fin des années soixante-dix marquent la difficulté du secteur. Quant à l’agriculture, devenue la principale activité de la Commission européenne, elle fait l’objet de réformes à cause de la récession. L’extension des jachères date de là. La grande préoccupation européenne devient monétaire. Que devient le système de péréquations européen en système de changes flottants et comment résister au dollar ? L’ouverture de la finance à la spéculation date du milieu des années soixante-dix avec l’ouverture des grandes salles de marché. Le bâtiment lui s’effondre et ne reprendra vie qu’à la fin des années quatre-vingt.

L’analyse simpliste de Jérôme Fourquet est totalement inappropriée pour la période 73-80. Elle n’a même pas de sens. Elle ne désigne aucune des sources de malheur. Elle ne permet aucune prise de conscience. Elle n’incrimine aucun des acteurs ou des modes de pensée responsables. L’auteur ne tient pas compte de la réalité historique au profit d’une construction intellectuelle artificielle.

Giscard le Fat se fait photographier en bellâtre en maillot de bain sur le bord de la piscine de Kingston à la Jamaïque, alors qu’il y signe l’acceptation de la mort des accords de Bretton Woods qui ont été la condition des « trente glorieuses ». Là, il faudrait sortir la mitrailleuse. Pas un mot de Fourquet pour qui le rôle crucial du système monétaire international est visiblement inconnu.

Si on prend la période 1981-1993, c’est en gros le règne mitterrandien. Mitterrand est un politicien habile et sans scrupule et, humainement un pourrisseur. Il va détruire l’économie française et la société française, aussi bien que son entourage et finalement provoquer le déclassement durable du pays et la perte de sa prospérité comme de son indépendance.

Le Programme Commun, est simplement dément. On nationalise à 100 % des secteurs entiers qu’il faudra dénationaliser plus tard. L’énarchie s’empare de tous les leviers économiques et politiques. L’entreprise est saccagée par la fiscalité et les lois Auroux. La justice se met à enfermer les cadres et les dirigeants d’entreprises à larges poignées. L’ISF est mis en place. La fuite des capitaux commence et ne s’arrêtera plus. On détruit l’hôpital en voulant casser du mandarin. L’emprise de la bureaucratie commence. Tous les secteurs publics ou parapublics sont livrés aux syndicats. Les réglementations explosent.

Dès 1984 après de multiples dévaluations, l’ordre est donné à la banque de France de préparer le passage à la monnaie unique en pratiquant une politique monétaire restrictive. En contrepartie on lâche tout dans le domaine sociétaliste. Surtout on réduit la durée hebdomadaire de travail et on avance de cinq ans l ‘âge de départ à la retraite. On cesse quasiment de réprimer la délinquance en dénonçant la prison criminogène, et on s’enivre de la suppression de la peine de mort. La délinquance explose et ne sera plus jamais contrôlable. La corruption embrase toute la vie politique. Il n’y a qu’à se servir. M. Defferre fête chaque nouveau milliard gagné à Marseille. Et de rire.

Le bilan économique est tragique. Toutes les industries traditionnelles sombres : textile, sidérurgie, le Nord et la Lorraine sont désormais sinistrés à perpétuité. Je suis dans le restaurant où Fabius fête au champagne sa nomination comme premier Ministre. À son arrivée tous les convives marquent leur mépris en tapant sur leur verre. L’après-midi il est venu à la télévision pour pleurer sur la fin de la sidérurgie lorraine… Pleurs au journal télévisé, champagne une heure après ! Les braves gens !

Politiquement Mitterrand crée la fortune de Le Pen, un de ses anciens copains, qu’il enfonce profondément dans le flanc de la droââââte. On rigole bien à l’Elysées. Pas dans le pays. Ce sera la cohabitation. L’énarchie de droite prend le pouvoir avec Chirac et Balladur. Cette période sera la dernière où les grandes préoccupations nationales seront prises un peu en compte par le pouvoir politique. On supprime l’ISF et remet à peu près en place une vraie gouvernance. Mais on ne touche pas à la bureaucratie et aux mesures délirantes. Le sociétalisme reste en place. L’affaire du décès de Malek Oussékine et la révolte étudiante gâchent les chances électorales de Chirac à la présidentielle suivante. L’école peut finir de sombrer.

Le second septennat de Mitterrand est une simple horreur. Il est malade et ne fait plus rien que d’essayer d’avoir un bilan européen. Maastricht devient la grande affaire et avec elle la perte définitive de toute indépendance pour la France. On laisse la place à la finance. Les Oligarques commencent à fleurir. Mitterrand se flatte d’avoir été le dernier président de plein exercice ! Et il est déifié par une coterie !

Le bilan économique des deux septennats est terrifiant. La France n’est plus compétitive et embarquée dans la concurrence internationale avec des fers aux pieds. L’élévation de Bernard Tapie avant sa chute brutale symbolise des années fric, où la spéculation est partout et l’économie nulle part.

Le désordre international lié aux changes flottants continue à faire ses dégâts. Une nouvelle énorme crise financière est en formation. Elle explose en 1992-1993. Elle est sauvage. La France subit un nouveau choc terrible, plus fort qu’en 1973, sans cette fois-ci de réaction sur les prix du pétrole. Mais elle est terriblement affaiblie par 11 ans de mitterrandisme socialo communiste. C’est la catastrophe. La gestion de Rocard a été pitoyable et il a poussé la dépense publique et la fiscalité au plus haut pendant la phase haute du cycle. La récession laisse hagard ses successeurs.

Retour à la situation de 73-74, mais en pire. La France est littéralement ruinée et sommée après le référendum sur le traité de Maastricht de préparer l’Euro et un nouveau moment fédéral européen. Chirac se fait élire et pousse Juppé et ses mesures purement bureaucratiques. Chirac dissout à contretemps et se voit infliger 5 années Jospin et une « dream team » fantasmée qui ruine définitivement l’école, l’entreprise, la sécurité, le bourgeois. L’instauration des 35 heures alors que l’OMC s’ouvre à la Chine et que la mondialisation des échanges devient le mantra de l’époque signe le déclassement radical inéluctable du pays. Il n’y a plus d’hôpital public asphyxié par la bureaucratie. L’éducation nationale sombre définitivement. L’immigration sauvage s’amplifie sans limite. La fiscalité est oppressive. Le secteur nucléaire est attaqué. L’écologisme anticapitaliste est promu. La désindustrialisation triomphe avec la nomination d’un l’énarque socialiste à la tête de l’OMC. Les socialistes commencent à théoriser la perte de la classe ouvrière à remplacer par le nouveau prolétariat : les immigrés musulmans.

Si on regarde les grandes causes du désastre de la période, on retrouve :

-            Les changes flottants, source de récessions mondiales toujours plus graves

-            Le socialisme et les cadeaux au peuple

-            L’extension de la variante malthusienne et antinucléaire de l’écologisme

-            Le triomphe de l’énarchie compassionnelle

-            Le poids de la perspective de création de l’euro qui implique des finances répressives et des taux d’intérêt forts.

En attendant, toutes les fonctions régaliennes sont en grande détresse ; justice, éducation nationale et recherche, sécurité intérieure et extérieure, rayonnement de la France, santé, tout est en train de sombrer. La natalité est en berne, l’immigration au plus haut. On a commencé à détruire notre socle nucléaire, le seul avantage compétitif qui nous reste. Superphoenix est arrêté.

Voilà ceux qui détruisent le pays et sa prospérité.

Le Cercle des économistes e-toile se crée à ce moment pour dénoncer ce qui s’annonce : un désastre.

Il ne s’agit pas de dénoncer un système de guichet mais directement les erreurs tragiques qui vont signer le déclassement tragique du pays.

-            La mondialisation déséquilibrée avec deux systèmes monétaires défaillants le futur euro et les changes flottants

-            Une France dont la démocratie a été captée par l’Enarchie et la bureaucratie, acceptant un étatisme et un fiscalisme délirants

-            Le reliquat de socialo gauchisme et la poussée sociétaliste débilitante qui tue la natalité et laisse le pays envahi par une immigration incontrôlable.

-            Une poussée malthusienne liée à l’écologie qui menace toute croissance.

Cela va tout de même bien plus loin qu’un simple modèle de guichet « statoconsumériste ». C’est le pouvoir d’achat lui-même et la croissance qui sont gravement menacés. La France est en danger.

(à suivre)

Géopolitique et changes flottants

Géopolitique et changes flottants
Le Président français vient de rencontrer M. Xi Jin Ping. Un des sujets abordés a été le terrible déficit commercial entre la France et la Chine, et la pression majeure que la Chine exerce dans toutes les disciplines et marchés associés de la décarbonation : éoliennes, photovoltaïque, voiture électrique, équipements électroniques lourds.
La somme des déficits bilatéraux en 2022 et 2023 a atteint 100 milliards d’euros, des chiffres records. Rappelons que de 2010 à 2019 la France n’a exporté que 119.4 milliards d’euros de marchandises et de services. Nous avons donc accumulé dans les deux dernières années un déficit l’équivalent au montant de nos ventes de la décennie précédente.
C’est proprement dément ! Aucun économiste ne peut justifier des écarts pareils.
Comme il n’y a plus de régulation internationale des soldes inter-états comme du temps de Bretton Woods, les dirigeants français ont très respectueusement demandé que la Chine fasse quelques efforts pour rétablir l’équilibre des échanges. La Chine à part quelques simagrées de circonstance, a répondu : faites mieux économiquement si vous le pouvez et surtout n’emboîtez pas le sillage des États-Unis qui nous a désignés désormais comme son adversaire principal.
Le Président français est resté coi. Que dire quand on n’a jamais même esquissé une réflexion sur les causes de la situation détestable où se trouve la France, non compétitive et accumulant les déficits intérieurs et extérieurs de plus en plus délirants ?
Le problème de la Chine est l’extraordinaire collecte de devises américaines que le système monétaire des changes flottants a permise. Dans le système précédent, les États étaient responsables de leurs excédents et de leurs déficits. En cas de trop gros excédents il leur aurait été demandé de réajuster la valeur de leur monnaie. En cas de trop gros déficits, il fallait qu’ils restaurent leur compétitivité et par accord mutuel, ils pouvaient dévaluer mais sous contraintes du FMI avec un plan de redressement.
Pour que le système tienne, il fallait que le dollar revienne à l’état de monnaie normale et ne soit plus la source de la monnaie internationale ou que la tenue de son rapport à l’or soit garantie par une politique américaine adéquate.
Les États-Unis ne l’ont pas voulu. Le système de Bretton Woods a explosé et on est passé, à la demande de l’Allemagne, aux changes flottants, où les taux de changes sont dirigés par le marché et contrôlés par les banques centrales.
Les résultats ont été immédiats : des énormes excédents correspondant à d’énormes déficits ; des taux de change ne reflétant en rien les exigences d’un commerce international sain ; des flux monétaires gigantesques au-dessus des frontières et le rôle crucial des mouvements de capitaux et des nouveaux modes de collecte et d’emploi de l’épargne.
Lorsque l’Allemagne a accumulé des excédents gigantesques, personne n’a protesté. Mais lorsque le dollar s’est effondré les excédents ont fondu en valeur et l’Allemagne s’est trouvée devant de gosses difficultés à la fin des années quatre-vingt. Le Japon a pris le relais avec les mêmes résultats dans les années quatre-vingt-dix. La Chine a pris le relais, accumulé des milliers de milliards de dollars d’excédents et s’est retrouvée avec la crainte que la valeur de ce magot ne fonde.
Plus aucune règle internationale n’impose à la Chine de maintenir un commerce équilibré avec une nation qui de plus n’a plus de monnaie qui lui soit propre. Tout le monde sait que l’Euro est trop bas pour l’Allemagne et trop haut pour la France, sans aucun moyen d’ajustement simple.
La France en est réduite aux incantations. Son déficit vis-à-vis de la Chine est extrême et non maîtrisable.
Xi Jin Ping s’est donc contenté de se faire caresser les bras (Macron n’a pas essayé le ventre comme avec Lula, un progrès tout de même), tout en maintenant son sourire énigmatique.
Le président français s’est agité médiatiquement pour aucun résultat concret.
Une France prisonnière de l’Euro dans un système de change flottant ne peut retrouver de la compétitivité qu’en réduisant fortement la part du secteur public et en augmentant le temps de travail. 40 heures hebdomadaires, 5 semaines de congé et départ à la retraite à 66 ans ? Probablement et abandon du statut de fonctionnaire pour la contractualisation, comme en Suisse avec abandon des emplois à vie ; identité des régimes sociaux entre secteur privé et public. Renvoi du financement de la sécurité sociale sur les particuliers et abandon de la notion de gratuité. Séparation entre la haute fonction publique et les grands postes politiques.
Une France reconstruite autour de ces mesures aurait une chance de restaurer sa compétitivité et ses balances extérieures, en dépit des deux systèmes monétaires malsains dans lesquels elle baigne. Elle pourrait parler haut et fort. Mais cela implique une phase de repli temporaire avant de reprendre la marche en avant.
Une classe politique entièrement dominée par les écuries d’Énarques n’y consentira jamais. Jamais !!!
Le déclassement français a encore de beaux jours devant lui. Et les présidents gesticulateurs et impuissants feront les moulins à vent devant les puissants, Europe ou pas Europe.
Cela fait maintenant 50 ans que cela dure. Sans la moindre prise de conscience. Avec le refus obstiné des médias d’offrir une fraction de leurs colonnes à une contestation de l’énarchie compassionnelle, d’un euro qui maintient et amplifie les déséquilibres et des changes flottants et leurs conséquences déplorables.
La France avance les yeux bandés en disant « jusqu’ici cela va encore » même si le déclassement s’aggrave d’année en année.
Les excédents de l’Allemagne lui ont permis de racheter une fraction considérable des entreprises françaises et pas seulement de se perdre dans l’immobilier espagnol, portugais ou grec. Les excédents ont entraîné le Japon dans sa situation actuelle de stagnation. La Chine est dans une situation branlante, à la fois capable de tout acheter et de se lancer dans des investissements colossaux mais fragilisée par le risque de perte de valeur de son stock de réserves si le dollar s’effondre. Elle a acheté des tonnes et des tonnes d’or qui atteint les sommets alors qu’on ne parlait que de démonétiser l’or à partir de 1971, à l’initiative des États-Unis. « La relique infâme » a encore quelques beaux jours devant elle.
La guerre en Ukraine a déstabilisé ce monde désarticulé, tuant la croissance mondiale.
Et pour couronner le tout, l’idée que l’homme était en train de tuer la vie sur terre à court terme s’est emparée des institutions internationales qui exigent de respecter des contraintes extravagantes, qui tournent à l’autodestruction, sur des bases scientifiques plus que fragiles malgré la propagande à caractère religieux qui entoure les conclusions du GIEC.
Autant dire que la France n’a aucune marge de manœuvre pour mener une politique indépendante visant son propre intérêt. En perdant la possibilité de dévaluer, elle ne peut agir rapidement sur les soldes extérieurs.
Tout cela pèse in fine sur le revenu des Français.
Le 10 mai 2024 les télévisions s’émeuvent des larmes d’une femme âgée qui s’adresse au faux angelot nommé récemment premier Ministre pour son minois et qui se plaint de devoir de retravailler à pas d’âge parce qu’elle ne s’en sort plus.
Aucune n’approfondira le « pourquoi » de cette situation. Pourtant la visite concomitante de Xi Jin Ping offrait une bonne occasion de tirer quelques fils explicatifs.
L’incurie macronienne n’a d’égal que la cécité volontaire (ou pire, involontaire) des grands médias.
Pendant ce temps-là la France s’enfonce. Gavés de propagande et d’opérations de communication, les Français applaudissent les mesures qui les ruinent ou se réfugient dans le vote protestataire. On peut légitimement parler d’une forme de déchéance que les historiens ne manqueront pas de relever.

CEDH : Coup d’Etat Durablement Hostile (à la démocratie)

Nous avons dénoncé sur ce blog, à de nombreuses reprises, le « gouvernement des juges » et le coup d’État permanent des cours suprêmes qui veulent supplanter et les prérogatives de l’exécutif et celles du législatif. Symétriquement en France et le législatif et l’exécutif ont décidé non seulement de laisser faire mais de développer des lois dont l’interprétation permet d’aller encore plus loin dans la tutelle des juges. Les lois sur la « haine » permettent de soumettre n’importe quelle question aux juges avec des peines souvent exorbitantes. L’ampleur de l’emprise idéologique des ONG ou prétendues telles dans l’Union Européenne a encore tendu la question, des ordonnances votées dans l’exaltation à Bruxelles, loin des électorats, allant de plus en plus loin dans des réglementations de détails complexes et souvent contradictoires, avec l’installation d’administrations tatillonnes de contrôle qui détruisent le droit de propriété ou la libre expression, le tout mis totalement sous tutelle. Juges, ONG, associations, politiques et administration s’imposent de façon intrusive dans la vie quotidienne de tout le monde.

La CEDH qui a été créée par l’UEO pour éviter qu’on ne revoie ce que les Soviétiques, les Nationaux Socialistes et les Fascistes italiens ont imposé à des parties de leur population, s’est détournée de cette fonction depuis longtemps, refusant d’intervenir sévèrement sur les questions fondamentales de droits de l’homme et s’acharnant à entrer dans le processus législatif de détail des pays libres. C’est tout de même plus facile. L’Ukraine, la Géorgie, le Karabakh, prudence. Par contre, la Suisse !

Constitué de représentants de tout petits pays, le plaisir du nain de jouer un rôle de géant est incontrôlable au sein de la CEDH. La direction de la Grande commission qui a condamné la Suisse est éclairante :

Síofra O’Leary, Irlande, Présidente

Georges Ravarani, Luxembourg, Vice-Président

Marko Bošnjak, Slovénie, Vice-Président

Gabriele Kucsko-Stadlmayer, Autriche,Président de section

Pere Pastor Vilanova Andorre,Président de section

Arnfinn Bårdsen, Norvège,Président de section

Irlande, Luxembourg, Slovénie, Autriche, Andorre et Norvège sont des pays tout à fait estimables mais qui ne comptent pratiquement pas dans le concert des nations. Les juges qu’ils envoient à la CEDH, outre de remarquables et inespérées rémunérations, peuvent tout à coup intervenir dans la vie de centaines de millions de personnes. Pourquoi se priver ? Inventer un droit climatique qui n’existe pas en s’appuyant sur un article qui vise à protéger l’intimité de la vie civile contre les abus totalitaires, est pire qu’une simple imposture. C’est se moquer explicitement de la lettre des textes et de l’intention des signataires de la convention fondatrice.

La CEDH permet désormais à des associations de faire condamner des Etats qui « compromettent le bien vivre chez soi », au nom de la science. Il suffit qu’une instance internationale décide que la science a tranché sur un sujet quelconque pour que cette décision s’impose aux Etats. C’est à rapprocher des tentatives de rendre les décisions des agences de l’ONU impossibles à critiquer. On développe ainsi un concept de science officielle dont toute l’histoire des sciences démontre la sottise et même l’ignominie.

L’arrêt dit explicitement que la responsabilité humaine dans les évènements climatiques est prouvée que le risque pour les habitants qui en résulte est acquis et que le fait de le contester et de ne pas agir en conséquence pour des instances démocratiques est une atteinte aux droits de l’homme ouvrant droit à sanctions. Le lien entre carbone anthropique et température, qui est contesté par des milliers de chercheurs et de scientifiques, est considéré comme Vérité divine porteuse de droits, par 16 juges sans aucune connaissance scientifique. En n’ayant pas calculé sa production de carbone anthropique, la Suisse est coupable d’attaque contre l’intimité civile de sa population ! Mais les décisions de l’Union Européenne, n’ont, elles, fait l’objet d’aucune étude d’impact notamment sur l’inconfort qui résultera de la baisse de bien être des particuliers ruinés. Va-t-on poursuivre Mme Van der Leyen ?  

Il faudrait évidemment attaquer chacun des juges qui ont collaboré à ce coup d’État pour abus de pouvoir et détournement des fonctions qui leur ont été dévolues. Pas de chance c’est impossible. La seule solution, c’est de refuser toute jurisprudence basée sur ce coup d’État et de le faire savoir.

Emmanuel Macron a fait sa révérence à la CEDH dès son élection à la Présidence de la République. Il saluera donc l’arrêt bouffon contre la Suisse ou se réfugiera dans le silence.

Pour une Cour de Justice se mettre dans les pas de l’écologie anticapitaliste ne laisse rien présager de bon. Il suffit de constater les interventions entendus  durant les journées « écologiques » de Libération :

« Je suis pour qu’on demande beaucoup plus d’efforts à ceux qui polluent le plus et a fortiori, ce sont les plus riches » (Mélody Tonolli, adjointe écologiste à la Mairie de Paris) ».

« Il n’y a aucune différence entre la justice sociale et la justice climatique : les causes de ces problèmes sont les mêmes » (Feris Barka, cofondateur de Banlieues Climat) ».

« Il est indispensable de créer une « Sécurité sociale de l’alimentation » (Bertrand Caltagirone, porte-parole de Riposte alimentaire »).

« Il faut « une nouvelle diversité des voix dans le mouvement climat. (…) Il n’y a pas de femmes racisées (sic) » (Souba Brunel, « activiste pour le climat ».

« Réaliser la transition écologique doit passer par une remise à plat de la question des tâches domestiques » (Sandrine Rousseau, députée écologiste). »

« On vit dans un temps de gavage gigantesque, avec les classes supérieures qui polluent le plus » (François Ruffin, député LFI). »

Au nom du climat le CEDH va-t-elle condamner des Etats qui n’auraient pas fait assez contre « les riches », les hommes, les Blancs ?

Rappelons que le salaire d’un juge à la CEDH est mensuellement de 17 890 euros totalement défiscalisés, soit 214 680 euros annuels sans compter différents avantages et de la retraite. Tout dans tout, c’est l’équivalent d’un revenu privé de 1 million d’euros, brut, par an.

Rappelons que le juge français est un Enarque qui continue à pouvoir faire valoir ses droits statutaires. Ah ! La belle retraite à venir. Ses connaissances scientifiques ? inexistantes.

Faudrait-il attaquer la CEDH pour incitation à des dépenses défiscalisées qui altèrent le climat car les juges exonérés d’impôts empêchent de financer l’action climatique et du coup « se gavent de façon gigantesque » en polluant plus que la moyenne ?

On marche bien sur la tête ! Et les Albanais d’Azerbaïdjan viennent de faire l’objet d’une déportation massive avec l’approbation de la CEDH qui a statué qu’un Arménien déporté de son lieu de vie millénaire n’avait pas le droit de revenir à son foyer au nom du même article sur la défense de la vie privée utilisé pour l’arrêt contre la Suisse, parce que le Haut Karabakh appartenait à l’Azerbaïdjan ! Vive le droit à perdre son foyer dans une guerre ethnique et religieuse et vive le droit au nettoyage ethnique cautionné par la CEDH !  

Et on dépense plus de 100 millions d’euros chaque année (budget plus frais immobiliers et divers) pour ce bazar. Cela en fait des éoliennes !

Les droits de l’homme sont fondamentaux. Parmi les droits de l’homme, il y a la démocratie. Dans les états démocratiques, c’est par le travail parlementaire qu’il faut donner de la substance à ces droits qui, dans les préambules, sont des intentions et des objectifs. Les instances internationales, comme la CEDH, ont d’abord à s’attaquer aux pertes massives de droits des individus, soit du fait qu’un état prive de droits des catégories de population soit qu’ils commettent des violences inacceptables soit qu’ils ne permettant pas une défense honnête de personnes poursuivies., ce qui est de règle dans un très grand nombre de pays rattachés à la CEDH.  

Des juristes, souvent rattachés à des castes (les énarques en France), ou à des groupes de pensée, se sont mis d’accord pour fixer une somme de règles concrètes, hors d’accès aux élus, qui doivent s’appliquer perinde ad cadaver, et une méthode d’extension unilatérale de leurs interventions dans tous les domaines. En donnant accès illimité à des associations de fait à leurs jugements, on a fait entrer la passion et l’hystérie dans les cours. A quand un « mur des cons » à la CEDH, maintenant qu'on a vidé de contenu l’action des gouvernements et des parlements.  

L’Occident, l’Europe, la France se suicident en abandonnant la démocratie au profit du gouvernement des juges.

Petites observations témoignant de grandes transformations économiques

L’économie est tout entière une question d’observation et de mesures. Sans statistiques, pas d’économie réfléchie et informée. Sans compréhension de la statistique, pas de compréhension de l’économie. Sans accès aux données et à la méthode de collecte, on ne sait finalement rien.

La Chine en donne une preuve parfaite. Les grands systèmes publics étant aux mains de l’État, l’observation indépendante est très difficile s’il ne garantit pas la fiabilité de la collecte, la stabilité des méthodes d’analyse et la publication des résultats.

De plus, l’information étant fournie d’abord sous forme d’estimations qui seront perfectionnées et validées, ou non, bien plus tard, la presse se fait fort de donner des certitudes exclusivement sur les premières estimations et ne corrige jamais le tir lorsqu’on connaît les vrais chiffres. Les différences sont parfois très nettes.

Comme la diffusion des constats est effectuée en la noyant d’éléments de langage le plus souvent trompeurs, exagérant des résultats positifs insignifiants ou gommant les résultats désastreux, le grand public ne comprend en général rien à ce qui se passe. Il flotte dans l’océan de la com’ comme un bouchon ou ne tient compte que des effluves de slogans. Le cynisme des dirigeants leur offre des justifications bidonnées qui s’effondrent quand on les creuse. Emmanuel Macron est le roi du verbiage exonérateur de ce type. Ce n’est « jamais de sa faute ». "Il a tout fait bien". Et c’est néanmoins la catastrophe.

L’affaire est aggravée par l’idée que l’opinion, par son pessimisme, peut avoir un effet économique négatif. Certains jugent légitime de manipuler l’opinion pour améliorer les résultats économiques effectivement très liés à la confiance. l’INED ou l’INSEE ou les experts officiels sont donc sommés de farder la réalité pour la bonne cause. Et la Cour des comptes se flatte de fournir ces constats après les discussions au Parlement !

Il est devenu très difficile de conduire une réflexion économique indépendante et très facile de créer des structures de manipulation des esprits comme l’OFCE qui profitent du brouillard pour défendre des postures. Structure socialiste intégrée à la haute administration étatiste via Sciences Po, ses thèses sont constantes : l’impôt et la dette c’est bien. Vive la création de postes de fonctionnaires. Vive la dépense publique. Non au capitalisme et au libéralisme.

Pendant des années notre Cercle a eu accès à une source de données tout à fait extraordinaire ; la proportion d’entreprises du secteur de la mécanique ayant des commandes en hausse et de celles ayant des commandes en baisse. La corrélation avec l’indice de la production industrielle est parfaite avec deux mois d’avance sur la réalité de l’activité et deux à quatre mois avant que les autres méthodes donnent une vision approchée de la réalité. Cet indicateur nous a permis d’annoncer très à l’avance l’arrivée et surtout la gravité des récessions de 1992-1993, du début du siècle et de 2008.

L’Insee obtient presque la même chose avec des enquêtes d’opinion auprès les services d’achat, mais la corrélation est plus floue. Il est désormais difficile d’obtenir la statistique la plus simple sur la valeur ajoutée des entreprises du secteur commercial. Vous n’obtenez sur le Net que les résultats de 2021 Trois ans de retard ! Alors qu’on dispose déjà des résultats des deux derniers trimestres 2023. Ce qui permettrait de trancher la question de la récession en cours.

Nous commençons en France à être dans la situation de la… Chine, où on ne peut comprendre ce qui se passe qu’en croisant des bouts de statistiques dont on ne connaît ni les sources ni les méthodes et qui contredisent souvent les affirmations officielles. En 202 la valeur ajoutée des entrerpises de plus de deux personnes était de 991 milliards d'euro. En 2023 la dépenses publique a été de 1607 milliards. La valeur ajoutée n'ayant pas cru de 60% en 2022 et 2023, on voit que l'Etat dépense plus que ce l'entreprise crée de valeur. Sans doute 25 à 40% de plus. Ne permettons plus de connaitre les chiffres officiels en temp réel. Sinon quels hurlements !

Paradoxalement, des observations anecdotiques permettent parfois d’alimenter des raisonnements économiques approfondis.

Dans les années soixante on a trouvé la conjonction suivante :

-         Le dollar valait 35 dollars l’once

-         Le journal le Figaro coûtait 35 cts (le Monde 50 cts)

-         La glace une boule à l’entrée du jardin du Luxembourg valait 35 cts (deux boules 50 cts)

-         Les chaisières dans le même jardin collectaient 35 cts pour une chaise (50 cts pour un fauteuil)

Quelle est la situation 60 ans plus tard et quelles conclusions en tirer ?

L’once d’or est passée de 35 dollars à 2 200 dollars

Le Figaro est passé de 35 cts de franc à l’équivalent de 2 500 cts de francs, à égalité avec le Monde (qui est rentré dans le rang)

Il n’y a plus de vendeurs de glace ni de chaisières au jardin du Luxembourg.

1 dollar vaut 1/2 201 d’once d’or. Le Franc 1/2 500 de Figaro. Les monnaies n’ont pas simplement perdu de la valeur, elles ont perdu toute valeur. Car perdre progressivement plus de 99 % de sa valeur veut dire un évanouissement, pas simplement une dévaluation.

Nous vivons, nous dit-on, dans un système de monnaies flottantes. Pas du tout ! Nous sommes dans un système de monnaies fondantes. Et cela vaut aussi bien pour la monnaie du monde que pour la nôtre et celle de l’Europe. En vérité toutes les monnaies du monde fondent à leur rythme et s’évanouissent.

La disparition des chaisières et des marchands ambulants de glaces s’explique en France par la « smicarisation » des rémunérations et des coups de pouces au SMIC. Une mesure prétendument sociale a interdit tout emploi qui n’atteint pas une certaine productivité. On a supprimé dans la courbe qui lie emploi et coût du travail, tous les postes à gauche du trait correspondant au salaire minimum chargé. Et récolté un chômage structurel ingérable de plusieurs millions de personnes, surtout en stimulant l’arrivée de millions d’immigrants dont l’espoir d’emploi, à leur niveau de productivité, est « à gauche de la césure de la courbe ».

D’où l’explication du paradoxe apparent d‘un manque de salariés disponibles (à la productivité voulue) et d’une masse de chômeurs qui se compte en millions. Et la stupidité du commentaire macronien sur « l’emploi qu’on trouve en traversant la rue ». Et le crétinisme de ceux qui répètent que la France est formidable car elle a un taux de productivité élevé. La France a l’emploi (et le chômage) que lui impose un coût du travail administré et imposé. On comprend mieux le travail au noir et l’explosion des petits métiers à la limite de la légalité (ce qu’on appelle l’ubérisation) qui permettent d’employer des gens qui ne peuvent pas fournir la productivité imposée. Du coup on cherche à régler la question en « déchargeant et détaxant » les bas salaires. En vérité on ne fait que transférer les charges sur d’autres en aggravant la pression fiscale globale avec les mêmes effets sur l’emploi via la réduction de la consommation et de l’investissement. Nous sommes en pleine imbécillité. Et cela se voit comme le nez au milieu de la figure à partir de constats minuscules. Si, pour être encore plus stupide, vous mettez votre industrie en compétition avec les pays à très bas salaires vous aggravez la situation en faisant disparaître votre industrie. Comme c’est malin ! On comprend aussi l’escroquerie macronienne qui prétend avoir résolu l’affaire et permis des taux d’emploi formidables, alors qu’aucune des causes du chômage structurel n’a été réellement éliminée.

On comprend mieux aussi, en partant de ces toutes petites observations, pourquoi le Bitcoin est si bien valorisé en dollar. C’est l’espoir qu’indépendant des États, ce soit une valeur moins fondante bien que capricieuse.

On comprend mieux aussi la fausse flambée du logement. Le logement n’a pas vu sa valeur fondre aussi vite que la monnaie. C’est tout. Et on entend des sots qui crient « la baisse du logement, enfin ! ».

Comme nous l’avons décrit dans un article précédent, si on les évalue en « valeur permanente de référence », les différentes courbes économiques prennent un tout autre aspect et induisent des raisonnements radicalement différents.

Un autre point important : les monnaies ayant la mauvaise idée de fondre, la mesure de l’inflation devient un élément critique. On a choisi en France un indice qui tente de limiter au maximum le constat de l’érosion monétaire, notamment en virant l’impact de la hausse des coûts du logement. La différence est très marquée par exemple avec l’indice allemand, qui, lui, en tient compte : pratiquement 1 %. La conséquence est qu’on dit que l’Allemagne est en récession alors que la France est stable à zéro %. Avec l’indice allemand elle connaîtrait exactement la même récession !

Une des grandes tares de notre période est certainement la perte d’honnêteté et de crédibilité de l’information économique publiée, remplacée par des injonctions vertueuses et les manipulations de la communication politique. La Chine vient d’annoncer que les économistes ne seront laissés libres que s’ils ne critiquent rien et qu’ils se montrent optimistes et louangeurs. La France s’en inspire.  Du coup, la connaissance économique étant quasi nulle dans la population (la formation économique dans le cycle scolaire est un simple épisode de propagande anticapitaliste !) et même au sein des élites, le champ de la bêtise a pris une extension phénoménale.

On le voit tous les jours pendant cette campagne pour les Européennes. On peut appeler cela démagogie, incompétence, cynisme ou idéologie, le constat est le même. Il est consternant. Et le déclassement économique et social de la France se poursuit.

Didier Dufau pour le Cercle des économistes e-toile

Les dégâts sociaux des peurs et des idolâtries manipulées.

La scène se passe au Rostand peu avant les présidentielles de 1988 qui vont opposer MM. Chirac et Mitterrand. Le Rostand est un grand bistrot du quartier latin à Paris connu pour sa fréquentation estudiantine « de gauche », mélangée aux amateurs du jardin du Luxembourg. À une table, en vis-à-vis, un jeune couple. Lui, 22 ans environ le visage un peu niais. Elle, elle est du même âge. Le visage est fermé et regarde vers son intérieur. Pas un regard pour son compagnon. Elle parle mécaniquement. « Il va falloir quitter la France si Facho-Chirac gagne ». « Tu te rends compte : un Pinochet en France ! Quelle honte ! Pour la première fois la Shoah a été justement dénoncée à sa juste valeur et cette terrible leçon ne porte pas. Les fascistes sont à nos portes ! »

Après le succès mondial de la série Holocaust, nous sommes en plein dans l’expansion maximale de l’émotion autour des crimes nazis contre les juifs et aussi la dénonciation de la France et de ses institutions comme complices du génocide. La culpabilisation des Français comme entité raciste et antisémite va bon train.

La jeune femme continue ; « on ne va pas collaborer à un nouveau génocide, tout de même. Il faut partir ». Le jeune homme est gêné. Il tente de ramener les choses à plus de mesure. « Jacques Chirac n’a pas de volonté génocidaire ». La jeune femme se fâche ; « Cela va être Malek Oussékine tous les jours. On ne peut pas être en France pendant que le massacre s’installera ». Comme elle parle fort, toute une partie du café entend la diatribe. Des regards de commisération avec des gestes non équivoques, genre doigt tourné sur la tempe, encouragent dans le dos de la femme le garçon à résister. Il le fait mollement. La fille s’énerve et soudain se lève et quitte le bistrot en coup de vent, laissant le nigaud assis à sa chaise pour payer les consommations. Des rires et des lazzis se font entendre. « Quelle dingue ! ». Le jeune homme sort, confus, du café.

La charge mentale des campagnes de culpabilisation a un coût social : les esprits faibles qui ne parviennent pas à se maintenir à distance de la folie dénonciatrice le plus souvent grotesque d’idéologies fumeuses et destructrices.

On le voit aujourd’hui dans la foulée de la construction médiatique autour de la théorie du genre ou de l’écologie anticapitaliste. On commence à lire des articles inquiets sur le mouvement qui conduit certaines femmes à ligaturer leurs trompes de Fallope pour ne plus jamais risquer d’enfanter. Ou on s’offusque de voir les dégâts terribles provoqués par la campagne menée dès la petite enfance pour faire douter les enfants de leur sexe biologique. Ou le développement chez des gamines d’un végétalisme totalement hystérique qu’il se termine parfois par une anorexie dangereuse.

On l’a vu pendant le Covid avec la campagne folle menée contre les contestataires de la vaccination forcée et du confinement sévère. Celui qui ne se vaccinait pas était un tueur, un « platiste » qui nie la science. Résultats avérés un peu plus tard : le vaccin et l’enfermement. n’ont pas empêché la propagation du virus.  Le mensonge a été absolu et garanti par le gouvernement. M. Macron a cru même pouvoir exploiter la haine avec son souhait « d’emmerder les non vaccinés ». Aujourd’hui on en est à traiter toutes les conséquences mentales de ces politiques déraisonnables.

On n’a pas encore collectivement pris la mesure de la folie pseudoscientifique qui s’est invitée dans la question climatique et qui conduit à une véritable offuscation de la raison à la fois sur l’inculpation du CO2 et sur la déification de dame nature. La répétition quotidienne des mêmes affirmations oiseuses, et l’ampleur de la répression sociale des propos critiques, même parfaitement fondés, conduit à une véritable explosion de l’exigence de vertu par des gens qui n’en ont aucune. On ruine le pays et on met la société à genoux pour des slogans le plus souvent débiles et par la diffusion constante de nouvelles alarmistes même fausses.

La boucle se ferme quand on constate qu’une inconnue déclarée humoriste vient expliquer qu’il faudra une réplique armée et la guerre civile si jamais le RN remporte les élections présidentielles. Retour à la folle du Rostand !  Les dames intoxiquées par les idéologies crypto communistes et anticapitalistes ne pensent plus à fuir mais à allumer une guerre civile ! Le même jour, la télé passait un film à la gloire d’un certain Goldman qui était passé à l’action directe politique et crapuleuse au début des années soixante-dix, avec meurtres et vols et qui deviendra un héros de la gauche militante, dont le culte bizarre persiste grâce aux efforts d’une petite camarilla ultra minoritaire, avant de « se faire buter » dans des circonstances jamais éclaircies. Qu’on pense éduquer la conscience des jeunes générations avec ce sinistre exemple en 2024 marque bien l’incrustation idéologique débilitante d’une partie du « monde culturel ».

Action directe au nom de la diversité ; action directe au nom de la nature ; action directe au nom du climat ; culpabilisation générale. Création de lois liberticides. Interdictions de penser avec contrôle par des juges. Glorification de délinquants excusables si « de gauche » ou si le crime a été commis par des « victimisés » ou des « racisés ». Comme tout cela est raisonnable !

Les idéologies délétères ne sont pas seulement des curiosités intellectuelles, déclarées sans gravité si elles sont « de gauche ». Elles provoquent des drames sociaux autant qu’économiques et politiques qui touchent aux éléments fragiles de la société et les fracturent en profondeur.

Dans vingt ou trente ans quand les yeux seront dessillés, la question angoissante se posera : comment ces folies ont-elles été possibles ? En attendant règne en France la tyrannie oiseuse « des mutins et des matons de Panurge », comme disait si justement le regretté Philippe Muray qui avait tout compris avant tout le monde.

Quel vote utile pour les Européennes ?

Les élections européennes sont depuis l’origine une curiosité. Le système démocratique européen est un sujet de consternation depuis toujours, sauvé par son « originalité », et par la passion européiste née des conséquences deux guerres mondiales.

Le traité de Maastricht et surtout le traité de Lisbonne ont radicalement changé l’esprit et le rôle des institutions.

Jusque-là, la Communauté était une coalition d’états mettant des ressources en commun pour gérer des espaces communautarisés. La Commission étudiait les dossiers. Les États contrôlaient les membres de la commission et sa présidence, ainsi que le contenu des ordonnances. Un parlement pipeau était là pour donner une coloration démocratique à l’ensemble. Composé de délégations d’états, si les chefs d’État s’étaient mis d’accord, le Parlement suivait sans faire d’histoires.

Le système marchait à peu près bien. L’idée était de supprimer les barrières purement nationalistes et de développer un espace économique commun, tout en affirmant que tout membre d’un pays de l’union serait traité dans un autre pays de l’union avec exactement les mêmes droits que les nationaux sauf pour les élections régionales et nationales. L’énorme progrès, inespéré, était que chaque citoyen d’un pays membres disait aux autres citoyens européens « je ne te crains pas, soit chez nous avec les mêmes droits et devoirs que nous ». Droits de séjour automatique, droits de déplacement sans limite, droits de contracter civilement et commercialement, étaient garantis quitte à respecter le droit des pays. Ces nouveaux droits étaient automatiques. Pas besoin de procédures ou de visas.

En revanche, chaque Etat était libre de ses lois et le but n’était pas d’unifier la totalité des politiques possibles. Tout n’était pas parfait. La Commission avait toujours tendance à aller au-delà de son champ d’action selon le principe que tout est dans tout. Un commissaire pouvait s’opposer à un projet mené par plusieurs états au nom de l’exclusivité qui était concédé à son pouvoir ans un domaine précis. La tentation de mettre en place une bureaucratie pléthorique avec des doublons majestueux vis-à-vis des institutions nationales, et de relancer sans cesse la machine à faire des normes de plus en plus strictes n’a pas réellement été contrée.

Le seul domaine où la politique des états a été centralisée a été l’agriculture et depuis le début, cela grince et cela coince.

Les pouvoirs nationaux restaient forts et le système démocratique de chaque nation permettait d’orienter les politiques et l’organisation de la société nationale, conférant aux élus un rôle nécessaire et aux débats une efficacité.

Le prurit européiste des forces qui veulent les États-Unis d’Europe sur une base totalement fédérale l’a finalement emporté, Giscard accordant des élections européennes au suffrage universel tenues le même jour dans toute l’Europe. Mitterrand accélérera vers le fédéralisme en abattant les frontières et en créant la monnaie unique. Puis vint le déni de démocratie du traité « constitutionnel » mené par Giscard et rejeté par le pays mais rétablit par le traité de Lisbonne.

Depuis, la confusion est structurelle et tout le monde a perdu la main.

La Commission comme le Parlement peuvent se saisir de n’importe quelle question, et s’asseoir sur les traités, si les chefs de gouvernements sont d’accord. Tout l’espace politique devient partagé et les élus nationaux perdent leur pouvoir. Les électeurs s’en détournent. Pourquoi élire des impuissants ?

Des mouvances majeures venues de l’étranger se sont installées en passant largement  par l’Europe :

-            La tentation de l’ONU via le GIEC de créer les conditions d’une dictature écologique démente et destructive des acquis de la civilisation

-            Le mouvement Woke et la « cancel culture » visant à abaisser les pays occidentaux et l’homme blanc hétérosexuel au profit de catégories prétendument victimisées.

-            L’immigrationnisme forcené notamment en faveur de l’immigration musulmane.

-            L’américanisme financier et la vente à la découpe du patrimoine industriel européen

-            Le démantèlement du secteur de l’énergie

-            Le démantèlement des politiques étrangères nationales

-            L’élargissement sans limite du nombre des pays membres

-            Le contournement du droit social avec l’emploi massif éventuellement aux conditions du pays d’origine de millions de personnes venues des pays de l’est.

-            La mise sous tutelle des gouvernements nationaux par la voie juridique et le chantage aux fonds structuraux.

-            L’entrisme fou des ONG dans les structures institutionnelles de l’UNION.

Surtout, face à la crise sanitaire du Covid puis l’agression russe contre l’Ukraine, la présidente de la Commission, voulue par M. Macron, s’est comportée en chef d’Etat fédéral  en dehors de tout cadre et sans respecter quelques règles que ce soit.

Ces évolutions franchement délétères et parfois allant au-delà de l’odieux (désigner le foulard islamique comme une preuve de liberté au moment où l’Iran tuait les femmes qui refusaient le voile, interdire à M. Orban d’éviter la propagande homosexuelle dans les écoles primaires, condamner la France à des pénalités pour retard dans l’implantation d’éoliennes avec le plus haut taux d’énergie décarbonée du monde) ont largement tué la bonne  volonté européenne des électeurs des pays membres. Elles changent radicalement le rôle des parlementaires européens.

Pendant longtemps les représentations nationales confortaient l’action de leur nation telle que menée par le pouvoir exécutif (président et chef de gouvernement), malgré le fait que la proportionnelle intégrale laisse une grande place aux « sensibilités ». Mais aucune sensibilité n’étant plus que minoritaire dans la minorité nationale et dans les regroupements libres et artificiels, mis en place pour se partager les postes institutionnels du parlement, rien de cela n’avait d’importance.

Tout système proportionnel est entre les mains des chefs de partis. Ils ont tous considéré que ces élections n’avaient aucun contenu programmatique et qu’il leur fallait régler des questions internes : constituer une tirelire (FN et Modem), éloigner des concurrents, aider quelques éclopés du suffrage universel à traverser le désert et anticiper un niveau de retraite inespérée. Globalement la proportionnelle permettait de compter la force respective des partis, sans que cela ait la moindre conséquence sur les élections postérieures.

Dans le cadre européen post-traité de Lisbonne, beaucoup de choses changent. Les personnalités choisies ont des postures très différentes vis-à-vis des mouvances venues de l’étranger, même au sein des partis, les conséquences nationales des décisions prises au parlement couvrent tous les domaines de la vie quotidienne et des politiques possibles. Le vote devient compromettant ! Le choix au sein de certaines listes de personnes militantes qui rejoignent des plans étrangers contre l’intérêt de leur pays et la ligne de leur parti devient critique. On a vu Pascal Canfin tenter de tuer l’agriculture française au sein du n’importe quoi macroniste. Choisir des présidents d’ONG qui ont par ailleurs table ouverte à Bruxelles comme parlementaire dépasse le cadre national habituel. C’est vrai dans tous les domaines qu’il s’agisse d’écologie, de Wokisme, d’immigration etc.

L’électeur est devant divers paradoxes. Il faut qu’il vote parce que le parlement a un rôle à jouer et décide de questions très concrètes. Ne pas voter revient à laisser le champ libre aux mouvements idéologiques transnationaux. Mais voter ne veut rien dire sauf pour les partis partisans du Wokisme et de l’écologie anticapitaliste qui voteront tous les textes mis au vote par une Commission largement perméable à ces mouvances.

Les partis sont tous plus ou moins embêtés par cette élection bizarre.

Le RN n’a aucun programme propre à éclairer ses votes au Parlement européen. Il veut se compter comme force de réaction antisystème en France comme en Europe. Parti de la collecte protestataire confirmé voire éternel, , il n’a même plus besoin de le dire.

Les socialistes veulent prouver qu’ils sont désormais plus forts électoralement que LFI. L’ambition est purement politicienne et nationale.

Le parti Zemmourien attend quelques ressources pour ses cadres faute de députés et de sénateurs. Il lui suffit de placer sa perspective contre le Wokisme, l’immigrationisme et l’européisme « délirant » dans une optique de défense des intérêts vitaux de la France. La cible : LR et les abstentionnistes. L’ennui est de s’être laissé envahir par d’anciens du FN et d’avoir mis deux personnalités ex-lepénistes en tête de gondole dont une fille le Pen. Zemmour se retrouve avec des dissensions internes et un positionnement à droite de Le Pen, ce qui nuit gravement à son entreprise. Parti avec 7 % des voix selon les sondages, il navigue un peu trop près des 5 % et l’absence d’élus pour ne pas s’inquiéter.

Emmanuel Macron par principe n’a pas de doctrine critique vis-à-vis de l’européisme ni d’aucune des forces importées. Sa liste a constamment voté avec les socialistes et été moteur dans les causes Wokistes et écologistes. Il a cautionné toutes les décisions énergétiques ou autres qui ont fait beaucoup de mal au pays qu’il dirige. Il milite pour l’extension sans limites du nombre de pays membres et il a fait voter par ses troupes le vœu du passage à des traités désormais fédéralistes sans minorité de blocage pour les gouvernements. Il a ainsi nourri son dossier de liquidateur de la France au service de l’Europe, en vue d’une ambition postprésidentielle éventuelle en Europe. En même temps il a voulu casser le vote RN en changeant de discours : ne plus parler de la collaboration et des Nazis au profit de la trahison en faveur de Moscou ! Reste à savoir qui trahit le mieux et le plus radicalement les intérêts français.

Pour LR les élections européennes sont un terrible casse-tête. LR n’est plus dans le trio de tête des partis politiques, systématiquement devancé par les Macronistes, le RN, la Nupes et même souvent les socialistes ou les centristes seuls. Sa liste part de bas et n’a aucune dynamique de victoire. LR est classé par l’opinion dans les « also run » comme disent les Anglo-Saxons spécialisés dans les « lame ducks » !

Son candidat, Xavier François Bellamy, vu comme un problème lors des précédentes élections est considéré cette fois-ci comme une chance. Il s’est démené comme un beau diable sur des sujets importants : il a fait dérailler la campagne ignoble en faveur du foulard islamique ; il a permis de requalifier l’énergie atomique comme source décarbonée digne d’être financée, il a dénoncé nombre de détournements des débats loin des traités. Personne jusqu’ici n’avait autant travaillé à Bruxelles. Sa parole est claire et éduquée. Il est rarement surpris à dire des bêtises. C’est beaucoup et peu à la fois. Son problème, c’est Mme Van der Leyen et le PPE, un parti où LR compte peu On ne saurait se risquer à compter les votes du PPE en faveur de mesures douloureuses pour la France et contraires aux espérances de M. Bellamy. Curieusement il ne veut pas enfourcher la question du vœu (voté par le PPE aussi) pour un changement des traités dans un sens fédéral. Son projet d’états associés de préférence à une entrée dans l’Union n’a aucune chance d’aboutir. Ce mélange nuancé de « je suis pour » et de « je suis contre » est totalement incompréhensible pour l’électeur. L’ami Bellamy est donc obligé de développer un langage complexe qui n’est pas de nature à peser facilement sur le vote. Il le fait avec ténacité, qualité et « bravitude ». On verra ce qu’il en sort. Jusqu’ici il reste à 6-7 % ce qui est insuffisant.

Éric Ciotti avait très justement expliqué lors de son triomphe à la tête de LR que son parti était la seule hypothèse d’alternance utile en 2027 car c’était le seul parti de gouvernement réellement alternatif, ce que devaient démontrer des conférences thématiques au plus près des militants sur les grands sujets nationaux. Toute cette bonne volonté s’est enlisée. LR n’a de doctrine sur rien et se trouve embarrassé par un combat parlementaire biscornu qui l’use autant que son adversaire principal ; Il n’a rien de lourd ni de sérieux à proposer. Le parti a continué à se faire dépecer.

Cela n’offre aucune aide à M. Bellamy. Sa seule chance de décoller dépendra du rejet de la candidature Van der Leyen, mais aussi de sa prise en compte des grands problèmes de l’Union avec une vision forte. C’est loin d’être gagné.

Pour les Français, la vraie nécessité est de contrer l’emprise récessionniste liée à l’écologie anticapitaliste, de contrer le courant wokiste et immigrationniste porté notamment par Macron, et d’éviter le passage au fédéralisme intégral. Il faut donc réduire voire éliminer les Verts et les macronistes. Sinon gare aux conséquences !

À ce titre, l’élection de cette année a en-effet une importance particulière.

Quelle est l'orientation du Cercle des économistes e-toile dans le chaos actuel ?

L'interview de son président

Admin : Un certain nombre de lecteurs se sont interrogés sur l’orientation de ce blog du fait que les grandes questions économiques sont passées au second plan et que les analyses de l’opinion et des forces sociales ont pris l’avantage.

Didier Dufau : Votre question est importante. Lors d’une conférence en été 2022 j’ai constaté qu’il n’était plus possible de parler d’économie aussi librement qu’avant. Des comportements quasiment religieux se sont développés dans la mouvance écologique avec des indignations étranges. Un économiste est désormais un « salaud » au sens sartrien du terme ou un inconscient qu’il s’agit de faire taire et d’exclure du débat parce qu’il parle des conditions de la croissance alors que le débat est la survie du vivant. Ajouter le même phénomène avec les catéchumènes du Wokisme, notamment dans l’Université. Compléter avec l’islamisme et les assassinats à répétition. L’émotion manipulée est partout, la rationalité nulle part.

Admin : vous pensez que le débat économique serein n’est plus possible ?

DD : c’est un constat. Certaines pensées économiques ont depuis toujours été rendues suspectes.  Se présenter comme libéral vous a valu en France des accusations multiples de tout temps. Le socialisme a toujours été en conflit avec le capitalisme au moins dans les mots. Nous avons créé ce blog pour faire valoir des idées qu’on ne retrouvait pas dans les médias où la « vérité » est « construite » de tout temps. Mais entre le silence et l’injure permanente, il faut constater non pas seulement un changement d’intensité de la querelle mais un début d’interdiction du débat.

Admin : pouvez-vous donner des exemples ?

DD : Lors de cette conférence, évoquer des faits vérifiables instantanément sur son téléphone s’accompagnait aussitôt de cris de « mensonges » en fond de salle. Je présentais mon livre sur la conciliation entre économie et écologie. Expliquer qu’indépendamment des questions écologiques, des erreurs économiques pouvaient être corrigées et qu’il ne fallait pas lâcher le diagnostic économique, a entraîné aussitôt des mouvements d’indignation : c’est de la mort de la vie sur terre qu’il fallait parler. Pas de croissance ni de niveau de vie, ce faux problème, alors que la frugalité s’impose.

Admin : vous considérez la « conversation économique » en danger ?

DD : Très clairement. A partir du moment où la réflexion économique reste mobilisée sur la question de la croissance et de la hausse des ressources individuelles et collectives, l’injonction est immédiate : « vous allez tuer la terre, taisez-vous ». La crise de 2008 et celle de l’Euroland de 2011 ont déconsidéré les économistes qui ont quasi disparu dans les débats de la TNT. Ils ont été remplacés par des « experts » militaires ou écologiques et une pléthore de philosophes qui n’ont exactement aucune connaissance économique, mais des certitudes et des citations.

Admin : La situation ne s’est-elle pas rétablie depuis la grande crise de 2008 ?

DD : Non ! On n’a jamais voulu donner la vraie explication de la crise de 2008. On a considéré qu’imposer un carcan bureaucratique dément sur les banques suffirait. On a vu qu’avec la hausse volontaire des taux de la BCE, des banques et pas les moindres, tombaient toujours et ce n’était pas du fait de leurs excès ! Les causes spécifiques de la crise de 2011 de la zone euro forment toujours un champ en jachère. La gestion délirante de la crise du Covid a tout balayé.

Admin : quelles sont les réflexions critiques qui ont été mises de côté ?

DD : principalement la compréhension des causes de l’asphyxie des classes moyennes qui se traduit partout par la montée de mouvements de rejets des élites et de la politique. La protestation irrationnelle l’a emporté sur la recherche de solutions.

Admin : comment expliquer cette carence ?

DD : Les « élites », en France la haute fonction publique qui s'est emparée du politique, ne veulent pas remettre en cause les institutions ancrées dans des rapports de force et considèrent que la démagogie permettra de passer les caps électoraux sans trop de dommages. On « enjambe » les élections ! Et on s’en vante ! Pour ces gens Il faut présenter une information « pédagogique », construite et purifiée. L’Union Européenne devient une valeur sacrée. L’ouverture au monde et l’abaissement des frontières est sacralisée. L’altérité suppose la « cancel culture ». Au moins partiellement. Le GIEC remplace le Vatican. En remettre en cause la prédication est pire qu’une grossièreté, un crime majeur valant expulsion immédiatement des médias. Le débat public est devenu non seulement insipide mais faux jeton. Car il faut à chaque échec donner une explication sans remettre en cause les dogmes et les mensonges récurrents. Des constructions publicitaires monstrueuses de sottise sont alors proposées aux masses ignorantes qui doivent s’en contenter. Ils répètent depuis près de trente ans :  on marche sur la tête. Et ils ne vont plus voter ou ils votent « protestataire ».Les élites pensent comme Muyzenberg le théoricien communiste de l'agit-prop, que la vérité et le mensonge étant à égalité dans les médias face à des masses ignorantes, il ne faut pas se priver.

Admin : pourriez-nous donner des exemples ?

DD : Faire un inventaire de la sottise économique qui s’étale dans les médias serait amusant mais sans fin. Pour l’exemple :

-            Les 35 Heures ont créé de l’emploi

-            L’union européenne nous protège.

-            La conversion énergétique va créer de l’emploi en France

-            Le wokisme est un fantasme

-            Le capitalisme est la cause de la dénatalité

-            Les éoliennes sont une solution évidente

-            La SNCF fait des bénéfices

-            La frugalité n’est pas un transfert de la responsabilité des élites vers le populo. Elle ne peut être assimilée à une politique de décroissance.

-            Il faut être heureux de la crise immobilière, car la hausse a été « scandaleuse ».

-            La dette démente, c’est bien.

-            Le retour à la retraite à 60 ans est possible et souhaitable. La semaine de 32 heures est la solution

-            La dette française ne pouvant plus exploser au même rythme, il faut que l’Union européenne prenne le relais et finance les transitions militaires, numériques, écologiques par d’immenses emprunts.

-            Un système de retraite par répartition est compatible avec le vieillissement de la population et la disparition de la jeunesse.

-            Le féminisme politique n’a rien à voir dans la baisse des naissances.

-            Cela ne coûte rien c’est l’Etat qui paie.

-            L’immigration est heureuse.

-            Le classement Pisa ne donne pas une vraie indication des progrès de l’éducation nationale.

-            La notation de la dette de la France n’a pas d’importance.

-            On a supprimé la taxe d’habitation et donc réduit les impôts (alors qu’on n’a fait que transférer le    financement sur d’autres et la dette).

-            Macron nous protège.

-            Certes nous baissons régulièrement pour le rang dans le monde pour le rapport PIB par tête. Mais l’indice est mauvais. En matière de bonheur par tête nous sommes bien placés.

-            La prison conduit à la récidive. Les récidivistes ne doivent donc pas aller en prison !

-            On peut contrôler le trafic de drogues sans s’attaquer aux consommateurs de drogue

-            On ne peut pas lutter contre la prostitution sans s’attaquer à la clientèle masculine. .

-            Les ARS ont amélioré la gestion de la santé.

-            Le calendrier prévu par l’Union Européenne pour décarboner totalement son économie est tenable.

-            La politique écologique n’a pas besoin d’étude d’impact. Les conclusions du GIEC suffisent.

-            Installer des champs d’éoliennes ou de plaques photovoltaïques n’est pas une artificialisation des sols

-             …

Admin : Faire la chasse à toutes ces sottises vous paraît-il un travail surhumain ?

DD : Surtout inutile. La puérilité de toutes ces affirmations défie tout débat. Pour libérer le débat économique il faut surtout bien isoler les forces qui se coalisent et les dénoncer vertement. Savonarole et Lénine sont en train de faire leur alliance délétère dans l’insouciance générale, alors qu’en France le "macronisme" s’effondre dans le ridicule. Si on n’analyse pas ces évolutions délétères, on se condamne au silence.

Admin : Ces analyses sont donc pour vous un préalable à une réflexion économique renouvelée ?

DD : Non ! L’article « Une autre manière d'analyser la situation économique mondiale » nous parait une contribution importante. Nous allons essayer de l’approfondir car elle remet en cause certaines politiques annoncées comme la hausse structurelle des prix des produits agricoles et la réindustrialisation. De même cette méthode permet de comprendre bien plus clairement la hausse relative de l’immobilier par rapport au revenu. Les bruits de bottes et la position saugrenue de notre président sur l’Ukraine forment également un fond politique et diplomatique dont il faut tenir compte. La géopolitique n’est pas particulièrement favorable à la croissance organisée et rend toute prévision encore plus aléatoire. Ce qui impose une rigueur d'analyse plus grande mais n'en supprime pas la nécessité.

Mais si vous ne sapez pas l’influence destructive des mouvements quasi religieux qui interdisent le débat, vous ne pourrez pas faire entendre un message utile. Le grand public commence à comprendre et sort un peu de son hébétement. Mais les organisateurs de conférences réduisent considérablement les sujets économiques. Parce qu’ils craignent pour la réputation de leur établissement. Une manif, un écho défavorable dans la presse, une nervosité dans les instances dirigeantes de l’institution, Oh là ! là ! Impossible !

Admin : Pour vous la réflexion économique est-elle en panne ?

DD : Elle est détournée de son rôle. Les grandes questions du temps ne sont pas traitées. Pourquoi les grandes récessions ont-elles été si nombreuses et si graves, ruinant la croissance globale et entraînant des conséquences désastreuses ? Pourquoi l’Europe a-t-elle vu sa croissance très affaiblie par rapport à celle des États-Unis et du reste du monde ? Comment la France est-elle tombée si bas dans tant de domaines ? Qu’elle est l’explication de la stagnation connue par les classes moyennes des pays développés ? Comment s’explique la perte massive et potentiellement catastrophique de la natalité ? Quelles sont les conséquences économiques, sociales et fiscales d’un vieillissement massif ? La régionalisation a-t-elle entraîné des conséquences économiques et si oui lesquelles ? Le modèle médical français de gratuité totale contrôlé par la bureaucratie est-il tenable ? La « réindustrialisation » est-elle possible en France ? Quel est l’impact économique des calendriers de décarbonation prévus par Timmermans ?

Les sujets ne manquent pas. Et, à la place, on trouve de merveilleuses analyses strictement sans intérêt mais portées par la mode par exemple sur le rôle de femmes inconnues dans la pensée économique au XVIIIe siècle, ou sur la merveilleuse capacité des fonds gérés par des femmes de sortir de plus gros bénéfices, ou encore sur la manière de contraindre les entreprises à prouver qu’elles multiplient les actes de vertu sous menaces terribles. On doit se contenter d’ « études »  qui veulent prouver qu’on n’aurait très bien pu de pas connaître l’essor de la voiture, cette invention du diable et qu’on peut donc l’abandonner sans difficulté. Ces études du type « si ma tante en avait » se sont multipliées. Jamais on n’a autant parlé du bien commun ou de la beauté de moins consommer. On explique que la dette c’est formidable et qu’on peut y aller encore et encore. Que des fonds de dettes européennes doivent tout financer est l’idée du moment des « économistes de plateau » qui sont à peu près aussi bons que les médecins de plateau pendant la crise du Covid. Comment rembourse -t-on ? Personne ne sait mais ce n’est pas grave.

Des prétendus économistes viennent amuser la galerie avec des commentaires toujours politiquement corrects. L’Europe c’est formidable ! La dépense publique c’est formidable ! La gratuité de la vie de la naissance à la mort c’est formidable ! L’immigration de masse c’est formidable ! L’absence de naissances n’est pas un problème ! La dette c’est formidable ! Les propriétaires sont des salauds et on peut encore taper dessus ! La crise immobilière c’est formidable ! "Enfin"  s’est écrié un de nos grands journalistes "les prix immobiliers baissent"! Que nous soyons le pays le plus fiscalisé au monde, n’a aucune importance ! Il faut savoir la société que nous voulons, etc.

Admin : vous dénoncez le détournement  de la réflexion économique au profit de l’accompagnement politicien ?

DD : Politicien ou idéologique. Pendant ces quatre années où,  en pleine Guerre de Quarante des travaux menés par les meilleurs économistes ont essayé de dégager ce que seraient les institutions permettant de ne pas revenir aux crises de l’avant-guerre, la réflexion économique a été très intense et centrée sur l’essentiel. Cela a donné les accords de Bretton Woods et les Trente Glorieuses. Aujourd’hui on est plutôt dans la « cancel economy », avec apologie des marchés administratifs subventionnés par la dette et la défense de la vertu des impôts symboliques sur les riches, ou l'exaltation  de la beauté des chèques déversées en période électorale. Si vous être un jeune chercheur économique vous n’aurez aucune subvention des instances internationales, nationales et surtout européennes si vous n’incluez pas dans le projet le maximum de préoccupations woke et écologistes. Si vous déposez un projet d’étude présenté ainsi : « comment les femmes ont sauvé l’économie françaises pendant les trente glorieuses », vous pouvez demander 250.000 euros à l’Union Européenne. Vous peuplerez ensuite tous les plateaux en France en Europe et dans le monde. La gloire !

Admin : La France a eu longtemps de formidables économistes des Physiocrates à Maurice Allais. Vous pensez la race éteinte ?

DD : Que ce soit Alfred Sauvy ou Maurice Allais, les deux derniers grands, ils étaient décidés à alerter sur les conséquences graves des erreurs économiques parfois contre leur camp politique. Sauvy s’est battu des décennies contre la volonté idiote de la gauche de réduire constamment la durée de travail. On a eu après sa mort,  les 35 heures et le dévissage économique immédiat de la France. Jospin était plus préoccupé d’égaler Jaurès et Blum et de supplanter Mitterrand dans la démagogie pour entrer dans le Panthéon socialiste que d’évaluer les conséquences. Maurice Allais a tout dit sur le risque de l’entrée de la Chine dans l’OMC et la mauvaise organisation autour des changes flottants et de l’Euro. Ils ont été tous les deux marginalisés et tenus à distance.

Ce destin n’a pas été encourageant pour les générations suivantes. Elles ont préféré faire leurs études aux Etats-Unis et épouser le Wokisme. On a essayé de monter au pinacle tel ou telle. On voit aujourd’hui que leur contribution réelle à l’observation des faits, à leur compréhension correcte et à la formulation de mesures économiques utiles a été nulle.

Admin : La réalité est en train de prendre sa revanche avec le constat d’un taux de déficit public de 5,5% du PIB très au-delà des annonces du budget formalisé il y a à peine trois mois.  Ne pensez-vous pas que cela permettra de revenir à plus de vérité ?

DD : On ne peut plus croire à la pédagogie de la réalité. Dans le cadre totalement fictif du discours politique constant, alors que les médias ne font plus véritablement leur travail et acceptent de participer à la construction d’un habillage totalement insincère de la réalité, les accidents impossibles à gommer sont des occasions d'inculper des méchants dont l’attitude a tout gâché. Le résultat : on voit sur une chaine publique Ségolène Royal et Alain Duhamel s’accorder sur la nécessité de « taxer les riches » pour donner de la consistance au symbole de l’égalitarisme français, fondamental ! Aucune des causes réelles du dérapage n’est discutée. Il faut simplement se raccrocher aux éléments de langage fondamentaux. On va augmenter les impôts tout en disant qu’on ne les augmente pas. Et tout le monde politique est en vérité complice. L’insincérité n’est pas propre à la procédure budgétaire. Elle est partagée et générale, et tout le monde sait à quoi s’en tenir. Et depuis longtemps. On va parler demain de la réduction des transports en taxis gratuits pour raison médicale. C’était l’objet du premier article de ce blog en juin 2008 ! Plus cela change plus c’est la même chose.

Admin : quels objectifs donnez-vous au Cercle des économistes e-toile dans un tel contexte ?

DD : Il n’a pas changé depuis le début de ce siècle. Observer la réalité sans fards et surtout celle qui est gommée dans les médias publics. Pensez au drame démographique qui n’est parvenu dans les médias qu’il y a deux ans, alors que tout était visible depuis des lustres. Nous voulons proposer des analyses utiles même si elles sont à contre-courant de ce que les médias « main stream » veulent bien écrire. S’il faut pour cela dénoncer des courants d’opinions délétères, ne pas hésiter ! Aujourd’hui l’économie est en danger. L’économie française a été tellement saccagée qu’on commence à craindre un effondrement irrattrapable. C’est assez grave pour justifier un ton un peu plus ferme et des échappées sur des affirmations idéologiques et les manières violentes qui leur sont attachées. Et sur la trahison des institutions économiques qui doivent informer les Français. Regardez comment l’INSEE présente l’évolution du PIB en 2023 : « Le PIB reste stable au quatrième trimestre 2023. En moyenne en 2023, il augmente de 0,9 % ».

Le Français ignorant croira que la France est en croissance, certes faible mais stable. Ce n’est pas terrible mais ce n’est pas catastrophique. Le titre du communiqué est un « élément de langage » En vérité la croissance en mode chiffrage officiel est nulle depuis juillet 2023. 0 %. Si on tenait compte de l’inflation selon le mode de calcul allemand nous aurions deux trimestres de baisse du PIB et nous serions donc en récession. Si on s’en tient au PIB marchand là nous avons une récession, mais peersonne n'en parlera. Le PIB contient la dépense publique des fonctionnaires, en hausse, ce que personne ne rappelle. Les salaires publics ont été fortement augmentés. Les effectifs publics aussi. Le PIB en a été augmenté, sans aucune offre de biens et de services de plus. L’Insee devrait le rappeler. Si on ne tient pas compte de ces mesures administratives et démagogiques qui n'ont créé aucun bien ou service supplémentaire, nous sommes bien récession et le premier trimestre va être encore extrêmement mauvais. Le point conjoncturel de l’INSEE en début février expliquait que le reflux de l’inflation permettrait une croissance plus soutenue : « la désinflation se confirme en effet (+3,1 % en janvier ; +2,6 % attendus en juin), ce qui soutiendrait le pouvoir d’achat des ménages. Leur confiance s’améliore progressivement et la consommation serait le principal moteur de l’activité au premier semestre 2024. La croissance du PIB serait toutefois modérée (+0,2 % par trimestre) ».

Pas un mot sur l’effondrement du secteur du logement, du drame agricole, de l’obligation de calmer la dette etc. La confiance des entreprises, elle, s’effondre, Comment relire ce communiqué aujourd’hui après l’annonce aujourd’hui d’un plan d’austérité ? Il date du 7 février, à peine plus d’un mois. Oui l’INSEE trahit sa mission et tout le monde s’en moque. Comme l’INED, comme l’Université…

Le travail de vérité reste absolument crucial en France, en Europe et en Occident. Nous continuerons à nous placer dans cette perspective. Quitte à bousculer de temps à autres les idéologies délétères qui se sont emparées de l’opinion publique.

La semaine de la honte - A conserver pour ceux qui feront un jour l'histoire de la période

La semaine du 7 au 14 mars restera comme un des moments les plus significatifs de l’état catastrophique de notre vie politique. Comme un vol de corbeaux sur la morne plaine, on a vu les anges de la mort sortir de leur grotte putride pour croasser leur envie de destruction généralisée de la société humaniste construite en Europe pendant des décennies.

Récapitulons :

1. Des trafiquants de drogue se sont affrontés à la kalachnikov pendant plus d’une heure dans une ville moyenne de France. On parle de « mexicanisation » de la France soumise désormais aux cartels. La kalachnikov était annoncée partout dans les banlieues islamisées. Elle est là associée au trafic de drogue qui est désormais en place partout et s’avère de moins en moins contrôlable.

Peu de temps avant, les officiels de l’interdiction de condamner ont enterré leur chef, M. Badinter qui a mené la lutte sous Mitterrand pour l’interdiction de condamner les délinquants sérieusement. Dès les premières mesures de ce ministre de l’absence de justice, car l’insécurité est le premier déni de la justice due aux citoyens, on a appelé les criminels récidivistes des « Badinter ». Depuis les premières lois cherchant à limiter de la répression pénale, il y a cinquante ans, plus de 50 000 personnes ont été assassinées en France. Dans les dix années qui viennent de se passer plus de 500 000 personnes ont été agressés au couteau ! L’impunité de facto de bien des délits et des crimes est acquise Quelques jours avant l’écriture de ces lignes une seconde dame âgée s’est vue dépouillée de ces colliers par un grand noir immigré clandestin et prétendument mineur isolé entraîné à ce genre de lâcheté, dans un recoin de l’immeuble de l’auteur de ces lignes. On a interdit d’interdire l’entrée frauduleuse sur notre sol et la condamnation sévère des faux enfants. Rien n’est plus pressé que d’enterrer Badinter en grande pompe au Panthéon. On prétend que la justice est saturée, mais par quoi l’est-elle ? On a permis l’appel pour les cours d’assises. Deux procès au lieu d’un. Il suffit de revenir à la règle ancienne et aussitôt on double la capacité à traiter les dossiers les plus graves. Aucun bilan positif n’a été tiré du doublement du procès d’assises qui n’est souhaité que par les avocats pénalistes pour des raisons de pognon La procédure pénale a été constamment alourdie. Les procédures de contrôles ont été constamment compliquées laissant aux délinquants une paix que n’ont pas connue leurs victimes. Non à la répression cela veut dire concrètement oui au crime.

La diablerie est de constater la catastrophe sécuritaire et d’en honorer les causes.

2. Pendant des années les enseignants politisés ou syndicalisés ont refusé les locaux d’enseignement « caserne », et ont déclaré ne pas vouloir jouer le rôle de flics. Ils se sont battus pour avoir des enfants d’interdits de séjour dans leur classe. Vive l’immigration heureuse, était leur slogan. Un second enseignant a été massacré par les fausses victimes que les syndicats de l’Éducation nationale ne cessent de défendre. Et voilà que dans la semaine sort un sondage qui démontre que « les enseignants ont majoritairement peur » et se taisent devant l’islamisme. Les matamores de la non-répression se taisent et tremblent. Au passage la grande presse oublie de signaler que la corporation des enseignants s’est fortement féminisée et qu’elle se trouve totalement dépassée par la violence de certains élèves noirs de 1m90 et de 18 ans en 3e et qui ne savent rien d’autre que de mettre le bazar dans les cours, pas plus qu’elles ne peuvent maîtriser l’entrisme islamique de filles arabes sûres d’elles-mêmes qui veulent faire plier l’institution.

La diablerie ici est toujours de la même espèce : se plaindre des conséquences des propres conceptions défendues par les syndicats qui cogèrent malheureusement l’Éducation nationale. La gauche triomphante dans l’Éducation nationale sombre dans l’islamo gauchisme et le wokisme, comme substitut au socialisme révolutionnaire et massacre l’institution. L’affaire de Sciences-po où l’antisémitisme est devenu la base de l’action des militants étudiants avec la complicité du corps enseignant désormais purement universitaire montre l’ampleur de la putréfaction de la situation. Le plus démoniaque dans l’affaire est de voir la confluence du wokisme importé de l’Amérique vilipendée naguère et de la sottise anticapitaliste primaire des milieux universitaires.

3. On vient de vivre une grande liesse féministe avec fête de l’avortement, et glorification de la constitutionnalisation du droit de la seule femme sur son corps. Emmanuel Macron en avait déjà rajouté en permettant l’avortement sans condition jusqu’à 14 mois et même jusqu’au dernier mois si besoin était. L’ennui est que plus aucun médecin ne trouve agréable d’être obligé à écraser la tête formée d’un fœtus. Une petite boule de cellules d’accord mais un corps quasi constitué, là c’est dur. Si on appliquait le ratio naissances/population de 1970 à la population d’aujourd’hui on verrait qu’il nous manque 500 000 naissances. 220 000 avortements par an viennent consolider le travail des agences publiques pour empêcher les naissances. L’enfantement est diabolisé par les mouvements féministes et wokistes.

L’ennui est que tout le système social mis en place à la Libération, appuyé sur le baby-Boom, est détruit par l’absence de naissance et le vieillissement de la population.

Les mêmes qui veulent travailler moins et vivre plus longtemps des versements « des autres » se retrouvent sans moyen pour le faire. La diablerie est une fois plus dans le fait qu’une partie délirante et braillarde de la population défend la cause dont elle dénonce les conséquences.

4. Et voilà que sur fond de suicide démographique, M. Macron cède à des associations désireuses d’obtenir que la volonté de suicide soit encouragée et assistée par le corps médical. Le serment d’Hippocrate ? Oublié. Une viellerie. Le médecin doit être l’auxiliaire de la volonté individuelle de vivre ou de mourir. La mort remboursée par la sécurité sociale devient une vertu qu’il faut défendre avec détermination, sauf à être rétrograde.

5. La même semaine une humoriste réalise un dessein qui ridiculise les islamistes sur fond de ramadan et de catastrophe humanitaire à Gaza. Aussitôt une Fatwa est lancée avec demande de mort. Revoici Charlie Hebdo. Réaction politique : aucune. Qu’elle meurt mais en silence ! On fera une journée blanche pour honorer son cadavre.

6. Il fallait évidemment ajouter un peu de dislocation de l’unité française pour rendre cette semaine pleinement représentative de l’esprit des dirigeants actuels du pays et de ses soutiens. La Corse va sortir du cadre de la république et aura un statut à part avec la possibilité de voter des lois spécifiques. Terminée, l’unité républicaine ! Aussitôt la Bretagne a exigé le même statut. Tous les autres régionalismes violents vont enchaîner. Les vautours sinistres qui tournent autour de la France dépecée, quasiment tous des mafieux qui veulent capter la rente immobilière, ont gagné.

7. La France a été longtemps la championne de la liberté de penser, d’écrire, de s’exprimer. Pour cela elle a fait taire l’Eglise catholique et a mis fin à la royauté. Et voilà qu’après avoir lourdement entravé la liberté de parole avec le concept de haine dans le discours public qui permet à tout juge un peu rouge sur les bords de condamner toute critique de l’islam ou de l’immigration, on veut imposer la pénalisation des « discours de haine » dans le domaine privé. Ce dispositif exige que la délation devienne le ferment de la vertu !

8. On savait que le Parlement européen avait voté un vœu visant à l’extension générale de l’accès à l’union Européenne à tous les pays de la zone balkanique qui ne le sont pas encore, y compris la Géorgie et l’Ukraine, mais aussi le passage à un régime de fédéralisme absolu ou pratiquement tout devient ou une prérogative unique ou une prérogative partagée de la Commission devenue gouvernement de l’Europe de facto sinon dans les termes. Les nations anciennes deviennent de simples espaces territoriaux, éclatés en régions, chargés d’appliquer des ordonnances toutes votées à la majorité. Fini, l’influence des dirigeants s nationaux. C’est simplement la mort de la France historique. Un détail de l’histoire !

9. On sait que l’anomie est une des dimensions de la personnalité du président actuel de la République française. Emmanuel Macron ne considère pas qu’il doit se soumettre à quelques règles que ce soit. Il est lui seul la mesure de ce qu’il doit penser et faire. Depuis le début de sa carrière politique il a voulu créer une scène politique à sa main avec d’un côté une Marine Le Pen diabolisée et lui, Jupiter empêtré, mais sauvant la France du fascisme. Mais Oradour sur Glane et la Shoah ne suffisent apparemment plus, surtout depuis qu’il a refusé de marcher contre l’antisémitisme. Alors il a décidé d’utiliser la guerre d’Ukraine pour faire de son partenaire de jeu le vilain absolu : le complice de Poutine. L’instrumentalisation de la guerre à des fins partisanes a changé de méthode mais aussi de nature. Voilà la France qui annonce que s’il le faut ses troupes interviendront au sol ! Une dinguerie qui l’entraîne dans un parcours interne nauséeux et une aventure diplomatique oiseuse. Mettre la France en danger militaire pour un calcul politicien, qui l’eut cru possible ?

Guerre, avortement, suicide, démantèlement national interne, démantèlement national européiste, destruction de l’école, islamisation, emprise de la drogue et des bandes armées…

Quelle belle semaine !

Inutile d’ajouter que la faillite financière de l’état, l’effondrement de la construction et du logement, la remontée du chômage dans une perspective de récession, les déficits intérieurs et extérieurs abyssaux, la dette phénoménale, la volonté de trouver encore et encore par tout moyen des recettes nouvelles alors que la France est le pays le plus pressuré du monde viennent créer une ambiance délicieuse.

De toutes ces horreurs, M. Macron est le pivot, heureux de paraître important. Tenir, enjamber une fois de plus des élections, gouverner sans majorité par la manigance. Et tant pis pour le pays.

Oui nous venons bien de vivre une nouvelle « semaine de la honte ». Quand certains se pencheront sur la période, ils auront la nausée et ne comprendront pas. Comment la France a-t-elle accepté de tomber si bas ? Pourquoi les Français ne se sont-ils pas opposés au suicide de la France avec l’assistance insistante de ce Monsieur Macron ?

Quand les Français se réveilleront-ils et quand décideront-ils enfin de liquider cette triplette enlacée Le Pen – Macron - Mélenchon qui représente plus de 52 % de l’électorat et qui est le malheur du pays ?

 

Démographie : le carnaval des hypocrites

Sur ce blog, nous n’avons jamais eu aucune réticence à honorer nos maîtres à penser. En matière de démographie, le maître c’est Alfred Sauvy, complètement oublié aujourd’hui. Homme de gauche, il avait entrepris d’alerter les gouvernements d’avant-guerre, notamment celui de Blum, contre des idées fausses et des erreurs. Parmi celles-ci, l’abandon des idées natalistes. Mai 1968 a vu le commencement de la fin de son aura politique. Il sera totalement marginalisé sous Giscard et quasiment rejeté sous Mitterrand.

La pilule, la facilitation du divorce, l’avortement et l’assistance par le planning familial à la non-fertilité, le pacs, puis le mariage homosexuel, la réduction des allocations familiales, et enfin la constitutionnalisation de l’avortement comme manifestation de la grandeur de la République avec moult fêtes sont les étapes du chemin de croix démographique de la France.

Pratiquement de 1981 à 2023 la question démographique a disparu des radars. Nous-mêmes avons repris le flambeau de Sauvy dès 1997 sur le forum du Monde puis sur ce blog. Nous avons été les seuls à avertir que le drame démographique ne couvait pas mais se développait. Nous avons envoyé de multiples propositions d’articles sur ce thème à de nombreux journaux ou revues. Silence !

La baisse de population au Japon et en Chine n’a jamais été vraiment commentée. La querelle migratoire a certes été basée sur le constat d’un « grand remplacement ». Mais c’était surtout pour condamner une immigration musulmane de masse. On constatait que partout en Europe, notamment en Russie, en Hongrie, en Italie, la dénatalité était flagrante. Mais sans cesse on ajoutait : en France cela va. En fait cela n’allait que parce que les populations immigrées ont conservé un temps leurs traditions de naissance abondante.

Dès les années soixante-dix l’INED a décidé de trahir sa mission en accompagnant la réclamation féministe de voir « le ventre de la femme dégagé de toute responsabilité collective ». Le mantra : tout va bien. Michel Debré était affublé d’un entonnoir sur la tête dès qu’il parlait de natalité. L’idée même pour un homme politique de parler de natalité est devenue « ringarde » et moquée, avec évacuation immédiate des médias et perte rapide d’influence dans son parti avant marginalisation.

Et voilà que la réalité nous rattrape. Les morts sont presque aussi nombreux que les naissances. Le spectre de la baisse de population rôde. En fait la population proprement française baisse depuis le début du siècle. Si 50 % des naissances sont d’origine immigrée et 95 % des décès d’origine traditionnelle française, on voit bien que la baisse de la population proprement française est de plus de 250 000 personnes chaque année. Et ne parlons pas du vieillissement.

La réponse a été l’immigration de masse. À l’ENA l’idée obligatoire était qu’il fallait une population en hausse et donc une forte immigration. Si on appliquait le taux de naissances de 1970 aujourd’hui, on aurait 500 000 naissances de plus. Donc il faut 500 000 immigrés de plus chaque année.

Dès les années 2000 il était impossible de recruter des personnes blanches à Paris pour tous les emplois n’exigeant pas de diplômes de haut niveau. Il était parfaitement inutile de promouvoir la diversité, elle était obligatoire. En fait il s’est agi simplement de la rendre acceptable.

La Chine et le Japon qui avaient choisi la dénatalité ont découvert progressivement l’horreur de la situation. Au début tout va bien : le capital par tête augmente sans effort. Mais bientôt, c’est la catastrophe. Quand vous perdez 1 puis 2 puis 5 millions de personnes, que faire du parc d’immeubles correspondant à la population d’avant ? Vous ne pouvez plus l’entretenir. Vous ne pouvez pas le détruire. Alors ? L’industrie avait besoin de bras qui ne sont plus là. Elle est partie s’installer ailleurs. L’Etat s’est retrouvé à cours de ressources. Alors l’emprunt a commencé à grimper au point de devenir une charge insupportable. Reviennent à la surface tous les avertissements d’Alfred Sauvy : la dénatalité fait des ravages. Finie la retraite par répartition avec départ à 60 ans ! Finie l’armée de conscription. Fini le dynamisme agricole et industriel. Finie la croissance. Finie aussi la gratuité médicale et plus généralement la gratuité de la vie. Il n’y a plus assez d’actifs pour financer.

On dira : l’immigration est la solution. Sauf s’il s’agit d’une immigration de peuplement et d’assistanat surtout intéressée par la gratuité de la vie assurée par l’Etat. Si le seul fait de mettre le pied sur le sol français signifie le droit gratuit au logement, à l’école, à la santé, à la retraite sans cotisation par regroupement familial, les allocations diverses et le droit d’être payé indéfiniment à ne rien faire, l’immigration devient plus un nouveau poids qu’une solution. Le changement de population a d’autres inconvénients sur lesquels nous ne reviendrons pas en détail ici mais qui forme l’essentiel de l’actualité (destruction de l’école, embolisation de tous les circuits sociaux, délinquances).

Aujourd’hui les inconvénients de la dénatalité commencent à être actés. Le fait n’est plus tabou. Mais on s’emploie à ce que le phénomène ne soit pas compris ni ses causes objectivées.

La dénatalité serait le fruit non désiré de la croissance. Sortir de la pauvreté implique la dénatalité. L’évolution de la richesse moyenne du pays dirige la courbe des naissances. Un bien serait la cause du mal. Doit-on en conclure qu’une baisse de revenu projetterait le taux de natalité vers le haut ? Heu ! Heu !

La dénatalité serait le fait du vieillissement. Comme on est obligé de financer des masses de petits vieux inactifs qui coûtent un pognon de dingue, on ne peut pas payer pour les enfants !

La dénatalité serait le fruit de la hausse immobilière. Comme on ne peut plus se loger, on ne fait plus d’enfants ! C’est la banque centrale et la spéculation qu’il faut incriminer.

Emmanuel Macron, toujours le premier lorsqu’il s’agit de dire des sottises de détail, a expliqué que le spermatozoïde national avait tendance à perdre de son dynamisme et qu’il allait arranger cela. Évidemment, plus on retarde l’âge d’avoir des enfants plus il est difficile d’en avoir. On attend toujours les actions d’accélération du spermatozoïde. Le Guignol est parti sur autre chose : la guerre à la Russie ! La Russie a quelque mal à trouver des troupes pour doter son armée et son industrie de guerre, du fait d’une dénatalité massive. Elle sacrifie sa jeunesse par centaines de milliers en Ukraine. La suite sera problématique.

La vérité est toute simple : le féminisme a incriminé la fonction de l’enfantement. La femme est un homme comme les autres et n’a pas à s’occuper d’enfanter et de régner sur le gynécée, une activité débilitante. Mme Badinter a souligné très tôt dans les années soixante-dix que le sentiment maternel était une fiction construite par la société des mâles dominants. La naissance n’était plus une fonction sociale mais un acte individuel que la femme sans l’avis du géniteur peut interrompre à sa guise, au frais de la collectivité bien sûr. Individualisme forcené de la décision, mais collectivisme du financement.

La volonté de mettre fin à la société bourgeoise encadrée par l’Eglise, qui avait fait de la Vierge Marie et de l’enfant Jésus le cœur de son message, a tout balayé. Plus de mariage pour la vie, plus de responsabilité ! On baise et on avorte ! 220 000 avortements par an en France. Une ville comme Paris anéantie tous les dix ans. Formidable !

L’Insee en 2013 osait annoncer une baisse drastique de la nuptialité. Pour la première fois le nombre des mariages baissait alors que la population était en hausse. Il y avait eu 231 000 mariages seulement. Aujourd’hui avec plusieurs millions d’habitants de plus par l’immigration, le nombre de mariage est de 221 000, dont beaucoup de remariages après divorce. En net, moins de 150 000 mariages ! L’institution du mariage a été désacralisée puis tuée à petit feu. Elle était protectrice du foyer. On a abaissé la protection familiale, baissé les allocations, réduit le quotient familial. On a dit à la femme, tu veux être un homme comme les autres, alors on ne protège plus ta fonction reproductrice !

Aujourd’hui le féminisme s’attache à attaquer l’homme, agresseur permanent et violeur, et l’enfantement, une « dictature » selon les termes d’un livre récent. L’écologisme foldingue invite les femmes à ne plus faire d’enfants, car ils seront pollueurs et tueurs de la terre. On veut faciliter le suicide payé par la collectivité.

Lorsqu’on met en cause ces doctrines suicidaires en débat, les « femmes raisonnables » indiquent qu’elles voudraient bien faire des enfants mais que c’est trop cher, que le gynécée écarte du bureau, etc. La richesse était la cause de la dénatalité et voilà que l’absence de richesse en est aussi la cause !

La vérité est plus simple : la sacralisation de l’avortement et la désacralisation du mariage ont été voulues par les mouvements féministes et elles ont trouvé une clientèle. La femme au foyer a été ridiculisée dès les années 70. Les réseaux de femmes au foyer qui tissaient la vie sociale du pays et permettait l’unité des générations et la vie ensemble des hommes et des femmes a été détruite. Infidélité et pornographie sont devenues le fondement de la (dé)civilisation.

La dénatalité a certainement un fondement économique partiel mais c’est l’idéologie dominante féministe qui est la cause principale. Le ministère de la femme et l’idéologie des droits spécifiques et individualistes de la femme ont tué la natalité.

Ce matin France Info ne parlait que de féminicides, de Tarik ramadan et la réduction du nombre de ses viols punissables, des discours de dénonciation des réalisateurs et des acteurs mâles du cinéma français. C’est la journée de la femme. Puiss-t-elle se souvenir qu’avant d’être femme elle a été enfant et oui : elle est née.

La lutte féministe est relancée par la constitutionnalisation du droit à avorter quand on veut et si on veut, aux frais de la collectivité.

En même temps on soulignait qu’on allait indemniser les victimes de la répression homosexuelle de 1941 ! Pour les élections municipales parisiennes, il n’y aura pas moins de six candidats homosexuels. Le noyau dur du nouveau gouvernement Macron est également homosexuel. Il est sûr que la question de l’enfantement est au cœur battant de leur réflexion.

C’est sûr : la chute des naissances, c’est le capitalisme ! Rien à voir avec quelque idéologie que ce soit…

 

La « société durable » : le nouveau masque de l’anticapitalisme primaire

Depuis mai 1968 on sait qu’il y a une composante « révolution culturelle » dans la gauche internationale. On la croyait disparue depuis que l’horreur des crimes des Khmers Rouges a été jugée génocidaire, comme, enfin, les atrocités commises par Lénine, Trotski et Staline, notamment en Ukraine. La reconnaissance désormais générale des massacres ahurissants qui ont accompagné le règne de Mao a laissé le maoïsme en lambeaux. Bien sûr certains se flattaient, encore récemment, fume cigarette à la main, d’avoir fourni des petites occidentales blondes au Grand Timonier. Et de glousser ! Mais l’effondrement plus général du communisme avec la fin de l’URSS n’a pas arrangé les choses. La pulsion de destruction de la société existante pour une utopie motivante pour les assassins de masse ne trouvait plus trop à s’employer.

On l’a vu un peu renaître avec le culte de l’ignoble Prachandra ou les horreurs des Farc, un temps sacralisés par le journal le Monde. Mais même ces rigoles de crimes abjects ont fini par lasser à l’extrême gauche et dans les milieux germanopratins. L’Europe de l’élimination du « bourgeois » est encalminée, trouvant un bien faible refuge dans la culture subventionnée.

Aux États-Unis, la radicalité a toujours été plus forte qu’en Europe. Depuis le maccarthysme, il n’y a plus eu de parti Communiste. En Europe, il fixait la limite à ne pas trop dépasser. On savait quand on entrait dans l’ignoble et dans le crime. On faisait semblant de croire que la parole mensongère de Jean-Paul Sartre, entre deux masturbations au premier rang du cinéma porno de la rue Delambre, avait une valeur quelconque et lui-même faisait semblant de croire que l’URSS était un bienfait. Un temps étrange.

Rien de tel aux États-Unis. L’inspiration n’est pas socialiste. Les militants poursuivent le Bien de façon presque religieuse. La coercition sociale est un moyen habituel comme l’éjection de la société, ce qui n’était pas du tout le cas en Europe où le souvenir des guerres de religion a très longtemps laïcisé et étatisé la contestation. Le bannisement était banni.

La lutte pour la reconnaissance de la responsabilité occidentale de la Shoah y a été un énorme succès. La série télévisée Holocaust a déclenché un véritable tsunami d’émotions. La tragédie des exterminations juives voulues par Hitler, qui dans l’immédiat après-guerre ne pouvait pas être distinguée des massacres et exactions commises sur l’ensemble de la population française, chaque Français ayant une claire conscience des pertes et des souffrances infligées par l’occupant nazi, a été singularisée sous le nom de Shoah. On cessa de parler de « système concentrationnaire » appliqué par les Nazis, le Japon, l’URSS et la Chine à quantités de segments de population. Accompagnée par la production de nombreux films et livres, la Shoah devint le fait le plus important de la seconde guerre mondiale et la responsabilité des populations non juives fut lourdement stigmatisée. Un livre comme celui de Paxton a développé l’idée que l’ensemble des Français, sauf quelques justes, et tous les gouvernements du Maréchal Pétain, s’étaient en quelque sorte lavé les mains du génocide, et que la responsabilité collective était la cause de "l’énormité" des massacres. La communauté juive devenait non pas la victime d’Hitler mais celles des mauvaises pensées antisémites occidentales. L’aspect pénitentiel coIlectif après une telle "complicité" est devenu envahissant. Le devoir de mémoire et de pénitence s’est imposé dans les médias et l’édition, où la Shoah est devenue un compartiment de la production littéraire. Politiquement, en ont résulté des conséquences juridiques dont on voit aujourd’hui qu’elles sont fâcheuses : on a aggravé les peines lorsqu’il s’agissait d’une victime juive ; la « provocation à la haine » est devenue un délit l La contestation de certains faits historiques a été interdite. Ces trois mesures étaient totalement contraires aux principes Républicains d’égalité. Tous les citoyens sont égaux en droit et personne ne l’est un peu plus que les autres. La liberté de parole est considérée comme fondamentale. Le délit de provocation à la haine est contestable. Généralisé il revient à réduire la population au silence. Culpabiliser toute la population française jusqu’à la fin des temps était plus que contestable. La demande d’indemnisation des victimes non plus directes mais de la Communauté juive comme telle plusieurs décennies après la guerre est également totalement exorbitante des règles usuelles. De plus l’enseignement public a été chargé de perpétuer la lutte contre l’antisémitisme en exaltant l’émotion autour de la Shoah. Elle est devenue si dominante dans l’enseignement de l’histoire qu’on verra certains livres scolaires d’histoire consacrer 50 pages à l’extermination des Juifs d’Europe centrale et deux lignes à l’extermination des Koulaks, en insistant qu’ils avaient été la victime d’eux-mêmes, alors que ce dernier massacre a tué près de 10 millions de personnes. Une guerre mémorielle inégale s’est mise en place tournant au combat idéologique, ce qui ne pouvait que nuire à la cause juive à long terme, comme l’a très bien vu Éric Zemmour.

La conséquence la plus nécessaire a été la prise de conscience de la singularité du génocide juif et de l’obligation d’en finir avec un antisémitisme latent notamment dans les milieux catholiques peu favorables au peuple qui avait tué Jésus !

La conséquence la plus problématique a été la création d’un statut de victime officielle avec des protections juridiques    particulières exorbitantes du droit commun et une propagande scolaire envahissante.

Le Wokisme américain, sans limite, va généraliser l’optique victimaire. La conséquence on la voit très clairement :

-          Généralisation des catégories de victimes

-          Réclamation du même statut victimaire que les Juifs : loi contre la haine, recherche active des vilains et exclusion sociale, peines supérieures lorsqu’on s’attaque aux victimes concernées, endoctrinement scolaire et dans les médias publics et actions répétées "politiquement correctes"  en vue de faire tomber les préjugés, indemnisation des « communautés ».

Comme il n’y avait plus d’Hitler, il a fallu culpabiliser quelqu’un : ce sera l’homme blanc hétérosexuel, devenu la cause de tous les malheurs ayant accablé nos nouvelles « victimes ».

Au nom de la lutte contre l’oppression, il fallait opprimer les oppresseurs, et dans l’optique puritaine et plus généralement protestante propre aux Anglo-Saxons surtout aux États-Unis et au Canada, ne pas hésiter à les bannir de tout espoir de survie dans la « communauté des bons et des bienveillants ». Le bannissement social et la ruine ont remplacé le génocide comme instrument de promotion d’une société purifiée. Plus question du slogan « il est interdit d’interdire ». Ceux qui ne veulent pas répéter les vérités sacrées doivent être chassés. On a vu revenir les piloris maoïstes mais sans arrachage des yeux. Les déchaînements ad hominem veulent la mort sociale du dissident lynché. Au malheureux de savoir si cette mort sociale doit se traduire par un suicide. Cette forme d’action politique était largement inconcevable pour une certaine gauche française qui voulait bien la révolution mais sans les Sorcières de Salem. Faute de grives on prend des merles. Et faute de Marx et Lénine, il lui a bien fallu se satisfaire de Savonarole.

Curieusement, la réclamation écologique, basée sur la déification d’une nouvelle victime, la nature sacralisée, dont l’homme prédateur est exclu, est venue s’ajouter à la liste des combats contre les vilains.

Là aussi on retrouve une culpabilisation larvée de tout le monde, dont on ne peut se laver qu’en devenant un adepte sectaire luttant contre le capitalisme prédateur. L’homme est coupable au tribunal des oiseaux, des insectes, des gros mammifères, des poissons. Honte à lui qui signe en plus son suicide en tuant le vivant !

Apparaît aujourd’hui un nouveau concept qui permet d’unir toutes les réclamations anticapitalistes mais sans les massacres. Une forme de stalino-mao-centrisme ! Il permet de crier à nouveau : « tous, tous, tous ensemble contre le capitalisme » et pour une nouvelle société mythique : la société durable.

Ah ! ce merveilleux concept de « société durable » qui fait tomber toutes les oppositions et ouvre à nouveau de belles perspectives soviétiques ! Le capitalisme étant infect et destructeur, il ne peut pas durer. Donc il faut le remplacer. C.Q.F.D. ! La destruction du capitalisme devient à nouveau le moyen de construire la cité radieuse, car seule la cité radieuse peut durer. Et comme tout le monde se mobilise pour le durable afin de sauver l’espèce et le monde vivant, les petits oiseaux et les éoliennes deviennent le moyen d’adhésion de masse aux moyens les plus brutaux de chirurgie sociale, sans même avoir à invoquer Marx, Lénine, Mme Ceaucescu, Che Gevara ou quiconque. Seulement l’abbé Pierre,Coluche et Angela Davis.

Pour ne pas reprendre la terminologie un peu usée du gauchisme, un nouveau vocabulaire s’élabore, autour du terme de transition, remplaçant celui de révolution. La révolution c’est violent. La transition c’est gentil. Gentil mais indispensable. La nouvelle doctrine propose un nombre presque infini de transitions, au nom desquelles on peut tout détruire progressivement par la brutalité étouffante des lois et par le « shaming » et le « naming ». Adieu les libertés et la propriété au nom d’un bien supérieur ! Tellement supérieur ! Et en prime, il n’est plus nécessaire d’essayer de justifier des massacres effarants. Le must ! Voici donc le révolutionnarisme qui s’empare :

-          De La transition énergétique. Adieu logement et voiture.

-          De la transition démographique : adieu bébés et vive la submersion des immigrés

-          De la transition naturaliste : vive les animaux et au pilori l’homme satanique

-          De la transition multiculturelle : la culture de l’altérité exige qu’on sacrifie la sienne propre

-          De la transition de genre : la question clé devient l’avenir glorieux du transgenre

-          De la transition visant la fin du privilège occidental qui a causé l’esclavage et la colonisation. Ceux-là, c’est-à-dire, nous, cela suffit !

-          De la transition visant l’égalité absolue sans laquelle rien n’est durable : la révolte contre la plus grande richesse de l’autre est légitime car elle compromet l’avenir apaisé de la société.

-          De la transition visant la fin des esprits libres et le respect absolu du « logos transitionnel ». À quoi sert la liberté de penser si elle n’est pas asservie au bien commun et compromet la durabilité de la société magique ? Une antique question posée depuis le début des religions.

-          De la transition visant la fin de la propriété qui aliène le bien commun. Il faut en finir avec la passion d’avoir. Avoir c’est se saisir d’une partie de la nature et du bien commun pour de viles satisfactions individuelles.

-          De la transition visant la fin des nations et le nationalisme qui aliène les peuples, du moins en Occident. Ailleurs, on s’en fout ! Même si des dictatures nous menacent.

 Toutes ces transitions sont l’occasion de remettre au goût du jour des recettes bien connues du bloc soviétique, le tout aligoté avec des pratiques bureaucratiques bien de chez nous. Surtout elles permettent de faire croire à tout sympathisant de l’une ou l’autre de ces transitions qu’il faut voter pour une coalition mêlant toutes les formes actuelles de luttes LGBT, wokiste, avec en prime le reliquat du socialisme et des partisans de l'action violente pour la nature.

On retrouve toutes les dimensions du slogan « du passé faisons table rase », mais par une transition, pas par une révolution. On retombe dans une société de la religiosité et du catéchisme. Les grenouilles de bénitiers médiatiques sont devenues harceleuses de réseaux sociaux. La théologie de révolution cède la place à une théologie de la transition.

La transition vers le meilleur des mondes se drape dans les oripeaux idéologiques de la marche vers la « société durable » !

En vérité, c’est un pur suicide mais assisté par les bons sentiments et dans la joie et la bienveillance active. Le Dieu Baal n’a qu’à bien se tenir.

La décroissance n’a pas de fin heureuse, la dépopulation n’a pas de fin heureuse, la jachère agricole ne porte aucun espoir, l’égalitarisme dans la pauvreté,  on a vu le résultat dans le bloc soviétique, la démoralisation des hommes et leur avilissement ne mènent pas aux lendemains qui chantent, la baisse de l’influence occidentale ne mène pas à la paix, la perte du droit de propriété permet de tuer la liberté, et les génuflexions devant l’islamisme ne sauraient en changer la nature. La coercition sociale est une horreur et le retour des tribunaux de la pensée n’ouvre pas sur un avenir radieux.

La « société durable », telle qu’elle sert de devanture aux mouvements anti bourgeois et anti capitaliste, est l’exemple d’oxymore le plus pur. La « société durable » c’est le nouvel « habit neuf des héritiers du président Mao ».

L’aspect auto régressif de ce système de pensée est prouvé par le retour de bâton qui touche la Shoah. L’invraisemblable crime contre l’humanité commis par le Hamas le 7 octobre 2023 a été classé en acte de résistance par les militants Woke des universités américaines comme par la Nupes mélenchonienne. Un nouvel antisémitisme massif est sorti du Wokisme exigeant qu’on libère un nouveau peuple martyr de substitution, le peuple palestinien. L’islam est violent et le statut de dhimmi n’est peut-être pas le plus joyeux ? Qu’importe ! L’Oumma veut soumettre l’ensemble du monde ? Qu’importe ! Le mouvement victimaire se retourne contre lui-même et glorifie le bourreau à la tronçonneuse qui découpe des enfants et envoie la vidéo à ses parents pour passer un moment festif exceptionnel !"Bravo mon fils, comme tu découpes bien" !

Plus d’enfants, plus d’amour, plus de prospérité, plus de croissance, plus de culture, plus d’histoire, plus de futur… La « cancel culture » a mis tous les vautours noirs ou rouges d’accord. Sur la table rase, ne construisons plus rien. Le meilleur des mondes, la société durable, c’est la mort de l’humanité ravageuse, cette singularité anti naturelle et maudite depuis toujours. Cette idéologie suicidaire entend dépasser les gouvernements et s’imposer par l’intermédiaire d’organisations internationales occidentales ; ONU, Union Européenne, l’OMS, le GIEC doivent l’emporter sur les États, survivance du passé honteux de l’humanité.

Pour les esprits libres et les défenseurs de la trajectoire majestueuse de l’humanité, le temps de la bataille pour les libertés, pour les progrès dans tous les domaines et pour la prospérité, individuelle et collective, revient. Elle passe par une remise en cause du détournement du concept de « transition » pour contraindre et détruire. La grande urgence est là. La pulsion de destruction de la société existante pour une utopie motivante a retrouvé de l’élan.

La société du râble à qui on fait le coup du lapin n’est pas durable.

Il faut mobiliser contre cette nouvelle pieuvre attentatoire à tout ce qui a fait l’intérêt de la pensée française et de son apport à la civilisation et qui nous mène au néant.

Didier Dufau pour le cercle des économistes e-toile.

Pompes fiscales cachées et fausseté du taux de prélèvement

La France dirigée par « l’énarchie compassionnelle et bienveillante » est la championne du monde des prélèvements. Le haut fonctionnaire qui a pris la main sur le politique se croit investi des mêmes pouvoirs que l’ancienne royauté : arbitrer la société entre les seigneurs et les gueux. Bien sûr, il souhaite pour lui-même dépasser sa condition et cumuler les avantages de sécurité de la fonction publique, les possibilités de notoriété et d’honneur du pouvoir politique et l’argent des parcours aux marges du politique et de l’économique. Avoir épousé une riche héritière est le summum. Sinon, le népotisme suffit à mener une carrière confortable et assurer au ménage des revenus plus que confortables.

Quand on est aussi bien installé dans l’État, l’arbitrage de la société devient une distribution d’argent à tout va et l’art du prélèvement correspondant une seconde nature. Le toujours plus règne et atteint rapidement des sommets car l’endettement permet de dépasser toutes limites. La passion pour l’Euro des hauts fonctionnaires, tient à cette merveille : les excès de dépenses sont découplés de la valeur de la monnaie. C’est ainsi que de Giscard en Chirac, de Balladur en Jospin, de Hollande en Macron, les prélèvements comptés comme tels sont équivalents à 100 % de la valeur ajoutée des entreprises et l’endettement à plus de 3 000 milliards d’euros., soit à peu près deux fois cette même valeur ajoutée des entreprises.

Le plus intéressant dans cette affaire de détournement massif d’argent privé tient à ceci : la somme comptabilisée dans les prélèvements est minorée. Sans que personne n’en fasse état. N’oublions pas que l’Enarchie tient la presse ! On l’a encore vu récemment quand le Conseil d’Etat à fait de la chaîne BFM, 100 % macroniste, la référence de la télévision objective ! Au contraire le pouvoir passe son temps à expliquer qu’il baisse les impôts, alors que les recettes prélevées ne cessent d’enfler.

Donnons un exemple d’imposition cachée qui n’est pas comptabilisée dans les prélèvements publics et atteint des sommes colossales. La construction d’un bâtiment est désormais un exercice fiscal : vous construisez bien pour la cible commerciale que vous visez mais on vous impose de fournir un contingent massif de logements sociaux à prix cassé, si vous voulez avoir le permis de construire. Le promoteur récupère sa marge sur le prix du m2 du marché libre. Ce surcoût est un prélèvement opéré au moment de l’achat, mais il n’est pas prix en compte dans le calcul des prélèvements. Tout investissement un peu important dans une commune est l’occasion d’exiger la prise en compte d’un certain nombre d’aménagements publics.

On demandera le financement de trottoirs, de pistes cyclables, de routes, d’équipements publics etc. Tous ces surcoûts sont des prélèvements. Aucun n’entre dans le chiffre INSEE des prélèvements. Pas plus que nombre de « dépenses contraintes » qui servent uniquement à faire payer par le particulier tel ou tel bout de la dépense publique. Lorsqu’on construit une éolienne, en général inutile et sans rentabilité globale pour le pays, mais pour satisfaire des exigences idéologiques de l’État, ou de l’Union Européenne, la perte de valeur pour les immeubles avoisinants est très forte. Dans bien des cas, le bien ne devient plus vendable. Cette variation de valeur du stock immobilier est un prélèvement qui n’est pas compté dans les statistiques. La perte de valeur des immobilisations industrielles du fait de la délocalisation forcée ou fortement encouragée par les contraintes fiscales et administratives n’est pas plus comptée dans la valeur des prélèvements. La variation de la valeur du capital est une dépense. On apprend cela en première année de comptabilité.

Lorsque par une hystérie bureaucratique vous excluez des centaines de milliers de logements de la location, vous diminuez drastiquement leur valeur. Cette perte en capital est un prélèvement.

Même l’IFRAP qui mène un juste combat pour faire reconnaître des chiffres de dépenses publiques généralement cachés n’a pas encore entrepris d’évaluer l’ampleur de ces prélèvements-là. Il est vrai que la variation de valeur des actifs est plus difficile à comptabiliser que les flux fiscaux monétarisés.

Ces mécanismes s’ajoutent aux effets de la croissance et de l’inflation dans le cadre d’un système de prélèvement globalement progressif. Mécaniquement les flux d’imposition croissent plus vite que le revenu et aggravent la pression fiscale. En toute candeur, ces plus-values devraient être restituées aux contribuables puisqu’elles ne correspondent à aucune logique explicite. Pourquoi la croissance devrait-elle faire croître les recettes de l’état plus vite que le revenu ? Une décision statique de justice fiscale se transforme en vol systémique de la richesse privée par l’État ! Dans le silence quasi général.

Un autre mécanisme de prélèvement particulièrement hypocrite est l’annonce de « suppression d’impôts » qui ne sont en fait que des transferts.

La « suppression de la taxe d’habitation », sommet de démagogie irresponsable, dont se vante M. Macron et qui devrait lui valoir la Haute Cour, revient à faire financer des dépenses qui elles ne sont pas réduites par d’autres que les bénéficiaires des services municipaux. On découple la dépense et son financement, ce qui est évidemment la source de tous les abus. Qui paie ? Évidemment ceux qui paient le plus d’impôts et qui se retrouvent avec une charge supplémentaire. Du socialisme à bas bruit, au nom d’une démagogie de la pire espèce. On a basculé un impôt sur le flux de dépenses municipales en impôts sur le stock, modifiant la valeur du stock. Là encore ce prélèvement n’est pas compté dans la dépense publique.

Une autre pratique énarchique qui consiste à « défiscaliser » et à « décharger » telle ou telle catégorie de revenu, est un simple transfert de charges sur la fiscalité générale. C

Ces derniers temps, le transfert se fait sur la dette. Mais elle n’est qu’un impôt différé. Si ce transfert était constaté en impôts immédiats les sommes apparaîtraient pour ce qu’elles sont : un prélèvement public massif. Il est vrai que cette mesure est devenue obligatoire tant était grotesque le mécanisme d’augmentation forcée du SMIC. Il favorisait plus les collecteurs de cotisations et d’impôts que le salarié lui-même et poussait les coûts du travail si haut, que le résultat était un chômage structurel massif. La transformation du Smig en Smic et la politique démagogique des « coups de pouce » démagogiques, ont tué l’emploi en France. Depuis l’entrée dans l’Euro et l’ouverture à la concurrence mondiale, cette démagogie n’est plus soutenable.

La dépense n’étant pas réduite, on a opéré qu’un transfert de financement et nous avons toujours un chômage structurel massif quoiqu’en disent les thuriféraires du pouvoir énarchique. Le sous-emploi de masses immigrées qui ne peuvent pas trouver à s’employer au coût actuel de l’heure de travail provoque un développement massif de la pauvreté, l’effondrement de notre balance commerciale, l’hystérisation de la dette…

On a pris l’habitude en France de chiffres bidonnés et stérilisés par la caste des hauts fonctionnaires qui ont pris le pouvoir politique et veulent toujours rester le plus longtemps possible masqués. Le grand mensonge démographique commence à s’effilocher : la France avait la plus belle fécondité en Europe. En fait la dénatalité est la même que partout ailleurs à l’effet migratoire près. Le grand mensonge fiscal est de même taille. Le taux de prélèvement en France n’est pas de 47-48 %. Il est très supérieur à 50 % du PIB. Et comme on sait que les coûts de la fonction publique et autres intervenants payés par la dépense publique entrent dans le PIB, à hauteur de 25 %, et plus si on tient compte des marchés purement administratifs, qui correspondent à une dépense forcée, on voit que le ratio par rapport à la richesse effectivement créée par l’économie privée est colossalement supérieur.

Comme nous l’écrivons depuis au moins 1997, si on rapprochait la dépense publique, complétée des parties cachées, de la valeur ajoutée des seules entreprises commerciales françaises, hors finance et entreprises individuelles, on dépasserait largement les 100 %. Ce qui veut dire que l’apparence de revenu est liée totalement à l’endettement massif. Dans un tel système si l’endettement n’est plus possible, le pays meurt d’asphyxie.

Le système imposé par l’Enarchie compassionnelle et bienveillante n’est pas « durable ». Les risques sont très supérieurs à ceux du réchauffement. La tentation actuelle est de piller la valeur patrimoniale accumulée pour survivre encore une minute. C’est un suicide programmé.

La règle d’or des finances publiques devrait être : la dépense publique et les impôts doivent suivre rigoureusement le rythme de la croissance. Pas un sou de plus.

La règle d’or de l’organisation publique devrait être : séparation absolue du monde politique et de la haute fonction publique. Les hauts fonctionnaires sont au service de la politique et ne peuvent capter la politique.

En ces temps où on parle de réforme de la Constitution, voici deux règles constitutionnelles qui mériteraient d’être instituées d’urgence.

 

Didier Dufau pour le Cercle des économistes e-toile

Dignité et indignation

Comprendre comment les harceleurs ont fini par dégrader la démocratie reste la grande question du moment.

On se souvient du livre de Stéphane Hessel « indignez-vous », qui a été un succès mondial. Depuis les indignés sont partout et exigent, exigent, exigent… Ils réclament des lois, des restrictions, des fers. Sur tous sujets. L’indigné considère que l’action directe est la preuve de son engagement pour le bien. Alors il attaque, en général sans le moindre danger pour lui-même. Il détruit. Il casse. Il ruine. Il boycotte. Il injurie inlassablement. Sa haine d’indigné éructant est son âme de militant, ce qui le tient vivant, ce qui lui fait croire qu’il a une importance quelconque. Pas de nuances. Pas de raison. L’émotion pure et la violence de l’expression. L’éjection radicale de l’ennemi de la sphère du qualifiable. Le bannissement.

Au nom de la souffrance, réelle ou fantasmée, l’indignation jaillit, mais seulement si elle est sans danger. Car s’il y a un risque alors le silence s’installe. L’indignation est la compagne rituelle de la lâcheté. La femme est une victime, mais pas en terre musulmane. Là, silence ! L’animal est une victime, mais pas l’égorgement festif dans une baignoire d’appartement d’un pauvre mouton lors de l'Aïd-el-Kébir.

IL est intéressant de noter que Hessel est le père de l’islamogauchiste et du soutien au Hamas revendiqué par le trotskiste  Mélenchon (un "milliardaire selon la terminologie hyperbolique deLFI pour ceux qui paient l'IFI) , dont on voit ici et maintenant les belles conséquences, en particulièrement l’inversion totale du concept de résistance aux fins de légitimation des pogroms. Gilles Williams Goldnadel, écrira dans son essai vengeur (Le vieil homme m’indigne !) : "Stéphane Hessel, c'est l'Abbé Pierre, moins la soutane." Hessel voulait relancer l’engagement Sartrien, qui faisait que de jeunes abrutis soutenaient le grand mensonge soviétique et pardonnaient les 100 millions de morts génocidaires du communisme. Ce crétinisme passionnel vaudra à un jeune exalté de tomber ans la tombe ouverte du prophète le jour de l’enterrement provoquant la plus franche rigolade de cimetière vue depuis longtemps.

L’indignation est toujours sélective. Il faut hurler avec les loups, mais seulement dans les bonnes meutes. Le goût du pénal et de l’exclusion sociale accompagne l’indignation. La liberté d’analyse, et d’expression doit se soumettre. Il n’y a plus de vie publique, seulement un rituel de l’indignation sectaire, de droit à l’émotion vengeresse supérieur à toute loi. Le débat disparaît pour la haine affichée qui se suffit à elle-même et ne mène à aucune action concrète autre que la destruction d’une altérité fantasmée.

L’inconvénient de l’indignation est qu’elle ne peut se combattre que par l’indignation ! Elle appelle contre elle les mêmes méfaits qu’elle impose à ses cibles. La bataille des indignités remplace le débat politique et ne mène évidemment à rien. La culpabilité est partout et la morale nulle part. Plus les réseaux sociaux s’embrasent de bons sentiments armés d’insultes, plus la rue devient odieuse et cruelle. L’indignation est la fin de la politique et le règne d’abord marginal puis général des Savonarole violents et débiles.

Quand l'indignation triomphe la notion de dignité, paradoxalement, disparaît de l’espace public. La dignité, c’est ce qui détache l’idée et l’action du seul intérêt d’un individu ou d’un clan pour viser un état supérieur de la conscience du bien commun. Il est indigne d’user de pouvoirs concédés contre ce qui justifie cette concession. La dignité est la compagne nécessaire du pouvoir. Si vous confiez la garde d’un pont à une force et que cette dernière en profite pour racketter les passants, ceux qui se complaisent dans cet exercice facile commettent une indignité. Voyez ce qui se passe à la SNCF ! Mais il ne s’agit pas de s’en indigner. Seulement d’imposer un pouvoir plus grand encore à ceux qui se laissent aller. Si vous confiez un adolescent débile à une famille, ce n’est pas pour qu’elle en profite pour le violer. Etc. Chaque concession de pouvoir suppose une règle de dignité, avec laquelle on ne peut pas transiger sans faute vis-à-vis de la collectivité des humains.

La dignité, c’est ce qu’on attend de toute personne ayant un pouvoir et les défaillances doivent se heurter à un pouvoir concret supérieur. Que se passe-t-il quand il n’y a pas de pouvoir supérieur ? Seule l’idée de sa propre dignité peut être le garde-fou. La dignité c’est l’antidote de l’abus de pouvoir et de l’irrespect pour ce pouvoir.

Un président de la République Française se doit de respecter la dignité de la fonction et du pays, parce qu’il détient un grand pouvoir et qu’il n'est pas accordé à des fins égotistes. Pratiquement tous les présidents depuis Giscard ont manqué de dignité. Avec les trois derniers, c’est même devenu caricatural. Sarkozy finira sinon en prison du moins avec un collier électronique. Hollande était tellement ridicule qu’il n’a même pas osé se représenter. Macron ne suit qu’un narratif égotiste et considère qu’il n’y a rien à respecter d’autre que lui-même. L’achat de vote a pris de telles proportions et coûte tellement cher qu’on ne voit pas comment on peut aller plus loin dans la démagogie électoraliste et le détournement de l’argent public à des fins aussi étroitement individuelles. À force d’indignité, Sarkozy a tué le RPR et Hollande le PS. Macron sape la France, comme nation et comme histoire.

Aujourd’hui les indignés sont partout et pèsent sur les médias d’une façon tentaculaire. On s’indigne tous les jours de tout et de rien, d’une affaire récente, comme d’un évènement du passé, proche, lointain, très lointain, ou du futur que l’on prévoit à court, moyen ou long terme. Que les faits ne confirment rien n’a pas d’importance. Si ce n’est pas toi c’est donc ton frère. Si ce n’est pas maintenant ce sera plus tard. Alors le mensonge sectaire fleurit. On sait depuis Muyzenberg que la vérité et le mensonge sont à égalité devant des gens qui ne savent rien et qu’il vaut mieux attaquer l’adversaire sur sa personne plutôt que sur ces idées.

L’indignation mène directement à l’inculpation et à la violence. Ayant perdu les notions de dignité, de décence, de raison, de respect, l’indigné est prêt à tout : accuser une personne connue d’un crime possible mais improuvable, accuser un groupe de tous les maux, saccager des musées, attaquer des biens, exalter la rage contre un contradicteur, contre une activité honnie, contre tout et rien.

L’indigné veut faire taire. Influencer le législateur et la justice pour qu’ils fassent taire les propos qui les indignent, qu’ils interdisent les actes qui les indignent, qu’ils détruisent les objets qui les indignent, voilà toute l’affaire. Du pilori médiatique au pilori réglementaire et au pilori judiciaire, le chemin est court.

L’indigné prétend défendre la cause de victimes : hommes, animaux, verdure, astres, pauvres, femmes, homosexuels, islamistes, juifs, climat, ouvriers, enfants, handicapés… Pour un indigné toutes ces victimes le sont à cause de méchants qu’il faut dénoncer et réduire. La violence est le seul moyen. Qu’elle soit verbale, légale, physique, tout est bon.

Vilipender n’est pas construire, encore moins réparer. Vitupération n’est pas raison. Quand l’exaltation des actes irréparables retombe, l’indigné se découvre en salaud. Le maoïste qui a crevé en public les yeux de son père « mandarin », le jeune militant des villes qui est parti assassiner des Koulaks dans les campagnes soviétiques, le musulman exalté qui a découpé les enfants juifs à la tronçonneuse, la petite conne qui a à moitié détruit une œuvre d’art, un beau jour, chacun s’arrête un jour et se voit dans la glace ! Le maoïste est monté à son tour sur le pilori et il a réclamé et sa mère et son père. Le tueur de koulak est passé plus tard pour contre-révolutionnaire avec quelques conséquences. Le tueur sadique d’enfants juifs n’a plus retrouvé ni sa maison ni sa famille.

Enfin, seulement si la justice immanente a frappé. Ou la colère des victimes. L’ignoble Savonarole a fini comme il le méritait. Dans les flammes.

Pour les autres, l’ignominie sera vécue jusqu’au trépas, et s’ils sont trop nombreux, c’est l’histoire de tout le pays qui en sera à jamais avilie. La bêtise sectaire a un coût. Et l’indignité collective peut devenir ineffaçable.

Le journal Suisse dans l’édition de ce jour, constate avec résignation l’empuantissement du système d’information obstrué par les haines de l’émotion sélective. La charge mentale imposée aux citoyens est épuisante. Bien faire et laisser braire ? Cesser de s’informer et penser à autre chose ? impossible ! A chaque moment de sa vie quotidienne le brave citoyen se trouve gêné ou avili ou appauvri ou contraint ou empêché ou condamné par quelques conséquences de l’hystérie organisée et de la peur constamment réchauffée, traduite en réglementations et en lois, sous le harcèlement des indignés.

Mieux vaudrait aimer, chercher la beauté, enrichir son savoir, observer, réfléchir, comprendre, partager, débattre et agir avec raison, patience et ouverture d’esprit. Tel est le temps de la dignité. Le temps des piloris montés sur l’indignation est toujours un moment sinistre. La vie politique et médiatique française, en ce début d’année 2024 est en état d’abjection. Mais c’est tout l’Occident qui s’est laissé tomber dans cet égout. Quiconque parle à un Américain, un Canadien, un Anglais, un Suisse, un Suédois le vérifiera immédiatement.

Didier Dufau pour le Cercle des économistes e-toile.

L'économie française en proie aux harceleurs de médias

Une déviance peu compréhensible en France

La révolte des paysans en Europe et aussi en France a marqué qu’une catégorie de la population vilipendée en permanence par des associations de plus en plus influentes et violentes, n’en pouvait plus et réclamait à tout le moins une pose. Tous les mouvements de détestation de l’homme et de déification de la nature s’unissent autour des mêmes réclamations : la décroissance ; les interdictions ; le flicage.

Comment vivre dans un tel réseau d’insultes, de contrôles et de contraintes diverses sur fond de réduction d’activité, de subventions rationnées et conditionnées, et finalement d’appauvrissement ?

Devant les risques essentiellement pour lui-même, le pouvoir a aussitôt reculé et ce qui était impossible une minute avant l’est devenu une seconde après. Soit ! C’est comme cela qu’un pays qui avait dit ans de retard prend dix ans d’avance, à moins que ce soit l’inverse.

Le calme est revenu dans les campagnes.

Le lendemain que constatons-nous ? Le retour du harcèlement sur les médias, intense polymorphe, sans contradicteurs. Les grenouilles de bénitier coassent partout avec violence contre les vilains sans aucune opposition. C’est qu’il faut reprendre la main. Pas question que les paysans viennent remettre en cause une emprise d’autant plus totale qu’elle est odieuse et irrationnelle. On voit pousser à nouveau le sermon culpabilisant, comme la mauvaise herbe.

Les « scientifiques engagés » ont aussitôt expliqué que les pesticides et autres produits tuaient la terre. Et qu’on avait délivré un permis de tuer aux paysans. Tous ces braves gens vivent de l’argent prélevé sur les autres et n’ont jamais rien produit. Ils mangent les produits de l’agriculture comme tout le monde. Mais il faut qu’ils bavent.

Les traqueurs de routes et d’autoroutes, se sont rassemblés autour de leur idole Greta Thunberg pour dire combien l’artificialisation des sols était honteuse. Ceux qui ne sont pas venus en avion étaient là avec leur voiture. La source d’artificialisation des sols et du plateau littoral est la construction d’éoliennes et de plaques photovoltaïques. Mais là, pas de problème. Artificialisons pour la bonne cause ! Qu’on déforeste pour installer des champs de plaques solaires ne les gêne pas du tout. Que ces plaques viennent de Chine, avec travail des enfants, électricité au charbon, dictature et une absence remarquable de droits sociaux ne gênent personne chez les harceleurs. Les trajets sur des milliers de kilomètres avec des navires qui polluent individuellement plus que la pollution annuelle de la nouvelle autoroute, aucun problème.

M. Badinter vient à décéder, très âgé. C’est plus qu’un concert d’hommages. Une prosternation universelle avec des propos tellement outranciers qu’on en a mal pour lui. On peut penser ce qu’on veut de la peine de mort. Juger que Fourniret après le meurtre immonde de tant d’enfants martyrisés dut survivre, en coûtant près d’un million d’euros par an aux citoyens honnêtes, est une option qui peut tout de même se discuter. Se flatter que l’état ne tue pas ceux qui tuent sans excuse est un choix. Le vrai problème est ailleurs : dans l’explosion de délinquances devenue incontrôlables et la croissance concomitante du nombre de victimes. Ceux qu’on appelait les « badinters », les truands multirécidivistes qui n’hésitaient plus à tirer sur les flics, sont devenus non plus l’exception mais une véritable populace. Les caïds de la drogue commencent à l’emporter sur les forces de l’ordre comme en Amérique latine et dans certains pays d’Europe. Mais vite, il faut panthéoniser notre héros et présenter une réserve, un désaccord, autre chose qu’une approbation soumise vous classe dans le camp des Nazis récidivistes. L’école de la magistrature de Bordeaux, siège de tant de déviations et perversions de la justice a honoré le héros en grande pompe. Sous sa tutelle morale, elle va pouvoir continuer son travail de sape en faveur de tout ce qui ruine la société « bourgeoise » et justifier qu’on sanctionne la « bourgeoisie pourrie » de préférence aux truands.

Et il a la question de la baisse de la natalité. Le Bras et ses amis ont fait carrière dans la dénonciation du « natalisme » et n’ont jamais varié. L’effondrement démographique n’existait pas. Nous faisions mieux que tout le monde. Au pire les femmes faisaient-elles leurs enfants plus tard. Pas de quoi s’inquiéter. Et voilà que les chiffres ne peuvent plus être maquillés ou habillés des ritournelles tranquillisantes. On se souvient que chez Michel Polac en 1978 on affichait comme le faisait depuis longtemps le Canard Enchaîné, Michel Debré avec un entonnoir sur la tête : un fou, puisqu’il voulait une natalité normale. Si on enlève les naissances et les décès de familles maghrébines et plus généralement africaines, la population française baisse. Oui baisse. Et baisse vite. Très vite. Par centaine de milliers de personnes, pas par milliers ou dizaines de milliers.

La natalité, c’est un combat mené par Alfred Sauvy que nous avons repris dans ces colonnes depuis 2008. Ce matin sur LCI on parlait d’Elon Musk et la question cruciale venait d’être posée : est-il un fasciste ? Aussitôt une jeune chroniqueuse prend la parole : « bien sûr qu’il est un fasciste, il est nataliste ». La natalité est contre le droit des femmes. Inutile de citer les tombereaux de déclarations du même type dans tous les médias et dans l’édition. Il s’agit de lutter contre la « dictature de l’enfantement ». La « reductio ad uterum » est du nazisme pur et une attaque en règle contre l’émancipation de la femme. La constitutionnalisation du droit de tuer les fœtus pratiquement désormais à quelques stades de leur développement que ce soit, est la seule chose qui compte. Un enfant ? Pour une femme ? Beurk ! Vous voulez la réduire à un organe ?

Il y aurait désormais des hommes enceints ! À eux de jouer ? la révolte des femmes contre leur fonction familiale de mère et collective de survie de l‘humanité est la première cause de la dénatalité. Les arguties sur les difficultés d’avoir un enfant qui coûte trop cher sont ridicules. On avait des enfants alors qu’on gagnait dix fois moins ! L’excuse ne tient pas. La dénatalité est le fruit pourri du féminisme outrancier que plus personne n’ose accuser pour échapper à l’accusation de non-respect de la femme et de nazisme larvé. L’enfantement est la marque sinistre du corps violé de la femme. Point stop ! Ne pas répéter cette ignominie vous classe à la droite de l’ultradroite qui est à la droite de l’extrême-droite.

Emmanuel Macron, confronté à la mort programmée de la population native de la France se croit obligé de prendre le sujet par le tout petit bout de la lorgnette. C’est le manque de fertilité qui est la cause, pas les femmes. Il va s’occuper de la question du spermatozoïde paresseux. C’est de son niveau. Un simple défi médical. Surtout ne pas engager la responsabilité des associations féministes ni de l’avortement massif. Et les associations en rajoutent : si le spermatozoïde est paresseux, c’est à cause du capitalisme et de l’agriculture « croissantiste » ! Plus de contrôles des agriculteurs moins d’engrais et de pesticides, et cela va flamber, les naissances !

Non ! réplique une autre association : regarder les immigrés, ils font encore des enfants malgré les néonicotinoïdes. Le problème c’est que le gosse occidental émet plus de CO2. Il faut donc cesser de faire des enfants en Occident pour sauver la terre. Et ce genre de sottise a fini par percer dans la population.

Le harcèlement par les adeptes triomphant de la disparition de l’homme immonde est inlassable. La machine à créer de la culpabilité et à harceler les consciences ne s’arrête jamais.

Le résultat, on le voit : déclassement, vieillissement, autodestruction. La joie qu’ils expriment à l’idée des tourments qu’ils causent n’a d’égale que la passivité des autres qui les laissent faire.

Le même jour où une femme âgée s’est fait agresser et arracher ses bijoux de cou par un mineur isolé africain, 12 policiers municipaux interceptaient à 50 mètres de là les automobilistes dépassant 30 km/h. Mme Hidalgo avait averti : la police municipale ne serait pas armée et ferait respecter les règles d’étouffement de la circulation automobile. Encore un harcèlement sans fin, puisqu’il y a deux à trois millions de délinquants de ce type chaque jour.

Et juste une semaine plus tôt, Mme Van der Leyen, la présidente de la Commission avait montré les dents. L’élimination du CO2, ce sera pour 2040, pas 2 050.

Et aujourd’hui même les gazettes bruissaient de l’audace des trois belles âmes qui avaient « empotagé » une nouvelle œuvre d’art dans un musée.

La hauteur des consciences de média n’a jamais été plus proche du niveau médian des fosses à purin.

Après les débordements de moraline débile, la bêtise suicidaire a un bel avenir devant elle.

La France de Voltaire s’est éteinte, comme celle de Boileau, comme celle de Bossuet. Donner à réfléchir en élevant, a cédé aux faux prêtres donneurs de leçons qui abaissent, flétrissent et ruinent.

L’indigné professionnel est toujours un Jocrisse cherchant à trouver le pouvoir d’un Savonarole.

Qu’au moins on se souvienne du destin de Savonarole.

En attendant les Harceleurs sont une des causes potentielles les plus graves de destruction de l’économie en France  et en Europe.

Une vision vécue de l’histoire récente de l’agriculture

Qu’on me permette de parler d’agriculture à partir d’une expérience vécue. De 1945 à 1961 j’ai bien connu une ferme située à un peu plus de cinquante kilomètres de Paris.

Trois champs d’un hectare environ. Un pré humide avec une grande mare à grenouilles. Dix vaches. Deux bœufs, pour le tombereau qui transportait les pommes, les betteraves et les épis de maïs. Deux chevaux, Black et Papillon, pour tirer différents instruments agraires, la charrette à foin et un cabriolet permettant d’aller à la ville. Des poules en pagaille et quelques canards. L’eau est au puits. Il n’y a pas d’électricité mais des lampes à pétrole. Un ouvrier agricole en permanent, George, et deux journaliers pour l’été, La Loupe, un noble tombé dans l’alcool à la suite d’une déception amoureuse, qui conservait des photos du château familial, façon Guermantes, et Le Méchant, un costaud râblé qui ne tenait pas l’alcool et devenait violent. Une seule chambre non chauffée. Les ouvriers agricoles dormaient dans le foin dans les granges et se lavaient au puits. Une cuisine avec une cuisinière à charbon. Deux coffres importants entre les granges pour stocker la pomme de terre au noir, et un autre pour le charbon.

Les instruments quotidiens sont le broc, les sabots, les ligatures de bottes, qui servent à tout et notamment de ceintures, le fouet et le papier tue-mouches. Les toilettes sont un cabanon en haut du clos qui sur un demi-hectare reçoit le fumier (non enfoui, d’où les mouches) et permet de cultiver un jardin potager d’importance. Des hirondelles et des moineaux partout.

Les recettes quotidiennes sont fournies par le ramassage du lait et des œufs. Une vache produit entre 2,000 kg et 2,500 kg de lait par an, soit soixante à quatre-vingts litres à traire tous les jours à la ferme. On retrouve une trentaine d’œufs tous les jours. De temps à autre un veau arrive après l’intervention d’un taureau qu’on a fait venir à cet effet. Il ne sera pas vendu et on récupérera sa viande le plus souvent, après l’avoir emmené chez l’équarrisseur du village (qui bientôt disparaîtra). Lorsqu’il s’agit d’une génisse, elle est envoyée à l’engraissement et revient en du temps pour remplacer une vache vieillissante. On achète peu de choses : le pain, le vin, les rouleaux de papier tue mouches, des produits de toilettes, du fil et des aiguilles. Parfois du tissu. Le fromage est fait maison. Mais les fruits, même les pommes, sont achetés au marché. Les pommes à cidre sont récoltées et le pressoir est loué une ou deux journées pour en faire du cidre (et un peu de gnôle sous l’œil vigilant du fisc).

On ne vit pas mal à la ferme, compte tenu de l’autoconsommation, mais le revenu monétaire ne dépasse pas l’équivalent de 200 euros par mois et par personne. Il n’y a pas de retraite. Pas de vacances. Pas de droits sociaux. De toute façon tout le monde meurt avant 60 ans. Dans la plaine riche des alentours, trois ou quatre exploitations dépassent à peine les quarante hectares.

Des exploitations de ce type il y en a des dizaines de mille en France

Il va se passer bien des choses :

La myxomatose qui va décimer les lapins qui ne reviendront jamais à leur volume précédent.

Le tracteur, qui va changer les conditions d’exploitation et l’engrais qui l’accompagne, car seule la productivité améliorée permet de le financer.

Le vélomoteur Motobécane qui va faire découvrir la ville aux filles qui vont alors déserter les campagnes.

En 20 ans toutes les petites exploitations vont fermer et les petites surfaces incommodes mises en jachère, En trente ans les surfaces correctes vont être cédées pour faire des lotissements. Les grandes fermes elles s’étendent et commencent à dépasser 80 hectares puis cent hectares, avec une forte mécanisation et beaucoup d’engrais. Les tracteurs deviennent des engins étonnants qui peuvent traiter 5 hectares par jour puis dix, en tractant des engins de plus en plus larges. Ils travaillent la nuit. Les rendements explosent.

Les élevages laitiers se spécialisent avec les meilleures espèces, la stabulation et les trayeuses, avec des productions de lait de plus 6 tonnes annuellement par vache avec trayeuses automatiques. La fée électricité et les adductions d’eau ont fait leur chemin. Le nombre d’exploitation est divisé par deux puis par quatre puis par dix. Le revenu monétaire des paysans devient plus important et la finance fait son entrée à la ferme.

L’exode rural vide littéralement les campagnes où la population vieillit et où on manque de femmes. On va les chercher à l’étranger, de plus en plus loin. On crée une retraite sans aucune cotisation, ce qui créera par solidarité un détournement de rentes très important qui pèsera sur la retraite des autres, qui cotisent, eux.

Tout le monde a compris que rester à la campagne, c’est accepter la paupérisation relative. Le revenu de ceux qui restent monte du fait de la productivité mais surtout par l’élargissement et la spécialisation des exploitations.

Comme disait mon ami Léon Chaix, spécialiste agricole s’il en fut : la vraie misère est agricole. La preuve est qu’on part pour la ville. Ceux qui idéalisent la petite exploitation agricole des années 1 880 et qui persistait encore en 1950, n’y vivraient pas.

De là : le changement d’ampleur et de ton du syndicalisme agricole et les grandes manifestations bretonnes parfois violentes menées par Alexis Gourvennec en 1961 et l’arrivée de Pisani et Chirac dans le décor pour mettre en place de nouvelles structures coopératives et des filières de ventes à l’étranger, allant jusqu’à creuser un port pour attaquer le marché britannique !

Pour l’état, très interventionniste dans le monde agricole depuis des siècles, la « politique agricole » devient un problème. Les systèmes de garantie de prix, genre ONIC, pour le blé, commencent à flancher : tous les silos sont pleins et les marchés extérieurs commencent à être également saturés. Ils ne permettent plus de se débarrasser des excédents à bon prix. En les bradant on fait grandir l’écart de prix entre le marché français et le marché mondial. Les producteurs étrangers se rebellent ! De Gaulle impose que l’agriculture ne soit pas laissée hors du marché commun et qu’on y mette les mêmes garanties de prix qu’en France.

Le plan Mansholt marque une première certitude : le revenu paysan ne rattrapera son retard que si on crée des exploitations optimales donc bien plus grandes. On veut créer des fermes à plusieurs pour atteindre des tailles critiques. Les petites exploitations sont condamnées. En même temps on suggère qu’il faut ramener les prix européens plus près des prix mondiaux et on cherche à augmentation la pression de concurrence en important plus, en particulier de la viande. C’est un choc culturel tant l’attachement à la petite ferme traditionnelle est grand.

Mais l’opération réussit, pas toujours par fusion des terrains et des fermes. Des cas d’associations entre deux familles se multiplient notamment dans le Sud-Ouest où l’enfant unique a déjà fait des ravages au XIXe siècle Cela ira assez loin, compte tenu des aides sociales qui se multiplient. Je connais un cas où deux exploitations familiales de 80 hectares sont mises en commun en attendant le mariage des deux enfants des paysans. On ne se marie pas tout de suite pour toucher la subvention de femme isolée, en plus pour chacun des enfants, du RMI de l’époque. Les enfants travaillent au noir en hiver comme moniteurs de ski pour des groupes anglais dans les Alpes et travaillent au noir en été au bord de la mer. Quand les parents cesseront leur activité il sera bien temps de se marier et de reprendre l’exploitation. Des scouts parcourent les campagnes pour les informer de leurs droits et protections.

Mai 1968 crée les conditions des évènements du Larzac qui fait apparaître les premiers contre-modèles gauchistes et anti productivistes violents.

En 1992 se produit le grand choc. L’Europe ne veut plus subventionner les produits mais les paysans. On passe de l’aide au prix à l’aide à la personne. Déjà des préoccupations environnementales pointent leur nez. Le paysan devient un assisté dont l’activité ne cessera plus d’être sous la surveillance des fonctionnaires et de Bruxelles, où la PAC est le premier budget. Sa production est limitée. Des obligations réglementaires commencent à pleuvoir avec le flicage qui va avec. La grogne ne cesse de monter. Mais le paysan n’a aucune chance d’échapper : son revenu ne dépend plus de lui.

En 2013, le cadre est affiné pour faire des économies avec plus de sélectivité dans les aides à la personne. Puis les écolos fascistes prennent le pouvoir en France et à Bruxelles. On impose de plus en plus de contraintes aux exploitants jusqu’à réduire leurs surfaces, en exigeant plus de jachères tout en ouvrant en grand la concurrence à des produits qui n’ont pas les mêmes règles restrictives de production. Les prix de ventes ne permettent plus de couvrir les coûts et la concurrence internationale emporte jusqu’à 50 % de la consommation, beaucoup via les hypermarchés, dont les centrales sont à l’étranger.

Le cumul de l’idéologie de la concurrence, de la volonté de réduire le coût de la PAC, de l’idéologie des écologistes punitifs et malthusiens, des défenseurs de la nature sacrée contre l’homme épouvantable et prédateur, et de la bureaucratie a fait exploser le système.

On demande de surcroît à la ruralité de déboiser pour mettre des panneaux voltaïques et de supporter l’implantation d’éoliennes géantes, tout en exigeant avec la loi ZAN que les bourgs cessent de s’étendre. Des sauvages protestent violemment et détruisent les semences modernes et les bassines de retenues d’eau après avoir interdit les OGM.

L’arrivée de populations délinquantes de l’est et du sud voit se développer le vol dans les champs et les attaques de fermes isolées.

Les campagnes deviennent folles. comment ne pas le comprendre ?

Sur les 53 milliards de la PAC, environ 10 milliards sont donnés à un monde paysan de 350 000 personnes, soit en moyenne 30 000 euros par exploitation. Il est difficile d’aller beaucoup plus loin.

La situation est inextricable. Au nom de la « restauration » de la nature et de la lutte contre le « dérèglement » climatique on veut tuer l’élevage et réduire la productivité, tout en important en masse des produits agricoles internationaux (sans préoccupations pour la nature et le climat), tout en paralysant tout le milieu rural par une supervision bureaucratique digne de l’URSS. Affirmer qu’en faisant cela, on lutte contre le « libéralisme » excessif des paysans est tout de même un peu gros.

L’avenir de toute façon est à des exploitations de types capitalistes avec des salariés agricoles travaillant avec les mêmes normes que dans tous les autres métiers, qui seront soit des permanents soit des saisonniers, capables de financer les rétentions d’eau et les matériels actuellement nécessaires dans un métier qui devient de plus en plus numérique et capital intensif.

La revendication de hippies alternatifs qui veulent faire du bio sur des petites surfaces prêtées sans frais avec des subventions intégrales européennes ou nationales est parfaitement ridicule.

En revanche la question de la fertilité des sols soumis à des intrants chimiques importants et potentiellement dévastateur est un vrai problème. C’est là que la recherche doit progresser et sur le diagnostic et sur les solutions, loin des paniques artificielles organisées par des ONG.

Pour l’agriculture française la solution existe. Elle a été mise en œuvre par la Nouvelle-Zélande confrontée à une poussée extravagante des subventions associées à des résultats désastreux pour les paysans soumis à d’infinies tracasseries. En quelques années les paysans sont redevenus riches et les subventions d’Etat ont été divisées par quatre. Qu’est-ce qui s’est passé ? On leur a dit : débrouillez-vous et faites ce que vous voulez mais sans l’aide de l’État !

Le plus simple aujourd’hui est de tenir le même langage au monde paysan. Supprimons la PAC, la loi Zan, la loi Egalim etc. Démantelons les obstacles à la vente des terrains agricoles et le malthusianisme du statut de paysans. Et demerden-sie sich ! Que les meilleurs gagnent. Et unifions toutes les normes de qualité des produits à l’entrée sur les marchés qu’ils soient alimentés de l’intérieur ou de l’extérieur de l’Union.

Rendez-vous dans 5 ans.

Didier Dufau pour le Cercle des économistes e-toile.

Bienvenue au Paradis des Anges

Tous ceux qui ont eu la patience d’écouter les dernières prestations théâtrales d’Emmanuel Macron, témoignent de prestations tellement loin de la réalité qu’elles s’apparentent à un cheminement follement narcissique dans les jardins d’Éden, et à une balade imaginaire, sautillante de satisfaction au milieu des nymphes les plus suaves et décomplexées. Tout était beau. Tout était réussi. Le projet de l’ange messianique tombé dans les jardins de l’Élysée se déroulait à merveilles et fécondait non seulement le pauvre territoire des anciens Français mais toute l’Europe et le monde entier, frappé d’admiration devant cet envoyé béni entre tous.

Ah ! Pour l’auditeur, quelle incursion au Paradis des Anges ! Pourquoi penser petit : c’est un Archange qui a été donné à la France, à l’Europe et au Monde. Réjouissons-nous !

Rappelons que les Archanges « connaissent notre passé, notre présent et notre avenir. Ils peuvent nous orienter et nous prodiguer des conseils lorsque nous les invoquons. En effet, ils répandent la lumière divine et peuvent nous éclairer dans les moments de doute et de désespoir ». Ce treizième archange, devenu président de la petite République française, est donc une jolie surprise, tout simplement inespérée pour les Français, que tous devraient mesurer à sa juste valeur onirique.

Nous laisserons les admirateurs entendre ou réentendre ces conférences magiques. Nous n’en extrairons que deux miraculeuses paroles.

« Quand j’ai été élu en 2017 la France avait dix ans de retard, et quand je quitterai en 2027, elle aura dix ans d’avance ». L’Archange en dix ans a fait gagner vingt ans au pays. Épatant !

Devant le monde global réuni à Davos, dans un manteau de neige fondant mais étincelant, la révélation fut faite que l’Archange était venu annoncer dès 2017 ce qu’il ferait et qu’il a tenu parole. Tout ce qu’il avait prévu a bien été réalisé sans délai ni faute. Il est vrai que c’est plus facile pour un Archange qui connaît l’avenir. Aussitôt, une annonce nouvelle a été faite devant ce parterre choisi : un « nouveau contrat mondial », rien que cela, et de nouveaux succès majestueux à prévoir bien que « le modèle capitaliste marié à l'économie de marché ouverte ne puisse plus fonctionner dans cet environnement ».

On aurait pu évoquer aussi l’époustouflant discours en allemand de l’Archange pour la cérémonie d’enterrement de Wolfgang Shäuble. Il a été distillé dans la presse que son professeur d’Allemand témoignait qu’il avait appris l’allemand en quelques heures. Extra-humain !

L’accueil international a été un peu terne. Le New York Times a signalé l’évolution du vocabulaire, passé de la révolution à la refondation, puis à la renaissance, puis au réarmement civique. Ce journal semble penser que cet effort verbal n’a guère d’intérêt. Le Financial Times a été plus lucide indiquant « qu’on n’aurait tort de ne voir dans ce discours qu’un discours ampoulé typiquement français ». La demande d’un énorme accroissement des financements a touché une corde sensible sur la place financière britannique qui ne se sent pas particulièrement intéressé par le renforcement de la « souveraineté » européenne mais aimerait bien garder son rôle financier en Europe continentale.

 

Ce qui frappe aussi, c’est la totale déconnexion entre ces discours et la manière dominante de voir des Français. La cohérence du narratif de leur Président ne leur saute pas aux yeux, dans la mesure où sur à peu près tous les sujets, le « en même temps » lui a permis de faire tout et le contraire de tout, et réciproquement, tout en se réinventant et en réinventant la réinvention.

Pauvres Français qui se laissent abuser par des réalités saumâtres sans comprendre qu’il existe une méta réalité, une indispensable partie immergée et immaculée de l’iceberg !

Aux annonces triomphantes de « baisse de la pression fiscale » grâce à des « suppressions d’impôts », ils répondent : les impôts n’ont pas été supprimés mais transférés. Globalement la pression fiscale a clairement augmenté, du fait d’une explosion indécente des dépenses publiques et de la progressivité fiscale intense en cas d’inflation.

Aux annonces ébouriffantes de reprise en main de l’addiction à la dette, ils opposent la hausse tout aussi ébouriffante constatée. Trois mille milliards d’euros et plus ! Tout de même ! Deux fois la valeur ajoutée des entreprises commerciales françaises de plus de 2 salariés !

Aux formidables déclarations du début du premier quinquennat marquant la décision de faire disparaître l’essentiel du parc nucléaire au profit de moulins à vent et de plaques photovoltaïques, ils notent que la filière nucléaire a été à moitié détruite, que les retards sur les Enr ont provoqué des amendes indécentes imposées par la Commission européenne au pays qui a, au monde, le meilleur rapport CO2/Énergie ! Les conséquences de la décision stupide de fermer les deux réacteurs de Fessenheim brûlent encore le revenu des Français.

La promesse de révolution dans le monde agricole se traduit par une des politiques malthusiennes les pires de l’histoire, accompagnée par le pire de ce que sait faire la bureaucratie, avec une dictature des normes étouffantes qui tuent les exploitations, des concurrences totalement déséquilibrées par des produits étrangers ne supportant pas les mêmes tares, la réduction du paysan au statut d’assisté détesté, des différences ahurissantes entre la croissance des coûts et celles de prix de ventes des produits agricoles. Deux suicides par jour de paysans et des agressions constantes de la part d’une mouvance écolo gauchistes pratiquant la violence extrême, surtout depuis la lâcheté montrée à Notre-Dame des Landes, avec une poussée non contrôlée du pillage des exploitations par des bandes venues de l’est de l’Europe ! Vol d’essence, de matériels, de récoltes, tout y passe. La révolte s’installe et s’étend ! Surprise, surprise !

L’engagement jamais démenti en faveur d’une immigration de masse qui a saturé tous les systèmes médicaux et sociaux a du mal à être accepté lorsque les Français voient le rapport évident avec les 55 000 coups de couteau dont trop sont mortels portés chaque année par une certaine jeunesse tentée par la violence en bandes et les trafics, notamment de drogue.

Quant à la natalité, la part des Français de souche dans les décès annuels excèdent la même part dans les naissances. Ici et maintenant la population traditionnelle française est en forte régression. Les perspectives ne sont pas absolument enchanteresses.

Les Français restent attachés à une certaine dignité française dans le traitement des politiques dites régaliennes. Ils voient que l’armée française a été virée d’Afrique dans des conditions humiliantes, que la formation des ambassadeurs a été sacrifiée, que le français est sorti du champ de la diplomatie mondiale, que la culture française est bureaucratisée et sans relief, que l’école est effondrée, que la justice est en état de mort cérébrale et que le système sanitaire est en dépression profonde.

La promesse de mettre fin au danger antirépublicain en France grâce à la « révolution » promise a également montré quelques défaillances. À eux deux, le RN et la NUPES représentent plus de 50 % des votes exprimés dans les récentes élections nationales. L’abstention électorale n’a jamais été aussi haute avec le développement d’une coupure systémique entre le pays réel et la classe politique dominante qui a vu la fusion entre la haute administration et les hauts postes politiques et financiers. Les projections électorales portent le RN en tête aux élections européennes et aux prochaines Présidentielles. Caramba, encore raté !

La France entre en récession, avec des pertes d’emplois, des déficits partout, et une plongée du bâtiment dans la récession, ouvrant sur une crise du logement particulièrement aiguë. Les faillites d’entreprises comparées à 2017 sont en hausse de plus de moitié et parfois doublent dans certains secteurs.

Tout cela marque une régression formidable plutôt qu’un progrès accéléré avec une avance phénoménale de « 20 ans » !

De même beaucoup de Français se demandent pourquoi leur Président a cru nécessaire de faire en 2017 des promesses au World Economic Forum et d’en faire le rapport cinq ans plus tard. Du coup, il faut s’interroger sur les nouvelles promesses et sur le contenu du nouveau contrat mondial, basé sur la souveraineté renforcée de l’Union Européenne, qui exige de trouver des ressources phénoménales pour des investissements en rapport.

On sait que ce Président a fait voter un vœu au Parlement européen pour une extension massive du nombre de membres de l’UE, pour la transformation des traités en vue de créer une Europe fédérale de plein exercice, et qu’il demande que le FMI et la World Bank créent des montagnes de monnaie administrative, prolongeant à l’échelon mondial l’énorme triomphe obtenu dans la dépense publique française. L’intention est de créer des marchés administratifs calibrés pour la finance internationale, tout en empêchant les pensées dissonantes, thème du forum de Davos 2 024.

Certains voient dans ce charivari des folies narcissiques déconnectées ou un capitalisme financier débridé. Une « oligarchie internationale » serait à la recherche de marchés de connivence immenses, comme on n’en a jamais vu, le tout payé par des citoyens appauvris, surfiscalisés, surréglementés et réduits au silence, comme le sont déjà nos paysans.

Certains observent que cela gronde dans les profondeurs contre ces dingueries déplaisantes et ces pompes branchées directement sur le portefeuille de la population.

Triste complotisme !

Au Paradis des Anges, a-t-on jamais vu quelqu’un se plaindre et hurler ?

La campagne électorale européenne signera-t-elle la mort de LR ?

L’interview de F-X. Bellamy sur France Info est un bel exemple des méthodes des chaînes publiques contre LR, point qu’il ne faut jamais négliger dans la définition des options politiques que ce parti doit élaborer.

Toujours, indéfiniment, les militants qui peuplent les chaînes publiques depuis le passage de F. Mitterrand n’ont qu’une idée en tête : comment casser et saloper l’image de « l’ennemi odieux » qui ose croire qu’il a le droit de s’adresser au pays. La méthode est toujours la même : choix de la période et de l’heure où il pourra faire le moins de dégâts possible ; attitude choquée qui consent avec peine à cet exercice malheureusement imposé par les règles de démocratie ; questions posées avec dégoût en marquant qu’on sait d’avance ce que sera l’ignominie de la réponse ; choix d’un sujet que l’on croit destructeur d’image ; refus de la réponse et on repose plusieurs fois la même question pour bien racler tout le pouvoir que l’on croit maléfique du sujet ; citations répétées de propos tenus par des adversaires politiques qui peuvent être ignobles puisqu’il s’agit de citation. « Que répondez vous à ceux qui, nombreux et depuis longtemps dénoncent votre… ».

La durée utile de l’interview est réduite de plus de 50 % par ces fausses questions tiroirs qui se veulent révélatrices de l’ignominie présumée de l’interviewé. Avec un client du « bon » camp idéologique, on fera l’inverse : multiplier les éloges et les citations de personnes énamourées par ses positions. Si vous vous rebellez contre cette différence de traitement vous diminuez encore votre temps de parole. Ce traitement, longtemps réservé au FN qui avait été « créé médiatiquement » par F. Mitterrand pour disposer d’un pôle de division exécrée contre les gaullistes, est généralisé à toutes les nuances de la droite, de Dupont Aignan, à Philippot, d’Asselineau au RN, de Zemmour à LR. La montée aux extrêmes aussi bien à droite qu’à gauche, provoquée par les postures macroniennes calculées, rend la situation encore plus difficile pour LR.

La division mortelle organisée par Nicolas Sarkozy entre collaborationnistes et résistants aux séductions diverses du pouvoir présidentiel en place, aggravée par la concurrence parfois haineuse entre les écuries présidentielles qui ont un pied dedans et un pied dehors de LR, sur fond de désastres électoraux successifs aux présidentielles, complique encore les choses.

Quelles sont les conclusions à tirer de ce constat ?

La première est qu’il faut armer tous les membres LR en position de parler dans les médias d’un corpus idéologique complet et fort, sur les sujets fondamentaux pour la nation, et surtout que ce programme soit voté par l’ensemble des adhérents LR. Le « redressement par le programme », aussi difficile que soit l’opération, n’est pas une option. Être conforté sur tous les sujets les plus graves par un discours fort et étalonné ne peut être qu’un gain pour toute personne interviewée par des forces hostiles. Sinon il est perpétuellement sur la défensive et en train d’expliquer sur tel ou tel reproche que ce sont les socialistes ou les féministes, ou les écologistes qui pensent comme lui et soutiennent la même chose.

Éric Ciotti a eu parfaitement raison de sortir LR de son silence poussif depuis l’échec de 2012 et de lancer en novembre 2022 après son élection l’idée d’un redressement de la France et de LR par des conférences thématiques articulées, devant aboutir au premier semestre 2023. L’ennui c’est que depuis, ce projet n’a fait l’objet d’aucune organisation sérieuse, a été constamment repoussé et que les dernières mesures d’organisation annoncées sont dérisoires par rapport à ce qu’il faudrait mettre en place.

Du coup voici l’ami Bellamy aux prises avec le « service public de la désinformation », sur une question européenne laissée totalement en jachère par LR. Il est vrai que les médias ne parlent absolument jamais d’Europe et la seule chaîne de télévision spécialisée, Euronews, est servie uniquement par des fédéralistes européistes ne faisant que de la propagande et jamais d’information.

Si vous voulez savoir ce qui se passe à Bruxelles, il faut y aller tout seul via internet et… en anglais. On se rappelle qu’aux dernières Européennes, le seul argument des sortants LR avait été de vanter leur participation à l’unification des prises de rechargement des téléphones. Une fois de plus LR va à une élection sans avoir construit une position forte, avec son lot normal de dénonciations et de suggestions, à imprimer dans l’opinion publique par une parole collective.

Les Européennes ont toujours été jusqu’ici l’occasion :

-           De crier qu’on était « pour l’Europe » en nommant une tête de liste la plus européiste possible.

-           De recaser des ténors en difficultés : on reste étonné du nombre d’éclopés à qui on a assuré une bonne base de rémunération sans aucun travail en attendant que sa situation s’éclaircisse en France (exemple : Rachida Dati, qui a considéré néanmoins que la brioche tendue par Macron était encore meilleure).

Il faut dire que les élections européennes sont structurellement un exercice parfaitement anti démocratique et insignifiant :

- Personne ne sait sur quoi les votes donneront à choisir. Même si on a donné un « nonosse » à ronger au PE sur quelques sujets de son choix, les débats sérieux portent principalement sur les projets de la Commission en vue d’avaliser des ordonnances qui s’imposeront aux gouvernements nationaux et qui ne sont pas connus à l’avance. Le vote ne permet pas aux électeurs de trancher des questions préalablement mises à la discussion publique.

- Le choix de la proportionnelle permet de fractionner les votes nationaux en petits bouts, alors que chaque pays est structurellement minoritaire. Le vote « français » qui représente à peine plus de 10 % des parlementaires, se retrouve découpé en petites fractions qui vont se recomposer dans des ligues plus vastes aux contours inconnus des Français.

- Depuis les dernières fantaisies constitutionnelles imposées par Nicolas Sarkozy, le Parlement européen est encombré de débats sur tout et n’importe quoi, en totale franchise des sujets consacrés par les traités. Un leader français aura une minute, parfois deux, pour prendre position publique sur le sujet en question. Personne en France ne saura qui a voté quoi. C’est comme cela que le Parlement européen a voté avec l’aide d’Emmanuel Macron, dans le silence général des médias, un vœu pour transformer les traités à nouveau en « vraie constitution fédéraliste ». Silence général dans les médias français alors qu’il s’agit en fait de la fin programmée de l’indépendance française et un étouffement quasi-total de la souveraineté nationale.

- Le nouveau projet d’extension du nombre des membres de l’Union, avec intégration, à la demande américaine, de l’Ukraine, de la Géorgie, de l’avorton d’état qu’est le Kosovo (une base américaine entourée d’instances criminelles pourries jusqu’à l’os et totalement islamisées), de l’Albanie, etc. est l’occasion à nouveau de pousser vers un fédéralisme tronqué et manipulé.

- Le rôle des ONG faux nez d’États et d’intérêts privés à Bruxelles est totalement abusif et les Américains spécialistes des « révolutions Orange » ont réussi à imposer leur rôle par les cours de justice qui ont fait un véritable coup d’État en instrumentalisant à leur guise le préambule de la déclaration européenne des droits de l’homme qui à ma connaissance n’a toujours pas été votée par la France. La loi française est maintenant tenue en respect par une cascade d’institutions emboîtées dépendant de quelques juges cooptés pour leur européisme, leur atlantisme et leur américanisme.

On n’a même pas dit une fois pour toutes à la Turquie, (comme au Liban ou Israël), qu’elle ne pouvait pas prétendre entrer dans l’Europe institutionnelle comme Califat de l’Oumma !

L’entrée de l’Ukraine signifie, entre autres, la mort de la politique agricole commune déjà en déshérence et la fin de l’agriculture française.

La part de la France sera réduite à un peu plus de 5 % dans l’effectif parlementaire « européen ».

Le décor ne serait pas complet sans les sorties récentes de commissaires européens faisant la promotion de l’immigration islamique et du Wokisme sans aucune réserve.

Autant dire que la situation de François-Xavier Bellamy est plus que complexe…

Il s’en est sorti plutôt bien dans l’interview considérée. Naturellement il a été entrepris presque uniquement sur ses réserves vis-à-vis du mariage pour tous, l’avortement, la PMA etc. Il est sûr que l’intégration dans la constitution française d’un droit fondamental à l’avortement est un vrai sujet européen ! Et que LR n’a pas osé promouvoir une position sur ce sujet, laissant chacun se débrouiller comme il peut.

Il a pu, un peu, dénoncer le projet d’extension de l’Union Européenne, mais en inventant un statut d’association pour les nouveaux venus qui n’a jamais été discuté au sein de LR et dont les contours sont indéfinis.

Il a pu dénoncer la politique agricole voulue par l’Europe qui tue l’agriculture française et martyrise celle de nombreux pays, en l’accablant de réglementations extrémistes et tatillonnes encore aggravées par l’influence des Verts infiltrés partout qui en rajoutent en France dans la réglementation de détail. Mais là encore, il est obligé d’improviser et rester dans la généralité, faute de support programmatique de la part de LR.

Il a pu montrer que la dénatalité qui frappe maintenant de façon évidente et gravissime la France et tout le continent européen est un vrai problème qui ne suppose pas nécessairement qu’on revienne sur l’émancipation de la femme qui se développe depuis plus d’un siècle, malgré les affirmations de certains mouvements féministes nihilistes. Mais cette question cruciale n’a fait l’objet d’aucune position de LR par crainte de passer pour réactionnaire et ringard. Acceptation de la tutelle du gauchisme et silence craintif ne peuvent pas stimuler l’adhésion d’un corps électoral !

Il s’égosille à montrer qu’il a été utile à Bruxelles et que les autres ne le seront pas, car tous sont complices des désastres qui se préparent. Et c’est vrai ! Il est réellement le premier à avoir pris l’affaire au sérieux et il n’a pas hésité à développer (en une minute ou deux, règle du Parlement européen) des propos forts contre le chef du gouvernement allemand ou récemment contre le projet de modification des traités. Il a, en effet, fait stopper la campagne abjecte qui faisait du voile islamique un exemple d’affranchissement de la femme au moment de la pire répression des libertés vestimentaires féminines en Iran, avec meurtres à la clé.

Pendant ce temps-là, le RN s’obstine à faire de la politique interne en utilisant le vote à la proportionnelle européenne pour montrer sa force. « Si vous êtes contre Macron, votez pour nous ». Pas un mot sur les questions européennes bien sûr. Juste un épisode du nouveau concours de beauté entre les jeunes Bardella et Attal.

Zemmour veut symboliser la lutte contre l’islamisme qui a ses entrées totalement ouvertes à Bruxelles.

Le groupe Liot va présenter une liste au nom de la défense des territoires et de l’agriculture française. Faute d’avoir préempté le sujet, LR se fait piquer un thème capital.

Les Verts, le PS, le PC et l’extrême gauche vont y aller dans le désordre pour profiter de la proportionnelle et juger de l’état des forces respectives. Sans parler des listes farfelues qui sortent de terre comme les vers à la pleine lune (en général 20 à 30 listes). La représentation française va être pulvérisée, un peu plus, en dépit du score minimum requis pour avoir des députés et être remboursés en partie de ses frais de campagne.

Emmanuel Macron va développer « son projet pour dans trois ans ». On sait qu’il veut être président de l’Europe élu au suffrage universel par tous les pays membres d’une Europe élargie au maximum. C’est la bataille qui s’engage pour lui après avoir affaibli LR au maximum par le débauchage de tout ce qu’il a pu trouver dans les poubelles morales de l’ex UMP.

On voit combien il est regrettable que le projet de « redressement par le programme » annoncé par Éric Ciotti ait pris autant de retard et qu’il soit mené dans une telle désorganisation et sur un mode si mineur.

Disons-le clairement : si LR continue comme cela, c’est la fin programmée dans une indifférence générale vaguement méprisante. Il ne peut survivre qu’en essayant d’incarner le salut public et d’abord vis-à-vis des développements engagés en vue de créer les États-Unis d’Europe.

Il faut que LR définisse le projet pro européen qu’il soutient comme une association d’États souverains qui s’unissent sur des projets communs, où l’association est nécessaire, la Commission n’étant que le secrétariat général de la structure de projet mis en place.

LR doit réaffirmer que la souveraineté française este entière et ne peut être globalement étouffée par des institutions étrangères, tout en précisant les domaines limités où elle accepte soit des responsabilités partagées soit une délégation de souveraineté éventuellement révocable si les résultats ne sont pas là.

LR doit s’opposer à l’extension sans limite du champ des pays membres, notamment à des pays en guerre, ou rattaché à des puissances étrangères, notamment islamistes. Si un statut d’association économique doit être élaboré, d’accord ! Que LR le définisse au lieu de laisser des élus l’évoquer dans la solitude.

LR doit proposer que les grands projets d’ordonnance européenne, soient examinés par le Parlement français préalablement au vote au PE afin d’informer complètement l’opinion sur ce qui se passe à Bruxelles. Rien de ce qui s’y décide n’est réellement couvert par les médias en France. On attend que le débat vienne en France au moment où on ne peut plus rien faire. Il permettra au Président et au gouvernement de savoir jusqu’où ils peuvent aller trop loin dans la soumission aux oukases européistes et donnera à réfléchir aux membres de la Commission.

LR doit imposer l’idée qu’aucune ordonnance en Europe ne puisse être votée sans être accompagnée d’une étude d’impact sérieuse dans tous les pays membres et en particulier en France.

LR doit être catégorique sur l’indépendance des travaux européens vis-à-vis de l’entrisme des ONG qui doivent se déclarer comme les autres lobbies et avec les mêmes contraintes.

LR doit faire valoir de façon tonitruante qu’il ne faut aucun président européen élu au suffrage universel dans tous les pays d’Europe en même temps et que le projet personnel de M. Macron est totalement contraire à la souveraineté française et peut s’assimiler à une forfaiture.

LR, sur la question nucléaire, la question agricole, la question industrielle, la question climatique, la question migratoire, la dérive wokiste et la question institutionnelle européenne, doit fixer en toute clarté quelles sont les lignes rouges infranchissables sans remise en cause de la participation de la France à un projet européen dévoyé.

Il faut demander la démission immédiate de Mme Van der Leyen et des commissaires asservis à des mouvements évidemment contraires à l’intérêt français.

Évidemment, cela tranche avec l’inexistence de toute parole collective audible et percutante qui est la marque de fabrique de LR depuis que le RPR est devenu la trop centriste UMP et surtout l’échec sarkozyste de 2012.

Bien sûr on peut se contenter d’une petite guérilla parlementaire et de l’action solitaire de M. Bellamy pour espérer finir à plus de 5 % (pour avoir au moins un député et ne pas rembourser les frais de campagne) lors d’un vote européen jugé, au fond et comme d’habitude, sans importance, puis magouiller pour les élections municipales avec les fragments épars du mouvement, puis s’arranger, au départ de Macron, pour relancer la bataille des écuries.

Comme tout cela est intéressant et enthousiasmant ! Comme on disait autrefois, le mal, on doit le combattre mais, d’abord, il faut éviter de décourager du bien !

La vérité nue : ces élections sont cruciales pour l’avenir de LR. Terminer à la cinquième place derrière le RN, la liste de Macron, la liste de Zemmour et celle des Verts, et peut-être sixième derrière la liste Liot, avec 6 % ou moins des votes exprimés, marquera un point de non-retour. Il sera impossible d’aller aux Municipales avec la moindre dynamique ce qui poussera à des arrangements qu’on préfère ne pas imaginer. Quant aux Présidentielles ! Quinze ans loin du pouvoir et encore au minimum cinq de plus ?

Alors espérons que LR va comprendre qu’il lui faut mobiliser très vite sur un Programme de Salut Public pour que la France ne sorte pas de l’histoire et LR de la vie politique par la petite porte.

Qu’aurait été l’année 2023 sans Emmanuel Macron ?

La Ve République a donné au Président de la République des pouvoirs très considérables qui lui permettent de peser sur la réalité vécue par chaque Français. Il est légitime d’analyser comment ces pouvoirs ont impacté la situation française en 2023, l’année qui vient de s’achever, alors que le président actuel, lors de vœux psychédéliques, scénarisés en montrant un homme solaire sur fond crépusculaire, vient d’affirmer que la France avait 7 ans de retard quand il a été élu pour la première fois et qu’elle aura 7 ans d’avance quand il partira. Est-ce que l’année 2 023 brille comme la preuve de ce rattrapage puis de cette avancée inouïe ?

La campagne électorale de 2022 ensemencée par près de 80 milliards d’euros d’annonces et de saupoudrage de cadeaux au peuple plus démagogiques les uns que les autres, ayant été escamotée (on dit enjambée, pour bien souligner que notre président a des bottes de sept lieux, et sept années) et débouché sur un succès personnel à la présidence mais un échec rare à l’Assemblée, on savait dès fin 2022 que la situation de 2023 serait assez délicate et politiquement et économiquement avec, en prime,  les conséquences de la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine. Contexte international difficile et incertitude du contexte particulier du Président de la République formaient un cocktail peu savoureux.

Étant sorti du premier quinquennat sans bilan et désormais sans majorité au Parlement, Emmanuel Macron a compris qu’il fallait bâtir son avenir et sa communication sur l’action. Il avait osé toucher au tabou de l’ISF, à celui du statut des Cheminots, de la réforme du RSA, la réforme. L’action restait le sésame de son futur rêvé.

Alors il choisit de conclure sur la réforme des retraites. L’ennui et qu’il avait choisi une formule prétentieuse et impraticable. Ce projet s’est effondré en cinq ans. Le génie macronien n’a pas fonctionné. Il lui fallait donc revenir au projet de base : reculer l’âge de la retraite, une formule qu’il avait jugé stupide auparavant et digne des pires ringards. Pendant six mois l’opération tourna au cauchemar avec des grèves partout, des manifestations violentes et pour finir des casserolades à chaque sortie. Avoir utilisé le 49.3 pour imposer aux Français de travailler deux années de plus n’a pas été vécu comme un triomphe démocratique. L’énormité du désordre engendré par son action n’a pas du tout gêné Emmanuel Macron : il valorisait sa détermination à réformer coûte que coûte. Le narcissisme du président s’en trouvait fortement valorisé, c’est tout ce qui comptait.

Du coup, il a fallu payer pour calmer les corporations en révolte. La valse des milliards recommença, avec au bout du chemin plus de 3 000 milliards de dettes et une pression des prélèvements jamais vue, alors que la France était déjà championne du monde dans le domaine. Le fait d’avoir perdu cinq ans sur une idée fausse, n’a pas permis de rattraper nos sept ans de retard sur cette réforme. Cela faisait seulement 30 ans qu’on aurait dû la faire, sur un principe simple : pas de mesure d’âge traumatisante mais l’obligation d’une durée de cotisation avant de toucher une retraite à taux plein et réforme des régimes spéciaux abusifs. L’action forcenée menée sans concertation juste pour prouver que le cadavre macronien bougeait encore a ravagé le pays pendant six mois avec d’immenses dégâts.

La violence, on l’a retrouvée avec les écoterroristes, notamment à Sainte Saulve mais aussi un peu partout. L’écologie n’avait pas été la priorité du président jusque-là. L’Europe lui avait infligé une amende de près d’un milliard par an pour non-respect des engagements pris dans le cadre de l’Union Européenne. Ces amendes n’ont pas fait l’objet de beaucoup de publicité dans les médias. Voire le chantre de la souveraineté européenne se faire sanctionner par l’objet de son idolâtrie était certes comique mais honteux. Depuis sa lâcheté assumée à ND des Landes, les écoterroristes savaient qu’ils n’avaient rien à craindre. Ils s’en sont donné à cœur joie, avec des centaines de « black block » étrangers venant se mêler à la fête sauvage, comme pour les manifs contre la réforme des retraites.

Cet abaissement de l’Etat a été aggravé par les troubles liés à la hausse effarante du coût de l’énergie provoquée par la politique antinucléaire assumée par E. Macron dès son arrivée au pouvoir et son désir d’attendre la fin du système de prix de l’énergie mis en place par l’Union Européenne qui se révélait catastrophique. La France en 2023 sur ces sujets a été plus durement frappée que nécessaire à cause des inepties présidentielles.

Des mesures écolos prises presque en douce dans les années précédentes ont montré toute leur perversité en 2023. Le plan en faveur des champs d’éoliennes a conduit à une totale gabegie soulignée par un rapport sanglant de la cour des comptes. L’ennui c’est que le président Macron a encore voulu accélérer dans ce mécanisme délétère où on ruinait des paysages et la vie de centaines de milliers de gens pour créer des fortunes sans aucun mérite. Des dépenses énormes sans aucun effet positif, et gavant des initiés !  On pouvait envisager d’arrêter cette horreur. Eh bien non ! Merci qui ?

Les lois Wargon, totalement déraisonnables et malthusiennes puisqu’elles interdisent quasiment de construire quoi que ce soit dans les territoires, ont commencé à montrer leurs effets délétères. La réindustrialisation devenait impossible : c’est le triste constat que dût faire Edouard Philippe, le Premier ministre ayant fait passer ses lois, quand redevenu maire du Havre, il voulut créer de nouvelles usines ! Les maires commencèrent donc à se révolter. La dame Wargon ayant été ridiculisée par ses propos à la Marie Chantal sur l’abandon par les « prolbacks » de leur rêve de maison « Sam suffit » on la recasa vite fait dans une sinécure sur un sujet où elle n’avait aucune compétence mais où elle gagnerait des fortunes. La Macronie est un business et une corne d’abondance sur argent public. Demandez à M. Pap Ndiaye !

Les paysans eux, maltraités par les écolos et asphyxiés par les ordonnances européennes commencèrent à ruer sérieusement dans les brancards, pour le gros de la troupe, et à se suicider pour la partie la plus fragile. Emmanuel Macron refuse depuis 6 ans de les défendre. Merci pour eux. La France agricole excédentaire depuis toujours est, grâce à lui, devenue déficitaire. On vit même en 2023 un crétin dans une des dizaines d’agences créées par l’Énarchie compassionnelle et bienveillante pour permettre à des Enarques biens en Cour d’obtenir des rémunérations non encadrées par les règles de la fonction publique, interdire l’emploi d’une molécule qui permettait à la France d’exporter son blé. Pas de molécule, plus d’exportation. Alors que le monde entier l’utilise à cette fin sans conséquences déplorables. L’incapable fut sermonné par son ministre incapable et en trois secondes la mesure fut annulée. Ouf ! Rien d’autre ne changea.

Emmanuel Macron ayant, par démagogie, transféré la taxe d’habitation sur d’autres impositions, pour se glorifier d’avoir « supprimé » le seul impôt qui touchait, très justement, tous les ménages, les municipalités étranglées ont dû réduire leurs dépenses sociales (se souvenir des Gilets jaunes), mais sommés de prendre en charge sans financement associé de multiples contraintes, elles se sont vengées par des hausses fiscales extravagantes sur la taxe foncière, Mme Hidalgo allant jusqu’à une hausse de 62 %. Presque rien ! Des règlements ont interdit aux propriétaires de maisons de vacances de les  louer de façon temporaire tout en les assommant par une taxe d’habitation maintenue et aggravé. Salauds de riches ! En même temps les loyers restaient bloqués et on imposait aux propriétaires des études et des travaux d’isolation d’ampleur délirante. Associées à la hausse des taux bancaires, ces mesures ont fait que le secteur du bâtiment s’est effondré. Moins 25 % sur les demandes de permis alors qu’on permet à 500 000 immigrés de s’installer ! Grandiose. Vive Macron et la cohérence et la continuité de sa haine des propriétaires immobiliers. Mais se loger devient impossible pour le vulgum pecus.

Plus d’industrie, plus d’agriculture, plus d’énergie, plus de logements, ! On rattrape, on rattrape !

Après son immense victoire sur la réforme de la retraite, il fallait à notre héros, retrouver une image. On le vit voyager partout y compris dans des lieux lointains saugrenus, et le service de presse diffusa les scènes de liesse provoquées un peu partout dans le monde étrange qu’il avait choisi de visiter. De retour en France on organisa des scènes de liesse dans des endroits restreints et protégés où on vit un Président adulé caressant la tête d’enfants énamourés près de leur mère enchantée.

Évidemment sur le front diplomatique, géopolitique et militaire, où son rôle de Président est crucial, ce ne fut qu’une longue expérience d’échecs, de rebuffades, de marginalisation. Les Brics lui claquèrent la porte aux nez. Une interview au Monde montra que le penseur cosmoplanétaire voulait réformer la Bird et le FMI pour leur permettre d’y prendre le pouvoir. Nuire à la France et à l’Occident semble toujours son urgence prioritaire.

On fut viré d’Afrique ignominieusement. Poutine le traita en garçon de bain. L’Amérique et la Chine le traitèrent en gamin immature. Les Ukrainiens créèrent un vocable, « macroniser », pour exprimer leur dégoût des feintes narcissiques du Sieur. Les Israéliens découvrirent un Président français principalement soucieux de sa « rue arabe » et obligé peu après d’organiser à l’Élysée une cérémonie religieuse juive pour corriger son image abîmée par son refus de participer à une marche contre l’antisémitisme. C’est cela le plus curieux avec ce président : il doit corriger quelque chose à tout bout de champ. Il appelle cela se réinventer. Il a même réinventé la réinvention.

En attendant, les Français écrasés d’impôts, de contraintes bureaucratiques, d’inflation, de désordres, eurent la joie de voir la « rue arabe et africaine » s’en donner à cœur joie en juin 2023 avec à la clef des centaines de policiers blessés, plus d’un milliard d’euros de dégâts, des bâtiments par centaines, abîmés ou incendiés, des pillages et des exactions partout. Ensuite on comptera plus de 50 000 personnes blessées à coups de coûteux dans l’année et une « ratonnade anti française » dans un bal de village. Un meurtre à nouveau d’enseignant. Des milliers de viols et de tournantes. L’installation d’un narco-état, avec des centaines de morts et des points de deals contrôlés par des « check-points Mohamed ». Silence de M. Macron. Tout lien entre immigration et insécurité ne peut être que la marque de l’ultra droite (mot substitué soudain au terme d’extrême droite dont il a juré de nous débarrasser. La promesse porte-elle aussi sur l’ultra droite ?).

Depuis l’affaire de l’Ocean Viking et de la disparition dans la nature grâce aux juges et aux législations européennes de tous les « réfugiés », dans les dix jours suivant l’arrivée du facilitateur de traversée, Emmanuel Macron, songeait à une loi minuscule sur l’immigration clandestine, censée contrer le mécontentement populaire. Au passage une loi sur le sujet permettrait de piéger LR au Parlement. Les émeutes musulmanes de juin rendaient l’affaire importante. Le gros malin voulut faire un texte exemplaire du en même temps macronien : des mesurettes pour réduire le temps des recours et une énorme ouverture d’un droit opposable au séjour pour tout clandestin trouvant du travail (même si ce n’était qu’une simple figuration aux Chiffonniers d’Emmaüs déjà devenus une filière de régularisation).

Le manœuvre échoua lamentablement et ce fut le projet LR qui s’imposa ! Échec complet en rase campagne ? Mais non ! Le parlement a voté quelque chose donc je suis encore un président qui compte. Ce n’est pas mon projet ? Je m’en fiche :  j’ai les juges avec moi qui vont « détricoter » le texte de tout ce que je ne veux pas. Créer un jouet à casser par le Conseil Constitutionnel : cela, c’est de la grande politique digne d’un grand président. Et voici que des juges, des présidents d’université, des maires, prétendent ne pas appliquer la loi ! L’anarchie, il n’y a que cela de vrai. L’important c’est de prouver que malgré mon absence de majorité je préside encore un peu.

Cela finira par une interview de deux heures dans une émission lèche-cul symbolique de l’anti-France, sur une chaîne publique, lors de laquelle les Français subjugués apprendront qu’il a tout fait bien et qu’ils vivent au paradis des anges, préambules à son allocution télévisée de vœux totalement lunaire.

On voit ce qu’aurait pu être une année sans Macron.

-          Le rétablissement de la sécurité publique et de la République

-          Une énergie nucléaire suffisante et peu chère

-          Une réforme profonde de l’immigration de masse

-          Une action en Europe pour éviter des mesures démentes

-          Moins de bureaucratie

-          Moins d’antisémitisme

-          Moins de violence

-          Moins de drogue

-          Moins d’atteintes à la langue française

-          Moins de pertes en tout genre

-          Moins d’atteintes aux institutions

-          Moins de stagnation et moins d’inflation

-          Moins d’impôts et de dettes.

-          Moins de démagogie.

-          Moins…

Oui, cela aurait pu être bien mieux sans E. Macron. Attendons l’année 2024. Il nous a annoncé de grandes réformes menées avec détermination et son projet phare : l’installation de la souveraineté européenne, pleine entière et définitive.

La fin d’une histoire française millénaire est présentée comme une « année française ». Et on parle de la fin du « en même temps » !

Pour beaucoup de Français qui croient encore à la France, Il est temps de se débarrasser de cette nuisance. Il a gâché l’année 2023, après tant d’autres. Mais là, cela devient beaucoup plus grave. Mettre fin à la souveraineté française alors que le président est le  garant de la Constitution, c’est une forfaiture digne que de la Haute Cour.

Europe 100 % fédérale : E. Macron la prépare ; le danger se rapproche

On ne le sait pas nécessairement, le Parlement européen a voté un vœu en faveur d’une renégociation des traités accélérant de façon décisive l’organisation des institutions dans un sens fédéral, les nations devenant des territoires privés de souveraineté. Ce vote n’a fait l’objet d’aucune publicité en France, alors qu’il marque la fin de jure et de facto de la souveraineté française. La seule réaction vite étouffée a été celle du RN expliquant que le vœu était entré dans la législation en vigueur, ce qui est naturellement faux.

Ce vœu est extrêmement important du fait des circonstances de son vote. Il a suivi des rencontres entre le chancelier allemand et le président français. Il se combine avec les discussions sur l’extension à 35 du nombre de membres de l’Union. Le méta accord franco-allemand prévoit que tous les États non-membres inscrits dans le périmètre de l’Europe physique entreront. Albanie, Serbie, Kosovo, mais aussi Géorgie et Ukraine. Cette intégration sera présentée comme ultra-souhaitable et exigeant une modification des traités. On reprendra l’antienne qui a si bien réussi : extension = fédéralisation.

Que veut dire fédéralisation : un gouvernement européen, prenant des décisions en liaison avec le Parlement européen, en toute souveraineté. Tout le champ des lois possibles est ouvert, en augmentant les prérogatives exclusives et en généralisant les cas partagés. Les décisions se prennent à la majorité. Les États ne peuvent plus s’opposer aux décisions de l’exécutif Européen. Des ressources fiscales affectées à l’Europe fédérale sont mises en place.

La question qui a été esquivée à ce stade est de savoir s’il y aura un président de l’Union élu au suffrage universel direct par tous les  peuples de l’Union, ou si c’est le président de la commission qui le sera. Les rumeurs les plus insistantes évoquent le fait que Macron après ces habituelles hésitations, toujours fort longues, aurait opté pour une élection du Président de l’Union au suffrage universel, nommant un président de l’exécutif, chargé de faire adouber ses membres auprès du Parlement européen. Il viserait le poste de président de l’Union et non celui de chef de l’exécutif, un poste qui permet de pérorer sans mettre les mains dans la farine.

L’exercice narcissique et verbal des vœux a permis à Emmanuel Macron de jouer une nouvelle fois sur les mots et de tout dire sans rien dire vraiment.

Tout le monde a compris ce que signifie la scénarisation de la cérémonie des vœux. Dans le fond, au loin, une floraison de drapeaux tout sur le même plan, très éloignés du locuteur. Coquetterie trompeuse, le drapeau français, de même taille que les autres est en tête de gondole, suivi par le drapeau européen et la ribambelle des autres. Bientôt la permutation aura lieu. L’Europe d’abord et la ribambelle des «  länder » derrière au loin. Avec Macron en majesté au premier plan comme futur Conducator de ce magma de nains. Devant les réactions, on fera dire qu'il s'agit seulement de symboliser l'année olympique. Pauvre Olympisme : réduit à des petits drapaux au fond d'un jardin crépusculaire...

« L’année 2024 sera décisive » pour la construction européenne. 2 024 sera le moment du "stop ou encore". » Ou « on bloque l’Europe ou on progresse ». Saint Delors avec nous ! « Il faut augmenter la souveraineté européenne ».

Comme en 2022 Emmanuel Macron veut conjurer son impuissance. L’année 2023 a été marquée par l’épreuve lamentable de la réforme des retraites. Il lui fallait une réforme à tout prix, dont celui de mettre en œuvre une réforme qu’il avait lui-même dénoncée comme mauvaise et ridicule pendant cinq ans. Il fallait tout accepter du Sénat pour faire croire qu’on agissait sur l’immigration et qu’il n’était pas impuissant ennd épit d'une majorité relative à l'Assemblée nationale. Faire croire ! La religion du macronisme. Et faire comme si.

Rappelons-le inlassablement. Il ne peut pas y avoir deux souverainetés en même temps. Si on veut la souveraineté européenne, ce ne peut être qu’en abandonnant la souveraineté nationale française.

Alors il faut évidemment stigmatiser l’indécence des oxymores accumulés par ce discours odieux.

-        Tous les secteurs régaliens sont effondrés après six ans de macronisme tatillon.

-        Les profs d’école continuent de se faire tuer, notre place dans le classement Pisa s’effondre dans les profondeurs.

-        L’insécurité n’a jamais été aussi importante.

-        Le « séparatisme » de la « rue arabe » n’a jamais été aussi marqué avec des émeutes urbaines et des ratonnades anti françaises.

-        La justice est effondrée avec des juges en dissidence vis-à-vis des lois.

-        L’armée est dans un état navrant, à côté de la plaque côté équipements, virée d’Afrique, en sous-effectif radical en cas de guerre classique.

-        Notre écologie à la française si aimée de tous nous fait accumuler des amendes d’un milliard d’euros tous les ans.

-        Après avoir tenté de détruire l’industrie nucléaire avec les conséquences dramatiques que l’on sait, le voilà en tête de la « start-up nation » dans le nucléaire et l’Intelligence artificielle.

-        Voilà qu’alors qu’il a laissé entrer près de 2 500 000 immigrés majoritairement africains et musulmans dans le pays, il clame son succès dans la régulation de l’immigration et le formidable appui de l’Europe qui lui impose de prendre des allocations d’immigrés arrivés dans d’autres pays, sous peine d’amende.

-        Alors que le chômage n’a jamais réussi à descendre en dessous de 7 % dans les phases hautes de conjoncture et que la récession qui arrive détériore à nouveau la situation, il fait semblant d’avoir eu des résultats triomphants.

-        Parler de défense de la langue française alors qu’il bloque l’interdiction de l’écriture genrée dite inclusive est une farce sinistre. Surtout qu'il multiplie les allocutions en anglais de cuisine chaque fois qu'il le peut.

Oui, rarement on a vu un tel esprit de fausseté à la tête de l’Etat et un tel mépris pour les Français considérés comme assez nuls pour gober ce discours fantasmagorique sans réagir. Affirmer que la France avait dix ans de retard à son arrivée en 2017 et qu'elle aura dix ans d'avance en 2027 à son départ est ahurissant, presque dément.

Mais ce sale état d’esprit n’est rien à côté des risques pour la France de la politique menée par Emmanuel Macron pour préparer son « job d’après ». Il va forcer le pays à ingurgiter de l’européisme à gros bouillon et à forcer la main au pays en dû temps, en jouant à mort la carte fédérale en Europe. C’est-à-dire l’extinction de 1 500 ans d’histoire française.

Curieusement François Xavier Bellamy refuse d’enfourcher la dénonciation de ce projet. Sa dernière intervention est de petite politique, stigmatisant la vacuité des députés européens RN et le suivisme bétassin des députés macronistes. Ciotti se tait également.

Sans doute se préparent-ils à la bataille et ne veulent-ils pas gâcher leur munition avant l’heure décisive.

Il aurait été préférable de dénoncer tout de suite une évolution mortifère pour la France historique et annoncer à Emmanuel Macron que LR votera la censure à répétition s’il se lance dans cette œuvre de démolition.

Des voeux problématiques pour 2024

Fin 2022, nous avons décidé de ne pas souhaiter de bons vœux sur ce site car nous anticipions une année 2023 désastreuse. La pitoyable attitude d’Emmanuel Macron lors de l’élection présidentielle, où tous les problèmes chauds du pays ont été évacués, puis son incapacité à réfléchir à sa situation de président sans majorité au Parlement, son obsession de lui-même et de son narratif, sa certitude narcissique que rien ne pourrait l’engager à composer avec rien ni personne, en multipliant les cartes forcées et les manœuvres, tout montrait que l’année 2023 serait marquée par des désastres majeurs.

Comment simplement tolérer le stupéfiant déni de réalité d’un Président du genre « tout va bien ; Madame la marquise », refusant absolument de prendre la mesure des maux accablant le pays, des lourdes difficultés connues par des nombreux segments de la population, de l’impuissance publique caractérisée liée aux abandons de souveraineté à l’Europe et à l’Otan, à l’extérieur, au gouvernement des juges à l’intérieur. On savait qu’il ne ferait rien face au refus de la loi un peu partout, alors que des doctrines importées infectent la réflexion publique et détruisent le fonds culturel français. Eh oui : Il laisserait faire le recul et l’abâtardissement de la langue française, comme il l’avait fait pendant son premier mandat.

Comment simplement tolérer le recul de l’influence diplomatique et géopolitique de la France, de la honte militaire associée au renvoi ignominieux de nos armées des pays africains traditionnellement amis de la France, à la honte pire encore qu’a été l’absence de toute réaction armée à l’enlèvement, le viol et le meurtre de nombreux Français par le Hamas

Comment simplement tolérer l’incapacité à agir vite pour rétablir une offre énergétique ample et peu coûteuse, alors que l’énergie nucléaire a été démolie lors du premier quinquennat macroniste ?

Comment simplement tolérer que les gouvernements voulus par E. Macron aient continué à accroître fiscalité et prélèvements alors que nous étions déjà champions du monde toute catégorie, tout en déclarant que leur action faisait baisser les impôts ?

Comment simplement tolérer qu’on ne veuille pas constater l’effondrement démographique et le vieillissement navrant de notre population, par ailleurs noyée par une immigration de peuplement massive, hostile à sa culture et embolisant à la fois les services sociaux et l’ensemble du système policier et judiciaire, avec des progrès stupéfiant des narcotrafics ?

Comment simplement tolérer une stagnation de la croissance tout en criant victoire sur le front de l’emploi, alors que dès le milieu de 2022 on voyait bien que les faillites étaient en forte hausse et que le marché du travail était totalement dysfonctionnel ?

Comment simplement tolérer une vacuité narcissique tellement outrée qu’elle aggrave pratiquement tous les drames nationaux, avec des opérations image débiles ?

Jamais la coupure entre le pays réel et une poignée d’Énarques gérant d’abord les intérêts de leur caste, quitte à promouvoir tout et le contraire de tout par opportunisme cynique, n’avait été approfondie avec une telle violence, morgue et mépris.

Comment sur de telles bases espérer une année 2023 un minimum digne d’espoir ? C’était impossible.

La réalité a été impitoyable.

2 023 a été l’année où la dépense publique a grimpé à plus de 58 % d’un PIB incluant la dépense publique, avec un record extravagant pour les prélèvements. Depuis l’arrivée d’Emmanuel macron, la hausse en valeurs courantes est de près de 500 milliards d’euros ! Quant à la dette, elle atteint 3 200 milliards alors qu’elle était fin 2017 à 2 000 milliards, soit 1 000 milliards d’euros d’augmentation ! Seulement ! L’INSEE a renoncé à publier les chiffres estimés de la valeur ajoutée des entreprises. Elle ne donne fin 2023 que des chiffres antiques et qui n’ont plus de signification. Si elle le faisait on verrait que la dépense publique est quasiment égale à la valeur ajoutée des entreprises du secteur marchand ! Heureusement pour les Français qu’on s’endette. Est-ce soutenable ?

2 023 sera l’année la pire en matière démographique, avec des naissances historiquement basses et égalant à peine le nombre des décès. En même temps on a battu tous les records d’immigration, alors que des quartiers entiers, par centaines, sont maintenant hors de la République et sous une loi musulmane de fait. Dans ces quartiers les naissances musulmanes représentent souvent plus de 90 % des naissances totales, alors que pour la France entière, les naissances musulmanes atteignent déjà 40 % du total. Aucune politique n’a été définie et appliquée pour contrer ce phénomène qui n’annonce rien de bon.

2 023 aura été l’année où les conséquences d’une immigration massive et incontrôlée auront été les pires. Des bandes de gamins sont la source de violences de rue inacceptables avec près de 45 000 coups de couteau infligés à des personnes se trouvant sur le territoire français. Les narcotrafiquants à Kalachnikov se sont désormais emparés de milliers de points de deal provoquant des dizaines d’assassinats et des situations honteuses. Naturellement les émeutes urbaines de juin 2023 marqueront un tournant tragique avec des milliers de destructions de biens publics y compris des écoles, des pillages partout, des violences dans les plus petites villes. Pas la moindre leçon n’a été tirée de ces évènements.

2 023 a été une année de stagnation économique finissant en récession.

Quand on analyse les réalités constatées dans tous les secteurs, c’est la Bérézina.

2 023 aura vu l’épanouissement d’un désastre majeur dans le logement et la construction. les effets délétères cumulés de la hausse des taux d’intérêt, des mesures d’étouffement bureaucratique de la construction, de hausse générale des taxations patrimoniales, notamment à Paris (62 % seulement !), des contraintes réglementaires écologiques, des lois malthusiennes comme la loi Wargon promouvant (dans le silence général) le Zéro Artificialisation nette, une stupidité que nous avons été ici, au Cercle, les seuls à fustiger lorsqu’elle est passée, ont fini par causer l’effondrement des projets, des mises en chantiers et des commercialisations. Dans la mentalité malade de notre président, l’immobilier est une horreur et les propriétaires des gens à saquer indéfiniment. Quand on pense à tous les petits riches qui ont chanté des années durant : Macron nous protège, on ne peut que rire (jaune) aux larmes.

2 023 aura vu la pire tentative de destruction de l’agriculture française. La fin d’année voit une campagne généralisée d’inversion de tous les panneaux de signalisation dans les territoires pour stigmatiser des politiques « qui marchent sur la tête ». Depuis sa lâcheté devant les exactions de la gauche fascisante mobilisée contre l’extension de l’aéroport de Nantes, les nervis de l’extrême gauche Savonarole ont renoué avec une violence inouïe à Sainte Saulve, près du chantier d’autoroute nouvelle dans le Sud-Ouest, près du chantier de transport ferroviaire vers l’Italie, en même temps que se multipliaient sans sanction les actes dits de « désobéissance civile » qui marquent la fin de l’autorité publique. L’anarchie règne en France.

2 023 aura vu la pire extension du refus de certaines institutions de s’inscrire dans le cadre légal et républicain, l’autonomisation de fonctionnaires militants devenant une sorte de règle « normale », sans jamais aucune sanction. Que ce soit au sein de la télévision publique, au sein de la justice, au sein des universités, au sein de certaines municipalités, le refus d’appliquer la loi est devenu commun. L’indécence du syndicat de la magistrature, de la réunion des présidents d’université, de la mairie de Paris, a atteint des sommets indépassables sans aucune réaction du président de la République et du premier ministre. Par soumission larvaire au gauchisme, on laisse l’effondrement des attitudes républicaines se multiplier.

2 023 aura vu l’explosion d’un antisémitisme forcené, alimenté par le virage islamogauchiste des partis socialistes et révolutionnaires coalisés avec « l’escrologie verte ». La « rue arabe » remplace l’occupant nazi pour accepter des philippiques et des comportements antisémites qui avaient disparu. Voir les chaînes publiques se mettre au service du Hamas et de l’antisémitisme le plus primaire lève le cœur. Évidemment le Président et le premier Ministre ont laissé faire, le premier refusant même de participer à une manifestation unitaire nationale de dénonciation de l’antisémitisme. Au passage, les Français ont pu constater que le Wokisme américain était devenu antisémite et avait gagné les grandes écoles et l’université française après les campus américains.

2 023 aura vu un recul aggravé dans le classement Pisa qui tente d’étalonner les systèmes d’enseignement. Le pédagogisme, le Wokisme, la dictature des syndicats socialistes, le laxisme macronien, auront vu la situation perdurer et s’aggraver. Alors on a brutalement changé de casting, un homosexuel jeune et de belle apparence, se substituant à la « cancel culture » noire à la tête du ministère de la Destruction de l’éducation nationale. Il a interdit les Abaya. La France est en extase. Il peut maintenant se mêler à la grande compétition entre homosexuels pour la mairie de Paris : Belliard, Beaune, Bournazel, Brossat, le club des B risque désormais de se faire coiffer par Attal. Il est vrai que la confraternité « gay » à Paris est confrontée à quelques tourments. La plaque d’hommage municipal posée en mémoire de l’homosexuel promoteur inlassable de la pédophilie, Guy Hocquenghem, s’est retournée contre Madame Hidalgo, toujours dans l’outrance ignorante des conséquences, qui a dû l’enlever honteusement et en catimini. Comme tout cela est inspirant comme disent les Wokistes !

2 023 aura vu une soumission aux oukases délétères de l’Union Européenne et des transgressions européistes des grandes juridictions internationales. Les délires de Mme Van der Leyen, se croyant président d’une Fédération Européenne par anticipation et multipliant les prises de position délétères dans des domaines non prévus par les traités, n’ont pas été contrariés par M. Macron. Des ordonnances dans tous les domaines ont été acceptées qui mettent la France en grande difficulté. Comble des combles, M. Macron a exigé que ses troupes au Parlement européen votent un vœu pour la transformation totale des institutions européennes en États-Unis d’Europe, avec extension à 35 des pays membres. Pas un mot naturellement dans les médias français. Les débiles franchouillards n’ont pas à savoir. On leur imposera la potion au moment favorable. La destruction ultime de la France millénaire est carrément « en marche » dans l’indifférence générale.

2 023 aura vu naturellement la volonté d’Emmanuel Macron mal réélu de sa seule faute, essayer de prouver qu’il était réellement aux manettes. En dehors des singeries de communicants comme la CNR, les conventions citoyennes et les réunions de Seine Saint Denis, sans parler des clowneries à Marseille, deux terrains de bataille ont été choisis, où tout ce petit monde croyait pouvoir piéger la droite et triompher certes sans gloire mais suffisamment pour faire semblant d’exercer le pouvoir encore quelque temps. La réforme de la retraite est devenue un effroyable gâchis avec des manifestations monstres et hystérisées, à cause d’une réforme bâclée, injuste, parfois ignoble qu’il va falloir reprendre rapidement. Voler les réserves des retraites privées est une infamie impardonnable. Le secteur public et l’administration conservent l’essentiel de leurs privilèges absurdes et inéquitables. L’Enarchie compassionnelle ne lâchera rien de l’emprise injuste et délétère de l’Administration ; résultat, on verra un président ne pouvant aller nulle part sans casserolades, multiplier les opérations images dans des cadres préservés des foules, le montrant caressant la tête d’enfants joyeux au milieu de mères de famille énamourées et de vieux messieurs respectueux, avec brigade d’applaudissement partisane en prime. La politique de communication de Staline et de Ceaucescu ! On en est là ?

2 023 aura aussi vu le président entravé vouloir piéger la droite avec une loi minuscule de contrôle de l’immigration illégale, prétendument chargée de prouver que le Président se soucie des Français, désireux à plus de 70 %, de mettre fin à l’envahissement africain et nord-africain. Évidemment il ne s’agissait que de com’ et de jeu politicien. L’ennui est que l’affaire de l’âge de départ à la retraite avait été un minimum analysé par l’opposition. « Bis repetita ne placent pas toujours ». Le Président, la première ministre et le ministre de l’Intérieur se sont trouvés eux-mêmes piégés par le Parlement et obligés de voter un compromis dicté par les sénateurs LR. Les voilà aussitôt en marche pour ruiner cet accord en attendant des juges qu’ils fassent capoter les ajouts républicains. Jamais la crédibilité des institutions n’avait été foulée pareillement aux pieds. Naturellement rien ne changera dans les flux migratoires. Emmanuel Macron s’est félicité du pack immigration voté à Bruxelles qui lui impose d’accepter un quota d’immigrés arrivés illégalement en Europe. Et lui-même impose désormais la ventilation des immigrés africains et musulmans dans les villages. Le fait que des immigrés arabes aient organisé une « ratonnade anti française », avec meurtre, lors d’une fête de village ne l’a pas troublé.

2023, dans les ultimes semaines, aura vu les communicants de l’Élysée essayer de sauver une ultime fois avant les vœux de fin d’année la réputation et l’image du Président (l’opération est à recommencer tous les deux mois). Une interview psychédélique dans l’émission la plus médiocrement gauchiste et flagorneuse de la télévision publique lui a permis de jouer un épisode de « la vie rêvée des anges ». Il a tout fait bien. Tout va bien ! Il va pouvoir pérorer sur l’unité de la nation et les annonces fulgurantes qu’il va faire en janvier. Comme on est avide de les entendre !

Qu’attendre de 2024 en France ? Le recyclage des reliefs des repas pour faire du compost et fabriquer du méthane ? Si on pouvait en faire autant avec un certain fumier politicien qui s’accumule, on pourrait cesser d’importer du pétrole !

Quelle descente aux enfers, tout de même !

Avec d’un côté une nouvelle crise économique et de l’autre une crise démocratique majeure, sans parler de la crise environnementale et démographique et sociale et sociétale, et financière et économique, et agricole, et scolaire, et sécuritaire, et culturelle, et sanitaire et énergétique etc., 2 024 s’annonce très bien.

Si Emmanuel Macron parvient à imposer le projet d’Union Fédérale à 35 « länders », la France aura disparu sous nos yeux ! Dès 2024, possiblement, et avant 2027 de toute façon.

Difficile de formuler à nouveau de bons vœux pour les Français pour l’année qui vient. Alors souhaitons tout de même le meilleur pour la France, qui, consolons-nous comme on peut, a été coutumière des miracles de dernière seconde.

Utinam !

Didier Dufau pour le Cercle des Économistes e-toile.

Les ONG maîtresses absolues des institutions européennes : un colloque révélateur et inquiétant

À l’invitation du Laboratoire d’analyse des idéologies contemporaines, s’est tenu à la Maison de l’Amérique Latine un colloque sur la perméabilité des institutions européennes à l’islamisme et aux théories Woke. Inscrite dans le monde universitaire, cette petite organisation tranche nettement avec le reste du milieu qui se vautre sans vergogne dans les ravages de l’autodestruction de la civilisation européenne, le masochisme anti occidental, et les théories du genre et de l’intersectionnalité. L’invité d’honneur était Xavier François Bellamy, leader des LR au Parlement européen.

L’idée directrice : oser voir ce qu’on voit, le décrire, le juger. Le résultat est effarant. Les institutions européennes sont gangrenées en profondeur par les idéologies les plus hostiles et sont capables de soumission absolue et vibrante aux institutions qui les portent. La vingtaine d’exemples donnés fait frémir. Il est vrai que le même jour la commissaire Dalli et la commissaire Johansson s’étaient fait remarquer l’une et l’autre pour leur soumission à l’idéologie « diversitaire et intersectionnelle » et leur volonté d’ouverture totale à l’immigration musulmane.

Un des aspects importants est la différence de traitement entre les lobbies et les ONG. Les premiers, innombrables, sont réglementés. Ils doivent être déclarés et les interactions entre les instances européennes et leur représentant doivent être publiques. La défense d’intérêts généraux ou particuliers est légitime mais doit être transparente. Néanmoins que Bruxelles loge la masse de lobbyistes la plus grande du monde (près de 16 000) interroge tout de même un peu. En revanche les ONG sont absolument libres de toutes contraintes et règnent à tous les étages de la machinerie bruxelloise, alors que la majorité d’entre elles sont des faux nez défendant des intérêts particuliers. C’est du lobbyisme pur mais avec l’apparence de l’idéal. On aboutit à une telle interpénétration que certains textes européens sont directement écrits par des ONG et mis en œuvre sans retouche. Rien de cette infection n’est connu dans les Etats membres, où la couverture politique et médiatique de ce qui se passe à Bruxelles est inexistante. Cette occultation est encore aggravée par les techniques mises en place par certaines ONG qui au nom de la lutte contre la « haine » rend impossible d’évoquer le scandale et l’indécence de certaines conséquences. Qui veut parler est systématiquement renvoyé devant les tribunaux.

Le colloque s’est particulièrement penché sur l’état de la recherche scientifique. Pendant longtemps les politiques français se sont attachés à disposer d’une force de recherche scientifique, basée essentiellement sur le CNRS, le CEA et l’INSERM, avec, pour la recherche universitaire, une instance de validation des compétences par des pairs, le CNU. L’auditeur aura été consterné d’apprendre que CNRS et Inserm sont à l’abandon et que les budgets viennent de l’Europe et qu’ils sont tellement gras que tout chercheur pour vivre ou survivre doit aller y pomper ses ressources. La surprise est grande de lire quels sont les critères exigés, qui traduisent intégralement les pires exigences de certaines ONG diversitaires. Les textes fixent le vocabulaire et précisent sans vergogne les résultats que la recherche doit atteindre en matière d’idéologie. Seront privilégiées les recherches portant sur la théorie du genre, l’intersectionnalité et l’inclusion ! Si vous voulez dégueuler sur l’Occident et l’homme blanc dominateur et indécrottable, à vous les 150 000 euros d’un beau contrat antiscientifique et partisan. 40 % des projets financés appartiennent à cette catégorie de projets et n’ont aucun caractère scientifique. Les Etats financent de la pure propagande. La conjonction de l’abandon de la politique nationale de recherche en France et du détournement infâme qui se produit à Bruxelles aboutit à un véritable abandon de compétences scientifiques. Le fait que tout se passe désormais en anglais a découragé beaucoup de scientifiques français d’intervenir dans les institutions européennes.

La partie faible du colloque a été évidente au moment de répondre à la question clé : quoi faire pour corriger ces déviances ? Quand un corps est à peu près totalement gangrené et depuis longtemps, et que personne n’a le moindre pouvoir, de Paris, pour lutter contre des ONG gavées de ressources, notamment les ONG islamistes financées par le Qatar et d’autres pays musulmans, qui n’hésitent pas à corrompre les élus et la bureaucratie, la situation est insoluble. La seule proposition concrète est de créer un CNU européenne. L’Europe ne marche pas ; faisons plus d’Europe ! Hum ! Hum ! Cette CNU fera l’objet de pressions majeures comme les comités et les agences actuelles.

François-Xavier Bellamy s’est signalé par une analyse qu’on peut juger bizarre et contre-productive. Sa mandature a été marquée par un changement important dans le comportement de la délégation LR qui jusque-là était composée soit d’européistes à tous crins soit de recalés du suffrage universel à qui il fallait trouver une planque juteuse en attendant mieux, ce qui se traduisait par une absence totale d’intervention significative. Il a agi et parlé avec détermination et effectivement décrit ce qu’il voyait sans fard ni artifice. On comprend mal ce qui l’a conduit à considérer que le politique ne pouvait rien et que la bataille culturelle était la seule voie possible.

Dans le système européen actuel, une seule personne peut changer les choses : le président de la République. Lorsque la Commission et le Parlement européen ont voulu aligner la définition du viol pour toute l’Europe, ce qui est totalement hors des pouvoirs accordés par les traités, Emmanuel Macron a dit non. On en est resté là. On se souvient aussi de la politique de la chaise vide du Général de Gaulle sur la question agricole. Donc les politiques peuvent quelques choses et il importe d’inscrire ces questions dans l’action politique.

Un des intervenants a rappelé que la commission « constitutionnelle » du Parlement européen (une curiosité : il n’y a pas d’autres parlements avec une commission constitutionnelle dans le monde) a voté en octobre pour un projet d’Etat fédéral de plein exercice, et que ce mardi l’Assemblée plénière a voté à la majorité ce projet, avec le soutien du président Macron. Les institutions européennes et une partie des Etats Membres, dont la France, vont pousser à un « Maastricht 2, le retour », toujours au même prétexte : l’élargissement de l’Union impose un approfondissement de son régime fédéral. Tout le premier trimestre va être ainsi consacré à des questions européennes : renouvellement du parlement ; passage à 35 membres ; nouvelle « constitution ». Compte tenu du noyautage des ONG, notamment islamique, cette évolution est évidemment folle : plus personne ne pourra intervenir, même pas les chefs d’Etat.

François-Xavier Bellamy a cru devoir répliquer que ce n’était pas grave, qu’il ne fallait pas s’énerver et que la réaction contre certains excès ne devait pas conduire à d’autres excès ! Le projet était une simple déclaration d’intention et que tout cela resterait dans les limbes européens sans concrétisation.

Son intervention a paru lunaire compte tenu de toutes les horreurs qui avaient été décrites pendant le colloque. Après coup, il est apparu qu’il avait en tête les interventions du RN sur les réseaux sociaux menant campagne en affirmant que les décisions de referendum européen et de suppression du droit de veto avaient été prises et étaient devenues opérationnelles. Il est vrai qu’il ne s’agit jusqu’ici que d’un projet. Mais ce n’est pas qu’un vœu pieux. Une procédure politique est en route avec un calendrier qui apparaîtra sous peu. Éviter de voir sa parole parasitée par les manipulations du RN est une chose. Une autre est de ne pas voir que les politiques ont une capacité d’intervention actuellement même si Macron ne l’exerce pas contre les interférences islamistes et Woke (le wokisme est l’américanisme des imbéciles). Et que le projet fédéral qui progresse du Parlement européen la supprimera.

Cette mollesse insigne vis-à-vis d’un projet fou, qui signifie la mort de la France comme patrie, comme histoire et comme acteur mondial significatif, jette un voile (si on ose dire) sur l’action européenne de LR.

L’Europe est devenu un grave problème plus qu’une solution. Les traités de Maastricht et de Lisbonne ont été des erreurs majeures qui ont détruit l’originalité et la force du projet européen. Loin des électeurs et dans le silence des médias la foire aux ONG qu’est devenue Bruxelles est une horreur. La France et les Français y perdent lourdement.

Il faut encourager les efforts universitaires pour que l’on regarde les réalités et qu’on publie ce qu’on voit. Le combat culturel est indispensable. Mais la grande bataille est politique ! Là il va falloir des combattants pas seulement des élus commentateurs menant des combats d’arrière-garde, quel qu’en soit le mérite.

 

Didier Dufau pour le Cercle des économistes e-toile.

Les « États-Unis d’Europe » programmés à Bruxelles. Silence à Paris.

Si l’on avait besoin d’une preuve supplémentaire de l’absence radicale de correspondance entre les débats politiques en France et les débats dans le cadre des institutions européennes, la séquence actuelle visant à réviser les traités en fournirait le plus magnifique exemple.

Il n’y a pas un jour en France, où tel ou tel parti ou tel ou tel leader, n’explique qu’il faut rétablir la pleine souveraineté française sur les questions régaliennes et notamment sur la question de l’immigration sauvage qui voit des millions d’Africains envahir l’Europe avec quelques conséquences. « Il faut un référendum permettant de contrer les normes juridiques européennes qui empêchent toute réaction contre l’invasion. » Il faut que le peuple français puisse intervenir et exercer sa souveraineté, captée par la Cour de Justice Européenne et la CEDG. À partir de là et à partir de là seulement, on pourra agir. Actuellement les gouvernements sont paralysés. Tel est coeur du débat en France.

Cette question très actuelle prend le relais d’un « marronnier » qui fleurit à chaque élection européenne. Des listes annoncent qu’elles sont pleinement favorables à l’Europe mais qu’elles visent à modifier les traités pour rendre l’Europe plus sociale, plus sécuritaire, plus blablabla. En fait il est impossible de lancer « de l’extérieur » des réformes dans une Europe à 27 et qui cherche encore à élargir le nombre de ses membres.

Le député européen français est un impuissant structurel. La délégation française est cassée en petits morceaux par la proportionnelle et ventilée dans des regroupements dont les Français ne savent rien et où ils sont ultra-minoritaires. Ils ne savent même pas au moment de la campagne électorale ce sur quoi la Commission va les faire voter. Depuis le traité de Lisbonne, ce peut être sur tout et n’importe quoi. Personne ne demande des comptes sur les votes des députés français. Il y a tant de votes sur tant de questions diverses que l’effort serait surhumain et sans substance.

Pendant qu’en France on spécule sur des transformations impossibles ou du droit européen ou des traités, les européistes agissent sans que les Français n’en aient le moindre soupçon car les médias dominants ne couvrent pas les travaux de l’Union Européenne. Ils seront confrontés à des décisions déjà prises qu’on leur demandera de ratifier au nom de l’Europe fédérale magique dans lequel l’avenir français doit se dissoudre.

Nous avons donc une situation complètement schizophrénique où deux discours contradictoires jusqu’à l’incompatible absolu sont tenus en même temps, sans aucune prise de conscience publique de cette contradiction délirante.

Que se passe-t-il donc à Bruxelles ? Dans un précédent article nous avons donné la référence de l’ordre du jour détaillé du Parlement européen. Avec ce petit détail : discussion et vote sur le projet de modification des traités européens. Ainsi donc des projets de réformes constitutionnelles de l’Union étaient en route et nous n’en savions rien ! Et la Président de la République ne nous en dit rien ? Et le premier Ministre ne nous en dit rien ? Et les grands partis français ne nous en disent rien ? Et les grands médias français « d’information » ne nous en disent rien.

On imagine qu’en démocratie le choc des conceptions contradictoires portant sur des questions aussi majeures que la souveraineté nationale, la place de la France en Europe et dans le monde, provoquerait un grand nombre de débats passionnés !

Pas du tout ! C’est le grand néant. On dira : le projet doit être si insignifiant et si technique que cela ne doit pas être ni fondamental ni très excitant.

Regardons donc le projet sur lequel la commission constitutionnelle de l’Assemblée (si, si, cela existe) s’est mise d’accord et qui sera mis au vote de l’Assemblée dans les brumes propices des vacances de Noël.

 

// Le rapport comprenant les projets de réforme des traités a été approuvé par les députés mercredi par 19 voix pour, 6 contre et une abstention. La résolution qui l’accompagne a été adoptée par 20 voix pour, 6 voix contre et aucune abstention. Les députés réitèrent leur appel à modifier les traités de l’UE et demandent au Conseil de soumettre "immédiatement et sans délibération les propositions [...] au Conseil européen", afin qu’une Convention puisse être mise en place.

Les députés appellent à un système plus bicaméral qui renforcerait le rôle du Parlement et modifierait les mécanismes de vote au sein du Conseil. L’Union serait mieux préparée à agir en augmentant considérablement le nombre de décisions prises par un vote à la majorité qualifiée (VMQ) et au moyen de la procédure législative ordinaire (PLO), tandis que le Parlement obtiendrait un droit d’initiative législative à part entière et deviendrait un colégislateur du budget à long terme de l’Union.

Les députés demandent également le renversement des rôles actuels du Conseil et du Parlement dans l’élection du Président de la Commission (qui serait rebaptisée "exécutif européen"), le Parlement proposerait à l’avenir le Président de la Commission et le Conseil européen l’approuverait. Ils proposent également de permettre au Président de la Commission de choisir ses membres en fonction des préférences politiques, tout en assurant un équilibre géographique et démographique.

Le projet de rapport demande la mise en place d’un mécanisme pour des référendums à l’échelle européenne sur des questions pertinentes pour les actions et les politiques de l’Union (y compris l’approbation des propositions de réforme du traité examinées) et le renforcement des mécanismes participatifs existants.

Les députés souhaitent établir une compétence exclusive de l’Union en matière d’environnement et de biodiversité et des compétences partagées en matière de santé publique, de protection civile, d’industrie et d’éducation. Ils proposent de faire progresser les compétences partagées de l’Union dans les domaines de l’énergie, des affaires étrangères, de la sécurité et de la défense extérieures, de la politique des frontières extérieures dans l’espace de libre-circulation, de sécurité et de justice et d’infrastructures transfrontalières.

Le projet de rapport contient également des propositions concernant :

- la politique étrangère, de sécurité et de défense (sanctions et décisions au vote à la majorité qualifiée sur les étapes du processus d’élargissement, ainsi qu’une union de la défense dotée de capacités militaires) ;

- le marché unique, l’économie et le budget (lutte contre les paradis fiscaux, vote à la majorité qualifiée pour les décisions fiscales, périodes de cinq ans pour le budget à long terme) ;

- un protocole sur les avancées sociales ;

- l’éducation ;

- le commerce et l’investissement ;

- la non-discrimination (élargissement de la liste des groupes vulnérables protégés, référence à l’égalité des genres dans l’ensemble des traités) ; N.B. : la notion de sexe est remplacée par celle de genre, génuflexion appuyée vis-à-vis du Wokisme et de la théorie du genre. Le transgenre rentre dans la constitution européenne !

- le climat et l’environnement (diminution du réchauffement climatique et sauvegarde de la biodiversité comme objectifs de l’Union, protection des sources naturelles de vie et des écosystèmes des animaux, conformément à l’approche "Une seule santé") ;

- la politique énergétique (Union européenne intégrée de l’énergie)

- l’espace de liberté, de justice et de sécurité (compétences supplémentaires pour Europol, violence fondée sur le genre et crimes environnementaux poursuivis en vertu du droit de l’Union)

- migration (normes minimales communes de citoyenneté et de visa, renforcement des mesures de sécurité aux frontières, stabilité économique et sociale et disponibilité d’une main-d’œuvre qualifiée).

Le rapport devrait être mis aux voix lors de la session plénière du 20 au 23 novembre, avant le vote dans une convention puis la ratification des pays membres.//

En un mot, il s’agit de dépasser les traités de Maastricht et de Lisbonne pour aboputir à un système intégralement fédéral, où les États membres n’ont pratiquement plus leur mot à dire. Ils perdent toutes leurs fonctions régaliennes, qui sont transférées soit en mode exclusif à « l’exécutif européen », soit deviennent partagées (donc qui ne peuvent être l’objet de décision qu’avec l’accord des institutions européennes).

La commission devient un « exécutif » européen, dernière concession sémantique avant le terme de "gouvernement européen". Son président est choisi par l’assemblée, et non plus par les États membres. Il choisit ses ministres et se présente devant le parlement. L’Union devient donc un état de plein exercice, avec son parlement et son gouvernement, sans que les États membres n’aient plus rien à dire.

Pratiquement il peut se saisir de toutes les questions sociétales, sociales, économiques, industrielles, énergétiques, commerciales et fiscales, avec un droit supérieur à celui des nations. Les nations n’ont plus rien à dire sur les migrations et le régime applicable aux immigrés. "L’Europe favorisera la recherche d’une main d’œuvre immigrée conforme aux besoins économiques de l’Union."

Le climat devient une compétence quasiment exclusive de l’Union associée avec la compétence exclusive en matière d’environnement et d’énergie.

Même l’éducation et la santé échappent désormais à une vision nationale.

Vous vous posez la question : que reste-t-il comme compétence souveraine pour le Président et le gouvernement français ?

La réponse est claire : rien ! Absolument rien ! Surtout si on délègue une partie de ce qu’il reste aux Régions (voulues par les fédéralistes européens pour casser un pêu plus le pouvoir des Etats) !

Un sujet qui mériterait d’être un peu débattu tout de suite, non ?

Non ! On verra plus tard, lorsqu’on en sera au vote de ratification où on essaiera de culpabiliser les ringards qui veulent dire non, sans doute des gens de l'ultra droite nationaliste et sordidement identitaire aux senteurs nauséabondes rappelant les moments les plus honteux de l'histoire. La nazification des opposants reste depuis la fin des années 1920, presqu'un siècle, la méthode habituelle pour faire taire les récalcitrants aux mensonges dominants. 

Emmanuel Macron a déjà fait réaliser ses tracts pour les élections européennes. On le voit en beau jeune homme photoshopé, chemise blanche ouverte à la BHL et sourire ravageur, soutien inconditionnel de l’Europe merveilleuse et avenir de la France. En plus ce sera la zone dégenrée dernier cri et un modèle de liberté pour les LGBTQI+++ dont il rêve. Lui sera celui qui aura assuré la création « enfin » d’un vrai État fédéral européen, où il cherchera à trouver son emploi futur de 2028, en cédant sur toutes les questions « vertes » et Woke ! Son fauteuil dans l’histoire comme père des États Unis d’Europe est à portée de fessier.

Pendant ce temps-là « des ratonnades antifrançaises » continuent de tuer à la ville et commencent à tuer dans les campagnes, pendant que la « rue musulmane » se met à jouer du couteau en bande organisée ou sur initiative individuelle. Un rapport officiel cite qu’il a eu 653 000 victimes sur une période de 5 ans, "parmi lesquelles 18 % déclarent avoir été violentées avec au moins une arme". Et sur "ces victimes de violences armées, 37 % évoquent une arme blanche". On serait aujourd’hui entre 45-50 000 victimes par an !

Presque rien… De simples faits divers. Comme le pillage avec destruction généralisée de bâtiments publics de juin 2023. Un simple épiphénomène qui ne mérite pas qu’on s’y attarde.

Et la récession arrive !

Il est sûr que dès qu'on aura créé un nouvel Etat fédéraliste européen, toutes ces questions disparaîtront comme par enchantement. On expliquera, comme au Canada , que la population indigène traditionnelle blanche dominante empêche l'épanouissement des minorités et que le virilisme tue la planète. Les Etats-Unis d'Europe, petite soeur des Etats-Unis d'Amérique auront bientôt accueilli tous les territoires non encore intégrés, le merveilleux moignon nécrosé d'Etat qu'est le Kosovo, cette erreur et cette horreur, la délicieuse Albanie, plus un reliquat d'Ukraine et de Géorgie. Résistera-t-on à la tentation d'y intégrer le Grand Califat turque ? Si les Etats-Unis insistent un peu, probablement pas.

L'Europe ainsi construite sera en paix intérieure et extérieure. C'est certain !

Avec un peu de chance, la croissance économique aura été totalement détruite par les politiques visant à sauver la terre, la nature et le monde animal. La dénatalité de toute façon aura fait ses ravages. Selon nos propres calculs la population native française (clle dont les aieux étaient présents en 1890, pour fixer les choses) a commencé à baisser quelque part entre 2000 et 2010. En 2050 la France aura donc connu un demi-siècle de baisse. La question est brulante. Elle est laissée totalement hors du champ de la réflexion politique. On notera que dans le projet de création d'une Europe fédérale, il n'y a pas un mot sur la natalité ! 

Enfin l'énorme problème des transgenres, une urgence transcendantale, sera au cœur de l'action politique et des préoccupations des porteurs du bien humain. Comme celui des liminaires.

La France de 2050 qu'on laisse les Bisounours nihilistes nous construire, sera bougrement intéressante.

Est-ce qu'on en gardera le nom ? Pas sûr. La référence aux Francs, ces sauvages portés sur la domination masculine, la beuverie, le barbeuc géant, et la guerre, est douteuse et contreproductive. France et rance, cela rime trop bien. La New Neustrie, ce serait mieux. Cela rime avec neurasthénie. Pas mal trouvé pour un EHPAD géant.

Gouverner, c'est prévoir. Par quel effet de fascination les élites françaises se laissent-elles entraîner dans un pareil avenir ? Et comment admettre que l'on débatte en France de tout sauf de ce qui est réellement important et grave, sachant que les projets mortifères pour notre Patrie progressent à Bruxelles dans le silence tonitruant des politiques français.

La France a-t-elle vraiment comme vocation d'être l'équivalent en Europe du Québec au Canada : une population noyée et dissoute, émasculée et neutralisée, dont la vocation est de se faire oublier ?

Un pays où des dirigeants aussi totalement ineptes et toxiques que Macron et Hidalgo ont été réélus, et où une famille, les Le Pen, servent de repoussoir perpétuel (un demi-siècle déjà) commode, mérite-t-il mieux que le destin qu'on lui prépare ?

Une chose est claire : c'est maintenant que tout se joue.

Il ne faudra pas prétendre qu'on ne le savait pas et que tout est venu par surprise sans qu'on puisse l'anticiper ni l'empêcher. 

L'Union Européenne : une bureaucratie sans limite et dominée par les ONG

Alors que les élections européennes se profilent, l’évolution de l’activité de la Commission et du Parlement européen ne laisse pas d’inquiéter.

Rappelons d’abord que les élections européennes ne sont pas démocratiques.

Une élection démocratique permet aux électeurs d’orienter de façon décisive la politique menée. Les électeurs français ne pèsent quasiment rien dans l’assemblée et la proportionnelle divise les élus en fragments totalement impuissants à faire bouger une question quelconque. De toute façon le programme parlementaire est inconnu au moment du vote des députés européens. Il est quasi totalement entre les mains de la Commission. Les électeurs votent pour des fantômes avec étiquettes. Ils n’entendront plus parler de rien jusqu’aux prochaines élections.

Rappelons aussi que la presse française ne couvre pas ce qui se passe au sein des instances européennes. Les ordonnances sont votées sans que le pays ne soit mis au courant des enjeux. On verra plus tard lors de la transcription. On constate alors le désastre pour la France mais on vous explique que c’est voté depuis longtemps et qu’il est impossible de revenir en arrière.

C’est pourquoi notre cercle demande que les projets d’ordonnance soient discutés, préalablement au vote du Parlement européen, par le Parlement français. Le but est de permettre à la classe politique française de se positionner explicitement sur les questions posées et d’en informer les électeurs français, pas d’entraver le mécanisme européen.

Rappelons ensuite que la notion de subsidiarité, qui a toujours été un attrape-nigaud, a totalement disparu et que les instances européennes se saisissent de tout sujet même très en dehors des champs définis par les traités. Consulter les ordres du jour de l’Assemblée européenne fait dresser les cheveux sur la tête. On y débat de tout et n’importe quoi sans que l’électorat français n’en ait la moindre connaissance. Comme tout est dans tout (et réciproquement) la Commission et le Parlement peuvent aller dans toutes les directions et toujours avec une vision bureaucratique de réglementation.

Rappelons enfin que dans ce magma infâme le rôle des ONG est hyperbolique. ONG et institutions européennes vivent en symbiose, sous la domination des instances de l’ONU et des ONG américaines. Toute l’action de ces lobbies vise à faire rendre gorge à tel ou tel ou à faire « avancer l’agenda » des grandes ONG internationales.

Le Wokisme, l’islamo-gauchisme, l’écolofascisme, s’étalent sans vergogne et finissent par inciter à voter des ordonnances totalement iréniques dans leurs motivations et étouffantes dans la vie courante, dans le cadre d’une idéologie dont les électeurs français n’ont pas à savoir. La communication qui émerge est toujours favorable aux décisions européennes. Les opposants sont des ringards résiduels qui doivent être  évincés par les bons européens conscientisés.

L’Europe est devenue une sacristie ou des curés de papier autoproclamés font de la morale frelatée retranscrite dans des règlements abscons, coûteux et le plus souvent parfaitement inutiles. Que l’Europe soit la zone du monde à la traîne dans tous les secteurs économiques ou autres, ne gêne personne. Le puceau mystique et le Savonarole se donnent la main pour tout étouffer, tout couvrir de moraline, tout empêcher, tout taxer, tout compliquer et pour créer des piloris.

Tout ce petit monde parle anglais, ce qui fait que personne en France ne comprend ce qui se passe au moment où cela se passe.

L’Europe institutionnelle a deux ennemis : les nations et l’entreprise. Tout est donc fait pour les empêcher de nuire… aux institutions européennes.

Voici donc la présidente de la Commission, la navrante imbécile abusive qu’est Mme Van der Leyen qui se croit présidente des États-Unis d’Europe et se permet de saturer les circuits diplomatiques de ses initiatives et propos délirants, sans jamais en référer à qui que ce soit.

Voici donc les Commissaires en folie cherchant à doter les institutions d’une fiscalité qui soit propre à l’Europe et indépendantes des États constituants. La démagogie suinte de toute part. Il suffit de savoir qu’un abruti stipendié propose un impôt de 2 % sur les milliardaires pour bien cerner la qualité de la réflexion. Ne vous inquiétez pas :  l’Europe sera payée par les riches, pas par vous !

Voici donc les Commissaires poussant à l’intégration massive de nouveaux membres : l’Albanie, tellement démocratique, le Kosovo cette rognure de pays arrachée à la Serbie par les Américains en contrepartie d’une base militaire, etc. Et naturellement, il faut intégrer l’Ukraine et la Géorgie et la Moldavie, sans décourager la Turquie, dont le chef prétend diriger l’Oumma contre l’Occident mécréant !

Voici surtout les réglementations de détail contre les entreprises et les particuliers au nom de l’écologie, du féminisme outrancier, de la haine de l’Occident voué à la pénitence, etc.

Si on veut juste avoir une idée des résultats auxquels on aboutît, il suffit de lire les publications européennes sur le Net puisque la presse n’en parlera pas. Prenons l’exemple du CSRD.

Vous ne savez pas ce qu’est le CSRD ? Normal. C’est fait pour !

Plongeons dans cette littérature extravagante :

« Qu’est-ce que la CSRD ?

« La CSRD représente une expansion significative du reporting obligatoire en matière de développement durable pour les entreprises. Jusqu’à présent, l’actuelle directive sur les publications d’informations non-financières (Non Financial Reporting Directive ou NFRD) concernait 12 000 entreprises. Dès son entrée en application à partir de 2024, la CSRD impactera progressivement 40 000 sociétés européennes et 10 000 non-européennes. La directive étendra le périmètre de la taxonomie européenne et obligera les entreprises à communiquer sur de nombreux indicateurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).

Les objectifs de la CSRD

Pilier essentiel de la stratégie de finance durable de l’UE, la CSRD vise à orienter les flux d’investissements vers les entreprises durables, afin de garantir la réalisation des objectifs du Pacte vert européen (Green Deal), c’est-à-dire :

  • Atteindre la neutralité climatique d’ici 2 050 (objectif zéro émission nette),
  • Protéger et restaurer les écosystèmes,
  • Passer d’une économie linéaire à une économie circulaire
  • Parvenir à zéro pollution au sein de l’UE.

Le niveau d’investissement durable requis pour atteindre cet objectif ne peut être atteint que si les gestionnaires d’actifs et les banques disposent de plus d’informations sur les performances en matière de développement durable des entreprises dans lesquelles ils sont susceptibles d’investir. C’est sur ce point que la CSRD entre en jeu, en créant un socle de reporting complet, transparent et uniforme au niveau de l’UE pour les entreprises. Ce cadre contraignant s’appuie sur des référentiels internationaux, tels que la TCFD, le CDP et la taxonomie de l’UE, trois sujets sur lesquels EcoAct possède une expertise approfondie. »

Le prototype d’un monstre bureaucratique, bourré d’acronymes, aux intentions presque divines et impossibles à mettre en œuvre sans frais délirants dans les entreprises, obligés de passer par des sociétés d’audit aux tarifs extrêmement élevés et faisant partie des lobbies en place à Bruxelles.

Coût pour une PME : au minimum 60 000 euros ! Naming et shaming pour celles qui résistent. Pour les institutions financières, prison si on finance des projets non admis par les écologistes professionnels et leurs ONG. Et évidemment des amendes gigantesques collectées au profit des institutions européennes.

Qui a voté pour ce magma sordide d’intérêts privés croisés avec ceux des ONG et des fonctionnaires européens ? Qui a voté pour ce climat de haine et de surveillance ? Qui a voté pour cet étouffement ?

L’Europe vous protège ! Elle laisse des militants et des fonctionnaires étouffer les nations et leur économie dans une totale impunité. Il n’y a jamais de vote populaire pour empêcher ces délires.

À la télévision vous ne verrez sur les chaînes publiques qu’un défilé de zozos acquis à la cause qui expliqueront leur émerveillement devant les contraintes imposées aux entreprises. Ils n’y ont en général jamais travaillé. Les femmes représentent plus de 80 % des invités, allant de la starlette propagandiste du bien révélé et de sa petite personne, à la vieille militante usée sous le harnois des revendications perpétuelles contre les méchants patrons. S’il doit y avoir débat, ce sera la vieille règle socialiste : trois pour et un seul anti marginalisé. Voir dimanche dernier sur Euronews : trois femmes pour un pauvre type réduit à la portion congrue et châtié par la meute. Évidemment l’organisatrice du débat pousse du bon côté contre le vilain. Tout cela avec nos impôts naturellement. Et en anglais.

Le plus drôle, c’est qu’après avoir sévi à la Commission, certains commissaires tirent leur révérence pour candidater dans leur pays avec l’aura de l’Europe. Timmermans a asservi son poste de commissaire à l’obligation qu’il se faisait d’amadouer les Verts néerlandais pour devenir président du conseil ! Le voici en campagne ! Et allez tous vous faire voir chez Plumeau. Moi d’abord !

On a donc tout : l’absence de démocratie ; la soumission aux États-Unis et aux ONG ; la haine de la démocratie et du débat au profit d’un faux bien intégré dans une bureaucratie inlassable et féroce, plus le délire de la personnalité comme avec Mme Van der Leyen, plus les petits calculs politiciens.

Tableau !

L’électeur français dans tout cela ? Essayez de demander à un député européen ce pour quoi il a voté ! La plupart du temps il n’en sait même rien. La place est chiante mais financièrement fantastique. Alors vite à la soupe !  Quelles rémunérations ! Partiellement détaxées qui plus est. Quelle retraite !) on va crier au miracle européen pour être réélu (pardon : pour être renommé via la direction de son parti, chargée du nantissement des privilégiés de l’équipe dirigeante).

L’Europe  est dirigée de facto par des militants dont les querelles sont transformées en bureaucratie par une armature de fonctionnaires européens et une « coupole » de hauts fonctionnaires français ayant pris le pouvoir en famille, toujours au détriment de la France qui travaille et qui se voit assommer de règles contradictoires et d’obligations de preuves de soumissions aux oukases de Savonarole, et aussi de frais colossaux, de menaces diverses etc.

On ne calcule jamais les conséquences en termes d’emplois et de rémunérations et de fiscalité, et de dynamisme etc.

Des obligations cadencées sans aucune étude d’impact : voilà la méthode. Et des obligations déclaratives associées à des sanctions ubuesques.

Le bourgeois et l’entreprise sont essentialisés comme mauvais par nature et devant être enchaînés au bien commun par l’impôt, les réglementations et les dépenses contraintes, sous menaces de piloris, de sanctions financières et de répressions plus brutales comme la prison.

Pendant ce temps-là, Emmanuel Macron qui, seul, a le pouvoir de s’opposer ou de faire évoluer les élucubrations européistes, soit directement soit par l’action gouvernementale, se tait sur tous les sujets concernés et laisse faire quand il ne va pas faire des génuflexions appuyées devant la Cour de Justice ou la CEDH.

Il fait distribuer actuellement  sur les marchés un tract sur lequel on le voit en jeune homme souriant adulé par les foules avec comme titre : l’Europe qu’on aime ! Celle qui s’occupe des femmes, de la nature et de la santé et qui protège les frontières.

Ahurissant comme la vérité ou la réalité n’existent pas pour ce garçon. On se cale dans une image et c’est tout. Et on explique que c’est une image sainte. Oser dire que l’Europe lutte contre l’immigration et qu’elle protège nos frontières, qu’elle garantit notre sécurité en Ukraine, que 40 % du plan de relance est financé par l’Europe (La France va payer ces 40 % plus une cinquantaine de pourcents supplémentaire au profit des autres), tout en se flattant ouvertement qu’elle promeut une zone LGBT, certainement cruciale pour la réputation de la France. L’ennui des postures c’est qu’elles interdisent les actions nécessaires. Macron cède donc sur tout en Europe comme il ne cesse de ménager la chèvre et le chou en France.

Du coup le slogan « Une France plus unie dans une Europe plus forte » est un véritable oxymore. Jouer les têtes à claques avec cette constance est tout à fait remarquable !

On voit tous les jours les tranchées béantes de la division intérieure, aussi bien avec les horreurs de juin 2023 qu’avec la poussée antisémite actuelle, contre laquelle E. Macron n’a pas voulu manifester.

Quant à l’Europe, elle est devenue le continent malade et à la traîne, avec en son sein, une France démolie qui n’est championne que des prélèvements obligatoires et des contraintes ahurissantes. Dans une ambiance de retour aux guerres de religion. Quel bilan !

Et tout ce petit monde va droit à la récession en chantant et en expliquant que ceux qui klaxonnent sont des vilains et des méchants.

On s’étonnera sans doute que l’abstention soit record lors des prochaines élections européennes. On ne s’étonnera pas que l’élection n’ait servi qu’à préparer la bataille entre RN et LREM, avec une victoire valorisante pour le RN, qu’on devait remiser dans les poubelles de l’histoire.

Pourquoi nier que tout cela est misérable et honteux ?

Quo non descendam ? Le projet macronien résumé en une phrase.

Didier Dufau pour le Cercle des économistes e-toile

PS : Pour les curieux, nous donnons ci-dessous l’adresse web de l’ordre du jour de l’Assemblée européenne pour cette semaine.

Rappelons que l’objet principal de la création du marché commun était de créer une zone de coprospérité permettant de performer par rapport aux autres continents.

https://www.europarl.europa.eu/doceo/document/OJ-9-2023-11-20-SYN_FR.html

On notera en particulier qu’on va discuter de la modification des traités telle que l’envisage la Commission.  Pas un mot en France, pas un débat alors que l’affaire est critique. La seule chose qu’ont retenu les médias dominants : le rejet de l’interdiction du glyphosate, rendu obligatoire par la réaction ferme des états agricoles en particulier la Hollande, mais évidemment sans aucune action de la France. Macron et Borne sont silencieux. Les partis politiques français regardent ailleurs.

Le dernier livre d’Henri Guaino : forces et limites

« À la septième fois les murailles tombèrent ! » Le titre du dernier livre d’Henri Guaino (aux Editions du Rocher) est excellent. Il correspond au contenu du livre et crée une inquiétude de départ propice à mettre le lecteur dans une attente fébrile. On aurait pu également choisir : au bord du gouffre ; il est moins une ; dernière station avant l’apocalypse, Les derniers mètres du Titanic…

Le livre décrit et dénonce l’effondrement permanent du pays depuis des lustres et veut avertir que si on continue sur cette lancée, la disparition de la France comme nation, comme grande puissance et comme vecteur universel de civilisation va disparaître à très court terme.

Conjurer l’effondrement définitif, voilà l’ambition.

Après avoir lu le livre nous avons relu le commentaire que nous avions fait d’un grand article du même Henri Guaino, conseiller de Nicolas Sarkozy, en plein dans les suites de la crise de 2008 et de son surgeon proprement européen de 2011. Formidable : rien n’a changé. Même discours et mêmes critiques.

http://cee.e-toile.fr/index.cfm/2011/9/9/Larticle-dHenri-Guaino-dans-le-Monde-du-9-septembre-2011

Henri Guaino a cette caractéristique d’être un Gaulliste non pas de gauche mais qui refuse de solidifier l’aventure dans une affirmation uniquement droitière. Il considère que la création de la Cinquième République, privée de ses dépendances extérieures et rattachée au projet global Européen, est une pensée civilisationnelle où le rôle de la France aurait pu et dû être magnifié. Il constate 65 ans après que le pays est devenu une collection de territoires, qu’il n’y a plus de nation, que le recul économique est évident, que l’Europe s’est écartée du schéma français et a écarté la France de son schéma, que la mondialisation est devenue une tiers-mondialisation de la France, que partout le pays perd pied et que l’ambiance est mortifère.

Il suggère que la cause principale est l’esprit de table rase complété par une approche comptable des questions étatiques. Au lieu de bâtir sur les acquis, on veut tout détruire pour faire autrement. La longue litanie des « tables rases » engagées est la meilleure partie du livre. Ce n’est pas une approche « conservatrice » mais un rappel précieux à concilier le passé et la modernité.

Pourquoi les élites françaises ont-elles cédé aux sirènes de la table rase, partiellement prônée par le « cercle de raison » portant les idées médiatiques dominantes ? C’est là que l’analyse reste faible.

Le rôle délétère des crises économiques et financières, dont le mécanisme n’est pas réellement expliqué, n’est pas compris par Henri Guaino. L’organisation foireuse qui les provoque n’est pas de caractère idéologique mais tient entièrement à la domination américaine. Elle ne ressortit pas de la philosophie mais des relations de force géopolitiques. Si on ne comprend pas que les déséquilibres majeurs de balances de paiements, avec des déficits et des excédents ahurissants, conduisent automatiquement à une financiarisation désastreuse qui travaille pour elle-même sans orienter l’épargne vers l’investissement productif, que les bulles financières artificielles ont vocation à exploser, et que le sous-investissement implique la déchéance des services publics, le déclassement de la classe moyenne, et des poussées de dettes extravagantes, on ne sait rien proposer pour en sortir.

Henri Guaino recentre alors ses critiques sur « l’approche comptable » qui veut que l’on déshabille l’état et qu’on réduise son rôle social. Il reprend la critique du néolibéralisme qui a triomphé avec Reagan et Thatcher et a dominé le monde. Mais il ne veut pas trop se mettre du côté des économistes atterrés et des socialistes antilibéraux. Alors on parle d’approche comptable et on dénonce l’obsession de la droite à vouloir réduire le rôle de l’État. On retrouve le discours que veut incarner Aurélien Pradié : ne pas oublier le social et ne pas se présenter seulement sous la forme d’un rabot antisocial.

Henri Guaino refuse de voir que la fusion des hauts fonctionnaires d’état et de l’élite politique en une caste homogène préoccupée, de plus en plus en famille,  à consolider et étendre ses privilèges, a entraîné à la fois une hausse terrifiante de la dépense publique et la déréliction des services, au profit d’attributions d’avantages divers sans cesse plus généreux à des clientèles sans cesse plus nombreuses. Quand on ne veut pas voir cette réalité, presque tout le reste vous échappe. Il suffit d’écouter un Macron pour voir qu’à chaque sortie il annonce une nouvelle dépense, un nouveau cadeau au peuple, une nouvelle promesse qui ne sera pas tenue de baisse des impôts. La bureaucratie a tout envahi depuis que le couple Giscard-Chirac a pris le pouvoir et l’Enarchie compassionnelle avec eux.

Le poste de premier Ministre est un poste administratif. On y est nommé après une direction de société d’autobus et avant de trouver une autre sinécure. On a ainsi swappé le poste de premier ministre et celui de président de la RATP entre Borne et Castex, sous la houlette de l’énarque Macron et de son conseiller énarque.

La justice n’est plus « républicaine » et s’est autonomisée. Mais Henri Guaino ne comprend pas et ne nomme pas le mal. Le justicialisme est une doctrine et une pratique qui devrait être criminalisée et extirpée. Ici, pas de solutions ni d’analyses. Simplement des constats.

Le livre de Guaino est comme un torrent au milieu des rochers, et on le descend en canoë en évitant avec la pagaïe de se noyer. Mais il n’a pas d’introduction, de développement et de conclusion. On est dans le commentaire, pas dans l’action. Bien sûr on peut espérer que les commentaires déclencheront une réflexion salutaire, mais sans points d’appui programmatiques, on voit mal comment.

La vraie bataille, pour le camp politique dans lequel Henri Guaino bataille, est programmatique. Qu’est-ce qu’on doit faire ? Quelles forces contraires doit-on vaincre et comment ? Quelles sont les grandes actions pilotes capables de bloquer la descente aux enfers ?

N’espérez pas trouver dans le livre des éclaircissements précis sur ces questions vitales.

On retrouve les lacunes de l’article de 2012 alors que l’auteur conseillait Nicolas Sarkozy.

Sans programme précis et sans porter le fer sur des tares bien identifiées, il ne se passe rien.

Compilation n'est pas raison et encore moins action.

Le livre d’Henri Guaino participera peut-être à une meilleure prise de conscience qu’on se laisse entraîner au gouffre par passivité intellectuelle et refus de réagir. Mais il n’aide pas vraiment à reformuler un projet concret pour redresser la France.

Dommage !

 

Didier Dufau, pour le Cercle des économistes e-toile.

 

Soliloquer sans comprendre

Moraliser sans apprendre,

Est une oeuvre de curé

élégamment désespérée.

Prophétiser mais sans agir

Anesthésier sans  ouvrir

N'est pas oeuvre de médecin

et laisse aller le destin.

 

Comment on empoisonne la vie des Français et on souille la République

Sans vergogne

Alors que partout dans l’édition et les médias le constat de la déchéance de la France se généralise, après avoir banni toute exposition publique de propos d’alerte sur le sujet pendant des décennies, nous voyons tous les mécanismes de cet effondrement en pleine action autour de nous. Contentons-nous des messages diffusés aujourd’hui 7 novembre dans les médias français.

Message 1 : le Parlement européen discute de la pénalisation des hommes surpris à coucher avec une prostituée. La putain est une victime qu’il faut laisser tranquille (si elle déclare bien ses passes). L’homme ? Un délinquant sexuel qui viole la prostituée en lui imposant par la force de l’argent l’occasion de sa déchéance.

Avons-nous créé l’Union européenne pour traiter de ce sujet et élaborer des traités en ce sens ? Nullement. Le débat n’aura pas lieu en France. Selon les circonstances et le poids des lobbies féministes en Europe une décision sera prise à Bruxelles que les Français devront appliquer. Mme Van der Leyen est féministe anti mâle blanc hétérosexuel, et considère que son rôle est de pousser ses préjugés personnels.

On voit le mécanisme : circuit court entre lobby et eurocrates ; législation coercitive ; les tribunaux chargés de sanctionner ; les associations ont le droit de poursuivre. Manif, propagande, entrisme dans les organismes extra-nationaux, poursuites judiciaires inlassables, récupération d’argent par des pseudos dommages et intérêt, nouvelle loi, nouvelle couverture médiatique etc.

Message 2 : À partir du 6 novembre, les femmes travaillent gratuitement !

Tout est faux dans ce message. Il ne s’agit que de communication mensongère, partisane et polémique mise ne place pour son efficacité, une fois de plus par un groupe féministe agressif. Le mécanisme : faire de la femme une victime et de l’homme un salaud. Cette présentation est totalement mensongère. Il n’y aurait scandale que si à travail égal les femmes gagnaient moins que les hommes et ce n’est pas le cas. Quand on note une différence de salaire, le travail est en général différent et quand il ne l’est pas, il n’est pas effectué de la même façon.

Au temps des grandes salles d’ordinateur les meilleurs salaires étaient versés aux pupitreurs qui acceptaient de travailler de nuit le samedi et le dimanche. Les pupitreurs étaient les salariés les plus riches de parfois de trois à quatre trois fois, par rapport à une perfo-vérif. qui ne travaillait que six heures par jour compte-tenu des poses. Mais ils gagnaient aussi deux fois plus que les programmeurs de base. Que penserait-on d’une association de programmeurs mâles expliquant qu’ils travaillent gratis depuis le premier juillet, au prétexte d’un rapport d’un à deux avec les rémunérations moyennes des pupitreurs ? Le groupe passerait pour une bande d’imbéciles. Le sexe ne change pas le qualificatif.

Colporter inlassablement des moyens de propagande basés sur des mensonges ne gêne absolument personne dans la presse et les partis politiques en France.

Message 3 : Écart de rémunérations entre les vieux retraités et les jeunes. Une brochette d’abrutis que l’on ose qualifier d’économistes, décide de faire du Picketty et de la sociologie du revenu et propose au nom de la lutte contre les inégalités qu’on laisse l’inflation baisser les retraites des plus vieux. Ils proposent d’abandonner un groupe de Français au profit d’un autre sur la base d’une différence qui ne peut s’apprécier que si on en connaît les ressorts. Évidemment on se contente de donner les faits bruts : il y a différence. Mais si vous prenez les deux footballeurs professionnels les mieux payés, ils gagnent plus que les deux meilleurs espoirs amateurs cadets du club. S’appeler économiste et déclarer la bouche en cœur qu’il faut transférer 10 % du salaire des uns aux autres, cela vous ferait traiter de dingues dans tous les clubs de supporters. Et pourtant un groupe de nigauds osent et leur parole abjecte et absurde prend son envol dans tous les médias.

Message 4 : La construction du mensonge. Une chaîne publique entend montrer les terribles méthodes des fabricants de mensonges mondialisés. L’émission est le parfait exemple d’une construction de mensonge doublé d’une recherche de complotisme imaginaire. Pas une fois la parole est laissée aux décriés « climatosceptiques » une race honteuse d’hommes dévoyés et aux mauvaises intentions affichées. Y a-t-il des interrogations légitimes sur telle ou telle partie de la doxa imposée par le GIEC avec le relais d’associations et de lobbies. Aucune. Tous les vrais scientifiques sont d’accord à près de 100 %. Sur quoi ? On ne sait pas. Les non convaincus sont d’ignobles individus, des vendus, des sots, des marginaux sordides. Les procès de Moscou sont revisités, les jolies illustrations en plus.

On ne pouvait qu’admirer l’ignominie satisfaite de toute l’équipe qui s’est fourvoyée dans le sordide avec délectation.

Message 5 : Un article du Figaro signale que le gouvernement et la haute administration sont extrêmement contents de mettre en œuvre le « name and shame » proposé par les excités américains. Rappelons que le nom français est pilori. Choisir de faire monter sur un pilori ceux qui ne suivent pas vos consignes est typique du maoïsme le plus débridé. Retour à la « révocu » chinoise et ses horreurs. Et tout le monde semble content. L’abjection triomphe. On l’avait déjà montré dans notre article sur le « décret tertiaire. »

Message 6 : l’expérience menée par le gouvernement destiné à utiliser les compteurs Linky pour s’introduire dans la vie des familles et réduire subrepticement leur consommation électrique est présentée comme une technique heureuse et bienfaisante alors qu’il s’agit de facto d’une violation de domicile !

Voici comment on tue la souveraineté, la démocratie, l’intelligence, l’économie, le respect de la sphère intime et qu’on effondre une nation autrefois libre et souveraine.

Tous les jours. Matin, midi et soir.

Ainsi va la France, de mal en pis.

Il y a des trous dans les mémoires politiques de Franz Olivier Giesbert

Disons-le franchement : jamais nous n’aurions créé le Cercle des Économistes e-toile si nous n’avions pas tous le sentiment en 1997-1998 que nous allions sombrer pour de bon si la politique française ne changeait pas de cap immédiatement. Clarifier les causes de l’effondrement qui s’est accéléré dans les 25 ans suivants a été le fil rouge de ce site. Aujourd’hui, plus personne ne conteste l’effondrement. Il est vrai qu’il touche tous les domaines.

Un des obstacles qui ont empêché la prise de conscience nécessaire a été la grande presse, dont FOG a été un des acteurs les plus notables, mais qui a participé au désastre presque malgré lui. On ne peut pas faire une grande carrière sur fond de catastrophe, sans en avoir été au moins un peu le complice.

Aujourd’hui il se fait le chroniqueur de l’effondrement, du fait de la place d’observateur privilégié qui a été la sienne. Sans s’en rendre compte, il finit par cautionner les causes des conséquences qu’il fustige.

Le cœur de l’affaire, est sa volonté de ne pas remettre en cause le système de caste qui s’est mis en place, l’énarchie compassionnelle et bienveillante, comme nous la baptisons ici, qui est un des trois causes majeures de notre glissade délirante, avec la tiers-mondisation heureuse et les désordres monétaires internationaux, sur fond de crise démographique nationale et d’abandon de notre identité, autonomie et originalité au sein de l’Euroland.

La capture de longue durée du pouvoir politique par la caste des hauts fonctionnaires, une spécificité exclusivement française (elle est interdite partout ailleurs) n’a pas été la cause unique de la déchéance mais un de ses facteurs nécessaires. Le haut fonctionnaire, étatiste (on dit keynésien) et socialiste (ont dit : arbitre neutre de la société) ne sait que réglementer, subventionner et imposer. Il cultive la dépense publique et la dette. Que nous soyons noyés par la bureaucratie et leader mondial de la fiscalité et de la dette 50 ans après que le couple Giscard-Chirac a inauguré le cycle de domination totale de la vile politique par l’énarchie n’est pas surprenant.

FOG a été le complice de cette prise de pouvoir. Son interview dans le FIGMAG du 27 octobre le prouve à chaque ligne ou presque.

« Pour Rocard et pour Juppé, j’ai beaucoup de considération. C’étaient des hommes d’Etat ». Justement non ! C’étaient des petits mecs qui se sont vus plus grand qu’ils n’étaient et qui ont fait beaucoup de tort au pays. Juppé crée le numerus clausus médical qui explique largement la situation actuelle de la médecine. Rocard a soutenu toutes les sottises et a profité de la haute conjoncture lorsqu’il était ministre pour accabler le pays de dépenses et d’impôts, dans l’imprévision la plus totale des conséquences qui ont été tragiques lors de la crise de 92-93.

« Lionel Jospin avait beaucoup de qualités à commencer par une réelle intégrité ». En gros s’il a été tragiquement destructeur c’est à cause d’Aubry. Tout cela est complètement faux. Lionel Jospin était un terrible aigri dans sa jeunesse, du fait de la collaboration de son père au régime de Vichy et son serment à Pétain. Il vomissait à 20 ans le bourgeois et l’héritier. Il ne jurait que par Henri Krasucky. Et il militait en secret dans la mouvance trotskiste, preuve d’une malhonnêteté de fond : il lui fallait se cacher pour devenir haut fonctionnaire. Rocard s’est lui vanté d’avoir porté les valises du FLN sous le nom de Servet. Pour la réelle intégrité on repassera !

La seule chose qui motivait le jeune Jospin était la revanche sociale et la preuve de sa prédestination. Les 35 heures avaient pour but d’en faire au moins le Blum des temps moderne. Là où Blum symbolisait les congés payés, Mitterrand la retraite à 60 ans, il y aurait Jospin et les 35 heures. Les 35 heures ce n’est pas Martine Aubry, mais Jospin, en recherche d’un acte symbolique fort pour se présenter aux Présidentielles. Il n’a pas compris son échec. Et il remâche sa déception en mangeant du homard au restaurant du Dôme, en jouissant de son appartement de luxe dans un hôtel particulier de la rive gauche et en allant dans sa maison à l’île de Ré. Bourgeois : « regarder mon mérite ! Je suis comme vous mais pas par héritage. Mais tout l’argent avec lequel je vis est celui de vos impôts et le pactole est sérieux vu tout ce que je cumule ».

Décidément pour l’intégrité on repassera.

Mitterrand est le prototype du pourrisseur. Il a tout pourri autour de lui et en particulier le socialisme. C’est son plus haut fait d’armes. Le programme commun de gouvernement était une horreur autant qu’une erreur. Exemple achevé du séducteur catastrophique pour qui se laisse piéger, il piégera FOG qui ne s’en est toujours pas remis. Il n’y a rien à sauver du Mitterrandisme. Le seul bénéfice que lui trouve la gauche est qu’il a peuplé tout l‘appareil d’état de socialistes qui le tiennent encore aujourd’hui, souvent en famille.

« Comment ne pas aimer Chirac ? » affirme FOG. On est passé de Facho-chirac au Grand Méchant Mou sans transition autre que l’ambition électoraliste. Il a fait élire Mitterrand, ce qui n’est pas particulièrement réjouissant et une fois au pouvoir à Paris, il s’est comporté en satrape inactif. À l’Élysée, il a renoncé à toute action corrective, choisissant des premiers ministres sans intérêt : Juppé qui l’enverra dans le décor avec la dissolution et les grandes grèves de la SNCF, Raffarin qui ne fera rien (Raffarien) et Villepin qui fera un discours à l’ONU sur demande de Chirac et mettra tout le monde dans la rue avec un Smic-jeune, bureaucratique et inconscient. On retrouvera cela avec Philippe et les Gilets jaunes.

FOG veut « réévaluer » Sarkozy et Hollande. Bon courage !

Sarkozy, alerté par nos soins de l’imminence d’une énorme crise économique à venir, a préféré crier que la croissance avec lui aller retrouver des nombres à deux chiffres ! Crétinos ! Il a fait venir Kouchner aux affaires étrangères, pour quêter un peu de soutien socialiste et pomper un peu de sa popularité médiatique frelatée. Zut, c’était le prototype de l’antigaullisme. On verra dans une affaire sordide qu’il était d’un métal plutôt répugnant.

Quant à Hollande ! Il s’est cru malin et il n’a été que ridicule.

Dans les deux cas il n’y a rien à réévaluer.

Quant à l’Europe : « Je ne me reconnais pas dans l’Europe de Charles Michel et d’Ursula van der Leyen. Elle est devenue un oxymore : une passoire dirigiste ».

Mais la faute à qui, cher FOG, sinon à la brochette de vos déplorables amis, dont Emmanuel Macron symbolise à lui seul tous les défauts cumulés et la marche vers l’effacement français définitif ?

« Il me semble qu’il n’y a jamais eu autant d’ectoplasmes et de zombies dans le paysage que sous Macron ». C’est vrai mais vous ne dénoncez pas l’essentiel : le triomphe de la caste des intouchables hauts fonctionnaires qui bloquent désormais toute entrée civile dans le monde politique exécutif.

Le plus drôle est que ce numéro du FIGMAG donne une parfaite illustration des méthodes de la caste énarchique. On y trouve un panégyrique saugrenu de Mme Pannier Runacher qui a été dépassée dans toutes les fonctions qu’on lui a confiées et s’en ait sorti en flottant comme un bouchon sur les vagues successives. Fille de haut fonctionnaire bientôt énarque comme il se doit, elle fait une carrière immédiate dans les cabinets ministériels. Tout d’un coup un article élogieux dans le Point attire l’attention du microcosme sur la prochaine élévation de la gamine. Et la voici secrétaire d’État puis bientôt ministre. L’article du Figaro annonce de nouvelles promotions.

L’exemple témoigne de l’intimité entre média et la classe politique. FOG, sans s’en rendre compte, pousse la démonstration à des sommets amusants.

Le moment est au triomphe des « filles-de », issues de la classe dirigeante socialiste et si possible énarchique : Aubry, Wargon, Runacher, Touraine, Parly 2, après la grande période des épouses et des maîtresses. (Hidalgo, Ségolène,…), Toutes ces demoiselles ont eu très tôt des rémunérations exceptionnelles de 300 000 à 1 million d’euros par an. Le cumul des statuts divers garantit des retraites pharamineuses.

Allez : Papa et Maman sont contents !

Pendant ce temps-là, la France s’effondre.

Oui, il y a des trous dans les mémoires de Franz Olivier Giesbert, témoin privilégié de la tutelle exercée par le pouvoir sur les grandes carrières journalistiques (qui ne sont possibles que si elles ont commencé à gauche).

 

 

Après le serpent monétaire, le serpent énergétique. Il est venimeux

En bourse, des contrats pour différence (CFD, pour « contract for difference » en anglais) sont des instruments spéculatifs à très court terme, utilisables avec des taux de levier réglementés. Ils sont très dangereux et interdits de publicité vers le grand public.

Ayant soudain découvert que fonder les prix de l’énergie et en particulier de l’électricité sur le cours volatile du gaz n’était qu’une totale folie lorsque tout le gaz est importé et dépends de la situation géopolitique, provoquant en France et en Europe à l’occasion le chaos dans l’industrie et les finances des ménages, la Commission vient d’organiser une concertation avec les Etats membre pour mettre en place une solution pérenne qui corrige les défauts du système. Il faudra avoir attendu trois ans de destruction industrielle et d’inflation énergétique avant que la solution entre en application en 2024.

L’Union européenne c’est lourd et c’est lent. Tant pis pour les dégâts ! À une époque qui ne jure que par l’agilité, cela fait un petit peu dérisoire. Mais bon !

Le cœur de la solution est également des CFD mais radicalement différents des CFD précédents. Il s’agit d’un « serpent énergétique » qui canalise les prix à long terme tout en laissant le marché fonctionner dans le tunnel de prix définis.

On est passé d’un système fondé sur le gaz à une usine à gaz bureaucratique.

Elle a pour but de conserver à la Commission un rôle de surveillant général plus puissant que les Etats, aux Allemands de contrôler le prix de l’énergie français, aux Français de sauver leur parc nucléaire et les prix bas à long terme qu’il peut favoriser. Surtout le lobby des Enr (énergie renouvelable) voulait conserver son système de subvention publique qui est sine qua non pour son existence. Autant dire qu’on s’est lancé dans une entreprise d’une grande complexité dont personne ne sait si elle sera favorable à la France, même si l’Exécutif crie à la victoire éclatante. Le Parlement européen où l’Allemagne et les lobbies des Enr dominent, peut encore changer la donne.

Quelle est la réalité française ?

Depuis le gouvernement Jospin l’industrie nucléaire a été saccagée et sa production réduite drastiquement par différents procédés. Ces 25 ans perdus sont désormais irrattrapables avant la fin prévue des centrales nucléaires existantes qui toutes risquent d’être à l’arrêt avant 2 050. La France est donc dans la situation de 1973 : construire une cinquantaine de centrales d’ici à 2 050 pour retrouver la capacité de produire au moins 500 Twh d’électricité. À l’époque la France était encore autonome et pouvait exercer sa souveraineté en faisant financer par l’Etat et les marchés financiers cet énorme investissement. Aujourd’hui elle est sous tutelle de la Commission qui le lui interdit. Que l’Etat paie pour les centrales nucléaires est considéré comme une distorsion de concurrence ! L’Allemagne ne veut plus que la France tire bénéfice de son investissement nucléaire. Les écolo-politiques et les lobbies veulent que tout l’argent public aille aux Enr.

Comme tout le monde le sait aujourd’hui, les Enr sont des énergies intermittentes et désynchronisées structurellement avec la demande. On ne produit pas nécessairement quand les besoins sont au maximum et on produit éventuellement beaucoup quand la demande n’est pas là. Le prix spot de l’énergie produite par les Enr peut être négatif car il faut payer pour s’en débarrasser ou flamber lors d’un pic de consommation. Et cela heure par heure et presque minute par minute.

Faire coexister une énergie de long terme, pilotable assez lourdement tout de même (les centrales nucléaires sont moins pilotables que les centrales à gaz), qui peut satisfaire tous les besoins dans le cadre d’une politique de prix stable à long terme, avec des Enr dispersés fournissant de l’énergie de façon anarchique et découplée des besoins, dont la valeur peut devenir négative, est, disons, un défi.

Les investisseurs ne veulent y aller, dans les Enr, que si la rentabilité est garantie par l’état. En France certains groupes ont fait fortune sur ces marchés administratifs totalement déconnectés des marchés et des besoins. On produit moins d’électricité que de pognon pour les investisseurs autorisés à être dans la boucle.

En l’état, la France sera incapable de satisfaire ses besoins énergétiques en 2 050 et tout le monde s’accorde à dire qu’il lui faudra mettre en œuvre comme en Allemagne des centrales à gaz pendant deux ou trois décennies pour faire la soudure ! On s’est moqué de l’imprévision allemande mais de facto nous sommes dans la même situation. Du coup, la question de la recherche et de l’exploitation de gaz de schiste en France devient un enjeu. Chut !!!!

La France aurait pu comme l’Espagne et le Portugal sortir du système de prix européen dès les difficultés si E. Macron n’avait pas fermé Fessenheim. On aurait alors appliqué un prix fixe pour 80 % de notre approvisionnement et un prix de marché encadré pour 20 %. Et on n’aurait investi à notre guise pour remplacer rapidement notre parc nucléaire afin d’être près en 2 050.

Au lieu de cela Emmanuel Macron a voulu jouer à fond la carte européenne, contre l’intérêt des Français et après avoir détourné des ressources rares dans le plan de relance européen qui est bien parti pour coûter des dizaines de milliards au pays, il se met sous tutelle pour relancer le parc des centrales nucléaires. Tout en accélérant dans la construction d’éoliennes de plus en plus problématiques et attentatoires à la vie des fronts de mer et des campagnes.

La conséquence est et sera un appel continuel à la sobriété des Français dont on exigera par tout moyen qu’ils limitent leur consommation d’énergie. Pendant au moins un quart de siècle !

Le malthusianisme violent et moralisateur va croître embellir. Il portera atteinte aux entreprises comme aux particuliers et sèmera les faillites et la régression des acquis civilisationnels de la croissance, tout en limitant un peu plus l’exercice autonome de la souveraineté française, les libertés et la propriété.

Pas de quoi battre des mains et se réjouir. Tout cela est catastrophique.

Climat : la fabrique de l'hystérie

Un exemple caractéristique

Pour ceux qui veulent se faire l’idée la plus précise possible de l’état de la science, la vraie science, celle qui explique, qui mesure, qui reproduit ses résultats, sur la question de la responsabilité du CO2 dans les mouvements climatiques qui se produisent actuellement, il est intéressant de se confronter aux explications qu’on trouve sur la toile et qui prétendent représenter l’état de la science sur la question.

On s’aperçoit alors que la forme de ces articles est à peu près toujours la même : citation de sources scientifiques en apparence très sérieuses ; description d’un danger imminent qui va devenir inéluctable si… ; emploi d’un vocabulaire terrifiant : points de bascule ; situation mortelle définitive. On ne donne aucune démonstration mais on abuse des arguments d’autorité. On précise aussi assez souvent le besoin pressant de mettre plus d’argent au pot pour bien comprendre car plus on sait, mieux on constate… qu’on doit être inquiet.

Le lecteur sort de l’aventure soit scandalisé par cette forme de propagande idiote, soit terrifié. Mais l’affaire n’a pas avancé d’un pas.

Prenons par exemple le site Futura-sciences et l'article "réchauffement climatique : ces 27 boucles de rétroaction nous rapprochent du point de non-retour".

Le titre est paniquant : nous nous rapprochons du point où tout sera foutu. Aie ! Aie ! Aie !

Le mot introductif marque bien l’enjeu :

« Les experts s'accordent à le dire. Sauf à réussir à diviser nos émissions de gaz à effet de serre de moitié d'ici 2 030 et à atteindre le zéro émission nette en 2050, nous n'aurons que 50 % de chance d'atteindre l'objectif fixé en 2015 par l'Accord de Paris sur le climat de limiter le réchauffement climatique anthropique à +1,5 °C au-dessus des températures préindustrielles. »

Arguments d’autorité : « les experts s’accordent à dire ».

Argument moral : on n’aura pas tenu nos engagements.

On confirme aussitôt :

« Si l'on sait qu'une réduction des émissions de gaz à effet de serre est urgente, pour le moment aucune décision ne s'oriente dans ce sens. Les alertes sur les dangers du réchauffement climatique continuent cependant. »

Les émotions clés que l’on veut susciter :

Sentiment d’urgence

Insouciance du danger

La science confirme.

Nous sommes donc des fous inconscients devant un danger mortel imminent. Alors qu’on n’a encore rien lu !

L’article continue : des chercheurs ont publié dans One Earth (?!) une étude où « Ils ont compté 27 phénomènes qui tendent à aggraver le climat, et pourraient nous rapprocher plus vite que prévu des points de non-retour. »

Pas un phénomène, ni deux. Pas moins de 27 : tous aux abris !

Car la suite, c’est « le non-retour ». La mort, quoi !

Mais ce n’est pas tout : beaucoup d’entre ces boucles sont des points de « basculement ». La mort, oui mais encore plus vite que vous ne le croyez !

« Des points de basculement, devrait-on sans doute plutôt dire. Selon le Giec, le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat, ils correspondent à des « seuils critiques au-delà desquels un système se réorganise, souvent brutalement et/ou de manière irréversible ». Comprenez que, lorsqu'ils sont franchis, ces seuils déclenchent des bouleversements à grande échelle et potentiellement irréversibles pour une région particulière du système terrestre. L'analogie proposée par Carbon Brief est intéressante. Un point de basculement, c'est un peu comme lorsque vous finissez par retirer la mauvaise brique d'une tour au Jenga. Tout s'effondre ! »

Le lecteur est un débile inconscient et il faut bien lui expliquer les choses : basculement cela veut dire effondrement. Revoilà bien la mort inéluctable. Si vous ne saviez pas ce qu’est une tour de Jenga vous êtes encore plus débile que vous ne le pensez.

« Tim Lenton, chercheur à l'université d'Exeter (Royaume-Uni), avait été le premier à évaluer ces points de basculement. Il fait aujourd'hui partie de l'équipe qui propose une mise à jour de cette évaluation. Une mise à jour basée sur une revue de centaines de travaux scientifiques ». Le constat est sans appel. « La liste des points de basculement s'est allongée et notre évaluation du risque qu'ils posent a considérablement augmenté », confie le chercheur au Guardian. »

Attention : plus la connaissance avance plus les points de basculement sont nombreux. Le risque vital, déjà classé comme imminent en 2008, s’aggrave quinze ans après. Brrr !

Tim vous le dit et il fait maintenant partie d’une équipe. D’accord il n’a pas fait de recherche mais il a compilé des revues. Des centaines ! C’est une preuve çà et Exeter une belle ville avec une belle université et une belle cathédrale ! Là-dessus il y a désormais 16 points de bascule contre 7 dans l’étude initiale. En 2035, on constatera sûrement un nouveau doublement, et encore plus de basculements imminents, tant la science progresse ! On peut envisager 40 points de bascule imminente avec une recension de plusieurs milliers d’articles en élargissant la « team ».

Puisqu’on vous dit qu’on va vers l’inéluctable !

Là-dessus, on liste les 16 bascules en développant à chaque fois la même rengaine : si on n’agit pas, tout de suite et fortement, c’est la mort.

Conclusion : pas de discussion, il faut tenir les objectifs de la conférence de Paris, car sinon c’est la mort certaine !

Dans cette liste de rétroactions aucune ne concerne l’explication du réchauffement par le CO2, dont nous avons vu dans un article précédent que la démonstration indiscutable de son influence directe sur le climat manque et qu’on essaie de sauver en évoquant des rétroactions plus ou moins convaincantes et non démontrées scientifiquement de façon rigoureuse. En un mot : on ne sait pas l’expliquer de façon formelle et scientifique mais, c’est sûr, c’est le CO2 car cela ne peut être que lui, le consensus l’affirme. Et si vous dites le contraire, vous n’aurez pas d’argent pour votre laboratoire et vous serez marginalisé par la « pression sociale » !

On voit donc le rôle du mot rétroaction : il est incompréhensible pour le profane et quand on n’a plus d’argument, alors on sort la rétroaction, et quand on veut faire vraiment peur on ajoute des rétroactions aux rétroactions, avec un poil d’imminence supplémentaire.

Avant, les amateurs de science-fiction faisaient le pari qu’une comète pourrait, en passant mal à propos dans le système solaire, soit faire exploser la terre et y provoquer l’extinction du vivant, soit l’expulser du système solaire et l’envoyer dans le Cosmos avec quelques conséquences sur l’homme. On a même calculé scientifiquement la vitesse, la masse et la trajectoire de cette comète expulsive. De vrais et bons calculs basés sur la vraie science. C’est une menace. Faible mais réelle. Comme l’est le réveil en cours de l’activité sismique sur le second volcan proche du Vésuve, celui qu’on n’attendait pas. La nature est une marâtre.

Mais non ! On vous le dit : la nature est sacrée et c’est l’homme qui est une calamité pour la nature. Dès qu’il respire et agit, il tue la terre. Inconscient, il est en train de monter sur la rampe à bascule qu’il a créée. Encore un pas et le couperet tombe. Heureusement, il y a eu la conférence de Paris qui ne savait pas tout mais qui a tout compris et tout dit. Bien qu’elle ne connût pas les 16 boucles de rétroaction.

Les conséquences sont en train d’être tirées en France. On interdit de loger les pauvres dans des passoires thermiques. On est presque sauvé ! Encore un effort : en détruisant l’économie française radicalement, son énergie nucléaire, son agriculture « intensive », ses reliquats industriels, son épargne, ses riches, sa prospérité, tout en couvrant le plateau littoral et les campagnes d’éoliennes et de champs de plaques photovoltaïques, nous allons éviter les rétroactions et la mort.

Et permettre au lobby des énergies dites renouvelables, de faire fortune, et de recruter les politiques qui auront mis en place ce succès en agitant les peurs, lors de leur passage au pouvoir. Une affirmation de climatosceptique malhonnête ? Il suffit de regarder. Le conseiller qui a mis en place le « décret tertiaire », une véritable ignominie, vient de monter une société pour aider les entreprises à faire face aux obligations qu’il leur a imposées. Vite les contrats juteux avec les grandes entreprises avides de greenwashing et de bonne entente avec le pouvoir !

Pourquoi se gêner puisque les instances « éthiques » n’ont pas vu de conflits d’intérêts ? Et puis, on les connaît, les crétins qui imaginent des conspirations sinistres pour faire peur et qui croient la terre plate. Rions-en ensemble mes bien chers frères et sœurs et transgenres (restons conscientisés) énarques !

Il faut dire que notre grand partenaire de couple franco-allemand, M. Schröder, après avoir liquidé le nucléaire allemand s’est reconverti auprès des sociétés russes fournissant le gaz nécessaire pour compenser les faiblesses des Enr. Tout cela a fini par faire mauvais genre.

Encore un méfait des complotistes.

Disons-le clairement : l’hystérisation complotiste est une plaie. Mais l’hystérisation de la question climatique autour du rôle du CO2, comme les échanges honteux de bons procédés entre politiciens et lobby des Enr, sont également une plaie et bien plus coûteuse et encore plus purulente.

Il faut se débarrasser des deux.

La faiblesse actuelle de l'édition économique : un exemple.

Les leçons d'un live très décevant : "Quelle économie politique pour la France ?"

Les économistes n’ont pas la cote. L’affaire des subprimes, la récession de 2008 puis la crise de l’Eurozone de 2011, leur ont fait un peu de tort. La gauche les considère comme des libéraux irresponsables, sauf s’ils réclament des hausses majeures d’impôts sur les riches et des dépenses publiques majestueuses. Les verts considèrent qu’ils vont tuer la terre et l’humanité avec leur croissance idiote. Les droites RN et zemmourienne considèrent qu’ils sont favorables à l’immigration, ce fléau. Quant aux droites centristes, on ne sait pas trop, sinon qu’ils seraient plutôt pour une société de liberté et de propriété ne faisant pas fi de l’augmentation de la production et de la diminution des impôts. Les économistes de cette mouvance se mettent aussitôt à dos et la gauche et la droite de la droite.

On comprend que les économistes passent un sale moment. Il était d’autant plus intéressant de s’intéresser à un livre prétendant définir ce que devrait être la politique économique de la France. C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés face au livre de MM. Yves Perrier et François Ewald, préface de d’Hubert Védrine, « Quelle économie politique pour la France » aux éditions de l’Observatoire.

Il aurait fallu être un peu plus méfiant. Dès la page de couverture, on pouvait détecter quelques indices que l’affaire était mal engagée. D’abord les deux auteurs ne sont pas des économistes, encore moins des économistes chevronnés habitués à se colleter avec le chaos économique qui règne depuis quelques décennies. L’un a créé une entreprise financière Almundi, l’autre est un philosophe, un peu particulier, puisqu’il s’agit de philosophie politique. Le préfacier est un ministre de Mitterrand qui a mis l’économie française par terre qui est un grand habitué des phrases creuses et des postures d’autant plus avantageuses qu’elles ne s’appuient sur rien. Le titre enfin est un peu bizarre. Non, il ne s’agit pas du choix d’une politique économique mais d’une économie politique. Les auteurs pensent que cette inversion est d’une formidable audace. En vérité le titre aurait dû être : notre proposition d’une autre philosophie d’organisation pour notre système économique.

L’idée est énoncée sur la première page de couverture : pour un nouveau pacte « état-entreprise-citoyen ».

On pourrait résumer l’ambition en ces termes : « Nous allons vous montrer, en rappelant une longue histoire économique que si l’état, la nation et les entrepreneurs tirent dans la même direction c’est formidable et la France retrouvera sa prospérité ».

Tout le monde constate que l’État en France est obèse et incapable, ruiné et ruineux, pire encore devenu impuissant par différents mécanismes, dont l’Union Européenne, la régionalisation, la captation du pouvoir par les juges, la formation d’une énarchie compassionnelle assurant le contrôle et de l’état et de l’économie et de la politique. Le résultat se voit dans le déclassement économique de la France.

Tout le monde constate que la nation est en train de voler en éclat sous le coup des migrations excessives et qu’elle est éclatée en chapelles qui s‘ignorent.

Tout le monde constate que les entreprises en France sont en difficulté et seules celles qui ont réussi à prendre des parts de marché mondiales survivent ou celles qui vivent en symbiose avec l’état. Notre capitalisme sans capitaux grevé d’impôts et taxes et sur réglementé ne fonctionne pas. Surtout quand on demande à des entreprises surchargées de combattre contre des pays émergents immenses et dont le coût de la main-d’œuvre est très bas.

Dès le départ on sent bien que l’union des mutilés ne risque pas d’aller très loin, si on n’a pas une vision très précise de la causalité et des responsables de ces mutilations.

Les auteurs se sont donc lancés dans une grande fresque d’histoire économique contemporaine.

Surprise, leur choix est de cumuler des banalités en citant à l’occasion un livre plus significatif que les autres. Aucune force analytique, aucune analyse des causes en profondeur, aucune étude des forces en présence. Les systèmes économiques se heurtent ou s’enchaînent sans qu’on sache trop pourquoi. La compilation est totalement descriptive. On a l’impression que les chapitres ont été écrits par différents auteurs ce qui entraîne l’apparition de nombreuses contradictions. Cette compilation sans étude des mécanismes, cette accumulation de faits non expliqués en profondeur, ce magma de situations dont on ne comprend pas pourquoi elles surviennent, offrent une description parfaitement creuse.

On a l’impression que tous ces chapitres ont été écrits en lâchant la bride à ChatGPT dont la particularité est de rester largement neutre sur les causalités, et dans le politiquement correct de surface.

Bien sûr on va privilégier les moments fastes qui servent la thèse des auteurs. Ah le beau modèle rhénan qu’il nous faut importer d’urgence ! Mais l’Allemagne était considérée comme l’homme malade de l’Europe à la fin des années quatre-vingt et est aujourd’hui une puissance qui fait déraper toute l’Europe. Une organisation n’est pas bonne en soi. Tout dépend de la politique qu’elle mène dans un champ mouvant de circonstances. La politique mercantiliste de l’Allemagne menée à l’instar du Japon a été très problématique. Des échanges aussi fortement déséquilibrés ont provoqué des conséquences détestables.

Il vaut mieux que tout le monde soit content de pousser dans le même sens et qu’il y ait une confiance et une unité de vue entre les politiques représentants les citoyens, les entreprises et l’état. C’est d’une rare banalité de le penser. Mais tout dépend du moyen pour y arriver. Hitler avec le national-socialisme avait parfaitement réussi cette unanimité joyeuse du citoyen, des entreprises et de l’état. L’Union soviétique se vantait des mêmes résultats prodigieux.

En France aujourd’hui l’Enarchie règne en famille sur l’État et la représentation politique, tout en assurant sa tutelle, en liaison forte avec les syndicats, sur les entreprises. Les citoyens sont intégrés de force dans le schéma par l’impôt et la réglementation et la fabrication de la bonne opinion par les médias. Le citoyen n’a plus qu’un rôle formel. Aucun budget n’a été voté à l’équilibre depuis 49 ans. Et la CFDT vient de lâcher le gouvernement énarchique sur les retraites. Les pactes socialos bureaucratiques ont tous explosé du fait des résultats épouvantables.

Et les initiatives bouffonnes qui essaient de restaurer le dialogue avec les citoyens ne marchent pas.

On laisse le livre avec beaucoup de frustration. Sa faiblesse analytique et son préjugé pour le modèle allemand nous laissent face à des vœux pieux sans consistance et… aucune politique économique.

Les vrais enjeux ne sont pas traités par un livre qui, finalement, n’apporte rien.

Malheureusement, il n’est que trop représentatif du vide actuel de l’édition en matière économique.

Hystérie écologique : le retour de bâton est en cours

Le livre très intéressant de Jacques Lecompte : Rien n’est joué. Editeur Les Arènes

Depuis maintenant des années, s’est installée une communication catastrophiste autour du climat ; nourrie par des opérations de communications massives de la part d’ONG relayées par des organisations internationales, ONU ou Union Européenne par exemple mais pas seulement, et confortée par des développements météorologiques qui par leur durée laissent penser à un changement climatique peu avenant. La peur, stimulée par des chiffres horribles et des prévisions épouvantables, comme la charge mentale imposée par une surcommunication sur l’urgence, ont entraîné des phénomènes de psychose et des attitudes totalement intolérantes. Une pression sociale intense a été organisée pour que tous ceux qui formulaient des réserves soient exclus du champ médiatique et politique.

L’ennui est que l’essentiel des articles de presse et des communications dans les médias dominants ont fait une place quasi exclusive à ces éléments de langage exagérés, faux, de mauvaise foi, et en tout cas très loin des résultats réels des études un minimum scientifique. On est entrée dans une ère de mensonges qui ne gênaient pas puisqu’ils étaient bien intentionnés. « C’est bidon et inutilement horrible mais cela fait bouger les consciences dans le bon sens ». La perspective de l’enfer permet de conserver le troupeau dans la soumission et celui des dévots dans la chasse aux sorcières. La manipulation n’est pas à proprement parler nouvelle ! Du coup les politiques se sont crus obligés de prendre des mesures juridiques de valeur incertaine et certains juges ont considéré comme de leur rôle d’aller au-delà des lois pour ne pas sanctionner ou de façon légère des comportements d’action directe inadmissibles.

On a lancé des politiques malthusiennes d’un coût délirant, avec des contraintes extravagantes qui entraînent mécaniquement la réaction des victimes. Accepter des mensonges qui ne vous concernent pas est une chose, subir les conséquences des mensonges dans sa vie quotidienne en est une autre.

Pour les adeptes du GIEC, les conséquences sont fâcheuses : tout le message climatique est noyé dans le mensonge et devient inaudible. Pour eux, il devient indispensable de séparer le bon grain de l’ivraie. Le GIEC oui, mais pas les Aurélien Barrau, les Jancovici, les Fred Vargas et tous les petits escrocs qui, pour un instant de gloriole, ou pour établir un business rentable, prospèrent sur un océan de mensonges et la stimulation de la peur, de la honte ou de toute autre passion triste.

Le gros travail de Jacques Lecomte, qui nourrit tout le livre de façon copieuse, est de dessiner le contour de l’énorme catégorie de fumistes opportunistes du climat qui nuisent à la cause. C’est un travail colossal ! Pour lutter contre l’ennemi, il faut le nommer. L’auteur choisit le terme d’effondriste. Dans la réflexion sur le climat il y a deux groupes antagonistes, les Effondristes qui nous mènent au gouffre ou à rien, et les climato-positifs, arrimés sur la science et qui veulent régler les problèmes.

Suivent 340 pages de preuves que les dits Effondristes ont totalement noyé la question de climat dans un océan de mensonges et d’exagération suggérant l’imminence d’une apocalypse imaginaire. À leur terme, il ne reste à peu près rien des éléments de langage dominants dans les médias qui trouvent que le catastrophisme fait vendre ou qu’il est de leur devoir d’accélérer la mutation des consciences par tous moyens même frelatés.

Il faut une énorme patience pour aller jusqu’au bout de la litanie des campagnes de désinformation caractérisées et d’exploitation des angoisses jusqu’à la bouffonnerie dont l’auteur récapitule les méfaits, aussi bien dans le domaine du climat que dans celui de la biodiversité. Les mensonges et les inventions ne sont pas de petite taille. Souvent on travestit un gain en perte, une prolifération en extinction, une erreur manifeste en vérité absolue et interdite de contestation. Cette soupe grossière est finalement imbuvable.

L’ennui, c’est qu’on ruine des gens et des pays sur ces bases frelatées. On passe du mensonge sur une tragédie à venir alléguée, à la tragédie réelle ici et maintenant provoquée par ces mensonges.

Alors oui, débarrasser la sphère médiatique, politique, administrative et judiciaire de cette ciguë invasive et de cette plaie ouverte est indispensable !

L’ennui, c’est que la frontière entre la sphère des bons et des mauvais est plus que ténue. Le mariage mixte plus que l’apartheid règne. Le GIEC a cautionné de nombreux mensonges et a lui aussi beaucoup pratiqué les méthodes reprochées au camp des « effondristes ».

Toutes les considérations sur le rôle fondamental du CO2 reposent sur une base scientifique plus que ténue et plus que contestée. Nous avons essayé d’illustrer cette fragilité dans plusieurs articles de ce blog. La crédibilité des conclusions du GIEC est contestée parce que le GIEC et ses représentants n’ont pas hésité à utiliser massivement les méthodes privilégiées par les affreux « effondristes » ce qui les a largement déconsidérés.

La conclusion du livre est qu’il faut se concentrer sur l’écologie positive, celle des résultats, celle des initiatives, celle qui se concentre sur les vraies questions, sans remettre en question par idéologie l’homme lui-même et les qualités possibles de sa réaction aux difficultés rencontrées. La proposition est une nouvelle trouvaille verbale : le convivialisme. Permettrait-il de sortir des suggestions politiques violentes de mettre fin au capitalisme et même à la république, ou à la dictature du mal blanc ou au privilège blanc qui tue et pollue etc. Rien n’est moins sûr.

Le convivialisme peut être considéré comme une solution pour tout et pour rien. On a vu que pour régler le harcèlement scolaire, certains proposent des cours de convivialité. On exige des cours de convivialité au bureau. On soutient que la convivialité aide à vivre longtemps. On est en train de passer du « vivre ensemble » au « vivre convivialement ensemble ». Les exhortations au bien et à la vertu sont la marque du moment.

En fait le livre s’adresse aux médias, pour lui demander de faire le tri entre les nouvelles et les personnes qu’ils affichent. En matière de climat et de biodiversité, il y a les bons : attentifs à la science, ils sont raisonnables et ils agissent. Il y a les mauvais : les effondristes et les climatosceptiques. « Donnez la parole aux bons et limitez votre relais offert à des thèses absurdes et dangereuses ! » Voilà la consigne.

L’ennui, c’est qu’il y a une troisième catégorie : celle qui réclame plus de preuves scientifiques que ce que le GIEC a produit, et diffusé avec des méthodes contestables. Le cas du CO2 est emblématique : jusqu’ici l’explication climatique par le CO2 n’est pas réellement justifiée par un corpus scientifique clair et incontestable. L’effet de serre a d’abord été présenté d’une façon caricaturale qui était insoutenable. Aujourd’hui on parle de boucle de rétroaction dont le cheminement n’est pas documenté. C’est cet aspect scientifique qu’il faut approfondir et en corollaire la notion d’urgence. Lorsqu’on entend le président de l’ONU affirmer que le climat a explosé, il utilise des méthodes d’effondristes alors que le GIEC dépend de lui !

D’autre-part, l’étude d’impact des mesures proposées doit être faite de façon exhaustive. Combien ça coûte et quelles sont les conséquences économiques et sociales de toute nature ? Ce n’est ni étudié ni publié. Et les esquisses montrent des conséquences absolument tragiques et insoutenables. L’impact climatique n’est pas plus exploré. Les essais de calculs montrent un effet imperceptible même avec l’application des modèles du Giec.

De cela, le livre ne parle pas. Or c’est bien là le cœur de l’affaire.

Il restera une contribution majeure s’il permet effectivement à la presse de se débarrasser de son tropisme en faveur des « effondristes ». Mais la route est encore longue. C’est une condition nécessaire mais insuffisante, si le but est la restauration d’un débat fécond garantissant une action politique positive.

 

Didier Dufau pour le Cercle des économistes e-toile.

Comment comprendre la sanctification de Jacques Julliard par la presse classée à droite

Le Figaro, Le Point, Marianne etc;

Ce n’est pas faire injure à Jacques Julliard de remarquer qu’il a toujours été une personnalité journalistique et politique plutôt de second plan. Il est vrai que l’effondrement assez général du niveau journalistique ces derniers temps fait automatiquement remonter la qualité relative des journalistes d’avant. Posez la question autour de vous : on peut le regretter mais personne ne le connait en dehors des milieux étroitement parisiens.

Comme une partie des journalistes très engagés à gauche dans les années 70, à l'exemple de François Olivier Giesbert, a évolué vers la presse « bourgeoise » et a pris ses marques dans des journaux dits « de droite », on pourrait dire qu’ils saluent une dernière fois leur copain de jeunesse. Et passer à autre chose !  

Non : le dithyrambe est tel qu’on doit s’interroger un peu plus, surtout quand on observe que les hommes politiques qui actuellement sentent un peu la sacristie à droite suscitent des réserves marquées, qu’il s’agisse de Bruno Retailleau, de FX Bellamy ou même de Philippe de Villers. Le bénitier n’est apprécié que lorsqu’il est « de gauche ». Il suffit de voir E. Macron se précipiter à Marseille pour se faire voir avec le Pape, un jésuite dont certains disent qu’il reste proche de la théologie de la libération dont on se souvient qu’elle voulait voir en Jésus un Lénine en mieux.

Pour comprendre ce mystère,  rappelons ce que J. Julliard écrivait il y a peu dans le Figaro et que nous avions commenté sur ce site ( http://cee.e-toile.fr/index.cfm/2021/8/17/Lpouvantable-article-de-Jacques-Julliard-dans-le-Figaro)

Il n’y a de bonnes manifestations de masse que de gauche. Une manifestation qui ne l’est pas est préfasciste ou fasciste

Il y a un bon et un mauvais peuple. L’infaillibilité du peuple n’a pas de fondement rationnel. Il n’est souverain que lorsqu’il est éclairé. Sinon ce n’est qu’une populace.

Les gilets jaunes sont une horreur incompréhensible, mélange d'anticapitalistes pré marxistes (l'erreur absolue) et de populistes ravagés. Il s’agit d’un ramassis d’imbéciles (belle citation de Bernanos, penseur Chrétien qui sert à l’occasion, qui déclare que « l’expérience accumulée par les imbéciles pèse d’un poids immense sur le monde »).

Quand on se drape dans le drapeau français, on lui donne « des couleurs louches, sectaires et comme factieuses »

La laïcité, la République et la nation sont passées à droite pour leur plus grand malheur. (La droite salit ce qu’elle touche. Mais le chèque des employeurs de la presse de droite est immaculé. NDLR).

« Il y a pire que l’anarchisme prolétarien de l’extrême gauche, c’est l’anarchisme petit-bourgeois, un libéralisme d’enfants gâtés ».

Face à ces sornettes idéologiques teintées de gâtisme,  lisons ce qu’écrit Oliver Giesbert dans le Point daté du 14 septembre 2023 sur le « merveilleux J. Julliard » :

« Que sera notre vie sans J. Julliard » ? Il a été « l’honneur des intellectuels français ». Il a su rester « socialiste-conservateur-libéral » et a juste un peu dérivé vers le « révolutionnarisme-réformiste-conservateur ». En ce sens il est « l’Incarnation de l’esprit français », et son socialisme « pourrait enfin renouveler et prolonger dans l’humanité l’esprit du Christ ».

Rien que cela ! Jésus n’était juste qu’une esquisse avant l’arrivée de Saint Julliard !  Que ceux qui ne croient pas à ces sornettes n’imaginent pas que les Giesbert et autres thuriféraires leur laisseront le terrain libre. Ils réagiront. « Qu’ils se le tiennent pour dit » !

Brrr, on a peur ! Et on ne savait pas qu’on était passé à côté « d’un homme de gauche » devenu un « géant » en persistant à l’être, et dont la jeunesse attendrait frénétiquement la parole comme celle du Messie. On lisait dans son œil « le chagrin de celui qui n’a plus de famille (le socialisme et la gauche - NDLR) en dehors du refuge que lui accordait la droite républicaine ».  Diable, la crèche socialiste a été sauvée par le bourgeois et le beauf !

Le Monde ne s’est pas fait prier pour le dire : « Aux funérailles, les absences sont au moins aussi remarquables que les présences. Il n’y avait presque personne pour dire les années de rêve et de conquête, celles de la fureur des années 1970 et 1980, celles de la deuxième gauche de Michel Rocard, de la révolution sociale et non marxiste, de l’autogestion, du réformisme réel. […]. Pas un seul compagnon de route de la Rocardie. »

Nous avons écrit un article sur l’affaire LIP pour justement expliquer cette disparition. Tout était bidon dans la mouvance socialiste tendance protestante (Rocard, Jospin) et catholique (façon Mgr Gaillot, Maurice Clavel et Julliard). L’autogestion était une perruque qui s’est envolée au grand vent de l’histoire, comme la notion de « patron-mais ». Rocard a déçu comme Premier Ministre, alors qu’il a bénéficié d’une conjoncture très favorable, et ruiné le pays en se lançant dans des dépenses folles tout en ouvrant grand la fiscalité confiscatoire. Delors s’est révélé d’une grande médiocrité sous Mitterrand et a finalement fui le pouvoir en France en sachant qu’il n’avait rien à proposer. L’européisme lui offrait de bien meilleures perspectives. Sa fille, avec Jospin, a contribué à tuer la compétitivité française de façon honteuse. Le déclassement de la France est largement le résultat de cette mouvance malsaine qui avait toujours un arrière-goût de moralisme abusif et de confessionnal.

Tout ce petit monde a cassé le pays assis sur un petit fond de vertu chrétienne et les deux pieds dans la méga bassine socialiste. Politiques désastreux mais curés autant que possible ! Du soft Wokisme avant l’heure !

Alors pourquoi ces révérences délirantes, cette glorification enflée, cette exhortation incongrue à idolâtrer un second couteau tombé dans l’errance ?

Après l’effondrement militaire de mai 1940 et la Collaboration pétainiste avec Hitler, il fallait pour les enfants ambitieux de la bourgeoisie, à l’époque encore très catholique, être de gauche et anti-bourgeois. Mais pas communiste, sauf pour ceux qui s’étaient réellement compromis dans le nazisme et qui voulaient le faire oublier.  A partir de 1947 et la répression par Jules Moch des grèves organisées par les Communistes, le PC marquait la limite à ne pas dépasser à gauche. Mais la SFIO de Guy Mollet s’est retrouvée embourbée dans la guerre d’Algérie. On a donc vu se dessiner dans la bourgeoisie cultivée de gauche le goût de la transgression à gauche du PS mais loin du PC. Jospin dont le père avait été pris dans le pétainisme ambiant par pacifisme est devenu trotskiste caché. Rocard déclare avoir porté les valises du FLN, une trahison, mais qui avait surtout un impact d’image : de gauche mais pas mollettiste. Dans la mouvance catholique aussi, certains ont vu une ouverture : socialiste mais non communiste et non Molletiste, à la recherche des dépassements permettant de créer un « socialisme réel ». Beaucoup étaient fonctionnaires et certains hauts fonctionnaires. Mai 1968 accélère le mouvement et promeut ceux qui avait 20 à 25 ans en 1960. A l’ENA les noms de promotion témoignent de la gauchisation du corps : Saint Just, Robespierre, Jaurès, Blum, Guernica…

Se crée alors un politiquement correct de gauche. Être de droite, c’est être un fasciste qui ne veut pas se l’avouer. Mitterrand, un spécialiste des coups pourris, promeut Le Pen comme repoussoir. La droite est sommée de ne pas sombrer dans les extrêmes.

Cela va marcher pour des décennies au fur et à mesure que cette génération triomphe.

La seconde gauche soutient les nationalisations ringardes en grinçant que 51% du capital au lieu de 100% aurait suffi. On n’est pas des cocos tout de même ! Ils accepteront les dénationalisations (à 100%) qui suivent peu après et qui créent des Oligarques.

Elle pousse aux élévations massives de taxes et d’impôts tout en règlementant tout.

Elle s’engouffre dans l’Union Européenne et son obsession pour les libertés économiques absolues de mouvements de capitaux d’hommes, de services et de marchandises.

Elle accepte l’entrée de la Chine dans l’OMC.

Les entrepreneurs se retrouvent avec des boulets aux pieds en concurrence avec le monde entier.

La France perd sa monnaie, son industrie, son emploi et sa classe moyenne déclassée et smicardisée.

Alors la classe ouvrière quitte la gauche pour le vote protestataire. Et les révoltes commencent qui sont incompréhensibles pour cette caste qui croit avoir tout fait bien pour les « petits pauvres ». Le PS s’effondre avec Hollande et se coupe en deux : le gros de troupes passe au Wokisme, aux luttes LGBT et à l’islamo-gauchisme. Le monde d’un Julliard s’effondre. Il ne peut pas se retrouver dans les « sottises infectes et dangereuses » de la NUPES.

Rocard est mort. Jospin profite du homard au restaurant du Dôme, de son appartement dans un hôtel particulier du 7ième ou dans sa villa de l’île de ré. Plus bourgeois, tu meurs ! Et il ne comprend pas que plus personne ne l’écoute. La sociale démocratie révolutionnaire conservatrice des enfants du bon Dieu est morte et enterrée sous ses mauvais résultats.

Emmanuel Macron a tout fait pour accélérer la chute. Le pays est désormais totalement déclassé, surendetté, surfiscalisé, explosé façon puzzle, en perte de vitesse dans tous les domaines. Les dirigeants sont devenus impuissants du fait du gouvernement des juges1, des dissidences sur le terrain, des mécanismes de l’Union Européenne. Tout ce que soutenait Jacques Julliard, sans le soutenir tout en le soutenant a montré son caractère délétère..

Une nouvelle génération d’éveillés veut sauver la terre en s’attaquant à l’humanité et à la culture dominante, favorable à la croissance.  

Le protestantisme français comme le catholicisme se sont effondrées. Il n’y a plus de communisme pour borner la sottise et l’intolérable à gauche.

La droite qui avait accepté de pactiser avec la gauche et s’était installée dans la révérence du politiquement correct de gauche pour sauver les meubles, est embarquée dans le naufrage. Elle tente, en sanctifiant Saint Julliard, de créer un poteau un peu solide pour se raccrocher et continuer dans sa sujétion tout en s’attaquant à l’extrême gauche mélenchonienne et woke.  

Mais le poteau est planté dans la vase.

L’étatisme social-démocrate implicite de la haute fonction publique, teinté de charité payée par les autres, commence à trembler.  Les jacqueries on ne sait pas vraiment comment faire. Il va bien falloir un jour rétablir les libertés de penser, de posséder, de réussir, et la responsabilité de chacun dans ce qui lui arrive plutôt que justifier l’acharnement à faire payer par les autres ce qui est de la responsabilité de chacun.

Au moment où les nuages s’accumulent sur la France, on ne peut pas oublier que la mouvance incarnée ces vingt dernières années par Jacques Julliard a contribué lourdement à cette descente aux enfers et a regroupé trop « d’idiots utiles » complices de l’effondrement français. Au passage le catholicisme s’est effondré, et l’islamogauchisme a considéré qu’il n’avait même plus besoin d’idiots-tes utiles plus ou moins rallié-es. Ils avaient tout ce qu’il fallait dans leur rang.

Il ne faut pas non plus oublier que l’idéologie de la déconstruction des « dominations » s’est mariée avec le puritanisme anglo-saxon pour donner le Wokisme, la cancel culture, et la coercition sociale.

Le mariage entre religion et politique a toujours été source de fanatisme au nom de la vertu.  Julliard n’était pas un Savonarole hystérique en dépit de ses aphorismes radicaux et de sa participation au bain de boue infligé au père LIP. Les nouveaux sont de vrais dresseurs de piloris.

Il faut leur faire barrage.

Qu’ils se le tiennent pour dit !

 

Didier Dufau

1. La Cour de Cassation vient de "faire la loi", en décidant de la question des droits à la retraite pendant les congés maladie. Une question qui aurait dû dans une démocratie normale être tranchée au parlement par des élus.

Le double enterrement d'une illusion et d'une idée fausse

Voler n'est pas jouer

Curiosité de l’histoire, deux personnalités anciennement liées autour du PSU et très représentatives de la « seconde gauche » rocardienne, Claude Neuschwander et Jacques Julliard, sont mortes quasiment le même jour.

Ils étaient sortis de leur néant militant à l’occasion de l’affaire LIP, une ignominie transformée en épopée prémonitoire encore enseignée comme telle dans les écoles publiques.

Jacques Julliard était un militant catholique qui voulait épouser l’esprit du temps de mai 1968, changer radicalement la doctrine sociale de l’église, façon CFDT plus que CFTC, être un catholique socialiste et ouvriériste, au côté du peuple etc. La droite et le bourgeois étaient pour lui l’horreur absolue. Il admet le fond intellectuel du structuralisme et du poststructuralisme, qui conduiront aux modes de déstructurations Wokistes en passant par les États Unis. Il s’oppose « aux superstructures objectivantes et normatives que sont l’état et les partis ». Un zeste de mao-spontex qui fait de l’ouvrier autonomisé et glorifié la base de l’entreprise, mais loin de l’emprise communiste violente et destructrice. L’autogestion et le compromis, voilà les clés de l’avenir.

Claude Neuschwander est un centralien « de gauche » ami de Rocard et Riboud. Il a fait sa carrière dans la publicité et croit pouvoir être un « patron mais » et redresser LIP grâce au design de nouvelles collections de montres. Il va être lancé par les Rocardiens à la tête de la boîte en faillite au milieu d’une saga médiatique inouïe.

Julliard fait partie de l’immense cohorte gauchiste qui va transformer la société LIP en plateforme idéologique exemplaire pour montrer qu’une autre forme de gestion est possible et que l’ancien capitaliste peut disparaître sans inconvénient ! Saint Piaget, le leader de l’occupation des locaux, est élevé sur un piédestal qui le dépasse un peu.

La vérité sur ka faillite de LIP est toute simple : la conjoncture économique dégradée qui mènera à la récession mondiale de 1973 met la société LIP en difficulté. Des montres japonaises à quartz très légères entièrement électroniques envahissent le marché à des prix cassés mettant partout en Europe l’industrie horlogère en difficulté.

Depuis le début des années 70, la gauche maoïste a commencé à dresser ses piloris où sont exposés et vilipendées les vilains bourgeois. L’ignoble affaire du notaire de Bruay a eu lieu peu avant. On présente le « Père LIP » comme un ignoble individu vicieux et incapable, un véritable lynchage d’une ignominie sans nom. On retrouve ce bel amour du pilori régénérateur dans les actions féministes actuelles où on traîne dans la boue des personnalités sans vergogne, sans mesure et le plus souvent sans raison.

Pour la gauche « christo-coco » comme on disait à l’époque, aucun problème. Les bûchers, elle connaît. L‘important c’est de mettre le feu sous les pieds des bonnes victimes expiatoires.

L’ennui pour tout ce petit monde, c’est que le bon Piaget a volé le stock de montres. Il l’a écoulé dans l’illégalité totale, en bradant les prix et ruiné les distributeurs de LIP qui voient leur propre stock devenu totalement invendable. La perte est immense. Les distributeurs ? Des salauds de bourgeois qui ne vont tout de même pas gâcher l’expérience la plus prometteuse de la seconde gauche, la vraie, celle qui  n’est pas communiste et qui est proche de l’ouvrier et se moque des lois économiques de base. La tension devient insupportable entre Piaget qui ne pense qu’à faire reprendre la totalité du personnel ancien, et Neuneusch, le patron de plus en plus mais, qui voudrait bien retrouver la confiance de l’ancien réseau de distribution. Ses montres LIP super design séduisent les publicitaires germanopratins et les bobos-gogos mais pas la clientèle qui préfère toujours les petites montres pas chères et dans le goût populaire, alors que la conjoncture s »effondre. Une montre pour designer élitiste sans réseau de distribution, cela s’appelle des stocks à financer et des pertes au bout du chemin. Riboud prend peur. L’aventure est un fiasco. Rocard le courageux se débine à toutes jambes pour ne pas être pris dans la déroute.

Piaget le catholique affilié au PSU, un temps présenté comme candidable aux présidentielles de 73, passe à la trappe.

Lip disparaît sauf dans certains manuels d’économie gauchistes pour édification des masses.

Claude Neuschwander retombera dans l’obscurité. Julliard triomphera au Figaro cinquante ans plus tard !

Il n’y a pas d’avenir pour des snobs autogestionnaires dans l’industrie. Les récessions mondiales et les sauts technologiques demandent une gestion autrement serrée. Julliard n’a pas ces contraintes  Il accompagnera le désastre économique mitterrandien et le programme commun de la gauche, puis l’autoproclamée « dream-team » de Jospin, ces deux moments dramatiques qui vont lancer la France dans le déclassement. Il n’a manqué que le triomphe d’un autre grand abusif, Strauss-Kahn, pour que l’effondrement soit complet, au milieu de scènes d’adulation des milieux de la finance. Et l’extase mystique de Saint Jacques Julliard.

L’effondrement de l’URSS et du communisme a paradoxalement encouragé le mélange entre finance, publicité, sous-religion, gauchisme et maoïsme de pilori. La religion de la Vertu s’accompagne d’une nouvelle chasse aux sorcières, soutenue par des campagnes de publicité et des séries télévisées qui énoncent et illustrent le bien. L’ouvriérisme a disparu au profit de la glorification des « minorités victimisées ». La contrainte sociale appuyée sur des législations liberticides, relayée par la haute fonction publique qui retrouve un rôle à sa mesure dans une mondialisation qui la dépasse, s’est emparée de l’opinion médiatico-politique dominante en France. Gare au dissident ! Le pilori l’attend.

Et la ruine.

Il n’y a pas de « patron mais » ni de « seconde gauche ».

Amen !



Une autre manière d'analyser la situation économique mondiale

Un des drames de la réflexion économique est qu’elle manipule des valeurs consolidées en monnaie courante corrigées de l’inflation. Ce choix assez naturel masque la plupart des problèmes et provoque des incompréhensions majeures.

En géométrie, on aime bien les « transformées ». Aussitôt une figure en apparence très compliquée se simplifie et des démonstrations limpides peuvent être conduites. En économie aussi, il importe de se libérer des habitudes et de revoir les évolutions des grands agrégats en des unités de valeur différentes.

Appelons « valeur de référence » un panier d’objets qui représentent depuis toujours le bien patrimonial « qui ne ment pas », parce qu’il est rare. Mettons-y l’or, et éventuellement un autre métal rare, une matière première de nécessité absolue, disons le pétrole, et le m2 dans une ville monde (Paris, Londres, Tokyo, New York…). Le panachage est toujours arbitraire, mais on est surpris que les résultats ne dépendent pas tellement du choix des ingrédients de notre indice et de leur proportion quand on déflate les séries économiques sur une assez longue période, par exemple le demi-siècle.

Le graphique ci-dessous, fait à main levée, est une approximation grossière du résultat ( Nous suggérons aux nouveaux doctorants en économie de faire ls calculs exacts en imaginant quelques paniers de valeurs de référence).  Le graphique présenté commence en 1973 et se termine en 1922.

La ligne rouge fixe la valeur de référence par construction constante.

On voit que les prix courants s’effondrent sur une longue période calculée en valeur de référence.  Depuis 1971 et la fin du système de Bretton Woods, on est entré dans un système de monnaie fondante alimentée par les émissions massives de monnaies banques centrales et aussi par l’ouverture totale à la concurrence des pays très pauvres à forte population, et/ou à ceux des pays maintenus dans la déroute économique par le communisme pendant des décennies.

On voit également qu’en valeur de référence le PIB baisse, avec des accélérations dans la baisse à chaque crise décennale, 1973, 1992, 2001, 2 008… Les objets de luxe ont toujours l’air de fuir devant le revenu. Mais depuis 1973, la chute est devenue réellement importante. Une sacoche Hermès à deux soufflets est passée de 10.000 francs à 16.000 euros ce qui en francs fait plus de 100.000 Francs. Il ne reste plus que 10% de la valeur de la monnaie française par rapport à 1970. Le titre Hermès se porte très bien !

Comme les prix se sont effondrés plus encore, le pouvoir d’achat, qui a aussi baissé en valeur de référence, n’a pas baissé en valeur courante. Pour simplifier, il a augmenté en proportion de la baisse des prix liée aux importations chinoises.

En revanche, la hausse de l’immobilier est presque entièrement gommée dans notre graphique.  L’immobilier a conservé sa valeur intrinsèque.

Ce qui se passe à partir de 2020 c’est le blocage de la production et la désarticulation des flux de la mondialisation. On libère des sommes gigantesques de monnaies banque centrale sans production. La courbe des prix vient à croiser celle du PIB et efface toute hausse de pouvoir d’achat et au-delà. C’est ce qui explique l’irruption des mouvements violents, Gilets Jaunes, refus de la réforme des retraites etc.

Tant qu’on ne comprend pas la machinerie qui s’est mise en place à partir de l’instauration des changes flottants et de la suppression de l’obligation de contrôler les grands déficits et les grands excédents, on ne peut dire que des sottises majestueuses à partir d’apparences bizarres qui flottent allégrement dans une caverne platonicienne légèrement déjantée.

L’acceptation des grands déficits américains, pour fournir la monnaie internationale d’usage, entraîne automatiquement la création d’excédents équivalents. Le pays qui les accumule ne sait pas quoi en faire, puisqu’il est déjà hypercompétitif et en excédent. Le pays déficitaire voit ses entreprises chavirer et en manque de liquidité ne peut pas investir. Le système se retrouve en sous-investissement productif permanent. Les liquidités excédentaires cherchent des emplois qui ne se trouvent que dans des opérations financières et boursières, en un mot dans la spéculation, et dans des stratégies de défense patrimoniale comme l’immobilier.

Bien sûr, le transfert de la production vers les pays pauvres entraîne une hausse formidable du niveau de vie dans ces pays (au moins 400 000 000 de personnes sorties de la grande pauvreté depuis 50 ans) tout en enrichissant parfois de façon extravgante la petite élite qui s’est placée dans les circuits de la mondialisation et du recyclage des masses financières.

Les classes moyennes occidentales sont les premières victimes : la croissance s’arrête et le pouvoir d’achat ne dépend plus que des produits importés à bas prix.Cela ne suffit pas vraiment.  Il faut développer le crédit et les subventions pour maintenir une forme de croissance et une apparence de continuité dans la société d’abondance. La dette et les impôts deviennent critiques. Lorsque, comme en France, le système fiscal est globalement progressif on aboutit à cette situation intenable où il faut 1.9 % d’augmentation de la dette pour obtenir 1 % de hausse du PIB qui provoque une hausse de 1.7 % de hausse des impôts et prélèvements !

Jusqu’en 2020, une crise décennale venait purger les bulles financières provoquées par les excédents de balances de paiement. Les banques centrales rechargeaient la machine sans inflation grâce aux importations à bas coûts en provenance de la Chine et des pays à salaires extrêmement bas. On avait une inflation monétaire sans inflation des prix à la consommation, mais une hausse de la valeur de l'immobilier et de la bourse. La classe moyenne s’en sortait en allant chez Liedl puis Aldi, et en s’endettant sur des dizaines d’années !

La crise sanitaire puis la guerre en Ukraine ont détruit cette machinerie faussement vertueuse. Utiliser les banques centrales pour compenser le revenu perdu par la disparition de la production, alors que la perturbation des circuits logistiques de la mondialisation devenait critique, ne pouvait qu’entraîner une forte inflation non compensée par les importations à très bas prix. Le choc de la guerre sur les coûts énergétiques et la disponibilité de biens agricoles, a aggravé une situation déjà intenable. La poussée massive des prix commence trois-quatre mois avant le début de l’invasion Russe en Ukraine.

L’inflation excessive  a aussitôt obligé les banques centrales à freiner des quatre fers provoquant aussitôt des perturbations supplémentaires en mettant en défaut les entreprises trop endettées, les banques ayant prêté pour des opérations spéculatives et les pays qui avaient choisi la dette à outrance comme la France.

Pour corser la situation, une peur millénariste a été insufflée à partir de mouvements idéologiques américains relayant des passions anti capitalistes en déshérence depuis l’effondrement de l’Union soviétique et une religiosité également en jachère depuis l’effondrement du christianisme. Elle a diabolisé l’humanité et sacralisé la nature et l’animal. L’homme prométhéen avait volé le feu de l’Olympe et mit le feu à la terre. Il massacrait la faune sauvage sans vergogne et vidait les sous-sols de tout ce qu’il jugeait utile. Le CO2, qui touche absolument toutes les activités humaines, est devenu le vecteur de condamnation de la race humaine outrecuidante et folle. Démarrée aux Etats-Unis, l’idée saugrenue et scientifiquement fausse d’une influence radicale du CO2 sur le climat, au point de cuire la terre et de la faire se noyer sous l’élévation massive du niveau de la mer, s’est imposée dans les mouvements radicaux américains puis, peu après la conférence de Rio qui voulait dénoncer le rôle de l’homme sur l’avenir de la nature, dans les mouvances internationales et dans la tête des élites dirigeantes de nombreux pays. La propagande a été si forte, si générale, portée pendant si longtemps qu’une peur panique s’est emparé des esprits au pont de créer un état de sidération individuelle et d’hystérie collective. On se rappelle qu’à Carthage, lorsque le climat faisait des siennes, notamment avec des sécheresses calamiteuses, les élites offraient leurs filles vierges et pubères en sacrifice au Dieu Baal. Le spectacle de ces pauvres enfants drogués avant le supplice et brûlant allègrement dans des brasiers terrifiant était censé émouvoir les Dieux, une idée fréquente dans les sacrifices religieux, depuis l’origine de l’humanité, tout en calmant la révolte des administrés vis-à-vis des familles dirigeantes.  Aujourd’hui, sous l’influence des ONG, les instances internationales se sont mis en tête de réussir en quelques années une conversion totale des activités en supprimant toutes celles émettant du CO2. Ils ont eu surtout de l’écho en Europe où les gouvernements multiplient les règlements malthusiens et les dépenses contraintes infinançables. Et cela au moment même où le coût de l’argent pénalise les états ultra-dépensiers. C’est évidemment une totale folie irrationnelle, qui apparaîtra comme telle quand soudain les yeux se décilleront et que le sortilège s’évanouira, ce qui est le destin des peurs millénaristes. Mais que de dégâts sont à craindre ! 

On stigmatise allègrement les propriétaires « qui ont profité de la hausse phénoménale de l’immobilier ». Et on croit qu’ils pourront payer pour toutes les folies en cours. En termes d’unités de valeur de référence, les prix sont restés stables. Il est tout de même simple à comprendre que le propriétaire qui a acheté un appartement disons entre 1970 et 1990 a toujours le même appartement en 2023 et n’a pas augmenté ses possessions. En revanche il a perdu beaucoup de revenus avec tous les prélèvements accumulés sur l’immobilier : IFI, taxe foncière, frais de « notaire »,... , et l’accumulation des frais liés à des contraintes réglementaires effroyablement coûteuses. En revanche les étrangers, qui ne paient pas les mêmes taxes et qui se sont enrichis avec la mondialisation ont racheté une bonne part de l’immobilier le plus luxueux. Et l’État leur a consenti dans certains cas des dégrèvements fiscaux pour se faire. Bravo !

Les entreprises françaises qui n’ont pas fait faillite ont été rachetées par les entreprises des pays accumulant des excédents. Les Allemands ont racheté une part colossale du patrimoine d’entreprises Français. Sous-investissement, délocalisation, transfert de la propriété vers l’étranger ont été de règle depuis quarante ans !

Le secteur public a lui-même été ravagé par le sous-investissement. Certes on peut trouver des tee-shirts à quelques euros dans les surfaces commerciales qui cassent les prix, mais l’hôpital a souffert, la recherche s’est étiolée, les armées vivent de bouts de ficelles, les prisons nécessaires n’ont jamais été construites, les ponts ne sont plus maintenus sur les routes secondaires, la SNCF ne fonctionne plus, les aérogares sont devenues non fonctionnelles, l’université n’a plus que des locaux quasiment insalubres, les postes diplomatiques ont fondu, et plus rien ne marche.

On voit en observant ls courbes du graphique tout le risque qui pèse sur la « réindustrialisation ». Les prix nationaux de production en l’état des législations, sont de 2 à 10 fois ceux des produits importés. Sauf dans des cas très spéciaux, la relocation ne peut pas marcher sans d’énormes changements fiscaux et réglementaires. Au moment où les flux d’articles à bas prix se tariront, la courbe des prix recroisera celle du PIB et éliminera le pouvoir d’achat !

La seule solution pour l’Occident, qui globalement souffre des mêmes maux, avec moins d’acuité dans les pays où les dépenses et la dette ont été maîtrisées depuis 1990, est de revoir le mode d’organisation du système monétaire international et de l’Euroland. Il faut éviter les excédents systémiques et les déficits endémiques. En éliminant les déséquilibres, on retrouvera une logique de la production et de l’emploi plus maîtrisable. Notamment il redeviendra possible de parler en termes d’investissement productif et plus seulement en termes d’augmentation de la valeur des titres.

C’est le message fondamental que suggère le « graphique de Dufau », comme disait mes élèves. Je regrette d’en avoir réservé le commentaire à mes conférences. Il mériterait d’être recalculé avec plus de soin et utilisé à plus grande échelle pour sa vertu d’explication limpide de la situation mondiale . Quand la folie déclenchée par les gourous de la décarbonation totale à réaliser de toute urgence sera retombée, et en espérant que le champ de ruines ainsi créées ne soit pas trop étendu, il sera temps de penser à retrouver un peu de raison et de reconstruire un système mondial des échanges plus rationnel fondé sur l’équilibre des flux, plus que sur des rapports de force destructeurs même pour les pays qui croient posséder des capacités de domination.

 

Didier Dufau pour le Cercle des économistes e-toile



Le retour de l'inquisition : exemple pratique , le "décret tertiaire".

Pour ceux qui ne savent à quelles extrêmités réglementaires la folie écologique a entraîné nos élites énarchiques, voici un exemple de courrier reçu par un propriétaire loueur de bureau.
 
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Messieurs, 

Le décret n°2019-771 du 23 juillet 2019 dit « Décret tertiaire » est entré en vigueur le 1er octobre 2019.

Son objectif est de réduire le niveau de consommation d’énergie du bâtiment d’au moins 40% d’ici 2030, 50% d’ici 2040 et 60% d’ici 2050, par rapport à une année de référence qui doit être choisie par le Propriétaire. 

Les immeubles concernés doivent répondre à deux conditions cumulatives d’usage et surface, à savoir : 

-           le bâtiment hébergeant exclusivement des activités tertiaires sur une surface cumulée supérieure ou égale à 1.000 m² (les surfaces accessoires aux activités tertiaires étant prises en compte sur la base de la définition de l’entité fonctionnelle fixée à l’article 2 de l’arrêté « Méthode ») ;

-           le bâtiment à usage mixte hébergeant des activités tertiaires sur une surface de plancher cumulée supérieure ou égale à 1.000 m² ;

-           le bâtiment faisant partie d’un ensemble de bâtiments situés sur une même unité foncière ou sur un même site hébergeant des activités tertiaires sur une surface de plancher supérieure ou égale à 1.000 m².

Pour le suivi de cet objectif, l’ensemble des données de consommation énergétique annuelle des bâtiments concernés devront être déclaré sur une plateforme numérique spécialement créé à cet effet, appelé OPERAT. 

Ces obligations de déclaration et réduction des consommations d’énergies concernent autant les propriétaires que les preneurs à bail des bâtiments ou parties de bâtiment assujettis

Et chacun pourrait être visé par les sanctions fixées en cas de non-déclaration / inaction face aux objectifs fixés, notamment via une amende administrative (1 500 € par personnes physiques, et jusqu’à 7 500 € par personnes morales et par site), ainsi qu’un système de « name and shame » qui impliquera la mise en ligne publique des mauvais élèves, tant pour les propriétaires que les locataires). 

Pour mémoire, une société filiale du Groupe EMERIA occupe les locaux sis 98 avenue Saint Mandé à PARIS. 

En votre qualité de bailleur, nous vous saurions gré de bien vouloir nous indiquer si les locaux loués entrent dans le périmètre d’une des trois catégories. En effet, les clauses du bail ne nous permettent pas d’identifier ce point. Si vous ne disposez pas de ses informations il vous est possible de vous rapprocher de vos interlocuteurs privilégiés immobiliers (syndic représentant le conseil des propriétaires, Président du conseil syndical, ASL, AFUL, gestionnaire, property Manager/gestionnaire technique, etc.) lesquels disposent des données exactes ou plus précises sur le bâtiment dont fait partie le local. Pour conclure, nous vous remercions de nous donner les informations suivantes, à l’adresse mail indiquée en tête des présentes :

-       Si l’immeuble entre dans le champ d’application du Décret tertiaire ;

-       Dans l’affirmative, merci de nous confirmer qu’une démarche globale est menée par vous-même, votre gestionnaire, ou par le syndic, relative à :

(i)            La déclaration de l’immeuble sur la plateforme OPERAT pour renseignement des données relatives à l’immeuble (activités tertiaires exercées, surfaces etc.). En nous notifiant une fois ces démarches effectuées pour parfait suivi.

(ii)           L’année de référence que vous aurez choisie, en fonction des critères posés par le décret tertiaire, et nous préciser votre choix ;  

(iii)          La communication des consommations de référence (pour répondre aux objectifs de réduction énergétique) et des consommations annuelles, par type d’énergie. Et s’il s’agira de l’ensemble des consommations de l’immeuble, tant privatives que communes, ou uniquement de celles relatives aux parties communes de l’immeuble.  

 En effet, il est impératif que nous puissions obtenir ces informations rapidement, afin de nous organiser suffisamment tôt pour respecter les exigences du décret dans le délai qui nous incombe (soit pour rappel avant le 30 septembre).


======================


On notera que le propriétaire doit choisir une année de référence : sur quels critères ? La perplexité est de mise.

Il lui faut réduire le niveau de consommation d’énergie du bâtiment d’au moins 40% d’ici 2030, 50% d’ici 2040 et 60% d’ici 2050, par rapport à cette année de référence.

On ne dit pas que la norme au m2 est ceci ou cela. On dit que même si la consommation esst parfaitement optimisée depuis la création de l'immeuble, il faudra qu'il fasse des gains effectif de consommation de 60%.  Comment ? On ne sait pas ! La part du propriétaire, du syndicat de l'immeuble et du locataire ? On ne sait pas !

Les sanctions sont terrifiantes et concernent toutes les parties prenantes. En cas de non-déclaration / inaction face aux objectifs fixés, notamment: une amende administrative (1 500 € par personnes physiques, et jusqu’à 7 500 € par personnes morales et par site).

On appréviera le système de « name and shame » qui impliquera la mise en ligne publique des mauvais élèves, tant pour les propriétaires que les locataires).

Il faut s'affilier à la base de données OPERAT. Chouette !

Et tout cela avant le 30 septembfe 2023. Formidable !

Que chacun se regarde deux secondes et se dise je vais réduire ma consommation en la déclarant à l'administration de 60% en quelques années sous peine d'exposition déshonorante en place publique (on n'a pas pensé à raser le crâne des femmes propriétaires) et d'amendes prédatrices ! 

S'il ne se dit pas : nous sommes en Iran sous le régime du Parti de la Vertu, c'est grave. 

Nous sommes en France en Aout 2023 ! L'inquisition est revenue ! 

Quelle honte !

Rôle du CO2 dans le réchauffement climatique (2). Liste des principaux scientifiques critiques

Alors qu'une véritable chasse aux sorcières a été organisés contre les scientifiques qui ne voulaient pas simplement colporter une "vérité "venue des associations travaillant avec les organismes internationaux parce qu'ils ne voyaient pas de preuves convaincantes de la véracité des thèses avancées, il faut noter le nombre et la qualité des scientifiques concernés.

Je donne ici une courte liste des plus connus d’entre eux sachant qu'il y en a des centaines d'autres.

Patrice, professeur émérite des Universités, pour le Cercle des économistes e-toile.



Elliott D. Bloom, physicien, professeur à la Stanford University, membre de l'équipe du Stanford Linear Accelerator Laboratory , prix Nobel de physique, Senior Scientist Award de la fondation Alexander von Humboldt, insiste sur l'inadéquation des modèles invoqués par le GIEC.


Reid Bryson, professeur émérite de météorologie à l'université du Wisconsin, un des pères fondateurs de la climatologie moderne considère que les variations climatiques ont toujours existé et que le réchauffement climatique depuis le XIXe siècle est dû à la sortie du Petit Âge Glaciaire.


John Christy, professeur de sciences de l'atmosphère et directeur du centre des sciences de la terre à l'université de l'Alabama, ancien rédacteur des rapports du GIEC (leading author), médaille d’or de la NOAA : « Il n’y a aucune preuve évidente que l'activité humaine doive être mise en cause dans le réchauffement que l'on peut observer ; la coïncidence entre augmentation de la concentration en CO2 et réchauffement qui fonctionne de moins en moins avec le temps ». Son bureau à l'université a été visé par sept coups de feu en avril 2017, à l'occasion du "Jour de la Terre".


John Clauser, physicien quantique, prix Nobel de physique 2022. Ses déclarations figurent en incipit de cette petite synthèse. Après ses déclarations la conférence qu’il devait donner au FMI a été annulée !


Richard Courtney, relecteur expert du GIEC, consultant en science du climat et de l'atmosphère, admet qu'aucune preuve convaincante d'un réchauffement climatique causé par l'homme n'a été découverte.


Judith Curry, professeur à l'école des sciences de la terre et de l'atmosphère au Georgia Tech d'Atlanta. Décorée par l'American Meteorological Society, l'American Geophysical Union, la NASA, la NOAA et la Fondation Nationale des sciences. Elle affirme que « presque la moitié du réchauffement constaté au XXe siècle s'est produite lors de sa première moitié, avant le
développement mondial ». Pour elle, « la climatologie est devenue un parti politique de tendance totalitaire » et « une science douteuse au profit d'un projet politique ». En 2017, elle démissionne de son poste de professeur d'université, en soulignant qu'un scientifique est obligé d'adhérer à l'idéologie du GIEC pour obtenir des crédits et avancer dans sa carrière : soit on renonce à l'intégrité scientifique, soit on peut faire une croix sur sa carrière.


Richard Dronskowski, professeur de chimie et de physique à l'Université d'Aix la Chapelle, Allemagne, au Département de Chimie des Solides et Chimie Quantique. Lauréat du Prix Otto Hahn de l'Institut Max Planck, membre du Collegium de la Deutsche Forschung et de l'American Chemical Society. Il a déclaré que "la courbe en crosse de hockey est une falsification grossière destinée à répandre la peur", "qu'il n'y a absolument aucun consensus, zéro consensus [au sujet du réchauffement climatique]" et qu'il connaît "des collègues qui financent des instituts entiers grâce au climat. Ils n'ont aucun moyen de faire machine-arrière car leurs instituts seraient ruinés".


David Evans, mathématicien, qui a mis au point des modèles du cycle du carbone destiné au mécanisme de réduction de CO2 dans le cadre du protocole de Kyoto (1999-2005). Sur la base de nouvelles données, il a déclaré ne plus croire à l’influence du CO2 dans le réchauffement climatique.


Georges Geusken, chimiste quantique, professeur émérite à ULB. Il a montré que les modèles d’émission d’une back-radiation par le CO2 de la troposphère ne fonctionnait pas.

 

Ivar Glaever prix Nobel et principal signataire de la Déclaration sur le climat mondial affirme qu’il n’y a pas d’urgence climatique, précisant que les modèles climatiques « n’ont pas la moindre crédibilité en tant qu’outils de politique mondiale ».


Stanley Goldenberg, météorologue à la division de recherche sur les ouragans de la NOAA, ex-directeur au National Hurricane Center. Selon lui, « c’est un mensonge éhonté colporté par les médias que de faire croire qu’il n’y aurait qu’une frange marginale de scientifiques sceptiques sur l’origine humaine du réchauffement climatique ».


Howard Hayden, professeur émérite de physique à l'Université du Connecticut. Il a écrit une lettre ouverte au Département d'État américain pour exprimer son scepticisme, en déclarant que "les activistes du réchauffement climatique, comme des fourmis qui considèrent que le monde est fait de
rochers de 1 mm de diamètre, regardent les 3 derniers millionièmes de 1% de l'histoire de la Terre et font des conclusions extravagantes sur le climat et en particulier sur leur compréhension du climat".


Steven E. Koonin, physicien, spécialiste des modèles prévisionnels en physique, ancien directeur du Californian Institute of Technology (Caltech), ancien conseiller scientifique du président Barack Obama. Il considère que les modèles utilisés par le GIEC sont plus fragiles les uns que les autres.


Christopher Landsea, météorologue à la NOAA, spécialiste des ouragans, Ancien rédacteur du rapport du GIEC, il l'a quitté en en dénonçant l'instrumentalisation : « je ne peux pas continuer, en conscience, à contribuer à un processus que je considère être et conduit par des objectifs préconçus et
scientifiquement non valables ».


Robert Laughlin, prix Nobel 1998, déclare que « nous n’avons pas le pouvoir de maîtriser le climat ; l’humanité ne peut et ne doit rien faire pour réagir au changement climatique ».


Harold Lewis, professeur émérite de physique (1923 - 2011), ancien directeur du département de physique à l'Université de Californie, Santa Barbara. Il a déclaré que "l'arnaque du réchauffement climatique est la fraude pseudo-scientifique la plus grande et la plus réussie jamais vue de toute ma
carrière de physicien" et il dénonce le « torrent d'argent » issu des subventions gouvernementales qui « corrompt » l'American Physical Society.


Richard Lindzen, professeur à Harvard, un des plus grands noms de la climatologie, directeur au MIT, est sceptique sur la réalité d'un réchauffement exceptionnel et écrit : « Les générations futures se demanderont avec une stupéfaction amusée pourquoi, au début du 21e siècle, le monde développé s'est plongé dans une panique hystérique à propos d'une augmentation globale moyenne de température de quelques dixièmes de degré, et, sur la base d'exagérations grossières, de projections informatiques hautement incertaines, combinées en déductions improbables, il s'est trouvé en face d'un recul de l'âge industriel » .


Stephen McIntyre mathématicien à l'université de Toronto : avec Ross McKitrick, il a fait reculer le GIEC sur l'utilisation de la courbe en crosse de hockey de Michael E. Mann, qui s'est révélée être une manipulation totale.


Horst Malberg, professeur en météorologie et climatologie, ancien directeur de l'Institut de Météorologie de l'Université de Berlin. Il a été co-signataire d'une lettre ouverte de plus de 100 scientifiques allemands à la Chancelière allemande en juillet 2009 qui dénonce la croyance du réchauffement anthropique comme une pseudo-science.


Istvan Markó, président de l'European Chemical Society, affirme en 2011 : « Nous ne savons que peu de choses du climat terrestre, et les déclarations du GIEC sont utilisées dans un but politique. (...) De plus, affirmer que le taux de CO2 augmente la température du globe est erroné. La hausse de température précède l’augmentation du taux de CO2 (...).


Kary Mullis, Prix Nobel de chimie. Il est sceptique sur l'alarmisme actuel, pointant en particulier du doigt l'erreur de croire que l'on peut prévoir le climat à dix ou trente ans, alors que notre connaissance du climat est très parcellaire. Il affirme que "la climatologie actuelle est une plaisanterie".

 

Etc.


 

Rôle du CO2 dans le réchauffement :pourquoi de nombreux scientifiques résistent

Comme nous l'avons démontré dans de multiples articles, sous l'influence d'une théorie qui explique le réchauffement par la création anthropique de CO2, des politiques économiques suicidaires sont en train d'être mises en place notamment en Europe et particulièrement en France.

Cette théorie est considérée sous l'influence du GIEC comme la seule vraie, toute dissidence étant vue soit comme un complotisme ou une sottise navrante ou une action déplorable des lobbies de la croissance. Les opposants sont donc des primates antiscientifiques dont la bêtise risque de tuer la terre ou des pauvres types influencés par le patronat. En fait des salauds au sens sartrien du terme  !

Il était intéressant de faire un point exhaustif des aspects purement scientificques de la question. Notre ami Patrice, grand scientifique et professeur émérite de l'université, a passé de longs mois à tenter cette synthèse. Son approche est totalement libre de préjugés et ne cherche pas à prouver une thèse a priori quelconque. Elle est simplement technique et d'une neutralité absolue.  Quels sont les mécanismes en cause ? Permettent-ils d'aboutir à des conclusions ?  Qu'en disent les grands scientifiques ?  Impossible de trancher sans aller au plus près des équations et des calculs.

Le résultat est une surprise par rapport au catéchisme imposé par les instances internationales. On ne parvient pas à justifier le scénario proposé en partant des acquis de la science. Au contraire, tout le long du chemin apparaissent des impossibilités absolues. Alors brusquement, on constate que les promoteurs du scénario CO2 quittent la science pour se livrer à des conjectures dont beaucoup de scientifiques mesurent l'invraisemblance. Et dont nous, au Cercle des économistes e-toile, ressentons très vivement le danger. Peut-on ruiner l'économie pour un jeu d'hypothèses que beaucoup de grands scientifiques tiennent pour douteuses  ?

Nous livrons ce rapport pour que chacun puisse avoir les informations qui sont au coeur du réacteur. Merci Patrice !

 

Etude de synthèse sur le rôle allégué du CO2 sur le réchauffement de la planète.

Première question : le CO2 absorbe-t-il bien la radiation infra-rouge troposphérique ascendante ?
La réponse est oui. Dans le spectre infra-rouge du CO2 (celui qui nous intéresse, puisque la radiation atmosphérique est dans l’infra-rouge) il existe bien une bande d’absorption qui est détectée à 15μm. L’absorption de cette longueur d’onde à 15μm va transférer au CO2 une énergie donnée par la formule de Boltzman Ev= hc/lambda, lambda étant la longueur d’onde, h la constante de Planck et c, la vitesse de la lumière.  Il est clair que les capacités d’absorption du CO2 sont discrètes et ne jouent que pour certaines longueurs d’onde. Il s’agit d’un phénomène quantique et le gain d’énergie du CO2 est par définition quantifié. Ce n’est pas le cas des autres molécules gazeuses, on le verra plus bas.

Seconde question : cette absorption et l’énergie correspondante emmagasinée vont-t-elles bien exciter la molécule de CO2 ?
La réponse est oui. Le CO2 est une molécule tri-atomique 0=C=0 ; en emmagasinant l’énergie Ev, elle peut vibrer de trois façons :
par étirement symétrique ν1, à 7,5 μm,
par déformation angulaire ν2, à 15 μm,
par étirement asymétrique ν3, à 4,3 μm
Les deux derniers sont actifs dans l’infrarouge mais seul ν2 (déformation angulaire) se situe dans le domaine du rayonnement infra-rouge de la Terre (de 5 à 40 μm).
La bande 15μM correspond bien à la seule bande de radiation infrarouge terrestre ascendante qui peut-être captée par le CO2 Cet élément est absolument capital car il constituera une des limitations majeures (et même quasi intégrale) du rôle qui pourrait être attribuée au CO2 dans le réchauffement terrestre.

Troisième question : lorsque la molécule de CO2 se désactive (perte de l’excitation) renvoie-t-elle de la chaleur ? La réponse théorique en laboratoire serait oui. La réponse « réelle » au niveau de la troposphère est non, ou à un niveau très faible, selon les auteurs.

C’est le point crucial de l’ensemble du « scénario CO2 ». Théoriquement, et en laboratoire, une molécule de CO2 excitée par l’absorption à 15μm d’une radiation infra-rouge se désactive (se « dés-excite ») et rend son énergie en émettant une bande de fluorescence (en se désactivant elle est supposée réchauffer le milieu). Mais dans la troposphère ce n’est pas le cas, ou bien c’est un phénomène mineur. Pour quelle raison ? Simplement parce que le CO2 n’est pas seul. Le CO2 de la troposphère ne se désactive pas, ou à la marge, en émettant un rayonnement thermique (désactivation radiative) mais se désactive avant tout par collision et transfert d’énergie d’excitation en énergie cinétique (qui ne génère pas de chaleur).


Le CO2 de la troposphère se désactive avant tout par collision et transfert d’énergie et non par émission d’un rayonnement thermique.


Dans la basse atmosphère 78 % des molécules sont des molécules d’azote (N2), 21 % sont des molécules d’oxygène (O2) et 1 % sont des molécules d’argon Ar. Le CO2 ne représente que 0,04 % des gaz de la basse atmosphère. A la température de 15°C ces molécules sont animées de vitesses de translation de l’ordre de 500m par seconde. A la pression d’une atmosphère, chacune d’entre elles subit plusieurs milliards de collisions par seconde. Ces collisions sont en majorité élastiques et il n’y a pas d’interaction (c’est à dire pas de transfert d’énergie). On peut facilement calculer l’énergie cinétique moyenne des molécules de N2 et O2 par la formule de Bolzman Em = 5/2 kT ou k est la constante de Boltzman et T la température en Kelvin. L’énergie et la vitesse des molécules va donc augmenter avec la température et partant le nombre de collisions également Il s’agit bien chaque fois d’énergie de translation, qui est une énergie continue, augmentant avec la température et non d’énergie de vibration, comme celle du CO2, qui est, elle, quantique et indépendante de la température. Le CO2 subit, on l’a vu une déformation angulaire et vibre lorsqu’il est excité. Ainsi l’absorption dans la bande de 15μm d’un rayonnement infra-rouge est un des mécanismes d’excitation de la molécule avec accumulation d’une énergie de vibration (et non pas de translation comme les molécules de O2 et N2). Si le CO2 était seul il perdrait cette énergie de vibration par l’émission d’un rayonnement de fluorescence. Mais il n’est pas seul ! Il se trouve dans un milieu où plusieurs milliards de chocs par seconde sont liés aux molécules de CO2 et de N2.  La désactivation par collision précède la désactivation radiative


La question pertinente est alors : le CO2 va-t-il avoir le temps de se désactiver en émettant un rayonnement thermique avant de subir le choc permanent des autres molécules ?


La réponse est non. Il a été calculé que la durée de vie du plus bas état excité de CO2 était de 0,64s. Or la désactivation par collision concerne des états excités de très courte durée de vie (10-9s à 10-7s). Des millions de collision interviendront donc avant qu’une désactivation radiative du CO2 par émission de fluorescence puisse avoir lieu. Par ailleurs à 15°C, 40 % des molécules de N2 et O2 ont une énergie cinétique Ec supérieure à l’énergie de vibration Ev du CO2. Lors de collisions inélastiques (autrement il n’y a pas d’échange d’énergie) elles vont donc transférer au CO2 une énergie de vibration correspondante. En retour le CO2 restituera aux molécules de N2 et O2 cette énergie sous forme d’énergie cinétique lors de collisions suivantes. Cet équilibre ne dépend que de la température et de la pression. A la température de 15°C le pourcentage de molécules de CO2 en vibration est donc constant ; l’ajout de molécules éventuellement excitées par radiation ne modifiera pas cet équilibre et comme on l’a vu une désactivation radiative n’aura pas le temps d’avoir lieu avant de nouvelles collisions.

La question se pose également de savoir si la conversion après choc de l’énergie de vibration du CO2 en énergie cinétique de translation des molécules de N2 et O2 peut avoir un effet sur la température des basses couches atmosphériques ? Pour estimer l’importance d’un tel effet il faudrait connaître le volume d’air dans lequel cette énergie sera dissipée. En utilisant la relation de Beer-Lambert avec Io = intensité incidente et I = intensité transmise :log Io/I = A.C.L A et C étant les coefficients d’absorption molaire du CO2 et L l’épaisseur atmosphérique correspondant au volume occupé par le gaz (volume qui a tendance à augmenter actuellement).  En introduisant des valeur A = 20,2 m2/mol pour le coefficient d’absorption molaire du CO2 et C = 1,78 10-2 mol m-3 (pour 0,04 % de CO2 en volume) on trouve que log Io/I vaut 3 (99,9 % d’absorption) pour une épaisseur atmosphérique L = 8 m. Connaissant le nombre de molécules dans une colonne d’air de 8 m de hauteur et de 8 m3 de volume dans lequel seront dissipés 1,3 ou 7 W (selon les auteurs) on trouve que l’énergie cinétique moyenne Em des molécules N2 et O2, n’augmenterait en une seconde que d’environ 0,0001 %. Le gradient de température existant déjà dans les basses couches atmosphériques ne sera donc pas affecté par la présence de CO2.

La conversion en énergie cinétique n’a pas d’effet sur la température des basses couches de l’atmosphère.

Toutes ces données sont valables dans la troposphère à une température de 15°C. A de plus hautes altitudes le nombre de collisions dues aux molécules de N2 et de O2 est infiniment plus faible, de l’ordre de quelques milliers par seconde, puisque la température est plus basse. Entre 80 et 100 kms d’altitude les molécules de CO2 vont pouvoir se désactiver en émettant un rayonnement fluorescent. Mais étant donné l’altitude, cette radiation de désactivation n’aura aucun effet thermique sur la terre. (Remarque : les molécules de N2 et d’O2 peuvent également avoir des capacités de vibration, mais il faut alors les soumettre à des énergies considérables, ce qui n’est pas le cas de ce qui est observé dans la troposphère).


Une conclusion provisoire ?


Au strict plan de la transformation possible d’une énergie quantique, le CO2 n’émet pas de back-radiation thermique dans la troposphère, et l’effet de serre du CO2 à ce niveau ne peut pas être établi.


Il est évident que les climatologues payés pour aller dans le sens du GIEC contestent absolument ce raisonnement en arguant que tous les satellites ont capté une émission infra-rouge de l’atmosphère avec une bande de fréquence qui correspond exactement à la fenêtre de capture du CO2. Ce fait est interprété comme une ré-émission de radiation infrarouge vers la terre car les satellites sont orientés vers le haut.


De nombreuses questions se posent néanmoins. Une émission infra-rouge importante dans l’atmosphère est évidemment l’émission solaire entrante où toute la bande infra-rouge est représentée. L’hypothèse que les satellites captent la ré-émission infra-rouge CO2 est basée sur la « signature » de la bande d’absorption du CO2. Mais il peut s’agir simplement de la capture par le CO2 de la portion infra-rouge du rayonnement solaire à une altitude élevée (celle des satellites), avec ré-émission vers la terre sans conséquences thermiques. En effet l’élément le plus important à prendre en considération est l’altitude du satellite, en général supérieure à 200 kms. Même si le CO2 capte à cette altitude une partie de la radiation infra-rouge ascendante, la « back-radiation » vers la terre est sans conséquence thermique. La conversion thermique d’une éventuelle ré-émission intervenant dans la stratosphère est juste une hypothèse sans preuve.

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Il semble maintenant admis, même par certains scientifiques sélectionnés par le GIEC que le rayonnement infra-rouge émis dans l’atmosphère dans la bande d’absorption du CO2 est quasi entièrement absorbé par le CO2 déjà présent dans l’atmosphère. Mais ils considèrent que l’essentiel du réchauffement résulte de la modification de l’altitude à partir de laquelle le rayonnement thermique s’échappe vers l’espace, altitude qui augmente avec la concentration de CO2 en raison de l’épaississement de la couche opaque au sein de laquelle toute émission dans le spectre infrarouge du CO2 est réabsorbée ou diffusée. En clair le rayonnement thermique ne peut s’échapper qu’en « allant de plus en plus haut » étant donné l’épaississement de la couche de CO2. La température diminuant avec l’altitude, l’émission directe est diminuée, ce qui renforce le forçage radiatif de l’atmosphère.

En fait, l’impact sur la température de surface de la planète serait faible, de l’ordre de 0.2 – 0.3 °C depuis 1970. Qui plus est, le fait que le réchauffement d’une région infiniment plus froide que la terre puisse réchauffer la terre contredit absolument toutes les lois de la thermodynamique.

Mais il y aurait des boucles de rétroaction positives qui amplifierait le processus de réchauffement. Celles-ci n’ont jamais été mises en évidence. Et le calcul de l’augmentation de la température (même faible, 0,4°C par siècle dans le futur étant 6 fois inférieur aux prévisions du GIEC) liée au blocage de la radiation thermique reste assez obscur. Différentes versions de cette hypothèse existent. Elles ont en commun de supposer que les concentrations de CO2 augmentant dans la haute atmosphère, beaucoup plus froide, la rétroaction qui en résulte entraîne une augmentation de la densité du nuage de CO2, ce qui augmente le forçage radiatif et la température des couches basses. Or, même avec cet effet, l’augmentation des températures de la troposphère serait très inférieure à celle observée et surtout ce transfert de température serait opposé avec ce que l’on sait des lois de la radiation thermique d’un corps noir.

Nous avons gardé pour la fin une des preuves les plus irréfutables du rôle limité de l’augmentation des taux de CO2 dans le réchauffement climatique. On l’a vu le domaine d’absorption du CO2 pour les radiations infra-rouges se situe entre 14 et 16μm. La question est alors très simple : quel pourcentage du rayonnement thermique ascendant est émis dans cette longueur d’onde ?

En intégrant l’équation de Planck de 14 à 16 μm on s’aperçoit que 9,3 % de la radiation infra-rouge ascendante terre-atmosphère est émis dans cet intervalle de longueurs d’ondes. Ce qui signifie que quel que soit son coefficient d’absorption (et quelle qu’en soit les conséquences) le CO2 ne peut absorber au maximum que 9,3 % du rayonnement thermique ascendant. Or les quantités de CO2 actuellement présentes dans l’atmosphère absorbent déjà entièrement ces 9,3 % de rayonnement thermique dans une couche de 8m de la troposphère ! Le rayonnement thermique terrestre correspond selon la NASA à 21 % de l’énergie totale reçue du soleil au sommet de l’atmosphère (légèrement inférieur au 15 % de 51 % =29 % attendus) , et au niveau de la terre à  4 % de l’énergie totale reçue du soleil. Le CO2 au mieux absorberait donc 10 % (9,3%) de ces 4 % d’énergie solaire, soit 0,4 % de 342W/m² = 1,37 W/m². Ce rayonnement est déjà entièrement absorbé par les quantités de CO2 présentes dans la troposphère (quel que soit ce qui se passe « après absorption »). On dit que l’absorption est « saturée ». « Rajouter » du CO2 ne peut qu’avoir un effet à la marge (vibration aux extrémités angulaires).

Deux données physiques fondamentales rendent donc très improbable l’attribution du réchauffement climatique à un effet de serre lié au CO2 :

L’absorption par le CO2 de la radiation infra-rouge de la troposphère obéit à une loi quantique et ne se fait que dans un spectre de longueur d’ondes de 14 à 16 μm. 9,3 % seulement de la radiation infra-rouge terrestre ascendante sont émis dans ce spectre. La quantité de CO2 présente dans l’atmosphère est déjà suffisante pour absorber ces 9,3 % de radiations. On dit que l’effet est saturé. Rajouter du CO2 ne produit qu’un effet à la marge.

Qui plus est, dans la troposphère, le CO2, après absorption de la radiation infra-rouge précédemment décrite se désactive avant tout par collisions et non par émission d’un rayonnement thermique. Le CO2 ne se désactive avec émission d’un rayonnement qu’à une altitude de 80 à 100 kms, ce qui est sans effet sur la température terrestre.


Ces deux éléments fondamentaux (caractère quantique de l’absorption, présence dans la troposphère de millions de collision/seconde avec des molécules de N2 et de O2) ne sont bien sûr pas ignorés des climatologues qui justifient pour le GIEC le rôle majeur du CO2 mais ils ne sont délibérément pas pris en compte au prétexte que les « satellites renvoient bien une radiation infra-rouge CO2 », ce qui prouve l’émission d’une radiation thermique du CO2 vers la terre. Et ces mêmes climatologues d’ajouter « si les faits ont raison contre la théorie, ce sont les faits qui comptent ».

Mais justement ce sont les faits qui en l’occurrence posent problème. L’émission infra-rouge captée par les satellites à plus de 200 kms ne prouvent nullement que cette émission corresponde au renvoi vers la terre d’une radiation thermique due au CO2 (cf supra). Dans la troposphère le CO2 ne peut pas connaître de désactivation radiative thermique ou alors il faut changer les lois de la physique.

Pour quelle raison le GIEC maintient-il alors sa position ? La raison est simple : le GIEC a été créé pour étudier le rôle de l’activité humaine sur le réchauffement climatique. Or le témoin le plus évident de l’activité humaine est la combustion d’énergies fossiles et l’émission de CO2.  L’augmentation des températures étant en apparence corrélée à celle des concentrations de CO2, le CO2 devenait le principal responsable du réchauffement dû à l’homme. L’hypothèse était peut-être séduisante, mais elle ne résiste pas à l’analyse physico-chimique des processus d’absorption.


Les tentatives de court-circuiter l’analyse du processus d’absorption en invoquant des boucles de rétro-action liées à l’augmentation des concentrations de CO2 dans la stratosphère et la haute atmosphère sont totalement floues et de toute façon ne peuvent pas rendre compte des augmentations de température constatées.

Bien d’autres éléments apparaissent contradictoires lorsque l’on analyse l’hypothèse de l’effet de serre du CO2. Si le CO2 se mélange d’une façon homogène au bout de 2 ans aux autres gaz atmosphériques, pourquoi l’augmentation des températures n’est-elle pas homogène sur la surface du globe (elle est au contraire totalement hétérogène) ? Entre 1998 et 2012 les taux de CO2 ont continué de croître très rapidement. Pourquoi la température a-t-elle été stable à la même période ? L’évolution des températures mensuelles, non lissées, montre deux hausses de 0,6°C chacune sur une période similaire de 30 ans : l’une de 1915 à 1945, l’autre de 1975 à 2005. Comment attribuer ces deux hausses parallèles exclusivement au CO2 alors que sa concentration était 6 à 10 fois inférieure de 1915 à 945 à ce qu’elle était en 2005 ?  L’effet de serre lui-même est une énigme pour les thermodynamiciens et les physiciens car d’une part il n’a rien à voir avec l’effet de serre radiatif d’une serre botanique et d’autre part il contredit toutes les lois du rayonnement d’un corps noir.

Restent bien sûr à expliquer les deux grandes données initiales : réchauffement et parallélisme de l’augmentation des concentrations du CO2, ce qui n’est pas l’objet de la présente synthèse.

Une des explications du « parallélisme » actuel (et non de la corrélation évidemment) pourrait être que les augmentations des concentrations du CO2 suivent immédiatement les épisodes de réchauffement. Le CO2 atmosphérique proviendrait alors du réchauffement des océans et serait lié à l’augmentation de l’évaporation (figures 4 et 5 ci-dessous), ce qui amène à se poser des questions sur les caractéristiques actuelles du réchauffement des océans.  La question majeure restant bien sûr : quel phénomène est à l’origine du réchauffement observé ces dernières décennies ? Les modèles abondent, proposés par les plus grand scientifiques (modification du nombre de tâches solaires, des vents solaires c’est-à-dire de l’activité corpusculaire solaire, de l’inclinaison terrestre, de la périhélie, de la précession et rétrocession (paramètres de Milankovitch), modification de la circulations des courants chauds, du gradient tropique/pôles, effet cumulatif d’ El Nino, etc.) mais comme ils ne sont pas « anthropocentrés » ils sont systématiquement censurés.

Par exemple :

Pascal Richet dans History of Geo- and Space Sciences, 12, 97-110 (2021) a exploité l’Enregistrement de Vostock : les pics d’émission de CO2 suivent les pics de température et pourraient être dus à une évaporation par réchauffement des océans.

Un graphique essentiel cité par Humlum et al. (2013) Global and Planetary Change 100:51–69, montre qu’entre les années 1998 et 2012 la « température moyenne du globe  n’a pas augmenté.  Par contre les pics de concentration atmosphérique de CO2 ont continué de suivre les pics de température ».

Note de l’éditeur :

Aucun scientifique n’a été capable de fournir une preuve scientifique convaincante de l’influence du CO2 sur le réchauffement. Les mécanismes physiques de base prouvent en revanche le contraire. Pour s’en sortir, les partisans de cette explication font un pari pascalien : « Je n’en sais rien mais puisqu’il y a réchauffement il doit se passer quelque chose que nous ne sommes pas capables d’expliquer mais qui se passe quand même. En attendant j’exclue par principe toutes les autres explications que celle basée sur le rôle du CO2 ».

Il faut se rappeler que la conférence de Rio qui est à l’origine du GIEC avait pour but, sous l’influence de prêcheurs diabolisant l’homme et son action sur la nature, de rechercher les effets de la malfaisance des activités humaine sur la nature.  Cette approche quasi religieuse, de purge du mal qui est en nous, a trouvé dans le CO2 le moyen de criminaliser toutes les activités humaines, puisqu’elles ont toutes une interaction avec le CO2, au point qu’une partie notable des jeunes occidentaux ne veulent même plus avoir d’enfants pour ne pas tuer la terre. Cette intoxication de la jeunesse s’accompagne d’une chasse aux sorcières impitoyable contre tous ceux qui ne plient pas l’échine devant les nouveaux Savonarole.  Elle se produit tous les jours dans les milieux de la science, prétendue unanime, alors qu’elle ne l’est pas du tout. Le rôle du CO2 dans le réchauffement que nous constatons est une pomme de discorde d’autant plus âpre que l’approche scientifique s’oppose clairement à une démarche à caractère religieux, même s’il s’agit de purger le mal qui est dans l’homme. Le retour de la notion d’hérétique est dramatique.

Cette action de changement de l’homme est en marche avec les mêmes méthodes dans tous les champs LGBT+++. Il faut « déconstruire » et l’homme et les activités humaines. Pour ce faire la violence et le mensonge sont des moyens acceptables. Alors apparaîtra l’homme nouveau, purifié et salvateur qui aura sauvé le monde par la Vertu pendant que les sorciers auront été brûlés en place publique.   

Impuissance des électeurs. La question des fuites démocratiques

De nombreuses évolutions problématiques ont aggravé la distance entre dirigeants et électeurs. On peut les appeler des « fuites démocratiques ».  Elles ont des conséquences très fâcheuses. Elles doivent être rebouchées.

 

La première fuite démocratique est le développement de l’Europe institutionnelle qui, à partir du traité de Maastricht, a capté une part croissante du domaine de la loi, la représentation nationale se devant d’inscrire les ordonnances dans la législation nationale sans les altérer. Un parti national n’aaucune influence sur le contenu des ordonnances qui seront proposées à sa guise par la Commission et votées par le Parlement européen, où les groupes partisans nationaux sont totalement noyés dans la masse, pourquoi se préoccuper de savoir si le programme convient au pays. Il ne sait même pas ce qui se passe à Bruxelles.

La seconde fuite démocratique est la capture du domaine journalistique et culturel, politique, économique et financier par la haute administration, déviation antidémocratique que l’on appelle ici l’Enarchie Compassionnelle et Bienveillante. Il en est résulté un blocage fondamental de la représentativité et l’impossibilité pour l’électeur de peser sur les choix fondamentaux. Une forme de caste a fini par s’emparer des partis de gouvernements, désormais en famille. Elle bloque toute carrière politique d’intrus venant du terrain en monopolisant les grands postes.

La tentation de la régionalisation a entraîné également un dessaisissement partiel du gouvernement. Son absence d’objet important stérilise le vote. La gestion matérielle des écoles ne mobilisent pas les foules.

Le droit a connu une double évolution également préjudicielle à la vie démocratique par les élections.  Les cours constitutionnelles ont pris le pouvoir législatif en interprétant les préambules consacrés aux droits de l’homme. En s’appuyant les unes sur les autres, CEDH, cours de justice Européenne, Conseil d’État, cour de Cassation, ont retiré aux parlementaires le monopole de l’effort nécessaire pour traduire concrètement t les espoirs portés par le concept de droit de l’homme et s’arrogent la mission de juger toutes les lois à l’aune des droits de l’homme, préférant toujours l’individu au groupe et empêchant souvent de régler efficacement diverses difficultés. Ces aspects sont désormais assez bien nommés et connus. Le suivant, pas du tout !  Une déviance judiciaire, au plus près des justiciables, la doctrine « justicialiste », s’est largement imposée dans le monde des juges. Elle prétend s’autonomiser par rapport à la loi par l’action syndicale, des tentatives jurisprudentielles ou des jugements politiquement orientés, et promeut une action discriminatoire en fonction de personnes mises en cause. Il devient difficile de savoir comment seront mises en œuvre les règles votées par le Parlement et même si elles le seront. On se souvient du refus général d’appliquer les peines planchers mises en place par la majorité qui soutenait Nicolas Sarkozy.

Devenir ministre est certes une belle promotion politique. Mais l’heureux promu constate vite une impuissance presque totale. Au dernier remaniement, les chefs de cabinets ont été choisis avant les ministres ! Du coup l’Enarchie triomphante ne considère pas anormal de choisir comme Premier ministre une fonctionnaire dirigeant une société d’autobus publique, et de la remplacer ce poste par le précédent premier ministre, également fonctionnaire. Personne ne relève cette stupéfiante situation. On ravale la nation à la RATP ! Et personne ne moufte ! La politique ne peut pas se réduire à un jeu de chaises musicales entre les différents postes politiques et administratifs.

Du fait de l’emprise quasi absolue aujourd’hui de la haute administration sur les choix politiques et leur mise en œuvre, la fiscalité, la dette et la réglementation détaillée et pointilleuse sont devenues le moyen d’expression préféré voire exclusif du gouvernement. Tout devient délit de façon tellement envahissante et contraignante que partout les amendes pleuvent et les décisions administratives contraignent. À tel point que tout le monde devient plus ou moins délinquant. On compte à Paris plusieurs millions de trajets automobiles tous les jours, qu’il s’agisse d’habitants intra-muros, de banlieusards ou de touristes. Qui peut dire qu’à chaque trajet le respect des 30 km/h a été effectif ? Voilà aussitôt des millions de délinquants routiers ! Ne parlons pas des cyclistes… l’incivilité qui pédale.

Tout est devenu pénal : les relations entre les différents moyens de transport, entre salariés et patrons, entre homme et femme, entre adultes et enfants, entre salariés et patron.

Des associations outrancières et maximalistes s’appuient sur des lois indéfiniment contraignantes pour faire régner une « pression sociale » illégitime et injuste, amplifiée par les réseaux sociaux et le vide politique.

La liberté et la fraternité se sont fracassées sur cette pression bureaucratique et idéologique délirante.

La démagogie ouverte des cadeaux catégoriels a tué l’idée d’une égalité des droits et des devoirs.

Des droits acquisitifs excessifs distribués sans contrepartie, accompagnés par l’abandon de toute répression des violences de masses venues des banlieues envahies par des millions d’immigrés Africains, près de 400 000 arrivées par an, ont conduit à la perte de contrôle de nos finances, de la délinquance et des services publics.

La dépense publique atteint l’équivalent de 56 % de la richesse produite, avec un financement qui repose majoritairement sur un tiers de la population assommée de prélèvements divers, et il faut trois mois pour avoir un passeport ou un rendez-vous avec un ophtalmo, et des mois voire des années pour obtenir un jugement, ou une réponse administrative sur des sujets qu’on a indéfiniment compliqués.

Le président Macron et Mme Borne, habitués des résidences publiques, ont décidé de faire passer sans crier gare une loi présentée ainsi : « Nous ne devons plus laisser la seule loi de l'offre et de la demande, conjuguée à la cupidité humaine traditionnelle, créer une bulle d'enrichissement de quelques-uns. Il faut un changement fondamental de paradigme sur le droit de propriété ».

Et hop : Foin d’un des droits de l’homme sacralisés par la Constitution

La nervosité a fini par gagner toute la population agacée dans tous les actes de la vie par des contraintes et des exactions excessives. La violence a fait des progrès spectaculaires dans la société. La révolte des « gilets jaunes » est venue d’une taxe et d’une interdiction de trop.

On comprend que s’est créé un énorme vide entre la population souveraine et une sphère politique tenue par une caste qui la gère désormais en famille.

La presse ne joue plus son rôle d’information et de médiation. Elle est tenue par huit milliardaires qui tous dépendent de l’État. L’énorme secteur public de l’information a été totalement colonisé par la gauche depuis la prise de pouvoir par F. Mitterrand. Tous les « déviants » ont été virés. Les équipes « de gauche » se sont installées en force d’une façon indéracinable et exclusive. Du coup la presse est devenue la caisse de résonance des opérations image de la petite caste dirigeante étatiste et socialisante, et de la propagande gauchiste. Elle a désormais décidé de purger le pays des esprits critiques. La liberté de penser et de s’exprimer connaît un recul inouï. L’affaire des vaccins contre le Covid a été très démonstrative.

Toutes ces évolutions posent de graves difficultés aux partis politiques de gouvernement. Ils doivent faire face à la triple accusation d’impuissance, de démagogie et de d’illégitimité démocratique. Comme il n’y a plus de carrière politique intéressante possible, sauf rare exploit, pour des non-fonctionnaires, dans les partis de gouvernement, les amateurs sont partis dans les partis « antisystème » qui eux ont ouvert la porte au peuple de base. On trouve peu d’Énarques au RN ou à LFI.

L’exceptionnelle réussite de la manipulation tentée par Emmanuel Macron qui a choisi d’unifier la Caste sous sa houlette et de lui permettre de prospérer en famille, est à souligner. Il est vrai que les nuances entre Chirac et Jospin, Fabius et Juppé, Rocard et Villepin, Hollande et Copé, etc. sont impossibles à définir. Ce sont des nuances de postures et de narratifs mais personne ne sait quelles différences programmatiques les séparent. S’il existe un expert capable de démêler ce qui distingue Mme Pécresse de Madame Borne, ou M. Wauquiez de Monsieur Philippe, cela prouverait qu’on a progressé dans le domaine de la microscopie de l’infiniment petit.

En réunissant tous les Énarques opportunistes et carriéristes, Emmanuel Macron a vidé de l’intérieur et le PS et LR.

Comment s’étonner que le triomphe pendant 50 ans de l’étatisme socialisant sans limite, qui est la religion commune des hauts fonctionnaires, ait produit une bureaucratie hors normes dans tous les domaines, une première place pour la fiscalité et les taxes, un excès de dettes colossal, le tout paradoxalement accompagné de la faillite des services publics et de tous les domaines régaliens sous la pression d’une immigration incontrôlée ?

Suturer les fuites démocratiques qui découragent l’électeur et l’empêche d’influencer les politiques conduites est une des urgences nationales critiques.

 

Qui est responsable des dérives de l’Union Européenne et que faire ?

J’appartiens à la génération des Français nés pendant la guerre de 40 et pour qui la construction d’un ensemble européen pacifique avait un sens. Dans le petit ensemble des six pays fondateurs, dont un morceau d’Allemagne, pouvoir annoncer à tout membre de ces nations : « je ne te crains pas et tout membre d’une nation membre sera traité exactement comme un national sans aucune discrimination » était un acte fort et digne d’être soutenu voire fêté. De même, choisir de supprimer toutes les mesures sciemment discriminatoires dans les échanges de biens, de services, de capitaux et de personnes, dans l’ensemble ainsi constitué, était un bienfait.

En revanche, il n’était pas question d’abandonner les identités nationales, ni de fondre les législations, en privant chaque état de la possibilité de mener une politique nationale ou diplomatique spécifique. Organiser une coexistence pacifique, marquée par des projets communs et l’élimination de procédés anticoncurrentiels douteux, ne signifiait pas que les législations dussent être unifiées dans tous les domaines et qu’elles soient transférées à une instance « fédérale ».

Bien entendu, le projet européen de Monnet était entièrement soutenu et financé par les Etats-Unis dont l’objectif, après-guerre, était comme depuis des décennies, d’en finir avec les empires européens et d’assurer leur domination économique, monétaire, diplomatique et militaire. Mais réduire l’ambition des membres de la communauté économique européenne à la seule ambition de devenir une colonie américaine serait caricatural. Le Général de Gaulle, dont les difficultés avec les Etats-Unis sont connues, prendra de nombreuses mesures de correction de la trajectoire européenne, avec l’introduction au forceps de l’agriculture dans le schéma communautaire et, en France, il imposera la sortie du commandement intégré de l’OTAN. Mais il acceptera le traité de Rome et le marché commun qu’il créait.

On dira : il s’est trompé : Les autres pays étaient purement et simplement atlantistes et n’avaient nulle envie de contester leur vassalité. Le Bundestag videra de leurs substances les accords passés entre Adenauer et De Gaulle. Dès que le Général s’est attaqué au dollar, il s’est retrouvé avec une « révolution étudiante » à domicile, le premier exemple d’une « révolution de couleur » comme on dit maintenant. La volonté américaine d’imposer sa loi rejoignait la nécessité pour l’Allemagne de faire profil bas après les exactions sans nom de la période hitlérienne alors que le pays était coupé en deux.

Il reste que la volonté d’en finir avec des querelles tournant régulièrement au massacre depuis des décennies, et de mépriser les exaltations nationalistes du type Hitlérien et Mussolinien, basées sur la violence et les exactions guerrières, était profonde et partagée dans le cadre des six pays fondateurs.

En 1967, le mélange d’atlantisme et d’européisme fédéraliste qui régnait en Belgique ou en Italie, sur fond de lutte contre l’expansionnisme de l’URSS et du « socialisme réalisé » existait sous forme d’une faction « centriste », symbolisée un temps par Lecanuet. Directement soutenue par les Etats-Unis partout dans la CEE, cette mouvance était active. Mais elle n’était pas dominante.

L’Europe restait le champ d’initiatives de mises en commun, sans perte d’une vie politique nationale, et sans volonté de nivellement. L’idée de « construction » de l’Europe ne signifiait pas « création des Etats-Unis d’Europe inféodée aux Etats-Unis ». Mais l’approfondissement de règles et d’associations utiles et la volonté, là où c’était nécessaire de laisser plus de libertés concrètes aux membres des pays unis

Permettre à un « étranger » de contracter librement dans tous les domaines ne va pas de soi. Aboutir à ce qu’il puisse s’installer partout en Europe, s’y loger, y créer des entreprises, s’y marier, y trouver un emploi, y ouvrir un compte en banque, payer ses impôts, léguer, exporter, importer, de façon libre et transparente sans procédures bureaucratiques éternelles, ce n’est pas simple. Réussir ce pari demandait du temps donc « une construction ». Bien sûr, il était possible d’obtenir des visas d’installation et d’arriver au même résultat sans structure multinationale.

La création d’un « espace de bonne volonté », concernant un ensemble de pays appliquant rigoureusement les mêmes règles aux étrangers communautaires qu’à ses nationaux, hors l’élection, et promouvant les relations faciles entre eux, ne pouvait nuire.

On voit bien après le Brexit, que le retour des visas, des pièges réglementaires, des barrières diverses, a détruit une bonne partie de ces bénéfices concrets de liberté et de facilité.

Mais il y a eu le Brexit et il ne s’est pas produit sans raison.

Les traités de Schengen et de Maastricht ont cassé l’optique communautaire, associant des pays restant libres de leurs options politiques et sociales internes, pour une unification législative, monétaire, économique et sociale envahissante. Plus de frontières, plus de monnaie, une langue anglaise comme base linguistique unifiée, plus de droit, les instances juridiques de l’Union décidant d’interpréter les principes de la déclaration des droits de l’homme, et l’obligation de transcrire dans la loi nationale toutes les règles régies par des ordonnances européennes courant par grignotage la totalité du spectre de l’action législative, cela signifie-t-il qu’il n’y a plus ni Etat autonome ni Nation ? Non, mais il faut pour résister à la pression une force politique à la tête de l’exécutif français particulièrement puissante. Si cette force ne s’applique pas alors oui, l’indépendance nationale et la vie nationale s’étiole et peut disparaître.

Giscard et Mitterrand ont voulu que la France entre intégralement dans un schéma européen contraignant. Chirac a cédé en faveur du traité de Maastricht. Et aucun n’a voulu montrer une quelconque résistance aux dynamiques ainsi créées.  La vie politique française s’est effondrée aussitôt. Le sinistre Macron n’en fait pas mystère : la France, son drapeau et autres oripeaux de l’ancien temps, il n’en veut pas. Avoir commencé son quinquennat en allant faire sa révérence aux instances juridiques collectives, annonçait la suite : le drapeau européen seul à l’Arc de Triomphe ou sur la tour Eiffel, puis l’obligation des mairies d’afficher le drapeau européen ; l’affirmation d’une « citoyenneté » européenne ; les discours en « pidgin english » à tout propos ; l’abandon du Français en Europe et de plus en plus dans le champ de l’université, de la pub, des actes légaux etc. Tout le monde sait qu’il fait tout pour lui donner accès à son rêve d’après : devenir président élu de toute l’Europe.  C’est pour cela qu’il s’est opposé à son arrivée au pouvoir au projet d’élection du président de la Commission au suffrage universel.  Remplacer la présidente tournante par une présidente permanente, cela seul serait digne de son ego. Personne ne sait qu’il a profité de la présidence tournante de la France pour organiser partout des consultations de la jeunesse qui ont fait valoir qu’il fallait « un président élu pour l’Europe ». Cette ambition explique l’incroyable abandon des intérêts français au profit d’autres pays de l’Union et le refus de s’opposer à quoi que ce soit dans le processus des ordonnances européennes.

Avant lui, la forfaiture démocratique de Nicolas Sarkozy faisant voter à l’Assemblée les mesures que le non au traité « constitutionnel » européen avait rejetées ne cesse de produire ses effets délétères. Tout est désormais de guingois et les forces délétères qui ont prévalu jusqu’à la guerre de quarante reprennent du service.

Le symbole de l’impuissance des institutions se trouve d’abord dans l’élection au Parlement européen. La campagne électorale n’a en général aucun sens. Et d’abord que veut-on dire lorsqu’on parle de « sens » dans une élection ? Précisons-le : une élection a un sens si elle permet de dire à la majorité ce dont elle ne veut pas ! Ce qui veut dire que les enjeux doivent être connus et qu’une majorité peut apparaître, qui conditionnera l’action de l’exécutif. Rien de tout cela n’est possible au Parlement européen. Les enjeux ne sont pas connus puisque les textes qui seront débattus seront proposés principalement pour ne pas dire exclusivement par la Commission qui a entière liberté dans ce domaine. Les élus, découpés en petits groupes par la proportionnelle, et souvent choisi sans critère politique clair par les partis, ont une place ridicule dans le parlement. Que peuvent faire 40 personnes dans un hémicycle de plus de 700 membres ? Comme ce ne sont pas des partis globaux avec des programmes globaux qui se présentent aux votes, aucun choix d’option n’est effectué par l’électeur. Il ne sera pas informé de ce qui est discuté à Bruxelles. Il ne saura même pas ce qu’a voté la liste qu’il a retenue ni même si elle a voté de façon commune. Il ne réalisera les conséquences de l’action de la Commission que lorsqu’il faudra retranscrire dans le droit national. Et on lui dira que la décision étant prise il est trop tard pour se réveiller et dire non.

Dans le processus, seul le Président de la République peut bloquer puisque tout projet finit par l’accord des exécutifs. Si, comme le président actuel, il a décidé de dire oui à tout sans baragouiner, l’électeur français voit l’Europe diriger sa vie sans même pouvoir s’exprimer. Même s’il le voulait, il aurait beaucoup de mal à bloquer une mesure qui a été avalisée d’abord par la Commission puis par le Parlement, en général sous l’influence des grandes associations et de la diplomatie américaine.

Comme l’Europe institutionnelle s’est affranchie des traités pour intervenir dans tous les domaines et avec un luxe de détail invraisemblable, la gouvernance française passe pour totalement impuissante même et y compris pour des décisions de la vie quotidienne la plus élémentaire et pire encore pour les décisions nationales critiques.

On voit que les instances européennes viennent de régenter dans un sens catastrophique l’activité agricole française, de supprimer les voitures thermiques à court terme, de manifester sa mauvaise humeur contre l’énergie nucléaire, de promouvoir le voile islamique comme preuve de liberté, en même temps que le droit européen interdit toute maîtrise des flux migratoires et des règles du commerce extérieur. L’Allemagne devenu le mastodonte de l’Europe reprend son rôle abusif en Europe centrale et ses excédents déments faussent totalement la gestion de l’Euro (les flux allemands représentent près de 80 % des flux de la BCE !). Sa représentante à la tête de la Commission se croit présidente des Etats-Unis d‘Europe et s’agite sans mandat sur des questions qui ne sont pas de sa compétence comme la guerre en Ukraine. En même temps l’Union Européenne finance les mouvements wokistes en France y compris à l’université et dans les régions et municipalités !

The Economist nous apprend qu’Emmanuel Macron a décidé en catimini de changer radicalement les options traditionnelles de la diplomatie française en Europe très réticente à de nouveaux élargissements. L’intégration de l’Albanie, du Kosovo, de la macédoine du nord, de la Serbie, si elle le souhaite, ne saurait plus un problème. Aucun des médias français n’en parle alors que toutes les chancelleries ne bruissent que de ce revirement complet.

En fait Emmanuel Macron persiste dans la préparation de son job d’après : être le président élu de l’Europe entière. L’appoint de ces micro-états sera nécessaire ! L’intérêt de la France dans toute cette évolution majeure : nulle ! Même l’Ukraine est désormais acceptable comme membre à terme de l’Union. La question turque reste sous le boisseau. Son intégration demeure possible.

Ces évolutions délétères imposent une révision de la vision européenne de la France et cet exercice s’impose aux partis en France notamment à LR qui a décidé de refonder les axes programmatiques fondamentaux de son action politique.

Si par principe, les dérives de l’Europe sont considérées comme des acquis et leur dénonciation comme un populisme de beaufs à béret et baguette, l’effondrement démocratique français est au bout du chemin. François Asselineau explique avec constance qu’on ne peut pas « changer l’Europe ni changer d’Europe », fruit d’un arbitrage complexe indestructible, et que le Frexit est la seule solution, comme les Britanniques l’ont bien compris. Ses arguments ne sont pas nuls. Il se moque avec raisons de toutes ces volontés affichées lors des élections européennes de proposer une « autre Europe » plus ou moins fantasmagorique : plus verte, plus sociale, plus féministe, plus modeste, moins américaine, etc. ad libitum. Quand une élection n’a pas d’enjeux, autant s’agiter dans l’affichage d’autant plus grandiose que le silence retombera dans la seconde qui suivra la promulgation des résultats.

Xavier Bellamy, une des rares pensées politiques en Europe, explique que les instances européennes dépassent en permanence les compétences que leur donnent les traités.  Il cite le fait que le Parlement a voté 51% de résolutions hors du cadre des traités. Il donne de nombreux exemples significatifs où la Commission est parti dans des réglementations drastiques à partir de filaments de raisonnement hyper fins les rattachant très indirectement aux traités. Dans le même discours, il exonère les instances européennes en affirmant que ce sont les Etats qui le demandent. C’est donc la gouvernance nationale qui est coupable et lorsqu’elle s’exonère elle s’accuse.

Comment empêcher institutionnellement que l’Europe puisse ainsi grignoter les compétences nationales lorsqu’un hurluberlu européiste accède à la présidence française et laisse faire ou incite à de dessaisir de la souveraineté nationale ?

Existe-t-il réellement un chemin qui permette de redonner de l’indépendance au projet politique français quoi qu’il arrive sans pour cela sortir de l’Euro et de l’Europe ? Doit-on accepter qu’une clique de hauts fonctionnaires s’approprie tous les pouvoirs résiduels, en associant des inconnus interchangeables aux postes subalternes, tout en concédant tout à l’Union Européenne et ses instances, avec des élections qui ne décident jamais de rien sinon le « ranking des clans » comme on dit à Bruxelles.

Il n’y a plus de vie intellectuelle et artistique en France, dans un climat d’hyperfiscalité débilitante qui nous prive de liberté et de capacités économiques et sociales. La chanson française qui était la plus active dans le monde en 1960 n’existe pratiquement plus. Alors que dans les années cinquante la France comptait une pléiade d’écrivains de renom international, il n’y a plus que le malheureux Houellebecq. L’université française est quasi morte. L’étranger européen n’y vient plus, préférant le Royaume Uni, le Canada et même l’Espagne, quand les Etats-Unis ne sont pas accessibles financièrement, pour former ses élites. La vie politique se résume aux éléments de langage des médias conformes et aux pitreries grotesques et dangereuses d’un Mélenchon. On ne trouve plus un journal français dès qu’on sort de l’hexagone et l’étude du français est en train de sombrer partout.

Le constat est terrible : il n’y a plus de vie politique, devenue impossible, puisque la haute fonction publique ne veut rien lâcher de son emprise désormais totale et teintée de népotisme caractérisé et finalement accepte de se délester sur l’Europe de pratiquement toutes les questions importantes. Rien ne gêne plus un haut fonctionnaire que d’être responsable !

On voit bien que la renaissance française passe d’abord par la destruction du monopole politique construit par la haute fonction publique qui paralyse la démocratie et le retour à une pratique européenne qui réduit le champ des délégations au seul contenu explicite des traités, quitte à prendre les initiatives juridique et organisationnelles qui rendront cette orientation pérenne et indépendante du choix du président. On n’échappera pas à des réformes institutionnelles nationales visant clairement les modalités d’interaction avec l’Europe. Nul n’est besoin de changer les traités européens ni d’enclencher un Frexit. La bataille est en France et sera la bataille de la France.

On voit moins bien quelle force politique dans le pays parviendra à imposer cette action. Ce devrait être un devoir pour un parti comme LR héritier du gaullisme. En ayant choisi Valérie Pécresse comme candidate aux dernières élections présidentielles et en annonçant Laurent Wauquiez pour la prochaine, après que Chirac a accepté Maastricht et que Sarkozy a trahi le non au referendum « constitutionnel » européen, LR montre que la perspective n’est pas évidente.

Didier Dufau pour le Cercle des économistes e-toile

 

Obsession du « Leader Maximo » et néant programmatique national : la nouvelle normalité ?

La France est entrée dans une zone de turbulences à l’évidence gravissimes. La question de l’avenir du pays est devenue brûlante. La recherche de solutions salvatrices est plus qu’urgente. Que voit-on ? Les seuls débats portent sur des questions de personnes.

La politique est vue comme une course de petits chevaux ou un concours de Misses. Qui a le bon numéro ? Qui coche les bonnes cases ? Voilà tout le fond des discussions. L’élection fondamentale est celle de Président de la République. Pour les hommes politiques ambitieux, il faut parvenir à être candidat. Pour les équipes qui font carrière au sein des partis, il ne faut pas se tromper de chef et prendre la bonne vague. Pour l’électeur, juger du talent des individus en compétition serait le seul intérêt de la politique. On ne leur offre donc que des mots et des postures afin de stimuler les meilleurs sentiments et obtenir le meilleur accueil électoral. Le programme ? On s’en fout du programme ! De toute façon on sait qu’on ne le suivra pas, soit parce qu’il ne souligne qu’une posture, soit parce que les circonstances auront changé. On ne mettra en œuvre que les cadeaux les plus symboliques, ceux qui font le plus de mal au pays mais qui valent signature.

Va pour un catalogue de « cadeaux au peuple » qui engagent le budget et de belles paroles qui n’engagent à rien. Aucun rapport avec les solutions salvatrices plus qu’urgentes ? Et alors ? Qui s’en soucie ? Le chevalier qui a gagné le tournoi offrira les places attendues et chacun se préoccupera de conserver la sienne, voire de monter d’un ou plusieurs crans vers les sommets. Sinon ce sera pour la prochaine fois. La bataille individuelle pour « l’image dans l’opinion » est permanente. Chaque bataille électorale n’est qu’un exercice dérangeant qu’il s’agit « d’enjamber » sans débat lorsqu’on est aux manettes ou une occasion de s’imposer à un sortant disparu ou carbonisé si on est dans l’opposition. Le programme dans l’affaire ? Quel programme ?

Lors de la dernière élection présidentielle, « l’enjambement » par Emmanuel Macron a été parfait. Il n’y a pas eu de débats. Personne n’a eu la moindre idée de la politique qui serait suivie. Ce n’est pas en se recueillant à Oradour sur Glane qu’on indique ce que sera l’action du futur exécutif, surtout si on ajoute 80 milliards de cadeaux électoraux pour bien ameublir le terrain et qu’on s’annonce être prêt à tout et l’inverse de tout, en même temps. La technique qui consiste, pour un président sortant, à interpeller chaque clientèle en affirmant qu’il est le seul à avoir fait autant pour elle, est redoutable pour les finances publiques et pleines d’annonces contraintes pour la fiscalité à venir. Dans un pays où l’information est tenue par dix milliardaires dont la vie dépend de l’État, il y a peu de chances que l’on parle des solutions salvatrices face aux « turbulences gravissimes ». Mieux vaut mettre en valeur le « narratif » présidentiel.

Si on s’en tient aux propos de dîner en ville, on retrouve toujours les mêmes interrogations.

« Je vote Macron. Il nous défend et il n’y a que lui, vous êtes d’accord ? »

« Marine Le Pen, elle est redoutable. Elle ne dit rien et parle de ses chats. Les dégâts sont tels qu’elle pourrait facilement gagner, n’est-ce pas ».

« Ce jeune Bardella, il tient remarquablement son rôle. Vous pensez qu’il peut embarrasser Marine le Pen ? ».

« Et Marion Maréchal, elle est dans le trou. Le culot ne suffit pas. Bardella la coiffera dans l’électorat qui vote à l’extrême droite, dès que Marine s’écartera ! ».

« Édouard Philippe est remarquable. Vous pensez que son alo… quelque chose, sa maladie qui blanchit, alopécie c’est ça, va l’écarter de la victoire. C’est vrai qu’on ne le reconnaît plus ».

« Wauquiez est détesté. Il ne pourra pas revenir. Trop tête d’œuf, trop insincère, c’est évident, vous êtes bien d’accord ?

« Sarkozy, celui-là, il est tenace. Il faudrait peut-être lui dire qu’il est mort politiquement, avec son bracelet électronique de délinquant privilégié ! ».

« LR ? Ils sont foutus. Il n’y a plus personne. Je déteste Retailleau avec sa tête de cureton, pas vous ? Et Ciotti, ? On le verrait plus avec un cerceau en culottes courtes. Il ne fait pas le poids. Larcher, lui, il a le charisme d’une moule frite trop grasse. Ah ! Ah ! Ah ! »

« Comme le PS. Quelle dégringolade ! Vous avez vu Hollande. Il ne leur reste qu’à rouler pour l’infect Mélenchon. Vous savez qu’il est très riche celui-là ? »

Essayer de dire : « Je me moque de tous ces gens. J’aimerais surtout savoir quelles mesures doivent être prises pour sortir de la situation cruelle où est le pays ». En général vous obtiendrez la réponse standard suivante : « vous savez, on exagère. Cela ne va pas si mal. La France on y est bien. Regardez, nous tous autour de la table, cela va bien, non ? Depuis le temps que c’est le drame annoncé. Allons ! Macron nous protège ! Il n’a pas de chance, mais il résiste bien. Il est détraqué, mais ils le sont tous ».

Fin du débat politique.

Pendant ce temps-là, culmine les délires d’une Mme Van der Leyen qui se croit Présidente de l’Europe, et d’une Commission qui se croit un gouvernement légitime capable de régenter au millimètre toute la vie des Européens, y compris en recrutant des Américaines pour tenir des postes cruciaux pour l’indépendance de l’Europe vis-à-vis des États-Unis. Partout monte une violence politique exceptionnelle, de la Hollande au fin fond des villages français. Partout les professeurs d’une vertu Woke particulièrement déplaisante tiennent le haut du pavé médiatique. Les dames d’œuvre de l’ancien temps, et les grenouilles de bénitiers paraissent bien timides aujourd’hui, par rapport à la brutalité et la violence des injonctions, le plus souvent contradictoires, que chacun peut constater à tous les détours de ses activités. La chaleur monte et au lieu de penser à climatiser et produire l’énergie nécessaire on pense à réduire nos activités « mortelles pour la terre » quitte à se lancer dans des investissements déments pour réduire notre besoin d’énergie fossile « d’un quantum permettant de sauver l’existence terrestre ». Aux dernières nouvelles la France devrait dépenser 5 ou 6 mille milliards d’Euros pour obtenir un refroidissement de 0.0018° Celsius. Comme c’est raisonnable !

Fin du débat français et européen ?

Mais non ! La presse nous fait savoir qu’Emmanuel Macron, le Président sauveur des « quartiers » de Marseille, parlera un de ces quatre matins et qu’en attendant il a maintenu Mme le premier Ministre à son poste. Le remaniement aura bien lieu quand il le voudra. Ses ministres plongés dans l’incertitude sont « appelés à dédramatiser ». Et voilà que celui qui s’autoproclame Jupiter un jour et Napoléon apaisant la France en cent cinq jours, le lendemain, élimine les « silhouettes » dont il avait peuplé les ministères au temps du premier gouvernement Borne. Adieu l’urgentiste appliqué, le communiste bâtisseur devenu socialo compatible, le noir wokiste, la foldingue qui posait dans Playboy « parce qu’elle le vaut bien ». Des noms inconnus remplacent des noms inconnus.

Mais ils sont toujours issus de la même caste. Comme le remarque justement un journaliste observateur du Figaro, c’est le premier gouvernement où les « chefs de cabinets sont nommés avant les ministres », quand ils ne deviennent pas ministres. Plus aucune personnalité disposant d’une identité politique quelconque ne figure au gouvernement, aucune nomination valant annonce d’une politique quelconque. Philippe de Villiers voit dans le remplacement de M. nD’aye par le joli et délié chouchou du Président, M. Attal, le passage du Woke au LGBT+. Il est incendié par les amateurs de commentaires indignés pour ces propos qui soulignent avec exactitude qu’un noir indigéniste assumé est remplacé par un homosexuel tout aussi assumé, ce qui laisse penser que l’Éducation nationale continuera sa mue. Faut-il rappeler que très longtemps les homosexuels étaient interdits au Ministère de « l’éducation nationale », que la tolérance était de règle (j’ai eu comme professeur excellent en tout point Jean-Louis Bory) pourvu qu’ils ne s’en vantent ni n’en fassent du prosélytisme. Les activistes veulent qu’ils puissent s’en vanter et faire du prosélytisme, alors où est le problème ? Pour ceux qui sont choqué de voir le népotisme régner dans l’énarchie triomphante, le cas du ministre de la Santé, dont la femme dirige par ailleurs la sécurité sociale est tout à fait exemplaire. La haute fonction publique se gère elle-même en famille, loin des considérations du bas peuple. L’annonce que M. Castex, obscur énarque devenu premier ministre puis dirigeant d’une société d’autobus publique  pourrait être candidat aux prochaines présidentielles donne un idée assez nette de la manière dont la démocratie française a évolué et de son soucis programmatique au plus proche des électeurs.

En Europe, ce n’est guère mieux.

La perspective des élections européennes provoque une vague de départs à la Commission et une valse de remplacements. Dans une démocratie classique, le résultat des élections conduit au changement des dirigeants. Dans le cas de la Commission, c’est la perspective des élections qui provoque préalablement les changements de personnes. Tous ces démissionnaires recherchent des postes très bien rémunérés ou des places de haut pouvoir dans leur pays. Bienvenue dans la néo-démocratie.

Tous ces braves gens ont travaillé des années en vue des grandes promotions qui s’annoncent. Le batave Timmermans a conduit une politique écologique maximaliste jusqu’au délirant avec un chef de cabinet venu de Green Peace Allemagne. C’était pour devenir le chef d’une coalition socialiste et écologique. Ah ! devenir Président du Conseil à La Haye ! C’était cela la vraie raison. Telle autre veut être présidente de la BEI, jolie rémunération en millions d’euros et quelle retraite ! Et ainsi de suite.

Le premier semestre consternant de 2023 se termine en Europe comme en France par une foire aux places pour irresponsables. Pour eux, en effet, les places sont tout, l’américano wokisme, une simple contrainte à accepter, la soumission aux ONG une pratique valorisante, et l’indifférence aux réalités vécues par les électeurs, une solide habitude.

Quel électeur ne se sent pas empli de joie profonde à ces deux spectacles de marionnettes qui se déroulent loin au-dessus de son vote et dans l’indifférence totale à ses aspirations, sur fond de recul généralisé de l’Europe dans le monde et de la France en Europe ?

Bémol : il paraît que M. Macron ne pourrait plus diriger le pays à chéquier ouvert et que Mme Van der Leyen pourrait être remplacée par un Breton bien français, si elle continue à se croire seule au monde et libre comme l’air pour affirmer n’importe quoi sans l’avis des membres de l’Union.

Le concert des nations ou celui des marchés auraient donc de l’influence si l’électeur n’en a plus du tout ?  Alors pourquoi s’inquiéter ?

Pour le carriériste politique l’ambition basée sur l’image et le narratif suffit. Nul besoin d’une pensée construite et d’une volonté assumée, branchée sur les difficultés du moment. La mésaventure Macron a prouvé qu’on pouvait vaincre sans autre ambition que soi-même et accessoirement la défense de la cohérence formelle de son narratif. L’action : faire tout et l’inverse de tout n’est pas un problème. Le résultat : quel résultat ? Les désastres, c’est toujours la « faute à Jules » ou à cause d’erreurs « profondément ancrées dans le passé ».

Alors pourquoi poser des questions de fond et chercher des solutions solides ? Elles ne peuvent que troubler le narratif et gâcher l’image !  Le concon-concours de Miss France a montré qu’il fallait avoir la bonne silhouette et prétendre servir l’humanité toute-entière avec un air stupide mais avec ferveur. Alors va pour un concon-concours politique des Enarques énamourés d’eux-mêmes, et leur discours d’Ara au plumage et au narratif bien calibré.

« À propos qui sera le meilleur candidat pour 2027 ? Vous croyez aux chances de Casteix face à  Wauquiez ou  Philippe ? Ce sera naturellement Macron, s’il est bloqué en Europe, et parvient à faire sauter la règle constitutionnelle des deux mandats ». « Vous êtes bien d’accord n’est-ce pas ? » « De toute façon L’Amérique, l’Europe, l’OTAN et l’Euro nous protègent ».

« A propos qu’est-ce que vous pensez de Breton ? Brillant non ? Il serait un président de la Commission presqu’aussi bon que Delors. C’est bien votre avis, non ? »

Non !

Les élites françaises ont-elles détruit la France ?

Plus personne n’a de doute aujourd’hui. La France n’a plus de véritable existence en tant que nation et en tant que projet identifiable.

C’est devenu un territoire d’où la population originelle s’efface par la dénatalité, où l’agriculture et l’industrie s’évaporent, où l’enseignement de la langue et de la culture se meurt lentement, où le niveau de vie est en état de baisse relative, où la sécurité intérieure n’est plus assurée.

Près de vingt millions d’habitants sont venus d’Afrique ou sont nés en France des familles immigrées correspondantes, sans trop de désir d’intégration avec pour une part notable et croissante d’entre eux, la haine au ventre contre les Français et le désir de se servir sur la bête par tout moyen.

En même temps la haute fonction publique a capté entièrement le pouvoir politique, économique, financier et médiatique, et entend continuer à se partager le pouvoir résiduel en famille. Cette caste a haussé la pression fiscale et les charges sociales au premier rang mondial tout en créant une bureaucratie effarante.

La venue au pouvoir présidentiel du lamentable Macron a été concomitante de la généralisation de chienlits multiformes et incontrôlables.

La gestion de Paris est une chienlit. Elle est actuellement organisée par une Espagnole qui a percé dans les alcôves de la direction du PS, épousé un énarque et demeure protégée par le clan. Emmanuel Macron lui a permis d’être réélue lorsque son candidat s’est autodétruit. Cette chienlit dure depuis 23 ans ! Et il n’y a aucun signe d’un quelconque ralentissement. Rendre irréversible les billevesées qui permettent de solidifier une pseudo-majorité, qui n’est qu’un regroupement de passions morbides et intéressées, voilà toute l’affaire. Et crève la ville lumière ! Cette chienlit se retrouve à Lyon, à Lille, à Bordeaux, à Grenoble, à Marseille, à Rennes, à Nantes. L’armature urbaine du pays est en voie de liquéfaction. Il n’y a strictement rien de positif à espérer de ses évolutions.

La gestion de la couronne de ces grandes villes est pire encore. Au prix de dizaines de milliards de subventions et d’allocations jetées par les fenêtres, on a cru possible d’y installer des immigrés africains, maghrébins d’abord, puis d’Afrique centrale, par millions. La délinquance et les trafics y sont la règle en même temps que l’islamisme y a pris un pouvoir désormais indéracinable. Les masses sont telles qu’elles sont devenues incontrôlables et y font ce qu’elles veulent quand elles veulent, désormais soutenues par une gauche opportuniste qui voit son salut dans l’exploitation de ce fumier, quelles qu’en soient l’odeur et l’absolue contradiction avec des « valeurs de gauche » brandies d’autant plus haut qu’elles sont en bas, totalement à l’abandon. L’État exalte son action à Marseille, action qui est liquidée en une nuit d’émeutes.

La gestion des campagnes est désormais soumise à la pression de bandes de voyous bien décidées à créer une chienlit totale. Le « zadisme « est-il autre chose qu’une forme de chienlit ? Un simplet, dans une « agence nationale », interdit un produit et risque de bloquer l’exportation de millions de tonnes de blé. Petite émotion et on contourne le problème sans le résoudre en attendant la prochaine initiative débilitante ! L’Europe qui en a « marre de payer pour l’agriculture française » annonce une réduction de l’activité agricole en France ! Pas de réaction de l’État français.

La gestion des transports est tout aussi calamiteuse. On a vu que l’activité portuaire a augmenté de 100 % depuis 1990 en Europe et de 1 % en France. L’industrie automobile est aux abois. Le transport ferroviaire est une catastrophe financière et technique. Les autoroutes sont une vache à lait sous-traitée aux copains. La France n’est même plus capable de tenir ses engagements sur l’aménagement des relations ferroviaires avec l’Italie. Des petits groupes de débiles bloquent des rues, des périphériques, des autoroutes, dans une chienlit manifeste. Pas de réaction de l’État français.

La gestion de la production d’énergie a été laissée à des incapables qui n’ont cessé de la massacrer et d’y créer le désordre et la confusion. La source nucléaire dont la production potentielle était de 500 TWh chaque année a été bridée pour ne représenter qu’à peine la moitié, alors qu’on dépense des sommes obscènes à accumuler des éoliennes et des panneaux solaires qui produisent de l’énergie à des moments où on n’en a pas besoin et n’en produisent pas toujours quand il en faut, déséquilibrant et la gestion des réseaux et les exportations rentables d’énergie et la gestion courante de l’équilibre des besoins. Avoir poussé au 100 % électrique en coupant par deux la production d’électricité est le genre d’exploit que l’énarchie compassionnelle et bienveillante est capable de réaliser, sans même anticiper la chienlit résultante. Le défilé des « c’est-pas-moi-c’est-l’autre » de ce politiciens idéologues ou issus de la bureaucratie la plus lâche, à la Commission d’enquête sénatoriale, est un documentaire sur l’irresponsabilité misérable des « élites » concernées.

Inutile de trop creuser la question des fonctions régaliennes de l’État. La chienlit y est partout.

L’armée française tient tout entière dans le Stade de France et serait incapable de tenir plus de quatre jours face à une agression un peu intense. La première action du nigaud qui préside le pays a été de virer le général qui signalait qu’on était à l’os dans les casernes. Il a aussitôt appelé la copine de caste, Parly II pour diriger l’armée avec le résultat que l’on sait : on s’est fait virer à coups de pied dans le derrière du… Mali, par… Prigogine ! Le taux de disponibilité des appareils de toute nature qui équipent nos forces est proche de zéro dans à peu près toutes les disciplines militaires. Le renseignement est par terre. Les Allemands se moquent ouvertement de la France qui s’abaisse à essayer de lui refiler ses perles résiduelles. La racaille dévalise les armureries. La gendarmerie est partout dépassée sauf pour les amendes de circulation sauf dans les zones de franchise abandonnées aux tribus. Comme le dit un observateur un doigt caustique : « on n’a plus d’état-major mais un état majorette surtout impliqué dans l’intégration confortable des femmes, des homosexuels et des transgenres dans les dortoirs ».

La santé publique : on a vu. Bureaucratie et syndicalisme ont conduit à la chienlit généralisée et à une violence d’Etat étonnante durant la période « Covid » avec abandon de tous les grands principes. Comment croire que la politique voulue face au Covid ait été : « restez chez vous et prenez du Doliprane » ! Le système est totalement ruiné par une gratuité intenable. Les pertes sont abyssales. La régression médicale commence à se voir très sérieusement. Partout c’est la chienlit, notamment aux urgences.

L’école et l’université ? N’insistons pas. L’université est pratiquement morte tuée par le wokisme. On y enseigne plus qu’une moraline frelatée et la soumission. Vols à répétition, occupations, etc. La chienlit est partout. Quant aux écoles maternelles ou aux études secondaires, mieux vaut ne pas en parler. La féminisation Neu-Neu, socialisante et Wokiste, règne sans limite, en symbiose avec les associations homosexuelles et les groupes de pression d’extrême-gauche, voire islamo-gauchiste. M. Macron a voulu montrer qu’il pérennisera cet égout en nommant un noir indigéniste à la tête du ministère. Son seul objectif est de créer la même chienlit dans l’enseignement privé que dans l’enseignement public…

La justice ? Le « mur des cons » n’a pas été détruit. Il n’y a plus de justice organisée en France. Le multirécidiviste triomphant est le héros d’un monde qui marche sur la tête. Ne pas réprimer ; ne pas mettre en prison ; s’attaquer d’abord aux cols blancs : salauds de bourgeois blancs. La délinquance généralisée, les pillages, les trafics en tout genre, les émeutes accompagnant une absence permanente de respect des lois, le crime à un niveau délirant, qu’est-ce que cela sinon une chienlit organisée ? Jouir sans entraves ! CRS-SS ! Non à la répression ! C’est gagné et on voit le résultat.

L’administration civile : incapable de fournir un passeport ou une pièce d’identité dans un délai raisonnable. Ne parlons du reste !

Les corps préfectoral et diplomatique sont liquidés par un président démiurge qui s’enivre de son propre pouvoir de destruction de la République française et de ses institutions.

Il est vrai que son objectif avoué est la dissolution de la France dans l’Europe, objet de son ambition suprême. Français ! Vous n’existez pas : vous êtes des individus indifférenciés dans la masse des populations qui grenouillent sur le sol européen. On panthéonise Monnet, un agent américain, une charmante danseuse américaine noire, un étranger militant communiste tué par les Allemands. L’idée qu’il puisse y avoir un « grand homme français » est passée dans l’idée des dirigeants français, obsédés par l’altérité heureuse. En revanche l’histoire française cesse d’être valorisée et devient un pot de chambre dont le contenu doit être déversé sur la tête de la jeunesse pour que jamais plus, elle ne pense à son surmoi historique français.

On a créé des régions parfaitement inutiles pour complaire à l’exigence européiste de destruction de l’État national. Ces nouvelles bureaucraties sont d’abord des planques publiques qui permettent de faire de l’argent sans responsabilité, en exaltant la démagogie. Jamais autant de Français vivent au crochet de l’État à ne rien faire d’utile que depuis l’instauration des régions ! La région, c’est une chienlit institutionnelle et structurelle. Cela ne rapporte rien et cela coûte très cher.

La citoyenneté abandonnée a laissé la place à un électoralisme sans objet sinon de fournir des places et de l’argent à des gens qui n’en valent pas la peine et entendent être élus par la démagogie la plus basse. Personne ne veut plus voter pour des vandales heureux de se faire un peu d’argent et de gloriole dans la chienlit générale.

Les dirigeants vivent au-dessus de ces chienlits multiples dans un état d’impuissance désormais visible et risible. Des médias dominants sous influence tentent de rendre invisible cette réalité d’une chienlit maîtresse de tous les lieux et construisent un mensonge dominant favorable à la caste dirigeante. Ils annoncent en permanence que le président Macron protège la France et les Français, et que s’il tripote régulièrement avec extase des noirs torse nu et siffle des bouteilles de bière dans les vestiaires, c’est la preuve de sa classe éclatante au service de tous les Français. Certains esprits régressifs et insensibles à cette épatante grandeur, considèrent qu’une chienlit narcissique verbeuse et irresponsable règne à l’Élysée.

Au moins y a-t-il une forme d’unité et de congruence dans ce qui reste de la France : la chienlit partout, du plus bas au plus haut, à tous les étages.

Giscard avant Mitterrand l’avait bien compris : exploiter personnellement et laisser courir ! Chirac l’a théorisé : le pays étant fragile, il était important de ne rien faire. Sarkozy a sombré en recrutant Kouchner et en voulant s’inscrire dans le bon sentiment général. Il a fini avec un bracelet électronique au pied, prisonnier à la maison. Hollande a voulu n’être rien et y a parfaitement réussi. L’ambition des places (et surtout de la place suprême) est devenue le cœur de la politique. Qu’importe si c’est pour présider à un désastre. La France, on s’en fout !

La conjonction de l’unique passion pour le poste de président, et des idéologies transnationales dominantes (écologisme, wokisme, européisme, mondialisme) ou nationales (étatisme, clientélisme, argent facile, fiscalisme, bureaucratie), conduit à la destruction de l’identité nationale, de la démocratie et de la prospérité.

Nous pouvons répondre à notre question initiale :

Oui la France a bien pourri par la tête et le triomphe de l’énarchie a été un facteur aggravant majeur, en empêchant les réactions du corps de la nation par la voie électorale. Née au lendemain de la déroute de mai quarante, la volonté de la classe des hauts fonctionnaires de mettre la main sur le pouvoir politique pour conduire « une vraie politique nationale de qualité », l’Enarchie a fini par être le levier principal  de la déroute actuelle.

Ce n’est pas le moindre paradoxe de la situation.

Ce blog a 15 ans jour pour jour. Opération spéciale anniversaire.

Nous fêtons les quinze ans d'existence de ce blog. Il a en effet démarré avec un premier article le 26 juin 2008.

Il a permis de fédérer tous les textes des membres du Cercle des économistes e-toile qui est devenu plus formel à partir de cette date. Jusque-là ils s'exprimaient principalement dans des forums ou des blogs dispersés.

Le rassemblement des textes a permis de développer dans le détail tous les thèmes que nos membres voulaient défendre et qu'ils trouvaient mal couverts par la presse classique.

Le corps de la doctrine du Cercle s'articule à ses débuts autour de trois thèmes globaux et trois thèmes nationaux.

Ont été constamment dénoncés preuves à l’appui :

Dans l'économie globale :

- le système des changes flottants, source de crises à répétition

- le système de l'Euroland, source de conflits économiques et de stagnation, avec les règles qui ont présidé à son établissement

- L'abandon à la Chine de l'industrie des pays développés, qui mènera automatiquement à la liquidation des classes moyennes dans les pays développés.

Dans l'économie nationale :

 - l'abandon de la natalité,

- l'énarchie compassionnelle qui ne pouvait qu'aboutir à une crise démocratique et à un gonflement irresponsable des dépenses publiques, des impôts et taxes, de la règlementation et de la dette. 

- la condamnation du principe de la « gratuité de la vie » débouchant sur un système impossible à financer.

Nous avons constamment rappelé les analyses de grands économistes français qui ont été marginalisés comme Alfred Sauvy et Maurice Allais. 

 

Sur tous ces sujets, les grands mensonges qui ont justifié les grandes erreurs se sont progressivement étiolés.

Les politiques menées par Sarkozy, Hollande et Macron n'ont à aucun moment tenté de corriger ces erreurs qui, au contraire, ont provoqué des crises amplifiées et fini par désespérer les Français.

Aujourd'hui, il est devenu clair pour presque tout le monde qu'on ne peut plus continuer à dévaler ce toboggan.

Les mille messages écrits sur ce blog représentent des milliers de pages au format livre. Ils ont fait l'objet de plus de 3.8 millions de "lectures". Certains ont influencer les écrits d'excellents journalistes Aujourd'hui, sur beaucoup des thèses défendues par le Cercle, l'accord est général alors que beaucoup de ces analyses étaient bannies des grands médias il y a 25 ans.

Afin qu'il reste une trace écrite de cet engagement de longue durée, Didier Dufau, le Président du Cercle a entrepris d'écrire plusieurs livres reprenant l'essentiel des positions du Cercle en tenant compte des évènements les plus récents.

Le Cercle a décidé pour fêter cet anniversaire, qui, au départ, était inimaginable, de lancer une opération spéciale :

Permette à tout lecteur intéressé d'acheter pour 10 euros, sans frais de poste, chacun des trois livres de Didier Dufau, reprenant les thèmes favoris du Cercle avec une dédicace personnalisée de l'auteur. Cette opération exceptionnelle se fera naturellement à concurrence des livres encore disponibles. Il suffit d'envoyer votre demande à l'adresse de notre distributeur, précisant vos nom et prénom et votre adresse, accompagnée du chèque correspondant au nombre de titres souhaités :

Cercle des économistes E-toile

15e anniversaire

Attention Mme Sophie Defyn

c/o La Maillière

4, Av. Jules Janin

75016 Paris.



Petit résumé de l'état de la France

Au même moment où se déchaîne la communication du Président Emmanuel Macron, en pleine exaltation du « en même temps » sur à peu près tous les sujets qui se présentent, sans jamais dire après l’énoncé des objectifs contradictoires, comment on fait, il est intéressant de sortir du bol de Com’ pour regarder froidement dans les yeux la situation économique française. L’étalage délirant des « je veux » est tellement ridicule qu’il vaut mieux se concentrer sur les aspects critiques du statut économique français.

Pour 1 Euro de PIB nouveau en France il faut 1.8 euros d’emprunt.

Pour 1 euro de PIB en plus, le fisc ramasse 1.6 Euros de prélèvements. C’est le FIPECO cité par Jean Pierre Robin dans le Figaro qui le dit.

Tout est dit. Sauf le pourquoi !

Vous pouvez compléter avec la baisse du revenu par tête depuis 1981, relativement à la moyenne des autres pays développés, la montagne bureaucratique et règlementaire qui est montée jusqu’au ciel, les dépossession des propriétaires, l’effondrement des services publics, et tous les autres chiffres résultats.

Un pays qui se prélasse comme champion des prélèvements et de la dette tout en tuant ses productions, ne peut pas avoir d’autres résultats.

L’impôt est globalement progressif en France, comme nous l’avons démontré cent fois sur ce blog et l’élasticité du PIB à la dette pharamineux. Tant que ces mécanismes n’auront pas été réparés, la France s’enfoncera. Tant que la haute fonction publique aura également capté la politique, la presse, l’économie, la banque etc., et l’administration, et dirigera tout dans notre pays, rien ne changera.

C.Q.F.D.

Rien n’est compliqué dans cette affaire.

Une belle panne qui devrait inciter à réfléchir

Hier soir s’est produit une des plus belles pannes de métro de l'histoire de la RATP, avec des heures d’arrêt de trafic aussi bien sur une ligne automatisée que sur une ligne pilotée manuellement, avec des passagers enfermés des heures par 35°, d’autres sur les voies.  

Rappelons que la RATP a été dirigée par l’actuelle premier ministre Mme Borne et qu’elle est dirigée par l’ancien premier ministre, M. Castex, avec la supervision de Mme Pécresse, candidate aux présidentielles, tous d’éminents techniciens polyvalents du moins pour les deux énarques, sachant que la polytechnicienne Borne après avoir rejoint le corps des ponts et chaussée a choisi la carrière politique, est devenue chef de cabinet, préfète etc.

On retrouve la même situation à EDF et à la SNCF, comme on l’avait à Air-France, avant la fusion avec Air-France KLM.

Les grandes entreprises nationales techniques ne sont plus que des points de carrière avec gros salaires et belles retraites complémentaires pour hauts fonctionnaires politiques.

L’Etat des trois sociétés citées dit assez combien cette dérive est heureuse.

Que les premiers ministres du moment fassent la navette avec la direction de la RATP ne semble émouvoir personne, alors que la situation est franchement grotesque. Si au moins ils savaient conduire un bus !

Rappelons peut-être la philosophie du Général de Gaulle lors des nominations de l’immédiat après-guerre à la direction des grandes entreprises : « Pour le Général, ces questions n’occupent pas le premier rang des affaires gouvernementales.  Pour de telles fonctions, il privilégie les « compétences », et s’en remet plus volontiers à des techniciens ». Ils feront de longues carrières comme George Ricroh, sans autres ambitions de réussir leur projet technique quitte à se faire virer par les purs politiques, comme Marcel Flouret qui a poussé à l’électrification à la SNCF contre l’avis du gouvernement et qui deviendra longtemps… responsable d’EDF. Pensons également à Louis Armand, Marcel Boiteux …

La prise en charge de la politique par des hauts fonctionnaires entraîne des dérives spectaculaires. Les grands corps sont protégés par l’échelon politique au lieu d’être dirigé par des représentants de la nation. Les grandes entreprises d’état sont des moments de carrières pour des administratifs.

Il faut mettre fin à ces dérives qui asphyxient la sphère politique et détruisent la sphère technique.

Le retour des grandes lubies économiques

Un symptome post crise !

Le langage magique a encore de grands jours devant lui. La capacité de certaines officines au service soit de pouvoirs extérieurs soit d’idéologies délirantes, à propager des idées fausses gagées sur de fausses autorités ou celle d’officiels soucieux de leur carrière est tout à fait remarquable et par leur durée, parfois des décennies et par leur impossibilité à accepter tout débat. Cette propension invincible a ceci de désagréable que ces sottises interdisent d’établir les bons diagnostiques et les mesures salutaires.

Une des raisons pour laquelle notre petit club d’économistes s’est formé à la fin des années 1990 était de lutter contre le projet de taxe Tobin. Non pas que Tobin fût, pour nous, une personnalité problématique. Bien au contraire, c’était un analyste monétaire très fin, dont les analyses ont été évacuées et trahies pour ne garder que l’idée de la taxe. Il l’a lui-même affirmé !

Nous avons commencé à expliquer dès la fin du siècle dernier la réalité de la réflexion de Tobin : les changes flottants sont une catastrophe. Pour éviter le pire, si on ne revient pas sur cette organisation désastreuse, il faut domestiquer les flux financiers à court terme par une taxe terrible qui les étouffe.

À chaque crise financière, on a vu ressortir la taxe Tobin des placards.

En 2009 après que les méfaits du système des changes flottants eurent créé une nouvelle « crise pire que celle de 1929 », Sarkozy avait fait le malin, déjà avec Stiglitz comme conseiller, en parlant de taxe Tobin. On a vu la suite… Rien !

Nous avions alors précisé la position unanime de notre cercle :

http://cee.e-toile.fr/index.cfm/2009/12/19/Taxe-Tobin--la-position-du-Cercle-des-conomistes-etoile

Cela fait 26 ans qu’en dépit de toutes les preuves, de toutes les conséquences connues des erreurs systémiques imposées par les Américains et les Allemands en 1971, les économistes dans la mouvance des Américains et des cercles associatifs autour de l’ONU refusent de débattre du vrai problème pour promouvoir des expédients détournés du rôle qui leur était assigné par leur promoteur. Il est vrai que doter des organismes mondialisés de ressources indépendantes des nations, sinon pour la collecte des fonds, on comprend que cela aiguise les appétits. On constate le même phénomène à l’échelon des instances communautaires européennes. Obtenir des ressources propres distribuées à des associations avec lesquelles on a des relations très étroites, avec des jeux de chaises musicales entre dirigeants d’ONG et postes politiques, c’est le pied !

On notera dans les Échos du 6 juin 2023 l’article : « Le capitalisme de papier va-t-il partir en fumée ? » rédigé par un des éditorialistes du journal. Très justement, il fait droit à ce constat élémentaire : les émissions de monnaies banques centrales et de monnaies bancaires ont fait grimper les valeurs nominales des actifs (immobiliers et financiers) plus vite que le PIB. Il explique que ce mouvement s’est beaucoup accéléré dans les 20 dernières années. Parfait ! Mais pour la cause exacte, vous repasserez un jour quand on aura le temps d’y réfléchir. Les trois crises financières de 1997 à 2003 et les deux crises financières mondiales de 2008 et européennes de 2011 ont conduit à la fois à des récessions sévères et à des inondations de monnaie prodigieuses. Elles s’ajoutaient à la crise de 73, puis celle du début des années quatre-vingt puis celles de 92-93, toujours noyées sous la création de monnaies banques centrale. La même cinématique s’est répétée pendant 50 ans, sans qu’on y touche. Pourquoi ces inondations n’ont-elles pas créé d’inflation après la purge américaine du début des années 1980 ? L’arrivée de la Chine et l’ouverture mondiale à la concurrence ont évité toute inflation dans les biens de consommation courante. Pas d’inflation possible pour les prix à la consommation. L’argent est donc parti dans la survalorisation des actifs et évidemment de façon accélérée du fait de la montée de la Chine dans les échanges et de la gravité des dernières récessions.

La vérité est encore pire que cela : si au lieu de valoriser les actifs en utilisant les monnaies, on prenait un indice de valeurs de références (un panier de valeurs comportant des matériaux rares, l’immobilier de luxe et le pétrole, par exemple), il deviendrait évident que les salaires ont stagné voire baissé, mais pas le pouvoir d’achat du fait de la baisse des prix (en valeur de référence) encore plus rapide. En revanche les biens réels se sont réévalués mais, en valeurs de référence, très peu.

Le système a étrillé la classe moyenne dans les pays occidentaux sans véritablement enrichir les propriétaires (ils ont toujours le même bien).

Lorsqu’on inverse la grille de référence au lieu de se concentrer sur le bas de l’échelle, bien qu’elle se manifeste de façon tonitruante dans la rue, on fait une fixette sur la valeur patrimoniale et on dit des sottises. « Un logement qui doublé de prix n’engendre pas une production deux fois plus grande » ; Une entreprise deux fois plus chère en bourse n’est pas deux fois plus efficace ». Et alors ? N’importe quel bien qui coûte deux fois plus cher du fait de l’inflation n’apporte pas deux fois plus de satisfaction ! Ces truismes n’ont pas de sens. Nous n’avons pas un « patrimoine de papier », formule simpliste et trompeuse. Nous avons eu une inflation concentrée sur les biens durables, les prix à la consommation étant tenus en respect par le transfert de l’industrie mondiale à la Chine et aux pays pauvres. Du jour où, du fait du Covid, l’inflation des moyens de paiement a porté sur le maintien du revenu sans production en contrepartie, alors que les réseaux de transport étaient partiellement arrêtés, une inflation générale s’est produite, avec une baisse immédiate et visible du niveau de vie.

Les « experts » du McKinsey Global Institute, cités dans l’article des Échos, n’ont absolument jamais voulu se pencher sur les méfaits des changes flottants et ont constamment promu la mondialisation et le transfert à la Chine de l’industrie (des autres pays et partiellement des États-Unis), tout en acceptant que l’on abuse du dollar roi. Les solutions proposées excluent toujours de réformer les changes flottants. Résultat : des scénarios qui n’ont pas de sens et qui s’apparentent à du verbiage, un peu façon ChatGPT.

L’amusant est que l’article mitoyen titre : « Pas de transition climatique sans capital ». Alors : il faut plus de capitalisme de papier ? Tout cela est profondément affligeant.

Le pire reste l’éditorial de David Barroux : « Immobilier, vive la crise » bien que la construction neuve s’effondre (dans l’immobilier une baisse de 10 % est un retournement, de 20 % et une récession, de 30 % un effondrement). Pendant ce temps-là Mme Hidalgo propose un PLU basé sur l’arrêt de la construction et la conversion des bureaux en logements, la hausse de la taxe foncière, le blocage des loyers, la hausse des « frais de notaire », et la préemption systématique des logements mis en vente. Et la législation « climatique » conduit à envisager des dépenses démentes (parfois près de 10 fois les dépenses courantes). Rappelons que les logements ont été maintenus dans l’ISF et que les loyers sont intégrés plein pot dans le revenu imposable. L’occasion de rappeler que l’État s’est gavé sur la hausse de l’immobilier et que le pouvoir d’achat des propriétaires a baissé à proportion de la hausse des impôts et des taxes. Quant à celui des locataires, on verra quand ils pourront se loger.

On voit que ce n’est pas la mondialisation financière qui pose un problème aujourd’hui mais la gourmandise et le goût bureaucratique de l’état et des autorités locales. Cela s’appelle ruiner les locataires et les bailleurs ! Les Vivats sont de trop.

Quant aux taux d’intérêt, leur hausse soudaine à contretemps provoquant l’arrêt des prêts immobiliers et de gros s ressacs bancaires, ils sont la preuve de l’impasse où sont les banques centrales qui dans un système de changes flottants étaient censées réguler les marchés financiers. Elles ne peuvent pas à la fois gérer la guerre en Ukraine, la crise climatique, les récessions liées aux changes flottants et les conséquences d’une gestion folle du Covid.

L’économie mondiale ne peut fonctionner correctement si les échanges sont totalement déséquilibrés avec des excédents et des déficits monstrueux. La première conséquence est la disparition de l’investissement au profit de la spéculation : les pays en excédent sont compétitifs ils n’ont pas besoin d’investir dans la production. Les pays en déficits empruntent pour financer leurs déficits et n’investissent pas puisqu’ils sont en manque de compétitivité. Le sous-investissement devient permanent. L’argent va dans les bourses et l’immobilier et pas dans les prix puisqu’ils sont capés par les bas coûts de la Chine. On parle de sous productivité, au lieu de sous-investissement, éludant la cause pour faire le constat de l’effet. Au bout de quelques années une récession vient nettoyer les positions intenables. On appelle les banques centrales qui assument la perte pour les autres et on recommence. Ce système ne marche pas et ne peut pas marcher correctement.

La demande globale est d’abord de la responsabilité des États ainsi que l’évitement et la correction des récessions. Il n’y a eu aucune récession de 1948 à 1972. Seulement des ralentissements. Avec le plein-emploi et un enrichissement permanent des populations.

Nous avions dit qu’on entrait à partir de 2018-2019 dans le risque d’une récession de moyenne importance. L’arrosage inouï fait pour lutter contre le Covid a supprimé ce risque, ce qui nous a fait écrire qu’il n’y aurait pas de récession en France en 2022 contre l’avis quasi général. Je ne crois pas qu’il y aura un collapsus à court terme, sauf évènements imprévisibles sur le front Ukrainien. Tout le monde est gorgé de liquidité et les exportations chinoises ont repris et pèsent à nouveau sur les prix.

En revanche des circonstances locales peuvent provoquer des incertitudes graves et des situations de blocage avec des retournements conjoncturels. Les banques finançant à tombeau ouvert les sociétés numériques ont pris un coup de chaud. La méfiance des actionnaires et déposants du Golfe a eu la peau de Crédit Suisse. Les banques centrales ont déstabilisé l’industrie bancaire et le crédit, au risque de créer une récession ici ou là après avoir financé pendant deux ans des salariés qui ne produisaient pas !

Il n’y a plus de logique économique et aucune raison de se réjouir : la sottise est à la fois du côté d’Attac et des Échos. En même temps ! On peut tout de même s’inquiéter un peu !

Quand on lit que les écologistes femmes expliquent qu’il ne faut pas faire d’enfants pour sauver la terre, que des journaux économiques « informés » se réjouissent de la crise immobilière, que des bavards de TNT expliquent que ChatGPT va interdire tout emploi et qu’il faut passer aux 32 heures et peut-être 28, pour partager le travail qui restera, que les politiques indiquent qu’on va pouvoir « réindustrialiser » en créant du pouvoir d’achat, alors que l’effet sur les prix sera certains, et que les éoliennes sont la solution pour fournir de l’électricité sans dire ce qu’on fait pendant les phases d’intermittence, on reste interloqué. Il faut avaler que pour éliminer toute empreinte carbone en 2050, il suffira d’aligner 60 milliards d’euros par an soit au total 1 400 milliards, alors que changer totalement le parc automobile coûtera automatiquement plus de 2 mille milliards et qu’il faudra financer le reste, oui, quand on lit tout cela on peut dire que les lubies monstrueuses de bêtise satisfaite sont en pleine forme et qu’on ne risque pas de les voir disparaître à court terme.

Revenons à la taxe Tobin et notons qu’elle revient à chaque crise du système : 1 973-4, 1 993-4, 2 003-4, 2 013-4, 2 023-4. Surtout ne pas revenir sur les changes flottants ! La taxe reste un cache-misère intellectuel façon string qui laisse voir des zones intellectuelles franchement peu appétissantes au milieu des tatouages idéologiques.

Quand on voit les éditorialistes des Échos boire la même eau que Attac, il faut s’inquiéter des effets durables du marasme de la réflexion économique de base, sous la pression de ceux qui croient y avoir intérêt.

Amis économistes, posez-vous cinq minutes, oubliez votre carrière cinq secondes, respirez un bon coup et observer sans œillères la réalité. Et arrêter de cautionner n’importe quoi ! C’est ici et maintenant qu’il faut réformer le système monétaire international, sans attendre que cela tourne au pire à nouveau.

 

Didier Dufau

Pour le cercle des économistes e-toile.

La nouvelle Saint-Barthélemy des propriétaires qui s’annonce

En France on adore jouer les Sans-Culottes et chanter « ça ira, ça ira, les Aristos à la lanterne », et s’endormir en rêvant que l’on tient par les cheveux la tête séparée du corps de Marie-Antoinette, tout en suivant avec enthousiasmes les cérémonies royales britanniques. Mais on n’aime pas non plus être bourgeois, alors que l’essentiel de la population vit dans des villes. Plus récemment on a mis les paysans sur la sellette et les gens de l’Administration et des ONG leur infligent une mort lente à la chinoise, jusqu’à détruire des points d’eau en pleine sécheresse.

Le prurit révolutionnaire qui charrie tous les bas instincts, avec un contentement de soi incontrôlable et le sentiment réconfortant de baigner dans une unanimité rafraîchissante et exonératoire, celle qui unit aussi bien le Vert LGBT++++, le socialiste conscientisé à fond, le Communiste le moins primaire, l’extrême-Centriste le plus mou, le Zadiste le moins illuminé, le Normalien le plus frais émoulu et l’Énarque le plus compassionnel et bienveillant, l’Européiste le plus radicalement ouvert aux mondes, même à aux dépens de ses concitoyens et naturellement tous les types de Macronistes (preuve que l’ectoplasmie s’incarne), reste naturellement centré sur la haine méprisante sur propriétaire : « salauds de riches ! ».

Le riche n’est pas celui qui vit comme un prince nourri, logé, transporté par l’argent des autres, et qui ne crée rien sinon des contraintes pour les autres, tout en jouissant d’un bon réseau qui lui permet de passer par des postes bien rémunérés dans le privé pour quelques années (700 000 euros par an, ce n’est pas à négliger) puis revient comme Ministre, puis se replace dans des agences (à nouveau à plusieurs centaines de milliers d’euros), avant de gagner pour les plus astucieux, des postes où on cumule un pognon de dingue à l’âge où tout le monde est à la retraite, avec de surcroît des avantages en nature le plus souvent engrangés sans publicité excessive. Les têtes de MM. Jospin, Fabius, Juppé, ou de Mmes Parly, Wargon, Oudéa-Castera, ne sont jamais offertes au billot. Macron a bien compris la leçon et plus vite que Chirac qui a fini hébergé par un milliardaire libanais mais qui avait commis l’erreur du Château de Bity. Lui ne présente aucun patrimoine. Les milliards du passage chez Rothschild ? Évaporé !

Le riche n’est pas non plus l’artiste de cinéma, le peintre, le joueur de football, ou nulle autre vedette des médias. Les plus immenses fortunes leur sont pardonnées. Ils peuvent jouir à droite en bourgeois arrivés s’ils parlent à gauche avec conviction et frénésie. Il suffit de contempler le spectacle donné par les récipiendaires de palmes à Cannes et de Césars où on voudra. Tous vomissent aussitôt sur la richesse, la droite, et se mettent sous la protection de la défense des petits pauvres et des exigences mêmes les plus outrées des gauches malfaisantes. Comme l’avait un jour énoncé Jack Lang, peu après avoir emménagé place des Vosges, un lieu où il est assez difficile de loger sans moyens ; Reprocher à un socialiste d’être riche est absurde : il a double mérite, d’avoir réussi et aussi de rester socialiste. M. Mélenchon est bien d’accord. Être révolutionnaire bolivariste en signant son IFI est une satisfaction, certes un peu masochiste, mais jubilatoire tout de même.

Le riche impardonnable, c’est le propriétaire, surtout s’il a hérité. Lire depuis une vingtaine d’années les écrits de nos économistes français bien en cour et adulés dans les médias est très parlant. Il n’y a pas que Picketty ou Pisany-Ferry. Le vilain, c’est le propriétaire structurel du discours dominant en France depuis des lustres. Ne parlons pas des ONG, qui, quelle que soit la cause, considèrent que l’argent n’est pas un problème, puisqu’il n’y a qu’à le prendre là où il est sur le patrimoine des propriétaires.

On sait l’importance de l’emprise marxiste et communiste en France. On sait moins l’histoire du communisme soviétique, même si la vérité commence à percer par bribes. Les paysans ont été souvent les principaux soutiens de la révolution bolchevique. Avec au bout du chemin la perspective d’arracher un bout de terres aux latifondistes et aux boyards. La faucille avec nous. Ils sont devenus propriétaires et donc des koulaks. Lorsque Staline a voulu leur reprendre le bien volé à la révolution pour payer l’industrialisation à marche forcée, autant que par idéologie, ils n’ont pas vraiment compris. Staline en a exterminé 10 millions ! La faucille est restée au drapeau avec quelques gouttes de sang subliminales. La Chine semble avoir fait mieux. Quand la femme de Mao avait des règles douloureuses ou quand elle était folle de rage de voir son mari s’envoyer en l’air avec les blanches fournies opportunément par Philippe Solers qui vient de disparaître sous les compliments les plus mirifiques (on peut s’interroger sur les commentaires s’il avait fourni des femmes noires à Hitler !), elle allait monter les tentes d’un tribunal populaire et tuait un petit lot de paysans. Ça calme les nerfs Lucien a tout écrit sur ces scènes. Et les massacres de paysans n’ont jamais manqué à chaque nouvelle révolution en Afrique ou en Amérique du Sud.

En France les Zadistes et des Animalistes, ont repris à leur compte l’action violente contre les salauds de paysans propriétaires qui tue le climat et la biodiversité. Ils peuvent bien crever la bouche ouverte ! C’est une fois de plus pour la bonne cause.

Aujourd’hui, c’est tous les propriétaires immobiliers qui sont ciblés. Non seulement ils sont infects avec les locataires mais ils polluent la terre de leur émission de CO2. Il va falloir qu’ils crachent au bassinet. Quoi qu’ils leur en coûtent ! La loi ZAN interdit de construire en province (pardon dans les territoires !), Merci Mme Wargon ! Les loyers sont bloqués (on dit « régulés »), à Paris et dans les zones en tension. Les propriétaires doivent effectuer l’expertise de leur « passoire thermique » et on donne des notes. S’ils ont une mauvaise note ils ne peuvent plus augmenter les loyers quelle que soit l’inflation ! Les copropriétés doivent elles-mêmes faire réaliser des audits énergétiques globaux, sachant que les travaux, dont ils n’auront pas la décision, seront à faire de façon cadencée obligatoire. La commission européenne et le Parlement européen ont été encore plus loin. Si vous vendez votre bien et qu’il n’ait pas la note maximale A, le vendeur devra déduire de la valeur de la transaction la valeur des travaux nécessaires. Il ne reste pratiquement rien du droit de propriété, en ville comme à la campagne !

Emmanuel ne s’y est pas trompé : il est arrivé en détaxant la fortune mobilière et en s’acharnant sur la fortune immobilière et les retraités qui la possèdent. Possession vaut rente ! On se souvient qu’un économiste atterrant français proposait d’ajouter au revenu imposable les loyers que le propriétaire n’avait pas à payer ! Payer de l’impôt sur de l’argent qu’on n’a pas perçu, cela n’a pas fait vraiment frémir. Pas plus que les taxes sur les taxes, comme sur le pétrole. La haine justifie la déraison. Et réciproquement.

Aujourd’hui, une nouvelle fasse de destruction du capital immobilier est en cours au nom de la survie de la terre. C’est mieux encore que le triomphe de la révolution. Il ne s’agit pas de financer le paradis mais d’éviter l’enfer ! Qui osera protester. Les dégâts provoqués par les premières mesures sont désormais visibles. Les propriétaires loueurs vendent ou renoncent à louer ou passe à des formules de location type AIRBNB ou touristique qui leur évite les tracas. On ne trouve plus de logements à louer. Comme on ne trouve plus non plus de crédit pour acheter, les marchés sombrent. Le marché de la construction neuve de maisons individuelles est en chute libre. L’investissement dans l’immobilier locatif de logement s’effondre également. Des locataires de plus en plus nombreux voient leur contrat interrompu. La crise du logement devient voyante. On entre dans un cycle de destruction de la valeur du parc immobilier.

Ce n’est pas le premier. Il faut lire absolument le livre fondamental de J. Marseille, l’argent des Français chez Perrin. Certes il est écrit en 2009, mais pour une histoire qui couvre près de 200 ans, cela n’a guère d’importance. Ce qu’il étale devant les yeux ébahis du lecteur c’est l’incroyable maltraitance des propriétaires immobiliers depuis 1880, jusqu’au milieu des années quatre-vingt-dix qui a vu la valeur des logements s’envoler, jusqu’au recul de 2022. Pas question de résumer ici tous les faits accablants passés en revue.

Fixons quelques seulement repères. La valeur des successions était de 33 860 euros en 1902, 11 655 en 25 et 5 760 en 1949. En un demi-siècle la valeur patrimoniale au décès a été divisée par six. En 1954 les immeubles bâtis avant 1 870 représentaient 37 % du parc global et près de 40 % à Paris. De 1914 à 1935, celui qui aurait mis sa fortune dans la pierre aurait perdu 50 % du rendement de son investissement ! En 1939 le nombre de logements vétustes a dépassé le nombre de 2 800 000 contre 150 000 en 1911. Les charges fiscales portant sur la propriété bâtie s’élevaient à 14,1 % du revenu net imposable en 1914, 44 % en 1937. L’Abbé Pierre est le descendant direct des mesures prises contre les propriétaires « comme si la punition infligée aux détenteurs de patrimoine se retournait contre l’ensemble de la population », écrit l’auteur. L’énorme effort de construction d’après-guerre et les « Trente glorieuses » n’ont produit qu’une correction mineure du déclassement immobilier. « En 1975 la fortune privée moyenne par habitant, 41 495 euros, ne représentait que trois années de revenu national contre 9 années en 1900 ». On sait que Giscard a aussitôt créé un impôt sur les plus-values et envisageait, en cas de réélection, un impôt sur la fortune, qui sera mis en place par Mitterrand.

Néanmoins, la valeur du parc de logement a connu un formidable rattrapage dans les quarante dernières années. Jacques Marseille a calculé qu’en 2009, la valeur immobilière était au niveau de ce qu’elle aurait été si depuis 19 100 elle avait suivi la progression des revenus. On est en fait revenu à la normale, là où les Picketty de service voient une prédation énorme et abjecte des spéculateurs éhontés !

Il serait néanmoins un peu juste de ne voir dans la hausse des valeurs immobilières que l’effet d’un rattrapage « normal ». L’arrivée des changes flottants a entraîné une poussée gigantesque des inondations financières, produisant des crises à répétition. À partir des années quatre-vingt, ces inondations n’ont pas eu d’effets inflationnistes sur les prix à la consommation du fait de la mondialisation et de l’ouverture du commerce aux pays sous-développés. Le transfert partiel et parfois presque totale de l’industrie des pays développés vers ces pays a permis d’importer à bas prix et de faire pression sur les salaires. L’épidémie de Covid a montré que dès que ce flux pas cher était enrayé les prix explosaient surtout si on payait les gens à ne rien faire comme s’ils avaient travaillés !

L’argent ne s’investissant plus en Occident dans la production, il s’est dirigé vers les bourses et l’immobilier dont les prix se sont envolés, d’autant plus que le coût du crédit était devenu extrêmement faible. C’est la principale explication du mouvement de rattrapage qui n’a aucune cause interne. Au contraire, en taxant les plus-values et la valeur des immeubles, l’état a augmenté de façon prodigieuse ses recettes fiscales au détriment des propriétaires soumis par ailleurs à des dépenses forcées de plus en plus onéreuses. Ce qui fait qu’investir dans le logement n’a pas de rentabilité en France. Avec à Paris, avec la hausse annoncée de 62 % de la taxe foncière et les lois climatiques, elle est devenue potentiellement nulle et menace de devenir négative !

Au lieu de s’acharner à vomir sur les possesseurs de logements, les politiques devraient comprendre que ce qui se prépare c’est une nouvelle Saint-Barthélemy économique des propriétaires de même ampleur de celle qu’on a connue au vingtième siècle qui s’annonce, et une nouvelle crise massive et de longue durée du logement.

Grand Mensonge Écologique et bureaucratie délirante

Nous avons évoqué dans une série d’articles comment l’information française était fabriquée et comment des mensonges parfois délirants avaient été imposés aux malheureux citoyens français. Ils sont considérés comme des veaux sans intérêt destinés à baisser la tête sans protester. Ils doivent absorber de grosses doses de mensonges dès le plus jeune âge et se contenteront plus tard de répéter des slogans de communicants, nervis modernes de l’étatisme et du sociétalisme gauchard.

Nous avons été également le seul groupe de réflexion qui a, continûment et sans concession, critiqué le triomphe délétère de « l’énarchie compassionnelle et bienveillante », qui a vu se constituer une caste népotique tenant à la fois le domaine de l’administration, ce qui est normal, et celui de l’ordre politique, ce qui ne l’est pas. Le résultat a été une dérive bureaucratique insensée et une montée continuelle de la dépense publique, des impôts, et de la dette. Le triomphe de l’Enarchie a été symbolisé par l’arrivée de Giscard à la Présidence et de Chirac au poste de premier ministre. Depuis, plus aucun budget n’a été en équilibre. La dette atteint 3 000 milliards d’euros, cinquante ans plus tard. Tous les services publics sont effondrés. L’Etat a perdu tout pouvoir, écartelé qu’il est entre l’Union Européenne et les collectivités locales, tout en ne respectant aucun des engagements pris avec chacun de ces pouvoirs de plus en plus gourmands.

La crise sanitaire a été l’occasion, pour le plus grand nombre, de prendre conscience des effets terrifiants de cette déchéance bureaucratique que, nous-mêmes critiquons depuis 1997…

Le mensonge a été permanent mais surtout, il s’est amplifié de façon délirante alors même que l’épidémie s’éteignait. Emmanuel Macron a osé déclarer qu’il voulait « emmerder » ceux qui résistaient au mensonge et virer les membres du corps médical qui n’obtempérait pas à ses oukases. Rappelons qu’il affirmait que le vaccin empêchait la diffusion du virus alors que toutes les études scientifiques déclaraient déjà le contraire. On n’a pas entendu d’excuses quand la vérité a fini par s’imposer à tous. On vient juste de réintégrer les membres du corps médical empêchés d’exercer !

Les Français ont eu tout le loisir de découvrir comment toute la médecine avait été surbureaucratisée, avec près de 35 % de ses effectifs employés exclusivement à des tâches administratives alors que le nombre de médecins s’évaporait, ceux qui étaient encore là étant accablés de sujétions et de tâches déclaratives avec un tarif de consultation au dixième du tarif d’intervention d’un plombier. En même temps les déserts médicaux s’étendaient à toute la France. En même temps il devenait presque impossible d’obtenir une consultation dans quelques domaines que ce soit à moins de trois mois. En même temps des spécialités médicamenteuses se trouvaient brusquement indisponibles. D’abord quelques cas, puis des dizaines en 2016, puis des centaines en 2022.

Du coup la CSG-RDS qui était censée financer ce désastre majestueux grimpait à des hauteurs pharamineuses et devenait un peu trop voyante. Comme cela ne suffisait pas on a été cherché des recettes alternatives partout. Les dépenses de sécurité sociale au sens large dépassent maintenant les 600 milliards d’euros, soit un doublement en 20 ans !

La démagogie régnante a voulu qu’on baisse de la part des cotisations des salariés dans le financement du régime général, passée de 23,9 % en 1980 à 12,8 % en 2000 et 8,9 % en
2 021. Parallèlement, la CSG représente 25,6 % des recettes du régime général en 2022 sur les revenus de remplacement (8 % en 2019, contre 4 % en 2000 et 5 % en 2009).

Les bureaucrates ont voulu que les cotisations salariales sur le travail baissent voire disparaissent sur les bas salaires, en transférant les sommes fortement accrues sur les retraités, la consommation et surtout, sur la consommation (14 % en 2019 contre 4 % en 1985), sur les revenus du capital (4 % en 2019, contre 0,8 % en 1985).

Comme le dit un rapport officiel :

« Fixés à un taux global de 17,2 % depuis le 1er janvier 2018, les prélèvements sociaux sont :
– la 
contribution sociale généralisée (CSG) de 9,9 %
– la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) de 0,5 %
– le prélèvement social au taux de 4,5 %
– la contribution additionnelle au prélèvement social de 0,3 %
– le prélèvement de solidarité de 2 %. »

Pour atteindre ce niveau global, les prélèvements sociaux ont vu progressivement chacune des contributions qui les composent augmenter. C’est en particulier le cas de la CSG, créée par la loi de finances pour 1991 à un taux originel de 1,1 %. Son niveau a par la suite été relevé à 2,4 % en 1993, 3,4 % en 1997, 7,5 % en 1998, 8,2 % en 2005 et 9,9 % compte tenu de la hausse de 1,7 point de CSG voulue par Emmanuel Macron ».

La grosse ficelle : une hausse de 1.7 %, des taux, de 20 %, des recettes.

En fait une grosse partie des taxes, impôts et cotisations affectées a été transférée d’un prélèvement explicite (taxe d’habitation, cotisations sociales) à des impôts diffus payés le plus souvent par une minorité de Français ou sur la consommation payée par tous.

La caste des hauts fonctionnaires étatistes et pour beaucoup socialistes, a donc à la fois réduit les prestations et augmenté les recettes, tout en augmentant massivement le nombre de bureaucrates et en créant des agences qui permettent de bien vivre aux frais de la princesse : les limites de rémunération des hauts fonctionnaires n’y existent pas permettant de gagner « un pognon de dingues », pourvu qu’on ne déplaise pas « au-dessus » ! Une idée assez étrange de la démocratie sociale.

Cet exemple caricatural d’une politique de hauts fonctionnaires cupides, portée pendant des décennies avec un collapsus presque total au bout du chemin, sert de modèle depuis quelques années à une autre folie bureaucratique totale : la maîtrise des troubles climatiques.

Nous avons été pratiquement les seuls à décortiquer en temps réel et au moment où les décisions étaient prises, les mesures délirantes prises dans le secret des rapports entre tutelle et professionnels. Les conférences que nous avons pu faire sur le sujet nous ont montré une incroyable imprégnation du caractère religieux pris par ces questions. Le bourrage de crânes a été si fort et si prolongé, avec une action en France dès la maternelle, qu’il n’y a plus de citoyen : le veau est devenu un taurillon sectaire. Celui qui questionne les objectifs et les moyens de l’action climatique sont clairement ou des hérétiques à faire brûler sur des échafauds ou des malfaisants adeptes des « fakes news » qui veulent assassiner la terre.

En vérité, contrôler le chantage exercé par les pays pétroliers, réunis en cartel pour exiger une rançon exorbitante aux pays non producteurs, impose depuis 1973, une action continue pour réduire la consommation de pétrole. Cette action a été menée avec constance. Les domaines les plus difficiles, l’immobilier et la voiture, ont connu de nombreuses initiatives, qui sont essentiellement passées par des normes pour les constructions neuves, des interdictions de circuler pour des véhicules très polluants, et des incitations à faire mieux dans le bâtiment.

La situation a totalement dérapé avec l’arrivée de l’énarque Macron et de ses premiers ministres tous hauts fonctionnaires non techniques. Emmanuel Macron a toujours été obsédé de gouverner avec une poignée d’énarques travaillant en secret dans son immédiate proximité, tout en accordant des ministères à des personnalités d’affichage, comme Nicolas Hulot ou Barbara Pompili. Ils ont fini par se faire condamner pour inaction climatique.

Un vrai virage a été pris avec la nomination d’une Enarque, fille d’une Enarque travaillant avec Mme Hidalgo, une référence, et d’un polytechnicien, M. Stoleru, politicien à toute main et résistant fort bien aux changements politiques. Ce parfait produit de la caste est Mme Wargon.

Nous avons commenté en dû temps les extravagances de la dame, comme le montre cette longue liste.

La hiérarchie des causes de l’effondrement français (16 avril 2023 13:20)

(Désolés, pas de Bons Voeux possibles pour 2023 avec ceux qui nous dirigent vers le précipice. (6 janvier 2023 13:20)

Écologie délirante : entre boy scoutisme et bureaucratie (6 septembre 2022 15:23)

Et voici l’écologie pénitentielle coercitive. Elle ne s’arrêtera plus (26 août 2022 13:36)

Régime d’assemblée et Ve République - Il faut réformer d'urgence (5 août 2022 20:25)

Christian Gerondeau : l'indispensable trilogie sur la religion écologique (24 juillet 2022 11 h 55)

Oh ce joli Week-End de mai ! (2 juin 2022 00 h 27)

Passe-CO2 : le délire commence à se voir un peu trop ! (25 mai 2022 16:15)

Et voilà le passe-CO2 ! Merci qui ? (6 mai 2022 10:13)

Comprendre la destruction bureaucratique de la France (10 février 2022 19 h 05)

Sonnez Buccins,résonnez Trompettes : un nouveau service public est créé en date du 1er janvier 2022 (25 octobre 2021 11:25)

 Quand l’indécence bureaucratique et énarchique s’étale sans vergogne (17 octobre 2021 14:11)

"Super Pinel" , Hyper Bureaucratie, Népotisme énarchique (1 septembre 2021 11:54)

De quelques tares de l’époque et de l’analyse du Pr Maffesoli (27 juin 2021 10:02)

La fausse réforme de l’ENA (10 avril 2021 12:20)

Nous avons même écrit le livre Réconcilier Économie et Écologie, deux trains lancés l’un contre l’autre sur la même voie, dont la parution a été malheureusement compromise par la crise sanitaire, pour avertir les Français des folies qui se tramaient dans leur dos. En France comme au sein de l’Union Européenne gangrenée par les pires agents de Greenpeace.

 

Livre disponible sur la librairie en ligne de notre cercle : https://librairie-e-toile.fr

Aujourd’hui tout éclate. La loi ZAN, une folie qui a étendu la loi littorale à la France entière est remise en cause, car elle interdit toute relocalisation industrielle, ce qu’a pu vérifier M. Édouard Philippe qui a voulu cette loi. Cet ex-premier ministre a été le premier a mis la France à feu et à sang avec une série de mesures bureaucratiques prises sans concertation et gâchant la vie des Français.

Mme Borne, wokiste, féministe et écologiste affichée, se devait d’accélérer dans la sottise et la folie. Elle a confié à France stratégie, un ramassis de socialistes caricaturaux obsédés par les inégalités et le développement de la fiscalité et des dépenses publiques, le soin de demander à M. Pisani Ferry, un macroniste dont les rapports hystériques sont généralement sollicités pendant les périodes électorales et mis aussitôt au panier (un sort qu’il accepte parce qu’il se connaît), un rapport sur l’incidence économique de l’action pour le climat. Ce gugusse indique qu’il faut « taxer les riches » pour financer les centaines de milliards qui doivent être dépensés. Naturellement sans dire un seul mot sur l’impact sur la température moyenne du globe qui sera, selon tous les calculs sérieux, nuls au mieux !

Rappelons simplement l’ampleur de la coercition qui s’exerce déjà sur les propriétaires immobiliers et les perspectives folles déjà inscrites dans la loi.

-          Les propriétaires loueurs doivent faire établir une note écologique pour leur appartement et ne peuvent pas augmenter les loyers si la note est inférieure à E. Plus tard la note exigible sera plus forte.

-          Les copropriétés doivent selon un échelonnement arbitraire, faire exécuter un diagnostic thermique et énergétique qui va définir les travaux à faire pour être conforme aux normes les plus strictes. Il est prévu une exécution forcée selon un calendrier cadencé. Il s’agit naturellement de montants disproportionnés.

-          M. Amèrement et son directeur de cabinet, ancien directeur de Greenpeace Allemagne et foldingue de décroissance heureuse, ont fait voter au Parlement européen une directive encore plus folle : les propriétaires qui n’auront pas exécuté les travaux requis se verront privés en cas de vente de la contre-valeur des travaux restant à faire.

Vive le droit de la propriété !

Rappelons qu’en France, nous avons l’IFI, l’ISF immobilier, et des taxes foncières formidables. À Paris, la taxe foncière augmente de 62 %. Les revenus fonciers n’ont pas été plafonnés comme les revenus financiers avec une « flat tax » de 30 %. On arrive vite à 40 % d’IR et plus. Quand on déduit l’impôt sur le revenu, les charges de l’immeuble, l’IFI, les impôts et taxes locales, le rendement finit par être négatif. À Paris, les loyers sont en plus plafonnés. La contrainte est totale. Les lois du marché ont été totalement bannies.

Rappelons que l’immobilier appartient le plus souvent à des veuves ou tout le moins des retraités. Macron a opportunément augmenté leur CSG de près de 20 % en arrivant à la tête de l’État. Pourquoi se gêner ?

Évidemment quand on est logé à vie par l’État, cela paraît moins lourd !

Il fallait tout de même oser demander un rapport proposant d’aggraver la fiscalité sur l’immobilier !

Rappelons que les hauts fonctionnaires se sont fait une spécialité d’exiger des travaux monstrueux aux propriétaires :

-          Un ascenseur détruit par les habitants d’un HLM provoque un drame : tous les ascenseurs doivent être changés partout en France à grands frais !

-          Un enfant se noie dans une piscine : toutes les piscines doivent être mises aux nouvelles normes quoiqu’il en coûte.

-          Une nappe phréatique est polluée par un propriétaire indélicat : toute la législation change et impose des investissements massifs même quand tout marche très bien. Pire : la loi « littoral » et la loi sur l’eau se contredisent : il est impossible de savoir ce qu’il faut faire. Allons-y pour envoyer le vilain bloqué en correctionnelle ! Les lois contradictoires ne gênent jamais les fonctionnaires. Surtout quand on a créé un corps d’inspecteur que les propriétaires doivent payer. On voit l’ambition et la dignité de ce poste de petit flic. Les amendes sont évidemment supersoniques !

-          Des dispositifs de chauffage sont interdits.

-          Maintenir ceux qui existent devient un casse-tête.

-          Là encore les contradictions s’accumulent : il faut mettre en œuvre des pompes à chaleur subventionnées. Chouette ! Zut, elles sont interdites en zone « littoral ».

On sait par ailleurs que le calfeutrement du bâti n’a exactement aucune efficacité. Tous les rapports le montrent et surtout l’expérience allemande qui a dépensé plus de 1 000 milliards d’euros pour calfeutrer 40 % environ de son parc immobilier, pour une baisse de moins d’1 % de la consommation d’énergie (produite largement par des centrales à charbon, après la pénurie de gaz russe). Le bilan carbone est nul pour une dépense délirante.

Et il faut que la France y passe ? L’Allemagne l’exige.

Nous sommes dans la folie totale. On annonce des dépenses vertigineuses qu’on minore pour ne pas affoler :

-          Le calfeutrement général du bâti pour obtenir des notes B ou A coûterait au minimum 2 000 milliards d’euros selon notre propre chiffrage ! Il est souvent préféré d’annoncer des dépenses annuelles, en général fortement minorées. On dira par exemple que cela ne coûtera que 60 milliards par an ! Ce qui fait tout de même 600 milliards sur dix ans.

-          Tout le monde a bien compris que changer les 41 millions de voitures thermiques, dont le prix moyen a été calculé récemment à 55 000 euros pièce, cela fait 2 200 milliards d’euros.

Nous-mêmes estimons entre 8 et 12 mille milliards le coût de la décarbonation totale en France, à emploi égal.

En face de cette dépense inouïe qui représente les deux tiers de tout le capital accumulé en France depuis les Gaulois et environ 10 années de valeur ajoutée des entreprises, on n’indique aucun objectif de baisse des températures.

Ceux qui ont fait le calcul en utilisant les modèles du Giec aboutissent à un effet sur la température globale absolument ridicule. Les voitures interdites vont se retrouver en Afrique à qui l’industrie va continuer de vendre des voitures thermiques neuves ! Effet nul sur la température. Pour le bâtiment, l’effet direct est de moins d’un pourcent sur l’énergie mise en œuvre selon les résultats constatés en Allemagne. L’impact sur la température globale sera inexistant comme il l’a été en Allemagne de façon prouvée.

Mais on affole le monde avec le chiffre d’une hausse possible de « 4 degrés » sans dire par rapport à quoi et à quand, et sans faire un lien analytique entre les mesures décidées et un éventuel impact sérieux. On se contente d’un raisonnement primaire : tonnes de CO2 évitées, gains automatiques en termes de chaleur mondiale, avec des modèles mathématiques dont on sait qu’ils ne donnent pas de résultats fiables : pour une quantité de supplément de CO2, l’impact sur la température varie de 1 à 7 selon les modèles !

Comme on ne constate aucun gain lié au schéma théorique, on invente un chiffre sur la hausse qui aurait été évitée ! La preuve que cela marche c’est que cela aurait pu être pire !

 

out cela est de la folie pure ! Surtout dans un pays endetté jusqu’au cou et bientôt en faillite et ruiné.

Avec une colère sourde partout dans le pays qu’Emmanuel Macron hystérise par son comportement.

Est-ce que tout cela peut vraiment durer ?

La première victime est évidemment le marché locatif, suivi par la construction neuve, devenue d’un coût astronomique. Plus personne n’arrive à se loger en ville, dans les capitales régionales et dans la Capitale, où An Brossat a annoncé de sa tendre voix 40 % de logements sociaux, soit l’équivalent de 8 arrondissements sur 20, la plupart récupérés sur le logement « bourgeois » existant. Na ! Le PLU égrène des centaines d’adresses où les ventes seront préemptées pour virer les natifs et accueillir les migrants. D’une façon générale tout ce qui touche au logement social a été concédé au Parti Communiste avec un nombre considérable d’intervenants en provenance des banlieues communistes. Prendre au bourgeois la corde qui va les pendre, on en est resté là chez Mme Hidalgo…

À Paris, on fait fuir la population en s’attaquant de façon délirante à la voiture et à la propriété. D’ores et déjà ! Ce sont des dizaines de milliers d’habitants qui partent vidant les jardins d’enfants et les écoles

La coalition de fait entre l’Union Européenne, la classe des hauts fonctionnaires en France, et la coalition communiste, socialiste et Verts va totalement détruire l’immobilier français des grandes villes.

Encore bravo à tous ! La période restera dans l’histoire comme celle d’une destruction urbaine comme on en a rarement vu dans l’histoire depuis Néron, sauf pendant la grande peste et les grands incendies urbains du Moyen Âge.

Et tout le monde aura honte et se demandera comment on a pu en arriver là !

 

 

Sortons-nous du Grand Mensonge ?

Si on pense au XXe siècle, on est automatiquement saisi par l’ampleur de la croissance et de sa généralisation. Du point de vue économique, c’est un peu le siècle du miracle. Quand on se place du côté géopolitique, c’est d’abord celui des immenses massacres et de l’industrialisation de la destruction humaine, accompagné de vraies tentatives réussies de faire respecter les droits de l’homme :  fin de l’apartheid en Afrique du Nord, succès de la campagne des droits civiques aux États-Unis, émancipation des femmes en Occident, décolonisation et effondrement de l’Union soviétique. Du point de vue de la science, le bilan est plus mitigé qu’on ne croit, le XIXe siècle ayant été particulièrement fécond, mais jamais on n’avait été aussi loin dans la technique.

Jusque-là tout va (presque) bien.

Du point de vue intellectuel, l’information de masse devait diffuser la connaissance. Depuis Gutenberg, la technique de diffusion de l’information est censée briser les obstacles à la réflexion libre et à la remise en cause des oukases irrationnels d’où qu’ils viennent. La radio, le cinéma, la télévision et internet étaient censés exalter cette course à la vérité.

Hélas, le vingtième siècle a été celui du Grand Mensonge médiatique !

Pratiquement dans tous les domaines l’information a été « construite » en fonction d’intérêts idéologiques ou politiques servant des puissances dont les bonnes intentions étaient affichées et les désastres associés occultés ou minimisés. Il est intéressant de noter que la France a partiellement participé au concours de mensonges. Mais, en général, elle a été particulièrement maltraitée par des mensonges venus d’ailleurs sans faire beaucoup d’effort pour rétablir la vérité.

Le mensonge du XXe siècle est grand parce que composé d’une masse de gros mensonges, les pires d’entre eux étant gigantesques, et qu’ils ont été accompagnés d’une pluie de mensonges de moindre ambition. Ils donnent par leur accumulation l’impression d’un tapis de mensonges sur lesquels les opinions publiques ont généralement glissé comme des pets sur une toile cirée, mais qui ont fini par casser la crédibilité du système médiatique et de la classe dirigeante

Beaucoup des mensonges du siècle passé sont en train de se déchirer et de s’étioler du fait de leur propre nécrose ou des critiques enfin reconnues de quelques contempteurs tenaces. Certains mensonges sont orphelins des puissances qui en avaient besoin. On les ramasse comme des feuilles mortes.

Doit-on penser que cette obsolescence est le début d’un recul des grands mensonges ? Rien n’est moins sûr. La suite est si inquiétante  qu’il est bon de s’arrêter un instant sur cette question rarement posée mais dont la réponse éclaire l’actualité et les perspectives économiques.

Le seigneur des mensonges est évidemment celui qui postule la fécondité de la violence révolutionnaire permettant en tuant une partie de la population de créer un homme nouveau et d’instaurer le paradis sur terre. Culte de Robespierre et de Saint Just, et occultation du génocide en Vendée et des massacres invraisemblables commis à Paris ; culte de l’horreur absolue qu’a été la Commune ; culte de la révolution soviétique avec l’acceptation d’une vision entièrement mensongère de ses réalisations et occultation de tous les génocides socialistes. Suppression des libertés au nom d’une « liberté réelle » abrogeant toutes les relations de domination, sauf pendant la « transition » vers le paradis où il faut massacrer les récalcitrants qui empêchent sa survenue  par bêtise ou ignorance et renâclent à l’expression des bienfaits mensongers de l’accouchement révolutionnaire.

Nous avons signalé sur ce blog l’éclatement de certains des mensonges annexes : une histoire totalement truquée de la guerre d’Espagne, avec le cas majestueux de Guernica où toute l’histoire officielle est inventée ; le refus jusqu’il y a quelques jours de considérer Holodomor comme un génocide, qui plus est, générique, en ce sens qu’il a été pris pour modèle pour de nombreuses répétitions.

Personne n’a voulu ni ne veut s’attarder sur l’ampleur de l’horreur ainsi couverte par le mensonge organisé : 100 à 150 millions de morts ; des milliards de vies mutilées et gâchées. Une ignominie sans nom. L’abomination des abominations.

Le culte infâme porté par une intelligentsia déshonorée à Alain Badiou, thuriféraire des pires massacres ou la considération déplacée portée aux travaux tout aussi innommables de la dénommée Annie Lacroix-Riz montrent qu’il demeure un plaisir énamouré à défendre certains propagandistes du crime de masse qui se sont sanctuarisés dans les plus hautes instances de l’université. Il suffit de lire les deux fiches  Wikipedia qui les concernent. Toutes deux sont des hymnes abjects à leur gloire, qui permettent de se rendre compte de l’intense influence délétère de ceux qui veulent encore enchanter la gloire de mensonges criminels.

Pour ceux qui veulent aller plus loin sur ce thème qu’ils lisent cet article de 2010 :

http://lcx.e-toile.fr/index.cfm/2010/2/8/Philosopher-sur-un-tas-de-cadavres-et-dans-une-mare-de-sang

« Alain Badiou est aussi un homme de constance et de fidélité. Parmi les figures intellectuelles du maoïsme français des années 1970, il est un des rares à n’avoir pas jeté aux orties ses convictions d’alors ». Un nazi impénitent serait chassé de l’idée même d’une expression publique. Un maoïste impénitent qui a justifié et glorifié des millions d’assassinats est considéré comme un exemple formidable de fidélité.

On voit que le Grand Mensonge de la violence révolutionnaire féconde n’est pas vraiment en train de se dissiper. L’université française et l’ENS se sont déshonorés si longtemps que maintenant il ne reste presque plus rien de leur dignité. L’institution est pratiquement morte et se veut un conservatoire du marxisme-léninisme le plus honteux, fière que ses pires maîtres influencent encore des sots attirés par l’odeur du sang un peu partout dans le monde.

Une partie notable de ce grand mensonge est de ne pas voir que le national-socialisme est une partie de l’histoire socialiste. Même violence ; même méthode ; mêmes crimes ; souvent les mêmes mots et les mêmes hommes. Que ce soit la Russie ou la Chine, il s’agit toujours d’un nationalisme d’abord avec la violence socialiste en prime et en cache-misère. Mao, Staline, Poutine, Xi Jin Pin, Ho Chi Minh, Prachandra, Pol Pot, Han Sen, Hitler, Mussolini, Mengiststu, Maduro, Kagame, mêmes combats. Certes l’URSS est tombée. Mais les thuriféraires de ses méthodes et ambitions n’ont pas désarmé.

À côté de cette immense voile de mensonges et de crimes, le Mensonge américain paraît véniel. Il n’empêche qu’il existe.

Les États-Unis sont devenus une puissance dominante dès 1914, avec une férocité implacable et curieusement armée par la religion. Cette société de protestants qui ont réussi sait être violente tout en exaltant le bien pour lequel elle est censée se battre. Le prédicateur coexiste avec le prédateur.

L’influence américaine baigne dans un tissu de mensonges particulièrement tenaces.

Tout commence avec Woodrow Wilson qui affirme en se lançant enfin du côté de la France lors de la guerre de 14 : « Pourquoi Jésus-Christ n’a-t-il pas persuadé le monde jusqu’à présent de suivre ses enseignements ? C’est parce qu’il a enseigné l’idéal sans songer aux moyens de le mettre en œuvre. Voilà pourquoi je propose les moyens pratiques pour enfin les réaliser ». Elémentaire, non ? Les États-Unis comme bras armé de Dieu, il fallait oser le dire ! Et on a vu la suite.

Le contingent américain n’a eu en 1918 aucune influence autre que symbolique sur l’issue des combats militaires. Il était trop peu nombreux, peu armé et malade. Certes il a fait comprendre aux chefs de l’armée allemande que la guerre d’attrition était perdue d’avance. Affamée par le blocus, la population commençait à se révolter et les offensives de la dernière chance avaient totalement saigné l’infanterie. En Europe centrale leur front s’effondrait. Grâce à la naïveté angélique de Wilson, les dirigeants Allemands ont gagné lors des négociations de paix et leur victoire diplomatique a créé les conditions de la guerre de quarante. Le grand mensonge anglo-saxon, repris intégralement par l’Amérique, a été d’affirmer que le traité de Versailles était une horreur française, et de refuser de le ratifier. Curieusement c’est l’économiste Keynes qui a été le levier de cette opération en prétendant que les réparations s françaises étaient intolérables, en même temps qu’on empêchait de verrouiller la frontière à l’ouest du Rhin pour se prémunir contre de nouvelles aventures tudesques.

Du fait des Américains, la France s’est retrouvée seule pendant tout l’entre-deux-guerres et a dû subir une occupation radicale en 1940. Il faudra de nombreuses années avant que les Américains n’entrent en guerre du côté des Britanniques, avec la volonté farouche de s’emparer de surcroît de tous les éléments extérieurs de l’Empire français et d’obtenir l’accès à tous les marchés de l’Empire britannique.

Lors de l’opération Overlord, un nom révélateur, comme le dit Onfray, Roosevelt considérait les Français comme les Italiens ou les Autrichiens. Une monnaie d’occupation, l’AMGOT, devait être imposée au pays.

Les Accords de Bretton-Woods étaient une excellente chose avec un défaut structurel : c’était un étalon de change dollar qui exigeait que les États-Unis maintiennent la valeur du dollar en or.

Le Plan Marshall était une nécessité mais on oublie toujours de dire qu’il s’agissait de prêts qu’il a fallu rembourser et que les prêts étaient liés : il fallait acheter américain.

En 1971, les États-Unis libèrent unilatéralement le dollar de ses obligations et provoquent la crise du pétrole et le retour des crises financières à répétition, dont ils entendent faire financer la réparation par les autres.

La guerre d’Irak est menée sur la base d’un mensonge tellement gigantesque qu’on en rit encore dans les chancelleries.

L’Union européenne est conçue dès l’origine comme un moyen de détruire les anciennes puissances européennes. Tout le monde sait que jean Monnet était payé par la CIA. On voit bien que la Commission Européenne est totalement dans la mouvance américaine et de l’OTAN.

Il n’est pas question de comparer l’enveloppement américain à l’horreur sans-limite du socialisme révolutionnaire. Certes la Normandie a été ravagée par le débarquement, et les Américains ne sont pas venus pour nos beaux yeux, mails la Libération a eu lieu. L’élan des Trente Glorieuses est largement dû à l’action américaine. Mais tout a commencé à partir en vrille à partir de 1971. L’Union soviétique a été contenue et a fini par s’écrouler, mais par gourmandise les Américains se sont mis entre les mains de la Chine qui les a roulés dans la farine. Le cartel pétrolier n’a pas été brisé parce que les Américains considéraient qu’ils avaient les moyens de faire face, eux. La diplomatie des « révolutions de couleur » a remobilisé l’Ours Russe, pendant que l’Islamisme devenait terroriste et conquérant avec Khomeini, après que le Shah d’Iran a été abandonné par les Américains.

Tous ces ratés ont été enveloppés dans un nuage de mensonges intéressés dans lequel nous flottons encore. C’est qu’en face il y avait le grand mensonge socialiste. Alors va pour le petit mensonge américain, maladroit mais si bien intentionné. « L’antiaméricanisme est le socialisme des imbéciles ». Tout force non socialiste se devait de révérer les États-Unis.

La France pour sa part n’a eu qu’une construction bien modeste de mensonges officiels éhontée. L’instauration du colonialisme par la gauche française à partir de 1 890 a provoqué un halo de mystique sur la vocation civilisatrice de la France dans son Empire.   Il s’est déchiré en moins de 15 ans après la Libération, pour être remplacé par un grand mensonge « décolonial » bien plus tenace.

Aujourd’hui la France vacille parce qu’à la fois les anciens mensonges tardent à s’effacer et que de nouveaux apparaissent auxquels elle ne veut pas résister.

Le grand mensonge WOKE est une nouvelle gale. Les États-Unis exportent désormais une hérésie qui est une dictature de terrain pour des Savonarole infâmes et une plaie intellectuelle inguérissable. On impose à chaque individu de faire une révérence à des concepts tarés sous menace de mort sociale, et on demande aux institutions de s’autodétruire. C’est le retour du cléricalisme sous ses formes les plus abjectes.

On reboucle sur la déclaration de Wilson : nous sommes le bras de Dieu ! Mais les sorcières ne sont plus à Salem !

Le grand mensonge écologique est lui aussi d’essence religieuse. L’homme est mauvais. C’est un imposteur et un malfrat qui tue sa mère, la nature. Il s’agit de le punir de son outrecuidance. Le CO2 anthropique conduit à un réchauffement calamiteux qui ne sera arrêté qu’en stoppant les usines, le transport, la consommation. Là encore, les « conscientisés » tentent d’imposer aux « beaufs de la croissance » leurs ordres délétères, en faisant feu de tout bois et en mentant effrontément.

Le grand mensonge actuel est celui de la bonté de la pulsion de mort qui s’est emparée des nations occidentales, qui glorifient l’effondrement de leur natalité et se suicident allégrement, tout en acceptant de battre leur coulpe par l’aveu pitoyable de prétendus vices indurés qui leur imposent de disparaître dans la joie et l’exaltation.

La « cancel culture » sociologique et la « cancel culture » écologique sont des pulsions de mort à vocation sacrificielle.

Le sectarisme pénitentiel manipulé par des Gourous a toujours existé. L’automutilation aussi. La particularité du moment c’est son triomphe en Amérique du Nord et auprès des instances européennes, universitaires et journalistiques. La pénétration du monde de l’entreprise est très avancée. On en vient à nommer des surveillantes des bonnes pensées. La ligue de vertu est remboursée par la sécurité sociale ! Le contrôle de la vertu devient un poste de travail. La génuflexion devant des oukases moraux devient une nécessité de survie professionnelle. Tout cela pour créer un homme nouveau encore plus utopique que les modèles précédents, en supprimant radicalement la liberté. Pas de liberté pour les ennemis de la vertu telle qu’on la professe. « On » ? Un salmigondis de tarés réunis en groupes de pression qui promettent aux veufs du communisme et aux veuves de la religion chrétienne une rédemption facile et un réemploi de leur sotte soumission. Lutter contre des dominations par de nouvelles dominations avec ses servitudes nécessaires, tel est le grand mensonge qui s’installe. Il sera dur à éradiquer, car il ne pourra l’être qu’en retournant contre lui les armes dont il abuse et dont les âmes éprises de liberté et de sagesse détestent l’emploi. Faudra-t-il organiser La mort sociale des adeptes de la coercition sociale radicale ?

On assiste à une extension délirante du sectarisme millénariste au sein même de la société organisée, comme un cancer qui ronge des organes fondamentaux jusqu’à leur défaillance. Rien de plus difficile à éradiquer que le mensonge sectaire.

« Le tournant du siècle a réveillé les peurs millénaristes d'un certain nombre de croyants du monde entier. Si la croyance en une fin du monde prochaine n'est pas dangereuse en soi, des tragédies ont mis en évidence que certains groupes tels que Heaven's Gate, en Californie, L'Ordre du Temple Solaire en Suisse, en France et au Québec, ou, en mars 2000, Le Mouvement pour la Restauration des Dix Commandements de Dieu, en Ouganda, ont développé une doctrine apocalyptique avec la mort au bout du chemin ».

Le croyant sectaire animaliste qui assure urbi et orbi que l’ours réintroduit dans nos forêts peut bien « tuer des hommes, ce n’est pas bien grave » (sic), car d’autres bestioles tuent plus encore, ne rencontre que l’air énamouré de la personne qui l’interview. Il est le pendant de cette nouvelle race d’écervelés qu’on appelle désormais les « égo-cocos » qui prétendent que tout ce qu’ils ont est à eux et intouchable, et toutes les allocations qu’ils touchent un dû, mais que tout le reste est un « bien commun » auquel ils ont aussi droit. Indignés, mais intéressés. La croyante féministe sectaire qui laisse entendre que les 600 000 à 700 000 femmes qui ont été violées par la soldatesque au Congo et alentours ces dernières années ne sont pas plus à plaindre que les femmes mariées qui sont routinièrement contraintes à céder au désir de l’homme infect non encore déconstruit, rejoint l’imbécile sectaire qui détruit le marché immobilier et la possibilité de se loger au nom des passoires thermiques. Tous ces sectarismes ont le même ressort : emmerd… quelqu’un et le faire avec violence. En général pour créer une situation invivable et finalement mortelle pour tous sans jamais tenir compte des réalités.

Le grand mensonge Européiste affirme : l’Union Européenne et l’abaissement des nations correspondant, c’est la paix ! Et explique « en même temps » : « la seule urgence européenne est de réarmer ! »  L’Europe ce serait donc la guerre et non la paix ?

Une société éclatée qui ne pense plus qu’à s’auto détruire et à brûler des sorcières est le contraire exact de l’esprit français depuis la Renaissance. Une nouvelle résistance commence. La mise à bas des grands mensonges qui nous ont emprisonnés depuis un siècle est le début du combat : l’hydre du mensonge a beaucoup de bras.

Pour survivre à ce qui se prépare, le délitement général par l’action des ligues de fausse vertu, il va falloir que la France trouve en son sein des ressources critiques dont on peut malheureusement penser qu’elles s’épuisent.

Le terrain politique ravagé que tous les Français peuvent constater quelque soit leurs convictions est la marque de la tension et des mélanges entre le Grand mensonge du siècle passé et celui des nouvelles ligues de vertu. Le Front national et la Nupes en sont réduit à des en même temps électoraux idéologiquement contradictoires. Le centrisme égotiste signé Emmanuel Macron se veut un « en même temps » totalement vérolé par le mensonge et des contradictions insurmontables qui étaient déjà amorcées par Nicolas Sarkozy, et qui continuent de dissoudre le LR.

Le résultat est naturellement le rejet d’un champ politique aussi frelaté, réduit aux injonctions contradictoires et à l’impuissance. On ne peut pas se moquer de la jeunesse avec ce genre de facéties : « dis-moi pour qui tu mens, je te dirais qui tu es !».

L’avenir n’est pas aux « black blocks » ni à la désobéissance civile, mais à l’union de ceux qui veulent observer avec justesse le monde qui s’offre et en maîtriser avec réalisme les contradictions, au profit du plus grand nombre, sans se faire piéger par la sottise sectaire et l’attrait des Grands Mensonges sous la lune.

Un très grand livre :" Une contre histoire de la colonisation française" de Driss Ghali

La liberté et l’intelligence courent le monde. Sauf dans les universités où coulent surtout la pensée unique socialiste et ses slogans. Cela a toujours été vrai de la Sorbonne et pratiquement de toutes les universités occidentales depuis 1945. On y préfère généralement un prêt à penser commode même faux à toute réflexion véritable. Parfois l’intérêt prime la vérité ou la passion ou même les deux.

Plusieurs études historiques universitaires ont été des puits de mensonges sur des sujets sensibles : la guerre d’Espagne ; les génocides socialistes comme Holodomor en Ukraine ou l’extermination des paysans chinois ; la colonisation…

Ce sont toujours des particuliers indignés qui prennent en main le travail nécessaire à rétablir un peu de vérité, d’ouverture, de respiration, sur ces sujets maudits. On leur reproche toujours les mêmes défauts : ils ne sont pas historiens professionnels ; ils sont tendancieux ; ils sont à la solde de je ne sais qui. Bref, ils sont à jeter dans les poubelles de l’histoire.

Jusqu’à ce que le vent change et que la vérité soit reconnue : ce qu’ils disaient était exact, censé, précis, descriptif et analytique.

Sur tous les sujets sensibles on trouve des auteurs qui ont été rejetés, mais qui ont réussi à percer un petit trou dans la muraille.

Kravchenko avait définitivement réglé son compte au stalinisme avant même Soljenitsyne.

Simon Leyss avait définitivement mis fin au culte de l’horrible criminel de masse, Mao Tsé Tong.

Pio Moa a définitivement coupé le cou à l’hydre colossale qui accumulait des mensonges éhontés sur l’histoire de la guerre d’Espagne.

Impossible de revenir en arrière. Le mensonge n’est qu’un mensonge. Il vit jusqu’à ce qu’on n’accepte plus de le tolérer. Et on trouve toujours une âme pure pour cette exécution. Lorsque l’œil est dessillé, il voit toujours la même réalité objective. Quel que soit l’observateur. Quelle que soit la violence perverse du tricheur qui croit encore devoir propager des slogans frelatés et intéressés.

Ce qui frappe, c’est le changement radical de l’opinion publique. Pour avoir, moi-même, écrit le seul livre français seulement consacré à Holodomor, refusé par tous les éditeurs sans exception, qui y voyaient comme une corruption du slogan socialiste dominant et « une forme d’auxiliariat des nazis petliouristes » (sic), j’ai vécu la dureté du combat contre ceux qui ne voulaient pas de la qualification de génocide. Mon ami Léon Chaix s’est fait virer de Wikipédia pour avoir porté cette idée On a vu le Parlement européen refuser la qualification de génocide en concédant le crime contre l’humanité. Sarkozy et Kouchner n’ont pas voulu entendre parler de génocide. Crime contre l’humanité d’accord. Mais pas génocide. La guerre en Ukraine a tout balayé. Tout le monde est d’accord pour qualifier Holodomor de génocide. L’affaire est close. C’était bien un génocide. On ne discute plus et on ne discutera plus. Tous savaient qu’ils mentaient. Mentir n’a plus d’objet.

Le livre de Driss Ghali est de la même veine. Il casse des mensonges indurés qu’on est censé ressasser comme des vérités absolues. Sa contre histoire de la Colonisation française est ce qui a été écrit de mieux sur le sujet depuis cinquante ans. Son livre est naturellement vomi au sein de l’université française et de l’Éducation nationale, alors qu’il devrait y être une bible.

Je ne connais pas l’éditeur, Jean-Cyrille Godefroy, mais grâce lui soit rendue d’avoir édité Driss Ghali.

Quelle est la force du livre de Driss Ghali ? Un rappel exact des faits et une analyse lumineuse des évolutions.

Qu’on me pardonne un souvenir personnel. En 1958, l’arrivée du Général de Gaulle s’est accompagnée dans les premiers temps d’une floraison d’images de fraternisation et de glorification de l’Algérie française. Parti dans un collège anglais à Tunbridge Wells, pour fortifier mon anglais, notre prof occasionnel était un de ces produits d’Oxford qu’on ne peut qu’admirer. De discussions passionnées sur la colonisation en discussions passionnées sur la décolonisation, j’en vins à son argument : la fraternisation n’était pas bidon, beaucoup d’Algériens étant à juste titre attachés à la France, mais l’indépendance était inévitable et viendrait vite.

Je retrouve dans le livre de Ghali toute la finesse de ces discussions impromptues et qui toutes pointaient que la colonisation s’est toujours imposée pour de mauvaises raisons et n’a jamais touché le cœur de la civilisation des peuples ou peuplades occupées. Les grandes puissances européennes se devaient d’avoir des colonies et un Empire parce que c’était facile et parce que sinon un autre le ferait.

La France battue par les Allemands en 1 870 et privée de l’Alsace et la Lorraine se devait de retrouver un moral et des vertus militaires. La gauche de l’époque a considéré la colonisation comme le moyen le plus simple. Paradoxe déjà relevé par Éric Zemmour, la colonisation, c’est la gauche ! Pour l’essentiel la colonisation française a eu lieu entre 1 880 et 1 914.

Cet aventurisme coûtait peu s’il s’agissait de briser les pouvoirs en place dans des sociétés souvent atroces, miséreuses et profondément injustes. En cassant des dominations et des pratiques odieuses, elles libéraient certains tout en ravalant d’autres. La France a toujours trouvé des alliés sur place justement chez ceux des peuples ou des groupes humains qui étaient maltraités depuis des lustres.

Mais il ne fallait pas prétendre apporter la civilisation. La France n’avait pas les ressources pour s’occuper du terrain et des gens. Les colonies françaises étaient à peu près vides de richesses. Le peuplement colonial a toujours été ralenti par l’inappétence des candidats, devant le peu de perspectives à espérer et le nombre des dangers à endurer notamment médicaux.

Les politiques coloniales ont toujours été des pratiques de comptoirs où seules comptaient les populations européennes, personne n’ayant le moindre moyen d’aller en profondeur dans les territoires, sauf quelques saints saisis d’évangélisme ou de recherche scientifique.

Lorsqu’après-guerre, sous la double pression des Américains et du communisme, les colonies devinrent l’objet de véritables politiques de développement, on comprit rapidement que la France n’en avait pas les moyens et que les dégâts de la défaite en Asie et en Europe avaient déconsidéré définitivement le colonisateur.

La décolonisation a donc été presque partout extrêmement facile, avec partout des élites plutôt bienveillantes pour l’ancien colonisateur. Bien sûr il ne fallait réclamer son éviction par la force. La Tunisie comme le Maroc ont payé le prix de répressions ponctuelles mais violentes. Mais en dehors de l’Algérie et du Vietnam, la fin de la colonisation s’est faite facilement.

En Asie l’affaire était devenue difficile du fait de l’humiliation de la France par les Japonais. L’action des communismes n’arrangeait pas les choses. La guerre s’est produite entre puissances étrangères qui ne représentaient pas et de loin la majorité des populations autochtones (ou indigènes comme on voudra). La France gagnera la guerre en Algérie à un prix démesuré pour les deux camps. L’indépendance sera octroyée dans les formes à des forces vaincues qui ne l’ont jamais digéré et se mirent aussitôt à multiplier les pires crimes. La France perdra pied en Indochine, bientôt remplacée par les Américains « décolonisateurs » pris à leur propre piège et bientôt écartés.

Pour la France, la colonisation a finalement été une mauvaise affaire globale mais avec des bénéfices qui ne sont pas ceux qu’on croit.

La colonisation a été une bénédiction lors des deux guerres mondiales en mobilisant des ressources humaines coloniales dont l’absence n’aurait pas permis de participer autant à la victoire. Pour le reste cela n’a été qu’une suite de désillusions et de coûts.

Pour les colonies elles-mêmes, le bilan est à la fois plus profond et moins circonstanciel, mais tout aussi ambigu. La France n’avait pas les moyens d’aller très loin dans la modernisation de la vie des populations sous protectorat. Elle manquait déjà de bras en métropole et elle a dû faire face à trois guerres terribles entre 1 870 et 1 940. Son implication n’a jamais pu aller très loin en faveur du gros de la population locale qui a été largement laissée à ses coutumes et modes habituels de fonctionnement. En revanche elle a réussi à créer par exemple en Afrique noire des élites favorables à la présence française et qui ont un temps regretté le désengagement trop rapide de leur mentor. Ils ont organisé une « décolonisation tranquille ».

L’auteur ajoute à l’histoire de la décolonisation, celle d’après qui voit les ex-populations colonisées coloniser à leur tour leur ancien tuteur en créant des diasporas qui vivent plus intensément que leurs aînés dans des comportements hostiles au pouvoir mais hors de chez eux. Les occupants, ce sont eux. Ils ne veulent pas s’assimiler et provoquent des difficultés chaque jour plus graves. Beaucoup se comportent contre les Français de souche sur leur territoire national, comme s’ils menaient un combat décolonial chez eux… D’autres défendent farouchement une France qui leur permet d’échapper au désastre qu’aura été la gestion des états anciennement décolonisés ravagés par les mafias, l’armée, le vol et l’extorsion, les guerres, l’Islam armé, avec une corruption massive et débilitante.

L’auteur montre avec juste raison que plus la gestion souveraine a été nulle après la décolonisation dans les pays « libérés » plus on souffle la haine du colonisateur. C’est frappant en Algérie où l’armée a tout pris, captant à la fois la rente pétrolière, et les meilleures terres de la Mitidja et se maintient, après une guerre civile atroce avec les islamistes, par la violence et la corruption tout en dénonçant inlassablement les Français. Rappelons que le Maghreb est indépendant depuis près de deux générations. Les combattants des années 55 à 60 sont tous morts ou presque et seuls quelques parents très âgés peuvent encore parler des années cinquante. Encore dix ans, et il ne restera plus personne qui peut se dire témoin de l’ancienne histoire coloniale qui devient une mémoire détournée, fantasmatique et intéressée.

Les repentances hémiplégiques ne servent aucune bonne cause pense l’auteur qui écrit : « au lieu de cracher sur des cadavres bien froids, hissons-nous à la hauteur des monstres qui dégradent l’humanité ici et maintenant ». « À la repentance il faut répondre par la transparence : tout dire, tout mettre sur la table, le meilleur comme le pire. La vérité est l’antidote au venin de la repentance ». « La vérité ou la guerre civile, telle est l’équation du moment » « L’histoire n’a pas commencé avec la colonisation et ne s’est pas terminée avec la décolonisation. Le mythe de la virginité rompue est une foutaise comme la thèse de la persistance d’un traumatisme colonial après les indépendances ».

Pour finir, dit l’auteur, la colonisation est une mauvaise idée qui a eu des effets inespérés. L’urgence actuelle est de régler les difficultés actuelles pas de ressasser des slogans avec cynisme et mauvaise foi. Ces difficultés sont urgentes et graves et peuvent unir tous les camps assoiffés de vérité et de progrès.

« Un livre épatant qu’éclabousse l’esprit dans ces temps de misère où la bassesse est reine » aurait dit Luther.

Didier Dufau

La hiérarchie des causes de l’effondrement français

Tout le monde est désormais bien conscient que la France dégringole. Le dernier livre de l’IFRAP dénonce le scandale d’une pression fiscale encore aggravée et d’exactions inouïes contre les propriétaires  qui s’accompagne de l’effondrement de toute la sphère publique (éducation, justice, sécurité, santé, etc.) alors que nous avons perdu notre industrie, condamné nos activités portuaires à la stagnation, saigné notre agriculture, prolétarisé la classe moyenne, et laissé se créer un cancer de l’immigration dévastateur pour toute notre politique sociale et pour l’identité nationale. Il faut savoir que cette condamnation n’est pas récente. Le septennat de Giscard sera fiscal de bout en bout. La France était à genoux après le double septennat de Mitterrand. Dès le milieu des années quatre-vingt-dix tous les maux actuels étaient clairement identifiés et la suite annoncée. Et nous avons continué à sombrer au point que les Français sont désormais dans la crise de nerfs permanente. La République livrée aux casseurs et aux incendiaires est désormais en danger.

Pour ceux qui suivent la vie économique et publique depuis plusieurs décennies, cette constance dans la destruction est un sujet récurrent depuis la récession de 1973. La dégringolade n’a jamais été empêchée et n’a fait que s’amplifier, aboutissant au discrédit des partis dits de gouvernement et à la montée de l’ensauvagement de la vie sociale et politique.

Quelles sont les causes profondes de cette inversion dramatique de la trajectoire française considérée comme miraculeuse jusqu’à la crise de 1973 et pourquoi n’ont-elles pas été jugulées ? Quiconque s’avise d’avoir une ambition politique se devrait d’avoir une idée claire sur ces questions. On voit bien que ce n’est pas le cas.

La cause première et fondamentale est la destruction des accords de Bretton Woods et l’instauration des changes flottants. C’est celle qui n’est jamais citée. Cette erreur monstrueuse d’organisation internationale est la cause première de tous les malheurs du temps. Les raisons en sont simplissimes. Ce système permet la création de déficits et d’excédents symétriques totalement effarants. Les excédents sont replacés dans les pays en déficits et la boucle ne cesse de s’amplifier jusqu’à ce qu’une crise financière se produise. 1 973 est la première crise mondiale depuis 1929. Ensuite se sont enchaîné les crises du même type, une crise moyenne succédant à une crise grave pour aboutir à la grande dépression de 2008. La France ne s’est jamais remise de la crise de 1973 ni de celle 1993. Celle de 2008 a signé notre dégringolade définitive.

Personne ne veut ni ne peut changer ce système international frelaté et qui n’a jamais fonctionné qu’au prix de récessions provoquant un ralentissement de la croissance économique. La raison : les Etats-Unis qui croient encore que l’avantage du dollar mérite les difficultés que tout le monde connaît y compris aux Etats-Unis. La domination des Etats-Unis est telle que personne ne fera carrière en économie sans soumission aux changes flottants et au rôle primordial du dollar. La contestation larvée vient des grandes dictatures de l’ancien monde communiste, la Chine et la Russie, avec les conséquences géopolitiques que l’on voit.

Certains diront : c’est la mondialisation qui est en cause et l’ouverture totale à la concurrence libre et non entravée des mouvements d’hommes, de capitaux, de services et de marchandises. Elle a permis de transférer toute l’industrie à l’Asie et aux pays les plus pauvres, avec des entreprises et des capitaux profitant honteusement de l’écart entre les salaires des pays développés et ceux des émergents. La classe moyenne a été sacrifiée. La pression migratoire sur les salaires s’est ajoutée. Le World Economic Forum est le symbole de cette mondialisation faite au détriment des pauvres en Occident.

Oui, l’entrée de la Chine dans l’OMC a été dénoncée notamment par notre petit groupe d’économistes dès les discussions de 1997.

Mais le fond de l’affaire est à chercher non pas dans la mondialisation mais dans la mondialisation non équilibrée. Si le système permet à certains d’accumuler des excédents prodigieux, cela veut dire que les produits ne s’échangent pas contre des produits et que le travail ne s’échange pas contre du travail. Donc les pays déficitaires voient leur classe moyenne s’effondrer. Seuls les pays ayant la capacité de mener des politiques mercantilistes peuvent résister, ou encore le pays qui fournit sa monnaie nationale au monde.

Pour les pays peu productifs et ayant succombé aux formes diverses du socialisme, le système devient extrêmement pénalisant. Ce qui a entraîné des révisions déchirantes en Suède, en Australie et en Nouvelle Zélande, au Canada, au Royaume uni etc. La compétitivité nationale devenait critique, sinon plus de classe moyenne !

La France a choisi de se lancer dans le programme Commun socialo-communiste totalement à contretemps, puis à bloquer toute réforme avant de retomber dans le socialisme jospinien, puis le délire du PS sous Hollande, tué par la dissidence des radicalisés qui triomphera ensuite avec la Nupes.

On voit où cela nous a mené.

La deuxième cause fondamentale de nos difficultés provient de l’extorsion de fonds pratiqués par les pays producteurs du pétrole coalisés pour mettre en coupe réglée les pays dépourvus de pétrole. Il est toujours amusant de constater qu’on a décrit une situation mondiale « libérale » alors qu’elle est soumise à un monopole cartellisé pour le cœur de ses ressources énergétiques.

Pour la France, la prédation pétrolière est devenue dès novembre 1973 un drame fondamental. Nous sommes rançonnés depuis 50 ans, et le poids de cette rançon est colossal. Pour la payer il fallait être plus productifs que jamais et essayer de se libérer le plus possible du pétrole.

Pompidou a compris que la seule solution était de développer le nucléaire et de réduire autant que possible la consommation de pétrole. Giscard a continué cette politique que même Mitterrand n’interrompra pas. Malheureusement cette politique a été gâchée à partir du gouvernement Jospin Voynet. Le rapport de la commission d’enquête parlementaire sur le pourrissement désastreux de la politique nucléaire peut être lu par qui veut. C’est une véritable tragédie dont les conséquences dramatiques sont désormais visibles.

On peut faire l’histoire française de la tentative de se libérer de la rançon pétrolière sans prendre en compte une seconde la question écologique. Paradoxalement les options prises pour le nucléaire étaient les meilleures sur ce terrain-là mais de façon involontaire. Il restait deux domaines non maîtrisés : l’automobile et le chauffage des bâtiments. Ce sont les deux éléments fondamentaux du capital des Français, ceux qui demandent des années de travail et des dettes lourdes pour le constituer. Il était nécessaire de rester prudent et progressif. On a désormais sombré dans la folie sur ce sujet avec les lois Wargon et les ordonnances européennes inspirées par le GIEC. Rançon plus folie, un vrai triomphe !

La prédation des pays pétroliers, malgré tous les efforts, a pesé radicalement sur la prospérité du monde et celle de la France. On voit que celle des fournisseurs de gaz est tout aussi problématique, sachant que nous avons refusé de tirer profit de nos gisements de gaz de schiste…

La troisième cause du désastre français est interne : le triomphe de « l’énarchie compassionnelle et bienveillante ». À la suite d’un travail commencé sous Pétain, accéléré par les mêmes à la Libération, continué sous la Quatrième et triomphant sous la cinquième, la caste des hauts fonctionnaires a fini par s’arroger la totalité du pouvoir administratif, politique, économique et financier en France. Une caste népotique s’est constituée qui verrouille tout et dirige tout. Cette anomalie est uniquement française. Partout dans le monde occidental libre, on a réussi à cloisonner le monde de l’administration et la politique. Nous renvoyons à nos nombreux articles sur la question pour comprendre l’ampleur du mouvement et de ses conséquences. Le couple Giscard-Chirac est la marque d’un premier triomphe qui ne cessera plus, jusqu’à la caricature macronienne avec ses premiers ministres énarques de seconde zone, Philippe, Castex et Borne. Que personne dans la PQN n’ait souligné le caractère minable jusqu’à l’incroyable d’un système qui veut qu’on choisisse comme premier ministre un ancien président de la RATP et qu’on choisisse comme président de la RATP un ancien premier ministre est la preuve d’un effondrement mental caractérisé. On gère la République comme le métro parisien et réciproquement ? Le népotisme a-t-il besoin d’être prouvé quand on voit la carrière des maîtresses ou des filles de notables hauts fonctionnaires. Exemplaire est La carrière météoritique et catastrophique pour le pays de la fille de Lionel Stoleru, politicien à toutes mains, et d’une énarque haut fonctionnaire chez Hidalgo. Elle n’a jamais travaillé réellement et a connu les rémunérations les plus folles très tôt. Après avoir été Ministre, elle est présidente très bien rémunérée d’une juteuse agence. Le cas de Florence Parly, dite Parly 2, est pire encore. « Fille de » richissime à force de missions surpayées de courte durée (et ratées) dans des boîtes sous influence politique comme Air France et la SNCF, elle devient Ministre des Armées, un beau mandat réussi puisque les forces armées françaises se sont fait jeter du Mali à coups de pied dans le derrière et aux termes duquel tout le monde admet qu’on ne serait pas capable de mener une guerre de haute intensité pendant plus de quatre jours. Elle vient d’être recasée « dignement » avec un beau sac d’or après avoir raté la présidence d’Air France KLM. Les Hollandais sont moins fascinés par l’énarchie que les Français. Il faudra attendre une édition du Canard Enchaîné pour le savoir : « La reine des pantoufleuses : après s'être déjà recasée chez Air France, la SNCF, Altran, Ingenico ou encore Zodiac, l’ancienne ministre des armées, Florence Parly pantoufle, cette fois, chez Ipsos et à la Caisse des dépôts. » Avec les rémunérations ad hoc.

On comprend pourquoi les hauts fonctionnaires sont motivés à conserver leurs privilèges et figurent en nombre parmi les Français membres du 0.1 % les plus riches.

Voir récemment M. Jospin se goinfrer au restaurant du Dôme, lui qui cumule des avantages financiers gigantesques et une retraite somptueuse, après avoir tué l’économie du pays avec les 35 heures pour égaler Mitterrand dans les cadeaux définitifs au peuple, lève un peu le cœur. Il vit dans un hôtel particulier rive gauche, rue du Regard et dispose d’une maison à l’île de ré, ce qui est déjà bien pour un contempteur du bourgeois mais qui prend tout sel quand on sait qu’en 1961 ce trotskiste caché, obligé à faire attention à cause de la collaboration vichyste de son père, ne cessait de dégoiser contre les riches, les enfants de riches, les bourgeois répugnants etc. À l’époque Krasuki était son exemple. Il faut dire que par rapport à lui c’est un héros : immigré juif d’une famille communiste polonaise, il a été résistant et a connu la déportation dans des conditions très dures dont il survivra grâce à l’organisation communiste des camps, avant de revenir comme ouvrier, syndicaliste et de monter dans la hiérarchie de la CGT. En 61 il est directeur de Voix Ouvrière. Le trotskiste caché fait commerce de son admiration pour le futur leader gréviculteur de la CGT. Cela le distancie heureusement de la collaboration. Mais en fait son slogan intime était : « Pousse-toi de là que je m’y mette ».

Emmanuel Macron n’est qu’une pustule sur une plaque cancéreuse très large. Il a fait croire aux Enarques de gauche qu’ils auraient un meilleur avenir avec lui Président et aux Enarques de droite que se rallier à son panache trouble leur vaudrait des avantages. Les Français, lassés des guerres imbéciles et loin de leurs préoccupations, entre Chirac et Giscard, Chirac et Balladur, Jospin et Fabius, Copé et qui voudra, Pécresse et Wauquiez, se sont dit qu’un vent nouveau soufflait chez En Marche. En vérité, c’était un vent encore plus nocif. En multipliant les enjambements et les astuces, et en noyant le pays sous une pluie désastreuse de chèques politiciens, Macron a éludé tout vrai dialogue avec le pays sur les grands problèmes nationaux. Ce Narcisse problématique n’a d’objectifs que pour lui-même et se moque du pays et de ses habitants. Dès qu’il prend une mesure négative, le pays s’insurge.

Un gouvernement aujourd’hui est un noyau d’Enarques intouchables entouré de fusibles ou de guignols ou d’utilité. Ces gens ne connaissent que l’impôt et les taxes, la réglementation, les subventions, et surtout pas de vagues. Le courage est mauvais pour la carrière d’un haut fonctionnaire qui n’agit qu’avec le consensus de ses pairs et leur réassurance.

Aujourd’hui l’ensemble des services publics sont en déshérence avec des coûts et des effectifs administratifs stupéfiants pour des résultats déplorables. Alors qu’il s’agit de la tâche première des hauts fonctionnaires. Ils ont tué la Santé sous les réglementations et l’asphyxie des postes administratifs. L’enseignement public est également détruit, alors que le budget par élève et le nombre de profs par élève est supérieur à ce qui se fait partout en Europe. La Justice n’est plus là. L’armée est en difficulté avec des matériels de plus en plus en retard. Ne parlons pas de la diplomatie et de la francophonie, quasiment abandonnée !

Tous ces abusifs paradent ailleurs que dans des postes administratifs et ils y font n’importe quoi, sans être contrôlés ni sanctionnés. Avoir réussi à générer une croissance de 1 % dans nos ports quand le monde a connu partout une croissance de 100 % ne gêne personne. Un crétin décide d’empêcher 11 millions de tonnes d’exportation de blé. Il reste en place. L’impunité dans l’incapacité est la base de l’énarchie compassionnelle. J’étais dans le restaurant le soir où Fabius fêtait dignement sa nomination comme premier Ministre alors que la veille, ministre de l’Industrie il pleurait sur la disparition des industries lorraines et la fermeture des mines de fer ! Pleurs et champagne. Le « en même temps » déjà. Tout le monde dans la salle frappait son verre avec une petite cuillère pour marquer son mépris pour le Jocrisse. Quarante ans plus tard il est Président du Conseil Constitutionnel avec des enfants embringués dans des affaires que certains jugent douteuses. Rien à f… de l’opinion publique. Les places et l’argent, plus les honneurs même si les résultats sont catastrophiques.

La caste a fini par détruire la classe moyenne et rendre la fiscalité totalement intolérable. Et cela continue sans vergogne. « Vive la Nupes et Mme Le Pen qui nous permettent de rester au pouvoir ! », voilà tout le programme !

Reste le dernier élément du quarteron du désastre : l’Union Européenne. Tant que la « construction » européenne était la mise en commun de politiques de six pays, dans les domaines où elle était souhaitable, elle ne rencontrait guère de critiques. Avec le passage à l’Union Européenne fédéraliste, élargie à 27 membres et conquérant la quasi-totalité du spectre de l’action gouvernementale directement ou indirectement, y compris les préambules constitutionnels, la monnaie, le budget, la gestion diplomatique, l’écologie, les relations économiques internationales, les normes environnementales, on est passé à autre chose où les quelques défauts d’une optique communautaire sont devenus les gros désastres de l’abandon de souveraineté.

Nous l’avons souligné sur ce blog des dizaines de fois. Toute la production des ordonnances et des normes se fait hors de France sans aucune discussion en France. La presse se moque de ce qui se passe à Bruxelles. Les élections européennes n’ont aucun sens, puisque personne ne sait ce qui sera débattu dans l’enceinte de l’Assemblée, qui sera proposé par la Commission, qui, une fois nommée, fait absolument tout ce qu’elle veut. Aucun groupe politique français ne peut influer réellement sur le sens d’un vote. Seul le président de la République peut à la rigueur bloquer un texte jugé nuisible. Aucune étude d’impact n’est faite sur aucune ordonnance. Si l’ordonnance n’est pas transposée, ce sont des sanctions. Si on ajoute le poids des lobbies notamment des ONG internationales, la dépendance totale aux désirs américains dans moult domaines et le gouvernement des Juges européens qui peuvent se mêler de tout en interprétant la déclaration européenne des droits de l’homme, on voit que l’exécutif français n’a pratiquement plus d’autonomie. La politique de liberté totale des mouvements d’hommes de capitaux et marchandises au sein de l’Europe élargie et en signant sans discontinuer des traités de libre-échange avec le monde entier, a laminé la classe moyenne. L’Euro est un système qui autorise les excédents monstrueux de l’Allemagne et se montre intransigeant pour les pays pauvres et déficitaires. Aggravation des distorsions intracommunautaire, rôle délirant de la BCE, avec des émissions de liquidité stupéfiantes, tout est anormal au sein de la zone Euro. L’Allemagne réunifiée y jour le rôle principal sans tenir compte de ses voisins. La récession spéciale en Europe en 2011, c’est elle. Le traitement délirant contre la Grèce, c’est encore elle qui avait déversé ses excédents sans prudence dans tous les pays du « Club Med ». Les difficultés de négociations avec la Chine, c’est encore l’Allemagne qui seule en Europe a une balance excédentaire avec ce pays. La crise énergétique actuelle : c’est la faillite de la politique allemande d’énergie intermittente qui la rend dépendante d’une énergie pilotable importée russe puis américaine.

Tous ceux qui ont un œil sur la classe ouvrière et la classe moyenne savent qu’elles ont été laminées après Maastricht.

Tous ceux qui ont un œil sur l’immigration, savent que le corset juridique mis en place par l’UE empêche d’agir.

Désormais l’Union entrave plus qu’elle n’aide. Elle a eu un effet politique délétère. Plus personne n’ayant le pouvoir d’agir réellement de façon indépendante sur aucun sujet, le Président devient un grotesque impuissant qui ne fait plus que de la Com’. Les partis de gouvernement ne servent plus à rien. Ils ne peuvent même plus construire et assumer sans rire un programme quelconque : ce n’est pas eux qui décideront.

Alors les intérêts français sont en déshérence. La croissance est morte remplacée par une longue stagnation. Les masses populaires ne voient plus de progrès dans leur vie mais une suite de remise en cause des démagogies passées, sans se rendre compte que seule une volonté farouche de productivité, de travail et de qualité leur permettrait de sortir du gouffre.

Les quatre forces que nous dénonçons, toutes abusives, auront mis la France dans la violence, la colère et le dégoût d’elle-même. Emmanuel Macron aura été, du fait de ses travers psychologiques et son absolu mépris pour la France et les Français, le catalyseur de l’effroi national devant le naufrage.

Une fois le diagnostic fait, les solutions sont délicates à mettre en œuvre.

Il est quasi impossible d’imposer un retour aux changes fixes avec une monnaie de référence distincte de celle d’un état, alors que la mondialisation ne peut perdurer qu’avec un retour aux règles de Bretton Woods modernisées et intégrant la Chine, la Russie et tous les grands pays commerciaux du monde. Mais on peut tout de même engager le débat et pousser à la solution. L’Europe peut corriger les déséquilibres internes en pénalisant les grands excédents.

Il faut inlassablement continuer la politique de réduction de la rançon pétrolière, qu’on croit à la crise climatique ou pas. Cela passe en France par le rétablissement de la filière nucléaire et une politique plus sage et plus progressive que celle que la cléricature écologique nous impose en matière de décarbonation.

Il faut créer une séparation franche entre la haute administration et les autres secteurs de la vie politique et économique. « Nul ne peut être élu dans une institution qui détermine ses conditions professionnelles ». « Les doubles rémunérations sont interdites ». Et il faut introduire un contrôle des résultats des politiques conduites par les hauts fonctionnaires, tout en brisant le népotisme. C’est le plus facile

Il faut enfin retrouver tout ou partie de la décision souveraine sur les questions vitales pour le pays. Certaines mesures peuvent être prises sans changer les traités. D’autres non. Dans les deux cas, il faut dire lesquelles et se mettre en position de gagner.

Si un Président se fait élire sans avoir une réflexion publique sur ces quatre causes de notre dégringolade, il ne sert qu’à activer le ressentiment et les colères. La crise politique actuelle est explicable totalement par ce constat : sur aucune des quatre causes, Emmanuel Macron n’a d’analyse publique ni de politique. Le pays s’attend donc légitimement à des effondrements ultérieurs et cela laisse du champ à tous les trublions et desperados du gauchisme révolutionnaire.

Il faut agir.

Ce n’est pas en disant : « je vous protège de Mme Le Pen ».

Ce n’est pas en réprimant à outrance.

Ce n’est pas en prenant des postures.

Ce n’est pas par la Com’.

Ce n’est pas en faisant des chèques ciblés.

Ce n’est pas en détruisant l’enseignement privé ni en permettant le suicide assisté, pour détourner l’attention.

C’est en s’attaquant bravement et sagement aux quatre sources de la déchéance française.

Qui aura ce courage tranquille ?

Une victoire tardive mais fort instructive

L’Assemblée nationale a fini par reconnaître que le massacre effroyable commis par l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques en Ukraine entre 1932 et 1934, était bien un génocide.

Avec mon ami Léon Chaix nous avons mené ce combat sur le WEB depuis 1997.

Léon était un haut fonctionnaire international spécialiste de l’agriculture. Il a toujours voulu écrire sous pseudo et nous respectons ce choix.  Toute son expérience lui avait appris des leçons très précises qui tranchaient avec celles en cours dans les milieux dirigeants et ses aphorismes étaient très clairs dès le départ.

-        La vraie misère est paysanne. La preuve, c’est que les campagnes se vident pour la ville.

-        Le socialisme a toujours considéré que les paysans étaient des ennemis impossibles à rallier et les plus grands crimes commis en son nom ont toujours frappé en priorité les paysans.

-        La faucille est incompatible avec le marteau.

-        L’intelligentsia a toujours considéré les paysans comme des primitifs attardés.

-        Les activistes de l’écologie vomissent les paysans

-        Les femmes en découvrant les facilités de la vie en ville ont précipité l’exode rural.

-        La gauche n’a toléré les paysans en Amérique du Sud que pour les enfants-soldats et la culture des drogues dures.

-        Le socialisme est la source principale de l’appauvrissement des pays qui se sont dégagés de la colonisation et leur absence de décollage.

-        Le socialisme a promu la violence et les violents partout où il a triomphé et créé aussitôt une économie de prédation irréformable sans convulsion.

Les 25 ans qui ont suivi n’ont fait que confirmer la solidité de son analyse.

Le massacre des paysans en URSS notamment en Ukraine a été un modèle de génocide qui a resservi partout où les révolutions socialistes ont eu lieu, avec un nombre de victimes hommes femmes et enfants vertigineux, plus de cent millions d’âmes.

Lorsque nous nous sommes rencontrés, Léon et moi, les préoccupations portaient principalement sur la crise des pays développés, avec la terrible récession de 1992-1993 et la politique d’abandon de l’industrie en France. L’agriculture, tout le monde s’en foutait en France. L’affaire avait été concédée à la CEE et les hauts fonctionnaires qui dirigeaient le pays considéraient en majorité que l’Europe en réduisant les dépenses pour l’agriculture rendait service à tout le monde.

Pour le Cercle que nous avons formé à son initiative, Léon apportait une vision qui nous manquait et l’expérience d’un acteur de toutes les actions mondiales menées en faveur de l’agriculture, leurs succès et leurs échecs.

Il avait créé une petite association qui menait des actions en Ukraine exclusivement en milieu rural. En 2 000, une paysanne y disposait d’un revenu disponible de 50 euros par mois environ ! La médecine et notamment la dentisterie étaient totalement absentes.

Au départ il avait un camion avec un cabinet de dentiste et des livres, des crayons et des cahiers pour les écoles. Ensuite il avait aménagé un cabinet médical et deux postes de dentisterie. Les queues dans les villages ukrainiens se formaient aussitôt et bientôt plusieurs centaines de gens attendaient. Son aventure s’est arrêtée lors d’un glissement de terrain provoqué par des pluies diluviennes qui l’a emporté et son camion avec lui.

Ensemble nous avions entamé une longue lutte pour la reconnaissance d’Holodomor en agissant sur les forums et sur Wikipédia. Personne ne voudra se souvenir des réactions haineuses que le fait d’associer simplement le mot génocide avec socialisme ou communisme pouvait susciter.

Léon avait défini la séquence défensive du génocidaire : occulter tant qu’on peut, nier quand on ne peut plus occulter, minimiser quand on ne peut plus nier, s’exonérer quand l’ampleur du phénomène atroce s’établit. Elle n’est pas propre aux génocides socialistes. On retrouve la séquence en Turquie sur l’affaire arménienne ou au Japon sur les exactions en Corée et en Chine. .

On ne s’imagine l’ampleur de la désinformation. Dans le livre d’histoire de mon fils, à Henri IV vers 2006 des dizaines de pages sur la Shoah, deux lignes sur le massacre des paysans ukrainiens en expliquant qu’ils étaient les premiers responsables de la famine qui les a décimés. Les victimes l’étaient d’abord d’elles-mêmes.

Léon sera viré de Wikipédia comme un malpropre. Le quarteron de censeurs communistes qui sévissaient pour empêcher tout article noircissant l’URSS a obtenu sa peau parce qu’il avait donné toutes les informations nécessaires sur Holodomor. Même le nom déplaisait à ces messieurs. Déjà dire la vérité ne pouvait être que l’œuvre de trolls au service de la mouvance ukrainienne nazie qui avait liquidé les juifs et commis tant de crimes en Ukraine. Crime contre l’humanité d’accord. Mais génocide : non !

Lorsque l’Ukraine libérée du joug russe a voulu faire reconnaître Holodomor comme un génocide, elle s’est heurtée à la Russie et ses affidés mais aussi à Israël qui, longtemps, a considéré qu’il n’y avait pas d’autres génocides que la Shoah. Il a fallu le massacre des Hutus par les Tutsis pour que soit admise l’idée que d’autres pouvaient avoir été victimes de génocides.

Sur le forum du Monde, en 1998, de nombreux intervenants pensaient encore que Katyn avaient été commis par les Allemands et vilipendaient quiconque bravait cet interdit. Alors évoquer Holodomor, un génocide ! Pas question. Lorsque les Polonais ont découvert à Bykivnia dans la banlieue de Kiev, les restes de nombreuses victimes de Katyn, le pape est venu sur place bénir les lieux. Pratiquement pas un mot dans les médias français. L’énorme charnier caché de la Guépéou avait reçu plusieurs centaines de milliers de cadavres, hommes femmes et enfants, tués après les millions de morts de la famine artificielle, par les services secrets staliniens. Ils ont tué environ 700 000 personnes jusqu’à l’entrée en guerre, en 1942 !

Dans le guide vert sur l’Ukraine et Kiev, un long texte sur le ravin de Babi Yar, où la population du  Shetl juif de Kiev a été massacré, et pas un mot sur Bikivnia. Nous avons écrit à l’éditeur pour signaler cette anomalie. 15 ans après, elle n’est toujours pas corrigée. S’il vient à tomber sur ce texte, qu’il médite que le temps est sans doute arrivé.

Une des graves erreurs de Nicolas Sarkozy et de l’étrange ministre des Affaires étrangères, le regrettable Kouchner, qu’il avait choisi, est d’avoir refusé absolument de reconnaître le génocide qu’est l’Holodomor. Cela avait la couleur du génocide, le goût du génocide mais ce n’était pas un génocide. Vive le génocide Canada Dry ! Honte à eux !

C’est à ce moment que je suis parti à Kiev pour rassembler toute la documentation sur Holodomor et écrire la seule monographie française sur le sujet, au format Que sais-je. Elle sera refusée par tous les éditeurs sollicités.

Les Français dans leur ensemble considéraient que les Ukrainiens étaient des Russes comme les autres. Ceux qui se piquaient d’en savoir un peu plus que les autres étaient amenés à conclure que depuis la révolution russe et les exactions des nationalistes ukrainiens notamment envers les Polonais et les Juifs, l’Ukraine était un pays bizarre avec des tendances nazies caractérisées. « Les victimes sont aussi des bourreaux, alors cela va bien comme cela ». Poutine a repris la chanson pour justifier par la chasse aux Nazis l’invasion brutale de son voisin rétif qui savait à quoi s’en tenir sur les bonnes intentions du nouveau Tsar biberonné à la mode du KGB.

Finalement le Parlement européen, en deux fois, puis les Allemands ont reconnu le génocide qu’était Holodomor. La France vient de s’aligner sur l’Allemagne, via un vote de l’Assemblée nationale. L’article de Wikipédia a été partiellement mis à jour mais reste toujours aussi cauteleux, la majorité du texte ayant pour but d’instiller le doute sur la qualification. Il y a quelques semaines Patrick Martin-Genier, expliquait sur LCI où il intervient très souvent comme « expert », que Holodomor n’était pas un génocide… On a les experts qu’on peut.

Désormais l’affaire est acquise pour tout le monde. C’est bien un génocide. Le Canard Enchaîné a donné son onction dans son dernier numéro. Encore une dizaine d’années et Le Monde fera un quatre- page sur le génocide indignement ignoré ! Après tout Simon Leys n’a attendu que 45 ans.

Il n’y a eu aucune réaction à la reconnaissance par l’Assemblée nationale. Seuls deux députés communistes ont voté non ! Stalinien un jour, stalinien toujours. Être hop ! Ce qu’il ne fallait pas dire était devenu la nouvelle vérité en une nuit !

Il aura fallu l’énorme émotion provoquée par l’invasion russe pour que se taisent tous ceux qui bloquaient les évidences. L’opinion a basculé définitivement.

Ce n’est pas la première fois. On se souvient qu’encore en 1960 la très grande majorité des Français était pour l’Algérie Française. Aujourd’hui non seulement plus personne ne l’est mais pire encore croit que la majorité était contre à l’époque…

La vérité est un combat et les méthodes de construction de l’opinion restent une question d’actualité. Il reste encore très difficile de faire valoir des réalités essentielles face à une opinion dite dominante mais en vérité construite par quelques-uns.

Aujourd’hui Léon Chaix aurait savouré la victoire de la vérité sur Holodomor, mais la manière dont sont traités, en France, les paysans et l’agriculture serait pour lui un sujet de rage. Jamais il n’aurait pu imaginer qu’on se tue pour une retenue d’eau et que des petits roquets urbains prétendument écologiques et en fait socialistes et gauchistes, puissent s’en prendre avec une telle violence à la paysannerie. On lui aurait dit que la France avait désormais une balance agricole négative, il ne l’aurait pas cru.

Quand le communisme a disparu en Russie et en Ukraine, ces deux pays sont devenus le grenier à blé du monde comme ils l’étaient avant la révolution russe. C’est bien la preuve que le « système socialiste réalisé » était le premier responsable de la catastrophe agricole. L’ennui est que l’on retrouve la même haine du koulak et la volonté de détruire la paysannerie dans les mouvements prétendument écologiques mais qui sont tous du rouge le plus vif et s’inscrivent dans l’idée d’un nouveau système agricole régressif qu’ils veulent accélérer, toujours au nom du salut de l’humanité.  Un nouveau combat commence contre ces nouveaux ignobles qui trompent à nouveau des naïfs, mentent comme ils respirent, détruisent l’économie et asphyxient la démocratie. Le bolchevique a troqué ses tenus rouges pour le vert intense de Savonarole (il fut un temps, jardinier à Bologne avant de se lancer dans la « cancel culture » avec le fameux Bûcher des vanités). La différence est cosmétique. Le résultat tout aussi déplorable.  La « cancel agriculture » n’est pas un avenir plein de promesses.

Il faut que d’autres Léon Chaix se lèvent et crèvent ce nouvel abcès. La vérité est un combat. La sottise violente est une hydre qui repousse toujours. Les « soft lies » de la Commission européenne et des ONG soi-disant écolos sont moins tragiques que les crimes commis au nom de la réalisation ici et maintenant du socialisme mais tout aussi délétères.

 

Didier Dufau

Président du Cercle des économistes e-toile.

Deux articles très détonnants dans le Figaro du 3 avril 2023

On connaît Nicolas Baverez : diagnostic dur, style serré, pensée précise. On ne peut pas dire qu’il n’a pas vu les terribles dérives qui ont mené à la désagrégation du pays. Il en reprend la litanie cette fois à l’échelon européen en fonction des derniers rebonds de l’actualité. Face aux initiatives russes, américaines, chinoises, l’Europe a montré sa vulnérabilité et ses faiblesses. L’union européenne a concédé sa recherche scientifique et sa sécurité aux États-Unis, sa production à la Chine (18 % de ses importations contre 6 % naguère), son énergie largement à la Russie. C’est bien une terre franche ouverte à la mondialisation. « Au total l’Europe est en passe de devenir une zone de décroissance démographique et de stagnation économique ». Surtout depuis qu’elle s’est mis en tête d’abandonner à toute vitesse les énergies carbonées, seule au monde à cette vitesse et intensité, (c’est-à-dire, au passage, sans le moindre espoir d’obtenir un résultat climatique quelconque).

Ce sont bien les instances européennes qui ont conduit ce mouvement forçant de gré ou de force tous les pays de l’Union à s’inscrire dans ce mouvement régressif et soumis aux intérêts des autres. Ce sont elles qui ont imposé l’Euro sans créer les conditions d’un fonctionnement correct, notamment en laissant l’Allemagne accumuler des excédents déplorables. Ce sont elles qui importent le Wokisme et autres folies venues des États-Unis. Ce sont elles qui ont milité pour l’entrée de la Chine dans l’OMC.

Lors que Nicolas Baverez dit « est en passe », il faut remarquer que cette « passe » dure depuis vingt ans et plus. En matière démographique cela fait plus de 50 ans que la décroissance est engagée pour arriver à l’indigence des naissances actuelles compensées par l’immigration principalement africaine massive et non contrôlée. Sans que la question soit mise sur le devant de la scène par les médias tétanisés. L’Union Européenne n’a jamais formulé une exigence nataliste. Au contraire elle promeut les doctrines LGBT etc. avec une frénésie démentielle.

Là où le raisonnement dérape, c’est quand, après avoir souligné que le statu quo était problématique, et que le processus de décision était lourd et lent, l’auteur préconise de passer à l’Europe fédérale à l’américaine. Sous-entendu : il faut supprimer la souveraineté des anciennes instances nationales, dont le devenir est d’être une collection de territoires indépendants de l’état central national et dialoguant avec le pouvoir fédéral. Même l’impôt devra devenir fédéral

Les États-Unis d’Europe devront reconfigurer le grand marché, mener une politique industrielle ambitieuse dans le numérique et le climatique, affirmer le droit européen, exporter l’euro, et créer un pilier européen de l’Otan. C’est-à-dire, dans le cadre de l’OMC, du système de changes flottants et de liberté des mouvements d’hommes et de capitaux, continuer exactement comme maintenant en empêchant toute politique nationale. Et la France devra se réformer et démanteler sa forteresse sociale pour permettre l’opération.

On retombe dans : l’Europe fédérale ne marche pas il faut plus d’Europe fédérale inféodée aux États-Unis et à l’Otan. Voici le Figaro devenu un organe du fédéralisme européen.

Cette orientation 100 % centriste est accentuée par un second article de l’inévitable Jacques Julliard qui vient nous parler sur une page entière de sa nostalgie pou la social-démocratie. Il y a toujours une passion dans la gauche chrétienne pour Rocard, Delors, Strauss Kahn, la « dream team » de Jospin, et même le « plateau Mitterrandien ».

Tout est dans ce vocabulaire. Mitterrand était un pourrisseur qui pour prendre le pouvoir a détruit la croissance pour de longues années et l’indépendance de la France probablement pour toujours avec le traité de Maastricht. On vit encore sous les soubresauts de cette politique égocentrique et destructrice. La réforme de la retraite en est une preuve factuelle. Grâce à Mitterrand, Jospin et Hollande, la France est par terre dans tous les domaines. Mais il faudrait glorifier la social-démocratie ! Autre phrase type : le socialisme reste socialement utile après la chute des régimes autoritaires qui s’en réclamaient « de façon frauduleuse ». Il y aurait donc un « vrai socialisme » détourné par des vilains qui avaient l’inconvénient de brider l’initiative individuelle. Rappeler qu’ils ont massacré plus de 100 millions de personnes et qu’ils continuent à asservir pas loin de 2 milliards d’humains serait malvenu. Va pour le bridage des initiatives. C’est doux et faux comme un discours de Macron qui « pense juste et agit en sens contraire ». Car il ne fait pas assez droit à « l’aspiration sous-jacente de tous les mouvements sociaux actuels ». En route vers les 32 heures et la retraite à 59 ans, seul chemin du progrès social ? « Nous n’avons fait que savourer les douceurs du déclin ». Heureusement avec le retour de la planification et de la social-démocratie nous serons sauvés.

Le lectorat du Figaro a dû changer subrepticement pendant ces trois dernières années pour que la ligne du journal soit devenue socialiste (le vrai socialisme bien sûr) et européiste (le vrai fédéralisme bien sûr).

On croit rêver. Les idées qui ont tué la France et projeté dans le déclin deviennent l’apanage du seul journal de droite français. « Tu quoque » !

Bientôt il faudra mettre Lecanuet au Panthéon à côté de Monnet ! Et s’affirmer gaulliste !

Le livre d’Alexandra Henrion Caude

Albin Michel a eu l’heureuse initiative de donner le moyen de s’exprimer longtemps et en détail à une généticienne qui n’a guère été vue dans les médias principaux mais qui s’est exprimée assez souvent sur les plateformes du net, sans jamais pouvoir le faire suffisamment, dans une matière parfaitement inconnue du grand public : la biologie moléculaire. À un moment où l’ensemble des autorités médicales et internationales chantaient la gloire des « vaccins à ARN messager », cette généticienne apportait un commentaire inquiet qui, dans l’ambiance de peur panique liée au Sars-Cov-2 passait pour une dissidence et même pire une complaisance complotiste motivée par la recherche d’une gloriole indue. En gênant la protection de l’humanité des conséquences d’une pandémie hautement mortelle, c’était en fait une tueuse inconsciente méritant l’excommunication et la mise à l’écart des « médias généralement considérés comme sérieux », un concept qui a perdu pas mal de sa pertinence ces derniers temps.

Comme souvent les scientifiques de laboratoires, la belle Alexandra n’avait pas un sens de la communication très évident. On comprenait qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas. Mais quoi ? Elle s’est d’abord fait connaître en soutenant que le virus pouvait avoir été « construit » de la main de l’homme. On avait déjà compris qu’à Wu Han un laboratoire s’essayer à construire des virus à efficacité renforcée. Ajouter ce qu’on apprendra comme s’appelant « spike » à n’importe quel virus lui donnait une capacité à pénétrer l’organisme fortement accrue. « Si on avait voulu créer un virus performant on aurait construit un virus ressemblât beaucoup au Sars-Cov-2 ». L’hypothèse de la fuite accidentelle de ce laboratoire prenait de l’ampleur.

Ensuite le discours contestataire s’est porté sur le produit à ARN-messager créé dans des conditions d’abaissement de toutes les règles de précaution pour faire face à l’urgence., qu’on a présenté comme un vaccin moderne, très représentatif des progrès de la biologie moléculaires et représentant « une chance phénoménale » pour l’humanité menacée. Le génie humain sauvait l’humanité d’une méchanceté de la nature. Spécialiste de la question, la généticienne a voulu alerter sur les risques de cette technologie dont elle avait connu les limites depuis longtemps. L’humanité ne se sauvait pas mais prenait un risque peut être majeur et définitif en tentant de prévenir la maladie par l’injection ce produit à des centaines de millions de gens voire l’humanité toute entière. Elle relevait de temps à autre les méfaits constatés et l’inefficacité du produit, en alertant notamment aux risques de la vaccination des femmes enceintes et des enfants. En l’absence de connaissance du domaine, le grand public était incapable de comprendre ce message qui paraissait une fois de plus dissident dans le flot massif des soutiens à la vaccination de masse, toujours centré sur le même discours ; si c’était dangereux on le saurait. Circulez, il n’y a rien à voir.

Malgré les efforts des chaînes du NET comme Sud Radio, le format ne permettait pas de comprendre la querelle de spécialistes. Le format du livre le permet.

Bien sûr ce n’est pas un manuel de vulgarisation de la biologie moléculaire et le lecteur ne sortira pas expert à la fin de sa lecture, mais l’auteur donne les éléments qui permettent de comprendre son inquiétude devant l’usage massif d’un produit potentiellement dangereux et surtout inefficace présenté comme une panacée.

L’ennui pour la pensée dominante qui a lancé ce projet gigantesque, c’est que toutes les affirmations qui le justifiaient se sont révélées fausses et, pire encore, mensongères, car très vite les erreurs ont été constatées et mises sous le tapis.

Aujourd’hui la majorité des affirmations contestées se sont révélées exactes et ne sont plus niées par personne. Tout le monde a vu que ce produit ne permettait pas d’éviter la transmission, n’empêchait pas d’être infecté à répétition, donc n’éradiquait pas la maladie. Pire encore, il créait de nombreuses complications, allant jusqu’à tuer des jeunes qui n’avaient rien à craindre de la Covid et provoquant de nombreux drames pour les femmes enceintes et les enfants. En un mot le « médicament à ARN messager » n’était pas un vaccin et aggravait plutôt la situation, les pays les plus vaccinés étant ceux qui ont été les plus infectés avec le plus grand nombre de morts.

Le livre accumule les démonstrations pour prouver de façon très convaincante qu’on a sciemment professé des mensonges éhontés pour convaincre la population de se faire injecter. Le livre sort au moment où on rétablit les médecins et auxiliaires médicaux dans les droits dont on les avait privés au nom de mensonges désormais totalement avérés, sans tenir compte de craintes qui elles aussi sont devenues des réalités.

Les lecteurs découvriront la longue liste de ces mensonges et nous ne la reprendrons pas ici. Une des réalités qui a été cachée au grand public et que l’auteur de ces lignes a découverte avec une certaine stupéfaction, est l’absence d’efficacité de toutes les tentatives antérieures de soigner avec des injections de capsules à ARN messager. Les 12 tentatives ont été un échec radical. On a essayé contre des cancers et contre des virus : à chaque fois le bide ! Difficile de ne pas comprendre la crainte des conséquences d’une spécialiste du domaine. Un autre aspect a été, pour tous ces essais et très vite pour le « vaccin », la floraison de complications qu’on ne connaissait pas à ce taux-là avec les vaccins traditionnels. Introduire des molécules dont on ne sait pas ce qu’elles vont réellement faire en touchant au « coffre-fort de la vie », l’ADN, ne peut pas se faire sans de terribles précautions. On les a toutes abandonnées tout en distribuant des éléments de langage totalement faux : L’ARN injecté restait dans le muscle où l’injection avait été faite : faux. Il ne survivait que quelques instants : faux. Il ne se disséminait pas : faux encore, on en a retrouvé partout y compris dans des endroits dangereux comme le cerveau, le foie et toutes les glandes. C’est cette diffusion incontrôlée qui explique l’ampleur et la variété jamais vue des complications. Cycle menstruel des femmes déréglé, lait devenant vert chez les femmes allaitantes, péricardite, accidents cérébraux comme les AVC, troubles du foie. Beaucoup de ces complications ont été mortelles. Plus de 40 000 morts ont été déclarés, ce qui est peu par rapport au nombre d’injections mais qui est terrifiant quand on sait que beaucoup de ces gens ne seraient pas morts de la Covid.

Mme Henrion Caude montre bien que le virus peut altérer l’ADN et que toutes les preuves sont désormais là, lorsque le pire mensonge des laboratoires qui le savaient a été d’empêcher que cela se sache. En agissant sur l’ADN on modifie pour des siècles le moteur interne de l’humanité et pas pour son bien. Et on n’a rien pour le remettre en l’état ex ante.

Pour l’auteur les laboratoires ont pour de l’argent, énormément d’argent, en fait pour créer une poignée de nouveaux milliardaires en dollars, on a joué aux apprentis sorciers et tout reste à découvrir des conséquences. En jouant à la roulette avec l’humanité, les dirigeants politiques ont failli gravement. Ils ont été influencés d‘en haut par des instances internationales et des lobbies, et ils ont exercé une incroyable violence contre la population pour qu’elle se fasse injecter, tout en construisant une information totalement faussée à une échelle inédite.

Une question reste non documentée et avec une réponse indécise : les injections ont-elles permis d’éviter les formes mortelles, comme les perroquets le répètent à l’infini ?

Aujourd’hui plus personnes ne veut se faire injecter. La presse ne met plus en première page le nombre d’infections ni de décès. Le Covid est censé être une affaire réglée. L’information ne passant plus, l’opinion ne pense plus à rien. 7,1 % seulement des 80 ans et plus ont reçu une dose de vaccin depuis moins de 3 mois alors que l’épidémie est repartie avec plus de 2000 hospitalisations pour Covid par semaine et que ce segment représente la majeure partie des 135 morts constatés par semaine, soit 1 % environ de la mortalité globale ordinaire.

Un des aspects imprévus du livre c’est qu’il donne un exemple d’hystérie qu’on retrouve dans d’autres domaines comme en particulier celui du réchauffement climatique où on fait absolument n’importe quoi en dehors de tout contrôle des citoyens, à partir du jeu des lobbies infectant tout le processus de décisions d’instances internationales.

L’hystérie et l’extravagance de solutions irrationnelles sont bien la maladie du moment. La démocratie devrait être le vaccin. Le jeu des instances internationales, des lobbies et des juges la rend inopérante. La aussi on a touché au cœur battant de la France.

L’économie française devient ainsi l’enjeu d’erreurs majeures de politique sanitaire ou écologique qui la ruinent radicalement. Dans le moment très particulier que traverse le pays, marqué par une irritation particulièrement aigüe d’une partie notable de la population, la responsabilité de la dépossession subie par la nation depuis 1992 est majeure. L'exécutif français dépossédé ne craint pous d'instrumentaliser sans vergogne des peurs moyennageuses. L'ensemble suscte des radicalités boursouflées misés au service d’utopies mortifères ou de sottises invraisemblables.

Ordonnance sur l'énergie : la Commission Européenne devient complètement folle

Enfin, les « contrats d'écart compensatoire bidirectionnels » vont arriver !

Un feu de poubelle à  la  Commission Européenne

 

Pendant que le zadisme et ses violences embrasent la France, les vraies décisions sont prises ailleurs comme si de rien n’était.

Quel est le vrai problème français du moment ? Le coût extravagant de l’énergie qui étrangle l’économie, ruine les entreprises et asphyxie le pouvoir d’achat.

L’énergie est le cœur du réacteur nucléaire de la vie d’un pays. Ce noyau dur est le point d’application critique d’une politique gouvernemental. Si les entreprises ferment et si le revenu s’évapore et ne se maintient qu’au prix de subventions publiques multiples, on entre dans une phase de mal gouvernance manifeste et dangereuse.

On sait que le parc nucléaire français, aurait-il été soutenu correctement, il n’aurait pas perdu un quart de se capacités. Il permettait de fournir tous les besoins électriques à un prix très compétitifs, en dépit des conséquences de la malheureuse guerre en Ukraine. La commission d’enquête parlementaire a bien montré que depuis la « nightmare team » de Lionel Jospin, tout l’effort des gouvernements successifs a été d’affaiblir la filière nucléaire.

On sait aussi que les énergies intermittentes qui fournissent de l’énergie quand on n’en a pas besoin et qui n’en fournissent pas toujours quand on en a besoin, imposent de disposer de la capacité de produire de façon pilotable de quoi assurer toutes les pointes de consommation. Les compagnons de l’intermittence sont le charbon et le gaz, deux dispositifs techniques très polluants. Depuis la guerre en Ukraine, l’Allemagne des éoliennes marche au charbon.

On sait enfin que depuis le quinquennat raté de Nicolas Sarkozy, début d’une liste qui commence à s’allonger, toute notre politique énergétique a été abandonnée à l’Union Européenne, dont les processus de décision sont extrêmement longs et les ordonnances souvent calamiteuses et contraires aux intérêts français. Le Parlement européen fantoche, sert de caution démocratique à des processus que les électeurs ne peuvent pas influencer et qu’ils vont subir sans avoir rien d’autre à dire que leur rage et à faire qu’allumer des feux de poubelles.

Les médias français considérant comme indigne de leur qualité de traiter des questions européennes, ce qui soulignerait au passage que leurs éditoriaux n’ont strictement aucune importance puisqu’ils n’ont aucune influence internationale, la nation est quasiment privée d’information sur les questions qui les touchent au plus profond. Les politiques français les rejoignent dans leur profonde indifférence à ce qui a été sous-traité et surtout ne veulent pas que les débats soulignent leur impuissance à faire bouger Bruxelles.

Comme Emmanuel Macron a décidé de sacraliser sa relation avec l’union Européenne pour laisser une chance à son « job d’après », la France est entièrement abandonnée à la volonté de quidams que ses citoyens ne connaissent pas et dont l’intérêt pour la France est exactement égal à zéro.

Voici donc que ces institutions européennes ont pris à bras-le-corps la réforme de la tarification de l’énergie, sans qu’aucun politique français, en tout cas pas le Président, ne tienne le moindre discours public sur les demandes de la France. Si l’Europe ne suit pas, on ne veut pas prouver bêtement son impuissance.

Nous apprenons donc par les sites de propagande de l’Union Européenne, que « la Commission propose de réformer le marché européen de l'électricité afin de répondre à plusieurs objectifs, dont l'accélération du déploiement des énergies renouvelables, et la protection des consommateurs contre la volatilité des prix ».

Volatilité ? Quelle pudeur dans les mots !  On parle ici d’une multiplication par dix du prix de l’électricité dont les règles européennes ne nous a pas protégé, prouvant la nocivité du système qu’elle a mis en place.  On sait que les énergies intermittentes qui fournissent trop d’électricité quand on n’en a pas besoin et souvent pas assez quand on en a besoin, doivent être doublée par un outil de production pilotable capable de satisfaire la demande à tout moment. La hausse colossale des prix a été provoquée par l’effondrement de la filière pilotable basée sur le gaz. La question posée était donc : quel autre système pilotable doit-on favoriser ?  

Pour ne pas aborder la question avec toute la clarté nécessaire, la Commission emploie des « éléments de langage » qu’il faut apprécier à sa juste valeur.

« Depuis plus de vingt ans, l'UE dispose d'un marché de l'électricité efficace et bien intégré, qui permet aux consommateurs de profiter des avantages économiques d'un marché unique de l'énergie, en assurant la sécurité de l'approvisionnement et en stimulant le processus de décarbonation. La crise énergétique provoquée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie a mis en lumière la nécessité d'adapter rapidement le marché de l'électricité afin de mieux soutenir la transition écologique et d'offrir aux consommateurs d'énergie, qu'il s'agisse des ménages ou des entreprises, un accès généralisé et à un prix abordable à l'électricité produite à partir de sources renouvelables et non fossiles »

On croit rêver : le marché était parfait ! Il a été seulement troublé par la guerre des Russes contre l’Ukraine. La conclusion qui s’impose alors : il faut arrêter la guerre en Ukraine mais pourquoi toucher à ce qui était parfait ? Des mesures temporaires peut-être ? Oh non, il faut soutenir la transition écologique, donc consolider l’intermittence sans parler du système pilotable jumeau qu’elle impose. Vous ne comprenez pas le rapport entre la guerre en Ukraine et la « transition écologique », ni pourquoi un marché parfait devrait voir ses règles changer pour des raisons écologiques ? Qui vous demande de comprendre quand il ne s’agit que d’adhérer à des slogans. C’est qu’il faut favoriser un accès généralisé à un prix abordable… à de l’électricité propre, que « seul le renouvelable peut apporter ».

Ces éléments de langage sont directement repris des discours de Timmermans à l’ONU. L’intermittent d’abord et exclusivement ! Tel est le dogme. Une bataille a été menée contre le nucléaire qui n’est toujours pas terminée, chaque repli tactique étant suivi par une reprise des combats peu après.

Si quelqu’un comprend pourquoi la guerre en Ukraine doit favoriser les sources d’énergies intermittentes qu’il lève le doigt ! C’est un génie. Et que se signale celui qui comprend comment un dispositif qui a fait exploser le coût marginal de l’électricité et qui continue à ruiner tout le monde va permettre des prix abordables grâce à l’intermittence : il entrera directement dans le Guinness des records !

En vérité, la seule solution est de casser le marché unique de l’énergie pour permettre aux nations de revenir à une tarification qui rapproche des coûts de production de leur système de production d’énergie. Mais il ne faut pas le dire. Donc on réaffirme les grands principes : « Ces mesures permettront de réduire l'incidence des combustibles fossiles sur les factures d'électricité des consommateurs et de garantir que ces factures répercutent la baisse du coût des énergies renouvelables ». En remplaçant les énergies fossiles par des énergies intermittentes, on va baisser les prix ! Mais tout le monde sait qu’à côté de l’intermittence, il faut une énergie pilotable. Chut !!! « Radio-Bruxelles ment, Radio-Bruxelles est Allemand ».

Le cri d’amour pour l’intermittence se répète dans tout le document :

« La mise en place d'un système énergétique fondé sur les énergies renouvelables sera essentielle non seulement pour réduire les factures des consommateurs, mais aussi pour garantir un approvisionnement énergétique durable et indépendant de l'UE, conformément au pacte vert pour l'EuropeFR••• et au plan REPowerEUFR•••. Cette réforme, qui fait également partie du plan industriel du pacte vertFR•••, permettra en outre à l'industrie européenne d'avoir accès à un approvisionnement en énergie renouvelable, non fossile et abordable, qui est un moteur essentiel de la décarbonation et de la transition écologique. Pour atteindre nos objectifs en matière d'énergie et de climat, le déploiement des énergies renouvelables devra tripler d'ici la fin de cette décennie ».

C’est bien cela : la guerre en Ukraine nous impose de tripler les moyens de production d’énergie intermittente non pilotable ! Vive Poutine, le rouge bien vert !

Il est curieux qu’Emmanuel Macron l’Européiste n’ait pas crié aussitôt aux foules françaises énamourées une annonce aussi rationnelle et appropriée, pour ne pas dire proprement géniale. On peut être sûr que dans l’instant tous les feux de poubelles auraient été éteints.

Entrons dans le détail :

« Dans le cadre de la proposition, les règles relatives au partage des énergies renouvelables sont également révisées. Les consommateurs pourront investir dans des parcs éoliens ou solaires et vendre l'excédent d'électricité solaire produite sur toiture à leurs voisins, et pas seulement à leur fournisseur. Par exemple, les locataires pourront partager l'excédent d'énergie solaire produite sur une toiture avec un voisin ».

Ah que l’idée elle est bonne. Tu as créé une plateforme de production qui excède tes besoins (un gâchis en passant) : fait du troc avec ton voisin ! On est sauvé !

Ce n’est pas tout :

« La Commission propose de faciliter le déploiement de contrats à long terme plus stables, tels que des accords d'achat d'électricité , dans le cadre desquels les entreprises organisent leur propre approvisionnement direct en énergie et peuvent ainsi bénéficier de prix plus stables pour l'énergie produite à partir de sources renouvelables et non fossiles. »

Des accords à long terme de fourniture d’électricité intermittente : mais bien sûr, là est la solution ! Surtout quand il n’en a pas assez parce qu’il fait nuit, qu’il y a des nuages et que le vent est faible sur toute l’Europe ! Pas grave : la réforme oblige les États membres à assurer la disponibilité de garanties fondées sur le marché. Formidable ! Comment ? Chut !!!!!!!

La Commission ne pouvait s’arrêter en si bon chemin :

« Afin d'assurer la stabilité des revenus des producteurs d'électricité et de protéger l'industrie de la volatilité des prix, toute aide publique en faveur de nouveaux investissements dans la production inframarginale et en continu d'électricité à partir de sources renouvelables et non fossiles devra prendre la forme de contrats d'écart compensatoire bidirectionnels et les États membres devront diriger les recettes excédentaires vers les consommateurs. »

Gare à vous si vous ne tombez pas en extase devant les contrats « d’Écart Compensatoire Bidirectionnels ». Il n’y a pas de langage technocratique abscons à Bruxelles ! Après la BCE qui nous protège, l’ECB qui nous sauve !

Vous avez bien compris : la réforme vise à tripler les énergies intermittentes en imposant aux États de nouvelles obligations. Quid des énergies pilotables qui sont le problème ? Pas un mot !

Comme le dit notre bien-aimé ministre de l’Économie et des finances : « que voici une bonne base de discussion ! »

Vous vous dites : ils sont totalement cinglés ! Le vrai problème est de disposer d’une énergie pilotable pas chère et de production stable, et que les pays qui peuvent le faire ait la liberté de proposer des contrats nationaux en ce sens. Pour la France où l’énergie pilotable nucléaire suffirait à couvrir tous les besoins prévisibles, il suffit pour sortir de la crise qu’EDF puisse proposer des contrats à 80 ou 100 euros le MWh. Du jour au lendemain plus de crise !

Les pseudos informés affirment en catimini : « on va pouvoir le faire, il faut savoir lire entre les lignes. Mais ils ne pouvaient pas se dédire ». « Ces nouveaux contrats à long terme on en fera ce qu’on voudra. Certes EDF est démantelée et ruinée. Mais on va nationaliser les restes ».

On nous parle également d’une réforme permettant de faire face rapidement aux difficultés urgentes actuelles. On connaît la procédure : passage au Parlement européen puis discussion au conseil des États, renégociations etc. Intégration dans les législations nationales par les Parlements des États membres. En tout, entre 8 et 18 mois. Au mieux.

Ouf ! En 2024 on pourra troquer l’énergie solaire de son toit avec le voisin d’à côté ! On est heureux et même extatique !

Vive la permanence

Par voie d’intermittence

Voulue par Timmermans.

 

Cela rime même si cela ne rime à rien !

En attendant, les Français peuvent toujours s’amuser à faire flamber les poubelles. Ce n’est pas bon pour la planète mais cela occupe les intermittents de la grève et des permanents des manifestations violentes.

Nous sommes dans une période où les Français se disent qu’ils n’ont plus la maîtrise de rien, qu’ils subissent sans avoir de moyens d’action, que les élections ne servent plus à rien, que les politiciens français sont des guignols, et l’Europe en profite pour concocter un projet hors sol idéologique jusqu’au caricatural qui montre une sottise réellement démente qui, elle, n’est pas du tout intermittente, celle-là !

Régler les difficultés de l’intermittence par un triplement de l’intermittence : On croit rêver. Mais non. Ils l’ont fait ! Et tout ce débat va être une fois de plus occulté en France ? Être soumis à ce genre de cinglés irresponsables est la mort programmée de la France et de l’Europe.

Nos suggestions : une politique de chaise vide en Europe en attendant la démission de

Mme Kadri Simson, la transparente commissaire lettonne à l’énergie

M. Timmermans, l’incapable commissaire hollandais à l’environnement et son directeur de cabinet ex-président de Greenpeace Allemagne et prêtre puritain.

Mme Van der Leyen, la foldingue qui se croit présidente des États unis d’Europe.

 

Le livre d’Éric Zemmour : suite ou fin ?

Le système médiatique, comme d’habitude, dès la disponibilité des bonnes pages du dernier livre d’Éric Zemmour (Je n’ai pas dit mon dernier mot – Rubempré), s’est illustré dans l’exercice de construction et de propagation des éléments de langage désobligeants appropriés pour nuire à sa diffusion. Après quelques hésitations, ils ont tranché : ce n’est qu’un livre de « règlements de compte » ; passez votre chemin. Google donne 492?000 réponses à la requête : Zemmour règlement de compte. Il est facile de lister tous les journaux ou télévisions qui ont titré en ce sens. Pratiquement tous.

Ils confirment le chapitre du livre qui les concerne : oui, ils ont voulu étouffer la campagne par des moyens dévalorisants. En transformant des points négligeables en fautes impardonnables, à chaque fois sans la moindre justification, ils n’ont pas permis au plus grand nombre de connaître et de comprendre le message du candidat et ils lui ont associé avec violence et répétition une image salie et diabolisée. En meute ! En un mot, ils ont réussi à recommencer ce qu’ils avaient fait avec Fillon lors de la campagne présidentielle précédente : fausser la campagne et tronquer les résultats.

La sortie du dernier livre d’Éric Zemmour est en quelque sorte la fin de la campagne électorale de l’auteur, avec la confirmation des coups bas médiatiques mais aussi d’une certaine impossibilité pour le journaliste converti à la politique d’entrer totalement dans le costume présidentiel.

Le livre est plutôt rare : l’analyse immédiate d’une campagne électorale de l’intérieur du cerveau de celui des candidats qui a été certainement le plus sincère, le plus incisif, le plus réfléchi et le moins manipulateur. Presque tous les chapitres prouvent la difficulté de l’aventure dans laquelle il s’est lancé, dans l’esprit qui était et reste le sien. Une campagne présidentielle est toujours un marathon parsemé d’obstacles. Pour Zemmour elle a commencé dans l’euphorie pour finir la boule au ventre. Il pense qu’il a fait une excellente campagne seulement gâchée par la presse de gauche. Sans cette presse de chiens de garde, il aurait été au second tour et là…

Bien sûr il fait de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, après ses déclarations exagérément pro russes et plus que légèrement déplacées en faveur de Poutine, l’explication principale de son échec. Avoir refusé d’accueillir les réfugiés ukrainiens, par peur de se dédire sur l’immigration, et ouvrir la porte à une accusation de racisme spécifiquement antimusulman, n’a pas aidé. C’est le moins qu’on puisse dire.

Le problème est plus grave que cela et il est strictement national. Volens nolens, il s’est retrouvé non pas entre LR et le RN mais à droite du RN. Il n’y a pas d’électeurs à droite du RN. Les ralliements à Reconquête sont venus du RN. Aucun LR n’est venu, à part Peltier… qui venait du FN ! La prestation catastrophique de Mme Pécresse a finalement affaibli son côté RPR à l’ancienne et forcé tous ses soutiens dans ce parti à tenter de sauver les meubles en lui tapant dessus comme des sourds. Il n’a jamais su comment se replacer au centre de la droite, ce qui marque un manque de planification de sa campagne. Son échec est aussi l’effet d’une erreur de stratégie politique.

Tous les chapitres du livre sont intéressants et apportent des informations utiles et parfois touchantes. Oui, il a eu souvent une pensée plus riche et plus large que ce que les Français en ont retenu ; oui, sur beaucoup de points il peut prouver qu’il était dans la justesse. Mais il n’a su ni le faire suffisamment savoir ni eu la densité pour le faire comprendre.

Sur l’économie où il prétend avoir construit un gros programme harmonisant une approche colbertiste et un fond libéral, il ne convainc pas plus dans le livre que dans la campagne. La raison : il n’explique pas de façon précise et convaincante les causes du déclin relatif de la prospérité Française ni en quoi les mesures proposées peuvent changer quoi que ce soit. Faites le test ! Posez la question dans votre entourage : quelles étaient les mesures économiques et sociales décisives proposées par E. Zemmour ? Bien apprécier le silence assourdissant qui suit… Et là, ce n’est pas seulement la faute des médias. Il a manqué un poids lourd économique auprès de lui.

Quel avenir pour lui et Reconquête ? Il voit le futur de la politique comme un affrontement entre une union des gauches socialistes, communistes, LGBT, musulmanes, vertes, et une union des droites à laquelle il veut contribuer et même prendre une place déterminante entre LR et RN. Il pense avoir eu raison trop tôt, mais qu’il deviendra incontournable et congruent avec les nécessités nationales et la conjoncture électorale, au fur et à mesure qu’une gauche révolutionnaire et allogène étend son ombre sur la vie publique.

Il faudrait pour cela qu’il ait réussi à construire une équation personnelle présidentielle : il n’a pas convaincu qu’il avait l’autorité et l’empathie et la force nécessaires au poste de président de la République.

Politiquement, rétablir une équidistance de Reconquête entre LR et RN ne sera pas facile. Et il lui restera à acquérir une crédibilité dans l’analyse de la déchéance économique et sociale de la classe moyenne et dans l’adoption de solutions efficaces permettant de la stopper. Une partie de ce programme dépend de lui. Mais la géographie des partis lui échappe. Si LR disparaît et devient une simple fraction de la coalition centriste qui se prépare à remplacer Macron, Reconquête n’a plus de sens. Il sera à nouveau un simple appendice du parti attrape-tout de la famille Le Pen.

Le livre se conclut sur une longue série d’anaphores à la Hollande : le jour où le peuple comprendra alors il se souviendra de ceux qui…

La dernière est ciselée : il se souviendra de ceux qui n’ont pas courbé la tête et qui ont crié : « Et surtout vive la France ».

Ce qui semble dire que dans longtemps on exhumera un souvenir lointain et que ceux que la défaite de Zemmour a laissés dans le brouillard et la froidure, connaîtront alors leur heure de gloire. Espérons qu’elle ne se sera pas posthume.

Comme instrument de mobilisation, ce livre est à contre-emploi. Comme livre d’analyse d’une campagne il est intéressant et souvent touchant.

France 2023 : Rire ou Pleurer ?

Pour celui qui cherche à déterminer les voies et moyens d’une meilleure compréhension des phénomènes mondiaux, nationaux ou locaux, et veut proposer des objectifs et donc des solutions pour les atteindre, les deux mois qui viennent de s’écouler ont été tellement navrants et odieux, alors qu’il était tellement facile de faire autrement, que l plume en tombe.

La détermination des gens aux commandes à prendre des décisions absurdes ou même simplement contraires à leur intérêt ou à leurs objectifs est phénoménale. Nous venons de traverser la période la plus intensément ridicule de ces 30 dernières années avec un brio qui laisse perplexe sur la capacité de descendre plus bas dans le genre. Comme disait le père de San Antonio, « les imbéciles ne déçoivent jamais ». Ou Audiard : « les cons osent tout, c’est à cela qu’on les reconnaît ».

On a donc vu le gamin pervers et narcissique qui fait semblant de présider la République française lancer plusieurs projets successifs censés compenser son absence presque caricaturale de bilan à la fin de son premier quinquennat. La guerre en Ukraine lui a permis « d’enjamber l’élection présidentielle », sans aucun débat de fond sur aucun sujet, mais l’a laissé sans majorité au Parlement. Il a fait travailler son cabinet noir pour fixer la tactique de la première année. L’ordre de service : piéger et casser LR tout en se présentant comme le grand réformateur tous azimuts, celui qui ne craint aucun dossier, aussi bien dans les domaines économiques, régaliens ou sociétalistes. Tout était grossier et cousu de fil blanc. Pour ces gens, les Français sont des proies faciles à manipuler. La presse aux ordres accompagna l’opération, comme toujours. C’était tellement visible que cela en devenait du comique troupier.

Les dirigeants de LR après la catastrophe de Mme Pécresse et la déroute des Législatives, n’avaient plus guère le choix. Il leur fallait entreprendre ce qu’ils ne voulaient pas faire depuis l’échec de Sarkozy : revenir à l’essentiel en définissant le programme, le projet, l’identité, en un mot les raisons pour lesquelles ils devaient non seulement survivre mais prospérer. LR devait avoir quelque chose à dire et le dire d’une seule voie après avoir construit un projet adapté aux enjeux fondamentaux du pays et aux attentes impérieuses des électeurs. Au lieu de cela ce parti entreprit d’élire un président. Éric Ciotti gagna après avoir fait le choix de Wauquiez comme futur candidat à la présidence. Quelques élus de plus quittèrent le parti. Les candidats battus restèrent et continuèrent à se lancer dans des opérations personnelles. Le discours LR resta vide. C’était tellement risible que cela en devenait du comique goguenard.

Les dirigeants de la « gauche », réunis dans un foutoir nommé NUPES commencèrent à se battre comme des hyènes, femmes contre hommes, socialistes contre Verts LGBT+++, petits chefs contre Grand Chef et à dénaturer tous les débats du parlement. La haine et la médiocrité extrême, baignées dans une outrance fabriquée et enfantine, offrirent un spectacle tellement hideux qu’on ne pouvait s’empêcher d’en rire la résurrection du comique de clochards à la Bunuel.

Mme Van der Leyen donna la mesure de ce qu’elle était : une folle d’elle-même enfiévrée n’hésitant jamais devant une sottise à prononcer ou une outrecuidance à assumer. La voilà pérorant sur toutes les scènes en chef militaire des États-Unis d’Europe et en leader maxima sur tous les sujets hors de la compétence de la Commission. C’était tellement outré qu’on aurait pu s’attendre à quelques recadrages notamment venant du Président français. Rien ne vint et la pantine continu à s’agiter prouvant une fois de plus que le ridicule ne tue pas.

 

Ne parlons pas de la Ville de Paris et de la bande de foldingues amassés par Mme Hidalgo dans une sorte de cages aux folles, qui a fait du rat et de la leptospirose, associés à deux slogans sommaires, dégentrification et dictature du vélo, la base d’une gestion ruineuse, malveillante et malfaisante. L’accumulation de milliers de tonnes d’ordures commence à inquiéter les organisateurs des Jeux Olympiques de Paris. Avoir cru qu’on pouvait confier les jeux olympiques à une ville dirigée par cette équipe de pitres navrants est le genre de déni de la réalité qui peut tuer un évènement même mondial et de l’importance des Jeux. Certains imbéciles se jugent importants à proportion des dégâts qu’ils créent. Ils commencent à devenir tels que plus personne ne rit.

Plus on descend les étages du pouvoir, plus les occasions de rire ou de pleurer s’accumulent. La décision délirante des instances incontrôlables de l’Union Européenne, la Commission et le Parlement, d’interdire la vente de voitures à moteurs thermiques d’ici à 2035 sans aucune étude d’impact et sans objectif chiffré en matière de température moyenne du globe, paraissait devoir passer comme une lettre de bons sentiments à la poste des bisounours. Mais voilà que les Allemands regimbent. Depuis que les deux Allemagne se sont réunifiées, le nouveau moloch teutonique n’a plus besoin de personne pour se refaire une réputation, en tout cas pas de la France qui croit encore aux beautés du couple. Ses excédents commerciaux faussent toute l’économie financière de la zone Euro, sa politique chinoise multiplie les blocages, sa volonté antinucléaire fait tout dépendre du gaz russe. Bref, on retrouve l’Allemagne de toujours qui met la paix, la prospérité, l’identité européenne en difficulté en se moquant totalement des autres pays. Et voilà qu’on veut toucher à son noyau dur : ses firmes automobiles, ses centaines de milliers de salariés, ses exportations, Nein ! Nein ! Nein !

La Commission européenne envoie dans les médias français son commissaire français, Thierry Breton, le plus beau brushing de Bruxelles, déminer le terrain médiatique. Nous avons alors droit à cette époustouflante déclaration : les voitures d’occasion finiront en Afrique qui ne passera évidemment pas à l’électrique et les entreprises automobiles allemandes pourront continuer à y exporter des voitures thermiques. Comme l’Afrique aura bientôt une population de 2 milliards de consommateurs, les marchés seront là pour le « thermique » et tout le monde sera bien content. Ouf, il l’a dit : l’objectif de réduction du réchauffement climatique tout le monde s’en fout à Bruxelles. « Cette histoire de CO2, c’est juste un levier pour créer les États-Unis d’Europe et montrer qu’on possède désormais tous les pouvoirs. On le fait au nom du bien et en associant Greenpeace à notre projet européiste. On est malin, non ? ». La tête consternée d’Apolline de Malherbes qui joue les questionneuses-roquets sur on ne sait plus quelle chaîne et au bout d’on ne sait plus quelle laisse, est des plus rigolotes. Dire des conneries d’accord, favoriser des projets foireux d’accord, mais s’associer à un pareil cynisme c’est pousser la soumission un peu loin. Le profil du larbin éructant contre les méchants mais obligé de cautionner un mensonge aussi énorme, cela peut donner le vertige même à une journaliste bien installée dans le système. Un peu le même mécanisme mental que celui du truand d’honneur qui devient un simple donneur ! Merci à ces deux-là, de ce moment de vérité à se rouler par terre de rire. Bifurquons, bifurquons comme la lune !

Passons au summum de ce grand moment d’intelligence française : la réforme des retraites du privé sans toucher aux privilèges des retraites du secteur public. Cinq ans après avoir choisi une option totalement irréaliste qui n’a évidemment débouché sur rien, le Président annonce une nouvelle réforme pour se rétablir comme l’homme nécessaire qui agit et pour démantibuler LR, sommé de se rallier à un projet « qui est le sien ». LR aurait pu et dû réagir en prenant une position claire : le vote de cette loi est nécessaire, mais après cinq ans d’atermoiements, elle n’a pas d’urgence absolue, alors qu’il y a la guerre en Ukraine et le feu sur le marché de l’énergie et une inflation incontrôlée. « Nous exigeons que plusieurs initiatives urgentes soient prises par le gouvernement : la première est la facturation de l’électricité au coût de notre production et la fin du cauchemar des indexations européennes qui ont multiplié les prix par dix ! C’est la première urgence. Elle est cruciale pour tout le monde. Il faut agir immédiatement. La seconde est la reconnaissance par le parlement et le gouvernement français du caractère génocidaire d’Holodomor et la création au Trocadéro d’un mémorial des génocides socialistes et national- socialistes. La troisième urgence et de voter une loi de défense de la langue française qui entre autres mesures interdira l’emploi de l’écriture genrée ou inclusive, ainsi que l’interdiction de la propagande homosexuelle et trans à l’école et dans les sphères publiques ». On n’imagine qui que ce soit avoir le courage tranquille de prononcer ces paroles ? Le courage tranquille : voilà un bon slogan pour les prochaines Présidentielles.

Cette position aurait eu l’avantage de porter le trouble chez tous les adversaires de LR et de remettre le parti en ligne avec l’opinion.

Le prix de l’énergie est bien l’urgence absolue. En se concentrant sur le sujet, le support du pays était acquis. Et il était facile pour le LR de charger la barque sur la destruction du nucléaire organisée par les verts, le PS et Macron. Cela frappait et la NUPES et les Macronistes.

L’Allemagne et le Parlement européen ont reconnu le caractère génocidaire d’Holodomor. La même reconnaissance est bloquée en France par les Socialistes et les Communistes depuis des lustres. Il fallait saisir l’occasion de la guerre en Ukraine et ses atrocités pour sortir du déni et commencer à focaliser l’opinion et notamment celle de la jeunesse sur les génocides socialistes. Cela permettait de porter des coups à la NUPES et à l’influence communiste dans les médias et le monde de la culture, tout en démontrant la mollesse dans ce domaine de Macron dont les grands principes s’arrêtent aux frontières du « qu’en-dira-t-on » de gauche. Quant à la sauvegarde de la langue française elle permettait, outre de faire voter une loi indispensable, de mettre en difficulté le Wokisme de la Nupes et des équipes Macron, avec des retombées sur la mairie de Paris « féministe et gay friendly ».

On ne voit pas trop pourquoi LR s’est privé d’une stratégie gagnante et a refusé de reprendre la main sur le calendrier et les sujets législatifs. Si E. Macron passait outre, on le laissait faire sans participer à ce combat que les moyens constitutionnels lui permettaient de gagner. La blanche colombe aurait voleté au-dessus de ce nœud de serpents, lovés dans les tas d’ordures accumulées.

Au lieu de cela LR s’est associé au bras de fer mis en place par l’orgueilleux et immature Macron avec l’Assemblée et les syndicats. Le pompier incendiaire a voulu encore s’exalter. Croire qu’arracher des correctifs démagogiques ferait du bien aux LR était une folie pure. Elle a permis aux vaincus de l’élection à la tête de LR de faire leur numéro. Voir l’ex parti gaulliste défendre les carrières longues, des mesures spéciales pour femmes, la pénibilité, l’index senior, qui ne sont que des fausses solutions à dimension électoraliste de bas étage, a quelque chose de tragicomique. Aucune de ses mesures n’est autre chose qu’une démagogie en faveur d’une catégorie. Et voici que le 49.3 balaie cette compromission et prouve que toute cette collaboration était suicidaire. Et tous les porte-voix du Président s’acharnent sur LR en affirmant que c’est la faute de LR s’il a fallu recourir au 49.3.

Faut-il en rire ? La rue flambe et fait flamber les ordures. Poutine se tient les côtes.

Faut-il en pleurer ? Il faudra plus que des « rencontres citoyennes bidon » pour sortir de la situation qui commence à ressembler à une guerre civile larvée.

Yves Thréard parle de « goût de l’échec, où le ridicule le dispute à la vulgarité ». Tiens, Macron ne nous protège plus…

« Cette réforme n’était pas la mer à boire », écrit-il. Mais elle était l’amer à boire à un moment où l’urgence était ailleurs. C’est cette amertume qui plaisait à un Macron qui se flatte de vouloir « emmerder » des catégories de Français.

Voilà notre pays qui dérive un peu plus à vau l’eau et menace de sombrer au son de l’orchestre rouge.

Non, décidément ! Pas quoi rire !

Les non-dits fondamentaux de la réforme des retraites

Certains journaux ont fini par se rendre compte que pour éviter de braquer les manifestants contre la réforme des retraites, ils avaient cessé de dire la vérité et mis sous le tapis nombre de constats essentiels qui délégitimaient les arguments avancés frénétiquement par les opposants à la réforme.

Très timidement, ils ont tenté au moins de revenir à un minimum de vérité sur certaines affirmations incendiaires mais fausses de façon tellement outrancière qu’elles devenaient contre-productives pour les tenants du maintien du système actuel.

Pour un esprit dégagé de tout engagement partisan sur la question, il serait juste d’affirmer que tout est faux dans la réclamation exigeant le statu quo ou le retour au départ à soixante ans. Tout !

Première erreur majeure : le but du système de retraite n’est pas un droit au farniente mais un système permettant aux personnes ne pouvant plus travailler du fait de leur âge de conserver des ressources. La retraite est un système de sécurité sociale, au même titre que le secours en cas de maladie ou d’invalidité ou de chômage. Quand on ne peut plus travailler et que l’âge vous prive de ressources, il faut le relais d’un système de prévoyance. Pas quand on ne veut plus !

Seconde erreur majeure : le financement n’est pas la question principale. Augmenter le temps où une personne est capable d’être actif et peut s’occuper elle-même de son revenu et celui de sa famille est un objectif politique central, afin de réduire la période d’assistance et son coût. Le premier indicateur critique pour un système d’assistance au handicap économique de l’âge est le temps passé en bonne santé à pouvoir travailler et donc à ne pas avoir besoin de secours. En un mot, les actes premiers qui conditionnent un système de retraite sont ceux de la santé publique, du chômage, de la sécurité au travail, de l’alcoolisme et des drogues, etc.

On comprend immédiatement cette question lorsqu’on regarde les accidents de la route. On était sur une croissance de la mortalité sur les routes terrifiantes. On avait passé les 10 000 morts, puis les 12. On pensait bientôt atteindre les 20 000. Cela impliquait des budgets hospitaliers faramineux et un essor des coûts d’assurances totalement impossible à financer.

On aurait pu, comme on le fait pour les retraites, engager des polémiques sur le financement juste, évidemment juste, de cette hausse des coûts, en exigeant que ce soit les riches qui paient, que les petits ne supportent pas de hausse, que plus la voiture était grosse plus les frais d’assurance devaient être sur majorés, que les femmes et les trans devaient avoir des avantages, que les fonctionnaires devaient disposer de privilèges etc. Ce genre de débat ne débouche que sur des sottises démagogiques et des injustices criantes.

On a préféré mener une politique de diminution des accidents en changeant la structure des voitures pour que l’énergie du choc se dissipe ailleurs que dans le corps des passagers, pour qu’elles soient plus sûres en tenue de route, tout en réduisant la vitesse et en améliorant le réseau routier, avec d’abord une extension des autoroutes, beaucoup plus sûres que les routes nationales et départementales. On a agi sur l’alcool au volant puis sur les différentes addictions, avec les lacunes qu’une affaire récente a bien soulignées. Bref, on a augmenté le temps disponible en bonne santé. Au passage on a réduit le besoin d’aide au moment des retraites.

C’est évidemment la bonne solution : réduire le besoin d’abord, penser au financement après. Et nous avons fait dans la prévention des décès et des usures physiques prématurés des progrès fondamentaux. Au lieu de dire : j’ai fait un travail qui m’a dézingué donc je dois partir tôt, il faut plutôt affirmer : supprimons les travaux qui vous dézinguent. Ce qui a été largement été fait dans la durée avec des résultats considérables.

Les ouvriers agricoles mouraient extrêmement tôt, encore dans les années cinquante. Pour avoir connu la vie à la ferme dans les environs de Paris entre 47 et 57, l’affaire est vite dite. Les ouvriers agricoles couchaient dans les granges et se lavaient au puit. Ils n’avaient guère plus que leur pantalon, leur chemise, leurs sabots et leur casquette en dehors d’une valise en carton pour les habits du dimanche. L’alcool était omniprésent. Peu atteignaient 60 ans. Le fermier lui-même est mort à soixante-trois ans. À cinquante ans tout ce petit monde en paraissait, aux normes d’aujourd’hui, plus de 70. Tout cela a quasiment disparu sauf dans des endroits hyperattardés devenus extrêmement rares. D’abord l’agriculture a vu ses effectifs fondre et ensuite la mécanisation, l’éducation, une meilleure hygiène a fait progresser et le niveau de vie et la durée de vie. La typhoïde, la tuberculose et les infections alimentaires qui dévastaient ont baissé dans des proportions inouïes.

Il s’est passé exactement la même chose dans tous les métiers industriels La politique de prévention des accidents du travail a été drastique. Toutes les tâches pénibles ont été facilitées et leur mode d’organisation changé afin qu’elles n’altèrent pas la santé des ouvriers. Horaires, pauses, cadencement, substitution de la machine et robotisation, ont eu un effet radical. Dès les années soixante-dix, on trouvait à Sochaux, des ouvriers lisant assis dans des pneus le vendredi parce qu’ils avaient déjà fini la tâche assignée. Et les générations qui ont commencé à travailler dans ces années-là n’ont pas connu de mortalité précoce.

Le secteur du bâtiment a connu exactement les mêmes évolutions et les mêmes résultats.

Quant aux postes tertiaires, ils n’ont jamais présenté que le risque de la sédentarité.

Une population rajeunie et plus riche, s’organisant mieux, a réussi des prodiges qui ont autorisé des vies plus longues en bonne santé, réduisant le besoin de secours précoce pour compenser l’impossibilité de travailler dues au vieillissement, et, en prime, les pensions ont été revalorisées.

Évidemment, c’est ce qu’il faut s’acharner à améliorer encore.

Face à ces évolutions très bénéfiques, la démagogie du Programme commun, chef-d’œuvre de démagogie infâme pour faire élire M. Mitterrand, a été totalement absurde et contre-productive. La retraite à 65 devenait de plus en plus facile à atteindre et avec des pensions améliorées. Il fallait continuer dans ce sens en attendant que de nouveaux progrès permettent de passer à 66 ou 67 ans avec satisfaction.

Au lieu de cela, au nom d’un socialisme ravalé à un électoralisme démagogique et pervers, on a détruit la croissance et la natalité, poussé à mort les dépenses et la fiscalité, abandonné notre indépendance, au moment où la fin des accords de Bretton Woods rétablissait les crises financières à répétition, que l’Euro poussait à la stagnation et où l’OMC ouverte aux Chinois détruisait notre classe moyenne ! Les grèves de 96 ont déjà été le témoin des effets du cocktail tragique « crises mondiales à répétition », « mesures socialistes démagogiques ». Celles du jour en sont la suite évidente

Pire encore, un certain nombre de changements dans l’organisation du travail a remis en cause les acquis de l’après-guerre, en matière de santé. Les jeunes noirs souvent drogués qui livrent des plats le soir à vélos pour satisfaire des bobos qui ne peuvent plus sortir de chez eux à cause des blocages de Mme Hidalgo ne se préparent pas une retraite heureuse !

 

Du coup les débats deviennent forcément mensongers.

La pénibilité n’a pas à être prise en compte dans l’âge de la retraite. Elle n’a été prise en compte dans le débat uniquement pour permettre de garantir à certains salariés du secteur public qu’ils pourraient garder leur privilège d’un autre temps. Depuis plus d’un demi-siècle on ne met plus de charbon à la main dans la chaudière des locomotives, et les durées et conditions de travail des cheminots ont été extrêmement « adaptées ». On voit des conducteurs de plus de 60 ans sur toutes les lignes qui ne sont plus exclusivement gérées par la SNCF, sans que cela ne scandalise personne. C’est plutôt la marque d’un progrès formidable dans les conditions de travail ferroviaire qui devrait être célébré comme tel.

De même il est parfaitement scandaleux de considérer qu’un jeune qui ne veut ou ne peut pas faire d’études et qui commence à travailler tôt doit avoir un avantage par rapport à un jeune qui a la capacité de faire des études longues et qui va contribuer plus à la croissance économique, sociale, médicale, au prix d’un sacrifice de revenu. 63 ans de cotisation entraînent pour la plupart de diplômés un départ à 67 et plus sans que cela ne trouble personne. Les intervenants qui pleurent sur les carrières longues au prétexte que, eux, travaillent au sec dans des bureaux font de la démagogie à trois balles. Ils ne savent même pas les conditions qui prévalent désormais dans les usines (qui ont presque disparu) ou sur les chantiers.

Les incroyables avantages de la fonction publique ne sont pas liés à une justice quelconque, mais au fait que la haute fonction publique n’a pas voulu s’accrocher au régime général de la sécurité sociale après-guerre.

De même l’ouverture de droits à un financement de leur inactivité de grand âge aux parents d’immigrés venus par le regroupement familial est une mesure démagogique pure qui ne s’inscrit dans aucune doctrine rationnelle de la retraite.

Quant aux carrières hachées, dans la pratique, elles sont mises en avant surtout pour les femmes qui doivent en effet porter des enfants et s’absenter à ce titre. Avoir tué l’institution du mariage et les pensions de réversion a créé un problème insoluble qui aggrave la tentation de ne plus faire d’enfants. Ce n’est pas par les mécanismes de financement de la retraite qu’on résoudra cette question. Mais par une politique familiale.

Mener une vraie politique de gestion de la retraite, c’est mettre fin aux crises périodiques, rétablir l’équilibre des échanges avec les pays à bas salaires, augmenter la durée de travail en bonne santé, éviter de distribuer des subsides au monde entier, réduire le trop-plein de dépenses sociales, éviter la mort programme de l’économie par les éco-irresponsables, sortir du socialisme, rétablir la natalité et s’enchanter de voir que l’amélioration des conditions de travail permet de travailler plus longtemps.

Si des particuliers souhaitent à titre personnel cesser de travailler tôt, soit. Qu’ils s’organisent pour cela ! Si des groupes veulent cesser de travailler tôt : d’accord mais qu’ils en assument eux-mêmes les frais. Si collectivement, les citoyens souhaitent passer de longues périodes sans travailler en fin de vie, qu’ils vérifient d’abord que cette ambition est financée par leurs cotisations sans affaiblir les entreprises. Après tout si les cheminots veulent payer 75 % de leurs salaires en cotisation retraite pour partir à 50 ans, pourquoi pas. L’important reste que les bénéficiaires soient les payeurs.

Il est clair qu’on ne verra jamais un Macron, ou n’importe quel leader, tenir ce même langage.

À force de se crisper sur les moyens de faire cracher le voisin pour son propre avantage, le Français né malin, en prend plein la poire et va se retrouver dans des tourments qu’il n’imagine même pas.

Quant aux grands médias à force de pleurnicher avec les abusifs, ils ne grandissent pas le débat et font tout pour obscurcir l’avenir des Français, qui depuis 1981 est entré dans une phase d’appauvrissement relatif et de reculs économiques, le pire cadre pour gérer bien la période où l’âge ne vous permet plus de satisfaire par le travail vos besoins.

Il n’y a pas de tiers-mondisation heureuse.

Réconcilier Union Européenne et démocratie

À un moment de l’histoire européenne où les nations commencent à s’interroger sur l’opportunité de maintenir une immigration de masse incontrôlable notamment en provenance de pays musulmans rétifs à l’assimilation dans un pays jusqu’ici à dominante chrétienne et mettant parfois les désirs destructeurs de l’Oumma fanatisée par des prêcheurs fous avant la reconnaissance d’être accueillis dans des pays généreux, une majorité de pays européens exigent une nouvelle prise en charge de cette question par l’Union Européenne et donc par la Commission.

Il est vrai que la guerre en Ukraine a des conséquences sémantiques importantes. Les frontières de l’Ukraine sont sacralisées avec le fanatisme et le manque de réserve qu’on connaît de la part de la présidente de la Commission, la dramatique Van der Leyen, alors que le discours reste le même pour l’Union Européenne : il n’y a pas de définition de la zone géographique européenne qui pourrait donc s’étendre indéfiniment à l’est, jusqu’à la Russie et au sud, jusqu’à Israël en passant par la Turquie et le Liban. Les « frontières » ne représentent qu’un moment de l’expansion européiste, ne doivent pas être défendues et quiconque parvient à se trouver sur le sol de l’Euroland doit y rester à perpétuité s’il le veut.

Ce contraste entre la volonté majoritaire des pays et le blocage absolu de la Commission illustre une réalité que tous les ministres nationaux ont expérimentée à un moment ou un autre dans leur chair. Une fois nommés, les Commissaires ont, dans le domaine qui leur a été concédé, une autonomie totale. Le commissaire est sommé de se couper de ses attaches nationales et de ne viser que l’intérêt européen. Il peut donc faire ou ne pas faire à sa guise.

Si la totalité, disons, des ministres de l’intérieur des pays de l’Union, on parle bien d’une unanimité, mettaient au point un plan de gestion de la sécurité des frontières, ils se heurteraient à la Commission qui pourrait les envoyer balader sans frémir. Les commissaires ont la liberté incontrôlée de « ne pas faire », même contre la volonté de la totalité des nations membres. Ils sont inamovibles et sans aucun contrôle. Ce droit de ne pas faire a son symétrique dans le droit de faire à sa guise notamment dans toutes les actions exécutives qui n’exigent pas d’ordonnance. La Commission est à la fois un exécutif et un législatif, contrairement à tous les principes démocratiques. Ce qui fait que l’Union peut signer autant de conventions commerciales qu’elle veut avec n’importe qui, à répétition, alors que les classes moyennes se paupérisent à proportion, sans que quiconque ne puisse dire stop !

Le poste de ministre des Questions européennes est un des pires qui soit. À Bruxelles, il est accueilli ou comme un soutien inconditionnel béni-oui-oui qui doit crier au miracle européiste, ou comme un opposant sans pouvoir à marginaliser en lui faisant bien comprendre son impuissance. Les autres ministres de la République Française se heurtent tous au même mur. Pratiquement tout ayant un rapport avec les politiques déléguées sans retour à la Commission, ils ne peuvent en général rien faire sans son accord.

Ne parlons pas des députés européens (les dépités européens) qui se retrouvent dans des groupes nationaux divisés de taille ridicule et coincés dans des groupes globaux gigantesques et qui, ou s’ennuient ou s’emploient à arrondir leurs fins de mois en liaison avec les lobbies ou en recherchant des postes bien rémunérés et exonérés partiellement d’impôts. L’impuissance du député européen est un spectacle tragique. C’est comme cela qu’on voit Madame Morano justifier son poste européen et les rémunérations associées par la normalisation des chargeurs de téléphones portables !

Il n’y a pas d’Europe puissance. Seulement des nations rendues impuissantes, même lorsque leurs intérêts vitaux sont en jeu. Par des « coups d’États » successifs, les institutions européennes se sont attribué le droit d’à peu près tout régenter, l’impuissance des nations est désormais presque totale.

Bien sûr, il faut réagir.

Il est indispensable que la Commission soit considérée simplement comme le secrétariat de l’Union, sans aucune décision propre dans aucun domaine. C’est le concert des nations membres qui doit donner le tempo des actions à mener, et à étudier par la Commission et décider de leur modalité. La Commission doit perdre le pouvoir de bloquer. La présidence de la Commission doit être clairement privée du droit de se prétendre le dirigeant de l’Europe.

Un autre aspect des institutions européennes est le poids des ONG et des lobbies. Les ONG sont considérées désormais comme des églises formulant la table des lois qui s’impose d’en haut, et fournissant le clergé de Tartuffe et de Savonarole chargé de déconsidérer tout opposant aux doctrines et aux causes qui les fondent. À ces organisations privées, on concède le droit à formuler le politiquement correct du moment et la coercition sociale associée. Toutes les organisations internationales sont désormais sous la coupe de ces groupes de haine. Le président de la Banque Mondiale a démissionné un an avant la fin de son mandat à la suite d’une campagne de haine déclenchée par les ONG parce qu’un de ses propos a été jugé « climatosceptique ». Il a expliqué que n’étant pas scientifique il ne prendrait pas position sur les sources du réchauffement que le monde connaît. Le climat et les thèses wokistes sont aujourd’hui le terrain de jeu de fanatiques et les instances internationales ont accepté de se mettre dans leur dépendance.

C’est vrai à l’ONU, à la banque Mondiale, au FMI, et évidemment au sein des institutions européennes. Cela explique les campagnes « inclusives » montrant des femmes voilées exemplaires au moment où l’Iran tue tous les jours les femmes qui ne veulent pas de la dictature vestimentaire débile des Mollahs. Cela explique que Mme Van der Leyen soit montée au créneau pour faire démissionner le président du CIO japonais pour avoir osé dire que la présence de femmes allongeait considérablement la durée des réunions. Cela explique que le directeur de cabinet du Commissaire chargé de l’énergie soit un ancien patron de Greenpeace Allemagne totalement antinucléaire. Cela explique un discours toujours identique et déconnecté des réalités du terrain sur l’immigration de masse « chance pour l’Europe ».

Les nations, dans un tel système, n’ont plus le moindre moyen de se faire entendre sauf à bloquer, bloquer encore et bloquer toujours ce qui est une attitude intenable. La démocratie nationale est débranchée. Un changement de majorité dans un sens ou un autre n’aura aucun effet sur les politiques suivies toutes désormais dépendantes de la Commission à qui on a concédé trois armes de destruction massive : l’indépendance absolue de la commission, la Cour de Justice qui juge TOUJOURS en faveur des thèses européistes et qui, en s’attribuant par un coup de force le droit qui n’est pas le sien d’interpréter la charte européenne des droits de l’homme, peut intervenir sur tout sujet, et finalement les énormes budgets de propagande attribués à la Commission, qui permettent d’exalter non seulement l’européisme mais aussi les thèses des ONG jusqu’au plus profond des nations, notamment l’école et l’université, sans parler des médias. Qui sait que l’Europe finance l’entrisme LGBT dans l’Université française à coups de millions ?

Justement, parlons des médias français. Leur doctrine : ne jamais parler de ce qui se passe à Bruxelles, sauf au moment où les ordonnances arrivent pour transcription dans le droit français par le Parlement national châtré. Pas question de montrer l’impuissance du gouvernement et contrer l’offensive des ONG qui profitent en général du moment pour présenter des propositions maximalistes. Alors la PQN comme la presse régionale en remet sur les bonnes causes et on se retrouve sur tous sujets avec des législations aggravées par rapport aux directives européennes. Le gouvernement dit : « c’est l’Europe ». Les associations disent : « c’est le bien commun ». Et on se retrouve sans moutarde et en ayant perdu la moitié de nos betteraves sucrières, face à des ministres sans pouvoir qui se contentent de soigner ou leur popularité ou leur carrière en faisant de la surenchère verbale, quand ils ne s’enfouissent pas au fond du trou en se bouchant les oreilles et en attendant que cela se tasse.

Certains ministres font des allers et retours avec la direction d’ONG. On n’est jamais mieux servi que par soi-même et à partir du moment où les gouvernements sont impuissants, quelle importance ?

Un autre aspect de l’affaire européenne, c’est que certains garde-fous mis en place pour éviter des législations outrancières ou comportements douteux à l’échelon national n’existent pas ou sont impuissants à l’échelon européen.

Les abus de pouvoir individuels ou comportements douteux des Commissaires et d’une façon générale des institutions, ne sont pas réellement contrôlés. Une étude récente a montré que les personnes chargées du contrôle, en théorie, n’allaient même pas dans leur bureau et restaient à leur domicile dans leurs pays respectifs sauf pour les cérémonies protocolaires, tout en touchant des rémunérations monstrueuses. En revanche le député européen est très surveillé. Il a des avantages grotesques mais il faut les mériter par un européisme de bon aloi, même si on s’ennuie et qu’on a collé là que des recalés du suffrage national !  

Il faut que ce soit le New York Times qui monte une action pour imposer que Mme Van Leyen fasse connaître ses relations épistolaires avec Pfizer sachant que son mari est dans la boucle médicale internationale par ailleurs, avec des risques grossiers de conflits d’intérêts.

De même, les législations nationales sont généralement soumises à un devoir d’études d’impact préalables afin d’éviter des mesures qui se retournent gravement contre les intérêts généraux du pays ou même saccagent trop d’intérêts particuliers. Cela marche plus ou moins bien, ces études d’impact n’étant jamais relayées dans la PQN et restant dans l’entre-soi de la « tutelle » et des lobbies. En Europe on peut prendre des décisions accablantes ayant des effets terrifiants mais très différents d’un pays à l’autre, sans jamais à avoir à justifier des conséquences par une étude d’impact. On l’a vu récemment avec la décision monstrueuse de violence d’interdire la vente de véhicule à moteur thermique dès 2 035 sans aucune étude des conséquences sur tous les grands sujets pays par pays. Le coût ? Inconnu ? Le bilan carbone de la reconversion ? inconnu. L’impact sur la balance des paiements ? inconnu. L’impact sur le budget de l’État ? inconnu. L’impact sur le chômage ? inconnu. L’impact sur la réduction de la température moyenne ? Non estimé bien que tout le monde sache qu’il sera absolument nul.

Pour avoir téléphoné à six reprises aux différents cabinets de commissaires européens concernés, la seule réponse obtenue, en anglais, aura été qu’une étude d’impact n’était pas utile puisque la décision a été prise en tenant compte des conclusions du GIEC et des engagements pris avec les institutions de l’ONU ! Personne n’a pu savoir ce que Timmermans a pu concocter avec l’ONU, le GIEC, l’AIE en lisant la presse française. Il faut lire l’anglais et aller sur le site de l’Union Européenne qui ne publie que ce qu’elle veut bien publier en toute indépendance et sans contrôle. Un petit roitelet décide en liaison avec les ONG de l’ONU que l’Europe sera la championne de la décarbonation et prend des oukases sanglants pour les pays membres. Pas un mot !

Bien entendu, les pouvoirs nationaux ont tout de même un pouvoir. Ils peuvent déjà parler et dénoncer. Ils peuvent bloquer. Quand on a élu un Macron qui est allé faire sa révérence dès son arrivée aux juges européens tout en expliquant qu’il serait un européiste militant et suractif, collant le drapeau européen sur tous les édifices publics nationaux sans même une référence au drapeau tricolore, on voit tout de suite les conséquences. On renonce à notre seul pouvoir !

Le gouvernement français indépendamment même du fait qu’il n’a pas de majorité au parlement, n’a aucune marge de manœuvre. Il est au sens propre du terme impuissant. La réforme de la retraite était un must pour pouvoir obtenir l’accord de l’Union Européenne dans le cadre des GOPE ou de leur substitut sémantique. La seule question pour Emmanuel Macron était de faire de cette obligation irréfragable une arme politicienne de guerre contre LR. Il l’a fait en mettant la réforme en tête de calendrier. Avec les résultats que l’on voit.

La présidence de la République française étant réduite à un poste politicien pour médiocre égotiste ne pensant qu’à ses petits intérêts personnels et se coltinant avec ses problèmes psychologiques prégnants, qui se maintient en distribuant des chèques et en creusant les déficits, les élections étant facilement « enjambées » en refusant tout débat sur quoi que ce soit, la démocratie est empêchée.

Celui qui ne comprend pas que l’ampleur des cortèges actuels contre la réforme des retraites est indexée sur l’impuissance et la négligence de l’exécutif national, et n’a qu’un rapport très indirect avec l’âge de la retraite, devrait se réveiller.

Monnet avait très bien compris qu’en donnant à un groupe international le soin de régler entre ses membres, à l’abri des Etats, un problème particulier, il était facile de se détacher complètement des risques inhérents à la démocratie nationale. Cela n’avait pas que des inconvénients. Sur des sujets ad hoc et circonstanciels, cela pouvait même être bénéfique. Par exemple pour l’achat d’armes pendant les deux guerres, mieux valait sans doute passer par des « machins » collectifs multinationaux dans le cadre des alliances. Mais si toute la politique générale est gérée ainsi, il n’y a plus ni de démocratie ni de consensus. Seulement des groupes de pression, éventuellement hystériques, et des peuples en colère, avec flottant sur la marmite bouillante, des pseudos gouvernants marqués au fer rouge de l’impuissance et du narcissisme stérile. Quand s’ajoute en France une captation du pouvoir résiduel par une caste désormais népotique de hauts fonctionnaires, il n’est pas très difficile de comprendre pourquoi la proportion des votants qui expriment un vote constructif par rapport à la population en âge de voter est aujourd’hui en France autour de 25 %.

Les Européistes ont voulu forcer le passage vers un fédéralisme copié sur le système américain et ont récolté un NON ferme lors de la réforme constitutionnelle. Il est clair que l’impuissance désastreuse qui est en train d’emporter la démocratie française, impose de déclarer fermement que l’objectif de la « construction » européenne n’est pas de créer les Etats-Unis d’Europe en détruisant les Etats nationaux.

Le premier acte structurel dans la bonne direction serait de supprimer le monopole d’initiative à la Commission. Le second de mettre fin à l’élection hors-sol et sans aucune signification de députés européens. Le Parlement européen doit se réunir lorsque nécessaire, avec des délégations ad hoc des parlements nationaux, chaque ordonnance devant faire l’objet d’un examen devant le Parlement français avant d’être discutée par le Parlement européen.

Ces mesures permettront seules de reconnecter les mesures prises et l’influence du corps électoral. Il ne s’agit pas de s’opposer à la coopération active au sein de l’Europe, mais de restaurer la démocratie.  Il faut et la démocratie et la coopération active en Europe. Sinon, où va-t-on ?

Succès et chute du « néolibéralisme » ? Le type même d’une histoire falsifiée.

On pourrait sans doute évacuer la question du néolibéralisme en considérant qu’il s’agit d’un vocable de mépris inventé par la gauche socialiste ecclésiastique qui sait y faire pour dévaluer les idées qui la contrarient en créant des mots repoussoir. Libéralisme, c’était punissable de tous les péchés, mais le mot liberté y affleurait, et il fallait faire attention. Bien sûr, la liberté aussi pouvait être déplorée : « la liberté du renard dans le poulailler » a beaucoup servi. La puissance médiatique de la gauche est telle depuis 1945, que même les plus libéraux sont obligés à des contours, des prudences, des « je suis bien d’accord avec vous, c’est mal, mais tout de même ». Lorsqu’on a demandé à un membre de Renaissance si la politique du gouvernement était libérale, sa réponse a été très clairement obscurcie par le politiquement correct de gauche : « je n’aime pas ce mot qui est trop connoté ». Marion maréchal a dit à peu près la même chose il y a peu lors d’une longue interview. Libéralisme ? Attention, champ de mines ! Un peu comme « grand remplacement » est devenu une expression symbole d’un dérèglement de l’attitude tournant au fascisme invétéré, nourri par la xénophobie fanatique, le racisme induré et la glorification des années immondes qu’on croyait disparues.

Néolibéralisme est bien le type de vocable super connoté par la gauche vomitive et utilisable uniquement dans une phrase de dénonciation. Un peu comme un technocrate est un fonctionnaire vu par un poujadiste, un néolibéral est un prosélyte des libertés vu par ATTAC.

Il serait dommage d’en rester là. Les pensées dominantes sont en train de changer et il est important de mesurer la réalité et l’ampleur des glissements. Les historiens et les sociologues adorent prendre des bouts épars et en faire une parfaite construction, presque une volonté, appuyée sur un complot s’il s’agit d’un mouvement jusqu’ici marginal qui s’impose dans des circonstances mal comprises.

Alors aujourd’hui la mode est de s’interroger sur l’étonnante percée des idées libérales dans les cinquante dernières années et leur reflux soudain. Comme c’est aujourd’hui la règle, c’est dans le monde anglo-saxon qu’il faut chercher les initiateurs de cette réflexion. En France on ne pense qu’après et en réaction. Il eût été préférable qu’on s’y colle avant. Mais bon, on n’a plus d’universitaires de qualité. Ils se réservent pour les combats du Wokisme tels qu’ils étaient menés aux États-Unis il y a trente ans. Au moins cela les change de la glorification de la Commune.

Depuis « Rise and fall of the roman empire », la mode est aux « rise and fall » de tout et n’importe quoi. Gary Gerstle est un peu devenu le spécialiste du genre en histoire économique américaine. Après « Rise and Fall of the New Deal Order » il a écrit « Rise and Fall of Neoliberal Order ».

Il fallait s’attendre à un livre du même genre en France. David Cayla, présenté généralement comme « économiste hétérodoxe » (comme s’il y avait une économie alternative…), a sorti fin 2022 « Déclin et chute du Néolibéralisme » chez De Boeck Supérieur.

Impossible de savoir ce qui différencie vraiment un hétérodoxe d’un non orthodoxe, et un non orthodoxe anti libéral d’un socialiste bon teint. Il est vrai que les économistes étant désormais considérés comme des pestiférés, il faut prendre quelques précautions pour continuer à être entendu.

Notons au passage la difficulté d’être et de dire !

Serge Audier, un brillant normalien naturellement anti productiviste (du moment que son traitement public à la Sorbonne tombe régulièrement) avait ouvert la voie avec une série d’ouvrages sur le néolibéralisme. Une vraie obsession :

· Le Colloque Lippmann : aux origines du néo-libéralisme, Lormont,

- Néo-libéralisme(s) : une archéologie intellectuelle, Paris, Grasset,

- Penser le néolibéralisme : le moment néolibéral, Foucault et la crise du socialisme, Lormont, Le Bord de l'eau,

La difficulté est évidemment, dans le foisonnement des idées qui ont contesté le triomphe du New deal puis du Keynésianisme, avec des mouvements de pensée très hétérogènes, de trouver une unité puissante capable de créer la matrice d’une nouvelle domination intellectuelle embrassant et embrasant le monde y compris les socialistes de la New left aux États-Unis, ceux de la Deuxième gauche en France et ceux du blairisme au Royaume Uni.

Pour la gauche marxiste caricaturale, le sort du néolibéralisme est vite scellé : un complotisme financé par le grand capital et qui a réussi à pénétrer les arcanes du pouvoir élitiste, par dol, en imposant une doctrine de pouvoir obligatoire et généralisée via le lobbyisme et l’entrisme dans les lieux de pouvoirs. En gros, le néolibéralisme est un sale virus, échappé d’un laboratoire sordide, inoculé par ruse par des complotistes et dont il est difficile de se débarrasser mais heureusement, il est en train de mourir de sa propre vilenie. Si on n'obtient pas un prix de civisme après un tel travail de « démystification », voire de « démythification » et de nettoyage d’une poussée de pourriture, c’est évidemment à désespérer de tout et marquerait la force résiduelle du virus !

La droite n’en parle pas. Comme d’habitude. Prendre le risque d’une idée ! Vous n’y pensez pas !

Du coup, le domaine est plein de faux débats et d’erreurs terrifiantes.

La « généalogie » ou « l’archéologie » de n’importe quel système de pensée est devenue un exercice à la mode. À gauche, on mêle allègrement tout et n’importe quoi pour prouver des racines qui expliqueront l’arbre. Au prix de contorsions subtiles :

-        Sur le tronc du libéralisme, le néolibéralisme est-il un surgeon ou une totale mutation conduisant, par glissements successifs, du bien possible au mal exemplaire ?

-        Le néolibéralisme a-t-il réussi du fait de l’effondrement communiste, entraînant la chute de l’URSS et au capitalisme d’état en Chine ? Vu de gauche, le mal ne peut provenir de la chute de la bien-aimée URSS. Donc la généralisation de solutions moins collectivistes ne peut être que le fruit d’une intrigue complotiste. C.Q.F.D. !

Pour avoir participé pendant cinquante-cinq ans aux débats récurrents sur la science économique, il va de soi que cet esprit de système visant un complot machiavélique mondialisé ne correspond à rien de ce que j’ai pu connaître en France, en Europe et aux États-Unis. Il suffit de dépasser l’âge de 70 ans pour se rendre compte qu’on parle, dans les médias, des périodes que vous avez vécues dans votre jeunesse et que vous avez cru vivre passionnément, selon un « narratif » qui n’a que peu de rapport avec votre expérience. Aussi bien dans les généralisations que dans les épisodes montés en neige, vous ne reconnaissez pas cette histoire alléguée et reconstruite. Les mentalités collectives ont du mal à se transmettre et à être conservées. Le schématique l’emporte sur le réel.

Quiconque a lu avec attention « la théorie générale » de Keynes, sait que cela branle un peu partout dans le manche et qu’il était parfaitement normal que des auteurs le remarquent et en fassent la critique. Moi-même dès la première année de fac, je mettais en difficulté sans le vouloir le chargé de TD qui croyait expliquer les crises périodiques selon la doctrine keynésienne par la course-poursuite de l’épargne et de l’investissement, en faisant remarquer qu’épargne et investissement étaient égaux par construction, il était difficile de concevoir qu’ils puissent se courir après. Une bêtise assez populaire à cette époque-là et qui n'a plus cours aujourd’hui.

De même affirmer que les changes flottants étaient une doctrine à la mode au moment où elle a été mise en œuvre, est une énorme contrevérité. À part Milton Friedmann qui en avait fait une vague apologie dans un livre lointain, personne ne défendait vraiment les changes flottants. C’était une bizarrerie qui pouvait s’expliquer momentanément par des circonstances particulières, mais sinon, ce ne pouvait être qu’une erreur funeste. Pour s’en convaincre, prendre aux États-Unis le bréviaire des élèves d’économie qu’était le Samuelson ou en France le cours de Raymond Barre, et voir que les changes flottants y sont traités par prétérition ou en un quart de page… sur mille et quelques.

Ce n’est pas parce que « de vilains complotistes néolibéraux, intoxiqués par l’effroyable ami de Pinochet, le sinistre Milton Friedmann» que les changes flottants ont été instaurés mais parce que les États-Unis ne voulaient plus des contraintes de Bretton Woods et entendaient n’en faire qu’à leur tête. Qui se rappelle que ce sont les Allemands qui ont promu le flottement et que pendant longtemps la solution n’a été présentée que comme transitoire ? Friedmann a alors servi de caution intellectuelle et les banques centrales ont même cru devoir tenir compte de ses suggestions. Elles sont vite revenues en arrière. Aucun des avantages avancés par Milton ne s’est réalisé. Au contraire. Les changes flottants sont un abus de pouvoir des États-Unis et une erreur économique internationale. Pas un complot.

Alors on pourrait singer nos sociologues de pacotille et affirmer : « le néolibéralisme n’est pas le libéralisme habituel mais une doctrine prescriptive qui cherche à détruire toutes les institutions collectives visant le bien commun par l’application de l’idéologie des marchés libres et sans entraves. La destruction des changes par les complotistes américains vendus au néolibéralisme a permis les folies bancaires et rendu impuissant les états dont les élites n’avaient plus le choix que de s’adapter aux règles du néolibéralisme, la nouvelle gauche plongeant avec délices dans les méandres de la finance internationale garantie par les banques centrales au mépris des peuples ». Une belle carrière d’économiste à Libération et dans les chaînes publiques de télévision serait ouverte ! Mais quel rapport avec la réalité historique ?

Si l’Union soviétique s’est effondrée ce n’est pas à cause d’un complot néolibéral, mais sous le poids de ses tares intrinsèques. Et elle a bien fait ! Il suffit de regarder l’agriculture ! 75 ans de pénuries puis, après l’effondrement, la Russie et l’Ukraine en moins de 30 ans, sont devenus le grenier du monde ! Satanés complotistes néolibéraux !

Si l’Union Européenne a choisi, en créant un marché intérieur libre, de s’appuyer sur la liberté de circulation sans entraves des mouvements d’hommes, de capitaux et de produits ou services, c’est parce que telle est la règle à l’intérieur de chaque état et on a souhaité la généraliser dans la communauté. On ne peut pas intellectuellement concevoir un marché unique couvert de barricades.

Si Margaret Thatcher a voulu sortir le Royaume-Uni du socialisme, c’est d’abord parce que le pays ne pouvait pas supporter d’une part le poids de la hausse massive des coûts du pétrole et aussi le poids d’une économie administrée végétative et en pleine anarchie syndicale. Si Tony Blair a continué dans la même direction, c’est tout simplement parce que le RU rattrapait son retard.

Si la Chine s’est organisée autour d’un capitalisme débridé et sans entraves dans le cadre d’une dictature politique, c’est, ici encore, à cause du décrochage dramatique qui a suivi l’époque maoïste et la hausse des coûts du pétrole. Pas besoin de la main invisible du complotisme néolibéral. Quand le géant Chinois s’est aperçu qu’il était dépassé par la seule Corée du Sud, et bientôt par tous les tigres de la région, il a compris que son destin était scellé si un changement radical n’était pas opéré.

Si les Américains ont décidé de laisser la Chine entrer dans l’OMC, c’est par cupidité : ils pensaient que les entreprises qui tiendraient le haut de pavé dans le monde seraient celles qui domineraient le gigantesque marché chinois soudain ouvert. L’erreur, que nous avons dénoncée sur ce blog sans relâche, c’est que, sans correctif monétaire, des déficits et des excédents gigantesques en résulteraient qui ruineraient les classes moyennes des pays développés. Maurice Allais a écrit, à cent ans, un livre pour avertir le monde. On l’a traité de tous les noms ! Et c’était le Monde qui s’y collait avec tout le soutien de la « dream team » de Jospin. Pas de fantasmatiques néolibéraux !

Si après avoir nationalisé à 100 % tout et n’importe quoi, Mitterrand et ses socialistes ont commencé à tout dénationaliser y compris les vielles entreprises nationalisées depuis ou l’avant-guerre ou l’immédiat après-guerre, c’est simplement parce que sinon le traité de Maastricht n’aurait eu aucun sens. L’européisme imposait qu’on ne retrouve pas des molochs nationaux face à face, armés par des États. Pour le meilleur et pour le pire !

En France le néolibéralisme n’a jamais eu le moindre pouvoir. On voit que Sciences Po est un conservatoire du bureaucratisme et du keynésianisme, son surgeon économique, l’OFCE étant le défenseur permanent et absolu des impôts, de la dette et de la dépense publique. Ce sont les associations pro Wokistes qui y ont gagné, pas de dangereux complotistes néolibéraux.

La liberté d’immigration en Europe des Africains est dans tous les programmes de gauche alors que l’Europe se devait de défendre ses frontières contre l’immigration illégale. L’individualisme « marchandisé » est plutôt à rechercher du côté du Wokisme que de la réflexion économique libérale.

Il serait sage de se concentrer sur l’économie avec des yeux libres de préjugés, plutôt que se gargariser de mots autour du faux concept de néolibéralisme, qui n’est bien qu’une arme verbale de propagande d’inspiration un tantinet stalinienne dans son usage courant actuel.

Pour des raisons d’argent et de puissance, certains grands pays ont choisi des cartes biseautées qui les avantageaient, pensaient-ils. Au bout du jeu les résultats ne sont pas là. La panique conduit à des tentatives de retour en arrière. Ce n’est pas la fin d’une doctrine, ni d’une pratique, mais le constat d’un échec qu’il va bien falloir surmonter. L’illusion d’un financement de déficits perpétuels par la dette monétisée auprès des banques centrales est désormais intégrée par les élites, même si les grandes masses ne l’ont pas encore tout à fait admis. L’illusion qu’en prélevant dans le revenu d’autrui, on pourra indéfiniment financer son train de vie, n’existe pas réellement. « Les riches paieront » est le genre de simplismes qu’on aime bien répéter dans les manifs pour se défouler. Mais tout le monde sait que cela n’a jamais marché nulle part. En revanche c’est une adresse à ceux qui ont réussi à faire face : « ne nous laissez pas tomber, on a le pouvoir de vous nuire ! »

Faut-il leur répondre ?

Oui !

Mais, malheureusement, il n’y a plus de partis de gouvernement pour tenter de créer les évolutions nécessaires. On sait ce qu’il faut faire, mais les leviers manquent pour faire bouger les choses. Macron donne le sentiment de mépriser la base et de ne servir que lui-même et ceux qu’on imagine être ses amis financiers. Le PS et mort. La deuxième gauche est enterrée. LR préfère la lutte entre énarques pour la présidentielle et surtout se taire sur tout pour ne rien compromettre. Le néant d’abord, la réflexion plus tard ! Succès garanti…

Il ne reste que l’exécration en bas et des demi-sel de la sociologie caricaturale dans les allées du pouvoir et des médias, de l’écologie pervertie et de l’étatisme keynésien. La pensée  socialiste, qui est restée dominante en France tout en gagnant les États-Unis, mais qui a perdu beaucoup de sa séduction, cherche nerveusement à retrouver un peu de légitimité. Que cette gauche puisse croire qu’en terrassant par les mots un diable artificiel monté en marionnette, le néolibéralisme, construit à la va-comme-je-te-pousse comme l’auteur de tous les maux, indique assez l’ampleur de la déroute morale et intellectuelle dans laquelle elle se complaît.

Sa domination résiduelle dans tous les lieux où se construit l’opinion laisse peu d’espoir que la France cesse sa dégringolade dans le sous-développement et la soumission. Son succès aux États-Unis et par ricochet dans les institutions européennes sous forme d’un écolo-wokisme destructeur et outrancier couplé à une volonté de puissance, laisse le monde occidental dans un état étrange qui remet en cause la stabilité et la prospérité du monde.

Là est le vrai risque à dénoncer.

Et de vrais risques de marginalisation pour ceux qui le feront.

Un peu de courage intellectuel et de vérité, s’il vous plaît !

Un article formidablement révélateur du Financial Times

L’actualité est sympathique pour ce blog. Elle nous permet d’aborder des thèmes fondamentaux qui ont été à l’origine de la formation du Cercle des économistes e-toile. Après le drame de la démographie française et les méfaits de l’énarchie compassionnelle, il est temps de commenter une réalité jamais traitée : la quasi-identité de destin économique déplorable de la France et du Royaume Uni qui souligne l’évidence d’une cause commune. Malgré les différences apparentes très fortes entre un pilier du néolibéralisme fortement anti syndical et rétif à l’assistanat et un pilier de la bureaucratie socialisante, entre un pays qui a choisi le Brexit et un pays aplati devant Bruxelles, entre un pays aligné sur Washington et un pays qui fait semblant de goûter les effluves résiduels du gaullisme diplomatique, l’évolution globale depuis 1971 est globalement la même. Les mouvements profonds l’emportent sur les apparences idéologiques ou les traditions nationales.

Vérifions que l’évolution économique et sociale a bien été la même. Le Financial Times nous apporte tous les éléments de réponse grâce à l’excellent article de Tim Harford, dans d’édition du 22 janvier 2023. Son titre dit déjà beaucoup : « Est-ce que la vie au Royaume-Uni est réellement aussi mauvaise que les chiffres le suggèrent ! Oui, absolument ! ».

Tim Harford a écrit trois livres absolument formidables, « The Undercover Economist » en 2007, « Freakonomics « en 2009, et « Why Nations fails », son chef-d’œuvre de connaissances et de réflexion en 2013.

Son approche est exactement celle qui nous a motivés à créer le Cercle des économistes e-toile : couvrir des domaines abandonnés, en montrant qu’on y trouve beaucoup de faits majeurs dont l’explication est indispensable et que les clés de l’avenir y sont présentes dans l’indifférence générale. La différence est qu’il le fait dans la presse et plus encore dans une presse anglo-saxonne où beaucoup de ses réflexions défient la pensée dominante.

Il a un peu dérivé vers le « spectacle » ces derniers temps avec :

Fifty Things That Made the Modern Economy (2 017). Little, Brown. ISBN 978-1408709115

The Next Fifty Things that Made the Modern Economy (2 020). The Bridge Street Press. ISBN 978-1408712665

How to Make the World Add Up : Ten Rules for Thinking Differently About Numbers (2 020). Little, Brown. ISBN 978-1408712245

Ces livres sont en fait des compilations de « podcasts » télévisés de 9 minutes sur une variété d’objets qui ont révolutionné notre vie courante et dont on n’imagine pas la puissance. C’est amusant et curieux, et correspond à l’humour anglais, un peu dans le style du patron qui candidate dans sa propre entreprise.

Le côté « Entertainment » n’est pas à négliger mais manque un peu de fond, ce qui n’est pas le cas de l’article dont nous parlons.

Après avoir cité une étude qui donne des prévisions peu amènes (la perte récente de 7 % du revenu moyen ne sera pas corrigée avant cinq ans), il démontre que ce qui devrait réellement nous épouvanter est moins le désordre circonstanciel actuel mais la longue descente aux enfers des dernières quinze années qui n’ont pas vu de croissance mais une longue stagnation qui contraste avec le quasi-doublement de 1978 à 2008 suivant le triplement entre 1948 et 1978. Au lieu de voir son revenu augmenter le travailleur britannique constate que depuis 15 ans il ne bouge plus, alors qu’il croissait de 40 % en moyenne tous les trente ans depuis l’après-guerre. En un mot : "Amis britanniques vous êtes entrés dans une phase longue de stagnation structurelle dont vous ne parlez pas alors que vous vous inquiétez pour des difficultés certes agaçantes mais momentanées".

Il souligne avec gourmandise qu’un bon gouvernement est celui qui propose d’excellents services publics, une pression fiscale basse et un endettement faible. Comme en France,  il est bien obligé de constater que c’est exactement l’inverse qui se passe depuis de longues années et qu’il est strictement impossible même de l’espérer. L’hôpital est par terre en France, comme l'est le NHS, le service national de santé. Le reste est à l’avenant. Là où on connaît une vraie différente, elle n’est pas de nature mais de proportion. Notre auteur signale que la dépense publique est plus haute de 4 points de PIB par rapport à la moyenne des périodes précédentes, mais le taux n’est que de 37 %. En France il est de 47 % ! On se souvient que le Général de Gaulle voulait dans les années soixante qu’il reste autour de 32 % et que ni Pompidou ni Giscard (surtout ce dernier), n’ont voulu respecter ce vœu. Et la situation est la même au Royaume Uni et en France pour l’école et les services sociaux.

Ne parlons pas de la dette. La situation est catastrophique dans les deux pays avec une dette qui monte inexorablement, des intérêts dont le service n’a jamais été aussi haut dans l’histoire et des déficits majeurs partout et jamais comblés.

Le résultat est le développement de la pauvreté à la base avec une partie croissante de la population qui a du mal à finir le mois. Une étude a montré qu’un quart de la population ne parvenait plus à mettre 10 livres de côté chaque mois, alors que la proportion était de 3 à 8 % il y a quelques années. Près de 10 % de la population déclare avoir eu faim à un moment ou un autre dans les trente jours précédant l’étude.

L’auteur remarque que des pays comme la Suisse, la Norvège et les États-Unis ont désormais un revenu très supérieur à celui des Britanniques qui a chuté de façon relative sinon en valeur absolue. Comme en France où la situation aux frontières est devenue caricaturale, comme nous l’avons prouvé ici dans de nombreux articles. Pour marquer l’opinion il montre que le revenu des dix pour cent les moins riches est plus bas qu’en... Slovénie !

Le paradoxe affirme Tim Harford est que nous ne sommes pas en récession que l’emploi est au plus haut et qu’il ne faut rien attendre d’un retournement conjoncturel formidable. L’affaire est bien structurelle et non conjoncturelle. Et le devoir des politiques est de l’acter et de la comprendre pour commencer à prendre les mesures structurelles qui s’imposent.

Tout le monde voit bien que c’est exactement la même situation en France alors que les dosages idéologiques médiatiques sont extrêmement différents dans les deux pays.

L’auteur n’ose pas aller jusqu’au diagnostic et aux suggestions de redressement. Mais un autre article dans le même journal quelques pages plus loin, fournit une clé d’interprétation.

Un premier graphique montre la baisse tendancielle du PIB depuis la crise de 2008, par rapport à la tendance 1990-2007 qui était déjà en baisse. Le Japon et l’Allemagne ont bien résisté avec une baisse inférieure à 15 %, la France est à 20 % de baisse et le Royaume Uni à 30 % comme l’Italie. La baisse de la productivité a été très forte en France dans les dix premières années du siècle, mais dans les dix suivantes, l’effondrement a surtout eu lieu aux États Unis, en Italie et au Royaume-Uni.

Regardons les choses avec un peu plus de hauteur :

La crise commence au tournant des années 1970 avec une forte baisse de la croissance qui s’accélère à partir des années quatre-vingt-dix qui s’effondre depuis 2008. La productivité devient structurellement problématique à partir du début du siècle. En fait cette réalité est vraie pour tout le monde avec des différences de situation mais autour d’un même mouvement général dans les pays développés.

La raison principale est l’introduction des changes flottants qui permet les énormes déficits et les excédents de même ampleur. Il s’est ensuivi une suite de récessions périodiques de plus en plus graves (73-74, 92-93, 2 008 2 009) avec des crises intercalaires moins sérieuses mais qui ont eu leurs conséquences. La crise de 2008 a particulièrement ravagé les pays les plus engagés dans la folie financière, les États-Unis et le Royaume-Uni, alors que l’introduction de l’Euro provoquait des crises structurelles dans les « pays du Club Med ». L’ouverture totale du commerce mondial à la concurrence de pays à très bas de revenu, sans obligation d’équilibre des balances extérieures, a détruit les classes moyennes dans les pays développés. Les pays sages et compétitifs ou jouant le rôle de havre fiscal, comme le Luxembourg, ont mieux résisté. Ceux qui ont joué à fond la carte démagogique de l'état providence, sont les plus atteints.

Nous retrouvons là le triptyque que nous dénonçons depuis 25 ans et dont l’évocation était strictement interdite dans les pays anglo-saxons. Il est bon que le Financial Times grâce à un de ses meilleurs journalistes fasse déjà le constat du désastre. Il ne reste qu’à donner les explications de fond. Quand le fait est acté il n’a pas rare que l’explication suive. Et on parvient généralement à écarter les explications creuses (Covid, riches qui ont fait sécession et autres tue l’esprit).

Rappelons que tout cela a été déjà été écrit dans notre livre l’Étrange Désastre, il y a maintenant huit ans !

Tout le système de « welfare » mis en place après-guerre n’est possible qu’à deux conditions : une bonne natalité et une croissance continue. Les forces qui à l’heure actuelle tuent à la fois la natalité et jusqu’à l’espoir d’une croissance militent en fait pour la destruction de l’État Providence. Ce qui se vérifie dans l’actualité française avec la question des retraites, dont le système de répartition est directement indexé sur la croissance et sur la pyramide des âges. Sans croissance et sans enfants, il saute et gare aux tâches !

Désastre démographique : ils en parlent enfin !

On critique beaucoup la presse. Souvent à juste raison. Est bien naïf celui qui n’a pas compris que le contenu de la PQN est soigneusement construit, avec cascade vers la presse régionale, et qu’il y a des formes de domination intéressée dans les images véhiculées dans les médias télévisés. Mais, à un moment ou un autre, une vérité longtemps tabou perce et aussitôt l’esprit est amené à s’interroger doublement ! Pourquoi tant de silence et pourquoi aujourd’hui le dévoilement ? Quand on a eu la chance de suivre pendant des années ce jeu étrange entre la réalité et sa perception collective, trahie par la presse aux deux sens du mot trahir, empêcher sciemment et révéler sans s’en rendre compte, ce qui a été mon cas depuis ma nomination comme maître de conférences à Science-po au début des années 1970 et depuis 1977 dans les médias du net, en particulier sur ce blog, deux réalités surgissent ;

-        Tout finit par arriver dans la presse nationale

-        Mais il faut beaucoup de temps.

Nous dénonçons publiquement depuis 1997 la manière dont est traitée la démographie. La défaillance de l’INED a été radicale. Il ne fallait pas contrarier le mouvement féministe : « mon corps est à moi ; mon enfant est mon affaire ; mon droit d’avorter est fondamental (on dit aujourd’hui constitutionnel). Je n’ai rien à faire d’être une poule pondeuse pour le pays ou l’humanité ». La politique nataliste qui était relancée après chaque guerre (1870, 1914-1918) était dominante dans les années cinquante et symbolisait la vitalité du pays. Elle a commencé à être ridiculisée à partir de l’arrivée de la pilule, avant même mai 1968, et ce slogan  est devenu le cheval de bataille du MLF et des mouvements féministes du même genre. Tous ceux qui alertaient sur les conséquences étaient brocardés. Il suffit de retrouver les caricatures de Michel Debré dans le Canard Enchaîné, où il est toujours représenté avec un entonnoir sur la tête, symbole du toqué irrémédiable ! On sait également que le fait d’avoir des familles nombreuses est représenté par la gauche depuis plus de quarante ans comme la marque indélébile d’une bourgeoisie « versaillaise », avec des femmes soumises aux oukases du Pape sur la contraception !

La conséquence a été l’effondrement de la natalité en France, comme nous le constatons depuis des décennies. La réponse politiquement correcte nourrie par l’INED était toujours la même : ce n’est pas vrai ! Les naissances sont seulement différées et la France est la championne de la natalité. On connaît la chanson ! Cela fait 45 ans que les démographes officiels la chantent !

Nous disions : les femmes françaises, hors immigration africaine, suivent le même chemin que partout ailleurs en Europe et dans le monde développé. Le taux de fécondité n’est pas à 2 ou 1.8, mais est descendu comme pour l’Italie ou la Hongrie, autour de 1.4. C’est-à-dire que la population descendante des lignées, disons, présentes en 1 890 pour faire simple et non polémique, a commencé à voir son solde décès naissance se réduire jusqu’au basculement, probablement début 2000, avec un début de régression en valeur absolue. La démolition de la politique familiale, commencée par Giscard dès son arrivée au pouvoir en 1974 n’a jamais cessé, jusqu’aux dernières mesures de Hollande et Macron.

Tout le monde parmi les « élites » sait qu’il n’y a, pour une nation, de richesses que d’hommes, mais l’immigration y pourvoirait. Elle était « une chance pour la France ». Naissance sur le sol français valant nationalité, l’attractivité de la France en matière de poules pondeuses étrangères suffisait et les bonnes françaises de souche pouvaient devenir des hommes comme les autres et défendre toutes les théories féministes qu’elles voulaient, cela n’avait au fond aucune importance nationale. Au contraire, le double salaire pousserait la croissance, et l’immigration ralentirait la pression sur les salaires tout en fournissant du personnel de maison pour accompagner les enfants au jardin ! Parfait !

Cette thèse a été défendue à l’ENA de façon latente et sous-jacente, pendant près de 50 ans !

Comme nous l’avons écrit à plusieurs reprises, notamment sur ce blog, le gouffre des naissances sautait aux yeux, mais ils étaient conditionnés  à regarder obstinément ailleurs. Près de 500 000 enfants manquent chaque année par rapport aux taux de 1970 (l’exercice est facile : vous prenez le ratio entre naissances et population en 70 et vous l’appliquez aux 69 millions de Français, chiffre de la population au 1er janvier 2023). Le nombre de femmes capables de porter un enfant baisse. La spirale d’autodestruction d’un peuple commence à montrer ses effets catastrophiques. La spirale mortifère est enclenchée.

La première prise de conscience est venue, dès le début des années 1980, des conséquences de l’immigration de masse sur le terrain identitaire, culturel et sécuritaire, avec en prime la question de l’islamiste militant et conquérant, sans frein en matière de violence.

Mais tous les perroquets ânonnaient les mêmes mots d’ordre. La France est une exception nataliste. Il n’y a pas de problème ! Et crac : les derniers chiffres de l’Insee montrent que la régression de la natalité est telle que pour la première fois les chiffres sont les plus bas de l’histoire récente. On commence à se rendre compte que la Chine perd sa population en masse, comme le Japon et la Russie. Il devient clair pour tout le monde que l’humanité dans son ensemble risque d’être en régression dès 2 100 malgré la croissance délirante de la natalité dans cinq ou six pays. La régression de la natalité touche rapidement les populations immigrées en France qui elles aussi passent sous le seuil de renouvellement.

Le tout aboutit à ce gigantesque chaos :

-        La dimension démographique d’un système de retraite par répartition devient très claire pour tous. Pas d’enfants,  pas de retraite. Une chose que l’humanité sait depuis des millénaires. Si la durée de la vie augmente, alors le phénomène s’aggrave. Ah zut ! Et Mitterrand, le grand pourrisseur que rien ne rebutait, a fait passer en France, seul exemple au monde, l’âge de départ à 60 ans, ajoutant une bombe politique à la bombe démographique qui est aussi une bombe économique. Et nous avons les crispations extrêmes autour de l’âge légal de la retraite qui ne peut être que retardé si l’on veut que le niveau des retraites ne descende pas. Un système par répartition est indexé sur la pyramide des âges.

-        La gauche est totalement perdue et explosée façon puzzle. Le mouvement LGBT + veut déstructurer l’homme blanc hétérosexuel, empêcher que la pression sexuelle des hommes n’ait d’effet sur les femmes et mettre fin au « patriarcat ». La composante écologique explique de son côté  que la pullulation de l’homme tue la planète et que les enfants dans les pays développés ont un bilan CO2 trop mauvais pour qu’on continue à en fabriquer. La condamnation à mort de l’humanité coupable de tous les crimes contre les bestioles et la nature en général, n’est même pas cachée. Que l’humanité meure, pourvu que la terre demeure ! Mais il reste quelques voix à gauche, y compris dans la frange traditionnelle du féminisme, ou dans les vieux méandres de l’écologie politique, qui ne peuvent pas entendre de telles sornettes sans flamber de rage !

-        L’instinct de mort est relayé par l’évolution des mouvements anticapitalistes qui passent à la violence. « Au tournant des années 2000, la réflexion sur la contestation anticapitaliste aboutit au constat de l’échec de la non-violence. L’écologie, partagée depuis sa naissance entre réformisme et action révolutionnaire, n’échappe pas à la règle ». Voici l’écoterrorisme ! Entre ceux qui veulent tuer, dans les mots, l’humanité, le capitalisme, la bourgeoisie, l’homme blanc, et ceux qui veulent passer à l’acte, la différence s’évanouit peu à peu !

-        Emmanuel Macron commence son second quinquennat en imposant la gratuité du préservatif pour les jeunes gens tout en glorifiant l’immigration et en aggravant la pompe aspirante (les clandestins pourront être régularisés s’ils trouvent du travail alors qu’il est interdit de les faire travailler !). Et « en même temps » il lance une réforme paramétrique du système des retraites qu’il a dénoncé avec force en 2017, non seulement sans traiter le sous-jacent démographique, mais en l’aggravant ! Il y a une dimension de démence chez ce président et de génie pour se faire réélire si facilement malgré cela.

-        Quant aux partis dits de droite, ils se taisent. Ils craignent toujours qu’au moindre « dérapage » (description d’une réalité, énonciation d’une vérité) on les traite de fascistes, de Versaillais, de suppôts de la « manif pour tous », de conservateurs éhontés, de papistes et d’irresponsables sociaux, voire de machisme invétéré. Quand certains disent que le gauchisme n’est plus dominant en France…

Ne soyons pas dupe. Si la démographie a fait une telle percée dans les médias, c’est surtout pour essayer de faire passer la réforme des retraites. Mme Bachelot, dans l’exercice a dépassé le potentiel d’outrance de tous les autres avec cette gourmandise qui en fait le bon client que l’on sait pour les médias qui n’ont rien à dire, sauf des sottises plus ou moins marrantes.  La voilà qui annonce de tels progrès de la médecine que d’ici 2100 on gagnera à tout à coup au moins quinze ans de vie en bonne santé supplémentaires. Pourquoi pas vingt ou trente voire cinquante ? Alors reculer de six mois en moyenne le départ à la retraite ? Une bricole ! Mais ne croyez pas qu’on pourra faire remonter la natalité. Là, c’est foutu ! « On ne fait des enfants avec de l’argent ! ». Demandez à Mayotte ! Elle aurait pu ajouter : « D’ailleurs on n’en a pas. On est obligé de quêter l’argent européen et ils nous imposent une réforme des retraites. »  Il y a donc une part de simagrées politiques dans cette soudaine passion pour la démographie.

La petite flamme de la vérité qui a enfin percé dans la presse révèle un territoire intellectuel et politique complètement ravagé. Mais, au moins, elle brûle. À tous les sens du terme. Du fait à l’interprétation dominante et réaliste du fait, jusqu’à la construction d’une politique correctrice, il faudra encore du temps. Espérons moins de 50 ans ! On est en France, mais tout de même !  Constater qu’on est mort après la signature de l’acte de décès n’aurait pas de vrais avantages.

Ce que veut dire « énarchie » sur un exemple concret

Une des caractéristiques de la France depuis maintenant une cinquantaine d’années est la prise du pouvoir politique et économique par les détenteurs statutaires du pouvoir administratif : les hauts fonctionnaires.

Rappelons que les hauts fonctionnaires sont sélectionnés par un concours redoutable, tempéré par une certaine faveur pour les enfants de hauts fonctionnaires ou promus par le système politique avec des nominations aux grands corps de l’état « au tour extérieur ». Dans un régime normal, les hauts fonctionnaires servent l’état, les décisions étant prises par les politiques. Leur formation doit les amener à la capacité de peupler utilement les directions régaliennes ; sécurité ; diplomatie etc.

La formation des hauts fonctionnaires est essentiellement rhétorique au bon sens du terme et juridico-administrative, avec une forte dimension de culture générale politique, économique et, un peu, sociologique. Les grands ministères régaliens entendent s’attacher de jeunes talents et les former à leurs disciplines. Bercy, le Quai et Beauvau ont des cultures différentes. On a, à la Libération, voulu un concours unique avec choix du corps en fonction du classement, au lieu des concours par filière, pour éviter les effets de connivence. Du coup on a créé une caste polyvalente et envahissante que les dernières mesures de Macron ont dissimulée et agrandie. Le corps diplomatique et préfectoral a été fondu dans la masse des formations publiques. Ce qui permet au pouvoir de tenir tout ce petit monde sans avoir à se heurter à des féodalités armées par une compétence indéniable.

La caste énarchique est désormais « liquide » et forme un conglomérat d’ambitions qui n’est plus astreint à une spécialisation régalienne ou une compétence quelconque.

À l’occasion de la disparition d’un énarque particulièrement brillant et remarquable, François Roussely, il est intéressant de constater la réalité de cette prise de pouvoir. Ce n’est évidemment pas la personne qui nous intéresse mais le parcours.

Nous répétons souvent que les hauts fonctionnaires sont majoritairement socialistes ou « de gauche » ou « étatistes » comme on voudra. Sortie de la promotion Mendès-France (ce sont les élèves qui choisissent le nom de la promotion), le jeune énarque se déclare socialiste et proche du PS. Il entre rapidement dans la politique via les cabinets de Gaston Defferre, la gauche à l’ancienne puis du très sectaire Pierre  Joxe. Il se retrouve directeur général de la police nationale, sans avoir exercé la moindre fonction de terrain et sans y avoir montré la moindre efficacité opérationnelle. Il est parachuté pour des raisons politiques : avoir un affidé socialiste à la tête d’un secteur rétif en général à la gauche.

Il devient peu après secrétaire général du ministère de la Défense. Là aussi, pas besoin d’avoir vécu aucune expérience dans le secteur militaire. Mais là aussi on veut un bon haut fonctionnaire socialiste dans un secteur peu tenté par la gauche.

Il s’agit clairement de postes politiques et il lui faut revenir à la Cour des comptes lorsque la majorité change. Il s’y ennuie ferme et est nommé à la direction de la SNCF. Il n’a évidemment aucune expérience du secteur où il n’a eu aucune fonction territoriale ou opérationnelle. L’avantage est d’acquérir une image « industrielle » et quelques bénéfices en termes de rémunérations et de retraites. On est bien mieux payé qu’à la Cour des comptes, sans compter divers avantages en nature qu’on ne peut pas totalement négliger.

Mais la couleur politique change à la tête du gouvernement et le voilà Directeur de Cabinet du ministre de la Défense. La carrière devient solide. Elle est largement politique.

Il est alors missionné comme P.-D.G. d’EDF. Ici encore aucune expérience opérationnelle ni aucune compétence industrielle (sinon la coloration factice du passage à la SNCF). Il ne connaît rien aux questions énergétiques. Mais l’Énarque socialo trotskiste Jospin veut démanteler la filière nucléaire et se coucher devant les demandes de l’Union Européenne qui veut démanteler les monopoles publics. Le nouveau directeur s’y emploie et cherche à diversifier EDF sur les marchés mondiaux tout en bloquant tout ce qu’il faut dans le nucléaire. À cette occasion le socialiste confirmé se lance dans la privatisation et l’ouverture du capital. Il perd son poste à la suite d’un changement de majorité et son incomparable compétence financière nouvelle le voit propulsé à la tête d’une filiale du Crédit Suisse qui aura beaucoup d’ennui après la crise de 2008.

Oublions la personne pour ne se préoccuper que du parcours :

-        Un énarque se doit de jouer un rôle politique ce qui est totalement contraire à l’obligation de neutralité de la haute fonction publique

-        Un énarque peut échapper à tout passage par un poste opérationnel, près du terrain, avec jugement des résultats, dans des fonctions qui devraient être l’apanage des futurs hauts fonctionnaires.

-        On peut faire des allers et retours entre des poses politiques et son corps d’origine.

-        On peut être nommé dans des sociétés dépendant de l’état comme la SNCF et EDF sans avoir aucune connaissance du domaine.

-        On peut diriger une boîte technique de plusieurs dizaines de milliers de personnes comme EDF sans aucune compétence d’ingénieur dans le domaine.

À aucun moment on ne vous demande autre chose que d’être soumis à la caste et de bien s’entendre avec ses piliers, d’avoir les bonnes connexions politiques. Les résultats n’ont pas réellement d’importance. Vous êtes là pour faire le lien entre les grands dirigeants et des structures sous tutelle. Vous y gagnerez des fortunes improbables sans le moindre risque et des décorations. Et on saluera votre parcours à votre décès comme « grand serviteur de l’état ».

Tout cela n’est possible que parce que la politique est désormais dominée par d’autre Énarques.

Il serait cruel de remarquer :

-        Qu’à partir de Joxe l’armée part en sucettes. Nos armées, sous la férule de l’énarque Parly 2, seront chassées ignominieusement du Mali (où on ne compte aucun mort sorti de l’ENA). La guerre en Ukraine montre que toutes les décisions stratégiques ont été foireuses (voir par exemple la question des drones) et qu’on est incapable de mener une guerre de haute intensité plus de 4 jours.

-        La police est dans un désarroi total.

-        La Sncf ne marche plus

-        Les choix anti nucléaires ont été catastrophiques est EDF est en faillite.

-        Le Crédit Suisse a été lourdement condamné pour son comportement pendant la crise de 2008.

Le système qui consiste à envoyer des hauts fonctionnaires voleter de droite ou de gauche dans des postes certes valorisants et rémunérateurs mais sans aucune compétence avérée des différents secteurs ne conduit qu’à des catastrophes. On notera que Parly 2, socialiste, est aussi passée par la SNCF et voulait prendre la tête d’Air France KLM après son échec au ministère de la Défense. Ne parlons pas de Mme Borne qui n’a cessé de voguer d’un poste politique à des directions d’entreprises publiques avant de devenir premier Ministre, sous un président énarque.

Que l’on compare avec le parcours d’un Raoul Dautry, ingénieur polytechnicien démarrant sa carrière dans les chemins de fer et démontrant des qualités insignes sur le terrain avant de prendre de grandes responsabilités.

Que l’on compare avec les parcours d’un marcel Boiteux, normalien et économiste, qui a fait ses preuves sur le terrain pendant longtemps avant de se voir confier les rênes d’EDF et de livrer toutes les tranches nucléaires requises (qui lui vaudront un attentat terrible réalisé par des antinucléaires jamais démasqués – l’écoterrorisme ne date pas d’hier).

Personne ne s’est jamais préoccupé de savoir les convictions politiques de l’un comme de l’autre.

Tous les deux ont fait leurs preuves opérationnelles avant de se voir confié des postes de direction.

Aucun d’entre eux n’a navigué entre postes politiques, postes administratifs et gestion industrielle.

L’un et l’autre ont eu des résultats majeurs et importants pour le pays. Aucun d’entre eux n’a gagné les fortunes de ceux qui maintenant virevoltent sans compétence à la tête d’anciennes sociétés nationalisées faussement privatisées tout en gardant la possibilité de se ressourcer dans la haute administration ou les hauts postes politiques.

Et ne flottaient pas à l’époque les parfums de népotisme qui marquent le développement de la caste.

Encore une fois, il ne s’agit pas de s’attaquer à un haut fonctionnaire en particulier mais de juger un système qui est intolérable par la trahison qu’il implique des principes républicains, en particulier la neutralité des hauts fonctionnaires et l’égalité des candidats dans le jeu électoral et s’avère désastreux dans ses résultats.

C’est pourquoi nous défendons depuis 25 ans les mêmes solutions :

-        Nul fonctionnaire ne peut être élu à une assemblée qui fixe ses conditions d’emploi.

-        Un haut fonctionnaire qui veut faire une carrière politique doit démissionner de la fonction publique

-        Tout haut fonctionnaire doit faire ses preuves sur le terrain au moins dix ans avant de pouvoir exercer des fonctions dans des cabinets ministériels et prendre des postes de direction. Dans les armées on ne fait l’école de guerre qu’après avoir prouvé quelque chose sur le terrain. Cela doit être la même chose dans l’administration générale.

-        Un fonctionnaire qui prend un poste de direction dans une société privée doit quitter son statut de fonctionnaire.

-        Nul ne peut cumuler deux rémunérations de l’État et une rémunération de l’état et une rémunération publique.

-        Il faut réduire l’interventionnisme de l’État qui donne trop de pouvoirs coercitifs à des hauts fonctionnaires irresponsables statutairement.

-        Tout haut fonctionnaire doit être tenu à la neutralité politique.

L’important est d’être efficace et responsable. Deux mots qui n’existent pas dans la caste énarchique actuelle.

Pourquoi et comment le RPR et le PS ont-ils sombré ?

Une des grandes curiosités du temps a été l’effondrement concomitant des deux grands partis de gouvernement français, le PS, dominant dans les années cinquante, hégémonique dans les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix, puis à partir de 2012, le RPR, sous divers acronymes, l’étant dans les années soixante et soixante-dix, puis dans les années 2000. On peut dire que tous les gouvernements de 1956 à 2017 ont été dominés par l’un de ces deux partis, soit près d’un demi-siècle. L’explosion radicale se produit en une seule élection, les deux partis laissant la place à cette variante du néant qu’on appelle momentanément et par politesse le « macronisme ».

Les politologues aiment bien expliquer les grandes ruptures par des effets circonstanciels venant aggraver des difficultés de fond, offrant des possibilités de promotion à des acteurs sortis du néant et qui s’en saisissent soudain. Les partis de droite ont tendance comme les partis de gauche à se madériser au pouvoir et ils finissent par être tournés par les extrêmes. Le parti radical a été remplacé par le PS, qui aujourd’hui est tourné sur sa gauche par le mélenchonisme. L‘UNR à fini, de mutation en mutation, en parti centriste tourné sur sa droite par le RN. Rien de nouveau sous le soleil ! Circulez il n’y aurait rien à voir ! Une analyse sans doute un peu courte !

La rupture de la Quatrième République par le gaullisme a été favorisée par la crise algérienne devant laquelle les gouvernants semblaient impuissants. La rupture socialiste de 1981 a été favorisée par la récession majeure de 1973-1974 et la répétition des chocs pétroliers. Le premier effondrement socialiste se produit avec la récession mondiale de 1992-1993. La crise de 2008-2009 ,accompagnée de son surgeon européen en 2011, liquide Sarkozy et Hollande en léger différé.

On notera le rôle des crises périodiques dans les alternances. Mais alternance n’est pas effondrement et élimination. Les catastrophes venues d’ailleurs peuvent conforter des gouvernements et des majorités. Alors que s’est-il passé ?

On est obligé d’envisager le rôle de facteurs de décomposition internes. La pomme pourrit par le ver qui s’y est introduit. PS et LR auraient -ils été pourris par le même ver ?

Quand on cherche, on trouve. Le triomphe de « l’énarchie compassionnelle », a provoqué la même autodestruction à l’intérieur des deux partis.

La tentation de ne pas laisser le pouvoir à des politiciens militants élus généralement grâce à la pire des démagogies et qui ne connaissent rien à l’ensemble des disciplines nécessaires à une bonne gestion de la nation, qu'il s'agisse de la diplomatie, de la sécurité publique, de la politique industrielle, de la macroéconomie, de l’aménagement du territoire, est ancienne. Elle s’est activée dans le camp des hauts fonctionnaires entre les deux guerres. Pour simplifier disons qu’elle s’active de façon intense à la suite de la déroute en quinze jours des armées françaises en mai juin quarante. Les mêmes hauts fonctionnaires qui conseillaient le front populaire se sont retrouvés dans le premier gouvernement Pétain puis au conseil national de la résistance pour organiser la grande prise en main de la République par leur caste. Blum, Pétain, de Gaulle, ce n’était pas important. Il fallait réorganiser la haute administration de la France et prendre le pouvoir politique. La sécurité sociale et le keynésianisme deviennent le credo unitaire de la haute fonction publique non technique. La création de grands monopoles publics s’affirme dans la banque, la gestion portuaire, le chemin de fer et l’énergie, l’aviation et la construction aéronautique civile et militaire, l’information etc. L’organisation de l’économie en « fascios », toutes les professions étant rattachées à « la Tutelle », commencée sous Pétain, n’a pas cessé de s’approfondir ensuite, la distribution d’argent supposant automatiquement le contrôle des hauts fonctionnaires. La partie proprement régalienne qui aurait dû être l’apanage de la haute fonction publique, deviendra marginale dans l’encadrement total de la société dès la fin des guerres coloniales.

L’assaut pour la domination politique commence avec Mendes France puis Bourgès-Maunoury et Félix Gaillard. Il se renforce avec Giscard qui devient envahissant dès le début des années 1960. Pompidou promeut une garde de jeunes hauts fonctionnaires, Chirac, Toubon, Charbonnel, Guéna, avant les Juppé, Séguin, Balladur, Villepin, Copé etc. D’autres rejoindront la gauche, souvent après quelques hésitations (Fabius, Hollande, Jospin, Rocard, Ségolène Royal, Aubry, Guigou, Bianco…). Le triomphe absolu arrive en 74 avec le couple Giscard Chirac. Il ne cessera plus. Il devient caricatural avec Macron et ses premiers ministres Philippe, Castex ou Borne. Les cinquante dernières années ont été pilotées presqu’intégralement par des hauts fonctionnaires, même quand le président ne l’était pas (exemple de Sarkozy).

Ce phénomène impose de comprendre comment ce microcosme fonctionne.

La haute fonction publique se considère comme une société de secours mutuel et de réassurance. L’important est de ne pas se faire prendre à découvert par une erreur magistrale, une action stérile, une opération qui a mal tourné. Il faut éviter tout écrit qui pourrait compromettre, toute phrase qui pourrait vous dénoncer, toute circonstance qui pourrait vous mettre en difficulté. La règle : pas d’idée ; pas d’expression qui ne soit pas ambiguë, à double sens et en fait totalement neutre, inodore et sans saveur. Parler pour ne rien dire. Ne rien dire pour ne pas se compromettre. Mais le faire avec art et toujours après avoir pris soin de ménager ses arrières, d’avoir eu le viatique des piliers de la caste, de savoir qu’en cas d’ennui on sera rapidement sauvé.

Les hauts fonctionnaires ne connaissent que peu de moyens d’action : la taxation et les impôts ; la dépense et la règlementation ; la bureaucratie régulatrice.

Ils détiennent un privilège phénoménal : celui d’être prémuni de tout risque électoral et de tout risque économique. On peut donc faire carrière dans la politique et au moindre ennui revenir doucement dans la haute fonction publique.

L’autre avantage extrême est de ne jamais être sanctionné pour un échec. Chacun étant alternativement acteur et contrôleur, il faut réserver l’avenir et de soi-même et de la caste. Paul Antoine Martin dans un ouvrage récent rappelle par exemple que l’activité des ports français a crû de 0.25 % quand le commerce international a explosé avec une croissance de 100 % ! Un échec et un drame national ! Aucune importance pour la carrière des hauts fonctionnaires concernés. Il faudrait avoir, en plus, tué père et mère pour être lâché par la secte pour résultats catastrophiques.

La subversion du PS et du RPR par les Énarques a été rapide et totale. Des querelles de chefs sont arrivées très vite en leur sein entre anciens élèves de l’ENA. On se souvient de la guerre entre Jospin et Fabius, entre Chirac et Giscard, puis Balladur. Le RPR comme le PS sont devenus des nids d’équipes présidentielles énarchiques en lutte les unes contre les autres ou contre les intrus. Le militantisme s’est bloqué net, chacun sachant qu’il n’avait aucune chance de monter vers les sommets politiques s’il n’était pas haut fonctionnaire, sauf quelques cautions d’apparence, en général jetables. Les hauts fonctionnaires se sont mis en tête de tout conquérir, de la mairie la plus humble à la région la plus ample, sans par des institutions européennes. Avec des réticences : c’est loin du centre vital, Bruxelles. L'affaire Loiseau a bien montré que la morgue du haut fonctionnaire à la française, adorée en France dans le microcosme,  plaisait moins ailleurs.

Même si l’idéologie et les préférences doctrinales existent entre membres de la classe des hauts fonctionnaires, la tradition est de les gommer au service de l’État, où une certaine forme de neutralité est requise. Dans la pratique tout le monde partage des convictions communes : rôle intense de l’État et keynésianisme, interventionnisme, bureaucratie, fiscalité et taxation sans limite, Europe, soumission à l’étranger puissant, exclusion des questions difficiles, immigration, absence de prises de risques et conformisme etc.

Trouver des différences entre Mme Guigou et M. Copé, entre MM. Juppé et Macron, entre M. Castex et Mme Borne relèverait de l’entomologie au microscope électronique de dernière génération.

Les partis de gouvernement sont devenus des lieux de chasse pour écuries énarchiques présidentielles, faisant, d’équipes en équipes, à peu près la même politique. Jusqu’à ce que les circonstances, en l’occurrence une prestation présidentielle de F. Hollande minable, permettent à un Macron de proposer l’Union des Énarques Politiques derrière lui. Aussitôt on a vu, de droite comme de gauche, le ralliement des écuries soucieuses de ne pas passer cinq ans voire dix dans l’opposition. Les partis de gouvernement se sont comme vidés de toute substance, non pas cannibalisés par quelques tribus aux dents longues, mais par simple émigration massive des hauts fonctionnaires désirant se regrouper avec la caste dans un mouvement unitaire ad hoc.

La pensée de M. Macron est l’incarnation presque parfaite de la mentalité de la caste : aucune conviction sur rien ; « en même temps salvateur » ; parler pour ne rien dire ; tergiverser indéfiniment dans l’ambiguïté, pas d’objectifs pour le pays mais, pour lui-même, une intrigue permanente ; réassurance européenne ; bureaucratisation cynique ; impôts et taxes accrus en disant le contraire ; plan com’ prioritaire ; satisfaction des besoins du clan, avec de fausses mesures en sens contraire pour donner le change.

L’effondrement français qui s’est produit à partir de 1974, lorsque l’Enarchie a pris le pouvoir au sein des partis de gouvernement est considéré comme une « fake news » par la caste et la doctrine officielle dans le milieu interdit toute remise en cause. Toute idée contraire ne peut être émise que par de vilains populistes d’extrême droite ou d’extrême gauche.

Il est vrai que Marine Le Pen, après avoir cru bénéficier de l’apport de l’énarque Philippot l’a expulsé du mouvement et lui a évité d’être évidé à terme comme les partis de gouvernement. Le mouvement Vert s’est appuyé sur des associations certes de gauche voire d’extrême gauche mais avec des militants étranges, généralement homosexuels et/ou tarés, appuyés sur des financements venant de l’étranger. Les Enarques n’y ont pas trouvé leur place. Non pas qu’il n’y ait pas d’homosexuels dans la caste, on l’a bien vu avec l’évolution de Sciences-po. Et ne parlait-on pas du "conseil des tatas "! Chez les Verts, la pression LGBT a fait du tort aux carrières de mâles blancs hétérosexuels, jusqu’au caricatural comme à Paris. Ce n’était pas admissible au sein de la caste.

Un des aspects peu agréables de l’évolution de l’énarchie compassionnelle (et désormais bienveillante) est à trouver dans une double évolution récente :

-        Le népotisme incroyablement accéléré par la parité, avec création de carrières improbables pour des enfants ou des maîtresses.

-        La montée de l’esprit de lucre, avec la création d’agences nationales qui permettent de dépasser toutes les limites de salaires des services publiques, les parcours juteux pendant quelques années dans des fausses sociétés privées,(comme Air France ou la SNCF), des banques, ou des sociétés d’assurances. Un autre symptôme est le développement du lobbying  (Cf. Édouard Philippe) ou des postes dans des cabinets de conseils ou d’avocats ancrés dans le carnet mondain des collègues hauts fonctionnaires.

Aujourd’hui LR vit toujours une bataille entre Enarques, Laurent Wauquiez étant redevenu le « candidat annoncé » d’un parti dirigé par Éric Ciotti, qui se refuse absolument d’avoir la moindre idée et le moindre programme pour ne pas lui créer d’obstacles futurs dans sa lutte annoncée av ec Edouard Philippe.  Le PS, lui, n’est quasiment plus rien. Ses dirigeants, noyés dans la NUPES n’ont plus aucun discours audible. Le triomphe de l’Enarchie a tué et LR et le PS. La folle Hidalgo produit typique de l’énarchie copulatoire, et la petite bande de débiles profonds qu’elle a réunie autour d’elle pour assassiner la Capitale, symbolise la déchéance du PS. La querelle non soldée Wauquiez – Pécresse symbolise la déchéance de LR et l’impossibilité qui est la sienne de se reconstruire réellement.

On est en train de vivre la fin de l’illusion des Inspecteurs des finances de 1938-1940. La prise de pouvoir par la haute fonction publique accompagne la déchéance du pays en l’accélérant, alors qu’elle était censée l’empêcher.

Les désordres dans la filière de formation des hauts fonctionnaires annoncent que la nouvelle génération sera encore moins capable de faire face aux nécessités nationales.

Un des défis français sera de relever le gant, puisque cette voie autrefois prometteuse s’avère une impasse.

La mesure constitutionnelle à prendre est toute simple : interdire d’abord qu’un fonctionnaire puisse être élu dans une assemblée qui fixe ses conditions d’emplois et ensuite les doubles rémunérations publiques, l’une administrative l’autre politique. C’est une règle qui existe à peu près partout dans les pays occidentaux. La situation française est totalement dérogatoire aux règles habituelles concernant la haute fonction publique.

Reste à trouver le moyen de rassembler des forces suffisantes pour faire passer la mesure et construire au moins un parti à idées et à ambition programmatique, cherchant l’arrêt de la chute et le redressement, avec un minimum de courage et de crédibilité.

Ceux qui ont pu penser un temps que LR pourrait devenir ce vecteur politique en sont pour leurs frais. Ciotti se charge de conserver un minimum de cohérence et de durée pour mettre Wauquiez en situation. Plus question de programme, d’idées, de rénovation en profondeur. Vivoter au parlement et ne rien faire qui pourrait accélérer la casse, en verrouillant tout ! Et c’est tout !

Entre la Nupes, Renaissance, le RN, Reconquête dont Zemmour a commis l'erreur de faire le croupion du RN, et un parti LR tellement attentiste et anémié qu’il en devient larvaire, la France semble tout de même assez mal partie.

Difficile de l’accepter. Alexandre Jardin après une excellente description de la chute en cours croit au printemps des magiciens, après mise à l’écart de la « paléo-bureaucratie qui ne pense qu’à alourdir les codes, empiler les normes, ciseler des masses de décrets, multiplier les injonctions contradictoires » pour finir par un grand ratage catastrophique. Il espère que les maires « qui conservent un lien réel avec le fleuve puissant du peuple sorti de son lit » seront la solution.

Michel Onfray appelle également une révolution des saints démarrant par le bas, au plus près de la démocratie locale, après dissolution de l’Europe de Maastricht.

Les deux pensent également que si cela pète ce sera « le crépuscule des technos et du centralisme », même si Front Populaire attache plus de poids à un souverainisme précis, celui de la constitution gaulliste non modifiée, qui permet de « sculpter le peuple ». Pour ce mouvement le risque létal serait le démantèlement européiste, une forme de tilt.

D’autres imaginent que la contrainte écologique et les innovations numériques vont mener tout droit à une variété de dictatures partielles et une régulation étatique ou sociale fanatique permettant de limiter la casse climatique.

Autant dire qu’après l’échec énarchique, la promotion des sculpteurs de peuple, des adeptes des magiciens et des Savonarole climatiques, l’avenir français s’annonce étrange.

Pulsion d'autodestruction au LR

L'économie française en deshérence face aux calculs politiciens

Une opération de bourrage crânes de grande ampleur est lancée dans les médias qui consistent à convaincre LR de voter la loi sur les retraites. Pas un seul média écrit ou parlé qui n’encense un parti cohérent qui votera une loi nécessaire en toute responsabilité et qui marque l’intelligence de dirigeants certes soumis mais pour la bonne cause.  Le Figaro, l’Opinion, les Echos par exemple en remettent tous les jours sur ce thème grandiose.

La réforme des retraites est nécessaire, sans conteste possible et il est tout à fait clair qu’elle ne passera pas sans le vote LR. L’affaire n’est pas close pour autant. A court terme, elle est surtout nécessaire à Emmanuel Macron qui sait que s’il ne fait pas quelques réformes symboliques, du même bois que la réduction du champ de l’ISF, un tabou que les LR n’ont pas osé transgresser avec Sarkozy, il sera tout nu face à son absence de majorité au Parlement.

La mise en première urgence de la loi sur les retraites et la sécurité est le piège imaginé par l’équipe Macron pour tuer LR. En les enfermant dans l’alternative « collaboration ou irresponsabilité », ils savent qu’ils jouent sur du velours.

La vraie tactique était, pour LR, de mettre une condition préalable à sa collaboration : le retour à un marché national de l’énergie ne dépendant plus du système totalement artificiel et désastreux pour la France mis en place à Bruxelles. Exiger à une loi sur l’énergie permettant de revenir à un coût national autour de 100 euros le MWh, sachant qu’on le produit à moins de 50 euros, est la seule urgence absolue, toute la vie économique et sociale en dépendant étroitement.  Cette urgence est comprise par tous en France et il n’y a plus une seule voix pour défendre le démantèlement du système français opéré par l’Union Européenne sous influence allemande et par idéologie néolibérale impulsée de l’extérieur, par les lobbies de la mondialisation heureuse confortant les intérêts américains, et par la logique propre de la construction européiste d’abaissement des systèmes nationaux.  

Même si, encore une fois, c’est le malheureux Sarkozy, père des nombreuses erreurs qui ont découragé durablement les électeurs traditionnels du RPR, qui a accepté ce système débile, il n’est plus un seul commentateur pour le soutenir. L’horreur absolue des conséquences et l’absence à peu près totale de justifications rationnelles ont fini par cristalliser l’opinion. Même le grand Jocrisse qui fait le Guignolo à la tête de l’Etat a été obligé d’annoncer lors de ses vœux qu’il changerait le système.  

Il suffisait de le prendre au mot et de rétablir la bonne échelle des urgences. LR ne peut se redresser qu’en proposant une alternative fondamentale à l’absence de décence globale et d’efficacité de la politique voulue par M. Macron depuis des années.  Exister en politique cela veut dire pour un parti, penser, agir et savoir manœuvrer pour contrer les initiatives des forces politiques hostiles.

Après 5 ans d’atermoiements, la loi sur les retraites peut encore attendre six mois. Quant à celle sur la sécurité elle est pourrie par des dragées au poivre qui la rende problématique.

Il était extrêmement facile de mettre en place le contrefeu indispensable :  une conférence de presse avec Ciotti, Marleix et Retailleau à la même table, annonçant à la fois qu’ils chercheront à améliorer des lois nécessaires sur la retraite et la sécurité en dû temps  mais qu’ils exigeaient que l’urgence de la réforme de l’énergie soit prise en compte préalablement et sans attendre.

Tous les Français savent que la vraie urgence est le prix de l’énergie qui liquide le pouvoir d’achat et nourrit l’inflation. Les dirigeants LR auraient suivi sans difficulté. La posture sociale des LR aurait été conforté ainsi que son poids auprès des PME du quotidien, tout en ayant le soutien des grandes entreprises. Mme Borne aurait été prise à contrepied et obligé d’expliquer pourquoi des mesures indéfiniment retardé devraient passer avant l’urgence absolue du moment. Dur, Dur. Macron serait passé pour ce qu’il est, pris au piège de son pseudo engagement européen et de ses propres annonces.

Tout le débat actuel serait centré sur une question vitale qui exige simplement du courage.

Au lieu de cela, LR passe pour des mollusques, collabos dans l’âme et qui prendront leur part des révoltes populaires contre les lois-piège mises en avant par E. Macron.

LR associe sa réputation au chaos social qui s’annonce et s’enfonce dans la même stratégie qu’Edouard Philippe.  Le ralliement à Macron était responsable et je me prépare pour la suite. Sauf que Philippe n’a pas de troupe au Parlement.

C’est la mort politique assurée à termes maintenant assez courts.

Curieux pour un Gaulliste de voir la pulsion de mort s’imposer sur tous sujets en France. L’esprit général privilégie l’euthanasie, l’assistance au suicide, l’avortement, le divorce, la glorification des transgenres stériles, la destruction des hommes blancs hétérosexuels en préalable à celle de la race humaine, coupable de tout. Voici venu le temps de la contestation de la démocratie au profit de l’action directe, des actions factieuses, de la soumission au pire, de l’élimination des vieux devenus inutiles (Attali), de la création d’un purgatoire sur terre avec sociétés de vertu et compliance obligatoire et organisée. On crée des postes de surveillantes de vertu dans les entreprises avec licenciement immédiat des insoumis. Un cléricalisme presque pire que celui des Mollahs, si possible, se met en place pour tuer à la racine et dans les branches tous les comportements et les pensées déviantes. La vérité permise est contrôlée par des magnats possédant des réseaux sociaux.

Au lieu de s’emparer de la nécessaire pulsion de vie et de résistance, LR se dissout dans l’insignifiance des querelles de personnes et de postures, sans idée, sans programmes, sans leaders, et dans la collaboration suicidaire avec  un régime aux abois.

Plusieurs voix se sont élevées pour affirmer que LR se suicidait en direct. On peut le craindre en effet.

En tout cas voici LR empêtré dans la tourmente pour six mois au moins et sans aucune perspective de reconstruction.

Refabriquer un programme complet et solide et montrer des capacités manœuvrières politiques étaient la seule voie raisonnable de redressement.

Désolé de constater que la pulsion de mort a encore frappé.

Désolés, pas de Bons Voeux possibles pour 2023 avec ceux qui nous dirigent vers le précipice.

L'année 2022 a démontré toutes les difficultés que les Français ont bien voulu laisser s'accumuler sur leur tête. Avec Anne Hidalgo et Emmanuel Macron, les dirigeants qu'ils se sont laissés imposer ont été à leur maximum d'indifférence morbide, de nullité triomphante, de perversité infecte. Le résultat : la situation des Parisiens et des Français  n'a jamais été plus abîmée et fragile  avec des risques effarants pour 2023 entièrement provoquées par les erreurs de dirigeants indignes. A PARIS règne une vraie folle qui ose tout et finira par tout détruire.  A l'Elysée règne un vrai guignol qui croit que gouverner c'est plastronner et manipuler l'opinion, en laissant faire toutes les politiques anti françaises. Il finira de ruiner tout le monde.

Quand on pense que la première mesure annoncée par M. Macron en 2023 a été la gratuité des préservatifs pour les adolescents et que la plus forte suggestion de Mme Hidalgo é été d'ouvrir des pistes à vélos à Kiev, comme ne pas considérer que la petite caste énarchique est devenue  folle ?

Nous disons depuis 1979 au Cercle des économistes e-toile que la France était désormais mal partie.  La destruction du pays depuis cette date n'a pas cessé. 25 années de descente aux enfers. Tout ce que nous écrivions, angoissés, sur le forum du Monde à cette date, se retrouve en pire aujourd'hui. Tout sans exception ! 

Les Français, peuple vieilli qui ne fait plus d'enfants, se divise désormais entre les paniqués et les colériques. Plus de compétitivité, plus d'énergie, plus d'industrie, plus d'agriculture, plus de santé, plus de justice, plus d'école, plus d'armée, plus de police, plus de sécurité, des dettes délirantes, des impôts et des règlementations terrifiants,  et voici les voeux de notre président soliveau ! Une honte parfaite !

En guise de voeux pour 2023, nous donnons une traduction du langage codé de cette allocution honteuse à faire vomir les moins démocrates et patriotes  des Français. En faisant le voeu que plus jamais on entende un apeuré dire : "il nous protège"  ou un désespéré affirmer : "mais qui d'autre".

S'il reste encore un seul Français qui pense, après l'année 2022, que l'Enarchie est une chance, que l'Europe nous protège, que le couple franco-allemand fonctionne, que les américains pensent à autre chose qu'à leurs intérêts, que l'écologie militante est une solution, que le vélo est l'avenir du Parisien, et que la France s'en sortira en élisant des minables comme ce Macron et cette Hidalgo, alors ce pays est foutu.

Qu'on ce réveille enfin. Ces déchets politiques doivent être renvoyés à leur néant. La france ne peut pas finir comme celà ! Il ne peut pas y avoir de bons voeux personnels dans un tel égoût. Nous n'avons plus vingt ans devant nous. C'est aujourd'hui qu'il faut réagir.

Didier Dufau pour le Cercle des économistes e-toile.

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Traduction des voeux du Présient Macron en bon français.

« Mes chers compatriotes »

Traduction : Idiots de Français

« Les cérémonies de vœux obligent à parler d’un futur qu’on ne connaît pas, dont nous savons pourtant avec certitude que nous devrons l’affronter ».

Traduction : Parlez pour ne rien dire, c’est mon exercice préféré. Je n’ai jamais su où j’allais.

« Je ne perds jamais de vue cet impératif d’unité de la nation que nous formons »

Traduction : « Je sais, mes bêtises divisent le pays. Mais ce n’est pas une raison pour ne pas vous rallier à mon absence de panache ».

« Si nous cédions à l’esprit de division qui nous presse de toute part, nous n’aurions à peu près aucune chance de nous en sortir »

Traduction : je sais que je suis strictement incapable de montrer un chemin hors des difficultés. Alors c’est à vous de le trouver.

« Alors je nous souhaite donc de vivre 2023, autant que possible, en pays uni et solidaire, reconnaissant la place de chacun et respectueux de tous »

Traduction : ne me critiquez pas et respectez-moi, même si 2 023 sera, de ma faute, particulièrement pénible à vivre en France.

Nous venons de « sortir avec beaucoup de difficultés d’une épidémie planétaire,

T : « J’ai exploité à mort le Covid pour éviter tout débat sur mon bilan, créant à l’assemblée des débats stériles et insultants pour les récalcitrants en début d’année. Ne me parlez pas de mon bilan sanitaire puisque c’était un choc « planétaire ». Ne me parlez pas non plus de ma gestion de l’hôpital. Je n’ai fait aucune réforme et promu dans mon nouveau gouvernement l’incapable qui en savait trop sur nos défaillances pour le laisser vaticiner ».

« Nous aurons à affronter en quelques semaines d’inimaginables défis : la guerre revenue sur le sol européen après l’agression russe jetant son dévolu sur l’Ukraine et sa démocratie

T : La guerre en Ukraine m’a permis une réélection facile et sans débat. Chouette ! Quelle chance ! De toute façon je n’avais rien prévu. Je n’ai aucune politique étrangère depuis que je suis arrivé au pouvoir. Ni d’ailleurs de ministre des Affaires étrangères sérieux. Je crie Europe, Europe, Europe et cela me suffit. Pour le reste, je parade avec les grands d’une façon plus ou moins digne et tout le monde me trouve ridicule. Pour les Français c’est bien suffisant.

« Nous aurons à affronter une effroyable crise énergétique »

T : J’ai détruit la filière nucléaire et laisser faire par facilité toutes les destructions commencées sous Jospin et continuées sous Hollande. J’ai même réussi à faire du mécano financier contre les intérêts français, cédé Alstom dans des conditions douteuses, détruit EDF pour satisfaire Bruxelles. Fric, et myopie, sans m’occuper de l’intérêt de la France et des Français. J’ai effectivement mis les Français et les industriels français dans une merde noire. Mais puisqu’on vous dit que c’est la guerre en Ukraine ! Ouf ! Je suis nul mais je peux encore cacher ma nullité en la renvoyant sur la responsabilité des autres ! Chouette ! Et en plus il n’y a eu aucun débat sur la politique énergétique ni pour la Présidentielle ni pour les législatives ! La France n’a plus la moindre indépendance et ne peut plus influer sur le cours des choses. Chouette ! Si ces crétins pensent que je vais revenir sur le système européen ridicule qui nous fait acheter de l’énergie à 600 E quand on la produit à 27 E ils se trompent. Mon projet personnel en Europe d’abord.

 « Nous aurons à affronter une crise alimentaire menaçante »,

T : Pour satisfaire l’Europe et les écolos j’ai systématiquement détruit la filière agricole, après l’industrie. Premier pays producteur historique en Europe nous sommes maintenant déficitaires. J’aime détruire s’il est nécessaire de satisfaire des intérêts qui peuvent me nuire. Les Français de toute façon, je m’en fous. Ma survie politique d’abord.

« Qui aurait pu prédire la vague d’inflation »

T ; Tous les économistes sérieux. Quand on dépense des centaines de milliards généralement empruntés, sans rien produire, on récolte de l’inflation. J’ai endetté le pays pour deux générations au moins. Mais j’ai été réélu. Alors ? Que me reproche-t-on ? La guerre me sert de paravent. Formidable !

« Qui aurait pu prédire la crise climatique aux effets spectaculaires encore cet été dans notre pays ? »

T : Cela fait simplement plus de trente  ans que Chirac a déclaré que la terre brûle et qu’on s’en moque. En tout cas moi je m’en moque. J’ai collé la Wargon pour prendre des mesures de dingues dont les gens n’ont pas senti l’importance. J’ai tout fait pour casser le marché immobilier pour rien. Je déteste les propriétaires immobiliers. Pour le reste j’ai laissé l’Europe empoisonner toutes les perspectives de croissance avec un plan de dingue pour 2 035 et 2 050. C’est une folie. Je m’en fous. C’est l’Europe ! Mon seul rôle est de faire du greenwashing au max. Le reste ce n’est pas mon affaire.

« Pourtant, au fil de ces saisons de dangers, ce qui est demeuré constant, une fois encore cette année, est notre capacité collective à relever ensemble ces défis »

T : J’ai tout laissé filer, mais ce « nous » fera très bien pour rejeter mes échecs sur le pays. C’est « nous » qui aurons échoué. Ah ! Ah ! Ah ! Bande de neuneus !

« Durant cette année, la France a porté avec l’Europe la voix du droit et de la liberté pour soutenir l’Ukraine ; des milliers d’entre vous ont fait œuvre de solidarité en accueillant, dans nos villes et nos villages, des réfugiés fuyant l’invasion russe ».

T : Je n’avais aucune politique claire sur le glacis russe. J’ai laissé faire les États-Unis et leur toutou européen. J’ai totalement abandonné les positions diplomatiques gaullistes que je hais. Tout le monde me trouve ridicule. Je fais n’importe quoi, comme divulguer des conversations privées qui ont fait de moi un paria diplomatique. Mais je m’en fous. Quelques photos dans Gala et hop !

« La solidarité nationale, financée par les contribuables français, a permis d’atténuer la hausse des prix de l’énergie pour chacun, de sauvegarder nos entreprises, de protéger particulièrement les revenus des plus modestes d’entre nous ».

T ; J’ai emprunté à mort et augmenté tous les impôts sans que vous puissiez vous en rendre compte facilement puisque j’ai réduit l’ISF en IFI et supprimé pour la majorité des Français la taxe d’habitation. La réalité c’est que nous sommes toujours le pays le plus fiscalisé du monde, et mes sottises énergétiques font que les industriels français vont payer leur énergie trois fois plus que leurs concurrents ! J’ai honte de parler de « solidarité nationale » pour justifier ces folies. J’ai choisi la démagogie, la facilité, la dette et les impôts pour sauver ma peau électorale et la suite de mes ambitions. J’ai été solidaire avec mes ambitions. Pas plus. Et je vous emmerde tous, les Franchouillards que j’insulte à chaque fois que je m’exprime à l’étranger.

« Grâce à notre action collective, nous avons soutenu la croissance, contenu l’inflation à des niveaux inférieurs à ceux que connaissent nos voisins, et porté le chômage à son plus bas depuis quinze ans ».

T : Comme dans tous les pays le rebond de croissance a été rapide à un moment où tous les circuits étaient encore désorganisés. La comparaison avec les autres ne nous est pas favorable sauf sur l’inflation que nous avons contenue en poussant à mort nos capacités d’emprunt et de redistribution. L’ennui c’est que nous sommes au bout de ce chemin de dette astronomique. J’emploie le « nous » pour vous associer à cette faillite. Ce ne sera pas moi le responsable mais nous donc vous. Comme je suis malin !

« À chaque épreuve, l’Europe nous a permis d’agir plus vite et plus fort ».

T ; Je travaille à mon job d’après, président élu par tous les pays de l’Union devenue totalement fédérale. Toutes les politiques européennes mettent la France à genoux. Mais ne comptez pas sur moi pour m’y opposer. Je suis le pire cabri qu’on puisse trouver. Mais la France, je m’en fous totalement.

« Ainsi, pendant les six premiers mois de cette année, alors que la France présidait le Conseil de l’Union européenne, nous avons pris les décisions pour réduire de plus de moitié nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, nous avons acté une taxe carbone à nos frontières pour protéger nos industries et notre planète, nous avons ensemble décidé de créer un impôt minimal sur les grandes multinationales pour lutter contre l’évasion fiscale, et nous avons ensemble commencé à mieux encadrer les grandes plateformes du numérique. »

T : Celui croit que c’est moi qui ait fait tout cela pendant ma « présidence » au conseil européen est un débile mental. Je n’aurai pas été là, rien n’aurait été changé. Les décisions prises sont catastrophiques pour la France où aucune étude d’impact n’a été présentée. Si les pauvres couillons de Français savaient ce qui les attend !

« Et malgré toutes ces crises, tous ces défis, 2 022 fut aussi, pour nous tous, une année démocratique intense au cours de laquelle vous avez renouvelé notre Assemblée nationale et où vous avez, lors de l’élection présidentielle de ce printemps, décidé de me confier un nouveau mandat de cinq ans à la tête de notre nation, ce qui m’honore et m’oblige »

T : Bien que je n’aie rien anticipé, rien fait de bien, multiplié les démagogies pitoyables, laissé aller tout à vau l’eau, en me contentant de faire de la com’, j’ai réussi à éviter tout débat et à être réélu sur la peur. Et je n’ai plus de majorité au parlement. La France est en morceaux. L’abstention a été catastrophique et plus personne n’a confiance dans les hommes politiques. La seule chose intense, c’est le rejet des élites qui dirigent. Mon seul rôle maintenant c’est de durer en essayant de manœuvrer pour ne pas me retrouver dans une impasse totale. Alors n’oubliez pas Français que c’est vous qui m’avez mis sur le pavois. Alors aidez-moi à y rester !

« 2 022 fut aussi une fois encore une année de rayonnement artistique, culturel, sportif de notre pays, avec deux Prix Nobel, et tant de grands moments de création et de sport. De tout cela, de tout ce que nous avons ensemble accompli »

T : Les papouilles à Mbappé n’ont pas suffi pour que je récupère les retombées des mérites des autres. Encore un effort !

« Je crois que cette année 2023 est d’abord celle de questions que je sais inquiétantes, et de crises une fois encore à affronter. »

T : Vous avez vu que j’affronte les crises merveilleusement. Je vous protège. Si vous croyez ces conneries alors je suis sauvé !

« Aura-t-on des coupures d’électricité ? Continuons à économiser l’énergie, comme nous le faisons depuis quelques mois, c’est entre nos mains ».

T : Je vous ai foutu dans la merde mais « nous », c’est-à-dire vous, vous êtes seuls responsables si cela foire un peu plus, espèces de ringards pétochards.

« Aura-t-on des augmentations du prix de l’énergie ? Dès demain, vous aurez des aides adaptées, en plus du bouclier tarifaire déjà mis en place, de telle sorte que la pérennité de votre activité, de nos emplois et de notre compétitivité puisse être assurée. Et, à chaque fois qu’il le faudra, le gouvernement adaptera ses réponses comme il l’a fait à chaque instant. »

T : Je marche au chéquier mais la dette est astronomique. Alors j’annonce de nouvelles folies de dépenses ciblées. Je viens d’offrir la gratuité des préservatifs, alors vous voyez comme je pense à tout et à tous dans le détail. Je suis le pire démagogue mais c’est vous qui paierez les pots cassés. Alors de quoi vous plaignez-vous ? La facture arrivera un peu plus tard. Mais j’aurai gagné trois minutes de pouvoir en plus. C’est tout ce qui compte.

« Surtout, nous accélérerons les solutions pour sortir de nos dépendances et avoir un prix de l’électricité qui correspond à son coût de production. »

T : Je ne vais pas vous dire qu’elles existent ces solutions depuis que je suis au pouvoir et que je n’ai rien fait. Comment je vais faire ? Je n’en sais rien puisque les Allemands ne veulent pas. Mais autant parler d’intention même si les moyens sont absents. Oui je suis un Jocrisse. Et alors ? Cela marche avec les Français.

« Covid, là aussi nous pourrons faire face. D’abord, grâce à l’usage raisonnable et adapté des gestes barrières contre le virus, que nous avons appris. Ensuite, grâce à la vaccination qui a montré son efficacité ; et j’incite ce soir tous nos compatriotes de plus de 70 ans en particulier à faire leur rappel ou à se faire vacciner, si ce n’est pas déjà fait. Enfin, en testant, en séquençant, en établissant les contrôles aux frontières. »

T : Lavez-vous les mains et moi je m’en lave les mains. Mais je mets un contrôle aux aéroports pour ne pas recommencer les sottises de 2020 ! La com’ d’abord.

« Devra-t-on travailler plus longtemps en 2023 ? Il nous faut travailler davantage. L’objectif est de consolider nos régimes de retraite par répartition, qui, sans cela, serait menacés, car nous continuons de financer à crédit ».

T : J’ai raté la réforme des retraites pendant 5 ans et j’ai aggravé diaboliquement la dette. Là je n’ai pas de majorité au Parlement donc je dois piéger LR. Si cela passe ce sera ma réforme. Sinon c’est la faute de LR. Le piège est fameux. Notez que moi qui n’ai plus aucun souci de retraite et qui pourrait finir mes jours dans l’opulence sur argent public, j’emploie le « nous » à nouveau. Comme si je devais travailler plus ! Bande de gogos !

« Dans la longue histoire de notre nation, il y eut des générations pour résister, d’autres pour reconstruire, d’autres encore pour étendre la prospérité conquise. En ce qui nous concerne, il nous revient d’affronter ce nouveau chapitre d’une rude époque, et au-delà des urgences de cette année, que je viens pour partie de mentionner, d’avoir la charge de refonder nombre des piliers de notre nation, qu’il s’agisse de notre école, de notre santé, de nos transports, de l’aménagement de notre territoire, de nos industries, et j’en passe. »

T ; Évidemment j’ai tout laissé s’effondrer depuis que je suis aux manettes en mettant des incapables aux postes régaliens. Il n’y a plus d’hôpital, d’école, de justice, de sécurité. C’est sûr qu’avec Pap NDiaye l’école va renaître ! J’ai tout de même réussi à ne pas dire : on va se réinventer ! Je m’améliore. Jouer les Résistants, c’est un peu culotté. Mais s’il y a des gens qui y croient ! Franchement, ces Français, on les manipule trop facilement !

« Je nous souhaite pour 2023 par notre travail et notre engagement d’œuvrer à refonder une France plus forte, plus juste, pour la transmettre à nos enfants ».

T : Des enfants ? Quels enfants. Je sais bien que nous avons abandonné 500 000 naissances chaque année. De toute façon je n’aurai jamais d’enfants. Je ne compte que sur l’immigration africaine. Nous n’avons jamais été plus faibles, moins justes, et j’y contribue fortement. Notez ce « nous ». Je suis vous et vous êtes moi. Sauvez-vous, sauvez-moi !

« Restons fidèles à nos valeurs, toujours. Intégrons mieux par la langue et le travail, protégeons les combattantes et les combattants de la liberté, comme celles et ceux qui viennent d’Iran ou d’ailleurs, mais gardons le contrôle de nos frontières, de l’unité de la nation ».

T : Le contrôle de nos frontières on l’a vu avec l’OCEAN VIKING. Quel baratin cynique ! Je le sais ! je sais aussi ce que vous voulez entendre et que vous attendrez longtemps, très longtemps la moindre esquisse de début de commencement d’une solution.

« Nous bâtirons aussi une nation productive et écologique « à l’échelle industrielle ». Et après la loi visant à accélérer le déploiement des énergies renouvelables, la loi sur le nucléaire marquera le lancement de la construction de nouvelles centrales sur notre territoire ».

T ; Quel baratin ! Je fais tout et le contraire de tout, en même temps. Espérons que cela marchera encore le temps qu’il faut avant qu’on ne me vire à coups de pied au derrière.

« Être aux côtés de celles et ceux qui sont en situation de handicap ».

T : Ouf ! J’ai failli les oublier ceux-là.

« Nous avons aussi commencé de raviver la confiance dans notre Éducation nationale, notre santé en nous appuyant sur l’énergie et le dévouement de nos enseignants et de nos soignants. Nous poursuivrons avec ardeur durant l’année qui s’ouvre, par des choix clairs, forts, et un travail au plus près du terrain ».

T ; Tout s’effondre et il faut que je caresse les agents de l’État qui sombrent dans la déprime. Une petite caresse et on pensera à autre chose. Prendre les Français pour des idiots débiles et consternants, cela m’amuse trop !

« Une société plus juste, elle l’est aussi sur le plan social. Pas par plus d’impôt, non. Ni en léguant plus de dettes aux générations suivantes. »

T : l’union des contraires en même temps. En cinq ans j’ai tout ravagé. Mais j’ai été réélu. Alors ? Cela marche. Continuons notre baratin. Sans jamais chercher un résultat quelconque. Je n’ai pas d’objectifs pour le pays. Mon seul objectif, c’est moi !

« Protéger nos enfants, protéger notre information libre et indépendante, l’ordre libre et juste qui permet aux citoyens d’être heureux : voilà quelques-uns des combats de notre époque. Nous sommes tenus de nous en saisir. »

T ; J’adore ce « nous » qui veut dire « vous ». L’ordre juste : je fais du Ségolène. J’ose tout. Je fais même du Hollande en utilisant la même figure de rhétorique, l’anaphore : « c’est bien par notre travail et notre engagement » répétée inlassablement. Mettre mes pieds dans les pas de ces deux abrutis que j’ai dézingués sans pitié, quelle jouissance !

« En somme, en 2023, nous aurons à consolider pas à pas notre indépendance énergétique, économique, sociale, industrielle, financière, stratégique et à renforcer notre force d’âme, si je puis dire ».

T : « nous » c’est-à-dire « vous » vous aurez à vous taper le boulot que je n’ai pas fait pendant cinq ans et que je ne ferai pas plus dans les cinq ans à venir. J’ai dit tout ce que les gens voulaient entendre d’après mes communicants. Cela devrait suffire. Les Français sont des veaux disait de Gaulle. Je me sens très gaulliste dans les mots et très macronien dans les maux.

« Depuis 2017, nous menons ce combat pour que notre Europe rassemble ses forces. Pour qu’à 27, nous soyons plus forts ».

T ; Ici, nous voulons dire « moi ». Je travaille à mon job d’après. La France ce n’est plus rien et je n’en ai strictement rien à faire. Mais l’Europe me tend les bras et mon job d’après. J’y arriverai. Même s’il faut dire autant d’âneries pour débiles que dans ce discours de communicants pour crétins rédhibitoires. Je vous méprise tous. Vive moi !

PS : Ah mes photos dans l’avion en James Dean de sous-préfecture. Quel pied ! D’accord quelques psychiatres perspicaces ont détecté que j’étais un malade mental plus grave que ce qu’ils croyaient et ne s’améliorant pas. Mais si je ne prends pas mon pied, à quoi sert ce cirque ? le cynisme ne me suffit pas. Comme pour Hollande rue du cirque. Sauf que pour moi, le miroir suffit et la photo de moi-même. C’est drôle ces Français qui se croient protégés par Narcisse ! Ce sont eux qui se suicident, pas moi. Narcisse vaincra !

L’effroyable passivité française face aux urgences énergétiques

Nous savons tous que les Verts nous ont conduits dans le mur en imposant la quasi-destruction de la filière de l’énergie atomique. Ils ont fichu en l’air le présent et le futur, notamment en supprimant les efforts lancés sur la piste du surgénérateur. Aussi bien Phoenix que les projets plus récents comme Astrid ont été purement et simplement abandonnés. Les savants et ingénieurs qui portaient le savoir français ont été priés d’aller se faire voir ailleurs. Les hauts fonctionnaires, qu’ils s’agissent de Jospin, de Hollande ou de Macron, ont préféré à l’intérêt général des manœuvres politiciennes misérables pour quêter des voix prétendument écologiques. Ah ! Les belles carrières inespérées pour des dérisoires : Mamère, Voynet, Hulot, Duflot, Pompili, De Rugy, ont eu des postes trop grands pour eux pour eux et leurs bêtises s'avèrent désespérantes pour le pays. Les conséquences ont été destructrices et calamiteuses.

L’Union Européenne par sa propre dynamique de destruction des Etats et des nations et son hubris fédéraliste a contribué de deux façons à aggraver la situation : elle s’est fait le relais de l’ONU et des ONG, sans le moindre filtre et le minimum de réflexion nécessaire. Lorsqu’on voit que la décision de supprimer le moteur thermique s’est faite sans aucune étude d’impact, on croit rêver ! Dominée par l’Allemagne réunifiée qui s’est lancée également dans des coalitions avec les Verts, et totalement asphyxiée mentalement par les pouvoirs accordés au nom de la liberté de circulation des biens, des capitaux et des personnes, elle a poussé l’idéologie de la concurrence à l’extrême en voulant créer un marché libre de l’énergie dans des conditions totalement artificielles. C’est comme cela que l’Union Européenne sous menace d’amendes terrifiantes a imposé le démantèlement d’EDF et la création d’un système de prix basé sur le coût marginal du gaz ! Une invraisemblable sottise dictée par la volonté de puissance de l’Allemagne autant que par l’idéologie européiste, un coktail tragique.

Aujourd’hui les masques sont tombés. Les Verts sont des contempteurs du capitalisme et du patriarcat, rien d’autre. Le marché libre de l’énergie est une farce. L’Allemagne a fait des choix totalement déments, en associant éoliennes et gaz russes. Ils sont obligés de pousser les centrales à charbon et lignite, les plus polluantes.

La France où l’énarchie compassionnelle a liquidé les industries, sacrifié la compétitivité, creusé les déficits et  la dette, créé une fiscalité délirante, se retrouve avec une énergie trois fois plus chères que tous ses concurrents et au risque de perdre des centaines de milliers d’entreprises et des millions d’emplois !

Rappelons que la France qui produit de l’énergie à 50 euros le MWh va être obligée de payer plus de 325 euros le MWh, parfois jusqu’à 500 euros pour ce même MWh. Sans aucune autre raison que l’idéologie et la mauvaise foi de l’Union Européenne et de l’Allemagne.

C’est un suicide industriel national annoncé. On devrait voir le gouvernement arc-bouté à la recherche de solutions et prêt à prendre les décisions éventuellement très en rupture avec la bienopensance européiste.  Mais rien, asolument rien ne se passe. Le président s’amuse à voleter en avion d’un point à un autre et à essayer par des papouilles à récupérer la popularité de certains footballeurs ou soldats valeureux. Mme Borne attend la voix de son maître et les éléments de langage fabriqués dans l’officine présidentielle ad hoc. On annonce que l’Europe va sans doute, un jour peut-être, modifier quelques parties avariées du monstre qu’elle a créé, non sans avoir d’abord imposé une baisse drastique des émissions carbone. De toute façon on pourra se défausser sur l'Europe du mécontentement populaire.

Donc rien ne se passe. Borne dort sur le dossier en attendant Godot. M. Macron  accumule les opérations image. La catastrophe, elle, arrive, comme une avalanche qui vient juste de décrocher du manteau neigeux.

Le RN caresse ses chats. Les membres de la Nupes s’entre-dévorent. LR sans aucun programme commun persiste dans ses querelles de personnes. M. Retailleau, battu aux élections à la présidence de LR écrit dans le Figaro un article incendiaire et personnel sur la question des retraites (sur laquelle il a des principes, alors que le parti n’a pas de programme collectif), sans se rendre compte que l’urgence n’est pas là.

Il faudrait bien qu’un parti d’opposition responsable exige deux lois fondamentales immédiates :

  1. Le retour à une stratégie nationale de l’énergie permettant d’obtenir une énergie à 100 euros maximum le MWh dès janvier, avec remise en service immédiate des réacteurs bloqués par une précaution excessive sur une corrosion sans importance à court terme sur un circuit secondaire (fait sans le dire et partiellement par peur des cris sur les risques pris en termes de sécurité)). S’il faut une attitude de la chaise vide à Bruxelles, c’est le moment de le faire. Le masochisme a ses limites et les menaces d’amende gigantesque doivent être repoussées du pied avec mépris.
  2. La réforme du droit de grève selon les critères généralement admis dans le monde libéral occidental, qui ne permet pas la grève dans des entreprises à caractère de monopole et dont l’activité est fondamentale pour le pays. Permettre à la CGT de faire grève de la maintenance dans les usines atomiques et de bloquer la production et la diffusion de l’électricité ne peut pas être autorisé. Ce sont de pures trahisons de la sécurité nationale.

Ensuite, et ensuite seulement, on pourra passer à la question des modalités du système des retraites.

Mettre les urgences dans la bonne séquence et forcer le gouvernement à agir rapidement sur la question vitale posée actuellement au pays serait le rôle crucial d’un mouvement gaulliste cherchant prioritairement le salut national.

Sans cette pression, Emmanuel Macron, prisonnier de son ambition européiste personnelle, et indifférent aux pays, ne fera rien d'autre que de manipuler grossièrement la population. La séquence "peur panique des coupures et des délestages" , campagne civique, puis on rassure tout le monde, est sans doute un nouverau chef d'oeuvre de communication de crise. On a tenu trois mois. Et on a reculé le temps du mépris absolu.

Si on se contente de cette attitude vicieuse et déplacée, on passera vite de la passivité incompréhensible à la passivité criminelle, digne de la haute cour ! La France n'acceptera pas cinq années comme 2022 ! En pire.

 

Cercle des économistes e-toile

Les trois sources scientifiques de la climatologie perturbées par l'obsession politique du CO2

Pendant des siècles la seule source d’analyse de la température a été le soleil. Il faut dire que c’est avec l’énergie venant du sol, la source principale. Le jour et la nuit sont une composante cosmique avec des variations de températures importantes. Les saisons sont une composante cosmique, avec des variations encore plus importantes. La distance de la terre au soleil est un facteur important. Les variations d’inclinaison de l’axe de la terre influent. L’activité solaire a un rôle. Tous ces facteurs impliquent une forme cyclique des évènements avec des conjonctions et des disjonctions. La corrélation est avérée entre ces cycles et la température telle qu’on peut la reconstituer sur de très longues périodes. Des disruptions peuvent se produire comme des écrasements d’astéroïdes, ou des mouvements sur la croûte de la terre provoquant des phénomènes volcaniques intenses. Évidemment la température dépend du lieu d’exposition. Les pôles sont plus froids que les pays situés sur l’équateur. Nous disposons d’une base scientifique des plus solides pour expliquer la plupart des variations de température, quotidienne, saisonnière, ou historique. On l’appelle généralement le forçage astronomique ou forçage géophysique. Il devrait être forcé d’en tenir compte.

La seconde source, qui n’est pas jeune non plus, est l’approche géographique qu’il s’agisse de géographie physique ou géographie humaine. Elle s’attache à expliquer pourquoi des territoires soumis au même forçage n’ont pas le même climat. Pourquoi le Canada est-il plus froid que l’Europe aux mêmes latitudes ? Pourquoi fait-il plus chaud près des mers et plus froid dans les montagnes. Qu’est-ce qui, à un endroit donné et un moment donné différencie la température de deux endroits qui subit les mêmes influences astronomiques ? Gestion de l’eau, de l’agriculture, des forêts, développement des villes et de l’industrie deviennent des facteurs de différenciation. Les géographes adorent les microclimats et les stations climatiques et Emmanuel Le Roy Ladurie a bien montré les effets historiques des périodes hivernales.

La troisième source est l’approche météorologique qui s’applique à connaître la situation de température, de vent, de pluie pour les prochains jours. Ses observations sont essentiellement orientées vers les mouvements de l’atmosphère et les courants marins, avec concentration sur des phénomènes potentiellement catastrophiques. Le régime des vents et la formation des nuages, les albédos résultants sont des phénomènes critiques, mais évoluant rapidement et se déplaçant parfois très vite. Le météorologue dispose à la fois d’une modélisation des flux, basée sur la division de l’atmosphère en cubes dont on suit les composantes, ce qui demande beaucoup de capteurs et de grosses capacités de traitement, et de la connaissance de séquences types, ou de mécanismes locaux bien analysées qui ont un caractère prédictif un peu plus affirmé (ce qui fait qu’un paysan qui reconnaît un « pattern » est souvent plus rapide et plus juste dans sa prévision quotidienne). Malgré tous les efforts il est rare que la prévision météorologique dépasse quelques jours avec un intervalle de confiance suffisant. L’étude physique de l’atmosphère n’a pas été trop importante pour les météorologistes, jusqu’au moment où, venant de l’ONU des préoccupations se sont fait jour sur les composantes de l’atmosphère, le trou dans la couche d’Ozone et l’accroissement du CO2.

Il faudrait ajouter les laboratoires qui s’attaquent à tel ou tel problème particulier : par exemple le mécanisme de la glaciation et de la fonte des glaces, ou la dynamique des cyclones etc.

Jouent aussi un rôle les perceptions populaires manipulées par des associations. Au sortir de la guerre de Quarante, la bombe atomique détraquait le climat ! Dans le sens du refroidissement ! De même la création d’institutions multinationales mondiales ou locales a fait pousser une bureaucratie intéressée par des décisions qui touchent le monde entier et valorisent leur action. La préoccupation récurrente pour la santé est venue corser les questions climatiques avec les pollutions diverses, les hivers trop froids et les canicules. Et aujourd’hui les pandémies.

Il est évident que la solidité des prévisions que l’on peut obtenir dans ces différents cénacles est très variable et varie selon l’horizon. Celui du climat est par convention de trente ans, c’est-à-dire bien plus court que les cycles astronomiques, et bien plus grands que l’horizon de la météo, qui normalement est incompétente dans le domaine du climat. Les géographes ne sont pas des scientifiques au sens dur du terme.

On a réellement commencé à s’inquiéter du contenu de la couche gazeuse qui forme une pellicule très mince autour de la terre, avec une énorme concentration dans les premiers kilomètres d’altitudes, avec la découverte d’un « trou de l’ozone » au-dessus de l’antarctique. Une panique a été créée par l’ONU qui a abouti à l’interdiction des CFC dont l’action sur l’ozone avait été démontrée en laboratoire. C’est l’apparition du premier cycle : information scientifique, relais des associations (organisations non gouvernementales) auprès d’institutions internationales, panique médiatique, législation mondiale. En 2022 malgré toutes les restrictions depuis 20 ans et la forte diminution des gaz ayant un pouvoir sur l’ozone, jamais l’extension du trou n’a été plus grande. Sans le moindre écho ni à l’ONU ni dans les ONG, ni dans les grands médias. Quelques scientifiques vivant de la surveillance de la couche d’Ozone ont bien voulu annoncer que la quantité de gaz destructeurs avait bien diminué et que c’est le reliquat qui, du fait d’un tourbillon de vent, avait creusé le nouveau trou et qu’il ne fallait surtout pas s’inquiéter. En revanche quelques nouveaux produits toxiques pour l’ozone sont apparus ce qui justifie… de nouvelles recherches et travaux. L’échec ne doit pas compromettre les budgets !

Il était tentant pour l’ONU et ses groupies sous forme d’ONG, de recommencer l’opération à une échelle encore plus grande. L’analyse de l’atmosphère montrant une montée du volume de CO2, gaz ayant une capacité d’effet de serre, on allait donc cuire si on ne réduisait pas la quantité de CO2 créé par l’homme. Il fallait désormais jouer la survie de la planète et de l’humanité, contre un effort de décarbonation totale…

Le surgissement du CO2 a beaucoup troublé les différents compartiments de la réflexion climatique. Les tenants de la géophysique et des sciences dures ont été les plus réticents. Les géographes étaient contents d’un rôle plus valorisant : « l’entropie, nous connaissons alors venez nous voir ». Les météorologues disposaient des moyens les plus lourds de collecte d’information et de traitement. Il était tentant d’allonger l’échelle des prévisions.

La machine s’est emballée par les mêmes mécanismes que pour le trou de l’ozone.

L’ennui c’est que la coercition voulue par certaines des ONG et la capacité d’entraînement des institutions internationales sur des chefs d’État en demande toujours d’un rôle valorisant, ont créé un vortex peu propice à la science et à la réflexion d’un côté et de l’autre une volonté de ne pas savoir ce que seraient les conséquences de la décarbonation à grande vitesse, alors que tout montre que les coûts et les conséquences économiques sont vertigineux.

Des calendriers de mesures drastiques ont été mis au point, très différents d’un endroit à l’autre de la planète, l’Union Européenne se signalant par sa volonté d’aller plus vite et plus loin que quiconque. Devant ces déchaînements et l’effet des premières restrictions brutales aux libertés et à la propriété, des réactions se manifestent de partout.

La première réaction est scientifique : la modélisation qui permet de faire de la météo à 5 jours ne permet pas de prévoir le climat à 100 ans ! les modèles basés uniquement sur le CO2 n’expliquent rien. Les océans conduisent l’atmosphère et pas l’inverse. Les courbes de température moyenne ont dû être corrigées, certains modèles étant faux. La propagande des générateurs de panique climatique se fait avec des mensonges caractérisés (comme le film d’Al Gore). Ne ruinons pas les hommes pour des approximations intéressées. La mer est montée de 20 cm aux XIXe siècle. Il est prévu qu’elle monte de trente centimètres au XXIe siècle. Pas de panique. La température est actuellement sur un plateau. La science progresse grâce aux satellites et avec elle une meilleure analyse du rôle des nuages et des différentes rétroactions. Dans dix ou quinze ans on aura plus de certitudes. En attendant faisons attention à ne pas tuer les libertés et la prospérité !

La seconde réaction est celle des victimes des politiques extravagantes mises en place pour lutter contre le carbone et produire de l’énergie « propre ». Les Allemands découvrent que le cocktail « éoliennes + gaz russe » est un suicide. Les Européens découvrent les conséquences d’avoir fixé le coût unifié de l’énergie sur le coût marginal du gaz. Les Français découvrent qu’on aurait mieux fait de ne pas détruire notre filière nucléaire et que les ONG les ont conduits dans le mur. Les producteurs de voitures et les entreprises du bâtiment découvrent des contraintes terrifiantes qui risquent de détruire leurs entreprises. Les propriétaires sont soumis à une explosion des contraintes et de frais non corrélés à l’évolution de leurs revenus. La France se trouve confrontée à l’inflation, à la crise du bâtiment, aux déficits extérieurs, à l’endettement massif et n’a aucun moyen de réagir, étant déjà le leader mondial de la fiscalité.

Le contraste entre théories scientifiques sur le climat encore très incertaines et discutables, ponctuées de controverses et des coûts ravageurs dès aujourd’hui qui risquent de devenir à court terme insupportables et à long terme mortel, force à réfléchir à une pause dans l’emballement.

La première mesure à prendre est d’organiser rapidement en France une conférence sur l’état de la science et une autre sur l’impact des mesures envisagées. On ne voit pas ce qui peut être contestable dans cette approche. On ne peut pas s’engager à fond de train et en chantant « youpi yop la boum ! » dans un processus menant à la disparition définitive de la prospérité alors que les bases scientifiques de l’efficacité de la décarbonation sont aussi incertaines.

Cercle des Economistes e-toile

Après le vote pour la présidence de LR quelle stratégie ?

Comme il se doit après la prise de pouvoir d’un clan dans un parti, les autres clans se mettent en position défensive pour éviter de perdre des places et de l’influence. Les militants habitués à soutenir un chef local s’interrogent sur ce qu’ils doivent penser ou dire, tant que la situation n’aura pas été clarifiée. Les sympathisants se demandent sur quelles positions nationales le parti vers lequel ils inclinent va se retrouver.

Ce qui change de l’ordinaire, c’est la situation désastreuse du pays et le risque de disparition du parti. Paradoxalement, elle donne plus de chances de bien rebondir.

La question Macron est désormais tranchée : il ne s’occupe que de lui, ne pense que tactique et communication à cet effet, et est prêt littéralement à tout, pour arriver à ses fins, y compris à faire le malheur des Français, d’une part en ne se considérant pas le président de la France mais d’un territoire situé en Europe, d’autre part en se moquant radicalement de l’inefficacité des quarts de mesures (on n’en est plus aux demi-mesures) qui précipitent la France dans le gouffre.

La seule perspective qui reste est justement de savoir quelles sont les voies nationales qui restent ouvertes et ce que les LR peuvent faire pour arrêter le désastre et redresser le pays. Toute la question politique pour le parti fondateur de la cinquième République est le programme et le programme seulement. Que faut-il penser ? Que faut-il faire ? Alors que le pays sombre radicalement et qu’on lui propose un peu partout  des options politiques qui ne peuvent qu’accélérer la chute et la rendre définitive.

On voit qu’un choix de personnes sympathiques mais de second plan à la tête du parti ne provoque aucun enthousiasme et stimule les craintes. La victoire de l’ami Ciotti est vue par les médias comme un glissement tellurique à la droite de la droite dans lequel beaucoup de militants et de cadres ne se reconnaissent pas. De la même façon que la victoire de l’ami Retailleau aurait été analysée comme le triomphe d’un catholicisme désuet en politique, et une réaction vendéenne aux révolutions du temps.

Le seul moyen de sortir du piège est de prouver par la construction d’une identité, d’une ligne et d’un projet que l’option LR est la seule disponible pour sortir de l’effondrement actuel. Pour un parti qui n’a plus de parole publique collective depuis la querelle Balladur Chirac, ce qui ne nous rajeunit pas, et qui a déçu militants et sympathisants depuis la même période, de la catastrophique dissolution en interne à la catastrophique démission maastrichienne à l’extérieur, le défi est colossal. Mais exaltant.

C’est d’autant plus vrai qu’on sait tout.

LR n’a rien à gagner à s’appeler Les Républicains, copie imbécile et naïve de l’Amérique. Il faut un nom qui s’accorde avec l’histoire du mouvement et l’espoir porté pour le futur. Nous avons toujours été un mouvement, un rassemblement, pour un but élevé. Ce but est évident : éviter l’effondrement définitif d’un grand pays. La seule identité du mouvement c’est la France en mouvement sous l’impulsion gaulliste. Sa seule ligne est le salut national et la protection intransigeante mais pragmatique et dynamique des Français. Le seul projet digne, c’est de dire ce qui ne va pas et définir correctement et puissamment comment on va faire pour sortir du trou où de mauvais guides ont fourré le pays.

Le gouvernement n’ayant pas de majorité au Parlement, la crise politique peut surgir à tout moment, ce qui inquiète les Français. Cela met LR en difficulté tant que le parti n’a pas de programme fort ni formé un contre gouvernement. Une chose est de collaborer à la petite semaine une autre de proposer une équipe prête à prendre les commandes avec des personnalités unies qui savent ce qu’elles vont faire. Sans programme public, assumé, unitaire et puissant cette approche est impossible.

On en revient toujours à la même chose. Sans programme pas de solution. Plus précisément, sans avoir localisé les dix ou huit problèmes fondamentaux qui entraînent la France à l’abîme, ni avoir dégagé les solutions possibles. Rien à faire, sans plan réfléchi, on ne peut rien espérer.

Il faut donc afficher les questions les plus graves du moment et dire comment on va agir. La démarche est difficile, car les pulsions dans le pays sont contradictoires, les idées vagabondes faute de penseurs incontestables, et les habitudes sont souvent enkystées. Et le mouvement a tout fait pour perdre sa crédibilité en renonçant largement au pouvoir à faire ce qu’il annonçait même de façon imprécise.

Oui c’est difficile. Très difficile. La procrastination et le flou sont tellement plus agréables. Il faut grimper un col dans la tourmente et avec des éléphants, comme Hannibal sans commettre des fautes à l’arrivée qui nous coûtent la victoire ! Oui c’est compliqué, très compliqué. Et même douloureux, car il va falloir trancher des nœuds gordiens, un exercice faussement facile.

Quelles sont les difficultés cruciales que la France doit affronter ?

La France n’a plus de natalité et sa population s’archipélise : 500 000 enfants de moins chaque année par rapport à notre fécondité de 1970. 400 000 à 500 000 entrées d’étrangers dont l’essentiel de mœurs et de cultures opposées aux traditions françaises.

La France n’a plus de compétitivité : déficits, désindustrialisation, dépendance de l’extérieur, fuite des capitaux,

La France est ruinée et se paupérise. La redistribution n’est plus tenable au niveau atteint.

La France perd sa langue, sa culture, sa créativité et son image mondiale.

La France a perdu des pans entiers de souveraineté.

La France est confrontée à une conversion énergétique aventurée qui peut tuer définitivement son économie.

L’Etat en France est obèse et a perdu toute autorité, sauf contre la partie stable et travailleuse de la population et s’avère impuissant dans tous les domaines régaliens qui sont partis à la dérive (sécurité, santé, justice, diplomatie, police, enseignement…).

La démocratie est en danger, comme la liberté et la propriété. On ne peut plus rien dire et l’esprit de milice exalte la contrainte sociale.

Voilà huit sujets vitaux pour le pays. Les Français, atterrés et craintifs, attendent des réponses fortes et efficaces et sont même prêts à changer certaines routines de pensée pour obtenir des résultats.

Il est facile de voir qu’E. Macron est largement responsable des difficultés dans ces domaines, que les Le Pen n’ont rien à proposer et que la Nupes effondrerait ce qui reste encore debout tout en souhaitant recréer les conditions de la guerre d’Espagne !

Les Français attendent que le mouvement s’installe sur ces crêtes abandonnées et tiennent bon jusqu’aux offensives décisives.

Les militants et les sympathisants attendent que le processus démarre et personnellement, je ne doute pas de leur volonté de peser dans les choix.

Une seule chose compte aujourd’hui : forcer la nouvelle direction à avancer en précisant sa méthode et son calendrier. Il y a urgence. Et aider à la manœuvre par tout moyen.

Tout le reste est insignifiant.

Pourquoi les économistes doivent s'investir massivement sur la question écologique

Nous sommes parfois interrogés sur le nombre des articles concernant l’écologie sur ce blog, en général orientés contre certaines des idées dominantes auxquelles se soumettent les politiques.

La raison est simple : l’enjeu des erreurs d’appréciation éventuelles est absolument fondamental presque vital pour le futur de l’économie française. Compte tenu des coûts phénoménaux, de toutes natures,  des mesures engagées ou envisagées, elles  peuvent tuer l’économie du pays et le renvoyer au statut peu enviable de pays en voie de sous-développement.  

Pendant longtemps les affirmations du GIEC, couplées avec des évènements météorologiques de grande ampleur, associées à une pratique de communication basée sur la peur et l’urgence panique venue d’en haut, et relayées par les institutions internationales, ont été acceptées sans difficulté par les gouvernements et les opinions publiques.

Puis on est passé à une phase de panique quasi religieuse avec bannissement des athées écologiques traités en voyous et en criminels.

Depuis deux trois ans la résistance s’organise et constate les biais invraisemblables qui défont la crédibilité de la cause écologique telle qu’elle s’exprime majoritairement dans les médias.

Le biais politique est apparu lorsque les Verts qui s’étaient identifiés à la cause se sont révélé exclusivement intéressés par l’anticapitalisme, le Wokisme  et la disparition du patriarcat.

Le biais énergétique est devenu flagrant lorsque la détestation religieuse de l’énergie atomique, la moins carbonée, a laissé la France en risque de délestages répétés en hiver et avec un coût du MWh effarant et intolérable pour l’industrie comme pour les consommateurs.

Le biais national a alors surgi, toutes les décisions échappant au peuple français, apparemment privé définitivement sur le sujet de toute souveraineté.

Le biais économique  s’est fixé sur deux constats: le mensonge éhonté selon lequel la perte de productivité liée à la conversion énergétique créerait de l’emploi ; l’impossibilité financière de faire face raisonnablement aux interdictions et proscriptions annoncées à échéances courtes. 

Mais le pire biais révélé ces dernières années a été le biais scientifique. La science a été instrumentalisée dans des conditions de malhonnêteté détestables et les auteurs réservés sur certaines conclusions ont été maltraités de façon indigne. Le devoir des scientifiques était de chanter la chanson du GIEC, sinon, pour eux le destin était d’être marginalisé par la coercition sociale, l’injure, le placardage, la mise en pièces par des meutes dans la presse d’influence, et lynchés sur les réseaux sociaux.

Aujourd’hui, les deux thèmes critiques sont :

Les décisions ruineuses qui commencent à nuire radicalement à certaines catégories d’agents économiques.

La remise en cause scientifique du rôle du CO2 dans le réchauffement et la mécanique de ce réchauffement.

On voit désormais en France l’Académie des Sciences s’interroger sur la qualité scientifique des développements qui sous-tendent les mesures de décarbonation de l’économie.

Il ya trois ans, nous avons demandé que la France utilise ses institutions scientifiques spécialisées pour donner un avis motivé sur les annonces du GIEC.  Nous disposons de l’Institut Géographique du Globe qui examine la terre sous toutes ses coutures depuis des décennies. Pourquoi ne pas l'entendre ?

Au lieu dde faire cette démarche élémentaire nous devions constater que Allègre, longtemps  son Président avant de se lancer dans la politique,  avait été mis sur la touche dans des conditions ignominieuses avant d’être frappé d’un AVC qui n’est sans doute pas sans lien avec la séquence de vilipendage qu’il a subie.  Son adjoint Vincent Courtillot avait suivi sur le pilori.

Aujourd’hui ces attaques ignobles ne résistent pas aux travaux que l’IGG a persisté à mener en liaison avec d’autres organismes d’étude de la terre.

Quel était le travail de l’IGG ?  Comprendre les influences qui agissaient sur les différents constituants de la terre : le noyau était sa spécialité. Mais les mers, l’atmosphère, les conditions climatiques terrestres dans différents endroits du monde, restait le corps des études où la question de la température était critique et centrale avec une théorie dominante basée sur l’activité solaire et les conditions astrophysiques des déformations du système solaire (éloignements et rapprochements de la terre du soleil, changements dans l’axe de la terre, …). Toute l'histoire climatique de la terre était fondée sur le soleil. Partout !

La théorie du réchauffement par le CO2 est venue de nulle part télescoper des théories stables et partagées. Le soleil était bien l’acteur principal des évolutions climatiques et notamment des phases de réchauffement et de refroidissement. Alors pourquoi faire intervenir un intru dont l’influence est apparemment mineure ? Un tableau, basé sur l’analyse des cercles sur les coupes de troncs d’arbres a été mis en avant  qui montrait une rupture totale du cycle des températures avec une formidable accélération dans les cent dernières années. Greenpeace s’est précipité. L’économie créait du CO2 et le CO2 tuait la terre et l’urgence était là si on ne voulait pas cuire.

L’ennui, c’est que l’analyse par les cernes sur les sections de troncs a été revue et corrigée. Elle était faussée par deux erreurs majeures : les arbres s’adaptent aux changements climatiques et la corrélation avec la température se perd. Le choix des arbres est fondamental et les résultats changent de façon significative en fonction de la sélection faite. La densité du bois sur une sélection correcte d’arbres donnait des résultats bien meilleurs. Une fois cette correction faite, l’évolution de la température dans l’histoire et la période moderne redevenait congruente avec ce que donnait les autres modèles et ne montrait aucune accélération jamais vue ni même historiquement exceptionnelle. Du coup on n’avait plus besoin du CO2 pour expliquer l’évolution du climat. Toutes les études sérieuses ont montré que la quantité de CO2 était une fonction décalée du changement de la température de la mer. C’est la mer qui agit sur le CO2 dans l’atmosphère et pas l’inverse. Le CO2 joue un rôle mais très mineur dans les évolutions climatiques ! L’activité humaine joue un rôle dans le gonflement du CO2. L’influence est réelle sur le climat mais infinitésimale.

Pire encore, les moyens de connaissances des paramètres terrestres ont évolué de façon fantastique depuis que les satellites font des mesures. Malheureusement les séries sont encore trop courtes. Il faudra encore une dizaine d’années et des investissements solides pour comprendre parfaitement les interactions entre toutes les forces en causes. Mais dès maintenant les données accumulées montrent une décroissance lente mais continue de la température mondiale. Adieu l’urgence absolue !

En tout état de cause les modèles mathématiques basés exclusivement sur le CO2 sans aucune prise en compte des causes majeures connues depuis des lustres, sont des fantaisies qui donnent des résultats constamment sans valeur. Donnons un exemple : La science dit que l’activité de l’estomac est directement fonction de ce qu’on ingurgite. Et des études innombrables ont décrits et expliqué des tas de conséquences de ce qui est ingurgité. Imaginons qu’une force externe s’exerce tout d’un coup pour expliquer que l’activité de l’estomac est liée au CO2, qui joue sur la température et l’appétit. Et que quiconque s’oppose à cette nouvelle théorie est un ignoble individu arcbouté sur des théories obsolètes.  Il est tout à fait certain qu’on ne mange pas la même chose en été qu’en hiver. Le CO2 ayant une influence infinitésimale sur la chaleur et la chaleur une influence infinitésimale sur l’appétit, l’effet sur l’estomac sera probablement indétectable mais réel. De là à arrêter la médecine et les études précédentes sur l’estomac au nom de cette certitude ! Et à tuer le malade !

Du coup, toutes les autorités scientifiques sérieuses recommencent à prendre en compte la climatologie d’avant Greenpeace et le CO2.  Il n’est plus jugé farfelu de penser que d’ici dix ou vingt ans, on pourra trancher définitivement la nature du cycle de température actuel et les phénomènes majeurs qui l’alimentent.

Se ruiner pour des théories qui sont désormais considérées par la science comme peu significatives et même vulgairement trompeuses, sans pouvoir espérer aucun résultats autres que négligeables, devient une folie économique majeure.

Oui, les économistes doivent s’investir massivement contre la politique absurde de décarbonation urgente et quoi qu’il en coûte.

Didier Dufau pour le Cercle des économistes "e-toile".

Jours de travail perdus à la SNCF

Les vrais chiffres

Le Figaro a fait paraître un intéressant article comptant le nombre de journées de travail perdues par la SNCF du fait d'une emprise excessive des syndicats gréviculteurs, encouragés par leur position stratégique pour la vie des Français.

Il s'agirait de 30 millions de jours perdus. C'est beaucoup ! C'est lamentable ? C'est inique d'accord !

Mais une fois de plus c'est regarder le problème par le petit bout de la lunette. Le vrai chiffre important est ailleurs et bien pire : la SNCF a traîné depuis 1947 un sureffectif perpétuel, dépassant pendant des décennies 300.000 salariés. Un drame national en même temps qu'une calamité pour l'entreprise.  Là le nombre de jours perdus pour l'économie française est de l'ordre de 3.000 millions, soit cent fois plus que les jours perdus par les grèves.

Le 1% était scandaleux. Mais les 99% ont été une longue honte qui a été nourrie par la totalité des gouvernements depuis 1947.

La Sncf a toujours fait l'objet d'un traitement de faveur qui continue. On risque de manquer d'électricité. Une manière d'éviter le pire serait de ralentir les TGV. Pas question ! Un TGV à 300 km/h, c'est 20 KWh par kilomètre. On évoque le chiffre de 10 millions de Km parcourus chaque année par les TGV. Il est assez facile de calculer la consommation d'énergie électrique. Sachant que revenir temporairement à 150 km/h diviserait la facture par 4, on vérifiera que l'économie est tout de même solide.

On pourrait aussi demander aux voitures électriques de rester au garage.

C'est curieux, on pense surtout à limiter la vitesse sur autoroute pour tous ceux qui ne roulent pas à l'électrique.

Les débats en France, sont toujours, un poil, biaisés. 99% de fantaisies bien construites imposées par les médias. 1% de vérité !

Bravo !

Deux chiffres à conserver en mémoire

La dernière réunion du GIEC a vu apparaître des estimations globales du coût de l'élimination mondiale des sources de CO2. Les chiffres sont variables mais convergent autour de 120.000.000.000.000 de dollars (cent vingt mille milliards), en imaginant une croissane zéro depuis 2023.

Nous mêmes avions calculé pour la France une dépense entre 4.000 et 6.000 milliards d'euros  pour les objectifs de 2035 et 12 à 14 mille milliards pour les objectifs de 2050. Là aussi avec stagnation du PIB.

Les pays non occidentaux expliquent que c'est l'Occident qui a créé le problème et doit payer pour la réparation des dommages. Les Européens n'ont été que trop heureux d'annoncer qu'ils paieraient.

La seule difficulté est dans cette réalité pénible : nous sommes absolument incapables de payer des sommes pareilles et l'effondrement économique provoqué serait tel qu'il est probable que nos régimes démocratiques n'y résisteraient pas. Douces perspectives !

Rappelons que la valeur ajoutée des entreprises françaises est d'environ 1.400 milliards d'euros par an  et la valeur de son capital tout compris d'environ 17.000 milliards d'euros.

Pour financer ces folies, rien que pour la France, sans parler de notre quote-part de financement des continents créanciers, la France devrait renoncer à 10 ans de production et de consommation en 35 ans, et quasiment y consacrer la totalité de son épargne accumulée.

En sachant que le maintien de la production de 1.4 mille milliards d'euros serait rapidement impossible, avec la réduction autoritaire des consommations et que notre balance commerciale et financière serait tellement déficitaire que personne ne voit comment faire face à de tels déficits.

Que celui qui croit ce scénario simplement possible lève le doigt.

Et  coupe les neufs autres en signe d'acceptation des sacrifices demandés aux autres  et de bonne volonté pour l'écologie religieuse.

Steven Koonin : « La part d’incertitude ». L’artilleur.

Ayant écrit constamment sur les questions écologiques et la « reductio ad stupidum » qui est désormais la caractéristique majeure du discours des médias dominants dans ce domaine, le livre de Steven Koonin m’a toujours apparu depuis sa parution en anglais comme une véritable bible, Lu après l’écriture de Réconcilier Écologie et Économie, j’étais à la fois soucieux des erreurs éventuellement commises et gourmands des analyses proposées sur des données non connues à l’époque de la rédaction. Tout ce que j’ai écrit est confirmé, ce qui est rafraîchissant.

Il ne faut pas se tromper sur la nature du livre de Steven Koonin. Ce n’est pas un livre polémique, ni de dénonciation, ni de prescription, indiquant le bien pensé et les actions efficaces à mettre en œuvre. C’est un livre qui vise à préciser sans parti pris l’état des connaissances scientifiques en climatologie, ce qui est sûr, ce qui faux, ce qui est à confirmer, ce qui est incertain, et tout le champ de ce qui reste à découvrir si on veut améliorer les moyens de cette science.

Alors disons-le : ce n’est pas un œuvre littéraire qui se lit de façon fluide et sans effort. La science peut être ardue et toutes les démonstrations ne sont pas immédiatement démonstratives. Il faut s’arrêter souvent, relire, réfléchir, et recommencer. Bien sûr c’est un travail de vulgarisation où toutes complexités ont été majoritairement contournées pour permettre l’accès au plus grand nombre. Mais cela reste un exercice ! La science, ce n’est pas simple.

Beaucoup seront tentés de sauter vite aux conclusions. Et elles bouleversent un peu le champ des idées infligées aux auditeurs des médias grand public. Résumons la thèse principale : les apocalypses, ni aujourd’hui ni plus tard. La hausse du niveau de la mer est si lente que les submersions catastrophiques souvent modélisées et illustrés de façon terrifiante par les émissions de télévision, ne sont pas un sujet, ni à court terme ni à moyen terme. Inondations et feux de forêts sont dans la norme et ont même tendance à décroître. La hausse de la chaleur est très difficile à mesurer et à prévoir, et les modèles utilisés sont souvent réglés artificiellement ou fragiles, soit par l’absence de données historique suffisante, soit par incertitude de connaissances, soit par construction.

Ayant rédigé une thèse de doctorat sur l’impossibilité de la prévision à long terme dans le domaine de l’économie, qui m’a valu des tas d’ennuis, je sais les limites de l’économétrie (souvent affublée du vocable de « déconométrie ») et des difficultés intrinsèques à tout modèle, dès lors qu’il est plurifactoriel avec des parts de rétroactions. Un ami a fait il y a bien longtemps un modèle à 70 variables avec un programme d’intelligence artificielle chargé de trouver les paramètres des constantes pour que la courbe résultat suive exactement la courbe historique. On aboutissait à des chiffres absurdes sur certains paramètres.

Le réchauffement a bien lieu. L’activité humaine y contribue, mais pour une part faible et de toute façon, les effets d’une réduction drastique des activités n’auraient pas d’impact important à court et moyen terme. Comme nous l’avons, nous-même, écrit, la conversion de l’économie à des pratiques moins polluantes est une affaire de long terme. Nous disions un marathon, pas un sprint. L’auteur emploie une autre formule : orthodontie et pas arrachage de dents.

Le livre n’est pas prescriptif. Il ne vise pas à définir un programme mais à fixer l’état des lieux des connaissances scientifiques en climatologie et éliminer les informations « bidon » cautionnées hélas parfois par des scientifiques « bien intentionnés ». « C’est faux mais cela va dans le bon sens ». Un travail nécessaire qui laisse aux hommes politiques le soin de construire une réponse sensée. On en est loin.

Pour tous les journalistes et les cadres politiques, comme pour les citoyens curieux de vérité, une lecture indispensable.

Didier Dufau pour le Cercle des « économistes e-toile ».

Bécassine et la méga bassine.

Sottise et contextualisation

Lorsqu’on examine les réclamations violentes portées par les mouvements autoproclamés de sauvegarde de la terre contre les méchants inconscients qui veulent la tuer et avec elle toutes les beautés animales de la création, on trouve toujours des prémisses acceptables, presque raisonnables. Mais dès qu’on creuse un peu, on entre dans le monde fantasmagorique de la bêtise délirante aux conséquences navrantes voire abominables.

Prenons le discours hostile aux « méga bassines », ces retenues d’eau destinées à l’agriculture. « Pourquoi devrait-on accepter que l’on crée à grands frais des retenues d’eau pour 12 agriculteurs qui n’en paieront rien, au mépris des zones naturelles qui seront gâchées et perdront une partie de leur diversité, 12 exploitants qui iront chercher l’eau dans les nappes phréatiques, qui est un bien commun qui devient rare, au détriment du reste de la population et tout cela pour fabriquer du maïs qui sert à l’élevage de vaches qui pètent et qui rotent, et produisent du méthane, le pire gaz à effets de serre, aggravant la crise climatique provoquée par l’homme en stimulant une surconsommation dommageable aux individus comme à la planète ».

Tout cela paraît plutôt raisonnable. La grande presse, toujours mobilisée pour servir le bien de l’humanité, a repris ce discours avec une bienveillance totale et répétitive, sans aucune discussion ni réserve.

Créer un écosystème fondé sur la subvention et pas sur la rentabilité est discutable.

Détruire des biens communs mal renouvelables, comme l’eau des nappes phréatiques pour des intérêts particuliers est discutable.

Investir tant d’argent public pour 12 personnes, c’est discutable.

Manger trop de viande est bien mauvais pour la santé, c’est indiscutable.

Il serait impossible de fournir de la viande à l’ensemble de la population mondiale si elle monte à 10 ou 12 milliards d’individus, c’est indiscutable.

On pourrait en rester là, empêcher de construire la bassine et partir se coucher, heureux et le cœur léger d’être aussi bon et conscientisé, dans un nid douillet en centre-ville !

Un détail reste à régler : pourquoi toutes les autorités de régulation ont-elles choisi après moult discussions et arbitrages de se lancer dans l’opération récemment contestée violemment et pourquoi s’apprêtent-elles à multiplier ces équipements ?

Là intervient le gros mot qui fait peur : contextualisation. Toute action s’inscrit dans un contexte. Ignorer le contexte interdit de comprendre (cum prehendere) la situation et des évidences peuvent alors devenir des sottises éhontées, source de comportements ignominieux.

Considération n° 1 : L’Union européenne est la première puissance agricole mondiale. En 2019, la production agricole du continent représente environ 418 milliards d’euros, selon un rapport de la Commission européenne. L’État y contribuant le plus est la France (18 % du total de l’UE), suivie de l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, les Pays-Bas, la Pologne et la Roumanie. Ensemble, ces sept États membres représentent plus des trois quarts de la production agricole totale de l’UE.

L’agriculture est donc un secteur stratégique pour l’Europe et pour la France. Attention !

Considération 2 : Céréales, produits laitiers, bovins vivants, sucre, les grands postes d'exportation ont régressé face à une production étrangère qui progresse en qualité et volume. Pour la première fois depuis la guerre, le solde des échanges agroalimentaires de la France avec le reste de l’Union européenne est devenu négatif, selon l’Inra. Avec 38,1 milliards d’euros d’exportation (21,7 milliards hors UE) en 2018, l’hexagone est parvenu à un plateau (+2 % depuis 2011) alors que les importations en provenance des pays voisins ont progressé de 24 % (38,4 milliards d’euros).

La France perd des parts de marché agricole et sa compétitivité internationale baisse. Attention !

Considération 3 : Depuis 1950, la surface agricole utilisée (SAU) de la France recule (- 17 %). Le nombre de paysans est passé de 1 400 000 à 400.0000 entre 1960 et aujourd’hui. Dans les 20 dernières années le recul de la population vivant de l’agriculture a été de 50 %. La désertification de régions entières est devenue préoccupante. Pour conserver un revenu comparable à celui des urbains, les agriculteurs sont obligés à un double mouvement : étendre la taille des exploitations et devenir plus productifs. Les femmes ont largement déserté les campagnes et l’âge moyen des exploitants est de 50 ans. À chaque décès, la propriété se concentre. À horizon court, près de la moitié des exploitants va disparaître et le remplacement n’est pas acquis.

Les 12 agriculteurs seront 6 en 2040, 3 en 2060, 2 en 2 080 et 1 en 2100, horizon bien connu des écologistes du Giec. Ou zéro à court terme si on ne laisse pas un chemin d’augmentation de revenu aux exploitants. En vérité, l’évolution est plus compliquée que cela : l’exploitation familiale est remplacée par des entreprises qui embauchent des salariés permanents ou saisonniers. Le nombre des salariés agricoles baisse beaucoup moins que celui des exploitants familiaux. Le culte du paysan familial, petit exploitant sacré et protégé par les juges et le régime quasi communiste mis en place à la Libération est une foutaise. La ferme où l’auteur de ses lignes allait dans les années cinquante possédait trois hectares dans des zones difficiles, 2 chevaux de trait et 10 vaches. Les trois champs sont en jachère, les vaches et les chevaux ont disparu et la ferme est devenue une part de lotissement. En 10 ans la taille d’une exploitation moyenne est passée 55 à 69 hectares. En 2050, on sera sans doute à 100 hectares gérés par une entreprise ou un ou groupement quelconque. En 2100, l’exploitation de moins de 200 hectares sera l’exception.

Considération 4 : 450 milliards de m3 d’eau pleuvent sur la France en un an dont 10 % environ sont prélevés. Une retenue d’eau comme celle qui est contestée à Sainte Soline contient 627 868 m3. On peut penser qu’environ 200 retenues d’eau de ce genre seront mises en place en France dans les 5 années à venir, qui concerneraient 140 millions de m3 soit 0,3 % de la ressource pluviométrique annuelle. C’est minuscule. Si les retenues n’existaient pas il faudrait prendre tout dans la nappe phréatique ! Ou arrêter l’exploitation.

Considération 5 : la construction de retenues d’eau est acceptée en contrepartie de nombreuses conditions portant à la fois sur les aménagements complémentaires et les conditions de l’exploitation, afin d’obtenir des produits plus sains en abîmant moins le territoire agricole et les environs.

Résumons-nous : l’agriculture est un des gros actifs européens et français. Ce trésor s’érode et en France il est menacé par une mauvaise compétitivité, l’exode rural, et la prolétarisation de l’exploitation familiale traditionnelle. Dans ce contexte, il devient nécessaire d’organiser une gestion de la propriété et de l’utilisation des ressources différente du modèle historique, avec des entreprises agricoles de grandes tailles garantissant le revenu des acteurs, des moyens productifs et une meilleure récupération des eaux pluviales. Sinon, c’est l’effondrement d’une activité nationale stratégique et la généralisation de zones agricoles prolétarisés et désertées. Une meilleure capture de l’eau de pluie est indispensable en temps de réchauffement climatique, en même temps qu’une amélioration des pratiques.

Une politique de retenue d’eau est donc raisonnable et ses inconvénients pratiquement nuls. Ne pas le faire serait une catastrophe qui ruinerait un peu plus le pays sans raison valable. Toutes les filières agricoles ont leur intérêt et doivent être renforcées le plus possible.

La contextualisation permet de recentrer les débats sur les questions fondamentales. Ce qui, à vue de nez était de l’ordre de la réflexion légitime, avec une vision plus large, devient une option désastreuse à éviter absolument. Quand, de surcroît, ces sottises sont exprimées avec des violences inacceptables et provoquent des blessés et des dégâts, on entre dans le monde de l’ignominie anti démocratique et la haine des Savonarole, exploitée par des mouvances anticapitalistes d’extrême-gauche, hostiles à la liberté et à la prospérité, qui reprennent à leur compte l’action des troïkas lancées par Staline contre le monde paysan. Rappelons qu’entre 1929 et 1934, ces salopards ont tué environ 10 millions de paysans et ruiné l’agriculture de l’Ukraine et de la Russie pour 75 ans. Le régime communiste est tombé : l’agriculture est redevenue triomphante.

On part d’un meilleur régime alimentaire avec moins de protéines animales et le respect des grenouilles et des vers de terre, et on en revient à l’histoire du pire génocide du XXe siècle !

C’est tout le problème écolo : on passe de Greenpeace et la prétendue défense globale du bien de l’humanité à EELV et l’extrême gauche anti capitaliste, révolutionnaire et violente, en trompant Bécassine qui ne sait pas trop reconnaître des mégas fascistes de la plus belle eau !

Reprenons en chœur : « Bécassine c’est ma copine. Elle en veut, des mégas bassines ! »

Monnaie : une erreur qui devient agaçante !

Les professeurs universitaires d’économie ont toujours eu du mal avec la monnaie. Jusqu’à l’écœurement, ils répètent depuis des lustres qu’avant la monnaie, il y avait le troc et ses incroyables limitations. Et soudain la monnaie parut et Aristote la codifia ! On est alors entré dans le monde merveilleux de l’économie triomphante.

Tout cela est totalement faux. L’organisation économique et sociale antérieure à l’apparition de la monnaie est basée non pas sur le troc mais l’affectation autoritaire des rôles et la compensation. Pas sur le troc, même s’il y a du troc. L’énergie : l’esclavage. La paysannerie : le servage. La religion et les armées dirigent. Les sociétés primitives sont basées essentiellement sur une répartition des rôles autoritaires et la force des religions. La mortinatalité serait considérée aujourd’hui comme un fléau intolérable, ce qui pousse à organiser la reproduction de façon intensive et à protéger le gynécée. La durée de vie moyenne hors mortinatalité est de 30 à 40 ans selon les régions. On ne fait pas de vieux os et la mort est omniprésente, donc les Dieux qu’il s’agit d’amadouer et le clergé qu’il s’agit de faire vivre. La liberté dans toutes les sociétés ou primitives ou antiques est une notion peu opérationnelle. On est ce qu’on naît, sauf accident brutal de la vie et il y a beaucoup d’accidents.

Le troc est tout à fait minime dans ces sociétés. Les soldats se rémunèrent sur les rapines et les razzias ou carrément sur les pillages. Il faut donc des guerres fréquentes. Ce sont les guerres qui changent les rapports de force. Les biens sont rares. Il est facile de définir des abaques, c’est-à-dire des ratios d’échange. Elles n’ont pas nécessairement un rôle économique : elles servent à régler les questions religieuses et de justice d’abord. Tout se payant en nature, il faut étalonner la valeur avec des échelles d’équivalence. Un canard vaut deux poulets depuis des temps immémoriaux. Le bœuf est une référence étalon. La sanction judiciaire et l’offrande sont codifiées. On sacrifiera un bœuf ou un mouton ou n’importe quel animal, mais pas n’importe comment. La religion pousse à l’abaque, comme la justice qui est basée sur la compensation : on se libère en donnant des biens dont la hiérarchie de valeur doit être établie. Ce n’est pas simple et cela concerne tout ce qu’on a sous la main. On peut payer en esclave et en jeune fille pubère. Ce qui s’échange sur des marchés, ce sont les surplus des réquisitions obligatoires et des nécessités de la vie quotidienne. Les rapports de valeur sont largement fixés par les autorités ou la coutume, et généralement, ils bougent très peu, sauf en cas de guerre et d’épidémie.

La seule disruption dans ces routines vient de ce qu’on pourrait appeler les échanges internationaux. Mais tous les peuples qui ont dominé ces activités liées en général au transport et ses investissements très lourds, n’ont pas eu besoin de la monnaie pour travailler pendant des siècles. Le nombre de produits concernés était très faible et il fallait des sécurités que seul le prince pouvait fournir. Les peuples soumis doivent payer tribut et se libérer de leurs dettes, comme les autres, en nature. L’artisanat et le développement d’une bourgeoisie urbaine étaient une autre source de sortie des mécanismes ancestraux. Mais là encore, la richesse étant terrienne, et entre les mains du clergé et des princes tout était codifié et relativement stable.

On comprendra que dans ces conditions il était peu probable que l’innovation monétaire se fasse à la base, sur les marchés. Et tel n’a pas été le cas. La monnaie est née au confluent de la ritualité funéraire et des besoins de la rémunération des soldats. Elle a ensuite révolutionné la justice. On est dans le 100 % régalien et aucunement dans le commercial ! Elle se répandra par la soldatesque et les prostituées autour… des temples. Elle va provoquer des conséquences d’abord sur les sacrifices. Il devient inutile de tuer des bêtes ou de sacrifier des humains, en général des jeunes femmes vierges. Elle ne pourra véritablement jouer un rôle économique que lorsque la liberté prendra son effort. D’où les deux expressions : l’or est le sang des dieux, marquant le caractère religieux des symboles et le sommet dans la valeur ; la monnaie est de la liberté frappée, marquant que sans liberté elle n’a pas de rôle indispensable.

Lors d’une longue conversation avec un des conservateurs du musée numismatique de Berlin, il y a bien des années, la question qui nous agitait concernait les petites billes d’or qui servaient à une multitude de cérémonies sacrées, en Égypte et dans tout l’est de la Méditerranée. Par exemple, on mettait en Égypte dans le tombeau des princesses des tenues avec de nombreuses billes d’or. La tradition de la petite billette d’or dans la bouche des défunts était également généralisée notamment dans l’environnement dominé par les Grecs. L’observation montre que ces billettes étaient relativement codifiées. Leur poids évolue dans des limites assez strictes

L’or comme l’argent ne circulent pas dans la vie courante. Leur valeur est beaucoup trop grande par rapport au revenu moyen. Seuls les princes en possèdent et momentanément les artisans qui les transforment. Ils ne servent que dans les grandes occasions.

Lorsqu’en Lycie, lieu de la rivière aurifère Pactole au temps de Crésus, tous noms devenus des symboles encore utilisés aujourd’hui, on s’avise de prendre ces petites billettes d’or et de les presser en leur donnant une valeur constante et officielle par le grammage d’or, ce n’est pas pour améliorer le commerce et dynamiser les marchés. D’abord on a l’habitude de créer ces billettes quasi normalisées qui sont expédiées un peu partout dans le monde méditerranéen. Les sceaux on connaît. Presser la billette et y mettre un sceau n’est pas un saut technique phénoménal, même si le résultat le sera. La monnaie ne naît pas sur une place de marché mais dans une contrée riche en or et diffusant ce métal dans un but religieux en général sous forme de perle d’or relativement standardisée.

Le but est de rassembler des troupes pour battre le voisin du nord est qui est de plus en plus embarrassant. Donner une pièce d’or peut attirer les mercenaires. La pièce en électrum, un alliage permettant de durcir l’or, ne va pas rester thésaurisée par les soldats, on s’en doute, avec les conséquences qu’on a signalées sur le type et les lieux de la dépense principale.

Le royaume de Lycie perdra sa guerre et sera dissous. La pièce restera, d’abord comme moyen des états, si ce vocable s’applique bien aux pouvoirs de l’époque et surtout deviendra fondamentales dans deux domaines fondamentaux : la justice et la religion. Désormais on peut éteindre ses dettes avec de la monnaie, ce qui est beaucoup plus commode qu’en cédant des biens ou des enfants, ou en sacrifiant du bétail. C’est une révolution qui permet de réécrire tous les codes.

Et le commerce dans tout cela ? Il va se saisir de l’innovation en fonction de la place de la liberté dans la société. Il faudra plusieurs siècles avant que l’usage ne devienne général. À Athènes il faut deux cents ans pour que l’affaire se consolide. Mais à Sparte on se moque de « ces pédés d’Athéniens et leur monnaie ». On y considère la finance, les gains sur la spéculation permis par la monnaie, comme une licence. Une des activités qui résistera le plus longtemps est le commerce international. Les Phéniciens mettront quatre cents ans avant d’utiliser la monnaie.

Une fois le mouvement installé, il emportera tout et permettra l’émergence du capitalisme, tout en faussant les perspectives. La monnaie, toujours principalement régalienne, sera confondue avec la richesse. Il faudra les physiocrates et les premiers économistes classiques pour bien faire comprendre que la richesse est d’abord la production qui permet la consommation.

On voit aujourd’hui qu’un pays comme la France a fini par payer presque tout le monde pendant la crise du Cvoid avec de la monnaie administrative sans quasiment aucune production. La monnaie est restée régalienne et permet en apparence toutes les folies bureaucratiques. Et la promotion sur une base quasi religieuse de l’« écologie » a fait perdre de vue que la richesse réelle était l’énergie et la production.

On revient tranquillement à une forme de société basée sur la contrainte et la répartition, avec restriction des libertés. Bienvenue dans la nouvelle protohistoire, où le sacrifice aux Dieux était la base de la vie intellectuelle et la rémunération du clergé sous la protection de l’armée la forme la plus achevée de l’organisation sociale. On y aura plus besoin de monnaie, seulement des tickets de rationnement.

À Carthage, lors des sécheresses, les élites offraient leur fille adolescente et vierge naturellement au sacrifice rituel. Il fallait amadouer le Dieu Baal. Cela ne changeait pas grand-chose à la pluviométrie mais cela permettait de calmer la volonté de vengeance sur les élites de la populace affamée.

Là on offre en holocauste au Dieu climat la prospérité générale, sans aucun sacrifice des élites politiques qui elles se gobergent sans limite. On a gardé l’idée sacrificielle des Carthaginois mais sans que les élites ne paient le prix. La distribution de monnaies à toutes les clientèles semble être suffisante. Les libertés fondent avec la valeur de la monnaie et les passes-énergétiques.

Une fois de plus l’histoire nous administre la preuve que la monnaie légale est une affaire plus régalienne que marchande. Ce qui n’est pas sans conséquence sur l’appréciation du phénomène et la manière d’appréhender son avenir, surtout avec les perspectives ouvertes par la numérisation et la déconnexion totale de la création de monnaie du processus de production et l’ampleur de la thésaurisation associée.

 

Didier Dufau pour le cercle des « économistes e-toile »

Couple franco-allemand et dysfonctionnement de l’Euro

L’Allemagne vaincue, déshonorée, ruinée et coupée en deux de 1945 n’est plus depuis longtemps. Sous l’influence de Keynes, l’habitude qui était de se servir sur le dos du vaincu pour se rembourser des dommages commis par l’ennemi ne s’est pas appliquée. Les dettes allemandes ont été réduites et étalées pour ne pas faire de mal à la reconstruction du pays. Les Allemands de l’Ouest ont joué, comme les vaincus japonais, la carte du commerce et de la production, en s’appuyant massivement sur les Américains. Ne plus avoir de frais militaires, qui sont un fardeau économique lourd, était un avantage crucial. La stratégie a été mercantiliste dès les premiers gouvernements allemands d’après-guerre. Sans en faire une théorie publique.

Les dirigeants allemands ont accepté la perspective que lui offrait la « construction de l’Europe », parce qu’elle lui permettait de sortir de l’indignité qu’avait été le régime nazi génocidaire. Tout a marché parfaitement bien tant qu’on n’était en régime de changes fixes et ajustables. On réévaluait le Mark de temps à autre tout en conservant une forte productivité associée à un accord tacite entre classe ouvrière et patronat.

Deux ruptures à caractère géopolitique, la fin du régime de Bretton Woods et l’effondrement de l’Union Soviétique allaient changer radicalement la donne.

Sa politique mercantiliste sous changes fixes lui permettait d’accumuler des capitaux, de disposer de taux d’intérêt bas, et un change élevé réduisait le coût des importations. C’était bon pour le plein-emploi et pour une croissance solide et pérenne. Certes l’obligation de maintenir l’équilibre des changes lui imposait des revalorisations monétaires, mais contrôlées et assez faciles à absorber, compte tenu du laxisme de la gestion de ses concurrents. Le passage aux changes flottants allait avoir deux conséquences fâcheuses pour l’Allemagne. La première c’est l’effondrement du cours de change du dollar, alors qu’elle accumulait prioritairement des dollars. Ses réserves sont durement dévaluées et son système bancaire, très fragile, souffre. Personne ne se souvient que l’Allemagne au tournant des années quatre-vingt est « l’homme malade » de l’économie européenne.

Le coût du pétrole s’est envolé. L’énergie devient chère alors qu’elle est absolument nécessaire pour faire tourner l’industrie allemande. C’est à partir de cette date que l’Allemagne commence à regarder vers l’est et à entretenir des relations suivies avec l’URSS, commerciales mais aussi financières, à un moment où le modèle soviétique vacille et a besoin de cash. Gorbatchev arrive et il sera l’objet de tous les soins de l’Allemagne qui gagne le gros lot de la réunification allemande. L’Allemagne redevient la puissance dominante en Europe, simplement pour des effets de taille, sous tutelle américaine pour tout sauf pour le commerce et l’énergie.

On aime raconter en France que F. Mitterrand, inquiet de la réunification allemande, l’a accepté en contrepartie du sacrifice par l’Allemagne de sa monnaie. La monnaie unique était déjà l’obsession française dès 1982-1983. Et dès le traité de Lahaye, signé par G. Pompidou en 1969, l’idée d’une monnaie européenne était annoncée et les plans en ce sens se sont succédé. L’Allemagne a toujours été non seulement d’accord mais active en ce sens. Pourquoi ? La monnaie unique serait nécessairement moins forte que le Mark et permettrait donc d’avoir un avantage compétitif dans le commerce mondial. Mais il enchérirait l’énergie. Il fallait donc trouver des accords avec des fournisseurs pas trop exigeants. Et il était nécessaire de changer le système social pour éviter une croissance des coûts internes. Ce sera le plan Schroeder. Surtout depuis qu’on avait accepté que la Chine entre à l’OMS. L’Allemagne pourrait vendre dans l’immense territoire chinois mais son industrie mécanique devait rester hypercompétitive.

En dépit des coûts de la réunification, l’Allemagne devient alors le poumon économique hégémonique de l’Europe, accumulant les excédents, finançant tout et n’importe quoi en Europe, notamment en Grèce et en Espagne, exploitant les ex-pays de l’est pour leur main-d’œuvre, qui compense leur effondrement démographique. La BCE est une machine allemande où 80 % du trafic financier et monétaire concerne l’Allemagne. L’union européenne agira comme un agent de recouvrement pour l’Allemagne quand la crise de 2008 mettra par terre les économies espagnole et grecque. Sans pitié.

Sur le plan diplomatique elle retrouve son influence. C’est elle qui fait pencher la balance en faveur de la Croatie quasi-protectorat de toujours et fait frapper la Serbie, un ennemi de toujours.

Lorsqu’après Fukushima elle abandonne l’énergie nucléaire, ce n’est pas seulement pour répondre à la pression des Grünen. Le gaz russe est là et il n’est pas cher. La Russie a d’énormes réserves d’à peu près tout ce dont l’Allemagne a besoin pour maintenir sa domination industrielle et commerciale. Alors youpee ! Schroeder entre au Board de la plus grosse société de domaine de l’énergie russe. Un symbole.

Elle a besoin de main-d’œuvre. Elle ouvre les vannes de l’immigration intra-européenne, mais aussi extra-européenne, turque, syrienne et africaine et laisse le Wokisme pénétrer par toutes les ouvertures.

Ainsi calée, l’Allemagne a pu surmonter la crise de 2008.

Le modèle allait devenir en porte à faux avec la guerre en Ukraine, la privation du gaz russe, et la prudence revenue vis-à-vis du commerce avec des dictatures, sapant les bases du mercantilisme allemand.

Dans tout cela que représentait le « couple franco-allemand ». Pratiquement rien. L’Allemagne a mené sa politique sans avoir réellement besoin de la France jusqu’à la réunification et en s’en moquant ouvertement après la réunification.

Tant que l’ignominie nazie pesait sur son image, il lui a fallu faire des génuflexions. Mais pas trop prononcées tout de même. Le général de Gaulle lui-même allait connaître une forte désillusion Sa politique de réconciliation était très bénéfique pour l’Allemagne, Le Général en contrepartie voulait que la France soit le cavalier et l’Allemagne le bourrin. Il n’y arrivera pas. Giscard né en Allemagne voulait quasiment l’effacement de la France dans une Europe fédérale dominée économiquement par l’Allemagne et où la France aurait le primat diplomatique. Ces billevesées seront anéanties avec le sourire par l’Allemagne. On a vu que Kohl acceptera une photo symbolique à Verdun main dans la main avec Mitterrand. Le petit mec avec le grand costaud. Un symbole. Tous les puceaux mystiques français se sont exaltés. Les Allemands ont eux obtenu leur réunification peu après.

Le couple franco-allemand est une idée européiste et française pas allemande. Les Allemands considèrent qu’ils n’ont pas besoin de la France, désormais même pas sur un plan symbolique.

L’idéologie fédérale européenne a besoin du couple franco-allemand. Si la France et l’Allemagne ne parviennent pas à s’entendre alors toute l’opération perd son sens. Les trois guerres franco-allemandes suffisent à justifier que « l’Europe c’est la paix » mais à condition que l’entente franco-allemande soit étroite. L’idée des comités pour l’Europe fédérale a été d’abord de mettre en commun des éléments de discorde possible, avec la CECA, puis Euratom puis le marché commun. Tout cela valait pour l’Europe des six avec une Allemagne coupée en deux dont une seule partie participait. Avec une Allemagne réunifiée la chose prenait mauvaise figure, alors on a intégré tous les pays possibles afin de noyer un peu la puissance allemande. Mais une décision cruciale a été prise : accepter que la taille respective des pays serve de jauge pour les postes à l’Assemblée européenne. L’ennui, c’est qu’il y a 84 millions d’habitants en Allemagne contre 67 en France. L’égalité du couple a été brisée. La voix de la France est devenue faible dans les institutions européennes, avec abandon de facto du français comme langue d’usage.

Pendant que les européistes français criaient « Europe, Europe, Europe », comme un cabri, tout en glorifiant le couple franco-Allemand, les Allemands laissaient dire, prenaient le pouvoir économique et dominaient l’Europe centrale, tout en maintenant leur politique mercantiliste, en en continuant à accumuler des réserves qui lui ont permis de racheter à peu près toutes les entreprises intéressantes en Europe et en particulier en France. Sans que jamais personne ne puisse faire passer un message dénonçant cette folie.

Dire que nous avons eu le rôle du cocu dans cette affaire, est peu dire !

Dès la prise du pouvoir par l’Enarchie, à partir du couple Giscard-Chirac, avec une litanie de dirigeants fonctionnaires de gauche, Fabius, Rocard, Jospin, Villepin, Hollande, Macron, Castex, Borne, l’option choisie au sein de cette petite élite sera l’immigration pour tenter de rattraper les effectifs allemands, la fiscalité démentielle qui fera de la France le premier pays au monde pour les impôts et les prélèvements, la disparition de l’industrie remplacée par la bureaucratie, un secteur social pléthorique, et les mesures de réduction du travail outrancières (35 heures et retraite précoce). Avec des déficits colossaux, un endettement massif et l’américanisation quasi-totale de la société, le Français étant laissé à l’abandon.

Macron est évidemment le symbole de cette folie. Nous avons les déficits commerciaux les pires de notre histoire et une dette abyssale avec un chômage structurel plus haut qu’ailleurs et une industrie lessivée !

Inutile de dire que cette situation pèse plus que les discours grotesques à la Sorbonne ou sur la Pnyka. Pour les Allemands la France est devenue un nain vaniteux et un gestionnaire méprisable, avec son président qui gazouille et qui papouille en se mettant à dos et les Italiens, et les Belges, et les Hollandais, et les Autrichiens, et les Polonais, et les Tchèques, et les Danois, etc. Cause toujours mon lapinou gaulois et laisse les gens sérieux faire ce qu’ils ont à faire. La mal gouvernance française est symbolisée par la présidence de Macron et par la direction catastrophique des capitales régionales par des monstres d’imbécillité qui tuent l’image de la France, et la marginalise dans le camp des pays en décrépitude rapide.

Les Britanniques ont rapidement compris qu’il n’avait rien à gagner dans une Europe allemande, cassant définitivement la dynamique européiste.

Il n’y a pas, il n’y a jamais eu de couple franco-allemand, mais une politique allemande profitant du côté « puceau mystique » de certains dirigeants français.

Aujourd’hui la situation est limpide. Le modèle allemand est pris au piège. Sa politique énergétique entièrement basée sur les éoliennes et le gaz russe, un couple tragique, s’effondre avec un risque terrible de voir rapidement son industrie asphyxiée par les prix du MWh et l’absence d’énergie disponible, notamment de gaz. Situation insupportable qui impose une politique très forte.

Que faire ? C’est tout simple : utiliser les énormes excédents monétaires accumulés par mercantilisme systématique, avec rançonnement financier des pays d’Europe, tous en déficit vis-à-vis de l’Allemagne, pour protéger l’industrie allemande et elle seule. Faire cavalier seul, c’est l’habitude de l’Allemagne en toute impudence et en toutes circonstances depuis la réunification.

Le choc des 200 milliards mis sur la table par l’Allemagne pour elle-même, sans une seconde de considération pour ses partenaires européens, est un énorme pavé dans la mare des illusions européistes et de la doctrine du couple franco-allemand base du fonctionnement de l’UE.

Ce choc est aggravé d’une part par l’annonce que l’Allemagne entend recréer l’armée la plus puissante d’Europe en se fournissant uniquement chez les Américains et après avoir tenté de mettre la main sur tout le complexe militaro-industriel français, répétant la manœuvre faite avec Airbus.

La France pour l’Allemagne est dirigée par un freluquet dérisoire, d’une naïveté confondante, et qui n’aime que parler dans le vide, sans action concrète dans quelque domaine que ce soit. Cela lui a permis d’obtenir la destruction d’EDF et la mise en danger de l’industrie nucléaire française qui donnait un avantage compétitif à la France, avec ce marché européen fou de l’énergie basé sur le coût marginal du gaz allemand. L’Allemagne ne veut pas du nucléaire français peu cher à côté de ses frais énergétiques devenus terrifiants depuis le blocage des approvisionnements russes. Les discussions sur la « taxonomie » des énergies « vertes » ont été un combat pour la sauvegarde du modèle français menacé de destruction par l’Allemagne et l’Europe. Il n’est pas terminé.

Le projet d’Emmanuel Macron d’abandonner la politique étrangère à la majorité des pays européens, totalement atlantiste et entre les mains des Américains, d’y ajouter le siège de la France aux Etats-Unis, la privant de son droit de véto, et de passer à l’élection au suffrage universel de tous les pays de l’Union marque une volonté de faire disparaître à peu près totalement la France du concert international.

Les Européistes affirment : en créant un vrai fédéralisme en Europe, la puissance allemande sera intégrée et maîtrisée dans les mécanismes fédéraux. C’est le moment de faire le grand saut.

On retrouve toute la force d’illusion qui mène le projet européen depuis le début. Notons au passage que le dysfonctionnement radical de l’Euro qui consiste à laisser l’Allemagne et deux autres pays à accumuler des stocks de devises, n’a jamais été dénoncé sinon par nous-mêmes, au Cercle des économistes e-toile. Il nous offre une démonstration formidable de sa nocivité avec ce plan de remploi des excédents par l’Allemagne pour son seul intérêt. Tout le monde a accepté une situation anormale sans rien dire et voit aujourd’hui que l’anomalie est sérieuse. Nous avions proposé de taxer les excédents avec une échelle progressive. L’aurions-nous fait que l’Allemagne serait aujourd’hui dans la nécessité de jouer collectif. Les mauvaises institutions sont toujours à la source de catastrophes.

Reste à savoir ce qui peut être fait aujourd’hui pour éviter que l’Allemagne ne devienne un problème européen encore plus grave. Seul un redressement forcené de la France semble pouvoir donner un début de solution. On n’en prend pas le chemin.

PS : Renaud Girard est un des journalistes de la PQN les plus favorables au « couple franco-allemand ». Il est intéressant de lire son article du jour (25 octobre 2022). Il constate que l’Allemagne a désormais changé de logiciel et choisi de devenir un géant politique en accord avec sa place de « puissance dominante en Europe », label donné par Washington, avec une première technologique militaire, le projet Européen sky shield décidé sans informer la France, comme bien d’autres initiatives. Après avoir souligné les liens privilégiés entre Giscard et Schmid, Mitterrand et Kohl, Chirac et Shrôder, il voit que les Allemands n’arrivent pas, depuis Merkel, à prendre les dirigeants français au sérieux. Il pense que c’est à cause des Français. Pour nous, La réunification est la vraie raison et cela dure depuis plus de trente ans maintenant ! Sa conclusion : que la France soit belle et elle pourra aller au bal avec le cousin germanique. On peut penser que c’est un peu juste. On a quitté le monde de la séduction, il y a bien longtemps. L’Allemagne avait besoin de la France pour se dédouaner des crimes hitlériens commis avec le soutien général du peuple allemand. Tout cela est de l’histoire ancienne. On revient aux constantes géopolitiques : L’Allemagne assure désormais sa tutelle sur toute la Mittel Europa. En ménageant la Russie.

La France ?

« verdammt französisch »

Didier Dufau pour le cercle des « économistes e-toile ».

L’option problématique du tout électrique

En matière d’énergie, toute l’histoire de l’humanité est marquée par l’exploitation simultanée de nouvelles formes d’énergie. La croissance économique est entièrement corrélée à la disposition d’énergie et à son coût. Énergie abondante et peu coûteuse ? Croissance. Énergie rare et coûteuse ? Décroissance. Cette réalité est indiscutable. C’est une loi fondamentale de notre condition humaine.

Lorsque la production de pétrole a été cartellisée et que son prix est devenu le fruit d’un racket, l’économie mondiale est entrée dans une ère de croissance ralentie. Pour les pays qui comme la France n’ont pas de pétrole et peu de gaz, la situation est devenue critique. Le réflexe a été de construire une industrie nucléaire importante. En fait trop importante. Il fallait caler la ressource sur la pointe de consommation, ce qui veut dire de longues plages de surcapacités inutilisées. Alors, principalement sous Giscard, on a poussé à une certaine surconsommation électrique dans les transports et dans le bâtiment. Bien sûr le but était de limiter le recours aux énergies importées, en réduisant le chauffage au fuel d'un côté et les coûts en kérosène du transport aérien en poussant le transport rapides alternatif, le TGV.

Le chauffage par le sol et la très haute vitesse des trains, après la disparition des locomotives utilisant charbon et diesel, ont été des sources d’utilisation massive d’énergie électrique, tournant au gaspillage. Mais cela créait un fond de consommation constant de jour comme de nuit, favorable à l’amortissement des centrales nucléaires. L’excès de production offrait également des possibilités d’exportation des excédents. Moins d’importations, plus d’exportations, une indépendance nationale renforcée et une énergie pas chère, le pari n’était pas pascalien. On pouvait annoncer qu’il serait gagnant et il l’a été. Si la désindustrialisation a eu lieu, l’énergie n’est pas en cause mais les politiques menées en France, (dont le Cercle des Économistes e-toile a dénoncé dès sa création les effets délétères).

La France s’est retrouvée au début des années quatre-vingt avec une industrie nucléaire légèrement surdimensionnée avec des secteurs poussés à une haute consommation. Mais on savait que le développement de l’informatique comme on disait alors, du numérique, comme on dit maintenant, ainsi que la généralisation de l’équipement de maison, allait exiger de plus en plus d’électricité. La surcapacité n’était que temporaire et offrait un prix compétitif qui serait de toute façon favorable à la croissance.

Il serait faux de penser que les considérations écologiques n’aient pas eu d’influence dans les années soixante-dix. C’est à ce moment qu’on crée le premier ministère de l’environnement. Les normes de construction neuves sont toutes revues pour obtenir une meilleure isolation. Les industries sont chassées de la capitale par la Datar et envoyées en province. Ce qui impliquait plus de transports… mais la polluion urbaine pouvait baisser drastiquement.

Lorsque le « programme commun » est mis en place qui va ruiner le pays, la situation énergétique de la France est presque excellente. Quelles sont les réserves ?

Le coût du TGV, en termes d’infrastructures, est colossal et impossible à amortir, sauf sur un minuscule tronçon entre Paris et Lyon. Le transport de marchandises par la SNCF est progressivement abandonné. La mentalité, les statuts et les sureffectifs sont tels que les énormes déficits s’enchaînent depuis la création de la SNCF. Mais le TGV n’arrange rien. Une ligne TGV comme Paris Strasbourg est structurellement déficitaire et la recette comptée nette est négative et ne permet même pas d’envisager d’amortir les frais colossaux de la création et de l’entretien de la ligne qui, après l’effondrement des industries lorraines, traverse un quasi désert économique.

Dans l’immobilier le chauffage par le sol est rapidement arrêté, mais on oublie de mettre en œuvre une politique d’isolation des immeubles anciens. On pense qu’une énergie électrique abondante et économique suffit. On recommencera plus tard avec les subventions aux pompes à chaleur. Installer ces systèmes sans isoler en même temps de bâtiment concerné est un piège. En cas de pic de chaleur ou de froid, la consommation devient gigantesque en général au moment où on approche des pics de consommation. Le reste du temps la baisse de la facture permet des écarts dans la frugalité.

Un des trous dans la raquette est le transport routier qui consomme une bonne partie de l’énergie fossile importée. La France complète à grands frais sa couverture autoroutière et passe au diesel, en même temps que la vitesse est limitée et les normes de consommation et de pollution des voitures mises en place. Pas de développement sans autoroutes ! On ne voit pas deux inconvénients : le coût d’investissement est très important ; l’utilisation moyenne hors des périodes vacancières est faible ; elle est le fait des camions ; les voies françaises servent beaucoup à un transit international nord sud, vers l’Espagne et l’Italie et sud nord. La logistique par les canaux est quasi abandonnée.

La situation énergétique est donc satisfaisante mais marquée par les contradictions et fragiles. Ses deux faiblesses principales sont le manque de fiabilité de la SNCF dirigée de fait par la CGT et qui prend en otage les clients, ce qui est la source principale de l’abandon du transport de marchandises ferroviaire qui entraîne le développement massif du transport par camion, et le manque de volonté de progresser dans l’isolation du bâti ancien.

Le second choc pétrolier n’a pas eu du tout les mêmes conséquences que le premier. La France est à l’abri d’un choc énergétique pour de longues années et peut envisager l’avenir avec confiance.

Elle va commettre plusieurs erreurs majeures : le programme commun socialo communiste, l’abandon de la souveraineté monétaire, l’abandon de la souveraineté dans les échanges internationaux, l’abandon de sa souveraineté énergétique. Ouverte à tout vent sans moyen de réagir, elle va perdre sa compétitivité et son industrie, s’engouffrer dans le piège d’une dette incontrôlable, associée à ses déficits internes et externes qui explosent.

La conséquence va être un manque tragique de capacités d’investissement, l’accumulation des politiques contradictoires et le démantèlement de sa filière nucléaire, en même temps qu’une folie écologiste, initiée par Greenpeace à l’ONU submerge toutes les instances internationales sur le thème de l’urgence climatique et la mort de la terre à cause des méfaits de l’homme omnipotent et de la course à la consommation.

Dans la pratique, on veut que tout le transport devienne électrique et l’UE interdit le moteur thermique pour la production de voiture neuve dès 2 035 tout en envisageant la conversion totale du parc pour 2 050. La France ne peut rien faire. Elle a délégué totalement la politique énergétique et son président ne veut pas contredire l’Europe pour des raisons que nous avons explorées ailleurs sur ce blog.

Le tout électrique avec abandon de toutes les autres énergies est une folie furieuse si l’on exclut l’énergie nucléaire, abandon exigée par les mouvements qui sont à la source de la panique mondiale sur le réchauffement anthropique. Tous les calculs montrent que nous aurons à peine la capacité d’augmenter de 20 % notre capacité de production électrique d’ici 2035 et à peine plus en 2 050. Impossible d’alimenter ce qui existe et une croissance quelconque !

Aujourd’hui toute la mythologie sur les éoliennes et les panneaux solaires s’effondre, simplement parce que tout le monde voit qu’il faut l’accompagner d’une énergie pilotable que seul le nucléaire peut fournir si on veut garder un minimum de souveraineté énergétique.

Pour les promoteurs de la guerre contre l'économie, le gaz serait la solution. Éolienne plus gaz était le cocktail magique que les Grunen allemands avaient mis en place en Allemagne, mais au prix d’une dépendance totale vis-à-vis de la dictature russe.

La guerre en Ukraine a fait sauter tout cela. Plus de gaz, plus d’énergie en Allemagne et des coûts électriques qui s’envolent d’autant plus qu’une organisation absurde a été mise en place en Europe.

À 287 €/MWh, cours spot de ce jour, avec un marché à terme pour 2023 à 400 euros, l’ensemble des utilisateurs d’électricité sont KO. Rappelons quel était le coût du MWh il y a une dizaine d’années. « D'après la Commission de Régulation de l'Énergie (CRE), les prix moyens de l'électricité sur les marchés de gros ont connu une hausse de 10,4 % en 2010 par rapport à 2009, pour atteindre 47,5€/MWh ». Rappelons également qu’au plus gros de la panique, le cours spot a atteint 1 100 euros, vingt fois plus que dix ans plus tôt !

Créer une économie dépendante à cent pour cent de l’électricité dont le cours au moindre accident géopolitique peut être multiplié par 10  ou même 20 n’est pas sérieux, même si la diversification des sources de fabrication de l’énergie électrique minimise partiellement la difficulté.

De même appliquer une idéologie de marché « concurrentiel » sur un tel marché, basé sur des réseaux unifiés et d’anciens monopoles d’Etat, comme l’a voulu l’Union Européenne, avec création de mesures totalement artificielles et en liant le prix de l’énergie d’une filière dans un pays avec celle d’une autre énergie ailleurs était une absurdité. Ce n’est pas être ultragauchiste de l’affirmer. La France est obligée de payer son énergie au prix du gaz en Allemagne qui n’en pas ! Et l’Allemagne l’empêche la France de sortir du piège pour maintenir sa domination commerciale.

Le pire, c’est l’attitude de l’abominable Maire de Paris, Mme Hidalgo qui veut augmenter massivement le prix de la vapeur produite et distribuée par le CPCU à Paris qui n’a strictement aucun rapport avec les prix spot du gaz allemand ! Il est vrai qu’avoir ruiné Paris la pousse à rechercher à tout va des hausses de recettes. Bien entendu la hausse ne sera vraisemblablement applicable qu’aux « bourgeois » !

Globalement, quelles que soient les erreurs collatérales, la destruction de notre industrie nucléaire par des fous furieux nous ruine littéralement.

La course accélérée à l’éolien ne mène qu’à une dépendance encore plus grande au pilotable qui n’est plus disponible à bas coûts à courts termes.

Le plus comique ou tragique, comme on voudra, serait l’obligation d’exiger que les vélos et les voitures électriques restent au garage, qu’on ralentisse les TGV à 100 km/h, et que l’état pilote directement via les compteurs Linky le chauffage et l’éclairage dans les logements.

On voit que le tout électrique exige aussi l’interdiction des grèves dans le secteur de la production électrique. Qui peut admettre que trois grévistes puissent couper la totalité de la production ou de la distribution d’électricité ?

La SNCF est obligée d’augmenter massivement ses tarifs qui vont rapidement devenir prohibitifs. Entre janvier et avril de cette année, l'Insee calcule une hausse de 15,3 %, en même temps que les déficits de l’entreprise deviennent abyssaux.

Le plus délirant est l’invective des Grünen allemands qui expliquent que si l’Allemagne souffre, c’est parce que la production nucléaire française est insuffisante ! « Scheisse mensch, erinnere dich an Fessenheim“.Ceux qui annoncent qu’il faut une petite voiture électrique pour les usages courants à la campagne et des vélos électriques dans les grandes villes, le TGV étant la solution pour les vacances, et ils sont très nombreux ces dernières heures,sont particulièrement pertinents !

Au prix de la voiture électrique et de l’électricité, il est sûr que le populo va se précipiter.

Les convaincus disent : c’est temporaire, c’est la guerre en Ukraine. Après notre vérité sera la vérité mondiale et éternelle.

La vérité immanente est différente : il faut un mix énergétique et permettre non une réduction de la production d’énergie mais une hausse. Il faut donner du temps au temps mais lancer d’urgence les études d’impacts que l’Union européenne n’a pas voulu faire. Si le gain en température de la politique actuellement suivie est nul, ce que tout laisse envisager, il est inutile de se ruiner pour rien.

Si on veut accélérer sur les éoliennes, alors il faut se mettre à exploiter le gaz de schiste ! Et cesser d’enrichir de façon grotesque les entreprises qui ont capté ce marché purement administratif.

Si on veut mettre le paquet sur l’isolation des logements, alors il faut mettre fin aux pertes délirantes de la SNCF, et augmenter la productivité globale du pays pour trouver les ressources nécessaires, en commençant à réduire drastiquement la bureaucratie, en augmentant le temps de travail et en réduisant les transferts sociaux délirants en France. Il faut spécifiquement abaisser la fiscalité sur le bâti pour permettre aux propriétaires de financer l’isolation et non faire exactement le contraire avec l’IFI et la hausse des taxes foncières, tout en réduisant le gain locatif par le blocage des loyers. Oui, il faut fFaire l’exact contraire et ce constat donne une idée de l’effondrement de la réflexion politique en France et la nullité qui règne dans les milieux politiques.

Si on veut limiter la circulation des camions dont on sait qu’ils ne rouleront jamais à l’électricité et que le seul substitut est l’hydrogène avec des coûts déments et des risques d’accidents graves gigantesques, il faut mettre une taxe carbone aux frontières et sortir le transport ferroviaire de marchandise des mains de la CGT.

On voit que nous sommes passés d’une situation relativement bonne et cohérente en 1980, en dépit des crises financières liées aux changes flottants et du laxisme post-soixante-huitard, à un champ de mines où les contradictions se multiplient, les gaspillages sur des marchés purement administratifs explosent, la dépendance à l’extérieur devient calamiteuse, et où les conséquences sociales s’aggravent de façon inquiétante.

Avec un exécutif totalement prisonnier de ses propres contradictions, suffisances et insuffisances, l’avenir est sombre.

Le tout électrique est mort en Ukraine ! Il faut une indépendance énergétique nationale avec un mix énergétique varié qui permet une certaine autonomie des citoyens. Certaines des tares françaises doivent être enfin corrigées. Se donner uniquement des objectifs de moyens sans tenir compte des résultats et des dégâts collatéraux est absurde. Le faire dans des délais intenables est une folie. Nous devons faire très attention au tempo, alors que nous sommes un des pays qui présente le bilan carbone le meilleur.

La France a gâché ses chances à cause de passions politiques malsaines et aujourd’hui obscènes. Il aurait suffi de maintenir l’effort nucléaire pour passer le cap actuel sans graves difficultés. La tentation du tout électrique reste néanmoins une idée fausse car irréalisable et même, par certains de ses aspects, peu souhaitable. Le citoyen doit garder des possibilités de choix pour ne pas être mis totalement sous tutelle.

 

Didier Dufau pour le Cercle des économistes e-toile

Comment analyser les grèves actuelles ?

La possibilité pour des salariés de faire grève, c’est-à-dire de cesser le travail sans licenciement, pour faire pression sur la direction d’une entreprise, en contrepartie de l’absence de rémunération, est une soupape indispensable notamment pour les grands rassemblements de salariés de la révolution industrielle. Ce « droit de », donc cette liberté, a été acquis finalement assez vite et il est devenu constitutionnel à juste titre. Revenir sur cette liberté exigerait une révision de la constitution tout à fait inutile.

Comme toutes les libertés, elle s’exerce dans le cadre des lois qui l’organisent. Ces lois ne sont pas arbitraires. Une liberté ne peut pas bloquer d’autres libertés. Elle ne permet pas de créer des dommages collatéraux excessifs. Il n’y a pas de liberté sans limites. On retrouve pratiquement toujours les mêmes dans la majorité des pays démocratiques. Sauf en France, on va le voir et essayer de comprendre pourquoi.

Premier principe : la grève ne peut concerner que les revendications propres aux salariés d’une entreprise.

            Corollaire 1 : une grève ne peut pas concerner des revendications extérieures à l’entreprise.

Corollaire 2 : nul salarié d’une entreprise ne peut compromettre l’image de son entreprise dans des grèves et des manifestations qui ne la concerne pas.

Corollaire 3 : les grèves de solidarité sont interdites.

Corollaire 4 : l’appel à des grèves générales est interdit.

Second principe : une grève ne peut pas avoir un coût supérieur à l’avantage réclamé. En un mot, on ne peut pas ruiner une boîte ou la nation par des grèves ou trop longues, ou trop fréquentes ou ayant trop de conséquences négatives pour les tiers. Certaines techniques de grèves qui limitent à l’extrême le coût pour les grévistes tout en ruinant radicalement l’entreprise ne sont pas tolérables. Un exemple : recourir massivement aux arrêts maladie et abuser du droit de retrait pour bloquer la production tout en étant indemnisé par l’entreprise. Au passage, les médecins complices et les juges complices doivent voir leur responsabilité recherchée.

Troisième principe : les services publics ne peuvent pas être interrompus par des grèves, quel qu’en soit le motif. De même les services dépendant principalement d’argent public ne peuvent faire grève que dans des conditions précises et restreintes. Il y a bien longtemps qu’on a compris qu’on ne peut pas mettre des gens pour garder un pont et les laisser rançonner ceux qui veulent le traverser.

Quatrième principe : les fonctionnaires, dont l’emploi est garanti, dans aucune partie de la fonction publique ou des services associés, n’ont le droit de grève. On ne peut pas bloquer l’État.

Cinquième principe : les exactions syndicales contre les biens et les personnes doivent être empêchées et sanctionnées, avec un pouvoir de décision laissé aux préfets et non aux juges pour stopper immédiatement les actions illicites. Les juges ne seront appelés que pour contrôler éventuellement l’action des préfets.

Sixième principe : aucune occupation d’usine, vols de matériel, blocages des entrées n’est acceptable, ni même aucune menace de le faire.

Septième principe : seuls des adultes peuvent faire grève. Des syndicats de mineurs scolaires sont totalement exclus.

Huitième principe : l’indemnisation des jours de grève est illicite, car sinon, il n’y a plus de symétrie dans les dommages.

Les lois correspondantes n’ont pas empêché l’exercice du droit de grève au Royaume-Uni, en Allemagne ou aux États-Unis. Elles ont permis de les pacifier et de concentrer la négociation sur des points précis et, un minimum, raisonnables. Elles prévalent depuis des lustres dans les pays les plus démocratiques du monde.

Mais pas en France.

Si un piquet de grève de 25 personnes bloquait l’accès d’un dépôt de carburant aux États-Unis, ce serait l’emprisonnement immédiat avec licenciement et indemnité colossale pour chacun d’entre eux et l’inculpation avant dissolution du syndicat qui jouerait ce jeu-là.

Appeler à une grève générale est un acte de sédition politique qui découle d’une doctrine politique antidémocratique qui veut qu’en dehors du vote et donc d’une volonté exprimée, des voies de fait puissent être commises contre la nation et la démocratie. Ces appels devraient être sanctionnés durement par une Cour de sûreté de l’État.

Le paradoxe juridique français est que tous les principes rappelés figurent peu ou prou dans les textes qui traitent du droit de grève. Mais que depuis 1968, on fait comme s’ils ne s’appliquaient pas, au moins un temps. Comme si la bonne grève devait légitimement violer la loi et d’autres libertés constitutionnelles, mais seulement pour un moment. Ce politiquement correct juridiquement parfaitement incorrect est à la base de la construction médiatique de la couverture des grèves. Des micros-trottoirs sont mobilisés d’une part pour faire valoir qu’une grève qui gêne le grand public le gêne effectivement, satisfaisant la concession que le pouvoir de nuisance s’exerce bien, mais aussitôt dix interviews d’otages expliquent que « c’est dur mais il faut bien qu’ils se défendent ». Cela s’appelle « construire l’information » dans le sens d’une déformation des textes de lois. Mais en contrepartie de cette construction propitiatoire, on veut croire que cela ne va pas durer. Si cela dure alors on construit l’indignation. Cette comédie est en place dans les médias depuis près de 50 ans maintenant.

Dans un monde économique où la concurrente libre et totale a été organisée en Europe, les PME françaises accablées de charges que les autres pays n’imposent pas à leurs producteurs, ont du mal à ne pas couler ou à ne pas partir. Déclencher des grèves signifie la disparition de l’entreprise. Les grèves qui restent concernent les sociétés en faillite que l’on dépouille impunément de ces dernières ressources. Donc il n’y a pas de grèves dans la quasi-totalité du secteur industriel et commercial privé, malmené et en difficulté en France. Les grèves concernent essentiellement des grandes entreprises liées à l’état. Contrôleurs aériens, EDF, SNCF, RATP, Air France, Musées, hôpitaux, ports, écoles etc. Hier c’était dans le charbon et l’acier, les banques et les assurances nationalisées.

Le démantèlement des grands réseaux dans le cadre de l’Union européenne en fausses entreprises indépendantes, avec privatisation d’EDF ou de la SNCF, laisse croire que les grèves rentrent dans le cadre classique de la grève en entreprise dont l’État n’a pas à se préoccuper. Cette sottise a été répétée comme élément de langage par le gouvernement après que le président lui-même a prétendu que ce n’était pas son affaire… jusqu’au moment où c’est redevenu son affaire, avec réquisition etc.

La fourniture d’électricité est un devoir national qui ne peut être laissé entre les mains des salariés qui travaillent dans les entreprises de production ou de distribution. La mobilité est une liberté constitutionnelle. On ne peut pas prendre en otage des populations ou l’État démocratique.

Les hauts fonctionnaires détestent les conflits sociaux et cèdent facilement : ce n’est pas leur argent et ils essaieront de rattraper le coup plus tard. Un président de la SNCF ou d’EDF sera jugé sur le fait que la « paix sociale » est acquise quitte à ruiner l’entreprise ou les Français. Il faut dépasser ce simple constat. C’est un véritable système qui s’est mis en place.

L’Enarchie compassionnelle qui est dominante depuis le couple Giscard-Chirac à la tête de la nation a considéré que les syndicats devaient bénéficier d’un rôle législatif. Le but : permettre des « avancées » par la loi là où la grève n’était pas possible ou souhaitable. On a vu des syndicalistes venir se former à Sciences-po et les lois passent au tamis des syndicats « constructifs » non révolutionnaires. Pour permettre néanmoins le jeu de la symbolique de la grève, comme soupape d’évacuation des tensions, on laisse faire les grèves des grands réseaux, mais cela doit rester dans une certaine limite.

L’activité des entreprises a fait l’objet de textes de plus en plus détaillés de plus en plus « politiquement corrects », de plus en plus tyranniques, avec une administration sévère pour les faire appliquer, l’Inspection du travail.

Le sommet de cette déviance est l’instauration des 35 heures par les Énarques Jospin et Aubry sans aucune vraie négociation. Cette mesure qui a détruit la compétitivité des entreprises françaises au moment où on ouvrait totalement les marchés à la concurrence mondiale, n’a pas été qu’une folie économique globale. Cela a marqué que l’énarchie considérait qu’elle avait la main sur tout le champ de la négociation sociale, le dialogue social devant aboutir à des objectifs qu’elle fixait sinon la loi le remplacerait.

C’est comme cela que la haute administration s’est emparée aussi bien du champ politique que du champ social et se croit autorisée, en tant que corps, naturellement étatiste et « arbitral », à se substituer aux acteurs normaux de la discussion sociale.

Les syndicats ne s’attachant pas trop à la défense des minorités, la haute administration a fait entrer dans ce mécanisme exorbitant, niant toute réelle démocratie, le droit des femmes, des handicapés, des immigrés, etc.

La négociation sociale a perdu de ce fait l’essentiel de son intérêt, tout étant géré par les Énarques qui ont mis la main sur la politique. Notamment toutes les discussions qui avaient lieu dans les « branches » via des conventions collectives ont cessé d’être utiles. Le Smic a remplacé les minima de branche qui traînent loin derrière. Les tribunaux ont pris dans le processus des pouvoirs exorbitants. Les syndicats ont largement été dépassés par les associations, et notamment par les associations internationales.

De même que les néo-féministes veulent un homme déconstruit, la haute administration veut une entreprise également déconstruite, vertueuse, propre sur elle, inclusive, citoyenne, etc.

Les partis politiques sont totalement shuntés. Ce n’est plus là que cela se passe. Les grands partis traditionnels « de gouvernement » ont été subvertis par l’énarchie, et ont fait exactement la même politique. Au bout du chemin, on a vu arriver l’unification des Énarques de tous les bords par Macron et la gestion du pays par une poignée d’entre eux, s’appuyant sur la maîtrise quasi-totale des médias chargés de construire l’information utile à leurs projets.

Les grandes grèves ne sont plus que des moments symboliques pour faire croire aux travailleurs-travailleuses qu’ils ont encore leur mot à dire. L’énarchie et l’européisme contrôlent tous les processus et les textes.

La vérité est qu’il appartiendrait à la classe politique d’agir en revenant sur les déviances post-soixante-huitardes et elle pourrait adopter une version doctrinalement exacte du droit de grève. Les grands réseaux devraient être traités comme tels et non comme des fausses entreprises privées du monde concurrentiel. Et les tribunaux ne pourraient pas continuer à servir d’auxiliaires de la Révolution en affichant des têtes de patrons sur les « murs des cons » des syndicats de juges politisés. Phagocytée par l’Enarchie, elle ne le peut pas et les programmes politiques se sont progressivement vidés en même temps qu’ils devenaient quasiment les mêmes.

On le voit bien au LR, où on se bat sur les postes, mais où toute réflexion programmatique est bannie. On le constate au PS vidé de substance, une fois que les « bons » Énarques ont rejoint Macron. La politique est devenue un théâtre d’ombres.

Le résultat, on l’a vu : la disparition de l’industrie en France. La fuite des grandes fortunes. La fuite des cerveaux. L’hyper fiscalité. L’hyper bureaucratie.

Du coup revenir à une législation normale du droit de grève, au dialogue de branche et à la négociation au sein de l’entreprise n’est pas considéré comme utile. La tutelle étroite de l’État a remplacé tout cela qui est devenu une sorte de décor. L’immigration et l’Europe, avec la mise en compétition avec le monde entier, sont les compléments naturels de la capture de l’ensemble de la politique par l’Enarchie. Le droit de grève est frelaté en France mais cela n’a plus d’importance. Les grèves nationales purgeront l’atmosphère. Et tant pis pour les dégâts. La dette n’est pas faite pour les chiens. Les Français peuvent subir.

Emmanuel Macron est le parfait représentant de cette vision totalement déviante de la démocratie et du dialogue social.

On tire le fil de la déviance du droit de grève et on aboutit comme toujours aux méfaits de l’énarchie « compassionnelle et bienveillante ».

Revenons à la situation du moment. Le principal bénéficiaire de l’inflation est l’État. Il engrange des recettes sur la hausse de l’énergie et bénéficie de la progressivité globale du système fiscal. Et c’est l’impéritie gouvernementale qui est la principale cause des difficultés.

On voit très bien ce que serait une gouvernance convenable du pays :

-        Ne pas laisser la politique de l’énergie entre les mains de l’Europe sans aucun contrôle des impacts nationaux.

-        Remettre de l’ordre dans le droit de grève pour le rendre conforme aux règles habituelles dans toutes les démocraties

-        Fixer les marges d’interprétation du système judiciaire

-        Appliquer la loi.

-        Anticiper les conséquences de ses inconséquences.

Les erreurs accumulées, aussi bien dans la politique énergétique antinucléaire, que dans les taxations abusives des entreprises, les exactions judiciaires contre les entrepreneurs, l’abus de prélèvements, la destruction des services publics, les lois pro-grévistes, la réglementation étouffante et la domination de la politique et de l’État par une classe de hauts fonctionnaires, se paient très cher aujourd’hui. Emmanuel Macron est l’exact symbole et organisateur de cette politique contraire aux intérêts de la nation française, et le principal responsable de la situation détestable à laquelle les Français sont confrontés.

Une autre politique aurait pu être efficace. Rien de ce qui nous arrive n’était inévitable. Les Français lors des dernières élections ont préféré cautionner la déviation antidémocratique du système politico économique français.

Les Français sont-ils irresponsables et la démocratie impuissante ? Ou l’Enarchie triomphante a-t-elle contraint les votes par la manipulation des organes médiatiques qui créent le cadre du bien et du mal dans lequel les Français sont censés débattre et se débattre ?

C’est à cette question que devraient s’attacher les analystes politiques.

Macron : une chance pour lui-même, pas pour la France

Alors que la France s’enfonce un peu plus dans les différences déchéances qui l’accablent, on ne peut échapper à la question de la mal gouvernance qui s’y est installée depuis tant d’années et qui prend, avec Emmanuel Macron, réélu facilement pour un second mandat, une ampleur nouvelle.

Ce résultat est paradoxal, tant le premier mandat a été négatif pour le pays. L’étonnante absence de résultats pourrait être considérée comme décevante mais circonstancielle. Ce serait charitable mais éluderait le fond du problème. Des échecs constants à peu près dans tous les domaines sont présentés comme des exploits mirifiques voire quasiment inespérés dont la contestation ne peut provenir que d’un esprit incompétent ou chagrin. Non seulement l’échec n’est jamais admis mais il est transformé en succès certes partiel mais obtenu face à l’adversité du moment ou aux conséquences d’un passé qui se vengerait dans le présent. 

Comment ne pas voir qu’on est très au-delà des dérobades habituelles. La politique annoncée cherche seulement à obtenir un effet médiatique ou électoral à court terme, en s’inscrivant dans la préoccupation du moment. Les résultats n’ont pas d’importance en eux-mêmes. Il est inutile d’analyser les échecs pour corriger le tir vers une cible de circonstance. Il n’y a jamais d’échec, puisqu’il n’y a pas de volonté d’obtenir un résultat quelconque, mais une posture utile à un moment donné. La blanche colombe virevolte au-dessus du marécage, en évitant les coups de fusils. Le but est de survivre jusqu’au lendemain et personne ne doit s’interroger sur la direction imprimée à chaque cabriole.

A part la transgression fondamentale qu’ont été la conversion de l’ISF, rétrécie en IFI, et la suppression de l’imposition forfaitaire des produits de l’épargne financière, l’annonce réformatrice macronienne a disparu dans les méandres du n’importe quoi et de l’insignifiance, alors que la jactance et les caprices devenaient les ressorts fondamentaux de l’inaction présidentielle surmédiatisée.

Rappelons sans se lasser l’incroyable liste des échecs régaliens et l’aggravation des risques pour notre pays qui commence à trembler sur ses bases.

-        Corruption : Le nouveau président s’est drapé dans l’idée qu’il fallait mettre fin à la corruption. Dans la pratique l’ennui a commencé dès le premier jour avec son allié centriste prisonnier d’un scandale dans l’utilisation détournée de l’argent européen. La campagne de type « mani pulite » s’achève sur l’inculpation du Ministre de la Justice, une première dans l’histoire de la Vème République et celle du principal conseiller et porte-parole du Président, celui qu’on appelle son second cerveau. L’interdiction du cumul députation et mairie a décharné la vie politique, les députés devenant des inconnus hors sol et largement dépourvus de rôle réel, et les Maires s’accrochant à leurs pouvoirs excessifs et les renforçant. Echec total. 

-        Militaire : Nous sommes virés par un « roi nègre » putschiste qui introduit des mercenaires russes pour remplacer la France. Notre armée vit avec des bouts de chandelles. Nous serions incapables de faire face à un envahissement russe. Nous sommes désormais totalement vassalisés. Notre industrie militaire est saccagée et le risque de soumission à des tiers prend corps. Echec total.

-        Diplomatie : Pas un succès. Le français et la France culturelle reculent partout. On ferme en masse les institutions françaises qui faisaient notre influence. La formation des diplomates est cassée. La France ne  joue aucun rôle utile en Ukraine et se fait tancée par tout le monde tout en laissant à Mme Van der Leyen un pouvoir qu’elle n’a pas statutairement. Echec total.

-        Finances publiques : la démagogie a entraîné une hausse gigantesque des dettes dont on doit payer les intérêts démesurés aujourd’hui. Et nous restons le premier pays du monde pour les prélèvements. Echec total.

-        Santé : l’hôpital est effondré et tout le système médical est à bout de souffle. Le virus n’a fait que mettre en lumière le phénomène. Aucune réforme de fond. La situation s ‘aggrave. On meurt sur des civières faute de traitement aux urgences. Echec total.

-        Education nationale : nous nous effondrons dans tous les classements de la maternelle à l’université. Le Wokisme envahit tout et la science disparait au profit de propagandes partisanes idéologiques importées. Macron n’a même pas osé interdire l’écriture genrée. Il a cédé sur tout ce qui concerne les transgenres. La drogue, la pornographie et les jeux addictifs gangrènent la jeunesse. Et on nomme un indigéniste américanophile noir comme ministre. Echec total.

-        Energie : tout l’effort construit depuis un demi-siècle a été ruiné. Echec total.

-        Climat : la France est condamnée pour inaction et la souveraineté française a disparu. On se lance sous l’influence de l’ONU et de la Commission européenne, dans une « transition » dont personne n’a évalué les conséquences pour la France. Aucune étude d’impact et « on accélère », avec la destruction programmée d’industries entières.  Echec total.

-        Agriculture : la France était le grenier agricole de l’Europe. Elle est désormais en déshérence et perd son rang chaque année un peu plus. La France est devenue importateur net de denrées agricoles ! Echec total.

-        Sécurité : échec total.

-        …

Les perspectives ne sont guère réjouissantes. On ne voit pas ce qui pourrait aller mieux dans les trois années à venir sans quelques changements radicaux. Mais on voit s’esquisser ce pourrait aller plus mal.

Les manigances présidentielles s’ajoutent aux inquiétantes menaces de Poutine, au lieu d’armer la résistance aux chocs multiples qui s’accumulent. 

Si, comme il se confirme tous les jours, l’ambition unique d’Emmanuel Macron est d’être le premier président élu d’une union européenne fédérale, et que la politique étrangère de l’Europe, à sa demande, est définie par la majorité atlantiste, la France en tant qu’état souverain qui compte par son passé et ses traditions gaullistes disparaîtra. Il s’agit bien d’une politique létale pour une certaine idée de la France.

La France risque de disparaître en tant qu’Etat souverain, désossée en tant que puissance industrielle et agricole, détruite financièrement et économiquement, épuisée socialement, territorialisée bêtement, avec des tentations séparatistes, colonisée par une immigration incontrôlée, socialement à bout, culturellement bouffée par les outrances américaines et politiquement livrée aux extrêmes.

Penser qu’une telle constance dans l’échec, avec des conséquences d’une telle amplitude, est indépendante de la psychologie problématique de celui qui a réussi à se placer sur le pavois est tout de même un peu aventuré. L’élévation de Macron se fait sur l’abaissement de la France. Certains diront : ce n’est que concomitant. D’autres qu’il y a un lien de cause à effet.

On peut craindre que ces derniers aient raison. Non, Emmanuel Macron ne nous protège pas : Il mène une quête psychologique personnelle qui le rend indifférent au pays et propice aux échecs majeurs sur la quasi-totalité des questions nationales. Ses failles lui font envisager sans frémir la fin de la France comme nation libre et souveraine. Il la laissera au milieu du chaos sans frémir.  

Bâtir une alternative est l’urgence du moment. En espérant que la nation ne disjoncte pas avant qu’elle ne soit prête.

Octobre 2022 : le pic extatique des maîtres chanteurs

Ou comment on ruine l'économie

On voit avec le sieur Poutine, assassin sans vergogne, balançant des bombes tous les jours contre les populations civiles, rasant des villes, massacrant des villages, l’extase du maître chanteur formé au KGB qui ne pense qu’en termes de crimes, de volonté d’écrasement, de terreur, menaçant le monde de famine, l’Europe d’attaques multiples contre des infrastructures, agitant la bombe atomique comme s’il s’agissait d’un pistolet à eau, et créant dans tout le monde un choc énergétique et inflationniste totalement artificiel. Le geste habituel de ce malade mental est de serrer le poing en mimant l’écrasement d’une noix. Écraser, voilà toute la philosophie de ce taré. « Si vous ne me laissez pas écraser à ma guise, gare aux dégâts que je peux vous infliger ». On approche doucement des 100 000 morts et 200 000 à 300 000 blessés. Victime collatérale : l’ONU, la mondialisation heureuse, l’esprit de renonciation à la violence et de résolution des conflits par la négociation.

En France la CGT en profite pour essayer de mettre à genoux le pays. Ce syndicat inféodé au parti communiste et à l’URSS pendant 75 ans a gardé ses bons réflexes. Bloquer illégalement à quelques-uns (il suffit d’une centaine de fanatiques) un pays ravagé par ailleurs par les pénuries, c’est-à-dire créer de la pénurie supplémentaire et gêner des centaines de milliers d’activités et de vies. Et comme d’habitude les hauts fonctionnaires laissent faire pendant des semaines et attendent que le drame soit bien visible pour prendre des mesures qu’un gouvernement normal aurait empêchées en faisant passer les lois nécessaires (nulle corporation ne peut créer des dommages aux pays qui dépassent le gain qu’ils peuvent attendre de la grève) et en appliquant celles qui existent (le blocage des accès à une raffinerie est illégal). Aux États-Unis (comme dans presque tous les pays libres) celui qui s’y risquerait se retrouverait illico en prison avec en plus des dommages et intérêts gigantesques. Le propre de l’énarchie compassionnelle est de céder d’abord et de tenter de rattraper les conséquences après. Alors les syndicats des musées les ferment au moment des pointes de tourisme, les syndicats de l’aéronautique et des trains verrouillent au moment des départs en vacances, les employés des piscines débraient lorsque la canicule s’installe etc.

Les islamistes qui tiennent les trafics de drogue dans les territoires qu’ils ont colonisés en France, font du chantage à l’émeute urbaine dès qu’on cherche à freiner leurs ventes. La peur d’une guerre civile que les forces de l’ordre françaises perdraient bloque toute velléité d’agir. Il ne manquerait plus que quelques attentats terroristes pour bien corser la situation. Et la gauche s’est ralliée pour des raisons purement électoraliste à un mouvement islamo-gauchisme.

Tous les mouvements de minorité agissante se cachent désormais derrière les lois liberticides que des gouvernements de lâches leur ont concédées pour poursuivre en justice toutes paroles qui gênent leur propagande ou pour faire virer de leur poste ceux ou celles qui résistent à leur emprise. Au nom d’une « haine » fantasmé, on crée une situation de chantage permanent.

La Commission européenne et en premier Mme Van Leyen font du chantage à la chasse au post-fascisme après les résultats des élections libres en Italie tout en lançant une campagne assimilant liberté inclusive pour les minorités et voile islamique, le Parlement refusant de mettre fin à ce scandale au moment même où les femmes iraniennes se font tuer en réclamant la fin des obligations moyenâgeuses dictatoriales imposées par les Mollah.

Puisqu’on est dans le monde musulman si démocratiquement rafraîchissant, voici le tueur qui dirige l’Arabie saoudite qui décide de jouer le jeu de Poutine en faisant grimper le prix cartellisé du pétrole.

Nous vivons une période d’apothéose des maîtres chanteurs.

Pas un jour sans qu’ils ne bloquent un site informatique en demandant une rançon, qu’il s’agisse d’un hôpital, d’une entreprise ou d’une administration. Et on tolère le Bitcoin qui permet le versement de rançons sans danger.

Les Français ont élu le tragique Macron en croyant qu’il les protégeait alors qu’il n’a de considération et de préoccupation que pour lui-même et se moque radicalement du reste, que cela plaise ou non.

Son intervention après des mois de silence expliquant que, lui, avait tout bon, que jamais il ne faisait jamais d’erreurs, et que ce n’était pas à lui de régler les problèmes sociaux même quand ils ruinaient le pays sauf que, quand même, si le pays était à genoux, peut-être… Fa Tutto !

Cet indécent personnage, façon péronnelle irresponsable, a ruiné la filière atomique civile pour rien, mettant le pays dans une situation dramatique et facilement évitable, caqueté sur tous les sujets en faisant exactement l’inverse, multiplier des échecs humiliants dans le régalien de sa compétence, en se consacrant au seul sujet qui l’intéresse, lui-même, sans même prendre en considération les intérêts majeurs du pays.

Son ambition active est de devenir le premier président élu de l’Union européenne, après avoir tué les dernières capacités régaliennes autonomes de la France, devenue une collection de territoires, dont beaucoup colonisés par des vagues d’immigration incontrôlée, et de se rassurer ainsi sur ce qu’il croit être. Pour durer il n’hésite pas créer des risques phénoménaux pour le pays en poussant notamment les extrêmes pour paraître le sauveur, l’homme qui protège alors qu’il sait qu’il nuit au pays. Avoir pris le pays en otage de cette ambition malsaine est le summum du genre.

Nous vivons l’automne de la prise d’otage, des ambitions basses, des incapacités brutales, des dirigeants ineptes. Le pic extatique des maîtres chanteurs.

La bulle de sottise écologiste commence-t-elle enfin à percer ?

L’histoire de l’hystérie générée par Greenpeace et d’autres associations du même tabac, encadrées par quelques milliardaires en mal d’un rôle en rapport avec leur fortune délirante, sera un jour contée dans les écoles pour montrer aux enfants comment le monde peut devenir fou non pas pour de mauvais sentiments mais pour de bons. Cette vaccination sera aussi utile et peut-être plus que celle contre le Covid ou n’importe laquelle de ses variantes.

Comme toujours c’est un drame qui permet soudain aux yeux de se dessiller et au voile rose sur les consciences de se déchirer. Comme toujours l’opération est délicate. La femme envoûtée un temps par le gourou et qui se retrouve un soir, violée et ruinée au bord du chemin, sait ce qu’est un grand moment de solitude. Pour les peuples ce n’est guère plus réjouissant. La guerre classique d’envahissement imposé par un tyranneau nourri à l’impérialisme soviétique et au nationalisme slave, provoque la prise de conscience d’une évidence : sans énergie pas de prospérité ! Et en fait, rien que d’incommensurables ennuis !

Emmanuel Macron, dans la lignée du PS, associé aux Verts pour des raisons électoralistes est entièrement responsable de la destruction du potentiel énergétique de la France. Le gouvernement allemand, pour les mêmes raisons d’association électoraliste avec les Grünen, a décidé de supprimer l’électricité nucléaire et de faire le pari de l’éolienne associé au gaz russe. On voit aujourd’hui la pertinence de ce choix.

Tous les gouvernements européens occidentaux, pour masquer leur aveuglement et leurs inconséquences, ont décidé de jouer la carte écologique pour se dédouaner des conséquences d’une crise énergétique sévère qui provoque inflation démesurée et pénuries. « C’est au nom de la survie de la terre qu’il va falloir vous priver ! Et attendez : ce n’est qu’un début, parce qu’il va falloir que vous soyez extrêmement frugaux pour échapper à pire et pendant longtemps ».

Le calcul politicien rejoint l’hystérie mensongère venue de l’ONU, amplifiée par des organes internationaux irresponsables comme la Commission Européenne de la va-t-en-guerre Van der Leyen qui se croit présidente d’une union européenne qui ne cherche qu’à multiplier ses pouvoirs. Pendant longtemps, ce délire de faux bons sentiments n’a fait que ricaner. Communier dans une fausse religion, quand cela ne vous coûte rien, n’a qu’une importance secondaire. Le rôle des grandes fortunes du net a été et reste délirant. Ces milliardaires, qui ne savent même plus quoi faire de leurs dizaines de milliards de dollars, veulent prouver qu’ils ne sont pas totalement illégitimes. Alors ils matraquent la bonne parole.

Quand on constate que Microsoft, producteur de jeux addictifs, inflige aux centaines de millions de personnes qui jouent au Solitaire 20 second de morale bidon mais agressive dispensée par des membres de minorités LGBT + sans qu’il soit possible de passer outre, c’est pire que le Muezzin hurlant du haut de son minaret.  

Pas une banque qui ne prêche la vertu verte de son activité. Pas un vendeur de voitures qui ne mette en scène une jolie blonde séduite par un noir au volant d’un engin polluant mais vertueux. La vertu, dans sa version occidentale du moment, est désormais servie par des milliards déversés partout.  Et pas question qu’une parole contraire s’exprime sur les médias « main stream » !

Le seul problème : les opinions ne suivent plus autant et commencent à se cabrer, malgré le matraquage général.

Supprimer les baignoires, pisser sous la douche, supprimer la lumière dans les lieux publics, geler dans un appartement mal chauffé, est une chose : perdre son emploi, sa voiture, son logement, ses moyens d’existence, ses possibilités de consommer, de voyager, de produire, en est une autre. Vivre sous la férule d’une propagande qui s’insinue dans tous les replis de votre vie personnelle et de vos choix les plus élémentaires et sous la menace de sanctions de plus en plus injustifiables et perverses, l’affaire est saumâtre et inacceptable, même dans un pays de « veaux », comme la France à certains moments de son histoire.

Alors la bulle menace d’éclater. Simplement parce que personne n’a envie d’être ruiné pour rien !

Il y a un an, lorsque d’une conférence sur l’état du pays, j’ai pu constater que le seul fait de présenter quelques calculs éclairant la difficulté écologique, des multiplications du niveau de l’examen de sixième, engendrait des réactions totalement extravagantes de rejet, de dégoût, de mépris, comme si vous aviez émis les pires insanités. Pour être clair rappelons les deux calculs (légèrement modifiés pour tenir compte des dernières informations connues) qui avaient provoqué cette fureur assez générale et totalement outrancière :

-         41 millions de véhicules circulent en France. Le prix moyen d’une voiture électrique pour une puissance comparable au parc actuel est de 50 000 euros. Le remplacement du parc coûte donc plus 2 000 milliards. Ce qui est impossible à financer.

-         La quantité d’essence consommée en France par l’automobile actuellement chaque année est de 60 millions de m3. Sachant qu’un litre d’essence permet d’obtenir de 11 à 12 kWh, il est assez facile de calculer la quantité d’énergie à produire pour basculer vers le tout électrique. C’est plus que ce que nous produisons actuellement d’électricité. Or on sait qu’il est impossible de doubler la production électrique et de la distribuer au point de charge sans investissements colossaux, déclarés comme impossibles par RTE qui annonce que la production électrique en 2035 sera à peine supérieure à celle d’aujourd’hui.

Depuis, le chiffrage de l’effet sur les températures de la suppression des voitures à moteur thermique a été révélé par Christian Gérondeau et jamais contesté. Baisser d’un dix millième du stock actuel les rejets de CO2 n’aura strictement aucun effet sur la température moyenne du globe. Aucun !

Le bon Français, ahuri, voit aujourd’hui se préparer des dépenses colossales qui, si on les chiffrait correctement, dépasseraient certainement pour la France les quatre mille milliards d’Euros, des chiffres qui rendent l’affaire impossible, pour des gains en température nuls.

En même temps les mesures coercitives commencent à tomber, comme l’obligation de diagnostics thermiques incertains dans leur calcul mais odieux dans leurs conséquences, comme l’interdiction d’appliquer le contrat signé avec un locataire immobilier éventuel. Des voitures sont désormais interdites d’accès dans certaines villes et cela va se généraliser. On doit changer de chaudière, de voiture, de mode de vie, et tout cela pour… rien ou pour compenser les décisions destructrices prises par quelques dirigeants félons aux intérêts de la nation.

Face à ces réalités, l’attention aux discours moralisateurs se dilue et la colère monte. La bulle de soumission aux âneries écologistes s’effrite et va se déchirer au fur à mesure que les « passes-co2 » et la coercition vont monter avec les coûts, les dépenses forcées, et les pénuries.

Les injonctions contradictoires c’est bien, mais attention au retour de bâton. La bonne volonté des gens a ses limites.

Dire qu’il ne faut aller vers un emploi quasi exclusif de l’électricité et ne plus avoir d’électricité ou à des prix extravagants, cela pose tout de même question. Faudra-t-il arrêter en 2023 les voitures électriques, bloquer les vélos électriques, suspendre le service des bus électriques, ralentir les TGV à 120 km/h, demander aux malheureux qui ont été séduits par le chauffage électrique de ne pas se chauffer entre 18 et 22 heures ?

On a démontré ces derniers jours que les microparticules donnent le cancer. Mais où sont les microparticules en densité dangereuse : dans le métro et les transports en commun, sacralisés et désormais dysfonctionnels la plupart du temps, à peu près partout. Que ceux qui en doute se penche sur la desserte du plateau de Saclay !

On demande d’arrêter toute construction dans les zones dites naturelles par la loi dite de « zéro artificialisation nette », mais on fait venir par millions des immigrés qui ne peuvent que s’entasser dans ou sur le bâti existant. Sauf si on les envoie à la campagne ce qu’a demandé le génie de la mesure extravagante, Emmanuel Macron. On se souvient que l’Abbé Grouas, dit Pierre, avait exigé que l’on construise sur un terrain lui appartenant sa future cité radieuse. Le terrain était insalubre et en pente.  Il n’y avait pas de transports publics. Personne n’a voulu venir, ce qui n'a pas été trop ébruité, compte tenu de l’émotion extraordinaire qu’il avait su provoquer. Les gens s’implantent là où le bassin d’emploi est actif, c’est-à-dire actuellement dans les grandes villes qui cumulent les emplois nouveaux. Le travail en « distantiel », c’est bien mais restera réservé aux employés riches. Comme dans le même temps, on force les classes moyennes à s’exiler du centre des grandes villes, bloquées par la politique absurde des Verts et de leurs alliés, la densification à mort des périphéries sera la vraie norme des temps nouveaux où construire à la campagne une route, une voie de chemin de fer, un lotissement, un centre commercial, un centre de loisirs, sera strictement interdit

Nous sommes le pays le plus fiscalisé, et il n’y a pas un jour sans qu’un abruti réclame encore plus d’impôts sur les autres que lui naturellement.

Et tous les jours on condamne une possession, un achat, une consommation, un service, une activité ludique, comme productrice de CO2 en traitant les impétrants de tueurs de la terre.

Naturellement un pays qui n’a pratiquement plus de services publics depuis près de trente ans, avec un effondrement de la justice, de l’enseignement public, de la santé, de l’armée et de la police, trouvera toutes les ressources voulues pour payer les milliers de milliards nécessaires pour la prétendue transition énergétique, en fait une régression énergétique et économique définitive !

Les discours publics deviennent totalement oniriques et mêmes cinglés. Le « bullshit » règne partout à des niveaux d’intensité extrêmes. « Nous allons accélérer », tel est le slogan du gouvernement français totalement enlisé dans sa démagogie et les pénuries qu’il a lui-même créées ! Pour prouver qu’il n’est pas seulement le destructeur de Fessenheim, Emmanuel Macron va inaugurer une monstrueuse installation d’éoliennes(toutes  importées de l’étranger)  qui saccagent sur des kilomètres carrés le plateau continental, artificialisé, comme ils disent, c’est-à-dire nuisant aussi bien à la vie naturelle qu’aux activités humaines. Personne n’a rappelé ce que ce monstre a coûté aux contribuables français, quel déficit de la balance des paiements français cela suppose, quelle contribution minime à la réduction de production de CO2 cela représente, sachant que l’énergie produite se substitue à une énergie nucléaire qui ne produit pas de Co2. Et on veut multiplier ces monstres marins tout en accélérant la construction d’éoliennes terrestres.  Tout cela pour permettre au triste sire qui préside aux destinées du pays d’avoir un discours vis-à-vis de l’Allemagne nécessaire à ses ambitions futures.

Les banques centrales sont paralysées par des injonctions également contradictoires. Comment lutter contre l’inflation, l’objet de l’institution, et lâcher des milliers de milliards en monnaie banque centrale sans contrepartie de production pour financer les déficits publics abyssaux, en partie générés par les questions énergétiques et la fumeuse « transition « ?

L’Union Européenne s’approprie des domaines entiers d’activité qui ne sont pas dans les traités et prétend régenter les bonnes pensées et les bonnes pratiques dans tous les États même sur des sujets où elle n’a aucune autorité pour se faire. L’Édition se révolte car la Commission a décidé de régenter le fonctionnement même de leurs entreprises, répartissant le pouvoir au gré de leur humeur en faisant fi de tous les arrangements nationaux difficilement mis en place. Emmanuel Macron qui base sa stratégie personnelle sur un projet européiste de présidence européenne élue au suffrage universel, pour se reclasser après son dernier quinquennat « local », laisse faire ou favorise.

Les Français qui ne constatent pas qu’on marche sur la tête sont une espèce en voie de disparition. La bulle de sottise écolo est en train de percer. Jusqu’ici, des trous d’épingles laissaient fuir un minimum du stock d’imbécillité. Maintenant les canifs sont entrés en action. Les sabres sont sortis des fourreaux. Les canons viendront.

Le processus est enclenché en France. Les Français sont sans doute des veaux, mais les politiques devraient commencer à se méfier du brutal coup de pied en vache programmé, beaucoup plus cuisant qu’une simple giflette spontanée.

Le cauchemar du Dr Choronchon

Quand la stupidité de l'époque tourne au drame

J’ai fait un cauchemar.

Une association antivax et naturopathe, nommée Greypiss avait  pris le contrôle de l'ONU et expliquait que la médecine tuait en fait l'humanité, et à court terme, que ce sont les médicaments et la fausse science médicale allopathique qui entraînaient les épidémies à répétition, que si on continuait, il y aurait un basculement irréversible, que l'urgence était absolue et qu'il fallait que le monde entier se mette en marche pour éliminer la médecine pseudo scientifique au profit des médecines naturelles douces,  faute de quoi l'humanité disparaîtrait dès 2123, le 12 mars, à 5h23, heure de Cotonou.

Une certaine Beretta Grunberg pressait les jeunes et les enfants en bas âge à cesser de soigner leurs grands-parents, qui ont mis en marche la mort de l'homme avec la médecine allopathique et qui sont responsables et irresponsables. Honte à eux. Les officines de pharmacie ont alors commencé à être démolies par des jeunes conscientisés bien décidés à sauver l'humanité. Les élèves de l’école de pharmacie ont, lors de la réception de leur diplôme refusé de le recevoir, indiquant qu'ils préféraient soigner l'humanité en s’abstenant d’utiliser leurs connaissances plutôt que de prétendument sauver un homme particulier qui se prétend malade alors qu'il subit simplement les conséquences naturelles de ses excès, surtout les malades masculins blancs hétérosexuels, qui avec leur bidoche, leur barbeuc, leur pinard et leurs blagues de garçons de bain ont commencé à ruiner le potentiel naturel humain.  

Les médecins conscientisés avaient formé une association pour lutter non plus contre le diabète mais contre les diabétiques, rappelant que le Dr Mangerle avait beaucoup avancé dans la connaissance de l'élimination astucieuse des hostiles. Les études médicales ont été profondément réformées pour atteindre l’objectif d'une quasi-disparition de l'homme blanc hétérosexuel en 2050, la moitié devant être éliminée d'ici 2035. Mme Van der Layette, a lancé une grande campagne pour l'élimination des hommes enceintes dont elle avait pourtant fait la publicité naguère, preuve d'une nouvelle prise de conscience au sein des institutions européennes. Greypiss, l'association favorite à l'ONU qui a lancé le mouvement, a réussi à placer son directeur allemand auprès du Commissaire Européen à la sauvegarde de l'humanité.

« Débarrassés de la fausse science allopathique, les perspectives les plus heureuses sont à portée de la main, si la lèpre nous laisse tranquille », a déclaré Mme Ruinachier, une jeune énarque qui avait déclaré le contraire quatre jours avant, ce qui prouve les progrès fulgurants de la conscientisation. L'ENA a toutefois obtenu d'être exemptée de tout sacrifice.  Parce qu'il faut bien que quelqu'un mette en musique la nouvelle politique. McKinsey sera aussi épargné pour la même raison.  

M. Mélenconcumlaluna, du parti de la Nouvelle Peste Brun-Rouge, dite Nupeste dans les médias conscientisés qui ont de la mémoire, a expliqué qu'il fallait éliminer d'abord la bourgeoisie comme il en avait vu la technique lors d'une visite (non médicale) au Venezuela ami. 

En même temps, Mme Lepénécu, spécialiste du fonds monétaire de l'Océan de la Bêtise Crasse, qui recouvre une partie de la France, déclarait que le massage des pieds comme alternative médicale cassait les pieds du populo méprisé, surtout si on utilisait des personnels arabo-musulmans pour le faire, et un certain Zemmourdemonprochain exigeait qu’on commence les éliminations au sein de l'Oumma.

Le président Francmacron aurait annoncé que la France, en liaison étroite avec l'Allemagne, dont les expériences dans le domaine de l’élimination, déjà anciennes, n’étaient pas de vains maux, allait de son côté réinventer la réinvention, à moins que cela soit le contraire, mais en même temps (vous avez quatre heures !), et qu'il avait exigé le démantèlement de 18 facultés de médecine et de pharmacie, en commençant par celles situées en bordure de l'Allemagne.

Les Verts ont voté de s’appeler désormais les Vers, un sigle qui marque leur future contribution à l’élimination des hostiles sans vie et qu’ils comptent ne pas seulement amuser la galerie mais aussi la percer, tout en ayant le droit à la paresse si cela devenait trop contraignant, selon la très sotte  Sandrine Roussotte.

Les LR, ont choisi un fantôme pour annoncer qu’ils collaboreraient ponctuellement à une politique qu’ils ne veulent pas bloquer (débloquer n’est pas débloquer a affirmé un de ses penseurs) mais aussitôt Mme Datée a annoncé vigoureusement qu’il fallait lui donner un rôle central. Elle a ajouté : « On les Zhora !  On les Zohra ! Aux chiottes Ciotti et que Retailleau se taille ».

M.  Polpoutine, le « leader minimo » russo-tchéchène, a montré soudainement son retour dans le giron de l’ONU en affirmant qu’il avait commencé le travail en Ukraine, en détruisant moult hôpitaux, maternités et écoles, et qu’il fallait l’aider plutôt que contrarier la marche du progrès et du sauvetage de l’humanité. « Les Nazis ukrainiens sont clairement des malades allopathiques » a-t-il déclaré avec son fameux sourire de Gorgone. « Je suis en pleine santé » a-t-il ajouté, « grâce à la longueur de ma table de travail, les menuisiers étant préférables aux médecins ». L’ONG Wagner a été encouragé par Greypiss à accélérer ses entreprises humanitaires ciblées en Afrique.

Les Français dont on exploitait sans vergogne le caractère craintif, se sont déclarés complètement rassurés et ont remercié leur Président d’avoir fini, à force de virevoltes et de discours insensés, par inventer puis réinventer la bonne posture et la formule juste, soulignant pleinement combien les propos odieux et les politiques destructrices avaient leur adhésion et leur amour. Ils s’apprêtent à geler cet hiver, avec un sourire béat. Partout s’élève des cantiques : « il nous protège, il nous protège ! Alléluia, Alléluia, par Allala ! ».  

M. Jancovicieux, pour sa part, a déclaré qu’il avait tout vu avant tout le monde, que les économistes une fois de plus s’étaient trompés, une fois de plus grossièrement, sur la question médicale, et qu’il convertissait le Shift Project en Borniol Project pour accroître son profit et ses effectifs. Plusieurs conférences payantes seront organisées pour expliquer à ces imbéciles de politiciens tardivement conscientisés les modalités de cette action essentielle à la survie de l’humanité.

Ouf ! Le monde va mieux et sera sauvé, le ras-le-bol laissant la place au bol de râles.

A la fin de ce terrible cauchemar je me suis réveillé en sueur. Mais je me suis vite calmé, après avoir ouvert la radio et entendu une interview du sensible M. Véran où il fait une opération à cœur ouvert sans scalpel, une intervention pleine de bon sens et d’anecdotes gustatives de Mme Sandrine Rousseau, juste après un discours marqué par les bons sentiments de Mme Van der Leyen et une fine analyse de plus de Mme Panier-Runacher, plus une sortie créative de M. Mélenchon, offrant aux amateurs, et avec style,  une nouvelle page de vomi  à la sud-américaine, sa spécialité. Pour finir avec une pique rigolote de Poutine.

Ouf ! On sent bien qu’on va vers le meilleur des mondes.

Dr Chroronchon

Écologie délirante : entre boy scoutisme et bureaucratie

Le néo komsomolisme contre les néo koulaks

Beaucoup d’auteurs se rendent compte qu’on est en train de revenir à la situation d’avant-guerre.

Ne parlons pas ici de la guerre en Ukraine et de la montée vers une nouvelle guerre mondiale qui en est la manifestation la plus douloureuse. Non ! Nous voulons évoquer une situation la plus sournoise, celle qui pourrit réellement tout. Le ver qui s’attaque aux poutres d’une maison est moins visible que le feu ou l’eau qui peuvent ravager à l’occasion, mais son travail de sape est constant et dure des années. Le résultat est pire, car c’est tout un parc d’immeubles qui succombe.

Entre les deux guerres, la mode était à la mobilisation de la jeunesse. L’URSS ayant créé les Komsomols chargés de chanter dans la joie et l’allégresse les victoires du socialisme réalisé, l’Occident avait créé toute une gamme d’institutions équivalentes, allant du boy scoutisme de Baden Powell au Chantiers de la jeunesse.

Nous marchons en chantant vers un temps de bonheur

Nous chantons en marchant vers les plus grands malheurs

Car évidemment, l’exaltation bénie-oui-oui de la jeunesse encadrée était parallèle au Goulag. Mais ces parallèles pouvaient se rencontrer à l’occasion, comme l’envoi des Komsomols dans les campagnes pour corriger les paysans. Ces troïkas n’ont cessé de commettre les crimes les plus abjects et ont fini par tuer 10 millions de personnes. En chantant !

Les boy-scouts étaient censés ne faire de mal à personne, et ce sont plutôt eux qui ont subi les attaques de prêtres lubriques, avant que l’enrichissement général ne pousse la jeunesse vers d’autres activités moins collectives et moins religieuses.

La nouvelle religion écologique qui remplace l’utopie socialiste et le christianisme effondré, veut revenir aux jolis temps des extases du bon sentiment encadré. C’est qu’il faut sauver le monde des vilains capitalistes qui la détruisent pour le plus vil profit. Les nouveaux Koulaks sont les propriétaires et les riches. Alors on vilipende autant qu’on prêche.

Comme toujours ce genre d’exaltation cache une réalité plus saumâtre. En France on ne tue pas les Koulaks. On les ruine seulement en les couvrant de charges et d’opprobres administratifs, avec à l’occasion quelques sanctions pénales bienvenues. La bureaucratie la plus délirante accompagne le néo komsomolisme vert.

Prenons ce titre d’un média du bâtiment : « DIAGNOSTIC DE PERFORMANCE ENERGETIQUE. La nouvelle méthode de calcul du DPE a fait bondir le nombre de logements classés F et G, d'après les derniers chiffres de l'Observatoire national de la rénovation énergétique. La France compte 5,2 millions de passoires énergétiques sur 30 millions de résidences principales, plus que lors de la précédente estimation en 2018 ».

On sait que M. Macron a chargé Mme Wargon de faire passer une loi infecte qui interdit d’augmenter les loyers et bientôt qui interdira de louer tout court des logements disqualifiés sous le nom de « passoires thermiques ». Quand on veut tuer son chien on dit qu’il est galeux. Des passoires thermiques ? Beurk ! Frappons-les et forts. En vérité une passoire thermique est un bâtiment construit selon les normes de l’époque d’avant ! Mais il faut disqualifier, avilir, détruire l’image, pour mobiliser en faveur des actions brutales. On provoque de la haine, ce qui normalement est condamnable. Là pas de problème. On se rappelle le coup des « marchands de sommeil » qui a accompagné l’impossibilité de louer de petits espaces. Des salauds bien sûrs !

Évidemment les fameux DPE, diagnostics de performance énergétique, sont devenus obligatoires et là, horreur ! Vous le faites faire par deux « experts » certifiés et vous avez deux résultats différents. Grands Dieux ! Alors on a encore complexifié la chose, bien sûr avec des exigences bureaucratiques encore plus serrées. On ne s’occupe plus seulement de la consommation d’énergie mais aussi de la production de CO2. D’où la hausse du nombre de bâtiments traités en pollueur au CO2 autant qu’en passoire thermique, alors que les bâtiments chauffés à l’électricité sont incapables de dire d’où vient l’électricité (centrales, nucléaires ou reproductibles). Un appartement parfaitement isolé mais chauffé au fuel deviendra impossible à louer et bientôt à vendre. Et la hausse du coût du DPE s’envole car il faut s’occuper de plein de critères, et avec un logiciel agréé, svp ! Personne n’a fixé de tarifs. Bon ! D’accord ! L’administration est un peu lente pour les agréments. On manque donc de spécialistes conformes. Vous n’allez tout de même pas demander à l’administration d’être rapide.

Ensuite vous avez créé une activité commerciale encadrée totalement artificielle qui ne fonctionne que par la force de la loi. Et une pléthore de rigolos ont décidé de mettre ce marché en coupe réglée.

Du coup il a fallu contrôler. Bonjour la DGCxxxx et ses contrôleurs motivés.

« La proportion d'établissements [parmi les sociétés contrôlées] dont les pratiques commerciales contreviennent à la réglementation demeure importante à 52 %, quoiqu’en légère baisse par rapport à 2020 (53,5 %). À ce stade, les résultats font état de 135 avertissements, 118 injonctions administratives, 36 procès-verbaux administratifs et 94 procès-verbaux pénaux."

On a créé un marché de voyous qui profitent de l’obligation pour faire n’importe quoi et plumer les propriétaires loueurs qui doivent tous faire un DPE avant de faire jouer les clauses d’indexation. Les délais explosent. Les coûts explosent. Les résultats sont vaseux. Les propriétaires vendent. Salauds de koulaks. L’appartement ou la maison est repris par un futur propriétaire habitant. Le marché de la location s’évapore. On s’en fout : yaka confisquer les locaux vides ! On vous aura salopards de riches propriétaires.

Le Komsomol des temps modernes n’a plus qu’à faire chauffer la colle contre le vilain et exalter les passions des pauvres hères qui ne parviennent plus à se loger.

Ah oui, mais voilà ! Le Koulak n’était pas qu’un riche propriétaire de latifundia. Les propriétaires de « passoire thermique » sont le plus souvent des gens de la classe moyenne inférieure. Attention au syndrome Gilets jaunes !

Alors on a créé une administration nouvelle chargée de distribuer les subventions avec des noms ridicules comme Maprim ‘renov, non racoleur débile typique de la nouvelle administration conscientisée et communicante.

Allons-y dans de nouvelles complications : à qui, quand, comment, combien distribuer la manne ? Un champ entier d’exaltation bureaucratique est ouvert en grand… au grand dam de la cour des Comptes qui y voit un gouffre financier sans fond. Et qui multiplie les investigations contre le nouveau Moloch.

Evidemment, personne ne chiffre les résultats attendus d’une telle politique. C’est bien connu les petits ruisseaux font les grandes rivières. Alors ne mesurons pas la taille du ru.

L’effet sur le réchauffement climatique ? Nul, au mieux ! L’impact social, fiscal, économique ? Pas évalué. Si les troïkas qui ont détruit les Koulaks avaient dû s’embarrasser des conséquences…

Allons-y gaiment et égosillons-nous à hurler le chant des partisans écologiques !

« Nous marchons en chantant vers un temps de bonheur.

   Nous chantons en marchant vers les plus grands malheurs ».

Quand le journal le Point divague avec des économistes socialistes

Le Point vient de faire paraître une intervention d’Olivier Blanchard et de Jean Tirole, « pour en finir avec les bobards ». Il est utile de faire quelques remarques pour en finir avec les jobards, qui dans la presse, croient qu’ils sont des économistes de référence.

Olivier Blanchard le dit clairement : il est plus à gauche que Macron qui suit une stricte politique à la Hollande gaucharde mais pas trop qui explique les 3 000 000 milliards de dettes, l’effondrement des services publics, des déficits extérieurs jamais vus, 85 milliards d’achats de votes pour la réélection etc. Jean Tirole n’ose pas l’avouer aussi directement  mais il est tout aussi socialiste, comme en témoigne ses suggestions.

En fait ces deux-là n’ont eu de carrière que par leur révérence aux idées dominantes. Ils ont dit oui à toutes les erreurs qui ont été faites et justifient qu’on en commette d’autres.

Écoutons ces augures :

-        Il ne faut pas mettre fin à la mondialisation, sinon on va perdre un facteur de croissance. Toutes les voies de réapprovisionnement sont en difficulté et la vulnérabilité vis-à-vis de partenaires dictatoriaux est devenue patente. Les classes moyennes occidentales sont au bout du rouleau. Mais chut ! On ne change pas un système qui perd.

-        Le dollar va être menacé dans son hégémonie. OK mais on aimerait des précisions sur les conséquences.

-        « Il est important de souligner que l’Europe importe une grosse partie de son énergie » ; Il fallait au moins un O. Blanchard pour nous prévenir. Et en effet, il faut savoir qui va payer. Les truismes les plus énormes sont les plus beaux. Il va falloir réduire notre consommation assez vite. De combien et pour quel résultat ? Pas un mot. Yaquafaukon.

-        Il faut augmenter les impôts des plus riches. Ben voyons !

-        Il faut laisser les prix jouer leur rôle de répulsifs de la consommation. OK. C’est le choix de la Suisse.

-        Il faut créer une taxe carbone pour accroître le répulsif mais pas à la frontière parce que cela va être compliqué ! Les entreprises françaises seraient donc seules à la payer en concurrence avec le monde

-        Il ne faut pas indexer les salaires sur les prix. OK on sait où cela mène. Mais attention aux retraites.

-        Il ne faut pas bloquer les prix. OK. Tout le monde le sait sauf les démagogues.

-        Pas de taxe additionnelle sur les profits sauf pour Total-énergies. Pourquoi elle seulement ?

-        Le problème n’est pas qu’on dépense trop mais mal (rappel : nous sommes les champions du monde de la fiscalité et des charges et tous nos services publics sont effondrés).

-        La cote d’alerte pour notre dette n’est pas atteinte. On peut investir avec de nouvelles dettes. Et allons-y ! Jusqu’où ?

-        La dette italienne ne posait pas de problème avec Draghi et en posera avec tout autre. Vade retro Meloni l

-        Les banques centrales devront se poser la question : réduire l’inflation ou non. Belle analyse originale…

-        La réforme de l’ISF a été une erreur. Pardi ! Les riches doivent payer.

-        Mais vaut mieux taxer les multinationales ! Au boulot ! Elles peuvent partir, elles.

-        Il faut inciter les Français à travailler plus longtemps en réduisant les maladies chroniques et en augmentant la formation. Les fonctionnaires tremblent déjà ! Les éboueurs et les employés de piscine de la mairie de Paris aussi.

-        Il faut mettre en œuvre la réforme des retraites par point. Après cinq ans d’atermoiements et de crispations, qui ont montré la quasi-impossibilité politique de mettre en œuvre une réforme aussi globale, ils en sont encore là !

-        Il faut des incitations financières pour travailler plus longtemps. Ah oui ! Mais lesquelles ? Mais surtout pas de pression pour retourner plus vite au boulot.

-        Où sont passés les travailleurs de l’hôtellerie-restauration ? Une fois qu’on saura,  on pourra trouver des réformes. En attendant ne touchons pas à l’indemnisation du chômage. Le fait de conserver 5 millions de chômeurs alors que les entreprises ne trouvent personne quand elles recrutent ne pousse ces gens à aucune réflexion. Un petit budget de recherche est toujours bon à prendre. Vive la dépense efficace…

-        Il faut faire correspondre les formations aux besoins de l’entreprise. Super ! Quels experts !

-        Vive la taxe carbone réservée aux Français. Bis repetita.

-        Il faut des interdictions pour lutter contre le réchauffement. Voici qui est clair. On peut avoir la liste ?

-        Croire que la transition n’affectera pas la croissance est espérer le beurre et l’argent du beurre. D’accord. Mais quelle perte de croissance et de prospérité ? Chut ! Et pour quels résultats sur la température ?

-        La « carte carbone » signée Piketty est impraticable. La taxe carbone donnera à l’état de l’argent à redistribuer. Taxer, taxer, taxer… mais plus simplement.

-        Taxons les riches mais avec des moyens simples. Ben voyons, il n’y a pas d’impôts en France.

-        Il faut augmenter l’impôt sur l’héritage et la transmission. Il faut redistribuer le capital financier pour répartir le capital culturel. Encore et toujours. Salauds de riches. Importons des millions d’immigrés et le capital des riches permettra de les mettre à niveau. Chouette !

-        Le programme de la Nupes conduit à la sortie de l’Europe. Donc c’est mal. Socialiste d’accord mais pas contre l’Union Européenne. Ce serait le seul problème ?

 

Les résultats économiques de la France sont désastreux. L’indigence de nos économistes officiels socialistes n’y est pas pour rien. Nous présenter ce tissu de banalités et de pétitions de principe en faveur de la mondialisation, de l’Union européenne, des taxes, et des impôts sur les riches comme un livre de référence écrit par des économistes de classe mondiale est le plus grand bobard du Point.

Et voici l’écologie pénitentielle coercitive. Elle ne s’arrêtera plus

Le chaos de la décroissance est au bout du chemin

Ça y est ! Les lois anti-propriétaires commencent à s’appliquer. Les propriétaires qui louent un bien immobilier sont tenus à prouver leur vertu et c’est à eux de faire les frais de la transition énergétique. Bien sûr l’enflure mortifère des actions mises en œuvre par des filles de famille issues de l’énarchie et de la nomenklatura d’Etat a été à la hauteur de leur irresponsabilité. Bien calées dans les rémunérations étatiques et ses avantages, capables par leur réseau de virevolter dans des organisations sous dépendances, elles pouvaient y aller franco. Sauver la terre pour ces fillettes privilégiées et garanties de fortes rémunérations et avantages de leur adolescence jusqu’à la fin de leur vie, méritait tous les sacrifices des autres. La bureaucratie a trouvé dans l’écologie le moyen de carrière avantageuse et de domination sans égale de la société.

Mmes NKM puis Wargon ont été avec quelques autres les promotrices de cette action coercitive. Mme Panier-Runacher, énarque et épouse d’énarque, est chargée de la transition énergétique, donc de l’application de toutes les règles coercitives déjà engagées et sans pouvoir de conception puisque toute la politique énergétique est dirigée de Bruxelles. Les ministres français sont là pour faire avaliser les directives européennes et ne mettent leur grain de sel qu’en compliquant et aggravant les choses par des décrets ineptes et ravageurs.

Voici donc les appartements désormais labellisés comme poubelles thermiques de plus ou moins bonne qualité et les coercitions commencent : interdiction de maintenir la valeur locative en fonction de l’inflation ; bientôt interdiction de louer. Pourquoi le locataire bénéficie-t-il d’un avantage de revenu au nom de l’écologie ? Personne ne l’a jamais expliqué. Pourquoi priver d’argent celui qui doit faire les investissements d’isolation ? Silence ! La logique imbécile de gribouilles administratifs torturés par ses années à l’ENA ?

Naturellement les modalités sont totalement folles. Tout étant irrationnel et injuste dans cette affaire, les décrets ont tout aggravé. Il faut faire étalonner son bien. L’ennui, lorsque vous le faites faire par deux « experts » différents, vous avez deux appréciations différentes et pas qu’un peu. En fait tout est arbitraire dans la procédure et totalement éloignés des réalités de terrain. Il faut des cohortes délirantes de testeurs de les « former » à une discipline vaseuse à l’extrême conçue par des imbéciles stipendiées à cet effet et qui en ont remis dans la sottise et la complexité. In fine vous laissez à un technicien à la formation et à la compétence approximatives le soin de décider si le locataire gagnera de l’argent et si le propriétaire sera lésé. Avec une inflation de 10 % par an on voit les dégâts. Rappelons que les périodes d’hyperinflation ne sont pas toujours courtes : pensons aux années soixante-dix. Imaginons la situation au bout de trois ans. Le locataire se retrouve avec une ristourne de 30 % sur son loyer. Le loueur a perdu un tiers de la valeur locative. Sur un dire de vérificateur en général incapable structurellement d’appliquer utilement les décrets. Où est la justice ? Où est le sérieux ?

« Il n’a qu’à faire les travaux d’isolation, ce connard de propriétaire abusif qui jouit d’une poubelle ! » Cette jolie phrase trouvée sur les réseaux sociaux trahit la pensée profonde de beaucoup Français. Rien à cirer des gens qui ont un patrimoine, ne serait-ce qu’une poubelle thermique ! Qu’ils paient ou qu’ils vendent !

Mais là les affaires se compliquent joliment. Vous pouvez transformer votre appartement en bunker thermique, et même en producteur net d’électricité, vous n’aurez pas votre beau certificat d’honneur de propriétaire citoyen conscientisé et labellisé, digne de recevoir une rémunération décente de votre investissement. La dépense thermique prise en référence est celle de l’immeuble. Si vous êtes seul à faire les rénovations nécessaires, aucun moyen d’avoir une bonne lettre. Les copropriétaires occupants n’ont aucun intérêt à faire des travaux gigantesques non rentables. Cela revient à interdire la location dans les immeubles collectifs où ils sont majoritaires.

Ne vous inquiétez pas, les textes seront aggravés pour faire sauter ce bouchon un jour ou l’autre. En attendant, les propriétaires vendent après avoir mis fin aux locations. Il devient de plus en plus dur de trouver une habitation en location. Pour acheter, les conditions de crédit deviennent très restrictives. Les prix du neuf eux sont aggravés de plus de 10 %, hors inflation, par les contraintes nouvelles imposées aux constructeurs. Les prix déjà inaccessibles grimpent encore un peu plus. Allons, en route en chantant vers une crise du logement !

Mais non disent nos Énarques étatistes (ils le sont tous peu ou prou par vocation ou intérêt). On va faire des logements sociaux. Ceux-là ont tous les budgets nécessaires pour se mettre aux normes écolos. Ce sont les bourgeois qui paieront. Ces salauds de propriétaires auront la triple peine, perdre de la valeur locative, perte sur le prix de vente et impôts aggravés sur le revenu. Parfait ! Une belle société qui fait face avec astuce à ses besoins sociaux et écolos ! Quand verra-t-on l’ENA adhérer à la Nupes ?

L’ennui c’est que le parc de « poubelles thermiques » appartient généralement à la classe moyenne moyenne et inférieure. Souvent le bien leur est revenu par un petit héritage et ils ont payé des droits. Parfois ils se sont endettés pour des années pour avoir un revenu de complément pour leur retraite. Mais avec les emprunts ils sont à la limite. ILS SONT PARFAITEMENT INCAPABLES DE PAYER ET LE CERTIFICAT ET LES TRAVAUX D’ISOLATION. Si les revenus locatifs baissent, ils sont coincés et doivent vendre. Adieu le petit patrimoine, et le revenu de complément ! Quand on connaît les perspectives de la France en matière de retraite, personne ne rit. L’Énarque s’en fout. Il aura lui une très belle retraite publique agrémentée de tous les ajouts faits à l’occasion de pantouflages ou d’allers et retours au gouvernement et au parlement.

Ils ont une réponse toute faite : « on a créé sur le modèle de la sécurité sociale une administration nouvelle tout entière dévouée à fournir des ressources aux propriétaires nécessiteux : Ma prim’renov ».

Indépendamment du nom racoleur et grotesque pour publiciste déjantée, constatons qu’une nouvelle branche administrative a poussé sur le dos des Français et de leurs revenus. Des cohortes de fonctionnaires vont aider les pauvres propriétaires, façon gilets jaunes, à passer le cap. Les budgets prévus sont tellement lourds et les résultats tellement incertains que la Cour des Comptes frémit d’horreur. Elle exige des évaluations régulières ! Personne n’a chiffré de façon convaincante les gains en Co2 des efforts demandés aux loueurs de logement. Encore moins en température. Rassurons tout le monde, il est exactement nul.

Des dizaines de milliards d’euros et de nombreuses vies gâchées vont joncher le parcours anti propriétaires de nos énarques adorés, bienveillants et indispensables. Ce n’est pas la triplette Macron (qui ne possède rien et n’a pas employé les fortunes qu’il a gagnées chez Rothschild pour créer du logement locatif), Borne et Panier-Runacher, qui peuvent simplement imaginer qu’il y a un problème.

Pertes de valeur, rancunes et haine, impôts, bureaucratie violente, régression pour aucun résultat. Ce n’est pas pour demain. C’est ici et maintenant ! Et les veaux broutent ce qu’il leur reste d’herbe en courbant l’échine. Et ils seront tout surpris quand ils seront frappés, eux qui se croyaient à l’abri. Quoi ? Cela ne concerne pas que les autres. Ils iront alors à la Nupes ou au FN.

La transition énergétique bidon nous enferme dans la triplette : parti bureaucratique, partis contestataires. Il n’y a rien de positif à attendre de cette horreur.

Ce premier acte de l’écologie coercitive et dommageable sera suivi de bien d’autres de plus en plus punitifs et de plus en plus ruineux, au fur et à mesure que l’inefficacité sur la réduction des difficultés climatiques sera de plus en plus avérée et que la ruine guettera le système. Nous venons de mettre le pied dans la machine à broyer définitivement le pays.

C’est aujourd’hui qu’il faut réagir.

Premier acte de santé écologique : mettre fin à l’énarchie compassionnelle bienveillante, écologique et népotique, en interdisant aux hauts fonctionnaires l’accès aux fonctions politiques. Écarter les Borne, les Macron, les Panier Runachier, les Wargon de l’espérance du pouvoir est le seul moyen que les questions qui touchent aussi radicalement le corps social soient correctement traitées.

S’ils avaient travaillé toute leur vie au service de l’économie, donc de la collectivité, pour disposer d’un petit logement et éventuellement d’un studio en location, encore en cours remboursement des crédits, pour améliorer leur faible retraite, ils sauraient ce qu’on pense quand on voit se construire en face de chez soi des logements sociaux bien isolés et quasi gratuits pour immigrés au chômage statutaire, que son quartier est devenu la proie des vols et des provocations islamiques, avec des tirs de bombes d’artifice, et qu’on doit payer pour isoler son propre appartement et perdre la location bienvenue qui mettait un peu de beure sur les épinards, alors qu’on est évidemment exclu des subventions qui ne couvrent qu’une fraction infime des coûts, quand il est possible de faire les travaux.

Après avoir dépensé pour 85 milliards de cadeaux électoraux, Emmanuel Macron est descendu de son jet ski et prend la pose du tragédien pour dire aux Français que la fête est finie et qu’il va falloir qu’ils travaillent, eux, pour payer les différentes factures accumulées par sa gestion et qu’ils auront, eux, à subir les efforts de la transition énergétique, et la guerre en Ukraine.

Le manque de scrupule, la morgue et le mépris de ce président problématique dépassent l’entendement. Les Français, nés malins, applaudissent leur sauveur ! On les a fait voter en stimulant leur peur. On va les faire payer en stimulant leurs craintes. Tableau !

Français, n’ayez pas peur. Il faut stopper le mécanisme infernal qui se met en place et qui ruinera définitivement la France et ce qu’on appelle de plus en plus inexactement les Français.

Santé : Petite histoire d’une décadence programmée

Impuissance et démagogie des ministres de la santé

Un journal du soir a eu la très bonne idée de questionner une brochette de ministres de la santé qui ont accompagné ces quarante dernières années l’effondrement de l’hôpital français et plus généralement du système de santé. On est épaté, à chaque ligne, par l’impuissance benoîte qu’exsudent ces propos glaçants de bonne conscience. Le numerus clausus ? Le diable initial mais qu’on n’a jamais voulu vraiment annuler. La tarification à l’acte à l’hôpital ? Quelle horreur ! Mais on l’a gardée. L’Europe qui nous impose la « fin du trou de la sécu » ! Mais on a gardé ! Le secteur privé : la source de bien des maux, fin des gardes, corporatisme. Mais attention à la puissance électorale des médecins. Le secteur public : une guerre infâme des mandarins, alors il a fallu que Sarkozy s’en mêle et impose le directeur fonctionnaire et tout puissant au risque d’une bureaucratisation qui « nous a fait prendre dix ans de retard ». Mais on n’a rien fait pour changer quoi que ce soit dans les dix ans suivants. Les revendications salariales avec la cogestion avec les syndicats revendicateurs ? Justes et excellentes mais Bercy ne voulait rien entendre. Alors on n’a rien fait sinon accepter les 35 heures et la retraite précoce pour la fonction publique hospitalière et tardive pour les grands chefs, avec beaux reclassements dans des sinécures publiques pour les médecins collaborant sans réticences avec l’Enarchie.

Nous avions des ministres formidables et bien intentionnés, mais que faire contre Bercy, Bruxelles, le vilain secteur privé, les affreux mandarins, les présidents touche à tout, la volonté de transformer l’hôpital en entreprise de marché… Alors inutile de faire valoir des réalités dommageables : une masse de médecins et de lits d’hôpital unique au monde mais un taux d’activité constamment déséquilibré bien que fort ; la bureaucratisation excessive avec des taux d’administratifs dans le système de santé de 10 points supérieurs au reste des pays comparables ; les méfaits de la gratuité généralisée ; et l’ouverture des soins gratuits et même des prothèses au monde entier ; un coût extravagant.

De 1974 à 2022, les équipes politiques ont toutes fait la même politique. C’est donc que quelques forces telluriques sous-jacentes ont influencé durablement les pouvoirs de façon coercitive.

La première est naturellement le changement radical du rythme de la croissance à partir de 1971. L’accroissement très rapide de la richesse pendant les Trente Glorieuses dans un système d’impôt progressif a noyé de ressources les gouvernements, notamment à partir de 1958. L’argent a coulé à flots et permis de créer un nombre colossal d’hôpitaux eux-mêmes colossaux (« les cathédrales des temps modernes ») et de multiplier les effectifs, les recherches et les équipements dans le secteur médical.

Simultanément la démagogie s’est emparée du dossier car elle était facilement financée dans un moment où les découvertes scientifiques permettaient à la médecine de traiter efficacement de plus en plus de maladies, de mieux en mieux identifiées et comprises. Le nombre des médecins a littéralement explosé. Nous sommes toujours aujourd’hui le pays ayant le plus de médecins pour 100 000 habitants (plus de 6 contre une moyenne de 5 en Europe et 3 dans les pays un peu développés) et celui avec les plus larges capacités hospitalières (même si les cathédrales sont amiantées…) et une dépense de soins par habitant supérieure à quasi-tout le monde. « En France, la dépense de santé au sens international (DCSi) – qui recouvre la CSBM mais également les dépenses de soins de longue durée, de prévention et celles liées à la gouvernance du système de santé – s’établit à 11,3 % du PIB en 2018 [1], soit 1,4 point de plus que la moyenne de l’UE 28 ». La France dispose malgré toutes les mesures prises depuis 50 ans de deux fois plus de lits disponibles que les États-Unis et le Royaume uni.

Cette énorme machine construite pendant les Trente Glorieuses va être remise en cause par la stagnation économique qui suit la destruction des Accords de Bretton Woods, qui provoque la crise de 1973 qui ravage le monde et provoque la crise du pétrole qui elle-même change radicalement le cours de la croissance.

La France qui n’a pas de pétrole, est prise à la gorge. L’inertie fantastique du système de dépenses publiques empêche d’arrêter le train en quelques mois. La récession frappe et tous les comptes tournent au rouge. On découvre avec horreur qu’en système de changes flottants les relances keynésiennes ne marchent pas. Plus jamais le secteur médical ne retrouvera le flot d’argent qui l’a inondée pendant trente ans. C’est cette transformation-là qui est le cœur des difficultés subséquentes. C’est naturellement l’explication fondamentale et elle n’est pas donnée.

Deux autres forces systémiques se mettent en place qui vont aggraver les conséquences du changement de contexte économique.

La première est l’arrivée à maturité et au pouvoir de « l’Enarchie Compassionnelle ». La haute fonction publique a enfin réussi à capter la politique en plus de l’État. Le symbole de ce triomphe est le couple Giscard, Chirac. L’ENA gouverne et tient absolument tout. Elle ne sait que céder, arroser de subventions, fiscaliser et réglementer et éventuellement bloquer. Cela ne cessera plus jamais.

La seconde est la généralisation de la gratuité. La santé doit être totalement gratuite et tous doivent avoir exactement les mêmes accès aux soins, sans tenir compte de rien d’autre. On dirait aujourd’hui : quoi qu’il en coûte. Or on sait quelle est la tare inséparable de la gratuité : le gaspillage, les comportements irresponsables, l’envol des coûts, la répression de producteurs, la répression des malades, la ruine générale du système. La bataille de la gratuité a eu lieu pendant la Quatrième République autour de celle du « petit risque ». Elle n’a jamais cessé d’être menée, aboutissant à la prise en charge gratuite de la santé des étrangers venant à se trouver en France et mille autres générosités coûteuses.

La dénatalité, qui se marque dès le milieu des années soixante-dix et le vieillissement de la population, vont également jouer le rôle d’un tsunami lent, entraînant à la fois une hausse de besoins médicaux de tout en réduisant la part des actifs dans la société, donc les moyens de payer.

Si on se place en 1976, la France est au bord du gouffre sanitaire. On ne peut plus payer ! Personne n’a rien anticipé, analysé, prévu, préparé. On va donc détricoter le système de santé à la petite semaine, dans le silence le plus complet des hommes politiques et des médias qui vont devoir illustrer un mensonge de plus en plus flagrant : « nous avons l’hôpital et le système de santé le plus performant du monde ».

Lorsqu’en 1971, un premier numerus clausus est institué en fin de première année d'études médicales, il s’agit de canaliser les entrées qui explosent avec l’arrivée des classes nombreuses. Les autorités médicales prétendent que la masse va empêcher la qualité de l’enseignement. L’objectif reste la qualité de l’enseignement et des soins.

Avec le plan Barre, l’esprit change. Le fait que nous soyons le pays disposant du nombre de médecins par habitant le plus élevé du monde est jugé anormal avec un nombre de lits colossal et le plus souvent mal géré par des collectivités locales parfois irresponsables. Les syndicats médicaux n’aiment pas la concurrence, ce qui crée une connivence. Et le trou de la sécu devenait béant. « Claude Got, conseiller technique des décrets d'application de la loi de 1979 sur la réforme des études médicales, publiés en mai 1980, et instaurant véritablement l'application du numerus clausus dans l'admission aux études de santé françaises ». Il faut réduire la course à la dépense dans le secteur médical et on pense qu’en réduisant l’offre, et en encadrant les rémunérations, on réduira la demande. Une erreur courante dans un système de gratuité. La répression de la dépense va être un chantier continu jusqu’à nos jours. Pour donner une idée de l’encadrement des rémunérations, on peut prendre l’exemple de la lettre-clef K opératoire, celle des chirurgiens, dont le tarif depuis que la convention médicale a vu le jour dans les années soixante, n’a pas du tout suivi le coût de la vie au point qu’il faudrait le multiplier par quatre pour revenir au niveau de 1965. Les médecins sont une corporation très disparate qui, en vérité, s’est très mal défendue, contrairement aux dentistes, profession homogène, qui ont réussi à rester hors des pattes de la sécurité sociale. Dans la durée, la profession s’est féminisée, les femmes acceptant des salaires plus faibles, mais en refusant les horaires qui ne permettent pas de maintenir une vie familiale. Adieu les gardes et les sujétions d’antan. On retrouve la même situation que dans l’Éducation nationale ou la Justice. Certaines branches de la médecine très contraignantes ne trouvent plus assez de candidats. Le ministère de la santé et les ARS vont développer une bureaucratie à 80 % féminine mais au plus haut de la hiérarchie des salaires publics (quasiment tout le monde en catégorie A), dont on sait qu’ils n’ont pas été divisés par quatre !

Le trou de la sécu et la surmédicalisation française ne reculant pas, rien ne changera pendant les 40 années suivantes, jusqu’à l’effondrement récent provoqué par l’épidémie de Sars-cov-2 et la panique qui s’est ensuivie.

Avant cela, l’arrivée, avec l’élection de F. Mitterrand, de la coalition socialiste communiste va stopper tous les efforts macroéconomiques jusqu’au « tournant de la rigueur », mais personne n’osera toucher au numerus clausus dont le problème est qu’il ne réduit pas l’effectif au travail pendant toute une génération qui vieillit jusqu’au jour où elle part à la retraite. Alors il n’y a plus personne. C’est la situation actuelle.

En revanche on s’attaque au mandarinat ! Les chefs de service sont déclarés divas capricieux et « fascisants ». Heureusement tous les projets les plus dramatiques des excités du PS seront mis progressivement à la poubelle : tous les chefs de service étaient socialistes ou presque ! En revanche la cogestion avec les syndicats est quasiment instituée comme dans l’Éducation Nationale. C’est avec Juppé que la bureaucratie commence à s’implanter. Mais c’est avec Jospin que les 35 heures viennent mettre part terre l’hôpital. Il est intéressant de noter qu’aucun des ministres conviés par le journal Le Monde n’a osé parler de la durée du travail alors qu’une bonne partie des difficultés vient de là. Les chefs de service sont mis sous tutelle avec des services aux horaires devenus rigides avec des réglementations et des normes coercitives. On verra à Saint Malo un chirurgien recoudre un malade en cours d’opération, avant de faire les actes importants, parce qu’une infirmière a décidé de partir à la fin de son horaire légal ! On arrête un service complet parce qu’il manque un médecin ou une infirmière. En même temps on ferme les services qui n’ont pas « assez d’activité » et on veut créer un grand service public du transport médical pour aller vers les nouvelles usines à traiter. Une pure folie de type Gosplan ! Il faudra la révolte des taxis pour mettre fin à cette tentative d’esprit soviétique.

Le gros des pleurnicheries dans l’article porte sur la tarification à l’acte. C’est le prototype du faux problème. Dans un système administré, et marqué par la gratuité des soins aux malades, les prix ne jouent pas leur rôle de régulateur. Ce sont de simples conventions pour redistribuer les budgets. Parler de rentabilité des hôpitaux publics est aussi stupide que parler de bénéfices à la SNCF !

Si vous rémunérez une équipe sans se préoccuper des actes qu’elle fait, le risque est le farniente qu’il faut compenser par des régulations délicates. Si vous le faites à l’acte, sans se préoccuper de rien d’autre, vous voyez les actes se multiplier et les mieux rémunérés plus vite que les autres. Il faut là aussi contrer ces dérives par des régulations nécessaires.

La dualité entre secteur public et secteur privé aggrave les choses. Le secteur privé est toujours rémunéré à l’acte ou au traitement qui est une série d’actes. Qu’il s’agisse de médecins de ville ou de cliniciens. La concurrence se fait sur la qualité, les prix étant uniformisés. La vraie responsabilité de la clinique, c’est d’obtenir des intervenants de grande réputation qui assurent l’activité et l’image de l’institution. Mais il aura nécessairement spécialisation, multiplication des actes et concentration sur les actes les mieux rémunérés. Il faut donc chiffrer la valeur des actes. Il n’y a pas de choix, puisqu’ils sont remboursés intégralement.

Dans le secteur public qui ne peut pas refuser de patients et qui doit couvrir tout le spectre des affections possibles, la situation est différente mais aucune doctrine n’est franchement meilleure qu’une autre. La meilleure est sans doute d’affecter un budget à un service, associé à un contrôleur de gestion indépendant et mettre en œuvre une politique de comparaison des résultats (benchmarking) avec les services comparables.

Mais la facturation à l’acte reste indispensable pour les services utilisant des matériels et les journées d’hospitalisation, la question étant ce qu’on facture, le lit et son assistance ou le lit et le traitement dans le cadre d’un forfait.

Le pire système est de fixer des canevas de traitement fixes contrôlés du début à la fin par ordinateur avec un contrôle bureaucratique permanent, en laissant la bureaucratie parasiter la totalité du système en créant des arrêts pour décision bureaucratique dans tous les processus.

Ce qui frappe dans l’article, c’est l’impuissance des Ministres. On ne comprend pas le contexte et les causes. On réagit dans la panique à chaque récession qui ruine les recettes. On comprime et on bureaucratise, sans jamais s’attaquer aux causes. Et on est toujours dépassé. La bureaucratie réagit en fixant des normes encore plus sévères et en réduisant les lits sous différents prétextes, tout en cherchant des solutions absurdes d’étatisme comme le service public des transports à l’hôpital. On crée des émeutes. Alors on lâche un peu, on cède et on reprend. Rien n’avance. Et on finit par un monde hospitalier où chacun ne cherche plus qu’à se garer des accidents tout en gagnant le plus possible ou en travaillant le moins possible, et en se localisant dans les endroits les plus valorisants.

Du coup les politiques ont accepté leur impuissance et ont choisi de l’accompagner par de la démagogie en étendant les droits-à, tout en réduisant l’offre par des contingentements, des regroupements, des durées de travail réduite, des effectifs contraints etc. On aboutit à cette situation ubuesque où nous avons un service de santé pléthorique, ruineux et surdimensionné mais qui fonctionne mal, maltraite les professionnels et les malades et donne une impression de manque à tous les étages.

En cela le secteur médical rejoint la totalité des services publics, hypertrophiés, ruineux, bureaucratisés, noyés et inefficaces, travaillant peu d’heures, et qui ponctionnent une part grotesquement élevée des ressources nationales. On ne peut pas avoir des services publics qui marchent lorsque les prélèvements, à l’échelon national, représentent quasiment la valeur ajoutée globale des entreprises.

Si vous voulez un bon service de santé, il faut d’abord de la croissance et de l’argent, avec un maximum de responsabilisation de tous les acteurs et une forte concurrence des institutions. Si tout est gratuit et qu’il n’y a plus de croissance, avec une emprise bureaucratique et normative envahissante, vous n’avez plus de système de santé mais un machin déréglé qui ne fonctionne que parce qu’il y a quelques saints à quelques carrefours.

Notons que la prétendue « transition écologique » va créer un nouvel âge de restrictions avec une probable décroissance, qui aura encore plus de conséquences terribles sur le secteur médical. Ce troisième âge de la médecine depuis la guerre de Quarante s’annonce comme une terrible régression ! Le Dr Raoult dénonçait inlassablement qu’en matière de recherche médicale la France était devenue un pays du tiers-monde. Ce n’est que le début ! Les Français tiennent incroyablement à leur santé. F. Fillon a commencé à faiblir dans les sondages lorsqu’il a dévoilé qu’il voulait réduire drastiquement le mammouth médical. On a vu la facilité d’E. Macron à attiser et exploiter électoralement la haine des non vaccinés par des foules inquiètes d’être contaminées.

Les Français veulent sauver l’environnement et la terre avec ferveur. Ils adorent les causes de leurs futurs malheurs en glorifiant les restrictions écologistes Ils ne se rendent absolument pas compte de ce que cela signifie comme réductions… des dépenses de santé !

Trente glorieuses ! Cinquante piteuses ! Cent calamiteuses ? Avec une classe politique et médiatique dominante totalement dépassée et impuissante, forcée au mensonge systématique (le plus souvent par omission) et qui a concédé sa souveraineté à des instances internationales incontrôlables, le chemin de la décadence médicale est fort bien balisé.

L'écologie politique empêche de lutter contre les conséquences du réchauffement

Le réchauffement climatique est majeur depuis le milieu des années 80, après la phase froide d’après- guerre, qui laissait craindre une « glaciation » au début des années 70, jusqu’à la sécheresse de 1976.  Au lieu de faire face aux conséquences, sous l’influence des gourous de Greenpeace, les gouvernements ont choisi d’agir sur la cause supposée : l’accroissement du CO2 dans l’atmosphère, En freinant la production de CO2, jusqu’à sa suppression, on atteindrait une masse de CO2 qui éviterait de dépasser des seuils de températures intolérables. L’ennui, c’est que la conversion envisagée est gigantesque, ruineuse, et de long terme, alors que les conséquences sont immédiates. Pendant qu’on lance des plans pour le milieu du siècle, on oublie d’anticiper le présent et de cadrer des mesures à court terme. Pire encore, rien ne dit que le flux des réductions envisagées qui représentent 1/10.000 par an du stock de CO2auront la moindre conséquence. Jusqu’ici toutes les réductions obtenues à coups de centaines de milliards n’ont eu aucun effet.

Une conversion totale à la neutralité carbone est une utopie dans les délais extrêmement brefs proposés et selon les modalités idéologiques choisies.  Les prétendus écologistes, en vérité dans sa variante politique, des ultra gauchistes anti capitalistes et anti-patriarcat, ont souhaité créer des mesures coercitives symboliques contre la circulation, la production et la consommation.

Ils ont condamné par habitude l’énergie nucléaire. Seule la réduction des voies de circulation au profit des vélos et les éoliennes ont eu leur imprimatur. Pour le reste il ne fallait plus rien faire et bloquer toute initiative, notamment pour préparer les forêts à l’élévation des températures et les cultures au risque de sécheresse. Leurs actions ont pris un caractère violent et anti républicain avec des destructions de réserves d’eau en pleine sécheresse, comme encore dernièrement à Nalliers et Pouillé en Vendée.  Les écolos nouvelle façon sont de petits fascistes qui enfreignent la loi et attaquent des citoyens pacifiques comme on l’a vu avec les bouchers., tout en détruisant des biens collectifs. Quand ils accèdent au moindre pouvoir, ils détruisent et ruinent et se moquent des populations qui subissent.

Naturellement, leur nihilisme empêche toute formulation d’une politique sensée d’adaptation. Dès qu’une action est entreprise, elle est aussitôt contestée par un clan ou par un autre de la mouvance.

C’est donc à la population française de subir, avec des hommes politiques qui exigent d’eux qu’ils fassent tous les efforts. Le plus drôle, c’est qu’en cas de rupture de fourniture électrique cette hiver ou en 2023, il faudra mettre au garage les voitures et vélos électriques ou alors geler et cesser de cuisiner.

Régime d’assemblée et Ve République - Il faut réformer d'urgence

L’Assemblée nationale est entrée en crise avec d’une part l’élection du Président de la République au suffrage universel, privant les grands électeurs de leur rôle, d’autre part l’organisation des élections législatives dans la foulée des présidentielles et enfin et surtout le transfert vers l’Union européenne d’une grosse part de la législation.

En vérité, le triomphe de " l’Enarchie compassionnelle et politiquement correcte " a joué un rôle essentiel. Si les hauts fonctionnaires tiennent à la fois le politique et l’administratif, il n’y a plus de division du pouvoir. Le politique devient un concours d’écuries pour savoir quel clan d’énarques va diriger.

Le népotisme et la facilité règnent alors en maîtres. On vit en famille de glorieux allers et retours entre ministères, postes lucratifs dans des agences, passages par le privé comme lobbyiste, avant de rejoindre le corps des élus puis en cas d’échec de nouvelles promotions dans des lieux de pouvoirs et d’argent, comme la Cour des comptes ou le Conseil d’État au tour extérieur.

Mme Wargon, fille d’une énarque et d'un homme politique à toute main ayant fait l’X, entre dans les arcanes du pouvoir à la mairie de Paris, puis dans les postes d’assistants politiques avant de rejoindre le gouvernement, comme secrétaire d’État puis ministre et avant de se planter dans une élection législative. Dès qu’il le faut la voilà reclassée à la tête d’une agence avant de recommencer un cycle à un niveau plus haut. Beaucoup d’argent très jeune et du pouvoir et de la visibilité. Parfait. L’ennui c’est que toutes les mesures bureaucratiques prises par Mme Wargon, qui n’a jamais travaillé et ne sait même pas ce que la vie économique veut dire, ont lamentablement foiré et doivent être détricotées. Les sénateurs veulent revoir de Zéro Artificialisation Nette, d’autres repousser le diagnostic obligatoire des appartements, d’autres… Comment voulez-vous qu’avec un tel profil la bureaucratie ne soit pas envahissante ?

Mme Parly, dite Parly II, a une trajectoire encore plus caricaturale avec des rémunérations extravagantes. Elle a fait des passages rémunérateurs dans des sociétés liées à l’État, et veut accéder après son passage au ministère des armées, à la tête d’Air-France KLM. Toutes ses nominations n’ont conduit qu’à des désastres. Comme ministre des Armées, elle a conduit les armées françaises à être vidées comme un malpropre du Mali. On voit avec la guerre en Ukraine combien nous sommes mal équipés et en retard de conception et de stratégie sur tout. Ses deux mamelles nourricières précédentes ont connu les pires résultats. la SNCF n’a pas cessé de crouler sous les dettes et Air France sous les mauvais résultats lorsqu’elle y était. Ce n’est pas polémique : juste objectif. Elle s'est recyclé dans les conseils d'adminsitrtion tenus par l'Etat qui donne des rémunérations fabuleuses. Merci pour elle !

Comme Wargon, ce sont des « filles-de », qui ont profité de la parité pour faire des carrières étincelantes au milieu des désastres qu’elles ont créés et en gagnant, du moins pour Parly, des sommes absolument folles, jamais liées à des résultats quelconques. En 20 ans on parle de dizaines de millions d’euros pas de dizaines ni de centaines de milliers.

On pourrait continuer avec Mme Panier Runacher qui avait réussi à se ménager une petite vie à 500 000 euros par an sans mérite particulier, tout en faisant du saute-mouton entre privé, public, législatif et exécutif. Elle fait carrière ès qualités d’énarque-HEC, de femme bénéficiant de la parité, mais jamais pour ses résultats étincelants. Elle multiplie les casseroles et a même fini par être élue Casserole d'or de l'association de lutte contre la corruption, Anticor. Cela ne l’empêche pas de parader sous les ors de la République comme « responsable » de la transition écologique en remplacement d’une autre abusive, sèchement recalée par le suffrage universel, comme d’ailleurs Nicolas Bays avec lequel elle vit et qui multiplie les situations douteuses.

L’Assemblée Nationale n’est vue par ces gens-là, que comme une source d’argent et d’élévation dans la hiérarchie politique. On n’y fera rien, de toute façon. Les décisions sont prises ailleurs. Mais on cumulera les rémunérations avec les activités privées, les conseils d’administrations, les postes dans de grandes ONG, etc.

Avec Macron, le système a été poussé à l’incandescence, le Président prenant toutes les décisions avec son secrétaire général, et laissant faire l’Europe sans vraie résistance. Le Parlement français n’existe plus que comme un élément routinier et formel dans la décision.

Jusqu’à ce que ses palinodies finissent par irriter tellement de Français qu’ils ont envoyé au Parlement deux partis extrémistes qui lui ont fait perdre sa majorité. Beaucoup de Français sont heureux de cette situation. Ils ont tort. Le retour à l’esprit de la IVe République n’annonce rien de bon. La preuve : le parlement est redevenu une machine à distribuer des bonbons démagogiques à la place du président ou en concurrence avec lui.

Si on veut donner à l’Assemblée nationale son vrai rôle, c’est d’autres pistes qu’il faut suivre.

D’abord assurer la séparation entre la haute administration et la politique. Nul ne peut être élu dans une assemblée qui détermine ses conditions de vie. Pas de fonctionnaire au parlement, sauf s’il a démissionné de son statut.

Ensuite introduire un débat au Parlement français sur toutes les grandes directives européennes avant le vote au Parlement européen. Tout ce qui se passe à Bruxelles échappe au débat en France alors que c’est le rôle du parlement de vérifier la position de l’exécutif et de donner des orientations sur ce que veulent les Français aux députés européens.

Enfin doter les parlementaires d’une fonction impératives de contrôle des dépenses, avec une administration en conséquence, afin de réduire la dépense publique (faux paradoxe), en donnant mission constitutionnelle de ne jamais dépasser 35 % du PIB en prélèvement et 100 % en dettes publiques. Ils ne pourront jamais voter une dépense si la dépense publique dépasse 35 % du PIB, sauf une majorité qualifiée de 75 % des élus dans les deux assemblées.

Permettre au député à nouveau d’être député-maire, mais lui  interdire de l’être dans les 12 plus grandes villes de France et dans les assemblées et exécutifs régionaux. Faire en sorte que les régions et les villes en déficit excessif soient mises sous surveillance du Parlement national, avec l’obligation d’un accord préalable du parlement selon des majorités fortes pour des dépenses hors normes et dans le cadre d’un budget d’exception borné dans le temps.

Il faut évidemment mettre fin aux abus jupitériens qui mutualisent les cabinets et qui font tout dépendre du président. Il faut une pratique présidentielle qui abandonne les excès installés par Macron. Tout en laissant au président le soin de mener la politique générale du pays sans entraver le cours normal des institutions par des crises ministérielles.

Évidemment, faire passer de telles évolutions dans des organisations politiques qui ont multiplié les nominations d’énarques à tous les carrefours de leurs institutions et qui mènent tous des écuries présidentielles, c’est quasiment impossible. Mais c’est ce qu’il faut faire.

La France n’est plus en démocratie véritable mais sous tutelle d’une mafia invasive qui se moque de l’indépendance nationale et de la qualité des politiques menées. Des places, de l’argent, des décorations, du pouvoir. Le reste ? Quel reste ?

On dira : vous discutez institutions, pas économie. Faux. C’est l’Assemblée nationale qui a la clé pour éviter qu’on maintienne une dépense publique hors norme qui tue notre économie. Réviser son mode de fonctionnement fait partie du cœur d’un projet de grand redressement.

 

Didier Dufau

La Nupes et Israël - L'indispensable antidote de Michel Onfray

Il était inévitable qu’un intellectuel de gauche, dont la vocation est de ne se sentir prisonnier de rien d’autre que la vérité, finisse par s’élever contre les nouveaux conformismes imposés par la gauche, depuis la Libération, qui sont tous fondés sur une armée de mensonges particulièrement grossiers.

Inévitable mais difficile tant la répression médiatique des contrevenants a été et reste forte. C’est Michel Onfray qui s’y est collé. Grâce lui soit éternellement rendue !

La délectation à lire sa destruction radicale de la psychanalyse, une escroquerie intellectuelle et médicale, ne peut être surpassée que par sa destruction de l’image d’un Mitterrand socialiste, réduit à sa réalité saumâtre de collabo malin reconverti assez vite dans une résistance giraudiste sans signification autre que d’opportunité. Avoir fait un Dieu de ce qui restera dans l’histoire comme un pourrisseur sans états d’âme , était une imposture tout de même assez énorme. Tout cela a fini, côté thuriféraire, par une édition de luxe payée par le contribuable de ses lettres d’amour ampoulées à la mémère de la RTF, Catherine Langeais. Tableau !

De coups de griffes en coups de canon, Michel Onfray effiloche « la toile d’araignée gramciste » qui a emberlificoté l’opinion publique et les médias depuis la guerre de Quarante. Il détruit les slogans malhonnêtes et mensongers qui ont permis à l’extrême gauche, communistes et trotskistes et socialistes façon Nupes, de se présenter comme le camp du bien contre une droite infâme, hitlérienne dans l’âme et pourvoyeuse de génocides.

La commémoration de l’immonde rafle du Vel-d’Hiv a été une fois de plus l’occasion de répéter les mantras antibourgeois assimilant les droites à Hitler, mais a conduit Mélenchon à tenter une action contre Israël considérée notamment par les communistes comme un pouvoir racial basé sur l’apartheid et faisant subir aux Palestiniens le traitement que Pétain a fait subir aux Juifs.

L’affaire est évidemment politicienne. Depuis que l’extrême gauche et les socialistes ont considéré qu’il fallait abandonner l’ingrate classe ouvrière au profit de l’immigration musulmane, il fallait activer les feux dans la condamnation d’Israël et se réapproprier toute la sémantique islamique vis-à-vis des Palestiniens martyrs. Du coup la gauche reprenait à son compte l’antisémitisme de l’Oumma, le seul qui tue encore des juifs dans le monde, avec en prime la menace d’extermination des juifs d’Israël par une bombe atomique iranienne !

Depuis que les restes démembrés du PS ont rejoint la NUPES, la notion de gauche « morale » devenait encore plus problématique. Exploiter la Shoah contre la droite et les Juifs, cela devient un peu trop fortiche à avaler pour être honnête, même pour un socialiste.

Michel Onfray a donc écrit un articulet vengeur dans le Journal du Dimanche qui fait place nette.

Comment ne pas rappeler que le premier parti collabo des Nazis a été le parti communiste. Il l’a été dès le pacte Molotov Ribbentrop, l’alliance entre Hitler et Staline, et a organisé le sabotage des armements français lors de la montée vers la guerre. Le PC a été un parti de traîtres qui a fait tuer des Français, avant même que leurs amis nazis occupent la France. Ils ont alors enchanté la presse nazie de leurs déclarations d’amour pour les soldats allemands. Onfray n’y va pas par quatre chemins. Il cite le vibrant hommage écrit par le PC dans la presse de collaboration au soldat allemand tellement bien accueilli par les Français ! Une ignominie à la Duclos, un fameux spécialiste. Moi-même, j’avais publié sur le forum du monde les propos d’Aragon demandant qu’une Guépéou à la française nettoie le monde des infects bourgeois, ce qui, quand on connaît la suite, c’est-à-dire probablement plus de 100 millions de morts assassinés, a fait mauvais genre.

On disait à l’époque : PC, Parti Collabo !

De même tout le monde sait qu’il y a eu de nombreux liens entre communisme, fascisme et nazisme, contraction de national-socialisme. Hitler a commencé comme spartakiste. Mussolini était socialiste, comme les piliers de la collaboration qu’étaient Déat et Doriot. Une grande partie de la gauche pacifiste a tourné maréchaliste après la débâcle.

À un moment où une presse énamourée fait de Fabien Roussel un formidable candidat parce qu’il a défendu la bonne bouffe contre les puritains de l’écologie maladive, elle n’avait pas vu qu’il allait devenir le premier signataire d’une motion raciste contre Israël ! Eh oui, un communiste est un communiste et restera un communiste. Qu’il aime le fromage ou pas !

Onfray a raison de déclarer qu’on vient d’entrer dans un nouvel âge de l’antisémitisme qui est basé sur l’intégrisme génocidaire islamiste vis-à-vis d’Israël, même si sa catégorisation des âges précédents n’est pas totalement juste. Il y eut un antisémitisme catholique et un antisémitisme marxiste. C’est vrai. Surtout, il y a eu un antisémitisme national et souverainiste qui n’admettait pas qu’une aussi petite minorité ait réussi à se tailler des parts dominantes dans la presse, la finance, la politique. C’est cet antisémitisme qui régnait à Vichy, qui voulait interdire cet entrisme à succès. Onfray a tort de ne pas le signaler. Cet antisémitisme-là demeure vivace et se retrouve par exemple dans la condamnation de l’emprise des hommes de Goldman Sachs sur l’Union Européenne et plusieurs des pays européens. La crainte d’une emprise occulte est toujours là et nourrit toujours une forme d’antisémitisme.

Staline avait créé une république pour les Juifs et n’a jamais admis que les juifs russes préfèrent aller en Israël. La répression antisémite de sa fin de règne vient principalement de cette rancœur. Il justifie moins que le PC continue 75 ans plus tard à porter l’hystérie anti israélienne stalinienne.

Il est clair que le nouvel âge de l’antisémitisme est d’abord islamiste et les initiatives de la Nupes ne se comprennent que par la volonté d’utiliser électoralement le réservoir musulman en reprenant toutes ses querelles, du Burkini à la destruction de l’État d’Israël.

Il est parfaitement clair qu’on pouvait très bien être contre la création d’un état israélien en Palestine, sans être antisémite. Moi-même me désole de l’Alya des juifs français. On pouvait comme de Gaulle légitimement prévenir Mme Golda Meir contre l’idée d’une guerre préventive. On peut même critiquer la volonté d’extension du territoire israélien au-delà des frontières actuelles, par grignotage ou par annexion.

Mais, désormais Israël est un fait acquis et les demandes de destruction du pays sont du ressort de l’antisémitisme le plus absolu. Ce qui sidère dans le projet de la NUPES, c’est le racialisme qui en suinte, et la volonté expressément exprimée de mettre fin à l’État d’Israël, organisation structurellement assimilée à un état apartheid, ce qui est objectivement faux.

La soumission des reliquats de forces socialistes en France aux Oukases de Mélenchon et la volonté de se refaire la cerise en pliant devant les exigences islamistes, font éclater de toute part la fameuse toile d’araignée gramscienne qui enveloppe l’opinion publique en France et a au moins cet avantage de renvoyer aux poubelles de l’histoire la fantaisie d’une extrême-gauche morale et parangon exemplaire du bien public.

Le double ralliement de Mélenchon à la dictature criminelle du Venezuela et à l’antisémitisme radical et exterminateur islamiste est une réplique de l’ignoble et criminelle collaboration du PC avec Hitler.

La Nupes est une saleté politique immonde à nettoyer d’urgence et le savon employé par M. Onfray est parfaitement propre à cet usage.

 

Un sujet fondamental : pourquoi 87 à 90% des juifs français n'ont pas été dépôrtés et ont survécu.

Paxton et Zemmour renvoyés dos à dos. Le livre fondamental de Jacques Semelin

Nous terminerons ce mois de juillet consacré aux livres importants qui remettent en cause soit des mensonges, soit des tabous, soit des erreurs d’appréciation dommageables, par le livre de Jacques Semelin « une énigme française » chez Albin Michel. Le fait que l’édition s’attaque à des sujets aussi difficiles est la preuve d’une réelle vitalité qu’il faut souligner. Bien sûr les trois auteurs que nous avons mis sur le pavois ne sont pas véritablement dans des filières officielles. Mais il est normal que la liberté interpelle d’abord en dehors des cadres trop enfermés par une doxa contrôlée de près par des groupes intéressés.

Après la Guerre d’Espagne, qui disparaît progressivement des esprits, et la transition énergétique, qui l’envahit, deux sujets où le mensonge règne en maître, il était intéressant de se pencher sur le sujet polémique suprême : la Shoah. On dira : après 50 ans de matraquage sur cet épisode terrible de la seconde guerre mondiale, reste-t-il encore quelque chose à dire de nouveau ?

Mais oui et l’aspect oublié que Jacques Semelin ajoute au débat national et international n’est pas mineur : pourquoi les trois-quarts des juifs en France n’ont pas été déportés, et, à l’intérieur de cette catégorie, pourquoi 87 à 90 % des juifs français ont-ils pu échapper à l’ambition exterminatrice de l’occupant ? L’historiographie s’est consacrée d’abord aux victimes déportées ou assassinées, ce qui est normal. Mais, le plan nazi étant d’exterminer le plus grand nombre de juifs, et l’antisémitisme de Pétain et de son gouvernement étant aggravé par sa collaboration active, comment se fait-il que la très grande majorité de la population juive présente en France soit restée indemne ?

La question est sensible. Mettre en avant ce fait peut passer pour exonératoire pour le régime de Vichy et déclencher des réactions mémorielles outragées. S’attaquer à un tel sujet prouve la force de caractère de J. Semelin mais aussi son esprit précautionneux. Il fallait déminer, déminer encore, et le mieux était encore de raconter l’histoire détaillée de sa réflexion historique pour éviter que la démarche ne soit immédiatement disqualifiée et considérée comme « nauséabonde ».

Le sujet a également un côté actuel à la suite de la campagne électorale de Zemmour. Ses propos contre l’approche de Paxton, considérée par lui comme un « french bashing » anglo-saxon particulièrement immonde, sont revenus à la surface pour le déconsidérer comme pétainiste pronazi d’extrême-droite.

Le livre permet à la fois de déterminer pourquoi Paxton est outrancier tout en condamnant la manière dont Zemmour a développé son argumentation, ici aussi, outrancière.

L’important dans la démarche historique de Semelin, c’est toute la partie recherche. Combien de juifs français en France en 1939, combien de survivants en 1945. Quelles ont été les stratégies d’évitement de la déportation ? Quelle a été l’attitude de la majorité des Français ? Qu’ont fait les autorités françaises ? Où, quand comment les Juifs ont-ils été capturés pour la déportation, par qui et comment ?

Ceux qui liront le livre apprendront des choses sidérantes : il y avait encore 40 000 juifs à Paris et se déplaçant avec leur étoile jaune en 1944 ! Sur les 320 000 israélites de 1939, les trois-quart ont survécu, quasiment le plus fort taux européen, égal à celui de l’Italie, qui ne recelait qu’une très petite population juive (40 000) et qui n’était pas sous la domination hitlérienne. Les enfants juifs étaient interdits d’école en Italie pas en France.

Ceux des Juifs qui ont réussi à échapper la volonté d’extermination d’Hitler ne le doivent pas à Pétain ni aux gouvernements de collaboration, bien qu’ils aient été plus que réticents à livrer des Français, et qu’ils aient commencé à partir de 1942 à résister aux demandes allemandes de déportations massives d’enfants, après l’occupation totale du pays, à cause des réactions de plus en plus critiques notamment des autorités religieuses françaises, qui ont longtemps accompagné le Maréchal. Il est clair que Zemmour s’est trompé en donnant l’impression qu’il voulait réhabiliter Pétain, alors qu’il souhaitait parer l’injure de Paxton contre la France et l’entièreté de la population française déclarée complice.

Alors, si la France est le pays qui proportionnellement a subi le moins de pertes, alors qu’il a été dirigé par des autorités collaborationnistes et occupés partiellement puis totalement par les nazis, c’est que des forces au sein même du pays ont puissamment œuvré à limiter la déportation des juifs.

La tentative de Paxton d’essentialiser la population française comme antisémite et pro Shoah est grotesque. Une chose est de rappeler des vérités qu’on avait tendance à laisser dans le silence, dans l’historiographie officielle française, une autre de porter des accusations collectives incandescentes et calomniatrices.

Le livre permet d’aboutir au consensus sur d’autres questions importantes. Non, ce ne sont pas les 4 000 « justes » qui ont pu sauver quasiment 300 000 juifs ! Non, le discours de Chirac reconnaissant la responsabilité de la France tout entière, n’était pas juste ! Ce fut une erreur manifeste. Il fallait incriminer d’abord la faute des autorités de l’époque, c’est-à-dire le gouvernement de Vichy et son parti de collaboration, pas la France ni les Français.

Les juifs survivants ont bénéficié :

- Un moment, du fait qu’il restait un gouvernement national et une zone non occupée par les Allemands. La zone Nono a permis à des dizaines de milliers de juifs de s’éloigner des soldats allemands jusqu’en 1942.

- De la solidarité active de la très grande majorité des Français avec les Français déplacés, ruinés ou poursuivis, sans distinction. La solidarité et la bienveillance vis-à-vis des populations françaises atteintes par la guerre ont été générales et le plus souvent anonymes. La xénophobie des Français s’est exercée contre des populations étrangères qui se sont accumulées en France à la suite du pacte germano-soviétique et de la guerre d’Espagne. La solidarité a dominé entre Français et il n’y avait aucun antisémitisme notamment dans les campagnes, sauf quelques manifestations sans conséquences graves d’une partie du clergé catholique contre les « tueurs de Jésus ». Le nombre de lettres de dénonciations de juifs est ridicule dans le flot des dénonciations reçues par les Allemands.

- De l’intelligence des familles juives qui se sont organisées pour fuir la destruction et ont trouvé courageusement et intelligemment mille moyens pour se mettre à l’abri le plus souvent au vu et su de tout le monde et sans craindre l’attitude des populations locales. Les enfants ont été scolarisés sans difficultés. Même l’Église catholique, généralement vilipendée pour son attitude pendant cette période, a créé de nombreuses initiatives pour les familles juives. La solidarité avec les réfugiés français n’a jamais été sélective.

La vérité mémorielle sur l’ensemble de cette période est que les Français n’ont pas à rougir de la manière dont ils ont affronté les conséquences de leur échec à contenir les troupes nazies. La France et les Français ne se sont pas déshonorés sur la question juive, même si les gouvernements de Pétain ont mené des politiques injustifiables et criminelles justement dénoncées.

La gauche se considère comme la seule force morale, malgré ses fautes immenses, notamment celle des communistes qui ont endossé le pacte germano-soviétique et ont été les premiers à se lancer dans la collaboration avec Hitler, avant même l’occupation, jusqu’à l’invasion de l’URSS en 1942. Elle exploite la Shoah sans vergogne pour asséner de façon obsessionnelle des assimilations honteuses : droite = Pétain = nazisme = Shoah, avec des raccourcis curieux comme Papon = Nazisme, de Gaulle = Papon, de Gaulle égale nazisme. Tout cela parce que chacun sait depuis plusieurs publications, qu’une part essentielle de la collaboration était le fait de beaucoup d’anciens communistes (Déat, Doriot) et socialistes, souvent teintés de pacifisme (comme le père de Jospin).

Encore il y a deux jours, Clémentine Autain, passionaria communiste sans frein, devenue une égérie vieillissante à la Nupes et d’autant plus nerveuse, répétait Droite = Shoah = culpabilité = infamie !

Le livre de J. Semelin donne également beaucoup d’exemples d’amplifications politiques de la détestation de la droite au nom de la Shoah instrumentalisée par les journalistes, les hommes de lettres, et les gens de cinéma. C’est trop utile à tous ces gens dont un grand nombre a été complice de Staline et de Mao pour laver leur réputation.

Il y a donc fort à parier que la diffusion du livre de J. Semelin et de ses thèses restera marginale.

Un exemple de plus de l’emprise de la gauche sous tutelle communiste depuis la Libération pour perpétuer d’immondes mensonges et encadrer l’opinion publique, notamment à l’école et à l’université.

Raison de plus pour souligner ici qu’il a parfaitement raison et qu’il est l’honneur de l’historiographie de la seconde guerre mondiale.

La France doit redevenir une terre d’amour de la vérité.

Christian Gerondeau : l'indispensable trilogie sur la religion écologique

La fin de l'intox du GIEC

Lors que le 4 août 2021 j’ai abordé dans une conférence la question écologique, avec des interrogations fortes sur les idées dominantes défendues par le GIEC, les réactions ont été surprenantes ou terriblement pédagogiques comme on voudra. Il était facile de démontrer avec des opérations élémentaires dignes d’un élève de 7e et sur la base de chiffres qu’il suffisait de vérifier sur internet en trois secondes, que la politique proposée était strictement inutile d’un côté et impossible à mener de l’autre. Des réactions violentes se sont produites dans l’assistance, un phénomène jamais rencontrées depuis des années que je fais des conférences. Des jeunes filles indignées se sont levées et ont quitté la salle. Des adultes que je connaissais pour raisonnables ont durci leur visage en marque de réprobation. On entendait des « il ment », des « c’est faux », des « c’est scandaleux » etc. J’aurais expliqué à une assemblée de musulmans fanatiques que Mahomet était un farceur, la réaction n’aurait pas été plus vive ! Une partie de la salle ne voulait pas entendre ! Le dogme était sacré. L’écologie était clairement devenue une religion qui ne pouvait tolérer les sceptiques. À l’époque, le premier livre iconoclaste de Christian Gerondeau n’était pas encore paru (La religion écologique - L’Artilleur). La revue Causeur avait refusé de prendre un petit article sur le coût de la suppression du moteur thermique. Cette conférence a été un déclic. Les calculs les plus simples et les moins contestables étaient considérés comme faux et de mauvaise foi. « Je ne veux pas le savoir ». Vingt-cinq ans de propagande incessante avaient suggestionné et décérébré une partie très importante de la population qui ne voulait plus revenir sur son engagement, même au prix de la sottise la plus crasse.

J’ai donc entrepris d’écrire un livre explicitement centré sur les risques économiques de l’écologie prônée par le GIEC (Réconcilier Économie et Écologie – Deux trains lancés l’un vers l’autre sur la même voie, aux éditions du cercle des économistes e-toile). Malheureusement l’hystérie autour d’une nième vague de Covid et la volonté de Macron « d’emmerder les Français » rétifs à la nième vaccination n’a pas permis d’organiser quoi que ce soit et le sujet a été évacué totalement des élections présidentielles, puis législatives, entièrement préempté par l’Union européenne qui a imposé sans aucune étude d’impact la suppression du moteur thermique en 2 035.

Le temps était revenu d’aborder la question écologique. Malheureusement la guerre en Ukraine a, à nouveau, faussé toute la donne. Néanmoins, nous avons décidé de relancer le livre, encouragé par la parution de deux nouveaux livres de Christian Gerondeau, qui a complété son premier livre par « Les 12 mensonges du GIEC » et surtout l’indispensable « La voiture électrique et autres folies » que nous conseillons à tous les lecteurs de ce blog tant les chiffres donnés sont importants.

« Comment briser le mur de mensonge érigé par les tenants de la doxa aujourd’hui régnante qui les cache aux yeux du monde car ceux-ci ont tout fait, jusqu’à présent avec succès, pour empêcher toute confrontation avec ceux qui les contestent, parfois présentés comme des « adeptes de la terre plate » alors qu’ils portent la voix du bon sens »

J’aurais pu écrire la même phrase. Ce blog depuis presque 15 ans pose inlassablement la question de la défaite de la vérité sur un grand nombre de sujets économiques, monétaires, sociaux, historiques et écologiques. L’opinion se forme dans une toile d’araignée de mensonges ahurissants qu’il est interdit de balayer.

Nous avons vu dans un précédent article l’ampleur titanesque et forcenée du tissu de mensonges qu’est la présentation de la guerre d’Espagne en France. Un tel niveau de désinformation est presque égalé sur la question écologique. La France et l’Europe de l’Ouest sont devenus les nouveaux « pays du mensonge déconcertant » ! Comme c’est glorieux !

La force de Christian Gerondeau est qu’il prend les faits et présente des graphiques exacts. Ensuite il compare avec les affirmations du GIEC. Et on constate des présentations volontairement tronquées, disons même truquées, des changements d’unités qui ne permettent plus de comparer, des affirmations sans preuve, des attitudes de Savonarole énervé, des injonctions contradictoires, de la littérature de pure propagande, des mesures outrancières et débiles, la démoralisation des jeunes, la génération de comportements délirants chez des esprits fragiles.

Chaque jour démontre l’effet démoralisant des sottises intéressées du GIEC. Un homme annonçait hier encore devant les télévisions énamourées qu’il allait se faire stériliser pour ne pas encombrer la planète d’enfants gâtés qui provoqueraient le réchauffement climatique ! Lorsque la folie devient la règle, il est temps de quitter la nef des fous. Malheureusement il n’y a pas de véhicule de secours. Il faut donc bien attaquer de front les sottises mensongères du GIEC et s’attaquer aux abrutis qui ont cru bon par grégarisme inculte de mettre en application leur plan de régression mortelle de l’économie mondiale.

Les Français ne le savent pas encore, mais le temps est venu de faire sauter le carcan de l’inepte concept de la transition écologique avant la ruine définitive du pays et l’instauration d’une quasi-dictature climatique quand la situation sera devenue ingérable.

Il faut savoir que l’intoxication des consciences est telle que ce sera un travail politique colossal et il est compréhensible qu’aucune force politique ne veuille prendre le risque de s’approprier, même si c’est une nécessité nationale cruciale. L’opinion veut du greenwashing et on lui en sert des tonnes. Les entreprises ont décidé de ne pas résister et vomissent leur torrent d’inepties vertes ou LGBT pour soigner leur image et éviter d’être vilipendées par des dizaines d’associations militantes inondées d’argent.

Il va falloir braver toutes les forces « du bien » qui, dans les médias, les arcanes du pouvoir, à l’ONU, au sein de l’UE, et dans l’administration française qui cogère le pays avec des associations de fanatiques, accablent l’opinion de mensonges et de menaces intenses et diversifiées.

C’est beaucoup plus simple de se couler dans le politiquement correct pour gagner des places, du pouvoir et de l’argent. Aux États-Unis et dans de grands groupes mondialisés en Europe, on fait déjà signer des déclarations par lesquelles on se déclare parfaitement au courant des difficultés de genre ou climatiques, et qu’on adhère totalement à la nécessité d’être inclusif et de sauver la planète. Pas question de montrer de la tiédeur et de ne pas hurler avec les loups quand il faut éliminer un récalcitrant. En URSS, il fallait prouver sa parfaite connaissance du marxisme-léninisme pour postuler à quoi que ce soit. S’il fallait signer des formules comme Allah est le seul Dieu, tout le monde crierait à la dictature. Dans le domaine LGBT et écologiste, cela parait une simple bonne idée.

Le GIEC est désormais une institution non scientifique déconsidérée par quiconque s’intéresse au sujet. Christian Gerondeau n’a pas de difficulté à montrer les tricheries utilisées par cette machine à travestir.

Calculer la masse de CO2 autour de la planète en « ppm », unité incompréhensible du grand public et les flux de création de CO2 en tonnes ne permet aucune comparaison. C’est fait exprès. Car dès qu’on parle en tonnes on voit que le stock de CO2 est tel que la suppression des flux de CO2 liés à la voiture en France n’en représente que le 10.000ième ce qui interdit tout espoir d’un effet quelconque sur le climat, même en utilisant les modèles les plus extravagants du GIEC.

De même trafiquer la courbe sinusoïdale de l’évolution de la température terrestre, qui oscille avec une périodicité d’environ 60 ans depuis des lustres, en droite quasiment verticale est un exploit dans la malhonnêteté tout à fait remarquable. Là aussi la tricherie est volontaire. La préméditation est impossible à cacher.

Comme nous l’avons fait également, avec une autre approche, Christian Gerondeau apporte la preuve que la disparition du moteur thermique en Europe ne se fera pas parce qu’il est tout simplement impossible. Nouveauté, Il prouve en s’appuyant sur l’aveu d’Elan Musk, que la voiture électrique est incompatible avec un réseau d’autoroutes et la volonté d’aller en famille en vacances… Désormais les Californiens riches prennent leur quatre-quatre pour aller en vacances un peu lointaines !

Comme nous le faisons sur ce site en critiquant ouvertement toutes les mesures prises par Mme Wargon, Christian Gerondeau n’a pas de difficulté à prouver que la conversion du parc de bâtiments en blockhaus thermiques est un gâchis infernal et strictement inutile.

La partie le plus intéressante et originale est celle qui démontre qu’en réalisant une maintenance finalement peu coûteuse du parc de centrales atomiques existantes, il est parfaitement inutile d’en construire d’autres. Nous avions nous-mêmes rappelé que Giscard avait lancé le TGV et le chauffage électrique des nouveaux immeubles parce qu’il anticipait que les centrales nucléaires produiraient un excès d’électricité. Et il est vrai que nous avons exporté de l’énergie pendant des décennies jusqu’à ce que le programme nucléaire sous la pression des Verts tourne de l’œil. Gerondeau rappelle que depuis 2000 la consommation d’électricité baisse en France, ce que personne ne sait car personne ne le dit dans les médias. Les capacités nucléaires étaient donc de plus en plus excédentaires. Construire la Hague n’avait en fait aucun intérêt. Cette baisse de la consommation électrique est due à un simple phénomène de saturation des marchés maintenant que tout le monde est équipé en réfrigérateur, lave-linge, lave-vaisselle, télévision et autres applications électroniques. Elle est là pour durer.

Le programme ruineux de construction d’éoliennes a créé quelques super fortunes opportunistes avec de l’argent public c’est-à-dire les impôts payés par les autres, mais en forçant à utiliser en priorité l’énergie éolienne, on a freiné les centrales qui ont fini par fonctionner de façon bancale. On n’avait aucunement besoin de cette nouvelle source d’énergie.

De même le pays se ruine avec ses politiques ferroviaires à l’échelon régional et local autant que national. L’investissement est colossal, la recette comptée ridicule. Le tout ne fonctionne qu’à perte. Et on affirme, encore un mensonge, que la SNCF peut faire des bénéfices, alors qu’elle entraîne chaque année au minimum 14 milliards de pertes et qu’elle est responsable d’une grosse partie de la dette colossale du pays. Là aussi, nous avons écrit sur ce sujet dans tous nos livres et plusieurs articles sur ce blog. Notons que ce n’est pas Mme Borne qui va changer le cours des choses. Elle est entièrement mouillée dans la politique folle des transports que nous avons connue.

On voit que dès qu’on part des réalités, les vues convergent. Les constats sont les constats.

La nécessité aujourd’hui est de contrer la religion d’état qu’est devenue la religion écologiste qui s’est imposée d’en haut, à partir des quelques fanatiques Verts allemands, d’abord à l’ONU puis dans les instances européennes puis partout dans les médias. Il faut gagner une bataille de faits et d’opinion.

Et bien sûr il faudra ensuite bâtir une stratégie alternative, car des difficultés écologiques, il y en a, principalement des risques de pénuries, et il faut les anticiper. Construire une croissance plus équilibrée, moins intensive en destruction de ressources non renouvelables est un bon objectif. Il est nécessaire de réserver les ressources rares qu’il nous reste à des investissements bien choisis et optimisés, de même que les obligations réglementaires doivent être soigneusement pesées. Le gaspillage éperdu et intenable actuel, sans aucune efficacité, doit être totalement arrêté. Nous risquons un collapsus économique irrattrapable créant de surcroît un chaos politique difficile à maîtriser.

Le risque des politiques écologistes irrationnelles menées à la suite des gourous allemands de la décroissance heureuse est d’une part de succomber aux mesures folles de transition qu’on veut imposer sans raison au pays mais aussi de décourager de faire les réformes économiques et sociales nécessaires pour retrouver la prospérité, stagnante depuis 1981.

On voit que LR pourrait tenir là une opportunité de retrouver un rôle fondamental dans la défense et l’illustration de la Ve République. Les trois autres mouvements sont trop engagés dans la dégringolade actuelle pour pouvoir freiner et plus encore moins imaginer un demi-tour.

Mais qui osera en son sein se dresser avec le drapeau de la révolte et engager une bataille de fond pour informer le grand public, faire apparaître l’imbécillité honteuse de la voie qu’on impose à la France, et la nécessité de faire autrement ?

Gageons que le projet inique de l’union Européenne de faire payer aux Français les erreurs allemandes au nom de la solidarité en bridant leur consommation et leur consommation d’énergie, sera un puissant levier. La politique allemande menée depuis que les Grünen se sont imposées au pouvoir en Allemagne est une absurdité dommageable que les Allemands doivent assumer seuls. Personne ne les a forcés à organiser une dépendance organique de la Russie et du gaz, tout en poussant une politique démente de création d’éoliennes intermittentes. Que les auteurs de cette sottise l’assument et ne cherchent pas à mouiller les autres à leur place.

Jusqu’ici, il paraissait seulement important d’attirer l’attention sur tel ou tel aspect problématique de la politique écologique imposée par le GIEC. Mais au vu des conséquences de plus en plus dramatiques et de la folie qui règne désormais, il faut aller plus loin.

Un grand plan de redressement national passe OBLIGATOIREMENT par un changement de cap radical en matière d’action écologique. C’est l’urgence nationale des cinq prochaines années.

 

Didier Dufau

Enfin un livre de vérité sur la guerre d'espagne - Pio Moa- les mythes de la guerre d'espagne

Toute l’histoire officielle de l’entre-deux guerres à laquelle les Communistes ont été mêlés n’a été longtemps qu’un tissu de mensonges parfaitement éhontés. Non seulement une histoire entièrement inventée a été bâtie par les thuriféraires du communisme, mais la gauche en général a considéré qu’il fallait sinon totalement adhérer au mensonge du moins empêcher « les forces réactionnaires et bourgeoises » de profiter de l’indignation que le seul récit exact des atrocités commises ne pouvait qu’exacerber. En un mot, il fallait pousser inlassablement les feux sur les braises des crimes « fascistes », sous-entendu, de la bourgeoisie fasciste (en France, on ajoute pétainiste) et détourner les esprits d’une réflexion sur les atrocités ignobles commises par des mouvements qualifiés « de gauche » en fait socialistes et anarchistes. Pour avoir écrit la seule monographie de langue française sur Holodomor, le terrifiant génocide des populations ukrainiennes organisé par Staline, j’ai pu me confronter au « mur de la honte » qui se dresse aussitôt pour empêcher toute diffusion, toute discussion, toute émergence de la vérité. Individuellement, tout le monde est accueillant. L’ouvrage est neutre, bien documenté, uniquement basé sur des faits vrais mille fois vérifiés. Tous vous l’accorde dans la relation bilatérale. Mais n’allez pas plus loin. N’essayez pas d’implanter la moindre vérité dans le domaine public qu’il s’agisse de l’édition, de la presse, de l’université, des conférences, de Wikipédia.

Là s’applique la « loi de Chaix », énoncée dès 1999 par mon regretté ami Léon Chaix : « confrontée à une ignominie intolérable la gauche tente toujours la même séquence de propagande : occulter le plus longtemps possible. Nier quand on ne peut plus occulter. Minimiser quand on ne peut plus nier. Exonérer la cause lorsqu’on ne plus minimiser. L’important est que le « vrai socialisme » sorte indemne de la mésaventure et puisse se présenter comme la seule force vraiment morale du champ politique. « C’est que nous sommes le camp du bien Monsieur et que nous entendons le rester ».  A chaque stade les moyens employés sont abjects : attaques ad hominem ; tombereau d’injures ; ouvrages bidon rédigés d’un peu partout et présentés comme universitaires alors qu’il ne s’agit que de brûlots. Que celui qui cherche à briser l’omerta, nécessairement un salaud, soit lui-même brisé et sorti du champ des audibles et ostracisé. Pas de carrière envisageable à l’université ou dans l’école. Pas d’écho y compris dans la presse de droite, terrorisée à l’idée de se faire traîner dans la boue par les gardiens de l’idéologie socialiste.

On aboutit, dans le cas du génocide Ukrainien de 32-34 à ce chef d’œuvre de désinformation construite à l’intention des lycéens français  : 40 pages dans leur manuel d’histoire de seconde pour les 6 millions d’assassinés de la Shoah, une ligne (oui : une) pour les assassinés d’Holodomor, 6 millions aussi, et encore en précisant bien qu’ils sont morts de leur propre fait. En fait les victimes étaient les auteurs de leur propre malheur...

Le système d’information français est, sur certains sujets,  entièrement bâti sur des séries de  mensonges éhontés qu’il est interdit de braver et de briser, sauf, quand, après trente ou quarante ans de combats menées par des minoritaires obsédés par la vérité et ayant accepté d’être vilipendés, les organes qui tiennent l’information autoproclamée « de gauche », à peine 20 personnes, trouvent qu’il est temps de dire la vérité et tout soudain s’enorgueillissent de la dire alors qu’ils ont menti, exorcisé, ostracisé, pendant des décennies, sans la moindre vergogne.

L’idéologie Woke a marié cette attitude marxiste-léniniste de combat mise en place avec virtuosité par Willy Münzenberg avec le besoin cagot de la religion protestante dominante aux Etats-unis pour inventer ce concept moderne d’ostracisme social qui veut que quiconque ne chante pas la bonne chanson soit confronté à la mort sociale sans passer par la phase de dictature institutionnelle.

Nous sommes donc au cœur de la vie démocratique en Occident, atrophiée depuis des lustres par le mensonge « de gauche ».  Et voici que sort enfin un livre fondamental pour les amoureux de la vérité historique sans fard, « Pio Moa - Les mythes de la guerre d’Espagne 1936-1939 ». Chez L’artilleur.

Moi-même j’avais constaté depuis longtemps que tout ce qui était écrit en France sur la Guerre d’Espagne était faux. Pas un peu faux. Pas un peu abîmé par le mensonge. Non Intégralement faux. J’avais eu l’occasion en 1961 de connaître les massacres abominables et lâches commis à Ibiza par le Frente popular et constaté comment tout l’épisode était sorti du débat par les historiens français. Depuis, il ne m’avait pas été difficile de démonter l’ensemble de la machinerie de reconstruction d’une histoire de la guerre d’Espagne dénonciatrice et fausse enseignée sans aucune opposition.

J’invite le lecteur français à lire et relire l’introduction du livre, écrite par Arnaud Imatz, qui fait l‘histoire détaillée de la désinformation en France sur la guerre d’Espagne. Il démontre tous les moyens employés pour mettre la vérité au banc et chasser de la communauté des bien-pensants les auteurs tentés par l’histoire vraie. La loi de Chaix en mondovision, sans qu’il ne manque la moindre saloperie !

Prévenons le lecteur : il va avoir un choc. Biberonné au mensonge depuis toujours, il ne peut même pas imaginer que la réalité soit différente de ce qu’on lui a fourré dans la tête. Pire encore, c’est un terrible vertige pour lui de constater que tout est absolument faux dans ce qu’on lui a raconté. Il n’y a pas une once de vérité dans l’historiographie de gauche concernant la guerre d’Espagne ! Pas un mot de vrai du début jusqu’à la fin de tout ce qu’il a pu lire ou entendre. Il subit le choc du croyant qui s’aperçoit que les dogmes de sa foi sont peut-être une peu trop éloignés de la vérité mais qui ne veut pas quitter le monde des croyants.

Alors oui, répétons-le : l’histoire officielle, en France, de la guerre d’Espagne, est intégralement controuvée. C’est là le côté effarant. Même pas une poussière de vérité : un simple manuel de propagande sans scrupule, visant à glorifier la révolution, le parti communiste et la « gauche », tout en accablant l’autre camp.

Alors oui prévenons le lecteur : il va voir s’écrouler une pyramide immense de mensonges, chacune des quasi 700 pages du livre en abattant à foison.  

L’Espagne a été l’objet d’une tentative sauvage d’instauration criminelle d’une dictature communiste, sur le modèle soviétique, par la violence la plus intense, et un déferlement d’assassinats et de meurtres abjects. Elle n’a survécu à cette tentative que par une guerre civile provoquée par les forces révolutionnaires de gauche, qui a pu être finalement gagnée par les opposants à la révolution sociétique.  L’échec de l’URSS a été un bienfait pour l’Europe et notamment pour la France qui sinon se serait retrouvé encadré par le pacte germano-soviétique en 1939 qui aurait empêché toute possibilité d’armistice et de créer la zone non occupée. Une Espagne sous forme de démocratie populaire de type soviétique aurait interdit toute construction européenne.

L’extrême gauche mélenchoniste après avoir longtemps prospéré sur une histoire fantasmée de la Commune essaie d’utiliser les méthodes de débordement des institutions républicaines du Frente Popular pour créer les conditions d’une révolution, en prenant modèle sur la guerre d’Espagne et les exactions et méthodes de ce mouvement.  Les différents reliquats de partis socialistes l’ont rejoint pour sauver les meubles électoraux et sont maintenant entraînés dans le maelström délétère des exactions jusqu’ici verbale de la NUPES. Mais on ne doit pas s’y tromper. Il s’agit bien comme en 34 et surtout en 36 d’instaurer par la ruse et la force un nouveau régime en France qui mette à bas " les restes hideux de la république bourgeoise ".

Le livre de Pio Moa a, pour les Français, un second intérêt : bien comprendre les méthodes de prise de pouvoir aimées par les « socialistes révolutionnaires" de toujours et les "mélenchono-bolivariens » d'aujourd'hui. Il ne faut pas oublier que le Frente Popular a surtout eu des enfants en Amérique du Sud et on voit aujourd’hui le succès de ces entreprises qui ont, comme en Espagne, ruiné radicalement les pays qui se sont laissé avoir par ces idéologies toxiques, tout en faisant disparaître les libertés républicaines au profit de dictatures violentes, bavardes et nulles, provoquant la fuite éperdue des populations dépouillées et affamées.

Après la lecture du livre, le lecteur pourra constater le barrage mis en place en France pour empêcher la diffusion et même seulement la connaissance du livre. Il ne trouvera que des articles prophylactiques (à commencer par la fiche sur Wikipedia concernant l’auteur du livre) pour expliquer que l’auteur n’est pas un historien, que le monde entier réfute ses thèses et que le croire serait tomber dans la fiente fasciste, la collusion avec le grand capital, la haine vis-à-vis des martyrs de la révolution, le soutien des grands propriétaires et du clergé le plus réactionnaire du monde, etc.

On trouve là l’étalage parfait des méthodes de désinformation de masse utilisée en France par la gauche socialisante. Tant qu’on n’aura pas créé un mémorial des génocides socialistes et national-socialistes, destiné à faire comprendre à la jeunesse l’ensemble des crimes commis par les révolutionnaires socialistes et les méthodes employées pour les cacher, cette désinformation ne cessera jamais.  

C'est vrai, il ne fautjamais dire jamais.

Le mécanisme de restauration de la vérité sur la guerre d’Espagne démarre. Il lui faudra des années mais dans dix ans, dans trente ans, la vérité redeviendra la règle.  Et Moa fera l’objet de la même restauration d’image et sanctification que Simon Leys vilipendé pour avoir dénoncé le maoïsme qui a exalté la gauche extrême française de 1965 à 1985 en dépit de ses dizaines de millions d’assassinats ciblés contre la population. Un peu de patience.  Pour Simon Leys l’article du Monde signalant sa réhabilitation pleine et entière n’a attendu que 45 ans ! 

Gardons à l’esprit que sur le forum du Monde en 2000, il était encore impossible d’écrire que le massacre de Katyn avait été commis par les Soviétiques et non par les Allemands, alors que le crime avait été reconnu par les Russes dès 1992 et que les preuves étaient désormais impossibles à nier après la découverte de corps polonais tués à Katyn dans différents charniers secrets ukrainiens du NKVD (Vinnitsia et Bykovnia).

Pour les lecteurs pressés, recommandons la seule lecture de l’histoire du bombardement de Guernica. Ils constateront que tout, absolument tout ce qui a été écrit et qui continue de l’être sur cet évènement est faux. Pas un peu faux. Totalement et irrémédiablement faux. Un triomphe du mensonge intéressé.  Petit florilège :

Guernica aurait été décidé entre Hitler et Franco pour terroriser les masses. Un raid sans objectifs militaires aurait été lancé contre un bourg qui aurait été rasé avec 9.000 morts à la clé. La disproportion entre les forces aériennes du Frente popular et de Franco n’aurait pas permis d’empêcher ce crime contre l’humanité, le premier du genre, qui, de surcroît voulait atteindre des symboles basques.

Revenons aux faits : Il n’y a pas eu de dialogue entre Franco et Hitler. Franco était totalement opposé à cette action qui pour lui n’avait plus de sens militaire compte tenu de l’évolution de ses plans militaires.

Von Ritchhofen qui dirigeait l’aviation allemande, la légion Condor, trouvait le temps long pour ses troupes pas assez occupées. C’est lui qui a pris, seul, l’initiative du raid avec comme objectif de faire sauter le pont qui permettait aux troupes du Frente Popular de se masser sur le flanc des troupes franquistes, pas pour terroriser la population. Malgré trois passages les avions n’ont pas réussi à détruire le pont mais ont mis le feu à un village très resserré composé de maisons de bois. Le feu n’a pas été combattu par les pompiers qui devaient venir et tout le village a lentement brûlé. Les décomptes sérieux montrent que le raid a fait entre 100 et 120 morts. Les forces aériennes socialistes et communistes grâce à l’appui soviétique étaient très supérieures aux forces aériennes de Franco, même avec l’appui allemand. De très nombreux raids de l’aviation du Frente Popular ont fait des centaines de victimes dans la population civile.

Dans toute guerre, la désinformation est une des armes lourdes.  Le bombardement de Guernica a été utilisé par les journalistes anglais et par Churchill à Londres pour alerter massivement la population anglaise contre les risques que lui faisaient courir les Nazis, ce qui était prémonitoire. Le Blitz est l’enfant naturel de Guernica. « Bomber Harris » aussi, qui allait ravager les villes allemandes en faisant des centaines de milliers de morts. Il y aura Dresde puis Hiroshima.  Guernica est plus que le symbole frelaté de la nature intrinsèquement mauvaise du franquisme. Le bombardement marque que les populations sont devenues les premières victimes dans les guerres modernes qui sont « totales ». Ici et maintenant, le développement de l’emploi des fusées en Ukraine et des tapis de bombes contre les villes par les Russes provoquent beaucoup plus de victimes civiles que les opérations militaires ne tuent de soldats.

La légende de Guernica est un tissu serré de mensonges hallucinants mais son symbole porte une vérité qui concerne l’ensemble de l’humanité. Ce n’est pas la seule leçon prémonitoire qu’offre la guerre d’Espagne. La liquidation de plus de 9000 membres du clergé catholique sans procès et parfois avec une horreur sans nom, marque que désormais on peut liquider des groupes entiers de civils pour des considérations religieuses. Ce massacre entrerait aujourd’hui dans le cadre de la définition du génocide. Il fait le pont symbolique entre Holodomor et la Shoah, même si les aspects quantitatifs sont sans rapport.  

La guerre d’Espagne est une horreur extrêmement lourde de leçons et son histoire vraie se doit d’être connue et bien analysée. Naturellement, il appartenait d’abord aux Espagnols de dépasser les rancœurs nées de ce drame vécu il y a maintenant  près de 90 ans. Tous les acteurs sont morts. Pour la France, sortir d’une historiographie purement politicienne et propagandaire est une simple question de dignité. Le but de l’histoire est de savoir et de comprendre pour prévenir.

La guerre d’Espagne est une scène de crimes, un cold case, comme on dit maintenant. L’affaire a été tellement ignoble, des deux côtés, que la vérité doit être privilégiée. Le but est de connaitre et d’interpréter correctement les évènements pas de refaire la guerre de propagande de l’époque, comme dans un jeu de rôle.   Le livre de Moa nous invite à cet effort. Qu’il en soit félicité et que les historiens français sortent enfin définitivement du bureau des légendes.  

 

Didier Dufau

Quelle statégie pour LR ? suite

L’effondrement de LR est un cas d’école pour la science politique, comme l’est de déclassement français. Plus d’hôpitaux, plus de justice, plus de police, plus d’école, plus d‘université. À peine d’armée. La bourse s’effondre. Les marchés immobiliers et autres se bloquent. La construction automobile est arrêtée. On sait déjà que la France ne sera pas chauffée l’hiver prochaine. L’inflation flambe. La dette flambe. Plus personne ne dirige rien. L’Allemagne privée d’énergie par l’effet de l’imprévoyance des Grünen est en grand risque d’un collapsus économique brutal. L’Euro s’effondre. Mme Hidalgo n’en finit pas de ruiner la capitale. Tout va très bien Madame la Marquise.

On peut penser que réfléchir au sauvetage de LR fait partie de ces distractions qui signalent l’esprit curieux mais un peu décalé. Après tout, ce qui peur arriver à un parti qui s’est condamné tout seul et qui se retrouve à l’état de carcasse vide est anecdotique. D’autres forces se sont implantées. Malheur aux vaincus !

Après avoir rappelé les méthodes employées pour sombrer examinons s’il reste des possibilités de revenir dans le grand jeu, c’est-à-dire de retrouver une majorité nationale.

Il faut tenir compte de l’adversaire. Emmanuel Macron n’a jamais eu l’intention de diriger le pays. Il a merveilleusement manœuvré pour conquérir le pouvoir mais il a été entravé pendant deux par les conditions mêmes de sa réussite présidentielle. Début 2020, il est sans bilan et mortifié. Il est sauvé par la crise du Covid. Mais les deux années sont occupées exclusivement à distribuer des cadeaux aux électeurs pour se faire réélire. Plus de 85 milliards de cadeaux au peuple. Du jamais vu ! Une fois élu, aucun programme, aucune idée de gouvernement ! Rien, comme d’habitude de la com’, des postures et des mensonges éhontés. Et des habiletés d’évitement : maintenant que je suis élu, ne comptez plus sur l’argent magique. Il va falloir que VOUS SOYEZ ÉCONOMES ET SOBRES. Plus cynique, on ne peut pas ! On mélange allègement les contraires lors de l’interview du 14 juillet : nous relançons le charbon, mais personne n’a fait plus que moi pour l’écologie et on va accélérer. Enfin surtout vous parce que moi je n’ai plus rien à donner. Bien sûr qu’il faut du pouvoir d’achat : au pays d’aller le chercher en travaillant plus. Maintenant il va falloir que tout le monde soit responsable sauf moi. Moi je règne sans diriger. Blablabla ! »

« Et je vais continuer à crâner et à en faire qu’à ma tête : le parlement devra avaler mon initiative de créer une chambre de la reconstruction « associant les forces vives ». Que le Parlement se débrouille. Et j’organiserai des référendums sur les sujets qui m’amuseront et qui embêteront mes adversaires. »

L’important pour Emmanuel a toujours été la posture : « Je suis en charge, institutionnellement, de l’avenir d’un grand pays qui a de grands atouts et qui y arrivera. Je donnerai des leçons à tous et à tout moment. Sauf grosse catastrophe, mais j’ai averti qu’elle arrivait, donc je ne crains rien. Ce seront les Français et l’opposition qui seront responsables ».

La tactique de Mme Le Pen, dédiabolisation et caresses à ses chats, tout en offrant ses services pour sortir du blocage institutionnel à la « chambre », ressuscitée, a ceci de cruel que toute personne qui prétend avoir une idée passe aussitôt pour être un foldingue à la droite de la droite. Le RN en grand modérateur, on aura tout vu. Mais c’est la garantie du gain de la future présidentielle pour madame le Pen. Macron ne protégeant rien ni personne, le vote utile sera pour quelques dizaines de millions d’électeurs de se mobiliser contre le néocommunisme mélenchonien en ralliant la famille de Montretout. À chaque fois que Macron voudra prendre la main au parlement, « elle dira mais oui je vote à deux mains » laissant aux autres « l’irresponsabilité » supposée.

Un tel contexte tactique à l’Assemblée nationale est très difficile pour LR.

La minuscule phalange des LR de l’Assemblée est piégée. Elle n’a que deux solutions ; accepter le piège ; ne pas entrer dans le piège.

Accepter le piège est évidemment de jouer le rôle de parti charnière décidant projet par projet, ce que sera la politique, en cogestion avec le pouvoir. LR assumera aussitôt la responsabilité de la situation exécrable que tous constateront à la fin de l’année et pire encore pendant l’hiver. Irresponsables et coupables !

M. Luc Ferry et d’autres militent en ce sens. Faites un pacte de gouvernement, même simili ! Exigez quelques têtes et quelques mesures farouches ! Prenez des places ! Et adieu va ! Si Emmanuel Macron veut faire le malin il sera facile de le renvoyer dans les cordes. Une fois. Deux fois. Mais à la longue c’est lui qui tient le revolver. LR va s’user sans gloire à faire passer les mesures les plus difficiles qui ont été différées pendant 5 ans.

Faute d’avoir voulu bâtir un vrai projet, LR n’a rien à négocier sinon des questions de personnes qui n’intéressent qu’elles seules.

Compte tenu des circonstances, entrer dans le piège est beaucoup trop risqué et ne peut apporter que des mécomptes.

Mais comment échapper au piège sans perdre sa réputation dans les difficultés du moment et en l’absence de majorité parlementaire pour le gouvernement ?

La seule solution, c’est de sonner le tocsin et de montrer que la gestion erronée et démagogique de M. Macron va conduire à une situation dramatique dès l’hiver prochain. Oui, On va vers le drame. Le rôle de LR est de montrer qu’Il appartient au gouvernement de prendre conscience de la situation et de présenter un véritable plan pour surmonter les erreurs qu’il a commises pendant les deux dernières années et qui s’aggravent.

LR doit indiquer que le parti n’a aucune responsabilité dans cette situation dramatique qui est la conséquence directe de la gestion cynique et démagogique de M. Macron et de son impéritie. Il lui appartient désormais de présenter au Parlement un plan de sauvetage et d’en assumer la violence. Il dispose de tous les pouvoirs constitutionnels nécessaires pour assumer son devoir. Si après 5 ans d’inaction il considère que les Français doivent partir à la retraite à 66 ans et travailler 40 heures par semaine, qu’il lance un referendum. S’il faut désormais imposer une frugalité terrible après tant de chèques et de gratuités, il dispose du 49.3.

Que M. Macron et son étrange gouvernement assument leurs responsabilités et affrontent l’hiver économique qu’ils nous ont préparé sans demander de supplétifs. Une autre politique aurait été souhaitable. Maintenant que les dégâts sont là, que les responsables les réparent !

De leur côté les LR doivent entrer en loge pour redéfinir et leur identité et leur projet et leur nom et leurs structures et leur programme de redressement national, tout en valorisant les équipes solides qui auront à prendre le relais. Il lui faudra à peu près 18 mois à compter de septembre 2022.

Dès 2023, LR sera capable de proposer un plan alternatif de redressement, ajustable en fonction des résultats de l’évolution de la situation. Et se présentera comme étant prêt à faire face à toutes éventualités. Si la dissolution est devenue inéluctable, LR sera là. Si le gouvernement est exsangue et qu’il faut un gouvernement d’union nationale ; LR sera là et en demandera la direction.

Mais il va falloir travailler et sortir du néant identitaire et programmatique.

Selon quelles grandes directions ?

  1. LR est d’abord une union pour la Ve République et la défense des institutions est son domaine privilégié. Les partis centristes et socialistes ont voulu abîmer cette constitution, en même temps que le souci de renforcer l’idée fédérale en Europe l’a partiellement privée d’efficacité.

La solidité française et la force de son avenir passent par une défense et un renforcement des institutions, permettant une gestion responsable dans la durée, tout en assurant que la souveraineté nationale peut s’exercer.

Les institutions de la Ve République sont un bien commun et elles doivent être protégées et restaurées. Qu’on cesse de les détruire ou de les dénaturer soit par des réformes dangereuses soit par des comportements dangereux.

  1. LR est le parti des grandes questions régaliennes d’abord. La France n’est pas rien et n’entend plus laisser des irresponsables la plonger dans la poussière du déclin systémique.

Restaurer une armature régalienne forte est la vocation spécifique de LR contre des partis qui veulent continuer leur travail délétère de destruction de la justice, de l’enseignement, de l’armée, de la police, de la paix civile, de la souveraineté.

  1. La seconde orientation est complémentaire de la précédente. LR doit convaincre que lui ,et lui seul, porte un espoir de redressement national. Ce qui veut dire que sur toutes les grandes questions nationales, le parti doit avoir un diagnostic clair et des propositions dont l’efficacité ne peut pas être contestée. Ayant enfin un propos fort à tenir, il faut des porte-voix convaincus et qui savent argumenter sans faiblesse. La chanson précède le chanteur. Mais quand elle est là elle doit être chantée haut et fort et par tous.
  2. Lorsque les conséquences des inconséquences seront patentes, c’est-à-dire cet hiver, on verra que la situation est grave et que la question nationale ne dépend plus de mesurettes et de démagogies diverses. On est sur un chemin de guerre civile et d’effondrement. La question de savoir s’il faut être modéré ou non ne se posera plus parce que la situation ne sera pas modérée et les apaisements verbaux ne fonctionneront plus.
  3. Il faut dès aujourd’hui acter que le socialisme à la Hollande ou à la Macron, comme le centrisme délétère et l’européisme fanatique ont conduit à une impasse nationale tragique qui engage les auteurs de ces politiques et au premier chef Emmanuel Macron, LREM, et les pitoyables ralliés LR qui ont cru devoir s’associer au désastre par ambitions personnelles. Il faut inlassablement marteler « la responsabilité des irresponsables » qui nous gouvernent depuis plus de dix ans. Ils ont réussi à tromper les Français mais maintenant la réalité est là.
  4. Il faut également marteler que si des erreurs gravissimes nous ont conduit dans le trou, les corriger nous permettra d’en sortir. Les erreurs doivent être dénoncées sans faiblesse. Et la démonstration doit être faite qu’en les arrêtant la situation s’améliorera.
  5. LR ne pourra pas faire l’économie de mesures fortes et symboliques qui fixeront solidement dans l’opinion l’armature de son identité et de son ambition. Les LR ne doivent pas avoir peur du « qu’en-dira-t-on ? » de gauche et assumer de grands choix critiques parce que justement ils sont critiques et qu’on ne peut passer outre sans se priver des seuls moyens nécessaires au redressement.

Sur tous les grands sujets, il faut qu’un congrès passe en revue toutes les options et tranche explicitement après des débats approfondis, prenant le temps nécessaire. Il n’est pas question d’établir un catalogue a priori mais de poser le problème, de lister les solutions, de déterminer celles qui seront les plus efficaces et de décider ce qu’on accepte de faire ou de ne pas faire en fonction du niveau de pourrissement constaté.

Donnons trois exemples.

Acquisition de la nationalité : compte tenu de l’importance nouvelle prise par les migrations et les mouvements de population, est-il justifié de conserver les procédures basées sur le droit du sol ?  Pourquoi ne pas édicter qu’on ne devient français automatiquement que par filiation, c’est-à-dire lorsqu’on est enfant d’au moins un parent Français ? Naturellement on peut toujours devenir français par naturalisation. Alors où est le changement ? Seulement la suppression de l’automatisme de l’acquisition de la nationalité française par des enfants nés en France de parents étrangers  même si le droit de la nationalité de leurs parents leur donne automatiquement une nationalité étrangère.

Ces formules de droit du sol (issues de l’ancien régime et bannies à la révolution) ont été ajoutées en France pour faire face aux pertes liées aux guerres napoléoniennes puis au déficit démographique du XIXe siècle. Rien que de très circonstanciel.  Ensuite, dans ce pays de conscription, il était anormal que les enfants d’étrangers ayant toujours vécu en France ne fassent pas leur service militaire. Mais il n’y a plus de service militaire en France ! Les difficultés d’intégration des enfants d’immigrés notamment musulmans, réduisent l’intérêt d’une démographie importée automatique. Les régimes sociaux qui permettent « la gratuité de la vie », de la naissance à la mort, ne peuvent survivre que s’ils ne s’adressent qu’à des nationaux. La suppression des frontières, de jure à l’intérieur de l’Europe, de facto à l’extérieur, et l’extension des flux démographiques temporaires, pour le plaisir ou pour le travail, se conjuguent pour alimenter un maelström démographique déstabilisant. Une procédure de naturalisation après vérification d’intégration paraît une bien meilleure solution qu’un quasi-automatisme de principe.

Une autre raison à l’ajustement de la législation sur l’acquisition de la nationalité tient à « transition énergétique » qui conduit à des politiques extrêmement restrictives et coûteuses, notamment en matière d’occupation des sols (le « zéro artificialisation nette ») qui interdisent la couverture de milliers d’hectares de constructions neuves dans les campagnes autour des villes. Il va falloir construire les villes nouvelles sur les villes anciennes, ce qui est incompatible avec une immigration de masse et la distribution de « droits-à » au monde entier.

Dernière dimension : le vieillissement et la dénatalité des nationaux. Le développement des avortements et du soutien à une contraception active a provoqué une évaporation de nouveaux français : une perte de près de 500 000 par an. Le chiffre est facile à calculer : vous prenez le nombre des naissances rapporté à la taille de la population en 1970 et vous l’appliquez à la population actuelle. C’est un déficit tragique. Nous avons une obligation de restaurer une meilleure natalité nationale, ce qui implique de soutenir la natalité nationale de façon différenciée de la natalité étrangère, avec des aides massives à la naissance du troisième enfant.

On voit que dès qu’on laisse de côté la langue de bois et qu’on s’attaque aux difficultés concrètes, sans se préoccuper d’autre chose que de l’intérêt national, aussitôt des cohérences s’imposent, des justifications se mettent en place et un discours cohérent et défendable peut être tenu aux Français. L’unité du parti ne se fait plus autour de slogans mais d’une politique concrète qu’il s’agit de défendre et de valoriser auprès de l’opinion. Lorsqu’on a commencé à tirer le fil, vient la corde, puis le câble, puis la chaîne puis tout le croiseur lourd armé pour mener une politique de redressement national.

Deuxième exemple : la France a laissé filer la délinquance et, débordée, ne parvient plus à assurer la sécurité des biens et des personnes. Cela date des années soixante dix et du succès du slogan : il est interdit d’interdire. On a retiré le couvercle qui était mis sur la délinquance et on a désarmé la justice sur la délinquance de rue pour la concentrer sur la « délinquance bourgeoise », celle des hommes, des puissants, des notables. Nous avons désormais une justice de classe et de genre qui a abandonné la petite délinquance, refusé de lutter durement contre les exactions violentes contre les biens et les personnes, proscrit l’emprisonnement, laisser les récidivistes récidiver à l’infini. La doctrine justicialiste règne un peu partout dans le pays et dans les instances judiciaires. La rue est redevenue dangereuse, avec des dizaines de milliers d’actes de « dépouille » en réunion, le sommet du genre ayant été le couloir de la honte à la sortie du Stade de France lors d’une finale européenne de football, avec des centaines de voyous délestant violemment les spectateurs sur le chemin du métro, en toute impunité. Le trafic de drogue n’est plus contrôlé. On circule à moto avec des Kalachnikov à Grenoble, avec la bénédiction de l’extrême-gauche qui a gagné la mairie.

LR s’est interdit toute action autre que verbale (le Karcher sarkozien) à l’instar du centrisme mou façon LREM.  Emmanuel Macron ne cesse d’annoncer des places de prison jamais construites. On a laissé tout le discours sécuritaire au petit parti de la famille Le Pen qui en a fait son fonds de commerce sur le mode protestataire et outrancier.

C’est d’autant plus choquant que la Vème République s’est construite autour de la volonté de sortir de la guerre civile et de mettre fin aux exactions des factions algériennes et de l’OAS. L’ordre public est un pilier de l’action gaulliste. Dans une période où une partie des musulmans revendiquent leur droit d’imposer le Coran et la charia au monde entier, si nécessaire par la violence et l’assassinat, et tuent des Français sans vergogne, le retour à l’ordre n’est pas une option pour LR. Nécessité fait loi et n’avoir dans ce domaine qu’un étalage de postures sans aucun discours construit est une honte.

Si LR doit être le parti de la Ve République et du redressement national, il faut revenir aux fondamentaux et tenir un discours fort, argumenté et justifié. Le premier acte fort est de proposer le retour à la Cour de sureté de l’Etat. Les atteintes graves à la sécurité de l’état doivent faire l’objet d’un traitement fort et sans pitié. Sans simagrées. C’est la cour de sureté de l’état qui a permis de vaincre et l’OAS et les factions algériennes en conflit sur notre territoire. C’est à cet instrument d’éradiquer la violence systémique et les acteurs de la guerre civile portée par les islamistes. La Cour de sureté de l’état est un gage de sécurité publique et non le symbole d’une absence de droit. Les grands délinquants savent à quoi s’en tenir comme les blackblocs et autres mouvements trotskistes de destruction de l’état afin de préparer la révolution.

La gauche a détruit les instruments permettant de maintenir l’ordre public et rendu la société vulnérable à ses ennemis et à la délinquance violente de masse. Il n’y a aucune raison que le parti de la Vème République n’en fasse pas le constat et ne propose pas de revenir aux institutions mises en place par le Général de gaulle. Ce n’est ni Macron, ni Le Pen ni la Nupes qui viendront sur ce terrain. LR a donc une spécificité à défendre qui correspond aux nécessités impérieuses du moment.

Restaurer la Cour de sécurité permet de reconstruire totalement la politique judiciaire et de répression de la délinquance. Le but est de construire une politique complète, dont presque tous les éléments sont connus mais que la crainte du qu’en dira-t-on de gauche fait mettre de côté pour ne pas être « extrêmisé ». L’important est de revenir à une sécurité intérieure manifeste et assurée. Le reste, ce ne sont que des criailleries gauchardes.

Troisième exemple : la législation européenne et la question de la perte de souveraineté française sur des sujets vitaux.

Nous venons de vivre une séquence absolument ahurissante. Quelle est la décision récente la plus impliquante pour l’avenir français, celle qui aura le plus de conséquences éventuellement tragiques pour la vie quotidienne des citoyens et les plus grave pour l’avenir commun ? C’est évidemment la décision d’abandonner radicalement à court terme le moteur thermique. Ce projet a-t-il fait l’objet d’une discussion pendant la campagne présidentielle ? Pas un mot. La discussion at-elle eu lieu pendant la campagne législative ? Pas un mot non plus. Le parlement européen a validé le plan de la Commission mais les électeurs, lors des élections européennes ne savaient rien des projets que ses délégués auraient à discuter. 71% des Français, selon un sondage Harris, s’oppose à la disparition des voitures thermiques !

Ce qui frappe, c’est l’absence totale d’étude d’impact. Quel le coût de cette mesure pour la France ? Quelles sont les conséquences sur la balance des paiements ? Quelles sont les impacts sur l’emploi ? Les finances publiques en sortent dans quel état ? Où vont le PIB et l’inflation ? Quel résultat réal sur la température et le dérèglement climatique ? La France n’a-t ‘elle pas des spécificités à faire valoir ? Pas un mot !  Silence !

L’Union Européenne pour toutes les parties de la législation qu’elle s’est octroyée, et par grignotage, c’est devenu quasiment tout, est un gigantesque trou noir qui absorbe tous les débats et les sort du débat public en France. La presse ne couvre rien de la procédure européenne. Les politiques sont contents de ne pas avoir à prendre parti sur des questions difficiles. L’abandon de souveraineté est caricatural. L’électeur n’a plus aucun pouvoir d’orientation des politiques suivies. On ne crie plus Europe ! Europe ! Europe ! comme un cabri. On se tait comme un ver de terre content de son enfouissement en sous-sol.

Si LR croit que cette attitude de vermine terrifiée lui donne une aura quelconque, l’avenir de ce parti est glauque. Nous avons-nous même essayé de chiffrer avec les moyens du bord le coût de cette politique démentielle : près de 6 mille milliards au minimum, soit 5 ans de valeur ajoutée du secteur marchand français, à financer sur 13 ans. Une absolue impossibilité !

Impact sur le réchauffement climatique : nul au mieux et probablement une aggravation tant le bilan carbone des solutions à mettre en place est mauvais.

Bilan : perte de souveraineté ; ruine ; bilan carbone exécrable. Entendons-nous bien : personne ici ne nie le réchauffement climatique ni la nécessité d’y faire face par une multitude de moyens. Mais quel effroyable bilan ! Et il n’y aurait rien à dire ni rien à faire ?

LR comme héritier du parti qui a créé la Vème république devrait à l’origine et à la tête d’un mouvement massif de contestation de cette horreur majeure qui porte atteinte à l’avenir français. Mais non. Une fois de plus c’est le silence de plomb. Rien à dire. Rien à proposer. Aucune alternative à faire valoir. Rien ! Comme si le néant était une solution d’avenir pour ce parti. Pire encore, à Paris, les instances de LR vont dépenser 45.000 euros pour écouter comme des moutons bien tondus la bonne parole écologiste. Se mettre à la remorque ; baisser la tête ; voilà ce qu’on propose aux cadres de LR à Paris. Exaltant de sottise.

Quelle aurait dû être la position de LR et quel devrait être sa position politique ?

D’abord constater que la perte de souveraineté est excessive, fausse le jeu démocratique et détourne du vote des citoyens rendus impuissants. Il n’est pas possible que des législations aussi contraignantes n’aient pas fait l’objet du moindre débat approfondi en France et qu’une position française n’ait pas été élaborée et défendue. A un moment où la défiance du peuple vis-à-vis des élites et l’abstention spectaculaire, ne rien faire est accepter que les partis ne servent à rien.

Alors, on peut crier à l’abandon de l’Europe de Maastricht comme Michel Onfray, cet abstentionniste structurel. Mais cela n’a pas de sens. La France peut prendre une mesure simple comme bonjour qui ne demande aucune renégociation de traités européens, qui ne présente aucune difficulté constitutionnelle ou autre et qui peut être mise en œuvre extrêmement rapidement : l’obligation d’un débat préalable parlementaire sur les grandes propositions présentées au vote au parlement européen.

C’est le seul moyen d’obtenir une couverture médiatique en France. C’est le seul moyen de provoquer un débat approfondi préalable au vote du Parlement Européen. Cela oblige l’exécutif à présenter sa position et ses justifications. Cela permet d’imposer une étude d’impact national préalable. Cela force les partis à déterminer leur position vis-à-vis de mesures concrètes. Cela force le gouvernement à dialoguer avec la représentation nationale. On ne voit guère les inconvénients.

Imaginons simplement que LR ait choisi de porter simplement ces trois défis devant la nation. Aussitôt l’oreille de la nation se dresserait. Quoi ? Il y aurait encore une pensée et une volonté dans ce parti moribond et avec des idées directrices fortes qui sont dans son ADN de pilier de la 5e République et qu’il est seul à défendre bec et ongles avec des arguments sensés et forts qui partent de la réalité et entendent la corriger.

Les effets pervers de l’impôt progressif

Il est des vérités que vous pouvez ressasser indéfiniment. Elles glisseront sur l’opinion comme la pluie sur une aile de canard. Personne n’en tiendra jamais compte, alors que l’effet sur « la vie quotidienne des Français » et « le pouvoir d’achat » est absolument fondamental.

Si on peut pardonner de citer quelques expériences personnelles, la première fois que j’ai été confronté aux effets pervers de l’impôt progressif ne date pas d’hier. Lorsqu’en 1969 je travaillais ma thèse sur la prévision à long terme, j’étais un peu déconfit de constater qu’elle était à peu près impossible, sauf partiellement, dans le domaine démographique. En revanche il était facilement prévisible que la progressivité fiscale entraînerait mécaniquement une hausse de la part des impôts dans le PIB.

En fait il s’agit d’une loi d’airain ; un pilier ; une réalité impossible à masquer.

Si vous mettez en place une fiscalité non proportionnelle au PIB, c’est-à-dire avec alourdissement plus que proportionnel en fonction du revenu, en cas de croissance économique la part de l’impôt augmente que vous le vouliez ou non si vous ne créez pas de mesures de correction.

Ce mécanisme est aggravé par l’inflation, la progressivité s’appliquant à la hausse fictive du revenu.

Il l’est aussi par un mécanisme un peu plus subtil mais à peine : la croissance est toujours une succession de phases d’accélération et de récession. Après l’arrêt des politiques de stabilité mise en place par les accords de Bretton Woods, le cycle récessions, emballements est revenu, au départ avec une inflation forte. Les phases d’emballement ont entraîné des croissances très fortes des recettes fiscales, justifiant des dépenses insensées : c’est le mécanisme de la « cagnotte ». Les mauvais dirigeants en ont toujours profité pour dépenser à tout va. Mais la récession suivante mettait tous les comptes à découvert : la progressivité joue aussi à l’envers. Du coup il fallait emprunter et éventuellement aggraver la fiscalité. Lors de la reprise suivante la double progressivité jouait : celle de base plus celle des nouveaux impôts avec une aggravation immédiate du taux de prélèvements.

Le Général de Gaulle a demandé à George Pompidou de conserver le taux de prélèvement autour de 32 % et il a commencé à s’énerver lorsqu’il a atteint 35 %. Il est vrai que la croissance était de 3.5 à 4 %, ce qui entraînait une croissance de la recette fiscale de près de 7.5 %. Giscard était du côté de la fiscalité aggravée. Mai 1968 allait mettre l’exigence de Gaulle à la poubelle. Le Septennat Giscard sera entièrement un septennat fiscal avec l’effet de l’inflation (à 15 %, soit 20 % de recettes fiscales en plus), du reliquat des trente glorieuses et un accablement permanent d’impôts nouveaux. Arrive alors le programme Commun d’aveuglement et de fiscalité. La pression fiscale dépasse les 40 puis atteint 45 % du PIB.

Le tournant reste le gouvernement Chirac Balladur de première cohabitation. Pour la première fois, le gouvernement supprime des impôts et cherche à réduire la dépense publique devenue folle. Catastrophe, Mitterrand et réélu. Nous aurons bientôt Rocard, l’imbécile le plus surestimé de l’histoire récente, qui va profiter de la reprise forte de la croissance pour non seulement encaisser les surplus fiscaux de la progressivité revenue à sa pleine production mais créer des impôts supplémentaires lourds et débrider totalement les dépenses. Un total inconscient révéré par quelques idiots pour des raisons obscures. C’est le pire gouvernement de la cinquième république. Tout est aggravé. Lorsque la récession arrive en 93, tout explose. Balladur est obligé de laisser filer la dette. Chirac se trompe sur tout et avec Juppé ne voient pas arriver la reprise de 97. Ils dissolvent l’assemblée à contretemps. Jospin gâche les dernières chances du pays de revenir à la normale. Il encaisse tous les fruits de la haute conjoncture en matière fiscale tout en réduisant le temps de travail et en aggravant les relations du travail. La cagnotte fait son entrée dans le langage commun. Tous les énarques socialistes se vautrent dans la dépense à tout va.

Le taux de prélèvement finira par culminer à 47.5 % du PIB en 2020. L’INSEE en reste à 45 % mais son calcul est biaisé. Celui d’Eurostat est plus complet et donc meilleur.

Il faudra la terrible récession de 2020 à 2022 pour faire revenir le taux autour de 44 % avant de remonter malgré les rodomontades d’Emmanuel Macron qui met en avant ses baisses d’impôts en trompe-l’œil et en attrape gogo. La reprise rapide de la croissance par simple rebond, accrue par une poussée jamais vue de l’endettement et de la dépense publique, provoque une croissance massive des rentrées fiscales, 20 % plus rapide en 21 comme en 22 que la croissance du PIB.

Le « fiscaliste caché » a encore frappé. La pression fiscale est à nouveau sur le chemin des 45 % (INSEE), 48 % (Eurostat) en attendant mieux.

Cela fait désormais un demi-siècle qu’à titre personnel je cherche à convaincre

-        Qu’un système progressif doit être accompagné par des stabilisateurs automatiques de la pression fiscale

-        Qu’un retour à l’organisation mise en place à Bretton Woods pour éviter le stop and go et la succession de croissances trop rapides et de récessions est souhaitable.

-        Qu’il faut mettre un terme à l’anomalie française de « l’énarchie compassionnelle », les hauts fonctionnaires tenant à garder perpétuellement le mécanisme qui aggrave la pression fiscale.

Ces trois mesures vont ensemble. Elles forment l’armature de la démarche de notre cercle.

Rappelons que les trente glorieuses sont basées sur un taux de prélèvement de 20 à 25 % qui était déjà considéré comme excessif. Un Etat fort n’a pas besoin de plus de 20 % du PIB pour faire face à ses besoins régaliens en régime de paix. 47 % c’est de la démence pure. On ne cherche plus à produire mais à arracher des parts du gâteau fiscal. Tout le monde attend le Godot de la cagnotte. Un peuple de feignasses qui attend tout de l’argent des autres en créant les conditions du déclassement économique et social du pays donne une image de lui-même proche de l’abjection.

D’autant qu’il est assez facile d’imaginer des solutions.

Le retour à la proportionnalité, seule réellement constitutionnelle, est une première solution. Un impôt unique de 20 % est un choix radical mais efficace.

Si on tient à conserver la progressivité, il suffit de mettre en place des mécanismes compensateurs :

-        La surcroissance des recettes peut être donnée à un fonds souverain, qui restituera tout ou partie de l’argent à l’état en cas de récession et d’inversion du mécanisme fiscal. Ce fonds ne devra pas dépasser une certaine importance et l’argent de l’excédent doit être restitué. L’ennui de la solution est qu’il stérilise une partie des revenus de la croissance et fausse l’équilibre économique.

-        Tous les seuils peuvent être automatiquement corrigés du taux de croissance. La progressivité demeure mais au profit de l’État.

-        Etc. Il y a des milliers de formules.

Ce n’est pas ce que le débat public fait apparaître. La course au faux pouvoir d’achat distribué par l’État reste l’obsession psychiatrique de la société française alimentée par l’information construite voulue par l’Enarchie.

Personne ne veut voir que l’effondrement de la Santé, de la Justice, et de l’Enseignement accompagne non pas une volonté de rigueur, mais la conséquence même du taux de 47 % de prélèvement. Quand on prélève pour des dépenses improductives la moitié du PIB, et qu’on ajoute 3 000 milliards de dettes, il est impossible que quoi que ce soit ne fonctionne. Impossible !

La question posée par les mécanismes délétères associés dans la durée de la progressivité n’est pas dans le débat public et n’y viendra pas.

50 ans de censure des débats sur ce sujet ont prouvé que la haute administration ne lâchera jamais.

Suicide français ?

Oui !

Le Français né malin…

 

Didier Dufau pour le Cercle des économistes e-toile



Quelle stratégie pour LR ?

Le parti LR est considéré comme moribond et à classer, comme bien d’autres avant lui qui eurent aussi leur moment de gloire, dans la catégorie des survivances. 320 députés en 2007, 112 en 2017, dix ans plus tard. 61 aujourd’hui. 8 % des voix aux Européennes, 4 % aux Présidentielles. Une telle dégringolade est considérée par beaucoup d’analystes politiques comme irrattrapable.

Les causes perdues sont rarement les plus belles. Mais existe-t-il une voie pour rétablir le parti fondateur de la Ve république dans la capacité de gouverner à nouveau ?

Les élections récentes ont fait apparaître un parti triomphant : les non-inscrits sur les listes électorales, près de 10 millions, et les abstentionnistes, la moitié du corps électoral, près de 25 millions, soit au total 35 millions de personnes qui n’ont pas souhaité participer au jeu démocratique.

Surnageant sur ces ruines, on trouve un homme seul et sans doctrine, élu sur la peur et une désinformation médiatique bien construite. Il a enjambé l’élection et prétend régner sans gouverner. Il n’a pas d’autre objectif que lui-même. Son premier mandat montre un bilan où l’actif est pauvre et le passif impressionnant.

Deux chiens courants mordillent ses mollets. Une gauche devenue la caricature d’elle-même depuis la chute du « socialisme réalisé », a été rameutée par un vieux mitterrandiste déjanté et malin qui veut allier Marx et Bolivar en s’appuyant sur le vote islamique. Un programme de grand foutoir pour esthète trotskiste, maintenant que le grand soir n’est plus d’actualité. À l’autre bord de la banquise de la démagogie, règne une famille étrange, rodée à l’exécration politique depuis le poujadisme des années cinquante, qui s’agite sans autre boussole que l’exploitation électorale des rancœurs des uns et des autres. Les rancœurs montent. La famille prospère. Mme Le Pen avec ses chats serait devenue la personne politique la plus aimée des Français.

Qui peut espérer que cette troïka hétéroclite et tiraillée par des préoccupations assez éloignées du bon sens et de l’intérêt général puisse imaginer et conduire la moindre politique utile au pays et à ses citoyens, alors que partout les marques d’un déclassement significatif de la France émergent progressivement et indignent ceux qui gardent un reste d’ambition pour un pays qui jusqu’ici, n’avait jamais été insignifiant ?

Qui ne comprend qu’il n’y a pas d’avenir du côté des trois forces actuellement dominantes dans un champ électoral dépeuplé ? L’avenir n’est pas non plus ouvert à des aventures individuelles basées sur des clans plus ou moins influents sur fond de désordre et de mépris.

La situation dans les cinq années qui viennent va se compliquer des conséquences parlementaires du résultat des législatives, des décisions écologiques prises par l’Union européenne et des multiples crises qui agitent les relations internationales.

La France a besoin que s’étoffe un parti chargé du redressement national, et qui élève son message d’une façon assez claire et profonde pour que tous, y compris les abstentionnistes et les non-inscrits, comprennent sans hésitation qu’il propose une ambition nationale positive, efficace et forte. La jeunesse doit être mobilisée autour d’un projet créatif et de qualité qui l’éloigne du renoncement morose et de l’exaltation du n’importe quoi et du nihilisme.

Seul LR peut aujourd’hui être le levier de cette ambition. Son ancêtre, l’UNR, est né en 1958 de la même nécessité. Et tout le monde se souvient que sa représentation parlementaire, depuis la torpille électorale des apparentements, était un croupion tenté de jouer les partis charnières, en se noyant dans la décrépitude de la quatrième République. Mais qu’un combat inlassable était mené par ses principaux militants, notamment Michel Debré, pour créer les conditions d’un retour à la grande politique.

Il est légitime d’espérer de LR reprenne ce type de flambeau, et que des voix puissantes issues de ses rangs se mettent au travail en ce sens. Tous les militants gardent en eux la même foi dans l’avenir et dans le rôle crucial que peut jouer LR. Ils veulent être mobilisés.

Naturellement, il faut d’abord comprendre les erreurs qui ont mis le parti d’origine gaulliste au fond du trou. Il est facile de tomber, plus difficile de se relever. Alors, oui, il faut le dire, il y a mille moyens de trahir les espoirs des sympathisants et de déclencher la méfiance des électeurs. LR s’est piégé à de multiples reprises et pendant longtemps. Il faut désormais s’interdire les attitudes et les choix mortifères qui ont rétréci à ce point son rôle dans la vie démocratique de la nation.

La première erreur insigne est de n’avoir d’idée précise sur rien. « On ne sort de l’ambiguïté qu’à ses dépens ». On connaît la formule du Cardinal de Retz, reprise ad nauseam depuis les mandatures Mitterrand. « Il n'est pas de problème dont une absence de solution ne finisse par venir à bout ». Cette maxime attentiste de Queuille en fait le pendant. Ne rien dire pour ne rien faire serait la clef des grands succès politiques. Une doctrine de roi fainéant !

Il suffirait d’une bonne image, nourrie par la communication, associée à une démagogie bien ciblée vers des clientèles diversifiées. Cette absence de discours devrait s’accompagner de l’éviction de toute idée polémique, sinon pour vilipender des ennemis abstraits ou convenus.

Pour les tenants de cette tactique, toute idée précise et de nature à changer la réalité existante est un boulet. Il faut s’embêter à l’élaborer et à la défendre. Elle crée naturellement des oppositions. Pourquoi s’embarrasser ? L’électorat ne comprend pas grand-chose à la technicité et à la complexité des affaires politiques, diplomatiques, économiques et sociales. Porter un programme est vain. De toute façon l’électeur vote au dernier moment sur la bonne mine des candidats et en fonction d’incidents de campagne plus ou moins délétères. L’image finale est ce qui compte. Le communicant et le petit malin l’emportent sur les porteurs de projets raisonnables surtout s’ils sont difficiles et supposent du courage. On a vu le résultat de ces subtiles analyses « réalistes » lors des dernières élections. Elles n’étaient que paresseuses.

La seconde erreur est de dire qu’on a réalisé un travail programmatique formidable, alors qu’on a fui tout effort en ce sens et réalisé des catalogues obscurs de mesurettes sans importance qu’on n’a même pas pris soin de porter vers le public. Une élection se construit dans la durée. Ne rien faire et ne rien dire dans l’opposition jusqu’à ce que s’ouvre la campagne électorale est absurde. Le travail dans l’opposition assure la solidité du môle et la notoriété des candidats.

La troisième erreur est de considérer qu’on ne peut atteindre la majorité qu’avec un discours attrape-tout. Lorsque le candidat LR à la députation à Paris explique dans une réunion publique que l’exemple à suivre est l’union des contraires pratiquée par Nicolas Sarkozy, qui a rassemblé de M. Kouchner à Mme Boutin, on voit que cette erreur est encore bien présente chez certains cadres de LR. La moindre réflexion montre que les choix de Sarkozy lui ont coûté sa réélection et ont éloigné durablement une partie des électeurs UMP. Le candidat dont on parle a perdu dans une circonscription imperdable. Surprise ! Surprise !

La quatrième erreur est d’affirmer : « on est d’accord sur tout, l’important est de trouver le bon chef ». Les questions de personnes avec toutes les haines qui l’accompagnent deviennent centrale et cruciales. Les vaincus du processus se vengent en créant des structures concurrentes ou en détruisant le parti. Les chapelles se multiplient avec des clans minuscules mais prêts à toutes les manœuvres. Toutes les primaires ont été des « concours de miss » désunissant le parti et dispersant les sympathisants. L’heureux sélectionné déboule dans le champ politique nimbé d’hostilité et sans programme. La campagne finit dans les simplismes et le blabla sur soi-même. Mon ramage et mon plumage ne sont-ils pas les garants d’une victoire facile ? Et on termine à 4 %. Non, les militants et surtout les cadres de LR ne sont pas d’accord sur tout !  Il faut donc clarifier la ligne politique pour savoir la profondeur des divisions sur des points très précis et fondamentaux pour l’avenir du pays, sans craindre l’éclatement. Le stoïcisme est la vertu du militant ! Quand une ligne intelligente, sincère et efficace apparaît, ceux qui en différent dans l’immédiat peuvent en percevoir la valeur plus tard. Ils ne se sentent pas obligés de partir sur un coup de tête. Le général de Gaulle est passé du « je vous ai compris » à l’indépendance de l’Algérie sans que l’UNR perde ni ses cadres ni ses militants, alors que beaucoup d’entre eux étaient favorables à l’Algérie française. Mais nécessité fait loi. Un parti sans militants tourmentés est un parti mort.

La cinquième erreur est d’accepter d’aller au combat enfermé dans le vocabulaire de l’adversaire. Il est amusant mais inquiétant d’entendre des analyses du type : « La division droite gauche n’a aucun sens. C’est une vision polémique de gauche ». Une idée très juste, aucun des grands sujets actuels ne pouvant s’apprécier à l’aune de ce critère polémique. Mais pourquoi continuer en affirmant : « Je suis pour une droite « décomplexée », « forte », « assumée » ». Se coller spontanément l’étiquette « de droite » voulue par l’adversaire est une attitude étrange. Rappelons-le : Les difficultés ne sont ni de droite ni de gauche ; Les actions à mener ne sont ni de droite ni de gauche. S’étiqueter de droite ou de gauche ne donne aucune indication sur le programme à mettre en œuvre pour faire face aux défis du moment ou construire un meilleur avenir. Se qualifier de droite est le pire cache-misère pour un parti sans identité. S’adresser au pays comme un parti « de droite » génère aussitôt l’hostilité des ceux qui se pensent « de gauche » mais avec mille nuances. L’espace politique est empli de partis vides de programme, qui se disent de droite. L’étiquette n’apporte que de l’ambiguïté et une réduction des adhésions possibles. Une sottise presque parfaite !

La sixième erreur est de concentrer son discours sur d’évanescentes et improbables « valeurs ». La politique n’est pas la morale. Un parti n’est pas un clergé. L’action efficace exige parfois de forcer les lignes du politiquement correct. On ne milite pas avec une simili bible à la main. Si l’obtention ou la défense de places prennent naturellement une importance certaine, un parti devrait agir d’abord  pour obtenir des résultats souhaités ou pour empêcher des politiques que le groupe  trouve nocives. L’action politique est d’obtenir l’assentiment général des électeurs alors que les autres forces politiques travaillent à vous en empêcher. Si on n’a rien d’autre à afficher que des valeurs pour convaincre, on reste sur la touche. Surtout quand nombre de hauts dirigeants du parti ont été condamnés lourdement, et que des cadres importants ont trahi leurs électeurs en ralliant l’adversaire pour des objectifs personnels. Valeurs, écornifleurs, voleurs, … 

La septième erreur est de croire qu’on va pouvoir parler à chacun dans une société fractionnée et dominée par des préoccupations purement individuelles et des particularismes religieux, raciaux, nationaux, sexuels ou sociaux. Une cuillère de potion politique pour les musulmans, les juifs, les catholiques, les riches les pauvres, les femmes, les hommes, les noirs, les jaunes, les blancs, les handicapés, les malades, les paysans,  les salariés, les travailleurs-travailleuses, les immigrés… Le marketing et la communication adorent les segmentations. La politique cherche l’intérêt commun. Cette contradiction est insurmontable. Il faut donc parler à tous, mais en n’oubliant personne. On n’est pas obligé d’être idiot.

La huitième erreur est d’attendre le tout dernier moment pour se réveiller et proposer en urgence un candidat qui ne peut s’appuyer sur aucun travail porté dans la durée et sans le support d’un mouvement d’opinion global. Quelle que soit la qualité du candidat, sans rien de collectif pour s’appuyer, il aura du mal à convaincre. L’enracinement local ne suffit pas. « Donnez-moi un levier et je soulèverai le monde ». Bâtir le levier est le rôle d’un parti ayant une couverture nationale et envisageant de diriger le pays.

La neuvième erreur est de toujours rester sur un acquis ancien sans prendre en compte les grands mouvements d’opinion ou les innovations techniques ou les nouvelles tendances. Le discours devient daté, réactionnaire, décalé des réalités, stérile. Les réalités changent. Il faut les observer et les juger. Et définir un cadre d’analyse qui permet de séparer le bon grain de l’ivraie.

La dixième erreur est de cumuler les neuf premières erreurs et de refuser d’acter celles qui vous ont fait perdre le pouvoir, la dernière fois où vous l’avez exercé. Le devoir d’inventaire s’impose en cas de défaite. Certes il faut éviter la délectation morose mais, tout le monde le sait, sans diagnostic, pas de cure.

Chacun en fonction de son expérience vécue, peut comprendre avec cette grille de lecture comment on passe du statut de parti dominant à celui de mauvais quatrième.

Certains diront : « le succès de nos adversaires a été obtenu sans tenir compte de vos règles. Emmanuel Macron n’a pas cessé de faire du clientélisme, avec de l’achat de vote segmenté, afin de pouvoir affirmer à chaque groupe : personne n’a fait plus que moi pour vous. Son projet global est inconnu. Sa posture attrape tout, basé sur la triangulation, a fait merveille. Il a été réélu avec 58 % des voix ».

Ce n’est pas faux, mais cela ne vaut que pour la réélection et il n’a pas réussi à avoir, pour la première fois dans l’histoire de la Cinquième, une majorité parlementaire dans la foulée de sa reconduction présidentielle.

Rappelons qu’il a surgi dans la vie politique française en s’appuyant sur l’expression d’une idée de la nécessité nationale. : arrêter les fausses alternances de partis faisant la même politique et obligés de céder, malgré tout, dans un sens puis dans l’autre, à la surenchère des extrémistes de leur parti. Il l’a accompagné d’une mesure radicale sur un sujet tabou : la suppression de l’ISF et de la taxation des revenus de l’épargne à l’impôt progressif. Il vit encore politiquement sur cette seule bravade qui lui a apporté la droite sans lui faire perdre la gauche. Il appartenait à Nicolas Sarkozy de le faire. L’UMP a fini par être considérée comme incapable de briser les tabous socialistes. Bien sûr le reste était un potage attrape-tout politiquement correct, et de la posture. Mais il a tenu bon et cela reste son seul actif. En politique il est toujours mauvais de faire semblant. Dans le cas d’espèce, il est sorti de l’ambiguïté à son avantage.

En revanche, homme seul, manœuvrier mais manquant de fond, il a fini par se dévoiler en pompier pyromane exclusivement motivé par lui-même et son destin électoral. Le pays n’a pas voulu lui signer de blanc-seing. La parenthèse Macron se referme.

La Nupes pourrait servir aussi de contre-exemple à nos analyses. Le chef charismatique y est (presque) tout. Le programme est inexistant. Le clientélisme est forcené, avec un appel non voilé aux masses immigrées. La tactique électorale est oiseuse sur le fond et mélange les pommes de terre mangées par les doryphores et les navets les moins appétissants. Le résultat aux élections présidentielles a été mauvais et celui des élections législatives excellent mais insuffisant. La gauche, en voix n’a pas progressé et reste éloignée du pouvoir, sans grand espoir de changement. Cette opposition-là va être tonitruante mais va vite fatiguer le pays.

Dans le cas de Zemmour, le chef était clair, la pensée aussi avec un programme réduit mais affirmé. La campagne a été superbe. Mais les erreurs ont été trop nombreuses. La première a été de vouloir faire l’union des droites, un concept qui n’a pas de sens. La seconde est de s’être positionné à droite de Madame le Pen. Il n’y a pas d’électeurs à droite de Mme le Pen. Et on ne sauve pas la France en cherchant à être député à Saint Tropez.

En revanche il a fait progresser la prise en compte de réalités mises sous le tapis et effectué des démonstrations qui gardent leur valeur et peuvent éclairer le programme de LR sur certains de ses aspects.

Marine Le Pen capitalise les ressentiments sociaux et les récriminations de tout genre mais n’a aucun programme de gouvernement. Mitterrand a utilisé son père pour se faire réélire. Le pays vient de l’utiliser pour faire perdre sa majorité au président réélu. C’est un parti auxiliaire qui n’a aucun projet réel qui lui soit propre, sinon de faire vivre la boutique familiale. Excellente animatrice de karaoké (elle connaît le répertoire des chansons des quarante dernières années), plutôt sympathique, assez fine politique, aimant les chats, Marine Le Pen  sait qu’elle n’est là que comme thermomètre des colères tout en attirant des couches populaires qui admirent sa résilience.

Espérons que le lecteur de cette adresse est désormais convaincu que la seule chance de LR est de se comporter réellement comme un grand parti de gouvernement dont la vocation est de déterminer et de conduire les politiques correspondant à la nécessité nationale.

LR doit construire cette capacité, et d’abord définir les nécessités nationales à courts et longs termes puis élaborer les mesures cadres propres à aller dans le sens nécessaire au grand redressement d’un pays qui actuellement s’étiole quand il ne dégringole pas.

Elle ne l’a pas fait alors que s’ouvre au Parlement une période difficile pour LR du fait de l’absence de majorité présidentielle. Le Président qui n’a défini aucun projet national et ne gère que sa propre image rend toute perspective d’accord politique de gouvernement impossible. Élu en avril en activant les peurs on ne sait toujours pas un trimestre plus tard ce qu’il veut faire. Le Président est absent et prend la pose en suggérant que s’il est empêché c’est la faute aux autres. De la com’, de la com’, de la com’. Com’ d’habitude !

Les premiers textes proposés sont démagogiques jusqu’à l’outrance.

Ce piège doit être éventé. La meilleure solution est de dénoncer l’absence totale de projet concret de la part d’un président qui prétend qu’il en a un, et clair, alors que l’obscurité règne partout. Qu’il annonce d’abord ses lignes directrices et ses options sur les grands sujets. Que son propos concerne la France plutôt que de se contenter de manœuvres d’image.

Lorsque ce projet sera connu, il sera temps pour LR de définir sa contribution éventuelle à ce projet en fixant clairement ce qu’elle récuse et qui entraînera immédiatement la fin de toute collaboration et ce qu’elle exige au minimum et dont la prise en compte peut seule justifier un accord.  On voit l’inconvénient de n’avoir aucun programme sur les questions fondamentales.

Devenir la béquille du Président Macron à la petite semaine pour faire avancer quelques textes difficiles n’a strictement aucun sens pour LR. Cette leçon a été très bien comprise et exposée par MM. Retailleau et Marleix, les présidents de groupe au Sénat et à l’Assemblée nationale. Ils doivent désormais exiger que M. Macron sorte du bois. Quelles sont les dix mesures critiques qu’il compte faire passer dans les deux ans ? Quelles sont les mesures qu’il récuse absolument ?

À lui de prendre ses responsabilités.

Cette conjoncture particulière impose au LR d’activer dès septembre un processus de sortie du néant programmatique où se trouve le parti. LR n’a pas voulu l’organiser avant la Présidentielle. L’élection a été perdue. Ne recommençons pas les mêmes erreurs.

Il faut prendre acte de la responsabilité d’Emmanuel Macron dans la situation actuelle et ne pas participer aux palinodies et aux délires démagogiques qu’elle engendre. La démagogie électoraliste est la seule action concrète du président réélu depuis le renvoi d’Édouard Philippe. La stratégie LR est de se mettre en position de gouverner en sachant que la question peut se poser à court terme en cas de dissolution et que la situation sera mauvaise. La préparation de cette alternance est son principal sujet, car elle et la seule force d’alternance raisonnable. Sa responsabilité propre est de réussir cette alternance.

En un mot, il ne faut pas préparer la collaboration mais l’alternance. Ce sera extrêmement difficile. Mme Le Pen a réussi à dédiaboliser le Rassemblement national et à obtenir des adhésions fortes dans le pays et elles ne sont pas seulement populistes. « Le seul parti qu’on n’a pas encore essayé » est plus dangereux pour les LR que la Nupes qui est un conglomérat fragile de doctrines et de personnes déconsidérées. Le centrisme coalisé avec des îlots de dissidents de LR et des débris du PS ne représente rien. Édouard Philippe est populaire parce qu’il a été viré comme un malpropre. Il sera pris dans la tourmente de l’effondrement de Macron, barbe blanche ou pas. Les crises vont être si sévères que les postures ne résisteront pas.

Plus rien ne tient et les crises vont désormais se cumuler. Le logement pique du nez. L’agriculture pique du nez. L’industrie ne repart pas et sans énergie elle est asphyxiée. Les services publics s’effondrent et ce ne sont pas les hausses délirantes de salaires qui vont améliorer les choses. La fiscalité est débilitante et tenter de l’accroître sera très risqué. La dette explose et son coût avec elle. La natalité s’effondre. L’insécurité est devenue structurelle et à des niveaux jamais vus. L’hiver 2022-2023 sera difficile et l’hiver 23-24 encore plus. La correction des marchés boursiers va continuer. Partout émergent des mesures coercitives d’urgence qui compromettent l’avenir. La prétendue transition énergétique va accroître les contraintes à un niveau insupportable reléguant le passe-sanitaire au rayon des petites blagues. Déjà chaque Français est sommé de tout changer, son logement, sa voiture, son emploi, ses habitudes, ses plaisirs. Et même son genre !

Ce qui nous attend est tellement grave, que s’associer en force d’appoint à un gouvernement indigent et impuissant n’a aucun sens sinon celui de la sortie du et de la disparition pure et dure.

Se donner comme mission de faire face aux défis qui vont nous accabler est prométhéen. C’est vrai ! Qui peut nier qu’elle est nécessaire ? Qui peut contester que LR doit se mettre en position de tenir un rôle central dans le processus ?

C’est la seule perspective digne pour LR, un parti dont il serait heureux de changer le nom creux dont Sarkozy l’a affublé. Être républicain, cela n’identifie aucun projet quand la République est installée depuis des lustres. Les mots évanescents à la mode ne servent à rien. Le sigle doit porter la cible et s’adresser à tous. Par exemple : Union Populaire pour la Prospérité et la Sécurité. Les spécialistes trouveront mieux. Mais l’important est dans les termes :

-        Union : marque la volonté d’association et d’ouverture

-        Populaire : ne laisse pas les masses au PC ou à Le Pen. Marque la différence avec le macronisme. Peuple signifie aussi nation, donc des réserves sur l’effondrement de la souveraineté dans l’Europe et dans la mondialisation.

-        Prospérité : une autre manière plus intelligente et moins racoleuse de parler du pouvoir d’achat. Le terme marque bien  qu’on veillera à ne pas entraîner le pays dans la décroissance et la perte de revenu. Permet de rappeler les résultats du socialisme sur la prospérité notamment dans les pays « bolivariens ».

-        Sécurité : la France est menacée de l’intérieur et de l’extérieur.

Sur ces cinq thèmes Macron es

La dénatalité en Occident : la vraie solution pour sauver la planète ?

Nous venons de rencontrer M. Antoine Bueno dans la revue Front populaire (voir notre précédent article). Nous le retrouvons dans le Figaro magazine. Lorsqu’un inconnu perce ainsi dans les médias, on sait qu’on en a pour des lustres. Pensons à BHL, Minc ou Miller. Ce Monsieur est donc un penseur multicibles qui a un avis sur presque tout et naturellement l’exercice n’a de sens que s’il est provocateur et confus, la confusion permettant de laisser un peu de mystère dans l’ombre de l’irrationalité publicitaire du petit malin.

La thèse qu’il exprime est, pour simplifier, qu’un couple occidental qui a deux enfants est un tragique salaud qui tue la planète alors qu’un Africain qui en a douze ne peut rien se voir reprocher. S’il faut faire baisser les températures et empêcher la dégradation du climat, il faut cesser de faire des enfants dans les pays riches.

Une crise démographique aggravée dans les pays développés permettra de chasser la crise climatique. C.Q.F.D. ! C’est le pendant à l’international de l’aphorisme qui veut que les riches en Occident doivent réduire leur pollution de 80 % pendant que les pauvres peuvent se contenter de perdre 4 % de leur pouvoir d’achat. On précise seulement que le pauvre occidental doit en plus cesser d’avoir des enfants !

Après le péril jaune, voici le péril blanc. Le malthusianisme renaît sous des auspices pâlichons. Le vieillissement est vu comme une formidable opportunité : « la silver économie » serait un âge d’or ! Pas besoin de croissance. On se partage le gâteau à moins : c’est tout bénef ! Et puis on peut importer des hommes, augmenter le taux d’emploi, partager le travail, mécaniser les tâches. Rien que du bonheur ! Rien que des sottises dénoncées sur tous les tons depuis plus de soixante-dix ans par ceux qui traquent l’erreur économique des philosophes moralisateurs aux idées courtes et adeptes de simplismes terrifiants de sottise.

Alfred Sauvy doit faire des sauts de cabri dans sa tombe. Pour lui, tout ce qu’affirme notre jeune (Kinder ?) Bueno, philosophe, est criminellement faux.

Le vieillissement et la décroissance démographique n’apportent de satisfactions qu’à très court terme. La citation de Bodin qui déclare qu’il n’y a de richesse que d’hommes est certes galvaudée. Mais elle est exacte. Tout dynamisme, toute tension créatrice, dépendent d’une jeunesse bouillonnante et disponible. La vieillesse est un naufrage personnel, le vieillissement un naufrage national.

La dénatalité est un fait dans les pays développés. Les femmes ne font plus assez d’enfants pour atteindre le remplacement de la population. Sans apports extérieurs, la démographie s’effondre. On le voit au Japon où désormais la baisse de la population se compte en millions d’âmes mais aussi presque partout en Europe. Elle baisse aussi dans les pays émergents. Certains démographes imaginent que même les pays actuellement très prolifiques, principalement du fait de la réduction massive de la mortinatalité, rejoindront le mouvement assez vite après un temps d’adaptation. On va donc naturellement vers un pic de la population mondiale qui diminuera ensuite. Peut-être dès 2 100.

Nous avons montré sur ce blog que la population des personnes en provenance de familles portant un nom existant en 1 880 a commencé à baisser. Les lignées historiques françaises sont en régression après avoir vu leur effectif se redresser faiblement à la fin du 19e et de plus en plus vite jusqu’en 70. Globalement la France aurait 500 000 enfants de plus chaque année si on avait gardé la natalité de 1970. On subventionne la destruction de plus de 200 000 fœtus chaque année, une pratique que M. Macron qui n’aura jamais d’enfants, veut constitutionnaliser. M. Bueno doit être satisfait, lui qui a réussi à passer entre les arcanes serrés du planning familial.

Cela n’empêche pas la France d’avoir une croissance minable, de n’être plus compétitive, de présenter des services publics sinistrés, de connaître un chômage structurel massif et supérieur à tout le monde, et d’avoir un Etat Moloch qui ne survit que par l’impôt et la dette, sur un mode délirant. À un moment où en Occident les pénuries de main-d’œuvre et de personnels bien formés sont patentes avec un effondrement des capacités de faire, culpabiliser la natalité et organiser la dénatalité, particulièrement en France, forment les deux pendants d’une erreur tragique. Nous la poursuivons avec ténacité depuis les années soixante-dix. Alfred Sauvy avait prévu les conséquences et n'en avait rien caché. On l’a fait taire. Le résultat est devant nos yeux stupéfaits.

Nous suivons les conseils de M. Bueno depuis près de 50 ans. Mais avec mauvaise conscience. Le seul apport de ce monsieur est de le faire avec bonne conscience et d’aimer les conséquences hideuses que nous constatons tous les jours, tout en nous flagellant.

Quand les presses de gauche et de droite ouvrent leur colonne simultanément à des auxiliaires du suicide national, on mesure où est tombée la réflexion en France. Les intellectuels ont quasiment disparu. Voici que les adeptes du Borniol Circus tiennent les rênes de la vie culturelle française !

Dire aux Africains qui partout dévastent leurs territoires, anéantissant ce qu’il reste de nature et provoquant des pandémies soudaines, croissez et multipliez car en restant pauvres vous ne tuerez pas la planète est totalement irresponsable. Dire aux Français et aux Occidentaux, décroissez et crevez parce que votre bilan carbone par personne est infect, est immonde.

Suggérons à Front Populaire et au Figaro magazine d’envoyer ce M. Bueno vivre une vie d’anachorète au Sahara avec un pagne en alignant son propre bilan carbone sur celui du plus modeste des Africains. Et ouvrez-lui vos colonnes dans une vingtaine d’années.

Son témoignage sera sans doute plus intéressant.

En attendant, le seul langage utile et digne est de dire aux Français : redressez votre natalité, car vous êtes en train de disparaître et ce suicide national a assez duré. Et aux pays à la démographie encore galopante : freinez et ne comptez pas sur les pays développés pour vous sauver.

Faire le malin et jouer les provocateurs sur des sujets aussi graves est indigne. Donner de la présence à cette infamie dans la presse une curiosité morbide.

 

Didier Dufau

Pour le Cercle des économistes e-toile.

Les effets imprévus et dommageables du concept erroné de « transition »

Le monde est pris à la gorge par une série d’affirmations impérieuses mille fois répétées comme un mantra selon lesquelles : le réchauffement climatique est une catastrophe. Cette catastrophe est provoquée par l’homme qui produit trop de co2. Le mécanisme s’emballe et va devenir irréversible, condamnant l’humanité et plus généralement la terre. Nous avons le devoir absolu de réduire puis de cesser toute émission de co2. Il faut le faire si possible dès 2 035 et au plus tard en 2 050. Pour cela il faut organiser une transition à marche forcée vers un monde décarboné aux termes de laquelle le monde sera sauvé.

Transition : tel est le mot-clé de toute l’affaire. Le vocable de transition a une grande force de séduction parce qu’il décrit le passage d’un état malheureux à un autre considéré comme salutaire. Il a déjà été largement utilisé dans l’histoire.

Les religions du livre sont les premières à l’avoir exploité. Elles sont toutes fondées sur l’idée que l’humanité est grevée par le péché originel et que la terre est un espace de déchéance. À l’homme de construire une vie de rédemption dans cet océan de larmes, permettant éventuellement, après un jugement impitoyable, de transiter vers le pays des anges. Sinon c’est l’enfer. La recherche du bien par la menace de l’au-delà, avec son cortège de prêtres, de dévots et de sorcières, d’appels à l’intercession du Seigneur, et d’appels aux saigneurs pour accélérer le processus, a marqué les siècles et provoqué bien des massacres. Il a fallu la Renaissance, âge d’un humanisme scientifique et paisible entendant engranger les bénéfices de la raison et de la sagesse, pour que le caractère sacré de la transition post mortem faiblisse et n’entraîne plus d’excès dans le monde chrétien. Le succès a été moins net dans le monde musulman.

La seconde grande transition proposée avec un certain succès dans les temps modernes cette fois-là, a été le marxisme-léninisme et la transition vers la société sans classe, Paradis sur terre garanti. Le marxisme se voulait scientifique. La violence était assumée pour chasser les vilains. 100 à 150 millions de morts plus tard, il ne reste rien de la doctrine et seulement des superstructures de coercition, en Amérique Latine, en Chine, en Corée du Nord et en Russie et certains de ses satellites. Il est vrai que le paradis socialiste était tellement hideux qu’il n’a pas séduit les foules asservies plus de 75 ans, sauf quelques intellectuels occidentaux restés fascinés par les perspectives abîmées mais sublimes de la transition sociale.

Nous découvrons depuis une trentaine d’années, le troisième projet de grande transition. Il veut nous faire transiter vers un monde décarboné, considéré comme salvateur. Cette transition aussi est fondée sur la science et sur la peur. Le GIEC et les ONG bienfaisantes de l’ONU catalysent la bonne science, celle qui va toujours dans le sens de la catastrophe climatique imminente et bientôt incontrôlable sans des mesures urgentes. On ne sauvera l’humanité qu’au prix de coercitions sociales, politiques et économiques majeures. Mais cela ne durera pas. Après la transition, le bonheur ! Un petit effort et après, énorme, éternel, paradisiaque, le monde, sauvé in extremis, deviendra éblouissant. Cela ou la mort ! Comment hésiter ?

Il n’y a pas de Paradis sans enfers et il faut trouver des diables contre qui lutter. Si la terre est en train de mourir, c’est bien que des vilains, cachés derrière des idées trompeuses, mises en avant de façon hypocrite et faussée, ont ruiné la prospérité, le progrès, la liberté, la justice. Ils ont assis leur domination ravageuse sur la terre mais surtout sur des groupes humains devenus leurs victimes : les colonisés et les noirs et les femmes, et les handicapés, et les minorités religieuses, et les transsexuels, et les vieux, et les enfants, et les animaux. Il est temps qu’un nouveau peuple d’élus se lève et débarrasse le monde des nuisibles, notamment les blancs occidentaux hétérosexuels qui doivent être cantonnés, soumis, éliminés ou déconstruits afin que l’humanité accède au nouveau Nirvana.

La transition énergétique ne peut que s’accompagner d’une mutation de l’humanité, d’une révolution dans les pouvoirs, d’une mutation dans les comportements. Comme les deux précédentes transitions !

Cette nouvelle « lutte centrale » de l’humanité, totalement articulée sur le concept de transition, est une force politique structurante qui n’est pas toujours perçue comme telle. Avant d’examiner cet aspect imprévu, il est important d’examiner si la notion même de transition énergétique a un sens pratique quelconque ou s’il elle n’est qu’un vecteur de propagande, certes extrêmement efficace, puisque tout argument contraire devient un blasphème, mais permettant de justifier des mesures irrationnelles qui méritent la contestation.

Nous disposons de nombreux éléments de réponse :

-        L’activité est directement corrélée à l’énergie. Pas d’énergie, pas de prospérité. Tout élément de croissance suppose donc une nouvelle création d’énergie. Croire qu’il y aura toujours la disposition d’une énergie propre pour alimenter un âge de croissance nouvelle, dès qu’on aura fini la transition, disons dès 2051, est une affirmation obscène de bêtise. Le combat devra se poursuivre éternellement, sauf découvertes spectaculaires.

-        Croire également que le CO2 produit par l’homme baissera suffisamment pour ralentir significativement le réchauffement est encore largement une hypothèse. L’arrêt de l’économie mondiale pendant plus d’un an, avec des baisses d’activités supérieures à 10 %, n’a eu aucun effet significatif sur la température parce que la quantité de CO2 dans l’atmosphère n’a pas diminuée. Tout le monde sait que cette concentration ne variera pas facilement pendant des décennies et probablement des siècles.

-        Dans l’hypothèse où la conversion totale des dispositifs utilisant des énergies fossiles vers le renouvelable soit simplement possible, ce qui est loin d’être prouvé, le coût en CO2 de la fabrication des nouveaux outils de production et engins d’utilisation et de leur maintien en ordre de marche sera tellement énorme qu’il faut craindre une aggravation même temporaire de la couche de CO2 dans l’atmosphère. Personne n’a cherché à calculer le bilan carbone de la fumeuse transition ni à partir de quelle date un équilibre entre économie et surcroît de CO2 serait atteint. Tout laisse penser que ce sera assez tardif dans le siècle en cours. L’installation triomphale d’un état irénique en 2 050 est un espoir ridicule.

-        Certains rapports scientifique laissent entendre de façon plus u moins démontrée qu’une réduction de la température n’est possible que si la production baisse d’environ 50 % pour les modèles optimistes et de 60 % pour les pessimistes. Il ne s’agirait donc plus d’une transition mais d’une dégringolade. On n’atteint pas un nouveau plateau mais on descend au sous-sol.

-        Le risque le plus proche pur l’humanité, est la pénurie de ressources nécessaires simplement à bien vivre. Ces pénuries seront soit le fait des politiques écologiques soit la conséquence d’une mauvaise gestion de la croissance, soit des conséquences possibles du réchauffement, soit de la conjonction des trois. Régler la question du CO2 qui est de très long terme sans s’attaquer aux urgences réelles que sont les pénuries est aussi problématique que suggérer de courir un marathon comme un cent-mètres. Il a suffi d’une rupture des circuits d’approvisionnement d’abord par la pandémie ensuite par la guerre en Ukraine pour que tout le monde réalise les effets dramatiques d’une pénurie, même occasionnelle. L’absence de toute réflexion commune sur le risque de pénuries structurelles définitives, le CO2 mobilisant toute l’attention dans la quête écologique, peut engendrer des conséquences imprévues et désastreuses.

-        Dès aujourd’hui des pénuries apparaissent qui sont dues aux politiques écologiques. Les rayons des supermarchés ne proposent plus de moutarde. Le produit a disparu sans avertissement.  L’interdiction des insecticides, les contraintes européennes, et la mondialisation ont fait passer la production de graines de moutarde en France de 25-30 000 tonnes dans les années soixante à quasiment rien aujourd’hui. Un coup de chaud au Canada, et voilà les approvisionnements arrêtés. Le cas du Sri Lanka est pire : la politique engagée pour une agriculture vertueuse a fait tomber la production à un niveau tellement bas qu’on meurt de faim. Ce n’est plus une transition mais une mise au tombeau. Tout cela ne se passe pas en 2050, mais ici et maintenant.

 

On voit que le mot de transition n’est intéressant que comme vecteur de propagande et qu’il devient contre-productif dès qu’on cherche des solutions réelles. 2 051 ne sera pas l’année initiale d’une nouvelle ère paradisiaque sur terre.

En revanche, ce que les analystes ont sous-estimé, c’est la force terrible du concept comme agent de restructuration radicale des forces politiques.

Si la réalité du combat politique devient l’exaltation d’un nouveau peuple, émergeant de la ruine des anciennes classes sociales traditionnelles, et l’exaltation d’une baisse drastique de la production et de la consommation, sur fond d’effondrement des naissances, les anciennes divisions politiques ne peuvent que s’évanouir au profit d’un nouveau système :

D’abord, les victimes. La social-démocratie, qui prétendait contribuer par la redistribution des fruits de la croissance au progrès et à la paix sociale, se retrouve fort démunie s’il n’y a plus de croissance et une régression sévère des productions. Le conservatisme libéral se trouve également privé de son principal argument : le progrès économique qui permet à chacun de vivre mieux. Le conservatisme du communiste ouvriériste est aussi marginalisé. L’ouvrier veut gagner plus !

Ensuite, viennent les vainqueurs :

-        D’un côté, on trouve l’appétit des « organisateurs », bureaucrates et technocrates, de se saisir de la fumeuse « transition » pour des mesures d’encadrement et de coercition fiscale et réglementaire. Les hauts fonctionnaires et les grands dirigeants d’ONG sont toujours certains d’être les seuls à penser à l’intérêt général (on dit « les communs » quand on est branché) et se jugent seuls capables de faire le nécessaire, en contenant les passions populaires funestes. Le mouvement technocratique et moralisateur, appuyé sur des forces extranationales pour barrer la route aux extrêmes, est la force qui gouverne en France. Elle traduit assez bien cette tendance.

-        D’un autre côté renaît l’espérance trotskiste transformée en néocommuniste. Il retrouve une opportunité d’action violente avec la répartition des pénuries et l’exaltation d’un nouveau peuple. Ne plus avoir à se justifier de son appétence pour la pauvreté radicale, devenue nécessaire frugalité, c’est imprévu mais politiquement utile. Dénoncer les riches qui doivent réduire leur consommation de 82 % alors que les pauvres ne le devraient que de 4 % est tout à fait dans leur corde. Ce sera même une joie, quitte à perdre en route les ouvriers qui eux veulent salaires et emploi. Qui pourrait se trouver mieux du Wokisme et l’écologie régressive qu’un néocommuniste habitué manier la haine et à la violence pour atteindre un nouvel âge de l’humanité ? C’est l’opinion de Mélenchon et les résultats lui donnent assez raison.

L’ennui, c’est qu’il reste des gens qui ne peuvent pas se trouver heureux d’une technocratie asphyxiante, appuyée sur des organisations internationales qui promeuvent et organisent la décroissance. Que la décroissance soit le fait de gauchistes islamo-gauchistes ne les rassurent pas trop. Du coup se dessine la tentation violente de s’opposer et à la nomenklatura et à l’appel néocommuniste, en dénonçant les conséquences dramatiques de la fichue « transition » dans toutes ses dimensions, sociétales, identitaires et économiques. Un populisme d’extrême-droite, de réaction, est une conséquence presque automatique de la percée de la transition énergétique.

Tant qu’on restera dans la construction d’une peur panique du réchauffement et l’affirmation de l’impérieux devoir d’une régression énergétique urgente et définitive, menée d’en haut par des technostructures et des ONG, la politique ne semble pas pouvoir échapper au triptyque tragique : violence de la bureaucratie, violence néocommuniste, violence réactionnaire.

On constatera que les résultats des élections présidentielles françaises ont eu un caractère structurel assez net.

Quelles en seront les suites ?

La crise sanitaire a montré le scénario : peur panique relayée par les organisations internationales et exaltant la bureaucratie impérieuse. Mesures démesurées et inefficaces. Mise au rebut des instances normales créées pour faire face à ce type de situation. Résultats désastreux.

En France, entre les mains de l’énarchie et des familles de hauts fonctionnaires politisées, l’hystérie a été démente. L’IHU, chargé de la réponse aux épisodes d’épidémies infectieuses a été marginalisé. La coercition a été constante. Jusqu’à la volonté « d’emmerder les Français » par un président démagogue qui l’a exaltée pour des raisons électoralistes. La France sort de ce scénario ruinée, endettée, sans compétitivité et politiquement assommée. Le système de santé, bureaucratisé à mort, s’effondre faute de toute réforme acceptable pour la technostructure et compatible avec ce qui nous reste de ressources, compte tenu du tabou de la gratuité.

On voit qu’aussitôt réélu, le président technocrate qui gère le pays avec une poignée d’autres énarques, parle aussitôt de l’urgence de la transition énergétique, de la planification écologique, d’accélération de la lutte contre l’effet de serre, etc. L’exploitation bureaucratique de la peur avec le soutien des mouvements européistes et mondialistes recommence. On tient à distance les institutions nationales chargées des questions de physique du globe, qui, comme dans le domaine de la santé, ne sont pas nécessairement totalement emballées par les conclusions du GIEC, et sont sommées de s’aligner sur l’attitude de l’INED : mentir comme des arracheurs de dents pour voir leurs statuts confirmés. L’institut de physique du globe devrait être notre référence nationale en matière de réchauffement climatique. «-j’m'en-foutisme et ignorance (sic) , est l'interprétation de loin la plus charitable que l'on puisse apporter à cet ensemble » a affirmé un « comité scientifique » (resic) dès qu’un directeur de l’INPG, Vincent Courtillot, a modérément mis en cause l’origine anthropique du réchauffement. La même histoire que celle du Dr Raoult qui avait déplu par ses analyses déviantes du discours faux mais officiel. Qui ne va pas dans le sens voulu est vilipendé et exclu. Tous les scientifiques n’ont pas la résilience et le bagout de Didier Raoult !

La France est donc bien partie dans l’option bureaucratique coercitive et mensongère, appuyée sur le politiquement correct international, qu’il s’agisse de celui de Davos ou de l’ONU et du Giec. Les oppositions qui survivent sont l’optique néo communiste, « bolivarienne et créolisée » de M. Mélenchon et la violence réactionnaire de Mme Le Pen. Sur le seul plan des idées, il n’y a pas tant de différence entre le discours d’E. Macron et celui de Mélenchon. L’un parle de « révolutions » et l’autre de « révolution ».

La vie politique française s’inscrit totalement dans la logique que le concept problématique de transition écologique impose. Ce cycle politique-là sera désastreux pour la démocratie et la prospérité. À terme, on voit se profiler la disparition de la France comme entité pensante et agissante, lieu de culture universelle originale et de prospérité.

La crise sanitaire s’est terminée toute seule, par épuisement de la nocivité de la souche virale mutante qui l’avait provoquée. Le prétendu vaccin n’a pas eu de rôle pour l’enrayer. Les mesures politiques prises ont été disproportionnées et ont fini par être démantelées. Les mensonges énormes qui avaient justifié les pertes de liberté et de prospérité ont été mis sous la table.

Avec la crise écologique, l’hypothèse d’une solution naturelle à court terme est assez peu probable. Le changement climatique ne s’arrêtera pas de son propre mouvement, sauf mécanismes encore inconnus qui viendraient au secours de la fragile humanité. La décroissance forcée n’est pas une solution acceptable, en dépit de tous les avis contraires qui polluent la presse et la littérature subventionnée des associations. Berner les gens avec des concepts aussi vaseux que l’optimisation du bonheur par la sobriété et l’épanouissement de la notion de bonheur national brut ou d’utilité nationale brute, remplaçant le PIB, n’est pas digne. Quel gourou intéressé sera le juge du bonheur et de l’utilité ?

Il faut abandonner le concept connoté et trompeur de « transition » énergétique comme solution finale. La question écologique elle, reste posée.

Comme d’habitude, il faut s’appliquer à faire face aux dangers de la nature et aux effets pervers du comportement humain par une action constante et résolue, problème par problème, qui n’implique nullement l’exploitation massive des terreurs, de la mortification, ni des tensions sociales. La question de l’efficacité et du coût des politiques menées doit être centrale. Ne jamais tenter l’impossible, car l’impossible se venge. À l’impossible nul n'est tenu. Il faut recréer les conditions de la rationalité et de l’espérance. La sottise et la ruine, chevauchées par le cynisme et le mensonge organisé de la bureaucratie ou des excroissances gauchistes, gonflées des reliques électoralistes du PS, ne peuvent pas servir à diriger heureusement des pays encore libres. En tout cas pas la France.

La pseudo-transition d’ici 2 035 ou 2 050 est un mythe dangereux qui, associé au mythe de la réforme définitive de l’homme mauvais par le wokisme, conduirait à une forme ou l’autre de dictature. Il faut sortir de la religiosité et éviter le retour au monde des sorcières à brûler en place de grève. L’affirmer n’est pas un blasphème mais une parole d’espoir et de dignité de la politique.

Maîtriser les défauts d’une croissance nécessaire et continuellement menacée, est une œuvre autrement exaltante qu’organiser la décroissance violente des Savonarole. En définir les moyens est un travail politique essentiel. Ce travail est aujourd’hui en jachère, lessivée par la terreur et la propagande délirante organisée autour du concept de « transition »

Là est l’avenir. Là est la démarche. MM. Mélenchon et Macron sont les sous-produits politiques néfastes d’une erreur conceptuelle transformée en religion séculaire. Le Pen n’est rien.

La disparition programmée des moteurs thermiques en treize ans est l’exemple même d’une « transition » problématique car personne n’a osé annoncer le coût global, l’ampleur les conséquences antiécologiques de la construction des batteries du fait de la quantité de terres rares concernées, l’effet sur la balance commerciale des importations nécessaires, l’ampleur des régressions de circulation et les pertes de libertés que cela implique, la quasi impossibilité de disposer d’une énergie électrique suffisante pour alimenter une circulation significative, etc. Naturellement, l’impact sur les températures n’est ni calculé ni affiché, ce qui vaut mieux, car le non retrait de la circulation mondiale des voitures d’occasion implique un maintien au niveau précédent de la pollution au CO2…

La conversion énergétique des logements, lancés en parallèle avec des calendriers tout aussi irréalistes, vient ajouter une demande d’électricité massive tout aussi incompatible avec les moyens de production prévus.

L’annonce de l’interdiction de construire quoi que ce soit sur les territoires non encore construits et une folie de même nature. On a étendu la loi Littoral à l’ensemble du territoire dans le pays le moins densément peuplé d’Europe.

Toutes ces folies irréalistes et intenables sont justifiées par le concept de transition.

Les résultats sont déjà prévisibles : une diminution drastique de l’activité. Des millions de Français perdront leur voiture et ne pourront plus circuler à leur guise. Le rapport RTE parle d’une réduction de 40 % des voyages. Le parc va vieillir avec une aggravation de la pollution. Les finances et les balances de paiements seront effondrées. La Chine polluera comme jamais pour fournir les ingrédients. La location d’un logement va devenir de plus en plus difficile et coûteuse. La pression sur les propriétaires déjà très forte va devenir intenable. L’emploi va être durement atteint.

Il faut construire une réponse positive aux différentes difficultés endogènes ou exogènes qui nous assaillent et qui nous demandent de la résistance, de l’intelligence, de la lucidité, de la créativité et du courage, sans outrance et sans panique, avec des calendriers raisonnables et des résultats significatifs. La France est-elle capable de cet énorme effort ? Le prix Nobel d'économie qui sévit au New York Times, tellement à la mode en France, Paul Krugman, n’idéalise certes pas la France, « qui a ses propres mouvements extrémistes et nationalistes blancs ». On suppose que pour lui comme pour Mélenchon, le Zimbabwe ou le Venezuela sont bien mieux placés. Mais malgré ces tares « manifestes, » il n’est pas totalement absurde de penser que la tradition des lumières pourrait nous aider à surmonter les difficultés et nous suggérer un autre chemin, plus rationnel et plus heureux que l’autodestruction de nos valeurs et de notre prospérité inscrite dans le Wokisme et au cœur l’idéologie à caractère quasi religieux de l’Assomption écologiste.

Didier Dufau

Président du Cercle des économistes e-toile

Analyse sémantique de la posture écologiste

L’analyse sémantique du verbiage écologiste est un exercice fascinant. Voici un exemple parmi mille du genre. C’est un extrait d’un rapport d’un institut de haute réputation :  La transition s’annonce, il s’agit de faire face :

« Au vu des modifications profondes du système énergétique qu’elle implique, la neutralité carbone est un défi qui s’annonce colossal. Relever ce défi cependant souhaitable pour chacun de nous, car la transition énergétique est un chantier ayant des retombées économiques concrètes en termes d’emploi et va permettre d’orienter à la baisse notre facture énergétique sur le long terme. Bien sûr, parvenir à ces retombées de long terme nécessitera de passer par une période de transition marquée par des investissements importants. L’accompagnement des ménages et des entreprises les plus fragiles sera un facteur clé pour que ceux-ci puissent eux aussi réussir leur transition en dépit de leur capacité d’investissement limitée. Sur les plans du logement et de la mobilité, il s’agit d’enjeux clés qui sont difficiles à négocier pour les ménages les plus modestes. Les dispositifs d’accompagnement actuels doivent encore être renforcés sur le papier, mais aussi et surtout dans leur réalisation concrète. Des stratégies d’ampleur doivent aussi être définies, d’une part, pour l’industrie lourde, qui est fortement émettrice de gaz à effet de serre de par la nature même de ses procédés, et, d’autre part, pour l’agriculture. Ce défi  a également des conséquences positives tangibles, par exemple en réduisant la pollution de l’air. Enfin, atteindre la neutralité carbone est surtout nécessaire pour concrétiser les objectifs climatiques que nous nous sommes fixés au niveau international. »

D’abord les avantages :

-        On va respirer mieux. Chouette. Qui ? Quand ? Pourquoi ? Par quel cheminement ? Avec quel résultat concret ? Chut !

-        Les retombées économiques vont être superbes sur l’emploi. Combien de postes créés ? Financés comment ? Combien de postes détruits ? Quel niveau de vie si on finance les colossaux investissements par l’impôt ? Chut ! Quelle perte d’emplois si on baisse le niveau de vie ? Chut ! Chut !

Ensuite les contraintes : lesquelles ? On n’en parle pas, s’il s’agit de questions techniques ou économiques. L’intendance suivra. Tous les techniciens s’échinent dans des petits comités (la grande information leur est fermée) à montrer qu’il est « strictement impossible de transférer sur la production électrique l’énergie actuellement fournie par des dispositifs à moteur thermique ». Il faudrait environ 1 000 térawattheures. Personne ne sait faire. Actuellement on ne produit que 500 térawattheures environ. Le goulot est double : dans la production et dans la distribution. Mais Chut ! Chut ! Chut !

C’est que nous avons des devoirs !

Le premier : respecter les objectifs climatiques (non chiffrés ni en termes de gain de température ni en coûts) que nous nous sommes fixés au niveau international sans aucune étude d’impact. Alors les contraintes, on s’en fiche. On ne va pas se dédire tout de même !

Qui nous ? Les décisions ont été prises par l’Union Européenne, commission et parlement, sous la pression des ONG et du GIEC. Nous n’avons qu’un poste à la Commission, proposé par le président élu sans que le pays n’ait le moindre mot à dire. La décision finale est prise par le Parlement, où une cinquantaine des 77 députés français ont dit oui, alors que personne ne savait ce qu’ils allaient faire quand ils allaient être élus, puisqu’ils n’avaient aucun programme à proposer lors de leur élection. Il est fixé à sa guise par la Commission. Elle a été avalisée une seconde fois par le Président de la République qui au conseil européen peut dire non. Comme il s’est fait réélire sans aucune discussion sur la transition climatique et ses modalités, mais qu’il a hurlé sur tous les tons son attachement pour l’Europe, il a cédé avant même d’avoir à réfléchir. Pas question de mobiliser les écolos contre soi la veille d’un second tour législatif. L’électoralisme a pris le pas sur la réflexion stratégique. Les électeurs français n’ont jamais eu à se prononcer sur des orientations concrètes. Tout leur tombe dessus d’en haut.

Le devoir de santé est tout aussi impérieux. En général les écolos ajoutent une estimation (que beaucoup soupçonnent d’être bidon depuis que les statisticiens médicaux se sont ridiculisés avec le covid) sur les morts à cause de la pollution urbaine. Ils savent que la santé est sacrée. L’avantage de l’argument, c’est que si vous êtes contre, c’est que vous êtes un tueur. Aucun mot sur les effets des méthodes employées depuis des lustres pour faire baisser la pollution des moteurs thermiques, ni sur le fait que toutes les politiques violentes n’ont fait que déplacer la pollution sans la réduire, avec une hausse des morts à Paris du fait des travaux et de l’anarchie qui règne désormais dans les rues et sur les trottoirs.

Le troisième devoir est d’aider les petits pauvres. Il faut une transition juste. En interne les riches doivent payer pour les pauvres. Être le pays leader mondial dans la redistribution sociale et l’imposition ne suffit pas. En externe les pays riches doivent payer pour les pays pauvres. Avoir lâché notre industrie aux pays en voie de développement ne suffit pas.

Dans la pratique, les politiques menées se traduisent par des contraintes extrêmes : changer de voitures, changer le système de chauffage et l’isolation de son domicile. Logement et voiture, les deux composantes majeures du capital des particuliers,  les plus difficiles à acquérir. Et il faut changer d’habitudes de vie, ne plus faire ceci ou ne plus faire cela. C’est donc un chemin de contraintes administratives qui exigent du citoyen de faire tout l’effort sous peine de terribles conséquences.

En revanche on ne parle jamais de l’expérience de vie de ceux qui ont « transitionné » par vertu ou par contrainte.

Un ingénieur canadien a choisi un hybride et fait ses calculs. Il a comparé le prix du km avec son ancienne voiture : 0,74 dollar par mile parcouru pour sa voiture hybride, 0.10 pour sa voiture thermique. Sa voiture thermique lui avait coûté 25 000 $ et son hybride 46 000 $. Il lui faut donc amortir un investissement double et payer sept fois plus cher son énergie pour faire des trajets qui prennent en général trois fois le temps, la durée de conduite devant être accrue de la durée de recherche d’un point de rechargement et de celle du temps de rechargement.

D’accord, il s’agit d’une voiture hybride. Mais le bilan n’est pas meilleur avec une voiture 100 % électrique. Beaucoup de journalistes ont décrit leur périple pour faire des trajets un peu longs, par exemple aller de Paris à Cannes ou d’Amiens à Vintimille, ou de Bruxelles à Biarritz, avec des véhicules de moyenne gamme tout électrique. Ils sont tous devenus des spécialistes de l’enfer. « Qui n’a pas rêvé de s’offrir une de ces autos propres ? Silence, émissions de CO2 nulles, sur le papier, la promesse est alléchante. Les pionniers de cette révolution sont de plus en plus nombreux et méritent, on ne le dit pas assez, notre plus profond respect. Car, contrairement aux jolis discours du gouvernement, des écolos et des publicitaires, la mobilité en électrique est loin d’être une sinécure pour ceux qui osent le voyage au long cours plutôt que le cabotage ». Extrait de l’excellent récit de voyage concret signé Jacques-Olivier Martin dans le Figaro.

L’expérience client est tragique mais ne doit jamais être discutée dans un rapport sur le climat et la transition.

Exactement la même chose pour les malheureux qui ont acquis des pompes à chaleur dans les lotissements et qui se retrouvent avec un bruit phénoménal de jour comme de nuit : quarante machines à touche-touche empêcherait de dormir un sourd profond.

Exactement la même chose pour ceux qui ont acquis des maisons aux nouvelles normes et qui manquent d’air et de lumière, et passent leur temps fenêtres ouvertes en poussant à bloc le chauffage et en laissant toutes les lumières allumées, même quand il fait froid pour mieux respirer et mieux voir. L’ambiance blockhaus n’est pas terrible. 

De même, on sait qu’il a des trous dans la raquette électrique. Par exemple beaucoup d’immeubles de grandes hauteurs ont des systèmes de génération électrique pour faire face en cas de panne de distribution électrique générale. Tous les générateurs marchent au pétrole ! On fait quoi ? Dépendre de l’électricité pour faire face à des pannes d’alimentation électrique est une farce amusante. Mais chut ! C’est marginal. Désagréable constat : c’est vrai pour un nombre très élevé de dispositifs où l’électricité est impraticable, comme les engins de terrassement, les chars d’assauts, etc. S’il vous plaît n’en parlez pas ! Pensez à vos poumons et à vos devoirs moraux vis-à-vis de la terre et de multiples catégories qui y vivent !

À quoi rime d’écrire un rapport dans de telles conditions, sachant qu’il sera mensonger ou puéril ? On pourrait au moins se taire, s’il est interdit de critiquer. Mais non !  Il y a d’abord le plaisir de l’admonestation. On ne fait pas assez ; on a raté des échéances. On peut décrire sans fin les nombreux exemples de méfaits nouveaux du climat qui change. Que va devenir le Vanuatu ou Venise, voire les belles maisons du Cap Ferret ? On peut aussi montrer le succès embryonnaire de certaines innovations. D’accord on ne peut pas faire marcher les flottes de gros camions à l’électricité pour des raisons multiples, mais on peut en faire marcher un pour voir. On peut montrer qu’en ralentissant le débit des douches on sauvera rapidement la terre, même si les humains veulent rester propres. Etc. La littérature positive sur des expériences en cours est bien garnie. On peut même faire avancer des porte-conteneurs à voile ! Le but de cette littérature n’est généralement pas de montrer des solutions réalistes et à l’échelle nécessaire. Les auteurs « font de l’argent » soit en stimulant la peur du lecteur, soit en le faisant rêver. Le but est à peu près le même que le Cinéma mais n’exige pas autant de talent.

Surtout l’expert devenu curé d’une nouvelle messe verra son crédit public enfler à des hauteurs magiques et les revenus associés peuvent être intéressants. Toutes les religions ont eu leurs vendeurs de bondieuseries.

L’analyse du discours écologique mène toujours à la même conclusion. Nous sommes dans le sermon, pas dans la recherche de solutions. Mais les Bossuet manquent et les Savonarole grouillent.

Nous pensons ici qu’il faut sortir de cette attitude : voir : chiffrer ; analyser ; comprendre ; imaginez ; construire.  Psalmodier des mantras ne suffit pas sinon ce vœu :  que vienne le temps des ingénieurs et des politiques intelligents.

 

Didier Dufau

La fin de la souveraineté française

Le Parlement Européen vient d’entériner le plan de la commission d’arrêter toute vente de voitures utilisant un tant soit peu des énergies « thermiques ».  Associé à d’autres mesures concernant la construction et l’utilisation des espaces libres, tout aussi radicales, ce plan conditionne de façon colossale tout l’avenir des Français. Toutes les politiques nationales vont être fracassées par les aléas de ce plan de conversion absolue. .

Une élection présidentielle vient d’avoir lieu en France. Le sujet n’a pas été abordé. L’électeur ne savait même pas ce qui se tramait à Bruxelles. Les grands médias n’ont parlé de rien, comme il est d’usage pour les questions européennes.

Une élection législative est en cours. La question de la transition énergétique et de ses conséquences ne sera pas abordée. C’est tranché. Il ne s’agira que de retranscrire ce que le vote, démocratique, du Parlement Européen aura décidé.

Résumons-nous : la politique la plus problématique pour la vie des Français, avec des risques terrifiants échappe à tout débat national ou présidentiel ou législatif. L’évacuation de toute discussion est jugée normale, puisqu’il faut être européen.

On nous avait dit : la présidence française va tout changer. L’immense Macron va prendre en main l’avenir de l’Europe dans ses petites mains fébriles. Il n’a pas dit un mot, pendant toute sa présidence qui se termine à la fin du mois de ce projet pharaonique. Mais même Mme Morano, cette grande figure de la politique française profonde et enracinée, a expliqué que l’Europe, c’était formidable : le chargement des téléphones mobiles sera désormais alimenté par les mêmes câbles standard. Un acquis formidable pour la fameuse « vie quotidienne » des Français, un des objectifs phénoménaux de la présidence française de l’Union Européenne.

Aucune étude d’impact de l’interdiction des moteurs thermiques et des solutions hybrides n’a été proposée ni d’ailleurs faite.

Pourtant la question des estimations est facile à cadrer. Si on conserve, sans chercher de croissance, le niveau d'activité et de déplacement actuel les chiffres sont astronomiques  :

-        Industrie automobile française : 4 mille milliards d’euros

-        Utilisateurs de voitures : 2.2 mille milliards d’euros

-        Production de 500 térawattheures d’électricité : dépend du mix entre nucléaire et éoliennes. Coût minimum 2 mille milliards d’euros.

-        Réseau de transport de l’électricité : doit être doublé. Coût impossible à évaluer en l’état car il dépend du mix de production dont on ne connait rien. Plusieurs centaines de milliards d'euros au minimum (et la loi exige désormais que les cables soient enterrés !).

-        Bornes de recharge : il en faudra des … millions.  Coût : plusieurs dizaines de milliards.

-        Impact sur la balance des paiements ? Tragique. Rien de qui est nécessaire aux batteries n’est produit en France.

-        Bilan carbone des actions de conversion : terrifiant. Pour le lithium nécessaire, il va falloir creuser l’équivalent d’un trou de cent kilomètres de diamètre sur 200 mètres de profondeur. Avec des engins au fuel… Un bon début

-        Impact sur l’émission de CO2 de la transition : énorme mais non évalué.

-        Baisse de la température anthropique : nulle à un horizon de 50 à 100 ans

-        Les voitures d’occasion thermiques n’étant pas détruites, le parc continuera de tourner quelque part dans le monde. Effet sur le CO2. : nul.

Rappelons que la valeur ajoutée annuelle des entreprises françaises est d’environ 1.400 milliards d’euros.  D’ici 2035, compte tenu des circonstances actuelles, guerre en Ukraine, pandémie en Chine, hyper inflation, on espère obtenir 15.000 milliards de valeur ajoutée cumulée, et ce serait déjà un exploit. Et entre 50%  et 60% de cette somme serait à consacrer à la conversion décidée ?  C’est évidemment impossible sans ruiner les Français.

Il y a un loup.

La vérité est simple : on va vers une réduction massive du nombre d’automobiles et un contingentement massif des transports, avec une hausse ravageuse des impôts, l’argent magique commençant à manquer.

Le niveau de vie et les libertés d’aller et venir vont être drastiquement réduits. Une horreur programmée qu’on s’interdit de dévoiler.

C’est pourquoi le plus grand silence politique accompagne ces décisions européennes en France. Discuter de la transition serait un blasphème ; Faire apparaître les conséquences, un risque politique trop grand, ne serait-ce qu’en démontrant que la démocratie française est strictement inutile au processus puisque tout est décidé ailleurs.  Alors silence ! Tabou européiste et tabou écologiste se donnent la main pour que les débats soient évacués, en dépit du caractère terrifiant du projet.

Où est passé la souveraineté nationale ?

Emmanuel Macron continue sa politique d’achat de votes en alignant, aujourd’hui encore et après l’avoir fait continument depuis janvier 2021, les promesses catégorielles délirantes. Mais les directives économiques européennes à respecter viennent d’être signées. Elles annoncent une politique d’austérité renforcée, avec un désendettement obligatoire et l’obligation d’avoir une croissance des dépenses publiques moins fortes que celles des impôts ! Rappelons qu'en 2021 les impôts ont cru beaucoup plus vite que le PIB ! Sans aucun commentaire sinon l'article passé sur notre blog.

Pas un mot dans la presse.

Il sera bien temps d’affirmer au moment des décisions douloureuses que tout cela date d’il y a longtemps, que tout le monde était d’accord et qu’il faut respecter l’Europe notre protection contre la guerre et notre petitesse dans ce monde de brutes.

La presse chantera la chanson avec empressement.

Est-ce que c’est bien démocratique ? Ben oui puisque c’est voté par le Parlement après des élections libres. L’argument semble imparable. Il ne l’est pas, pour une raison simple : l’élection européenne ne se fait jamais sur un programme, donc ne laisse aucune occasion aux électeurs de choisir entre des des options. Le programme c’est la commission et la commission seule qui en décidera. Elle en a le monopole absolu. On votera donc sur ce qu’ellevoudra bien présenter. Le député européen fraîchement élu ne sait absolument pas de quoi il aura à juger. Il a été choisi par son parti et les Français ont voté sur des étiquettes partisanes. Le parti n'a pas pu formaliser une réponse ou une analyse et il est impossible de vérifier auprès de l’électorat si son point de vue est admis. La France ne représente qu’une part ridicule des députés et ne peut pas y faite valoir ses singularités éventuelles. De toute fa çon la minuscule phalange française est divisée par le vote à la proportionnelle en chapelles nombreuses et incompatibles, alors que les partis, on devrait dire les « étiquettes », ont fait le choix de présenter soit des politique victimes du suffrage universel soit d’européistes convaincus.  L’électeur dans un tel système ne peut orienter et encore moins décider d’aucune politique.  Du coup la presse n’a pas à se saisir du moindre sujet. De toute façon le choix profond de l’électorat ne compte pas. Pas la peine de le démontrer au quotidien.

La solution était évidente pour éviter ce déni démocratique : envoyer 77 députés élus au Parlement français voter au Parlement européen, après que les directives ont été discutées au Parlement français, assurant à la fois la connexion avec le peuple et la vérification que la France n’y perd pas, avec une bonne couverture de la presse. Que se passerait-il si le vote européen était défavorable au choix français. On verrait aussitôt que l’Europe n’est pas la bénédiction assurée. La crise serait immédiate entre l’intérêt français décidé démocratiquement et l’intérêt dit européen décidés par d’autres.  Alors on a fait de ces élections européennes frelatées un prétexte démocratique et une fête européiste. Et après le silence tombe.

Ces mois de débat électoraux ont montré de façon caricaturale, d’abord que le gouvernement français était impuissant, ligoté par le gouvernement des juges et  dominé par les instances européennes supranationales. Aucune mesure de sauvegarde nationale n’est possible. Le pouvoir français a été capturé par des camarillas familiales de hauts fonctionnaires qui servent leur intérêt de carrière et d’argent. Les partis sont des attrape-tout qui ne servent qu’à accorder des places sans débattre de rien. Aucune politique dans aucun domaine n’est réellement discutée nulle part.

Les observateurs remarquent la désagrégation nationale. Comment en serait-il autrement. Il n’y a plus de pouvoir régalien et l’économie est laissée à des instances supranationales.

On va vers une abstention de plus de 50% au premier tour et de 60% au second tour, aux élections législatives. A quoi sert de voter pour des guignols impuissants sinon en matière fiscale ?

Les Français ne peuvent orienter quoi que ce soit par leur vote. La démocratie ce n'est pas voter. C'est pouvoir orienter la politique par son vote.  Méprisés par des démagogues cyniques qui au pouvoir les achètent avec des promesses minables (chèque menstrues pour les étudiantes, chèque mangas pour les adolescents, chèque, chèque, chèque…) et dans l’opposition font de la surenchère minable contre des victimes expiatoires en annonçant de nouveaux chèques encore plus gros. Les Français ont à la fois honte de l’image qu’on leur renvoie d’eux-mêmes et des propositions qu’on leur fait. Ils se détournent du vote. Quoi de plus normal ?

C’est comme cela qu’un grand peuple meurt. Le plan de « transition » voté par le Parlement européen accélérera la mise au tombeau.  

RIP.

 

Didier Dufau

 

La France, future Sri Lanka ?

Quand la moutarde decend des rayons pour monter au nez.

Sri Lanka est un pays gouverné par un clan, avec un népotisme fort. La France est gouvernée par un clan, l’énarchie, de plus en plus népotique.

Sri Lanka est un pays gouverné par des mesures à court terme basées sur l’inondation monétaire et la dette qui à force de s’accumuler ont fini par ruiner le pays. La France est un pays gouverné par des mesures à court terme, basées sur l’inondation monétaire, qui ont fait exploser la dette et sont en train de couler le pays.

Sri Lanka a tué son agriculture en prétendant mener une politique ancrée dans la recherche du salut écologique et de la biodiversité. L’interdiction, entrée en vigueur le 26 avril 2021, de tous les engrais chimiques, pesticides, herbicides et fongicides a entraîné des baisses de production gigantesques. En seulement six mois, la production nationale de riz a chuté de 20 % et celle de thé de 40 %. Désormais on meurt de faim dans le pays. La permaculture dans les cimetières ne semble pas la solution.

La France tue son agriculture depuis longtemps. Le pays agricole par excellence qu’était la France n’est plus en tête en Europe et s’effondre dans les classements. Le symbole : la disparition de la moutarde des rayons des supermarchés. Le lundi 6 juin à Pont-l’Évêque, plus aucun pot de moutarde n’était accessible. Le débarquement des graines canadiennes pouvait être fêté comme un évènement passé…

Pourquoi étions-nous obligés d’importer nos graines de moutarde ? Une fois de plus parce qu’on avait décidé de supprimer les insecticides permettant d’éviter le ravage de cette culture fragile sans évidemment proposer le moindre produit de substitution même moins efficace.

« La France ne peut pas répondre à ses besoins en moutarde. En 2016, alors que le pays produit 12 000 tonnes par an de graines de moutardes (bien loin des 32 000 nécessaires pour le pays), une loi vient mettre à mal sa production sans proposer d'alternative. Les insecticides sont désormais interdits, une décision toujours contestée de nos jours et qui a des conséquences importantes sur les champs de graines de moutarde. L'Altise, un insecte sauteur de l'ordre du coléoptère, fait des ravages en France puisque la production de graines a été divisée par quatre en cinq ans. » Reportage de France 3.

La France essaie de produire 3 000 tonnes de graines pour un besoin national de 32 000, alors qu’elle a été longtemps auto suffisante. Naturellement, quand les mesures ont été prises, tout le monde a chanté religieusement les cantiques écologistes sans nuances et sans même permettre que des voix s’élèvent pour avertir des conséquences.

Comme toujours quand les belles idées se fracassent sur des résultats saumâtres, on cherche des paravents faciles. La guerre en Ukraine et le dôme de chaleur au Canada nous privent des ressources d’importation. D’accord, mais pourquoi sommes-nous totalement dépendants des importations ? Des initiatives pleines d’espoir sont prises, comme en Alsace. Une vague excuse et une vague promesse suffisent à faire passer cette information stupéfiante : le pays de la moutarde ne livre plus un pot de moutarde.

À l’exact moment où cette situation ubuesque s’impose dans les médias après le vide soit apparu dans les rayons, l’Europe signe une directive pour interdire les moteurs thermiques en 2 035. On a failli imposer 2032, car « dix ans c’est assez » tout le monde sait ça. Aucune mesure des conséquences ! Ni sur les coûts, ni sur l’emploi, ni sur les balances de paiements, ni même sur le réchauffement économisé. Comme pour les insecticides. On verra bien. Hurrah, Hurrah, Hurrah ! Un suicide religieux du type de celui qu’on faisait au dieu Baal. Les dirigeants carthaginois en cas de sécheresse immolaient quelques-unes de leurs filles pour faire revenir la pluie. Le Dieu écologiste exige que l’on fasse des sacrifices économiques outranciers et irrationnels. Et personne ne proteste. Ce serait un salaud à faire taire, une sorcière de Salem.

Dans les travaux publics « la trajectoire des marchés conclus s'est diamétralement inversée en avril 2022. Ils sont même retombés à leur plus bas niveau depuis le confinement de 2020 : -11,7 % par rapport au mois précédent, -18 % en volume sur un an ! ». Et les prix sont en hausse de 10 % sur l’année.

Dans la construction neuve, c’est pareil.

La France craint avec M. Zemmour et quelques raisons un destin à la libanaise. Voilà qu’il nous faut craindre un destin à la ceylanaise.

Le suicide français commence à prendre forme. Le Français, né malin…

La moutarde commence à lui monter au nez. « De lamentables grognons » a dit Bruno Lemaire et qui ne voient pas combien nous gérons bien et que nous sommes les meilleurs !

Fa Tutto !

Didier Dufau

Oh ce joli Week-End de mai !

A conserver pour l'histoire

L’usage, sur ce blog, est de ne pas commenter ce que toute la presse commente. Pour une fois, nous allons déroger à cette règle tant le WE du 27 au 28 mai a été significatif de ce qu’est devenue la France. Il est intéressant d’en conserver le souvenir pour le relire plus tard, à froid, avec la connaissance de la suite.

Six évènements se sont cumulés pour faire de ces deux jours une leçon de chose particulièrement signifiante.

-        Le Stade de France

Emmanuel Macron avait été heureux de se faire mousser en proposant Paris pour la finale de la coupe d’Europe de Football, le plus grand évènement mondial du football en dehors des championnats du monde et d’Europe.

Pour saluer l’évènement des hordes de racailles, se sont invitées, par centaines, pour « dépouiller » les touristes, bloqués par ailleurs par les troubles sociaux dans le métro et l’inorganisation totale de l’évènement. 5 à 600 voyous ont bordé le chemin de la station de métro sur près de 500 mètres, attaquant violemment tout ce qui passait à portée.

Naturellement ceux qui ont été arrêtés ont été immédiatement libérés, sauf trois Péruviens et un Palestinien.

M. le ministre de l’Intérieur a aussitôt accusé… les victimes des agressions, ce qui a fait le meilleur effet. Il a « essentialisé » les Britanniques comme nation délinquante dans le football, et considéré comme nauséabond et même « très » nauséabond, d’essentialiser les voyous africains et nord-africains assemblés par centaines pour piller des touristes souvent en famille.

Toute la presse de gauche et gouvernementale s’est empressée d’occulter la réalité d’une attaque massive contre le public. Interrogé, en campagne législative, Emmanuel Macron a refusé de répondre avec une moue dédaigneuse : pas de son niveau. N’avait-il pas clos le sujet en déclarant que la Seine Saint-Denis était la Californie sans la mer ! Saint Déni ! Et n’est-il pas le triomphateur de la délinquance à Marseille, la cité multiculturelle en plein retour au vivre ensemble ?

Personne n’a fait remarquer que les sorties de stade, y compris au Parc des Princes, étaient régulièrement attaquées par les mêmes bandes, comme les défilés syndicaux, comme les manifs des gilets jaunes. La France et les Français nous appartiennent et on peut, en groupe, marquer notre nouvelle souveraineté contre les Kouffars. Dépouiller c’est affirmer sa souveraineté.

La France est humiliée et son image dégradée comme jamais. Son journalisme d’Etat est ridiculisé. La gauche est enfouie profond sous ses mensonges. M. Mélenchon le premier ministre auto-nommé du mouvement des créolisés et des déconstruits, à base d’islamogauchistes, accuse la police !

Une vraie photo de l’état de la France.

-        La CGT

Les syndicats de la RATP ont fait la démonstration bruyante et sans scrupule de leur grande joie devant l’aggravation des violences contre les biens et les personnes provoquée par leur grève opportunément organisée le jour d’un grand évènement international.

Avoir permis aux voyous de s’en donner à cœur joie a renforcé leur rapport de force avec le patronat honni, ici le gouvernement sorti des urnes. On sait qu’en bien des pays faibles, les syndicats ont profité des grands événements pour faire du chantage, bloquant ou retardant les travaux, empêchant les communications, aggravant les coûts etc.

Rarement avait-on vu une organisation syndicale se réjouir d’avoir stimulé la délinquance. Il y a des syndicats voyous. Voici le syndicalisme pro voyous. Rappelons que Madame Borne, nouveau premier Ministre, n’avait rien fait pour limiter leur influence à la RATP lorsqu’elle la dirigeait. Énarques et polytechniciens ont toujours prôné la collaboration avec les syndicats pour nourrir la « paix sociale ». On a vu la nature de cette paix au Stade de France.

-        Les urgences hospitalières

Puisqu’on parle des bienfaits de l’énarchie compassionnelle et bienveillante, l’annonce a été faite par les hospitaliers que les services d’urgences étaient obligés de fermer par dizaines faute de personnel et qu’il fallait s’attendre à ce qu’ils ferment par centaines cet été, en l’absence de tout Covid.

On savait depuis le Covid que notre système de santé n’était pas le meilleur du monde. De là à penser que son cœur d’activité était pourri à ce point ! Mais si ! Mais si !

Notre système d’information préconstruite a aussitôt montré Emmanuel Macron réélu avec 58 % des voix, après 10 ans de pouvoir dont cinq présidentiels, en train de discuter avec des infirmières, notant avec surprise ce qu’il entendait, comme à Marseille dans les quartiers nord. Celui qui voulait « emmerder » les soignants récalcitrants et désormais un peu emmerdé par la situation. L’important est que le bon peuple le voit à l’écoute. Régner sans agir grâce à une presse collabo, voilà le grand pied du politicien nul et cynique.

-        Le tennis

Pour des raisons obscures la rencontre attendue entre Djokovic et Nadal se jouait en quart de finale et non en finale, comme il aurait été logique. La rencontre a été planifiée de nuit pour booster au maximum les recettes de la diffusion aux États-Unis. Les droits de télévision avaient été attribués à un géant américain. La principale épreuve de tennis française, de dimension mondiale, n’a pas pu être vue en direct par les Français. Les gougnafiers qui dirigent Roland Garros et le tennis français ont bradé l’épreuve aux Américains pour u, gros chèque et pour plusieurs années. Pourtant, l’État Français n’a pas été avare. Il a permis de densifier comme jamais le stade Roland Garros, au mépris de toutes les règles. Une citation en anglais adorne le nouveau court principal. L’anglais domine tout.

Naturellement, un des cadres de cette organisation devenue américaine de facto a été nommé ministre des Sports au milieu d’un concert de louanges. On a vu sa classe lors de l’affaire du Stade de France. Macron ne veut être entouré que de Français américanisés, cupides et sans scrupules. Comme lui. Et comme elle.

-        L’attractivité de l’industrie

On a eu le droit à une information totalement « construite » pour nourrir la chanson de geste macroniste : la France deviendrait le pays le plus attractif pour les investissements étrangers. D’accord, ils ne créent pas autant de postes de travail qu’ailleurs, mais cocorico quand même !

Commenter une statistique dont on ne connaît pas les règles de confection conduit à toutes les manipulations. On pourrait penser qu’un investissement étranger est une entreprise qui ouvre une filiale ou un établissement en France et de ce fait contribue à augmenter les effectifs au travail.

Mais non. Une entreprise étrangère qui rachète une entreprise française et supprime la moitié des effectifs pour piquer ses brevets et autres avoirs immatériels, voire pour faire une juteuse opération immobilière, est « un investissement étranger ». Comme il y a eu de nombreuses captures d’entreprises françaises, les opérations d’investissement de ce type ont été nombreuses. De même si vous ajoutez un appentis ou réparez les toilettes de votre filiale française, cela gonfle l’inventaire des « investissements étrangers » sans gonfler les statistiques de l’emploi.

Se vanter que tout cela correspond à un formidable redressement de l’attractivité est une farce et un mensonge.

Un mensonge de plus, de plus, de plus, de plus…L’attirance de M. Macron pour le mensonge médiatique systématique a quelque chose de formidablement répugnant.

-        L’enquête de 60 millions de consommateurs

Il est apparu deans cette enquête que la nouvelle administration mise en place pour corseter toute la construction à des fins  écologiques était un bordel insensé, une escroquerie dommageable, une maltraitance ubuesque des propriétaires, et une folie bureaucratique incontrôlable. Tous les tests obligatoires sont « bidons », donnent des résultats aléatoires et pourtant doivent être exécutés à la lettre sous peine de prison ! Nous l’avions signalé sur ce blog. Voilà que c’est officiel.

Violence pénale, bureaucratie délirante, législation incompréhensible et tatillonne, coûts incontrôlés, résultats nuls, toute la folie du ministre Wargon explose en plein green-washing. L’écologie passée sous le tapis lors de la campagne présidentielle refait surface en mode emphatique, alors que tout ce qui est fait en son nom confine au grand n’importe-quoi, tragiquement violent et anti démocratique.

L’écologie telle qu’elle est envisagée par l’énarchie compassionnelle et bienveillante est fondé sur la doctrine mise en œuvre par Macron dans le domaine médical : emmerder les Français sans vergogne, à mort, et sans aucun souci d’efficacité. Mme Borne, premier ministre ayant été ministre de l’Écologie a promis d’aller deux fois plus vite dans la décarbonation. Avec ces méthodes-là, cela promet.

En un week-end, on a pu constater ce qu’était devenue la France. Un pays dont la langue, l’identité, la spécificité, l’efficacité économique, les services publics, la sécurité, le sens critique disparaissent radicalement, avec la menace de plus de destructions et d’imbécillités encore.

Les Parisiens ont d’abord réélu Mme Hidalgo, qui détruit la capitale sans vergogne, avec le soutien actif de Macron, et dont le dernier scrutin Français montre qu’elle est méprisée par 98 % des électeurs Français. Puis les Français, nés malins, ont réélu à 58 % un type qui n’a que mépris pour la France déclarée franchouillarde et qui la détruit consciencieusement.

Il y a des jours comme cela, où les yeux s’ouvrent grands sur la réalité désenchantée de la France. Mais il est rare de trouver tant d’exemples significatifs aussi concentrés sur... deux jours.

La tristesse et la colère envahissent l’observateur. La honte s’installe, massive, profonde, incontrôlable.

Qui aurait simplement cru cela imaginable il y a seulement vingt ans ? Dix ans ? Cinq ans ? Un an ? Même un mois ?

 

Didier Dufau

Le dernier objet de mobilisation indignée : sauvez les Liminaires !

Sans mourir de rire. Ou de morsure.

Nous vivons une période rigolote. En cherchant à savoir ce qu’avait bien pu faire Mme Maud Gatel pendant son mandat de député, à Paris 14ème, j’ai découvert que, dans le néant à peu près total qui caractérise son action politique, émergeait un soupçon d’engagement pour la défense des « liminaires ».

Une des dimensions du Wokisme caricatural concerne « naturellement » les bêtes. On sait que certains considèrent que les animaux sont, comme les colonisés, supérieurs à leur colonisateur et que l’homme est un prédateur immonde qu’il faut déconstruire dans son attitude vis-à-vis des animaux qui se voient désormais dotés d’une personnalité juridique et d’une « citoyenneté » supérieure à celle de l’homme blanc hétérosexuel occidental.  Bien assises sur une indignation structurelle au nom des bons sentiments, les associations de défense des droits des animaux créent le vocabulaire ad-hoc repris par les médias et font passer des législations « protectrices » qui stimulent les juges. L’humanité doit être comme Gulliver ligotée de toute part pour l’empêcher de nuire.

Toute réserve par rapport à cette vérité transcendante doit valoir le pilori à son auteur et son éviction sociale. Crier avec la meute est la seule attitude digne. Même quand on excrète des sottises et qu’on exacerbe les haines. La fin justifie les moyens et quelle plus belle attitude que l’émerveillement pour la nature et ses créatures, sauf l’homme.

Moins un politique n’a à proposer sur les sujets sérieux plus il doit montrer son adhésion et son adhérence aux wokisme le plus caricatural. Il n’était donc pas totalement surprenant que Mme Gatel cherche la divine onction du naturalisme politique le plus outrancier. Mise en examen pour la sale affaire de détournement de fonds publics, comme l’essentiel de l’effectif élu du Modem, elle méritait de passer de l’amour des pépètes à celui des bébêtes.

J’ai fait l’expérience : demander dans les diners en ville ce qu’est un « liminaire » laisse sans voix l’auditoire. Il faut dire que le concept est aussi récent que ténébreux (il a suffi d’un livre de 2011 si je ne me trompe). Un « liminaire » est une bête sauvage qui vit dans les lieux urbanisés, sa sauvagerie étant définie par sa volonté de ne pas se soumettre à l’homme (blanc hétérosexuel). Ce n’est pas un collabo ! Et comme tous les citoyens libres mais sous domination, il a le droit à l’indépendance et au respect, avec mise au pas des puissants dominateurs qui se moquent de leur dignité profonde. Le Front de Libération des Liminaires n’ayant pas de moyen propre il importe aux humains déconstruits et conscientisés de prendre les choses en main, comme pour les femmes dominées, les migrants, les décolonisés, les islamogauchistes, les burkinistes etc.

En gros les liminaires sont ce qu’on appelait jusqu’ici les nuisibles, ce qui nuisait surtout à leur dignité de néo citoyens. Il fallait d’urgence changer le nom usuel. « Sauver les liminaires », personne ne comprend, mais « sauver les nuisibles » ferait un peu mauvais genre. La santé, c’est sacré !

Ah, si les bêtes votaient ! Mélenchon serait pour le grand soir et la prise de pouvoir des « liminaires ».  Pour le moment, dans le 14e arrondissement de Paris, seule Mme Maud Gatel éclaire l’élection par un engagement préliminaire en faveur des liminaires.

Il est vrai que nous allons être dotés d’une forêt urbaine primale et interdite aux humains (et même aux humaines) pour développer une faune sauvage. On va sans doute donner à la future ex- place de Catalogne un nouveau nom : place des Liminaires serait bien trouvée et toujours mieux que place des Rats ou place des Nuisibles.

Peut-être est-il utile à ce stade de lister les liminaires les plus communs : le rat, la souris, le pigeon tiennent la corde. On aimerait y ajouter le lapin, comme sur l’esplanade des invalides, mais là, les cyclistes ne sont pas d’accord : les lapins lorsqu’ils prolifèrent font tomber les cyclistes ce qui serait dommage dans un lieu symbolique de la priorité aux modes de transport « doux ». On ne sait pas trop si c’est la mort probable du lapin dans ces rencontres ou celle du cycliste qui fait le plus réfléchir.

Un petit ennui provient aussi des autorités de la santé : le rat est vecteur de graves maladies comme le pigeon, sans parler des souris. On sait qu’avec le réchauffement ces maladies sont favorisées. La législation actuelle insiste pour éliminer et les rats et les pigeons lorsqu’ils prolifèrent. Les animalistes insistent sur la grossière exagération de ces aspects médicaux : les animaux ont plus de droits que nous et si nous devons mourir c’est normal. En revanche pas question de se salir les mains à tuer en masse des espèces naturelles sacrées : le gazage des pigeons nous met au niveau d’Hitler et de ses passions tristes. La Shoah des rats et des pigeons nous fait revenir à des périodes nauséabondes. La reductio ad hitlerum fonctionne aussi pour les souris, les rats et les pigeons etc.

Notons que pour l’instant les insectes ne font pas partie des espèces à protéger d’urgences. Punaises de lit, blattes, moustiques et mouches n’ont pas encore atteint leur statut naturel de citoyenneté. Il faut bien que les oiseaux aient quelque chose à se mettre sous la dent.

Il est réconfortant de savoir que Mme Gatel est une députée active de la république des Liminaires, faute de l’être de la république Française.

En acceptant de créer un jardin pédagogique sur la dalle Mouchotte, les propriétaires de la dalle ont signé un protocole qui réserve à la Ville de Paris et à elle seule la gestion des conséquences des morsures de rats et le contrôle des nuisibles. Il faut savoir que le jardin de l’Atlantique est un élevage de rats particulièrement efficace dont une partie de la population se retrouve via les passerelles un peu partout dans les environs, en particulier dans les espaces jardiniers. La destruction de la fontine a chassé des milliers de rats qui se logeaient dans les canalisations. Avant même l’exemplaire forêt urbaine destinée aux bêtes sauvages et aux « liminaires » le quartier est totalement envahi par les rats.  Ne parlons pas des pigeons dont les fientes adornent toutes les chaussées surplombées par un arbre ou une passerelle, voir un muret. Notamment devant la nouvelle bibliothèque de la rue Mouchotte.

Avec la nouvelle forêt on attend désormais les boas constrictrices, les varanes et autres espèces sauvages adulées, peut être des tigresses et des crocodiles, qui sauront réduire la pullulation des lapines et gober les œufs des pigeonnes sans que les blanches mains des humains déconstruits et conscientisés n’aient à se salir dans des tâches meurtrières.

Ce qui ne gâte rien, c’est la candidature Gatel, glorieuse actrice de la bataille du rat, et de la rate, qui prend les électeurs pour des pigeons en considérant qu’on leur fait un grand honneur. On disait que les effectifs du Modem tenaient dans une cabine téléphonique. On n’avait pas tenu compte des liminaires. Ni de la disparition des cabines téléphoniques.

Gageons que le prochain congrès du Modem se tiendra dans la forêt urbaine de la nouvelle Place des Liminaires.

Rappelons les dix maladies véhiculées principalement par les rats :

  1. La leptospirose (parfois appelée “maladie du rat”)
  2. La salmonellose
  3. La fièvre d’Haverhill (fièvre par morsure de rat)
  4. La tularémie
  5. La méningite
  6. Des ténias (dits “vers solitaires”)
  7. La jaunisse infectieuse (ou ictère infectieux)
  8. La peste bubonique
  9. Des hantavirus

Les pigeons porteurs de maladies sont à l'origine de nombreuses pathologies. Les plus courantes sont la chlamydiose aviaire, la salmonellose, la cryptococcose et la maladie de Newcastle. Aussi appelée psittacose, la chlamydiose aviaire est une maladie contagieuse provoquée par la Chlamydophila psittaci.

La loi Elan indique très précisément qu'un propriétaire ne peut louer un bien immobilier que s'il est exempt de tout nuisible. Mais une maire et une députée peuvent favoriser les nuisibles dans un quartier.

La planification écologique de M. Macron passe par la planification de la pullulation des rats des souris et des pigeons et sera aidée sur place par Mme Gatel, dont le nouveau surnom est « Macrospirose », ce qui ne gâte rien et met exactement en valeur le travail assoupi de la députée sortante qui sait trop bien ce qu’est un fromage et qui est poursuivi en justice pour cette gourmandise.   C’est trop bête.

Didier Dufau

Le drame de la désindustrialisation en France

Jean-Pierre Robin, un des derniers journalistes ayant de véritables compétences économiques, pose parfaitement la question dans le Figaro daté du trente mai 2022 : « les déboires industriels de la France se comparent à la défaite de quarante ». Il cite l’ouvrage de Nicolas Dufourq qui note qu’en vingt ans la France a perdu la moitié de ses usines. Depuis 2008, 936 usines de plus de 50 salariés ont fermé.

On pourrait en effet envisager un tribunal pénal pour ce crime contre l’humanité productive. Il est agréable pour notre cercle de voir que ses diagnostics sont totalement confirmés. Ceux qui nous lisent régulièrement savent que nous défendons la thèse que trois causes externes et trois causes internes expliquent la dégringolade annoncée, ré-annoncée, ré-ré-annoncée pendant 25 ans sans aucun écho, tant l’élite dirigeante était imperméable à toute observation et analyse utiles.

Nous disions (avec Maurice Allais) :

-        Que les changes flottants permettaient l’accumulation de déséquilibres provoquant régulièrement des récessions sévères et de plus en plus sévères. Il a fallu la récession de 2008, attribuée bêtement aux subprimes, pour qu’on commence à réfléchir un peu. On n’a pas voulu toucher à la racine du problème alors on a complètement bureaucratisé et enfermé l’activité des banques.

-        Que l’Euro a un caractère structurellement récessif, ce qu’on a vu en 2011, avec la crise spécifique de la zone Euro et qu’il fallait ajouter un mécanisme permettant d’éviter les macro excédents comme les macrodéficits. On n’a rien fait de structurel. On a simplement violé toutes les règles initiales pour permettre à la BCE de créer des flots délirants de monnaie sans contrepartie de production.

-        Que l’entrée de la Chine dans l’OMC et une politique d’ouverture totale à la concurrence des pays à bas salaire allaient liquider l’industrie et déclasser la classe moyenne des pays développés, dans le cadre des systèmes monétaires défaillants. L’affaire est désormais évidente pour tout le monde.

Mais si le monde occidental s’est mis à croître moins vite que le reste du monde, que l’Europe a commencé à aller moins vite que le reste du monde occidental, il y avait aussi cette composante française qui nous mettait à la traîne dans l’union européenne.

C’était la preuve qu’il y avait une composante proprement française de la décrépitude économique.

Nous avons alors insisté sur les trois causes fondamentales du déclin spécifiquement français, qu’on pourrait reformuler ainsi :

-        L’énarchie compassionnelle, c’est-à-dire le développement d’une classe dirigeante de plus en plus népotique, incapable de comprendre les questions de productions, tournée vers les solutions bureaucratiques et l’encadrement millimétriques des activités, et obsédée par la fiscalité intensive.

-        Le socialisme, marqué par le pouvoir donné totalement aux syndicats, la chasse aux patrons et au capital, et la distribution de « droits acquisitifs », ces fameux droits-là opposables qui impliquent de plus en plus de gratuités infinançables. La « gratuité de la vie » et la machine à distribuer les « cadeaux au peuple » à crédit a rendu la redistribution sociale française unique au monde par son ampleur, comme la dette, étant entendu qu’on y incluait le monde entier.

-        Le féminisme outrancier qui entraînait la disparition des enfants dans la population native et créait une crise démographique telle qu’il devenait indispensable d’importer des millions d’immigrés.

Ces trois causes se cumulent facilement. L’étatisme adore le socialisme, le féminisme et toutes les incitations à augmenter son rôle.

On constate qu’avec Macron, l’énarchie népotique, compassionnelle et bienveillante a complètement détruit la démocratie. Il a dépensé 40 milliards en 2021 et quarante milliards en 2022 pour se faire réélire sans faire campagne. Pendant cinq ans il a gouverné avec une poignée de condisciples. Toutes les conséquences ont été aggravées. Aucune vraie réforme n’a été entreprise. Le pays a sombré dans l’abstention ou le vote vomitif. La déchéance est totale.

La démagogie des gratuités et des droits-à a tout emporté avec un syndicalisme de blocage et de destruction. Encore hier une grève de la RATP, exprès lors d’un grand moment festif a aggravé la destruction de la finale de la coupe d’Europe de football. Tout le monde s’en fout. On attend les jeux olympiques d’un pied syndical ferme ! Thatcher avait compris, elle, qu’il fallait remettre les syndicats à leur place de façon ferme et définitive. Le désordre atteint désormais toutes les couches de la société.

Le féminisme a tourné au Wokisme et au fascisme ordinaire, avec le développement de la coercition sociale qui exclut tout opposant à une forme ou une autre de politiquement correct. La presse, la loi, les juges veillent à ce que tous les angélismes destructeurs produisent tous leurs effets. Le gauchisme a emporté toutes les digues d’un socialisme un doigt raisonnable. Il n’y a

plus d’ordre public mais un lacis d’ignominies quotidiennes, sur fond d’écologisme primaires anti économique, de disparition de la natalité, de sans frontiérisme absolu, d’amour de la mort de tout ce qui est un petit peu discipliné et actif.

Ce qu’omet, provisoirement j’espère, l’ami Jean Pierre-Robin, c’est que la conjonction des six causes foncières avec le triomphe de l’écologie religieuse, mortifère, intouchable et sacrée, ne va pas faire renaître l’industrie mais tuer l’ensemble de l’économie. Nous sommes à la veille d’une régression phénoménale que personne ne veut voir, comme on ne voulait pas voir la mort imminente de l’industrie, comme on ne voulait pas voir la mort de la filière nucléaire, abandonnée et déclarée nuisible depuis des lustres.

Les grands prêtres de l’écologie sacrée vont annoncer demain avec une pompe à faire frémir les mânes de l’Église romaine catholique, que le moteur thermique aura disparu en 2035, soit moins de treize ans. Aucun chiffrage des coûts, aucune idée sur les financements, aucune estimation du gain de température globale.

Les calculs que nous avons faits montrent qu’il faut doubler la création d’électricité pour alimenter un parc identique de voitures faisant la même quantité de kilomètres. Le budget global est d’environ de 6 milliards d’euros pour la France soit 5 ans environ de valeur ajoutée des entreprises. L’impact sur la pollution est nul puisque, si les voitures thermiques sont interdites de circuler, elles ne sont pas détruites et vont partir vers l’Afrique où elles produiront la même pollution.

Nous allons donc fêter des objectifs intenables et sans résultats sur le réchauffement avec une outrance de « green washing » et de bonnes intentions affichées. Ah que nous nous voyons beaux dans notre miroir aux alouettes !

La Datar dans les années soixante-dix a viré toutes les industries de Paris intra-muros. La planification à la française les a envoyées en province où elles ont toutes disparu. Paris a perdu 200 000 habitants, ouvriers et salariés de l’industrie avec leur famille. La tarée Hidalgo continue sur la lancée et va encore vider un peu plus la capitale avec des projets qui atteignent le sommet des contradictions et de la folie verte atrabilaire.

Alors, un tribunal pénal pour sanctionner la mort économique de la France ? Une idée à creuser, comme on creuse la tombe de notre prospérité depuis 50 ans.

 

Didier Dufau

Passe-CO2 : le délire commence à se voir un peu trop !

Dans le quasi-silence des grands médias, et sans qu’un seul mot n’en soit dit pendant la campagne présidentielle, le premier grand Passe-CO2 a été mis en place à compter du premier janvier 2022 et les premières protestations s’élèvent.

Une écologie basée sur la tyrannie et la pénurie s’est mise en place en douce, les grands partis politiques refusant de se saisir de la question devant l’opinion tant le Green Washing et la peur qui a été instillée dans les cerveaux par les campagnes délirantes organisées, ont rendu la question politiquement correcte et indiscutable. Toute objection vaut à son auteur la mort sociale. Un dirigeant de grande entreprise américaine vient d’être viré comme un malpropre pour avoir émis des doutes sur certains aspects de la propagande en faveur de la réduction de la prospérité pour cause climatique. Pas de prêts, pas de postes, pas de locations, pas de ventes, pour qui ne chante pas la bonne chanson. Acceptez tout ou disparaissez ! On en revient aux bûchers des sorcières.

« La réforme du DPE n'a pas fini de faire parler d'elle. Devenu obligatoire et opposable depuis le 1er janvier, le diagnostic de performance énergétique a vu son mode de calcul totalement refondu, dans le but de le rendre uniforme et plus fiable. Dans le cadre de la montée en puissance progressive de l'interdiction de louer des passoires et la mise en place d'un audit énergétique au moment de la vente des biens peu performants, le DPE devient un élément fondamental de la valeur des logements et la "valeur verte" des biens est en plus en plus prise en compte lors des transactions. C'est dans ce contexte que le magazine 60 millions de consommateurs publie, dans son numéro de juin, une nouvelle enquête sur la fiabilité des diagnostics réalisés sur le terrain. L'association a fait réaliser, sur quatre maisons dans différents… » (source Batiactu)

 

Et là le drame : on est dans l’arbitraire le plus total. Autant d’estimation que d’estimateur. Cette folie administrative qui fait supporter au propriétaire toute la charge de la prétendue transition énergétique, alors que la France est un des pays qui chargent le plus d’impôts et de taxes la possession d’un appartement, réduisant à presque rien la rentabilité, qui répriment le moins le squat, qui a mis des pouvoirs exorbitants aux locataires qui ne paient pas et détruisent le bien loué, est en marche dans l’arbitraire absolu.

 

Il est vrai que la valeur des biens immobiliers a été poussée au plus haut par les politiques monétaires suivies depuis des années. Les crises financières à répétition ont poussé au plus haut les comportements de défense et de protection. La liberté absolue des mouvements de capitaux a permis à l’épargne des gagnants de la mondialisation de s’investir dans tous les plus beaux biens immobiliers français, qui sont passés largement notamment à Paris dans des mains étrangères qui ne subissent pas la pression fiscale française. Les désordres se cumulent. On a même organisé des exemptions fiscales pour de riches arabes, russes et chinois afin qu’ils investissent dans le marché immobilier français. Leurs sociétés ne paient pas l’IFI. À Paris et dans le Sud méditerranéen, ils détiennent désormais une part colossale des meilleurs biens. Mais on les retrouve partout, y compris en Bretagne. C’est dire !

Pour le propriétaire d’un bien de qualité, ce qu’il doit payer pour garder son bien a doublé en dix ans, alors que le bien lui-même est toujours le même.

Et voilà la schlague écologique qui se met en place, armée par la haine provoquée par la stagnation du pouvoir d’achat et attisée par les conséquences de la gestion démente de l’épidémie de Covid et de la guerre en Ukraine.

Une première version du Passe-CO2 immobilier avait provoqué le blocage des locations en été 2021 y compris dans le secteur des HLM ! La Marie-Chantal de l’écologie dans le logement, Mme Wargon, magnifique exemple de népotisme énarchique, et de reproduction en famille des élites, a créé une petite crise médiatique pour avoir indiqué que « le pavillon, c’est fini », alors qu’elle vit dans un pavillon de luxe. Cela lui a valu de ne pas figurer dans le nouveau gouvernement en attendant un joli reclassement. Mais personne n'avait contesté, sauf nous sur ce blog, la méthode.

Voici que désormais, en partant du bas, c’est-à-dire du consommateur, que la révolte s’installe. L’arbitraire de mesures destinées d’abord à « emmerder les Français », en les ruinant, devient tellement criant que cela ne peut plus être caché. « Mais il faut sauver la terre » crient à nouveau les bien-pensants. « C’est urgent. Les propriétaires on s’en fout ! Ce sont des vieux privilégiés enrichis par la spéculation ». Tous les Savonarole et les grenouilles de la sacristie verte hurlent à la mort sociale et économique des propriétaires !

Mais la majorité de ce qui est appelé par mépris intéressé des « passoires thermiques » (qui ne sont que des bâtiments respectant les normes des années de leur construction) appartient à des familles qui sont loin d’être riches. Plus les biens sont modestes plus ce sont des passoires thermiques. Alors on prétend aider les plus pauvres. Mais un propriétaire est-il un pauvre ? Les aides ne concernent que les familles ne disposant que de 2000 euros de revenus par mois. Et elles sont soumises à un tel pilonnage de sociétés d’escrocs qui mettent en avant des gratuités pour faire un business juteux sans rien respecter que cela commence à inquiéter la Justice qui est débordée par les contentieux !

Le résultat de ces folies, ce sera évidemment la fin des maisons et des appartements à louer et une difficulté croissante pour se loger. L’extrême gauche a déjà sa solution : la réquisition ! En route vers de pires exactions !

Comme il va falloir « planifier » (cela promet), la transition énergétique, on commence à parler de chiffrage du coût dans les différents domaines. Des chiffres bidon sont publiés de façon anecdotique par des comités Théodule et repris par des politiciens sans scrupule, comme Monsieur Macron. La vérité est qu’il s’agit de milliers de milliards d’euros, pas de centaines de milliards. Nous-mêmes avons estimé, en ne s’intéressant qu’aux grosses masses, qu’il faudrait consacrer 40 % de la valeur ajoutée des entreprises françaises jusqu’en 2 050 pour obtenir une réduction significative des émissions de CO2, qui n’aurait, de toute façon, aucun impact sur le réchauffement global du fait que la Chine et les principaux pollueurs ont annoncé qu’ils ne feraient rien de significatif avant cette date. On va se ruiner pour permettre à nos concurrents de nous avaler !

La France a la grande chance d’avoir une tradition religieuse tragique, avec guerres de religion, outrance, bûchers, cagots énervés, etc. Avec une tradition révolutionnaire antibourgeoise, irresponsable, criminelle, outrancière, etc. Avec une tradition bureaucratique phénoménale, désormais népotique, hors de contrôle et follement coûteuse. Avec un tropisme européiste qui lui a fait accepter sa totale dépossession démocratique au profit de pseudo-élite faisant carrière sur le politiquement correct hystérique. Avec une soumission à l’américanisme qui l’a fait accueillir en chantant tous les excès du Wokisme. Avec une mauvaise conscience de gauche qui lui fait tolérer tous les excès de l’altérité fantasmée et se soumettre sans résistance à l’islamisme. Avec une habitude de soumission à toutes les démagogies qui passent et ceux qui les exploitent sans vergogne, comme ce monsieur Macron qui vient de déchaîner l’achat de vote et les cadeaux au peuple comme jamais aucun de ses prédécesseurs n’avait osé le faire : quarante milliards en 2021 et quarante nouveaux milliards en 2022, records battus !

Toutes ces traditions tragiques se concentrent sur la question écologique pour pourrir l’affaire et la rendre tragique, alors que le vote présidentiel a montré que la France était divisée comme jamais entre pétochards et hystériques.

Qui peut accepter que les Français se montrent ainsi sous leur jour le plus honteux, en taurillon immature manié à la cape rouge et se tuant tout seul, sans même avoir besoin d’un matador ?

Le premier grand Passe-CO2 est en train de montrer sa perversité intrinsèque. Le second Passe-CO2, le ZAN, zéro artificialisation nette, en langue administrative délirante, qui promet de bloquer totalement toute construction dans tout l’espace non encore construit en France, sauf pour les éoliennes bien sûr, reste encore hors du débat et de l’intérêt en France. Cela doit être bien puisque c’est écolo, et de toute façon nous sommes en train de multiplier à toute vitesse l’urbanisation des bords de mer jusqu’à cinq kilomètres à l’intérieur des terres ! Alors profitons maintenant en nous taisant ! On verra plus tard. Cela ne tiendra pas…

 On a tué le système sanitaire français par des mesures malthusiennes et une bureaucratie sans nom. Il ne fallait pas le dire. Maintenant le drame est quasiment insoluble et personne ne veut en assumer la responsabilité. On a tué l’industrie. Il ne fallait pas le dire. Maintenant la situation est quasiment jouée définitivement. Il ne fallait pas le dire. Les coalitions roses-verts-rouges sont en train de détruire les grandes villes françaises de façon irréversible. Il ne faut pas le dénoncer puisqu’ils font des pistes de vélos et créent des jardins pourris à base de salades cuites, en attendant les forêts urbaines et ils permettent de mettre des tchadors de baignade et autorisent les seins nus dans les piscines publiques. C’est bien non ? On a tué la natalité française, et il fallait surtout ne rien dire. Les démographes carriéristes ont menti comme jamais un universitaire marxiste n’aurait osé mentir sauf Madame Riz Lacroix. La situation est désormais irrattrapable et implique une immigration de masse avec ses conséquences désormais bien connues. Il ne fallait surtout rien dire et même la grande voix d’Alfred Sauvy a été mise sous l’éteignoir. On a tué la Justice en France entraînant une montée historique de la délinquance violente. Il ne fallait rien dire et chanter la chanson de la lutte contre la délinquance en col blanc et les féminicides, toute en luttant contre la récidive en ne réprimant plus. On est en train de tuer le logement, et il ne faudrait même pas le montrer. D’ailleurs il n’y a même plus de ministre du logement dans l’équipe qui vient d’être annoncé. Emmanuel Macron ne possède rien. Il n’a pas d’enfant. Alors, où est le problème ?

 La crise énergétique est déjà là. Nous sommes à la limite de la rupture de production électrique alors que nous poussons à mort le chauffage électrique, la propulsion électrique et les applications électriques avec la numérisation forcenée de tout ce qui peut l’être. Avoir mis au gouvernement des écologistes de pacotille pendant des décennies, tous antinucléaires, et avoir cédé à tous les antitout, crée un déséquilibre énergétique immédiat que nous ne savons pas compenser. Il n’est même pas sûr que nous puissions nous chauffer l’année prochaine. Alors la tentation de la violence va être chauffée à blanc (mais cela ne produit pas de CO2). La gauche est devenue une extrême gauche dès aujourd’hui. L’anticapitalisme et la haine du bourgeois ont des beaux jours devant eux. L’extrême-droite au crâne rasé et aux idées courtes, voulue comme adversaire privilégié par Macron, car en fait un simple repoussoir, n’a jamais été aussi haut dans les votes. Et on accuse les « boomers » de tous les mots pour créer une guerre des générations, en prime.

Dormez tranquille ! Tout va bien. L’Enarchie compassionnelle appuyée sur les associations gorgées d’argent public, international, européen et national, promouvant le politiquement correct, et soumise totalement aux oukases de ses mandataires, va faire ce qu’il faut.

Vous avez aimé le passe sanitaire puis vaccinal et soutenu le désir présidentiel « d’emmerder les non vaccinés ». Vous adorez aujourd’hui de ne plus avoir aucun service d’urgence en service normal cet été ! Vous allez adorer les Passe-CO2 et l’exaltation réglementaire et fiscale de la passion antibourgeoise qui domine en France depuis toujours.

 

La ruine définitive, nous voilà ! Même pas besoin d’attendre les mesures « bolivariennes » de M. Mélenchon. Et tous les médias sont concentrés sur les capacités de viol d’un handicapé désarticulé qui fait carrière politique sur l’affichage de son handicap et qui a trahi son camp politique pour un ministère inespéré ! On n’est jamais trop pressé quand on a aucun autre argument à faire valoir qu’un affichage symbolique : être une femme ; être un noir ; être une arabe ; être un handicapé ; appartenir à une minorité quelconque à valoriser.

Le Français, né malin, aime les Fa-Tutto qui mènent le pays à son autodestruction…

Jusqu’à quand ?

Didier Dufau

 

Annexe : Une alerte professionnelle très instructive.

« Fédération lancée en décembre dernier, le Syndicat Interprofessionnel du Diagnostic Immobilier, de l’Analyse et de la Numérisation de l’Existant (SIDIANE), auquel appartient Diagamter, a demandé le report au 1er janvier 2023 de la réforme de l’audit énergétique, qui sera obligatoire pour les biens ayant obtenu l’étiquette « F » ou « G » pour un DPE.

Les données observées par les membres de SIDIANE, qui rassemble les majors du diagnostic immobilier, montrent clairement qu'il existe aujourd'hui, en mai 2022 une part plus importante de biens « F » ou « G » qu'avant la réforme de juillet 2021, et ce en dépit des corrections apportées en octobre 2021. C’est particulièrement vrai pour les maisons (55 % du parc de logements) et les appartements de petite surface (1 à 2 pièces). »

Cette alerte confirme qu’on a créé un corps de vérificateurs qui sera incapable de faire face à la demande et que le gros du travail concernera des maisons individuelles provinciales ou banlieusardes et de petits appartements, pas les appartements de luxe des très riches !

Il faut noter que si ce syndicat est contre un démarrage brutal alors que personne n’est prêt, il n’est pas contre la création d’une nouvelle administration de vérificateurs et un marché protégé à caractère administratif entièrement fondé sur la contrainte (et la subvention) dont ses membres veulent profiter. Ce capitalisme étatisé de connivence ne gêne nullement les syndicats professionnels. Ce n’est que la partie « contrôle » et ses conséquences pénales qui les intéressent. Et ils sont comme les autres secteurs : en panne de candidats pour les postes qu’ils proposent. L’enquête de 60 millions de consommateurs ne fait que confirmer  qu’ils emploient les quelques incapables qui font n’importe quoi qu’ils ont trouvés ! Alors ils veulent qu’on calme un peu le jeu pour éviter que, par révolte, on abandonne tout ce fatras dément qui va leur rapporter gros. Nos nouveaux milliardaires français, soutenus par Macron, sont tous des gens qui se sont imposés sur des marchés de ce type, fondés sur la contrainte et un cadre subventionné par l’État. Il suffit de voir l’éolien ! Mais pas seulement. On a vu ce qui s’est passé dans le médicament, les tests, et la lutte contre le Covid, où l’inefficacité s’est conjuguée avec des fortunes colossales faites par quelques-uns. La corruption désormais règne dans l’État français

L’article de Jean Peyrelevade sur la « renaissance de la social-démocratie ».

  1. L’article constate la perte de cohérence de la gauche et son incapacité à revenir au pouvoir. Mais n’en donne aucune explication. La société est déclarée fracturée mais le rôle des politiques socialistes en faveur de cette fracturation n’est pas évalué. Idem pour le déclin de l’économie, idem pour les déficits des finances publics. Comme si « Touche pas à mon pote », le programme commun, puis la poussée de dépenses publiques du gouvernement Rocard puis la folie des 35 heures, puis la débauche de mesures prises par les gouvernements du quinquennat Hollande, n’avaient pas joué leur rôle. Du coup on affirme que la social-démocratie est la solution sans apporter la moindre preuve. C’est une pure pétition de principe.
  2. L’article souligne que le pouvoir est capté par une « minorité réduite ». Mais il n’y a pas d’analyse de cette minorité réduite : il s’agit essentiellement de la génération socialiste promue par Mitterrand et qui prospère en famille, en s’appuyant considérablement sur l’énarchie compassionnelle et les équipes rassemblées par Delanoë. Il s’agit d’une caste socialiste-compatible, étatiste, bureaucratique, fiscaliste, européiste, partiellement genrée. L’homogénéité est dans l’illibéralisme et la préférence social-démocrate pour la fonction publique. La fusion récente de la haute fonction publique qui tient l’état, et les équipes qui tiennent la politique, est la cause des maux soulignés. Ce qui n’est pas diagnostiqué.
  3. Macron est un social-démocrate qui a tout centralisé entre ses mains en violant l’esprit et la lettre de la constitution. On peut dénoncer la pratique sans demander le retour au septennat et la déconnexion des élections présidentielles et législatives.
  4. La décentralisation est un sujet compliqué. Dire qu’il faut simplifier et généraliser la décentralisation n’a pas de sens global. Il faut regarder dans le détail. C’est aussi sot que d’affirmer qu’il faut faire tout remonter à Bruxelles. La vérité est que l’État est désormais largement impuissant, écartelé par le haut et par le bas ; cette impuissance est une des causes principales de la crise démocratique. Ne pas évoquer les moyens de retrouver de la puissance souveraine sur les grands sujets et au contraire toujours favoriser ce qui aggrave la difficulté n’est pas une approche sérieuse.
  5. Il faut passer d’un capitalisme actionnarial à un capitalisme de codécision écrit M. Peyrelevade. En route pour les fadaises Woke. Les entreprises agissent dans un véritable réseau de contraintes judiciaires et administratives. Leur donner une responsabilité politique pour éviter les fractures sociales est indécent : il appartient aux politiques de gérer l’unité du pays, pas aux agents économiques qui peuvent agir à leur guise dans le cadre des lois. En leur demandant d’assumer le travail de l’État, on prouve seulement que le socialisme et la social-démocratie sont impuissants sur cette question. Ajouter qu’on les prive de leur capacité de décision au profit de comités sociaux va encore plus loin dans l’impossibilité de tenir les objectifs de réindustrialisation, de retour à la compétitivité, etc. qu’on déclare indispensables par ailleurs.
  6. Le rapport suggère d’améliorer la formation des Français. Mais rien n’est dit des causes de l’effondrement de l’Éducation nationale qui sont très liées au travail de sape des socialistes qui ont cautionné les lubies « déconstructives » des gauchistes excités et de leur association.
  7. Il faut en revenir à la planification centrale pour tenir compte des tâches exorbitantes de l’époque : réindustrialisation, transition énergétique, recréation de services publics fonctionnels. On contredit les propos précédents sur la décentralisation.
  8. La crise climatique exige de baisser le niveau de consommation des Français y compris les plus pauvres qui vont souffrir. « Il ne faut pas faire rêver les Français sur des hausses utopiques de niveaux de vie ». Mais il faut néanmoins les protéger et avec eux les travailleurs indépendants. Comment ? En augmentant les impôts par une réforme fiscale « structurelle » ! L’adjectif n’a pas de sens et propose une manière édulcorée d’affirmer que les riches doivent payer. C’est une idée tellement éculée qu’il faut changer le vocabulaire. Alors que les petits riches sont les plus taxés du monde ! Mais le symbolique évitera la révolution. Alors le grand retour de l’ISF est nécessaire, structurellement ! Naturellement. Le sauvetage de notre patrimoine commun exige la taxation du patrimoine ! Ça, c’est de la pensée sociale-démocrate moderne. Alors que les propriétaires vont être soumis à des contraintes extrêmement coûteuses, il faut en plus les taxer à mort et les priver des ressources nécessaires à la tâche de conversion énergétique des immeubles ! Très rocardien, comme objectif !
  9. Naturellement il faut renforcer l’Union Européenne, aller vers un fédéralisme plus profond, et élargir ses ressources et ses responsabilités. Cela va en effet renforcer la crédibilité des élites et l’information des Français. Tout sujet transféré à l’UE, et ses exécutifs non élus, quitte la presse et sort du débat national. Cela va certainement renforcer la démocratie.

Conclusion

Il est facile de constater que M. Peyrelevade est prisonnier des conceptions qui depuis Giscard et Mitterrand, ont détruit la prospérité française et conduit aux désastres polymorphes actuels. On peut noter le peu de différences avec le programme Macron, aux seules postures électoralistes et de triangulation près. Cette tentation social-démocrate et européiste habite totalement Macron et explique ses très médiocres résultats sur la majorité des grandes difficultés nationales.

Notons que le rapport est incapable de parler des 35 heures et de la retraite, deux mesures « techniques » mais qui sont tout de même importantes, non ? Tout est noyé dans le verbiage.

Au total ? Au total, rien. Du blabla et du néant. Du vrai rocardisme suranné et pitoyable.

Un livre indispensable et à lire absolument : Laurent Toubiana Covid

Convaincant et prémonitaire

Les éditions l'Artilleur viennent de faire paraître le livre de Laurent Toubiana : « Covid 19, une autre vision de l'épidémie». C’est indiscutablement le livre le plus nécessaire pour comprendre et juger les politiques sanitaires qui ont été menées depuis mars 2020.

Le livre de Michaël Peyromaure, chez Albin Michel, « Hôpital, ce qu’on ne vous avait jamais dit », fait, lui, autorité sur les difficultés de l’hôpital et des politiques publiques suivies depuis 50 ans.

Tous deux sont des spécialistes, mas de commentateurs ou des trublions. Tous deux se sont colletés professionnellement aux difficultés dont ils parlent. Ce ne sont pas des amateurs. Aucun des deux ne cherche une gloriole quelconque à tenir des propos hétérodoxes. Ils n’ont pas de position politique connue ou d’hostilité de clans ou de personnes contre quiconque. Ils témoignent ; ils partagent leur réflexion. Ils permettent de vraiment comprendre comment le système sanitaire s’est détérioré au point de sombrer dans le n’importe quoi face au virus du Covid.

Ces deux livres sont présentés comme marquant une volonté de rupture par rapport aux idées dominantes alors qu’aucun des deux auteurs ne l’a réellement eu cette volonté. La crise sanitaire a révélé à la fois combien les non-dits et les conflits de clans, très forts dans le domaine médical, empêchaient le grand public d’être correctement informé, et le caractère choquant des méthodes d’encadrement médiatique des paroles libres mais préoccupées du bien public.

Ce parasitage de l’information et de la réflexion par des pouvoirs et par le pouvoir qui tient l’information et les médias, n’est pas propre au secteur médical. Pratiquement, il règne dans toutes les disciplines sensibles. Le rôle du politiquement correct produit par ses règles propres et construit par les médias joue également son rôle. Sur trop de sujets, faire apparaître la réalité et lui donner du sens devient un parcours du combattant où l’on risque sa réputation, ses amis, sa place…

Nous sommes sensibles à cette question puisque notre petit groupe des économistes e-toile s’est constitué justement pour faire apparaître sur ce qu’on appelle aujourd’hui les réseaux sociaux, en fait les forums puis notre blog, des réflexions qui étaient non seulement évacuées de la grande presse et des médias audio visuels, mais dont les rares porteurs faisaient l’objet de campagnes infamantes. Personne ne se souvient de l’élimination d’Alfred Sauvy, d’immense réputation, lorsqu’il a tenu un discours démographique qui ne correspondait plus à certaines attentes, mais aujourd’hui encore la dictature d’une forme de politiquement correct orienté pèse, dans le domaine, sur la liberté de voir, de comprendre et d’informer, comme le livre de Mme Tribalat le prouve. Personne ne se souvient plus non plus du traitement auquel a été soumis Maurice Allais lorsqu’il a prévenu que l’entrée de la Chine dans l’OMC et la liberté absolue des échanges entraînerait la stagnation et la désespérance dans les classes moyennes de l’Occident, et que les changes flottants provoquaient des crises financières à répétition. Ces oukases persistent pendant des décennies, et entraînent des conséquences fâcheuses dans l’enseignement et dans la presse, avec une vie politique totalement désarticulée par l’ignorance et les querelles insultantes. L’aventure d’un Zemmour décidé à briser l’omerta sur quelques grands sujets a montré l’énormité des efforts qu’il faut faire pour qu’un peu d’air intellectuel et de vérité circule dans les branchies de la démocratie française.

Désormais tout auteur qui veut faire valoir des faits et des analyses que ses études ou sa réflexion font apparaître de bonne foi ou de bonne science doit s’armer contre les forces d’éviction musclées qui travaillent l’édition, la presse et les milieux politiques, si cela heurte la pensée dominante.

Ce que dit Michaël Peyromaure est élémentaire : on a cassé le pouvoir médical au profit de la bureaucratie au point de rendre les métiers médicaux sans intérêts et sans efficacité, avec un effondrement de la politique sanitaire dans les hôpitaux publics. Cela n’a rien de révolutionnaire ni de controuvé. Le but est de faire mieux. Sa réflexion fait droit aussi aux critiques contre les hospitaliers eux-mêmes et souligne les complexités du sujet. Rien que de très utile et de très sage. On a vu avec ses collègues Raoult et Péronne, les dangers que cette volonté de parler vrai stimulait.

Ce que dit Mme Tribalat est élémentaire et ne mérite aucune forme de réaction malsaine ou de mise à l’écart.

Ce qu’écrit M. Toubiana est tout aussi factuel et élémentaire. Bien sûr les conclusions sont d’une extrême sévérité pour la politique qui a été conduite et donc pour toute une série d’institutions ou de personnes. Il prouve de façon formelle que les confinements ont été totalement inutiles et que les erreurs de la première année ont entraîné des conséquences désastreuses. Il témoigne que l’information a été totalement orientée et biaisée, avec l’emploi de méthodes de gouvernement qui sont objectivement problématiques et pour certaines d’entre elles abjectes. Mais c’est bien le cas. Il montre bien que la majorité des discours tenus étaient simplement faux et c’était le cas, de façon parfaitement objective. Non le « médicament » Pfizer, appelé vaccin, était incapable d’empêcher la propagation de l’épidémie et de réduire les hospitalisations. Non, il ne fallait pas interdire de soigner, en attendant que la maladie devienne gravissime. Non, on ne savait pas rien au début de l’épidémie. Non on n’a rien appris pendant la pandémie qu’on ne savait déjà. Non les urgences n’ont pas été saturées. Au contraire l’hôpital a été largement démobilisé et n’a jamais traité moins ! Non, cette épidémie n’était pas d’une gravité majeure. Non les non vaccinés ne méritaient pas les sanctions qu’on leur a imposées. S’il y a eu beaucoup de morts au départ, c’est parce qu’on n’a pas traité. Dès que les protocoles ont été enfin rectifiés, c’est le seul cas où il y a eu un apprentissage, le taux de mortalité est descendu très bas et n’a plus concerné que des personnes très fragiles traitées trop tard ou incapables de faire face à quelques infections que ce soit. Il n’y a pas eu d’effet majeur sur la mortalité et encore moins sur l’espérance de vie. On n’aurait pu faire en sorte qu’il y en ait beaucoup moins. La France s’est ruinée avec des politiques erronées, a provoqué des dégâts plus importants avec les politiques suivies que ceux que l’épidémie aurait causés spontanément si elle avait été mieux gérée et nous avons encore à connaître des effets à moyens et longs termes des confinements et de l’emploi d’une méthode de stimulation des défenses par ARN. Les dégâts collatéraux pour la jeunesse, les étudiants, les artistes, les personnes isolées, les malades dont le traitement a été reporté, la psychologie collective, l’économie et les finances publiques, ont été gigantesques et exerceront une influence durable sur la vie des Français.

Si certains points font débat, débattons ! Mais voir comment ce livre est mis à l’index par presque toutes les grandes chaînes d’information est une honte renouvelée. Il ne se trouve spontanément dans aucune librairie. Il faut faire l’effort de le trouver. Seul le bouche-à-oreille assurera sa diffusion. Quand on daigne en parler, la présentation est souvent celle d’une souillure complotiste et même Cnews s’entoure de précautions pour éviter les ennuis. Il est vrai que la complaisance des médias à diffuser des sottises a été telle que c’est difficile pour les journalistes de faire leur mea culpa. Mais pourquoi s’abaisser un peu plus ? On a le droit de se tromper. Quand tout devient clair, on le dit sans repentance. Au moins le plus grand nombre sait à quoi s’en tenir.

Un des aspects importants du livre (qui n’était pas du tout dans le propos de l’auteur), est qu’il nous avertit que l’énormité de la machine à mentir et à nuire qui s’est mise en place pour gérer la crise sanitaire s’installe désormais pour traiter de la crise climatique.

Empêcher de voir et de savoir, faire peur, déformer la réalité, mentir, violenter, décrédibiliser, exclure, Une multiplicité de passe-Co2 est en train de s’installer dans nos vies, prenant le relais des passes sanitaires ou vaccinaux. La pression moralisatrice contre les déviants s’exacerbe. Combien de temps faudra-t-il avant qu’on ne cherche à « les emmerder » en s’appuyant sur la trouille des grenouilles de bénitiers qui ont sombré dans des attitudes religieuses et quasi sulpiciennes en matière climatique, encouragées par une propagande gigantesque ?

D’ores et déjà il est interdit de voir et de dire ce que l’on voit. Des sottises éhontées ne peuvent pas être dénoncées sans passer pour un aventurier aux objectifs nébuleux, un déviant incontrôlable ou un complotiste à éliminer d’urgence de l’accès à l’information. Même les médias les plus contestataires n’osent pas aller sur le terrain de l’écologie ; on ne va pas se faire les complices de gens qui veulent la mort de la vie sur terre, tout de même !

Ce qui est en train de se mettre en place est une atteinte aux libertés encore plus forte que lors de la crise sanitaire avec des conséquences encore plus graves pour la prospérité, la propriété, l’espoir d’une meilleure vie. Là où il faudrait être informé, intelligent et efficace, on préfère le sermon, le bourrage de crâne, la peur et la sottise politiquement correcte qui arment des mesures insensées et sans efficacité qui iront à l’inverse du but recherché.

Tout est écrit d’avance, si on ne se reprend pas tout de suite. Dans dix ans, avec ce qui se prépare, la France sera dans un état désespéré.

Les dix sujets nationaux critiques

"Quels sont selon vous les dix grands sujets nationaux critiques ?"

Cette redoutable question exige quelques clarifications préalables.

Pour les tenants convaincus d’une idéologie forte, la mise en œuvre de ses commandements est toujours prioritaire, mais ne parle qu’aux tenants de cette idéologie.

Pour les tenants d’une forte nostalgie, le retour aux moments bénis même fantasmés est prioritaire, mais ne parle qu’aux nostalgiques. Si on en appelle d’un grand déclassement, ou d’un grand effondrement, la bonne situation antérieure devient automatiquement un objectif en soi et appelle des tactiques réactionnaires ou de restauration.

Dans les urgences nationales, certaines sont circonstancielles et n’ont pas vocation à perdurer, même si elles concernent des faits gravissimes. La pandémie, ou la guerre de réannexion des pays libérés de l’emprise soviétique menée par la Russie sont des phénomènes graves dont il importe évidemment de peser les conséquences et les stratégies d’évitement.

Quiconque a participé au débat politique sait que la première question est toujours : d’où parles-tu et dans quelle intention ? L’analyse d’une erreur, l’observation critique d’un phénomène et de ses conséquences ou l’explication raisonnée d’un échec ne sont pas considérées, et généralement, au mieux, ramenées à l’expression de remarques techniques de spécialistes.

L’évacuation des grandes questions nationales du débat présidentiel est très significative. Les grands partis ne veulent traiter que de ce qui leur amène des votes et ne veulent froisser que leurs concurrents les plus dangereux. Alors ils ne parlent de rien et se contentent d’une compétition de personnalités autour de quelques lieux communs bien connotés.

Nous-mêmes sur ce blog avons considéré que nous devions observer les réalités, les comprendre et en tirer des conclusions, à charge pour chacun, en fonction de ses propres convictions d’en faire ce qu’il croit bon.

Par conséquent, pour nous, la question s’entend ainsi : quelles sont les grandes évolutions qui ont, pour le pays et pour les Français, un pouvoir de nuisance par rapport à des objectifs généralement acceptés. Quand ces évolutions sont, ou ignorées ou mises sous le tapis, ou incomprises, il nous paraît utile, dans la limite de nos propres capacités d’analyse, d’en faire l’exposé.

Voici donc dix grandes évolutions ou absences de d’évolution que nous trouvons fâcheuses et qui, selon nous, devraient commander, de la part des politiques, un constat, une réflexion, une politique.

-          L’effondrement démographique national

La dénatalité et le vieillissement de la population sont des poisons terribles. Après la défaite de 1 870 et celles de 1914, les autorités de droite comme de gauche, ont mené des politiques proactives pour redonner un dynamisme démographique au pays. Cette ambition a progressivement été abandonnée au profit d’approche individualiste et de préoccupation de genre. Les femmes proprement françaises (disons dont la lignée était là en 1 890) ne font guère plus de 1.4 enfants en moyenne et la population, non seulement, vieillit mais disparaît progressivement. Toutes les actions de promotion de la natalité, considérée par les féministes comme des actions sexistes qui ravalent les femmes à leur statut indigne de poule pondeuse, qu’elles récusent, ont été progressivement réduites au profit de la promotion de l’avortement et du planning familial. Peu de Français savent que par rapport à 1970 nous perdons environ 500 000 naissances potentielles par an. Elles sont compensées par l’immigration et la surnatalité des populations en provenance des pays à forte natalité. Mais cette solution, indolore et même bénéfique au départ, finit par poser de nombreux problèmes. Compter sur des étrangers qui parfois ont une culture incompatible avec la nôtre ou difficilement miscible, pour résoudre une difficulté nationale, est tout de même une lâcheté. Le vieillissement est extrêmement coûteux et crée des situations dommageables : on l’a vu avec le Covid qui a frappé fort en France principalement du fait du nombre de personnes de plus de 60 ans. Il s’accélère, laissant entrevoir de très graves difficultés dans beaucoup de domaines.

-          Les crises financières à répétition.

Depuis 1971, la France a subi des récessions sévères à répétition -73-74, 81-83, 92-93, début des années 2000, 2008-2009 avec un complément en 2011, toutes provoquées par des explosions financières. La manière dont a été gérée la crise du Covid a provoqué une récession provoquée, d’une autre nature. Ces crises ont eu un coût démentiel pour le pays et l’ont profondément atteint. Comprendre le mécanisme de ces crises et empêcher le retour des récessions devrait être une sorte d’urgence nationale provoquant des réflexions nombreuses et approfondies. Après tout le chômage et la pauvreté ne sont pas considérés, par personne, comme des avantages. On voit que tout cela est laissé hors du débat politique et que l’action gouvernementale ne s’attaque pas aux causes. On réduit les symptômes. Pour nous, c’est une honte. Nous avons bien ici deux difficultés majeures : les méfaits du système monétaire international et ceux du système de monnaie unique non régulé.

-          La crise démocratique et ses composantes.

Les deux campagnes dernières campagnes présidentielles ont été tellement minables et leurs résultats ont été si lamentables que plus personne ne nie la crise démocratique. Elle a plusieurs composantes principales :

- L’énarchie compassionnelle : la confiscation, désormais en famille, de la politique par une caste de hauts fonctionnaires ne permet plus de s’écarter des idées dominantes au sein de cette caste : étatisme, surfiscalité, normes contraignantes, bureaucratie, déficits, dépenses publiques outrées

- L’évacuation du débat français des questions désormais transférées à l’Europe.

- Le gouvernement des juges

- Le poids excessif des ONG et des institutions internationales qui développent leur propre idéologie sans frein.

- L’appauvrissement du débat, le vide de la presse sur certains sujets, les outrances judiciaires, le fanatisme, la méfiance contre les élites, le constat de l’impuissance des représentants du peuple et des gouvernements, la sur représentation des altérités et des préoccupations étrangères, en sont la résultante. La colère, le dégoût ou l’indifférence deviennent des éléments dominants et permanents du jeu politique et interdisent le jeu sain et normal de la démocratie. On finit avec plus de votes extrémistes que de votes raisonnables et les votants centristes sont animés par la peur. Lamentable !

-          La crise climatique

Nous ne sommes pas de ceux qui nient qu’il y ait une évolution climatique préoccupante, même si le caractère religieux qu’a pris la question est particulièrement perturbant. Nous avons donc à produire une action qui concilie à la fois, la nécessité d’une réduction décisive des différentes pollutions, défensive contre les différents risques de pénuries, et respectueuse des nécessités de la croissance.

Concilier économie et écologie est le grand défi du temps. On n’en prend pas le chemin.

La question pose des difficultés techniques, des problèmes de gouvernance, et une exigence de rythme. On ne discute de rien. On risque de terribles mécomptes.

-          La crise de la mondialisation

On a voulu ignorer les alertes tonitruantes de Maurice Allais sur les conséquences d’une ouverture totale des industries occidentales, européennes et naturellement françaises, à une compétition sans frein avec les pays émergents à très bas salaires. Conformément aux avertissements, la France a perdu son industrie et le revenu des classes populaires a stagné. La réaction populiste a été trop ample et trop générale pour que le moindre doute puisse subsister. Nous-mêmes sur ce site avons inlassablement alerté sur les dangers d’ouvrir l’OMC à la Chine et de laisser les frontières économiques totalement ouvertes. Nous avons totalement négligé le risque du retour de la Russie aux méthodes de l’URSS. Commercer et devenir dépendant de dictatures infâmes n’est pas sans inconvénients

-          L’effondrement des politiques publiques

Cet effondrement est désormais parfaitement reconnu alors que pendant longtemps il a été caché, nié et minimisé. Il est la résultante des autres crises et de la tentative imbécile de créer le socialisme en France, avec le programme commun puis les inepties de Jospin puis la catastrophe du quinquennat Hollande. Il touche aussi bien les fonctions régaliennes de sécurité intérieure et extérieure et de justice, que la santé, comme on l’a vu, l’enseignement public et les universités. Pour juguler cet effondrement, il faut agir sur tous les autres problèmes évoqués, qui ont tous une résultante sur les politiques publiques, et sortir du socialisme et de la démagogie de « droits-à ».

Telle est la vision que nous avons développée au sein de notre Cercle des sujets nationaux critiques

Il va de soi que les dernières évolutions radicales comme le Covid ou la guerre en Ukraine, sur un terreau aussi problématique, distendent un peu plus les parties qui brinquebalent depuis longtemps, l’inflation et la récession risquant à très court terme d’avoir des conséquences très graves, qu’on imputera naturellement à ces deux accidents mais qui sont surtout graves en France du fait des erreurs que nous accumulons sans réaction depuis des lustres. Les cinquante ans qui viennent de s’écouler n’ont pas été la période la plus glorieuse de la politique française.

Quelles leçons de l'échec d'Eric Zemmour ?

Que penser de l’aventure Zemmour ? Et où va-t-elle ?

Éric Zemmour a monté une opération politique à la hussarde qui a été très bien menée avec des résultats spectaculaires : montée initiale très haute dans les sondages démontrant un intérêt indiscutable des Français, création d’un parti sérieux en quelques semaines, avec des dizaines de milliers d’adhérents, souvent jeunes, campagne à l’ancienne de très belle qualité avec ancrage dans de belles images symboliques, quatrième place finale dans la course présidentielle, coiffée par trois démagogues bien installés dans le décor politique depuis des années. En passant il a démonté en partie le politiquement correct qui interdisait tout débat sur l’immigration, la construction européenne, les gaspillages de la politique de la ville, le gouvernement des juges, le Wokisme,  donnant de l’ampleur à son travail idéologique permanent depuis des lustres.

Beaucoup se contenteraient d’un tel bilan. Philippot, Asselineau, Dupont-Aignan, Lassalle et quelques autres auraient été ravis de faire aussi bien.

Néanmoins tout le monde analyse les résultats comme un échec cinglant et quasiment définitif. Il est vrai que les élections à venir desservent un parti naissant lorsqu’il a échoué à tenir la présidence de la République. Depuis l’élection du Président au suffrage universel, c’est la présidence ou rien. Reconquête s’apprête à une longue marche dans le désert car toutes les élections à venir sont structurellement défavorables à un parti naissant. Aux législatives, en l’absence d’alliances permettant d’aller à 50 % dans de nombreuses circonscriptions, c’est la mort assurée. Les municipales et régionales offrent une prime aux sortants importante. Les Européennes sont biaisées par leur caractère de messe européiste qui ne permet pas d’exprimer une position nationale.

La justification de l’échec est usuellement le déclenchement de la guerre en Ukraine, phénomène conjoncturel qui aurait cassé la belle mécanique. Cette interprétation est un peu courte et on peut percevoir des causes structurelles fortes dans les résultats du scrutin par départements.

La base des élections est toujours sociologique. Ce sont bien des individus autonomes et pensants par eux-mêmes qui votent, mais ils se regroupent généralement en cohortes sociologiques assez marquées. Le scrutin a découpé la France en trois zones. La zone des grandes villes qui a voté en masse Macron. La zone des départements en difficulté parce que frappés par la désindustrialisation qui a voté le Pen. La France des banlieues et des implantations musulmanes qui a voté Mélenchon. Chaque ensemble avait un chef indiscuté, et des thèmes adaptés. La congruence de l’ensemble a fait le vote. Trois blocs massifs, à côté d’un autre bloc, celui de ceux qui ne veulent pas manger de ce pain-là, avec ces gens-là, compte tenu de la médiocrité de leur inspiration et du caractère catastrophique de leur gestion ou de leur projet.

On voit que le projet d’Éric Zemmour ne s’inscrit dans aucun des trois blocs. Son ambition est transversale. Sauver la France, c’est censé en appeler à la conscience de tous. Sauver la France en virant les Musulmans, c’est toutefois gravement réduire la portée de ce « tous ».

Pouvait-il trouver une stratégie gagnante face à ceux qui vont désormais dominer le champ politique pour plusieurs années : populisme électoraliste et narcissique appuyé sur le n’importe quoi énarco-atlantico-européo-centriste, populisme national et socialiste d’extrême-droite, et populisme islamo-gauchiste-woke ?

Les prochaines années seront très difficiles, à cause des conséquences de la guerre en Ukraine, de la montée des dictatures, de la remise en cause des échanges internationaux, du coût délirant de la prétendue transition énergétique, des dangers pour les libertés de l'écolo-fascisme et des passes-CO2 (voir la folie du ZAN et des décrets liberticides du jour !), des risques d’effondrement économique. Tout cela va certes créer des ouvertures pour les opposants aux élites en place. Mais le caractère radical et stupide des mouvements stimulés par ces difficultés va rameuter les affolés autour du pouvoir. Bienvenue dans la nef des fous de rage et des fous de trouille.

Dans un tel contexte, pouvait-on imposer un projet transversal, c’est-à-dire traversant toutes les strates sociologiques ? Sauver la France, c’est censé en appeler à la conscience de tous, sans distinction de classes, de religions et de races. Sauver la France en virant les Musulmans, c’est toutefois gravement réduire la portée de ce « tous ». Une première contradiction. Et les Français ont choisi de se concentrer sur la fin de mois plutôt que sur la fin du monde ou sur celle d’une France traditionnelle.

Zemmour s’est heurtée à cette réalité fondamentale, qui a été rendue encore plus présente et solide par les menaces sur le pouvoir d’achat en provenance de l’Est. Il a également commis des erreurs : il ne faut suivre qu’un seul objectif. Si c’est sauver la France, ce n’est pas unir les trois droites du moment mais rassembler tous les Français ! De Gaulle l’avait bien compris. L’UNR visait l’union autour de la nouvelle République après la faillite de la quatrième. Si c’est sauver la France, le programme ne peut pas être seulement identitaire. Le grand déclassement suppose une ampleur dans les réformes qui ne s’est pas manifestée. Il faut en particulier sortir du socialisme, de l’étatisme et limiter certaines conséquences délétères de l’Union Européenne et de l’organisation monétaire et commerciale mondiale.

Si c’est sauver la France, on ne peut pas rigoler à tout propos et multiplier les gloussements. Une certaine gravité s’impose. Une paire de lunettes ne suffit pas !

Et pourtant, Zemmour avait vu juste : l’idéal serait bien qu’un mouvement se lève pour « sauver la France ». Tout le monde a compris que ni Le Pen, ni Mélenchon, ni Macron, ne peuvent ni ne veulent sauver la France du grand remplacement et du grand déclassement. La question était de savoir si les Français le veulent. Si on en croit ce scrutin, c’est loin d’être certain. De plus en plus de commentateurs constatent qu’ils acceptent leur sort. Féminisme outrancier, promotion des transgenres, inégalité positive, écologie délirante avec destruction des activités dans les grandes villes, surimposition, dettes à gogos, durée de travail faible, retraites abusives, dépenses de santé incontrôlées, quoi qu’il en coûte, bureaucratie étouffante, « cela ne coûte pas cher, c’est l’état qui paie », européisme et perte d'indépendance, décroissance, envahissement africain, rien de tout cela ne les gêne vraiment. Du moment que cela ne touche pas trop le pouvoir d’achat et le confort de vie.

Il faudrait que cela pète vraiment pour que soudainement les masses électorales s’avisent qu’il faut reconstruire le pays d’urgence en refusant les évolutions délétères et les demi-mesures.

En attendant Macron ne fera jamais croire à son mouvement de « renaissance ». Il est amusant de théoriser qu'après cinq ans de mandat macroniste, il lui faille faire « renaître » le pays. On nous a tués et on ne nous en a rien dit ? La famille le Pen est sans importance et Mélenchon n’est un danger que si la France s’effondre radicalement. Donc il n’y a pas de solution pour la France dans les trois mouvances qui ont dominé l’élection présidentielle ! Il va bien falloir sortir de cette impasse un jour ou l’autre ?

Zemmour a eu le grand mérite de casser des blocages majeurs du politiquement correct. Ses idées ont frappé les esprits mais pas encore  le paysage électoral. Réussir à créer un parti qui devienne majoritaire électoralement sur les bases de départ de Reconquête seul paraît utopique mais aurait sa logique si l’approche initiale était corrigée et densifiée.

Le seul conseil que l’on peut donner à Zemmour est de chercher une alliance avec ceux qui dans LR cherchent à bâtir une alternative au néant « attrape-tout » et « règle-rien » du macronisme et pas seulement des places. Du côté de Le Pen, il ne trouvera que du chardon et un effondrement d’image définitif comme idiot utile du lepénisme.

La suite va certainement montrer la nécessité que se lève un mouvement qui ait enfin sur les dix grands sujets nationaux critiques une position forte et comprise du grand public. Bâtir cette adhésion avec d’autres est la seule raison de survivre de son aventure politique. Mais le préalable est d’oublier le Pen et d’essayer d’unir le maximum de Français. Entouré comme il l’est uniquement de transfuges du RN, on peut douter qu’il en prenne le risque.  

Dommage.

Et voilà le passe-CO2 ! Merci qui ?

"RÉGLEMENTATION. Les textes encadrant l'obligation d'un audit énergétique pour les logements énergivores à vendre sont parus au Journal officiel, ce 5 mai 2022. Les logements en mono propriété classés F et G sont concernés dès le 1er septembre prochain.

Deux textes, un décret et un arrêté, sont parus au Journal officiel du 5 mai 2022. Très attendus, ils complètent la série de textes ayant réformé le diagnostic de performance énergétique (DPE), désormais harmonisé, obligatoire et opposable, et sont issus de la loi Climat et résilience, qui pose également l'interdiction progressive de louer les passoires énergétiques.

L'audit énergétique s'ajoute au DPE, lorsque celui-ci fait apparaître de piètres performances, exprimées dans le classement de A à G. Il s'applique, au moment de la vente, aux maisons individuelles et aux appartements situés en mono propriété, à l'exclusion, donc des logements situés dans une copropriété. Il vise à aller plus loin que le DPE dans l'analyse précise des caractéristiques énergétiques, et à proposer des travaux d'améliorations des performances."

Contraintes sur contraintes ; coûts s'ajoutant aux coûts ; avec une inflation majeure sur les matériaux à utiliser. On crée des cohortes à financer d'experts de tout poil et de toutes compétences dont le coût s'ajoutera à celui de la construction.

Avec la loi ZAN on étend progressivement la loi « littoral » jusqu'aux frontières du nord et de l'est. Avec l'interdiction progressive d'utiliser du béton, de l'acier, ou ce qu’on voudra, au profit de matériaux "biosourcés" en pénurie totale. On ruine des pans entiers de l'industrie tout en augmentant drastiquement les coûts et les délais.

En rendant invendables ou à prix bradés des logements qui ont satisfait des générations de français, on organise une pénurie artificielle, déjà amorçée avec le blocage des locations complété aujourd'hui par celui des ventes. 

On est en train d'organiser dans les transports, le logement et l'industrie un système de bureaucratie asphyxiante tuant toute rentabilité, ruinant les activités et empoisonnant la vie des habitants, tout en laissant filer les subventions démentes et les déficits.

Et pas une discussion dans les médias, pas un débat public, rien. Seulement des messes anti co2 qui ont pour but de faire peur et de donner bonne mine aux politiciens au pouvoir.

Au premier tour de la présidentielle pas un mot sur l'écologie. Pas un. On n'a parlé que de pouvoir d'achat. Avec le passe-co2 le pouvoir d'achat va en prendre un coup phénoménal. Pas un mot.

Une fois l'élection passée, nouvelle intervention du GIEC, proposition d'une planification écologique et publication d'une volée de règlements coercitifs.

En même temps on accueille tous les réfugiés et migrants du moment. On les met où ? À Marseille des Nigérians attaquent à la machette les résidents d'HLM et les expulsent pour squatter leurs appartements. Pas une réaction des "autorités". Le sujet serait « complexe ».

Vertu coercitive et laxisme régalien reportent sur le populo les conséquences de l'inconséquence dans des proportions jamais vues en temps de paix. On voudrait organiser la guerre entre les logés et les non logés, les locataires et les propriétaires, les habitant des villes et ceux des campagnes, on ne s'y prendrait pas autrement.

L'énarchie compassionnelle et bienveillante, a le visage de plus en plus terrifiant d'Emmanuel Macron dont le regard trahit une évolution mentale de plus en plus problématique (il n'y a pas que Poutine pour présenter des signes de délire) et les folies bureaucratiques de Mme Wargon, l'équivalent en jupon du terrifiant M. Véran.

Lorsque les Français vont réaliser à quel point la liberté a été corsetée et leur vie entravée, ils réagiront, mais trop tard. On leur dira que c'est pour leur bien et celui de la terre. Qu'ils sont des mauvais citoyens et des Gaulois ingouvernables. Peut-être déclarera-t-on à nouveau qu'on a envie de les emmerder.

Toute cette enflure bureaucratique stérilisante vient de la Commission et des députés à l'assemblée européenne directement inspirés par l'ONU et les ONG. Tout ce qui descend de ce ciel-là n'est plus discuté. Les médias chantent la belle chanson de la nécessité et oublient de discuter des moyens.

Le processus de décision bruxellois se fait intégralement en dehors de toute discussion en France. On vient de le voir avec la réglementation des cryptomonnaies. Tout a été fait dans le dos des Français qui ne sont mis au courant, trois secondes, que du résultat. L'Union européenne a contribué à assécher quasi totalement le débat politique national. On n'entend pas parler des sujets qui s’y traitent et on demande de mettre en œuvre ce qui a été entériné dans le silence des médias.

On dira : les médias n'ont qu'à se saisir des débats européens, à la Commission comme au Parlement européen. Ils ne le font pas pour deux raisons techniques et une raison politique. Première raison technique : la procédure bruxelloise est longue, largement faussée par le jeu des lobbies et assommante. On ne saurait quoi dire qui intéresse les lecteurs sur ces procédures qui durent des années. Seconde raison technique : il faudrait s'intéresser aux positions en vogue dans les autres pays et les Français s'en foutent royalement. Que pensent les Autrichiens de la preuve de travail de l'Ethereum ? Rien à f…

La pire raison est purement politique. Si la couverture politique des journaux se mettait à couvrir les débats européens sur les questions vitales ou annexes alors plus personne ne comprendrait à quoi peuvent bien servir le président, les députés et les sénateurs. L'appareil démocratique devenu une chambre d'enregistrement qui attend le verdict européen paraîtrait sans objet.

Cela se termine avec un Michel Onfray qui refuse de voter dans une France Maastrichienne, 56 % des votes qui se portent sur des partis extrémistes, et un président élu par moins de 40 % des inscrits et probablement 33 % des Français en possibilité de voter, le tout sans rien dire de son programme puisqu'il est honnête de ne pas en avoir : l'Europe y pourvoit.

L'important politiquement est de chanter des cantiques :

Bienvenue dans le monde du bien, sa désolation démocratique, sa bureaucratie irradiante, sa sottise débilitante !

Et regardez bien l'image associée à ce texte : la grandeur architecturale de la France est en train de s'exalter !



Banques centrales, vertu et inflation !

Dans un système d’information aussi « construit » que le nôtre, le flux de la communication a pour but principal de protéger l’échafaudage politique et social dominant, ce qui est parfaitement normal. Les sociétés peuvent être convulsives mais pas suicidaires. Le bureau des légendes est bien en place sans qu’on sache très bien séparer ce qui est de la propagande pure, de l’erreur ou de la simple facilité. Une difficulté plus récente provient de la multiplicité des bureaux des légendes : entre ce qui provient de l’ONU et des ONG rattachées, financées par une multitude de sources, ce qui est émis par les institutions européennes en général en proximité avec les précédents, et la chanson proprement nationale qui elle-même a tendance à rejoindre les précédentes.

Nous avons déjà traité mille fois sur ce site de la question de la surcharge du rôle des banques centrales dans la gestion de l’économie d’abord puis de la société. Depuis l’abandon des disciplines de Bretton Woods, à l’initiative des États-Unis qui souhaitaient pouvoir profiter à fond du privilège du dollar roi, ancre du système monétaire mondial, les états ont cessé d’être les régulateurs des flux financiers et commerciaux au profit des banques centrales indépendantes. Précédemment les échanges devaient être équilibrés et les grands déficits et excédents étaient bannis. C’était le rôle des États nationaux avec un censeur et un assistant, le FMI. Nous avons montré notamment dans notre premier livre l’étrange désastre que les énormes déficits et excédents qui en ont résulté ont provoqué des crises à répétition (1973, 1992, 2 008 pour les plus graves). À chaque récession les banques centrales ont lâché la création monétaire pour maintenir la valeur des actifs, provoquant les conditions d’une crise plus grave un peu plus tard. La mondialisation de la production permettant de baisser les prix de fabrication, l’effet sur l’inflation était jugulé au prix d’une stagnation du revenu salarial des classes moyennes dans les pays riches, partiellement compensée par les prix bas des produits désormais importés, et d’un écart de plus en plus grand avec les possesseurs d’actifs dont la valeur était gonflée artificiellement par la création monétaire des instituts d’émission.

On notera que tout le monde s’acharne sur les effets : écarts entre riches possédants et pauvres travailleurs, stagnation du pouvoir d’achat et chômage important dans les pays développés, montée des populismes, mais refuse obstinément de voir la cause principale : les changes flottants et la disparition des contraintes internationales en faveur de l’équilibre des balances commerciales et de paiements.

Le point d’orgue de cette organisation tragique a été évidemment la crise de 2008 doublée par la crise Trichet de la zone Euro de 2011. On a noyé la faillite du système financier par des créations monétaires fabuleuses qui n’ont pas eu d’effet sur l’inflation d’abord à cause de la crise économique provoquée par la panique financière et aussi du fait de la relance du commerce extérieur par des accords de libre-échange nombreux. Mais l’absence d’inflation est principalement dû à ce fait tout simple que la banque centrale a simplement sauvé les banques par un jeu d’écritures tout en demandant aux gouvernements de cadenasser l’activité des banques pour éviter de nouvelles dérives. Les banques sont devenues des institutions contrôlées à vocation vertueuse. Les banques centrales devenaient des mères la vertu.

Du coup on a cru que les banques centrales pouvaient noyer de monnaies nouvelles toutes les grandes questions sociales et sociétales et pas seulement les crises boursières et financières à répétition.

En provenance des États-Unis et des grandes Organisations Non Gouvernementales, s’est créé un mouvement très fort présentant la nécessité de lutter farouchement contre le réchauffement climatique, de donner le pouvoir aux femmes, d’exalter les minorités et d’abaisser les puissants historiques, en fait le mal blanc hétérosexuel. Comme tous les mouvements idéologiques jusqu’à la religiosité, on a vu apparaître d’insupportables Savonarole éructant des outrances diverses, mais surtout la création par les instances internationales et cascadant sur les nations, d’un courant d’injonctions qu’il était interdit de discuter et qui imposait à tous le devoir de chanter la bonne chanson et d’agir en conséquence.

On a donc nommé des femmes à la FED et à la BCE, les deux banques centrales les plus puissantes. Mme Lagarde a parfaitement compris le message : la voilà qui déblatère sur sa mission « principale » pour laquelle « elle se mobilisera totalement » qui est l’émancipation de la femme partout et notamment en Afrique et au Moyen Orient ! « Marraine de FinanciElles, qui regroupe treize réseaux de femmes de la finance, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) a réaffirmé ses convictions lors la journée de débats organisée le 16 novembre pour les 10 ans de l’association ». C’est que la banque centrale peut conditionner ses prêts aux banques en fonction du sexe de leur président, de l’inclusivité inscrite dans leur politique de prêt et dans leur pratique managériale, de la qualité écologique de ce qu’elles financent. Une véritable dictature de la vertu sans autre loi que la pression sociale et sa soumission aux courants dominants venant des ONG.

Pour faire bonne mesure elle invite Greta Thunberg et s’engage dans le mouvement qui veut contraindre la finance à être verte pour être vertueuse. « Pire, du point de vue de l'orthodoxie allemande, la nouvelle présidente de la BCE a aussi proposé début septembre devant le Parlement européen, ce qui serait une disruption majeure : que la BCE intègre le changement climatique dans les objectifs de sa politique monétaire. Elle s'est évidemment attirée en réponse une volée de bois, vert évidemment, de la part du président de la Bundesbank pour qui une telle orientation, qui permettrait pourtant de doper le marché naissant des « obligations vertes », serait "contraire aux traités européens ».

On pourrait dire : voilà une femme politique consciente des nécessités à plus long terme de sa carrière politique pas une vraie banquière centrale ! Ou mieux encore : voilà une femme conscientisée qui a compris que tout devait être mis en œuvre pour mettre fin à la domination du mâle blanc hétérosexuel et sauver la terre du réchauffement. Ou plus vicieusement : c’est la condition pour devenir premier ministre de Macron. Le ralliement à Macron de Muselier, dont le couple fréquente avec celui de Lagarde l’île Maurice avec délectation, d’où le bronzage permanent des deux, laisse penser qu’elle aura besoin d’un ministre sympa.

Malheureusement, l’évolution vers la vertu en toc dépasse le cas des individus qui gèrent ces institutions. On va le voir avec la crise exogène provoquée par le virus Sars Cov 2. Pris à revers par une crise sanitaire totalement non anticipée malgré les épisodes à répétition des décennies précédentes, sida, vache folle, H1N1, Ebola…, avec une gestion initiale menée en dépit du bon sens après avoir été trop influencée par la manière dont la Chine avait traité l’infestation, les gouvernements occidentaux ont arrêté la production en confinant les activités économiques de façon exagérée. Ils ont demandé à nouveau aux banques centrales de financer la perte de revenu correspondant. L’hélicoptère à monnaie a décollé. L’ennui, c’est qu’il ne s’agissait plus d’un jeu d’écritures entre banques centrales et banques d’affaires, sous la houlette de l’Etat bienfaiteur, mais d’une vraie perte de richesse produite. Créer des signes monétaires en masse, sans produire en contrepartie, a une conséquence automatique : l’inflation. Elle ne s’est pas vue tout de suite dans les prix du quotidien du fait de la récession des marchés alors que la valeur des biens immobiliers et des actifs financiers s’envolait. Mais dès le retour à une situation plus normale, l’inflation s’est installée comme nous l’avions anticipé. Oh Surprise !

Le graphique que nous joignons à ce billet est tout à fait explicite. L’inflation démarre fort à partir de juin-juillet 2021, pas avril 2022, neuf mois avant tout de même ! Les propos lénifiants sur une inflation frictionnelle temporaire dans l’attente du retour à la normale en quelques mois se sont heurtés à la réalité irréfragable. Les prix s’envolaient du fait de l’écart entre production et distribution de monnaie à gogo ! Une loi économique que tous les économistes apprennent en première année d’université.

Là-dessus, voici le nouveau président Biden qui demande au Congrès de lancer un plan de reprise démentiel sur fond d’inondation monétaire préalable ! Et l’inénarrable président Macron déchaîne l’achat de votes et suscite une épidémie de mesures de distribution de prébendes pour être réélu, à des niveaux jamais vus, tout en essayant d’éteindre le feu inflationniste par des mesures de blocage des prix artificiels et des expédients. Un feu roulant d’artifices et de faux-semblants. Tout en expliquant qu’il avait créé une croissance jamais vue et réduit le chômage comme un fortiche. Ce village Potemkine économique ne pouvait que voler en éclat. En ajoutant qu’il allait mettre son prochain quinquennat sous le signe de la planification de la transition énergétique dont le coût est prodigieux et l’impact sur la production récessive, il se livrait à la monstration exemplaire des clous du cercueil économique qu’il allait construire, tout en faisant suinter son féminisme essentiel et son goût pour la promotion des minorités. Mme Lagarde et la BCE avec nous !

Pour une France endettée quasi à trois mille milliards d’euros et non compétitive, avec des comptes publics effondrés dans les déficits, entrant en inflation intense, la question était déjà en septembre 2021 : qui va financer toute cette débauche de destruction de richesses et de dépenses improductives ?

La conséquence de l’opération russe en Ukraine a été l’explosion des prix de l’énergie, la création de pénuries massives, la désorganisation de presque tout. Puis l’arrêt brutal de la croissance. Un premier trimestre à zéro de croissance alors qu’on chantait le miracle d’une croissance à un taux de 8 % jamais vue depuis la guerre grâce à la politique subtile d’Emmanuel Macron !

Voici les banques centrales sollicitées de financer le réarmement de l’Occident, le financement de la crise énergétique et la conversion de l’économie pour sauver la terre, la promotion de la femme et des minorités, la couverture sociale et la sauvegarde de l’Etat providence, alors que l’inflation explose. Contradictions ? Non : Impasse totale. La seule mission statutaire de la BCE est de conserver l’inflation dans les limites de 2 % !

La crise en Ukraine donne la mesure des conséquences des politiques de réduction de l’offre énergétique. Coût démesuré, financement impossible, inflation aggravée, pertes de revenus, pénuries massives, etc.

Certains délires récents dans la presse font désormais franchement rire. On se rappelle cet article du Monde où un penseur cosmo planétaire suggérait que la BCE fournisse des milliards (sans jamais espérer un remboursement) à Airbus pour que l’entreprise cesse toute activité aérienne et se recentre sur des productions écologiques ! Alors que les seules forces économiques françaises sont le luxe, le tourisme, l’aviation et plus généralement les transports.

Cette France qui a voulu jouer en 1981, seule dans le monde occidental, la grande tragédie du socialisme réalisé au même moment où le monde entier abandonnait cette sottise, est désormais, en politique intérieure, encerclée par les extrêmes, et à l’extérieur dans une situation humiliante avec une menace sur sa survie même comme grande puissance.

Qui fait confiance à la petite camarilla qui détient le pouvoir pour sortir le pays de l’ornière où il est enlisé ? Prêt à rien et capable de tout, prêt à tout et capable de rien, Macron réélu triomphalement sans vrai combat, est pris au dépourvu.

Même si la guerre en Ukraine ne dérape pas et s’arrête assez vite, ce qui n'est pas la projection commune, on ne voit pas trop comment la sortie de crise peut être indolore, sauf à revenir aux quarante heures, à réduire les congés payés, à instituer la retraite à 67 ans pour tous, tout en étalant dans le temps la conversion énergétique et en réduisant drastiquement l’emprise bureaucratique des administrations et l’ampleur des redistributions. Peut-on remettre vraiment la France au travail et espérer qu’elle fasse des réformes critiques qu’elle refuse obstinément depuis 50 ans, avant qu’une récession sévère ne se produise, alors qu'aucune des questions critiques n’a été traitée pendant la campagne électorale et qu’on a laissé croire que le faire pousser le pouvoir d’achat était le rôle central du Président de la République ?

The Economist constate soudain que les banques centrales sont saturées de missions politiques et sociétales qui ne sont pas de leur rôle statutaire et exige qu’on en revienne à l’économie et seulement à l’économie. C’est le bon sens. Mais il lui reste à faire le pas décisif : on ne peut pas confier la régulation de la mondialisation à des banques centrales. Ce sont les États qui doivent être à la manœuvre et dans des cadres mutualisés contraignants.

La plus grande vertu est de ne pas faire des banques centrales une forme nouvelle de sacristie. La plus grande sagesse est de laisser à la loi et au débat le soin de fixer le champ des libertés, et non de détourner les fonctions des institutions techniques pour qu’elles conditionnent la vie des gens selon les canons du politiquement correct selon le bon vouloir de leur gouvernance, choisie sur les mêmes critères du politiquement correct.

La banque centrale « woke », face à Poutine, au désordre mondial, et surtout à l’accélération de l’inflation, c’est fini.



Bilan sinistre de la présidentielle 2022

Alors que les Français ont été conduits à un second tour dont ils ne voulaient pas, par un président qu’ils ne respectent pas et que beaucoup haïssent, mais qui est un manœuvrier expert et sans scrupule, jamais les risques n’ont été plus grands pour la France de se dissoudre dans la déconsidération et l’impuissance alors que les risques politiques, économiques, diplomatiques et sociaux deviennent majeurs.

L’élection présidentielle n’a pas été « volée », mais une fois de plus elle a été dépouillée de toute signification afin d’assurer le contrôle du pays par la petite équipe en place. La manœuvre a réussi : le président sortant se retrouve face à la famille le Pen et toutes les bouches médiatiques crient à l’unisson au risque de fascisme en cas de victoire de l’extrême-droite. On voit même des dirigeants étrangers crier au loup dans une bergerie étrangère ! « Tous ensemble, tous ensemble contre l’émule de Hitler et de Poutine réunis qui nous mène au chaos ». Ce qui est d’ailleurs exact, pour ce qui est du chaos. Ce qui fait que le scrutin de dimanche, organisé astucieusement un jour de départ en vacances, ne présente aucun suspense. Autant le dire avant de connaître les résultats !

Il faudrait une énorme surprise pour que Madame Le Pen qui perd 0.5 % dans les sondages tous les jours depuis une semaine l’emporte. Il est vrai que les 1.7 % du PS et les 4.7 % de LR ont été d’énormes surprises. Il est vrai aussi qu’à force d’imposer une force centriste démesurée, incohérente et impuissante, on fait monter mécaniquement les extrêmes, contrairement à la promesse initiale de Macron mais conformément à tous les avertissements donnés il y a 5 ans. On dégoûte aussi ceux qui pourraient avoir des réserves sur l’absence de résultats d’une action « bouillie pour les chats » asservie aux besoins psychologiques et électoraux de M. Macron. L’absence d’alternative empêche toute alternance, donc pousse aussi à l’abstention. Au total on assiste à une déconstruction de la démocratie avec asservissement à des clans, dans un climat de propagande et de malhonnêteté intellectuelle totale.

Il est faux qu’Emmanuel Macron ait été une victime innocente de crises à répétition. Les difficultés des trois premières années de son règne sont intégralement dues aux promesses électorales démagogiques utilisées lors de son élection et aux erreurs qu’il a commises. Il est sorti de ces trois années sans bilan et il a été sauvé par la crise du Covid.

Il est faux qu’Emmanuel Macron ait bien géré la crise du Covid. La récession a été inutilement profonde avec une reprise trop lente pour regagner tout le terrain perdu. D’autres ont fait beaucoup mieux avec une dépression réduite et vite rattrapée. L’indemnisation de l’inactivité, quoi qu’il en coûte, a été certes « généreuse » mais au prix d’un endettement vertigineux. Beaucoup de pays ont réussi à indemniser sérieusement et à revenir à une situation normale rapidement, sans aggravation massive de la dette. Quant à l’aspect médical nous avons déjà montré ici que le nombre de décès nous classe dans les tout premiers rangs, avec une dépendance à l’Europe qui a été pris la main dans le sac de connivence avec « big pharma » et un achat de 1 milliard d’euros de produits connus comme inefficaces et dangereux.

En revanche Emmanuel Macron candidat a utilisé les deux dernières années pour tout lâcher démagogiquement à des catégories ciblées, pour pouvoir dire à chacun : n’oublie pas le chèque que j’ai fait pour toi ! Ce qui est, à ce niveau-là, parfaitement écœurant et au-delà de tout ce qu’on a pu faire jusqu’ici en matière de démagogie électorale.

Il fallait absolument éviter tout débat de fond. La réussite a été remarquable. Tout a été escamoté. Le nouveau quinquennat s’ouvre sous des auspices dramatiques et rien n’a été clarifié, discuté, étudié, réfléchi. Ni la situation qui se construit et qui nous attend, ni les stratégies et tactiques possibles pour y faire face.

La responsabilité est évidemment partagée par toutes les forces politiques qui se sont engagées dans l’élection.

Les LR n’ont plus de leader(s) depuis longtemps et le parti est gangrené par les défections. Sa direction actuelle est surtout soucieuse de ne rien dire ou faire qui puisse le déstabiliser plus. Sa candidate a été au combat sans vrai projet ni raison d’être là suffisamment forte. Une campagne pusillanime a compromis définitivement les chances du parti. Le score réalisé est grotesque.

Le PS, pour les mêmes raisons, a fait pire, l’extrêmement mauvaise candidate choisie méritant amplement de ne pas atteindre 2 % des votes exprimés.

Éric Zemmour a commencé brillamment sa campagne en portant un vrai projet et en organisant une campagne à l’ancienne mais puissante. Son embarcation s’est fracassée en partie sur le cordon sanitaire organisé pour le diaboliser, en partie sur des rochers imprévisibles, comme la guerre en Ukraine, en partie sur ses propres insuffisances. Il n’a réussi qu’à rameuter des gens passés par le FN ou le RN, se collant lui-même une étiquette d’extrême-droite, renforcée par l’arrivée de Marion Maréchal et l’impossibilité de sortir d’un projet exclusivement identitaire et négatif. Ses propos légers sur Poutine et odieux sur les réfugiés ukrainiens l’ont fait passer à la trappe. L’union des droites sans exclusives n’est pas un projet présidentiel. Et la préoccupation anti-musulmane n’est pas la seule à peser sur le destin français. À 7 %, il fait un score honorable pour un marginal s’essayant à l'exercice pour la première fois. Mais il n’a pu empêcher que le vote protestataire populiste de droite se fixe sur Madame Le Pen qui accroît son score. Finalement, il a surtout nui à LR et à la « droite de gouvernement », dont il compromet durablement le redressement.

Les Verts ont eu des résultats éliminatoires du fait de leur absence d’unité et de l'ambiguïté de leur programme. Il n’y a pratiquement pas d’écologie dans leur projet anticapitaliste et anti-patriarcal, où le wokisme violent s’est installé. Cela s’est vu. La destruction d’un pays n’est pas un programme électoral présidentiel, même si on l’appelle déconstruction. .

Dans ces conditions, les partis populistes d’extrême-droite et d’extrême-gauche, c’est-à-dire portant une parole radicale de contestation et ne cherchant qu’à faire turbuler le système en s’appuyant sur les rancœurs, étaient les seuls à donner du sens à un vote contre l’équipe sortante et son président approximatif et dangereux. Les deux étaient conduits par des chefs incontestés et rompus à l’exercice. Mélenchon a accru ses voix sans pouvoir rattraper Mme Le Pen. Et l’addition de toutes les voix de contestation radicale dépasse notablement les 50 %.

Marine Le Pen qui n’était parvenu à rassembler que 32 % des voix au second tour de 2017 va monter entre 43 et 45 %. Macron a donc gagné son pari au prix d’une montée radicale des extrêmes et d’un effondrement des alternatives, alors qu’il ne pourra pas se représenter dans 5 ans.

LREM ayant prouvé sa nullité comme parti et étant réduit à un simple agrégat d’opportunistes et de représentants de lobbies ne peut rien apporter de positif dans les 5 ans à venir, même si le parti seul ou allié gagne les élections législatives.

Le tableau électoral, éclaté façon puzzle, qui suivra ces élections, sera pitoyable, avec aucun programme de gouvernement sérieux.

Le même petit groupe d’énarques politisés gouvernera, à la godille, dans un champ de mines de plus en plus étendu. Tous les grands dangers extérieurs vont être aggravés et là, le président élu va se trouver confronté à des réalités extérieures vraiment saumâtres. Un effondrement boursier et une récession sont possibles, comme l’éclatement des relations financières et commerciales déséquilibrées, l'impuissance des banques centrales et le manque d’énergie.

La politique de décarbonation totale en mode accéléré est ruineuse et porte en elle la mort de bien des libertés. La disparition des naissances compensées partiellement par une immigration qui restera massive, dans des conditions économiques récessives, avec un vieillissement accéléré de la population, est synonyme de tragédies à venir. L’aggravation de la dissolution des institutions françaises dans le cadre européen devenu substitutif marquera la territorialisation définitive du pays et la fin d’une grande nation. Le gouvernement des juges va être aggravé rendant impuissante l’action publique.

L’impuissance militaire de la France va être soulignée, la récession-inflation à venir privant de toute ressource le sursaut des investissements militaires que tout le monde considère désormais comme critique.

On va donc vers une situation à cinq ans qui sera déplorable, sans aucune possibilité de voir une alternance bienfaisante prendre le relais pendant le quinquennat. Les extrémismes vont pouvoir s’exprimer avec force tout le temps, face à un président qui visera l’étape d’après pour lui qu’il est le seul à connaître et qui peut le conduire à prendre des décisions contraires à l’intérêt du pays pour favoriser ses entreprises.

En dépouillant une fois de plus l’élection présidentielle de son rôle de construction de l’avenir politique par une majorité de projet au profit d’un clan astucieux et manœuvrier, Macron, une fois de plus, nuit à l’intérêt national en imposant des cartes forcées.

Cela a coûté très cher aux Français pendant le premier quinquennat. La facture du prochain sera encore plus salée.

Affaire McKinsey : vrai et faux scandale

Depuis quelques semaines la Presse monte en neige un de ces scandales fugaces qui viennent percer le mur de l’indifférence habituelle des médias pour les vrais débats : il serait honteux que l’Etat utilise des sociétés de conseils privées. Sinon à quoi serviraient les hauts fonctionnaires ?

Toute ma carrière, je l’ai faite dans des sociétés de conseils, d’ingénieur principal comme on disait à la fin des années soixante à président depuis 1977 jusqu’en 2010. Quarante ans dont trente-cinq à chercher le chiffre d’affaires et donc à dialoguer avec l’ensemble des organismes privés et publics.

Je témoigne que le secteur public a toujours représenté entre 20 et 25 % de notre chiffre d’affaires, à proportion de la place du secteur dans l’économie. Aucune des opérations que j’ai pu y mener n’a posé le moindre problème éthique ou autre. À chaque fois, les résultats ont été probants, ce qui explique le nombre des collaborations et leur répétition sur des décennies.

Le fait pour une société de conseils d’avoir l’Etat et ses différentes émanations comme client est NORMAL. Le fait pour l’Etat de recourir à des sociétés de conseils est NORMAL.

Peut-être faut-il donner quelques exemples pour bien faire comprendre de quoi il s’agit vraiment et pourquoi cette pratique est légitime.

On se moque souvent de la Cour des Comptes et de ses innombrables rapports qui, en effet, ne sont pas « contraignants ». Le contrôleur ne peut pas se substituer à la représentation nationale pour prendre les décisions. Et les situations sont souvent si complexes qu’il ne s'agit pas d’agir toujours avec des envies de Savonarole excité ou un goût exagéré pour le pénal. La Cour décrit des situations anormales qui doivent changer et elles finissent toujours par changer même si les délais peuvent être longs. Il n’y a rien qu’un haut fonctionnaire ne craigne plus qu’une mention dans le Canard Enchaîné et une mise en cause par la Cour des Comptes. Du coup, les rapports de la Cour des Comptes ressemblent parfois à des articles du Canard…

Exemple : après le choc pétrolier de 1974 et l’échec de la relance Giscard-Chirac, qui avait asséché les ressources de l’état, la Cour des Comptes a décidé de faire la chasse à toutes les institutions d’état qui n’avaient pas de comptabilité analytique, c’est-à-dire pratiquement toutes. Nous avions développé dans le domaine des références extrêmement importantes. Nous avons été sollicités de mettre en œuvre des systèmes de gestion analytique extrêmement pointus dans des domaines complexes où les progiciels habituels étaient sans efficacité. Parmi une flopée d’interventions, j’en extrais trois qui ont été toutes très exigeantes, plutôt complexes, et où la collaboration avec les équipes de fonctionnaires a été exceptionnellement efficace et féconde.

Avec les PTT, beaucoup de monnaies différentes et des montants astronomiques, avec des contraintes de sécurité et de système d'accueil sévères, rendaient caduques les logiciels existants. Il a fallu tout concevoir et créer. L’Administration n’avait aucun moyen de faire seul ce travail. Le résultat a été excellent.

Avec la filiale maritime de la SNCF, la difficulté était la même. La gestion d’un ferry n’a strictement rien à voir avec celle d’un train. C’est à la fois un moyen de transport, un restaurant, des bars, des libres-services, des boutiques, etc. Et parfois même un casino. La périodicité des séquences de gestion, appelée une « marée », est très particulière. Certaines marées sont de nuit d’autres de jour. Il faut tenir compte des lignes desservies, des navires concernées. Les tarifs sont complexes, changeant. Le régime fiscal n’est pas le même en vue des côtes et en pleine mer. Toute la gestion était manuelle. On connaissait les résultats, toujours lourdement déficitaires, huit mois après la fin de l’exercice. Personne ne pouvait dire quelle ligne, quel horaire, quel bateau était déficitaire ni encore moins pourquoi. La SNCF n’avait aucun moyen de concevoir, réaliser et mettre en œuvre une application de ce type. Recourir à une société de conseils était la seule option compte tenu de l’inexistence de progiciels embarqués à l’époque pour ce genre d’applications à objet multiples. La collaboration avec les cadres de la SNCF a été parfaite. Les résultats furent spectaculaires : dès qu’un bateau était équipé, il devenait rentable !

La troisième opération concernait une institution qui avait les moyens de faire comme elle l’entendait, avec des moyens sans limite : la Banque des France. Mais il s'agissait de la fabrication des billets, une activité pas exactement bancaire et la méconnaissance de la comptabilité analytique industrielle était complète. Comment faire sans aide extérieure ? Le plus intéressant s’est produit avant la réalisation informatique, au stade de l’étude détaillée des besoins et des caractéristiques spécifiques. La collaboration entre cadres de la banque et fonctionnaires des administrations de contrôle a été parfaite, avec comme résultat un système qui a vécu des décennies.

Il est parfaitement normal que les entités administratives et les dépendances de l’Etat fassent appel à des assistances extérieures. Et cela se passe en général bien et quand ce n’est pas le cas, c'est très rarement la faute des cabinets consultés mais plutôt le fait de carences de formation dans les cadres dirigeants de l’administration, qui pendant longtemps n’ont eu, par exemple, aucune formation de fond sur la manière d’organiser des transitions numériques, ou aborder les grandes questions techniques qui assaillent les États. Il faut aussi incriminer des mentalités ou des particularités historiques ou des effets de silos. La Préfecture de Paris est un bloc très spécial et très fermé. ADP est pas mal non plus comme bloc autocentré. L’éducation nationale, la santé, la justice et les affaires étrangères se sont longtemps avérées à peu près incapables de mettre en place des méthodes appropriées pour se moderniser. Tout le monde le voit aujourd’hui. Le dossier médical est toujours en projet. Les cartes vitales sont une gabegie. L’organisation hospitalière est lamentable dans les grands hôpitaux. La justice est dans un état pire. Espérons que personne ne fera jamais l’histoire des projets gérés par le ministère des Affaires Étrangères. Les énormes échecs dans la gestion de la paie des armées sont aussi dans tous les esprits.

Lorsque le donneur d'ordre est mauvais, la suite est rarement bonne. C’est presque toujours dans la définition de l’objet de la mission que les difficultés trouvent leur source et dans la mise en œuvre qu’elles s’amplifient

 

. La gauche daube souvent sur la « dérive gestionnaire » et naturellement « libérale » qui voudrait qu’on applique des solutions mercantiles du privé à des domaines où elles n’ont rien à y faire. On cite par exemple la rémunération à l’acte dans les hôpitaux et différentes initiatives du même genre. Quand on regarde dans le détail on voit que cela n’a pas de sens. À l’hôpital, il n’y a jamais eu la moindre logique libérale. Au contraire on a créé une bureaucratie écrasante et un encadrement des actes et des acteurs totalement débilitants tout en développant des normes artificielles qui paralysent la gestion. Une infirmière vous manque et vous fermez un service ! Néolibéralisme quand tu nous tiens !

S’il y a scandale dans le cas de McKinsey, ce n’est pas dans le fait que l’administration ait recours à des cabinets de conseils. Heureusement qu’ils sont là !

Ce qui est triste, c’est qu’on est passé chez McKinsey d’une logique de recherche de solutions à des contrats qui sont en fait du benchmarking. Est-ce que vous êtes dans la norme d’efficacité ou non ? Il n’y a plus beaucoup de créativité dans la recherche de solutions plutôt de la description et un effet de normalisation par comparaison internationale. Au lieu d’être créatif, le conseil devient normatif. Et finit par pousser à plus de bureaucratie pour atteindre la norme !

Compte tenu du nombre d’espaces où règne l’administration, faire du benchmarking généralisé ce sont d’énormes contrats chers et peu créatifs. Il est clair que seule une institution ayant une information transnationale peut faire du benchmarking. Dire que les fonctionnaires pourraient le faire eux-mêmes est ridicule.

Ce qui est condamnable dans la relation entre McKinsey et Macron, c’est le pacte de fait sur lequel ils se sont accordés : « je t’aide à être élu et tu me passes des contrats », avec en effet un accroissement anormal des volumes de contrat. Que la justice passe !

On en revient toujours à la même chose :

Il faut mettre fin à l’énarchie compassionnelle, à la domination presque totale de la politique par les hauts fonctionnaires politisés fonctionnant en clans, aux allers et retour des énarques entre postes étatiques, postes politiques et postes dans des sociétés privées, y compris les entreprises de conseils. Ce système de caste a pris avec Macron une dimension totalement folle et contraire à l’esprit de la République. Les conflits d’intérêts règnent comme ils ne l’ont jamais fait en France.

Il est clair que le premier pas pour mettre fin à ce système de caste et à ces conflits d’intérêts perpétuels et déplorables est de ne pas réélire Emmanuel Macron. Mais il en faudra d’autres !

En revanche l’Etat français est confronté à une obligation de numérisation et d’efficacité technique, notamment énergétique, alors que l’innovation court vite dans un cadre de moins en moins national. La part de l’intervention de conseillers extérieurs à la fonction publique non seulement peut légitimement augmenter mais le doit ! En revanche le pilotage doit être politique et dégagé des corruptions individuelles, aussi bien dans les détours du labyrinthe étatique, qui ne manque pas de grottes obscures, qu’au plus haut niveau de l’Etat. Songer à améliorer les capacités de pilotage des élites administratives est une urgence. Bien plus que changer le nom de l’ENA et ouvrir le recrutement à « la diversité ». Mettre en place des outils démocratiques de contrôle est tout à fait nécessaire.

Quand on pose mal les problèmes, il est rare qu’on trouve de bonnes solutions.

Le débat médiatique actuel est à côté de la plaque.

Didier Dufau

Premier chèque pour la Croix-Rouge sur le compte d'aide aux réfugiés Ukrainiens

Premier chèque pour la croix Rouge

Nous avons lancé une petite initiative pour aider les réfugiés ukrainiens en France, sous la forme originale de la mise en ligne sans droits d’auteur du livre historique de Didier Dufau sur le génocide commis par l’URSS en Ukraine dans les années trente.

Cette initiative avait le double intérêt de faire connaître des évènements qui ont été longuement tus, niés et minimisés en France, sous la pression de la gauche socialiste, peu intéressée à reconnaître que son camp avait pu commettre un génocide, alors qu’elle associait sans trop de scrupules la droite à la Shoah, et de fournir quelques ressources à la Croix-Rouge française, sur le compte de l’aide aux femmes et aux enfants ukrainiens réfugiés en France.

Nous faisons ce jour un don de 200 euros à cette institution, grâce aux contributions de :

Marie-Claire Carrère Gée

Eliane Elie-Lefèvre

Charlotte Tourmente

Sophie Defyn

Françoise Moulonguet

Marie-Nicole Cromback

Gérard Goy

Eric Frachon

Dominique Molin

Dominique Guillemet

Auxquelles le président du Cercle des économistes e-toile a choisi d’ajouter un don d’une somme équivalente.

Que tous soient vivement remerciés ici.

Il va de soi que l’opération continue et que nous invitons nos lecteurs à participer à cette opération et à la faire connaître autour d’eux.

Le livre peut être acheté pour 10 euros, sous forme de pdf, en mode électronique donc, sur le site de la librairie du cercle :

 https://librairie-e-toile.fr/

Les prélèvements ont cru 20% plus vite que le PIB en 2021 !

alors qu'on prétend avoir baissé les impôts...

« Si les comptes publics ont un peu meilleure mine en 2021, cela s'explique essentiellement par le fort rebond de 7% l'économie française après la récession historique de 8% subie par la France en 2020 à cause de la crise sanitaire. Cette reprise a notamment permis aux recettes de l'État et des administrations de rebondir « vigoureusement » de 8,4%, souligne l'Insee, soit 101,8 milliards d'euros. »

L’Insee vient de produire une première révision de l’état économique de la France pour 2021. Il y en aura d’autres. Il faut attendre en général deux à trois ans pour savoir exactement ce qui s’est passé réellement dans le pays, une réalité qui surprend toujours les étudiants quand on met le doigt concrètement sur cette réalité. Des croissances deviennent des décroissances ; des défaillances étaient en fait des rétablissements. Le temps long de l’économie est une des affaires les plus compliquées à expliquer au profane à qui les journaux servent une bouillie toute chaude, souvent corsée de propagande intéressée, mais hautement provisoire, en évitant soigneusement de revenir sur le plat quand il a tiédi et que son vrai goût apparaît.

Le commentaire purement conjoncturel cité révèle un élément structurel de l’économie française :  les recettes fiscales vont plus vite que la croissance du PIB ! Notre système fiscal est globalement progressif. Et pas qu’un peu ! Toute croissance du PIB se traduit par une augmentation de la pression fiscale, donc des dépenses publiques, dans la mentalité d’assisté qui caractérise le français moyen, donc déficits accrus dès qu’il y a freinage et descente aux enfers dès qu’il y a récession. La réaction de notre Etat géré par la haute fonction publique politisée est alors d'accroître les impôts. Les cycles économiques en France conduisent automatiquement à un sur-accroissement fiscal. Cette mécanique funeste a fait de la France le premier pays mondial pour la fiscalité et les taxes et naturellement un des plus endettés. Elle a pesé sur la croissance jusqu’à la stagnation de longue durée.

En cas de chocs exogènes, la situation devient aussitôt catastrophique. On va encore le voir avec les conséquences de la guerre en Ukraine.

La progressivité fiscale peut se discuter dans son principe mais même si on adhère à sa justification morale, sociale ou politique, personne n’a jamais théorisé qu’elle devait servir à accroître indéfiniment la part du revenu captée par l’Etat. Il faut donc rendre régulièrement le trop-perçu global de la progressivité fiscale aux Français.

Faut-il s’extasier sur le fait qu’après une récession de 8%, l’économie ne rebondisse que de 7% alors que les prélèvements, eux, ont cru de 8,4%, soit 20% plus fort que la base fiscale. Selon quelles justifications ?

N’attendons pas des nuances de l’énarchie « compassionnelle et bienveillante », en vérité socialiste et étatiste, regroupées presque totalement autour d’Emmanuel Macron, qu’elles remettent en cause ce mécanisme pervers qui leur assure un pouvoir constamment accru. La presse inféodée n’en dira mot. Les quelques milliardaires qui tiennent la presse ont obtenu les moyens d’une dé-progressivité de fait et font leurs bénéfices majoritairement hors de France ! Mme Pécresse, énarque, n’en dira mot. M. Dupont Aignan est énarque. Mme Le Pen se voit en populiste socialisante. Toutes les candidatures de gauche sont pour l’accroissement sans limite de la pression fiscale. Quant à Eric Zemmour qui pourrait être intéressé par ce thème, il est trop pressé par les médias de s’excuser de tout et de rien pour avoir le temps d’évoquer cette question critique.

C’est comme cela qu’on finit par décourager les Français de voter.

Dignité et indignation

On se souvient du livre de Stéphane Hessel « indignez-vous § », qui a été un succès mondial. Depuis les indignés sont partout et exigent, exigent, exigent… Ils réclament des lois, des restrictions, des fers. Sur tous sujets.  L’indigné considère que l’action directe est la preuve de son engagement pour le bien. Alors il attaque, en général sans le moindre danger pour lui-même. Il détruit. Il casse. Il ruine. Il boycotte. Il injurie inlassablement. Sa haine d’indigné éructant est son âme de militant, ce qui le tient vivant et ce qui lui fait croire qu’il a une importance quelconque. Pas de nuances. Pas de raison. L’émotion pure et la violence de l’expression. L’éjection radicale de l’ennemi de la sphère du débat. Le bannissement.

Au nom de la souffrance, l’indignation jaillit, mais seulement si elle est sans danger. Car s’il y a un risque alors le silence s’installe. L’indignation est la compagne rituelle de la lâcheté. La femme est une victime, mais pas en terre musulmane. Là, silence ! L’animal est une victime, mais pas l’égorgement dans une baignoire d’un pauvre mouton. L’indignation est toujours sélective. Il faut hurler avec les loups, mais seulement dans les bonnes meutes.  L’indignation a besoin de la proscription pour se sentir efficace. Le goût du pénal et de l’exclusion sociale accompagne l’indignation. La liberté de parole, d’analyse, d’expression doit se soumettre. Il n’y a plus de vie publique, seulement une ritualité de l’indignation sectaire. Le débat disparaît au profit d’une haine affichée qui se suffit à elle-même et ne mène à aucune action concrète autre que destructive verbale d’une altérité fantasmée, en attendant la sanction du fautif.

L’inconvénient de l’indignation est qu’elle ne peut se combattre que par l’indignation ! Elle appelle contre elle les mêmes méfaits qu’elle impose à ces cibles. La bataille des indignités remplace le débat politique et ne mène évidemment à rien. La culpabilité est partout et la morale nulle part. Plus les réseaux sociaux s’embrasent de bons sentiments armés d’insultes, plus la rue devient odieuse et cruelle. L’indignation est la fin de la politique et le règne des Savonarole violents et débiles.

Alors que l'indignation triomphe la notion de dignité disparaît de l’espace publique.  La dignité, c’est ce qui détache l’idée et l’action du seul intérêt d’un individu ou d’un clan pour viser un état supérieur de la conscience.  Il est indigne d’user de pouvoirs contre ce qui justifie ces pouvoirs, justement parce que ce pouvoir existe.  Si vous confiez la garde d’un pont à une force et que cette dernière en profite pour racketter les passants, ceux qui se complaisent à cet exercice facile commettent une indignité. Mais il ne s’agit pas de s’en indigner. Seulement d’imposer un pouvoir plus grand encore à ceux qui se laissent aller. Si vous confiez un adolescent malade à une famille, ce n’est pas pour qu’elle en profite pour le violer. Etc.

La dignité, c’est qu’on attend de toute personne ayant un pouvoir et les défaillances doivent se heurter à un pouvoir concret supérieur.  Que se passe-t-il quand il n’y a pas de pouvoir supérieur ? Seule l’idée de sa propre dignité peut être le garde-fou. La dignité c’est l’antidote de l’abus de pouvoir et de l’irrespect pour ce pouvoir.

Un président de la République Française se doit de respecter la dignité de la fonction et du pays, parce qu’il détient un grand pouvoir et qu’il n'est pas accordé à des fins égotistes. Pratiquement tous les présidents depuis Giscard ont manqué de dignité.  Avec les trois derniers, c’est devenu caricatural. Sarkozy finira sinon en prison du moins avec un collier électronique. Hollande était tellement ridicule qu’il n’a même pas osé se représenter. Macron ne suit qu’un narratif égotiste et considère qu’il n’y a rien à respecter d’autre que lui-même. L’achat de vote a pris de telles proportions et coûte tellement cher qu’on ne voit pas comment on peut aller plus loin dans la démagogie électoraliste et le détournement de l’argent public à des fins aussi étroitement individuelles.  A force d’indignité Sarkozy a tué le RPR, Hollande le PS et Macron abîme la France, comme nation et comme histoire.

Pour la seconde fois, les élections présidentielles françaises sont vidées de tout sens. En tuant l’idée particulière de la France et la joie d’être français, Emmanuel Macron commet l’indignité suprême sans que ceux qui tiennent l’information ne le dénoncent, actant leur complicité. S’en indigner serait ridicule.  Voter contre serait mieux.

Une des leçons répétées de cette élection ratée présidentielle est une règle éternelle : valoriser la dignité est important. Exploiter l’indignation est dérisoire.

Emmanuel Macron : une démagogie sans limite et extrêmement dangereuse

Lorsque les générations futures s’interrogeront sur le surprenant parcours de M. Emmanuel Macron, président sortant bientôt réélu sans campagne du fait des circonstances, par une forme de tacite reconduction, il y a fort à parier que l’interrogation portera sur l'efficacité de la démagogie et l’incroyable perméabilité de l’électorat français à ses formes les plus caricaturales.

En 1981, l’électorat français, au contraire de tous les autres pays, avait choisi l’option socialiste. Quarante plus tard, le pays est ruiné, les politiques publiques françaises sont toutes encalminées, le PIB par tête est effondré par rapport à nos voisins, l’influence internationale française est réduite.

L’échec du nullissime Hollande, incapable de se représenter tant il avait été peu convaincant, devait marquer la fin de cette erreur gigantesque et permettre de passer à autre chose.

La haute fonction publique, qui dirige désormais le pays en famille, a choisi de mettre en selle un certain Macron, lorsque le vieux Juppé s’est révélé un peu trop terne pour redorer l’image de cette secte factieuse qui tient directement l’administration, l’état, la politique, la finance, l'euro,  les grands groupes industriels qui nous restent et indirectement les médias.

Elle n’a pas vu que son héros, sorti vainqueur de la bataille des prétendants au sein de l’énarchie, n’avait non seulement aucune morale, se considérait très au-dessus des convenances démocratiques généralement admises, mais aussi n’avait aucune considération pour son pays, considéré comme désuet, au point d’aller, avec une fréquence redoutable, jusqu’à la francophobie la plus méprisante. Le vrai échelon était l’Europe, et rien ne saurait l’empêcher de viser un vrai destin : laisser la France à sa géhenne et à sa médiocrité devenue territoriale et tenter plus à l’échelon de l’Europe.

Aller si loin dans une démagogie effrénée ne peut s’expliquer justement que par un mépris marqué pour l'électorat français mais aussi pour les Français eux-mêmes.

Lorsqu’un président, candidat à sa réélection, affirme sans rire dans un pseudo-meeting : je suis celui qui a fait le plus pour baisser les impôts ! Il aurait dû dire : comme vous êtes des cons et des jobards, j’ai levé 700 milliards de dettes, pour pouvoir vous en refiler 45 et vous dire que je suis très généreux avec vous afin d’être réélu. Comme je suis nul, le commerce extérieur présente un déficit de 100 milliards dès 2022 et le déficit du budget sera à peu près du même montant. Mais ne regardez pas ces chiffres que vous ne comprenez pas. Voyez mes actions ciblées. N’ai-je offert la gratuité pour les menstrues des étudiantes ? Céder pour le revenu jeune sans vraie contrepartie ? Porter l’avortement pour convenance personnelle à 9 mois de grossesse ? Cédé, concédé, quelque chose à toutes et à tous ? Depuis que j’ai viré Édouard Philippe, j'ai repris la main et ne m’occupe que de ma réélection. Le plan, c’est 121 mesures ciblées depuis le début 2021 ! Je les accumule et je les distribue inlassablement, quoi qu’il en coûte.

 

Le clou, c’était dans la décision, à l’annonce de ma candidature, de lâcher le point d’indice de la fonction publique et le Smic ; et hop !

Alors bien sûr, il y a cette affaire calamiteuse de l'étranglement du tueur Corse Colonna par un djihadiste. Comment Macron a-t-il réagi ? S’est-il rendu immédiatement en Corse après avoir demandé la démission du ministre de la Justice ? Pas question. On l’a rejoué comme avec les Gilets Jaunes : deux à trois semaines de silence, et après, quand tout est bien envenimé, on lâche l’autonomie aux Corses. Et dans le même temps, on continue le programme d’humiliation devant l’Algérie criminelle, qui a liquidé des dizaines de milliers de Harkis et de pieds noirs sans respecter les accords d’Évian.

Pour montrer la bassesse où en est réduit le pays, il ne manquait plus que l’invasion de l’Ukraine par Poutine, alors qu’on venait de se faire virer du Mali, où nous avions la supériorité numérique, par 500 soldats de Poutine, sous le nom de Wagner, associés avec une clique militaire née d’un coup d’État commis en notre présence !

Et voilà le président francophobe réduit à faire semblant qu’il parle utilement au dictateur une fois par jour toujours en vain mais simplement pour faire semblant d’être un président utile et qui explique que l'Europe a changé et vient à ses thèses. C’est un fait : Biden a cassé le marché entre l’Australie et la France et vend ses F.35, exécrables, à l’Allemagne et aux autres pays européens…

La guerre change toutes les perspectives à court terme. On voit que la lâcheté qui l’a conduit à laisser tomber Fessenheim était criminelle d’imprévoyance, que l’exploitation de gaz en France ne demande qu’une autorisation et qu’on aurait pu être totalement s’épargner des difficultés énergétiques. On voit que la lâcheté qui avait conduit à mettre en jachère toute l’agriculture française, naguère première d’Europe et désormais en pleine décrépitude était intenable. On voit que l’incapacité de redresser notre commerce extérieur nous met dans une situation détestable quand nos principaux exportateurs sont gravement entravés. On voit que notre armée fonctionne avec des bouts de ficelles comme l’avait souligné le chef d’état-major limogé en début de mandat. L’insécurité est partout avec des zones de non droit qui s’étalent et étendent leur autonomie anti-française.

Est-ce qu’on peut imaginer pire bilan, pire imprévoyance, pire gaspillage, pire démagogie, pire incapacité à gouverner ? Sans compter que l’on vient d’annoncer la fin prochaine de toute construction sur le territoire sinon dans les villes, dans un silence assourdissant !

On va vers une réclamation autonomiste en Corse, en Bretagne, en Savoie, au Pays basque, en Alsace, au Languedoc et pourquoi pas en Auvergne et au Comtat-Venaissin !

Ruinée, écartelée, déclassée, remplacée, surendettée, désindustrialisée, démoralisée, sans jeunesse, une France de vieillards pétochards et d’intérêts catégoriels va confirmer le pire président qu’elle n’a jamais élu et qui n’a suivi que la boussole de son intérêt électoral et personnel, sans considérer qu’il ne devait rien s’interdire.

Que restera-t-il de la France après son passage après cinq nouvelles années sur ce mode ?

Ce qu’il reste de Paris après dix ans de socialisme Woke à la Hidalgo ?

Les Français sont nés malins. Mais ils voient bien, déconfis, qu’ils ne sont plus que des naufragés indignes du pays dont ils ont la nationalité !

Un Macron, comme un Mitterrand et une Hidalgo, cela ne se réélit pas !

Opération Solidarité avec les réfugiés ukrainiens

Notre cercle a décidé d'aider les réfugiés ukrainiens en diffusant sans droit d'auteur ni frais le Livre de Didier Dufau sur Holodomor, la première monographie en langue française sur le grand génocide qu'a subi l'Ukraine au début des années 30 et qui a été occulté, nié, minimisé pendant des décennies par l'intelligenstia française.

 

Le livre est mis en diffusion en mode pdf pour 10 euros  sur notre librairie en ligne :

 

librairie-e-toile.fr
 
 
La recette sera entièrement reversée aux associations s'occupant des réfugiés en France.
 
Nous comptons sur votre générosité et la diffusion de cette initiative qui aura également le mérite de faire connaître au plus grand nombre,  en détail, un massacre inouï qui explique aujourd'hui la résistance acharnée des Ukrainiens .
 
Merci d'avance à tout. 



Connaissez vous le ZAN ?

Quand la bureaucratie devient folle

La campagne électorale a fait émerger un thème récurrent : l’excès de bureaucratie et de normes en France. « Cesser d’emmerder les Français » est redevenu une idée forte. Les Français ont bien été obligés de constater que leur système de santé avait été ravagé par une bureaucratie envahissante et pléthorique qui met sous tutelle les médecins, et qu’il était dirigé par des camarillas sans mérite, installées là par l’intrigue et s’y maintenant avec des comportements de castes.

Comme en 2012, comme en 2017, les projets de débureaucratisation se débondent dans la campagne électorale.

Et il y a la réalité. Pendant que les nigauds s’amusent, les choses sérieuses continuent. À cinq semaines du premier tour, voici ce que fait par exemple l’ex-ministère de l’environnement dit aujourd’hui « de la transition ». Le verbiage débile, il n’y a que cela de vrai.

Le ministère de la Transition écologique a mis en consultation, jusqu'au 25 mars, les trois projets de décrets relatifs à l'artificialisation des sols prévus par la loi Climat et résilience, votée l'année dernière. Ceux-ci doivent permettre d'appliquer l'article L101-2-1 du code l'urbanisme, qui introduit cette notion d'artificialisation, ainsi que celles de désartificialisation et d'artificialisation nette, qui viendra remplacée (sic NDLR) la notion aujourd'hui utilisée de "consommation d'espaces agricoles, naturels ou forestiers" (Enaf). La loi Climat et résilience fixe ainsi comme objectifs la réduction par deux, sur les dix prochaines années, du rythme de consommation d'Enaf, puis l'atteinte, à horizon 2050, du principe de Zéro artificialisation nette (Zan).

 

Cette notion sera donc, à compter de 2031, centrale pour les projets de territoires, en déterminant quels espaces pourront être construits sans besoin de compenser par de la désartificialisation. La loi définie comme "artificialisée une surface dont les sols sont soit imperméabilisés en raison du bâti ou d'un revêtement, soit stabilisés et compactés, soit constitués de matériaux composites". Mais elle renvoie à un décret le soin de fixer ses conditions d'application, et notamment d'établir "une nomenclature des sols artificialisés ainsi que l'échelle à laquelle l'artificialisation des sols doit être appréciée dans les documents de planification et d'urbanisme".

C’est Batiactu, une sorte de Canard Enchaîné involontaire de la bureaucratie dans le bâtiment, qui publie cet article.

Désormais il sera interdit de construire en France, sauf sur des surfaces déjà construites ou en rendant des surfaces construites à la vie naturelle. C’est une atteinte prodigieuse aux droits des Français. Une interdiction aussi radicale devrait faire l’objet d’un formidable débat, surtout en pleine campagne électorale. Pas un mot.

On fait venir 2 millions d’étrangers par quinquennat en France (4 millions d’ici 2 032 et la pleine application de la loi) et on crée de ce fait une énorme pression pour construire mais on annonce : il faudra densifier les villes et les villages. Pas une parcelle de verdure pour ces gens-là ni pour ceux qui fuient leur futur voisinage ! Tous dans le béton ! Ah non, le béton est aussi interdit. Zut alors, on fait quoi ?

Le même ministère est chargé de construire 20 à 30 mille éoliennes de plus dans les « territoires », ce qui n’est évidemment pas « artificialiser » les campagnes et le plateau continental ! Il est vrai que l’emprise au sol d’un mât de plus de 100 mètres de haut est minime. Mais le champ de nuisance d’une éolienne de 2 MW est de cinq hectares au minimum, sans compter les effets sur la vue et les paysages. Il ne faut pas « consommer des Enaf » (sic) mais pourrir des centaines de milliers d’hectares de campagne est souhaitable !

On attend avec impatience la " nomenclature des sols artificialisés ainsi que l'échelle à laquelle l'artificialisation des sols doit être appréciée ». Cela s’annonce génial. Pensons à l’Énarque qui rédigera ce pensum dans l’hyper espace bureaucratique.

Ce qui est sûr c’est qu’il ne sera plus possible :

-          De construire des voies de chemin de fer

-          De construire des routes et des autoroutes

-          De construire des logements

-          De construire des usines

-          De construire de nouvelles centrales atomiques, sauf à les empiler les unes sur les autres.

-          De construire quoi que ce soit.

L’échelle, voilà la clé. L’échelle enfin ! Nous serons sauvés ! L’énarque Dugenou, à qui sera confié le rapport, aura paralysé toute la construction en France. On lui donnera sûrement une médaille. Pensez : il aura rédigé une « échelle d’appréciation ».

Vous avez bien lu : au moment même où se tient la campagne électorale présidentielle, un cabinet d’une ministre typique de l’emprise familiale de l’énarchie passe des décrets interdisant de construire, dans le pays le moins dense d'Europe, sans doute pour sauver la planète. On parle de réindustrialisations mais sans implantation d’usines ! On parle de tourisme, mais sans moyens de transport.

Pendant que les grandes villes deviennent invivables partout où les Verts ont pris le pouvoir, on exige que toute initiative nouvelle soit faite en ville par densification mais sans densifier les villes parce que les maires ne veulent pas (sauf pour avoir l’argent des promoteurs pour faire des pistes de vélos)

Dans le même temps, on veut fortement réduire les circulations et assigner les gens dans leur quartier sans bouger au-delà d’un transport d’un quart d’heure !

Les passe-co2 se multiplient dans les transports et dans la construction.

Ici et maintenant.

Sous nos yeux émerveillés.

Sans complexe.

Sans la moindre hésitation.

Dans le mépris absolu de l’opinion des Français qui découvriront bien plus tard qu’ils sont prisonniers de réglementations obscènes et attentatoires aux libertés et à la propriété.

Le ZAN aura vaincu ! Vive le ZAN ! Le ZAN : Chef-d’œuvre bureautique absolu.

Qui a dit qu’on nous prenait pour ce que nous sommes ?

Français, né malin, votez bien et dormez bien. Votre président vous protège.

Impuissance de la vérité ?

Notre cercle a été construit autour de quelques vérités à défendre et qui ne l’étaient pas.

Nous nous sommes reconnus dans le même combat contre des erreurs tragiques et manifestes.

-        Les changes flottants sont une mauvaise solution qui provoque des déséquilibres insurmontables et entraînent des crises financières à répétition. On a cru qu’on pourrait régler les difficultés avec les banques centrales et en encadrant de façon routinière l’activité des banques. On constate que jamais les dettes des banques centrales n’ont été plus élevées, que jamais l’inflation n’a été plus menaçante et que les banques centrales sont paralysées dans le dilemme hausser les taux et provoquer une récession majeure, laisser courir avec une inflation majeure. Accessoirement, institutions non élues, il leur appartient de diriger la vie de chaque citoyen sans aucun débat public. La vérité toute nue qu’il fallait ne pas continuer à s'enfoncer dans cette erreur n’a jamais pu émerger dans le débat public, bloquée non pas par une doxa dominante, personne ne soutient vraiment les changes flottants, mais par l’influence des États-Unis et la soumission des élites françaises. Ceux qui comme nous comptaient sur la pédagogie des crises à répétition en ont été pour leurs frais. La crise de 73 a été attribuée au cartel pétrolier, alors que la réaction du cartel provient de la crise ! Une inversion commode. La stagflation qui en a résulté a été cassée par une récession au début des années quatre-vingt pour déboucher sur la crise de 92-93, gravissime, attribuée cette fois-là à la guerre en Irak… La crise du dollar de 98 a été attribuée aux pays émergents jusqu’à ce qu’elle touche les marchés financiers spéculatifs américains, ruinant quelques épargnants au passage. La solution trouvée a provoqué une hystérie financière qui s’est terminée par l’énorme crise de 2008. Et on voit où on en est aujourd’hui. Et pas un mot nulle part, pour essayer de comprendre la dynamique des évènements et tenter de remettre en place un système cohérent.

-        L’Eurosystème est un système récessioniste. Tout le monde le sait et la crise de 2011 en particulier en Grèce est venue opportunément le démontrer. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a aucun mécanisme qui permet d’assurer la maîtrise des déficits et des excédents de balances commerciales et de capitaux. Les exportations allemandes sont devenues égales à la valeur ajoutée des entreprises françaises et leurs excédents sont colossaux sans aucune réaction des autres. Les seules mesures contraignantes concernent les pays en déficit. Mais déficits et excédents vont ensemble. Les pays en déficit disposent d’une monnaie unique trop élevée pour rétablir leurs exportations, et les autres d’une monnaie trop faible. Cela fait maintenant 22 ans que tout le monde le sait et s'accommode d’une dépendance aux excédents allemands totalement contre-productive. Le résultat : tous les pays en difficulté ne survivent que par la dette. Jusqu’au jour où… Et il n’est plus loin. Il n’y a rien à faire. Les élites ne veulent rien savoir, rien dire, rien faire. Chut ! Fuyons en avant et on verra bien !

-        Un libre-échange déséquilibré avec la Chine que l’Occident laisse devenir l’usine du monde était une folie dénoncée dès 1997-1998. Il ne pouvait en résulter que l’écrasement des classes laborieuses des pays développés. Maurice Allais l’a prouvé de façon éclatante sans jamais être contredit. On a simplement marginalisé sa parole. Tout le monde voit le résultat.

Ces trois vérités fondamentales forment-elles le socle d’une réflexion profonde, d’une mobilisation féconde, d’une demande de réorganisation globale permettant de sortir de l’enchaînement permanent des conséquences dramatiques ? Pas du tout ! Silence dans les rangs. Surtout ne rien faire, ne rien dire, ne rien penser ! L’impuissance de la vérité est absolue.

De notre part, 25 ans de combat pour rien ! Sinon le témoignage que ces vérités ont été vivantes dans les marges du système. Quelles perspectives s’offrent à elles ?

La France est désormais dirigée par un bouffon narcissique ridicule, syndic d’une caste énarchienne qui a capté le pouvoir en famille et qui compte bien le garder, qui se satisfait d’une gestion égotiste et électoraliste de son narratif, sans aucun effet autre que dérisoire sur les grandes questions du monde. L’alignement sur l’Allemagne et sur l’union européenne interdit tout discours sérieux et toute remise en cause efficace des tares de l’Eurosystème. L’alignement sur les États-Unis ne permet pas de remettre en cause l’organisation monétaire mondiale ni la désindustrialisation provoquée par la Chine. Cela conduit à une impuissance verbeuse et obscure, du genre « se réinventer » ou « inventer des politiques singulières ». Depuis 5 ans, on a dû déjà se réinventer une centaine de fois. Mais le verbe renaît comme le chiendent. Il est si commode. Mais il ne peut rien sur les réalités, comme toutes les poudres de perlimpinpin médiatiques.

Si la vérité est impuissante, force est de constater que postures et impostures offrent sans doute des bénéfices électoraux mais accusent l’impuissance de l’État qui a accepté de les bénir, aggravent les risques et rendent de plus en plus difficile la recherche de solutions !

Invasion de l’Ukraine : la fin de la récréation en France.

La Russie a désormais montré son vrai visage : une infecte dictature qui se moque de tous les efforts faits pour bannir la guerre comme moyen de régler des litiges internationaux. La Chine est une dictature tout aussi infecte qui montre tous les jours ce qu’elle est à Hong Kong et bientôt à Taïwan. Ces deux pays impériaux et impérieux sont sortis du communisme économique pour tenter d’exploiter les démocraties développées. Ils ne sont décidés qu’à des rapports de force.

Par cupidité, l’Occident s’est précipité pour faire de la Chine l’usine du monde, tout en prenant la posture du bien pour limiter ses propres productions non écologiques. La croissance délirante de la Chine correspond exactement au renforcement de la dérive climatique, car elle est fondée d’abord sur le charbon.

Par bêtise de gauche, les Occidentaux et particulièrement la France, ont refusé de juger les génocides commis par l’URSS, et en fait principalement par la Russie. Lorsque les Ukrainiens ont demandé que l’on reconnaisse le génocide à répétition commis par Moscou, on les a envoyés balader. Et pourtant : trois famines provoquées, en 1917, entre 1932 et 1934 et en 1947. Un bilan qui comme toujours est difficile à établir mais dont les chiffres les plus faibles sont 2 500 000 morts pour les deux premières et 700 000 pour la troisième. Il faut ajouter les 700 000 exécutions qui ont eu lieu entre 1935 et 40 et qui ont peuplé les charniers, avant l’élimination des juifs d’Ukraine par Hitler et ses séides. On aboutit à près de 6 millions de morts sur une population de 25 millions de paysans. Les chiffrages les plus élevés parlent de 10 millions de pertes démographiques. Pour que les méthodes employées soient claires, rappelons qu’entre 32 et 34, des villages entiers ont été vidés de leurs réserves alimentaires puis encerclés et toute la population, hommes femmes et enfants y est morte de faim dans des conditions atroces. Des centaines de villages ! Il était du devoir de l’Occident de reconnaître Holodomor comme un des plus grands génocides du siècle. Mais voilà : Sarkozy avait nommé Kouchner quand la question s’est posée. Il ne l’a pas fait parce que les socialistes et les communistes ne veulent pas de la tâche génocidaire sur leur doctrine. Mais il s'agit bien d’un génocide. Ne pas l’avoir qualifié ainsi laisse à Poutine le loisir d’accuser l’Ukraine martyre de commettre un génocide contre les Russes ! Dégoût !

Par bêtise écologique les Allemands ont choisi de liquider leur énergie nucléaire et de créer des éoliennes intermittentes qui les font dépendre à quasiment 100 % du gaz russe et mettent toute l’Europe dans une situation de faiblesse face à la Russie.

Par bêtise socialiste, les Français ont choisi une option étatique-socialiste depuis 1980 qui l’a tellement affaibli qu’elle n’a plus aucune indépendance dans aucun domaine et qu’elle ne peut plus agir faute d’argent à l’intérieur comme à l’extérieur. Quand on veut être la reine de la dette et des impôts, on se retrouve dans la position des clochards de Bunuel qui souillent des robes de mariés avec des grognements obscènes : on déchire ce qu’il reste de tenue dans le pays et on laisse tout le champ à la démagogie et à l’abjection.

Par bêtise nationaliste, les Américains ont imposé un système mondial de changes flottants qui revient à faire du dollar la monnaie du monde au prix de déséquilibres incontrôlables créant des crises à répétition et finissant, avec l’entrée de la Chine dans l’OMC, par affaiblir les Etats-Unis.

Par bêtise démographique, l’Europe et en particulier la France en Europe, a laissé faire un effondrement radical des naissances natives tout en acceptant une véritable invasion en provenance d’Afrique, notamment des pays musulmans et tous se retrouvent partout confrontés à des dissidences internes et à une guerre larvée.

Par bêtise diplomatique les Américains et derrière eux tous les pays occidentaux ont laissé faire Poutine au Moyen Orient et en Afrique. Ils ont laissé Poutine dézinguer Daesh et encouragé la Russie à envoyer des Wagner qui sont là pour chasser notamment les contingents français. La nullité lâche de Macron au Mali qui se laisse virer par des putschistes aidés par 500 Wagner est calamiteuse et miteuse, alors qu’il a la supériorité militaire.

Par bêtise européiste, on a organisé une Europe dépressionnaire qui fait pire que le reste du monde en termes de croissance depuis les années quatre-vingt, préparatoires à l’Euro, tout en supprimant toutes les frontières, et en se désarmant massivement. Il faut noter que l’explosion des nations en régions voulue par les européistes anti nationaux interdit tout effort militaire et force à se cacher derrière les Etats-Unis.

Par bêtise pure, les Français ont élu un président qui n’a aucune autre vision que lui-même et a gâché les chances de la France par indécision et virevoltes pendant 5 ans. Il n’a dirigé que son « narratif » électoraliste, et jonglé avec des « en même temps » dérisoires et démobilisateurs sauf pour les groupes de pression islamique et LGBT. Par atavisme énarchique, il a multiplié l’hystérie bureaucratique.

L’histoire se venge toujours. Les voyous s’emparent toujours de la faiblesse des Etats, qu’il s’agisse de la direction d’états voyous comme la Turquie, la Chine et la Russie, ou des délinquants en interne.

La France de Macron se découvre soudain d’une faiblesse et d’une impuissance déshonorante, si on tient compte d’où nous venons, avec des préoccupations internes dérisoires, et externes entravées. Elle crie au respect de la frontière ukrainienne en ayant abandonné ses propres frontières. Elle veut être un leader en matière de lutte contre le réchauffement climatique, alors qu’on voit bien que les chars, les hélicoptères et les fusées russes ne marchent pas à l’électricité. Macron a relancé l’énergie éolienne qui dépend à 100 % de la Chine et du gaz russe, tout en revenant cinq ans trop tard sur sa politique antinucléaire folle qui lui a fait fermer Fessenheim et nous fait brûler du charbon en masse et subir une hausse démente des prix de l’énergie.

Depuis mai 1968, les Français sont dans le rêve. Et ils se retrouvent un demi-siècle plus tard dans un cauchemar. Qu’au moins le nouveau martyre des Ukrainiens les fasse sortir de leur narcolepsie, de leur myopie et de leur paresse. Et, s’il vous plaît, plus jamais de Macron, de Mélenchon, de Le Pen ni de féministes en goguette. Un grand redressement est nécessaire qui ne passe pas par la mollesse et la démagogie. L’Union Européenne de Madame Ursula von der Leyen sait éditer des affiches de promotion de la femme voilée mais n'a pas vocation par les traités d'agir fermement  devant Poutine, la Chine ni même la Turquie.

La sinistre réalité est que l’Europe occidentale doit avoir 150 000 hommes à ses frontières à l’est avec les meilleurs chars et des défenses aériennes solides, avec une couverture atomique, et des plans opérationnels d’attaque si nécessaire avec drones et éléments de guerre électronique. La priorité des nations européennes est de créer cette masse militaire en association avec les Etats-Unis, mais avec une part majeure de souveraineté, toutes les décisions n'étnt pas laissées à Washington. Le parapluie américain n’existe pas. Ce n’est pas en donnant à l’Allemagne tous nos brevets dans le domaine de l’aviation et des armements que la France aura la meilleure contribution à l’effort général, ni en acceptant que l’appartenance à l’Otan signifie d’être entièrement dépendante de l’industrie d’armement américaine.

La part exigible de la France dans cet effort massif suppose l’arrêt des politiques d’effondrement économique et le retour immédiat aux quarante heures et à la retraite à 65 ans. Tout le monde il n’est pas beau et il n’est pas gentil. Quand on apprend que la même nuit, une attaque a eu lieu en banlieue française contre un tournage de film avec tirs d’engins d’artifice et mobilisation de masse de voyous avec 300 000 euros de matériels volés, et que les hélicoptères et les chars russes attaquent le centre-ville de Kiev, on voit que ce n’est pas M. Dupont-Moretti, applaudi à son arrivée au ministère par les truands incarcérés, ni Madame Parly, ministre par la grâce du népotisme énarchien, sous la direction d’un président qui n’a même pas fait de service militaire et qui les a nommés par clanisme et calculs, et qui ne raisonnent que par rapport aux pulsions de sa petite personne et à ses objectifs électoraux,  que la France pourra être à la hauteur des défis du temps.

C’est sans doute très apprécié d’annoncer la gratuité des serviettes hygiéniques pour les étudiantes, et la prise en charge des pensions alimentaires des femmes immigrées esseulées parce que Monsieur est reparti au bled, parmi 121 autres cadeaux au peuple électoraux du même genre, mais il aurait été mieux d’agir contre les Wagner en Afrique et d’éviter de se retrouver avec 3 000 milliards de dettes aux mains essentiellement de l’étranger, tout en nous privant d’une énergie abordable.

Nous n’avons pas besoin d’un président à narratif, hésitant entre le capricieux et l’inepte, francophobe à l’occasion, multipliant les gaffes diplomatiques déplorables, avec son ego comme seule boussole. Nous n’avons pas besoin de Wokisme. Nous n’avons pas besoin de socialisme et encore moins de « bolivarisme ».

Poutine, Xi Jin Pin et jusqu’à Erdogan ont sifflé la fin de la récréation.

Les Français qui s'opposent à Emmanuel Macron sont-ils vraiment des malades mentaux ?

Une curieuse offensive est en cours dans les médias visant à faire passer Emma               nuel Macron pour une victime. Il y aurait une haine anti-Macron malsaine et antidémocratique. La haine est devenue un thème judiciaire avec une répression réelle. Critiquer Emmanuel Macron devient ainsi l’acte haineux d’un type dérangé qui pourrait être poursuivi puisque l’incitation à la haine est désormais un délit pénal.

Certains diront : vous exagérez. Ce comportement victimaire et insultant pour leurs opposants est typique des indigénistes, des homosexuelles militantes, des fanatiques islamistes, pas d’Emmanuel Macron, tout de même.

Alors lisons l’article d’un auteur se déclarant haut fonctionnaire, un certain Louis-Alexandre Bombet, dans la page « mise au point » du dernier Marianne. Le titre est remarquable : « La Macron-Phobie : une névrose bien française ».

L’emploi du mot phobie est typique : la phobie est une maladie. Les propos des phobiques sont des propos de malades. Critiquer Macron est une phobie, donc un acte de malade. Les islamistes utilisent la même méthode avec l’islamophobie. Critiquer l’islam est intolérable : c’est de la haine phobique qu’il faut condamner avant de la réduire. Idem pour Macron.

Mais comme ce Monsieur Bombet semble trouver l’anathème un peu usé, il en rajoute dans la psychiatrisation de ceux qui critiquent son idole. Ils sont névrosés. On ne discute pas avec un névrosé, on l'envoie se soigner dans des lieux spécialisés.

Les hauts fonctionnaires qui se sont regroupés autour de Macron et qui l’avait déjà imposé dans les conditions que l’on sait, un pronunciamiento caractérisé, en 2017, ne veulent pas qu’il soit même décent de ne pas confirmer leur « leader maximo ». Ces pauvres gens qui ne le veulent pas seraient tous des névrosés phobiques ! Voilà de l’argumentation politique solide et articulée contre tous les observateurs qui ne chantent pas les louanges de Jupiterino.

C’est qu’il a été parfait notre Macron pour les tenants de l’énarchie compassionnelle et bienveillante. Il a géré la crise sanitaire en champion et la stratégie du passe sanitaire et vaccinal était épatante. Ah ! Affirmer que les réticents étaient des irresponsables indignes d’être citoyens et qu’il fallait prendre plaisir à les emmerder, quelle hauteur de vue et quelle belle manière démocratique ne manifestant aucune haine, attisée par les moyens d’état, contre une partie de la population. Pour finir, espérons-le, avec plus de 134 000 morts du Covid, un des scores les pires en Europe et pas d’un peu (voir notre article précédent qui montre que c’est proportionnellement quatre fois pire qu’en Finlande).

Tout le monde a compris que Macron était mortifié du retard invraisemblable de la vaccination lorsque les vaccins ont été disponibles. Il a voulu prendre une revanche statistique en utilisant tous les moyens pour faire mieux que les meilleurs. Cette course revancharde n’a eu aucun effet sur les résultats médicaux mais lui a fait du bien. « J’ai envie de les emmerder encore plus », a-t-il éructé en tentant de monter le bon peuple contre les rétifs. Qui est le malade ?

Pratiquement tous les pays ont abandonné le passe vaccinal, sauf la France qui a converti le passe sanitaire en passe vaccinal juste au moment où l’évolution du virus le rendait incontrôlable et beaucoup moins dangereux. Pire : on s’est aperçu que la troisième dose facilitait l’infection par Omicron ! On vient de supprimer leur passe à des centaines de milliers de personnes qui ne veulent pas de troisième dose pour ne pas avoir le Covid, variante Omicron ! Là encore, qui est le manipulateur et le malade ?

En vérité Emmanuel Macron n’avait pas supporté la place prise par son Premier Ministre lors du premier confinement qui l’avait laissé suspendu dans le vide et nageant entre deux discours creux. Il a viré son premier ministre comme un malpropre et son comportement de l’été à l’automne a été marqué par une forme de délire. Qu’on pense à l’affaire libanaise et l’hystérie qui l’a saisi en pays étranger contre le journaliste Malbrunot qui, très justement, s’inquiétait d’une dérive délirante qui le faisait négocier avec le… Hesbollah, mouvement terroriste iranien. Qui était le dingue dans cette affaire ?

Lorsque le variant anglais a frappé, Macron a exclu le retour à des formes de confinements plus stricts. Son laxisme a coûté entre 10 et 20 mille morts évitables selon beaucoup d’épidémiologistes. D’où la frénésie tardive de vaccination pour passer pour le sauveur de la santé publique. Là encore, si une analyse psychiatrique doit être faite, elle concerne plutôt Emmanuel Macron que les Français rétifs.

Sur le plan économique, ce monsieur Bombet voit une situation absolument remarquable et florissante. Si la dette, la balance commerciale et les déficits sont devenus abyssaux, « c’est que qu’il fallait faire » ! La vérité ne semble pas étouffer ce Monsieur Bombet. L’essentiel des 700 milliards de dettes supplémentaires était acquis avant la pandémie… comme les déficits de la balance commerciale et comme les déficits publics. Sur ces trois sujets, le désastre est continu et complet depuis le premier jour du mandat macronien. Ce n’est certainement pas ce qu’il avait annoncé ni ce qu'il fallait faire. Il serait étonnant que pour le second mandat il annonce 700 milliards de nouvelles dettes et un déficit à 150 milliards d’euros de la balance commerciale ou à 300 milliards du budget.

Comme d’habitude on pavoise quand la situation mondiale s’améliore sans reconnaître que le résultat national est faible, voire très faible, par rapport à la situation des autres pays. Nous avons connu une récession de 8 % quand la plupart des autres pays sont restés entre 4 et 6 % de baisse. Nous nous vantons d’une hausse de 7 %, quand les affreux brexiters anglais sont à 8.5 %, Nous n’avons pas encore retrouvé le niveau de PIB de 2019, alors que par exemple les Suisses l’ont fait dès l’été 2021. Nous avons explosé les comptes et la dette, alors que les Suisses n’ont eu que des hausses minimes et que le Danemark est déjà revenu sur tous les grands agrégats à la situation d’avant crise. Bref, nous sommes à la traîne. L’ampleur de nos déficits est tragique et va nous plomber pendant des décennies. Non ! Ce n’est pas ce qu’il fallait faire !

Ce Monsieur Bombet voit en Macron, le grand réformateur promis. La suppression de la taxe d’habitation était une démagogie qui a déstabilisé le pays pour des raisons politiciennes (achat de vote pur et simple : c’est la mesure qui permettait de dire à tous qu’il avait fait quelque chose pour eux). La hausse de 26 % de la CSG a créé un climat épouvantable quand les gens ont réalisé le mensonge qui consistait à parler d’une hausse d’un peu plus de 1 %. On retrouvera le mécontentement dans l’affaire des Gilets Jaunes. Le choix de la retraite par point était absurde et a provoqué à la fois des troubles sérieux et un abandon de la réforme alors qu’il suffisait d'augmenter l’âge de la retraite et d'aligner les conditions du secteur public sur celles du privé. Le courage a manqué. On devait supprimer 120 000 fonctionnaires. On a créé 120 000 postes de plus. Bien sûr il y a eu la transformation de l’ISF en IFI, et la taxation forfaitaire des revenus du capital. C’était la condition de la réélection. Le reste des réformes est ou faible ou contestable. Macron a fini sans bilan. D’où l’activisme fou des derniers mois dans la distribution de cadeaux au peuple aux frais du contribuable.

Les libertés individuelles ont été respectées affirme notre thuriféraire. Les passes sanitaires et passe CO2 sont des atteintes à la liberté et à la propriété. La baisse autoritaire de la vitesse sur les routes n’est pas la marque d’un grand souci de la liberté. Macron a acté l’idée qu’on pouvait insulter et faire du tort à ceux qui résistent à des mesures coercitives et le réchauffement climatique va se substituer au Covid comme source de déclaration de mauvais citoyens à « emmerder ». Le Wokisme est un recul phénoménal des libertés et plusieurs ministres ont œuvré dans ce sens même si d’autres ont renâclé. Macron n’a rien tranché. Comme d’habitude. Courage fuyons !

« Nous n’aimons pas le juste milieu » et nous avons besoin « de cris et de fureur » pour nous sentir vivre, déclare notre pertinent haut fonctionnaire. Les opposants ne sont pas seulement phobiques et névrosés. Ils appartiennent à une nation tarée qui « aime les penseurs radicaux ». Il est vrai que Macron s’est présenté comme un penseur radical et disruptif qui allait faire la « révolution ». Mais cela, c’était avant. Maintenant c’est un centriste pépère adepte du juste milieu sympathique. Il ne s’agit plus que de grands effets lyriques viennent exciter notre névrose (encore !). Il est vrai que Macron s’égosillant dans un meeting, ce n’était pas terrible comme spectacle et on avait le sentiment que le névrosé, c’était le candidat.

Notre haut fonctionnaire conclut en espérant que notre névrose pourra être « tenue en sourdine ».

La vérité est simple. Les hauts fonctionnaires qui ont pris le pouvoir ne veulent pas le lâcher et quiconque s’y oppose est un malade mental, alors que si on se place sur le plan psychiatrique, Emmanuel Macron, leur candidat, a donné mille marques d’une difficulté réelle. Il ne raisonne que par rapport à lui et considère la démagogie poussée à l’extrême comme un outil légitime. Une gestion purement narcissique, théâtrale, verbale et politicienne ne conduit à aucun résultat sérieux. Et cela se voit. Il suffit de constater que dans son rôle diplomatique, qui est le propre de la fonction, il s’est fait humilier par Poutine, avec les résultats qu’on voit aujourd’hui avec l’attaque de grand style contre l’Ukraine, mais aussi par Biden, par les Maliens, par l’Algérie, par les Centrafricains, par…

Tenter en permanence de sauvegarder un narratif qui lui donne une certaine idée de lui-même n’est pas gouverner. La France a continué à reculer sur presque tous les fronts (économiques, sociaux, sécuritaires, diplomatiques, militaires), et les Français s’en inquiètent. Cette inquiétude n’est pas une névrose. Et la réserve devant tant de démagogie et de désinvolture de la part d’Emmanuel Macron n’est pas de la phobie.

On s’attend à un déferlement démagogique massif préparé depuis des lustres, pour le jour où Macron sera à nouveau candidat. Aucun programme pour les cinq années prochaines n’a été esquissé. On a seulement distribué des prébendes (131 aux derniers décomptes) ciblés. Alors il va être asséné à grands coups de Com', à peine 30 jours avant le vote pour réduire à rien les débats. Toutes les nouvelles promesses seront politiquement correctes et annonceront des lendemains qui chantent. On va retrouver un Jupiter triomphant.

Pour permettre à cette comédie grotesque d’être efficace il faut stigmatiser les névrosés et les phobiques et psychiatriser les Français, avec le relais des médias complices. Que va donc faire Marianne dans cette galère ?

On trouvera toujours un haut fonctionnaire de service pour insulter le pays et sa population. À quand le serment d’allégeance au grand Conducator ?

Et tout cela est organisé par l’Élysée. Espérons que M. Bombet tiendra sa récompense si le sortant est réélu. Injurier la France et les Français, au pays de l’énarchie triomphante dévoyée par la politique et le goût des prébendes, n’a même pas l’excuse d’une phobie et d’une névrose. L’ignominie et la courtisanerie intéressées suffisent.

La Suisse et la crise sanitaire. Petite comparaison avec la France.

Rappelons pour commencer que toutes les mesures de restrictions sanitaires sont levées en Suisse. Le masque est requis dans les seuls transports. À ce stade la crise sanitaire est considérée comme terminée et le bilan peut en être fait :

PIB : À la fin du troisième trimestre 2021 le pays avait déjà retrouvé son niveau d’avant crise et le PIB a gagné 1 % depuis, en dépit de la vague Omicron. La France devrait retourner son niveau d’avant crise en fin de premier semestre 2022. Une petite année de retard.

Exportations : Elles atteignent un niveau record (260 milliards) en croissance de 15.6 %. France, balance commerciale : 85 milliards de déficit, record historique. La France étant à peu près huit fois plus peuplée que la Suisse, elle devrait avoir un niveau d’export de 8 x 260 = 2 080 milliards de Francs suisses d’exports. Elle n’a que 500 millions d’euros, soit 490 millions de francs suisses environ. On n’est pas légèrement moins bon mais quatre fois moins bon.

Chômage : à 2.3 % avant la crise il est de 2.6. (8.1 % en France).

Inflation : 1.5 % en 2021 contre 5 % dans la zone euro.

Capacité de dépenses des Suisses : identiques à l’avant-crise avec des réserves importantes de croissance.

Dettes : depuis le début du siècle la dette a été progressivement réduite de façon intelligente permettant d’agir pendant la crise sans risque de dérapage. La dette brute de la Confédération s'élevait à quelque 109 milliards de francs à la fin de l'année 2021, ce qui correspond à une augmentation de 5 milliards par rapport à l'année précédente. NB : la dette de la France a elle augmenté de 700 milliards d’euros depuis l’arrive d’E. Macron. Pour atteindre quasiment 3 000 milliards d’euros.

La Suisse est, avec le Danemark et la Finlande, le pays qui a le mieux étalé la crise sanitaire et ses conséquences économiques.

Rappelons que « la Finlande est discrètement parvenue à maintenir des niveaux d'infection cinq fois inférieurs à la moyenne de l'Union européenne, et un taux de décès parmi les plus faibles du continent ». 2?329 morts contre 134 000 en France pour une population de 5.5 millions, contre 67 millions en France. Avec le taux des Finlandais nous n’aurions eu que 30 000 morts environ.

On voit l’exploit réalisé par Emmanuel Macron et dans la gestion sanitaire de la crise et dans sa gestion économique.

Du même tonneau que ses exploits diplomatiques au Liban, au Mali, en Australie et en Ukraine.

Et on nous demande de nous extasier ! Faute de quoi nous serions des esprits chagrins et négatifs.

Banque mondiale : PIB par tête en 2020

France : 39 030,40 $

Suisse : 87 097,00 $

 

Voir un problème dans ces chiffres serait, en effet, malvenu

Bureaucratie française malfaisante : une exemple pédagogique pour les incrédules

Pour ceux que la gestion bureaucratique amuse par l’extrême diversité de sa perversité, nous offrons ces deux articles parus dans Batiactu, un journal honnête qui donne toujours des informations instructives.

Premier article

EMPLOI. Le mouvement Symbiote estime à 13.000 le nombre de suppressions d'emploi du fait de la disparition progressive, depuis juillet 2021, du coup de pouce isolation financé par les certificats d'économie d'énergie (CEE).

CRISE. Les professionnels de l'isolation par ouate de cellulose en appellent à un geste du gouvernement dans les "trois à quatre semaines" à venir, pour éviter la mise à mal de toute une filière.

Second article

Batiactu : Depuis quand la gendarmerie nationale travaille-t-elle sur les réseaux d'éco-délinquance dans le secteur de la rénovation énergétique ? Comment a-t-elle été amenée à s'y pencher ?

 Analyste M.D. : La gendarmerie nationale dispose d'un service central de renseignement criminel qui est chargé, entre autres, de comprendre les phénomènes criminels et d'y apporter des solutions. Nous réalisons à ce titre des analyses sur les fraudes dans le secteur de la rénovation énergétique depuis 2019.

 Nous nous sommes intéressés à cette thématique depuis la mise en place du dispositif gouvernemental d'isolation à 1 euro qui a engendré de nombreuses plaintes. Pour notre service, l'élément d'alerte a été l'importance des signalements par les victimes des sollicitations téléphoniques, fruit de l'activité intense de centres d'appels ("call centers"). Elle a été confirmée par la présence de nombreux groupes de travailleurs étrangers en lien avec des chantiers d'isolation à 1 euro sur l'ensemble du territoire. Ces ouvriers travaillaient bien souvent en fausse sous-traitance. Ils n'étaient parfois pas déclarés, disposaient de conditions d'hébergement indignes, ne disposaient pas d'équipements de protection individuelle ni de carte BTP… Dans certains cas, cela peut même caractériser une situation de traite des êtres humains. Nous avons donc multiplié les contrôles et avons commencé à nous intéresser de plus près à ces structures. L'isolation à 1 euro a donné lieu à une véritable ruée vers l'or pour de nombreux escrocs, car cette période correspond au moment où les aides de l'État ont été les plus conséquentes.

Résumons-nous :

L’Enarchie bienveillante et compassionnelle qui veille sur nous a créé de toute pièce un marché artificiel et subventionné de rénovation énergétique, qui a provoqué une ruée des malfrats et des escrocs, au point que l’importance des fraudes et des vols a fini par émouvoir la gendarmerie. La délinquance massive comme conséquence des politiques administratives débiles, on ne peut rêver plus bel exemple.

Manquant de sous, elle a brusquement changé d’avis et détruit la filière, saine, créée pour alimenter le plan national de calfeutrement. Des milliers de chômeurs sont désormais à la recherche d’un boulot et les entreprises de fabrication de ouate de cellulose au bord de la faillite.

Tableau.

Rappelons que nous sommes à la veille de grands plans de réduction du CO2 en France à l’aide de passes contraignants pour vendre et louer.

Et vive la grande administration française que le monde entier nous envie.

La France en mode « avatar ».

La France a perdu l’essentiel de sa souveraineté en abandonnant trop de secteurs à la Commission européenne. Son choix d’opérer un saut dans le socialisme en 1981 l’a perdu sans espoir en matière économique et sociale avec un recul déprimant dans tous les classements mondiaux. Ses concessions aux idéologies qui ont prospéré après mai 1968 ont tué l’école publique. Ses concessions au féminisme depuis Giscard ont tué la natalité de sa population historique. Son enclavement dans l’américanisme et dans l’OTAN en a fait un pays vassalisé. Sa perméabilité à la confession séculière sectaire originaire des États-Unis, le Wokisme, en fait un pays totalement renégat à son ambition intellectuelle passée et tourne le dos aux beautés de la Renaissance et à la nécessité des lumières. La destruction fiscale de la haute société européenne a conduit à sa dispersion puis à sa disparition dans un mondialisme essentiellement construit autour du culte du fric et des fortunes opportunistes démentielles de plusieurs milliards de dollars. La mondialisation a permis à des mastodontes privés de peser plus que des nations moyennes comme l’est devenue la France. La soumission volontaire à une immigration de masse en période de perte de vitalité démographique a cassé pratiquement tous les mécanismes d’intégration et de facilitations sociales sans régler la question de la main-d’œuvre qualifiée. L’absence de l’université française comme source de progrès dans les différents domaines de la science a livré tous les secteurs de l’innovation stratégique à d’autres dont nous devenons des sous-traitants ou des consommateurs à crédit.

Tout cela est désormais bien compris même si personne ne veut vraiment s'attaquer à l’ensemble de ces questions. Le système médiatique glisse, avec des avancées et des reculs, de l’occultation au déni, du déni à la minimisation, de la minimisation à l’exonération. En revanche la substitution dès le plus jeune âge dans le système éducatif d’un politiquement correct de gauche et d’une attitude qui privilégie les bonnes pensées à l'enseignement et la soumission à la bonne parole aux bons résultats scolaires, a créé une jeunesse propice à toutes les manipulations et ayant peur d’être du côté des mauvais, selon la définition d’une certaine gauche anticapitaliste, auto dévalorisante pour l’Occident, constamment à la chasse à un néonazisme fantasmée, et à la remorque des modes sociétalistes. L’individualisme forcené est renforcé par le besoin de ne prendre aucun risque dans le champ de la pensée collective.

Les conséquences électorales sont patentes. L’élection d’un président totalement creux et nul devient possible, car finalement il n’a aucun pouvoir et peut se contenter des frais d’un simple « narratif » électoral. Faire semblant dans un théâtre d’ombres est devenu une tentation raisonnable, si tenter d’incarner des politiques fortes ne peut plus déboucher sur une action réelle, sauf à être traité aussitôt de nouveau Hitler. La virtualisation du Président révèle le symptôme. Un avatar omniprésent dans le narratif bien-pensant suffit.

On le voit bien avec Emmanuel Macron : virtuelle était son annonce d’une « révolution » ; virtuelle était son annonce de l’arrivée d’un nouveau Jupiter ; virtuel était son narratif dans quasiment tous les domaines. Du coup l’important n’était pas d’agir mais de sauvegarder par la com’ le narratif électoraliste, puis d’utiliser l’argent public pour sauver la réélection. Virtuelle est la campagne électorale. L’avatar médiatique du président est plus important que l’homme Macron.

On n’aurait tort de croire que la virtualisation ne concerne que le président sortant. Elle se caractérise par l’ampleur des non-dits. La dette ? Évacuée par tous les candidats. L’aggravation des déficits extérieurs ? Regrettée par tous les candidats sans aucune politique correctrice avancée. La pression écologique contre l’économie ? Évacuée par tous les candidats. La diplomatie française et son champ d’application réel ? Évacuée par la quasi-totalité des candidats, Éric Zemmour faisant exception. La baisse catastrophique de la natalité proprement française ? Écartée du débat pour ne pas indisposer l’électorat féminin qui y verrait une accusation. La mesure d'aide à la natalité dans les campagnes, pour ne pas aider les naissances de banlieue, proposée par Zemmour, est plutôt farce.

Le journal Le Temps vient de commettre un article d’une page sur la vacuité de la diplomatie d’E. Macron. Il a, en effet, beaucoup raté. La politique africaine est un échec cinglant avec une injonction de quitter dans l’heure le Mali. La politique au Moyen Orient est marquée par le bide honteux du raid grotesque qu’a été l’opération libanaise qui renseigne plus sur les problèmes psychologiques du président français que sur autre chose. L’humiliation infligée par les États-Unis dans l'affaire australienne est devenue un incident calmé par une main passée dans le dos de Biden trois jours plus tard ! La séquence Russe a été une longue humiliation : pas de préparation avant une visite difficile. Personne pour attendre Macron à l’arrivée à l’aéroport, reçu comme un touriste. L’entrée par une petite porte annexe par le concierge du Kremlin. La rencontre à 8 mètres de distance. L’absence totale de résultat. Une honte ! Mais quelle importance puisqu’il s’agissait de faire le guignol le plus longtemps possible sur le théâtre électoral purement français et retarder son annonce de candidature du fait de son rôle pour sauver le monde. On en est à la facilitation d’une rencontre Biden-Poutine ! S’entremettre en laissant les Grands discuter est une position de chambellan. Ajoutons une prestation européenne pitoyable en surjouant « sa présidence de l’Europe », alors que la présidence tournante n’a exactement aucun intérêt pratique dans la conduite des actions de la Commission.

Une de fois de plus le narratif est tout, le sérieux rien. L’avatar gambade dans les médias et sur les ondes.

Mais la réalité reprend toujours la main.

La quête de pouvoir d'achat, la pénurie d’énergie, l'explosion des délinquances et des comportements violents, la persistance de la fuite des élites nationales, l’inflation « provisoire et frictionnelle dans la temporalité courte » qui s’installe dans la durée, l’absence de maîtrise dans presque tous les domaines critiques, tous ces éléments réels détruisent le narratif présidentiel et s’étalent aux yeux de tous.

Mais les oppositions sont également encagées dans l’imposture des postures.

Marine Le Pen n’a jamais eu de programme sinon sauvegarder la petite affaire familiale.

Pécresse est la partie émergée d’un parti qui n’a jamais voulu parler ouvertement d’aucun des problèmes graves posés à la nation depuis des lustres et qui s'est contenté d’être une cour de bagarre d'écuries présidentielles et d’ambitions personnelles. Ne rien dire. Ne prendre aucun risque. Chut ! Mais se battre comme des gorets pour les places. Dix ans après la chute de Nicolas Sarkozy qui avait largement dévoyé l’héritage gaulliste, il n’y a pas d’analyse de la situation française ni de programme centré sur l’essentiel. La candidate se retrouve dans une atmosphère raréfiée où seule compte l’image et où le choix des mots et des idées est un supplice !

Le socialisme dit « de gouvernement » est aux abois. Après Hamon et Hidalgo, il devrait éviter les H en tête de nom pour ne pas solliciter la hache électorale. Les caciques et les Sabras avaient choisi le douteux Mitterrand pour avoir des places. Ses troupes ont envahi toute la sphère publique et s’y trouvent encore, parfois avec les enfants des satrapes de 81. Ils ont gaiement ruiné l’État et aggravé tous les problèmes de la nation en s’enrichissant au-delà de tout espoir initial. Si Marisole Touraine et Élisabeth Guigou rejoignent Macron, c’est parce que les places ne viennent plus par le PS après l’effondrement de Hollande. Avec Olivier Véran et Clément Beaune, ils forment un fameux quadrille de fossoyeurs de la politique sanitaire et européiste, tout à fait en ligne avec le macronisme.

La gauche fascisante est toujours là. La théâtralité mélenchonnienne, tendance grotesque, avec des guenilles marxisantes et bolivariennes, exige un vrai professionnalisme dans l’avatar, une technique que le maître des cérémonies maîtrise très bien dans certains de ses meetings !

Éric Zemmour a cassé le mur de verre de la bienséance dans le domaine de l’immigration musulmane. Sur le reste ? Mystère. Premier acte de théâtre vivant, alors que d’autres peuvent suivre ? Le feuilleton est en marche contre En Marche.

L’état de la France aurait sans doute justifié un autre moment national diront les esprits chagrins qui peuvent parfois penser que les narratifs artificiels ne suffisent pas. N’écoutons pas ces oiseaux de malheur et rassurons-nous : l’idée que la France doive redevenir une nation concrète et décisive, pas seulement un avatar virtuel et impuissant, est encore embryonnaire et depuis qu’on peut avorter à neuf mois dans le territoire dit français fractionné façon puzzle où sévit un Macron, elle a peu de chance de survivre.

Une facilité condamnable : décharger et défiscaliser des revenus sans toucher à la dépense.

Transférer n'est pas réduire !

Que la France soit devenue le leader mondial de la fiscalité et qu’il faille ambitionner de régresser dans ce classement mondial là, pas de doute ! De même, faire payer à l’entreprise l’essentiel du secteur social en ouvrant le pays à la concurrence mondiale, où pratiquement aucun pays ne pratique cet exercice, est une folie. Baissons donc les impôts sur les particuliers et les charges sur les entreprises !

La vérité est que personne ne prétend les baisser et tous proposent seulement de les transférer. C’est la grande mode depuis maintenant des décennies avec un résultat globalement tragique sur ka dette, le sous-investissement, l’emploi, le revenu et… les impôts.

Si on veut des résultats, il faut baisser le besoin de financement d’abord et ensuite, et ensuite seulement, organiser la collecte des financements le plus intelligemment possible.

Nous avons un état moloch, avec des effectifs pléthoriques et aucune des administrations ne fonctionne bien. C’est un premier paradoxe. Tout le monde peut comprendre qu’il faut d’abord savoir pourquoi, dans chaque secteur de la politique publique, on aboutit à une situation aussi déplorable.

Dans le secteur de la justice on a levé le couvercle répressif qui était mis sur la délinquance par une justice très sévère jusqu’en 1968. En plus on a judiciarisé des pans entiers de la vie sociale, économique et politique qui ne l’étaient pas. La délinquance a flambé et le besoin de jugements aussi. On a alourdi toutes les procédures et on a permis de rejuger la chose jugée aux assises (coût jamais évoqué). L’immigration de masse a conduit également à une augmentation de la délinquance. La justice est noyée alors que la délinquance est au plus haut. Pour réduire la pression, il faut agir sur la répression et le champ de la délinquance. Tout en revenant à des jugements définitifs en première instance aux assises sauf vice de ceci ou de cela. Et il faut réussir l’informatisation du système. Comme on fait tout l’inverse, le secteur est noyé, inefficace et gangrenée par la politique et l'idéologie.

Dans le secteur de la médecine on a développé une pression bureaucratique délirante tout en freinant l’expansion des personnels médicaux, en réduisant les lieux de soins, en modifiant la médecine de ville, tout en généralisant la gratuité et l’achat de produits au rabais dans des pays à bas salaires. Il faut à l’évidence réduire le personnel administratif, réduire les actes inutiles par une franchise médicale sur le petit risque, et augmenter le nombre des soignants. Il faut aussi changer la collecte des fonds correspondants. Le système suisse est le meilleur : les particuliers paient directement leurs cotisations maladie à des caisses agréées et concurrentes. Ce n’est pas le rôle des entreprises. Pas de monopole public ; une pression des assurances pour contrôler les frais médicaux ; les particuliers font attention à ne pas réclamer n’importe quoi car l’effet est immédiat sur leur facture. C’est entre 400 et 500 euros par mois et par personne, avec des tarifs bas pour les enfants (une centaine d’euros). Les cas d’exonérations ou de réduction sont étroitement restreints temporairement aux cas douloureusement problématiques. Le grand âge et l’absence d’enfants créent des difficultés comme partout mais le moindre citoyen comprend les problématiques.

Dans le secteur de l’enseignement, on a voulu toute une génération au bac et pourquoi pas à la maîtrise, rendre toutes les classes mixtes, caserner les collèges et les lycées, tout en acceptant de faire venir dans les classes des cohortes massives d’immigrés en provenance de dizaines de pays étrangers et en refusant la sélection. On a assigné à l’école le soin d’inculquer des thèmes sociétalistes et moralisateur, biaisés par la gauche, au détriment de l’enseignement lui-même et des disciplines. Le système est par terre. Il faut faire baisser la pression migratoire, éliminer la pression sociétaliste et rétablir la sélection. Il faut également réduire le côté non-enseignant de l’école : voyages, sorties, périscolaires. Et concentrer les disciplines au lieu d’en ajouter constamment. On a fait tout le contraire. Avec des résultats dramatiques.

Sans action d’abord sur les politiques suivies, impossible de réduire le besoin de financement.

Pour la retraite, la réduction de la durée hebdomadaire de travail et les retraites prises avant 65 ans se sont cumulées avec l’augmentation de la durée de vie pour rendre la situation ingérable. Si on travaille moins longtemps on perd des recettes. Si la dépense, elle, augmente massivement on se ruine, car le résultat ce sont des cotisations en hausse et de la dette si on n’ose pas les augmenter. Inutiles de transférer les cotisations si on n’étend pas la durée du travail et si on ne retarde pas l’âge de départ en retraite.

Affirmer : « je ne fais rien parce que les Français ne veulent pas mais je supprime les cotisations et la fiscalité sur tel ou tel revenu » revient à transférer des cotisations ou des dépenses individualisées sur l’impôt général. Comme on ne veut pas toucher à la TVA (parce que les Français ne veulent pas) alors c’est l’impôt sur le revenu qui trinque qui n’est payé que par 47 % des Français. Comme pour la taxe d’habitation. L’IR ou la dette récupèrent le bébé et l’eau du bain. Ce débat fondamental est escamoté.

On a déjà basculé sur la fiscalité générale toutes les cotisations sur les bas salaires, ce qui est totalement injuste ET inefficace. On veut étendre à l’infini des transferts de ce genre par démagogie. C’est totalement absurde ET inique. Pas un candidat qui ne se livre à ce petit exercice ! Pas un mot de contestation dans la presse et dans les médias. Et on ne réduit aucune dépense par une rectification des politiques menées.

On nage dans la démagogie pure et on déshonore la politique.

Revenir à la semaine de 40 heures et passer à la retraite à 67 ans pour tous, voilà la première action à mener.

Redonner la responsabilité de la politique médicale aux médecins à l’hôpital dans le cadre d’un simple contrôle de gestion, chaque service gérant son budget, est obligatoire, comme l’est le démantèlement de tout le contrôle tatillon et exhaustif préalable et a posteriori des actes, avec un retour de la responsabilité médicale.

Rétablir une responsabilité des assurés sur leurs dépenses avec la hausse du reste à charge pour le petit risque est tout aussi nécessaire pour éviter les visites gratuites de pur confort, et l’utilisation abusive de la carte de sécurité sociale.

Rétablir le couvercle sur la délinquance comme avant 1970 et réduire le champ pénal tout en sanctionnant le justicialisme et en simplifiant la procédure pénale, est une nécessité absolue. Quand quelqu’un se noie, on le sort de l’eau d’abord et on ne songe pas à augmenter la taille de ses poumons.

Etc. Etc.

Ce n’est pas si difficile de construire un programme de sortie du déclassement.

Si on veut optimiser les modes de collecte des fonds nécessaires, il faut transférer la CSG en partie sur les particuliers comme en Suisse et en partie sur la TVA pour les exonérations sociales ciblées, ce qui permet de faire assumer une partie des frais par les produits importés. Idem pour certains impôts de production qui ne sont directement associés à une production effective. De même il faut supprimer les impôts qui coûtent plus cher que ce qu’ils ne rapportent. IFI et impôts sur les successions sont symboliques et peuvent être totalement supprimés provoquant un choc de confiance et une envie d’investir en France et de créer du capital et de la production. Ils représentent 1.6 % des prélèvements ! Moins que la perte de valeur de la monnaie chaque année.

Une telle politique n’est possible que si le monde politique n’est pas dirigé par une cohorte de hauts fonctionnaires étatistes et socialisants travaillant en famille sur plusieurs générations. Un minimum de profondeur démocratique suppose que ce sont des citoyens ne dépendant pas des subsides de l’état pour leur carrière qui doivent proposer ou voter les lois. Les fonctionnaires doivent montrer leur compétence en trouvant les voies et les moyens d’influencer les dirigeants politiques et de mettre en œuvre correctement les décisions prises. Nul ne peut donc être élu dans une instance qui fixe sa rémunération et les moyens de son activité. Et nul ne peut recevoir deux rémunérations de l’État.

Cela fait maintenant depuis plus de 20 ans que tout ceci est ressassé et devrait être mis en œuvre. Pendant 10 ans la droite ne l’a pas fait et pendant 10 autres la gauche ne l’a pas fait.

Et en privé tous disent : il n’y a pas de doute c’est ce qu’il faut faire. Sinon on continuera à sombrer.

Oui : tous. Mais…

L’énarchie préfère conserver ses privilèges. On a le grand combat entre Macron et Pécresse, énarque l’un et l’autre, avec l’exutoire commode Le Pen. La haute finance compte sur l’Europe pour contrôler ce qui doit l’être. La dette permet de faire taire les pires démagogues. L’émigration est plus facile à organiser que de susciter un renouveau des naissances indigènes.

Eric Zemmour joue à son tour le jeu des exonérations et des défiscalisations sans toucher aux besoins de financement. L’audace sur l’immigration dans la continuité démagogique sur le reste…

Comment corriger un débat présidentiel si débilitant ?  D’où peut venir le salut français et la fin d’une autodestruction débilitante ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comprendre la destruction bureaucratique de la France

Une des banalités de l’époque est de constater que les Français pensaient disposer du meilleur système hospitalier du monde et qu’en fait il était en pleine déliquescence, avec des médecins plutôt désespérés et des personnels en voie d’évaporation, un recul technique rampant, la désertification des lieux de soins et un accès aux compétences de plus en plus long et complexe.

Le paradoxe est l’incroyable obsession de santé des Français dopés par la féminisation de l’espace public qui a eu des traductions politiques très concrètes. Toucher un tant soit peu à la Sécu tourne rapidement à l’émeute. On l’a vu lors de la candidature Fillon qui a perdu beaucoup dans les sondages entre décembre et janvier 1997 après avoir évoqué quelque rigueur. On l’a revu lorsque Macron a monté une campagne de haine contre les non vaccinés accusés d’empêcher des soins pour les autres. Cette saloperie a été cautionnée par une majorité de Français. « Ma santé ma santé », comme un avare pouvait dire naguère « ma cassette ma cassette ».

Les Français tiennent à leurs 35 heures, parfois 32 et même 28 et le départ à la retraite à 60 ans parfois moins. Cela a ruiné leur PIB par tête, le budget, la balance commerciale, l’emploi. Ils tiennent à leur Sécu qui est ravagée, largement à cause de la gratuité des soins et l’état des finances du pays. Mais ils ne voient pas le rapport.

Bossuet avait raison qui plaignait les gens qui déplorent les effets des causes qu’ils chérissent.

Personne ne se rend compte qu’on connaît le même processus de folie destructrice dans le logement. Le passe Co2 est en train de s’installer dans le silence et avec l’approbation des Français qui comme d’habitude refusent absolument de voir plus loin que leur bout du nez et sont prêts à nouveau à quelques mouvements de haine contre les autres qui pourraient à nouveau être attisés par un politique infect et sans scrupule.

Commençons par le plus comique. Posez la question autour de vous. Connaissez-vous le DPE, ce que cela veut dire et ce qu’il y a derrière comme contraintes ? Disons que 0.1 % de la population sait aujourd’hui de quoi il s’agit. Cela n’empêche pas Opinion Ways de délivrer un sondage qui annonce que les Français y sont extrêmement favorables. Il y a des contraintes pénales : formidable. On va bloquer la location de logements mal isolés. Oui ! Encore ! En fait il faut interpréter ce sondage comme la réponse à cette question : voulez-vous que les autres fassent des efforts à leurs frais pour sauver la planète et qu’ils soient durement sanctionnés pénalement et économiquement : Oui ! C’est que le Co2, c’est ma santé qui est en cause et on en revient aux premiers paragraphes.

Si on tient absolument à voir ce qu’est la folie bureaucratique, il faut suivre pas à pas l’action de Mme Wargon (on ne dit plus jargonner mais « wargoniser »), en sachant que c’était déjà pas mal avec NKM. Enarque ou polytechnicienne les enfants de hauts fonctionnaires ont très jeunes appris qu’on pouvait faire n’importe quoi avec les règlements, les subventions, les pénalités et les interdictions. Alors on est passé de RT12 au RE2022 sans que la presse générale n’entre trop dans les détails. Pour ceux que l’expérience tente, lire Bati-actu pendant une semaine est la solution. Pas un article sans que les cheveux ne se dressent sur la tête.

Prenez par exemple le désamiantage. Les normes sont épatantes. Il faut déclarer avant, pendant et après ses opérations sur une base de données. Et attention : si vous décalez votre planning d’un jour, il faut bien le signaler. Cela ne vous rappelle rien ? Mais, l’hôpital, ou les mêmes hauts fonctionnaires exigent des médecins qu’ils indiquent les actes qu’ils vont faire, avant, pendant et après, avec parfois des autorisations à obtenir avant et des réponses à apporter après. Du coup il faut que les artisans se dotent d’instruments informatiques pour enlever une cloison amiantée et y passent quelques heures pour faire un chantier qui du coup va voir ses coûts exploser. Formidable. Et beaucoup d’opérations se font au noir !

Autre exemple amusant : pour effectuer un DPE, c’est si complexe qu’il faut se doter d’un logiciel. Pas n’importe lequel. Un logiciel agréé et qui posera toutes les bonnes questions sous peine de ne pas fonctionner. Des questions dont on n’a en général pas la réponse bien sûr sauf travail considérable et un tas de connaissance inhabituelle dans le secteur. Alors il faut aussi des formations. Et des gens pour faire les essais et s’il n’y en a pas assez ? Alors on bloque le marché. Et si vous passez outre : prison ! Et le résultat est-il fiable ? Euh euh ! Comme pour tous les passes, la fraude guette.

Un dernier exemple pour la route. On fait un essai de maison à énergie positive. Le bilan est médiocre. Le tout électrique quand on ne peut pas stocker l’électricité est un leurre. Les gens étouffent un peu et ouvrent tout à tout va. Donc la consommation d’électricité augmente. Et dans la maison les applications exigeant de l’électricité se multiplient. On consomme bientôt plus d’électricité que pour le chauffage et la climatisation. Certains considèrent que l’énergie économisée permet de chauffer à 22°. L’habitabilité est mauvaise, les maisons mochouilles, les prix élevés, sauf pour des gourbis. Et tout l’habitat doit être à énergie positive en 2 050 (2 035 pour le neuf).

On pourrait continuer à l’infini. Tout se passe entre le ministère et les entreprises et quelques associations. Les particuliers apprendront à leurs frais qu’ils sont les dindons de la farce, mais plus tard. En attendant on interdit à la location des logements, on impose au propriétaire de faire des travaux sans hausse du loyer, on menace, on crée des tensions et des haines entre locataires et bailleur. La construction se tasse. Celle pour louer s’arrête. L’iFI, la taxe foncière et toutes les réglementations plus les passes co2, c’est trop surtout si les taux d’emprunt se tendent. Bonjour les dégâts !

Nul doute qu’un sondage viendra confirmer que les locataires exigent tout des propriétaires et que s’ils ne font rien ils doivent aller en prison !

Le Français est né malin. On ne peut déjà plus se loger dans bien des endroits en France. Comme on ne peut plus se soigner dans de nombreux endroits. Gageons que cela ne va pas s’arranger. Pour les automobiles on a annoncé en douce que 20 millions de propriétaires perdront leur voiture et que ceux qui la garderont devront réduire de 40 % leurs déplacements. Une paille. Mais dans le logement, personne n’ose dire qu’il faudra que 20 millions de logés perdent leurs logis ou que 20 millions de bailleurs perdent le fruit de leur investissement.

Alors de la haine il va y en avoir. De la belle, de la grandiose, celle qu’Emmanuel Macron aime attiser.

Tous les candidats crient Halte à la bureaucratie ! et la haute bureaucratie continue imperturbablement.

Tristes (futures) tropiques !

Avons-nous doublé le PIB français entre 1980 et 2021 ?

Particularité amusante, le PIB français en euros de 2021 est à peu près le même que celui de l’année 1980 en francs. Autour de 2.400 milliards. Cela pose un intéressant problème de comparaison. De combien a été notre croissance en quarante ans.

Pour s’en tenir aux chiffres officiels l’affaire est facile : compte tenu de la dérive des prix à la consommation, le PIB actuel est le double du PIB de 1980. Nous serions deux fois plus productifs qu’à l’époque.

Certes, cela ne représente, sur 40 ans qu’une croissance annuelle minuscule, de 1.74% en moyenne.

Ces chiffres emplissent de malaise. Comment se fait-il que Marianne ait pu calculer une paupérisation absolue en quarante ans d’une partie des effectifs de l’administration ? Comment se fait-il que les pauvres se sentent plus pauvre que les pauvres de l’époque ? Comment se fait-il qu’avec deux fois plus de richesses, nos services publics ne fonctionnent plus correctement, le chômage soit si haut, notre compétitivité si nulle, notre endettement si fort, nos impôts si élevés ? Pourquoi le PIB par tête suisse est-il désormais deux fois celui de la France alors que les deux pays étaient en gros à parité en 1980 ?

On sent qu’il y a quelque chose qui cloche. Mais quoi ?

Pour établir la valeur absolue d’une monnaie, nous avions l’habitude au Cercle des économistes e-toile d’utiliser un indice de référence composite, tenant compte du cours de l’or, du pétrole, des terres rares, du m2 vendus en centre-ville dans plusieurs grandes capitales du monde, du Franc suisse et du Deutschemark puis de l’euro.   Sans refaire avec toute la précision voulue l’actualisation de cet indice (arrêté en 2012 après la crise de l’Euro), nous arrivons à un glissement d'environ 8 fois de la valeur de l’indice, au lieu des 3.2 fois de l’indice de l’Insee.

Comme le rapport entre euro et franc est de 6,55957, si la croissance de l’indice de référence est supérieure le PIB a baissé, s’il est inférieur, le PIB a cru.

En unité de valeur constante, le PIB français a donc sensiblement baissé, ce qui est plus compatible avec les nombreuses défaillances que l’on a constatées pendant ces derniers quarante ans.

Le PIB par tête doit tenir compte d’une hausse de la population de 55 à 67 millions.

Comme l’a écrit récemment l’excellent Robin dans le Figaro, l’indice de l’Insee est très peu pondéré par l’immobilier, les actifs boursiers etc.  Celui de l’Allemagne est nettement plus inclusif. Si on prend l’indice allemand le taux de croissance baisse sensiblement. On perd quasiment 1 point de croissance qui tombe à 0.8% par an.  Et on ne double plus l Compte tenu de la croissance de 20% de la population, le PIB par tête n’a plus cru que très faiblement, presque de façon imperceptible. 

L’indice de prix est politiquement construit pour connaitre l’évolution du pouvoir d’achat à court terme, avec des effets juridiques, économiques et sociaux importants pas pour déterminer la valeur de la monnaie. Au-delà de quelques années la distorsion de l’offre de produits rend l’indice peu significatif. Pratiquement la moitié des produits consommés aujourd’hui n’existaient pas il y a quarante ans ou n’avait pas les mêmes caractéristiques. On n’est pas riche de la même chose à quarante ans d’intervalle. Pas de TGV, pas de PC, pas de téléphone portable, pas d’internet, pas de voitures électriques, pas de domotiques, pas du tout la même gamme de traitements et de produits médicaux, pas de tourisme massif à très bas coût, etc. Les services à la personne étaient beaucoup moins coûteux. La fiscalité et les dépenses contraintes étaient plus faibles que maintenant.  On compare sur des périodes de quarante ans des consommations sans rapport.

Un poste de travail informatique coûtait 10.000 F en 1880, en télétraitement. Un petit portable 1000 fois plus puissant ne coûte que quelques centaines d’euros.  Mais beaucoup de produits agricoles coûtent désormais plus de 10 fois leur prix d’alors. Comment arbitrer cela dans un indice ? C’est possible sur quatre cinq ans, pas sur quarante ans.

La force productive du pays doit s’apprécier en tenant compte du chômage, des déficits extérieurs et de la dette.  Il n’y avait pratiquement pas de dettes ni de chômage en 1980, même si cela commençait à déraper. Nous avons 3.000 milliards d’euros de dettes et le chômage oscille en permanence entre 8 et 11%. Notre balance commerciale comme le budget de l’état sont en déficit permanent, de façon abyssale. Notre industrie est passée de 24% du PIB à 12.

Nous croyons légitime dans ses conditions de considérer que la puissance économique de la France est pratiquement la même qu’en 1980 et non pas le double.  Nous avons connu une formidable stagnation.  La seule force qui a favorisé la production est le taux d’emploi des femmes qui a fortement augmenté, celui des hommes, lui, baissant légèrement. Le pouvoir d’achat a pu être maintenu par des importations à bas prix en provenance de Chine et des pays émergents. Mais les citoyens des pays qui n’ont pas voulu d’une expérience socialiste et bureaucratique ont vu leur rémunération décoller par rapport à celles des Français, jusqu’à doubler en Suisse et presque tripler au Luxembourg.

Décidemment non, nous ne pouvons pas affirmer que nous avons doubler notre PIB en quarante ans. La vérité c’est que nous avons connu un déclassement et une paupérisation, relative le plus souvent, mais aussi absolue dans bien des cas.

Nous n’avons pas non plus cherché comprendre les grandes crises mondiales et à s’en protéger. Ceux qui ont fait carrière entre 19770 et 2000 ont connu deux crises mondiales fortes (73-74 et 92-93). Ceux qui ont commencé en 80 également : 92-93 et 2008-2009.  Ceux qui ont démarré en, 1990 en ont connu trois, avec celle du Covid. Les « millénials » en sont à deux, comme ceux qui ont commencé en 2010, qui risquent eux d’en connaître probablement quatre.

La leçon que nous devons en tirer est qu’il ne fait pas bon être tenté par le socialisme à l’intérieur. C’est la recette de la paupérisation. Mais, et c’est celle qui n’est jamais tirée, il faut aussi réformer le système monétaire international qui permet des crises mondiales périodiques qui avaient disparu après-guerre avec une système coopératif de changes fixes mais ajustables par accord général.

On notera que la campagne électorale n’aborde ni la question de sortie du socialisme ni celle d’une diplomatie de la prospérité. Et tous appellent une politique verte qui risque de massacrer la croissance et le pouvoir d’achat, alors que l’énormité de la dette accumulée par E. Macron ne nous permet plus d'emprunter suffisamment pour financer la conversion énergétique.

Le Français, né malin… 

L'aspect essentiel de la crise des services publics français

On sait que la France a développé des services publics pléthoriques, de véritables Moloch, absorbant une part des richesses créées très au-dessus de nos voisins comparables et qu’ils sont dans un état déplorable. La justice est effondrée depuis des lustres. L’Éducation nationale s’effondre dans tous les classements avec des résultats déplorables. La santé est dans l’état que l’on voit. L’armée a des états d’âme, lassée de travailler avec des bouts de ficelles. La police n’y arrive plus.

Ce qui frappe en lisant les meilleurs livres écrits par des professionnels ou en discutant directement avec eux, c’est la constance de leur discours. Tous ces métiers sont « vocationnels ».

Le rapport entre les efforts nécessaires pour atteindre des postes intéressants et la rémunération est extravagant. Devenir Professeur de médecine demande beaucoup de temps et de qualité pour un poste public en hôpital dont la rémunération est faible par rapport au privé. Devenir agrégé d’une matière quelconque et l’enseigner au lycée montre aussi un rapport effort/rémunération très faible. Pour les juges, le parcours n’est pas plus facile et la rémunération peu attrayante. Les carrières policières demandent également beaucoup de qualités pour une rémunération faible. Ne parlons pas de l’armée.

Ce n’est pas tellement l’argent qui leur pose un problème, même si les syndicats ne cessent de bassiner le pays avec des demandes de reconnaissances et des désirs d’augmentation. C’est leur rôle. Certes, toute augmentation est bonne à prendre. En embrassant ces carrières, on sait qu’on ne va pas s’enrichir. Mais on a le sentiment d'être un pilier de la nation et que son rôle est majeur.

Bien sûr tous les métiers de ce type sont difficiles et les crises de vocation apparaissent un jour ou l’autre. Mais ce sont des métiers difficiles à quitter. Les crises sont généralement surmontées. L’armée sait que le moral des troupes est critique et doit être une préoccupation fondamentale. Il en va de même pour les agents et les cadres des différentes branches du service public.

Or qu’est-ce qui ressort aussitôt lorsqu’on écoute les meilleurs : ces métiers sont devenus sans intérêts.

Les juges sont dans leur très grande majorité des gens bien qui n’entrent pas dans les catégories détestables (juges bouffés par l’idéologie, juges nuls, etc.). Que disent-ils en privé ? Notre métier a cessé d’être méritoire et on n’a plus l’impression d’être vraiment utile. Le Code pénal est idéologique et la délinquance est devenue telle et tellement peu condamnable qu’on ne fait plus ce qu’on croit qu’on devrait faire. Il faut aller dans les tribunaux pour voir ces juges accablés par des milliers d’affaires en retards, toujours à la course, devant des délinquants étrangers qui ne parlent pas français et qu’il faut interroger avec des traducteurs, qui ne comprennent rien et dont on ne peut rien faire, tant les lois sont complexes et changeantes et tant les circuits d’internements sont bouchés. On a supprimé le couvercle qui limitait la délinquance dans les années soixante-dix. La noyade a suivi. Les juges ont en plus été mis sous tutelle du qu’en-dira-t-on gauchiste avec des pressions internes et externes fortes. Le tout crée une situation odieuse, oiseuse et inefficace qui dégoûte les professionnels qui ne peuvent plus travailler normalement.

La situation est exactement la même pour les médecins. Le pouvoir est passé aux mains de la bureaucratie qui gère en s’appuyant sur des « méthodologistes » qui n’ont jamais vu un malade, avec des conflits d’intérêts dramatiques avec Big Pharma. Le pouvoir médical n’est plus aux mains des praticiens au chevet du lit des malades. Ils doivent faire ce qu’on leur dit de faire et remplir avant, pendant et après, les dossiers qui permettent à la bureaucratie de tout surveiller. Pour toutes les maladies il y a des règles précises à appliquer sans réfléchir. L’enseignement est devenu navrant à base de QCM dont petites les réponses sont à connaître de tête. L’autonomie des médecins devient nulle et les structures de pouvoir peuvent les faire dérailler à tout moment ? Le métier n’a plus aucun intérêt et même peut devenir dangereux pour les malades. S’insurger ? On l’a vu : la répression arrive vite et est en général totalement inique. Un médecin devient un conformiste qui laisse filer mais qui finalement en vient à s’en foutre ou à chercher dans le privé les moyens de gagner un peu de sous.

La situation est exactement la même dans l’enseignement. Comment faire classe à des élèves de 20 ans, généralement des noirs baraqués, qui, en seconde, ne savent ni lire ni écrire, avec une emprise idéologique plus ou moins « woke » venant de l’administration et des syndicats qui servira éventuellement à vous juger et vous sanctionner si vous râlez un peu fort. Certaines classes de CM1 ou CM2 à Paris intra-muros accueillent dix nationalités avec des jeunes qui à 50 % ne parlent pas un mot de français et ne savent ni lire écrire. On fait quoi, sinon de la garderie ? On voit bien qu’à Trappes, l’enseignement du programme au lycée est impossible. Pas difficile, impossible. Là encore tout est fait pour interdire la rébellion. Alors on fait son métier comme on peut mais on ressent qu’il n’a strictement aucun intérêt : pourquoi professer si vous êtes certains de n’obtenir aucun résultat et que de toute façon tout le monde s’en fout tant que vous ne vous manifestez pas ?

Cette situation se retrouve partout dans les services publics qui sont de plus en plus désertés, notamment par les hommes, qui ne se retrouvent pas dans un exercice sans autonomie, où les décisions sont prises ailleurs et vous sont interdites, où rechercher des résultats est impossible, où tout est englué dans un politiquement correct qui pose des interdits, où exercer vraiment son métier est une source de répression.

La gravité de la situation des services publics français n’est pas tant leur misère financière que dans la perte de moral qui s’est installée puis généralisée partout.

Pour juger de l’effondrement des services publics français il faut d’abord s’intéresser à l’effondrement du moral des meilleurs. Faire le mal est une chose. Décourager du bien en est une autre, bien plus grave.                                                                                                                                                                                      

Catherine Nay : un livre indispensable

"Tu le sais bien, le temps passe" souvenirs souvenirs 2

De toutes les journalistes qui, dans la foulée de Françoise Giroud, « bouchon » pour les intimes, se sont lancées à l’assaut des hommes politiques, Catherine Nay est la plus remarquable. Elle n’a pas choisi comme d’autres de s’attaquer comme maîtresses à des hommes aussi douteux que Mitterrand simplement dans l’espoir d’avoir de hauts postes pour elles-mêmes. Ce côté promotion-canapé a toujours été considéré comme efficace mais vulgaire mais là il prenait une tournure odieuse du fait de l’hypocrisie de dames qui une fois placées se comportaient en dames d'œuvre du socialisme et comme armature d’un camp du bien aussi cupide que parfaitement fantasmagorique. Il est vrai que les hommes politiques sont en général généreux et offrent à leurs maîtresses des cadeaux qui ne leur coûtent rien. De conseiller municipal à maire, voire de député à sénateur, de places diverses dans le privé à de hauts titres dans la fonction publique, ils ont un large choix.  

La belle et distinguée Catherine n’a pas voulu manger de ce pain là et a conservé son métier qu’elle a exercé avec subtilité et finesse dans la durée, tout en créant un foyer sûr et propice à une vie familiale de qualité. Albin Chalandon était au cœur du système sans chercher à en être le chef.  Il était soigné de sa personne et attentif à sa forme. Les deux formèrent un beau ménage et un ménage beau.  

Le journalisme mène à tout à condition d’en sortir, tout le monde sait cela. En choisissant de persister dans sa passion, le chemin de Catherine Nay l’a conduit à des livres qu’on aurait tort de considérer comme légers ou anecdotiques.

J’ai rencontré Catherine Nay une seule fois, dans un avion aujourd’hui disparu mais qui portait la marque du génie français, la Caravelle, sur un trajet Paris-Clermont-Ferrand. La particularité de l’avion est qu’il disposait de six sièges en vis-à-vis, comme dans le train, en première. Nous étions l’un en face de l’autre, ce qui pour moi était l’occasion d’un voyage plus gracieux que d’habitude. En ces temps là il y avait peu de femmes en avion, en semaine, ce qui était plutôt triste mais pas de mioches pleurnichards non plus, ce qui ménageait les nerfs.  Elle venait d’écrire Le Rouge et le Noir, sans doute un des meilleurs livres sur François Mitterrand et à un moment où on n’osait pas tout dire. Avec celui de Péan et l’analyse au vitriol d’Onfray, dans sa comparaison avec De Gaulle, il forme une trilogie qui ne laisse rien de caché de ce qu’est un « pourrisseur de première », selon l’expression d’Alexandre Sanguinetti.  Peu avant l'atterrissage, je lui glissais un petit mot : « Toutes vos observations très négatives sur le personnage sont justes, mais vous n’oserez jamais dire qu’il écrit comme un cochon !».  Le comité des thuriféraires de Mitterrand a fait publier sur fonds publics les lettres amoureuses du sieur à Catherine Langeais, la bobonne du petit écran des années RTF. Ceux qui y jetteront un œil comprendront ce que je veux dire. Juste avant de descendre l’avion, la délicieuse ouvrit le billet. Un froissement de la joue, pour une esquisse de sourire, et une œillade millimétrique signèrent la fin de la lecture, avant de disparaître. Du grand art. Une Française de classe comme on n’en trouve de moins en moins.

Il faut absolument lire « Tu le sais bien, le temps passe. Souvenirs, souvenirs » dont le tome 2 vient de sortir. D’abord pour la photo. Yeux baissés, figure hiératique, attitude perdue dans le passé. Une fois de plus du grand art.

Mais surtout pour le contenu. Catherine Nay a tout vu et a tout entendu. Et a tout jugé. Et comme il le fallait.  Pour ceux que le destin de la France intéresse, les années 1990 restent le moment du grand tournant. C’est l’époque où même pour le plus humble des observateurs la France va sombrer dans le déclin irrémédiable. La crise mondiale de 72-73, la plus sévère à l'époque depuis celle de 1929 signe définitivement et explicitement le caractère détestable des changes flottants. La question de l’Europe devient critique avec un choix mortel proposé à la France d’entrer dans la financiarisation excessive, les échanges déséquilibrées, les contraintes mortelles de Maastricht. Il devient possible de sortir du socialisme ruineux accepté par inconscience par les Français. L’élection de Jacques Chirac aurait dû être le moment du grand redressement et du rétablissement d’une France conforme à l’espoir gaulliste. Ce sera tout l’inverse. La France sombrera et nous vivons encore sous l’eau depuis cette descente aux enfers.

L’énarchie compassionnelle, à l'extérieur et ruinée par les conflits de personnes, à l’intérieur, est au pouvoir. On va voir ce qu’on va voir. Les hommes clés de la période sont tous énarques : Chirac, Juppé, Seguin, Rocard, Jospin, avec un froufroutement de jeunes énarques dans les alentours. La génération des gaullistes historiques a totalement disparue. Le communisme s’est effondré. Que vont-ils faire ? Effondrer le pays pour des lustres.

Le livre de Catherine Nay est fondamental parce qu’il montre les ressorts humains de cette déchéance. Ce panier d’énarques est un panier de crabes et il n’a pas mis le destin français en tête de ses préoccupations.  Il est frappant de constater que toutes les personnes citées sont des hommes mal finis. On retrouvera cette caractéristique avec Hollande et Macron. Chirac ne s’aime pas et ne sait pas trop où il est. Juppé est structurellement aigri et ne parvient pas à un équilibre rayonnant, alors qu’il avait tout pour réussir aussi son développement personnel. Ne parlons pas de Seguin, le prototype de l’homme émotif et intelligent, pathétiquement en manque d’affection et qui doute de lui. Rocard n’a jamais réussi à tuer le père. Il reste le « fils de », protégé, qui fait semblant d’être un vrai révolutionnaire et qui en bafouille. Jospin ne s’est jamais remis de la collaboration de son père, au nom d’un pacifisme déplacé. Je l’ai connu au début des années soixante, avec ses deux copains Allègre et le mari communiste braillard d’une de mes amis d’enfance. Il vomissait le bourgeois à gros bouillon et croyait en Krasucki tout en étant trotskiste caché. Plus personne ne sait qui est Krasucki.Jospin voudra laisser son nom à gauche avec les 35 heures. Il signera le déclassement définitif de la classe ouvrière française et finira avec un bel appartement, rive gauche, rue du Regard et une maison sur l’île de ré. Plus bourgeois et plus antisocial tu meurs !

Le grand mérite du livre de Catherine Nay est de montrer ce petit milieu en action et comment il va tout gâcher.  Il y a eu trois moments énarchiques de destruction du pays : le couple Chirac-Giscard, la période dont on parle et la période Macron.  Ce continuum de la déroute française est entièrement contenu dans le vase clos des conflits d’énarques hautains et incertains, au sommet dans la carrière et au plus bas du problématique dans la personnalité. Il est aussi important de comprendre les ressorts psychologiques en action que décrit le belle Catherine, que d’en faire une analyse technique, économique ou politique.

Nous-mêmes, avec ceux qui deviendront les piliers du Cercle des économistes e-toile, avant d’etre gagnés par l’âge, nous nous sommes mobilisés dès 1997 pour combattre l’effet des erreurs de ce groupe funeste sur l’avenir français. Nous avons voulu attirer l’attention sur les méfaits des changes flottants et la certitude d’une crise majeure, que nous avons prévu pour 2008 et qui a bien eu lieu, sur l’erreur d’organisation de l’Euroland qui lui donnait un caractère récessioniste et nous eurent la sur-crise de 2011- 2012. Nous avons prévenu que l’entrée de la Chine dans l’OMC viderait la France de son industrie, ce que personne ne nie plus. En interne nous dénoncions un état obèse qui déjà fin 90 ne marchait plus. L’école était déjà par terre, la justice effondrée, les services extérieurs en lambeaux, l’armée réduite aux bouts de ficelles, la natalité par terre. Il y a 25 ans ! Rien de nouveau. Dette et impôts, associés à la bureaucratie et aux transferts sociaux démesurés et autres cadeaux, comme la retraite à 60 ans et la durée de travail à 35 heures, désarmaient la compétitivité française.

Le livre qui va sortir incessamment d’Agnès Verdier-Molinié, Le vrai État de la France, fait un tableau ravageur de la situation ravagée de l’économie et de l’état français. Ce n’est que la suite d’un tableau qui pouvait déjà être fait à la fin de la décennie 90.

La clef de cette déchéance est finalement la prise de pouvoir en France par une caste énarchique, étatiste et socialisante, de Giscard à Macron, qui a tué le pays en cinquante ans. Ne pas comprendre que la première mesure institutionnelle à mettre en œuvre est de créer un mur solide entre la haute administration et la politique, est se condamner à ne rien comprendre aux causes de la déchéance française.

Lettre persanne

 

Très chère Amie

Tu te rappelles sans doute l'analyse psychologique faite d'Emmanuel Macron, il y a maintenant très longtemps. Elle montrait un pervers perturbé absolument insensible aux autres, se considérant comme la mesure de tout et n'ayant aucune règle au-dessus de lui, croyant à sa supériorité tout en ayant de gros doutes, cherchant constamment à se rassurer, n'acceptant pas l'opposition ni l'autonomie des décisions des autres, capables de "cacas nerveux" incontrôlés et impossibles à arrêter. Un psychologue que nous connaissons bien avait ajouté que le tableau psychiatrique était significatif et qu'il n'y avait pas de traitement. L'important, face à ces profils-là, est de s'écarter ou de l'écarter le plus vite possible.

Certains se demandaient si cette difficulté psychologique avait vraiment une importance, les hauts dirigeants ayant toujours leurs faiblesses. N'a-t-il pas supprimé une partie de l'ISF et imposé le forfait fiscal pour les revenus de l'épargne, ce que personne n'aurait osé faire à droite ? Le reste ne serait-il pas que du détail ? Un fou utile est d'abord utile ! C'est toujours mieux qu'un dingue de fiscalité comme Giscard, un pourrisseur comme Mitterrand, un mou comme Chirac, un Foutriquet comme Sarkozy qui a détruit le RPR en faisant venir Kouchner et sa bande, un Bidochon comme Hollande, commentateur de sa propre nullité ? Après tout un président jeune, qui ose un peu, qui a les yeux bleus, et qui s'active, pourquoi serait-ce plus mal, si ses défauts psychologiques restent du domaine de l’anecdotique ?

Cinq ans après, on a la réponse. Sa campagne de 2017 avait été basée sur un pronunciamiento d’énarques et de juges. Elle s’appuyait sur l’achat de vote caractérisé. Il a commencé par supprimer la taxe d'habitation, le seul impôt juste et auquel il ne fallait naturellement pas toucher. "Moi j'ose". Ce projet démagogique va le conduire à augmenter de 24 % la CSG des vieux, à des conflits avec les maires, qui du coup se revancheront sur les autres impôts à portée de main mais seront obligés à des restrictions qui toucheront directement les moins aisés. Il a certes supprimé également l'ISF, mais en créant l'IFI et en augmentant mille taux, assiettes, etc. Le résultat est que le gain est essentiellement pour les grands propriétaires de fortunes mobilières. Pompier pyromane aimant "em…er", il provoque l'affaire des Gilets jaunes qu'il éteindra dans la tchatche et la violence, en lâchant des dizaines de milliards. Déjà : "Ma survie politique quoi qu'il en coûte". Déjà la peur commence à être instrumentalisée. La réforme des retraites, dont il a choisi la formule la plus complexe en affirmant : moi j'ose attaquer tous les régimes en même temps, quitte à mettre la France à feu et à sang, pour finalement l’abandonner platement après quatre ans de faux débats. L'annonce qu'il allait réformer les effectifs de la fonction publique, 130 000 suppressions de postes, s'est évanoui au bout de huit jour : quand je triangule mes adversaires, je ne suis pas obligé de tenir leurs promesses ». Et de rire !

La honte descend sur la fonction de président avec l'affaire Benalla, puis l’invitation de drag-queens à l'Élysée, puis les pitreries sensuelles avec des noirs délinquants, qui en annoncent d'autres. J'ose tout, donc je suis. Et que c’était bon. Vous n’avez pas vu mon air extatique ?

La crise sanitaire, qui sera finalement sa chance, le prend totalement au dépourvu. Le pouvoir passe à Édouard Philippe. On constate l'effondrement de l'hôpital public, la gabegie, la folie administrative et réglementaire qui règnent au ministère de la santé depuis des lustres. Notre foldingue se sent coincé. Son narratif, qui est son seul souci, est totalement décalé et il le sait. Relire ses discours de l'époque est à hurler de rire. Il patine et enrage. Reprendre la main, reprendre la main vite et fort. Redevenir Jupiter. Au passage il fait réélire Mme Hidalgo à Paris qui a fait de la place à des Verts qui ont éloigné de leur liste les hommes blancs hétérosexuels et ne pensent qu'à détruire le Patriarcat  et à surfer sur les ailes du Wokisme le plus destructeur ! La gestion de la ville devient sordide. Le gros malin voit en la reconduction d'Hidalgo la création d'une candidate présidentielle détestée et sans risque pour lui. Tant pis pour la Capitale et ses habitants.

On passe alors au plan de "réinvention" : Édouard Philippe est viré comme un chien. Toutes les initiatives suivantes sont la démonstration d'un délire qui culmine avec l'affaire libanaise. Dans la foulée, on oublie le sanitaire pour des actions grotesques sur à peu près tous les sujets. Le changement de gouvernement a tout bloqué pendant trois mois. La rentrée est tragique avec une reprise de la pandémie et l'envolée des morts. Mais il ne faut pas perdre la main à nouveau. Alors le quatrième trimestre est une catastrophe, avec les drames que l'on sait.

Pour Macron s'annonce 2021, l'année préélectorale. Cela fait des mois qu'il y travaille. Il a même chopé le virus lors d’une réunion préparatoire tenue en violation du couvre-feu ! Il sait qu'il va pratiquer un achat de vote massif. Pas une catégorie qui n'aura son sussucre. Les spécialistes ont noté 151 cadeaux au peuple, jusqu'à la gratuité des tampons hygiéniques pour les étudiantes. Il ose tout et c'est à cela qu'on le reconnaît. Aucun des problèmes de fond de la société n'est traité. On noie dans l'emprunt et la dépense tout ce qui pourrait gêner la réélection. On prend à l'été 2021 une mesure pesante : le passe-sanitaire dont on avait indiqué peu de semaines avant que son instauration était rigoureusement exclu est mis en place. Affirmer en même temps tout et l’inverse de tout permet de changer de présentation à 180° sans dommage. Comme on a laissé faire le virus en début d'année, parce que Monsieur ne voulait pas revivre son cauchemar de l'année précédente, les morts se sont accumulés par dizaines de mille. Il ne faut pas qu'on le lui reproche. La solution : imposer le passe-sanitaire pour forcer la vaccination. Les non vaccinés deviennent une cible. Les victimes deviennent les bourreaux. On est dans l'abjection, une notion qu'il ne perçoit pas, car il se considère la mesure de tout et l'anomie est sa caractéristique. « Est légitime ce qui me sert ! » Au-delà il n'y a rien. En tout cas pas de convenances ni de règles.

Mais depuis deux ans, c'est le début de l'année 2022 et la réélection qui est le seul objet de son activisme et de ses nuits brunes. On va voir un véritable festival ! Il a tout prévu, tout précisé, tout monté. C'est lui qui va reprendre la main et qui ne la lâchera plus, forçant tout le monde à mettre les pieds dans ses pièges. Les fêtes de fin d'année seront le pivot. On pourra utiliser tous les moyens du pouvoir. Les vœux. Les interviews sans fin sur TF1. Les actions au Parlement. La complaisance massive des médias dont on tient les propriétaires. Il faut contrer l'absence à peu près totale de bilan. Jamais la pression fiscale n'a été aussi lourde, l'inflation est revenue qui ruine un peu plus les retraités, la dette atteint les 3 000 milliards, près de trois ans de valeurs ajoutée des entreprises, la récession a été pire qu'ailleurs et la reprise plus tardive. La perte de compétitivité du pays est grotesque qui se voit dans une augmentation tragique des déficits extérieurs. Bien sûr les flots de dizaines de milliards ont créé de l'euphorie financière et on sait que cela se paiera très cher plus tard. Trop tard : l'élection sera gagnée. Meurt le pays si cela doit me servir ! Un Macron n'a aucun scrupule. Aucun.

Et soudain une double honte s'abat sur la France. Pour se grandir en "Président de l'Europe", alors que la France devient à l'occasion d'une tournante président du comité des petits fours européens, sans aucun pouvoir, sauf de communication, Macron substitue le drapeau européen au drapeau français sur le monument symbolique de la patrie française, l'Arc de Triomphe ! Il n'a même pas vu l'ignominie. Il est francophobe depuis longtemps et insulte la France depuis 5 ans sans vergogne. Il l'a déclaré sans culture propre, sans peuple propre, condamnable pour crime contre l'humanité. Il envoie ses ministres s'incliner devant les ennemis que le pays a vaincus. Il a laissé la Commission ordonner que les cartes d’identité portent un titre en deux langues de l’Union. Aucun traité n’a jamais confié à l’Europe la définition des papiers d’identités nationaux. Quel sens de « mettre une seconde langue de l’Union ». Qui va choisir le Letton ? L’ordonnance est hypocrite et c’est l’anglais qu’on sert. C’est un abus que Macron avalise et aggrave en exigeant que toutes les mentions de la carte soient rédigées en anglais, ce que personne ne lui demande et alors que le Royaume-Uni a quitté le navire. L’Académie Française s’étrangle. Macron n’en a cure. Mais ce coup-ci, avec l’affaire du drapeau, il voit que cela dérape. Il fait piteusement détacher le drapeau bleu dans la nuit, comme un voleur.

Il faut reprendre la direction de la campagne par un exploit médiatique. Les heures passées sur TF1n'ont pas percuté suffisamment. Il faut frapper plus fort. Alors on publie un article immonde dans le Parisien. Les non vaccinés sont des abrutis qu’il faut « emmerder » au maximum, car ils ne sont même plus des citoyens. La vaccination n’a pas empêché la contamination et seulement réduit le nombre des victimes, ce qui est beaucoup, mais 125.000 morts ont été comptés tout de même. Et cela continue, également chez les vaccinés. Surtout Macron, comme on l’a vu, a fait un pari à 30 ou 40.000 morts que certains considèrent comme évitables en début d’année 2021. Il faut qu’il passe pour un défenseur intransigeant de la santé pour éviter que la campagne ne soit hantée par tous ces spectres. D’où le « passe » et l’article du 5 janvier. Il lui faut des boucs émissaires. Il les a. C’est minable mais les cyniques pensent que c’est bien joué compte tenu de la peur panique des Français pour leur santé. La manœuvre est indigne et hideuse. Elle marque le mépris pour les Français, déjà relevé à plusieurs reprises de la part de cette personnalité en souffrance, et le voici marqué d’une double francophobie, contre la France et contre les Français.

Luther écrivait à son épouse : "Es regnet Dreck" ["Il pleut de la boue", lettre de 1541].

Aujourd’hui Emmanuel Macron fait pleuvoir de la boue. Et veut transformer cette boue en élection. Comme le théâtre latin le mettait dans la bouche des sales types qui ne se sentaient plus : « Volo descendere ad inferos crescere procerior ».

Ibi manere!

Utinam…

 

Crois-bien à l'expression etc.

Petit voyage au coeur de la grande désinformation

Nous vivons dans un cadre d’information très construit et filtré afin que nous n’ayons pas de mauvaises pensées. « L’opinion publique » n’est pas le fruit d’une réflexion publique ouverte mais le fond de panier purifié de ce que des forces dominantes imposent là où se dispensent la formation et l’information : les médias, l’édition, l’école, l’état, la justice, les associations, les superstructures internationales. La réalité est celle que désigne le doigt des médias. Le reste est caché ou ne peut être cité qu’associé à une prophylaxie particulièrement sévère.

Cette situation peu conforme avec notre volonté d’être le pays de la liberté de pensée est une invitation à prendre un bout de fil de l’information sensible et de le tirer doucement pour voir où il nous mène.

Au détour d’un livre, je lis :

« Quand en février 2008, l’archevêque chaldéen Paulos Faraj Rahho interrompit le payement de la rançon (jizya) en échange de la sécurité de sa communauté, il fut enlevé et son chauffeur tué. Deux semaines plus tard son corps fut retrouvé près de Ninive. On sut alors que tous les Chrétiens irakiens devaient obligatoirement payer pour leur sécurité conformément à la loi coranique (Cor.9.29). [] Son exécution fut un simple fait divers de la dhimmitude ».

Les pays musulmans, y compris l’IRAK de Hussein qui était considéré comme partiellement laïc, ont continué à pratiquer toutes les atteintes possibles aux droits de l’homme en conformité à la doctrine de Mahomet, sans aucun frein ni aucune condamnation des milieux où « les droits humains » sont censés prévaloir. Droits humains : quelle expression hideuse, copiée de l’américain ! Il y a des restes humains mais pas de droits éponymes, ou alors il s’agit de reliefs.

Lorsque vous lisez cette simple information, qui n’a été ni relayée en son temps par l’Agence France Presse, ni commentée dans les médias, vous réalisez qu’aujourd’hui encore le statut de dhimmi est imposé aux juifs et chrétiens d’Orient, information que personne au grand jamais n'osera commenter dans les médias français. Vous vous interrogez : imaginons que nous imposions le statut de « dhimmi » (le droit de vivre sans conversion contre rançon) à tous les musulmans en France ! Et que nous parlions de notre extraordinaire obligeance vis-à-vis des tenants de cette religion, aussi aimablement protégés, sous peine de mort et après paiement libératoire, comme le fait l’OCI, l’organisation de la conférence islamique qui représente plus de 50 pays musulmans dans le « dialogue des cultures » qui évoque l’existence en prime d’une charte des droits de l’homme conforme au Coran et qui contient donc la dhimmitude !

Qui sait, en France, qu’aujourd’hui, au Moyen Orient, l’ignominie de la dhimmitude existe encore, au milieu des meurtres, des viols, des affronts divers et des actes répétés de destruction culturelle ? Il est vrai que, pour l’OCI, l’islam ne peut pas être oppresseur puisqu’il tient directement sa loi de la parole de Dieu. Mettriez-vous en doute la sagesse du Dieu tout puissant ? Les droits de Dieu sont nécessairement ceux de l’homme puisque c’est lui qui les a créés ! CQFD !. Les participants au fameux dialogue des cultures se suffisent de ce sophisme.

En revanche, si quelqu’un s’avisait de créer en Europe une servitude particulière pour les musulmans, que d’horreur affichée, que de débordements à prévoir ! Oh, l’infamie ! On avait le socialisme hémiplégique, voici l’islam hémiplégique. Bon sang de gauche ne saurait mentir.

Quiconque a jeté l’œil sur ses contrées asservies par l’islam ne se heurte que trop vite à la destruction continue des populations non-musulmanes et de leur culture qui s’est poursuivie pendant des siècles et perdure aujourd’hui au prix de crimes atroces, continus et massifs. « Dhimmitude markt frei » nous disent subliminalement les musulmans. Nous participons au « dialogue des cultures » avec des organisations internationales musulmanes tout en acceptant que les cultures non musulmanes soient totalement détruites en terre d’Islam pendant les discussions et en constatant le refus absolu d’y appliquer le moindre droit de l’homme. La Charia d’abord. Le bêtise occidentale, on s’en occupe !

Pourquoi évoquer cette histoire ? Elle court partout dans l’actualité, de façon sous-jacente mais avec des émergences. Il suffit de se pencher.

L’institut du monde Arabe a monté une exposition sur le destin des Chrétiens et des juifs dans le monde arabe. Après que le monde musulman se soit indigné à grand tumultede l’islamophobie d’une telle agression anti-islamique, on se rassure chez les organisateurs de pouvoir citer une voix qui a bien dit qu’en effet, les Juifs et les Chrétiens n’avaient peut-être pas été traités de façons si gentilles que cela. Ouf ! L’honneur de Jack Lang est sauf. Les candidats Zemmour et Pécresse ont fait tous les deux un tour en Arménie qui vient de se voir arracher une partie de son sol historique, le haut Karabakh, au prix de milliers de morts. Le statut de dhimmi est revenu dans cette contrées chrétiennes historiques. 

Plusieurs livres de femmes qui proviennent d’Orient et pensent avoir des choses précises à dire sur le rapport entre Occident et Islam, viennent de sortir dans des conditions difficiles en France, sans publicité ni écho. « L’Europe et le spectre du Califat » de Bat Ye’or, aux Provinciales, en est un. L’autre est « Soumise » de Sonya Zadig à L’Harmattan.

Ce dernier livre montre la véritable glue qu’est le narratif de l’islam qui a fait de la contrainte sociale violente et facilement mortelle la base de son mode d’action, avec une inversion presque totale du sens des mots européens : l’asservissement est la liberté ; l’islam est la vérité même quand le mensonge est patent. Exemple : pour les penseurs musulmans l’islam préexistait à la judéité et tout effort d’archéologie qui prouve le contraire est une entreprise criminelle ; toutes les terres appartiennent au Dieu de l’Islam et si elles sont dans des mains impures c’est à la suite d’une colonisation. En colonisant l’Occident le monde musulman rentre chez lui et les mécréants doivent être chassés comme des colonisateurs.

Décoloniser c’est donc permettre la (re)colonisation musulmane de l’Europe, les Européens n’y étant pas chez eux. Tout reconquête d'un pays contre l'envahissement musulman est une réaction colonialiste : « une fois revenu chez lui » le musulman ne doit pas en être chassé, au prétexte que les mécréants seraient « chez eux ». La violence contre l’Occident est donc tout à fait légitime. L’assassin de Samuel Paty sera honoré partout dans les pays d’islam. Aucun ne fait la distinction entre islamique et islamiste, une nuance qui n’a pas de véritable sens dans le monde musulman. La ruse est possible si on n’a pas le rapport de force avec soi. Il n’y a pas de « territoires perdus de la république », seulement des musulmans chez eux, enfin de retour et qui tiennent en respect les infidèles et les mécréants après avoir installé la charia et ses règles si nécessaires, par la violence du quotidien. On ne peut pas déradicaliser les jeunes musulmans. Cela n’a pas de sens. Sonya Zadig se demande même si on peut un jour se purger entièrement du narratif musulman tellement il est collant et impose une soumission de tous les instants. Le lourd crétin qu'était Harlem Désir prévoyait que l’Education Nationale extirperait l’islam moyenâgeux des petites têtes pas blondes. L’islam a détruit partiellement l’école publique. On comprend mieux pourquoi en lisant Sonya Zadig.

Le livre de Bat Ye’or est pire encore. Il cherche à montrer que la politique de l’Union Européenne vis-à-vis de l’OCI (organisation de la conférence islamique) est une capitulation en rase campagne, une illusion qui la fait collaborer au projet des Frères Musulmans et que cette attitude collaborationniste unilatérale  est la source de malheurs publics qui ne s’arrêteront plus.

Là, une petite sonnette retentit : un commissaire européen, n’a-t-il pas proposé qu’on ne parle plus de Noël « pour ne pas blesser les musulmans ». « Le 26 octobre dernier, Helena Dali, commissaire chargée de l'Égalité, pose avec une brochure à la main. En légende, l'ancienne députée travailliste élue à Malte se dit "fière" de présenter ce document, un ensemble de "lignes directrices" proposées par la Commission européenne pour une "communication inclusive".

Parlez en termes chrétiens en Europe serait attentatoire à la dignité des musulmans et pour éviter de faire traiter d’islamophobe, il faudrait bannir ce vocabulaire. L’islamo-dépendance, appelée islamo gauchisme n’est pas une spécificité française. On voit au passage le bénéfice du terme phobie pour l’OCI. C’est au nom de la lutte contre l'islamophobie et le respect des minorités que cette organisation exige un programme d’ouverture totale des frontières européennes aux musulmans, de fourniture de leur logement, de leur soutien financier ad perpetuam, de la construction de mosquées immenses, de la levée des contraintes sur les minarets, de l’obligation de ne pas réprimer la juste revendication de la charia etc. On découvre alors que l’Union Européenne est le cheval de Troie de l’invasion musulmane en Europe, en association avec l’ONU où l’Occident et minoritaire ! La même méthode « top down » que pour l’écologie mensongère et violente, ou le transfert en Chine de l’industrie occidentale.

Alors vous recherchez Bat Ye’or sur Wikipedia et là aussitôt une alerte est donnée : attention personnage dangereux à prendre avec des pincettes. La « reductio ad hitlerum » et aux pensées nauséabondes apparaît dès la fin de la présentation initiale : « Ses thèses académiques sur l'islamisation de l'Europe, connaissent un écho dans l'extrême droite ». Ailleurs on la présente comme porteuse d’une vision « néo-lacrymale » de l’expulsion et des massacres de juifs au Moyen orient. Imaginons que quelqu’un parle d’une vision néo-lacrymale de la Shoah ! On n’a pas le droit avec les massacres nazis, mais les massacres au nom de l’islam ne méritent pas la même considération.

Crime des crimes, Bat Ye’or elle ne considère pas le statut de dhimmi comme une glorieuse tradition musulmane qui prouve l’extrême générosité du prophète. C’est que la classe des spécialistes du monde musulman à l’Université et jusqu’à ses ruisseaux de province les plus médiocres, comme à Rennes, considèrent cette civilisation comme purement et simplement merveilleuse et quiconque dit le contraire doit être viré de la « communauté académique ».

Toc-toc : souvenir ! Cette bande de Savonarole immondes s’était déjà manifestée en masse lors de l’affaire d’Aristote au Mont St Michel. Une coalition des abjects s’en était pris à Sylvain Gouguenheim qui avait osé remettre en cause un dogme sacré : la culture grecque nous avait été transmise par les musulmans. Traîné de pilori en pilori sous les demandes de renvoi de tous ses postes officiels, déclarés infréquentable et impubliable, le malheureux a fini par être détruit par ce qu’il faut bien appeler une bande de salopards. Il faudra le livre de Michel Onfray, Autodafés, les Presses de la Cité, pour rappeler l’ignominie de cette chasse à l’homme en meute.

Il n’y a pas si longtemps Mme Duval, Ministre, avait lancé une étude sur l’islamo-gauchisme à l’université, après un incident survenu une fois de plus dans une succursale de Sciences-Po, transformée en poubelle islamogauchiste et Woke (on dira « islamogaichiste » pour faire court, comme chez les Verts parisiens, dont beaucoup cumulent l’homosexualité, l’islamisme et le gauchisme) après la gestion folle de l’effarant Monsieur Descoings. La bande excitée des directeurs d’université se fendra d’un communiqué ordurier. Le CNRS refusera de réaliser l’étude commandée. Macron s’écrasera comme une crêpe. Et le professeur mis sur pilori sera destitué car il avait osé répondre aux questions que lui posait la Presse. Il parait que nous avons un président de la République et un gouvernement.

Il est vrai que ce francophobe véritable et enraciné dans une haine aussi tenace qu’extrême, devenu président d’un pays qu’il juge avec mépris et qu’il condamne en permanence en l’humiliant de l’étranger devant des pouvoirs criminels coupables d’immenses massacres récents contre leurs propres populations, a donné les ordres pour laisser filer. De repentances en affirmations dévalorisantes, de divulgations historiques prématurées destinées à servir notre humiliation en commémoration de nos ennemis, sans autre contrepartie que se propre satisfaction psychologique maladive, cette homme prétend assurer sa réélection sur les masses musulmanes intégrées superficiellement à la nation, ces Français de papier qui se considèrent toujours membres de leur nation de d'origine et n’ont que mépris pour les "Kouffars" et les traîtres musulmans qui collaborent avec lui. .

Voilà comment en tirant sur un petit fil au nom imprononçable, le dhimmi, on finit par nager dans la bassine française de l’ignominie institutionnalisée. La pensée dominante est abjecte, ici et maintenant.

Alors, j’ai lu avec avidité le livre de Bat Ye’or. Je l’ai fait avec pas mal de mérite car l’auteur n’est pas Chateaubriand. Elle est d’abord une militante de l’état d’Israël et une fervente antigaulliste. Elle ne comprend pas comment De Gaulle a pu recommander à Golda Meir de ne pas s’engager dans une guerre préventive d’annexion et d'élargissement du son espace vital « qui durera cent ans ». Israël a fini par obtenir des accords avec de nombreux pays arabes et une normalisation des relations diplomatiques grâce à une politique de force constante. L’annexion de toute la Palestine et du Golan continue sans aucun frein. Jérusalem est devenue sa capitale. Les Palestiniens ne sont plus guère qu’une force d’agression subventionnée par l’Iran. Mais l’Iran commence à être contestée de l’intérieur par son peuple sacrifié à une quête religieuse de conquête et par l’Arabie Saoudite et les autres forces qui veulent l’empêcher de devenir dominante.

Bat Ye’or ne comprend pas que l’Union Européenne ne soit pas l’alliée naturelle d’Israël dans cette affaire ni pourquoi depuis les attentats de Munich, certains pays ont passé honteusement des accords permettant aux terroristes musulmans de séjourner chez eu, par exemple en Italie, sans poursuite. Ce serait mentir que d’affirmer qu’on puisse partager sans réserve tout ce qui est écrit.

Mais sa lucidité nous éclaire. Dialogue des cultures oui. Soumission et illusion non. Elle donne trop d’exemples de soumissions pures et simples pour que nous ne soyons pas alertés.

Lorsqu’un pays s’effondre, et la France ne s’effondre pas seulement dans le domaine économique, médical, énergtique et culturel, on trouve toujours des auxiliaires de la chute. Les Communistes disaient que le capitalisme financerait la corde qui le pendrait. Ils se sont effondrés avant. Parler de paradis sur terre en y créant l’enfer n’est pas durable. Parler du paradis dans les cieux en créant l’enfer sur terre est bien plus astucieux. Et nous avons les mêmes « collabos » qui sont au cœur même du réacteur de la pensée dominante dispensée en France dans les médias et à l’école.

En tirant le petit fil de la dhimmitude, une ignominie encore en place devant nos yeux et que nous refusons de regarder en face, nous avons vu arriver la cordelette, puis la corde, puis le filin, puis la chaîne et enfin l’énorme paquebot de nos renoncements à la liberté et à notre rôle. Comme pour l’économie déséquilibrée, l’écologie autodestructrice et le Wokisme des piloris et des discriminations, les organisations internationales et les ONG sont à la manœuvre, en particulier autour de l’ONU et au sein de la Commission Européenne, pour pousser à une domination musulmane contraire à nos principes. Mme Dali a voulu montrer que sa montre était bien molle et dégoulinante à l’heure de la pression musulmane. Mais Mme Van der Leyen avait pris la parole es qualité de président de la Commission, sans aucun mandat du conseil, pour se joindre à la meute qui exigeait la démission du vieux président du COJO japonais. Il avait dit « que dans les réunions, les femmes étaient bavardes et en allongeaient la durée ». Un crime infect naturellement contre le genre humain et les droits de même qualificatif. J.K. Rowlings a connu des déchaînements du même type lorsqu’elle n’a vu dans l’humanité que des hommes et des femmes.

Il faut hélas rappeler que les pays musulmans les plus fanatiques regorgent de ressources grâce à la manne pétrolière et gazière. L’argent sert la propagande musulmane en achetant beaucoup de consciences y compris les moins chères, qu’on trouve dans les ONG, les partis, et beaucoup d’échelons de l’université. C’est bien par exemple que V. Pécresse soit passée quelques heures en Arménie, mais qui, dans son parti, reçoit des chèques colossaux de ses liens avec l’Azerbaïdjan ? Le lobbyisme intéressé se porte un peu trop bien en France, ce qui n’améliore pas la qualité et la liberté de l’information.  

On est en train de voter au Parlement européen et bientôt au sein de la Commission, un texte qui vise à imposer aux entreprises, non seulement le respect de la loi, ce qui est le minimum, mais l’obligation de rechercher activement partout dans le monde chez tous les clients, les fournisseurs, au sein de toutes les filiales et succursales, si tous se sont bien montrés « inclusifs » avec les minorités, et ont eu le bon comportement Woke sous toutes les latitudes et longitudes. Le tout, sous la férule des juges européens. Gageons que toutes les exigences des musulmans fanatiques, déguisés en droit-de-l’hommistes version coranique, seront prises en compte : port du voile ; horaire aménagé pour les prières, possibilité de ne pas serrer les mains aux femmes blanches, avantage dans les promotions, non présence de symboles des autres religion, langage inclusif épuré des références culturelles européennes… Ils pourront se retourner contre l’entreprise si on les empêche de faire leur Jihad et de répondre à l’appel de tous les préceptes du Coran. Les entreprises qui viennent de pays qui pratiquent la dhimmitude et l’esclavage seront, elles, laissées tranquilles.

Aucune résistance n’est à attendre du francophobe Emmanuel Macron qui sert platement toutes ces folies et dont l'affirmation selon laquelle la Seine-Saint-Denis serait « la Californie sans la mer » a bien montré la rare pertinence.

Voilà ce qui apparaît lorsqu’on tire une petite ficelle d’information troublante, le meurtre sordide d’un dirigeant religieux non islamique en Irak, sous tutelle américaine, et qu’on fait venir toute la pelote tenue sous le boisseau.

Le rôle de la France est d’abord de défendre les droits de l’homme, les vrais, chez elles, et de faire en sorte que l’Union Européenne et l’ONU en soient le porte-voix. Tous doivent s’adresser au monde musulman en exigeant qu’il applique les règles minimales, dont le dhimmi ne fait pas partie.  S’il ne le veut pas et fait de la discrimination et du crime contre les non musulmans la base de sa pratique, alors il doit être contenu et éventuellement contrebattu. Il ne s’agit pas de réciprocité dans les abandons. Mais Cela veut dire que l’Occident se débarrasse de l’idéologie WOKE qui exige qu’elle se dépouille d’elle-même et ouvre grand la porte, au nom de la défense des minorités, aux manigances coraniques et notamment à ses conséquences démographiques majeures. Le plus difficile pour notre civilisation c’est qu’elle doit lutter dans son sein. Elle a éliminé le communisme. Elle doit se purger en moins de 75 ans du Wokisme. Si elle met autant de temps, en pratiquant la politique du mol édredon,  elle sera devenue musulmane avant la fin du processus, par submersion démographique et absence de défenses nationales, idéologiques et morales.

Pourquoi ne pas réformer le droit de grève

et mettre fin à une exception française délétère ?

La France est à nouveau l’otage des syndicats extrémistes, notamment et pas seulement, l’otage de la CGT. La ville de Marseille est envahie d’ordures. Les conducteurs de trains ont menacé de faire grève pendant les vacances. Les électeurs craignent que le programme Pécresse soit l’occasion de mouvements violents des syndicats de fonctionnaires, parce qu’elle a proposé de trancher dans les effectifs sous contrat public.  Les syndicats pèsent d’un poids excessif sur la politique française.

Madame Thatcher avait osé dire : « je ferais sortir le Royaume-Uni du socialisme ». Parmi les toute-premières mesures bienfaisantes qu’elle a prises, et qui ne sont plus remises en cause, figurent celles qui concernent le droit de grève. Le droit de grève est constitutionnel et depuis longtemps, partout en Occident, mais toutes les grèves ne sont pas licites et acceptables. Une assez grande diversité existe dans le cadrage, mais le cadrage lui-même existe et il est assez ferme.  Sauf au RU d'avant Thatcher et en France, encore aujourd’hui. Nul pays n’avait été aussi loin dans le laxisme que le RU de Wilson, puisque le syndicalisme était la base du mouvement travailliste. Les limitations imposées par Thatcher sont parfaitement démocratiques et justifiées. C’est pour cela qu’elles durent. On les retrouve à peu près partout dans le monde. Sauf en France, le pays de la gréviculture hystérique.

Premier principe : la grève ne peut pas poursuivre d’objectifs politiques.

            Corollaire 1 : une grève ne peut concerner que des revendications propres à l’entreprise.

Corollaire 2 : nul salarié d’une entreprise ne peut compromettre l’image de son entreprise dans des grèves et des manifestations qui ne la concerne pas.

Corollaire 3 : les grèves de solidarité sont interdites.

Corollaire 4 : l’appel à des grèves générales est interdit.

Second principe : une grève ne peut pas avoir un coût supérieur à l’avantage réclamé. En un mot, on ne peut pas ruiner une entreprise ou la nation par des grèves trop longues ou trop fréquentes ou ayant trop de conséquences négatives pour les tiers. Certaines techniques de grève qui limitent à l’extrême le coût pour les grévistes tout en ruinant radicalement l’entreprise ne sont pas tolérables. Un exemple : recourir massivement aux arrêts maladie et abuser du droit de retrait pour bloquer la production tout en étant indemnisé par l’entreprise. Au passage, les médecins et les juges complices doivent voir leur responsabilité recherchée.

Troisième principe : les services publics ne peuvent pas être interrompus par des grèves, quel qu’en soit le motif. De même, les services dépendant principalement d’argent public ne peuvent faire grève que dans des conditions précises et restreintes. Il y a bien longtemps qu’on a compris qu’on ne peut pas mettre des gens à garder un pont et les laisser rançonner ceux qui veulent le traverser.

Quatrième principe : les fonctionnaires, dont l’emploi est garanti, n’ont le droit de grève dans aucune partie de la fonction publique ou des services associés.

Cinquième principe : les exactions syndicales contre les biens et les personnes doivent être empêchées et sanctionnées, avec un pouvoir de décision laissé aux préfets et non aux juges pour stopper immédiatement les actions illicites. Aucune occupation d’usine, aucun vol de matériel ou blocage des entrées n’est acceptable, ni même aucune menace de le faire. L’action préfectorale doit être immédiate pour prévenir et faire cesser ces délits, sans attendre une décision judiciaire. Les sanctions doivent être immédiates et effectives. Les juges ne seront appelés que pour contrôler éventuellement l’action des préfets.

Les lois nouvelles n’ont pas empêché l’exercice du droit de grève au Royaume-Uni et elles ont permis de les pacifier et de concentrer la négociation sur des points précis et, un minimum, raisonnables. On notera que ces règles prévalent depuis des lustres aux États-Unis, en Allemagne, et dans les pays les plus démocratiques du monde.

Alors pourquoi pas en France ?

Pourquoi les politiques considèrent-ils ce sujet fondamental comme tabou ? Ce n’est même pas une question de gauche ou de droite. Les pays socialistes interdisaient toute grève, comme les pays fascistes, dirigés par d’anciens socialistes. Avoir un droit de grève qui s’exerce dans un cadre légal normal n’a rien de choquant. L’anormal c’est de voir qu’à la télévision et dans les radios d’état on présente la mutinerie qui a eu lieu lors d’un voyage du paquebot de France, avec emprisonnement des passagers et détournement du bateau pendant plusieurs jours, comme un haut fait sympathique, qui n’a donné lieu à aucune répression.  L’enseignement gauchiste dispensé dans le parcours scolaire milite dans le même sens. Tout le monde en est venu à considérer comme normal qu’il faille demander en justice l'expulsion des grévistes qui occupent un lieu de travail ou qui bloque un entrepôt.  Aux Etats-Unis, une occupation d’usine provoquerait aussitôt une action de force avec l'expulsion des occupants avec la violence nécessaire et de rudes condamnations… des grévistes.

La France doit revenir à une législation normale de la grève.  Aucun candidat n’a mis cette mesure élémentaire à son programme. Cela mesure la terreur dans les partis de droite d'affronter les dogmes illégitimes du socialisme anti démocratique.

Les services publics à la française, Moloch impuissant et ruineux. Pourquoi ?

La discussion sur la nécessaire compression des effectifs des services publics à la française ne date pas d’hier. Dès la fin des années soixante, certaines voix se lèvent pour constater que les générations d’énarques doivent trouver du boulot et qu’on ouvre chaque année de nouvelles « politiques publiques » exigeant du personnel et des responsables d’unités administratives. C’est le moment par exemple où commence vraiment la colonisation du domaine de la culture par l’état, bien avant que J. Lang n’ouvre les vannes en grand, et que le désir de diriger des entreprises devient très fort. De même l’écologie passe d’une administration purement parisienne à la couverture de tout le territoire. C’est l’époque où des régiments d’énarques montent à l’assaut des partis, à droite puis à gauche, alors que l’entrisme à la tête de conseils municipaux était déjà fort. La santé, l’agriculture, le tourisme, le commerce, les assurances viennent prendre le relais des postes perdus de l’empire français disparu.

La première raison de la création des molochs administratifs en France est l’expansion de l’énarchie, rapidement devenue une « énarchie compassionnelle et bienveillante » qui, « seule désintéressée », se devait de coloniser à peu près tout avec de bonnes intentions. La première mesure pour dégonfler le Moloch, c’est de mettre un frein à la production excessive d’énarques colonisant le politique, l’économique, les bancaires et évidemment une administration de plus en plus pléthorique. Ils ont inventé le numerus clausus pour les médecins. Il faut un numerus clausus pour les énarques.

Tant qu’il était financé par la croissance rapide, ce gonflement ne paraissait pas avoir de conséquences budgétaires graves. Tout va changer avec la crise de 1973-1974. Pour la première fois une crise extérieure très sévère, liée aux changes flottants et une dépendance nouvelle et de longues durées à une énergie chère, provoque la prise de conscience qu’il ne faut pas aller trop loin dans la bureaucratie triomphante. Mais la crise est payée exclusivement par le privé. Les salaires publics rattrapent et doublent les salaires privés massacrés par la récession. Une partie croissante de la population cherche le salut dans la fonction publique et les postes protégés par l’état, notamment en province, où l’industrie faiblit un peu partout, dans les charbonnages, le textile, l’habillement, les chaussures, les jouets et l’électronique. Lip, Boussac, Charbonnage de France, la sidérurgie lorraine, s’effondrent dans les années soixante-dix. On s’attaque au revenu aux chirurgiens et aux architectes, et d’une façon générale aux grands sachants. On crée un numerus clausus pour les médecins. La haute administration triomphe. Elle, elle ne souffre pas, et ses réseaux enflent.

L’instauration d’un régime socialiste par Mitterrand, à l’envers de tous les autres pays, aboutit à une extension généreuse de toutes les politiques publiques avec la promotion d’hommes qui deviendront de véritables satrapes. Surtout Mitterrand promeut une vague d’énarques qui vont faire sauter tous les verrous. Aussitôt la croissance s’évanouit et on est au début du processus de grande stagnation qui fera qu’en 2020 le PIB par tête sera quasiment le même qu’en 1980. La décentralisation provoque un gonflement totalement inconsidéré des effectifs dans les collectivités locales. La dépense publique rejoint puis dépasse la valeur ajoutée du secteur privé.

La crise très dure de 93-94 en France (elle a commencé en 91 aux États Unis et éclaté en 92 au RU) ravage les comptes publics et impose qu’on remette de l’ordre. Mais comment demander aux Énarques qui ont gonflé le Moloch, ne serait-ce que pour avoir des places, de revenir en arrière ? L’énarchie décide qu’il faut priver encore plus « les sachants » de leur pouvoir au profit des managers publics, c’est-à-dire eux. Les médecins perdent le contrôle des hôpitaux, les architectes et les urbanismes le contrôle de l’urbanisme et de la construction. Seule la justice et l’enseignement résistent. Pas trop d’énarques mais des restrictions de moyens drastiques. La litanie des plans Juppé, x ou y, gagne la République, aussitôt contrés par les manifestations et les blocages de la CGT. Pas touche à notre vivier de fonctionnaires et d’agents publics ! En même temps la couverture réglementaire s'accroît partout, chaque secteur économique devant d’abord s’incliner devant sa « tutelle ». Les expressions « qu’en pense la tutelle » ou « que veut la tutelle », se retrouvent partout, de l’urbanisme commercial aux transports, de la construction de logements aux grands travaux, en fait partout. Le jeu c’est : réglementations, taxes et subventions. Même l'artisanat, via les Capeb, se voit chapeauté par l’énarchie et passe sous tutelle. Même la production artistique des peintres et des sculpteurs, désormais dépendante des FRAC, passe sous tutelle, après le théâtre, les maisons de la culture, le cinéma et l’art lyrique.

La crise de 1998 puis celle du début du XXIe siècle vont conforter toutes les tendances. On n’a plus de ressources. Les salaires reculent par rapport à l'étranger ; La France se paupérise. Les énarques commencent à chercher des carrières d’argent hors ou aux confins des emprises de l’état. Ceux qui restent passent leur temps à tenter des réformes pour contrôler l’envol des dépenses. Mais on ne peut pas confier à un énarque, qui a besoin de troupes, des politiques de contrôle en volume des effectifs, sans toucher aux missions. Les énarques ne sont pas des techniciens. Ils contrôleront les techniciens qui seront mis partout en situation difficile. La justice est effondrée dès la fin des années quatre-vingt-dix, comme l’enseignement qui est déjà à genoux, comme la médecine. L’armée fonctionne avec des bouts de ficelles.

Au terme de cette évolution, les énarques ne veulent pas qu’un tiers prenne les commandes présidentielles et cassent leur empire administratif et politique. Ils font un véritable pronunciamiento et portent au pouvoir l’énarque Macron qui gérera la France seule, avec dix copains énarques, 10 milliardaires et quelques beaux jeunes gens à yeux bleus, en ne s’occupant que de son narratif et en se garde bien de faire la moindre réforme touchant l’administration et ses effectifs qui continue à gonfler.

20 ans après les débats du forum du Monde qui portaient, dès 1998, largement sur la déchéance des services publics, tout s’est dégradé. Les comptes publics sont ravagés. La dette est effarante. La fiscalité est hystérique. Les réglementations sont extravagantes. La politique de santé publique est ce qu’on constate. L’enseignement est totalement déclassé (la suppression des mathématiques et la priorité donnée aux minorités agissantes, privent même les grandes écoles de …candidats). Le supérieur est devenu une foire d’empoigne Woke de très mauvaise qualité, pratiquement un mauvais lieu. Les arts sont en perdition. Le cinéma est minable. Le théâtre grotesque. La peinture et la sculpture ont disparu du décor. La place de Paris n’est plus tendance.

Jamais les politiques de dégonflement du Moloch administratif n’ont voulu contenir la demande de services publics. L’inondation de l’immigration pauvre a saturé tous les services concernés. Mais personne n’a réellement bloqué les flux entrants. On a cessé de poursuivre la « petite délinquance », elle a très normalement explosé en nombre. Si tout le monde est noyé c’est largement à cause de ce laxisme. En revanche on a criminalisé beaucoup d’aspects de la vie civile qui ne l’étaient pas, multipliant les besoins judiciaires. La haute administration a vu dans les associations des partenaires actifs et intéressés pour faire gonfler le champ et l’intensité des politiques publiques. Elles se sont énormément développées, souvent en liaison avec un champ réglementaire qui a élargi leurs pouvoirs.

Il va de soi que la réduction du temps de travail et de l’âge de départ à la retraite n’a rien arrangé. Il fallait plus de monde pour faire le même travail… dans le désordre.

On charge souvent l’Europe du crime d’avoir essayé de contenir les déséquilibres globaux en France et finalement d’avoir étouffé les services publics. Disons-le clairement : le Moloch administratif français est une création bien française et ne peut être réduit que par la diminution de la demande d’administration et une adaptation sévère des moyens (ce n’est pas en cachant les services derrière des barrières informatiques qu’on améliore quoi que ce soit).

Ajoutons que l’option socialiste qui a conduit au déclassement économique du pays a fait baisser drastiquement le niveau dans bien des secteurs, les meilleurs quittant la France pour l’étranger.

La spirale du déclin dans l’enseignement est bien connue : si le niveau baisse alors la prochaine génération d’enseignants aura un niveau en baisse etc. La fuite des excellents scientifiques et des bons techniciens est documentée. La grande médecine se fait désormais de plus en plus ailleurs qu’en France.

Conclusion :

Si on veut contrôler les molochs administratifs français, il faut :

-        Sortir du socialisme et chercher le grand redressement

-        Sortir de la maîtrise du politique par la haute administration, en créant une cloison étanche entre politique et haute administration.

-        Sortir de l’élargissement sans fin du champ des politiques publiques

-        Redonner le pouvoir aux sachants tout en créant un contrôle de gestion sérieux et pas nécessairement public.

-        Supprimer le statut de fonctionnaire pour la majorité des postes d’exécution comme ils l’ont fait en Suisse. On ne peut pas réformer un monde d'employés qu’on ne peut pas virer.

-        Casser la folie réglementaire et restreindre l’emprise des associations.

-        Réduire les doublonnages entre mairies, départements, régions, état, Europe.

-        Chercher d’abord à réduire les besoins de politique publique avant de s’attaquer aux moyens.

-        Donner au parlement les moyens d’un contrôle efficace des politiques publiques comme aux États-Unis.

-        Réduire drastiquement les « droits à » surtout constitutionnalisés.

-        Réduire d’abord les impôts et adapter l'appareil bureaucratique au niveau fiscal nécessaire.

-        Créer un plafond d’endettement comme aux États-Unis, qui ne peut être levé que par un vote des deux chambres.

Il est simpliste de se contenter de dire que l’administration a trop de gras et pas assez de muscle. Elle est bien trop musclée sur bien trop de sujets. Et trop paresseuse structurellement également en bien trop d’endroits. C’est pour cela qu’elle étouffe et ruine le pays. Hier les juges lillois proposaient de ne travailler que six heures par jour en dépit des milliers de dossiers en souffrance ! Avec un taux d’absentéisme de 20 % ? S’il y a trop de travail, on ne peut pas travailler c’est bien connu. Quand a-t-on entendu les syndicats de juges exiger qu’on limite la pénalisation de la vie sociale de façon outrancière ? Qu’on limite l’explosion de la demande pénale ? Qu’on simplifie la procédure pénale ? Qu’on sanctionne plus et plus vite les délinquants d’habitude ? Rions ensemble mes bien chers frères en bureaucratie militante !

Dans mon livre Sortir du désastre j’ai donné un exemple vécu du laxisme des procureurs lorsqu’il s’agissait de sanctionner des escrocs d’habitude. Au lieu de bloquer un délinquant dès le départ on le laisse multiplier les escroqueries indéfiniment et après on s’étonne d’être envahi par les dossiers !

Toute la dérive des 50 dernières années se trouve résumée dans la lettre que l’énarque Chirac a envoyée à l’énarque Giscard, pour se partager le pouvoir, dont on ne trouve plus nulle part le texte, longtemps sur internet, et qui est pourtant si révélateur. Il lui proposait de s’entendre entre énarques pour dominer perpétuellement la politique. De mémoire, une des propositions était de se moquer des demandes de réduction du nombre de fonctionnaires et de continuer à renforcer le Moloch !

Hier soir l’énarque Macron, l’hyper narcissique qui ne pense maladivement qu’à son narratif et au destin de sa petite personne, a confirmé qu’il ne fallait surtout rien faire qui touche l'administration et ses effectifs. Giscard, Chirac, Fabius, Rocard, Jospin, Aubry, Villepin, Hollande, Philippe, Castex, Macron… Le Moloch vous salue bien !

LR - Zemmour. Pour qui sonne le glas ?

Depuis que le mouvement gaulliste a été récupéré par la haute fonction publique, il sombre progressivement et finira sur le côté des grandes avenues politiques. Ce qui est arrivé au parti socialiste, lui aussi capté par l’énarchie triomphante, ne laisse pas de doute sur le résultat. Aubry, Fabius, Guigoux, Rocard, Jospin, Hollande ont signé la mort du mouvement social et ont fini par sombrer dans le socialisme de sous-préfecture. Giscard, Chirac, Balladur, Juppé, Seguin, Villepin, Copé ont fini dans un étatisme envahissant et sans connexion avec le pays. Macron a provoqué un pronunciamiento pour éviter la prise de l’Élysée par un non-énarque et en réunissant à faire venir des énarques de droite comme Le Maire, Philippe et Castex, il a fini de détruire la gauche dite de gouvernement et bien entamé la droite auto proclamée « républicaine ». LR se choisit comme candidate une énarque, seconde du concours d’entrée, qui s’était écartée quand l’énarque Wauquiez, premier du concours d’entrée, avait pris le pouvoir. Bertrand avait cru dissiper l’hostilité des énarques en proposant le poste de premier ministre à Wauquiez. Peine perdue. La proximité programmatique entre l’énarque Macron et l’énarque Pécresse, confortée par la démarche proche de l’énarque Philippe, rend illisible la candidature Pécresse. « Je suis une femme un tiers Thatcher et deux tiers Merkel » est un slogan perdant s’il n’est pas appuyé sur un programme fort. À partir du moment où elle ne reprend pas le slogan Thatchérien « je vais extirper le socialisme de mon pays » et où elle ne comprend pas que Merkel avait à régler le retour de l’Allemagne de l’Est dans le giron de l’ouest, et à assurer la domination économique du géant reconstitué, objectif partagé par tous les Allemands qui y voyaient une réhabilitation historique, son slogan est totalement creux.

Le PS a cru que choisir une femme fonctionnaire épouse d’énarque sauverait le parti. Elle se traîne à 2% dans les sondages. LR avec sa femme énarque fera mieux mais n’a aucune dynamique.

Valérie Pécresse qui est une vraie pointure avec un parcours assez extraordinaire (et pas seulement scolaire, ses aventures russes et japonaises sont très intéressantes) a deux faiblesses qui sont très attachées à sa personne : elle a accepté de rejoindre en 2002 les Young Leaders de la French-American Foundation ; Américanisme et européisme de bon aloi atlantiste ne sont pas très en phase avec les nécessités du moment. Son mari, Jérôme Pécresse, polytechnicien, renforce cette image atlantiste à la fois par son parcours au Crédit Suisse First Boston, avant de faire carrière chez Alstom dont la cession à General Electric reste un des scandales récents. Un joli couple mais pas exactement exemplaire de la souveraineté et de l’indépendance française dans une ambiance de mondialisation et d'européisation malheureuses.

Le coup de vent sur les espoirs de LR est venu de Villepinte, dès le lendemain de l’intronisation. Eric Zemmour se replace exactement dans les traces du RPR de 1976, avant la grande « trahison » chiraquienne et annonce une reconquête. La différence d’ambiance entre les 10 000 à 12 000 participants à la fête, et les bisous échangés chez LR après l’annonce du choix de leur candidate, signait la fin de l’euphorie mineure de la fête interne de LR. Tous les thèmes dont aurait dû s’emparer la nouvelle élue ont été récupérés par Zemmour, la laissant sans discours, sinon un narratif centré sur sa personne, dont tout le monde se moque.

Désormais, l’énarchie revient à son comportement de groupe : il faut faire éliminer Zemmour par les médias et la justice. Après on verra à choisir entre l’énarque Macron et l’énarque Pécresse.

Tout va se jouer dans les deux mois. Si Pécresse reste à 12-16 %, c’est fichu pour LR. Et si Zemmour repasse devant Le Pen, c’est fichu pour le RN. Ne resteront que les exactions des nervis d'extrême gauche, le matraquage des médias et les juges pour refaire l’opération Fillon d'expulsion d’un candidat en position de gagner. Mais que restera-t-il de la démocratie en France après deux opérations de ce genre ?

Ce sera à nouveau une bataille d'image d'où les éléments programmatique seront bannis. Macron l'a parfaitement compris qui a aussitôt commanditée une émission de 2 heures sur TF1 pour soigner son image, sans jamais parler d'autre chose que de lui-même. Pendant ce temps là on a le droit à la vie épatante de Valérie de la naissance à nos jours. "Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Mais je le suis un peu plus que tout le monde". A pleurer !

La vraie question sur l'avenir de la France

Le meilleur thermomètre pour mesurer les évolutions économiques de long terme est la production intérieure par tête (PIB). La comparaison est un peu délicate car il y a eu un changement de monnaie et une érosion continue de la valeur de chacune des deux monnaies successives. Les spécialistes arrivent facilement à surmonter ce genre de difficulté et les résultats sont sans appel : le PIB par tête est quasiment le même fin 2020 que celui de 1980. Quarante années de stagnation !

Il ne faudrait pas croire qu’il s’agisse d’un constat récent ou établi par des commentateurs approximatifs, marginaux ou contestataires. Par exemple DG Trésor, qui dépends du ministère des Finances publie le 13 juin 2014 une note qui fait le point sur l’évolution des quarante dernières années et qui précise froidement : « la position de la France située en 1975 au-dessus de la moyenne des pays de l'OCDE, est maintenant en-deçà de la plupart des grands pays développés ». Au plus haut sommet de l’Etat on sait parfaitement que la France est en déclassement de longue durée sans que cet état de fait ne provoque la moindre émotion. Personne n’en tire la conclusion qu’une urgence politique s’impose pour mettre fin à cet effondrement relatif. Sans surprise, la situation depuis n’a fait que se dégrader. La France s’enfonce.

L’hebdomadaire Marianne a effectué les calculs pour certaines catégories d’enseignants et est parvenu à des résultats pires encore : leur revenu a baissé ! Stagnation générale, recul par rapport aux autres nations et paupérisations absolues catégorielles forment l’histoire économique récente. Toutes les catégories professionnelles, et pas seulement les infirmières et les enseignants, constatent que la rémunération en France est moindre qu’en Allemagne, qu’en Suisse, qu’aux États-Unis, qu’en Grande Bretagne… Les Français ont voulu connaître une expérience socialiste à rebours du monde entier. Le coût de cette lubie a été démesuré. Pendant ces quarante années les économies ont continué à croître dans les pays correctement gérés. Nous sommes désormais au 29e rang mondial pour le PIB par habitant à 43 551 dollars, selon le classement du FMI. La Suisse est passée de 20 000 dollars en 1980 à 86 000 dollars aujourd’hui, soit plus de 400 % de hausse, et un résultat final exactement le double de la France ! Ne parlons pas du Luxembourg qui a atteint 109 192 dollars. Nous sommes dépassés par presque tout le monde en Europe : l’Allemagne, la Grande Bretagne, la Suède, la Finlande, les Pays bas, l’Irlande, la Belgique… L’expérience socialiste prolongée nous a conduits à un terrible déclassement qu’il est impossible désormais d’occulter, de nier, de minimiser et dont il est impossible de s’exonérer.

 L’année 1980, base de notre comparaison, était particulièrement difficile. Toute la décennie précédente avait été marquée par les conséquences du désordre monétaire international provoqué par la politique américaine et notamment sa conséquence sur les coûts pétroliers. Un second choc pétrolier avait été subi deux ans avant. La situation s’était tellement dégradée que Raymond barre avait été appelé pour faire face à un déficit du budget de 15 milliards de francs, un déficit du commerce extérieur de 10 milliards et un besoin d’endettement de 15 milliards. En se comparant à l’année 1980, on prend un point bas de l’histoire économique récente. Qu’on soit resté aussi bas est consternant.

Comme Pierre Antoine Delhommais en fait la remarque malicieuse dans le Point du 18 novembre 2021, le déficit du budget actuel de la France est de 197 milliards d’euros, celui de la balance commerciale de 90, et le besoin de financement par la dette de plus de 200 milliards. Ceux qui veulent vraiment se rendre compte de la dérive, peuvent convertir en francs les déficits actuels (il suffit de multiplier par 6,55957) et les comparer à la situation que voulait corriger Raymond Barre. Attention au vertige !

On considérait la situation critique alors que le déficit était à 1.8 % du PIB, contre 8.4 % aujourd’hui, la dette à 16 % du PIB contre 110 %, le chômage à 3.8 % contre 8 %. Et M. Macron aurait le droit de se présenter en triomphateur qui a remis la France sur pied ? Alors qu’on est au fond du trou ?

Oui les quarante années qui ont suivi la mise en place du programme commun de gouvernement qui a assuré le destin électoral de François Mitterrand, constamment aggravé ultérieurement par les gouvernements Mauroy, Rocard, Jospin, Ayrault, Valls, Philippe et Castex, ont été un véritable désastre. Les gouvernements de droite, arrivés au pouvoir en général dans la foulée d’une récession mondiale, comme Balladur, Juppé et Raffarin, n’ont eu ni la latitude ni souvent le courage de lancer une politique difficile de grand redressement, alors que le corps social était ballotté par les crises successives et rétif. Le gouvernement de cohabitation dirigé par Jacques Chirac de 1986 à 1988 est le seul à avoir tenté d’enrayer la chute. Mitterrand sera réélu. L’opportunisme électoral voudra, au sein des dirigeants de tous bords, qu’on ne se batte plus contre une opinion publique dirigée par une idéologie néfaste mais dominante et que l’on cherche à l’étranger, par la construction européenne renforcée, le moyen d’éviter les conséquences les plus délétères pour les grandes entreprises. On ajoutera la perte de souveraineté et de la fierté nationale au déclin économique et social.

Le déclassement économique est indiscutablement une composante majeure du malheur français tel que l’a examiné brillamment Marcel Gauchet d’une façon plus globale et auquel il a consacré deux ouvrages qui font l’unanimité aujourd’hui parmi les élites et s’impose comme la caractéristique nationale principale.

Triste réalité : ce malheur français a été voulu avec un certain acharnement par les Français eux-mêmes.

Les Français montrent désormais par des signes nombreux qu’ils ont compris le déclassement économique que la France a subi depuis la victoire de l’Union de la gauche en 1981. Les ouvriers ont déserté aussi bien le parti communiste que le parti socialiste. Ce dernier le lui a bien rendu en ne s’intéressant plus qu’aux fonctionnaires, aux populations immigrées et aux folies de nouvelles radicalités totalitaires, violentes, masochistes et autodestructrices. Les jacqueries des Bonnets rouges puis des Gilets jaunes ont montré qu’il ne fallait pas aller trop loin dans les contraintes à imposer à des populations paupérisées.

La France, aujourd’hui, veut que la descente aux enfers s’arrête et se cabre devant une idéologie dominante dans les médias qui reste figée dans les dogmes du socialisme de 1980. Mais, au-delà de la crispation déclarée « populiste » par les élites médiatiques, comment faire alors qu’un alarmisme écologique extrême pousse à des amputations drastiques des moyens de la croissance ? Comment éviter un malheur économique sans fin ?

Telle est la vraie question posée aux électeurs pour cette nouvelle élection présidentielle.

Architecture, énarchite et bureaucratie délirante

À l’heure où la ville de Paris détruit la seule place construite à Paris depuis 40 ans, avec la volonté de construire une vraie place, ce qui devrait mobiliser la rage de tous les architectes et du ministère de la Culture devant un vandalisme caricatural de Verts minables (les fameux Verts de terre) et de leurs auxiliaires socialistes et communistes qui détruisent la capitale, que font donc ensemble l’ordre des architectes et le ministère ?

Notons que l’ordre a été créé par Pétain pour que l’administration dispose d’un « fascio » et encadre la profession, comme il a été fait pour toutes les professions autrefois dites libérales. L’ordre des médecins et ses petits politiciens professionnels se signalent en ce moment même par des actions grotesques et hideuses contre le professeur Raoult. Le ministre de la Justice lui poursuit de sa hargne le conseiller Prats qui a écrit deux livres pour dénoncer le gaspillage et le pillage de la sécurité sociale, au nom du devoir de réserve. Il s’agit toujours de la même préoccupation pétainiste : encadrer tout le monde pour sanctionner toute attitude contraire au narratif gouvernemental.

Ne soyons donc pas surpris que le conseil national de l’ordre des architectes crie au triomphe pour avoir créé, avec la caution de Mme Bachelot, vieux cachalot de la politique spectacle pas drôle, un nouvel observatoire. Cela fait des lustres que la création d’observatoires à tire-larigot est dénoncée comme la marque d’une bureaucratisation gaspilleuse et inutile. Il y en a des centaines dont beaucoup ont cessé leurs « activités ».

Nous voici donc avec un observatoire. Pour quoi faire ?

« l'Observatoire de l'économie de l'architecture, lancé le 16 novembre aura notamment pour mission d'éclairer les zones d'ombre de la profession, en particulier concernant les architectes qui ne sont pas inscrits à l'Ordre mais qui exercent l'architecture ou des métiers "connexes". Les pouvoirs publics et la profession veulent en savoir plus sur le métier d'architecte et l'économie de la filière "pour mieux la soutenir et la valoriser". C'est le sens de la création de l'Observatoire de l'économie de l'architecture, lancé officiellement le 16 novembre à la Cité de l'architecture et du patrimoine, à Paris. Agences, administrations, entreprises de la construction, professions libérales, salariés, étudiants, inscrits à l'Ordre et non-inscrits, professions connexes… L'idée est de mieux connaître la profession dans sa diversité, des activités aux modes de travail ».

Les mots sont choisis : zones d’ombre ! Attention les gars, il y a des aliens parmi nous qu’il va falloir chasser. On sera tellement mieux quand on aura saisi la diversité des activités pour la réduire. C’est que l’ordre ne connaît que les inscrits à l’ordre, dont la seule vocation est de tenir le Tableau des « vrais » architectes présentant toutes les garanties d'éligibilité à la fonction, c’est-à-dire en clair, de savoir s’ils sont diplômés et assurés. A-t-on raisonnablement besoin d’un ordre pour savoir qu’un architecte est diplômé et dispose d’une assurance ? Il suffit que le maître d’ouvrage demande les certificats nécessaires comme dans toutes les autres professions. En vérité l’ordre ne sert qu’à donner des postes rémunérés à des architectes sans talent qui trouvent dans la politique le moyen d’obtenir un peu d’argent et pouvoirs. Pour obtenir des moyens, ils pillent la profession et ouvrent des services qui seraient assurés mille fois mieux par d’autres. Ce qu’ils ne peuvent même pas empêcher. Du coup, l’ordre est marginalisé et cela l’embête. Alors il se retourne vers l’État pour obtenir des moyens de contrôle. En avant dans l’imbécillité coûteuse d’un observatoire public qui a pour unique but, non pas de valoriser la filière, mais d’obtenir des réglementations corporatistes de la « tutelle ».

Ladite tutelle cède parce que cela justifie son rôle et que cela calme des architectes à qui on a fait tout subir pour qu’on se passe d’eux, au prétexte de faire des économies. Giscard a été le roi de la bureaucratisation, ruine, exclusion de la profession d'architectes. L’ouverture à l’Europe a achevé le travail. Du maître d'œuvre au concepteur et à l’entreprise, l’ouverture aux autres a tout balayé, reléguant les doctrines pétainistes et leurs institutions dans la virtualité.

La démagogie qui a régné après mai 1968 fait que le « partage de la commande » est devenu l’objectif démagogique des politiciens de la profession. Du coup la profession se ruine en concours pour tout et rien. L’obligation de concours renchérissant les coûts, les hauts fonctionnaires ont décidé de contourner l’affaire. Ils ont inventé pour cela le MAPA, un dispositif qui permet de contourner les règles du marché public. Pour ceux qui veulent apprécier la splendeur bureaucratique de la « procédure adaptée », qu’ils consultent les sites suivants :

http://www.marche-public.fr/Marches-publics/Definitions/Entrees/procedure-adaptee.htm

MAPA - Marchés passés selon la procédure adaptée ! Lien pour télécharger : le CMP, le CCP 2021, les 6 CCAG, le CCTG, les DC1, DC2, ATTRI1 (Ex DC3), ATTRI2, DC4,...

C’est tellement fou que cela devient drôle.

Le résultat : virer l’architecte en passant directement le marché à une entreprise qui verra bien s’il en faut un et pour quoi faire. En général elle s’en passe et utilise ses propres bureaux, sauf quand il faut une signature pour des plans et une négociation de permis compliquée. Et pour cela elle a ses architectes salariés…

L’architecte libéral français comme le « mandarin » médical ont été l’objet, dans la foulée de mai 1968, d’une destruction fiscale et administrative dont on voit les résultats et dans le secteur de la médecine, dont la bureaucratisation et l’étiolement sont désormais bien connus (sans que rien ne soit fait par les énarques qui nous gouvernent pour revenir un tant soit peu en arrière) et dans le mépris quotidien pour la création architecturale. La destruction de la place de Catalogne dans le silence général en est le plus parfait exemple. Un bon architecte aujourd’hui est un laquais grotesque qui met des feuillages sur ces façades et des jardins sur la terrasse faîtière avec une activité pseudo-agricole mais collective. Pour le reste on fait appel à des agences internationales non françaises par snobisme.

Ajoutons que le localisme débile des collectivités locales les a conduits à privilégier les nullités sauf dans les grosses affaires en général génératrices de grosses filouteries et prévarications.

Alors la vie architecturale n’a pu se développer dans ce milieu hostile qu’en prenant mille formes diverses permettant tout de même de faire quelque chose grâce surtout à l’international avec quelques belles carrières pour des architectes de qualité et nationale pour des architectes faisant en général n’importe quoi pour complaire et ne contrôlant pas une exécution souvent lamentable.

L’ordre pétainiste ne comprend pas ce foisonnement qui blesse sa volonté d’encadrement pour rien. Nous voici donc avec un observatoire. C’est toute la profession foisonnante qui va s’ingénier à sauter les grilles de cet observatoire-là !

Il faut supprimer les ordres pétainistes. Et supprimer la tutelle des hauts fonctionnaires en général parfaitement incultes en matière architecturale et en urbanisme. Quant au ministère de l’inculture crasse politisée et « wokisée », il suffit de voir qui a tenu le poste ces dernières décennies et la disparition de la place de Paris comme centre du monde artistique, pour savoir qu’on peut le transformer en sous-secrétariat aux Beaux-Arts avec bénéfice.

Sélection LR : les aspects regrettables du débat sur BFM

On savait qu’un débat sur BFM balancerait entre l’insipide et l’odieux. La direction de cette chaîne impose un soutien indéfectible à Emmanuel Macron, pour les raisons de gros sous de la maison mère, avec des faux journalistes aboyeurs comme la dénommée Malherbe, qui a fait de son agressivité sélective la forme ultime de son travail de propagande active pour le politiquement correct, sur le modèle France-Inter.

On voyait bien, qu’une fois de plus la seule préoccupation des organisateurs, était de tenter d’amalgamer LR et Zemmour ou Le Pen pour pouvoir classer tout ce petit monde dans l’extrême droite fascisante qui nous ramène aux heures sombres etc. Tout le temps passé à essayer de décoller le sparadrap Zemmour sera autant de gagné pour éviter d’aborder les vrais problèmes.

LR est tout aussi responsable de la situation. Lorsqu’on écoute les concurrents, on voit bien qu’il n’y a que des différences artificielles de « sensibilité » sur les grands problèmes de l’heure et qu’ils sont obligés de forcer le trait pour se distinguer. En revanche « valeurs » et « sensibilité » empêchent de présenter des choix clairs au pays. On croyait en écoutant Christian Jacob qu’un travail de fond excellent et radical avait été fait au sein du parti LR et que le programme LR était là et bien là. Personne n’a vu le début de ce programme commun approfondi dans les débats. Du coup rien de fondamental n’est tranché et sur tous les sujets on a vu que les candidats disant presque pareil mais différemment et que les grandes options qui fâchent étaient prudemment laissées de côté.

Il fallait évidemment que sur les sept ou huit questions fondamentales où les nœuds gordiens sont tellement serrés qu’ils empêchent toute politique sérieuse, LR fasse des conventions thématiques publiques tonitruantes avec, sur chaque sujet une politique tranchée susceptible d’être promue et défendue par tous les candidats potentiels. À raison de 15 jours par grandes questions nationales, les Français auraient pu voir de quel métal était composée l’offre LR et quel avenir ses candidats proposaient aux Français.

Au lieu de cela on voit un concours de beauté, où aucune ligne directrice politique ferme ne se dégage et où aucune des grandes causes du déclassement français n’est abordée à la hauteur nécessaire.

La stagnation de 40 ans imposée à la France par le choix du programme commun et les options internationales que nous subissons n’a fait l'objet d’aucune analyse. Il fallait acter que certains choix gouvernementaux de droite s'accommodant finalement des dérives socialistes, européistes et mondialistes étaient délétères et qu’il fallait désormais revenir à une politique sévère de correction.

Croire que les classes populaires n’ont pas compris que le socialisme conduit à la misère, que l’européisme qui prône l’ouverture aux salariés pauvres des pays de l’est et du sud et à une immigration massive les mettait en difficulté et que le mondialisme qui les expose directement à la concurrence des travailleurs pauvres chinois leur nuisait, est pour le moins un aveuglement.

En ne s’attaquant pas de front à ces trois défis, on se coupe automatiquement des masses populaires et on laisse leur vote à d’autres. Les sondages parlent d’un taux de soutien de 2 à 5 % de LR dans les classes populaires. Dans le monde des fonctionnaires et des associations, le soutien est à peu près du même ordre. Chez les jeunes à qui on n’offre aucune perspective, c’est à peine mieux. Il reste qui ?

LR ne s’en sortira qu’en donnant des preuves qu’il a compris et qu’il a le diagnostic, le pronostic et le traitement.

On n’a entraperçu chez l’un ou chez l’autre des éléments du diagnostic, du pronostic et du traitement, mais si peu et de façon si timide que personne ne sait la politique qui sera suivie avec la force du soutien des militants.

Nous avons un pays dirigé exclusivement par des hauts fonctionnaires qui ont capté la politique, mis sous tutelle tous les « sachants » ayant une compétence professionnelle, en médecine, dans l’enseignement, dans toutes les fonctions régaliennes et créé une bureaucratie effarante et disproportionnée, unique au monde, qui étouffe tout le monde. Jamais des présidents énarques entourés par une bande d’énarques ne toucheront à ce monopole mortifère. La preuve en a été administrée pendant dix ans d’abord par Hollande puis par Macron. Alors on ne propose plus de hauts fonctionnaires comme candidats. Et on explique comment on va redonner du sens aux politiques publiques et du pouvoir aux vrais professionnels disposant d’une capacité technique.

Au lieu de se laisser piéger par un discours inquiétant pour les fonctionnaires en poste, plein de menaces et d’imprécation, il n’est pas trop difficile d’affirmer que les fonctions régaliennes de l’état sont effondrées et qu’elles doivent être restaurées, redonnant du sens à ceux qui choisissent les fonctions d’état, et libérant les autres de tutelles infernales.

Que faut-il à la France dans le domaine sanitaire : réduire à 15 000 au lieu de 18 000 les fonctionnaires catégorie A, à 3 000 euros nets par mois, et fournir du travail à 5 000 infirmières de plus à 2000 euros nets par mois, ou proposer l’inverse ou même maintenir le statu quo ? L’arbitrage est entre les fonctions purement administratives et les fonctions opérationnelles. C’est vrai aussi pour la police, pour la justice, pour l’école, pour l'université, pour l’armée…

Il n’est tout de même pas bien sorcier de réconcilier l’appel urgent de Juvin à sauver l’hôpital public et les services publics en général et le besoin de dégraisser le mammouth, en réduisant la pression fiscale et réglementaire sur le pays.

Le débat sur le pouvoir d'achat a été lamentable avec un concours Lépine de mesures de transfert de charges pour faire apparaître une générosité sociale illusoire. En fait tout le monde est d’accord pour renvoyer les charges sociales sur la CSG, la TVA et l’impôt sur le revenu. Ce qui veut dire qu’on transfère sur ceux qui paient le plus d’impôts la gratuité des soins, les retraites trop longues, les transports indéfiniment allongés, l’habitat social gonflé à mort, et les mille actions financées actuellement par les cotisations patronales et salariales. Du coup la hausse de la pression fiscale devient obligatoire et massive, alors qu’on laisse entendre qu’on va la limiter. Quelle différence avec la politique socialiste de transfert sur les plus actifs et l’impôt de la satisfaction électoraliste de tous les besoins des gens qui espèrent ne pas  gagner leur pain à la sueur de leur front ? Nous sommes bien le dernier pays authentiquement marxiste-léniniste du monde, avec une droite qui se coule dans les raisonnements et pratiques de cette idéologie mortifère !

Aucun auditeur de la séance de sélection d’hier soir ne sortira de là en ayant compris que la France s’est tuée depuis 1981 avec un programme marxiste-léniniste débilitant, une captation de la démocratie par la haute fonction publique et l’envahissement de la bureaucratie.

Aucun électeur n’aura compris ce que LR propose pour en sortir. Emmanuel Macron est exactement sur la même ligne !

Cela vide l’exercice de toute valeur.

Une fois de plus on pourra regretter que LR n’ait pas mis la priorité sur le programme et laisse un simple concours de beauté montrer son insignifiance.

Pour sortir du piège, il faudra que le candidat retenu, quel qu’il soit, reprenne à son compte la question du programme national, soutenu par tous, y compris les alliés de LR, qu’il faut au pays, en acceptant que ses propres conceptions ne soient pas nécessairement prioritaires et en voulant arriver à un consensus sur une politique énergique de grand redressement dans son camp avant de la proposer au pays. Cela peut se faire en trois mois laissant tout le temps nécessaire à un rush électoral final convainquant.

Utinam…

Un commentaire sur le livre "Sortir du Désastre"

Cher Monsieur

Je suis de ceux qui ont commandé votre livre « Sortir du Désastre » lorsque vous avez mis en vente une édition de lancement pour les lecteurs WEB. J’aimerais vous faire part de mes impressions de lecture, près de six mois plus tard, alors que la campagne électorale a commencé et pris les allures que l’on connaît.

Ce qui m’avait surpris à l’époque c’est le mélange entre deux approches. Un aspect personnel fort et très prescriptif, et un aspect étude objective du type : voici le problème ; voilà les solutions possibles ; faites vos choix.

J’avais été assez choqué que livre s’ouvre sur un verbatim de l’action d’Emmanuel Macron qui se terminait par un quasi-diagnostic médical : ce monsieur est à la limite de la dinguerie caractérisée. Vous démontrez qu’elle l’a conduit à ne résoudre aucun problème de fond et à être un pompier pyromane. Tous les grands drames précédant la crise sanitaire ont été, selon vous, une conséquence directe de ses choix malencontreux. La crise sanitaire aura été finalement une chance pour lui. Vous annonciez une suite démagogique majeure en vue des élections, seul objet de son attention. Vous concluiez qu’il était déraisonnable de penser qu’aucun vrai problème ne serait jamais réglé ni avant ni après les élections et que la France sortirait abaissée définitivement d’un nouveau mandat comme Paris sortira détruit du second mandat Hidalgo. Surtout ne pas le renouveler !

Aujourd’hui, je pense que vous avez raison. Tous les livres qui sortent sur Emmanuel Macron décrivent une personnalité maladive sans affect, qui se croit supérieure à tout le monde, qui méprise les Français, qui souhaite dissoudre la France dans la « souveraineté européenne », et qui est uniquement préoccupé de lui-même et de son narratif, suffisant et insuffisant, et finalement sans autre projet que son élévation et sa gloire. Sans doctrine, sans vision, il cherche simplement à durer avant d’atteindre un niveau encore supérieur, probablement la présidence élue de l’Union Européenne qui marquerait le sommet de sa trajectoire. Le livre de Davet et Lhomme, le traître et le Néant, confirme totalement votre diagnostic en partant de centaines d’interviews de politiques. Ce que vous éclairiez uniquement en commentant des décisions et des attitudes effectives de sa courte histoire était confirmé par la quasi-entièreté du milieu politique lui-même.

Je suis désormais d’accord qu’Emmanuel. Macron ne peut ni ne veut nous sortir du désastre. Donc votre chapitre préalable était fondamental et juste. Si Emmanuel Macron avait été efficace et positif, il ne serait pas utile de penser à d’autres options.

Sur chacune des sept grandes politiques qui sont le support fondamental de l’avenir de la nation et de la France, vous avez certes pris soin de faire un état des lieux objectif avant de proposer les solutions possibles. Mais la radicalité des propositions faisait frémir. À chaque fois, vous touchiez un nœud gordien presque impossible à trancher.

Mettre fin à la bureaucratisation suppose de mettre fin à capture du politique par la haute administration travaillant désormais en famille (Exemples Wargon et Parly) et de rendre inéligible les énarques qui peuplent tous les partis. Une mesure raisonnable mais qui suppose que les énarques se fassent Hara-Kiri, ce qui est peu probable.

Vous montrez que le plus grand problème démographique français est la très faible natalité des femmes « d’origine indo-européenne », avec une perte de 400 000 à 500 000 enfants à naître du fait de l’avortement et des méthodes généralisées du planning familial, intégrées dès l’école dans l’esprit des filles. Mais comment dire désormais aux femmes qu’elles doivent prendre en compte dans leur vie personnelle une exigence collective de natalité ?

Vous revenez sur vos analyses habituelles de la déchéance économique industrielle et sociale de la France. Mais le résultat serait un retour à la croissance incompatible avec les obligations serinées sur la réduction des gaz à effet de serre.

Sur l’écologie vous montrez que l’on cache les budgets effarants qu’il faudrait prévoir pour concrétiser les décisions prises et leur caractère irréaliste, sauf à faire de la France un pays totalitaire violentant sa population et le tout pour un résultat climatique insignifiant. Mais l’hystérie écolo a gagné des parties entières de la population et a des effets électoraux certains. Comment agir sans passer aussitôt pour un climatosceptique et en subir l’immédiate proscription ? La peur du « qu’en-dira-t-on » paralyse la pensée et l’action.

Pour la sécurité vous montrez que si on ne change pas de paradigme, en laissant l’administration régler les actes illégaux dès leur commission, la justice n’intervenant qu’en second rideau, l’impuissance est automatique. Cela m’avait paru très dangereux. Là-dessus on applique ce principe pour le squat ! Donc c’est juste une question de généralisation… Il n’y a pas de question de principe.

Pour la justice vous êtes plus original encore en évoquant le mouvement « justicialiste » que vous voulez éradiquer car pour vous c’est la prolongation « du mur des cons » et la fin de la justice. Là vous êtes assez seul. Ce concept de justicialisme n’est pas dans le débat. J’avais également considéré vos développements sur le WOKE comme étranges, car je ne savais rien de ce mouvement qui s’est développé de façon largement occulte. Vous avez été totalement rejoint par les débats en cours et le Wokisme est au centre de féroces diatribes, à juste raison. Le danger est à nos portes et je n’en avais aucunement conscience.

Pour l’Europe vous souhaitez un changement d’orientation, en restant résolument dans une logique de l’Europe des nations et en refusant que ces institutions internationales soient le vecteur des courants actuels de destruction de la culture traditionnelle comme la « cancel culture ». On vient de voir avec l’affaire de la promotion des femmes portant le voile islamique par une institution internationale européenne, le conseil de l’Europe, que ce n’était pas un fantasme.

Votre livre prenait une tonalité « réactionnaire » ou réactionnelle plutôt intense qui me gênait et dont je me disais qu’elle ne serait pas acceptée par la population. Même si ces solutions étaient indispensables pour « sortir du désastre », il ne serait même pas toléré qu’on en parle.

Là-dessus la campagne électorale commence et pratiquement tous les sujets de votre livre font l’objet d’une actualité aussi soudaine que forte, largement à l’initiative d’Éric Zemmour, mais pas seulement. Les Français veulent cette fois-ci un vrai débat présidentiel et ne souhaitent plus que des mesures qui ont été pratiquées en France pendant des décennies soient diabolisées et sorties du débat public.

J’ai donc relu votre livre avec l’éclairage de ce qui s’est passé ces derniers mois et je suis bien obligé de constater que vous avez bien anticipé le besoin de radicalité qui enfle devant l’impuissance des autorités, et l’énervement devant le délire démagogique et électoraliste d’Emmanuel Macron qui littéralement achète le vote des Français à crédit. Je constate la banalisation des projets de durcissement des législations et des mesures sécuritaires, les réserves sur la volonté de l’Europe de dissoudre les nations, une nouvelle volonté de défense de l’Europe contre les entreprises islamistes et multiculturalistes, l’unanimité qui émerge sur la faiblesse des réformes économiques entreprises, la montée irrépressible de la contestation des éoliennes et le retour en grâce du nucléaire, le renouveau des exigences sur la préférence française pour les aides à la natalité et la solidarité nationale. Tout ce qui avait été banni des débats y est revenu ou est en train de le faire.

Votre livre montre une belle anticipation des débats actuels et n’est finalement pas transgressif. On revient en fait à une normalité qui a longtemps prévalu en France et qui ne sent prisonnier d’aucun tabou dès lors que bien des mesures ont été de règles pendant longtemps et que les nouveautés proposées concernent des domaines où le contexte est très différent d’hier, qu’il s’agisse du numérique ou de la perte de sens d’institution comme le droit des réfugiés. Je ne saurais trop conseiller aux candidats à la candidature de LR d’en tenir compte, s’ils veulent répondre aux interrogations actuelles de l’opinion française majoritaire.

Ce que l’on peut constater aujourd’hui, c’est une remontée du refoulé et une libération de la parole, avec des Français qui veulent que les discours publics deviennent à nouveau jointifs avec leur propre expérience vécue et débouchent sur de vraies solutions. Je suppose que le mélange de synthèse générale et de témoignages vécus avait ce rôle dans votre livre. Les Français sont totalement découragés et écœurés. Partout on ne parle que de partir et beaucoup l’ont déjà fait. Vous vouliez redonner la force d’agir et d’influencer, tout en aidant les partis à « oser la vérité » au lieu d’avoir peur de tout et surtout de passer pour des extrémistes de droite. Je suis avec vous dans cet effort.

La période électorale n’a pas encore développé sa vérité. Ce qui est sûr, c’est que toutes les problématiques fondamentales et les choix à faire sont dans votre livre.

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François Lemercier

Le très révélateur rapport écolo de RTE

La question du coût de la conversion énergétique au tout électrique de l’automobile n’est pas très complexe.

Nous en connaissons presque tous les paramètres.

Le parc : 55 000 000 millions de voitures. Prix moyen d’une voiture électrique de puissance moyenne répliquant la structure du parc actuel : 40 000 euros. Coût de la conversion : 2 200 milliards d’euros

La consommation de carburant : 50 millions de m3 ; 50 milliards de litres. Énergie d’un litre : 10 kWh.

Énergie électrique à produire pour le même usage de la voiture : 500 milliards de kwh.

Pertes en ligne entre éoliennes et lieu d’utilisation : 5 %

Production primaire d’électricité à prévoir : 500 milliards de kwh

Capacité d’énergie pilotable pour compenser l’intermittence des éoliennes : 500 Twh.

Nombre de points de recharge :

Privés : 34 millions

Publics : 16 millions

Prix d’un point de recharge : 9 000 euros si pas puissants 40 000 si puissants. Coût : 800 milliards d’euros.

Réseau de transport : doit se connecter à toutes les éoliennes en allongeant démesurement le cablage vu la dispersion et doubler la quantité d’énergie transportée par rapport au réseau actuel. Coût 1 000 milliards euros (chiffres RTE).

Triplement de la capacité de production électrique : nucléaire ou renouvelable. Les chiffres ont été donnés par la cour des comptes :

Les montants calculés avec précision concernent les coûts passés et actuels de la filière électronucléaire. Environ 188 milliards d'euros ont été dépensés entre 1945 et 2010 :

La mise en place et la contruction de la filière nucléaire française   (58 réacteurs pour une puissance totale de 62,510 MW) a nécessité un investissement de 121 milliards d'euros ;

La recherche a quant à elle bénéficié de 55 milliards d'euros (1 milliard en moyenne par an), auquel s'ajoutent 12 milliards pour la construction, le fonctionnement et l'arrêt de Superphénix.

Le nouvel EPR de Flamanville coûtera sans doute autour de 12 milliards d’euros à son achèvement.

C’est un réacteur à eau pressurisée de 3e génération dont la puissance nette atteint près de 1 660 MW, avec une durée de production annuelle d’environ 200 jours.

Le parc actuel d’éoliennes a une puissance de 2 Watt. Les plus grosses qui coûtent près de 350 000 euros pièces, sont à 2 MW. Mille fois plus tout de même.

Selon vos goûts, répartissez les constructions entre éoliennes et EPR , sachant que les petites centrales atomiques ne seront pas disponibles avant 2 035.

Maintenant tous à vos calculettes en faisant attention entre les Méga et les Tera, entre les watts et les watt heures.

Et tentez d’expliquer pourquoi le rapport n’envisage que 1 000 milliards d’euros pour la conversion du parc automobile alors que les estimations minimales aboutissent à 5 fois plus (vous pouvez vérifier par vous-mêmes).

Il est vrai que le rapport ne tient compte que de 35 millions de voitures et d’une utilisation diminuée de 40 %. Le genre d’information qui usuellement ne fait pas l’objet d’une grande diffusion, vu les conséquences sociales et la limitation extrême imposée aux populations. Il ne reste que 38 % de l’énergie à fournir. C’est tout de même plus simple. Mais, même comme cela, on ne trouve pas mille milliards d’euros mais bien plus.

Comme les résultats de production d’électricité propre annoncés paraissent très difficiles à atteindre même avec une cible fortement limitée, il faut donc conclure que la transition dans les délais prévus est impossible sauf mesures draconiennes contre la population.

Les Français vont donc connaître à la fois de terribles restrictions et des pertes de revenus terrifiantes. Le rapport RTE n’a pas chiffré le résultat en température en considérant que suivre la trajectoire du Giec suffisait à notre bonheur. En fait tout le monde sait qu’il sera nul.

Le Point publie ce jour une interview de Jancovici, dont les efforts en économie n’ont pas encore atteint le niveau souhaitable, mais qui sait faire des additions et qui écrit : « même en s’appuyant sur les avancées techniques sur lesquelles on peut compter, dont le développement du nucléaire et de l’électrification, la vitesse où il faudrait aller pour conserver tout ce que nous avons aujourd’hui tout en nous débarrassant totalement des combustibles fossiles est trop grande pour qu’on puisse espérer l’atteindre ».

Exactement ce que j’ai pu écrire dans mon livre « Sortir du désastre » et dire lors de conférences en suscitant une indignation épouvantée d’une partie de la salle. « Ce n’est pas vrai » ; « il ment ! » « les chiffres sont faux » ; « c’est un climatosceptique ». Nous sommes dans la religion avec des grenouilles de bénitiers très sensibles.

Christian Saint-Etienne ce jour explique dans le Figaro que les Verts-Rouge-Woke, français culpabilisent les Français pour leur faire avaler une décroissance massive. Il signale lui aussi que le rapport de RTE prévoit une baisse colossale de la production et de la consommation dans tous ses scénarios. Tout cela pour rien puisque l’enjeu climatique est ailleurs et notamment en Chine et aux Etats-Unis. Se ruiner pour ne contribuer qu’à 0.2 % de la production de CO2, un chiffre insignifiant, est absurde.

La bataille qui s’ouvre est celle qui voit s’affronter d’un côté les tenants d’une décroissance forte menée par des néofascistes puritains à coups de taxes et d’interdiction, pour aucuns résultats autres que politiques et idéologiques et  sans aucun effet réel sur le climat et le réchauffement,  et une attitude réaliste qui parie sur un maintien de la prospérité en agissant de façon moins radicale et plus étalée dans le temps.

Se mettre en position de perdre un combat impossible à gagner n’est pas une politique digne. Mentir et dissimuler en permanence pour faire semblant que c’est possible est une politique peu honorable. La France a tout à perdre dans ce tunnel de bêtise malveillante et les Français risquent d’y laisser leurs libertés et leur prospérité.

Il faut arrêter cela. L’urgence est là !

Sonnez Buccins,résonnez Trompettes : un nouveau service public est créé en date du 1er janvier 2022

Ca manquait aux Français.

La campagne présidentielle est bien commencée et un des thèmes principaux est de contenir l'extrême création d’emplois dans le Service Public. L’échec dramatique du système médical français, incapable de sortir un vaccin, incapable de fournir des masques, des respirateurs, des produits de première nécessité médicale, a été justement imputé à l’incroyable poussée de la bureaucratie créée par l’Énarchie compassionnelle et bienveillante, avec ses 35 % de bureaucrates là où tout le monde se contente de 20 à 25 % dans les pays développés. Les Français ont tout d’un coup réalisé qu’ils nourrissaient grassement un troupeau de 18 000 fonctionnaires catégorie A au ministère de la Santé et dans les ARS, incapables du moindre reste médical et que l’on avait empêché de former des médecins français par le numerus clausus ce qui faisait qu’on allait les chercher en Algérie ou en Roumanie. Les médecins ont expliqué qu’ils étaient obligés de remplir des papiers, avant, pendant et après tout geste médical, ce qui ralentissait leur travail devenu à la fois assommant et burlesque. On a vu avec Mme Buzin et M. Véran, s’étaler le clanisme familial et politique, associé à une morgue et une incompétence parfaite jusqu’au caricaturale, qui produit les dirigeants de ce foutoir politico-administratif de pétochards à la fois fourbes, lâches, violents et cupides.

C’était tellement gênant que l’énarque Macron, entouré par une garde extrêmement réduite de copains énarques, et bien décidé à transformer la fonction présidentielle en investissement résidentiel, par une pestilentielle démagogie, a décidé de supprimer le nom de l’ENA pour une école de service public qui empêche de nommer facilement le viol de la démocratie par l’entriste cumulatif des hauts fonctionnaires, sans changer rien à cet abus.

Tout le monde constate, ahuri, le niveau totalement hystérique de l’achat de votes pratiqué par l’équipe de hauts fonctionnaires hors sol au pouvoir. Mais personne ne souligne ce qui se passe au ras du sol. Là, le rêve, c'est de créer des nouveaux services publics avec des noms bucoliques de plus en plus « com’ débile » et « novlangue ». Ah ! créer des machins nationaux capables de devenir des verrues administratives de type cancérigène, il n’y a que cela de vrai. On se souvient que Chirac étant président et Jospin premier ministre, Mme Aubry ministre, tous énarques, et M. Kouchner, illustration de la bienveillance médiatisée et clanique à toutes mains, mais en manque de retraite solide, secrétaire d’État à la santé, ce petit monde avait essayé de créer un « grand service public du transport médicalisé ». Ils étaient tombés sur une réaction sauvage des chauffeurs de taxi, dont l’activité médicalisée représentait jusqu'à 40 % du chiffre d’affaires en province, et avaient été obligés de reculer. L’Énarque recule toujours devant les jacqueries quitte à revenir à la charge plus tard.

Là nous voyons l’énarque Macron, avec son premier ministre (paraît-il) l’énarque Castex, mettre en place avec l’énarque Wargon, qui se signale beaucoup ces derniers temps en Marie-Chantal de caricature (fille de polytechnicien ministre de gauche et de droite et inversement et d’une mère énarque fonctionnant sous Hidalgo, preuve d’une docilité remarquable et d’un manque de souci de l’intérêt public assez remarquable) décider de créer quoi ? Vous ne voyez pas ? Allons ! Allons ! Que peut créer une troïka de hauts fonctionnaires énarques en folie ? Mais si, ils ont osé : oui, ils ont créé un « nouveau service public », à la française et comme on ne parle plus le français chez ces gens-là, on l’a appelé « France’renov ». Maprim’Renov mais cela faisait petit bras.

Cette nouvelle fonction publique va conduire le changement climatique en France, c’est-à-dire jouer les scouts de la distribution des fonds immenses que l’on compte mettre à la disposition des Français, fonds qu’on a pris dans leur poche, ou à la BCE, à charge de remboursement, pour qu’ils respectent les différents « passes CO2 » qu’on commence à leur imposer. « France rénov' aura pour but d'informer, conseiller et accompagner les ménages dans leurs travaux de rénovation". Ces débiles n’auraient rien pu faire sans la douce intervention d’un nouveau service publique.

Pour les amateurs de sottise administrative sotte et invasive, nous laissons goûter ce passage de cette littérature de compétition :

« Un numéro de téléphone et une plateforme web uniques seront créés, de manière à ce que l'utilisateur ait accès facilement à des informations sur les aides, un simulateur, l'adresse de l'espace conseil le plus proche, ainsi que la liste des artisans labellisés Reconnu Garant de l'Environnement (RGE). Le dispositif s'appuiera sur les réseaux Faire et les points rénovation info service de l'Anah, soit 450 guichets sur le territoire ; ceux-ci deviendront des "espaces France rénov'". "Ce réseau continuera de grandir pour couvrir tous le territoire, cofinancé par les CEE via le programme Sare et les collectivités locales", ajoute le ministère. "Cela constitue une simplification pour les ménages, puisqu'il existait auparavant deux réseaux s'adressant à des publics différents."

Si vous saviez qu’il y avait deux réseaux existants, vous êtes très au-dessus du lot. Si vous savez ce que sont les financements CEE (non ce n’est pas l’Europe) vous atteignez les sommets.

En revanche si vous ne sentez pas la fierté qui va habiter les artisans dotés du label RGE et ne comprenez pas l’immense avantage de tout cela pour les ménages vous êtes un fieffé imbécile, réactionnaire et climatosceptique.

La phrase clé : « Ce réseau continuera de grandir ». Un foyer parkinsonien de croissance administrative vient d’être créé pour les mille ans à venir. Le CO2 n’a qu’à bien se tenir.

Les architectes et autres professionnels n'avaient donc pas la capacité de jouer ce rôle ? Distribuer l’argent des autres ne présente en général pas grandes difficultés. Pas question on ne craint pas leur réaction.

Nous voici avec un nouveau service public, s’appuyant sur des législations kilométriques, mettant sous tutelle tous les acteurs qui savent faire, et qui devront comme les médecins obéir à des sous-fifres incultes et incapables au moins dans les disciplines du bâtiment, et distribuant un « pognon de dingue ». M. l’énarque Macron avait promis 120 000 fonctionnaires de moins. Certains ne s’étaient pas écroulés de rire en entendant ces fadaises pour électeurs débiles. On finira l’année 2022 avec 65 000 postes de plus (on en est déjà à 45 000). Dans cinq ans la Cour des Comptes, pour faire la nique aux conseillers d’état qui dominent actuellement, pondra un rapport sanglant sur les mécomptes et les gaspillages de France Renov’. Il ne se passera rien. Mais tout le monde aura « fonctionné », c’est-à-dire brasser du vent et l’argent des contribuables actuels ou futurs.

Et le dindon de la farce sera toujours le même : le crétin de base qui doit travailler avec compétence pour vivre. Il doit faire face à la concurrence des entrepreneurs opportunistes qui rassemblent des Africains et des Moldo-valaques sur tous les marchés artificiels subventionnés, et se faufiler entre les « passes » (un mot évocateur bien choisi) divers et les diverses conséquences d’un réchauffement climatique qui ne va pas s’atténuer le moins du monde.

Si un fonctionnaire savait faire baisser la température, on vivrait en France dans des igloos depuis longtemps. Sans subvention.

L'ère du totalitarisme de l'imbécillité

Pendant longtemps le principal danger dans notre pays était le socialisme, destructeur de prospérité et de liberté au nom de l’égalité. Il a fallu l’effondrement du communisme pour que ce danger cesse d’être grave et constant.

Aujourd’hui les principaux dangers immédiats sont :

-         L’obscurantisme tyrannique des partisans sectaires de l’asservissement des destins particuliers à des objectifs de transhumanisme. La coercition sociale, allant jusqu’à la mort sociale est le moyen privilégié de ces nouveaux Savonarole. Elle est associée à des lois liberticides et à un conditionnement de l’information jamais obtenu par les religions les plus sectaires.

-         La dictature des policiers du comportement qui, au nom de crainte du grand réchauffement détruisent villes et paysage, entravent gravement l’économie, interdisent des possessions, bloquent des entreprises, empêchent des consommations, avec une outrance d’autant plus agressive que les résultats visés ne sont pas atteignables.

-         L’envahissement du pays par des peuples africains principalement musulmans qui ne veulent pas s’assimiler et développent un mépris violent et tyrannique pour leur pays d’accueil.

-         La dépossession de tout pouvoir national d’agir au profit d’une « coupole » supranationale irresponsable devant les peuples qu’ils maltraitent, et qui soutiennent les trois causes de malheur précédentes.

-         Le reliquat de socialisme sous forme d’assistanat généralisé, d’impôts et de taxes grotesques, de bureaucratie effarante, et de dettes astronomiques, de démagogie politique sans limites, continue son œuvre délétère.

Pour un pays comme la France, qui était le pays de la bonne vie, des paysages radieux, de la prospérité tranquille, de la pensée libre, de la curiosité, du culot, de l’audace, de l’inventivité, de la culture, de la qualité, de l’élégance, baignant avant tout dans la liberté, ces quatre dangers sont mortels. L’effondrement n’est pas à venir mais en cours.

Le pire est dans la dictature de l'imbécillité qui s’installe, avec tentative permanente d’empêcher qu’on la dénonce et destruction des lanceurs d’alerte et des lucides qui préviennent les peuples de ce qui leur pend au nez.

Nous avons commencé à illustrer ces dangers en prenant des exemples choisis parmi les imbécillités des élites internationales, dans le stock des imbécillités gouvernementales françaises et dans le flot continu des imbécillités de la maire de Paris.

La conversion à l’électrique de tout le stock de voitures en 15 ans est une sottise majuscule. Il y a en Europe près de 260 millions de voitures, en France 55 millions. La consommation de carburant est entre 42 et 50 millions de m3. Son remplacement suppose la création de deux fois la capacité de production et de transport d’électricité actuelle. Éoliennes ou nucléaire ? Personne ne sait car les deux hypothèses sont également critiquées. Le coût ? Au minimum 4 000 000 milliards d’Euros. Le taux de remplacement naturel du parc est en temps normal de 2 000 000 de voitures en France. Il faut théoriquement 25 ans pour remplacer un parc existant. Dans les faits il reste encore 20 % de voitures de plus de 25 ans, car les classes aisées ne gardent pas plus de quatre à cinq ans la même voiture. Déjà l’État français a pris l’habitude d’interdire la circulation des voitures « trop » anciennes mais en fait capables de rouler. Des maires fascistes se croient obligés d’interdire la circulation de voiture sur des critères de nature, d’âge, etc. L’objectif de passage au tout électrique est donc impossible à atteindre sauf à multiplier les interdictions de circuler et l’empêchement de circulation. Comme les voitures d’occasion libérées par la conversion à l’électrique roulent encore en France ou à l’étranger l’impact sur la pollution au CO2 est inexistant. En revanche la réduction de moitié de la période de remplacement naturelle, impose la création de modes de production qui supposent d’énormes productions de CO2. On va donc concentrer sur les dix ans à venir, présentés comme critiques, une production de CO2 gigantesque, sans aucun résultat sur le réchauffement des investissements faits, tout en multipliant les mesures de contraintes fascistoïdes pour les particuliers, en ruinant le trésor public (en perte de TIPP et en subvention), en créant des masses de liquidités sans contrepartie, générant de l’inflation et aggravant les questions sociales.

C’est de l'imbécillité super plus, plus. Ruine, coercition, vie gâchée seront le prix à payer par la population.

Pour l’imbécillité gouvernementale ne revenons sur l’affaire remarquable du Diagnostic de performance énergétique, ce « passe CO2 » pour propriétaires immobiliers et les philippiques lancées contre la maison individuelle. Bureaucratie portée à l’incandescence, volonté de frapper y compris au pénal, malfaisances des règles édictées, contraintes partout, indifférence aux résultats, tout y passe.

C’est de l'imbécillité super plus, plus, plus. Ruine, coercition, vie gâchée seront le prix à payer par la population.

Prenons parmi quelques dizaines de milliers d’initiatives aussi sottes un exemple dans les initiatives de la ville de paris. La caractéristique spéciale de Paris est le caractère méprisant qui règne et le nombre des malades mentaux, de débiles, de ratés irrémédiables et de purs saligauds fanatisés qui y sévissent, une caractéristique des sectes qui cumulent toujours idioties majeures et petits malins ignobles. Mme Hidalgo est la championne du monde toute catégorie de la pollution au CO2 à cause de sa politique de densification immobilière et commerciale fanatique. Il faudrait raser une surface double de celle de parus et y laisser la nature reprendre ses droits pendant 1 000 ans pour compenser la création de Co2 de cette dame.

Cela a inspiré les plus tarés de sa bande de malades qui veulent créer des « forêts urbaines » pour rafraîchir d’urgence l’atmosphère. Qu’est-ce qu’une forêt urbaine ? Un espace interdit à l’homme, planté façon sauvage, où on laissera la nature faire pendant des siècles en fonction de sa propre dynamique. On va créer en pleine ville une forêt de quelques ares qui n’a rien à y faire alors que le Brésil et Sumatra détruisent chaque année des millions d’hectares de forêts natives. Ils ont choisi naturellement le quatorzième, conservatoire de l’imbécillité municipale hidalgienne, pour commettre leur premier forfait forestier. La place de Catalogne est une des très rares places qui ont été construites à Paris ces dernières années. C’est une place circulaire, large, bordée d’immeubles néoclassiques, mal construit par Boffil, bien construit, par Novarina qui a bien amélioré le site, anciennement siège de l'îlot le plus insalubre de France. Le roi des imbéciles municipaux parisiens, un Roumain autiste importé inassimilé chargé du vélo à Paris, a commencé par bloquer tous les accès à la place et l’a totalement gâchée par des bites jaunes et des lignes tracées à la hâte pour créer des embouteillages massifs. Il faut désormais 8 minutes le soir pour travers les 200 m du pont des Cinq Martyrs. Les rues Jean Zay et Alain sont désormais saturées et leurs aménagements terriblement dangereux pour les piétons qui s’y blessent à répétition dans le mépris indifférent de la municipalité. La pollution visuelle, gazeuse, et sonore a été décuplée. La vie des riverains est gâchée. Ils sont de plus en plus enfermés. Les projets d’interdiction de circuler rue du départ et rue de la Gaîté promettent beaucoup. Le quartier est totalement sacrifié et devient invivable et dangereux.

Mais la place de catalogne a une caractéristique unique à Paris : on peut creuser tant qu’on veut. Alors on a oublié qu’il s’agissait d’une création urbaine pensée, dotée d’une fontaine rafraîchissante immense et remarquable qui en occupe tout le centre, un symbole architectural qui a sa valeur. Tout ça est réduit par ce vandale et ses copains, à un espace où on peut creuser. Alors on va sacrifier la moitié de la surface de la place pour construire cette fameuse forêt urbaine interdite aux hommes. La circulation sera cette fois-ci totalement saccagée alors que la place était un nœud de circulation très important pour l’accès aux périphériques à partir du 7e, 6e, 5e et 15e arrondissements, ainsi que pour la gare Montparnasse. La fontaine sera détruite.

L’argumentaire fait valoir des gains de fraîcheur en cas de canicule. La fontaine était, compte tenu de sa surface, cent fois plus efficace que l’amoncellement végétal qu’on nous promet. L’esthétique de la place est totalement anéantie. L’espace libre sera à moitié bouché. La saturation des circulations deviendra totalement intolérable alors que la même municipalité a autorisé la création d’un centre commercial décuplé, la construction e trois hôtels, la multiplication des bureaux nouveaux et fait de la gare Montparnasse un centre commercial majeur qu’il faut bien approvisionner. La Maire du 14e a même trouvé génial de créer une autoroute à camions entre les rues Mouchotte et Vercingétorix. Comment rendre compatibles un accroissement vertigineux du besoin de livraison et un blocage de circulation ? À ce niveau d'incohérence on n’est même plus dans l’imbécillité mais dans la folie sauvage, à enfermer dans un local capitonné.

Résumons, on gâche la vie des riverains, on empêche la ville de circuler, on ravage esthétiquement une place qui a été créée à grands frais il y a peu, et on enlève une énorme fontaine rafraîchissante qu’on n'entretient plus depuis que les socialistes sont arrivés à la mairie de Paris, et on aggrave le problème de pullulation des rats qui est en train de véritablement exploser. L’ensoleillement va disparaître de la terrasse de plusieurs restaurants et les vitrines des commerçants seront confinées et assombries.

L’imbécillité majuscule a encore frappé avec ses caractéristiques habituelles : coûts effarants ; objectifs annoncés inversés dans la réalité ; atteintes aux libertés ; vies gâchées ; valeur des biens riverains largement détruite. La totale.

Il s’agit bien d’une imbécillité super super super super plus, de la tera-imbécillité de compétition, avec des champions absolument imbattables et en général qui associent à cette caractéristique une abjection et un mépris des gens d’un naturel plus qu’inquiétant.

Oui nous sommes bien entrés, à tous les étages de la vie publique, dans l’ère du totalitarisme de l’imbécillité.

Quand l’indécence bureaucratique et énarchique s’étale sans vergogne

La crise sanitaire a eu au moins comme avantage de faire prendre conscience aux Français que la bureaucratie l’avait emporté sur la médecine dans presque tous les domaines de la santé. Nous ne savons plus faire un vaccin, mais nous avons des structures bureaucratiques aussi étoffées qu’étouffantes. Elles représentent plus d’un tiers des effectifs médicaux en France, là où la moyenne est à 25% et les meilleurs à 20. Nous avons 18 000 femmes fonctionnaires de catégorie A, la plus haute, au ministère de la santé et dans les ARS, là où on aimerait trouver 2 500 médecins et 5 000 infirmières de plus. À la tête de tout ce bazar se trouvent des hauts fonctionnaires arrogants organisés en clans qui décrètent, injurient, prennent en tenaille, compliquent, obscurcissent, gâchent, réduisent, paradent, le plus souvent en famille.

On aurait tort de croire que le domaine de la santé soit le seul touché par le phénomène de l’arrogance suprême de petits-maîtres en haut et de la bureaucratie en bas. Le bâtiment est une terre encore plus fertile. Tout y est géré par la « tutelle », avec des textes kilométriques imposant des règlements délirants, par leur taille, leurs contradictions, leurs changements perpétuels. Bien entendu la partie politique, le Ministre, pour faire simple, est désormais entre les mains d’un haut fonctionnaire, choisi si possible dans le panier des rejetons de hauts fonctionnaires. Choisir un politique qui a grimpé tous les échelons d’un parti ? Vous n’y pensez pas ! On a tout ce qu’il faut dans le clan.

Nous avons déjà évoqué le cas de Mme Wargon, fille de Lionel Stoleru, (qui a fait sa carrière en traversant tout l’horizon politique passant brillamment de la droite à la gauche sans le moindre état d’âme). Elle est aussi charmante que brillante. Il était normal qu’elle se retrouve ministre d’un gouvernement et gauche et droite, basé sur les réseaux de hauts fonctionnaires, alors qu’elle n’avait strictement aucune compétence particulière pour les affaires de construction ni aucune expérience politique.

Le problème dans ce genre de situation est la difficulté de ne pas se comporter en insupportable péronnelle. Écoutons-la ! Les propos sont rapportés par Batiactu un excellent journal spécialisé.

« Le modèle du "pavillon avec jardin" n'est "plus soutenable en France" : ce sont les propos sans équivoque de la ministre déléguée au Logement, Emmanuelle Wargon, lors de la réunion conclusive de la série de conférences qu'elle avait instaurée depuis la rentrée sous le nom "Habiter la France de demain". Une série d'échanges qui aboutissent à plusieurs annonces et au lancement de plusieurs axes de réflexion, détaillés lors d'une intervention à la Cité de l'architecture et du patrimoine, à Paris, ce 14 octobre 2021. Les critiques effectuées à l'encontre du modèle du pavillon sont multiples : dépendance à la voiture, rôle dans l'artificialisation des sols, notamment. Le Gouvernement souhaite ainsi accompagner le secteur dans une reconfiguration générale, en privilégiant la densification, la construction de la ville sur la ville, et l'édification de logements collectifs de qualité. Une "guerre culturelle" s'ouvre pour ainsi aller vers "une ville intense, qui ne transige pas avec la qualité et qui tient sa promesse en matière de services", selon l'expression de la ministre. »

Mme Wargon, du haut de sa divinité familiale sans doute, vient de condamner les Français à ne plus construire de maisons individuelles ni y vivre. Hugh ! J’ai dit ! Mais qui est-elle et que se croit-elle pour se sentir à ce point en droit de décréter ce que les Français doivent faire ou ne pas faire en matière de logement ?

Tout est à peu près faux dans ce qui est dit.

Il n’y a pas de modèle pavillonnaire en France. Cela fait désormais près d’un siècle que les urbanistes et les architectes condamnent les banlieues pavillonnaires et font face à une résistance phénoménale des Français qui aiment l’indépendance d’une maisonnette avec jardinet.

C’est dans les années 1950-1965 que le refus du pavillon au profit de grands ensembles a été le plus fort, avec la création d’un univers de barres et de tours totalement rejetés aujourd’hui. On rit aujourd’hui d’un Le Corbusier qui voulait raser le Marais pour y faire pousser quelques grandes tours hygiéniques. Parler de modèle pavillonnaire est grotesque. À Paris intra-muros tous les espaces pavillonnaires, en général les hôpitaux que l’AP-HP a fermés, ont été démolis par Mme Hidalgo pour bourrer les lieux de logements sociaux hideux. Mme Hidalgo, dans le 14e arrondissement de Paris qui connaissait beaucoup de maisons individuelles et de jardinet, les rasent et bourre à la place des logements sociaux hideux.

La décentralisation a conduit à donner la responsabilité de l’urbanisme et de l’architecture aux maires. Une erreur catastrophique. Les maires veulent des électeurs. En province, les électeurs veulent des maisons individuelles. Les maires ont laissé proliférer les maisons individuelles, donc les centres commerciaux hideux en entrée de ville, avec l’obligation d’utiliser la voiture. Ce n’est pas un « modèle pavillonnaire » mais une erreur d’organisation politique. La circulation et l’urbanisme ne sont pas décentralisables à ce point sans que cela ne tourne pas à la catastrophe. Il fut un temps où lorsqu’une ville commençait à craquer aux coutures, on créait une « ville neuve ». Dire à un maire qu’on va créer une nouvelle ville dont il ne sera pas le maire alors qu’il peut faire gonfler la sienne ? Impossible ! C’est pourtant le seul moyen d’éviter le mitage pavillonnaire. Mais là, les prudents hauts fonctionnaires n’oseront pas évoquer une question aussi éminemment politique.

Autre question taboue : le vieillissement de la population, avec une vie à la retraite en France beaucoup trop longue. Si vous restez vingt ou trente ans à la retraite, voire quarante ans pour les fonctionnaires femmes du ministère de Mme Wargon, la volonté de trouver une maisonnette sympa dans un endroit agréable devient irrésistible, surtout si des imbéciles ruinent la vie dans les grandes villes par idéologie. Aujourd’hui médecins, juges, enseignants, postiers, intriguent pour être nommés en bord de mer. Cela permet d’acheter la maison de sa retraite plus tôt et de vivre mieux tout de suite !

Naturellement, la crise sanitaire a accusé l’envie de mettre fin au « métro boulot dodo » qui est un objectif de la génération 68 depuis longtemps. Rappelons que l’affiche électorale d’un Mitterrand était un petit village et que le Lubéron est le symbole du socialisme élitiste moderne.

L’évolution du travail, qui peut se faire de façon moderne en « distanciel » accélère encore le phénomène.

On le voit dans l’extension massive des constructions en bord de mer, alors que le mouvement avait commencé dès les années cinquante sur la côte d’azur. Il a été largement contré par la protection du littoral qui date rappelons-le des années cinquante. Alors le mitage se fait plus vers l’intérieur des terres.

Autre élément à prendre en compte : les retraités et les entreprises ne veulent plus rester non seulement dans les grandes villes mais en France. L’exode vers Venise ou la Suisse, le Portugal, le Maroc, la mer Noire, etc. est en marche depuis longtemps et concerne désormais des centaines de milliers de personnes. Les Français votent aussi avec leurs pieds et leur portefeuille.

Dernier aspect très actuel : les cités immigrées islamisées et transformées en temples de la drogue, protégés par des checkpoint-Mohamed qui font fuir à grandes enjambées tout le populaire national vers des cieux plus cléments.

La France se doit effectivement de créer une ville comme Paris tous les quatre à cinq ans et cette densification, évidente à Paris, crée une pollution du CO2 colossale.

Parler répartition des activités au sein du territoire national et mode de logement pour mener un politique écologique implique d’avoir une réflexion sur le travail et son évolution, sur l’immigration, sur la dénatalité, sur l’organisation du territoire, sur la retraite… Entendre une péronnelle prétendre mener une guerre culturelle contre les Français et annoncer du haut de sa suffisance et de son impudence compassionnelle "une ville intense, qui ne transige pas avec la qualité et qui tient sa promesse en matière de services" est littéralement ahurissant.

Les Parisiens connaissent la réalité : une ville intensément enlaidie, intensément accidentogène, intensément bloquée, intensément invivable, où il est intensément devenu impossible de diriger des entreprises, d’où la population a intensément l’envie de fuir. La promesse de services ? Trois-quarts des hôpitaux ont fermé. La plupart des boutiques sont fermées ou en menace de l’être. Il reste les livreurs à vélomoteur et les livraisons Amazon. Partout des clochards, des drogués et des attaques contre les biens et les personnes. Elle est belle la « promesse de service ». Et n’essayez pas d’avoir rapidement un passeport ou une pièce administrative. Tout l’administration parisienne, de la préfecture aux services municipaux, s’est cachée derrière des procédures internet. Impossible de téléphoner ou de visiter facilement. Tout est lent et pâteux.

Et voici qu’on nous annonce une nouvelle coercition. Il ne faudra plus seulement changer de voiture, de chaudières, de murs et de fenêtres. Les propriétaires ne seront plus seulement soumis à la dictature du DPE (le diagnostic de déperdition d’énergie). Les Français devront renoncer à leur villa Sam’Suffit comme on disait dans les années cinquante. Et ne parlons pas des nains de jardins et des belles décorations de Noël !

Toutes les jolies villes de bords de mer sont d’ores et déjà en train de changer radicalement de visage. On y fait pousser des tours. « Et en bois, Mme Michu ! ». On les peuple d’immigrés récents (pas de raison que les « racisés » soient loin de la mer affirme le DAL depuis que la rue du Dragon est saturée).

Avec Mme Wargon, on voit comment fonctionne la gouvernance française. De petits maîtres ou maîtresses appartenant au sérail se voient confier rapidement d’énormes responsabilités sans jamais avoir travaillé et sans rien connaître du terrain (on leur trouvera une circonscription plus tard). Ils fuient les vrais problèmes difficiles (c’est le propre du haut fonctionnaire de fuir le risque) et lancent des oukases qui peuvent gâcher la vie des « vraies gens », dont ils et elles ne connaissent rien, en toute arrogance, impudence et hubris. Cette native de Neuilly, devenue haut fonctionnaire en 97, est à peine trois ans après au cabinet de Bernard Kouchner puis directrice de cabinet d’Etienne Hirsh, deux incapables notoires. La couleur politique ? On s’en fout ? Le parti au pouvoir ? On s’en fout. Jospin, Sarkozy ou Macron quelle importance ? C’est comme cela qu’on peut affirmer avec toute l’impudence et le mépris possible que « La maison individuelle est un non-sens ». Alors que c’est cette carrière politique qui doit tout à la naissance et rien à la volonté des Français qui est un non-sens. Cette intéressante dame a voulu travailler à la Cour des comptes. Qu’elle y retourne. Elle ne fera peut-être pas de bien mais au moins elle évitera que les Français ouvrent la boîte à gifles.

La vérité est qu’elle n’a pas postulé pour un poste mais à un statut privilégié et à un réseau. La bonne santé démocratique serait qu’ayant voulu être fonctionnaire elle occupe un poste de haut fonctionnaire et évite de jouer les Marie-Chantal de caricature, assurée d’une carrière à vie payée par de l’argent public, annonçant au bon peuple le comportement politiquement correct qu’on attend d’eux, du haut de ses privilèges claniques, tout en se disant, en se maquillant, qu’elle pourrait bien viser dans dix ans le poste de première présidente de la République Française. Ce serait légitime si elle démissionnait de son statut et aller se faire élire en prenant les risques de tout un chacun et en exposant ses idées devant les électeurs.   

Quelles idées ? Elle vient de répondre aux questions d'Ersin Leibowitch : "Je ne suis pas du tout opposée à la maison individuelle".  On l’aurait caricaturée. Elle partagerait « le rêve des Français » en habitant elle-même une « maison de ville groupée, mitoyenne ».  Vite, vite, sauvons notre belle image de femme modeste habitant un « pavillon mitoyen » ! Quel courage, quelle habileté ! C’est à mourir de rire. Ou de rage comme on voudra. Car dans le même temps elle installe des « passe CO2 » particulièrement contraignants. Elle devrait d’ailleurs publier le DPE de son logement Sam’suffit mitoyen et le budget co2 de ses oscillations quotidiennes entre son logement et son bureau pour justifier son passe-droit gouvernemental.      

Notons que les villas de banlieue en mode partagé, quatre appartements sur jardinet accolés les uns aux autres est la solution adoptée en masse par les Anglais qui ont créé ainsi des banlieues toutes identiques en brique rouge et interminables sans absolument aucun charme tout autour de Londres que les urbanistes français allaient admirer en groupe au début des années 50.

La première initiative à prendre en matière de logement écolo, comme dans tous les domaines gouvernementaux, c’est d’empêcher les hauts fonctionnaires de capter en famille le domaine du politique en se moquant totalement des électeurs et de leurs aspirations.

NB : Nous n’avons évidemment rien contre les personnes citées ni même l’idée que l’univers pavillonnaire soit plus que légèrement problématique.  Mais on ne peut pas faire de la politique comme cela.

Plus les chiffres sont gros, mieux ça passe !

La dette au sens du traité de Maastricht était de 2 650 Md€, soit 115,1 % du PIB, fin 2020 (contre 2 380 Md€ et 97,6 % du PIB fin 2019).

La dette publique nette au sens de l’Insee s’élevait à 2 363 Md€, soit 102,6 % du PIB fin 2020 (2 168 Md€ et 88,9 % du PIB fin 2019).

La dette brute au sens des comptes nationaux s’élevait à 3 341 Md, soit 137,0 % du PIB, à fin 2019

La dette nette au sens d’Eurostat et de l’OCDE s’élevait à 1 886 Md€, soit 77,7 % du PIB.

Les engagements « hors bilan » cumulés de l’Etat représentaient environ 4 100 Md€ en 2016.

Dettes brutes plus engagements hors bilan représenteront à fin 2021 probablement 8 000 milliards d’euros.

Rappelons que la valeur ajoutée de ce qu’on appelle généralement les entreprises est de 1 250 Md€, et que c’est sur une fraction de cette valeur ajoutée que l’on doit payer les intérêts de cette dette et rembourser le capital amortir le principal.

Le coût de la décarbonation totale de la circulation automobile est autour de 4 000 Md€, financement à trouver d’ici 2 035. Le coût d’une décarbonation totale de toutes les activités en France est probablement autour de 20 000 Md€,

Certains pensent que cela pourrait être financé par la banque centrale ce qui nous conduirait à terme autour de 35 000 Md€ de dettes, un montant égal à trente ans de valeur ajoutée des entreprises.

Ce qui est amusant c’est qu’on manipule des chiffres dont personne ne comprend le mode de fabrication et qui varient dans des proportions étranges : 1.8 ce n’est tout de même la même chose que 3.3. Personne n’en comprend non plus les enjeux : mille milliards d’euros qu’est-ce que c’est ?

Et on prend des engagements d’état qui portent sur des chiffres extravagants sans même qu’on y fasse attention car entre 1 000 et 1 000 milliards quelle différence en fait pour l’électeur ? Juste un émoi de techno. Si encore il comprend d’où sortent les chiffres.

Elections : Le retour des énormités dans l’argumentation économique

Pour un observateur qui a suivi la vie nationale depuis cinquante ans, soit comme Professeur ou comme économiste, le retour des mêmes erreurs, avec les mêmes arguments, la même nullité d’analyse et la même mauvaise foi est spectaculaire et légèrement décourageante.

On pourrait en faire un catalogue, une taxonomie, avec brevet de démagogie imbécile à la clé. Savoir que ces sottises peuvent jouer un rôle dans une élection majeure sans que leur indécence antidémocratique ne soit jamais relevée du fait de l’ignorance économique crasse de beaucoup de journalistes, est plus une souffrance qu’un amusement. Alfred Sauvy avait fait l’essentiel du travail avec son livre « Mythologie de notre temps » – Persée – 1967. Mais cela repousse comme le chiendent.

Les journalistes appellent marronniers ces articles qui reviennent chaque année à la même période et qu’on reprend sans scrupule en modifiant trois mots. Il y a des marronniers électoraux qui refleurissent à chaque élection majeure et là, on ne change même pas trois mots. On se vautre sans vergogne dans la joie de dire n’importe quoi.

L’une des plus belles sottises est de faire valoir que la France a une formidable productivité, presque la meilleure du monde et que du coup on pourrait augmenter les salaires sans difficultés pour récompenser ce triomphe du salarié français.  Il est vrai que les statistiques indiquent une forte productivité moyenne. Mais pourquoi ?  L’emploi et les salaires dépendent de la productivité. A chaque niveau de productivité correspond un niveau d’emploi. Les charges sur le travail sont telles en France, que les emplois correspondant à des travaux de faibles productivités ne sont pas possibles, sauf au noir. C’est pour cela que nous avons 5 à 6 millions de chômeurs, un chômage structurel qui ne baisse jamais au-dessous de 6.5% dans les phases de haute conjoncture, alors que des pays qui ont une politique différente arrivent à 3-4%.  Il va de soi que si vous supprimez la tranche d’emplois à faible productivité, la moyenne de l’emploi qui reste est d’une valeur supérieure à celle de ceux qui ne l’on pas fait.  Si vous enlevez les petits dans le calcul de la moyenne de taille d’une population, elle sera plus haute que dans celle d’une population qui ne fait pas cette soustraction !

La France a peu d’emplois car elle ne permet que les emplois productifs, mais cela ne veut pas dire qu’elle est compétitive.  Les autres pays ont ces mêmes emplois productifs plus tous les autres et ces derniers leur offrent une compétitivité accrue. Vérification est faite en regardant les chiffres de nos déficits extérieurs qui sont constants et majeurs.  Les gouvernements, faute de vouloir remettre en cause les charges inouïes qui pèsent sur le travail et les entreprises, ont essayé des mesures artificielles comme la « suppression » des charges sur les salaires au SMIC. En fait on a repoussé le paiement des sommes concernées sur d’autres. Une politique de type sapeur camembert où on creuse un trou pour en complet un autre.  Avec des résultats indigents.

La forte productivité moyenne apparente du travail moyen en France est un indicateur sinistre parce qu’il marque la mutilation d’une partie très importante de l’emploi possible.

Comme souvent en économie, c’est contre intuitif. Mais se vautrer dans des explications fausses jusqu’au débile qui ne peuvent qu’aggraver le chômage structurel et les déficits de compétitivité a quelque chose de fascinant. Lorsqu’un débat s’engage sur les multiples scènes de la TNT, la question qui se pose est toujours : qui va dégainer une sottise économique majeure le premier. On peut faire des paris. Quand le rouquin de LFI est là, Adrien Quattenens si je ne me trompe, on est sûr qu’il va gagner. Il débite les marrons électoraux les plus frais avec la violence la plus extrême. La bêtise devient rougeoyante sur les grands écrans plasma.  Le front est tellement bas qu’on se demande s’il s’agit de simple bêtise ou d’un cynisme rare. S’il était le seul ! Malheureusement les erreurs majuscules dans le domaine économique deviennent des éléments de langage répétés inlassablement par des perroquets.

On pourrait dire qu’entendre des sottises de la part d’un dirigeant du seul parti trotsko-bolivarien d’Europe, n’est pas bien grave et que le retrouver dans la bouche d’Emmanuel Macron est tout de même plus grave. En expliquant que la formidable productivité du travailleur français associée à son plan de 30 milliards d’euros d’investissement sur dix ans, on va pouvoir réindustrialiser le pays, il nous sort un narratif trompeur d’une extrême qualité démagogique. C’est justement parce que le travail à faible productivité a été banni en France, alors que l’économie était ouverte au monde entier, qu’on n’a plus d’industries !

Oui, constater qu’une erreur aussi grave et fondamentale est faite depuis les ors de l’Elysée jusqu’aux fondrières les plus profondes du communisme trotskiste, a quelque chose de fascinants. Il parait qu’il y a un conseil d’analyse économique auprès du Premier Ministre.

Les nouveaux eldorados français sur argent public

Lorsqu’un pays voit les dépenses publiques dépasser 55 % du PIB, il est quasi certain que beaucoup d’entreprises ne cherchent pas majoritairement à répondre à des besoins privés mais à servir des faux marchés entièrement construits par la puissance publique. Identifier ces marchés, être au plus près des circuits de décision, savoir être le premier en liaison avec une multitude d’institutions publiques, devient critique. Les politiques deviennent des lobbyistes, surtout les Enarques que l’on retrouve partout et qui servent des entreprises et des milliardaires bien introduits. Edouard Philippe a d’abord été un lobbyiste avant de devenir maire et premier ministre. L’expansion du nombre d’avocats parmi les hommes politiques s’explique justement par ces activités.

L’écologie est une des sources premières de marchés juteux exploités par des « connaisseurs ». Le cas des éoliennes est typique. Il a fait apparaître de nouveaux milliardaires, ayant désormais pignon sur rue dans le 7e arrondissement de Paris ; Le rendement des investissements est garanti sur 15 ans. Ce serait dommage de ne pas en profiter. Et c’est pour la bonne cause. Il y a 9 000 éoliennes en France et on projette d’en construire à court terme près de 50 000 tout en sachant que pour obtenir une bonne couverture d’électricité verte, il en faudrait 5 fois de plus et de 2 MW si possible. Cela existe avec des mâts de 100 mètres, des pales de quarante mètres, un poids de 300 tonnes et un coût de 2.6 millions d’euros pièce.

Imaginons que vous investissiez 1 million d’euros et empruntiez 1,60 € pour couvrir l’investissement correspondant. La quantité d’électricité produite chaque année sera en moyenne de 4 000 Mégawatt/h, soit 4 millions de kWh à 0,08 € le kWh soit 320 000 euros de gains garantis chaque année pendant 15 ans soit 4.8 millions d’euros sur le cycle. L’emprunt est remboursé en 5 ans. Il vous a coûté 5 % de 1,60 €, soit 80 000 euros. Finalement : recette 4 800-2 680 = 2 120 ME pour 1 E investi. Du 112 % sur 15 ans. Du 8 % à 9 % quand le rendement moyen est actuellement à 2 %. Si vous ne mettez que 500 000 euros d’apport, le rendement s’envole. Et pourquoi ne pas mettre que 100 000 ou même 10 000 euros seulement de sa poche ? Alors là bingo. Alors vous vous organisez pour en monter 100 et bientôt 1 000. Au début on ne voit pas votre fortune grandir. Mais après dix ans, après 20 ans. Les millions d’euros, les dizaines de millions d’euros tombent dans un froissement de beaux billets. Après, vous laisserez les éoliennes à leur sort, en mettant votre société en faillite. À l’Etat de se débrouiller avec les parcs d’éoliennes obsolètes, abîmées et en panne. Que du bonheur !

Si vous êtes un gagne-petit, vous avez des marchés bien plus simples. La loi permet de calfeutrer gratuitement les canalisations d’eaux chaudes dans les immeubles, dans les parties non chauffées. L’argent est pris sur le malus des entreprises qui ne parviennent à leurs objectifs de réduction de consommation d’énergie. Il y a 90 000 immeubles en France : un joli marché. 40 % sont chauffés en système collectif, donc avec canalisations. 36 000 opérations à faire !

Une opération importante dure une semaine avec trois salariés et rapporte entre 15 et 18 mille euros. Une entreprise de 12 personnes bien organisée, avec 9 techniciens deux commerciaux et un directeur peut envisager de réaliser avec trois équipes, 120 semaines de travaux à, disons, 16 000 euros de CA par semaine soit près de 2 millions d’euros de CA, une belle petite PME. Maintenant si vous montez à 120 personnes, l’affaire devient belle. D’autant plus qu’elle est absolument sans risque et n’exige pas des salariés de très grande technicité. La taille du marché est telle que vous pouvez espérer créer une boîte plus grosse encore. Et en fin d’investissement, gagner des sommes confortables sans risque. Avis aux amateurs ! L’ennui c’est la foire d’empoigne, comme toujours quand on découvre un filon.

Voici un capitalisme qui vend de la subvention publique sans risque et à gros rendement sous la houlette de l’énarchie bienveillante et compassionnelle avec une flopée de lobbyistes au travail.

Tout le monde a compris que les éoliennes étaient un pari perdu d’avance les conséquences étant pires que les problèmes que l’on veut résoudre. Le calorifugeage des tuyaux permet un gain de 8 % environ. Ce n’est pas rien. Mais globalement ce n’est pas grand-chose sur le CO2 économisé et rien du tout sur le réchauffement climatique.

C’est la France bureaucratisée de 2021 !

On peut regretter ou profiter.

Bernard Tapie et une exemplaire élite

Bernard Tapie fut plus un personnage qu’une personnalité. Alors que son décès fait la une des médias, il n'est pas anormal après quelques jours de délais de décence, de porter témoignage d’une particularité de son parcours.

Un beau jour la société que je présidais a été sollicitée par un grand constructeur informatique de répondre à l’appel d’offre de la société Look, qui avait été rachetée quelques années auparavant par M. Bernard Tapie et qui avait participé à son succès dans le vélo. Mais à cette époque cela commençait à tourner mal dans le vélo et le football paraissait beaucoup plus intéressant.

Une de nos solutions logicielles couvrait quasiment la totalité des besoins exprimés. Elle avait de très bonnes références. Elle positionnait l’offre de ce constructeur très favorablement.

Nous sommes donc partis en train à Nevers, avec quelques autres fournisseurs, pour présenter la solution. La séance se passe parfaitement. Aucune objection, aucune question fouillée sur tel ou tel aspect.  C’était si rare qu’à déjeuner, je me souviens de dire au représentant du constructeur : « c’est trop beau. Je ne comprends pas ce marché ».  La réunion de l’après-midi portait sur les conditions financières. Aucune discussion sur les prix, et, presqu’aussitôt, la clause impossible : pas d’acompte. Tout est payé à la recette du chantier.

Pour nous cela supposait l’avance non seulement du logiciel mais aussi des quelques modifications exigées, le financement de la formation et de la reprise des données de l’ancien système, puis de la recette qualité. Impossible. Qu’on garde une réserve de garantie, soit. Mais pas 100%.

Au retour, dans le train, nous notifions au constructeur que notre réponse ne peut être positive, sauf si eux nous financent les acomptes habituels, ce qu’il refuse. Il trouvera un de nos confrères qui acceptera les conditions anormales exigées et nous oublions Look et ce Monsieur Tapie.

Pourquoi cette règle imposée de la recette en fin de travaux ? C’est semble-t-il M. Borloo, avocat astucieux et conseil de M. Tapie pour les reprises et les reventes de canards boiteux, qui avait compris la méthode : pas de facture, pas d’entrée en comptabilité, donc pas de présence dans les comptes. Même pas de besoin de provision. Les travaux en cours sont chez le fournisseur.  C’est tangent mais cela se plaide. M. Tapie voulait vendre. Il a donc entrepris de faire moderniser la boite par des travaux extérieurs non comptabilisés. Quand les premiers acheteurs (japonais dans mon souvenir) se sont présentés, ils ont vu une entreprise rutilante, rénovée et ultramoderne. Pour s’apercevoir un peu plus tard, d’après la presse de l’époque, qu’aucun des fournisseurs de la rénovation n’étaient payés (parce qu’on avait mis en avant des déficiences justifiant la non-recette et le non-enregistrement des factures).  Il leur aurait fallu racheter une deuxième fois l’usine !  

Ayant échappé de peu à la galère, je n’ai connu la suite que par le dire du constructeur qui m’avait sollicité et celui de mon confrère. Tous les fournisseurs ayant répondu à l’appel d’offres qu’ils connaissaient furent récusés pour une raison ou une autre.  Mon malheureux confrère y laissa son entreprise. Le constructeur passa une lourde perte dans ses comptes.

 Look fut repris peu après par le groupe Ebel pour 260 millions d’euros, alors qu’elle avait été payée le franc symbolique (0.66 cts pour « Nanard »). Le Canard enchaîné chiffre à plus de 700 millions d’euros le coût de la trajectoire « d’entrepreneur » du triste sire dont on parle. Il oublie les victimes collatérales de méthodes « à la limite » acceptées dans des conditions discutables par les commissaires aux comptes. Tous n’ont pas été poursuivis.   

Les deux astucieux finirent l’un et l’autre ministre. François Mitterrand, le grand pourrisseur, décide en avril 1992de remplacer son Premier Ministre, l'épatante Madame Cresson ,  par Pierre Bérégovoy et il impose à ce dernier la présence de Bernard Tapie au sein du gouvernement. Le 18 mai 2007, Jean-Louis Borloo est nommé ministre de l'Économie, des Finances et de l'Emploi, au sein du premier gouvernement Fillon I, sous Sarkozy. Bérégovoy finira comme on le sait. Fillon et Sarkozy finiront condamnés comme on le sait. Bernard Tapie fera un temps en prison et utilisera ses avocats pour résister à ses faillites et condamnations. Borloo sortira indemne et enrichi. Il mettra son carnet d’adresse en surchauffe au profit de Huawei, une société légèrement compromise et douteuse.  Il se fera humilier par Macron après un ralliement express pour des raisons inconnues.

La France a totalement dégringolé en une génération. Elle a eu les élites qu’elle mérite.

La dépossession totale de la France de sa politique énergétique

En dehors des tares traditionnelles de l’économie mondiale, les changes flottants, la gouvernance de l’euro et la Chine dans l’OMC, tares qui ont rythmé les récessions décennales, la sur récession de 2011 et l’évaporation de l’industrie dans les pays occidentaux, le risque externe le plus important pour l'économie française est le risque de pénurie de matières premières et les conséquences mondiales des déchets. Il est clair qu’une trajectoire de croissance des revenus n’est possible que si la production peut suivre et ne provoque pas de catastrophes naturelles désastreuses.

Pour la France la situation est particulière parce qu’il s’agit d’un risque externe (elle ne représente que 2.8 à 3 % de la production mondiale et seulement 1 % des pollutions au CO2) mais qu’elle entend mettre en interne des politiques volontaires de restriction., qui mal calibrées, peut la ruiner plus radicalement encore que le climat lui-même.

La question de la stratégie française en matière de contrôle des pénuries et des pollutions globales est donc critique. Tout le monde peut voir qu’elle n’est pas traitée dans la campagne présidentielle telle qu’elle se déroule en ce moment. Les Verts ne s’intéressent pratiquement pas à la question en dépit de leur assimilation d’image avec la défense de la vie saine et heureuse, notamment dans la jeunesse. Le débat interne a porté uniquement sur la question Woke. Devait-elle être dominante et affichée quitte à perdre les élections ? Devait-elle être caché et permettre de tromper les électeurs afin de permettre de gagner, d’abord en devançant grandement la candidate du PS, Mme Hidalgo, dans les sondages afin d’obtenir un ralliement de dernière minute pour former un bloc écologique et social dans le dernier round avant le vote. L’idée qui a gagné est qu’il fallait continuer la stratégie gagnante des municipales : se cacher derrière la verdure et une fois au pouvoir s’occuper de la révolution culturelle néomaoïste qui seule les intéresse.

Les autres partis n’ont aucun discours sur la manière de gérer intelligemment et sans trop graves contradictions les différentes questions portant sur la croissance et les questions environnementales. Le rejet des éoliennes est le seul thème un peu net qui se dégage.

On pourrait se scandaliser de cette étonnante défection, à un moment où on se rengorge sur la nécessité d’un débat permettant d’éclairer les réalités d’aujourd’hui et les risques futurs. Mais il est juste de constater qu’elle est absolument normale. Toute la question a été prise en main par la Commission européenne non élue qui mène sa propre diplomatie et sa propre politique totalement en dehors des peuples et de leur opinion publique. Aucun média ne rend compte réellement de ce qui se passe dans les sphères transnationales. Là, dans une atmosphère purgée des miasmes de la démocratie et du populisme, s’élabore ce que les élites immarcescibles pensent devoir imposer aux différents territoires sur lesquels s’agitent de façon rigolote quelques débiles à la chasse aux places dont le sort n’a strictement aucune importance. Leur état a été rendu importent. Il faudra qu’il applique les directives. Le vocabulaire ne ment pas. La direction est balisée et les Etats devront filer doux.

Protestation exagérée ? Lisons le communiqué de presse du 24 septembre 2021 émis par la Commission à Bruxelles. « Transition énergétique : la Commission annonce trois pactes énergétiques lors du dialogue de haut niveau des Nations unies à New York ». Saviez-vous que trois pactes étaient en préparation et leurs contenus envisagés ? La presse a-t-elle couvert cette formidable avancée idéologique, technique, économique et politique ? C’est qu’il ne s’agit pas d’un seul pacte. Trois d’un coup. Formidable. Et la France dans tout cela ? La France rien du tout, car dès qu’ils sont élus les membres de la commission n’ont de compte à rendre à personne. Ils font absolument ce qu’ils veulent dans leur domaine de compétence. On l’a bien vu avec la suite ininterrompue d’accords de libre-échange négociés par l’UE sans aucun frein en dépit des éclats politiques dans les pays membres.

Donc voilà. La France est tenue de respecter trois pactes dont personne n’a parlé en France dans les milieux politiques et encore moins dans la presse. Ce n’est pas caché. Il n’y a pas de complot. Nous avons abandonné la décision. Donc on s’en fout. On subira plus tard. Pas la peine de s’embarrasser d’un débat maintenant sachant qu’en l’état des institutions, on ne saurait rien faire d’une volonté de contredit. Puisque je suis sans pouvoir, n’en parlons pas. À quoi cela servirait-il ?

C’est dommage parce que les décisions qui sont prises sont majeures.

« Lors du dialogue de haut niveau sur l'énergie organisée cette semaine par les Nations unies à New York, Frans Timmermans, vice-président exécutif chargé du pacte vert pour l'Europe, et Kadri Simson, commissaire à l'énergie, ont présenté trois pactes énergétiques, en partenariat avec l'Agence internationale de l'énergie et l'Agence internationale pour les énergies renouvelables. Jouant respectivement le rôle de champion de l'accès à l'énergie et de championne de la transition juste dans le cadre de ce processus des Nations unies, le vice-président exécutif et la commissaire ont souligné la volonté de l'UE d'être à la pointe des efforts mondiaux déployés pour parvenir à un accès universel à l'énergie d'ici 2 030 et accélérer la transition vers une énergie propre, et ils ont montré le rôle concret joué sur la scène mondiale par le pacte vert pour l'Europe. »

Ce texte est fort intéressant.

D’abord par les personnes concernées : Franciscus Cornelis Gerardus Maria Timmermans est le prototype du Hollandais disposant d’une forte assise politique dans son pays et entièrement tourné vers l’Europe et la Commission qu’il pratique depuis des lustres. Il paraît que de Gaulle voulait que l’Europe soit le cheval et la France le cavalier. La Hollande a réussi ce tour de force. Pays microbique, son rôle européen est disproportionné. Le bon Frans possède à la fois la faconde du bon politicien et les manières de la diplomatie. Sa boussole : la Hollande. Son maître : les Etats-Unis et son coadjuteur allemand. ? C’est sympa la France mais c’est comme l’Italie, cela ne compte pas

Kadri Simson est une charmante quadragénaire estonienne, (l’Estonie est avec la Hollande un des pays les plus petits d’Europe et dont l’importance industrielle et économique est absolument négligeable) qui comme ministre de l’Énergie de ce pays a utilisé le gaz de schiste et le charbon pour obtenir l’indépendance énergétique du pays. Elle était donc parfaitement qualifiée pour gérer le pacte vert et signer des pactes internationaux colossaux ! La France ? « Ne connais pas ! J’ai fait mes études à Londres ». Tous les pays Baltes penchent vers Londres et l’Otan.

« Le débat a été de haut niveau ».. On ne va pas se commettre dans des débats de bas niveaux. Ça, c’est pour les « territoires », lors de leurs minables élections locales où on cause entre crétins. L’Europe est présentée comme une championne. À quand la sélection pour les jeux olympiques ?

Ensuite quel vocabulaire : « transition juste ». On croirait du Ségolène ! « Accès universel à l’énergie ». C’est qu’ils sont gentils en plus. Sans eux pas d’accès à l’énergie. La propreté est leur nouveau dogme. Tout cela pue les éléments de langage en pleine contradiction avec la réalité du jour. Les éoliennes dont on a poussé la construction à grands frais et au mépris des paysages et de la vie locale ne tournent plus faute de vent. Le gaz est devenu rare. Les prix de l’énergie s’envolent. En France, 60 % en un an. Une paille ! Et on a fermé Fessenheim, ce qui fait qu’on est totalement dépourvu. Le résultat est une perte en France de l’accès « juste » à l’énergie et celle qu’on obtient est moins propre que ce qu’elle était !

Que peut faire la France : rien ! Ce n'est pas là que cela se passe. Alors Macron l’Européen fou balance les chèques de 100 euros ou 200 euros. Un cautère sur une jambe de bois. Et une préfiguration de ce qui va se passer dans les années à venir : une politique décidée ailleurs que l’on va subir sans tenir aucun compte de nos réalités.

La mauvaise odeur d’éléments de langage s’amplifie avec les fameux pactes.

« Premièrement, un nouveau projet avec l'Agence internationale de l'énergie (AIE) établira, pour les pays dépendants du charbon, des feuilles de route pour une énergie à émissions nulles.
Ces feuilles de route proposeront des trajectoires inclusives de décarbonation du système énergétique, assurant une transition juste et socialement équitable ».

Il va donc y avoir des feuilles de route. Les politiques français devront prendre la route sans regimber. Mais puisque cela va être juste, inclusif et équitable, il le fera dans le bonheur total. Les yeux encore plus brillants que les pèlerins sur le chemin de Compostelle !

Notons-le bien : c’est l’AIE et la Commission qui décident.

« Deuxièmement, nous coopérerons avec l'Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) afin d'élaborer des perspectives régionales en matière de transition énergétique (Energy Transition Outlooks) pour l'Afrique, l'Amérique latine, les Caraïbes et l'Europe. Elles contiendront des recommandations politiques concrètes pour atteindre l'objectif de développement durable (ODD) en matière d'énergie, dans l'optique de la limite de 1,5 degré fixée par l'accord de Paris. »

Là encore, la France n’est rien dans le processus.

Troisièmement, nous travaillerons avec le Danemark, l'Allemagne, l'IRENA et d'autres partenaires sur un catalogue d'engagements dans le cadre du pacte pour l'hydrogène vert. Là encore la France n’est pas là. Le plus drôle est qu’une étude vient de montrer que l’hydrogène vert est un mythe et en vérité une solution pire que le mal. C’est un « enfumage » de pays qui veulent garder des industries sous-jacentes très polluantes. La France est très peu concernée.

Lors de leurs deux interventions, nos deux compères : « ont souligné l'ambition du pacte vert pour l'Europe de faire de l'Europe le premier continent neutre sur le plan climatique d'ici à 2 050 et de parvenir à une réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre dans l'UE d'ici à 2030, présentée dans un ensemble ambitieux de propositions législatives le 14 juillet 2021. »

Le règlement sur la répartition de l'effort assigne à chaque État membre des objectifs renforcés de réduction des gaz

le règlement sur l'utilisation des terres, la foresterie et l'agriculture établit, pour l'Union, un objectif global d'absorption de carbone par les puits naturels équivalant à 310 millions de tonnes d'émissions de CO2 d'ici à 2030. Les objectifs nationaux imposeront aux États membres de préserver et développer leurs puits de carbone

La directive sur les énergies renouvelables relèvera l'objectif de production de telle sorte que la part de l'énergie produite à partir de sources renouvelables atteigne 40 % d'ici à 2030. la directive sur l'efficacité énergétique fixera, au niveau de l'Union, un objectif annuel contraignant plus ambitieux en matière de réduction de la consommation d'énergie.

Des normes plus strictes en matière d'émissions de CO2 pour les voitures et les camionnettes accéléreront la transition vers la mobilité à émissions nulles en imposant une réduction des émissions moyennes des voitures neuves de 55 % à partir de 2030 et de 100 % à partir de 2 035.

Une révision de la directive sur la taxation de l'énergie propose d'aligner la taxation des produits énergétiques sur les politiques de l'Union en matière d'énergie et de climat, en promouvant des technologies propres.

À noter que pour l’Europe du Nord, d’où viennent nos deux clowns, le nucléaire n’est pas propre.

Arrêtons là. Toute la politique énergétique est dictée d’en haut par l’ONU et la Commission. Rien n’est décidé en France qui comme d’habitude sera saisie à la fin du processus avec un choix impossible : où céder ou tout casser, ce qui est quasiment impossible, d’autant plus que l’assemblée européenne fantoche aura dit oui.

On peut se demander sur cette question qui est absolument cruciale, à quoi sert notre élection présidentielle. On a voulu être des nains. Nous voilà en tutelle.

Nous n’aurons strictement aucun poids pour définir la politique qui nous fait courir le plus de risques économiques et sociaux dans les 30 ans à venir.

Bravo !

Le duel Minc-Zemmour symbole de la tourmente française

Minc ou le refus de la complexité zemmourienne

Alain Minc était tout-puissant et régnait dans la proximité des princes du pouvoir économique et financier, tout en occupant une place sinon de faiseur de rois du moins de conseil des politiques, quel que soit leur bord. Surgissant soudain (propulsé par qui ?) sous les caméras des télévisions publiques au milieu des années soixante-dix, il reste cinquante ans plus tard, la conscience d’un mouvement mondialiste qui se défait plus ou moins brutalement et qui rend son magistère plus difficile, bien que ses idées soient au pouvoir avec Emmanuel Macron. Juif venu du monde polonais, où l’antisémitisme était féroce, son parcours universitaire remarquable l’a conduit au statut d’énarque au moment où l’énarchie devenait triomphante. Socialiste dans la tradition de sa communauté d’origine, il est symbolique de l’enrichissement capitaliste d’une partie de la gauche après la prise de pouvoir de François Mitterrand, alors que le PS abandonnait la classe ouvrière et, ses dirigeants, l’industrie française, pour se concentrer sur la finance et les sociétés gravitant dans la proximité des états et des collectivités locales. Quant à la gauche, elle était prise d’une frénésie de destruction de tout ce qui faisait la France au profit de multiples altérités déifiées, de l’Europe et du mondialisme indifférencié.

Éric Zemmour, lui, a surgi dans le décor politique, avec le triomphe du « Suicide Français » qui remettait en cause tout le corpus idéologique soutenu et illustré par Alain Minc. Juif d’Afrique du Nord, ayant raté l’ENA, son parcours journalistique, longtemps besogneux, dans des journaux de droite, a été lent mais remarquable. Paradoxe, cet homme de l’écrit fait son entrée dans le grand monde intellectuel via « On n’est pas couché », une émission télévisée tardive sur une chaîne publique. Il s’y fait connaître en fustigeant un ridicule : le conformisme de gauche et le politiquement correct des vedettes venant faire leur promotion. L’appel d’air a été tel, dans un monde médiatique étouffé par l’emprise idéologique dominante, sorte de purée mentale associant le mitterrandisme le plus opportuniste, le socialisme le plus capitaliste et l’autodestruction française par la double soumission américaine et européiste, qu’Éric Zemmour est devenu un analyste écouté, au point d’avoir une émission en doublette avec Éric Naulleau. Finalement, Cnews crée pour lui une émission qui draine les téléspectateurs massivement et remet en cause le monopole de la parole publique de l’idéologie dominante. Il devient un analyste féroce du déclin français avec une focalisation sur la nécessité de retrouver la grandeur protéiforme de la France, sur l’envahissement arabe et islamique et sur la critique de la féminisation de sa société.

Zemmour le besogneux de droite, sorti de son bled algérien et recalé à l’ENA est devenu riche et influent, en dénonçant tout ce qu’Alain Minc le grand bourgeois de gauche, de dix ans plus âgés, avait encensé pendant des lustres.

Deux histoires nées hors de France, qui, l’une et l’autre, illustrent la capacité française de créer des élites en à peine deux générations d’immigration, alors que les berceaux familiaux étaient nourris par deux préoccupations initiales radicalement différentes : la peur de l’antisémitisme nationaliste et des mouvements nationaux socialistes génocidaires d’un côté ; la peur du totalitarisme musulman de l’autre.

Évidemment la candidature d’Éric Zemmour à l’élection présidentielle prochaine ne pouvait qu’interpeller un faiseur de présidents comme Alain Minc. Son intervention dans le Figaro magazine du 11 septembre est intéressante. Le grand bourgeois juge le petit valet ; l’Énarque juge le journaliste ; le mondialiste juge le nationaliste ; le maître des diplômes les plus exigeants juge l'étudiant limité.

Dès le titre, le ton est donné : « Zemmour ou le refus de la complexité française ». Lorsqu’on emploie le mot complexité dans un débat, c’est toujours pour montrer que l’adversaire est dans le simplisme et que seule une grande capacité intellectuelle, la sienne propre bien sûr, est capable de se guider sûrement dans le dédale infâme de la réalité. D’entrée de jeu on dévalorise et on discrédite. En un mot on fait place nette en annonçant que tout l’article est la concession d’un grand esprit qui va se compromettre, pour aider les esprits embrumés, à nettoyer une saleté médiatique. Merci, Merci, blanche colombe de risquer ainsi la blancheur immaculée de tes ailes d’albatros !

En « refusant la complexité », le pauvre Zemmour prouve ce qu’il est : un minus habens qui se vautre dans le simplisme. Cela commence bien.

Bien sûr, juif assimilé comme lui, Zemmour aurait pu être quelqu’un de bien, … en étant gaulliste. Mais ce simplet qui ne comprend pas la complexité a voulu être maurrassien et trahir sa judéité pour épater l’extrême droite !

Le gaullisme qui aurait fait d’Éric Zemmour un homme fréquentable est un peu particulier, puisqu’il l’aurait fait adhérer sans réserve à « l’Europe, levier d’Archimède de la France ». De Gaulle a tenté de mettre l’Allemagne au service des intérêts français et s’y est cassé les dents. Depuis cet échec, la politique allemande heurte directement, et de plus en plus, les intérêts français. Comme le rappelle opportunément le dernier livre de Zemmour, « La France n’a pas dit son dernier mot », les deux soixante-huitards, Cohn-Bendit et son coadjuteur Romain Goupil sont d’accord sur une chose : « La France, c’est fini ». Pour le levier d’Archimède, on repassera.

Alain Minc critique alors ce dernier livre dont Éric Zemmour commence la promotion à grande échelle. Il s’agit « un livre étrange » marqué par le « narcissisme » d’un auteur dont « les outrances, les faussetés auront pour seul effet d’hystériser les débats ». On pourrait aussi bien écrire que la critique de Minc est « étrange et marquée par un narcissisme énervé, qui provoque, par ses outrances et faussetés, une hystérisation du sujet ». On est dans le mépris, avec ces procédés, pas dans le débat.

Le neuneu, traître à sa race, narcissique, menteur, et outrancier, est le « paladin de l’inévitable et de l’irréversible », du fait de son goût maladif de l’extrapolation et son engrenage qui refuse la nuance. Une espèce de robot qui ne sait que cracher maladivement des simplismes. Il ne peut pas analyser l’époque. Ça, c’est le rôle de Minc expert sain en réduction nuancée de toute complexité et qui sait, lui, marier les contraires complexes avec grâce et subtilité.

Bien sûr que le grand Alain-la-complexité refuse la culture Woke, le féminisme abject, les zones de non droit, la charia, l’abandon de la force nucléaire français. D’accord il n’a jamais à chercher à en montrer les ravages ni en expliquer les causes, ce qui l’aurait entraîné trop loin du politiquement correct indispensable. Dans le silence de ses soliloques, il pensait du mal de tout ce que dénonce Zemmour au milieu des crachats, dont le bel Alain s’est prémuni par un silence constant. Quand c’est complexe il faut être prudent.

Mais pas question de courir comme un dératé, derrière une France blanche, judéo-chrétienne, phare du monde qui est une « chimère ». C’est tout le problème : le révisionnisme antinational qui déstructure le discours et les institutions qui fabriquent du surmoi national est légitime pour Minc, qui, en revanche, n’admet pas qu’au vu des conséquences que l’on constate, l’on déconstruise tout ou partie du discours européiste et mondialiste, façon Davos, dont il est le thuriféraire. « La décadence de la France est un artefact », et les déclinistes des rigolos mais en pas drôles. Tout va bien ! Il n’y a rien à changer dans le modèle qu’Alain Minc défend depuis des lustres et qui lui a valu argent et honneurs. La France est incapable d’avoir à temps des masques, des lits, des infirmières, des médecins, du curare, du Doliprane, des seringues et des vaccins, mais tout baigne. Les Français de souche ne font plus d’enfants, ce qui est formidable mais il est heureux que l’immigration bouche les trous et au-delà. Il y a donc un grand remplacement. Ben oui, mais on ne va tout de même pas vous concéder cette réalité qui elle n’est pas complexe à observer ! Pas de taxes aux frontières, surtout pas, même si la France accumule tous les déficits depuis vingt ans et les bonnes mesures de Jospin : blocage des relations du travail et 35 heures après la retraite à soixante ans. Les déséquilibres n’ont aucune importance pour quiconque les regarde avec à l’esprit la nécessaire complexité des choses. L’Euro ? Aucun inconvénient, que des avantages, avec les mêmes lunettes de celui qui sait penser la complexité du monde. Les Grecs s’en sont aperçus et sans lunette.

De toute façon, la France de Saint Macron et de son groupe d’Énarques bien-pensants, car pensant comme Alain Minc le souhaite, a été épatante dans la gestion de la crise sanitaire ce que ne peut sans doute pas comprendre un minable qui n’a pas réussi le concours d’entrée à cette école.

Finalement Éric Zemmour est travaillé par l’ambition politique, (pas comme Minc, lui-même ni ses différents poulains), ce qui érode la qualité de son intelligence, stimule sa démagogie, altère son honnêteté.

Voilà toute l’affaire : Le neuneu, traître à sa race, narcissique, menteur, et outrancier, sinistre « paladin de l’inévitable et de l’irréversible » n’est au fond qu’un démagogue malhonnête détruit par le prurit politicien.

Cher Alain Minc, mieux aurait valu une analyse des causes du mouvement qui porte Zemmour vers son engagement politique « disruptif » que ce torrent d’injures qui trahit votre désarroi devant la chute d’une certaine forme de pensée dominante aujourd’hui largement remise en cause et souvent pour de bonnes raisons.

Dans son dernier livre récemment publié, Autodafés, Michel Onfray dénonce une idéologie dominante qui "ne débat pas . Elle insulte. Elle ne dialogue pas, elle méprise, elle n'échange pas, elle anathémise. Elle ne respecte pas, elle salit. Elle ne discute pas ; elle condamne".

Tout est dit.

"Super Pinel" , Hyper Bureaucratie, Népotisme énarchique

La bureaucratie française est désormais souvent constatée et critiquée. La crise sanitaire est passée par là et tout le monde a vu que les professionnels de la santé avaient été totalement subordonnés à une folie administrative effarante et unique au monde.

En vérité rien ne change et le bulldozer bureaucratique continue de tout écraser en bonne conscience et sans aucune critique dans les médias principaux. L’énarchie triomphe dans les formes les plus perverses, celle en particulier d’un népotisme qui ne trouble personne.

L’actualité nous en fournit la preuve avec la politique du logement et les annonces gouvernementales correspondantes. Le logement est depuis la guerre une passion politique et elle a été totalement phagocytée par l’énarchie qui y trouve tous les moyens de s’y déployer dans la béatitude en multipliant les réglementations phénoménales par leur détail, leur ampleur, leur mépris total de ce que pe nse les Français.

Voici donc que le Madame le Ministre en charge du logement, Mme Wargon, énarque en charge d’une discipline dont elle ignore évidemment absolument tout, veut construire 500 000 logements, ce qui est juste le nombre d’immigrés et d’enfants d’immigrés qu’il nous faut loger chaque année. Le Ministre est accueillant à la diversité, surtout islamique, puisqu’environ 80 % de ces nouveaux logés sont Maghrébins ou issus de l’Afrique musulmane.

Le moyen ? Un « super Pinel », une nième loi, où faute d’avoir voulu faire jouer les lois du marché et les règles de la propriété, on va proposer aux riches des dégrèvements fiscaux pour pouvoir créer des logements pour loger les petits-bourgeois qui libéreront de la place pour les immigrés. Avec le logement social, le Super Pinel, est la base de la construction en France. Une approche 100 % étatique, avec une association Etat et grands groupes immobiliers qui est le parfait exemple d’un « fascio » pétainiste de grande facture. Beaucoup de choses dans la construction date de Pétain, notamment l’Ordre des Architectes. Étatisme et pétainisme ont toujours fait bon ménage dans le domaine. .

Emmanuelle Wargon, « en marge » d'un débat portant sur la politique du logement, vient d'en dire plus sur le super Pinel. Pour bénéficier du dispositif à taux plein, le projet devra répondre à la fois à des exigences environnementales, mais également respecter certains standards en matière de qualité d'usage. Sur ce dernier point, le gouvernement s'appuiera sur le projet de "référentiel de qualité logement" qu'il a commandé à l'architecte urbaniste François Leclercq et au directeur général d'Epamarne, Laurent Girometti. Il sera présenté le 8 septembre prochain, à l'occasion d'un nouveau débat public organisé au ministère sur la politique du logement. Le décret organisant la future entrée en vigueur de ce dispositif baptisé, pour l'instant, "super-Pinel", sera ensuite mis en concertation auprès des acteurs de la construction. "Je souhaite que les critères de ce super-Pinel ne soient pas seulement environnementaux [par exemple, en lien avec le futur label RE2020, N.D.L.R.], mais aussi de qualité d'usage", a précisé la ministre devant les journalistes. "Nous devons réinjecter de la qualité d'usage, qui constitue l'impensé de la période qui est derrière nous, depuis un certain nombre de mandatures. Il n'est pas raisonnable de laisser l'ajustement se faire par une baisse de la hauteur sous plafond des biens, une diminution de leur superficie, l'absence de logements traversant…"

On voudrait donner une illustration de l’Énarchie Compassionnelle qu’on ne pourrait pas trouver mieux. Cette charmante jeune femme est pleine de compassion : les plafonds baissent et on ne propose plus d'appartement traversant ! Zut alors ! On moquait une reine de France qui voulait proposer des croissants au peuple affamé. Une petite reine de l’énarchie peut avoir une compassion très bourgeoise sans que cela n’affole personne. Il faut voir quelle réglementation effarante est la contrepartie d’un dégrèvement fiscal. Il faudra d’abord respecter un PassCO2, le futur label RE2020 ! Mais cela ne suffira pas. On va aller encore plus loin avec un règlement de la qualité d’usage, telle qu’une Marie Chantal va la définir avec un copain architecte. Ensuite, que de concertations. Toutes bidons. Il s’agit simplement de se mettre d’accord avec les grands groupes de construction. Le Parlement ? Quel parlement. Une fois les accords faits, la loi passera comme une lettre à la poste avec quelques concessions à quelques excitées vertes ou LREM, pour faire semblant.

L’avis des Français ? Connais pas ! Il suffit qu’une « fille-de » pense l’impensé du haut de sa filiation heureuse, pour que la France s’ajuste dans ses tréfonds. Mme Wargon  est la fille de Lionel Stoleru, qui n’avait pas été particulièrement épatant dans les gouvernements Giscard, où polytechnicien, il avait été astucieusement mis en charge du travail manuel… D’échec en échec électoral à droite, il avait fini par rejoindre les socialistes et finir chez Rocard, pour revenir chez Sarkozy après une autre série de cauchemars électoraux. Si on voulait symboliser « l’étroitesse des élites à toutes mains » qui dirigent la France depuis 1974, sans vraie conviction et sans résultat mais avec une belle stabilité financière et une belle certitude familiale, les Stoleru, avec les Parly, seraient en tête d’affiche. La remarquable Emmanuelle est non seulement la fille d’un polytechnicien mais d’une énarque, Francine Wolff, administratrice de la ville de Paris jusqu’à son décès en 2009. C’est dire qu’elle avait une vocation presque naturelle à rejoindre Emmanuel Macron au titre du contingent de femmes obligatoire. Parvenir à se rendre indispensable dans tous les bords politiques, d’Hidalgo à Macron en passant par Sarkozy, Hollande ou tout ce qu’on voudra, voilà un bel exemple de la création d’une élite indéboulonnable multicartes inscrit dans les rouages de l’Énarchie Compassionnelle dans la durée et sans parti pris, sinon celui de durer dans les hautes sphères de l’État.

Pendant ce temps-là on s'étonne que les pauvres qui se retrouvent avec une maison déclarée passoire thermique et qui tentent de se débrouiller avec 1 200 euros par mois, sur fond de stagnation économique depuis 40 ans, merci papa Stoleru, se retrouvent dans la rue pour ne pas être ruinés par des réglementations si extrêmes qu’elles deviennent intolérables !

Cet exemple terrifiant devrait amener les Français à quelques conclusions

-        Conclusion 1 : l’énarchie compassionnelle en famille, cela doit s’arrêter. Une muraille sera dressée entre la haute fonction publique et la politique. L’éviction de Macron est le premier acte de cette politique. Ensuite il faudra prendre trois mesures : interdire tout poste éligible à un haut fonctionnaire qui n’aura pas démissionné de son statut au préalable ; interdire les doubles rémunérations pour les hauts fonctionnaires ; mettre en place une législation contre les conflits d’intérêts et notamment le risque de népotisme.

-        Conclusion n° 2 : le logement est un des endroits où il faut débureaucratiser à mort.

-        Conclusion N° 3 : LR ne dira jamais rien sur la question ni personne d’ailleurs parmi les candidats connus de ce parti ni d’ailleurs d’aucun candidat. La gestion soviétique du secteur du logement fait partie des « impensés » de la politique actuelle.

-        Conclusion n° 4 : il n’y a pas de différence entre la gestion du logement français d’aujourd’hui et la gestion soviétique de l’agriculture d’hier. Il y avait toujours un grand prêtre du Politburo prêt à annoncer des tas d’idées sympas sur ce que devraient être les kolkhozes. Sans tolérer la moindre évolution structurelle. Et les Soviétiques n’ont jamais mangé à leur faim sans les importations étrangères.

-        Conclusion n° 5 : on aura reconnu le système qui fonctionne au ministère de la santé avec les remarquables résultats qu’on connaît.

Il va de soi que cet article n’a rien de personnel contre Emmanuelle Wargon qui est femme de qualité tout à fait remarquable, super diplômée, avec un bel esprit et synthèse et des qualités d’expression. Un modèle de jeune femme actuelle. Mais aussi un modèle d’apparatchik et de reproduction des élites, incapable d’une quelconque rupture avec la bureaucratie envahissante et s’y coulant avec un rare talent !

Toute l’affaire symbolise le népotisme énarchique, la continuité dans le temps des abus de la haute administration, et la bureaucratisation infernale perpétuelle de secteurs entiers de la vie économique. On n’a pas besoin de Pinel, de super Pinel ou d’hyper Pinel, voire de cosmo Pinel, mais d’une réduction de la pression fiscale globale. Mettre en place une fiscalité spoliatrice et ensuite restituer une partie de l’argent en fonction d’oukases administratifs ou de lubies personnelles de la ministre, est tout ce qu’il faut supprimer, surtout si c’est géré par des familles embusquées dans l’Etat qui se passent le relais de parents à enfants avec une indifférence totale pour la couleur politique du gouvernement du moment.

En lisant Marianne…

Il est toujours intéressant de lire les revues qui se veulent iconoclastes. Bien sûr, de tout temps, et surtout avec J.F. Kahn, la ligne principale était : « Vous vous rendez compte Mme Michu », ce qui ne nous emmenait pas très loin dans la contestation et plutôt loin dans la rengaine des râleurs et des grognons sans importance. Mais bon ! Natacha Polony se vit en grande penseur du monde moderne et ne dit pas que des sottises, entre exploitation diverses de poncifs et vraies informations longtemps mises sous le boisseau.

Revoilà Jacques Julliard qui n’en démord pas. Vive la gauche qui doit redevenir la gauche en cessant de « considérer l’électeur de gauche comme un pur animal économique ». Elle doit donc parler de l’immigration, mais en prônant les sommets et les plus grandes exigences, en évitant la juxtaposition des groupes ethniques et en intégrant. Il n’y a plus qu’à 

 « Ah si la gauche écoutait ses électeurs », ajoute-t-il. L’ennui c’est que la gauche a d’abord été absorbée par le socialisme et s’est calé sur le marxisme tout en acceptant toutes les dérives révolutionnaires. Plus de 100 millions de morts assassinés plus tard et quelques milliards de vies gâchées plus tard, avec en prime l’effondrement de l’URSS et la conversion au capitalisme d’Etat de la Chine, le socialisme est mort comme idéologie positive.

L’ennui est que les socialistes ont eu le culot d’abandonner les questions sociales et les ouvriers au profit des différentes altérités. Les électeurs censés être défendus par les partis de gauche se sont donc échappés vers l’abstention ou Mme Le Pen.

Cet abandon est largement du à des politiques soutenues par… Julliard, notamment dans le domaine européen et dans celui de l’accueil indéfectible des immigrés.

Ce n’est pas seulement le PS qu’il faut fustiger, M. Julliard, mais vous-même et JF Kahn avec vous !

Une excellente étude sur la baisse de revenu d’une partie des fonctionnaires.

Le tableau publié en page 11 devrait servir de bible à tous ceux qui veulent comprendre un peu la situation du pays. Oui, il est parfaitement vrai que de nombreux fonctionnaires ont perdu du pouvoir d’achat dans les quarante dernières années, et que c’est dans la masse centrale que les pertes ont été les plus grandes, la haute fonction publique se gobergeant, de plus en plus en famille, avec de nombreuses rémunérations annexes et des allers et retour dans le secteur nationalisé ou dans les entreprises en grande dépendance de l’État, et la partie basse ayant été assez généreusement revalorisée.

Les faits étant établis il aurait été bon de ne pas se tromper dans leur interprétation.

Premier constat : les fonctionnaires ne sont pas les seuls à avoir perdu du pouvoir d’achat. Nous n’avons cessé de répéter que le PIB par tête était exactement au même niveau en France entre décembre 1980 et décembre 2020. Quarante ans de stagnation ! On ne voit pas pourquoi la fonction publique aurait échappé à la tendance générale.

Second constat : c’est la politique démagogique mise en place par Mitterrand et son programme commun qui a ruiné la croissance française. Nous avons d’abord cessé de rattraper le niveau de vie américain, puis, grâce aux trente-cinq heures et autres transferts sociaux et étouffements bureaucratiques, nous avons commencé à décrocher tout seul comme des grands.

Troisième constat : les effectifs des différentes fonctions publiques et des emplois directement liés à l’état, comme dans les associations subventionnées ont explosé. La régionalisation a été le vecteur principal mais aussi le déplacement des fonctions régaliennes vers les associations. Quand on multiplie les effectifs à production constante, on baisse la rémunération moyenne. C’est mathématique.

Quatrième constat : le développement effarant de l’immigration et des obligations qu’elle implique a provoqué un déploiement permanent de ressources qui ont manqué pour le reste. S’il faut construite une ville comme Paris tous les cinq ans pour accueillir le monde entier, et des populations qui ne veulent pas s’assimiler et entrent en dissidence économiques et politiques, comment faire pour dégager des ressources pour l'administration de base ?

Cinquième constat : si on met nos entreprises en compétition avec le monde entier avec les charges les plus hautes du monde et les contraintes réglementaires et sociales les plus féroces, l’activité économique fiche le camp et prive le pays des moyens de revaloriser les fonctions d’appui.

Sixième constat : l’administration, quelque qu’en soit l’objet, suit les lois de Parkinson avec délectation. Si l’administration de la santé a fini par disposer de près de 18 000 femmes fonctionnaires de catégories A, la plus élevée, alors qu’il aurait peut-être mieux valu avoir 3 000 docteurs 6 000 infirmières de plus, ce n’est pas par hasard. La bureaucratie est devenue pléthorique du fait du triomphe de « l’énarchie compassionnelle et bienveillante ».

Septième constat : ce sont les GOPE européens, définis pour sauver l’Euro, qui imposent les restrictions en matière d’administration. Vive l'Euro d’accord, mais au moins qu’on en cite les effets, au lieu de les renvoyer sur d’autres.

Marianne occulte chacune de ces causes, pour ne pas gâcher le message subliminal : « le néolibéralisme né de Thatcher et Reagan » est la source de tous nos maux.

L’Administration n’a pas été victime d’un quelconque néolibéralisme français (des noms ! des noms !) mais largement des dérives de la Haute administration largement socialiste, immigrationniste, européiste, réglementariste, fiscaliste et bureaucratique

Pour finir : Que de merveilleuses trouvailles dans les dessins d'humour publiés en masse dans le journal, en particulier les deux de la page 61 que je laisse au lecteur le plaisir de découvrir.

La montée de l'intolérance

Alors que le cycle des conférences autour de mon livre Sortir du Désastre est enclenché, avec la volonté d’insister d’abord sur la nécessité de sortir des débats de personnes pour entrer dans le dur d’un programme de gouvernement puissant et de nature à changer les choses, plusieurs réactions qu’il faut bien qualifier de sectaires se font jour chez des personnes dont on n’attend pas vraiment cette attitude. Sur certains sujets, une partie de l’auditoire ne veux rien entendre et s’énerve vite lorsqu’elle considère que l’orateur fait une incursion incorrecte dans ce qu’il faut bien appeler « une exigence de foi ». Jusqu’à encore très récemment les génocides socialistes étaient l’exemple type des sujets impossibles à traiter objectivement sans conflit aigu avec un auditoire de gauche qui ne pouvait admettre que son idéologie soit frappée d’infâmie. C’était très cadré presqu’automatique et ne portait pas sur des aspects de la vie quotidienne et aujourd’hui tout le monde admet ou presque qu’au nom de cette doctrine cent à cent cinquante millions de personnes ont perdu la vie. La question est presque réglée. La nouvelle intolérance porte essentiellement sur deux sujets : le féminisme façon WOKE et l’écologie politique et touche beaucoup de personnes qui ne sont ni marquées a priori par une idéologie ni par une sociologie particulière. Cela traverse toutes les classes sociales, surtout sur des critères d’âge ou de genre.

Beaucoup de femmes, jeunes et moins jeunes, ne tolèrent plus aucune discussion sur les sujets féministes, par réaction à ce qu’elles jugent avoir été une maltraitance durable et structurelle des hommes qui doit disparaître.  Il n’y a plus ni débat ni limite. Toute réserve est vue comme une infamie méritant exclusion.

Un exemple :  Impossible de dire que la parité, dans un monde politique français dominé par l’Enarchie, a provoqué une poussée de nominations féminines dans des proximités problématiques, confinant au népotisme caractérisé, avec des carrières en couple particulièrement bien rémunérées, le poste de l’un servant à assurer le poste de l’autre. Il suffit de voir le nombre de « filles de » ou d’ex-maîtresses dans les instances politiques et administratives actuelles pour relever que la question est très actuelle. Alerter sur les risques d’une situation nouvelle, et l’obligation de prévoir des garde-fous contre les conflits d’intérêts, n’est pas remettre en cause les carrières féminines. Les règles de conflits d'intérêts valent pour les deux sexes. Mais rien à faire : il ne faut pas en parler ! L’obligation féministe ne souffre pas de commentaire et l’emporte sur la nécessité démocratique.  On a vu que Mme Hidalgo flattait cette attitude en se félicitant d’avoir violé la loi sur la parité de genre dans les postes de chef de service de la ville de Paris, sans pratiquement de réaction.

L’écologie est une autre terre de désespoir démocratique. Ne pas hurler avec les loups sur l’urgence de la transition vers une économie sans CO2 vous fait traiter de menteur, d'inconscient, de « connard » et autres gracieusetés. Aucun chiffre, même le plus facile à vérifier, ne sera accepté comme élément de discussion. Même si, dans vos analyses, vous ne relativisez jamais la réalité des difficultés liées au réchauffement que l’actualité rappelle inlassablement, et cherchez simplement à bien cadrer la politique écologique à mener, en équilibrant coût et effet sur la température, vous passez rapidement pour un malhonnête homme en plein révisionnisme voire pire. Ne s’agit-il pas de sauver la terre ? Vous êtes donc dans l’écocide !  Salaud, va !

L’industrie automobile annonce qu’il faudra 14.000 milliards d’euros pour convertir les usines européennes à la fabrication de voitures électriques, avec près de 3.500 milliards d’euros environ pour la seule industrie française. Personne ne réalise ce que veulent dire ces chiffres démesurés. Vous prenez le parc de voitures françaises, 55 millions d’automobiles, et vous calculez le coût du remplacement sachant qu’une voiture électrique coûte environ 30.000 euros en moyenne. Certains disent 20.000 d’autre 40.000. Là n’est pas l’important. Le budget à prévoir est colossal : entre 1.500 et 2.000 milliards d’euros. Nous en sommes alors à 5.000 milliards d’euros minimum. Mais maintenant voilà qu’il faut fournir avec des éoliennes l’énergie obtenue jusqu’ici par 50 milliards de litres d’essence consommés chaque année.  Sachant qu’un litre d’essence fournit l’équivalent de 10 kw/h et que l’éolien perd la moitié de l’électricité produite entre l’éolienne et le moteur, Il faut libérer l’équivalent de 5O x2 x10 milliards de kw/h éolien par an, soit 1000 milliards de KW/h. Sachant qu’une éolienne de 1 KW fournit en moyenne chaque année 2000 Kw/h, on obtient facilement la puissance en KW d’éoliennes à installer : 1 000 000 000 / 2000 = 500.000 KW. Sachant que la majorité des éoliennes installées proposent entre 1 et 3 KW, disons en moyenne 2 KW, il faudrait 250.000 éoliennes en France (contre 9 000 actuellement). Rappelons que le coût d’une éolienne est entre 1,4 et 1,6 million d'euros le MW. Il faut ajouter le coût du raccordement au réseau, les moyens de stockage de l'électricité produite, son transport sur le lieu de consommation et les points de rechargement. Un poste de recharge rapide coûte actuellement près de 40.000 euros. Il en faudrait des millions pour que les 55 millions de véhicules puissent avoir toujours l’énergie nécessaire partout où nécessaire. 

Vous voyez se dessiner des budgets colossaux, de l’ordre de cinq à six mille milliards d’euros pour la France, soit cinq ans de valeur ajoutée des entreprises françaises, à dépenser en 13 ans (d’ici à 2035 !).

Si vous généralisez à l’Europe, vous aboutissez à des chiffres supérieurs à 24 000 milliards d’euros, en plus de la conversion du parc industriel, et 2.500.000 éoliennes !  En imposant des limitations drastiques de circulation et en espérant des gains de productivité important, on aboutit à un minimum de 12.000 milliards d’euros, en plus des 14 milliards de la conversion des usines automobiles !   

Ces chiffres marquent une impossibilité. Si quelqu’un croit que les Français vont sacrifier la moitié de leur consommation ou de leur revenu pour convertir l’automobile à l’énergie éolienne, il va vers quelques déboires. 

Comme les transports représentent 6% de la pollution du CO2, espérons que le coût de la disparition totale de l’énergie thermique d’ici à 2050, soit trente ans, ne soit pas l’équivalent de 16 fois celui des voitures thermiques ! Car sinon bonjour le délire.

Bien sûr ces estimations faites sur un coin de table peuvent être contestées.  Ce que les citoyens doivent exiger de leur gouvernement, et de la Commission européenne, c’est le budget correspondant à l’objectif annoncé d’abord de la suppression des véhicules thermiques d’ici à 2035 et ensuite de la décarbonation totale de l’économie en 2050.  Jusqu’ici aucun chiffre sérieux n’a été produit. Annoncer des politiques sans les chiffrer est une imposture. Si les ordres de grandeurs que nous citons venaient à être confirmés, soyons clairs, cette politique est une folie et elle ne sera jamais menée à bout. Une seconde exigence est d’annoncer les résultats de cette politique en terme réduction de l’élévation de la température globale de la planète. Christian Gérondeau l’a fait dans son livre La religion écologiste, p 128. La décarbonation totale de l’économie française d’ici 2050 permettrait une réduction de température moyenne de 0.0014° et celle de toute l'Europe un gain de 0.004°. Les chiffres d’ici à 2100 seront sans doute meilleurs mais tout aussi dérisoires.

Pour un observateur dépassionné, les coûts extravagants et les résultats dérisoires de la politique de zéro CO2 d’ici 2050 condamne cette politique. Que ceux qui la proposent fournissent leurs propres estimations et la méthode choisie pour y aboutir ! C’est le minimum.

On le voit bien avec le COVID. Quand la politique suivie est abracadabrantesque,  cela finit par des dettes pharamineuses, des dépenses ahurissantes et des atteintes continuelles aux libertés, pour des résultats contraires aux annonces. A quand un « passeCO2 » et une application « stopCO2 » pour portable qui consignera toutes vos dépenses en CO2 ?

Liberté et prospérité sont en danger. Les religions surtout si elles sont politiciennes, mettent toujours la prospérité et les libertés en danger.

En attendant, les dévots de la religion écolo ne sont pas prêts à entendre.  La réponse, murmurée, est toujours : les chiffres sont faux ; ce n’est pas vrai ; quel inconscient ; un « salaud au sens sartrien du terme » ; il n’a pas vu les feux ? Révisionniste et négationniste mais surtout aveugle !

Alors que l'élection présidentielle se rapproche la tentation de capitaliser sur le féminisme et l’écologie s’amplifie. Mélenchon, Hidalgo et les Verts ont démarré l'exercice. Mme Pécresse met en avant sa « sensibilité » féminine et écolo.

Pour Krugman, l’éditorialiste du New York Times, il n’y a pas à sortir de là : la droite est pour le CO2 et que la terre soit cuite, tout en cultivant un machisme débilitant et antiféministe. Tous Trumpiste à droite !

Pour la droite de redressement national, c’est un défi. Un programme de sortie de désastre ne peut ignorer les grands thèmes de la démocratie et de la prospérité et doit donc être très précis en matière de culture WOKE et d’écologie utile. Tout en sachant qu’il existe un noyau fanatique à peu près totalement inconscient des vrais enjeux et qui ne compte pas aller au-delà des approximations vaseuses et des images pieuses. E. Macron s’est déjà calé dans la démagogie pour séduire cette tranche de l’électorat en jouant à la fois sur le féminisme en mettant constamment en exergue les féminicides et en manipulant les exaltées du gouvernement comme Mmes Schiappa et Moreno, tout en prétendant « à la fois » à une écologie « gouvernementale » calée sur l’Europe et avoir cédé à beaucoup de réclamations écologistes (Fessenheim, ND des landes, Convention citoyenne, …). L’extrême droite a, elle, choisi la lutte contre les éoliennes. C’est simple et cela évite de proposer une autre politique.

Les Républicains n’ont rien à gagner à faire du macronisme et du gauchisme au petit pied ni dans le féminisme ni dans l’écologie. Leur seul espoir est de se mettre au-dessus de cette mêlée de nains.nes en refusant les politiques antidémocratiques basées sur les exaltations de genre, de race et de religion et en forçant le pouvoir qui a défini des échéances à sortir de l’ambiguïté en précisant les coûts et les résultats attendus de la politique écolo suivie.

Un candidat solitaire, parti pour un concours de beauté, n’y arrivera pas. La parole doit être élaborée par un collège important de personnalités fortes et portée collectivement, donc par plusieurs porte-parole. 

Bien sûr, il faut tenir compte des sensibilités et des mentalités mais ce que les Français veulent, c’est comprendre quel sera l’effort à faire pour sortir du trou où la France s’est fourrée. Pour cela il faut travailler, travailler, travailler. Et venir avec une stratégie forte et incontestable. Il faut lutter contre l’intolérance et regarder la réalité à la lumière de la raison, assumer la pratique du pragmatisme, défendre la réflexion commune, stimuler le débat intelligent et informé.

Devoir l’affirmer aurait paru étrange il y a encore peu de temps. Il y a bien un affaissement démocratique et intellectuel regrettable en cours.

Devoir le faire en est doublement indispensable.

Didier Dufau  

L'épouvantable article de Jacques Julliard dans le Figaro

Quand le Père Julliard fait le Jacques après avoir joué tant de cartes tronquées depuis 1981

Une des curiosités d’un moment où toutes les frontières s’effondrent en même temps que les idéologies, est le succès de Jacques Julliard dans les journaux de droite, comme en témoigne la page entière consacrée par le Figaro du 16 août à un article de sa plume dénonçant les manifestations « populistes », sous le titre « Au pays de Descartes et du Père Ubu ».

Jacques Julliard est significatif d’un mouvement d’après-guerre qui a vu certains intellectuels catholiques décider que le catholicisme ne devait plus appuyer « les régimes bourgeois » et au contraire se ranger derrière les idéologies marxistes. Le « christo-coco » et la « théologie de la libération » sont les deux enfants informes nés de cette ambition. Pour eux, Jésus serait en fait un précurseur de Lénine, le plus révolutionnaire des deux pouvant se discuter. La JOC, le prêtre en usine « partageant la terrible condition ouvrière », la fin de la ritualité historique chrétienne avec Vatican II, la dénonciation du capitalisme, le soutien des révolutions en Amérique du Sud, la repentance perpétuelle des nations occidentales, ont formé le cadre de la quasi-disparition de la religion chrétienne en France, déconsidérée et marginalisée en moins de 70 ans. Le soutien massif à Mitterrand et au programme commun de gouvernement, la fusion avec les protestants de gauche, de Rocard à Jospin, la critique perpétuelle de la droite infâme, ont fait de cette mouvance, le complice absolu de toutes les erreurs qui ont mis la France là où elle est : en voie d’être ruinée et définitivement déclassée.

Au lieu de faire pénitence, les intellectuels de gauche catholiques croient toujours pouvoir faire la leçon aux autres et notamment aux victimes des politiques socialistes.

Article de foi numéro 1 : il n’y a de bonnes manifestations de masse que de gauche. Une manifestation qui ne l’est pas est préfasciste ou fasciste (sic). Quand la CGT casse, occupe, empêche, fraude, agresse, c’est bien ! Même quand c’est totalement illégal ! C’est pour la bonne cause. Même quand cela empêche de réformer intelligemment des institutions en difficulté mais noyautées depuis longtemps. La SNCF a été ruinée par l’impossibilité de réduire pendant 40 ans un excédent de 300 000 salariés lié à l’électrification, accumulant milliard après milliard de pertes. Idem pour Air France, ruinée radicalement par ses pilotes syndicalisés. Le statut de la fonction publique, les 35 heures et la retraite à soixante ans étaient des erreurs funestes qui ont détruit la compétitivité française et entraîné le pays dans la surfiscalisation et la dette intolérable. Aucun problème !

Article de foi numéro 2 : il y a un bon et un mauvais peuple. L’infaillibilité du peuple n’a pas de fondement rationnel (re sic). Il n’est souverain que lorsqu’il est éclairé. Sinon ce n’est qu’une populace. Qui l’éclaire ? Évidemment ceux qui prêchent le bien et seuls le socialisme et le christianisme de gauche prêchent le bien. Il suffit de voir où nous mène la « cancel culture » folle du post-gauchisme américain pour s’en convaincre… Haines multiples et piloris des chevaliers du bien, on connaît cela chez les catholiques depuis Savonarole. Mais cela ne trouble pas la gauche chrétienne format Julliard.

Article de foi n° 3 : Les gilets jaunes sont une horreur incompréhensible, mélange d'anticapitaliste pré marxistes (l'erreur absolue) et de populistes ravagés. Il s’agit d’un ramassis d’imbéciles (re re sic) (belle citation de Bernanos, penseur Chrétien qui sert à l’occasion, qui déclare que « l’expérience accumulée par les imbéciles pèse d’un poids immense sur le monde »). Nous voilà bien avancés. Que des gens qui subissent depuis quarante la stagnation de leur revenu du fait des politiques socialistes voulues et soutenues par M. Julliard se rebellent contre la perspective d’une pauvreté dramatique est inacceptable pour M. Julliard. S’ils ont été ruinés ou menacés de l’être, c’est pour leur bien.

Article de foi n° 4 : Si les manifestants sont fascistes, ils ne le savent pas. Heureusement M. Julliard est là pour les informer de leur état navrant, de leur magma intellectuel, de leur irrationalité narcissique et consumériste. Imaginez un peu : ils haïssent M. Macron qui les prend pour ce qu’ils sont. C’est une preuve cela !

Article de foi numéro 5 : quand on se drape dans le drapeau français, on lui donne « des couleurs louches, sectaires et comme factieuses » (re  re sic). Quand on se drapait dans les couleurs du drapeau rouge soviétique rien n’était louche, sectaire ou factieux. C’est bien connu. Pauvres imbéciles de Dupont-Lajoie à béret et baguette de pain, intériorisez votre ignominie et vos penchants pour la régression dans les eaux boueuses du nazisme, de l’antisémitisme, de l’anti scientifisme, de l’anti tout nauséabond ! Alors que vouloir le paradis sur terre avec 150 millions de massacrés à la clef était évidemment  compréhensible car bien intentionné.

Article de foi numéro 6 : la cause de nos malheurs vient des idées des « pédagogos » qui ont détruit la sainte école de la République et laissé la place aux « Pères UBU ». Comme si cette destruction n’avait pas été menée au nom de la destruction de la « bourgeoisie ignoble » et auto reproductrice et de la « vraie et réelle émancipation » par des intellectuels de gauche ! C’est qu’il fallait casser déjà les plafonds de verre, une activité qui laisse pas mal de scories blessantes sur le sol. Ajouter les guerres de genre, promues à l’école par la gauche néomaccarthyste américaine, avec écriture et cours d’école genrées, et nous voilà en pleine gloire de gauche. Il est bien temps de pleurer les conséquences de ce que l’on a adoré, M. Julliard !

Article de foi n° 7 : La laïcité, la République et la nation sont passées à droite pour leur plus grand malheur. La droite salit ce qu’elle touche. Y compris la sainte Raison, que la droite utilise « comme une poule qui aurait trouvé un couteau »(re re re sic). C’est que les Saints ontologiques que sont les Chrétiens de gauche ont perdu leur monopole nécessaire du fait des errements gauchistes. Du coup le bien repris par la droite est le mal, à coup sûr !

Article de foi n° 8 : la pensée politique se résume en France au mariage baroque de « l’abstraction sociologique et de l’anecdote médiatique, sous le contrôle des animateurs télévisuels ». C’est vrai que le potage est peu goûteux. Mais qui a peuplé l’université et les médias de cette gauche bizarre, sinon les socialistes avec Mitterrand, puis Jospin, puis Hollande ? La pensée dominante à l'université, à l’école, et dans les médias est clairement socialiste, de façon écrasante. La droite n’y est pour exactement rien. Elle a seulement réussi à faire un trou minuscule dans le monopole de gauche avec Cnews et Zemmour.

Article de foi n° 9 : « Il y a en France deux urgences, la lutte contre le réchauffement climatique et la lutte contre la glaciation intellectuelle ». Le gauchisme écologique est l’exemple même d’une folie marquée par la glaciation intellectuelle. Mais Julliard n’en a cure. Dommage car Il faut lutter contre la gauche politique pour sortir à la fois de l’ignominie intellectuelle de l’ultra gauchisme néomaccarthyste des Verts et de l’autodestruction économique qu’ils promeuvent. La gauche socialiste ne pense qu’à s’y allier ou s’y rallier.

Article de foi n° 10 : « Il y a pire que l’anarchisme prolétarien de l’extrême gauche, c’est l’anarchisme petit-bourgeois, un libéralisme d’enfants gâtés ». C’est que ces imbéciles de manifestants à gilets jaunes ou non, sont des enfants gâtés malséants. Observez bien les femmes retraitées en pension de réversion à 500 euros par mois qui manifestaient sur les ronds-points ! Des gâtées pourries si on les compare aux petits pauvres des tiers-mondes ! Des abruties « tombées dans les guets-apens du spontanéisme » (re re re re sic).

Quelle conclusion tirer de cette protestation énervée contre les conséquences de ce que Jacques Julliard a toujours soutenu et qui en marque la faillite définitive ? On aurait préféré une confession du genre : « Cela fait maintenant 60 ans que je me trompe et que je trompe ceux qui me lisent. Voilà mes erreurs. Voici ma repentance. Seigneur, pardonnez une si longue offense ! Je n’ai rien compris. Et ne me laissez pas abandonné au milieu de mes ruines ». Au lieu de cela, il cherche la « voix » qui saura parler au peuple pour affirmer les vérités qu’il a toujours soutenues et le convaincre enfin, puisque lui et ses amis chrétiens socialistes en ont été incapables, car il en est sûr, elles résonnent en chacun de nous avec une force surnaturelle. Pour lui « their is no alternative » : La renaissance française passe par les idées et les alliances qui ont flanqué le pays par terre pourvu qu’elles soient fécondées par la charité chrétienne et un socialisme renouvelé !

Et il faut continuer à ne parler d’aucune des réalités qui fâchent : l’immigration débridée, les musulmans irrédentistes et éventuellement terroristes, l’effondrement de la natalité proprement française, la stagnation économique initiée par le programme commun de gouvernement, la folie de la fiscalité spoliatrice et de l’endettement incontrolable, le chômage de masse et la perte de compétitivité internationale, la perte de démocratie par la confiscation du pouvoir familialement par la haute fonction publique en lien avec le syndicalisme d’état, la création d’une énorme bureaucratie protégée et constamment alimentée, l’insécurité généralisée et les risques de guerre civile, l’affaiblissement de l’état par le déshabillage régalien voulu par l’Union Européenne et assurée par le débridage du gouvernement des juges, et finalement la soumission aux États-Unis qui nous exporte ses conceptions si largement anti françaises, si remarquablement efficaces en Afghanistan, et si proches du Klux Klux Klan avec ses théories « woke ».

La gestion exécrable d’un jeune président à la psychologie problématique, incapable de sentir la nation, inapte à toute compassion réelle, uniquement préoccupée par son narratif narcissique et électoraliste, incapable de rien faire de sérieux sinon servir à chacun ce qu’il veut entendre pour pouvoir asséner « j’ai fait tout bien et personne n’a fait plus pour vous » à toutes les catégories électoralement utiles, quitte à assommer la nation, est une dimension essentielle des manifestations actuelles. Il est probable qu’elles dureront tant qu’il sera au pouvoir. Il faut qu’il parte.

Le désastre de l'alliance entre PS et Verts évident partout où cette alliance a réussi à s’implanter en France et notamment à Paris où Hidalgo commet la destruction implacable de la Ville Lumière et signe un assassinat urbain unique dans l’histoire  depuis Néron et probablement irréparable, exclut toute nouvelle alliance entre chrétiens tentés par la gauche  et un socialisme qui de toute façon ne s’intéresse plus aux classes populaires et a perdu leur soutien. Unir Dieu avec le vide ? Mauriac revient, Julliard est devenu fou !

La droite RN est incapable de gouverner et les petites excroissances politiques qui sont nées sur le fumier socialiste et macroniste ne présentent aucune solution.

Si l’esprit sain doit souffler, qui reprend l’idée d‘un progrès en tout domaine au profit de la patrie, de la nation, de son autorité, de sa puissance, de sa prospérité, de ses libertés, il ne peut venir que d’une coalition massive de centre droit, qui libère la France de tout ce qui l’a déclassée depuis Giscard et Mitterrand, avec la complicité agissante des centristes, des chrétiens ralliés au socialisme, de la cupidité des familles qui ont profité du mitterrandisme pour s’infiltrer partout et tenir tout ce qui compte, comme on le voit dans le domaine sanitaire depuis l’affaire du Covid.

La menace aujourd’hui portent sur deux valeurs capitales : la prospérité, seule moyen du progrès social, et la liberté, seule particularité indissolublement française. La gauche unie à l’extrémisme gauchiste et au socialo centrisme européiste, a réduit les libertés et anéanti la prospérité. Elle est disqualifiée à jamais et il n’y a rien à en espérer sinon pire. Une droite purement conservatrice et se tournant vers des mouvements à dimension « ratichonne », tout en courant derrière toutes les catégories mécontentes, n’a rien à dire de concret. L’échec aux Européennes a été très démonstratif.

Ce qui s’annonce est obligatoirement un mouvement de salut public, ancré dans la passion nationale française, dans la forme républicaine et dans l’esprit démocratique, décidé à la survie de la nation et capable de sortir de l’impuissance, mais sans rupture avec les grandes idées qui éclairent sa course depuis la renaissance, sans remettre en cause la coopération diplomatique européenne et mondiale mais en veillant à brider les forces qui tentent de détruire ou d’affaiblir la nation.

De durs combats sont à prévoir contre l’esprit de conquête musulman, incompatible avec ce qui fait la France, contre l’envahissement du pays par des hordes d’immigrés non souhaités et qui ne respectent pas nos lois et coutumes, contre les dérives qui se généralisent de la « cancel culture », contre une écologie radicale, inefficace et ruineuse, contre diverses déviations judiciaristes qui ont déshabillé la chaîne pénale et rendu inopérante le respect des lois et de la paix civile, contre l’européisme substitutif de la souveraineté française, contre le mondialisme déséquilibré des échanges et les systèmes monétaires dysfonctionnels, contre les forces qui tuent la productivité française, contre une haute fonction publique qui a confisqué la démocratie et entraîné l’Etat dans une bureaucratie inefficace et coûteuse,

Ce ne peut pas être un combat populiste parce qu’à chaque fois ce sont des valeurs supérieures qui doivent être restaurées. Ce ne peut être un combat de petits clans car il faut définir une politique souhaitée par la majorité des Français. Le succès suppose une très large adhésion et doit restaurer la confiance dans un succès possible. L’espérance n’est jamais rance. Mais elle doit être éclairée par le débat inlassable et la volonté de convaincre. Et pour cela il faut non pas un concours de beauté entre des candidats saisis par l’ambition individuelle du « destin national », mais un groupement des forces vives de la nation et la formulation d’un programme dense et décisif de salut public.

Un Jacques Julliard régénéré par la reconnaissance de ses erreurs et une contrition sincère pourrait contribuer positivement à cet effort. Les voies du seigneur ne sont pas toujours aussi impénétrables qu’on pourrait le croire !

Les limites du discours d’Éric Zemmour et les risques d’une candidature présidentielle

Dans le climat totalement fermé et délétère des médias officiels, notamment radiodiffusés et télévisés, qui touchent l’essentiel de la population, serinant à longueur de temps des éléments de langage et des appréciations stéréotypées, nourris par le « politiquement correct » dominant du moment, la parole d’un dissident aussi combatif, construit et instruit qu’Éric Zemmour était indispensable pour mieux respirer l’air de la liberté de parole en France.

Il s’est fait connaître d’un plus grand public dans une émission du samedi soir pilotée par Laurent Ruquier, en taclant régulièrement le langage politiquement correct assez baveux des vedettes du showbiz venant faire leur promo et s’agenouillant devant les icônes de la pensée conforme de gauche ou d’extrême gauche tout en marquant leur dégoût, voire en vomissant carrément, ceux qui ne l’étaient pas assez à leurs yeux, sous les applaudissements d’un public formaté. Du coup les vedettes étaient déstabilisées et ne savaient trop quelle attitude prendre : s’engager dans une polémique n’est pas bon pour l’image, sauf pour quelques forcenés qui tenaient à associer leur image à un fort engagement militant extrémiste à gauche. Comme beaucoup de ces vedettes étaient devenues très riches grâce à leur succès, le contraste entre leur position et leur propos leur donnait une image d’hypocrites de belle dimension.

Les spectateurs ont ainsi découvert une manière de pensée l’actualité qui leur était masquée depuis des lustres, ou travestie par la « réductio ad hitlérum » bien connue, et cela a donné Zemmour et Naulleau, puis l’heure Zemmour sur Cnews qui a permis au journaliste de développer des analyses sur l’actualité qui challengeait sérieusement et en profondeur la pensée dominante charriée par les médias officiels, envahis par les journalistes de gauche après la prise de pouvoir de Mitterrand, et les médias de gauche, papier ou télévisés. Le succès de Cnews a montré que ce courant d’air frais intellectuel était apprécié par une partie notable des Français et nécessaire pour prendre la mesure des phénomènes contemporains.

Éric Zemmour a développé de nombreuses contre-attaques contre des idées dominantes branlantes en fustigeant tel ou tel aspect de :

-        La décentralisation, contraire à l’esprit et à l’histoire française et inutilement coûteuse

-        Du clientélisme phénoménal des collectivités locales

-        De l’obsession féministe

-        Des conséquences négatives de la perte de souveraineté française

-        Des dérives de l’immigration

-        Du danger musulman menant mondialement depuis Khomenei une guerre ouverte contre l’Occident

-        De l’européisme délirant rendant impuissant les institutions françaises

-        Du néolibéralisme ambiant et du libre-échange devenu religion tuant le prolétariat français.

-        Du gouvernement des juges

-        De la trahison de la droite devenue totalement adepte d’un centrisme mou avec Chirac et Juppé.

-        L’abandon de la culture française

Si on synthétise : la France est une exception magnifique, façonnée par les rois et la République, dont la culture exceptionnelle s'est magnifiée par une langue superbe sur des bases chrétiennes et gréco-romaines, qui vaut par son Etat, qui tient ensemble un peuple disparate, rassemblé par l’énergie centralisatrice des meilleurs dirigeants, et sa civilisation, son art, son influence et son esprit. L’Angleterre a réussi constamment à l’amoindrir, d’abord avec le drame de Waterloo, puis en jouant la France contre l’Allemagne et réciproquement. De Gaulle a été un dernier effort de consolider la civilisation française mais tout a été abandonné par la suite. Si elle ne fait pas un énorme effort de sursaut, la France disparaîtra noyée sous l’immigration, l’impuissance, la colonisation culturelle, militaire et économique des Américains, le transfert de ses productions vers les pays à bas salaires, le triomphe LGBT, la perte de la langue et la disparition du pays devenu une somme de territoires sans culture propre, ambition possible ou rôle utile.

Pour Éric Zemmour, la France est en crise démocratique, en crise de souveraineté, en crise d’identité, en crise démographique, en crise sociale, en crise culturelle, en crise économique et finalement en crise sanitaire les mains vides. Le peuple n’a plus son mot à dire, se détourne d’élites qui ont trahi la France, s’irrite contre le grand remplacement, ne supporte plus la délinquance et les crimes en expansion constante et se détourne d’une politique tenue par les femmes et les mouvances LGBT dans lesquelles il ne se reconnaît pas.

Emmanuel Macron représente l’union des bourgeoisies contre le peuple, et assure la protection du veau d’or, l'important pour cette bourgeoisie étant comme d’habitude de sauver le capital au mépris de tous les autres, en empêchant l’état de jouer son rôle d’arbitre, de même que les Rois jouaient le peuple contre l’aristocratie et les juges. Il cautionne la transition vers un pays zombie où seules les révoltes sont possibles, apaisées par les injections de monnaie par la banque centrale européenne.

Dans cette pensée très construite, la partie qui est criminalisée est la dénonciation de l’irrédentisme religieux et social des musulmans, basée sur une analyse du Coran comme religion totalitaire et violente touchant non seulement l’intime mais aussi la vie sociale et incapable de s’insérer dans la civilisation française. Lorsque les musulmans deviennent quantitativement majoritaires ils asservissent tout ce qui n’est pas musulman, et les guerres religieuses entre factions religieuses fondamentalistes ne peuvent être contrôlées que par une extrême violence. Il n’y a donc pas de différence entre islam et islamisme. L’islam est un islamisme qui demande à ses adeptes d’exercer quand ils le peuvent une violence, éventuellement exterminatrice contre les incroyants. En laissant l’immigration musulmane détenir une part croissante de la population, la France signe son arrêt de mort. En « essentialisant » ainsi les Musulmans, Éric Zemmour tomberait sous le coup de la loi, car il provoquerait une incitation à la haine religieuse et raciste. Ce à quoi il réplique : les lois structurellement liberticides ont en plus l’inconvénient d’interdire l’avertissement sur les risques pris par la nation. En refusant que la population française traditionnelle soit submergée par une population importée devenue majoritaire et sommée d’importer son modèle social et religieux par des minorités agissantes extrêmement violentes, il montrerait un racisme intolérable qui devrait lui valoir l’exil ou la geôle. Tuons l’oie du Capitole ! Parce qu’il brocarde, et combat avec beaucoup de talent, et l’immigration africaine massive et le féminisme ambiant, et les discriminations positives et la moraline approximative qui coule à grand bouillon dans les veines de la presse politiquement correcte, le voilà habillé en multiphobique réactionnaire, émule d’Hitler, poussant à la guerre des races et des sexes alors que tout va bien Madame la Marquise.

Le comble du paradoxe est que Zemmour par amour de la France, respect pour son passé et espoir pour son avenir, est amené à prendre ses distances avec la « jurisprudence de la Shoah », qui a conduit à vider toute l'histoire de la seconde guerre mondiale pour n’en faire qu’un discours sur l'extermination des juifs, qui a criminalisé les autorités françaises de Pétain et l’histoire française de façon injuste et « diabolisante », et produit toutes les lois et les habitudes de pensée qui ont été récupérées par les minorités agissantes et notamment l’islamo gauchisme. Il s’inscrit dans le mouvement de rupture entre les mouvements et intellectuels juifs avec le socialisme et le gauchisme. La rupture est dans le constat que la gauche extrême et ce qui reste de socialistes considèrent désormais les Musulmans comme les Juifs du moment, qu’Israël est un état fasciste comme les autres et doit être condamné ou même détruit, qu’elle refuse de voir que l’antisémitisme en France est d’abord le fait de l’immigration musulmane massive qui les déloge et les tue en France, au détail en attendant mieux. Sur ces sujets, il n’y a pas une feuille de cigarette entre les positions d’Éric Zemmour et celles de Gilles-William Goldnadel, Elisabeth Levy ou Alain Finkielkraut. Tout le monde juif est parfaitement conscient qu’il a un double effet de retour de bâton après les excès qui ont entouré la Shoah, que d’autres minorités voudraient bien reprendre à leur compte, et de perte de sécurité en France du fait de l’immigration musulmane massive et sa haine massive contre Israël.

Le Zemmourisme a atteint, avec le moyen qu’on lui a donné de commenter l'actualité longuement sur Cnews tous les jours, le plus haut de sa trajectoire en juin 2021. Le mouvement depuis décline un peu. Il n’y a plus de surprise et beaucoup de rabâchage. La tentation présidentielle qui s’est saisie du chroniqueur marque à la fois la dilatation extrême et le plus grand risque d’une trajectoire qui risque de devenir problématique.

Pourquoi ? Parce qu’Éric Zemmour fait une erreur gigantesque dans le domaine économique et social qui ne lui est pas familier. Sa théorie l’union des bourgeoisies contre le peuple ne mène à aucune politique sérieuse car elle est fausse.

Éric Zemmour n’a pas de théorie explicative des crises à répétition qui secouent le monde depuis 1971. C’est la domination des Américains, et pas les bourgeoisies françaises, qui a imposé les changes flottants, puis l’entrée de la Chine dans l’OMC. Ce sont les européistes façon Giscard et d’abord Mitterrand qui ont imposé l’Euro, et qui ont laissé l’Europe garantir le libre accès du monde entier dans l’espace de l’Union. Ce sont les hauts fonctionnaires français qui ont ajouté le pouvoir politique à leur pouvoir administratif et judiciaire, qui ont géré la dessaisie de la souveraineté de la France.

C’est Mitterrand qui a cassé la croissance française avec le programme commun de la gauche, pas « l’union des bourgeoisies » si un tel zombie existe. C’est Jospin avec les 35 heures qui a provoqué le désarroi économique de la France alors que l’Allemagne faisait la politique inverse et rendu l’Euro détestable pour les Français.

Il est parfaitement exact qu’une toute petite minorité de riches bourgeois, ou de nouveaux riches, comme on voudra, s’est liguée avec l’énarchie triomphante pour former un noyau bien décidé à défendre leur bout de gras. Il y a une frange de boursicoteurs et d’entrepreneurs vivant en couple avec l’État, qui tient à conserver leurs petites manies enrichissantes et qui veulent l’Europe, la BCE et la FED pour gonfler le monde de liquidités propices aux gains rapides de spéculation. Mais cela ne fait pas 1 000 personnes.

En unifiant et en « essentialisant » une mythique union des bourgeoisies aux basques de l’opportuniste Macron, Éric Zemmour se détourne des vrais sujets et se met en position d’aborder la course électorale présidentielle sans politique économique sérieuse et en mettant une bonne partie de la droite contre lui. Du coup, il ne devient plus utile puisqu’il sera mécaniquement battu. Il ne lui reste qu’un tout petit espace entre Marine Le Pen qui tient un discours socialisant pour conserver son électorat ouvrier, et le candidat de droite quel qu’il soit. Il fera simplement réélire Macron, en privant une partie de la droite de voix au premier tour.

Ce forfait réalisé, il ne lui restera plus que la retraite qu’on lui souhaite heureuse, et riche de lecture napoléonienne, car il n’aura plus aucun intérêt pour personne. Éric, sauve-toi et, nous avec, en t’abstenant de la mésaventure de trop ! Il voudrait mieux aider la droite à consolider son programme là où ton travail est indiscutable et où les dirigeants de droite sont d’une timidité de rosière.

Les paniques émotionnelles provoquées, fléau d’une civilisation sur-désinformée.

L’avantage de ne pas être un perdreau de l’année, c’est qu’on a vécu des tas d'évènements qui ne sont pas des ouï-dire. Cela permet de relativiser des évolutions contemporaines qui sont vécus par les jeunes comme des nouveautés alors qu’elles ne sont que la répétition de mécanismes mentaux collectifs récurrents à travers l’histoire.

Qui se souvient que de 1947 à 1975, la crainte panique était celle d’une nouvelle glaciation ?

« 15 décembre 1946-10 mars 1947 : hiver très rigoureux96. Il désorganise l’appareil productif au Royaume-Uni (2,3 millions de personnes en chômage technique en février) et fragilise l’économie ».

Si on pardonne cette remarque personnelle, c’est en 1947 que mon père achète un phénoménal meuble chauffant à huile qui permettait de maintenir la température dans la chambre des enfants que nous étions pour que nous ne gelions pas ! Les Allemands ayant volé le charbon et détruit les mines, on manquait de moyen de chauffage.

« Le terrible hiver est le nom donné à une période de trois mois de l'hiver 1950-1951 durant laquelle une série de 649 avalanches a provoqué la mort de plus de 265 personnes dans les Alpes, en Autriche, en Suisse et en Italie ». Wikipédia. L’article de Wikipedia en anglais parle de l’hiver de terreur. https://en.wikipedia.org/wiki/Winter_of_Terror?oldid=609658876

1956 est à nouveau un terrible hiver. « Février 1956, ou le mois le plus froid du XXe siècle, avec un déficit thermique de plus de 10 °C. Deux ans après l'hiver 1954, déjà très dur et marqué par l'appel de l'Abbé Pierre. Entre le 31 janvier et le 28 février 1956, une vague de froid (et de neige) s’abat sur la France et l’Europe, vitrifiant la Côte d’Azur jusqu’à l’Italie et recouvrant la côte Atlantique d’un manteau neigeux ». Bordeaux est paralysé sous la neige et la glace, avec des voitures abandonnées dans les champs de neige que sont devenues les rues. https://www.sudouest.fr/2016/02/19/retour-sur-le-terrible-hiver-1956-dans-le-sud-ouest-2274388-706.php?nic On comptera 147 morts en France. Du 1er au 27 février, les températures descendent largement sous le zéro, atteignant durablement -20 °C à Paris et jusqu’à -35 °C en Corrèze. La neige atteint 1,20 m en Normandie et 50 cm dans le Var. La moitié des cultures sont détruites.

1 954 est marquée par un hiver très froid et l’appel de l’Abbé Groués, dit abbé Pierre. "Mes amis, au secours… Une femme vient de mourir gelée, cette nuit à trois heures, sur le trottoir du boulevard Sébastopol, serrant sur elle le papier par lequel, avant-hier, on l'avait expulsée… []Chaque nuit, ils sont plus de deux mille recroquevillés sous le gel, sans toit, sans pain, plus d'un presque nu. []La météo annonce un mois de gelées terribles ». Le gel a été la principale explication de l’extraordinaire élan de solidarité qui s’est mis en marche, premier exemple d’un tsunami émotionnel qui fait bouger des millions de personnes qu’on retrouvera avec l’incendie de Notre-Dame de Paris, ou lors du tsunami bien réel qui a terrorisé les touristes potentiels que nous sommes devenus tous devant le contraste terrifiant entre une vague monstrueuse qui allait tout emporter en Thaïlande et l’inconscience de baigneurs qui sourient à la caméra.

Mon père ayant été chargé par le ministère de la Construction de piloter la construction d’une cité d’urgence au Plessis Trevise pour répondre au grand mouvement de solidarité initié par l’abbé Grouès, qui malheureusement avait exigé qu’elle soit construite sur un terrain marneux, en pente et loin de tout transport public mais lui appartenant, j’ai bien connu la suite : pas de candidats pour venir s’installer là ! Un accord pris avec la communauté Rom. La grève des bénévoles lorsque les ROMs sont venus leur demander de se dépêcher et ont refusé d’aider… L’abandon progressif des lieux etc. Lors d’un dîner de dons chez mes parents, le téléphone a soudain sonné vers 10 heures J’ai eu l’honneur de décrocher le téléphone qui était dans la cuisine (à cette époque on ne mettait pas de téléphone dans les salons). C’était Martine Carole, une starlette de l'époque qui exigeait qu’on lui passe « le Saint » qui avait laissé ce numéro pour l'appeler. Le départ brusqué du solide et sensuel abbé pour rejoindre « le sein » a fait rire un peu jaune sur le coup les riches donateurs présents.

Comme lors du tsunami thaïlandais, les sommes reçues dépassaient les besoins et on ne savait pas trop quoi en faire. Le mythe créé par l’Abbé Pierre est encore aujourd’hui enseigné à l’école et on vote des lois sur le droit au logement en se cachant sous le béret de l’abbé. L’émotion de 54 est encore exploitée aujourd’hui !

En 1958 SOS météores, une BD de Black et Mortiner, s’ouvre sur une série de manchette de journaux annonçant les pires catastrophes climatiques avec une glaciation dramatique, « des inondations en Allemagne », un héros qui espère que la neige ne l'empêchera pas de faire les dix kilomètres qui le séparent de son rendez-vous !

En 1961 il gelait en septembre à Beaune en Bourgogne. Les journaux locaux craignaient pour l’avenir des vignes.

« Les grands froids de l'hiver 1962 – 1963, eux, sont les plus longs depuis la fin du XIXe siècle en Europe et les plus rigoureux après ceux de 56 ».

Et cela continue jusqu’en 1973 où Time magazine sur sa couverture du 3 décembre annonce The Big Freeze. La grande glaciation !

Cela veut dire que les trente glorieuses ont été vécues comme une période de refroidissement terrible alors que les émissions de CO2 n’ont jamais été aussi massives. Sur ce blog un correspondant nous reprochait de parler de croissance car « les Trente Glorieuses avaient tué le climat et probablement la vie sur terre ». Ce jeune homme, probablement un « millenial » ne savait rien de l'opinion dominante de cette époque où l’on croyait que la bombe atomique avait déréglé le climat. À l’époque les « scientifiques » parlaient de grandes glaciations à venir ! Giscard en imposant les centrales atomiques à grande échelle voulait que les appartements soient chauffés à l’électricité pour faire face au froid en toutes circonstances !

Tout cela va durer jusqu’en 1976 où l’Europe entière jaunit sous la sécheresse. Là un certain tournant est pris dans les ONG antinucléaires. Elles veulent contrer cette idée diabolique que le nucléaire pouvait régler le problème du froid. La sécheresse leur offre le moyen de dénoncer « un argument spécieux ».

Pas de chance. Lors de l’hiver 1978-1979 « une vague de froid arrive brutalement fin décembre. La France connaît la plus grande panne d’électricité de son histoire. La nuit de la Saint Sylvestre transforme la région parisienne en patinoire et la neige atteint 30 cm à Auxerre ». Cela ne s’arrêtera pas là. « 1985 : Coup de froid très sévère entre le 3 et le 17 janvier. Il fait -15 °C en moyenne, -41 °C dans le Jura. Le 20 janvier, on compte 150 morts ».

Récemment SUD Ouest écrivait : « comme le martèlent notamment les experts du Giec (Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat), la tendance est bien au réchauffement depuis 1 850. Et cela s'accélère depuis 1950 ». De 50 à 79, les scientifiques disaient exactement le contraire et soulignaient qu’on avait connu cinq pics de froids hivernaux. Notons au passage que le Giec n’est composé d’aucun scientifique mais de diplomates auprès de l’ONU. On n’y trouve pas plus d’experts que de beurre en branche. Le nom anglais est : Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC). La traduction française est une escroquerie volontaire : Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat. Sauf qu’il n’y a pas d’experts. Il y avait tellement d’évidence du refroidissement qu’il aurait été vain d’essayer de convaincre les gens que le climat était détraqué dans le sens du réchauffement et nom de la glaciation. Il faudra du temps pour obtenir la grande conversion de l’opinion publique.

Certains commencent à écrire l’histoire de ce grand revirement, qui part de la panique climatique d’une grande glaciation et se termine par la panique du réchauffement incontrôlable tuant à court terme toute vie sur terre. Le rôle de l’ONU et des grandes ONG comme Greenpeace est évident. Le sur-développement des médias joue également un rôle. La canicule de 2003 sera un évènement très fort, du fait du nombre des morts, sur la modification de l’opinion. Des campagnes comme celle qui a créé une panique sur le trou de l’Ozone et l’obligation de supprimer l’émission de gaz détruisant l’ozone, ont créé les conditions d’une adhésion quasi automatique des États devant des oukases venant de l’ONU et des ONG. Plus personne ne parle du trou de l’ozone ! On a supprimé le fréon et autres gaz de ce type, et le trou de l’ozone est toujours là qui s’ouvre et se referme avec une grande constance. Il n'est plus dans l’actualité. On laisse croire que le problème est réglé alors que la réalité ne montre pas une éradication du problème allégué. « Le trou dans la couche d'ozone au-dessus de l'Antarctique, a battu un record en 2020 ». Mais tout le monde s’en fout. La grande trouille du CO2 s’est substituée à celle du trou de l’ozone. Les mouches médiatiques ont changé d’âne.

Personne ne tente d’expliquer pourquoi la période des Trente glorieuses a été froide, alors que depuis que le taux de croissance mondial s’est ralenti depuis 2008 la période est chaude. La pensée est congelée par deux graphiques : l’un qui montre une hausse rapide et en rupture historique de la température moyenne globale terrestre, si ce concept a un sens, et un autre qui tente de démontrer les corrélations entre CO2 et température. Ensuite mille graphiques tentent de montrer que la hausse de la température moyenne provoquera des conséquences rendant impossible la vie sur terre.

Le tout conclut logiquement à l'obligation de tuer l’économie pour sauver la terre. Mais comme c’est un message impossible à faire passer, on explique qu’une transition est possible vers un nouvel état neutre en carbone, et effaçant les perspectives sinistres, en investissant massivement dans les énergies renouvelables. La moindre estimation montre que le remplacement de toutes les machines utilisant de l’énergie « renouvelable » est politiquement, techniquement et financièrement impossible à l’échelle de la planète. Et que même en cas de succès l’influence climatique serait, au mieux, insignifiante.

La France, pays leader en matière de frugalité en production de CO2, se ruine pour obtenir des résultats qui ne représentent pas le centième des augmentations de production de C02 constatées ailleurs.

Stop ou encore ?

Ce qu’on appelle la transition écologique est en France la pire menace sur la prospérité et la paix sociale. Les paniques émotionnelles intentionnelles, sont bien le fléau d’une civilisation « sur-désinformée ». Gageons que la question ne sera même pas posée lors des prochaines Présidentielles.

Un anniversaire bâclé : la destruction des Accords de Bretton Woods.

Dans un mois exactement, le 15 août, le monde fêtera l’anniversaire de la décision économique la plus néfaste de la seconde partie du XIXe siècle : l’abandon de facto des accords de Bretton Woods qui avaient été conclus 27 ans auparavant. À part Jacques Rueff, personne n’avait perçu la gravité d’une manœuvre qui allait signifier rien de moins que la fin des Trente Glorieuses et pour la France un basculement qui finira par le grand déclassement que la crise sanitaire en cours a rendu évident au plus grand nombre.

Pour ceux que cela intéresse, nous avons traité de cette tragédie dans deux livres, d’abord l’Étrange Désastre* qui retrace la déchéance économique provoquée par l’abandon des disciplines de Bretton Woods, puis dans La Monnaie du Diable* qui fait l’histoire géopolitique de la monnaie de 1919 à 2019. Il nous était apparu lors de conférences que personne ne comprenait la question monétaire et ne se souvenait plus de Bretton Woods. Il faut dire que le seul livre paru en Français sur cette question, écrit par un des participants français, datait des années cinquante. Il ne restait plus dans l’esprit général que quelques simplismes. Au mieux.

Rappelons ici quelques éléments marquants.

Au moment où l’issue d’une guerre mondiale terrifiante paraissait désormais inéluctable, l’effondrement des forces de l’Axe étant manifeste partout, une négociation s’est conclue qui avait commencé… en juin 1940 entre Britanniques et Américains. Tout le monde a oublié qu'après l’effondrement militaire de mai quarante, l’Allemagne a proposé ses conditions de paix et d’organisation monétaire de l’Europe, Hitler cherchant à terminer la guerre à l’ouest par un accord honorable avec le Royaume-Uni. Le plan Funk, avec ses variantes dues à Goering et quelques autres pouvoirs dissidents (le régime nazi était loin d’être monolithique et les factions en guerre intestine presque tout le temps), mettait en place deux organisations parallèles : l’Europe, selon des schémas qui ressemblent beaucoup à ce qui sera mis en place plus tard, et un système monétaire européen basé sur une monnaie pivot, évidemment le Reichsmark et un système de compensation très proche du système actuel.

J.-M. Keynes, sollicité de trouver des arguments pour contrer la propagande autour du plan Funk, surprendra ses commanditaires en expliquant que les principes du plan allemand (la compensation) étaient formidables, même si les modalités étaient malhonnêtes (les nazis ayant la volonté de ne jamais solder ses positions déficitaires) et qu’il fallait qu’il soit pris en compte par les bientôt alliés ! Churchill impose, de peu, la poursuite d’une guerre totale « jusqu’à la victoire », même en cas d’envahissement du territoire anglais, mais doit rapidement obtenir des fonds car il n’a pas les ressources pour poursuivre la guerre seule. Pendant quatre ans, les questions financières cruciales immédiates mais aussi l’organisation future du système monétaire feront l’objet de débats et de discussions plus ou moins houleuses. Les pays alliés et la France combattante y seront associés. Après le débarquement réussi en Normandie à l'ouest, l’effondrement allemand face à l’opération Bagration à l’est, les reculs définitifs du Japon en Extrême-Orient, Roosevelt, qui lance sa dernière campagne électorale, sent le besoin d’un grand succès diplomatique et organise la conférence dit de Bretton Woods, un grand hôtel dans la fraîcheur des montagnes proches de New York. L’endroit a été choisi pour permettre à J. M. Keynes de participer (il souffre de problèmes péri cardiaques aujourd’hui bénins grâce aux antibiotiques mais insolubles à l’époque).

La conférence cherche à résoudre deux difficultés : ne pas recommencer les erreurs commises à la fin de la guerre de 14-18 qui conduiront d’un côté aux troubles allemands (la grande inflation, l’arrivée des nazis) et Japonais (l’étranglement pétrolier) et aux deux guerres de revanche, et de l’autre à la crise de 1929 et ses suites. Première idée, développée par Keynes dans les années vingt, est qu’il ne fallait pas ruiner et maltraiter les pays vaincus, en dépit des immenses pertes qu’ils avaient infligés aux pays vaincus, mais au contraire leur permettre de revenir le plus vite possible dans l’effort productif global. C’était une idée neuve et qui aura les conséquences les plus heureuses pour les deux pays vaincus qui deviendront des mastodontes économiques en contrepartie d’être longtemps des nains diplomatiques.

La seconde idée, toujours fournie par Keynes était la nécessité d’une organisation multilatérale permettant de gérer la coordination des politiques monétaires afin qu’une crise dans un pays ne soit pas amplifiée au point de déboucher sur une crise globale. Des changes fixes mais ajustables raisonnablement, par négociation, l’aide aux pays en difficulté de balance de paiement par des prêts mutualisés, la création de liquidité internationale en cas de crise grave, un organisme de contrôle et d’animation, le Fonds monétaire International, tel était l’idée de manœuvre.

La troisième idée était celle du financement de la reconstruction et des aides financières, avec la création de la banque Mondiale et l’élaboration d’une stratégie d’aides mutualisées pour accélérer le développement.

Tout cela était extrêmement nouveau et a passionné tous les participants qui ont joué le jeu de bonne foi.

La conférence a dérivé assez loin des idées de Keynes lorsqu’il s’est agi de fixer la référence de la base monétaire commune. Le retour à l’étalon or pur était impossible pour une raison élémentaire : tout l’or était aux États-Unis qui n'entendaient pas le voir quitter Fort Knox et qui produisaient à peu près la moitié de la richesse mondiale. On a donc établi un étalon de change-or, où le dollar était l’étalon et l’or l’ancre de l’étalon. Cela voulait dire que les États-Unis assumaient une responsabilité particulière : garantir par sa politique économique globale (interne et externe) le respect de la parité dollar-or. C’était une gageure, car le système donnait aux États-Unis le pouvoir de régler tous ses déficits éventuels de façon indolore dans sa monnaie, et la fourniture de dollars au monde supposait de créer un déficit structurel de la balance des paiements.

Les États-Unis développaient également une autre politique purement personnelle : la disparition des colonies et leur régime protégé, pour obtenir de nouveaux débouchés. Il faudra la décision de Churchill de refuser d'aller à Bretton Woods dans un tel cadre pour que le président des États-Unis renonce à imposer immédiatement la disparition de la préférence impériale britannique.

Les Accords étaient imparfaits. L’aide à la reconstruction s’avérera totalement insuffisante, les monnaies françaises et anglaises s’effondrant radicalement. Du coup, il faudra inventer en urgence le plan Marshall et la Bird se concentrera sur les ex-colonies des pays européens sommés de décoloniser, l’assistance au développement passant des pays colonisateurs aux institutions mondiales. Ce qu’ils feront tous dans les 20 ans suivants la conférence. Surtout, après dix années de redémarrage brillant, le besoin de dollars était moins net, le Japon et l’Allemagne ayant tendance à accumuler les dollars émis généreusement puis de façon irresponsable par les États-Unis. Irresponsable du point de vue de la structure des accords de Bretton Woods qui imposaient de respecter la valeur or du dollar.

Les plans grandioses de réformes intérieures américaines et d’actions extérieures (espace, guerres du Vietnam, « containment » de l’URSS) ont induit une telle cavalerie monétaire que rapidement l’avenir de l'étalon de change-or s’est révélé précaire. On se souvient de la conférence du général de Gaulle, restée célèbre, exigeant le retour à l’étalon or. En fait J. Rueff ne voulait pas le retour aux mécanismes de ce système qui implique que des récessions permettent le retour aux équilibres perdus. Le slogan de Bretton Woods : « non aux récessionnistes » était un mantra généralement partagé, même chez les tenants de l’orthodoxie monétaire passée. Ce qui était demandé, c’est que la référence du système ne soit plus le dollar mais l’or, les États-Unis étant remis sur un pied d’égalité avec les autres nations. Tous les autres principes de Bretton Woods notamment l’existence de règles et l’obligation de les respecter, et, surtout, les mécanismes de compensation et d’aides mutualisées pour éviter les récessions à répétition.

Les Américains ont alors élaboré une réponse nationaliste absurde qui ne pouvait aboutir qu’à des mécomptes : « mes déficits sont de VOTRE responsabilité ». « Moi je fais ce que je veux et c’est à vous de faire les efforts nécessaires pour réduire mes déficits », ce qui est strictement impossible, si la première puissance du monde, détentrice de la monnaie de transaction du monde, lâche les dépenses sans limite. La première page de Time magazine, donnée ci-dessous, traduit assez bien les éléments de langage américain : « vous êtres des vicieux qui cherchaient à me ruiner et à me dépecer comme des rats à casque nazi ». Les Européens tenteront de manipuler le marché de l’or pour que la dévaluation du dollar n’apparaisse pas trop. Mais toutes les béquilles finiront par casser et ce sont les Allemands, las d’importer de l’inflation américaine, qui mettront fin à la mascarade en proposant les changes flottants et en refusant d’appliquer les règles de compensation prévues dans les Accords. La réponse le Nixon sera le refus d’appliquer les engagements que les États Unis avaient pris de repayer en or les dollars accumulés par les autres pays. Tous les créanciers ont été floués. Ils croyaient détenir une créance or, ils se sont retrouvés avec du papier.

Lorsque le Wall Street Journal évoque, dans son numéro du 5 juillet, la fête des « 50 ans de la révolution du système monétaire », il précise qu’elle a été rendue nécessaire « par la concurrence féroce des produits manufacturés du Japon et de l’Allemagne ». Féroce veut dire déloyal naturellement. On ne doute pas que la « révolution » a été bénéfique même si on admet que la flottaison rend les choses un peu instables, complexes et imprévisibles tout en provoquant l’apparition d’une économie baudruche basée sur des gains de casino et les crises bancaires fréquentes, alors qu’elles avaient disparu. C’est que les changes flottants ont permis « de s’adapter rapidement » par exemple aux variations des prix du pétrole ! Prix qui ont explosé après l’introduction des changes flottants et la chute vertigineuse du dollar ! De qui se moque-t-on ? Ils auraient permis de créer de « l’interdépendance » alors qu’on a brisé l’interdépendance structurelle du système de changes précédent, et éviter des guerres (lesquelles ?). Donc Nixon a pris des décisions judicieuses… mais qui montreraient tout de même leurs limites cinquante ans après, parce que tout le monde en a marre du terrorisme monétaire, financier et légal américain. La solution judicieuse serait désormais périmée.

Ce qu’il fallait faire entre 1973 et 1976, c’est une réforme des accords de Bretton Woods qui sauve l’essentiel : les règles de non-déficits et de non-excédents majeurs, la coopération interétatique pour éviter les récessions, la surveillance. Une occasion majeure formidable de créer un système sain et durable a été perdue à cause de l’attitude américaine. L’inconvertibilité temporaire s’est muée en Accords de la Jamaïque, à Kingston, au bord d’une piscine, où le fat Giscard s’est rengorgé en faisant des effets de maillots de bain, un non-système basé sur le chacun pour soi et les changes flottants sous pression américaine, dont les conséquences vont être tout simplement dramatiques.

Dès 1973, le monde connaît une première récession mondiale, « la pire depuis 1929 », et une chute du dollar qui conduit les pays producteurs de pétrole aux actions de cartel que l’on connaît. Mais la crise de 1973 n’a pas été une crise pétrolière. Celle-ci a été une conséquence aggravante. Les énormes déficits et excédents entraînent la création d’une économie financière déconnectée de l’économie générale. La spéculation s’impose partout. Les prêts aventurés massifs finissent toujours par s’effondrer. Les crises financières ne vont plus cesser, avec un épisode sanglant en 1992-1993 une nouvelle fois « la pire depuis 1929 », jusqu’à la grande crise de 2008, qui flanque par terre l’économie occidentale et dont les conséquences se font encore sentir.

Les États-Unis mettre en œuvre quatre politiques :

-        Le TFTEA : C’est une loi Obama qui sera appliquée sans faiblesse par Trump et qui est toujours de bras armé de Biden. Son principe : mes déficits sont nécessairement la faute des pays en excédents et pas de la mienne. Ce sont des ennemis déloyaux qui s’en prennent à la substantifique moelle des États-Unis et qui doivent être châtiés. On en revient à la caricature de Time magazine sur les cloportes qui se nourrissent abusivement sur le dos des Américains.

-        L’encadrement dingue des activités de banques, la suppression d’une partie des paradis fiscaux, les sanctions démesurées imposées par l’extériorisation des lois américaines. L’activité des banques de dépôts et la liberté des déposants se retrouvent totalement ligotées. Mais pas celle des fonds de pension et autres « funds » américains !

-        La remise en cause des principes multilatéraux sur lesquels le monde fonctionnait depuis 1945.

-        L’obligation pour les banques centrales de créer des milliers de milliards de dollars pour compenser les pertes accumulées par le système des changes flottant, avec des taux d’intérêt qui finiront par être négatifs.

C’est dans ce contexte totalement artificiel, injuste, déséquilibré jusqu’à l’absurde et précarisé, que va se produire la crise sanitaire, avec une perte de production surcompensée par la création monétaire des banques centrales, le gonflement dément de l’encours de dettes globales et des conflits latents entre tous les pays et tous les blocs.

Pour aggraver le tout, les Fédéralistes européens, au lieu de créer un pôle de stabilité monétaire basé sur une unité de compte commune et un système de type Bretton Woods, imposent la monnaie unique qui ne permet aucun ajustement sauf à pratiquer des récessions plus ou moins contrôlées, et en dépouillant les nations de toute souveraineté.

Le monde vit donc avec deux systèmes monétaires dysfonctionnels qui imposent des récessions périodiques, tout ce que voulaient éviter les membres de la conférence de Bretton Woods. Les « récessionnistes » sont à la manœuvre, assistés par des explosions de création monétaire des banques centrales. Et le monde n’est plus qu’un champ de combats douteux sur fond de ruine générale du monde occidental.

Ne parlons pas de la France devenue un territoire pour dirigeants lamentables et antinationaux, qui se font filmer avec l’air triomphant parce que Mme Van der Leyen a dit oui à un de leur plan et font semblant de diriger un pays éventré et en pleine déliquescence.

Après la crise financière et la crise sanitaire se présente le délire d’une politique écologique aussi ruineuse que sans effet sur le climat, qui peut achever de mettre le pays à genoux et a le potentiel de créer dans un horizon assez proche une situation à la libanaise.

Face à ces perspectives sinistres, les seules personnes habilitées à parler économie sont Picketty, l’obsédé fiscal maladif, Blanchard, le soumis qui n’a jamais été capable au FMI de faire valoir les méfaits des changes flottants, et Tirole, un prix « Nobel » d’économie qui pense que l’impôt aggravé sur les successions est la solution pour un pays déjà leader mondial des impositions.

Rencontré fortuitement lors de l’enterrement de Gabriel Milesi, Jean Hervé Lorenzi était très content : tout allait bien ! Ce qui sera la tonalité des journées d’Aix en Provence. La BCE crache au bassinet ; l’argent coule à flots pour la haute finance ; l’État peut se goberger dans des dépenses extravagantes ; M. Macron peut faire face à toute contestation en arrosant les clientèles à gros bouillon. La reprise va être majestueuse ! Tout va bien Madame la Marquise. Les propositions faites au terme de ce Davos du pauvre sont d’une indigence rare. Aucune discussion sur les structures dysfonctionnelles de la monnaie et du commerce international. Il faut former la petite enfance, généraliser la garantie jeune (permettant de boucler la gratuité de la vie de la naissance à la mort), alléger les contraintes européennes, coopérer pour la cybersécurité, baisser les impôts sur la production, garantir les placements privés dans l’industrie, augmenter les annuités de cotisation à la retraite mais en étant généreux avec des catégories sensibles, et augmenter les bas salaires. C’est gentil, totalement insignifiant, ruineux pour l’État (pas grave, il y a la BCE, on peut y aller). Et surtout aller franchement vers la neutralité carbone en 2050, sans avoir chiffré le moins du monde ni les coûts de la décarbonation (ce qui devrait être son rôle prioritaire), ni l’efficacité sur la moyenne des températures mondiales. Du politiquement correct total et du politiquement économique insignifiant comme d’habitude. L’important c’est qu’il ait du monde à Aix et que tout le monde reste béat d’optimisme.

Vive la crise en chantant. Avec la destruction de Bretton Woods c’est aussi à la destruction des grands économistes à la française (Jacques Rueff, Maurice Allais, Alfred Sauvy) qu’on a procédé. Tout le monde s’amuse dans les médias à souligner l’extraordinaire baisse du niveau intellectuel des dirigeants français. Pour les économistes officiels français, ce n’est plus une baisse mais un anéantissement.

À moment où la campagne présidentielle s’ouvre, on peut craindre qu’elle soit totalement détournée de sa fonction naturelle : permettre aux électeurs de bien apprécier la situation et d'arbitrer entre les solutions.

C’est dommage. L’anniversaire de la destruction des accords de Bretton Woods offrait pourtant une excellente occasion de faire comprendre au pays pourquoi le PIB par tête se traîne en France fin 2020 au même niveau qu’en 1980 et de lui présenter les axes d’une politique de grand redressement. .

Didier Dufau

 

*Ces deux livres sont disponibles à la librairie en ligne du Cercle « e-toile « à l’adresse https://editions-e-toile.fr/



Emmanuel Macron, la communication, la science et les Français

On connaît à peu près tout désormais de la personnalité d’Emmanuel Macron et du caractère problématique de son état psychique qui présente malheureusement un tableau redouté des psychiatres, car il n’y a aucun traitement. Ils savent que la seule option est de s'écarter du chemin de ce genre de personnages et de les empêcher coûte que coûte de prendre du pouvoir sur la vie des autres. Autant dire que les Français n’auraient pas dû élire M. Macron et ne doivent en aucun cas le réélire.

On a vu pendant cinq ans l’incapacité du personnage à attaquer vraiment les problèmes de fond et, au contraire, sa surcapacité de se comporter en pompier pyromane. Pour lui, la politique c’est exclusivement d’éviter d’être coincé politiquement et de pouvoir répondre à toutes les strates de la société qu’on a fait quelque chose pour elle, et plus que tout autre. Le but est de durer, de se faire réélire en évitant tous les obstacles et en employant toutes les ficelles politiciennes, tout en visant plus haut, pour se rassurer définitivement sur son caractère exceptionnel. On sait maintenant que l’objectif final est de devenir le premier président élu par l’ensemble de l’Europe, quel qu’en soit le prix à payer par la France.

Mais à chaque fois les démons de sa psychologie le conduisent à des choix contre-productifs et à des initiatives oiseuses qui finissent par créer de redoutables réactions et des incendies qu’il faut éteindre.

Constater qu’aucun problème n’est réellement résolu et subir ces inflammations à répétition, telle est la calamité politique imposée au pays. Tout cela a un coût en morts, en dettes, en chômage, en pertes, en folies diverses. Dans son dernier discours, totalement politicien au sens le plus bas du terme, il a employé l’expression : « il faut en finir durablement ! ». Les mots n’ont pas de sens. L’impression seule compte. L’abus du mot « il faut » aura marqué tout le quinquennat. Qui est le « il » ? En général c’est de vous qu’il s’agit ! Vous qui avez le devoir de vous « réinventer » et de commencer une « transition » vers on ne sait quoi. Pas le locuteur qui, lui, est confortablement installé dans l’admonestation. Et chaque discours contredit l’autre ; et chaque action contredit la précédente. Et chaque discours bave dans le flou en permettant toutes les pirouettes. Jamais un regret ; jamais un mea culpa ; jamais un mot de considération sincère. Pas d’affect, pas de scrupules, pas de limites !

On savait dès la parution du livre programme Révolution, si on peut appeler programme cette synthèse bricolée de la démagogie attrape tout, qu’Emmanuel Macron papillonnerait autour de tout en cédant à tout et en ne cherchant que son intérêt personnel. Il ne sent prisonnier d’aucune conviction parce qu’il n’en a aucune. C’est comme cela qu’on se retrouve avec la possibilité d’avorter à neuf mois de grossesse pour convenance personnelle, alors que des milliers de couples sont candidats pour adopter tout enfant à naître que la maman ne se sent pas la force de garder. C’est comme cela qu’il a accumulés pendant deux ans les réunions obsessionnelles pour savoir comment se prémunir contre le bide probable des élections municipales et régionales, qu’il a attrapé le Covid lors de l’une d’entre elle, organisée après le couvre-feu qu’il venait d’instituer pour les autres. Détruire la démocratie, affaiblir la France, ruiner l’Etat, paralyser la production pendant des mois du fait de la révolte du terrain, pour un Emmanuel Macron qui gouverne seul entouré d’un quarteron de hauts fonctionnaires ambitieux et sans plus de scrupules que lui, ce n’est pas un problème. Seule la sauvegarde du narratif et des chances de réélection compte.

Cette geste politique sinistre va devenir particulièrement obscène quand elle s’appliquera aux deux grands malheurs qui impliquent la science : le réchauffement climatique et le Sars-Cov-2. Dans les deux cas les conséquences sont particulièrement fâcheuses et problématiques, pas tant du fait des réalités constatées mais des politiques mises en œuvre, en instrumentalisant « la science » de façon telle que le crédit des scientifiques s’en est trouvé fort compromis, et les libertés publiques atrophiées dans des proportions jusque-là inimaginables.

La médecine a toujours été terre de discussions et de controverses. Son organisation publique a été variable et souvent difficile. Depuis les antibiotiques et la cortisone, elle a enfin connu une efficacité remarquable et aidée par les techniques d’observation et d’analyses, elle a permis, pendant la phase d’accroissement massif des ressources qu’ont été les Trente Glorieuses, des progrès fulgurants et mieux appliqués. Depuis 1980, la stagnation économique, la bureaucratisation et la mainmise de clans mitterrandistes, souvent familiaux, se sont conjuguées en France pour freiner les avancées. L’argent des grands laboratoires a commencé à faire des ravages avec l’affaire du SIDA puis de la panique du H1N1. La pandémie de Sars-Cov-2, créée en Chine, a mis tout le système occidental sous pression, le spectacle médiatique des confinements spectaculaires de la Chine se cumulant avec la difficulté technique de faire face à l’infection, alors qu’on ne croyait plus possible ces phénomènes. Ajoutons, en France, le précédent du sang contaminé et l’incrimination des politiques, qui a créé un climat de crainte de poursuites judiciaires qui a pesé sur les personnalités politiques chargées de faire face à l’épidémie, à l’exception du Président dont l’immunité est garantie par les textes.

La phase 1 de l'épidémie a été marquée par la panique, l’imitation de la solution chinoise et le jeu de Gilead, qui influence de façon systémique une part notable de l'INSERM, de l’AP-HP et des médecins depuis l’affaire du sida. On réunit un Comité scientifique de composition contestable qui sera constamment instrumentalisé. Son biais en faveur de Gilead et du Remdevisir a été caricatural, à l’instar de tous les professionnels anglo-saxons et donc des spécialistes de la Commission de Bruxelles, au point d’interdire la mise en place de solutions de traitement alternatives et finalement d’acheter à l’échelon européen des millions de doses pour près de 2 milliards d’euros. Le traitement au Remdevisir était déjà considéré comme totalement inefficace et dangereux dès mars 2020 et l'achat a eu lieu dans le creux de l’été quelques jours avant que l’OMS le déconseille officiellement. En même temps on paniquait la population par des déclarations quotidiennes du nombre d’hospitalisations et de morts. Pas de vraie science donc mais de grossières manipulations de l’opinion accompagnées par un enfermement moyenâgeux alimenté par la peur.

Curieusement la main passe au premier ministre et élimine Macron du jeu. Il essaie de survivre par une communication oiseuse qui finira par indisposer et se retourner contre lui. Faire des phrases creuses en temps de panique nuit gravement à sa réputation et réactive ses doutes sur l’idée qu’il se fait de son hypothétique supériorité. Il ne voudra plus jamais connaître cette mésaventure traumatique. Il vire donc Edouard Philippe qui a fait le sale boulot avec une inefficacité qui confine à l’exploit mais qui montera dans les sondages au fur et à mesure que les bruits de son éviction s’amplifieront. Son remplaçant est choisi pour son absence totale de charisme. Il ne fera plus d’ombre. Et il se débarrasse du couple compromettant Buzyn-Lévy, au profit d’un jeune incapable mitterrandiste, grande gueule, ambitieux, docile et prêt à tout.

Les six mois suivants porteront la marque d’une hubris macronienne totalement délirante, culminant avec l’affaire libanaise, la décapitation de l’enseignant Paty, le plan de relance européen où la France s'auto piège, et la reprise de la pandémie avec le second variant qui impose de reprendre la politique de contrainte mais sans enfermement et seulement des couvre-feux. On passera en peu de mois des 32 000 morts de la première phase à 70 000. Mais il y a longtemps qu’on n’annonce plus les chiffres tous les jours à la télé. Plus personne ne tient compte de ce que peut dire le comité scientifique.

L’arrivée du variant anglais pose un problème de stratégie grave. Macron tranche : plus jamais revivre le calvaire de la phase 1 ! Pour garder la main, Il fait un pari insensé sur la vie des Français à risque. Il s’appuie sur le ras-le-bol de nombreux Français, relayé sur la TNT. Il fait le calcul que la montée des contaminations obligera à reporter l’élection régionale en mai, date de la décision. Combien de morts pour ce pari politicien ? Luc Ferry a parlé de 10 000 à 15 000 morts de trop. Presque rien…  Plus de 110 000 morts à la fin juin, ce qui, rapporté à la population, nous met dans le peloton de tête des pays les plus touchés par milliers d’habitants. Mais le pari est gagné dans l’opinion qui avalise qu’on n’ait pas confiné à nouveau. Du coup les élections doivent se tenir. Macron les reporte tout de même fin juin en même temps que Roland Garros, l’Euro de Football et le tour de France, avec un second tour un jour de départ en vacances comme pour les municipales. La propagande électorale n’a pas été correctement envoyée. On a essayé de troubler le jeu électoral par tout moyen, dans le Sud et dans le Nord, et en captant l’attention avec une tournée de propagande en Province. Avec le résultat cherché de 67.5 % d’abstention ! Et malgré tout un bide sanglant pour LREM, les candidats ministres et le président lui-même, qui s’est permis de jeter une larme sur une abstention qu'il avait voulue et obtenue. L’hypocrisie a vu toutes ses limites exploser ! Le seul résultat pour Macron aura été de prendre une claque et d’envoyer un pauvre type exaspéré en prison pour trois mois.

Une fois de plus le voilà tenté de « reprendre la main » en vue de l’élection présidentielle. Tout a été médité, travaillé, préparé depuis des mois avec des scénarios constamment testés par sondages, des peaufinages incessants. La science, désormais, tout le monde s’en fout. La démagogie politicienne est portée à son incandescence ! Depuis des mois on arrose toutes les catégories électorales possibles. Des menstrues de nos étudiantes, au « pass culturel » de la jeunesse, de la prise en charge des rentes d’après divorce des femmes isolées à l’augmentation des fonctionnaires catégories C, on lâche. On lâche tellement que les dépenses prises en charge par l’État français dépassent notablement le trou de PIB provoqué par les confinements et couvre-feux ! On endette la France au-delà de toute limite en profitant du laxisme obligé de la BCE.

Mais voilà, on n’a pas de bilan !

Alors il faut faire quelque chose. Le discours de Macron du 12 juillet, longuement préparé et calé, lance la manœuvre qui sera suivie par un nombre invraisemblable d’initiatives comme on l’a vu pendant l’été 2020.

Le premier problème est la reprise de l’épidémie avec le variant dit delta ou indien, très virulent mais finalement peu dangereux.

Que constatent les scientifiques ? Ils touchent également les vaccinés et les non vaccinés et tue très peu, et de la même façon les vaccinés et les non vaccinés. Certains proposent de le laisser filer car il crée les conditions d’une immunité de groupe sans poser un réel problème humanitaire et hospitalier. Les Britanniques, après un moment de panique, laissent tomber toutes les restrictions. En Israël, le variant indien s’impose et touche à égalité les vaccinés et les non vaccinés mais sans aucune augmentation des hospitalisations et des décès qui restent inférieurs à 2 par jour. Naturellement cette hausse nouvelle des contaminations pose un problème de communication aux gouvernants qui ont provoqué la panique depuis deux ans en insistant sur la gravité de la contamination pour imposer des mesures draconiennes. Mais pas un réel problème médical.

La « science » va être mise hors-jeu par Macron qui décide un fois de plus d’exploiter l’affaire du virus à son seul profit d’image et de préparation électorale.

La première partie de son discours du 12 juillet est consacrée à l’obligation du « pass » vaccinal pour à peu près tout faire. C’est imposer l’obligation vaccinale qu’il avait exclue quelque temps auparavant mais en rusant ! Du double langage à l’état natif ! On la rend effectivement obligatoire sous peine de sanctions pour les soignants et « les personnes ayant accès aux autres de façon professionnelle » même hors du secteur médical. Il ne sera plus possible de vivre sans être vacciné. Au moment même où cela ne sert plus à rien puisque les vaccinés sont autant touchés que les non vaccinés par le variant Delta du moment, et sans conséquences médicales fatales. Macron fait coup double : il prévient l’accusation de laxisme qui commençait à monter du fait du nombre de morts en 2021 et conforte son jeu européiste, le « pass » sanitaire étant la politique mise en place à Bruxelles. Voici les Français après le confinement moyenâgeux et les couvre-feux de type occupation nazie, obligés d'obtenir un « laissez-passer » pour vivre. Vive la liberté, comme on le chantera sur les Champs le 14 juillet. A noter ce scénario qui se répète inlassablement : des initiatives sont prises hors de France. On déclare qu’il s’agit de fantasmes ou de projets non aboutis qu’on n’acceptera jamais. Et soudain tout est avalisé ! Colossale finesse.

Son image de virilité ainsi confortée, il peut passer à la propagande électorale en vue des présidentielles. La seconde partie du discours est purement électoraliste : « J’ai fait tout bien ». « J’ai les meilleurs résultats du monde ». « Je vais réformer à mort parce que c’est mon ADN », mais plus tard quand la reprise sera là et le virus parti… Je, Je, Je ! Cette bouillie communicante pour « imbéciles-à-laissez-passer » fait vomir. Mais bon, qui a élu M. Macron et s’apprête à le réélire ? Toute la singerie des six mois à venir est déjà prête, travaillée pendant deux années frénétiques. Une cuillère de démagogie à droite ; une cuillère de démagogie à gauche, sans arrêt jusqu’au vote.

Le plus grave est évidemment l’activisme européen en faveur du laissez-passer vaccinal. Ayant réussi à capter la politique vaccinale qui n’est pas dans ses attributions, avec les succès que l'on ait, il faut désormais assurer le triomphe de la Commission en vaccinant tout le monde de force, même quand cela n’a plus trop d'intérêt, les personnes à risque l'ayant été. Tous les pays touristiques veulent mettre en place un système de contrôle pour continuer à recevoir des touristes en prouvant qu’ils sont très sérieux avec la maladie. Du coup on va mettre en place les mesures qui auraient été souhaitables en février 2020 : traçage obligatoire et isolement forcé ! Être isolé pendant 15 jours en Grèce dans un hôtel minable, voilà la perspective aimable du vacancier qui veut y passer 15 jours en été, si par malheur il se fait tester positif dans un aéroport ou un port ! Et on va rendre payant le test PCR dès septembre en France alors qu’il est nécessaire désormais avant tout voyage !

La Commission est le propagateur de deux autres contraintes diaboliques venant du monde anglo-saxon avec des prétentions scientifiques. Ne parlons pas ici du WOKE soutenue par Mme Van der Leyen et Mme Lagarde, avec le support de Macron qui a fait venir une Morano et la Schiappa au gouvernement pour draguer électoralement ce qui peut l’être.

La Commission s’est fait le champion de la décarbonation totale des activités humaines et relaie les incantations du Giec avec une passion impossible à assouvir. Elle prépare l’interdiction des voitures thermiques, et mille autres ordonnances plus coûteuses et contraignantes les unes que les autres. Au prétexte de la science. Or le Giec n’est pas une instance scientifique mais politique et n’est pas dirigé par des scientifiques mais par des militants écologistes de longue date. Aucun rapport scientifique n’est parvenu à corroborer de façon scientifique l’a priori de Greenpeace comme quoi l’homme devait être condamné pour ce qu’il fait subir à la nature, que le réchauffement était anthropique, que le blocage de l’émission du Carbone, s’il était possible et accepté par les continents pauvres, ce qu’ils nient avec vigueur, exercerait une influence quelconque sur l’évolution du climat. Ils crient avec le Giec que c’est possible alors que les rapports rassemblés par le Giec lui-même prouvent majoritairement le contraire. Aucun effort n’a été fait pour savoir combien coûterait la suppression totale des énergies non renouvelables, alors que même en première approximation, il est tel que personne ne peut le financer. La Commission force donc la France et l’Europe à aller dans une direction dangereuse sans la moindre justification scientifique. Emmanuel Macron a géré cela à sa façon habituelle en recrutant MM. Hulot et  Rugy puis Mme Pompili. Le mouvement des Gilets Jaunes a aussitôt entraîné un repli tactique et il s’est fait condamner par le Conseil d’Etat pour inaction climatique (?!), malgré la farce sinistre de la commission citoyenne pour le climat. M. Macron, qui avait montré sa faiblesse à ND des landes et dans l’affaire de Fessenheim, fermée sans raison, a alors accéléré le déploiement des éoliennes qui intrinsèquement ont un bilan CO2 négatif, ruinent les finances publiques, ravagent les paysages et bientôt le littoral (alors qu’il ne faut pas artificialiser les sols !) en rendant les recours difficiles. Chaque jour on annonce des limitations tragiques dans le bâtiment, l’agriculture, le transport etc. De même on investit des milliards « fléchés » dans le plan de relance vers les énergies dites renouvelables mais intermittentes qui s’avéreront bien incapables de remplacer les énergies thermiques.

Une fois de plus la science est instrumentalisée pour justifier des mesures ruineuses pour le pays et pour restreindre les libertés publiques, alors qu’aucun scientifique sérieux ne peut cautionner que la suppression de toutes émissions humaines de CO2 soit de nature à agir de façon sensible sur la température. Tout le monde sait que les continents pauvres ne se lanceront pas dans l’aventure. On se ruine, exactement pour rien, en laissant croire que tous les scientifiques sont d’accord. Et la psychologie d’E. Macron est telle qu’il préfère se laisser entraîner par le courant. Le tweet écolo fanatique et odieux posté dans la nuit contre Trump, « let our planet great again », montre qu’il n’a pas les freins moraux et psychologiques nécessaires et que sa psychologie l’entraîne dans le n’importe quoi par bravade.  On ne demande pas à un Président de la République de faire le malin.

Le 27 novembre 2018, il avait déjà joué à fond sur les peurs en affirmant à propos de la pollution qu’elle provoquait une « hécatombe » : « Cette hécatombe, c’est 48 000 décès par an, c’est plus que tous les accidents de la route, tous les suicides, tous les meurtres, toutes les noyades, tous les accidents domestiques réunis ». N’attendez pas qu’une vraie étude scientifique, contrôlée et soumise à la critique, prouve ce chiffre ni qu’elle vous indique de combien la mortalité a baissé depuis le discours de Macron. Le but était simplement d'augmenter drastiquement les impôts sur le carburant.  Aussitôt le mouvement des Gilets Jaunes est apparu. L’intimidation oiseuse et la négation des choses les plus simples, une faculté très développée chez les narcissiques maladifs, a mis la France dans la rue.

Il est navrant que la science soit à nouveau et systématiquement instrumentalisée contre la santé publique, contre la prospérité, contre les libertés, simplement par démagogie et clientélisme électoral. Le risque est, après la perte totale de la crédibilité politique, que s’installe le dédain du scientifique, et une forme de dégoût de tout. Au moment où les pertes de liberté et de prospérité deviendront évidentes, on peut craindre que la déprime organisée ne fasse naître à nouveaux quelques fâcheuses évolutions.

Avoir rendu le vaccin de facto obligatoire pour tous, sauf privation de toute liberté, y compris pour les adolescents qui ne risquent rien et peuvent être contaminés malgré un vaccin qui lui n’est pas sans risque, après s’être engagé à ne pas le faire, est la preuve non seulement que la politique d’E. Macron est « en même temps » calculatrice et irrationnelle, verbeuse et inconsciente, méprisante et chaotique, narcissique et antifrançaise, un cocktail grotesque et toxique qui représente un danger catastrophique pour la France et les Français. Il y a trop d’enjeux et trop gros, pour que la France continue d’être dirigée de cette manière.

Le quinquennat raté qui s’achève doit être le dernier. Cela suffit !

Le détestable "système Hidalgo"

Mme Hidalgo a fait campagne pour les régionales d'île de France, en poussant la candidature de Mme Audrey Pulvar qu’elle a fait venir au conseil de Paris dans cet objectif et se prépare à une candidature à l'élection présidentielle de 2022. Mme Pulvar s’est rangée derrière un Khmer Vert et a été pulvérisée.

La voilà en route vers les Présidentielles en assurant que lorsque c’est elle qui dirige, la coalition entre Rose arc-en-ciel et Khmers verts triomphe. Il est intéressant de regarder de plus près le « système hidalgo ».

À Paris, les sondages étaient formels : 80 % des Parisiens ne voulaient plus entendre parler d’Anne Hidalgo. Elle sera réélue avec moins de 20 % des inscrits. Ce qui reste cohérent : elle a conservé ses 80 % d'adversaires résolus ! La victoire, miraculeuse compte tenu de l’ampleur du désaveu, n’a été possible que par le maintien des listes LREM, voulu par Emmanuel Macron pour détruire la droite de gouvernement, l’abstention massive associée au Covid, le choix d’organiser le second tour un jour de départ en vacances, et la petite poussée écologique qui a séduit des jeunes qui n’ont pas compris que les Verts de Paris sont avant tout motivés par « la destruction du patriarcat et du capitalisme », et non par la défense des petits oiseaux ou la résorption de la crise climatique. Du coup les Parisiens ont retrouvé, en pire, toutes les horreurs du « système Hidalgo ».

Il est construit sur des piliers solides mais discutables. Comme elle ne peut gagner électoralement qu’en s’appuyant sur une coalition avec les Verts et les Communistes, Anne Hidalgo cale son action sur des actes symboliques outranciers propres à prouver son engagement social et écologique.

Voici donc la voie sur berge transformée en bouchon permanent pour installer une double piste cyclable, mesure qui n’a pas eu d’autres effets que de déplacer la pollution comme une étude récente l’a encore rappelé. Voici la rue de Rivoli interdite à la circulation générale et tous les commerces riverains quasi en faillite. Voici donc les locaux à 25 000 euros le m2 transformés en immeubles sociaux pour immigrés subsahariens qui n’en demandaient pas tant. Et voici maintenant la restriction de la vitesse à 30 km/h sur les 102 km2 de la ville, paralysant toute mobilité et pénalisant toutes les activités économiques. Plus c’est gros mieux cela passe.

Comme toute cette coalition est LGBT, Hidalgo en remet dans la symbolique néoféministe et homosexuelle, avec l’érection d’un « plug anal » place Vendôme, d’un clitoris géant sur le parvis du Trocadéro, la généralisation de l’écriture « genrée », les cours de récréation « dégenrées ». Plus grave, elle laisse s’organiser des visites municipales « genrées », c-a-d interdites aux hommes et s’approprie toute la panoplie de l’odieux néomaccarthysme politiquement correct américain

Il faut trouver l’argent de toute cette folie. Les ressources fiscales et l’endettement ayant été poussés à leur extrémité, restaient les amendes, la densification immobilière et la « marchandisation ». C’est ainsi que la ville de Paris est devenue un gigantesque chantier. D’ici à la fin des deux mandats d’Hidalgo, près de 12 millions de m2 auront été construits et 2 à 3 millions rénovés si aucun infléchissement n’est apporté à la politique suivie, ce qui est peu probable dans la mesure où les plus grandes opérations sont déjà lancées. Cette frénésie immobilière effarante permet de faire financer les pistes à vélos, les trottoirs « verts », les crèches et des logements sociaux par les promoteurs, dans le cadre des PUP (projets urbains partenariaux). Elle offre des postes bien rémunérés aux alliés communistes dans les milles et une entreprises associées aux projets sociaux (des études préalables, à la gestion) et de s’assurer la reconnaissance de quelques milliardaires qui possèdent la Presse, en offrant à l’un une dérogation de construction au bois de Boulogne, à un autre la Bourse du travail pour l’accrochage de ses collections, à un troisième l’enflure de ses centres commerciaux, à un quatrième une part formidable dans la rénovation du quartier de la tour Montparnasse, et finalement, à tous ceux qui peuvent être intéressés des gains spéculatifs sympathiques.

Une fraction majoritaire de la Presse lui devient indéfectiblement favorable, et ajoute sa bienveillance à celle de la télévision d’état, sous tutelle socialiste depuis longtemps. Membre éminent du PS par le soutien de M. Hollande, et de l’Énarchie par son mariage, fonctionnaire elle-même, elle n’a rien à craindre ni de son parti ni de « l’État profond ». Elle ose donc tout, en se sachant parfaitement tranquille.

La population est une donnée virtuelle pour Anne Hidalgo qui ne se soucie que des slogans et des actes symboliques, la vie quotidienne étant entièrement laissée à ses équipes qui se concentrent sur un clientélisme intensif et refusent de s'attaquer aux graves questions qui taraudent les Parisiens. Certains maires de sa coalition s’attachent à transformer leur arrondissement, jusqu’ici tranquille, en quartier de banlieue à problème comme dans le 14e. Pas de réaction de sa part ! D’invraisemblables militants créent des places dont on ne peut pas sortir ! Bof ! Tous les contrats de la mairie périclitent lamentablement comme pour les Vélibs et leurs remplaçants, ou comme à Beaubourg ? Silence. En revanche on viole la loi sur la parité au profit de fonctionnaires femmes et on s’en vante. Aucuns des grands problèmes des habitants ne sont pris en compte : saleté, insécurité, impossibilité de circuler, magasins et cafés en déshérence, prix des logements inabordables, enlaidissement, pollution permanente par les chantiers, mobiliers urbains hideux, rats, équipements publics non entretenus. Paris devient repoussant et les Parisiens commencent à fuir. Mme Hidalgo s’en moque. Elle est tellement inconsciente des conséquences, qu’elle ne connaît pas et dont elle ne veut rien voir ni entendre, qu’elle osera affirmer que Paris n’a jamais été aussi « belle et radieuse » ! Alors que tous les observateurs de bonne foi, y compris à l’étranger, s'étranglent de dégoût.

Assurée et garantie de partout, uniquement préoccupée de sa coalition politique, bien calée dans l’opinion par des slogans sonores et des actions provocantes, sûres de l’efficacité de son clientélisme démesurée, protégée des réactions de la presse, réélue grâce à Emmanuel Macron, Anne Hidalgo peut s’émanciper totalement des conséquences de sa politique, et en ignorer avec un mépris souverain les conséquences les plus dramatiques. Le désastre le plus grave, et totalement occultée jusqu’ici, est écologique. Les millions de m2 construits ou rénové ont un coût en CO2 connu qu’il est facile de calculer. Les résultats présentent un bilan carbone ahurissant.

Un immeuble en 50 ans de vie moyenne, est l’occasion d’une émission d’environ 4 tonnes de CO2 par m2. Les 12 millions de m2 construits et les 3 millions de m2 rénovés par Mme Hidalgo auront émis, dans les cinquante ans qui viennent, critiques pour la maîtrise du réchauffement de la planète, autour de 60 milliards de tonnes de CO2. Sachant qu’un arbre absorbe 30 kg de CO2 par an, il faudrait pour compenser cette pollution, également sur cinquante ans, créer une forêt de 20 000 hectares, soit le double de la surface de Paris. On voit le caractère risible des revendications écologiques de Mme Hidalgo qui est sans doute la personne en Europe qui a le pire bilan carbone. Une vraie championne !

Ce mur de CO2 est un mur de la honte, compte tenu de l’affichage prétendument écologique de la Ville. Les Français devraient méditer ce bilan. Elle est déjà engluée dans des polémiques LGBT ridicules et déplaisantes, avec une dérive vers un « racialisme » parfaitement dangereux dans les conditions du moment. S'ajouteront, comme à Paris, les dégâts LGBT comme l’écriture genrée imposée à tous, la transformation genrée des locaux d’enseignements, le soutien des causes islamo-gauchistes, le blocage des circulations et l'étouffement de l’économie. Sa campagne reprend les caractéristiques de la méthode Hidalgo basée sur les slogans. Va-t-on bientôt entendre que les automobilistes qui utilisent leur voiture « ont du souci à se faire » comme l’affirme à tout bout de champ Mme Hidalgo ? Et qui pourrait se féliciter de revoir la politique d'achat de vote et de clientélisme sans frein bien en place à Paris se généraliser à la France entière.

Il faut prévenir les Français et notamment les plus jeunes électeurs, que la situation du pays est d’une si exceptionnelle gravité que l’opportunisme politicien le plus cynique et le plus outré, que symbolise la méthode de coalition politique d’Anne Hidalgo à Paris, peut conduire aux conséquences nationales les plus fâcheuses et à des dérives « écolofascistes » terrifiantes.

Il faut faire comprendre à une jeunesse férue de qualité de vie et de sauvetage de la planète qu'il est grotesque de voter pour la championne européenne de production de CO2 !

LR : comment empêcher le retour de la « machine à perdre » ?

Le président des LR, M. Christian Jacob exulte : LR a gagné successivement les élections municipales, les départementales et les régionales. Tout va donc très bien Madame la Marquise. Une décision a été prise sur un calendrier de départage entre candidats du parti avec une incertitude sur le mode de désignation finale en novembre. M. Xavier Bertrand prétend être candidat quoi qu’il arrive et ne participera pas. Mme Pécresse est hors parti, mais est prête à participer. M. Wauquiez est là mais où exactement, on ne sait pas, et a accumulé des rancunes féroces au sein des LR. M. Barouin se cache derrière une attitude taiseuse mais en mode tonitruant. M. Retailleau ne se satisfait pas d’un processus qui empêcherait de réellement parler des choses. C’est que lui travaille. Le Président Larcher contemple la « morne plaine » d’un futur Waterloo présidentiel avec gourmandise en se disant qu’il faudra bien tôt ou tard un arrangeur. L’ex LR juppéiste, Édouard Philippe, monte dans les sondages après s’être compromis dans un macronisme sans intérêt national et une gestion de la crise sanitaire apocalyptique, marquée par la peur, l’impuissance et une litanies de mensonges. L’ex LR Darmanin, offre sa caution à la politique pseudo-sécuritaire d’Emmanuel Macron et fait sa cour à Xavier Bertrand, rejoint par l’ex-numéro 2 des LR. L’ex LR, Bruno Le Maire offre sa caution bourgeoise à la politique économique follement démagogique du même Emmanuel Macron et son clientélisme illimité et sans vergogne. D’autres lorgnent vers marine le Pen qui n’est pas avare de promotion d’anciens UMP.

Plus personne ne sait à quelle politique correspondrait l’affiliation à LR et quelle solidité de conviction habite ses élites actuelles ou passées. Un programme inexistant avec des hommes incertains et se divisant facilement en camps irréconciliables ne fait pas un parti attrayant. L’aventure était arrivée au parti Radical, dominant sous la Troisième, incertain sous la Quatrième, cinquième roue du carrosse sous la Cinquième, disparu depuis l’an 2000, mais qui prétend toujours être un grand parti du fait de son implantation locale qui reste notable et à base de notables.

Plus généralement, personne ne sait plus à quelle politique conduirait la prise de pouvoir par n’importe lequel des partis en lice. Tout le monde a compris que Le Pen, LCI, les Verts et le PS détruiraient à peu près totalement le pays si par malheur ils arrivaient à la tête de l’État. On sait que l’expérience Macron est un ratage total qui ne mène à rien d’autre que de panser les plaies psychologiques du Sieur, qui se guérit en nourrissant son « narratif » stupide, tout en accumulant les postures et les embrouilles politiciennes, sans aucun souci de l’avenir d’un pays « sans culture » et voué à se diluer dans l’ensemble européen où il vise la place de premier président élu par tous les Européens. Une place formidable où il serait possible de pérorer en se rassurant sur la réalité de son « jupitérisme » maladif sans être responsable de rien. L’ennui, c’est qu’attendant il n’attaque aucun des problèmes cruciaux du pays et ajoute ses incendies de pompier pyromane à tout propos. Bien sûr la crise sanitaire brouille les cartes et empêche de bien cerner le bilan catastrophique de l’OVNI politique Macron, mais surtout elle lui permet de se cacher derrière les largesses de la BCE pour arroser à mort toutes les clientèles tout en laissant filer les déficits publics monstrueux. Pas un jour sans une gâterie aux uns ou aux autres. Après le souci des menstrues difficiles des étudiantes voilà la prime aux fonctionnaires de catégorie C. Cela fait deux ans qu’il peaufine cette dernière année et le sac à malices est plein.

Le résultat est le mépris du pays pour ses élites politiques et l’abstention massive.

Pour les LR, la situation est en vérité tragique. Deux candidats et c’est la mort assurée. Considérer que les Présidentielles sont un simple match entre des personnes, sous la forme d’un concours de beauté, est suicidaire.

Les primaires ouvertes ont montré leur nocivité. Certes il y a une créativité programmatique améliorée. Mais chacun s'applique à détruire le programme de l’autre et les vaincus refusent de s’aligner derrière le vainqueur. Comment le feraient-ils, puisque le programme du vainqueur a été jugé inepte pendant tout le temps des primaires ? Les primaires sont une machine à faire exploser un parti. L’expérience récente de LR et du PS est tout de même assez claire.

À un moment où le seul rôle utile des Présidentielles est de faire apparaître aux yeux du pays les moyens de sortir du déclassement déplorable où il se trouve, la seule stratégie utile et gagnante des LR repose sur trois piliers :

-        La formulation d’un programme efficace portant sur les 7 ou 8 questions fondamentales qui conditionnent le futur du pays, l’efficacité pouvant appeler à des remises en cause très importantes des habitudes imposées par la pensée dominante.

-        La manifestation d’un soutien soudé de l’ensemble des ténors du parti, sans acceptation de dissidence et affirmation de leur volonté exclusive de soutenir ce seul programme.

-        La nomination du candidat est secondaire, puisque la majorité qui se dégagera des urnes aux législatives imposera qu’on ne s’écarte pas du programme retenu, le président étant appelé à jouer le rôle prévu par la Constitution : apprécier les nouvelles circonstances qui pourraient survenir, tenir compte du pays réel, assurer la position diplomatique du pays.

On peut évidemment compter sur le rejet des autres candidats et sur sa propre bonne mine ou son culot pour être élu. Totorin-ne 1er-1ère est élu-e d’une courte tête pour son brushing ou son ultime manœuvre, dans une atmosphère vide de toute idée concrète sauf quelques cadeaux au peuple ou quelques gadgets publicitaires. Imaginez qu’il en sortira quoi que ce soit d’utile est idiot.

La destruction de la France comme nation, de l’économie comme source de richesse, de la liberté comme source de la légitimité et de la grandeur française, de la sécurité comme base du lien social, voilà de quoi il s’agit lors de ses prochaines élections présidentielles.

La France comme nation est menacée dans ses fondements démographiques, culturels, juridiques et diplomatiques. Il s’agit bien d’une probable disparition par dilution et domination extérieure.

La France comme puissance économique et sociale est menacée par les désordres monétaires internationaux, ses politiques internes délétères, l'accroissement démesuré de ses dépenses publiques et de ses dettes, et surtout par les risques tragiques d’une application bornée de l’oukase foldingue de décarbonation totale. Nous avons réussi à revenir au niveau du PIB par tête de 1980. On continue ? On vise quoi ? Le PIB par tête de 1930 ou celui de 1 890 ?

Comme au rugby, la cohésion et la force du pack sont prépondérantes dans la victoire politique. Même les trois quarts doivent être une muraille avant d’être des perceurs de coffres-forts.

Tant que LR ne sortira pas du silence, et se contentera d'essayer de ne pas faire de faute de communication tout en organisant un concours de beauté grotesque pour sélectionner son candidat, ses efforts seront inutiles à la France et probablement couronnés par une défaite qui précipitera son éclatement et sa disparition comme réelle option nationale, son fond se diluant dans les conseils locaux ou régionaux comme l’ex-parti radical.

La clé de la Présidentielle pour LR est dans la formulation d’un programme fondamental de grand redressement et nulle part ailleurs.

Et dans le soutien collectif sans faille de tout le parti au moment de son élaboration et de la phase de présentation au pays. Il faut aller vers une conquête et ne pas s’enfermer dans la défense d’un pré-carré envahi et défoncé de toute part.

Cela ne veut pas dire, comme s’acharne à le répéter les commentateurs de TNT, que les candidats LR déclarés ou potentiels soient des nains politiques, des nuls, des demi-portions, etc. On prétend naniser les hommes politiques actuels en les comparant à ceux du passé. C’est idiot. Valérie Pécresse vaut bien Roger Duchet, Bruno Retailleau le Chanoine Kir, Laurent Wauquiez Laniel, Xavier Bertrand Guy Mollet, François Barouin René Coty.

Le problème du moment, c’est le grand redressement, son analyse, sa formulation, son endossement. Pas de grand projet dans ce domaine fondamental, pas de politique, pas de soutien populaire, pas d’efficacité à prévoir et, au bout, la poursuite du grand déclassement.

Le climat : un danger pour l’économie ? Moins que l’idée d’une économie totalement décarbonée !

Une « fuite » relatif à un brouillon de rapport de final du Giec a permis au monde ébahi de savoir qu’un avenir climatique « apocalyptique » était le futur proche de l’humanité. En vérité le GIEC n’est pas une instance scientifique mais politique, émanation directe d’une organisation de l’ONU. De l’argent en masse est distribué à des centaines de centres de recherche qui ont produit des études dans une multitude de domaines, ce qui donne les 4 000 pages du rapport final. Il n’y a strictement aucune unité entre ces études. Chacun fait ce qu’il veut et dit ce qu’il croit, sans savoir ce que les autres ont produit. Aucun des travaux présentés n’est vérifié par une quelconque instance de contrôle scientifique.

Une autre approche aurait été de donner à un ou deux instituts de recherche qualifiés dans le domaine climatique, l’étude de questions particulièrement épineuses et de fournir des réponses scientifiques, avec révision et relecture des résultats dans la communauté scientifique, investissement dans les moyens de recherche les plus appropriés et production d’un certain nombre de résultats vérifiés.

Vous ne pouvez pas faire un tel travail scientifique avec des centaines de contributeurs qui font ce qu’ils veulent quand ils le veulent, avec l’argent de l’ONU et l’idée qu’il faut prouver les intuitions imposées par le donneur d’ordre pour avoir des financements très généreux. Les politiques qui gèrent l’affaire pour le compte de l’ONU, se chargent d’extraire dans les rapports ce qui les arrange idéologiquement et en fond un résumé à l’attention des dirigeants. Le résumé pour décideur est une escroquerie. Il n’a rien de scientifique. Il est impossible d’extraire de centaines de rapports divers et souvent divergents une « vérité pour décideurs » qui ne soit pas, en fait, l’expression politique biaiseuse des donneurs d’ordre qui sont à l’ONU presque toujours des politiciens sans compétences scientifiques (un président du Giec était sorti de l’école à 14 ans, une vraie formation d’ingénieur) et souvent des membres ou ex-membres dirigeants d’associations mondiales pour l’écologie comme Greenpeace.

On affirme, pour emballer la manœuvre, que la conclusion a été validée par des centaines de scientifiques unanimes. On ajoute que Mlle Thunberg est contente. Tout cela n’est que de la manipulation conduite d’en haut par les représentants des grandes ONG qui gèrent toute l’affaire avec des financements monstrueux. Rappelons que Greenpeace est né de la lutte contre les essais nucléaires et reste mobilisé contre le nucléaire civil qui ne produit pas de gaz à effet de serre. Son mode d’action est la manipulation des médias et des politiques par des opérations coup de poing surmédiatisées et par l’entrisme dans les instances internationales et la connivence médiatique.

Ce que tout quidam un peu curieux peut faire, c’est lire les quatre mille pages et constater que les chiffres qu’on y trouve, sur la valeur desquelles il est impossible de se prononcer (il n’y a aucune critique scientifique de quoi que ce soit), donnent les moyens de se forger une idée assez précise sur les questions évoquées et qu’elle contrevient directement avec les « conclusions du comité Lissenko » produites de mauvaise foi par quelques allumés des ONG.

Nous ne donnerons ici que quelques chiffres que tout le monde peut vérifier.

La masse de CO2 existante est de 200 U, la création de CO2 « anthropique » annuelle de 1.5 U. La part du stock de CO2 en provenance de la production humaine est considérée entre 3.5 à 4 %, (peut-être). C’est une estimation au doigt mouillé dans l’hypothèse la pire. L’influence des activités humaines sur le CO2 est ridiculement faible et  les réduire de moitié ou totalement n’aurait pratiquement aucune influence sur le réchauffement climatique.

D’autres études essaient de savoir si cet apport de 1 % pourrait à la longue faire augmenter la température moyenne terrestre et de combien la suppression de l’apport anthropique ferait baisser la température. Ne jugeons pas de la démarche scientifique mais des résultats annoncés : en stoppant totalement la production de CO2, la température baisserait de 0.8°. La contribution française serait de 0.014° !

Un des aspects amusants de la situation, c’est que le Giec qui avait annoncé une hausse de près de 4% des températures, a bien compris que des économies de 0.8° en ruinant tout le monde n’auraient aucune séduction pour les peuples et leur gouvernement.  Pourquoi se ruiner pour rien ?  L’urgence était plutôt de prévoir des climatiseurs en masse ! Alors finie la hausse anthropique de 3.8°. On insiste désormais sur les conséquences terrifiantes et désespérées d’une hausse de 1.5°.  Là une baisse de 0.8°aurait un impact sensible !

Personne n’étant subventionné pour étudier la faisabilité et le coût d’un abandon total de production anthropique de CO2, on évite de dire que la France sortirait totalement gâchée, ruinée et aux abois de l’aventure. Nos propres estimations montrent que le coût serait entre 25 et 50 mille milliards d’euros pour la France, par dépenses ou pertes de recettes ou manque-à- gagner. À comparer aux 1,25 mille milliards de la production marchande française annuelle. Cette politique ne sera jamais menée à son terme et pour aboutir à 0.014° de baisse de température, elle est absurde.

On sait aussi deux autres choses fort importantes :

-        La France produit 3 % de la production mondiale et commet 1 % des émissions de CO2. Nous sommes donc trois fois plus vertueux que le reste des pays du monde qui, s’ils obtenaient la performance française, réduiraient à presque rien la question du CO2.

-        La France a baissé ces 15 dernières années sa production de CO2, alors que le reste du monde l’a augmenté dans une proportion de plusieurs centaines de fois l’économie faite en France.

Tout ce que nous avons fait a été très coûteux et pénalisant, et n’a servi à rien à l’échelle de la planète. Tout ce que nous prétendons devoir faire encore pour arriver à une mythique « neutralité carbone » nous tuerait économiquement et il n’y aurait plus ni emplois ni revenus en France !

D’autres chiffres incontestables sont encore plus troublants.

Les glaciologues ont montré qu’au temps des dinosaures (le jurassique comme chacun le sait maintenant grâce au cinéma) la masse de CO2 était de 4 à 5 fois supérieure à ce qu’elle est aujourd’hui provoquant l’extraordinaire exubérance de la flore et de la faune de cette époque. Personne ne parvient expliquer pourquoi une hausse de quelques pour cent de la masse de CO2 tuerait la planète, alors que 5 fois plus dense, le CO2 n’a eu que des conséquences favorables (le CO2 est un fertilisant très efficace et propice à la vie).

Plus proche de nous la politique de densification immobilière de Mme Hidalgo qui au terme de son second mandat aura probablement dépassé les 12 millions de m2 construits ou rénovés a provoqué la création d’un dôme de CO2 anthropique qui ne pourrait être compensé que par la construction sur deux fois la surface de la ville, d’une forêt extrêmement dense. Mme Hidalgo et ses amis Verts sont les principaux créateurs de CO2 de France et sans doute d’Europe ! Leurs bidouilleries pseudos vertes ne compenseront pas le millième du CO2 que leur politique produit !

Les islamogauchistes Verts, si favorables à l’immigration de masse, ne nous ont jamais expliqué pourquoi la construction de l’équivalent d’une ville comme Paris tous les 5 ans pour accueillir les nouveaux immigrés et leurs enfants était favorable à la réduction des gaz à effet de serre ! Ce coût en CO2 est tragique si on utilise les critères du GIEC ! Mais chutttt !

Répétons-le : nous ne sommes pas ici des climatosceptiques ni des agents du lobby nucléaire. La projection d’injures disqualifiantes est inutile. Au contraire nous sommes très en faveur des multiples solutions qui permettent de continuer de réduire notre trace sur l’environnement et nos consommations de ressources non renouvelables. Il n’y a aucun doute, l’humanité, pour son bien, détruit des ressources lors de l’acte de production et de consommation et rejette des déchets. Si le quantum de destruction et de déchets devient disproportionné avec la taille de la terre, il est inéluctable que de grosses difficultés se présentent.

La solution ne peut provenir que d’une certaine stabilisation de la population du globe entre 4 et 6 milliards d’humains, de hausses de productivité massives réduisant et la proportion des matières premières détruites et les rejets, et une réorientation douce du PIB vers les consommations les moins négatives pour la croissance future.

Nous défendons l’idée qu’il faut agir, au nom de l’écologie, auprès des 10 pays qui correspondent à 80 % de la hausse de la population pour qu’ils sachent que nous ne sommes pas là pour absorber leurs excédents démographiques et qu’ils doivent agir de leur propre fait pour se sortir du piège où ils se sont mis, en sachant que c’est très difficile. La hausse de la population est due au triomphe de la médecine contre la mortinatalité, plus qu'à une frénésie de copulations. Il faut obtenir une baisse des habitudes ancestrales qui poussaient à être souvent enceintes pour avoir des enfants survivants. Cette baisse existe. Certains pensent que d’ici quelques décennies toutes les parties du monde seront en baisse des naissances. Dans les pays développés le phénomène est devenu inverse : on ne maintient plus la population native qui s’efface progressivement. La vérité est qu’il faut soutenir la natalité défaillante dans les pays riches et accompagner la baisse de la natalité dans les pays en explosion démographique, pour arriver à terme à une population relativement stationnaire et capable de se nourrir et de vivre sans créer de risques structuraux.

Nous croyons également que le risque le plus proche n’est pas l’effet produit par l'émission de gaz à effets de serre mais des pénuries de matières premières bloquant en totalité une filière de production. Ces pénuries peuvent être artificielles, liées à des blocages diplomatiques, ou réelles par saturation de l’exploitation. On en parle peu parce que la solution passe par la microéconomie et les échanges. Ce sont les entreprises qui trouveront la solution et il est indispensable d’avoir un réseau d’entreprises prospères et dynamiques pour faire émerger les techniques et les produits évitant les blocages. Les Vert qui veulent « la destruction du capitalisme », lorsqu'ils ne détruisent pas le "patriarcat", ne se sentent pas très à l'aise sur ce sujet, ni les ONG, ni même les gouvernements, surtout s’ils ont sombré dans l’accablement réglementaire et fiscal de leurs entreprises. On voit que la France désindustrialisée par sa faute est très mal placée pour prendre la tête du mouvement.

Oui nous avons des défis écologiques à relever, mais qui ne sont pas exactement ceux qu’on dit. On doit éviter les intoxications des grandes ONG mondialisées qui tiennent l’ONU et désormais mettent sous tension toutes les dirigeantes des grandes institutions multinationales (BCE, FMI, Commission Européenne, etc.), arrivées à leurs postes poussées par la vague LGBT et qui désormais chantent la messe sans réticence pour s’y maintenir. Mme Lagarde, présidente de la BCE, recevant ès qualités Mlle Thunberg, chantant les vertus du contrôle vert des financements et se montrant favorable à l’interdiction de celui des produits énergétiques diabolisés, est-elle dans son rôle de gouvernance de la création monétaire ? Mme Van der Leyen se mêlant à une chasse à l’homme contre le président du COJO japonais qui a osé dire que la présence de femmes ralentissait les réunions des conseils d'administration, exerçait-elle vraiment son rôle de Président de la Commission ?

L’écologie oui, mais pas celle qu’on nous impose par des procédés malhonnêtes, pour de mauvaises raisons, et en s’engageant dans des pratiques liberticides et en se trompant d’urgence.

La plus grande menace sur la prospérité de la France dans la décennie à venir provient non pas du climat mais des politiques écologiques hystériques que des prêtres autoproclamés et délirants veulent nous imposer. Les scientifiques dans cette affaire sont des otages ! Les prochaines élections présidentielles françaises seront cruciales sur le sujet. Imaginons l’arrivée d’une coalition entre Anne Hidalgo et les Verts ! On a vu le résultat à Paris : un saccage effarant et un désastre écologique. On imagine les conséquences si ces gens obtenaient un pouvoir national.



Sortir du désastre présentation Video

Une première présentation de notre nouveau livre

 

"Sortir du Désastre

Le programme que veulent les Français"

est disponible sous You Tube (chercher "Didier Dufau")  ou à l'adresse suivante.

https://www.youtube.com/watch?v=c_YwJB9eE2g

 

L'interview a porté à la fois sur notre livre précédent qui n'a pu sortir correctement à cause des mesures de confinement liéee au Covid.

Les questions ont peu portées sur le contenu des solutions,  et notamment sur les sept domaines fondamentaux où il faut agir.

Nous essaierrons de compléter l'information des personnes intéressées lors de prochaines conférences ou interviews.

La première conférence que nous avons faite a montré l'agacement du pays devant l'absence de débat de fond sur les questions critiuqes et le desintérêt presque total pour les courses vides de sens d'écuriées politiques personnelles ayant toutes décidé de ne rien proposer du tout sinon les élements de com' nécessaires à construire leur image. Les Français veulent du concret et qu'on sorte de l'impuissance. Ils attendent un plan de grand redressement dont on sait qu'il ne viendra ni de Le Pen ni de Macron. Les positionnements individuels de personnes terrorisés à l'idée de trop en dire et qui croient que l'alternance vient toute seule si on a construit le bon profil médiatique n'intéressent pas le pays.

Les Français n'attendent pas un sauveur mais un plan solide et cohérent de sortie de la spirale désespérante dans laquelle la France  est emportée , avec, derrière le candidat, un parti solide incarnant un minimum du fait de son passé, avec toutes ses personnalités  unanimes dans la défense de ce plan et bien décidées à le mettre en oeuvre sans faiblir. Le programme l'emporte sur le président dans l'esprit des gens dans les circonstances du moment.

Tout le monde a vu que LREM était un amoncellement d'amateurs ou de militants d'associations souvent toxiques, sans aucune identité, capable de tout céder à toutes les demandes les plus extravagantes et incapables de réellement soutenir une politique ferme orientée vers le salut du pays, qu'on ne leur propose pas. On va pouvoir avorter à 9 mois quasiment pour convenance personnelle (où était-ce écrit dans le programme Macron)  mais pas un mot sur l'immigration, la capture de l'Europe financière par l'Allemagne, les dérives WOKE de la présidente de la Commission et de la BCE, le contrôle de la délinquance qui s'en donne à copeur joie, la dépendance américaine, la desindustrialisation par des lois et des prélèvements insensés qui n'ont pas changés. L'imposition s'est accrue pendant le quinquennat sans que personne ne veuille l'assumer. On a papilloné autour des thèmes qui commençaient à agacer les Français en ne faisant rien de décisif. Après cinq ans de pouvoir la question des retraites n'est toujours pas réglée. Le chômage est au plus haut. La crise sanitaire a bon dos.

Cette nécessité d'un programme collectif fort est vécue comme contre nature par les carrièristes politiques. Surtout ne pas prendre de risque. Se maintenir à tout prix. Ils ne se rendent pas compte du dédain des électeurs. "Ils sont impuissants parcequ'ils ont organisé leur impuissance". "Ils subissent et ne peuvent rien  car c'est plus confortable que d'assumer la vérité et des actions de rupture contre les liens qui atrophient leurs pouvoirs"." Entre une oligarchie qui se partage les postes en famille et le terrain, ce n'est pas un gouffre. Mais un océan de mépris tellement profond qu'on ne sait plus comment l'assécher"."Entre Macron qui bavasse et développe un narratif hors sol et les autres qui se taisent de façon tonitruante sur les questions majeures, sous les déjections de l'égoût des réseaux sociaux, aucun diagnostic se dégage et encore moins un plan de sortie de crise". "On retrouve la fin de la Quatrième République dominée par la peur et qui n'osait plus rien alors que la situation se dégradait à toute vitesse ; il fallut affronter l'armée, l'OAS, le FLN, les politiciens au rencart en mal de retour, les Etats-Unis et les partis qu'ils financaient en France, l'Europe européiste de Monnet, les communistes ; Et de 60 à 80 on a doublé le PIB par tête de Français". "Les Français valsent toujours sur la musique mortifère du couple Mitterrand Le Pen" qui paralyse le pays depuis trente ans".

Les politiques ne restaureront  leur crédit que lorsqu'ils assumeront de regarder le réel, de s'affranchir des idéologies mortifères à la mode, de chercher de vraies solutions et de faire éclater tout ce qui empêche de les mettre en oeuvre. On en est loin.

De quelques tares de l’époque et de l’analyse du Pr Maffesoli

Il est amusant de lire et d’écouter le Pr. Maffesoli expliquer que nous sommes dans une période qui marque la fin d’une époque, au sens grec des deux mots. La modernité perdrait définitivement ses oripeaux :

L’individuel laisserait la place au « nous », et, en un mot, on passerait des « droits de » de l’individu, aux « droits à » de groupes.

La rationalité serait délaissée au profit de l’émotionnel. L’image et l’exaltation utopique l’emporterait sur les faits bruts et leur raffinage par la pensée.

Le progressisme et l’idée de l’homme puissant allant collectivement constamment vers une société meilleure par la démocratie, alimentée par le débat, serait caduque et remplacée par on ne sait trop quoi entre vitalisme et constantes de l’humanité animale.

Notre professeur déclare observer et ne pas juger cette destruction du « modernisme », de noter l’émergence « obligée » de soulèvements (mais sans les encourager) du type de celui des gilets jaunes, qui aurait été provoqué par la contradiction entre des élites bloquées dans le modernisme et l’instinct vital des différentes « tribus » qui se seraient reformés. Ces élites seraient en fait mortes et ne le sauraient pas.

Cette analyse est apparemment  corroborée par de nombreux « faits massifs », comme le record d’abstention aux dernières élections départementales et régionales. 2/3 d’abstention sur des listes incomplètes du fait du record de non-inscription de personnes pouvant voter, phénomène jamais dénoncé, et dans des lieux où une grande quantité de population n’a pas le droit de vote, cela veut dire des élites politiques élues par une fraction dérisoire des populations vivant sur un territoire. La perte de sens démocratique est délirante.

Pour avoir voulu être assesseur lors du dernier vote, les observations qu’on peut tirer de l’expérience sont étonnantes. Le bureau de vote est dans une école où 95% des élèves sont d’origine étrangère, principalement africaine et principalement noire. Une seule personne noire s’est présentée dans l’isoloir. Pas deux : une.  Ce n’est plus un contraste. C’est un abîme.  Le personnel politique du bureau de vote ne se différencie pas par les idées. Ils sont jeunes, ambitieux, sympathiques et ne savent rien. Absolument rien. Ils répètent des mantras, censés être représentatifs de leurs « valeurs ». La discussion de la jeune femme socialiste (?) tenant le bureau, cadre dans une instance sociale, et d’un jeune homme, en voie d’être cadre dans un machin se voulant dans le coup, et se retrouvant à LREM, a porté sur le salaire net d’un conseiller de Paris et d’un conseiller régional. Ajouter à son salaire (médiocre) deux rémunérations publiques électives vous fait doubler votre rémunération totale, sans grand travail supplémentaire, même s’il faut participer à quelques corvées. Aucun des deux ne formulent aucune critique de rien. L’important est de faire carrière et de ne pas être éjectée. Donc surtout pas d’idées. Pas de risque.

Dans tous les partis, la peur d’exprimer quoi que ce soit tenaille. Surtout ne rien dire. Laisser les affiliations « naturelles » jouer sans rien dire, mais en accumulant les postures. Jouer les valeurs et les signes, en se calant sur l’émotion, sur le nous, sur la société que « nous » voulons. Le fait que l’on aille vers l’abîme ne gêne personne : c’est comme cela ! On ne va pas entrer dans ce trou noir et proposer quoi que ce soit.

En revanche les élites dirigeantes resteraient bloquées dans le rationalisme, et autres attributs du modernisme décadent et provoqueraient des « soulèvements » successifs de la part de telle ou telle tribue.  

Ils seraient donc vains d’essayer de mettre un peu de raison et de respect des électeurs dans la politique, et absurde de penser l’avenir pour qu’il soit « positif ». L’homme est un animal inconscient et plutôt mauvais en soi qui courre à sa perte dans la festivité en étant sensible au marketing de la marginalité et du non essentiel.

L’avenir serait donc à une bestialité, neu-neu, au sein d’archipels bestialisés, soudés par des appartenances, et mus par les passions de mini foule et non par la raison, se soulevant de temps à autres contre une cléricature enfermée dans la rationalité, la promotion de l'individualisme et le progressisme.

L’écologie telle qu’elle est transcrite dans la politique est une assez belle illustration de ces hauts concepts professoraux.

Tout est faux ou controuvé lorsqu’on entre dans le détail de cette querelle politique qu’est l’écologie délirante. Le livre essentiel de Christian Gérondeau (La religion écologique) le prouve facilement. Il est inattaquable. Première imbécillité : le CO2 mortifère à court terme de la planète. Nous avons un stock de CO2 dans l'atmosphère qui est extrêmement bas, quasiment le plus bas de l’histoire vivante de la planète. Au temps des dinosaures et de la luxuriance de la végétation, le stock était 250 fois plus gros.  Là où il était à mille nous sommes à quatre et on nous explique qu’en passant à 6 ou 8, la terre serait morte…  Deuxième imbécillité : l’homme est responsable de l’accumulation de CO2 dans l’atmosphère et donc de la mort de la planète. En vérité les activités humaines n'ajoutent qu’un pour cent par an à la masse de CO2 existante. Par conséquent, réduire de moitié notre production n’aura aucun effet significatif sur le stock. Et le stock doublerait-il, il serait toujours 125 fois plus petit que ce que la terre a connu pour le plus grand bonheur de la vie. Car le CO2 est notre meilleur fertilisant. Troisième imbécillité : la corrélation CO2, température, pertes d’espèces vivantes, serait prouvée. Elle ne l’a jamais été. C’est la hausse explosive des populations dans certaines parties du monde, comme le Nigeria et les pays musulmans, qui pose problème, et les pratiques désastreuses mises en œuvre par ces populations pour survivre, alors qu’elles sont mal pourvues en énergie. Mais là, c’est le silence.  Quatrième imbécillité :  nous pouvons atteindre la « neutralité carbone ». En fait c’est totalement impossible et cela n’arrivera pas. D’abord parce que seule l’Europe se sent obligée de tenter ce pari stupide, et notamment l’Allemagne qui s’est enfoncée dans une impasse dramatique qui ne peut que provoquer un « backlash », un effet retour imposé par les nécessités. Cinquième imbécillité : les énergies renouvelables peuvent représenter la totalité des productions énergétiques. Tout examen un peu rationnel prouve que c’est strictement impossible. Elles peuvent atteindre mondialement au maximum 15 à 20 pour cent de l’énergie électrique qui elle-même est une fraction minoritaire du besoin énergétique global. Sixième imbécillité : convertir tout le parc automobile et tout le chauffage à l’électricité mène directement à une pollution en CO2 pire que l’ancienne et à des frais tellement énormes qu’ils ne seront jamais supportables économiquement. Septième imbécillité : la perte de productivité crée de l’emploi. Huitième imbécillité : les Français qui sont en avance mondiale sur la question du CO2 doivent faire plus que les autres et tuer leurs paysages, artificialiser leur plateau continental, et détruire la beauté construite par des générations, pour atteindre des objectifs sans intérêts et ruineux, tout en perdant tout emploi et toute liberté.

Nous sommes face à une escroquerie et contrairement à ce que dit le Pr Maffesoli, cela provient des élites, pas du terrain. Dans cette affaire, elle a totalement renoncé au progrès, à la rationalité et à l’individualisme, qui sont selon lui les dimensions du modernisme. L’escroquerie écologique a été montée à l’ONU, désormais tenue par les ONG et par Greenpeace, s’est amplifiée par la transmission des instances internationales, puis par les états. En Europe la BCE, la Commission Européenne, les grandes agences internationales sont les fers de lance de l’offensive pour « la transition vers le zéro carbone ». Cette folie vient d’en haut et elle est amplifiée par des élites dirigeant par la peur.

Il en est de même du Wokisme et de la Cancel culture, créés aux Etats-Unis et relayés par toutes les instances internationales comme LA VERITE qu’il faut imposer au monde, via leurs dirigeants et une masse médiatique contrôlée qui aboie aux ordres.

En France, le pays et la majorité de sa population a des aspirations différentes et on cherche à leur imposer des vues qui ne sont pas les leurs. Le slogan, au ras de l’électeur, c’est « liberté et prospérité ». La perte des libertés est colossale et celle de la prospérité suit.

Les crises des bonnets rouges et des gilets jaunes ne sont pas liées au conflit entre modernisme finissant et nouveau monde. Dans un pays où le PIB par tête est quasi le même qu’en 1980, 40 ans de stagnation, la perspective d’une perte massive de revenu, de liberté, de vie et d’autonomie a été ravageuse. La bureaucratie qui dirige la France n’a rien vu parce qu’elle ne peut rien voir. Si toute la politique se résume à 100 personnes issues de la haute administration, cannibalisant une classe politique devenue népotique du fait de la « parité », qui a permis aux enfants de l’énarchie de prendre le pouvoir sans effort (pensons à Marisole Touraine, Parly II, Wargon, etc), on retrouve en pire les cent familles, car passer un examen administratif c’est moins méritant que de créer une industrie et des millions d’emplois.

Les nécessités du moment sont la rationalité, pour contrer les erreurs gigantesques de l’écologie, la nation, pour éviter le naufrage de l’éclatement tribal et la perte du sentiment national, la restauration de la liberté  formelle, en empêchant les dresseurs de piloris et le Klux Klan Woke, mais aussi de la liberté réelle fondée sur la prospérité, en cassant toutes les forces qui ont conduit à la stagnation, avant de s'engager directement dans l’effondrement volontaire, ce qui demande de réfléchir un peu et de faire de la politique.

M. Maffesoli, la France aujourd’hui a besoin de Descartes et de ce que vous appelez le modernisme. Le premier acte est de virer Macron qui symbolise l’effondrement et le déclassement du pays et la ridiculisation de la France, et le second de forger des politiques fondamentales sur les grandes questions clés, en refusant oukases irrationnels et les politiques autodestructrices et malthusiennes, et folies pures et simples, tout en développant une diplomatie de la prospérité.

L’urgence n’est pas de théoriser un changement d’époque vers un magma autodestructeur qui s’imposerait « volens nolens », alimentée par des peurs irrationnelles créées par une oligarchie minuscule venant d’en haut et vivant à l’écart de la démocratie. Nous n’avons pas à avoir peur de la démocratie. Les Français savent très bien ce qu’ils veulent et ils attendent qu'on les respecte et qu’on leur tienne un langage de vérité. C’est aux partis de gouvernement de le vouloir au lieu de s’affoler à l’idée d’avoir seulement une idée.  On a vu que l’aventurisme narcissique d’Emmanuel Macron ne débouchait sur rien sinon le pire. Il faut rebâtir une aventure collective. Et sortir du trou. On ne saurait trop conseiller au professeur Maffesoli de contribuer à ce mouvement de sauvetage plutôt que de commenter le naufrage.  

Un nouvel âge de déraison ?

Il est impossible pour un observateur de ce qui se passe dans le monde et notamment dans les domaines économiques, politiques et sociaux, de ne pas constater que nous entrons dans un âge de folie.

Pour qui fait des conférences dans les lycées, la constatation est immédiate. On n’enseigne plus grand-chose aux élèves mais on soigne leur beauté morale. On sait que le corps enseignant est désormais quasiment totalement féminin (85%), donc la tentation maternisante y est très forte. Les élèves ne sont pas capables de répondre à la moindre question mais ils savent tous vous dire où est le bien et le mal. Le catéchisme a été appris par cœur et totalement absorbé ! On leur a parlé de génération morale qui pouvait sauver sinon le monde, du moins la terre, et mettre fin à toutes les dominations abusives. Alors ils sont très motivés ! Comme on disait lors des évènements de mai 1968, « les faits sont fascistes », donc on n’en tient pas compte et on injurie ceux qui vous les mettent sous le nez. On se cache derrière la science : mais il n’y a pas de science sans faits ! On se retrouve avec une sorte de religion laïque folle, parfois jusqu’à un grotesque de compétition, qu’il est interdit de contredire sous peine d’excommunication. On se retrouve devant des publics qui ne veulent pas savoir, pas comprendre, pas agir, comme les adeptes des sectes les mieux organisées.

Ce serait presque drôle si cela n’avait pas de conséquences pratiques dramatiques dans la vie des gens. Mais elles sont gravissimes et aggravées sans raison par tout l’étage des institutions internationales et nationales. Elles promettent des années terribles aux jeunes générations.

-          L’ONU est désormais dominé par les pays non Occidentaux et les ONG dont les anciens dirigeants ont désormais un rôle crucial dans le fonctionnement des différentes agences. Ce sont souvent des anciens de Greenpeace qui tiennent les rênes. Du coup, au nom des grands principes et des petits intérêts, toute l’action de l’ONU est dévoyée dans des directions faussées et dramatiques pour les pays développés. Son action finit par contaminer toutes les instances internationales comme le FMI, la BCE, les institutions européennes, l’OCDE, la BIRD, la BERD etc.

-          L’écologie, les réclamations LGBT, le tiers-mondisme et les « décoloniaux », l'anticapitaliste, l’anti-patriarcat, et d’une façon générale le néo-maccarthysme Woke d’origine américaine et ses effluves de cancel culture, se sont engouffrés dans toutes ces instances et gagnent l’entreprise, après les médias et la politique, dans des formes ou sournoises ou violentes.

Gare à qui se met en travers de la route. Plus de carrière possible dans aucun domaine. Il y a les bons et les méchants. Pas question d’être dans le mauvais camp. Ce qui frappe, c’est le contact en bas de l’échelle avec les militants de ces mouvements. Lors que vous leur prouvez, en mettant toutes les justifications sous les yeux, que certains faits allégués sont grossièrement faux ou que certains comportements sont totalement inacceptables, la réaction appartient toujours à deux catégories :

-          Le rejet pur et simple. C’est nécessairement faux sinon le mouvement n’aurait pas cette force. Le camp du bien comprend trop d’hommes connus pour ne pas pouvoir être fondé sur le mensonge. L’isolement sectaire, qui correspond à la mise en branle de certains ressorts bien connus de l’âme humaine, en particulièrement la valorisation de soi même par l’appartenance au camp du bien, fonctionna merveille. Devenir apostat ? Jamais ! Ce serait renoncer au bien. Ecouter un discours contraire à la bonne parole ? Une faute.

-          La concession sans conséquence : Mais oui, votre exemple est bien le témoignage d’un énorme mensonge. D’accord votre autre exemple est un dérapage ennuyeux. Mais oui, tout ou presque de ce que nous disons est un tissu de calembredaines ! Et alors ? Tout cela va dans le bon sens. Et quelle politique inverse et avec qui ?

Ces adeptes demeurent dans le champ de ruines de la vérité soit par bêtise, soit par calcul, soit par confort intellectuel. Et on détruit la société.

Nous sommes bien placés, sur ce site, pour savoir ce que veut dire une opinion publique « construite » et l’impossibilité d’aller contre, du fait du verrouillage de l’information des grands médias ficelés par une poignée de grands intérêts. Dénoncer le rôle des dysfonctionnements lourds du système des changes flottants ou de l’Euro irrite tellement de grands intérêts structurants nos médias qu’il est quasi impossible de forcer la porte des grands médias. Dénoncer l'Énarchie compassionnelle vous met aussitôt dans l'impossibilité d’agir au sein de très nombreuses institutions politiques ou intellectuelles de France. Dénoncer le néo-maccathysme des piloris et les émanations délétères du Klux Klux Klan Lgbt+, entraîne des dénonciations phénoménales.

Internet a été l’occasion de nouveautés abominables quant au respect des libertés. L’exclusion de Donald Trump de Facebook et Twitter est évidemment le symbole le plus fort de la pratique de « l'effacement des mauvais » de l’univers visible. Mais d’autres pratiques sous des formes diverses contribuent aux mêmes conséquences. C’est en mode mineur le cas des notations qui entraînent une forme de boycott larvé organisé par des inconnus. On peut ruiner un médecin, un restaurant ou un hôtel ou quoi que ce soit qui est noté, par ces procédés.  Le comble est la note de citoyenneté des Chinois qui fait dépendre votre vie de la notation des quelques apparatchiks cinglés.

Un autre phénomène incroyablement délétère est la création par des intérêts douteux de véritables sociétés de dénigrement qui se chargent de « tuer » ou de menacer de tuer, par le boycott, les procès, les campagnes de presse, des personnes ou des institutions qui leur déplaît pour une raison ou une autre. La prétendue « Société de pathologie infectieuse de langue française (Spilf) » s’en est ainsi prise au Dr Raoult pour le disqualifier et le faire taire par des actions intolérables, en même temps que l’ensemble de l’UHM était soumis à un harcèlement incessant. Né aux Etats-Unis pour prétendument « contrer les fakes news de la droite radicale », le réseau d'activistes Sleeping Giants cible désormais les médias avec des méthodes de gangsters allant de la pression sur les annonceurs pour renoncer à passer leur pub dans certains médias « ennemis », l’instrumentation de boycott, les campagnes de haine, la menace, le harcèlement… Aux Etats-Unis des officines de ce genre se créent tous les jours, et se font les chiens ou les chiennes de garde des mille et une causes LGBT.

De mêmes qu’Edwy Plenel, spécialiste de ce type de guerre comme trotskiste militant depuis des lustres, après avoir ruiné de réputation le journal Le Monde, devenu un pitoyable pilori, entraîne son site-égout, Mediapart, à des actions ciblées contre des entreprises (Mac do récemment), avec la plus parfaite mauvaise foi, les équivalents américains WOKE harcèlent les grandes entreprises pour servir la messe LGBT. Et obtiennent ce qu’ils veulent par la menace. Parité non seulement dans les conseils d’administration mais dans les postes de direction, « égalité » salariale, promotion massive de minorités, toilettes transgenres, … sont imposées sous peine de discrédit sur les réseaux sociaux, boycott etc.

Ces minorités agissantes obtiennent du législateur des textes ambigus ou explicites qui permettent de mettre en œuvre des menaces judiciaires.

Tous les dirigeants américains chantent donc la chanson WOKE pour éviter les ennuis au détriment de la promotion des jeunes hommes blancs hétérosexuels ou des minorités non incluses dans le camp des bons (aux Etats-Unis les : « jaunes » qui se débrouillent très bien tout seuls).

Ces mœurs fascistes de voyous maîtreèchanteurs, basées sur le pilori, les groupes de la haine et l’huile de ricin médiatique, arrivent en France où elles se généralisent.

On voit Mme Lagarde, président de la BCE parce que femme, bien qu’incapable en matière financière et monétaire, recevoir Greta Thunberg, prendre parti pour les financements verts et l'exclusion des financements des industries consommant du CO2, tenant des propos WOKE en toutes circonstances. Sa réélection est à ce prix. On voit Mme Van Leyen, une étonnante incapable dont les Allemands se sont débarrassés en en faisant la présidente de la Commission Européenne, prendre part à une chasse à l’homme contre un vénérable président du COJO Japonais qui avait osé dire que les femmes intervenaient de façon très longue et parfois inarrêtable dans les conseils. Il devra se retirer et sera remplacé… par une femme.

Tous les mouvements de gauche, de LREM à la gauche insoumise, sont désormais dans l’emballement WOKE, sans vergogne. Les pires sont évidemment les extrêmes gauches universitaires, comme on l’a vu à Grenoble et les Verts qui se moquent de l’écologie et veulent « détruire le capitalisme et détruire le Patriarcat ».

A Paris sous Hidalgo comme en île de France si la liste Bayou passe, ce sera toujours les subventions massives aux associations « bien pensantes », des dizaines de millions, la destruction de l’orthographe (fasciste) par l’écriture « genrée », les visites et ateliers « genrées », c’est-à-dire interdits aux hommes blancs hétéros sexuels, la destruction des mobilités, la transformation des cours d’écoles, dégenrées (sic) et mille autre mesures vexatoires et destructrices. Le saccage de Paris est désormais constaté par tous. Imaginons l’île de France dirigée par cette engeance !

Ce jour même, plusieurs évènements soulèvent le cœur :

-          Les homosexuels allemands ont exigé qu’un stade de « l’Euro de Football » (on ne sait plus dire championnat d'Europe) soit coloré aux couleurs du mouvement des lesbiennes et homos. Refus de la Fédération Européenne ! La Chasse à l’homme est engagée avec procès en déviation politique et phobie anti-homosexuelle. Dire non est un acte de haine fascisant.

-          « Dans une décision rendue ce mardi 22 juin, la plus haute juridiction administrative a en effet suspendu l'entrée en vigueur, prévue le 1er juillet 2021, des nouvelles règles de calcul du montant de l'allocation-chômage. Faisant suite à la saisine de plusieurs organisations syndicales, le Conseil d'État justifie cette décision en arguant que « les incertitudes sur la situation économique ne permettent pas de mettre en place, à cette date, ces nouvelles règles qui sont censées favoriser la stabilité de l'emploi en rendant moins favorable l'indemnisation du chômage des salariés ayant alterné contrats courts et inactivité. » Les législateurs et l’exécutif n’ont qu’à aller se faire voir chez Plumeau. Quelques énarques nommés en ont ainsi décidé. Où est la démocratie ?

-          On retend rouvrir le procès d’Omar Haddad parce que le jugement le condamnant est marqué par un racisme anti-arabe. Une femme ayant tué son mari fait l’objet d’une campagne en sa faveur en prétendant qu’elle ne doit pas être condamnée car victime de la prédation violente de son mari ! Selon l’identité raciale ou sexuelle du « mis en cause », la justice ne doit pas condamner ou revenir sur ses condamnations.

-          Le GIEC sort un rapport selon lequel on est tous foutus, sauf actions délirantes dans les 5 ans. On invite les lecteurs à lire deux livres fondamentaux : « Le Mensonge écologique » et « la Religion écologique » respectivement de Kersvadoué et Gérondeau. Ils apprécieront ce qu’est le Giec et le sérieux scientifique de ses analyses. Gérer par la peur, un grand axe de la modernité.

-          Un taré tue un chat. Six mois fermes ! Trois braqueurs masqués, armés, attaquent un bar et s’empare de la recette. Reconnus, récidivistes, ils écopent de trois mois avec sursis !

 

-       

Élections régionales : l’effondrement dans le ridicule et la honte !

La démocratie fonctionne lorsque les élections permettent au pays de débattre de questions cruciales, sur la base d’une information honnête, approfondie et complète, et de choisir des options claires dont il pense qu’elles seront bénéfiques.

Deux élections ne correspondent en rien à cette obligation.

La première est l’élection européenne. Personne ne peut savoir pour quoi on vote puisqu’il n’y a pas de programme. Celui-ci est défini principalement par la Commission et accessoirement par les États après coup. La campagne électorale est un concours de beauté entre partis où on ne parle que de questions qui sont hors de portée du Parlement européen. La proportionnelle permet de fragmenter l’offre politique. Quelques élus dispersés dans un magma de plus de 700 membres de l’Assemblée européenne n’ont strictement aucun pouvoir et ne sont généralement là que pour « prendre l'argent et se casser ».

La seconde est l’élection régionale. La décentralisation a été un des échecs les plus navrants de la Mitterrandie et la création de conseils régionaux à géométrie variable et à fonctions changeantes et sans signification a conduit à une inflation de fonctionnaires territoriaux et de rémunérations d’élus ainsi qu’à un gaspillage de budgets totalement ahurissant. On a commencé par construire des régions très petites qui auraient eu un sens si on avait supprimé les départements et des fonctions spécifiques. On s’en est bien gardé. Il en est résulté des dépenses somptuaires dans des palais régionaux et des recrutements massifs. Puis on s’est avisé que tout cela coûtait vraiment trop cher. Alors François Hollande, entre deux balades à scooter et trois visites de journalistes, a crayonné une nouvelle division, absolument arbitraire tout en faisant voter une restriction massive des attributions de ces parlements d’anciens régimes sans ancienneté et sans régime.

Rappelons que pour l’essentiel les Régions s’occupent de la maintenance des lycées et collèges et de l’entretien des routes, et, un peu, des soutiens à l’économie. Mais il n’impulse aucune vraie politique et ne peut donc produire aucun résultat. Comme pour les Européennes, le vote ne débouche sur rien d’utile et de sérieux. Comme pour les Européennes les pauvres débats qui n'intéressent personne portent sur des questions qui ne sont pas du pouvoir de ces assemblées. Sécurité ? Eoliennes ? Actions économiques ? Gestion des transports ? Immobilier ? Tout est entre les mains des préfets et des maires ou des intercommunalités.

Les débats, dès qu’on se concentre sur les mesures concrètes, portent sur des questions ancillaires minables ou sur des distributions de pognon, les contribuables français ayant des poches profondes et la pompe régionale un appétit sans limite. Les régions sont des machines à subventions plus ou moins douteuses, plus ou moins démagogiques, doublonnant à qui mieux mieux avec les autres étages administratifs, y compris l’Europe.

À ces difficultés structurelles s’ajoutent des délires circonstanciels.

Le premier est la volonté farouche d’Emmanuel Macron de tuer ces élections qui vont démontrer son absence quasi-totale d’enracinement dans le pays et la marginalité de LREM. Depuis trois ans, il organise la destruction de l’élection avec une constance politicienne et une passion anti démocratique parfaitement honteuse. Comment tuer cette élection ! rappelons qu’il a attrapé le COVID lors d’une réunion après couvre-feu qui avait comme seul sujet la destruction des élections régionales ! Il lance une campagne pour les reporters en 2022 après les présidentielles en essayant de faire endosser la décision par l’opposition. C’est un flop. Elles seront déplacées en juin. Il réagit aussitôt en déplaçant les dimanches prévus pour le vote de deux semaines. Cela permet de faire couvrir la campagne par le championnat d'Europe de football, et le second tour par le Tour de France, sans parler de Roland Garros ! En plein pendant la campagne on enlève les masques et les couvre-feux : partez, partez et profitez de la route, de la mer et de la campagne. Le second tour aura lieu le jour du grand départ en vacances ! Formidable ! Si avec cela on ne parvient pas, comme aux municipales de tuer la droite et à déconsidérer les résultats de l’élection, avec un taux d’abstention historique, c’est à vous décourager de fausser la démocratie.

Mais cela ne suffit pas. Il faut encore organiser une tournée publicitaire dans toute la France pour la bobine du Président soit partout présente dans les médias pendant que les candidats aux régionales font campagne dans le désert médiatique et l'égout des réseaux sociaux. Naturellement cette initiative est complétée par une pluie de cadeaux électoralistes bien préparée : ah cette subvention de 300 euros pour les jeunes « pour la culture » ! Quelle astuce en ce moment où les organisations culturelles sont effondrées ! C’est encore mieux que la cantine à 1 euro et les serviettes hygiéniques périodiques gratuites pour les étudiants. Et tout est prévu pour l’après élection. Le Président « reprendra la main » comme il dit. Tout est préparé. En septembre il ne restera rien de l’échec cinglant qu’il anticipe. Les farces et attrapes seront distribuées avec le soutien des médias complices pendant tout l’été.

Pour bien faire on a évidemment essayé de troubler le jeu politicien, en Paca et dans le Nord, avec les ficelles les plus grosses. Il s’agit de faire perdre la droite pour se présenter comme le seul rempart contre marine Le Pen. Une ambition nationale des plus médiocres et un calcul électoral des plus éculés. Les problèmes du pays ? Quels problèmes ? Surtout pas de programme ! Simplement des mesurettes pour dire qu’on a fait quelque chose. L’efficacité ? On s’en fout.

Un tel mépris pour l’électeur, à un tel niveau de pauvreté politique, sur fond de grand déclassement et de grands effondrements, restera une curiosité du temps.

Les partis politiques sont tous à la ramasse.

-        Les Verts tentent de faire croire qu’ils s’intéressent à l’écologie. Il faut lire leur programme interne notamment celui qui est expliqué aux jeunes qui intègrent la mouvance : « nous sommes là pour détruire le capitalisme et le patriarcat ». Les petits oiseaux ? Quels petits oiseaux. On appelle cela l’escroclogie. On n’a pas tort. On sait que s’ils parviennent au pouvoir un flot de mesures islamo gauchistes, LGBT+ et « cancel culture » va envahir les dépenses régionales. Écriture genrée pour commencer, cours de récréations dégénérées pour continuer, blocage des circulations dans l’hystérie la plus totale. Ce qu’on a vu à Paris mais en grand. L’horreur et le pourrissement partout. Aucun effet sur le CO2 et sur quoi que ce soit. Et une pluie de subventions aux copains après avoir augmenté la rémunération des élus.

-        Le PS est à la remorque des Verts et on sait leur cupidité et leur mépris pour l’électeur. À part les effets de coiffure de Mme Pulvar, le programme est vide.

-        La droite a tellement peur d’avoir un programme qu’elle n’a d’autre ambition que d’être un rempart contre les sottises de gauches et les ambitions de l’extrême droite tout en essayant de séduire et la droite droitière et le centre gauche. De la dentelle si peu fine qu’à la fin on ne voit que les trous.

D’après les sondages, l’abstention pourrait dépasser 60 %. On n’ose pas le publier, mais on constate que plus de la moitié des électeurs ne savent même pas qu’un scrutin arrive dimanche prochain. On jugera que ce sont les Français qui ont décroché de la démocratie. Quelle ignominie.

Lorsqu’on crée des institutions sans signification et que l’on fait tout pour les escamoter, vraiment tout, on récolte ce qu’on a semé. Les Français n’y sont pour rien.

Soit on régionalise des politiques et il faut dire lesquelles et prouver qu’elles seront mieux gérées à un échelon régional. Soit on supprime les régions. Telle est la vérité profonde qui ressort de ces élections ratées. Il est vrai que l’abaissement des nations par la division régionale est dans le programme des fédéralistes européens. Il faudra donc lever cette hypothèque. Est-ce que la France doit devenir une somme insignifiante de territoires ouverts à tout vent et gérée principalement par les directives européennes ?

Le mieux serait sans doute de supprimer les régions et de n’envoyer au Parlement européen qu’une délégation des députés, au prorata des groupes, en refusant de jouer le jeu des élections européennes.

On commence à savoir que l’ambition ultime d’Emmanuel Macron est de devenir un président de l’Union Européenne, élu au suffrage direct par l’ensemble des peuples européens. Sa réélection et ses innombrables simagrées européistes, son alignement antinational sur les intérêts allemands, son atlantisme sans nuance, toute cette gymnastique honteuse pour un précisent de la république française, n’ont d’autres objets que cette sublime ambition : devenir un Jupiter Européen, échappant à toutes les contraintes et à toutes obligations de faire pour être enfin rassuré sur ce qu’il est. Un projet antinational fou ? Le projet d’un fou ?

Les Français feraient bien de commencer à s’intéresser à l’essentiel : le grand redressement. L’inconscience nationale à ses limites.

 

Retour de l’inflation et assèchement administratif des liquidités

L’avantage de la pandémie de Sars-Cov-2 est qu’elle nous force à pénétrer dans des territoires inconnus qui mettent nos réflexes mentaux et nos habitudes de pensée à l’épreuve. Avec les océans de monnaie créés par les banques centrales occidentales, qui se comptent en milliards de milliards de dollars ou d’euros ou de tout ce qu’on veut, nous sommes techniquement en inflation et même en inflation délirante.

Lors de la crise des changes flottants de 2008 et lors de la crise sanitaire, les États ont réagi à une perte de valeur en 2008 et 2009, et à une perte de production et de revenu en 2020 et 2021 par la création de monnaie. La première inflation monétaire n’a pas eu d’effets sur les prix à la consommation, du fait de la profondeur de la récession et de l’ampleur de la mondialisation mais a fait jaillir les prix de la bourse et de l’immobilier. Régler des questions de valeurs monétaires des actifs par des émissions de monnaie, on peut dire qu’on restait dans la logique financière.

Compenser des pertes de production et de revenu avec de la monnaie, là, le pari était plus osé. Plus de monnaie et moins de production, il n’y a pas de théories économiques qui n’expliquent  qu’on aboutit tôt ou tard à une hausse du prix des produits et une baisse de pouvoir d’achat de l’unité monétaire. Certes, l’absence de marché, du fait des confinements et autres couvre-feux, expliquait que l’argent créé reste sur les comptes en banque. Mais la réouverture des marchés et le redémarrage des affaires se devaient de lancer la hausse des prix.

Un point qui n’a pas été vu est la dislocation des « chaînes de valeur » et l'explosion du maillage logistique mondial. On n’en a pas bien mesuré la survenue faute d’expérience, même si certains événements avaient alerté sur les conséquences graves de pénuries imprévues parce que liées à des accidents, genre Fukushima. L’extension et le fractionnement de la chaîne de production, avec une politique de « just in time », fragilisent l’économie en cas de difficulté même ponctuelle et bien plus en cas d’explosion générale, et encore plus quand ces disruptions ne touchent pas tout le monde en même temps.

Ce qu’on voit aujourd'hui, ce sont d’immenses ruptures de stocks et des pénuries graves d’objets et de force de travail. À chaque redémarrage dans un pays ou dans un métier, l’entreprise se trouve confrontée à la difficulté de recruter et de trouver les intrants nécessaires à son activité. Les caisses sont pleines de liquidité, par exemple en France, et le crédit ne manque pas, mais on ne dispose plus de ce qu’il faut pour travailler.

L’affaire du muguet du 1er mai est très intéressante. En France, l’affolement avait conduit à ne pas accepter la vente de muguet en 2020. La production s’est effondrée et en 2021, on n’a pas eu assez de muguet pour faire face à la demande et les prix ont fini par flamber (jusqu’à 40 % de hausse en certains endroits), dès que la pénurie a été patente, et il n’a fallu que quelques heures pour la constater. Tous les fleuristes qui ont rouvert sont bien décidés à rattraper le temps perdu en augmentant les prix, mais tous ont eu la fâcheuse surprise de conter que les prix en Hollande, plaque tournante du marché, avaient augmenté massivement. Il sera instructif de suivre le cours des fleurs et le comparer à 2019.

Dans le bâtiment, c’est bien pire. Les artisans sont couverts de boulot, car l’argent est là et les propriétaires anciens ou nouveaux de maisons secondaires profitent des circonstances pour leur donner un coup de jeune, et les rendre plus confortables s’ils doivent y séjourner plus souvent du fait des rebonds de la pandémie. Et là, catastrophe. Les produits manquent. Tous. Du sable au bois, en passant par le cuivre, l’acier et le zinc. Les hausses sont dans la fourchette de 40 à 50 % ! Et les artisans ne trouvent plus de compagnons du fait que beaucoup ont quitté le métier ou préfèrent encore rester dans le cocon de l’assistanat. Du coup les contrats anciens ont perdu leur équilibre, les prix fixés n’ayant plus de sème, les délais s’accroissent, certains chiffres d’affaires sont arrêtés par les pénuries et poussent les trésoreries vers le bas. Dès qu’un projet a réussi à rassembler tous les facteurs de production, la facture pour le client est très élevée. On manque encore de chiffres, mais un rapide examen de quelques dossiers montre une hausse de près de 20 % sur les dossiers nouveaux.

Dans de nombreux domaines de l’industrie, les entreprises doivent faire face à des pénuries, notamment de matières premières et de puces. Là, la répercussion sur les prix est plus difficile compte tenu de la compétition mondiale. Mais dans un secteur en pénurie parce que la Chine, par exemple est le principal fournisseur de matières premières, comme les métaux rares, et réserve ces produits à ses propres industries, les fournisseurs américains et européens ne peuvent pas vendre et les produits chinois sont beaucoup plus chers car seuls disponibles.

Dans l’hôtellerie-restauration, trouver du personnel est devenu difficile et les chaînes d'approvisionnement, durement et longuement atteintes par la fermeture du secteur, ne peuvent pas fournir. Les hausses de prix en terrasse sont inévitables dès le mois de mai même si l’hôtellerie est, elle, obligée de rétablir sa clientèle et ne peut pas le faire en haussant ses prix. En Europe le prix de revient d’une canette de Coca Zéro, sortie d’usine, était entre 20 et 30 Cts d’euro, avec des prix de ventes entre 80 cts et 120 cts. En 2021, ces valeurs ont augmenté de près 50 % !

La disponibilité d’immenses réserves financières du fait de l’inflation des moyens de paiement permet à toutes les hausses de prix de trouver leur contrepartie. Donc, oui, il y a bien une inflation des prix et pas seulement des actifs de placement.

On dira : il s’agit d’une inflation frictionnelle liée à la crise et elle se résorbera avec un retour à la normale des chemins logistiques. De toute façon la mondialisation maintient l’obligation, notamment en France de ne pas augmenter les salaires, sauf à perdre encore des parts sur le marché mondial. Pas d’inflation des salaires, pas d’inflation des prix à la consommation durable.

Sans doute. Pas plus qu’il n’y a de doute qu’une partie des ressources créées ex nihilo par les banques centrales vont être utilisées à payer plus cher des prestations et des produits. Cela devrait conduire les autorités à être prudentes dans leur politique de reprise des revenus qu’elles ont lâchées au cœur de la crise. On ne saurait trop les inviter à ne rien faire de tel pendant les deux prochaines années. Un certain ajustement inflationniste est nécessaire pour sortir des conséquences de-là pandémie et d’une certaine façon est déjà acquis même s’il n’est pas encore manifeste. Donner un coup de faux administratif sur les liquidités alors que l’inflation latente se révèle peut conduire à une situation économique et sociale inacceptable.

L'excellent livre du professeur Peyromaure

pourquoi les soins sont-ils partis en déshérence en france ?

Disons le d’emblée, s’il n’y avait qu’un livre à lire sur la crise de l’hôpital ce serait celui, exceptionnel, du Pr Michaël Peyromaure. Pourquoi est-il exceptionnel ? Parce qu’il décrit la réalité et ne s'embarrasse pas des prudences habituelles ni surtout des allégeances faciles. Qu’on me permette d’ajouter qu’il rejoint des analyses que nous avons faites ici depuis de début de ce blog, le premier article concernant le traitement ridicule des ALD, affection de longue durée, prises en charge à 100 % sans raison majeure, d’autres articles ayant dénoncé le service universel de transport vers l’hôpital et retour, scandaleux gaspillages pourris de fraudes diverses, d’autres encore le développement vertigineux de la bureaucratie, et la soviétisation du système de soins, particulièrement à l’époque de Mme Bachelot, mais en fait depuis Alain Juppé avec un point culminant avec Marisol Touraine, sotte prodigieuse et témoin des dérives disons familiales de la classe dirigeante, notamment socialiste, pour ne pas parler de consécration d’un népotisme crapoteux.

Pour avoir, à deux reprises, été appelé à intervenir dans des difficultés d’organisation hospitalière, j’ai une petite expérience des particularités du milieu et il faut le dire, ces difficultés viennent de partout, et en particulier du corps médical lui-même. Ce que j’admire chez le Pr Peyromaure, c’est justement sa capacité à ne pas rejeter uniquement sur « les autres » toutes les fautes et à prendre sa part de critiques. Il n’y a aucune idéologie et aucun esprit de clan dans son livre. Il admet les défauts du système purement mandarinal ; il reconnaît la nécessité du contrôle de gestion ; Il sait la complexité des questions et quels équilibres fragiles sont en cause.

Pour être d’une génération précédant la sienne, j’ai mieux connu la période précédant son arrivée à l’hôpital et pourrais compléter sa connaissance sur les bizarreries qu’il fallait affronter encore au milieu des années soixante-dix. Il n’imagine sûrement pas qu’à l’AP-HP, la tenue des comptes devait être effectuée en couleur, tous les soldes débiteurs étant inscrits sur les registres en rouge. Les imprimantes de l’époque étant monocolores, cela interdisait l’informatisation de la comptabilité ! Pour changer ce petit problème, il fallait une loi ! Cette sottise durera près de sept ans avant d’être levée. Juste au moment où les imprimantes devenaient multicolores !

Dans les années quatre-vingt une nouvelle difficulté s’est révélée avec l’arrivée des micro-ordinateurs. Certains médecins se sont mis en tête de réaliser soit avec des L4G du marché soit des tableurs, et sur les systèmes qu’ils considéraient les meilleurs, des programmes informatiques plus ou moins intéressants et toujours totalement incompatibles avec quoi que ce soit, qu’ils jugeaient naturellement sublimes. Il est vrai que l'administration s’entêtait à concevoir des usines à gaz vieillottes et consternantes parfois sous-traitées à des sociétés intermédiaires « familiales », chut, et qui n’avaient strictement aucun intérêt pour les services hospitaliers sinon de bien nourrir quelques intermédiaires disons amis.

Aujourd’hui, l’informatisation des actes de l’hôpital est « fascisante » : vous ne pouvez rien faire qui ne soit pas conforme à une norme, et il faut demander à la machine le droit de pouvoir agir et consigner à la machine le résultat de vos actes. Le médecin comme l’infirmière sont totalement déresponsabilisés au nom d’une meilleure médecine, comme il y a un meilleur des mondes et surtout du principe de précaution qui pousse surtout à éviter toute responsabilité. Alors on utilise l’informatique non pas pour soigner le malade mais pour protéger le système.

Certains aspects de la réalité échappent partiellement à la sagacité de notre auteur. Il n’est pas économiste même s’il s’intéresse à la discipline et en suit bien des aspects. Il ne peut pas voir que la grosse différence entre les années soixante-quatre vingt et maintenant, c’est que le PIB par tête a doublé dans la première période et est restée stagnant dans la seconde. Le développement médical et notamment hospitalier a été foudroyant dans la première, extrêmement compliqué dans la seconde.

Il faut comprendre quelle a été la macroéconomie des décisions prises par le système politique dans un contexte de stagnation pour comprendre la situation médicale actuelle.

Première décision : limiter l’offre de soins.

Seconde décision : privilégier l’administration et la bureaucratie

Troisième décision : opter pour la démagogie électoraliste des gratuités généralisées à tout et à tous.

Ces « décisions » n‘ont jamais été assumées, de même que jamais le système n’a cherché à comprendre les causes de la stagnation économique. C’est la raison profonde de la création de notre petit cercle qui a dès le départ voulu donné une explication globale des crises à répétition, des causes particulières de l’effondrement français, et des aggravations dues aux politiques européistes. Il a par ailleurs privilégié la compréhension du phénomène de capture bureaucratique (l’énarchie compassionnelle) et les effets délétères des gratuités électoralistes, dans de nombreux domaines, dont celui de la santé.

Le Dr Peyromaure a parfaitement raison de signaler la responsabilité des Français eux-mêmes. On leur a servi la politique qu’ils voulaient et qui était suicidaire. L’échec de François Fillon a commencé lorsque les Français ont compris qu’il y aurait sans doute un peu moins de gaspillage et de gratuité dans la santé. « Ma santé, c’est sacré ». Gare au politique qui ne tient pas compte de cette constante notamment dans le corps électoral féminin. L’obsession de la santé est bien connue des éditeurs et du monde des médias. Disparition du ticket modérateur, CMU, gratuité tous azimuts, couverture médicale des étrangers venus spécialement pour cela ou immigrés clandestins, extension des gratuités, etc. Les politiques ont accepté de jouer le jeu de consacrer une partie du budget qui allait à la médecine aux aides à la population. Dans une ambiance de stagnation du PIB par tête, cela veut dire que la quantité d’argent mis sur les soins, par tête, a BAISSE. Comme la médecine a fait d’énormes progrès, de plus en plus ailleurs qu’en France, faute d’argent, et qu’elle coûte de plus en plus cher, la restriction de la part donnée au soin et à des soins plus chers, a eu un effet constrictif considérable porté pendant quatre décennies. Comme une partie du budget médical est partie vers la bureaucratie, la constriction est devenue encore plus violente.

Du coup tous ceux qui cherchent à faire progresser la médecine, comme connaissance et comme pratique de soins, considèrent la France comme un pays sous-développé. Quarante d’erreur, c’est long ! L’échec de la recherche médicale française dans les vaccins anti Covid a achevé de rendre cette réalité « incontournable ». L’effondrement est désormais palpable dans le domaine médical comme dans beaucoup d’autres.

Le livre de notre professeur, « Hôpital, ce qu’on ne vous a jamais dit », (Albin Michel, 2020, Isbn 978-2-226-44785-2) est plein de suggestions de réformes intéressantes.

Qui peut nier qu’il faut casser la bureaucratie, ce qui implique de mettre fin au scandale de « l’énarchie compassionnelle » et qu’il faut restaurer le pouvoir des chefs de service en centrant l’hôpital autour de l’amélioration des soins et la politique sanitaire autour de la médecine et non de la gratuité de l’accès à la médecine.

L’horreur de la situation est que la politique médicale ne peut progresser que si la partie soin reprend de l’ampleur, ce qui implique automatiquement de la croissance, et une restriction considérable dans le domaine des gratuités tous azimuts. Entre le pouvoir de l’Énarchie, triomphant avec Macron, la montée de l’écologie restrictive qui bloque toute croissance au nom de la survie de la terre, la résistance des équipes socialistes qui ont tout noyauté, partout mais notamment dans le domaine médical, l’exaltation du « tout pour ma gueule de l’électeur consommateur désireux que tout soit gratuit », la crise du Covid et les dégâts financiers économiques de la politique irresponsable qui a été menée, les folies européistes, la chance que le budget proprement consacré l’amélioration de la dispense de soins meilleurs, par tête, augmente, est nul.

Aucune mesure n’a été prise pour réduire les 16 000 femmes fonctionnaires de catégorie A dont personne ne sait ce qu’elles peuvent bien faire au sein du Ministère de la santé et des ARS. Aucune mesure n’a été prise pour réduit les 20 % de médecins qui a l’hôpital ne font aucun soin. Aucune mesure n’a été prise pour réduire les 35 % de temps pris par les actes bureaucratiques dans l’emploi du temps des personnels (médecins et infirmières) effectuant des soins. Aucune mesure n’a été prise pour augmenter l’offre de soins d’urgence malgré la certitude de la relance de-là pandémie.

Cette carence fondamentale n’a pas été secouée le moins du monde par l’urgence de la pandémie. Autant dire que rien ne la fera reculer. Les Français ont-ils cédé aux sirènes de l'abandon et de l'effondrement et conditionné les médias et les politiques à leur servir ce qu’ils aiment quelles que soient les conséquences ?

M. Véran se vante d’avoir limité le nombre des morts de plus de 80 ans en les vaccinant quitte à sacrifier la jeunesse. Et on vient de dépasser les 100.000 morts (en fait les vrais chiffres seront plus près de 100.000. Le ministère de-là santé annonçait 50.000 en fin d’année alors que les chiffres de l’INSEE sont à 75.000 au 31 décembre 2020 ! ).

M. Macron veut la gratuité des lunettes et des pareils dentaires. Il offre des garnitures menstruelles gratuites aux jeunes filles. Il pense à son tour à créer un quatrième risque, finançable, pour couvrir les frais de fin de vie.

Mme Hidalgo fait campagne en proposant plus de gratuités, dans tous les domaines.

D’innombrables imbéciles se déchaînent pour demander plus d’Europe dans la gestion de la santé, garantie d’encore plus de bureaucratie, de coûts, d'éloignement des décisions et d’infirmité dans les soins.

L’Union Européenne est incapable de proposer un plan de relance adaptée. Mais elle exige que des missi dominici européens suivent pas à pas les politiques qu’elle impose à la France dans sa politique de démantèlement de ce qui marche encore un peu.

D’autres déments hurlent à la mort pour obtenir une aggravation des impôts, la réduction des horaires de travail, l'extension des subventions à tous les stades de la vie,  l’extension du contrôle social de la population.

On notera qu’Emmanuel Macron cède à toutes ces demandes de démagogie et ne s’occupe que de sauver son narratif et son élection, tout en soignant les aspects psychiatriques de sa psychologie.

Faire bouger l’opinion et les forces politiques semble impossible, alors que le pire est au bout du chemin.

Merci au Professeur Peyromaure, d’avoir éclairé un peu plus la réalité. Au moins lui le fait d’abord pour améliorer le traitement des malades et des maladies.

La fausse réforme de l’ENA

Ainsi l’ENA va-t-elle « être remplacée par quelque chose qui marche ». Tel est la volonté d’Emmanuel Macron. On retrouve la morgue de l’ancien élève qui s’est élevé au-dessus du lot et qui se permet de faire sentir au « vulgus énarchus » sa supériorité.

Nous sommes une fois de plus dans la psychiatrie : « le syndrome du gamin qui a sauté la maîtresse » et qui en tire des idées aventurées sur sa supériorité vis-à-vis des autres. Une réforme n’a de sens que si on fixe un diagnostic et qu’on affiche une volonté positive de curer les difficultés. Comme toujours, faute d’analyses de fond, on s’amuse. Le nom est donc changé. L’ENA devient l’ISP, l’institut de service public. L’avantage est qu’on ne pourra plus condamner l’Énarchie et les Énarques. Instituteurs du service public, c’est moins parlant et moins classe. On reviendra au terme de Haut Fonctionnaire, ou au titre : inspecteur des finances, conseillers d’Etat etc. En dehors du changement de nom, on présente deux évolutions : la fusion de plusieurs écoles de fonctionnaires, et l’ouverture de filière spéciales pour la « diversité ». « On noie le poisson et on le fait changer de couleur » a plaisanté un haut fonctionnaire. Les filières spéciales pour la « diversité » sont le contraire de l’esprit méritocratique des institutions républicaines. Quant à multiplier les troncs communs, c’est aussi une grande mode depuis longtemps aux étages inférieurs de l’administration, qui a pour but de contrebalancer l’ouverture de filières dans des domaines ministériels nouveaux. Un ministère qui n’a pas son école spécialisée n’est pas un ministère. 39 écoles sont membres du réseau des écoles de service public, ce sont des établissements publics :

– Centre d’enseignement supérieur de la Marine CESM

– Centre national de la fonction publique territoriale - CNFPT

– École nationale des douanes

– École d’administration militaire

– École des commissaires de l’air

– École des hautes études en santé publique

– École des officiers de la gendarmerie nationale

– École des officiers du commissariat de la Marine

– École nationale d’administration

– École nationale d’administration pénitentiaire

– École nationale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes

– École nationale de la magistrature

– École nationale de protection judiciaire de la jeunesse

– École nationale des finances publiques

– École nationale des greffes

– École nationale des services vétérinaires

– École nationale des travaux publics de l’État

– École nationale du génie de l’eau et de l’environnement de Strasbourg

– École nationale supérieure de la police

– École nationale supérieure de la sécurité sociale

– École nationale supérieure des officiers de police

– École nationale supérieure des officiers de sapeurs-pompiers

– École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques

– École supérieure de l’éducation nationale

– Groupe écoles - Centre de formation et de documentation des affaires maritimes

– Institut de formation de l’environnement

– Institut de la gestion publique et du développement économique

– Institut national des études territoriales

– Institut national du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle

– Institut national spécialisé d’études territoriales d’Angers

– Institut national spécialisé d’études territoriales de Dunkerque

– Institut national spécialisé d’études territoriales de Montpellier

– Institut national spécialisé d’études territoriales de Nancy

– Institut régional d’administration de Bastia

– Institut régional d’administration de Lille

– Institut régional d’administration de Lyon

– Institut régional d’administration de Metz

– Institut régional d’administration de Nantes

Qu’il n’y ait pas quelques réformes à faire dans ce fatras, surtout dans toute la partie régionale et territoriale, c’est certain. Vouloir en revanche mélanger la formation aux petits postes et l’accès aux hautes fonctions de l’Administration n’a pas grand sens. Les mélanges de niveaux ne donnent jamais de bons résultats. L’effondrement du niveau scolaire conduit par ailleurs à une dévalorisation naturelle des candidats. Tout niveler aboutit à une descente plutôt désespérante.

Il est évident que donner à 24 ans un titre d’inspecteur des finances ou de conseillers d’état est étrange. Le système des militaires qui ne permettent l’accès au plus haut grade qu’après une expérience prouvée sur le terrain est excellent.

Pour les Ministères les plus importants la préoccupation est de mettre la main sur les meilleurs élèves tôt et de maintenir la qualité de l’effectif. Tout le débat pour eux est de savoir comment détecter et recruter les meilleurs. Ils savent très bien qu’ils n’émergeront pas des écoles destinées aux fonctionnaires secondaires. Avant l’ENA, ils avaient des concours spécifiques et chacun veillait à son cheptel chéri. On retrouve ce système pour les deux assemblées qui recrutent des fonctionnaires spécifiques qui sont devenus des armées mexicaines cloisonnées. Un système détestable.

La sortie « dans la botte » de l’ENA permettait l’accès aux grands corps, le reste se diffusant dans le reste des administrations. On a assez dit que les mauvais élèves de l’ENA se retrouvaient au ministère de la Santé ! Si on supprime les classements et si on met en œuvre d’énormes troncs communs, reste à définir comment les grands ministères recruteront l’élite des élèves et si l’élite des élèves aura envie d’aller vers l'administration.

Et on sera alors revenu au problème véritable qui est la base de la critique du système énarchique : l’envahissement du politique par la haute administration ! Les hauts fonctionnaires ont un domaine : la haute administration. Mais ils ont colonisé la politique. Président de la République, premier Ministre, ministre et secrétaire d’État, maire de grande ville, conseillers municipaux, chefs de partis, ils tiennent tout de leur main de fer. Édouard Philippe est adoubé par Alain Juppé, il dirige en partie le RPR à sa création avant de devenir maire du Havre, il devient premier Ministre. Il est présidentiable s’il ne se « rocardise » pas ! Juppé cesse d’être maire de Bordeaux, après avoir été dirigeant à la ville de Paris puis Premier Ministre, et file au conseil constitutionnel. À gauche c’est pareil. Aubry est maire de Lille. Hollande est premier secrétaire du PS puis Président de la République. Ne parlons pas de fables, de Copé, de Wauquiez…

Ce qui s’est passé dans les années quatre-vingt-dix a largement été ignoré. Quatre mouvements clef se produisent :

-        La généralisation de la féminisation

-        La chute de l’URSS

-        L’Union européenne

-        La mondialisation et la financiarisation de l’économie.

Le petit monde de la haute fonction publique sent la nécessité de se rapprocher. Les distinctions droites gauches sont quasi totalement effacées. La question est de ne pas se faire marginaliser par l'Europe qui arrache des pans entiers de la souveraineté, ni par les colosses financiers et économiques transnationaux qui se créent, ni par la réduction des postes dans les entreprises nationales, presque toutes privatisées. Désormais, tout se fait en famille, car les Énarques se marient entre eux. La parité permet des promotions expresses d'épouses ou de maîtresses ou de « filles de ».

La pourriture mitterrandienne a permis à des familles aimées ou affidées de s'incruster en profondeur dans les rouages de l’État. Le copinage a pris des proportions excessives. On l’a vu à l’occasion de l’affaire Duhamel-Kouchner, des excès Buzyn Lévy, du scandale du quarteron des petits-maîtres amis de l’épouvantable nullité qu’aura été Marisol Touraine à La Santé : on retrouve Attal, Griveaux, le directeur actuel de la santé, et quelques autres. La victoire de Macron, assise sur un pronunciamiento de hauts fonctionnaires félons marque la fusion sans scrupule des deux parties de l’énarchie, avec concentration de tout entre les mains de 20 énarques amis. Tous les cabinets sont fusionnés pour réduire encore le champ des personnes concernées. On recrute comme secrétaire d’État et ministre des « filles de » et/ou des épouses. Mmes Parly, Hidalgo, Wargon, parmi une dizaine d’autres, sont typiques de ces évolutions. On a même vu se former au sein de l’énarchie, des sous-groupes fondés sur l’inclinaison sexuelle. L’homosexualité est désormais une filière qui compte.

L’asphyxie de la démocratie est totale.

D’autant que la caste des grands corps a ses propres objectifs majoritaires et qu’elle les impose au pays : socialisme, immigration de masse, fédéralisme européen, américanisation, mondialisation, financiarisation, fiscalisation, La plupart des grandes tares qui ont fait sombrer le pays dans ces dernières années forment le fond de sauce qui unit tout le milieu. Bien sûr, même l’opposition radicale à ces doctrines est formée d’Énarques : Asselineau, Dupont-Aignan, Philippot. C’est la cerise sur le gâteau. Hors de l’énarchie pas de salut !

C’est parce que la corruption et l’annexion de la République par l’énarchie sont devenues asphyxiantes que Macron, qui l’a sacralisée et amplifiée, doit se lancer dans des gesticulations.

Depuis 22 ans, date à laquelle nous avons énoncé ces mesures sur le forum du Monde, nous défendons cette idée qu’il faut :

-        Séparer le politique de l’administratif. Ou on est fonctionnaire ; ou on veut faire de la politique, être élu et tenir les grands postes élus. Il faut choisir. Tout haut fonctionnaire tenté par la politique doit démissionner de la haute fonction publique.

-        Interdire tout cumul de rémunération publique. Si on veut cumuler, on choisit la rémunération principale qu’on veut garder. Mais il n’y en aura qu’une.

-        Veiller au néonépotisme lié à l’extension des possibilités de favoriser les carrières des amants, maîtresses, époux et des enfants.

Cela ne veut pas dire que les personnes issues de la société civile qui seront élues seront meilleures. Les Énarques sont souvent très capables et le sont plus que la moyenne des élus de terrains. La troisième et la quatrième république ont montré la nullité d’un grand nombre d’élus. Il suffit de voir la qualité des personnels politiques élus de EELV pour prendre en pleine figure un parfum de nullité et de bêtise particulièrement déplaisant. Là n’est pas le problème. Une démocratie représentative doit être représentative.

L’important est que la décision politique redevienne l’apanage des représentants élus du peuple, que les partis cessent d’être des écuries pour Énarques en mal de carrière politique, et que cesse la coupure tragique entre base et sommet.

Un préalable est évidemment de ne pas réélire Emmanuel Macron et ses fausses réformes qui visent à « tout changer pour que rien ne change ».

La fin d'une certaine idée de la France suite

L’union Européenne considère que les concepts véhiculés par le mouvement de Cancel Culture qui veut réduire au silence toute voix dissidente par l’étouffement et l’exclusion sociale, font partie de valeurs de l’Europe intégrée dans les traités. La CJUE a fait droit à ce détournement.  La conjonction d’une vague médiatique, d’une vague judiciaire, d’une vague politique, chacune renforçant l’autre, transforme radicalement la possibilité d’agir en Europe et en France.

L’entreprise est désormais frappée. Il lui faut mener par sommation législative et réglementaire des politiques genrées ou racisées sous peine de boycott, de campagne de presse, ou de sanctions de différentes natures. La féminisation des directions et des conseils d’administration est vue comme une manière de mettre fin aux divers harcèlements qui nuisent aux salariés. La « non-discrimination » conduit à faire de la discrimination positive. Les entreprises du trotskiste Edwy Plenel, ancien de Rouge et de la LCR, menées avec sa plateforme de combat, enfourchent toutes ces injonctions pour fomenter des troubles un peu partout. Ce qui s’est passé avec MacDonald en France, avec une affaire de harcèlement montée de toute pièce est typique des nouvelles manipulations de l’extrême-gauche. La finance est désormais priée non seulement de se plier aux oukases mais d’agir positivement en faveur des discriminations genrées. Elle doit justifier son engagement pour sauver la planète et faire droit à toutes les réclamations « Woke ». Les instances comme le FMI ou la BCE, qui ont toutes deux des dirigeants femmes sans réelles compétences techniques par la pression des réclamations féministes, ont été sommées de participer au mouvement et se sont soumises. L’université désormais, notamment pour disposer de fonds « européens », de l’argent français remis aux autorités, non élues, de la Commission Européenne, et redistribué en fonction de l’idéologie de la sphère européiste américanisée, est entièrement gangrénée. Les études de genre et leur mantra antipatriarcale sont désormais installées non seulement dans les départements de sciences humaines, traditionnellement ouverts à toutes les extravagances doctrinales, mais aussi les grandes écoles qui doivent faire assaut de discrimination positive basée sur le genre, la race, la religion ou la classe sociale.

La notation et le classement sont devenus une contrainte à laquelle plus personne ne peut s’échapper. L’Insead a grimpé dans le classement des meilleurs Business School parce qu’elle a décidé d’adhérer entièrement à l’idéologie WOKE et de le faire savoir. Sans un seul changement technique dans son enseignement. Personne n’est plus compétent en en sortant. Mais il est labellisé « politiquement correct ». Les notations financières sont désormais biaisées en fonction de la « compliance » aux oukases d’une mouvance d’opinion.  La loi, on s’en fout ! Ces mouvements sont internationaux et supra nationaux. La sanction se fait par les réseaux sociaux, les piloris médiatiques, la pression psychologique, l’interdiction des projets et des financements, l’élimination des postes, et la menace de mort sociale.

Le dirigeant d’une entreprise multinationale se doit de répéter inlassablement les mantras du politiquement correct Woke. Il ne s’agit plus seulement de parité dans les conseils d’administration. Les femmes gèrent mieux, c’est acquis. Donc les directions doivent être réparties en leur faveur. Diriger c’est organiser des discriminations positives avec des marques officielles publiques : propos répétés en faveur des idées en question, mise en place de quota, multiplication des actes de soumission et de repentance, manifestation à tout propos que l’entreprise travaille pour le bien et toutes les valeurs féminisées et racisées, démonstration dans les publicités qu’on fait la place à la diversité. Au bilan social s’ajoute désormais le bilan écologique et le bilan sociétaliste : place faite aux femmes, aux homosexuels, aux musulmans et aux noirs. En Europe chaque nation et obligée de faire sa soumission et de montrer qu’elle est une bonne élève. Sous peine de sanction. Elle n’aura de financement que si elle le prouve. Le vote populaire et la démocratie ne comptent plus.

La France est tenue d’oublier sa devise :

-        L’égalité ? Impensable puisque la discrimination positive est sacralisée.

-        La fraternité ? Impossible puisque chaque classe, chaque race, chaque genre, chaque religion courent dans leur couloir et qu’on fait intervenir des supériorités et des infériorités essentialisées sur ces critères.

-        Le Liberté ? Pas question. Les ennemis doivent être réduits au silence et les piloris sociaux sont là pour cela.

De toute façon, il n’y a plus de démocratie puisque toute vient d’en haut de façon transnationale décidé par des ONG milliardaires et des instances non élues.

Observée à partir d’une visite genrée dans le XIVème arrondissement de Paris, la danse macabre des forces entièrement contraires aux idéaux multiséculaires français et qui vont tout détruire en France, sa prospérité, sa société, son dynamisme, sa large égalité et son progrès, s’emballe dans l’indifférence générale. L’Egypte avait connu sept fléaux. La France a également à faire face à sept nouveaux fléaux :

-        Le socialisme, qui a abandonné les classes populaires n’est plus qu’un fiscalisme antisocial

-        L’écologisme, qui a abandonné totalement le souci de l’environnement pour une sociétalisme incendiaire et abject.

-        L’islamisme, qui perd sa légitimité de religion dans un fondamentalisme criminel fondée sur le ventre de ses femmes, le gonflement de ses effectifs et la terreur.  

-        Le féminisme, qui s’est retourné contre la natalité et l’harmonie de la société, pour favoriser, tous les abus discriminatoires, la fin de la démocratie, le vieillissement des nations et l’autodestruction des peuples.

-        L’inflammation LGBT, qui ne génère que des outrances

-        L’Européisme, qui n’est plus qu’une déconstruction des nations et le relais de forces internationales venues des Etats-Unis

-        L’immigrationnisme, qui pousse en Europe à la substitution de population et aux changement radical de l’esprit des nations, tout en généralisant la délinquance et l’instabilité.

La France joue désormais son destin sans que la victoire soit l’hypothèse la plus probable dans l’indifférence remarquable de sa population et de surtout de sa jeunesse. Grand remplacement, grand déclassement, grand effondrement se conjuguent avec la crise sanitaire dans une forme de halo dépressionnaire, qui détruit toutes les défenses immunitaires du peuple français. Quiconque s’élève contre cette déchéance, car il s’agit bien d’une déchéance, est susceptible de subir une chasse à l’homme infernale. La France va donc perdre et se perdre dans la joie mauvaise de l’autodestruction et de la bêtise satisfaite ? 

La seule voie restant à l’humaniste républicain est-elle d’aller crier dans le désert en attendant la pluie de grenouilles, une opération dont le charme est connu depuis plusieurs millénaires ?

Laisser faire, laisser aller ? Considérer que l’essentiel, c’est surtout de ne pas participer ?

Il y a un an, nous écrivions le message « il pleut de la boue », traduction du fameux mot de Luther : « Es regnet drecks ». C’était avant la crise sanitaire. Les torrents de boue sont en train de tout emporter.  Y compris une certaine idée de la France.

La fin programmée d'une certaine idée de la france ?

C’est dans les petites choses que se révèlent les grandes. Voici un petit accident politique municipal parisien qui révèle une réalité nationale très déplaisante.

 Le dénommé Guillaume Durand, chanteur lyrique sans carrière s’est reconverti dans la politique auprès de M. Belliard, homosexuel Vert, leader de cette chapelle à Paris. Il est devenu conseiller d’arrondissement dans le 14e et organise, à l’occasion d’un projet de modernisation d’une placette, la place Brancusi, des marches genrées. Traduction : les visites chargées de définir les souhaits des riverains excluent les hommes. Car évidemment les deux marches prévues ne concernent que les femmes pour l’une que les femmes avec enfants pour l’autre.

 Un Vert, exalté à la vue du fruit antidémocratique défendu. Il pense sans doute que ses initiatives ségrégationnistes anti hétérosexuels blancs resteront dans les annales.

 « Pour lutter contre des discriminations insupportables, nous porterons l’exigence d’un quartier féministe », déclare le nouveau conseiller d’arrondissement.

Imaginons un abruti qui aurait déclamé : « pour lutter contre les comportements souvent épouvantables et hystériques des femmes nous mènerons une politique exclusivement en faveur des hommes et ne tolérerons plus de voir des femmes à nos réunions et lors de nos études ! » Il serait sans doute poursuivi pour misogynie haineuse et mis en prison.  

Dès 2008, l’Académie Française, chargée de réfléchir à « l’écriture genrée », avait constaté que ce qualificatif barbare de « genré » voulait dire en fait « féminin » ou « pour femmes ». Il s’agissait d’un vocabulaire de combat destiné à assurer une discrimination positive pour les femmes alors qu’il se présentait comme une neutralisation du langage vis-à-vis du sexe du locuteur. Visite genrée veut bien dire, 13 ans plus tard : réservée exclusivement aux femmes. Ce qui ne serait pas une discrimination et encore moins insupportable…

Quelques associations de militantes féministes soutenues par d’énormes subventions internationales et nationales via les municipalités socialistes puis Vertes, développent aux frais du contribuables, des politiques d’asservissement des politiques locales à la pensée genrée, c’est à dire à la domination des féministes outrancières, qui y trouvent une visibilité, de l’argent et du pouvoir.  Le discours est toujours le même ! Il faut « dégenrer » tout ce qui marquerait une domination masculine et « genrer » tout ce qui doit marquer une domination féminine

Dégenrer une cour de récréation, genrer le dialogue avec la population, c’est-à-dire le réserver aux femmes. Dans l’esprit du moment, exhorté par la nouvelle gauche à la haine de l’homme blanc hétérosexuel, marche genrée signifie : interdit aux chiens et aux hommes. Ce qui est un pléonasme dans leur esprit. Du coup un homme homosexuel « pas dangereux » accompagnera les femmes pour définir l’avenir de la placette. Il est vrai que les rodéos de motos organisés par des bandes de voyous sur la place Brancusi ne concernent que des hommes noirs ou maghrébins. Permettre aux femmes blanches d’amener leur moto sans risque de viol pour participer à la fête est certainement ce que veut dire « empêcher des discriminations insupportables ».

Introduire une forme d’apartheid dans une activité publique est une atteinte fondamentale aux principes de la République. Mais comme on prétend libérer la femme d’une spécialisation dégradante imposée par les hommes, on assure que cet apartheid est libérateur !

Dans tous les cas, l’homme blanc hétéro sexuel est considéré comme un suspect ou un coupable. Il est nécessairement dangereux pour les femmes soit comme harceleur, violeur ou tueur et obligatoirement réticent à perdre le pouvoir. Donc il doit être exclu du jeu de la décision publique, et l’information des médias doit être constamment recentrée sur les crimes masculins contre les femmes. Seuls les hommes sont pédophiles ; les femmes sont constamment battues ; le féminicide doit être reconnu comme un crime spécifique plus grave que l’homicide. Cela donne Schiappa au gouvernement et la transformation de l’hôtel de ville de Paris en résidence pour femmes battues…

Le confinement est constamment dénoncé dans les médias comme multipliant les violences faites aux femmes. Les meurtres de femmes par leur conjoint sont passées de 146 à 90 entre 2019 et 2020, soit une baisse de 40%, alors que les chiffres divergent sur les hommes tués qui sont ou 16 ou 27 selon les sources et semblent en hausse, mais là les statistiques immédiatement disponibles ne sont pas claires. Dans le silence des médias les infanticides eux ont grimpé. Les stats trouvées sur internet sont floues. On tournerait quelque part entre 100 et 200. Ils sont le fait quasiment exclusivement de femmes qui, pourtant ont encore demandé autour de 240.000 IVG remboursés par la sécurité sociale, et la loi en cours de vote leur donnerait le droit de la faire jusqu’à 9 mois de grossesses, ce qui s’apparenterait tout de même assez nettement à un infanticide. La logique de ces mouvements est qu’une femme doit toujours être absoute de tout crime, même quand elle tue dans le dos leur mari alors qu’un amant traîne dans le fond du décor, comme une affaire récente l’a montré.

Au moment où une certaine Alice Coffin dénonce « pedoland » à la mairie de Paris et que s’étale la sordide affaire Duhamel-Kouchner, Marie-Claire fait un constat :

"Une explosion de la pédophilie féminine"

« Cindy, Gloria, Jennifer, Karla… Il suffit de cliquer sur les sites Internet-américains où sont fichés les délinquants sexuels pour tomber sur des centaines de noms de femmes condamnées pour viols sur mineur et attouchements sur leurs propres enfants. En Grande-Bretagne, les portraits patibulaires de Vanessa George continuent d’occuper la une des tabloïds. Puéricultrice à la Little Ted Nursery de Plymouth, Vanessa George a été jugée coupable d’agressions sexuelles répétées sur des enfants de 2 à 5 ans, de fabrication et d’échange d’images pédo-pornographiques par l’intermédiaire de Facebook. Depuis cette affaire, le service d’assistance téléphonique ChildLine a enregistré une augmentation de 132 % des plaintes pour agression sexuelle féminine et la presse anglaise s’est largement fait l’écho d’une « explosion de la pédophilie féminine » ».

En même temps un homosexuel marié communiste adjoint de madame Carine Petit dans le 14e arrondissement de Paris (encore lui) est accusé de viol contre mineur avec son conjoint.

Une vidéo scandaleuse est présentée à la télévision le 3 janvier 2021 montrant deux filles Roms persécutant et molestant une adolescente blanche pendant plus d’une heure dans une rue.

Zut alors, la délinquance sexuelle ou violente ne serait pas seulement une affaire d’homme blanc hétérosexuel ? Le message féministe+ et LGBTI serait-il un mensonge au moins par omission ?

Non ! Les mouvements féministes castrateurs nourris par leur source américaine réussissent progressivement dans l’indifférence générale à noyauter les réseaux sociaux, les médias, l’enseignement supérieur, la justice, la politique et les institutions internationales. Prenons l’incident tellement significatif du patron des JO japonais qui a plaisanté sur le fait que les femmes parlent trop pendant les réunions et que les « conseils d’administration où il y a trop de femmes prennent trop de temps, car elles ont du mal à finir ». Il n’a pas demandé des conseils d’administration genrés au sens de « sans femmes ». Il a simplement constaté en blaguant un état de fait assez général dont, dans une copropriété, tout président de conseil syndical doit tenir compte s’il veut tenir son ordre du jour. Il aurait pu ajouter que désormais avec certains hommes c’était devenu pareil. Quand Agatha Christie disait : « je travaille mieux avec les hommes, car, avec eux, cela va beaucoup plus vite » elle le disait sans intention humoristique. Juste un constat. Pas plus sexiste que de constater qu’on attend plus dans les toilettes femmes que dans les toilettes hommes, dans les stations essence de bord d’autoroute. Fait incontestable qui ne semble avoir jamais été pris en compte par les architectes trop soucieux de parité du m2 dans ces lieux naturellement genrées.

Voici notre président japonais couronné de la « médaille d’or du sexisme » par Human Right Watch, qui n’a rien à dire sur le traitement des Ouighours par la Chine mais s’est mobilisé dans la seconde devant cette épouvantable déclaration de haine genrée de nature à freiner la campagne pour la parité homme femme dans les conseils d’administration ! Une pétition riche de 127 000 signatures a exigé des « sanctions » devant des propos qui violent les principes de l’olympisme (bien que toutes les épreuves soient homogènes en matière de genre, avec les difficultés que l’on sait pour les épreuves féminines où les transgenres ont eu parfois des avantages indus, ce qui implique un test de féminité… dénoncé par les associations LGBT comme discriminatoire pour les transgenres). La Commission Européenne qui semble-t-il n’a rien d’autre de plus grave à traiter, au moment où ses performances vaccinales montrent tout de même quelques faiblesses, a aussitôt fait savoir son indignation sur twitter. Les appels à la démission (la mort sociale, rien de moins) pour le criminel, se multiplient de toute part. Un sondage a aussitôt été commandé pour vérifier les réactions des Japonais.  59.9% veulent la démission. Le propos a été aussitôt essentialisé comme représentatif d’une domination genrée au Japon dont la jeunesse ne veut plus (les jeunes au Japon sont une espèce en voie de disparition, les naissances s’étant effondrées, et la population baisse).  La femme est devenue une vache sacrée dont on ne peut pas sourire même gentiment d’un quelconque défaut sauf mort sociale immédiate.

Les mouvements féministes, après avoir obtenu des parités obligatoires, souvent injustes, se flattent de faire sauter la parité pour imposer des majorités de femmes extravagantes. Le balancier ne s’est pas arrêté et est parti dans l’autre sens.

Anne Hidalgo se flatte d’avoir violé la parité à Paris : « Anne Hidalgo a confié avoir ressenti de la “joie”, en apprenant “la semaine dernière que la Ville de Paris devait payer une amende de 90.000 euros sur décision du ministère de la Fonction publique (...) pour avoir nommé trop de femmes aux postes de directions”. Au total, “69% des nominations, 11 femmes et seulement 5 hommes”, a-t-elle indiqué.  Vous lisez bien : elle exprime sa joie de violer la loi et assume une délinquance genrée en tant que détentrice d’un poste officiel et public. Elle n’a pas fait une blague sexiste sans conséquences, non elle a violé la loi sciemment en causant des torts aux hommes privés de leur carrière normale. Là, pas un mot des ONG, ni de la Commission Européenne. Pas de pétition enflammée. Pas de sondage immédiat. Deux poids deux mesures.

 « Les mouvements féministes ont d’abord cherché la mixité, qu’elles ont obtenu dès les années 70 dans l’enseignement. Ensuite ils se sont battus pour la parité dans tous les domaines. Aujourd’hui elles ne cherchent pas la parité mais le pouvoir absolu. La parité n’est qu’une étape, un moment du droit, c’est-à-dire du rapport de force », écrit un commentateur.

Les mouvements féministes se sont associés aux mouvements homosexuels et « transgenres », LGBT, noirs décoloniaux et intersectionnels, pour gagner. Toutes n’étaient-ils-elles pas des victimes asservies en mal d’émancipation des mâles blancs hétérosexuels, ces « prédateurs esclavagistes, violents et sans pitié qui ont ravagé le monde et maltraité les femmes depuis si longtemps ? »  L’exclusion ne concerne pour l’instant que les hommes hétérosexuels blancs. L’homosexualité masculine était déjà très forte dans les mouvements politiques, de gauche ou de droite, pour une raison simple : il faut beaucoup de disponibilité pour faire de la politique et avoir une famille est une difficulté. Depuis le mouvement Act-Up qui a fait du chantage à « l’outing », cette sur-représentation qui ne posait aucun problème au préalable, est devenue officielle et revendiquée. L’homosexualité féminine était marginale et pratiquement totalement tue. Heureusement Alice Coffin, Zorra, la grande Zorra, est arrivée en se pressant.  

Avec la municipalité de gauche à Paris, on a vu l’homosexualité s’afficher comme un critère positif à révérer. Anne Hidalgo s’est présentée comme « gay friendly », avec auprès d’elle un grand nombre d’homosexuels dont beaucoup mariés, appartenant à tous les groupes composants de sa majorité, au PS, avec Julliard et Girard, au parti communiste avec Ian Brossat, chez les Verts, avec Belliard. On a vu des peintures arc en ciel orner des passages piétons du quartier du Marais en même temps qu’on promouvait la gay pride, etc. Être communiste et homosexuel vous donne une protection magique contre toute critique : un contradicteur ne peut être qu’un anticommuniste primaire ne comprenant pas la beauté de l’étoile rouge (100 à 150 millions de morts tout de même) et un homophobe secondaire partisan de l’étoile rose.

Anne Hidalgo a donc fait le choix de s’appuyer massivement sur le mouvement LGBTi. C’est sa stratégie : toujours aller à l’extrême dans les actions symboliques, pour que personne d’autres ne puissent associer sa candidature sur les thèmes qu’elle juge nécessaires à sa réélection. Elle est extrémiste sur la question des vélos et dans la haine des mobilités motorisées. Elle est extrémiste sur le logement social. Elle est extrémiste dans le support aux associations féministes. Elle est extrémiste dans le support des mouvements gays et lesbiens. Tout cet extrémisme se retrouve dans les arrondissements et on voit apparaître partout une nouvelle génération d’extrémistes homosexuels, du genre Alice Coffin ou de ce Guillaume Durand qui organise ces visites genrées, discriminatoires, et qui expulsent l’homme blanc hétérosexuel de tout dire sur la politique menée concrètement dans la ville.

Ayant enquêté trois secondes sur ce Guillaume Durand, les résultats ne sont pas tristes :

-        A la suite de l’affaire Baupin, un Vert du type harceleur sexuel, il a mené, à la demande de Belliard, l’homosexuel qui dirige les Verts à Paris, une action de purification des candidats aux municipales en réservant plus de 60 % des postes à des femmes, et en limitant le nombre de « mâles blancs hétérosexuels » à quasiment rien, compte tenu de leur « dangerosité ».

-        A la suite des attentats au hachoir devant les anciens locaux de Charlie Hebdo, il a légitimé les tentatives d’assassinats en expliquant que c’était la faute des Français qui les avaient « mal logés ».  Ce Monsieur fait partie de la mouvance islamo gauchiste. La presse n’a jamais donné de nouvelles des deux femmes qui avaient eu le crâne ouvert à cette occasion.

-        A la suite du squat des locaux d’un des cafetiers dont la terrasse avait été balayée à la kalachnikov, tuant de nombreux clients, il a légitimé l’opération et le squat en général pour arrêter la « gentrification » d’un quartier. Monsieur est contre le logement de la classe moyenne à Paris. Aucune indécence ne le freine.

-        On n’a jamais entendu un mot sur l’écologie dans sa bouche.  

On aurait tort d’être surpris.  Ce chanteur d’Opéra a assimilé rapidement le texte fondateur publié par le mouvement des jeunes écologistes. Toute personne qui s’engage en politique devrait lire ce document tellement révélateur. De même que tout le monde aurait dû lire Mein Kampf à temps.

« Nous militons pour des communes radicalement féministes, qui questionnent et déconstruisent   les   structures   patriarcales ». Là est le combat : la destruction radicale du patriarcat. Le gros du texte veut expliquer pourquoi on ne peut plus se contenter de poursuivre les actes criminels contre les femmes. L’homme est mauvais en soi et cette malfaisance s’essentialise partout dans un système d’oppression généralisée organisée contre les femmes. Il faut donc une élimination systémique de la domination du mâle blanc hétérosexuel, le mâle blanc homosexuel ne pouvant manifestement pas faire le moindre mal (il suffit de suivre les actualités récentes pour s’en convaincre…). Cette élimination ne peut tenir compte ni de la qualité des hommes qui s’offrent à faire de la politique ni de leur comportement. Ils sont nocifs « per se », même quand ils se disent féministes. La criminalisation de l’homme est là pour la consommation des siècles. L’apartheid genré est le seul moyen de supprimer le patriarcat honteux qui, en plus, a parti lié avec le capitalisme le plus destructeur et de la vie des femmes et de celle des espèces animales et de toute vie sur terre tout en asservissant les femmes noires immigrées pour leur faire faire les tâches les plus honteuses dans les pires conditions. Cette condamnation de l’homme (hétérosexuel blanc), infâme en soi, dictateur invétéré et colonialiste même quand il n’y a plus de colonies, incapable de ne pas détruire la planète, est le pendant des religions qui ont été fondées sur le caractère tentateur de la femme dangereuse et qui trouve avec l’islam actuel des partisans fanatisés. Ce qui n’empêche pas les Verts d’être islamogauchistes et de considérer que la substitution de populations africaines aux anciens blancs qui les avaient colonisés et maltraités est non seulement légitime mais formidable, l’humiliation et l’asservissement des anciens dictateurs étant le seul moyen de restaurer la confiance en eux des peuples meurtris. Les noirs et les arabes qui entrent dans la police et qui s’attaquent aux bandes qui créent le désordre en banlieue et s’adonnent à différents trafics sont donc « des collabos ».  Les noirs et les arabes qui s’engagent dans l’armée et ne la trahissent pas lors des interventions contre des forces islamistes sont des « pourritures dégénérées dont l’apostasie de fait doit être sanctionnée par la mort » comme disent les salafistes dont on sait la passion pour les féministes. Cela n’empêche pas un groupe de juses de refuser de condamner un violeur immigré « parceque c’est autorisé dans son pays et que ne parlant pas le français il n’a pas su qu’ici cela ne se faisait pas ». Merci pour la victime !

L’innovation des Ballades Genrées est un marqueur important, en dépit de son apparente futilité. Il prouve l’ampleur de l’emprise des mouvements LGBT, féministes, intersectionnels et Woke dans la municipalité parisienne.  Elle marque l’essor des politiques d’exclusion des hommes blancs hétérosexuels et des débats et des études préparatoires et de la discussion de l’exécution.

Dans la minuscule affaire du réaménagement de la place Brancusi, Il s’agit bien d’un apartheid officiel organisé par une collectivité publique. Normal ?

Tout réaction contre cet apartheid officiel vaut à son auteur d’être vilipendé. Il est sexiste, prisonnier des préjugés d’un autre temps, homophobe, misogyne, adepte d’Hitler, propagandiste d’idées nauséabondes, veut remettre en route les chambres à gaz etc. Tout ce qu’on connait bien lorsqu’on, a été une seconde sur les réseaux sociaux.  La reductio ad hitlerum, cela marche toujours.

Bien sûr personne n’est autorisé à examiner et juger des conséquences des hyper-féminisations dans le domaine public.

-        L’éducation nationale fonctionne avec plus de 70% de femmes. La France s’est effondrée dans les classements Pisa. Il est vrai qu’on y fait plus de morale que d’enseignement des savoirs et que tout ce petit monde penche à gauche.

-        Le Ministère de la santé est un bunker où travaillent 85% de femmes fonctionnaires de cat A. On a vu l’incapacité française à faire face à la pandémie et les ARS sont vilipendées tous les jours pour leur bureaucratie et leur blocage.  Tout ce petit monde penche à gauche.

-        Au Ministère de la Justice « les femmes sont majoritaires a? ce jour dans tous les métiers du ministère, souligne le rapport (La Féminisation des métiers du Ministère de la Justice) ». « Si la tendance se poursuit, les femmes représenteront 75 % des magistrats en 2037 ». Le Ministère est déjà effondré. On ne voit pas ce qui va soudain tout changer avec une majorité de 75% de femmes. Il faut noter que le dernier rapport sur la féminisation du ministère notait que le ministère n’en faisait pas assez pour les femmes (il y a même un label pour noter les bons élèves de la féminisation). On ne dit pas combien il faudrait de juges noires ou arabes ou transgenres. Sûrement un moment d’absence. A quand un label qui contrôlera le quota de femmes transgenres ex-hommes et d’hommes transgenres ex-femmes avec des toilettes ad hoc dans les tribunaux ?

L’hyper féminisation de la municipalité parisienne, illégale de surcroît, ne semble pas plus porteuse d’une amélioration évidente de sa gestion. L’administration de la ville est totalement effondrée, la saleté et le mauvais goût ont triomphé et les finances s’enfoncent dans la dette à une vitesse ahurissante.

Tous les principes républicains sont violés pour le pire. Il serait peut-être bon que les politiques commencent à se rendre compte de la nature de la candidature d’Anne Hidalgo à la présidence de la République. Il est vrai que Macron l’a précédé :  la place du soutien aux mouvements féministes et LGBT, avec promotion massive des femmes et des homosexuels, est déjà occupée par son mouvement.  On ne voit pas qu’Hidalgo puisse faire valoir une particularité quelconque, sinon une alliance avec les Verts. C’est ce qui explique la frénésie de Macron vis-à-vis de l’écologie depuis le départ de Hulot et la déroute de Rugy.  Sa propre ambiguïté de genre, la commission citoyenne, Pompili et Schiappa ne lui paraissent pas une défense immunitaire suffisante contre le virus Hidalgo.

La France Insoumise s’est intégralement muée en soutien absolu des mouvements LGBTI. (https://lafranceinsoumise.fr/2020/05/15/rapport-ilga-situation-lgbti-degradee-depuis-macron/)

Mme Le Pen fait bien attention à toujours garder un « homosexuel de service » dans son équipe de direction, même après le départ de Philippot.

M. Philippot, son prédécesseur envahissant, s’est lui reconverti en chef de parti.

M. Asselineau, à l’UPI, est lui entendu pour acte de harcèlement et de viol homosexuel.

LR est sommé de clarifier sa politique en faveur du mouvement LGBT et du féminisme. La pression pour présenter une femme est importante.

L’apparition de Christian Jacob, le président de LR dans l’émission de Zemmour et Naulleau, a montré que ce parti travaillerait sur 150 thèmes de réflexion, sans aucun écho dans l’opinion. Alors qu’il aurait fallu se concentrer sur les six à huit thèmes d’extrême urgence.Parmi ces thèmes d’urgence nationale, la défense de la liberté et de l’esprit républicain CONTRE les exactions LGBTI est une priorité. Le développement du fascisme et de l’apartheid « intersectionnel » et « Woke » n’est plus une vague menace. Les développements anti républicains sont en cours. La politique est contaminée, après l’université. Tous ces mouvements, quasiment sans exception identifient patriarcat, capitalisme, viol de la nature et destruction des services publics. On va constater lors de la prochaine campagne que ce fascisme va être une des dimensions importantes des Présidentielles. Il est soutenu par toute la gauche de Macron à Mélenchon, en passant par les Verts, qui ne s’occupent plus du tout d’écologie dès qu’ils ont pris un pouvoir et le PS qui lui ne s’occupe plus de l’électorat populaire.

Les balades genrées du 14e arrondissement de Paris, qui paraissent un incident insignifiant, marque que ce fascisme anti républicain est déjà dans la place et qu’il risque de devenir dominant à partir de 2022

Une des caractéristiques de la vague antidémocratique et fascisante (l’intersectionnalité est un « fascio ») qui détruit la France est son caractère international porté par des institutions multinationales pénétrés par les ONG. L’ONU, actuellement, n’est plus qu’un lieu d’action monopolisées par des ONG financés par des milliardaires américains alors que l’institution est passée aux mains du tiers monde. L’union Européenne considère que les concepts véhiculés par le mouvement de Cancel Culture qui veut réduire au silence toute voix dissidente par l’étouffement et l’exclusion sociale, font partie de valeurs de l’E

Quelques paradoxes de l'époque

Vaccin

Les détracteurs du vaccin sont considérés comme des piqués.

Les amateurs du vaccin ne parviennent pas à être piqués.

Mort

Il n’y a plus de mort mais une perte d’espérance de vie.

Ce n’est plus une lourde perte mais un simple manque à gagner.

Cause de décès

Un vieillard avec comorbidités qui décède à 90 ans avec le covid est mort du covid.

Un vieillard avec comorbidités qui décède à 90 ans le lendemain de sa vaccination est mort de ses comorbidités.

Justice

Macron prétend avoir à faire à 66 millions de procureurs qui ne détectent pas son immense efficacité.

Il se trompe. Il a affaire à 66 millions de juges qui condamnent son absence d’efficacité.  

Pédophilie 1

Un socialiste pédophile est une victime de l’esprit du temps et de son trop plein de douces attentions qui ne remettent pas en cause ses qualités profondes.

Un non socialiste pédophile est un bourreau éternellement marqué  par ses hideuses intentions qui mettent en lumière son absence de qualités profondes.  

Pédophilie 2

Un évêque catholique qui n’a pas dénoncé assez vite des faits de pédophilie commis dans son diocèse doit s’attendre à des plaintes pénales comme s’il en était l’auteur

Un French Doctor socialiste qui n’a pas dénoncé assez vite des faits de pédophilie commis dans son entourage et qu’il connaissait, doit s’attendre à être plaint comme s’il en était la victime.

Mutations

Le Sars-cov-2 mutent radicalement et souvent. Le Ministre de la santé s’inquiéte.

Les certitudes du Ministre de la Santé mutent radicalement et souvent.  Le virus s’en moque.  

La politique est un métier

Monsieur Castex, premier ministre, annonce en octobre avoir sécurisé l’achat de 200 millions de doses via l’Europe et 90 millions de doses supplémentaire en direct, et que la France doit être fière d’une si parfaite négociation. Il doit même désamorcer une querelle sur l’excès de ses achats, compte tenu qu’il n’y a que 67 millions de français.

Monsieur Castex, premier ministre d’un pays qui est 45ième sur 46 pour l’ampleur de ses vaccinations annonce, en Janvier, disposer de la capacité de livrer rapidement seulement 3 millions de doses soit 1% de ses commandes.  Il doit désamorcer une querelle sur la faiblesse de ses achats.

Amateurisme

Un amateur en sport est un talent qui gagne sans toucher d’argent.

Un amateur en politique est une nullité qui perd et touche beaucoup d’argent.

Pour ne pas l'oublier : petite histoire d'une semaine épatante (11 au 18 janvier 2021)

Ceux qui suivent ce blog savent que nous nous intéressons vivement à l'activité des 16 000 fonctionnaires catégorie A qui officient au ministère de santé et dans les agences régionales de santé. On suppose que ces femmes n’étant pas médecins, et ayant les rémunérations les plus hautes de la fonction publique, sont là pour assister les personnes qui soignent notamment en cas d’épidémie ou de difficulté exceptionnelle. Pour assurer les soins courants, on peut espérer qu’on n’a pas besoin, en plus des administratifs des hôpitaux et autres centres de soins, d’une pareille phalange.

Dès septembre les bruits courts que les vaccins à ARN seront prêts au pire au mois de décembre et que les vaccinations pourront commencer dans la dernière semaine de l’année. Trump le confirme dès la campagne électorale américaine. Les tableurs ont dû chauffer dans les ordinateurs de ces dames pour planifier l’opération : calendrier des achats (vaccins, aiguilles, moyens de stockage), calendrier des livraisons, moyens logistiques à mettre en œuvre, désignation des points de vaccination, organisation des rendez-vous, allocation des médecins et soignants dans les centres, système de surveillance des effets pervers, statistiques de vaccination effective, fichier des vaccinés, méthode de rémunération, budgets et coûts, financement, mode opératoire des centres de vaccination.

Pas de problème : la communication gouvernementale de la mi-décembre, embellie par les médias perroquets, fait valoir que la France a commandé 200 millions de doses, d’une part sous forme de quota réservé sur l’achat groupé européen et d’autre part en commandant en solo 90 000 000 de doses. C’est tellement grandiose que certains se demandent si ce n’est pas un peu trop pour un pays de 67 millions d’habitants dont on n’envisage de vacciner qu’un peu plus de la moitié. La réponse fuse : on n’a pas mégoté. On a tout anticipé même des pertes en prenant de larges précautions.

11 janvier, catastrophe, tout le monde se rend compte que la France a été incapable de démarrer sérieusement la vaccination et a pris un retard honteux. Le président de la République et le gouvernement français sont ridiculisés.

La réaction s’organise. Les médias sont chargés de construire la fiction selon laquelle l’énergique président aurait pris les choses en main après avoir secoué tout le monde. Devant une telle et si spontanée colère, si bien mise en scène, il est sûr que nos 16.000 fonctionnaires catégorie A se sont mobilisées comme jamais.

Le gouvernement annonce alors que tous les Français âgés volontaires de plus de 75 ans et les personnes plus jeunes mais à risque, pourront se faire vacciner dès le lundi 18 janvier dans un des innombrables centres soudainement prévus pour enfin se mettre au niveau des autres et que les vaccins sont là et vont continuer d’arriver chaque semaine. Les Français n’auront qu’à téléphoner ou prendre rendez-vous sur Internet à partir du jeudi 14 janvier, et hop, la demi-douzaine de millions de personnes concernées sera vaccinée aussitôt. La seconde tranche, les 10 millions de plus de soixante-cinq ans, se déclenchera dès le 28 janvier où les personnes concernées pourront à leur tour prendre rendez-vous. À fin juin, la quasi-totalité de la population serait vaccinée, ce qui serait un bel exploit. Applaudissez, SVP ! Compte tenu de la nécessité de deux injections, ce plan suppose la disponibilité de 50 000 000 de doses d’ici fin mars, pour tenir compte de la perte, toujours importante de produits aussi sensibles.

Il est intéressant de rendre compte, pour la postérité, du déroulé de la semaine du 11 au 18 janvier, tellement critique, en faisant la synthèse d’informations connues.

Il faut séparer Paris et la province.

À Paris les personnes autorisées se précipitent pour savoir où et quand se faire vacciner. On leur apprend qu’ils peuvent prendre rendez-vous sur Internet via le site santé.fr ou de trois sociétés privées organisées depuis longtemps pour prendre des RV médicaux, ou par téléphone.

Le jeudi 14, même pas de liste des lieux de vaccination. Le numéro est saturé et ne peut pas être joint. Le vendredi 15 la liste apparaît enfin mais il est impossible ni de joindre le numéro de téléphone associé au site ni la procédure internet. De même le samedi et le dimanche. En revanche, le dispositif marche pour les sites non parisiens et les dates proposées dès le 15 sont, au plus tôt, le 12 février (sur cinq sites testés). Donc il sera impossible de se faire vacciner à Paris en janvier et ceux qui sont prêts à se déplacer en province pourront lorsqu’ils ont eu de la chance, le faire en février pour la première injection et en mars pour la seconde. Si les vaccins sont là.

Mais on apprend le dimanche 17 janvier que le producteur va fermer ses usines une semaine pour reconfigurer son centre de production et que la France ne disposera en fait, d'ici la fin du mois de janvier, que de 2,7 millions de doses (sur les 290 millions annoncés triomphalement trois mois plus tôt), dont il faut retirer les 250 000 vaccinations prétendument faites dans les hôpitaux (tout le personnel médical), les Ephad et les quelques privilégiées qui ont su y faire pour passer dans la semaine.

Personne ne sait à ce jour quand le système de prise de rendez-vous marchera à Paris et quand seront les premiers rendez-vous possibles. On parle de mi-février !

Un triomphe.

En province il est intéressant de suivre ce qui s’est passé dans une mairie candidate pour fournir un lieu de vaccination.

Lundi 11 : Coup de téléphone au maire : « Toujours candidat pour devenir un centre ? » « Mais, oui » ; « OK ; on vous rappelle ».

Mardi 12 : « Vous allez vacciner mais il faut que vous vous débrouilliez pour trouver les soignants qui vont opérer » ; « On a prévu 200 doses par jour. Organisez-vous pour vacciner 200 personnes ». « Ok. Des consignes particulières pour l’organisation du centre ? ». « Non, débrouillez-vous ! ».

Mercredi 13 : « On a oublié de vous dire. Vous devrez aussi trouver des seringues adaptées » ; « Pour lundi c’est bref. Mais d’accord ».

Jeudi 14 : « À propos c’est à vous de vous organiser pour prendre les rendez-vous » ; « Mais comment ? » ; « Débrouillez-vous ! ».

Vendredi 15 : « À propos nous ne livrons pas les vaccins. Il faudra aller chercher au centre de distribution le plus proche avec vos moyens » ; « Mais on commence lundi ». « Ce sera fermé tout le dimanche, alors allez-y samedi, mais prévoyez un stockage à moins 80° ». « Mais je n’en ai pas ». « Alors venez tôt lundi ». « Mais c’est à quarante kilomètres ». « Débrouillez-vous ! »

Samedi 16 : « Nous avons un problème pour les vaccins. Vous n’aurez que 50 doses au lieu de 200 ». « Mais qu'est-ce que je fais de mes rendez-vous et des gens convoqués ? ». « Débrouillez-vous ! »

Dimanche 17 : Un commentateur fait le calcul. Au rythme actuel, la vaccination pourrait prendre 6 ans. Si on a les doses. Israël, un pays petit, avec ses dix millions d’habitants, a acheté les doses nécessaires pour vacciner toute sa population. Au soir du 17, près de 30 % de la population est déjà vaccinée, avec un objectif de près de 60 % pour fin janvier, ce qui suffit pour espérer une immunité collective. Comme dit Macron : « l’Union Européenne fait notre force ! » Mais on sait depuis longtemps que David écrase Goliath. Confirmation encore au Moyen Orient ! « Bis repetita placent ».

Dimanche 17, suite : il apparaît que le vaccin n’offre, après la seconde injection que 7 mois de protection et aucune contre le mutant sud-africain. Dans tous les cas, il faudra sans doute refaire toute l’opération en novembre 2021, et sans doute avec un vaccin mutant…

Lundi 18 : tout le système est bloqué. Véran triomphe à la télévision : tout marche au mieux, on est formidable. Nos 16.000 factionnaires femme catégorie A se sont dinstinguées : le questionnaire à remplir par les vieux de plus de 75 ans, distribué dans la France entière en millions d'exemplaires, exige de savoir si celui qui va de faire vacciner n'est pas enceinte et de combien de mois !

Rappelons la pyramide de pouvoir qui a montré de si belle qualité :

-          Le chef de guerre, inspecteur des finances, qui se bat matin et soir contre l’épidémie, quand il ne débat pas de sa stratégie électorale pour 2021, c’est-à-dire jamais : Emmanuel Macron, le colérique.

-          Le chef du gouvernement, énarque et Cour des comptes, assisté du Cabinet Mc Kinsey pour plusieurs centaines de milliers d’euros : Monsieur de Pourceaugnac. Oh pardon : M. Jean Castex, connu sous le sobriquet : « l’imprimante qui n’imprime pas ».

-          Le Ministre de la santé : M. Olivier Véran, socialiste mitterrandien, ses 25 structures de conseils, et son équipe de 16 000 femmes fonctionnaires de catégorie A.

On annonce ce jour des découvertes fantastiques dans la pyramide de Saqqara en Egypte. Dans notre pyramide administrative à nous, c’est plus simple. On ne trouve rien, absolument rien d’autre que des impôts qui sont gaspillés.

La France face au drame Macron

Quelle est  la part de la psychologie problématique d’Emmanuel Macron dans l’effondrement gouvernemental  devenu évident avec l’affaire des vaccins ?

La grande presse fait semblant de croire que Macron gouverne. C’est une  erreur de paralaxe politique et psychologique. Il est certes à la tête d’une énorme machinerie admonistrative et politique mais, paradoxalement, tout démontre qu’il ne cherche  pas à l’employer utilement pour résoudre les grands problèmes de la France. Pour lui, ces grands problèmes semblent être des dragons cracheurs de feu dont il lui faut d’abord se protéger. Eluder, ruser, contourner sont les grands axes de la la pratique présidentielle vis-à-vis des tourments majeurs du pays.

Curieusement, l’important, pour lui ,n’est pas de tenter d’obtenir des résultats d’importance nationale qui permettraient à l’observateur de dire : il a compris ; il a mobilisé ; il a réussi.

Macron s’échine prioritairement  à sauver un narratif qui parait lui donner des satisfactions d’égo personnelles intenses. Comme s’il souffrait d’un déficit qu’il faut lui constamment combler. Il a l’air de croire qu’il y a une romance en cours entre le pays et lui, une magnifique aventure personnelle et que son seul rôle est de la faire prospérer. Comme ces starlettes qui sont soudain lancée par un film à succès, et dont toute la vie devient asphyxiée par la seule envie que cela recommence,   Macron esst étranglé par l’idée que sa romance doit absolument persister jusqu’à une facile réélection  en 2022 avant que, devenu « président mythique », il ne s’attaque à d’autres ambitions, comme être le premier président élu des Etats-unis d’Europe, voire le champion mondial des démocraties. Quo non ascendam ?

Pris dans ce vertige de midinette, Emmanuel Macron ne se préoccupe plus du terrain ni des difficultés mais veille activement à ne jamais laisser aller « son narratif » ni à perdre sa pose avantageuse. L’observation la plus bienveillante oblige à constater qu’il en a fini par perdre le sens des réalités.

Relisons son discours de voeux de f(n d’année. .   

« Je suis sincèrement convaincu que nous avons fait les bons choix aux bons moments …[ce ] qui nous permet aujourd’hui de tenir mieux que beaucoup face à l’épidémie ».

Dès le début de son allocution le satisfecit absolutombe de la parole jupitérienne. Vis-à-vis de la pandémie, la France a connu échecs cinglants sur échecs saignants. Nous sommes la risée du monde. Le pays de Pasteur après avoir raté les masques, les appareils respiratoires, l’organisation sanitaire, le déconfinement, la défense contre la reprise de l’épidémie, le traçage et l’isolement des malades, les tests, n’a pas su sortir un vaccin, et est derrière la Bulgarie pour l’ampleur de la vaccination de ces citoyens. Les résultats économiques sont les pires de tout le monde occidental à mille lieux de ce qui se passe en Extrême-Orient. Ca, ce sont les réalités. Mais Macron ose affirmer qu’il est le meilleur et a mené la plus grandiose politique. Le décalage esst ubuesque.

Certains commentateurs de la TNT disent : il ment ; comme Radio Paris sous l’Occupation, il ment tout le temps et, en plus,  il se ment. Mais non, il ne ment pas. Pour lmui, cette réalité n’existe pas. Car elle fausse l’idée qu’il se fait de sa propre nécessité, et dérègle son dialogue fondamental entre les électeurs en vue des prochaines présidentielles.  Non ! Pour un Macron, la réalité n’a pas à se mettre sur son chemin. C’est l’équivalent du brouillard sur la route  quand on court voir sa Dulcinée. Un vague contretemps qui n’empêchera pas d’arriver au bonheur, si on fait ce qu’il faut et si on a le temps de donner le coup de peigne final avant la rencontre.

« Nous en sortons plus unis », éructe Jupiterino. Où a-t-il vu cela ? Jamais la France n’a été plus divisée, façon puzzle. Le mot nie à nouveau la réalité.Elle n’existe pas puisqu’il a décidé qu’elle n’existait pas.  Allons , on ne va y revenir sans cesse !

« En 2021, quoi qu’il arrive, parce que nous nous y sommes préparés ». ..

Tout le monde a vu, qu’en début d’année 2020, l’arrivée de la pandémie était niée et que rien n’était préparé. Mme Buzyn a sans doute de gros défauts, mais elle ne peut pas avoir affirmé que le coronavirus n’arriverait pas en France sans ordre. Macron qui a tout resserré dans sa main, jusqu’à obliger le Premier Ministre à partager ses propres conseillers, pendant les deux premiers mois de l’année 2020 ne pense qu’à triompher des Gilets Jaunes et reprendre la main sur l’écologie, parcequ’il a eu peur des premiers, qu’il croit les avoir neutralisé et qu’il lui reste à porter le coup fatal, et parce qu’il a besoin d’une bonne image écologique pour être réélu. Après l’affaire Griveaux,  Il saborde ses ambitions électorales municipales et tente de faire tomber la droite, permettant notamment à Hidalgo d’être réélue à Paris (qui désormais le concurrence ; bravo pour le sens politique !) avec une extrême minorité des voix des inscrits. La pandémie : connais pas ! 

Edouard Philippe sera seul à mener le combat. Le Président, lui, ronge son frein et fait des discours délirants en attendant de « reprendre la main ». C’est le destin de Macron : il perd constamment la main qu’il est obligé de reprendre à répétition. Un petit comptage personnel dans la PQN en 2020 : plus de 260 titres sur le thème « Macron reprend la main », ou « tente de reprendre la main ». L’entrée « Macron reprend la main » obtient, avec Google, 5?140 résultats. Un humoriste pourrait faire l’inventaire à la prévert de toutes les situations où la reprise en main a été nécessaire.

En Mai 2020, Macron, bien décidé à reprendre la main, décide de virer son Premier Ministre et crée une période de quatre mois où il n’y a plus de gouvernement opérationnel. Jupiter est de retour ! Pas un jour sans un coup d’éclat, sans une distribution d’argent, sans un cadeau au peuple, sans un embellissement de son narratif. Résultat : rien n’est préparé pour la reprise de la pandémie. Rien n’est étudiée en profondeur pour l’arrivée des vaccins. Le nouveau premier ministre est là pour ne pas faire d’ombre à l’ombrageux Jupiterino qui sombre dans le délire complet. L’affaire du Liban est bien un délire. Qui ne débouche sur rien, sinon un tombereau d’injures sur la France. L’affaire des 750 milliards européens est un délire qui coûte cher à la France. Mais on s’en fout de la France. C’est le projet de Présidence européenne qui compte. Il veut être,un champion des Etats-unis d’europe pour ambitionner d’être  son premier président élu par toute l’Europe. Si cela coûte 80 milliards à la Fance, c’est rien !

Et voilà que la France sombre à nouveau dans les couvre-feux et les confinements partiels sans pouvoir redémarrer son économie.

Que dit Macron : « Malgré la pandémie, nous n’avons jamais renoncé à poursuivre notre ambition de progrès pour chacun en baissant les impôts, en ouvrant de nouveaux droits comme le congé pour les aidants, l’allongement du congé paternité, en soutenant, par des primes, la conversion de notre parc automobile, en ouvrant sur tout le territoire des maisons France services, en investissant dans notre souveraineté et notre recherche de manière historique, en agissant pour produire davantage en France, en Europe.  Ce « quoi qu’il en coûte », je l’assume. »

En un mot : « rien à foutre de la pandémie, ce qui compte c’est mon narratif. Puisque je vous ai promis des cadeaux, ne croyez pas que je vais renoncer ». 

« Nous saurons aussi relever les défis à venir :

- la transition écologique et la protection de la biodiversité, avec la mise en œuvre des propositions de la convention citoyenne, et d’autres réformes.

- la lutte pour la République et pour nos valeurs, la laïcité, la fraternité, pour plus de sécurité. - la poursuite de notre engagement pour le mérite, le travail, l’égalité des chances et la lutte contre toutes les inégalités et les discriminations.

Là aussi il faut traduire : 

« Je recommence en janvier 2021 comme en janvier 2020 où je m’occupais de la « convention citoyenne », un truc à moi, qui illustre mon narratif, qui doit me permettre de me représenter en parant la menace écolo, sans compter « d’autres réformes ». Attendez-vous à d’autres inititatives du même tonneau ».

Quant aux « valeurs républicaines », Jupiter s’aperçoit que son discours pro immigrés, et « décolonial » des présidentielles de 2017, après les récentes décapitations de Français, devient inopportunément contre électoral. Alors on ajuste les mots du narratif sans prendre la moindre mesure concrète sérieuse, une nouvelle loi sécurité étant laissé à LREM qui s’y enlise et s’y ridiculise.

Il faut aussi ajuster le « narratif » européen après le Brexit et la preuve consternante que l’Europe ralentit tout et ne sert à rien de positif, à une période où l’économie s’effondre sous les assauts de la Pandémie et sous l’effet des défauts systèmiques de la Zone Euro et du système monétaire international.

La conclusion s’impose : « Préparons dès aujourd’hui ce printemps 2021 qui sera le début d’un nouveau matin français, d’une renaissance européenne. Cette relance déjà frémit en France plus qu’ailleurs, parce que nous avons su conduire les transformations nécessaires et renforcer notre crédibilité ».

C’était cinq jours avant que le fiasco des vaccins viennent ravager l’opinion et que la perspective d’un hiver confiné ne s’impose à nouveau du fait de l’impéritie des pouvoirs publics. Tous les journaux étrangers se mettent au « french bashing » devant les résultats lamentables et l’outrance du propos présidentiel. Le ridicule s’ajoute au honteux.

« Les épreuves que nous avons affrontées auraient pu émousser notre enthousiasme, désaltérer l’espoir. Il n’en n’est rien », avait dit le bavard, le premier janvier. C’est à une nouvelle poussée de colère qu’il est obligé de faire face.

« C’est la France de 2030 que nous bâtirons. Tel est notre cap. »   Il n’a pas dit qu’il allait réinventer la France. C’est déjà cela. Mais que les minus qui ne s’occupent que de 2021 le sachent : lui en est déjà à penser son destin en 2030, alors que  beaucoup de Français commencent à se demander ce qui restera d’une France déclassée dès 2022.

« Macron est toute honte bue » dit la rumeur de la TNT. Mais il n’a aucune honte. Pourquoi aurait-il la moindre honte ?  Macron a théorisé sa supériorité et le caractère irresistible de son charme depuis son adolescence et la séduction de sa maîtresse d’école.  C’est un monstre froid sans aucun affect et  totalement anomique,  travaillé par la crainte de ne pas être ce qu’il croit être et toujours en quête de confirmation. C’est en cela qu’il est extrêmement dangereux, car soudain, en quelques instants, tout peut  tourner au délire. La moindre contrariété et le caca nerveux s’enclenche toujours plus violent, toujours plus surjoué, comme dans l’affaire de la « colère suprême » dans l’affaire des vaccins. L’affaire libanaise et la folle colère contre Malbrunot, avait déjà montré la faille et il renoue avec la mêmle folie délirante en prenant la parole à deux heures du matin pour se  présenter en sauveur des Etats-Unis devant un drapeau américain. Il finit son discours grotesque dans un anglais de scolaire  sous-doué. C’est que Jupiter est désormais un phare mondial : ce n’est plus la seule France qui bénéficie de son génie, même augmenté du Liban, c’est toute l’Europe et tout l’Occident, Etats-unis compris.

La Chine, elle, continue de supprimer la démocratie à Hong-Kong. Pas question de se réveiller à deux heures du matin pour protester devant un drapeau chinois !

L’évidence est que Macron ne s’occupe en rien de la gestion gouvernementale. Il ne s’occupe que de son « narratif » et de sa quête personnelle. Jamais les Ministres n’ont eu autant la paix. Bruno Lemaire fait absolument tout ce qu’il veut. Véran et sa clique malsaine de petits maîtres socialistes cupides aussi.

Les seules initiatives qui intéressent le Président qui ne préside rien, tout en asservissant tous les pouvoirs et en monopolisant la communication, sont celles qui permettent de nourrir son « narratif ».  Alors que l’inquiétude sur la vitesse de la vaccination empoisone l’athmosphère, il va inaugurer  en province, dans une Caisse d’allocations familiales, une mesure démagogique de plus correspondant à sa parole jupitérienne : les femmes divorcées verront les CAF leur verser leur pension alimentaire. Et s’occuperont des vilains hommes qui ne veulent ou ne peuvent plus la payer, les « salauds ».  Des mesures comme celles-là,  signées « Macron »  et seulement Macron, dont le coût n’est jamais précisé et le principe parfaitement constestable, vont pleuvoir comme à gravelotte. Malgrè la crise économique, malgrè la crise sanitaire. L’important est de construire le cadre de la campagne présidentielle de 2021 avec une liste de meures démagogiques ciblées à mettre soigneusement en avant face à toutes les critiques possibles. Le reste, Macron s’en fout jupitèrement.

Le quinquennat n’aura vu de progrès définitifs sur aucun des grands fronts où se joue l’avenir du pays, mais aura du subir une suite d’incendies mis à feu par un pompier pyromane, éteints à grands frais par des gouvernements sucessifs, dépassés et hagards.

Il serait temps que la France se décide à ne plus jouer ce jeu là. Du déclassement à l’effondrement, il n’y a pas loin. Et la France, elle, n’a pas vocation à devenir le radeau de la méduse ni le tremplin d’un délire de la personnalité qui voit un grand malade  ambitionner des postes plus grands que lui pour se rassurer sur ce qu’il est.

Il faut éliminer le plus rapidement possible ce parasitisme dangereux pour l’avenir français. La question n’est pas de « désaltérer l’espoir » mais de cesser d’altérer l’avenir français.

Les dures leçons de l’année 2020

A noter : Ce blog dépasse les trois millions de lectures

2020 a apporté une véritable nouveauté : l’arrivée d’une pandémie grave. On ne le croyait plus possible et le Président Macron a géré l’affaire au plus mal. La crise sanitaire créé un nouveau monde mais a aussi été l’occasion d’une confirmation d’évolutions anciennes consternantes qui contribuent au sentiment de déclassement de la France et de déréliction des Français. L’ensemble forme un tableau plutôt sinistre.

 Tout est désormais si clair, que la grande question qui se pose est terriblement simple : stop ou encore ? La perspective d’un effondrement devient envisageable. Elle ne peut plus être occultée, niée ou minimisée.  Une sorte de paralysie frappe le pays qui est partagé entre passivité craintive et hystérie délirante. Cette conjonction crée une situation hypnotique comme souvent la peur en provoque. Le cerveau voit bien le danger maisles membres sont paralysés. Si on ne bougeait plus, peut-être la bête sauvage nous épargnerait-elle …

Cette attitude est absurde. L’espoir existe et ne peut disparaître. On peut agir dans la durée pour remédier à nos maux. Au moins, commençons à regarder les choses en face et accordons-nous sur les constats les plus graves.

Macron est une erreur de casting. Il n’attaque aucun des problèmes graves et il en crée qui lui sont spécifiques. Malheureusement, il présente des éléments de détresse psychologique qui ne lui permettent pas de changer. Son délire lui fait suivre obstinément un « narratif » qui a plus pour objet de limiter sa souffrance intime que de gouverner utilement le pays. Voulant se rassurer sur une supériorité qu’il professe mais qui n’existe pas, il multiplie les propos de séduction et accumule les contradictions, tout en aggravant les difficultés du pays qui lui sont indifférentes mais que les victimes ne lui pardonnent pas.  Le coronavirus a été un impitoyable révélateur de ses carences lourdes. Il commence par ne pas vouloir entendre parler d’une pandémie qui menace clairement le pays mais qui entrave son « narratif » et les opérations politiques qu’ils jugent à même de permettre sa réélection, son unique préoccupation. Alors que les yeux sont fixés sur la ville de Wuhan puis se tournent vers l’Italie, il ne pense qu’à clore l’affaire des Gilets Jaunes, à prendre la pose sur les questions écologiques et à préparer les élections municipales. A cause de cette mentalité, la France perdra trois mois cruciaux pour faire face à la pandémie. Il refuse de fermer les frontières mais pas de prendre la pose alors qu’il perd la main. Il trépigne de rage en son palais pendant que son premier ministre gère la crise sanitaire. Macron, en Jupiter entravé, fulmine.  Il tente d’exister par des discours déplacés et ridicules. Aussitôt le confinement levé, Il manœuvre pour virer Edouard Philippe et fait perdre quatre mois au gouvernement. De mai à septembre, la seule préoccupation autour du « maître des horloges » est celle des places à défendre ou à prendre. La France rate la phase de déconfinement et ne se prépare pas à la relance de la pandémie qui flambe sans que rien n’ait été anticipé pour y faire face. Il rate la phase vaccinale dans des proportions qui tournent à la farce tragique, tout en multipliant les actions préparatoires à son narratif présidentiel de campagne. Il finit par être contaminé lors d’une réunion qui viole le couvre-feu qu’il a imposé, et qui n’est consacrée qu’à la manière de tuer l’opposition en 2021 et à préparer le ring pour un combat gagné d’avance face à Marine Le Pen en 2022. Alors que l’épidémie continue de tuer en masse, le nombre des morts s’orientant vers les 70.000, il pense à lui et à lui seul. 2020 aura été tragique pour Macron, par la prise de conscience qui s’impose de sa profonde inadaptation au poste qu’il occupe. Il gère ses difficultés psychologiques, mais pas la France. Il n’a aucun affect. Il est incapable de faire face aux évènements. Il faut éliminer cet accident de l’histoire, le plus vite étant le mieux.

L’énormité et l’impuissance du Moloch bureaucratique français a été la révélation majeure de 2020 pour le grand public, alors que les connaisseurs savaient. L’idée que le système sanitaire français était le meilleur du monde s’est effondrée. La prise du pouvoir par les hauts-fonctionnaires et une bureaucratie phénoménale, dirigée par une cohorte de nomenklaturistes socialistes, travaillant souvent en famille, (cf Agnès Buzin et  Yves lévy), et cherchant plus à régler des comptes de clans et à « faire de l’argent », a montré son caractère délétère. On a limité le nombre des médecins et tenté de les prolétariser, pendant que des malins s’enrichissaient notamment avec Big Pharma. Des guéguerres ridicules entre privé et public se sont ravivées. Les luttes de personnes sont devenues infectes. Les « scientifiques » ont été ridiculisés, comme des Purgons de Molière se battant sur tout et n’agissant sur rien. Une honte. Et cela se termine par une légion d’honneur à un médecin payé par Gilead pour défendre le Remdezivir, une drogue dure et coûteuse, sans aucun effet sauf négatif sur la maladie Covid !  Une honte totale.

La Presse a été la victime collatérale de la crise sanitaire. Les Français, même les moins avertis, ont été consternés de voir s’étaler en pleine lumière un phénomène qu’ils subodoraient mais dont ils ne voulaient pas se convaincre, tant il est odieux. La Presse aux mains de l’Etat et d’une poignée de milliardaires dont la fortune dépends largement de l’Etat, ne se considérait plus comme un moyen d’information et de débats, mais comme un outil de création de l’opinion dans le sens d’une bien-pensance politiquement correcte, et propice à des intérêts particuliers. Pourris par l’illustration continue et malhonnête des éléments de langage imposés, affaiblis par l’effondrement de la qualité du recrutement journalistique, lié à la baisse de ses ressources désormais fournies trop largement par l’impôt, les médias installés se sont ridiculisés et ne peuvent plus être lus sans irritation. C’est une effarante reculade démocratique qui a laissé le champ libre au n’importe quoi souvent méphitique des réseaux sociaux. Chacun cherche désormais sa vérité dans un champ de mines.

L’Union Européenne a montré une de fois de plus qu’elle n’était qu’une grosse méduse, travaillée par le départ de la Grande Bretagne, par les particularités des pays de l’Est, par les tensions régionalistes stimulées par l’abaissement des Etats, par son alignement inconditionnel sur les Etats-Unis qui l’ont brutalisée sans réaction, par une incapacité à agir à l’extérieur. 2020 a prouvé que l’UE était une coûteuse coquille vide uniquement intéressée par elle-même et son combat contre les nations européennes, sans aucun résultat probant dans aucun domaine. Les institutions de Bruxelles et de Francfort censément chargées de doper la croissance en Europe a conduit cet espace à sous performer depuis près de 30 ans et à se traîner économiquement loin derrière toutes les autres parties du monde. Un bilan navrant !

L’Alliance atlantique et le multilatéralisme centrée sur l’Occident se sont effondrés. Cela est due principalement aux vaticinations nationalistes des Etats-Unis, qui ont mis en place un racket contre leurs propres alliés, tout en délaissant leurs responsabilités globales. Mais l’effondrement de l’Europe comme puissance a également sa part. Sans parler de l’effacement français, avec un pays ruiné par sa bureaucratie et le socialisme à la Mitterrand,  aggravé par Jospin et Hollande, le tout sans vraie réaction des Présidents dits de droite.

En France toutes les tares connues ont continué à embellir. La justice s’est encore effondrée un peu plus, la réponse pénale contre les truands disparaissant, au profit de procès tonitruants et infamants avec des sanctions délirantes contre les dirigeants de droite.  L’insécurité a brusquement accéléré au point de voir des délinquants immigrés noirs arracher des colliers au cou des femmes âges françaises un peu partout dans Paris, sans aucune réaction. L’enseignement s’est effondré un peu plus, une partie du corps enseignant se défilant de façon honteuse face au risque du virus. L’université est désormais largement pourrie par les mouvements « intersectionnels » venus des Etats-Unis qui en font désormais un lieu de propagation du racisme le plus violent et de promotion de l’homosexualité et des mouvements LGBT. Leur terrorisme règne désormais en maître à Sciences-Po comme à la Sorbonne et dans plusieurs établissements provinciaux. La police est vilipendée, assommée de fatigue et d’insultes, à deux doigts d’entrer en dissidence. L’armée est enlisée dans une opération Barkhane menée sans les moyens nécessaires. Toutes les grandes administrations publiques sont par terre. La natalité proprement française s’est effondrée un peu plus et se transforme en une baisse des effectifs au profits de populations étrangères qui n’ont aucune honte à tenir le terrain avec leurs propres règles dans le mépris des « gaulois ». L’invasion islamique et ses débordements criminels persiste et s’aggrave sans vraies réaction sauf des faux semblants cosmétiques et verbaux.

Quant à l’économie, affaiblie depuis quarante-cinq ans par la surfiscalité française, les lois trop favorables aux mauvais salariés et aux syndicats politisés,  les charges trop lourdes sur l’appareil productif, la concurrence abusive des pays à très bas salaires, et la puissance industrielle dévastatrice de l’Allemagne, de la Chine etc., elle a été démantelée par la crise sanitaire et les moyens mis à la combattre. L’économie française est plus que jamais entravée par la bureaucratie et la pression de l’Etat, la faiblesse résultante de sa compétitivité, ses déficits intérieurs et extérieur, avec un chômage structurel et une dette intenable. Pire encore, sous la pression écologiste, elle est sommée de démanteler toutes les forces qui lui restent : la construction automobile, le nucléaire, l’aviation et la construction aérienne et plus généralement l’espace, …  La perspective d’une France totalement désindustrialisée et sans aucun ressort économique est clairement affichée.

Décidément, 2020 aura été le miroir grossissant de toutes les difficultés françaises, sans faire avancer d’un centimètre la perspective d’un changement de cap.

Il faudrait que les Français commencent à trouver en eux-mêmes les moyens de mettre fin à cette descente aux enfers.  S’ils ne commencent pas en 2021, la France comme nation, comme histoire, comme exception, est morte. Il n’en restera rien dès 2050. Pas même une nostalgie.

 

Bonnes années à tous dans cette ambiancce étrange.

 

Didier Dufau pour le Cercle des économistes e-toile.

 

PS : Ce blog a désormais dépassé les 3 millions de""lectures"

 

 

Le livre de Michel Hau et Félix Torrès, « Le Virage Manqué », entre décapages et dérapages

La société des Belles Lettres a eu la bonne idée d’éditer l’ouvrage de deux membres éminents de notre université qui ont l’avantage d’être d’une génération proche de celle des membres de notre petit groupe et qui ont donc tout connu de l’époque qu’ils décrivent : 1974- 1984 (ce qui laisse la place pour une suite). Ils cherchent dans cette histoire une clef qui permette de comprendre nos difficultés actuelles.  Pour avoir commis une livre, « l’Etrange désastre » qui traitait en partie de cette période, je trouve excellent que l’on revienne inlassablement sur les causes du naufrage économique français et il est vrai que les années soixante-dix ont été un moment critique.

Les auteurs ont connu tous les événements dont ils parlent. En plus de leurs études, ils ont nécessairement une impression existentielle du sujet. Les auteurs de notre génération tiennent pour acquis des connaissances et des faits qui se sont totalement en fait évaporés dans les limbes de l’oubli collectif et qui demandent aux jeunes générations un effort de connaissance alors que beaucoup laisse aller leur imagination et pensent selon les préjugés de l’époque actuelle.  Les aider à une connaissance fondée est essentiel surtout quand on le fait honnêtement et à des fins explicatives.

Le livre est construit de manière simple et efficace : Il développe une thèse centrale, véritable fil rouge sur lequel va s’accrocher un inventaire d’une particulière exhaustivité de toutes les attitudes et de toutes les politiques qui en justifient la justesse et l’importance.

La thèse est connue et déjà généralement acceptée. Beaucoup trouvent opportun de la laisser sous le tapis ou de ne pas trop insister, « pour ne pas décourager ce qu’il reste de Billancourt » ? C’est-à-dire rien. Qu’affirme le livre : en voulant faire concourir les entreprises françaises dans une compétition mondiale totale avec des boulets aux pieds, les dirigeants français ont ruiné l’industrie du pays. L’avantage de ne servir qu’une seule idée dans un livre est que le clou finit par être bien enfoncé dans la tête du lecteur. Le risque est évidemment de vouloir trop prouver et d’ignorer des facteurs tout aussi importants pour la compréhension de la période couverte.

Pour les auteurs, le décrochage s’explique par l’accumulation de charges sur l’entreprise, qui l’ont empêché d’être compétitive à l’extérieur. Le keynésianisme des élites politiques françaises plus la démagogie socialiste sont les causes de cette évolution mortifère. Seul Raymond Barre, dont les auteurs sont visiblement énamourés, aurait pu remettre les choses en place avant qu’il ne soit trop tard. Mais l’élection de Mitterrand a tué la seule chance de changer de cap. Le grand virage se place dans les années 1974 -1975, où Giscard et Chirac se lancent dans une relance keynésienne folle sans se rendre compte qu’un monde nouveau était en train de s’installer et qu’il fallait se mettre en situation de s’adapter intelligemment, ce que beaucoup de pays ont fait mais pas la France qui au contraire, a pris le chemin contraire et l’a payé de sa prospérité.

L’ouvrage vaut pour la compilation qu’il propose des propos et des mesures qui ont conduit certains à ne pas prendre le bon virage et d’autres à le faire. C’est une bibliothèque de référence à lui tout seul. Pour celui qui s’intéresse à l’histoire des idées et des pratiques économiques dominantes en France depuis 1974, c’est un travail monumental et formidable. Bravo !

Sur le fond, il n’y a strictement aucun doute que la France a voulu un système de concurrence mondiale tout en empêchant ses entreprises d’y gagner. Ce qui est une politique schizophrène manifeste, de longue durée, partagée par tous les grands dirigeants successifs et impardonnable, nul doute là-dessus. La compétitivité d’une économie est largement liée à la manière dont elle est gouvernée. Tout a été fait pour que l’entreprise française lutte avec des handicaps insurmontables.

Ce diagnostic est en fait partagé par presque tout le monde et depuis longtemps. Il faut dire que les résultats sont particulièrement navrants depuis également très longtemps. Nous sommes le pays en tête de classement mondial pour les dépenses de redistribution et la fiscalité, mais notre revenu moyen a stagné en valeur absolue et s’est étiolée par rapport à presque tous les autres pays. Nous avons un moloch étatique phénoménal et plus aucune fonction régalienne ne fonctionne. La Justice, la police, l’enseignement national, la santé, tout est à plat. L’armée fonctionne avec des bouts de ficelle et dans la dépendance.  L’entreprise doit vivre avec les charges les plus lourdes du monde, des salariés qui travaillent souvent peu, qui sont souvent absents et qui partent tôt à la retraite. Les soldes extérieurs sont catastrophiques. Nous n’investissons quasiment plus. Le chômage devenu structurel est à des hauteurs extrêmes. Les Français méprisent désormais leurs élites politiques. Oui la France a décroché et elle est même tombée. La crise sanitaire n’a rien arrangé. A-t-elle point que l’avenir est désormais très incertain avec des risques de collapsus importants.  

L’originalité du livre est d’avoir très justement réparti la responsabilité aussi bien sur la droite que sur la gauche. L’effondrement des deux partis de gouvernement dominants jusqu’en 2017 a assez prouvé que les électeurs français s’étaient approprié le constat.

Le livre vient donc au secours d’un constat désormais largement partagé dans l’opinion publique, en donnant au citoyen qui le voudra, le moyen de mieux comprendre « comment on en est arrivé là ». On sait malheureusement qu’il y aura toujours en France une fraction de la population pour penser qu’étatisme et socialisme sont les mamelles nécessaires de la politique française et que la démagogie empêchant de s’attaquer trop directement à l’électeur, c’est toujours sur le créateur de richesses que l’on s’abat. L’expérience de l’action des gouvernements depuis 2001, période non couverte par le livre, montre que tous ont été conscients qu’il fallait décharger l’entreprise, tous, mais qu’ils n’ont jamais pu aller très loin dans cette direction, tant le pays est peu disposé à en accepter les conséquences. La France est dans une impasse. Et ce n’est pas la crise sanitaire qui a entraîné une poussée invraisemblable des aides publiques tout en prouvant la nécessité de réinvestir dans la santé et les politiques régaliennes, qui offrira de sitôt un terreau favorable à des réformes fondamentales.

Le risque est donc grand que le livre passe aux oubliettes, écarté avec une belle unanimité par des factions politiques qui toutes considèrent que la conquête du pouvoir passer par des cadeaux sociaux au peuple.

Comme nous l’avons dit d’entrée de jeu, le livre, centré sur une explication unique, occulte certains faits ou néglige certaines situations, ce qui poussent les auteurs à des commentaires un peu trop à l’emporte-pièce ou à ne pas comprendre certaines dynamiques fondamentales.

Les auteurs expliquent que les Trente Glorieuses ne le sont pas tant que cela et que beaucoup d’erreurs y trouvent naissance. La dynamique politique de l’Etat providence, dite keynésienne, qui a poussé à des dépenses sociales publiques excessives, ne s’explique que par la crise de 1929 et les effets de la guerre. On a soldé l’avant-guerre dans l’immédiate après-guerre. La pression soviétique qui menaçait les démocraties européennes de l’intérieur et de l’extérieur imposait également une action sociale qui évite le succès du communisme. Comme la guerre avait liquidé les fortunes, l’argent ne pouvait être trouvé que sur la valeur ajoutée là où elle apparaissait : dans l’entreprise.

Il aurait été intéressant que les auteurs analysent un peu plus pourquoi cela n’a pas empêché une croissance d’une rapidité historique. Une réponse est timidement tentée : les Trente Glorieuses seraient le fruit d’une circonstance particulière : l’exode rural qui a donné des bras par millions aux forces nouvelles de l’économie. Cela nous change des affirmations surjouées qui font soit de la reconstruction, soit de la quasi-gratuité du pétrole, soit du développement de la « bagnole, soit du Plan Marshall, la raison également fortuite et de court terme de la croissance rapide d’après-guerre. Cela reste un simplisme. 

Les auteurs ont choisi de laisser totalement de côté, comme on le faisait chez les économistes dominants des années 1960, la notion de cycle et le rôle de l’organisation monétaire. Tout à leur démonstration que ce sont les contraintes réelles, au sein de marchés réels, qui ont provoqué la bascule de 74-75, ils ne voient pas l’extraordinaire importance d’une part des accords de Bretton Woods dans la croissance internationale d’après-guerre, ni réciproquement le rôle de leur destruction dans la crise du début des années 70. Si la relance de Giscard Chirac a échoué, c’est parce qu’en régime de changes flottants, toute relance finit par un chaos monétaire et doit être arrêtée d’urgence. De même, tout à sa mono explication par les charges publiques sur les entreprises, des malheurs du temps, les auteurs minimisent le poids sur la croissance de la hausse drastique du prix du pétrole. Du coup toute leur analyse des années 75-76 manquent de poids, car si ce qui est montré n’est pas faux, la démonstration est largement décalée des vrais mécanismes à l’œuvre.

De même il est impossible de comprendre la période sans tenir compte de mai 68 et de la poussée d’une influence socialiste qui menace de tout emporter. Les vents contraires politiques ont joué un rôle et il était évident que tout gouvernement se devait d’en tenir compte.  Les poussées ultérieures de dépenses publiques seront d’abord conditionnées par les crises mondiales décennales à répétition, alors que les auteurs décrient les analyses relatives aux crises périodiques. Ces crises touchent gravement, plus que la France, l’Allemagne, début 80, le Japon, début 90, les économies émergentes début 2000 et tout le monde en 2008.  Mais la France en subi à chaque fois les conséquences politiques après les affres économiques.

Ces lacunes affaiblissent partiellement le propos du livre. L’option prise de monter en épingle un seul phénomène considéré comme central a cet inconvénient.

On aurait aimé que soit analysée plus profondément la terrible difficulté de revenir en arrière. Décharger l’entreprise c’est d’abord charger les particuliers sauf à réduire drastiquement les dépenses publiques. On a vu avec les APL ce que provoquait le transfert de quatre euros ! Tous les gouvernements, quelle que soit leur orientation politique, savent très bien depuis Maastricht qu’ils doivent restreindre les déficits publics. Ils ne le font pas parce que la caste qui a pris le pouvoir, l’Enarchie Compassionnelle, ne veut pas le faire au détriment des fonctionnaires et de leur propre pouvoir.  Ils respectent les GOPE, les ordres budgétaires de la Commission Européenne, mais sans jamais toucher aux effectifs proprement administratifs. On l’a vu dans le domaine de la santé où on a réduit l’offre de soins mais jamais l’effectif pléthorique de 16.000 femmes fonctionnaires de catégorie A du ministère de la santé, qui, elles, ne soignent pas. Les différentes crises périodiques ont été supportées uniquement par le secteur privé, jamais par le secteur public. De même les hauts fonctionnaires qui nous dirigent ont laisser supporter à la SNCF un sureffectif de plus de 350.000 personnes pendant des décennies et ont baissé les bras à la première longue grève, lorsqu’ils ont souhaité recadrer, un peu,  cette machine à faire des pertes et à trahir les usagers.

Le livre de Hau et Torrès est indispensable par sa belle compilation des mentalités qui rendent aveugles et des erreurs politiques qui ont été commises.  Envoyer  au casse-pipes nos entreprises dans la compétition mondiale en les chargeant à mort est bien une dimension de la folie française qui a conduit la France là où elle est.  La démonstration reste trop partielle pour bien cerner les mécanismes qui conduiront à la forme de chaos économique actuel.

Aujourd’hui il faut aller plus loin. Hollande avec le CICE et la loi El Khomry, Macron avec ses propres lois et ses promesses électorales, ont tout deux essayé, bien que socialistes, de faire baisser les charges sur les entreprises et de leur rendre la compétition moins déloyale. Le premier a vu la dissidence d’une partie de ses troupes. Le second a connu les Gilets Jaunes et les black blocks. La France est depuis gouvernée par les GOPE européens qui fixent ce qu’on attend d’elle comme réformes. Les Français ont le sentiment qu’une politique de rigueur permanente imposée par l’Union Européenne brise leur système de santé et de protection sociale. Les électeurs donnent la prime aux extrêmes ou à l’abstention.  Ils méprisent désormais des élites qui ne les protègent plus. L’opposition se voit sommée par quelques jeunes loups d’entrer dans le grand jeu de la démagogie et des promesses inconsidérées, façon hausses imassives du Smic et « restauration du pouvoir d’achat ». Pourquoi ne pas proposer « l’abaissement de l’âge de la retraite des travailleurs manuels, la recréation de l’autorisation administrative de licenciement, le retour de la garantie à 90% pour deux ans des allocations chômage, l’élargissement du champ de la Sécurité sociale à n’importe qui, le relèvement du minimum vieillesse. Face à la crise qui s’installe, au chômage qui progresse, l’Etat Providence ne doit-il pas renforcer sa protection ? »  C’était le programme travailliste à la française de Chirac en 1975 ! Il reste des nostalgiques. Quant à Macron il a repris à son compte le plan vanté par Giscard : "la planification, qui doit rester l'outil essentiel de notre développement économique à moyen terme, doit connaître une profonde adaptation dans ses méthodes et ses objectifs… Le Plan devra assurer à la fois la modernisation de notre appareil productif, le développement des équipements collectifs, une meilleure utilisation des ressources publiques et une accentuation de nos efforts en vue d'une meilleure répartition des richesses… La finalité profonde du Plan devra être de rendre les Français plus heureux." Il suffirait d’ajouter la réduction du réchauffement climatique pour que le propos soit totalement actuel.

Les mentalités qui ont provoqué les défaillances de 74-75 sont encore bien vivaces. Ne parlons ni de Mélenchon ni de Le Pen ! 

Trouver la martingale politique qui permettra de sortir de cette impasse, au-delà du diagnostic, est la vraie énigme du moment.

Il y a 11 ans : le H1N1

qu'est-ce qui a vraiement changé ?

La santé publique entre laisser faire et Gosplan : les leçons du H1N1.

L'économie de la santé est une partie de l'économie générale.  La question est de savoir si elle doit être organisée de la même façon que le reste de l'économie ou faire l'objet d'un traitement particulier.

Le virus H1N 1 a au moins l'avantage de mettre à nu les mentalités qui fertilisent les politiques actuelles dans ce domaine.

En Italie, le gouvernement a décidé qu'il fallait laisser la grippe se développer.  On ne ferme aucune école . Les médecins ne se déplacent même pas en cas de déclenchement de la grippe. Rien n'est remboursé à personne.  Tout le nord de la péninsule a été infecté en quelques semaines à partir du début novembre 2009. 

Il n'y a eu  aucune information sur les victimes éventuelles, comme il est d'usage pour la grippe saisonnière.  L'économie ne s'est pas arrêtée. Pour la quasi totalité  des victimes trois jours de fortes fièvres puis quelques semaines de toux.  On peut parler d'une véritable politique de laisser faire et laisser passer.  Et à Dieu va !

Le résultat a été le déclenchement rapide de la grippe en Suisse qui a été contaminée à partir du nord de l'Italie et une exportation en France. qui est désormais soumis à la contamination exponentielle et incontrôlable.

En France la santé est un secteur qui répond en partie au canon de l'économie administrée façon Gosplan.

On a donc fait face à l'épidémie façon Gosplan.  Le Ministère a pris les choses en main avec les méthodes d'un ministère.

Premier objectif : protéger le ministre.  Pas question de se retrouver devant un tribunal comme pour le sang contaminé dès que l'épidémie aura fait quelques victimes.   Donc on a  fait des stocks de Tamiflu, rapidement devenu introuvable en pharmacie et on a commandé des millions de doses de vaccin.

Second objectif : éviter les procès d'intention  sur les inégalités devant le traitement.  On met donc en place un système de rationnement avec des règles de priorités.  Façon 1940 !

Troisième objectif : éviter de payer trop cher malgré tout.  Si le milliard d'euros payé pour les vaccins et les études doit se doubler d'un enrichissement des médecins libéraux  remboursés par la Sécurité sociale, cela ne saurait être accepté.

Les modalités  du plan d'action vont se dégager par la vertu propre des décisions administratives de ce type.
Les vaccins seront disponibles en emballage pour dix doses. 

C'est moins cher.

La vaccination aura lieu dans des gymnases ou des centres de vaccination.

La population sera convoquée et devra se rendre  avec cette convocation au centre indiqué.

Des vagues successives de strates de la population seront traitées au fur et à mesure.

On peut être sûr que dans les bureaux se merveilleux plan  a empli de fierté tous ceux qui l'ont conçu.  En Union soviétique les plans agricoles étaient toujours merveilleusement calculés  et faisaient l'objet des déclarations les plus tonitruantes.  Des experts dans les bureaux faisaient les plus subtils calculs, prévoyant tout dans le plus petit détail. Pas un unité de tracteur, de pneu, d'engrais ne manquaient sur le papier, et les matrices faisaient apparaître des flots de blé et d'avoine.

Et tout le monde, en bas,  a toujours crevé de faim dans le paradis socialiste réalisé.

Le plan Bachelot suit la même logique fatale. Rien ne se passe jamais comme prévu.

Les centres de vaccination sont d'abord restés vides.  Les informations contradictoires sur les dangers respectifs de la grippe et du vaccin avaient troublé les pauvres citoyens.  Il n'y avait même pas sur le net une liste par ville des centres de vaccination.  A Paris, le 23 novembre, le seul centre documenté sur internet, par une association, pas par le gouvernement, était le centre du 14ième arrondissement.

Puis les centres  furent brusquement saturés.  On s'aperçut qu'il fallait faire la queue des heures et qu'aucune chaise n'avait été prévue.  Les femmes enceintes  convoquées prioritairement se retrouvèrent donc debout dans le froid à attendre l'éventuel vaccin.    Le Gosplan décida qu'il fallait "cadrer le dispositif" : un plan central "chaises" fut aussitôt  concocté !  Mais comment disposer de chaises sur les trottoirs ?  Heureusement le temps était plutôt doux. On échappa à un plan "poêles et braseros".

En même temps ceux qui n'avaient pas reçu le sésame administratif commencèrent à s'inquiéter.  Pourquoi pas moi ?  Les médecins généralistes ne tardèrent pas  à être accablés de coups de téléphone de clients inquiets se sachant gros, en difficulté respiratoire, diabétique, etc.  Comment les bureaux ont ils fait pour déterminer les  personnes prioritaires ?  Qui les a informé ? Comment faire rectifier les erreurs  éventuelles ?  Chut !!!!!!!!!!!!!

Les médecins qui venaient en général de recevoir leurs bons de vaccination  avec convocation dans les gymnases (à la queue comme tout le monde)  répondirent qu'ils n'étaient pas concernés par la vaccination et qu'il fallait regarder le journal télévisé et attendre son petit papier.  Ils confirmèrent que les papiers reçus étaient bourrés d'erreurs.  Noms écorchés, prénoms fantaisistes, âges flottants, sexe pas toujours très conforme, adresse incertaine.

Personne n'eut le culot d'expliquer à la population comment on avait fait pour déterminer dans les fichiers de la SS les prioritaires et les autres.  Les gens commencèrent à téléphoner en masse pour savoir pourquoi ils n'étaient pas encore convoqués alors que leur médecin leur avait déclaré qu'ils étaient en effet plutôt à risque. 

Ils se demandaient pourquoi ceux qui sont chargés de les suivre au jour le jour,  et étaient les seuls aptes à un jugement éclairé,  avaient été éliminés du circuit.  On leur répondit, avec la bonne conscience du nomenklaturiste  habitué à répondre aussitôt à toute demande : "y-a-ka aller dans votre centre d'allocation familial, on vous répondra" !  Evidemment personne ne fréquente cet endroit là de façon générale et faire les recherches  pour savoir où aller était au dessus de la force de la majorité des intéressés.   Nul doute que ceux qui se sont risqués à cette aventure auraient des choses intéressantes à raconter.

Pendant ce temps là des centaines d'écoles étaient fermées pour une semaine pour ralentir le développement de l'épidémie. En vain naturellement.  Et à la grande joie des personnels syndicalisés qui aussitôt décidèrent d'une grève.

Certaines voix s'étant élevées pour s'étonner de l'absence des médecins généralistes dans le système, en même temps que les files d'attente se développaient,   le Gosplan sut réagir avec célérité.  Pas questions de vacciner en cabinet. Mais si certains généralistes voulaient bien se présenter aux gymnases, on trouverait bien à leur donner quelques compensations financières.

On s'aperçut alors que le Gosplan avait planifié de longue date la réduction du nombre des médecins et que le numérus clausus avait parfaitement fonctionné : le malthusianisme est la seule chose que le Gosplan sait gérer.  Depuis longtemps les délais s'allongent pour les spécialistes et depuis quelque temps pour les généralistes. La plupart essaient de ne plus se déplacer, de prendre leurs week-end et leurs vacances,  d'éviter les gardes de nuit.  Aucun n'était prêt à abandonner leur cabinet et leurs patients habituels  pour aller faire le vaccineur public occasionnel  de gymnase.

Le ministre, Mme Bachelot, connue pour ses tailleurs aux couleurs explosives et  ses réparties sympathiquement décalée,  se répandit dans les medias.  Les vaccins étaient sans danger. Il y avait un pilote dans l'avion.  La logistique était parfaitement sous contrôle.  La France et son gouvernement, une de fois de plus était exemplaire et pouvait en remontrer au monde entier.
Heureusement, la grippe était virulente mais assez bénigne. 
Le laisser faire total des Italiens et l'inefficacité totale du gosplan français étaient l'un et l'autre sans réelle importance.

Tant mieux.

Personne ne saura ce qu'aurait été la maîtrise de l'épidémie si on avait laissé les médecins  traiter leurs patients.  Si les doses avaient été individuelles.  Si les pharmacies avaient eu le contrôle de leurs stocks.  Si le rôle de l'état avait été incitatif et non pas logistique.

Mais quel coup de projecteur sur la mentalité française !

Et quelle cacophonie en Europe !

Les exactions monétaires américaines continuent

Depuis disons la guerre de 40, la monnaie est un levier de puissance diplomatique pour les Etats-Unis et utilisé sur le mode massue. La taille de la massue n’a cessé de grandir et le matraquage est devenu délirant. L’Union Européenne, au lieu de « faire la force », est couchée et regarde son maître avec un regard de chien battu mais consentant. La France de Macron est totalement inexistante comme toujours. Tout à son narratif de malade mental, le président Français passe son temps à tomber et à s’extirper des pièges qu’il ne cesse de semer sous ses pieds, un spectacle de pompier pyromane qui laisse pantois ses malheureux concitoyens. Son obsession des présidentielles de 2022 le rend aveugle et sourd à tout ce qui est important et urgent.

Entre quarante et quarante-quatre, le Trésor américain prépare la conférence qui aura lieu à Bretton Woods de construction d’un nouvel ordre monétaire et économique mondial fondé sur un étalon de change dollar et l’interdiction de toute entrave à la puissance commerciale américaine. Churchill se cabre lorsqu’on veut faire payer l’aide américaine par la disparition de la préférence impériale. Il gagne en menaçant de ne pas paraître à Bretton Woods !

En faisant du dollar la clé du système, les accords de Bretton Woods signent un défaut majeur qui va finir par devenir destructeur. Rapidement, les Américains qui disposent d’un avantage « dissymétrique » comme on dit maintenant, en abuse et des tensions apparaissent dès 1958. La valeur entre or et dollar vacille. Les Etats-Unis exigent que ses partenaires gardent en vie artificiellement la parité du dollar ! Eux se lancent dans la frénésie de Kennedy : plan civil extrêmement coûteux, guerre au Vietnam, course à la lune. En 71, tout craque. Les Etats-Unis font défaut sur leur engagement à l’été 1971. Ils imposent les changes flottants, c’est-à-dire un étalon flottant dollar, qui se révéleront une catastrophe. Plus aucun engagement multilatéral ne contient les grands déficits et les grands excédents. Les Etats-Unis imposent une financiarisation débile de l’économie mondiale, avec domination des banques américaines. De crise en crise on aboutit à la catastrophe de 2008 !

Au lieu d’acter le caractère malsain et générateur de crises des changes flottants, les Etats-Unis, ivres de leur puissance empêtrée, décident que leur droit s’imposera au monde. Une de fois de plus leurs déficits extérieurs ne sont pas de leur fait. Les vilains ce sont les autres, les pays en excédent. En vérité il est impossible de fournir des dollars au monde entier sans mettre sa balance des paiements en déficit. Les excédents sont les contreparties du déficit ! Les deux vivent en symbiose.

Les Américains s’en moquent : ils se croient les plus forts et font du dollar la justification d’exactions contre ses propres alliés. Le droit américain est considéré comme le droit international avec des milliards de sanctions imposées un peu partout, les procureurs américains devenant des piliers de la guerre économique extérieure menée par les Etats-Unis. Ils créent avec le TFTEA une législation qui permet en permanence de condamner les partenaires excédentaires des Américains.

C’est comme cela que les Allemands et subsidiairement les Français, ont été condamnés à des sanctions économiques astronomiques, après la Chine.

Le Temps d’aujourd’hui précise que c'est désormais le tour de la Suisse : « La publication du rapport semestriel du Trésor américain était prévue cet automne. Il est tombé mercredi et n’a pas pris grand monde de court en annonçant que, cette fois-ci, la Suisse entrait bel et bien dans sa liste noire des pays manipulateurs de devises. Trop d’interventions sur le marché des changes, trop de déséquilibres dans les flux financiers et commerciaux entre les deux pays. Voilà ce qui a poussé Washington à sanctionner la Suisse, mais aussi le Vietnam. »

Nous avons été pratiquement les seuls à dénoncer la désastreuse loi TFTEA, votée sous Obama, dès 2015, cinq ans déjà, qui installaient cette machine à extorsion de fonds international.

La pure violence du rapport de force règne depuis sur les relations économiques internationales. En cinq ans, les médias dominants ont été pratiquement totalement silencieux sur le TFTEA. On sait désormais, qu’ils ne cherchent pas vraiment à informer la population mais à construire ou déconstruire ce que ses membres pourraient penser. La crise sanitaire et les campagnes de mensonges organisées, sont passées par là.

Si les Etats-Unis se comportaient mal, c’était la faute de Trump le populiste. Pas de chance, la loi TFTEA datait d’Obama et continue à s’appliquer le jour même où Biden est nommé président des Etats-Unis.

Le déni médiatique continue donc. Macron n’a jamais osé prendre position sur les sanctions américaines contre la France., ce qui l’aurait obligé à parler des défauts de l’Euro et de l’excédent global de la zone Euro, ce qui aurait troublé son « narratif » de débile. Le pseudo « couple franco-allemand », serait également sur la sellette du fait des excédents ahurissants de l’Allemagne au sein même de l’Euroland. « Crève la France plutôt que mon narratif » est donc le modus operandi de ce précisent qui ne préside rien d'autre qu’à sa réélection.

On a donc vu l’insignifiant ministre des affaires étrangères soigner une lettre oiseuse avec son homologue allemand pour faire leur soumission à Biden. Ces bourgeois de Calais vont la corde au cou demander qu’on les épargne. Une honte pure ! Le témoignage d’une Europe lavette avec une France lavette. Ils vont à Canossa comme d’autres allaient à Sigmaringen. Tout cela est à vomir.

Rappelons donc l’essentiel de notre article prémonitoire de 2017, en regrettant que le débat public n’ait pas flambé sur ce scandale absolu que sont la loi TFTEA et l’abjecte relation de force qu’impose le Big Stick américain.

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Personne en France ne connaît la Section 701 du Trade Facilitation and Trade Enforcement Act de 2015. Le TFTEA est sans toute la législation américaine la plus significative de l’effondrement du monde rooseveltien mis en place à la fin de la guerre de quarante. Il annonce Trump avant Trump. Si vous en parlez, sans préciser les dates, vous constaterez la même réaction : « Ce Trump quel sale type, il est en train de tout casser ». L’ennui est qu’il s’agit d’une loi Obama. La seule nouveauté est l’annonce par Trump qu’il va s’appuyer sur ses dispositions pour attaquer les pays avec qui les Etats-Unis ont un déficit afin de pouvoir les soumettre à des sanctions diverses.

Il est à noter qu’aucun organe de presse français, ni aucun des médias radiodiffusés ou télévisés n’ont jamais parlé de ce texte, en dépit de son caractère totalement abusif, nationaliste et hystérique. Seul Le Temps aura eu la bonne idée de soulever ce lièvre, parce que la Suisse se retrouve aujourd’hui dans le collimateur.

Que dit donc ce TFTEA ?

La loi prévoit des outils de reporting et de monitoring qui permettent de mesurer et de sanctionner les pays qui pratiquent une politique de change que les Etats-Unis considèrent comme nuisibles aux intérêts américains. En fait, compte tenu du caractère structurellement déficitaire des comptes extérieurs américains, la seule question qui est examinée est la sous-évaluation alléguée de certaines monnaies. Le but est de forcer le « partenaire » en excédent à prendre lui-même des mesures visant à brider son excédent vis-à-vis des Etats-Unis.

Les pays qui ne se soumettent pas peuvent faire l’objet plusieurs types de sanctions :

- Arrêt des financements américains

- Arrêt des achats dans le pays

- Action auprès du FMI

- Blocage des négociations commerciales tant que la question monétaire n’est pas réglée

Un conseil de neuf membres est chargé de faire des observations en fonction des statistiques et des faits relevés.

Ce texte a été voté définitivement le 24 février 2016 et donc a force de loi depuis un an exactement.

Ce texte en apparence peu problématique pose deux questions fondamentales :

- Il appartient normalement au FMI de surveiller les relations monétaires internationales. Pourquoi faut-il qu’un pays particulier double son action ?

- Les statuts du FMI condamnent et les gros déficits et les gros excédents. Pourquoi a-t-on toléré qu’ils enflent pendant quarante-cinq ans et pourquoi les Etats-Unis ne parlent-ils que des pays en excédent ?

Même si le texte fait sa génuflexion devant les règles du FMI, il montre que les Etats-Unis sont prêts à imposer leur propre interprétation et veulent pouvoir agir de leur propre chef en dehors de tout contexte multinational. C’est une violation totale de l’esprit du monde voulu par Roosevelt à la fin de la seconde guerre mondiale. Le multilatéralisme est remplacé par l’analyse et l’action unilatérales des Etats-Unis.

Les Etats-Unis ne retiennent des statuts du FMI qu’une seule face : les gros excédents vis-à-vis d’eux. Mais ils laissent de côtés les gros déficits. Or les gros excédents et les gros déficits vont ensemble et ils sont le fruit à la fois de décisions dans le pays excédentaire et dans les pays déficitaires. Une politique équilibrée est d’agir sur les deux côtés à la fois. La loi viole les statuts du FMI tout en faisant semblant de les appliquer. Plus hypocrite, on ne peut pas !

C’était au FMI d’agir. Il en a les moyens. Mais depuis l’abandon des accords de Bretton Woods, après la voie de fait commise par les Américains qui ont refusé d’honorer leur engagement de conversion en or des créances internationales en dollar, ce qui s’appelle un défaut, les changes flottants sont censés fixer le cours des devises. En vérité le marché des devises est totalement entre les mains d’un très petit nombre d’opérateurs comme quelques scandales récents l’ont montré, et la flottaison créée une instabilité artificielle.

Si les résultats ne sont pas conformes aux intérêts américains, c’est, pour les Etats-Unis, qu’un pays voyou trouble le libre jeu du marché. Tout cela est une fable puisque le dollar est la monnaie du monde et finance les transactions internationales. Il faut donc un déficit américain pour fournir la liquidité internationale. Ce défaut est structurel et non lié à l’action de vilains à sanctionner.

Les Américains se croient suffisamment forts pour avoir le beurre et l’argent du beurre : la monnaie internationale qui leur permet de financer leur déficit dans leur monnaie ; l’obligation pour les autres de corriger inlassablement la contrepartie de ce laxisme abusif. De même qu’ils se savaient assez forts pour imposer au monde le non-remboursement en or de leurs dettes. Au passage, si un pays quittant l’euro proposait de rembourser sa dette internationale dans sa monnaie nationale, ce serait faire exactement comme les Américains en 1971.

Conformément à la loi les autorités américaines viennent de produire leur première revue du comportement de leurs « partenaires ». On peut le lire à l’adresse ci-dessous.

https://www.treasury.gov/resource-center/international/exchange-rate-policies/Documents/2016-10-14%20%28Fall%202016%20FX%20Report%29%20FINAL.PDF

Plusieurs pays ont été ciblés dont la Suisse et l’Allemagne. On sait que Schaüble, le ministre des finances allemand, a déjà répondu au rapport en expliquant que le change de l’Euro lui échappait complètement. La BCE est indépendante, n’est-ce pas ? La Suisse, elle, déjà lourdement sanctionnée à plusieurs titres par le gouvernement américain, s’inquiète sérieusement.

Très clairement une guerre est en cours qui vise à imposer aux partenaires créditeurs des Etats-Unis d’accroître de facto leurs importations américaines.

Plus grave, les Américains se flattent d’avoir imposé leurs vues aussi bien au FMI, que dans les différents G, G7, G8, G20, ainsi que lors de la discussion de plusieurs traités comme le Traité Transatlantique.

Nous considérons cette soumission à la puissance américaine comme choquante et inacceptable.

La bonne réaction devrait être la suivante :

- Nulle monnaie nationale ne peut être la monnaie de facto du monde, car sinon les déficits deviennent automatiques

- Les changes flottants ne fonctionnent pas et ont permis d’énormes excédents et d’énormes déficits conjoints, en violation des statuts du FMI. L’idée que les marchés donnent une image pure et vraie des changes est totalement fausse et le sera toujours quand une banque centrale peut émettre un montant de monnaie supérieur au PIB d’un pays et que l’Etat collecte plus ou moins la moitié du PIB.

- L’effort doit venir également des pays en déficits et de ceux en excédents

- Il faut recréer un système monétaire basé sur les changes fixes et un mécanisme automatique de sanction des grands excédents et des grands déficits. Par exemple 15 % de l’excédent serait prélevé par le FMI et 10 % des déficits. Les sommes collectées serviraient à alimenter un fonds de stabilisation permettant de vaincre toute spéculation.

- Ce même mécanisme doit être instauré au sein de la zone Euro : avec une pénalisation un peu plus forte compte tenu de la difficulté des ajustements (on ne peut plus dévaluer). Des pénalités de 30 % pour les gros excédents et 15 % pour les pays avec de gros déficits seraient raisonnables.

En attendant, il faut cesser de passer tout accord commercial tant que l’objectif monétaire n’est pas atteint. C’est pour cela que l’affaire du CETA est grave. La France et l’Europe n’ont rien fait ni rien dit et cette soumission a empêché que la question monétaire soit posée.

Les Etats-Unis ne peuvent pas dire que l’Europe n’a pas le droit de lier monnaie et commerce : leur propre texte institue cette règle !

Il y a bien là une voie de sortie de la crise.

Personne dans les médias français n’en parlera. Je ne suis même pas sûr que, dans les allées des pouvoirs européens, il existe une seule personne sensibilisée à cette problématique. Ignorance et soumission sont les tétons de la France et les mamelles de l’Europe.

 

 

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Giscard et les aléas de la "modernité"

L’actualité des présidents de la 5ème République est plutôt chargée, ces derniers temps. Le livre de Michel Onfray comparant De Gaulle et Mitterrand, est venu s’ajouter aux mémoires de Sarkozy qui elles-mêmes suivaient un texte de Hollande. La gouvernance ridicule de Macron ne pouvait pas ne pas être commentée et voilà que Giscard décède, quarante ans après l’échec de sa tentative de réélection.  

Pour ceux qui ont connu la période de son septennat, ce qui est raconté dans les médias ne recoupe pas vraiment leur expérience. Il faut dire que les commentateurs n’étaient généralement pas nés ou à peine nés à cette époque. Ils expriment l’espèce de fond de sauce des on-dit et des images qui flottent à la surface de la mémoire collective, en général en rapport avec les préoccupations du moment, pas toujours avec les réalités d’hier.

L’enterrement est le seul moment où on ne s’appartient pas ! Comme dit la sagesse populaire, « il ne faut pas assister à ses obsèques, on a l’impression qu’on enterre quelqu’un d’autre ».

Un président disposant d’autant de pouvoirs que le Président français dans un pays encore souverain doit être jugé sur son impact sur le destin national. Bien sûr il est parfois très difficile de distinguer ce que l’époque a imposé et ce que l’action menée avait d’original, de même qu’on ne sait dire si Giscard est mort avec le covid ou du covid. La presse multipliant les commentaires sur les problèmes sociétaux, nous nous concentrerons sur les questions nationales graves.

1-     La démographie :

 

Après la pilule, mise en place dans les derniers moments de l’action du Général de Gaulle, la réclamation féministe portait sur l’avortement. Giscard cède et accepte qu’on finance à 100% une destruction d’embryons censée être réservée à quelques cas et qui devient rapidement, planning familial aidant, un moyen de contraception comme les autres. La politique nataliste est abandonnée. L’institution du mariage devient facile à défaire. La famille ne fait plus l’objet d’un discours politique. La femme au foyer est brocardée. Giscard, dans la foulée de Mai 68, lâche tout. L’individu est tout. L’homme peut tromper sa femme sans conséquences. La femme est libre de son corps. On fera les comptes à l’heure du laitier. Michel Debré éructe. Les démographes sous son septennat se mettent à mentir. Ils ne cesseront plus. La natalité de la population native s’effondre. Les résultats sont interdits à la collecte comme à la diffusion. Mais, les estimations qui restent possibles permettent de penser que le nombre des morts dépasse aujourd’hui celui des naissances dans ce segment. La population, disons issue des familles qui étaient en France en 1890, diminue désormais chaque année et la bascule a dû se produire au début de ce siècle. Rappelons à ceux qui en doutent que près de 800.000 enfants naissaient à l’époque où la population était de 44.000.000. Avec 66.000.000 nous devrions voir en voir naître 1.300.000. On compte moins de 450.000 naissances blanches. 230.000 avortements sont exécutés chaque année et 75% des mariages finissent dissous dans les grandes villes. La famille est largement détruite et le trou démographique autochtone désormais sans fond.

Là-dessus Giscard décide de créer le regroupement familial pour les étrangers travaillant en France ou venant à s’y trouver. Il transforme une immigration de travail, largement masculine et alternante, en immigration massive de peuplement, des centaines de milliers de familles africaines et nord-africaines s’installant en France et provoquant aussitôt de grosses difficultés. Le PS exploite la situation avec « touche pas à mon pote », la marche des beurs, le soutien aux réclamations islamistes,  dès la fin des années 70 ! Le mouvement a été si brutal que Barre tente de l’arrêter. Le Conseil d’Etat s’en mêle et interdit qu’on mette fin au regroupement familial. Il faut dire que c’est Giscard qui a institutionnalisé la glorification de l’individu par rapport à la collectivité.

Du coup nous vivons actuellement de facto le « grand remplacement » des populations indigènes par des populations venant d’Afrique, avec des zones de plus en plus nombreuses et de plus en plus larges où les populations d’origine indo-européenne ne représentent plus que 5 à 10% des effectifs d’écoliers. Giscard avait pour l’Afrique et ses différents gibiers une dilection qui ne s’est jamais démentie…

 

2-     La fiscalité.

 

La plupart des Français, y compris des commentateurs chevronnés, ne le savent pas, mais le Général de Gaulle a mené inlassablement une lutte contre le ministre des finances Giscard pour éviter le dérapage de la pression fiscale. De Gaulle voulait que la pression fiscale reste inférieure à 32% du PIB, alors qu’il la voyait dériver au-dessus de 35%. Il n’a reçu de la part de Pompidou qu’un soutien modeste. Les recettes montaient plus vite que la croissance qui était forte, compte tenu du caractère progressif global du système fiscal. Il aurait fallu rendre la plus-value artificielle. La facilité commandait de l’utiliser à toutes fins notamment électoralistes. C’était la théorie de Giscard qui considérait de plus que la « modernisation fiscale » devrait s’accompagner d’une aggravation fiscale.  Toute son action comme ministre des finances sera de créer ou d’aggraver des impôts. Son septennat sera un d’abord un septennat fiscal, avec la généralisation de la TVA, l’impôt sur les plus-values, mille mesures de détail aggravant la situation de nombreuses professions, notamment les grandes professions libérales comme les chirurgiens et les architectes. Il supprime les cadeaux d’entreprise qui était un des bonheurs des métiers du bâtiments. Comme disait Edgar Faure, « Giscard n’aime pas l’argent des autres ». Il était d’ailleurs connu pour envoyer les contrôleurs du fisc à ses ennemis et… à ses hôtes quand ils avaient stimulé son envie. On oublie de relever qu’en 1978, il travaillait sur un impôt sur la grande fortune…  

 

Aujourd’hui, nous sommes quasiment le premier pays au monde pour la dette, les dépenses publiques et la fiscalité. Sur ce sujet comme sur celui de la dénatalité, et de l’immigration submersive, nous sommes les enfants de Giscard.

 

3-      Le système monétaire international

 

Les abus américains dans les années soixante mettent en porte à faux le système monétaire international créé à leur demande à Bretton Woods en juillet 1944. L’arrivée de Kennedy et de son goût pour les dépenses intérieures et extérieures font vaciller le dollar qui est la base du système de changes fixes mais ajustables par consentement mutuel qui a accompagné les trente glorieuses et qui n’est pas pour rien dans ce succès historique. En 1971 les Etats-Unis imposent le cours forcé du dollar et un système de changes flottants. Il n’est censé être que temporaire. Dès 73, avec l’accord de Giscard, il commence à être pérennisé. C’est l’époque où on considère que les changes flottants ne sont pas graves s’il n’y a pas d’inflation et que pour cela, il suffit de rendre autonome les banques centrales et leur interdire de prêter directement aux Etats. L’Etat français au lieu d’être financé à taux zéro, commence à s’endetter et à voir la charge de la dette prendre une part notable dans la dépense publique. Tout à sa « modernité » affiché, Giscard croit être dans le coup du nouveau cours des choses. La crise de 73-74 le prend par surprise. Il n’a pas compris que les relances en régime de changes flottants ne fonctionnent pas. Celle qu’il impose en 75 s’effondre. Il faut d’urgence appeler Raymond Barre. On entre dans la politique de compression et d’étouffement budgétaire.  Il va, en 1976, à Kingston, signer les désastreux Accords de la Jamaïque qui instituent définitivement les changes flottants qui entraîneront une suite ininterrompue de récessions mondiales avec l’apothéoses de 2008. On le voit faire des effets de maillot de bains avantageux au bord de la piscine. Quelle modernité, en ligne avec le café aux éboueurs, les diners au peuple, le ski à Courch’, le fouteuballe à Chamalières et l’accordéon avec ou sans Yvette Horner ! On voit naître le mélange si typique de notre époque de décisions dramatiques pour le destin national et d’habillage par une com’ infantilisante et narcissique.

Nous en sommes encore là.

 

4-     La fin de la souveraineté française

 

Lorsque les historiens se pencheront sur les cinquante ans qui vont de 1974 à 2022, ils seront sans doute sidérés de constater que les présidents qui se sont succédé avec des pouvoirs immenses et un pays fort d’une histoire riche et parfois glorieuse, ont tous chercher à réduire structurellement la souveraineté du pays que la nation leur a confiée. Giscard croyait vraiment que la France, comme la nation, comme l’or, comme le Franc, comme de Gaulle, comme le natalisme, comme le mariage à vie, c’était « ringard ». La « modernité » devait faire fi de ces vieilleries et extirper ces oripeaux.  Ces écrits postérieurs puis son action en faveur d’un « constitution » européenne prouveront assez qu’il considérait que l’Europe devait purement et simplement se substituer aux Etats Nations, que le Franc devait disparaître, que la zone devait être dirigée par le « couple franco-allemand », que les institutions devaient être sur le modèle américain avec le même rôle pour les institutions juridiques, le même politiquement correct vis-à-vis des minorités, etc.

 

Il a fait élire les députés européens au suffrage universel, donnant au Parlement Européen supranational la primauté sur le parlement national, chargé de « transcrire les ordonnances européennes dans le droit national », une tâche exaltante. Ces élections n’ont strictement aucun sens. Personne ne sait pour quoi il vote et se contente de choisir des étiquettes. Demandez autour de vous : vous venez de voter pour le PE ; qu’est-ce qu’a fait votre merveilleux élu ? Heu, heu !  Ne répondez pas tous à la fois ! Il a tout fait pour préparer une monnaie européenne. Ne jamais oublier que Barre est celui qui a été chargé de définir la méthode pour aboutir à l’Union Monétaire Européenne. Mitterrand ne fera que reprendre le bâton européen là où il gisait au départ de Giscard.

 

5-     L’Enarchie compassionnelle

 

Avec le couple Giscard-Chirac s’installe « l’énarchie compassionnelle », c’est-à-dire une organisation politique où des hauts fonctionnaires d’idéologie très similaire prennent le pouvoir, tout le pouvoir. Giscard symbolise à lui tout seul l’usurpation de la démocratie par une certaine partie de « l’élite » qui cumule mariage d’argent, recherche plus ou moins pitoyable de noblesse et caution donnée par les grands corps. Il est le seul à être entré à Polytechnique et à l’Ena sans passer par les examens difficiles classiques mais par des petites portes très spéciales liées aux circonstances et connues d’un très petit nombre d’initiés.

 

Avec Giscard, l’Enarchie s’empare de presque tous les leviers de commande. L’administration et la bureaucratie explosent. C’est le début de l’effondrement du système médical français avec la destruction du pouvoir médical et la prolétarisation des « mandarins » qui ne cessera plus. Si nous en sommes à 16.000 fonctionnaires femmes de catégorie A au ministère de la santé et dans les ARS, c’est d’abord au mouvement créé par Giscard qu’on le doit.  Il ne s’arrêtera plus. Il importe de rappeler que le Premier ministre que Giscard aurait appelé s’il avait été réélu était … Rocard et la deuxième gauche et que la première mesure qui aurait été prise aurait été de créer un impôt sur les grandes fortunes. On assiste avec Macron et ses premiers ministres énarques de seconde zone au triomphe final de ces conceptions délétères. Macron c’est un Giscard en plus caricatural et en plus limité, sans souveraineté et asphyxié par le politiquement correct américain. Avec les mêmes résultats désastreux.

 

6-     La destruction de l’école

Giscard nomme René Haby à l’éducation nationale où il restera sept ans façonnant le ministère à sa volonté. Il a été responsable de la pédagogie au début des années soixante. C’est un homme du sérail qui lui a fait allégeance, ce qui est rare à « l’Edunat ». Il compte sur lui pour moderniser les structures très élitistes du système scolaire français et lui obtenir la neutralité politique des syndicats « d’enseignants », ce magma de plus en plus féminisé qui a pris le relais du monde des professeurs. A l’époque les Français se regroupent en deux classes très marquées : ceux qui ont au mieux le certif et les autres ; 85% d’une classe d’âge d’un côté et 15 de l’autre.  Ceux qui ont le certif savent compter lire et écrire. L’orthographe est là.  Impossible de faire carrière au lycée sans orthographe.  Mais le sursaut démographique a provoqué une démocratisation qui n’a pas été vue. Au moment où l’examen de sixième, terreur des parents bourgeois, est supprimé, déjà 55% d’une classe d’âge entre en sixième, le mouvement étant souvent freiné par l’inexistence de collèges et de lycées à proximité. La Cinquième République va investir à mort dans l’équipement scolaire et accompagner le mouvement. Mai 1968 et la révolte des étudiants seront très mal vécus, en fait comme une injustice, par tous ceux qui ont mis tellement d’effort national sur l’enseignement.  Le drame c’est qu’à partir de 1968, l’action quantitative, mais qui garde une certaine rigueur qualitative, sombre dans le laxisme et les idées fausses. La loi Haby met fin à la rigueur et au nom de la démocratisation, qui avait lieu en silence, on va engorger le système de gens qui n’avaient rien à y faire et finalement détruire le système. L’orthographe (fasciste et censé reproduire la domination bourgeoise) sombre à une vitesse incroyable. Dès 1978 la direction de Sciences-po demande aux Maîtres de conférences de ne plus tenir compte de l’orthographe dans la notation ! On sait où l’on est aujourd’hui. Plus personne ne nie l’effondrement.

Le but de cet article n’est pas de faire un bilan détaillé de l’action politique de Giscard. Dans sa volonté de « modernisation » il a pris de nombreuses mesures heureuses : la suppression de l’Ortf, la fin de la radiale Vercingétorix à Päris, les lois Scrivener de défense du consommateur, diverses libéralisations, la fin du contrôle des prix (inflationniste) etc. En sept ans on ne fait pas que des sottises.  Giscard n’avait pas de mauvaises intentions et se sentait idéologiquement libre, le « libéralisme avancé » ne prescrivant rien de précis. Ses successeurs ont largement mis leurs sabots dans la trace de ses escarpins.

Mais, au moment où l’hagiographie s’exalte, il n’est pas mauvais de rappeler que six des grandes tares qui ont mis la France par terre se sont développées sous Giscard et par la volonté de Giscard. Il a ouvert la porte à des mouvements funestes pour la nation  et au nihilisme où se vautre complaisamment quarante ans plus tard son arrière-petit-fils spirituel, Emmanuel Macron.  En 1974, on pouvait avoir des illusions sur ce qui se situait derrière la porte qui portait le panneau « modernité ». Aujourd’hui cet aveuglement est sans excuses.

Pour beaucoup la messe est dite. Il sera extrêmement difficile d’en sortir et les nœuds gordiens sont serrés à bloc. Il n’est pas du tout sûr que le pays trouve encore l’énergie de les trancher.  Ce d’autant plus que le quinquennat a beaucoup affaibli le rôle présidentiel, devenu celui d’un sous-secrétariat à la population. Chirac l’a accepté, Jospin l’a mis en place, mais c’est Giscard qui l’a voulu. Encore lui !

Et encore une erreur !

 

Les dures leçons de la crise sanitaire

Nous sommes à peu près à l’anniversaire du début de la pandémie de Sars-Cov-2, à Wuhan dans le Hubei, en Chine. Nous ne savons toujours pas l’origine du virus nouveau. Trois affirmations ont été lancées par des sources officielles. La première, par la Chine parle d’une contamination par les Américains lors de jeux militaires organisés à Wuhan. L’institut Pasteur associé au laboratoire biologique de Wuhan a déclaré détecter des éléments de virus issu de la chauve-souris et du pangolin dont la source possible aurait été un marché vendant ces animaux, hypothèse qui n’a pas été démontrée, une étude récente relevant que de nombreux cas initiaux ne fréquentaient pas cet endroit. Plusieurs journaux se sont fait l’écho d’un rumeur qui suspecte depuis l’origine une contamination involontaire provenant dudit laboratoire, dénoncé par un rapport américain récent comme mal géré et dangereux. Pire encore, le soupçon que la diffusion aurait pu être volontaire, ne peut pas être totalement écarté. La Chine a cantonné l’épidémie au Hubei et préparé aussitôt un vaccin. La campagne de vaccination a commencé dès l’été et plus d’un million de Chinois ont déjà été vaccinés, tout Chinois allant à l’étranger pour affaire devant l’être obligatoirement pour ne pas réimporter la maladie et se faisant tester et isoler au retour. L’activité économique est repartie en Chine à un rythme convenable.

On n’a pas avancé d’un pouce sur la question de l’origine du virus, la seule information nouvelle donnée par une spécialiste dont on ne sait pas si on peut la considérer comme une source sérieuse, est que si on avait voulu activer un virus en laboratoire pour être contagieux sur l’homme, on l’aurait fabriqué comme il l’est.  

Un an après, par contraste avec la Chine, le monde occidental est dans le chaos économique. Pas un seul des grands pays occidentaux n’a réussi à dominer l’épidémie qui reste active partout. Les finances publiques sont partout fortement altérées et des secteurs économiques entiers sont sinistrés.

En écho à l’énormité des gains potentiels, s’agissant d’une pandémie mondiale ouvrant des marchés  colossaux à Big Pharma, une  corruption correspondante s’est installée marquée d’abord  par le rôle de Gilead qui a réussi à payer suffisamment d’experts et de politiques pour se faire acheter pour plusieurs milliards de dollars le Remdesivir, une molécule coûteuse, tout en prenant des mesures peu recommandables pour retarder le plus possible le constat inéluctable de la parfaite inefficacité de la molécule contre le Sars-Cov-2 et en empêchant le constat de l’efficacité partielle de substances abondantes et peu coûteuses. Des coups de bourse à plusieurs milliards de dollars et des marchés d’achat douteux  ont permis aux soutiens de Gilead de gagner des fortunes.

Les fédéralistes Européens se signalent par leur éternelle volonté d’utiliser toutes les crises pour renforcer la captation des fonctions nationales. L’EMA, l’agence européenne des médicaments, donne son feu vert pour commercialiser l’antiviral de Gilead le 25 juin, alors que toutes les études depuis mars montrent que le médicament n’a aucun effet.  La corruption systémique qui règne dans ces milieux a eu la conséquence première que l’on sait : début Août, au moment même où l’inefficacité du Remdesivir de Gilead est enfin acté par la communauté scientifique, la Commission en achète 33.380 doses pour 63 millions d’euros.

Pire encore, en octobre 2020, alors qu’il n’y a vraiment plus aucun doute sur non seulement son inefficacité mais aussi sur sa nocivité, la Commission achète du Remdesivir pour plus d’un milliard d’euros.  « ! Errare humanum est ; Perseverare diabolicum ».

On croit rêver en lisant ce communiqué de l’Union Européenne. « Mme Stella Kyriakides, commissaire à la santé et à la sécurité alimentaire, a déclaré ce qui suit : « Aujourd’hui, nous sécurisons l’accès au Remdesivir pour traiter jusqu’à 500 000 patients dans le besoin. Nous déployons tous nos efforts pour garantir la disponibilité de traitements sûrs et efficaces contre la COVID-19. Grâce à nos achats conjoints dans l’UE, nous donnons aux pays de toute l’Europe les moyens d’unir leurs forces et d’avoir accès aux équipements et aux médicaments essentiels. Nous sommes toujours plus forts ensembles. Telle est la solidarité européenne dans la lutte contre la COVID-19 ».

Nous avons corrigé les fautes d’orthographe.  On notera les mots « Sécurisons », « traitements sûrs et efficaces », « médicaments essentiels », « union fait la force ». Tout est non seulement faux mais gravement contraire à l’intérêt des Européens. On les ruine pour un médicament dangereux et inutile, qui n’est essentiel que pour des corrompus. 

Il est intéressant de noter ces éléments de langage. Ils se retrouveront dans toute la presse pour saluer cette farce concussionnaire. Les Echos du 7 octobre : « Face à la pénurie, la Commission européenne commande plus de 500.000 doses de Remdesivir à Gilead. La Commission européenne tente de venir en aide aux pays européens qui éprouvent des difficultés à s'approvisionner en Remdesivir, un traitement expérimental contre le coronavirus. Les Etats-Unis ont raflé une grande partie du stock mondial de cet antiviral. » Tout est controuvé dans cette information ; on y va à fond sans scrupule. On laisse entendre que ce traitement est efficace alors qu’il est établi scientifiquement depuis longtemps (dès février 2020 !) qu’il ne l’est pas. Une fake news officielle de première grandeur !  L’Europe nous sauve alors que le vilain Trump voulait nous priver de la merveille. En vérité Gilead ne sait plus quoi faire de ses stocks depuis des mois et les brade, voire les donne. Les Etats auraient pu tous en avoir en quantité illimité. Affirmer que la Commission « vient au secours des Etats » est un mensonge grotesque. Pire encore, il apparaît que ce médicament a des conditions d’administration dangereuses puisqu’il faut installer pendant quinze jours une perfusion dans le bras du malade ce qui peut déclencher des complications graves. Les fédéralistes européens ont payé un médicament non seulement sans effet mais dangereux. Ils ont fait du tort à des milliers de malades.

L’Express écrit le 17 octobre : « La semaine dernière, alors que plusieurs pays faisaient face à des pénuries sur ce médicament la Commission européenne a annoncé avoir réservé 500 000 traitements de Veklury, le nom donné par le laboratoire américain Gilead au Remdesivir, et utilisé comme traitement contre le Covid-19 ». L’élément de langage « pénurie » réapparaît. Heureusement l’article souligne que l’efficacité du traitement est problématique et s’inquiéte de ce que va faire la France de ce « cadeau ».

Le Figaro reprend le communiqué de la Commission sans s’étendre trop sur les éléments de langage : « Tous les pays de l'UE, les pays membres de l'Espace Économique Européen, le Royaume-Uni et six pays candidats (Albanie, Macédoine du Nord, Monténégro, Serbie, Kosovo et Bosnie-Herzégovine) bénéficient de ces achats. «Le Veklury est, à ce stade, le seul médicament bénéficiant d'une autorisation de mise sur le marché conditionnelle dans l'UE pour le traitement de patients ayant besoin d'un apport en oxygène», précise la Commission européenne.

La Commission est aux ordres de Gilead et contrôle les achats de dizaines de pays sans aucun contrôle des peuples ni du Parlement européen dont Philippe de Villiers dira fin novembre que 200 députés sont carrément « achetés ». Il est vrai que le lendemain on pouvait lire dans la presse : « Vendredi 27 novembre au soir, la police a mis fin à un « gang bang », un genre de pratique orgiaque avec changement de partenaire, en plein cœur de Bruxelles. Parmi eux se trouvait un député européen ». La police bruxelloise n’a pas encore mis la main sur les commissaires européens faisant un « gang bang orgiaque » avec Gilead.

Quant à la France, la pandémie a révélé l’incroyable descente aux enfers du pays depuis qu’il a été livré globalement aux mains de l’énarchie et de la bureaucratie, que son monde médical a été détruit sans vergogne et que ses institutions sont dominées par des clans socialistes, ethniques et népotiques, et ayant abandonnés la médecine depuis longtemps pour la politique et l’accumulation des meilleures places dans le fromage sanitaire. On découvre que la corruption y règne de façon invraisemblable. L’affaire de la Chloroquine montre des haines ahurissantes et déplacées qui explosent à la figure du public quand le couple Buzyn-Lévy s’en prend au Docteur Raoult et fait interdire dans des conditions dont on espère qu’elles seront examinées par la justice, le traitement par la chloroquine, en classant ce produit comme poison puis en supprimer l’AMM, l’autorisation de mise sur le marché.  Le grand public voit, effaré, que l’ensemble de la recherche française est désormais affermée aux grands laboratoires étrangers (ils le sont désormais tous !) et que les conflits d’intérêts sont majeurs et non déclarés.

Le personnel des institutions médicales centrales qui s’est imposé dans la foulée de l’arrivée au pouvoir de Mitterrand est socialiste dans sa quasi-totalité. Il est toujours là. Il contrôle tout. Un moloch administratif de 16.000 femmes fonctionnaires catégorie A, le sommet des rémunérations publiques, a envahi le ministère de la santé à Paris et en province via les ARS. Ces chefs et ces masses ont étouffé l’hôpital, ôté le pouvoir médical aux médecins et prolétarisé les auxiliaires de santé. Des vedettes !

Les Français découvrent ébahis que leur système de santé, présenté comme le meilleur du monde est en ruine et incapable de faire face : pas de masques, pas de blouses, pas de respirateurs, pas de lits, pas d’infirmières, pas de curare, pas de tests, … A cette occasion ils s’aperçoivent que la presse traditionnelle, écrite ou radiodiffusée ou télévisée, ne cherche pas à les informer mais à construire ce qu’ils doivent penser, en multipliant sans vergogne tous les mensonges possibles et imaginables.

Un an plus tard la France est un des pays qui ont connu les pires résultats sanitaires et économiques. L’institut pasteur a été incapable de produire un vaccin et sera bon dernier dans cette course-là.  Notre plan de sortie du « second épisode » tourne à la farce. La honte !

La crise sanitaire a révélé le poison de l’énarchie tentaculaire qui a envahit le pays avec sa bureaucratie extravagante et paralysante, la corruption effarante des pseudos élites mises en place par le Mitterrandisme dont Emmanuel Macron est le protecteur, l’affaissement moral et patriotique associé à l’Europe supranationale née de Maastricht, le parti pris radical de la presse, aux mains de moins de dix personnes,  devenue une sorte « propaganda staffel » aux services d’intérêts privés et d’un politiquement correct importé.

Quel spectacle indigne ! Que de travail pour reconstruire !

Pendant ce temps-là, Xi Jinping ne se contente pas d’assoir son autorité sur les petites chinoises farceuses envoyées en internement psychiatrique pour s’être filmée en train de jeter de l’encre sur son portrait et commence à exploiter le pouvoir économique qu’on lui a concédé sottement pour avancer ses pions sur terre avec ses armes et ses dollars et dans les airs, avec la reconquête de la lune et la militarisation de l’espace.   

Délire américain, corruption européenne, naufrage français, tapis rouge déployé devant le dictateur d’un immense empire ! Au moins la crise sanitaire aura-t-elle permis un diagnostic sans échappatoire.

Onfray, de Gaulle et Mitterrand, bonheur de lecture

Michel Onfray est un essayiste méticuleux qui manie le scalpel avec un précision chirurgicale et n’hésite pas à commenter ce qu’il trouve avec une longue jubilation, même si le spectacle n’est pas très ragoutant et si le constat ne plait pas à la famille.

Il avait ainsi dépecé Freud, comme on enlève les pattes d’un virus tenace, et lui avait ôté ses moyens d’infester la terre entière. Il ne demeure plus que de rares variants. La souche est morte. C’était nécessaire. Merci M. Onfray ! 

En choisissant François Mitterrand comme cadavre exquis, Michel Onfray montre un goût un peu coprophile, le personnage n’ayant jamais cessé de provoquer des pincements de nez. Quinze jours après sa mort il n’en restait rien sinon un Institut Mitterrand dont l’étrange action sera de publier les lettres lourdingues du satrape éponyme à Mme Catherine Langeais, speakerine un peu mémère des années 60, en belle reliure pleine peau payée par le contribuable. Tous ceux qui ont observé, même deux minutes, M. Mitterrand, sans en espérer quelque chose, ont perçu aussitôt le pervers narcissique de compétition, champion modèle pour sa phénoménale capacité à pourrir tout ce qu’il touche, femmes, hommes, institutions, idéologies, sans discrimination.

La seule vertu du « beau François », est d’avoir déshonoré le socialisme français qui ne s’en est jamais remis depuis et dont les instances partisanes se trouvent désormais éparpillées façon puzzle. 

Michel Onfray ne pardonne pas à Mitterrand d’avoir ainsi infecté la cause. Il a donc ressorti le scalpel, accompagné d’un lance flammes pour carboniser jusqu’aux plus petits déchets. Curieusement il n’a pas pris appui sur les beautés du « vrai » socialisme pour démontrer la vilénie du personnage qu’il dissèque. Son révulsif, son miroir, son éclairage, ce sera le Général de Gaulle, ce qui au passage est bien la preuve que le socialisme, empêtré dans ses crimes et ses ruines, abandonnés par les états violents qui se réclamaient de lui, n’offre guère de visages engageants qui puissent, par contraste, prouver l’abjection de l’ancien président de la République qui s’en réclamait.

Le dépeçage de l’ancien secrétaire du PS, faux socialiste et vrai homme d’extrême droite, faux résistant et vrai pétainiste, n’apporte rien qu’on ne sache déjà. Il manque même quelques détails sulfureux sur la période de la IVème. En revanche le talent de l’auteur et sa précision font merveille et ordonnent le tableau des bassesses et des ignominies de son sujet d’observation, rangées avec la rigueur des meilleurs entomologistes. Les formules heureuses jaillissent des tripes éventrées comme un sang joyeux et régénérateur. Jamais un homme de droite n’aurait pu passer le kärcher de façon, aussi convaincante. Plus aucun jeune curieux de socialisme français ne pourra sortir de ce livre intact. Certes deux générations de hauts fonctionnaires socialistes se sont gobergés dans les palais de République, avec l’argent des contribuables, pendant presque cinquante ans, poussant femmes et enfants. Certes M. Macron a maintenu leurs sinécures. On a vu avec la crise sanitaire l’efficacité de ce petit monde. Princes et princesses du palais des vautours n’étaient que des incapables cyniques. Dis-moi qui t’as offert ta sinécure,  je dirai qui tu es !  

Michel Onfray tue une seconde fois Mitterrand mais épargne les Mitterrandistes. Il est vrai que le premier a bradé la souveraineté et la prospérité française, alors que les autres n’ont fait que se nourrir des vers grouillant sur ce grand cadavre à la renverse qu’est devenue la France post mitterrandienne. Jack Lang, Jacques Attali et Laurent Fabius jouissent encore des faveurs octroyées par un Mitterrand antisémite, antisémitisme qu’Onfray montre précoce et permanent jusqu’au dernier souffle.  Cela doit encore le délecter, le compagnon de route de la Cagoule.

Comparer de Gaulle à Mitterrand n’est pas flatteur pour le premier nommé. Il faut lire ce qu’Onfray écrit du Général en oubliant cet aspect déplaisant. On trouve alors un vrai texte de référence, documenté, original et puissant sur ce qu’a représenté De Gaulle dans l’histoire française récente. Il mérite d’être donné à lire à notre jeunesse, en lui conseillant de ne pas trop se préoccuper de la carcasse qui pourrit sur le bas-côté.  

Le vrai contraste est entre cette analyse brillante de l’action du Général de Gaulle et la réalité d’aujourd’hui. Les Centristes, les Socialistes et les Chiraquiens ont gaspillé puis liquidé l’héritage. La France n’est plus souveraine. Elle est percée de partout. Elle stagne et s’endette. Elle est dirigée à nouveau par un Président à la psychologie problématique qui engendre le chaos, alors que les circonstances ne sont tout de même pas si propices à multiplier les erreurs. 

Le livre d’Onfray laisse vierges les solutions de l’espoir.

Que pourrait-il sauver de l’histoire mitterrandienne qu’il raconte ? Les trois ans où, selon l’auteur, Mitterrand a été socialiste, ont été un désastre économique dont on ne s’est toujours pas totalement relevé. Onfray a du mal avec les résultats lamentables de cette gestion « vraiment socialiste » qu’il passe sous la table en trois lignes peu convaincantes. 

Penser l’avenir en se replongeant dans l’inspiration qu’offre la Geste du Général de Gaulle est un travail qui reste à faire. Les utopies socialistes antérieures au marxisme, proudhoniennes ou autres, girondines ou pas, ne sont pas mortes par hasard et sont de fausses solutions. Comment Michel Onfray ne l’aurait-il pas compris.  C’est sur d’autres bases qu’il faut sauver la France des maux radicaux qui la guettent.  

Naufrage français et mal-gouvernance

La France est déchirée par des évolutions délétères. Plusieurs sont liées à des évènements extérieurs : les systèmes monétaires international et européens sont viciés et provoquent des déséquilibres incontrôlables qui à leur tour génèrent des crises financières, la ruine de la prospérité, la stagnation du pouvoir d’achat dans tous les pays qui n’ont pas contrôlé strictement leur productivité. L’Europe s’avère être un capharnaüm où plus aucune décision n’est facile à prendre et toute législation inappropriée impossible à corriger. La pandémie originaire de Chine traumatise étrangement toute l’économie occidentale. La fureur islamiste, soutenue par la tradition de la violence criminelle et les pétrodollars, excitée un peu par la volonté d’Israël d’annexer la Palestine et accroître son Lebensraum et beaucoup par la concurrence entre factions chiites et sunnites, est devenue le nouveau fascisme criminel et la source d’un terrorisme généralisé largement tourné contre l’Occident en général et l’Europe en particulier. L’inconséquence américaine tourne au n’importe quoi et nuit à l’Europe et à l’ensemble du monde occidental. La hausse inconsidérée de la démographie dans les pays africains et son effondrement en Europe est une catastrophe. Partout les déséquilibres économiques et démographiques aggravent les difficultés climatiques et environnementales.

Dire que ce contexte est lourd et implique pour la France des conséquences extrêmement difficiles est peu dire.

Encore faudrait-il que la France se soit mise en position de force pour y faire face. Ce que nous constatons est une véritable tragédie. Le pays sombre et cela est dû largement à la mal-gouvernance qui y règne, au nihilisme qui règne dans certains esprits et au goût de destruction des institutions de certains mouvements d’extrême gauche.

L’élévation présidentielle d’Emmanuel Macron est comme l’éclosion d’une fleur vénéneuse sur le fumier idéologique et bureaucratique qui ruine la mentalité et la prospérité française.

Alors que l’ampleur des pressions extérieures devrait conduire l’exécutif à faire face au scalpel aux difficultés de fond de la société française, la personnalité problématique d’Emmanuel Macron, de plus en plus évidente et reconnue pour sa dangerosité, provoque des crises artificielles qui viennent aggraver les choses et mobiliser nos forces dans des chemins de traverse.

Pour s’en tenir à l’année 2020, on commence par voir un président longtemps indifférent à la crise sanitaire qui s’annonce, et qui n’est obsédé que par ses plans vaseux pour faire face à la crise des Gilets Jaunes qu’il a lui-même provoqué et la crise électorale des Municipales pour LREM.  Obligé de ronger son frein pendant quelques mois, il se ridiculise dans des homélies télévisées ridicules censées sauvées un « narratif », dont tout le monde se fiche et qui est totalement hors de propos. Il reprend la main en virant le Premier Ministre et nommant une personnalité faible, tout en faisant preuve d’un laxisme sanitaire total. « Jupiter » doit montrer à nouveau sa magnificence et étincelante expression. La France perd quatre mois à remettre en place un gouvernement à peu près opérationnel pendant que Macron enchaîne initiatives incertaines et caprices. Hystérie européiste, avec un plan de relance qui ne peut que s’avérer ruineux pour la France et provoquer une tension majeure avec les pays de l’Est ; épisode maladif dans l’affaire libanaise ; injures tout azimuts qui provoquent en retour des injures contre la France et son Président ; faiblesse insigne vis-à-vis de la Turquie qui ose « illuminer » un navire de guerre français sans réponse adéquate ; réponse alambiquée et contreproductive  aux attentats terroristes commis par des musulmans qui n’auraient jamais dû parvenir sur le sol français ;  incapacité de faire régner un minimum d’ordre et laissant la rue aux manifestants de toute obédience ; loi anti séparatiste fumeuse et mal centrée qui provoque des débats inutiles, lois sécuritaire, dont l’article 24 est inutile et mobilise ;  réponse incertaine aux provocations organisées par les migrants et leurs associations ; réduction à trente fidèles la fréquentation des messes dans les cathédrales ; stations de ski ouvertes mais sans remontées mécaniques …

La séquence de reprise en main du narratif présidentiel se termine dans le ridicule et les manifestions. Plus personne n’a plus confiance.  

Tout ce que représente le Président va à l’encontre des nécessités nationales.

-        La France souffre d’un détournement de pouvoir du fait d’une bureaucratie étouffante dont les élites se sont emparées du pays et le dirigent dans leur intérêt propre.  Ce moloch qui ruine les Français, en a fait le leader mondial de la dictature fiscale, et entraîne l’économie dans une stagnation telle que le revenu moyen est aujourd’hui le même qu’en 1980. Il a montré son incapacité devant la crise virale où la France présente les résultats sanitaires et économiques parmi les pires. Il fallait que le Président réduise l’Enarchie au lieu de la magnifier, décentralise le pouvoir et le canalise de pouvoir au lieu de tout concentrer dans 20 mains de hauts fonctionnaires et qu’il freine la gabegie et la sottise qui s’étalent dans certains villes comme le montre la situation municipale à Paris.

-        Il fallait montrer une volonté farouche d’empêcher tous les mouvements extrémistes de gauche qui ont décidé de mettre la France à feu et à sang en permanence. En baissant pavillon à Notre-Dame des Landes, Macron a signé son impuissance et tous les malfaisants ont compris qu’on pouvait y aller sans risque.

-        La volonté de mettre fin à l’invasion étrangère, fondée sur l’abus de toutes les procédures bienveillantes qui sont une tradition française et les concessions permanentes à des hors-la-loi, alors même qu’une exaltation criminelle traverse le monde musulman, s’est trouvée empêchée par le « narratif » présidentiel qui a d’abord glorifié les groupements étrangers abusifs installés sur le sol français, puis accusé la France de crimes contre l’humanité et appelé à la repentance. Il en est résulté à la fois une anarchie presque complète dans les zones tenues par les populations musulmanes qui y sont majoritaires, des attentats terroristes et la mise en cause de la France par tous les dictateurs des pays musulmans. En pleine crise économique et sanitaire la France a continué d’être envahie avec une accélération de l’immigration légale et illégale. Un climat pestilentiel de mauvaise conscience artificielle a été imposé alors que des Français étaient victimes de crimes musulmans atroces.  

-        Les déséquilibres européens qui entraînent à la fois le sur-chômage français, la captation de ses ressources, et sa ruine financière, du fait des excédents allemands, auraient dû conduire à une politique réaliste en Europe. Macron a voulu donner dans l’exaltation avec la multiplication des discours éthérés. Le résultat : la France se retrouve ruinée et isolée, sa souveraineté n’existe plus, et l’influence de la France n’a jamais été aussi basse. Au lieu de comprendre qu’il s’engageait dans une impasse, la folie européiste d’un président muré dans la défense de son narratif narcissique l’a conduit à un enfermement idéologique qui s’est révélé dramatiquement contreproductif.

-        La déliquescence économique et sociale de la France aurait dû être prise en compte avec un mélange de souci pour ceux qui sont en difficulté et de politique de désenchaînement des forces productives. Propos méprisant d’un côté et morgue bureaucratique de l’autre, ont conduit à la colère de beaucoup de Français et à un endettement absolument faramineux dont plus personne ne sait comment sortir. Emmanuel Macron n’a aucun affect, aucun souci de la vérité, aucune vraie conviction et ne raisonne qu’en fonction de ces calculs et de son fameux narratif.

-        Au lieu d’être menée avec une volonté farouche de sortir au mieux la France et les Français du gouffre où le socialisme mitterrandien les a mis, gouffre  aggravé par les Enarques socialistes inconscients qui se sont succédés au pouvoir, Chirac et Juppé faisant visiblement partie du lot, la France est dirigée par un homme malade d’un égotisme maladif qui s’appuie sur l’Enarchie et les fonctionnaires socialistes qui ont pris la main sur presque tous les leviers de la République depuis près de 40 ans, comme on le voit dans le domaine sanitaire, où tous les dirigeants administratifs ou médicaux sont socialistes, parfois en famille, l’exemple Buzin-Lévy étant caricatural.

On voit le résultat : tous les secteurs régaliens sont malades ; l’école et la santé sont en déshérence ; la justice est effondrée et dirigée par des juges partisans ; l’information publique est entièrement entre les mains des socialistes et des gauchistes les plus caricaturaux où ils font chauffer la colle contre la société ; l’économie est en crise catastrophique ; la diplomatie française est clochardisée et en déshérence.

Les Français ont cru qu’en balayant les partis traditionnels complétement carbonisés après 50 ans de déclin français, de perte de souveraineté et d’indigence économique et sociale, et en nommant un jeune Président en apparence moins lié par des conventions et des tabous délétères, et plein d’ouverture et de bonne volonté, il redonnerait de l’élan au destin français.

C’est l’inverse qui s’est produit, parce que, justement, tout le « narratif » macronien le fait aller contre les nécessités nationales et que sa psychologie particulière le prive d’affect et d’objectivité, et l’empêche de changer d’objectifs et de méthodes.

Alors que la France sombre dans le chaos sous les attaques de la pandémie, de l’islamiste terroriste, des délires politiquement corrects américains importés en France, de la crise économique,  de la crise européiste, de la crise démographique,  de la crise bureaucratique sur fond d’effondrement de l’Etat, de la crise générale de l’autorité, de la pression du gauchisme  nihiliste, de la crise de la dette, de la crise fiscale, la seule réelle préoccupation de Macron est la sauvegarde de son narratif pour gagner les élections présidentielles de 2022.  Toute sa réflexion pour 2021 est électoraliste et vise à faire tomber la droite aux élections régionales et départementales, et se présenter comme le dernier espoir d’empêcher l’arrivée au pouvoir de Mme Le Pen !

Ce quinquennat aura été un désastre. On ne peut pas continuer sur cette lancée-là. Jamais la France ne s’est trouvée aussi bas en période de paix. Jamais la jeunesse n’a été si mal traitée et si mal inspirée. Jamais l’espoir n’a été si empêché. Jamais il n’a été plus urgent de penser autrement l’avenir de la France et de redonner confiance aux Français. Jamais les forces politiques n’y ont été moins prêtes, pourries qu’elles sont par l’opportunisme et les ambitions personnelles délirantes (Mme Hidalgo se voit présidente !), comme si la France n’était plus rien et que n’importe quel médiocre démago pouvait prendre le pouvoir.

La seule bonne nouvelle est que l’opinion longtemps macroniste ou neutre bascule sous nos yeux et que les soutiens « inconditionnels » commencent à se poser des questions.  

Défausses et des fosses

Mai à octobre 2020 : bilan d’un semestre jupitérien

Alexis Brézet pose une bonne question dans le Figaro : qu’est-ce qui s’est passé au gouvernement pendant l’été ? Elargissons la question : qu’est-ce qui s’est passé depuis qu’Emmanuel Macron a décidé de « reprendre la main », dès mai 2020 ?

En mai, Emmanuel Macron explose d’irritation mal contenue. Il n’a plus la main et c’est Edouard Philippe qui fixe le tempo de la lutte contre la pandémie. Ses discours sont totalement décalés. Il choisit ses mots, fait des phrases, tente des postures, … et se ridiculise. Le Covid entrave son « narratif » . Il lui faut  éliminer cette contrainte et avec elle le Premier Ministre pour « reprendre la main », objectif ridicule, car la question du moment n’était pas de savoir si le Président a  la main ou non mais si le gouvernement affronte correctement les différentes crises.  Tel n’est pas la préoccupation du Président qui est d’éliminer d’abord l’obstacle électoral des Municipales : LREM s’étant ridiculisé à Paris, il fait élire Mme Hidalgo. Encore merci ! Il ne faut pas que « la droite » se remette sur pied en vue des présidentielles. Et déjà il songe à la faire perdre aux régionales ou à reporter ces élections. L’important, ce sont les Présidentielles et rien d’autre. Tout le « narratif » d’apparence puérile qui est construit patiemment par le verbe  est de mettre le candidat, comme la première fois, en situation d’avoir une presse chantant une geste glorieuse, avec ces dizaines de premières pages mettant en scène un héros. Cette démarche politicienne rationnelle se double d’une exigence pathologique à se voir lui-même en héros. Impossible pour lui psychologiquement comme politiquement d’accepter de voir Edouard Philippe tenir la vedette pendant qu’il s’enfonce dans les sondages.

Macron attend impatiemment de signer le déconfinement donc la fin, momentanée, de la crise du Covid et, définitive, de la parenthèse Philippe. Après avoir déclaré que tout était prêt pour une nouvelle flambée à l’automne (ce qui prouve au passage qu’elle était anticipée) et que les Français pouvaient retrouver toutes les joies d’une vie normale, il impose un sous-fifre qui ne lui fera pas d’ombre, M. Castex, énarque éteint, au poste Premier Ministre. Et le voici qu’il virevolte en jet-ski sous l’œil des caméras spécialement convoquées pour bien montrer que le temps était revenu du soleil, de la gaité et des belles vacances ! Une totale inconscience narcissique !

Le pays n’a strictement rien à faire de toutes ces simagrées qui ne correspondaient en rien aux nécessités nationales.

Mais voilà : « Il » avait repris la main. Le spectacle pouvait commencer. Pratiquement chaque jour le pays entendra une annonce sympathique : trois milliards pour machin ; cinq milliards pour trucmuche… Les cadeaux tombent comme à Gravelotte.  « Il » est au rendez-vous des récompenses et des prébendes.  Cet arrosage indécent précède le grand show.

« Mesdames et Messieurs, attention, tout va commencer ». Cela commence par le plan mirifique européen de 750 milliards d’euros, dont un enfant de trois ans peut constater qu’il coûtera à la France si tant est que les pays de l’Est le votent et acceptent des conditions insultantes pour leur démocratie.  Toute une presse européiste et énamourée chante la survenue du miracle : L’Union Européenne est enfin un Etat qui lève l’impôt ! Trois mois plus tard rien n’est toujours signé.

Ensuite on a droit au grand numéro libanais, où une explosion particulièrement terrifiante sert de décor à un exercice narcissique totalement délirant. Deux mois plus tard, le Liban est revenu à la situation initiale et s’est payé la tête du président français.

Et voilà le grand numéro du plan de relance à 100 milliards, affichage d’un « fléchage » parfaitement ridicule et politicien. Deux mois plus tard on en cause au Parlement mais c’est le reconfinement qui est là et qui balaie tout espoir de reprise par la relance.

Le « grand show » est plus qu’un échec, un bide dise les professionnels du spectacle, et qui va devenir sanglant après quelques épisodes grotesques.

Macron tente de reprendre son narratif pro vert et anti Gilets Jaunes, avec quelques mesures de sa convention citoyenne, cette fantaisie anti démocratique qui avait vu une centaine de volontaires charger la mule pour sauver la planète sans tenir le moindre compte des moindres réalités.  L’ennui c’est qu’il est impossible de mettre cette démagogie en œuvre. Alors Macron s’est fait tancer par les « conventionnels » et a dû assumer le ridicule de la situation. Après deux jours de débat, la question écologique est évacuée.  Ce n’est que le début des enterrements.

Un musulman Tchéchène, stimulé et guidé par une noria de musulmans déchaînés coupe la tête d’un malheureux professeur. Une monstruosité de plus ! Elle dévalorise tout le discours d’évitement tenu par Emmanuel Macron sur la sédition et la subversion musulmane, gonflée par une immigration qu‘il a laissé croître démesurément depuis qu’il est élu, tout en éludant  le harcèlement permanent des organisations musulmanes pour faire reconnaitre leurs mœurs et leur suprématie là où ils sont devenus majoritaires. Partout les institutions sont gangrenées, l’université d’abord et ensuite l’école, les hôpitaux, les entreprises. On voit des « élèves » désigner le prof condamné par une fatwa contre quelques centaines d’ euros, en même temps que des dizaines d’organisations mettent la pression sur le rectorat, une institution spécialiste de la lâcheté depuis des décennies, en appellent à la justice et aux droits de l’homme pour sanctionner le « coupable » et que des dizaines de milliers d’intervenants sur les réseaux sociaux harcèlent l’opinion et déversent des tonnes de haine religieuse et raciale.  

L’horreur stimule les finesses du langage macronien. Voici que le « narratif » compte un mot nouveau : séparatisme. Naturellement, pour la nouvelle propagande, il n’est le fait que d’une minorité « radicalisée » qu’il faut isoler et réduire.  Quand il a exalté les immigrés musulmans à Marseille, lors de la campagne présidentielle, ou quand il a expliqué que la France avait commis des crimes contre l’humanité vis-à-vis des peuples arabes, E. Macron n’a fait que conforter la haine de peuples bien décidés à prendre leur revanche sur la colonisation et l’échec historique musulman.  Accroitre l’irrédentisme musulman et le désir des noirs de seconde génération de ne sentir en rien concernés par la culture et les mœurs des « Gaulois » était une grave erreur nationale.

Cette tête d’enseignant roulant sur le sol, qu’a-t-il fait pour l’empêcher ? Rien. Ce n’était pas dans son narratif électoral. Quelques semaines avant, il avait nommé un Garde des sceaux critiquant le « sentiment d’insécurité » après que la sotte Belloubet eût fait sortir de prison pratiquement tous les prisonniers de droit commun, provoquant, à la rentrée, une hausse dramatique des agressions contre les biens et les personnes, l’impunité étant désormais garantie aux voyous. Pire encore elle avait accepté le retour de centaines de djihadistes, pendant que la Sécurité Sociale versait des pensions d’invalidité à ceux qui étaient rentré blessés. Il est vrai qu’elle n’avait pas cesser ses versements lorsqu’ils étaient au Moyen Orient à commettre les crimes les plus épouvantables. Le crime contre l’humanité subventionné par la Sécu, ça vous classe un pays et son président.

Bien sûr, Macron n’est pas le seul à être pris à revers par ces évènements tragiques. Tous les mouvements de professeurs de gauche qui ont milité contre les expulsions d’élèves venant de famille en situation d’expulsion, se retrouvent souillés par le sang d’un martyr qui doit beaucoup à leurs erreurs. En culpabilisant la prudence et l’éviction de familles venues en fraude et incapables de s’intégrer dignement et dans le respect des règles de la République Française, ils ont déculpabilisé le passage à l’acte des musulmans violents. Des affaires « Léonarda » il y en a eu des centaines depuis, le rite de bonne conscience devenant routinier dans l’Education Nationale. Juste un exemple pour illustrer ce constat : « Une centaine de personnes se sont mobilisées ce lundi 27 mai, vers 18h devant le collège des Provinces de Cherbourg (Manche).  Professeurs, personnel du collège, parents d'élèves, élus locaux ...  Tout un collectif pour soutenir une famille du quartier, originaire d'Albanie, menacée d'expulsion ». Il suffit de consulter internet pour trouver une véritable litanie d’exemples de ce type.

Parler de « séparatisme » permet d’éviter « d’essentialiser » la critique des attitudes musulmanes et de tomber sous le coup des lois dangereuses destinées à ruiner la liberté d’expression et la manifestation d’inquiétudes, en interdisant la « stigmatisation » à caractère racial ou religieux. Les musulmans restent des gentils qui sont « les premières victimes de l’islamisme ». Tout la presse qui n’osait plus évoquer quoi que ce soit sur les comportements collectifs des associations et des groupes musulmans, peuvent enfin se revancher sur les « séparatistes » et faire valoir un peu de la réalité dramatique qui s’est imposée partout sous la pression musulmane. Le mot bien sélectionné ne correspond à aucune réalité mais permet à Macron de ne pas nommer l’adversaire et de se défausser. A côté de la fosse où le corps supplicié sera enterré, avec naturellement force discours et pleurs !  Depuis rien n’a changé vraiment. Ce serait contraire au « narratif » macronien !  

Sur les différents fronts diplomatiques, Macron perd. L’Allemagne est devenue la seule force dominante en Europe. La Turquie n’en fait qu’à sa tête et l’insulte à loisirs. Il faut dire qu’il a manqué de courage lorsqu’un bâtiment français a été « illuminé » par une frégate turque.  C’est la France qu’on nargue et pas seulement le président qu’on insulte. Ne parlons plus du Liban.  Et toutes les nations musulmanes se mettent à conchier la France tout en encourageant leurs ressortissants en France à persévérer dans leur « séparatisme » et à perpétrer de justes représailles contre les attitudes impies des Frankaouis.

Et voilà que le Covid frappe à nouveau. On l’avait éliminé du décor et il refait surface. On était prêt ! Et tout sombre ! Qu’a-t-on fait depuis mai et le déconfinement pour se préparer ? Rien, puisqu’on était prêt. Macron a fait une scène inouïe en septembre à ses ministres pour qu’ils ne prennent pas de positions publiques parce que cela nuisait à son message génial et à l’expression de sa politique phénoménale de triomphateur cosmo planétaire.  Le Covid il ne voulait pas en entendre parler, comme en janvier et février.  Alors les ministres sont rentrés à la niche, laissant le terrain à Jupiterino-le-communiquant.

Tout le monde savait qu’il fallait se préparer intelligemment, régler la question des vaccins contre les autres virus, revoir les stratégies et agir vite en cas de reprise selon des plans préparés à l’avance. D’accord, mais on a eu le changement de gouvernement qui a occupé toutes les énergies jusqu’à la fin des vacances, et l’interdiction de se mettre en travers le la Geste Géniale Du Grand Macron. Les camarillas sanitaires ont continué à se tirer dans les pattes. Aucune politique de santé n’a été élaborée. Et les morts recommencent à s’accumuler et il n’y a plus rien à faire que de reconfiner.

A nouveau va falloir que le Président se défausse devant les fosses mortuaires. Macron a tenu compte des leçons médiatiques du premier épisode. Il ne faut pas laisser d’espace à son premier Ministre ou à ses ministres. Le maître de la parole c’est lui et lui seul. Son seul but est de « sauver son narratif et son image ». Sa psychologie problématique et son projet politique l’exigent. Le reste ne compte pas.

On assiste alors à une parodie ridicule. Depuis l’épisode lamentable des élections municipales, Macron veut faire endosser les décisions difficiles qui l’arrangent par les oppositions, de manière à les évacuer de son bilan. Mais pas question de dialogue véritable et de cogestion de la décision. Il s’agit uniquement d’apparences douteuses destinées au grand public via les médias consentants. Alors on convoque les partis d’opposition à une réunion où M. Castex, premier de cordée macroniste choisie pour sa faiblesse, en vient à indiquer que lui-même ne sait rien de ce que va dire le Président qui s’est réservé le beau rôle et l’entièreté de la communication. Malheureusement la droite classique s’est prêtée au jeu sans vraie réaction : il fallait partir et dénoncer. On reste et on geint. C’est peu. Bien trop peu. Toute l’action des médias est de faire converger les Français vers l’écoute de la déclaration jupitérienne. Elle va être intégralement pesée au trébuchet pour tenter d’exonérer Jupiter de tout reproche et de cibler des clientèles pour qu’elles soient anesthésiées et cessent de se révolter contre les résultats ineptes de la politique narcissique menée par le Président qui a abandonné pendant six mois les grandes nécessités nationales à la diligence incertaine de sous-fifres.

C’est que tout le pays se demande ce qui a bien pu être fait par le gouvernement pendant ces six mois pour parer à la recrudescence automnale des virus que tout le monde a annoncé. On sait que le virus, presque disparu à la fin du confinement précédent, est revenu par les étrangers. Une variante peu dangereuse s’est installée à Marseille avant de disparaître. Mais une variante dangereuse s’est réimplantée en provenance du nord de l’Europe. Aucune mesure n’a été prise pour éviter que les étrangers venant du nord et de l’est ne recontaminent les Français. Aucun contrôle n’a été organisé aux aéroports. Toutes les frontières sont restées béantes alors même que d’autres pays réduisaient l’accès à leur pays notamment en provenance de France.  Le retour de la pandémie ne pouvait être jugulé que par une politique stricte de détection ciblée, de traitement précoce et d’isolement des malades, en même temps qu’on réglait la question des vaccins anti grippaux et qu’on organisait mieux l’éventuelle remontée des hospitalisations.

Pratiquement rien ne sera fait, tout le monde étant mobilisé par le changement de gouvernement et la course aux places ou aux lots de consolation. On dispose de 16.000 femmes fonctionnaires de catégorie A au ministère de la santé, dont personne ne comprend ce qu’elles peuvent bien fricoter. On pouvait légitimement penser qu’elles seraient mobilisées pour éteindre les clusters en organisant la détection, les soins, les confinements et leur surveillance. Pas du tout ! « Et les vacances alors et ce n’est pas notre rôle. Nous sommes de la catégorie A, on ne va pas s’abaisser à identifier et surveiller les cas contacts et organiser les mises en quarantaine individuelles ».  Alors on a donné le rôle à la Caisse nationale de maladie, plus répartie sur le terrain mais sans effectif suffisant et plus habituée à distribuer sans limite même en fraude des droits qu’à exercer un contrôle quelconque. Et puis il y avait les vacances et les syndicats. Du coup, à part quelques réussites limitées, toute la politique de tester, soigner, isoler a été un effroyable échec, comme en Mars, et la pandémie a flambé.  Quant aux urgences, au nom desquelles on mesure toute la politique sanitaire (« elles ne doivent pas être saturées pour éviter les tris indignes de malades dans la confusion générale) » qu’a-t-on fait en six mois ? On a arrosé d’argent les « soignants » avec des inégalités choquantes entre les différentes catégories mais on n’a rien fait de sérieux pour élargir l’offre en cas de reprise de la pandémie.

Emmanuel Macron, lui qui avait annoncé que l’on ne confinerait jamais plus, lui qui avait affirmé qu’on était prêt dès juillet à faire face à toute reprise de la pandémie, lui qui avait tout chamboulé pour reprendre la main et redevenir le maître de la parole, est aux abois. Tout se retourne ! Il risque  à nouveau de perdre la main. Il a tergiversé des semaines durant avant de réagir. Jusqu’à ce qu’il ne soit plus possible de traîner.  

Cela a donné l’intervention télévisée du 28 octobre 2020, un chef d’œuvre de défausse et de communication politique trompeuse.

La crise sanitaire qui repart : ce n’est pas lui ! Lui il a été impeccable. Ce sont les Français qui en sont la cause. Quelle indiscipline ! De toutes façons c’est partout la même chose en Europe. Alors comment aurait-il pu, seul, échapper à l’aggravation automnale du virus ? Tout procès de ce qu’il a fait ou pas fait est indécent en cette période où il faut se serrer les coudes. L’opposition de droite est inutilement malveillante et ne propose rien.

Tel est le thème de com’ qui alimentera tous les éléments de langage : « je ne suis ni responsable ni coupable et il est interdit de me critiquer sans malséance ». Même si cela ne dupe que la moitié de la population c’est toujours cela de pris. « Ce pov’ Macron si dynamique, qui parle si bien avec ses beaux yeux bleus, que les temps sont durs avec lui ! ». La pleurnicherie gagne les médias et une partie du bon peuple.

Toute responsabilité étant évacuée, il faut éviter que les mesures prises ne nuisent au futur candidat. Le plan est tout simple : les circonstances lui imposent un confinement mais on va le faire mieux que les autres en évitant bien des tracas. Regardez comme il est gentil : il ne confinera pas les vieux. Merci Monsieur ! Il ne frappera pas l’économie : on continuera de travailler dans les administrations et les entreprises ! Merci Monsieur. Il ne frappera pas l’école : elles resteront ouvertes jusqu’au lycée.  Merci Monsieur. On ne frappera pas le bâtiment qui pourra continuer les travaux. Merci Monsieur. Donc on ne confinera que les vieux dont on vient de dire qu’ils ne seront pas ciblés ! Fa Tutto !  Tout le discours n’est qu’une suite d’oxymores où tout est dit et et son contraire,  « en même temps » comme c’est son habitude et ce qu’il croit être son habileté. 

Macron annonce que le virus ne sera pas jugulé et qu’il faudra vivre très longtemps avec lui. Il faut traduire : « Maintenant que j’ai parlé, ne venez plus m’embêtez avec cela jusqu’aux Présidentielles. Voyez avec les sous-fifres surtout si vous n’avez rien compris de ce qui va se passer concrètement après avoir entendu mon discours. Je sais que Castex est trop transparent pour me faire la même ombre que Philippe. Moi je retourne à mes casseroles et d’abord aux élections régionales qu’il importe de reporter puisque je n’ai aucun moyen de les gagner ».

Le jour même où il avait annoncé le « couvre-feu », toute sa journée avait été consacrée à la manière de traiter le cas des élections régionales. La manœuvre : faire assumer le report aux partis. Le lendemain même de sa martiale déclaration de confinement, il nomme Jean-Louis Debré pour obtenir ce résultat. Il n’y avait guère de doute sur son refus possible : il ne fait que moquer la droite depuis qu’il a été remplacé au poste de président du Conseil Constitutionnel.

Et voilà que des musulmans fanatiques frappent à nouveau en tuant trois personnes dans une basilique à Nice dont une vieille dame décapitée.  

Et voilà que les morts d’accumulent dans les hôpitaux, bientôt mille par jour.

La défausse tombe à plat devant les fosses qui s’ouvrent et se remplissent.  Ce semestre « jupitérien » n’a été qu’un épisode nullissime, loin des nécessités nationales et débouchant sur l’horreur.

Oui : le semestre de reprise en main jupitérienne aura été un désastre. Ce Président à la psychologie difficile qui vit inlassablement dans la quête de lui-même, entre affirmation de soi outrancière et esquives récurrentes, refuse absolument de se salir les mains en s’attaquant à fond à l’essentiel. Pour lui, ce serait « gâcher mon narratif et renoncer à un second mandat ». Ces six mois d’hyper narcisissme à côté de la plaque ont plombé la France un peu plus. Une totale perte de temps gouvernementale. On n’ose imaginer ce que vont être les six mois à venir.

Les Français doivent réclamer dès maintenant, et imposer dès que possible, un gouvernement d’unité nationale et de salut public qui mette en œuvre les solutions radicales qui s’imposent sans se préoccuper des problèmes d’ego d’un président à la psychologie dangereuse et encore moins de la cohérence de son insupportable « narratif ».

France : le drame s'installe

Nous avons connu le temps des incapables. Allons-nous connaître le temps des assassins ?  

Alors que la première phase de l’épidémie commençait, la ministre socialiste de la santé, Agnès Buzin, interdisait la prescription d’hydroxy chloroquine aux médecins généralistes avec interdiction aux pharmacies d’honorer les prescriptions utilisant ce produit. En même temps, sous la pression de la société américaine Gilead, exercée notamment par la rémunération d’un grand nombre d’experts un peu partout et particulièrement en France, elle autorisait des essais dits « randomisés », dont son mari, Yves Lévy devenu président de l’Inserm après avoir dirigé l’ANRS, était un grand promoteur, pour tenter d’imposer le médicament de cette firme milliardaire, le Remdesivir.

Le laboratoire Gilead a fixé le coût d’un traitement de 5 jours avec ce produit à 2.000 euros. On sait le résultat de ces soins : une certaine baisse de la prolifération du virus au sein du malade si la prise se fait aux premiers symptômes, avec aucune influence sur la létalité, le tout s’accompagnant de risques secondaires d’atteinte au foie imposant un protocole de traitement compliqué et restrictif. Gilead Sciences, c’est 22 milliards de chiffre d’affaires en 2019 et 94 milliards de dollars de capitalisation boursière, près de 5 fois son chiffre d’affaires.  Le cours de l’action, monté jusqu’à 112 dollars, en mai 2015, se situe autour de 60 et se traîne à ce niveau depuis des mois faute de résultats probants, alors que le cours avait connu à la fin de 2019 un fort rebond avec l’annonce en Chine d’une nouvelle pandémie prometteuse pour l’anti viral.

Alors que s’accélère une seconde phase de la pandémie, nous voici, en octobre 2020, avec un nouveau ministre de la santé, tout aussi socialiste que le précédent, qui interdit, purement et simplement, via l’agence du médicament, la fourniture de l’hydroxy chloroquine. L’IHU de Marseille qui applique et promeut un traitement basé sur cette molécule, avec des résultats manifestes, est désormais en risque de pénurie d’approvisionnement avec arrêt des soins concernés et donc un risque d’augmentation des décès alors que la contagion flambe.

Quels sont les résultats manifestes de l’hydroxy chloroquine ? L’antiviral, qui ne coûte rien et n’a pas de contre-indications graves (elles existent mais sont facilement prises en charge) prescrit tôt permet de diminuer la masse virale, raccourcit les temps où les personnes touchées sont contagieuses, réduit le temps d’hospitalisation, mais ne guérit pas la maladie une fois qu’elle est installée et frappe des sujets fragiles. Une politique de diagnostic précoce accompagnée d’un traitement précoce permet d’obtenir de meilleurs résultats qu’une absence totale de traitement.  Paris qui ne faisait pas de dépistages ni de traitements précoces a montré des résultats très inférieurs à ceux obtenus par Marseille.

Pour simplifier : l’application de la solution marseillaise aurait sans doute permis d’économiser des milliers de morts, sans ruiner la sécu pendant la première phase. Alors que les juges d’instruction perquisitionnent le bureau du ministre de la santé et le domicile de M. Véran, était-il intolérable de laisser un second constat identique s’imposer lors de la seconde phase ? Toujours est-il que quasiment le même jour où un confinement partiel était imposé sous forme de « couvre-feu », Gilead faisait savoir qu’à la suite des commandes du gouvernement français, le laboratoire pouvait fournir « gratuitement » un nombre illimité de doses de Remdevisir. Le même jour !

Le calcul est évident : « j’ai rendu le traitement « Raoult » impossible mais j’ai permis qu’on le continue avec une autre molécule que j’ai rendue gratuite aux hôpitaux » mais pas aux Français (la commande à Gilead en nombre de doses et en coût n’est pas connue). Les effets secondaires ? Cette fois-ci rien à battre !

En même temps on voyait, aux Etats-Unis, une offensive formidable en faveur de Gilead menée notamment par la Maison Blanche de façon tonitruante et par tous les médecins stipendiés par le laboratoire de façon plus secrète via les réseaux d’influence.

En France, ce qui est clair, c’est que la pandémie est à nouveau très active et recommence à tuer, avec plusieurs milliers de victimes à craindre dans les prochains mois (on parle de 50.000 victimes cumulées à la fin mars s’il n’y a pas de nouveau confinement total).  Et que pour la seconde fois, des mesures sont prises par la petite coterie qui tient le pouvoir en France depuis des années dans le domaine de la santé, pour favoriser à grands frais Gilead et exclure, cette fois-ci radicalement, les traitements alternatifs qui ont fait leur preuve.   

Ne parlons pas des conséquences sur l’économie de cette seconde phase non anticipée par un Président uniquement obsédé par son « narratif » et ses manœuvres électoralistes en vue des présidentielles et qui a fait perdre cinq mois au pays par un changement de gouvernement particulièrement mal venu à la fois dans  son « timing » et son « casting ».

Explosion de la délinquance avec choix d’un Garde des Sceaux qui reparle d’un sentiment d’insécurité alors que les délinquants arrachent le collier des vieilles dames jusque dans les couloirs de leurs appartement, assassinat de professeur par des musulmans intolérants , alors que depuis son élection Macron refuse de prendre la moindre de mesure pour juguler les conséquences pour la démocratie française et pour la patrie de la dissidence massive d’une population musulmane immigrée en forte croissance, pitreries au Moyen Orient qui se traduisent par des insultes répétées contre notre pays avec des risques aggravés d’implication dans des conflits armés, soutien à l’élection de Mme Hidalgo et des Verts à Paris dont on a vu qu’ils menaient une véritable politique de destruction de la ville et de son économie, la situation en France est devenue une catastrophe désormais gigantesque et probablement irrattrapable.

M. Macron qui avait été vu par trop de personnes à droite comme un bouclier contre l’emprise délétère des socialistes se révèle être un incapable pervers et  destructeur qui laissera l’économie du pays ruinée et endettée pour des décennies, la population sous la quadruple menace de la violence irrédentisme musulmane, des pandémies, du chômage et de la misère, la diplomatie et l’image de la France en lambeaux, sa capitale massacrée par des  sectaires incultes ivres d’une victoire tronquée,  et sa démocratie ruinée par l’emprise détestable de coteries de hauts fonctionnaires socialistes ou socialisants.

Mais oui ! Nous sommes les spectateurs atterrés de ce qu’il faut bien appeler l’assassinat d’une grande nation. L’attaque ne détruit pas seulement la santé, la sécurité et l’activité des habitants actuels mais aussi tout un patrimoine légué :  les villes, l’école, la culture, la souveraineté et jusqu’à l’histoire.

Quel amoureux de la France pardonnera-t-il jamais la séquence mortelle de socialisme exalté ou larvé qui s’ouvre avec l’élection de Mitterrand et qui se termine au fond du précipice avec Macron ?  

Paris : la Capitale déclassée dans l'indifférence générale

Qu’est donc devenue la rive droite « chic » de la Madeleine à la place Vendôme en passant par la rue de Rivoli et la rue du Faubourg Saint Honoré sous la double attaque des saccages de Mme Hidalgo et sa fine équipe et des effets de la crise sanitaire ?

Six des hôtels de luxe de l’endroit sont soit fermés soit en voie de l’être du fait d’une fréquentation qui se situe au mieux à 10 %. Le Saint James et Albany tourne avec moins de 3 % de chambres occupées à cause de l’étranglement de la rue de Rivoli par les aménagements de la mairie de Paris ! L’annonce du couvre-feu et de la flambée d’infection nouvelle a stoppé net le peu de tourisme qui restait.

La place Vendôme est totalement saccagée par les travaux mis en œuvre par la mairie qui semble avoir eu comme idée de porter son effort de destruction sur toutes les places de Paris. Elles sont toutes en travaux, non pas pour les embellir mais pour y ruiner la circulation générale. Une cabine de toilette mobile traîne au pied de la colonne Vendôme, porte ouverte. Après le plug anal, les chiottes… On sait le nombre d’homosexuels qui peuplent l’équipe municipale (les lesbiennes de la majorité municipales parlent de « pedoland », ce qui aurait amené un mâle blanc en correctionnelle mais a permis de la promotion de l’Eructatrice). Ce qui explique peut-être cette obsession anale caractérisée qui persiste dans la durée. On est heureux finalement qu’il n’y ait pas de touristes. Partout sur la place on a installé des blocs de béton colorés en blanc ou rouge qui canalisent on ne sait quoi. L’accès au parking se fait en concurrence avec le passage des piétons dont le passage est bloqué par les travaux. Pratiquement toutes les boutiques de luxe sont fermées et celles qui restent ouvertes sont vides de clients. Personne dans la rue de la Paix également ravagée par les travaux. Les rares cafés ouverts sont aux trois quarts vides à l’heure du déjeuner. Le bas de la perspective vers la rue de Rivoli est vide, les voitures ne pouvant plus y circuler. De l’avenue de l’Opéra aux Tuileries, c’est un total désastre urbain et une ambiance sinistre. Total ? Non ! Il y a pire. La rue des Pyramides n’existe plus comme ensemble urbain. Sous les arcades Est tout est fermé et des clochards dorment ou discutent en buvant. Il reste une ou deux boutiques ouvertes sans client sur la face ouest. Ce sont les seules âmes vivantes. Pas un piéton. Autour de la statue de Jeanne d’arc un café est resté ouvert avec une cliente qui pianote sur un portable (il est maintenant près d’une heure de l’après-midi et il fait un temps magnifique), à moins que ce ne soit la patronne qui en profite pour faire un tour sur internet.

La rue du Faubourg Saint Honoré est en travaux. Beaucoup de boutiques sont fermées. Celles d’Yves Saint Laurent et de Vuitton sont vides. Le personnel de quatre à cinq personnes dans chacun d’entre elles attend en vain un visiteur. L’ambiance est mortuaire.

Et la rue de Rivoli ? Là, c’est la fin du monde. Les boutiques sont presque toutes fermées comme les hôtels. Les changeurs ont déménagé. Les boutiques de souvenir sont un souvenir. Le reste périclite quand il n’a pas déjà fermé. Pas un passant. Pourquoi passerait-on par-là ?

La destruction de la rue de Rivoli se veut une grandiose réalisation des tordus qui règnent à l’Hôtel de Ville. La sottise et la méchanceté satisfaites, la hargne et la bassesse idéologiques, tous ces beaux sentiments qui animent cette équipe de malfaisants sont présents dans les décisions qui ont été prises. On n’a pas décidé de faire plus de place au vélo. On a supprimé tout stationnement et stérilisé une voie large au milieu de la chaussée. Le but de l’aménagement n’est pas de favoriser le cyclisme mais de supprimer la voiture le plus possible. Alors, sur le principal axe Est Ouest de la capitale, on n’a laissé qu’une voie pour la circulation et on y a interdit les voitures particulières et elles seules, sauf celles des riverains !

Le comptage des véhicules est intéressant.

Sur cette voie unique de circulation générale on compte 85 % de camionnettes, 8 % de taxis et Bus (les VTC sont interdits) et 7 % de voitures particulières qui violent l’interdiction volontairement ou se retrouvent là en errant dans le labyrinthe créé au nord de la rue de Rivoli.

Sur 100 cyclistes il y a 70 % de femmes, dont la majorité en groupe, qui visitent les lieux pour s’amuser, 10 % de livreurs et 20 % d’hommes plus ou moins pressés.

Le trafic en milieu de journée est très faible. L’essentiel est constitué par des deux-roues motorisés et des camionnettes (95 % des véhicules comptés, vélos inclus). La pollution est donc là et bien là. Mais tout le monde s’en fout, de la pollution. Ce n’est pas le problème. Il faut des actes symboliques contre la bagnole, c’est tout. Une obsession !

On constate beaucoup d’indiscipline. La voie stérilisée au milieu de la rue est utilisée par les gendarmes, la police, des vélos et des motos.

Inutile d’essayer de traverser, si vous êtes piéton. Vous êtes à peu près sûr d’être renversé.

Pas de stationnement possible. Quelle importance ? Tous les commerces sont pratiquement fermés.

On a achevé par la destruction de la circulation ce que le Covid avait commencé. La Ville peut être fière de sa politique.

Pour s’échapper de cette trappe à automobilistes, il n’y a qu’une solution, aller vers le nord et traverser à nouveau des places ravagées par les travaux de voiries et des rues parsemées de chantiers divers, avec des stationnements en double file partout de camions et de camionnettes.

La malveillance municipale est partout. Les pauvres gens qui essaient de s’en sortir font grise mine dans ce chaos. Ne parlons pas de l’Avenue de l’Opéra et des grands Boulevards, ni des Grands Magasins. Partout la grisaille de la crise économique, les affres de la crise sanitaire et les déjections de la politique municipale.

Jamais une municipalité n’a été aussi nocive pour la ville qu’elle gère. Jamais une capitale n’a été traitée ainsi par ce qu’il faut bien appeler une bande de voyous et d’iconoclastes. Jamais Paris n’avait été aussi abîmé volontairement depuis le Commune.

Honte et tristesse !

Comment les Parisiens ont-ils pu revoter pour cette bande de minables, odieux et incultes ? Il est vrai que l’élection a été biaisée et que l’équipe retenue n’a même pas convaincu 20 % des inscrits. Paris est violé mais aussi les règles élémentaires de la démocratie.

On peut déjà deviner le mépris de fer de ceux qui auront plus tard à écrire l’histoire de cette période affreuse, de ce saccage organisé, de ce véritable assassinat urbain mené de sang-froid et sans support populaire et démocratique vrai, par des minorités coalisées guidées par une Espagnole arrivée par l’alcôve et promue par quelques sommités reconnaissantes du Parti socialiste.

Au moins on sait que l’épidémie de Covid s’arrêtera dans les deux ans mais pas le saccage de Mme Hidalgo qui va encore continuer six longues années. Que restera-t-il alors du Paris que le monde entier aimait ?

On veille en ce jour de deuil national une victime de la violence horrible et conquérante des musulmans récemment immigrés massivement en France aux applaudissements des Islamogauchistes, des amateurs de « créolisation », et des tenants d’un politiquement correct à l’américaine.

On assassine aussi la Capitale. Et cette décapitation-là, celle de la capitale de la France, n’est même pas citée dans les médias et encore moins condamnée.

Les banques centrales tentées par la monnaie numérique.

Aujourd’hui, il existe deux types de monnaies : la monnaie créée par les banques centrales, dite monnaie banque centrale et la monnaie créée par les banques de crédits dite monnaie de banque. La monnaie banque centrale est détenue sous deux formes :

-        Des comptes ouverts à la banque centrale par les banques de crédit

-        Des espèces : billets et pièces.

La monnaie de banque est inscrite dans les registres des banques qui en garantissent l’existence et en assure la conversion en espèces sur simple demande ou le transfert à une autre banque, en compensation directe ou via leur compte à la banque centrale.

Les espèces sont anonymes et non traçables. Les banques ne les aiment pas, car elles les obligent à faire intervenir leur compte à la banque centrale, ce qui a un coût et représente une « fuite » dans leur écosystème. En cas de perte de confiance du public, elles peuvent être ruinées par un « bank run », une panique bancaire qui voit tous les clients retirer leur argent en compte pour les convertir en espèces. L’Etat ne les aime pas non plus car ils permettent évasions fiscales et transactions interdites. La suppression du billet de 500 euros en témoigne. Le rôle des monnaies en métaux précieux a été progressivement réduit et lor a disparu de la poche des particuliers depuis la guerre de 14-8, puis des transactions internationales entre banques centrales, de facto en 71, puis de jure en 1976. Nous sommes en régime de « Fiat Money », ou monnaie administrative,  assis sur le pouvoir libérateur général accordé par l’Etat à la seule monnaie officielle contrôlée par l’institut d’émission.

Pourquoi diable vouloir ajouter une « monnaie numérique » ?  Le terme n’est pas clair. A l’exception des billets et pièces, toutes les monnaies sont tenues dans des registres électroniques et manipulées majoritairement à partir de terminaux numériques. Ce sont donc des monnaies « numériques » par construction.  La nouveauté, radicale, serait qu’on en finisse avec les espèces, ce qui, associé à la disparition du chèque, créerait un système monétaire entièrement numérique.

. Quels en seraient les modalités et l’intérêt ?

Plusieurs banques centrales s’étant engagées dans des réflexions qui ne sont pas toutes les mêmes et que nous n’avons pas le loisir de détailler ici, disons que l’idée commune semble être de créer, à l’instar du Bitcoin, un système de comptes décentralisés (c’est-à-dire non stockés sur les ordinateurs de la banque centrale) fiabilisés par le cryptage, accessibles en mode « pair à pair », sans centralisation auprès d’un « intermédiaire de confiance » et totalement anonymes. Les moyens de paiement modernes pourraient se brancher sur ces comptes pour les achats de produits de consommation, l’investissement dans des actifs réels ou financiers, le financement de prêts ou de dons etc.

Quand on y regarde d’un peu plus près, les suggestions balancent entre deux conceptions :

-        Organiser un simple « porte-monnaie numérique » ne permettant que des mouvements de fonds limités

-        Se débarrasser des espèces et permettre un usage illimité de la monnaie numérique.

A notre avis, un système de simple porte-monnaie électronique n’a pas à être géré par les banques centrales mais par les banques commerciales. Elles ont montré avec les cartes bancaires qu’elles savaient mettre en place des systèmes de paiements novateurs.  Les banques centrales ont pris peur lorsqu’elles ont vu que Visa entrait dans le projet Libra qui lui, était basé sur un panier de monnaies et donc surpassait la monnaie officielle des Etats. Si le danger de Libra est reconnu, il suffit de l’interdire et de laisser les banques s’organiser selon les règles officielles et autour d’une monnaie officielle. Le changement sera cosmétique, comme l’a été le passage des paiements du chèque à la carte de crédit ou de la carte de crédit au téléphone portable.

Si, en revanche, on crée une monnaie numérique banque centrale que les utilisateurs peuvent utiliser sans limitation, l’affaire devient une révolution.  

Ce dispositif peut présenter, selon ses adeptes, plusieurs intérêts :

-        La suppression des billets et des pièces est source d’économie pour les banques centrales. En France on peut supprimer la fabrication du papier monnaie à Vic le Compte et des Billets à Chamalières, deux sites forts coûteux. Cela évite de gérer la qualité des billets, en les collectant, les comptant, les triant, avec remplacement des billets usagers. Le transfert de liquidité par des camions sécurisés disparaît. Les commerçants n’ont plus à verser leurs encaisses à la banque, pour alimenter leurs comptes bancaires ni à chercher périodiquement des espèces en fonction des besoins d’encaisse. L’activité des agences bancaires deviennent très restreintes. On peut supprimer tous les GAB. Les faussaires et les voleurs de liquidités devront changer de méthode. Les frais de transaction deviennent apparemment très faibles : le coût d’un mouvement électronique sous internet. Les frais de stockage de la monnaie numérique sont réels mais totalement distribués et marginaux.  Les monnaies numériques privées, par nature volatiles et instables, perdront de leur intérêt, puisqu’on pourra faire tout ce qu’on pouvait envisager de faire avec elles mais pour une valeur stable en monnaie de référence. On pourra étouffer gentiment dans l’œuf un projet aussi dangereux que celui de Libra.   

Ces avantages ne sont pas nuls, même si les coûts sociaux sont considérables et la syndicalisation du secteur étouffante, à la Banque de France par exemple. Mais les gains sont répartis sur toute l’Europe et cela finit par faire des sommes colossales quand on a autant de banques centrales concernées.

Pour les usagers de monnaies de poche, l’utilisation d’une monnaie numérique n’a pas beaucoup d’intérêt. Elle exige des outils numériques, des comptes ouverts sur Internet et des connexions téléphoniques. La disponibilité de petite monnaie est dépendante au bon fonctionnement du système global. On crée une fragilité systémique.

Pour ceux qui paient déjà par téléphone, le gain est nul.

Pour les banques de crédit, s’ouvre un gouffre dans leur modèle économique. Les déposants peuvent préférer garder leur liquidité loin des risques bancaires, couramment ou à l’occasion de crises du type de celle de 2008. S’ils le font, les crédits qu’elles distribuent  devront être couverts à 100% par de la monnaie banque centrale. Leur pouvoir de création de monnaie de façon presqu’indépendante devient nul. On peut même se demander à quoi servirait d’ouvrir un compte. Pendant des lustres, la majorité des transactions se sont faites loin des banques et la « bancarisation » est finalement très récente (en France, la généralisation du compte chèque date des années 60). Les banques dites de crédit veulent qu’on limite drastiquement le porte-monnaie en monnaie numérique directement émis par la banque centrale et qu’on leur en confie le chargement et la gestion. On les comprend. Mais le pouvoir de création de monnaie ex nihilo par les banques est condamné depuis longtemps par de nombreux économistes qui ont largement démontré  que la plupart des récessions récentes ont une origine dans la création intempestive de monnaie par le système bancaire.

Pour l’Etat lui-même, la question est un peu gênante : si les revenus sont versés dans des comptes numériques anonymes et si les paiements d’achat ou de placement sont faits de façon anonyme toutes les fonctions Tracfin confiées aux banques tombent. L’argent peut partir partout dans le monde et vivre sa vie loin des yeux du Trésor. Il est donc intéressé, lui aussi, à limiter l’emploi des liquidités en monnaie numérique au strict minimum.

Pour les entreprises, la question est de savoir comment elles se financeront dans un tel système. Pour les capitaux longs il faudra passez par les bourses comme d’habitude, mais pour le crédit à court terme, l’affaire est plus complexe. Il faudra obtenir des financements via Internet, ce qui ne posera pas de problème si l’intelligence artificielle permet de faire un screening efficace des risques, sinon ce sera le rôle des fonds de placements, ou de banques qui devront collecter l’épargne mais cette fois-ci en rémunérant les dépôts. On peut donc certainement s’attendre à une certaine hausse structurelle des taux d’intérêt, ce qui dans le climat actuel de dettes astronomiques ne sent pas très bon pour les pays et les sociétés trop endettés. Si on ne crée qu’une « porte-monnaie » en monnaie centrale numérique, rien ne change. 

Les effets macro-économiques dans chaque zone monétaire, sont plus difficiles à cerner. Le risque le plus important est celui de la thésaurisation. Lorsqu’un déposant bancaire décide de laisser ses liquidités inertes, cela n’empêche pas la banque de travailler. Si elle les laisse dormir dans un compte numérique décentralisé, ce capital est stérilisé de la même façon qu’un tas d’or caché dans le matelas.    

Pour la banque centrale, il devient impossible de collecter des taux d’intérêt négatifs sur la monnaie numérique, comme elle le fait sur les dépôts des banques de crédit, sauf si on renonce à l’anonymat.

Les effets sur le marché des changes sont difficiles à évaluer. Il y aura une moindre « intermédiation », probablement des coûts de transaction plus faibles. Il est clair que l’interconnexion des marchés monétaires mondiaux sera profondément changée.

Les conséquences écologiques peuvent être terrifiantes ou non. Cela dépendra de la technique retenue. On fera cuire la terre si on utilise la technique du minage liée à la blockchain pour valider les transactions, même si on noie les centres au fond des océans ou dans les glaces de l’Antarctique.

On peut s’amuser dans le climat actuel d’épidémie à estimer l’impact de la monnaie numérique sur la transmission du virus. Médicalement, la monnaie centrale numérique a un impact. Le coronavirus a accéléré le souci d’une monnaie qui ne puisse pas transporter la peste. Il est certain que pièces et billets sont des objets qui circulent et qui sont particulièrement sales. Surtout le billet de cinq euros qui reste dans les encaisses des commerçants et ne revient pas aussi souvent que les autres coupures à la banque d’émission pour échange avec des billets neufs et qui est un cluster à microbes et virus à lui tout seul !

Juridiquement il faudra des modalités adaptées pour d’une part assurer la preuve des transactions et des avoirs, avec un toilettage des textes.  

Si, pour réduire les inconvénients, on renonce à l’anonymat, le projet perd l’essentiel de son intérêt : cela revient à ouvrir des comptes courants à la banque centrale au lieu des banques de dépôts. On conserve au Bitcoin le monopole du secret. Les monnaies numériques privées indépendantes des autorités reprennent de leur intérêt.

En attendant les projets de Central Banks Digital Currency, CBDC pour les anglophiles, MNBC, Monnaie Numérique de Banque Centrale, pour les autres, se multiplient. Qui passera à l’acte le premier ?  Avec ou sans blockchain ? Avec ou sans anonymat ? Avec ou sans conservation des pièces et des billets ? Avec ou sans interdiction des systèmes analogues de monnaies privées ? Sous forme de simple porte-monnaie ou en autorisant des volumes d’épargne libres ? La question qui était encore largement confinée à quelques têtes pensantes il y a deux ans prend de l’ampleur même si le grand public est encore largement tenu à l’écart.

Le fond de l’affaire est de bien définir les objectifs et les moyens. Pour le moment, l’ambiguïté règne et aucune solution un minimum consensuelle et partagée par l’ensemble des banques centrales ne s’est imposée.

La Chine prétend émettre son crypto-yuan extrêmement rapidement pour faire la guerre au dollar. Rien que cela !  « Les premiers tests de cette monnaie numérique souveraine ont été annoncés officiellement le 8 juillet 2020 par le géant du VTC chinois Didi Chuxing et la Banque centrale du pays. Didi Chuxing va donc tester pour la première fois l’utilisation d’une monnaie virtuelle créée par le gouvernement chinois » indique un site spécialisé.

Les petites îles habituées aux mouvements bancaires peu surveillés annoncent des mises en place encore plus proches, mais, pour ce qu’on en connait, il s’agit plus de porte-monnaie électroniques, de monnaies faibles avec des montants limités.

« L’Europe est en retard » dit Mme Lagarde, au même moment ou le Président de la Banque de France s’active dans les médias sur le sujet.

Le Royaume-Uni a une curieuse position qui laisserait une chance au Libra comme monnaie concurrente de la sienne propre ce qui serait une erreur gigantesque. En revanche elle ne veut pas se faire dicter une technique.  L’esprit du brexit est toujours là !

L’année 2021 sera sans doute un tournant sur le sujet.

Notre position est plutôt flottante sur les aspects techniques mais claire sur les objectifs acceptables d’une monnaie numérique banque centrale.  

-        S’il s’agit de créer un simple porte-monnaie électronique avec un logiciel de paiement, les banques de crédit sont bien capables de s’en occuper, comme elles le font pour les cartes bancaires. L’intervention de la BCE dans le processus n’a aucun intérêt.

-        S’il s’agit de créer un actif anonyme, garantie par la BCE, alimentant des comptes numériques sans plafond de montant, permettant de conserver de façon sécurisée ses encaisses, et de les utiliser à toutes fins facilement, et d’un coût énergétique maîtrisé, pourquoi pas Mais les gains seront nuls si on conserve les billets et les pièces, ce qu’il faudra bien faire au moins pendant une longue période de transition.   

-        Il faut interdire absolument la Libra.

-        Il faut exiger des banques centrales et des ministres des finances que dans ce dossier ils parlent clair, aussi bien sur les objectifs que sur les moyens.

Affaire à suivre.

Covid : il n'y a plus de gouvernement ! Macron seul sur sa planète narcissique.

« Le Covid brouille les plans d’Emmanuel Macron », écrit en grand titre de première page le Figaro du lundi 3 octobre 2020.  En fait c’est l’exact contraire : « Les manœuvres politiques d’Emmanuel Macron brouille la lutte contre le Covid » et c’est la seconde fois.

 

En février 2020 Emmanuel Macron était à la manœuvre pour sortir du piège des Gilets Jaunes et se rendre sympathique aux Ecolos. Il voulait également mener le combat municipal.  Pour lui l’annonce des effets brutaux d’une pandémie nouvelle venant de Chine était un non-évènement tant il était désireux de reconstruire son image de super héros dont la brillance est un besoin psychologique lancinant pour sa psychologie problématique.  C’est qu’il en avait des nouveautés à faire valoir : la commission citoyenne sur le climat ; la liquidation de la révolte des Gilets jaunes après son exercice brillant de conférences régionalisées de plusieurs heures et un arrosage de milliards d’euros ; la « réconciliation » avec les maires méprisés dans son programme initial.

Comme les psychanalystes, Macron ne sait régler que les problèmes qu’il a lui-même créé », et en faisant payer cher le pays. Son « narratif » et les virevoltes contradictoires que lui donne une aventure égotiste et vide de sens national est pour lui la seule chose qui compte.

Mme Buzyn et son mari ont certainement bien des choses à se reprocher, mais on peut les croire lorsqu’ils affirment avoir alerté le sommet de l’état sur les difficultés considérables que poserait la pandémie. Et ils se sont certainement heurtés à un mur d’indifférence. Le Président avait d’autre affaire à penser. Le fait qu’il ait changé de Ministre de la Santé pour tenter de se sortir de la mauvaise affaire de son candidat à Paris, Griveaux, et envoyé Mme Buzyn candidater à sa place  en dit long sur le peu d’intérêt qu’il portait au Covid et l’échelle de ses priorités.  

La première phase du Covid sera totalement aberrante mélange d’impréparation, de rouerie de communicant, d’improvisation dantesque, de confusion et de retard accumulés.  Après la déroute électorale du premier tour aux Municipales, c’est le Premier Ministre qui a la main. Il reste la posture au Président. De mars à mai il va jouer la mouche du coche, laissant les ministres porter les mauvaises nouvelles, essayant de s’approprier les bonnes. Il essaie de se faire voir en chef de guerre puis en philosophe de l’espoir national. Ses discours dont totalement à côté de la plaque. Jupiter est ridicule. Les Français ne voit qu’un Narcisse dépassé et il sombre dans les sondages alors que son premier Ministre monte au firmament.

A partir de fin mai, il n’y tient plus. Il a un nouveau plan pour retrouver son rôle de super héros jupitérien et de se mettre en position favorable pour les Présidentielles. Il va changer le premier Ministre et se faire voir tous les jours à la télé pendant les vacances dans le cadre d’une communication frénétique. Pendant 4 mois il n’y a plus de gouvernement. Jusqu’à la nomination de Castex, toute le monde se préoccupe de son avenir. Après il y a les vacances et il faut se remettre en route. Macron a choisi un Premier Ministre remarquablement terne et sans charisme. Ce n’est qu’en septembre qu’on commence à se poser des questions sur l’éventualité d’une reprise massive de l’épidémie. Une fois de plus c’est le grand n’importe quoi. On n’a pas changé l’organisation médicale des urgences. Il n’y a pas de plan pour faire face à une nouvelle virulence. On a arrosé les personnels médicaux pour calmer le jeu et c’est tout. Les « il faut vraiment » et les « nous allons » se sont multiplié alors qu’on ne faisait rien. L’enjeu du « tracer, tester, isoler » est pris en compte dans les mots et c’est le grand n’importe quoi dans les faits. La politique de test est incohérente et coûteuse. Il attendre pour être testé, attendre pour avoir le résultat. Parfois jusqu’à deux semaines. Cela ne sert plus à rien. On ne sait pas traiter les clusters. L’isolement reste un slogan. Rien n’est prévu. Dans les aéroports italiens, on ne fait monter que des gens « tamponnés » et sans fièvre. On ne rentre dans le pays qu’après un nouveau test avec un résultat dans l’heure et une politique de confinement prévue et organisée. En France, on ne fait rien ou on agit dans la plus totale incohérence. De toute façon, par idéologie, Macron veut que la France soit ville ouverte pour tous les européens. Personne n’a synchronisé la politique d’accueil des écoles et universités, des entreprises, des transports. Plus personne ne sait plus qui fait quoi. Des demandes de décisions urgentes aux ARS et au ministre de la santé restent lettre morte pendant des semaines. L’indécision et la gabegie bureaucratique gangrènent tout. Castex ne pilote rien. Macron va faire le clown grotesque au Liban en même temps qu’il engage la France pour 40 ans dans un plan délirant européen à 750 milliards dont la France finira par être un payeur net et non un bénéficiaire net. Et la presse aux ordres crie au miracle. Quel génie, il sauve le monde ! L’Europe, le Moyen-Orient, il règle tout.

Un mois après c’est la panique. Les universités sont paralysées par la pandémie. On ne sait quoi faire dans les écoles, les collèges et les lycées. Les hôpitaux sont à nouveau congestionnés. Les morts remontent en flèche. Le journal Le Monde se moque de Bolsonaro qui ne fait rien au Brésil contre la pandémie alors que plus de 11000 cas d’infections nouvelles sont constatées chaque jour dns ce pays. Il ne se rend pas compte que la France en est à 16.000 à peine quelques jours plus tard ! Télétravail ou non ? Fermetures des bars des restaurants, des attroupements sportifs et culturels ? Ou non ?  Cela patine partout. Rien n’est clair. Pour se débarrasser du problème, Macron croit avoir la solution : on va confier la patate chaude aux maires et aux préfets, devenus de vrais copains.  Là-dessus le Ministre de la Santé, le médiocre Véran, petit médecin socialiste qui se pousse du col depuis des lustres auprès de Hollande et de la mitterandie, rate la marche : il prend sans concertation et sans passer par le préfets et les maires, des mesures unilatérales draconiennes à Marseille qui entraînent une majestueuse bronca. Tout part en quenouille dans la confusion. La population s’inquiète. On laisse des gens comme Hidalgo bloquer la circulation générale pour mener un combat idéologique et politicien contre la mobilité et la voiture. Alors qu’il fallait réduire au minimum l’usage des transports publics.

Les postures de l’été sombrent dans le ridicule : le plan de 750 milliards est bloqué par les pays à qui on veut faire la morale en contrepartie du pognon. Le plan de 100 milliards fait ricaner. Au Liban le Hesbollah fait sombrer toutes les velléités de compromis de Macron. La Geste Géopolitique Géniale tourne à la farce et au bide. Castex n’a pas le poids pour diriger la pétaudière ni, comme l’a fait Edouard Philippe après quelques années d’entraînement et contourner son patron, bien qu’il le sache uniquement préoccupé du « narratif » qui doit le reconduire à sa réélection et d’aucune aide pour la gestion des difficultés qui s’aggravent.

Comme en février et en mars, Macron se retrouve bloqué. Il voit tout lui filer dans les doigts et son plan de bataille pour 2021 est à remiser. Darmanin tente de jouer les Sarkozy à l’intérieur et écope d’un nouvel attentat islamiste et d’actes de guerres urbaines. LeMaire attrape le Covid. Le nouveau Ministre de la Justice essuie tempêtes sur tempêtes. La médiocre Pompili, crieuse d’écologie, doit accepter le retour des substances dangereuses dans les champs de betteraves. Il faudra abandonner une partie des merveilleuses sottises que l’inutile et dangereuse Commission citoyenne sur l’écologie a cru devoir mettre en avant. Alors que le Covid tue désormais par dizaines tous les jours, la question de la publicité perturbe le landerneau. Sans pub pour les voitures et les voyages, les journaux meurent ! Ah zut ! 

Alors oui, c’est bien la politique et l’attitude de Macron qui gênent l’action contre le Covid et pas l’inverse. Et c’est un nouveau scandale. Ce Président qui ne préside que son narratif et ne cherche qu’à régler ses difficultés psychologiques, est un danger public. Il n’y a plus de gouvernement.

Retour de l’inflation ? Une possibilité sérieuse, si…

 Après l’inflation générale à deux chiffres qui a suivi les hausses massives du prix du pétrole imposées par le cartel des pays producteurs, fin 1973, et la sévère récession aux Etats-Unis du début des années 80 provoquée par la volonté des Etats-Unis d’y mettre fin, il est généralement admis qu’il n’y a plus de risque d’inflation. La bourse, l’immobilier et les matières premières rares, ont vu leur prix s‘envoler mais ces biens n’entrent pas dans l’indice des prix à la consommation. En France, l’inflation ne dépasse pas les 2% depuis près de 30 ans.

La résolution de la crise bancaire, financière et monétaire de 2008 a imposé mondialement une inondation de monnaie banque centrale (près de 15 mille milliards de dollars dans le monde) à laquelle se sont ajoutées près de 50 mille milliards de dettes privées supplémentaires, sans inflation des prix à la consommation. Rappelons que la valeur ajoutée des entreprises du secteur marchand en France était avant l’épidémie de Covid d’un peu plus de mille deux cents milliards d’euros et que la dette avait grimpé jusqu’à près de 2.000 milliards d’euros.  En créant de la monnaie globalement à hauteur de plus de quarante fois la valeur de la production marchande française, le monde n’a pas connu d’inflation ! Un peu fort de café tout de même, surtout quand on relit toute la littérature économique sur l’inflation qui sert de base à l’enseignement de l’économie dans nos écoles et universités. Une pareille inflation de moyens de paiement aurait dû se retrouver dans les prix ! Cette bizarrerie ne fait pratiquement l’objet d’aucune étude sérieuse. Un nouveau credo s’est installé : la nouvelle économie ne connait pas l’inflation et le Covid ne changera rien à l’affaire, même si on essaie de compenser des pertes abyssales de production par des distributions de monnaies artificiellement créées.

Ce nouveau credo se doit d’être interrogé. Les sommes mises en jeu pour faire face à la crise sanitaire et sa durée sont tellement incertaines que nous risquons de graves surprises.

Un des premiers aspects qui saisit le regard est évidemment la survenue finalement assez fréquente ces dernières années de crises d’hyperinflation.  Le Liban en connait une en ce moment même. Mais l’Amérique du Sud et l’Afrique en ont porté un témoignage important. Maduro au Venezuela et Mugabe au Zimbabwe ont provoqué deux effondrements monétaires suivi d’une hyperinflation et de la réduction drastique de la production, avec ruine de la population et exode massif. L’Argentine n’est pas passé loin. Plus de 50 états ont une inflation fortement augmentée comparée à la situation d’il y a 6 ans. La hausse des prix n’est pas « à venir ». Elle est déjà parmi nous avec parfois des hausses considérables. Très peu de pays connaissent une baisse de l’inflation. En général ce sont des pays qui ont mis en place une politique stricte de désinflation comme l’Iran, dont l’inflation avait atteint plus de 40%.  Une vingtaine de pays vivent une inflation de plus de 10%.

Dès maintenant, l’inflation dans le monde est souvent forte et parfois désastreuse. Il est vrai qu’elle touche des pays habitués à une mauvaise gestion ou des pays accidentés par des tensions politiques ou militaires. Peut-on alors prétendre que l’inflation a été éradiquée pour les pays développés sérieux et ne demeure que dans les pays à problèmes de gouvernance récurrents ?

En France, l’inflation moyenne sur les 12 mois de l'année 2018 a été de 1.85%, en nette augmentation par rapport à 2017 (1%) et 2016 (0.2%). L’inflation est basse mais en hausse importante et continue jusqu’à la crise sanitaire. En Chine l’inflation en juillet 2020 est supérieure à 2.4% en dépit de la crise de Covid qui a asséché l’activité, alors que le taux de toute l’année 2017 était inférieur à 1.50%. 

Avant la crise sanitaire la pression sur les prix était réelle mais avec des résultats très faibles, la BCE ne parvenant même pas à obtenir l’objectif de 2% d’inflation pour l’ensemble de la zone Euro !

Il importe de comprendre pourquoi, si on veut apprécier, par contraste, la situation créée par la crise sanitaire.

La source de l’inflation monétaire depuis 1971 et l’abandon des changes fixes est bien connue : le système de changes flottants permet aux Etats-Unis d’accumuler des déficits phénoménaux, qu’équilibrent des excédents tout aussi importants au Japon et en Allemagne, puis en Chine et dans les autres Dragons asiatiques. Ces excédents sont recyclés dans les pays déficitaires et une double hélice de dettes se crée qui ne cesse de s’accélérer. A un moment elles deviennent problématiques et on a une crise financière et une récession associée. Ce mécanisme a été vérifié en 1973-74, 1981-1982, 1992-1993, 2002-2003, 2008-2009. La cause étant occultée ou niée, personne ne réforme quoi que ce soit et cela recommence.  A chaque fois des milliers de milliards de monnaies banque centrale sont émises que l’on retrouve dans la valeur des actifs mais pas dans les prix. Pourquoi ? Parce qu’on a ouvert l’économie mondiale aux exportations des pays à très bas salaires à partir des années 80, avec une formidable accélération à partir de la crise de 90. La différence de niveau de vie était telle et la main d’œuvre disponible tellement nombreuse que la Chine et les ex-pays socialistes ont pu capter une part majeure de la production mondiale dans la mesure où les énormes déficits extérieurs ne gênaient plus personne. Du coup les salaires ont été bridés dans les pays développés obligés de faire face à cette nouvelle compétition. Or l’inflation rampante s’accélère toujours par la hausse incontrôlée des salaires. Les récessions décennales provoquées par le système des changes flottants ont aussi pesé lourdement sur les salaires, le cumul d’un chômage de masse structurel et conjoncturel n’était pas vraiment propice à des accélérations salariales. 

Pour l’Europe la construction de l’Euro a imposé une politique financière rigoureuse (notamment depuis 1983 en France) et la stabilité de l’euro impose un contrôle des budgets par la Commission de Bruxelles. L’euro ne permet plus à la France de compenser sa sous-compétitivité accrue vis-à-vis de l’Allemagne par la dévaluation. Le rééquilibrage de la compétitivité passe obligatoirement par une dévaluation relative des salaires. En France les folies socialistes sur la durée de travail, l’âge de la retraite, la pénalisation des relations du travail et le délire de la dépense publique et donc de l’impôt, pèsent également très lourd sur les entreprises et le pouvoir d’achat.

Dans ces conditions les créations de monnaies se sont retrouvées dans les marchés financiers et dans l’immobilier. Les prix immobiliers ne sont pas pris en compte dans l’indice des prix. Donc pas d’inflation !

La crise de 2008 était pour l’essentiel une crise de surinvestissement boursier, bancaire et immobilier. La bulle a explosé créant un trou béant dans les comptes des banques. Les banques centrales ont créé 15 mille milliards de dollar de monnaie pour sauver le système bancaire. Un trou financier se trouvait ainsi compensé par une création financière. Il s’est agi en quelque sorte de jeux d’écritures assez virtuels. Evidemment la récession post éclatement de la bulle, elle, a créé du chômage et une pression à la baisse sur les salaires empêchant tout emballement inflationniste.

Les mécanismes décrits n’ayant pas été corrigés, la pression à la hausse sur les prix à la consommation est restée très faible. La petite hausse constatée dans les pays occidentaux a été provoquée par la reprise économique mondiale ou des circonstances de marché ou des tensions politiques. Jusqu’à l’arrivée de l’épidémie de Sars-Cov-2, le risque d’inflation était nul en France.

Les pays qui ont connu une hyperinflation sont pour l’essentiel passé par trois phases :

-        L’effondrement de la monnaie sur le marché des changes

-        L’effondrement conjoint de la production

-        La création de monnaie administrative en quantité astronomique.

Ce n’est jamais une inflation rampante qui s’est tout d’un coup emballée. Le Liban donne une parfaite image de ce mécanisme. L’effondrement monétaire à précédé l’hyperinflation.

Il faut garder en tête ce mécanisme. La mauvaise gouvernance et des taux de dettes astronomiques peuvent casser les changes dans un système de changes flottants non régulés et provoquer un effondrement économique. C’est un risque qui n’est pas négligeable pour la France.

Comment la crise sanitaire vient-elle s’insérer dans ce système inchangé ?

L’énorme différence tient à la nature de la crise. On a supprimé l’essentiel de la production pendant deux mois et des secteurs vont tourner avec un chiffre d’affaire fortement réduit pendant des mois. Les calculs les plus savants parlent d’une perte annuelle de production autour de 10%. En fait il ne faut pas oublier que le secteur public entre dans le calcul du PIB. S’il a réduit sa « production » (on parle de 17%, ce qui est énorme) il n’a en rien réduit ses rémunérations qui seules sont prises en compte par les statistiques de PIB.  La baisse globale de 10% sur le PIB global d’environ 2.500 milliards est à imputer sur la seule économie marchande dont la valeur ajoutée est de 1.250 milliards.  Les 250 milliards de pertes de production s’appliquent donc à ces 1.250 milliards. La perte est de 20%, pas de 10%.

Ces pertes ne sont pas toutes définitives, une partie des décisions d’achat ont été simplement différés et on fait l’objet d’un rattrapage pendant l’été. Mais une grande partie de la production perdue l’est définitivement. Le revenu correspondant à cette production n’est pas apparu. Il a été largement compensé par des versements d’état. Mais il est facile de comprendre que le circuit économique ne se boucle pas.  Une partie de l’argent versée va chercher ses produits à l’étranger, aggravant les déficits commerciaux français qui ont flambé depuis le confinement. D’autres achats se sont concentrés sur des secteurs en déficits de production et de stocks où ils ont déclenché une hausse des prix. Les autres secteurs, qui captaient une part importante du revenu, comme les voyages, l’hôtellerie, les sorties culturelles, ont été boudés par la clientèle par crainte du virus. La perte de recettes est massive. Les stratégies de prix ont été très variés : certains ont fait des offres attractives en baissant leur prix. D’autres ont eu une stratégie de réduction de leur offre en montant leur prix.  100 milliards d’épargne à court terme se sont immobilisés dans les comptes en banques et les bas de laine, à hauteur de la perte de confiance dans l’avenir. Si ces sommes venaient à se déverser sur les marchés, les tensions sur les prix seraient immédiates faute de production et de stock.   

Cette situation est susceptible de durer jusqu’à la fin 2020 et sans doute aussi en 2021. On commence à voir les prix déraper dans certains secteurs. Il n’est pas impossible qu’en continuant longtemps de compenser le revenu de production en l’absence de production, une certaine inflation se déclenche.  La hausse du chômage est censée jouer en sens inverse en pesant sur les salaires, ainsi que les importations. Si ce schéma est exact, les hausses seront donc plutôt ponctuelles et dépendant de la situation mondiale des marchés.  

Le consensus est qu’il y aura une certaine hausse de l’inflation mais relativement contenue et de nature à faire diminuer le coût des dettes  et à grignoter le surplus de pouvoir d’achat distribué sans production correspondante.  

Sauf en cas d’accident systémique ! L’énormité des dettes supportées par les Etats peuvent à tout moment provoquer une crise de confiance mondiale et des mouvements incontrôlables. La rupture des changes dans un pays parti à la dérive y apporterait dans la minute une énorme inflation. On dira qu’en France et en Europe l’Euro nous protège ! Mais si l’Italie et la France connaissent le même krach que la Grèce, l’Eurozone sautera.

A contrario il n’y a pas pour la France de relocalisation massive possible de production compte-tenu de la non-compétitivité du pays dans le cadre de l’Eurozone. Il faudrait pour cela une dévaluation et un contrôle des échanges, des instruments dont nous nous sommes volontairement privés. L’Euro s’apprécie vis-à-vis du dollar, ce qui est totalement incompatibles avec la relocalisation. On ne pourra relocaliser qu’à base de subvention en creusant les dettes et en créant des distorsions dans la compétition. Ou en prenant l’argent sur les pensions des retraités et en resurtaxant les « riches ». Tout cela n’a rien de durable. Les Enarques croient pouvoir jouer à ce jeu de bonneteau qu’ils pratiquent depuis 1983 avec les résultats que l’on sait. L’Europe fédérale, à ce jeu, ne protège plus que les pays excédentaires, et accable les pays qui se sont laissé aller à casser leur compétitivité comme la France.

Lorsqu’on voit la masse des difficultés anciennes et l’énormité des complications nouvelles, la persistance de systèmes inefficaces, dysfonctionnels et  chaotiques, l’inadaptation des politiques qui sont menées sur la base de réflexes d’un autre temps (comme la relance keynésienne en système changes flottants dont on sait qu’elle ne marche plus depuis celle de Chirac en 1975), l’irrationalité des contraintes que l’on accepte aux noms des petits oiseaux et du réchauffement climatique, le fait que partout on ne respecte plus aucun des principes avec lesquels on a justifié l’édification des nos institutions économiques, on ne peut qu’être troublé.

La prévision devient un exercice impossible. On en est réduit à constater des « surprises ». Aux Etats-Unis une de celles qui fait parler aujourd’hui c’est une hausse des prix soutenue et imprévue, largement liée à la hausse des produits importés du fait d’une dévaluation assez forte du dollar.   Même si le raisonnement permet de juger qu’en Europe une inflation sérieuse est difficile à imaginer, la complexité de la situation, l’inadéquation des politiques, la persistance des erreurs d’organisation, l’impossibilité de certaines réformes indispensables, tout laisse penser que quelque chose peu lâcher. Et cela pourrait bien être le niveau des prix avec une inflation beaucoup plus forte qu’anticipée.

Harcèlement contre la médecine libérale

Dans notre article précédent nous avons dénoncé le scandale d’une camarilla des hauts-fonctionnaires incapables qui, en dépit des résultats catastrophiques de la politique qu’ils ont menés face à la crise sanitaire se permettaient, en dehors de tout cadre démocratique, de détailler directement dans la presse les mesures qu’ils comptaient prendre pour faire du tort à la médecine libérale. Notre critique était plus institutionnelle que médicale.

Du coup nous avons été amenés à nous pencher un peu plus sur la politique menée ces derniers temps vis de la médecine libérale. Et qu’avons-nous découvert : un formidable harcèlement. Tous les maux de la médecine sont attribués aux médecins libéraux ! Leur nombre et leur formation : encadré s; leurs prescriptions : encadrées avec un système de surveillance policier et la possibilité donné à des fonctionnaires de ruiner leur carrière ; leur chiffre d’affaire : encadré ; leur revenu : encadré. Leur travail : rendu impossible par les tracasseries administratives.  Et maintenant voilà qu’on veut en faire les boucs émissaires. L’Enarque Macron a fait défiler les médecins publics sans inviter le moindre médecin libéral. Les mesures envisagées visent à créer des kholkhoz de médecins avec perte du choix du lieu d’installation. Les apparatchiks parlent aux koulaks ! Une ségrégation insultante s’est mise en place où les 16.000 femmes cat A qui peuplent le ministère de la santé sont intouchables, et où il est impossible de sanctionner les incapables qui nous ont mis face à la crise dans des conditions d’impréparation impardonnables, mais où les médecins libéraux qui ont été abandonnés en première ligne face à la crise sont marqués au fer rouge.

On a parlé pendant des mois uniquement des malades passés par les hôpitaux publics. On n’a applaudi que les personnels des hôpitaux publics. Mais la vérité commence à être claire pour tout le monde. On sait aujourd’hui que pour une personne passée par l’hôpital public, il y a eu 20 à 30 fois plus de passages en consultation libérale. Que les médecins et les personnels soignants libéraux ont été en première ligne sans aucune protection. Qu’ils ont été laissés sans aucune indication sur le mode de prise en charge. Qu’ils ont du improviser des traitements et qu’ils ont suivi en masse le professeur Raoult qui disait à raison que le traitement antiviral devait être administré le plus tôt possible. Alors que le Buzyn puis Véran s’acharnaient à dire aux malades symptomatiques de rester chez eux sans traitement où ils infectaient leur famille et voyaient la maladie s’aggraver, les médecins essayaient de faire ce qu’ils pouvaient. Les querelles imbéciles entre clans ont fini même par cette mesure scandaleuse :  interdire sous peine de sanction le seul traitement ayant un certain effet. Le résultat, nous le connaissons : des dizaines de médecins libéraux morts, des centaines d’assistants de vie ou d’infirmières libérales décédées du virus parce que laissés sans protection. Et une gestion des services d’urgence catastrophiques dont les résultats commencent à devenir public : 98% de décès pour les personnes de plus de 80 ans ; 50% de décès en moyenne. Le seul traitement a été au début la mise systématique des gens en réanimation et pour des durées trop courtes. Le seul rôle des infirmiers et médecins : retourner les malades intubés dans leur lit avant de les envoyer à Paris au frigo de Rungis.  A la fin, les ambulanciers ne venaient plus chercher les malades de plus de 80 ans. Les statistiques de décès n’ont pas pris en compte les Ephad pendant des semaines. Elles n’ont jamais pris en compte les décès à domicile.

Et au bout du processus de mensonges et d’inefficacité, radio-macron a laissé la parole à des fromagers pour qu’ils fassent porter le message que c’était la faute des médecins libéraux. Vous direz : qu’est que c’est que cette histoire de fromager ? Et bien oui, une chaîne de la TNT faisait venir un fromager considéré comme truculent qui avait comme seul message inlassable : les médecins libéraux sont des riches et des fainéants. La crise sanitaire, c’est de leur faute ; la situation des urgences c’est de leur faute etc. Une vraie abjection ! Jusqu’au jour où un médecin a décidé de réagir. Un certain Jérôme Marty a répondu au fromager.  Une claque magistrzle qui l'a fait taire. Puis il a écrit un livre « Le scandale des soignants contaminés » chez Flammarion qui justement montre que les médecins libéraux ont été gravement touchés par l’épidémie et pratiquement eux seuls dans le système médical. Les 16.000 fonctionnaires cat A des ARS et des services centraux du Ministère de la santé sont eux restés bien au chaud.  

Le système sanitaire français est une catastrophe. La gratuité totale des soins et une catastrophe. L’organisation soviétique de la santé est une catastrophe ; la bureaucratie fascisante qui règne en médecine est une catastrophe. Qu’on ne croit pas qu’il s’agisse seulement d’un aspect droite-gauche. Madame Bachelot voulait que la vaccination contre le H1N1 soit faite par tous sauf les médecins libéraux. L’abruti socialiste Véran interdit aujourd’hui que les tests de détection de la contamination soient faits par les médecins, les infirmières libérales et les pharmacies. Résultats : les laboratoires n’ont pas le personnel pour faire face à la demande et les queues s’allongent partout devant leur porte.  C’est exactement la même mentalité.  Mme Bachelot après un tour comme comique de télévision n’a pas hésité une seconde d’être recrutée comme potiche dans le gouvernement Macron2, après avoir proféré cette sordide idiotie : c’était aux médecins libéraux de se procurer des masques, alors que le gouvernement a interdit toute distribution et s’est réservé tous les masques existants ou commandés.

Lorsque les socialistes de l’Union des Républiques Socialistes ont massacré leurs paysans, la pénurie s’est installée pour des décennies. A chaque disette ou famine, on incriminait le paysan. La mentalité qui prévaut en France en matière de médecine ne vaut guère mieux. Elle contamine tous les milieux politiques avec un cluster massif : la haute fonction publique socialisante et les politiciens médiocres qu’ils acceptent de promouvoir, avec des relais minables dans la presse.   Nous avons en France les mêmes pénuries et les mêmes injustices, 30 ans après la chute de l’URSS.

Il faut radicalement changer le cours des choses.  De même que l’URSS a fini par disparaître, il faut faire disparaître le système taré actuel.

Première mesure : se débarrasser d’Emmanuel Macron, jeune cinglé, et de sa cour de hauts-fonctionnaires socialisants et/ou soviétisants.

Seconde mesure : interdire le mélange politique et haute administration en interdisant des carrières politiques à des hauts fonctionnaires, sauf s’ils démissionnent de leur statut.

Troisième mesure : sanctionner durement les autorités défaillantes responsables du désastre de la gestion de la crise sanitaire.

Quatrième mesure : renvoyer les 16.000 femmes fonctionnaires cat A du Ministère de la santé avec obligation de trouver du boulot dans le privé. Au moins elles seront ce qu’est un vrai travail.

Cinquième mesure : mettre fin à la gratuité absolue du petit risque.

Sixième mesure : rendre le pouvoir médical aux médecins, en démantelant les ARS et en changeant le système de pilotage de la médecine.  Redonner la liberté aux médecins d’engager les traitements qu’ils jugent bons., les erreurs et les abus étant seuls sanctionnés a postériori.

Septième mesure : s’appuyer massivement sur le secteur libéral pour lutter contre la crise en les engageant massivement dans les tests, et dans l’administration de tout traitement utile.

Huitième mesure : cesser de subventionner certaines chaînes de la TNT qui se sont montrées particulièrement lâches et toxiques pendant toute la crise sanitaire et virer les intervenants qui se sont mis vilement au service de la haute fonction publique socialiste pour faire leur carrière.  

Radical ? Un peu. Mais absolument nécessaire avant l’effondrement total de la médecine en France.

 

Un scandale honteux : quand la grande presse nationale baisse pavillon devant l'Enarchie

Mort du journalisme et de la démocratie

Un nouveau stade de l’Enarchie a été atteint.

On sait que nous défendons ici l’idée que la République a été à peu près totalement subvertie par l’Enarchie compassionnelle, qui règne sans partage sur une France rétrécie par sa dissolution dans un ensemble européen en perpétuelle « construction ». L’élection de Macron, dans le cadre de ce qu’il fait bien appeler un pronunciamiento de hauts-fonctionnaires, avec une direction du pays réduite aux élucubrations d’une dizaine d’Enarques bien en cours, et la folle concentration des pouvoirs entre les mains d’un président au psychisme problématique, ne pouvait qu’aggraver le phénomène.  La presse, en faillite et ne tenant que par les aides d’Etat, vient de prouver qu’on entrait dans un nouveau monde. Ce ne sont plus les ministres qui expliquent dans la presse ce qu’ils vont faire (la bande d’inconnus, choisis parce qu’ils ne sont rien, ne fait que chanter la geste présidentielle) mais les fonctionnaires eux-mêmes qui se sont totalement autonomisés.  

La crise sanitaire a montré la formidable indigence du système de santé français, entièrement phagocyté par une bureaucratie terrifiante et incapable qui empêche les vrais professionnels d’exercer leur métier, sous la direction de familles de fonctionnaires socialistes gavées depuis l’arrivée au pouvoir de Mitterrand. Le symbole de cette dérive est naturellement cette extraordinaire prolifération de postes de fonctionnaires féminins de catégorie A, le sommet salarial de la hiérarchie des fonctionnaires) : 16.000 femmes fonctionnaires du ministère de la santé sans aucune connaissance médicale à Paris et dans les régions, dont personne ne sait à quoi elles peuvent bien passer leur temps et qu’on préférerait voir remplacer par 6.000 spécialistes et 10.000 généralistes ! Après tout, eux soignent des malades. La crise a aussi montré l’hostilité de ces fonctionnaires aux médecins « libéraux », tenus à distance, au profit des structures publiques, toutes à la dérive.

Lisons le Figaro du 4 septembre 2020. Qui nous explique ce que va être la politique de la Sécurité Sociale ? Le Ministre de la santé ? Oh que non ! Il a trop à faire à chasser le Marseillais. M. Fatome (Thomas) présente l’action de la CNAM directement, loin de la « tutelle ». Qui est M. Fatome nouveau patron de la Sécurité Sociale ? Un énarque de la promotion Averroes qui a fait une longue carrière dans les cabinets ! Quelle surprise ! Que va faire ce Monsieur ? « Emmerder les médecins libéraux », aurait dit George Pompidou ! C’est bien l’urgence. On veut d’abord les forcer à entrer dans un machin, les CPTS, dont ils ne veulent pas. Que cache ce sigle bureaucratique en diable : les « communautés professionnelles territoriales de santé », une forme de kolkhoze médical. Ensuite on leur demande de rentrer dans la SAS, un service d’accès aux soins qui a pour but de faire absorber aux libéraux l’échec de l’hôpital public qui est totalement désorganisé par les 35h notamment aux urgences. Les malheureux qui travaillent 50 heures par semaine doivent prendre en charge ce que les fonctionnaires aux 35 heures ne veulent plus traiter. Dernière méchanceté : la CNAM en a assez de payer le prix fort pour des visites aux médecins. Ils pourraient se contenter de faire de la télémédecine à trois balles, ce qui réduirait les besoins de financement !  Après avoir tué l’hôpital et la médecine publique l’ENA , s’inquiéte de tuer la médecine libérale !

Qui osera dire que ce Monsieur Fatome devrait être renvoyé à coup de pied aux fesses et obligé à faire des ménages à l’hôpital public pendant 20 ans pour lui apprendre ce qu’est la vraie vie ?

On progresse ! Sur fond de désastre sanitaire, la bureaucratie est triomphante et sans remors.

Heureusement, nous avons Le Monde. Dans le numéro du même 4 septembre 2020, une date à immortaliser, est publié à la page 23, un article d’une page entière, sur quatre colonnes, censé expliquer comment la santé publique doit être rénovée pour bénéficier d’un nouveau souffle (sans respirateur allemand). Les malades intubés apprécieront.

Qui rédige l’article ? Madame Marie-Caroline Bonnet-Galzy. Eh oui : les femmes modernes sont désormais affligées en majorité de nom double, ce qui complique le travail des commentateurs. Qui est cette bonne dame d’œuvre sanitaire ? La présidente d’un organisme public : Santé publique France, l’ancienne Agence Nationale de la Santé publique. Là il a un truc : quand on parle de santé publique il faut comprendre Santé Publique France. L’organisme précède la fonction. Améliorer la santé publique, c’est renforcer lourdement l’organisme bureaucratique. C’est que notre Marie-Caroline n’est pas n’importe qui ! Comme Hollande, elle a fait HEC puis l’ENA. Elle est Conseiller d’Etat en service extraordinaire.  Elle a travaillé à Lille avec Mme Aubry. Elle est 100 % socialiste école mitterrandiste.

Que propose ce génie de la santé et de l’éthique qui avait pour mission d’avertir de la pandémie et de s’y préparer et qui n’a rien fait du tout, (vraiment rien du tout) avec les conséquences que l’on sait. L’échec l’encourage à écrire qu’il donne « une occasion unique de faire progresser les deux piliers de la santé publique », en un mot la prévention et le soin. Nous avons été nuls : donnez-nous des moyens supplémentaires. Mais surtout pas de règlement de compte. Nous n’en avons aucun à rendre. Suit un inventaire à la Prévert de tous les domaines de la prévention où il faudrait redoubler de postes et de dépenses. Tous les ministères devraient avoir une cellule santé publique prévention, avec évidemment toutes les déclinaisons locales souhaitables. Sur des dizaines de sujets de la pédo psychiatrie à la prévention des risques sanitaires des adolescents, il faut E-T-O-FF-ER les effectifs. En allant loin dans le régional et le local, bien sûr (tout service départementalisé voit ses effectifs multiplier par cent). Prévision et prévention doivent voir exploser les moyens humains et financiers. Toutes les filières (sciences humaines, dures, santé, politique, économie, sociologie et surtout les trois petits points de rigueur puisqu’on vous a dit TOUTES  …). Et attention : l’inégalité ! Il faut l’étrangler à la racine. Il faut : yaka ! Et « au plus profond des territoires » !

Naturellement l’organisation chargée de la prévention (on a vu) et de l’organisation des traitements (on a vu aussi) serait la principale bénéficiaire des nouveaux fonds et effectifs pléthoriques. Parkinson était un gamin. Pourquoi pas recruter 16.000 nouvelles femmes fonctionnaires cat A ?

Un gouvernement normal aurait licencié les incapables qui, à la tête des institutions de veille sanitaire, auraient autant failli. En particulier nos deux auteurs d’articles de journaux. Mais entre Enarques, cela ne se fait pas. Surtout entre énarques socialistes nommés par Marisol Touraine et adoubés par Mme Buzin.

Irresponsables et coupables ! Pourquoi se gêner ? Et ne pas en redemander ?

Le plus grave est l’état où en est réduitla PQN qui laisse désormais ses colonnes directement entre les mains des énarques fonctionnaires nommés. La politique ne se fait plus au parlement. Elle se décide entre condisciples sur le banc gauche de l’école nationale d’administration et s’expose sans frein dans des colonnes abandonnées par le journalisme pour devenir de simples vitrines pour fonctionnaires cupides et avides d’effectifs et de budget. Il n’y a ni commentaire ni avertissement.

Voir d’anciens grands journaux devenir des bulletins paroissiaux de l’ENA a quelque chose de répugnant. On comprend pourquoi plus personne ne vote. Ce qu’on voit disparaître en ce début d’été, c’est tout simplement la démocratie.

Il appartient aux partis de digérer les rapports des hauts fonctionnaires et de les transformer en politiques proposées au pays. Pour cela il faut que les fonctionnaires ne tiennent pas les partis et interdire l’élection des fonctionnaires dans les assemblées qui fixent leur rémunération. Il faut que les fonctionnaires incapables soient sanctionnés.  

L’encadrement mortifère de la médecine libérale est une politique qui doit se discuter au parlement, au minimum avec une couverture journalistique de qualité. Les organismes de veille sanitaire qui ont failli doivent être dissouts et leurs dirigeants renvoyés. Jamais des dirigeants fonctionnaires ne doivent s’adresser directement à la presse sauf pour répondre à des critiques ou des observations médiatisées par les politiques.

N’attendons évidemment pas cela ni de Macron ni de Castex. Mais qu’au moins la PQN fasse attention à ne pas sombrer aussi bas dans les bras de cette « énarchie compassionnelle » pantagruélique, qu’il faut détruire !

Oui il faut séparer le politique et la haute administration. La Nation n’a pas à être à ce point au service d’une secte qui a montré une incompétence et une avidité pharaoniques depuis 40 ans, avec ce merveilleux triomphe qu’aura été la prévention et la gestion de la crise sanitaire.  

La France est-elle en train de créer une magnifique industrie de l'éolienne ?

Une réponse à une question de M. G. Maleplate

Il y a deux manières de défier la pollution et en particulier celle qui aggrave le réchauffement climatique. La première est de considérer qu'il est possible, par la technique, de trouver des solutions moins consommatrices de ressources naturelles et moins productrices de rejets, ce qui se fait en Occident depuis des décennies, en accélérant le mouvement pour tenir compte des coûts externes éventuellement sous-estimés jusqu'ici.  La seconde est de tenir pour acquis que cela ne suffira jamais et qu'il faut restreindre la production et la consommation de façon drastique en accumulant les mesures extrêmes qui baissent le pouvoir d’achat tout en accumulant des dépenses terrifiantes financées par les déficits et la dette.

La seconde méthode n’a, en France, aucun intérêt, parce que les enjeux urgents voire cruciaux du climat n’y sont tout simplement pas présents de façon significative. L'envahissement par les plastiques se fait majoritairement en Asie et en Afrique. Le rattrapage de croissance, qui a créé plusieurs centaines de millions d'emplois dans ces deux zones, s’est traduit et continue de se traduire par une pollution et une consommation d'énergie non compatibles avec des objectifs climatiques raisonnables, quels qu’ils soient. Et toutes les associations mobilisées par la pauvreté internationale hurlent qu’il y a encore quelques centaines de millions à enrichir !  

Tant que la renverse de la natalité mondiale, prévue pour la fin du siècle par les plus optimistes, n'aura pas eu lieu, et tant que ces pays n'auront pas fait les efforts déjà réalisés par les meilleurs en Occident pour atteindre un niveau de vie correct, rien ne se passera sur le front des résultats concrets. Rappelons qu'il se créé dans le monde l’équivalent de 50 villes de la taille de Paris tous les six ans et qu'elles sont polluées à mort. On raserait Paris et les capitales régionales françaises, l'effet sur le réchauffement climatique global serait nul. L'urgence climatique en France n’existe pas. La France bénéficie d’un bilan carbone d’une qualité que la majorité des pays seront incapables d’atteindre dans le siècle qui vient, sauf surprise phénoménale. L’exemplarité a ses vertus mais pas au point de se ruiner pour rien.  

Lorsque les pays pétroliers, fin 1973, ont entrepris de nous rançonner, la réaction de l’Etat français a été d’imposer des économies drastiques d’énergie, de taxer sauvagement le carburant et de créer une industrie électronucléaire massive. Pleinement souveraine, la France pouvait prendre ce genre de décision sans l’avis de personne. De quelques centrales nucléaires, on est passé rapidement à 50. On a couvert ainsi 75% de nos besoins d’électricité et près du quart de nos besoins globaux d’énergie. Framatome a fini par développer une technique proprement française. L’ancien monde !

En même temps qu’était créée cette industrie, le gouvernement imposait le chauffage à l’électricité dans les immeubles collectifs neufs et créait le TGV pour concurrencer l’avion, trop pénalisant en pétrole. Il a donc fait apparaître deux industries, le nucléaires et le TGV à vocation interne mais aussi d’exportation. Quelques soient les erreurs de Giscard, Chirac et Barre, principalement sociétales et fiscales, la croissance s’est maintenue jusqu’en 1980 sans augmentation monstrueuse de la dette.  En réduisant la facture pétrolière, ils ont réduit de surcroit et considérablement l’empreinte carbone de la France qui depuis a toujours été meilleure que celle des autres.

Pourquoi ne pas, en-effet, imaginer que sous l’effet d’un volontarisme souverain la France se lance à nouveau dans une grande aventure industrielle dans les énergies « vertes », à commencer par les batteries, les voitures électriques, les éoliennes, les chaudières créant de la chaleur et du froid sans prélever de gaz ou de pétrole, les panneaux photovoltaïques, des moteurs d’avion non polluants etc. ? Et que nous puissions, grâce à ce mouvement magnifique, conquérir le monde et créer des millions d’emplois avec un bilan carbone positif (moins d’énergie fossile à effet de serre, non reproductible, consommée dans le processus de production que d’économies produites) !

Ce rêve se heurte malheureusement à la terrible réalité qui s’est imposée avec l’arrivée de Mitterrand et la destruction radicale de la compétitivité française par ses gouvernements socialistes et ceux qui se sont succédé depuis et notamment par ceux de Rocard et de Jospin qui ont, circonstance aggravante, détruit le pays en phase de haute conjoncture internationale. Encore bravo ! Les gouvernements de Hollande ont aggravé l’état d’un pays économiquement grabataire. Les errements du « narratif » du Président Macron, cette espèce de chanson de geste qu’il nous impose et qui n’a aucun rapport avec les réalités, ne font hélas rien pour améliorer réellement les choses, en éludant ou compliquant systématiquement les réformes radicales nécessaires. Ce garçon imaginatif et malade de théâtre (d’ombres), fait marcher la France à côté de ses pompes.

La France présente un formidable spectacle, aujourd’hui : des millions de chômeurs, bientôt trois mille milliards de dettes, des déficits monstrueux dans tous les domaines, une société étrillée et disjointe. La lourdeur fiscale en France est unique dans le monde développé.

Surtout, cette France massacrée n’est plus souveraine. A force de se voir comme un camaïeu de territoires destinés à se fondre définitivement dans une Union européenne mythifiée, la France est ligotée dans une réglementation et une procédure de gouvernance qui ne lui permettent plus d’investir de façon autonome dans des industries d’intérêt national en se protégeant du monde extérieur. A 26 membres, si on considère le Brexit comme fait et sans conséquences, aucune décision du type de celles prises au début des années 70 en France n’est plus possible. S’étant lancée, pour contrer le Covid, dans la gabegie infâme de 500 milliards de dépenses publiques à fonds perdus, elle n’a plus réellement de ressources pour investir seule dans quoi que ce soit.

La France n’est plus compétitive et ce qu’a montré l’affaire des masques, c’est que la production nationale triomphe jusqu’au moment où la production chinoise se remet en route. Quand on parle de production « nationale », il faut bien voir qu’étrillée dans le cadre de la zone Euro comme dans celui de la mondialisation financière effrénée et déséquilibrée, la France a été privée de ses anciens grands groupes devenus presqu’exclusivement des sociétés apatrides dont les plus françaises n’ont guère plus de 40% de capitaux détenus par des Français.

Ce qu’a montré l’histoire des trente dernières années, c’est l’abandon de l’industrie française, la montée d’une énarchie sans limite, avec un ensevelissement de toutes les activités dans des normes et réglementations absurdes, tentaculaires et « indémerdables », la destruction de la société dite « bourgeoise » et son dynamisme,  l’épanouissement d’un socialisme étouffant et bureaucratique qui pousse nombre de salariés à faire ce qui veulent et à peine plus, les déséquilibres monstrueux partout, l’accablement fiscal et la cession de nos prérogatives à l’Europe.  Dès lors on ne peut même plus rêver de conserver efficacité et compétitivité. Le secteur électronucléaire est en état de mort cérébrale. Nos constructeurs automobiles résistent par leurs usines extérieures. Le TGV est un échec commercial international quasiment complet et un gouffre en France. Airbus a été donné aux Allemands et se trouve dans une situation tragique. Notre aviation souffre comme jamais. Reste le luxe et le tourisme… si jamais le corona virus le veut bien.  

N’oublions pas que, de 1980 à 2020, le revenu moyen français a stagné. Il n’y a plus eu de croissance depuis 40 ans. Merci Mitterrand et ses continuateurs ! Merci les Enarques compassionnels qui se succèdent à la tête fusionnée de l’Etat et des instances politiques, tout en cédant leurs prérogatives en masse à des institutions étrangères et en acceptant une organisation économique et financière, notamment de change, totalement désastreuse. La baisse cette fois-ci de plus de 20% de l’activité sur un semestre au premier semestre 2020 n’a montré aucun impact sur le réchauffement et la pollution générale.  Tout le monde sait qu’on baisserait de 50% cela n’aurait toujours pas d’impact. Mais toutes les énergies se mobilisent pour tuer un peu plus l’économie et rendre la situation effarante, avec des sophismes déroutants de sottise et d’inculture économique, comme cette idée qu’il suffit que cela coûte plus cher pour que cela crée plus d’emplois.

Alors il faut le constater avec tristesse, il n’y a strictement aucune chance que, dans le cadre actuel, se développent des industries françaises majeures capables comme en 1974 de créer des productions correspondant aux exigences nouvelles de la situation.

De tous les produits concernés, les éoliennes sont certainement ceux qui auront le plus de difficultés à s’imposer comme grande industrie nationale. Le projet éolien en France est une catastrophe tous azimuts. Etant passé il y a quelques heures devant le parc éolien situé autour des Gouvets dans l’arrière-pays du Mont Saint Michel, il était facile de constater que la douzaine d’entre elles, visibles ,étaient à l’arrêt ! L’aspect esthétique est navrant. L’efficacité écologique est douteuse : plusieurs livres et études ont démontré que le bilan carbone du cycle de l’éolienne était négatif ! En gros plus on crée d’éoliennes, plus on aggrave le bilan carbone de la terre !  Le mécanisme financier mis en place est une ruine pour l’Etat français et pour le contribuable qui achète une énergie trop chère le plus souvent à un moment où il n’en a pas besoin, sans pouvoir rétroagir le moins du monde. Et les paysages sont dévastés.   

La seule voie raisonnable semble se trouver vers la construction d’énormes fermes éoliennes marines qui cumulent puissance et coûts tolérables. On parle désormais d’atteindre 50 Euros le Kwh, malheureusement sans préciser s’il s’agit d’un Kwh utile ou s’il est largement perdu faute de pouvoir l’utiliser au moment où il est produit ou de savoir le stocker. L’ensemble du cycle économique de l’énergie éolienne ne se retrouve pas dans le chiffre de 50 Euros par Kwh. Tous les coûts de distribution manquent. Et une bonne partie des coûts de fabrication, engagés à l’étranger.

Presque tous les parcs européens sont fournis par Siemens-Gamesa qui s’appuie sur des produits chinois.  Les Français dans cette affaire font surtout les travaux en béton en mer ou les différents appareillages pour tenir les éoliennes non implantées dans le sol. Et en partie le montage, quand il n’est pas sous-traité à des étrangers.  La pression sur les coûts et la contrainte de temps fixée arbitrairement imposent le recours massif à la Chine ! La France monte et assemble les produits des autres et la Commission Européenne interdirait à la France de contrer Siemens Gamesa s’il elle décidait de le faire. L’impact écologique des productions chinoises et du transport vers l’Europe est introuvable dans les rapports accessibles.  La valeur ajoutée sérieuse est en Chine avec une bonne partie de la technologie. 

Autre ennui, l’impact des énormes fermes en mer sur le milieu naturel est l’objet de nombreuses interrogations. Leur résistance, dans les conditions marines, à 20 ans, n’est pas claire. La coexistence des activités littorales sur la première bande côtière n’est pas vraiment maîtrisée. On est encore beaucoup dans la Com’.

La méthode qui consiste à se donner des objectifs quantitatifs dans un délai court est anti-économique et antifrançaise. Il faut garder de la souplesse pour faire face aux aléas techniques et économiques. Et cesser les financements publics. Cela fait maintenant de très nombreuses années que des fermes marines d’énergie sont installées. Il est temps qu’elles deviennent rentables.  Rien n’est totalement maîtrisé dès que l’on parle d’assurer les besoins réels des consommateurs, c’est-à-dire de fournir de l’électricité au moment où il en a besoin. Aucune des problématiques de stockage de masse n’est totalement intégrée dans le calcul économique ni ce qu’on devra faire lorsqu’on sera en déficit de production, après avoir détruit l’électronucléaire par idéologie. On nage dans l’approximatif.

Rappelons que le prix du Kwh électrique pour le consommateur français est 0.1506 € TTC, soit un peu moins du tiers du coût de production de l’éolien en mer et que ce dernier doit encore être distribué et couvrir de nouveaux coûts. Le fuel domestique fournit pour sa part du KWH à 0.101€. Mme Pompili vient d’interdire de s’en doter après 2020.  La facture énergétique des Français pour leur usage final va donc exploser. L’impact sur la baisse éventuelle du réchauffement climatique moyen ne sera pas appréciable en millièmes de degré.  Mme Pompili n’a même pas tenté de le faire calculer. On ruine les Français par vertu écolo et surtout carriérisme politicien en s’aveuglant volontairement.

La France mène en matière d’éolienne, une stratégie de dépense effarante sans aucune création de filière industrielle et sans aucun impact sur le réchauffement climatique. Il est malheureusement certain que dans le cadre actuel, et avec les mentalités nouvelles que les réseaux sociaux stimulent, il ne peut pas en être autrement. Comme pour les masques, les objectifs globaux, dans l’état d’impécuniosité du pays, consiste à importer, en creusant nos déficits, pendant que les excédents allemands et chinois, déjà totalement anormaux, enflent sans mesure. Cela ne trouble personne alors que des telles dérives sont censément interdites par des traités internationaux abandonnés de facto.

Il n’y a aucun bénéfice à attendre, quelque soit le point de vue auquel on s’attache, de cette politique de curetons cinglés de la pureté écolo, saisis par la débauche démagogique du politiquement correct outrancier, politique qui est reprise avec gourmandise par l’Enarchie Compassionnelle pour justifier la perpétuation de son emprise.   

La ruine des Français est au bout du chemin. Pas une belle industrie des éoliennes et encore moins la fin du réchauffement climatique.

La farce du "Ségur de la santé"

Combattre furieusement l'idée d'agences départementales de santé

Lorsqu’une réforme de l’Etat est rendue nécessaire par un constat affligeant de carence ou d’abus administratifs, on confie le travail à ceux-là mêmes qui ont créé la situation. Il devient certain que rien ne changera vraiment et que, pire, le résultat sera une aggravation bureaucratique. Il faut toujours chercher dans les plans proposés, dont malheureusement la presse n’est saisie que de la partie émergée, la mesure clé qui permettra le tour de passe-passe. Elle est en général noyée dans un flot de bonnes intentions et conforme à l’idée de manœuvre qui plaît sur le moment. Quelques années plus tard seulement on découvre que la réforme a aggravé sensiblement la bureaucratie.

Les ARH puis les ARS avaient témoigné de ce mécanisme. Comme on l’a vu le Ministère de la santé cumule désormais près de 10 000 fonctionnaires, à 80% femmes catégorie A, ET à l’échelon central ET à l’échelon régional. Les hauts fonctionnaires avec le plan Juppé avaient réussi à détruire définitivement le pouvoir médical, liquider les « Mandarins » au nom d’une bonne gestion des « soignants », et à créer des milliers de postes de fonctionnaires très bien rémunérés à s’agiter et contraindre, sans aucune capacité médicale.

La grande question du Ségur était de savoir si on allait s’attaquer réellement à ce détournement de pouvoir, d’argent, de temps, d’efficacité. Nous avons la réponse. Non seulement on ne touche à rien mais on pense à tripler le système en créant des ADS, des agences départementales de la santé, « plus proche des réalités et répondant à la demande de plus de décentralisation ». Tous les ministres des finances savent qu’il faut éviter absolument de départementaliser une administration, parce que le multiplicateur est effarant : il y a 101 départements. Il faut un chef, et des sous-chefs par secteurs, des locaux, des ordinateurs, des employés, etc. Un foyer parkinsonien effarant et incontrôlable, chaque budget complétant la dotation départementale.

Comme pour la décentralisation régionale, qui n’a pas vu de baisse significative des effectifs centraux, mais une simple stagnation, la décentralisation départementale ne fera en rien baisser les effectifs des ARS. Mais on va recruter 5.000, puis X.000 personnes de plus pour doter les départements ! Pour les évaluations, prendre l’exemple du ministère de l’environnement dont la départementalisation a conduit à la création de dizaines de milliers de postes de fonctionnaires locaux. Les effectifs totaux doivent aujourd’hui frôler les 57.000, partant de zéro, auxquels il faut ajouter ceux des dépendances directes des régions et des municipalités, des personnels de l’administration du littoral etc.

Dans 20 ans, à la prochaine crise, on se demandera comment on a pu laisser faire une pareille sottise. Mais ce sera trop tard : les fonctionnaires ne peuvent pas être licenciés. L’emploi à vie signifie l’erreur d’organisation administrative à vie.

Il faut donc s’élever furieusement contre les projets de d’agences départementales de la santé et exiger que l’on démantèle les ARS en supprimant les textes qui ont imposé de créer tellement de postes de bureaucrates, et en reclassant les fonctionnaires ailleurs ou en leur proposant une prime pour quitter la fonction publique.   

Comme la représentation nationale est peuplée de fonctionnaires et l’Etat dirigé par un Président et un Premier Ministre énarques que la presse dépend des subventions d’Etat, que les journalistes se veulent « de gauche » donc pro-fonctionnaire, que les partis d’opposition n’ont plus de têtes et encore moins d’opinions fermes, ce « combat furieux » n’aura pas lieu et le pays sera couillonné comme devant, dans le silence total des médias. Et son système de santé finira ruiné un peu plus. Et les finances nationales ruinées un peu plus. La santé n’a pas de prix mais les fonctionnaires inutiles en ont un. Inutile ? Mais oui. Il faut savoir qu’une ARS, comme la majorité des services de la fonction publique,  travaille largement pour elle-même, en cycle fermé. Si le lecteur veut s’en convaincre, qu’il lise le compte-rendu des réunions avec les syndicats. Il sera édifié. Il n’y a aucun « populisme » à ce constat. Juste un peu de lecture !

Lorsqu’un débat aura lieu et qu’une personne raisonnable pensera qu’il faut réduire la dépense publique de santé,  le pseudo journaliste perroquet chargé de l’interview dira : « Vous voulez encore vous en prendre aux infirmières. La leçon du Covid ne vous a pas éclairé ? ». Cette personne raisonnable ne saura rien répondre comme d’habitude parce qu’elle ne connait pas la réalité administrative qui est généralement sinon cachée du moins assez difficile à reconstituer. S’il vient à éructer : « mais nous avons autant de fonctionnaires au ministère de la santé, de fonctionnaires dans les ARS, de fonctionnaires dans le ADS que de médecins généralistes, ce n’est pas possible », le journaliste détournera le débat en protestant qu’il devient trop technique et que cette manie de mettre en cause les fonctionnaires est du pur populisme.

C’est comme cela que fonctionne la France, sous domination de la haute fonction publique depuis 1974 et le couple Giscard-Chirac. La première réforme du système de santé français à mettre en œuvre, c’est la séparation entre la haute fonction publique et la politique,  interdisant toute carrière politique à un Enarque sauf s’il a démissionné de son statut, et en ôtant les réformes organisationnelles des mains des bénéficiaires eux-mêmes de l’organisation fautive.  

La France peut-elle redémarrer ? Le poids des tares anciennes

Comme la France, devenue impuissante, se refuse à émettre officiellement un diagnostic officiel de ce qui entrave gravement sa prospérité, les meilleurs se contentant de présenter des synthèses plus ou moins complètes des résultats consternants qui découragent les Français et démonétise le pays, le débat sur les causes récurrentes de nos tourments est évacué et ne permet aucune action correctrice.  

Pour beaucoup, la crise sanitaire a créé une situation nouvelle qui rend caduque toutes les analyses anciennes des causes des difficultés. Inutile de faire revivre d’anciens débats : Projetons-nous radicalement dans la nouvelle situation. Cette posture est au mieux candide. Les forces qui ont fait sombrer le pays depuis 1971 sont connues et restent actives. Mieux vaut rappeler qu’elles sévissent toujours.

La première tare, la plus grave, est le caractère désastreux du système de changes flottants mis en place par les Accords de Kingston après l’abandon du système de Bretton Woods de facto en été 1971. Pourquoi est-il désastreux ? Parce qu’il a permis aux Etats-Unis de creuser leurs déficits et d’inonder à volonté le monde de dollars ne correspondant à rien et que réciproquement, il a autorisé d’autres pays à accumuler d’énormes excédents dont le recyclage a créé la double hélice de crédits donc de dettes que Jacques Rueff a si magnifiquement dénoncée. Il en est résulté des crises financières à répétition et un gonflement inédit des dettes alimentant une spéculation financière effrénée. En acceptant la Chine dans le jeu des échanges mondiaux, la situation a dévié dans des proportions irrattrapables. La création d’une monnaie unique en Europe, qui elle non plus ne permet plus l’ajustement des balances de paiements et creusent les déficits en les pérennisant, a encore aggravé les choses. Tout est désormais déséquilibré dans les échanges mondiaux.  La réforme des systèmes monétaires internationaux défectueux n’est sur aucun « agenda ».

Le Sars-cov-2 dans cette affaire n’a rien arrangé, même si les échanges réels ont spectaculairement baissé, les déséquilibres ont continué à se creuser avec les conséquences habituelles. Les montants atteignent maintenant des sommets improbables qui nous mènent dans des terres inexplorées.

A côté de cette cause externe, cruciale pour comprendre l’évolution de l’économie depuis 50 ans, il faut citer une cause propre à la France que nous appelons l’Enarchie Compassionnelle. La France est dirigée par une classe de hauts fonctionnaires interchangeables qui a développé sa propre idéologie et ses propres pratiques, qui lui assurent un pouvoir exclusif sur les rouages de la décision publique. Giscard, Chirac, Hollande, Macron, comme présidents, Chirac, Fabius, Rocard, Juppé, Jospin, Villepin, Philippe, Castex, comme premiers ministres, n’ont laissé que des miettes aux hommes politiques non issus d’un corps de haut-fonctionnaires.  On compte les non-fonctionnaires sur les doigts d’une main Cresson, Bérégovoy, Raffarin, Fillon, Valls, si on laisse de côté Caseneuve qui a fait un court intérim.  Ayrault comme Bérégovoy ou Barre étant des enseignants. Au total les périodes où il n’y a pas eu un énarque ou président ou premier ministre sont ridiculement courtes, la plus longue étant la période de Sarkozy-Fillon. La haute fonction publique ne l’a pas pardonnée et a lancé des attaques féroces via les juges pour que cela ne se reproduise plus. L’un et l’autre ont été disqualifiés par une course à l’inculpation judiciaire tout à fait remarquable. Bérégovoy est mort. Valls est parti en Espagne tenter sa chance. Cresson n’a fait qu’un tour de piste. Raffarin n’a pas imprimé, tellement il était encadré et sans pouvoir ni envie de l’exercer.  

Soyons clairs : la haute fonction publique tient à la fois l’administration et le politique, et il est impossible de vaincre ce mammouth qui tient seul la barre. Depuis que les décisions stratégiques ont été laissé à l’Europe, que l’alignement pro américain est quasi-total, et que le droit a été concédé à des instances juridiques nationales et surtout internationales, la politique de cette caste est d’arbitrer uniquement les questions étroitement nationales. Arbitrer pour elle, c’est arroser et réglementer et taxer. La France est sur administrée par une administration obèse qui a réussi à faire du pays le leader mondial des impôts et de la dépense publique, dans un cadre réglementaire totalement étouffant.

La crise sanitaire a révélé un système de santé dominé par une bureaucratie centrale et régionale écrasante, ayant ses objectifs propres et incapables de réagir rapidement et de façon ordonnée. Près de 10.000 fonctionnaires centraux, la même chose dans les Agences régionales de santé, à 80% femmes fonctionnaires de catégorie A, est-ce bien utile ? Une entreprise de 20.000 employés disposant des mêmes rémunérations devrait faire au moins 10 milliards de chiffres d’affaires hors taxe ! Avec 100.000 personnes moins bien payées Sanofi fait plus de 50 milliards de CA.

Tout le monde a pu vérifier que l’information était totalement aux ordres. Et on a glorifié les « soignants ».  Hou les vilains mandarins !  Désormais, il y a « la science », en fait les labos, et les fonctionnaires de la recherche médicale publique, et les syndicats, représentants des soignants. Les médecins ? Connais-pas !  

Cette caste ne sait pas porter une cause internationale forte, comme par exemple la réforme des systèmes monétaires. Elle est surtout soucieuse de n’avoir pas d’ennuis avec les fonctionnaires qui font à peu près ce qui veulent en s’appuyant sur des syndicats qui savent qu’ils gagnent tout ce qu’ils veulent.  L’énarchie a tué l’enseignement, la médecine, l’industrie, les arts et les lettres. Elle laisse faire sur toutes les questions de sociétés. L’immigration n’est pas pour elle un problème.

L’important, c’est de perdurer en cachant ce qu’il faut cacher de la réalité pour ne pas avoir trop de réactions.

Le système Macron est caricatural. Avoir engagé près de 650 milliards de dettes, pour une valeur ajoutée des entreprises privées non financière autour de 1100 milliards probable en 2020, est totalement déraisonnable.  On va vers 3.000 milliards d’euros de dettes à fin 2021, ce qui est ingérable.  

Nous l’avons répété à plusieurs reprises sur ce blog, il fallait mettre tous les Français hors activité à 60% de leur revenu normal pendant le confinement, fonctionnaires, chômeurs et retraités inclus. Il était totalement inutile de faire des prêts irrécouvrables aux pays d’Europe du sud en difficulté.   Et répéter indéfiniment que la seule solution était désormais de travailler, travailler, travailler, pour récupérer des ressources et couvrir les besoins qui ne pourront plus l’être en comptant sur les marchandises à bas prix de la Chine et de l’Inde. Il fallait immédiatement passer aux 40 heures, aux 5 semaines de congés, et à la retraite à 66 ans, tout en réduisant les frais généraux de la nation, notamment en encadrant fermement les dépenses des régions, voir en supprimant cet échelon parfaitement inutile.

Les vraies urgences consistent aujourd’hui en matière constitutionnelle à  remettre l’explicitation des droits de l’homme in fine entre les mains du peuple, en indiquant comme en Allemagne qu’il n’y a rien au-dessus du peuple et du Conseil Constitutionnel français, et en refusant le coup d’état des juges de la CEDH et de la Cour de Justice qui prétendent élaborer la loi en fonction de principes généraux.  De même il faut interdire à tout fonctionnaire la possibilité d’être élu dans une assemblée qui fixe son statut et ses conditions d’existence. Il faut interdire toute rémunération multiple d’argent public. Cumuler les salaires et indemnités publics est scandaleux.

Pour le reste il faut retrouver une diplomatie propre, permettant notamment de remettre en cause les systèmes monétaires dysfonctionnels. Ce qui suppose un peu de travail et de courage. Et repenser la politique démographique, loufoque et dangereuse en France.

Au lieu de cela, Emmanuel Macron s’est lancé dans une fuite en avant politicienne et électoraliste, basée sur une dette débridée et l’absence de toute décision courageuse. La France le paiera cher.

La France peut-elle redémarrer ? L’empêchement écologique.

Pendant longtemps le genre humain a été présenté comme une ruche industrieuse, où la multiplicité des rôles, des mouvements, des actions illustrait la caractéristique dominante. L’humanité se vit d’échanges, de travail, de mouvement. L’immobilité, c’est la mort. Comme pour les abeilles. Pendant longtemps l’homme a cru que son destin était d’organiser une société plus protégée, plus prospère et plus pimpante. On révérait la nature mais on pensait à l’embellir. Elle offrait des défis que l’on songeait à relever. L’humanité mettait en avant ses grands hommes, c’est-à-dire ceux qui par leur travail ou leur génie, l’avaient fait progresser. Pendant deux siècles, l’homme occidental a fait une percée étonnante et il est parvenu à vaincre bien des maladies, presque partout la misère, tout en créant des villes magnifiques et en portant au sommet bien des formes d’art. Il a même réussi à mettre à bas les régimes totalitaires que la massification, la technologie et la communication avaient rendus possibles et tentants.

Voilà que la volonté de beauté, d’industrie, de bien vivre s’efface au nom d’une prétention scientifique nommée écologie dont le mantra est qu’il faut gazer la ruche, pour sauver la terre.

L’effort millénaire pour rendre la vie humaine plus propre, plus saine, plus belle s’effondre au nom d’une prétention terrible à sauver la terre du réchauffement climatique, considéré comme le fruit de l’industrie et du mouvement, et porteur de catastrophes d’autant plus terrifiantes qu’elles sont réputées presque définitives.

Il faut non seulement calmer l’hubris de l’humanité mais entrer dans une pénitence phénoménale et d’efficacité incertaine. Il ne faut pas changer un peu mais totalement, radicalement. Il ne faut pas s’appauvrir un peu mais radicalement voire totalement.

Toute activité humaine demande de l’énergie. Si on interdit l’accès à l’énergie alors il n’y a plus d’entreprise possible. Toute activité humaine demande de la mobilité. Si on interdit la mobilité, alors il n’y a plus de vie améliorée possible.  Energie et mobilité sont les moteurs de l’humanité qui progresse et qui prospère.

L’alternative est entre deux philosophies de l’action publique.

La première réduit la pollution en améliorant la productivité. La productivité est la capacité de réduire les intrants et les déchets dans un processus de production et de distribution. La production est toujours une transformation. Elle n’est possible que si la matière première est disponible et elle produit toujours des déchets c’est-à-dire des rejets encombrants ou dangereux.  La matière qui devient rare devient cher et les rejets doivent être intégrés dans la chaîne de valeur à leur coût réel (c’est-à-dire au prix de ce qui permet de les rendre supportables dans la durée).  Les prix orientent la demande vers un optimum de satisfaction qui en assure la conformité aux désirs individuels et aux possibilités durables.

La seconde, plus que janséniste, considère que la consommation est un péché contre la nature et qu’il faut sanctionner le consommateur en l’entravant. Qu’importe que l’action entreprise n’a aucun effet mesurable sur le réchauffement climatique, elle est un devoir moral. Bien sûr la pauvreté devenant générale, il faut s’attaquer aux riches pour qu’ils paient tant qu’ils le peuvent. Après on verra. Le Vert est toujours rouge à l’intérieur. La décroissance rapide implique la solidarité dans la pauvreté et une forme de communisme frugal, dans le cadre de phalanstères à imaginer. En attendant il s’agit de donner toujours plus au pauvre qui ne pollue pas par principe et moins aux riches qui tuent la planète. Oublions la contradiction qui n’est qu’apparente : il faut bien prendre le pouvoir. Quand on l’aura, on gazera la ruche et on verra bien.

La difficulté est que la mode est à la seconde philosophie, la plus destructrice de prospérité et d’humanité. Et que l’élection amène de plus en plus de politiciens saisis par le démon du bien fantasmé.

Prenons Paris. Tout le monde l’a compris, pendant les six ans qui viennent, le monde comptera environ 300 villes de la taille de Paris de plus et dans des pays où l’effort écologique est quasi nul. On raserait Paris, pour en faire des herbages et des forêts, que l’effet sur le niveau du réchauffement de la planète serait exactement nul.  La coalition qui dirige la ville depuis 20 ans et pour six nouvelles années détruit la circulation automobile. Elle a converti une bonne partie des automobilistes aux deux- roues motorisés. L’effet sur la pollution a été nul. Elle a interdit des voies en laissant d’autres devenir saturées. Le report de pollution a été acté, pas sa suppression. Maintenant elle passe à la phase suivante : rendre réellement impossible la circulation automobile en tentant de mettre tout le monde à vélo. Aucun calcul n’a été présenté de l’effet sur le réchauffement climatique.

Heureusement, car ce serait une perte de temps. Il est absolument nul. On réduit donc la prospérité, l’activité et le travail de la population pour exactement aucun résultat sinon de rendre fou une bonne partie de la population. Les conséquences sont parfaitement claires : si la mairie arrive à tuer la mobilité automobile, alors l’essentiel de l’activité disparaîtra de Paris (un mouvement qui a commencé et qui s’accélère, la ville ayant déjà perdu près de 500.000 habitants depuis le pic de population et en perdant 30 à 50 mille chaque année. En 2026, après l’interdiction de certains modèles de voitures et les règles drastiques d’isolation des logements, ruineuses, on sera sans doute à moins de 1.800.000 habitants).

Ce qui est vrai pour Paris l’est pour la France entière. Depuis 1980, on constate que le niveau de vie moyen en France a stagné. Aucune croissance en quarante ans. Cette exemplarité devrait nous valoir des résultats formidables. Personne ne les a jamais vus. La stagnation ne suffit pas à faire apparaître quelques résultats que ce soit. Jusqu’à quelle décroissance faudrait-il se laisser aller pour voir poindre un effet mesurable ?

La crise sanitaire nous donne une bonne indication. Une baisse de près de 35% de la production sur six mois  a-t-elle provoqué la promotion de résultats mesurables, au-delà des belles photos de canards revenant sur la place San Marco, ou les photos nettes de bâtiments souvent voilés jusqu’ici par la pollution atmosphérique. La réponse est nette et sans bavures : l’effet a été nul. « Cela ne suffit pas » annonce un article scientifique récent solidement étayé. De même que la destruction de Paris ne suffirait pas, la disparition de toute l’activité française ne suffirait pas non plus à faire bouger les statistiques de réchauffement climatique. Il n’y a pas de niveau de décroissance capable de faire apparaître en France un effet mesurable sur le réchauffement climatique.

La France peut-elle redémarrer ? Nous avons maintenant la réponse. Le redémarrage est impossible si on s’enferme dans l’impasse proposée par les écologistes politiques. On ne mourra même pas guéri. Ne gazons pas la ruche en espérant avoir un miel durable et de meilleure qualité.

La France peut-elle redémarrer ? Une vue d'en-bas.

La France se découvre ruinée, avec une économie disloquée. Le Covid n’a fait qu’accuser les béances. Le nouveau gouvernement parle de relancer l’industrie et de faire passer le local avant l’international. Pour cela il faudrait être compétitif. Mais pourquoi diable ne le sommes-nous pas ? Pas de solutions sans une analyse des causes. Evidemment le débat est esquivé.

La petite histoire que nous allons raconter est une histoire vraie qui date d’un peu plus de deux ans. Elle témoigne mieux que toute analyse microéconomique savante des causes profondes, au plus près des PME, des difficultés françaises.

Cet entrepreneur est spécialisé dans la menuiserie métallique. Il possède deux entreprises. L’une en proche banlieue tient boutique et fournit les particuliers et les artisans. Elle gère un stock et salarie six personnes. L’autre est en banlieue plus lointaine et fabrique des profilés et des solutions clés en main. Elle alimente la boutique en fonction des demandes enregistrées.

Un jour la mairie, prise d’une frénésie verte, qui a beaucoup d’analogie avec la diarrhée de même couleur, change la voirie. A gauche une voie de bus et taxis et à droite une double voie de vélos. Plus de voiture ; plus de camionnettes. Impossible de livrer le magasin ou pour les clients de venir retirer leurs commandes. Naturellement la mairie n’a fait aucune étude d’impact. « Il faut en finir avec la dictature du moteur et sauver la planète » a hystérisé l’adjointe aux « modes de déplacements pacifiés ». « Comment est-ce que je livre mon magasin et mes clients » est venu demander l'entrepreneur. Réponse : « Les intérêts particuliers doivent céder devant l’intérêt général. Il faut savoir dans quelle société et dans quel monde nous voulons vivre ».

L’entrepreneur ne peut que quitter les lieux. Il propose à ses salariés de venir travailler au siège de sa seconde entreprise. Deux acceptent immédiatement. Les trois autres refusent et pour mettre la pression font venir l’inspection du travail. Il constate que le magasin n’a pas de toilettes pour hommes, pour femmes et pour handicapés. Les transgenres n'ont pas encore le droit à un trîone ad hoc ! Constat : si on respecte les normes, il ne reste pas 10 m2 dans le magasin pour travailler. Et les handicapés ne sont pas artisans en menuiserie métallique en général. Amende. L’un des salariés veut une indemnité de licenciement de 70.000 euros. Il avait été trois ans en arrêt maladie payé par l’entreprise et n’était revenu que depuis trois mois ! On sait que cette règle de paiement indéfini des absents pour longues maladie est une des filières d’escroquerie salariale les plus fréquentes et a causé bien des drames. Pour soutenir son combat, il se plaint à l’inspecteur du travail de n’avoir eu aucun de vêtements et chaussures exigés par les normes. Il faut à l’entrepreneur retrouver le reçu qui prouve qu’il a donné l’argent nécessaire au salarié qui en fait l’a encaissé et n’a jamais acheté lesdites affaires.  La secrétaire prétend qu’elle est employée comme réceptionniste et non comme secrétaire et exige une indemnité compensatrice. Voyant qu’elle n’arrive à rien elle se met en arrêt maladie.

L’entrepreneur dépose le bilan de l’entreprise engluée après avoir récupéré le stock et laisse dans la cour une camionnette âgée et  en panne qu’il aurait fallu mettre à la casse à grands frais. Un liquidateur est nommé. Finalement la faillite coutera plus de 300.000 euros à l’état. Les trois salariés se retrouvent au chômage. Ajoutez les coôts d'indemnités sur deux ans pour avoir la facture de l'Etat.  L’escroc qui ne payait pas son loyer a fini par être expulsé. En fin de droit il est à la rue. Les deux autres cherchent aussi du travail…deux ans plus tard.

Les deux salariés qui ont accepté de bouger se mettent sous statut d’entrepreneur individuel et reçoivent chacun une prime de plusieurs dizaines milliers d’euros de création d’entreprise. Ils font le même travail qu’avant avec leur ancien patron. Mais chacun a retrouvé de la souplesse. Et l’Etat s’est montré généreux.

L’ennui est que le dépôt, plus lointain est moins fréquenté. Pour intervenir à Paris, grâce à Mme Hidalgo, c’est plus long et plus cher. L’entrepreneur a ouvert un nouveau dépôt en périphérie d’un ville moyenne de province. Il espère que cela compensera sa perte de chiffre d’affaire.

Le magasin est tjours vide deux ans après. La mairie s'active pour obtenir des fonds de l'Etat eet de la région dans le cadre de la "reconquête des centres villes". Elle songe à racheter les lieux pour en faire un local  mis gratuitement à disposition des innombrables associations qui lui servent à nourrir des copains et des agents électoraux.

Au total, le coût pour l'Eat dépassera certainement les 500.000 Euros, alors que l'entreprise disparue faisait à peu près ce chiffre d'affaire et versait des sommes importantes en impôts et taxes de toute nature. Si on tient compte disons de 5 ans d'activité perdue et coûts d'entretien du local, la perte dépasse le million d'euros. Et hop ! Pour être complet il faudrait ajouter les tourments des autres magasins de la rue et le coût de réfection de la chaussée. Chômage, impôts, dettes, pour dix vélos à l'heure dans la rue concernée. "On  s'en fout on a été réélu", avec une abstention de 65% et 12.5% des inscrits !

Et le Covid est arrivé. L’entrepreneur a été réactif. Il s’est lancé dans toute la France dans la mise en place d’hygiaphones et des séparations. Il a fallu négocier près de trois semaines pour obtenir le droit de circuler partout en France. Certains salariés ont exigé d’être mis au chômage partiel à ne rien faire alors que l’entreprise croulait sous les demandes. Il a fallu passer contrat avec une entreprise d’ex-Yougoslaves pour avoir des ouvriers détachés spécialisés. 

L’entrepreneur a fini par licencier deux salariés « qui ne voulaient pas risquer leur vie pour le profit du patron ». Il continue avec ses travailleurs détachés. L’affaire est aux prud’hommes.

Mitterrand et les socialistes ont donné le pouvoir aux salariés de dire non à tout. Ils en abusent et ne se rendent pas compte qu’au bout du chemin ils sont perdants. Les lois ont rendu intolérablement complexe presque tout. Les mairies prises par le prurit verts tuent l’activité sans même s’en soucier.

Les relations entre citoyens, élus et fonctionnaires sont devenues également impossibles.

L’entrepreneur est pris dans des relations conflictuelles artificielles à tout moment en interne ou en externe. Pour survivre il est obligé à se mettre lui-même dans une situation de combat et de jouer les défauts des lois.  A la fin tout le monde tire sur la ficelle.

Les deux victimes : l’état, sollicité de toute part et l’emploi national. Des histoires comme celle qui vient d’être racontées, il y en a des milliers chaque année en France. Pas des dizaines, des milliers. Certaines tournent très mal. Avec des suicides de patrons et salariés (jamais de fonctionnaires ni d’élus locaux) et des violences inédites. Les nouvelles lois en faveur des minorités compliquent encore les choses. Dès le début d’un conflit, on parle viol ou racisme. Gérer une entreprise devient insupportable. Les juges prennent toujours le parti des salariés ou de l’état. Tout est devenu pénal.

Et dès que l’entreprise gagne un peu d’argent le fisc se radine et les syndicats se mettent en branle (si l’entreprise a plus de 20 salariés). 

Pendant longtemps, les mairies étaient plutôt favorables aux entreprises. L’arrivée des Verts et des hystériques de l’écologie a tout changé. A Paris les artisans ne peuvent plus travailler ! Les magasins et restaurants sont restreints à une zone de chalandise piétonnière et périclitent. On ne va au théâtre à vélo.

Avec le Covid, la société est sortie en état de léthargie. Plus personne ne veut travailler.

Naturellement, cet état des lieux ne sera jamais fait. La démagogie du droit de retrait et du « je fais ce que veux et pas ce que tu veux, infect patron !» est partout à l’œuvre. La vague de démagogues nouveaux ou la confirmation électorale des étouffeurs municipaux traditionnels comme à Paris annoncent encore plus de difficulté pour ceux qui veulent entreprendre et créer de la richesse.

Alors on parlera de relocalisation et bablabla. Mais rien ne sera fait pour reconstruire une base entrepreneuriale solide. Faisons confiance à nos Enarques, qui se veulent les arbitres des élégances sociales et qui ne cessent de créer des normes intolérables et ingérables, creuser les déficits et empêcher la prospérité.   

Le piano et le tabouret

Plus personne ne se souvient du grand clown Grock qui a dominé l’exercice entre 1914 et 1960. On l’appelait le clown du siècle. Il a plus composé d’airs de musique que le plus prolifique des créateurs de ritournelles et plus de sketchs que quiconque. C’était un athlète étonnant capable jusqu’à son grand âge de prouesses physiques saugrenues mais d’une difficulté et d’un danger effarants. C’est lui qui a inventé cette scène où pour ajuster le tabouret et le piano, il poussait …le piano. En ces temps bénis où la rationalité avait encore un peu cours, les gens riaient de cette déraison et réalisaient qu’en bien des domaines on pouvait tomber dans le piège. La fable avait sa morale : chercher les solutions simples et directes.

Aujourd’hui Grock ne ferait plus rire, parce que pratiquement sur tous sujets, on pousse le piano plutôt que le tabouret et on s’extasie sur l’intelligence inouïe de la solution. Le crétin qui se livre à l’exercice est toujours félicité pour la beauté de son âme et l’étincelante lumière dans laquelle baignent ses bons sentiments et ses mauvaises manières.  

Puisque nous baignons encore pour quelques heures dans le halo de la campagne électorale pour la municipalité de Paris, gagnée haut la main par la pire maire qu’il n’y eut jamais dans la ville, intéressons-nous au cœur de la campagne. Tout s’est joué sur le vélo. Scander « vélo, vélo, vélo », a suffi à emporter l’adhésion du reliquat de votants non découragés.

Quelles peuvent être les relations entre écologie et urbanisme dans une capitale jusqu’ici considéré comme faisant partie du nord froid du pays ?

Nous répétons souvent ce chiffre, parce qu’en matière d’écologie la démographie est tout : il se créé mondialement chaque année l’équivalent de 50 Paris. En une mandature, 300. On pourrait raser Paris et en faire une nouvelle Amazonie, l’impact sur le réchauffement global serait absolument nul car il resterait la création de 299 villes de Paris nouvelles et bien moins écologiques. N’importe quelle personne raisonnable ne peut que dire : les décisions parisiennes, quelles qu’elles soient, n’auront AUCUN effet sur le réchauffement climatique. Pour reprendre la métaphore du piano, ce n’est pas en essayant de faire bouger d’un millimètre mon piano, sachant qu’il va peser 300 fois plus lourd, que je me rapprocherais de mon siège.

Lorsque vicieusement vous glissez cette remarque dans la conversation, aussitôt gicle la réponse péremptoire : l’exemplarité. Notre jeunesse est merveilleuse ; elle veut être exemplaire et porter le cilice, pour expier nos fautes écologiques. L’important n’est pas que cela soit inutile, mais que ce soit moralement beau !  Nous sommes dans la communion et c’est Greta Thunberg qui fournit l’hostie.

Le cilice en l’occurrence, c’est le vélo. La pédale mène au ciel des bonnes intentions écologiques.

Le rationaliste dit : Ok ; Voyons ce qu’on peut faire avec le vélo. Toutes les études montrent qu’au maximum maximorum le vélo ne pourra jamais dépasser 20% des usages si la ville fonctionne normalement. Aujourd’hui on tourne entre 4 et 8% avec des pointes locales à 12% dans les circonstances et les endroits les plus favorables. Les 4/5ème des cyclistes nouveaux prenaient auparavant les transports en commun. Les 4/5ème du reste prenait un deux roues motorisées ou allait à pied et trouve plus sympa de pédaler. C’est-à-dire que la conversion au vélo des gens qui utilisaient une voiture particulière est totalement marginale. Depuis longtemps, ceux qui ont migrés sont passés au deux-roues motorisé. L’impact écologique est encore plus marginal puisque la circulation automobile qui reste est confinée sur des voies réduites et provoque une hausse de la pollution sur les couloirs irrespirables où les voitures bloquées attendent de pouvoir passer.

Tout le charivari sur les voies de circulation organisé par le Grand Débile Nadjovski, un garçon qui a manifestement de graves problèmes psychologiques, n’a donc aucun impact sur quoi que ce soit sinon les nerfs et les finances des Parisiens. Faire du Picasso sur les voies et carrefours en les barbouillant de peinture jaune et en plantant des bites en plastiques jaunasses est au mieux un exercice de vandalisme pour malade mental. Il suffit pour le constater de constater la dernière exaction de cet adjoint représentatif du système Hidalgo : le massacre de la Place de Catalogne dans le 14e arrondissement de Paris, commis DE NUIT, à trois jours des élections : ce n’est pas un communiqué normal mais l’éjaculation extatique d’un maniaque pervers, la bave aux lèvres et ailleurs, qui annonce cette agression.  En fait, le labyrinthe de cinglé organisé sur la place est très dangereux pour les cyclistes, crée un embouteillage avec peu de véhicules, génère une pollution esthétique, gazeuse et sonore (80 coups de klaxons par jour) grotesque. L’anarchie est totale, personne ne respectant les gribouillis peints sur la chaussée. Il va bientôt se produire des accidents graves. Dans l’indifférence générale : personne ne le saura. Top secret.

Le vrai problème est qu’il y a un réchauffement climatique, quelle qu’en soit la raison, et que les villes du nord, comme Paris, vont devoir s’adapter comme l’on fait, avec l’aide des siècles, les villes du sud. L’ennui, c’est qu’on n’a pas quelques siècles devant nous. Quels sont les inconvénients du réchauffement ? Pratiquement uniquement le fait qu’il y aura des épisodes de canicule plus fréquents, plus longs et plus intenses. Trois jours à 30 degrés, ce n’est pas la même chose que 10 jours à 40 avec des pointes à 45 ou même 50 comme certains le prédisent. On sait depuis 2003, que cela peut être mortel pour une partie des habitants, notamment âgés. Alors oui, c’est un grave problème.

Le vélo est-il la solution ? Allons à Marseille : on ne veut pas de pistes de vélos trop encombrantes car on sait que dès que la température dépasse 32 degrés le vélo est déconseillé voire interdit au-delà de 36 sous peine d’accident de santé presqu’automatique. A 40 degrés on ne circule pas, on meurt. A 50, on ne se pose pas la question, on est déjà mort. Le vélo est le premier des instruments inutilisables en cas de canicule ! Accorder la moitié des voies au vélo pour faire face au réchauffement sachant qu’elles seront inutiles en cas de canicule est un effort brillant qu’il faut savoir apprécier à sa juste valeur. Tous ceux qui ont visité la Grèce ou la Sicile le savent : il n’y a pas de cycliste à Athènes ni à Palerme.

Revenons à notre piano et à notre tabouret. Pour se protéger de la chaleur extrême, on a deux solutions : changer les bâtiments ou climatiser les immeubles. Installer une climatisation est peu couteux et peut être effectué en quelques heures. Changer la structure d’un immeuble pour lui permettre d’être fortement isolé coûte une fortune et ne permet pas de faire face à des canicules de plus de 40° degrés, tout en gardant une température inférieure à 25° à l’intérieur. La sagesse est de réserver les investissements de structure à la construction nouvelle et d’accepter la surcharge de consommation énergétique nécessaire pendant les périodes de fortes chaleurs, en climatisant. Evidemment la commission climat formée de quidams tirés au sort pilotés par des écolos fanatiques a proposé d’imposer obligatoirement, sous peine de sanctions terribles, de pousser le piano plutôt que le tabouret et de ruiner les propriétaires en investissements délirants et peu efficaces. Curieusement le locataire, majoritaire, est toujours volontaire pour imposer des contraintes au propriétaire, en espérant stupidement qu’il n’aura pas à en payer les conséquences. Oh surprise, cela se traduit toujours, soit par la raréfaction des logements soit par la hausse des loyers. Le locataire est né malin et sauve la planète, en se tirant quelques balles dans les pieds et les genoux. Il faudrait réfléchir un peu au lieu de jouer les Savonarole irresponsables du pseudo sauvetage du climat ? Impossible !

En 1960 aucune voiture de série ne proposait de clim’. Aujourd’hui toute en propose une, ce qui au passage, aggrave la consommation d’essence. On peut dire la même chose des hôtels de luxe à Paris qui ont dû s’adapter aux nécessités et proposent quasi tous aujourd’hui des chambres plus spacieuses et climatisées. Bientôt tous les immeubles nouveaux seront climatisés avec des systèmes réversibles (on chauffe ou on refroidit). Tous ! Parce qu’il n’y a pas le choix et qu’associée à une meilleure isolation structurelle, la solution est efficace. La solution sera praticable aussi pour les bâtiments de bureaux des années 60 et 70 qui sont des structures en béton avec des murs rideaux. On change la peau et on dispose d’un bâtiment climatisé et bien isolé. Ces opérations se multiplient à Paris. Elles n’ont pas besoin de subvention : la plus-value immobilière suffit à financer l’opération.  Pour tout le reste du bâti, c’est un autre problème.

Quand les démagogues insistent sur le fait de refaire tous les logements sociaux pour qu’ils soient bien isolés, cela fait rire. Il faudrait en détruire totalement la majorité en expulsant au moins temporairement les habitants. Et il faut voir la tronche des petits propriétaires sommés d’investir des sommes colossales pour « se mettre aux nouvelles normes » alors que « l’immigré nigérian polygame qui vient d’arriver avec des quatre épouses et 12 enfants dispose de tout gratuitement ». Les coûts sont extravagants. Les conséquences on les connait : 7 milliards d’emprunts nouveaux à Paris !  Mme Hidalgo a donc mis un système mafieux en place : on pousse les grands promoteurs à multiplier les opérations immobilières juteuses et on récupère une fraction pour disposer gratis de quelques appartements aidés. La densification immobilière entraine naturellement des pollutions aggravées, pendant la construction et ensuite quand il faut faire vivre tout le bazar. Mais là on ne compte plus les effets écologiques négatifs. On affiche les chiffres de logements sociaux et les quelques arbres plantés aux alentours, si tant est qu’on en plante et qu’ils survivent. On oublie les dettes, la difficulté des déplacements, les augmentations d’impôts, l’iniquité systématique, les vie abîmées.  Et les conséquences de la triple  congestion  des chantiers, de la densification du bâti et de la réduction des voies de circulation.

On sait quelles sont les conséquences de ces sottises à Paris : une ville répulsive, fuie par de plus en plus d’habitants et d’entreprises, dominée par quelques grands promoteurs vivant en symbiose avec  l’équipe municipale, et vouée au tourisme de masse, à la spéculation financière internationale et au logement d’immigrés qui finiront bien par voter bien lorsqu’ils en auront le droit.

Les transformations structurelles imposées par les nouvelles technologies jouent un rôle aggravant. Le télétravail rejettera beaucoup d’emplois hors les murs. C’est pour cela qu’on investit près des gares dans des locaux de bureaux temporaires et dans des hôtels capables de faire passer une nuit aux télé-salariés venant passer deux jours dans l’entreprise et bouffant des merdouillettes dans des « food-spaces » dégueulasses mais climatisés situés à proximité immédiate.  Rembobinons le film : départ à l’aube en voiture ; stationnement près de la gare ; train bondé jusqu’à Paris (avec grèves, pannes, suicides sur la voie etc.). Bureau. Sandwicherie en sous-sol. Bureau. Chambre d’hôtel. Idem et retour le lendemain. Une vie exaltante, malsaine et… énergétivore ! Et Madame qui s’ennuie dans sa maison de semi-campagne dans un village gâché par les constructions nouvelles, quand elle ne travaille pas également, parfois pas sur la bonne ligne ni la bonne gare. Quant à trouver une nounou à Trifouillis-les-trois-banlieues-campagne ! Quant à l’école pour les enfants ! Quant au collège et au lycée ! Un rêve d’écologiste trotskyste en rupture de léninisme !

Les Parisiens qui ne seront pas séduits par le télé-exode feront tout livrer après achat sur Amazon, ruinant ce qui reste de boutiques, et imposant un système de livraison totalement anti-écologique et même anti social, les livreurs étant en général mal payés et surmenés. Les bénefs eux seront détaxés en Irlande !

Inutiles de créer une entreprise à Paris et essayer d’y mener un projet. Tout peut se faire ailleurs à meilleur compte. Après tout Amazon livre partout et Internet se généralise !

La ville est donc condamnée à la décrépitude. Cela a déjà commencé à Paris. Cela se voit gros comme le nez au milieu de la figure du clown Grock.  D’autant plus que Mme Hidalgo a un terrible goût de « jabalí ». La laideur se vend mal dans le privé mais prospère, quand la capitale d’une ancienne grande nation est gérée par une immigrée de première génération, aussi inculte que sournoise, inspectrice du travail caractérielle, dont le sens des libertés publiques s’est formé au biberon sous Franco et arrivée là par la faveur de quelques énarques politiciens socialistes égrillards mais aimant jouer les Pygmalion. Elle s’accroche et Paris décroche.

Il n’y a plus que 40% de votants !  

Il est vrai qu’à Paris, l’affaire du piano et du tabouret a été vite résolue : il n’y a plus ni piano ni tabouret.

Quelques leçons de la plonge dans les restaurants parisiens

En cette période de contestation de la « mâle blanchitude », les questions les plus saugrenues prennent le pas sur des sujets plus graves. Le symbole de notre société raciste et dure aux immigrés serait le fait avéré, et que tout le monde pourra vérifier à nouveau quand les restaurants parisiens reprendront une activité normale, que la plonge est effectuée à Paris de façon fréquente par des personnel « de couleur ».

Du coup de savantes discussions télévisées cherchent à comprendre pourquoi mais rate presque toujours l’essentiel.  

Depuis toujours Paris est une zone d’immigration, le « parisien de souche » étant une espèce très rare. Les métiers du bas de l’échelle ont toujours été pourvus par de nouveaux arrivants.

La domesticité féminine a été longtemps fournie par l’exode rural français, à commencer par les populations des zones hercyniennes pauvres (Vosges, Massif central, Bretagne). Cela s’est pratiquement arrêté dans les années 60. Ensuite on a eu des pays de provenance successifs : Espagne, Portugal, filles au pair polonaises, un peu de Maghreb, Formose, et maintenant l’Afrique, majoritairement puis Extrême orient et Amérique du Sud.

Les restaurants ont connu la même évolution, cette fois côté masculin. Au départ le personnel venait du pays d’origine du propriétaire, qui lui-même venait de régions d’agriculture difficile. Après l’évolution a été la même. Le personnel des plonges sont des gens qui ont quitté dans des conditions difficiles leur pays d’origine : Tamouls expulsés après avoir perdu la guerre civile, africains…

La cause de la rareté de personnes « de souche » tient principalement à la démographie. On sait que les lignées locales historiques ont atteint leur pic vers l’an 2000, les femmes blanches ayant un taux de fécondité de 1.2 environ. La baisse de la natalité interdit de fournir des postes en nombre et le peu d’enfants qui reste s’oriente vers des activités un peu nobles, avec un empressement phénoménal pour les postes publics pas trop durs.  

Ce qu’il faut bien appeler la dénatalité proprement française a conduit à des évolutions géographiques sévères : la banlieue s’est peuplée d’immigrés et les entreprises parisiennes qui trouvent leurs salariés dans la banlieue proche ne trouvent plus qu’eux.  Dès 2000 on ne trouvait pratiquement plus de secrétaires « blanches » ou de programmeurs ou techniciens issus de familles françaises traditionnelles. Encore moins de plongeurs. Mais c’est la même chose pour le personnel de nettoyage, le personnel en salle, les vendeurs en magasin, le personnel de sécurité etc.

Dans une ville comme Paris, l’industrie et les activités polluantes ont été chassées dès les années 60 et surtout dans les années 70. Une partie du patrimoine immobilier s’est détourné de son rôle d’hébergement des Parisiens au profit des investisseurs dans le tourisme. Les étrangers riches ont remplacé les provinciaux riches dans l’achat d’appartement dans des quartiers valorisés.  Les activités de bureau se sont implantées massivement dans les appartements hausmanniens ! Résultat il ne restait plus de place pour les classes moyennes et populaires qui ne sont pas parties en banlieue mais en très grande banlieue et en partie en province accessible en TGV. Paris intra-muros a vu sa population décroître rapidement. Au pic on n’était pas loin de 3 millions. On va bientôt atteindre deux millions.

Le résultat : ceux qui font vivre la ville, comme acheteur ou comme salarié, ne réside pas dans la ville. La crise sanitaire le démontre tous les jours. Sans touristes français ou internationaux les taxis et VTC attendent. Si le télétravail bloque les arrivées quotidiennes de grands banlieusards à Paris, les restaurants et les boutiques sont vides.

La sociologie de Paris, toujours très changeante, s’altère profondément. Ecoles élitaires et Université, art et spectacles, politique et haute administration, presse papier, radiodiffusée ou télévisée, avocats, consultants de toute variété, publicitaire, grandes associations, sièges sociaux, banque et assurance, forment encore le fond de l’activité parisienne.  Mais depuis une trentaine d’année tout s’étiole. Les sièges sociaux partent pour la banlieue ou des pays étrangers. Les jeunes pousses vont s’installer dans les grandes villes de provinces. Les études de médecine sont perturbées par l’impossibilité de loger à Paris les internes et les externes. Leur rémunération étant nationale, ils ne peuvent plus louer et ils partent faire leur cursus en province ou à l’étranger. Les grands hôpitaux ferment les uns après les autres. Paris n’est plus ni la capitale des arts ni celle de la mode. Les administrations ont été largement déconcentrées en province. On l’a vu cruellement avec la crise sanitaire ; 10.000 fonctionnaires à Paris au ministère de la santé, 10.000 dans les ARS régionales. Et il y en a beaucoup trop !

Les grandes idées socialisantes et les verts gauchistes ont ajouté leurs propres conséquences. On construit des logements sociaux pour immigrés en les concentrant dans des ghettos, surdensifiés, en même temps qu’on laisse les réfugiés, les Roms et les clandestins de toute origine s’installer dans la rue et dans les bois.  

Le système Hidalgo est bien rodé et on voit qu’il est aussi solide que sordide :

-        L’ancien factotum d’un milliardaire condamné pour proxénétisme au temps des pornos shops triomphantes et du minitel rose, est chargé de densifier à mort en construisant des centaines de milliers de m2 de surfaces commerciales et de bureau. La presse étant possédée par la poignée de milliardaires dont on permet l’enrichissement, la presse est toujours favorable. Tous les projets, même délirants, sont donc présentés comme idylliques et l’opposition à Hidalgo ne passe pas par la presse. Notre industriel de la pornographie qui possédait quelques pornoshops dans la rue de la gaîté ou lieux du même genre, est désormais propriétaire d’une forte partie de la tour CIT et de la Tour Montparnasse. Et de la presse de gauche !  Merveilleux fumet ! C’est le triomphe de M. Missika.

-        L’argent de la plus-value immobilière sert à financer quelques logements sociaux et la destruction de la rue pour faire plaisir aux écolos, ce qui interdit les flux entre Paris, sa banlieue, sa grande banlieue, la province et le monde. L’antibagnolisme primaire est l’écologie des imbéciles. C’est le triomphe de M. Nadjovski.

-        La dette s’envole et les impôts pour des opérations d’achats de votes clientélistes et la fourniture de postes bien rémunérées à des équipes communistes venant de banlieue. C’est le triomphe de M. Brossat, heureux de la substitution de population. Les écoles parisiennes se vident et celles qui restent ne voient qu’une minorité d’enfants blancs.

-        Des quartiers entiers deviennent des banlieues comme les autres avec une flambée de la délinquance.

Tout cela conduit à la mort économique de Paris, qui devient un archipel de zones incompatibles et mortes s’il n’y a pas de tourisme. Les personnes âgées sont éjectées. Les classes moyennes sont éjectées. Les administrations pléthoriques ne peuvent plus loger leurs fonctionnaires. Le commerce disparait au profit des livreurs.  La ville devient répulsive et ses habitants réprimés.

Comme toujours avec les mesures « symboliques », on entre dans l’outrancier et le contreproductif. L’extrême gauche au pouvoir adore cela, les mesures symboliques qui vous font réélire sur fond de désastre.

La politique de chasse aux automobilistes n’a évidemment aucun impact sur la pollution et encore moins sur le réchauffement climatique global.  Comment le pourrait-elle ? Chaque année se crée dans le monde l’équivalent de 50 Paris. En 6 ans, durée d’une mandature, cela fait 300 nouveaux Paris. Wuhan dont personne n’avait entendu parler, c’est 12.000.000 d’habitants, six Paris ! Comme Séoul. Deux villes, 12 Paris. On supprimerait Paris pour en faire des marais humides, l’impact sur le réchauffement global serait exactement nul. Pire, la politique suivie d’énorme densification immobilière et de multiplication des centres commerciaux géants a un effet évidemment délétère sur la pollution. Et le vélo ne dépassera jamais 15% des besoins de déplacements quotidiens dans une période normale !  Tout cela est déraisonnable jusqu’au grotesque.

Paris est désormais une ville ruinée et répulsive, proie facile d’une politique municipale à la napolitaine, menée par des immigrés de première ou seconde génération, avides d’argent et d’honneur, quitte à faire n’importe quoi. L’arrivée des Jeux Olympiques finira de la ruiner. La multiplication à l’infini des débarquements de manifestants haineux et de casseurs n’arrange pas les choses. En réprimant la Commune, Thiers avait mis fin au pouvoir délétère des révoltes de corporations minoritaires mais tenant en respect l’Etat. 150 ans plus tard ce ne sont plus les parisiens qui sont à la manœuvre, mais les manœuvres ont toujours lieu à Paris.  L’insupportable finira par ne plus être supporté.

Et ce qui reste de restaurants aura toujours des personnels à la plonge issue de populations en difficulté récemment arrivées, quelle qu’en soit l’origine, et qui finalement seront bien contents d’avoir ce travail.

Dégringolade

Il y a des jours comme çà. Tout dérape. Tout part en quenouille. Les yeux se décillent. Les illusions s’évaporent. Les béquilles usuelles qui nous permettent de ne pas tomber, se cassent. Nos bouées morales se dégonflent. Un océan de sottises emporte tout en tsunami. Comme ces touristes surpris par la grosse vague terrifiante qui s’approche, et dont l’œil vire sous l’effet de la terreur, nous commençons à cavaler dans nos têtes de façon éperdue, en cherchant un coin de survie morale.

Quel beau jour que celui où notre presse bien aimée nous a gâté par l’affichage raffiné d’un bouquet de nouvelles épatantes :

-        La Turquie, notre « alliée », s’installe en Lybie, après avoir annexé une partie de la Syrie. Que la diplomatie française est belle et efficace !

-        Mme Hidalgo annonçe avec son air de fouine réjouie habituel que la vitesse à Paris serait réduite partout à 30Km/h et que toutes les voitures diesel seraient interdites avant la fin de son prochain mandat.

-        Le conseil des 150 imbéciles tirés au sort par Macron-le-petit-malin, publiait 150 mesures plus débiles les unes que les autres. A quand un conseil tiré au sort pour régler tous les problèmes qui nous accablent ?  Quand on demande à des inconnus ignorants de régler les problèmes du monde, ils choisissent les mesures les plus radicales sans mesurer les impacts. Passons à 300 membres : on est sûr qu’on aura 300 sottises.

-        Pendant quatre jours une guerre urbaine avec armes à feu a eu lieu entre musulmans tchéchènes et musulmans arabes. « Chef, nous sommes deux contre 150 et ils sont armés. Qu’est-ce qu’on fait, chef ? ». On passe le bac (dévalué) mais La BAC, elle, est dépassée.

-        La statue du Général de Gaulle était couverte de peinture rouge et des manifestations nombreuses demandaient de supprimer les statues des « grands hommes français ». Les minorités étrangères et raciales se sentent majoritaires. La pavane anti-française s’organise sans obstacle.

-        Le Ministre de l’intérieur, ancien traîne latte de salles de jeux et du demi-monde de la nuit, reconverti dans le socialisme méditerranéen, explique que l’émotion doit l’emporter sur la loi !  « Castaner+Idiotie » sous Google, cela fait 4.500 messages !

-        On pleure sur le sort d’une « infirmière héroïque applaudie à 20h » qui a balancé un pavé de 2 kilos sur les agents et qui s’est fait embarquée sans trop de ménagement. Elle soignait son asthme au gaz lacrymogène !

-        L’ancienne procureur qui a inculpé Fillon plus vite que son ombre, explique qu’elle a subi d’énormes pressions mais que non, finalement, on l’a mal comprise.

-        Toute la presse bruisse d’articles à la gloire de MM Kohler et Ribadeau-Dumas, les figures caricaturales du pays profond énarchien.

-        M. Macron pense remplacer l’énarque masculin Philippe par l’énarque féminin Parly 2 à la tête des ministres. Quelle audace ! Quel président !  Quelle réinvention ! Finalement il choisira un énarque sinistre à accent du territoire. Cela vaut bien une femme énarque.

-        On a dépassé les 300 femmes violées dans le 14e arrondissement de Paris et la 5000ième agression contre une femme, depuis la dernière élection municipale, du fait de la substitution de population et d’un urbanisme criminogène. Au même moment Mme Schiappa, candidate « féministe » dans l’arrondissement expliquait que les électeurs locaux étaient des buses et qu’il ne fallait pas tenir compte de leur bêtise.

-        Un commentateur particulièrement fringant, connu pour toutes les erreurs de prévisions qu’il accumule depuis au moins 20 ans, explique que l’Europe vient d’être sauvée par la Commission grâce à un emprunt conçu d’une façon telle que la France devra rembourser 100 milliards pour les autres pays de l’Union ! Dans la même phrase, il explique que cet emprunt était la « dernière chance de l’UE ». Cet emprunt sauve -t-il les Français ou le projet fédéraliste européen ?

-        M. Macron, « le penseur de l’impensable », impose que le Doliprane soit fabriqué en France ! Non mais ! Et tous les fabricants de masques français, applaudis et encouragés dans l’émotion, se retrouvent avec des stocks invendables du fait des importations massives en provenance de la Chine. Le monde appartient aux lève-tôt… en attendant que les autres arrivent. La production appartient aux Français en attendant que la Chine les livre.

-        M. Trump roule dans la farine M. Le Maire. On ne taxera pas les Gafa. L’OCDE, créée pour répartir les prêts du plan Marshall, se survit comme une énorme bureaucratie et ne sert rigoureusement à rien. Mais les places sont bien rémunérées. Ne touchons à rien.

-        Un policier noir français se fait insulter comme traître à sa race et collabo des blancs racistes.

-        …

Heureusement le Français est né malin. Il a la déconfiture pétocharde et heureuse. Il n’y a plus de nation, plus d’état, plus de diplomatie, plus d’économie, plus de police ni de justice, plus d’enseignement, plus d’artistes, plus de cinéma, plus de littérature, plus de goût, plus de santé. Il n’a plus d’homme d’état ni de journalistes de qualité.

Bientôt on organisera devant les grands bâtiments que le monde nous envie des espaces d’agenouillement et de contrition.  La Sorbonne deviendra un lieu d’expiation collective, retrouvant sa fonction de régulation religieuse historique. Mme Hidalgo triomphalement réélue a renoncé à un objectif « ambitieux » de 2 vaches sur chaque toit à Paris d’ici 2024, à cause des effets de serre de leur gaz. Une réduction de la vitesse des métros à 20 km/h, puisque ce sont eux qui polluent le plus a été également écartée, comme la fermeture du périphérique pour implanter 50.000 fermes collectives vouées à la permaculture. Mais on y reviendra. On cessera de recruter des policiers blancs et on réservera les logements sociaux et les aides aux minorités agissantes. L’impôt sur les riches passera à 90% de leur revenu et l’ISF rétabli sera porté à 4% sur leur patrimoine. Faut c’qui faut !

Heureusement, on peut aller au Louvre, quand les fonctionnaires n’exercent pas leur droit de retrait, c’est-à-dire rarement, pour contempler le radeau de la Méduse.

Et personne n’a honte ?

Le « système » français est-il structurellement « corrompu » ?

Nous vivons une époque, et un moment dans l’époque, qui stimulent les gourous fous et les sociologues de l’apocalypse, les moralistes à trois balles et les économistes foldingues, les journalistes qui se sentent prêtres mais d’une religion d’autant plus impérieuse et affirmative qu’elle est plus changeante, douteuse et en pleine contradiction avec la réalité.

On se souvient qu’en mai 1968, à l’Odéon, une période et un lieu tout à fait typiques de ce que nous vivons en ce moment, un imbécile heureux expliquait que le réel était fasciste et qu’il était vain d’essayer de le connaître, de le comprendre et de le maîtriser. L’important était de soutenir les révolutions quelles qu’elles soient, parce que la Révolution était la somme des révolutions qui détruisent la bourgeoisie pourrie. Aujourd’hui, la bourgeoisie pourrie a été remplacée comme victime désignée par l’homme blanc occidental pourri qui doit s’agenouiller sur ordre lorsqu’il rencontre un groupe « d’indigénistes » furieux. Les mécanismes sont les mêmes. Le masochisme d’une partie de la jeunesse récusant les succès économiques de leurs pères s’apparente au masochisme d’une partie de la jeunesse dorée occidentale qui sombre dans une repentance d’autant plus intense qu’elle est repue et peut se permettre de vivre bien sur la lancée du travail des autres.

Dans ce désordre politique économique et mental que le Sars-Cov-2 a aggravé dans de grande proportion, la désespérance s’installe qui induit découragement et passivité, renoncement économique et national, soumission à un politiquement correct importé. Il faut absolument redonner une énergie positive à la jeunesse qui ne sait plus trop où elle est et quel avenir à envisager.

Un des moyens est de lui donner de la résistance vis-à-vis des idéologies dangereuses et des mouvements destructeurs, en montrant les effets délétères qu’ils ont déjà eus en France depuis plusieurs décennies. Il faut qu’elle prenne conscience qu’il faut effectivement ne pas perpétuer plus longtemps les erreurs de la fraction d’une génération qui a cru au socialisme, façon 1 870 et qui se retrouve 40 ans après le triomphe de Mitterrand avec le même revenu moyen qu’elle avait à l’époque, alors que partout ailleurs, le revenu a augmenté parfois du double ou du triple.

De même, il est important de donner à nos futures élites, les outils pour bien comprendre ce qui n’a pas marché dans la mondialisation et pourquoi elle n’a pas eu les résultats ressassés pour les Français et plus généralement pour les sociétés occidentales. Observer et comprendre : rien n’est plus important et urgent. Les éléments d’une diplomatie de la prospérité doivent être construits et assemblées puis mis en œuvre.

La vocation de l’esprit français est d’observer et comprendre pour agir. Mais voilà : ce mécanisme national vital est à l’arrêt. On ne pense plus en France. Certains cherchent à comprendre cette anémie soudaine qui nous ressemble si peu. Certains s’interrogent : le « système » qui s’est peu à peu imposé en France a-t-il tué nos réflexes nationaux ? L’a-t-il corrompu au point de les stériliser ?

Creuser cette piste n’est pas facile parce que les concepts de « système » et de « corruption » ont pris tout l’espace dans la sphère complotiste qui prévaut à l’extrême gauche, à l’extrême droite et au sein de l’écologisme extrémiste.

Un « système » politique est l’ensemble des mécanismes qui permettent à un groupe de dominer le pouvoir. La « corruption » est l’ensemble des moyens déloyaux qui permettent de le conserver, illégitimement du point de vue de la démarche démocratique

Un système corrompu ne permet plus l’exercice normal de la réflexion collective et le travail collectif de construction de l’avenir. Il ne fait qu’assurer la survie du groupe qui s’est approprié les pouvoirs.

Lutter contre un système corrompu est compliqué parce qu’il s’agit de dénoncer plus qu’un mensonge éhonté. Ce n’est pas un combat ouvert entre forces politiques déclarées. Il s’agit de détecter, s’ils existent, des mécanismes qui empêchent le débat et permettent de couvrir durablement des emprises éventuellement intéressées. On ne parle plus de prévarications et d’actes délictueux qui devraient être poursuivis au pénal. Mais d’une situation de fait, en elle-même non délictueuse mais qui autorise de mener des politiques favorables à des intérêts sans que cette situation ne puisse être connue du grand public ou en neutralisant ses réactions.

Un « système » est au-dessus des partis, auxquels il s’impose. La corruption est larvée et ne passe pas par des valises de billets mais par une information trompeuse qui ne peut pas être corrigée, alors que des décisions sont prises qui favorisent des intérêts privés. Un « système corrompu », par nature, est là pour durer et s’offre les moyens de durer.

Certains auteurs posent clairement et ouvertement la question de l’existence d’un système corrompu en France. Il s’agit souvent d’observateurs qui ont été au contact de décisions favorisant des intérêts particuliers et présentées de façon trompeuse comme un formidable progrès pour la collectivité. Ils constatent que les hommes qui ont porté ses décisions sont des hommes liges de gros intérêts et qu’eux-mêmes n’ont aucun moyen de rendre public leur soudaine inquiétude. Certains font partie des élites potentielles et constatent qu’on leur demande d’entrer dans un « système » dont ils constatent très vite qu’il est verrouillé et qu’ils y joueront un rôle de complices ou qu’ils en seront expulsés.

L’exemple le plus typique de cette dernière approche est celle de Juan Branco, jeune homme bien sûr tout rapport, candidat parfait pour être intégré dans le système et le servir. Il joue le jeu et découvre soudain qu’on lui fait jouer un rôle de pantin et s’insurge. Au lieu de « jouer le jeu », il devient « incontrôlable », le mot-clé dans tout système corrompu, et cherche à faire savoir ce qu’il sait et ce qu’il pressent. Son livre Crépuscule ne trouve pas d’éditeurs connus et il fait soudain l’objet d’un opprobre organisé dans tous les médias. Son image publique est salie de façon systématique. Sa parole est stérilisée parce que l’homme est vilipendé de façon concertée par pratiquement tous les organes de presse écrite, radiodiffusée ou télévisée.

Sa mésaventure est surtout intéressante parce qu’elle révèle du fonctionnement de la presse française qui ne pratique plus l’information mais joue un rôle de maîtrise de ce qui est dit et non dit, avec des méthodes inavouées et scandaleuses de bannissement au service de certains intérêts. Un journaliste ne fait plus une interview : il encense ou il détruit l’image de l’interviewé, en fonction d’ordres reçus ou en surenchérissant spontanément pour complaire à son employeur. Le journalisme pilori a pour but de faire taire et de maintenir l’image du système. Tout le monde a constaté que la presse était aux mains de peu de personnes et en vérité contrôlée par une poignée de milliardaires vivant principalement des commandes de l’État ou de collectivités publiques.

Le « Groupe Les École Parisien appartient à LVMH, de Bernard Arnaud. Le Point appartient à la famille Pinaut. Les journaux dits « de gauche », quotidiens ou périodiques, appartiennent de fait ou de droit à Xavier Niel. Les chaînes d’informations privées dépendent soit de Bolloré, soit de Bouygues, soit de Drahi. Lagardère possède l’express Europe 1 et le JDD. L’histoire est connue. Lagardère, Pinault, Arnaud, Niel, Drahi, Bouygues, Dassault tiennent la TNT, la radio, la presse périodique et la presse quotidienne. Tous dépendent de la commande de l’état et sont donc directement intéressés à en contrôler les dirigeants comme ceux des échelons régionaux ou locaux qui ont une importance systémique comme Paris. En contrôlant la course à l’Élysée, ils acquièrent la « reconnaissance » des médias publics aux ordres du pouvoir qu’ils ont aidé à mettre en place.

L’essentiel de l’intérêt du livre Crépuscule est de montrer la jonction entre la capture du pouvoir politique par la haute administration, principalement socialiste depuis Mitterrand, ce que nous appelons l’Énarchie Compassionnelle, et ce monde des grandes fortunes financières qui a entièrement conquis le domaine médiatique en grave difficulté financière. Comme l’État tient la presse, par ses subventions et le contrôle des banques, le système médiatique est totalement verrouillé. Les grandes carrières politiques ne sont plus possibles sans l’acquiescement ou la soumission à ce groupe organisée et désormais largement fusionné.

Considérons maintenant un autre cas exemplaire : la gestion de la ville de Paris. Les énarques mitterrandistes ont imposé Mme Hidalgo, femme d’énarque et amie de l’énarque Hollande. Elle a mis en place son propre système qui est fondé sur la satisfaction de trois clientèles :

-          Les super riches et grands groupes financiers qui tiennent les médias. Ce sera le travail de l’adjoint Missika

-          Les communistes, pour n’avoir pas d’ennemi à gauche. Ce sera le rôle de Ian Brossat.

-          Les écologistes d’extrême gauche, pour ne pas avoir d’ennemi du côté des Verts. Ce sera la fonction du monomaniaque Nadjovski.

Le système a pour but de conserver le pouvoir indéfiniment en distribuant la manne des 7 milliards empruntés par la ville sans compter la hausse délirante des impôts (ils ont doublé !). Des masses d’argent colossales vont être déplacées des poches des Parisiens vers des portefeuilles amis. Tout ce trafic sera présenté de façon frelatée par la presse possédée par les mêmes intérêts privés et il sera totalement interdit de laisser passer la moindre information contestant les présentations outrées jusqu’au ridicule qui veulent faire passer la spéculation immobilière comme la création d’un bien commun.

M. Arnault pourra construire son musée au Bois de Boulogne ; M. Pinaut récupérera la rotonde de la bourse du travail ; Unibail accumulera les grands chantiers, du nouveau centre Gaîté et son cadeau de 13,000 m2 de bureaux, à la tour Triangle, en commençant par le scandale du forum des Halles et la catastrophe de la canopée. L’énorme opération Montparnasse va permettre de troquer une halle commerciale à bout de souffle en une opération immobilière majeure permettant de créer 1 milliard de valeurs pour une poignée de très grands investisseurs. Ne pas oublier que M. Missika était l’homme lige de M. Xavier Niel, condamné pour proxénétisme, et dont toute la fortune dépend désormais des licences concédées par l’État.

Toute la presse citée plus haut présente ces opérations comme de formidables opérations au service de la ville, en gommant tous les aspects problématiques, parfois scandaleux, qui les grèvent, comme l’annexion d’une partie du domaine public, la destruction des trottoirs par des autoroutes à camions, la densification extrême anti-écologique, les travaux malsains de longues durées. À Maine Montparnasse les travaux massifs ont commencé en 2017 et dureront jusqu’en 2030 au minimum : Ils vont gâcher la vie d’une ville de 30 000 habitants. N’espérez pas voir ces critiques apparaître dans la presse. Les périodiques comme les quotidiens trouvent ces opérations extraordinaires et étouffent toute critique.

Les communistes sont branchés sur des dizaines de chantiers divers où ils peuvent trouver des places à la tête de sociétés ad hoc, comme conseillers de ceci et de cela, comme enquêteurs, comme communiquant. L’opération Oasis est l’exemple même de ces opérations qui sont imposées sans aucune vraie concertation et implantées n’importe comment, même là où c’est radicalement impossible. On est frappé de voir le nombre d’organismes nouveaux qui sont domiciliés à Montreuil. Le slogan Hidalgo aux Communistes : enrichissez-vous !

Le prétexte de ces opérations est toujours la création de logements sociaux ou le financement de pistes à vélos, quitte à les créer n’importe comment et de générer des conflits locaux intenses du fait des conséquences désastreuses. L’important est d’avoir un prétexte et un affichage. Et que les mandants soient contents et soutiennent la réélection.

Le clan Macron a tenté de mettre la main sur le pactole Parisien, avec Griveaux, ancien agent d’influence d’UNIBAIL. Cet énorme organisme financier a aussi imposé un de ses directeurs sur la liste électorale LREM du 14e. On n’est jamais trop prudent. Pourquoi se gêner ? Le maintien de Buzyn, qui est déconsidérée et n’a plus aucune chance, a pour but de conforter le système parisien si favorable aux grands intérêts, puisqu’on ne peut pas s’emparer de la place. C’est la justification du maintien parfaitement inutile et disgracieux des listes Buzyn qui n’ont pour rôle que de faire perdre la liste des Républicains.

N’espérez pas trouver la moindre information dans votre presse nationale ou vos revues préférées. Le silence est total sur les difficultés et le dithyrambe pro hidalgo règne sur tout ce qui est publié.

Au total on voit qu’à l’échelon national comme à l’échelon local un système de pouvoir est en place qui corrompt le débat démocratique dans des proportions massives et empêche en fait une information honnête, qui est le carburant de la démocratie.

Alors oui, il faut admettre qu’en France un système est en place qui corrompt le processus démocratique. Il est indispensable de corriger ces déviances. Nous proposons depuis des lustres deux mesures cruciales :

-          Séparer le domaine du politique du domaine administratif en interdisant toute élection d’un fonctionnaire dans une assemblée qui vote ses conditions d’existence, tout en empêchant le cumul de rémunérations publiques, ou le cumul de rémunérations publiques et privées.

-          Interdire la possession d’organes de presse à des intérêts qui dépendent fondamentalement de la commande publique.

Si nous n’avons pas le courage d’imposer ces mesures, nous allons vers la perpétuation d’un système de corruption politique et économique avéré et indigne de la tradition républicaine française.

Les Enarques face à la contestation de la bureaucratie française

Depuis qu’ils ont imposé Macron au pouvoir, par les moyens, que l’on sait, contre un insolent qui prétendait réduire drastiquement le nombre des fonctionnaires et modifier leurs statuts et conditions de carrière, l’Enarchie a été secouée par les Gilets Jaunes et la montée des « populismes » qui n’acceptent plus la « dictature des élites », en fait des hauts fonctionnaires. La crise sanitaire explose et tout d’un coup la scène médiatique s’emplit du spectacle sinistre d’une France bureaucratique au dernier degré et plutôt inefficace, alors que la dépense publique est au plus haut mondial et dans des proportions éhontées.

Cela chauffe pour la réputation de l’Enarchie qui avait l’habitude d’imposer aux médias un discours permanent sur la « merveilleuse fonction publique que le monde nous envie », dont la déclinaison médicale, « le merveilleux système hospitalier que le monde nous envie », a explosé en plein vol sous l’effet du virus. Lorsqu’on a cassé l’abominable ORTF, le mensonge sur « les merveilleux techniciens que le monde nous envie » avait pareillement éclaté. L’Etat, depuis la défaite de mai-juin 40, sous Pétain puis à la Libération, a pris la main sur toute la société et imposé sa chanson mensongère sur les bienfaits illimités de la bureaucratie française.  

Chirac avait proposé à Giscard par une lettre dont le contenu n’est plus facile à trouver sur le net, de ne pas tenir compte des esprits chagrins qui trouvaient qu’on allait trop loin dans l’intervention de l’Etat. Il fallait ignorer ces réclamations et avec un peu de doigté l’énarchie était là pour mille ans. Mitterrand n’a fait que reprendre la chanson, en poussant l’aile gauche de l’Enarchie.

Depuis les années 1990, les deux pentes idéologiques se sont rejointes pour défendre leurs intérêts communs. Ces hauts fonctionnaires savent parfaitement que les différences entre eux sont minimes. Le « en même temps » de Macron traduit cette quasi-identité. Comme l’énarchie a capturé le pouvoir politique et détient, structurellement, le pouvoir administratif, il ne reste plus que la rue et Internet à ceux qui n’acceptent pas le régime résultant.

Le problème est que le résultat global, pour la France, de cette mainmise, est catastrophique. L’affaire devient fâcheuse, car cela se voit. D’éminents représentants de la caste interviennent dans la presse pour contrer des réactions qui pourraient devenir gravement dommageables pour son monopole.  Nous avons déjà commenté un premier effort, ridicule. En voici un second, pire encore.

Un certain Jean-Ludovic Silicani prend la plume dans le Figaro du jour pour recadrer le bien penser. L’angle d’attaque est une plainte contre la mauvaise information des Français. Ils ne se rendent pas compte, les vilains, de la belle réalité que l’on doit aux hauts fonctionnaires. Cet énarque, ancien commissaire à la réforme de l’Etat, avec les merveilleux résultats que l’on sait, trouve abominable qu’on puisse penser que la France et ses élites administratives… cherchent à imposer un système anglo-saxon fondé sur la rentabilité. Il ne faut pas confondre Thatcher et leur action, tout de même. La preuve : l’Etat français est le grand champion en matière d’impôts et de dépenses publiques, d’effectifs publics et d’aides publiques. C’est bien la preuve que l’énarchie est sympa non ? On pensait que c’était une difficulté. Mais non ! Le vrai problème, pour un haut fonctionnaire, c’est que l’extrême gauche parle de thatchérisme !  

Notre auteur veut que nous  gardions à l’esprit que notre leadership fiscal mondial n’est pas le fruit d’un étatisme de mauvais goût. L’état français, proprement dit, n’est pas plus lourd que partout ailleurs.  L’Etat est une arroseuse mais pas pour les fonctionnaires. En fait on a fait le choix d’en recruter beaucoup mais sans les payer bien. Les fonctionnaires travaillent pour le bien commun avec de petits salaires. Ils se dévouent pour les autres sans en trouver une grande satisfaction financière. Admirez leur vertu ! Si les dépenses sont hautes, c’est parce qu’on gave d’argent cash les Français. La dépense publique, c’est à 60 % des redistributions d’argent. Si vous voulez réduire, tapez dans ce paquet-là,  svp, nous suggère notre auteur ! En vous rappelant l’injustice des propos des Gilets jaunes sur l’abandon de la France périphérique : l’essentiel des redistributions concernent les pauvres et les régions. On est si gentil ! 32% du PIB et 5 points de mieux qu’en 2000, voilà la réalité du système redistributif français. Les gentils fonctionnaires sous-payés s’acharnent seulement à bien distribuer le tout.

La seule chose qu’un ancien commissaire à la réforme de l’Etat ait à dire tient dans le message suivant : « sabrer si vous le voulez dans les dépenses de redistribution mais pas dans celles de l’administration ». On comprend pourquoi le RGPP et toutes les initiatives de ce genre n’ont eu aucune efficacité.

Alors oui, par rapport à l’Allemagne toutes nos politiques sont plus coûteuses de plusieurs points de PIB. C’est bien la preuve qu’on n’a pas choisi la voie anglo-saxonne de la rentabilité, non ? Cesser de nous reprocher de ne pas faire ce qu’il faut. Nous, bons énarques, nous faisons tout pour vous satisfaire.

La solution de l’énarchie militante : conserver notre niveau élevé de dépenses publiques, certes sans l’augmenter trop. Car les Français aiment cela et c’est notre ADN national.  « Demande forte de la nation et ciment national », on ne peut pas toucher au sacré ! Surtout que dans presque tous les domaines, cela ne marche pas terrible, terrible. La santé, l’école, etc., on est mal. Le but est de faire mieux mais sans réduire quoi que ce soit naturellement. Pour cela « il faut moderniser en profondeur la formation, les missions, les parcours professionnels et les rémunérations » des agents publics. Et comme il y a une certaine incompréhension des administrés, il faut déconcentrer au plus près.

Résumons : « nous hauts fonctionnaires, nous sommes formidables. On n’est pas du tout animé par l’idée de profit et de résultats à l’anglo-saxonne. Nous sommes nombreux mais pas chers. On se sacrifie pour les autres. Si vous n’êtes pas contents, réduisez les redistributions mais ne touchez à rien chez nous. Et laissez-nous nous auto-organiser à notre guise pour vous servir ».  CQFD !

Aucune réflexion sur les motifs qui font que les grandes fonctions publiques sont à la dérive. L’excès de bureaucratie est présenté comme la preuve positive qu’elle n’est pas animée de prurit anglo saxon mais pas comme un problème ! L’excès de redistribution, d’impôts et de taxes qui ont conduit à la stagnation du salaire moyen pendant quarante ans, et au recul français dans presque toutes les industries ? Pas un mot.  Le temps de travail trop faible des agents, leur productivité insuffisante, leur tendance à paralyser la vie par des réglementations toujours plus nombreuses, enchevêtrées et complexes ? Pas un mot. Certes les infirmières sont les plus mal payées d’Europe, mais pourquoi le Ministère de la santé et les ARS concentrent-ils 20.000 fonctionnaires, alors qu’il n’y a que 30.000 médecins de ville généralistes de moins de 60 ans ? Que l’administration représente 35% des postes en France dans la santé contre 25% en Allemagne, avec des résultats qualitatifs en matière de soins défavorables à la France ?

Ce monsieur Silicani se garde bien de préciser quelles réductions il proposerait dans les redistributions d’argent en cash. 

La conclusion est évidente : il ne faut pas réduire le champ de l’administration, ni ses effectifs. Ne touchons pas aux exécutants sur le terrain. On doit simplement les aider à travailler plus et mieux.

On ne peut pas se moquer du monde plus gracieusement.

La première mesure fondamentale est de séparer le politique et l’administratif en France et casser l’énarchie compassionnelle dominante. La mentalité des trop nombreux Silicani en France interdit toute réforme utile. Ce n’est pas à eux qu’il faut confier la réforme de nos politiques publiques. Ils devront l’exécuter, sous la tutelle étroite du politique donc des citoyens. Et obéir. Les vertus qu’on attend d’eux est l’efficacité dans l’application des décisions politiques. Pas la défense et l’illustration des ravages qu’ils causent depuis qu’ils ont pris le pouvoir en 1974, avec le couple Giscard- Chirac, dommages qu’on voit si bien avec le couple Macron- Philippe, près de 45 ans plus tard, alors que le pays est à genoux. 

Revenu moyen des Français : le même qu'en 1980

40 ans de perdus

La France intellectuelle dominante est depuis des lustres un bouillon d’anticapitalisme fervent, tendance socialiste cassoulet avant-guerre puis marxiste-léniniste, ou franchement communiste dans l’immédiat après-guerre, avant de sombrer dans le trotskisme et le maoïsme, désormais un peu passés de mode et remplacés depuis peu par un écologauchisme, teinté d’indigénisme et de n’importe quoi du plus bel effet. Les virus varient comme chacun sait, et le bouillon de culture socialiste français, désormais ensemencé par le radicalisme des campus américain plus que par la révolution cubaine, est propice aux plus extrêmes mutations.

Les Français n’ont pas de chance avec leur idéologie progressiste (mais anti progrès )  dominante. Bercés par ses recommandations, Ils se croyaient super malins de danser au son de l’accordéon dans les usines au moment où Hitler réarmait et se proposait d’envahir le pays. Il le fera en 15 jours chrono. C’était exactement il y a 80 ans. Bravo ! Ils se proposaient en mai 68 de changer la vie et tuer la société de consommation, et ils eurent la crise de 1973-74 qui allait faire durablement dérailler la croissance. On leur a dit : c’est le moment de passer à autre chose et de devenir européens. Et l’Europe les a asphyxiés et ruinés en acceptant de jouer le jeu financier international qui mènera à la crise de 2008. Depuis quelques temps, toujours avec les mêmes guides, ils voulaient tuer l’économie au profit théorique de la nature et la nature leur a envoyé un virus qui a tué l’économie.

Cet art dans l’appel à la catastrophe est tout à fait remarquable. Le Français, né malin, aime le désastre et la flagellation. Il l’appelle de ses vœux avec insistance. Il suffit de décompter le nombre ahurissant d’abrutis qui profitent de la crise sanitaire pour se faire valoir en gourou cosmoplanétaire et empestent les médias officieux ou officiels de leurs invectives et imprécations pour faire avancer leur fortune.

Tous, naturellement, sont « anticapitalistes ».

A ceux qui croient que le socialisme extrémiste, dans l’ensemble de ses représentations, est un vrai bonheur national, il suffit de produire une seule statistique : celle du revenu moyen des français.

Les chiffres suivants proviennent tous de l’Insee.

En 1960 le revenu moyen d’un Français était de 9.900 Euros par an.

En 1980, malgré la crise de 73, malgré Giscard et l’accumulation de ses erreurs (autant de concessions aux intellectuels de gauche), il était passé à 19.300.

Soyons simple :

-        Le revenu moyen des Français a doublé en 20 ans.

En 1990, il était à 20.900. Stagnation complète. Mitterrand était passé par là. Ajoutez Jospin et Aubry, les 35 heures et autres sottises et, en 2004, il était à 22.900.

Nous en sommes, fin 2019, autour de 23.440 avant le coronavirus et nous allons perdre en gros 10% de cette somme dans l’année. On sera à la fin de l’année 2020 autour de 20.000, soit quasi exactement là nous nous en étions quand Mitterrand est arrivé.

Restons simple :

-        Quarante ans pour rien !

La France n’a plus rien, plus d’industrie, plus de système de santé, plus de diplomatie, plus d’action culturelle extérieure, plus de justice, plus de sécurité, plus d’enseignement, une armée qui marche avec des ficelles et qui n’ose plus frapper. Ne parlons pas de la créativité culturelle, devenue une révocul pour débiles mentaux et attardés de salles subventionnées et désormais de festivals annulés, jouée par des intermittents du spectacle qui sont des permanents de la mangeoire publique.  Mais attention : nous sommes parvenus à des sommets insurpassables en matière de bureaucratie, de dettes, d’impôts, de dépenses publiques, de chômage.  Là, nous sommes les champions du monde. Incapables, ruinés, asphyxiés, marginalisés, mais contents avec en plus une société en voie de destruction (on dit archipélisation dans les milieux bien élevés). Notre chômage incompressible est un des plus haut du monde et il va à nouveau exploser autour de 12 à 13%.

Mais nous sommes heureux : n’étions-nous pas près de 66% accrochés au budget de l’état au second mois de la crise sanitaire ! Formidable. Une acmé jamais espérée ! Et notre bienaimé Président l’a dit, l’Allemagne va nous prendre sur sa remorque ! En matière de dettes nous devenons de vrais Argentins avant de tenter le bolivarisme. Encore un effort et la seule dette publique représentera près de trois ans de production marchande !

Alors que nous rattrapions jusqu’en 1980 le revenu moyen par tête des Américains, le programme commun de la gauche et la démagogie inlassable de Mitterrand ont cassé le ressort. Nous revoici en dessous de 50% du revenu des Américains que nous plaignons tous les jours pour l’horreur de leur situation. Nous sommes semés par les Allemands qui ont cru de 15% de plus que nous en 20 ans, en partant de plus haut.  Nous disons stagnation mais la vérité est dans la comparaison internationale :  nous vivons une paupérisation relative depuis 39 ans et une paupérisation absolue cette année.  

Alors, tout soudain, un gouvernement constate que les infirmières françaises sont moins payées que la moyenne des infirmières européennes. Mais, Messieurs du Gouvernement, c’est toute la France qui est dans ce cas, sauf la caste des hauts fonctionnaires, qui a continué, le plus souvent en couple, à arrondir son pécule, en cannibalisant la politique et ce qui reste d’entreprises publiques. N’avez-vous pas entendu parler des Gilets jaunes ?

Il n’est pas très difficile de repérer un malfaisant dans nos médias dès la première phrase. « Il faut savoir la société que nous voulons ». Cela vous pose. C’est que vous voulez quelque chose et que vous savez quoi. Quelle force, quelle énergie et quelle bonté, car naturellement, ce que nous voulons, c’est empêcher ces épouvantables capitalistes, cupides, de ruiner les pauvres et la terre ! Le bonimenteur est toujours soit quelqu’un du monde médiatique qui a fait fortune sans trop se fatiguer et qui veut encore un moment de notoriété et de pouvoir, soit un prébendier sur fonds publics en mal de reconnaissance, d’argent et de pouvoir. Ces doctrinaires ou ces opportunistes ne parlent jamais de la stagnation totale du revenu par tête depuis 40 ans mais recommande avec frénésie les moyens d’y parvenir. Quand vous leur faites remarquer que depuis qu’on suit leurs recommandations, le pays ne progresse plus et que la misère gagne, hop ! la ritournelle ressort : « il faut savoir la société que nous voulons ». Comme si les pauvres voulaient rester pauvres au nom du socialisme et des petits oiseaux.

Le pire entendu dans les derniers 15 jours sur nos chaînes télévisées est le fait d’un immonde personnage doublé d’un illustre inconnu (une aubaine pour les chaînes d’information continue) , expliquant aux commentateurs énamourés qu’il fallait que la BCE donne (sic) trois ans de chiffre d’affaire à Airbus pour que l’avionneur se convertisse « à quelque chose d’utile » et qu’après ce serait formidable. Ce crétin (que dire d’autre ?) rayait de la carte tout transport aérien, tous les sous- traitants d’airbus, tout notre approvisionnement en devise, en inventant l’argent sans prix donné par les autres, sans une seule idée des produits à fabriquer, des coûts énergétiques et de la pollution correspondante. Il a péroré ainsi de longues minutes dans le silence des autres.  Un chef d’œuvre d’annihilation totale de la réflexion par la pensée magique. Et personne ne lui a botté les fesses.

Il faut dire que pour nos nouveaux gourous, tout ce qui reste de la force industrielle de la France doit disparaître : les avions et leurs moteurs, le spatial, le nucléaire, l’automobile, après la pharmacie, les télécommunications, la mécanique, les ordinateurs, les logiciels mondialisés … La crise sanitaire n’est pas un drame mais une opportunité ! Vive la peste ! Viva la muerte !

Un autre exemple effarant est celui de Mme Hidalgo qui à Paris, n’a jamais prononcé le mot « travail » depuis 20 ans. Il est vrai qu’elle était inspectrice du travail et que du travail il n’y en a plus guère à inspecter. Mieux vaut créer des pistes cyclables pour embêter les automobilistes, et arroser lourdement les associations pour être réélue. Travail, travail, travail, et quoi encore ! La dette est passée à Paris, en 20 ans, de rien à 8-9 milliards, en attendant mieux. Pourquoi se gêner ?

Dans 40 ans, à ce rythme-là, les Français de souche ne seront plus majoritaires chez eux et leur revenu aura baissé de moitié par rapport aux autres nations. La stagnation est une chose. La dégringolade et la disparition en sont une autre. Est-ce bien là « la société française que nous voulons » !

Qu’on ne dise pas : c’est impossible ! Les Français viennent de vivre 40 ans de stagnation de revenu moyen et de paupérisation relative sans même s’en rendre compte et sans que personne d’ailleurs ne le lui rappelle. Cet exploit de longue durée n’avait jamais été réalisé depuis 1789 ! Pas un seul journaliste n’a osé simplement le dire même furtivement. Pas un seul. Pas un seul homme politique. Pas un seul parti.

La crise sanitaire est un désastre et ceux qui en sont morts nous rappellent sa gravité. Sur un plan national ce n’est rien à côté du désastre mental, social, politique et économique qu’aura été le gauchisme socialiste post soixante-huitard, le triomphe de l’énarchie compassionnelle, la dissolution nationale dans un européisme soumis aux américains, l’acceptation de systèmes monétaires internationaux et européens dévoyés et finalement l’institution d’un système qui n’est plus vraiment démocratique, où souveraineté, libertés publiques et droits de propriété sont en voie de dissolution.

Français, comprenez ce qui vous arrive ! Reprenez-vous ! La course à l’abîme n’est pas votre vocation. Vous avez été autre chose tout de même. Un peu de courage, un peu de lucidité ! Rien de tout cela n’est obligatoire.   

Quelles leçons tirer de la crise pour les Agences régionales de santé ?

Bureaucratie contre médecine

 Critique de l’article publié le  14 mai 2020  sur Figarovox. Par Xavier Patier, énarque, haut fonctionnaire, écrivain et ancien directeur d’agence régionale d’hospitalisation (ARH).

Un des rares consensus français né à l’occasion de la crise du coronavirus a été la critique des agences régionales de santé : des élus, des directeurs d’hôpital, des médecins, des associations de patients, et même des préfets, ont mis en cause ces institutions. Cette unanimité sonne comme une revanche.

-Non la critique des ARS ne relève pas du revanchisme mais d’un constat de carence de longue durée.

D’où cela vient-il ? Regardons quelques années en arrière.

L’objectif assigné aux ARH par Alain Juppé était simple : restructurer pour faire des économies.

-        Oui réduire l’offre de soins dans la foulée de la crise de 92-93. C’est tout ce que savent faire les bureaucrates : réduire, empêcher, répartir la pénurie. C’est bien cela qui est la cause du malaise. Les énarques ne savent pas soigner. Mais ils peuvent entraver la médecine.

Au point de départ des agences régionales de santé (ARS), on trouve les agences régionales d’hospitalisation (ARH) créées en 1996 par le gouvernement Juppé.

-        Mais oui : l’énarchie n’a pas de frontière politique. On le verra avec Macron.

Les ARH avaient été mises en place avec l’objectif explicite d’écarter les préfets - et donc les élus locaux - de la gestion sanitaire afin de dépolitiser les arbitrages sur l’hôpital pour s’attaquer sans compromis à un système marqué par un déficit abyssal.

-        Il s’agit bien de créer un monopole de pouvoir de caractère soviétique : tout le pouvoir à la nomenklatura d’état en évitant l’intervention des autres.

À la tête des ARH, le gouvernement mit en selle des patrons nommés en conseil des ministres, dotés de pouvoirs étendus, chargés, selon les termes de l’ordonnance d’avril 1996 de «déterminer et mettre en œuvre la politique hospitalière dans la région». L’ordonnance reprenait, pour les directeurs d’ARH, la formule fameuse que l’article 20 de la Constitution appliquait au gouvernement. La presse ne s’y trompa pas: elle qualifia les directeurs d’ARH de «super-préfets sanitaires». Ce fut l’acte de déconcentration le plus radical que connut alors la réforme de l’État, un jacobinisme de proximité. L’objectif assigné aux agences par Alain Juppé était simple : restructurer pour faire des économies.

-        Parfaitement décrit : on a créé de petits gouvernements gérés comme tels et dont les effectifs vont gonfler avec le temps de façon totalement déraisonnable. Mais ces « gouvernements » pléthoriques ne savent pas soigner !

Notre hôpital a été désorganisé et démoralisé par une réforme visionnaire dégradée en impuissance technocratique.

-        Cela se comprend non ? Les effectifs administratifs se sont mis à gonfler pendant que les bureaucrates diminuaient l’offre de soins. Tout le monde sait désormais qu’il y a 40% de plus de bureaucrates dans le système de santé qu’en Allemagne. On voit ici une des raisons.

Mais en même temps qu’elle se technocratisait au niveau local, la santé se politisait au niveau national : la même ordonnance instituait une «loi de financement de la sécurité sociale» débattue chaque année par le Parlement, qui fixerait désormais le cadre dans lequel les ARH conduiraient leurs restructurations.

-        Voter le budget de la sécurité sociale n’a jamais soigné qui que ce soit. Cette mesure avait uniquement pour but de dédouaner l’Etat et ses dirigeants en faisant passer leur décision comme venant du peuple. Le débat parlementaire sur le budget de la santé est toujours ridicule, escamoté et totalement inutile.

Cette «nationalisation-déconcentration» inédite produisit des effets incontestablement positifs, au moins au début. Je me souviens de Midi-Pyrénées: en créant l’ARH, j’avais fait le pari de recruter une équipe limitée à une dizaine de collaborateurs proches du terrain, dont l’âge moyen ne dépassait pas trente-cinq ans, à profils complémentaires et techniques ( médecin , polytechnicien, juriste, gestionnaire,...) ayant tous la passion du service public et des choses à prouver. En peu de temps, le travail acharné de cette équipe commando avait permis d’économiser en base budgétaire 230 millions de francs (35 millions d’euros) de dépenses d’assurance maladie par rapport à la tendance, tout en améliorant les indicateurs sanitaires de la région, et aussi - malgré d’inévitables mouvements sociaux - sans mettre le feu aux institutions.

-        Il n’y a aucun doute qu’une bande de hauts fonctionnaires peuvent réduire la dépense…des autres. Mais le bilan médical n’est pas explicité.  On ne parle que des « réactions ».

L’arrivée de Martine Aubry au ministère de la Santé cassa l’élan.

-        Elle cassa l’élan de certains mais cet élan était déjà parfaitement marginal et largement imaginaire.

La nouvelle ministre ne concevait pas l’autonomie des agences.

-        Voilà la vraie critique lorsqu’on est un haut fonctionnaire. Elle concerne les jeux de pouvoirs mais pas la médecine.

Par des largesses nationales, elle fit redévaler la pente budgétaire difficilement gravie dans les régions. Elle convoqua des «états généraux de la santé» qui eurent pour sinon pour ambition, du moins pour résultat de rendre le pouvoir aux administrations parisiennes.

-        Le pouvoir administratif, dont tout le monde se fout car il n’apporte rien aux soins.

La mise en œuvre chaotique des 35 heures dans l’hôpital public ajouta au désordre. On subventionna les hôpitaux les plus mal gérés plutôt que les plus innovants. Tous les pères-fondateurs des ARH finirent par changer de métier. Plus tard, en instituant la tarification à l’activité ( T2A) le ministre Mattéi acheva la recentralisation de la politique budgétaire. La machine sanitaire française se dérégla pour de bon.

-        Là encore, il ne s’agit que de guerre de pouvoirs administratifs. Pour le reste la démagogue Aubry a tout aggravé y compris dans le domaine de la santé.

À la fin des années 1990 , la France des ARH avait obtenu, selon le classement de l’OMS, le titre de «meilleur système de santé du monde».

-        Les bureaucrates parlent aux bureaucrates.

Quelques années plus tard elle avait régressé au quinzième rang. L’hôpital, fleuron de notre système, était désorganisé et démoralisé. Bel exemple d’une réforme visionnaire dégradée en impuissance technocratique.

-        Ce n’était pas une réforme visionnaire. L’impuissance technocratique est structurelle.

Les ARH avaient maltraité la politique locale, la politique locale allait pouvoir se venger sur les ARS.

-        Toujours le thème de la revanche, là où il n’est question que de bureaucratisation excessive.

Telle est la base sur laquelle ont été instituées, en 2010, les agences régionales de santé. Lorsqu’on avait créé les ARH, la question s’est posée de savoir si on leur confiait la gestion du secteur médico-social, et notamment des maisons de retraite. La réponse avait été négative, car le secteur médico-social était très intriqué avec les dispositifs dépendants des conseils généraux et finalement sans grande synergie avec le sujet budgétairement le plus lourd, et de loin, qui était celui de l’hôpital public. Le choix avait été fait de l’agilité.

En 2010, on avait oublié les réflexions de 1996.

-        Non. La loi HPST du 21 juillet 2009 suit la récession de 2008-2009 et applique les mêmes principes que la loi Juppé avec le même souci de gérer tout de façon totalement bureaucratique, afin de réduire les coûts. Le motif avancé : « décloisonnement ». Pour décloisonner des silos en France on crée d’autres silos chargés de coordonner les silos préexistants sans vraiment y toucher.  

On confia la responsabilité des établissements médico-sociaux aux ARH , devenues «ARS», et on ajouta à ces dernières la gestion des services déconcentrés de l’État dans le domaine de la  santé et du social. L’administration de mission était devenue une administration de gestion. Les nouvelles ARS, empêtrées dans leurs procédures internes, devinrent des sortes d’administrations centrales régionales. On remit les préfets de région dans leur gouvernance : la boucle était bouclée. Les ARH avaient maltraité la politique locale, la politique locale allait pouvoir se venger sur les ARS. L’épidémie du coronavirus en donna l’occasion. Ce fut un haro sur les agences régionales de santé.

-        Toujours le thème de la vengeance. En vérité la médecine passe sous tutelle et les médecins sous l’œil de Moscou. La médecine s’effondre progressivement. On en a des milliers d’exemple. Les « mandarins » ont été dépossédés au profit de la bureaucratie, qui rappelons le, ne soigne pas.

Cependant la politique locale, pas plus que la technocratie parisienne, n’est infaillible. Les élus locaux et les experts, les médecins et les gestionnaires, ont intérêt à se connaître, et d’abord à se parler. Plutôt que de décrier les agences de santé qui n’ont nullement démérité dans la gestion, notamment logistique, du coronavirus, il convient de regarder ce qui pourrait leur rendre leur force initiale, tout en impliquant davantage les acteurs de proximité.

-        Toujours l’illusion technocratique. Les ARS ont démérité et gravement. L’absence de masques, de prévisions, de réflexes, de lits d’urgence, de « soignants », bref de tout ce qu’il aurait fallu, était de sa responsabilité totale.

Il n’est pas extravagant d’avoir l’ambition que la France retrouve le fameux « meilleur système de santé du monde ».

-        Espérons-le, mais pas avec une organisation de type soviétique.

Les enjeux à venir de notre système de santé s’appellent désertification médicale

-        Organisée par les ARS

, paupérisation hospitalière et retard des politiques de prévention.

-        Organisés par les ARS

 Pour y répondre, il convient de disposer d’un outil à la fois solide techniquement et légitime politiquement. Les agences régionales de santé ne doivent pas être supprimées, mais elles ont besoin d’être réformées pour embarquer dans leur gouvernance les collectivités élues.

-        Toujours la même illusion bureaucratique : donner un vernis démocratique et tout ira bien pour éviter les contestations. Mais il s’agit de créer une meilleure offre de soins. Pourquoi ne pas faire voter leur budget par les Régions pendant qu’on y est.

Un succès des lois de décentralisation a été le transfert des locaux des lycées aux régions, des collèges aux départements et des écoles aux communes. L’Éducation Nationale n’y a rien perdu, au contraire. L’immobilier de l’hôpital de la même façon pourrait être transféré aux départements, qui géreraient à ce titre une fraction de l’enveloppe de l’assurance maladie. On peut être assuré qu’ils le feront bien, car ils ont l’expérience de la proximité.

-        Et voilà : on y est. La gestion des techniciens de surface aux départements, cela changera tout.  Simplement un échelon bureaucratique de plus avec une découpe complexe des pouvoirs rendant la cohérence des décisions impossibles. Si l’ARS interdit à un hôpital de créer une nouvelle salle de radiologie avec des équipements modernes, le fait qu’elle ne soit pas construite ni entretenue par le département n’a strictement aucun intérêt.

En contrepartie de la maîtrise de l’investissement hospitalier, les présidents de conseils départementaux recevraient une place dans les commissions exécutives des agences régionales de santé. Si les différents acteurs se décident enfin à tirer dans le même sens, il n’est pas extravagant d’avoir l’ambition que la France retrouve le fameux « meilleur système de santé du monde» dont elle pouvait se flatter il n’y a pas si longtemps.

-        Monsieur l’Enarque aura peut-être réduit les récriminations politiques, et le « revanchisme » qui semble l’accabler, mais cela n’a exactement aucune incidence médicale, le pouvoir des chefs de service étant toujours entravé voire réduit à néant par la bureaucratie.

 -        Il ne faut JAMAIS confier à une énarque la réforme d’une sottise créée par d’autres énarques. L’échec de la défunte RGPP l’avait bien montré. La solution passe par la suppression radicale des ARS et le licenciement de tous les bureaucrates qui y travaillent. Qu’il faille des organes de coordination et d’appui, de contrôle de gestion et d’évaluation médicale, de prévision et de recherche, est une chose. Il ne faut certainement pas maintenir un système de petits dictateurs administratifs dictant à la médecine ce qu’elle doit faire.

La défaillance française de production médicale

Exiger sans comprendre : la recette de futurs désastres

Bossuet, dans la magnifique langue de son siècle, a fait un sort au ridicule qui consiste à chérir les causes des conséquences dont on se plaint. Les sondages portant sur « ce qui doit changer » nous alertent à nouveau sur la permanence de ce piège. « Il faut rapatrier la production de médicaments en France » est sans doute l’assertion qui se discute désormais le moins.

Tant mieux ! Nous-même la répétons depuis des lustres dans ces colonnes. Nous l’avons illustrée dans notre livre « L’Etrange Désastre » comme le symbole d’un effondrement français calamiteux.  Mais voilà : comme nous portons cette cause depuis longtemps nous savons bien quels sont les mécanismes qui ont provoqué ce qui est dénoncé, et l’extrême difficulté de les entraver et surtout de changer l’horlogerie des rouages qui les explique.

Cette expatriation dommageable de la quasi-totalité de la production des médicaments principaux paraît très simple à régler. « Messieurs des labos, à vous de jouer ! Relocalisez, bande de cupides qui avaient choisi d’importer pour vous faire des c… en or ».  L’injonction-dénonciation est facile. Les perroquets se sont engouffrés. En fait tous les labos savent produire les principes actifs. Ce sont les excipients et toute la chaîne de conditionnement, d’emballage, d’étiquetage, de logistique, qui ont été totalement sous-traités, sauf pour certaines spécialités où même le principe actif est abandonné, comme la pénicilline.

En vérité, l’expatriation des productions est liée en premier lieu à l’imposition bureaucratique des génériques, sans droits, avec des règles composition plus lâches et moins contrôlées, dans tous les pays à sécurité sociale et notamment en France, au moment même, seconde difficulté, où l’ouverture totale des frontières dans le cadre de l’OMC à la Chine et à l’Inde était imposée.

Si les médicaments sont « gratuits », c’est-à-dire payés collectivement et non par les usagers, la ruine du payeur et la gabegie de la consommation conduit automatiquement à des mesures extrêmes. Quand Fidel Castro a voulu instaurer la gratuité du pain, l’état cubain n’a bientôt plus pu financer cette folie. Alors il a fusillé quelques consommateurs abusifs qui nourrissaient leurs cochons avec du pain gratuit et quelques paysans « profiteurs et accapareurs ». Et il a tout abandonné devant le bain de sang qui se profilait.  Comme en France on ne peut plus décemment fusiller quiconque, on a préféré imposer les génériques et exigé des laboratoires qu’ils baissent leurs prix au plus bas de l’offre mondiale.

C’est donc la production nationale de médicaments qu’on a fusillée. En même temps, on a bien été obligé de constater qu’il y avait un abus consternant de prescriptions de médicaments et on a commencé à contraindre le consommateur. Campagne de pub sur le fait qu’on était le premier pays consommateur de médocs, restrictions sur la prescription d’antibiotiques, popularisation d’idées fausses comme l’inutilité de prendre des antibiotiques contre les maladies virales, interdictions ou limitations, imposées aux médecins, de prescrire et aux pharmacies de délivrer, autre chose que des génériques, déremboursement des médicaments de marque etc.

La pandémie de Sars-Cov-2 a souligné que l’accès à des fournitures extérieures majoritairement fabriquées en Chine et en Inde était aléatoire.  Mais les ruptures de livraison existent et se multiplient depuis des années, dans l’indifférence générale, avec exactement les mêmes raisons que ce qu’on a vu pour les masques : les surenchères diverses sur les prix et les conditions de paiement de tel ou tel pays privent les autres des produits commandés. Comme la France s’appauvrit relativement et que sa bureaucratie est incapable de flexibilité, les ruptures augmentent.  CQFD ! Ce qu’on appelle un cercle vicieux.  

Dans l’Etrange Désastre, nous dénoncions les deux sources de cette calamité :

-        Le choix d’une mondialisation fondée non plus sur le rattrapage des pays émergents mais sur la substitution de localisation des productions permettant de créer des oligopoles mondiaux en déplaçant toutes les productions vers la Chine, devenue, dangereusement, l’atelier du monde.  Cette optique, associée aux changes flottants qui permettent tous les déséquilibres, a été imposée par les Etats-Unis, qui se croyaient devoir être le vainqueur de cette conquête, et mis en musique par l’Union Européenne qui lui est bassement inféodée.

-        La gratuité du petit risque, qui crée une gabegie intenable et entraîne des comportements bureaucratiques répressifs sur l’offre et le demande.

Une telle dénonciation ne pouvait trouver d’éditeurs grands publics tant l’information est cadenassée en France. C’est donc les Editions du Cercle qui l’ont diffusée.  Le verrouillage de l’information en France a été cruellement illustré par la crise sanitaire. Tout le monde a désormais compris. On n’entend, en France, qu’une information préparée, anesthésiée, filtrée, épépinée, moraliste, conformatrice, sectatrice, castratrice. Elle n’a pour but que de rendre bien-pensant et docile le populo. L’affaire des masques inutiles tant qu’on n’en avait pas, obligatoires sous peine d’amende exorbitante dès qu’on en a eu un peu, est fulminante et infâmante. Tout est possible. Les bornes de l’information contrôlée étant dépassées depuis longtemps, il n’y a plus aucune limite.

Du coup, il est inutile d’espérer qu’on aborde les grandes questions posées par le rapatriement de la fabrication des médicaments en France.

  1. Accepte-t-on de supprimer la gratuité presque totale de la couverture du petit risque et à 100% de maladies au long cours ? (Pour l’anecdote c’était le thème de notre premier billet en juin 2008 sur ce site, 12 ans déjà !).
  2. Accepte-t-on de rétablir la liberté dans les prescriptions dans le cadre d’un tarif de responsabilité qui différencie les remboursements ?
  3. Accepte-t-on de mettre fin au ARS et au triomphe de la bureaucratie à la soviétique dans le domaine médical ?
  4. Accepte-t-on de renforcer le poids de la médecine et de ramener celui de la science à des proportions plus justes ?  On a vu qu’au nom de la science on ne recherchait plus que des molécules nouvelles hyper chères, avec cette dichotomie totalement ahurissante entre une élite médicale politisée (socialiste) cherchant fortune auprès des grands labos et une bureaucratie ruinant les grands labos.
  5. Accepte-t-on de sortir de la politique européenne d’ouverture totale des frontières et de concurrence absolue ?
  6. Accepte-t-on de sortir de la tutelle américaine ?
  7. Accepte-t-on de mettre fin aux changes flottants qui permettent tous les déséquilibres ?
  8. Accepte-t-on de multiplier par quatre le prix des médicaments en France ?

Pour l’amusement, il est facile de faire le constat des réponses des différents partis qui luttent politiquement en France.

  1. Non général ! Socialisme et féminisation de la société l’imposent.
  2. Non à gauche ! Heu à droite !
  3. Heu général !
  4. Heu général !
  5. Oui général sauf chez les européistes à tout crin !
  6. Oui général !
  7. Heu général !
  8. Non général !

Entre ignorance, réflexes pavloviens, idéologie, appétit de consommation médicamenteuse et soucis de sa petite santé, il n’y a aucune politique sérieuse, touchant aux causes, qu’il soit possible de mettre en œuvre en France.  Aucun des gourous dénonciateurs que la période a fait pulluler ne se saisira avec réalisme du problème. Bien trop complexe et dangereux.

Alors on va faire semblant, avec un lot de demi-mesures, le tout noyé dans une com’ orientée expliquant que le problème est réglé. L’Europe spécifiera des domaines stratégiques, avec les stocks afférents. On réouvrira quelques ateliers témoins. Les chaînes d’infos passeront des reportages édifiants où on verra quelques machines sortant à toute vibrure des milliers de pilules avec un commentaire chargé d’émotion et de reconnaissance. Peut-être même une bienveillante caméra accompagnera un Président, premier de cordée, pendant une visite en tenue médicale Gucci dans le dit laboratoire et qui fera ensuite une analyse de cinq heures des bienfaits de la relocalisation heureuse, avec bronzage intensif, œil bleu renforcé et zozotement gommé.

Et stop !  

Dormez tranquille !

Le gouffre

La mode, dans les organes de presse de gauche et les médias macronistes, est de juger que la manière française de gérer la crise sanitaire est certes peu engageante mais somme-toute du niveau de ce qui a été pratiqué ailleurs avec des résultats comparables.

La vérité est tout autre. La France a fait face avec les réflexes d’un pays qui a accepté depuis Giscard de se livrer à une bureaucratie unique au monde et a considéré, depuis Mitterrand, que la rémunération des personnes qui y résident devait non plus dépendre de son travail mais d'allocations arrachées à d’hypothétiques « autres », traqués et fiscalisés de façon hystérique.

Une bureaucratie politisée et idéologisée, déraisonnable par son ampleur et son coût, a pris le pouvoir dans tous les rouages de la société française. Tout le monde voit que la multiplication des échelons administratifs, leurs chevauchements, leur irresponsabilité, le tricotage d’un maillage réglementaire inextricable avec un degré de détail délirant, associé à une posture idéologique « anti-bourgeoise » (voir les promotion Robespierre ou Jean Jaurès à l’ENA), ont créé une inefficacité effarante, la restriction et presque l’évanouissement des compétences, qui deviennent résiduelles.  Qu’il s’agisse de la santé, des transports, de l’école, et d’une façon générale de toutes les fonctions civiles de l’Etat, les Enarques à l’écoute des ONG les plus actives et hystériques, ont verrouillé l’action des Français dynamiques et entravé voire chassé du pays les plus utiles, ceux qui montraient des qualités exceptionnelles et du mérite dans des conditions le plus souvent difficiles.  

On le voit aujourd’hui dans le domaine de la santé, devenu un bunker bureaucratique où les médecins sachants ont été mis sous tutelle, au profit d’un écheveau de structures politisées comme les ARS et d’une règlementation laissée à des clans socialistes ayant choisi la politique avant la médecine, façon Lévy-Buzin. Cet énorme Moloch a été totalement surpris par le virus Sars-Cov-2 et lorsqu’on fera le bilan, on verra se dessiner une véritable horreur, qu’il est impossible de décrire totalement aujourd’hui pour ne pas paniquer le pays.

L’esprit qui a présidé en 1981 à la prise de pouvoir des socialistes, coalisés avec les communistes staliniens ou trotskistes, sans compter les opportunistes prêts à pactiser pour de l’argent, et une partie des chrétiens démocrates saisis par des variantes de la théologie de la révolution-libérartion, est une autre dimension du drame français. D’un côté les méchants bourgeois, à nouveau, qu’il s’agissait de réduire à quia et de l’autre, les salariés, ces malheureuses victimes qu’il s’agissait de caliner, de protéger, d’aider, de satisfaire par tous les moyens de la loi et du fisc. Alors la machine à créer des « droits à » s’est emballée, en même temps qu’on limitait les « droits de », infâme relique du monde bourgeois honnis.  Il en est résulté un endettement colossal et une pression fiscale de champion du monde, avec des distributions d’allocations sociales, de soins, de logements, d’éducation (parait-il !) qui fait que nous survolons les pics de la générosité sociale à des hauteurs ici encore uniques au monde.

Le résultat :  les Français ont cessé de rattraper le niveau de vie américain dès 1982 et perdent du terrain par rapport aux meilleurs à un rythme accélérée depuis. On sait que depuis 2002, les Allemands ont gagné 15% de plus de revenu moyen que les Français. Et sur tout sujet on voit que l’Etat français ruiné est passé du côté des pays sous développé sur tous les financements internationaux. Il suffit de constater qu’un seul homme, Bill Gates, contribue plus que la France au budget de l’OMS !

Ces deux tendances maladives, bureaucratie triomphante et redistribution incontrôlable, correspondent désormais à une demande profonde de l’opinion publique, biberonnée dès l’école au lait frelaté de ces idéologies délétères, et abreuvée ensuite dans le même sens par les médias dominants. Beaucoup trop d’ayant-droit-à, français ou non, attendent désormais des autres l’essentiel de leur revenu et se considèrent comme « clients » de la politique, en fait de la bureaucratie répartitrice. 

Emmanuel Macron symbolise parfaitement ce double ancrage dans la bureaucratie dominante et dans la sociale démocratie infantilisante, appuyée sur les médias et la com’. Face à la crise sanitaire, sa réaction ne pouvait être que bureaucratique et « généreuse », au sens d’un « coût démesuré ».

La décadence du système de la santé français totalement bureaucratisé est maintenant parfaitement claire, analysée et actée. Elle est symbolisée d’une part par le scandale de l’absence de masques qui prouve que le « j’menfichisme » irresponsable règne sans partage et secondairement par l’interdiction de prescription de la chloroquine par les médecins de ville, qui démontre les guerres de clans assassines, dans l’indifférence des besoins réels. Le taux de décès dans les services d’urgence, quand on osera en parler, est tellement terrifiant qu’il faudra bien un jour ou l’autre l’affronter les yeux ouverts.  On n’applaudira pas toujours à 20 h le transfert à Rungis de près de la moitié des malades hospitalisés avec un syndrome respiratoire aigu dans la Région Parisienne !

C’est dans les résultats économiques que la folie de la tradition française d’hyper générosité sociale apparaît déjà dans toute sa perversité. Les travailleurs-travailleuses se sont précipités dans un système où ils recevaient 85% de leur salaire sans travailler. Ils ont « adoré » !  Les syndicats ont refusé toutes les solutions de travail résiduel possible. « Le grand capital veut nous faire mourir pour ses seuls profits ». Ce qui s’est passé aux PTT est absolument honteux.  Mais on a retrouvé la même mentalité presque partout.

Il fallait à l’évidence, en sachant et la durée et l’ampleur de la crise, assurer la matérielle des personnes privées de travail, en utilisant les congés payés, les RTT et des subventions bien moins élevées que les 85% des temps normaux. Si six des huit semaines de confinements avaient été payés par les congés et les RTT, le solde aurait plus raisonnable à financer. Et ce solde, avec une prestation réduite d’un tiers, aurait moins gravement détruit nos comptes publics. Bien sûr, il aurait été normal de baisser d’une même proportion les rémunérations des fonctionnaires ou assimilés qui ne travaillaient pas. Au lieu de cela on parle d’une prime pour ceux qui ont continué de travailler et partout on plaint les malheureux confinés qui ont besoin de vacances et on refuse le retour rapide des élèves dans les écoles et les universités (alors qu’ils ne risquent pratiquement rien).

Le résultat devient évident. La France est le pays dont le PIB a le plus diminué au premier trimestre : 5.8%. A peine le triple des pays les mieux gérés ! Rions ensemble mes biens chers frères ! Et il n’y avait que 15 jours de blocage de la production.  Le second trimestre va être délirant. On court à une perte de PIB sur l’année de plus de 300 milliards, compensée actuellement par la dette et la création monétaire. Comme nous l’avions estimé dès février, nous serons bien autour de 3.000 milliards de dettes publiques à fin 2021, pour 1.2 à1,5 milliards de valeur ajoutée des entreprises. Avec un taux de production moindre que celui des autres La France a accru son déficit commercial pendant la période. En chantant des louanges à la « relocalisation ». Le crétinisme économique a de beaux jours devant lui en France.

Reste à savoir comment se passera la suite. Le tourisme et les points forts de l’industrie française, sont touchés pour longtemps. Tout le culturel est anéanti. Sauf les professionnels dépendant de contrats publics permanents. Mais l’Etat est ruiné pour tellement longtemps qu’il serait étonnant qu’ils puissent continuer à payer tant de monde.

Si les Français ne se rendent pas compte, et vite, qu’il faut, pour sortir d’un trou de production, travailler plus, plus longtemps, avec moins de redistribution, moins de largesses, moins de récriminations, moins de « droit à » et plus « d’obligation de », on va vers 20 ans de tourments gravissimes. Rappelons qu’on ne s’est toujours pas remis de la crise de 1973-1974 (50 ans déjà) ni de l’arrivée au pouvoir du Programme Commun de la Gauche.

On ne prend visiblement pas le chemin de la prise de conscience. Une calino-thérapie pour débiles est à l’œuvre, avec, en bouquet, 50 euros pour réparer son vélo ! Quand le Medef a parlé de travailler un peu plus, son Président a été raillé et renvoyé aussitôt à ses fantasmes. « Indécent » voilà le mot qui a été répété à l’envi par absolument tout le monde dans les médias et les partis politiques. On verse 9 milliards à une entreprise, Air Grève qui en vaut 1.4 et qui est ruinée depuis longtemps par la rotation des hauts fonctionnaires dans ses instances de direction (cf Parly II), et des grèves à répétition des pilotes, tout lui interdisant les vols intérieurs. On annonce des milliards de subventions nouvelles pour la SNCF, structurellement ruinée depuis longtemps et qui annonce juste après que l’Etat a repris sa dette qu’elle vient de perdre 3 milliards en attendant mieux.  On confirme ou au promet de fantastiques augmentations de salaires pour les « soignants » et les « enseignants » (les mots médecins et professeurs ont disparu du langage depuis longtemps. La compétence, on vous le dit, n’est plus ce qui compte).

Bref la France veut, sous la houlette de l’Enarchie Compassionnelle, gérer la crise et l’après crise comme elle a géré la France précédemment.  Nous disons ici que cette démarche est suicidaire.  Le seul résultat sera une nouvelle perte de respectabilité et d’influence internationale, et, à l’intérieur, un nouvel effondrement de sa prospérité, de ses capacités et de son dynamisme, avec une formidable régression de l’espoir et des libertés.

Le Français, né malin, ferait bien de se réveiller rapidement. Il n’y a pas d’avenir au bout du chemin sur lequel il se laisse entraîner. Quand on est au bord du gouffre, il est dangereux de crier : « en avant comme avant ! »

Pensées et attitudes françaises à mi chemin du confinement

On entre dans les crises avec des idées bien fixées et on en sort avec les mêmes, à la grande surprise de ceux qui croient que tout a été tellement bouleversé et que l’on va découvrir un monde enchanté, jamais vu jusqu’ici, où toutes les vertus oubliées vont soudain s’exprimer allègrement.

M. Piketty était entré dans la crise sanitaire avec l’idée d’un énorme prélèvement fiscal sur les riches. Il la traverse avec l’idée d’un super énorme prélèvement fiscal sur les riches. Il en sortira avec l’idée d’un hystérique super prélèvement fiscal sur les riches.

Les collapsologues étaient entrés dans la crise avec l’idée que la nature était tellement malmenée par l’homme qu’elle ne pourrait bientôt plus fournir. Les voilà qui pensent que « la nature tellement malmenée » se venge cruellement sur l’homme des mauvais traitements qu’il lui a fait subir et qu’il faut désormais, et vite, se prosterner bien bas,  la figure repentante et méditer sur nos fautes, devant la déesse nature.

M. Jacques Julliard, dans la tradition socialo-chrétienne, mitterando-papale et très Ouest-France, pense que le capitalisme, « son productivisme et son économisme », est une infection « qui fait des vieux des rebuts avec comme seul horizon le cimetière ». En pleine crise sanitaire le voilà qui cite les bonnes appréciations d’un guide que le Parti Communiste de Chine avait mis à la disposition de son groupe de visiteurs,  expliquant que le Communisme était supérieur au capitalisme parce qu’il traitait merveilleusement ses vieux. Il sortira de la crise sanitaire, sans vouloir malgré tout passer ses derniers jours à Wuhan, ses urnes, ses fours crématoires derrière les hôpitaux, mais en crachant sur cette société infâme d’individus qui ne pensent qu’à consommer.

La nature a voulu que la vieillesse soit un naufrage. Nos efforts humains ont retardé d’une vingtaine d’années le moment de cette affreuse réalité. La collectivité finance près de 700.000 personnes en France pour s’occuper de nos dix millions de très vieux. Et il faudrait faire pénitence ? Ils seraient abandonnés par leurs enfants. Quels enfants ?  Des milliers de femmes très âgées n’ont pas de descendants. Leur mari est souvent mort depuis longtemps et elles n’ont eu qu’un enfant, qui a pu décéder avant soixante-dix ans, ou pas du tout d’enfant. Avec des parents qui décèdent maintenant routinièrement à plus de 92 ans, les héritages disparaissent. De toute façon, hériter à 70 ans, cela rime à quoi ? Doit-on vraiment culpabiliser les jeunes pour un prétendu « individualisme » forcené ?

Mme Natacha Polony est entrée dans la crise sanitaire en pensant que le système social et économique de ces dernières années était à bout de souffle. Au milieu du confinement elle explique que l’acte de décès a été signé par le Sars-Cov-2. « Il ne faut plus faire de nous des rouages de la machine économique mais nous réinstituer comme citoyen ».  Cela tombe bien la machine économique est grippée. Mais elle est délicate, Natacha :  il va falloir de l’exigence aux Français, pour ne pas tomber dans l’arnaque, « dans l’entourloupe des avant-hier qui déchantent ». Marianne, ce journal fondé sur le « vous vous rendez compte Madame Michu », fait bien de nous avertir. Il va sérieusement déchanter le citoyen, quand il n’aura plus d’économie(s) !

Le Conseil de la résistance, CNR, est à la mode. Quand il ne faut pas faire un « Grenelle du Covid 19 », ou un « Plan Marshall », il faut reprendre le merveilleux programme fondateur du Conseil National de La Résistance. Là encore, il faut ne pas regarder l’histoire de trop près pour s’enthousiasmer : pratiquement tout ce qui a été mis en place du plan du CNR sont les mesures qui avaient été décidées dès le début des années 40 sous le gouvernement de Vichy, autour d’Yves Bouthillier, Ministre des Finances, par une poignée de hauts fonctionnaires décidés à moderniser le pays. La Sécu, les Ordres professionnels, l’étatisme forcené, tout était là. La fonction publique et les boîtes nationalisées se sont accordé de formidables statuts protecteurs et pour les autres on a créé le sécurité sociale, régime général (traduire : sauf les fonctionnaires), sur les bases que Laroque avait défini sous Pétain. Décidemment on entre dans la crise comme on en sort.

Autant dire que les chances de voir les pouvoirs dominants, médiatiques ou politiques, en France sortir de leurs préconceptions et de leurs idées fixes sont nulles.

Les Islamistes expliquent que Dieu a envoyé le virus parce que les bons musulmans n’avaient pas tué assez de Chrétiens. Les Européistes considèrent que la crise aurait été tellement mieux gérées si l’Europe avait le monopole de la politique de santé publique. Bref, c’est partout pareil.

On a préféré, dans la plupart des pays, la faillite à la mort de quelques dizaines de milliers de personnes en général âgées.  C’est nouveau et généreux peut-être jusqu’au déraisonnable. Mais cela devrait tout de même nous éviter les dénonciations continuelles de « l’économisme » et l’indifférence aux vieillards. Leur mort n’aurait eu aucun impact économique grave, au contraire. La réalité est cruelle, mais pas la politique suivie. Elle n’est pas le fruit d’un calcul économétrique, mais du refus de tout calcul économique.  

Ceux qui demandent plus à l’impôt et moins au contribuable, et exigent plus de consommation pour une population en croissance exponentielle, tout en suggérant moins de production, donc de prédation sur les ressources naturelles (destruction, déchets, pollution), considèrent le Sars-Cov-2 comme un allié et une preuve de leur sagesse. « La ruine des hommes est un sursis pour la terre. Ouf ! C’est un bon début. On va pouvoir légitimer la frugalité nécessaire, la fin du tourisme de masse, la suppression des bagnoles, les rues de Paris converties en pistes cyclables, l’urgence de passer aux 32 et peut être aux 28 heures (payées 40 naturellement), la permaculture sur les toits, la dénatilité française, la fin de l’industrie, sauf pour les masques et les respirateurs), la disparition des inégalités grâce à une fiscalité ravageuse réservée aux riches. A chacun selon son absence de besoins ! »  

L’imbécillité crasse a donc quelques beaux jours devant elle et nous devons nous attendre à un cortège de grands prêtres du bien supérieur de l’homme, de la société, du monde et de la terre. Nous devons nous endurcir face  aux discours d’exaltés pleins de hargne et de repentance (pour les autres).  

Pourtant, ce n’est pas « l’économisme » qui a croisé les virus de pangolin et de chauve-souris ! Dame Nature est une marâtre comme chacun sait, qui vous envoie des virus tueurs assez régulièrement et nous accorde ses bienfaits avec parcimonie.

Ce qui force et forcera longtemps l’humanité à l’économie, à l’artisanat et à l’industrie.  Et donnera à notre jeunesse le champ nécessaire à son épanouissement. Rien de changé !

La crise sanitaire nous a surtout montré qu’il valait mieux avoir quelques réserves et une industrie puissante. Cette France post mitterrandienne incapable de fabriquer masques, respirateurs, médicaments et de maintenir un nombre de lits suffisants à l’hôpital, ces Français leaders mondiaux du non-travail, des impôts et de la dépense publique et cette Administration que tout le monde nous envie, reine absolue de la bureaucratisation stérile, n’ont exalté personne.  Surprise, surprise !

La France est entrée dans la crise avec ses problèmes et en sortira avec les mêmes en pire. C’est-à-dire avec l’urgence aggravée de revenir sur tout ce qui l’a mise par terre, avant et pendant. Au lieu de cela, les machines automatiques à se tirer des balles dans le pied sont toutes en train de se mettre en place avec des artilleurs qui salivent en chargeant les magasins.

Les rigolos s’amusent à compter les Français dans la dépendance directe de subventions d’état : les retraités et assimilés, près de 19 millions, les fonctionnaires et assimilés, près de 5 millions (certains disent sept), les personnels des entreprises publiques à statut protégé (Poste, SNCF, RATP, Dockers, Intermittents du spectacle , etc.) 1.5 millions, les chômeurs indemnisés de base (autour de 5 millions), les nouveaux travailleurs en « partiel », autour de 10 millions, les malades, invalides et assistés permanents ( 2 millions), soit environ 48 millions de personnes sur 66, moins les enfants de moins de 18 ans (11 millions) et les femmes au foyer qui ne travaillent pas (2 millions), mais reçoivent des allocations familiales, la gratuité de l’école et des soins, plus la cantine presque gratuite, etc.   Restent un peu moins d’une demi-douzaine de millions de braves personnes décidées à travailler et à vivre sur leur travail et non sur les versements publics, alimentés par les impôts et taxes les plus lourds du monde et un arrosage d’emprunts dont le montant va atteindre deux fois et demie la production marchande de 2020 dès la fin 2021 !

Déjà certains s’extasient : on peut le faire ! Pérennisons ! Vive le revenu universel ! Vive l’hélicoptère à monnaie ! Les syndicats montrent les dents. Les entreprises tendent la gamelle. L’émotion est partout avec des gens qui pensent que le « malheur » qu’ils viennent de vivre justifie moins de travail, des vacances, et des compensations directes. Et des gratifications supplémentaires pour ceux qui ont travaillé un peu. Que les autres paient ! Une calinothérapie avec défoulement fiscal sur les Riches, voilà la solution. Mais voilà : combien des entreprises qui ont mis les 10 millions de travailleurs-travailleuses au biberon étatique de secours survivront-elles ? Combien de projets auront avortés ? Combien d’investissements auront été perdus ?

La situation de la France n’est pas seulement ridicule et honteuse. Elle est catastrophique, avec des risques sérieux d’effondrement radical. A force d’essayer de courir avec des poignards dans le dos, et des hémorragies torrentielles, on finit par tomber !  

Tous les médias bruissent des mêmes interrogations : qu’est-ce qu’il faudrait changer ? Mais pratiquement tous indiquent le résultat espéré sans jamais regarder le moyen d’y arriver. Il faut retrouver nos industries stratégiques et reconstituer nos stocks de même nature. On fait comment lorsqu’on a grevé notre production de mille charges et qu’on l’a mise en compétition sans limite avec le monde entier ? On met fin aux 35 heures et à la retraite à 62 ans ? On réduit le pouvoir des syndicats ? On casse l’énarchie compassionnelle qui ligote tout et a mis la France sous tutelle ?

Il faut mettre fin à la disette et à l’inefficacité de nos services publics. Effectivement, ils sont tous à demi effondrés.  Mais on fait comment pour briser la bureaucratie infernale qui en grippe tous les rouages ? On casse les ARS et on restaure le pouvoir des « mandarins » ?  Préfère-t-on des grands « pontes » dans leur discipline à la tête de services en pointe dans le monde, ou des énarques directeur d’ARS qui comme celui du Grand Est, débordé par l’épidémie, gère son poste en édictant des règles absurdes et loin des patients, en télétravail de son appartement parisien ? On construit des prisons et on rétablit une chaîne pénale digne de ce nom ? On s’attaque aux phénomènes exogènes qui finissent par saturer tous nos systèmes pénaux, hospitaliers et sociaux ou on laisse faire?

On en revient sempiternellement aux tares qui précédaient la crise. Ce n’est pas par idéologie ou force de l’habitude, ou envie d’avoir toujours raison. On sait pourquoi les Français ont cessé définitivement de rattraper le niveau de vie américain, une fois mis en place le programme Commun de la Gauche. On sait comment les Britanniques ont mis fin à l’effondrement travailliste de la fin des années soixante-dix et ramené leur économie dans le peloton de tête. On sait pourquoi les Allemands ont vu leur revenu augmenter de 15% de plus que celui des Français depuis l’instauration de l’Euro. On sait parfaitement que le système monétaire international basé sur les changes flottants et un étalon dollar problématique ne fonctionne pas. Et même les Américains se rendent compte qu’il commence à leur causer du tort.

Les dirigeants français et leurs électeurs sont nés malin. Cela fait maintenant 40 ans que les élites socialistes et étatiques françaises s’essaient à la paupérisation relative de leur peuple, avec le soutien occasionnel et hagard d’un peuple désarticulé et déboussolé. Le ludion qui dirige actuellement le pays s’essaie à différentes formes de séduction sans jamais embrayer sur aucune réalité. Il s’est aperçu qu’il buvait la tasse quand il voulait noyer le poisson.  Alors il chante ce que les gens veulent entendre avec des paroles insincères tendues exclusivement vers son obsession : être réélu.  Lui « pense l’impensable » et sur le terrain, le gouvernement « dépense de façon impensable », et fait face comme sait le faire la bureaucratie, entre oukases, arrosages et impuissance.

Le paradoxe est qu’un pays où les politiques masquent avec ténacité toutes les tares accumulées depuis mai 68 et où la réalité présentée par les médias est totalement trafiquée et masquée, manque désespérément de masques.   

Emmanuel Macron : le vide et le Covid !

Le retour de supercandidat.

Le discours d’E. Macron a plus donné d’indication sur ce qu’il est, sa méthode et son ambition que sur la crise et les moyens de la surmonter. Ses discours sont comme ses lois : trop longs, trop vagues et trop confus. Ce qui est voilé est aussi important que ce qui est dit. Le clair-obscur, et les effets de lumière, façon studio Harcourt, sont là pour l’effet, jugé artistique. L’art est absent mais pas le flou.

Sur le fond, quand on le trouve, quelques mesures secondaires surnagent ; on concède et on cède à quelques revendications qui ont pris un peu d’ampleur. On tente de se protéger par quelques mots lâchés comme on débondait naguère au château, en gants blancs.

Cette préoccupation permanente de la protection personnelle et de la sauvegarde d’image, où chaque mot devient un petit paratonnerre, pour évacuer un risque ou une tension, cet excessive préoccupation de soi, empreinte de fausse compassion et d’outrancières visions idylliques pour le futur, est la marque d’une habileté, mais non d’une compétence, encore moins d’une sincérité.

Le jeune Emmanuel joue un jeu de rôle, pour épater encore et toujours sa prof admirative. Il ne dirige rien. Il chante « Marchons ! Marchons !» comme on le fait dans Don Carlo à l’Opéra-comique : on piétine sur la scène sans jamais avancer. Le but n’est pas de gagner la « guerre ». A la guère comme à la guère, on quémande assez d’applaudissements pour que la pièce continue.

Gamin dans un costume trop grand pour lui, Macron compte que son culot et ses beaux yeux bleus lui permettront de tenir une part suffisante de l’opinion pour lui permettre de jouer les boucliers face aux méchants de rigueur. L droite ? Elle a peur. Elle se couchera en demandant qu’on la sauve. Reste la gauche et les Verts !  C’est à ce camp là que l’Enarque compassionnel veut montrer la richesse de ses bons sentiments et sa souplesse idéologique.

Alors il a multiplié les révérences, appuyées et accompagnées de lourds clin-d ’œil. L’écornifleur échoue s’il ne renchérit pas indéfiniment sur ses courbettes et ses flatteries. Alors, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ! Surtout si tout le monde est confiné. Pour le reste, en période de guerre, ce que l’on nie est ce qu’on avoue et ce qu’on avoue, ce que l’on veut minimiser.

« J’avais laissé mon premier ministre vous annoncer la fin temporaire de vos libertés de circuler. Mais c’est moi qui vous annonce votre libération ». Voix off :« tout en doublant votre temps de confinement et en avouant que je n’ai pas la moindre idée de la manière d’en sortir vraiment. J’ai doublé la durée de confinement pour que vous voyez le nombre quotidien de morts baisser. Ce sera ma victoire : j’ai sauvé des vies.  Ils vont me dire merci.  Mais pour beaucoup, ce ne sera qu’un sursis, car il n’y a pas de traitement réel, pas plus aujourd’hui qu’hier, et que je n’ai toujours pas les moyens de lutter qu’il faudrait. Ah, ma trouvaille des masques « grand public », c’est-à-dire des masques sans aucune efficacité autre que psychologique !  Dans un mois la France sera globalement dans la situation où sont déjà la moitié des départements. Alors pourquoi ne pas leur rendre la liberté de travailler ? C’est cela ma réponse ; je n’ai pas de masque grand public… »

« Je vous annonce la fin des festivals et du Tour de France ». Voix off : « Mais pas le report des élections municipales, toujours censé avoir lieu en juin ! Ah ! Ah ! Ah ! ça sera pour le Premier Ministre si personne n’a encore compris ».  

« J’ai fait fort en annonçant le retour de la liberté de circuler après le 1er mai et après les ponts ». Voix off : « Comme je suis malin ! Ce n’est pas maintenant que les gilets jaunes vont inventer le masque jaune petit public ! »

« Je vous annonce le retour des mômes dans les classes, parce que les garder à la maison est vraiment insupportable ». Voix off : «  Mais pourquoi ai-je fermé les classes dans les régions non contaminées, sachant que les enfants ne risquent rien, et leurs jeunes parents presque rien et qu’il faut qu’on atteigne un jour ou l’autre les 60% de contaminés ? Chut ! »  

« Je vous annonce des flots d’argent, des océans d’or pour tous, sans restriction ». Voix off : « et jamais je ne vous demanderai le moindre effort ni ne lutterai contre les feignasses et les abusifs tout heureux de ne rien faire à 85% de salaires ou à 100% pour les personnes à statut, comme à la poste où ils ont tous déserté saint Service Public sauf quelques honnêtes gens. Et j’ai obtenu du MEDEF qu’il la ferme sur une augmentation du temps de travail. Bien sûr qu’un trou de richesses ne peut être comblé qu’en travaillant d’arrache-pied pour compenser la perte. Vous me voyez annoncer des larmes et du sang ? Et du travail ! »

« Je vous annonce un monde radieux à la sortie et vous vous trouverez beaux comme jamais. » Voix off : « Je veux dire : vous me trouverez beau comme jamais ! Alors que franchement quelle incroyable incurie est apparue dans toute sa splendeur, là où la presse politiquement correcte ne cessait de parler des « merveilleux ceci ou cela que le monde nous envie » ».

Voix off : « Je me suis mis à la hauteur de notre ridicule national.  En ce jour anniversaire de la mort de Jean de la Fontaine, personne n’osera relire la fable Le Corbeau et le Renard. Heureusement.  Isatis, c’est moi ! Vous n’avez pas vu mes yeux ?  Dans le jardin de l’Elysée, je suis la seule Narcisse qui reste. J’en bronze de plaisir et je n’ai pas résisté à l’envie de montrer ce bronzage sous tous les angles favorables, même si la maquilleuse a un peu forcé sur le fond de teint.  Sinon à quoi a pu bien servir ce discours ridicule ? 

Un communiqué de quatre lignes du Premier Ministre aurait suffi :

« En accord avec le Président de la république, nous allons sortir du confinement progressivement à partir du 11 mai 2020, si la situation sanitaire le permet. Le Ministre de l’Education Nationale étudie les modalités du retour des élèves dans les écoles. Tous les ministères sont penchés sur les difficultés à surmonter pour réussir cette opération. Les modalités seront précisées dans les trois semaines à venir ».  

Il fallait lire l’interview au Financial Times pour comprendre. Le prurit pseudo-littéraire de notre Eliacin national, n’avait pas trouvé auditoire à sa mesure.  Il lui fallait le monde.  « Il est temps de penser l’impensable ». L’impensable, c’est le capitalisme qui doit être « transformé ». Avec le jeune Emmanuel, il n’y a plus de réforme seulement des transformations et ce transformisme est le guide vers l’impensable.  Être à la hauteur est d’abord de monter en Montgolfière à gaz chaud à des altitudes qui vous font toucher le sommet de la caverne de Platon !

Evidemment le journal s’amuse à lister les grands projets d’un Président qui n’a jamais cessé depuis son arrivée au sommet et aux sommets de solliciter les grands de ce monde pour des actions aussi nébuleuses qu’ambitieuses ? Le soufflé est toujours retombé, et il a bien fallu subir autant de soufflets. Contrairement aux autres dirigeants ricane FT, Macron ne cherche pas à rétablir la situation d’avant mais voit dans une crise sanitaire, qu’il n’a pas su gérer tant les pénuries de moyens sanitaires accablent la France et sa population, un évènement propice à changer la nature de la globalisation et la structure du capitalisme international. Rien que cela. Et avec « humility » bien sûr, puisqu’on ne sait pas où nous emmène le virus.

Toujours avec l’humilité qui le caractérise, il veut utiliser le cataclysme pour donner la priorité à l’homme, plutôt qu’à la croissance, à l’action contre les désastres écologiques, plutôt qu’à l’extension de la consommation, mais naturellement avec un œil acéré sur les inégalités. Comment réduire les inégalités en réduisant la richesse ? En tapant dans le stock et en réduisant les flux ? Les stocks ont été anéantis. On prend quoi et à qui ?

A l’Allemagne et à la Hollande, ces égoïstes qui ne veulent pas venir au secours de l’Italie et des pays du sud, et qui laissent donc tomber…la France. Tiens voilà la cigale française qui veut accaparer l’argent des fourmis voisines.  Et son humble président de taper sur la table à poings redoublés.

La France, pays leader en matière d’absence de travail, d’impôts, de dépenses publiques, qui a cessé depuis longtemps de faire croître son industrie, qui est à la remorque dans tous les domaines, qui a géré sa crise sanitaire dans des conditions dantesques faute de toute préparation et prévoyance, qui a effondré toutes ses fonctions régaliennes, qui a replié depuis longtemps tout son appareil diplomatique extérieur, qui finance bien moins que les autres les organisations multilatérales comme l’OMS, a-t-elle tant de leçons à donner au monde ?

Mais oui ! « Si nous avons su prendre des mesures impensables, comme interdire le droit de circuler pendant des mois, nous saurons sauver la planète ».

Rien que cela. Hallucinant !

A quoi rime tout ce cinéma se demande le journal, qui donne la solution : le Président français fait des clins d’œil à la gauche et aux Verts en vue des prochaines élections présidentielles. Alors les réformes sont au panier. Reste les postures, nécessaires pour faire oublier le passage chez Rothschild, le « président des riches », et le goût pour les « premiers de cordée ». La triangulation, l’art de reprendre à son compte les arguments des autres, quitte à faire radicalement l’inverse si cela a marché et qu’on se retrouve au pouvoir, est la baguette électorale magique de l’ambitieux sans autre projet qu’électoral.

Voici le Sars-cov-2 devenu agent électoral en vue des présidentielles qui approchent à grands pas.  Pas d’ennemi à gauche et en marche !

Ce n’est pas le déconfinement qu’a initié le discours du candidat perpétuel Macron, mais l’ouverture des Présidentielles, sur fond de désastre national de grande ampleur, désastre qu’on aggrave par électoralisme mais qu’il s’agit de balayer sous le tapis aux prix de contorsions qu’il n’est pas interdit de trouver totalement déplacées et parfaitement grotesques.   

L’Union Européenne et l’exploitation du virus Sars-cov-2

Un des côtés franchement odieux des européistes est l’opportunisme qui les animent à chaque fois qu’une crise touche le monde pour arracher aux Etats plus de pouvoirs et de moyens, alors que rien ne prouve jamais que les démembrements obtenus auraient eu un avantage quelconque. La crise de  2008 a vu une extension considérable du rôle de la BCE dans le contrôle des banques, sans réel bénéfice pour personne.              

Ce soir, l’interview de Thierry Breton est annoncée et on nous promet un discours en faveur d’une extension du rôle de l’UE dans la santé. L’Europe institutionnelle avait-elle un rôle à jouer face à l’épidémie de coronavirus et a-t-elle eu une attitude utile et efficace ?  Tout le monde a constaté que non, mais la réponse immédiate a été : « normal, ce n’est pas une compétence de l’Union Européenne ».

Ce qui est partiellement faux.

La Commission et le Parlement, depuis le catastrophique traité de Lisbonne, se sont vus attribués la possibilité d’agir à peu près dans tous les domaines, même et surtout dans tous ceux qui ne sont pas de la compétence exclusive de la Commission. Il faut se souvenir que le traité de Lisbonne accorde des compétences exclusives à la Commission mais a supprimé les politiques exclusives des états.

« Il existe des défis transnationaux, communs à tous les Européens, sur lesquels avoir une vision d’ensemble devient un atout. Dans ces cas, l’action de l’Union européenne vient compléter celle des Etats ». Comme il n’y a guère de sujets où de tels défis ne peuvent pas se trouver, tout est ouvert à des « politiques complémentaires » pou « d’appui » dont le développement pourra, à terme, créer les conditions d’un nouveau monopole d’initiative de la Commission. C’est la politique dite du rhizome, née à l’extrême-gauche, reprise par les Islamistes et idéale pour les européistes, tendance Jean Monnet et comité Delors : des racines souterraines se développent partout, se joignent et finissent par créer un tissu inexpugnable.

L’exemple de la politique de santé le démontre avec la plus grande clarté. Qui sait qu’il y a une politique de santé publique européenne ? Personne à part quelques initiés. La presse quotidienne nationale n’en parle pas. Les grands médias télévisés encore moins. Même les professionnels de la politique dans les partis n’en savent en général rien. Lors d’une récente l’émission Zemmour & Naulleau personne ne paraissait même le savoir, alors qu’il s’agit de journalistes plutôt bien informés.

Le traité sur le fonctionnement de l'UE (TFUE) lui donne pourtant, à l'article 168, une base pour intervenir dans les domaines (très larges) suivants :

    L'amélioration de la santé publique ;

    L'information et l'éducation en matière de santé ;

    La prévention des maladies et des causes de danger pour la santé physique et mentale ;

    La lutte contre les grands fléaux, en favorisant la recherche sur leurs causes, leur transmission et leur prévention ;

    La surveillance, l'alerte et la lutte contre les menaces transfrontières graves sur la santé ;

    La réduction des effets nocifs de la drogue sur la santé.

 

On voit que la « surveillance et l’alerte contre les menaces transfrontalières graves sur la santé » sont dans la liste et que le Sars-Cov-2 a dû être immédiatement ciblé par la cellule « d’appui » (sic) européen, comme menace grave transfrontalière. En vérité, il ne s’est rien passé du tout et les Etats ont pris leur responsabilité et fermé leurs frontières dès qu’ils ont compris la nature de la menace, sauf naturellement E. Macron pour qui l’idéologie européiste est un réflexe plus solide que la crainte des effets d’un virus sur la population du pays qu’il dirige. 

Certains diront : peut-être l’administration de cette fonction d’appui n’avait-elle pas pu être effectivement mise en œuvre. Pas d’effectif ; pas de budget ; pas d’action. Normal !

Faux une fois de plus. 

« L'UE agit dans le cadre d'une programmation pluriannuelle, mise en œuvre par l'Agence exécutive pour les consommateurs, la santé et l’alimentation (CHAFEA). Actuellement inscrit dans la stratégie globale Europe 2020, le Programme Santé pour la période 2014-2020 poursuit "quatre objectifs spécifiques dans 23 domaines prioritaires" :  

    "Prévenir les maladies et favoriser des modes de vie sains" ;

    "Protéger les citoyens des menaces transfrontières graves" ;

    "Contribuer à des systèmes de santé innovants, efficaces et viables" ;

    "Faciliter l’accès des citoyens à des soins de santé sûrs et de qualité".

Pour réaliser ces objectifs, des appels à propositions, appels d'offres et appels pour des actions conjointes sont lancés par la CHAFEA. Les financements sont attribués en fonction des priorités et des critères redéfinis chaque année avec les Etats membres dans un "plan de travail annuel". Le premier programme Santé (2003-2007) de l'UE bénéficiait d'une enveloppe de 353,77 millions d'euros, le deuxième (2008-2013) de 321,50 millions d'euros. Le programme actuel est quant à lui doté d'un budget de 449,4 millions d'euros. »

Donc, nous trouvons bien une administration, la CHAFEA, et d’un budget d’un demi-milliard d’euros, ce qui n’est pas rien, qui aurait été très utile pour acheter des masques, des tests et des respirateurs. 

Il existe deux autres instances :

- le Direction Générale de la Santé (DG Santé), qui dépend du commissaire européen à la santé

- la Direction Générale de la recherche (DG Recherche), qui dépend du commissaire européen à la recherche.

De ces instances, seule DG Recherche, gérant la contribution financière des états membres et finançant les projets clefs, a un réel pouvoir. DG santé n'est absolument pas habituée à intervenir en cas de crise et est d'ailleurs incapable de le faire, simplement par qu’elles sont privées de compétences médicales.

« Toutes ces directions sont truffées de bureaucrates qui ne connaissent qu'une chose : la novlangue bureaucratique ; ils ont une idée totalement floue de la réalité. Dans une période comme celle que nous vivons ils sont complètement perdus », dira en démissionnant le président du Centre Européen de Recherche.

Impact de ce budget, de ce plan d’action et de cette administration sur la politique contre le virus ? Nul. De l’argent fichu en l’air. Mais quelques prébendiers ont été et restent bien rémunérés et une racine a été plantée pour expliquer que l’Union aurait dû être à la tête de la lutte contre le virus, qu’il faut lui donner plus de moyens, qu’il faut une « vraie » politique de santé publique européenne, avec un budget réellement conséquent, d’au moins x% du PIB global etc. Telle est l’éternelle réclamation des européistes : l’Union européenne a été défaillante, il faut lui donner plus de pouvoirs et d’argent. 

Des exemples comme celui-ci, il y en a des dizaines, avec à chaque fois une enflure des programmes et des dépenses au fur et à mesure que le temps passe, dans le silence médiatique total, avec des résultats nuls, sinon celui de déresponsabiliser les Etats, confrontés à mille luttes analogues,  portés par des groupes de pression, des élus européens qui se croient titulaires de la politique à y mener, des associations militantes ou des clubs subventionnés par l’UE et qui militent inlassablement pour « toujours plus d’Europe ».

Comme l’écrit Giscard : « La seule démarche fédérative qui peut aboutir en Europe n’est pas la démarche imposée du haut vers le bas, de type napoléonien, vouée à l’échec, mais celle conduite avec réalisme du bas vers le haut, par le jeu du transfert de compétences ! » Surtout si ces transferts sont cachés à l’opinion.

En attendant la Commission, le 7 avril, entendait jouer la mouche du coche sur le déconfinement : « Demain (mercredi 8) la Commission va adopter des orientations, sa vision sur comment les États membres devraient de manière coordonnée mettre en œuvre, le moment venu, des mesures pour sortir de cette période de confinement et, de manière générale, des autres mesures prises dans ce contexte », a annoncé mardi son porte-parole Eric Mamer. « Nous pensons qu'il est important de sortir avec ces propositions maintenant puisque certains Etats membres commencent déjà à annoncer des premiers pas dans cette direction pour les semaines à venir, et il nous a semblé très important que cela puisse se faire de manière coordonnée », a-t-il précisé.

Pour ceux qui ne le savent pas, il existe un service des porte-parole, avec chef et chefs adjoints et 12 porte-parole, plus une flopée de secrétaires et administratifs, dans plusieurs centaines de m2, avec informatique, bureautique, etc. Personne ne tient compte de ce qu’ils peuvent bien dire. La PQN française ne rapporte JAMAIS les propos de ce service.

Les bureaucrates restent et Mauro Ferrari, le président du centre de recherche européen, a remis sa démission. Servir de caution à un « machin » au milieu d’une catastrophe sanitaire ne lui a pas paru digne. Bravo !

Il serait peut-être utile de tirer définitivement la leçon de cet échec cinglant.

Il vaut mieux ne pas créer d’institutions ni de budget s’ils ne servent qu’à faire semblant et à grignoter du pouvoir sur les Etats, et éviter de les peupler de bureaucrates incapables (mais super bien rémunérés et/ou en argent et/ou en honneurs). 

Les Européistes, eux, sont déjà en chasse. L’institut Jacques Delors l’affirme : « L’UE ne dispose que d’une compétence d’appui, qui prévoit pour l’essentiel des actions de coordination et de coopération. Une fois passée, la crise liée au Covid-19 devra être l’occasion de revoir les dispositifs existants et de réfléchir à la mise en place d’une véritable politique commune européenne de la santé, y compris sur le plan de la production industrielle. Plus que jamais, les citoyens demandent à l’Europe de les protéger, sur le plan sanitaire comme dans d’autres domaines ».

L’Europe protectrice ? Elle a tout cédé à la mondialisation version américaine, supprimé le tarif extérieur commun, accepté des traités commerciaux inégaux, toléré des sanctions américaines de D. Trump sans vraie réaction, imposé une croissance faible dans le cadre de budgets cadenassés, refusé de contrôler les mouvements de populations problématiques, interdit de créer des grandes entreprises européennes capables de résister aux molochs américains et Chinois, etc.

La seule chose quoi intéresse l’UE et les mouvements européistes, c’est d’arracher le plus de pouvoir et d’argent possible aux Etats nationaux, éclatés par la régionalisation, et devenus un ensemble de « territoires » sans force et sans âmes, afin, à terme, de créer une Europe fédérale de type américaine et sous domination américaine, parlant anglais et gérant pratiquement toutes les politiques au profit de grands intérêts étrangers, tout en faisant droit à mille lobbies et groupements militants.  

Une fois une fonction captée, impossible de revenir en arrière. Le fait que  les socialistes, de Mitterrand à Hollande aient détruit le système de santé français, avec l’appauvrissement des médecins et chirurgiens libéraux, l’installation d’une bureaucratie terrifiante, incapable et paralysante (35% d’administratifs en France contre 24% en Allemagne) ,  les 35 heures et la retraite à 60 ans, l’imposition d’une cogestion avec les syndicats,  la sous-traitance au moins disant mondial pour les médicaments et les équipement médicaux, l’envahissement des structures par des immigrés, légaux ou non, avec le triomphe de la sottise tous azimuts avec Marisol Touraine, incapable notoire,  imposée pendant 5 ans à des professionnels de santé catastrophés, ne justifie pas qu’on transfère la politique de santé à l’Union Européenne.

Non, il faut simplement l’arracher au socialisme et à l’énarchie, pour la rendre aux professionnels de santé.

Sauvy ! Reviens ! La réflexion démographique se meurt, comme la natalité française !

La démographie est aujourd’hui plus que jamais un terrain miné, ce qui n’aurait pas surpris Alfred Sauvy qui, le premier et dès l’entre-deux guerres, a été confronté à l’envie de non-dit et surtout à la propagation d’erreurs tragiques mais que certains souhaitaient entendre et diffuser.

Les statistiques démographiques sont aujourd’hui ou interdites ou torturées lorsqu’on évoque le vieillissement et le « grand remplacement », c’est-à-dire la substitution de la population indigène par des groupes venus massivement d’ailleurs et qui sont d’ores et déjà devenus majoritaires dans certaines parties de la France. Certains groupes, dès qu’ils sont majoritaires, écartent les mœurs locales et veulent imposer leurs propres conceptions dont certaines sont plutôt éloignés du modèle français de démocratie et de liberté.

La négation démographique pèse lourd dans les phénomènes politiques et économiques. Elle crée des contradictions insurmontables entre doctrines et effets de l’application des doctrines. Elle obère gravement la manière d’observer et d’interpréter la réalité. Certains démographes sont devenus d’incontournables « menteurs compulsifs » et imposent l’histoire rêvée que le politiquement correct du moment exige, qui est actuellement « de gauche ». Donc les faits sont « fascistes », comme on disait à l’Odéon en 1968, et ne doivent pas empêcher de penser bien. Vis à vis de telle réalité la gauche bien-pensante, à la remorque des socialistes révolutionnaires (Trotskistes et Communistes résiduels, Marxistes indécrottables, hyper-gauchistes, Verts anti-capitalistes, Anarchistes violents, technicien de la révolution pour la révolution,  ex-Maoïstes regrettant leur jeunesse où ils applaudissaient aux exécutions de masse en Chine de « mandarins » par leur propre enfant et la Révolution Culturelle…) a toujours appliqué la séquence popularisée par Léon Chaix : occultation, le plus longtemps possible, négation, quand on ne plus cacher, minimisation quand on ne peut plus nier et exonération quand les faits s’étalent dans leur splendeur. Cette manière de faire protège son magistère et sa domination de l’opinion.

Nous sommes de ceux qui ne comprennent pas vraiment pourquoi on devrait accepter une telle obfuscation de l’observation et de la réflexion sur des faits de sociétés majeurs.

Le plus gros mensonge est d’avoir fait croire pendant des décennies que la natalité « française », contrairement aux autres pays se maintenait fort correctement. L’Italie, le Japon, l’Allemagne et les pays de l’Est récemment libérés du joug communiste faisaient figure de cas maladifs, avec  des taux de fécondité très en dessous des seuils de renouvellement de la population, et des baisses effectives de la population globale dans certains pays, très visibles comme au Japon.

En vérité, le phénomène a été exactement le même en France pour les Français de souche. Comment le savoir puisque les statistiques de ce type sont interdites ? Rien de plus simple. Certains sites de généalogie présentent des statistiques totalement publiques sur les lignées proprement françaises, c’est-à-dire sur les noms de famille prévalents en France depuis 1890. En suivant la natalité de ces lignées, on obtient des évolutions frappantes par leur convergence.

On connait par exemple pour les dix noms les plus répandus actuellement en France et l’évolution des naissances par tranches de 25 ans (1890-1915, 1916-1940,1941-1965, 1966-1990). Malheureusement il manque la séquence 1990-2015, le site (philae)  ayant voulu montrer les résultats sur un siècle seulement.

Pour les confinés curieux qui ont du temps à utiliser intelligemment, il suffit de prendre soit les 10 premiers noms, soit les 100 premier, soit cent noms au hasard, et de faire les additions et les comparaisons.  Nous l’avons fait et il n’y a pratiquement pas de variations dans les résultats. Il est donc peu probable qu’en faisant une addition exhaustive ont trouve une variation significative.

Donnons ici les résultats sur les dix premiers noms puisque tout le monde peut faire la vérification en moins d’une demi-heure.

C’est une population d’environ 1.200.000 personnes que l’on peut suivre sur un siècle. L’étiage 1890-1915 est très bas, avec moins de 210.000 naissances en une génération. Le malthusianisme du XIXe siècle est bien connu. Il a été accusé par la grande stagnation de la fin du siècle, après la défaite de 1870 et la perte des réserves d’or de la France, qui a permis à l’Allemagne de fonder le Mark, mais assommé l’économie française.  Après la saignée de 14-18, la courbe des naissances se redressent de 25% avec autour de 262.000 naissances. Ce n’est pas un « boom » mais les mesures natalistes et les alertes démographiques commencent du fait des pertes de la guerre et du grand nombre de femmes qui ne peuvent pas trouver mari. « Sans doute, l'opinion française n'a-t-elle pas encore saisi la liaison étroite, directe, entre les difficultés aiguës que nous connaissons actuellement et le mal chronique, indolore à ses débuts, qui nous touche depuis plus d'un demi-siècle... » écrit Sauvy, sans distinguer entre la première et la seconde partie de ce demi-siècle. Le boom arrive entre 1941 et 1965, avec plus de 355.000 naissances soit une hausse de près de 40% sur le quart de siècle précédent et près de 70% par rapport à la fin du 19e siècle.

Rappelons qu’il s’agit de lignées proprement françaises, portant les noms les plus portés il y a plus de cent ans et probablement depuis plusieurs siècles. La lignée des Martin remonte aux Romains !  

Que se passe-t-il entre 1966 et 1990 ? Le chiffre baisse ! On ne constate plus que 321.000 naissances. La baisse est de 10%, ce qui peut paraître faible. Compte tenu de la diminution de la mortalité, il est probable que le nombre de membres des lignées concernés à continué de croître. Mais la chute a commencé, sous l’effet de mai 1968, de la légalisation de l’avortement, de la destruction du mariage, de la « pilule » qui permet la liberté sexuelle des femmes sans le risque d’enfantement et de l’action des mouvements féministes qui refusent que la femme soit considérée autrement que comme un homme comme les autres et exigent qu’elle s’éloigne des nécessités de l’enfantement et de la famille. Dès les années 70, on ridiculise le discours nataliste. Michel Debré est caricaturé avec un entonnoir sur la tête comme un foldingue du « natalisme » qui renverrait les femmes à leur rôle primaire de poule pondeuse et à leur fonction sociale de maîtresse du gynécée.  Les démographes qui dans la foulée de Sauvy, avaient souligné l’importance d’une natalité forte sont écartés au profit des servants du nouveau discours.  Il n’y a aucun problème démographique ! Pas d’inquiétude ! Certes les femmes ne font plus d’enfants aux âges habituels mais elles le feront plus tard. Ce discours tenu par exemple par Le Bras dès le début des années 80 s’est sublimé sur la côte Ouest des Etats-Unis où les post modernistes suggèrent que les femmes congèlent leurs ovules pour faire des enfants lorsqu’elles seront à la retraite !

La femme au foyer se retrouve bientôt seule, sans repères sociaux et ridiculisée par les journaux féminins qui jusque-là valorisaient ses tâches traditionnelles. Des journaux comme Marie-Claire migre vers les bons conseils érotiques et abandonnent les aiguilles à tricoter, comme les recettes de cuisine. Cosmopolitain, sous inspiration féministe américaine, est une revue entièrement tournée vers les exigences de la nouvelle femme qui se comporte comme un homme, trompe son mari sans vergogne, se réalise sur tous les plans, aspire à l’égalité des salaires plus qu’à créer une atmosphère aimante dans sa famille, etc. Le taux de divorce augmente rapidement et atteint près de 50% des ménages mariés à Paris dès les années 80 (on n’en est aujourd’hui à près de 75%) . Giscard est passé par là et Mitterrand accélère la cadence.

Ce changement de paradigme est l’explication majeure de la chute de la natalité, alors que la mortinatalité, encore forte au lendemain de la guerre, devient très faible.

Une baisse de la natalité de notre échantillon parait faible mais le taux de 10% est trompeur car le nombre des femmes en âge de procréer ayant augmenté de 40%, on aurait dû retrouver une hausse, même plus faible. . En fait le trou entre la valeur qu’aurait donné la prolongation de la tendance précédente et le chiffre réel se situe sans doute entre 40 à 50%. Il s’agit bien d’une rupture significative et d’une grande ampleur.

On ne connait pas les chiffres de l’échantillon pour la période 1990 à nos jours, mais on sait quel a été le désastre global. Selon l’Insee le « taux de natalité » qui était de 20.6 pour mille en 1950 et passé à 11.8, soit une baisse de moitié. L’indicateur de fécondité est descendu à 189 venant de 294, en tenant compte des naissances de mères immigrées, donc là encore il s’agit d’une baisse de près de 50% pour les autochtones. Tout s’est accéléré.  On sait les mesures antinatalistes assumées prises par Hollande et Macron. Désormais et depuis désormais plusieurs années, le nombre des naissances globales baisse, de plus en plus lourdement, alors que les chiffres tiennent compte de la surnatalité des familles immigrées venues par le regroupement familial, l’immigration légale et illégale.

La rupture constatée en 1990 est donc devenue « une descente aux enfers » et il est désormais certain que la population globale de notre échantillon a commencé sa baisse et pas seulement celui de ses naissances. Ajoutons que la surmortalité des personnes âgées due au Sars-Covid-2 va frapper principalement les populations enracinées qui ont plus subies le vieillissement que les nouveaux entrants.  

Si on tient à une bonne appréciation démographique, il faut donc admettre qu’on assiste aujourd’hui à la réduction progressive mais accélérée des lignées françaises anciennes, qui ont dû atteindre leur pic autour de l’an 2000, au profit des populations immigrées puisque la population globale continue à augmenter en France. La seule incertitude n’est pas de savoir si les populations natives deviendront minoritaires mais si elles le seront en 2060 ou en 2100.

Il reste à déterminer si la substitution de population dans une ancienne « patrie » devenue un « territoire » avec des archipels ethniques ou culturels en tension, est une bonne perspective ou non. Le politiquement correct du moment exige qu’on affirme que oui mais ne veut pas qu’on sache que l’affaire est en cours, sorte d’hommage du vice à la vertu. L’instinct patriotique stipule que non, mais est encouragé à se taire. Il y aurait quelque honte passéiste à s’en prévaloir. Un tel déchirement est pénible car ce débat n’a rien de vénéneux et porte sur des aspects réellement fondamentaux de ce qui fonde l’organisation sociale, la nation et le régime politique.

Il est clair qu’un pays qui se ferme et ne fait plus d’enfants va faire face à de graves inconvénients. Au Japon, les économistes ont déjà calculé que certaines villes ne pourront bientôt plus faire face à leur entretien. Comme les grands châteaux qui étaient fait des villes associées à un régime social sont tombés en désuétude puis en ruine, des villes entières subiront le même sort.  Au Japon la population a baissé d’environ 2.000.000 de personnes depuis son pic, soit une ville comme Paris. L’Allemagne a une population stagnante et même légèrement déclinante depuis longtemps. La population de la Turquie qui était à peu près le quart de celle de l’Allemagne il y a cinquante ans est désormais quasiment la même. En termes de pouvoir politique et de diplomatie, l’effondrement démographique a un impact violent, comme on le voit dans les discussions Merkel Erdogan.

 

Du point de vue des libertés individuelles, il n’y a guère débat. La possibilité offerte à chacun de ne se pas se heurter à des interdictions de séjour et de contrat est une extension des possibilités de se réaliser. C’était le fondement de la Communauté européenne : « Je ne te crains pas, voisin européen et je t’accorde chez moi, les « droits de » qu’exercent à mes propres citoyens ». Il y a juste un hic : « est-ce qu’il est légitime que je ne te craigne pas ? »  Le Royaume-Uni entrant que nation souveraine a jugé au vu de l’expérience qu’il y avait beaucoup à craindre.

Du simple point de vue économique, il n’y a pas plus de question non plus. L’économie ne distingue pas le genre, la nationalité, l’origine ethnique des acteurs, qu’ils produisent, consomment ou épargne. Dans un pays en épuisement démographique, l’apport quantitatif de l’immigration peut être très bénéfique, avec un vieillissement global retardé, l’élargissement du marché intérieur, la disposition de plus de salariés, une plus grande énergie, liée à la jeunesse. La baisse de la natalité comme au Japon, a des effets au début très favorables (le capital se retrouve dans moins de mains, avec un effet richesse), mais à terme, on tombe obligatoirement dans la régression économique.  Là aussi, il y a juste un hic : que le pays reste concurrentiel et conserve son plein emploi, sa croissance et ses réserves de précaution.

Du coup le débat se déplace sur le terrain du système politique et social. Faut-il des politiques publiques et si oui, comment résistent-elles à une extinction graduelle de la population soit à la substitution d’une population par une ou plusieurs autres ?  La question est d’autant plus forte si on a construit un état-providence, qui risque de devenir un open bar pour le monde entier.   

Si le système social pousse à l’intégration immédiate de l’immigration par le travail avec une volonté de minimiser les inconvénients d’une immigration de peuplement, dans une économie compétitive et florissante, réticentes à distribuer le fruit du travail des uns pour satisfaire le besoin de consommation des autres, mêmes inactifs, le doigt est constamment sur la jauge et sur les flux, l’immigration peut être un moyen de compenser les chutes de naissances. Mais faut-il abandonner tout objectif nataliste national de redressement de la fécondité et laisser aller les choses jusqu’au remplacement de population ?  

En choisissant l’offuscation au détriment de la réflexion, les politiques Français stérilisent un débat fondamental et certains peuvent penser que la France a perdu toute chance de convertir l’immigration en force complémentaire de son propre dynamisme au nom d’une forme de nihilisme individualiste porteur des pires maux.

Aujourd’hui le pays voit son « stock » dévitalisé, comme disent les éleveurs de chevaux, et remplacé progressivement par un stock extérieur qui n’a pas été mis en position d’être pleinement utile à la nation, alors qu’il subit de plein fouet les effets délétères de ses options socialistes ou social-démocrates, bureaucratiques et gauchistes, en matière de santé publique, d’éducation, de justice, d’activité économique, de fiscalité et d’endettement etc.

C’est sur cette base démographique hasardeuse que le pays, ruiné, affronte le drame humain vécu par la partie âgée et l’effondrement économique en cours, du fait du Sars-Cov-2, dans l’imprévoyance totale de ses dirigeants.

Il est regrettable que les préoccupations démographiques qui, sont une réalité profonde à larges effets et qui impacte la plupart des grandes questions nationales, soient à ce point mis sous le boisseau et écartées du débat public, alors qu’elles conditionnent largement la conception des politiques à conduire.

L’Etat Moloch français, impuissant et dépassé. Pourquoi ?

La France vit la crise provoquée par la pandémie de Sars-Cov-2 dans des conditions ubuesques d’improvisation et de gâchis humains et économiques. Bien sûr, ces réalités se constatent un peu partout. Le virus a pris le monde par surprise. La France possède une particularité remarquable : nous avons un Etat Moloch qui consomme l’essentiel des ressources de la nation au nom d’un service public mythifié. Et malheureusement les résultats sont pires qu’en Chine, à Taïwan, en Corée du sud ou à Singapour, des pays qui ont connu leur miracle économique il y a peu de temps.

Il nous semble que ce paradoxe est l’aboutissement d’un demi-siècle de dérives inexcusables.

La séquence « Mai 68, Giscard, Mitterrand » a affaibli la France dans des proportions terrifiantes. La mainmise d’une bureaucratie administrative, l’Enarchie Compassionnelle, sur l’Etat, sur la politique, jusqu’aux niveaux les plus bas de la démocratie locale, sur la haute finance et  sur les grandes entreprises, sa conversion à une forme de socialisme démarxisé mais gauchisant, son choix d’une décentralisation inutile et coûteuse à l’intérieur et du transfert  progressif de la souveraineté nationale  à l’Union Européenne, son abandon du champs international aux Etats-Unis, puis à la Russie et à la Chine,  et son obsession fiscale, toute cette sarabande absurde et évitable a ravagé un pays qui, il y a moins d’un siècle, dominait encore largement la scène internationale et pensait le monde.

Dès la fin du premier septennat Mitterrand, la France a cessé de rattraper le niveau de vie américain.  Elle est rapidement devenue le leader des prélèvements sociaux et fiscaux, alors que toutes les politiques nationales critiques sombraient. Nous sommes les rois des prélèvements mais la justice est moribonde, la santé est en lambeaux, l’armée fonctionne avec des bouts de ficelle, la diplomatie est exsangue, la culture française s’est effondrée dans le monde, l’Education nationale est devenue un champ de ruines nappées de moralisme, la recherche dans tous les domaines critiques est en retard ou absente. Des centaines de livres ont étayé ce constat.

La volonté de mettre fin à la « dictature bourgeoise » et de saquer les « possédants » en accordant des droits nouveaux, à foison, aux minorités agissantes, aux étrangers, aux salariés, aux locataires, aux féministes LGDP, aux syndicats, aux délinquants, etc. a imposé des politiques qui ont divisé gravement le pays, compliqué la gestion d’entreprise,  et finalement massacré fiscalement la classe moyenne supérieure et les petits riches, indispensables à la bonne marche du pays. En même temps on a ouvert à la concurrence des ex-pays socialistes l’industrie française et ses salariés, sans aucune prudence, tout en accordant des privilèges exorbitants aux banques et sociétés d’assurance. Du coup on a endetté les particuliers hors de toute limite, pour maintenir la consommation tout en créant une succession de bulles qui ont toutes fini par exploser.  

La France s’est retrouvée en grave difficulté lors de la crise 2008 et n’est pas réellement parvenu à en sortir avec, 12 ans après, une dette vertigineuse et un chômage structurel massif, alors qu’elle n’a pas trouvé le courage de revenir en arrière sur les mesures les plus folles, à l’exception de la demi-mesure de transformation de l’ISF en IFI et l’indispensable forfaitisation des impôts sur les produits de l’épargne. On a décidé de prélever les impôts à la source, dépossédant les citoyens de leurs droits de propriété sur leur revenu (ils n’ont droit qu’à ce que le gouvernement consent à leur laisser), ce qui a permis à l’état de refaire sa trésorerie au détriment de celle de ménages. On arrive, avec la crise médicale, à des situations ubuesques. Un particulier qui a acheté un bien immobilier à crédit et le loue, verra ses loyers suspendus mais pas ses échéances de remboursement d’emprunt et le revenu non touché fera l’objet d’un prélèvement à la source (sic) dès le 1er avril si les circonstances l’empêchent d’obtenir l’annulation. Les salariés au chômage partiel seront, eux, prélevés au taux de l’année dernière alors qu’ils ne touchent qu’une fraction de leur rémunération ! On se rappelle que les médias avaient rabâché à l’époque que tout le monde « adorait » le prélèvement à la source. Fa Tutto !

Approfondissons la question de l’organisation de la santé. On connait les méfaits de la gratuité. Les déficits explosent rapidement, deviennent infinançables, et on finit par réprimer et l’offre et la consommation.

Lorsque l’idée d’une médecine partiellement indépendante du revenu, mais malgré tout restée dans le cadre d’un système d’assurance avec cotisation, s’est généralisée, les idées dominantes étaient que le petit risque ne devait être que partiellement remboursé pour réserver l’essentiel des fonds au gros risque, couvert à 100 % dans sa partie médicale. Pour les plus pauvres, on jugeait qu’il fallait permettre une offre de soins de premier contact moins coûteuse, basée sur les dispensaires, plutôt que d’offrir systématiquement les solutions les plus coûteuses au prétexte que les minorités les plus fortunées y avaient accès. La santé étant largement financée par l’impôt et la solidarité nationale, la gratuité devait être réservée aux nationaux, les autres étant financés par des systèmes assuranciels ou renvoyés à leur Etat d’origine. De même le surcoût des comportements à risque devait être financé par des systèmes spécifiques. Pour beaucoup la sagesse voulait aussi que les cotisations maladie de base soient payées par les ménages et non par les entreprises, à l’exception des risques professionnels spécifiques. Le pilotage devait être laissé le plus possible au monde médical, en veillant simplement à éviter les comportements étroitement corporatistes : multiplication des actes, malthusianisme dans l’accès aux professions médicales, refus de la télémédecine pour conserver la présence dans les cabinets, hospitalisation trop longue pour occuper les lits, acceptation de « clients » sans droits pour maintenir de nombre d’actes etc. Certains pays comme la Suisse, ont longtemps fonctionné sur ces principes.

La disparition du caritarisme chrétien, qui assurait en partie la médecine de premier contact, et la poussée du gauchisme postsoixanthuitard en France ont fait dériver les conceptions au point qu’en matière de logement, de médecine et d’école, l’égalitarisme devait offrir aux plus pauvres mêmes étrangers et non contributeurs, l’accès aux plus belles prestations. Le logement social devait s’installer rue du Dragon, à 25.000 euros le m2. Les petits cours et les voyages à l’étranger devaient être offerts aux élèves venant des familles les plus pauvres. Les diplômes de base devaient être distribués à tout le monde pour ne pas traumatiser. L’accès aux instituts supérieurs devait être élargi aux élèves des quartiers, aux syndicalistes etc.

Sur pratiquement tous les sujets, on a effectivement séparé fortement le financement et la prestation, permettant à des millions de gens de croire qu’ils obtiendraient plus par la pression politique en faveur des politiciens égalitaristes que par le travail et la réussite professionnelle. L’important était de serrer les riches à la gorge et de ne jamais lâcher !  D’où l’ISF et les palinodies qui ont entouré ses création, suppression, mutations. « S’ils renoncent à ruiner les riches, on n’aura plus accès à ce que nos propres capacités nous empêchent d’avoir. Non ! Non ! Non ! Taxez-les encore et encore.  Vive l’impôt ! ». Si on peut vivre sans travailler presqu’aussi bien qu’en le faisant, le choix est vite fait ! Après quarante ans de ce régime, comment s’étonner que la très grande majorité des salariés dans des secteurs essentiels comme le transport préfèrent mettre en avant leur « droit de retrait », une absurdité dont on voit la malfaisance aujourd’hui, et toucher 85% de leur rémunération à ne rien faire. Dire aux Français devenus pour beaucoup totalement calculateurs et irresponsables : « Je supprime vos frais de location d’appartement et je vous donne 85% de votre rémunération. Restez chez votre propriétaire à ses frais », ce qui revient à augmenter leur pouvoir d’achat, était d’une démagogie absolument folle et dont les effets seront irrattrapables compte tenu de la durée probable de l’épidémie (au minimum un trimestre, sans doute pas loin d’un semestre avant le retour à une situation normale). En attendant, on ne trouve plus assez de monde pour assurer les tâches routinières mais indispensables !    

Ce changement massif des mentalités en faveur de l’assistance plutôt que du travail et des « droits à » plutôt qu’aux « devoirs de », a fait abandonner toutes les prudences et tous les pares-feux que la sagesse recommandait. Une fois les premières bornes franchies, il n’y a plus de limite, avec les conséquences qu’on constate aujourd’hui.

Reprenons le cours de notre histoire médicale.

Sur l’offre, comme sur la demande, les grandes erreurs ont commencé, comme toujours, avec Giscard. Le numérus clausus est évidemment la pire. Il a provoqué le phénomène des déserts médicaux déjà parfaitement documentés. Simultanément, l’instauration du regroupement familial va multiplier de façon massive la clientèle. Ce sont des centaines de milliers de familles étrangères qui s’installent avec femmes et enfants.  Avoir crée ce coup de ciseau sur notre système de soin est quasiment dément. Mais les médias nous expliquent depuis des lustres que M. Giscard est « très intelligent » !

Le mitterandisme aggrave tout, en réduisant le temps de travail et en accélérant les départs à la retraite. Il donne plus de place aux syndicats et entend installer à l’hôpital une cogestion comme à l’Education nationale. Il annonce son désir de lutter contre les « mandarins ». Aussitôt les infirmières se mettent en grève pour obtenir immédiatement plus et mieux, notamment des formes de statut très favorables comme le secteur public sait en créer. J’ai encore le souvenir d’un médecin, cancérologue bien connu, compagnon d’une jolie actrice d’origine russe et ministre éclair, la louche physiquement plantée au plus profond d’un service de caviar, expliquant à un parterre choisi combien il se sentait solidaire !  Belle image du mandarin socialiste repentant mais peu soucieux de pénitence !

La gestion hospitalière devient lourde et difficile, avec une montée de l’absentéisme, la fin de l’autorité, et un climat de clans … On commence à faire la guerre aux cliniques, et la médecine libérale doit supporter la stagnation du prix de la visite qui finira par tomber à une fraction du coût de celui d’un plombier parisien. Le ticket modérateur disparait en partie. La médecine de ville attaquée commence à se replier, refusant les visites et les gardes. SOS médecins, lancé en 1966, un service dont la qualité est très inégale, se généralise pour les visites notamment de nuit. Mais les frais sont plus élevés que les urgences. Celles-ci commencent à bouchonner. En même temps le pays commence à être envahis par une immigration légale et illégale importante qui est pris en charge par les lois de 1983 réorganisant l’aide médicale d’Etat (AME) et créant les aides régionales. Le RMI donne à Rocard l’occasion de généraliser les accès totalement gratuits aux soins pour tous. A raison de 100 à 400.000 mille entrées généralement africaines par an sur le territoire national, entre 1980 et aujourd’hui, on n’a pas besoin d’imaginer les dégâts : il suffit de les constater. On parle bien de millions de personnes en quarante ans.

La crise de 1993-1994, creuse les déficits en même temps que les comptes des hôpitaux commencent à dériver gravement. Les Enarques, Rocard, Balladur, Chirac, Juppé, Jospin, Aubry vont bureaucratiser totalement l’hôpital public. On crée des structures administratives de pilotage lointaines et ayant tout pouvoir qui, à la fois, fixent des normes envahissantes et supplantent le pouvoir des chefs de services et des médecins soumis désormais à des autorités extérieures qui régissent tout, même les traitements médicaux. Les contours de services deviennent bizarres. Au nom de la rationalisation et de la qualité des soins, le système va être totalement bureaucratisé avec des règles de plus en plus stupides et de plus en plus sauvages. L’informatisation des hôpitaux et de la santé en général est totalement ratée. Là où il fallait mettre à disposition des API pour gérer les objets communs normalisés (l’identité des patients et des acteurs médicaux, la référence des lieux de soins, la codification des actes, les statistiques essentielles), on s’est lancé dans la recherche de logiciels nationaux uniques qui ont presque tous lamentablement foirés, avec des créations « locales » partielles sur tableur ou L4g, faisant la fierté de leurs auteurs mais incapables de communiquer quoi que ce soit à qui que ce soit.

Le soin perd la priorité au profit d’objectifs plus prosaïques : conserver des lits ; ne pas perdre son poste ; être capable de travailler avec de plus en plus de médecins étrangers ; faire face à la féminisation massive qui change les attitudes vis-à-vis de pratiques anciennes ; s’organiser face à la pénurie organisée de médicaments, de lits, d’infirmières, de personnel de nettoyage, de personnel de restauration. Des centaines de petites unités sont fermées. Des dizaines de milliers de lits disparaissent. Des stocks s’évanouissent.

Comme on éloigne de plus en plus l’hôpital du malade on songe à créer un grand monopole national du transport médical ! Une régie autonome du transport médical, voilà la solution ! Une révolte des taxis mettra fin à ce rêve technocratique soviétisant. Il est vrai que le transport médical commençait à représenter une part majeure du trafic des taxis en province ! Les taxis massivement subventionnés par la SS ? Mais bien sûr !  

Après les 35h et la crise du début des années 2000 le système est devenu ingouvernable et l’hôpital approche de l’explosion. La récession de 2008-2009 va encore aggraver les choses. Les mesures de constriction des dépenses s’aggravent constamment. Les urgences se saturent définitivement. Dès 2010 on commence à mourir de négligence sur des brancards. L’institution se délite tout en ruinant les Français. Le nombre des administratifs et des non soignants augmentent. Celui des soignants baisse.  

L’immigration officielle ou illégale finit de saturer tous les services.

Et les médecins, eux, ont fini d’y croire. « Ce n’est plus possible. Ils ont tué la médecine française ». On entend cette phrase partout et tout le temps lorsqu’on rencontre des médecins et des chirurgiens depuis au moins dix ans.

Ne parlons pas des laboratoires médicaux considérés comme des officines de malfrats. Pour financer l’infinançable gratuité, on a accepté que la totalité des médicaments des produits soient produits « a minima » dans des pays à très bas prix, comme l’Inde ou la Chine avec des ruptures d’approvisionnement de plus en plus graves et de plus en plus fréquentes (phénomène déjà dénoncé dans mon livre « l’Etrange Désastre », il y a plusieurs années).

Quand on regarde l’état actuel du système de santé publique, on est frappé de voir une organisation quasiment soviétisée où personne n’est plus responsable de rien. Ce qui marche, comme dans tout système soviétique, est dû à l’action de quelques Saints, ces personnes qui, à tous les niveaux, compensent les lacunes et font le maximum, et parfois plus, en jouant avec les règles.

Comment ne pas comprendre qu’au bout du chemin on trouve le désastre actuel ?

On fait face à une pandémie dont le risque était envisageable et évoqué (nous l’avons même fait sur ce blog en commentant un rapport de la CIA, sans imaginer la situation actuelle), puis quasi certain dès les premières extensions hors de Chine, sans lits, sans respirateurs, sans kits de diagnostic, sans tenues de précaution, et sans masques. Qui était responsable de la veille sanitaire ? Qui a pris la mesure des choses dès décembre quand l’explosion du virus s’est produite en Chine ? Qui a vérifié la disponibilité en masques etc. ?  Qui a commencé à mettre en tension tout le système médical ? Qui a défini la politique en matière de test ? Tout était entre les mains de hauts fonctionnaires administratifs, pas entre les mains des médecins qui ont été écartés de toutes ces questions, à l’exception de comités dits scientifiques tenus par des affidés et servant de caution et de paratonnerre aux politiques. Rappelons tout de même que la réputation médicale de Mme Buzyn et de son mari, Yves Lévy, ancien directeur de l’Agence chargé du Sida (où il a accepté toutes les dérives exigées par les associations homosexuelles) avant de passer à la tête de l’Inserm, est plus liée à leur engagement politique socialiste qu’à des exploits médicaux stupéfiants d’audace et d’efficacité. Yves Lévy vient d’être fait conseiller d’Etat. Il s’agit en fait de l’équivalent d’un haut fonctionnaire politique, comme son épouse.

Les erreurs à répétition commises par l’énarque Macron assisté par l’énarque Philippe (un premier ministre qui, face à une crise gigantesque, va se présenter aux élections municipales au Havre !) n’ont strictement rien à voir avec les « scientifiques ». Les instances politiques étant tenues par la haute administration comme toute la coupole de direction du système de santé, elles ont réagi en fonctionnaires : tardivement ; inefficacement ; en cherchant à se planquer et à passer le mistigri à d’autres. Surtout qu’il n’y ait aucune remise en cause de la bureaucratie triomphante. L’expérience du professeur Raoult, un vrai médecin, qui a prouvé sa compétence dans de nombreuses études de virus et constaté que la Chloroquine, associée à un antibiotique avait des résultats immédiats et remarquables contre le COS-Sars-2, est racontée par Jean-Dominique Michel :

La solitude de la compétence extrême ?! Raoult explique comment Emmanuel Macron est venu le chercher après sa première annonce publique du 26 février et l’étrange expérience qui a été depuis la sienne dans le cercle d’experts qui conseille le martial président. À la question posée par un journaliste de Marianne : « Y êtes-vous entendu ? », il répond : « J'y dis ce que je pense, mais ce n'est pas traduit en acte. On appelle cela des conseils scientifiques, mais ils sont politiques. J'y suis comme un extra-terrestre. »

La sainte Europe a montré son inutilité et prétend que cela aurait été mieux si la santé devenait une discipline gérée par la Commission ; la régionalisation n’a fait qu’aggraver les choses mais les Présidents de région se sont agités alors qu’ils n’ont rien à faire dans le domaine ; les directeurs d’ARS se planquent. Ce n’est pas là que cela se passe.

Les médecins et les infirmières travaillent et trinquent. Certains d’entre eux ont même porté plainte contre le premier Ministre et l’ancienne ministre de la santé qui les ont laissés nus et désarmés face à une maladie très particulière : elle n’a une très faible gravité pour les personnes en bonne santé ; elle est mortelle à gros pourcentage pour les sujets à risques sans autre traitement que la ventilation. Le système hospitalier reçoit trop tard les sujets à risque qui y décèdent malheureusement massivement.

La prévention consiste à isoler totalement les sujets à risque, à dégager de l’environnement les sujets contaminés sans risque, et à traiter les personnes à risque le plus tôt possible avec les rares traitements que l’on sait un peu efficace pour éviter les décès et soulager les hôpitaux. La durée de contamination est considérablement raccourcie et le nombre d’intubation est  réduit. Pour les Ehpad il faut tester toutes les personnes qui entrent et envoyer le traitement efficace immédiatement après le premier constat d’une contamination. Il est inutile de ruiner l’économie en bloquant absolument tous les mouvements. Seules les personnes à risques doivent être confinées, mais avec un service très particulier pour éviter la contamination par les approvisionnements. Et une réactivité immédiate en cas de symptôme, avec des tests immédiats pour tout le monde concerné par la chaîne de contamination. Cela veut dire des équipes mobiles et entièrement protégées, des produits de décontamination avec leurs pulvérisateurs, des lieux d’attente pour les porteurs détectés et sans risques et même des lieux de détection accessibles en voiture pour multiplier les constats et agir en conséquence.  Naturellement tout le monde porte des masques et on ne manque ni de tests ni de lits pour les malades.

Rien de tout cela n’a été entrepris.

Les Français ont commencé à mourir.  Et à entendre que si la crise est si grave c’est leur faute. Depuis le début, la communication des médias est corrélée étroitement aux impuissances de l’Etat Moloch. Il n’y a pas de masques ? Donc ils sont inutiles ! Tous les Chinois portent des masques et l’épidémie est arrêtée.  En vérité ils sont indispensables pour limiter les risques. Les tests ? Inutiles. La gravité ? pendant longtemps elle était si faible que ce n’était pas la peine de s’inquiéter vraiment. Une grippette ! Le soucis permanent des médias a été d’éviter la panique en sachant qu’on n’était pas prêt pour l’épidémie. Les médias vus comme instrument du mensonge pieux et masque de toutes les impréparations !  Ils sont passés du politiquement correct gauchisant et son auto censure à la fausse information médicale avec une facilité déconcertante. Le plus drôle est de voir en boucle des avions militaires se mobilisant contre l’épidémie devant les caméras, alors que les malades auraient pu être envoyés en silence et sans frais dans les cliniques locales, délaissées jusqu’ici pour prouver le rôle du service public héroïque, seul chargé du premier choc, et renforcer l’image du « chef de guerre ».  Macron ne voit-il pas sa côte remonter à toute vitesse avec la crise ? Ah les sondages, seuls et uniques objets de la discussion politique de média ! Les faits eux, on s’en fout et on les traite en fonction de l’opportunité et des consignes.

Sans doute devant l’échec du plan de confinement et de l’impossibilité d’arrêter totalement l’économie, la nécessité entraînera un changement de politique. On disposera, espérons-le, de plus de tests et de masques, permettant des politiques d’isolement sélective.  Sans doute l’emploi de la chloroquine sera généralisé dans les traitements. Cela pourrait aller assez vite, sans doute moins de deux semaines pour avoir les moyens de reprendre la main sur le virus, et deux nouvelles semaines pour voir les effets positifs. Si cela ne se passe pas comme cela, on va vers un nombre de décès considérable et des dégâts économiques insensés.   

Parions que lorsque la crise virale sera passée, à l’été ou l’automne, et ses conséquences directes en partie maitrisées, on applaudira les héros et on versera des torrents de larmes sur les victimes, mais on ne reviendra ni sur les ARS et l’absurde bureaucratisation du système, ni sur les gratuités intenables, ni sur l’âge de la retraite et la durée du travail, ni sur l’AME, ni sur l’immigration clandestine, ni sur les excès syndicaux, ni sur le droit de retrait ridicule, ni sur la pénibilité, ni, ni, ni, ni… On ne revient pas sur des droits acquis surtout s’ils sont déplorables. Après le sacré virus, les vaches sacrées ! La routine politicienne reprendra, après une crise qui aura tué de nombreux Français vulnérables, ruiner l’épargne et fait plus de dégâts économiques et sociaux que celle de 2008. On expliquera que "c’est la faute au « libéralisme », aux règles de l’Euro et à la mondialisation". Et bien sûr, aux Riches non solidaires. Plus de réforme de la constitution ; Plus de réforme des retraites. « toutes les réformes ont été jetées à la rivière ». Espérons, sans trop d’espoir, que les rancunes sociales les ont accompagnées dans le Styx. Sinon gare au retour de bâton.

L’étonnante convergence des idées économiques et monétaires saugrenues

Profitons des derniers instants où l’on peut parler économie avant que le coronavirus emporte tous les esprits. Nous vivons une de ces périodes d’après récession, dont on sait qu’elles sont propices aux repentances, aux remises en cause, à l'aggravation des tensions de toute nature et à la libération des esprits excités. Ce qui était foldingue avant devient naturel après et réciproquement.

Faute d’avoir compris (ou voulu admettre) les causes de la crise de 2008, et de son intégration dans la séquence de crises à répétition depuis 1971, on a assisté à une fuite en avant dans les solutions officielles les plus aventurées, débouchant sur une stagnation tellement molle que le monde entrait en récession sans même s’en rendre compte. Quand on n’agit pas sur les causes, on est obligé à des mesures symptomatiques comme disent les médecins, ou non conventionnelles comme disent les banquiers centraux.

Les écoles de management se sont mises à la charité expressive et à dégouliner de bons sentiments, les banques ne s’occupent plus d’argent mais de causes gracieuses, baignant dans le politiquement correct le plus gras. On invite Mlle Tombèrent à Davos. Le vert est mis partout, en même temps que la cause féministe. Il faut sauver dans les larmes de la compassion la mondialisation, qui comme Sophie, connaît de bien grands malheurs, évidemment totalement imprévisibles.

Le coronavirus arrive juste à temps : c’est lui qui aura provoqué la récession et peut-être aidé à cacher cette vérité sournoise : quand on remplace une crise de conjoncture par une crise de structure, les résultats ne sont jamais à la hauteur des espérances.

Du coup les aventuriers de l'économie foldingue se sentent des ailes et on assiste à une formidable convergence des idées économiques radicalement disruptives avec un début d’intégration dans les réflexions officielles.

Quelles sont les lignes de pensées qui convergent :

-          Les jetons électroniques à prétention monétaire, basés sur le mode de gestion de fichiers décentralisés et dupliqués sur le WEB, dit de « chaîne de bloc », comme le Bitcoin, ont partiellement sombré dans la mauvaise réputation tant les vols, les escroqueries, et les manipulations de marchés ont été virulents. Mais voilà que les banques centrales se sentent l’envie de créer des monnaies électroniques officielles.

-          Les banques dont la frénésie de prêts spéculatifs a largement contribué à la gravité de la crise se voient à la fois confortées dans leur envie de supprimer le cash, qui est une « fuite » qui les gêne dans leur circuit monétaire et les rend dépendantes des banques centrales. En même temps leur pouvoir de création monétaire est menacé et leur rôle même est vu par certains comme inutile, puisque l’intelligence artificielle partagée sur le Net permettra de sélectionner les risques et donc les placements bien mieux que les comités de crédits bancaires dont on a vu les limites.

-          La taxation des flux financiers, et non plus des transactions économiques, autrefois appelées taxe Tobin, et reprise par tous les mouvements d’extrême gauche depuis au moins 20 ans, se conjugue avec la perte de recettes des flux d’achat passant par le Net, et l’endettement désespéré des Etats, pour renaître comme moyen magique de régler tous nos problèmes.

-          Le revenu universel de base, considérée au départ comme un moyen de résoudre la question immanente de l’inégalité dans une économie marquée par la globalisation des bénéfices et le nivellement des niveaux de vie entre Nord et Sud, s’étend comme solution générale à tous nos problèmes y compris écologiques et de santé publique.

-          Le bon Milton Friedman avait discuté naguère de la possibilité de faire voler un « hélicoptère à monnaie », image résumant une politique de distribution directe de monnaie par les banques centrales non plus aux banques (on a vu que cela ne marchait pas) ou à l’état (on a vu à quel niveau d’endettement on se retrouve) mais aux ménages.

Quel est le produit intellectuel de cette convergence ?

-          Le revenu universel ne serait plus versé par redistribution fiscale mais par la création de monnaie par les banques centrales. L’hélicoptère à monnaie financerait le revenu universel. En fonction de la conjoncture le versement serait plus ou moins généreux. Plus de dettes, puisque cela serait de la monnaie perpétuelle donc plus d’intérêts à payer par les Etats. On pourrait simplifier les politiques de redistribution devenues des monstres de complication. Certains disent même : le revenu universel remplace toutes les autres aides. Maintenant que vous avez l'essentiel et que vous pouvez vivre, débrouillez-vous pour l’accessoire. On assiste du coup à la rencontre saugrenue des pires socialistes et des libéraux absolus.

-          Les banques centrales supprimeraient le cash en imposant une monnaie électronique d’état. Chaque résident se verrait imposer un portefeuille électronique, substitut des comptes en banque, dotés par exemple dans la zone Euro d’EuroBits (si on ose dire, en ces temps de grivoiserie). Toutes les transactions deviendraient lisibles par l’état qui du coup pourrait supprimer tous les impôts pour les remplacer par une taxation progressive sur le niveau des mouvements de fonds. On sait que de tout temps les Etats ont essayé de se brancher sur une ressource universelle et facile à capter, impôt sur le sel, impôt sur l’énergie etc. Là nous aurions un impôt sur la monnaie. Tobin est enfoncé dans les profondeurs de sa naïveté : Moloch est arrivé, en se pressant et en pressurant. Plus de fraude possible ! L’impôt est versé dès que l’argent rentre (la philosophie actuelle) mais aussi dès qu’il sort. Fortiche !

-          Les banques offriraient non plus du crédit mais des instruments de placement en concurrence avec les produits de même nature disponibles par le Net. Les agences bancaires de toute façon sont vouées à disparaître.

-          Les flux avec les pays étrangers pourraient être surtaxés dès que les échanges deviendraient déséquilibrés. Il suffirait d’augmenter la taxe sur la monnaie en fonction de l’origine des produits : fastoche !

-          Le FMI pourrait même créer sa monnaie électronique transnationale basée sur un panier de valeurs de références et imposer aux banques centrales de faire leurs transactions réciproques et vis-à-vis de la BRI ou du FMI dans cette monnaie qui n’impose pas de gestionnaire commun. Tout cela serait géré sur la blockchain. C’est une idée que nous avons évoquée sur ce blog depuis longtemps, en l’associant avec un retour aux changes fixes et ajustables.

Cette nouvelle utopie commence à faire chauffer les esprits au sein des gouvernements, des banques centrales, des professeurs d’économie en mal de reconnaissance, des associations onusiennes en mal de fiscalité non conventionnelle, des socialistes de différentes nuances de rose et de rouge, de certains penseurs libéraux. En gros : est-ce réalisable et est-ce que les résultats seront à la hauteur des espérances sociales, écologiques, étatistes, écologiques de notre âge transhumaniste de dernière génération ?

Vous avez quatre heures ! La meilleure réponse aura le prix Nobel d’économie (ou ce qui fait fonction)  et un lot de masques anti-coronavirus.

Didier Dufau pour les cercle des Economistes E-toile

Supplique d'un Parisien

La mutilation de la Cathédrale Notre-Dame est le symbole de la situation actuelle de Paris. Les Parisiens, les Français, ceux qui dans le monde entier aiment Paris, ont ressenti dans leurs tripes qu’ils étaient dépossédés d’un élément immatériel indispensable à l’équilibre et au bonheur de leur vie. Ce sentiment de dépossession était déjà général à Paris. Il suffisait de parler aux Parisiens, à tous les Parisiens, pour le constater. Abattement, découragement, colère, toutes ces réactions se mêlent depuis longtemps au sein d’une ville où 67 % des habitants déclarent ne plus vouloir de leur maire. Un cas rarissime.

De fait, la ville se replie sur ses colères, se crispe sous les coups, s’anémie sous les contraintes et finalement se dépeuple. Les maternelles se vident. Les magasins ferment. La vie devient trop chère, le logement impossible. L’insécurité explose. La ville s’enlaidit. Beaucoup d’équipements publics sont à l’abandon. La saleté est installée. Les rats et les punaises pullulent. La clochardisation s’étale. Les bandes et les trafics s’incrustent. La paralysie gagne. Le commerce Indépendant meurt. Les difficultés autrefois réservées à quelques coins déshérités de banlieue s’installent à Paris dans des quartiers entiers, au nord de façon évidente, au sud de façon rampante. Les maladies disparues reviennent, alors que l’offre de soins se réduit et s’étiole. L’avenir s’assombrit. Les visages aussi.

Les Parisiens ressentent dans leur chair que Paris n’est plus tout à fait Paris et que la capitale n‘apporte plus ce surmoi créatif et dynamique qui a fait sa force pendant des siècles. Parce que c’est sa raison d’être, Paris doit être une force économique, technique, culturelle, qui apporte un supplément d’âme à la France en s’appuyant sur l’énergie et la qualité de tous ceux qui y vivent, y travaillent ou se trouvent bien d’être en contact avec elle. L’avoir bridée et dénaturée dans d’aussi fortes proportions alors que partout les forces vives ne demandent qu’à agir est plus qu’un incident politique local. C’est un dommage majeur pour la France entière.

L’équipe de Mme Hidalgo parle une « novlangue » qui n’a pas pour but de domestiquer la réalité, de la comprendre, de partager un diagnostic et d’élaborer une politique ensemble. Elle permet de tout transfigurer sans appel et de stigmatiser des « ennemis » fantasmés. Aucun dialogue n’est permis. « Tout ce qui fait que les gens se réunissent et créent, à partir d’un brassage consensuel » est rendu impossible. La vision d’extrême gauche, qui domine, « exclut toute possibilité de compromis ». L’analyse du regretté Roger Scruton s’applique ici parfaitement.

Alors l’impudence et l’irrespect sont partout. Où est le respect lorsqu’on double les impôts, lorsqu’on endette la ville à hauteur de sept milliards d’euros, lorsque la ville est sale et les chaussées percées de milliers nids-de-poule, quand des congestions artificielles et polluantes sont créées sur tous les axes, lorsqu’on détruit l’esthétique mondialement appréciée des grandes places publiques, lorsqu’on met en place un mobilier urbain affreux, quand on cesse d’entretenir les équipements publics indispensables ou les témoignages admirables d’un grand passé etc. Où est le respect quand les mesures sont planifiées dans le secret, exécutées de façon sournoise et violente et conçues pour être « irréversibles » ?

Ce que les Parisiens attendent des élections prochaines, c’est d’abord une municipalité redevenue respectueuse et ouverte sur ses habitants, sur ses usagers, sur ses visiteurs. Il faut arrêter immédiatement les destructions et cicatriser les plaies ouvertes dont certaines sont aujourd’hui béantes au nord, ce que chacun sait, mais aussi au sud, comme à Maine-Montparnasse où tout un quartier est sacrifié à une densification commerciale et immobilière délirante, associée à une telle disparition de voies de circulation que la congestion deviendra surréaliste.

Il se crée chaque année dans le monde l’équivalent de 10 villes de la taille de Paris ; En six ans, cela fait soixante. Pas besoin de médaille Field pour le calculer. Raserait-on Paris pour en faire une prairie, l’impact sur le réchauffement climatique global serait nul. Vingt ans de coalition socialistes et Verts n’ont pas empêché les Kangourous d’Australie d’être brûlés en masse. La noble intention écologique n’exige pas qu’on éteigne la Ville Lumière. Il faut raison garder.

Qu’on cesse enfin de saccager la ville et le travail optimiste et fécond des Parisiens, associé au bonheur de ceux qui l’aiment la réenchanteront en peu d’années.

« Le socialisme immobilier », plaie de Paris

Le « socialisme immobilier » a été très bien illustré dans Marianne « Comment Hidalgo a vendu Paris ». Jean-Louis Missika qui a été la cheville ouvrière de cette « vente » a piloté la construction de 2 500 000 m2 nouveaux, selon cet article. Cette densification a particulièrement favorisé le m2 de bureaux et le m2 commercial avec toujours les mêmes « amis » : Pinault, Niel, Unibail, Arnaud, etc.

Cette frénésie qui a multiplié de façon massive les besoins de circulation des personnes et des marchandises, a entraîné près de 25 milliards d’Euros de « création de valeur immobilière » pour une poignée d’investisseurs, alors que la ville se découvrait une dette en route vers les 7 milliards. Les projets en cours sont tout aussi gigantesques avec la Tour Triangle, l’aménagement Maine Montparnasse et quelques autres. J’ai avancé que le but à Montparnasse n’était pas de recréer un quartier d’un nouveau type et n’avait qu’une vocation de plus-value immobilière, pour un montant d’un milliard d’euros de création de valeur, en remplaçant une halle commerciale sans rentabilité par sept immeubles de rapport.

Dans le même quartier, rue du Ct René Mouchotte, l’opération Unibail de densification commerciale massive a permis de créer 13,000 m2 de Bureaux et de tripler les zones commerciales, des services de l’hôtel et ceux du centre de congrès. Merci qui ?

À chaque fois, la chaussée est mise à l’encan pour accélérer les travaux. Les riverains sont trompés et méprisés. « Vous n’avez qu’à aller en justice si vous n’êtes pas contents » a dit publiquement le cynique et violent Missika à une riveraine inquiète de perdre vue et soleil, lors d’une conférence publique destinée à lancer le projet Maine Montparnasse, dans les locaux de la MGEN, une des entreprises financières bénéficiaires du projet.

Les méthodes employées sont toujours les mêmes. On utilise toutes les ruses juridiques possibles pour ne pas faire d’appels d’offres et passer en force. La ville a multiplié les SEM transformées en SPL, un statut qui permet d’agir sans mise en concurrence et autres structures sous dépendance pour y caser nombre « d’amis » et mettre du beurre dans les épinards de certains élus, nommés à leur tête, dans les conseils d’administrations etc. Beaucoup d’heureux élus sont communistes et les entreprises sont en « banlieue rouge » comme REI, domiciliée à Montreuil ! Beaucoup d’autres dispositifs opportunistes ont été utilisés, et même ceux mis en place pour forcer les règles normales pour faciliter la tenue des Jeux Olympiques !

Cette politique a touché spécialement le XIVe.

On ne tient compte d’aucune des contraintes des lieux d’implantation. Le projet Oasis triple la surface du bâtiment Willerval qui contenait le musée de la Résistance. Cette société Oasis dirigée par un ancien maire communiste de banlieue (?!), utilise les services de ladite REI, de Montreuil donc, dirigée par un élu communiste, fait le lit d’une société « amie », déjà servie sur le Front de Seine, qui gérera une auberge « novatrice » de 600 lits dans un endroit où cette densification sera intolérable aux riverains. En effet, le lieu est un champ clos où le bruit est répercuté par la configuration des immeubles. Une rigolade à deux heures du matin empêchera de dormir 3 500 personnes ! Alors une auberge de jeunesse de centaines de lits !

Pour l’opération Maine-Montparnasse, on utilise une société anglaise mais associée à d’anciens des services d’urbanismes parisiens qui « pensent » bien. La société chargée de vendre la « co-construction » est une structure « amie » peuplée de socialistes. Et on ment à répétition. La fausse consultation pour « connaître les besoins des habitants » est un chef-d’œuvre de tromperie.

Pour faire passer la pilule on laisse le champ libre à l'adjoint au transport Nadjovski pour satisfaire sa monomanie des vélos et on donne à Ian Brossat quelques logements sociaux.

Pour les Riverains, c’est la triple peine. Autoroute à camions ; autoroutes à vélos avec blocage de la circulation générale dans des voies raréfiées, transformation du voisinage en ghetto.

Pour satisfaire sa politique d’affichage du chiffre en matière de logements sociaux, on n’hésite pas à créer un immeuble le long des voies de la gare Montparnasse. Le centre Julia Bartet est ce qu’on appelle en architecture une « merde » en béton « coloré », le pire du pire, installée à un endroit préservé pour réaliser la « coulée verte » le long des voies de chemin de fer. Les TGV y sont déjà en pleine accélération et font un bruit d’avion. Enclavée totalement entre rails, périph et double rue d’accès au périphérique, la vie dans cet immeuble ne peut être qu’épouvantable.

C’est une politique de mépris qui ne respecte rien ni personne. Transformer une coulée verte en coulée de béton, il fallait oser.  Les « bénéficiaires », rarement français de souche, souffrent.  On s’en fout ; « c’est toujours mieux qu’en Afrique ». On a fait du chiffre, et on a de quoi alimenter la propagande.  

Un électoralisme à vomir se conjugue avec la cupidité la plus extrême, un phénomène généralisé dans la génération socialiste dite « mitterrandiste » et ses héritiers, pour créer des situations totalement intolérables pour les habitants.

Installer un centre commercial avec le plus grand Centre Leclerc à côté d’une gare où 250 autres magasins seront bientôt en activité, supprimer la rue du Départ à la circulation générale, détourner la circulation des camions dans une rue où l’on supprime deux voies sur trois et qui sera en cul-de-sac… Comment croire que cela serait un jour simplement envisageable ? Ils le font, promettant l’enfer aux Riverains. Les personnes à mobilité réduite peuvent toujours essayer d’utiliser le trottoir et de traverser les 30 mètres transformés en voie d’accès et de sortie de voitures et de camions, à haute intensité, en haut d’une des rues sacrifiées.

Si on reste dans le XIVe, citons encore la transformation de la petite ceinture en zone à voyous, à trafiquants de drogue, à SDF, à migrants et à amateurs de barbecues nocturnes. Aucun des milliers de riverains ne se sent plus en sécurité et ne peut plus ouvrir ses fenêtres. On dort mal et peu au milieu des jeux et des bagarres nocturnes. Une « forêt urbaine », c’est aussi une aubaine pour certaines bêtes sauvages.

Mme Carine Petit qui a fait sa carrière professionnelle à la ville de Bagneux, d’obédience communiste depuis 1935, et aime se situer à l’extrême extrême gauche de Génération. s, comme Mme Hidalgo, a montré une indifférence absolument totale aux difficultés des habitants. La maire sortante du 14e a même exprimé sa « fierté » devant les preuves du désastre urbain qu’elle avait provoqué en toute connaissance de cause.

Socialisme immobilier délirant, copinages avec quelques très grandes fortunes, et grosses entreprises financières, descente des communistes de banlieue à Paris, vie gâchée de dizaines de milliers d’habitants, une ville qui se vide et perd ses enfants et ses écoles, où des déserts médicaux se forment, où le tourisme de masse et AIRBNB commencent à faire des ravages irréversibles, où l’on a banni le mot « travail », voilà le nouveau Paris. Les Parisiens les moins exposés n’en ont qu’une conscience indistincte. Ils savent que Paris n’est plus Paris mais ils n’ont pas encore pris la dimension de ce qui s’y est passé et pire encore, de ce qu’on leur prépare, à eux aussi.

Jamais le besoin de respect de la ville et respect des habitants n’a été plus fort ; Jamais une alternance n’a été plus nécessaire. Aux Urnes Parisiens !

La campagne municipale à Paris : vers une nouvelle redistribution des votes ?

La bataille municipale à Paris commence à peine. Comme toujours tout se décantera dans l’ultime semaine. Mais il est possible dès maintenant d’en dessiner certains contours.

La poussée écologique, que les sondages constatent et qui suit l’évolution démontrée par les élections européennes, a plusieurs dimensions.

Une première tranche de population, notamment des jeunes, ne comprend plus rien à l’offre politique et se réfugie dans un « vote utile » d’un nouveau genre : « Dans le vide, tant qu’à faire, votons pour la planète ! Vive les toilettes sèches, les forêts urbaines, la permaculture sur les toits et le remplacement des carrefours et des chaussées par des jardins urbains, et laissons partout pousser les herbes folles ».  Cette vision entre désespoir et bons sentiments exclut radicalement toute rationalité.

Vingt ans de gestion Delanoë avec Hidalgo puis d’Hidalgo seule ont abondamment démontré que l’impact sur le réchauffement climatique a été exactement nul et n’a pas empêché les kangourous australiens de brûler.  Ce qui se passe à Wuhan, une ville de près de 12 millions d’habitants (dix Paris), prouve bien que malgré l’arrêt total de la circulation automobile, l’impact écologique est nul. On mesurera plus tard l’impact de l’arrêt partiel de l’activité industrielle en Chine et des transports aériens liés au coronavirus. Mais on sait déjà qu’il sera très marginal et incapable de modifier la trajectoire de réchauffement en cours. On sait par ailleurs qu’il se crée chaque année dans le monde six villes grandes comme Paris intramuros et qu’elles le sont plutôt sur le modèle écologique de New Delhi. Le blocage de la circulation à Paris n’aura strictement aucun impact mesurable sur le réchauffement global.  Voter « écolo », tendance vert-vert ou vert-rouge n’a donc pas d’importance écologique globale.

La santé publique pour les grandes villes est plutôt la vraie question. Paris est une capitale médicale. Peu de gens savent que l’AP-HP reçoit près de 10 millions de malades chaque année, soit 20 millions de trajets qui ne peuvent pas se faire à vélo. Les urgences sont saturées. Paradoxalement le désert médical s’étend intramuros avec la disparition des cabinets de généralistes. Du côté de la demande, le vieillissement de la population impose sa loi. Les besoins d’intervention à domicile ont beaucoup augmenté. Le blocage de la circulation automobile et la fermeture d’hôpitaux, comme Léopold Bellan, rendent le besoin d’intervention à domicile plus grand alors qu’il devient difficile de le satisfaire. Les médecins cessent de se déplacer à Paris. Tout le monde a compris que le métro était plus pollué que la surface. La perte de priorité des transports en commun au profit des vélos ralentit fortement l’intérêt de l’utilisation des bus. Le mauvais entretien des rues, partie roulante et trottoirs, accentue les risques d’accidents pour tous les modes de transport. On ne compte plus les chutes de piétons à Paris du fait de l’état des trottoirs ni les deux-roues piégés par des nids de poules ou des obstacles liés aux milliers de chantiers. La baisse de l’éclairage le soir est accidentogène. 

Il est donc facile de constater que l’écologie n’a eu, n’aura aucun effet sur le climat ni la pollution, mais a eu et aura des effets pervers considérables sur le reste. L’amplification des simplismes autoritaires à conséquences désastreuses pour la vie concrète des gens et la généralisation d’une écologie punitive, seraient une catastrophe pour la capitale sans aucun effet sur la planète mais contreproductive pour la santé et presque tout le reste. Les politiques à vocation « symbolique » sont le plus souvent désastreuses.

La dimension « Village de Strumpfs » est aussi très présente. Un fantasme de retour aux vieux quartiers dont la population ne sortait jamais, au sein duquel les relations aimables et fraternelles, dans la mixité sociale intégrale, se rétabliraient comme par magie, règne sur certains programmes. C’est un fantasme.  Les quartiers clos et fermés à tout « transit » ont toujours été des catastrophes et pour avoir passé ma jeunesse rue Mouffetard, où une grande partie de la population vivait dans la misère des « troisièmes cours » et ne s’était jamais échappée à plus d’un kilomètre de là, je peux témoigner que le « pittoresque » était largement liée à la surpopulation et la misère. Le broc et le pot de chambre étaient les deux ustensiles domestiques les plus utilisés chaque jour (ce que tout le monde a oublié. Les jeunes ne savent même plus ce que c’est !). Assaillis par les bobos et les touristes, transformés radicalement par la spéculation immobilière, il ne reste rien du quartier primitif, devenu clean mais inhabitable et désormais sans intérêt. Vélo ou pas vélo.  La volonté de fabriquer des enclaves plus ou moins marquées (les passages piétons arc en ciel) se conjugue avec l’idée qu’on peut sacrifier des quartiers entiers, transformés en sous banlieues, comme le XIVe au sud et les quartiers nord, pour faire du « social ». La prolifération de logements sociaux et le changement de population entraînent tous les problèmes connus. Faire coexister des havres bobos et des Zones A Détruire où tout est possible, tout en lâchant la bride à la densification immobilière et la « marchandisation à outrance » pour trouver des ressources, a été un des aspects inacceptables de la gestion Hidalgo.  Les habitants de ces quartiers sont désormais des victimes conscientes du processus engagé et qui se révoltent devant des projets paranoiaques qui aggravent le phénomène.

A aucun moment n’ont été traité, depuis 20 ans, les questions fondamentales. D’abord le rôle d’une capitale ; « quel travail pour quels habitants » à Paris ou si l’on préfère « quelles entreprises pour quels emplois ».  Le mot travail a disparu du discours politique à Paris presque totalement depuis 2000. La question de la natalité et des enfants a été évacuée. Les écoles maternelles ferment les unes après les autres et ce qui reste se désertifie. Les jeunes Parisiens s’expatrient pour vivre ailleurs, à Nantes, Bordeaux, Annecy car les jeunes pousses vont s’installer hors d’un Paris cher et invivable. Nous constatons la seconde extinction économique à Paris : les années 60 et 70 ont vu le départ de l’industrie réputée polluante et censée vivre mieux à la campagne. Cette décentralisation a été désastreuse mais le silence a recouvert les ruines. Nous vivons la disparition des PME dynamiques.

La Capitale attirait ; voilà qu’elle repousse !

Dans cette ville qui se vide, règne une mairie iconoclaste et sans goût qui détruit sans vergogne les plus belles places et les plus belles avenues pour en faire des lieux immondes et laids. L’embellissement de la ville et son caractère pimpant a toujours été une ambition municipale fondamentale. C’est fini à Paris qui perd son charme et son attractivité, sauf pour un tourisme de masse, de plus en plus chinois et envahissant, qui se moque de tout pourvu qu’on ait vu la tour Eiffel et visité le Louvre. Sauf les Japonais frappés par le « choc de la saleté » quand ils découvrent ce qu’est vraiment Paris.

Quant à son rôle politique, on voit que la ville est devenue une « zone à casser » où chaque samedi on ruine les commerçants et où les manifestations s’enchaînent presque continûment. Quand on prend les gens pour des imbéciles, il le devienne.

Les commentateurs soulignent ingénument que le niveau baisse chez les candidats, et brocarde le caractère minable des listes électorales qui n’ont que des programmes étroitement locaux ou baignés de fantasmes moralisants, ce qui serait indigne de la grandeur du pays et de sa capitale. Ils ne voient pas ce qu’est désormais la préoccupation fondamentale de la majorité des habitants : survivre à des politiques qui assassinent leur vie courante. Près des deux tiers des Parisiens admettent être gravement gênés par la politique suivie depuis par 20 ans par la coalition socialo-communistes intégrant la part la plus psychologiquement atteinte des écolos. Ils craignent tout de la folie des grandeurs et l’autoritarisme de Mme Hidalgo et de l’hystérie verdoyante qui s’est emparée de l’opinion.

On voit donc la campagne s’organiser entre deux pôles : les Jusqu’au-boutistes de l’écologie punitive, et les Résistants. Ce sera une bataille de rues, de quartiers, d’arrondissements. Les divisions politiques classiques ne seront pas opérationnelles.

Le programme des Résistants s’articulera toujours plus ou moins autour de deux mots-clé :

-             Sur la politique de la municipalité sortante : Indignité

Qui se décline ainsi :

o            Indignité de la méthode : secret ; violence ; fausse concertation ; volonté de rendre irrémédiable les choix idéologiques ; double langage : on parle petits oiseaux et on densifie et « marchandise » de façon hystérique et affreuse. 

o            Indignité du résultat : laideur ; congestion ; pollution ; clochardisation ; saleté ; non entretien des équipements publics ; dangers nouveaux ; dégoût des habitants ; on ne peut plus travailler ; se soigner devient difficile.

o            Indignité des projets : révolte des habitants et des riverains devant des folies imposées sans aucune connaissance du terrain, baignant dans une novlangue trompeuse et odieuse et qui servent souvent à enrichir des copains et des requins.  Ils ont désormais compris.  

-             Sur la politique alternative proposée : Respect

Qui se décline ainsi :

o            Respect dans la méthode : équipe 100% locale ; personnalités connues pour leur engagement local au service des habitants ; Connaissance des réalités du quartier ; prise en compte de l’intérêt des riverains et soutien de leurs combats ; gestion responsable et serré des budgets.

o            Respect dans les projets : reconnaissance des nécessités du travail des salariés, des artisans et des commerçants ; reconnaissance des nécessaires mobilités ; souci de la sécurité et de la propreté ; respect de la beauté historique de nombreuses parties de Paris; respect des besoins de santé publique pour tous et des besoins de la jeunesse ; respect des ressources de chacun. 

o            Respect dans les résultats escomptés : une vie meilleure et plus facile pour tous, dans des quartiers redevenus agréables, éco-responsables certes mais prospères et dynamiques. 

La presse n’a pas encore compris ce changement de perspectives, raisonne toujours en bataille des têtes de liste et œuvre à la mise en image des chefs. Elle n’a pas compris la révolte existentielle qui couve dans les quartiers et qui dépasse totalement les frontières des partis. Ceux-ci sont totalement déchirés et les lambeaux ne savent même plus ce qu’ils doivent espérer. La panique pour le sauvetage des places acquises est spectaculaire. La parité forcée et le non-cumul des mandats ont chamboulé les jeux de pouvoirs.

L’entre deux tours va être surprenant et les divisions sont telles que le système à trois tours de l’élection du maire peut réserver son propre lot de manœuvres.

Espérons que le Respect gagne à Paris. On ne peut pas faire du poumon de la France un bouchon, et une fontaine à prébendes où une faune politisée de médiocres arrache au budget de la ville, via des sociétés sous contrôle, les moyens d’une fonction qui leur échapperait sur leur seul mérite, et via des entreprises amies, abondamment servies, des débouchés de carrière encore plus juteux.  

 

 

2019 : L’année du Grand Ressentiment ?

C’est la période des bilans. Commençons par ce blog. Le tableau des résultats est donné ci-dessous. L’article « Plus cela change plus c’est la même chose » a maintenu sa hausse verticale et dépasse désormais largement les 8 000 lectures. Un vrai symbole ! Le soutien que nous portons à la mémoire de Jacques Rueff et de Maurice Allais se retrouve dans la fréquentation des articles que nous leur avons consacrés (au total près de 25 000 lectures cumulées pour l’ensemble des articles). Nous sommes heureux que quelques milliers d’étudiants aient recherché des réflexions indépendantes sur des questions essentielles comme le rôle de la monnaie et des banques, les sources du chômage structurel ou l’histoire économique récente. Nous atteindrons le chiffre de 2 000 000 de lectures dans quelques semaines, ce qui est très encourageant pour un site sans publicité, ni photos, ni vidéo, sans parrainages politiques ou commerciaux, et sans autre motivation que d’explorer certaines réalités souvent mal traitées par la presse habituelle, gagnée de plus en plus par le vice de la « reconstruction orientée du réel » et l’abus de la réflexion étrangère au détriment de sources françaises.

Merci à tous ceux qui trouvent matière à réflexion dans les écrits des « Economistes e-toile » et nous soutiennent de leurs lectures et commentaires. Bonne année 2020 !

Plus généralement, comment qualifier l’année 2019 ? Qu’est-ce qu’elle nous annonce pour 2020 ?

Nous pensons que l’année 2019 fut, en France, celle du Grand Ressentiment. Elle est atypique par l’ampleur, la généralité et l’intensité de la défiance qui s’est exprimée de toute part contre le président Emmanuel Macron. Le mouvement initial des Gilets Jaunes a traduit d’une façon inédite une rancune de fond devant la baisse du pouvoir d’achat en termes réels, provoquée par la compétition directe avec 900 000 millions de travailleurs pauvres libérés du « socialisme réalisé », le caractère ruineux de la bureaucratie et de sa diarrhée réglementaire dans tous les domaines, et l’insolence méprisante d’un jeune président-Zorro, dont les scènes photographiées avec drag-queens à l’Elysées et voyous torse nu dans les îles, ont été trouvées déshonorantes par beaucoup. Traiter avec légèreté la misère du monde, comme il en avait pris l’habitude, n’a pas arrangé les choses.

D’autres catégories ont partagé ce ressentiment et en particulier les syndicats qui ont été vexés d’avoir été moins efficaces que les Gilets jaunes pour arracher des milliards à la collectivité et ont voulu montrer leurs muscles. Ils ont retenu, comme les Gilets Jaunes, les leçons de Notre Dame des Landes : le nouveau président cède lorsque les conflits s’éternisent et deviennent violents. L’impuissance d’E. Macron devant les taxations abusives de Trump, l’indifférence de la Commission Européenne à ses suggestions, ou l’éviction de la France des grandes questions diplomatiques du moment, ont gâché un peu plus son image. Un Président se doit d’avoir une présence régalienne. La colère a d’abord grossi par mille arroyos et quelques grosses rivières, puis elle s’est exaltée de sa réelle dynamique, pour finalement s’enliser dans la récupération partisane et les déviances inacceptables de son propre spectacle.

Roger Scruton dans son livre fondamental, l’Erreur et l’Orgueil (L’Artilleur) a parfaitement analysé la question politique posée par le ressentiment. « Quand les mouvements de gauche prennent le contrôle » [] « le ressentiment perd sa cible spécifique » et devient la proie de ceux « qui ne cherchent pas à négocier au sein des structures existantes mais à s’approprier les pleins pouvoirs dans le but d’éliminer les structures elles-mêmes », en s’opposant « à toute forme de médiation, de compromis et de débat ». Plus pertinent, on ne peut pas ! On en est là.

Tout le monde annonçait à grands cris et force livres et éditoriaux, une crise mondiale majeure qui n’a pas eu lieu. La relecture des articles de fin d’année 2018 est comme d’habitude extrêmement jouissive quand on aime se moquer des prévisions ratées. Et nous avons connu une année de relative prospérité économique (une croissance molle mais continue) accompagnée de hausses de salaires et des gains de pouvoir d’achat. Énorme paradoxe, les entreprises n’arrivent à recruter suffisamment malgré des millions de chômeurs. Ces bons résultats n’ont pas été perçus et ont été accompagnés paradoxalement par un redoublement de la rage nationale contre les « zélites mondialisées ». Une bulle immobilière s’est malgré tout gonflée à un point qui n’est plus justifiable économiquement que par l’effet de politiques extrêmes, comme les taux négatifs de la BCE. Aurait-on, par une politique monétaire « non conventionnelle », échangé le risque d’une crise conjoncturelle rapide contre celui d’une crise structurelle plus lointaine ?

C’est sur le front écologique que les mentalités ont été le plus chahutées. Le basculement d’une écologie politique, tendance fumiste ou léniniste, dans la « collapsologie urgentiste hystérique », accouche d’émotions profondes qui peuvent conduire les exécutifs, à tous les échelons, à mener des politiques de grande niaiserie, qui peuvent n’être que ridicules, mais qui peuvent aussi se révéler dramatiques pour le travail, le revenu et la vie personnelle d’une grande partie de la population et surtout celle qui est aux limites de la pauvreté.

Jean Baptiste Say disait : « La plus belle pensée, la plus neuve, la plus utile n'obtiendront jamais en public autant d'applaudissements qu'une niaiserie convenue ». Voir que la France est devenue le parangon extrémiste de la « niaiserie convenue » est difficilement supportable. Le mot « travail », obligatoirement associé à celui de mobilité et de consommation, donc de pression sur le bilan carbone, a disparu du langage politique, comme en témoigne la « campagne » actuelle pour la mairie de Paris, verte comme une prairie normande. On semble attendre dans les milieux politiques locaux, tendance médaille Field, que quelque « start-up » bien inspirée invente le sabot-pédale connecté à la 6G permettant au parisien cycliste et permaculteur de sauver son jardinet pédagogique d’intérieur et les kangourous australiens, tout en entretenant une santé éblouissante en renonçant au travail « aliénant » et à la surconsommation.

Au sein de notre cercle, nous préférons Philippe le Bel à Saint Louis et Say à Pisani-Ferry. Nous n’acceptons pas que la pensée générale, politique et économique, sombrent dans l’accessoire et l’inepte. Nous ne tolérons pas les effets de domination, donc de soumission, qui interdisent de dénoncer des erreurs, qui marginalisent l’expression des solutions nécessaires et qui en interdisent la mise en œuvre. Comme si des politiques irrationnelles et fondées uniquement sur des relations de force (ou des petits calculs) et qui finissent en catastrophe pour tout le monde devaient et pouvaient échapper à une réflexion critique ! Qui est entièrement convaincu que l’explication de la crise de 2008-2009 a été donnée de façon complète ? Qui est confiant que, sur la base de ce diagnostic, a été élaborée une politique efficace pour sortir de la crise et éviter de nouveaux épisodes dangereux ?

Que sera 2020 pour le monde ? La « mondialisation heureuse » finit de s’effilocher avec la crainte d’une épidémie virale mortifère en provenance de la dictature Chinoise, dont on sent bien qu’elle trahit les espoirs mis dans l’ouverture sur le monde occidental qu’on lui a offerte. L’incapacité de l’Europe à formuler une politique positive pour la France dans pratiquement tous les domaines où elle s’est attribué le monopole de la conception et de l’action devient un peu voyante, surtout avec l’éclairage du Brexit. L’approche exclusivement politicienne de Macron marquée par la seule volonté d’être réélu et de marquer l’histoire, finit de crisper le pays. De la même façon que la morgue d’Anne Hidalgo et l’étonnante médiocrité de ses équipes, ont empoisonné durablement la Capitale. Les incapables, en tout domaine, se cachent toujours derrière des projets plus grands qu’eux. Gageons que les grands projets délirants vont s’épanouir pendant la campagne électorale à Paris !

En France, il va bien falloir calmer le jeu. L’éviction de l’équipe Hidalgo et l’échec de LREM et des Verts à Paris seraient un bon début. Le pays réel peut démontrer que le temps n’est pas à l’exaltation écologiste ni aux manœuvres politiciennes les plus grossières, encore moins aux différents types de « révolutions ». Sinon on peut craindre une évolution du ressentiment symbolique vers une violence destructrice. La colère est mauvaise conseillère. Depuis toujours, nous disons : attention à la colère des peuples. Mais on ne peut avertir sans suggérer. Alors, malgré l’âge qui frappe nos membres fondateurs et en réduit trop rapidement le nombre et l’activité, nous continuerons en 2020 à nous battre, à notre place modeste, pour que les grands sujets restent dans le domaine de réflexion de ceux des Français qui n’ont pas renoncé à comprendre et à agir, même et surtout quand il faut se heurter durement à la pusillanimité ambiante.



Le mystère de Macron’s Island

On connait l’émission télévisée : le mystère d’Oak’s Island, où d’épisode en épisode, on attend la découverte d’un fabuleux trésor, en employant un déluge de moyens très coûteux et, à chaque fois, on ne trouve que des bouts de bois ou des bouts de fer sans aucun intérêt. Le feuilleton que nous offre Emmanuel Macron est du même ordre. Depuis sa candidature à l’élection présidentielle, la perplexité est de mise. « Attendons pour voir !». La preuve de l’utilité de tout ce cirque est constamment remise au lendemain.  D’énormes espoirs sont soulevés qui se terminent en mesures dérisoires ou inverses des objectifs affichés.

Jupiter allait moraliser la République. Il a choisi Bayrou pour le faire. Le dit est inculpé pour détournement de fonds publics avec toute son équipe politique. Elle tenait dans une cabine téléphonique, ce qui était préférable à une cellule à Fresne. Tout le chantier sur la moralisation de la vie publique s’est enfoncé dans le mépris avec l’affaire Benalla et depuis dans l’indifférence. Le choix d’un candidat également dans la tourmente judiciaire au poste de commissaire européen n’a fait qu’aggraver les choses.

Il a été ensuite classé « président des riches » pour avoir pris deux mesures partielles mais absolument indispensables : la réduction du champ de l’ISF et le forfait fiscal pour les rendements des produits de placement. Mais l’IFI, accompagné de la suppression des mesures d’atténuation des conséquences de l’ISF a vu son rendement grimper de plus de 2 milliards d’Euros, pendant que la réforme de la collecte d’impôts, organisée à la source, a offert à l’Etat 7 milliards de plus collectés principalement sur les riches.  On a réduit de 4.5 milliards « l’impôt des riches » pour en créer 9 milliards, exactement le double ! Faut-il en rire ?

Les élus locaux et régionaux, qui font flamber la dépense publique et la dette depuis les réformes de décentralisation de Deferre, l’homme qui faisait une grande fête à chaque fois que sa fortune grossissait d’un « milliard » (d’anciens francs, il n’était plus si jeune !) allaient voir ce qu’on allait voir. Les Gilets Jaunes ont mis fin à cette saga et voilà qu’on nous chante les louanges de ces élus locaux indispensables et découragés qui vont à nouveau faire flamber toutes les dépenses, les dettes, les impôts.

L’hyper bureaucratie qui gouverne la France a cru pouvoir décréter sans discussion la baisse de la vitesse sur route, avec une augmentation prévisible et gigantesques des amendes, la hausse des taxes sur le carburant en plus de la hausse du brut sur le marché international, l’obligation de remplacer ses chaudières et sa voiture. Un festival qui a motivé la haine de tout un pays provincial, surendetté, surfiscalisé, désindustrialisé, privé de services publics, vivant sur la corde raide et bien incapable de sortir 10 mille d’euros pour une chaudière et 10 mille d’euros pour une nouvelle voiture, tout cela à très court terme, alors qu’il manque 100 euros à chaque fin de mois. La saga des jaunes samedis a commencé et a duré. Le Président pour calmer l’incendie qu’il avait lui-même allumé a lâché 17 à 20 milliards d’Euros de dépenses publiques en plus et créé un comité de 150 tirés au sort chargés de faire monter « le peuple » dans le bateau. Il a promis à ce panel d’individus qui ne représentent qu’eux-mêmes d’imposer les solutions qu’ils auront élaboré ! Si c’est vrai, c’est la démocratie élective qui aura été violée. Si c’est faux, ce sont les 150 gogos sélectionnés qui auront été manipulés. Dans tous les cas, l’affaire est une singerie problématique de communiquant.

La SNCF allait voir ce qu’on allait voir. Le statut de cheminot ? Terminé, ratiboisé, aux poubelles de l’histoire ! Comme ce fut le cas avec Sarkozy, la réforme tourne à l’eau de boudin avec des coûts annexes terrifiants et une mise en œuvre tellement tardive qu’elle n’a plus de sens.

L’auteur de Révolution se lance alors dans une réforme gigantesque de l’ensemble des régimes de retraite, là où la nécessité se serait contentée d’une réforme des retraites statutaires pour les rendre proportionnelles au temps passé effectivement dans la fonction et d’un alignement à 66 ans de l’âge de départ à la retraite, avec des amodiations en fonction de contraintes et suggestions particulières.  Emmanuel Macron a voulu noyer le poisson dans une réforme générale qui transformait la réforme des régimes spéciaux en minuscule cas particulier d’une solution générale. Les syndicats remobilisés par le triomphe des Gilets jaunes en ont profité pour se lancer dans une série d’actions destructrices pour le pays afin d’obtenir au moins la même chose voire plus. Vanité exige ! La France aura perdu entre 3 et 5 milliards d’euros dans l’affaire. On ne parle que des pertes des commerçants qui sont fabuleuses. Mais tous les musées, tous les spectacles, toutes les opérations culturelles de toute nature, ont sombré dans l’indifférence générale. Naturellement, le gouvernement a été obligé de céder. On est passé des « régimes spéciaux » au « régimes particuliers », la réforme est reportée si loin dans le temps que personne ne la verra de son vivant, les mesures d’âge sont mises au placard, la pénibilité, cette sottise qui ne sert qu’à justifier et pérenniser les abus de la SNCF, de la RATP et d’EDF, ressort du placard. La grande réforme du siècle accouche d’une souris et d’un déficit nouveau à combler de 20 milliards d’euros. Bien joué !  

Les Français se sont montrés prêts à suivre Emmanuel Macron s’il mettait réellement fin à la dérive fiscale et aux folies socialistes qui se sont accumulées avec Mitterrand et surtout ses successeurs socialistes, l’alternance d’une droite bureaucratique et finalement gauchisante ne permettant pas d’y mettre fin ou si peu. Mal élu, au terme d’un second tour sans signification, avec une impressionnante abstention, fruit de la malhonnêteté de la cabale honteuse menée contre F. Fillon, et des rancunes socialistes après sa trahison de F. Hollande, le voilà doté d’un parlement introuvable composé d’un mélange improbable de militants à toute cause, d’excitées aux dents longues, de renégats fringants, et d’illustres inconnus tout surpris de se retrouver là. Clair sur sa tactique politicienne, mais sans aucune ligne directrice solide sur les grandes questions du temps, il s’est retrouvé seul devant le pays sans trop savoir où il voulait aller.

On allait voir ce qu’on allait voir avec un club de hauts fonctionnaires peu nombreux et décidés, dépassant un clivage droite-gauche sans signification depuis des décennies. L’Enarchie compassionnelle, menée de main de maître, allait, enfin sans entraves, montrer ce qu’elle savait faire.

Nous vivons la faillite de cette illusion.

Quoi qu’on pense d’Emmanuel Macron, en bien ou en mal, il est difficile de ne pas voir qu’il a créé lui-même et les conditions de son succès initial et les difficultés où il s’est fourré à répétition.  Il tente avec une noble énergie de surfer sur les vagues qu’il a provoquées, également tout seul, devant un parterre de citoyens qui se tapotent le menton en craignant le pire à l’arrivée.

Acteur solitaire d’un théâtre d’ombres qu’il a lui-même construit, il ne cesse d’entrer côté cour et de sortir côté jardin, entre trois tirades et deux acrobaties, en ignorant la perplexité de la foule tenue d’assister à ses spectacles. Le badaud oscille entre un étonnement goguenard devant les facéties espiègles de l’artiste amateur, et la volonté de jeter avec vigueur des œufs pourris sur le guignol improvisé qui commence franchement à agacer. Il n’en a que faire et poursuit ses virevoltes, avec la bonne conscience et l’impudence de l’amateur doué qui se croit meilleur que les professionnels. 

Comme à Oak’s Island, les espoirs de trésor caché enfin à portée de mains se transforment en feuilleton à épisodes ridicules, dont les promoteurs vivent bien mais dont les spectateurs grugés finissent par se lasser.

Le trésor de Macron’s Island n’existe pas.

Un bilan de l'entrée de la Chine dans l'OMC

L’année 2020 commence bien avec la lecture d’un ouvrage anglais gentiment offert par un ami : « China, Trade and Power », écrit par Stewart Paterson, un illustre inconnu, dans une maison d’édition à compte d’auteur !   Paterson fait partie de ces gens qui, comme les membres de notre petit groupe e-toile, ne se retrouvent pas dans l’économie officielle. Après une formation économique supérieure, il a eu des responsabilités à travers le monde et notamment en Asie. Il connait le terrain, « voit ce qu’il voit » et considère qu’il est important de le commenter. Les non-dits et les soumissions ont totalement anesthésié les articles d’économie dans les médias. Ce n’est pas vrai qu’en France.  Alors pourquoi se taire ?

Auteur sans marquage évident, il est impossible de se livrer à cet exercice dont les Français raffolent : d’où parle-t-il ? Est-il légitime ? Il faut uniquement se concentrer sur ce qui est écrit. Ce que tout le monde devrait faire et qu’on ne fait plus en France depuis longtemps, où le procès d’intention est de règle et où la parole n’est acceptée que si elle a été préalablement légitimée et son auteur jugé digne de s’exprimer, quelles que soient la précision et l’exactitude de son discours.

Le livre est une monographie sur un sujet tout simple : l’admission de la Chine au sein de l’Organisation Mondiale du Commerce, le 11 décembre 2001, a-t-elle été une bonne chose, dont les résultats sont conformes aux espoirs qui avaient justifié cette admission ?

C’est un sujet que nous avons traité à plusieurs reprises dans ce blog (par exemple : Faut-il traiter la Chine en interlocuteur "normal" ? ( http://cee.e-toile.fr/index.cfm/2018/11/23/Fautil-traiter-la-Chine-en-interlocuteur-normal-). Nous sommes donc très heureux de connaître la réaction d’un « anglo-saxon », même marginal et hors de la pensée économique officielle. On notera l’absence totale de couverture du sujet dans les médias et dans l’édition française.

Les premiers chapitres racontent le processus qui a conduit les Etats-Unis à promouvoir la Chine dans l’OMC.

Première remarque : la France est totalement absente et de la réflexion et de la décision. Pendant qu’un couple d’Enarques nocifs s’entendaient à ruiner le pays (Chirac et Jospin), la France n’avait pas droit au chapitre, l’affaire étant réservée à la seule Commission Européenne qui détient par traité le monopole absolu des discussions commerciales. L’affaire n’a eu aucun retentissement médiatique en France, la question ne concernant pas directement les politiques français. De tradition, les grands quotidiens français ne couvrent pas les affaires européennes. Un pays sans souveraineté ne s’occupe plus des grandes affaires du monde et n’a plus d’officiels qui s’en préoccupent, à l’exception de deux ou trois spécialistes délégués auprès de Bruxelles. La France, sur les grandes questions mondiales économiques et monétaires, a, au mieux désormais, l’influence du Luxembourg. Jean Monnet a gagné. L’Europe a châtré totalement les ex grands empires européens et les Américains règnent en maîtres absolus. La politique, la presse et l’université ne préparent plus à la maîtrise des grandes questions du monde. On s’occupe des inégalités hommes-femmes en basse Lozère, en pleurant avec Greta Thunberg sur les malheurs de Gée…

Seconde remarque : la cupidité des grandes entreprises américaines l’a emporté sur tout le reste. Être leader mondial supposait de tenir le marché Chinois et ses centaines de millions de consommateurs. La bave qui coulait aux commissures des managers de grands groupes mondialisés a tout emporté. Aucune autre considération ne devait être prise en compte.  C’est le gouvernement démocrate de Clinton qui une fois de plus allait tout céder au Big Business et aux cartels financiers. L’idée dominante : la Chine, une fois embarquée dans le commerce international et la croissance de la consommation, ne pourra plus être une dictature et se libéralisera. Un ordre libéral s’installera partout dans le monde. « Nous créerons par le commerce une nouvelle harmonie mondiale ». Et nos trusts seront encore plus forts. Donc les Américains plus riches. Les oppositions sont venues des ONG et des syndicats habitués à l’outrance perpétuelle. Du coup leurs réserves ont été noyées dans la masse de leurs « déchaînements habituels » et n’ont pas trouvé d’oreilles attentives. Le fait que la Chine soit une dictature infecte ne devait pas troubler. « En entrant dans l’OMC, elle devra respecter des règles. On mettra fin aux scandales justement dénoncés : dumping, vols des brevets, copies illicites, produits toxiques, fraudes à tout va ».  Comment traduit-on « wishful thinking » ?

En France une voix s’est élevée,  dont ne parle pas le livre (La France, c’est où ?) : celle de Maurice Allais qui a dénoncé une mesure dont on pouvait comprendre immédiatement qu’elle irait magistralement contre les intérêts des ouvriers français et qu’elle entraînerait un chômage massif. Bien avant notre auteur, il avait compris que faire entrer dans la compétition 750 millions de travailleurs potentiels payés le prix d’un bol de riz, sans que les entreprises n’aient à se préoccuper de quelques charges ou règlements que ce soit, ne pouvait pas avoir d’effets bénéfiques pour les salaires et l’emploi en Occident, et surtout en France où les salaires étaient grossis de charges uniques au monde qui en doublaient le coût pour les entreprises. On sait qu’il a été traité en vieux machin fasciste par la PQN française, notamment Le Monde. Les politiques l’ont totalement ignoré ou vomi. 20 ans après, tout le monde voit qui avait raison. Qu’on ne dise pas qu’en France, il n’y a pas eu d’alerte et « qu’on ne savait pas ». Le risque était gigantesque, les pares-feux inexistants. Les constructeurs de l’opinion publique française avaient décidé que les Français n’avaient pas à le savoir ou s’en inquiéter. De toute façon la décision était à Bruxelles.

L’ouvrage regarde ensuite les effets de la décision. Ils sont terribles pour l’Occident et son économie, et incroyablement favorable au Parti Communiste Chinois.

A partir du 11 décembre 2001, date de l’admission de la Chine à l’OMC, la fausse sécurité offerte par le traité entraîne un déversement hystérique de capitaux et de partenariats qui permettent à l’économie chinoise de devenir l’atelier du monde. Mais le Parti Communiste Chinois a bien étudié son affaire. La seule chose qui l’intéresse sont les investissements dans les produits d’exportation. Pas question de laisser le moindre accès à son marché intérieur qui est totalement bridé et sous contrôle. La banque, l’assurance, les marchés publics restent totalement entre les mains du Parti. Le message est : enrichissez-vous en créant les conditions d’une exportation massive. On garantit aux entreprises des conditions sociales inexistantes, des impôts et des taxes faibles, des règlementations laxistes et une population illimitée de travailleurs dénués de tout. L’auteur rappelle que dans certaines parties de la Chine en 2000, certaines familles de paysans n’avaient même pas de quoi vêtir toute la famille. Les vêtements étaient portés alternativement. Les enfants se noircissaient le corps au charbon pour faire semblant d’avoir un pantalon et une chemise ! Le genre d’information interdite de publication en France où le communisme, malgré ses crimes et ses conséquences sociales abominables, devait rester une option noble et possible, majorité plurielle oblige.

Le PCC a voulu une industrie exportatrice massive et rien d’autre. L’argent gagné sera utilisé à calmer le peuple et à conforter le régime tout en lui permettant de se réarmer lourdement et de retrouver une place géostratégique perdue depuis des siècles.

Le livre décrit très bien comment les Communistes s’y sont pris. Nous renvoyons le lecteur à cette partie du livre.

Les résultats ont été stupéfiants et totalement imprévus en Occident. Les chiffres laissent songeur. « Les exportations ont cru au rythme de 30% par an pendant les six années suivant l’adhésion. La part de la Chine dans la production industrielle du monde a été quadruplée. » En dix ans la Chine est devenue l’exportateur mondial numéro 1 devant les Etats-Unis. Les seules exportations dépassaient en 2010 le PIB de 2000. Elles sont passées de 300 millions de dollars à 2.500 milliards en 2014. Le PIB est passé de 1.700 milliards à 11.500 milliards de dollars. Rappelons que le PIB français est actuellement autour de 2.500 milliards de dollars. La Chine a créé quatre économies françaises en 20 ans !

Les Etats-Unis comptaient pour 6% de la population et 37% du PIB mondial en 1969. En 2016 sa part du PIB mondial était réduite à 25%. Elle s’est encore réduite depuis.

La Chine a réussi à capter 25% des bénéfices de la croissance mondiale de 2001 à 2008 et 50% dans les années suivantes jusqu’à aujourd’hui.

L’industrie occidentale a perdu près de 25% de sa production industrielle en 16 ans. En fait dans certains secteurs l’érosion a été encore plus forte. Les Etats-Unis qui pensaient que les exportations vers la Chine de produits américains permettraient de supprimer ses déficits extérieurs se sont retrouvés avec des déficits encore aggravés.

Le triomphe communiste chinois a été total. Le régime a réussi son pari de justifier sa terreur par ses bons résultats, alors que la gauche française  ne cesse d’expliquer que la seule justification du capitalisme « est ses bons résultats pour la classe ouvrière ». Il fallait simplement remplacer capitalisme par « communisme parasitaire accroché au capitalisme mondial » pour être dans le vrai. Du coup, aucune des évolutions attendues vers plus de liberté et plus de rapprochement avec le modèle occidental ne s’est produite. Au contraire, comme on pouvait s’y attendre, la Chine utilise sa nouvelle puissance pour s’imposer dans le concert mondial et faire plier ses voisins à ses vues.

Ajoutons au livre les développements les plus récents : Il y a quelques jours, la Chine participait à des manœuvres dans le golfe persique avec l’Iran et la Russie, au même moment où elle réduit les habitants de Hong Kong à quia.

Les yeux ne se sont décillés que tard et partiellement aux Etats-Unis. Les études américaines ont fini par faire droit à quelques idées évidentes : la Chine totalitaire n’a respecté aucune des règles de l’OMC et les Etats-Unis ont perdu leur influence dans le processus multilatéral de cette institution. Le vol des brevets a continué sans limite et l’obligation de sociétés mixtes a permis de récupérer toute la technologie occidentale qui passait par là. Les achats d’Etat faits avec les dollars accumulés ont tous été léonins : « on vous achète mais vous transférez la technologie ». L’économie de la Chine n’est toujours pas une « market economy » au sens de l’OMC. Le rôle de l’Etat et du parti est écrasant et la sécurité juridique est nulle. La finance locale est entièrement contrôlée par l’Etat et ne finance que des plateformes d’exportation. La consommation interne est négligée. On mobilise partout des paysans pour en faire des ouvriers à bas prix.  Les considérations raciales jouent comme le montre l’exemple récent du travail forcé des musulmans.

L’illusion aura été qu’une dictature meurtrière, ayant commis les pires massacres de la seconde partie du XXème siècle, dont l’atroce génocide des paysans lors du Grand Bond en Avant, les crimes de masse de la Révolution Culturelle et le massacres des étudiants de Pékin sur la place bien connue, jouerait selon les règles. Le marché intérieur a été largement fermé. Tout l’effort a porté sur une politique mercantiliste de captation de la richesse occidentale pour la mettre au service du Parti Communiste Chinois et servir des intérêts nationaux et socialistes. Face à une telle dictature, que compte l’OMC ?

Il est facile de comprendre que la déloyauté chinoise n’est pas accidentelle. On s’est illusionné par cupidité en croyant qu’un état de droit et une compétition honnête était possible en Chine. L’Etat Chinois a partout imposé un partage de technologie avec possibilité ultérieure de concurrencer le fournisseur. Il a maintenu une offre de travail artificiellement peu coûteuse et l’a spécialisée dans la capture de l’industrie mondiale.

Les effets macroéconomiques du mercantilisme chinois ont été tragiques. Il a entrainé une déflation continue en Occident, aggravée en Europe par la création de la zone Euro. Il a poussé à un gonflement sans limite de la création monétaire artificielle et sans autre objet que la spéculation faute d’opportunité d’investissement dans les pays déficitaires. L’apparente contradiction entre déflation salariale et inflation monétaire n’en est pas une. Si, par la disparition de près du quart de l’industrie occidentale, vous maintenez des salaires très bas et si votre compétitivité est constamment mauvaise, les prix des biens de consommation ne peuvent pas monter. Au contraire ils baissent. En valeur de référence (panier de biens rares), la baisse est très forte. Comme la monnaie perd toute valeur, les prix en valeurs faciales ne donnent pas l’impression de baisser mais les produits qui sont incorporés dans la valeur de référence montent prodigieusement. Voir l’or, les terres rares et l’immobilier de grandes villes.

Il est impossible de s’adapter à une telle pression. Détruire les systèmes sociaux issus de l’après-guerre de 40 n’est pas une solution acceptable.  Les conséquences politiques sont commentées aujourd’hui tous les jours. Les « élites » qui ont laissé faire ce massacre industriel sont perdues de réputation. Les grandes entreprises qui avaient cru triompher dans la mondialisation et qui sont désormais en difficulté face à leurs concurrents chinois, qui ne jouent pas avec les mêmes règles, en reviennent.

Dès le TFTEA du temps d’Obama, les Etats-Unis se préparent à une contre-attaque. C’est Trump qui la mène devant, à la fois les excédents démentiels chinois et la fermeture de facto de leur marché intérieur. Mais il réalise que les Chinois ont du répondant. Il est tard, peut-être trop tard. Les réserves chinoises en dollars se comptent en millier de milliards. Elles permettent d’acheter des bonnes volontés un peu partout.

Le projet de route de la soie est la confirmation que Pékin ne souhaite qu’une chose : maintenir sa domination dans les exportations, sans faire droit à sa demande intérieure. L’argent afflue hors de Chine dans des zones ciblées qui craquent facilement. Des pays ruinés par la concurrence chinoise accepte qu’on investisse sur leur sol sans se soucier de comprendre que cela va aggraver cette situation !

La situation devient intolérable sur tous les plans, moraux, sociaux, économiques et politiques. Même l’Allemagne est obligée de se fâcher quand elle constate que les Chinois utilisent leurs immenses réserves pour tenter d’acheter les perles de son Mittelstand.

En manipulant sa monnaie, la Chine peut contrer les taxes américaines qui n’ont aucun effet sinon de rendre les économies occidentales plus fragiles. Big business craint la récession. Les articles intéressés se multiplient, expliquant que contrer la Chine est un combat perdu d’avance, que taxer les exportations chinoises perturbe les exportations américaines, que les excédents sont un signe de noble compétitivité, etc.

Des personnages stipendiés jouent à fond la carte chinoise. On le voit avec Raffarin en France. Beaucoup font semblant de croire que les objectifs de l’entrée de la Chine dans l’OMC progressent. Mais non. Xi joue la même carte violente et truquée indéfiniment. Il craint d’être viré des marchés mondiaux. Alors il pratique la séduction adossée à ses réserves et montre ses dents militaires. Trump n’a pas de réponse. Il annonce en ce début d’année un accord réglant toutes les questions en suspens. Ce n’est qu’une nouvelle illusion, si ce n’est pas qu’un minuscule calcul électoral.

Sur tous les sujets Trump a facilité le diagnostic et compliqué la solution. L’Iran, la Russie, la Turquie, la Chine, la Corée du Nord s’amusent presque à montrer son indigence stratégique, tout en espérant que la force réelle des armes américaines ne se déclenchent pas vraiment. Et tout le monde se fiche du diagnostic. L’affaire Suleiman (l’assassinat ciblé d’un général des gardiens de la révolution iranienne par un drone américain) montre que les illusions sont partout et que la puissance américaine n’est pas un vain mot.

L’Europe est totalement absente. L’Allemagne qui pratique la même politique mercantiliste que la Chine ne peut pas la condamner. Elle lui vend machines et voitures. L’Europe n’existe plus dans la géopolitique mondiale. La France s’enfonce dans le bourbier des grèves politiques et des manifestions de « Gilets Jaunes ». Elle se débat entre déficits intérieurs et extérieurs, dettes et chômage. Elle est devenue l’exemple repoussoir d’un leader mondial de la fiscalité abusive avec un niveau de criailleries gauchistes qu’on ne trouve plus guère que dans certains pays d’Amérique du Sud travaillées par le castrisme et le révolutionnarisme bolivarien.

Toutes les monographies ont le même inconvénient. Au bout de l’effort, l’auteur finit par tenter de tout expliquer par son thème majeur.  Souvent en outrant les raisonnements. L’auteur n’a pas de vision globale des difficultés économiques depuis l’été 1971. Il n’a pas de théorie générale de la crise. L’affaire de l’intégration de la Chine dans l’OMC est un sous phénomène dans un phénomène plus large qui n’est pas analysé. C’est au moment de trouver des solutions que la carence apparaît nettement. Que faire ?

L’auteur considère qu’il suffirait d’imposer à la Chine de pratiquer les changes flottants pour que cela aille mieux.  Il ne comprend pas que le non-système monétaire international, imposé par les Etats-Unis et qui lui a permis de participer à la grande fête des fonds de placements, est basé sur l’idée que « tout le monde fait ce qui veut et que le meilleur gagne », sachant que l’alimentation en dollars du monde suppose des déficits américains et donc des excédents quelque part. Le mercantilisme chinois n’aurait pas été possible en régime de changes fixes et ajustables sous surveillance du FMI quand les grands déficits et les grands excédents étaient proscrits. Les Etats-Unis n’ont pas voulu accepter cette contrainte et ont fait sauter le système. Ils s’aperçoivent que les Allemands et les Chinois après les Japonais, les Coréens et quelques autres ont fini par leur tailler des croupières.  La fin des systèmes de « socialisme réalisé » a considérablement aggravé les choses en empêchant de réguler le rattrapage. 

Paterson ne comprend pas la dimension monétaire globale de la crise et sans réforme du système monétaire international, il n’a pas de solution autre que d’exclure la Chine au prix d’une récession mondiale forte.

Son livre est une lecture indispensable, puisque ce sujet n’a fait jusqu’ici, à notre connaissance, l’objet d’aucune enquête aussi fouillée. En révélant indirectement l’effondrement géopolitique de la France, et la mort de la réflexion globale des journalistes de la PQN et des élites universitaires, il rend spécialement service aux Français.  En montrant que l’Euro a aggravé les choses, il est également fort utile.

Malheureusement il démontre aussi que les meilleurs esprits anglo-saxons n’ont toujours pas compris les méfaits du système des changes flottants et qu’il n’y aura pas de solution aux effets tragiques justement soulignés des excédents chinois sans retour à un système organisé des changes et des relations commerciales. Monnaie et commerce sont les deux faces d’une même réalité. 

En laissant la monnaie aux banques centrales et le commerce à l’OMC, on a créé une fausse dichotomie ingérable. Il n’y a pas de bon commerce sans bonne monnaie. Et réciproquement.

Et il n’y a pas de bonne coopération économique possible avec une dictature socialiste génocidaire.

 

Didier Dufau pour le Cercle des économistes e-toile

  

 

 

 

 

 

 

La France et l'Argentine

"La dette argentine publique se monte à quelque 330 milliards de dollars, soit près de 90% du PIB"

La dette française vient de dépasser 100% du PIB  et 2.500 milliards d'Euros.

 

Comme dirait Fillon, l'Argentine joue petit bras.

Pour la France, ces éléments complémentaires

Investissement des entreprises, hors construction (en% ) :
 
2017 : 5,2,
2018 : 4,6
2019 : 3,0
 
Exportations (en%)
 
2017 : 4,5
2018 : 3,7
2019 : 3,6

En gros : la dette devient incontrôlable pendant que les investissements et les exportations baissent. La dépense publique, elle, continue d'augmenter.

En un mot : le post hollandisme est un hollandisme.

 

 

Un SCHEMA explicatif fondamental

Comprendre l'actualité économique et politique

Le graphique qui explique tout

 

Ce schéma n’est pas une statistique mais une approche de ce qui s'est passé depuis l’effondrement des accords de Bretton Woods en été 71. La référence, base 100 dans le graphique et ligne rouge, est la valeur d’un panel de biens dont la valeur est sinon stable du moins représentative d’une certaine permanence. À 50 %, on retrouve la valeur du m2 moyen dans cinq grandes villes du monde (New York, Tokyo, Londres, Paris et Shanghai). Les autres 50 % sont constitués d’or, de diamant, de terres rares et de pétrole. Les autres courbes sont bien connues. On a pris celles de la France depuis 1971. Après avoir été lissées par moyenne mobile sur dix ans, elles ont été réduites à une ligne droite et déflatée par l’indice de référence.

On voit apparaître l’évolution des courbes en « valeur stable de référence » (VSR) et non en monnaie. Les résultats sont spectaculaires et surtout expliquent bien des évènements actuels.

La monnaie : la valeur de la monnaie s’est effondrée. Le Franc (puis l’Euro) a perdu presque 97 % de sa valeur en VSR, comme le Dollar et pratiquement toutes les monnaies administratives.

Les prix : Les prix ont baissé plus vite que le revenu. Ce qui veut dire qu’il y a eu hausse du pouvoir d’achat apparent mais une baisse forte en VSR qui n’est pas perçue, les gens raisonnant en monnaie courante.

Les impôts : La fiscalité a cru plus vite que le revenu, ce qui a entraîné une régression fréquente du revenu net disponible. En s’accrochant au patrimoine des assujettis, l’impôt des personnes payant l’ISF a pu dépasser 100 % de leur revenu, ce qui était intenable à terme.

La dette : La dette en VSR a baissé compte tenu de l’effondrement de la valeur de la monnaie mais elle a cru plus vite que la fiscalité, et que le revenu. Les classes moyennes ont maintenu leurs dépenses par l’endettement, comme l’État.

Les gros patrimoines : étant investi largement en valeurs de référence, la valeur patrimoniale des très très riches n’a pas baissé en VSR.

Le luxe : le très grand luxe, comme toujours, a fui devant la fortune.

Les champions de la mondialisation, propriétaires d’entreprises mondialisées, ont vu leur patrimoine s'accroître, même en VSR

Quatre points spectaculaires : la baisse relative du niveau de revenu par rapport à l’immobilier ; la baisse du revenu moyen par rapport au patrimoine des « vainqueurs de la mondialisation » : le rôle phénoménal de la dette ; la hausse déraisonnable de l’impôt par rapport au revenu.

Une fois ce tableau en tête, on peut mieux analyser et les causes et les conséquences de ces évolutions.

La cause principale : La conjonction de l’effondrement du communisme et d’un système monétaire international déséquilibré.

Le système mis en place après 1971 (change flottant et liberté du commerce international) a permis à la Chine et aux autres pays sortis du communisme de rejoindre la mondialisation, sans aucune contrainte d’équilibre commercial. L’effet négatif sur le revenu a été massif dans les pays développés, alors que la mondialisation permettait aux gros salaires liés à la mondialisation de se maintenir. En faisant sauter l’obligation de maintenir des comptes équilibrés, les changes flottants ont permis à la Chine d’accumuler des excédents monstrueux alors que le système de Bretton-Woods aurait imposé une réévaluation. Le recyclage de ces excédents a provoqué une hausse phénoménale de l’endettement et l’effondrement de la valeur de la monnaie. Les crises à répétition liées également aux défauts des changes flottants, ont entraîné des dépenses d’état qui ont été payées par l’impôt et la dette.

Il faut ajouter l’effet de l’irrédentisme musulman et sa tentation terroriste, associée à sa longue maîtrise des puits de pétrole qui a naturellement eu un effet sur la croissance par la hausse induite du coût de l’énergie.

Les conséquences deviennent lisibles.

Lorsque, au moment des manifestations des Gilets Jaunes, on entend : « avant on était pauvres mais on s’en sortait maintenant c’est fini », cela tient à la hausse globale de pression fiscale (aggravée par la violence administrative et l’extension sans fin des mesures bureaucratiques coûteuses et dont l’effet n'est jamais évalué) et à la difficulté de se loger compte tenu du prix relatif de l’immobilier.

Les salariés ne parviennent plus à payer leur loyer sur leur revenu. Ils doivent donc emprunter à mort et les taux négatifs répondent à cette exigence.

En vendant leurs biens immobiliers pour des résidences plus modestes ou en région, les retraités disposant préalablement d’un patrimoine sont parvenus à s’en sortir. La chute de la natalité induit que les héritages sont relativement plus positifs s’ils sont en biens stables en VSR. Ils permettent aux héritiers une certaine aisance de consommation, compte tenu de la baisse des prix en VSR. Du coup les fiscalistes socialistes étatistes s'excitent à l’idée de leur piquer cet « avantage » dans la décrépitude générale.

L’extension du « populisme », c’est-à-dire du rejet des élites par la classe moyenne, tient au fait que la hausse relative du revenu par rapport au prix, une fois déduit les impôts et les frais incompressibles, est très faible pour les petits revenus. Savoir que les classes moyennes des pays ex-communistes se sont fortement enrichies les laisse parfaitement indifférent.

Ajouter à des perspectives de restriction à la croissance et à la mobilité, une politique de dépenses publiques nouvelles indéfinies avec des hausses fiscales associées gigantesques ne peut que provoquer que des réactions violentes de rejets. Tout le monde a compris que le bonneteau fiscal auquel s’amuse le gouvernement n’est pas une vraie baisse, la dépense publique augmentant plus que le revenu moyen. Une perspective de baisse massive des retraites ajoute nécessairement à la peur et à la colère. Plus personne n’a de perspectives positives.

La gauche fiscaliste, bureaucratique et antinationale, qui accepte des règles de mondialisation qui ne protègent pas, n’est plus admissible pour la classe ouvrière et les classes moyennes, notamment dans les zones en déclin structurel. Son adhésion à la dépression écologique aggrave les choses.

La droite mondialiste, celle qui n’a aucune explication des crises et aucune politique pour les prévenir, et qui laisse la concurrence ruiner le revenu des classes moyennes, tout en acceptant de céder la souveraineté à l’Europe en externe et à la bureaucratie énarchique à l’intérieur, n’est plus écoutée.

Le « macronisme » qui a été vu par une droite menacée et une gauche en désarroi comme une manière de protection contre le populisme de droite et de gauche n’a pas de solution. Il a provoqué une crise de confiance majeure en n’ayant aucune vision extérieure, et aucune prise en compte des causes fondamentales de la crise structurelle de la mondialisation démarrée en 1971 (au contraire, on se fait botter le c… par les États-Unis sans réagir) et en aggravant les mesures bureaucratiques violentes et coûteuses, tout en inquiétant l’ensemble des Français sur un projet de retraite d’inspiration bureaucratique et qui noie le poisson des vraies inégalités, dans un océan incertain et anxiogène de régression à long terme.

En raisonnant en VSR en non plus en monnaie courante, la situation s’éclaire avec une netteté frappante, aussi bien sur le terrain politique qu’économique et social.

 



Comment on a démoralisé les Français

Nous sommes sur le chemin d’un nouvel échec majeur d’un couple d’Enarques. Après Giscard-Chirac, après Chirac-Juppé, voici Macron-Philippe !

Intelligents, bien formés aux questions politiques et de management d’un Etat, bien intentionnés, propres sur eux et sans convictions politiques partisanes trop marquées, calés sur la recherche du bien commun bureaucratique, interchangeables dans toutes les configurations politiques dites « responsables », les Enarques qui ont choisi la carrière politique ne parviennent pas à comprendre pourquoi et comment ils se plantent lamentablement avec une si belle régularité, avec des conséquences si pénibles pour la nation.

 L’Enarque Minc l’a dit ce matin : Philippe, au sein d’un discours formidable, a fait une erreur inadmissible. Il a parlé « d’âge pivot » franchissant une « ligne rouge » syndicale qu’il fallait absolument respecter. La langue fourche et patatras. La CFDT non élue doit diriger le pays ? Non ! Mais il faut farder, ruser, faire de la sémantique etc.

Il nous semble que l’explication est tout de même un peu plus profonde que çà.

Premier repère : les trois échecs viennent après trois crises économiques graves. La récession de 73-74, celle de 92-93 et en fin celle gravissime de 2008 -2009 forment le décor des trois échecs. Malheur circonstanciel et fortuit ? Non : les crises étaient toutes les trois évitables. A-t-on entendu un mot des trois couples cités expliquant la cause des crises, désignant les responsables, et définissant les lignes d’une correction possible des erreurs fâcheuses qui les ont provoquées ? Jamais. Nous prétendons ici qu’il s’agit d’une faute impardonnable. Ces crises sont la cause première de tous les désordres qui frappent le pays. Ne pas tenir un discours crédible sur les causes des crises à répétition qui ont ravagé le pays et ne rien proposer de crédible pour y mettre fin signent le caractère illégitime et artificiel des équipes qui se déclarent dirigeantes et qui ne dirigent rien. Les « élites » politiques, qui se positionnent comme capables, offrent le constat qu’ils sont impuissants, donc incapables.  

Second repère : les trois échecs surgissent après trois séquences de trahison. Chirac trahit les siens et Giscard trahit son projet en humiliant Chirac. Chirac se présente comme le réducteur d’une fracture sociale et l’homme capable de mettre fin aux excès du socialisme destructeur, et il trahit toutes ses paroles. Avant lui Balladur avait aussi trahi sa parole en trahissant Chirac. Juppé lui trahit le gaullisme pour faire entrer le centrisme en force dans le mouvement. Macron trahit Hollande pendant que Philippe trahit son camp. Le pays profond constate les dégâts et s’emplit d’un mépris qu’on ne veut pas voir ni explorer, naturellement, mais qui devient himalayen.  Ces écuries d’opportunistes sont non seulement des incapables mais ils ne s’intéressent qu’au pouvoir présidentiel et aux postes et se permettent toutes les trahisons.  A la démoralisation économique s’ajoute la démoralisation politique.

Troisième repère : les trois échecs s’imposent après des hausses délirantes de la fiscalité. Le septennat de Giscard aura été un septennat purement fiscal. La TVA, les plus-values, la fin du forfait, la hausse de tous les taux et l’extension de toutes les assiettes forment le décor de l’échec giscardien. L’échec de Chirac-Juppé provient après une bordée de hausses fiscales impulsées par Rocard et que Juppé entend aggraver.  L’échec de Macron-Philippe suit les hausses imbéciles du quinquennat Hollande et le triomphe de l’énarchie qui a fini par faire de la France le premier pays du monde pour les impôts et les prélèvements. Macron propose un jeu de bonneteau démagogique plus qu’une véritable réduction. A la démoralisation économique et la démoralisation politique s’ajoute la démoralisation fiscale.

Quatrième repère : Les trois échecs viennent à la suite de concessions qui réduisent l’indépendance nationale gravement. Giscard va faire des effets de maillot de bain autour d’une piscine à Kingston en même temps qu’il cède tout aux américains qui imposent l’étalon dollar et la financiarisation excessive du monde, tout en annonçant que la France, moyenne puissance, doit s’effacer dans l’Europe. La suite montrera qu’il voulait une vraie disparition nationale de la France.  Chirac renonce à bloquer l’évolution vers l’Euro qui est un abandon national majeur qui interdira à la France toute autonomie économique, diplomatique et politique et qui la mettra dans la dépendance totale de l’Allemagne, elle-même dans la dépendance totale des Etats-Unis. Macron crie « Europe, Europe, Europe », comme un cabri, et annonce une forte augmentation de la fiscalité européenne au moment même où le Royaume-Uni cesse de contribuer… A la démoralisation économique et la démoralisation politique et la démoralisation fiscale s’ajoute la démoralisation nationale.

Cinquième repère : les trois échecs proviennent après que les dirigeants ont prouvé leur volonté de rester dans le cadre d’un socialisme burlesque, démagogique et à contre-courant. Pas d’ennemi à gauche ! Ce socialisme de fond s’accompagne d’un goût éhonté pour la bureaucratie qui envahit tout à des niveaux jamais vus. Giscard fausse toute l’économie du bâtiment par une efflorescence des règles totalement ahurissantes. Le droit du travail sous Chirac-Jospin devient un traquenard, Chirac faisant savoir que Jospin est son meilleur premier ministre. Les lois kilométriques de Macron et leur génuflexion devant toutes les exigences des comités Théodule empoisonnent le pays. La surgescence d’une contrainte écologique débilitante, à laquelle on cède aussitôt aggrave les choses. Il devient impossible d’agir et de réussir en France, pays où tout est interdit et où toute réussite est vilipendée à des niveaux qui n’ont été atteint qu’en Union Soviétique. A la démoralisation économique et la démoralisation politique et la démoralisation fiscale et la démoralisation nationale s’ajoute la démoralisation individuelle : je n’ai plus d’espoir de réaliser une vie pleine car le socialisme tue la « vie des autres » et aussi la mienne.    

En France, le moi et le surmoi sont atteints, corrodés jusqu’à la racine.

Les Gilets jaunes ont fait passer le message : « Macron tu es un guignol. Tes impôts, tes règlements, tes amendes tu peux t’asseoir dessus. » Jupiter est descendu de son rêve pour causer au peuple comme un Fidel Castro d’opérette. Les syndicats font passer le message : « Macron tu es un guignol. Tes réformes tu peux t’asseoir dessus ». Les très riches sont partis et n’ont pas l’intention de revenir. L’Europe lui a signifié : rien à faire de tes bouffonneries.  Les Etats-Unis frappent la France à coups redoublés.

La France était un pays à l’arrêt avant même que des voyous décident de le bloquer radicalement. Plus d’enfants, plus de qualité, plus de compétence, plus de services publics, plus de langue, plus de respect pour rien. Un effondrement pratiquement total qui nous voit rejoindre le niveau d’un pays du tiers monde dans l’ébahissement de nos amis étrangers qui voient l’exemple français disparaître dans un marécage méphitique.

Le Français, né malin…

En regardant les défilés qui passent

Ce qui frappe dans le désordre actuel, c'est la malfaisance de longue durée de mesures comme les 35 heures, la retraite à soixante ans, le pouvoir de blocage donné aux syndicats, l'abandon de la répression du crime, avec suppression de la Cour de sûreté de l'État et le laxisme généralisé devant la délinquance habituelle, le refus de la discipline et de l'effort dans les établissements scolaires, la surfiscalité, la renonciation à la nation, avec le double mouvement de décentralisation et d'intégration dans une zone européenne, la dévalorisation du travail et la surestimation de la fête et des loisirs, voire de la drogue, la dissolution de la France dans un ensemble où ses vertus n'ont plus de sens.

Le triomphe de ces lubies lors des deux septennats de Mitterrand a provoqué à la fois la démoralisation en profondeur du pays et sa déréliction économique de longue durée.

Sur un tel terreau, une caste s'est imposée, qui a compris qu'elle n'avait aucun intérêt à s'opposer à ce flot et qu'il suffisait, pour elle, "d'arbitrer la société" par la fiscalité et la réglementation. Sans se rendre véritablement compte des ruptures fondamentales que ces mesures de plus en plus invasives provoquaient dans la société.

Cet équipage branlant a été incapable de faire face aux trois évolutions internationales dangereuses qui ont été le délire de puissance américain, avec la destruction du système monétaire international et le retour des crises à répétition, l'effondrement communiste et l'arrivée massive sur le marché de centaine de millions de gens affamés de croissance, et la poussée islamiste, exaltée par la possession du plus gros des champs pétrolifères.

Sous-jacente à ces évolutions, la démographie s'est mise de la partie, avec un vieillissement majeur et une dénatalité suicidaire dans les pays développés, et une explosion démographique en Afrique et en Asie.

Tout aussi sous-jacente, l’emprise de la pollution et de la surconsommation de ressources non renouvelables, a fini par faire constater ses effets, entraînant une véritable hystérie.

La France qui avait réussi à tirer son épingle du jeu de façon remarquable, sombre désormais de la même façon remarquable. Le miterrandisme a été une porte ouverte sur le néant et ce pervers narcissique le savait pertinemment. Il savait qu’il faisait du tort au pays, mais cet habitué des cimetières y trouvait une sorte de satisfaction morbide. Les suicides de Grossouvre et Bérégovoy, tout autant que la manière dont il a traité sa femme, méprisée au point d’être chassée de sa tombe, donnent la tonalité de la mentalité qui animait ce politicien désastreux pour le pays : « qu’il meurt si je suis le dernier président de plein exercice ».

Depuis un quart de siècle, les dirigeants français essaient tant bien que mal de sortir du piège où Mitterrand a fourré le pays. Une retraite par répartition à 60 ans dans un pays qui vieillit et qui est confronté à des récessions périodiques, c’est injouable. Ce l’était déjà quand la mesure a été prise. Les 35 heures avec des charges massives sur l’emploi, en économie ouverte, c’était injouable. Ce l’était déjà quand la mesure a été prise. Les Français n’ont jamais voté pour devenir les champions de l’impôt, mais ils le sont devenus faute de pouvoir se décrocher de toute la démagogie post-soixante-huitarde, et pour avoir cédé le pouvoir à la bureaucratie. L’Euro était une option dangereuse, surtout si on cessait d’avoir une influence sur les erreurs d’organisation extérieures. La dissolution nationale dans un ensemble où l’Allemagne retrouvait son imposante intégrité était un risque majeur.

Les évènements en cours sont très révélateurs. On apprend qu’il y a à la SNCF une « social room » chargé de la com’ avec les réseaux sociaux. La « société nationale » parle anglais jusqu’au plus bas du trivial. Les Français ont pris leur RTT ! « Après tout qu’ils bloquent le pays pendant quelques jours, on s’en fout ! » Le commerce est en pleine catalepsie. C’est normalement le moment du chargement des stocks de Noël. Mais il y a Internet et les plateformes. Et les clients ne peuvent plus bouger. Entravées par les jaunes samedi, de nombreuses boutiques sont à deux doigts de la faillite. Tout le monde s’en fout : les vendeurs sont des immigrés et on peut acheter ailleurs. Les immigrés n’ont qu’à se faire livreurs. Ce qu’ils font. Une bande d'excités cassent des milliers de patinettes électriques en toute impunité. Leurs promoteurs, adeptes du « free floating disruptifs », avaient considéré que ces engins pouvaient squatter les trottoirs impunément. Les « circulations douces et apaisées » s'avèrent un champ de bataille où il n’y a plus de lois ni de civilité. Les syndicats eux, veulent prouver qu’ils sont plus puissants que les Gilets jaunes. Ces derniers ont obtenu 20 milliards. Nous, on en veut le double sans cela « gare » ! Enfin quand on dit « gare » ! C’est le moment de les visiter. Un sentiment étrange a envahi ces nefs vides.

Pendant ce temps-là, les taux d’intérêt sont négatifs, une curiosité légèrement anxiogène tout de même ; La crainte d’une chute économique imminente est partout. La peur du déclassement règne dans les profondeurs du pays. Le chômage structurel reste autour de 8 % de la population dite active. Tous les services publics, sauf le fisc, sont par terre. Le revenu de presque tous dépend d’un surendettement colossal.

Le président de la République qui a voulu se mettre en scène comme Jupiter passe pour un guignol impuissant, bavard et odieux. Il paie certes une situation largement héritée, mais aussi les erreurs majeures commises pour être élu. La hausse massive de la CSG, la suppression annoncée de la taxe d’habitation, la liquidation de la politique familiale, les projets de réforme qui se veulent habiles en noyant le poisson et qui ne sont que de lâches échappatoires bureaucratiques et politiciennes, c’est lui et lui seul. L'obsession de la réélection l’empêche de réellement gouverner.

Il fallait avoir le courage de dire : la retraite c’est 66 ans pour tous dans les cinq ans et la durée de travail légal hebdomadaire, c’est 40 heures tout de suite. Ceux qui veulent faire autrement le peuvent mais à leur compte et pas aux frais de la nation. Les régimes de retraites des fonctionnaires doivent s’aligner dans la mesure où les sujétions particulières le permettent, sur le régime général. La retraite des hauts fonctionnaires ne doit plus s être statutaires mais dépendre du prorata temporis de l’emploi dans la fonction. Cette bataille simple et directe aurait dû être menée en arrivant. Aujourd’hui on n’en parlerait plus. De même que la nécessaire réforme de l’indemnisation chômage vient de passer comme une lettre à la poste sans que personne ne s’en rende vraiment compte.

Le danger de la pensée macronienne est qu’elle est le fruit de quatre tendances, toutes dangereuses :

-          La mise en scène de lui-même devenu le deus ex machina universel, bien calé derrière un politiquement correct sans faille (Tout le monde il est beau, il est gentil) ;

-          L’énormité des affichages ;

-          Le dévergondage législatif avec des lois kilométriques ;

-          La préoccupation presque exclusive de la prise ou de la conservation du pouvoir.

Ce qui frappe, c’est la placidité et même l’indifférence des Français. Ils considèrent tout cela comme du théâtre. Du mauvais. C’est un pays de retraités, et de rentiers publics. On ne comprend pas qu’il n’y a plus guère que 10 millions de Français de souche qui travaillent effectivement dans le privé, contre 15 millions de retraités, 5 millions d'assistés divers et 5 millions d’employés du secteur étatique ou para-étatique.

Il est parfaitement normal que les deux tiers des Français soient d’accord avec la grève : c’est une pure conséquence de la sociologie. Mais ils ne veulent pas que cela aille trop loin, car si l’argent public vient à manquer, c’est la ruine, comme dans les pays socialistes.

L’analyse qui fait florès de « l’archipélisation » de la France, autour du livre de Fourquet, est trop fine par rapport aux noyaux durs de la réalité. La majorité des Français vit majoritairement à crédit et sur le dos des autres, dans un malthusianisme total. La spirale ne peut que finir mal, d’autant plus que le surmoi national a été détruit. Les « bénéficiaires » le sentent bien. Alors ils ont peur et en même temps ils sont blasés. Ils sont pleins de rancœurs, mais en même temps ils s’en foutent un peu. Ils en veulent à leurs dirigeants mais ils savent bien que qu’ils ont accepté tout ce gâchis.

Ils pensent majoritairement que le mol édredon du laxisme leur permettra d’absorber tous les chocs. Ils ne sont pas particulièrement inquiets de la grève en cours. Ils font des stocks. Ce sont les vraiment faibles qui paieront : le personnel de maison qui ne peut plus faire ses heures, alors que le revenu est au cordeau ; l’artisan ou le commerçant qui ne peut plus travailler. À terme ce sont les petits qui demanderont de l’ordre et qui voteront populiste.

Évidemment, il ne faudrait pas qu’une nouvelle récession s’enclenche. Là, les conséquences pourraient être sérieuses. Et dans tous les débats actuels, on ne trouvera rien, mais vraiment rien, sur le diagnostic des difficultés passées et sur les réformes collectives de la mondialisation, sinon des éructations.

Une nation fragile et vieillie dont les dirigeants ont perdu le contrôle dans pratiquement tous les domaines, peut casser.

« Il pleut de la boue »

On connaît la phrase de Luther : « Es regnet drecks », traduit généralement par : « il pleut de la boue ». Tout ce qui tombe du ciel n’est pas toujours sanctifié ! Pour ceux qui ont connu, en Europe centrale, la double ignominie du nazisme et du communisme, l’expression était d’une banalité quotidienne. La violence et la rancune, la haine et la bêtise, la bassesse et l’envie, sont les composantes de cette boue collective.

Ventilées par le vent mauvais d’une crise économique ouverte en 1973 et qui n’en finit pas, ces réactions méphitiques emportent l’ambiance en ce début de mois de décembre 2019. Il « pleut de la boue en France », plus que jamais.

Dîner, il y a quelques jours avec un préfet en fonction. L’état de la France est présenté comme catastrophique et aux limites de l'incontrôlable. L’effondrement de la Justice et de l’école, allié à la crise économique, entraîne la République dans les abysses.

Les « territoires perdus de la République » sont déjà passés à autre chose. Devant des crimes et des délits, la justice a choisi de ne plus sévir. Par idéologie, en partie. Par manque de moyens d’incarcération. En partie. Mais surtout désormais par peur. On ne veut plus réprimer de peur de l’embrasement et les voyous sont armés. Il y a des dizaines de milliers d’armes dans ces territoires dont beaucoup de Kalachnikov. Et la peur de la police a disparu. Le juge déclare routinièrement au prévenu : « Est-ce que vous savez que vous risquez 15 ans de prison pour vos actes ? Je vous condamne à 2 ans ». Et le condamné ne fera pas de prison. En revanche la profession se défoulera sur un Balkany qui sera condamné pour crime de fraude fiscale à 5 ans ferme et pour recel de fraude fiscale à également 5 ans ferme. 10 ans pour la même faute, découpé en deux. Alors la police a des ordres. Laissez faire les rodéos. Ne cassez pas les trafics. Ne réprimez pas les Barbus. Laissez la drogue financer le djihadisme. On déverse des subventions indécentes à de fausses associations qui sont de vrais nids de délinquants. La paix sociale, la paix sociale. Envoyez le mol édredon. Alors aujourd’hui que d’autres secteurs se sont mis en branle, on panique que les fameux territoires entrent en sécession violente. Car on n’a pas les moyens de faire face.

Les « Gilets jaunes » ? Personne n’a vraiment voulu vraiment en étudier la sociologie. Ce sont tous des petits patrons, des indépendants, des salariés du secteur public, des femmes isolées qui ne vivent que de subventions, des Rmistes professionnels. On a parlé de l’essence, des amendes, de la perte de services publics. On a oublié un détail : tout ce petit monde vit à crédit et ne se prive en fait de rien. La « télé gilet jaune » est un concept un peu particulier mais couvre une réalité que tout le monde connaît : on achète à crédit les plus gros modèles de télé. Parce qu’on le vaut bien. Et à crédit. La « voiture gilet jaune » est presque toujours un SUV. Qu’on regarde les modèles à succès de Peugeot. Parce qu’on le vaut bien et à crédit. Si vous touchez au prix de l’essence, à la vitesse, aux amendes, aux impôts, dans un monde à la limite du surendettement vous créer une réaction terrible. Avec des gens qui veulent vous faire la peau.

Les privilégiés des services publics ? Tous savent que leur situation est totalement anormale et qu’ils vivent en parasites sur le dos d’un pays ruiné par la crise et les années Giscard-Mitterrand. Ce parasitisme était toléré tant que le salaire moyen dans ces secteurs était fortement inférieur aux salaires du privé. Mais lorsque sous l’influence d’un côté, de la crise économique larvée de longues durées qui a frappé d’abord les salariés du privé, et de l’autre du socialisme mitterrandien et de l’ivresse de « l’énarchie compassionnelle », les rémunérations publiques ont commencé à dépasser puis à larguer les rémunérations privées. Alors que tous les services publics sombraient, la tolérance à l’abus a brusquement cessé. Le vieillissement a aggravé les choses. Tout le monde voit bien qu’un retraité de la RATP gagne trois à quatre fois plus qu’un retraité moyen du secteur privé, alors qu’il a cotisé beaucoup moins, avec une retraite beaucoup plus longue. L’injustice est radicale. Mais on a accepté de ne pas réprimer le détournement de pouvoir de syndicats qui utilisent les biens publics mis à leur disposition pour les retourner contre la nation. Comme on a tout cédé récemment aux Gilets Jaunes, les syndicats du secteur public veulent leur revanche et sont prêts à aller loin probablement jusqu’à l’insurrectionnel pour qu’on les prenne aux sérieux. Ils savent qu’il n’y aura pas de répression.

Il ne manque au tableau que l'insurrection des banlieues.

Si cela part sur les trois fronts, notre préfet est formel. On ne sait pas faire.

Alors il faut souhaiter qu’il ne pleuve que de la boue.

 

Un cycle infernal français : démagogie, dépenses publiques, dettes, communication niaiseuse,

reprise des dettes

Belle négociation à la SNCF, il y a quelques mois, qui se termine par… la reprise de la dette de la SNCF.

Belle négociation avec les hôpitaux publics français qui se termine par… la reprise de la dette des hôpitaux publics.

La SNCF se prépare à une grève désastreuse, début décembre, ce qui créera de la dette alors qu’on vient de reprendre la précédente.

Nul doute que le procédé sera le même dès que le gouvernement aura bien cédé sur tout aux syndicats de la santé publique.

Le caractère particulier de l’affaire hospitalière est qu’on avait dit aux dirigeants d’hôpitaux publics : « soyez responsables ! L’argent public n’est pas infini. Il importe que vous assuriez la cohérence entre besoin et ressources, sachant que le niveau de ressources que nous vous garantissons est parmi les plus élevés du monde ».

Dans ce cadre, certains hôpitaux ont été très bien gérés et d’autres ont laissé filer leurs dettes sans vergogne, considérant qu’ils n’avaient pas à se laisser impressionner par la peur du qu’en-dira-t-on des instances politiques, qui en France sont les mêmes que les instances administratives.

En reprenant les dettes des mauvais gestionnaires, Emmanuel Macron ridiculise les bons et signe la déresponsabilisation totale des dirigeants de la sphère médicale. Simultanément il se moque des contraintes globales qu’impose un trop haut taux de dettes nationales. Il s’abaisse ainsi au niveau d’une Hidalgo et des équipes qui ont porté la dette à Paris à 7 milliards d’euros en attendant mieux, tout en doublant la pression fiscale locale. Pourquoi se gêner ?

La France continue de se laisser aller à la pire démagogie tout en ne réglant aucun problème de fond, une stratégie qui lui a permis de devenir championne du monde des prélèvements tout en voyant la totalité de ses services publics sombrer dans la déréliction.

Les causes des difficultés du service public des hôpitaux sont faciles à comprendre et toute l’action de communication des pouvoirs et des médias consistent à éviter de les voir. Pourquoi ? Parce qu’elles impliquent des politiques dont on se sent incapables, soit parce qu’elles nous échappent, soit parce qu’on ne veut pas les mener.

Première vérité : les ressources du secteur de la santé dépendent directement de la prospérité du pays. Un pays qui va de crise en crise, qui n’est plus compétitif et qui n’a plus de poids pour provoquer les changements globaux qui sont nécessaires, qui est gangrené par des prédations massives a, nécessairement, dans un contexte de vieillissement et de technicité accrue des traitements, un drame à gérer.

Pour l’éviter, il faut avoir une politique macroéconomique de croissance c’est-à-dire d’abord exiger des réformes lourdes dans le système mondial et européen des monnaies et des échanges. Des crises telles que celle de 2008 et 2011 sont totalement destructrices. Pas de santé publique saine sans économie globale saine. Une des fautes de l’Enarchie Compassionnelle qui nous dirige depuis 50 ans est d’avoir baissé pavillon dans ce domaine macroéconomique. Les changes flottants et la monnaie unique sont des échecs sanglants, mais il ne faut JAMAIS en parler ni rien proposer. Si les besoins croissent de 2 à 4 % par an et les ressources globales de 1.2 à 1.5 %, vous aurez mécaniquement une difficulté gravissime à surmonter. On ne peut pas sortir de cette réalité : une médecine de plus en plus coûteuse suppose une croissance rapide des revenus globaux, afin de consacrer les sommes nécessaires la stabilisation et l’extension des progrès médicaux. Il n’y a pas de décroissance heureuse dans le domaine de la santé publique !

Seconde vérité : les causes internes de la crise des hôpitaux proviennent principalement de décisions politiques intenables qu’on ne souhaite pas remettre en cause.

-          Gratuité des soins et de plus en plus de la périphérie des soins (transport, hébergement, etc.).

-          Bureaucratie gigantesque et hypercentralisation provoquant des rigidités insurmontables

-          Réduction massive de la durée de travail des personnels médicaux

-          Omnipotence des syndicats et disparition d’une vision sacrificielle des métiers médicaux issue du temps où on soignait autant la détresse et la misère (morale, sociale, physique) que la maladie.

-          Envahissement par des « patients » étrangers

-          Absence de médecin du fait du numerus clausus

-          Disparition de la médecine de dispensaire

-          Réduction de la médecine de ville

Nous avons abordé souvent le thème de la destruction sociale par la gratuité. Les politiques publiques de gratuité, sauf dans des cas très précis et fort peu nombreux, aboutissent nécessairement à la répression de l’offre et de la demande, et au mécontentement général, car les ressources gratuites conduisent automatiquement à des gaspillages terrifiants et non finançables.

La bureaucratie française est sans limite. Nous avons, en matière de santé publique, un système soviétique, avec tous les défauts d’un système soviétique

La réduction, d’en haut, de la durée de travail hebdomadaire a tué l’hôpital français. Cela a été prouvé par mille études. Elle a été aggravée par le laxisme en matière d’absences et la féminisation massive du corps médical (arrêts maternité – Obligations maternelles – approche du métier différente) . La retraite trop précoce a fini le travail.

La syndicalisation a provoqué une forme de cogestion basée sur l’interdiction d’interdire et de diriger fermement. Elle permet les mobilisations massives et les luttes collectives pour arracher toujours plus d’avantages à un État dirigé par des fonctionnaires qui lâchent tout systématiquement.

L’envahissement de notre système par des prédateurs étrangers a trop fait débat pour insister ici, sauf pour dire que ceux qui savent, savent que c’est bien pire que tout ce qui a été avoué par les médias. Le système bureaucratique de la santé a un intérêt objectif à servir gratuitement n’importe qui pour obtenir plus de revenus et plus de moyens. L’envahissement se fait avec la complicité assez générale des médecins publics et des ARS.

Le numerus clausus est une des nombreuses sottises de Giscard. Cette décision est fondée sur un double calcul : pour les médecins, la réduction de l’offre permet de maintenir de hauts revenus ; pour la SS, cela permet de contenir les actes vus comme à la discrétion du médecin : une forme de répression du producteur par euthanasie ! Ce genre de mesures a toujours des conséquences désastreuses. Elles sont pleinement visibles.

La notion de dispensaire était très importante : elle permettait de « dispenser » une médecine aux catégories les moins fortunées, ou spéciales, dans des conditions de coût et d’exercice adaptées. Par idéologie on a voulu un accès généralisé à une médecine « bourgeoise » uniforme. Le résultat se voit aux Urgences.

La médecine de ville a été ruinée par différents dispositifs globaux ou spécifiques. Deux exemples auxquels on ne pense jamais : le blocage de la circulation à Paris, associé à une tarification indigne, a fait quasiment disparaître la médecine à domicile. La hausse prodigieuse des coûts immobiliers par rapport aux honoraires médicaux empêche l’installation de cabinets médicaux en ville. Paris est devenu un désert médical !

Comme on le constate, chacune de ces réalités a été construite par les politiques. Personne ne veut réellement corriger ces constructions désastreuses comme on l’a dit soit par impuissance soit par démagogie.

Ce naufrage ne nous permet pas d’aborder de façon raisonnable les deux évolutions très favorables que sont le vieillissement et le meilleur traitement des maladies et des malades. Atteindre 80 ans en bonne santé, cela aurait fait rire en 1950. Aujourd’hui, plusieurs milliers de personnes de plus de 90 ans conduisent encore leur voiture !

La technicité entraîne des coûts aggravés au fur et à mesure que de nombreuses maladies deviennent l’objet d’un traitement. Les traitements s’améliorent avec parfois des médicaments extrêmement chers. En sens inverse, la démographie baisse et la prévention réduit des risques qui étaient auparavant très présents. Mais de façon très inégale avec parfois des remontées brusques dans certaines pathologies. La chronicité pose un défi supplémentaire puisque certains traitements vont accompagner un « malade » pendant 20 ou 40 ans.

L’avenir est donc à la fois très prometteur (dans ses résultats) et très préoccupant (dans son mode de production et de financement).

Une bonne maîtrise de la santé publique suppose d’abord une bonne économie générale, un état non prédateur qui n’étouffe pas la croissance et une gestion quotidienne souple et correctement financée.

Si, dans le monde entier, et spécifiquement en Europe, de mauvais systèmes monétaires provoquent des crises à répétition, si, comme en France, les erreurs économiques s’accumulent et si l’organisation des soins est soviétisée, alors le système de soins se dégrade, accumule dettes et déficits, traite de moins en moins bien et s’effondre doucement mais sans fin.

On observera que la dégradation ne provient pas au premier chef du personnel hospitalier même si des mutations démographiques compliquent les choses.

Des évolutions, qui auraient été indolores à un rythme lent, deviennent des casse-tête à un rythme élevé. Comme le disait récemment un ami chirurgien, « la probabilité d’être traité par un noir, un Arabe, un étranger ou une femme devient très grande, pour la même raison que les curés sont désormais noirs dans l’Église catholique française ! Cela ne change pas nécessairement les traitements, mais sûrement le climat général et surtout la confiance des malades ». Une partie de la clientèle des hôpitaux publics fuit vers des cliniques privées, exactement comme une partie des Français privilégient les écoles privées. Alors qu’en vérité les difficultés de recrutement y sont exactement les mêmes, du fait du profil de la démographie française.

Il faut en finir avec la gratuité totale, c’est-à-dire le transfert sur la collectivité des dépenses individuelles. Le petit risque ne doit pas être couvert à 100 % si on veut que le gros risque reste accessible au plus grand nombre. Sauf cas rares, il appartient à chacun de gérer ses transports. Créer un service national de gratuité des transports hospitaliers est une folie furieuse. Mieux vaut financer un scanner que l’accès gratuit à l’hôpital par taxi pour tous ! Arrêtons le misérabilisme. Les maladies au long cours genre diabète 2 ne doivent pas être remboursées à 100 %. L’étranger doit faire financer par son pays l’accès au soin en France, sauf lorsqu’il cotise à un système français. La prévention doit être une priorité nationale. Il n’est pas choquant que les assureurs paient en totalité les soins associés aux accidents, et qu’il y ait un malus pour les intoxiqués (fumeurs de substances diverses, alcooliques, etc.).

Si on déclinait l’ensemble des mesures de ce genre on aboutirait à des économies comprises entre 50 et 80 milliards d’euros par an. Ce n’est pas rien.

Mais c’est surtout par une réorganisation du système que les gains les plus importants seraient faits.

Quelqu’un qui se présente aux urgences pour avoir un certificat médical ou une consultation doit être systématiquement éjecté des urgences hospitalières. Il faut séparer les urgences « maladie » et les urgences « blessures » ou « crise », où le patient ne tient pas debout, qui ne peuvent pas se gérer de la même façon.

En Suisse, dans une station de sport d’hiver, vous n’allez pas aux urgences pour une fracture simple, mais dans un cabinet. Il y en a toujours plusieurs et l’un fait la garde de nuit pour les fractures par glissages. À Paris une entorse ou une petite fracture est toujours gérée par les urgences. Alors qu’on pourrait les faire traiter routinièrement par des cabinets privés spécialisés. Plus généralement, il faut prévoir des structures par spécialité dans les grandes villes, avec un débouché ultérieur garanti sur des lits de traitement ou de convalescence hospitaliers. Ce système où tous les services d’urgence font tout avec réorientation après attente désespérée pendant des heures est absurde.

Les grippes et les malaises cardiaques doivent être également pris en compte dans des structures spécialisées. Il est absurde de faire venir en masse des grippés dans des services d’urgences où traînent des malades fragiles qui vont attraper la grippe et parfois en mourir.

Il y a beaucoup trop de rigidité entre les services. Un service qui marche au ralenti ne cédera jamais un lit ou une infirmière à un service momentanément saturé. Chacun dans son silo. Les normes sont de plus en plus kafkaïennes. On peut fermer un service entier parce qu’il manque une infirmière. Un service en sous-emploi peut gonfler l’occupation des lits en hospitalisant des personnes dans l’attente d’examens qui auraient pu être faits avant l’hospitalisation. Les litiges interpersonnels prenant une place souvent disproportionnée. Les syndicats jouent un rôle d’activateur de conflits et de rigidité. À la fin, tout le monde est découragé du bien.

Moins de normes, plus de souplesses, moins de bureaucratie, plus des responsabilités, moins de blocages syndicaux, moins d’ARS, moins de présence des politiques, moins de rigidités dans les définitions de poste et dans l’organisation quotidienne du travail, moins de vols, moins de gabegie, plus d’autorité, plus de cohérence dans les politiques suivies, tout cela est possible et indispensable. Si la pharmacie centrale n’a pas les médicaments qu’il faut au moment utile, si les instruments ne sont pas stérilisés au bon moment, si le savon manque pour se laver les mains, bref si l’intendance ne suit pas, les conséquences sont sévères et coûteuses. La logistique est critique dans un hôpital et bien trop souvent l’intendance ne suit pas. Une bonne part des maladies nosocomiales y trouve sa cause.

Les politiques ont renoncé à réellement intervenir pour remettre sur pied le système français.

Ils ont accepté le poids excessif des syndicats. Ils ont voté le numerus clausus. La bureaucratisation a été poussée d’abord par eux avec une vision d’énarque compassionnel. Ils ont réduit le temps de travail et poussé aux gratuités. Ils ont organisé la saturation des systèmes de soin.

Et ils cèdent sur tout après avoir fait un peu de cinéma. Macron a fait semblant de reprendre en main les abus massifs constatés dans le domaine des soins aux étrangers en situation irrégulière ou sans droit, tout cela pour préparer le terrain à la reprise des dettes hospitalières par l’état donc par l’impôt, tout en lâchant sur à peu près tous les sujets mis en avant par les syndicats.

Le résultat est à prévoir : plus d’impôts dans le pays leader mondial des prélèvements ; donc moins de prospérité et moins d’argent pour la santé ; et une constriction larvée des soins gratuits puisqu’on ne parvient pas à dégager les ressources suffisantes. Accompagnée d’une dette à nouveau croissante, jusqu’à la prochaine reprise par l’État.

Où est la nouveauté de la politique Macron ? On en revient au cycle énarchien de base : démagogie, fausse réforme, baisse rapide de culotte, n’importe quoi, bla bla bla, dette, impôts.

Hommage à Sylvie Kaufmann

Il est agréable de complimenter un journaliste, qui s’avère plus que sérieux, héroïque. On sait que le défaut, certains disent la tare, de certains journaux, est de vouloir formater l’opinion. Les évènements sont l’occasion non pas de réfléchir et de comprendre mais de fabriquer un miroir biaisé de la réalité et de gloser sur ces déformations intéressées, en espérant qu’on ne s’apercevra pas de la grossièreté du procédé ou qu’on l’approuvera dans l’idée que cela permettra de maintenir une fraction de l’opinion stupide ou pressée dans la dépendance de l’attitude qui vous sied. On est d’accord de tricher pour la bonne cause. Il sera toujours plus tard, beaucoup plus tard, d’adopter une attitude plus conforme à la réalité des faits. Ces journaux n’informent plus. Ils professent le bien penser. Ils indiquent les bons chemins de la bien-pensance.

Face à une opération de ce genre Sylvie Kaufmann, dont on connait le tempérament et les qualités, a réussi non seulement à dire une forme de  « stop aux âneries » mais à l’écrire dans l’édition du journal le Monde daté du 31 octobre 2019. Cela fait tellement de bien de lire de tels articles ! Ils sont si rares. Le plus souvent, les yeux montent au ciel : « Ah non, pas encore ! Pas ça ! Pas ça encore ! ».

Que dit Sylvie ? En ces temps de commémoration de la chute du mur de Berlin et plus généralement du « rideau de fer », il faut éviter deux erreurs : la première est de croire qu’il s’agit d’une seule affaire berlinoise ; le rideau a craqué partout au bout d’un long processus.  « Les coups de pioche avait commencé bien avant ». Tout le mur s’est effondré en commençant par la Hongrie, qui a permis aux Allemands de l’est de quitter la RDA en masse. Ensuite le château de cartes s’est esclaffé dans tous les autres pays de l’est, Roumanie, Bulgarie, Pays Baltes… L’effondrement du communisme n’est pas accidentel. Il est le fruit d’un processus de décomposition impossible à arrêter, même pour les Faucons de l’URSS.  

Seconde erreur, faire semblant de croire que la libération de la RDA a été une mauvaise affaire génératrice de nostalgie, et, qu’en fait, il serait justifié de penser à rétablir un système magnifique que les populations concernées préféreraient au néolibéralisme, tout bien pesé.

Sylvie Kaufmann pousse le bouchon assez loin. Elle part de la réalité et de la situation d’un village : Siedlce. Elle y montre ce que tout le monde sait : un formidable progrès qui a changé la vie des habitants. Elle aurait pu citer les statistiques qui prouvent que le niveau de vie a doublé en RDA. L’énormité du changement a évidemment laissé des amertumes et des frustrations. Mais la porte ouverte a été formidablement positive et personne ne songe à revenir en arrière.

On sait qu’une partie de la frange socialiste ne s’est jamais remise de l’effondrement de ce qu’elle voyait comme le débouché scientifique de la lutte des classes. Même les socialistes modérés de l’Est ont cru que leur temps était venu. Ils ont été balayés. Les populations voulaient la liberté, la consommation et le capital. Plus la garantie de l’OTAN. Pour, eux, pas de socialisme soft et surtout pas de retour de la Russie !

Alors on a vu partout ces derniers jours, dans la presse écrite, radiodiffusée et télévisée, sous domination socialiste, des reportages orientés, des commentaires partisans, chantant, tous, la même chanson : la chute de Berlin ? Un malheureux malentendu ; une réponse impromptue malheureuse d’un apparatchik dépassé ! La RDA : un malheureux pays phagocyté sans pitié par la RDA, immonde et impitoyable colonisateur.  Les Aussies : des malheureux qui réalisent combien c’était mieux avant ! Les partis en Allemagne ? Saisis par une dérive hitlérienne !

Ces sornettes, tout le monde les entend depuis quelques jours absolument partout. On a même vu Mélenchon qui ressemble de plus en plus à Déat avec le verbe de Doriot, inverser totalement la réalité pour expliquer que l’Ouest avait aliéné la liberté des gens de l’est. Et Vive la Stasi !

Des dizaines de journalistes-curés ont récité ce missel de façon plus ou moins habile plus ou moins sordide dans tous les médias sans exception.  C’est si facile de répéter les éléments de langage décidés par la petite coupole qui croit être l’arbitre des élégances à gauche. Même si cela vous force à expliquer que l’affranchissement est un asservissement, la prospérité un méfait, la liberté électorale un poison pour la vraie démocratie. Être socialiste aujourd’hui c’est être obligé d’avaler toute la suite de ce genre d’oxymores.

Pour ceux qui ont connu les années cinquante et soixante, des gens comme Pierre George, géographe dit actif et surtout pro communiste, expliquait déjà dans les colonnes du Monde que la RDA était « presque aussi efficace » que la RFA, alors qu’on a vu le désastre industriel et écologique ahurissant dès que le regard a été autorisé. Malgré l’effondrement du communisme, trente ans après, cela continue contre toute évidence. Les journalistes-prêtres « de gauche » ne renoncent jamais à leurs mensonges et manipulations.

Tous sauf Sylvie Kaufmann. Qu’elle reçoive ici la marque de notre hommage et de notre admiration ! Être capable de commenter, y compris dans un journal national « de gauche », un évènement important en s’appuyant sur une réalité qu’on a pris la peine de connaître et de mesurer est la propédeutique du bon journalisme dans un pays sans Stasi. Il était bon, de le rappeler.

Finalement cet article nous a paru plus nécessaire encore que la commémoration de la chute du mur.

Encore bravo !

 

 

 

Pourquoi il faut interdire la LIBRA

Nous n’aurions pas du donner comme titre «  la monnaie du diable » à notre dernier livre. Il aurait parfaitement fait l’affaire pour un livre sur la Libra. Le diable, c’est Mark Zuckerberg , considéré désormais universellement comme un « morveux délétère et dangereux » (dangerous and deleterious brat), mais assis sur un stock d’usagers qui se comptent en dizaine de millions, et diffuseur d’applications devenues d’immenses monopoles transnationaux, défiant toutes les règles démocratiques, aussi bien dans le domaine du droit de presse, du droit des gens, de la vie privée, de la politique politicienne et de la fiscalité.  La « montagne de sucre », traduction du nom du créateur des réseaux sociaux, s’est non seulement transformé en tas d’or mais en inquiétude universelle, quand le cynisme du personnage est devenu évident lors  du grossier détournement des données personnelles des utilisateurs de Facebook  à des fins politiques (l’affaire cambridge Analitica). L’aveu par un des créateurs de Facebook, Roger Mc Namee qu’insensiblement l’idéal initial, mettre les gens en contact, s’est transformé en  fourniture de drogue dure injectée de force pour faire du fric, a fini de ruiner la réputation du patron milliardaire (près de 80 milliards de dollars de fortune personnelle). « Facebook doit capter et accaparer l’attention de l’utilisateur, ce qu’il fait en usant de techniques de modification du comportement qui exploitent principalement le phénomène d’addiction, comme semble l’étayer un faisceau de preuves croissant. La modification du comportement et la dépendance allaient jouer un rôle primordial dans l’histoire de Facebook. » « Si t’es pas likée, t’es morte » dit une jeune femme interviewée  à la suite d’un suicide d’adolescente, rendue dépendante à l’émotion narcissique et sociale de Facebook.

Pilote d’un engin de mort individuelle et de massacre à la tronçonneuse de la démocratie, comme vecteur de chouannerie universelle, acheteur compulsif des systèmes concurrents pour obtenir un monopole mondial  hors de portée des concurrents et au dessus des gouvernements ,  le jeune Mark  pousse les feux pour « enfermer les internautes dans des « bulles de filtres », un concept théorisé par Eli Pariser, fondateur d’une association politique progressiste américaine. L’utilisateur se retrouve confortablement installé dans un univers qui lui est familier, sur un petit nuage de contenus en accord avec ses opinions et ses croyances. La contradiction n’a pas droit de cité. » Il n’est pas le seul. Google fait exactement la même chose, enfermant l’usager dans ce qu’il cherche ou a cherché.  Et les groupes d’activistes fermentent en circuit fermé dans leur bulle d’activisme de plus en plus délirant.

«  Les plateformes technologiques, y compris Facebook et Google, bénéficient de la confiance du public, qui est intrinsèquement liée à la réputation que les précédentes générations de sociétés technologiques se sont forgée en une cinquantaine d’années. Elles ont profité de notre confiance en usant de techniques sophistiquées pour exploiter les faiblesses de la psychologie humaine afin de collecter nos données personnelles et d’en tirer profit, mais aussi pour façonner des modèles commerciaux n’offrant aucune protection aux utilisateurs. »

C’est dans ce contexte qu’il faut aborder la question de la Libra, dernier projet d’une « montagne de sucre » bien décidé à aller au bout de son pouvoir et à caraméliser son portefeuille.

La Libra n’a rien à voir avec par exemple le Bitcoin et ce qu’on appelle à tort des cryptomonnaies.

Le Bitcoin est un jeton internet qu’un groupe de mafieux a décidé de transformer en machine à fric  en dupant des gogos.  Le marché est tenu par une douzaine de personnes qui détiennent plus de 60% du stock et manipulent les cours sans vergogne. Tous les essais de faire croire à un minimum de vertu et d’utilité du Bitcoin ont échoué.  Tout le monde a compris que comme monnaie privée, l’entreprise était impossible : il faudrait faire cuire la terre, ce qui n’est pas à la mode en ce moment.  Depuis que les interdictions et les contrôles des bourses de conversion en monnaies légales se sont multipliés, l’anonymat, le socle de valeur en fait du système,  est quasi mort. Les vols et les escroqueries ont fini par décourager même les plus forcenés des crédules.

Le Libra n’a rien d’un vecteur de spéculation. L’idée n’est pas de s’enrichir par la création de jetons substitutifs aux monnaies officielles  vendus à des gogos.  Bien au contraire toute l’approche est fondée sur l’idée que le cours serait stable par rapport à un panier de monnaies. Quel serait alors l’intérêt de l’opération présentée par tous moyens comme neutre et gentillette ?  L’idée est très simple : c’est de faire tomber l’interdiction absolue faite aux banques de connaître et de conserver la connaissance de l’utilisation que font les déposants de leur argent.  Une banque n’a pas le droit d’exploiter votre carte de crédit pour faire la liste de vos achats et vendre cette masse de données à des gens qui l’exploiteront.

Le détenteur des réseaux Facebook, Whatsapp, etc. sait exactement ce que vous aimez, ce que vous faites, que vous dites, dans tous les domaines sur lesquelles vous êtes amenés à vous exprimer. Mais il ne sait pas ce que vous consommez exactement.  Avec la Libra, Mark Zuckerberg sera capable de « faire sauter » la loi bancaire et obtenir de vous suivre au jour le jour dans chacun de vos actes d’achats, d’investissements, de ventes etc. Un totalitarisme parfait de la surveillance des comportements individuels.

Nous ne sommes plus dans le domaine monétaire, mais dans la « mass data » exploitée par l’intelligence artificielle pour exercer un contrôle total sur les comportements individuels et les influencer dans un sens favorable à la fortune des promoteurs. Il faut passer au niveau supérieur  dans l’enfermement des internautes dans une bulle de filtres encore plus manipulatrice.

Si on se place du point de vue de l’utilisateur de la Libra, la question est : pourra-t-il être séduit et le système peut-il être un immense succès ? La réponse est oui.  A partir du moment où l’utilisateur dispose d’une garantie de valeur de la monnaie  et d’un lieu de conversion simple et sécurisé, sachant que la blockchain a fait la preuve de sa solidité, utiliser la Libra peut être extrêmement avantageux et il est certain qu’une fraction notable des bientôt 100 millions d’utilisateurs des réseaux concernés pourraient l’utiliser effectivement.  D’un point de vue strictement économique, si la contrevaleur des jetons Libra en monnaies administratives est conservée dans des comptes destinées à assurer sa stabilité, cela ne peut pas perturber les politiques économiques et monétaires.  Sauf qu’il est peu probable que ces comptes ne soient pas gérés et ne rapportent pas aux promoteurs des gains  associés à un risque de placement. Le danger est plutôt dans les comportements de fuite devant la monnaie. La détention de Libras localisés nulle part et convertissable en ligne partout y compris dans des lieux non couverts par le droit,  peut avoir un effet économique majeur par transfert d’épargne hors d’un pays en difficulté, accentuant la difficulté. Les promoteurs affirment que ce serait un effet non désiré et qu’ils ne recherchent pas cela du tout. Et c’est vrai.

Le danger de la Libra est que cela peut parfaitement marcher et rendre des services à des dizaines de millions de gens et par effet boule de neige atteindre des nombres d’usagers terrifiants.  Et le réchauffement climatique alors ?   La création du Libra n’utilise pas la technique du minage qui est la raison de l’horreur climatique de la solution Bitcoin.  Cette critique là tombe. Le fait d’entraîner une augmentation massive des réseaux internet en revanche a bien un impact climatique.

Reste donc la question clé : peut-on accepter que les données d’achat de dizaines de millions d’utilisateurs passent dans les mains d’un type comme Zuckerberg et de ses séides ?  La réponse et évidemment non. Il faut interdire la Libra simplement par application de l’interdiction absolue de connaître, de conserver et d’exploiter les données privées des utilisateurs de la monnaie, sous quelque forme que ce soit.

La crainte de beaucoup, en voyant des réseaux de cartes de crédit rejoindre le projet Libra, était justement de savoir s’ils ne venaient que pour obtenir le droit d’exploiter les données individuelles qu’ils collectent. Certains se sont même demandé s’ils n’avaient pas commencé à le faire en fraude du droit bancaire, du fait des trous législatifs dans la sphère mondiale où ils offrent leurs services. 

Une première réponse a été donnée par le retrait de ces réseaux du projet Libra dès que le principe d’interdiction de collecter l’usage d’une monnaie a été réitérée par les autorités américaines. On se demandait bien  ce qu’ils allaient faire dans cette galère.

Le Libra est un projet dangereux parce qu’il peut réussir, si les législateurs acceptent de le laisser s’installer. Il a une finalité désastreuse par son mercantilisme totalitaire.  Il faut donc l’interdire et le faire le plus vite possible.

Mais il faut aussi réfléchir au fait qu’une monnaie de type Libra, entre des mains officielles et sans visées mercantiles désastreuses pour les libertés,  pourrait avoir des résultats magnifiques aussi bien en terme de facilité des échanges que de stabilisation monétaire.  Beaucoup de banques centrales pensent à créer des jetons internet.  S’il s’agit simplement de jetons d’état, comme celui de Maduro ou celui en projet en Chine,  le but n’est que de séduire les gogos et d’utiliser l’appétit de gains pour faire rentrer des devises. Ce sont des monnaies mercantilistes qui ne valent guère mieux que les monnaies privées mercantiles fondées sur l’idée d’intoxiquer l’utilisateur individuel.

En revanche, si autour du FMI, se recréait un système de changes fixes et ajustables par consensus, opération que nous réclamons depuis des lustres tant le système des changes flottants est désastreux, et qu’une émission de jetons FMI librement négociables sous internet soit organisée,  d’abord entre banques centrales puis généralisée au grand public avec un support officiel dans tous les pays membres, sous contrôle des autorités monétaires,  là les choses seraient totalement différentes. Nous demandons la création d’un Mondio depuis des lustres. Ajoutons lui une  vraie cryptomonnaie . Là nous aurions une réelle révolution et dont on peut penser qu’elle aurait un impact des plus bénéfiques. Comme disait Copernic (bien avant Gresham), la mauvaise monnaie chasse la bonne, et les monnaies nationales ne serviraient guère qu’à payer le fisc !  Nous aurions une monnaie mondiale stable et capable de faire pression sur les délires monétaires locaux.  Cette opération serait bénéfique mais pas suffisante. Il faudrait la compléter d’un contrôle des gros excédents et des gros déficits.

Le seul bénéfice du projet de Libra est de stimuler la réflexion sur une reforme intelligente du système monétaire international.

Pik(pock)etty – saison 2

Thomas Piketty publie une nouvelle somme "capital et idéologie". L’immense succès du précédent  livre publié sous sa direction impose le respect.  L’énormité des tirages et son extension à l’univers tout entier nimbent d’une autorité planétaire  son auteur principal. Piketty est sans doute le seul économiste au monde vraiment « bankable ». Bravo !

 Certains se contentent d’ironiser sur la fortune nouvelle de celui qui veut taxer les fortunes et renoncer à la propriété mais pas à ses droits d’auteur. Nous pensons de meilleure  méthodologie de se pencher sur le phénomène, sans trop s’attacher au côté « livre des records ».

Le livre précédent de l’équipe Piketty a rencontré une forte demande  pour deux raisons principales :

-          Beaucoup  y ont vu un atlas, fruit d’un travail universitaire important susceptible de leur apporter des informations jusqu’ici indisponibles.

-          Le thème des inégalités est très prégnant depuis la crise de 1992-93 qui avait été très profonde et avait suscité une littérature « anticapitaliste » intense (Rappelons-nous de l’Horreur Economique de Viviane Forrester, des grands jours du mouvement ATTAC contre le « néolibéralisme » etc.). La crise de 2008 a aggravé le phénomène. La cible a changé, passant  des grandes entreprises aux profiteurs du capitalisme, grands bourgeois enrichis par la mondialisation et faisant leur rupture avec leur patrie. La croissance des inégalités est devenue le leitmotiv à gauche, et surtout dans toutes les ONG internationales, comme dans la droite zemmourienne, sans parler de Marianne de Natacha Polony et son héritage d’extrême centre.

Disposer d’un travail universitaire de type encyclopédique sur les inégalités était « une attente du marché ».  C’est l’aspect atlas qui a séduit. En revanche la méthodologie a très vite été contestée et à juste titre.  L’ouvrage  n’était pas un véritable travail universitaire, rigoureux et scientifique, mais une sorte de machine de guerre idéologique.

Il nous avait  paru à l’époque étrange qu’un livre sur les inégalités ne traite pas prioritairement du véritable phénomène  de dimension historique  qu’a été  la sortie de la pauvreté presque totale de centaines de millions de personnes victimes des régimes communistes. La plus grande inégalité après la révolution russe, puis la colonisation soviétique de l’Europe de l’est, puis la révolution chinoise, aura été de naître dans des pays soumis au régime communiste.

Oui, en matière d’inégalité, les trente dernières années ont vu la chute du communisme et la plus extraordinaire des corrections d’inégalités. Les malheureux citoyens sous régime communiste accèdent enfin à la consommation et  à un niveau se rapprochant de celui des pays capitalistes développés.  Ce rattrapage s’est malheureusement fait aux frais des salariés dans les pays développés.

Sur le front des inégalités, le reste n’a pas vraiment d’importance. Que des très grandes fortunes se soient faites et d’autres défaites   ne concerne qu’une frange infime de la population et n’explique pas les énormes frustrations des classes moyennes des pays développés frappées par la crise et maintenues dans une stagnation de l’emploi et des salaires par la concurrence des ex-pays socialistes. Pour nous, tout le travail tendancieux de Piketty n’a pas réellement d’importance ni de pertinence. L’ouvrage  a  été beaucoup acheté et peu lu. Il n’est plus une référence, sauf pour les anticapitalistes impénitents.

Le livre qui vient de paraître accuse malheureusement les défauts du premier.  On est passé de l’atlas géographique à l’atlas historique, toujours proposé sur une base « universitaire », mais là, plus personne n’y croit.  Il s’agit d’un pamphlet orienté et non d’un travail « objectif » d’universitaires soucieux d’indépendance d’esprit et de vérité scientifique.

Les grands auteurs anticapitalistes ont souvent été tentés par les énormes essais historiques et géopolitiques pour prouver que le régime ensoleillé du socialisme réalisé était le fruit d’une intense nécessité.  Pensons plus à Eric Hobsbawm qu’à Karl Marx.  Sa trilogie est une œuvre remarquable, tendancieuse naturellement, controuvée à maints égards mais magnifiquement écrite et capable de stimuler l’intelligence des situations même si ce n’est pas dans le sens des préférences  du lecteur.

Piketty se voit en un nouvel Hobsbawm, mais qui aurait largué le communisme et sa violence.  Supériorité du King’s College sur l’Ecole Normale Supérieure, Piketty ne tient malheureusement pas la comparaison.

On aime Michel Onfray ou pas, on accepte ses idées ou non, mais c’est un esprit qui est capable de se porter au niveau des auteurs qu’il commente, encense ou démolit.  Dès lors qu’on se porte sur le terrain de l’idéologie, même s’il s’agit d’idéologie économique et surtout s’il s’agit d’idéologie économique, où les auteurs sont nombreux et parfois géniaux,  il faut avoir une densité de connaissance et de pensée, une qualité de formulation et de conception, une force intellectuelle, toutes de qualité supérieure.

On regrette d’avoir à le dire mais l’aspect « idéologie » du livre est extrêmement médiocre, on pourrait même dire bétassin. Il se trouve que notre  premier contact avec le livre s’est fait dans une librairie de gare par la lecture d’une page centrale sur laquelle le livre s’était spontanément ouvert.  Elle concernait les vues de M. Piketty sur le Venezuela de Maduro : un texte au-delà du médiocre, carrément ridicule.  C’est souvent l’impression que l’on a quand on lit les articles de Piketty dans le journal Le Monde : vide et parti pris. Eric Piketty est un auteur politique sans portée. Ce qui explique largement que même au parti socialiste, on ait refusé de mettre en programme ses propos.

Reste donc l’aspect encyclopédique, la dimension atlas universitaire. Elle est beaucoup moins nette cette fois-ci, même si l’inventaire qui est fait de nombreux systèmes économico-politiques peut être parfois intéressant. 

La jonction entre l’aspect atlas et l’aspect étude idéologique est fragile, du fait de la faiblesse  de ce domaine du livre.

Le propos est beaucoup moins en phase avec la situation actuelle du monde, contrairement au thème de l’inégalité, même si ce dernier  reste prédominant dans ce nouveau livre.

Du coup le lecteur se décourage vite.  Rien n’accroche.  Les démonstrations sollicitent trop les faits pour convaincre. Les slogans glissent comme un pet sur une toile cirée. 

 

Une fois de plus, l’auteur ne tient pas compte des leçons de l’échec du système socialiste.  On en apprend plus en lisant le journal de Sandor Marai, portant sur les années 1943 à 1948 que dans le fatras pikettien.

Cet auteur Hongrois était l’exemple même du bourgeois  en rupture de ban, typique des années trente, proche du socialisme, tenté par le communisme en dépit de tout, refusant d’assimiler le national-ocialisme et le communisme dans la même réprobation, obligatoire devant tant de crimes abjects, et qui voit tout sombrer autour de lui, la Hongrie, sa patrie, désossée par le Traité de Versailles,  sa population martyrisée en partie par les Nazis qui liquident les juifs et les communistes,  sa classe sociale vilipendée et ruinée par les communistes, sa réputation anéantie par le régime communiste dès lors qu’il ne s’y est pas rallié.  Il faut lire ces pages où la survie dépend des reliquats de capital qui ont pu être sauvés.  Un pays où tout dépends des tiers et des instances publiques s’avère invivable. Il n’y reste que « des salauds et des esclaves ».  Le capital, c’est capital. Parce que c’est la liberté des projets, la possibilité d’une vie meilleure et aussi  indépendante que possible.

Il faut aussi comprendre que le communisme culturel et la dépendance où il a tenu l’édition en France,  mais aussi dans l’ensemble de l’Europe, jusqu’à une libération partielle et récente, ont prolongé la misère de Marai, qui triomphe aujourd’hui, mais qui est mort suicidé.

Lire Marai est le meilleur antidote aux sottises de la gens qui trouvent en Piketty l’espoir de leur idéologie. On ne peut pas dire qu’il soit tendre pour l’argent.  « Quel est le péché originel français ? La cupidité ».  Il aurait aussi pu dire l’envie, qui est la forme la plus basse de la cupidité, celle qui espère s’alimenter de l’argent des autres, c'est-à-dire de « la vie des autres », titre d’un film qu’il faut avoir également avoir vu avant de lire Piketty.

Affirmer qu’on renie les conséquences du communisme sans en renier les causes, considérer que la kalachnikov fiscale est le moyen le plus doux de réaliser la mort du « propriétarisme », sans voir que c’est aussi la mort des libertés et de la possibilité d’une vie,  est une entreprise inexcusable, surtout après les leçons que l’histoire du XXème siècle nous a laissées.  Elle symbolise, par son succès même,  la mort de l’économie universitaire en France. Sur ce point, Alain Minc a parfaitement raison.

Espérons néanmoins un succès mondial  à son auteur qui permettrait de financer une petite part de nos déficits extérieurs, permanents depuis la mise en œuvre du Programme Commun de la gauche. Les droits d’auteur, le capital littéraire, seront alors une forme d’hommage du vice à la vertu.

 

Actualité saisissante d'un livre de 1934

Les leçons des grandes crises sont souvent les mêmes

L’avantage des grandes crises économiques, si on nous permet cette expression, est qu’elles ébranlent quelques certitudes et permettent des remises en cause qui sont souvent nécessaires, dans des domaines qui ne sont pas qu’économiques.

On le constate tous les jours en ce moment. L’interprétation des remises en cause est aidée lorsqu’on se penche sur ce qui s’est passé après la précédente grande crise mondiale, 1 929.

Un des livres les plus intéressants de la période et qui connaîtra un grand retentissement, ne serait-ce que par l’effet qu’il aura sur la pensée constitutionnelle du Général de Gaulle, est « L’heure de la décision », 1 934 – Flammarion, d’André Tardieu.

George Mandel et André Tardieu sont les deux personnalités remarquables des années trente par leur lucidité et leur courage. Tous deux ont parfaitement compris ce que signifiaient l’élection d’Hitler et le risque de désastre qui pouvait s’en suivre. Tous deux ont essayé, au pouvoir, avec les moyens limités qui étaient les leurs, d’agir avec fermeté. Tous deux étaient de droite et opposés à toutes les formes de socialisme violent, qu’il s’agisse du socialisme des ligues, du national-socialisme ou du communisme. Tous les deux ont considéré que le Front Populaire désarmait la France alors que l’Allemagne réarmait et que « le temps n’était pas à jouer de l’accordéon dans les cours d’usines mises à l’arrêt par des occupations illégales quand Hitler finissait de réarmer l’Allemagne et de créer une armée mécanique ».

Tardieu sera victime d’une attaque cérébrale et se retirera très diminué à Menton, où il n’aura plus d’influence avant de mourir en 1945. Mandel a été assassiné par la Milice peu avant la Libération.

Le fait d’être un opposant résolu au socialisme vaudra à Tardieu d’être totalement ostracisé. La reconnaissance de ses qualités est (très partiellement) en cours. Natacha Polony l'a fait alors que la gauche socialiste est quasiment hégémonique dans les médias, notamment publics. Bravo ! La lecture du Figaro du jour annonce un livre de Maxime Tandonnet, ce que nous ne savions pas lorsque nous avons écrit ce billet. Cet intérêt soudain se comprend. Relire Tardieu est plus qu’intéressant, par ce qu’il nous permet de comprendre de la situation actuelle.

1)      Crise économique et institution

André Tardieu réagit à la crise qui ravage le pays après avoir mis par terre l’économie mondiale, en exigeant une réponse institutionnelle. Le thème de l’impuissance des élites, comme aujourd’hui, est très prégnant dans l’opinion de l’époque. Ayant été trois fois Président du conseil et trois fois renversés après de trop courts mandats, il a tous les éléments en main pour comprendre que l’impuissance est d’abord institutionnelle.

Il demande cinq réformes :

-          La possibilité pour l’exécutif de dissoudre l’assemblée

-          L’abandon de l’initiative des dépenses des chambres

-          L’instauration du référendum

-          La séparation de la politique et de la haute administration

-          L’interdiction pour les fonctionnaires et aux juges de faire grève et d’avoir des positions politiques publiques.

Le Général de Gaulle mettra en œuvre les trois premières suggestions dans la Constitution de 58. Il ne s’attaquera pas aux deux dernières. En revanche il fera du président élu au suffrage universel le pilier de l’exécutif, une solution que Tardieu n’a pas envisagée.

La dissolution sauvera les institutions en 1968, sera détournée de son sens après l’élection de Mitterrand, pour synchroniser la majorité présidentielle et parlementaire. Elle sera appliquée par Chirac à mauvais escient en 1997.

Le referendum sera combattu par la gauche comme plébiscitaire, jusqu’à sa renaissance soudaine avec le mouvement des Gilets Jaunes. L’échec du referendum sur la prétendue « constitution européenne » a singulièrement refroidi les amateurs dans les partis de pouvoir, au prétexte que les électeurs votent contre le pouvoir en place mais pas pour la question posée (ce qui est un faux argument).

Sarkozy, avec la complicité de Copé, a malheureusement remis au goût du jour l’initiative des dépenses par l’Assemblée dans le cadre d’une « coproduction législative » dont on voit en ce moment même tous les dangers.

L’absorption de la politique par l’Enarchie est totale. Le quinquennat a fait de la dissolution un accompagnement automatique de l’élection présidentielle qui a pour but d’accorder la chambre et le président.

Le petit monde la politique politicienne a réussi à stériliser les réformes indispensables que seuls des évènements d’une extrême gravité avait réussi à faire accepter.

2)      Sur l’économie et les causes de la crise

« Les États-Unis s’habituaient à ne vivre que de crédit et de spéculation » « En bref les Etats Unis ont été les premiers responsables de la crise ». « Ils ont pratiqué l’inflation maxima du crédit, non pas même au service de la production mais pour des fins spéculatives ». Ils ont « exporté leurs dollars chez les emprunteurs les moins sûrs et stimulé les pays les plus disposés à abuser de l’emprunt ». « Ils ont livré le dollar aux hasards de change et rompu les amarres avec l’or ».

« On nous a dit « le redressement de l’équilibre budgétaire demande des mesures immédiates » Or qu’est-il arrivé ? Dix-huit mois ont passé à attendre l’immédiat ».

« L’excès du machinisme a provoqué l’abus de crédit, la surcapitalisation des entreprises, le dérèglement des rapports économiques. Le capital de spéculation, substitué au capital d'épargne, n’a plus voulu connaître les bornes du débouché ». « Choisir entre les vices du néocapitalisme et les vices du néocommunisme me répugne ». « Notre époque ne semble capable de supporter ni les maux ni les remèdes ».

« Les classes moyennes ont succombé. » La faute en revient aux « partis de gauche grandement servis par les fautes et maladresses des parties conservateurs ». « La fiscalité radicale-socialiste contre-pied de celle de la Révolution française a développé la fraude et la spéculation. Quant à l’économie dirigée, qui n’est autre chose que l’étatisme, elle a paralysé les initiatives individuelles et mis les budgets en déficit chronique ».

« On a fabriqué un Français moyen qui n’est pas le français normal mais un Français dont on a développé les défauts et amenuisé les vertus ». « La matière financière ne touche les masses que lorsque la chute du Franc trouble les relations entre créanciers et débiteurs ».

Pratiquement toutes ces phrases pourraient être reprises aujourd’hui, à une observation près. Dans la mentalité de l’époque les crises étaient d’abord une conséquence de la surproduction. Il est facile de comprendre que dans une économie agricole les surproductions ont un effet direct sur les prix et les revenus. On attendait de restrictions quantitatives le retour à un prix tolérable pour les paysans qui formaient la majorité de la population active. Ce raisonnement a longtemps survécu à la diminution croissante de la part de l’agriculture dans le PIB. D’où le raisonnement tenace: machinisme = performance = surproduction = crise. De nos jours on sait que la productivité n’est pas un vecteur de crises conjoncturelles.

En revanche Tardieu voit bien dans la finance américaine la cause du dérèglement de tous les mécanismes de financement. Elle est débridée depuis la guerre du fait de l’afflux d’or suivant la guerre de 14, qui a provoqué une grande création monétaire en interne. Les changes flottants qui ont suivi dans les années vingt, ont aussi poussé à des gains spéculatifs majestueux (dont Keynes profitera pour faire une petite fortune). Les changes flottants sont déjà vus comme un grave problème, mais sans doute plus par habitude de l’étalon-or, considéré en France par nos politiques de tous bords comme une valeur de référence absolue et le mode normal de fonctionnement d’un système monétaire international, que par l'analyse fine des conséquences des gros déficits et des gros excédents.

Un autre aspect, que l’on retrouve dans tous les écrits de l’époque, est le refus du machinisme et de la consommation considérés comme des excès qu’une vertu supérieure devrait condamner. La TSF joue le rôle des réseaux sociaux actuels, la production intensive paraît une sorte de délire qui gâche toute la beauté ancestrale du monde. Le modernisme en tout est vu comme une aberration d’enfant gâté etc. Un certain conservatisme moralisant renaît à l’occasion des grandes crises… Voir la situation actuelle !

Tardieu écrit : « Notre régime de tolérance illimitée, de non-résistance au mal, répond-il aux traditions de la force individualiste qui a dominé les révolutions intellectuelles et économiques d’où l’âge moderne est sorti ? » « Nous sommes les liquidateurs forcés des abus dont le libéralisme et le matérialisme ont marqué le dernier siècle ». On croirait lire la PQN française.

3)      Sur les abus politiques des fonctionnaires

On voit aujourd’hui de façon quotidienne et éclatante que les juges, les employés de services publics, notamment les enseignants, les « journalistes » radio et télé du secteur public, les syndicats de fonctionnaires, font de la politique à leur propre compte, sans vergogne, au mépris de toute règle et même de la loi, vue comme le reflet momentané d’un rapport de force qu’il s’agit de faire évoluer.

Nous écrivons cet article juste au moment où les cheminots et leurs syndicats ont détourné la loi stupide sur le droit de retrait pour créer une grève totalement illégale faite pour gêner le maximum d’usagers. La loi est stupide car jamais qui que ce soit qui cherche « à éviter un danger imminent et grave » en s’éloignant d’un lieu de travail n’a jamais connu le moindre ennui. Ce texte permet à des personnels mal embouchés et des syndicats voyous de menacer la prospérité de leur entreprise en toute impunité. C’est d’ailleurs pour cela qu’il a été voté dans la foulée de l’élection de Mitterrand. « Il s’agit de contester la toute-puissance patronale en affermissant un contre-pouvoir des salariés » indique un défenseur des lois Auroux du 23 décembre 1982. Comme plus tard la prise en compte de la pénibilité pour les retraites, ou les abus liés au chômage des intermittents du spectacle, il s’agit de gages politiques, en vue d’une hypothétique « paix sociale », dont on sait que ce sont des absurdités et que la loi ne servira que des abus. Une fois entérinées ces lois sont impossibles à amender.

Relisons ce qu'écrit Tardieu, qui trouve un écho frappant aujourd’hui :

« Il y a pour les fonctionnaires un problème administratif et un problème politique. Le premier est posé par le refus des agents publics d’accepter dans leurs relations avec l’État, en contrepartie de droits spéciaux des devoirs spéciaux. Le second naît de leur prétention d’être des citoyens comme les autres et bien qu’échappant à la bataille des partis de se mêler à cette bataille sans mesure ni réserve ».

« Le droit à la propagande politique hors de la fonction et dans la fonction même y a été revendiqué et usurpé » par les syndicats qui ne respectent pas « les principes sur quoi sont fondées la patrie et la république ».

Les instituteurs affirment qu’ils « feront une grève générale même en cas de guerre défensive. Contre la Constitution on substitue aux pouvoirs publics nés de la loi la dictature d’une organisation anonyme de classe ». « Un jour c’est la fédération CGTU des fonctionnaires qui demandent l’instauration du régime soviétique, et un autre c’est la SFIO qui invite le corps enseignant à se dresser contre la défense nationale ». « Tout instituteur sait que c’est sur lui seul qu’il doit compter pour former une génération d’élèves qui pourront achever la désagrégation du capitalisme ».

« Les fonctionnaires chez qui le socialisme est entré par le syndicat vont devenir dans le sein de l’État avec l’autorité qu’ils empruntent à l’État les plus actifs propagandistes de cette doctrine ». « Certains fonctionnaires administrent contre l’État ».

« Pour 40 millions d’habitants on arriva vite à 1 million de fonctionnaires ».

Mise à jour : On est passé de 40 à 66 millions de Français, soit 55 % d’augmentation, et à plus de 5 millions de fonctionnaires et assimilés, sans compter les associations réalisant des politiques publiques. Soit une multiplication par 6. Une croissance dix à douze fois plus rapide que celle de la population.

« Le législatif, inventé par nos grands-pères pour contrôler et freiner la dépense, en est devenu l’accélérateur ». « Le mal est chronique, plus accentué seulement quand le pouvoir appartient aux gauches, où s'intègrent les plus puissantes des oligarchies dépensières ».

Mise à jour : la dépense publique dépasse aujourd’hui la valeur ajoutée des entreprises du secteur industriel et commercial (hors banques et entrepreneurs individuels).

« Dès avant son élection le candidat est sommé de se livrer aux oligarchies mendiantes ». Il ne s’agit plus que de « piller le budget au profit de quelqu’un ou de quelque chose ». Jules Ferry : « le budget est une immense gamelle où chacun vient puiser à son tour ». « On a oublié l’origine du mandat qui est de défendre le contribuable pour se mieux consacrer au renouvellement de ce même mandat qui veut la satisfaction de certains électeurs aux dépens de certains contribuables ». « Proposer les dépenses que ne les payant pas réclament les ordres mendiants apparaît à l’élu comme son outil de travail ».

La notion « d’ordre mendiant » mériterait de revenir à la mode, tant il est justifié par la situation contemporaine.

4. Sur la défense de la nation

« Une grande offensive est en cours contre notre civilisation et pour défendre cette civilisation la France a besoin d’être en bon état ».

« Il faut restaurer un minimum de dignité électorale, un minimum de moralité publique, un minimum d’ordre financier ».

« Jamais gouvernements et peuples n’ont été moins qu’aujourd’hui aptes à la compréhension mutuelle ».

« Si nous ne voulons nous trouver un jour devant l'un de ces faits accomplis [qui ruinent le pays N.D.L.R.] il faut affirmer notre volonté de vivre en État puissant et libre, disposé aux transactions mais rebelle aux soumissions ».

« Il est de règle en tout pays que les hommes de gauche arrivent au pouvoir par suite de difficultés financières et qu’ils les portent en quelques mois au point d’extrême acuité ».

« Il n’est pas d’exemple qu’un régime socialiste ait jamais réussi ».

Le drame socialiste « est d'oublier le péril extérieur ».

Inutile d’insister pour vérifier que toutes ces citations pourraient être reprises aujourd’hui quasiment dans les mêmes termes.

Tardieu affirme que l’on ne gagne rien à oublier que « la vie des peuples est réglée sur trois idées : « patrie, légalité, propriété » ».

La patrie est en danger, contestée par les européistes qui veulent la disparition des nations et un État fédéral européen (d’où le Brexit) et par le « grand remplacement » associé à l’islamogauchisme.

La légalité : Elle est foulée aux pieds tous les jours. L’affaire du droit de retrait précité suffisant à le prouver.

La propriété : elle est mise en pièces par tous les bouts (réglementation, fiscalité, voies de fait non poursuivies).

5. Quelques conclusions

L’aspect institutionnel reste brûlant. Les réformes du général de Gaulle ont été largement affadies. Ce qui n’avait pas été jugulé a pris une extension épouvantable. Ce qui était reproché aux députés est désormais généralisé :

-          L’Europe

-          Les régions et les municipalités

-          La présidence de la République,

sont toutes devenues des sources de démagogies budgétaires incontrôlables. Le cas du Brexit est typique : comment réagir à la disparition des ressources en provenance du Royaume Uni ? En révisant à proportion des dépenses ? Pas question : il faut des recettes nouvelles ! À Paris, la mairie a augmenté de 90 % la taxe foncière et porté à bientôt 7 milliards la dette de la ville. L’élection du Président au suffrage universel pour 5 ans crée une urgence de réélection qui pousse à la démagogie la plus totale, à l’affichage de fausses réformes dérisoires et transforme le Président en assistante sociale.

Il faut, comme nous en défendons le principe depuis longtemps, séparer la haute fonction publique et la politique. L’Enarchie doit être empêchée. Si on appartient à un corps de l’État, on ne peut pas être à la tête d’un exécutif. De même, la procédure budgétaire doit être entièrement revue aussi bien pour le Parlement que pour les collectivités locales. Les « gratuités » doivent être interdites. Les lois qui créent des obligations financières majeures pour des catégories de Français à l’exclusion des autres, doivent faire l’objet de procédures spéciales. Le referendum d’initiative populaire doit être imposé dans les communes, notamment en cas de hausse du budget supérieur à l’inflation. Les niveaux d’endettement doivent être contrôlés partout, tout dépassement de plafond devant faire l’objet d’un vote voire d’un referendum.

Le démantèlement de l’autorité de l’état par des fonctionnaires et des salariés d’établissements publics, ou d’entreprises en situation de monopole, qui se sont accordé le droit de saboter la vie sociale et économique du pays tout en dominant la presse, à 95 % socialisante, est désormais tel qu’il va falloir que la nation assure son indépendance et sa souveraineté par des mesures fortes. Le justicialisme des juges (j’utilise mon poste pour faire avancer la cause socialiste), la partisanerie des journalistes des entreprises publiques, les blocages continuels organisés par les syndicats des entreprises publiques, le détournement de pouvoir des « enseignants » qui se croient obligés non pas de transmettre des savoirs et des savoirs faire mais de former des Français socialisants jusqu’à l'anticapitaliste militant, avec en prime une pointe de politiquement correct à l’américaine, les excès des syndicats de fonctionnaires et des entreprises publics doivent être empêchés.

Les grandes crises provoquent des réflexes conditionnés pas toujours porteurs de grand sens mais elles stimulent aussi des prises de conscience et une pédagogie.

Ce que montrent le livre et l’expérience d’André Tardieu, c’est le caractère potentiellement désastreux à terme de l’inaction, qui est tentante. On le voit aujourd’hui avec les taxes sans réponse de Trump, les crimes sans réponse de l’Islam politique, l’incapacité d’agir au Moyen Orient, la dette qui enfle démesurément, les prélèvements qui croissent toujours et dont nous sommes devenus les champions du monde.

André Tardieu nous avertit des conséquences négatives du pillage continu de la nation par les « ordres mendiants institutionnels » et de la destruction des valeurs essentielles que sont le patriotisme, le goût de la propriété, les libertés et notamment la possibilité d’une volonté positive d’agir dans la qualité. Il rappelle le droit fondamental à ne pas être bombardé dès l’école (et constamment ensuite par les médias) par une propagande socialiste débilitante. Actualisons le propos en soulignant que nos vies n’ont pas à dépendre à ce point des Gafa, et d’un" Internet de la pourriture", avec un État qui se cache derrière Internet plus qu’il n’en use pour réduire ses coûts de fonctionnement.

Le retour vers le passé est aussi un retour vers un futur.

Pompidou, Chirac, Giscard et la naissance de l'Enarchie Compassionnelle (suite)

Eléments d'histoire 1967-1974

L’article précédent a mis en perspective la lettre que Chirac a écrite à Giscard au moment où il devient le premier ministre du nouveau président. Il faut bien comprendre le contexte de ce courrier qui, pour nous, marque la naissance de ce que nous appelons l’Enarchie Compassionnelle.

Peu avant, pour faire pièce aux Gaullistes un peu secoués par sa candidature à la présidentielle puis son élection, marquée par une forme de mépris pour le général de Gaulle, traité en Has Been, Pompidou a accéléré le recours à des jeunes Énarques qu’il poussait déjà lorsqu’il était Premier Ministre : Chirac, Guéna, Charbonnel se voient promus (les laissés pour compte iront chez Mitterrand). Chirac est d’abord secrétaire d’État de Giscard : formation du couple. Et premières envolées technocratiques. Un livre de 1972, signé Jean Larteguy, Lettre ouverte aux bonnes femmes, bien oublié depuis, en donne, en passant, une parfaite illustration. « Qu’on paie une redevance pour avoir une télévision sans publicité et qu’on autorise soudain cette publicité tout en augmentant la redevance, histoire de promouvoir l’audiovisuel contre la presse écrite, quitte à aider par la suite cette presse pour l’empêcher de crever ; rien que de très normal ». On en est toujours là. En pire.

On voit une bureaucratie sans limite qui fait tout et l’inverse tout en accumulant les dégâts et les correctifs mais toujours en aggravant le système. On comprend mieux les 90 mécanismes d’aide au cinéma évoqués dans les commentaires à l’article précédent. Et ses résultats, magnifiquement décrits par Eric Neuhoff dans son dernier livre : (Très) cher cinéma français. « Le cinéma français agonise sous nos yeux. Il est à peine l’ombre de lui-même ».

Tuer par des taxes et tenter de faire renaître par des subventions est la base de la bureaucratie. La taxe et la subvention sont les deux mamelles de l’action publique dévoyée par la bureaucratie et/ou la démagogie. Rajouter les réglementations excessives et changeantes, vous n’êtes plus en démocratie, mais dans « l’esclavagisme à visage démocratique ». La création de statuts intenables et injustifiables, comme le régime du chômage des intermittents du spectacle, complète le tableau. Il est naturellement irréformable alors qu’il s‘agit d’un pillage pur et simple de l’argent d’autrui, sans aucune justification sinon les menaces et les gesticulations d’une catégorie habituée aux postures théâtrales et qui sait faire… du cinéma.

Au début de la carrière de Jacques Chirac, l’hystérie soixante-huitarde conduit à une aggravation subite du phénomène.

Avec le gouvernement Chaban et l’arrivée de Delors qui se lance dans une « nouvelle société » qui n’est qu’une nouvelle bureaucratie, se produit une réaction au sein des Gaullistes qui commencent à dénoncer cette emprise bureaucratique. À la mort de Pompidou, lorsque Chirac trahit son parti pour rallier Giscard, en sabotant la candidature de Chaban, il est certes soutenu par Juillet et Garaud mais ces derniers font déjà le procès de l’européisme, du bureaucratisme et du fiscalisme de Giscard.

Chirac écrit sa lettre pour confirmer à Giscard qu’il n’est pas sur cette ligne-là et que la fiscalité comme la réglementation resteront foisonnantes et qu’il n’est pas dans son intention de réduire la dépense publique. Giscard s’était opposé frontalement à de Gaulle qui voulait que la dépense publique reste inférieure à 32 % du PIB (on en est à 54 %). Il avait laissé filer les dépenses sans le moindre scrupule et sans tenir compte des ordres. Pompidou n’a pas arbitré. Il considérait que les conceptions de De Gaulle et de son conseiller, Jacques Rueff, étaient réactionnaires et opposées aussi bien à la finance moderne qu’à l’Atlantisme. Rappelons que Pompidou était banquier.

Ensuite, mai 1968 et le déséquilibre massif des comptes ont rendu toute tentative de maîtrise des dépenses vaines. En 1971, Pompidou accepte l’évolution vers les changes flottants qui seront validés définitivement en 73 et surtout, sous Giscard, à la Jamaïque. On se souvient de sa performance médiatique au tout début janvier 2016 où il répondait aux questions sur le bord de la piscine de Kingston, validant, en caleçon et avec des grâces de starlette, la pire décision de politique économique internationale de son septennat. Il les accumulera, les erreurs. Pratiquement toutes les évolutions fâcheuses qui sont dénoncées pour leurs résultats catastrophiques dérivent de décisions giscardiennes, soutenues par Chirac qui ne démissionnera qu’en août 2016. Il est donc totalement associé à ces décisions. Les deux années de son premier gouvernement seront une véritable tragédie bureaucratique et fiscale, Giscard ne trouvant aucun contrepoids en face de lui mais un auxiliaire convaincu de son concept de « travaillisme à la française » (alors que le travailliste Wilson ruinait au même moment le Royaume-Uni et allait provoquer la réaction Thatchérienne).

Il est vrai que la crise mondiale a frappé en 1973 et que tout part en sucettes en 1974. Des actions extrêmement violentes sont conduites par des mouvements gauchistes couplés à des syndicats voyous se prétendant dépassés par la base et les coordinations : Mutinerie sur le paquebot France, capture du bateau, et séquestration des passagers retenus comme otages ; affaire LIP (une mise au pilori abjecte associée à un vol) ; viols et destructions par le feu en Lorraine. Le tout sans poursuites, cela va sans dire : « fi de l’ordre bourgeois, ma chère ; et en plus je vais en basket à l’Opéra. Na ! ». L’économie et le social en pleine crise poussent au laxisme.

Mais, depuis, la « crise » n’a pas cessé, pas plus que le laxisme. Giscard et Chirac sont bien les pères d’une extension maladive de l’énarchie, le prétexte de la crise lui prêtant une aura de bienfaisance et faisant apparaître le concept d’énarchie « compassionnelle », et une pratique qui sera amplifiée par Fabius, Rocard, Juppé, Jospin, Villepin, Hollande. Elle se trouve à son acmé avec le couple Macron-Philippe.

La France doit absolument se guérir de cette maladie. Elle a fait de nous le pays champion des prélèvements sans que jamais personne ne l’ait demandé. Elle a totalement étouffé les libertés et cassé le droit de propriété (qui est de la liberté construite). Elle amène la France au bord de la guerre civile. Elle est à évolution lente mais mortelle. Comme le tabac. Après 50 ans !

Jacques Chirac et l'Enarchie Compassionnelle

Jacques Chirac nous a quittés sous les larmes et les fleurs. La période des hommages a été suffisamment longue et fournie pour qu’on puisse désormais abandonner sans indécence une attitude de pure hagiographie.

Il a choisi la voie de la grande responsabilité politique. Il est normal que le jugement se porte sur ses réussites et ses échecs. L’analyse de sa personnalité n’a d’intérêt que dans la mesure où elle permet de les comprendre.

Jacques Chirac était un cavalier. Il fonçait sans trop s’occuper des équipages qui pouvaient être à ses côtés. Il avait peu de réels amis. Il préférait la compagnie des femmes à celles des hommes même si cet attrait ne le conduisait pas à être aussi expéditif qu’on le dit. On s’amusait bien dans la foulée de Jacques Chirac. Mais il ne fallait pas s’attendre au moindre attachement.

Très vite il a voulu réussir et, en prenant conscience de son abattage, il a pensé qu’il le pourrait en jouant sa carte à fond. Il a hésité un moment : fallait-il chercher les relations de la haute noblesse en mal de réhabilitation de la vieille Europe ou l’argent de l’Amérique ? Il choisira la première option et une femme qui plaçait en lui des ambitions et des espoirs. Les cavaliers aiment le rôle de cheval de jeu.

Son activité plus que son activisme, qui aurait supposé une volonté précise, inexistante dans son cas, lui a ouvert les portes de la politique au plus haut niveau, auprès d’un ami de son Père, George Pompidou, qui n’avait pas non plus de volonté précise. La mort de son mentor d'un côté et son dynamisme de l'autre,  l’ont mis très tôt (trop tôt ?) en position d'ambitionner une place de chef de parti. Il a choisi de trahir son camp pour le mettre au service de Giscard.

Le document le plus important et révélateur que Jacques Chirac ait jamais écrit est sa lettre à Giscard. Il lui propose une sorte de botte politique. « Si on s’entend on est là pour cent ans. Chercher des économies, réduire la dépense publique ? Foutaises que tout cela. Le bon peuple, au moindre incident, veut que l’État intervienne. La dépense publique est la provende qui permet la réélection ». On pourra trouver dans ce texte un bréviaire presque complet de l’Enarchie Compassionnelle.

Dès qu’il sera élu, Giscard se moquera des ambitions de « l’agité » qui l’aura fait roi. Ce garçon que beaucoup présente comme une superbe machinerie intellectuelle se comportera avec Chirac comme un paltoquet et un crétin, l’humiliant de mille façons dont deux au moins en public, comme la scène grotesque où il refuse de lui serrer la main en conseil des ministres et l'invitation à Brégançon avec son moniteur de ski. Il n’y a gagné qu’une haine inexpiable et la perte de sa réélection.

Il est tout de même malheureux que la principale réussite de Chirac soit d’avoir favorisé la victoire de Mitterrand, désastreuse pour le pays. Ce n’était pas exactement ce qu’on attendait de lui. Sa meilleure prestation politique sera la période de cohabitation où, grâce à Balladur, son gouvernement sera, malgré de multiples avanies internes et externes, plutôt une réussite.

Son échec à la présidentielle suivante et bientôt la concurrence de Balladur, le conduiront à une autre campagne plus vengeresse que constructive qui amènera certes son succès présidentiel mais très vite aussi l’effondrement de son septennat. Avec Jospin il trouve à nouveau l’occasion de la gestion du pays par un couple d’Énarques. Cela tournera au ratage à peu près complet. Cinq ans de gouvernement Jospin, qui ruineront le pays un peu plus avec les 35 heures et le blocage judiciaire des relations sociales, lui permettront de gagner le quinquennat qu’il avait voulu pour garder une chance d’être réélu (il savait qu’il n’avait aucune chance dans le cadre d’un nouveau septennat). Cette nouvelle aventure sera aussi décevante que la précédente, la maladie faisant rapidement son œuvre et confortant une envie de ne rien faire déjà bien ancrée et théorisée.

Jacques Chirac aura été une sorte de Murat de la politique. Actif, manœuvrier, capable et finalement s’élevant au plus haut. Mais sans réelles convictions ni direction établie. Et en acceptant d'affaiblir son camp si son intérêt le lui commandait, point où il se distingue de Murat.

Il n’a pas de bilan, juste une trajectoire.

En cela il est typique de l'Enarchie Compassionnelle, qui sert les intérêts d’une caste ou de certains de ces membres les plus actifs ou les plus astucieux, sans réellement servir la nation.

Le vrai successeur de Chirac est évidemment Macron. Le couple Macron-Philippe a repris le flambeau, avec les mêmes ambiguïtés et la même absence de résultats convaincants.

Octobre 2019. Quelques Instantanés (Suite)

1.       Hôpital de Saint Malo. Un patient arrive souffrant du ventre. On détecte un problème classique de vésicule biliaire. L’opération commence. Elle ne se terminera pas « faute de temps et de personnel ». On ne découpera qu’une partie de l’organe malade avec une opération à suivre pour le malade « quand on aura le temps et les moyens ». C’est que l’inspection du travail est puissante. Dépasser un horaire d’infirmière ou de brancardier, cela ne se passera pas comme cela. Et l’ARS du coin a créé des tonnes de normes. Pas question de continuer une opération si le taux de ceci et le pourcentage de cela ne sont pas respectés. Et que les urgences sont saturées et en grève. Leçon :

    Tout le monde se fout du patient

    Il n’y aura aucune sanction

    Deux opérations au lieu d’une seule coûte la peau des yeux

    Quand on tue la médecine de ville, on sature les urgences qui ne peuvent plus se concentrer… sur les urgences

    La médecine ne se gère pas avec des réglementations bureaucratiques

    Avoir voulu organiser la gratuité à 100% du petit risque ne permet pas de faire face aux gros risques.

    Les 35 heures à l’hôpital ont été une folie

    La réputation de l’hôpital de Saint Malo est foutue pour 20 ans.

    Ce scandale n’atteindra jamais les journaux télévisés qui informent les masses qui ne font droit en boucle qu’aux manifestants des syndicats hospitaliers

2)            Eric Zemmour s’est fait la spécialité d’expliquer qu’il n’y a pas de différence entre l’islam et l’islamisme, en affirmant qu’il s’agit uniquement d’une question de rapport de force, en particulier démographique. Dès que les Musulmans se trouvent en situation de force, ce n’est pas un gentil islam qui s’impose mais l'islamisme violent. Il en voit la preuve dans le fait que toutes les frontières de l’Islam brûlent. Il professe également que l’islam n’est pas seulement une religion mais une organisation sociale dont les préceptes sont contraires aux principes de la République française. Aussitôt des meutes se forment pour demander son exclusion de tous les journaux français où il peut travailler. Motif : il stigmatise les Musulmans. Pas de chance, un musulman égorge au même moment quatre fonctionnaires de police. Après avoir répété à l’envi qu’il s’agissait d’un fou, la presse bien-pensante finit par admettre qu’il s'agit d’un musulman fanatique. La réalité a rejoint la diatribe d’Eric Zemmour, énoncée d’une façon, il est vrai, un peu apocalyptique, voire messianique. Leçon :

        La liberté d’observer et de dire ce qu’on voit,et de le théoriser, est interdite en France, patrie supposée de la liberté d’expression.

        La réalité n’existe pas. Elle doit être transformée par les communicants pour la rendre politiquement correcte.

        Ce n’est que quand la coupole autorisée donnera le top départ qu’on pourra dire la vérité, les anciens lanceurs d’alerte restant diabolisés.

        Tout ce système a été mis en place par les Communistes dès la fin des années vingt et, longtemps contré en France, il a été repris par la presse dominante et prophylactique.

        Il fusionne aujourd’hui avec le goût du « shaming » en provenance des Etats-Unis. Faire honte en groupe et chasser le vilain par des huées et la proscription sociale ! Autrefois tout l’instinct français s’opposait à cette vision propre au puritanisme le plus étroit.

        Réentendre Khomenei : l’Islam doit être imposé par la violence à la terre entière car c’est la seule vérité et la demande de Dieu. Il est clair que depuis qu’il a réussi à impulser cette guerre, l’expansionnisme totalitaire musulman est une réalité qui doit être combattue comme telle.

        La grande faiblesse zémmourienne est de déchaîner de façon difficilement acceptable la suspicion sur toute la population musulmane et de mettre en cause radicalement les droits de l’homme qu’il propose de mettre entre parenthèses pour purger l’abcès musulman. Par quelles méthodes ? Heu ! Heu !

3)            Le projet de refonte des alentours de la tour Montparnasse est présenté par les Anglais qui ont gagné le concours d’urbanisme lancé par la Mairie de Paris. Le représentant du cabinet retenu montre surtout qu’il s’ait parler le sabir verdo-Hidalgien. Les coulées vertes, les transports doux, les ambiances apaisées, les forêts vierges seraient des exemples d’une approche « Hausmannienne » ! Le grotesque prend du relief avec l’accent anglais. En vérité le projet prévoit une formidable densification au profit des propriétaires actuels du centre commercial à détruire (en particulier la Macif). On casse la halle pour créer une rue bordée d’immeubles de huit étages (contre deux aujourd’hui). On a conservé l’immeuble carré, énorme, du CIT et ajouté 7 petits CIT avec une voie piétonnière au milieu. En fait on veut et on va créer un énorme bouchon sud-nord, en plein cœur de la rive gauche, en supprimant la rue du Départ et en transformant en cul-de-sac l’avenue Edgar Quinet, l’avenue du Maine et la rue du Commandant René Mouchotte. Les riverains sont sacrifiés à cette densification bouchon, dont l’intérêt est uniquement mercantile pour les promoteurs et électoraliste pour l’équipe Hidalgo. Une personne dans l’assemblée indique qu’elle n’aura désormais plus de soleil dans son appartement. Réponse du cynique affairiste Missika : vous n’aurez qu’à vous plaindre en justice. Leçon :

            L’équipe Hidalgo Missika n’aura pensé qu’à densifier et « marchandiser » la capitale tout en ruinant la ville par des dettes inconsidérées. Partout les projets sont soit des imbécillités festives soit des densifications dévastatrices qui commencent, en effet, à être condamnées par la justice.

            Le mépris total du riverain est la règle systématique.

            Les effets pervers l’emportent aussitôt et toutes les fausses bonnes intentions affichées se transforment en horreurs (voir la rue Mouchotte).

            Un urbaniste anglais qui croit faire de l’haussmannien en bloquant les circulations et en créant « une jungle » doit croire que le prochain Brexit lui donne les droits de dire et de faire n’importe quoi sur le continent.

            Des espaces immenses et non clos avec bosquets, zones vertes et recoins cachées, façon jungle, sont un appel formidable aux villages de tentes qui améliorent tant le nord de Paris.

            Tout l’accès gare par moyen motorisé se fera par le sud dans des conditions dantesques pour les riverains de la gare, dont les voies de circulation sont réduites des deux tiers.

            Un urbaniste qui croit, comme M. Nadjovski, qu’une famille avec valises part en vacances à vélo, doit être enfermé dans la même chambre à Sainte-Anne que le chef des cyclo-fascistes municipaux.

            La presse française et notamment parisienne est totalement silencieuse sur ce nouveau scandale, comme d’ailleurs tous les partis politiques parisiens. La Tour Montparnasse étant un objet de détestation, tout ce qui vise à faire autre chose est sacré. L’ennui, c’est qu’elle reste et qu’elle sera même plus haute pour payer les transformations qu’on lui impose !

 4)           Une énorme manifestation anti GPA et PMA, et d’une façon générale, opposée à une société « posthumaniste » où tout est possible, se déroule à Montparnasse. La couverture des chaînes de la TNT est d’une parfaite malhonnêteté. BFM en parle tardivement et pour quelques minutes seulement et accompagne des images partielles par des commentateurs opposés à la manifestation. Tous les éléments de langage visent à minimiser et condamner la manif. La journaliste qui couvre la manifestation sur LCI doit répondre à cette question : y-a-t-il un peu de monde... Depuis plusieurs jours cette chaîne annonce qu’il n’y aura personne. Pas de chance, il y a du monde, difficile de le nier. Alors la malheureuse explique qu’on n’aura pas les chiffres avant la Saint Glin-glin, donc pas de réponse alors qu’on voit des dizaines de milliers personnes qui défilent. La presse en France doit avoir un rôle prophylactique pour empêcher les Français de mal penser. Leçon :

                Dans les années cinquante on avait l’Observatore Romano, maintenant on a la presse française bien-pensante. Le progrès est modeste.

                Une chaîne qui, comme BFM, a suivi inlassablement le plus petit défilé de Gilets jaunes dans la moindre sous-préfecture montre dans l’affaire un aspect révélateur. Elle se concentre sur la question de la démission de Castaner, sans doute un sujet fort (la chasse à l’homme, depuis l’affaire Fillon, est la seule chose qui excite vraiment la presse décadente).

                Pauvres journalistes qui doivent prouver leur discipline dans la malhonnêteté dès les premiers pas dans le métier.

5)            L’Assemblée vient de voter une loi qui permet à toute femme se trouvant sur le territoire français de se faire financer une insémination artificielle pour avoir un enfant de père inconnu. En même temps, selon la formule de base du macronisme, une action est entreprise pour mettre frein aux « abus » de l’immigration et notamment pour tenter de limiter le gonflement des dépenses de l’AME, l’aide médicale aux étrangers en situation irrégulière, qui viennent de dépasser allègrement le milliard d’euros. Tous les hospitaliers savent que d’ores et déjà des milliers d’immigrées femmes exigent des traitements contre l’infertilité pour avoir au plus vite des enfants nés sur le sol français. Désormais elles demanderont une PMA remboursée. Eh oui : une si bonne idée doit être accessible à toutes donc gratuite. Leçon :

                    Le « en même temps » est une farce, car il permet toutes les contradictions

                    Un business nouveau et lucratif financé sur fonds public vient d’être créé.

                    Quand les bornes sont franchies, il n’y a plus de limites.

                    À noter que de plus en plus de Français font cloner leur animal de compagnie (un seul chat ou chien pour la vie, c’est cool !). À quand un être cher ?

                    La justification est toujours la même : cela se fait ailleurs alors pourquoi pas nous ? La loi française est dans la dépendance de la loi des autres du moment qu’ils ont cédé le plus vite à des groupes de pression.

 

 

 

Sur chacun de ces sujets chacun peut avoir les idées qu’il veut. Ce n’est pas notre sujet. Ce qui est révélateur dans toutes ces affaires, c’est l’emprise de la démagogie qui exige que l’on cède à toutes les demandes de minorités agissantes, que l'on étouffe toute contestation non souhaitée par la pensée dominante, en manipulant l’opinion plutôt qu'en l'éclairant, et que l’on gaspille l’argent public dans des gratuités intenables qui se retournent contre la population. Cet état de fait signe à la fois la ruine des Français et la restriction des libertés. Les dirigeants français, dont le pouvoir a été drastiquement réduit, ne savent plus gérer que des préoccupations de sous-secrétaire d’État à la population civile, en général en cédant sur tout et en ruinant la nation. Du coup la haine et l’intolérance sont partout. Les effets pervers règnent en Maître.

Dans les années cinquante et soixante, triomphaient André Gide et Roger Peyrefitte (parmi cent autres) en littérature, Chazot dans la danse, Brialy et Jean Marais dans le cinéma, Jean-Louis Bory dans le journalisme et l’éducation nationale, Sagan en littérature après Colette. L’homosexuel-lle ne se mariait pas mais marquait le paysage par son talent. À la satisfaction générale. C’est fini !

Dans les années cinquante et soixante, des chirurgiens dévoués et compétents, souvent servis par des religieuses à peine diplômées mais consciencieuses et intelligentes, opéraient de façon remarquable sans compter leur temps. À Dinard le Chirurgien Forget n’aurait jamais arrêté une opération de la vésicule biliaire « par manque de temps » et il n’aurait jamais fait face à un « problème de personnel » en arrêtant brusquement une opération. On a supprimé son unité pour non-conformité aux règles au profit de l’hôpital de St Malo. La compétence et la conscience professionnelle ne s'en sont pas trouvées améliorées.

Cela ne veut pas dire que c’était « mieux avant », mais qu’une dimension de la vie d’un pays est le goût du travail bien fait et le talent, une autre la liberté et la compétence. Sur tous ces fronts-là, on constate non pas un affaiblissement mais un effondrement. La bigoterie des sous-doués et des hystériques emporte le pays sous nos yeux ébahis. Il n’y a plus de compétences, d’effort, de résultats, seulement un moralisme de pacotille, enseigné dès l’école, indifférent à la réalité et contraire à la force passée du pays. Un « aquobonisme » devant la tâche de redressement nécessaire s’est installé qui signale une perte de volonté nationale particulièrement inquiétante parce qu’elle est radicale et qu’on peut craindre qu’elle ne soit définitive.

 

On dira : vous sombrez dans le « déclinisme ». Pas du tout, la grande affaire est de le conjurer. Et cela passe par des prises de conscience.

 

Vous avez dit conscience ? Alors là, vous êtes en plein déclinisme passéiste ! Silence. Ça suffit comme ça...


 

 

 

 

Octobre 2019 : quelques instantanés significatifs

1)      Examen de la vente d’un studio à Paris : l’acquéreur dispose d’un prêt (300.000 E) supérieur à ce que touche le vendeur en net (270.000 E). Il y a près de 30.000 euros de frais. Le dossier de vente fait près de 300 pages. Merci Mme Duflot et la loi Alur. Notaire, agents immobiliers, et syndics se sucrent sur l’abus de paperasserie. Leçon :

  1. La bulle immobilière à Paris ressemble à la bulle de 1992 où les banques prêtaient non seulement le prix d’achat à 100% mais les frais et une partie de la plus-value espérée. 
  2. L’amortissement d’un tel achat ne peut se faire sur la location compyr tenu  de la loi sur les loyers. Restent Airbnb et l’espoir d’une plus-value.
  3. Le blocage de la construction par Mme Hidalgo qui préempte tout alimente la spéculation
  4. Avec des taux d’emprunt à 1%, la tentation est grande pour un jeune cadre d’investir en empruntant sans capital sur 25 à 30 ans.  L’IFI qui devait prévenir le goût pour l’immobilier n’a eu aucune influence, sauf de doubler les recettes fiscales de l’ISF sur la partie immobilière.
  5. On était censé détricoter la loi Alur et ses folies bureaucratiques. Rien à faire en régime d’Enarchie Compassionnelle.

2)      Un juge rouge décide que l’état de nécessité justifie des actes illégaux qui visent à ridiculiser le président de la République. Leçon :

  1. Le justicialisme, cette doctrine de gauche qui veut qu’un juge doit utiliser les fonctions qu’il a réussi à obtenir dans l’Etat pour servir la cause et non pas le droit, est une des tares récurrentes du système judiciaire français et doit être réformé sans pitié. Il prive le législateur de toute légitimité et la victime de toute défense.
  2.  « Le gouvernement des juges » est une des causes du Brexit et alimente une rumeur de sortie de la Grande Bretagne du cadre juridique non seulement de l’Union Européenne mais aussi du conseil de l’Europe.  
  3. La renonciation au droit du sol en Italie part du même sentiment.
  4. Les peuples veulent retrouver une souveraineté juridique perdue de l’intérieur et de l’extérieur.

3)      Orange à qui l’installation d’une box sur fibre optique a été commandée, va commettre une suite ininterrompue d’erreurs plus ahurissantes les unes que les autres, concernant aussi bien la fourniture des matériels que leur installation.  Trois erreurs de livraison (dont une livraison en province pour une installation à Paris) puis trois erreurs de rendez-vous (avec un appel d’un installateur errant en Charente Maritime !). Au final l’installateur qui trouve enfin le bon endroit constate que c’est un câblage Free et que le nécessaire n’a pas été fait auprès de cette entreprise avant de venir installer. Installation retardée…d’un mois supplémentaire. Au total près de trois mois pour installer une box alors que tous les câblages sont faits !  Leçon :

  1. Orange a atteint le degré absolu de la désorganisation
  2. Le client est resté un usager à qui on peut tout faire subir.
  3. Le bourrage de raccordements sur les câbles entraîne des écarts immenses avec les performances théoriques des réseaux.
  4. Les programmes qui tournent sur la box n’ont d’intérêt que pour Orange et peuvent déranger gravement le client.  Si le Wifi est saturé les programmes ne marchent plus.  
  5. La dénationalisation des esprits prend plus de temps que celle du capital.

4)      La réduction de l’ISF aux seuls biens immobiliers, a fait l’objet d’une « évaluation ». Il appert que le coût de la mesure est moitié moindre que ce qu’on a annoncé, que la part de taxation de l’immobilier a un rendement doublé. En évitant le départ fiscal de centaines de « riches » qui sont restés dans le système fiscal français, la mesure n’a en fait pas eu de conséquences pour le budget.  Leçon :

  1. Le fisc reprend toujours ce qu’il a donné
  2. On exige une évaluation pour une baisse d’impôts sur les riches jamais pour une hausse même massive (par exemple plus de 40% sur l’IR en quelques années, ou un doublement de l’impôt foncier à Paris).
  3. La suppression de l’ISF n’a pas à être « justifiée » par des questions d’efficacité fiscales. Cet impôt était par nature innommable et honteux.   Supprimer une saloperie discriminatoire et spoliatrice pour une catégorie de la population se justifie en soi par respect des Français. C’est l’éthique démocratique qui est en cause.

5)      La réforme des retraites est justifiée, elle, pour des raisons éthiques alors que le problème fondamental est économique.  Un système unifié serait une opération de justice. En vérité il est très facile de savoir où sont les avantages les plus iniques. Les hauts fonctionnaires peuvent cumuler leur retraite statutaire et mille autres retraites acquises dans l’exercice d’une fonction élective, à la tête d’entreprises d’états, ou après un saut dans des entreprises privées.  Rendre la retraite statutaire prorata temporis serait un premier pas rapide à faire. Les fonctionnaires ont un système beaucoup plus généreux que les salariés du privé. Rendre les conditions identiques ne représente pas un énorme effort.  Pour le reste tout le monde sait qu’il faut revenir a minima à un départ à 65 ans et plus sérieusement à 67 ans. Leçon :

  1. L’Enarchie qui gouverne ne veut pas remettre en cause ses privilèges est espère un traitement de faveur pour encore très longtemps en se cachant derrière les autres catégories de personnel public.
  2. On complique pour noyer le poisson, alors que ces complications ne sont nullement nécessaires et encore moins souhaitées. C’est la méthode Macron avec ses lois kilométriques
  3.  Affirmer que la réforme a un but de justice alors que ce sont les déficits qui comptent et le coût démesuré d’une retraite à 60 ans est de la tactique politicienne débile.
  4. Une fois de plus les réserves de la retraite des cadres et des professions libérales seront volées malgré les dires contraires.
  5. Rappelons que les Cadres, s’ils avaient pu librement cotiser à un système de retraite par capitalisation, auraient aujourd’hui, pour les mêmes versements, près du double de pension avant impôt!

6)      On a donné au FMI une présidente bulgare et pour cela on a changé les règles d’ancienneté. L’institution sera toujours dirigée dans les faits par les Etats-Unis et par une femme, selon la grande règle des minorités agissantes : dès qu’on a eu un poste, on le conserve.  Leçon :

  1. Créé pour gérer les changes fixes et ajustables, le FMI n’a pas de rôle réel en régime de changes flottants.
  2. Le poste de directeur général est donc de pure représentation.
  3. Le FMI ne sert plus qu’à des bricolages diplomatiques et symboliques.

7)      La bourse frémit dans l’hystérie la plus totale. Elle atteint les plus hauts et dégringole aussitôt. Ce n’est plus de la « volatilité » mais de la peur panique. Si les robots des ETF déclenchent leurs triggers, on va vers une baisse très brutale.  Leçon :

  1. Les déversements massifs de liquidités banque centrale ont permis une spéculation boursière intense.
  2. La spéculation massive finit toujours assez mal.

8)      Greta Thunberg, six ans d’âge mental, poursuit la France en justice, en déformant de haine sa pauvre figure, alors qu’en matière de gaz a effets de serre elle a une des meilleures situations mondiales.  Leçon :

  1. La sagesse ancestrale veut qu’on ne confie pas à un enfant le soin de faire honte à des adultes et encore moins à des nations.
  2. C’est maintenant que Greta a du souci à se faire et pour elle-même. Apparemment elle a des parents indignes.

9)      Donald Trump taxe sans vergogne l’Europe en fonction de son bon plaisir après avoir rendu impossible tout jugement de l’OMC (en bloquant la nomination des juges).  Les dommages pour la France seront sérieux.  La guerre commerciale fondée sur un constat monétaire (l’existence d’excédents faramineux au profit de l’Europe), et la France est piégée dans l’affaire à cause des Allemands ! Leçon :

  1. Les excédents sont condamnables dans tous les traités d’après-guerre. Il aurait été bon Que l’Europe s’en avise en temps utile. Mais chut !
  2. La responsabilité allemande est écrasante. Mais chut !
  3. Le système des changes flottants est responsable. Mais chut !
  4. L’Eurosystème est responsable. Mais chut !

 De chut en chut jusqu’à la chute finale ?  

Monnaie : les analyses désespérantes des économistes appelés par les médias

Pour les économistes reconnus par les médias, la période est extrêmement difficile. Le tourbillon qui engloutit toute la phraséologie habituelle et les avis convenus les met dans l’obligation de rester dans le coup sans trop se contredire, ce qui ne va pas sans sévères contorsions. Quand on a cautionné pendant des lustres un système qui a périclité, en couvrant ce qu’il faut bien appeler des imbécillités d’un vernis scientifique,sans jamais se lasser, on sait que les journaux vous resteront ouverts (l’habitude), mais il faut tout de même un sens des transitions assez marqué pour se rétablir dans le nouveau monde incertain qui se met en place en matière de conception économique.

En rendant compte des débats du colloque du 23 au 24 septembre sur la monnaie, le Monde en donne à nouveau de beaux exemples.

Barry Eichengreen est américain et reconnu dans le domaine de la monnaie. La presse française adore les économistes américains, surtout de gauche comme Stiglitz qui tient la vedette en toutes circonstances et sur tous les sujets, aussi bien au Figaro qu’au Monde, mais n’importe quel technicien peut faire l’affaire pourvu qu’il ait une petite aura dans son pays.

L’excellent Barry commente la suggestion de Mark Carney, ancien gouverneur de la banque centrale du Canada et de la banque centrale britannique, une curiosité intéressante, de créer une « monnaie synthétique hégémonique » pour remplacer le dollar. On aurait aimé que la presse française informe les Français de cette suggestion. Mais non. Comme les Soviétiques apprenaient les nouvelles par leur réfutation dans la Pravda, on ne connaît les analyses vraiment intéressantes que par le commentaire postérieurs et autorisés des économistes en cour.

Carney a compris qu’un système monétaire mondial fondé sur une monnaie nationale est une hérésie. Cela ne marche pas. Cette hérésie a fait sauter les accords de Bretton Woods et est en train de dynamiter les changes flottants, avec dollar comme monnaie de réserve. Il a expliqué qu’un pays qui voit son poids fondre dans l’économie mondiale ne peut pas satisfaire les besoins monétaires d’une économie mondiale qui croit plus vite qu’elle. On a tellement entendu que l’or ne pouvait plus servir de base monétaire mondiale car les besoins de l’économie excédaient la croissance des extractions, que cet argument est imparable pour contrer les tenant des changes flottants autour du dollar.

Carney conclut qu’il faut une monnaie internationale représentative d’un panier de valeurs de référence. Il dit donc ce que nous cessons de répéter sur ce blog. Il faut un étalon monétaire stable, incontestable et représentatif de valeurs certaines. Les DTS en sont une approche. Mais avec les changes flottants, ils synthétisent des valeurs flottantes et ils ont été mis au frigo. Carney propose un saut technologique pour que cet étalon monétaire puisse devenir une vraie monnaie, utilisable principalement entre banques centrales et pourquoi pas plus si affinité.

Au lieu de discuter directement cette idée importante, Eichengreen la compare à la Libra, le projet de monnaie privée proposée par Facebook, qui lui aussi se base sur un panier de valeurs de références fortes pour asseoir sa crédibilité. Il a beau jeu de prouver qu’il n’y a aucun lien solide entre la création de Libras et la fourniture des liquidités internationales nécessaires. Le dollar restera le maître du jeu. Les dangers inacceptables extra-monétaires de la Libra rendent sa légalisation problématique. Alors faut-il compter sur des DTS mis à la mode numérique ? Eichengreen avance qu’une transaction en DTS numériques serait plus coûteuse qu’en dollars. Il n’explique pas pourquoi et s’égare dans des considérations sur la création de cryptomonnaies par les banques centrales qui rendrait moins coûteuse les transactions et atténuerait sans la supprimer l’hégémonie du dollar. Voilà donc la suggestion de Eichengreen : que les banques centrales créent des cryptomonnaies ! Et qu'on laisse le dollar régner en flottant !

Agnès Bénassy-Queré française est une économiste primée par le Monde en 2000. Elle explique que les droits de douane agissent plus sur les soldes commerciaux que la monnaie. D’après ses calculs il faudrait une dévaluation de 66 % du dollar pour rétablir l’équilibre avec la Chine. Ce qui revient à dire que le flottement des monnaies dans des marges contraintes ne sert à rien. Mais cette conclusion ne sera pas tirée. En revanche elle constate : « quel bonheur de réaliser des transactions internationales dans une seule monnaie qui resterait stable par rapport à un panier de monnaies souveraines ! »

Mais là on entre dans une contradiction immédiate : les dévaluations c’est inefficace mais c’est efficace. On le voit bien avec l’Euro qui ne permet pas d’ajuster les économies de l’euroland. Du coup on s’échappe en condamnant la Libra.

Pour se sauver, il reste à lire les réflexions d’un jeune économiste primé lui aussi mais en 2008. Il explique que l’hégémonie du dollar a d’importantes conséquences, du genre négatives surtout depuis que la place ses États-Unis dans le PIB mondial régresse. Mais pas de chance l’Euro ne peut pas jouer le rôle du dollar. Pas plus que le Libra. Alors ? Alors rien.

Essayons le dernier article d’un certain Lorenzoni de l’université Northwestern de Chicago. Un américain au nom européen, c’est cool. L’article est prudent. L’auteur ne prend rien à son compte. Il fait droit à des explications qui « tiendraient » (conditionnel) à des analyses que l’on va citer mais qu’on n’endosse pas. Il fait bien car la première est la sottise microéconomique habituelle qui veut que le taux de change ne soit que la résultante de comportements individuels cumulés. Partant de là on décrit des mécanismes théoriques peu convaincants qui conclut que quoiqu’on ne fasse rien ne se corrige de toute façon. Nous voilà bien avancés.

Quand on lit entre les lignes on voit apparaître surtout deux points importants :

-          Les changes flottants ne fonctionnent pas et les mesures qu’on peut prendre dans ce cadre sont inefficaces.

-          Le monde a besoin d’une monnaie mondiale non nationale (un rêve).

Mais bon, n’en tirons aucune conséquence !

Dans Marianne n° 1175, Christian Stoffaes, président d’un conseil d’analyse économique franco-allemand, ce qui n’est pas rien, en appelle à la convocation d’un nouveau Bretton Woods. L’ennui, c’est que plus personne ne sait ce qui s'est décidé à Bretton-Woods et pourquoi le système a explosé (une des raisons pour lesquelles nous avons écrit notre dernier livre : La Monnaie du Diable). Et on part finalement dans les quetsches en expliquant « qu’on ne rétablira pas les changes fixes ». Alors on fait quoi ? Heu ! Heu !

Tout ce petit monde constate avec la plus grande exactitude que les changes flottants ne marchent pas. Ils expliquent avec précision pourquoi. Et dès qu’il faut sauter le pas, c’est-à-dire convenir qu’il ne reste plus qu’une seule solution : revenir aux changes fixes et ajustables par consensus autour d’un étalon extra-national avec interdiction des grands déficits et des grands excédents, alors ils calent tous. Pas question de briser le tabou ultime.

Pauvre PQN et pauvres journaux français, réduits à cette extrémité de cautionner des tabous et incapables de trouver en eux la volonté de sortir de cette purée économique inconsistante et lâche. Au moins Alain Minc, lui, s’est fâché. On ne comprend pas que la PQN reste ainsi prisonnière d’une cage de verre qui se pulvérisera au premier choc. Dans les années trente, la stratégie militaire française était également prisonnière d’un tabou : parler d’offensive était offensant. On a perdu la bataille des Ardennes en 5 jours. Plus personne ne comprend le tabou qui empoignait les esprits.

Les effets délétères de la crise de 2008 continuent à ravager le faux consensus préalable, sans que les officiels n’osent franchir le pas. Il y a une heure, le niveau de l’inflation européen a été connu : la hausse des prix n’est que de 0.9%, en baisse en dépit des arrosages de la BCE. Quand cela ne marche pas, cela ne marche pas.

Il faut se débarrasser des tabous.

Nous, nous disons qu’il faut revenir à des changes fixes et ajustables par consensus avec un étalon extra national. C’est la seule solution.

 

Didier Dufau pour le Cercle des « économistes e-toile »

Le journal Le Monde face à l’éclatement des dogmes économiques

Une audace des plus timides

L’avantage des grandes crises est qu’elles finissent toujours par provoquer un séisme des idées. Il y faut une dizaine d’années. Nous sommes en plein dans le phénomène. Les diktats idéologiques qui étaient répétés comme des mantras par des perroquets bien dressés s’effondrent et un peu de lumière nouvelle entre dans les colonnes des journaux.

Prenons la page « idées » du journal Le monde du 15-16 septembre 2019. Elle est chapeautée par un titre prophylactique : Les Guerres de Trump. Cela permet au journal de ne pas s’engager trop dans le révisionnisme.

L’article « Washington se fâche contre les excédents excessifs », signé d’un « responsable de recherche dans une banque », est intéressant car il reprend les thèses que nous défendons avec une belle énergie longtemps mal récompensée.

-        Il rappelle que la position de Trump est en fait la continuité de celle d’Obama. La question des déséquilibres est arrivée au cerveau des dirigeants américains en 2010 après la crise et elle chemine depuis qu’il a fallu qu’AIG paie des centaines de milliards de dollars à des banques étrangères et s’est renforcée avec les difficultés sociales liées à une mondialisation qui a mis en difficulté la classe moyenne américaine.

-        Il déclare que les excédents allemands ont peu à voir avec la qualité industrielle allemande mais sont liés à des mesures d’organisation globale. On peut contester le détail de l’explication mais il est parfaitement établi que l’analyse en terme microéconomique des excédents (performance des entreprises, épargne des individus) est ridicule. C’est la politique globale de conduite de la vie économique et sociale allemande qui a créé les excédents, aggravée par l’Euro qui lui a permis d’exporter avec une monnaie dévaluée.

-        Il précise avec exactitude qu’en suivant globalement les politiques macroéconomiques de l’Allemagne, l’Europe est devenue également excédentaire.

-        Il souligne que le même mécanisme a été mis en place par la Chine, avec un taux d’épargne global passant à 50% du PIB et note que cette politique accroît le chômage chez ses partenaires commerciaux. Le blocage de l’accès au marché Chinois et son refus de respecter le droit de propriété aggrave les choses et l’arrivée au pouvoir de XI Jin Pin montre qu’il s’agit désormais d’une politique de puissance et pas seulement de rattrapage économique.

-        L’Europe est aussi victime de la politique chinoise mais ne peut le dénoncer parce que l’Allemagne, elle, fait pareil et en profite.  L’Allemagne a en effet beau jeu de refuser de jouer une politique de débridage de ses excédents si la Chine ne le fait pas.

-        Le couple Franco-Allemand est à la peine car les intérêts des deux pays sont totalement opposés.

Nous avons tellement souvent développé ces thèses que nous pouvons applaudir à deux mains qu’on les voit enfin apparaître dans un journal de la PQN, alors que tous ces sujets ont été verrouillés depuis 20 ans et les premières mises en cause par Maurice Allais. Tout en regrettant cet ostracisme intellectuel de longue durée. C’est l’ennui de la presse française, dominée par une coupole de dix personnes qui décident, en général de façon assez homogène, de ce qui peut être dit ou pas dit. Le non-dit et l’interdiction de dire est une constante de la presse française. Les pages idées, en fait, servent un dessein alors qu’il vaudrait mieux qu’elles fassent respirer la réflexion générale.  

L’effort de Goetzmann, l’auteur,  n’est pas totalement convaincant, d’abord parce qu’il laisse de côté des pans entiers du problème. Il n’y a d’excédents que parce qu’il y a des déficits. Les déficits américains sont structurels dans le système des changes flottants mis en place à Kingston. Tout n’est pas à la charge des pays excédentaires. Il faut revoir le système des changes flottants. Et là, grand silence ! La place du dollar comme monnaie mondiale de facto est aussi en cause. Encore grand silence. Quand on rentre dans le vraiment dur, le discours s’évanouit.  Quant à la conclusion, elle est parfaitement contestable : « il faut traiter les causes du mal en soutenant des politiques de croissance qui auront pour effet de corriger les excédents commerciaux sur les Etats-Unis ». Lesquelles ? Et pourquoi seulement ceux sur les Etats-Unis ?  Les pays de la zone Euro souffrent des excédents allemands qui sont démesurés vis-à-vis de l’Euroland. L’Eurosystème comme les changes flottants sont deux systèmes qui permettent les énormes déficits et les grandioses excédents. Il faut en changer ? Là pas un mot. On entre là où Le Monde ne veut pas qu’on aille. L’auteur voit bien que la relance dont il espère qu’elle sera conduite par la BCE et les Etats européens (toute la presse depuis deux mois pilonne sur le thème : la BCE doit se dégager de l’emprise allemande et comme elle ne peut pas tout les Etats doivent pendre le relais par une relance budgétaire) provoquera des déficits accrus vis-à-vis de la Chine. « L’Europe pourra utilement s’interroger sur la nature véritable des pratiques commerciales chinoises » termine l’auteur. Depuis le temps que nous écrivons que la complaisance vis-à-vis de la Chine est suicidaire, un thème développé à l’envi par Maurice Allais (rendons à César…) cet avertissement est bien venu.  Mais aucune politique réelle ne se dégage de l’article.  L’auteur ne distingue pas les aspects monétaires et les aspects commerciaux, ce qui tient au structurel et ce qui ressort du politique, ce qui est mondial et ce qui est purement européen.

Ne regrettons rien. Voir des idées majeures cachées sous le tapis médiatique pendant des lustres remonter à la surface est une bonne chose, même si c’est de façon beaucoup trop partielle et sans influence pratique.  Il faut continuer le combat. Messieurs (et Mesdames) du Monde, il faut accepter d’aller beaucoup plus loin dans les « idées ».

Les autres articles qui ont pour but de contrebalancer ce début d’aggiornamento sont totalement nuls. Une « chercheuse senior de l’institut Jacques Delors » débite les analyses convenues et parfaitement hypocrites de l’européisme militant. Plus de banalités on ne peut pas imaginer. « Il faut promouvoir l’Euro sur les marchés » et « bâtir des coalitions plurilatérales pour développer des règles commerciales internationales en matière de développement durable ». L’Euro va verdir la planète. Pourquoi et comment, cela on ne le dit pas.

Un « professeur émérite d’économie » se signale par un article indigent sur le « retour » du mercantilisme alors que les excédents majeurs, manifestation majeure du mercantilisme, se sont développés depuis 1971 !  Cinquante ans de retard. L’université française se porte presqu’aussi bien que le pense Alain Minc. En fait l’auteur fait du journalisme bétassin et n’apporte rien au débat. Quant au petit Mariolle qui « décrypte » la situation avec la théorie des jeux, pour conclure que « les deux camps semblent s’interroger sur les intentions véritables de l’autres », on sent qu’il a fait réellement progresser la question à pas de géant.

Au total : peut mieux faire ! Tout cela est bien timide.

Le grand tournis monétaire et l'hélicoptère à fumiste

Alors que la vulgate qui avait été bricolée pour justifier les changes flottants finit de sombrer à des profondeurs abyssales, le n’importe-quoi monétaire triomphe. La jeune génération d’économistes ne s’en rend pas compte, elle qui a vécu dans des faux-semblants depuis son accès à  l’enseignement. Pour avoir répété des sottises avec componction comme on récite des versets du Coran, sans jamais les remettre en cause,  Les journalistes ne savent plus à quels saints se vouer et rapportent la parole des maîtres avec l’inquiétude de ceux qui voient que la soupe qu’on leur fait servir n’est plus aussi claire que naguère. Etaler à travers les colonnes de leur journal ce qu’ils ressentent au fond d’eux même comme en contradiction fatale avec tout ce qu’on leur avait professé jusque là, leur reste un petit peu en travers du stylo.  Enfin, un peu.

Les trois symboles du désordre actuel  sont :

-          Les taux d’intérêt négatifs aggravés par la BCE

-          L’idée que la BCE  pourrait distribuer de l’argent à tout va pour relancer la consommation

-          Les discussions autour de  l’instauration du Libra.

Les intérêts négatifs sont la conséquence directe de l’énormité de la dette cumulée provoquée par les changes flottants et les crises à répétition qu’elles ont alimentées.  Les « éléments de langage » consistent à affirmer que le but est de créer  artificiellement une hausse des prix  d’au moins 2% par an. En vérité la masse de dettes rapportée au PIB est telle qu’elle est totalement insupportable. On a quasiment supprimé l’obligation de rembourser le principal. On ne veut même plus payer pour les intérêts. Imaginons un économiste des années 50 qui débarquerait aujourd’hui. Il suffoquerait.  Une banque d’escompte a pour but de permettre à une banque en difficulté de liquidité de faire face à une panique. Voilà la banque d’escompte national sommée de faire face à des crises de solvabilité. Le résultat est une forme d’extorsion de fonds permanente et un dérèglement total de l’allocation de ressources. Sans aucun effet sur le niveau des prix, naturellement.  La stagnation à laquelle le monde est confronté après la plus grave crise depuis 1929, associée à l’étranglement fiscal  et au poids des dettes, interdit toute hausse générale des salaires, dans une optique de mondialisation basée sur la compétition salariale. Tenter de justifier par la doctrine économique sérieuse la rapport entre une hausse des intérêts négatifs est une gageure. Alors ont produit des simplismes consternants sans même se préoccuper de savoir pourquoi la politique menée n’a donné aucun résultat jusqu’ici.

 Pourquoi ne pas se substituer à la croissance et à distribuer directement de l’argent à tout le monde ? L’hélicoptère de la banque centrale fertilisant le terrain avec des lâchers de monnaie est une vieille affaire.  L’argent serait dépensé et la machine repartirait. On aura amorcé la pompe été la croissance cherra. Le simplisme théorique est séduisant pour les espiègles. Les économistes un peu observateurs et qui tiennent compte des fait savent que la mesure ne vaut rien. Les pays en déficit accumuleront plus de déficit et devront donner rapidement des coups de frein. Les pays en excédent  aggraveront leur position, avec les effets qu’on connait.

Tous ces artifices ne sont que des artifices avec des raisonnements associés tout aussi artificieux et des résultats affichés totalement mythiques.  Le résultat est la panique des agents économiques qui ne comprennent plus rien et qui sont pris dans un lacis de signaux contradictoires.  Cette course au n’importe quoi est une course folle.

Du coup, d’autres artifices prennent des couleurs. L’affaire du Libra est extrêmement lourde de conséquences possibles. 

Créer un actif échangeable représentatif d’un panier de valeurs stables et pérennes est la vocation d’un système monétaire international officiel. Forcer les Etats à conserver leur monnaie le plus possible dans un rapport stable à cet étalon est le levier qui permet de créer un cadre stable et correct pour les échanges internationaux et la prospérité générale.

Laisser à une initiative privée le soin de mettre l’affaire en œuvre est de nature à créer des risques aggravés, d’abord parce qu’on ne corrige pas ce qui doit l’être et parce qu’on introduit un ver dans le fruit officiel. .

Toute la difficulté du Libra est dans les conditions de l’émission  des jetons et dans leur remboursement en quelque chose dont la valeur est garantie.  L’affaire du Bitcoin a prouvé qu’on pouvait créer un jeton international sans valeur intrinsèque capable de porter une anticipation spéculative contre les monnaies officielles. Le marché du Bitcoin est totalement malhonnête, manipulé et  « maquereauté » par une poignée de petits malins. Mais le Bitcoin vaut aujourd’hui 10.000 dollars ce qui est plus qu’une folie : un signe de la maladie monétaire mondiale. Si les promoteurs du Libra parviennent à garantir la stabilité de la valeur de leur jeton par rapport à un panier de valeurs et à définir des conditions d’émission et de remboursement qui la garantisse dans la durée, le succès sera énorme et mondial. Il ne peut y avoir le moindre doute la dessus.

Rappelons que le dollar, comme le Franc, la Livre britannique et toutes les grandes monnaies ont perdu plus de 95% de leur valeur depuis 1971, par rapport à un panier de valeur pérenne. Si le Libra garantissait le rapport avec ces valeurs pérennes, il est de nature à faire sauter le système des monnaies officielles.  On ne paiera plus guère que les impôts en monnaie officielle (sauf en Italie où on utilisera des mini-bots !).  Copernic a défini  il y a des siècles ce qu’on appelle la loi de Gresham.  La mauvaise monnaie chasse la bonne. Les monnaies officielles ne serviront plus de réserve de valeur.  Le cours forcé perdra de sa force.

On comprend qu’un Enarque comme notre Ministre des Finances, Bruno Lemaire, veuille conjurer ce spectre.

Quand on ne raisonne que par conservatisme et interdiction, c’est qu’on est totalement perdu. La bonne approche est de comprendre ce qu’il faudrait faire du système international des monnaies officielles pour qu’il évite les crises à répétition et la séduction du jeton transnational. 

Si comme nous le suggérons depuis 20 ans publiquement, on réformait le système monétaire international sur la base d’un étalon composite de valeur pérenne avec changes fixes  managés par les Etats et supervisés effectivement par un régulateur puissant, avec même la création d’un jeton officiel par le FMI, la séduction du Libra serait nulle. 

Non Monsieur Lemaire ! On ne règle pas les difficultés par des interdictions mais en créant les conditions d’une économie stable et croissante. Il est plus difficile de construire que d’interdire. Surtout dans le champ international. Mais c’est cela ou rien.

Rien, c’est ce qu’on a et un rien baigné d’élucubrations toujours plus grotesques et toujours plus décalées des réalités profondes.

 

PS : on notera la parole très forte de la très bronzée nouvelle présidente de la BCE sur le sujet sans parler de la pensée dynamique et  au goût bulgare de la nouvelle directrice du FMI.

L’appel d’Alain Minc à un sursaut de la réflexion économique

Pour nous qui contestons depuis plus de 20 ans, dans la foulée de Jacques Rueff et de Maurice Allais, le faux système qui s’est mis en place sur les ruines des accords de Bretton Woods, l’effondrement des justifications vaseuses qui s’étaient imposées, par soumission aux Américains et à la finance internationale, est un évènement plein de charme mais qui laisse parfois pantois, tant les retournements d’opinion peuvent être radicaux.

L’appel d’Alain Minc à un sursaut de la réflexion économique fait partie de ces évènements médiatiques qui révèlent la profondeur du malaise.

Il aura suffi que Donald Trump s’ébroue comme un éléphant hystérique dans un magasin de porcelaine et finisse par casser pas mal de belles pièces, pour que les promoteurs de la mondialisation heureuse découvrent soudain que la vision généralement admise ne correspond à aucune réalité.

Alain Minc écrit : « Nos certitudes sur l’économie s’effondrent et on cherche un Keynes ou un Friedman ».

Nous avons pour Keynes comme pour Friedman la plus grande admiration. Ils ont, l’un et l’autre, connu le plus grand malheur qui soit : la naissance d’une vulgate tirée de leurs idées qui a précipité le monde dans des affres pires que les situations qu’ils pensaient corriger.

Le keynésianisme est mort avec le gouvernement Wilson et l’effondrement économique du Royaume-Uni des années 70. Les keynésiens affichés aujourd’hui ne sont plus que des thuriféraires socialistes de la dépense publique à tout crin. Keynes est le masque mort derrière lequel se cache un socialisme qui n’ose même plus s’afficher sous son nom. L’incompatibilité de toute politique de relance par la dépense publique en régime de changes flottants était évidente dès la relance Giscard-Chirac de 1975. L’échec a été patent en quelques mois. Finalement on a appelé Raymond Barre. 

Milton Friedman a connu la même descente aux enfers. Dès la fin des années 70, la banque centrale américaine avait laissé tomber ses bons conseils. Tous les avantages théoriques des changes flottants qu’on avait été heureux de trouver pour justifier rétroactivement la décision américaine de mettre fin aux accords de Bretton Woods, se sont révélés controuvés. Malheur à qui y avait cru ! La crise dite faussement des « pays émergents », à la fin des années 90, qui était une crise endogène des changes flottants, avait marqué la fin des illusions pour qui voulait bien regarder objectivement les faits.

Le journal Le Monde où Alain Minc avait son rôle, a été très ambigu avec Maurice Allais, publié mais ravalé quasiment au rôle de vieux gâteux fascisant, alors que tout ce qu’il a écrit s’est révélé exact. A partir de ce moment-là, les économistes officiels, déjà travaillés par les conflits politiques, se sont contentés de servir une vulgate ou une autre sans jamais se préoccuper des réalités. Alain Minc parle de « l’incroyable segmentation de la réflexion économique en microsujets » qui « tue toute tentative de réflexion globale ». Si seuls les marchés et la microéconomie comptaient, alors la macroéconomie était suspecte. Certains sont allés jusqu’à dire « qu’elle n’existait pas ». La microéconomie est par nature une segmentation en microsujets.

L’article d’Alain Minc s’ajoute à tous ceux qui constatent enfin que les banques centrales n’ont pas d’action directe sur l’inflation et l’emploi. Nous avons, depuis 20 ans, expliqué publiquement leur impuissance structurelle et dénoncé la farce qui consiste à leur donner comme mission un niveau d’inflation et qui laisse croire qu’elles peuvent agir durablement contre les crises. « Les banques centrales sont comme les psychanalystes uniquement capables de guérir les maux qu’elles ont elles-mêmes créés. » Nous avons écrit cette phrase sur le forum du Monde en 1998 pou 99 ! Mais la vulgate américaine qui s’était imposé après 1971 prétendait le contraire et l’Eurosystème était fondé sur cette croyance. Alors chuttt !!!!!!!

Le lien entre création monétaire et inflation est cassé depuis longtemps. Toute la création monétaire va dans la spéculation et dans des bulles financières depuis la moitié des années 70 ! C’est bien que l’on commence à s’en apercevoir. Le système des changes flottants a permis des relations économiques totalement déséquilibrées notamment avec la Chine qui a pu s’approprier le travail occidental contre de la monnaie. La pression à la baisse sur les salaires a été gigantesque et le demeure. On a donc une énorme liquidité mais des salaires contraints. L’évidence est manifeste depuis au moins la moitié des années 80.

Le plein emploi dépend du cycle et n’est atteint qu’en phase finale comme en 1999 ou maintenant. Dans les pays occidentaux, il est surtout dû à la réduction de la croissance de la population active, insuffisamment compensée par à une immigration de faible capacité technique mais qui bloque la hausse des salaires des petits boulots. En France la surfiscalité a aussi ajouté ses méfaits. Les questions démographiques sont taboues en France et Alain Minc pourrait aussi appeler au débat dans ce domaine.  Le résultat : en France, les entreprises ont du mal à recruter comme si on avait atteint le plein emploi… quand il y a plusieurs millions de chômeurs ! Et le salaire moyen grimpe plus vite que ce qu’exigeraient nos déficits extérieurs.

Alain Minc évoque le mantra de la digitalisation qui interdit l’emploi. S’il n’y a pas de productivité, ce n’est pas à cause de la numérisation de l’économie qui perdure depuis soixante ans, c’est l’effet des crises successives, de la baisse du PIB provoquée par la dernière, et du détournement de l’épargne non pas vers l’investissement mais la spéculation ou la dépense publique. Rappelons que l’emploi public a une très faible productivité qu’il est difficile d’augmenter. L’avantage de la mise en cause de la « digitalisation » (autrefois : de l’informatisation) c’est qu’elle évite de se poser des questions sur la vraie cause du drame : l’introduction des changes flottants et les possibilités phénoménales de spéculation intenables qu’ils ont engendrées.

Alain Minc condamne les économistes officiels qui « ne pensent pas ». Clin d’œil : il s’est imposé à la télévision puis dans tous les médias en étant présenté comme « économiste ». Il a beau jeu de critiquer un monde d’économistes « segmentés » (nous disons pusillanimes). Oui, penser et surtout panser l’économie est une urgence. Elle l’est depuis près de 50 ans.  

Tout cela est évident pour quiconque se décide à regarder les faits sans passion autre que celle de la vérité. Dès la crise de 1992-93, la messe était dite.

La seule solution à court-terme est de faire le constat que le non-système mis en place à la Jamaïque en 1976 est mort et qu’il n’y a pas d’autres solutions que de revenir à un système de changes fixes, de la responsabilité des Etats, avec un contrôle effectif du FMI. Les grands déficits et les grands excédents doivent être bannis comme doivent l’être les politiques de relances irresponsables.

Un système mondial de compensation doit se substituer à l’étalon dollar. Les banques centrales doivent être réintégrées dans un jeu de pouvoir à l’ancienne où elles sont au service de la stabilité des changes et de la croissance. Il faut mettre évidemment fin à l’expérience des taux d’intérêt négatifs.

Rappelons qu’il n’y a pas eu de récessions graves pendant les Trente Glorieuses.  Et que nous en avons subi six depuis l’instauration des changes flottants (et, nouveau clin d’œil,  l’arrivée d’Alain Minc dans les médias). Au lieu d’attendre la prochaine comme on le fait depuis trois ans en la déclarant imminente, réformons le système monétaire international.

Les autres enjeux majeurs, écologiques, démocratiques, démographiques, pourront être traités alors dans de meilleures conditions.

L’urgence mondiale actuelle est une urgence monétaire.

« Le désert intellectuel est angoissant car sans précédent dans l’histoire » conclut Alain Minc qui appelle l’Etat à faire « ce qu’il faut pour stimuler le débat ».  En 1998, nous avions proposé que l’état français reprenne la pratique des grands prix honorant la réponse à une question fondamentale. Nous avons aussi, à la même date, proposé que le prix Nobel ne récompense plus une carrière plus ou moins notable, mais offre son prix à la meilleure réponse à une question économique clé. L’appel de Minc est un peu tardif mais bienvenu.

Ce ne sont jamais les économistes qui ont fait bouger les lignes. L’œuvre de Keynes n’a servi à rien dans les années trente et il a été largement désavoué à Bretton Woods. Ce sont les vainqueurs militaires qui ont fait bouger l’organisation mondiale. Le premier grand plan de refonte du système monétaire international date de juin 1940. Il était nazi. Le second est dû à la volonté américaine de Roosevelt qui instaure un nouvel ordre mondial après la victoire.  Les Américains s’en sont débarrassé dès qu’ils ont jugé que la contrainte qu’ils avaient accepté leur portait préjudice. Le recours à Milton Friedman est une post légitimation erronée. La vulgate nouvelle donnait une vague caution à un non-système indéfendable qui a montré ses effets délétères quasi immédiatement. La puissance américaine et celle de sa finance ont interdit toute remise en cause. La leçon des crises mondiales à répétition et en aggravation croissante n’a jamais été tirée. Par soumission.

Malheur à qui l’aurait fait ! Les journaux dont le Monde, où Alain Minc avait tout de même son rôle, ont éliminé tous les articles qui ne cautionnaient pas la vulgate dominante sur les changes flottants. La question des dysfonctionnements de l’Euro y est devenue taboue. Une sorte de politiquement correct économique et monétaire s’est installé, défendu avec acharnement, qui postulait, paradoxalement en même temps, et la modernité heureuse des changes flottants et la bonté de la monnaie unique.

Aujourd’hui ces « certitudes » volent en éclat. Mais les questions monétaires restent hors sujet. Alors qu’elles sont au cœur du sujet. L’article d’Alain Minc n’en dit pas un mot. Il est tellement plus simple de mettre en cause la digitalisation et l’intelligence artificielle. Là se trouve la pusillanimité. Cher Alain Minc, ce n’est pas la théorie économique qui précède l’action. Roosevelt a trouvé dans Keynes une justification tardive à sa politique volontaire mais hasardeuse. Les Etats-Unis ont trouvé dans Milton Friedman la caution d’une politique désastreuse qu’ils avaient mise en œuvre à partir de l’été 1971 sans se préoccuper de rien d’autre que leurs objectifs politiques et diplomatiques.

L’acceptation de l’urgence monétaire comme primat de la réflexion économique et donc aussi bien de la réforme du système monétaire international que de celle de la réforme de l’Eurosystème, est le vrai effort que doivent s’imposer les hommes d’influence.

Mais c’est dur et dangereux. Il est aujourd’hui interdit par le politiquement correct journalistique et politique de remettre en cause l’Euro tel qu’il est organisé. Alain Minc, y êtes-vous prêt ? Il est toujours interdit de mettre en cause les changes flottants. Alain Minc, y êtes-vous prêt ?

Il y a quelques temps, nous avons envoyé à l’excellente Marie Charrel qui est devenue, semble-t-il, la spécialiste des questions monétaires au Monde, le texte d’une libre opinion sur ce sujet, avec un exemplaire de notre livre. Nous avons fait de même avec J. P. Robin, au Figaro, qui est ce qui se fait de mieux actuellement comme journaliste économique avec Pierre-Antoine Delhommais, au Point.  Sans aucun effet, ni réaction. La presse française préfère répercuter les écrits des sommités économiques et financières américaines fussent-elles les plus impliquées dans les désastres successifs de l’économie mondiale comme Larry Summers. Parfois elle a même totalement sous-traité sa réflexion économique qui à FT, qui au NYT. Comme la chanson, à l’Eurovision, l’économie médiatique parle anglais.

Nous n’en sommes pas choqués. Le barrage intellectuel dure en France depuis que la gauche mitterrandienne s’est convertie à la spéculation financière. Mais tant que les grands médias et les hommes de pouvoir considèreront que seuls comptent les desiderata et les analyses viciées et autocentrées des économistes et commentateurs américains, il sera un peu ridicule de mettre en cause les économistes français.  

Cher Alain Minc, encore un effort !  Oui au débat. Oui à l’agitation des petites cellules grises. Mais un débat sans blocage, notamment dans le domaine monétaire.

L’urgence est monétaire.  Et il suffit d’avoir suivi les travaux du G7 de ce WE pour comprendre que rien n’a bougé sur ces questions fondamentales, sinon qu’on a pris acte que les banques centrales devenaient impuissantes…  Et qu’on ne savait plus trop où on allait. Quant à l’Eurosystème, M. Trichet dans le Journal du Dimanche du même WE, a rappelé qu’il était hors débat et adoré des foules !

La grande réflexion est bien partie.

 

Didier Dufau pour les Cercle des « économistes e-toile »

Greta Thunberg : l'interview fondamentale.

Nous rappelons ici l’interview fondamentale du Professeur Folleco par Greta Thunberg avant son équipée atlantique.

GT : Merci, Professeur Folleco, de bien vouloir répondre à toutes les questions que la jeunesse mondiale se pose, en dépit de votre emploi du temps très serré ces temps-ci. Peut-être pourriez-vous vous présenter à nos jeunes amis et nous dire le rôle du GIEC que vous présidez.  

PF : Merci de m’interroger. Je suis diplômé d’économie de l’université de Milan, de philosophie à la Sorbonne et Professeur Emérite à l’Université d’ethnographie rétro-active d’Adélaïde. Je précise que j’ai été aussi, un temps, premier couteau à l’hôtel de Paris, à Monaco dans l’équipe de Ducasse. La cuisine est le lieu où se fait la synthèse la plus aboutie de la philosophie, de l’économie et de l’ethnographie.  Le GIEC est le Groupement international d’études des contradictions auprès de l’ONU et il a pour but de conseiller les Nations-Unies afin qu’elles évitent de se piéger dans des contradictions insurmontables. Et nous sommes dans un temps de contradictions.

GT : Très intéressant. Pourriez-vous nous dire sur quelles contradictions vous travaillez en ce moment ?

DF : Surtout sur les contradictions entre économie et écologie qui se sont multipliées ces temps-ci.

GT : Par exemple ?

DF : Nous avons été alertés par le grand nombre de suicides de paysans en France. C’est un sujet qui a beaucoup fait pleurer sur les télévisions d’info permanente. En même temps on veut arrêter tout élevage pour des raisons déconologiques parce que les vaches pètent et multiplient le gaz à effet de serre, tout en créant une prédation forte sur les ressources naturelles.  Nous pouvons donc estimer qu’il y aura une flambée de nouveaux suicides de paysans-éleveurs.  Ceci met la terre sous tension, car, si on brûle les corps on accélère la production de gaz à effet de serre, et si on les enterre, on stérilise des terres qui devraient avoir un meilleur usage.

GT : Oh la vache !

DF : Comme vous dites. La contradiction est sérieuse.

GT : Et vous avez trouvé une solution ?

DF : La Sorbonne nous a d’abord confié un mémoire qui reprenant les thèses de 128 chercheurs philosophes associés qui ont déclaré au Monde que l’homme devait baisser la tête devant la nature, et que la terre méritait une autre humanité. De même un homme est d’abord un être social qui doit sa vie pour la communauté. La condamnation de l’individualisme entrepreneurial est obligatoire, même lorsqu’il s’agit d’exploitation agricole familiale.

GT : Ils acceptaient la mort des paysans ?  

DF : Oui. Et la recommandaient comme expiation. Nous avons été plus loin. L’Université de Milan a d’abord fait des recherches sur les Carthaginois qui, en cas de difficulté avec la nature, offraient au dieu Baal des sacrifices humains. Les nobles locaux offraient leur fille au brasier et en retiraient moult honneurs. Mais nous avons refusé la solution du feu qui produit des effets de serre.

GT : Vous avez pu trouver une autre solution ?

DF : Heureusement oui. Les experts d’Adélaïde sont particulièrement au courant des pratiques ancestrales des tribus des îles du Pacifique lorsque la démographie entrait en conflit avec la nature.  Comme vous le savez, nous condamnons aujourd’hui notre société contemporaine et glorifions à juste titre les sociétés que nous n’appelons plus archaïques mais probiotiques, car en faveur de la vie naturelle. C’est un étudiant japonais qui a trouvé la solution.

GT : C’est très encourageant.

DF : Oui. Ces sociétés avaient compris bien avant nous que la solution était l‘anthropophagie. On se faisait une petite guerre entre tribus et on mangeait les personnes en excédent. Cela réglait d’un seul coup le problème alimentaire des survivants tout en réduisant la pression démographique dans la durée.  Mon expérience chez Ducasse m’a fait retenir cette solution très ancrée dans le militantisme végan actuel.

GT : Donc les paysans français suicidés seraient mangés ?

PF : Oui. On règle le problème écologique de l’élimination de leurs corps, tout en évitant le suicide des bouchers et donnant des protéines animales aux maniaques, le temps qu’ils se désintoxiquent.

GT : Très astucieux. Mais a-t-on calculé l’impact sur la montée de la température ? L’autre giec est fort en calculs. Qu’est-ce qu’ils donnent ?

PF : Naturellement, ce giec a fait des calculs. On sait que toutes les mesures qu’ils proposent sont de nature à faire gagner à la terre 1 centième de degré d’ici 2050 (avec une marge d’erreur de 400%, comme d’habitude). Ce qui justifie bien de mettre l’économie mondiale par terre.  Celle que nous proposons permettrait de gagner un millionième de degré de plus, donc de moins. Enfin, Vous me suivez !

GT : Très bien ! Mais n’est-ce pas toujours aussi ridicule comme gain. Je milite pour de vraies mesures et ce n’est pas l’économie qui doit nous arrêter d’arrêter l’économie.

DF : Vous avez raison. Nous avons étudié une extension de notre solution qui aurait un réel effet.

GT : Vous me rassurez. Laquelle ?

DF :  La démographie est la clé. Malheureusement cinquante pays seulement sont en régression démographique et la natalité flambe ailleurs. C’est là qu’il faut agir. Si les 900 millions de citoyens des pays du G7, démographiquement déclinants, consommaient chacun un enfant africain par an, nous atteindrions des résultats bien plus convaincants.  On peut ajuster les paramètres :  prévoir une consommation de deux ou trois par an. Ouvrir toutes les femmes à la consommation, etc.

GT : Ce qui m’importe est de vraiment sauver la planète. Est-ce que les statisticiens du giec ont pu affiner vos calculs ?

DF : Oui. Maintenir cette politique pendant 5 ans nous permettrait d’agir presqu’immédiatement sur la température, à hauteur d’un degré, mais à condition de ne pas faire cuire la population mangée. Le professeur Levy-Chopin, dans son ouvrage culte, Tristessses Africaines, a prouvé que le cru devait l'emporter sur le cuit. Ethnographie et statistiques sont d’accord.

GT : Ne trouvez pas que la solution est un peu inégalitaire. Le nord devrait faire plus d’efforts, non ?

DF : Vous avez raison. Ces pays vieillissent trop et cette accumulation de vieillards devient insupportable. Les reportages sur les EHPAD en France sont très convaincants.

GT : Vous voulez qu’on mange nos vieux ? Ils ont fauté, c’est vrai, mais il n’y rien à manger de bon là-dedans !

DF : Encore une fois, chère Greta vous avez totalement raison. C’est pour cela que nous songeons à régler un autre problème écologique : celui de la recréation de la diversité. Nous proposons de déverser ces vieux dans les réserves africaines où ils permettront à la faune de se reconstituer facilement et en quelques années. La bio diversité d’après nos études reprendra à une vitesse surprenante.Et on  pourra ne plus compter sur l'ensemencement de la Méditerrannée par les naufrages de migrants.

GT : Très impressionnant ! Dites, j’ai moi-même un petit problème de contradiction : mon bateau pour les Amériques a une quille en uranium appauvri. Vous sauriez quoi faire ?

DF : Facile : nous avons une bonne centaine de tonnes d'archives sur les contradictions entre écologie et économie. Vous les mettrez sous le bateau et vous ne craindrez plus aucune vague.

GT : Merci le GIEC ! Vous avez réponse à tout.  Vous m’avez convaincu. J’allais à New York pour ranimeer la flame écologique et pour faire éteindre la flemme de la statue de la liberté qui contribue tellement à la hausse des effets de serre. A mon retour je propose qu’on me mange. Comme j’ai flingué mes études, mon avenir professionnel est médiocre.  Je ne me vois pas comme femme au foyer. Au foyer ! Vous vous rendez-compte ! Comme toujours, je vais donner de ma personne.  Mes amitiés à M. Ducasse. Je me suis habituée au meilleur en matière de communication !

DF : Je le saluerais et veillerais à ce qu’il soit à la découpe. Je salue votre abnégation avant de me régaler.  Pour une fois vous serez crue. Mangez-bien et sucré pendant la traversée !  

Un spectacle rare : l’explosion en plein vol d’une idée dominante trompeuse et abusive

Le martyre des inconditionnels de la politique américaine

Nous vivons une période intéressante. Pour les astronomes, l’explosion d’une supernova a toujours été une expérience excitante. Pour une économiste, l’explosion radicale d’une idée dominante, que l’on conteste est un spectacle à la fois réjouissant. Mais aussi  consternant : il était si clair que tout cela n’était pas durable.

Les « Trente Glorieuses » n’ont pas été le fruit du hasard. Elles ont été construites. Puis détruites. Cette destruction n’a pas été l’effet d’un mouvement de doctrine. Ce n’est pas une profonde réflexion économique partagée qui a conduit à changer la pensée et les pratiques, mais simplement un mouvement de mauvaise humeur des Américains qui avaient décidé d’utiliser leur monnaie et leur puissance à d’autres fins que la prospérité générale.

L’idéologie qui avait mené à l’organisation de Bretton Woods était le fruit d’une précédente révolution idéologique : l’étalon or et la passivité des états en cas de crise n’étaient simplement plus possibles après la guerre de 14 et la crise de 29.  La monnaie n’étant plus fondée sur un étalon en métal précieux, il fallait trouver un moyen de réguler les échanges avec des monnaies administratives nationales multipliable pratiquement à l’infini sans frais.

Une nouvelle idée dominante a été forgée à Bretton Woods en juillet 1944 qui voulait que les échanges internationaux fussent bénéfiques si et seulement si les échanges étaient équilibrés et tant que les Etats évitaient de se faire la guerre avec des dévaluation ou des restrictions artificielles (taxes, réglementations, contingentements) des échanges. Le rôle des Etats était pris en compte : ils devaient s’abstenir de pratiques contreproductives, mais on les imaginait capable de réguler globalement l’économie pour éviter ce déficits et excédents dommageables. Pour mettre tout le monde d’accord, on a créé le FMI, destiné à prévenir les attitudes à risques et à corriger les erreurs résultantes au mieux de l’intérêt de tous. Et nous eûmes les Trente Glorieuses. Bravo !

Lorsque les Etats-Unis en juillet 71 ont fait sauter les accords de Bretton Woods et plus encore lorsque les accords de la Jamaïque, à Kingston, ont été signés, il n’y avait pas d’idéologie sous-jacente, seulement la matraque du maître.  Comme personne ne se plait à jouer les valets de façon trop ouverte, on a bricolé une nouvelle vulgate, pour donner un semblant de rationalité à ce qui n’était qu’une voie de fait et un ensemble de soumissions.

L’idée dominante s’est construite doucement, en s’appuyant globalement sur les théories de l’école libérale autrichienne, qui par réaction au socialisme interventionniste qui avait dominé l’après-guerre, prônait la liberté des marchés et plus concrètement sur les théories de Milton Friedman, seul défenseur un peu élaboré des changes flottants à cette époque.  L’Etat était l’ennemi qui gâchait tout. Il fallait le museler. La finance serait le fait des marchés les plus libres et ouverts possibles et pour ce qui est des banques, ce sont les banques centrales, indépendantes qui réguleraient le marché. 

En soi, détruire la vulgate keynésienne, que Keynes aurait condamné, qui veut qu’on augmente en permanence la dépense publique tout en contraignant les forces productives par la réglementation, la justice et les syndicats, ne posait pas de problème. On a vu le Royaume-Uni s’effondrer littéralement sous Wilson, ce qui a entraîné la très nécessaire réaction thatchérienne qui a remis le pays dans le sens de la croissance.   Milton Friedman est un auteur prodigieusement intéressant et un de ceux qui connaissent vraiment bien les questions monétaires. Comme Keynes est un penseur économique de premier rang.  L’ennui est qu’ils ont donné des arguments à des margoulins politiques qui se sont attribués leur réflexion pour mener des politiques désastreuses.

Le Miltonisme s’est effondré pratiquement en même temps que le keynésianisme.  La FED, après avoir tenté de suivre les idées de Milton Friedman les a abandonnées radicalement. Dès la crise de 92-93, on savait que les avantages théoriques du système des changes flottants étaient illusoires. Les ajustements n’étaient pas progressifs mais très brutaux. Il fallait plus de réserve pour éponger les à -coups. Les soldes n’étaient jamais épongés et les déséquilibres croissants. Les changes flottants, ce ne marche pas. Plus graves, ils créent des crises endogènes.

Mais tous les messages et avertissements envoyés par les économistes clairvoyants comme Rueff ou Allais ont été mis sous le boisseau ou ridiculisés.  C’est la force d’une vulgate : elle élimine tout ce qui la contrarie. Ce qui fait que l’effondrement régulier de la croissance depuis 1971, la montée massive des dettes, la survenue de récessions de plus en plus graves n’ont pas joué leur rôle pédagogique.

On a fait semblant de croire à des tas de sottises et de faux semblants pendant des années. Jusqu’à l’énormité de la crise de 2008 et désormais le changement de stratégie des Etats-Unis. Ils ont balayé tout ce fatras qui apparait pour ce qu’il est : un sac à vent rempli d’approximations plus ou moins intéressées répétées ad libitum par des perroquets.

Sous les choc des tweets de Donald Trump, les suiveurs inconditionnels des Etats-Unis commencent à changer de musique, pendant que d’autres tiennent à conserver leur dignité en lâchant la vulgate qu’ils promouvaient inlassablement mais petits pas par petits pas. Tout dans tout, la dépouille de la vulgate commence à faire tâche sur le sol ensanglanté des guerres trumpiennes. La lecture des journaux, notamment FT et The Economist, les deux vecteurs principaux de la vulgate, devient assez cocasse.

Quels sont les vaticinations les plus significatives ?

Une première option est de faire semblant de croire que les accords de Bretton Woods sont encore opérationnels et menacés par Trump.  

Martin WolF s’est ainsi lancé dans une longue défense du système actuel, en le présentant comme une continuité positive de 1944 à nos jours. L’artifice est un peu gros : la période est coupée en deux : 27 ans de croissance exceptionnelle, sans crise et depuis 71 une baisse continue de la croissance avec des crises d’intensité croissante jusqu’à l’explosion de 2008. Du coup on gomme tout ce qui est à réformer. Et on ne comprend rien à la réaction électorale populiste. Et en final on concède qu’il faut trouver un nouveau modèle.

Une autre optique est de valoriser l’esprit de Bretton Woods mais de dénoncer les grandes organisations Banque mondiale, OMC, FMI, comme sclérosées et à réformer. La vérité est simple : une organisation comme le FMI était là pour gérer des changes fixes et modifiables, sachant qu’on présumait que les Etats étaient capables de réguler ses flux commerciaux et financiers extérieurs.  Si les Etats sont hors-jeu et les banques centrales les seuls acteurs publics tolérés, le FMI n’a plus de sens. Il a perduré dans son être mais par la force de la bureaucratie. Il ne devient pas trop difficile d’alimenter moult articles qui expliquent que ces institutions antiques doivent être profondément réformées voire disparaître. Gilian Tett, la journaliste de FT qui écrit comme un cochon et tire de son stylo une bêtise plus vite que son ombre perd son temps à expliquer qu’il faut les supprimer et les replacer par … du « networking ». Il est vrai qu’aux Etats-Unis la Chambre de Commerce pense que le FMI empêche le business et le dit ouvertement.  Alors pourquoi pas de réseautage.

Contradiction, les mêmes milieux économiques proches de Trump commencent à considérer que le libre-échange, cela commence à bien faire. « Ras de bol de faire du commerce avec des voyous et à notre détriment ». On dirait du Natacha Polony dans le texte évoquant le libre-échange. Inutile d’essayer d’expliquer que ce sont les échanges déséquilibrés qui posent problèmes pas le libre-échange lui-même. La coopération et le libre-échange, à la poubelle ! Sauvons nos classes moyennes martyrisées !

Les mêmes qui vous expliquaient que les Etats n’étaient plus à même de contrôler leurs changes et que cette activité était vaine car impossible, vous expliquent que la Chine manipule sa monnaie et depuis toujours. Donc, on peut ! Et longtemps !

Les mêmes qui vous expliquaient que les banques centrales pouvaient gérer l’inflation, vous expliquent maintenant qu’elles s’avèrent incapable de revenir vers l’objectif de 2%. On ressort les constats de l’économiste américain Lucas, il y a 60 ans, qui avait déjà constaté l’impuissance des seules banques centrales face à l’inflation.  

On demande à la FED de faire baisser le dollar alors qu’on cinq minutes avant on nous expliquait que les énormes masses financières en jeu rendaient l’opération impossible et que seuls les changes flottants permettaient les ajustements.

Et les Trésors Publics ? Ils ne peuvent rien les malheureux, ou tout, c’est selon. Evidemment la politique monétaire est partout gérée par l’Etat, sauf en Europe où les différents journalistes qui se sont penché sur la question ont des vues différentes.  C’est la BCE qui gère dit l’un. Mais de facto car c’est contre ses statuts, dit l’autre. Pas du tout, dit un troisième, elle gère l’inflation (inexistante). Aucun n’a l’air de savoir que c’est l’Eurogroupe, en tant que collectif qui doit mener au jour une politique monétaire en se réunissant tous les sixièmes jeudis du mois. En cas de guerre des monnaies, c’est peut-être un peu embêtant, non ? On fait quelque chose ? Ben, non. Il faudrait changer les traités. Et c’est long. La guerre aura déjà été perdue depuis longtemps.

Trump aura ainsi fait voler en éclats en quelques tweets une vulgate intellectuellement controuvée factuellement décalée et même, concrètement, désastreuse, qui avait été créée par les suivistes de la politique américaine pour justifier la destruction des accords de Bretton Woods. 

Les esprits espiègles ne peuvent que constater que si toute variation de change dommageable est le fruit d’une mauvaise action et non pas un heureux ajustement du marché, il vaut mieux retrouver un système de changes fixes et surveillés, avec consensus préalables pour les ajustements !

Les esprits s’échauffent aussi vite que la planète et pour le lecteur, les contradictions sont devenues telles dans le domaine économique qu’il en est réduit à penser qu’il n’y a pas de sciences économiques, seulement des guignols et des Etats irresponsables et en conflit ouvert.

Il serait plus simple que tout le monde comprenne que les changes flottants ont conduit d’abord à la contraction de la croissance puis à une crise sévère et à la stagnation générale, puis à l’exaspération des tensions, puis à la guerre commerciale et maintenant à la guerre des monnaies.

Entre le constat qu’on ne pourrait pas revenir à l’étalon or et la création d’une nouvelle organisation monétaire internationale, il a fallu deux guerres et 20 ans. Espérons que nous saurons aller plus vite.

Pour notre part, cela fait plus de 20 ans que nous expliquons avec une constance digne d’une meilleure écoute que ce que nous voyons aujourd’hui est le résultat obligé des concepts illusoires et des faux-semblants mis en place après le coup de force de 1971.

En vérité si le diagnostic se cristallise, tout peut aller très vite. On sait ce qu’il faut faire. J Notre association offre La Monnaie du Diable 1919-2019 à tout dirigeant en manque de solutions qui s’intéresserait à la question !

Didier Dufau, pour le cercle des « économistes e-toile ».

Désarroi et controverses sur le système monétaire

Les économistes officiels, les journalistes et les politiques aux abois

Plusieurs événements ont conduit à une réanimation soudaine des querelles autour des questions monétaires. Les postes de direction de la BCE et du FMI sont à pourvoir. La FED vient d’annoncer une politique encore plus accommodante et la BCE a aussitôt suivi le mouvement, évoquant de nouvelles libéralités en septembre. Pas question de laisser s’affaiblir le dollar, la guerre des monnaies suivant la guerre commerciale ! La menace de taxation du vin français, contrepartie de la taxation des GAFA, sur fond de condamnation des grands excédents, matérialise l’animosité qui s’est substitué à l’esprit de coopération.  Les vestales qui rallument chaque année à Washington la flamme de Bretton Woods ont été rejointes à l’occasion du 75ièmeanniversaire, par d’autres commémorations, dont celle, en anglais (!?!), organisée par la Banque de France. La tonalité est une nostalgie prononcée pour une époque où la coopération multilatérale et le souci collectif de la croissance avait porté ses fruits. Conscients de l’émergence de ce climat potentiellement contraire à ses intérêts, la finance débridée a lancé de nombreux contre-feu, notamment dans le FT, soulignant le caractère caduc des accords de Bretton Woods et des institutions associées. En même temps beaucoup s’inquiètent de l’incapacité des banques centrales à sortir le monde du marasme et du peu d’effets positifs des intérêts négatifs.

Les esprits se débrident un peu. Enfin ! En vérité, assez peu, comme nous allons le voir, l’accumulation des contradictions les plus étranges ne faisant pas peur à la majorité des intervenants officiels dans ce déballage.

Comme personne ne rappelle le contenu des accords, et d’ailleurs ne le connait réellement, le débat est obligatoirement assez fumeux. Rappel en deux mots :  

Bretton Woods se caractérise par deux mesures fondamentales et une erreur magistrale.

-        Première mesure fondamentale : les changes sont fixes et de la responsabilité des états qui doivent surveiller les flux de marchandises et de capitaux.

-        Les grands excédents et les grands déficits sont interdits. En cas de défaillance d’un pays, on l’aide pour éviter une récession générale des échanges. Un organisme,  le FMI, est là pour prévenir et guérir les dérapages.

L’erreur magistrale est d’avoir fait d’une monnaie nationale l’étalon mondial. Certes la conversion en or était de droit.  Mais le système ne pouvait durer que tant que le pays en question considérait la gestion de sa monnaie comme fondamentale pour le monde, sans aucune négligence.

Rien n’empêchait les Etats-Unis de considérer qu’ils avaient d’autres objectifs à atteindre.  Ce qu’ils firent, à trot ou à raison. L’explosion du système était au bout du chemin et elle s’est produite en été 1971, avec le refus des Etats-Unis d’honorer leur parole de rembourser en or toute présentation de créances en dollars, un peu comme si les Grecs refusaient de rembourser leurs dettes en euros autrement qu’en drachmes nationaux. 

Première conséquence : il est impossible de revenir aux accords dans la forme de 1944. Se contenter de dire : « revenons à Bretton Woods », est une marque d’ignorance et d’irréflexion.

 Seconde conséquence : le passage aux changes flottants marque la fin des Accords. Ceux qui laissent entendre qu’ils sont encore actifs témoignent d’un manque de connaissance flagrant.

Les changes flottants sont l’exact opposé de la formule de Bretton Woods. Les Etats sont censés ne plus être responsables de rien, au profit des acteurs financiers, sous la houlette des banques centrales.  Si les taux de changes se fixent selon les lois du marché, les banques centrales ne doivent pas interférer sur les cours.

Que se passe-t-il si les flux se déséquilibrent et que des déficits et des excédents majeurs se produisent ? C’est censé ne pas de produire. En tout cas les Etats n’ont pas à se soucier de la « vérité des marchés ». Si les flux sont déséquilibrés, soit. Et ils l’ont été en permanence depuis l’été 71.

En vérité, nous sommes en pleine fiction. Tout le monde sait que la monnaie est l’enfant adultérin du sabre et du goupillon, et cela dès sa création huit siècles avant JC. Le goupillon a faibli (pas partout, voir la finance islamique) mais pas le sabre.  C’est d’abord pour battre l’URSS que les Etats-Unis ont mis en l’air les accords de Bretton Woods. Aujourd’hui Trump constate que les changes flottants et la diplomatie du dollar ne permettent pas de protéger suffisamment les Etats-Unis. Ils se sont décidés pour des voies de fait commerciales.

Eh oui, monnaie et commerce vont ensemble ! Les disjoindre est une sottise. On se vautre dans cette erreur dans toutes les discussions sur le Mercosur et le CETA. Ce n’est pas le libre échange qui pose problème mais le fait que l’Europe n’utilise pas les négociations commerciales pour réformer le système monétaire.

La vraie décision américaine fâcheuse est le TFTEA, comme nous l’avons amplement souligné dans ces colonnes. Cette loi passée par Obama, pas par Trump, lie rigoureusement commerce et monnaie. Un excédent monétaire est vu par ce texte comme une attaque commerciale déloyale, vérité du marché ou pas vérité du marché des changes ! Les Américains qui ont imposé les changes flottants ne croient même pas aux discours théoriques qui ont accompagné cette voie de fait.

Trump facilite le diagnostic et complique la solution. Il a raison de souligner que les grands excédents sont interdits par les grands traités et notamment par les statuts du FMI, ce qui explique la gêne de l’institution et la faiblesse des réactions de Mme Lagarde devant les menaces américaines. Il a tort de croire qu’il peut continuer de faire du dollar la monnaie du monde, puisque ce rôle implique des déficits américains incontrôlables. Ou le dollar devient une monnaie de même rang que les autres ou les déficits sont structurels. Et il n’y pas de solution sur les bases du TFTEA qui devient une simple machine de guerre unilatérale.

C’est cette position qui devrait être celle de l’Europe. Son silence est tonitruant. Macron, ses Gilets Jaunes et ses déficits ne peut que rester muet, comme l’Allemagne qui accumule des excédents interdits et indécents.

Pour bien aborder ce débat, il faudrait, préalable indispensable, régler une question économique fondamentale. Qu’est-ce qu’on « bon » système monétaire international ? Cette question n’est strictement jamais abordée dans la presse et dans les études économiques officielles. Elle porte trop d’enjeux politiques.

Notre réponse est parfaitement claire : un bon système monétaire international est celui qui interdit les grands déficits et les grands excédents et qui prévient et corrige vite les dérapages dès leur constat.

Evidemment, pour comprendre cette assertion, il faut résoudre deux autres questions fondamentales :

-        Quels sont les inconvénients des grands excédents ?

-        Quels sont les inconvénients des grands déficits ?

Malheureusement, ces deux débats ne sont pas menés. Le silence est quasiment total. Et malgré nos efforts pour tenter de les faire vivre dans la PQN française, il est là pour durer. Personne ne veut prendre le risque de porter ces questions et en particulièrement pas les Etats qui sont en excédent ou en déficit. Critiquer les grands excédents est s’en prendre à l’allié allemand. Critiquer les grands déficits est s’en prendre à l’allié américain. Forfaiture ! Silence les inconscients ! Vous devez avoir « un calendrier caché » ou des « objectifs sournois » pour mettre ce serpent de mer sur la table d’opération.

« D’où parlez-vous ? Vous n’êtes rien. Qui vous paie ». Etc. Certains ont même fait valoir que le nom de notre cercle : économistes e-toile, était un plagiat volontaire pour nous faire passer pour Le Cercles des économistes ! On aurait su, on aurait choisi « club des économistes e-toile ».  Il aurait été certes courtois, pour le Cercle des économistes, de ne pas préempter le nom de tous les autres cercles possibles. Cercle des Economistes Officiels Français aurait très bien fait l’affaire. Il n’y a pas, à notre connaissance, un Cercle des Boulistes qui s’indignerait de l’existence du Cercle des Boulistes de la Ciotat ou de Romorantin !

Avoir appris, à l’occasion de la publication de notre livre, La Monnaie du Diable 1919-2019, que nous étions « suspects », est un des aspects les plus inattendus et saugrenus de cet effort éditorial.

En France ce ne sont pas les faits, les idées, les démonstrations, les études qui comptent mais le pedigree de ceux qui les publient et le clan auquel on peut rattacher leurs auteurs.

« Votre livre attaque la finance et le néo-libéralisme ! » « Votre livre attaque le keynésianisme ! » « Vous renvoyez tous les prophètes à leur crédo en essayant de donner des explications qui collent à la réalité ». « Mais qui êtes-vous donc pour prétendre avoir une réflexion disjointe de celles des clans officiels ? »

 L’économie est devenue une affaire quasi religieuse avec deux sectes opposées qui vivent en bonne inintelligence et font de la chaleur dans les médias et jamais la moindre lumière.

Désolé, la science économique sait parfaitement pourquoi les grands déséquilibres sont nocifs.

Si les échanges sont équilibrés, alors les produits s’échangent contre les produits et le travail contre le travail. Il ne peut pas y avoir de soupçon que l’échange nuit aux travailleurs d’un pays au profit de ceux de l’autre. On voit la pertinence de cet aspect  à un moment où le rattrapage des populations victimes du communisme se fait au détriment des classes moyennes et populaires des pays occidentaux.

S’ils ne le sont pas, cela veut dire que la vente s’est faite contre de l’argent qui s’accumule chez le vendeur. La boucle économique ne se referme pas. Il manque au pays déficitaire une partie de la contrepartie de sa production. Tant que le déséquilibre est temporaire, les mécanismes financiers peuvent jouer un rôle apaisant. Mais s’il dure, alors le pays qui accumule d’énormes excédents permanents assèche les ressources financières du pays déficitaire qui doit recourir à l’emprunt. Le pays en excédent n’ayant pas l’emploi de la monnaie administrative des autres pays est tenté de la replacer. Mais dans quoi ? Les pays déficitaires sont en difficulté de compétitivité. L’occasion d’investir dans la production est faible. La spéculation devient le réemploi presqu’obligatoire.

On a connu cela depuis l’instauration des changes flottants, et dans l’indifférence officielle, les grands excédents japonais, allemands, puis coréens et chinois. L’économie est devenue baudruche et a fini par exploser.  

Oui : il est légitime que les statuts du FMI et les grands traités internationaux postulent que les Etats doivent veiller à empêcher toute dérive vers les grands excédents et les grands excédents.

Les changes flottants sont un système déplorable parce que justement ils ne permettent pas l’ajustements des soldes commerciaux et financiers. Milton Friedman avait théorisé le contraire, mais cinquante ans de pratique et de constat, ont mis à bas son espérance.

La mère des batailles économiques serait aujourd’hui de renoncer aux changes flottants. On pourrait espérer que des milliers d’économistes à travers le monde soient courbés sur ce travail et la recherche de solutions. La question n’est même pas posée. Les changes flottants sont un totem et un tabou ! La raison en est simple : les Etats-Unis veulent ce système, et notamment ses banques mondialisées devenues non seulement dominantes mais exclusives. Même s’ils constatent les dégâts politiques dans leur propre pays. Le lien n’est toujours pas fait.  FMI, OCDE, banques centrales, tout le monde se couche. Sinon, fini les récompenses flatteuses et les avancements rémunérateurs.

Le drame se complique encore quand on constate que l’Eurosystème ne répond pas non plus à notre critère de qualité : il ne permet pas et ne permettra jamais de corriger les grands déficits et les grands excédents. Pour aggraver le tout, on a accepté ce que les accords de Bretton Woods avaient pour objectif principal d’empêcher : des politiques violentes d’ajustement par la déflation et la régression économique. Si les négociateurs de Bretton Woods revenaient parmi nous ils seraient consternés. Voir le triomphe de tout ce qu’ils avaient décidé d’empêcher serait trop pour eux. Il y a tout de même des limites !  

Notons qu’un système de changes imposés et non ajustables et un système de changes flottants sont totalement contradictoires. La simple logique suggère que si l’un est bon l’autre ne l’est pas. Ils ne peuvent pas être bons en même temps. En revanche ils peuvent être nocifs en même temps, ce que démontre largement l’histoire des 20 dernières années.   

Le constater est ajouter une strate d’ennemis jurés et impitoyables. Imaginer qu’on puisse analyser les faits pour œuvrer à la mise en place d’une solution homogène et positive est totalement inimaginable dans le climat hystérique qui prévaut.  

« Vous devez être « villiériste », au mieux, lepéniste, au pire, anti européen, anti-euro, anti-tout. En tout cas un vil populiste. Ou un esprit troublé. Un fou peut-être ? Vous n’avez pas compris que les peuples européens adorent l’Euro ! »

Fa Tutto !

Pour un observateur économique objectif et qui cherche la cause des difficultés et les remèdes, il n’y pas le choix aujourd’hui.

Il faut faire valoir l’urgence monétaire et l’obligation de réfléchir à un nouvel ordre commercial et financier qui nous sorte des contradictions insolubles, de la crise permanente, de la stagnation de longue durée, de l’effondrement du revenu des classes moyennes inférieurs, des tensions au sein de l’Europe, des crispations transatlantiques, et du danger Chinois.

Nous pensons qu’il n’y a pas plus d’urgence critique que d’élaborer une diplomatie de la prospérité qui réunisse dans une même bassine et les questions commerciales et les questions monétaires. Pas de bon commerce international sans bon système monétaire.

C’est sur ces bases que nous allons réfuter certains articles publiés dans FT et qui tendent à justifier le maintien des changes flottants malgré cinquante ans de pertes de croissances, de gonflement des dettes et de crises à répétition et de plus en plus graves.  

Didier Dufau pour Le Cercle des Economistes e-toile

Unibail sur Seine – Quand Paris n’est plus Paris

Non, décidément, Paris n’est plus Paris. Tous ceux qui suivent les affaires municipales le constatent : Hidalgo a livré Paris aux intérêts privés les plus bas, se mettant dans les pas de son prédécesseur Delanoë. Quand on évoque Topaze on se dit qu’il s’agit d’un roman et qu’il concerne quelques villages de province particulièrement mal embouchés.

Mais Paris ? Paris occupé ! Paris outragé par une municipalité sans foi ni loi qui s’est lancée de façon forcenée dans la marchandisation, dans la densification, dans l’immobilisation, dans la fiscalisation, dans l’envahissement par les immigrés, les clochards et les junkies et dans le pourrissement général de la vie du Parisien, avec une énergie malsaine dont la seule caractéristique est d’être unique au monde.

Les bobos crédules avaient cru élire une femme raisonnable, avec une équipe de braves gens, qui feraient une politique gentillette. Ils n’ont pas compris que l’équipe en question était un ramassis de représentants d’intérêts privés, de foldingues bouffés par l’idéologie, de sous-secrétaires du parti socialiste dans les tendances les plus saugrenues et de représentants emblématiques de minorités caricaturales. Ces gens sont tous des survivants de cellules d’extrême-gauche, habitués aux manipulations, aux coups tordus, aux conflits internes. Il faut les entendre : nous faisons de la politique ! Comprenez : on est capable de toutes les démagogies, de toutes les violences, de toutes les dépenses, de toutes les irrationalités. Notre but est d’être réélus en nous cachant derrière des causes plus grandes que nous et qui masqueront notre incompétence, notre indifférence aux effets pervers et notre absence totale de résultats. Notre discours est facile : morts aux bourgeois et aux bagnoles. Vive l’impôt, vive la dette, vive les contraintes insensées imposées à la population. Et comme ces c… d’électeurs peuvent tout de même nous virer à coups de pieds dans le train, créons mille faits accomplis pour que jamais on ne puisse revenir en arrière.

Une municipalité a quelques objectifs simples, usuellement.

La propreté par exemple. Mais pour ces excités, la propreté est « fasciste ». Elle traduit une préoccupation hygiéniste petite bourgeoise digne de Hitler. Alors vive les rats. Vive le retour des maladies qui avaient disparu du territoire. Vive les clochards qui se permettent désormais tout et à qui il est interdit d’interdire quoi que ce soit. Vive la mendicité agressive, éventuellement avec enfants. De toutes façons le bourgeois est sale. On a payé des copains installés en masse dans les services pléthoriques de communication de la mairie pour le lui dire. La campagne a été gratinée : si la ville est sale c’est parce que vous êtes sales. Nous, à l’extrême-gauche et dans l’écologie rouge-vert, nous n’avons pas à laver vos cochonneries. Cela salit l’eau !

L’embellissement est aussi une fonction généralement admise. Là, rien. Des immeubles immondes comme celui de la RIVP au coin de la rue Vercingétorix et du périphérique, ont été généralisés. Vous avez l’impression qu’il n’est pas fini, cet immeuble et qu’on va mettre une façade. Mais non. Il restera comme cela, une vraie tâche dans le décor. Juste un exemple en passant. La RIVP, la première administration à supprimer à Paris tellement elle est nulle.

Rendre la vie économique et sociale la plus fluide et dynamique possible ne saurait être un objectif pour cette équipe d'extrémistes. On va ruiner la ville avec des milliers de chantiers dont le but est d'empêcher toute circulation tout en laissant pourrir les chaussées. Les médecins, les pompiers, les ambulances, ne peuvent plus circuler. Notre-Dame a flambé parce que l’accès à l’île était entravé par les énormes travaux visant à créer les autoroutes à vélos qui enfermeront l’île. Les pompiers n’arrivent pas à vélos !

Finie la bagnole. Finis les artisans qui ne peuvent plus venir de banlieue et stationner. Finies aussi les possibilités de se transporter au gré des besoins. Les jeunes entreprises partent. Tout le monde est dégoûté de la vie à Paris. La ville comme capitale et comme centre national de production mourra mais guérie.

C’est qu’il faut tuer le propriétaire. Il est riche le propriétaire. On peut lui tomber dessus à volonté. Surtout qu’il n’essaie pas de louer à la classe moyenne. Tous les immeubles qui se libèrent sont préemptés pour construire du logement social à 15.000 euros le m2. A Bamako, on se frotte les mains. Ce qui n’empêchent nullement des bandes d’immigrés haineux de se former et de faire régner leurs lois. Des parties entières de Paris sont désormais des banlieues à l’ancienne. Alors on voit les quartiers historiques partir aux mains de l’étranger et le reste s’essayer à la location temporaire. Les loyers sont non seulement bloqués mais réduits parfois de 50%. Le mauvais payeur peut rester dans les lieux trois ans sans payer. Cinq ans en jonglant un peu. Le squatt n’est plus poursuivi. On voit des avocats spécialisés dans la négociation : tu paies et mon client part. C’est cela où la perte de ton bien, connard ! Le vol à la tire explose. Ce sont désormais des centaines de milliers d’affaires chaque année.

Exemple vécu : des Coréens viennent à un mariage mixte en France. Volés deux fois en deux jours ! Ils sont repérés dès l’aéroport.

Les demandes de papiers ont explosé à Paris. Tant de sacs sont arrachés ou leur contenu pillé…  

Le seul vainqueur est la location temporaire. Les habitations qui passent à Airbnb croissent en nombre plus vite que les logements sociaux ! Plus personne ne peut plus se loger à Paris.

Alors la ville se vide en pourrissant. Elle n’apparaît dans aucun classement sur les lieux où il est agréable de vivre. Les étrangers de qualité qui vivaient à Paris partent partout en Europe sauf en France.

Mais tout cela, ce n’est que de la broutille. Toute cette équipe aime le pognon et veut du pognon. L’arrivisme va bon train. Alors il s’agit d’être gentil avec quelques grands intérêts qui comptent.

Le cas le plus emblématique est Unibail-Rodamco. Cet immense monopole financier qui a réussi à racheter à peu près tout ce qui compte en matière de centres commerciaux dans la région parisienne, n’est même plus en terrain conquis. Ce mammouth fait ce qu’il veut quand il veut sans se préoccuper le moins du monde d’autre-chose que de son intérêt propre. Lorsqu’on fait la liste des opérations gigantesques que ses liens avec l’équipe municipale lui ont permis d’entreprendre, on reste sidéré. Tous les énormes chantiers sont pour Unibail. Les pauvres idiots qui veulent agir de leur côté sont constamment embêtés, contraints, réduits, taxés, certains ruinés. Mais là, on entre dans la magie. Tout, absolument tout, est possible. Comme dit l’un de ses représentants : vous n’allez tout de même pas nous reprocher d’avoir des amis et de vouloir gagner de l’argent !

Le forum des Halles : Unibail. Dans des conditions tellement détestables pour la Ville de Paris que le Canard Enchaîné, un bel été (tous les mauvais qu'opus d’Hidalgo se font l’été), dénonce le pot aux roses : « Le Canard enchaîné dénonce les conditions hallucinantes accordées à la société Unibail-Rodamco … tout cela sur le dos des Parisiens qui en paieront le prix pendant des dizaines d’années ! » écrit le Parisien. Il s’agit d’un actif de plusieurs milliards d’euros avec des coûts pour la ville qui dépasseront le milliard. Miam-miam et merci !

Ce n’était qu’un début.

Parmi les cadeaux faits à Unibail-Rodamco : la tour Triangle, dans des conditions invraisemblables.

- aucun appel d’offres pour un projet à 500 millions d’euros !!!

- une part fixe de loyer sous-estimée (2 M€ / an au lieu de 2,5 à 3,20 M€) soit un nouveau cadeau de 40 à 96 M€ !

- des loyers indexés sur la moitié de l’inflation, soit un cadeau de plusieurs dizaines de millions d’euros !

- aucun concours d’architecture.

 

Troisième cadeau : la gestion de la porte de Versailles. « Le Canard enchaîné dénonce une mécanique hallucinante qui a permis à Unibail-Rodamco de prolonger en toute simplicité sa concession de 40 ans !! tout en évinçant ses concurrents ! Selon Hervé Martin, Journaliste Le Canard Enchaîné que nous remercions pour son enquête d’investigation et sauf erreur d’interprétation de notre part :

- Acte 1 : malgré les conditions très avantageuses obtenues pour le Forum des Halles, Unibail aurait exercé dès 2008 un chantage si un effort n’était pas consenti côté Parc des Expositions

- Acte 2 : un audit aurait alors été réalisé sur mesure (!) pour conclure qu’il fallait rénover le parc et pour cela accorder une nouvelle concession !

- Acte 3 : pour éviter qu’un concurrent ne remporte la concession, Unibail et la Mairie de Paris auraient décidé qu’une indemnité de 263 M€ serait payée cash à Unibail ! Evidemment la seule société en mesure de les payer n’est autre que… Unibail-Rodamco qui remporte la nouvelle concession !

- A suivre : Unibail aurait maintenant pour objectif de remplacer le Parc des Expositions par un quartier de bureaux : opération très rentable qui permettrait de déplacer les salons actuels vers le Parc de Villepinte… géré également par Unibail !!! »

Ne parlons pas de la Porte Maillot, où Unibail entreprend également avec le soutien de la mairie une opération d’embellissement de son patrimoine tout à fait sympathique.

Pour l’avoir côtoyé pendant maintenant trois ans (et il y en a encore pour au moins deux ans) nous avons eu l’occasion de voir comment travaille une boîte comme Unibail. La règle : tout est permis puisqu’on a le soutien de la mairie. Le respect des riverains ? Ne connais pas ! Le mensonge par dissimulation : la seule méthode.

Phase un : les riverains se voient présentés avec moult égards un projet, certes inutilement lourd et dense, mais en apparence tolérable. On présente un beau dessin du futur, on esquisse des emprises légères sur la rue, on parle d’un gentil planning.

Phase 2 : Le projet est changé en douce en plein été avec un permis de construire où il est pratiquement impossible de comprendre, qu’avec l’aide de la mairie,  Unibail va construire une véritable autoroute à camions souterraine entre la rue Mouchotte et la rue Vercingétorix. Un chantier monstrueux. Des dizaines de milliers de tonnes de béton à casser et à recouler. Un enfer pendant les travaux et un enfer après. Car le sieur Missika, communiquant mis à l’urbanisme, un vrai choiix symbolique,  n’a pas souhaité connaître le nombre de camions qu’il faudra prévoir pour alimenter un centre commercial de plus de 120 boutiques dont le plus gros centre bio de France, signé Leclerc. Voilà les habitations entourées par une noria de camions à vie.

Phase 3 : le chantier prenant du retard, la ville accepte que le chantier occupe tous les trottoirs, puis une voie de circulation puis deux. On finit par en demander trois, sur quatre cents mètres de long en privant de trottoirs les habitants pendant deux ans ! Une dinguerie totale jamais vue à Paris. Oui mais c’est Unibail et les liens avec Hidalgo et Missika sont ce qu’ils sont.

On se dit : mais à quoi rime cette démence ? C’est tout simple : outre le décuplement de la zone commerciale, 13.000 m2 carrés de bureaux près de la gare. Un joli cadeau de plus, à près de 200 millions d’euros.

Là encore, à Montparnasse, le trust s’assure un actif de plusieurs milliards d’euros, avec des cadeaux qui se chiffrent en centaines de milliards. Comme dans tous les projets précédemment cités. Que les riverains se débrouillent avec cette gigantesque densification et marchandisation. A eux les cars, les camions, les voitures de locations, les VTC et les taxis ! Aucun chiffrage ne sera jamais fait. Aucune vraie étude d’impact. Pourquoi faire ? C’est Unibail.

Depuis des lustres la municipalité parisienne tentait de faire échapper le quartier Mouchotte au destin d’un quartier de gare. C’est redevenu un quartier de gare, quelque part entre Rungis, la Courneuve et les anneaux de Bicêtre.

La mairie décide de monter une réunion d’information des riverains. Unibail développe ses « slides ». Pour le côté qui nous intéresse, dit l’exposé, c’est terminé et le calme va revenir (aux camions près). Oui, mais l’exposé est mensonger. Dès le surlendemain un agencement non prévu est installé sur le parvis qui relit immeubles de logements et hôtel : une énorme centrale de ventilation et de réfrigération est installée sous les balcons des riverains et devant une cour d’école « pour un an » !

« On ne savait pas » dit le représentant d’Unibail. Comme si une installation de ce genre s’était faite à l’insu de son plein gré et ne demandait pas des mois de préparation, d’accords divers, d’autorisations. Ne serait-ce que pour modifier des façades publiques. Plus c’est gros plus c’est censé passer avec Unibail. Demandes à la mairie : avez-vous autorisé tout ce bazar et pourquoi acceptez-vous des exposés mensongers dans des réunions publiques ? Réponse : pas de réponse.

Lorsqu’on a été chef de sous-section trotskiste aux Parti Socialiste, la dissimulation est comme une seconde nature.

Notons qu’alors qu’il est pratiquement impossible d’obtenir un accord pour des transports lourds par hélicoptères à Paris, Unibail a pu utiliser ce genre d’engins sur son chantier Montparnasse, quitte à réveiller en WE tout le voisinage et en bloquant totalement les rues. Puisqu’on vous dit que la Ville de Paris n’a rien à refuser à Unibail.

Le plus drôle est que la municipalité a lancé un grand projet de réfection du pied de la tour Montparnasse, et y a joint, sans raison explicite, la rue Mouchotte. L’équipe gagnante vient d’être choisie. En plein été, quand tout le monde est en vacances. C’est la méthode Hidalgo. Elle a exigé qu’on y supprime les voies de circulation (il y en a six actuellement, pour faire face aux cycles de la gare, aux cycles du centre commercial de la gare et de celui d’Unibail, aux cycles des hôtels, avec leurs 1500 chambres au total, et à celui de la gare routière Air France). Un jour il peut y avoir 20 cars, un autre quatre transporteurs de voitures de locations qui déchargent, un autre des centaines de taxis en action de dépose sauvage. Et maintenant nous avons à envisager des dizaines de camions et de camionnettes de jour et de nuit. Le projet prévoit une voie descendante interdite à la circulation générale à partir de l’avenue du Maine (l’accès au centre de Paris sera interdit aux voitures particulières). Et une voie montante qui ne pourra être embouquée que par les cars et les bus. Comment les riverains sortent-ils de leur parking ? Mystère. Surtout comment sera alimentée en camions l’autoroute à camions ? Mystère. Comment les cars circuleront pour approvisionner en touristes l'hôtel de mille chambres ? Mystère également. Pour l’équipe d’architectes, il ne s’agissait que de gagner le concours. Alors on a mis du vert partout et supprimé les voies de circulation. Ce n’était pas dur. Ouf, on a gagné ! Il faut bien vivre.

Si le projet est réellement fait sur ces bases, c’est la mort pour… le centre commercial d’Unibail et un enfermement total des riverains. Mieux vaudra ne pas avoir à appeler une ambulance !

Alors les négociations de coulisses vont commencer avec une victime expiatoire probable : les riverains.

Notons tout de même que les intérêts d'Unibail Rodamco à Paris, c’est entre 5 et 7 milliards d’actifs et que la dette qui s’annonce pour Paris, c’est également 7 milliards, soit sept milliards d’impôts de plus à venir. Le bobo parisien est aussi un gogo. Il en redemandera.  

A noter que le Maître Jacques d'Unibail actuel, celui qui donne toutes les autorisations et qui permet tout, l’ineffable Missika, a rejoint Macron de façon très opportune (business first), sachant que le candidat de Macron et de LREM (Les requins en marche) est Benjamin Griveaux, l’ancien directeur lobbyiste et de la communication… d’Unibail Rodamco. Mettre un ancien salarié au poste de maire de Paris, ce serait la consécration.

Encore quelques milliards, mon bon Benjamin !

Qui a honte ?

PS : Pas un mot dans la presse et les grands médias télévisés. Chut. Chuttt !!!!!! Heureusement, le Canard a toujours ses plumes.

Le 75ème Anniversaire des Accords de Bretton Woods

Alors que nous fêtons de façon répétée l’anniversaire du débarquement de juin 1940, et que le soixante-quinzième a développé ses fastes, nous ne nous pressons jamais de réfléchir à l’anniversaire jumeau des accords de Bretton Woods. Cet évènement n’a fait l’objet que d’un seul livre en France et il date des années cinquante !

C’est bien dommage. Nous perdons du coup un moyen simple de juger les pratiques « récessionnistes » mises en place en Europe depuis 2000 et surtout 2 008. La conférence a entendu des semaines d’imprécations contre les abrutis qui pensaient devoir régler les situations économiques dégradées par la récession et la déflation. Si les mânes des centaines de participants pouvaient s’exprimer sur les politiques menées depuis des lustres d’abord pour créer l’Euro ensuite depuis 2008 pour juguler les conséquences de la crise mondiale la plus grave depuis 1929 (celle qu’ils avaient comme vocation de conjurer pour la nuit des temps), on ne s’entendrait plus.

Nous essayons à partir de notre livre, La Monnaie du Diable 1919-2019, de convaincre les journalistes des grands médias français d’au moins une fois dans l’été de faire un grand papier sur cet anniversaire, et de commenter à la fois l’énorme mouvement de croissance qui a suivi Bretton Woods et l’énorme catastrophe économique qui a suivi l’abandon de ses disciplines le 15 août 1971, avec son effondrement continu de la croissance pour aboutir à la stagnation inquiète et hargneuse actuelle.

Cela fait même cent ans que le système de monnaie métallique a disparu au profit de monnaies administratives nationales qui posent des difficultés insolubles. Nous ne savons toujours pas ni les gérer ni les échanger sans casse.

L’été pourrait être le bon moment pour que des esprits apaisés et un peu moins préemptés par la pub et les urgences politiques ou personnelles, s’emparent de cette grande question.

Le journal suisse Le Temps signale ce jour même que dans l’esprit d’attente de la crise qui domine, il faut se souvenir que les crises sont toujours le fruit d’un excédent d'épargne. Mais d’où vient cet excédent d’épargne ? Alors là pas un mot sinon des âneries sur les comportements individuels. Ce n’est pas le microscope qu’il faut prend mais le macroscope. Nous sommes typiquement en pleine Macroéconomie. Le recyclage des énormes excédents de pays comme l’Allemagne ou la Chine provoque mécaniquement un gonflement majeur de liquidité. Le masquage des pertes bancaires liées à la crise de 2008 et l’éclatement d’économie baudruche, implique également des flots continuels de création de monnaies administratives. L’analyse des causes de la crise de 2008 autant que celle de ses conséquences est tout à fait critique. Mais là, rien !

Le gentil marché contre les vilains états, la douce microéconomie contre la fumeuse macroéconomie, les gentils États-Unis contre les méchants pays qui lui veulent du mal, cette fantasmagorie emplie les journaux économiques soucieux d’être conformes. Comme on sait que c’est du « bull shit » de première qualité, on en fait des tonnes sur la croissance inclusive, les inégalités, les bons garçons et les formidables filles, les toilettes sèches et les w.-c. pour transgenre.

La cause frontale de tous les malheurs économiques du monde, c’est justement l’instauration des changes flottants de monnaies administratives, au détriment d’un système organisé où les monnaies d’État sont sous la responsabilité des Etats, en sachant qu’ils doivent se concerter de façon sérieuse et continue. On ne peut pas à la fois vouloir un système de monnaies administratives et ne pas accorder les administrations. Les banques centrales ne sont qu’un levier dans cette gestion de monnaies administratives et, comme nous le répétons inlassablement « elles sont comme les psychanalystes : elles ne savent guérir que les maux qu’elles ont infligés ».

Il y a une urgence monétaire dans le monde qui est presque plus urgente que l’urgence écologique !

Mais oui !

L’inconscience règne et il n’y aura pas de pucelles inspirées pour cesser les cours le lundi pour accélérer le mouvement des consciences.

Alors oui : une commémoration des 75 ans de Bretton Woods serait un bon début. Le lieu a été choisi pour sa fraîcheur et la santé de Lord Keynes, triomphateur moral et vaincu réel de Bretton Woods, mais non sans avoir planté la bonne graine dans le sol fertile de l’économie internationale.

M. Robin au Figaro, M. Delhommais au Point, Mme Polony à Marianne, vous savez que le moment est venu. Passer aux actes !

Malheureusement, sous l’influence de l’actionnaire principal, l’ex-star de Ulla et du téléphone rose, le Monde semble ne plus avoir de grands journalistes économiques, alors qu’il en avait à foison dans les années soixante et 70. Les consignes sont de parler de microéconomie et des entreprises, dit-on. Pour le reste on laisse des clans étaler leurs sottises contradictoires ou leur insignifiance selon le degré de parti pris des intervenants. C’est bien triste.

Depuis mai 1968, la France n’a plus de poids monétaire dans le monde, plus de parole, plus d’idée. Les dirigeants qui se sont succédé ont TOUS considéré qu’il fallait se laisser glisser au fil des eaux dominantes, qui était de s’abandonner qui aux Américains, comme Giscard, qui aux Allemands, comme Mitterrand, les autres s’écartant de la marmite du diable et laissant tout faire, tout en accumulant les dettes, faisant, à plat ventre, la synthèse entre les solutions de Nixon et de Goering.

Là où il faudrait une France debout, avec des intellectuels, des économistes, des politiques à la hauteur des phénomènes du temps, une gestion serrée et propre du pays, un taux d’emploi de vainqueurs, une diplomatie de la prospérité, nous voyons un pays suicidaire, qui tue sa capitale, qui s’épuise à valoriser les saloperies de média part, qui ruinent ses propriétaires, qui tuent son système scolaire, après que l’Université ait sombré par pan entier, qui ne pense qu’à disparaître dans sa langue, dans sa parole, dans sa volonté.

Amis journalistes comprenez qu’une autre voie est possible et qu’elle est disponible. Les Français, la presse française, les institutions françaises peuvent avoir quelque chose à dire, et pas à se couler médiocrement dans le pathos et la sottise intéressée de quelques pays dominants.

Il est triste de constater qu’un pays qui a donné tant de pouvoirs à son Président en reçoit si peu en retour. Virevoltes, bonneteau, surf acrobatique, sur fond de querelles grotesques et homarderies, traduisent un fond d’impuissance que l’on peut juger terrifiant.

Évidemment le redressement par la prise de conscience monétaire cela peut paraître drôle. Mais c’est essentiel.

Didier Dufau pour le Cercle des Economistes e-toile.

Ça pleurniche de partout.

Cela fait déjà longtemps que la présidence française est devenue un sous-secrétariat à la population civile et que sa vocation profonde, faute de moyens d’agir sur quoi que ce soit, est d’animer le bureau des pleurs. Pleurer avec les adeptes du politiquement correct, bien plus agressifs que les dames d’œuvres d’antan, est de toute façon la vocation nouvelle des médias, devenu des cathédrales du gauchisme larmoyant.

Un mouvement de « désobéissance civile » bloque une rue et viole la loi. On fait circuler les bloqueurs de carrefour avec du gaz lacrymogène. Pendant des heures les « journalistes » de France-Iinfo interviewent qui passe par là pour larmoyer sur le sort des « gazés ». C’est qu’on gaze en France comme à Auschwitz ! On a plus versé de larmes dans les médias que dans le groupe aspergé. Désormais dans toute manif illégale, il y a cinquante appareils de photos, des téléphones mais aussi de vrais matériels pros, pour attendre l’incident qui permettra d’allumer l’incendie des émotions.

Un cargo de transport de clandestins qui visent une entrée illégale en Europe, et qui ont payé des sommes conséquentes pour cela, (on parle de 5 à 10 mille euros tout de même) affrété par une ONG spécialiste de la provoc viole le droit maritime et pénètre de force dans l’espace italien. Pas un mot dans les médias pour dire qu’elle aurait pu aller à Hambourg débarquer ses ouailles, ou en Tunisie ou au Maroc, ou en Algérie, ou même en Albanie. Il fallait provoquer Salvini. Alors on pleure sur le sort de la malheureuse capitaine féminine qui a fait, elle, de la désobéissance civile internationale.

Pendant ce temps-là, les suites de la brillante campagne pour les élections européennes développent leurs efflorescences. On a voté pour des étiquettes sans programme. Obligatoirement, puisque le programme, c’est la Commission qui le fixe. Alors maintenant se pose la question des postes. La proportionnelle, c’est formidable, démocratique et tout,  mais cela débouche toujours sur une crise ministérielle d’un genre ou d’un autre, avant qu’une combinaison foireuse ne soit mise en place dont l’électeur n’aura jamais connaissance. Son vote ? Quel vote ? Et que feront le nouveau président et ses sbires ? Personne ne sait. Ça, c’est de la vraie démocratie participative !

En même temps, la Commission précédente annonce la conclusion  réussie d’un traité avec le Mercosur, dix ans après le  commencement de la négociation. Personne n’a eu connaissance du contenu des négociations et le texte final n’a jamais été publié nulle part. Mais on est censé s’extasier sur la capacité magnifique de la Commission et de ses fonctionnaires de signer à répétition des traités de libre-échange, alors que justement les élections dernières ont fait passer le message que le libre-échange à tout va, cela commençait à bien faire. On aurait voulu prouver que les institutions européennes avaient pour simple objet de ne pas tenir compte des gouvernements et des peuples, on n’aurait pas mieux fait. Naturellement, comme pour le CETA, tout le monde se récrit. Les écolos qui se croient triomphants, enragent : encore des transports qui tuent la planète et des produits malsains produit au détriment de la diversité ! Il fallait mettre un préalable écologique. Il y a vingt ans ? Le gouvernement français se dresse sur ces ergots. Vous allez voir ce que vous allez voir. On n’acceptera pas tout cela. Le bœuf aux hormones et les produits argentins qui poussent avec des produits phytosanitaires interdits, alors qu’il n’y a naturellement dans aucun des pays du Mercosur le moindre moyen de contrôler ce qui se passe dans les campagnes, pas pour nous. Il faudra confirmer l’accord de Paris ! Na !

La vérité du mécanisme européen est imparable. On ne va pas recommencer les négociations qui ont abouti après dix ans de palabres alors que les gouvernements ont été tenus informés du bout des lèvres : la Commission a le droit de tenir tout secret jusqu’au bout. Alors il n’y a plus que deux solutions : s’écraser ou rejeter. Jusqu’à maintenant c’est la jurisprudence Ceta qui s’impose. On s’écrase après quelques palinodies. Mais le Parlement européen peut dire non, puisqu’on a donné à cette chambre fantôme le pouvoir de le faire. Socialistes et droites européistes étaient jusqu’ici majoritaires. Ils faisaient un peu de cinéma et s’écrasaient mollement. Le parlement n’a pas le pouvoir de négocier. Le paquet est à prendre ou à laisser. Si la Parlement dit non, les institutions européennes sont paralysées. Plus aucune action sur un sujet quelconque ne peut être menée unilatéralement par la Commission. Mais on a envoyé au parlement dans tous les partis dits de gouvernement l’élite européiste. Alors ils veulent bien s’agiter et brasser de l’air mais pas bloquer. Au final le traité sera signé parce qu’il n’y a pas de débouché autre.

Macron n’a pas dit son dernier mot. La fessée va donc désormais être interdite en France. La « répression intrafamiliale » va être pénalisée. Il est interdit d’interdire et encore plus de sanctionner. Votre enfant de toute façon n’est pas le vôtre. C’est un citoyen avec droit. Comme les animaux d’ailleurs. Les droits de l’animal et du bébé, voilà la juste cause qui doit être portée par le gouvernement français. En même temps que la lutte contre la canicule. Quel combat herculéen ! Français, buvez de l’eau et humectez-vous le tarin et les joues ! Voilà nos ministres à leur affaire. Et n’oubliez pas de vous laver les mains avant de manger, surtout si vous sortez des toilettes. Les microbes sont là et qui vous veulent du mal. Pleurons ensemble sur la chaleur et faisons pieusement notre devoir de citoyen mais sans gâcher l’eau s’il vous plaît.

Alors que Trump agit en Corée et au Moyen Orient, en absence de toute présence et intervention européennes (l’union c’est la force surtout quand on n’en fait rien) et en remet sur les sanctions contre la France à cause de l’Allemagne, la presse n’a eu qu’une chose à commenter : la chaussure à 10 balles d’une footballeuse française qui a malheureusement craqué en plein match. Flot de larmes une fois encore sur le sort de ces femmes qui pratiquent dans la misère. Le gouvernement nounou va s’occuper de cela : à travail égal salaire égal. Que les footballeuses soient payées autant que les footballeurs ! D’accord mais qui paiera ? Heu ! Heu ! Le passionnel en France passe toujours par le financier mythique : l’ISF…

Pendant ce temps-là, on constate tout soudain que LREM a rétabli le blocage des loyers. Salauds de propriétaires nantis, tu vas voir à la récré. Le macronisme a deux jambes dont une jambe socialiste. Alors on a été hypocrite à souhait, selon les bons principes de Macron. On permet mais on n’impose pas. C’est la Mairie de Paris qui a pris la décision. Comme si elle allait se priver d’une mesure ultra-démagogique avant les élections ! Les démagogues gauchistes qui tiennent Paris ont concocté des « zones » pour moyenner les loyers qui sont parfaitement déplaisantes. Une partie de Montparnasse est appariée à la frontière de Vanves. 60 % de logements sociaux. Moyenne de location pour un studio, 435 euros par mois. Dans un immeuble de Montparnasse où se trouvent 99 studios, les loyers s’étagent entre 600 et 1 000 euros selon l’orientation, l’étage, et l’état du bien. Cela veut dire qu’il faudrait réduire de plus de moitié la moyenne des locations de l’immeuble. Ce n’est pas un blocage mais une diminution radicale. Naturellement compte tenu de l’ISF-Immobilier aggravé, des impôts fonciers doublés par la municipalité, des frais de copropriétés aggravés par les mille lois écolos et autres imposées aux immeubles, louer à 435 euros se fait à perte. Tous les studios sont donc en train de virer AirB&B. Aucun ne sera bientôt plus mis en location. Qui souffrira ? Merci Madame Hidalgo et M. Macron. Pendant les rodomontades gouvernementales, les mises en chantier s’effondrent et il est devenu impossible de se loger. Hidalgo et Macron la main dans la main dans le Chavisme éhonté ? Des flots de larmes commencent déjà à monter sur le sort des petits chassés de Paris. On pleure toujours beaucoup sur les effets dont on chérit la cause.

On pleure aussi beaucoup dans les provinces : on ne trouve plus personne pour travailler. Et oui mais on ne fait plus d’enfants. Ce n’est pas que les jeunes ne veulent plus travailler mais qu’il n’y a plus de jeunes. Rappelons que le nombre d’enfants de femmes blanches est de 1.2 enfants, très inférieur au seuil de remplacement. La France perd entre trois cent mille et six cent mille habitants blancs chaque année. Là où il n’y a pas d’immigrés, il n’y a plus personne pour faire le boulot. Le gouvernement a réduit à coups de couteau les subventions natalistes, parce que cela ne profitait qu’aux immigrés et que cela faisait un appel d’air immigrationniste. Du coup on est en train de descendre vers le 1 enfant par couple blanc en moyenne. Le nombre de femmes blanches en âge de procréer baisse désormais de façon accélérée. Là, c’est le silence complet. Les larmes sont pour plus tard.

La leçon à tirer de toutes ces jérémiades, c’est que le gouvernement et le Chef d’État sont en vérité en état d’impuissance. Ils peuvent pleurnicher, faire des beaux discours, agiter le menton, mais ils ne peuvent pas agir.

Derrière le rideau de larmes,  on ne trouve  qu’un théâtre d’ombres.

Chassez la monnaie, elle revient au galop !

Les menaces de Trump sont commerciales mais elles proviennent de déséquilibres monétaires dus à un système monétaire international défaillant. On accable Trump de sarcasmes et on oublie de parler de la cause des troubles sous-jacents. Et voilà que ce « voyou » de Zuckenberg, affreux jojo qui a révolutionné la vie des femmes connectées avec son programme Facebook, en vendant leurs émois connectés aux publicitaires, veut accroitre sa puissance en créant avec quelques associés de poids une monnaie internationale alternative : la Libra.

L’Euro a été radicalement chassé des débats européens. Trichet parade et exulte : tout le monde aime l’Euro ! Et voilà que l’Italie crée des « miniBots » qui vise à compenser l’assèchement monétaire imposé par les excédents allemands. Eh oui : l’Eurosystème est dysfonctionnel et exige des réformes profondes.

Cerise sur le gâteau, voilà qu’une partie des pays africains membres du franc CFA veulent créer une zone monétaire du type Euro, mais sans la garantie française (et sans aucune réflexion sur les défauts d’une zone de monnaie unique). L’ECU faisait trop européen, on a choisi ECO comme nom de la devise unique.

Jamais la créativité monétaire n’a été aussi grande, une marque traditionnelle de situation internationale trouble, ce qui laisse supposer que les monnaies actuelles ne jouent peut-être pas leur rôle de façon totalement satisfaisante.

Nous ne parlerons ici que des « minibots » italiens, réservant les autres initiatives à des commentaires ultérieurs.

Lorsque Varoufakis, en Grèce, a imaginé un moyen de contourner l’asséchement monétaire organisé pour faire fléchir son pays (pour servir d’avertissement aux autres, notamment à l’Italie et à la France) il a imaginé une solution complétement farfelue. Il aurait étudié le cas de l’Argentine, il aurait trouvé des solutions plus faciles. Le « currency board » argentin conditionnait la création de monnaie à un solde positif de la balance de paiement en dollar. Quand la hausse phénoménale du dollar s’est accompagnée de la dévaluation massive du real brésilien, son principal client, l’assèchement monétaire a été immédiat et radical. La seule solution pour l’Etat était de créer des reconnaissances de dettes pour payer salaires et fournisseurs et accepter le paiement des taxes et des impôts avec ces billets.  L’Etat argentin étant fédéral, cela a un peu compliqué les choses et on a vu de nombreuses « monnaies alternatives » voir le jour, dont la plus symbolique était l’« Argentino », même si les Patagones et équivalents représentaient des sommes bien supérieures. Les conséquences ont plus tard été fort fâcheuses avec ruine des créanciers internationaux, échec de la politique de sauvetage du FMI, abandon du « currency board », retour à un peso effondré.  Le cycle antérieur au currency board a repris et le Peso argentin est à nouveau sous sauvetage du FMI, après des années de gouvernement argentin pourri.  Le rapprochement de l’affaire argentine et du cas italien est aussi marqué par l’affaire du corralito. La BCE, via l’exemple fait en utilisant la Grèce comme cobaye, peut à tout moment contingenter les comptes des banques italiennes. Ce contingentement est exactement la même chose qu’un corralito sauf que dans le cas argentin, la mesure visait à revenir à un peso dévalué et flottant, alors qu’en Italie il ne s’agirait, pour les fonctionnaires européens, que de forcer le passage à une politique massivement déflationniste sans changement systémique de l’Eurosystème.  

L’idée d’imprimer des bons du trésor ressemblant comme un frère à un billet de banque est-elle une simple menace ou le début d’une politique de contournement des règles récessives de l’euro ? Le vote du parlement italien ressemble plus à une provocation qu’à un véritable changement de politique. Salvini met la pression mais sur qui ? La Commission ? La BCE ? Le conseil des chefs d’états ? Le conseil des ministres des finances ?

Tant que les Allemands ne seront pas amenés à cesser leur politique d’assèchement de la liquidité européenne, avec des excédents littéralement monstrueux par rapport aux comptes extérieurs des autres pays de l’Euro, l’Europe et la BCE n’auront aucune légitimité pour imposer la récession aux pays en difficultés. Selon nous, la menace italienne est légitime. La réaction italienne est entièrement le fruit d’une anomalie de construction de l’Eurosystème et les politiques récessionnistes sont illégitimes.  Bien sûr, ce fait évident est nié au nom de la conservation de l’Eurosystème « adoré » par les Européens, morts de trouille de voir leur épargne anéantie. Un système qui ne fonctionne que sur la peur et la menace est inviable à terme.

La vraie réponse à la mini provocation italienne serait un vrai projet de réforme de l’Eurosystème.

Si l’état italien met en circulation une reconnaissance de dettes pour payer les salaires, les subventions et les entreprises, tout en acceptant de les reprendre à leur valeur faciale pour payer les impôts, il créera effectivement une seconde monnaie légale en Italie. La mauvaise monnaie chassant la bonne, l’Euro ne servira bientôt plus que comme monnaie d’épargne. Il suffira au trésor d’accepter la conversion des minibots en argent liquide (pièces et monnaies) pour que rapidement l’ensemble de la circulation se fasse par les mini bots, les grandes transactions restant en euros. Cela ne veut pas dire que l’euro s’effondrera. Mais cela ne réglera pas la crise italienne pour autant : les exportations en valeurs euro resteront contraintes, l’emploi restera en difficulté. De même qu’en Argentine les monnaies internes n’ont pas résolu la question de la différence de change avec le real brésilien premier client du campo argentin. Les banques italiennes ne pourront pas accepter des dépôts en minibots. La BCE l’interdira formellement sous peine de bloquer le réescompte des banques italiennes. Alors ?

Toute cette affaire ne mène en vérité à rien, car aucun des dysfonctionnements de l’Eurosystème ne font l’objet de correction et on ne règle que la difficulté de trésorerie de l’état italien. Les minibots ne sont qu’un expédient. L’économie italienne restera étranglée par le cours trop élevé pour elle du change de l’Euro. La récession sera atténuée en libérant la trésorerie des entreprises. C’est tout. L’épreuve de force entre un état démocratique et des institutions non démocratiques serait un cauchemar avec le double risque d’une hystérie européiste baignant la politique menée contre l’Italie et une perte de confiance généralisée dans l’Euro.

Mieux vaudrait réformer l’Eurosystème de façon profonde, au lieu de de hurler à « l’amour » des Européens pour l’euro et au « néofascisme » italien. La monnaie est une question technique mais elle est au cœur « de la vie quotidienne » des Européens.  La cantonner dans les mains de spécialistes serait une erreur majeure, un peu comme livrer la médecine aux psychanalystes freudiens.

Monnaie, commerce, épargne, exportations, prospérité sont indissociables. Il faut en Europe une diplomatie de la prospérité qui embrasse aussi la question monétaire qui ne doit pas être laissée à la discrétion des banquiers centraux.

 

Didier Dufau pour le Cercle des Economistes e-toile.

 

Ps : de tête les excédents Target de l’Allemagne doivent actuellement avoir dépassé les 1.000 milliards d’euros, soit pratiquement un an de valeur ajoutée des entreprises du secteur industriel et commercial français !). L’Italie, toujours de tête, mais chacun pourra vérifier, doit avoir une dette Target autour de 600 milliards. Ces déséquilibres sont effroyables, à tous les sens du terme. Ce sont eux qui doivent faire l’objet d’une reforme de fond. On ne peut pas durer indéfiniment comme cela. L’explosion et l’implosion de l’Eurosystème sont au bout du chemin. Merkel peut trembler… car l’Allemagne y perdra ses retraites.  

 

 

 

Nouveau livre de Didier Dufau : La Monnaie du Diable 1919-2019. Opération spéciale en avant-première

En avant-première et pour les lecteurs du blog du Cercle des Economistes e-toile, les Editions du Cercle mettent en vente au prix exceptionnel de 25 euros le nouveau livre de Didier Dufau :

 

La Monnaie du Diable

1919-2019

La France piégée dans la guerre des monnaies

 

Pour commander le livre, il vous suffit d’envoyer un chèque de 25 euros au nom du : « Cercle des économistes e-toile (Didier Dufau) » à l’adresse de notre diffuseur :

 

Cercle des économistes E-toile

Attention Mme Sophie Defyn

c/o La Maillière

4, Av. Jules Janin

75016 Paris.

 

N’omettez-pas de donner vos coordonnées d’adresse pour l’envoi.

Pour l’étranger il faudra ajouter les frais de port et un paiement par virement est possible.

Si vous souhaitez une dédicace de l’auteur, indiquez-le dans votre courrier en précisant le prénom et nom de la personne à qui la dédicace est dédiée.

Si au contraire vous souhaitez rester anonyme, comme il est traditionnel sur le Web, notez bien que les noms ne sont pas transmis au Cercle des économistes e-toile et restent chez le diffuseur pour le temps de l’envoi.

Compte-tenu du petit nombre d’exemplaires réservés à cette opération, seules les premières demandes pourront être servies.

Vos commentaires de lecture sont bienvenus sur cette page.

 

ADMIN



Loi Elan : le grand bond (immobilier) en arrière

« CONJONCTURE. La chute des constructions de logements se poursuit inexorablement : entre février et avril 2019, les autorisations ont reculé de 2 % par rapport aux 3 mois précédents, et les mises en chantiers se sont rétractées de 6,6 %. De mai 2018 à avril 2019, 444 200 logements ont été autorisés, soit une baisse de 8,7 % en comparaison aux 12 mois précédents. »

On connaît la détermination sans faille d’Emmanuel Macron pour sanctionner les propriétaires immobiliers, victimes de choix avec les retraités (c’est souvent les mêmes) de la vindicte fiscale du « start-up président ».

Le régime fiscal, délirant, prend, en moyenne, quasiment tout le rendement de la location immobilière et, dans les hautes impositions au revenu, entraîne une perte. Quand vous êtes au plafond de l’ISF-Immobilier, et dans la tranche haute de l’impôt sur le revenu, si vous ajoutez les charges collectives de l’immeuble, la taxation foncière, éventuellement la taxe sur les bureaux et l’inflation, plus l’amortissement des inévitables rafraîchissements des locaux (pannes, vieillissement etc.) et qu’en plus vous tenez compte de l’inflation, vous perdez autour de 5 % par an sur votre capital. Alors bien sûr, comme toujours en Enarchie, on crée des régimes particuliers pour « favoriser l’investissement ». Ces régimes sont changeants, complexes, pervers dans bien de leurs mécanismes. On en vient à construire n'importe quoi à des endroits où nuls besoins n’existent. Les banquiers et les promoteurs captent la rente fiscale en trompant l'investisseur naïf. On gâche du bon argent.

À chaque fois, une voix s’élève pour dire : mais Messieurs, pourquoi ne pas créer un cas général bénéfique et supprimer les exemptions et les subventions. Impossible. Notre Enarchie Compassionnelle ne le comprendrait pas. La tutelle de la construction doit être tenue ferme, avec ses arrangements, ses combines et son désastre global. On se retrouve à l’époque soviétique en matière d’agriculture. Le système global était infect mais on permettait de petites exceptions pour ne pas crever de faim.

Le Français, né malin, est capable de ruiner son immobilier de la même façon, sans même le secours de Marx et de Lénine.

L’homme politique français est encore plus malin. La loi Elan le prouve. Il a décidé de remettre ses pas dans ceux de Mme Duflot, qui a laissé une trace indélébile comme symbole de la bêtise démagogique la plus folle. Les équipes LREM ne pouvaient pas laisser à cette pauvre fille le monopole de l'imbécillité crasse. Alors on a décidé de contrôler le prix des locations avec une sectorisation totalement arbitraire des zones permettant d’établir « les moyennes » qu’on imposera au loueur.

À Paris dans le XIVème, une des Zones à Détruire (ZAD) préférée de Mme Hidalgo et de quelques foldingues de sous-sections trotskistes de Générations (si, si, cela existe et ce n’est pas triste !), la sectorisation va de Montparnasse à la porte de Vanves ! On moyenne entre les logements insalubres du bord du périph et les immeubles bourgeois de Montparnasse. Résultat, une location à Montparnasse de 900 euros se retrouve plafonnée à 400 ! Ce n’est pas du social çà ? En revanche le polack qui louait sa misère à 200 euros dans un galetas se retrouve à 400 euros aussi. Ce n’est pas du très social çà ?

Dans un même immeuble, un studio infect de rez-de-chaussée côté cour est traité de la même façon qu’un studio magnifique en étage plein sud avec vue grandiose. Les juges sont naturellement mis du côté du locataire indélicat.

L’effet pervers de ces mesures n’est pas très difficile à comprendre. Les beaux biens sortent du marché locatif. L’offre d’appartement se réduit. On a aggravé le problème qu’on voulait réduire. Les propriétaires se lancent dans le Airbnb. Merci pour les touristes. Dommage pour les hôtels. Dans les immeubles le va-et-vient de touristes hagards gâche la vie des résidents.

Alors on taxe les appartements vides de façon confiscatoire, on préempte tout ce qui se vend. Contraintes et fiscalité deviennent délirantes. Un fils de trotskistes président de la LCR, homosexuel marié et inscrit au Parti Communiste (complice des plus grands génocides de l’histoire, 100 millions de morts tout de même), fait des mines et montre ses oreilles décollées, au milieu de ce désastre.

La bassesse, l’ignominie, l’abus, la bêtise crasse, l’inconséquence, deviennent les ferments d’une situation invivable.

Quelques péronnelles macronistes viennent chanter dans le poste les merveilles du retour aux lois Duflot, en même temps que quelques économistes dégénérés viennent expliquer que ce n’est qu’un début et qu’il faut taxer les propriétaires sur le loyer qu’ils n’ont pas à payer. Des excités prétendument insoumis viennent crier que ce n’est pas assez, continuons le combat. Des excités prétendument iconologistes, viennent réclamer la fin de la construction des parkings dans les nouveaux immeubles et l’hypertaxation de ceux qui existent, à reconvertir en champignonnières. La Ville de Paris réquisitionne pour loger des immigrés et des clochards, rendant la vie dans les immeubles frappés, disons différente. Avec un peu de chance, une salle de shoot viendra peut-être agrémenter les lieux.

Formidable Elan ! Penser que cette pauvre bête tire sans conséquences le chariot du Père Noël paraît un peu excessif. La Zone à Détruire de Paris s’effondre selon les plans. Encore dix ans comme cela et la ville est morte.

La poussée des partis écolo-gauchiste et du thème du « changement de système », alliée avec la démagogie opportuniste d’E. Macron, la ténacité des minables qui tenaient les rouages de la Ville de Paris, enrobé dans les voies de faits de l’Enarchie Compassionnelle, laissent même prévoir une accélération du phénomène.

Il n’y a pas que le toit de Notre-Dame qui a cramé !

Elections européennes -Synthèse des résultats

Oui à la libre circulation des mammifères, des oiseaux et des insectes.

Non à la libre circulation des hommes, des marchandises et des capitaux.

Monnaie et commerce : quand l’ignorance effondre le débat public !

LCI a organisé un « débat » sur l’Europe. Très bien ! Au bout d’une heure d’invectives plus ou moins ridicules, les organisateurs, en saucissonnant les questions, ont fini par obtenir des consensus :

-          Le libre-échange c’est mal et cela doit être remis en cause, en particulier la directive Bolkenstein

-          L’Euro c’est intouchable, il faut juste créer de l’argent pour sauver autre chose que les banques.

L’ennui, c’est que la monnaie et les échanges sont les deux faces du même phénomène. Pas de bon commerce sans bon système monétaire.

Si des pays sont déficitaires, il leur faut trouver le moyen de payer leurs importations non couvertes par les exportations.

Si des pays sont excédentaires, ils accumulent des moyens de paiement dont ils n’ont pas l’usage commercial et qu’ils replacent dans la spéculation, provoquant des bulles et des récessions.

Les bons systèmes de paiements permettent de maintenir les échanges en contraignant les pays trop excédentaires à refréner leur surcompétitivité et les pays déficitaires à retrouver une compétitivité externe.

L’Eurosystème, cette combinaison de monnaies nationales de même nom et de même étalon, chapeautée par un fonds de compensation et associée aux trois libertés fondamentales de circulation des marchandises, des hommes et des capitaux, ne permet pas la convergence des économies et dans la pratique trois pays seulement représentent près de 70 % des flux monétaires, l’Allemagne en représentant à elle seule près de 60 %. Comme tel, le système monétaire permet des échanges totalement déséquilibrés et ne pousse à aucune correction. Il faut toucher à la fois l’organisation des échanges et l’organisation monétaire, si on veut régler le problème. Crier haro sur le libre-échange et OK pour l’Euro n’a exactement aucun sens.

Si on avait par exemple conservé un système de changes fixes et ajustables, la trop grande compétitivité globale des pays à bas salaires aurait été corrigée par le change, en tant que de besoin. Là, on est obligé de mettre au chômage des millions de gens et de faire pression à la baisse sur les salaires. Au lieu d’avoir un rattrapage homothétique, on a une croissance par substitution dans les pays de l’EST, et nous n’avons aucun moyen de faire face facilement à la situation.

L’Allemagne privée de sa montagne d’excédents n’aurait pas pu investir à mort dans les subprimes et dans l’immobilier espagnol, grec ou portugais. Ses banques ne seraient pas ruinées. Et elles n’auraient pas imposé qu’on ruine les pays du sud de l’Europe pour que les pays prêteurs puissent retrouver un peu de leurs fonds gaspillés dans des prêts grotesques.

La coexistence de l’Eurosystème et de la liberté intégrale de mouvements crée une situation incohérente et dangereuse.

En fait on ne parle plus de l’Euro parce que les gens ont peur pour leur avoir. C’est la peur qui clôt les bouches. Sur le commerce, les exécrations sont plus faciles. Mme Loiseau a expliqué qu’elle ne voulait pas que son poupon soit concurrencé dans son travail par des salariés de pays pauvres. Mais elle n’a pas expliqué comment on faisait avec l’Eurosystème et les trois libertés constitutionnelles de l’Europe. Tout le monde est contre la directive Bolkenstein, sans se rendre compte que les productions faites dans les pays de l’est ne supportent pas les mêmes charges sociales que celles de la France. Que l’Est exporte le travailleur ou le produit, cela revient presque au même. L’important est que les échanges soient équilibrés. Et cela, dans le système monétaire existant, rien ne le garantit.

De toute façon les excédents allemands ont eu des conséquences beaucoup plus graves pour la France que les travailleurs Bolkenstein.

Pour quiconque a un minimum de connaissances en économie monétaires, c’est évident. Mais l’ignorance des politiques sur les questions monétaires est tellement crasse et ils ont pris tellement l’habitude de sortir les questions monétaires de la diplomatie économique, qu’on peut craindre que rien ne bouge.

Rappelons qu’à Bretton Woods on parlait et des échanges et de la monnaie. Un demi-siècle plus tard, quelle régression !

Quand la pensée est paralysée, l’action devient des plus aléatoires.

Quand l’Allemagne dit non… à l’Euro !

Au moment du rush final pour les élections Européennes où l’Euro a été totalement évacué des discussions (le plantage de Mme le Pen lors du débat avec E. Macron a figé les esprits), il est intéressant de fêter l’anniversaire de la très surprenante réaction des « 154 économistes contre Macron », parue le 21 mai 2018, dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Une bonne idée n’a pas besoin du secours de la masse. Le nombre ne fait pas l’autorité. Les pétitions de groupements d’économistes, notamment en France, n’ont qu’une vocation politicienne et couvrent généralement d’éloges une mesure inadmissible à laquelle on veut accorder un vernis de rationalité (exemple : les 35 heures). Le but du billet allemand était d’encourager Mme Merkel à refuser les propositions du Président français, en donnant à ce véto l’onction de la science économique sinon en majesté du moins en nombre.

L’article contient deux phrases clé.

La première concerne la responsabilité des dettes : « Der Euro darf nicht in die Haftungsunion führen ! ». En clair : les dettes sont de la responsabilité de chaque pays de l’Union et pas de la collectivité. Que les mauvais gestionnaires se débrouillent ! L’Europe de la dette, c’est non ! Il est vrai, qu’après le drame grec, apparaissaient des tensions sérieuses sur les dettes de l’Italie avec l’arrivée au pouvoir de démagogues apparemment bien décidées à faire flamber la dépense publique. L’article vaut avertissement. L’Allemagne ne pourra pas être sollicitée pour un sauvetage.

Un an après, on voit bien que Salvini a réussi à faire cristalliser les droites « populistes » mais s’est bien gardé d’aller à une vraie confrontation avec les Allemands et la Commission européenne sur le budget. Le précédent grec n’a pas été oublié. Vive « l’autre Europe », mais restons sérieux !

La seconde phrase était la plus intéressante : « Die Target-Salden sind regelmäßig zu begleichen ». Les soldes créditeurs monstrueux de l’Allemagne au sein du fonds de compensation, les soldes Target, « doivent être remboursés au fur et à mesure ». Là nous sommes au sein le plus intime de l’Eurosystème. L’article lui envoyait une flèche en plein cœur. Une attitude plutôt inattendue.

Normalement si l’Europe avait mis en place une vraie monnaie unique, elle n’aurait pas eu besoin d’un fonds de compensation. Un fonds de compensation n’a de sens que pour des monnaies distinctes. Il n’y a pas de fonds de compensation entre le Limousin et l’Auvergne ! Target est d’ailleurs utilisé par les nations ayant gardé leur monnaie propre. Un vrai système de monnaie unique aurait vu la disparition des banques centrales nationales et une gestion centralisée des soldes de compensation des banques commerciales. Si on consolide les bilans des banques centrales et ceux du fonds de compensation Target, tous les soldes en euros se compensent et disparaissent. Rembourser les soldes Target perd tout sens.

Cette demande allemande a l’intérêt de souligner qu’on n’a pas créé en Europe une vraie monnaie unique. L’Eurosystème est un système de monnaies nationales de même nom, valorisées identiquement avec un étalon également de même nom. Du coup, les soldes dits Target, apparaissent mécaniquement, parce que les monnaies sont encore nationales, même si elles portent le même nom. Le système aurait fonctionné de la même façon avec des monnaies de noms différents. On ne l’a pas fait pour des raisons politiques, pas techniques. Du coup on se retrouve avec des soldes de balances de paiements et avec la question du moyen de leur règlement. C’est l’éternel problème de la liquidité entre deux structures ne disposant pas en fait de la même monnaie. Il faut s’arranger pour trouver un moyen de paiement acceptable par les deux parties, par exemple l’or, ou une monnaie internationalement plus forte comme le dollar, ou un marché des changes flottants où on s’approvisionne dans la monnaie de l’autre.

En exigeant que les soldes du système de compensation mis en place dans l’Eurosystème soient remboursés régulièrement, les 154 économistes affirmaient, avec le poids du nombre et d’anciens ténors de la Bundesbank, que l’Euro n'éteignait pas les dettes entre membres ! Un aveu vertigineux qui signifiait que l’Euro n’avait pas de pouvoir libératoire ultime. Les soldes, disaient-ils, doivent être payés autrement, par des « valeurs réelles ». Lesquelles ? Or, dollar, actions, ?

Une manière d’analyser l’affaire est de considérer que les Allemands voulaient voir les « collatéraux reçus » par les banques centrales débitrices remonter à la Bundesbank. Compte tenu des excédents déraisonnables de l’Allemagne, cela reviendrait à faire de la banque centrale allemande la vraie banque centrale européenne. Un vice, des excédents excessifs, deviendrait la justification d’un détournement institutionnel majeur.

Une autre analyse est que l’Allemagne craint désormais une sortie brutale d’un ou plusieurs pays de la zone Euro. Les difficultés italiennes rendaient cette hypothèse assez crédible au moment où l’article a été écrit. Les soldes Target deviendraient exigibles mais tout le monde comprend que jamais le pays qui quitterait en catastrophe l’Eurosystème ne sera disposé à les payer. On demande donc un remboursement régulier afin que les soldes ne perdurent pas. Logique, mais cela revient à affirmer ouvertement que l’Euro n’est pas une monnaie au sens plein du terme.

Mario Draghi a fait l’énorme erreur d’indiquer que les soldes Target seraient à rembourser par tout pays décidé à quitter la zone Euro. C’était une manière de conjurer cette initiative. Mais la Hollande a aussitôt posé la question qui fâche : si un pays excédentaire décidait de quitter, est-ce que les autres seraient obligés de liquider leurs soldes débiteurs vis-à-vis d’elle ? Du coup l’opération pourrait être tentante pour les trois pays en très grands excédents et qui ont cumulé des soldes énormes sur le Target. Drahi est resté silencieux. On le comprend.

Tout cela traduit la morgue des pays à grands excédents alors que ceux-ci sont une catastrophe économique en plus de contrevenir aux règles internationales (traités et statuts du FMI).

Ces pays n’ont fait qu’une bouchée de Macron et de ses prétentions à la direction morale et politique de l’Union Européenne. L’Allemagne veut et le poste de président de la Commission et celui de président du Parlement européen. Toutes les demandes de la France ont été tournées en dérision, diplomatiquement, et enterrées, en même temps qu’on lui demandait d’abandonner son siège au conseil de sécurité au profit d’on ne sait quoi et on ne sait qui, alors que jamais les politiques étrangères ont été moins accordées et que l’Europe est le tapis sur lesquelles la Chine, les États-Unis et quelques autres s’essuient les pieds.

Les élections européennes ont été transformées en concours de beauté entre le Front national, débaptisé en RN, et Macron, déguisé en tête de liste.

Mais dans les boyaux du monstre, cela fermente, alors que les excédents excessifs de l’Allemagne ont provoqué l’ire des États-Unis qui agitent perpétuellement des menaces et que le « couple franco-allemand » ne peut pas fonctionner, la France étant pénalisée du fait des écarts de conduite de son conjoint.

Le seul moyen, pour la France de sortir de ce piège est de mettre en œuvre une « diplomatie de la prospérité » qui passe non seulement par la condamnation des pays trop lourdement excédentaires et déficitaires, responsables entre autres de la crise de 2008-2009, mais par des propositions de réorganisation.

Il faudrait, pour être crédible, redresser enfin le pays, au lieu de tout lâcher à la démagogie, et cesser d’être l’homme malade de l’Europe. Et être capable de présenter des solutions techniques.

Sur ces deux sujets, on voit le travail qui resterait à faire si on voulait aller dans la bonne direction. Ici et maintenant, on chute sur la ligne de plus grande pente et de plus grande facilité, sans respecter les 80 km/h.

Didier Dufau, pour le Cercle des économistes e-toile.

Que s'est-il passé en France de 2012 à 2019 ?

Le nécessaire et le réel

En 2012, le Cercle mettait dans la bouche d’un Sarkozy, à nouveau candidat, le programme suivant :

« Il appartient aux candidats à la présidence de la France de parler d'abord de la France et de son bien commun, de sa place dans l'Europe et dans le monde, de ses chances en tant qu'aventure collective.

Cela serait tout de même plus digne que d'essayer d'acheter des cohortes d'électeurs avec des promesses électorales monétisées, tout en permettant à l'électeur de se défouler sur des boucs émissaires et des minorités.

Un président n'est pas là pour faire des cadeaux à des catégories en prenant l'argent de tous, à des fins purement électoralistes. Il n'est pas là non plus pour vouer aux gémonies des catégories sélectionnées de la population.

Oui la France travaille trop peu ; dépense trop pour des corporations à privilèges et peu productives. Oui la pression fiscale est trop élevée. Oui la pression syndicale et les corporatismes étouffent la France. Oui la politique coûte trop cher. Oui il faut que les Français soient propriétaires de leur logement. Oui il faut qu'ils augmentent leur pouvoir d'achat par un surcroît de travail. Oui il faut que l'état réduise sa voilure. Oui il faut un pacte avec les plus fortunés pour qu'ils cessent de fuir la France et qu'ils retrouvent le chemin de la confiance et de l'investissement. Oui il faut pousser le plus possible d'indemnisés vers l'emploi.

J'ai fait des erreurs. J'aurais dû supprimer l'ISF et convertir euro pour euro cet impôt en une tranche supplémentaire de l'impôt sur le revenu. J'aurai dû créer immédiatement la TVA sociale. J'aurai dû aller plus loin dans la convergence entre les systèmes de retraites afin de mettre fin aux privilèges énormes et injustifiés qui lèsent les salariés du secteur privé et pénalisent la nation. J'aurai probablement dû aller plus loin dans l'élévation de l'âge légal du départ à la retraite, le passage à 65 et bientôt 67 ans étant pratiquement obligatoire.

Bien sûr j'ai payé trop cher des réformes nécessaires qui ne méritaient pas autant de douceurs distribuées aux privilégiés dont on changeait les habitudes. Jamais je n'aurai dû supprimer les charges sur les heures supplémentaires ni redonner aux fonctionnaires l'essentiel des gains liés aux suppressions de postes effectuées.

La zone Euro ne peut plus voir ses membres mener des politiques contradictoires qui creusent les écarts de croissance alors que la monnaie est unique. La convergence ne se fera pas toute seule. Alors il faut des institutions intergouvernementales fortes pour assurer que tout le monde marche d'un pas compatible avec une monnaie unique. Naturellement nous sommes ici dans l'inter-gouvernementalité et pas dans la supranationalité. Il n'appartient pas à la Commission, dont le rôle est de gérer des espaces mutualisés par la norme, de faire ce travail qui implique une forte responsabilité politique. La Banque Centrale Européenne ne doit pas non plus avoir comme seul objectif la stabilité des prix mais aussi la compétitivité de la zone et le plein-emploi. La déflation n'est pas une solution. Ce sont des changements majeurs qui impliquent fortement l'avenir. L'édifice européen a failli s'écrouler. Il faut agir et vite.

Nous ne pouvons pas non plus accepter un monde où les monnaies font le yoyo au détriment de l'épargne mondiale et des échanges. Chaque pays doit devenir responsable vis-à-vis des autres de la croissance harmonieuse des échanges. Il faut pour cela des changes fixes mais ajustables et un rôle accru du FMI comme chien de garde des grands équilibres. Le rattrapage de croissance des pays figés trop longtemps dans la misère est une chance aussi bien pour eux que pour le reste du monde. Il doit se faire de façon coordonnée sans déséquilibres permanents et guerres économiques et monétaires.

La France se battra sur ces deux fronts pour faire évoluer les mentalités, les pratiques et les organisations. L'urgence est d'aboutir à un diagnostic partagé, avant que des mécanismes structurels d'harmonisation soient mis en place.

En cas d'échec l'Europe devra prendre acte de l'impossibilité d'échanges loyaux et constructifs et cesser d'être le ventre mou du monde, qui prend tous les coups sans jamais en rendre un seul. L'Europe devra prendre des mesures conservatoires fortes tant en matière de droits de douane que de monnaie. »

Ce texte était, en creux, une critique de la gestion Sarkozy et une esquisse de ce qui pouvait se faire en 2012, avant que Hollande se mette à gérer le pays comme on le sait.

Il est intéressant de constater ce qui a bougé et ce qui est resté lettre morte dans les 7 années qui viennent de se passer.

Commençons par la fin du texte :

Tout le développement sur l’Europe et l’organisation mondiale des échanges et de la monnaie, peut être repris. Rien n’a bougé. Absolument rien. Une merveille d’inconscience collective. Le seul élément positif est que le diagnostic devient un en plus partagé. Merci Trump qui a permis la prise de conscience des conséquences inadmissibles des trop gros excédents. Mais il est tout de même rageant de constater que sur les aspects les plus fondamentaux d’une politique et d’une diplomatie de la prospérité, rien n’a frémi en France et en Europe.

Pour le reste, ne parlons plus de Hollande, mais remarquons que Macron a fait toutes les erreurs signalées.

« Il appartient aux candidats à la présidence de la France de parler d'abord de la France et de son bien commun, de sa place dans l'Europe et dans le monde, de ses chances en tant qu'aventure collective ». Il a totalement éludé ce thème et certains chroniqueurs ressassent désormais cette idée.

« Cela serait tout de même plus digne que d'essayer d'acheter des cohortes d'électeurs avec des promesses électorales monétisées, tout en permettant à l'électeur de se défouler sur des boucs émissaires et des minorités. »

Qu’a donc fait Macron sinon enchaîner les mesures d’achat de votes tout en expliquant que les retraités, les propriétaires immobiliers et les automobilistes devaient être durement frappés. Le tout sans jamais s’attaquer réellement aux problèmes de fond. Il ajoute maintenant des mesures Sarkozy parce qu’elles sont populaires comme le « déchargement des heures sup » et le « travailler plus pour gagner plus ».

Alors oui, il a fait un geste nécessaire en supprimant l’ISF et en plafonnant les revenus du Capital.

Tout le reste est cosmétique ou un simple jeu de bonneteau fiscal.

Certains disent : les Gilets Jaunes l’ont fait réfléchir. La suite sera moins bureaucratique ! Il est vrai que ce mouvement a prouvé que le revenu disponible était détruit par des réglementations excessives et fort coûteuses.

On est en train de concocter un contrôle technique qui va être deux fois plus coûteux que le précédent avec en plus des contrôles a posteriori !

On se rappelle naguère la loi démente sur le changement général de tous les ascenseurs parce qu’un enfant s’était tué dans un ascenseur d’HLM impossible à maintenir compte tenu du comportement des résidents qui pourrissaient l'immeuble. Des milliards !

Idem pour la loi sur les piscines privées, avec une coercition ridicule et inapplicable.

Le projet exigeant le changement de voiture et de chaudière a fait explorer la révolte des gilets jaunes. On verra la suite.

Un balcon s’est effondré faisant une victime. Voilà qu'on nous prépare une de ces lois extravagantes qui vont imposer des diagnostics effroyablement coûteux et des mises aux normes le plus souvent irréalisables, parce que trop globales et ne tenant pas assez compte des cas particuliers. Une loi qui ruinera les propriétaires malchanceux avec beaucoup de fenêtres. Nous revoici avec l’impôt de la Révolution sur les fenêtres.

Rien ne change. L’Énarchie Compassionnelle, arbitre, du pays impose inlassablement sa bureaucratie assise sur les lobbies et les bons sentiments. Les propriétaires paient.

En même temps on renonce aussitôt à toute baisse significative de la dépense publique et des effectifs.

Notre système est indécrottable.

D’un côté : Démagogies électoralistes, boucs émissaires, bureaucratie ruineuse par son ampleur et par le coût des mesures imposées, jeu de bonneteau fiscal, le tout caché derrière les grands principes.

De l’autre : Refus de s’attaquer aux vrais problèmes. Première place mondiale pour la fiscalité et dettes astronomiques.

Le résultat : l’hystérie.

Et cela dure depuis 1974 !

« Contre le Libéralisme » d’Alain de Benoist

Un livre déjanté typique de l'esprit du moment

Parmi les mouvements d’idées calamiteuses qui polluent le ciel des idées en cette période anarchique, on voit remonter des cavernes certains idéologues d’extrême droite qui trouvent une sorte de débouché profitable à leurs détestations.  

Les penseurs d’extrême droite ont toujours été anti-libéraux, surtout ceux qui ont considéré que le Moyen-âge était le summum de la civilisation et la période la plus conforme aux réalités de l’âme humaine.  Marginalisés, mais stimulés par le gauchisme et le socialisme dominants, ils ont fini par creuser un trou éditorial assez grand pour y piéger différents aspects de l’actualité. La crise et ses conséquences sociales, l’irrédentisme violent des Musulmans et ses effets criminels, l’effondrement de l’URSS, l’affaissement du radicalisme de gauche dans le politiquement correct anti blanc et anti mâle, avec ses effluves de plus en plus délétères, le développement du ZADisme et de la violence institutionnelle des mouvements anarchistes, l’écologisme délirant, avec ses zélateurs hystériques, tout cet effroyable gâchis les a fait remonter à la surface autour d’une idée simpliste : le libéralisme est responsable de tout !

La méthode employée par l’auteur de « Contre le libéralisme » pour développer et illustrer cette idée est simple. On donne une définition biaisée d’un bout de doctrine, qu’on monte sur un pilori. Et on bombarde de citations tirées de partout pour montrer que l’horreur qu’on a dessinée n’est pas une caricature mais ce que juge tout le monde qui pense. Chaque procès successifs donne lieu à des dizaines de citations puisées à toutes les sources mêmes les plus saugrenues.   

Le lecteur un peu informé voit l’esprit faux à chaque phrase, le détournement de sens à chaque paragraphe, l’accumulation des contradictions à chaque page. Un procès n’est jamais une réflexion. On veut sanctionner des coupables. La guillotine est au bout. Les idées sont décolletées, tirées vers l’abattoir sous les crachats, et amenées au billot dans l’allégresse un peu verbeuse du procureur content de lui.

Et à la fin, les deux pieds dans la flaque sanglante de l’idéologie saccagée, on se dit : mais il n’y a rien à garder de ce carnage ! On cherche. Il ne reste vraiment rien.

Une accumulation de citations hors contexte, découpées pour servir une détestation, ne fait pas une pensée mais une poubelle. L’auteur a dû se dire comme Mistinguett : l’ai-je bien descendue ? Le libéralisme fantasmé a bien été écartelé par un maximum de chevaux de traits (acérés). La bouillie n’est pas nourrissante. L’auteur se garde bien de proposer quoi que ce soit. Le lecteur sort de là en se disant : et alors ? Et alors, rien. Un petit exercice compilatoire de nihiliste content de son œuvre n’apporte rien, parce que le but est justement nul. Le gamin piétine son château de sable avant que la mer ne l’emporte. L’auteur piétine ses détestations avec la même frénésie enfantine. On ne peut même pas dire qu’à force de biaiser il finit par enfanter un monstre. Il n’enfante rien.

En creux s’esquisse une forme de paradis perdu non assumé qui se cache derrière des aphorismes faux mis en opposition avec des fantômes de débris historiques fantasmés. Le lecteur reste pantois. Aller jusqu’au bout du livre est une épreuve. Car on sait que cela ne sert à rien.

On veut un exemple ?  Ouvrons le livre au hasard. La page 328 se présente et en son centre cette phrase : « Ce n’est que dans le capitalisme que le travail a pour fonction d’obtenir des produits qui prennent la forme de marchandises ». Celui qui réfléchit juste une seconde s’aperçoit que la production depuis des millénaires qu’on produit, a pour but de créer des produits. Tautologie. Le Serf, dans la bienheureuse période chérie l’auteur, produisait bien des produits. Ah mais voilà. Ils n’étaient pas de la marchandise. C’est-à-dire qu’ils n’avaient pas vocation d’être vendus librement sur les marchés. Les reitres du seigneur venaient l’arracher au paysan à coups de pied dans le derrière. C’était beaucoup mieux. Que le paysan soit à son compte et vende le surplus de sa production pour acquérir des productions dont il a besoin, cela devient scandaleux.  Voilà une rupture fatale avec « toutes les autres formes de vie sociale ». Oui, en effet avec le servage, l’esclavage et le droit de cuissage. Et alors ?

Et alors, « Mort au Koulak » ! Staline avec nous !

Les extrêmes se touchent comme chacun sait. A chaque page, la contestation du libéralisme (beurk !) oblige à des alliances idéologiques et verbeuses avec les bons marxistes. Non : pas ceux qui ont créé l’URSS mais les adeptes des premières pages de Das Kapital !  « En réduisant le capitalisme à un système où les méchants propriétaires des moyens de production se borneraient à exploiter les travailleurs en leur extorquant une plus-value, le « marxisme traditionnel » est passé à côté de l’essentiel ». C’est, qu’à l’extrême droite, on sait juger de l’essentiel de l’extrême gauche ! Alain de Benoist sort alors la grosse artillerie, le summum de la pensée critique et de l’analyse fine : « Le capitalisme est un système où ce sont les marchandises qui règnent ». On est en plein animisme. Les objets ont des pouvoirs et prennent des décisions qu’ils dictent aux malheureux crétins qui ne comprennent pas leur aliénation. Le serf et l’esclave eux étaient aliénés par des hommes. C’était tout de même plus smart.  Notez bien que ce n’est pas le produit qui règne mais la marchandise, comme signalé plus haut.  Si le produit n’était pas vendu mais arraché aux mains du producteur par le seigneur et maître, il perdrait son caractère venimeux. L’auteur l’affirme sans ambages et sans rire : « La société féodale était tout entière ordonnée à la notion de bien commun ». Walter Scott avec nous ! Il faut dire que dans l’esprit un peu échauffé de l’auteur, le féodalisme est la seule solution qui permette « les solidarités organiques traditionnelles ». Qu’est-ce que c’est que çà, direz-vous ? Débrouillez-vous, l’auteur ne précisera pas ! De toutes façons, tout va mal depuis que les Capétiens, avec l’aide de la bourgeoisie (Beurk !), ont mis fin « aux rapports sociaux hérités de la féodalité » et au « déploiement » tellement heureux d’un « être social global ». Parle à mes sabots, ma tête est malade !

Relevons au passage que libéralisme est assimilé en permanence à une floppée de concepts sans aucun effort de différenciation. Libéralisme = capitalisme = socialisme marxiste dégénéré = démocratie = société marchande = bourgeoisie = bobo des villes = individualisme = indigéniste = n’importe quoi. Tous dans le même sac.

On aura compris. Des concepts brouillons et déjantés s’opposent artificiellement à des concepts détournés de leurs sens et réduits à une bouillie infâme, le tout saucissonné dans une farandole de citations tronquées.

Montjoie Saint Denis, crénom ! Que trépasse si je faiblis.

Trépasse ton chemin, Benoist

Haro sur le libre échange !

Dans la confusion générale qui marque l’année 2019 et qui s’aggrave de semaines en semaine, la TNT devient un robinet à vomissements permanents, les commentaires vaseux alternants avec les pires éructations, dans un concours permanent à qui serait le plus bas, le plus vil et le plus caricatural. La presse quotidienne s’enfle également d’articles dérisoires où chacun vaticine sans frein ni recherche de cohérence. A chacun de s’y retrouver. Comme si personne n’avait plus de colonne vertébrale et s’effondrait de façon ectoplasmique sous le poids de ses renoncements à réfléchir plus loin que le bout de ses passions tristes.

Dans ce bouillon informe fermentent des jugements à l’emporte-pièce, repris comme des versets du Coran, en secouant la tête comme devant le Mur des lamentations.  Les bouts d’ânerie s’enchaînent avec des points de suspension à chaque rebondissement médiatique, et finissent par faire une forme de banderole de certitudes populaires contre lesquelles il serait prudent de ne pas s’insurger.  

Cette unanimité d’apparence et de désespoir, restera un grand moment d’effondrement de l’esprit français. Un peu comme le toit de Notre-Dame de Paris, qui certes laisse passer désormais un peu de lumière mais a vu son plomb fondu couler dans tous les cœurs. 

Les simulacres de débats qui eurent lieu en 1968 à l’Odéon était de la même espèce. On pouvait dire n’importe quoi et chacun hochait la tête en ricanant devant tous les franchissements et dérapages de demi-intellectuels allumés, pendant que les Katangais mettaient les lieux à sac, comme à la Sorbonne. Aujourd’hui, le délire est médiatique, et les Black-blocs tiennent le rôle des Katangais.

Plus aucun dialogue, plus aucune réflexion partageable ne sont possibles. « Les faits sont fascistes » disaient les « penseurs cosmo planétaires » de l’Odéon. Aujourd’hui ce sont les voies-de-fait des Gilets Jaunes qui le sont et  qui ont pris le relais. Et on tend religieusement des micros complaisants pour recueillir la substantifique moelle de la divine coalition des mécontentements.

Voici les petites filles s’en mêlent. Et font la grève des cours pour pousser les gouvernements à agir pour la sauvegarde de la terre meurtrie définitivement par les ébats des adultes consentants. 

Parmi les victimes collatérales de ce déluge d’infantilisme et de démagogie, on trouve le corps, fumant et survivant à peine, de l’idée du libre-échange.

Plus personne ne défend le libre-échange, qu’il s’agisse des relations internes de l’Europe ou du commerce mondial.

L’extrême droite qui pense, façon Club de l’Horloge, accumule les livres et les programmes qui condamnent le libéralisme, et notamment les libertés marchandes, vues comme destructrices des solidarités et des identités « naturelles ».

Parmi les penseurs qui font la liaison entre extrême-droite et droite, on voit aussi bien M. Eric Zemmour que Mme Natacha Polony s’élever contre un libre-échange qui déstabilise la paie des braves travailleurs et la tire vers des niveaux si bas que les plus pauvres doivent être subventionnés par une prime dite d’activité.

La gauche, dans toutes ses variantes, est traditionnellement contre la « marchandisation » du monde et le commerce qui crée des inégalités en gavant des multinationales incontrôlables. Marx et ses apôtres n’ont jamais cessé de considérer que l’extension commerciale était un malheur nécessaire pour la survie du capitalisme.

S’ajoute maintenant tous les sauveurs de la planète qui considère qu’un produit qui vient de l’étranger effondre le bilan carbone et doit être prohibé au profit d’une production plus sobre et plus proche. Manger des kiwis et des bananes devient inciviques, de même que les escapades touristiques. Stop au « bougisme » ! Vive le localisme.

Naturellement, aucune des personnes remontées ainsi contre le libre-échange ne renonce en quoi que ce soit à l’achat et l’utilisation d’objets qui proviennent à 80% de l’étranger sans aucun espoir d’une production locale, ni à ses vacances lointaines. Les mêmes ont renoncé à compter les postes de travail concernés par les exportations, le tourisme faisant partie des exportations, qui seraient menacés par leurs doctrines. La question des coûts n’est jamais posée, ni celle de l’impact sur le revenu disponible. Une entreprise qui n’a aucune chance d’exporter dans le monde, n’a aucune chance de connaître un vrai succès. Le national-écologisme créerait une miraculeuse économie-verte, une forme d’oxymore d’autant plus créatrice d’emplois que la productivité serait plus basse ! Les villes n’auront même plus besoin des campagnes. Tout sera produit sur les toits et les balcons. Les relations verticales supplanteront les circulations horizontales (pas de mauvais esprit, SVP). Mais on maintiendra les services publics dans les villages vidés par la dénatalité et la concentration de la production au sein des villes-monde.

Que toutes les voix qui s’expriment, pratiquement sans exception, prêchent pour l’autarcie et la sobriété, voir la belle privation volontaire de l’anachorète, est tout de même un spectacle assez terrifiant. Et hypocrite.

On chérit la liberté en France en asphyxiant toutes les libertés concrètes.

Comme toujours les libertés s’organisent et les relations économiques internationales doivent s’exercer dans un cadre approprié et cohérent. Nous avons écrit un article précis sur cette question pour cerner justement les modalités problématiques et voir les solutions possibles ( voir http://cee.e-toile.fr/index.cfm/2018/6/12/Monnaie-et-libre-change ).

Le climat délétère qui s’est instaurée en France et cette quasi-unanimité des philosophes, des sociologues, des médias, et des forces politiques contre une liberté fondamentale, celle de contracter librement dans le monde, ont quelque chose de terrifiant. La France qui se voyait comme le phare immense de la liberté dans le monde souffle énergiquement sur ce qui reste de son moignon de bougie libérale.

Osons dire que c’est lamentable, consternant, inacceptable, condamnable, ridicule, minable, indigne, sot, déraisonnable, …, et dangereux. Le commerce international n’est pas une maladie mais une bénédiction, pas une contrainte mais un droit et même un devoir.

Pierre Viansson-Ponté disait en 1967 : la France s’ennuie. On a vu le résultat. En 2019, elle disjoncte et sombre dans l’insignifiance et les gamineries, sur fond de violence.  

Il serait peut-être temps de réagir.

Enarchie Compassionnelle – Le faux projet de réforme

Nous sommes depuis plus de vingt ans les contempteurs vigilants de ce que nous avons appelé l’Enarchie Compassionnelle, une verrue antidémocratique greffée sur la démocratie française par la haute fonction publique, et qui a fini par dénaturer totalement la Cinquième République.

La démocratie est faussée par l’alternance des clans des classes d’Enarques, chaque banc rival arrivant successivement au pouvoir sans réels soucis des Français ni même de la France. L’important est d’atteindre le Saint Graal de la Présidence. Tout le reste est accessoire. 

L’effondrement démographique, industriel, économique et social d’une France vouée à devenir un territoire dont la population d’origine sera évincée dans les cinquante prochaines années, et dont le seul titre de gloire sera d’être le numéro un des prélèvements, au milieu des cris mille fois répétés de Vive l’Impôt, Vive l’impôt, stimulés par des entrepreneurs-acteurs de spectacles télévisés malhonnêtes ou débiles qui leur permettent de gagner des millions, alors que la culture française est abandonnée au profit des grands machins américains et que l’université sombre dans le politiquement correct le plus sectaire et le plus infect, en même temps que l’emprise islamiste s’étend au milieu de crimes plus ignobles les uns que les autres.

Il en est résulté une méfiance vis-à-vis des « élites » qui vire à la haine dans les profondeurs du pays. Chaque alternance montre que le clan vainqueur n’a aucune envie de faire quelques réformes que ce soit. Après Hollande et ses dizaines de milliards d’impôts supplémentaires dans les deux premières années de son mandat, voilà Macron avec encore plus de dizaines de milliards d’impôts supplémentaires dans les deux premières années de son mandat. Eliacin a succédé à Bidochon, mais rien n’a changé.

L’Enarchie Compassionnelle n’est pas un accident provisoire de l’histoire. C’est un système fondé sur une idéologie et une pratique.

L’idéologie prétend que seuls les Enarques, élites formées et sélectionnées, sont capables de diriger le pays, leur rôle étant d’arbitrer les conflits de la société. Patrons et salariés, actifs et inactifs, hommes et femmes, homosexuels et hétérosexuels, malades et bien portants, jeunes et vieux, producteurs et commerçants, terriens et iliens, pêcheurs et agriculteurs, hexagonaux et ultramarins, délinquants et honnêtes gens, piétons et automobilistes, immigrés et nationaux, rien ne doit échapper à l’Enarque bienveillant. Un Enarque est objectif et au-dessus du lot. Lui seul sait. Lui seul est légitime pour agir.

Agir, c’est tout noyer sous la réglementation et les subventions, donc sous les impôts.  Tout est devenu interdit ou contraint en France. Les libertés sont étouffées. Nous triomphons comme les champions du monde des prélèvements.

Commencée sous Pétain, notamment en juillet 1940, avec la création de la direction du Trésor qui va progressivement placer les siens dans tous les rouages de l’Etat, prolongée à la Libération, où la haute fonction publique impose au pays des systèmes de sécurité sociale dont ils se dispensent au profit de solutions beaucoup plus favorables à eux-mêmes, épanouie à la fin de la Quatrième où des Inspecteurs des finances accèdent enfin au poste de Président du Conseil, partiellement contenue par le Général de Gaulle qui néanmoins leur offre l’élection présidentielle et un but, l’Enarchie s’envole avec Pompidou mais surtout avec Giscard et Chirac, premier couple de hauts fonctionnaires disposant de toutes les manettes du pouvoir. Depuis Chirac, Balladur, Fabius, Rocard, Juppé, Jospin, Villepin ont tenu le rôle de premier ministre, Chirac et Hollande celui de Président.

L’Enarchie ne se contente pas d’annexer les postes politiques nationaux de premiers plans. La voilà qui s’étend partout, dans les assemblées, les régions, les grandes municipalités, et même les plus dérisoires mairies. Chirac tient la mairie de Paris, Juppé celle de bordeaux, Philippe celle du Havre, Aubry celle de Lille, Copé … celle de Meaux.

En même temps la haute administration commence ses allers et retours dans les grandes entreprises publiques, particulièrement les banques, mais aussi la SNCF, Air France, etc. Certains hauts postes européens sont aussi tentants. L’argent coule à flot.

L’affaire se complique avec la féminisation de la haute fonction publique. L’Enarchie se pratique en couples qui s’enrichissent à vue d’œil, en croisant les carrières administratives, politiques, et privées.  On l’a vu avec Hollande, Royale et ses autres maîtresses qu’il a voulu placer aux plus hautes responsabilités. Le cas de Florence Parly est le plus clair. Parly II, la fille de Parly I, se devait d’avoir une carrière fulgurante. On commence par un passage au gouvernement. Puis on tente l’élection législative. On se retrouve à la municipalité de Paris. Puis on part à Air-Fance et à la Sncf et on revient au gouvernement comme ministre. Et on a épousé un haut fonctionnaire qui fait lui une carrière au sein de l’Etat, un temps aux participations de l’Etat ce qui facilite la carrière de sa femme. Le couple se retrouve avec des rémunérations qui dépassent tout ce que le bon peuple peut imaginer, en dépit des révélations du Canard enchaîné. Certains parlent en privé de plus de 10 millions d’euros la meilleure année. Le couple Fillon peut aller se faire rhabiller chez Arnys. Hidalgo, fonctionnaire élevée par la  grâce d’une fréquentation assidue des litières énarchiques les plus élevées, avec son haut fonctionnaire de mari, se sont enrichis de façon extrême.    

Les systèmes particuliers que se sont concocté les hauts fonctionnaires, dans ce contexte, deviennent incroyablement choquants. C’est le cas des retraites.  On revient dans le statut du corps cinq jours avant la date limite et on touche non pas une retraite au prorata du temps passé mais au taux plein, même si on a travaillé moins d’un an à des fonctions administratives dans toute sa carrière.  On peut cumuler des retraites privées, des retraites européennes, des retraites de députés ou de sénateurs, des retraites municipales, ou de conseils généraux, des retraites présidentielles, des indemnisations ministérielles, etc. etc. Pour les grands seigneurs du milieu des planques permettent de toucher rémunérations et avantages annexes jusqu’à des âges très avancés (Jospin, Fabius et Juppé au Conseil constitutionnel sont les exemples les plus caricaturaux, mais Rocard et Ségolène au Pôle Nord, ce n’est pas triste non plus).

Ce réseau de prébendes totalement injustifiés, de couples d’abusifs incroyablement enrichis, d’avantages gigantesques et souvent secrets obtenus sans mérite excessif, ont fini par dégoûter le pays.  D’autant que ces privilégiés se sont tous plus ou moins réclamés du socialisme le plus rouge et n’ont que le mot égalité à la bouche.  Un Jean-Claude Trichet qui cumule les retraites statutaires, celle de la Banque de France et celle de la BCE a eu des responsabilités considérables, avec les rémunérations associées légitimement. Mais il a finalement nui au plus grand nombre, notamment en cautionnant une politique qui a poussé le chômage au plus haut. On peut comprendre qu’une personne qui, du fait de son chômage durable, a une retraite misérable, proche de 450 euros par mois, trouve que le train de vie de retraité de Trichet est légèrement abusif.

La vraie solution est connue. Il faut dissocier totalement le secteur administratif et le secteur politique.  Article constitutionnel N°1 : nul ne peut être élu dans une assemblée ou dans un exécutif qui fixe sa propre rémunération et ses conditions d’emploi. Article 2 : nul ne peut recevoir deux rémunérations de l’Etat ni cumuler rémunération d’état et celle d’une organisation internationale.

La retraite des hauts fonctionnaires doit être versée prorata temporis du travail effectué et non pas en fonction du statut.

Si un haut fonctionnaire veut faire carrière hors du service public, soit il démissionne, soit il opte pour le système qu’il juge le meilleur, mais il ne cumule pas. Une législation plus ferme sur les conflits d’intérêts qui naissent du fait de la généralisation des couples de hauts fonctionnaires doit être mise en place.

Lorsqu’on prend la vraie dimension du problème anti démocratique que représente l’Enarchie Compassionnelle en tant que système, on comprend qu’Emmanuel Macron, qui en symbolise la quintessence, ne règle pas le problème. Le faux semblant est total, l’hypocrisie majuscule et éhontée.

Arrivé au pouvoir par un pronunciamento mis en œuvre par des hauts fonctionnaires félons à leurs devoirs, entouré d’une garde proche d’Enarques, conforté par une premier Ministre énarque, un Ministre des Finances énarque, un ministre de la défense énarque, gardé à Bruxelles par un commissaire énarque qui dialogue avec un ministre de l’Europe énarque et tête de liste aux européennes, jamais l’Enarchie n’a été poussée à un tel point.

Changer le nom de l’école pour qu’on ne puisse plus parler d’énarchie est une subtilité de communiquant.  Déplacer le problème en n’évoquant que la question de l’accès à la haute fonction publique, censé ne pas faire une place suffisante aux enfants non issus de la bourgeoisie socialiste, permet de cacher la réalité.

Il faut un bon recrutement, donc sélectif, pour la haute fonction publique et la meilleure formation, et un avancement qui permet seulement après avoir fait ses preuves d’intégrer les grands corps et d’accéder aux hautes responsabilités.

Mais il faut veiller à ce que ne se crée pas, par extension abusive, un Etat dans l’Etat.

L’Enarchie Compassionnelle doit être détruite en tant que système abusif. On n’en prend pas le chemin. Quand on présente un faux diagnostic on appliquera nécessairement des faux remèdes.

Le triomphe d’Emmanuel Macron, qui appelle aussitôt Edouard Philippe, qui l’un et l’autre ont décidé d’être renégats vis-à-vis des mouvements qui les ont mis en selle, a été l’acmé du système énarchique. Lorsque nous avons vu, après quelques mois, la machine bureaucratique et fiscale s’emballer, nous avons pris le soin de la signaler sur ce blog. Ils se croyaient tout permis. Et je limite les vitesses dans demander à personne. Et je dresse un plan vélo, un plan truc, un plan machin. Pas un aspect de la vie des gens qui puisse échapper à la folie bureaucratique en pleine surchauffe. Et j’augmente les impôts et les taxes à tout va. Jusqu’à dire aux Français que l’énergie serait taxée toujours plus, qu’il faudra qu’ils changent de voitures, de chaudières… Nous avons écrit : attention à la colère du peuple.

Plus rien n’était audible dans les bureaux de Matignon et de l’Elysée. Et on a fini par découvrir que le revenu disponible, ce n’était pas le brut moins les prélèvements moins les impôts et moins les taxes, mais ce solde diminué de toutes les dépenses contraintes par la bureaucratie et les réglementations ineptes et effroyablement coûteuses.

On eut les Gilets Jaunes et le blocage des ronds-points avec l’assentiment général de la population aux premières heures du mouvement.

Macron leur livre un changement de nom de l’ENA, comme on lance un nonosse au chienchien pour qu’il cesse d’aboyer. Sans toucher à l’essentiel. Il s’agit bien d’un faux projet de réforme.

L’Etat dans l’Etat se croit assez fort pour perdurer dans son être. Il est vrai que l’opposition est muselée : Wauquiez, Philippot, Dupont-Aignan, Asselineau sont des Enarques…  Restent les extrémistes de droite et de gauche. Macron leur demande de se lever comme des orages désirés. En faisant semblant de protéger la République contre les violents, on défend en fait l’Etat dans l’Etat qu’est l’Enarchie.

Tout cela est pitoyable et n’a rien à voir avec l’intérêt général.

La Monnaie du Diable : le sommaire

SOMMAIRE

 

Préface de l’auteur

 

Première Partie : Les Trente Glorieuses

 

L’hôtel du Mont Washington

Le « moment » particulier des mois de juin, juillet et août 1940 et l’efflorescence soudaine de solutions monétaires en Europe

Les effets psychologiques du choc militaire

Le plan allemand d’organisation de la « nouvelle union européenne »

Un accueil plutôt bienveillant en Europe

John Maynard Keynes entre en scène

Le rêve de Morgenthau et le projet de Harry White

Les tractations jusqu’à Atlantic City

La France à Bretton Woods

Des projets préparatoires à la conférence de Bretton Woods et à la création du FMI

Les Trente Glorieuses

Le vice caché et la fin des Accords de Bretton Woods

Les pressions de M. Roosa

Jacques Rueff et la révolte monétaire du Général de Gaulle

Nixon et la fin des Accords de Bretton Woods

Premières leçons des Accords de Bretton Woods

Conclusion : Mars met Hermès KO !

 

Deuxième Partie : la crise

 

Les trois clefs explicatives de la période 1971-2018

Qu’est-ce que « la crise » ?

Les causes fondamentales de la crise

Les changes flottants

Le dégel et la dissolution du bloc communiste

La décision aventurée de créer l’Euro

L’Euro, monnaie commerce, monnaie puissance ou monnaie « zombie » ?

2008, l’allumette des « subprimes » fait sauter l’économie mondiale devenue baudruche

Sauver le Titanic

Et Trump est arrivé

1971-2018 : le faux triomphe du dollar roi

 

 

 

 

Épilogue : se placer sous l’aile du dieu Hermès ?

 

La zone euro est-elle réformable ?

-          L’Eurosystème, une drôle d’organisation

-          Hypothèse 1 : une transition vers le système de Keynes

-          Hypothèse 2 : La sanction automatique des grands excédents

-          Hypothèse la plus probable : les renforcements fédéralistes

-          Conclusion sur l’Eurosystème

Peut-on se débarrasser des changes flottants ?

Et si on ne changeait rien ?

 

Conclusion

Les trois manières de voir l’Europe, dont deux sont actuellement caduques

Les débats sur l’Europe sont généralement niaiseux et biaisés. On est pour ou contre mais jamais aucune réflexion précise ne peut se développer au-delà d’un « je t’aime, moi non plus » parfaitement mièvre. L’Europe est donc une terre d’idéologie et toute entame de réflexion sur un aspect soit technique, soit historique, soit politique, tourne au pugilat sans gloire.  Que le débat soit impossible montre bien la nature de ce qu’on appelle la « construction européenne ». Les cartes n’ont jamais été jouées sur table à aucun moment de l’histoire de l’Europe. Il fallait être pour. Ne pas l’être était la marque d’une forme d’ignominie dévalorisante. Point final !

Cette manière de faire a empêché que ne développent en se confrontant les différentes visions de l’Europe. S’il s’agit d’unir l’Europe par des liens qui empêchent le retour des conflits nationaux, on compte au moins trois principales orientations, symbolisées chacune par un préfixe : 

-          L’optique supra nationale

-          L’optique a nationale :

-          L’optique co nationale.

L’optique supranationale est la plus connue : l’objectif est de créer au-dessus des nations un Etat Fédéral sur le modèle des Etats-Unis. Un président, un hymne, un drapeau, un parlement, un conseil constitutionnel, une monnaie, une banque centrale, un chef de gouvernement et un gouvernement qui pilotent un budget, une diplomatie, une police et une armée.  Les anciennes nations perdent leurs fonctions régaliennes transférées à la Fédération et sont transformées en « länders » chargés d’on ne sait quoi. Ils peuvent se fractionner en régions plus ou moins autonomes, puisque le régalien n’est plus national.

Cette optique est souvent considérée comme le « projet initial des pères de l’Europe » et le débouché normal de la « construction » européenne.  L’organisation actuelle présente des facettes de fédéralisme mais les différences sont majeures. Le Conseil des chefs d’Etat est le vrai organe de décision, ce qui est incompatible avec une vraie fédération. La commission n’est pas un gouvernement. Le Parlement ne décide pas de la politique générale, des domaines entiers restant hors de son domaine d’action. Ne parlons pas du poste européen de ministre des affaires étrangères ni des efforts vers plus d’unité militaire.  Il est tout de même curieux qu'en plus de 60 ans, on soit si loin du modèle fédéral si c’était vraiment le but à atteindre. Jamais ce modèle n’a été autant récusé par pratiquement toutes les nations constituantes (peuples et gouvernements) et le Brexit a prouvé le peu d’attractivité d’une construction de ce type. Les purs fédéralistes disent : supprimons les conseils des Etats et faisons de la Commission un vrai gouvernement exécutif, dépendant du Parlement, qui serait divisé entre Chambre des députés à Bruxelles et Sénat à Strasbourg.  Même ainsi l’Etat fédéral serait incomplet puisqu’il n’y aurait pas de président. Cela suppose que les chefs d’Etats se fassent Hara Kiri et qu’il existe une nation européenne.  Cette hypothèse n’a aucune réalité. Les pays de l’Est qui viennent de recouvrer leur indépendance n’en veulent pas. L’Allemagne réunifiée n’en veut surtout pas. Les peuples disent non quand on les sollicite. Pour qu’un état fédéral se constitue, il faut un ennemi commun. La guerre d’indépendance contre les Anglais a, seule, permis la constitution des Etats-Unis. C’est un exemple unique. Sinon c’est un centre dominant qui fédère des conquêtes, comme l’URSS, modèle répulsif s’il en est. Construire un état fédéral par grignotement, sans dire que le mot « construction » signifie destruction des Etats nationaux souverains et création d’un gouvernement fédéral, dans un système d’assemblée à peu près totalement incontrôlable, est une opération saugrenue. Surtout quand on sait qu’une partie des membres possibles a opté pour un localisme puissant doublé de l’acceptabilité d’une suzeraineté américaine pour la défense et la diplomatie.

Ceci pousse à regarder avec un peu de détail la seconde approche : l’Europe apatride, a-nationale. Le ‘a ‘ privatif est la lettre importante.  Il ne s’agit pas de créer une nouvelle structure à potentiel de puissance.  L’idée est de faire de l’Europe un espace apatride, sans définition précise, ni espace fixé, ni ambition particulière. Le but est d’édenter suffisamment les nations anciennes, presque toutes des anciens empires, pour neutraliser leurs ferments d’influence internationale et leurs conflits nationaux. Les lions ayant tendance à se déchirer de façon un peu excessive et répétée, il faut leur arracher les dents et en faire sinon des veaux du moins des mâles châtrés. L’Europe a-nationale est composée d’apatrides, sans racines ni particularismes.  Elle est également a-démocratique. Le peuple est soigneusement laissé à l’écart, par des institutions d’apparence qui vide les nations de leur souveraineté mais ne sont constitutives d’aucune souveraineté de remplacement.  Cette Europe n’a pas d’armées, pas de diplomatie, pas de puissance au service d’une volonté. Elle est dirigée par une toute petite coterie cooptée qui anime des réseaux d’influence et qui contrôlent la puissance oligarchique exécutive, et tient l’information dans les grands médias.   Dans cette optique, les Parlements nationaux sont court-circuités et deviennent des chambres d'enregistrement. On cherche à diviser les nations en régions qui pourront dialoguer entre elles et avec le pouvoir central européen. Les gouvernements nationaux n’ont plus de pouvoirs, transférés soit à l’étage du dessus soit à celui du dessous. Les dirigeants nationaux sont démonétisés et impuissants. Cette Europe apatride est sous suzeraineté américaine qui veille à ce que le marché européen reste ouvert à ses entreprises et son capital à disposition de leurs fonds spéculatifs.  L’Europe ne peut plus avoir de diplomatie autonome, sous réserve de sanction. L’Europe apatride de type zombie et sous suzeraineté américaine est l’Europe de certains européens dans la main des Etats-Unis. La coulisse est tenue par des représentants sélectionnés du monde de l’entreprise et du journalisme, organisés dans des clubs ad hoc, anciennement financés par les Etats-Unis et maintenant par l’Europe et les grandes entreprises concernées. L’idéologie est mondialiste et orientée vers la spéculation. L’indifférence à la situation des classes moyennes mises en concurrence en Occident avec les masses chinoises et indiennes est totale. L’Euro est une monnaie zombie qui a surtout pour but de mettre sous tutelle toutes les banques et les déposants, et indirectement les Etats. Le symbole de cette Europe apatride et sans passé est l’absence de tout monument européen réel ou portrait d’hommes européens illustres sur les billets en Euros. L’Europe n’est pas non plus considérée par une unité géographique ou culturelle. Le flou géographique comme celui de la civilisation est totale. Elle est ouverte à tous les vents du commerce, de la finance et des mouvements de population. Cette Europe apatride et quasi totalement américanisée est celle de Jean Monnet qui se considérait lui-même comme apatride et abhorrait les nations et le mot même de patrie.  Le fait de l’avoir panthéonisé sous la bannière « la patrie reconnaissante » est tout à fait caractéristique de l’esprit de Mitterrand qui aimait corrompre. Cette Europe apatride et zombie sous tutelle américaine est celle qui fait l’objet des plus nombreux rejets, mais qui est effective.  Elle stimule à l’heure actuelle des flots de contestation, de Régis Debré et de l’extrême gauche aux populistes, des Brexiters au pays de l’alliance de Visegrad. Le côté « on a détruit et remplacé par rien » devient dominant. L’Europe est un dissolvant et ne crée plus, parce qu’elle n’est plus. Elle n’est plus une race, elle n’est plus une religion, elle n’est plus une culture, elle n’est plus une civilisation, et même plus une place libre et forte du débat social. Elle possède une langue de substitution, l’anglais, qui ne lui est pas propre.  Comme le disait récemment un grand patron d’une banque américaine : « Europe is an also run territory. Europe is no more relevant ».  Il voit l’Europe, au mieux, comme une place de consommation pour les produits des entreprises mondialisées. La vraie question pour lui est la Chine ! pendant ce temps au sein des nations, à droite comme à gauche, les cris s’élèvent contre un « système » devenu zombie, impuissant, sans passé et cultivé hors sol dans une ambiance purement individualiste et consumériste.

 

Au moment des débats fondamentaux de Maastricht, nous avions nous-mêmes défendu, dans un profond désert, une approche différente, totalement marginale mais qui correspondait au minimum garanti d’adhésion des peuples européens.  Nous pensons toujours que cette Europe putative, mais latente et partiellement mise en œuvre, est celle à laquelle les peuples ont adhéré. Ainsi s’explique à la fois le nombre d’anti Brexit au Royaume Uni et le fond d’attachement à la construction d’une Europe unie qui reste vif sur le continent. Le retour pur et simple aux nations autonomes et poussant leur avantage au détriment des autres n’est pas l’idée dominante en Europe.  

Cette troisième conception de l’Europe est l’Europe de la co-citoyenneté, des co-opérations, des co-mmunautés.  L’idée fondamentale est que les nations européennes cessent de considérer comme un étranger les membres des nations qui entrent en communauté. Un européen est partout traité comme le national du pays où il a choisi résidence. Aucune discrimination n’est autorisée entre nationaux et résidents européens non nationaux qui disposent des mêmes droits civils de contracter.  « Je ne te crains pas, donc tu es mon égal chez moi avec tous mes droits ». Chaque nation de la communauté fait en sorte d’éliminer les mesures discriminatoires qui avaient pour but de nuire à ses voisins.  Cette optique est à la fois profonde (il y a un pacte de confiance sous-jacent très fort) et légère. On n’a pas besoin d'unifier tout, dans tous les domaines. La création de régions n’a pas de nécessité particulière, pas plus que celle d’un parlement. On ne détruit pas les Etats. Mais ils ont une promesse à tenir : celle de ne pas se nuire, de ne pas discriminer leurs habitants, et de chercher partout la résolution pacifique des conflits. La co citoyenneté peut déboucher sur la co prospérité qui elle demande plus de travail d’unification ou d’harmonisation, donc un processus institutionnel plus charpenté, pour élaborer les normes communes. Les Etats restent les seuls organes habilités à les mettre en œuvre et à les contrôler.  

On trouve dans l’organisation actuelle de l’Europe des éléments des trois conceptions. Elle forme un hybride assez curieux. Certains diraient une chimère.   

Le vrai poison est la formule Monnet d’une Europe apatride et zombie. A la limite, la création d’une Europe Fédérale, puissante et indépendante peut être un objectif défendable, à condition qu’on en précise correctement les contours géographiques, l’unité culturelle et civilisationnelle, et la vocation. Aujourd’hui c’est une utopie. Mais c’est une utopie défendable, si on admet qu’elle suppose la fin de la suzeraineté américaine et une vraie indépendance, avec une armée respectable et respectée, une diplomatie et une politique économique qui part des besoins des européens et défend toutes les classes sociales.

La perte de ce que nous venons de définir comme co-citoyenneté est ce qui navre les Britanniques. Ils y tenaient à cette possibilité de circuler, de s’installer, de contracter, d’acheter, de produire, totalement librement partout en Europe.  En revanche ils ne voulaient ni de l’Europe zombie avec monnaie du même acabit, ni de l’Europe fédérale supranationale.

L’Europe de la co-citoyenneté a été malmenée par l’octroi de la libre circulation à des populations problématiques comme les ROMS, par la politique d’importation de plus d’un million de musulmans par Mme Merkel et par la tolérance de l’immigration africaine de masse, avec une prédominance des populations islamisées. Du coup, vous ne pouvez plus dire en Europe : « je ne te crains pas ».  Ces immigrations ont conduit à une « dé civilisation » et des conflits communautaires, sectaires et racistes détestables jusqu’au meurtrier.

L’Europe de la co-prospérité a été également bousculée par la suppression du tarif extérieur commun et l’acceptation d’importations étrangères de masse, non soumises aux mêmes règles coûteuses et contraignantes de production, qui ont détruit en partie l’emploi et la stabilité des classes moyennes européennes dans la partie développée. Résultat : le fanatisme libre échangiste des instances européennes est plus vu comme la soumission à des intérêts particuliers qu’à la volonté du bien commun.

Du coup le pilier le plus fort, l’Europe de la co-citoyenneté et de la co-prospérité, est fortement entamée, au moment même où l’Europe apatride et antinationale non seulement ne fait plus recette mais répugne et que l’optique Fédérale à l’américaine n’a plus de crédibilité du fait de la soumission à un Trump maniant la schlague d’une bonne partie des pays européens.

La liberté des échanges sans harmonisation des coûts de production était possible si la dévaluation des monnaies nationales permettait de rectifier des différences radicales de compétitivité. L’Euro a supprimé cette soupape de sécurité et entraîné des déséquilibres internes monstrueux, l’Allemagne pompant quasiment toute la liquidité européenne.

Dans ces conditions l’Europe est devenue plus que problématique. Ses institutions posent question ; sa monnaie est dysfonctionnelle ; son inspiration est ambiguë ; son extension est incertaine ; sa souveraineté est inexistante ; sa capacité d’action et surtout de réaction est quasi nulle. Tout changement de cap ou décision rapide lui est interdit. Elle n’a aucune capacité exécutive, sauf dans des domaines totalement délégués où elle est frénétique et agit dans le détachement total des volontés des peuples, en général en liaison avec des lobbies. Elle sait empêcher mais elle ne sait pas faire, sinon mal, lentement et à des coûts extravagants.

Comment sortir d’un tel marasme, pour ne pas dire d’un tel effondrement ?

Seules deux voies sont possibles :

-          La construction modeste mais fondé sur un fort sentiment positif des peuples de l’Europe de la co-citoyenneté et de la co-prospérité

-          La construction d’une Europe fédérale.

Dans l’optique de la co citoyenneté et de la co prospérité, il faut détruire, reconstruire et corriger.

La régionalisation forcée n’a strictement aucun intérêt européen. Il appartient aux Etats, pas à l’Europe, de définir comment chaque territoire national doit être administré. Le lien avec l’Europe se fait par les Etats et les financements directs régions à régions et Europe à régions sont bannis. 

La Commission doit être totalement redéfinie. Il faut créer un Secrétariat européen qui aurait uniquement pour but d’instruire les questions qui conditionnent la co-citoyenneté et la coprospérité. Ce secrétariat perdrait son monopole d’initiative mais pas son droit d’initiative.

Le Parlement européen disparaît au profit d’un Conseil européen des normes communes, dont la vocation est d’instruire avec le secrétariat européen, toutes les initiatives visant à rendre concret la co-citoyenneté et la co-prospérité.

Lors que des politiques communes ont été définies, elles sont gérées par des instances ad hoc, détachées de la Commission et des Etats, mais dont la gouvernance est nommée et contrôlé par les Etats.  

La zone Euro est par exemple gérée par un Chancelier de la zone Euro appuyé sur une mini assemblée consultative et un conseil exécutif. Elle n’a pas vocation à être rejointe par tous les pays de l’union.

La politique agricole peut faire l’objet d’une organisation similaire.

Etc.

Parmi les législations urgentes que ces institutions diversifiées auront à définir, trois sont fondamentales :

-          La réforme de la zone euro afin d’empêcher les énormes excédents et les déficits associés. Nous avons formulé plusieurs solutions sur ce sujet dans des articles précédents sur ce blog. L’idée est d’empêcher d’accumuler d’énormes excédents. Et de mener des politiques déflationnistes sans fini dans les pays déficitaires pour corriger les déséquilibres.

-          La redéfinition de la notion d’étranger et la mise en commun des règles de naturalisation et les politiques migratoires, avec une clarification des migrations internes de pauvreté et les règles d’expulsion des indésirables (délinquants condamnés asociaux etc.).

-          La redéfinition des politiques de concurrence et de commerce, avec la reconstruction d’un tarif extérieur commun, probablement justifié par des considérations écologiques plus que directement commerciales, et sur des règles communes en matière de définition et de taxation des bénéfices des entreprises.

Le Conseil des Nations de l’Union Européenne a essentiellement un rôle d’impulsion et de vigilance pour veiller au bon fonctionnement de ces entreprises communautaires et réfléchir aux extensions éventuelles.  

Il faut noter que la notion de fonctionnaire européen disparaît, et avec lui son statut. Les agences emploieront soit des fonctionnaires détachés soit des contractuels.

Ceux qui pensent qu’une optique fédérale doit être immédiatement consolidée, avec une politique militaire commune, avec une commission devenant gouvernement fédéral, avec une diplomatie commune et  avec un énorme budget commun n’ont rien compris à l’état de l'opinion en Europe sur fond de Brexit, de création d’un groupe de Visegrad et d'effondrement du couple franco-allemand, alors que l’Italie traite directement avec la Chine,  que la Grèce est KO, que la Hollande se révèle un pays de tricheurs phénoménaux, etc.

La posture fédéraliste du président Macron est intenable comme projet européen, même si elle peut l’être comme projet politique personnel. Elle suppose d’évacuer toutes les réalités qui fâchent du débat, pour le réduire à une lutte entre le bien et le mal. Ce qui extrêmement dangereux, en termes de politique interne français.

La politique de Trump qui pratique la suzeraineté américaine avec le big stick rend impraticable et intolérable l’Europe apatride et zombie de Jean Monnet.

Reste donc et c’est la carte unique de la France : le renforcement de l’esprit co européen avec des institutions communes allégées et éclatées, et des politiques corrigées des tares les plus visibles. Il n’est même pas exclu, dans une telle perspective, que la Grande Bretagne soit amenée à reconsidérer le Brexit.   Le sentiment de co-citoyenneté est très fort au Royaume Uni : aucun anglais ne veut se retrouver étranger sur le continent. La nécessité de la co-prospérité est évidente. Le Brexit est le fruit des effets pervers de l’Europe zombie de Jean Monnet et des tares non corrigées dans le domaine des flux migratoires, des flux commerciaux et des flux financiers dans le cadre de la monnaie unique.

Il fallait d’abord mettre fin aux désordres moraux, civilisationnels, commerciaux, financiers et migratoires, avant de crier comme un cabri « Europe, Europe, Europe !». On n’a fait que les nier et on les a amplifiés avec les conséquences que l’on sait. Quand on ne s'adresse plus à l’esprit public et qu’on laisse pourrir les difficultés, dont certaines ont été créées de toute pièce en vue de créer une dynamique anti nationale, on n’obtient que la décomposition générale et un sentiment de répulsion.

 

Didier Dufau pour le Cercle des économistes e-toile.

Une campagne pour les Européennes totalement décalée des enjeux

Comme d'habitude

Ce qu’on appelle le Parlement européen a été créé pour donner une apparence démocratique aux ordonnances étudiées par la Commission et fixer dans l’imaginaire collectif l’esquisse d’une organisation fédérale. C’est, depuis le début, une institution bizarre dont le rôle, autre que symbolique, est quasi nul. À chaque traité européen nouveau on lui donne des pouvoirs nouveaux. À chaque extension de l’Union le nombre de députés enfle. On en est aujourd’hui à 751 ! Depuis le traité de Lisbonne entré en vigueur le 1er décembre 2009, la PLO (procédure législative ordinaire) place le Parlement et le Conseil de l’UE sur un pied d’égalité comme co-législateurs, pour débattre de proposition dans de vastes domaines : la gouvernance économique, la liberté, la sécurité et la justice, l’énergie, les transports, l’environnement, la protection des consommateurs, la politique agricole commune (PAC), etc. Tout étant dans tout, cette gigantesque extension permet de toucher pratiquement à tout sauf à des questions explicitement exclues du champ communautaire. La « construction » européenne consiste à la « destruction » progressive de ces barrières pour permettre la toute-puissance des instances communautaires, selon la doctrine bien connue des « petits pas ».

Ce massif parlement est un théâtre d’ombres du fait de plusieurs dispositions critiques :

-          La Commission a, et elle seule, le pouvoir d’initiative. Si un commissaire « ne veut pas », rien ne se passe. S’il veut, alors un processus se met en place. Toute étude est faite par la Commission, souvent pendant des années. Ce sont des centaines de textes de différentes ancienneté et dans tous les domaines permis qui doivent être avalisés par le Parlement. Le Parlement avalise quasiment à l'unanimité des grands regroupements les textes présentés. Le petit parlementaire noyé dans la masse ne peut, au mieux, qu’essayer de faire valoir une idée fixe et c’est tout. La procédure de vote est quasi mécanique, à la Chaplin. Il faut y avoir assisté pour le croire. Un défilé d’interventions hypercourtes suivies d’un vote et on passe à autre chose.

-          Le parlement peut étudier des questions de son propre chef, mais sans pouvoir autre que délibératif. Mais comment influencer une assemblée de 751 personnes qui ne parlent pas la même langue et qui ne représentent pas les mêmes intérêts ? Là aussi c’est une infime coterie de personnes « autorisées et labellisées » par le politiquement correct européen qui régente.

-          La codécision (une reprise de la Constitution rejetée par referendum) a eu pour but d’empêcher les Etats de jouer leur rôle. Ils ne peuvent pas empêcher la Commission de travailler sur n’importe quel sujet de son choix avec les modalités qu’elle souhaite. Une fois l’accord de la majorité fédéraliste du parlement obtenu, l’État ne peut plus rien faire sinon bloquer, façon chaise vide. Ce qu’il ne peut pas faire sur tout et indéfiniment. Il est totalement contourné. L’obligation faite aux parlements nationaux d’intégrer dans la loi nationale les ordonnances, sous le contrôle de la Cour de Justice européenne, fait que ceux-ci sont de fait totalement privés de pouvoir dans le champ de la PLO dont on a vu l’extension quasi infinie. Comme on l’a vu avec la question de l’immigration « sauvage », le blocage du projet par les pays de Visegrad leur a valu une série d’attaques ad hominem extrêmement violentes contre leurs dirigeants dévalorisés en chefs populiste. Quand on ne veut pas des législations bruxelloises, vous êtes un voyou et devez de plus supporter les vaticinations de certains chefs de gouvernements européens.

Toute la mécanique institutionnelle a donc pour objet de réduire le champ démocratique aux actions de quelques commissaires, qui ne peuvent intégrer la « coupole » que s’ils ont fait la preuve de leur conformité aux vœux du suzerain américain et des groupes apatrides qui se considèrent au-dessus des peuples. C’était devenu tellement évident et anti démocratique, qu’on a donné au Parlement le pouvoir de récuser les membres de la Commission au moment de leur nomination (par imitation du système américain) et même de la faire tomber, imitant les crises ministérielles. La caricature de démocratie est totale. On est dans la singerie. Le parlement par une sorte de coup d’État a voulu que la majorité élue au parlement donne le nom du président de la Commission. Mais ce sont les Etats qui tranchent. Ils sont simplement dans une situation encore plus difficile pour exercer leur pouvoir. De toute façon, les nommés seront « politiquement corrects et proeuropéens ». Il est à noter que dans son domaine propre, la Commission ne partage rien avec le Parlement et prend ses décisions en toute souveraineté, tout comme la BCE. Une oligarchie règne sans partage après avoir organisé un simulacre de contrôle démocratique.

Quelle campagne électorale peuvent mener les partis nationaux dans une telle pétaudière ?

La seule optique honnête serait de dire : nous ne savons pas de quoi nous allons débattre puisque les projets qui nous seront proposés sont à ce jour inconnus et que les partis nationaux n’ont exactement aucun rôle à jouer dans leur élaboration qui se fait à Bruxelles, au sein de la Commission, en fonction d’injonctions dont personne ne connaît la source (ouvrant la voie au soupçon de complotisme) ; nous n’aurons aucune influence sur le résultat des débats, puisqu’au mieux, nous serons une vingtaine de députés de notre parti, représentant 2 à 3 % des droits de votes au parlement, et encore si nous sommes tous d’accord dans notre groupe. Nous entrerons dans des groupements dont vous, électeurs, ne connaissez pas les contours et dont vous ne savez rien de leurs grandes options et qui, de toute façon, rechercheront l’unanimité dans la décision parce qu’ils sont quasiment exclusivement dirigés par des européistes convaincus. Les Français n’ont qu’un rôle dérisoire dans ces grands regroupements actuellement dominés par les Allemands, l’effectif le plus nombreux et dont la langue de travail est l’anglais. Aucun parti français ne peut détailler « son » bilan européen. D’ailleurs on ne discute jamais de ce qui a été fait et des ordonnances votées qui ne sont pas suivies par la presse nationale et qui ne viennent devant le grand public que lorsque leur mise en œuvre s’avère catastrophique. Alors les bons samaritains européistes montent au créneau pour dire que la décision a été prise il y a 10 ans à l’unanimité et que cela ne pose de problème à personne d’autre qu’un groupe national lamentable (chasseurs, producteurs de camembert, etc.) qui n’a rien compris à la beauté du processus constructif européen.

Au lieu de cela, comme on l’a vu lors de la première séance de débats télévisés, les 12 chefs de liste se sont positionnés comme s’ils étaient maîtres de l’ordre du jour et pouvaient proposer la politique exécutive de l’Europe. Ils n’en ont pas le moindre pouvoir. Les traités, ce sont les Etats, et pas le Parlement européen. La PLO, c’est la Commission. Affirmer ce que l’on veut et ce qu’on ne veut pas pour l’Europe dans ce cadre électoral-là n’a exactement aucun sens et n’aura aucune suite.

Les 25 candidats éligibles de la liste Macron ne peuvent en aucun cas « reprendre en main le destin de l’Europe » ni créer une « renaissance », ni faire une « Europe puissance industrielle ». Cela c’est l’affaire des traités et des chefs de gouvernements, si la Commission y consent.   C’est l’affaire de Macron lui-même et on a vu que ses initiatives sont pratiquement toutes tombées à l’eau. Les parlementaires eux ne peuvent avoir aucune initiative.  

On aura entendu les neuf candidats pros européens détailler leur idée de « l’autre Europe », celle qui serait belle, et les trois autres affirmer qu’il faut sortir de ce traquenard qui ne rime à rien. Une litanie de critiques, le plus souvent exactes et aucune solution praticable puisque ce n’est pas la mission du Parlement européen que de faire autre chose que d’avaliser des centaines de règlements européens plus abscons et souvent plus marginaux les uns que les autres. Entre la couleur de l’horodateur « européen » et la définition de la courge acceptable à la commercialisation, l’examen en commission ne réserve pas généralement de quoi s’exalter, surtout quand on sait qu’il n’y aura qu’un seul représentant du principal parti élu dans chacune des innombrables commissions du PE.

Il faut se mettre à la place du malheureux qui entre dans sa commission du parlement, tout seul comme un grand, pour examiner 200 textes par an, en anglais car on a supprimé le français, sur des sujets sur lesquels il n’a pas la moindre connaissance et alors que les décisions ont été prises à la tête des regroupements du PE en liaison avec la Commission Européenne. En plus il doit faire acte de présence pour avoir droit à son chèque.

Cette « mascarade démocratique » s’abaisse à un combat purement national et politicien pour avoir une photographie instantanée du rapport de force des partis au sein de la nation. Les chefs de partis envoient des sous-fifres dont tout le monde se moque. M. Macron attend une confirmation de son score des élections présidentielles avec un minimum de pertes (22 %, ce serait admirable) en poussant son slogan du second tour : moi ou les Le Pen (slogan admirablement porteur d'un avenir explicitement bon) ! Mme Le Pen a envoyé un gamin immense et tonitruant pour jouer son rôle de gueulard anti-Macron (20 %, ce serait admirable). Depuis que la droite a voulu s’appeler la droite, la voilà à 12 %. La gauche est pulvérisée.

Le « résultat » des Européennes, ce sera l'ordre d'arrivée des petits chevaux et lui seul. Ce qui se passera au PE sera ignoré pendant 5 ans et prestement sorti du débat national (et médiatique). Quelques heureux se seront ennuyés pendant 5 ans mais la rémunération est consistante. Comme tout le monde a bien le droit de toucher, on aura organisé une rotation pour que cela ne soit pas toujours les mêmes. Les évincés de la planque protesteront de leur travail invraisemblable à Bruxelles et Strasbourg, qui n’est pas reconnu à sa juste valeur. S’ils ne sont pas fonctionnaires, les voilà sur le sable à espérer quelques places municipales.  Leurs cinq ans de sacrifice leur vaudront 1.320 Euros de retraite mensuelle, en plus de leurs autres droits, avec un régime fiscal de faveur.

L’abstention sera à 60 % ou pas loin, en dépit de tous ceux qui crieront que ces élections-ci sont « absolument critiques ».

Rien de tout cela n’a de sens. Les institutions sont hybrides et fonctionnent mal avec des résultats qui confinent au désastre. Il faut tout redéfinir, plutôt que de faire semblant comme actuellement. Ces élections sont un décor factice où se joue une mauvaise pièce.

Annonce du prochain livre de Didier Dufau : La monnaie du Diable

Le vice caché de la mondialisation

La Monnaie du Diable

Deux vices cachés de la mondialisation

Par

Didier Dufau

Dossier de présentation

L’auteur

Didier Dufau est Diplômé d’Etudes Supérieures de sciences économiques (Panthéon), de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris et de l’Institut européen des affaires (Insead Fontainebleau). Sa carrière s’est partagée entre l’enseignement et le conseil stratégique. Il a été le conseiller de très grandes entreprises françaises (UAP, Monoprix, Galeries Lafayette, CGE, Banque de France, Sncf, La poste…).  Il a notamment été Maître de conférences pendant près de 20 ans à l’IEP Paris, et dirigé la société de conseils SOFIA pendant près de trente ans. Il est actuellement à la tête de la petite cellule de réflexion économique « e-toile » qui publie un blog (1 630 000 lectures depuis sa création). Il est l’auteur de L’Étrange Désastre, le saccage de la prospérité, un essai sur les causes profondes de la crise de 2008 et du marasme contemporain, paru en octobre 2015 (ISBN 979-10-95148-00-5).

Le Livre

Origine : lors des nombreuses conférences organisées à la suite de la parution de l’Étrange Désastre, l’auteur a constaté à quel point les audiences étaient ignorantes de l’histoire économique du siècle passé, et avides de connaissances. Tout le monde connaît le nom de la Conférence de Bretton Woods et en ignore presque totalement l’histoire et le contenu. Il est vrai qu’il n’y eut qu’un seul livre publié sur cette séquence diplomatique mythique en français et c’était dans les années cinquante ! Progressivement le contenu de ces conférences s’est orienté vers la comparaison entre les modalités des Accords et les systèmes actuels. Et la question suivante est devenue rituelle : pourquoi avons-nous abandonné les Trente Glorieuses ? Peut-on revenir aux principes qui avaient si bien réussi ? À force de répondre à ces questions, un livre s’est esquissé puis imposé. Après trois ans de recherches, il est écrit.

Le thème : L’étalon or a été la victime collatérale de la guerre de 14-18. On a essayé de le rétablir mais en vain. Après 20 ans de désordres économiques et monétaires plusieurs tentatives ont été faites de créer un nouvel ordre, compatible avec le triomphe des monnaies administratives multipliables facilement à l’infini. Mais la monnaie est un diable qui ne se laisse pas facilement domestiquée. Après la tentative avortée des vainqueurs allemands en juin juillet 1940, la solution américaine à Bretton Woods a apporté une solution remarquable, mais qui contenait un vice de construction dramatique. L’explosion aura lieu en 1971, date à laquelle les États-Unis ont imposé les changes flottants. Pourquoi ? Et en quoi ce nouveau système a-t-il été à la source d’une répétition de crises graves jusqu’à la grande récession de 2008 ? L’Europe a créé une solution de monnaie unique qui ne convainc pas et qui ressemble étrangement à la tentative d’organisation monétaire mise en place par les Nazis en juin juillet 1940. Pourquoi ce choix bizarre et en quoi le système a-t-il aggravé la crise en Europe ? Quelles réformes permettraient-elles de mettre fin aux deux dysfonctionnements conjoints du système monétaire international et du système monétaire de l’Eurozone ? Une grande conférence du type de Bretton Woods est indiscutablement souhaitable, mais qu’elles pourraient être les solutions sur la table ? Le diable qui fait capoter toutes les tentatives monétaires peut-il être tenu à distance ?

Actualité du thème :

-          Les désordres actuels font dire aux commentateurs que seules des décisions radicales portant sur les structures même de la mondialisation permettraient de sortir des réactions populistes qui ont profondément altéré le cours de la démocratie en Occident. Jamais ils ne disent lesquelles. Ce livre est une forme de réponse. Il dit où il faut agir, comment et pourquoi il est si difficile de le faire.

-          Donald Trump s’est engagé dans un combat pénible pour ses alliés, autour d’une idée forte : les excédents massifs de certains pays sont illégaux et nuisent aux États-Unis. En vérité ils nuisent au monde entier. Mais ils sont la contrepartie des déficits abyssaux américains, ce que le Président américain ne veut pas voir. En ce sens Trump facilite le diagnostic et complique la solution. Il est important, aujourd’hui même, de comprendre pourquoi et de mettre les concepts en ordre.

-          Alors que l’organisation multilatérale mise en place après-guerre finit de s’effilocher, il est intéressant de juxtaposer ce qu’on pensait à cette époque et ce qui se dit et se fait aujourd’hui. La comparaison est suffocante !

Nature du livre : Le livre explique le passage d’une croissance forte et rapide à un ralentissement ponctué de crises pour finir par une récession majeure et une stagnation douloureuse. Il fait remonter des faits oubliés ou méconnus pour mieux comprendre le présent. Il donne des clefs d’interprétation à tous ceux qui cherchent à comprendre les troubles de l’époque et qui s’intéressent aux réformes possibles. Le livre reste grand public à la fois dans sa conception et son écriture. Il éclaire nombre de débats en cours sur l’Europe, les projets d’E. Macron, la mondialisation.

Écriture : L’auteur écrit d’une plume alerte. La technicité est gommée et lorsqu’elle est nécessaire, elle est expliquée sans jargon. Des décennies d’enseignement ont permis à l’auteur de développer des qualités de clarté qui permettent à tout « honnête homme » de se saisir des questions évoquées.

Réactions du comité de lecture

-          « Passionnant » (unanimité).

-          « Au cœur profond des grandes questions du moment »

-          « Des surprises, dans presque tous les chapitres ».

-          « Certains rapprochements avec le passé sont stupéfiants ».

-          « Une bouée de sauvetage pour comprendre des questions qui ne sont pas traitées aussi précisément dans la littérature économique actuelle ».

-          « J’ai changé ma vision de certains évènements que je croyais comprendre ».

-          « Stupéfait par la culture économique de l’auteur et sa maîtrise de sujets que la plupart des économistes fuient avec énergie ».

-          « L’auteur invente un nouveau genre littéraire : le polar économique ».

-          « Le livre met les mots précis sur ce que nous ressentons tous de façon diffuse.  Et tout devient clair. »

-          « Un livre courageux qui mettra en fureur les marxistes et les ultra-libéraux. Partir des faits et non des écoles en compétition est la marque des vrais économistes ».

-          « On sort différent de la lecture de ce livre rare et ravageur pour la sottise ambiante »

Quelques leçons du phénomène des Gilets Jaunes

L’affaire des Gilets Jaunes est bien un phénomène particulier, et d’abord sur la méthode de contestation.

Se parer d’un gilet, conçu pour être voyant et que tout le monde est censé avoir dans sa voiture, est la nouveauté technique. Les Bonnets Rouges n’avaient pas la même généralité et plongeaient dans l'histoire régionale. Le gilet n’est pas connoté. Il l’est tellement peu que tout le monde peut le mettre. Le porteur a changé au cours du temps sans que les médias puissent mettre un nom sur les glissements successifs. On a commencé avec des infirmières libérales, des retraités, des chômeurs de longue durée et des petits patrons sur le fil du rasoir, on termine avec les militantes âgées d’Attac, des éléments du service d’ordre de la CGT et des Blackblocs jaunissants à bandes réfléchissantes, au milieu de petites frappes d’extrême droite. Le plumage unique des contestataires permet de faire l'union des lutteurs « anti-système » subrepticement, avec une intéressante substitution des acteurs.

On avait connu, à Maïdan comme lors des Printemps Arabes, la méthode des manifestations de masse violentes à répétition et de longues durées. L’idée de la « fièvre du samedi soir », millésimée, est un pas technique de plus dans la contestation radicale organisée. Certains ont-ils vraiment cru qu’ils verraient Macron fuir l’Elysée dans un hélicoptère militaire, peut-être pour un nouveau Baden-Baden ? Il manquait simplement une vraie cause. Les semis débiles mentaux que les médias d’information continue ont fait éructer depuis des semaines sur leurs chaînes, à l’instar de penseurs cosmo-planétaires, ont fait comprendre combien le système scolaire français avait dérivé vers le bas et pas grand-chose d’autre. Heureusement Zorro est arrivé pour dire ce qu’il fallait dire avec sagesse et componction : Mélenchon, qui appelait en vain à l’émeute de masse, a fini par s’imposer en tête d’un cortège étique après quatre mois d’effort, entre Blackblock et excités d’extrême droite. La bande blanche n’était plus la seule chose qui réfléchissait dans le gilet jaune. Il y avait désormais l’espoir du filet rouge sang. « Seigneur, fasse qu’il y ait quelques morts, comme en 1871, alors on sera en terrain connu ! ».

Du coup les commentateurs ne savent plus à quel saint en gilet jaune se vouer. Les infirmières libérales soignent. Les retraités s’occupent. Les petits patrons en ont marre mais petitpatronnent. Les isolés (ées) amateurs (trices) de relations émouvantes (et plus si affinités) sur les ronds-points, cherchent des permanences moins polluées. Les petits commandos autoroutiers commencent à être sanctionnés trop durement pour que cela ne gâche pas le plaisir.

Un mouvement sociologique intéressant est tombé dans la routine violente de l’extrême gauche révolutionnaire dans une France divisée mais non révolutionnaire. Cela tourne aux simagrées. La TNT veut son programme pas cher qui attire du monde et de la pub bien payée. Suivre pendant 7 heures une manif de 1 500 personnes dans l’espoir d’un incident, et en sachant que celui qui veut sortir le samedi consulte la manif comme d’autres la météo, cela peut rapporter gros. Mais aussi un mépris de même dimension. Dès qu’ils voient un gugusse (trouvé comment ?) affublé d’un gilet jaune assis à une ronde table, les spectateurs zappent instantanément. La téléréalité est toujours un spectacle falsifié, mais il faut rester dans certaines limites. La fin du mouvement va faire mal à BFM-TV. Encore un instant Monsieur le Bourreau !

La première vérité du mouvement est celle du premier mouvement. La perspective d’une hausse inconsidérée des frais de circulation et de chauffage, après le choc d’une énième baisse de la vitesse, productrice de pertes massive de points, avec l’annonce que cela serait encore pire plus tard, a provoqué un coup de colère majeur. Le saccage de la retraite des jeunes vieux avec en prime la désindexation, au moment même où la BCE cherchait à tout prix à relancer l’inflation avec un certain succès, n’a pas arrangé les choses. La photo de Jupiter « s’éclatant » avec deux petites frappes dénudées dans les Dom Tom, suivant les ricanements de l'affaire des « drag queens » à l’Elysées et le statut spécial du beau Benalla, avait créé un mépris de fond et totalement dévalorisé le jeune Président. Il avait renouvelé les interrogations sur le couple étrange qu’il forme avec une femme qui pourrait être sa mère. La colère s’est accompagnée dès le premier jour d’une demande de démission « à coups de pied dans le train » du « président-guignol ».

Derrière la colère se dessinait le portrait d’une France provinciale première victime du lent décrochage de la croissance depuis 1971, et de la perte de pouvoir d’achat évidente depuis 2008 et qui n’en pouvait plus de la hausse des impôts et des contraintes. L’évidence de la déréliction des services publics et de la contrainte de plus en plus insupportable des milles agressions administratives s’est enfin imposée. Les impôts au plus haut alors que plus rien ne marche, cela finit par fâcher.

Le mouvement a été soutenu par les Français d’abord en fonction de ce constat. Une Énarchie en pleine folie fiscale, sûre d’elle-même, manipulatrice, et dominatrice, reprenait son train-train, sur fond de déréliction générale, sans comprendre que, sur le terrain, cela ne pouvait plus durer.

Le président a imaginé un grand débat cadré et encadré pour arrêter les marcheurs-casseurs du samedi. Les doléances du peuple vont être dépouillées, avant qu’une partie du peuple ne le soit un peu plus, pour calmer la colère des frustrés. Comme aucune des vraies questions n’a été posée crûment, il ne peut y avoir que des fausses réponses. La France des 35 heures et de la retraite à 62 ans, avec des entreprises nationales à l'agonie, ses administrations pléthoriques mais inefficaces, ses impôts confiscatoires et payés par une tranche très étroite de la population, où le pouvoir a perdu son pouvoir « au profit de Bruxelles et du Comité Bildenberg », comme dirait Zemmour, où les banques rackettent les assujettis, où l’emploi bien rémunéré est devenu rare, et où le débat public se résume à subir les vomissements militants de toutes les causes minoritaires ou écologiques, où la démographie indigène s’effondre et le remplacement par l’immigration africaine s'accélère, où la mondialisation forcée met l’industrie au chômage et les perles nationales à l’encan, cette France-là est devenue à peu près ingouvernable. Surtout quand « le gouvernement des juges extérieurs », Cour de Justice, CEDH, Commissions de l’ONU, l’emporte sur son propre droit.

Un pays qui a perdu son autonomie juridique, budgétaire et monétaire, qui ne peut plus décider de sa diplomatie économique, qui voit son industrie et son agriculture agoniser, alors que le plus gros du capital de ses grandes entreprises est en des mains étrangères, est nécessairement ingouvernable. Il ne reste aux politiques ambitieux que le faux-semblant, les « cadeaux au peuple », les politiques bien-pensantes, les impôts et les dettes. Et les joies de la Com’.

Macron et Philippe ont cru qu’ils pouvaient reprendre les affaires courantes et le petit jeu de l’Énarchie Compassionnelle imbue d’elle-même et indifférente au sort des Français, cédant à tous les groupes de pression et augmentant sans limite les coûts administratifs, sur fond de déréliction générale. Le réveil a été saumâtre. Sera-t-il salutaire ? La phase haute du cycle est en train de s’arrêter. La vaguelette a été significativement très faible. Elle aidera sans doute à passer le cap.

La suite est plus qu’incertaine.

Quand on ne s’occupe pas des questions de fond, on finit par toucher le fond. Et il est vaseux. Le rebond n’est pas garanti.

Psychodrame autour de Jean Monnet et des "pères" de "l'Europe des Etats-Unis"

Philippe de Villiers vient de commettre un livre dont le succès tourne entièrement autour de la dénonciation de Jean Monnet, de Schumann et de Hallstein, une brochette de « pères de l’Europe unie », comme agents rémunérés d’une « Europe des États-Unis » et non comme les pères d’une Europe unie. Comme il en apporte des preuves incontestables, permettant de fonder les impressions préexistantes sur du solide, cela crée comme un malaise moral du côté européiste.

À chaque passage dans des émissions de télé, on voit donc des intervieweuses se muer en harpies partisanes décidées à mettre en charpie leur interlocuteur et à l’empêcher de développer des arguments ou de tirer des conclusions. Sonia Mabrouk sur Cnews Anne Sophie Lapix dans l’émission C à vous, Léa Salamé sur la 2 se sont récemment illustrées dans l’exercice. Aucune ne s’est livrée à un travail de journaliste mais plutôt de garant énervé de la pureté des oreilles des téléspectateurs.

Le but de toutes ces manipulations : empêcher Villers de démontrer que les pères de l’Europe et en particulier Jean Monnet et Robert Schuman étaient d’abord au service des Etats-Unis et que leur vision fédérale bien connue était celle d’une Europe docile, sous suzeraineté américaine permanente, et ouverte aux produits américains.

On retrouve toutes les méthodes médiatiques employées depuis des lustres pour éviter que les plus grands crimes communistes ne soient exploités contre la Cause. Léon Chaix avait démontré que face à des accusations fondées, les partisans n’avaient que la séquence suivante à disposition :

-          Occultation tant qu’on peut

-          Négation quand on ne peut plus occulter

-          Minimisation quand on ne peut plus nier

-          Exonération quand on ne peut plus minimiser.

Jean Monnet est depuis la guerre de 1914 idéologiquement opposé aux nations européennes (fauteuses de guerres) et organiquement et financièrement dans la mouvance américaine au service de laquelle il s’est engagé, après avoir servi le Royaume Uni. On le retrouve à Alger, tentant de contrer le Général de Gaulle au profit de Giraud, à Bretton Woods ou il sert les idées de White, lors du plan Marshall où il sert les intérêts des grandes entreprises américaines, notamment dans la diffusion de films. On le voit derrière l’affaire de la CECA puis à la naissance d’Euratom où il suit la politique américaine qui ne veut pas d’une filière atomique française et européenne indépendante. Etc. Etc. Villiers donne les preuves d’un financement continu par la CIA et de traités rédigés à grands frais par des cabinets américains selon les ordres reçus du gouvernement américain, souvent opposé aux desseins du gouvernement français.

Tout cela est bien connu depuis longtemps mais il est vrai que les preuves prises aux meilleures sources n’avaient pas été étalées. Elles démontrent ce que l’action même de Jean Monnet suggérait : il a été un agent d’influence financé tout le long de sa vie d’abord par le Royaume Uni et ensuite par les Etats-Unis. Les gens pudiques parlent de « Missi Dominici » (sans rappeler le sens de cette institution) ou mieux de « go between » en novlangue, à l’influence bienfaisante.

Nos trois intervieweuses, nourries aux mêmes sources et avec les mêmes consignes, ont toutes eu la même attitude, déclinant la séquence de Léon Chaix sans en manquer une étape.

On suggère que l'auteur est un complotiste. Seul un homme malhonnête peut briser le tabou de l’occultation. Mais les preuves sont là !

La négation suit, en laissant toujours entendre que tout cela c’est du pipeau outrancier destiné à « faire de l’argent », alors que les documents sont étalés et qu’on refuse de les faire voir et même simplement de les commenter en couvrant systématiquement la voix de l’invité.

La minimisation et l’exonération s’enchaînent : tout cela n’est pas grave « tout le monde » allait chercher des subsides aux États-Unis. Monnet n’est pas le seul. Alors pourquoi lui chercher des poux dans la tête ? On ne nie plus rien mais on réduit l’acte de financement à une habitude européenne ancrée qui ne lui est pas propre et si c’était pour le bien commun, quelle importance ?

L’interviewé est donc un salaud mal intentionné qui veut faire de l’argent, qui vole des informations déjà publiées et les copies sans vergogne, qui cherche à stimuler la haine contre des hommes magnifiques et à nuire à la merveilleuse cause européenne supranationale. Il est donc normal qu’on l’empêche de s’exprimer et qu’on essaie par tout moyen de décrédibiliser ses propos. Mais il faut qu’il soit là pour faire le buzz et de l’audience, donc « de l’argent ».

Le comique de la situation provient du fait que cette attitude de « chienne de garde à nonosse » est désormais dénoncée comme un des travers de la presse notamment par le livre de Mme Rocrieux. On en donne une illustration caricaturale au plus fort des critiques contre le « politiquement correct » agressif de la « gauche affairiste » dominante dans les médias.

Il est vrai que l’une est l’épouse du candidat PS aux élections européennes, l’autre épouse du dirigeant de Publicis, très proche de Macron et la troisième fille d’un haut dignitaire du régime de Bourguiba. Moix s’indigne qu’elles puissent être jugées sur leur mari. Ne sont-elles pas hautement indépendantes ? Elles doivent s’affirmer en femmes certes mariées mais totalement libres d’esprit, comme l’étaient sans doute naguère l’épouse de Kouchner ou celle de DSK… Si elles tiennent les mêmes propos jettent les mêmes anathèmes et utilisent les mêmes méthodes, c’est juste qu’elles pensent les mêmes choses heureusement politiquement correctes. Elles évitent au menu peuple d’être « trompé » par la vérité, déplaisante et attentatoire à l’image des Saints de l’Europe supranationale tout en faisant de l’audience et de l’argent. Comment leur en vouloir ? Notons au passage que la promotion des femmes dans la sphère politique et médiatique a surtout permis la promotion de couples devenus puissants, riches et influents.

Ce qui étonne dans cette affaire, c’est l’importance démesurée donnée au fait, réel, que Jean Monnet ait servi d’abord ses convictions et les États-Unis plutôt que son pays. Les Communistes faisaient de même avec l’argent de Moscou, sans que cela ait gêné grand monde.

La nature de l’engagement de Jean Monnet est assez accessoire. La vraie question est de savoir si la méthode de construction d’une union européenne et ses modalités sont satisfaisantes ou non, notamment en matière politique, culturelle, juridique, sociale, économique et monétaire. La question n’est pas de savoir d’où parlait Monnet mais d'apprécier la qualité des résultats de son action. Et, quelle que soit la part de responsabilité qui est la sienne, redresser les erreurs que l’on pense devoir être corrigées. En voulant dévaloriser la personne de Monnet, Villiers tente d’entraîner la dévalorisation de l’idée européenne supra nationale. On s’attaque aux personnes plus qu’aux idées. Il se met au niveau des trois militantes intervieweuses.

Toutes les décisions ont été prises en Europe par des gouvernements. La responsabilité des défauts de ce qui a été construit revient aux décideurs, pas aux influenceurs ni aux lobbyistes ni aux représentations diplomatiques officielles ou officieuses. Le vrai travail n’est pas de mener des guerres d’image, même si celle de Monnet en train de faire brûler son passeport français a quelque chose de terrifiant. Mais l’essentiel est de partir des faits pour voir et les défauts et les aménagements possibles, quitte à les faire valoir sans censure ni occultation partisane.

L’Eurosystème pose un problème. Il faut dire où cela blesse et ce qu’il faut faire pour réparer.

L’Europe supranationale de type fédérale s’oppose toujours à un système d'Europe des nations et des projets. Peut-on trancher la question et avec quelles conséquences ?

Emmanuel Macron pense qu’il faut éviter que ces questions ne soient posées et veut une bataille d’images, comme lors du second tour de l’élection présidentielle : le bon contre les méchants. Les marchands de sondage commencent à « vendre » ce combat gagné d’avance en ne laissant s’affronter que LREM et le RN. Faire de la chaleur et aucune lumière ! Gagnez du temps et de l’espace politique !

Gageons que le résultat sera une abstention record. On parle d’un chiffre situé entre 60 et 70 % qui serait absolument désastreux.

Rappelons que Jean Monnet est décédé depuis près de quarante ans. On peut sans doute critiquer que Mitterrand ait fait entrer au Panthéon, où la patrie est chargée d’être reconnaissante avec ses Grands Hommes, un homme qui se jugeait lui-même apatride et préférait travailler pour un gouvernement étranger contre les intérêts du gouvernement légitime de son pays. Mitterrand se flattait d’être le dernier président français de plein exercice. Ayant gâché les chances économiques de la France avec un bilan calamiteux, il pensait se faire une postérité comme constructeur fondamental d’une Europe supranationale où la France n’aurait plus de réelles indépendances. L’enterrement de Monnet en haut de la colline Sainte Geneviève sera le début de sa campagne européiste. Panthéoniser un apatride anti français, agent stipendié de l'étranger, c’est du Mitterrand tout craché. Un homme qui a réussi à se faire révérer par la Gauche après avoir reçu la Francisque des mains du Maréchal Pétain était à même de savourer la situation faite à Monnet. Les autres ne sont pas obligés de s’extasier. Cet amateur de cimetières et de cadavres était un pourrisseur et il trouvait à l’exercice sa joie profonde qui explique le nombre de suicides ou de meurtrissures dans son entourage. Lui aussi pourrit déjà depuis plus de 20 ans dans la tombe de laquelle il a chassé son épouse, sommée d’aller passer l’éternité ailleurs.

Les questions du moment, en matière européenne, sont assez éloignées des fariboles européistes passées et des manigances mitterrandiennes.

L’histoire est intéressante surtout si elle permet d'agir en toute connaissance de cause. La cause européenne a été défendue par mille courants qui n’ont rien à voir avec les États-Unis et pour de bonnes raisons. La question première qui se pose est de juger l’organisation actuelle et les politiques menées, qui donnent des résultats discutables voire désastreux et la seconde de définir vers quoi on va. Monnet ne voulait pas d’un gouvernement européen solide et concurrent des Etats Unis. Aujourd’hui Trump exerce une suzeraineté violente sur les pays européens. On fait quoi ? Mais les Etats Unis ne voulaient pas de concurrents pour le dollar et Monnet a poussé comme un malade en faveur d’une Monnaie Unique. Un traître aux intérêts américains ? Ou quelqu’un qui avait jugé que la dépossession monétaire vidait définitivement la souveraineté des nations européennes et que la gestion par des fonctionnaires nommés dans la coulisse ne serait jamais hostile aux États-Unis, la coulisse étant sous contrôle américain ?

Ces débats sont sérieux et méritent de se s'épanouir sans les entraves d’épouses de petits-maîtres de la Macronie ou de la gauche caviar.

Le Grand Débat : Un exemple au cœur de la « démocratie de l’informe ».

Il faut toujours témoigner aussitôt d’un moment historique, même s’il s’agit de la petite histoire. On oublie vite et surtout on perd le climat psychologique qui se dissipe très vite.

Le débat est organisé dans une ville industrieuse de bord de mer mondialement connue qui mélange gastronomie, tourisme, repli des retraités en quête d’une vie éloignée des grandes villes. Le maire a bien fait les choses. Quelques petits fours. Quatre zones destinées aux débats sur chacun des grands thèmes choisis par M. Macron. Quatre ordinateurs, avec rétroprojecteur et grand écran, pour inscrire les suggestions. Après des consignes de convivialité, les débats commencent. Environ cinquante personnes se trouvent dans la salle, dont une dizaine de personnes travaillant pour la mairie ou membre du conseil municipal. Les participants se dirigent principalement vers le pôle impôts et le pôle écologie. Le pôle « politique publique » reçoit une dizaine de personnes. Le pôle citoyenneté est boudé, avec 5 participants dont un Irlandais résidant en France et y passant sa retraite : « on mange mieux qu’en Irlande ! » précise-t-il.

L’assistance est principalement constituée de retraités. Deux jeunes de moins de trente ans. Quelques quadragénaires.

Nous décidons de gonfler les effectifs du pôle citoyenneté.

Le débat va porter sur une question imprévue. Deux représentantes d’associations veulent qu’on témoigne une reconnaissance financière aux bénévoles. Elles précisent : nous avons de plus en plus de délégations de service public et nos bénévoles sont amenés à faire de longues et fréquentes formations. Ils sont devenus de vrais fonctionnaires et ne sont plus des bénévoles à l’ancienne. Mais ils ne gagnent rien. C’est choquant moralement puisqu’ils donnent beaucoup à la collectivité et remplacent en fait des fonctionnaires. Si cela continue ainsi, nous n’aurons plus de volontaires et la suppression des emplois aidés nous a assommés. Avec la baisse des subventions municipales, et la complexité et le nombre des contraintes réglementaires, nous ne pourrons bientôt plus travailler. Il faut un statut du bénévole, comme il faut aussi un statut des élus, dont le plus grand nombre est bénévole. L’ennui, c’est qu’un bénévole qui n’est plus bénévole n’est plus un bénévole. La discussion s’enlise.

Ce que les participants ne savent pas c’est que l’emploi dans les associations a gonflé de 1 250 000 depuis Mitterrand. L’État Moloch qui a gagné également plus de 1 million d’emplois publics ne sait plus comment faire avec les 35 heures, la retraite à 60 ans, l’absentéisme majeur, et l’extension infinie de ses attributions. Alors il sous-traite à tout va. Et le système explose. Il fonctionne à base de retraités et de jeunes soutenus artificiellement. Et surtout de bénévoles. Mais quand c’est trop c’est trop. La vraie solution c’est de renoncer à la retraite à 60 ans pour une retraite à 67 ans et de revenir aux quarante heures, tout en transférant vers le privé les mille captations faites par l’État de façon abusive dans tous les domaines. Il faut également réduire les règles tatillonnes qui interdisent tout ou obligent à des dépenses folles et sans rapport avec leur objet. Sans le savoir, nos deux animatrices d’associations ont mis le doigt sur une tare française que Mitterrand, ses sbires et ses successeurs ont définitivement aggravé. Ces femmes de bien ne peuvent évidemment pas concevoir que la solution de leur malheur n’est pas dans plus de subventions mais dans plus de travail et moins d’interventions de l’État. L’argent public c’est le bien. L’État c’est le bien. Moins travailler, c’est bien. Partir tôt à la retraite c’est normal. Mais au bout du chemin, c’est la faillite, y compris pour les associations. Les deux à trois millions d’emplois directs et indirects créés dans les associations et les différentes fonctions publiques sont à très faibles productivités. Du coup la France n’est plus compétitive. Mais ces questions-là passent au-dessus de la tête du débat et la phrase affreuse vient naturellement : « les pauvres gens, qu’est-ce qui va se passer quand on fermera ! ».

Le vote obligatoire fait l’objet d’une analyse intéressante de notre Irlandais. L’abstention provient des jeunes, de moins en moins nombreux et des immigrés, de plus en plus nombreux. Le seul moyen de les faire venir est de rendre le vote obligatoire. Cela a été fait en Australie dans le cadre de l’action en faveur des indigènes et cela eut « des résultats intéressants ». Le seul « jeune » qui avait soudain pointé son nez proteste : « les élus sont tous des pourris et ne se font élire que pour l’argent et les avantages. Dès qu’ils sont élus, ils abusent. Ce n’est pas la peine de voter Tous pourris. Action directe ». « Voyez-vous un élu pourri dans cette salle ? » questionne un participant. Le jeune part en maugréant.

Personne ne s’intéresse au RIC, ni à l’élection par tirage au sort. La proportionnelle d’accord mais il faut qu’il y ait une majorité. Faut-il comptabiliser les votes blancs ? Oui dit la jeune en contrat aidé qui est censée enregistrer les débats et qui, depuis le début, montre qu’elle ne comprend rien, ne sait pas écrire une phrase et fait une erreur d’orthographe par mot. Ce serait juste car ces gens se sont déplacés. D’accord mais quelles conséquences ? Grand silence. Lorsqu’il est expliqué que cette prise en compte a uniquement pour but de rendre impossible l’élection et que partout où la solution est essayée, des dispositifs contrariant cet effet pervers ont été mis en place, le silence se fait.

Quelle morale tirée de cette partie du débat ? D’abord l’effondrement de l’enseignement de base. Ces deux jeunes ne savent rien et en particulier ni écrire ni parler. Ils tentent de retarder indéfiniment leur engagement, en matière économique comme en matière politique. Tout en éructant. Des Tanguy, comme on dit maintenant ou des enfants perturbés par la disparition du foyer parental.

Pour le reste, d’une façon générale on ne considère pas que les changements institutionnels soient indispensables. Nous mettons à la discussion trois thèmes qui nous sont chers : interdire d’être élus dans une assemblée qui décide de votre statut et de votre rémunération. Interdire de cumuler deux rémunérations publiques et plus. Retraite statutaire modifiée pour tenir compte du temps effectif passé dans les fonctions administratives, hors détachement. Tout le monde est d’accord. « Cela tombe sous le sens ». Mais cela ne viendra pas dans les conclusions du Grand Débat. On parie ?

Tout le monde se quitte bons amis.

Tourner manège. Nous allons vers la zone action publique, les impôts et l’écologie faisant à nouveau le plein des présents. Nous sommes quatre. L’animatrice liste les « suggestions » faites lors de la session précédente.

Surprise encore. L’essentiel du débat a porté autour d’Internet et de la généralisation forcée des « process » basés sur l’emploi de cette technique. EDF, Orange et les différentes administrations (permis de conduire, carte d'identité, carte grise, passeport, subventions diverses). C’est intolérable. Cela ne marche pas. On perd un temps fou. Il y a des bugs et après on ne peut plus s’en sortir. Internet est dangereux avec des chantages et des vols de données. La couverture 4G est pleine de trous et on ne peut pas utiliser internet partout. L’administration se cache derrière Internet. Les procédures de rendez-vous sont une catastrophe. Et il n’y a pas eu une seule réduction d’effectif dans la fonction publique inamovible. On se fout de nous. Ras le bol de ce pseudo-modernisme. Et cela conduit à plus de dépense parce que les mairies doivent maintenant mettre en place des maisons citoyennes avec des aides et des machines. Et il faut y aller en voiture !

Comme il s’agit d’une petite ville de province la discussion a également inlassablement porté sur les modalités de regroupement des communes qui font perdre leur pouvoir aux maires des petites communes au profit des plus gros bourgs tout en multipliant les postes. Au lieu de consolider en les étendant les structures, il aurait mieux valu continuer avec des mises en commun des actions du genre Sirvom. Chaque besoin aurait fait l’objet d’un organisme communautaire ad hoc (ordures ménagères, transports scolaires, salle de spectacle, patinoire ou piscine, terrains de sport, entretien es jardins…) à chaque fois que des économies auraient été certaines. La complexité du système de subventions est mise en avant. Il y en a trop et personne ne comprend le qui, quand, comment. Peu de gens en bénéficient, « sauf les secrétaires de mairie qui savent tout ». L’étouffement administratif, caché sous la prétention moderniste d’internet, et l’arrosage électoraliste avec trop de mesures sélectives dont les modalités sont incompréhensibles, sont les deux mamelles de la dépense publique locale avec les oukases administratifs dont certains sont totalement ruineux pour les communes. Ce n’est pas en rendant impossible le dialogue direct avec l’administration qu’on rendra les choses plus faciles, ni en cumulant les structures, ni en multipliant les contraintes administratives.

Peu de participants mais beaucoup de bon sens.

Tourner manège. Nous voici dans la zone de discussion Impôts.

Un seul cri : trop c’est trop ! L’État nous ruine. La hausse des impôts a été terrifiante. Surtout pour les classes moyennes. Comme le revenu n’a pas beaucoup augmenté, cela fait mal. En fait il a baissé (le PIB par tête baisse depuis 2008). Non seulement la hausse des impôts, mais aussi les coûts directs et indirects des contraintes administratives, ruinent les plus modestes. Limitation de vitesse, c’est aussi plus d’amendes et plus de frais pour retrouver des points. Changer de voiture et de chaudières, réduire les pertes énergétiques de son appartement ou de sa masure, c’est extravagant car sans rapport avec le revenu disponible.

Du coup, il n’y a pas d’amateur pour plus d’impôts quel qu’en soit le genre. Personne ne demande le retour de l’ISF. Une hausse du Smic ? De combien la souhaitez-vous ? 5 % ! Alors travailler 38 heures et vous aurez votre augmentation. Personne n’a tellement envie de jouer au mécano fiscal. Une voix s’élève : il faut que tout élu, à chacun des étages politiques, proposant ou votant une gratuité soit mis en prison pour 5 ans et inéligible à vie. Car il n’y a pas de gratuité. Simplement du gâchis et de la répression. En fait tout le monde est d’accord que la gratuité est purement démagogique et coûte trop cher. Des suggestions fusent : il faut qu’en cas de remboursement de la sécurité sociale, soit marqué le niveau de la dépense prise en charge, surtout pour les hospitalisations. En fin d’année tout citoyen devrait savoir ce qu’il a payé et ce qu’il a reçu. Un bilan fiscal comme on a le bilan carbone…

Comme tout le monde est bon, on s’interroge sur la TVA zéro sur les biens de première nécessité. Mais voilà, comment la définit-on ? La voiture n’est-elle pas, pour les infirmières qui vont à l’hôpital à 40 km, un engin de première nécessité ? Taxer plus le luxe ? Oui mais nos artisans sont les champions du luxe. Alors non.

Une de fois de plus la majorité des présents fait l’erreur classique : la TVA est payée par le consommateur, les charges patronales par le patron. En fait toutes les deux entrent dans les prix aux consommateurs. L’avantage de la TVA, c’est que l’impôt n’est payé que dès qu’on est sûr d’une recette ; pas les charges patronales qui ne sont pas payées par les concurrents étrangers et qui le sont en France dès la fabrication. Une absurdité, en système ouvert.

Une voix raconte pourquoi il y a deux fois de plus de fonctionnaires en France qu’en Allemagne par citoyen. L’hécatombe de jeunes allemands a conduit à envoyer travailler en usine les survivants. Mais les millions de jeunes français enfermés dans les stalags ont perdu 5 ans et leur employabilité. On en a fait des fonctionnaires. Sourires gênés dans l’assistance. « Maintenant ils sont morts » Cela clôt le débat.

Un autre pousse à l’extension des dégrèvements sur les heures supplémentaires. Et si on dégrevait d’abord les premières heures plutôt que les heures supplémentaires. Pour disposer d’aides publiques il faudrait au minimum fournir ces heures défiscalisées et dégrevées de charges sociales. Là on aiderait l’emploi. Ahurissement silencieux sur toutes les chaises. L’animateur reste sans voix.

Le manège s’arrête. Il n’y aura pas de nouvelle rotation. Il faut regarder sur l’écran les suggestions en matière d’écologie. Que du classique ! On est « pour », mais commençons par les vrais pollueurs (avions, bateaux) et mettons des taxes sur ce qui vient de très loin. Les hypertaxes au prétexte d’écologie, cela suffit. Peu d’accord sur les éoliennes qui devraient être écartées loin sur la mer pour qu’on ne les voit pas. Et encore uniquement si c’est rentable. Si on diminuait les importations chinoises, on réduirait la pollution. Un capitaine de la marine marchande en retraite précise que les efforts faits dans le domaine maritime payent et qu’au KG, le transport maritime ne pollue pratiquement pas, contrairement à l’avion. Le vélo, tout le monde commence à en avoir ras le bol, comme les impôts. Suffit les Cyclofascistes ! Les voies cyclistes protégées sont pour les touristes, un mois par an et coûtent cher aux locaux sans rien leur rapporter. Il faudrait des péages. Bref, l’écologie oui, mais changer radicalement et à grands frais de mode de vie, non !

Fin du Grand débat local. Au troisième tour il ne restait plus qu’une vingtaine de personnes.

Qu’en retenir ?

Convivialité, gentillesse de fond et bonne volonté. Mais « ils ont été trop loin » avec les impôts et les contraintes, contre les seniors et contre les maires. Ce qui reste pour vivre est trop faible au bas de l’échelle. Pour le reste l’ignorance des chiffres qui éclairent les grands enjeux est abyssale. Quand on signale que la dépense publique est égale à la valeur ajoutée des entreprises, c’est l’ahurissement. On ne veut pas entendre parler de la hausse de l’âge de départ à la retraite ni des trente-cinq heures. « Après tout ici cela ne va trop mal ! »

Tout le monde a constaté l’absence de gilets jaunes ou de jeunes voire de travailleurs-travailleuses. Pas un immigré. Mais ici il n’y en a pas. À part quelques Normands…

« Tout ce blabla cela ne sert à rien », entend-on, alors que tout le monde rejoint sa voiture. On veut plus de croissance, moins d’emmerdements administratifs, des services publics qui marchent et des impôts qui baissent. Ce sont les élites qui doivent être efficaces et obtenir des résultats, pas nous qui n’avons rien entre les mains pour savoir, comprendre et décider. La Crise, ce n’est pas nous.

Que remontera-t-il de ce débat qui pourrait être pris en compte dans une compilation ? Rien. Rien, en tout cas, qu’on ne savait déjà. Il n’y aura pas que l’intelligence qui sera artificielle dans le dépouillement des cahiers de doléances. « L’arbre de la connaissance [qui ressortira du dépouillement] veut saisir toute la subtilité de la pensée des Français » dit la société chargée du travail. Ceux qui ont lu Escarpit se souviendront du Litteratron, cette machine à analyser les pensées des électeurs et qui avaient accouché de phrases types sympathiques : « Plus cela change plus c’est la même chose. Si on fraudait moins il n’y aurait pas de déficit. C’est toujours les mêmes qui paient. Etc. »

Comme le dit Le Goff, « la politique n’est pas seulement affaire de bonnes intentions et de débat perpétuel ». « La crise ne provient pas du manque de débats mais de l’impuissance des politiques ». Le risque est la dissolution de ce qui reste dans une « démocratie de l’informe ».

Difficile, en sortant de ce genre de réunion, de lui donner tort.

L'affligeant spectacle médiatique de certains économistes universitaires français

Pour un grand nombre de Français, les économistes sont une sous-catégorie de clowns blancs qui ne font pas rire, de guignols pleins de morgue alors qu’ils véhiculent un faux savoir, d’abusifs qui passent leur temps à se chamailler, d’incapables qui au nom d’une fausse science ont entraîné le pays dans la déréliction. « L’économisme » est une tare et les économistes des pelés et des galeux qu’il faut reléguer dans les poubelles de l’histoire.

La situation est presque normale puisque depuis 50 ans déjà le monde a basculé dans la baisse continuelle de la croissance, dans la hausse de la dette et, dans le cas français, dans le délire de la dépense publique et des impôts. Le titre de champion du monde des prélèvements finalement n’emplit de joie exubérante ni les stipendiés ni les pressurisés. Pendant dix ans le PIB par tête a baissé dans une France qui a perdu l’essentiel de sa souveraineté, à l’extérieur en la transmettant à la Commission de bruxelles, à l’intérieur en cédant tous les pouvoirs du peuple à une camarilla d’Énarques prédateurs.

On s’attendrait à voir les économistes professionnels, le plus souvent stipendiés par l’État et ses dépendances nationales et internationales, et notamment les économistes universitaires, s’attaquer le plus savamment et le plus honnêtement possible à ces graves problèmes. Pas du tout. Ils campent dans des camps idéologiques qui s’affrontent de façon généralement grotesque et loin des réalités. Ou alors ils servent leur maître, l’État, dans l’attente des postes et des honneurs qu’ils espèrent.

Les médias se croient obligés d’ouvrir leurs colonnes ou leurs tribunes à ces perroquets débiles qui assoient leur notoriété en répétant des mantras.

Prenons deux professeurs qui prennent bien soin d’annoncer qu’ils sont « émérites » ou « honoraires », et qu’ils ont été rattachés à des universités françaises ou des instituts qu’ils pensent de renom. Oublions leur nom qui n’a pas d'importance dans cette réflexion. Des économistes officiels de cet acabit, on en trouve des dizaines, presque tous sur le même format. Honneur et Mérite ne sont malheureusement pas au rendez-vous.

L’un se croit intelligent de livrer un article, consternant de banalité et de soumission, qui affirme : « les dépenses publiques sont une richesse pas une charge pour l’économie ».

On sait que la France dépense l’équivalent de la valeur ajoutée de ses entreprises industrielles et commerciales : environ 1 300 milliards d’euros en 2018. Cette réalité n’est pas une chance mais un terrible défi pour la nation, qu’il s’agisse de ses entreprises, ou de ses assujettis fiscaux. On sait qu’une partie importante des charges est portée par les entreprises qui, confrontées à un marché ouvert, ne peuvent plus être suffisamment compétitives. Les déficits extérieurs témoignent de ce manque de compétitivité. Ils se sont encore aggravés en 2018. Les Français accablés de charges et d’impôts soit fuient, soit cessent d’investir (à quoi bon, si tout est repris ?). N’oublions pas que sous Hollande, près de 10 000 Français ont payé plus de 100 % d’impôts. La dette française est maintenant à 100 % du PIB. La dette globale est à 400 %. À Paris la fonctionnaire espagnole, femme d’énarque, qui dirige la mairie pousse l’endettement vers les 9 milliards d’Euros après que les impôts ont été quasiment quadruplés depuis l’arrivée des socialistes-verts-rouges et arc-en-ciel. Un adjoint du maire précise qu’il y a encore de la marge pour les impôts. Allons-y gaiement !

Dans ces conditions, le vrai devoir des économistes est de tenter de comprendre comment on peut se sortir de ce piège. Pour notre auteur ce n’est pas un piège mais un bonheur incoercible. Toutes les esquives convenues pour ne pas traiter du fond s'accumulent dans l’article. La dépense d'état finance l’offre « non-marchande » qui est un bienfait en soi et n’a donc pas à faire l’objet d’une approche comptable. Elle n’est pas marchande donc elle n’a pas de prix. On peut foncer. Elle paie aussi les transferts sociaux, par nature bénéfique, et, dans ce domaine, on ne fait jamais trop. Gavés de produits non marchands et d’allocations, les Français ne peuvent être qu’épanouis et heureux. Qu’ils ne le comprennent pas est incroyable et il faut leur faire comprendre de force leur bonheur. Les « théoriciens libéraux », une sous-race honteuse de la classe des tenants de « l’économisme », voient dans l’importance des prélèvements et de la dette une cause du chômage de masse français. Mon Dieu, quels abrutis ! Ces taux extravagants n’ont pas d’importance. Ils signalent simplement que la France, heureusement, a socialisé plus que les autres des tas de dépenses. Et c’est bien, très bien, la socialisation massive. Cela permet de contenir les inégalités et la pauvreté. Enfin en principe. Car avec l’affaire des Gilets jaunes, les faits et les principaux concernés n’ont pas l’air de s’accorder avec ce constat socialo-bisounours. L’enfer s’annonce pour ceux qui ne voudraient pas le comprendre. Le secteur public a besoin d’être bien payé pour être efficace (et j’en fais partie dit l’auteur qui ne semble juger sa contribution qu’à l'aune de son salaire public). Comme si l’énorme extension des emplois publics (deux fois plus par tête qu’en Allemagne) n’avait pas été déjà prolétarisé (voir le cas de l’enseignement, de la justice ou de la police). Comme si l’enseignement supérieur public n’était pas une vaste poubelle en même temps qu’un puits sans fond. Si on réduit le moins du monde les allocations il en résultera une « explosion » des inégalités. Comme si le chômage de masse n’était pas déjà une explosion des inégalités. La solution : transférer sur l’impôt progressif la TVA, la CSG etc. Les classes supérieures aisées, comme on dit maintenant, doivent tout payer. Et la dette. Aucune importance la dette. Il ne faut pas accélérer le remboursement. Comme si l’éminent professeur n’avait pas remarqué qu’on se contente de refinancer la même dette perpétuellement depuis au moins 50 ans tout en l’aggravant et sans jamais rien rembourser. Bien sûr il faudrait faire des économies (dont on ne précise rien) mais pour accélérer la transition écologique. On l’attendait celle-là.

Comment commettre un article si décalé des réalités ? Au lieu de faire face aux difficultés qui s’accumulent et que tout le monde voit, il suffit d’aller encore plus loin dans la transition fiscale de dimension digne du communisme, ce paradis où toute la production était non marchande et « l’égalité réelle » garantie, comme on l’a vu après la chute du socialisme réalisé. Il fallait au moins être émérite pour écrire de telles fadaises. Comment éviter que le mépris n’entoure la profession d’économiste, si c’est pour entendre ce genre de léchecuteries pour énarque socialiste (pléonasme fiscal) en difficulté devant la rébellion populaire.

L’endettement n’est pas un problème : nous le verrons quand les taux remonteront. Actuellement ils sont négatifs !

La surfiscalisation n’est pas un problème et il suffit d’aggraver les prélèvements sur les riches ? La fuite des victimes s’aggravera interdisant tout investissement privé en France, déjà quasiment effondré.

Comment fait-on vivre bien une énorme partie de la population sur des transferts si le nombre de gens productifs diminue ? Heu ! heu !

Nous ne sommes déjà plus compétitifs. On le sera encore moins. Mais ce n’est pas grave.

Face aux « logiques comptables » (il y avait longtemps qu’on n’en avait pas entendu parler), nécessairement « à court terme », il faudra « réhabiliter cette idée pourtant simple selon laquelle les dépenses publiques sont une richesse économique et non un coût ». C’est sûr : dans le pays numéro un dans le monde pour la dépense publique, il faut certainement la réhabiliter ! Urgence absolue ! Encore, encore, encore ! Vive l’impôt, Vive l’impôt, vive l’impôt. Vive la dette ! Vive la dette, Vive la dette ! Mort aux riches et aux théoriciens libéraux qui nous ont fait tant de mal !

Le discours serait exactement le même avec 25 % de taux de prélèvements ou 95 %, ou même 150 %. On a vu en Grèce, qui a financé par la dette généreusement octroyée la création de postes de fonctionnaires et la production épatante de « biens collectifs », les résultats mirifiques de cette création magique. 50 Milliards de PIB en 1981 ; 365 milliards de dettes en 2019.  On pourrait aussi demander aux ex-habitants des pays soviétisés ce qu’ils pensent des merveilleux biens collectifs prodigués avec tant de profusions pendant 75 ans ! Surtout aux paysans.

La question n’est évidemment pas de savoir si par la dépense publique peut être utile. Mais de déterminer à quel niveau on doit la fixer, avec quel contenu et quel type de financement. Quand les dépenses publiques sont égales à la valeur ajoutée des entreprises industrielles et commerciales, que la dette publique représente deux fois cette valeur ajoutée et la dette totale huit fois, on peut se poser une seconde et réfléchir.

Pas quand on est un professeur agrégé émérite. On pourrait utilement fermer les universités qui ont conduit à la promotion de personnel aussi désastreux. Elles produisent des « biens non-marchands » frelatés.

S’il n’y avait qu’un seul exemplaire de ce genre d’économistes sous-marxistes débilitants, éperdus de répéter inlassablement les mantras de son milieu ! Quasiment le même jour (19 février et 21 février), le Temps, un ancien journal suisse de qualité, qui sombre depuis sa dernière réorganisation (les bons sont partis ou ont été licenciés) publie un autre article tout aussi convenu, en associant « gilets jaunes » et « dogme néolibéral ».

S’y exprime un vrai dogme, socialiste celui-là, calibré et répétitif, comme dans l’article que nous venons de commenter. Le moulin à prières bien huilées, à cent lieues des réalités, ne se lasse pas de dévider ses lamentations.

Lisons les propos de ce « Professeur honoraire et directeur de l’EHESS » (Ecole des hautes études socialistes sectaires).

Ce que cette crème de l’intelligence conteste, c’est la phrase du Président Macron qui dans sa lettre aux Français a osé écrire : « L’impôt, quand il est trop élevé, prive notre économie des ressources qui pourraient s’investir utilement dans les entreprises ». « On aura reconnu l’énoncé de l’un des dogmes [ ] animé par le néolibéralisme ». Il faut bien être directeur de l’EHESS pour voir le diable habillé en néolibéral et pas seulement en Prada. Rien que cette phrase nous annonce toute la suite. Pas besoin de lire. Comme précédemment la litanie va se développer sans aucune originalité. La disqualification est totale. Beurk, Macron est un néolibéral !

« Le CICE n’a créé que moins de 100 000 emplois ». « Les inégalités n’ont fait que progresser ». Lesquelles à part celles liées au chômage qui lui a baissé ? On ne précise pas. Pas besoin. C’est un verset de la Bible socialiste. La preuve n’est pas nécessaire. Seulement la foi militante aigrie des catéchumènes.

On a pratiqué « la dévalorisation du principe de l’impôt », en devenant les champions du monde des prélèvements ! On retrouve la brillante intelligence et le sens de la réalité de notre précédent professeur émérite. Ce Monsieur Macron est certainement un véritable salaud au sens sartrien du terme : il s’attaque lâchement aux merveilleux « services publics » et aux précaires. Tous les services publics français sont à la ramasse depuis Mitterrand et la précarité n’a cessé de croître depuis le programme commun de gouvernement, mais on ne va pas s’abaisser à comprendre pourquoi. Toute personne qui ose dire qu’il faut repenser la manière dont sont gérés les services publics et remettre quelque forme que ce soit des transferts sociaux est un ignoble individu. Cela ne se discute pas. Un grand Beurk remplace toute discussion, tout débat. Alors que les solutions sont si faciles : les 56 milliards de profits du CAC représentent une proportion massive du déficit de 79 milliards. Qu’on pique tout et ce sera formidable. Ce n’est pas dit comme cela mais fortement suggéré. Les déficits, la dette, tout cela ce sont des faux problèmes. On retrouve une fois encore notre précédent professeur émérite. L’originalité est dans ce reproche fait au président français : les sans-papiers n’auront pas accès aux RIC ce referendum d'initiative populaire tellement indispensable. Pour le coup ça c'est bien vrai : tout entrant illégal a bien le droit de voter, non ? Là, on voit qu’on tient un grand penseur. La conclusion s’impose : « pouvait-on attendre davantage du jeune associé gérant dans la banque d’affaires Rothschild » ! Un peu d’antisémitisme pour finir c’est tout ce qu’il faut. Et il n’a même pas un gros nez et la lippe tombante, ce Macron et ne fume pas un gros cigare. Quelle tromperie honteuse !

Nous avons tiré ces extraits, avec gants et pincettes, tant ils sont consternants. Vous avez le droit d’écrire dans la PQN franco-suisse n’importe quoi si vous cautionnez un clan. La prétention de certains journalistes à ne voir que dans les « réseaux sociaux » un déferlement de pourriture et de propos débiles et injurieux, est un plaidoyer pro domo. Depuis des lustres on lit de pareilles sottises tous les jours dans la presse qui se dit exemplaire et « sérieuse ». On voit également le caractère lamentable de l’économie universitaire française, pratiquement totalement dominée par des partisans débiles. Ils sont inutiles à la science économique. L’explication des vrais problèmes du monde, de l’Europe et de la France est totalement absente, remplacée par un prêchi-prêcha marxiste effronté et sans limite, qu’on retrouve perpétuellement par exemple sur les chaînes de la TNT.

Si Macron avait un minimum de cran, il supprimerait l’EHESS, à titre prophylactique, et demanderait à son directeur de gagner sa vie en travaillant humblement et jusqu’à son dernier souffle, à vider les latrines publiques, comme on faisait dans la Chine de Mao, pour réduire l’hubris des communistes trop arrogants. Voilà une fourniture de « bien collectif » indiscutable. Mao, c’était bien, non ? Demandez à Sollers !

Disons-le clairement : on n’a pas besoin d’un clergé subventionné de ce type dans l'éducation nationale supérieure française.

La responsabilité des économistes universitaires n’est pas de rentrer dans des coteries idéologiques mais de s’attaquer le plus objectivement possible à l’explication des difficultés économiques. C’est difficile. C’est incertain. On peut se tromper. Cela demande de la ténacité, des qualités dont le courage. Réciter des mantras marxisants est un exercice qui doit se faire en dehors de toute subvention ou rémunération publique. Les honneurs accordés à ces deux idéologues donnent la mesure de l’effondrement de l’enseignement et de la recherche économique en France.

Pour ne pas accabler le lecteur on ne commentera pas l’article du principal conseiller économique d’E. Macron, sur une page entière dans un titre éminent de la PQN française. « Vive l’impôt ; Vive la dette ; Vive la dépense publique ; Mort aux riches ; sus au CAC ; taxons lourdement les successions » ! C’est le même qui avait proposé d’intégrer dans le revenu soumis à l’IR la valeur locative des appartements occupés par leur propriétaire.  

Voilà où on en est arrivé en France. Voilà aussi pourquoi nos économistes universitaires sont devenus collectivement la risée du monde.

Les prochaines élections européennes en dix questions

Seriez-vous un bon européen ?

1. Citez dix mesures adoptées par le Parlement Européen lors de la dernière législature.

Si vous avez réussi à en citer

                -Aucune :                            Vous marquez zéro

                - Une :                                Vous marquez cinq

                - Deux :                               Vous marquez dix

                - Trois :                                Vous marquez trente

                - Plus de trois :                     Vous marquez cinquante.

 2. Citez dix mesures qui seront en discussion lors de la prochaine législature

Si vous avez réussi à en citer

                -Aucune :                             Vous marquez zéro

                - Une :                                 Vous marquez cinq

                - Deux  :                              Vous marquez dix

                - Trois :                                Vous marquez trente

                - Plus de trois  :                    Vous marquez cinquante.

 

3. Quelles différences programmatiques avez-vous remarquées entre MM. Schulz et Juncker ?

Si vous avez réussi à en citer

                -Aucune :                              Vous marquez zéro

                - Une :                                  Vous marquez cinq

                - Deux :                                Vous marquez dix

                - Trois :                                 Vous marquez trente

                - Plus de trois :                      Vous marquez cinquante.

 4. Quelles ont été les actions du député Européen pour lequel vous aviez voté lors des élections précédentes

Si vous avez réussi à en citer

                -Aucune :                              Vous marquez zéro

                - Une :                                  Vous marquez cinq

                - Deux :                                Vous marquez dix

                - Trois  :                                Vous marquez trente

                - Plus de trois   :                    Vous marquez cinquante.

 5. Quelles sont les mesures que s'apprêtent à voter le candidat que vous avez choisi pour les présentes élections européennes ?

Si vous avez réussi à en citer

                -Aucune :                            Vous marquez zéro

                - Une :                                 Vous marquez cinq

                - Deux :                               Vous marquez dix

                - Trois :                                Vous marquez trente

                - Plus de trois :                     Vous marquez cinquante.

 6. Une décision a été prise d'interdire l'arrestation des immigrés clandestins.

A-t-elle été prise :

- Par le Parlement Européen

- Par la Cour de justice Européenne

- Par la commission des droits de l'homme de l'ONU

- Par la CEDH.

 

Si vous êtes absolument sûr de vous, marquez 50.

Si vous imaginez savoir, marquez 20

Si vous n'en avez aucune idée, marquez zéro.

 

7. Le Parlement Européen a décidé de refuser la qualification de génocide au massacre de plusieurs millions d'Ukrainiens au début des années trente au nom du "socialisme réalisé", ce qui n'est pas sans conséquences sur le crédit européen en Ukraine.

- Si vous avez entendu parler de cette décision, marquez 10

- Si vous savez quand elle a été prise, marquez 20

- Si vous savez ce qu'a voté le candidat que vous avez choisi, marquez 50.

- Sinon marquez zéro.

 8. Le Brexit va amputer le budget européen de plusieurs milliards d’euros

- Si vous avez entendu parler d’un plan de réduction des dépenses à proportion de la baisse, vous marquez 50

- Si vous savez ce que votre candidat en pense vous marquez 20

- Sinon marquez zéro

 

9. Soucieuse de respecter l'idée de subsidiarité promue lors du traité de Lisbonne, La Commission Européenne a élaboré un modèle d'horodateur pour voiture, normalisé pour toute l'Europe.

- Si vous savez quand le débat est passé au Parlement Européen vous marquez 50.

- Sinon vous marquez zéro.

 10. Le Parlement s'est saisi des inquiétantes dérives bureaucratiques européennes et notamment du doublon entre établissements nationaux et institutions européennes ayant exactement le même rôle, provoquant l'apparition d'un mille feuilles administratif européen peu souhaitable.

- Si vous savez quand le Parlement Européen a voté une motion demandant plus de sérieux vous marquez 50.

- Si vous ne savez pas, vous marquez zéro.

 Résultats du quiz :

 - Si vous avez zéro, vous êtes un européen normal

 - Si vous avez 500 vous êtes un menteur compulsif

 - Si vous avez entre zéro et 500 vous avez bien du mérite.

 

A noter : l’abstention était de 57% aux Européennes de 2014

L’opportune confession d’un haut fonctionnaire macroniste

«Les Gilets Jaunes protestent parce que leur revenu disponible est devenu minime et que la violence réglementaire a entamé durement ce qui reste.  Il faut comprendre que pour l’Etat français, c’est-à-dire pour nous, hauts fonctionnaires, la définition du revenu disponible est simple : tout revenu est une « dépense fiscale », c’est-à-dire une niche concédée à ceux qui créent de la valeur ajoutée pour la société. Selon notre doxa, ils ne le font que  « grâce à la société » et ils n’ont rien à dire. La négation de l’individu, chez nous, est totale. Un assujetti n’est pas l’enfant de ses parents et de ses œuvres mais un produit de la société qui doit se fondre dans la masse dès que l'intérêt de la société l’exige. Tout patrimoine et tout revenu sont des concessions.

Il s’agit d’un totalitarisme, avouons le, puisque nous voyons le citoyen comme totalement sous domination. La violence n’est pas révolutionnaire mais civile, basée d’abord sur la fiscalité et justifiée par un alibi égalitariste. « Tu n’es rien sans l’Etat à qui tu dois tout et qui ne te doit rien. Ton revenu est n’est pas le droit du créateur de valeur mais une redistribution selon les critères de l’Etat et des hauts fonctionnaires qui prétendent le régenter. Comme groupe, nous les Hauts Fonctionnaires, nous pensons que nous avons le droit d’en faire ce que nous voulons. Pour flatter notre égo, nous disons même parfois : le devoir».

Nous avons réussi à faire que la dépense publique soit  à peu près égale à 100% de la valeur ajoutée produite par les entreprises du secteur marchand industriel et commercial. Bientôt, grâce à Internet nous tiendrons la totalité du comportement des citoyens.

L’impôt des « riches » est donc, pour ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas fuir, entre 80 et 120% de leur revenu brut.  Ceux qui fuient cette merveille sont des « salauds », au sens de Bercy ! « On les aura » !

Mais tout de même, il faut faire attention. Car qui va payer nos rémunérations phénoménales et imméritées ?  C’est que nous, hauts fonctionnaires influents, nous avons réussi, sans aucune création de richesses, à capter entre 400 à 800.000 Euros par an de rémunérations. Elles sont nettes puisque le plus souvent nous avons trouvé un poste qui assure les frais de la vie courante. Nous cumulons tout sans vergogne avec des systèmes différents de ceux du vulgaire.  En pouvoir d’achat, nous arrivons même à obtenir des trains de vie correspondant à un revenu privé avant impôts de 4 à 5 millions d’euros. Epouser une « haute fonctionnaire » que l’on a placée, grâce à la parité, dans la politique et les entreprises sous dépendance d’Etat est la solution la plus simple pour s'enrichir vite. L’Enarchie aime les couples d’Enarques !  

Mais il ne faudrait tout de même pas tuer le veau d’or.

Merci Emmanuel, d’avoir réussi le magnifique pronunciamiento qu’a été l’élection présidentielle. On n’allait pas laisser un butor, tenté absivement d’être aussi riche que les meilleurs d’entre nous, mettre à bas l’Enarchie Compassionnelle, cette dictature nécessaire qui s’appuie sur le Trésor, les banques aux ordres, et la presse dans l’attente de nos subventions. La crise de 2008 a merveilleusement favorisé nos plans. Voici le citoyen littéralement ratiboisé par le fisc et taxé à mort par les banques. Il est asphyxié par les sottises déversées à gros bouillon par les chaînes de la TNT, selon nos désirs. La totale. Oui, il s’agit bien d’un totalitarisme.

Tout allait bien. Nous avions trompé le petit peuple avec des promesses de transfert fiscal, pendant qu’on esquivait les débats en les déviant vers la lutte contre le retour de « Herr Hitler et des pensées nauséabondes ».  C’est que nous, les Hauts Fonctionnaires, on est fortiche : on sait jouer au bonneteau fiscal. Vous voulez du pouvoir d'achat : en voilà ! On va le prendre à d’autres, c’est tout.

Notre problème, à nous qui sommes tentés par le pouvoir absolu et les grandes rémunérations injustifiées, ce sont les deux bouts de la chaîne. Il faut que ces c… d’entrepreneurs croient qu’ils vont pouvoir faire quelque chose et créent de quoi payer nos rentes. Il faut que le bas peuple ne se révolte pas.  Pour cela, on lui a collé Cyril Hanouna et des redistributions massives. Du pain et des jeux, c’est une formule un peu ancienne, mais elle a du bon.

Alors Emmanuel et Edouard, nos deux proconsuls du moment, sous le regard énamouré de Jospin, mis à la tête du Conseil Constitutionnel où il cumule toutes les retraites possibles et les grasses rémunérations du poste, et de Juppé, maire de Bordeaux où il cumule toutes les retraites possibles avec les gras avantages du poste, ont cru que c’était arrivé. Le royaume de l’Enarchie Compassionnelle Millénaire était en marche. Ah, ce Jospin, qui dans les années 60 crachait sur le bourgeois honni et qui finit sur la rive gauche de Paris à 25.000 euros le m2,  avec un appartement rue du Regard,  et une villa sur l’île de Ré ! Otes-toi de là que je m’y mette ! Grand slogan trotskiste de toutes les générations !  Et ce Juppé qui n’a jamais craché sur les petits à côté de la République et qui a été condamné pour cela mais qui n’en a jamais fini de cracher sur le bourgeois franchouillard de base, le « beauf » comme on aime à dire entre nous, avant de finir à la tête de la ville la plus bourgeoise de l’hexagone !

Emmanuel et Edouard, ils pouvaient être contents. Après une année de réformettes tranquilles et sans aucune importance réelle, ils pouvaient reprendre les affaires comme avant. En route, le rouleau compresseur à « emmerder les Français » ! Bonjour les « plans vélos », les « plans construction », les plans… Enfin, des plans quoi, dans tous les domaines avec des contraintes délirantes pour les malheureux assujettis, d’accord, mais nous, on s’en fout.  Avec des impôts et des taxes.  La violence administrative n’est jamais dénoncée.  Mais à force de céder à tous les groupes de pression qui exigent de « vraies solutions » avec de « vrais » moyens, c'est-à-dire des impôts colossaux en PLUS, on a créé un système ahurissant de contraintes administratives et fiscales.  

Au fond, la violence administrative, on aime ça. Cela fait sentir notre pouvoir. Les libertés ont été tuées ou marginalisées. La liberté n’est pas notre truc, du moment qu’on conserve la nôtre.

En revanche, l’entreprise privée, nous n’aimons pas, sauf quand elle nous fait des ponts d’or pour avoir du poids auprès des hauts-fonctionnaires tyranneaux. Tyranniser, tyranniser, il en restera toujours quelques beaux postes « d’influenceurs » et de « facilitateurs », mots doux pour celui un peu moins flatteur de « racketteur »,  avec belles rémunérations et une retraite qui s’ajoutera à notre retraite statutaire.    

Pas une mesure en faveur de la productivité. Alors évidemment les déficits extérieurs ont fâcheusement dérivé. On y arrive, aux 100 milliards d’euros de déficits annuels dans nos échanges et à 100% de dettes par rapport au PIB. La dépense publique ? Elle s’est accrue, bien sûr, puisqu’on n’a réduit aucune dépense. Et qu’il a bien fallu charger la barque pour répondre aux clientèles administratives (le social, la justice, l'armée, la police, l’enseignement, la culture, tout, quoi !).

Les mille administrations ont sorti leurs vieux dossiers et la valse des dépenses et des contraintes a repris de plus belle.  Des lois bavardes et kilométriques les ont mis en musique. Et tournez manèges !

Le problème avec les hauts fonctionnaires hégémoniques et dictatoriaux, c’est qu’ils ont la vue basse.  Je le sais. J’en suis.

Ils n’ont pas compris ce qu’est réellement le revenu disponible. Ce n’est pas la rémunération brute. Ce n’est pas non plus ce qui reste après avoir enlevé les impôts et les taxes. C’est le moignon d’argent qui reste après avoir payé aussi les dépenses incompressibles, qui sont souvent des dépenses impulsées par l’Etat et ses réglementations.  Les frais de logement et de transports forment l’essentiel de ces dépenses. Bien sûr on peut les compresser, mais en changeant de vie, ce qui n’est jamais facile surtout si le train de vie  roule vers le bas.  Ces dépenses ruinent votre vie si elles deviennent top lourdes aussi sûrement que les impôts.

Nos administrations ont toujours refusé de voir cette évidence et elles ont chargé la barque sans vergogne.

L’automobile a été lourdement taxée. L’essence a été matraquée. Les points enlevés sont une menace quotidienne et imposent des frais énormes pour les petits revenus net net. Il faut repasser son permis ou aller regagner des points dans des séances nullissimes et inutiles qui nourrissent quelques parasites. Le contrôle technique devient hors de prix. Le coût d’une carte grise est extravagant (jusqu’à 11.000 Euros, le prix d’une voiture). Et voilà que ce Monsieur Philippe décide autoritairement et sans concertation, en vertu de sa haute conscience de lui-même, de réduire de 11% la vitesse sur route. Il sait que cela va augmenter de 40 à 50% les amendes automatiques, supprimer quelques dizaines de milliers de permis, emmerder des millions d'utilisateurs obligés. Qu’à cela ne tienne !

Et comme ce Monsieur Philippe a une âme écolo, et qu’il faut bien compenser le départ en vacances de longue durée de M. Hulot, il décide de frapper d’obsolescence programmée et les véhicules et les chaudières. Voici des millions de Français confrontés à des budgets de 10 à 20.000 euros à dépenser à très court terme.

Et comme ce Monsieur Philippe a une âme sérieuse et européiste, il décide d’un trait de plume de faire baisser les retraites en jouant avec l’inflation chaque année (2.2 à 2.4 % en 2018 selon les chiffres provisoires), inflation que la BCE s’efforce de faire remonter par des injections de monnaies démentielles depuis 2011.

Le programme démagogique du candidat Macron avait ciblé les retraités et les propriétaires. A eux l’augmentation absurde de la CSG et le maintien de l’IFI dans des conditions pires que l’ancien ISF. Le revenu disponible des retraités a rétréci comme une peau de chagrin. On avait promis à une partie d’entre eux de leur faire grâce de la taxe d’habitation. Mais la promesse avait été saucissonnée dans le temps. Alors bonjour la baisse radicale du revenu disponible. Et la colère des maires.

Dans l’euphorie du triomphe de l’Enarchie Compassionnelle, baignée d’écologisme intéressé, nos deux compères ont même été plus loin. Ils ont affirmé, la main sur le cœur : ce n’est qu’un début. Continuons le combat écolo ! Ces taxes, nous allons les augmenter indéfiniment et très fort. Qui c’est-y qui va sauver le monde sinon l’Enarque français ! Hein !

Et nous eûmes les Gilets Jaunes. Ils avaient fait leur calcul de revenu disponible. La coupe était sèche et menaçait de s’aggraver constamment.  "Le patrimoine était devenu si étique, si souffreteux, si chétif, si diaphane qu'on voyait la misère au travers (Eugène Sue - Atar-Gull 1831). La litanie des jaunes samedis commença.

Emmanuel annonça : il faut qu’on cause. Alors il cause. De tout et de rien, avec qui veut bien. Après avoir suspendu les mesures de taxation à prétention écolo. Une vraie diarrhée verbale.

Les Gilets jaunes disent : « aboule le fric et plus vite que ça. Y a qu’à le prendre aux riches ! Sinon casses toi pauvre c… et les jaunes samedi deviendront une institution nationale comme le Tour de France, mais à périodicité hebdomadaire ».   Les chaines d’info (?!) continue se frottent les babines. Suivre un numéro de cirque de Macron pendant sept heures ou un cortège étique de gilets jaunes pendant la même durée, ce n’est pas cher et cela rapporte gros.  La téléréalité, il n’y a que cela de vrai.

La panique conduit les Hauts Fonctionnaires à envisager de donner des satisfactions aux révoltés. On ne peut rien leur donner de plus que les 10 milliards déjà distribués. Alors on va leur servir de la haine en boite. On va augmenter les impôts des riches ! Ah ça que l’idée, elle est nouvelle et quelle est bonne ! Hollande sort de ce corps on t’a reconnu.

Les Français aisés sont comme les autres Français. Ils ont été étrillés par la crise de 2008 et ont perdu beaucoup. Tous les retraités un peu fortunés (c’est-à-dire ayant un appartement à Paris et une maison de campagne), savent bien qu’ils ont dû taper dans les réserves pendant dix ans pour payer les impôts démentiels qu’on leur a mis à charge. Leur revenu disponible a suivi celui des autres. Il a fondu vertigineusement. 100% de hausses d’impôt à Paris depuis Delanoë. Des lois démentes leur imposant des opérations hyper coûteuses dans leurs logements. Les contraintes continuelles dans tous les domaines. La perte constante de libertés. Les vols.  On masque cette réalité dominante par un discours abject selon lequel les « triomphateurs de la mondialisation » se seraient « gorgés de fric » de façon indécente et refuseraient désormais les solidarités les plus élémentaires.   Il y a certes, heureusement, quelques milliers de Français qui ont gagné beaucoup d’argent, en général pour avoir réussi à s’intégrer dans des entreprises mondialisées. S’ils ne sont pas partis de France, ils ont payé beaucoup d’impôts.  Et pratiquement tous peuvent partir dès demain sans grand dommage. Vouloir saquer ces quelques milliers de gens est sans intérêt. Ratatiner à nouveau les 10 millions de foyers aisés (pour un haut fonctionnaire on est aisé à partir de 2000 euros par mois) ne mènera à rien.

La haute fonction publique croit, comme la royauté sous l’ancien régime, qu’elle pourra survivre en jouant le haut de panier et les classes populaires les uns contre les autres. En Urss et en Chine, on a très bien compris que le régime socialiste ruinant le pays, les seules satisfactions qu’on pouvait donner au peuple, pour le calmer, était de mettre en prison voire de fusiller quelques abusifs.  Xi Jin Pin connaît le truc parfaitement. Il fonctionne tous les jours sur ce mode délicieux. Hollande avait cru qu’il suffirait d'injurier quelques riches pour calmer les masses. Grosse erreur !

Alors tous les ralliés « ni de gauche ni de droite » de LREM  font leur Xi Jin Pin de pacotille. Sortir de la crise des Gilets Jaunes, c’est si simple : on va taxer les riches, car les « cadeaux » qu’on leur a faits étaient conditionnels. La condition c’est que nous soyons réélus. Leur argent est notre argent. Il suffit de prélever un peu plus à la source : il leur restera ce que nous voulons bien. Et nous voulons bien prendre le maximum, mais il faut qu’ils rentrent à la niche, sans les niches».

L’ennui, c’est que ce qui reste du revenu net, net, net (après avoir enlevé les impôts, les charges, et les conséquences des milles mesures de contraintes prises à l’encontre de tout ce qui bouge et de tous ceux qui font), ce n’est presque rien.

L’Enarchie Compassionnelle veut se sauver par des mesures « symboliques » qui achèveront le pays.

Pendant ce temps-là, aucun des graves dangers extérieurs qui contribuent à affaiblir l’économie française n’est discuté.

La France a disparu comme entité identifiable et respectable, dissoute de l’intérieur et de l’extérieur. Même un médiocre absolu comme l’italien Di Maio, une sorte de Benalla trouvé dans une poubelle de la banlieue napolitaine, croit pouvoir l’écraser comme une crotte de pigeon sur la place Saint Marc.

Alors, je l’avoue, j’ai honte ».

Pcc  A. K.

La leçon de Thiberville

Thiberville est une charmante petite ville de Normandie, connue pour l’intégrisme de son clergé, l’ampleur de son monument aux morts et l’existence de 127 cavités souterraines. Elle est en train de revoir son Plan Local d’Urbanisme et nous permet d’obtenir une statistique locale, qui, en ces temps de Gilets Jaunes, nous offre une leçon particulièrement pertinente.

Le nombre d’habitants par foyer est en moyenne de 2.4 ; le nombre de voitures par foyer de 2.9 !

Ces chiffres résument tout de la situation française.

En moyenne un foyer n’a que 0.4 enfants. Certes il faut tenir compte des grands parents qui restent hébergés par leurs enfants et des foyers de célibataires. Mais la vérité est là : on ne renouvelle pas les générations. On sait que la moyenne est 1.2 à 1.3 enfants par femme en âge de procréer de race blanche. Dans les bourgs de province, c’est bien plus bas. Le vieillissement local est d’ores et déjà terrifiant, et il est aggravé par l’arrivée de retraités qui fuient les grandes villes trop chères, rendues invivables par les contraintes et les abandons, et envahies par les immigrés.

Le second aspect est qu’il y a plus de voitures que d’enfants dans les maisonnées du bourg.  Tous les membres de la famille ont une voiture, comment faire autrement ? Qu’il s’agisse d’un couple avec un enfant de plus de 18 ans, ou d’un autre hébergeant un grand parent, chacun a sa voiture.

A part quelques commerces, il n’y a pas d’emplois à Thiberville et de toute façon pas de jeunes gens à qui les proposer. On y trouve nombre de retraités, quelques femmes isolées avec enfants, des couples de fonctionnaires travaillant  en local, au Collège, à la mairie ou au Gymnase ou, dans une autre ville du coin. Le RSA n’est pas rare. Bien sûr, il y a des commerces qui craignent les centres commerciaux qui pullulent à proximité, en particulièrement un Carrefour City à moins de 5 km. N’oublions pas Amazon. Surtout garder la poste ouverte !  

Ne pas croire, surtout,  qu’il n’y a pas d’emplois dans le pays d’Auge ! Il y en a trente qui attendent que quelqu’un se décide à traverser la rue (Vous vous rendez compte Mme Michu : trente pour tout le pays d’Auge !). Pour les deux tiers ce sont des postes d’aide familiale. Le reste se partage entre des petits métiers artisanaux (couvreur débutant, pâtissier/tourier, commis de cuisine, aide menuisier, cariste) et des postes de serveurs. A noter la fascinante perspective de devenir un « animateur senior ».  Si la préférence pour l’animation des ronds-points vient à disparaître…

Tous ces postes sont au SMIC quand ce sont des CDI. Les autres sont payés à l’heure ou à l’acte. Les quelques jeunes disponibles ont envie de tout sauf de se lancer dans ces métiers exaltants.  Alors ils vivotent avec des aides comme la prime d’activité, ou ils partent chercher fortune ailleurs.

L’essentiel de la population vit de la redistribution (retraites, allocations, RSA)  et de postes publics ou subventionnés. Mais les habitants possèdent le plus souvent leur maison. Ah ! Satané héritage. Et les taux d’emprunt sont si bas ! La population vieillissante s’inquiète surtout pour sa santé et la baisse de l’argent qui reste, une fois payées les dépenses contraintes.  L’administration est absente et tout doit se faire par ordinateur, ou ailleurs où il faut aller en voiture. On peut aussi aller ailleurs après avoir pris rendez-vous par ordinateur, dans trois mois,  et toujours en voiture!  Alors le budget essence est essentiel, comme celui du chauffage et du complexe téléphone-TV-internet. Pour le reste l’accès aux gratuités et aux aides est important. Il y en a tant ! Notamment la pharmacie et les soins. C’est qu’on n’a plus vingt ans ! Pour l’hôpital c’est Bernay qui n’est pas fameux ou Lisieux qui est sinistre. 20 Km,  aller et retour.  Il y a deux pharmacies dans la ville, une pour 900 habitants ! Alors qu’on ne peut ouvrir normalement une pharmacie que dans les bourgs de plus de 2500 habitants (ces satanées normes constamment violées).  

Bien sûr il y a les mille et unes règles qui accablent tous ceux qui veulent faire quelques chose. De l’hôtel qui ne parvient pas à se mettre aux normes « handicapé-es », à l’épicier qui n’a pas respecté une des 1257 règles nouvelles qui concernent à peu près tout dans son magasin, au promoteur qui a baissé les bras devant les contraintes nouvelles de construction et qui se demandent  si en les violant un peu, beaucoup, passionnément, il arriverait à gagner un peu d’argent magnifiquement taxé et débouchant sur une hausse de l’impôt sur les successions, au paysan qui médite sur le meilleur moyen de se suicider,  les entrepreneurs accablés se demandent pourquoi  et surtout pour qui ils continuent. 

La conception du nouveau PLU a été confiée à une société d’études. Son représentant s’appelle Boursier. Un bon présage.  L’avenir est assuré. On va mettre un parking devant le gymnase et le collège. Cela va attirer du monde. On va empêcher la construction le long des routes qui relient la ville aux hameaux avoisinants et devenir « économe en espace » en préservant les « espaces agricoles ».  Ah « l’espace » ! C’est mieux qu’un champ ou un pré, non ?   Et c’est riche « d’un potentiel de valeur ajoutée ».  Ce Monsieur Boursier est venu de la ville avec le langage codé des aménageurs d’espaces : « la mixité fonctionnelle et sociale » sera renforcée, en diminuant naturellement « les gaz à effet de serre » (surtout sur le nouveau parking…).  On va densifier le centre ville en « encadrant le bâti » (traduire : en refusant le permis de construire) ailleurs. Les deux pharmacies seront renforcées par l’implantation d’une maison médicale (on paie les murs mais pour le reste c’est la sécu qui paie et on trouvera peut-être un médecin, sur un malentendu). On va créer un musée du Landau. Evidemment il n’y a plus d’enfants alors les landaus sont disponibles.   Le «tourisme vert-gîtes » sera « promu ». Les clients viendront en voiture naturellement. Comment faire autrement ? Mais ils disposeront sur place de chemins de randonnées. Le bol d’air et le bol de calva. Il n’y a que cela de vrai. En attendant on devra faire en sorte qu’il n’y ait plus que deux habitants par logement ! Ca c’est chic. Avec trois places de parkings ?

Qu’il était dynamique M. Boursier, de la société Auddicé, moderne Ulysse apportant l’avenir radieux à une ville de « Bouzeux » en souffrance. « Le flux touristique conduira à un développement économique certain » dit la presse locale qui fait état de sa conférence d’information suivie tout de même par 50 personnes, tout requinquées par « une présentation dynamique ».  On a échappé au musée de la tétine, du biberon et de la couche-culotte, avec arrêt de cars de Chinois et de Japonais, mais de peu.

C’est en se penchant sur le cas de ces petites villes qu’on se rend compte de l’inanité du discours macronien et des colères qu’il peut faire naître.

Limitation de vitesse à 80km/h avec son lot de points en moins et d’amendes en plus. Hausse perpétuelle du coût de l’essence avec interdiction du diesel à terme. Obligation de changer de chaudière. Hausse des assurances. Augmentation de la CSG et désindexation des retraites. Alors oui, il y a la suppression de la taxe d’habitation. Mais beaucoup sont propriétaires. Et nombre de maisons sont des résidences secondaires qui resteront taxées. La pression pour vendre est forte. La demande de rachat faible. Surtout si la maison n’est pas isolée et si elle chauffée au fioul.  Alors les habitants regardent la rémunération nette, une fois payée les dépenses incompressibles qui incluent la voiture, les amendes, la téléphonie, les frais d’entretien, l’eau, l’électricité, … Elle baisse depuis 10 ans et elle va encore plus baisser avec les mesures Macron telles qu’elles étaient portées avant la révolte des Gilets Jaunes. Elles ne laissaient plus aucun espoir, puisque les hausses vertigineuses étaient annoncées comme devant s’accélérer avec le temps, pour la continuation des siècles.

La lettre aux Français a du passionner les habitants de Thiberville, surtout ceux qui font la fête sur les ronds-points près de Lisieux (on y mange, on y boit, on y cause, et même plus si affinité. Meetic peut aller se rhabiller).  Ils ont appris qu’ils étaient « fiers » et « impatients » et que bientôt ils n’auront plus besoin de « réseauter » pour trouver du boulot en traversant le rond-point. Fini le piston et les aides de toute nature que pourraient apporter les relations de la famille.  Et la consultation permettra de dégager des « idées claires ». Comme ils sont contents !

En fait, à Thiberville, on a déjà les idées claires. Les retraités ne veulent plus de la hausse de la CSG et de la désindexation des retraites. Les paysans veulent une augmentation des aides, comme les femmes isolées et les personnes « aux minima sociaux ». Le maire veut  plus de pognon. Les profs et employés publics veulent plus de pognon. Tous veulent la suppression promise de la taxe d’habitation et une hausse équivalente des subventions venant de l’Etat à condition que les impôts spient p^ris sur "les autres". Tous veulent encore plus de soins gratuits et la prise en charge totale des transports AR à l’hôpital. Surtout ils ne veulent plus d’amendes et de pertes de points et qu’on leur laisse le libre usage de leurs bagnoles et de leur chaudière. Le prix de l’énergie devrait baisser : suffit d’enlever les taxes grotesques qui en grèvent le coût naturel.  Quand aux accès Internet, ils sont saturés et cela ne marche pas. Qu’on force les opérateurs Telecom à offrir un minimum d’efficacité. Car sinon, toutes les administrations étant désormais cachées derrière Internet, comment on va faire pour la carte grise !

Un habitant n’avait plus internet. Il est passé par la procédure automatique du fournisseur d’accès. On lui a dit qu’il y avait panne sur sa ligne et un rendez-vous a été pris. Le jour dit, l’intervenant appelle : il est à la Roche sur Yon !  Les automates c’est bien mais quand tout le monde se cache derrière des « process » imbéciles, on aboutit au n’importe quoi généralisé. Et il faudra 10 appels et une visite à la boutique Orange, à 20 Km, pour dénouer le sac de nœuds avec un différent qui va encore prendre du temps pour savoir qui va payer les 69 Euros.

Alors, oui, ces ringards de Thiberurbains campagnards savent assez bien ce qu’ils veulent : « pas touche à notre Poste et à notre Collège ». Quant aux radars on sait bien que celui de Heudreville, pas si loin,  a flashé 17 000 fois en 2016 et 25  000 fois en 2017. Avec les 80 Km/h on s’attend à 35.000 fois en 2018. Pour 1.200 Euros, un mois de la retraite moyenne touchée par les séniors de la ville, on pourra suivre un stage qui vous en redonnera six.  Comme on est content, surtout quand tous les points perdus correspondent à un dépassement de moins de 10 km/h, à l’occasion d’un changement de panneau de vitesse autorisée (parfois cinq changements en moins de 5 km).    

Alors suivez notre regard : il est très clair, très, très clair sur nos intentions ! « Fatiguer la maréchaussée nous a permis de détruire la moitié des radars du coin. On peut faire mieux. En attendant aboulez le pognon  et cessez de nous emm…! » .

2018 : l’explosion des contradictions !

Sur beaucoup de sujets, l’année 2017 s’était terminée de façon plus qu'interrogative. Trop de contradictions, sur trop de sujets, laissaient supposer qu’à un moment ou à un autre, les voiles se déchireraient, laissant apparaître l’incohérence de trop de situations. Les fils à nu ont provoqué de nombreux courts-circuits.

À l’international, tous les foyers de tension se sont enflammés éclairant un nombre étonnant de faux-semblants.

La Chine de Xi Jin Pin est bien une dictature agressive à vocation impérialiste. Toute l’année 2018 a vu le leader assurer son emprise sur l’appareil et opérer une conversion brutale de l’orientation du pays, bien décidé à faire valoir immédiatement sa nouvelle puissance économique. Sa dernière phrase de 2018 a été de menacer Taïwan d’une colonisation militaire ! L’idée saugrenue que la Chine était rentrée de bonne foi dans le jeu gentillet de la mondialisation est désormais caduque.

Les États-Unis se sont comportés comme des cow-boys et Donald Trump se trouve bloqué dans quasiment toutes ses initiatives, ou ses « tweeteries », comme on voudra. Le monde d’après-guerre qui se déglinguait depuis 1971 sans qu’on ose le dire trop franchement est désormais enterré.

La Russie s’est beaucoup agitée, stabilisant la Syrie et déstabilisant l’est européen. Il fallait bien viriliser le Satrape pour détourner le pays de ces immenses difficultés.

L’Arabie Saoudite est apparue pour ce qu’elle était. Une dictature moyenâgeuse, foyer d’un intégrisme du même acabit. Les objectifs tyranniques de l’Iran sont devenus évidents, foyer d’un intégrisme tout aussi rétrograde mais mortellement opposés au précédent. Israël et sa politique de force et d’annexion se trouvent affaiblis. Les Kurdes sont menacés par la Turquie. Et les États-Unis sont rentrés chez eux. La Turquie était, paraît-il, un allié avec, paraît-il, un régime politique islamo-démocrate sur le modèle chrétien-démocrate. Tout cela fait rire aujourd’hui.

L’Europe a montré son inexistence politique, diplomatique et militaire.

L’Amérique du Sud a fini de crever de l’influence révolutionnaire imposée par l’URSS et Cuba pendant des décennies. Les prises de pouvoirs des socialistes non violents ont sombré dans la corruption et la mauvaise gestion de l’économie. Les socialismes violents ont trouvé avec Maduro et son régime « chaviste » leur parc d’attractions : misère, fuite de la population par millions, disparition des soins,  hyperinflation… Et le  soutien des « forces socialistes de progrès » françaises ! L’article de Wikipédia sur le Venezuela, décalque de la propagande chaviste, est une merveille de propagande, typique d’une belle aventure qui sombre pour avoir été noyautée.

L’ONU ? Quelle ONU ? Le multilatéralisme a continué de s’évanouir.

L’économie mondiale était présentée à la fin de 2017 comme en pleine forme et devant retrouver toute sa vigueur d’antan, la crise de 2007-2017 étant désormais surmontée. Ravagée par les déséquilibres majeurs, et soutenue par des mesures d’inondations monétaires, l’économie mondiale a brinquebalé. La question était de savoir si l’étouffement des banques avait mis fin au cycle du crédit ou si la période d’euphorie, de type 97-99, avait été simplement retardée par la profondeur de la crise et pourrait commencer à se déliter en 2018. On peut penser que l’effondrement boursier de fin d’année donne un début de réponse. Nous aurons sans doute en 2019 une perte de croissance de moyenne importance.

L’année 2017 s’était terminée sur le triomphe des prétendues « cryptomonnaies ». L’année 2018 se termine sur l’avilissement de ce marché qui a perdu 85 % de sa valeur et probablement le reste de sa crédibilité. Les jetons internet cryptés sont des jetons internet cryptés ! On chantait l’ubérisation de la société. On ne parle plus de l’ubérisation de la société. On préfère entonner de nouvelles chansons comme le triomphe de l’intelligence artificielle. Il est vrai qu’on ne parle plus de programmation mais de codage, plus d’informatique mais de numérisation. Les vieilles Lunes de la fin des années soixante-dix tournent toujours autour de la sottise 3.0.

En France, le charme mystérieux de la victoire d’Emmanuel Macron s’est évaporé. Trois bêtises insondables ont fait rouler plus bas que terre la réputation du président : les drag-queens à l’Élysée, pour la fête de la musique, la présence douteuse du beau et viril Benalla au cœur de l’Élysée, la photo extatique aux bras de deux petites frappes au doigt d’honneur dressé. Pire que la photo grotesque de Hollande sur son scooter ! La politique étrangère du Président, mélange de discours creux et de mises en cause violentes, se retrouve bloquée partout. La déception à l'étranger est immense tant l’attente d’un président digne était forte et l’espoir mis en Macron intense. Sa politique intérieure a été mise à bas par les conséquences mêmes de son programme électoral, totalement démagogique et intenable. Chef de la Caste, il a cru pouvoir établir une république énarchique basée une augmentation massive de la pression fiscale, les finasseries du « story telling », et l’exaltation des mesures de contraintes sociales par la bureaucratie. Son premier ministre, copié-collé d’Alain Juppé, n’a pas arrangé les choses. Les grandes réformes menées au pas de charge n’ont été que symboliques et ont évité les grands choix décisifs. Détricotées par Bercy, qui a étalé dans le temps les mesures d’achat de vote à l’exception de la réforme de la fiscalité du capital et de l’épargne, il est vrai absolument capitale, la politique électoraliste dite de « pouvoir d’achat », a sombré dans les virevoltes peu convaincantes. La taxe d’habitation est le seul impôt qui s’impose à tous. Vouloir en exonérer 80 % de la population était ouvrir une boîte à chagrin. Demander aux retraités de financer la hausse des salaires de salariés au travail était habile électoralement, débile dès qu’il s’agit de gouverner. Sur fond de crise européenne et après 10 ans de baisse du PIB par tête, cette politique a engendré les Gilets Jaunes. On découvre que les Marcheurs sont une scolopendre. Et que la France est à feu et à sang. L’Énarchie manœuvre. Et rien ne répond.

Un des aspects idéologiques les plus frappants est la remise en question radicale de la pratique  par les médias d’une bien-pensance débilitante. La reconstruction permanente de la réalité par un discours médiatique de gauche stérilisant, ignorant et malhonnête ne passe plus, d’autant qu’il a été largement phagocyté par le « politiquement correct » américain, qui est totalement contraire à la tradition française. L’hystérisation par les réseaux sociaux et les télévisions d’information (! ?!) continue, qui avait été révélée par la campagne présidentielle, s’est encore développée et aboutit à la sorte de prise de conscience qui précède les remises en cause. La presse est ruinée et déconsidérée. Le mouvement, commencé par l’effondrement du journal Le Monde perdu de réputation par Edwy Plenel, touche désormais tout le monde. Or la démocratie a besoin pour s’exercer que les grandes questions soient traitées honnêtement et largement, dans un souci de vérité. Nous avons là un débat qui concerne aussi la « blogosphère ».

L’évidence des difficultés provoquées par la surexploitation des ressources naturelles et l’importance des rejets de l’activité humaine s’est imposée en 2018. On est passé du scepticisme volontairement ignorant, à une véritable religion de la Planète Terre, avec la frénésie de catéchumènes toujours prêts à faire brûler quelques nouvelles sorcières. L’écologisme politique qui a toujours été grotesque et bouffi en France a vu ses sectateurs s’armer de l’idée que leurs « ennemis » étaient en fait des tueurs de l’humanité qu’il fallait traiter comme tel. L’agression des bouchers par les « Véganes » est un de hauts faits de 2018. Il suggère que la raison n’aura guère de place dans les débats futurs. La voie fiscale et réglementaire (ruineuse) s’est révélée être une impasse sociale.

Les contradictions ont agi et interagi si fortement en 2018, que les scènes mondiale, européenne, française, sur tous les plans politiques, idéologiques, économiques, diplomatiques et sociaux, se retrouvent bouleversées avec peu de perspectives claires et heureuses.

Inquiétudes et incertitudes sont la marque de ce début d’année 2019.

 

Bonne Année à tous nos lecteurs et commentateurs. Merci de votre fidélité.

 

PS : Le nombre de lectures (ou hits) cumulées a atteint 1 600 000, avec un rythme annuel d’environ 300 000.

 

 

 

 

 

 

 

 

 



Craquements

Quelques livres qui mettent le doigt là où il faut

Il est frappant de voir à quel point les essais produits ces derniers mois se concentrent sur trois sujets interconnectés : La captation du pouvoir en France par la haute administration, le blocage presque absolu du débat par la presse, notamment la TNT et les chaînes publiques, l’asphyxie de la pensée par le « politiquement correct ».

La France étouffe dans un corset de fer. Les vraies questions ne sont jamais débattues. Toute question qui n’entre pas dans la construction morale médiatique provoque aussitôt une hystérisation délétère. Des pans entiers de la réalité n’existent pas, puisque le "devoir" est de ne pas les montrer et d'éviter de les commenter sinon pour dénoncer ceux qui les montrent. Ne pas stigmatiser, sauf les mauvais pensants ! Le "mur des cons" est affiché tous les jours dans les medias. La papa qui dénonce les criminels qui ont tué son enfant et réclamme la peine de mort ezst un "con", un empêcheur du vivre ensemble, surtout si le tueurs est africain.

Depuis le temps que nous dénonçons l’Énarchie Compassionnelle, ses manœuvres, ses œuvres et ses résultats catastrophiques, nous ne pouvons que nous féliciter d’une prise de conscience plus générale. Après tout ce blog a été créé pour faire valoir des informations et commenter des réalités qui étaient systématiquement passées sous silence dans la presse, ou qui y étaient condamnées a priori,  malgré leur justesse.

Nous avons notamment commencé à entrer dans le débat public lors du massacre par la presse du dernier livre prémonitoire de Maurice Allais qui annonçait que « ce qui doit arriver arrive » et qu’une grande crise de type 1 929 était sur le point d’advenir. Il mettait en avant trois réalités fondamentales : le système monétaire international provoquait des gonflements spéculatifs intenables qui finiraient par exploser. La dérégulation de la création bancaire ex nihilo attiserait les feux. Mettre en concurrence directe les travailleurs français et ceux des pays émergents, comme la Chine, provoquerait une régression des salaires réels. Il s’était heurté aux moqueries de la presse, « parce qu’il faisait le jeu du Front national », parce qu’il critiquait l’Union Européenne, parce que la question des changes flottants était un tabou dont il ne fallait pas parler (on n’allait tout de même pas revenir à l’étalon or, tout de même !).

Vingt ans après les déséquilibres liés aux changes flottants sont l’occasion sont la base des querelles menées par Donald Trump, la crise sociale liée à la stagnation des salaires ouvriers met dehors les Gilets Jaunes, et la crise a été d’une gravité si exceptionnelle que malgré des mesures jamais vues on ne parvient pas à en sortir. Bravo Monsieur Allais ! Et on nous dit que tout était imprévisible et que des cygnes noirs se baladaient dans le firmament. Bêtise quand tu nous tiens !

Un des journalistes qui, alors, au Monde, avait contribué à étouffer le message d’Allais était Laurent Mauduit. Un article conforme à la ligne du journal et au packaging de l’information imposé se payait la tête de Maurice Allais et de moqueries en moqueries se terminait par un « nous voilà prévenu » qu’on imagine de circonstances dans un centre d’aliénés où un pensionnaire évoque l’apocalypse.

Paradoxalement le voilà qui écrit « La Caste » (Éditions de la Découverte) qui décrit et démonte la prise de pouvoir totale de la classe des hauts fonctionnaires sur tous les rouages de la nation. Nous avons nous-même tellement écrit sur la question, qu’on ne saurait trop recommander cette lecture qui donne une large partie de ce qu’il faut savoir sur la question. On passe un peu vite sur la création du Trésor en juillet 1940, vrai départ de l’Énarchie, même si l’ENA est créée, par les mêmes, immédiatement après la Libération. On s’étend beaucoup sur la période des dénationalisations qui démantèle les sottises du programme Commun. Mauduit est « de gauche » et entend colorer sa quête de son engagement socialiste. Alors il insiste plus sur les petits copains de Balladur que sur certaines icônes de gauche, petites ou grandes, qui ont servi ou pratiqué lacannibalisation du pouvoir par la haute fonction publique.

L’important est que ressorte un tableau complet de la prise de pouvoir des hauts fonctionnaires, non seulement sur l’État, mais surtout sur la politique, sur l'intégralité du système bancaire et plus généralement sur la finance, sur tout le parc des entreprises nationalisées, par contagion sur le CAC 40, sur la télévision, sur la presse, sur la culture… Il démontre très bien la malfaisance des pantouflages et surtout des rétros pantouflages qui tissent indéfiniment les liens entre ces secteurs et l’État, tout en permettant un enrichissement majeur et inespéré des plus intrigants. Le gouvernement Philippe est à cet égard tellement démonstratif qu’on regrette que certains noms ne soient pas cités. Le scandale de la rémunération de Mme Jouanno qui fait l’actualité du jour n’est rien quand on le compare à la trajectoire par exemple de Mme Parly, dite Parly 2, symbole de népotisme et d’enrichissement, baignant dans les honneurs. Entre autres !

L’auteur est faible sur la captation de la sphère politique par la haute fonction publique. Permettre aux fonctionnaires de décider de leur propre statut et de mener avec l’argent des citoyens leur propre politique conforme aux besoins de la fonction publique a conduit la France au poste de numéro 1 de la dépense publique et des impôts. Le détournement de la citoyenneté politique est descendu très bas, couvrant les régions, les grandes villes, les départements et même les mairies. L’Énarchie régente tout. Il suffit de voir la gestion Juppé à Bordeaux, où on a fait valser les dépenses sans la moindre vergogne. De même l’auteur omet tout un chapitre : la concession du pouvoir faite aux femmes d’énarques au nom de la parité. Le cas d’Hidalgo à Paris est tout de même plus que significatif. Si elle n’avait pas été la maîtresse de Hollande et l'épouse d’un énarque influent, est-ce qu’elle serait où elle est ? Il y a de nombreux autres cas du même genre. Jacques Chirac n’a pas été le dernier à essayer de promouvoir ses maîtresses.

La partie très faible du livre et peu convaincante concerne la prétendue idéologie néolibérale qui aurait saisi l’Énarchie, celle de droite comme celle de gauche, et qui expliquerait tout le désordre social actuel.

Ah ! Si on en était resté au Programme Commun ! Quand l’auteur explique sans rire que les énarques veulent réduire la dette et baisser les impôts, alors que leur gestion nous a conduits au sommet de la fiscalisation et de l’endettement, il fait passer son idéologie propre avant la réalité. On retrouve toutes les âneries des Insoumis à peine filtrées. Comme si l’Énarchie n’était coupable que parce qu’elle n’avait pas suivi un programme « vraiment socialiste ». Quand on nous explique que la dette s’est accumulée à cause des « baisses d’impôts » alors qu’on est au plus haut mondial, on atteint tout de même le sommet de la sottise idéologique intéressée. L’auteur s'inscrit dans une perspective anticapitaliste. L’auteur l’avoue dans la conclusion. L’Énarchie serait donc l’enfant du néocapitalisme ? Rappelons que la Nomenklatura est la fille du Socialisme réalisé. Si l’Énarchie a conquis ainsi tous les leviers de pouvoir administratif, politique, financier, économique, culturel, c’est au nom du droit des hauts fonctionnaires « compétents » d’arbitrer la société, tout arbitrage demandant la rémunération de l’arbitre et un déchaînement de dépenses, donc d’impôts.

Conservons de cet essai la partie descriptive des mœurs nouvelles de la haute fonction publique française. Une caste a bien phagocyté la nation et se trouve confrontée à la rébellion de ses sujets ! L’encagement de l’information provoque également une jacquerie, en passant par les réseaux sociaux.

La France a besoin d’air et de liberté. Elle crie « A mort l’arbitre » qui prétendait nous sauver et qui ne fait que paralyser nos vies par des taxes, des règles bureaucratiques et des contraintes, tout en gaspillant l’argent public en même temps qu’il restreint les services publics.

Si en plus l’Énarque en chef déshonore la fonction par des compromissions avec des drag-queens et des petites frappes, tout en arrosant de grosses rémunérations les amis et les amies, alors on obtient des « A mort Macron » qui nous ramènent au temps où les faveurs indues de la Régente à des petits malins provoquaient les mêmes réactions violentes de la population.

Pour compléter la lecture du livre de Laurent Mauduit, on ne peut que suggérer celle de « l’Âme Désarmée » de Allan Bloom (Les Belles Lettres), du « peuple contre la démocratie », de Yascha Mounk (L’observatoire) ou d’Ingrid Rocrieux « Les Marchands de nouvelles ».

Quand on met ensemble les dysfonctionnements du système de relations économiques internationales, les dysfonctionnements de la zone Euro, le détournement de démocratie par l’Énarchie, l’épuisement de l'âme par le politiquement correct, le blocage du débat par une presse qui vend une idée du monde faussée et interdit de voir les réalités, on a une bonne idée des difficultés où nous sommes plongés et une explication des craquements que l’on constate.

Grâce au Ciel la vie intellectuelle n’est pas tout à fait morte. Ces livres le prouvent.

Gilets jaunes, urbanistes, géographes et sornettes

La géographie économique et l’urbanisme en France sont depuis très longtemps une terre de mission pour l’esprit un peu rationnel qui connait un doigt d’économie et un soupçon de démographie.

Le phénomène totalement imprévu des Gilets Jaunes a déchaîné un prurit d’analyses plus ou moins sérieuses de la part de géographes, de sociologues et d’urbanistes, qui tentent  de se faire un nom, en profitant de la faim des medias pour n’importe quel « décryptage »  pourvu qu’il nourrisse les tranches horaires.  

Comme ils ont besoin de montrer un minimum de connaissances, ces déchiffreurs autoproclamés abusent de références derrière lesquelles ils croient pouvoir cacher la fragilité de leurs analyses. Deux d’entre elles reviennent constamment : JF Gravier  et son « Paris et le désert Français » et Henri Lefèvre et son « Droit à la ville ». Ces deux livres sont le plus souvent cités pour leur titre, car personne ne les a vraiment lus.  Il faut dire que dès qu’on décortique le contenu, c’est rapidement la consternation. Surtout celui de Gravier, qui a été considéré comme un véritable jalon, comme un phare, comme une péninsule de la pensée, alors qu’il mérite de filer directement à la corbeille, là où aurait dû rester.

Cela mérite une petite explication de texte notamment pour ceux qui sont confrontés inlassablement à des citations tronquées de ces ouvrages sans savoir de quoi il s’agit et surtout pour comprendre pourquoi ils sont impropres à analyser l’affaire des gilets jaunes.

Le livre de Gravier a été écrit pour l’essentiel pendant la guerre et terminé à la Libération pour une parution en 1947. Sa thèse principale : seule Paris a résisté un tant soit peu économiquement et il l’a fait au détriment de la Province. Il faut donc châtier Paris et rééquilibrer la politique au profit de cette dernière. Tout le livre est marqué par l’animisme et le complotisme (qu’on peut encore reprocher aujourd’hui à beaucoup d’écrits sociologiques ou sociopolitiques). Le mouvement des choses a une intention cachée qui est le fait de classes qu’on dénonce et parce qu’elles sont déplorables. On trouve le livre  des perles rares pour qui voudrait illustrer le racisme social ou le racisme tout court. La Côte d’Azur qui se développe à tout va est un nid d’entrepreneurs nordistes parasites qui sont là pour glander. Il ne faut pas faire venir de travailleurs arabes parce qu’ils sont voleurs et fainéants : contentons-nous des blonds nordiques, esthétiques et travailleurs. La grande ville est une infection. La campagne est plus saine, alors pourquoi concentrer la population dans les villes ? On se le demande un peu ! Les habitants des villes sont stériles (au sens propre). Les bourgeois (au sens littéral) sont des salauds (au sens sartrien du terme). Au total, un mélange consternant de pétainisme, de peur du monde moderne, d’esprit réactionnaire et socialiste,  baigne le livre de Gravier, lourd comme un pavé en béton. Une horreur ! Ou une fantaisie risible, comme on voudra. Du coup le « géographe descripteur statique » devait se trouver un rôle actif, doctrine de la géographie active qui sera adorée par les socialistes et les communistes et notamment Pierre George, reprenant la critique anti bourgeoise du livre et cette idée que la répartition des hommes et des moyens de production sur le territoire était une responsabilité d’état.

Tout ce fatras émotionnel et idéologique trouvera son acmé lors de la prise de pouvoir par l’Enarchie Compassionnelle, à la fin des années 60 et au début des années 70. Il fallait créer des villes nouvelles, décentraliser les usines, faire de l’aménagement du territoire. Vive la Datar !  Le livre futile de Gravier devient une sorte de bible, toujours citée et jamais lue, dont les condamnations permettaient de faire taire les opposants à la prise de pouvoir des hauts fonctionnaires sur l’urbanisme. C’est la période où les hauts fonctionnaires ont prétendu qu’ils devaient tout gérer : la télévision et la radio, les arts, le cinéma, la culture en général, la santé, le tourisme, la construction et l’urbanisme, l’entreprise et la micro économie. En un mot, le Club Jean Moulin, qui aurait pu s’appeler le club des joyeux pétainistes, car presque tout a commencé avec la création de la direction du Trésor en juillet 1940, à peine deux mois après l’effondrement militaire radical, immédiat et surprise.  

Votre serviteur commit donc à cette période un article que le Monde publia après l’avoir sérieusement remanié, pour s’opposer à cette nouvelle idée dominante, article accepté sans doute faute de meilleure plume, tant l’unanimité régnait dans les hautes sphères sur la bonté d’un étatisme militant en matière de géographie.

 Il est clair qu’après la défaite de 1870 et la ponction de 1400 tonnes d’or par le vainqueur, la grande dépression qui a suivi, et qui a duré près de 25 ans, la guerre de 14-18, les difficultés de l’entre deux guerres et les  quatre ans d’occupation, la France n’était pas dans un état rutilant. Sa population avait baissé.  Trois classes d’âge avaient été stérilisées comme KG en Allemagne. Son agriculture était en loques. Ses usines avaient été détruites ou vidées de leurs machines. Le parc immobilier était ancien et mal entretenu.  Son épargne avait disparu. La disparition trop rapide du rationnement avait conduit à de grandes difficultés de ravitaillement. Seul Paris paraissait avoir conservé tous ses atouts.

Dans le même temps, la France qui était encore un pays majoritairement agricole avait connu une mutation rapide qui promettait de s’accélérer encore. Le dépeuplement des campagnes avait déjà commencé. Un monde basculait. Ce qui ne va pas sans nostalgie ni sans récriminations.  Le livre de Gravier offrait un bouc émissaire : Paris. Les provinciaux ont adorés. La haute fonction publique, qui régnait de Paris, aussi : cherchez l’erreur ! Ce genre de dénonciations rageuses où l’on mélange tout n’a en fait aucun caractère explicatif. C’est du défoulement pur.  Un constat-dénonciation sans réelle explication où le poids idéologique et émotionnel est beaucoup trop fort. Il a été récupéré par la classe montante des hauts fonctionnaires.  

Evidemment quand on dit n’importe quoi, rien ne se passe comme prévu. Paris s’est considérablement développé, mais pas au détriment des « régions » (la production parisienne par tête est supérieure à celle de régions et la redistribution se fait dans le sens Paris vers province et non l’inverse). Les grandes villes ont prospéré. Les mêmes causes ayant les mêmes conséquences, on s’est mis à chanter qu’il « ne fallait pas refaire Paris en province ». On s’est alors mis à critiquer Lyon, Marseille, Lille, Nantes, Toulouse, qui « volaient » la prospérité environnante. « Que fait la Datar » !

Les villes nouvelles créées et dirigées par la haute administration ont toutes été des échecs coûteux et lamentables. On a vidé Paris de ses usines et de ses activités polluantes. Elles sont parties péricliter (à 95%) dans des villes de province improbables où elles n’ont pas retrouvé leur éco-système.

Tout cela pour finir par constater que la Datar n’a jamais servi qu’à permettre à des petits maîtres de reprendre des entreprises à leur nom, sans jamais réussir à influer sur le cours des choses.

Le mouvement des Gilets Jaunes fait apparaître soudain un grouillement d’habitants de province paupérisés et privés d’équipements publics. Et du coup la machine à sornettes s’est remise en branle qui charrie à gros glaçons des élucubrations qui toutes, vont dans le sens de la dénonciation et aucune dans celui de l’explication.

Un certain Lecler chante dans le Monde, sans correctif cette fois-ci, que « les difficultés sont pour une grande part les conséquences de la politique d’urbanisme mise en œuvre depuis cinquante ans ».  Allez hop ! Allons-y dans la dénonciation et le procès d’intention. Mais surtout ne cherchons que de nouveaux boucs émissaires. Le « géographe actif » et « l’urbaniste éructant » s’imposent dans les médias.

L’ennemi, c’est le centre commercial et la voiture. Ah les salauds ! Mais pourquoi les gens vont-ils dans les centres commerciaux et aiment-ils leur voiture ? « Ce n’est pas de leur faute. On les a obligés ». Pauvres victimes menées par le bout du nez par le syndicat des constructeurs automobile et celui du commerce de gros ! Tout le monde se souvient des campagnes des années 70 contre la grande distribution. Le développement des hypermarchés a été comprimé par tous les moyens possibles, ouvrant la porte à la corruption. Il a fini par triompher. Des raisons légitimes ? Pour nos décrypteur : non aucune. Uniquement ces crétins qui nous dirigent qui ont tout fait pour faciliter les choses. Vilains comploteurs, va !

Quant à la voiture, on lui a fait un pont d’or en stérilisant des investissements qui auraient été préférables dans la SNCF et le vélo. C’est sûr, les congés payés à vélo c’était bien mieux. Mais pourquoi les Français ont-ils préféré la voiture ?  Et la SNCF ne s’est-elle pas tuer toute seule par des sureffectifs délirants et un statut délétère, alors que le TGV, exigé par la SNCF allait à contrecourant de la hausse du pétrole et supposait l’abandon des lignes les plus utilisées et les moins utilisées ? Si la SNCF n’avait pas investi, pourquoi aurait-elle des pertes aussi massives ?  Près de 100 milliards d’investissements dans le TGV qui doit avoir une recette comptée de moins de 8 milliards, et un bénéfice net, sans compter l’amortissement des voies, de moins d’un milliard. Avec au final une dette insupportable. Sans compter toutes les activités qui ont été interdites ou bridées par éviter de faire concurrence au chemin fer (interdiction faite à Panhard de construire des camions ; restriction massive au transport en autocar…).  Quant on ne veut pas regarder, on ne voit rien.

On peut critiquer les lotissements de maisons individuelles. Ce sont en effet des erreurs et des horreurs. Mais ce n’est pas l’Etat qui les a favorisés. Les Français aiment avoir une maison Sam Suffit et une bagnole. Les maires ont fait des lotissements de maisons Sam Suffit. Ce que montre le mouvement des Gilets Jaunes est qu’ils y tiennent. « Touche pas à mes voitures, mon permis et ma chaudière ». Tous les promoteurs savent que c’est très difficile de leur dire : vient donc dans mes petits appartements en centre ville.  On ne peut pas, en même temps, critiquer les banlieues sinistres, avec leurs grands ensembles et les lotissements et centres commerciaux qui ont défiguré les villes de province pour nourrir les lotissements. Bien sûr ce modèle d’habitat est à revoir. Mais il faut acter qu’il est extrêmement populaire.

Quand on a épuisé le gravier,  on en vient toujours à Henri Lefèvre et son « Droit à la ville ». C’était  un communiste qui croit à l’urbanisme marxiste et qui critique les conséquences sociales des formes nouvelles de l’urbanisation. Le plus drôle : c’est en fait l’anti-Gravier par excellence. Citer les deux auteurs en même temps est la marque de la confusion générale des esprits. On veut critiquer. On va chercher des critiques. On ne cherche même pas à savoir si elles ne s’annulent pas. Ce que dit Lefèvre est du gros rouge sans nuance. Là encore on retrouve de la dénonciation sans preuve. La bourgeoisie (beurk) a renvoyé en banlieue les classes laborieuses pour les paupériser, les cantonner et les humilier.  On critique les grands ensembles, sans âmes, nécessairement sans âmes. Mais on reprochera à Aillaud, concepteur de Grigny, d’avoir mis des éléments de décoration dans la ville : cela humiliait encore plus les pauvres d’être mis dans du beau ! Mai 1968 s’extasiera sur ce genre d’analyses imbéciles. Si on soigne l’habitat des pauvres, c’est pour éviter la révolution. Cette grossière manœuvre anti-révolutionnaire doit être dénoncée.  Jamais on aura plus investi en banlieue que dans les quarante dernières années. Ce que n’a pas vu Lefèvre, c’est que les Français de souche sont chassés de la banlieue par l’immigration de masse.  Guilluy prendra le relais, montrant que les Français, notamment dans les classes populaires, ne veulent pas se mélanger avec les immigrés africains.  Là encore, on considère que les évolutions sont liées à des intentions voire des complots alors qu’elles sont le fruit de millions de décisions individuelles et de préférences.

Appuyé sur Gravier et Lefèvre, il est facile de déceler dans le rond-point la rédemption des pauvres, abrutis par la télévision et la visite hebdomadaire au centre commercial, alors que les centres villes s’étiolent. Alors qu’il s’agit de l’investissement le plus stérile qui soit et qui marque le triomphe des ex DDE aujourd’hui disparues mais remplacées à l’identique sous d’autres vocables. 40% des ronds points construits dans le monde le sont en France !

Quant à Internet et Amazon, n’ont-ils pas de conséquence sur les boutiques et la distribution en c entre ville ?  

Mais si. Ils réapparaissent dès qu’on cherche une solution. Il faut les taxer ainsi que les parkings des supermarchés. Cela donnera les fonds pour subventionner des activités de centre ville. Et il faut subventionner en masse les transports actifs  (comprenez : le vélo) entre territoires, et améliorer les transports en commun (généralement vides et impossibles à amortir dans bien des régions : voir le cas de Dieppe).

En gros, on empêche et on interdit, on taxe et on subventionne. Fantastique nouveauté du programme ! Avec des Français qui se moquent royalement de  ce qu’on leur recommande et qui veulent faire ce qu’ils aiment.

Mais puisqu’on vous dit qu’ils doivent jouir pleinement du « droit à la ville » quand ils ne pensent qu’à jouir de leur bagnole et de leur vie douillette dans leur maison Sam Suffit en profitant des suppressions d’impôts (ils n’en paient presque plus) et des subventions et allocations diverses. Certaines petites villes de province n’ont pas hésité à créer des villages de femmes seules subventionnées pour maintenir leur école. Ces femmes ne travaillent pas ou peu. Elles ont d’innombrables « droits à ». Les bourgs en question, situés généralement en bord de mer, voient leur pharmacie, leur cabinet médical et leur entreprise d’ambulances prospérer. Un coup de frein sur les allocations et les subventions et tout s’effondre.

Dans la floraison d’articles du type de celui du Monde (littéralement des dizaines, sans compter les délires sur les télévisions et les radios) tous nos nouveaux Diafoirus omettent sept éléments de réflexion cruciaux :

-          Le vieillissement de la population  et la diminution du nombre de femmes en possibilité de procréer  et ayant envie de le faire  dans les régions, donc une dénatalité croissante. Il manque 150.000 français de souche chaque année, à 80% en province.

-          Le sous-emploi français : c’est entre 5 et 10 millions d’emplois qui manquent en France comme nous l’avons souligné si souvent sur ce blog. Ils manquent dans les régions aussi et surtout.

-          L’importance des transferts qui permettent de maintenir des situations irrationnelles et anti économiques et notamment paient nombre de Gilets Jaunes. 

-          La question de la productivité : si on veut accroître le niveau de vie, il faut de la rentabilité. La subventionnite à des activités et des situations sans productivité est une impasse.

-          La diminution depuis 2008 du PIB par tête. 10 ans de régression n’aurait donc créé aucune difficulté ?

-          Le poids des impôts et de la technostructure, délirant en France du fait du triomphe de l’Enarchie. Pensons au Frac ou aux ARS  ou mille autres équivalents un peu partout, qui suivent leur propre chemin sans se préoccuper de rien ni personne. Voir la folie des remboursements de transports vers des hôpitaux gigantesques et éloignés de la population !  

-          L’importance des choix individuels. Les Français ont choisi en 2018 de renoncer aux berlines basses, 4 à 5 litres de diesel au cent km, pour des berlines hautes façon 4x4, qui consomment le double. Et cela en dépit du surcoût de la voiture et des taxes écologiques. Ils préfèrent les villas aux appartements. Ils préfèrent même aller à la retraite au Portugal, plutôt que de subir le racket fiscal français…

Nous prétendons que ces sept facteurs sont plus importants que les mânes de Gravier ou Lefebvre. En s’attaquant à ces sept thèmes, on résoudra la question des Gilets Jaunes.

Géographes et urbanistes militants ou approximatifs s’abstenir.

Merci !

Trois Vœux dans l’esprit du temps

Laurent Wauquiez

Françaises, Français,

Je suis conscient de mes devoirs vis-à-vis du mouvement qui m’a élu à sa tête, dans un moment de tristesse et de déroute. Je suis  soucieux des exceptionnelles  difficultés qui accablent le pays.

Elles viennent largement de la gestion inepte du pays par une équipe présidentielle qui a sombré dans un méli-mélo d’étatisme tatillon, de folie fiscale et réglementaire et d’opérations de communication perverses. Le résultat est contraire aux libertés et ruineux. Les défaillances répétées de comportement de celui qui est à sa tête,  humiliant et compromettant la première figure de la République avec la lie de la société, a tout aggravé. 

Je vois bien les risques nouveaux que font courir l’éclatement de l’Union européenne en clans,  comme le montre la dissidence des pays de l’accord de Visegrad et les troubles électoraux qui accablent tant de nos voisins. Je constate avec colère  que les instances européennes persistent dans une politique européiste autiste et indifférente à l’opinion des peuples et se félicitent des échecs mêmes dont témoignent la gestion de la zone euro, vouée aux déséquilibres internes et externes massifs, et à une stagnation  mortifère quasiment structurelle, en dépit d’une émission monétaire déraisonnable et d’une inondation de dettes.  Je prends acte avec consternation des dérives d’un pouvoir américain qui, après avoir détruit la prospérité d’après guerre en laissant flotter le dollar et en créant une situation économique internationale constamment plus mauvaise,  prétend désormais trouver son salut en attaquant ses alliés. Je vois même se dessiner à nouveau le visage hideux d’une nouvelle crise économique et financière,  entièrement liée aux désordres d’un système monétaire international délétère.

Est-ce que mon profil politique personnel est le meilleur, alors que s’amoncellent les difficultés et que l’impatience de la rue et le rejet des élites politiques viennent  saper les fondements de la République ?  Je suis assez lucide pour répondre non à cette question et jamais l’idée m’est venue que mon ascension politique pouvait se faire sur l’abaissement du pays, comme un vulgaire Mitterrand.  Le temps n’est pas non plus à l’ambition de quelque Enarque en mal de reconnaissance politique.  Tous, nous voyons bien, avec le désastre où nous a conduit le dernier  et l’avant dernier présidents énarques, que ce n’est pas la voie que recherche le pays.

Après avis des instances du parti que je dirige, j’ai pris la décision de démissionner de  mes fonctions de Président des Républicains.  J’assumerai, à la tête de la région qui m’a élu, les responsabilités cruciales de cette fonction.

J’ai demandé à Monsieur le président du Sénat, Gérard Larcher, de bien vouloir présenter sa candidature au poste de Président des Républicains. Second personnage de l’Etat, il saura, en cas de démission probable car souhaitée par les Français de l’inconsistant  et décrié Président de la République actuel, prendre toutes les mesures nécessaires à la sauvegarde de la République.

Il a bien voulu accepter ces très lourdes responsabilités. Je vous demande, Françaises et Français, et vous tous  mes amis Républicains,  de vous rassembler derrière lui pour affronter les dangers immédiats et graves qui menacent la République.

Vive la République, vive la France.

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Emmanuel Macron

Françaises, Français, l’heure est grave.

Il n’y a pas de carrière politique qui vaille, si elle doit compromettre le destin national.

La politique que j’ai présentée au pays n’a pas été comprise. Je le déplore même si j’admets mon entière responsabilité dans cet échec. Je prends acte que je ne dispose plus de l’appui du pays pour faire face aux graves menaces intérieures et extérieures qui s’accumulent.  

Je présente, en même temps que mes vœux sincères pour la nouvelle année à chacun d’entre vous, ma démission du Président de la République Française. Cette décision prendra effet  ce soir même à 20h30.

Vive la république.  Vive la France.  

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Gérard  Larcher

Françaises, Français

L’année 2018 s’achève sur  la démission de Monsieur Emmanuel Macron, qui, à cette heure, n’est plus président de la République.  Responsable de par les pouvoirs constitutionnels  qui me sont concédés, de l’intérim de la Présidence de la République, j’ai pris dès la première seconde mes fonctions.

J’ai demandé au gouvernement d’assurer les affaires courantes.  De nouvelles élections présidentielles et législatives auront lieu dans les délais légaux.

Je suis conscient du trouble et des divisions dans lesquels se trouve le pays. J’appelle toutes et tous à la réserve et à la responsabilité. Le temps n’est plus aux manifestations ni aux troubles.

J’ai engagé le processus qui doit conduire la France à s’unir à nouveau  et à faire front aux difficultés qui l’assaillent. J’ai reçu les plus hautes autorités civiles et militaires. Elles m’ont assuré de leur totale loyauté  à la République. Elles sont prêtes à faire face à toute menace et à tout désordre. La France surmontera cette difficulté.

Mon parti, les Républicains, m’a demandé de les conduire à la prochaine élection présidentielle. Je le ferai en m’efforçant de rassembler le maximum de Français de bonne volonté, loin des surenchères et des activismes dévoyés.  La France a besoin de réfléchir à son destin dans la paix et la sérénité. 

Tout ce qui a fait le socle de la politique française est aujourd’hui menacé.  La population française de souche se rétracte, au point que certains peuvent craindre de devenir minoritaires dans leurs pays à brève échéance. La prospérité française a été compromise par un étatisme excessif et un socialisme fiscal débridé. Les Français qui devraient attendre tout d’eux-mêmes, de leur dynamisme, de leurs capacités, en sont venir à croire qu’ils vivraient mieux en prenant aux autres ce qu’ils sont devenus incapables de produire.  Jouer sur cette illusion à conduit le président précédent à la démission et son prédécesseur à un retrait honteux du jeu politique. L’Union Européenne est en crise, du fait des dysfonctionnements de la zone euro et des graves divisions que son extension sans prudence et sans limite ont produite.  Le temps n’est plus de crier, Europe, Europe, Europe, comme un cabri, alors que les instances européennes suivent leur propre cours sans se soucier de l’intérêt des nations et des peuples au service desquels elles devraient être.  L’Alliance atlantique est fortement dégradée par le comportement inadmissible du président américain. Les relations commerciales et financières internationales sont troublées par le système inepte qui régit ses monnaies et le non respect de règles fondamentales inscrites dans tous les traités, comme celle de ne pas laisser s’accumuler des excédents monstrueux et des déficits structurels inconsidérés.  Le monde musulman est travaillé par des tensions internes terrifiantes, et  par un prurit religieux fondamentaliste inacceptable pour les non musulmans. Certains groupes islamistes  ignobles et lâches mais habiles à endoctriner les voyous récidivistes  sans avenir et les simples d’esprit,  n’hésitent pas à tuer et à terroriser, en s’attaquant aux civils pacifiques, innocents et sans défense, musulmans compris.   

 Il nous faut aussi réparer les fausses oppositions entre campagne et ville, retraités et actifs, investisseurs mobiliers et propriétaires immobiliers, fonctionnaires centraux et fonctionnaires locaux, classe moyenne et classe moyenne supérieure, hommes et femmes,  entrepreneurs et salariés, qui ont été la curieuse méthode du président démissionnaire.

Sous la pression de mouvements venus de l’Amérique pudibonde et politiquement correcte,  ou des quelques restes pourris jusqu’à l’os qui surnagent sur la mare de sang communiste qui a assombri la lumière du siècle passé, on voit mille mouvements chercher à asservir les médias et l’opinion par d’hystériques revendications qui toutes abaissent la France au prétexte de sauver quelques minorités ou quelques fractions de la population ou pour promouvoir quelques causes jugées par  ces groupes comme prioritaires pour une raison ou pour une autre, en général présentée de façon outrancière.

Nous Français, enfants d’une longue histoire, savons que rien ne peut sortir de bon d’un combat de Gorgone, têtes contre pieds, ventres contre bras, jambes contre mains. Un corps national qui se déchire n’est bientôt plus rien qu’un déchet ouvert à tous les mauvais coups de l’étranger.

Alors oui, je combattrai avec tous ceux d’entre vous qui veulent de bonne foi l’avenir de la nation.

Françaises, Français, vous pouvez compter sur moi.

Vive la République.

Vive la France

Gilets Jaunes Supplique N°2

« C’est vrai. Mai 1968 a transformé la France en pays de Cons. Mitterrand a transformé les Français en assistés agressifs. Chirac a éteint et culpabilisé la nation.  Macron, tu as considéré que les cons, les assistés, les repentants étaient devenus à ce point jobards, qu’on pouvait les prendre pour ce qu’ils étaient.   Et nous, les gilets jaunes, nous sommes allés sur les ronds-points pour te dire : nous sommes les cons, les assistés, les agressifs, les repentants.  Regardes-nous bien !  Et écoutes :

« C’est vrai, la nation ne nous doit pas grand-chose. Dans le gilet jaune, seules les bandes blanches réfléchissent. C’est vrai, nous ne sommes arrivés à rien en partant de pas grand-chose.  C’est vrai que le troupeau de femmes esseulées sans argent et avec tant d’obligations qui peuplent nos abris de fortune, le sont parce qu’elles ont voulu être des hommes comme les autres  et acquérir le droit de ne plus être protégées par la famille. Elles l’ont obtenu. Beaucoup d’entre nous sont des enfants de divorcés qui sont sortis de l’enfance comme ils  ont  pu. Presque tous, on a un peu trop bu, un peu trop fumé, un peu trop fait n’importe quoi. Nos retraites ont été amputées par le chômage car nous avons cru qu’en ruinant les patrons ce serait épatant. Nous ne devons qu’à nous-mêmes d’être ce que nous sommes devenus, car nous avons voté pour être juste cela. Des assistés et des pensionnés, vivant sur la jante du fait de nos propres inconséquences et de nos mauvaises passions.  Bien sûr qu’en cessant de faire des enfants nous avons dépeuplé les campagnes qui ne peuvent plus garder ni poste, ni école, ni hôpital. Que de fautes n’avons –nous pas accumulées !

« Mais tu ne dois ta fortune politique qu’à nous.  Donc tu es le roi des cons, des assistés, des culpabilisés  et des jobards. Donc tu n’es rien.  Comme nous. Mais nous, on a un pouvoir que tu n’as pas. Celui de te renvoyer à ta banque, avec ta vioque, tes taxes, tes discours chiants, tes marcheurs débiles, tes énarques abusifs, tes contraintes perverses dans tous les domaines, tes fausses réformes microbiques et kilométriques. Tu nous as fait tourner en bourrique. Mais comme disait Audiard, si les cons volaient, toi aussi  tu n’arrêterais pas de tourner. Nous on tourne autour des ronds-points. Tout le monde a mal tourné. Et la France, qui, pour toi, est un vague reliquat sans culture, comme nous, et coupable de tout, comme nous, peut très mal tourner.

« Car il nous reste une chose que tu essaies de nous voler. Nos dernières libertés. Nos derniers plaisirs. Notre dernier sentiment de dignité. Cons nous le sommes. Assistés nous le sommes aussi. Notre sentiment national nous a été volé.  Mais indépendants et déterminés à sauver ce qui nous reste, nous le sommes et ce dernier pré carré sera défendu sans faiblesse. Il vous appartenait, à vous, les élites que le monde entier nous envie, de nous empêcher de sombrer, de résister à nos sottises, de contrarier nos faiblesses et de nous conserver notre surmoi national.

« Aujourd’hui , il vous appartient de nous faire rentrer à la niche à coup de lattes dans le train.

« Mais vous ne le ferez pas sans parler de la France, sans affirmer ses exigences, sans cesser de nous faire croire que le rattrapage économique des ex pays communistes doit se faire sur notre dos,  sans crier Europe, Europe, Europe comme un cabri,  alors que nous vivons depuis bientôt 30 ans dans une ambiance dépressionnaire pour en assurer la naissance puis la survie, sans cesser de glorifier une union franco allemande  quand ce dernier pays aspire toutes nos réserves d’épargne et nous pousse à un endettement constamment aggravé, qui enfle constamment et que nous devons réduire éternellement, comme Sisyphe. Nous souffrons, alors qu’on voit la générosité française s’exercer pour des gens qui ne sont même pas français et qui parfois trouvent normal de tuer des Français.

« Vous ne le ferez pas  si vous laissez des hauts fonctionnaires en folie, sous la pression de mille lobbies plus ou moins bien intentionnés, exiger de nous toujours plus de soumission à des règles illisibles et impraticables et à des mœurs répugnantes.  Vous ne le ferez pas en nous imposant des sanctions dont l’ampleur devient disproportionnée avec le but à atteindre, à nous emmerder de mille façons  avec toujours à la clef des amendes ou des coûts terrifiants par leur répétition. 

« Vous nous dites : la crise ce n’est pas moi. Et depuis 2008 nous voyons le revenu par tête baisser en France. Quel est votre diagnostic ? Quels sont vos remèdes ? Jamais vous ne nous parlez des vraies causes, des vrais drames. Si la crise revient, pleurerez- vous encore sur notre triste sort et sur les vilains étrangers ? Vous nous dites : on va réduire notre système social, ou ce qu’il en reste, pour nous conformer  aux nouveaux temps. Et quand arrive une crise liée aux nouveaux temps vous nous dites : « c’est pas moi, c’est eux. Encore un effort d’adaptation». 

« Aussi sots et limités que nous soyons, nous exigeons que vous ayez une idée sur les causes des grandes crises qui écharpent le pays et que vous ayez une diplomatie en conséquence. Si l’Europe est mal foutue dites ce qui ne va pas et ce que vous savez faire, seul ou à plusieurs. Si l’Europe ne fonctionne pas, et ne veut pas se réformer, sortez-en ! Le Pnyx, on s’en fout ! Si les systèmes d’échanges internationaux fonctionnent dans l’intérêt des autres et produisent des crises qui nous démolissent, faites changer les règles et battez-vous !

« Ce n’est pas en interdisant nos voitures, en réduisant notre vitesse sur route, en nous accablant d’amendes automatiques et contraires aux droits des gens, en mettant nos chaudières à la benne, en nous imposant de changer de fenêtres, en aggravant les taxes sur l’essence indéfiniment et en nous ruinant à petit feu tout en gâchant nos vies que vous éliminerez les causes de la crise de 2008, empêcherez les énormes excédents chinois et allemands et japonais, coréens et rétablirez la compétitivité du pays. 

« Alors cessez de faire le guignol et élevez-vous à la hauteur de vos fonctions qui ne sont ni du théâtre, ni de la com’, ni un moulin à faux semblants, ni un jardin d’enfants pour Enarques en mal de rôle, d’influence, d’honneur et d’argent.

« Sinon partez !

« Sinon nous vous ferons partir.

« A coups de lattes dans le train.

L'Eurosystème : 20 ans (et pas toutes ses dents).

L’Eurosystème est un truc assez bizarre dont peu de gens connaissent bien la construction. Il faut parler de monnaie de nom unique. La France a appelé sa monnaie Euro, comme chaque membre du système. Mais en fait il s’agit à chaque fois de monnaie nationale. Les banques centrales nationales demeurent. Par convention, le passage à ce nouveau nom a coïncidé à un changement de parité avec la monnaie d’ancien nom national. Par traité chaque membre du système a décidé d'accepter sans limitation toute monnaie portant le nom d’euro pour sa valeur faciale et le système s’est vu doté d’une chambre de compensation appelée Banque centrale Européenne. Par extension on a chargé cet organisme de la politique d’émission commune puis de la surveillance des banques systémique.

Pour éviter que les tensions internes ne viennent faire exploser le système on a décrété des règles macroprudentielles relatives aux déficits budgétaires et au taux d’endettement. Et on a confirmé les règles de 1973 : la BCE ne peut pas financer directement les États. Les États sont en concurrence avec les entreprises pour se financer et devront payer ce qu’il faut. Le seigneuriage a été donné aux banques. Pour que la pâte devienne homogène, le principe de la liberté de circulation des marchandises, des hommes et des capitaux a été érigé en dogme.

Ce système est très proche de celui du Dr Schlotterer, présenté en juillet 1940 au bénéfice de l’Allemagne nazie. Il prévoyait que toutes les monnaies européennes seraient compensées dans une instance ad hoc. Les changes seraient fixes. La zone n’aurait pas de droit de douane. Un économiste français a même proposé que dans ce cadre on crée une monnaie de même nom : l’Europ. Cela ne s’invente pas. Par rapport à l’Eurosystème, il n’y a que deux vraies différences : les états pouvaient réajuster leurs changes en cas de dérapage et les soldes de compensation devraient se régler. En bon nazi, Schlotterer pensait que l’Allemagne avait les moyens de jamais rembourser ses déficits de compensation…

Lors le gouvernement britannique a eu connaissance de ce plan, il a demandé à l’illustre économiste Keynes d’en faire la critique immédiate. La réponse fut un peu shocking. Keynes trouvait toutes les vertus au système Schlotterer et proposa d’en écrire une version honnête. Dans la pratique, tout le monde devait liquidait ses positions à un moment ou à un autre, mais on aidait les pays en déficits à faire l’effort de retour dans les clous sans trop de douleur, tout en pénalisant les pays trop excédentaires. Keynes avait trop bien vu, comme Rueff les dégâts provoqués par les trop gros excédents pour ne pas les condamner. Sinon les changes étaient fixes ; l’étalon n’était pas national ou métallique mais nominal : le Bancor.

À Bretton Woods, le plan White d’étalon de change or, avec une monnaie pivot nationale l’emporta. Pour exploser en 1971.

L’Eurosystème est donc très proche du projet Schlotterer et du projet Keynes.

Avec deux énormes défauts :

-          Aucun membre n’est requis de solder ses positions qui s'appelant en volapük européen Target 2.

-          Il n’est pas possible de dévaluer ou de réévaluer.

L’encadrement du système ne prévoit que des mesures budgétaires ou des ratios de dettes. Mais les flux internes dépendent de bien d’autres facteurs, comme les politiques salariales ou la durée du travail. Lorsque Jospin a décidé une politique malthusienne en France quand Schroeder et Harz mettaient en œuvre la politique inverse, euro ou pas, budget ou pas, endettement ou pas, les déséquilibres sont rapidement devenus monstrueux.

Le drame s’est noué quand il a fallu les réduire. L’impossibilité de dévaluer a imposé des politiques de déflation massive et de grandes rigueurs.

Au moins devions nous être tranquilles en cas d’attaques spéculatives : le risque sur la monnaie était nul. En fait les spéculateurs oints attaqués les taux de refinancement des États.

Lorsque l’explosion de l’économie baudruche, alimentée par le système des changes flottants et l’abandon des disciplines de Bretton Woods, les banques européennes se sont retrouvées en faillite et il a fallu que la BCE fasse tout ce qu’elle avait dit qu’elle ne ferait jamais. Plusieurs milliers de milliards d’euros de création monétaire en plus ont permis de donner du temps au temps. Dix ans après, cette politique dite de Quantitative Easing s’achève, mais les banques sont loin d’avoir apuré leurs portefeuilles de crédits « non performants ». On a soigné une crise de solvabilité par une réponse de liquidité. Et on a prêté beaucoup aux États, les taux d’intérêt finissant par devenir négatifs, du jamais vu.

Pour dresser les pays qui auraient pu faire sauter la confiance, on n’a pas hésité sur les moyens : la BCE arguant de ses craintes sur le système bancaire grec a cessé de refinancer ces dernières en ne laissant au déposant qu’un filet de liquidité à retirer chaque jour. La leçon visait aussi et peut-être surtout la France. Du coup la peur règne sur l'épargne européenne.

Le grand perdant dans l'opération sera le contribuable et le client des banques assujettis de mille manières et volés au coin d’un bois par des frais grotesques et sans justification.

Certes l’Eurosystème a duré puis survécu. Qu’on se souvienne des philippiques contre les « contractionnistes » à Bretton Woods et le refus « définitif » de politique de déflation monétaire et budgétaire violente ! Et qu’on les compare à ce qui a été fait en Europe entre 2010 et aujourd’hui.

L’impossibilité de dévaluer et de réévaluer a montré toute sa nocivité.

Pire encore, aucune convergence ne s’est produite entre les économies et certains pays ont accumulé d’énormes excédents dans Target 2 et principalement l’Allemagne en dépit des interdictions diplomatiques. Cette politique mercantiliste a pompé toutes les liquidités des pays en déficits. Elles ont été placées dans des actifs spéculatifs et perdues. Ou elles ont servi à racheter des entreprises notamment en France alors que l’Allemagne rechigne à voir la Chine, qui a mené la même politique mercantiliste, lui chiper son Mittelstand.

Le fait qu’on ne puisse pas ajuster les soldes de Target 2 est un énorme défaut.

Tout le monde savait au même de Maastricht que l’Europe mettait la charrue monétaire avant les bœufs économiques. On se disait qu’on réajusterait un peu plus à chaque crise dans le sens fédéraliste. Ce qui a été fait en partie, notamment en centralisant le contrôle bancaire.

L’enfant mal né est devenu bancal en grandissant. Tout le monde a bien compris qu’on ne pouvait pas en rester au système actuel.

Pour nous la solution est simple :

-          Créer une instance de COORDINATION de toutes les politiques influant sur les échanges internes et externes. Un chancelier de la zone Euro, doit conseiller l’Europe dans ces choix et définir la politique monétaire et de change.

-          Stériliser de façon automatique et progressive les très gros excédents et obliger les pays déficitaires, tout en les aidant, à revenir dans les clous.

Une autre solution qui a les faveurs des européistes dogmatiques est de créer un immense impôt européen pour mener des politiques de convergences centralisées. Macron a défendu cette idée.

Dans le climat anti impôt du moment, et alors que l’Europe est privée de ressource par le Brexit, cette démarche est impossible à faire passer. Il est plus simple de créer une instance de coordination et un automate de stérilisation des excédents de Target 2.

Si cela ne marche pas, soit pour des raisons de révoltes politiques devant la stagnation, soit pour des raisons purement monétaires et économiques, il sera bien temps de passer la marche arrière, qui n’est pas si compliquée.

Il suffira que chaque nation redonne un nom propre à sa monnaie, tout en la déclarant échangeable à taux fixe et qu’on mette en place un vrai système de compensation avec règlement des soldes. Après quelque temps, quatre à cinq années, afin d’apurer en douceur les en-cours en Euro, on admettra des dévaluations ou des réévaluations concertées, encadrées pourrez éviter les dérapages.

Dans tous les cas, l’Europe devrait militer pour une diplomatie de la prospérité qui imposerait le retour à des changes fixes et ajustables dans le monde, avec un étalon mondial extra-national. Vive le Mondio !

Il faudra bien en finir un jour avec les désordres provoqués par l’abandon des monnaies métalliques et le triomphe des monnaies administratives reproductibles à l’infini. Une solution stable, après 100 ans d’expériences partielles et remises en cause par leur maître d’œuvre, ne doit plus se faire attendre plus longtemps. Les changes flottants et la spéculation à tout va, cela suffit !

Rien n’est plus urgent que mettre fin au dysfonctionnement du système de change global et à celui de l’Eurosystème.

 

Didier Dufau pour le Cercle des économistes e-toile.

 

La faute première d’Emmanuel Macron

Pour ceux qui, comme nous, cherchent à alerter sur les effets délétères de certains dysfonctionnements globaux de l’organisation économique et sur les travers de la mal gouvernance, il n’y a aucune joie à constater que « ce qui doit arriver arrive ». Au contraire, il est parfaitement évident que les récessions les plus graves provoquent des troubles durables et activent des mouvements réactionnaires ou réactionnels comme on voudra qui mettent en cause les institutions politiques.

Nous avons écrit il y a bien longtemps que les « printemps arabes » étaient fils de la crise. Les réactions électoralistes partout dans le monde vers ce qu’on appelle « le populisme », et le durcissement des régimes peu démocratiques pour y faire face, sont des formes du même phénomène.

Si tous ces mouvements « facilitent le diagnostic », ils « compliquent la solution ». Dans le gilet jaune seules les bandes blanches réfléchissent. Aucune solution réellement positive ne peut sortir des petites têtes et des gros bras qu’on exhibe à la télévision au milieu des excités politiques d’extrême gauche et d’extrême droite, et à qui on cherche à faire éructer un programme et qui n’ont rien d’autre à dire que « crachons sur les riches » et « écoutez-nous ou on casse tout ».

Les émeutiers, c’est une longue tradition, n’entendent rien, ne comprennent rien et ne savent causer que des dégâts. La révolution française, ce sont des massacres et des génocides où on tuait des gens pour ce qu’ils étaient et non pas pour ce qu’ils avaient fait. On est passé directement de Robespierre à Bonaparte. La Commune, c’est une ignominie qui s’est terminée dans le sang. Le Front populaire s’est terminé par l’Occupation et la collaboration où se sont retrouvés pratiquement tous les excités du socialisme violent. Mai 1968 a débouché sur un déclin irrattrapable du pays qui n’a plus compté dans le monde depuis. Le mitterrandisme s’est terminé dans le fiscalisme délétère, le chômage de masse permanent, et l’abandon de la souveraineté française dissoute dans une union Européenne qui se montre assez peu décidée à payer les frasques politiciennes françaises.

Seulement voilà :

-          Si les instances internationales spécialisées, comme le FMI et l’OCDE, refusent d’alerter sur les dysfonctionnements manifestes du système global, si un pays, les États-Unis, refuse d’écouter par passion pour son intérêt national propre, si personne ne veut voir ni expliquer que la croissance baisse régulièrement depuis 1971 et que les crises s’aggravent chaque fois plus, alors cela finit par la crise de 2008, totalement prévisible malgré les dénégations de ceux qui se sont bouché les yeux et les oreilles pour faire carrière ou parce qu’ils sont des économistes politiciens.

-          Si l’Europe se construit sous forme d’un monstre administratif où le pouvoir est abstrait, piloté par des inconnus apatrides non élus, autour d’une monnaie unique dont personne, au pouvoir, n’a voulu voir les défauts majeurs et dont personne ne peut plus prévoir un avenir radieux, avec comme mode de fonctionnement la menace de la BCE sur les comptes bancaires des particuliers et des entreprises, tout en ouvrant les frontières à tout va,

Alors aucune « solution » n’est possible.

L’Union Européenne s’est vue comme un bouclier contre la crise et a dû subir une crise financière spécifique en lieu et place qui a aggravé la crise initiale. Les Élections Européennes n’ont jamais eu le moindre sens, puisqu’il n’y a ni programme ni responsabilité à la clé. C’est la Commission non élue qui choisit le programme d’action qui sera proposée (elle seule a le droit d’initiative). Personne ne sait à l’avance ce qu’il sera. Les parlementaires avalisent massivement parce qu’ils ont été candidats pour la plupart parce qu’ils étaient « proeuropéens » et que les majorités dans cette assemblée n’ont aucune armature. Les autres institutions n’ont pour but que d’imposer un gouvernement des juges qui empêchent les initiatives nationales qui vont contre l’idéologie globale de liberté absolue des mouvements de personnes, de capitaux et de marchandises, à l’intérieur comme vis-à-vis de l’extérieur.

On voit bien que les prochaines élections européennes n’auront aucun sens pour quiconque en France. Le projet macronien qui est de se présenter comme le parangon de la vertu européenne contre les vilains, s’est effiloché sur les ronds-points et dans les diatribes avec l’Italie et quelques autres ! Comment dit-on « french bashing » en italien ? On n’a jamais vu cela depuis l’avant-guerre de 1940. Les salves de Salvini sont reprises et amplifiées par tous les journaux du pays.

L’énarchie qui règne en France, baignée dans un reliquat de vomissements soixante-huitard (qu’on pense au « Mur des cons » que la justice fait semblant de juger ces jours-ci), et incapable de revenir sur les formes diverses du gâchis mitterrandien, repris et amplifié par Jospin et Hollande, a fait de la France « l’homme malade de l’Europe ». De Giscard-Chirac à Macron-Philippe, l’énarchie s’est complu dans l’augmentation de la dépense publique. Elle s’enorgueillit d’avoir fait de la France le champion du monde des prélèvements, tout en effondrant les services publics. La France est devenue une forme de repoussoir à l’étranger. L’incapacité du pouvoir français à faire respecter la loi fait craindre le pire en Europe. La crédibilité du pays est devenue à peu près nulle.

Les Énarques ont cru qu’ils pourraient garder le pouvoir en appuyant la geste macronienne. Dès la parution du livre Révolution, il était certain que l’aventure finirait mal.

Certains avaient des doutes dès le départ sur Emmanuel Macron, pour des raisons tenant plus de l’analyse psychologique que de l’étude du programme. Ce beau gosse, marié à sa prof deux fois plus âgée que lui, à l’époque, et suspecté d’homosexualité, leur faisait anticiper le pire.

Pour ceux qui résistaient à l’emprise d’un psychologisme que la singularité du cas pouvait en effet enflammer, certains signes étaient encourageants : il piétinait les icônes socialistes, n’hésitait pas à avoir un diagnostic ferme sur certaines des tares nationales et proposait un style direct qui ne manquait pas de panache. Il n’était fermé sur rien, contrairement à la plupart des socialistes du gouvernement et paraissait devoir un tant soit peu accélérer les mises à jour nécessaires.

Le livre programme de Macron, Révolution, sera un choc. Malgré le chic guévariste du titre, c’était déjà du pur « storytelling ». C’est un livre attrape-tout marqué par l’électoralisme et un affichage diffus de mesures contradictoires, où on affirme un « en même temps » qui deviendra célèbre, mais qui masque plus qu’il ne révèle. « Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ! » On connaissait. Nous avons cessé, le jour même de cette lecture, d’espérer du macronisme.

Nous venions d’écrire sur ce blog, alors que la campagne présidentielle allait commencer : « on ne peut que regretter l'inertie mise à sortir de la crise économique provoquée par des institutions internationales et européennes dysfonctionnelles. Il faut se méfier de la colère du peuple d'abord et avant tout parce qu'elle donne du grain à moudre aux activistes des "avant-gardes" menant des combats d'arrière-garde, en pariant sur le pourrissement judiciaire, culturel, national, politique, économique et social du pays ».

Le 19 novembre 2016 nous écrivions un article encore plus explicite : « attention à la colère des peuples ». Il y était écrit : « Depuis huit ans déjà nous supplions les grands dirigeants occidentaux de faire" attention à la colère des peuples". Le "bénign neglect" n'est pas seulement dans l'attitude américaine vis-à-vis du dollar. Il l'est aussi dans l'attitude des "élites gouvernementales" et leur support dans les médias vis-à-vis des classes populaires et des nouveaux entrants sur le marché du travail, pas seulement en Occident. Le retard colossal de niveau de vie accumulé par les pays ex-socialistes a créé une telle différence de coût avec l'Occident capitaliste et libéral, qu'il était tentant de l'exploiter. Mais cela ne pouvait pas se faire au détriment des masses dans les pays industrialisés. Il fallait que le rattrapage nécessaire se fasse par imitation, non par substitution. »

Un peu plus tard nous mettions en garde contre la réaction énarchienne menée par l’équipe de hauts fonctionnaires entourant E. Macron : « La novation tout à fait extraordinaire que révèle l'affaire Fillon, est la cristallisation de l'inquiétude de l'Énarchie devant la défiance populaire et sa volonté de maintenir son pouvoir coûte que coûte au mépris de tout respect démocratique. L'Énarchie montre, soudain et explicitement, un caractère factieux. »

Avant le vote nous reprochions amèrement au candidat Macron deux mesures folles :

« L’idée d’Emmanuel Macron d’exonérer 80 % de la population de la taxe d’habitation est de l’achat de vote pur et simple. Affirmer que seul 20 % de la population doit la payer est indigne. Créer une république censitaire à l’envers est la certitude d’aller vers le chaos ».

« La suggestion, par le même Macron, que la hausse des rémunérations des salariés ne sera pas obtenue par un progrès de la production mais par la taxation des retraités est également de l’achat de vote. La spoliation fiscale ciblée n’a pas pour but de concourir aux charges de la nation mais de donner de l’argent à des masses électorales ».

 

Cela ne pouvait que tourner mal. D’abord parce qu’il y avait des victimes expiatoires et qu’on leur cachait l’énormité de la hausse. Ensuite parce qu’on suggérait qu’on pouvait enrichir une catégorie de la population en lui transférant le revenu d’une autre. « Y a ka prendre à Pierre pour habiller Paul ».

Après la nomination d’E. Philippe, nous confirmions :

« Puisqu’on entre dans le concret de la nouvelle gestion publique, il devient néanmoins nécessaire de revenir sur la malfaisance et la mauvaise inspiration de certaines mesures. Il ne s’agit pas de combat électoral mais de simples réflexions économiques et « citoyenne » comme on dit aujourd’hui. Parmi les mesures honteusement démagogiques développées pendant cette campagne, deux ont été portées par le nouveau Président énarque et son Premier Ministre énarque vient d’indiquer qu’il allait les mettre en œuvre bien qu’il les ait combattues lorsqu’il n’était pas en marche vers une jolie promotion. La première est une vraie honte : pour avoir une sucette à proposer aux salariés, donc aux personnes en emploi, une forme de privilégiés en ces temps de chômage de masse, la démagogie électorale sans scrupule a conduit à proposer de transférer les cotisations salariales maladie et chômage sur… les retraités. La seconde mesure électoraliste honteuse est l'exonération de taxe d’habitation pour 80 % des assujettis. Il s’agit du même registre électoraliste : il faut donner du cash aux classes nombreuses pour répondre à la question clé de l’électeur consumériste : « que ferez-vous pour mon pouvoir d'achat » ? Que la majorité des Français ne paient en apparence aucun impôt direct, voilà l’idée ! On récupère tout sur la CSG et la TVA, impôts invisibles. Tel est le rêve des Inspecteurs du Trésor depuis des lustres. On taxe à mort les riches, qui ne peuvent pas fuir, en épargnant les très-très riches, plus mobiles, et on libère, en apparence, « les masses » de tout effort fiscal. »

Le 7 juin : « L’affaire de l’exonération de charges sociales salariales et de l’exonération de l’impôt local n’a aucun intérêt national et n’aura que des effets négatifs à court, moyen et long terme. »

La révolte sera armée psychologiquement lorsqu’il s’agira de désindexer les retraites, avec cumul avec hausse de la CSG, alors que Edouard Philippe avait, dès son arrivée, essayé de renvoyer en fin de quinquennat l’exonération de taxe d’habitation. Finalement elle sera phasée sur l’ensemble du quinquennat.

La révolte sera chauffée dans les provinces par la disparition programmée de la taxe d’habitation qui a entraîné une fronde des maires et « du terrain ». Le tout aggravé par Edouard Philippe qui a cru bon, par décret divin jamais discuté, de diminuer la vitesse à 80 km/h, gênant des millions de provinciaux parfaitement conscients que cela ferait s’envoler les amendes automatiques. Qui en effet explosèrent.

La mise en œuvre d’une fiscalité prohibitive sur le carburant avec annonce de l’interdiction de certains modèles de voitures ou de chaudières,  et la promesse que cela allait encore augmenter massivement pendant des années, ont déclenché la révolte.

La gestion de la première année du couple Macron Philippe, aura été un record absolu d’augmentation d’impôts, aucune économie, des contraintes administratives multipliées, 45 000 fonctionnaires en plus, et une dépense supplémentaire annoncée chaque jour.

La baisse du pouvoir d’achat pour tous, c’est maintenant ! Alors que la baisse de l’ISF et de la fiscalité sur l’épargne c’était aussi tout de suite.

Merci pour l’émeute !

Les solutions mises en avant pour calmer les émeutiers sont du pur jus énarchique : des exonérations de charges ou d’impôts ciblés, avec des versements cash. Mais in fine qui paiera ?

Les récupérateurs d’extrême gauche ont vite trouvé le slogan : ISF !

Puisqu’on peut augmenter le niveau de vie des uns en prenant aux autres, allons-y !

Tout le « storytelling » de Macron se retourne contre lui. Obligé de reconnaître que son système ne tient pas et s’en excusant platement, il donne raison à tous ceux qui, comme nous, pensaient qu’il était délétère et dangereux. Aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur, son approche en trompe-l’œil (et trompe couillons) s’effondre.

La difficulté est maintenant d’en finir avec les Gilets Jaunes, les émeutiers, les pillards, alors qu’en plus le terrorisme s’exerce.

Le vice de l’élection présidentielle tous les 5 ans c’est de pousser au clientélisme électoral répétitif. Il faut avoir une réponse sur le pouvoir d’achat indépendamment des résultats de la production effective. La tentation du cadeau au peuple est très grande chauffée par les médias où on met le candidat devant un panel de Français qui disent : regarder comme je suis malheureux, qu’allez-vous faire pour moi ?

Cela se termine par plus de dépenses publiques, plus d’impôts, et une grogne fiscale générale.

La Saga Macron dans sa variante électorale initiale est terminée. Il lui faudra sans doute sacrifier Edouard Philippe qui a beaucoup fait pour casser le « storytelling » de son chef par une attitude juppéiste d’étatisme mécanique et sans pitié absolument consternant. Il a été choisi comme fusible pour reporter sur la droite les tourments prévisibles du pouvoir. Abandonné par des poids « lourds (?) » de son gouvernement et sans réserve de personnalités politiques de poids, le Président n’a personne sous la main pour le remplacer, même si Bayrou pense le contraire, lui qui se voit en sauveur du sauveur.

Il faudra bien que le cliquet politique s’enclenche pour éviter que la rue reste à l’émeute. Un couple d’Énarques, dont l’un des membres virevolte et satisfait son goût du théâtre, et l’autre décline, à tous les temps, un programme purement étatique étalé dans toutes les directions, cela n’a pas marché et ne marchera pas.

Admettons tout de même que tout cela était révisible et presque automatique. Donc évitable.

Qu’on ne parle pas de surprise, même si le moment et la forme étaient imprévisibles.

Ce qui doit arriver arrive

Retour sur l'article "Plus cela change, plus c'est la même chose"

Alors que la France s'enfonce dans la révolte, il est intéressant de republier ce que nous écrivions il y a exactement un an. L'article : "plus cela change plus c'est la même chose" a été lu plus de 4.100 fois. Difficile de ne pas relier le diagnostic qu'il faisait de la réalité d'aujourd'hui.

- Il montrait que la pauverté s'étendait et que la hausse de la fiscalité et l'extension des mesures coercitives prises à la volée par les hauts fonctionnaires qui ont capté le poouvoir politique créait une situation inacceptable.

- Il insistait sur la question de la voiture et du logement, à la quelle les classes populaires et moyennes étaient attachées  étaient matraquées.

- Il dénonçait l'hystérie médiatique irresponsable qui avait été manifeste avec l'affaire Fillon et que l'on a retrouvé avec l'affaire Benalla puis la couverture inflammatoire des exactions depuis le début de l'affaire des Gilets Jaunes.

- Il notait que la vindicte contre "les riches" était la seule réponse aux interrogations qui remontaient du terrain.

- Il regrettait que les élections étaient vidées de tout sens.

Le train bureaucratique a continué sa route : 80khm/h, contraintes partout, privations de liberté caractérisée, hausse record des prélèvements, nouvelles privations de revenu pour les retraités, bavardages, échecs diploimatiques, la diplomatie étant réduite à un bavardage...

Ce qu'on pouvait craindre est arrivée, selon des modalités et à une date imprévue. La révolte des Gilets Jaunes, comme Trump, "facilite le diagnostic et complique la solution". Faire rentrer le dentifrice dans le tube n'est jamais facile. Croire qu'on va s'en sortir en hystérisant la révolte contrfe les riches est ridicule.  Evidemment, les révoltés n'ont pas de solutions, ni diagnostic de la situation. "Des sous Manu et qu'on arrête de nous emmerder". Tous les socialistes révolutionnaires sont à la manoeuvre pour exploiter "la révolte du peuple". Nos Lénine de sous- préfecture se voiuent aux portes du pouvoir. Ils n'(ont qu'un seul pouvoir : aggraver la situation.

Hélàs, comme disait maurice Allais, que personne n'a voulu entendre, "ce qui doit arriver arrive". La France, elle, sombre. Suicide d'un nation dominée par une classe énarchique  qui n'a rien vouolu entendre et qui a mis par terre sa prospérité, son identité, son rayonnement  et ses institutions démocratiques. Qu'on ne dise pas qu'on ne savait pas.

 

Didier Dufau pour le Cercle des Economistes E-toile

 

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PLUS CELA CHANGE, PLUS C'EST LA MEME CHOSE !

A un moment où une sorte d’extase s’empare des médias français, il est intéressant de se poser quelques questions sur l’état réel du pays.

On connaît le livre de Robert Escarpit, le Littératron,  Flammarion, 1964, chef d’œuvre méconnu de la littérature politique dont l’actualité ne saurait être trop soulignée.

Un ordinateur est gorgé des phrases que les Français adorent entendre. On choisit un individu à peu près débile et on le présente à une élection. Il se contente de débiter les phrases creuses recombinées par l’ordinateur. Il est élu haut la main.

Toute ressemblance avec la campagne d’Emmanuel Macron et le vote massif pour les inconnus de LREM ne saurait être qu'accidentelle.

L’ère des bons sentiments intéressés, la bienveillance obligatoire, le politiquement correct, le ressassement médiatique des mêmes slogans jusqu’à l’indigestion par des journalistes-perroquets, le resserrement de la richesse autour des obligés du pouvoir, la confiscation du dit-pouvoir par la noblesse étatique, ont pris une extension telle qu’il est presqu’interdit aujourd’hui de ne pas chanter les louanges du jeune Dieu qu’un destin heureux a mis à la tête de la France en le nimbant d’une vertu essentielle, la Baraka. En deux coups de serre cuillère et en un coup de Trump, il a restauré l’image de la France, enchanté l’Europe, réglé la question du Liban et recréé une dynamique économique basée sur l’optimisme et la confiance, en dépit des croassements des Insoumis déprimés par l’effondrement des mobilisations syndicales abusives et de quelques retraités grognons échaudés par la hausse massive de la CSG.  

Quelle est réalité de la situation, telle qu’on peut la voir quand on s’affranchit de considérations politiques, des transports psychologiques et des manipulations médiatiques ?

Elle est d’abord dans le ralliement presque total au « macronisme » de toute la communauté politique fermée des hauts fonctionnaires. Celui d’Alain Juppé, après celui de son protégé, Philippe, clôt la série. Symétriquement, la diabolisation de l’Enarque Wauquier, qui a le mauvais goût de ne pas se rallier, va bon train. La France vit l’acmé de l’Enarchie Compassionnelle.

Cela veut dire des impôts. En masse. 26% d’augmentation de la CSG, ce n’est pas un grignotement. Mais un coup de massue. Une hausse minimisée comme d’habitude en ne parlant que de la hausse des taux sans parler des montants globaux concernés. Regarder ma main droite : 1.7%. Ne regarder pas ma main gauche, encore des dizaines de milliards de prélèvements de plus.  Et dans les municipalités, privées des recettes de la taxe d’habitation du plus grand nombre ? Hausse de 2% dans beaucoup d’entre elles « pour compenser ». 2% ? Non, bien sûr ! Cela c’est l’augmentation du taux. Mais quel est le taux qui s'accroît ainsi : ah il était à 14% ? 2/14 = 14,28% d’augmentation. Pour ceux qui conserveront l’impôt. Merci pour eux. Pas un mot de protestation. Les retraités concernés n’ont droit qu’au silence. Ils ne sont pas représentés. « Ce sont des privilégiés qui se sont gavés tout en tuant la planète et en endettant leur progéniture», énoncera doctement sur les antennes une jeune sotte de LREM particulièrement inspirée.  Qu’ils ne se plaignent pas !

Cela veut dire du chômage. En masse. L’Insee a donné les chiffres. Ils sont malheureusement sans complaisance. Depuis l’élection de Mitterrand, la France a perdu 2.8 millions d’emplois dans le secteur marchand, principalement dans l’industrie. Et a recruté 2.7 millions de fonctionnaires sans productivité. Les hauts fonctionnaires qui dirigent la France ont fait face aux crises internationales et aux mesures prises par les socialistes élus par réaction à ces crises, les deux tares majeures de l’époque pour la France, en recrutant des fonctionnaires et en taxant. Dans la pratique les faits sont plus graves que cela. Compte tenu de l’augmentation de la population, le manque à gagner en termes d’emplois privés se situe quelque part entre 5 et 10 millions. Comment s’étonner que nous ayons 7 millions de pauvres et 5 millions de chômeurs ? Les chiffres publiés sur le chômage du troisième trimestre montrent …une augmentation. Quant aux prélèvements, ils atteindront un record en 2017 et égaleront le niveau de la valeur ajoutée du secteur marchand non financier. 100% de prélèvements ! Et ne parlons pas de la dette qui a encore augmenté massivement.

Pour faire passer la pilule on recourt aux mêmes astuces qu’en 2012 : l’injure et la mise en accusations des « riches ». Pas un instant de répit sur tous les médias. Il faut détacher l’infâme étiquette que la gauche tente de coller sur le dos du Président-gourou : Président des riches ! Vous vous rendez compte !  Macron fait du Hollande sans vergogne.  Mais sans injurier nominalement tel ou tel. Sacré progrès ! Alors qu’une des causes du Brexit est l’indignation du gouvernement anglais devant la prétention des instances judiciaires européennes de l’empêcher de supprimer les droits civiques aux condamnés aux plus lourdes peines, on voit des députés LREM, sortis tout droit du Littératron, variante 2017, proposer de supprimer les droits civiques des fraudeurs fiscaux.  C’est qu’il ne s’agit pas de voleurs de pommes, M’sieurs-dames, mais des plus grands délinquants de l’époque.  Qu’on se le dise et qu’on lise les Panama’s papers !  

De tous les bords, lors de la campagne, les candidats, tous les candidats,  y compris Emmanuel Macron, ont répété qu’ils avaient compris que les Français étaient accablés de normes, de règles, d’obligations ruineuses ou étouffantes. A peine élus, le discours change. L’isolation des appartements ne sera plus seulement encouragée mais imposée, car « les propriétaires n’ont pas à faire subir des frais de chauffage exorbitants aux locataires », comme l’affirme sur tous les antennes une ancienne socialiste ralliée à LREM et bien décidée à améliorer l’image sociale du chef.  Satané propriétaire, « tu vas voir ta gueule à la récrée ». Quant à la bagnole, ce symbole infect du beauf petit bourgeois, nécessairement petit bourgeois, acharné à défendre son surmoi mécanique, fini le diesel. « N’espère pas revendre la voiture que tu as mis tant de temps à t’acheter ».  Retour au prolback à vélo, gapette et pinces de pantalon incluses, pendant que les bobos qui le peuvent rouleront en voiture électrique coûteuse. « Les jeunes ne sont pas attachés à la propriété mais à l’usage ». Fini l’esprit de propriété bourgeoise. On va pouvoir fêter dignement les 50 ans de mai 68 ! Mais quelqu’un possède bien ce dont on fait usage et il n’entend pas y perdre…

Le nouveau mal français, aux Editions de l’observatoire, par Sophie Coignard et  Romain Gubert, fait le même constat.  Entre les observations de Peyrefitte d’il y a près de 50 ans, et la réalité d’aujourd’hui, il n’y a eu ni prise de conscience ni changement. Les exemples s’accumulent chapitre après chapitres.  Des livres déprimants de ce type, les divers éditeurs en ont produit des milliers depuis Giscard. Pour rien. Ils ne servent à rien. Les élus, une fois en place, veulent avoir la paix avec leurs subordonnés. Alors ils lâchent tout et n’importe quoi. Ne pas compromettre la réélection ! Incapables d’agir sur quoi que ce soit, ils multiplient les petits avantages.  Le Point de cette semaine faisait le recensement des avantages grotesques accordés par des municipalités à leurs salariés. On y travaille peu et pas souvent, tout en bénéficiant de mille petits avantages et de quelques gros privilèges.

La seule solution envisageable, pour un politicien français, c’est d’arracher aux propriétaires et aux riches les conditions de sa réélection. Vive l’impôt ! Si on essaie de revenir à la normale : on prend aux pauvres. Il faut dire qu’ils n’ont jamais été aussi nombreux. Pour le reste, rien ne compte. Plus rien ne marche en France. Tout le secteur public est à peu près effondré. Le j’menfoutisme est partout. Pas moyen d’espérer qu’un transport public fonctionne correctement. La banque est devenue un champ de ruines, pourri de formulaires et d’exactions contre le déposant.  Plus personne ne parvient à faire travailler correctement des salariés de plus en plus souvent étrangers, mal formés, sans éducation et rétifs. Les ascensoristes ne gèrent plus que des incidents. Les garagistes ne savent plus réparer les voitures. Les sociétés informatiques sont noyées sous les bogues. On vole et on agresse partout, généralement sans aucune sanction.  Les rues sont immondes. La compétence part à l’étranger. Une « décivilisation » s’est mise en place.

Et inlassablement le même cri retentit : « salauds de riches ; salauds de propriétaires ; vive l’impôt ; il faut savoir la société que l’on veut et nous voulons une antisociété ». La séquence budgétaire en France de septembre à décembre, est le moment à la fois le pire, tant l’espace médiatique est polluée par la propagande fiscaliste,  et le plus révélateur de ce que ce pays est devenu : un vagissement indigne, sur fond de déréliction économique désormais probablement irrattrapable. 

L’Enarchie Compassionnelle a ruiné le pays. Le triomphe de la manœuvre Macron lui permet de survivre en s’exaltant : jamais le pays n’est à ce point entre les mains des hauts fonctionnaires. Jamais la désinformation du grand public n’a été plus totale. Jamais la paralysie n’a été plus grande. Jamais les vrais problèmes n’ont été moins évoqués. Sous le joug des Enarques, la France « dénonce ses porcs » et accueille, les bras ouverts et la bouche close  les centaines de djihadistes de retour d’exactions et de crimes abjects en Syrie et en Irak.  Des victimes, parait-il ! Qui elles aussi dénoncent le porc.

L’Europe, à la suite du monde, connait une petite reprise. La France est incapable d’en profiter. Impossible de recruter malgré les millions de chômeurs. Impossible d’exporter. Et cela justifie de ne rien réformer sérieusement.  Alors les déficits se creuseront, alors que mécaniquement ils sont censés se réduire.

Pour finir, nous publions ci-dessous une photo qui résume parfaitement l’état de la France. Elle a été prise au musée Pompidou, dans le local des toilettes hommes. On y voit trois portes.  La première porte est celle qui donne accès aux toilettes des fonctionnaires, car en France, les fonctionnaires ont le droit à des toilettes spéciales, comme pour  les régimes de retraite.  Pas question de se mélanger, culotte baissée,  avec le vulgaire. Pas question d’attendre. La seconde porte concerne les handicapés. La compassion par les toilettes, il n’y a que cela de vrai. La troisième est destinée au vulgum (lotus) pecus. Mais les toilettes ne fonctionnent pas. Et cela fait plusieurs semaines que cela dure.  Et tout le monde s’en fout.

A quelle heure le musée Pompidou ouvre-t-il ses portes un samedi lors d’un grand Week-End où Paris est plein d’étrangers ?  A 11 heures. On suppose que l’on est en train de négocier 14 heures, avec une fermeture à 16 heures…

Rien ne presse. Si on ose dire. De toute façon, les musées se mettent en grève lors des périodes de pointes touristiques. Alors …

Ainsi va l’Enarchie Compassionnelle triomphante en France et ainsi meurt un grand pays.

Le « macronisme » sera-t-il une nouvelle perte de temps ?  L’automne 2017 en France ressemble un peu trop à l’automne 2012 pour qu’on ne s’inquiéte pas.  

« Plus cela change, plus c’est la même chose » énonçait doctement le Littératron.



La première défaite de l’Énarchie Compassionnelle

Attention à la colère du peuple, disons-nous depuis 1997.

En 1974, il s’est instauré en France une oligarchie administrative, les énarques de droite (Giscard-Chirac-Balladur-Juppé-Séguin, Toubon, Wauquiez…), alternant avec les énarques de gauche (Fabius-Rocard-Jospin-Hollande-Aubry), et finalement les énarques de partout et de nulle part (Philippe-Macron). Aujourd’hui, même l’opposition populiste est peuplée d’énarques, comme Dupont Aignan, Philippot, Asselineau etc.

Il aura fallu attendre 2018, c’est-à-dire 44 ans pour que ce système qui se croyait invincible connaisse sa première défaite en rase campagne.

Une démocratie qui se réduit à des combats entre militant de l’Ena est nécessairement bancale. L’Énarchie Compassionnelle comme nous appelons ce régime est fondée sur une idéologie : l’énarque a le droit d’arbitrer la société et de « dépasser les clivages habituels ». Il le fait avec les deux moyens qu’il connaît : la dépense publique et les impôts.

Cinquante ans après, les effectifs publics sont tellement gigantesques, et le système de redistribution tellement enflé, que plus personne ne peut les payer. La France est championne du monde des prélèvements. Et aucun service public ne fonctionne plus correctement.

On dira : vous oubliez Mitterrand et le socialisme qui ont fait un mal considérable au pays. C’est vrai. Mais même le socialisme a été phagocyté par des énarques et de plus en plus médiocres, à tel point que le pauvre Hamon a disparu des radars politiques aux dernières présidentielles.

Certes Nietzsche a dit avec justesse : « La décision des socialistes de trouver le monde laid et mauvais a rendu l'émonde laid et mauvais ». Il suffit pour s’en convaincre de contempler le désastre de la gestion socialiste de Paris, avec la flambée des impôts, des dettes, des dépenses en même temps qu’on stérilise les investissements du passé, qu’on laisse pourrir les équipements existants et qu’on pousse la marchandisation et la densification pour financer la création d’appartements à 12 000 euros le m2 pour loger une clientèle immigrée captive. Et le féminisme outrancier, les immigrés de seconde génération et la pédérastie militante ont plus d’influence que les anciens élèves de l’ENA. Paris est devenu une ville laide et rongée par la délinquance, envahie par les touristes, les mendiants et les traîne lattes de toute obédience.

Craint celui qui se dit ton bienfaiteur et qui agit contre ton goût, ton esprit, ton intelligence et ta dignité. C’est pire qu’un Tartuffe : un lamentable pervers polymorphe incapable de sentir, un Narcisse amoureux de lui-même et qui se sent injurié par la moindre critique, un incapable qui n’entend apporter de réponse qu’aux questions où il a une réponse, en général toute faite.

Où un pervers cynique, Comme Mitterrand qui se moque du monde et qui y trouve plaisir, qui détruit avec la satisfaction que son successeur n’aura rien de ce qui lui a été octroyé par le peuple et qui considère que son destin, et la publication de ses lettres d’amour, vaut bien la ruine du pays.

Voici donc le système par terre. Dire aux retraités : « vous êtes des privilégiés ; on va vous imposer plus, réduire vos pensions par l’inflation, et taxer vos déplacements, augmenter radicalement les coûts de votre maison, et vous empêcher de prendre votre voiture, indéfiniment, car les taxes écolos vont augmenter indéfiniment et massivement pour votre bien », ne gênait ni Philippe, ni Macron, et encore moins les ralliés de 25e heure, le fourbe Le Maire et le guignol Darmanin. C’était autrement plus facile que de réduire le champ d’une étatisation délirante. Alors les retraités se sont mis en marche. Et ils sont près de 15 millions. Ah zut !

Dire aux artisans, aux mille et une personnes qui travaillent soit à leur compte, soit au petit bonheur la chance dans les régions sinistrées : « l’écologie, c’est pour ton bien, alors raque à mort et restreint toi encore plus », cela ne les a pas gênés non plus.

Dire à ceux qui passent leur vie sur la route pour leur travail : « on limite la vitesse à 80 km/h pour ton bien et on va faire bombance avec une augmentation massive des amendes », on était prêt à l'assumer vaillamment. On était même fier comme Artaban de tant de courage.

On l’est moins. Les réseaux sociaux permettent les mobilisations et les émeutes. On l’a vu dans tout le monde arabe, mais on a cru que, comme c’était des Arabes, c’était autre chose.

Alors une année à accroître encore la dette, les dépenses publiques et le taux de prélèvement, a créé un terrain miné. Prétendre que désormais non seulement on allait continuer au nom de l’écologie et de l’Europe (et son nouveau budget pharamineux, alors qu’on n’a pas considéré qu’il fallait réduire le niveau des dépenses européennes après le départ des Britanniques) mais qu’on allait s’attaquer aux biens que les Français ont eu tant de mal à se procurer, la voiture et le domicile, a fait exploser le baril de poudre.

Vous avez dit inconscience ? La bonne conscience fiscale des Énarques a toujours été de l’inconscience.

Alors voilà que tout ce qui compte d’économistes dans l’équipe Macron, les Pisany Ferry, les Aghion, se mettent à crier c homme des cabris : faites payer les riches. Vive l’ISF. Sus à ses salopards ! Détourner la colère du peuple sur des boucs émissaires, c’est le principe même de toute monarchie et de toute oligarchie. En URSS ou en Chine, l’habitude était de jeter aux chiens quelques oligarques pour donner à la meute quelque chose à se mettre sous les crocs.

On a ruiné le pays avec ce genre de sottise. Plus personne ne peut investir avec une imposition marginale sur le revenu de plus de 65 % et d’une imposition globale qui pouvait être proche ou supérieure à 100 %. Il était légitime de supprimer l’ISF et de revenir à une taxation plus raisonnable des revenus d’épargne. Le faire en taxant les retraités à la CSG était une sottise. Nous l’avons écrit ici même dès novembre 2017.

L’Énarchie a voulu un narratif pour calmer les masses. Ils ont récolté les Gilets Jaunes.

Emmanuel Macron, mal conseillé par des économistes partisans et nullissimes, et prisonnier de ses propres « narratifs », n’a pas profité de l’embellie conjoncturelle internationale pour réduire drastiquement la dépense publique dès la première année et rétablir la compétitivité du pays. Il a mené de petits combats sur des questions non prioritaires. Augmenter l’âge de la retraite, réduire le champ de l’action de l’État, plafonner les très hauts salaires de la fonction publique, qui se sont emballés, rétablir les quarante heures par semaine pour tous, telles étaient les urgences de la première année, empêcher l’envol des subventions à des catégories de population non prioritaires, revoir les dysfonctionnements européens et exiger que la perte des recettes britanniques soit compensée par une baisse du budget européen, mener une diplomatie de la prospérité en évitant que les pays à gros excédents ne provoquent crises financières et chômage de masse, voilà où on l’attendait.

Bavasser sur la Pnyka, c’est bien : l’écho est venu des ronds-points, symbole d’une des folies du temps et d’une tenue ridicule dont l’achat été imposé par l’Europe (norme européenne EN 471) à des dizaines de millions de gens, au nom de leur bien supposé, grand symbole avec les horodateurs normalisés et les drapeaux bleus, des bienfaits radicaux de l’Union Européenne.

Et maintenant ? On va où ?

Supplique

Laissez-nous vivre !

De temps à autres sonne une heure de vérité. Le complet malentendu entre la classe de hauts fonctionnaires qui a usurpé le pouvoir en France et le pays « profond » ne pouvait pas indéfiniment perdurer sans réactions. Le « dégagisme » de l’élection présidentielle signifiait que le pays en avait assez de la surenchère d’énarques de gauche contre les énarques de droite. Ce message a été gommé par les conditions lamentables de l’élection. Aujourd’hui les Français qui manifestent après une nième augmentation d’impôts « pour votre bien » sont traités de fascistes et les hauts fonctionnaires au pouvoir tente de désamorcer ce qu’ils appellent la grogne en rejouant le second tour de l’élection présidentielle et en proposant des petits cadeaux au peuple.

Et curieusement, ces Français disent : on ne veut pas de votre argent et de vos bonnes idées. Laissez-nous vivre et bas les pattes ! C’est déjà assez dur comme cela, alors que toutes les décisions que vous avez prises depuis 1973 l’ont été à notre détriment. Vous nous avez mis en concurrence avec la Chine et les pays à très bas salaires ; nous n’avez vu arriver aucune crise ; vous avez créé des millions de postes de fonctionnaires ou de salariés subventionnés dans les associations ; vous avez constamment aggravé les privilèges de l’administration ; vous avez constamment accru le domaine de l’action publique ; vous avez encadré nos vies avec un détail et une persévérance digne d’une meilleure cause. Les libertés en France se sont réduites comme une peau de chagrin. 

Vous vous êtes cru malin de chevaucher la mondialisation financière, à notre détriment puisque nous sommes en déficit partout depuis 1973.  Vous avez cru astucieux de créer Europe, Europe, Europe, comme un cabri, et vous voulez même créer un impôt européen gigantesque. Vous avez laissé entrer des millions d’immigrés pauvres, en déstabilisant tous les systèmes sociaux et en leur accordant des avantages phénoménaux, comme ces logements à 12.000 euros le m2 dans les zones les plus chères de Paris ; Plus aucune administration ne fonctionne ; La justice  est débordée par la délinquance qu’elle ne poursuit même plus ; les armées jouent leur rôle avec des bouts de ficelles et les munitions fournies par l’étranger ; notre diplomatie a disparu depuis longtemps ; on tue dans nos villes .

Et maintenant voilà que vous enfourchez les thèmes écologiques pour vous attaquer à nos biens, qu’il s’agisse de nos maisons et de nos voitures et de notre travail, au moment même où vous décidez de donner des droits hystériques à toutes les minorités qui le demandent.  

Foutez-nous la paix !

Tout est dur dans nos vies.

Nous n’avons plus de médecins proches et ils sont de plus en plus étrangers ; les médicaments essentiels sont de plus en plus souvent en rupture de stocks ; les vols sont répétés avec des voyous jamais condamnés malgré des dizaines d’exactions ; notre travail et notre revenu, faible, demandent une énergie et une détermination sans faille, alors que nous voyons trop de petits malins vivre uniquement avec l’argent public. Chaque jour, près de chez nous, une entreprise ferme, concurrencée par des produits chinois à prix cassés vendus par Amazon ou la grande distribution.  Chaque jour l’école, l’hôpital, l’administration s'éloignent un peu plus. Vous exigez de passer par Internet alors que les réseaux sont totalement insuffisants et les progiciels publics immondes de bêtises, de bugs, d’incompréhension des besoins des usagers. Avoir un passeport et une carte d’identité, c’est quatre mois ! Perdre son permis de conduire : quatre à six mois ! Il n’y a plus personne qui réponde dans les services administratifs, bien qu’ils soient souvent pléthoriques. On y travaille peu, avec un absentéisme insoutenable, et une présence le plus souvent à côté de la machine à café.

Sur tous les sujets où on vous attend, sécurité, dynamisme économique, santé, école, vous n’êtes pas là ou de moins en moins là.  Mais pour les amendes, les contrôles, les impôts, les taxes, c’est tous les jours la fête.

Alors oui, bas les pattes !

Et démission ! Retournez dans vos administrations et essayez d’y être un peu utile., au lieu de nous pourrir la vie en gros et en détail.

 

Pcc Un Gilet Jaune

Faut-il traiter la Chine en interlocuteur "normal" ?

La Chine exerce une vraie fascination sur les intellectuels de gauche occidentaux (eh bien au de-là) depuis des décennies. Amélie Nothomb, dans la gens écrivassière, est sans doute le seul exemple de ferme lucidité vis-à-vis d’un empire qui impressionne depuis toujours par le nombre. Pour elle, aimer la Chine pour son gigantisme, c’est à peu près aussi intelligent que détester le Vanuatu pour son nanisme ; une erreur de perspective dommageable !

Le Parti communiste chinois détient le record absolu des massacres et des génocides. La révolution, puis le grand bond en avant, puis la révolution culturelle, puis les guerres d’annexion, puis la répression des populations, ont provoqué plus de 60 millions de morts (certains avancent des chiffres très supérieurs). Des milliards de vies ont été radicalement gâchées. La dictature communiste reste féroce et totalitaire, comme elle l’est depuis de la prise de pouvoir par Mao. La répression sanglante des étudiants à Tien An Men, le 4 juin 1989, a bien montré qu’il ne s’agit pas, pour les « libéraux et pragmatiques » qui ont succédé au criminel génocidaire Mao, d’aller dans le sens de la démocratie.

N’espérez pas, comme pour Hitler et le national-socialisme, une chaîne spécialisée sur le maoïsme. Il faut tout de même se souvenir que les occupants de la Sorbonne en mai 1968 avaient déployé une immense bannière avec le portrait de Mao, à une époque où les massacres allaient bon train en Chine. Pendant des années la gauche révolutionnaire a bassiné le pays avec « le petit livre rouge », sorte de bréviaire du génocide opportun et nécessaire, et avec la « révocu », la destruction de la bourgeoisie et des forces de domination. Quinze Shoahs ne les ont pas effrayés. Comme disait Aragon : versons le sang de la purification. Quelques éminents maoïstes sévissent toujours sur les chaînes de télévision, entourés d’une aura que l’odeur des cimetières chinois et des camps de la mort du Lao Gaï ne semblent pas gêner. Un écrivain pornocrate a fait son « outing » maoïste en expliquant qu’il fournissait de la poulette occidentale blondissime au Grand Timonier. Sourires gênés dans les rédactions et l'édition. Mais pas plus. Imaginons qu’il ait fourni Pinochet ou Hitler ! Le légendaire fume-cigarette séduirait moins.

Lors que réalisateur René Viénet présente son film « Chinois, encore un effort pour être révolutionnaires ! » à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes dans les années soixante-dix, il est occulté ou vilipendé par la critique de gauche. Il déclarera : « Il était difficile à l’époque de remettre en cause l’aura de Mao Tse Dong ». Simon Leys mentionne l'intervention, dans les deux cinémas qui projettent le film, de perturbateurs du « social fascisme à caractère féodal » au moment précis de la projection des manifestations d'avril 1976 où le peuple chinois décida « d'enterrer le Grandiose Timonier avant même qu'il ait rendu l'âme », voilà ce que nos biens pensants ne sauraient accepter. Le retour de Simon Leys dans la catégorie des bons auteurs acceptables dans la communauté des croyants de gauche n’aura lieu qu’en 2018, signé par une double page dans le Monde.

Les massacres socialistes créent des joies morbides chez les adeptes mais ne mènent pas la création de richesses. Les réalistes chinois ont fini par débarrasser le pays du « romantisme » de la révolution totale où les fils crèvent les yeux des pères devant des foules extatiques et sous les applaudissements d’une gauche occidentale énamourée. Une fois « la bande des quatre » éliminée, la réalité était claire : les Tigres et Dragons, tout comme le Japon avaient fait leur décollage et l’économie chinoise était à peine digne du PIB de la Lozère ! Sous la direction de Deng XiaoPing, la Chine décide de rattraper son retard économique.

Les Américains et notamment le business américain se montrent à nouveau victimes du « syndrome chinois » et croient que le temps est venu d’aider la Chine à revenir dans le jeu. Ils se font d’immenses illusions. Les Chinois ont constaté qu’ils ne pouvaient même pas « donner une leçon au Vietnam », lors du conflit frontalier qui tourna à leur désavantage. Le pays a besoin de richesses pour reprendre rapidement leur rang militaire. Le régime ne cédera rien en termes de démocratisation. En revanche il permettra au pays de suivre la voie du Japon, de la Corée, de Formose. Il ne s’engage pas « à jamais » à respecter les droits démocratiques à Hong Kong, restituée à la fin du siècle, mais pour cinquante ans. Et on voit que la dictature chinoise commence à serrer le lacet à peine 20 ans plus tard. L’accord n’est qu’un écran de papier qui sera déchiré en dû temps. C’est-à-dire dès que la puissance militaire aura été rétablie au niveau suffisant. Taïwan n’a qu’à bien se tenir, car le retour dans le giron chinois reste un objectif prioritaire.

La Chine est parvenue a devenir l’atelier du monde du fait de la cupidité américaine et de celles des grandes entreprises qui ont voulu croire que « qui tenait le marché chinois tenait le marché du monde ». L’ennui est que la Chine a pris toutes les précautions pour éviter que les entreprises étrangères ne dominent leur marché intérieur. En forçant les étrangers à partager le capital des filiales en Chine, en volant les secrets industriels, en refusant toute législation sur les copies illicites, le Parti Communiste a réussi à éviter une colonisation économique par les Occidentaux.

L’intelligence chinoise a compris que les défauts du système monétaire international leur donnaient des chances supplémentaires d’aller vite en abusant de l’arme monétaire. Dans le cadre des accords de Bretton Woods, la Chine aurait dû respecter certains équilibres et rendre sa monnaie totalement convertible. Il lui aurait été interdit d’accumuler des milliers de milliards d’excédents. Puisque la règle implicite était : « que chacun se débrouille et que le meilleur gagne », la Chine s’est mise en position de gagner en tablant sur la cupidité des capitalistes occidentaux et l’évanouissement du pouvoir de régulation des institutions internationales.

En faisant miroiter l’énormité de leur marché et en gérant leur monnaie de façon offensive, les Chinois, nourris par un déversement de capitaux internationaux gigantesques et la faiblesse insigne des salaires, ont réussi leur coup. Ils ont accumulé de quoi reconstituer d’une part une influence économique et d’autre part et surtout leur puissance militaire. Sur tous les fronts de la guerre militaire possible, les Chinois sont sur la crête : les armes, l’espace, l’intelligence artificielle, les guerres numériques, etc. Du coup la Chine se retrouve en querelle frontalière avec tous ses voisins sans exception. Le Japon est poussé au réarmement nucléaire.

L’exaltation nationaliste, arme obligatoire de tous les socialismes violents, qui sont tous peu ou prou des pratiquants du national-socialisme hyperbolique, a été renforcée par des opérations de prestige, comme les jeux Olympiques mais aussi par des opérations bien moins exaltantes comme les campagnes anti japonaises.

Les excédents majeurs de la Chine ont eu des conséquences économiques dramatiques. Ils ont nourri la transformation de l’économie mondiale en économie baudruche, les dollars en excédents étant reversé sur le marché américain et amplifiant la dette dans des proportions déraisonnables, en interne comme ailleurs, selon les règles de la double pyramide de crédits de Jacques Rueff. La gravité de la crise de 2008 trouve une large part de ses causes dans les excédents abusifs chinois.

Après l’éclatement de la crise, la Chine a vu ses circuits financiers et économiques perturbés. Elle a été morte de trouille à la perspective de perdre la valeur de ses avoirs en dollars. Elle s’est donc lancée dans des investissements de précaution, en investissant notamment dans de nombreux achats de matières premières et de produits agricoles. Certains pays comme l’Argentine ou le Brésil ont profité de cette manne improbable, leur laissant croire qu’ils avaient réussi un décollage économique alors qu’ils bénéficiaient seulement d’un spasme de précaution du géant chinois. Du jour, où le rétablissement de la conjoncture internationale l’a rassuré, ces achats ont ralenti ou cessé projetant ces pays dans la crise.

La stratégie chinoise est désormais de mettre la main sur des terres arables, comme en Afrique où les dirigeants corrompus ont laissé la Chine s’octroyer des richesses importantes qui passent désormais totalement sous le nez des populations mais engraissent les décideurs. Un peu partout la stratégie est de mettre la main sur le capital d’entreprises d’importance critique, notamment dans l’énergie et les transports. Rien dans les règles économiques mondiales n’autorise un pays à accumuler des capitaux par une politique mercantiliste qui tue les entreprises adverses puis à racheter les pépites des autres avec des devises accumulées.

Les Allemands ont tout d’un coup constaté que son Mittelstand était la proie des investisseurs chinois. Ils se sont rebiffés sans voir qu’eux-mêmes pratiquaient la même politique notamment vis-à-vis du voisin français.

Les investissements massifs dans les ports et les communications, avec par exemple le rachat de la moitié du port d’Athènes ou celui de l’aéroport de Toulouse, les tentatives (bloquées) de rachat de port aux États-Unis, les investissements autour d’une nouvelle « route de la soie », vont dans le même sens.

L’Europe est obsédé par les traités de libre-échange et a les mains liées du fait qu’elle accepte les énormes déficits de l’Allemagne réunifiée, qui exporte comme un malade vers la Chine ses machines-outils et ses voitures de luxe. Elle a laissé faire les Chinois au-delà du raisonnable. Elle a perdu les marchés critiques comme celui des panneaux solaires en acceptant des politiques de dumping choquantes. Mais bien d’autres domaines économiques sont concernés.

On voit maintenant en France des achats stratégiques de terrains agricoles, en dépit de toute l’armature quasi communiste qui règle la propriété paysanne en France (Le Modev est une institution communiste !). Cela concerne aussi bien le lait que les vins.

La France est désormais considérée par les Chinois comme un pays sous développé où l’on peut se servir.

Pire encore, les pays de l’est qui ont intégré l’Europe après la chute de l’URSS, ont quémandé l’appui Chinois pour équilibrer le pouvoir de Bruxelles.

Autant dire que la Chine est désormais un pays déstabilisant qui provoque de multiples tensions, alimente l’instabilité financière et commerciale, concentre une puissance risquée pour ses voisins et l’Occident, tout en présentant un visage avenant.

On peut penser ce que l’on veut du style de Donald Trump, mais en cassant le fil des illusions qui lient les Occidentaux à la Chine, il rend un grand service à tout le monde. Naturellement, il n’a pas voulu comprendre que les excédents chinois étaient l’image inversée de ses propres déficits et que ceux-ci sont directement liés au rôle mondial (voulu par les États-Unis et dont ils tirent privilège en payant leurs déficits dans leur propre monnaie). Mais l’anomalie des excédents excessifs de la Chine est un problème réel. Xi Jinpin est obligé de mettre sur la table des offres mirifiques, comme cette ouverture aux achats chinois pour une valeur de 30 mille milliards. Il cherche à monter une organisation commerciale et de coopération asiatique, afin de créer une alternative aux Occidentaux. Bref, il joue ses cartes.

En même temps ses services secrets sont partout à la manœuvre pour piller tout ce qui peut l’être, déstabiliser les concurrents, et tirer avantage du laxisme européen, notamment. Il se dit même que la bulle qui a touché le Bitcoin a été fomentée par ces mêmes services secrets qui ont trouvé là un moyen de récupérer des milliards de dollars sans vraiment se fatiguer. Les principales fermes à Bitcoins sont en Chine alors que l’emploi du Bitcoin y est interdit ! Comme c’est curieux !

Il faudrait être bien innocent pour croire que la Chine est le parangon de la coopération et du multilatéralisme. Elle n’a pas encore acquis suffisamment de puissance économique et militaire pour ne pas avoir à concéder. Elle annonce plus qu’elle ne concède. Le marché chinois est totalement verrouillé en dépit des apparences ; le vol de secret industriel continue ; la guerre électronique continue ; le système de la double propriété dans les faits continue ; les excédents ne cessent de gonfler. Il n’y a pas un jour sans un article soit sur une manipulation des services secrets chinois, soit sur une répression sordide en Chine. Xi Jinping mène une répression de la corruption ? Dans tous les pays communistes depuis 1925, le renforcement du pouvoir central se fait par ce moyen qui offre une soupape pour calmer le peuple. Il a remis le Parti Communiste au centre du pouvoir. Il s’est mis en position de conserver le pouvoir à vie et crée les bases d’un culte de la personnalité. Il réprime même les étudiants marxistes alors qu’il a organisé des commémorations monstres pour le bicentenaire de la naissance du Grand Karl. « Le socialisme aux caractéristiques chinoises » est un national-socialisme féroce à l’intérieur (demandez aux peuples colonisés) et d’une grâce hypocrite à l’extérieur.

Il fallait mettre le commerce avec la Chine sous conditions et notamment celle de ne pas accumuler d’excédents excessifs. L’obligation de faire des sociétés mixtes a été une occasion de vol réitéré de secrets de fabrication occidentaux. Il faut interdire le rempli des excédents chinois dans le rachat de terres ou d’entreprises (essayez d’acheter de la terre en Chine). L’erreur de Trump est de reprendre la politique d’expansion du commerce américain sur le thème : achetez-nous plus ! Ce n’est pas la bonne méthode. Ce qu’il faut c’est limiter un certain nombre d’activités chinoises à l’extérieur tant que des garanties sérieuses ne sont pas obtenues notamment sur des questions géopolitiques graves.

L’Europe dans cette affaire est dans une position intenable. Les positions libres-échangistes religieuses de la commission lui interdisent de prendre la Chine pour ce qu’elle est : une dictature avec des objectifs pas gentils du tout. La différence de position de l’Allemagne et des autres pays est telle qu’aucune diplomatie n’est possible.

Sans changer le système monétaire radicalement afin d’éliminer la possibilité d’accumuler d’énormes excédents et d’énormes déficits, c’est l’impasse.

L’esquisse d’une solution devrait venir du FMI. Mais sa présidente est à la fois coincée par la domination américaine, la mauvaise volonté chinoise de rejoindre les règles du FMI et sa propre volonté de regarder ailleurs et de mettre ses priorités du côté de l’aide aux femmes dans les pays sous-développés qui n’est pas dans les prérogatives du FMI.

La France n’a pas de pouvoir du fait de sa situation économique lamentable. Le président MACRON peut parler sur la Pnyka ou à la Sorbonne sur le mode lyrique. Que peut-il faire avec un pays déficitaire de tous les côtés, gangrené par la dépense publique de masse, champion mondial des impôts, meurtri par un chômage incoercible et à la remorque financière du monde ?

La voix de la France est d’autant plus fluette qu’elle ne dispose d’aucune crédibilité économique, coincée qu’elle est entre une école quasi marxiste qui ne réfléchit qu’en termes d’inégalités et « d’affranchissement » (au sens marxiste, c’est-à-dire au prix d’une perte quasi-totale d’autonomie des agents économiques) et une école plus libérale qui n’a accès à aucun média, sauf à titre homéopathique et qui, de toute façon, refuse d’aborder les questions monétaires internationales qui, chacun le sait dans les médias, font baisser de 80 % l’audience des émissions qui s’y risquent.

Nous sommes donc dans une impasse. Une vraie impasse ! Certains voudraient en sortir en faisant reculer Trump mais pas la Chine ! Parfaite sottise contre-productive. La vérité est qu’il faut démolir le fond de l’impasse et construire une nouvelle route.

Pas de solution sans une réforme sérieuse du système monétaire international et une louche plus longue pour négocier avec le pays le plus dictatorial du monde, qui foule aux pieds toutes les valeurs de liberté et dont l’objectif est des plus clairs : la puissance militaire par la guerre économique ! Au moins ne nous donnons pas le rôle idiot du bisounours utile.

 

PS : profitons de l’occasion pour énoncer une évidence qui semble échapper à nos médias nationaux. La Corée du Nord est dans la même situation que la Chine de 1978. Son dirigeant adulé cherche à rejoindre les Tigres et les Dragons et de restaurer une puissance économique…et militaire. Notamment pour résister à …la Chine.

L’histoire contemporaine : disruption ou continuité ?

Un débat fondamental

Certains refusent absolument de considérer les points de ressemblance entre la période d’entre-deux-guerres et la situation actuelle, tout comme les mêmes refusent de voir dans la guerre de 40 la suite logique de la guerre de 14.

On peut imaginer que l’histoire soit totalement libre et que les mouvements qui s’y produisent soient toujours sui generis. En un mot l’histoire serait toujours différente et il serait vain de rechercher des constantes, des enchaînements, des retours en arrière voire des retours de bâtons. Ceux qui proposent ces interprétations sont tous du même bord, en général à l'extrême gauche, très majoritaire dans l’université française, dans les matières historiques et économiques, en contradiction totale avec la pensée intéressante qui se développe à travers le monde. La fixation marxiste en Amérique du Sud et en France est tout à fait étonnante, 40 ans après l’effondrement du « socialisme réalisé ». Pour ces courants de pensée, des vilains qui auraient pu être contenus et qu’il importe de vaincre encore aujourd’hui, étaient à l’œuvre et rien n’était automatique. La seule continuité est la nécessité des luttes contre le beauf, le fasciste, le Versaillais et le « lecteur du Figaro Magazine ». Cet effondrement de la pensée universitaire dans un prêchi-prêcha politique débilitant et partisan est une des marques du « suicide français ».

Si on s’en tient au dernier siècle, la continuité est totale entre l’introduction du virus bolchevique en Russie par les Allemands soucieux de libérer des forces à l’est pour vaincre à l’ouest, la révolution allemande qui pousse les militaires prussiens à rechercher un armistice très rapide, la répression du spartakisme, la montée du fascisme en Italie et du national-socialisme en Allemagne, les excès de la révolution bolchevique de Lénine à Staline, avec la multiplication des massacres de masse et des génocides, les tensions politiques entre socialistes et droite libérale repoussée sur sa droite et la guerre de 1940.

La guerre de 14-18 changes totalement la donne économique et monétaire. Les troubles monétaires post « grande guerre » expliquent largement la crise de 1929 qui aggrave tout. Ils se croisent avec les mouvements politiques cités précédemment. Le monde occidental ne parvient pas à retrouver une organisation correcte dans une optique de monnaie de papier multipliable à l’infini par les États et d’accumulation gigantesque de dettes.

La convergence entre les troubles sociaux, économiques et politiques, nimbée par la violence issue de la guerre de 14 et de la révolution bolchevique, finira bien par provoquer la Guerre de Quarante.

Alors, bien sûr, il y a des surprises et des gambits qui ont fait tourner le sens de l’histoire de façon imprévisible. La paix a été ratée à Versailles du fait des Alliés de la France qui n’ont pas souhaité que le vainqueur prenne une place trop grande en Europe. Mais Clémenceau fait ralentir les troupes alliées victorieuses partout pour ne pas avoir à réprimer la révolution qui s’annonce en Allemagne. L’armée allemande s’en est chargée. Mais du coup l’Allemagne n’a pas été dépecée comme il aurait fallu en séparant la frontière rhénane et la région de Munich du bloc prussien. La destruction de l’Autriche-Hongrie aurait pu être évitée dans les modalités extrêmes retenues. De même le retrait des États-Unis de la SDN, qu’ils avaient portée sur les fonts baptismaux, a été une immense surprise qui a changé bien des choses. À beaucoup de moments dans les vingt ans qui séparent les deux guerres on constate que des virages ont été pris qui auraient pu être évités ou négociés autrement. Hitler a été totalement surpris lorsque les Français et les Anglais lui ont déclaré la guerre en 39. Il pensait pouvoir digérer ses conquêtes comme toutes les précédentes, et se ruer vers les ressources de l’est européen afin de se constituer l'hinterland nécessaire à la conquête du monde. Il s’en est fallu de bien peu pour que la paix ne soit signée par l’Angleterre après la défaite de la France. La personnalité de Churchill a joué le rôle principal. On pourrait dire que « Jamais l’avenir d’un si grand nombre n’a dépendu autant d’une seule personne ». Les auteurs d’un film récent sur Churchill ont été obligés d'inventer une scène baroque dans le métro londonien pour faire coïncider la ténacité de Churchill avec celle ainsi exaltée du peuple anglais.

Bien sûr l'histoire n’est pas un flux mécanique d’événements qui s’enchaînent de façon obligatoire. Mais il y a des constantes et des mouvements qui se répètent. Certains aspects de la situation actuelle s’apparentent à la situation de l’entre-deux-guerres, mutatis mutandis.

Le discours et la méthode Mélenchon, pour prendre un sujet mineur, sont le décalque des positions d’un Marcel Déat pour le fond et de style de Jacques Doriot pour la forme. On retrouve parfois les mêmes mots et même quasiment les mêmes phrases.

Dans le cas des monnaies et des échanges, on retrouve les mêmes troubles face à un système monétaire international qui ne sait plus comment gérer les immenses créations de monnaies, depuis que la création monétaire est devenue quasi totalement administrative, et qu’il n’existe plus de régulation des grands excédents et des grands déficits. Il n’y a pas de bon commerce sans bonne monnaie.

Quand les banques centrales sont conduites à émettre, des dernières années, plus de 15 mille milliards de dollars de monnaie administrative qui servent de support à la création de plus de 60 mille milliards de dettes supplémentaires, c’est que le système monétaire global est une fantaisie. « Donald Trump simplifie le diagnostic et complique la solution ». Les énormes excédents Chinois, Allemands, Japonais etc. sont interdits par les grands traités internationaux mais tout le monde s’en moque depuis la fin des Accords de Bretton Woods. Ils ont provoqué la crise de 2008 et sont à l’origine des querelles commerciales actuelles.

La révolte des classes moyennes en Occident, qu’elle prenne des formes électorales ou celle de jacqueries, ressemble partiellement à celles de l’entre-deux-guerres, le socialisme révolutionnaire en moins, depuis qu’on sait qu’il ne mène à rien, sinon au crime et à la misère.

On retrouve en France, les dégâts provoqués par la dénatalité dans les années trente. Rappelons que la France était dans l’entre-deux-guerres un pays dont la population baissait, en dépit de l’afflux de nombreux immigrés fuyant soit les révolutions à l’est soit le fascisme italien, soit le nazisme, soit le franquisme, soit les massacres turcs. Qu’on se rappelle Mitterrand criant « Haro sur les Métèques » dans les années trente ! Les aspects démographiques sont tout aussi importants aujourd’hui. Il est clair que la population blanche baisse en France de 100 000 à 150 000 unités chaque année, avec une perspective de remplacement des autochtones par les populations immigrées venant d’Afrique dans les 50 années qui viennent. Depuis trois ans, le décrochage de la natalité globale mène à la baisse de population connue en Allemagne et au Japon.

L’ordre rooseveltien est en train de s’effacer totalement. L’ONU est décrédibilisé comme les sont le FMI et la banque mondiale. Le multilatéralisme s’effondre. L’Union européenne est traversée par des courants qui poussent à sa destruction. Les peuples veulent reprendre la main sur leurs responsables nationaux. La coupure entre dirigeants et pays profond est, comme dans les années trente, extrêmement profonde, ce qui conduit à des réactions violentes. Cette désagrégation conduit à l’apparition de « seigneurs de la guerre », façon Poutine ou Erdogan, comme de voix tentées par l’exaltation prophétique sans influence sur la réalité. Il y a du Briand chez Macron !

Pour les économistes conséquents, la question centrale doit être celle de la monnaie et des systèmes monétaires. La crise globale actuelle n’est pas due seulement aux troubles consécutifs aux dysfonctionnements du système monétaire international et à la gestion de la zone Euro. Mais elle en est le noyau dur, et c’est là qu’il faut agir pour obtenir un vrai socle de renouveau.

Il est intéressant de noter que les premières réformes imposées par les vainqueurs, à la fin de l’entre-deux-guerres, d’abord par les Nazis après leur victoire surprise en France puis par les Américains à Bretton Woods dès que la victoire est devenue certaine, à Bretton Woods, ont été des réformes monétaires. Les idées qui ont bouillonné en juin et juillet quarante, sous pression nazie, se sont retrouvées dans les débats de Bretton Woods, sous pression américaine, et la rupture de ton imposé par Donald Trump réactualise les débattre d’alors. Certaines des suggestions qui se discutent en Europe sont comme la réplique de certains débats de juin quarante. Les conflits et suggestion de l’époque portent leçon actuelle par leurs résurgences.

Tout se passe comme si la stabilisation d’un système monétaire mondial après la généralisation des monnaies fiduciaires d’état avait fait surgir des idées-forces constantes, qui traversent le cisèle, qui n’avaient jamais pu s’exprimer totalement du fait des relations de pouvoirs, les conflits entre puissances majeures cassant ce qui avait pu être mis en place de bon et alimentant des remises en cause continuelles et des politiques défectueuses. Ne peut-on pas, en faisant apparaître le lien fort entre les meilleures idées et des meilleures pratiques qui ont traversé le siècle, définir une véritable organisation monétaire, financière et commerciale mondiale ?

Notre prochain livre à paraître en 2019 portera justement sur cette question. Il nous semble que nous disposons là d’un terreau très riche pour envisager un avenir positif.

Didier Dufau pour le Cercle des Économistes E-toile.

 

 

 

 

 

Gilets Jaunes et Énarchie Compassionnelle

Les « réseaux sociaux » ont croisé un mécontentement de fond qui a mis dans la rue avec des gilets jaunes 200 à 300 mille citoyens français. Il s’agit bien d’une forme inédite de jacquerie, évènement improbable et imprévisible. Option 1 : « Une révolte ? Non, Sire, une révolution ». Option 2 : « Un énervement, Sire ; même pas une émotion ». On verra bien.

Mais que les explications sont faciles à trouver. Internet est souvent le moyen de mesurer les passions qui secouent un pays. Il révèle des attitudes et des ressentiments. Le billet le plus lu sur ce blog, ces derniers mois, dans des proportions réellement anormales était intitulé : « Plus cela change, plus c’est la même chose » (http://cee.e-toile.fr/index.cfm/2017/11/21/Plus-cela-change-plus-cest-la-mme-chose). Cet article qui date d’exactement un an a atteint 3 955 lectures alors que l’article le plus lu après lui n’en dépasse pas 1 000.

Ce sentiment est d’abord le fruit d’une élection présidentielle escamotée. Il n’y a pas eu de campagne électorale, sinon, de façon partielle, au moment des primaires. L’échec de Juppé et Sarkozy signifiait qu’à droite on voulait une vraie rupture, notamment dans le domaine fiscal et économique. Le trouble à gauche paraissait suicidaire (http://cee.e-toile.fr/index.cfm/2017/1/5/Socialisme--la-dcomposition-dlirante).

La réaction populaire très négative aux projets allégués de réforme de la sécurité sociale avait sonné une sorte de tocsin. Le pays devenait plus que chatouilleux sur ses droits. La santé, c’est sacré, surtout si on est pauvre.

Ensuite tout s’est arrêté. L’affaire Fillon a bloqué tous les médias dans le délire et l'antinazisme bidon a créé un faux débat ridicule au second tour, aggravé par l’effondrement radical de la candidate du FN lors du débat, surprise à dire littéralement n’importe quoi en matière monétaire. Le résultat a été un record d’abstentions.

Il faut garder à l’esprit que depuis 2008, le revenu par tête française a constamment baissé. Nous verrons bientôt si c’est encore le cas en 2018. Le phénomène est majeur. La première crise de ras-le-bol fiscal, dite des bonnets rouges ou des pigeons, selon les modalités qu’on privilégie, avait montré que le pays n’acceptait plus d’être tondu ras par des hauts fonctionnaires politiciens. L’Énarchie est d’abord un excès fiscal majeur. Son triomphe a valu à la France d’être le pays le plus taxé du monde. Bravo ! Mais gare ! Il est interdit de trop insister sur la grogne fiscale dans les médias (gavés de subventions publiques). Les Français savent compter. Le décalage entre la chanson des médias et le ressenti de la population est devenu abyssal.

Dans la confusion de la campagne présidentielle, les Français ne se sont pas rendu compte des dangers de la démagogie du candidat Macron qui avait choisi cyniquement une option « d’achat de vote » sans vergogne. Le pays a peu réagi à une hausse de la CSG qu’on leur présentait comme microscopique et ciblée alors qu’elle était massive et générale. Mais l’idée de ne plus pays de charges sociales sur le salaire ni de taxe d’habitation, a fait saliver les babines. D’autant qu’on gratifiait le pays de nouveaux remboursements gratuits pour les lunettes et les sonotones.

Cette démagogie a payé à court terme mais c’est révélé désastreuse aussitôt après l’élection.

Ces mesures ne pouvaient pas avoir d’effet économique majeur parce qu’elles ne renforçaient pas la compétitivité. Il fallait comme nous l’avons indiqué, transférer sur la TVA une partie des charges patronales (celles concernant la maladie) et cesser de parler de charges salariales et patronales pour un concept de charges sociales uniques. L’effet aurait été celui d’une minidévaluation. En supprimant complètement l’ISF sans se laisser aller à un « storytelling » débile qui sépare la bonne finance et la vilaine tentation immobilière, on ajoutait une prime à l’investissement. Dans la phase haute du cycle où nous sommes depuis 2016, cette politique aurait permis des résultats immédiats. Les indispensables mesures que sont la taxation forfaiture des revenus du capital (qui aurait dû être étendu à la rente immobilière) et une moindre pénalisation des relations sociales dans l’entreprise, dans un contexte favorable d’intérêts très bas et de prix du pétrole au plancher, auraient aidé à obtenir des résultats encore meilleurs

Au lieu de cela, le Trésor a repris la main et a commencé à jouer au bonneteau fiscal en matraquant les propriétaires, les retraités et les automobilistes.

Au lieu des cadeaux attendus (bêtement), les Français, notamment dans la France la moins bien dotée en matière de revenu et d’emplois, ont vu une dégelée d’impôts, taxes et oukases divers pleuvoir sur leur vie quotidienne.

Pour les classes moyennes, la voiture et la maison sont les deux actifs fondamentaux. Ils sont achetés à crédit. Le poids des remboursements pèse lourdement sur le ménage et crée une dépense fixe incompressible importante.

Si on aggrave les impôts en période de hausse des cours internationaux, du pétrole, en annonçant que cette aggravation continuera et s’amplifiera dans les années suivantes, tout en précisant que la voiture qu’on a ou qu’on vient d’acheter perdra bientôt toute valeur à la revente, alors que l’emprunt court, on crée une haine farouche. Ajoutons un Oukase jamais débattu nulle part qui réduit de 10 km/h la vitesse sur route, et vous touchez à l'intime une grosse partie de la population, surtout en province où les points ont commencé à disparaître à grande échelle (d’après les on-dit, chaque utilisateur régulier de sa voiture en province aurait déjà perdu deux points depuis la mise en place de la mesure).

Quand vous alourdissez massivement les coûts de chauffage, annoncez qu’il faudra remplacer la chaudière au fuel qui sera interdite à court terme, tout en imposant des normes hypercoûteuses, tout en aggravant les impôts locaux et l’IFI (l’exonération de taxes d’habitation étant réparti dans le temps pour ceux qui l’espèrent), vous reperforer l’intime des ménages.

La bagnole et la maison sont les deux armatures du bonheur populaire. C’est la garantie de ne pas être à la rue et de pouvoir travailler. Sans maison ni voiture, on entre dans la précarité.

Pour les retraités qui voient la CSG augmenter massivement, qui constatent que les retraites ne sont pas revalorisées, alors que l’inflation repart, que leurs coûts d’habitation augmentent et que leur voiture va bientôt leur être arrachée (alors qu’ils n’ont aucun moyen de faire face à la hausse de coûts des nouvelles voitures fortement aggravées par une fiscalité verte débridée), alors que l’IFI rode sur le patrimoine qu’ils ont pu accumuler, la situation est infâme.

Les médias ont tort de voir uniquement l’aspect « pouvoir d’achat » ; L’aspect « patrimoine » est tout aussi important. Pour les ménages pauvres ou au bas de l’aisance, les deux réalités sont confondues.

Macron s’est mis dans les pas de Hollande. « C’est Hollande sans l’extrême gauche » répètent les observateurs, avec un tabassage fiscal initial encore supérieur. Naturellement, aucun des Énarques qui nous gouvernent n’a songé à baisser la dépense publique. Au contraire on l’augmente !

Devant la grogne, ils ressortent le vieux truc de la compassion et de l'insuffisance de communication. L’Énarchie compassionnelle n’est pas un vain concept. Cela fait maintenant 45 ans que cela dure. Edouard Philippe en est l’acteur le plus caricatural. Droit dans ses bottes comme son mentor Juppé, il décide seul souverainement de mesures qui impactent directement la vie des Français. La limitation à 80 km/h, c’est lui. L’impôt à la source c’est toujours lui. La suppression à terme des chaudières et des voitures diesel, c’est encore lui. L’Énarque est l’arbitre de la société. Face à la grogne il propose des subventions, augmentant à la fois les impôts et les cadeaux, (une technique qui a tué le bâtiment). Toujours la même méthode. On impose et on lâche du lest. Ensuite on déclare que le lest est une dépense fiscale qu’il faut supprimer. La technique, institutionnalisée depuis juillet 1940 et la création de la direction du Trésor, est parfaitement au point.

Le joli pronunciamiento réussi par l’Énarchie, les achats de votes cyniques mais réussi du candidat Macron, le retour aux pratiques détestables qui ont conduit la France dans le déclin et la dérive fiscale absolue, collent si étroitement à l’équipe d’énarques qui gouvernent qu’ils ne peuvent pas s’en dédouaner sur un quelconque bouc émissaire. Le gilet jaune leur colle au dos comme la tunique de Nessus.

La jacquerie peut s’étioler et finir en eau de boudin. Mais désormais un fond de haine traîne dans toutes les couches de la population contre les dirigeants fonctionnaires qui accaparent le pouvoir et considèrent que les biens et le revenu des Français leur appartiennent et qui pensent pouvoir multiplier les contraintes contre leurs administrés. Elle est là pour longtemps.

Comme nous l’avons déjà écrit souvent, c’est l’immense erreur de LR d’avoir mis à sa tête un Énarque, antipathique de surcroît. La droite ne peut se reconstituer qu’avec un autre modèle de gouvernance que celui proposé depuis 1974 avec Giscard et Chirac, et repris aujourd’hui par Macron et Philippe.

Au moment où Énarchie et anarchie se rejoignent, il n’y a plus d’opposition raisonnable possible.

Quel gâchis ! La seule solution durable serait l'éviction d’Edouard Philippe et de l’équipe qui gère les finances (Le Maire et Darmanin) et leur remplacement par de nouvelles têtes capables de porter un message de retraite fiscale. Un nouveau Monory, qui s’était révélé excellent.   Sinon, on peut craindre que ce soit Macron qui soit totalement démonétisé et conduit plus ou moins rapidement à la paralysie.  

Agnès Verdier-Molinié : « en marche vers l’immobilisme »

Agnès Verdier-Molinié, la directrice de l’Ifrap, publie chez Albin Michel : « En marche vers l’immobilisme ».  C’est le quatrième volet de notre réflexion sur la malgouvernance en France, après la mise en cause de la gestion de la Capitale Française par le groupuscule rassemblée autour d’Anne Hidalgo, les éléments de réflexion sur le « destin français » d’Eric Zemmour, et les inquiétudes démographiques et civilisationnelles autour d’un « grand remplacement »exprimées par L. Obertone.

L’Ifrap est une institution que nous approuvons et soutenons et dans sa démarche et dans ses résultats. Beaucoup de ce que nos intuitions suggèrent ou font craindre se trouve confirmé par les études de l’Ifrap. L’équipe est bien informée et sa directrice est une fille crane et courageuse qui n’hésite pas à se livrer à un exercice d’expression publique qui lui vaut insultes et crachats. Il faut du courage dans ce genre d’entreprise et la tenace Agnès en a. Bravo !

Le livre confirme ce que nous avons anticipé dès la campagne électorale d’E. Macron. On fera peu et relativement insignifiant, même si quelques mesures vitales seront tout de même prises. Pour l’essentiel, l’équipe d’Enarques réunie par l’Enarque Macron aura plus de mal à se sortir des conséquences de sa démagogie électorale,  et à se dépatouiller des médias, qu’il ne passera de temps à atteindre les objectifs quantifiés qui avaient été annoncés pour contrer les annonces de F. Fillon.

Sept ministres dont trois d’Etat ont démissionné, dans des conditions le plus souvent bizarres voire franchement déplorables, soit parce qu’ils étaient rattrapés par leurs propres turpitudes après avoir appelé à laver plus blanc que blanc, soit parce qu’ils voyaient bien que la fine équipe d’énarques qui dirigeaient tout ne leur laissait aucun espace d’action. Quant aux programmes, on voit qu’ils sont d’abord et avant tout des affichages, la réalité révélant une suite infinie de petites mesures ou de demi-mesures. 

Il était strictement indispensable de revenir sur l’ISF et de remettre une taxation forfaitaire sur l’épargne. Au lieu de défendre ces mesures simplement  en expliquant que les gouvernements socialistes avaient été trop loin et que les effets pervers étaient accablants et irresponsables, E. Macron a tenté de justifié une demi mesure de libération fiscale sur l’épargne en accablant l’immobilier. C’était du n’importe quoi démagogique. Il a tenté d’expliquer qu’il donnait du pouvoir d’achats aux pauvres, avec les mesures d’achat de votes démagogiques sur les cotisations sociales des salariés et la suppression de la taxe d’habitation sur une partie des assujettis. Cette farce se retourne contre lui au point qu’il vient dans son dernier discours d’avouer qu’il n’était pas en son pouvoir d’enrichir et de rendre heureux chaque Français !

Ce que montre le livre de notre auteur, c’est que dans le fatras de mesures qui ont été prises, rien de permet d’atteindre les objectifs affichés. Non, il n’y a pas de baisse des prélèvements ; non il n’y a pas de baisse de l’endettement ; non les réformettes prises n’ont pas les effets prévus car presque toutes laissent la place à des préoccupations corporatistes qu’on considère normal de prendre en compte. Le nombre des fonctionnaires ne baissent pas. Les syndicats bloqueurs bloquent toujours à peu près tout. On voit avec l’affaire qui secoue la tête de FO que les mauvaises habitudes ont la vie dure : népotisme, détournement de l’argent public, méthodes infectes.

Les économies sont fictives. Le prélèvement à la source est un voyage en Absurdie administrative. La réforme du CESE est une farce (l’auteur dit un trompe-l’œil). Les abus dans les collectivités locales sont toujours majeurs. AVM a beau jeu de montrer que dans la ville natale du Président, Amiens l’absentéisme est toujours stratosphérique : 49 jours ouvrés, s’ajoutant à un temps de travail quotidien faible et une durée annuelle très basse. Quand, de façon régulière, une partie des salariés publics ne travaillent que 6 mois payés 12, avec une rémunération moyenne supérieure à celle du privé, nous ne sommes plus en république.  L’accès aux données est toujours aussi bloqué. On ne doit pas savoir. Quant on voit que le président du syndicat FO, principal syndicat de la fonction publique, se met en congé maladie parce qu’on a découvert quelques unes de ses turpitudes, on comprend tout.

La grande affaire qui s’annonce est la réforme des retraites. Tout le monde sait que le système de retraite des fonctionnaires est totalement abusif. Le livre donne les chiffres et ils sont à frémir d’indignation : les fonctionnaires ont un avantage de 21% en montant  par rapport au privé, avec une retraite moyenne de près de 28.000 euros contre 22.000 pour le privé. Et la manière dont la réforme est conduite aboutira nécessairement sur un nouveau « trompe l’œil ».

Les « rentiers de la République laissent les citoyens dans l’illusion du redressement économique. Avec le risque majeur de dérouler le tapis rouge aux populistes autres bonimenteurs ». « Nous vivons en plein choc de complexité avec ce qui va de pair, l’opacité reine ». « Le risque est de dégoûter nos concitoyens de la démocratie ».

C’est là qu’on rejoint la malgouvernance parisienne, parodie de démocratie, les livres de Zemmour et d’Obertone et plus encore celui de Yascha Mounk « le peuple contre la démocratie (L’observatoire),». « Pour sauver la démocratie, nous avons besoin d’unir les citoyens autour d’une vision commune de leur nation, de restaurer leur espoir en l’avenir économique  et des rendre plus résistants aux mensonges et à la haine qu’ils rencontrent tous les jours sur les réseaux sociaux ». Nous-mêmes, depuis 1977, ne cessons de répéter dans l’indifférence générale : « attention à la colère des peuples ».  La malgouvernance générale et les dysfonctionnements économiques jamais réparés ont un coût qui n’est pas seulement économique.

Maintenant les avertissements viennent de partout. Il est bien tard.

 

Laurent Obertone, et la fin programmée de la France blanche

Laurent Obertone s’est fait connaître par un livre choc et méritoire : La France orange mécanique. Il démontrait de façon convaincante que la sécurité des Français n’était plus assurée et que le développement de la délinquance et de la « sauvagerie » avait atteint de tels niveaux que le phénomène devenait incontrôlable. C’était l’époque où les gouvernements et la presse étaient obsédés d’occulter, de nier, de minimiser les faits et d’en exonérer les auteurs, en enveloppant le tout d’une explication psychologisante : le-la « bourge de base » avait un sentiment d’insécurité mais tout montrait qu’il s’agissait là d’un sentiment. Sentiment malvenu car sans aucune réalité et probablement nourri par la xénophobie et le racisme ordinaire du « beauf » français à tendances pétainistes et pro nazis etc. La ritournelle est connue. L’ennui, c’est que la méthode de l’auteur était imparable : collecter toutes les informations sur la situation réelle et les mettre bout à bout pour dresser un tableau sans fard de la réalité. Ce que le lecteur des feuilles province savait de sa situation locale, l’auteur l’a généralisé à la région et au pays tout entier. Avec trois constats fracassants :

-          La violence était de plus en plus évidente et atteignait des sommets, notamment contre les femmes blanches, avec plus de 100 000 viols par an

-          Lex crimes et délits étaient à plus de 75 % le fait de l’immigration africaine et maghrébine.

-          Les juges ne condamnaient pas. Il est vrai que c’était l’époque du « mur des cons » (que l'on va d’ailleurs juger bientôt), et du « justicialisme » qui décrétait que l’immigré devait toujours avoir la prime sur l'autochtone.

Ce livre a dérangé à la fois les dirigeants de la presse écrite, radiophonique et télévisée, habitués à l’idée que leur rôle était de favoriser le « vivre ensemble » en minimisant tout ce qui pourrait « stigmatiser » et mettre le feu aux poudres, la haute administration désireuse de pas avoir ce bébé sur les bras, d’autant que cet enfant illégitime de la République leur aurait coûté leur réputation, et les dirigeants politiques conscients d’être à peu près impuissants face au « gouvernement des juges », dont les sources sont le Conseil d‘État, le Conseil constitutionnel et, la Cour de Justice Européenne et la CEDH. Le terrain étant occupé par le Front national, le risque était également politique.

L’acceptation de l’impuissance devait être effacée par quelques éructations contre les fâcheux qui la mettaient en évidence. Les cultureux gauchistes subventionnés (nous nous excusons du double pléonasme) de leur côté renforcèrent leur pression en faveur du bon immigré contre le vilain blanc machiste et dégénéré. Le bourgeois à dénoncer des années soixante-dix a laissé la place au mâle blanc dénaturé qui se devait d’être régénéré par des apports immigrés, auprès desquels il fallait prendre une posture d’excuse et d’accueil.

Exit Obertone et Orange Mécanique dans les poubelles de l’actualité maquillée des médias. Il a donc repris le flambeau avec deux livres plutôt mauvais sur l’aspect orwellien de la réaction des dirigeants politiques et médiatiques, puis sur les risques de guérilla urbaine. N’est pas Houellebecq qui veut !

Le revoici avec un livre qui renoue avec la méthode de son premier livre : une compilation journalistique bien faite des faits et des analyses relatifs à l’immigration de pauvreté de masse. Le but est de répondre à des questions majeures du temps, non pas sur la base des intentions ou des désirs, mais des faits. Est-ce que le grand remplacement a lieu ? À quelle vitesse ? Quand sera-t-il effectif ? Est-il bénéfique ? Les mesures prises pour contenir les conséquences sont-elles efficaces ? Il est de fait que ces questions ne sont traitées ni par les instances gouvernementales, ni par les universités, ni par les journaux. Plus curieusement, il est interdit de les traiter et les mesures sont prises tous les jours pour empêcher toute étude sérieuse permettant de connaître la réalité.

L’idée que la population européenne blanche puisse être éliminée par la population africaine noire et maghrébine est ravalée à une hypothèse purement raciste qui déshonore qui ose aborder la question. « Si c’est la réalité, ainsi soit-il, pauvre xénophobe et sale raciste ! » Du coup l’écart entre ce que montrent les médias et la réalité n’a pas cessé de se transformer en immense fossé. Le gouffre est tellement énorme qu’il devient comique ou tragique, comme on voudra.

La France interdite essaie, comme la France orange mécanique, de faire ressortir des faits largement occultés, enfouis, et disséminés dans des centaines d’études jamais citées ni jamais synthétisées dans la presse. Le travail est remarquable par l’ampleur des recherches dépouillées et par le caractère sourcé de tous les faits mis en évidence.

La question cruciale est évidemment démographique. L’étude des composantes de la population étant interdite, la recherche a pris des détours astucieux pour parvenir à répondre à cette simple question : quelle est la part de la population d’origine indo-européenne dans la population installée en France, son évolution et la prévision qu’on peut en faire dans les quelques années et décennies à venir.

Voici les chiffres qui devraient faire consensus : la population non indo-européenne représente aujourd’hui autour de 20 % de la population française métropolitaine. Inégalement répartie sur le territoire français, elle représente dans de nombreuses parties du territoire plus de 75 %, avec une éviction croissante des populations blanches. De façon dynamique on passe de 2 millions de personnes non indo-européennes en 1970 à 12 millions en 2020. Cette multiplication par six est camouflée sous le vocable mensonger imposé par les médias et les politiques de « stabilité de l’immigration ». L’auteur compare ces chiffres avec deux des Français de souche installés dans les anciennes colonies qui n’ont jamais dépassé 1.5 millions de personnes et jamais plus de 10 % de la population totale. On parle de « colonie de peuplement » pour l'Algérie, avec 10 % de non autochtones. Pour l’auteur les Français autochtones sont donc victimes d’une hypercolonisation de peuplement. D’après l’INED et l'INSEE, de 1999 à 2015 la population française de souche a augmenté de 4.6 %, les Turcs de 40 %, les Maghrébins de 46 % et les Africains subsahariens de 138 %.

La grande question est la suite des évènements : va-t-on vers une augmentation de la proportion d’émigrés africains et maghrébins et jusqu’où ? La réponse est naturellement dans le différentiel de fécondité entre population indo-européenne et africaine, et dans l’évolution des nouveaux flux d’immigration. Grâce aux enquêtes épidémiologiques traçant la drépanocytose, une caractéristique non présente dans les populations indo-européennes, au moment des naissances, on sait que la part des naissances dépistées comme porteuse de cette caractéristique raciale est passée de 25 % en 2006 à près de 40 % en 2016. En Ile de France elle est désormais autour de 75 %.

La triste vérité est que le taux de fécondité des femmes françaises blanches baisse comme partout ailleurs et se situe entre 1.2 et 1.4, comme en Italie, en Pologne ou au Japon. Le nombre de femmes blanches en âge de procréer baisse continûment et en secret. Nous avons alerté sans cesse sur ce mouvement mortifère. Le cumul des deux évolutions impose une baisse des naissances qui est très marquée. Près de 100 000 bébés blancs manquent à l’appel en dix ans à peine.

Les projections font peine à lire. On est sûr désormais que la France dans 20 ans aura perdu 3.72 millions de natifs. 100 000 natifs sont remplacés chaque année  par 150 000 divers dès maintenant. « À ce rythme-là les natifs européens seront minoritaires en 2 060 ». C’est-à-dire en une génération. On assiste à la disparition du peuple Français qui sera consommé avant la fin du siècle. La France sera devenue un territoire africain et maghrébin.

C’est devenu la situation générale en Europe qui elle aussi est frappée de disparition programmée, dans sa composition ethnique historique.

Ces faits, car il s’agit de faits et non d’élucubrations xénophobes et racistes, posent la question du « destin national » comme l’écrit Zemmour. On peut ou non considérer que la question est grave sur une base individuelle. Mais il est difficile de ne pas poser la question à l’ensemble de la nation au même où il est encore possible de renverser la tendance.

Obertone ouvre le débat sur des bases larges : cette émigration est-elle inéluctable ? Il montre que non. Est-elle bénéfique ? La réponse est encore non sur presque tous les critères. Peut-on la rendre bénéfique par des versements sociaux de plus en plus colossaux. Eh bien non ! Au contraire les déversements d’argent permettent à une part massive de la population qui s’installe de vivre sans travailler en quémandeur agressif et leur évite d’avoir à s’intégrer et accepter les règles de la société qui les accueillent qu’ils détruisent allégrement.

Du coup voilà l’auteur obligé de dénoncer le « socialisme », cette idée qui veut qu’une partie de la population doive vivre avec l’argent des autres, au moins le temps où les autres n’ont pas disparu. « En offrant de profiter de la nation sans s’y fondre, le socialisme renforce la communauté et la communauté devient un droit dans le droit ». « L’état providence est le meilleur moyen d'accélérer la réclusion sociale, la destruction d’une société hétérogène, et l’effondrement du capital social, en figeant quantité d’individus dans leur attente parasite ». « L’asociabilité n’est plus honteuse mais elle est attractive et branchée ». « C’est bien le socialisme inconditionnel qui crée le ghetto ». On déverse des sommes de plus en plus gigantesques sur des quartiers qui ne changent pas. Au contraire les zones à problèmes se multiplient à l’infini. « Pas question de changer une politique qui perd : l’avenir sera fait d’investissements, de rénovation, de social. Donc de communautarisme, d’allocataires et d’émeutes ». « Être social avec des asociaux, c’est être antisocial » démontre avec moult exemples l’auteur du livre. « La loi perd en importance, l’état en respectabilité, ses serviteurs en estime, la république en dignité. La non réciprocité devient une tentation générale ».

La corrélation entre le grand remplacement et la lourdeur constamment aggravée des impôts paraît évidente à Obertone. Le contrat fiscal se détruit à proportion de la destruction du contrat national.

Mais c’est évidemment la vie quotidienne traditionnelle qui est totalement détruite. « « Le vivre ensemble » avec une hétérogénéité massive détruit peu à peu l’attractivité d’immeubles, de rues, de quartiers, puis de villes entières, de département et enfin de pays ».

Les conséquences politiques de la montée de l’africanisation de la France sont aussi examinées par le livre. La régularisation massive et rapide des entrées clandestines (le plus souvent on entre avec un visa court et on reste et on attend la régularisation) et la naturalisation expéditive des nouveaux arrivés permettent d’enrichir le capital électoral de certains partis. « Cela renforce le lien entre le socialisme, l’assistanat et l’immigration. L’immigration et l'assistanat votent socialiste, le socialiste vote l’assistanat et l’immigration. Le tout devient irréversible ». « Le monstre s’auto alimente ».

Le livre reprend la question de la sécurité. « Fin 2017 il a fallu 170 000 policiers et gendarmes pour « sécuriser » le réveillon. Ils étaient 100 000 en 2016, 55 000 en 2014, 35 000 en 2009 et 28 000 en 2007. Aucun doute nous allons vers l’apaisement ».

On repasse aussi en revue toutes les analyses de la France Big Brother pour tenter de comprendre pourquoi les faits sont niés et cachés, les leçons des politiques inefficaces jamais tirées, la culpabilisation de l'autochtone toujours aussi abusive, les crimes des immigrés toujours excusables.

« Tous les indicateurs montrent que l’immigration de masse n’est pas une chance pour l’Occident » démontre l’auteur dans plusieurs chapitres successifs très documentés.

Il s’attaque alors à un problème beaucoup plus large : la disparition des Blancs sur la planète. La démographie ici encore est dirimante. La logique des taux de natalité est imparable. On parle de la disparition d’un milliard d’humains blancs, au moment où la population mondiale atteindra les 10 milliards ! Obertone cite les mille et une occasions où les principaux intervenants sur les télévisions se sont félicités de cette disparition, le plus souvent en accablant les Blancs de tous les maux du monde. « Vive le métissage » est le leitmotiv des médias. « Les thèses racialistes à la mode n’ont pas besoin de preuve. Le métissage est bon voilà tout ». Et dire le contraire serait une insulte aux nombreux métis qui le vivraient très mal. « Je critique cette idéologie parce qu’elle me semble comme toutes les autres hypocrites, absurde et totalitaire ». Si nous sommes tous égaux, pourquoi le métissage serait-il un mieux ? Le métissage suppose que l'homogénéité est moins bien et que le blanc de souche est un inférieur. Quelle valeur de la République soutient ce gendre d’élucubration ?

Pourquoi diable les « élites » se comportent-elles ainsi ? Ce sont les pages les moins convaincantes. L’auteur une explication psychologisante qui vaut ce qu’elle vaut. Il souligne aussi le bénéfice social et économique qu’il y a à seriner la bonne cause du vivre ensemble. La contre diabolisation n’est pas plus convaincante que la diabolisation pratiquée par les adeptes de la fin heureuse de la France blanche. Dire : arrêter l’immigration de masse africano-maghrébine est possible et si on ne le fait pas, c’est parce qu’on est un malfaisant qui se croit une âme supérieure ne fait rien avancer du tout. « La plupart de nos journalistes et universitaires se comportent comme ces éponges de mer qui, une fois fixées sur leur rocher, mangent leur propre cerveau, devenu inutile ».

La réalité est plus simple : pour arrêter le flot massif d’immigrés « indésirables », il faut déjà en définir les critères. Celui de la race et de la couleur de peau est problématique, en soi, il s’agit d’un racisme, bien intentionné peut-être mais un racisme tout de même. Il s’agit de la survie de ce que nous sommes. Si la survie est en jeu pourquoi ne pas transcender l’interdit du racisme ? Tel est la thèse sous-jacente de l’auteur. « Sinon c’est la guerre civile » dit Zemmour. Actuellement les traités et la Constitution empêchent de mener de telles politiques. Il faut donc sortir des traités européens et changer la constitution dans un sens clairement xénophobe et raciste. Affirmer que c’est une attitude facile à endosser n’est rien moins qu’exagéré.

L’auteur a beau jeu de montrer que les racistes anti-blancs n’hésitent pas dans leurs propos extrêmement violents et que cette violence verbale est partout dans les médias, sous applaudissements. Mais comment devenir raciste pour contrer les méfaits de l’antiracisme outrancier et raciste ?

On cherche à contourner le dilemme moral en soulignant que les thèses immigrationnistes font monter les populismes. Le danger populiste devient une arme contre le danger de submersion !

« Rien n’est impossible sauf si nous décidons que cela l’est. Et quand la survie de la nation est en jeu, la Constitution suivra », écrit l’auteur. Mais il se garde bien d’énumérer les mesures à prendre.

Si on le fait, la situation commence à se durcir pas mal :

-          Interdiction de régulariser des personnes entrées clandestinement ou restée en France au terme de leur visa et expulsion immédiate avec interdiction de visa à vie.

-          Suppression de toutes assistances médicales sauf urgences avec remboursement par le pays d’origine.

 

-          Exclusion de la solidarité nationale des étrangers non indo-européens

-          Non-naturalisation des personnes non indo-européennes

-          Expulsion des délinquants avec regroupement familial inversé (toute la famille d’un terroriste seraient par exemple expulsée)

-          Expulsion pour comportement contraire aux traditions nationales et injurieux vis-à-vis de la France et des Français

-          Expulsion des logements sociaux avec obligation de se loger dans le secteur des loyers libres.

-          Interdiction d’envoyer des capitaux vers le pays d’origine.

-          Nationalité obtenue par la loi du sang…

-          Aggravation des peines lorsque commises par un étranger

-          Expulsion des enfants et des adolescents

-          Interdiction du vagabondage et de la mendicité

-          Sanctions collectives en cas de révolte urbaine.

-          Camps de travail sévères pour les étrangers qui ont détruit leurs papiers

-          Exclusion du champ médiatique et universitaire des défenseurs de l’immigration africaine de masse.

-          Frexit

-          Abandon de la CEDH

-           

En gros, un étranger africain qui moufte et ne travaille pas est expulsable ; s’il est délinquant il peut perdre la nationalité qu’on a pu lui accorder antérieurement. On sort la sanction des mains de la justice pour la rendre à l’administration.

Toutes ou partie de ces mesures sont mises en œuvre dans des pays que nous respectons, comme Israël par exemple .

Certains imaginent plus.

L’auteur se garde bien d’entrer dans cette discussion. Il préfère morigéner les Français blancs eux-mêmes qui ne font plus d’enfants, rêvent de quitter la France, ou se résignent sans réagir. Et il ne cherche pas à comprendre ce que seraient les conséquences de toute nature de mesures efficaces. « Il n’est pas question de remplacer un délire progressiste par un autre délire ». On voudrait avoir plus d’explications.

Il est peut-être utile ici de faire intervenir deux expériences personnelles.

Parti à l’étranger cet été, le chauffeur de taxi était noir (un sympathique haïtien). L’hôtesse Transavia pour l’enregistrement des bagages était noire. Le contrôle de sécurité était opéré par une triplette noire (deux femmes et un homme). La caissière du marchand de journaux était noire. La serveuse du café était noire. L’hôtesse dans l’avion était noire. Au retour : idem. Ajoutons que les caissières du G20 pour acheter un en-cas étaient également noires. 100 % noires !

Aller en métro à la Courneuve où se trouvent les archives du ministère des Affaires Étrangères est une aventure du même type. À partir de la station Chatelet l’intégralité des passagers n’est pas indo- européenne. Mais oui, encore 100 %

Sur la passerelle qui rejoint l’école de la rue Vercingétorix à la gare Montparnasse, le 5 octobre 2018, un enfant blanc supplie un gamin noir de jouer avec lui. Réponse du petit négrillon : « de toute façon je ne joue pas avec les Français ». Ladite école, à quasiment à 100 %, reçoit des élèves de couleur. Du coup plus un blanc ne veut y mettre ses enfants, quand ils en ont. La ségrégation n’est pas univoque.

Le grand remplacement ne concerne pas seulement la banlieue parisienne. Grâce aux efforts de la municipalité de paris, dirigée par des immigrés indo-européens, pour le coup, des quartiers entiers du Paris intra muros virent leur cuti.

Il serait donc malhonnête d’affirmer que le livre affirme des choses fausses ou que nombre de ses observations ne soient pas pertinentes. Ce qu’il décrit est bien ce qui se passe et son livre est même largement en dessous de la réalité, car les évolutions vont désormais très vite. Un recrutement d’hôtesse d’accueil : pas une réponse indo-européenne ! Un recrutement de codeurs ? Pas une candidature « blanche ». Une demande en intérim de personnel de sécurité : pas une candidature blanche. Idem pour les caisses en magasin. Nous parlons de Paris intra muros.

L’auto destruction démographique de la population autochtone est un fait très avancé . Elle n’est pas due à l’immigration ! La consomption française est largement endogène. Elle est la même que celle du Japon, de la Pologne, ou même de l’Allemagne.

L’ennui de notre époque est que nous sommes confrontés à des difficultés que nous pensons inéluctables et sans solutions :

-          Le drame écologique potentiel qui porte sur la survie même de la terre

-          Le drame démographique dans de nombreux pays qui entraînent soit un dépérissement grave soit une submersion par des allogènes

-          Le drame économique qui voit l’organisation économique du monde fondée sur des modalités qui brisent la croissance et la prospérité.

Sortir par le haut de ces drames est possible mais demande de telles remises en cause que nous ne nous en croyons plus capables. Nous cédons facilement à l'inéluctable.

Il est intéressant de noter que sur ces trois sujets, les dirigeants français actuels n’ont aucune politique significative. Ils se contentent de subir. Il est vrai que si la prise de conscience des difficultés inhérentes au réchauffement de la planète, l’épuisement des ressources et l’envahissement par les déchets nocifs est faite, les solutions pertinentes sont loin d’être évidentes (les énergies renouvelables et la réduction des transports ne peuvent pas  être la solution), et que le grand remplacement commence à faire des dégâts électoraux, les deux drames que sont le dysfonctionnement du système monétaire international et celui de l'organisation économique européenne ne sont même pas perçus.

Ce sont des dimensions fortes de la mal gouvernance occidentale.

Éric Zemmour, le destin français et l’économie

On connaît Éric Zemmour. Son mérite, immense, est d'avoir accepté de se faire injurier, excommunier, ostraciser pour introduire un peu de réalité dans le discours bien-pensant médiatique. Il a pris sur lui moralement, financièrement, juridiquement, de dénoncer une dérive de la société française qu’il considère, avec quelques arguments, contraire à la grandeur et au destin de la France. Ce courage a été récompensé puisque, dans le fond et le tréfonds du pays, son propos a trouvé de l’écho. L’énorme succès du livre « Suicide Français » a été la récompense de son acharnement et de son talent, car il n’y a aucun doute qu’Éric Zemmour représente une forme haute du talent journalistique.

Que Zemmour soit réactionnaire, aucun doute non plus. Il est en réaction contre la féminisation de la société. Il est en réaction contre l’islamisation de la société et plus généralement contre le grand remplacement de la nation blanche par l’immigration africaine ; il est en réaction contre le masochisme de la société française qui ne cesse d’accepter de faire pénitence ; il est en réaction contre les « pédagogues » qui ont détruit l’école de la République Française ; il est en réaction contre le consumérisme de la société ; il est en réaction contre le politiquement correct américain ; il est en colère contre les conséquences économiques pour la classe moyenne de l’ouverture de nos frontières à une concurrence dommageable ; il est en réaction contre le gouvernement des juges ; il est en réaction contre la dissolution de la souveraineté française du fait de la construction européenne. Pour synthétiser le tout, il est contre les trois libertés de circulation des hommes, des marchandises et des capitaux qui forment le credo moral du moment et le pilier juridique des institutions, françaises, européennes et onusiennes.

Il est naturellement en colère contre tous ceux qui promeuvent ce contre quoi il est en réaction. Il le leur dit, en face et sans douceur. La classe journalistique s’étant trouvée heureuse de jouer les curés chargés de prévenir les mauvais instincts des lecteurs et des auditeurs, et d’occulter tout ce qui pourrait leur donner de mauvaises pensées, cette rébellion a été jugée dans le milieu comme une diablerie. Il était bon pour l’audience qu’on lui laisse une petite place mais juste suffisante pour alimenter et justifier un boniment politiquement correct sourd et aveugle aux réalités françaises. La presse écrite, radiophonique et télévisée s’est mise à considérer le lecteur auditeur comme un Dupont-la-joie incorrigible, dont il était important qu’il paie pour les faire vivre, mais qui devait être morigéné et corrigé de sa « beaufitude ».

Ils ont repris une partie du discours et la totalité de la méthode des contempteurs socialistes du capitalisme mais qui eux, avaient leurs saintes écritures dans l'œuvre de Marx, Lénine et Engels et des saints, certes aux mains rouges du sang de dizaines de millions de victimes innocentes, mais dont on se devait d'admirer le rôle méritoire dans l’accélération d’une évolution scientifique du sens de l’histoire. Naturellement nos journalistes curetons, n’ont, eux, aucune bible à disposition sinon le devoir « de ne pas faire le jeu du Front national », un peu comme les précédents ne voulaient pas « désespérer Billancourt ».

L’Église considérait qu’il fallait donner une longue formation à des jeunes sélectionnés et formés dans des séminaires avant de leur donner le droit de prêcher. Et, en contrepartie, elle leur demandait un sacrifice, pour prix de leur crédibilité. Savoir et souffrance comme sources de la transmission de la foi ! Elle a abandonné le prêche, laissant vide la Chaire. La chair s'est vengée. L’église meurt, déconsidérée. Elle laisse les Chrétiens en mal d’un message qui parle du bien, et beaucoup gobent le prêchi-prêcha médiatique dominant même s’il s’est affadi en un simple politiquement correct qui admet l'incorrection des mœurs et qui les rejette dans un ghetto obscurantiste et dévoyé.

Les « cultureux » de gauche (désolé pour le pléonasme) ont fait, pour aider Zemmour, leur part de travail, d’abord en transfigurant le « bourgeois » en salaud incorrigible dont il fallait dénoncer en permanence la noirceur. Puis ils ont pris le tournant qui fâche notre auteur : c’est à la destruction du mâle blanc qu’ils se sont attelé, tueur de femmes, violeur d’enfants, colonisateur, belliqueux, nationaliste, pétainiste et émule d’Hitler même quand il dit le contraire, voire quand il l’a combattu. Comme disait le premier numéro de Hara-Kiri, avec une quatrième page évocatrice, « nous sommes heureux de vous offrir cette page de vomi ». Mais le vomi n’est pas une référence très porteuse.

Contre cet affaissement, Eric Zemmour a voulu montrer que lui avait une bible. Destin Français, son dernier livré rassemble ses Saintes Écritures. Les Français doivent savoir que ce qu’ils entendent de lui n’est que la partie émergée de l’iceberg. La partie immergée est bien plus profonde et bien plus dense. Alors il a sorti sa lampe de poche et il nous fait parcourir le labyrinthe sacré, celui qui doit conduire la France à cette prise de conscience : la France a un destin. On ne peut galvauder l’héritage dont nous sommes les insouciants bénéficiaires. Une somme pour nous sommer d’être français au lieu de disparaître.

Disons-le : la promenade est passionnante et apprendra beaucoup à bien des lecteurs. L’auteur ne se préoccupe pas d’être gentil. Ce qui nous vaut des portraits sans grâce et même plus que chargés de tous ceux qu’il considère comme les fossoyeurs du Destin français. On lira avec délectation celui de Germaine de Staël. Zemmour a la détestation féroce. Il a le panégyrique moins facile. On trouvera logiquement plus de déboulonnages que d’élévations sur piédestal. Certains portraits à charge sont ridicules, comme celui d’Eiffel. D’autres très bien vus comme ceux conjoints de Sartre et de Simone de Beauvoir. Certaines réflexions sont mieux qu’excellentes, comme son retour sur le message de Bossuet ou l’analyse de l’échec de Maupeou.

Le risque de ces fresques est évidemment la simplification. On ne glisse pas à travers les siècles sans dérapages et imprécisions avec des raccourcis certes saisissants mais tellement marqués de généralisation et de sélection qu’ils deviennent sinon des anathèmes du moins des affirmations pour le moins sans nuance. Par exemple :

« Les nouvelles élites (celles qui se succèdent après l’élimination du général de Gaulle – N.D.L.R.) seront aux antipodes de ceux qui l’avaient suivi : des enfants de la paix et non de la guerre ; des enfants du monde et non de la patrie ; des enfants du plaisir et non du devoir ; des enfants de la géographie et non de l’histoire. Plus férus d’économie que de stratégie ». « Si l’ingratitude est le propre des grands, cette génération est immense. Pour affirmer son autorité sur le pays, elle se prête à tous les reniements. Pour mieux remplacer son adversaire, l’élite gaulliste issue des combats de la résistance, elle la traitera de « fasciste » et de « pétainiste ». Produit du plus grand effort éducatif réalisé par la nation, elle s’empresse une fois aux commandes de désagréger le système éducatif ». « Elle va fermer la porte des hautes sphères aux classes populaires ». « Ces élites profitent de leur puissance de feu financière, culturelle et médiatique, de leurs réseaux et de leur influence, pour pousser en avant leur propre descendance ». « Le système économique mondialisé accentue cette reproduction sociale » [et] « fabrique une société d’héritiers. Une société que la révolution avait abolie ».

Ce genre d’analyse est trop globalisante. Il faut dire qui, pourquoi et comment. Les retournements ne se sont pas faits tout seuls. Giscard a été une catastrophe, surtout par peur de l’arrivée des socialistes, mais pas seulement. Mitterrand, qui a été l’accélérateur de tout ce que regrette Zemmour est un jeune pervers avant-guerre, un prisonnier de guerre intrigant bientôt pétainiste à Francisque pendant, un pur intrigant pendant la quatrième et un pourrisseur une fois au pouvoir. Étendre à toute la classe dirigeante une condamnation qui concerne essentiellement une partie de la gauche et quelques zozos nourris à la même source idéologique, en la mélangeant avec tous les lieux communs sur l’économie des socialistes d’extrême gauche, qui crient inlassablement à l’inégalité, ne fait pas un discours cohérent mais une sorte d’imprécation.

Le risque de la méthode de Eric Zemmour est bien là. L’imprécation le guette. Et l’envie de faire feu de tout bois, quand cela paraît servir sa cause. De ce côté-là, Eric Zemmour ressemble un peu à Marine le Pen : il ne domine pas ses dossiers économiques et il ne faut trop creuser.

Le chapitre sur Méline, réhabilité comme héros de la croissance saine et nationale, frontière fermée, est drôle par la candeur de l’auteur qui visiblement se raccroche aux branches comme il peut pour analyser les succès de son héros. Là où il faut des connaissances, de la nuance et une vraie force d’analyse pour ne pas dire trop de bêtises, l’auteur se contente de citer des auteurs qui selon lui, pensent comme lui, sans jamais faire intervenir, sur la même période, ceux qui sont résolument à l’opposé. On accumule des bribes de discours à charge contre le libre-échange, on compacte le tout et cela devient une clef universelle d’interprétation. À chaque paragraphe, le lecteur se dit : « attention tu n’as pas compris », ou « tu oublies ça, » ou « trop rapide » ou « tu simplifies à l’excès ». Zemmour, en économie, cherche des armes là où il peut en trouver et se saisit de tout ce qui passe à portée de ses lectures. En matière d’économie, Eric Zemmour a un esprit de système sans le système. C’est une horloge qui veut donner l’heure mais sans mécanisme d'horlogerie. Quand le petit oiseau sort et siffle, l’heure est rarement exacte car, quand elle parle, l’horloge donne toujours la même heure. Il est dans le vrai une fois sur douze ! On dira que, par rapport aux économistes officiels, c’est déjà beaucoup…

Zemmour cite ce que dit Lyautey de Clemenceau : « il nous mène au jour le jour en frappant du poing, faisant des mots et injuriant ses adversaires pour tout argument ». Eric nous mène un peu de la même façon, à la ligne la ligne, en tapant du stylo, en faisant des mots et en vilipendant ses adversaires. L’avantage est qu’on sort des révérences confites et des images saintes. Un peu de vent frais époussette les lieux communs et décape les fausses gloires. L’inconvénient est qu’on n’est plus souvent intéressé ou amusé que fondamentalement convaincu.

On comprend mieux la société actuelle et les enjeux culturels et politiques qui la traversent. Ce qui est beaucoup. On ne voit pas trop les solutions. Toute la faiblesse de Eric Zemmour est dans la réponse à la question : et alors ? Oui la France de 66 millions d’habitants dans un monde de 7 milliards d’humains n’est plus dans la position de force démographique de la France napoléonienne ? On fait quoi ? Non, nous ne pourrons plus construire un empire français mammouth et empêcher l’Allemagne prussienne de coloniser nos marches. Que proposez-vous ?

Les cris de désespoir sont certes salutaires mais ils n’éclairent pas nécessairement le chemin du salut.

Hidalgo : la prise en grippe (espagnole)

La démission de Bruno Julliard, promu au PS pour sa conduite de grèves de scolaires, l’animation des CAL et la direction du syndicalisme étudiant politisé, caution « jeunes » du minuscule appareil Hidalgo et symbole de l’homosexuel marié, est moins symptomatique par elle-même que pour la manière dont elle a été accueillie par la Maire de Paris et ses sbires. On connait la manie de l’excommunication et du pilori qui défigure la gauche depuis sa fusion avec les extrêmes gauches communistes et trotskistes. Le pauvre Bruno Julliard est donc devenu, selon les extraits donnés par la presse :

-          Un « sale petit ambitieux qui comme les rats quitte le navire pour rejoindre Macron »

-          Un « traître de comédie » qui se désolidarise par opportunisme d’une politique qu’il n’a pas cessé de cautionner.

-          Un « lâche », dont « la démission ne témoigne pas d’un grand courage dans l’adversité ».

-          Une forme de « néant » (« même pas un Hulot », c’est dire ;  Ce qui rappelle Mme Chirikou dénonçant l’extrême brutalité de ses opposants d’extrême gauche ; N’avaient-ils  pas été jusqu’à la comparer à une « Rachida Dati de gauche » ?

-          Un « agresseur caractérisé et isolé » animé par la volonté de nuire et la haine 

-          Un « fou » qui a des « problèmes psychologiques ».

-          Un « paumé ».

-          Un « inconnu ».

-          Un « bourgeois » qui retrouve son milieu et ses inclinations pétainistes. 

-          Un traître à la « classe ouvrière » poignardant dans le dos les progressistes.

-          Un « type violent et sournois ».

-          Un ambitieux frustré « qui n’a pas eu sa Rolex à quarante ans et qui considère qu’il a raté sa vie ».

-          « Un type qui refuse mon autorité et qui doit faire face à sa conscience.  Un déloyal qui craque avant la bagarre ». (Mme Hidalgo)

-          …

Ces insultes, toutes extraites de différents journaux, ne sont pas le fait exclusif des « porte-flingues » de l’équipe municipale, mais aussi de Mme Hidalgo elle-même, pour qui les propos injurieux et les pleurnicheries victimaires, sont une habitude. Le plus souvent réservées à une opposition inexistante (Mme Hidalgo aime le shadow-boxing), ces injures violentes déclassent cette municipalité en secte et l’abaissent autant que les échecs à répétitions des initiatives mises en œuvre de façon non concertée et violente.

Mme Hidalgo, française récente, avait choisi un noyau dur lui-même composé d’étrangers devenus récemment français et sans passé national ni même parisien : l’homme de communication Jean Louis Missika et l’homme sans communication, un certain Nadjovski, connu pour avoir « un petit vélo dans la tête ». Pour le reste elle s’était calée avec des nominations politiciennes : Un fils d’ancien dirigeant de la LCR, communiste de banlieue monté à Paris et homosexuel marié (une véritable icône de la bien-pensance) ; plus quelques comparses censés représenter qui, l’aile gauche du parti socialiste, qui, les associations homosexuelles ; qui les artistes engagés ; qui les copains ; qui l’animation de la clientèle du PS.

Les Parisiens n’ont pas vu que les mairies locales étaient, elles, laissées à des hommes et des femmes d’extrême gauche. Ils ont voté pour une femme et des bobos et ils ont récolté ce qui se fait de pire en partisans( anes) exaltés-es vindicatifs-ives.

Comme toutes les sectes, celle montée par Hidalgo est fondée :

-          Sur l’excès de pouvoir permanent du chef, enfermé et solitaire, qui considère que « ses » troupes doivent marcher au pas de l’oie espagnole.

-          Sur le secret.

-          Sur le n’importe quoi.

-          Sur les changements de cap à 180°.

-          Sur la communication la plus dévoyée. On déforme le vocabulaire pour masquer les objectifs réels ou les résultats désastreux des mesures prises.

-          Sur l’absence totale de dialogue avec les représentants de la population concernée avec une imagination dans la fausse concertation digne d’un meilleur objet. Faire dire ce que les « gens » veulent à de faux enquêteurs qui ne tiennent compte que des « éléments de langage » préétablis qu’il s’agit de faire passer pour la volonté des Parisiens, demande un peu de savoir faire. « On fait de la politique et on n’a pas besoin d’être idiot ». On pourrait aussi être honnête, disons intellectuellement, mais c’est un mot qui n’existe pas à la ville de Paris, où le faux semblant et la tromperie arrogante sont de règle.

On le voit par exemple sur les initiatives grotesques censées être symboliques comme ces « Urinalgos », ces pissotières fleuries qui voient des hommes se débraguetter en public et pisser devant les badauds effarés.  Quel pédéraste inspiré a-t-il inventé cette saloperie ? Toujours est-il que France 3 a trouvé le moyen d’interviewer un touriste italien totalement émerveillé par l’audace dégoulinante de cette innovation sordide. Evidemment personne n’a sollicité l’avis des Parisiens ni avant la mise en œuvre de ces urinalgos ni après. « J’ai de l’instinct politique » affirme Mme Hidalgo, un instinct « forgé par ses rencontres avec des intellectuels et des artistes ».  Et des énurésiques.  L’instinct hidalgien l’a conduit à tout oser. On se rappelle la phrase d’Audiard sur « ceux-celles qui osent tout ».  L’urinalgo est l’œuvre suprême de Mme Hidalgo, celle qui restera comme son écusson, son symbole, l’exemple parfait de sa gestion municipale, vulgaire, énervée, déplaisante, capricieuse, perverse, déplacée et finalement ruineuse car ces pissotières d’un nouveau genre finiront nécessairement à la poubelle (ou à Beaubourg).

Le propre des dirigeants inaptes est de se cacher derrière des projets plus grands qu’eux et de promouvoir des « audaces » d’autant plus perverses qu’elles sont conduites par des gens qui se croient tout permis. Naturellement ces projets sont menés dans la précipitation et le secret, afin de créer des faits accomplis irréversibles, avec pléthore d’effets pervers que l’on nie et qu’on laisse s’épanouir. Les protestations sont considérées comme des fautes impardonnables de vilains réactionnaires infects qui s’opposent pour des intérêts particuliers ou parce qu’ils « sont » ce qu’ils sont, des machistes, des amoureux de la bagnole, des bourgeois, des homophobes, des racistes, des xénophobes, des pétainistes d’extrême droite, des pinochétistes et des génocidaires qui ne pensent qu’à Hitler, ... la « reductio ad hitlerum » est un réflexe mécanique, chez Mme Hidalgo.

La réélection est la seule motivation. Elle qui s’est beaucoup enrichie et qui, selon les rumeurs et témoignages, se fait construire un appartement Bd Raspail de 300m2 dont la valeur de marché est de 4.500.000 Euros, sans familles noires de 15 enfants sur le palier, sans centre de shoot à l’étage, sans clochards devant la porte, sans bandes de voyous dealers dans les couloirs. Mme Hidalgo aime les sorties avec les grands et les riches de ce monde. Cela flatte son côté « immigrée qui a réussi ». Bien sûr sa carrière doit tout à son intimité avec quelques énarques bien placés et pas grand-chose à des succès professionnels antérieurs qui auraient prouvé une compétence quelconque. Elle se pousse du col dans les réunions internationales et rêve d’un triomphe encore plus grand : la présidence de la République française, alors que ses administrés préféreraient la voir ambitionner un poste de conseiller municipal à, par exemple, Valladoid , si elle en est capable.

Pour continuer à jouer dans la cour des grands, elle ne compte plus sur l’alcôve mais la démagogie la plus totale. Voici un livre qui répète : la santé c’est moi. Alors qu’aucune de ses mesures n’a eu un effet quelconque sur la santé des Parisiens. Au contraire jamais on n’a compté autant d’accidents à Paris du fait de la généralisation des deux roues et la suppression des feux rouges qu’elle impose.  Mais là silence sur les chiffres. Elle ne voulait pas de jeux olympiques, la voici en tête des fans ; elle ne voulait pas de police municipale, elle parle déjà de les armer ; elle bloque les rues, avenues et boulevards en divisant par deux le nombre des voies de circulation, mais elle impose des centres commerciaux gigantesques et la création d’hôtels qui imposeront une circulation de camions et de cars aggravés. L’incohérence est partout. La raison nulle part. Seulement des petits calculs politiciens. Attitude et inaptitude ; posture et imposture !

La voilà bien seule : Missika, son Maître Jacques, lorgne vers Macron et se concentre sur la promotion de son livre ; Le communiste homosexuel marié, Ian Brossat, se recase au Parlement de Strasbourg après avoir ruiné la ville par ses rachats d’immeubles effroyablement coûteux pour installer des immigrés dans les beaux quartiers. « Il me reste mes maires de quartiers », affirme Hidalgo : souvent des idéologues psycho-rigides et narcissiques qui se sont vu attribuer des places inespérées et qui savent aujourd’hui qu’elles n’ont plus d’avenir électoral, après avoir multiplié les décisions détestables et rendus fous leurs concitoyens.

Que dit Bruno Julliard : la gestion « instinctive », entièrement faite de petits calculs d’Hidalgo et de grands désastres qui ruinent des siècles d’investissement et d’effort, « témoigne d’un déficit d’échange et d’écoute dans la prise de décision. C’est aussi vrai dans le rapport aux Parisiens. Un maire doit rassembler pour avancer. Les crispations générées par nos choix sont inévitables. Face aux mécontentements  j’ai eu l’occasion de regretter  un déficit d’humilité  et de compréhension. J’y vois un manque d’authenticité  dans le rapport à l’altérité démocratique ».

En un mot Mme Hidalgo est une virago qui veut n’en faire qu’à sa tête et qui se moque totalement des conséquences de ces actes, tout en insultant toute personne qui émet une réserve et une critique. 

Résultat plus personne ne moufte et les maires locales deviennent à leur tour des viragos sournoises qui se cachent et ne cherchent même plus à prendre à bras le corps les conséquences sinistres des foucades de leur patronne, conséquences souvent aggravées par leurs propres délires, comme dans le XIVème arrondissement de Paris, devenu une sorte de ZAD (Zone à Détruire) où les habitants sont devenus des PMR (Parisiens à mobilité réduite), majoritairement immigrés, abandonnés aux provocations islamistes, aux clochards, aux bandes de voyous, aux camions  et à une saleté repoussante.  Au nom de l’urbaculture et des petits oiseaux.

Rien n’est plus important que l’alternance à Paris. Près de 21 ans de gestion par la gauche socialiste puis l’extrême gauche, ont changé le visage de Paris et pas en bien.  La saleté est partout. Les chaussées, percées de partout par les nids de poule, sont laissées à l’abandon. Les trottoirs sont noyés sous les mauvaises herbes, la pisse de chien (pas seulement) et les chewing-gums, les Roms en famille, les clochards et les deux roues en stationnement illégal. Les équipements publics sont en panne et jamais réparés. Partout des travaux délirants bloquent la circulation et gâchent la vie de quartier. Les étrangers regrettent d’être venus dans une ville qu’on leur annonçait comme « lumière » et qui est devenue indigne de son passé. Il a fallu mettre une cellule psychologique pour les touristes japonais frappés au cœur par la saleté et l’insécurité. Les transports privés sont devenus très lents ou dangereux. Les transports publics sont des égouts. Les rats sont partout.

Les rats et les urinalgos, quel legs aux Parisiens et à la Capitale de la France !

La mal gouvernance municipale parisienne et la maltraitance des administrés par des malfaisants qui se cachent constamment derrière des causes exaltées, qu’ils ne font jamais progresser du fait d’une mentalité qui les rend inaptes à toute réelle réflexion et à toute modeste concertation, est une des dimensions du « suicide français ».

Mme Hidalgo et ses équipes laisseront une ville abîmée, répugnante, répulsive et une population écœurée qui ne reconnaît plus dans ce qu’elle devient, et dont un nombre croissant de ses membres traditionnels ne songent plus qu’à partir, laissant la place aux embouteillages monstres, aux immigrés et aux touristes. Des équipes municipales pléthoriques et inefficaces abandonnées aux mains des syndicats, un budget délirant et une dette abyssale sont la conséquence logique de cette absence totale de sérieux et de dignité des dirigeants municipaux. L’esprit partisan de manipulateurs qui ont rodés leur ascension dans les mouvements trotskistes, communistes ou socialistes, interdit tout espoir d’amélioration.

On pourrit toujours par la tête. Pas besoin de dicton chinois pour le constater. Paris, capitale de la France, doit être sauvé. Si la Capitale est abaissée plus avant, alors c’est tout le pays qui sombrera avec elle.

Fluctuat et Mergitur.

Sirius



L’effondrement de la gouvernance politique

La démission de Bruno Julliard, après celle de Nicolas Hulot et avant celle de Gérard Collomb, marque l’effondrement accéléré de la gouvernance politique. Alain Duhamel a de nouveau (Zemmour et Naulleau du 3 octobre 2018) constaté que le niveau et la qualité des politiques avaient chuté dans des proportions spectaculaires et que la politique n’attirait plus les meilleurs. Les explications sont controversées, pas le constat.

Il est clair que la politique de quota pour les femmes a provoqué l’apparition de candidates élues plus par la force de la loi et l’opportunisme que par l’attrait de la compétence. Beaucoup d’entre elles ne se comportent pas comme des édiles, des députés ou des ministres ayant choisi un parcours politique long. L’émergence d’une forte minorité homosexuelle pratiquement dans tous les rouages politiques joue dans le même sens. Le genre l’emporte sur la politique. De même, la « diversité » incorporée pour des questions d’image et d’affichage, ne produit pas véritablement des politiques mais trop souvent de l’insuffisance (par exemple Harlem Désir à gauche) et de la suffisance (par exemple Rama Yade à droite).

Il est tout aussi clair que l’impuissance qui frappe désormais les exécutifs locaux, régionaux et nationaux, du fait, globalement de la mondialisation incontrôlée et des grignotages de l’Europe institutionnelle et du gouvernement des juges, a accusé le phénomène. Des politiques faibles ont permis aux juges, aux journalistes, aux lobbies, aux minorités agissantes d’occuper le terrain. L’apparition des « réseaux sociaux », appuyés sur l’instantanéité des images et des sons, et les forces de l’émotion, joue désormais son rôle dans l’abaissement général par « la médiasphère ».

La politique française est dominée par la corporation des Énarques, totalement à l’échelon national et presque totalement aux échelons importants des collectivités territoriales (voir Le Havre et Bordeaux). Les préoccupations de caste l’emportent le plus souvent sur le reste.

Les électeurs ont été abaissés à un magma de clientèles fragmentées sans pouvoir autre que de protester, de gémir et de réclamer des prébendes. La honte qui s'empare de beaucoup d’entre eux devant la médiocrité des candidats, de la faiblesse de leurs projets et souvent du caractère douteux de leurs procédés, a conduit à une montée gigantesque de l’abstention.

L’effet de cet effondrement est parfaitement visible à l’échelon national avec les résultats dramatiques de la gestion centrale du pays en termes de chômage, d’exportation, de dettes, d’impôts, d’immigration, de démographie. Tous les ministères sont peu ou prou en catalepsie et ceux qui résistent le font dans l’hostilité et avec des bouts de ficelle. L’effondrement de la gouvernance est particulièrement marqué à Paris, où la gestion municipale s’apparente à la destruction de la capitale de la France par des minorités agissantes, des abusifs, et une clique qui marque tous les jours son mépris pour les habitants (sales, amoureux de leur bagnole, racistes, xénophobes, bourges, etc.), population infecte qu’il faut redresser par des mesures violentes et non concertées.

Le résultat est le triomphe de la malhonnêteté intellectuelle, des coups dans le dos, et des comportements violents et injurieux. Il n’y a plus de dignité politique.

Un Ministre de l’Écologie qui démissionne à la radio en laissant entendre qu’avant d‘entrer dans le studio il n’était pas vraiment décidé à partir et qu’il n’a prévenu personne, quel abaissement de la fonction !

Un Président de l’Assemblée Nationale qui après avoir constaté l’inanité du rôle de second personnage de l’État préfère être ministre dans une fonction secondaire par les moyens qu’on y met, traduit également une forme de difformité démocratique.

Comble des combles, un ministre de l’intérieur quitte son poste dans des conditions conflictuelles pour retrouver un poste de maire, tout en expliquant que le pays est en proie à un début de guerre civile, la république n’étant plus dominante dans de nombreux quartiers, tout en expliquant qu’il n’a aucun conflit avec l'exécutif…

La République du « quand je veux, si je veux », impuissante au pouvoir mais cherchant des postes par caprices, vanité ou intérêt, et les quittant par caprice, vanité ou intérêt, offre un visage déplorable. Les conséquences sont désastreuses aussi bien au niveau local que national.

On définit des projets électoraux entièrement construits sur la com’ et la démagogie à court terme. On méprise l’électeur dès le départ. Il vous le rend bien. Alors on essaie de l’entortiller dans une fausse démocratie collaborative honteusement hypocrite et racoleuse concentrée sur la crotte de chiens. Ou on lui la baille belle avec des discours enchantés alors que ces églogues s'avèrent totalement impuissantes à faire avancer utilement quelque projet que ce soit.

Le règne des effets pervers est devenu absolu. L’écart entre projets et réalité est devenu abyssal. Il déchaîne la susceptibilité des élus, tellement médiocres qu’ils ne comprennent pas pourquoi la réalité tourne au cauchemar, ce qui les conduit à se cacher encore plus derrière la com’, le déni et finalement l’injure. Si un observateur sérieux constate : c’est nul, ils traduisent : « il m’a traité de nul ». Faisons-le taire ! Abattons-le ! S’il ajoute : regarder les conséquences dramatiques ! Alors c’est un infâme ennemi. Déshonorons-le afin que sa voix ne porte pas.

Les piloris s’élèvent partout au milieu des décombres. L’injure et l’injustice ne viennent pas de la base mais du sommet, à la mesure de la faible qualité effective et objective des dirigeants et l’impropriété de leurs ambitions et projets. On l’avait bien vu avec Hollande qui, de son cabinet, avait lancé des campagnes de haine, relayées par les médias, contre des personnalités (Arnault, De pardieu). On le revoit dans la manière injurieuse dont Mme Hidalgo traite la démission de son principal adjoint.

Ces tendances malsaines empêchent tout réel débat sur des questions fondamentales de démographie, de prospérité économique ou d’aménagement urbain. C’est la pensée, le savoir, l’esprit critique, son compagnon naturel et  la compétence qui sont étouffés. La politique perd alors tout sens. M. Macron court après les conséquences de la démagogie qu’il a mis en avant pour se faire élire. La hausse de la CSG associée à l'exonération de la taxe d’habitation et d’une partie des charges salariales était un cocktail électoral habile mais un drame national dont il ne parvient plus à sortir. La destruction de la mobilité à Paris tout en densifiant à mort, avec des projets pharaoniques et en rachetant à prix d’or des immeubles dans les endroits les mieux situés pour loger des immigrés africains, a non seulement poussé les impôts parisiens à des sommets, mais accru la dette de façon irresponsable, au point que la ville est asphyxiée de partout, alors que les fonctions municipales de base ont été abandonnées. La seule chose qui compte est la réélection et on écrit des livres en se présentant comme le sauveur de la santé de la population, alors que cette dernière fuit ou vit dans le dégoût.

Il faut mettre fin à cette course sans fin entre démagogie et effets désastreux. L’affaissement de la gouvernance aussi bien à la tête du pays qu’à celle de la Capitale est inacceptable, en soi et pour ses résultats.

Nous avons donc décidé d’ouvrir le blog à l’analyse des trois livres quasiment proscrits et à la mise en cause de l’action municipale telle qu’elle est menée dans la capitale. Bien entendu, les positions parfois sévères qui y sont exprimées, et parfois sous une forme tonique, ne correspondent pas nécessairement à toute la pensée des membres de notre Cercle mais tous sont d’accord sur cette évidence qu’il faut en finir avec la mal gouvernance publique aux échelons supérieurs du pays.

Il faut maintenant sonner le tocsin.

Avec force.

 

Admin

Impôts à la source : une réforme mal intentionnée ; le symbole d’une France perdue ;

La première grande erreur d'Emmanuel Macron

L’impôt à la source n’a strictement aucun intérêt pour le citoyen. Le seul gagnant à cette mesure est la direction du Trésor. 

Il est logique que le citoyen constate d’abord son revenu et son avoir puis paie sur ces bases établies sa contribution. Il s’agit bien de SON revenu et de SON avoir. Il a le droit d’en disposer comme il l’entend jusqu’au moment de payer son écot. Il fait une déclaration, qui sera vérifiée, et il paie.

Nous sommes là dans la normalité républicaine la plus absolue.

Changer ce système fait entrer dans l’anormalité tout aussi absolue. L’idée du Trésor est de cacher au contribuable son revenu, pour qu’il ne raisonne plus que sur le net. On l’a fait avec les cotisations sociales et la CSG ; On continue avec l’impôt sur le revenu. La TVA, l’impôt le plus lourd, était déjà caché. Un citoyen qui ne connaît que son revenu net-net (net des charges et des impôts) et des prix TTC, voilà l’idéal du Trésor.  Habituez-vous, cher citoyen contribuable à penser dans le cadre étriqué de ce qui vous reste. Et surtout ne vous occupez plus de rien. C’est nous, les hauts fonctionnaires que le monde nous envie, qui feront tout à votre place.  

On sait que les prélèvements en France sont les plus élevés du monde. On nous rabâche, dans la presse dans la dépendance de l’Etat, c’est-à-dire l’ensemble des journaux, revues, radios, télévisions, combien nous devons être heureux de ce record fantastique. Vive l’impôt ; Vive l’impôt ; Vive l’impôt. Le journaliste cabri, inféodé à Bercy, et doté d’exemptions fiscales, ne manque jamais de souligner combien il est indigne de ne pas crier ce slogan formidable ; L’égoïsme petit-bourgeois fait vomir ses dames et ses messieurs bien payés et favorisés, qui savent que s’ils ne crient pas avec les loups de Bercy leur carrière est sans issue. Contester quoi que ce soit de fiscal est une impropriété, presqu’un crime.

L’impôt, c’est le bien collectif ; le revenu des plus faibles ; le bonheur des malades et des gens âgés ! Contester la spoliation fiscale ?  C’est tuer le malade, réduire la gamelle du pauvre, supprimer des enseignants. Salauds de riches qui « ont fait leur sécession » vis-à-vis de la société !   

Alors cachons qu’en France le prélèvement global est égal à la valeur ajoutée des entreprises du secteur industriel et commercial (hors secteur financier et autoentrepreneurs). Ils prennent TOUT ce que nous appelons couramment « les entreprises » créent comme valeur. TOUT.   On a caché cette réalité en comparant toujours les prélèvements avec le PIB qui contient … une partie de la dépense publique. Bien que l’on prenne TOUT, il faut tout de même emprunter.  Et la dette d'état représente deux fois la valeur ajoutée des entreprises.  DEUX ANNEES PLEINES DE PRODUCTION !

Il s'agit d’une invraisemblable gabegie. Une véritable honte nationale déguisée en formidable aventure collective.  On voit que l’Enarque Macron, avec l’Enarque Philippe, n’ont strictement aucune envie de réduire la dépense publique.  Comme avant eux l’Enarque Giscard et l’Enarque Chirac, et tout le paquet de petits maîtres de l’ENA qui ont fricoté dans l’entre deux. L’impôt est la maladie mentale de l’Enarchie.

Son rêve se réalise enfin. Le Trésor touchera le revenu français avant les citoyens. Qu’ils se débrouillent avec le reste. De toute façon leur agent est une concession, une libéralité fiscale, une « dépense fiscale » comme on dit à Bercy, que l’on peut révoquer à tout moment. Ce sera facile : ils ne verront que du feu. Ils ne sauront même plus qu’elle était leur revenu initial, ces moutons tondus et consentants.

Vous avez un locataire. L’impôt mensuel ou trimestriel, on vous laisse le choix, sera prélevé le 1er du mois. Votre locataire a jusqu’aux 15 pour payer. Et parfois il ne paie pas ou avec retard.  Tant pis pour ce salopard de propriétaire. Il sera directement prélevé sur son compte en banque (on a pris soin que tout passe par les banques où une pompe automatique peut être branchée). Mais il s’agit d’un prélèvement sans cause ! Tant pis. Faudra discuter.  Tant pis si cela met votre compte dans le rouge et risque de faire de vous un interdit bancaire. Vous devez l’impôt sur un revenu virtuel et prévisionnel. Vous imaginez que partout dans la presse on s’inquiéte de cette abomination. Pas du tout. Pas un mot. L’impôt à la source c'est bien et tout le monde fait comme cela. Les éléments de langage vous sont régurgités sans l’emballage par des perroquets qui se croient journalistes. On dirait les poupées fardées qui présentent le journal télévisé nord-coréen.

Lorsque l’Enarque Hollande, avec l’Enarque Moscovici et l’Enarque Macron, avaient proposé la retenue à la source tout le monde avait remarqué, sans être contredit, qu’il s’agissait d’un premier pas vers la fusion avec la CSG.

Jean-Marc Daniel, dans son dernier livre, qui vient de paraître, pense que l’opération globale serait excellente si on renonçait à la progressivité.  Renoncer à la progressivité !!!!!!!!!!  Mon cher Daniel, vous rêvez tout debout. Nous aurons la fusion avec la progressivité. Ce n’est qu’une question de temps.

On peut toujours rêver d’un impôt unique de 25% sur toutes les formes de revenus et une TVA à 25% sur toutes les formes de dépenses, avec suppression de l’ensemble des autres impôts et prélèvements, sinon une surtaxe de 5% pour les très riches.  Mais cela signifie pratiquement que l’on baisse des deux tiers la dépense publique, alors qu’on n’est même pas capable de revenir à 50% du PIB (comprenant une part de la dépense publique).

Alain Minc a raison. Le prélèvement à la source est une énorme erreur et une marque indélébile de l’effondrement français. Et irrattrapable. Car il ne peut pas y avoir de retour en arrière.  La première victime sera le Président de la République. Sa prétention hypocrite à « donner » de l’argent aux Français, alors qu’il ne fait que transférer d’un groupe à un autre dans le plus parfait arbitraire, ne résistera pas à la baisse que les salariés verront sur leur feuille de paie.  La baisse c’est « ici et maintenant ». Le reste ? Quel reste ?

Le ras le bol fiscal toujours minoré, jamais évoqué (sinon pour le nier ou le condamner dans les débats bienséants de la TNT et dans les articles de presse) est latent. Le retournement cyclique de la conjoncture a été retardé, il n’a pas été supprimé. On va donc vers une situation extrêmement difficile, entre hystérie fiscale et abandon de toute dimension nationale.  Le citoyen français est en train de perdre la France, devenue un magma informe livrée sans limite au gauchisme antinational, à la substitution de population et à l’islamisme militant. 

Et notre président exige qu’on crée un impôt européen majeur, en plus !

Européisme fiscalisant, prélèvement des ressources avant que les Français ne les touchent, allocation universelle pour les millions de personnes qui ne travaillent pas et attendent des autres leurs consommations, refus de la baisse des dépenses publiques en même temps que tous les services publics vitaux sont effondrés, changement désormais définitif de population à Paris, islamisme non combattu, soumission totale aux Etats-Unis, insouciance vis à vis des manœuvres de la Chine, …

Si la récession périodique, même faible, frappe, que deviendra ce fatras ? Si l’Europe et l’Euro vacillent alors que la convalescence des finances européennes n’est pas achevée, comment ferons-nous ? Si les tensions internationales s’aggravent encore, où serons-nous ?

 Le Français né malin, et qui était encore, il y a peu, universellement admiré pour sa société et son apport à la civilisation, et qui est devenu un peu partout un objet de risée et d'indifférence, ressemble de plus en plus à ce clochard de Buñuel qui se masturbait dans une robe de mariée au milieu des rires gras, trop contents de mettre en pièce ce qui faisait la force et la grâce du pays.

Il ne peut plus y avoir de suicide français : il n’y a plus de France ni de Français.  On célèbre les traîtres membres de réseaux communistes qui tuaient des Français ; on commémore la victoire de 1918 en passant « ad nauseam » la chanson Le Déserteur de Boris Vian et en rigolant des chansons antimilitaristes chantées sous le manteau à l’époque. Il n’y a plus en France que des assujettis qui fêtent leur effondrement.  Les Français étaient une source où s’abreuvait le monde. Ils ne sont qu’un puits où s’abreuvent le fisc et avec lui tous les prédateurs.

Emmanuel Macron, en acceptant une mesure qui n’est pas à son programme et qui ne lui apporte exactement rien, vient de faire sa première grande faute. Il laisse penser que la seule chose qui l’intéresse, lui, son Etat, ses dirigeants, sa presse, est le format et la nature de la pompe à fric qu’on ne met même plus dans la poche du citoyen, mais partout où il le faut pour lui prendre l’argent avant même qu’il ne le touche.

Le retour de bâton sera sévère.

Macron : une politique économique obscurcie par l’électoralisme

Le Président de la République a donc fixé les grandes lignes de son action économique et fiscale pour 2019. Comme en 2017 et 2018, il est prisonnier des moyens employés pour être élu et contraint par ceux qu’il veut mettre en place pour être réélu.  Le « story telling » électoral devient obsessionnel depuis la réduction à 5 ans de la durée du mandat présidentiel. Macron s’est engagé à augmenter le pouvoir d’achat « des masses », conformément au clientélisme politique le pire qui veut que l’électeur soit une sorte d’ayant-droit de la République, un consommateur de biens distribués d’en haut. 

La sagesse et le réalisme s’associent dans l’idée que le niveau de vie dépend principalement de l’activité économique et qu’il faut pour l’accroitre, une bonne conjoncture nationale et internationale, qui échappe largement aux autorités. La démagogie veut qu’on puisse enrichir la majorité soit en s’endettant soit en prenant l’argent de minorités. La France est le premier pays au monde à capter presqu’exactement ce que ses entreprises du secteur marchand privé créent comme valeur ajoutée.  Ses dettes sont colossales. Cela ne laisse que peu de place pour la démagogie socialiste classique, surtout dans l’environnement contraint de la monnaie unique et des traités qui l’enserrent.  Hollande l’a essayé et le ras le bol fiscal en retour lui a explosé à la figure, le forçant à une retraite piteuse.

Emmanuel Macron a tenté et réussi le coup de l’augmentation du « pouvoir d’achat octroyé », en supprimant la taxe d’habitation et en transférant sur les retraités certaines des charges pesant sur les salariés en poste. Ces deux mesures sont absurdes. Les salariés sont ceux dont le revenu est assuré et en croissance. Dès que la conjoncture se redresse, les salaires montent. En France, les salaires ont plutôt monté plus que la mauvaise conjoncture l’aurait justifié. Les entreprises ont préféré restreindre leurs investissements et maintenir leurs marchés principaux en retenant les meilleurs et en soignant les rémunérations et les actionnaires (voir l’article sur les rachats d’actions).  Il n’y avait donc aucune nécessité proprement économique d’ajouter des bonus fiscaux, surtout en les prenant sur les retraités, dont le revenu diminue régulièrement du fait de la non indexation ou de l’indexation partielle des pensions sur les prix. De même, la taxe d’habitation, qui devrait financer les tâches municipales de base, est le seul impôt dont il est juste qu’il soit payé par la quasi-totalité de la population.

La difficulté pour l’Enarque Macron est l’Inspection des finances. Elle veut que les impôts gigantesques escroqués aux pays soient le plus indolores possibles, c’est-à-dire le moins visibles possibles.  Elle se dit, à juste titre, que si les Français savaient vraiment que les hauts fonctionnaires qui gouvernent le pays prennent 55% de l’argent des pauvres et parfois plus de 100% du revenu des riches, ils les mettraient au bout d’une fourche. Elle exige depuis longtemps l’impôts à la source qui permet à l’Etat d’être le premier servi, avant même le producteur, sur tout gain de revenu. Le salarié regarde son net et ne sait même pas ce qu’il a perdu.

La contradiction est totale entre effort d’invisibilité et nécessité électoraliste d’un affichage de libéralités.

Le président est donc incité à remettre au pot pour que ses « cadeaux au peuple » restent crédible, sachant que la reprise d’une inflation significative, en route vers les 3%, mord gravement le revenu de tous mais surtout celui des victimes expiatoires du régime, les retraités. D’où la reprise de l’idée honteusement démagogique de Nicolas Sarkozy d’exonérer les heures supplémentaires. L’état des finances du pays étant ce qu’elles sont, on ne le fait qu’à moitié, en laissant les impôts mais en supprimant les charges. On espère que les intéressés ne s’apercevront pas du tour de passe-passe.

Nous avons toujours affirmé ici que le dégrèvement sélectif sur les heures supplémentaires était une hérésie économique et une absurdité en termes d’emploi.  Redistribution à l’envers d’un côté, et inversion de la progressivité de l’autre, sapent toutes les bases du pacte économique et social qui est défendu par ailleurs. On le voit quand on compare la situation du salarié à celle du travailleur indépendant qui, lui, reste surtaxé quand il dépasse 35 heures de travail. Notre solution serait plutôt de défiscaliser et décharger les dix et même vingt premières heures de travail, quelque soit le mode d’organisation du travail.  

Si on estime nécessaire de restituer du pouvoir d’achat en diminuant les impôts, la vraie solution est de baisser la dépense publique, ce qui ne peut venir que d’une réduction drastique du champ d’intervention de l’Etat et des collectivités locales qui s’est étendu de façon totalement déraisonnable, et la remise en cause des vaches sacrées que sont le pouvoir syndical, les 35 heures, la retraite à 60 ans, les privilèges de la haute fonction publique, les diverses gratuités, etc. Ce n’est pas en donnant un troisième nom à la RGPP qu’on obtiendra le moindre résultat.

Comme toujours avec Emmanuel Macron, on trouve « des petits pas dans la bonne direction », qui laissent entendre que l’avenir sera tout de même meilleur que ce que les débuts pénibles et mollassons ne le laissent penser. Les collectivités locales sont bien obligées de réduire leur train de dépense qui s’était emballé. On a supprimé le seuil réglementaire des 20 salariés et on a considéré qu’il fallait avoir passé 5 ans au moins au-dessus des autres seuils pour que les effets se déclenchent. Il faut se rappeler que ces seuils concernent des financements imposés à l’entreprise pour des dépenses qui ne sont en général pas de son ressort et dont les entreprises du monde entier se passent. Les transports publics et l’habitat ne doivent pas être financés par les entreprises, au-delà des paiements faits au titre des impôts locaux. De même, il importe aux syndicats, politisés comme ils le sont en France, de se financer et de s’organiser par eux-mêmes sans dépendre de l’argent des entreprises ni de l’Etat. On a bien vu que le paritarisme sous égide publique ne menait qu’à un gaspillage inouï des ressources et à l’organisation de mafias. L’Etat s’est arrogé de prendre en charge directement ce qui faisait le fond de sauce des négociations sociales, le salaire minimum, la durée du travail, la longueur des vacances. Les socialistes ont par ailleurs rendu presque tout pénal, dans la vie de l’entreprise et mis les juges au service des salariés abusifs. On voit que la suppression des seuils implique une toute autre dimension de réflexion. Dans un monde où on a voulu que les entreprises françaises soient en compétition avec le monde entier, la seule solution est de cesser de charger la mule. 

On fait évidemment le contraire. Le cas du financement du Grand Paris est typique. Ce projet dément est évidemment incontrôlable. Les coûts dérapent dans des proportions terrifiantes sans que personne ne soit en mesure d’empêcher que cela ne se poursuive au même rythme. Plutôt que de remettre en cause ce qui ne marche pas et ne marchera jamais, on parle de « ressources nouvelles ». Eh oui ! C’est nouveau, la ressource nouvelle.  On va donc charger la mule une fois de plus en s’en prenant aux bureaux. La taxe sur les bureaux, qui n’a aucun sens économique et aucune logique quelconque, sinon de trouver une nouvelle assiette pour des impôts, va donc doubler et s’étendre aux parkings. En même temps la folle Hidalgo a demandé à un nègre de justifier par un livre débile sa politique de suppression de la voiture (donc du besoin de parking). Financer par une chose qu’on supprime des réseaux d’avenir, là est le génie de l’Enarchie soutenue par la démagogie des pseudos économistes socialistes. Il est étonnant qu’un quelconque Pisani Ferry n’ai pas encore proposé qu’on crée un impôt progressif sur les parkings en fonction de leur proximité de la Seine et du numéro de leur arrondissement. Rappelons qu’un parking, à Paris, paie la taxe spécifique d’enlèvement… des ordures ménagères.

Dans le même ordre d’idée, le départ de la grande Bretagne de l’Union Européenne crée un trou béant dans le budget de Bruxelles. La sagesse serait de redimensionner les budgets européens pour tenir compte de cette baisse. Pas question ! Il va falloir se retourner vers « des ressources nouvelles et novatrices ».

Au total, la politique économique d’Emanuel Macron devient illisible. L’obsession du « story telling » politicien se mêle aux bonnes habitudes de l’Enarchie et de la direction du Trésor, pour faire perdurer un système incohérent, antiéconomique et mortifère.

Si, comme c’est probable, la récession périodique usuelle se produit, même légère et retardée, avec chute de la bourse et hausse des taux d’intérêt, on regrettera que le temps des réformes ait été celui des illusionnistes de l’énarchie compassionnelle aggravée et triomphante.

L’affaire Macron n’aura démontré qu’une chose : si on ne peut pas extirper du corps électoral l’idée qu’il doit recevoir des cadeaux en contrepartie de son vote, alors il est juste de ne jamais tenir ses promesses électorales…

La fin de l'économie politique française ?

La France peut s’énorgueillir d’avoir contribuer de façon déterminante à la science économique. Elle a produit des économistes étincelants du premier jour où la discipline s’est imposée. Encore récemment, elle pouvait donner au monde les analyses de Jacques Rueff, d’Alfred Sauvy où de Maurice Allais. Tous étaient d’abord des observateurs. Tous cherchaient à faire valoir le vrai sur les utopies intéressées. Aucun n’était un partisan. Tous leurs livres peuvent être relus aujourd’hui. Ils n’ont pas pris une ride. Tous étaient attentifs aux libertés humaines et réservés vis-à-vis des actions outrancières des Etats. Aucun ne se considérait comme membre d’une école, encore moins étrangère.

La crise de 2008 a liquidé toute une génération d’économistes qui n’avaient rien vu venir et qui « faisaient des ménages » avec le système bancaire.

Aujourd’hui, les médias ne recherchent d’expertise économique qu’auprès d’une dizaine de personnes toujours les mêmes, qui sont étalonnées par leur engagement politique et non la qualité de leurs réflexions. 90% d’entre eux font référence au socialisme comme leur engagement profond.  Leurs contributions à la science économique est exactement nulle. Aucun n’a prévu la crise de 2008. Aucun n’a proposé la moindre solution. Mais tous se sont mis au service de l’Etat et des Impôts. La TNT leur a donné une tribune. Ils commentent et parlent généralement pour montrer leur soumission à leur camp.  On sait ce qu’ils vont dire avant même qu’ils ouvrent la parole.  Quelques « libéraux » sont appelés comme faire-valoir afin de donner un petit air de pugilat à ces exercices convenus. Faire de la chaleur d’abord. Faire de la lumière ? En général les auditeurs se lassent de ces faux débats qui laissent penser qu’il n’y a pas de sciences économiques mais des spécialistes de l’invective rémunérée.

Les grands journaux ont en général abandonné les grands journalistes économiques au profit d’interventions d’universitaires politisés à gauche, puis devant leur nullité, devant les universitaires américains de gauche. Leur antienne : l’état c’est bien ; la dépense publique, c’est bien ; les impôts sur les riches c’est merveilleux ; Les syndicats, c’est formidable ; l’hyperindividualisme consumériste c’est mal ; l’Europe nous protège quand elle n’est pas « néoliberale » ; les Américains c’est mal.

Pas un jour sans un article dénonçant la croissance des inégalités, par une année sans livres dénonçant la croissance des inégalités. L’économie française est obsédée par les inégalités toujours croissante… chez les autres.  

Lorsque Macron annonce qu’il faudra tout de même débloquer la situation française, voilà que ce petit monde s’énerve et se moque d’un président qui « veut transférer les cendres de Thatcher la Salope au Panthéon » (sic).

On remarque alors que toute l’équipe économique autour de Macron était à la manœuvre pour faire élire Hollande. Les trois principaux sont des socialistes assumés dont l’amour de la fiscalité est la caractéristique principale. C’est à eux que l’on doit les « cadeaux au peuple » pour se faire élire et la pénalisation des retraités, des riches et des propriétaires d’immobilier.

On se rappelle la polémique lancée par le projet de Jean Pisani, (rejeton typique de la reproduction des élites politico administrative) qui voulait que les loyers qu’ils n’avaient pas à payer puisque propriétaires de leur appartement soient ajoutés dans l’assiette de l’impôt sur le revenu de ces affreux salopards. Devant le hourvari et le risque pour son candidat, il a osé parler de Fake News. Il revient à la charge avec Philippe Aghion et Philippe Martin, dans le projet de détacher l’étiquette de président des riches qui accable leur donneur d’ordre, en exigeant un virage à gauche qui serait matérialisé par un impôt foncier progressif qui ruinerait de façon radicale les riches propriétaires (en fait tous les propriétaires d’un appartement de plus de 100m2 à Paris).  C’est que tout ce petit monde enseigne à Science-po, devenue le dépotoir des « économistes » socialisants, (Leroy Beaulieu doit se retourner dans sa tombe) et fricote avec la fondation Jean-Jaurés.

Rappelons pour ceux qui ne connaissent pas Philippe Martin qu’il a été lauréat du prix socialiste du « meilleur jeune économiste », la même année que Picketty, c’est autre maniaque de l’impôt.

Rappelons-le : aucun de ces « économistes » marqués idéologiquement et politiquement n’a prévu la crise de 2008, apporté des lumières sur les grands sujets de l’époque, ni marqué la science économique de façon significative. Ils font juste une carrière politique administrative afin de s’enrichir et de connaître quelques honneurs. En criant inlassablement « vive l’impôt et mort aux riches ». Leur soutien successif, à DSK-Sautter, puis à Hollande, puis à Macron, leur garantit postes et tribunes, pourvu qu’ils jouent les cautions « de gauche ».  Un joli poste défiscalisé leur tendra les bras dans une institution internationale en dû temps. Le modèle c’est DSK.

On dira : nous avons enfin eu notre « prix Nobel d’économie » avec Jean Tirole. Son livre était tellement insipide que beaucoup se sont demandé à quel titre on lui avait accordé son prix. Sa prestation sur la crise dans le Figaro de ces derniers jours a été à l’image de son livre. Totalement sans intérêt. La crise : juste une question de régulation. Cette analyse de plombier chauffagiste a visiblement déconcerté l’interviewer qui s’attendait à du lourd. En vérité le prix a été donné à un français qui avait nommé son école spécialisée d’un nom anglais (The Toulouse Economic School). Tant d’ouverture au monde anglo-saxon se devait d’être récompensée surtout que quasiment tous les prix avaient été accordés à des Américains et des représentant du tiers monde et que l’Europe était à la traîne.

Disons-le clairement : Emmanuel Macron, s’il suit son équipe socialiste d’amoureux de l’impôt et de contempteurs de la propriété et des riches (en attendant d’en être) va « se planter grave ». A cause d’eux, il a déjà chargé autant d’impôts nouveaux qu’Hollande pour la première année de son règne. Le ras le bol fiscal est revenu. Aucune de réforme de structure n’a été faite, alors qu’on crie qu’on est en train de les faire.

Les conférences économiques de cet été en France ont confirmé la pusillanimité des sujets abordés.

Bouffés par l’insignifiance et la politisation, les économistes français ont disparu des radars.  Bientôt la France sera devenue une terre stérile pour l’économie. De même qu’elle importe de plus en plus de produits qu’elle est incapable des produire, elle importera la réflexion économique de l’extérieur, et parions-le, à 99,99% des Etats-Unis.

Une mort sans gloire.

Un anniversaire saumâtre : le déclenchement de la Grande Récession

Une crise encore largement incomprise.

Au fur et à mesure que l’on se rapproche du 15 septembre, dixième anniversaire du déclenchement spectaculaire de l’effondrement bancaire international de 2008, avec la faillite acceptée par Paulson de Lehman-Brothers, la presse revient de plus en plus largement sur son déroulement et sur le comportement des uns et des autres des dirigeants aux manettes à ce moment décisif.

Il est intéressant de constater combien les causes de la crise restent appréciées avec courte vue et légèreté.

« C’est une crise des « subprimes » américaines et de la finance mondialisée et dérégulée.   Un incident grave mais finalement bien cerné. Maintenant qu’on a étouffé les banques sous les réglementations diverses, les causes sont sous contrôle et il ne reste qu’à éliminer progressivement les conséquences de ce choc violent. On est sur la bonne voie mais il faut faire attention car les mêmes forces financières peuvent à nouveau se déchaîner, si on relâche la garde ». 

Tel est le mantra de pratiquement tous les articles écrits sur le sujet, que ce soit les propos tenus par les personnes interviewées ou les commentaires des journalistes.

Nous pensons que cette analyse est trop partielle. Elle fait l’impasse sur trois faits majeurs :

-        Les crises de 73-74, 92-93, et 2008 sont de même nature et ont les mêmes causes

-        Le taux de croissance n’a cessé de baisser depuis 1971 de décennie en décennie

-        Le taux de dettes n’a cessé de monter depuis 1971.

D’autre-part, on ne comprend pas pourquoi les banquiers se seraient mis tout soudain à faire n’importe quoi, même si la dérégulation bancaire et l’acceptation d’innovations financières dangereuses accélérèrent les difficultés à partir de la seconde partie des années 90.

Dans notre livre « l’Etrange Désastre » nous avons tenté de montrer que ces crises à répétition provenaient des énormes excédents et déficits de balances de paiement acceptés après l’abandon des disciplines des accords de Bretton Woods. Le recyclage d’excédents aussi massifs a créé une liquidité internationale délirante qui a transformé l’économie monde en économie baudruche. A chaque mini explosion, les banques centrales ont alimenté la machine pour qu’elle ne sombre pas et tout a recommencé un peu plus tard en plus grave, avec un gonflement de valeur d’actifs spéculatifs tout à fait artificiel. Les « subprimes » sont bien l’allumette qui a fait sauter la bombe, mais la bombe était constituée par une accumulation de dettes spéculatives autrement plus massives.

Le trou sur les « subprimes » était en 2008 de près de 600 milliards de dollars et d’après des estimations (dont on ne sait trop comment elles ont été faites et qui varient) la perte finale serait située entre 200 et 300 milliards de dollars. Et il a fallu que les banques centrales créent près de 16 mille milliards de dollars de monnaie et au total c’est environ 60 mille milliards de dettes nouvelles qui ont été générées pour passer le cap !   La perte instantanée était en septembre 2008 probablement proche de 10 mille milliards de dollars, vingt à quarante fois les pertes potentielles sur les « subprimes ».

Dans son interview au Figaro (29 août 2018), Nicolas Sarkozy indique « qu’il fallait avoir une cécité complète pour ne pas s’alarmer » des incidents financiers de l’été 2007, en particulier le blocage des trois fonds de la BNP. Mais lors de la campagne de 2006, il ne voyait rien venir. Nous avons écrit à son équipe de campagne de « ne pas annoncer qu’il allait redresser spectaculairement la croissance, alors qu’une crise majeure allait frapper son quinquennat ».  Sans réaction de sa part. Nous avons publié une version allégée sur le site du forum du Monde pour bien marquer que la crise arrivait et qu’il fallait s’y préparer. 

On sait que Mme Merkel, au moment de l’effondrement, était totalement larguée et continuait de raisonner en gardien du coffre-fort allemand. « La crise est la faute des autres qui ne devaient pas compter sur l’Allemagne pour payer les pots cassés ».  Sarkozy a raison de le rappeler. Mais ce que ni lui ni Merkel n’avait vu, c’est que les banques allemandes étaient automatiquement les plus atteintes puisque c’est elles qui recyclaient les prodigieux excédents allemands. Ce n’est pas seulement HRE qui est en faillite virtuelle en septembre 2008, mais toutes les landesbanken, la Dresdner et la Deutsche Bank, comme la suite le montrera. Merkel n’avait rien vu venir. « Les excédents c’est bien, c’est fort et les banques allemandes sont bonnes et fortes ». En fait elles étaient le moteur du recyclage des excédents et sont largement responsables des investissements douteux dans les pays du Club Med et surtout aux Etats-Unis, dans les subprimes et divers autres marchés spéculatifs.

La corrélation entre trop gros excédents et fragilité bancaire n’est toujours pas faite par les autorités. Dans la même édition du Figaro, Olaf Scholz (vice chancelier SPD de Merkel) considère que l’excédent du commerce extérieur allemand de 265 milliards de dollars, qui a déclenché la crise récente avec les Etats-Unis, ne sont pas un problème. Pour lui, l’Etat allemand n’est pas en cause. C’est juste le résultat de la bonne santé des entreprises allemandes qui sont bien intégrées dans la mondialisation.  « La croissance et la réussite d’un pays sont bonnes pour tous ». Quant au change, il n’est pas sous la direction de l’Etat allemand. Circulez, il n’y a rien à voir, surtout que nous menons une « politique social-démocrate intelligente ».

Nicolas Sarkozy, dans son interview, considère qu’il n’est pas nécessaire de connaître Ricardo, Keynes et Milton Friedmann, pour gérer une crise financière. C’était sans doute vrai au moment de l’explosion du système bancaire et son action en faveur d’une « bombe atomique » lancée contre la spéculation par la BCE a été salutaire, alors que Trichet était dépassé. Mais il devrait tout de même lire le discours aux communes de Keynes expliquant le lien entre désordre monétaire, crise et trop gros excédents commerciaux. Du coup il comprendrait pourquoi la crise est survenue et surtout pourquoi elle risque de revenir. Car s’il craint le retour de la crise il ne dit pas pourquoi les mesures prises ne suffisent pas à l’empêcher. Ricardo a aussi quelques très bonnes pages sur la confusion entre mercantilisme accumulant de l’or et création de richesses. Quant à Milton Friedman, une bonne partie des critiques faites à l’organisation de l’Euro était pertinente. Ce qu’on a vu en 2011.

Il se trouve qu’Emmanuel macron vient d’annoncer et son plan économique interne et son orientation européenne. En route pour une diplomatie économique !  Elle n’est conçue que comme une aide aux exportations. Si le pays n’est pas compétitif, c’est un leurre. Le premier acte d’une diplomatie de la prospérité est d’abord de restaurer la compétitivité du pays et redresser ses comptes. Ce que jusqu’ici, il n’a pas osé faire.   Ensuite de bien comprendre ce qui ne va pas en Europe et dans le monde. Dans une ambiance qui a vu la croissance baisser chaque décennie, ponctuée à chaque fois par une crise toujours plus grave, il importe d’avoir compris pourquoi. Le président n’a jamais énoncé de diagnostic précis sur cette question. Voici que justement Donald Trump frappe la France à cause des énormes excédents allemands. Et que le FMI rappelle que les gros excédents posent un problème. Il serait donc temps d’avoir une vision claire de ces questions. D’autant que Mme Merkel veut imposer un candidat allemand à la présidence de Commission Européenne.

Une diplomatie de la prospérité passe obligatoirement par une stratégie pour mettre fin aux dysfonctionnements globaux du système monétaire international et à ceux de la zone Euro. Sur ces deux questions le silence est total aussi bien dans les propos du Premier Ministre que dans ceux du Président.

Nous sortons en loques d’une crise internationale d’une rare violence et d’une période où l’Europe a fait pire que tout le monde ; les Etats-Unis nous agressent ; les Chinois utilisent leurs excédents colossaux pour acheter notre capital et des entreprises stratégiques dans l’énergie.  Et nous n’avons rien à dire, rien à faire et aucun but diplomatique ?

Nous sommes de ceux qui pensent que c’est une honte française. On peut être en difficulté. On n’a pas le droit de ne rien comprendre et de ne rien faire de véritablement efficace par crainte des réactions syndicales et électorales. Surtout quand tous les mécanismes de la crise ont été explicités par des économistes français de grand talent : Jacques Rueff et Maurice Allais que nos Présidents seraient bien inspirés de relire. 

Une de fois de plus les économistes ne facilitent pas la conversion des politiques.  Un rapport dont toute la presse s’extasie une fois de plus explique la crise par des éléments non significatifs : la prétendue baisse structurelle de la productivité avec des innovations qui ne créent pas d’emplois, ou même, comme les développements récents de l’intelligence artificielle, en supprimeraient l’essentiel, le vieillissement de la population, les écarts de rémunérations. Ce qui est déclaré comme des causes sont pour la plupart des conséquences. Dans une économie baudruche les actifs sont grossièrement surévalués et donc les possédants paraissent avoir une part augmentée. Mais c’est toujours la même maison et toujours le même portefeuille boursier. L’échelle de mesure a changé ( la valeur réelle des principales monnaies a chuté de plus de 95% depuis 1971 ), mais les biens eux-mêmes sont quasiment les mêmes. L’innovation ne produit de productivité et ne crée de l’emploi que si la conjoncture est bonne. Elle ne l’est que de façon artificielle dans une économie baudruche.

Si on restaurait des institutions économiques et financières correctes dans le monde et en Europe, on verrait que la croissance est possible avec une régularisation de bien des excès actuels. La vraie question apparaîtrait alors : le caractère fini des ressources naturelles consommées et les effets globaux des déchets de production et de consommation. Ces deux questions ne peuvent trouver de solution que dans un cadre économique global sain.

Sortir le monde de l’économie baudruche est actuellement le seul combat économique qui vaille. Il faut bien reconnaître que, malgré des progrès, le monde regarde ailleurs.

 

Didier Dufau pour le Cercle des Economistes E-toile.

Rachat d’actions par les entreprises en économie baudruche

Dans une économie baudruche où la liquidité sans cause économique réelle est gonflée d’une part par la nécessité de corriger les conséquences de la récession précédente et par l’effet mécanique des excédents massifs de balances de paiement, le rachat de leurs propres actions par les entreprises est un symptôme de maladie, pas de bonne santé.

En temps normal les entreprises qui fonctionnent bien ont toujours une pléthore de projets d’investissement à examiner et le plus difficile est de les sélectionner sans complaisance et avec pertinence. On peut même dire que c’est la valeur ajoutée propre du plus haut dirigeant. La théorie veut qu’un rachat d’action est légitime lorsqu’il y a pénurie de projets rentables et qu’il vaut mieux rendre l’argent aux actionnaires pour qu’ils le placent ailleurs. Ceci n’arrive jamais.  Il faut des circonstances exceptionnelles et douteuses pour que, des entreprises cotées rachètent, en grand nombre leurs actions. La première est un crédit tellement peu cher qu’il permet à la fois de financer l’investissement et le rachat d’actions. Les cours montent. L’endettement monte également mais les ratios ne sont pas perturbés puisque le cours des actions a monté, revalorisant le capital. Mais tout est artificiel.

Les dirigeants touchent des primes de bilan fondées sur aucun résultat opérationnel, seulement sur des plus-values artificielles. Les banques sont leurrées par une valeur de capital qui ne correspond à rien sinon l’activisme des banques centrales. Le haut de bilan l’emporte sur le compte d’exploitation, l’une des caractéristiques majeures de l’économie baudruche.

Dans le cas actuel des États-Unis, l’énorme afflux de placements en provenance des pays excédentaires en dollars s’ajoute à l’inflation des signes monétaires de la FED et au rapatriement des bénéfices conservés à l’étranger pour des raisons fiscales.

Les rachats correspondent donc à trois anomalies et à aucune logique économique conjoncturelle ou structurelle. Ils sont le signe d’une maladie pas d’une bonne santé de l’économie.

Le New York Times est-il devenu socialiste ?

Un des charmes des Etats-Unis est que le Communisme n’y a pas été admis et que le socialisme y était un gros mot. En fait, l’absence de communisme avait un gros inconvénient : il n’y avait pas de limite à gauche. En Europe, on savait que dès qu’on entrait dans la dialectique communiste on était dans l’erreur meurtrière. Ce garde-fou n’existait pas aux Etats-Unis. Le politiquement correct, une forme de la bondieuserie militante, qui fait sourire en Europe ( Disons qui faisait sourire) a pu aller à des extrémités qui paraîtraient extravagantes en Europe.  Les « Liberals » étaient l’extrême gauche locale. Ils faisaient même peur aux Démocrates.

Trump est arrivé et avec lui un déchaînement haineux exceptionnel, notamment dans les colonnes du NYT qui, du coup, a pris des couleurs assez étranges. Il est intéressant d’analyser l’édition internationale du 28 août de cette année 2018.

Michael Kazin y signe un article en page opinion qui exige de la repentance pour la répression des mouvements anti guerre lors de la convention démocrates de 1968. Les soixante-huitards américains étaient des pacifistes. Ils étaient marginalisés à l’époque. Ils tiennent la presse aujourd’hui.

Dans la même page, l’éditorial est une longue critique de la politique « pro riche » du gouvernement qui annonce de nouvelles crises. Les Etats Unis ont accepté de ruiner leur classe moyenne pour l’enrichissement du 1% richissime et se faisant, ils ont privé chaque citoyen de 70.000 dollars chaque année.  Conclusion : en faisant la belle vie aux Américains les plus aisés, le gouvernement met en danger la prospérité de tout un chacun. Salaud de riches !

Toujours dans la même page, se termine un article fort long d’un certain Giridharadas demandant qu’on suspecte les riches entrepreneurs qui parlent de changement, alors qu’il ne s’agit que de faux changements. Les vrais, ceux qui comptent, doivent être faits par les politiques sociales. En accordant trop aux riches, ils gagnent dix fois plus que les gains qu’ils proposent aux autres. Tout ce cinéma est donc bidon. Non à la charité et aux fausses bonnes idées managériales, vive le socialisme d’état.

La page 4 est totalement utilisée à vitrioler Trump et ses sbires.

En éditorial de première page, le journal donne une belle apologie du socialisme comme vecteur de liberté. Le socialisme est un espoir, un rêve auquel Saunders a donné un squelette politique. Jusqu’ici la gauche américaine avait accepté que les démocrates cherchent à utiliser les moyens du capitalisme et des marchés pour créer la richesse globale permettant une redistribution. Mais c’était faute d’alternative. Maintenant les magazines imprimés ou sur le web évoquent ouvertement les nationalisations, les conseils ouvriers, et ces thèmes font le débat électoral. L’article qui plonge ses arguments dans Marx et Engels conclue bravement que l’avenir appartient à la classe ouvrière pour qui le socialisme est la porte ouverte à la liberté, la « liberté socialiste ».  

Il faudra en parler aux Venezueliens qui fuient à toute jambes en ce moment même les nationalisations et les comités ouvriers de M. Maduro, ou aux Cubains qui n’ont rien compris à la liberté socialiste.  

Un autre article encourage les spécialistes en intelligence artificielle à ne pas travailler pour l’armée (alors que tous les spécialistes chinois dans la matière appartiennent à l’Armée Populaire).

En un mot au NYT, c’est la lutte finâââ-leu !

Mélenchon : sors du corps de cette rédaction !

Deux expériences socialistes très pédagogiques

Le retour des hyperinflations

Dans un monde de changes flottants qui s’internationalise brutalement depuis 1971, certaines expériences font figure de leçons de choses monétaires.

Le Zimbabwe, de tous les pays de l’Afrique australe, est celui qui est sorti de la guerre d’indépendance avec les meilleures chances de prospérité. L’ex-Rhodésie est un pays riche. Salysbury, devenue Harare, sa capitale, est une ville charmante, bien desservie et moderne. L’agriculture est prospère, équilibrée entre production vivrière et productions exportatrices. Elle couvre les besoins alimentaires du pays et peut même participer aux plans mondiaux de fourniture assistée de nourriture. Sa place dans la vente de tabac sur le marché international est importante. Le pays est, malgré les drames de la guerre d’indépendance, comme une sorte de Suisse africaine avec un climat favorable et de très bonnes terres.  Les ressources naturelles sont gigantesques et intéressantes parce que largement inexploitées, en dehors du zinc et de l’or, dont on sort des tonnes chaque année d’un sous-sol prodigue. Robert Mugabe, le dirigeant du parti dominant qui avait guerroyé contre les colonisateurs britanniques, et représente l’ethnie principale, se pose en modéré et dispose dans les milieux de gauche, notamment français, d’une mansuétude tout à fait exceptionnelle.  La transition est bien organisée par la Grande Bretagne, avec une apparence de bonne volonté générale qu’on retrouvera plus tard en Afrique du Sud.

Tout le monde croit un instant que la transition vers une démocratie qui tienne compte de la majorité noire sans rejet de la minorité blanche va bien se passer. Le rêve ne durera pas.

Le « progressiste » Mugabe va se transformer rapidement en tyranneau africain caricatural, riche à milliards et cherchant d’inlassables réélections par la force et les exactions. Tout commence par un génocide atroce, la race minoritaire qui avait fourni sa quote-part du mouvement indépendantiste est décimée. La Corée du Nord fournit, contre rémunération, les cadres techniques militaires de ce génocide. Par intérêt personnel, l’équipe Mugabe se mêle de la guerre au Congo en contrepartie de mines (une mine de zinc lui est offerte à titre personnelle !) et d’argent. Le régime s’attaque ensuite aux Blancs, propriétaires de la majorité des exploitations. On en tue une partie tout en expropriant les autres. Les meilleures terres sont confisquées par la famille de Mugabe et des dirigeants proches. Les milices du Zanu-PF, le parti du président, sont dirigées par un reître répondant au nom évoczteur de « Hitler ». Evidemment tout s’écroule. Les mines ne produisent plus. Les champs deviennent stériles. Entre un quart et un tiers de la population fuit le pays et sa misère pour tenter sa chance ailleurs.  La planche à billets est mise contribution.  L’inflation qui oscillait entre 20 et 50% passe soudain le cap de 100% en 2001. On est à plus de 1000 % en 2006, 66.000 % en 2008 et finalement 80 milliards % en novembre 2008. Le tout forme le plus bel exemple d’hyper inflation depuis celle qui a ravagé l’Allemagne un siècle plus tôt. Les institutions internationales chargées à la fois d’éviter les génocides, d’aider au développement et d’assurer la stabilité monétaire ont été totalement impuissantes.  Le régime vend alors des pans du pays à la Chine, pour maintenir les revenus somptuaires de ses dirigeants. Gorgée de réserves en dollars, grâce aux changes flottants et l’acceptation par la communauté internationale de ses énormes excédents, réserves dont elle craint la volatilité, la dictature communiste Chinoise s’installe et commence à récupérer les richesses du pays, pratiquement sans utiliser aucune main-d’œuvre locale. Le dollar devient la monnaie du pays. Mugabe, devenu un vieillard sénile, sera forcé à la démission lorsque sa femme, beaucoup plus jeune, entendra lui succéder. Ce sera un des responsables du génocide initial qui parviendra au pouvoir.

Retenons les caractéristiques de cette histoire : génocide et crimes contre l’humanité, fausse démocratie et vraie dictature, appel à des dictatures communistes pour installer son pouvoir, épuration ethnique et sociale, corruption absolue, ruine du pays, crise humanitaire, émigration de masse des populations, hyperinflation, et finalement affermage partiel du pays à la Chine pour sauver la fortune des dirigeants. Cette descente aux enfers sera presque totalement occultée par la presse française, jusqu’à un revirement récent, Robert Mugabé trouvant en permanence des soutiens actifs auprès de la presse de gauche, plus soucieuse de stimuler la repentance occidentale vis-à-vis des « victimes de la colonisation blanche, génocidaire et inexcusable » que de faire connaître et condamner les dérives ignobles d’une figure idéalisée du tiers-mondisme africain.

On retrouve exactement les mêmes caractéristiques dans l’évolution de la situation du Venezuela. Le pays est extrêmement riche. Il dispose de réserves pétrolières gigantesques. Son potentiel agricole est excellent, avec des possibilités vivrières pour la consommation locale et des produits d’exportation. La hausse vertigineuse des prix du pétrole après 1973 offre au Venezuela la possibilité d’une prospérité unique.  Après l’élection de Chavez, un ancien dirigeant des mouvements révolutionnaires communistes, le pays se lance dans la construction d’un « socialisme bolivarien » assis sur la rente pétrolière.  Le chavisme détruit progressivement la démocratie et la propriété privée. Il arme des milices. Les entreprises étrangères sont nationalisées. La destruction de la production, le développement de l’insécurité, les exactions répétées du pouvoir, finissent par avoir raison de la prospérité du Venezuela. Chavez a fait appel à la dictature cubaine pour épurer l’armée et en contrôler les rouages de commandement. Les nouvelles entreprises nationalisées sont incapables de maintenir la production. Rapidement tout manque dans un pays où la rente pétrolière permettait naguère de fournir à la population les produits de première nécessité qui n’était pas produit localement. Lors que le cours du pétrole s’effondre, le régime est pris de panique. Chavez décide de s’affranchir de toutes les règles et institutions internationales. Il quitte le FMI et met la banque centrale sous tutelle du gouvernement. La planche à billet commence à tourner à plein régime. Les prix enflent en même temps que les pénuries s’aggravent. A sa mort, le pouvoir passe à son adjoint Maduro qui aggrave tout.  Il met fin de facto à la démocratie en imposant une chambre constitutionnelle dictatoriale, élue dans des conditions telles que les députés pro-régime ne pouvaient être que majoritaires. La misère commence à s’installer en même temps qu’une émigration de masse commence. Plus de deux millions de personnes fuient un pays où la sécurité disparait. La criminalité explose. Les meurtres sont quotidiens. Le gouvernement est aux abois. L’inflation s’installe et s’emballe. Elle tourne à l’hyper inflation à partir de 2017. En 2018, elle atteint un million de pourcent. Les dirigeants « socialistes bolivariens » se tournent vers la Chine qui fournit les dollars nécessaires à la survie du régime, contre pétrole et matières premières.  Contrairement à Mugabe, Maduro décide d’innover en créant à l’été 2018 une « crypto-monnaie », le Petro, dont le prix unitaire est celui d’un baril de pétrole, et un Bolivar dit souverain « basé » sur le Pétro. On en est là, avec une crise humanitaire et une émigration qui déstabilise les pays voisins, notamment le Brésil et la Colombie.

On notera aussi ici le soutien indéfectible des médias socialistes et tiers-mondistes français à cette nouvelle expérience socialiste tragique et criminelle, au point qu’un candidat à l’élection présidentielle française de 1917 crut devoir se déclarer un partisan farouche de la « révolution bolivarienne ».  

Il est vrai que les deux « expériences » socialistes présentent d’autres parentés : même ruine du pays ; même destruction de la démocratie ; même émigration ; même recours aux militaires de dictatures communistes pour mater le pays (Corée du nord ou Chine) ; même hyperinflation ; même recours final à une Chine gorgée de dollars par ses énormes excédents ; même haine des pays occidentaux qui avaient fait la richesse des deux pays ; même impuissance des institutions internationales.

Ces deux histoires sont sordides. En dehors des aspects idéologiques et politiques de ces désastres, une réflexion s’impose sur les conséquences du système monétaire international boiteux qui a été mis en place et l’effondrement des institutions multilatérale mises en place par Roosevelt. L’évolution interne des deux pays est certes dictée principalement par les mouvements politiques qui s’y déroulent et la logique de destruction de l’économie et de la démocratie qui est le propre de ces expériences socialistes radicales, mais le système global, totalement déséquilibré, qui s’est mis en place à partir de 1971, a aussi un rôle. Les deux pays étaient parfaitement insérés dans l’économie mondiale et prospères. Ils étaient membres des institutions internationales. Merveilleusement dotés par la nature pour triompher dans la mondialisation, ils devraient être aujourd’hui des exemples de réussite sociale et économique. L’intégration des populations noires et indiennes et leur promotion sociale auraient été faciles à réaliser dans le cadre des Trente Glorieuses.  

Le fait que le monde soit entré dans un système qui a vu une baisse constante du taux de croissance mondial, le déchaînement de crises périodiques de plus en plus graves et la concentration d’excédents massifs dans certains pays, ont eu des conséquences aggravées dans les pays ayant fait le choix d’un socialisme radical. Les crises ont permis l’arrivée démocratique de partis qui ne l’étaient pas ou ont entraîné les dictateurs à rechercher des moyens de faire face à des pertes qui affectaient directement leur fortune et leur maintien au pouvoir. Les deux hyperinflations surviennent après que le chaos sur la scène internationale se soit installé. La Chine n’aurait pas pu mener sa politique actuelle si on lui avait interdit d’accumuler des excédents monstrueux en dollars.

Logiquement, les pays qui ont réussi à sortir du socialisme ont vu leur niveau de vie augmenter et ceux qui ont été forcés à y entrer se sont retrouvés dans la misère.  

Les institutions multilatérales se sont montrées totalement incapables de juguler l’effondrement démocratique et économique des malheureux pays concernés. L’ONU, la Bird, le FMI, le Tribunal Pénal international ont été aux abonnés absents.

Les deux exemples cités sont aussi symptomatiques d’une double faillite du système monétaire international et de du multilatéralisme. Ces deux drames méritent mieux qu’une simple dénonciation de dirigeants-voyous et de leur idéologie délétère. Une économie mondiale mieux organisée et une action internationale plus ferme, excluant de ses instances les nations tentées par ces expériences et interdisant à ses membres tout commerce et aides financières, auraient permis de sauver du drame humanitaire généralisé que l’on constate les populations civiles sacrifiées.

Défis de la réforme de l’enseignement de l’économie au lycée

On connait la démarche classique de la construction d’un programme de lycée, en matière de sciences. Les plus hautes autorités universitaires de la discipline sont invitées à adapter les programmes en fonction des dernières découvertes et à transformer le lycée en nouvelle propédeutique préparant le passage à l’université. On bouleverse en général et le savoir et la démarche intellectuelle qui a permis de l’acquérir. En même temps, le processus est laissé à la cogestion avec les syndicats d’enseignants, en général marxistes d’inspiration et de transpiration, qui viennent ajouter la pincée d’idéologie mortifère habituelle au nom de la « non reproduction des élites » et de la conscientisation des masses sur les méfaits du capitalisme.

Les résultats sont généralement désastreux. L’orthographe a été massacrée. L’histoire a été presque totalement détruite. Les mathématiques modernes ont été l’échec dramatique que l’on sait. L’économie a été réduite à une critique du capitalisme et une ode à la justesse des revendications sociales.

Comme, en plus, on ne veut pas que les parents puissent interférer avec « la puissante construction républicaine d’une jeunesse émancipée » et surtout conforme aux canons du socialisme avancé, cela donne un brouet qui tourne à l’infâmie. L’édition scolaire étant largement tenue par des gauchistes ou même carrément des communistes, comme Nathan, et les parents n’achetant plus les livres, qui sont fournis gratuitement par l’Etat Moloch et choisis par des « enseignants »  (il n’y a presque plus de vrais professeurs dignes de ce nom) ou plutôt, à 85% par des enseignantes, dont le seul mérite est d’avoir milité dans des CAL puis trainé à l’université avant de passer entre les mains des « pédagogos », le spectacle final est sinistre et explique largement l’effondrement du niveau général.

Quiconque a été invité à exposer devant des lycéens le sait : connaissance nulle ; moraline et politiquement correct envahissant.

En matière économique, le caniveau scolaire charrie une telle quantité d’idéologie anticapitaliste que cet enseignement ne sert ni la connaissance de la discipline, ni la formation du citoyen, mais parvient tout juste à fournir quelques abrutis conditionnés pour « nuits debout » et l’alternimportequoi. Les ceusses qui choisissent de devenir journalistes de radio sont nourris à la même mamelle.  On voit le résultat tous les jours dans les radios et sur la TNT : exaltation de la critique du capitalisme ; privilège accordé à tout ce qui est contre ; luttes sociales sacralisées ; blabla ininterrompue sur les inégalités ; cris sans cesse répétés de Vive L’impôt ;  obligation d’équilibrer toute présence d’un commentateur « libéral » par quatre à cinq énergumènes de gauche qui couvriront sa voix pour éviter qu’il n’entache la foi du peuple.

La France a donc atteint en économie le niveau affligeant que tous les observateurs ont bien été obligés de relever. On parle de notes en dessous du zéro Kelvin.  En résumé : capitalisme = beurk ; capitalistes = salauds. Les écolos verts-rouge ont ajouté leurs strates : « la croissance assassine la terre. Il est trop tard pour réagir.  Nous allons assister à l’effondrement proche de la société thermo-industrielle ». Cet économisme écolo-socialiste, à tendance catastrophiste et fin du monde, est à la mode chez les « gnangnantes » qui veulent épargner aux chères têtes brunes qu’on leur a confiées le soin d’accepter la société où ils sont nés et que leurs parents ont rejoint parce qu’elle était prospère.

La production, c’est mal. La consommation ; c’est mal. L’exploitation des autres pour ses petits besoins, c’est mal. Vive la fin du salariat. Les entreprises sont des engins malsains. Rien que des voyous qui fraudent le fisc, trompent le consommateur et tuent l’environnement. Mais, zut, quand est-ce qu’on nous augmente, nous pauvres persécutées et déclassées ? Et où ais-je mis mon téléphone portable hyper sophistiqué qui m’est si nécessaire pour préparer la prochaine festouille, pardon, manif ? Toutes ensemble ! Toutes ensemble !

On dira : vous caricaturez. C’est vrai, mais à peine. Disons que le trait est un peu forcé pour bien souligner le visage de la réalité. La plupart des personnes qui enseignent l’économie sont en général profondément ignorants et n’ont même pas de passion partisane. Tout ce petit monde flotte comme les yeux dans le potage. De temps en temps, un passionné arrive à intéresser son auditoire captif.

Les économistes universitaires ont tenté de sortir du piège de leur mise à mort sociale comme agent de la domination capitaliste et de l’assassinat de Gé, en sombrant dans la mathématique approximative et les modèles. On privilégie la microéconomie en l’agrémentant de formules mathématiques plus ou moins complexes. Dès les années soixante la réforme des programmes universitaires a été de les charger en mathématiques, mal enseignées avec des polycopiés indignes, pour donner du sérieux à la discipline, faire de la sélection et éviter de tomber dans la sociologie politique sous domination syndicalo-gauchiste.

Les projets connus annoncent qu’on pourra faire des exercices de maths avec de l’économie à l’école. Plus neutre tu ne peux pas !  Dès qu’on affirmera une loi un peu trop libérale, on s’excusera, en montrant qu’en effet le modèle est pur mais la réalité impure.

Tout cela est parfaitement ridicule. Le conflit entre économie libérale et économie marxisante n’a pas d’objet : il n’y a pas d’économie marxisante qui tienne !  Cf l’URSS, Cuba, le Zimbabwe, la Corée du Nord, le Venezuela post Chavez et le régime de M. Ortega.

Alors on reprend le débat en opposant keynésianisme et néolibéralisme, qui n’a pas plus de sens car tout le monde connait les résultats des excès des émules étatistes de Keynes, comme les échecs récurrents de l’application des préceptes de Milton Friedman.  On ne fonde pas une formation scolaire sur des théories problématiques qui ont échoué, ni sur des querelles.  

L’enseignement de l’économie doit d’abord s’assurer que les élèves comprennent les principales notions et possèdent les chiffres clés. Enseigner quelques mécanismes fondamentaux et décrire les grands évènements économiques devraient être la seule ambition de l’enseignement économique au lycée.

La mathématique microéconomique est une facilité et un piège. Elle permet de « neutraliser » la discipline mais du coup elle n’a plus aucun caractère intéressant, ni même utile, étant totalement coupée des réalités.

Le terrain scolaire est tellement verrouillé par des syndicats politisés, qu’il parait peu probable que les réformes envisagées soient utiles. De toute façon, l’édition scolaire se chargera de maintenir le climat de domination idéologique gauchisant qui prévaut. Ne jamais oublier qu’une enseignante a la liberté de choisir le manuel mais que les syndicats veillent.  Ne pas acheter le bon manuel vous classe. Ou vous déclasse. Les syndicats gèrent votre carrière. La coercition sociale existe en France dans l’Edunat. Pour avoir la paix, la facilité est de rester dans le courant dominant.  Comme les enseignants (tes) actuels (lles) d’économie qui ont une formation mathématique sont une espèce quasiment inexistante, croire qu’ils vont enseigner des équations plutôt que de prêcher la bonne parole est d’une parfaite drôlerie !

L’Economist dans un numéro récent explique qu’il est extrêmement difficile d’enseigner la macro-économie, (assimilé à une escroquerie intellectuelle par une grande partie des économistes en provenance des grandes universités américaines). L’ennui, c’est qu’ils n’ont pas d’explications de la crise de 2008, sinon pour expliquer que ce sont des vilains et les Etats qui ont faussé le libre et bénéfique jeu du marché.  Il faut se rappeler le diagnostic du premier G.20 après le déclenchement de la chute des banques. Les normes comptables, les bonus, la cupidité des banquiers, tels étaient les causes !  Une « explication » qui n’est qu’une « expiation » sur le dos des autres.  

La science économique est en difficulté, comme science dure. Il est normal que son enseignement ne soit pas facile. En France, la difficulté est multipliée par les résidus d’idéologie qui enserrent encore les esprits et animent les syndicats. Et une partie des enseignants : M. Alexis Corbière et Mme Nathalie Arthaud dont tout le monde a eu l’occasion de méditer la modération dans l’engagement gauchiste, donnent une bonne idée du problème.

L’important est de donner des connaissances indiscutables et il y en a beaucoup. Et de ne jamais transiger sur la neutralité scolaire, sans sombrer nécessairement dans l’abstraction mathématique.  

Commerce extérieur français en déficit : une surprise ?

Le commerce extérieur français continue sur sa belle trajectoire de déficits. Quelle est la cause première de ces déficits récurrents ? Le manque de compétitivité et de productivité. Quelle est la cause de ces manques : la réduction administrative du temps de travail et l’excès de dépenses publiques et d’impôts.

En dépit de tous les articles et éructations, sur la TNT, des collectifs d’économistes socialisants, l’effondrement du commerce extérieur suit inéluctablement le passage forcé aux trente-cinq heures. Dans un pays où l’Etat collecte près de cent pour cent de la valeur ajoutée des entreprises non financières de plus d’une personne, ce qu’on appelle les entreprises, et détourne à son propre profit et celui de ses agents, l’essentiel de la richesse produite, il est normal que la production vienne pour une bonne part de l’étranger et que l’exportation soit difficile. Pour corser l’affaire, sous l’influence des communistes depuis la Libération, le gros des charges sociales et de l’impôt pèse sur la production. On importe des produits sans charges sociales contre des produits avec charges sociales.  Si celles-ci étaient faibles, ce serait déjà un problème, mais ce sont les plus lourdes du monde. On a par ailleurs chassé « les riches », mettant notre industrie entre les mains de l’étranger.

Comme nous sommes nés malins, nous avons multiplié l’importation d’étrangers inactifs en faisant fuir nos actifs nationaux.  Nous avons confié les règles du commerce extérieur à des étrangers, via l’Union Européenne qui n’a d’autre envie que de passer des contrats de libre échange qui met nos industries directement en concurrence avec des pays à salaires misérables et population innombrable, et ceux techniquement les plus avancés.  

Il faut bien voir que des déficits commerciaux se traduisent par la captation de l’épargne nationale par l’étranger ce qui nous impose, pour maintenir notre niveau de vie, de recourir massivement à l’emprunt. Emprunt de l’Etat éternellement en déficit et des particuliers qui n’ont pas le choix. Heureusement, pour sauver les banques de l’explosion de l’économie baudruche mise en place en 1971, la BCE maintient depuis des années les taux à un niveau ridiculement bas, propice à toutes les bulles. Il permet à l’étranger de piller ce qui reste de nos entreprises.

La France dispose donc d’une économie totalement voilée, faussée, la production suivant les dépenses publiques plus que les besoins exprimés par la population. Quand on sert la dépense publique on n’exporte pas. Quand on construit des milliers de ronds-points, on n’exporte pas. Quand on investit indéfiniment à pertes dans des lignes de chemins de fer sans rentabilité, on n’exporte pas.  Quand on cherche à réduire les dépenses de santé « gratuites », en allant importer des pays à bas salaires la presque totalité des spécialités, on détruit son industrie du médicament et on n’exporte pas.

Il est désormais parfaitement clair que le gouvernement actuel est ce que nous dénonçons depuis le début : le champs clos de l’Enarchie Compassionnelle triomphante, qui a gagné la dernière présidentielle grâce à une démagogie sans limite et l’astucieuse destruction orchestrée du candidat Fillon.

Depuis maintenant un an, aucune mesure de fond permettant de restaurer la compétitivité et réduire la dépense publique n’a été prise.  Aucune sérieuse.

On parle de quelques centaines de postes de fonctionnaires supprimés. La dépense publique a fortement augmenté. Aucun effort de réduction des charges sociales portant sur l’entreprise (on a évacué sur les retraités une partie des charges sociales salariales). Les grandes entreprises publiques du passé (Air France, EDF, France Telecom, la Poste, la SNCF, la SNCM…) restent des boulets syndicalisés qui multiplient les pertes et les exactions contre les Français.  Les prélèvements fiscaux de cette première année sont supérieurs à ceux de la première année de l’hystérique fiscal Hollande !  Personne au gouvernement ne sait comment se sortir du piège de la suppression de la taxe d’habitation et de la révolte des collectivités locales accros depuis des années à des dépenses démagogiques sans limite, voire à une hystérie vélo-bobo-socialo-gaucho destructrice, comme à Paris.  

Alors tout le monde emprunte et importe, sans le savoir. 18 ans de ce régime a mis la France au rang de puissance marginale et la phrase la plus entendue dans les milieux qui ont les moyens de compter est : « la France, c’est fini ; ce n’est plus là que cela se passe ».

Nos exportations sont le plus souvent le fait de grands marchés vulnérables. Dassault est sous la menace d’un embargo américain sévère, comme Airbus. L’affaire iranienne montre la vulnérabilité de Total et des constructeurs automobiles français. Comme nous avons systématiquement empêché les PME de grossir, du fait des effets de seuils et des prélèvements abusifs sur la réussite, même petite, nous n’avons pas de Mittelstand permettant d’exporter des produits ciblés et mondialisés. Nous avons été sortis et depuis longtemps des marchés technologiques de pointe.

Virés de l’informatique, virés d’internet, virés de la téléphonie mobile, virés de la mécanique, virés de l’électronique, virés des réseaux sociaux, absents des technologies vertes, ridiculisés par les Chinois dans le nucléaire, anglosaxonisés et marginalisées dans l’industrie musicale et plus généralement la Culture, où est donc la France qui innove et qui prend des places de n° 1 mondial ? L’édition proprement française est quasi morte comme la presse d’ailleurs. L’agriculture française commence à montrer des béances de compétitivité, du fait de son organisation presque purement administrative, voire communiste (Modev etc.). Même l’agroalimentaire, le vin, la mode, le luxe et le tourisme commencent à souffrir. La plupart de nos grands hôtels appartiennent désormais à l’étranger. Les grands groupes qui marchent vivent la main dans la main, et la main dans la bourse, de l’Etat et des collectivités locales, ou ont été rachetés par l’étranger ou sont à la veille de l’être.

Quant à nos grandes administrations, elles sont toutes dans le désarroi depuis longtemps. La justice est effondrée sans espoir depuis qu’elle s’est mise au service de la délinquance (qui n’est coupable de rien puisque victime de la société bourgeoise)  et a choisi de chasser le bourgeois (la source de tous les maux) ; l’école n’est pas loin du néant comme l’université ; la police est dépassée par la délinquance des vrais voyous; les armées fonctionnent avec des bouts de ficelle (et des fournitures venant de l’étranger ; la diplomatie française gère la fermeture de toutes les institutions qui faisaient notre rayonnement et accélère la marginalisation du français comme langue utile.  Notre langue cesse même d’être une langue enseignée dans de multiples pays.  C’est peu dire que le régalien en France est à la dérive. Quant aux naissances, elles ont commencé leur baisse historique, à force de démanteler les dispositifs natalistes.

On dira : M. Blanquer a commencé à redresser l’école. On a supprimé quelques abus avec la nouvelle loi sociale. On a supprimé pour l’avenir (lointain) le statut de cheminot. On a réduit l’ISF en IFI. Le forfait sur les revenus de l’épargne a mis fin à une mesure dramatique pour l’épargne. C’est vrai, c’est bien, mais c’est peu.

Compte tenu du coût aberrant des réactions syndicales communistes, il aurait peut-être mieux valu aller beaucoup plus loin tout de suite, après avoir réformé lourdement le droit de grève et les financements syndicaux.   

La haute fonction publique qui tient l’Etat et la Nation, en les ruinant tous les deux, à la manière de l’aristocratie d’ancien régime, est d’abord soucieuse de sa propre conservation. Elle considère qu’elle ne passe pas par une meilleure productivité du pays, trop rugueuse à imposer tant les remises en cause sont nombreuses et importantes.

Nous conserverons donc des millions de chômeurs et des millions de fonctionnaires ou de personnes dépendant directement de la dépense publique (près de 15 millions de foyers tout de même, sans compter les retraités, plus de trente millions avec).

Notre déficit extérieur restera, pour sa part, majestueux. Un pays qui n’a jamais su avoir des finances publiques équilibrées depuis le triomphe des Enarques lors de l’élection de Giscard comme Président de la République et de la nomination de Chirac comme Premier Ministre, jusqu’à l’élection de Macron à l’Elysée et de Philippe à Matignon, ne peut pas espérer avoir un poids économique mondial positif. Supprimer les déficits abyssaux, les impôts confiscatoires, les dépenses folles, la cogestion syndicale des administrations, de la santé, de l’agriculture, de la culture serait, pour l’Enarchie, la même horreur que vider l’eau du bocal pour le poisson rouge.

La réforme de la Constitution est désormais morte avant d’être enterrée. Il est vrai qu’elle ne servait à rien. Elle n’aurait eu de sens que si ces trois articles avaient été ajoutés :

-        Nul ne peut être élu dans une assemblée qui fixe l’essentiel de sa rémunération et de ses conditions d’emploi.

-        Nul ne peut bénéficier de deux rémunérations de l’Etat ni cumuler une rémunération d’Etat et une rémunération privée.  

-        Ne peuvent bénéficier d’un statut de fonctionnaire que les très hauts fonctionnaires dont l’emploi par l’Etat est discrétionnaire et qui doivent être protégés du risque politique (soit pas plus de quelques milliers, tous les autres devenant contractuels).

A la benne Benalla et la réforme constitutionnelle ! Pendant ce temps-là M. Juncker, sans mandat, va à Canossa-Washington négocier avec M. Trump.  Le story telling avait été grandiose : « on ne pouvait rien espérer. Mais un accord miraculeux a été signé. Merci qui ? ». Communication quand tu nous tiens ! Comment peut-on représenter en même temps les intérêts d’un pays excédentaire jusqu’à l’indécence et la France ? La question ne sera pas posée.

Dans ces conditions, comment croire que les comptes extérieurs français se corrigent tout seuls ?

Nature du Bitcoin et avenir des jetons Internet

A la suite de l’escroquerie massive des épargnants lors de la bulle organisée par des malfrats caractérisés autour des prétendues « crypto-monnaies » (que nous avons signalée dès son démarrage dans l’article « alerte rouge sur le bitcoin ») les autorités, un peu partout, ont tenté de définir une position solide sur ces dispositifs.  La plupart de ces institutions officielles ont surtout essayé de prouver qu’elles n’étaient pas « réactionnaires » et n’ont pas voulu en définir réellement la nature technique et juridique. Les plus audacieux se sont contentés d’affirmer ce que n’étaient pas ces OVNI (objets voleurs non identifiés). La BCE a indiqué qu’il ne s’agissait pas de monnaie. La FSA a décrété qu’il ne s’agissait pas d’actifs financiers, donc qu’ils ne dépendaient pas de sa régulation, ce qui partiellement contradictoire avec la notion de cryptoactif favorisée par les banques centrales dans une récente réunion générale.

Le bitcoin et ses congénères sont des jetons.

Un jeton est un objet relativement peu coûteux à produire, mais qui est reste difficilement imitable par le particulier. Il a une utilité limitée à une sphère spécialisée et porte généralement un « droit à ». Il est retenu lorsqu’il faut réduire ou réserver des coûts d’accès aux droits en question. Les moines distribuaient des jetons de cantine à ceux des pèlerins qui leur en paraissaient digne (surtout après les donations). Les forains donnent des jetons permettant à des personnes contrôlées (âge notamment) d’accéder à des manèges. Les machines automatiques ont longtemps préféré les jetons à de la monnaie compte tenu du coût des monnayeurs. Le jeton de téléphone est typique. Certains bistrots distribuent des jetons d’accès à leurs toilettes pour les réserver à leur clientèle. Le jeton est plutôt en régression pour réserver les accès compte tenu de la facilité d’utiliser des cartes et le paiement par téléphone ou par carte élimine les paiements par jeton pour de nombreux distributeurs.   Par extension, les informaticiens ont appelé jeton un enregistrement temporaire qui porte des droits et qui est passé d’applications en application. Le réseau Token Ring fonctionne ainsi sur la notion de jeton. Les applications informatiques de gestion sérieuses sont capables de créer un jeton de droit d’accès aux fonctions de l’application dès l’identification de l’utilisateur. On peut alors contrôler, sans accès perpétuel à l’ordinateur central, les parties du logiciel accessibles et les actions autorisées.

Le Bitcoin est un jeton informatique. Il porte une information élémentaire : le moment, le montant et la quantité d’une transaction associée à un identifiant et le solde des opérations passées. La transaction est élémentaire : il s’agit toujours d’un transfert. Programmer un tel mécanisme sur un fichier classique prend deux minutes à un programmeur sous-doué.  La particularité du mécanisme mis en place tient à la gestion du fichier : c’est un fichier crypté et réparti sur une multitude d’ordinateurs. La solidité de la solution a été prouvée : le fichier est bien inviolable. Les procédures mises en place permettent bien de garantir, sauf absence d’accès à Internet, que tel identifiant a bien en sa possession tel montant. La complication du système provient du fait qu’il faut effectuer des vérifications avant d’enregistrer la transaction, ce qui a un coût de traitement. Il est donc nécessaire d’allécher des internautes pour qu’ils se lancent dans la procédure de vérification et éviter que cette procédure soit opérée par un trop petit nombre de machines. La gestion de fichiers répartis et cryptés est une technique compliquée mais elle devient élémentaire dès que les API de transaction et de contrôle sont disponibles. 

Créer des jetons internet est donc extrêmement facile dès qu’on dispose des outils « open source » correspondants. Environ 1800 jetons ont été créés à la suite du Bitcoin.  Un jeton informatique a un coût de production faible ; il est suffisamment difficile à copier pour rendre son usage possible sans fraude dommageable. Comme tous les jetons, depuis toujours.

Nous conseillons donc aux institutions financières nationales et internationales de parler de jeton, et à leur suite l’ensemble de la presse et les encyclopédies. Un jeton est un jeton, pas une monnaie ni un actif financier.  Il suffit de parler de jetons internet pour identifier de façon suffisante les objets informatiques de ce type. Il n’est même pas nécessaire d’ajouter « cryptés » puisqu’ils n’ont de sens que s’ils sont cryptés.

La question centrale est :  à quoi peut bien servir un jeton Internet ?  A priori à rien. Qui voudrait acheter un jeton qui ne vaut rien et ne porte aucun service directement associé ? Comme l’a écrit récemment dans un rapport écrit par le concepteur supposé du Bitcoin, le secret du succès des jetons internet tient tout entier au fait de les avoir assimilés à une monnaie. Habitué à manipuler des monnaies symboliques qui n’ont aucune valeur intrinsèque et qui sont des droits à éteindre toute dette, notamment fiscale, le grand public pouvait gober le concept sans trop de difficulté.

Les promoteurs se sont donc attachés dès le départ à favoriser le caractère monétaire du jeton. Le nom de Bitcoin, son symbole barré, les innombrables représentations sous forme de pièce d’or, le choix du mot « mineur » pour le travail « d’extraction » des nouveaux Bitcoins, son aura « anti-establishment », son indépendance vis-à-vis des autorités, le secret des transactions, mis en valeur par les techniques de cryptages, tout devait concourir à assimiler Bitcoin et monnaie.  On a habillé le jeton en pièce d’or. Et on a inventé un « story telling » pour que la communication du concept traverse bien le maximum de cerveaux.

On a donc communiqué qu’une nouvelle monnaie, moderne, secrète, indépendante des autorités était disponible pour tout usage. Il suffisait d’ouvrir un « porte-monnaie » (encore le vocabulaire monétaire) en bitcoin. Tout alors allait beaucoup plus vite qu’avec les monnaies officielles. Le terme au début était « monnaie virtuelle ». Il a été rapidement remplacé par « cryptomonnaie » car le caractère virtuel décourageait le gogo. 

Comment disposer de Bitcoins ? Il suffisait de les acheter en passant par un courtier qui agirait sur une bourse spécialisée et déposerait sur votre compte ou dans votre porte-monnaie les jetons correspondants, au prix du « marché ». Les promoteurs ont donc parlé d’un marché de devise comme le Forex, fonctionnant de la même façon.  Les prétendues cryptomonnaies étaient juste un autre genre de devises.

En fait il s’agissait de jetons sans valeur intrinsèque, ce qui a longtemps freiné les enthousiasmes. Les seuls usages réels furent dès le départ frauduleux : opérer des achats de produits interdits (drogues et armes) et virer des sommes en fraude des contrôles monétaires internationaux.  Ces premiers usages ont commencé à donner une valeur au jeton. La valeur en elle-même n’avait pas d’importance car les opérations étaient très rapides. J’achète des bitcoins en Chine et je les transfère à un autre opérateur en contrepartie de ce qu’on veut, ou je les convertis aussitôt en une autre devise, tout cela sans passer par les marchés officiels. Les bourses pouvant être n’importe où, aucune autorité n’était véritablement en charge ni en mesure de contrôler quoi que ce soit.

Cela a permis à quelques fournisseurs du Dark Web de faire de jolies opérations illégales et aux truands quelques mouvements de fonds intéressants. Avec très peu d’opérations d’échange légale pour accompagner le mouvement. Les promoteurs et « mineurs » privilégiés (90% du minage est le fait d’une demi-douzaine de sites) ont récolté des sommes considérables. La hausse du cours du Bitcoin, même si elle était limitée en valeur, était malgré tout spectaculaire en pourcentage : quand on passe de 0,0001 dollars à 2.50 dollars, la hausse est vertigineuse.

Les promoteurs du système ont alors changé leur fusil d’épaule : les autorités américaines avaient démantelé le principal site de vente en bitcoin de produits illégaux ! Il ne s’agissait plus d’utiliser la « monnaie » pour des transferts discrets ou des achats douteux, mais de capitaliser sur la passion de gains rapides et spectaculaire : les cryptomonnaies, le moyen de faire fortune en un rien de temps en misant presque rien !   

La première grande opération de manipulation de cours a eu lieu en 2013. Elle est intéressante car elle a été la répétition générale de la grande manipulation de la fin d’année 2017. Le but : manipuler les cours et l’opinion pour déclencher une bulle spéculative. L’opération a totalement réussi. Le cours, en dollars, est passé de 200 à 1000 en quelques jours, permettant aux émetteurs de se débarrasser progressivement d’une partie de leur stock avec une énorme plus-value. Naturellement le cours s’est effondré peu après et pour longtemps.

Cette manipulation s’est appuyée sur trois supports :

-             La publicité mensongère. On voit se répandre sur le net des légendes dorées visant à stimuler la cupidité du plus grand nombre. Il s’agit toujours d’un pauvre gars ou d’une pauvre fille qui a accepté dans un moment d’illumination un paiement mineur (des fleurs, une course en taxi) en bitcoins et qui se retrouvent propriétaire d’un bel appartement sur Central Park, à New York, ou au cœur de Londres, dans le quartier le plus chic. Ce matraquage est d’autant plus facile que la publicité sur le net, notamment dans les espaces web des grands journaux, échappent encore, à cette date, aux règles qui régissent la presse papier. Une vidéo tentante est-elle de la publicité ou un simple plaisir imagé ? On voit donc se multiplier les témoignages bidons, en fait de la pure publicité frauduleuse, mis sous le nez de tous les utilisateurs du net.  Toutes ces vidéos suggèrent que le moyen les plus facile et le moins dangereux de faire une fortune inespérée est d’acheter du Bitcoin.

-             Les faux experts indépendants. Ce sont évidemment des « évangélistes payés ». Ils se répandent sur le net pour raconter la légende du Web, rabrouant sur les réseaux sociaux les ringards qui disent « n’importe quoi ». Malheureusement ces campagnes de lobbyistes sont souvent reprises par la grande presse soucieuse de montrer qu’elle est « in » et non passéiste.

-             Les ateliers, réunions publiques etc. Comme les sectes, les promoteurs du Bitcoin ont essaimé des colonies d’adeptes formés à la propagande et qui tentent d’orienter les naïfs vers l’investissement en bitcoins. 

C’est un mur d’or qui accueille les internautes qui frappent Bitcoin et « images » sur Google et partout sur le WEB on lui explique que le bitcoin est la monnaie du futur et que mêmes les grandes banques et les états admirent cette nouveauté technique formidable.

Le retour au calme après la frénésie a duré quatre ans. Il faut savoir que les bitcoins sont créés par les opérations de vérification. Plus on vérifie, plus on gagne. Mais que vérifie-t-on ? Des transactions réelles ? Pas du tout. Les grands précurseurs ont créé des fermes et ils transfèrent à eux-mêmes inlassablement des jetons par des robots. Ces transactions déconnectées de tout objet autre que de « miner » sont gratuites. On peut donc les multiplier à l’infini. Les plus gros « minent » le plus de nouveaux bitcoins. L’ennui, c’est qu’une fois que vous disposez de milliers de bitcoins, vous ne savez rien en faire, sinon les vendre. Si vous le faites en masse vous tuez le cours. Les quelques très grands acteurs qui représentent une part très importante de la possession du stock, ont donc mis en place des stratégies conjointes et préparées pour provoquer des emballements ponctuels.  Comme l’a très bien dénoncé un organisme américain, les marchés ont été totalement manipulés.

La propagande mondiale autour du Bitcoin a conduit le cours jusqu’à 20.000 dollars l’unité.  Les gros malins qui avaient organisé cette escroquerie ont pu se libérer d’énormes quantités de Bitcoins au plus haut. Les gogos ont payé les pots cassés.

Aujourd’hui le cours est retombé autour de 6.500 – 7.000 dollars. Le même groupe de maquereaux qui pilotent les cours essaient de maintenir la valeur en profitant de l’étroitesse du marché. Le cours peut augmenter de 20% en deux heures !  La stratégie est d’essayer de tenir le cours autour de 8.000. Comme en 2013, où ils sont parvenus à maintenir le cours juste au-dessus du cours avant emballement. Dans quelques années, on recommencera la même opération spéculative, pour tenter d’arriver au 30.000 dollars le bitcoin.

L’exemple du bitcoin a stimulé l’imagination de 1800 autres promoteurs. 600 ont déjà jeté l’éponge. Mais on trouve de nouveaux candidats tous les jours. La manne fait rêver. 800 « projets » ont été des escroqueries pures et simples. Les courtiers ont commis pour 750 millions de vols d’épargnants avec des techniques simples : non remboursement des comptes ; disparition pure et simple ; non fourniture des bitcoins.  La Berezina sur tous les marchés de crypto monnaie a été tragique : perte de 75 à 85% de la valeur la plus haute.  L’AMF a du lancer des avertissements très précis pour avertir les épargnants. Ils démontrent une vague d’escroqueries incroyable. Au total on pense que près d’un milliard de dollars ont été volés à travers le monde.

Toute cette activité n’a produit absolument aucun service ni aucun bien.

La frénésie sur les jetons est terminée. Elle s’est déportée sur les ICO, Initial Coin Offering. L’argument essentiel est la solidité du modèle de fichier crypté réparti, chaîne de blocs en patois informatique, qui permettrait de se dispenser de tout intermédiaire de confiance et notamment des états véreux. De centaines de projets ont été présentés. Aucun n’est vraiment opérationnel et satisfaisant. Mais il y a de l’argent à se faire (par les financements et par les jetons créés). Alors les candidats sont nombreux. La Suisse joue en partie sa crédibilité dans cette nouvelle industrie dont la capitale est Zoug.

La vérité est qu’une gestion de fichiers sophistiquées ne fait rien contre la malhonnêteté des Etats pourris. A la fin des années 2.000, à Kiev, les oligarques ont voulu récupérer la rente des péniches et restaurants qui étaient à quai, qui était captée par le Parti Communiste. La municipalité a évacué tous les bateaux pour des raisons de sécurité. Pour revenir il fallait passer des contrats avec les nouveaux maîtres. La blockchain n’aurait pas changé grand-chose. Le bénéfice de disposer d’un fichier non falsifiable dupliqué partout sur le net est très surévalué. Techniquement, rien n’est vraiment au point lorsqu’il s’agit d’autre choses que d’un identifiant, d’une date et d’un montant.

De toute façon il suffira aux Etats d’interdire les bourses pour que tout s’effondre. Certains ont commencé à interdire les opérations en Bitcoin sur leurs sols et même la possession de jetons. Il est toujours dangereux de considérer qu’une nouveauté technique est sans véritable avenir. Pensons à ce malheureux prix Nobel d’économie américain qui avait considéré Internet comme un non évènement.

Même s’il y a encore pas mal d’argent à gagner en lançant des projets plus ou moins bidon, on ne voit pas la contrepartie en services et en produits de toute cette spéculation, alors que les escroqueries et les pertes sont bien réelles.

Il n’empêche que des jetons sans valeur ont atteint des cours fabuleux. 7000 dollars pour un bitcoin, c’est ahurissant.  La monnaie reste un phénomène de confiance. Si de très gros opérateurs se lancent, comme les Gafa et se mettent en tête de créer une monnaie transnationale privée, dont le cours soit garanti par leurs bénéfices, à l’aide d’une blockchain, la crédibilité de leur jeton serait suffisante pour qu’il devienne une véritable monnaie de transaction. Alors les autorités monétaires auraient du souci à se faire.

Tant que cela n’arrive pas, l’industrie du jeton internet ne mérite pas les honneurs que lui font la presse. Ce n’est qu’un épiphénomène qui révèle seulement la méfiance des peuples vis-à-vis des systèmes monétaires officiels (et la cupidité latente des populations).  Mais cela peut arriver.

Ce blog a dix ans

Nous fêtons le dixième anniversaire de ce blog, créé en 2008 à la suite d’une première approche, lancée 11 ans plus tôt sur le forum du Monde, avec les mêmes ambitions. En 1997, nous pensions que l’économie était mal traitée dans la presse dominante et que Maurice Allais n’avait pas été compris. Une crise grave était en préparation dans l’inconscience générale, alors qu’une « économie baudruche » s’était installée sur les décombres des Accords de Bretton Woods. L’Europe de l’Euro étaient en marche avec des risques très sérieux, totalement minorés ou ignorés. La France s’enfonçait doucement alors que triomphait ce que nous appelons l’Enarchie Compassionnelle, sous l’effet du poids excessif de la dépense publique, d’une perte de compétitivité massive liée aux 35 heures, de l’étouffement des entreprises soumises à la dictature des juges, de la taxation confiscatoire des « possédants » et du bannissement des « riches ».

L’opinion telle qu’elle était exprimée dans la presse semblait incapable de sortir d’un discours obscurantiste déplorable mêlant les reliques de la domination marxiste à gauche et les délires du « politiquement correct » issu des universités américaines. Le gauchisme et la posture antibourgeoise étaient désormais la doctrine dominante et obligée chez les journalistes, avec de moins en moins de freins. Le forum est une technique qui vous informe très vite des mouvements d’opinion et dès 1999 l’exaltation de la haine, reconnue aujourd’hui comme la marque des « réseaux sociaux », était perceptible, rendant très difficile les dialogues positifs. Les concours de postures valorisantes et moralisantes, sans valeur et sans morale sous-jacentes, avec appel à la meute contre les vilains, étaient déjà parfaitement perceptibles en 1997. 20 ans après, ils ont pris une ampleur démentielle, tuant radicalement toute réflexion de bonne foi et construite sur les faits et non sur des actes de foi ou des marques de soumission idéologiques.

Incapacité de comprendre les dangers des changes flottants et des grands déséquilibres, incapacité à comprendre la crise argentine et plus généralement la crise appelée à tort des pays émergents, incapacité à voir venir l’effondrement du début des années 2000, incapacité à voir les conséquences délétères des 35 heures, incapacité à comprendre le caractère dépressionnaire de l’Eurosystème, incapacité à juger la politique Schroeder à sa juste valeur, incapacité à comprendre l’effet sur la classe ouvrière occidentale de la promotion des peuples anciennement soumis au communisme, incapacité à comprendre que les marchés ne règleraient pas tout et que la finance était devenue folle, tout cela était manifeste entre  1997 et 2005 mais très mal compris. Les éructations chauffées à blanc et les analyses sous prismes idéologiques déformants, témoignent de l’état mental de ceux qui s’y laissent aller, mais ne disent rien sur les réalités.

L’abandon à plusieurs reprises des historiques du forum du Monde, empêchant de faire le lien entre des projections et la réalité, a contraint notre petit groupe à se réunir et à créer un site spécialisé. L’arrivée d’une crise majeure de type 1929 était tellement aveuglante que nous voulions l’annoncer sans ambiguïté. C’est ainsi que nous avons publié notre bulletin de conjoncture semestriel qui était sans équivoque. Nos dernières interventions sur le forum Le Monde prévenaient Nicolas Sarkozy qu’il ne fallait pas annoncer qu’il allait redresser spectaculairement la croissance car il aurait rapidement à traiter une crise majeure et une récession dont on sentait qu’elle serait encore plus grave que celle de 1992-93 qui avait déjà été très forte. Nous avons envoyé une lettre en ce sens à son staff. Sans effet naturellement. Nous en avons publié l’essentiel dans un ultime message sur le forum du Monde, où il était encore récemment consultable.

Dix ans après sa création, notre blog fait l’objet chaque année d’environ 260.000 lectures. Il a dépassé 1.500.000 lectures cumulées.

Les articles les plus lus répondent à trois types de préoccupation :

-        L’explication de la crise et de ses développements

-        La présentation des pensées de Jacques Rueff et Maurice Allais, totalement ignorées par la presse et l’université, alors qu’elles sont remarquablement pertinentes pour comprendre les évènements

-        Les articles qui complètent et précisent « des questions de cours » souvent mal traitées dans l’enseignement scolaire et universitaire actuel avec parfois l’enseignement d’erreurs « magistrales ».  La monnaie est en particulier un domaine très mal enseigné.

Un des thèmes majeurs que nous avons constamment enrichi d’analyses et de témoignage se résume dans cet avertissement : « attention à la colère des peuples ! » Nous considérions (et nous persistons dans cette analyse) que le refus absolu de voir les causes et donc d’anticiper les conséquences auraient de graves conséquences sur la majeure partie de la population des pays occidentaux et qu’il fallait donc se préparer à des réactions sévères.  Savoir lesquelles étaient plus difficiles.  On voit que la colère s’est défoulée par le canal politique avec l’arrivée de gouvernements folkloriques et /ou populistes dans un grand nombre de pays européens, les explosions de colère dans les pays arabes, le renforcement des autocrates sans scrupules et indifférent à l’opinion mondiale, le Brexit et finalement l’élection d’un Trump à la présidence des Etats-Unis, qui donne à la notion de « leader du monde libre » des couleurs passablement grisâtres.

L’impossibilité à gauche de se dégager des analyses gauchistes qui laissaient miroiter que les difficultés seraient riches de possibilités de prise du pouvoir et à droite à s’élever au-dessus de médiocres soumissions au diktat américain, laissait l’analyse de la crise qui sévit depuis 1971 totalement orpheline. Les rares autorités officielles qui oseront se lever pour défendre la thèse qu’on ne pouvait plus continuer comme cela, en fait uniquement Maurice Allais, seront balayées à gauche comme à droite et ensevelies sous un fumier de mépris d’épaisseur majestueuse.

Une organisation mondiale défectueuse, dont les institutions communes, totalement dégénérées ne tenaient plus leur rôle, et dont les règles étaient violées tous les jours, se cumulait à une organisation européenne de la zone euro problématique et potentiellement récessionniste, dans l’indifférence générale, sinon des combats faciles à gagner contre des trublions sans solutions alternatives. La France, elle, faisait le choix suicidaire de la dépense publique sans limite, des impôts confiscatoires, des gouvernances locales hystériques et désireuses d’en découdre avec leurs propres électeurs « pour leur bien » et de frapper durement les autres dans leur vie quotidienne, de la chasse aux « dominants » en mettant la justice au côté des « dominés » ou prétendues tels.

Le justicialisme, le gauchisme judiciaire issu de mai 1968 qui veut que le juge prenne toujours la défense de la femme contre l’homme, du salarié contre le patron, du piéton contre l’automobiliste, du malade contre le médecin, de l’acheteur contre le vendeur, du locataire contre le propriétaire, etc., a été renforcé par des lois dites « d’affranchissement » qui ont bloqué toutes les possibilités de relations équilibrées dans la société. La puissance agissante, qui est la source de tout dans une nation, car il n’y a pas de progrès sans polarisation des efforts ni de polarisation des efforts sans un minimum d’autorité, a été partout entravée. Les relations sociales sont devenues impossibles. Avec l’arrivée des « réseaux sociaux » s’ajoutent une coercition « sociétale » qui réduit les anciens « papas morale » et les « mères-la-vertu » à des exemples de discrétion et de câlinerie. Jamais la réprobation morale, basée sur aucune morale, mais les lubies du temps, n’a été plus valorisante pour ceux et celles qui en emplissent leur bouche. Avec à la clé un spectacle de plus en plus grotesque et décourageant. Il ne faut plus de signe religieux dans l’espace public mais une symbolique pédérastique doit être peinte le long des passages piétons, dans un « quartiers pédé », alors qu’on interdit les concentrations sur la base d’affinités au nom de la mixité. Il ne faut plus de courses de taureaux ni de chasses au renard, mais on accepte que 400 loups tuent 12. 000 brebis. Il faut plus d’ouverture mais moins de circulation. Les handicapés doivent être mêlés dans des classes qu’ils ne peuvent pas suivre et qui, dans les configurations ethniques des banlieues noires et arabes, génèrent des situations disons incontrôlables et déplorables pour tous, en dépit de création de dizaines de milliers de postes « d’accompagnants » mal pourvus et sans doctrine.  Comme le « chante » un rappeur :

« Les Gaulois nous envoient leurs tarés ;

Tarés les Gaulois, tarés les Gaulois.

Fuyons l’école et vive la rue. 

Fuyons l’école et vive la rue.  

Ils n’ont rien à nous donner,

Nous devons tout arracher. 

Fuyons l’école et vive la rue.

Fuyons l’école et vive la rue ».

 

Et vive la mixité.

Pour un observateur français, la situation est particulièrement délicate. Les dysfonctionnements mondiaux et européens peuvent être décrits mais, il n’existe aucun levier pour lever les obstacles. L’effondrement français peut être dénoncé dans ses nombreuses composantes, mais les forces politiques en présence et les effets de dominations idéologiques qui prévalent dans la presse, ne permettent aucune vraie réaction. Les Français ont glorifié l’impuissance et la soumission. Maintenant qu’ils sont et impuissants et soumis, accablés de chômage, d’immigration sauvage, de dettes et d’impôts, sous la pression, dans la rue, des « sociaux-fachistes » et, dans les médias, des « christo-cocos », quelle voie de sortie vers le haut ?

Cette situation force l’analyste économique à s’éloigner de temps à autres de l’économie pour étudier les fantaisies malsaines de l’idéologie et de la politique.

Dix ans après, est-ce que certaines de nos thèses ont progressé ? Ce n’est pas tant notre force de conviction qui est en cause. Nous n’avons jamais pensé à autre chose qu’à une forme de témoignage actif, en espérant que les réalités auraient leur propre force de démonstration.

Le nouveau président a impulsé un retour en arrière sur la judiciarisation des relations sociales et un début de démontage de l’appareil de destruction fiscale mis en place par ses collègues énarques dans les 30 années précédentes. On n’est pas au milieu du gué. Peut-être au dixième du chemin à parcourir pour retrouver une situation acceptable. C’est un mieux.

Trump a été un révélateur « facilitant le diagnostic et compliquant la solution ». Désormais les grands déséquilibres sont sur la sellette. Le lien n’a pas encore été fait entre énormes déficits et énormes excédents, ni entre énormes excédents et création d’une économie baudruche, ni entre économie baudruche et explosion économique de 2008, mais cela vient.

Le malaise est complet entre les projections européistes grandioses de M. Macron et la triste situation d’un Juncker allant à Canossa et à New York pour voir Trump la queue basse et le verre haut. Il est obligé de défendre les excédents allemands qui sont indéfendables ! L’Europe est prisonnière des excèdents Allemands. La France est taxée au nom des excédents allemands. Que signifie encore le couple franco-allemand ? Des réformes majeures sont indispensables pour rendre l’Europe audible dans le monde et confortable pour ses membres. Personnes n’a su détailler lesquelles, parce que justement, la première d’entre elle est de trouver un moyen automatique et contraignant de ne pas accumuler de gros déficits ni de gros excédents.  Ne pas le faire revient à un combat idiot entre démantèlement de l’Union Européenne ou saut fédéraliste refusé par les peuples.

Personne ne sait comment contrer Trump, parce qu’il a en partie raison. Les grands excédents Japonais, Allemands, Chinois sont condamnables. Au lieu de chercher à savoir comment les inactiver, les grandes institutions habituées depuis quarante ans à la soumission et au viol de leurs propres statuts, se taisent.

Les économistes officiels se complaisent toujours dans la pusillanimité et les discussions microbiques sur des points de détail qui ne peuvent fâcher personne. Le reste du temps ils s’insultent selon des lignes de fractures idéologiques. Ils sont inaudibles. Cela dure depuis longtemps, mais maintenant cela se voit.

Notre satisfaction est d’avoir correctement détecté et analysé les mouvements des grandes plaques tectoniques qui sont le soubassement des faits économiques et sociaux de ces 20 dernières années.

On se rapproche aujourd’hui du moment où il faudra bien cesser de ne rien voir et de rien faire.

Trois exemples de ce qui ne va pas en France.

Le ridiculetue mais lentement.

Tout le monde vous le dira : nous sommes entrés dans un nouveau monde, peuplé d’êtres nouveaux, pour qui le bien commun, le souci de la nature, le respect des bêtes et des minorités, la moraline suave, la mentalité des bisounours les mieux maternés et la repentance vis-à-vis des péchés de l’Occident, forment la base d’une bouleversante nouvelle humanité française.

Depuis que la contestation, c’est-à-dire la protestation gratuite et moralisante, a été doublée par la défense judiciaire et administrative des « faibles », le devoir politique est de les « affranchir », c’est-à-dire de leur redonner la supériorité dans le « rapport de force », par la loi et le règlement, par le fonctionnaire et par le juge.  Une situation hypocrite s’est ainsi crée où toutes les relations entre fausses « victimes » et faux « puissants » deviennent problématiques et malhonnêtes. En même temps, les élus s’octroient le pouvoir de nuire à des catégories de population d’une façon haineuse et radicale. Le citoyen blanc indigène de centre ville, le propriétaire, le conducteur automobile, l’employeur sont des « salauds au sens sartrien du terme » qui doivent savoir qu’on ne leur fera aucun cadeau, au nom du bien commun naturellement.  On voit sortir de nulle part des excités, souvent français récents, qui se font élire sur des programmes de haine dont ils attendent argent et pouvoir, inaccessibles sur leurs capacités propres.  Ils ne savent rien mais ne doutent de rien. Leur seule préoccupation est de forcer les décisions les plus saumâtres, tout en essayant par mille combines de sauver leur siège. « L’ais-je bien descendu » est leur questionnement unique, en parlant du bourgeois naturellement, pas de l’escalier des Folies Bergère.

Après 40 ans de ces délicieux délires, la situation de la France est naturellement totalement désespérée. Chômage de masse, déficits monstrueux, productivité évaporée, relations sociales épouvantables, fuite des cerveaux, exil fiscal, intégration impossible, tous les symboles d’un pays malade sont affichés en France. Les Britanniques qui avaient le français en seconde langue l’abandonne (pour l’espagnol), constate la Presse du jour, comme d’ailleurs tous les autres pays qui avaient fait du français une langue de culture indispensable. Aux Etats-Unis, la France est devenue « irrelevant ». En un mot, les Français font rire tout le monde et la prétention de son Président d’en faire le pays phare de la galaxie, grâce à cette administration que tout le monde nous envie, paraît pour le moins farfelue. D’objectifs diplomatiques affichés de façon grandiloquente en claques diplomatiques reçues à répétition, nos dirigeants énarques font visiter sans grands résultats le patrimoine historique aux grands dirigeants mondiaux en tentant d’expliquer qu’eux-mêmes en sont les dignes héritiers.

Trois exemples du jour prouvent que cet optimisme est légèrement abusif.

A Nantes, les « quartiers » flambent.   Il faut lire les pleurs de crocodile de Ouest-France, Ouest-plouc pour les intimes, temple de la bisounurserie christo-socialiste, découvrant avec horreur que la Nantes socialiste de Jean-Marc Ayrault, ce premier ministre flamboyant que tout le monde regrette au Nouvel Obs et à Libération, possède une banlieue africaine inflammable comme les autres grandes villes françaises.  Bien sûr, le journal regrette, comme la famille du dénommé Aboubakar Fofana, tué malencontreusement en tentant de fuir un contrôle de police, que les médias osent dire qu’il s’agit d’un voyou en fuite après une suite infinie de délits. Non pas que cela soit faux. Mais pourquoi « stigmatiser » ? Ah ! Que la ville des immigrés était belle avec ces centaines de bâtiments rénovés, ces équipements publics du dernier cri, ses associations bienveillantes gorgées de subvention ! Les voilà tous brulés comme les 200 voitures de voisins. Détruite l’école, la bibliothèque, la mairie annexe, la Poste. Même le bar PMU a brulé. Ils ont raté la station essence. La Mairie de Paris aurait été plus efficace. On observe tout d’un coup que la ville n’est plus seulement victime des Zadistes et autres extrèmistes de gauche, « qui ne s’en prenaient qu’aux abribus ». Des gentils, quoi ! La Maire socialiste ne comprend pas : « La maison de quartier de Malakoff, entièrement rénovée à grands frais est détruite ! ». Le quartier avait vue sur la Loire et n’avait rien à envier aux quartiers « bourgeois ».  Loger luxueusement des populations immigrées africaines ne suffirait donc pas ?  

On avait pourtant laissé une rue totalement libre pour les trafiquants. Sympa non ? Les chefs des trafics n’ont pas admis qu’on tue l’un des leurs.  Si une ville ne peut plus être épargnée par ces gens alors que la mairie est socialiste, béni-oui-oui, et pleine d’argent à mettre à disposition des immigrés, où va-t-on ? Ils n’ont pas de reconnaissance pour les gentils ?  Les « Fascistes auraient donc raison. Les banlieues en folie ne le seraient pas pour des questions sociales mais pour un sentiment de rejets du Gaulois par des immigrés musulmans devenus majoritaires et méprisants pour les « croisés » et ses lois ? ». Sidérant ! Mais la bondieuserie d’Ouest-France reste ferme sur ses a priori : grâce au football et aux performances de l’équipe majoritairement noire de la France, « le baume tricolore sur les cicatrices sera une première étape vers la guérison nationale » (sic). Car la crise des banlieues africaines des grandes villes française est une maladie de la nation blanche qu’on se le dise. Heureusement que le mot race disparaît de la Constitution ! Et tendons la joue indemne, s’il en reste une.  

Passons à un autre exemple de dériv et d’effet pervers.

Impossible de vendre un immeuble sans vendre le gardien avec, quand il y en a un. La loi est devenue tellement favorable à cette catégorie sociale, que tout est verrouillé en sa faveur, à charge pour les propriétaires de payer et de subir.  Et désormais, s’il n’est pas d’accord, impossible de vendre l’immeuble ce qui donne au gardien un pouvoir de négociation totalement disproportionné. Que faire quand l’acheteur exige que le sieur en question soit licencié avant l’achat ? Pas fou, l’acheteur : il ne veut pas reprendre l’ancienneté, les frais de départ à la retraite etc. Ce qu’il veut est simple : recruter des intérimaires et ne jamais garder le même plus de six mois. « La loi est intolérable ; alors soyons encore plus intolérables ». Le malheureux qui croyait avoir été merveilleusement servi par les gouvernements socialistes et ses « cadeaux au peuple » ne se rend pas compte que la précarité en a été l’effet pervers obligé. Que faire du gardien ? Négocier. Il est d’accord : il peut espérer un gros chèque et trois ans de chômage payé. Et c’est l’état qui paiera sous forme d’un accord négocié. Le vendeur jure mais un peu tard qu’il aurait du prendre des intérimaires au lieu de rechercher une relation de longue durée avec un salarié compétent et connaissant l’immeuble. Çà c’était l’ancien monde et ce paternalisme odieux que tout le monde méprise. Une vision bourgeoise du plus mauvais ton. Voici un chômeur de plus et un trou pour la sécurité sociale et les finances de l’Etat. On travaillera moins et mal en bas d’immeuble. Tout le monde haïra tout le monde : Les utilisateurs de l’immeuble qui n’auront plus le service d’un gardien efficace ; L’intérimaire qui passera son temps à se demander ce qui va lui arriver à la fin du contrat. Le gardien fainéant et cupide qui se retrouvera sans perspective d’emploi à la fin de sa longue période de chômage.  On a décrit l’hypothèse heureuse. Car si le gardien est teigneux ce seront les juges et les avocats qui pendant des années prendront le haut du pavé avec des frais et des charges considérables qui décourageront finalement les investisseurs loueurs.  Et n’oublions qu’une mairie inspirée pourrait préempter l’immeuble pour en faire des appartements pour immigrés à 1 millions d’euros l’unité, après conversion des bureaux en logement sociaux, ce qui aura l’effet d’endetter la ville pour des décennies tout en la privant des recettes associées à l’activité de bureaux. Qui a parlé de la préférence française pour le chômage et l’endettement ? Le nouveau « monde bienveillant » a fait décidément une rupture heureuse avec ces terribles bourgeois qui aimaient la discipline, cultivaient le respect des personnes et de la propriété et repoussaient la dette comme un expédient diabolique. 

Restons dans l’urbanisme pour un troisième exemple.

La Ville de Paris, toujours à l’affût d’initiatives anti-bourgeoises, mais propres à stimuler les démarches dites « citoyennes », un synonyme en novlangue pour « attrape-couillons », vient de lancer un vaste projet de « re-création » (on ne rénove pas un passé révolu, on recrée une ville enfin pertinente, sociale, écologique, etc.) du quartier Montparnasse, à Paris. Mme Hidalgo et sa garde rapprochée d’opportunistes, de fils à papa chrétiens de gauche, d’apparents malades mentaux, ou de rejeton du trotskisme banlieusard à tendances pédérastiques assumées, savent qu’ils sont haïs à hauteur du mépris qu’ils ont prouvé à l’égard d’à peu près toutes les catégories de la population parisienne. Tous les médiocres en difficulté croient qu’ils ne s’en sortiront qu’en se cachant derrière des projets plus grands qu’eux. Ils confondent audace et démesure, volonté et hubris, petits calculs et grands desseins.

Pour une bonne partie de la zone de « recréation », les choix urbains sont déjà faits et ils sont catastrophiques. La mairie veut interdire la voiture, électrique ou non, à Paris et pour cela a déjà entrepris deux types de suppressions de voies de circulation même lorsqu’il s’agit de grands boulevards :

-        Par élargissement des trottoirs,

-        Par création de double-voies de circulation réservées aux cyclistes.

De subtiles inversions de sens unique de circulation permettent de créer des trappes à voitures. Par exemple la place de Catalogne s’est retrouvée impraticable en supprimant une voie de circulation sur la rue Alain et la rue Vercingétorix.  On ne peut plus prendre ce chemin pour sortir commodément de Paris. Le trajet pour rejoindre le périphérique prend actuellement trois fois plus de temps qu’avant et bientôt quatre avec les nouveaux investissements prévus. Du coup la place est bloquée à certaines heures avec pollution sonore et gazeuse : merci pour les riverains, dont on se moque totalement. Eux-mêmes ne peuvent plus sortir travailler en banlieue.  Ils sont enfermés dans leur quartier. La mobilité n’est plus une fonction urbaine !

En même temps la municipalité a accepté la création, dans un tout petit espace, de 226 boutiques dont un centre Leclerc, de deux hôtels et demi de plus, avec une augmentation de près de quarante pour cent du trafic gare (autocars, voitures de locations, taxis, VTC, …) et un quintuplement du trafic du livraison des magasins, soit 200 camions en pointe dont un « 19 tonnes » tous les quarts-d ’heure, sans prévoir où les camions en attente de livraison stationneront. En vérité ils bloqueront les voies uniques de circulation imposées par la mairie. Plus rien ne sera possible pour personne. Le risque est de tuer les centres commerciaux après avoir fait fuir les habitants.

Toujours égaux à eux-mêmes, les sieurs Missika et Nadjovski, un opportuniste assumé et un autiste content de son petit vélo dans le ciboulot, les deux adjoints emblématiques de Mme Hidalgo, ont annoncé aux foules émues qu’ils envisageaient de mettre tous les boulevards avoisinants sur une voie, y compris l’avenue du Maine qui est une voie entrante stratégique pour Paris.  Réduire les voies de circulation de moitié en multipliant les besoins de transport est le genre de politique qui laisse des doutes sur la santé mentale des dirigeants parisiens. Il faut dire qu’ils veulent faire une autoroute à vélos, centrale, dans la rue du Ct Mouchotte. Du coup cette rue de 400 mètres où débouchent 5 ou 6 parkings, deux hôtels, une gare, une station d’autocar Air France, et deux centres commerciaux majeurs sera inutilisable pour complaire à 4% des usagers de la voirie. Les riverains ? Quels riverains ?

Tous les efforts faits depuis des dizaines d’années pour éviter que le quartier ne soit « un quartier de gare mal famé et répugnant » et pour qu’il devienne un quartier urbain et civilisé, seront réduits à néant.

Pratiquement toutes les décisions sont déjà prises, même si elles ont été partiellement remises à plus tard faute d’argent. L’équipe Hidalgo a ruiné la ville. On court vers les 7 milliards de dettes en dépit d’une hausse catastrophique des impôts depuis l’arrivée des socialistes. On maintient pour 2 millions d’habitants une équipe municipale (fonctionnaires et associations liées) de plus de 50.000 personnes là où Tokyo et ses 12 millions d’habitants se contentent de 12.000 employés municipaux.

Alors à quoi rime de faire appel à une société d’animation et d’enquête censée déterminer les desiderata de la population ?  Ce genre de sociétés vit dans la mouvance des mairies socialistes à l’aide de contrats plus ou moins fantaisistes mais dont la rondeur d’honoraires n’est pas perdue pour tout le monde. Technicité égale à zéro ; honnêteté à prouver. Voici donc quelques militantes socialistes, ex militantes probables des Cal, comité d’action lycéennes, auto bombardées « urbanistes » et organisant des visites à pied et des « réunions citoyennes ».

Ceux qui auront la chance inouïe de participer à ces « ateliers » (seuls les initiés les connaissent) verront avec envie les relevés de conclusion qu’on leur sert. Pas une contestation des projets réels (il faut conserver « la confiance de la mairie » qui a des politiques impopulaires à justifier et qui paie ces sottises). On apprend que les premiers « dialogues » ont montré que les vélos sont mal traités notamment sur la place de Catalogne (qui vient d’être saturée par les aménagements malthusiens de la rue Alain, mais cela il ne faut pas le dire et encore moins l’écrire). Ordre a visiblement été donné par la mairie de justifier l’autoroute à vélos que tout le monde juge désastreuse. Au terme de l’étude elle sera naturellement le fruit « d’un désir manifeste de la population » et les « citoyens » se seront exprimés de façon « unanime ». Quiconque s’exprime dans ces ateliers qui connait un peu les projets « doit laisser parler les autres », qui eux visiblement ne savent rien de ce qui est déjà décidé. On évoque la suppression totale de la circulation dans la rue de la Gaîté (Merci pour les riverains dont aucun n’est présent et qui découvriront bientôt qu’ils veulent unanimement la fermeture). En revanche on rétorque que les boutiques pornos de la rue sont du folklore local sympathique et que si les magasins de légumes de proximité ont disparu, c’est que c’est comme çà. On n’aura donc parlé, officiellement, que de limitations de circulation et de priorité aux vélos. Deux gugusses qui se font remarquer par leur soutien sans faille au discours de la mairie, s’ils ne sont pas en mission commandée et payée, font seuls « la réponse citoyenne à la démarche novatrice de consultation des Parisiens » qui fera l’objet d’un relevé de conclusions.  

Faut-il en rire ?

Un intervenant rappelle que la gare a été cachée justement pour éviter que le quartier ne souffre des troubles habituels du voisinage d’une gare et contredit l’affirmation de l’animatrice selon laquelle, il y a peu d’habitants. En fait il y en a plus de15.000 dans la zone de consultation, dont 4000 dans la seule rue Mouchotte. L’urbaniste ne le savait pas. Les droits de ces riverains ? Rien à cirer. Parlons plutôt des initiatives de culture agricole coopérative sur les trottoirs !

Cette enquête est une farce de bout en bout et une tentative frelatée de la mairie de tenter de justifier ses âneries idéologiques par la « volonté populaire » recueillie par une société amie financée par elle-même. 

Une malhonnêteté politique de plus de la part d’une mairie méprisant profondément les habitants (ses dirigeants n’ont aucune racine dans la Capitale, ni même en France d’ailleurs).

Ces trois exemples touchent à la ville et sont fort significatifs. Voici comment est gouvernée la France, dans la moiteur du bel été 2018 selon les méthodes du nouveau monde. Délitement social, immobilier et urbain sont les trois aspects de la même approche post soixante-huitarde, anti bourgeoise et socialisante.

On préfèrera nettement « l’ancien monde ». Jamais les effets pervers des nouvelles politiques des émules de Zazie, celle qui voulait être institutrice « pour faire ch… les mômes », n’ont été plus flagrants. Jamais les tentatives de faire oublier ces âneries n’ont été plus manifestes dans certains milieux politiques et médiatiques. Jamais la population, massivement trompée, n’a jamais été plus loin des prises de conscience nécessaires et des changements de cap indispensables.

Pour leur suicide collectif les Français ont choisi la mort lente. Le ridicule tue tout de même, mais à petit feu.

Le Monde : un article "collectif" d'économistes officiels décalés des vraies réalités et problèmes

C'est presque toujours le cas.

Nous n’avons jamais été très favorables aux suppliques de collectifs d’économistes. Si une idée est bonne elle n’a pas besoin d’être cautionnée par des masses de catéchumènes. Les arguments d’autorité sont rarement pertinents. L‘histoire montre qu’en France ces protestations collectives publiées par Le Monde ont toujours cherché à cautionner des âneries et à promouvoir des mesures politiciennes ou corporatistes.

Les économistes ne peuvent intervenir dans le champs politique que pour apprécier les risques ou avantages d’une mesure particulière pour la prospérité générale et notamment d’avertir sur les effets pervers. L’économie n’est pas une discipline simple et ses lois sont souvent contre-intuitives. Par exemple : la productivité ne tue pas l’emploi, ce que le non initié ne peut pas comprendre puisqu’il ne voit que la perte d’emploi immédiate et localisée. Ils n’ont qu’une fonction de conseil et d’expertise. Le conseil et l’expertise ne gagnent pas à la collectivisation ni aux tracts. 

On se souvient qu’une collection d’imbéciles motivés par des considérations purement politiciennes avaient cru devoir saluer le passage aux trente cinq heures comme une mesure formidable. Dès qu’elle a pu développer ses effets, c’est-à-dire à partir de 2001, cette mesure a contribué à enfoncer la France dans les déficits extérieurs et intérieurs, sans espoir de solution. Quant aux résultats sur l’emploi qui devaient être mirifiques, nous en sommes toujours autour de 10% de chômeurs, des millions de personnes, souvent enfermées depuis des années dans la trappe à pauvreté. Aucun des signataires ne souhaitent d’ailleurs triompher en se vantant de sa participation à cet exercice techniquement malhonnête et politiquement un tantinet putassier, puisqu’intéressé par des places à prendre alors qu’on savait le résultat garanti comme déplorable.

Ce côté « places à prendre », « carrières à faire » et « budgets à trouver » est maintenant une des « impropriétés » les plus lourdes de la démarche des « collectifs ». Ils veulent collectivement qu’on leur crée une boutique subventionnée au nom d’une bonne cause. L’exemple de ce qui s’est passé pour le climat obsède tout le monde. Des budgets massifs, des passages à la télé, des décorations, des voyages…

On a ainsi vu des géographes exiger une COB immigration, des économistes vouloir la création d’un institut qui irait voir les produits financiers créés par les banques etc…

Dans le cas qui nous intéresse, il s’agit plus prosaïquement de « briser des tabous ». C’est le rôle nouveau et imprévu des économistes, du moins de ceux qui, par magie, sont immunisés contre le risque vulgaire de se soumettre à des tabous. Cette prétention à considérer que les mauvaises mesures ne sont pas le fruit de conflits d’intérêts, de pressions de lobbies, et d’influence des idéologies est assez drolatique.

Pour briser des tabous européens il faut réunir des économistes immunisés venant des quatre coins du monde et pas seulement d’Europe. 5 sur 16 des signataires viennent de l’extérieur de la zone euro ce qui leur permet une juste appréciation des choses. Evidemment, pas de Bulgares, de Grecs, de Lettons, de Polonais ni de Tchèques. Pas plus de représentants des pays du Club Med.

Nos pétitionnaires sont tous des européistes à tout crin en goguette pour appuyer les efforts de l’homme de la Pnyka et de la Sorbonne pour une relance de l’Europe, et qui cherchent à émerger auprès du pouvoir ou à consolider leur rôle existant. Des économistes officiels donc, de ceux qui n’ont pas vu venir la crise et qui, comme Pisani-Ferry n’ont jamais été en manque de suggestions grotesques comme de rétablir dans l’assiette imposable « l’économie de loyers » dont bénéficient les propriétaires de leurs logements !

Qu’affirment-ils dans leur article de la page « idées » du Monde du 11 juillet 2018 ?

D’abord qu’une « véritable union bancaire » est en vue depuis qu’on a brisé le tabou qui bloquait la garantie européenne des dépôts. Mais qu’il faut aller plus loin en brisant un autre tabou, « l’excessive concentration des dettes publiques détenues par les banques nationales ». En quoi est-ce un tabou ? Personne ne se croit obligé de l’expliquer. Ni d’ailleurs pourquoi il faudrait que ces dettes soient portées par des banques non nationales.  A l’heure actuelle une bonne partie de ces dettes a été renvoyée sur la BCE par les banques européennes pour se sauver de la faillite.   Créer un titre de dette publique européen garanti de façon centralisée aurait l’effet pervers de laisser les pays aimant le déficit public comme la France ne plus craindre les réactions négatives des marchés. Le seul bénéficiaire serait le trésor français.  Proposera-t-on qu’ils soient portées par des banques non européennes pour être logique avec le concept de malfaisance pour les banques européennes de porter de la dette européenne ? Si certains pays ne veulent pas de la garantie collective, ce n’est pas parce qu’ils sont victimes d’un tabou mais parce qu’ils ne veulent pas payer pour les pays laxistes qui comme la France nourrissent un déficit public depuis près de 50 ans. 

Il faudrait ensuite revoir les règles budgétaires de l’Union. On sait que les milieux européistes les ont fait voter pour presqu’aussitôt après les déclarer « stupides » et demander d’aller plus loin. Là encore où est le tabou ? Il ne s’agit que d’une tactique partisane. On a mis la charrue avant les bœufs et maintenant que la charrue est cassée pour avoir été abondamment piétinée, on affirme qu’il faut aller encore plus loin. C’est la crise de 2008-200x qui a fait exploser le système et l’a conduit pour se sauver à des politiques coercitives déplorables. Pour les auteurs, « la crise ? Connais pas !». Il faut simplement donner plus de pouvoirs aux économistes qui font carrière dans les conseils budgétaires.  « Des places, du pognon et vite » !

Le troisième tabou concernerait « la stabilité macroéconomique ». Cela devient plus intéressant mais que veulent dire ces termes ? Rien. L’article est vide de réelles suggestions et se contente de commenter des projets plus ou moins élaborés, comme une assurance chômage européenne, ou de déplorer que le recours au MES soit « stigmatisant ». Pas plus de « tabou » que de beurre en branche dans tout cela. Mais nos signataires sont prêts à mettre leur science au service de l’approfondissement des sujets en cours de débat. C’est gentil de leur part.

Rappelons ici les vrais enjeux. La récession mondiale qui a développé ses effets notamment en Europe est le vrai phénomène à comprendre pour en supprimer la cause. Aucun système européen quel qu’il soit aurait supporté ce choc facilement et nous n’en sommes toujours pas sorti. Un article du jour, de Reuters,  signale que le système bancaire allemand est encore malade et tarde à guérir. Rien d’utile ne peut être défini sans d’abord proposer de réduire les causes. Il deviendrait alors possible de réduire les conséquences.  Comme d’habitude l’article des économistes officiel n’a RIEN A DIRE sur ce sujet.

La principale faiblesse de l’Eurosystème est qu’il ne permet pas de juguler les énormes excédents de certains pays membres, alors que ces excédents sont mortifères. Ce sont eux qui expliquent notamment les difficultés du système bancaire allemand. Ces banques ont drainé l’épargne européenne et faute de réemplois en Allemagne, déjà hyper compétitive, ni dans les industries européennes (en désinvestissement, puisque non concurrentielle vis-à-vis de l’Allemagne), elles l’ont réinvestie, ainsi que la création monétaire bancaire associée, dans la spéculation, en Europe et dans le monde. Les landesbanken sont quasi mortes de leur excès de subprimes. Les investissements immobiliers inconsidérés en bordure de Méditerranée pèsent encore dans les comptes de toutes les banques d’investissements. La Deutsche Bank, comme la Dresdner et un quarteron d’autres banques plus modestes, ne s’en sortent que très difficilement du fait de leurs engagements dans le shipping et dans bien des projets exotiques et aventureux. Reuters indique qu’elles craignent de ne pas passer les nouveaux crashtests de la BCE.

La question de ces énormes déséquilibres n’est même pas évoquée, alors qu’elle est pleine d’actualité avec la visite proche de Donald Trump dont la réclamation vis-à-vis de l’Allemagne porte justement sur ses énormes excédents alors que ce pays ne paie pas sa sécurité et mène une politique mercantiliste agressive désagréable pour tout le monde et interdite par tous les traités internationaux.

Le refus par les économistes officiels ou universitaires de porter le regard sur les questions réellement brûlantes, la pusillanimité affichée et intéressée, sont deux tares récurrentes. Elles trouvent une nouvelle illustration dans cet article collectif totalement débranché des réalités importantes.

Navrant mais typique.

Le rapport Landau : du lait aseptisé pour bébés

Le Trésor a donc fixé sa doctrine sur les jetons internet : ce sont des OVNI (objets virtuels non identifiés) qu’il ne faut pas chercher à qualifier trop vite. Des monnaies ? Pourquoi pas. Des actifs financiers ? Peut-être. Peut-on permettre aux banques de financer la spéculation sur ces cryto-actifs en propre ? Non. Pour sa clientèle ? Heu ! Est-ce qu’on doit permettre aux banques d’ouvrir des comptes en jetons ? Et qui doit négocier ces jetons ? Un régime communautaire devrait être créé unique pour toutes ces bourses.

C’est donc très exactement un rapport pour rien et extrêmement dangereux. Il accrédite l’idée que ces jetons pourraient être des monnaies, ce qu’ils ne sont pas. Il laisse penser que le développement des ICO serait de la FINTECH, de la technologie intéressante lors qu’il s’agit d’une promesse d’obtenir à terme des services qu’on paie immédiatement en vraie monnaie. Une vieille lune qui date de Mathusalem.

La glorification de la technique de la blockchain est une des grandes absurdités du rapport. Le système de preuve est une de ses faiblesses majeures. Un emploi massif de la blockchain dans n’importe quel domaine aurait des répercussions écologiques insoutenables.  Une technique de gestion de fichier n’est jamais une révolution. On est passé des fichiers indexés aux bases de données relationnelles sans que cela change grand-chose. Le créateur du système dans une lettre récente a bien vu que son système n’était qu’un des mille projets de ce genre qui bouillonnaient dans le milieu des bidouilleurs internet. Son succès est entièrement associé au mot monnaie. Une monnaie alternative sans contrôle qui permettrait de conserver des valeurs hors-la-vue des autorités et de faire naviguer son pognon anonymement n’importe où ! Une publicité effarante laissant croire que cette prétendue monnaie était de l’or, appuyée par des exemples de triomphes totalement mensongers, a provoqué un emballement spéculatif qui a permis d’étriller des millions de gogos.

La vérité est simple. Les jetons internet ne sont pas des monnaies. Ce ne sont pas non plus des actifs représentatifs d’une valeur sous-jacente, donc en aucun cas une valeur mobilière comme un titre de bourse ou une obligation. Intrinsèquement ils ne valent rien. Une fois dégagés de la gangue de fausses technologies de pointe, et dépouillés de leur attrait comme source de gain mirifique, ces jetons ne servent radicalement à rien.

La législation qui leur convient est celle qui régit les jetons, c’est-à-dire des biens sans valeur mais qui peuvent être pratiques pour des emplois limités dans le temps et dans l’espace. En gros la législation portant sur les billes et les agates, ou les capsules usagées.  Les bourses d’échanges doivent être autorisées dans la mesure où les transactions sont non anonymes et déclarées à Tracfin. La publicité sur ces objets doit être strictement interdite : elle est actuellement entièrement bidonnée et mensongère.

Les banques et les institutions financières doivent être écartées absolument de ce marché et les transactions commerciales payées en jetons interdites (comme toutes les opérations de troc d’une façon générale).

Dès que ces mesures seront prises. La véritable nature des jetons internet apparaîtra. Ce sont des jetons et ils ne valent que ce que les collectionneurs veulent bien leur attribuer comme valeur.

Si on croit qu’il sera un jour possible d’enregistrer des droits sous forme de transactions successives inviolables, opposables à tous les acteurs du jeu, soit.  Cela veut dire qu’un fichier central sécurisé par une autorité serait caduque.   Pourquoi donc ? Les impôts, les retraites, la sécurité sont tenus de façon centrale sans trop de difficulté. Le drame est la mauvaise gestion de certaines données qui devraient être totalement centralisées de façon fiable et vérifiée. Les cartes d’identités, l’état civil au sens le plus large,  les permis divers, les cartes grises, devraient être tenus de façon centrale de façon parfaite et permettre des renouvellement ultra rapide. Aucune raison valable n’a été avancée pour que ces fichiers relèvent d’une technique de fichier par chaîne de bloc, avec répartition sur des centaines de machines à travers le monde.

Attendons les premières applications de consignation de droits sur Internet pour des marchés précis et nous verrons. A l’heure actuelle, tout est à venir. Rien n’est réel.

L’important c’est la protection de l’épargne et actuellement les trafics autour des jetons sont totalement manipulés et malhonnêtes. Les manipulations sont tellement grosses que même nous, qui ne sont que des observateurs, sommes capables de les annoncer, comme nous l’avons fait sur ce blog.

Macron : la difficile levée des hypothèques électoralistes

Le problème des processus électoraux est toujours la liquidation des promesses inconsidérées qu’on se croit obligé de faire, surtout quand on a fait sien le mantra : « j’ai dit ce que je ferai et je le fais », une grave erreur de gouvernance.

Cela parait loin aujourd’hui mais la faute démagogique originelle du candidat Macron, du point de vue national, même si le résultat électoral a été obtenu, est d’avoir faussé le vote avec deux promesses qui étaient deux achats de votes caractérisés, moralement et politiquement condamnables .

-          La suppression de la taxe d’habitation, pour 80 % de la population, afin de « donner du pouvoir d’achat », était une infamie que nous avons dénoncée comme telle dès son annonce. Elle lançait une dynamique incontrôlable, faussant des principes simples et admis (on doit contribuer au moins tous aux charges locales du lieu où l’on vit), des principes constitutionnels (égalité devant l’impôt, autonomie des collectivités locales) et creusant des déficits tous azimuts.

Emmanuel Macron ne parvient pas à dominer cette dynamique qui avale toutes ses tentatives de déboucher sur quelque chose de convenable. Il est coincé par le Conseil Constitutionnel qui n’admet pas que l’impôt soit payé par seulement 20 % des contribuables locaux ; il est coincé par le trou financier creusé, les tentatives de le compenser par des taxes nouvelles ayant périclité. La dette va s'accroître.

-          Le transfert des retraités vers les actifs est le genre de solution qui n’a aucun fondement rationnel. Dire, dans un pays où on a imposé un système de répartition qui veut que les actifs paient pour les retraités, que les retraités doivent restituer l’argent pour donner du pouvoir d'achat à ceux qui travaillent est une parfaite incohérence. Soit on recule l’âge de la retraite, avec une baisse des cotisations, soit on associe baisse des cotisations et baisses des retraites, soit on fait les deux, mais on ne prend pas le chemin injuste et stigmatisant qui a été choisi par pur électoralisme. Les retraités voient le pouvoir d’achat de leurs retraites baisser chaque année du fait de la non-indexation des retraites. Le retour d’une inflation supérieure à 2 % signifie une accélération de cette baisse. Agiter de surcroît, la perspective de la baisse importante des pensions de réversion, seules ressources des femmes qui ont choisi de rester au foyer, et qui sont généralement très basses, revient à ajouter l'infamie à l’électoralisme. On sait que la natalité baisse et que le remplacement des générations ne se fait plus, même avec les classes immigrées que l’on a massivement fait venir. Dire aux jeunes femmes : travaillez car sinon vous n’aurez pas de retraites est un message plus que discutable. Tout le monde sait, en matière de retraite, qu’il faut passer la date de départ à 66 ou 67 ans tout de suite, et supprimer tous les régimes spéciaux qui ne correspondent pas à des sujétions très particulières (essentiellement l’armée et la police). Au lieu d’attaquer bille en tête ces sujets cruciaux, le gouvernement a d’abord augmenter de façon totalement inconsidérée la CSG et il tente de faire passer l’idée que la hausse de pouvoir d’achat est bien effective pour la clientèle électorale qu’elle a séduite, en dépit du passage au prélèvement à la source, une redoutable imbécillité imposée par le Trésor et qui n’a aucun intérêt national.

L’achat de votes a été efficace. Les gogos ont voté. Mais ces mesures étaient malheureuses et il est politiquement moral qu’elles se retournent contre les équipes qui ont cru bon de les mettre en œuvre.

Comme d’habitude les élections présidentielles ont coûté entre 30 et 40 milliards d’euros aux Français et 2 018 après 2 017 verront encore une augmentation de la dépense publique et de la pression fiscale. Il est même annoncé que la période 2 017-2 018 verra une augmentation des impôts supérieure à la période 2 012-2 013, chef-d'œuvre de bouffonnerie antiéconomique de F. Hollande.

Ce désastre qui pèse naturellement sur tous les comportements actuels et pèsera encore plus dans le futur, ne peut pas être effacé par des exercices de Com’.

Toute la gymnastique présidentielle actuelle dans ce domaine est désarticulée.

Le service national d’un mois est une farce sinistre.

La construction de piscine à Brégançon est ridicule.

L’effort vers les d’jeuns lors de la fête de la musique était grotesque.

L’idée que la télévision publique a pour objet de développer le politiquement correct et proposer des images d'Épinal bien intentionnées, a été considérée comme une copie servile et inutile de l'Amérique. À juste titre.

La révision constitutionnelle tourne au ridicule avec des inclusions qui n’ont pas lieu d’être et l’absence des vraies réformes qui changeraient réellement quelque chose. Nous proposons depuis des lustres d’ajouter deux lignes :

-          Nul ne peut être élu dans une assemblée qui détermine sa rémunération et ses conditions d’emplois

-          Nul ne peut recevoir deux rémunérations de l’État ou des organismes recevant des fonds publics.

Morigéner les Italiens et accueillir au compte-gouttes des migrants, alors que l’Europe sombre dans l’insignifiance, était ridicule.

Le projet de budget européen massif, dont Merkel aurait actouillé le principe sous bénéfice d'inventaire, est injouable tant que la France maintiendra ses déficits budgétaires et commerciaux, et tant que les réformes fondamentales de la zone Euro n’auront pas été mises en œuvre.

La réponse à Trump, à Poutine et à l’ensemble des tyranneaux du moment (de Damas à Pékin) patine dans le verbiage et dans l’inefficacité à peu près totale. Le couple tant vanté Franco-Allemand se bloque du fait de l’excédent commercial allemand supérieur à 8 % qui est totalement contraire à la légalité internationale, et de l’absence presque totale de réduction de la dépense publique en France.

L’idée se développe que Macron parle trop là où il est impuissant et n'agit pas assez là où il en a le pouvoir.

On raconte dans les médias que les troupes LREM sont désorientées, car elles ne comprennent plus où l’on va. Elles ont bien raison. La liquidation boiteuse de promesses électoralistes ne fait pas une politique. Les beaux discours dans des lieux inspirés non plus. Emmanuel Macron a pris trois demi-mesures indispensables mais trop faibles :

-          Il a supprimé partiellement l’IF et liquidé l’intégration des revenus du capital financier dans l’impôt sur le revenu. Ces deux mesures étaient strictement indispensables. Vous n’investissez plus quand on vous prend les deux tiers du gain potentiel et que le résultat résiduel sera repris pourcent par pourcent le reste de votre vie. Tout le monde comprend qu’il aurait fallu totalement supprimer l’ISF et sortir les revenus locatifs de l’IR avec les mêmes règles que pour les revenus du capital financier. L’opposition entre capital financier bénéfique et capital immobilier néfaste est totalement ridicule. Tenter de raconter et justifier médiatiquement cette histoire est un effort désespéré et perdu d’avance.

-          Les socialistes depuis Mitterrand, avec aggravation sous Jospin et Hollande, ont bloqué les relations entre employeurs et salariés, sous prétexte d’un affranchissement qui n’avait pas de sens, en mettant les juges au côté des salariés abusifs. Emmanuel Macron a partiellement levé cette mise sous tutelle abusive. Mais là encore, trop peu, tout en cédant à la démagogie des ONG partisanes.

-          Le statut de cheminots qui permet de maintenir des sureffectifs démesurés qui tuent l’entreprise devait être supprimé. On ne l’a fait que pour les nouveaux entrants. Ce qui est une demi-mesure. Même si elle va « dans le bon sens ».

Les difficultés de la France sont si importantes, avec un risque si grand de retour de bâton violent dès qu’on quittera le sommet du cycle conjoncturel, et que les taux d’intérêt se remettront à la hausse, qu’il est plus que regrettable que les grandes mesures de fonds n’aient pas été prises.

-          Oui, il faut revenir aux quarante heures

-          Oui, il faut passer l’âge de la retraite à 66 ou 67 ans, tout en alignant tous les régimes de retraite sur celui du privé, sauf rares exceptions.

-          Oui, il faut revoir le droit de grève et le financement syndical

-          Oui, il faut empêcher que les municipalités puissent endetter massivement leurs administrés tout en poussant à des niveaux absurdes les prélèvements locaux, comme à Paris.

-          Oui, il faut réduire drastiquement le nombre des contrats de fonctionnaires, en renvoyant à la contractualisation l'ensemble des personnels actuels, sauf le 1 à 2 % d’encadrement stable qu’il faut maintenir et renforcer.

-          Oui, il faut réduire de plus de 250 000 unités en cinq ans les effectifs publics et parapublics.

-          Oui, il faut réformer lourdement le financement du chômage qui maintient trop de personnes trop longtemps dans la trappe à pauvreté subventionnée.

-          Oui, il faut réformer la couverture du petit risque et réduire les abus de la gratuité (personnes allant voir 30 ou quarante fois par an un médecin sans être malade ; abus d’arrêts de travail, médecine du travail inutile et trop coûteuse ; etc.).

-          Oui il faut réformer la gouvernance soviétique du secteur médical en France, avec un gonflement gigantesque des postes fonctionnels au détriment des postes opérationnels.

-          Oui, il faut déplacer massivement le financement de la sécurité sociale de l’entreprise vers les ménages, comme en Suisse. Un citoyen doit savoir dès le départ qu’il aura à payer quoi qu’il en pense et sa taxe locale et sa sécurité sociale mutualisée.

-          Oui il faut supprimer le SMIC national et revenir à des minima par branches et régionalisés, négociés par les parties prenantes, supprimant toute tentation d’augmentations politiques.

-          Oui, il faut transférer sur la TVA une bonne part des charges patronales.

-          Oui il faut baisser massivement les taux et étendre à tous l’assiette de l’IR.

-          Oui il faut se mettre en position de mener une diplomatie de la prospérité ce qui implique d’avoir des propositions de réformes lourdes de la zone euro (avec confiscation des trop gros excédents) et du système monétaire international.

-          Oui, il faut reprendre une politique nataliste en France.

A cela devrait s’ajouter quelques mesures de souveraineté afin de pouvoir retrouver la possibilité d’agir au lieu de subir.

-          Oui, il faut revoir le code de la nationalité et le code des étrangers, pour permettre une véritable intégration sans substitution de population, tout en palliant partiellement la crise de natalité.

-          Oui, il faut mettre fin au « gouvernement des juges », au « justicialisme » et à la pénalisation sans fin de la vie courante des Français.

-          Oui, il faut donner au souverain le pouvoir de surpasser les règles énoncées par le CEDH

Au lieu de se lancer franchement sur ces pistes où des réformes massives sont indispensables sous risques proches d’effondrement lors du retournement de conjoncture et de la hausse des taux, Emmanuel Macron fait du surplace tourne en rond. Sa boussole s’affole. Ses partisans sont désorientés. Les citoyens attendent, avec de moins en moins de bienveillance.

Macron paie sa campagne électorale démagogique et comme Hollande, la mollesse des réformes entreprises sous fond d’emprise aggravée de l’Énarchie Compassionnelle et de fiscalité aggravée de façon démentielle. Il doit donc s'exprimer devant le Congrès pour fixer un nouveau cap. Gageons qu’il essaiera à nouveau de gommer son image de « président des riches », et qu’il cédera à ceux qui lui demandent de marcher sur une jambe de droite mais surtout une jambe de gauche. Malheureusement la jambe de gauche est un pilon qui s’enfonce dans la bouillasse de la pauvreté et du chômage. Et la droite, affolée d’avoir été éjectée par des mesures totalement démagogiques qu’elle n’avait pas osé suggérer, tente de se relancer par plus de démagogie encore, comme ce coup de pouce au Smic qui a fait tant de mal à l’emploi dans ce pays.

Nous ne pouvons que lui suggérer d’ignorer ces approches de petite politique. La vraie question est de sortir la France de ses tares anciennes et de faire face aux nouvelles menaces qui sont déjà actives.

Plus questions d’enfantillages.

Grandes écoles : une enseignement économique problématique

L’économie est une discipline difficile qui tente de comprendre une réalité capricieuse et changeante où se mélangent des choix individuels et des actions collectives, dans un monde morcelé par les structures étatiques et les idéologies. Elle est traversée d’incertitudes et de contradictions internes qui n’ont été ni réduites ni levées. Du coup son enseignement est une gageure.

On connait les polémiques qui s’attachent à l’enseignement de l’économie dans le cycle secondaire. Du fait de la maîtrise de l’université par l’entrisme communiste, d’abord subrepticement mais massivement au début des années 60, plus officiellement sous Mitterrand et plus encore pendant la période Jospin, alors que l’URSS était tombée depuis près de 10 ans ( ?!?). Le résultat est un « enseignement » anticapitaliste grotesque de type bréviaire pour militant d’extrême gauche. Tout cela est passé par un CNU maquereauté de façon caricaturale.

On connait moins la difficulté de cet enseignement dans les grandes écoles et les grands instituts para universitaires.

Là, la difficulté est le temps, qui est compté dans les programmes. L’économie est enseignée à l’économie. On ne peut pas trop fouiller les concepts ni approfondir les aspects théoriques. Du coup, on privilégie le vernis sur l’assimilation des théories de base, toujours un peu complexes et discutables. Et, pour marquer sa distance avec le contrôle socialiste et communiste qui règne à l’université, on trouve des enseignants sympathiques et sympathisants aux thèses du business, mais pas toujours baignés par la rigueur scientifique de la discipline.

Ce phénomène est particulièrement voyant dans un article du Monde du 27 juin 2018 commis par un intervenant présenté comme professeur d’économie à HEC et qui va multiplier les erreurs et les à-peu-près pratiquement à chaque ligne. Qu’écrit ce brave garçon, attaché tout entier à dénoncer les atteintes de Donald Trump au libre échange ?  

« Il est facile de prouver que toute tentation (l’auteur doit vouloir dire « tentative » NDLR) de protectionnisme  et d’entrave à la libre circulation des biens et des homme est destructive de valeur. […]Théoriquement c’est une évidence que faciliter les échanges est une condition nécessaire pout créer plus de valeur. Pour que deux parties décident d’échanger, il faut que les deux parties partagent un intérêt ; en d’autres termes, que l’échange crée de la valeur. Supprimer une possibilité d’échange  revient donc à détruire de la valeur ».

Un vrai professionnel de l’économie serait sévère avec ces affirmations  et pourrait considérer que le discours est doublement faux. D’abord parce qu’il s’appuie sur une stylistique d’autorité (« Il est facile de prouver », ce que l’on s’abstient de faire ; « c’est une évidence, alors que la complexité règne », alors que l’évidence est justement le contraire de ce que fait naître la complexité). Ensuite parce que les affirmations elles-mêmes sont controuvées.  Quiconque s’est un petit peu informé de la théorie des prix et notamment de l’apport de l’école marginaliste, sait que, dans l’échange, la valeur marginale des bien échangés est égale. Dans un échange, aucune des parties n’accepte de perdre. Si l’échange a lieu c’est qu’il est en iso valeur pour les deux acteurs. Pour chacun, ce qu’il perd est égal à ce qu’il gagne.  Sinon il ne procéderait pas à l’échange. L’échange ne créée donc pas de valeur en lui-même. Ce qui est cédé à la même valeur que ce qui est acquis. De part et d’autre.

L’échange ne va créer de valeur qu’à certaines conditions. Tout le problème de l’économie est l’étude de ces conditions.

Donnons un exemple caricatural : une tribu de Goths veut fêter dignement le mariage d’un de ces princes. Il lui faut trouver de l’or. Elle va confisquer tous les outils en métaux sur lesquels elle peut mettre la main afin de faire l’échange contre de l’or. Lors de l’échange, les égyptiens cèdent de l’or et en contrepartie ils reçoivent du métal qui va leur permettre de faire des flèches et lancer une campagne militaire en du temps.

L’échange aura eu comme conséquence la misère dans les campagnes privées d’outils nécessaires et la misère dans les pays traversés par la guerre. Autant pour « l’échange [qui] crée de la valeur ».

Si on change d’échelle et que l’on prend une collection d’échanges, à l’intérieur d’un pays, le niveau de complexité augmente brusquement. L’échange n’étant pas fait en mode troc mais en mode monétaire, les arbitrages d’utilité marginale deviennent d’une complexité rapidement effarante qui rend le passage de la microéconomie à la macroéconomie quasiment impossible.  L’introduction de la monnaie ajoute une dimension nouvelle. Il n’est pas sûr que l’équilibre monétaire global se produise et que le bouclage du circuit économique se fasse de façon satisfaisante. Tout dépend de l’organisation monétaire. Et tout dépends de la conjoncture. Un déplacement de consommation veut dire qu’une partie du revenu qui a été créé ne reviendra pas vers son émetteur primaire qui subira une perte, une autre accusant un bénéfice. La digestion des pertes et le bon réemploi des bénéfices se produisent totalement différemment en haut et en bas de cycle, en économie administrée ou libre, avec un système bancaire efficace ou lorsque la finance est en crise.

Entre deux pays, la situation devient encore moins « évidente ». Si les échanges ne sont pas globalement équilibrés, alors le revenu distribué dans le pays déficitaire ne se retrouve pas en face des produits dont la production a été la contrepartie du revenu. Il va y avoir une pression dépressionnaire. Elle sera traitée de façon différente selon les régimes de change, la structure bancaire et financière et l’implication de l’Etat. Dans la pratique, un Etat comme celui de la France capte à peu près la totalité de la valeur ajoutée de ce qu’on appelle les entreprises et le redistribue. En plus il emprunte à tout va pour financer des déficits. Le déséquilibre des échanges va finir créer d’énormes déséquilibres un peu partout, en particulier sur le marché de la dette et sur celui de l’emploi.

Ce que ne voit pas du tout notre enseignant d’économie affilié à HEC, c’est que l’échange individuel ne crée pas de valeur  mais que les déséquilibres globaux créent des difficultés qui peuvent impacter lourdement le revenu, l’emploi, la dette etc.

Donc il parle pour ne rien dire. Car tout le problème posé par les réactions politiques contre la mondialisation est qu’elles sont fondées sur des difficultés réelles qui proviennent d’erreurs d’organisation et de politiques économiques, trop lourdement déséquilibrées. C’est justement parce que ces conditions globales ne permettent pas aux vrais mécanismes de création de valeur associés à l’échange (principalement la baisse du coût unitaire de production si des deux côtés il y a possibilité d’ouverture de débouchés plus importants) que ces réactions politiques ont lieu.

Evidement l’article passe à côté de toutes ces dimensions et notamment gomme les déséquilibres et les conditions d’organisation monétaire de la croissance. Donc l’impact intellectuel et pratique de l’article est nul.

Malheureusement l’article est très révélateur d’une certaine manière de traiter de l’économie dans la Presse. Au lieu de développer des raisonnements, associés à des faits, avec des arguments, les auteurs préfèrent afficher des postures et les illustrer d’arguties.  

Cette tendance rejoint le défaut des enseignants en France qui privilégient le discours moral et ignorent la démarche explicative.  Le bien et le mal, plutôt que le pourquoi et le comment. Cette curetonnerie tourne évidemment à la déviance idéologique et politique. A Sciences-po, ce sera avec son institut économique « vive l’impôt, vive la dépense publique ». A HEC ce sera, « vive les échanges libres et non entravés ».

Osons le dire : ce n’est pas de curetons idéologisés dont nous avons besoin, mais d’observateurs avisés.  Malheureusement la presse française est totalement politisée au mauvais sens du terme et elle privilégie les curés présentant l’imprimatur des diverses Observatore Romano du moment. Quant à la TNT elle aime mettre en scène les conflits de chapelles pour faire de la chaleur et elle ne fait jamais de lumière.

Conseillons tout de même aux grandes écoles de mieux cerner le champ de leur enseignement économique, la synthèse ne pouvant se passer d’un certain approfondissement des concepts de base. Elles devraient également mieux apprécier les qualités de leurs enseignants, dans cette optique là, plutôt de chercher quelques prélats zélés de la mondialisation heureuse.  On a dit lors du dernier quinquennat : « Hollande a fait HEC, il ne doit pas être nul en économie ». On a bien vu ce qu’il en était. Nul, il l’était. Cela n’a pas été bon pour la réputation de l’école.

Avis aux jeunes socialistes, vraiment socialistes

Pour ceux qui ont vécu les années cinquante et soixante, ce titre du Monde "éco&entreprise" du 18 juin 2018 est tout à fait savoureux.

« La Russie a déjà gagné le mondial 2018 …du blé ».

Elle a écoulé 40 millions de tonnes de blé à l’export, soit plus que la récolte française de l’année.

Il faut se rappeler que pendant toute la période soviétique, et surtout depuis le génocide paysan de 1932-1933, environ deux Shoah en nombre de victimes directes, juste pour fixer les ordres de grandeur, l’URSS a dû importer massivement du blé pour éviter les famines et les disettes successives.

L’organisation « vraiment socialiste » et conforme aux canons du marxisme-léninisme a mis des centaines de millions de pauvres gens à la gamelle occidentale. Et le glorieux journaliste géographe « actif » communiste du Monde, Pierre George, idole des esprits faux, radotait que ces résultats pitoyables n’avaient rien à voir avec le socialisme réalisé, qui d’ailleurs n’avait jamais tué le moindre paysan et que les difficultés ne provenaient que du mauvais temps et du blocus de l’Otan. Il faut savoir que le Monde et la majorité de la presse française, sous tutelle des Ouvriers du Livre, n’a cessé de mentir sur ce sujet, vendant le communiqué de l’ambassade soviétique relayé par le PCF, aux masses à conscientiser d’urgence. Même dans les universités et notamment, hélas, à Sciences-po, où sévissait le communiste susnommé, on a toujours décrit l’économie de l’URSS non pas à partir de ses réalités mais du livret de propagande servi par l’Union soviétique. Même en 1998 sur le forum du Monde, quiconque disait la vérité sur l’URSS était aussitôt traîné dans la boue, et accusé d’une litanie de perversités dont la plus spectaculaire était d’être à l’évidence un "lecteur du Figaro Magazine".

Les merveilleux résultats de l’agriculture « vraiment socialiste » se sont retrouvé partout où la formule a été implémentée, en général en tuant encore plus de monde (3 à 4 Shoah en Chine par exemple). Mengistu, l’homme qui laissait pourrir les enfants massacrés au long des rues pour l’édification socialiste des foules, a fait aussi très fort pour massacrer son peuple tout en affamant les survivants.

Il serait peut-être bon que les Black blocks et autres Zadistes, de même que les émules de Mélenchon, soient mis au courant des conséquences de leurs doctrines chéries et qu'ils apprennent le résultat qu’elles ont donné.  

En tout cas, ceux qui avaient toujours affirmé que la Russie et l’Ukraine étaient des greniers à blé détruits stupidement par le socialisme et maudit le Monde d’aérer des mensonges aussi hallucinants sur la question, profitent pleinement du sel de la situation. Qui osera lancer un épi de blé russe sur la tombe de Pierre George et Hubert Beuve-Méry ?  

Monnaie et libre échange

Dans les discussions sur le commerce mondialisé et les monnaies, il est sans doute intéressant de revenir à l’acte fondamental : l’échange.  Dans une transaction internationale, l’échange se fait à iso valeur. Le bien cédé a la même valeur pour le cédant que le produit acquis et réciproquement. Les marginalistes ont raffiné la question en montrant que ce sont les valeurs marginales qui s’équilibrent, mais on en est toujours là : on ne fait un échange que si les deux y trouvent le même niveau d’intérêt. Sinon on ne voit pas pourquoi une partie accepterait d’y perdre.

Les transactions d’échange de produits sont donc par construction équilibrées en valeur.

La question qui se pose aussitôt est de savoir où se trouve la création de valeur globale qui justifierait de pareils échanges. La réponse est double :

-          La valeur relative des biens échangées n’est pas la même dans les deux sphères. L’échange opère un accroissement de satisfaction donc de valeur d’un produit donné dans sa sphère. Il y a accroissement de la valeur d’usage dans les deux pays.

-          Le débouché nouveau permet d’allonger la série de production. En cas de coût unitaire dégressif, il y a à nouveau création de valeur.

Le libre échange est créateur de valeur des deux côtés. Bloquer le libre échange réduit la prospérité.

Ce schéma résumé et un peu caricatural, est la base de la philosophie de la libre circulation des biens entre les pays. Imaginons un pays qui produit du lait mais pas de voitures et un autre qui produit des voitures et pas de lait. Il peut être intéressant de produire un peu plus de voitures pour obtenir du lait et accroitre la production de lait pour avoir des voitures. L’affaire est dynamique pas statique.

Les flux d’échanges créent plus de valeur et plus d’emplois dans la mesure où les conditions de production nationale des deux produits concernés ne soient pas identiques. Il n’y a pas de doute que ce surcroît de production est bénéfique aux deux parties.

Ce bénéfice est obtenu sans déficit ni excédent.

Les déséquilibres de balances commerciales signifient toujours qu’il y a une fuite quelque part dans la valeur réciproque des échanges, fuite qui fausse l’équité des transactions.

En maintenant la production dans les pays de l’Est ridiculement bas, le communisme a privé de possibilité d’échanges bénéfiques les pays européens non communistes, tout en ruinant les peuples soumis à sa dictature. Un régime qui tue la production et qui limite les échanges fait du tort à ses citoyens mais aussi aux autres avec qui des relations économiques positives auraient pu s’installer. Nous avons estimé au Cercle des Economistes e-toile, que la perte de revenu pour les Européens de l’Ouest était d’environ 40% du revenu médian. En un mot, sans le communisme, notre revenu français serait plus haut de quarante %.

Ceux qui dénoncent de façon permanente la « religion » du libre échange, devraient d’abord faire le calcul des pertes de revenu qu’ils envisagent, des deux côtés. Ce qu’ils ne font jamais.

Beaucoup de mécanismes viennent contrarier cette belle mécanique. On peut en citer quelques uns, parmi beaucoup d’autres.

-          Beaucoup de pays n’ont aucun avantage comparatif autre que le niveau des salaires. Les fabricants pourraient transférer leurs moyens de production pour  produire à bas coûts dans le pays pauvre des biens revendus à la même valeur dans l’ancien pays de production. Il va y avoir un flux de capitaux d’investissement dans un sens et un flux de production dans l’autre. On n’échange plus des produits mais des capitaux contre des produits. Les produits exportés le sont en contrepartie d’une valeur en monnaie du pays de destination.  Alors qu’ils sont payés en monnaie du pays de production. L’aspect monétaire devient fondamental, par le double jeu du taux de change et des taux d’intérêt. Le gain de l’échange devient dépendant du bon fonctionnement du système monétaire et financier entre les deux nations.

-          Dans un système d’étalon or, l’or quitte le pays déficitaire pour le pays excédentaire. La dynamique des prix est censée faire monter les salaires et les prix là où l’or arrive et les faire baisser dans l’autre. A terme, les niveaux de compétitivité se rééquilibrent. Les sorties d’or créent une déflation qui créent une dynamique problématique  dans le pays concurrencé par le pays pauvre. Cette déflation fait aussi du tort au pays exportateur. Les mouvements financiers ont par le passé, chercher à compenser ces effets néfastes. Mais au final on n’échappe pas à une crise mondiale. On a donc écarté la formule de cet étalon qui poussait à des crises profondes.

-          Dans un système de monnaies fiduciaires nationales, l’avantage compétitif du pays pauvre est entièrement lié à la qualité de sa monnaie et au cours  des changes entre les deux monnaies dans l’échange. Le mode de gestion de la valeur de la monnaie dans chaque pays peut  tout fausser. Les conséquences sur l’emploi peuvent être intolérables dans le pays riche. Un système de change fixe mais modifiable permet de limiter l’avantage économique et les mouvements de capitaux par un arbitrage d’état entre la satisfaction de consommateur et la prospérité des producteurs.  Dans un système de changes flottants, une incertitude sur le change se cumule avec les variations de salaires pour créer une dynamique qui devait selon Friedmann rééquilibrer les comptes mais qui dans les faits a conduit à des situations explosives. Dans un système de monnaie unique, le plus fort l’emporte en imposant la loi d’airain du possesseur de l’outil de production  le plus solide et du stock de capitaux le plus grand. Il fait tous les arbitrages à son avantage et les Etats sont en grande difficulté pour en gérer les conséquences.

Conclusion : le système monétaire et financier compte dans le commerce international. La qualité de l’ensemble dépend de celle du système monétaire international.

-          A partir du moment où on échange des produits contre des devises et non plus contre d’autres produits, la manière dont sont gérées les devises devient fondamentale. La spécialisation qui s’est faite entre institutions monétaire et commerciales, après Bretton Woods, est absurde. Il n’y a pas d’un côté des gens qui causent commerce et d’autres qui parlent monnaie. Les questions sont intimement liées. C’est une des tares de notre époque de voir par exemple l’Europe fabriquer des traités de commerce sans jamais s’inquiéter des aspects monétaires. C’est pourquoi nous avons affirmé qu’il fallait lier l’acceptation de certains traités à un préalable de réforme du système monétaire international.

-          Alors que le système de Bretton Woods jouait sur les deux aspects en même temps, le change étant mis au service de l’équilibre des échanges, les changes flottants ont tout déréglé et les marchés financiers se sont avérés de facto incapables de rétablir des situations équilibrées. 

-          Il faut voir qu’un pays qui poursuit des objectifs mercantilistes accumule de la monnaie internationale qu’il ne peut pas utiliser chez lui. Il va rapidement s’inquiéter de la valeur de la cassette qu’il accumule. Un élément de peur entre dans le système. Il souhaite rentabiliser son avoir donc il va le placer. Mais dans quoi, s’il est super compétitif ? Les autres n’offrent pas de perspectives de production sympas.  Il n’a le choix qu’entre des opérations spéculatives et des achats de capital dans les pays déficitaires. Les pays en question ne veulent pas voir partir leurs bijoux de famille. Les tensions arrivent. Le Japon a préféré acheter des golfs et de l’immobilier. Il a beaucoup perdu lors des krachs successifs. Les Allemands ont joué massivement l’immobilier méditerranéen et les subprimes. Ils se sont fait ratisser. Les Chinois vivent dans la peur de perdre leur trésor. Alors ils rachètent des terres en Afrique et des vignobles en France. Sans aucun avantage pour le pays où ces biens sont rachetés. Ce ne sont que des échanges de propriété.

-          A la fin des années trente, tout le monde avait compris qu’il fallait jouer le commerce des biens tout en équilibrant strictement les mouvements. C’est la raison pour laquelle toutes les lois monétaires et commerciales, synchronisées, prévoient des relations équilibrées.

-          La rupture des accords en 1971 a cassé ces mécanismes. On a vu d’énormes déficits et de gigantesques excédents s’accumuler avec comme conséquences l’apparition d’une économie baudruche, une baisse du trend, une aggravation du niveau d’endettement global et l’accroissement de la gravité des crises économiques.

-          Il faut donc revenir aux règles qui prévalaient avant 1971 et qui sont toujours la légalité internationale de référence.

-          Si un pays accumule d’énormes excédents, c’est le symptôme d’une gestion de politique économique mercantiliste et hostile à l’échange équilibrée. Les libéraux considèrent que l’état ne sait pas piloter l’économie et que par conséquent lui demander des politiques d’ajustement est absurde. Tout se passerait à l’échelon individuel. La micro économie est la seule vraie. Il n’existe pas de macro économie. L’ennui est que cette théorie est contredite par les faits. La politique du Zimbabwe ou du Vénézuela  a radicalement tué la capacité d’échange positif de ces pays.  On a vu que c’était le cas des pays socialistes,  tout le temps où il a fonctionné. Plus près de nous les politiques inverses de Jospin et de Schroeder ont donné un désavantage compétitif à la France qui a fait sombrer les balances extérieures. C’est bien que les macro-décisions d ‘états jouent sur la compétitivité. Ce ne sont pas les décisions individuelles des consommateurs allemands et français qui ont provoqué, par le jeu des préférences sur les marchés, les déficits et les excédents. Mais des politiques économiques et sociales contradictoires, non corrigées par un système monétaire convenable. 

-          Les politiques massivement mercantilistes nuisent aussi bien aux pays spoliés qu’aux pays spoliateurs. Les politiques qui conduisent à des pertes de compétitivité nuisent également à tous. C’est pour cela qu’elles sont proscrites. Les pays en excédents ne peuvent pas dire aux autres : faites comme nous ! Car il est impossible que tout le monde soit en excédent. Les pays en déficits ne peuvent pas dire : laisser moi sombrer, car leur récession pèsera sur la prospérité générale.  Le cas américain est distinct parce qu’ils tiennent encore aujourd’hui la monnaie du monde et peuvent négliger leurs déficits qu’ils paient en monnaie nationale. Ils l’ont cru longtemps et on finit par constater dans les urnes que les conséquences n’étaient pas nulles sur l’emploi et les salaires.

-           Les conclusions à tirer sont claires. Les échanges doivent être équilibrées et il appartient aux Etats d’y veiller. Les systèmes monétaires doivent imposer la vertu. Pas de monnaie nationale comme monnaie internationale ; corset pour les pays déficitaires qui risquent de partir en sucette mais avec aide pour faire un retour tranquille à l’équilibre ; mécanismes automatique de stérilisation des excès d’accumulation de monnaie internationale par des pays ouvertement mercantilistes. Il faut supprimer l’envie de mener de telles politiques.

Avec ces considérations en tête, on comprend mieux l’impasse où se trouve l’Europe et on peut analyser la nature des convulsions en cours. En prime, s’esquisse une solution gagnante pour tout le monde.
 
SD

L’impuissance de M. Macron dans l’affaire Trump

A force de ne pas regarder les vrais problèmes, on se trouve bien dépourvu quand les faits se revanchent et que l’on se trouve aux abois.

Le règlement international dans ses multiples facettes est absolument clair : il est interdit d’avoir de gros excédents et de gros déficits.

Lorsque Donald Trump pointe les excédents allemands il a parfaitement raison du point de vue du droit international. Ces excédents sont abusifs et proscrits. Quand il pointe les mêmes excédents suisses ou Chinois, il a toujours raison.  Ces excédents sont totalement abusifs. Lorsqu’ils servent à acheter le capital des entreprises non ruinés par une concurrence déséquilibrée, ils apparaissent justement inacceptables. Trump n’a eu aucun mal à mobiliser le vice-président américain du FMI pour soutenir ses thèses. L’absence de gros excédents est statutaire au FMI.

Venir pleurnicher qu’on est des bons alliés et tout et tout, comme Bruno Lemaire dans le Figaro de ce jour, ne peut rien infléchir et nous fait passer pour des pleureuses. Prévoir une guerre commerciale n’a pas de sens : la vraie solution est que l’Allemagne cesse sa politique mercantiliste et réduit ses énormes excédents. Il ne peut donc pas y avoir de réaction franco-allemande homogène.  De même au Japon, en Corée, en Chine et dans tous les pays qui maintiennent des balances excédentaires supérieures à 3% de leur PIB.

La seule réponse pour Macron, est d’acter que les gros excédents sont interdits et sommer l’Allemagne de revenir dans les clous tout en rappelant à M. Trump, que les excédents sont le miroir des déficits et que les déficits américains sont également illégaux. Cette position aurait été plus facile à porter si les économistes officiels avaient correctement expliqué les conséquences malfaisantes des déséquilibres commerciaux et financiers.

 En vérité ce serait la responsabilité de l’ UNCED, du FMI et de l’OCDE, ainsi que de la commission de Bruxelles de rappeler ces vérités à tous. Ne pas l’avoir fait pendant près de 50 ans est leur grande faute impardonnable. Perseverare serait diabolicum.

Commerce et monnaie vont ensemble. Aucun traité commercial ne devrait être accepté avant une réforme globale du système monétaire international.

On comprend que pour le président Macron il soit plus difficile de mettre le nez des Chinois et des Allemands dans leurs excédents et des américains dans leurs déficits, que de faire un beau discours vain sur la Pnyka ou à la Sorbonne. Mais c’est la seule position tenable. Encore aurait-il fallu redresser les comptes extérieurs du pays et réduire la dépense publique au lieu de l’augmenter. Le donneur de leçon doit être impeccable.

De même la seule voie possible en Europe n’est pas de demander un budget fédéral faramineux dont personne ne veut. Il est de mettre en place des mécanismes qui rendront vaine l’accumulation d’Euro par un pays structurellement excédentaire.

 

 

 

 

 

Deux mots à Paul Tucker, ancien banquier central.

Rien de plus intéressant que l’interview de Paul Tucker, ancien numéro 2 de la Banque d’Angleterre et fin connaisseur des arcanes de la pensée dominante dans les milieux anglo-saxons en matière d’organisation monétaire.

Il y a maintenant longtemps que la fable qui prétendait voir dans les marchés et les seuls marchés, sous la surveillance bienfaitrice des banques centrales, la solution magique aux diverses équations monétaires européennes et mondiales, a sombré dans l’insignifiance. La crise de 92-93, puis celle dite des pays émergents en 1998, puis celle des valeurs technologiques, au début du siècle puis l’effondrement de 2008, ont emporté les dernières illusions. Alan Greenspan, gourou déchu, a lui-même concédé le point depuis au moins dix ans : des marchés libres de toutes entraves, qu’il s’agisse de celui des monnaies, des titres, des dettes diverses, sont incontrôlables.

Le trou monumental percé dans les comptes par l’explosion de l’économie baudruche a été comblé par les banques centrales au prix de plus de 14 milliards de créations monétaires, par reprise d’actifs financiers bancaires plus ou moins douteux, l’apparition de taux d’intérêt négatifs et mille mesures totalement contraires à la pensée dominante. Nécessité fait loi. Les États gorgés de dettes ont vu ainsi le coût budgétaire des déficits effarants ont pu continuer à se financer.

Les peuples ont trinqué. Comme nous le répétions inlassablement depuis 1997 : attention à la colère des peuples. Nous voilà avec le Brexit, les troubles italiens, la défonce espagnole, le numéro de cow-boy de Trump.

On a fait jouer aux banques centrales un rôle étranger aux apparences de leur mandat. En Europe, c’est la BCE qui a signifié à la Grèce qu’elle pouvait arrêter le refinancement des banques et mettre en faillite tout le pays. Ne parlons pas de Chypre. La BNS a cru pouvoir créer le même montant en monnaie que la valeur du PIB suisse ! Avant de renoncer. Le FED a créé à elle seule 4 000 milliards de dollars de billets verts.

Un système qui finit par faire tout ce qu’il était censé ne jamais faire, est une farce. La chanson qu’on répète depuis 1973, selon laquelle les banques centrales ne sont là que pour maintenir l’inflation en monnaie officielle dans des limites étroites, sans s’occuper des changes ni du financement des États, est apparue pour ce qu’elle est : une fable risible. Les dettes d’État et le change des devises ont été constamment dans le collimateur des banques centrales.

Lors d’une conversation sur le forum du Monde avec un certain Dodds, nous avions souligné que le dressage des gouvernements par « les marchés » était un rêve techno et un cauchemar démocratique. On a vu que ce sont les États qui sont venus, à grands frais, sauver les marchés de leur propre déchéance.

Le propos d’un commissaire européen allemand suggérant que les marchés allaient dresser le gouvernement clownesque italien a provoqué un juste scandale. La démocratie était à l’encan sur les marchés !

En vérité c’est le précédent grec qui est important : si l’Italie s’engage dans une politique de cinglés, alors les banques italiennes ne seront plus approvisionnées par la BCE et on organisera, comme en Grèce, un « corralito », une consignation des dépôts devenus non utilisables à volonté : les agents économiques seront priés de se contenter de quelques euros par jour !

La banque centrale européenne sera devenue l’arbitre des élégances politiques en Europe. Une bande de fonctionnaires non élus remplaceront ouvertement le choix de millions de citoyens.

Paul Tucker, l’ancien numéro 2 de la Banque d’Angleterre a senti immédiatement le danger.

« Les banquiers centraux doivent battre en retraite » et ne pas sortir de leur rôle. Ce n’est pas à elle de garantir la survie de l’Euro, question essentiellement politique. Il sent bien qu’un tel rôle met la banque dans une situation précaire. « Le danger est qu’elles aillent trop loin ». Il reconnaît que la BCE joue un rôle quasi budgétaire, bien loin des élucubrations de 1973. Et il note avec justesse que plus les pouvoirs des fonctionnaires internationaux s’étendent, plus ceux des politiques s’étiolent et avec eux leur réputation. Le rejet des « élites » a en effet une cause dans leur abandon de pouvoir aux mains de fonctionnaires irresponsables (juges, banquiers centraux, commissaires européens).

Jusqu’ici tout va bien. Mais la conclusion fait rire. « Il importe que les banquiers centraux restent dans le domaine de leur mandat : le niveau des prix et la stabilité du système ». Ce n’est pas eux de donner leur opinion sur des questions générales qui ne dépendant pas de leur mandat mais ils devraient parler plus souvent de leur mission devant les instances démocratiques et recruter plus de femmes.

S’ils sont sortis de leur mandat, c’est parce que le système monétaire international et l'Eurosystème sont dysfonctionnels. Ils ne l’ont pas expressément voulu. C’est l’explosion de l’économie baudruche qui s’est créée depuis 1971 qui les a mis là où elles sont. Elles sont OBLIGÉES de jouer un rôle budgétaire, compte tenu de l’énormité des dettes publiques ; elles sont OBLIGÉES de regarder du côté des changes et du recyclage des énormes excédents.

Quant à la suggestion que la nomination de femmes changerait tout, on a vu avec Mme Lagarde et ses campagnes féministes totalement étrangères à l’objet de l’institution, que cela aggrave plutôt la pusillanimité des institutions économiques officielles.

En n’abordant aucune des tares structurelles de la zone euro et du système monétaire international, Tucker parle pour ne rien dire. L’autisme des banquiers centraux sur les vraies questions est plus grave que les divagations d’un commissaire européen allemand.

Qu’il aborde les déséquilibres monstrueux des balances de paiement aussi bien dans le monde qu’au sein de la zone Euro et on commencera à entrer dans le dur des vraies réformes. Là, on ne voit qu’une tentative un peu enfantine, de masquer le déni de démocratie propre au système. « Planquez-vous et taisez-vous devant le grand public. Mais ne changez rien ». L’hypocrisie au service de la survie.

Pathétique.

Des maux d’origine monétaire traités comme des gros mots

Deux des troubles les plus graves qui agitent l’Union Européenne sont purement et simplement causés par des violations lourdes de la réglementation internationale en matière de grands déficits et de grands excédents.

Les statues du FMI et de multiples traités répètent qu’il est interdit de cumuler les grands déficits et les grands excédents. Les déséquilibres de balance des paiements ont un effet délétère que tout le monde condamne depuis au moins 80 ans.

Le dysfonctionnement majeur de l’Eurosystème tient au fait que rien n’est prévu en cas de gros excédents et que les excédents allemands ont atteint un niveau totalement extravagant.

Le dysfonctionnement majeur du système monétaire international est qu’il ne prévoit rien, sinon l’action des marchés et des banques centrales pour corriger les déséquilibres.

Dans la pratique les États-Unis ont fait du dollar la monnaie du monde et fournissent la liquidité mondiale par la grâce de déficits gigantesques dont ils se moquent puisqu'ils les financent dans leur propre monnaie. La monnaie du monde ne devrait JAMAIS être la monnaie nationale d’un acteur. Les déficits ont une contrepartie automatique dans les excédents des autres.

Il est donc clair que les excédents allemands pompent toutes les liquidités en Europe, laissant les pays déficitaires dans une difficulté constante. En utilisant en masse leurs excédents dans des opérations immobilières spéculatives, notamment en Grèce, en Italie et en Espagne, ils ont endetté les « pays du Club Med » à des niveaux intenables. En rachetant massivement le capital des entreprises non allemandes, ils ont capturé illégalement des parts de marché abusives.

Les Allemands savent d’ailleurs parfaitement que c’est abusif : dès que les Chinois qui ont des excédents du même ordre que l’Allemagne, ont essayé de ramasser le capital des entreprises fleurons du Mittelstand, ils ont immédiatement sorti la mitrailleuse et les interdictions. L’Allemagne veut bien faire ce qu’elle interdit à la Chine ! Lorsque le commissaire européen Günther Oettinger décrète que les « marchés vont apprendre aux Italiens à bien voter », il tient un propos indéfendable mais surtout doublement faux. Ce ne sont pas « les marchés » qui sont à la manœuvre dans cette affaire, mais les créanciers qui ont renfloué les caisses des banques italiennes, c’est-à-dire les États européens. Et c’est la BCE qui aura le dernier mot en dernier ressort, en appliquant au choix la doctrine grecque (un mince courant de liquidité au comptoir des banques) soit la méthode chypriote de vol pur et simple des dépôts.

Trump a parfaitement raison de réagir : les pays excédentaires doivent être sanctionnés. Mais il a tort puisque ses déficits volontaires de balances de paiements sont la contrepartie de ces excédents.

La bonne solution est donc toute simple. Il faut imposer une réforme de l’organisation monétaire européenne et mondiale qui permette d’empêcher quasiment automatiquement les gonflements de balances déficitaires et excédentaires. La solution la plus simple est de mettre en place une chambre de compensation associée à un mécanisme qui stérilise automatiquement et de façon progressive les gros déficits et les gros excédents, rendant sans intérêt les politiques mercantilistes et la création monétaire mondiale par un seul pays.

Évidemment vous ne trouverez jamais ce débat dans les médias qui se contente de commenter les pugilats, en espérant des petites phrases riches en polémique. Aujourd’hui, c’est le seul qui compte. Le moment des grandes réformes approche. Les pugilats façon entre- deux-guerres n’ont aucun intérêt. C’est la guérison des maux qui comptent et pas les gros mots.  

 

Didier Dufau pour le Cercle des Economistes e-toile

Petit rappel en passant

(pour bien suivre les négociations à venir).

Alors que démarre les réflexions sur la réforme des retraite, bien retenir que la pénibilité est le moyen trouvé par les politiques pour permettre aux salariés de l'EDF, de la SNCF et autres privilégiés de maintenir leurs avantages.

La France en plein syndrome albanais

Extraordinaire commentaire sur une radio. Le « journaliste » commente les gains exceptionnels des Gafa. Ce n’est pas une analyse. Mais un discours façon Tolbiac pour gauchistes exaltés. Parce qu’ils gagnent beaucoup d’argent, les salariés de Facebook et Google « créent de l’inégalité ». « Quels « salauds au sens sartrien du terme ! », comme on disait chez les marxistes distingués dans les années soixante (on savait encore qui était Sartre). La haine du succès économique transformé en source indigne d’inégalités inacceptables, voilà ce qu’on entend à toute heure sur la TNT et les radios.

Depuis l’arrivée au pouvoir de Mitterrand, heureux d’exploiter, pour le plus grand bien de son narcissisme pervers exacerbé et d’une brochette d’amis cupides, la vague revanchiste socialiste du moment, la France a décroché. Elle qui rattrapait le revenu médian des États-Unis s’est mise à accumuler les retards. Aujourd’hui, son revenu médian (sur des bases réellement comparables, ce qui n’est pas facile) est entre 35 et 40 % de celui des pays qui ont su maintenir leur capacité économique au lieu de la gaspiller en libéralités. La dépense publique est à peu près égale au montant de la valeur ajoutée des vraies entreprises (plus d’une personne et exclusion du secteur financier qui suit des règles spéciales). Et les prélèvements obligatoires sont à peu près égaux à cette production également.

Une telle situation est à peu près unique au monde dans sa sphère de liberté. Ajoutons la dette globale effarante, et on comprend que la France perd du terrain partout. Elle ne parvient plus à maintenir des comptes équilibrés aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur et se singularise par un chômage démesuré.

Et les seuls commentaires délivrés par les journalistes concernent « la croissance des inégalités » et « la société qu’on veut », sans jamais évoquer les causes de notre retard cumulatif. Les seules études où se singularisent les « économistes » français ne portent que sur les inégalités.

En même temps, se maintient la même hémiplégie de la mémoire vis-à-vis des crimes, massacres, génocides, commis au nom du « socialisme réalisé », la même dissymétrie entre »« bandes fascisantes » de droite et gentils « blacks blocs », évidemment « motivés et donc excusables par les carences cruelles de notre société ». Les grands groupes d’information, à l’exception du Point, ne couvrent pas le drame Vénézuélien, avec la ruine du pays, la déchéance des populations, la fuite de millions de personnes hors du pays, comme ils avaient caché la déchéance du Zimbabwe, les horreurs des Farc en Colombie etc.

Une chaîne de la TNT est spécialisée dans les crimes hitlériens. Rien sur les crimes de l’URSS.

La classe des commentateurs dominants fait de la chaleur sur les conséquences de l’application de ses propres idées socialistes, sans jamais faire la lumière sur ses causes. C’est le syndrome albanais de la presse française. Plus les résultats sont mauvais, plus on accuse l’ennemi de classe, plus on prend des mesures d’encadrement de la vie des gens, qui est de plus en plus abîmée, sans prendre conscience que cette régression, mesurée par rapport à la situation dans des pays moins stupides, est ultrarapide. La descente s'accélère. Dans une autre émission, M Lenglet constate que la France n’a pas su développer son tourisme. Le pays phare de naguère navigue de plus en plus bas dans les classements. Mais comment investir quand tout l’argent est ramassé par le Trésor et gaspillé en avantages arrachés par des syndicats abusifs ?

Nous n’avons plus de Justice, plus d’enseignement, bientôt plus de santé publique, plus de sécurité, une université qui devient risible, plus d’identité nationale. Notre économie régresse d’année en année, avec une baisse continue du revenu par tête. Les naissances s’effondrent. Le vieillissement du pays s'accélère. 1.6 millions de retraités ont fui le pays et sa fiscalité confiscatoire, avec un discours classant les retraités parmi les nantis qui doivent être justement saqués « pour donner du pouvoir d’achat à ceux qui travaillent ». C’est tellement évident : la croissance du revenu des actifs doit être arrachée aux inactifs !  

Notre démocratie a été confisquée par l’Énarchie Compassionnelle qui n’hésite pas devant les moyens les plus douteux pour se maintenir au pouvoir, comme on l’a vu dans l’affaire Fillon et la stérilisation de l’élection présidentielle. La vie politique n’est plus qu’un jeu de bonneteau fiscal décoré par les exactions de l’extrême gauche radicalisée et fascisante, sous le commentaire de journalistes socialisants intéressés à ce que la mayonnaise des troubles prenne en France. On a vu avec l’affaire Fillon que, pour ces « journalistes », peu importe le brouet, la soupe de l’indignation sélective est toujours bonne. Pour les attentats musulmans, alors là prudence. Il suffit de voir la couverture des assassinats commis en Belgique il y a quelques jours pour s’en convaincre. Sur la pointe des pieds. Et tous les utilisateurs de gymnase qui ne peuvent plus les utiliser pour une période indéterminée, parce qu’on y a ventilé des immigrés clandestins entrés en violant les lois n'auront aucun accès aux médias. Chutt !!!!!!!   

On voit même des « journalistes » interviewer des émeutiers en les « remerciant de leur action ». Le langage de la presse est maintenant celui des syndicats et de la gauche extrémiste. Les enragés dominent la place sans la moindre vergogne. Ah ! Ils la veulent cette « convergence des luttes » qui créerait vraiment « un beau bordel » comme dit élégamment un des membres de la France Insoumise et 50 ans de descente aux enfers. Mais le seul moyen de faire carrière comme commentateurs est de justifier les désordres et de se présenter en moraliste de « la société que nous voulons ».

Et les Français voient leur revenu après impôts s’effondrer comme celui de tous les pays qui ont suivi les mêmes prescriptions gauchistes. Pendant que tous les pays sortis du socialisme affichent des croissances de revenu entre 1980 et aujourd’hui de près de 400 %, ce qui ne sera jamais dit.

Quand on revoit les évènements de mai 1968, on remarque immédiatement les fautes tactiques de la droite au pouvoir. Pompidou s’est cru en phase avec « les étudiants ». Normale Sup était marxiste quand il y était.  Il a cédé et déchaîné la révolte. Le préfet Grimaud, encensé jusqu’à la nausée pour ne pas avoir réprimé les révoltés, n’a rien compris à ce qui se passait. Il a laissé faire les barricades. Et les révoltés ont eu tout le loisir de détruire et de parader.

On oublie que Cohn-Bendit était ouvertement communiste à l’époque et enchaînait les propos révolutionnaires marxistes-léninistes les plus typés. Serge July et Kouchner étaient eux carrément aux Jeunesses communistes. Aujourd’hui Dany le Rouge veut faire croire qu’il était anticommuniste, ce qui est faux. Il l’est devenu en devenant un notable. Le mensonge des anciens militants les plus enragés reste un réflexe bien ancré. C’est manifeste quand on entend Michel Le Bris, qui vit de l’argent public en privatisant les profits, et dans le cadre d’une affaire familiale des plus bourgeoises, expliquer que les femmes peuvent ouvrir des comptes en banques et trouver un emploi sans l’avis de leur mari grâce à mai 1968, alors que la loi date de 1966. On voit que la difficulté de ces gars-là avec la vérité est toujours là. Et personne ne présente les belles photos de Mao qui venait de commettre un des plus beaux génocides de l’histoire, entre 5 et 10 fois la Shoah tout de même, pendues sur les murs de la Sorbonne. il faudra également attendre un peu pour entendre que la Sorbonne comme l’Odéon n’étaient plus occupés par les « étudiants » mais par les « Katangais », une race de « Loulous de banlieue » violents, comme on disait à l’époque, qui se moquaient ouvertement des « minets petits-bourgeois » qui n’ont jamais osé les affronter. On présente aux jeunes Français une vision fantasmée de mai 1968 en les encourageant à faire de même. Toute période d’anarchie voit sortir du pavé une racaille dont on n’imaginait même pas l’existence et qui s’invite à la fête avec ses propres méthodes. Il suffit de voir la quantité de matériels des facultés occupées ce printemps revendues sur Ebay, pour s’en faire une idée. Lorsque les autorités ont fui en masse juste avant l’arrivée des Allemands à Paris, en quelques heures on a vu les pires crimes se multiplier : viols, assassinats, vols, agressions. Dans des immeubles vidés de leur habitant, des vieillards ont été massacrés et leur appartement vidé, des femmes seules se sont trouvées à la merci et ont perdu leurs bijoux et leur vertu. C’est comme cela : l’impunité est la reine des vices et la mère du crime.  Aucune étude n’a jamais été faite des crimes de cette courte période.  La honte veille.

Pour les présentations historiques de faits plus anciens, c’est encore pire. Michel Onfray a eu raison de dénoncer la tricherie des « docufictions » concernant la révolution russe. Le Lénine présenté comme réel pendant une émission de ce type sur Arte était un sosie choisi par Eisenstein pour son film de propagande ! On fourre dans la tête des téléspectateurs des images de propagande en leur disant : c’est la vérité. Le vrai Lénine a fait un coup d’État qui a emmené tout l’est de l'Europe dans une suite ininterrompue de massacres et finalement un désastre social irréversible. L’Urss finira par s’effondrer de ses propres tares. Mais il ne faut pas le dire. Là où un petit groupe bolchevique de factieux professionnels a détourné par la violence et la ruse le cours d’une l’histoire pour le pire, on vous présente des « masses conscientisées » décidées à créer un « vrai régime populaire et pacifique ». Pour les rédacteurs de cette histoire falsifiée (qui était enseignée en URSS t répétée par copier-coller en France), aucun scrupule, aucune honte. On peut mentir et glorifier le pire sans vergogne puisqu’il y a « de l’argent à se faire à la téloche ».

Même tricherie pour la couverture des grèves insurrectionnelles de 1947. Le vilain Jules Moch a réprimé honteusement un mouvement social sympathique et les victimes devraient être naturellement indemnisées comme le demandent divers comités Théodule communistes. La réalité, une grève politique, à l’instigation de l’Urss, menée par les communistes, chassés du gouvernement, qu’il fallait empêcher d’atteindre les objectifs « révolutionnaire » de leur maître, est toujours présentée comme la vision éhontée des méchants bourgeois dont il faut aider les auditeurs à se méfier. Une pure émission de propagande communiste, là aussi sans vergogne. Toujours avec les mêmes procédés que Müzenberg avait si bien théorisés. Le mensonge est à égalité avec la vérité pour les ignorants. Donc il ne faut pas se priver. Utiliser le sentiment plus que la raison, l’émotion contre la vérité, voilà la méthode. Alors on présente les grévistes comme des hommes bons qui se sont sacrifiés pour leurs enfants alors qu’ils vivaient dans une quasi-misère. Malheureusement les anciens cadres communistes interviewés sont restés ce qu’ils étaient. Des fanatiques communistes et ils le restent et ne peuvent même pas s’en cacher. Nulle part il sera dit qu’ils étaient communistes et motivés par les ordres de Moscou. Quant à ceux qui dénonceraient toute cette propagande obscène, on prévient les masses de ne pas les entendre. Ce sont des bourgeois fascistes. La réductio ad Hitlerum inventée par le même Münzenberg, demeure une arme de propagande près des 90 ans après son invention. Personne dans la presse, notamment télévisée, n’osera s’insurger. Sinon plus de carrière. L’intimidation marche toujours.

Donc on présente en plan séquence un Jules Moch triomphant et ricanant, un peu comme Goebbels présentait généralement le juif honni, juxtaposé avec une image triste de mineur misérable. Il est intéressant que l’antisémitisme de gauche soit aujourd’hui dominant en France, avec celui des musulmans.

Cette manipulation est financée avec l’argent public.

La France est en train de connaître une double évolution mortifère : les médias dominants créent une atmosphère de mensonge permanent où la réalité est totalement filtrée et manipulée pour servir une vision idéologique et politique. Les journalistes sont devenus des curés qui servent la soupe idéologique en quêtant le soutien des partisans : ai-je été habilement servile ? La bulle psychologique ainsi créée isole totalement la majorité des Français de la réalité globale. Ils ne connaissent plus que leur réalité proche et évidemment, elle n’est pas glorieuse. Pendant ce temps-là, l’Énarchie règne, se présentant comme un rempart contre les « sociofascistes » à qui on laisse malgré tout le terrain médiatique et la rue (plus les ZAD). Pendant ce temps là une bande de hauts fonctionnaires rackettent le pays par des impôts démesurés, tout en s’étonnant qu’ils aient étouffé la reprise modeste qui se profilait.

La France des médias est frappée par le syndrome albanais.

 

Ppc Léon Chaix

Le TFTEA est entré en action. Les Etats-Unis ont gagné

Dans un article peu lu nous avons souligné que la loi TFTEA, votée sous Obama était pleine de risques et bien plus dangereuse que le CETA qui concentrait les critiques.

http://cee.e-toile.fr/index.cfm/2017/2/25/Pire-que-le-CETA-le-TFTEA

On met sur les moeurs de cowboy de Trump ce qui a été intégré dans la loi américaine avant son arrivée. 

Il est interdit d'avoir de gros excédents. C'est dans tous les textes notamment dans les statuts du FMI comme nous ne cessons de l'écrire.

Trump n'a donc eu aucun mal à s'appuyer sur cette législation, le n°2, américain et vrai directeur, du FMI jouant la cheville ouvrière de l'acquièscement des instances internationales pendant que Mme Lagarde soutenait la cause féministe.

Le piège dans cette affaire est que le monde fonctionne sur les déficits américains pour alimenter sa "liquidité internationale" et les excédents sont le miroir des déficits. Mais là, c'est le silence absolue.

Le résultat : Trump a gagné. L'Europe a cédé. La Chine a concédé.

Tout était écrit.

Une présentation (très) troublante

Il est toujours dangereux de faire des transformés. Ayant, lors du Bac, à l’épreuve de géométrie dans l’espace, fait une transformée qui ramenait les douze questions suivantes à des cas d’égalité des triangles et réduisait l’épreuve à un exercice de 15 minutes, l’auteur de ces lignes s’est récolté un deux pour « solution déloyale et hors programme » qui n’a pas fait de bien à la mention. En vérité c’était dans le programme. Mais bon !

Nous allons tout de même proposer un changement d’échelle de mesure des séries économiques récentes.  Nous considérerons comme unité de référence la valeur pondérée d’un M2 moyen dans les 5 plus grandes capitales du monde, d’un kilo d’or, d’un baril de pétrole et d’un kilo des principales matières premières industrielles. La série correspondant à ce panier de référence servira à « déflater » les grandes séries économiques.

Si nous faisons cette conversion, alors l’évolution du prix du m2 de logement est pratiquement stable et reste proche d’un. Le prix des actifs boursiers est autour de 1 pour la bourse américaine mais 0.5 pour la France. Ce qui veut dire que s’ils n’ont rien fait, les propriétaires de titres boursiers français ont vu la valeur de leur avoir coupée en deux. Les rémunérations des grands patrons internationaux ont enregistré une hausse de 30% environ.  Les salaires moyens eux ont pris une sérieuse dégelée et ne sont plus qu’à 45% de leur valeur initiale en France et à peine mieux aux Etats-Unis.

La mise en concurrence des industries et des salariés occidentaux avec la Chine, l’Inde, les pays de l’est, etc. a été payé chèrement par les salariés occidentaux. Les plus riches ont maintenu leurs avoirs là où le capital n’a pas été lourdement ponctionné. En France tout le monde a beaucoup perdu.

Ce changement d’unité permet d’éviter les cocoricos ridicules des boursicoteurs qui annoncent qu’on a retrouvé le niveau d’avant crise. Il suffit de retirer la hausse des prix à la consommation pour se rendre compte que cette affirmation est totalement ridicule en, terme de pouvoir d’achat.  

L’Etat français a essayé de compenser la perte de valeur réelle de la production en captant le capital et en le vendant à l’étranger, tout en accumulant des emprunts. C’est un choix détestable puisqu’en fait, il a ruiné tout le monde.

Le populisme est le nom de la rancœur accumulée par cette baisse massive en valeur réelle des salaires.

Cette conversion d’unité de référence a le mérite de montrer l’ampleur de la Bérézina économique de ces quarante dernières années et que rien n’a été résolu.

Il faudrait enfin radicalement changer le cadre des relations économiques et monétaires internationales.

 

Didier Dufau pour le Cercle des économistes e-toile

Argentine : monnaie et mensonges

La monnaie argentine est à nouveau sur le toboggan.  Comme d’habitude, l’examen de cette nième catastrophe monétaire ne fait pas l’objet d’une vraie analyse mais de postures. L’historien-économiste officiel Mario Rapoport en donne une nouvelle illustration. Il ment effrontément dans son analyse du passé comme dans son explication du présent.

Prenons le premier mensonge avéré qui concerne l’effondrement monétaire de la fin de siècle dernier. Les marxistes tiers-mondistes et les nationalistes argentins, deux composantes essentielles de l’opinion publique argentine, se sont mis d’accord pour affirmer que le FMI et les monétaristes américains, Milton Friedman en tête, le « pinochétiste » bien connu,  étaient la cause de ce grand malheur.  Tout le monde sait que nous ne faisons pas beaucoup de concessions au FMI depuis l’abandon des accords de Bretton Woods et que nous contestons beaucoup des suggestions de Milton Friedman et notamment sa défense des changes flottants.  Dans le cas d’espèce, il faut les réfuter les accusations qui les concernent.  

Il faut savoir qu’au début des années 70, l’inflation était telle, et la volonté d’en gérer les effets par des blocages divers tellement folklorique, qu’on en était arrivé à des situations totalement ridicules. Par exemple le prix des voitures étaient bloqués mais pas celui des volants. On vendait donc, à part, la voiture, au prix bloqué, et le volant, au prix libre, et le volant valait le même prix que la voiture. Naturellement on imposait que le volant soit acheté en même temps que la voiture. Le pays était hors de tout commerce international autre que de troc (on appelait cela la « compensation »)  et le marché des capitaux était totalement local, personne ne voulant risquer un sou dans une économie de ce type.

Pour mettre fin à cette situation et après les évènements politiques que l’on sait, les jeunes dirigeants formés à l’étranger qui prirent le pouvoir, au tournant des années 90,  décidèrent de mettre en place un « currency board », en s’appuyant sur les suggestions d’un économiste américain qui n’avait rien à voir avec Milton Friedman. L’idée, radicale et exotique, était d’éviter par ce moyen le retour à un financement monétaire exagéré de la dépense publique par la banque centrale.  Ce système très particulier et dangereux, imposait une parité fixe entre peso et dollar, la création de monnaie étant régulée par la balance des paiements. Le système a commencé par marcher très bien. L’inflation a cessé. Les exportations ont repris. L’Argentine est entrée dans la finance internationale avec de nombreux investissements étrangers. La prospérité a commencé à s’installer. Il faut savoir que l’essentiel des ressources d’exportation  provient, en Argentine, du Campo et qu’elles se finançaient depuis toujours en dollar, compte tenu de la faiblesse récurrente du peso. Peu à peu, les grands commerçants ont cessé de mettre leur fortune à l’abri aux Etats-Unis et une certaine normalité s’est installée en Argentine.

Qu’est-ce qui a fait sauter le système ? Les changes flottants. Dans un système de changes fixes, du type Bretton Woods, le « currency board » avait une chance. Lorsque le dollar a été projeté vers les sommets avec la crise faussement appelée « des pays émergents », les monnaies faibles ont successivement dévalué. Le real brésilien s’est effondré. Du coup, les prix, en dollar, des produits du campo devinrent impraticables pour exporter vers le Brésil, principal débouché. L’arrêt des exportations a provoqué l’arrêt de la création monétaire. Une déflation mortelle s’est installée en Argentine, avec des contournements folkloriques comme l’Argentino.

Pour essayer de tenir malgré tout, le temps que le dollar redescende, ce qu’il ne manquerait pas de faire, les autorités ont demandé l’aide du FMI qui au départ ne voulait pas y aller. Le « currency board » n’avait jamais été son idée. Et il n’y avait aucune logique à compenser un défaut structurel par des mesures conjoncturelles, traditionnellement associées à une déflation contrôlée, alors que le pays était déjà en déflation. Le currency board n’a pas de porte de sortie. On sait y entrer mais non en sortir, comme dans le cas de l’Euro.  La seule solution était une dévaluation massive du peso pour rendre à nouveau compétitif le campo. Les comptes en dollars ont été convertis de force en compte en pesos, après un épisode de « corralito » qui ressemble beaucoup à la situation imposée aux banques grecques, contingentant les sorties en numéraires. Puis on a tout cassé. Les investisseurs étrangers ont perdu très gros, de nombreux argentins ont été ruinés par la perte de la quasi-totalité de leurs avoirs, mais la dévaluation a permis de relancer les ventes du campo. Après un moment d’euphorie, le populisme a repris ses droits et nous sommes arrivés à nouveau à la situation traditionnelle en Argentine, après le règne détestables des Kirchner, qui se sont formidablement enrichis (les mauvaises langues les décrivent comme « pourris jusqu’à l’os », ce que nous nous ne permettrons pas de penser),  d’un pays sans monnaie avec fuite des capitaux et dévaluations ravageuses.   Et qui fait appel au FMI qui n’a strictement aucune autre solution à proposer, sauf à alimenter un puits sans fond, que de mettre sous contrôle la dépense publique.

Plutôt que de s’interroger sur les vraies causes des difficultés argentines, une ambiance populiste et socialiste qui n’accepte que des dépenses publiques non financées et espère s’en tirer avec l’argent des autres, après avoir vilipendé les investisseurs et les donateurs, avec une frénésie médiatique anticapitaliste, et une corruption majestueuse, les économistes officiels se croient constamment obligés par nationalisme étroit, d’entrer dans un travail de dénonciation totalement arbitraire de boucs émissaires étrangers. Diabolisation et mauvaise foi sont les deux mamelles de cette attitude qui ne mène strictement à rien.

L’Argentine est d’abord la victime d’elle-même et ensuite du système des changes flottants. Le FMI qui avait, rappelons le, comme seul rôle, de gérer les changes fixes, n’a rien à faire dans ce contexte.  Nous sommes à nouveau dans une phase de dollar fort. Les taux d’intérêts américains remontent. Le FMI ne dit rien. Mme Lagarde se contente de discours sur la libération des femmes dans le monde. On ne sache pas que la femme argentine soit particulièrement maltraitée. En intervenant en Argentine, le FMI servira à nouveau de bouc émissaire et permettra d’évacuer la tension politique liée à la gestion économique désastreuse qui y prévaut. Alors on veut que le FMI donne de l’argent, sans espoir de retour et surtout sans conditions. « Aboule le fric et tais-toi, pour la suite on te conchiera et on verra ce qu’on fait ». Voilà le résumé exact de la pensée forte de ce M. Rappaport.

Les journalistes français, conditionnés aux dénonciations du FMI, et capables de répéter comme des perroquets les pires articles de propagande, pourvu qu’elles sentent bon l’anticapitalisme primaire tiers-mondiste (il n’y a plus de couverture correcte de la situation de l’Amérique Latine depuis plus de soixante ans dans les journaux français,  le ton des élégances étant donné par le Monde Diplomatique dont on connaît l’inspiration fraîche, joyeuse et totalement indépendante du marxismes léniniste tiers-mondiste), répètent et répéteront encore les analyses des Rappaport du moment, sans jamais se soucier ni des réalités locales, ni des aspects délétères de la propagande qui règnent sur tous les sujets économiques dans ce continent, ni des mensonges caractérisés qui y sont régulièrement diffusés.

Dans un système mondial de changes flottants, il ne sert à rien de demander à la collectivité mondiale de financer un pays dont la politique malsaine, faite toute entière de dépense publique incontrôlée, conduit à une fuite devant la monnaie. Il faut exiger une réforme du système mondial des changes et imposer des règles de gouvernance strictes aux pays qui ont fait du laxisme pseudo social un mode de fonctionnement permanent.

Plus précisément la bonne attitude serait de s’opposer aux dérives de la politique mondiale des Etats-Unis et à la « chienlit socialisante et populiste », comme on commence à le dire devant les jolies photos des Black Blocs. Comment voulez-vous qu’un économiste officiel se risque dans une telle aventure qui le met en face des deux puissances majeures du moment ?  Et plus encore, un journaliste…

Des idées qui progressent

Depuis désormais plus de 20 ans nous défendons publiquement de façon constante une thèse fondamentale :

-          Il n’y a pas de bon commerce sans bonne monnaie

-           Il n’y a pas de bonne monnaie sans un équilibre relatif des balances de paiement.

Le système des changes flottants imposé par les Etats-Unis après l’effondrement des Accords de  Bretton-Woods a conduit à l’abandon de règles fondamentales d’équilibre économique au profit d’un système spéculatif  dont tous les rouages ne pouvaient que se gripper. Enormes excédents commerciaux et  énormes déficits de balances de paiement ont transformé le monde en une économie baudruche dont la vocation était d’exploser un jour ou l’autre. Comme l’écrivait Maurice Allais, « ce qui doit arriver arrive ».  C’est ainsi que nous avons défini la crise comme la composante de trois évolutions :

-          Une baisse tendancielle du trend

-          Une aggravation des récessions « décennales »

-          Une montée permanente de la dette globale,

Et tenter de démontrer que cette crise avait une cause principalement monétaire.

Nous avons prévenu depuis 1977 : attention à la colère des peuples, car la stagnation économique, la baisse du pouvoir d’achat, et le chômage déstabilise les sociétés.

Il a fallu l’explosion de 2008, parfaitement annoncée et prévue, et la montée électorale des « populismes » pour que, soudain, ces réalités éclatent à la figure de dirigeants tétanisés mais englués dans la routine.

Nous avons prévenu, les premiers, sur les dangers du Tafta (pratiquement jamais commenté dans les medias français)  et l’offensive américaine, qui s’appuyant sur les principes des statuts du FMI, entendait rétablir de force, avec des taxations lourdes, leurs équilibres extérieurs.  C’était bien avant l’arrivée de Trump.

Le style cow-boy de Trump n’a fait que révéler un peu mieux les forces sous jacentes. Trump a parfaitement raison, comme l’avons déjà écrit ici, de considérer que les excédents Chinois sont extravagants et que les excédents allemands ne sont pas convenables. Là où il est incohérent est qu’il ne voit pas qu’ils sont largement la conséquence des énormes déficits extérieurs américains.  Si on veut que le dollar soit la monnaie du monde alors le déficit américain est automatique puisque c’est lui qui alimente la liquidité mondiale. Il faut donc changer de système et proscrire toute monnaie mondiale qui soit une monnaie nationale. Là Trump n’est plus d’accord. C’est pourquoi nous professons que Trump « facilite le diagnostic mais complique la solution ».  

Hier, c’est Macron, recevant son prix Charlemagne de bon élève du fédéralisme européen, qui a dénoncé publiquement, et en la présence même de Mme Merkel, les excédents allemands et suggéré qu’elle abandonne son « fétichisme » des excédents de balances de paiements, soulignant que cet excédent avait pour conséquence un dommage pour ses partenaires.

Voici donc les excédents extravagants de balances commerciales et de paiement politiquement et diplomatiquement mis en cause. Vingt ans que nous attendions ce moment.

La faiblesse de ces annonces est double :

-          Il n’y a pas d’explication de la nocivité des ces déséquilibres et de lien causal effectué avec la récession explosive de 2008 et ses suites difficiles

-          Il n’y a pas de schéma d’organisation proposé qui mette fin au double dysfonctionnement du système monétaire international et du système de l’Eurozone.

Dans notre premier livre sur le sujet, «L’Etrange Désastre », nous nous sommes attachés à répondre en détail à la première faiblesse.

Dans notre second livre à paraître, nous cherchons à dégager les lignes d’un nouvel ordre monétaire mondial congruent avec un nouveau système européen, en le replaçant dans l’histoire monétaire internationale des 100 dernières années.

Didier Dufau

Mai 1968 et la monnaie

Cette question n’a jamais été réellement posée jusqu’ici, mais ne manque pas d’importance.

En mai 1968, les autorités n’ont réussi à terminer la grève quasi générale qu’en lâchant les accords de Grenelle qui ont eu pour conséquences immédiates la dévaluation du Franc, afin de reprendre le plus vite possible les avantages intenables qui avaient été concédés et ne pas mettre totalement hors-jeu l’industrie et l’emploi français.

Épreuve écrite :

Que se passerait-il dans des circonstances similaires du fait qu’on ne peut plus dévaluer une monnaie nationale ?

Vous avez quatre heures.

Épreuve orale :

Depuis 1967 de Gaulle ferraillait dur contre le dollar et le Gold Exchange Standard et pour qu’on en revienne à l’étalon-or. Les évènements de mai allaient le mettre immédiatement hors course. S’en était définitivement fini d’une revendication française en matière de système monétaire international. Certains complotistes ont vu dans ces manifestations l’effet de la CIA justement pour pérenniser le rôle du dollar.

Que se serait-il passé si la situation était restée normale ? De Gaulle et Rueff auraient-ils pu provoquer une réforme du système monétaire international et éviter l’explosion de 1971 ?

Vous avez une heure.

La prétendue « sécession » des « zélites mondialisées »

Ainsi tous les malheurs du monde viendraient de la trahison d’une classe sociale qui, soudain, aurait vu l’opportunité de se débarrasser du peuple pour s’enrichir dans un monde économique hors sol et hors démocratie. Cette nouvelle classe dangereuse de « salauds de riches » aurait fomenté un complot contre les peuples pour les asservir et s’affranchir des devoirs légitimes qu’ils doivent à leur patrie et aux classes malheureuses et exploitées.  

Pour qui connait l’histoire, on retrouve exactement l’affaire des « koulaks » qui a dominé l’histoire soviétique de 1925 à 1935, période où 10 millions de paysans ont été exterminés pour expier l’échec économique radical du communisme. Jamais dans l’histoire on avait vu une telle exploitation de boucs émissaires. L’abomination économique du communisme exigeait une abomination socialo-politique encore plus monstrueuse. Au Kazakhstan c’est la quasi totalité de l’agriculture qui disparaîtra avec ses paysans.  En Ukraine, la rage antinationale s’ajoutant à la frénésie révolutionnaire, c’est un véritable génocide par la faim qui sera commis, des villages entiers, avec hommes, femmes, enfants et bétail, étant exterminés sans faiblesse (mais oui, certains villages ont perdu la totalité de leurs habitants !).  Jamais l’agriculture ne se remettra de ces massacres. Koulak est un mot qui ne voulait rien dire de précis. Etymologiquement, il était employé en patois par les paysans en difficulté pour qualifier les paysans mieux dotés qui leur faisait crédit après une mauvaise récolte. Les voyous lancés par le Parti  Communiste dans les campagnes, les fameuses troïkas, le pendant soviétiques des commandos d’extermination nazis,  ont agrémenté leurs crimes en injuriant leurs victimes sous ce vocable.

A la mondialisation partiellement ratée de l’économie correspond la globalisation de l’insulte contre des boucs émissaires allégués et la vitupération contre des diables insaisissables qui se seraient détachés des liens nationaux.  Certains voulaient abaisser les nations. Elles le sont. Les mêmes qui le souhaitaient se plaignent désormais des conséquences, non pas en se remettant en question mais en accélérant dans la dénonciation outrancière de boucs émissaires. 

Nous disons : attention danger !

La perversité de l’attaque de boucs émissaires est qu’elle traverse toutes les couches sociales et toutes les strates politiques. La dénonciation peut trouver à exciter la haine aussi bien  chez les adeptes du communisme, de Mélenchon, des extrêmes gauches, de la gauche socialiste que chez ceux de Marine Le Pen et de la droite classique. Il ne s’agit pas seulement de « populisme », mais d’instrumentalisation ciblée de la haine. Certes la cible est floue mais cela permet de décupler la haine sans trop de risque. Jusqu’au jour ou des personnes ou des groupes très concrets sont visés expressément dans la plus totale injustice.

Si l’on veut réduire les maux de l’époque, il faut d’abord les comprendre. Sans explication pas de véritables solutions, seulement des vaticinations.

Le monde a connu quelques grandes révolutions depuis 1971.

-          La destruction du système monétaire international avec la création d’une économie baudruche est la plus importante. Elle a conduit à un endettement prodigieux, un chômage de masse et une baisse constante, chaque décennie, du taux de croissance, avec une aggravation constante des récessions.

-          L’effondrement communiste et l’arrivée de milliards d’humains dans l’économie marchande mondiale a provoqué une secousse également formidable. Elle s’est traduit par une réduction des inégalités mondiales sans précédents et a sorti de la misère plusieurs centaines de millions de personnes. Mais la concurrence des bas salaires a eu des effets délétères dans les pays développés  et l’apparition de difficultés sociales dans les classes populaires et moyennes. C’est la double peine du « socialisme dans un seul pays » qui affecte les autres quand il s’instaure et leur nuit quand on en sort.

-          La guerre islamique, initiée d’abord par la décolonisation générale, alimentée par la colonisation israélienne et ses guerres d’annexions successives, cimentée par la guerre civile atroce du Liban, financée par le pétrole au prix de la création d’un cartel qui allait en multiplier le prix, mutée en guerre religieuse et idéologique par l’Imam Khomenei en Iran, régionalisée par la guerre Iran-Irak, mondialisée par la guerre d’Afghanistan,  orientée contre les Etats-Unis par Al Khaïda,  transformée en une guerre terroriste universelle à partir de la destruction de l’Irak et de la Lybie, et portée désormais par le terrorisme islamiste au cœur des démocraties occidentales.

-           Le choc démographique qui a vu les naissances s’effondrer dans la plupart des pays occidentaux et s’emballer en Afrique noire, provoquant des vagues migratoires de moins en moins bien supportées.

-          Le choc technologique qui a vu s’ouvrir l’âge de l’information avec les inventions successives du « temps réel » puis des micro-ordinateurs, puis d’Internet, avec des terminaux téléphoniques portables et quelques transformations importantes des modes de production qui permettent à quelques entreprises  et une poignée d’entrepreneurs d’accumuler des bénéfices colossaux tout en détournant la matière fiscale des états.   

-          Le choc climatique et la prise de conscience de l’épuisement des ressources naturelles qui implique des stratégies nouvelles et posent de nouvelles contraintes.

Les trois premières sont les plus importantes, pour l’explication du passé. Les trois dernières sont celles qui risquent d’avoir le plus d’impact dans le futur.

Faisons maintenant le petit exercice suivant : en quoi les « zélites mondialisées » sont elles en cause dans ces phénomènes ?

La destruction du système de Bretton Woods est le fait des dirigeants américains qui ont imposé leur puissance. C’est un phénomène de domination. Le suzerain écrase le féal. Et se fait du tort au passage. Que l’on milite pour un système plus équilibrée et moins dommageable, voilà la solution. Et là, il n’y a plus personne. Les solutions sont indicibles, semble-t-il, ou inaudibles.

L’effondrement communiste est lié à la dynamique délétère du régime, pas à l’action des « zélites mondialisées ». Il n’était pas possible de ne pas répondre aux aspirations des populations de rejoindre le niveau de vie des occidentaux libres, même si les modalités auraient du être différentes. L’économie baudruche n’a pas aidé. Mais quelles réductions incroyables d’inégalités ! Combien de centaines de millions de personnes sorties de la pauvreté !

La guerre islamique n’est pas le fait des élites économiques. Si on met de côté le soutien occidental à Israël, qui ne peut guère être attribué à des « zélites mondialisées », mais à des forces politiques identifiables, confortées par de larges parties de l’opinion, c’est la dynamique interne du monde musulman qui est en mouvement.

Le choc démographique n’a jamais été piloté.  En tout cas pas par des élites mondialisées.

Le choc technologique est une évolution endogène du monde économique, avec comme toujours des aspects positifs et des contrariétés à maîtriser.

Le choc climatique s’impose à tous progressivement, élites ou pas élites, avec des stratégies nationales plus ou moins convaincantes et internationales de plus en plus prégnantes.  

On voit qu’il n’y a rien dans tout cela qui peut être imputé de façon simple et univoque à une seule classe dite « élite mondialisée ». Cette imputation est tout simplement grotesque.

On pourrait affirmer de façon tout aussi convaincante que :

-          Ce sont des élites intellectuelles qui luttent contre l’économie monétaire boursouflée et explosive mise en place en 71 et qui cherchent à trouver d’autres modalités.

-          Ce sont des élites intellectuelles, morales, militaires et économiques qui ont préparé la chute bienvenue  de l’horreur communiste

-          Ce sont des élites intellectuelles et militaires qui cherchent à contenir la vague islamiste et terroriste.

-          Ce sont des élites intellectuelles et économiques qui cherchent à développer la révolution internet tout en gommant ses aspects éventuellement dangereux.

-          Ce sont des élites intellectuelles et écologiques qui cherchent à sauver la planète.

En revanche la question des migrations reste un no man’s land intellectuel, moral et politique. On  manque dans ce domaine d’une réflexion globale un peu sérieuse.

La dénonciation globalisante des zélites mondialisées, que ce soit par M. Zemmour, Madame Polony, Mme Le Pen ou M. Mélenchon, ne mène strictement à rien.

La bonne approche, sur chaque sujet, est de voir qui propose quoi et de dénoncer les erreurs et les horreurs en ciblant précisément l’ennemi intellectuel ou autre.

De toute façon, si de bonnes mesures sont enfin prises, elles le seront par des élites.

La question de l’Europe supranationale est une autre question. Il est vrai que la dépossession démocratique, associée à l’ineptie économique de son organisation, pose problème. Clarifions-le et offrons des solutions ;  dénonçons à l’occasion les « fédérolâtres » béats. Mais les fédéralistes européens ne sont pas nécessairement des élites et encore moins mondialisées. Et ils n’ont pas non plus de champs de réflexion unifiés pour l’avenir. Rien n’est moins net que le chemin d’évolution future de l’Europe.  

La question de la France est encore une autre question. La politique a été captée par un groupe social, l’Enarchie Compassionnelle, qui domine l’Etat, la politique, la presse et la finance. Il ne s’agit pas d’une élite mondialisée mais d’une oligarchie qui a auto organisé un pouvoir sans partage et qu’il s’agit de faire rentrer dans le rang.  Elle a réussi à capter la quasi-totalité du PIB marchand par l’impôt et accumule la dette sans scrupule. Elle s’est enrichie sans limite et sans mérite, surtout dans sa frange socialiste (voir les familles Attali, Hollande, Lang,  Hidalgo ou Parly). Le triomphe de Macron  a été son triomphe. Les impôts continuent de croître, presqu’autant voire plus pour certains groupes que la première année du quinquennat fiscal de Hollande et cela, sans aucune réforme de la dépense publique ni frein à l’embauche de fonctionnaires, ni réduction de l’emprise administrative sur la nation. La France est bien prisonnière d’un groupe particulier dont une fraction s’est échappée de son cadre normal avec des conséquences fâcheuses. Ce groupe est certes diplômé et donc sélectionné. Mais il ne forme qu’une fraction ridiculement faible des élites universitaires et économiques nationales.

En globalisant les critiques, les promoteurs de la haine des « zélites » ne font que conforter les comportements de domination, tout en créant un climat général détestable. Ce n’est pas à Tolbiac que l’espérance française renaîtra.  Il nous faut des élites médicales, scientifiques, économiques, entrepreneuriales, techniques, sociales, agricoles, administratives, militaires, culturelles et politiques, qui soient capables de penser et de panser le monde et de tirer parti des grandes évolutions en cours pour le plus grand bien national.   

Pas d’agitateurs stupides de haines déplorables et polyvalentes contre des boucs émissaires diabolisés. 

L'Administration française à l'épreuve de la digitalisation

Un exemple

Rien n’est plus curieux que la dérive des mots qui suivent des modes pas toujours parfaitement compréhensible. Prenez l’adjectif difficile, il est presque totalement remplacé par compliqué.  

« Macron fait face à une situation compliquée à la SNCF ».

« Pour les anciens taulards, la réinsertion est compliquée ».

« Eviter la relégation en seconde division  sera compliqué ».

« Depuis qu’il a perdu son permis, sa vie professionnelle est devenue compliquée ».

« Il n’aurait pas dû frapper son patron. Maintenant c’est plus compliqué ».

Pour vaincre la difficulté il fallait avoir des qualités. Seuls le mérite permet de vaincre ce qui est difficile. « Il a réussi quelque chose de vraiment difficile ». La complication mérite moins de vertus. Il doit y avoir une solution. Il suffit de trouver la clé.  Compliqué est politiquement correct car c’est à la portée de tout le monde avec un peu d’astuce et d’assistance.

Deux autres mots, récents ceux là, sont en train de sortir du dictionnaire des mots usités. Informatique et programmeur ont muté en digitalisation et codeur.

Pas un homme politique, ou un journaliste, qui, pour paraître branché, n’accable l’assistance sur les bienfaits du codage « qui doit être enseigné dès l’école primaire voire la maternelle» et les risques « de la digitalisation » qui est certes « la clé de l’avenir » mais « va faire disparaître de nombreux emplois ». Le nuage est la limite, s’il ne nous tombe pas sur la tête. L’algorithmique pour les nourrissons et l’intelligence artificielle (prononcez « aïyé » svp !) pour tous, telle est la voie de l’avenir. Et la voix des Macronistes soucieux d’imposer la transformation par la digitalisation à rythme forcé notamment à l’administration.  Celle-ci devra marcher au digit et à l‘œil.   Enfin à l’œil si l’on veut. Il est vrai que l’action syndicale exige désormais des larmes à tous les étages. Le personnel est épuisé. On se suicide tout le temps. Le climat social est de plus en plus susceptible de s’enrhumer.  On avait la langue de bois syndicale ; voici l’œil de bois syndical.  

Ce qui est sûr est que l’Administration se met très généralement le digit dans l’œil dès qu’elle s’auto digitalise. Certains ministères n’ont jamais été capables de mettre ne place un programme qui marche : la santé, la justice, les armées, les affaires étrangères donnent ainsi le spectacle de désastres aussi consternants que spectaculairement « disruptifs », autre mot qui est entré récemment dans le vocabulaire de l’homme de média conscientisé. Le Ministère de l’intérieur vient de s’y mettre avec une réforme brillante, digitalisé et tout et tout,  de la gestion des passeports et des cartes grises.

Plus question de guichetier  avec ces files d’attente intolérables où des assujettis accablés regardaient nos braves préposés discuter sans complexe de leur Week End, des prochaines vacances ou de la prochaine fête, pardon manif, en laissant les sièges vides derrière les guichets, sauf une malheureuse, accablée de travail, qui seule bravait l’afflux des numéros. Désormais tout cela a été codé, par des gens dont l’intelligence était sans doute un peu artificiellement gonflée, surtout quand on sait qu’ils ont choisi ANTS (fourmis en anglais) comme nom de site cloudesques (ou clownesques comme on voudra).

La petite histoire suivante donnera un aperçu des bienfaits de la digitalisation administrative à la française.

La scène se passe dans une mairie de province, pardon, « en région ».

-          Bonjour Madame, c’est ici les passeports ?

-          Oui Monsieur, bonjour, installez-vous. Quel est votre problème ?

« NB : dans notre monde compliqué, on a des problèmes. Des blèmes pour simplifier, probablement par ce que c’est la couleur du visage de l’impétrant au guichet) ».

-          Mon passeport est périmé et je souhaiterais le changer.

-          Mais Monsieur, la procédure est désormais sur internet. Il faut aller sur le site ad hoc.

-          Oui, je sais. J’y suis allé.

-          Vous avez pris votre rendez-vous ?

-          Non, car le programme a crashé et quand j’ai voulu recommencer, le système n’arrêtait pas de me demander un numéro de dossier que je n’ai jamais vu. Je suis bloqué.

-          Ah oui, ça arrive. Vous n’êtes pas le premier.

-          C’est pour cela que je suis venu avec toutes les pièces du dossier. J’ai tout : formulaire, timbre fiscal, photos, certificat de domicile récent, ancien passeport et carte d’identité récente, tout.

-          Mais je ne peux pas recevoir ce dossier.

-          Pourquoi ?

-          Parce qu’il faut passer par la procédure de rendez-vous digitalisée.

-          Pourquoi ?

-          Le système a été mis en place pour éviter des files d’attente épouvantables. Les flux sont régulés et mon chef est absolument impératif : pas de rendez vous, pas de traitement.

-          Mais je ne fais pas la queue. Nous sommes tous les deux seuls. Votre chef ne vous verra pas.

-          Ce n’est pas possible.

-          Vous êtes sûr que le système a été mis en place pour éviter les queues ?

-          Bien sûr. Vous constatez vous-mêmes qu’il n’y a plus de queue. Alors traiter mon dossier puisque ce brillant résultat a été atteint.

-          Mais ne soyez pas insistant. S’il n’y a pas de queue, c’est justement parce que le système l’évite. Alors il faut le respecter.

-          Mais puisqu’il n’y a personne et que le dossier est complet, vous l’avez-vous-même gentiment vérité. Il suffit de le transmettre.

-          Vous ne comprenez pas. Je n’ai pas le droit de le faire et mon programme me demandera un numéro de dossier qui devra avoir été créé par la procédure.

-          Votre programme ne vous permet pas de travailler même quand il n’y a pas de queue ?

-          C’est cela.

-          D’accord. Pourriez-vous me donnez un rendez-vous par la procédure qui évite de faire la queue.

-          Oui, bien sûr. Mais je crains que, vue la saturation générale, le rendez-vous soit éloigné dans le temps.

-          Quelle saturation générale ? Ce n’est pas le cas ici.

-          Oui, mais vous ne voyez pas ce qui est derrière l’écran. Ah voilà. Nous sommes le 12 mars, le programme me propose le 3 mai.  

-          Vous voulez que je revienne le 3 mai, presque deux mois, avec le même dossier ?

-          Oui, comme cela vous ne ferez pas la queue. Mais pas tout à fait avec le même dossier. Faites attention à votre quittance d’électricité. Vérifier qu’elle est suffisamment proche de la date du dépôt. Comme la photo.

-          Et il faudra combien de temps pour avoir le passeport ?

-          Je regarde. Il faudra environ un mois un mois et demi, après la date de dépôt.

-          Vous voulez dire qu’un passeport dont le dossier est prêt début mars ne pourra être disponible qu’à la mi-juin ? Quatre mois ! Et ce document coûte désormais 86 Euros !

-          Oui la digitalisation permet des progrès mais c’est cher.

-          Je pourrais passez quand je veux ?

-          Non la procédure vous enverra un jour et une heure de rendez-vous. Pour vous éviter de faire la queue.

-          On peut la changer, car je ne peux pas toujours prendre une journée de congés comme aujourd’hui ?

-          Oui mais il faudra attendre que l’ordinateur vous donne un nouveau rendez-vous. Si vous le faites en juin, vous risquez d’être convoqué en septembre.

-          Il faut que je prenne mes vacances en juin pour ne pas risquer d’avoir à les prendre en septembre ?  

-          C’est vous qui voyez.

-          Bon. Puis-je vous poser une autre question ?

-          Naturellement.

-          J’ai une vieille voiture qui ne peut plus retourner à Paris. Ais-je une solution ?

-          Oui. Prendre une carte grise voiture de collection si elle remplit les critères.

-          Quand elle est avec une plaque collection elle pollue moins ?

-          Non, mais elle est autorisée.

-          D’accord.

-          Mais j’attire votre attention sur le fait que le système des cartes grises est totalement défaillant. Des centaines de milliers de dossiers sont en attente.

-          Pour éviter aux demandeurs de faire la queue ?

-          On ne nous a rien dit. Mais avoir une carte avant septembre, c’est quasiment impossible.

-          Alors que faut-il faire ?

-          C’est réglé : rentré chez vous, vous prenez un rendez-vous  par ordinateur, ensuite vous suivez la procédure.

Macronisme : un curieux fond de sauce

Labellisé « président des riches » pour avoir pris une demi-mesure sur l’ISF et forfaitisé la taxation de l’épargne, Emmanuel Macron se tortille dans tous les sens pour décoller ce vilain sparadrap. Le fait de s’attaquer à la forteresse syndicale communiste qu’est la SNCF, aggrave encore les convulsions. LREM étant, pour les deux tiers, une organisation d’anciens socialistes, il n’est pas difficile de trouver en son sein abondant des candidats convulsionnaires pour lancer des ballons d’essais. Les soutiens initiaux étaient en général des socialistes durs, comme Pisani Ferry, et leurs idées particulièrement toxiques.

Le tout fait un fond de sauce assez peu appétissant. Trois mesures aussi vite annoncées que retirées en donnent le remugle.

-          Intégrer dans le revenu imposable la valeur locative de leur appartement pour les propriétaires ayant économisé pendant toute leur vie pour se loger était l‘étendard sacré de Pisani Ferry. Il a fallu éteindre l’incendie dès la campagne électorale présidentielle.

-          Remplacer la taxe d’habitation calculée sur l’empreinte économique de son habitation dans la commune par une taxation sur le revenu a tout d’un coup surgi sur la surface des eaux médiatiques, avant de d’être rapidement mis sous le tapis. Il est vrai qu’il faut bien transférer sur quelqu’un la « suppression » de l’imposition ancienne pour 80 % de la population, « cadeau électoraliste » fait sans scrupule lors de l’élection. Impraticable pour les étrangers, cumulative pour tous les multipropriétaires, et provoquant donc une exaction fiscale délirante, la mesure a été rapidement retirée.

-          Supprimer le quotient familial vient juste d’arriver pour être immédiatement ravalé devant le scandale. La natalité est désormais sur le toboggan grâce aux mesures Hollande contre la famille. Dans quelques années notre population va baisser. Et la seule chose que trouve à écrire, probablement sur ordre, un marcheur ex-socialiste de LREM, c’est : « Je suis Chiche de supprimer le quotient familial », symbole de la politique nataliste d’après-guerre déjà bien malmené par les hauts fonctionnaires qui considèrent que l’argent des Français est une « dépense fiscale » douteuse qu’il faut réduire. Dès l’origine il était parfaitement clair que la politique familiale n’avait pas un but redistributif. Il fallait casser ce tabou. Absolument ! Trois secondes pour obtenir un effet médiatique d’image. Avant que l’actualité ne passe à autre chose.

Ces trois bubons sont significatifs. Le fond de sauce macronien n’est pas très sain et la propension du Président à croire qu’il peut tout imposer pour de simples questions d’image est préoccupante. Bien sûr, ces trois mesures ont été rapidement éliminées du décor médiatique. Savoir que des mesures de ce genre bouillonnent dans le cerveau reptilien du macronisme n’est tout de même pas très rassurant.

La maladie de la cagnotte

Il est intéressant de noter que personne collectivement n’apprend jamais rien. L’erreur comme le chiendent repousse inlassablement et il n’y a pas de désherbant spécialisé.

Prenons cette affaire de cagnotte, l’exemple même d’une illusion d’optique tout à fait remarquable.

L’activité est cyclique. La fiscalité française est progressive. La conjoncture est bonne et les recettes prennent l’ascenseur pendant que l’économie prend l’escalier. La pression fiscale globale augmente. Personne n’a jamais voulu publier ce multiplicateur mais il est intégré dans tous les modèles de prévision fiscale fonction de l’activité.

Pendant les récessions le phénomène inverse se produit. Les recettes freinent brusquement et quand la récession est grave elles s’inversent.

L’État considère toujours que le maximum de recettes atteint est un acquis perpétuel. Donc ses sbires qui tiennent le pouvoir, ce que nous appelons l’Énarchie Compassionnelle, exigent aussitôt des hausses d’impôts massives pour compenser. Cet effet de cliquet est structurel dans Ve République du fait de la mainmise des hauts fonctionnaires, toutes couleurs politiques fondues, sur la politique.

Lorsque l’effet de ces nouveaux impôts s'ajoute aux précédents, lors de la phase d’expansion suivante, l’argent coule à flots dans les caisses. On le dépense aussitôt. Et le cycle repart.

Ce mécanisme est splendidement apparent notamment depuis 1973. C’est comme cela que la dépense publique dépasse désormais la valeur ajoutée des entreprises du secteur marchand non financier. Et que notre dette publique dépasse de deux fois cette valeur ajoutée, une situation qui explique l’énormité de notre chômage et de notre pauvreté.

Le couple Macron-Philippe, avec le coadjuteur Le Maire et l'idiot utile Darmanin, a décidé d’augmenter sauvagement les recettes fiscales, conformément à cette habitude funeste. La phase de haute conjoncture internationale arrive avec retard et moins d’élan que d’habitude mais elle arrive. Le résultat est évidemment un flot énorme de recettes supplémentaires, d’autant plus violent que ces loustics ont littéralement matraqué le pays avec des hausses de taux phénoménales.

On a déjà montré que la hausse du taux de prélèvement sur la CSG déductible était de plus de 40 % ! Mais il y a mieux. Le malus sur l’achat de voiture est passé de 0 à 140 euros pour un taux de CO2 de 126 unités. De 90 à 353 pour un taux de 131, soit une hausse légère de 392 %. Si vous atteignez 162 Unité, la taxe passe de 3 313 à 4 460, une toute petite somme qui a fait passer le coût des voitures de cette catégorie au-dessus de 30 000 euros. À partir de 180 unités, vous voilà dans le monde de rêve des voitures qui paient plus de 9 000 euros de malus et même 10 500 au-delà de 191. Les SUV à la mode sont désormais tous passés au-dessus de 45 000 euros ! Comme il y a actuellement une frénésie d’achats de voitures, combinaison du cycle automobile et du niveau très bas des taux de crédit, le rendement de cette taxe est gigantesque.

La voiture et le logement sont les deux équipements les plus lourds et évidemment les plus taxés.

Pour être juste cette manie de la conservation de toute recette et donc de toute dépense acquise est aussi le fait des collectivités locales et des institutions internationales.

Voyez l’Europe : le Royaume Uni s’en va. Cela fait un trou dans les recettes. Pense-t-on à ajuster les dépenses ? Pas du tout. Les dirigeants de l’UE exigent de nouvelles ressources et une hausse « très importante des impôts européens » que Macron leur a promis à l’avance.

Voyez les mairies. Les recettes sont ponctionnées. Va-t-on baisser la dépense. Pas du tout. On va augmenter de 200, 3000, 500 % les amendes de stationnement, taxer jusqu’à 1 000 euros les cabanes à lapins, augmenter massivement la taxe foncière. Réduire la dépense ? Jamais ! Non Mais ! Peut-être va-t-on laisser filer l’entretien des routes… Quand les inconvénients seront devenus visibles, il sera bien tant de faire un « impôt nids-de-poule ».

Lorsque la BCE a décidé de récupérer le contrôle des principales banques européennes, elle a recruté comme un malade. Les banques centrales elles n’ont pas adapté leurs effectifs à la perte des contrôles nationaux. « Quelle horreur ! Vous êtes dingues ».

Les élections présidentielles ont été dominées par la question de la réduction des effectifs publics et des postes subventionnés. Le résultat : la hausse de ces effectifs est très importante en 2017 et le restera en 2018. À fin 2018 jamais les recettes publiques n’auront atteint de tels sommets.

Pendant ce temps-là, les politiciens démagogues regardent la cagnotte et crient : « donner là, donner là, donner là ! Nos clientèles attendent ».

Le revenu et le capital des Français ne leur appartiennent pas. C’est une concession qu’on leur fait et il faut qu’ils paient pour en disposer. Vive l’impôt ! Il faut savoir la société que nous voulons ! Des bonnes intentions sans recettes massives affectées, cela n’a pas de sens. Il faut 1 % du PIB pour la Culture, le Handicap, le Sport, les Femmes, la Pureté de l’eau, la Pureté de l'air, les Maternelles, les Homosexuels-lles, la Francophonie, l’aide aux pays sous-développés, la promotion de l'artisanat, la sauvegarde des fermes authentiques, la sauvegarde des cirques, la suppression des trous noirs téléphoniques, ad libitum. Il faut 4 % du PIB pour l’Armée, la Justice, le logement, le rail, l’Europe… Il faut 40 % du PIB pour la sécu et 40 % l’Éducation nationale.

C’est sûr

Quand vous serez autour de 300 % du PIB, arrêtez-vous et reposez-vous un peu. Ah zut vous avez oublié le 4 % pour la recherche scientifique et le 1 % pour le développement du codage dans les maternelles ! Et puis attendez, nous allons avoir les jeux olympiques, le championnat du monde de football et celui de rugby.

Le plus drôle est qu’il ne se passe pas une journée sans qu’un abruti vienne dans les médias en fonction de l’actualité pour souligner combien les ressources manquent pour à peu près tout et qu’on ne s’en sortira pas sans une hausse vertigineuse des ressources à dépenser sur le sujet. Mais oui, n’oublions pas : il faut créer un quatrième risque pour les petits vieux. Quant à nos prisons elles sont infectes, nos hôpitaux, nosocomiaux, nos passages à niveau, dangereux, nos urgences, saturées, nos greffiers, submergés, nos bombes, achetées à l’étranger, nos migrants, mal traités,

Le plus consternant est qu’il ne se passe un jour sans qu’un démagogue ne suggère une nouvelle gratuité. Mme Hidalgo qui s’est construit patiemment une réputation de démagogue, d’idéologue et d’allumée gauchiste capable de tout, propose, ce jour, la gratuité des métros et des bus. Il faut dire qu'ayant supprimé les voies de circulation et de stationnement, monté à des sommets hystériques les PV de stationnement, et n’ayant augmenté aucune capacité de transport public, elle ne peut rabattre le troupeau que vers des métros saturés, où les femmes se font pincer les fesses et où la pollution aux particules fines est dix fois plus élevée qu'en surface, et des bus erratiques et inconfortables. Le proposer la veille d’une grève perlée des transports montre un sens de l’opportunité qu’il faut souligner.

La gratuité, tout le monde sait cela, c’est ce qui coûte le plus cher. Séparer le coût de la consommation, c’est la source principale du gaspillage. « Puisqu’on vous dit qu’il faut savoir la société que vous voulez ». Bien entendu une société où tout est gratuit est une société où personne n’a rien, sauf la nomenklatura qui la dirige.

Alors, dans les années quatre-vingt-dix, on disait : La justice est effondrée ; l’armée tient avec des bouts de ficelles ; l'éducation nationale est sur le toboggan. L’hôpital tient, mais jusque quand ?

Maintenant on dit : la justice est effondrée ; la diplomatie extérieure et l’action culturelle française à l’étranger sont effondrées ; l’Éducation nationale est effondrée ; l’Université est effondrée ; la médecine libérale est presque totalement effondrée ; L’hôpital est très malade ; les Ephad sont effondrés ; Les Armées sont au bout du rouleau ; La police est dépassée par les évènements et les zones de non droits s’étendent ; la prison est effondrée (les matons demandent qu’on les défende des prisonniers) ; la formation professionnelle est effondrée ; l’industrie est effondrée ; l’art a quitté la France ;

La « transformation » est en cours paraît-il. « On a interdit aux juges de ruiner les entreprises et aux députés d’employer leurs proches. Tout de même ce n’est pas rien ». Tout cela est évidemment dérisoire et tient plus de la comédie politicienne que du destin national.

On sait parfaitement ce qu’il faut faire :

-          Interdire à un fonctionnaire d’être élu dans une chambre qui vote ses conditions d’emploi.

-          Interdire le versement de deux rémunérations publiques à la même personne.

-          Modifier la procédure budgétaire pour que le budget ne soit augmenté que du montant de la croissance moyenne du PB dans les trois précédentes années.

-          Pour les régions et les collectivités locales, ne permettre une hausse du budget complémentaire qu’en fonction de la hausse de la population.

-          Les grands équipements locaux ou régionaux doivent être contrôlés par une chambre spécialisée du parlement.

-          Interdire toute gratuité, une prestation devant toujours être gagée sur un droit acquis par cotisation. Coller 20 ans de prison ferme à quiconque en proposera une.

-          Plafonner le taux d’endettement des collectivités locales et des administrations et des dépendances de l’État. Coller 20 ans de prisons à ceux et celles qui endettent leur ville pour des décennies.

-          Consigner les plus-values fiscales des périodes de vaches grasses pour les réutiliser pendant les périodes de vaches maigres.

Mais qu’on ne parle pas de miraculeuse cagnotte qui permettrait tout soudain de faire du social à tout va ! C’est de l’escroquerie.

Et de la bêtise crasse.

Le droit de propriété immobilière en déshérence

On sait la haine du retraité propriétaire que nourrit l’actuel Président de la République. Le fait que 75% des retraités soient propriétaires envenime la situation. Il faut leur faire rendre gorge, car ce sont des « privilégiés ». N’ayant pas dépensé instantanément les millions d’Euros gagnés en deux ans comme intermédiaire financier, sans jamais rien investir dans l’immobilier, comme Emmanuel Macron,  les retraités qui ont mis une vie à accumuler de quoi acheter leur maison et à espérer transmettre quelque chose à leur progéniture sont un peu agacés de voir qu’on les saque fiscalement par le maintient de l’ISF sur l’immobilier et  la hausse hyper massive de la CSG (plus de 40% de hausse sur la CSG déductible). Ils savent que le nouvel impôt local annoncé aggravera encore la situation.  Les retraités propriétaires ne sont pas seulement les vaches à lait du « macronisme » mais aussi des « salauds  au sens sartrien du terme » à qui on peut faire tout subir, y compris un flot d’insultes sur de prétendus privilèges qui n’existent que dans l’esprit des profiteurs du régime. Faute d’avoir eu le courage de remonter à 67 ans l’âge légal de la retraite, qui aurait aussitôt rétabli les comptes, on saccage la fin de vie des aînés, après avoir anéanti la fécondité. Le nombre des naissances baissent continûment, avec bientôt comme en Italie une baisse de la population qui aggravera tout, alors que la population vieillie, une évolution démographique dramatique. Il est vrai que ce Monsieur Macron n’aura jamais d’enfants.   

Etre retraité, c’est mal. Mais être propriétaire, c’est proprement infâme. On se rappelle les suggestions de M. Pisani-Ferry, l’âme damnée économique du jeune Macron, qui voulait qu’on intègre dans le revenu taxable des propriétaires (IR +CSG) le loyer théorique de la location de leur logement : marginalement 65%  de ce pseudo revenu aurait été prélevé, en sus de la taxation existante, les traites de l’achat de la demeure n’étant naturellement plus déductibles.  Une mesure totalement aberrante et spoliatrice digne d’un cinglé bolchevique de la meilleure époque (et naturellement proposée par quelqu’un vivant sur l’argent public prélevé sur les autres).

L’idée que la propriété est un accident du tissu social qu’il faut raccommoder au plus vite par la collectivisation ou la contrainte fiscale ou réglementaire n’est pas l’apanage du seul Macron et de sa camarilla de hauts et petits fonctionnaires.

Rue Jolivet, à Paris, au coin de la rue de la Gaîté et de l’avenue du Maine, pourrit depuis des années un immeuble dont le propriétaire voulait faire une jolie promotion. Il est vrai que l’immeuble est situé près d’Edgard Quinet, une place qui a fini par devenir à la mode et qu’il donne sur la place Poinsot qui a son charme, en dépit des envahissements de clochards. Pas question insistent les trotskistes, les communistes, les verts-rouges  et les socialistes d’extrême gauche qui ont envahi la mairie centrale et celle du XIVème arrondissement de Paris.  Alors ils ont rejeté tous les permis de construire déposés par l’ignoble propriétaire, alors que le projet était plutôt pas mal. Ils ont abaissé les hauteurs de construction dans le PLU pour empêcher toute construction rentable. Et dix ans après ces exactions réglementaires, on exproprie. Cela s’appelle : « respecter le droit de propriété ». Le projet d’expropriation de la mairie est désormais voté avec un budget de 10 millions d’euros, qui sera comme d’habitude dépassé. Surtout quand on sait que les coûts d’expropriation ne dépendent pas de la mairie.  Le coût est, pour la moitié, du foncier hors de prix. On sait que la construction sera hideuse, car, comme d’habitude, on choisira un architecte mal lavé et nullissime mais ami des cellules d’extrême gauche du coin, comme en 2008, au 25 rue de la Gaité, où une précédente préemption avait conduit à construire une « merde » (en langage d’architecte) sinistre et stalinienne. Il est intéressant de rappeler que lorsque ce projet hyper médiocre a été présenté au Comité de Quartier tout le monde s’était récrié : c’est immonde ! La concertation étant ce qu’elle est avec Mme Hidalgo et ses sbires, on a construit cette horreur qui déshonore la rue. On en aura une deuxième.

N’espérons pas savoir à qui on va offrir un appartement à 2.500.000 Euros pièce en plein Montparnasse, les familles nombreuses zaïroises servant souvent de prétexte temporaire, alors qu’on finit par placer des copains socialistes méritants aux yeux de la mairie qui a pris soin de mettre ses hommes à la tête des bailleurs sociaux (en jetant dehors sous les insultes les anciens dirigeants : c’est le style chez ces gens là).

Mais notons que cette politique est insoutenable car totalement ruineuse. Au lieu de toucher les recettes liées à une construction libre puis à une occupation normale, la municipalité doit débourser immédiatement du capital puis subventionner indéfiniment. C’est comme cela que « la Reine des rats », « la Princesse des nids de poules », la « Mairule », « Notre-Drame de Paris »,  comme les Parisiens appellent désormais Mme Hidalgo, conduit la ville à tombeau ouvert vers les 7 milliards de dettes, tout en exigeant des « infects bourgeois propriétaires racistes, xénophobes et anti sociaux », des « Versaillais lecteur du Figaro Magazine » ( comme ont chez les amis de Ian Brossat, banlieusard communiste tendance homosexuel marié, fils d’un ex leader déjanté de la LCR, promu es qualité chargé du logement à la mairie de Paris et pour qui les « 100 millions de morts du communisme », comme on dit à l’Obs, n’ont aucune importance), qu’ils paient la corde avec laquelle il  les pend.      

Revenons à nos « marcheurs », à 75% socialistes comme chacun sait.

La désastreuse Cécile Duflot, dont tout le monde a pu voir que le vert n’était qu’un petit vernis et l’extrême gauchisme la mentalité foncière, avait commis dans l’indifférence d’un président médiocre et absent, savourant la jouissance d’être Président sans l’avoir jamais mérité, une loi ALUR qui mettait les juges au secours des locataires malhonnêtes. En gros, il fallait en finir avec la liberté contractuelle. Sa loi est un chef d’œuvre de bureaucratie socialiste hargneuse et délirante. Les fonctionnaires spécialisés ont bourré la loi de tous leurs fantasmes de contrôleurs administratifs de détail, tout en l’agrémentant des folies communistes du ministre. Ce bloc est une horreur qu’il a fallu tenter de détricoter pour ne pas tout paralyser.  Les fonctionnaires n’ont pas été contents : toucher à leurs pyramides d’injonctions délirantes, de paperasserie étouffante, de contraintes paralysantes, de coûts cachés, de blocages sournois, c’était de la pure provocation. Alors ils se sont mis « en marche » pour faire pire et ils ont pris leur ELAN, le nom de la nouvelle loi ALUR.

Un tel chef d’œuvre de loi bavarde, technocratique, mal intentionnée, illisible et incompréhensible, est une rareté qu’il faut apprécier à sa juste non-valeur. Il faut un texte « en clair » de près de 120 pages pour simplement en donner les intentions. Ah qu’elles sont nobles ces intentions ! Construire, protéger, numériser. Du pur Macron ! Du pur baratin.

Les propriétaires n’ont qu’à bien se tenir. S’ils louent, leurs loyers seront encadrés avec un maximum et un minimum, des dérogations étant permises en cas de « circonstances exceptionnelles ». Duflot l’a décrété. Il faudra désormais détailler dans le contrat ces éléments exceptionnels. Le locataire pourra signer, s’installer et dès qu’il le jugera bon se tourner vers les juges pour contester ces caractères exceptionnels et faire rebaisser son loyer. Le but est naturellement « de récréer des relations confiantes entre locataires et propriétaires » ! La dessus on frappe fiscalement à mort l’immobilier à louer par des particuliers,  de telle façon que le rendement soit négatif pour la plupart de ceux qui se livreraient à cet exercice (sauf AIRBNB, mais on va les saquer aussi, faites confiance). Il  n’y a aucun intérêt à investir dans l’immobilier locatif, sauf via des mesures d’exception et des mécanismes dérogatoires incompréhensibles qui servent des intérêts particuliers, notamment ceux des banques.  

A croire que pour Macron comme pour les différentes strates de socialistes extrémistes parisiens, il faille mettre en place la solution magique qui régnait en Union Soviétique : tous les immeubles appartiendront à des collectivités publiques et les politiciens sauront répartir les familles dans les lieux. Les trois quarts de la loi précisent justement comment construire des logements publics avec l’argent des contribuables. Quel élan !

Naturellement, l’énarque Macron a voulu mettre sa patte : quasiment toutes les mesures seront prises dans le détail entre deux ou trois haut-fonctionnaires dans le cadre d’ordonnances que le troupeau des Marcheurs  votera sans discuter.  

On sait comment cela va se terminer : par une pénurie aggravée de logements et la faillite de municipalités.

La pénurie, c’est d’ailleurs ce qu’on trouve un peu partout en France grâce aux mesures prises ces dernières décennies. On appelle cela des « zones tendues ». Nos hauts fonctionnaires se sont mis en tête d’en faire la liste, comme le criminel en série compte ses victimes.   Les citoyens ne le sont pas moins, tendus, et cela ne va pas s’arranger.

Les observateurs qui, dans quelques décennies, chercheront à savoir comment la France s’est suicidée, devront se pencher sur la législation du logement, notamment depuis Giscard, avec un soin spécial pour ALUR et ELAN et la politique délirante de certaines municipalités, comme celle de Paris, depuis Delanoë.  

Observations sur la répression des inégalités de salaires "genrées"

Les débats sur l’égalité sont toujours passionnels ; ceux sur l’égalité hommes femmes encore plus. Les droits formels s’appliquent à tous et toutes sans exceptions. Les réalités concrètes dépendent moins de la loi que de bien d’autres considérations. Les hommes ne sont pas des femmes et réciproquement. Le chemin de vie des uns n’est pas ceux des autres. Leur contribution à la survie biologique de l’espèce est radicalement différente. Leur statut dans la société n’a jamais été identique. Est-ce que l’histoire et l’économie ont des éléments à nous apporter pour sortir des simplismes habituels ?

Les femmes ont toujours travaillé et beaucoup. Mais leur sphère de travail était en dehors des circuits marchands. Le mariage était leur vocation et dans ce cadre elle sortait de la production marchande comptabilisée dans le PIB. Le célibat n’était pas bien vu et les hommes célibataires considérés comme d’affreux égoïstes et était l’objet d’une répression sociale douce mais ferme. En fait la situation n’était pas exactement conforme à cette image d'Épinal. Dans les faits entre la sortie de l’école communale jusqu’au mariage, la majorité des femmes travaillait. À la campagne, on travaillait tout le temps. Dans le petit commerce la femme travaillait presque toujours. Les Catherinettes qui ne trouvaient pas mari à 25 ans, travaillaient également, comme toutes celles qui avaient choisi un métier artistique. Elles pouvaient se retrouver dans des organismes à caractère religieux si leur situation était sans issu. Ne parlons pas de celles qui « s’en sortaient » de façon plus triviale.

Ce faisant les salaires féminins et masculins n’avaient strictement aucun rapport. Dans un très grand nombre de cas le revenu des femmes était un revenu de redistribution et non un salaire, en très grande majorité, même dans les ménages ouvriers.

La société faisait devoir aux hommes de travailler et d’épouser, et de nourrir la famille. Les entreprises familiales (agriculture, commerce, artisanat, petits métiers des villes) occupaient encore, dans les années quarante, plus de trois familles sur quatre. Ne parlons pas de la bourgeoisie aisée où l’on considérait que le travail des femmes était absurde, comme d’ailleurs leur besoin de faire des études supérieures, attitudes qui n’ont pas toutes disparu.

Trois phénomènes vont littéralement disloquer ce système millénaire.

Le premier est l’exode rural. Il commence en France sur une base massive avec l’arrivée du tracteur et des engrais qui changent la productivité dans l’économie rurale et de la mobylette… Cette dernière permet d’aller loin du village jusqu’au bourg et même à la ville. Les adolescentes rêvent de quitter la campagne et le font. En France cette révolution se fait au milieu des années cinquante, juste après la myxomatose. Comme le disait le Père Lucas, Raoul pour les intimes, à Bazainville en 1957 : « Pourquoi voulez-vous que cela marche si les lapins et les poulettes ont disparu ? C’est la mort programmée des villages ». Il avait vu juste.

Du coup un exode de femmes se met en place qui commence dans la France hercynienne, la moins productive du fait de sols ingrats (Vosges, Bretagne, Massif Central) qui conduira à un emploi massif de gens de maison dans les villes et, malheureusement, au développement d’une prostitution « régionale » autour des gares. Se constitue dans les villes et les banlieues une réserve féminine de travail qui est très mal vu des mouvements ouvriers et des syndicats, parce qu’elle « pèse sur les salaires ». Toutes les arrivées de migrants sont mal vues par les personnes en place. De plus les hommes regimbent car on leur fait devoir d’épouser et d’assurer la matérielle du ménage. Comment maintenir ces devoirs si la femme leur fait concurrence au travail ?

Le second phénomène est la guerre de 14-18 et la disparition ou la mutilation de trois classes d’âge masculines. Cela veut dire que trois classes d’âge féminines ne vont pas trouver « chaussure à leur pied ». Le mécanisme familial traditionnel ne fonctionne plus. Dans les faits ce sont près d’un million de personnes qui sont concernées. On sait que l’industrie de guerre a beaucoup fait appel aux jeunes femmes. Un problème de reconversion considérable se fait jour, et peu après la crise de 1929 frappe. En même temps les métiers tertiaires se développent à toute vitesse dans l’entre-deux-guerres et offrent des débouchés réels, d’autant que beaucoup de métiers nouveaux sont quasiment réservés aux femmes.

Donnons un exemple : le développement du grand commerce (Monoprix et Prisunic entre les deux guerres) voit se créer d’énormes services centraux. Le transport et le stockage sont réservés aux hommes pour des raisons qu’on peut considérer comme évidentes. Le travail administratif qualifié et non qualifié aux femmes. Les services sont dirigés par des mesdemoiselles. De plus en plus âgées. Elles sont assistées par des « secondes » et tout le personnel est féminin et très jeune. La très grande majorité quitte avant 25 ans, au mariage. Ce ne sont pas de petits services. La comptabilité fournisseurs, marchandises et générale des grands magasins et magasins populaires occupent près de 10 000 femmes à Paris en 1970. Les vendeuses dans les magasins forment des légions encore plus importantes. Toutes les grandes villes connaissent le même phénomène. Les caissières de supermarchés sont toutes des femmes, jusque très récemment.

Ces cohortes féminines ont permis le développement de ces secteurs commerciaux. La comparaison avec les salaires masculins n’a strictement aucun sens, puisqu’il n’y a pas d’homme dans ces métiers. Les salaires sont relativement faibles en valeur absolue par rapport aux hommes pour une raison simple : l’équilibre du marché. Il y a plus de demandes de travail que d’offres du côté des femmes et c’est l’inverse du côté des hommes. Les faibles salaires permettent un emploi féminin de masse et le développement d’activités qui sinon auraient été bridées. Les syndicats veillent à ce que les métiers soient bien séparés. Pas question de femmes à la SNCF dans l’effectif de « roulants ». D’ailleurs peu de femmes le souhaitent. Pas question de femmes non plus dans les métiers du bâtiment. Là encore, peu le souhaitent.

Ce phénomène durera longtemps, même dans les métiers nouveaux. En informatique les femmes investissent la perfo-vérif et la codification, les hommes la salle informatique et la manipulation des bacs à cartes perforées, avec un travail de nuit peu souhaité par les femmes. Encore en 1980, la vérification des radios chez Kodak, qui se fait « au noir » était un monopole féminin. Pas question de mélanger hommes et femmes dans le noir !

Même dans les métiers où la confrontation directe des hommes et des femmes est possible, les écarts de salaires perdurent parce que la disponibilité aussi bien quotidienne que de carrière n’est pas la même et qu’il y a plus de femmes pour postuler que d’hommes. Ce sera le cas notamment pour les analystes-programmeurs pendant très longtemps. En revanche dans les métiers de démarchages commerciaux, les femmes ont souvent des commissions supérieures aux hommes du fait d’une séduction supérieure de clients en général masculin et âgé. La vente de matériels de bureau, de matériels médicaux et d’encarts de publicité est largement conquise par les femmes, qui sont majoritaires et gagnent plus que les hommes.

Parler d’égalité homme femme n’a strictement aucun sens dans toutes ces évolutions. En fait ce sont les lois du marché qui règnent. On a voulu « marchandiser » le travail des femmes. Les choses s’ajustent. Les hommes et les femmes sont, en fait, rarement en concurrence. Ni les uns ni les autres ne le souhaitent.

La dernière évolution majeure est la mesure de Giscard qui détruit le mariage en autorisant le divorce à tout va. Cela brise totalement le système de protection de la famille. Les femmes peuvent se retrouver du jour au lendemain sans rien. Les hommes craignent que leur femme cède aux tentations qu’offre une vie loin de la maison. Les femmes qui ont choisi de « rester à la maison » s’ennuient, sont isolées et passent pour des gourdes. Elles se mettent à chercher du boulot. Leurs filles se lancent dans les études et les métiers dont beaucoup se féminisent à toute vitesse. Le droit, l’éducation, la médecine deviennent des secteurs à dominante féminine. Les Urssaf et autres administrations sociales sont des fiefs féminins. Du coup les hommes ne recherchent plus les métiers « gâchés », à leurs yeux, par l’arrivée massive d’une concurrence qu’il juge anormale. Mais puisqu’on ne demande plus aux hommes de se marier et de protéger le gynécée ! La recherche de postes stables dans l’administration est l’exercice de base de beaucoup de jeunes femmes dans les provinces comme à Paris. L’État est d’accord car c’est moins cher… La féminisation accompagne la prolétarisation des métiers d’enseignants.

Au carrefour de ces trois évolutions, dans un contexte de baisse de la croissance et de crises, il était inévitable que les différences de salaires soient importantes. Aujourd’hui s’ajoute la question de l’immigration. La question des différences de rémunération et de statut entre homme et femme se complique d’une question ethnique. Les stratégies d’emplois qui étaient différentes entre hommes et femmes se teintent de choix de vie où l’origine du collègue prend une place sérieuse.

L’Europe s’y met. Le travail détaché en Europe est de plus très majoritairement masculin. Les Chantiers de l’Atlantique emploient de masses d’étrangers masculins et relativement peu de femmes. L’immigration africaine est majoritairement masculine et les femmes africaines se placent dans des métiers de service à la personne où les hommes ne sont pas. Les métiers de sécurité absorbent une part importante des hommes noirs et là, pas de femmes.

Vouloir, au milieu de toutes ces tendances forcer les entreprises à prouver qu’elles pratiquent l'égalité des salaires est une simple concession démagogique et politicienne à des mouvements militants et n’a de sens que pour les métiers « normés » où l’interchangeabilité des hommes et des femmes, aussi bien à court terme qu’à moyen terme est possible. Les hommes infirmiers ont le même salaire que les femmes, mais les brancardiers sont des hommes ! Les enseignantes et les enseignants ont le même salaire, mais il n’y a plus d’hommes et les femmes laissées seules devant les jeunes, disons, turbulents de l’immigration exigent « des hommes, des hommes ». Au mieux cette politique répressive se retournera contre les femmes comme d’habitude, parce qu’on alignera sur les salaires les plus bas, là où l’offre nouvelle de bras est la plus grande.

L’activité économique préfère que les femmes travaillent : deux revenus font plus de clientèles et deux fois plus de travailleurs pèsent sur les coûts. C’est gagnant-gagnant. Mais les hommes et les femmes ont des stratégies économiques différentes. Les carrières ne s’insinuent pas dans les mêmes lieux et ne suivent pas les mêmes motivations, même si l’Unisexe s’est largement répandu. On peut le voir avec l’exemple de l’emploi homosexuel qui s’est largement spécialisé dans l’antiquité et l’art, les médias et la politique. Les minorités ont toujours des stratégies spéciales.

Il y aura donc toujours des différences de salaires et de rémunérations « genrées ». Mais différences ne veut pas dire inégalités. La violence bureaucratique ne peut que compliquer les évolutions en créant des frustrations qui auront, elles aussi, des conséquences. On retrouve les mêmes mécanismes que dans la politique de mixité sociale forcée.

Retour de l’ambiance des années trente ?

Comme dans les années trente, on voit se tendre les conflits et s’abaisser les âmes. Entre la dévaluation anglaise de 1932 qui fit entrer le reste de l’Europe continentale dans la vraie crise et la défaite française militaire quasi instantanée de mai 1940, on a vu se développer le même phénomène. Le chaos dans les esprits a suivi le chaos dans l’économie et les tensions entre les Etats. L’idée de politiques associatives ou coopératives en interne comme dans les relations internationales s’est évanouie. Le sentiment que la douceur démocratique ne permettait plus de dénouer les nœuds gordiens s’est imposé. La dénonciation, la rancœur, la recherche de boucs émissaires sont devenus les expressions dominantes.

Les vaticinations des Etats-Unis depuis Obama et surtout Trump, déclinent un « nous d’abord » qui met fin à l’esprit rooseveltien. Le Brexit en rajoute. Les deux remettent en lumière le conflit entre les « continentalistes » européens et les « mondialistes » anglo-saxons.  Avec le Coréen Kim on retrouve le guignol menaçant et gémissant qu’était Adolf Hitler. La Chine devient une dictature capitaliste d’état avec des tendances militaires et impériales affirmées. Le Japon a peur et parle armement atomique. Les tensions entre Inde et Pakistan sont tendues. L’ONU est devenue un « machin » sans importance et un peu méprisé. Ne parlons pas de l’OMC et du FMI, deux institutions en crise de vocation profonde, l’une du fait de la mise en cause du libre-échange et des déséquilibres monstrueux de balances de paiements, l’autre du fait des changes flottants qui le privent de son rôle statutaire (gérer les changes fixes).

Oui nous avons bien une forme de chaos dans l’économie où les causes profondes de la crise qui englue les économies depuis 1971 n’a toujours pas fait l’objet d’un diagnostic sérieux reconnu internationalement, ni de solutions appropriées.  On voit bien avec l’affaire des banques lettones que tout ce qu’on nous a dit sur les bienfaits de la supervision centralisée à la BCE n’avait pas l’importance affirmée. La baisse soudaine des bourses de valeur a atteint près de 10% en deux jours. Cela tangue toujours malgré la reprise conjoncturelle qui est très en retard par rapport aux évolutions du cycle antérieures.

Oui nous avons bien un nouveau chaos dans les relations internationales entre Etats. Il ne s’agit plus de conflits statiques. Ce qui se passe au Moyen Orient peut dégénérer à tout instant. Ce qui frappe, c’est qu’absolument tous les belligérants sont en tort vis-à-vis des principes et des chartes mises en place après la seconde guerre mondiale.

Et nous voyons bien arriver le même chaos dans les âmes. On le voit, à droite, où une fraction importante de l’opinion ne ressent plus aucune honte dans sa majorité à exiger la fin de la « colonisation africaine » de l’Europe, en refusant qu’on parle de xénophobie et de racisme, au motif de sauvegarder une identité européenne malmenée et de conjurer un risque de guerre civile avec un islam violent, irrédentiste et suprématiste.  On le voit surtout à gauche où tous les freins ont lâché avec la défaite radicale du PS et le risque de totale marginalisation.  Nous avons déjà donné l’exemple effarant de Mediapart qui témoignait que le trotskisme délirant d’Edwy Plenel peut l’emmener sur les chemins d’un racisme social de dimension hitlérienne autant que stalinienne.   

Maintenant c’est le Monde qui reprend les délires usuels du Monde Diplomatique et se coule dans la violence d’un racisme social assumé. Que l’on veuille bien prendre en main l’exemplaire du jeudi 22 Février 2018.  En première page un titre alléchant : « Comment les classes aisées ont rompu avec le reste du pays ». Salauds de riches, les voilà qui lâchent les braves Français ! A l’intérieur, une page entière avec comme titre : « la sécession des citoyens les plus aisés ». Comme on a la honte au bord des lèvres, on met le mot sécession entre parenthèses, ultime hommage du vice à la vertu. La conclusion suggérée : ces salauds de riches sont en train de casser la démocratie et détruisent la nation.

Le plus drôle est qu’il s’agit simplement d’une insinuation du titre. Car le titre ne correspond pas au contenu de la page entière consacrée à ce thème, qui va souvent à l’inverse de ce qu’il suggère : c’est là où il y a des riches que la mixité urbaine est la meilleure !  Et le journal admet que l’étude de la très socialiste fondation socialiste Jean-Jaurès propose des conclusions « un brin provocatrices », et « discutables, faute de preuves suffisamment tangibles ».

Suggérer que ce sont « les Riches » qui tiennent le pouvoir et  qui ont décidé, dans un grand élan d’égoïsme intéressé et sordide, de se couper de la nation ; Les dénoncer comme classe désireuse de démolir volontairement la démocratie du pays, est tellement contraire à la vérité, tellement haineux dans son principe même, tellement abject dans son inspiration, qu’on ne peut trouver qu’un seul exemple équivalent de rancœur officielle contre une classe désignée à la vindicte publique  dans l’histoire : la dénonciation des Koulaks par Staline et tout le camp socialiste. Elle sera suivie par leur extermination (10 millions de morts tout de même dont le quart en Ukraine, poussant l’affaire aux limites du génocide). 

Car cette accusation majeure ne peut déboucher que sur des mesures fortes contre cette classe honnie qui trahit la nation. Mais là on reste silencieux au Monde. Faire chauffer la haine d’accord : préciser où cela mène, prudence. Le génocide Juif avait pourtant servie cruellement cette leçon que l’incitation à la haine pouvait mener à des actes atroces.

La caution du Monde vont permettre à toutes les bouches à feu du socialisme bien-pensant de rabâcher que les « riches » tuent la nation et qu’il va bien falloir faire quelque chose contre ces lâcheurs. N’oublions pas que Macron est présenté comme le « Président des riches », comme le fut Sarkozy et qu’un procès en illégitimité démocratique est conduit contre lui par la gauche extrémiste. Wauquier subit à son tour « la jurisprudence Fillon » : un conchiage en règle, minutieux, inlassable, coordonné et sans appel.  Il suffit de voir son « interview » récente par Ruth Elkrief sur BFM TV pour constater à quel niveau se situe désormais le rôle des « journalistes » d’opinion. Lea Salamé avait déjà montré l’exemple. Ce sont des juges, des commissaires politiques, des destructeurs d’image, des relais des arguments politiques supposés « de gauche » les plus bas et les plus médiocres, pas des journalistes. Et tout cela toujours au profit des mêmes intérêts et des mêmes mouvances.

La gauche, se faisant, s’abaisse au niveau de tous les partis qui cherchent des avantages idéologiques et politiques en dressant des piloris et en injuriant des boucs émissaires. Les organes de presse de gauche qui s’y livrent y perdent leur honorabilité.

Le septennat Giscard a été tout entier un septennat fiscal qui a fait monter les prélèvements sur les classes aisées à un niveau intolérable. En même temps toutes les exactions possibles contre « les riches » sont devenues possibles. Le squat a cessé d’être poursuivi sérieusement. Les juges ont commencé à publier des livres disant leur mépris pour la clémence qu’ils avaient pu constater contre les crimes de « la haute ». L’affaire Lip a mobilisé tout ce que la première et aussi la deuxième gauche et une partie du patronat prétendu social, liguées avec les dénonciateurs gauchistes les plus extrêmes, pour dénoncer un homme, Lip, abaissé, humilié et fustigé par tous les moyens possibles sur le plus maoïste des piloris. Mme Mao était battue à plates coutures par nos maoïstes français dans cet exercice habituel chez elle surtout lorsqu’elle avait constaté une des innombrables calembredaines du « porc » Mao (alimenté en chair fraîche blonde par un maoïste français spécialisé). Ensuite les juges rouges ont mis en place leur doctrine justicialiste pour affirmer qu’ils se mettraient toujours du côté du faible quelque soit la responsabilité du faible. Cela a été suivi par une épidémie de mises en prisons de cadres d’entreprise pour des motifs divers et souvent alors qu’ils n’étaient strictement pour rien dans les faits pour lesquels on les a incriminés. L’arrivée de Mitterrand a aggravé les choses en mettant carrément la justice au service des syndicats et des associations de gauche contre les « riches infâmes ».

Impôt « symbolique », l’ISF a été créé explicitement comme stigmatisant les riches.  Certains ont parlé d’étoile jaune.  Bien sûr l’extermination des Juifs par Hitler est d’une autre gravité qu’une spoliation fiscale, mais la volonté de stigmatisation était bien là. La kalachnikov fiscale a été déployée avec énergie, faisant fuir une première génération de réprouvés.

Paradoxalement, l’ouverture financière et la création d’une économie baudruche a été conduit entièrement par des socialistes, pas par « les riches ». La création d’une union Européenne qui met en danger les classes populaires a été organisée par Mitterrand, pas par « les riches ». Jospin a étouffé l’entreprise et lui a fait perdre sa compétitivité. Où est l’action des « salauds de riches » dans cette décision qui a provoqué l’effondrement des comptes extérieurs et une belle poussée du chômage après l’épuisement des effets d’aubaine.  Les deux premières années de présidence Hollande se sont traduit par un déchaînement fiscal centré sur le « riche infect » et l’organisation d’attaques ad hominem contre des personnalités de droite et des entrepreneurs en vue, directement à partir du bureau présidentiel, ce qui ne s’était jamais vu. Les campagnes contre Bernard Arnaud ou contre Depardieu ont été ignobles, concertées, menées sans vergogne par des ministres, y compris le premier, et évidemment de nombreux journalistes complices.

Le capital a été tellement taxé par François Hollande qu’il n’était plus possible d’investir en France.  Les impôts ont dépassé les 100% dans un nombre significatif de cas. Et on vient nous dire que les victimes de ce déferlement de haine et d’exaction fiscale ciblée sont la cause de la dissolution de la nation ? Comme Staline disait que les Koulaks massacrés étaient non seulement la cause de leurs malheurs mais aussi des difficultés qui ont suivi.

La mondialisation heureuse a été le leitmotiv de l’énarchie à dominante de gauche (Minc, Attali, Rocard, Moscovici, Guigou, Jospin…) soutenue par des personnalités comme Delors et la gauche catholique façon Julliard, ou des politiciens comme DSK.

La politique d’ouverture totale à l’immigration n’a pas été exigée par « les riches » (quand ? qui ?) mais largement par la gauche au nom des droits de l’homme. C’est elle, après un premier effort de Giscard, qui a mis le prolétaire français en concurrence directe avec l’immigré de première et de seconde génération. La fracture territoriale est plus le fait de la désertification des campagnes et de la perte de compétitivité des entreprises françaises que d’une politique volontariste « des riches » dont on ne voit véritablement où serait l’intérêt. Des dizaines de milliers d’entreprises ont fait faillite dans les 15 dernières années. Quels masos ces riches !

Alors oui, beaucoup de familles en ayant les moyens ont mis leurs enfants à l’école privée, comme la grande majorité… des dirigeants socialistes. Cela tient plus à l’effondrement de l’enseignement public qu’à une volonté de ségrégation.  Alors oui, beaucoup de Français ont fui la France pour des raisons fiscales mais aussi parce que ce n’était plus là que cela se passait et que l’ambiance y était insupportable. Ce ne sont même pas majoritairement des riches qui sont partis. Souvent des jeunes qualifiés qui ne veulent pas rater leur vie, des retraités qui ont compris qu’on les traitait de privilégiés et qui ont essayé de sauver les meubles, des créateurs d’entreprise qui n’ont pas aimé l’écosystème énarchique mâtinée de dégueulis gauchiste où les mesures de soutien annoncées, comme la défiscalisation de la recherche, se traduit par des redressements démentiels parce que le Trésor a ses propres définitions de ce qu’est la recherche. 

Comment nier que M. Mélenchon est follement attrayant ; que Mme Hidalgo, la fameuse reine des rats, a bien raison de transformer Paris en piège fiscal et de pourrir par tout moyen la vie de ses administrés ; que M. Hamon montre un chemin rayonnant vers l’avenir radieux ; que la multiplication des mendiants ROM dans toutes les grandes villes de France n’est pas un progrès de la civilisation, que les attentats musulmans ne sont pas un exemple merveilleux de progrès de la nation. Comment oser croire que nos grèves, nos manifs, nos déficits, notre recul du niveau de vie par tête, notre SNCF toujours en panne, symbolique d’un pays où « rien ne marche », plus personne, apparemment, ne sachant travailler, notre effondrement dans tous les classements, et dans tous les domaines, ne sont pas délicieux.

Si certains ne voient pas tout cela, c’est qu’ils sont riches, peut-être même retraités (le fond de cuve ranci de la manif du Trocadéro, selon les médias et M. Fourquet), et qu’ils n’hésitent pas à défaire notre démocratie. Mais on va s’occuper d’eux, ces vils égoïstes qui sont la cause de tous nos malheurs.

Voilà où en est le journal Le Monde, pas loin de « Je suis partout » (il suffit de remplacer le mot riche par juif). Hélas ! Hélas ! Hélas !  C’est un retour vers les années trente dont on se passerait bien. Pour ceux qui comme l’auteur de ces lignes, ont toujours eu de l’amitié pour ce journal, c’est une désolation. 

Une hypothèse serait que l’article soit une vengeance larvée de la rédaction contre ses deux « riches » propriétaires ? Là, cela deviendrait drôle.

Malheureusement, on peut craindre que l’affaissement de ce journal soit un symptôme de plus du retour à l’ambiance des années trente.

Les causes du drame de la SNCF

On peut faire remonter le drame de la SNCF à différents moments : la crise de 1929 dont une des conséquences sera les difficultés financières sévères dans les industries de réseau comme le chemin de fer, dont les frais fixes sont importants et la recette très dépendante de la conjoncture ; la manie planiste du Front populaire et ses nationalisations qui voient un État laxiste, nécessairement laxiste, dépenser sans compter et épuiser les ressources du pays ; la guerre de 40 qui verra, lors de la préparation du débarquement et son exécution, une destruction systématique des gares et des ponts, après que les Allemands aient volé une grande part du matériel ; le choix politique de laisser la SNCF au Parti communiste et à sa dépendance Cégétiste à la Libération… Les clous dans le cercueil n’ont pas manqué.

La particularité de la France est de subir des crises économiques importées et d’y répondre en votant pour le socialisme qui aggrave les choses. Les Français adorent la double peine. Ils l’ont fait après la crise de 1922 en élisant le bloc des gauches et en 1936 avec le Front Populaire. Ils recommenceront après la crise de 1973 qui amènera Mitterrand, la crise de 1992 qui amènera Jospin et celle de 2008 qui nous vaudra Hollande. À chaque fois l’affaissement de la France en aura été accéléré. Et cela fait quatre-vingts ans que cela dure.

Quand on voit les choses avec un esprit uniquement pratique, une mesure aura été particulièrement dramatique : rendre impossible le licenciement des salariés de la SNCF. Il ne faut pas oublier que besoin de reconstruction et recrutement communiste aidant, la SNCF payaient directement ou indirectement 750 000 personnes en 1946, dont environ 500 000 cheminots. À l’époque, la SNCF était le premier employeur de France avec l’Éducation Nationale.

L’ennui, c’est que l’électrification du réseau et la poussée de l’automobile allaient conjuguer leurs effets pour réduire de façon drastique les besoins de personnels. Dès les années cinquante, la SNCF est obligée de porter un excédent de personnel supérieur 100 000. Bien sûr le personnel va diminuer mais très lentement et par mise à la retraite, rendant le régime de retraite incroyablement déficitaire.

Le résultat sera parfaitement conforme à ce qu’on pouvait imaginer : des déficits majeurs permanents ; la restriction constante du réseau ; le maintien de services inutiles pour conserver un maximum de personnes au travail et plus généralement aucun effort de productivité ; les déficits majestueux ; un sous-investissement constant ; aucune adaptation aux évolutions du marché.

« En même temps » l’organisation se dualise. D’un côté la Direction centrale, polytechnicienne pour l'essentiel, et les différentes équipes qui gèrent les silos de pouvoirs ; de l’autre le terrain, laissé à la cogestion syndicale.

La direction centrale s’emploie à empêcher toute concurrence, interdit la fabrication de camions et limite drastiquement les lignes d’autocars. Il faut « protéger la SNCF ». Mais la voiture et l’avion prennent leur essor. Contre la voiture, on a résisté des années à la construction d’un réseau d’autoroutes, fierté d’abord de l’Allemagne mais aussi de l’Italie avec l'Autostrada del Sol. Pompidou cassera ce tabou et la création d’un réseau d’autoroute devient un fait majeur. De même l’avion décolle comme moyen de transport de masse dans la même période, avec l’avion à réaction civil.

Devant ces évolutions qui ringardisent une institution qui non seulement commence à crouler sous les dettes mais aussi apparaît de plus en plus coûteuse et dépassée, les ingénieurs poussent à la création d’un réseau à haute vitesse, et s’inquiètent des projets d’aérotrain de l’ingénieur Bertin qu’ils s'évertueront à tuer dans l’œuf. D’autre part ils veulent tenir de nouveaux secteurs comme la location de voitures, la messagerie, tout en gérant des excroissances maritimes comme la SEALINK et la SNCM etc. Avec la mentalité cheminote ! Le résultat : des déficits géants.

Alors que l’exploitation quotidienne sombre, les équipes de direction exigent du pouvoir politique la création d’un TGV. Cela se passe juste au moment de l’arrivée de Giscard et… de la crise du pétrole.

Giscard a la réaction d’un énarque polytechnicien : oui à la technique mais gérez mieux et proposez des économies significatives. Une forme de Oui-Mais caractéristique du personnage.

Comme chacun sait le besoin d’énergie croît de façon exponentielle avec la vitesse. Passer de 140-160 km/h à 300-320, multiplie les frais d’exploitation par plus d’un facteur quatre. Il faut un réseau nouveau à construire en parallèle de l’ancien, car on ne peut pas techniquement aller à ces vitesses nouvelles sur l’ancien équipement au sol et il ne faut pas arrêter le transport marchandise et voyageurs. Il faut prévoir des budgets d’équipement insensés dont on sait dès le départ qu’ils ne peuvent pas être amortis. Les technos de la SNCF alliés aux hauts fonctionnaires de l’ENA vont décider de passer outre avec des conséquences dramatiques.

Pendant les dix ans d’investissements initiaux la SNCF va faire diminuer son effectif d’environ 40 000, au profit du régime de retraite… Des lignes non rentables sont fermées (pas toutes puisque pratiquement toutes sont déficitaires…). Les villes de passage et les départements desservis sont mis à contribution. On vend Europcar. Le fret s’effondre car on ferme de très nombreuses voies desservant des sites industriels. Par exemple le bois qui transitait majoritairement par le fer passe au camion. La messagerie commence à flancher. Les quelques efforts faits ne compensent pas la hausse du coût de l’énergie. Stop ou encore ? Ce sera encore, malgré la certitude d’un puits sans fond financier.

Avec l’arrivée de Mitterrand, les effectifs, qui diminuaient régulièrement augmentent à nouveau On passe de 248 à 252 000. Les socialistes ont rouvert des puits de mines dans le Nord, à la même époque en dépit de leur absence totale de rentabilité ! Cela durera deux ans. Les 4 000 cheminots recrutés pour la vie pèseront pour 25-30 ans dans les comptes de la SNCF et pour la même durée dans ceux du système de retraite, alors qu’on n’en avait absolument pas besoin. Une décision politique de gaspillage électoral à 10 milliards d’Euros. Pour les mines, il faudra dépenser 200 000 F pour liquider chaque poste créé ! Et allons-y !

Évidemment tout cela n’a qu’un temps. La direction de la SNCF est confiée à des socialistes bon teint et de plus en plus à des Énarques. La direction financière prend une place croissance. L’État, après des rapports alarmistes de la Cour des Comptes, exige dès 1984 que l’on mette en place une comptabilité analytique notamment dans les filiales. Comme des accidents ont commencé à endeuiller le réseau, la SNCF est obligée de se pencher sur le « vieux réseau » celui qui n’intéresse pas sa superstructure. Il va naturellement se retournez vers l’État pour se faire payer l’investissement nécessaire à la sécurité.

Pendant deux décennies la SNCF va continuer à fourguer les filiales non rentables, réduire son réseau, augmenter massivement ses prix, laisser tomber ou quasiment ses réseaux urbains, gonfler ses déficits et sa dette, tout en réduisant par transfert sur le régime de retraite ses effectifs à un rythme de limace. Vingt ans après les exigences d’effort de Giscard on a toujours 185 690 cheminots. Pour situer les idées, la « recette comptée » c’est-à-dire l’argent frais payé par les usagers, ne permettrait dans le privé, pour l’industrie du transport, que de justifier 45.0000 salariés. Le calcul du chiffre d’affaires est un peu alambiqué à la SNCF du fait de multiples « compensations » payées par l’état. La vérité est simple : on a toujours 100 000 salariés de trop. Et un peuple de jeunes retraités absolument démentiels.

Cet effectif travaille peu, moins de 28 heures pour les roulants, à peine 32 heures pour les autres, quand on tient compte de l'absentéisme et des décharges syndicales. En fait tout le monde s’en fiche, puisque de toute façon on ne peut pas licencier. Alors autant calmer les troupes avec le temps de travail, les heures syndicales, les jours d’arrêts maladie, les autres absences et divers avantages.

Seulement voilà, la crise de 1992 frappe le pays et met l’État dont les finances ont été désagrégées par Mitterrand et ses petits camarades socialistes, dans une situation désastreuse et très dangereuse. Balladur n’a pu que faire jouer les « amortisseurs sociaux » et lâcher la dette. Chirac, élu sur la réduction de la fracture sociale, est obligé d'envisager des plans drastiques de retour dans les clous, et cela d’autant plus que le Traité de Maastricht impose ses contraintes.

On aura Juppé et les grèves historiques que l’on sait, avec baissage de culotte généralisée et aucune réforme de la SNCF. On ne fera qu’abandonner les filiales et partiellement l'entretien des voies et du matériel roulant qui devient dégoûtant, tout en concentrant un investissement infinançable sur le TGV.

La pire décision sera d’investir dans le TGV Est, vers Strasbourg. L’investissement est colossal ; la recette d’exploitation ridicule en comparaison. En dépit de tout le lobby formé par la SNCF et les grosses entreprises qui fournissent le matériel parvient à sauver le plan d’extension des lignes TGV. La dette s’envole. Les Énarques arrivent de plus en plus nombreux. Ils y ont un double avantage : ils pourront cumuler les retraites et obtiennent des salaires mirifiques (pensons aux 52 000 euros par moi de Parly 2). Les directeurs nommés par l’État ont une consigne claire : pas de tensions sociales.

En même temps l’Europe au nom de la concurrence libre et non faussée exige que la SNCF perde son monopole. Sarkozy nommera un socialiste, membre actif de la communauté homosexuelle énarchique, pour mettre en place un plan d’apparence avec la transformation de la SNCF en Epic. Recommence la grande rigolade de la reprise de la dette par l’Etat pour créer les conditions d’une entreprise faisant des bénéfices et vouée à la bonne gestion !

Arrive la crise de 2008 et tout explose à nouveau. L’arrivée de Hollande a le même effet que celle de Mitterrand : les effectifs réaugmentent ! La hausse est légère : 152 652 en 2012 contre 152 454 en 2011.

Avec Pepy les pépins graves s’accumulent. Les accidents se multiplient. Le réseau francilien sombre. Les régions qui ont repris stupidement l’exploitation des lignes locales se sentent flouées : les raccordements au TGV se font à la discrétion de la SNCF ; il est impossible de rentabiliser les lignes avec le personnel détaché par la SNCF. Certaines régions vont faire des folies furieuses : Dieppe la communiste rachète les bateaux de Seafrance et le terminal anglais de Newhaven : les pertes abyssales s’enchaînent dénoncées avec ferveur par la Cour des Comptes. Rien n’y fait. Des rames vides circulent dans l’indifférence des électeurs. Le TGV commence à perdre beaucoup d’argent en dépit d’une gestion reprise de celle des avions. Il n’y a plus de prix. La complexité est partout et l’usager ne comprend plus rien.

Les lignes secondaires sont désormais le terrain de retards phénoménaux. Les accidents se multiplient. Les rames sur le réseau secondaire sont immondes, les pannes innombrables. Pépy a consigne de calmer le jeu. Il se lance dans la Com’ et s’avère pleurer très bien à la télé quand les drames surviennent ou faire du passionnel médiatique quand tout est paralysé. Beaucoup traitent le Président de roi de la com’ et d’incapacité chronique, mais ce n’est qu’un impuissant, puisqu’il a ordre de ne rien toucher qui puisse relancer les grèves de 1995, ce qui explique sa longévité, malgré la faillite.

Pour rire un peu rappelons que Hollande ira malgré tout jusqu’à proposer de créer une ligne de TGV desservant Tulle ! Le délire total. Lorsque le Président de la République est un guignol, les présidents d’Epic le sont aussi. Ces choses-là sont fractales.

Lorsqu’en 1997 j’écrivais sur le forum du Monde qu’il fallait supprimer d’urgence le statut de cheminots et faire descendre les effectifs de la SNCF au plus près des possibilités de recettes, c’est-à-dire autour de 100 000 personnes, les réactions furent, disons, énergiques. Vingt et un ans après on en est probablement entre 135 000 et 150000, preuve à la fois qu’une réduction massive était possible et qu’on est encore en sureffectif.

La comédie reprend comme en 2008 avec Macron. Comme avec Sarkozy, revient le thème d’un changement de statut. Pourquoi pas une société anonyme ? Et l’idée de limiter l'obscénité du statut de cheminot à ceux qui l’ont, les nouveaux arrivants devenant des contractuels. Comme toujours lorsque des projets de réforme de la SNCF sont engagés la presse est inondée d’informations qui montrent la nécessité de ne rien faire. Par exemple le bon peuple apprend que la SNCF ne parvient pas à recruter assez de conducteurs de trains ! Un comble : c’est normalement l’emploi roi. Et pourquoi réduire les effectifs alors qu’on manque de conducteurs ?

Parce qu’on est en présence d’un sophisme.

Il est sûr que si on recrute un garçon de 25 ans, (les filles trouvent majoritairement que les contraintes d’horaire d’un conducteur sont incompatibles avec une vie de famille), qu’on le forme pendant 5 ans, et qu’il part à à 52, la durée de vie active devient ridicule : à peine 25 ans en moyenne. Si on ajoute une durée de travail qui est proche, dans les faits, de 24 heures en moyenne seulement par semaine, disposer à tout moment du nombre de conducteurs nécessaires devient une gageure. D'autant qu'il y a désormùais mille combines pour ne pas aller au travail sans risque. Ne pas se présenter à l'heure dite pour un conducteur ou un contrôleur est pratiquement sans danger. La discipline n'existe plus depuis longtemps. Il faut dire que travailler dans des trains où on est seul et obligé de gérer des pannes continuelles n’a rien de folichon. Se voir confronter à des suicides, des accidents aux passages à niveau et la mort de migrants morts d’avoir pris trop de risques, n’a rien d’agréable.

Le délitement de l’entreprise pèse obligatoirement sur tous les postes de travail et la colère des « usagers » est désormais incontrôlable. Le plus curieux est la difficulté de trouver des candidats aptes : les nouvelles générations ont les oreilles défoncées par les sons trop forts dans leurs oreillettes, dans les salles de cinéma et de concert comme dans les boîtes de nuit. Or il faut avoir de l’oreille pour conduire des trains rapides. D’autre part la proportion de fumeurs de cannabis est excessive. Les destructions du niveau à la sortie de l’école ont leurs conséquences : il faut tout de même savoir lire et comprendre des textes, souvent réglementaires. L’éducation nationale n’arrive même plus à fournir en nombre suffisant des jeunes capables d’être conducteurs de train ! Encore bravo aux « pédagogistes » et à ceux qui à la télé, tels Ardisson ou Ruquier, militent pour ringardiser ceux qui lutte contre ile cannabis.

Par démagogie, on n’a même pas osé mettre fin à la SNCM, ce puits sans fonds irréformable. En même temps on a multiplié les investissements à l'étranger pour faire Entreprise mondialisée leader sur son marché, avec des rentabilités, disons, incertaines. Et on a augmenté les rémunérations de façon massive. C'est le grand avantage des EPIC : on peut faire ce qu'on veut en matière de rémunération. la respiration du portefeuille, pour les Enarques, est bien mieux ventilée.

Aujourd’hui on arrive au bout du chemin de croix. La France ruinée ne peut plus supporter une SNCF ruineuse. Il faut évidemment comme tous les autres l’ont fait partout à travers le monde, revenir à un contrat de travail normal tenant compte simplement des spécificités du métier dans le cas des roulants (mais pas des personnels administratifs). Il faut pouvoir réduire encore de 50 000 à 60 000 l'effectif de l’entreprise et changer le régime de retraite et la durée de travail, sachant que si on revient à la normale et à la concurrence une bonne partie des roulants pourra être repris hors du cadre SNCF.

Le plan Macron, comme le plan Sarkozy, est très en deçà du nécessaire. On voit poindre les demi-mesures et les compensations ruineuses. Ramener la dette SNCF dans le giron de l’État nous fait sortir des règles de déficit européennes tout en ruinant un peu plus l’Etat. L’idée d’un donnant donnant est absurde parce que la SNCF veut le beurre social et l’argent de la modernisation, ce que l’État n’a plus les moyens de faire. Alors on abandonne le tout TGV, sans que la modernisation du trafic local soit réellement confortée. Alors on propose la demi-mesure d’un abandon du statut pour les nouveaux entrants. Le nouveau conducteur recruté à 25 ans partira à la retraite six ans après la secrétaire de 20 ans recrutée un an plus tôt sous statut de cheminot ancien. Juste ? Alors, on ne parle que de pénibilité pour faire durer le régime de retraite absurde des cheminots et assimilés dans le nouveau système global.

Comme pour la loi Macron 1, dont le bilan n’a jamais été fait, comme pour la réforme du Code du travail, la nouvelle réforme sera l’occasion d’un nouveau bras de fer et n’aboutira après toutes les crispations qu’on peut prévoir qu’à des réformes de principes sans grandes conséquences sur les tares du système actuel, parce qu’on aura cédé dans l’arrière-cour des négociations pour éviter un blocage du pays.

Il est intéressant de relire les communiqués triomphant de Mme Parly alors directeur des finances de la SNCF en 2016.  Ils sont disponibles sur Internet.  Deux ans après on explique exactement l'inverse, alors que la conjoncture est meilleure. Où est madame Parly ? La communication autour de la SNCF est toujours du "foutage de gueule".Qu'on se rappelle les mirifiques projets de transport par rail des remorques de camions qui traversent la France pour aller vers l'Italie et l'Espagne ? Des semaines de promotion à la télé. Sauf qu'aucun proporiétaire de remorque ne voudra jamais la confier à la CGT ou à SUD Rail. Qu'on se rappelle également toutes les palinodies autour de l'écologie.  L'affaire Notre Dame des landes a bien montré que le rail est en fait moins écologique que l'avion ! L'usure des rails quand un TGV passe envoit tellement de particules fines que tous les projets sont bloqués quand il y a des vignobles ou même des vaches en grand nombre : le lait et le vin perdent leur qualité ou deviennent dangereux à consommer.

Certains voient dans le dépôt de bilan de la SNCF la seule solution. Espérons qu’on ne soit pas obligé d’en arriver là. À court cela n’arrivera pas : deux des ministres énarques de Macron ont fait leur fortune en travaillant à la SNCF. Les Énarques aiment bien cet abreuvoir.

Dans 10 ans, cela sera peut-être obligatoire. Ce n'est pas l'employé de la SNCF qui est en cause, ni même la majorité des cadres. La cogestion entre des démagogues à la tête de l'Etat et des régions, les intérêts de l'Enarchie, les ambitions de la technostructure, et l'absolue indifférence aux usagers ont été la cause des deux tares de la SNCF, le surinvestissement permanent et l'impossibilité d'adapter les effectifs au marché. Une recette efficace pour ruiner n'importe quelle entreprise.

 

Didier Dufau pour le cercle des Economistes e-toile

Le péché originel d’Emmanuel Macron

La démagogie électorale a ceci de délicat qu’il faut bien faire le contraire de ce que l’on a promis au moment de gouverner, tout en affirmant solennellement que, pour une fois, « on fait ce qu’on a dit après avoir dit ce qu’on allait faire ». Ou alors on croit devoir mettre en œuvre les sottises que l’on a imprudemment annoncées pour se faire élire. Il faut alors ramer à la godille pour éviter les conséquences les plus graves, ce qui est une autre forme de tromperie, puisqu’on avait oublié de dire que les mesures étaient intenables ou pourries d’effets pervers.

 Une des habitudes les plus malsaines des écuries présidentielles françaises depuis 1974 est de rechercher des mesures qui répondent efficacement à la question de ce qu’ils imaginent être l’électeur lambda : « qu’est-ce que vous allez faire pour mon pouvoir d’achat et mon revenu » ?  Le clientélisme électoral est, parait-il, devenu la règle : l’électeur exigerait désormais qu’on l’achète. En tout cas, telle est l’image qu’en veulent donner les médias. La question n’est plus : comment allez-vous élever le pays, résoudre les grandes questions nationales et progresser sur le chemin du bien commun ?  Le nouveau genre impose ce questionnement fondamental : « Qu’allez-vous faire pour Moâââââ ? » Les livres qui font l’histoire des récentes élections présidentielles montrent bien que toutes les équipes, sans exception, étaient mobilisées sur exactement les mêmes hypothèses de « cadeaux au peuple ». Comme si le débat national se résumait à qui aurait le culot d’aller le plus loin dans la plus sombre des démagogies.

Puisqu’on parle de pouvoir d’achat, rappelons que le niveau moyen de revenu ne peut progresser que si le PIB progresse. Par conséquent, le vrai débat doit porter sur la croissance et les conditions à réunir pour qu’elle se produise. Si on ne part pas de là, on n’opère que des transferts soit de revenus soit de capitaux, entre générations (via la dette) ou entre groupes sociaux (via la fiscalité) ou en utilisant les deux moyens. Si l’on cherche à prendre à un groupe pour donner à l’autre, il faut généralement dévaloriser le groupe puni et survaloriser le groupe aidé. L’enflure dans un sens comme dans l’autre accuse tragiquement les divisions du pays. On voit la jambe dénoncer la main, la cuisse dénoncer la tête, le pied dénoncer le ventre etc. Ce spectacle pitoyable pousse à la « haine de l’autre » à la fois le spolié qui trouve la punition injuste et le bénéficiaire qui s’énerve à la pensée qu’on aurait encore pu en prendre plus aux autres pour le lui donner, puisqu’il est le bon et l’autre le mauvais, et cela d’autant plus que, rapidement, il devient incapable d’envisager de gagner lui-même ses moyens d’existence et entend pérenniser « ses » allocations.

La situation est aggravée en France parce que la dépense publique est supérieure à la valeur ajoutée des entreprises du secteur privé hors banque et entreprise individuelles et que la dette publique est grosso modo égale à deux fois cette valeur ajoutée. Mais oui, l’Etat français dépense plus que ce que produit ce qu’on appelle communément l’entreprise !  

Le Programme Commun de Gouvernement de Mitterrand et de ses affidés a arrêté brutalement le rattrapage du revenu médian des Américains par les Français. On est passé de 2/3 du revenu américain médian en 1980 à un tiers en 2016 ! Bravo à tous ! Depuis 2008, le revenu par tête baisse régulièrement en France en même temps que la dette par tête explose. Quant aux impôts, les hausses sauvages pratiquées par Hollande, après les premières hausses de Sarkozy, ont fait de la France le numéro 1 dans le monde pour la dépense publique et la fiscalité confiscatoire. On sait que la compétitivité française avait été détruite radicalement un peu plus tôt par le gouvernement Jospin avec notamment les 35 heures, même si de nombreuses bouches intéressées expliquent le contraire et si d’autres causes agissent dans le même sens comme l’énorme poids fiscal portant sur le travail et le capital qui handicape toute entreprise confrontée à la compétition extérieure et l’inadaptation structurelle de notre population active, frappée par l’effondrement de notre système scolaire, confiée à des gauchistes irresponsables, et encouragée au non travail et à l’assistanat par le goût de la réélection de députés indifférents au destin de la nation. 

On voit le résultat, comme annoncé mille fois sur ce blog : à la première poussée de croissance, le déficit du commerce extérieur français gonfle démesurément, … comme le nombre d’emplois non pourvus.

La sagesse programmatique impose certaines évidences :

-        Ce n’est pas l’impôt qu’il faut faire baisser, mais la demande de financement, donc le besoin.

-        Ce n’est pas à l’Etat de proposer des hausses de revenus mais à l’économie et pour cela il faut d’abord viser la compétitivité et le succès commercial dans une bonne conjoncture globale

Le jugement à porter sur les programmes des candidats était facile à établir, avec ces deux critères. On sait parfaitement ce qu’il faut faire, tant les livres et les rapports l’ont rabâché. Le seul qui allait réellement dans la bonne direction était François Fillon.  Le plus démagogique des programmes était celui d’Emmanuel Macron, avec deux mesures indécentes : l’exonération sélective de taxe d’habitation et la suppression des cotisations maladies des personnes ayant un travail. Dans les deux cas il s’agit d’un transfert, pas d’une suppression, puisque la matière financée ne fait l’objet d’aucun gain de productivité.  Le transfert, dans le cas d’espèce, s’est fait sur les retraités, la génération passée, et sur la dette, les générations futures.

Aucun domaine où se manifeste une demande de financement public n’a fait l’objet du moindre aménagement. On a bien vu que la dépense publique a continué de grimper en 2017 et qu’elle persistera dans cette direction en 2018.  Aucune des causes de sous-productivité du secteur industriel et commercial n’a fait l’objet de la moindre réforme. Le manque de compétitivité reste exactement le même.

Pour financer partiellement sa démagogie, le candidat Macron a choisi d’augmenter massivement la CSG, en présentant cette augmentation comme minime. On a vu les ralliés Darmanin et le Maire en remettre dans l’utilisation trompeuse d’une présentation en points plutôt qu’en pourcentage. Les retraités découvrent ce que nous ne cessons d’écrire sur ce blog : la hausse pour eux est de plus de 44%, pour la CSG déductible. Mais oui, plus de 44%. Pourquoi pas 100% !  Du coup le gouvernement est obligé de ramer pour expliquer que les retraités sont des privilégiés et qu’il est normal de les saquer au profit des gens qui travaillent. Cette normalité n’a rien d’évident puisque les retraités sont des gens qui ont travaillé en payant plein pot toutes les cotisations notamment pour la maladie (des autres, ce sont les retraités de leur époque de travail qui ont bénéficié de 80% de la dépense médicale) et des retraites (des autres, du fait qu’il s’agit d’un système de répartition).

A démagogue, démagogue et demi : voici l’opposition dans la surenchère sur la question du pouvoir d’achat. Ce sera « le sparadrap du Capitaine Haddock pendant toute sa mandature », explique Wauquier.  Du coup LREM cherche plus de démagogie encore, en reprenant une mesure injustifiable économiquement de Sarkozy : le déchargement des heures supplémentaires, avec un débat pour savoir s’il faut ou non ôter aussi l’impôt sur le revenu ! Quand on regarde froidement les choses, les retraités perdent de l’argent chaque année depuis qu’on a bloqué l’indexation sur les prix (et l’inflation s’accélère) alors que les salariés ont tous connus des hausses régulières de rémunérations avec un pic depuis deux ans et une nouvelle accélération en cours.  Nouvelle logique : ceux qui perdent du revenu doivent donner de l’argent à ceux qui en gagnent.

D’un point de vue strictement économique il vaudrait mieux supprimer les charges et les impositions sur le revenu des 10 premières heures de travail et réformer le système d’assistance des personnes en âge et état de travailler afin de garantir un revenu minimal uniquement à ceux qui auraient travaillé au moins ces 10 heures.

Le péché originel d’Emmanuel Macron est entièrement dans ces mesures démagogiques d’achat de votes qu’il n’arrivera jamais à justifier malgré toutes les contorsions des spécialistes de la communication politique charger de « construire une histoire ».

On dira, comme LREM : il « fallait faire ce qu’il faut » pour se mettre en position de « faire ce qu’il faut » pour « transformer » le pays. Un prix initial à payer en quelque sorte. Une « tradition » qui coûte tout de même entre 20 et 40 milliards d’euros aux Français à chaque élection. Le passage au quinquennat nous coûte cher !

Cette « transformation » se concrétisera-t-elle ?

La réforme du droit social a partiellement remis en cause la politique de Mitterrand et des socialistes qui ont « imposé les juges aux côtés du salariés et de lui seul ». Un juge ne pourra plus, 5 ou 10 ans après la liquidation d’une filiale, exiger qu’on réembauche les salariés pour un minuscule vice de forme. Des abus de ce type ne sont plus possibles. Dans les dizaines d’articles de la dernière loi se cachent de nombreuses mesures dont toute l’importance n’a pas été totalement appréciée.

Lisser des abus n’est tout de même pas une « transformation » fondamentale, même si c’est indispensable. La véritable révolution aurait été de dépénaliser le droit du travail. Si embaucher n’est pas criminel, licencier ne peut pas l’être.

La suppression partielle de l’ISF et la « flat tax » étaient de même des mesures inévitables : plus rien n’est possible dans un pays si le revenu du capital est frappé à 70% et si le taux de l’imposition globale peut atteindre 80% de façon fréquente et plus de 100% à l’occasion. Il fallait agir. Le gouvernement l’a compris mais a choisi une demi-mesure, fraction qui n’a pas de vraie justification. La distinction entre investissement productif et immobilier est totalement artificielle et ne résiste pas à un examen même superficiel.  Les porte-voix du président soulignent son courage politique d’encourir le bonnet infâmant pour les médias français de « Président des riches » et annonce qu’à terme on finira l’affaire mais qu’il fallait y aller prudemment et avoir ici aussi « une histoire à raconter » pour faire passer la première phase. On s’aperçoit que, dans le détail, les hauts fonctionnaires du Trésor ont souvent repris de la main gauche ce qu’ils avaient accordé de la main droite, comme le permet l’extrême complexité fiscale française.

Supprimer un abus fiscal destructeur est un acte qu’il faut saluer mais la « révolution » aurait été d’aller jusqu’au bout : supprimer totalement l’ISF qui est l’impôt le plus injuste, le plus sot et le plus contraire à l’intérêt national, puisqu’au final il est payé par la vente progressive du capital français à l’étranger. 

Avec le statut des cheminots, on entre dans le dur. Un tel statut empêcherait radicalement toute gestion équilibrée dans n’importe quel secteur où il serait imposé. Il a ruiné la SNCF, en interdisant d’ajuster les effectifs aux besoins. L’énorme sureffectif, porté pendant des décennies, a empêché de maintenir des services efficaces et d’investir de façon productive, tout en gonflant la dette dans des proportions ingérables. Tout le monde sait depuis le début qu’il faut revenir à un statut civil contractuel normal avec possibilités de licenciement si l’activité se réduit. Il faut liquider ce statut délétère et permettre une gestion normale de l’institution, avec mise au pas des syndicats trop puissants.  Pourquoi conserver un statut de cheminot aux employés administratifs et aux secrétaires du siège ? Depuis près de trente ans, certains propose la mise en faillite de la SNCF et la création d’un organisme nouveau fonctionnant sur des bases raisonnables. L’Europe ajoute l’idée de plusieurs opérateurs avec mise en concurrence. Les grèves de 1996 semblent paralyser tout le monde.

Pas Emmanuel macron qui prétend obtenir le renoncement au Statut des nouveaux embauchés contre la reprise de la dette par l’Etat. Où est la logique économique ? Où est même l’équité ? Pourquoi un conducteur de train de trente ans dans le nouveau cadre partirait-il à la retraite normale de 63 ans si la secrétaire de 25 recrutée deux ans avant le changement de régime peut partir à 57 ans ?  Quand on sait que deux ministres du gouvernement actuel ont eu des responsabilités majeures à la SNCF (qui leur a permis des rémunérations superbes et un cumul futur de retraite des plus coquets) sous la direction de l’incapable Guillaume Pepy, roi de la com’ gémissante et de rien d’autre, on peut s’attendre à des réformettes plus symboliques que réelles. Mais attendons. Avec Emmanuel Macron, c’est « la promesse de l’aube » qui compte. Mais la nuit a un peu tendance à durer.

L’abandon du projet de Notre Dame des Landes comme celui de la sélection par le hasard à l’université, et désormais celui du bac traditionnel multi-matières sont des mesures de renoncement. Pas de construction. 

On sait que le bac n’a plus de sens et que l’université ne sait pas gérer la masse. Les réformettes ne règlent aucune question de fond. On se faisait peur avec de faux symboles. On est passé outre. Très bien. On ne sait toujours pas gérer la masse à l’université et le bac n’a toujours aucun sens.

A Nantes, les possibilités d’extension du trafic dans l’aéroport actuel sont considérables. A San José, en Californie, on traite 30 millions de passagers sur une piste, trois fois le trafic actuel. L’abandon d’un nouvel aéroport aura peu de conséquences sur le transport aérien.  Le voisinage de l’aéroport ancien souffrira au lieu des grenouilles. Seules conséquences économiques :  les terres qui auraient été libérées pour l’urbanisation à Nantes valent un peu plus que celles de NDDL. Cette plus-value est perdue. Le manque à gagner est important. L’immobilier ira ailleurs, le nouveau résident paiera…en transport plus long.  

La hausse massive du coût de l’essence par aggravation des taxes, associée à une limitation drastique des vitesses sur le réseau secondaire n’avaient pas été annoncée. « Je fais ce que j’ai dis mais aussi ce que je n’ai pas dit ». Concrètement cela diminuera les importations de pétrole donc les déficits extérieurs qui sont si majestueux que cela se verra à peine. L’effet sur la pollution sera nul. Le coût de changement des panneaux sera important. Plus personne ne pourra plus doubler. Vive la circulation derrière camions ! La recette des contrôles routiers automatisés sera augmentée massivement comme on le fait par ailleurs pour les amendes de stationnement en ville.  S’attaquer à l’automobiliste ne peut pas être considéré comme une « révolution ». Même si la brutalité du traitement est exceptionnelle et commence à avoir des effets sur l’opinion car, là aussi, on se retrouve avec des hausses en taux gigantesques : jusqu’à 600% pour les amendes dans certaines villes !

S’attaquer aussi rudement à la mobilité (moins d’avions, moins de trains, moins de circulation automobile en province, moins de voitures dans les villes) n’indique pas un dynamisme nouveau. Plutôt une congélation.

S’attaquer aussi rudement aux retraités au seul bénéfice électoral de l’élu présidentiel et du Trésor Public, tout en laissant s’effondrer les naissances, et en ralentissant les actifs, n’est le symbole d’aucune révolution mais d’une liquidation, lente mais certaine.

Reste quatre ans à Emmanuel Macron pour faire mieux que cela et justifier les conditions discutables de sa prise du pouvoir, le péché originel d’Emmanuel Macron.

Espérons que l’on n’attend pas Godot.

Une erreur récurrente des écologistes

L’écologie est militante. Ce qui veut dire que la passion l’emporte assez régulièrement sur la raison. Les militants d’extrême-gauche, comme les mouches, savent changer d’âne. Ils ont abandonné la défense exaltée du marxisme-léninisme élémentaire pour se reporter sur l’écologie intempérante comme moyen de brasser les émotions et d’activer leurs dénonciations fondamentales du capitalisme, atténué en néolibéralisme ou encore en économisme, lorsqu’il faut faire sérieux à la télévision. Ce basculement partisan n’a pas arrangé la sérénité du discours écolo.

L’économie est désormais contestée radicalement au nom de l'écologie. Ne contribue-t-elle pas à la destruction de la planète ? Pour eux, il ne faut rien concéder aux casseurs économiques qui n’ont pas compris que le peuple pouvait vivre sur les stocks des riches et qu’il suffisait de le vouloir. Classique confusion entre les flux et les stocks. Si vous ne criez pas avec les loups, alors vous êtes coursé par la meute des croisés de la bien-pensance écologique.

La « criminalisation » de la croissance est tellement dans l’esprit des excités et des personnels politiques et en partie dans ceux des médias, qu’on sent que, pour certains, une opération « dénonce ton économiste » serait tout à fait opportune.

« E pur se muove » disait Galilée dans le dos de l’Inquisition. L’économie aussi. Elle présente ses lois avec un certain degré de certitude, même si cela défrise le nouveau clergé écologiste.

Nous avons déjà expliqué ici que l’idée cent fois répétée qu’une technique coûteuse et peu productive créerait beaucoup d’emplois était un contresens absolu. La cherté tue l’emploi. La productivité est la seule source d’enrichissement global. La loi est d’airain. La répétition inlassable de cette erreur, notamment dans les discours politiques ou dans les débats de la TNT, n’en fera jamais une vérité.

Une autre idée fausse très répandue dans les milieux alternatifs et les écologistes tendance ingénieur, est que la grande crise économique de 2008 et la stagnation que l’on constate depuis seraient dues au fait qu’en matière d’énergie on avait atteint « le pic » (le moment où la production ne peut que décliner) et que désormais, la corrélation entre croissance et énergie étant bien établie, la croissance ne serait plus possible. Nous avons à nous adapter à une décroissance automatique puisque les ressources rares disparaissent au fur et à mesure que nous les consommons et que nous avons déjà atteint pour certaines d’entre elles le point de non-retour : on n’en extraira pas plus et progressivement moins.

Nous avons appelé « crise » la situation qui voit depuis 1971 le monde baisser de taux de croissance chaque décennie, accumuler dettes et chômage, et survenue de graves récessions périodiques. L’explication n’est pas dans l’apparition de pics d'extraction de matières premières ni dans la montée des conséquences d’une pollution destructrice, mais principalement dans la destruction des règles collaboratives et stabilisatrices de Bretton Woods en 1971.

La crise de 2008 n’est en aucun cas explicable par l'écologie. Après dix années de digestion de ses effets, l’investissement et le commerce extérieur repartent. Nous atteignons désormais des rythmes de croissance globale de plus de 3,5 %, venant s’ajouter à la croissance acquise durant ces dix dernières années. D’ici à la prochaine récession, le monde aura probablement accumulé près de 20 % de croissance. Pic des matières premières ou pas.

Cela veut dire que la rareté croissante des ressources naturelles n’explique pas l'évolution de la conjoncture ni celle du cycle et n’empêche pas radicalement l’expansion économique. Il est intéressant de constater que personne ne se plaint de la croissance qui repart, partout saluée comme un bienfait. Elle était censée devenir impossible et indéfendable. Elle est possible et n’est pas condamnée.

Cela ne veut pas dire que la préoccupation écologiste n’est pas fortement légitime et que la croissance fondée sur une consommation sans frein de ressources non renouvelables ne pose pas problème.

Simplement, il ne faut pas se tromper de cible et d’explication. Une réforme du système monétaire international et du système de l’Euro est nécessaire, indépendamment de toute question écologique. De même les défauts structurels accumulés par la France et l’ineptie de ses politiques économiques depuis 1974, et aujourd’hui encore, tuent l’emploi et la richesse sans rien sauver du côté de la pollution.

La foi écologiste n’est pas une boussole économique. Une économie équilibrée est un bonus pour l’écologie.

Du transistor à la TNT et à Internet : histoire d’un abaissement médiatique consternant

Pendant des décennies, la TSF puis la naissante télévision ont été des institutions gaies et bienséantes, dont la vocation était, dans les informations, d’être la voix de la France et, dans le reste, l’occasion d’une occupation récréative mais sans vulgarité. Bien sûr, on privilégiait les images édifiantes et on fuyait les exaltations militantes. On considérait, en ces temps obscurs, que le livre et la presse écrite, avec les préaux d’écoles et la rue, étaient les lieux de la polémique, du conflit, des affrontements politiques, de la réflexion iconoclaste, des radicalités idéologiques. En un mot les médias audiovisuels étaient consensuels, exaltaient l’unité française (après l’Empire Français), les vertus et accessoirement le gouvernement légitime. Les présentateurs faisaient attention à leur tenue et à la langue, évitaient la grossièreté, proscrivaient les propos qui pouvaient choquer ou fâcher. L’audiovisuel était comme l’école : neutre et propre à exalter des vertus nationales affirmées et réaffirmées. Il lui fallait rester de bon aloi et acceptable pour le plus grand nombre.

On y fêtait les prix Cognac et ses mères de familles nombreuses méritantes. On exaltait les missions de la France, la grandeur de son histoire et le triomphe de ses industries. On se voulait distrayant et éducatif et, surtout, on se serait cru déshonoré de susciter des vices, des divisions et des haines. On y était élégamment bourgeois et respectueux, soucieux de la patrie et de la prospérité. L’institution était sympathique, sportive et porteuse d’une bonne humeur populaire qui se traduisait par des attroupements autour du poste lors du Tour de France, de la visite de la reine d’Angleterre ou des feuilletons du genre « famille Duraton ».

On peut faire le rapprochement avec les bandes dessinées pour enfants où le sexe était proscrit, l'héroïsme bien porté, la gaieté garantie. La jeunesse comptait et il fallait la protéger. Comme elle était susceptible d’entendre la radio et la télévision, on y étendait le souci de protection. Non pas que l’on accordât tant d’importance aux ligues de vertus, peu soutenues en général et d’influence quasi nulle, mais on ne voyait pas une nation forte sans une jeunesse de bonne qualité, vertueuse et prête à prendre la suite des anciens pour porter haut la flamme nationale.

Unir, plutôt que diviser ; élever plutôt qu’abaisser ; porter une image fière et belle plutôt que chanter des reniements ; donner à penser en commun plutôt qu’à se haïr les uns les autres ; tenir en respect « l'anti-France » plutôt que l’exalter.

L’audiovisuel poursuivait un chemin parallèle à celui de l’école dont la neutralité et la stricte élimination des déviances (homosexualité, communisme, drogue) supposaient également qu’on ne discute jamais de l’actualité, porteuse de divisions politiques considérées comme inappropriées et contraires à l’exercice de l’apprentissage des savoirs et de la vie en commun. La dérive des passions était enseignée à partir des histoires de l’antiquité, assez riche en catastrophes diverses pour couvrir tout le champ des querelles et des exactions possibles, mais neutralisées par les deux millénaires passés.

Aux parents de contrôler l’accès aux livres, aux journaux, à la politique, à la dureté de la vie.

Ce système de pensée, né avec la TSF, fut remis en question par l’apparition du visuel, beaucoup plus évocateur. La force émotionnelle de l’image est évidente. De même qu’on a vu longtemps la diligence dans la voiture, la réticence à céder aux facilités a persisté chez les opérateurs jusqu’au tournant de mai 1968. L'ancien système a alors été déchiqueté à pleines dents notamment par les chaînes de radios qui ont découvert en mai 1968 que le soutien en temps réel aux manifestants leur donnait un rôle et donc une importance et des recettes nouvelles. Il est vrai que le transistor avait permis la miniaturisation des postes de réception qui pouvaient désormais se mettre en poche. Le transistor sur les barricades ouvrait une nouvelle époque. Dix étudiants sur une barricade prenaient l’air, sur les ondes, si on ose dire, d’une révolution où un pays entier surgissait du pavé pour « exiger autre chose ». On n’allait plus seulement offrir à la nouvelle jeunesse embourgeoisée de la musique anglo-saxonne et yéyéisée. On allait leur fourbir toutes les passions, débrancher tous les interdits, soutenir toutes les minorités agissantes, casser tous les codes. L’audimat l’exigeait. Le jeunisme remplaçait la protection de la jeunesse, le goût des vices variés celui de la vertu collective et nationale. La grossièreté et le sexe allaitent suivre. Vive Coluche qui introduisit la grossièreté sans limite dans le comique ; Vive Ménie Grégoire et ses interviews sexuelles aussi nocturnes que débridées.

Il fallait en finir avec la bourgeoisie aseptisée. Il fallait laisser la place à la dénonciation sociale et faire chauffer la colle des divisions nationales. Le cinéma montrera le chemin pendant toutes les années soixante-dix et la presse de gauche fut prompte à soutenir des excès impardonnables comme le viol d’étudiantes lors des grèves sauvages de la sidérurgie lorraine, l’œil crevé d’un patron à Nantes, le kidnapping des passagers du France. La violence antipatron et les occupations d’usine devinrent des musts télévisuels et radiophoniques. La justice fonçait dans le « justicialisme » qui faisait du fort l’éternel coupable, nécessairement coupable. L’affaire du notaire de Bruay comme l’affaire Lip se voulaient la preuve qu’en matière de presse tout était possible pourvu que l’on frappât le bourgeois sous la ceinture ou dans l’estomac, c’était selon. Pas un film, pendant dix ans, sans que l’homme bourgeois, nanti et blanc ne fût montré comme un immonde salopard.

Après le sacre de Mitterrand, l’arrivée en masse de socialistes dans les radios et télés publiques, dont pas mal de trotskistes ayant lu Gramsci, puis leur établissement en profondeur pendant les 14 ans de son règne, aggrava le phénomène. Désacraliser par l’emploi d’images négatives devient une routine. L’épidémie de mises en prison préventive de patrons permit aux juges partisans d’informer d’une inculpation à l’heure du journal télévisé. L’abandon du secret de l’instruction par les juges militants devint systématique. Le recel de ce délit devint la base du journalisme.

Plus tard, la commercialisation et l’américanisation des médias audiovisuels deviennent frénétiques avec l'apparition des radios « libres » et encore plus tard des télévisions de la TNT et notamment des chaînes d’infos en continu. Les chaînes principales s’alignent rapidement sur les émissions les plus racoleuses et les plus « transgressives ». Un Thierry Ardisson et ses partenaires ringardisent le rejet des drogues et déculpabilisent la consommation de joints. Le sexe envahit le PAF.  Se répand alors la mode américaine du politiquement correct qui a déjà défiguré l’audiovisuel au Canada par contagion.

A la fin des années 70, avec la série Holocaust, le mouvement juif avait réussi à remettre au centre de la vi